introduction et problematique de la pauvrete au burkina faso
Les procédures de GF de l'IDA seront appliquées pour la comptabilité, l'
enregistrement et le ...... Promotion of micro-finance. ...... la stratégie et le plan
répartiront les besoins d'informations par sujet (finance, programmation, etc.) ......
Outre l'examen préalable à mener à partir des bureaux de la Banque et par les
Auditeurs en ...
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UNIVERSITE PARIS 1- PANTHÉON SORBONNE
ECOLE DOCTORALE SCIENCES ECONOMIQUES
THESE
Pour obtenir le grade de
Docteur de lUniversité Paris 1 Panthéon Sorbonne
Discipline : Sciences Economiques
Présentée et soutenue par :
Safiétou SANFO
POLITIQUES PUBLIQUES AGRICOLES ET LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ AU BURKINA FASO :
LE CAS DE LA RÉGION DU PLATEAU CENTRAL
Directeurs de thèse
Xavier GREFFE / Kimseyinga SAWADOGO
Jury
M. Jean Marc Boussard, Ancien directeur de recherche à lINERA, Examinateur
Mme Florence Roudart, professeur déconomie à
Mme Florence Jacquet, professeur
M. Xavier Greffe, professeur à luniversité Paris 1, Directeur de thèse
M. Kimseyinga Sawadogo, professeur à luniversité de Ouagadougou
Mme Françoise Gérard, chercheur en économie au CIRAD, Examinatrice
Juin 2010
DEDICACES
A ma mère qui ma enseigné les vertus de la vie.
A mon père qui a toujours veillé à ce que je prenne le bon chemin.
A mon beau père défunt qui a toujours eu confiance en moi. Quil repose en paix.
A M. Kaboré François défunt et à son épouse Angèle Pogbi Kinda / Kaboré qui ont cru en moi alors que jétais enfant et qui se sont investis à mes côtés pour la réussite dune partie de mes études.
REMERCIEMENTS
Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à mon directeur de thèse Xavier Greffe, qui a accepté dencadrer ce travail. Ses conseils et ses remarques mont été dun grand apport. Quil trouve ici ma très grande reconnaissance. Toute ma reconnaissance au professeur Kimseyinga Sawadogo de luniversité de Ouagadougou pour son rôle de co-directeur et pour lintérêt quil a accordé à ce travail.
Jexprime ma profonde gratitude à Françoise Gérard, chercheur au Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD). Toi, qui avec beaucoup de disponibilité et dacuité intellectuelle, ma accompagné et encouragé dans lélaboration de cette thèse, spécialement dans les moments de difficultés, je ne te remercierai jamais assez. Jadresse mes sincères remerciements à M. Bruno Barbier, chercheur du CIRAD en poste aux 2IE. Il ma beaucoup facilité laccès aux institutions et aux données complémentaires.
Je remercie les membres du jury, Laurence Roudart et Florence Jacquet davoir accepté dévaluer mon travail. Merci à M. Jean Marc Boussard pour sa disponibilité et ses multiples conseils. Ses travaux en économie agricole mont été dun grand apport et ses corrections et remarques mont permis de bien organiser ce document.
Ce travail ne saurait se réaliser sans laide financière du Ministère des Enseignements Secondaire Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESSRS) et de son service le Centre National de lInformation, de lOrientation Scolaire et Professionnelle et des Bourses (CIOSPB). Quil me soit permis dadresser mes sincères remerciements au Professeur Laya Sawadogo et à tout le personnel du dit service. Mes remerciements au Service Culturel, Centre de Gestion des Etudiants pour la gestion de ma bourse et de mon logement durant toutes ces années; à M. Salifou Ouédraogo, gestionnaire de la maison du Burkina Faso pour les étudiants pour sa disponibilité, son écoute et ses multiples conseils ; à Mme Elda André au secrétariat des thèses de lUniversité Paris 1 pour sa gentillesse et sa disponibilité.
Toute ma reconnaissance à M. Moussa Kaboré et à M. Martin Loada de la DGPSA ; à Adama Ouattara du PAFASP ; à M. Souleymane Ouédraogo et aux chercheurs de lINERA ; aux chercheurs de lINSD; à M. Félix Zoungrana et à M. Sidiki Ouédraogo qui mont facilité laccès aux données complémentaires. Jexprime ma profonde gratitude à Mme Agnès Tapsoba, M. Gilbert Mandé, M. Moumouni Ouédraogo et à tous les ménages agricoles enquêtés pour leur accueil et leur disponibilité ; à Rachida, Aïssata, Alidou et Salam pour leur participation à la réalisation des enquêtes ; à Roukiétou et à Noël pour la relecture dune partie de la thèse.
Toute ma reconnaissance à léquipe Moïsa de Nogent sur Marne : à Claudine Lemoine qui na ménagé aucun effort pour la relecture et la correction de la thèse, milles fois merci; à Valérie Hourmant pour sa disponibilité et son aide à laccès à la documentation; à Maud, Mila, Antonin et Abdoulaye auprès de qui jai trouvé beaucoup dencouragement.
Toute ma reconnaissance à mon fils Lamine. Toi qui me procures des moments de joie, toi qui as su me faciliter la tâche en tadaptant à des situations particulièrement difficiles, jespère que lhistoire de cette thèse te guidera. Toute ma gratitude à mon mari et aux enfants Anita et Christian pour leur confiance. Mes sincères remerciements à Alima et à Diane pour leur gentillesse et leur disponibilité ; à toute ma famille restée si loin de moi pendant toutes ces années, pour leurs bénédictions.
Résumé
Les statistiques sur léconomie, la pauvret et les tendances du revenu national indiquent dune part que, lagriculture constitue une des principales activités économiques du pays et assure 80% des emplois dans les zones rurales où vivent la majorité des pauvres et dautre part que linsécurité alimentaire y est dabord un problème de pauvreté daccès économiques. Cette thèse sinterroge sur les effets de différentes politiques publiques en termes de réduction de la pauvreté rurale dans le Plateau Central du Burkina Faso. Le point de départ est une analyse fine du secteur agricole qui met en évidence une tendance à lappauvrissement, dans le contexte dune agriculture majoritairement pluviale, sujette à des aléas pluviométriques et à une forte pression démographique. A ces facteurs défavorables, sajoute la forte instabilité des prix des produits agricoles. Lanalyse des systèmes de production révèle lhétérogénéité qui existe au niveau des ménages agricoles. Ils diffèrent en dotation des facteurs de production (terre, travail, capital). Pour étudier limpact de différentes mesures de politique économique dans ce contexte, une typologie est réalisée afin de regrouper les ménages agricoles dans trois classes socioéconomiques, selon leur dotation en facteur. Un modèle de programmation mathématique est ensuite élaboré en tenant compte du risque, du déroulement du temps et des coûts de commercialisation. Après un calibrage permettant de vérifier la capacité du modèle à reproduire les tendances actuelles, dix grandes séries de simulations sont effectuées pour répondre à notre question principale et étayer nos hypothèses. On étudie dune part successivement limpact de lirrigation, dune réduction des coûts de commercialisation, de laccès des ménages agricoles à la culture attelée, au crédit et dautre part limpact de la combinaison de ces mesures. Il ressort finalement de ces simulations que pour lutter efficacement contre la pauvreté rurale, plusieurs politiques doivent être combinées. Lanalyse révèle que certaines politiques, favorables aux ménages les plus dotés, ne le sont pas forcement aux ménages les plus pauvres.
Mots clés : Pauvreté rurale, Burkina Faso, Plateau Central, ménages agricoles, politiques agricoles, modèle, programmation mathématique.
SOMMAIRE
INDEX DES CARTES
TOC \h \z \c "Carte" HYPERLINK \l "_Toc260777599" Carte 1 : Localisation du Plateau Central PAGEREF _Toc260777599 \h 68
HYPERLINK \l "_Toc260777600" Carte 2 : Le Plateau Central PAGEREF _Toc260777600 \h 69
INDEX DES FIGURES
TOC \h \z \c "Figure" HYPERLINK \l "_Toc260777072" Figure 1: Evolution de la pluviométrie annuelle en mm deau dans le Plateau Central. PAGEREF _Toc260777072 \h 70
HYPERLINK \l "_Toc260777073" Figure 2: Evolution de la pluviométrie mensuelle en mm deau au niveau de deux stations du Plateau Central. PAGEREF _Toc260777073 \h 70
HYPERLINK \l "_Toc260777074" Figure 3: Projection démographique du Plateau Central de 2006 à 2020. PAGEREF _Toc260777074 \h 73
HYPERLINK \l "_Toc260777075" Figure 4: Evolution des rendements des cultures dans le Plateau Central de 1996 à 2006. PAGEREF _Toc260777075 \h 89
HYPERLINK \l "_Toc260777076" Figure 5: Evolution de la production des cultures dans le Plateau Central de 1996 à 2006. PAGEREF _Toc260777076 \h 90
HYPERLINK \l "_Toc260777077" Figure 6: Evolution des superficies des cultures dans le Plateau Central de 1996 à 2006. PAGEREF _Toc260777077 \h 90
HYPERLINK \l "_Toc260777078" Figure 7: Représentation schématique du lien entre irrigation, réduction de pauvreté et sécurité alimentaire. PAGEREF _Toc260777078 \h 130
HYPERLINK \l "_Toc260777079" Figure 8: Consommation de céréales par mois et par habitant dans 3 grandes villes du Burkina Faso PAGEREF _Toc260777079 \h 132
HYPERLINK \l "_Toc260777080" Figure 9: Instabilité « Naturelle » PAGEREF _Toc260777080 \h 154
HYPERLINK \l "_Toc260777081" Figure 10: Instabilité « Importée » PAGEREF _Toc260777081 \h 155
HYPERLINK \l "_Toc260777082" Figure 11: Instabilité « Endogène ». PAGEREF _Toc260777082 \h 155
HYPERLINK \l "_Toc260777083" Figure 12: Structure générale du modèle de base. PAGEREF _Toc260777083 \h 163
HYPERLINK \l "_Toc260777084" Figure 13: Superficies agricoles utiles simulées et observées à léchelle régionale PAGEREF _Toc260777084 \h 209
HYPERLINK \l "_Toc260777085" Figure 14: Trajectoire des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « pauvres » sous S0 PAGEREF _Toc260777085 \h 215
HYPERLINK \l "_Toc260777086" Figure 15: Trajectoire des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « moyens » sous S0 PAGEREF _Toc260777086 \h 215
HYPERLINK \l "_Toc260777087" Figure 16: Trajectoire des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « riches » sous S0 PAGEREF _Toc260777087 \h 215
HYPERLINK \l "_Toc260777088" Figure 17: Allocation annuelle des terres aux différentes cultures. PAGEREF _Toc260777088 \h 216
HYPERLINK \l "_Toc260777089" Figure 18: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « pauvres » entre S1 et S0. PAGEREF _Toc260777089 \h 220
HYPERLINK \l "_Toc260777090" Figure 19: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « moyens » entre S1 et S0. PAGEREF _Toc260777090 \h 221
HYPERLINK \l "_Toc260777091" Figure 20: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « riches » entre S1 et S0. PAGEREF _Toc260777091 \h 221
HYPERLINK \l "_Toc260777092" Figure 21: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « pauvres » entre S0 et S2. PAGEREF _Toc260777092 \h 223
HYPERLINK \l "_Toc260777093" Figure 22: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « moyens » entre S0 et S2. PAGEREF _Toc260777093 \h 223
HYPERLINK \l "_Toc260777094" Figure 23: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « riches » entre S0 et S2. PAGEREF _Toc260777094 \h 223
HYPERLINK \l "_Toc260777095" Figure 24: Allocation annuelle comparée des terres aux cultures irriguées entre S0 et S2. PAGEREF _Toc260777095 \h 224
HYPERLINK \l "_Toc260777096" Figure 25: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « pauvres » entre S0 et S3. PAGEREF _Toc260777096 \h 226
HYPERLINK \l "_Toc260777097" Figure 26: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « moyens » entre S0 et S3. PAGEREF _Toc260777097 \h 226
HYPERLINK \l "_Toc260777098" Figure 27: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « riches » entre S0 et S3. PAGEREF _Toc260777098 \h 226
HYPERLINK \l "_Toc260777099" Figure 28: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « pauvres » entre S0 et S4. PAGEREF _Toc260777099 \h 229
HYPERLINK \l "_Toc260777100" Figure 29: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « moyens » entre S0 et S4. PAGEREF _Toc260777100 \h 229
HYPERLINK \l "_Toc260777101" Figure 30: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « riches » entre S0 et S4. PAGEREF _Toc260777101 \h 230
HYPERLINK \l "_Toc260777102" Figure 31: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « pauvres » entre S0 et S5. PAGEREF _Toc260777102 \h 232
HYPERLINK \l "_Toc260777103" Figure 32: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « moyens » entre S0 et S5. PAGEREF _Toc260777103 \h 232
HYPERLINK \l "_Toc260777104" Figure 33: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « riches » entre S0 et S5. PAGEREF _Toc260777104 \h 232
HYPERLINK \l "_Toc260777105" Figure 34: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « pauvres » entre S0 et S6. PAGEREF _Toc260777105 \h 234
HYPERLINK \l "_Toc260777106" Figure 35: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « moyens » entre S0 et S6. PAGEREF _Toc260777106 \h 234
HYPERLINK \l "_Toc260777107" Figure 36: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « riches » entre S0 et S6. PAGEREF _Toc260777107 \h 235
HYPERLINK \l "_Toc260777108" Figure 37: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « pauvres » entre S0 et S7. PAGEREF _Toc260777108 \h 237
HYPERLINK \l "_Toc260777109" Figure 38: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « moyens » entre S0 et S7. PAGEREF _Toc260777109 \h 237
HYPERLINK \l "_Toc260777110" Figure 39: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « riches » entre (S0) et (S7). PAGEREF _Toc260777110 \h 237
HYPERLINK \l "_Toc260777111" Figure 40: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs PAGEREF _Toc260777111 \h 240
HYPERLINK \l "_Toc260777112" Figure 41: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « moyens » entre S0 et S8. PAGEREF _Toc260777112 \h 240
HYPERLINK \l "_Toc260777113" Figure 42: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « riches » entre S0 et S8. PAGEREF _Toc260777113 \h 240
HYPERLINK \l "_Toc260777114" Figure 43: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « pauvres » entre S0 et S9. PAGEREF _Toc260777114 \h 242
HYPERLINK \l "_Toc260777115" Figure 44: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « moyens » entre S0 et S9. PAGEREF _Toc260777115 \h 243
HYPERLINK \l "_Toc260777116" Figure 45: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « riches » entre S0 et S9. PAGEREF _Toc260777116 \h 243
HYPERLINK \l "_Toc260777117" Figure 46: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « pauvres » entre S0 et S10. PAGEREF _Toc260777117 \h 246
HYPERLINK \l "_Toc260777118" Figure 47: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « moyens » entre S0 et S10. PAGEREF _Toc260777118 \h 246
HYPERLINK \l "_Toc260777119" Figure 48: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « riches » entre S0 et S10. PAGEREF _Toc260777119 \h 246
HYPERLINK \l "_Toc260777120" Figure 49 : Trajectoire de sortie de la pauvreté des ménages « pauvres » PAGEREF _Toc260777120 \h 248
HYPERLINK \l "_Toc260777121" Figure 50 : Trajectoire de sortie de la pauvreté des ménages « moyens » PAGEREF _Toc260777121 \h 248
HYPERLINK \l "_Toc260777122" Figure 51 : Trajectoire de sortie de la pauvreté des ménages « riches » PAGEREF _Toc260777122 \h 248
INDEX DES TABLEAUX
TOC \h \z \c "Tableau" HYPERLINK \l "_Toc260770285" Tableau 1: Indice de pauvreté selon le milieu de résidence PAGEREF _Toc260770285 \h 61
HYPERLINK \l "_Toc260770286" Tableau 2 : Evolution du seuil de pauvreté PAGEREF _Toc260770286 \h 70
HYPERLINK \l "_Toc260770287" Tableau 3: Indicateurs déducation dans le Plateau Central en 2003. PAGEREF _Toc260770287 \h 72
HYPERLINK \l "_Toc260770288" Tableau 4: Répartition des ménages agricoles selon la tranche de dépenses déducation. PAGEREF _Toc260770288 \h 72
HYPERLINK \l "_Toc260770289" Tableau 5 : Source et structure des revenus des ménages agricoles. PAGEREF _Toc260770289 \h 77
HYPERLINK \l "_Toc260770290" Tableau 6 : Organisation du réseau dencadrement PAGEREF _Toc260770290 \h 81
HYPERLINK \l "_Toc260770291" Tableau 7 : Bilan céréalier du Plateau Central de 1996 à 2006 PAGEREF _Toc260770291 \h 86
HYPERLINK \l "_Toc260770292" Tableau 8 : Résultats de la typologie PAGEREF _Toc260770292 \h 91
HYPERLINK \l "_Toc260770293" Tableau 9 : Liste exhaustive des matériels agricoles utilisés dans la région. PAGEREF _Toc260770293 \h 99
HYPERLINK \l "_Toc260770294" Tableau 10: Récapitulatif des technologies vulgarisées dans le Plateau Central. PAGEREF _Toc260770294 \h 113
HYPERLINK \l "_Toc260770295" Tableau 11 : Récapitulatif des ensembles et des paramètres du modèle de base. PAGEREF _Toc260770295 \h 195
HYPERLINK \l "_Toc260770296" Tableau 12 : Récapitulatif des variables. PAGEREF _Toc260770296 \h 196
HYPERLINK \l "_Toc260770297" Tableau 13 : Récapitulatif des équations. PAGEREF _Toc260770297 \h 197
HYPERLINK \l "_Toc260770298" Tableau 14: Assolements comparés à léchelle du ménage entre situation observée et simulée PAGEREF _Toc260770298 \h 207
HYPERLINK \l "_Toc260770299" Tableau 15 : Récapitulatif des différentes simulations avec les paramètres concernés. PAGEREF _Toc260770299 \h 216
HYPERLINK \l "_Toc260770300" Tableau 16 : Allocations comparées des superficies aux cultures entre S0 et S3. PAGEREF _Toc260770300 \h 224
HYPERLINK \l "_Toc260770301" Tableau 17: Allocations comparées des superficies aux cultures entre S0 et S4. PAGEREF _Toc260770301 \h 227
HYPERLINK \l "_Toc260770302" Tableau 18: Allocations comparées des superficies aux cultures entre S0 et S5. PAGEREF _Toc260770302 \h 230
HYPERLINK \l "_Toc260770303" Tableau 19: Allocations comparées des superficies aux cultures entre S0 et S6. PAGEREF _Toc260770303 \h 232
HYPERLINK \l "_Toc260770304" Tableau 20: Allocations comparées des superficies aux cultures entre S0 et S7 PAGEREF _Toc260770304 \h 235
HYPERLINK \l "_Toc260770305" Tableau 21: Allocations comparées des superficies aux cultures entre S0 et S8. PAGEREF _Toc260770305 \h 238
HYPERLINK \l "_Toc260770306" Tableau 22: Allocations comparées des superficies aux cultures entre S0 et S9. PAGEREF _Toc260770306 \h 240
HYPERLINK \l "_Toc260770307" Tableau 23: Allocations comparées des superficies aux cultures entre S0 et S10. PAGEREF _Toc260770307 \h 244
HYPERLINK \l "_Toc260770308" Tableau 24 : Impacts des mesures de politique sur les revenus des agriculteurs PAGEREF _Toc260770308 \h 246
HYPERLINK \l "_Toc260770309" Tableau 25 : Impacts de la combinaison des mesures de politique sur les revenus des agriculteurs PAGEREF _Toc260770309 \h 246
HYPERLINK \l "_Toc260770310" Tableau 26 : Impacts des mesures de politique sur lallocation des terres aux cultures PAGEREF _Toc260770310 \h 247
HYPERLINK \l "_Toc260770311" Tableau 27 : Impacts de la combinaison des mesures de politique sur lallocation des terres aux cultures PAGEREF _Toc260770311 \h 248
HYPERLINK \l "_Toc260770312" Tableau 28 : Récapitulatif des revenus par équivalent adulte des agriculteurs sous les différentes simulations. PAGEREF _Toc260770312 \h 249
HYPERLINK \l "_Toc260770313" Tableau 29: Evaluation des coûts des politiques simulées. PAGEREF _Toc260770313 \h 251
HYPERLINK \l "_Toc260770314" Tableau 30: Evaluation des bénéfices des politiques simulées. PAGEREF _Toc260770314 \h 252
INDEX DES SIGLES
ANOPACI
APICOMA
BM
CEAO
CEDEAO
CERPOD
CGP
CMA
CMA/AOC
CMDT
CNCA
CNEA
CILSS
CIRAD
CSLP
CSPPA
DFID
DGPSA
DGPR
DGPV
DMEG
DPA
DPAHRH
DPRA
DPA
DRA
DRID
DRRA
DRD
EBCVM
ENEC
EPIC
FAO
FMI
FCFA
FGT
GAMS
GIRE
GMB
HOS
ICRISAT
IFPRI
IDH
IITA
INERA
INSD
IRAT
IRD
LPDA
MAHRH
MATA
NEPAD
OCDE
OFNACER
OMC
OM
ONG
OPA
OXFAM
PAC
PAFASP
PAS
PASA
PIB
PMA
PNUD
PV
RGPH
ROPPA
RSA
SAED
SAFGRAD
SAU
SAVANA
SCP
SDR
SIM
SNS
SOFITEX
SONACOR
SONAGES
SOSUCO
TBS
TEC
UAT
UEMOA
ZAT
ZATE
ZPAssociation Nationale des Organisations Professionnelles Agricoles de Côte dIvoire
Atelier Pilote de Construction de Matériel Agricole
Banque Mondiale
Communauté Économique des Etats de lAfrique de lOuest
Communauté Économique des Etats de lAfrique de lOuest
Centre d'Études et de Recherche sur la Population pour le Développement
Caisse Générale de Péréquation
Centre Médical avec Antenne Chirurgicale
Conférence de Ministres de lAfrique de lOuest et du Centre
Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles
Caisse Nationale du Crédit Agricole
Centre National dÉquipement Agricole
Comité permanent Inter-États de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel
Centre International de Recherche Agronomique pour le Développement
Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté
Caisse de Stabilisation des Prix des Produits Agricoles
Department for International Développent
Direction Générale des Prévisions et des Statistiques Agricoles
Direction Générale des Pistes Rurales
Direction Générale des Productions Végétales
Dépôts de Médicaments Essentiels et Génériques
Directions Provinciales de lAgriculture
Direction Provinciale de lAgriculture, de lHydraulique et des Ressources Halieutiques
Directions Provinciales des Ressources Animales
Directions Provinciales de lAgriculture
Directions Régionales de lAgriculture
Direction Régionale des Infrastructures et du Désenclavement
Direction Régionale des Ressources Animales
Dépôts Répartiteurs de District
Enquête Burkinabé sur les Conditions de Vie des Ménages
Enquête Nationale sur les Effectifs du Cheptel
Établissement Public à caractère Industriel et Commercial
Organisation des Nations Unies pour lAlimentation et lAgriculture
Fond Monétaire International
Franc Communauté Financière Africaine
Foster-Greer-Thorbecke
General Algébric Modeling System
Gestion Intégrée des Ressources en Eau
Grand Moulin du Burkina
Heckscher Olhin et Samuelson
International Crops Research Institute for Semi-Arid Tropics
International Food Policy Research Institute
Indice de Développement Humain
International Institute For Tropical Agriculture
Institut National de lEnvironnement et de Recherches Agricoles
Institut National des Statistiques et de la Démographie
Institut de Recherche en Agronomie Tropicale
Institut de Recherche pour le Développement
Lettre de Politique de Développement Agricole
Ministère de lAgriculture de lHydraulique et des Ressources Halieutiques
Multilevel Analysis Tool for Agriculture
Nouveau Partenariat pour le Développement de lAfrique.
Organisation de Coopération et de Développement Économiques
Office National des Céréales
Organisation Mondiale du Commerce.
Objectifs du Millénaire
Organisation Non Gouvernementale
Organisations Professionnelles Agricoles
OXFord comitee for FAMine relief
Politique Agricole Commune
Projet d'Appui aux Filières Agro-Sylvo-Pastorales
Programme dAjustement Structurel
Programme dAjustement Structurel du Secteur Agriculture
Produit Intérieur Brut
Pays les Moins Avancés
Programme des Nations Unies pour le Développement
Postes Vétérinaires
Recensement Général de la Population et de lHabitat
Réseau des Organisations Paysannes et de Producteurs de lAfrique de lOuest
Réorganisation des Services Agricoles
Société Africaine dÉtudes et de Développement
Semi-Arid Food Grain Research and Development
Superficie Agricole Utile
Société Agro-industrielle de Production de Concentré de Tomate et de Jus de Fruits
Structure Comportement Performance
Stratégie de Développement Rural
Système dInformation des Marchés
Service National des Semences
Société des Fibres et Textiles du Burkina
Société Nationale de Collecte de Traitement et de Commercialisation du Riz
Société Nationale de Gestion des Stocks de Sécurité
Société Sucrière de la Comoé
Taux Brut de scolarisation
Tarif Extérieur Commun
Unités dAnimation Technique
Union Économique et Monétaire Ouest Africaine
Zones dAppui Technique
Zones dAppui Techniques en Elevage
Zone Pastorale
INTRODUCTION GENERALE : PROBLEMATIQUE DE LA PAUVRETE AU BURKINA FASO.
Le point de départ de cette recherche est une réflexion sur les politiques publiques agricoles et la réduction de la pauvreté rurale dans la région du Plateau Central au Burkina Faso.
Ce travail a été dicté par une volonté de prendre part aux débats qui continuent dalimenter le processus de réduction de la pauvreté dans les pays en développement et dans le cas particulier du Burkina Faso. Il sest bâti autour de la question suivante : Quelles politiques de développement agricole pour un pays sahélien comme le Burkina Faso ont plus de chances de favoriser la réduction de la pauvreté rurale ?
Lobjectif général dune telle recherche a été de simuler limpact de quelques mesures qui permettent une amélioration dynamique des revenus ruraux dans une perspective de lutte contre la pauvreté. Plus spécifiquement, il sagissait dabord :
de porter un diagnostic sur la situation,
den déduire des mesures à envisager,
de tester les impacts de ces mesures sur les revenus ruraux, avant de procéder à des recommandations de leur mise en uvre.
Avant daborder la méthode danalyse du problème, nous tenons dabord à nous expliquer sur le thème de la recherche.
Pourquoi nous intéresser à la pauvreté, et en particulier celle rurale, et pour quelles raisons lavons-nous abordée sous langle de lamélioration des revenus ? Pourquoi parlons-nous du développement de lagriculture dans une perspective de lutte contre la pauvreté ? Quels sont les éléments qui nous ont motivés à nous intéresser à une partie de la population, à la région du Plateau Central ? Comment envisageons-nous de traiter le problème ?
Pourquoi sinterroge t-on sur la pauvreté rurale ?
Après deux décennies dajustement structurel, les résultats mitigés des programmes sur les conditions de vie des ménages ont conduit lensemble des bailleurs de fonds internationaux à replacer la pauvreté au centre des dispositifs daide publique au développement.
Au Burkina Faso, le manque dimpact des différents programmes de développement préoccupe toujours les décideurs politiques, les institutions financières internationales et de façon générale lensemble des burkinabè. Les services des études poursuivent le développement de méthodes danalyse plus performantes afin de mieux comprendre les mécanismes qui permettent à la fois la croissance économique et le recul de la pauvreté. Depuis le début des années quatre-vingt-dix, l'attention accordée à la lutte contre la pauvreté s'est intensifiée, tant au niveau de l'appréhension des enjeux globaux qu'en ce qui concerne les stratégies et les programmes nationaux de développement. Cest ainsi que la lutte contre la pauvreté est devenue lidée centrale de notre réflexion.
Nous avons sciemment opté de réfléchir sur la question de la réduction de la pauvreté rurale, car la lutte pour lamélioration des conditions de vie des populations rurales, dans ce cas particulier sahéliennes, est une idée ancienne qui continue de susciter de vifs débats. Il est généralement admis que la pauvreté et linsécurité alimentaire dans le sahel sont des phénomènes qui touchent en premier lieu les populations rurales. Dans les pays sahéliens, trois quart des populations pauvres vivent en milieu rural à partir dactivités agricoles et non-agricoles, 2,1 milliard de personnes survivent avec moins de 2 $ (dollars) par jour et plus de 880 millions avec moins de 1 $ par jour. Daprès Ravallion (2000), la pauvreté rurale continuera à surpasser la pauvreté urbaine dans lensemble des pays en voie de développement. Pour cette raison, il suggère que la pauvreté rurale devrait être la préoccupation principale de la lutte contre la pauvreté. Pour la Banque Mondiale (2008), il est très probable que toute réduction significative de la pauvreté et de linsécurité alimentaire dans les pays en développement passe par une concentration des efforts vers le milieu rural (Rapport de la Banque Mondiale, 2008).
Le Burkina Faso ne fait pas exception car, la pauvreté est majoritairement rurale. Des analystes ont utilisé la famille dindices de pauvreté de FGT (Foster, Greer, Thorbecke), les indices dinégalité (Atkinson, Gini généralisé), les courbes (de densité, de Lorenz) pour dresser des profils de pauvreté au Burkina (Sawadogo et al., 1995 ; Sawadogo, 1997 ; INSD Banque Mondiale, 1996 ; Wetta et al, 1999 ; Wetta, 2002 et INSD, 2003). Ces travaux montrent que la pauvreté est un phénomène essentiellement rural (plus de la moitié de la population rurale) et que la contribution du milieu rural à lincidence globale de pauvreté nationale en 2003 était de 92%.
Pourquoi nous intéressons nous au revenus?
Aborder la pauvreté est un sujet complexe où plusieurs facteurs sont en jeu notamment ceux se référant aux conditions de vie des populations. Il nous est apparu peu important de nous préoccuper de sa définition ou du moins de ses définitions pour deux raisons : dabord, il est très difficile de définir la pauvreté car elle est vue comme un concept polysémique et multidimensionnel. Ensuite, quelle que soit la définition que lon puisse raisonnablement donner à la notion de pauvreté, un nombre considérable de personnes vivent actuellement dans des conditions inacceptables, et la nature de la pauvreté ne changerait pas significativement lidentité ni le nombre de ces populations considérées comme pauvres, du moins, pour ce qui concerne les indicateurs globaux. Dans cette étude, nous avons choisi de nous intéresser aux revenus des ménages agricoles, car selon Kanbur et Squire (2002), lamélioration des revenus des ruraux pauvres constituerait une étape primordiale pour toute stratégie de lutte contre la pauvreté. Dailleurs, nous nous accordons avec Boussard et al. (2006), pour affirmer que « la pauvreté qui va de pair avec linsécurité alimentaire est un problème de pouvoir dachat, daccès économique, de revenu. Les ménages concernés nont pas les moyens de soffrir les importations nécessaires pour accéder à un niveau de kilocalories disponibles satisfaisant. Or, dans un monde où le niveau global en disponibilité alimentaire est jugé suffisant, le commerce devrait permettre de fournir aux pays déficitaires, un volume suffisants de biens alimentaire pour nourrir leur population de façon adéquate ».
Le choix du revenu, vient aussi du fait quil soit le plus fréquemment pris en compte pour évaluer la pauvreté puisque de nombreuses études statistiques montrent un lien étroit entre le revenu national par habitant et les indicateurs nationaux de pauvreté comme le taux de mortalité infantile, la proportion des hommes et femmes alphabétisées, la consommation moyenne, la santé, les droit, etc.
Agriculture: pourquoi accordons nous une grande importance à cette branche de léconomie pour lamélioration des conditions de vie des pauvres?
Au Burkina Faso, lagriculture constitue une des principales activités économiques du pays et assure environ 80% des emplois dans les zones rurales où vivent la majorité des pauvres.
Dans ce contexte, le secteur agricole devrait donc occuper une place très importante dans toute tentative de réduction de la pauvreté (Rapport de la Banque Mondiale, 2008). Pour la Banque Mondiale, lagriculture en tant que source de pro-poor growth, a un rôle très important à jouer en matière de lutte contre la pauvreté dans la plupart des pays en développement. Elle demeure donc la source la plus logique dune croissance économique importante.
On a beaucoup appris dans les cinquante dernières années sur le rôle de catalyseur de lagriculture dans le processus de développement, depuis le travail des pionniers du développement (Lewis, 1954 ; Kaldor, 1957
). Il existe dailleurs d'innombrables indications qui montrent qu'il y a une corrélation entre les schémas de croissance de l'agriculture et les schémas de réduction de la pauvreté dans les différentes régions en développement (Ravallion et Datt, 1996; Deininger et Squire, 1996 ; Dorward et al., 2002 ; Rapport de la Banque mondiale, 2008, etc.). Les études économétriques montrent clairement que l'impact de l'expansion agricole sur la pauvreté est considérable (Irz et al. 2001). Il existe aussi de nombreux ouvrages théoriques qui expliquent pourquoi la croissance de l'agriculture peut avoir un impact positif sur la croissance économique. Par exemple Johnston et Mellor (1961) ont démontré il y a longtemps la contribution importante que l'agriculture peut apporter, peut-être surtout s'agissant de stimuler une augmentation de la demande alimentaire nationale, par le biais de l'augmentation des revenus ruraux, laquelle peut à son tour alimenter la croissance dans d'autres secteurs. Plus récemment au Ghana, une baisse de 24% de la pauvreté en zone rurale en espace de 15 ans a été enregistrée grâce aux bons résultats récents de lagriculture dans ce pays (Alpine et al., 1993). Il est démontré que la croissance agricole participe aussi indirectement à la réduction de la pauvreté à travers les marchés du travail, en offrant des emplois (salariés agricoles) aux agriculteurs les plus pauvres. Limportance dun secteur rural solide et dynamique dans la réduction de la pauvreté a été largement prouvée au moins en Asie du Sud Est. Leur « miracle économique » en est un bon exemple (Timmer, 1997). Dans la pratique également, il existe peu de mécanismes évidents de rechange à l'agriculture en tant que moteur d'une large expansion dans les pays qui en sont encore à leurs premiers stades du développement.
Le rôle clé de lagriculture en matière de réduction de la pauvreté est lié au poids important de ce secteur à la fois sur la consommation, la production et sur les revenus (Mellor, 2000).
Pour Mellor (2000), on a eu tendance à généraliser et à dire que la croissance économique combat la pauvreté, alors qu'en fait ce sont les effets directs et indirects de la croissance agricole auxquels il conviendrait d'imputer la quasi totalité du déclin de la pauvreté.
Mais le développement rural dans la plupart des pays en développement comme le Burkina Faso, sur les trois dernières décennies demeure lun des échecs majeurs. Léconomie sappuie sur lagriculture qui ne contribue quau quart du PIB mais emploie encore 80% de la population. Cette agriculture reste de type très traditionnel (peu modernisée) et est confrontée aux aléas climatiques. La plus grande partie de la population vit dans un univers très incertain. Lensemble de ces facteurs c'est-à-dire, les aléas climatiques, la faible disponibilité en ressources, explique lessentiel de la pauvreté et des difficultés à trouver des solutions.
Comme le fait remarquer Eicher (1999), cest essentiellement en raison de sa faible productivité que le secteur agricole ne peut pas assurer son rôle primordial de stimulant de la croissance économique, de fournisseur de devises, de générateur demplois. Ceci explique pourquoi le principal défi des vingt et cinq prochaines années repose essentiellement sur laugmentation de la productivité agricole en Afrique. En effet, pour accroître les revenus des pauvres, il faudra augmenter la productivité de leur travail. Le renforcement de la productivité serait donc un facteur déterminant de lélévation du revenu individuel et dune dynamique de développement. Lamélioration de la productivité des entreprises rurales, agricoles, aura une grande incidence sur la croissance économique de la majorité des pays africains dans les dix à quinze prochaines années.
Selon le courant néostructuraliste, cette amélioration de la productivité du travail constituerait un des quatre domaines dintervention à privilégier dans une stratégie de développement et de lutte contre la pauvreté (Berthomieu et Ehrhart, 2000).
Le développement de lagriculture passe par une plus grande insertion de la production dans les marchés nationaux ou mondiaux afin de favoriser la création de valeur dans le monde rural, daccroître les revenus des agriculteurs et aussi leur capacité à investir dans lamélioration de leurs conditions de vie. Cette insertion dans le marché repose sur des processus de valorisation depuis la production jusquà la consommation (transformation et commercialisation) au sein des filières agroalimentaires qui offrent également des opportunités demploi et de revenu pour des populations défavorisées en milieu rural.
Pourquoi envisager cette étude sur une partie de la population, celle du Plateau central ?
Le choix de mener la réflexion sur une partie bien déterminée du pays, trouve ses explications dans nos constats à travers nos analyses des différents travaux menés par le pays dans sa bataille pour réduire la pauvreté. En effet, la volonté de vaincre la pauvreté au Burkina Faso sest traduite par l'élaboration de la Lettre d'Intention de Politique de Développement Humain Durable par le Gouvernement en 1995, l'édition d'un profil de pauvreté par l'Institut National de Statistique et de Démographie (INSD) et la Banque Mondiale en 1996 à partir de la première enquête prioritaire en 1994, ainsi que la parution du premier Rapport National sur le Développement Humain Durable en 1997, dans le cadre de l'Initiative Stratégique de Lutte contre la pauvreté du PNUD. LINSD a réalisé une série denquêtes (1994, 1998, 2003) sur les conditions de vie des ménages pour mieux comprendre lampleur et les causes de la pauvreté du pays. Ces différentes enquêtes et études ont servies de support pour plusieurs travaux et ont permis à lEtat de formuler des programmes de lutte contre la pauvreté. En 2000- 2002, lEtat élaborait un Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP, révisé en 2004), qui vise à énoncer les objectifs prioritaires de développement fixés par le gouvernement. LEtat burkinabè à travers les programmes de développement, envisage donc de réduire le niveau de pauvreté de sa population de 30% à lhorizon 2015. Ces programmes sont surtout basés sur lamélioration des conditions de vie des ménages et la croissance de léconomie.
Cependant, même si on améliore laccès des pauvres aux services sociaux et si on favorise une croissance de léconomie, les pauvres restent toujours pauvres. Cest le cas au Burkina où les performances macroéconomiques sont remarquables avec un taux de croissance réelle de lordre de 6% en moyenne durant la période 2000 à 2005 et paradoxalement la pauvreté augmente. Selon les enquêtes prioritaires de 1998 et de 2003, l'incidence de la pauvreté est passée de 44,5% en 1994 à 45,3% en 1998 et 46,4% en 2003 (INSD, 2003). Ces résultats témoignent de la difficulté que revêt la lutte contre la pauvreté.
La complexité du problème et la difficulté de trouver des solutions sont en partie liées à la diversité des régions au niveau du pays et à la diversité même des ménages agricoles au sein dune même région. Fort de ce constat, la présente étude a opté pour une analyse se rapprochant beaucoup plus de la population concernée, dans le but de mieux comprendre qualitativement le comportement des ménages agricoles. Ce travail questionne les nouvelles stratégies de réduction de la pauvreté rurale au Burkina Faso. Dans un contexte international daccélération qualitative de réduction de la pauvreté et au moment où le Burkina Faso est engagé dans la seconde version du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSPL), ne serait-ce pas important dévoquer un sujet dactualité qui permettrait didentifier de nouvelles questions allant dans le sens de lefficacité des actions de lutte contre la pauvreté au Burkina Faso ? Quelles peuvent être les politiques de développement du secteur agricole susceptibles dinfluer les actions de réduction de la pauvreté dans la région du Plateau central ? Quelles sont les perspectives dynamiques daccroissement des revenus des agriculteurs de la dite région ? Les seules pratiques de lirrigation dans la région du Plateau central, suffisent-elles pour résorber les difficultés rencontrées par les producteurs de la région ? La mise en place de nouvelles technologies agricoles, suffit-elle pour que les agriculteurs les adoptent dans le but daméliorer leur condition de vie ? Quelles recommandations peut-on faire en faveur de la croissance des revenus de lexploitant agricole, et partant, pour améliorer les revenus des agriculteurs pauvres ?
Approcher la question de la réduction de la pauvreté sur le cas particulier de la région du Plateau Central tient aussi du fait quelle soit lune des régions les plus pauvres du pays. Des études menées par (Sawadogo et al., 1995 ; INSD Banque Mondiale, 1996 ; Wetta et al, 1999 ; Wetta, 2002 et INSD, 2003), montrent également que parmi les régions les plus touchées par la pauvreté figure dans les premières places celle du Plateau Central, et quen agissant sur lagriculture, une branche cruciale de léconomie burkinabè, on pourrait stimuler la réduction de la pauvreté. Cest aussi la région qui reproduit lensemble des contraintes de lagriculture burkinabè (contrainte climatique, faible niveau déquipement agricole, problème de commercialisation, etc.) mais présente quelques opportunités, capable de jeter les bases dune amélioration de la situation socio-économique de sa population.
Cette idée de sintéresser quà une région bien déterminée trouve par ailleurs sa motivation dans les travaux sur le développement local prôné par Xavier Greffe (2002). Selon lauteur, le développement local traduit la volonté daugmenter lefficacité des politiques de développement en les rapprochant au plus près des acteurs concernés. Il continue en soutenant que loin dopposer le développement par « le haut » au développement « par le bas », les actions locales seraient pertinentes dans la poursuite dobjectifs macroéconomiques : agir localement pour un développement global.
En nous intéressant au revenu par équivalent adulte des ménages agricoles dune partie de la population du pays, nous ne prétendons pas prendre parti contre lidée de se soucier du revenu par habitant de la nation, pris globalement. Cette idée, issue de la théorie « globale », avec lintérêt que les institutions de Bretton Wood lui accordent, envisage généralement de mettre le pays dans une situation générale, telle que le marché conduise naturellement au résultat désiré. Nous pensons au contraire, quen constituant à bout de bras des ilots de développement locaux, il y a des chances que ces objectifs de développement en termes locaux, bien coordonnés, diffusent peu à peu la croissance dans le reste de léconomie toute entière. Cette réserve émise, tournons nous maintenant vers notre méthode danalyse.
La méthode danalyse du problème.
Dans cette étude, nous cherchons dabord à identifier les contraintes et les opportunités de la dite région, à en déduire ensuite quelques mesures à envisager, et enfin à tester limpact de ses mesures sur les revenus des ménages agricoles. Parmi les nombreux instruments auxquels on peut songer pour traiter un tel problème, la modélisation apparaît dans ce contexte, comme une approche appropriée danalyse des opportunités de par les immenses possibilités quelle offre. Elle vient en complément aux études empiriques et permet un approfondissement de celles-ci dans la mesure où elle prend en compte les aspects les plus importants de ce que lon cherche à modéliser tout en éliminant la complexité due à un grand nombre de détails. Elle offre également la possibilité de prendre à la fois en compte les aspects socioéconomiques qui déterminent le processus de prise de décision des producteurs. Enfin elle facilite le dialogue entre chercheurs de disciplines diverses dune part et entre chercheurs, producteurs et décideurs politiques dautre part (Ruben et al., 1998 ; Kruseman et Bade, 1998).
La modélisation comme outil danalyse.
Pour faciliter la compréhension du mot modèle , qui laisse transparaître souvent une ambiguïté, plusieurs auteurs saccordent à le définir comme étant une représentation simplifiée de phénomènes réels (Boussard et al, 1988). Le modèle permet ainsi de réduire la représentation de lunivers qui est étudié (sol, plante, groupe social, etc.) de sorte à en faciliter la compréhension (Pandey et Hardaker, 1995). Benoît-Cattin (1991) affirme que la modélisation incite à dépasser le simple stade du constat pour sintéresser aux dynamiques en jeu, notamment en essayant de rendre compte des ressorts technico-économiques de la diversité socio-économique. Les scénarios construits ainsi sont de nature à éclairer les décideurs politiques. La base théorique dun modèle repose sur la traduction sous forme mathématique de la relation exacte ou approximative qui existe entre deux ou plusieurs paramètres (Dijksterhuis et Neeteson, 1995). Cette traduction requiert la connaissance du processus ou du système que lon se propose de représenter. Benoît-Cattin (1991) argumente que la construction dun modèle nécessite une bonne perception de la réalité, des phénomènes majeurs, des interactions en jeu, de leur importance relative, de leur domaine dextension. En dautres termes, le processus de modélisation technique utilisée pour construire un modèle, doit pouvoir permettre dexpliciter les caractéristiques dun système dans le but dobserver lévolution et la transformation de ce système en fonction de certains objectifs (Labonne et al., 1982). La construction dun modèle suppose donc, au préalable, une connaissance quantitative et qualitativement étayée de lobjet ou du système que lon se propose de modéliser. Sur le plan scientifique, le développement des modèles offre lavantage danalyser en même temps et beaucoup plus vite quen situation réelle plusieurs situations différentes (Dijksterhuis et Neeteson, 1995 ; Pandey et Hardaker, 1995). En outre les modèles offrent un grand avantage financier par le fait quil est possible détudier les résultats de différentes situations sans faire des essais expérimentaux sur le terrain.
Il existe plusieurs types de modèles économiques. Parmi ces modèles, nous avons les modèles de comportement dynamiques. Ce sont des outils comme plusieurs autres capables de prendre en compte le risque. En effet, les agriculteurs en général et encore plus les agriculteurs sahéliens prennent leur décision dans un environnement risqué. La prise en compte du risque simultanément avec les autres contraintes apparaît essentielle. Ce risque découle directement des aléas climatique et /ou des variations des prix des produits agricoles. Lincomplétude des marchés (assurance, pério
des futures, etc..) fait que les producteurs peuvent difficilement se protéger du risque. Limportance du phénomène est aussi attestée par les stratégies de gestion des risques comme lépargne sur pied constituée par les animaux, ou le recours à la diversification des revenus et aux activités extra-agricoles (Anderson, 2003).
Alors que le risque est rarement pris en compte dans les modèles censés éclairer la décision publique, ses impacts négatifs sur le développement du secteur agricole sont pourtant bien connus : les erreurs danticipation engendrent une production non efficiente ; la nécessité de se prémunir contre le risque pousse les agents à conserver une épargne de précaution qui implique des investissements et une production plus faibles, pour des prix plus élevés car ils comprennent une prime de risque. Le risque, du fait de volumes produits inférieurs, a un impact négatif sur les revenus des agriculteurs et sur la sécurité alimentaire.
Ces modèles sont aussi dynamiques, car le risque se matérialise de façon dynamique et soppose aux investissements à long terme. Il est donc important de considérer la corrélation des risques dans le temps. Pour des raisons de simplicité, une dynamique récursive, où les résultats de chaque période forment le point de départ de la période suivante, permet de relier les années entre elles. Chaque année peut être représentée par une optimisation statique basée sur des anticipations de prix où le calendrier des cultures et les contraintes techniques sont respectés. Une telle approche a lavantage de réintroduire « lhistoire » dans la modélisation des agriculteurs agricoles selon les principes de la nouvelle économie du développement (Stiglitz, 1998).
Le recours à la programmation mathématique permet de représenter très simplement et explicitement lensemble des opportunités et contraintes auxquelles le ménage agricole est confronté. Lutilisation de la simulation dynamique offre une possibilité simple de validation sur les années passées. Ce dispositif permet ensuite de tester des innovations et danalyser les raisons de leur (non) adoption, et dobtenir une analyse sur les variables clés au niveau des agriculteurs (production, consommation, revenus, investissements) puis, après agrégation, sur la production régionale (Losch et al., 2003).
Le modèle MATA (Multilevel Analysis Tool for Agriculture), développé par Gérard et al., en 1998, pour étudier limpact de la libéralisation sur le secteur agricole de lIndonésie offre une bonne illustration de ce type dapproche. Lutilisation du modèle MATA comme outil danalyse, et la programmation mathématique comme technique de modélisation, pour analyser et simuler les effets des politiques sur le comportement des ménages agricoles et leurs revenus, nécessite une mise au point des travaux réalisés précédemment afin dapporter des améliorations à cette problématique.
Ce sujet reste peu étudié. Il nexiste pratiquement pas détudes sur la réduction de la pauvreté utilisant un modèle dynamique de programmation mathématique, capable de simuler ce que feront les pauvres des moyens que lon mettra à leur disposition et den tirer des conclusions.
La plupart des modèles de programmation développés sont linéaires. Ils mesurent très souvent dune manière statique les impacts de différentes politiques sur le secteur agricole. A lexception des modèles de Roth (1986) et de Deybe (2001) qui mesurent respectivement de façon dynamique les effets des politiques alternatives sur la production, les prix et le commerce des produits agricoles et les effets de politiques économiques sur les producteurs et les consommateurs au Burkina Faso, les autres modèles que nous avons parcouru sont statiques. Barbier et Benoît Cattin (1997) utilisent la programmation linéaire pour étudier la viabilité dun système agraire villageois dans la zone cotonnière du pays. Deybe (1994) lutilise pour mesurer les effets des politiques économiques sur la dégradation du sol, Ouédraogo (2005) lutilise dans son étude sur lintensification de lagriculture au Burkina Faso. Toutefois, les différents résultats de ces travaux nous ont été très utiles.
Le présent travail essaie daller plus loin. Pour mesurer de façon dynamique limpact dune politique sur le comportement des différentes catégories dagriculteurs et sur leurs revenus, le travail consistera aussi à regrouper les unités de production dans des classes socio-économiques beaucoup plus homogènes. Avant de poursuivre lanalyse sur les stratégies de réduction de la pauvreté à travers le modèle MATA, on se propose de présenter la structure du travail.
Plan de la thèse.
En termes dorganisation du document, la thèse comprend six chapitres.
Le premier chapitre intitulé « Analyse théorique du rôle de lagriculture dans le développement et politiques publiques de développement agricole dans les pays sahéliens », entreprend dabord une analyse économique du rôle du secteur agricole dans la croissance économique. Il aborde ensuite une histoire sur les politiques agricoles mises en uvre dans ces pays dans la recherche du bien être de leur population. Loin dincriminer les décideurs politiques, nous revenons dans cette partie du chapitre sur les échecs et parfois sur les réussites des stratégies et programmes de développement agricoles dans ces sociétés encore largement agricoles. Le chapitre passe ensuite en revue, les différentes stratégies mise en place pour lutter contre la pauvreté rurale et leurs résultats dans le cas particulier du Burkina Faso.
Dans le deuxième chapitre intitulé « Atlas de la région du Plateau Central » nous faisons une description détaillée de la région détude. On se propose dabord une discussion sur le choix de la région. La caractérisation de la région aborde ensuite ses opportunités et ses contraintes en termes de ressources naturelles et économiques.
Le troisième chapitre « Collecte des données, typologie et caractérisation du système agraire de la région du Plateau Central» présente la méthode de la collecte des données. Dans ce chapitre, nous traitons aussi de la typologie des agriculteurs. Le chapitre se termine par une caractérisation des systèmes de production et par la présentation de quelques technologies agricoles vulgarisées dans la région et qui sont prises en compte dans le modèle.
Dans le quatrième chapitre, quelques hypothèses de politiques publiques de développement agricoles sont formulées. Ces hypothèses ont été construites en se basant sur les contraintes et les opportunités de la région détude. Ce sont des mesures qui seront testées comme scénarios dans le chapitre cinq.
Le chapitre cinq, « Le modèle MATA du secteur agricole de la région du Plateau Central du Burkina Faso », décrit dabord succinctement la structure du modèle qui a servi de base au travail. Dans ce chapitre, nous présentons ensuite la formulation générale du modèle. Nous discutons également de son calibrage et de sa validation.
Le chapitre six, « Simulation de limpact des politiques économiques sur les revenus agricoles dans le Plateau Central du Burkina Faso à travers le modèle MATA » entreprend une interprétation des résultats de la simulation de base. Le chapitre reprend une analyse du poids des principales contraintes sur la production et leurs implications sur la pauvreté rurale. Il expose aussi les résultats des différentes simulations prospectives de politiques économiques sur le comportement des ménages agricoles et de leurs revenus. Cela permet de tester limpact de tels scénarios sur la réduction de la pauvreté rurale. Le chapitre se termine enfin par la question du financement de ces politiques agricoles par une estimation des différents coûts associés à ces différentes politiques de développement agricole.
Une brève introduction à chacun des six chapitres exposera les grandes lignes et tracera lenchaînement des idées. Une petite conclusion mettra fin à chaque chapitre pour cristalliser un constat de certaines réalités dominantes.
Lintitulé de notre thèse pose le problème dune synergie entre les politiques de développement agricole pour la lutte contre la pauvreté rurale au Burkina Faso. La réflexion engagée consiste donc à développer un lien synergique, une combinaison de moyens complémentaires coordonnés dans une même action, entre des politiques agricoles dont lobjectif principal est la lutte contre la pauvreté, en milieu rural. Par synergie, il faudra surtout voire laction conjointe de ces différentes mesures, qui constitue un tout organisé, concourant au même résultat et dont linteraction contribue fortement à lallègement de la pauvreté. A linstar des recherches conduites sur des sujets semblables, notre travail a également connu des limites objectives. La difficulté majeure a été la grande diversité des ressources documentaires. La constitution du patrimoine documentaire nécessaire à laccompagnement de nos recherches a été laborieuse. Le second facteur limitatif du travail a été la distance par rapport au champ de létude. Il fallait régulièrement aller sur le terrain pour enquêter à laide dun questionnaire et recueillir de nouvelles données. Le problème de financement des déplacements sest donc posé avec acuité et il a fallu multiplier les efforts pour satisfaire à ces obligations de recherches. Loin de traiter des questions de pauvreté en général, selon une analyse globale qui couvrirait lensemble du pays, cette recherche se rapporte essentiellement au cas particulier de la région du Plateau Central. Elle est donc loin de prendre en compte la situation de la pauvreté de tout le pays. Elle essaie de donner des éléments de lecture pour apprécier les différents effets de quelques politiques de développement agricole sur la pauvreté dans une région donnée. Bien de questions relatives aux processus damélioration des conditions de vie des populations restent en suspens dans cette étude. Nous espérons seulement que la présente thèse soulèvera un nouvel intérêt et attisera de nouvelles soifs de recherches qui poursuivront et corrigeront ses réponses parfois lacunaires.
Les résultats du travail.
Lanalyse a montré les différentes contraintes et opportunités du secteur agricole du Plateau Central. Cest un secteur agricole pauvre, avec une agriculture majoritairement pluviale. La production est sujette à de fortes variations pluviométriques et à une forte pression démographique. A ces facteurs défavorables, sajoute la variation des prix des produits agricoles. A travers une typologie des ménages agricoles, lanalyse a également mis en évidence lhétérogénéité qui existe au niveau des exploitations agricoles. Elles diffèrent en dotation des facteurs de production (terre, travail, capital). Ce sont pour la plupart des agriculteurs disposant peu de capital avec une productivité du travail très faible. Derrières ces différentes contraintes, se cachent quelques opportunités, capables de jeter une base de développement de lagriculture de la région. Ces opportunités sont la disponibilité des plans deau, la dynamique de la population et la proximité de la région avec la capitale du pays.
Daprès le scénario de référence les agriculteurs de type 1, que nous désignons par « pauvres » ont un revenu annuel moyen par tête de 19 322 FCFA (H" 30 Euros) et par équivalent adulte de 48 305 FCFA (77 Euros). Les agriculteurs de type 2, « moyens » ont un revenu par tête de 23 945 FCFA (H" 37 Euros) et par équivalent adulte de 57 470 FCFA (H" 88 Euros). Les agriculteurs de type 3 dits « riches » ont un revenu par tête de 38 855 FCFA (H" 60 Euros) et par équivalent adulte de 77 710 FCFA (H" 120 Euros).
D une manière générale, les résultats de la simulation de référence mettent en évidence une trajectoire des revenus des agriculteurs conforme à la réalité, caractérisée par une stagnation en équilibre de pauvreté. La question des « trappes à pauvreté » occupe les théoriciens depuis longtemps. Les résultats montrent que le pouvoir dachat des agriculteurs dépend de la capacité de ces agriculteurs à produire. Mais le niveau de productivité dépend largement du niveau de capital utilisé dans la production. Les agriculteurs se retrouvent très souvent dans ce cercle vicieux. Dans un tel contexte, lintervention de lEtat peut permettre un déblocage de la situation. En se référent au seuil de pauvreté établi à 82 672 FCFA par personne adulte et par an (INSD, 2003), les résultats montrent que pour sortir les différents types dagriculteurs de la pauvreté, lEtat doit chaque année à travers des politiques daides au développement agricole proposées, augmenter en moyenne les revenus des agriculteurs de type 1 « pauvres » de 92%, celui des agriculteurs de type 2 « moyens » de 61% et enfin celui des agriculteurs de type 3 dits « riches » de 21%. Ces mesures de politiques proposées, sont classées dans létude suivant la nature du capital que lon met à la disposition de lagriculteur. Ce sont des politiques du capital public (aménagements hydroagricoles, réduction des coûts de commercialisation, stabilisation des prix des céréales) et des politiques du capital privé (politique de crédit et de la traction animale).
La modélisation du secteur agricole du Plateau Central a permis de tester limpact de ces différentes politiques de lutte contre la pauvreté, sur les revenus des agriculteurs et ainsi les effets en termes de sortie de la pauvreté.
Daprès les résultats des différentes simulations, même si cela paraît peu réaliste, lÉtat et les organisations paysannes doivent combiner plusieurs mesures de politiques pour sortir les agriculteurs de ce cercle vicieux. On constate que la combinaison des politiques dirrigation et de baisse des coûts de commercialisation augmente de 57% les revenus des agriculteurs « riches ». Cette politique qui pourrait coûter 31,6 Milliards de FCFA (48,2 Millions dEuros) à lEtat permet à ces types dagriculteurs de passer au dessus de la ligne de pauvreté.
Pour sortir les agriculteurs « moyens » de la pauvreté, létat doit combiner les politiques dirrigation, de baisse de coûts de commercialisation, de crédit et de traction animale. Cette combinaison de politiques pourrait coûter 64,2 Milliards de FCFA (97,9 Millions dEuros) à lEtat. Avec cette politique, les agriculteurs moyens verraient leur revenu accroître de 103%.
Les agriculteurs « pauvres » ont, quant à eux besoin dune stabilisation des prix des produits agricoles pour espérer sortir de la pauvreté. En effet, daprès les résultats de la simulation cest en combinant toutes les cinq politiques (les trois politiques de capital public et les deux politiques du capital privé) que lEtat pourrait sortir ce type dagriculteurs de la pauvreté. Les différents coûts de stabilisation étant très difficiles à estimer, létude fait lhypothèse que ces coûts pourraient être à long terme supportés par les consommateurs. Ainsi, cette politique pourrait aussi coûter 64,2 Milliards de FCFA à lEtat. La combinaison de toutes les politiques formulées permet aux agriculteurs pauvres daugmenter leur revenu en moyenne de 102% par an.
Au regard des bénéfices engendré par la mise en place de ces différentes politiques, la situation dextrême pauvreté de la population du Plateau central na plus raison de perdurer. Les résultats montrent des ratios coûts bénéfices plutôt encourageant. En effet, daprès nos estimations, linvestissement de 64,2 Milliards de FCFA apporte en moyenne chaque année un bénéfice de 29 Milliards de FCFA (44,2 Millions dEuros) en termes daccroissement des revenus des différentes catégories dagriculteurs. Ce qui signifie quau bout de trois ans, les bénéfices réalisés couvriront largement les coûts des projets entrepris, avec un ratio coûts / bénéfices inférieur à zéro.
Chapitre I) Analyse théorique du rôle du secteur agricole dans le développement et politiques publiques de développement agricole dans les pays sahéliens.
En économie, la théorie de la croissance et la théorie des relations internationales sont deux corpus théoriques qui se sont développés au départ indépendamment, mais qui sont mobilisés conjointement pour les réflexions sur les stratégies de développement. Le cadre théorique de la présente recherche pose deux questions qui font intervenir différentes parties de ces corpus théoriques : la question du rôle de lagriculture dans la lutte contre la pauvreté fait référence à la théorie de la croissance dans le cadre de léconomie du développement, alors que la question du recours à lintervention publique pour le développement du secteur agricole dans un contexte de libéralisation, fait référence à léconomie publique et à léconomie internationale.
Si une analyse économique du rôle de lagriculture dans le développement semble intéressante, un débat sur les politiques à mettre en place pour son développement le paraît moins car peut-être dépassé. En effet, à quoi bon mener une discussion sur les politiques économiques concernant lagriculture dans les pays sahéliens quand on sait quelle est dores et déjà libéralisée ? Est-il encore utile de rechercher de façon pragmatique comment faire évoluer au mieux le secteur agricole pour satisfaire les objectifs de lutte contre la pauvreté et daugmentation des revenus agricoles, quand les engagements des États à privatiser constituent souvent un préalable au versement des aides financières prévues en accompagnement des Programmes dAjustements Structurels (PAS) ? Les processus de libéralisation ne sont pas régis par des mécanismes simples, suivant une voie unique (commune à tous les pays) selon un enchaînement automatique et logique détapes successives au terme desquelles il serait facile de faire des bilans transitoires avant de poursuivre (Fraval, 2000). Des bilans des effets des processus de libéralisation existent, leurs résultats incitent au contraire à la prudence. Continuer à sintéresser au secteur agricole des pays en développement, comprendre son rôle dans la lutte contre la pauvreté, essayer de prévoir ex ante et de mesurer ex post les effets des mesures de politiques économiques, ce nest pas sopposer de façon dogmatique aux processus de libéralisation en cours, cest simplement se donner les moyens pour que, dans la diversité des situations de terrain, la transition dune économie administrative vers une économie à dominance marchande sopère en accord avec un objectif de développement durable et non à son détriment. Ce chapitre propose en premier lieu une analyse économique du rôle de lagriculture dans le développement des pays dAfrique sahélienne et une analyse des fondements théoriques de lintervention publique sur le secteur. Le chapitre montrera ensuite, en sappuyant sur les échecs et les réussites des politiques de développement agricole dans ces pays, la difficulté à trouver des mesures efficaces, capables de déclencher de façon continue et durable la croissance économique. Le chapitre aborde également la nécessité des politiques publiques dans la relance de lactivité agricole dans ces pays. Il se termine enfin par une brève description des politiques de réduction de la pauvreté axées sur lagriculture, développées au Burkina Faso. Nous ne prétendons pas ici offrir un concentré de lhistoire de la pensée économique sur le rôle de lagriculture dans la croissance économique ; mais nous essayons plus simplement de souligner des idées qui ont contribué à produire le champ contemporain de la connaissance économique. Nous ne prétendons pas non plus exposer toutes les insuffisances rencontrées par les politiques de réduction de la pauvreté dans les pays sahéliens. Lobjectif nest donc pas de faire la leçon aux décideurs africains, mais plutôt dessayer modestement de rétablir quelques caractéristiques marquantes des politiques qui ont été mises en place dans le passé. Si nous revenons quelquefois sur les échecs de ces politiques, cest parce que nous pensons quil est utile dapprendre de cette expérience, de tirer des leçons à travers lhistoire, pour mieux comprendre le problème contemporain, afin daider à la recherche de solutions pour le futur.
Analyse théorique du rôle du secteur agricole dans le développement.
Lhistoire de la théorie économique du développement est pleine de débats qui ont toujours opposé les économistes au sujet du rôle de lagriculture dans le développement. Les nouvelles théories du développement apportent un nouveau regard en soulignant que de nombreux facteurs (conditions historiques, sociales, institutionnelles, géographiques) liant plus fortement létude des déterminants de la croissance à un contexte géographique et historique spécifique, jouent sur la croissance (Suwa Eisenmann, 2009). Il convient donc de se poser la question de limportance du secteur agricole et de son développement au regard des conditions économiques, sociales et environnementales des pays sahéliens dans le contexte actuel de libéralisation croissante des échanges.
I.1) Agriculture et croissance économique : histoire de la controverse.
Ce paragraphe rappelle les fondements théoriques dune controverse aussi vieille quinépuisable. Empiriquement, on constate que la place du secteur agricole dans léconomie évolue au fur et à mesure de la croissance économique des pays : il occupe une part de plus en plus faible dactifs, et sa part dans le PIB régresse (Malassis, 1997). A la lumière des trois derniers siècles du développement des économies occidentales, Malassis explique historiquement la réduction de limportance relative de lagriculture dans léconomie sous le double impact de la décroissance des dépenses alimentaires dans lutilisation du revenu national disponible (une agrégation de la loi dEngel à léchelle nationale) et de la diminution de la valeur de la production agricole relativement à celle de lensemble du complexe agro-industriel (activités en amont et aval de la production agricole).
De ce constat, une vision évolutionniste du développement est apparue. Cette vision est inspirée de la transition économique européenne et spécifiquement du changement structurel qui a fait évoluer une économie principalement agricole et minière (secteur primaire) vers les manufactures, puis lindustrie (secondaire), puis les services (tertiaires) (Chenery, 1960 ; Kuznets, 1966). Ce modèle ne fait cependant pas lobjet dun consensus en économie du développement. Certains économistes pensent notamment que lantagonisme entre rural-agricole versus urbain-industriel est remis en cause par le contre exemple des expériences asiatiques dindustrialisation rurale qui ont couplé dans le revenu des ménages agriculture et industrie (Losch, 2009). En ce qui concerne les bases empiriques de cette vision pour les pays en développement, lexpérience de lîle Maurice, dont léconomie de plantation en monoculture sucrière sest diversifiée en développant son industrie textile avec succès dans les années 70, est très souvent citée comme exemple. Cette vision est aussi partagée par Timmer. Timmer (2007) réalise une étude dans 89 pays en développement. En sappuyant notamment sur les trajectoires des pays dits « émergents », dont les pays asiatiques, Timmer conclue que ce processus est globalement confirmé par les données empiriques, malgré les spécificités nationales. Daprès Timmer, le chemin de transformation structurelle qui permet aux pays en développement de réaliser une croissance économique avec succès présente quatre caractéristiques : 1/ la baisse de la part de lagriculture dans le PIB et lemploi, 2/ une hausse des activités urbaines industrielles et des services, 3/ la migration de travailleurs urbains vers les villes et 4/ une transition démographique (grosse croissance de la population avant une stabilisation).
Le débat se cristallise réellement sur les causes du processus : la transition de lagriculture vers lindustrie a-t-elle lieu naturellement ou doit-elle être incitée ? Est-elle nécessaire au développement économique ? Faut-il favoriser la création dun surplus agricole et la migration volontaire de la main-duvre des campagnes vers les industries des villes ou plutôt ponctionner le surplus agricole existant pour financer le développement industriel et inciter une main-duvre peu chère à lexode rural ? Lurbanisation est-elle une condition nécessaire et suffisante au développement économique ?
La littérature sur le développement économique a, depuis les travaux fondateurs de Lewis (1954) et de Johnson et Mellor (1961), mis en avant les corrélations entre la croissance de la production agricole, la diversification des activités rurales, lexode rural, lurbanisation et le développement industriel. Mais les choix des relations de causalité dans linterprétation de ces corrélations révèlent les a priori des théoriciens : daprès Mounier (1992), on distingue les théories « agro-centristes » des théories « industrio-centristes » selon lesquelles soit le développement de lagriculture est une condition du développement économique global, soit le secteur agricole ne joue aucun rôle spécifique et cest lurbanisation qui permet lindustrialisation nécessaire au développement économique global. On retrouve aussi de nombreux débats sur le fait que révolution agricole et révolution industrielle, doivent aller de pair (Mazoyer et Roudart, 2002).
La théorie du changement structurel de léconomie développée dans les années 50 suppose que la transition de lagriculture vers lindustrie est indispensable à la croissance économique des pays en développement. Conformément à lanalyse de Ricardo, elle considère que les surplus agricoles doivent servir à développer le reste de léconomie. Les premiers modèles de croissance (Fei et Ranis (1964) ; Jorgenson (1967)), considèrent lagriculture comme un réservoir de main-duvre abondante et soutiennent que son surplus économique doit être transféré vers lindustrie. Les hypothèses des modèles de croissance révèlent très souvent un a priori agro ou industrio centriste. Lewis modélise une offre infinie de main-duvre en provenance du secteur agricole. De nombreux auteurs considèrent que les questions posées par Lewis demeurent dune grande actualité pour plusieurs raisons (Hugon, 2002) : le sous-emploi, le chômage déguisé, la dynamique de linformel, les possibilités de blocage de laccumulation, lexistence de trappes malthusiennes démographiques ou de trappes à pauvreté. Les asymétries internationales demeurent, et il y a nécessité de penser les processus daccumulation à long terme. Daprès Greffe et Maurel (2009), le secteur agricole des pays en développement est le secteur traditionnel par opposition au secteur moderne, et le vivier dune main-duvre dont le surplus est susceptible dalimenter la demande de travail dans le secteur industriel. Jorgenson modélise un surplus de produits agricoles dû à une dynamique daccroissement des rendements supérieur à celle de la population (croissance démographique). Pour Jorgenson, il y a développement quand les progrès agricoles permettent de dépasser la trappe malthusienne (Hugon, 2002). Pour Fei et Ranis, le développement suppose un effort minimum critique permettant de dépasser la trappe malthusienne et une augmentation du surplus agricole permettant de financer linvestissement et linnovation dans le secteur industriel (Hugon, 2002). On trouve ainsi, dans les modèles déconomie duale, une opposition entre un secteur agricole « traditionnel » et une industrie « moderne » motrice de la croissance.
La position agro-centriste est caractéristique de plusieurs économistes ruraux et agricoles (Malassis, 1997 ; Klatzmann, 1983 ; Bairoch,1999 ; Timmer, 1991 ; Ravallion, 2000 ou Lipton, 1982). Lidée principale est la suivante : lorsquon veut industrialiser une économie artisanale et archaïque très peu dotée en capital et dont la population est essentiellement agricole, il faut au préalable développer son agriculture. Une fois celle-ci mise en marche, des effets dentraînement sen dégagent pour créer un cercle vertueux entre les agriculteurs et les industriels.
Le développement de lindustrie, donc laccumulation du capital et la croissance économique, ne peut survenir quaprès un développement de lagriculture dans une économie quelconque.Cette révélation de lempirisme lié à lhistoire des faits économiques de lhumanité na pas manqué dexplications théoriques. Si tous ces économistes saccordent à penser que le développement de lagriculture est indispensable au décollage économique des pays pauvres, les idées divergent sur le modèle dagriculture à développer : une agriculture vivrière plutôt familiale pour la plupart des économistes ruraux (exemple de Timmer (1991), Malassis (1997)) ou une agriculture dexportation qui pourrait être produite par lagribusiness pour les autres économistes (économistes de la Banque Mondiale comme Ravallion (2000) ).
En économie politique, le débat reste vif, dune part sur le rôle que joue lagriculture dans la croissance économique et, dautre part, sur la pertinence de lintervention publique en agriculture, quelle que soit lopinion sur la place de celle-ci dans le développement.
Ce débat reste vif dans lanalyse en économie politique des mesures de politiques agricoles, même sil est moins évident de trouver une dichotomie, car les points de vue divergent sur les motivations de lintervention publique en agriculture, a priori indépendamment de lopinion sur la place de lagriculture dans le développement.
Néanmoins, on peut considérer que les économistes qui dénoncent le « biais urbain » des politiques publiques sont plutôt agro-centristes. En effet, selon leur analyse, les politiques publiques des pays en développement, destinées à développer les industries, sont basées sur un rapport de force inégal en défaveur permanente de lagriculture et qui se manifeste notamment par des prix agricoles très bas (Lipton, 1982). Largumentaire opposé sur le « biais rural » concerne les politiques publiques des pays développés et on peut considérer quil nimplique pas a priori de point de vue sur la place de lagriculture dans le développement. Selon cette analyse, les politiques publiques agricoles très interventionnistes des pays développés sont majoritairement expliquées par la force de pression dune bourgeoisie agricole et des industriels de la filière agroalimentaire. Anderson et Tyers (1989) essaient de réconcilier les deux idées ci-dessus en affirmant que la protection du secteur agricole saccroît avec son degré dindustrialisation et le degré de croissance économique du pays, car il concerne de moins en moins dactifs dont les enjeux commerciaux saccroissent considérablement et qui donc sorganisent et font pression sur le gouvernement pour être de plus en plus protégés. Néanmoins, les points de vue sur la justification des politiques pour lagriculture divergent grandement (Bates, 1981 ; Timmer, 1991 ; Anderson, 2003).
I.2) État de la question dans les pays en développement.
La spécialisation dans les produits primaires dexportation (agricoles et miniers) est largement issue de la colonisation européenne du continent (Losch, 2009) et a un poids historique dans la structure des exportations de ces pays en développement indépendamment de tout fondement économique (avantage comparatif). Un autre point de vue est que le pacte colonial est basé sur les avantages comparatifs. Du fait des avantages comparatifs, la colonie devait se spécialiser dans les cultures dexportation tandis que le colonisateur fournissait les biens manufacturés, pour lesquels il maîtrisait la technologie (Boussard et al., 2006). Curieusement, cette doctrine fondée sur la théorie ricardienne des avantages comparatifs est encore populaire au sein de lOMC (Organisation Mondiale du Commerce). Cette mesure a eu quelques effets positifs, avec un boom sur les matières premières, du moins au début.
En effet, conformément aux prescriptions des économistes du développement et des experts spécialistes dune certaine philosophie agricole, la Côte dIvoire, spécialisée dans la production du cacao, le Burkina dans le coton ou encore le Sénégal avec larachide aujourdhui auraient dû être des pays développés et intégrés, au sens de Perroux. Or il nen est rien. Le voile se lève et la dure réalité est là. Le rêve sestompe et lon se demande alors comment faire pour repartir. Au delà des raisons politiques, le principal problème associé à cette approche est la détérioration des termes de léchange.
Le débat sur les termes de léchange a été lancé par Prebisch (1950) et Singer (1950). Lhypothèse dite de Prebish-Singer, émise dans les années 50, suppose une tendance à la dégradation des termes de léchange au détriment des économies à spécialisation primaire, provoquée par lévolution défavorable à long terme des prix des matières premières. Les termes de léchange désignent le ratio « prix des exportations »/« prix des importations ». La mesure des termes de léchange reste très délicate car le résultat dépend des poids associés à chaque type de biens. Néanmoins, les conclusions de plusieurs études (Grilli et Yang, 1988 ; Nezeys, 1989 ; Ocampo et Parra, 2003 cité par Boussard et al., 2006) confirment la tendance à la baisse de ce ratio, obligeant les pays en voie de développement à exporter un volume de biens de plus en plus important pour maintenir un niveau constant dimportation (Boussard et al., 2006). La dégradation des termes de léchange a donné lieu à plusieurs interprétations.
Pour Malthus, cette dégradation des termes de l échanges sexplique par la compétitivité. Les matières premières sont vendues sur des marchés internationaux, compétitifs. Elles sont également produites par une main-duvre non qualifiée des pays en voie de développement. Le prix de ce travail doit alors correspondre au niveau de reproduction de la force de travail, c'est-à-dire le niveau de subsistance, en dessous duquel les travailleurs mourraient.
Pour Prebish, la cause principale de la détérioration des termes de léchange serait limpact divergent, sur les prix, des gains de productivité selon quils concernent les matières premières (issues de lagriculture ou du secteur minier) et les produits manufacturés. Dans les pays développés, les gains de productivité dans la production des biens manufacturés sont censés engendrer des revenus plus élevés, notamment des hausses de salaires sous la pression de syndicats puissants et organisés. Par contre, dans les pays en développement, les gains de productivité réalisés dans la production des matières premières se traduiraient par la baisse des prix, les syndicats étant inexistants ou insuffisamment organisés ; doù la détérioration des termes de léchange de ces pays, qui contribue à laugmentation des revenus réels dans les pays développés. En dautres termes, quel que soit le lieu ou le secteur où se produisent des gains de productivité, ils entraînent inexorablement la hausse des revenus réels des pays développés et la diminution de ceux des pays en développement.
Une autre cause évoquée par Prebisch, dans un article en 1952, met laccent sur les caractéristiques de loffre de travail. Il sagit de lhypothèse dun sous-emploi massif dans les pays producteurs de matières premières. Cette cause fait référence à lhypothèse de Lewis dune offre de travail infiniment élastique pour le niveau de salaire en vigueur.
Prebisch (1959) attribue la détérioration des termes de léchange à la différence dans les inélasticités revenu de la demande entre les pays en développement et les pays développés. Il semble, en effet, que la consommation des produits primaires ait séculairement tendance à croître à un taux plus faible que le revenu. Leur production représente un pourcentage de plus en plus faible dans la production mondiale et le phénomène a encore eu tendance à saccélérer au cours de ces dernières décennies. De ce fait, lélasticité revenu de la demande pour les fibres et lalimentation est plus faible dans les pays développés que dans les pays en voie de développement. En même temps, elle est plus élevée dans les pays en développement pour les matériels industriels importés des pays développés. De ce fait, la croissance des revenus engendrés par le développement augmente plus la demande dimportation des pays en développement que celle des pays développés ; ce qui exerce in fine une pression à la hausse plus importante sur les prix des importations des pays en développement que sur leur exportation.
Selon Boussard et al., (2006), quels que soient les fondements de la détérioration des termes de léchange, toutes les conditions sont aujourdhui réunies pour une évolution défavorable aux pays en développement. Ce nest donc sûrement pas en exportant uniquement des biens agricoles, que lAfrique, ou tout autre pays, pourra se développer. Ce qui ne signifie pas quil faille supprimer toute exportation de bien agricole !
Du fait des déficiences du pacte colonial, déficiences liées principalement à la détérioration des termes de léchange, il était nécessaire de changer de stratégie de développement.
Les politiques de développement industriel des années 50 et 70 lont tenté, et elles correspondent largement à lanalyse industrio-centriste de la croissance. Basées sur des systèmes taxant le secteur agricole, soit directement à travers des politiques sectorielles, soit indirectement à travers des politiques macro-économiques défavorisant lagriculture, elles ont conduit à des transferts massifs depuis le secteur agricole vers les autres secteurs de léconomie. Ce type de politique a été largement critiqué et contesté par la Banque Mondiale et le FMI sous le prétexte que cest un vol des paysans. Dès la fin des années 70, le constat a fait que ces politiques ne conduisent pas à un développement des activités industrielles (Todaro,1995) et les hypothèses industrio-centristes de la transition structurelle sont aujourdhui remises en causes dans le cas de lAfrique sahélienne. Par exemple, lhypothèse dun excédent de main-duvre dans le secteur agricole peut poser problème malgré son apparente évidence dans certains pays. Cette hypothèse nest pas toujours vérifiée, car les excédents de main-duvre rurale sont généralement employés, en tout cas en période de récolte et même en période dactivité intense agricole.
On constate de plus en plus de prise de position agro-centriste en ce qui concerne les pays dAfrique sahélienne (Economic report on Africa, (2009) ; Rapport de la Banque Mondiale, (2008)). Non seulement des dirigeants africains mais aussi des experts internationaux ont reconnu le rôle crucial de lagriculture dans de nombreux pays africains pour la croissance économique, la lutte contre la pauvreté et linsécurité alimentaire. Lengagement pris par les chefs dÉtat et de gouvernement de lUnion africaine, lors du sommet de Maputo, au Mozambique, en juillet 2003, de doubler en cinq ans la part des budgets nationaux consacrés à lagriculture est un exemple parmi tant dautres.
I.3) Quelques constats faits sur lagriculture africaine au regard des nombreux défis pour les pays sahéliens.
Indépendamment des débats déconomie politique sur les raisons qui ont conditionné les choix des politiques publiques par le passé, il convient de se poser la question de limportance de lagriculture pour le développement de lAfrique sahélienne, au regard de la situation actuelle. Le raisonnement des différents chefs dÉtat africains et des experts internationaux argumentant le rôle indispensable de lagriculture pour la croissance économique et la lutte contre la pauvreté dans les pays dAfrique sahélienne provient de plusieurs constats dont nous avons retenu les principaux.
1/ Il y a une prépondérance dans la structure économique des pays sahéliens dun secteur agricole peu productif, qui subit les effets négatifs du changement climatique. En Afrique subsaharienne, 70% de la population est toujours agricole et lagriculture crée environ 30% du PIB et 60% des recettes dexportation (Rapport de la Banque Mondiale, 2008 ; Deveze, 2009). Pourtant, lagriculture africaine majoritairement manuelle et utilisant peu dintrants est aujourdhui peu productive par rapport à lagriculture la mieux équipée et la plus performante des pays développés (1 contre 2 000) (Mazoyer et Roudart, 2002). Les effets du changement climatique rendent les productions risquées et les rendements aléatoires. Si la production africaine a connu une croissance non négligeable jusquà aujourdhui, cest par lextension des surfaces cultivées. Dans les zones de forte pression démographique, on assiste à des fortes pressions foncières et parfois à des crises agraires.
2/ La plupart des pays dAfrique sahélienne nont pas encore véritablement entamé la dernière partie de leur transition démographique et souffrent toujours plus de la pauvreté et de linsécurité alimentaire (Guengant et May, 2007). Selon ces auteurs, les évolutions démographiques en Afrique sont décalées par rapport au reste du monde. Les statistiques sur la démographie présentent une croissance démographique galopante en Afrique (en moyenne 2,5% par an). Historiquement, on a parlé de deux chocs majeurs pour le continent noir : l'esclavage et la colonisation. Guengant et May (2007) expliquent qu'entre 1 500 et 1 900, la population de l'Afrique n'a pratiquement pas augmenté. Certains auteurs estiment même qu'elle a diminué, alors que la population mondiale était multipliée par 3,5 et celle de la Chine, comme celle de l'Europe, par 5. En poids relatif, la part de l'Afrique subsaharienne dans la population mondiale a donc baissé jusqu'à ce qu'une récupération s'amorce. Cette poussée démographique africaine obéirait donc selon Guengant et May (2007) à un phénomène de rattrapage.
Si l'on se réfère aux perspectives démographiques élaborées par le CERPOD (1988), pour la région sahélienne, on constate que, quel que soit le scénario envisagé, la population du Sahel va plus que doubler en 2020. Elle passera de 54 millions en 1997 à 72 millions en 2010, pour s'établir entre 95 et 115 millions d'habitants en 2020, et sa population urbaine augmentera. Selon les pays, entre 20 et 50% de la population est urbaine contre seulement 20% il y a 50 ans (Ferry, 2007). En dépit dune migration rurale-urbaine importante et de lurbanisation croissante, il est également probable que le nombre de ruraux continuera daugmenter (FAO, 2009).
Ce constat implique la nécessité de répondre à une demande alimentaire qui explose : la demande en produits vivriers a doublé entre 2000 et 2010 en Afrique et risque de quintupler dans certains pays dici 2030. Malgré la croissance agricole affichée par la région, plus de 200 millions de personnes, soit plus de 30% de la population totale, souffriraient de faim et de malnutrition chronique (FAO, 2009). Ce qui justifie lurgence pour lAfrique datteindre lobjectif 1 des Objectifs du Millénaire pour le développement (OM): « réduire lextrême pauvreté et la faim » par le secteur agricole.
Pendant longtemps, des auteurs (Badouin, 1962 ; Raisuddin et Delgado, 1993) ont soutenus que dans les pays dAfrique Sahélienne, toutes les fois que la population sera clairsemée, sa mobilisation en vue de lexécution de travaux déquipement exigera une intervention administrative dont le coût réduira lintérêt de la formule. Dans cet ordre didées, la croissance démographique pourrait aussi être positive, en ce sens que laccroissement de la population et la forte densité quil pourrait entraîner inciteraient à des investissements publics (infrastructures routières par exemple). La croissance démographique constituerait aussi un moteur à lintensification en poussant les sociétés agraires à accroître la production agricole pour répondre à laugmentation des besoins (Boserup, 1970). Ceci impliquerait un changement des méthodes de culture qui deviendraient plus intensives aussi bien en capital quen travail.
3/ Lindustrialisation attendue de léconomie africaine na pas eu lieu avec le développement
urbain et la pauvreté reste et restera majoritairement rurale. Bien que la croissance économique en Afrique ait atteint des taux de 5 à 6 %, la croissance des activités industrielles a été très inférieure à la croissance de la population urbaine et na pas absorbé la main-duvre abondante venue des campagnes. Lurbanisation na pas non plus créé leffet dentraînement espéré sur le secteur agricole. Le développement des marchés agricoles intérieurs, le pouvoir dachat créé par les villes ont essentiellement servi à importer des biens alimentaires. On a assisté à la création dun secteur informel important et au développement dune pauvreté urbaine massive. Todaro et Harris (1970) parlent de « trappes de sous-emploi », Mazoyer et Roudart (2002), de « chômage visible et chômage caché ». Parmi les hypothèses avancées, figurent la faiblesse du tissu économique et institutionnel, la faiblesse du capital humain et lampleur de lécart de la productivité, surtout celle du travail. Lécart de la productivité globale du travail des pays africains avec les autres pays en développement (émergents) est de 1 à 5 et de 1 à 100 avec les pays de lOCDE. Compte tenu de la croissance démographique, et ce malgré lurbanisation, la pauvreté reste et restera encore majoritairement rurale et donc agricole. Cest pourquoi plusieurs auteurs et les institutions de Bretton Woods (notamment la Banque Mondiale) affirment que le développement dactivités agricoles est plus efficace pour lutter contre la pauvreté et linsécurité alimentaire que la promotion dautres activités économiques (Timmer, Rapport de la Banque Mondiale, 2008).
4/ Les questions de faim et de pauvreté sont étroitement liées au secteur agricole : la faim affecte en majorité les agriculteurs pauvres, acheteurs nets de produits agricoles sur les marchés. Le développement de lagriculture permet à ces agriculteurs pauvres, non seulement daccroître la production de subsistance, mais aussi leur revenu pour acheter les biens alimentaires généralement disponibles sur les marchés (en période de soudure surtout).
Face à ces différents constats, les recommandations sont convergentes : lobjectif dun développement économique développement qui lutte contre la faim et la pauvreté dans les pays dAfrique sahélienne passera nécessairement par le développement du secteur agricole, ce qui nexclut pas le développement des autres secteurs de léconomie.
Lidée que la situation de la plupart des pays en développement est le résultat du processus dappauvrissement du secteur agricole et quil faut investir de façon massive dans ce secteur, notamment en termes de biens publics, bénéficie aujourdhui dun consensus. Cependant, les recommandations politiques précises pour amorcer le processus de développement sont extrêmement divergentes. On peut considérer que ces recommandations sont, dune part, liées à la stratégie de développement agricole quelles impliquent et, dautre part, à la question de la justification de lintervention publique et de la place du marché.
I.4) Du rôle de lagriculture dans le développement au développement de lagriculture.
I.4.1) État de la controverse.
Ils sont de plus en plus nombreux, les économistes ruraux, à revendiquer un caractère « spécifique » de lagriculture en vertu duquel ce secteur aurait un rôle très important à jouer pour la lutte contre la pauvreté et linsécurité alimentaire. Pour cette raison, ils estiment que le secteur agricole devrait être largement accompagné de politiques agricoles. La dépendance de plus en plus grande de nombreux pays en développement aux marchés pour atteindre la sécurité alimentaire est généralement critiquée. Au contraire, cest lautosuffisance alimentaire qui est prônée (ROPPA, ANOPACI). En ce qui concerne la place de lintervention publique, en général, le milieu agro-économique prend souvent appui sur lexemple de la Politique Agricole Commune (PAC) et de son application en France, avec notamment lorganisation dun marché commun régional, une préférence communautaire et une intervention très forte de lÉtat pour stimuler la production et assurer un niveau de vie comparable aux autres secteurs de léconomie.
Pour les économistes « pro-libéraux », la théorie économique du commerce international prône un libre échange (Ricardo) et la spécialisation selon la dotation en facteurs de production (Heckscher, Olhin et Samuelson (HOS)). Négligeant les effets négatifs de la dégradation des termes de léchange, la théorie libérale soutient que les pays en développement, disposant dune main-duvre abondante mais de peu de capital, devraient se spécialiser dans la production des matières premières (coton, cacao, café, hévéa, etc..). La dépendance aux marchés agricoles est au contraire vue comme une évolution logique de louverture et un choix économiquement rationnel dans la mesure où dautres pays peuvent produire moins cher les produits alimentaires. Dans cet ordre didées, cest le développement dune agriculture commerciale dexportation qui est plutôt prônée (Rapport sur les OM pour le développement, 2008). En effet, bien que visible dans les faits, la dégradation des termes de léchange, difficilement évaluable, reste peu expliquée économiquement (Bonnet et al., 2005) et fait encore lobjet dun débat théorique important.
1.4.2) Les fondements théoriques de lintervention publique.
La justification de lintervention publique et son intensité est un sujet largement débattu en économie. Le champ de léconomie publique justifie lintervention de lÉtat pour trois types de raisons : la première reste liée aux marchés : limperfection des marchés (défaillances), lincomplétude des marchés (absence de certains marchés (notamment celui des assurances), informations imparfaites et asymétriques) et lexistence de monopoles naturel ; la deuxième raison est liée à lexistence de biens publics et dexternalités ; la troisième raison fait référence à léquité.
Depuis les années 80, la théorie dominante est la théorie néoclassique. Les courants de pensées qui en découlent (la nouvelle macroéconomie classique et la nouvelle économie keynésienne) reconnaissent aussi lefficacité de lallocation par le marché, démontrée par les théorèmes de léconomie du bien-être. Ces courants placent ainsi la situation déquilibre général en concurrence parfaite, qui est un « optimum de Pareto » conformément au premier théorème du bien-être, comme la référence à atteindre. Lidée que la concurrence est bénéfique car source « defficience économique » admet que pour les petits producteurs ruraux, le « jeu du marché », la « loi de loffre et de la demande » auraient pour effet mécanique une augmentation du prix des produits agricoles vendus et une diminution du prix des intrants achetés dans lhypothèse dune amélioration des conditions de la concurrence entre fournisseurs et entre acheteurs. Il en résulterait une agriculture plus profitable pour les agriculteurs. Pourtant, les différents courants de pensée diffèrent dans leur degré de justification de lintervention de lÉtat.
- Lintervention de lÉtat est source de coûts et dinefficacités.
La théorie néoclassique justifie cette idée en partant de lanalyse des coûts de transaction de Coase (1960). Coase considère les coûts de transaction en situation de défaillance de marché (externalités et biens publics) et incite à comparer les coûts de transaction avec ou sans réglementation de lÉtat. Il conclut sur son théorème à savoir : le mécanisme de marché peut être le plus efficace pour atteindre une allocation parétienne efficace de second rang. Cette dernière est l'affectation des ressources qui est la « meilleure possible » compte tenu de lexistence de coûts de transaction qui empêchent de parvenir à un optimum de Pareto. Linterprétation de ce théorème par les néoclassiques et lécole de la nouvelle macroéconomie publique est une supériorité au mécanisme de marché sur lintervention publique pour lallocation des ressources, même dans le cas de marchés défaillants. Pour ces courants de pensée, lamélioration de la concurrence passe par la levée des entraves au libre jeu du marché, que sont supposées constituer les interventions publiques (prix administrés, participation directe à la production, taxes sur les produits agricoles, subventions aux intrants, etc.) qui apparaissent comme autant de sources « dinefficience ». Cette libéralisation du secteur agricole, négociée dans le cadre de lOMC et soutenue par les grandes organisations internationales, semble parée de tous les avantages.
- Hayek (1973 1979) : La doctrine du « laissez- faire »
Cette doctrine du laissez-faire soutient que la politique la plus naturelle cest de ne rien faire. Elle préconise labsence dinterférence de la puissance publique avec les forces du marché. Le gouvernement na alors rien de particulier à faire, si ce nest déviter les compétitions injustes, et la croissance émergera seule des marchés. La raison pour cela est que le marché est un instrument unique et extrêmement efficient pour chercher de nouvelles opportunités.
En comparant lÉtat à un individu, Hayek arrive aux conclusions suivantes citées par Greffe et Maurel, (2009) : « la perception que chaque individu a du monde ne lui permet absolument pas de saisir et a fortiori de maîtriser la complexité de la réalité, ce qui vaut aussi pour lÉtat. De ce fait, ce dernier ne peut intervenir dans les choix économiques des individus, et mieux vaut privilégier un ordre spontané qui permet la mise en ordre de linconnu, ce qui conduit dailleurs à rejeter létatisme ».
- Toute intervention de lÉtat met en jeu un comportement de recherche de rente.
Lécole de pensée du public choice (choix publics), également appelée nouvelle économie politique, constitue un élargissement du cadre néoclassique au champ politique. Elle émet lhypothèse que les hommes politiques et les agents de la fonction publique sont, comme les autres, des individualistes méthodologiques, et par conséquent quils nagissent (y compris dans lexercice de leurs fonctions) que pour maximiser une certaine fonction dutilité personnelle, au détriment des fonctions de service de lintérêt général auxquelles ils sont supposés uvrer. La théorie des choix publics introduit lidée que les interventions publiques peuvent aussi être le fruit de pressions de certains groupes de la société envers les décideurs politiques qui ont un intérêt principal dêtre élus. Si lon suit ce paradigme, « linefficacité économique est attribuée aux interventions inopportunes de lÉtat, interventions dues essentiellement à laction de groupes dintérêt qui modèlent le système politique (Hibou, 1998). Ainsi, lÉtat, en tant que somme dindividus maximisateurs, ne peut par définition représenter lintérêt général, pas plus que les valeurs de justice et déquité. Sagissant des pays en développement, lÉtat devient le lieu (et le moyen) de diverses recherches de rente (ou surprofits) notamment en détournant les aides extérieures.
L'idée de la théorie de la nouvelle économie publique (Laffont et Tirole (1993) par exemple) est d'analyser les défaillances du législateur et de les corriger, car le marché n'est pas la seule source d'insuffisances. Les défaillances de la réglementation doivent être réduites au minimum afin d'aboutir à une allocation parétienne efficace de second rang. Ces défauts sont principalement : l'asymétrie d'information entre le régulateur et le réglementé, l'intérêt personnel du régulateur, son insuffisante crédibilité. La critique de Lucas (1976), largement développée par Greffe et Maurel, (2009), a plutôt une portée plus centrée sur la modélisation. Cest une critique qui met en évidence limportance de prendre en compte les modifications dans le comportement des agents suite à des réformes dans les politiques.
Compte tenu de ce corpus théorique, on remarque que la justification des choix dintervention publique séloigne de fondements de la théorie économique pure pour entrer dans le champ de léconomie politique.
Stiglitz et Greenwald, de la nouvelle économie keynésienne, arrivent à la conclusion opposée que le gouvernement peut toujours parvenir à une allocation plus optimale que le marché, surtout dans le cas de marchés incomplets et notamment en cas dasymétrie dinformation. Leur théorème montre que les marchés réels correspondent largement aux hypothèses de marchés incomplets avec des asymétries dinformation, et que la conclusion sur lintervention publique peut avoir une portée universelle.
I.5) Quelles stratégies de développement agricole ?
Il est admis que le secteur agricole joue un rôle très important dans la lutte contre la pauvreté et linsécurité alimentaire. Au regard des contraintes externes et internes, nous pouvons avancer sans trop prendre le risque de nous tromper, que pour atteindre les objectifs de développement économique dans les pays dAfrique sahélienne, il est nécessaire de placer le secteur agricole au cur des efforts de développement. Il est possible daffirmer comme postulat de départ des recherches de la thèse que le développement agricole est indispensable à la croissance économique et à la lutte contre la pauvreté dans les pays sahéliens.
Il convient donc de définir précisément le type dagriculture qui permet datteindre ces différents objectifs. Daprès Deveze, (2008), au regard de la situation actuelle, il est reconnu que lamélioration des conditions de vie de la population rurale pauvre toujours croissante nécessite une augmentation de la productivité agricole par personne et une promotion des activités rurales liées à lagriculture (filière en amont et en aval). Cela nexclut pas la création dautres dynamiques de développement urbaines ou rurales non agricoles. Au regard de la croissance démographique sans précédente, et compte tenu de la faible productivité actuelle, le recours à laugmentation de la productivité par hectare (de la terre) semble indiscutable dans un objectif de préservation des ressources naturelles, surtout pour les zones de forte pression foncière. Aujourdhui plus quhier il est important de replacer la réflexion sur le mode technologique dintensification de la production au sein des systèmes de production pour mieux prendre en compte les différents aspects techniques, économiques et sociaux quils impliquent. Mounier (1992) parle de « technologie de biologisation » et de « technologie de mécanisation ». Deux types dagriculteurs sont majoritairement présents dans les pays africains : un grand nombre dunités familiales de production très peu mécanisée et ayant très peu recours aux intrants, et quelques structures de type capitalistique (recours à la main-duvre salariée) comme les plantations, ayant fortement recours aux intrants et éventuellement à la culture motomécanisée (Dufumier, 2004). A léchelle de lAfrique sahélienne, les recommandations précises sur le mode daugmentation de la production agricole ne peuvent être que limitées, compte tenu de lextrême diversité des situations, à la fois entre les pays sahéliens et au sein même de ces pays.
Lhétérogénéité du contexte régional est aussi bien démographique, géographique, quéconomique. Il existe aussi une multitude de zones monétaires et daccords régionaux, voire des politiques régionales agricoles (CEDEAO, NEPAD, CEAO, etc.). Compte tenu de cette diversité, il ne peut y avoir un modèle de développement du secteur agricole qui soit applicable à tous les pays de lAfrique sahélienne. Ainsi, des études de cas nationales sont indispensables pour réfléchir à la place de lagriculture dans la stratégie de développement économique de chaque pays. Avant daborder le cas précis du Burkina Faso, faisons le point sur les politiques agricoles et lutte contre la pauvreté au Sahel.
II) Politiques agricoles et lutte contre la pauvreté : tenir compte du passé pour la mise en place de nouvelles politiques.
La mise en place de stratégies et de programmes de développement agricole dans une perspective de réduction de la pauvreté dans les pays en développement fait depuis longtemps déjà lobjet de vives critiques.
Certains considèrent que les projets de développement agricole ne représentent pas une forme dintervention étatique appropriée. Le rôle des États devrait alors se limiter à la régulation des équilibres macro-économiques. Populations et entreprises devraient rester libres dagir en fonction de leurs propres intérêts dans une économie dominée par les seules « lois du marché ». Ces courants de pensée néo-libéraux ont été particulièrement en vogue au sein des institutions de Bretton Woods (Fonds monétaire international et Banque Mondiale). Mais « le désengagement de lÉtat » prôné par ces mêmes institutions na pas eu les effets escomptés dans les pays en développement, avec très souvent des conséquences déplorables pour le bien-être des populations les plus pauvres (Dufumier, 1996).
Dautres, en sappuyant sur lexpérience des nouveaux pays industrialisés dAsie orientale, estiment que les pouvoirs publics peuvent jouer au contraire un rôle décisif et positif en matière de développement, à condition que les fruits de la croissance ne soient pas confisqués par quelques-uns. La question est de savoir quelles peuvent être les modalités dintervention les plus adéquates pour promouvoir un développement économique et social qui soit réellement bénéfique pour les pauvres ?
II.1) Les interventions publiques sur le développement agricole.
Les débats sur lintervention publique dans le secteur agricole nont pas échappé aux effets de mode. Lintervention publique était légitime par elle-même dans les années 60 et 70. Dans la plupart des pays africains, la majorité de la population est essentiellement rurale. Cest aussi en zone rurale que lon trouve le plus grand nombre de pauvres. Le lien entre politique agricole et lutte contre la pauvreté est donc évident, et la lutte contre la pauvreté et la sécurité alimentaire a toujours été naturellement placée au cur des politiques agricoles de la plupart des pays ouest africains (Cuzon, 2002).
Ainsi, lancien modèle des finances rurales développé dans les années 60 et 70 dans les pays en développement était fondé sur les préoccupations des pouvoirs publics de faciliter laccès du monde agricole aux techniques de production qui permettent daccroître les rendements et la productivité du travail agricole (Morvant-Roux, 2008). Lobjectif était la promotion du développement agricole par la modernisation de lagriculture. Lapproche privilégiée a pris la forme dune intervention des États par lintermédiaire des banques publiques de développement et des bailleurs de fonds.
Daprès Griffon (2007), le grand modèle général de politique de soutien naura été finalement quune sorte dimitation du plan Marshall en Europe et des méthodes dintervention publique musclées de MacArthur au Japon. Aussi, lorsque sest développé le modèle Révolution verte, les politiques agricoles daccompagnement un peu partout dans le monde ont été conçues sur un modèle standard. Dans la presque totalité des pays en développement, et quelles quaient été les orientations idéologiques des gouvernements, les politiques de développement agricole ont longtemps été mises en uvre par le biais dinstitutions publiques ou parapubliques destinées à jouer un rôle prépondérant dans « lencadrement » des paysans et les prestations de services aux agriculteurs : directions ministérielles, caisses de crédit rural, instituts de recherche agronomique, services de vulgarisation, centres de formation, centrales dachat pour les intrants, stations de machines et tracteurs, offices de commercialisation, caisses de stabilisation, organismes de stockage, centres dappui aux « coopératives », services vétérinaires, etc. (Dufumier, 1996).
Ces politiques daccompagnement de lactivité agricole ont permis dans les premiers temps et dans de nombreux pays en développement un accroissement à un rythme soutenu de la production et de la productivité agricole (Griffon, 2007). Encore faut-il relativiser la notion daccroissement dynamique de la production. Ceci se manifestait surtout sur les marchés des cultures dexportation (coton, cacao, haricot vert, etc.), qui, justement, avaient fait lobjet des mesures qui viennent dêtre évoquées, parce que cétaient les produits dont les consommateurs des métropoles avaient besoin et pour lesquels, par conséquent, des politiques de croissance de la production paraissaient justifiées. Bien que les cultures vivrières destinées aux consommateurs des pays producteurs aient su profiter de ces interventions, elles avaient fait lobjet de beaucoup moins dattention. Puis le mécanisme sest enrayé. La faible efficacité routinière des administrations et des offices publics combinés à lendettement de lÉtat a généralement débouché sur des coûts de fonctionnement beaucoup trop élevés pour le budget de lÉtat et sur des déficits publics insoutenables. Les institutions de Bretton Wood ont imposé une réduction drastique des dépenses de lÉtat, notamment dans lagriculture, et une libéralisation du secteur.
II.1.1) Des interventions publiques peu efficaces ?
Dans les pays africains, on constate un décalage souvent important entre les politiques affichées (cest-à-dire celles qui transparaissent à la lecture des lois, décrets et différents instruments de la réglementation publique) et les politiques effectivement mises en uvre.
Plusieurs auteurs soutiennent que dans les pays en développement la multiplication des institutions chargées dinfléchir le développement agricole dans le but de lamélioration des conditions de vie des agriculteurs agricoles sest rarement révélée opérationnelle (Egg et Grégoire, 1992 ; Coste et Egg, 1994 ; Hayami et Ruttan, 1998).
La logique interventionniste a largement été critiquée du fait de son incapacité à tenir compte des réalités, de son coût et finalement de son inefficacité face aux besoins réels (Morvant-Roux, 2008). La dispersion des efforts à travers de trop nombreux services administratifs na pas toujours permis aux pouvoirs publics dintervenir à bon escient et les agriculteurs nont pas souvent reçu les appuis dont ils avaient besoin aux moments les plus opportuns.
Daprès Asche (1994), on a au contraire assisté le plus souvent à lémergence et au renforcement dune classe de fonctionnaires bureaucratiques, peu au fait des réalités agricoles concrètes, et dont les moyens dintervention sur le terrain nont pas toujours été à la hauteur des ambitions affirmées. Le budget de lÉtat destiné à lagriculture, consacré pour lessentiel aux salaires et dépenses de fonctionnement, nest parvenu que pour une faible part dans les mains des agriculteurs.
Trop souvent confinée dans ses laboratoires et stations expérimentales, la recherche agronomique na apporté que des réponses très partielles aux problèmes réels et concrets des agriculteurs. La priorité fréquemment accordée à la sélection de variétés ou races à haut potentiel génétique sest traduite par la nécessité de mettre au point des « paquets techniques » sophistiqués et coûteux, exigeants en intrants dorigine industrielle, mais rarement appropriés aux conditions socio-économiques des agriculteurs agricoles.
Les services de vulgarisation agricole organisés de façon hiérarchique et autoritaire nont disposé le plus souvent que de normes techniques inadaptées à la diversité des conditions de production et nont pas été capables de fournir aux scientifiques les thèmes de recherche qui auraient pu répondre davantage à leurs préoccupations. Le cloisonnement des responsabilités entre les services de recherche et de vulgarisation et la méconnaissance des réalités socio-économiques paysannes dont font encore preuve de trop nombreux ingénieurs agronomes et techniciens agricoles sont de plus en plus dénoncés, de nos jours, comme étant à lorigine des erreurs commises en matière technologique (Dufumier, 1996).
Les critiques relatives aux organismes de financement ont été luvre de plusieurs auteurs (Lecaillon et Morrisson, 1985 ; Dufumier, 1996; Bethemont et al., 2003, etc.).
Selon ces différents auteurs, léchec de nombreux projets de développement agricole est dû à lincapacité des institutions étatiques à définir des objectifs clairs et à anticiper laide exogène qui devrait, selon une logique de développement endogène, représenter une mesure daccompagnement et non pas la source principale de lintervention.
Les banques ou caisses nationales de crédit agricole mises en place pour répondre aux besoins de financement des exploitations ont presque toutes éprouvé de graves difficultés financières pour poursuivre leurs activités. Beaucoup incriminent linsuffisance du taux de recouvrement de leurs créances. Destinées à fournir aux paysans les prêts qui leur étaient nécessaires pour acheter le matériel ou les intrants indispensables à la production, ces institutions nont pas toutes su répondre aux besoins effectifs des producteurs et nont pas fait preuve dune souplesse suffisante pour sadapter aux conditions aléatoires de lactivité agricole. Nombreux sont les organismes de crédit qui, par crainte de détournements, nont accordé leurs prêts que moyennant des règles très strictes quant à leurs conditions dutilisation, pour des cultures ou des élevages très spécifiques, et pour lachat de biens ou services dont la nature et lemploi devaient être soigneusement précisés à lavance. De peur que les fonds ne puissent être utilisés à dautres fins que celles pour les quelles les prêts étaient octroyés, les agences officielles de crédit ont longtemps hésité à avancer de largent aux agriculteurs et ont préféré leur fournir directement les biens et services en question, quitte à exiger un remboursement en nature au moment des récoltes. Le problème est que les exploitations familiales géraient, quant à elles, des systèmes de production qui incluaient des activités autres que celles pour lesquelles des crédits étaient accordés, et ne différenciaient pas nécessairement les comptes de leurs exploitations et ceux de leurs agriculteurs. Les prêts publics ne furent donc pas toujours adaptés aux variations de leurs flux financiers et à la situation de leurs trésoreries. Les difficultés de gestion, et les lenteurs administratives inhérentes à ces modalités de prêts et de recouvrement ont, par ailleurs, très souvent occasionné des retards dans la livraison des intrants et dans le paiement des soldes à la récolte. Cest peut-être lune des principales raisons qui obligent de nombreux chefs dexploitation à continuer fréquemment davoir recours aux usuriers, qui prêtent à des taux beaucoup plus élevés, mais offrent davantage de souplesse dans lattribution des prêts et les modalités de remboursement (Asche, 1994).
Les offices de commercialisation étatique et les pseudo-coopératives qui ont bénéficié parfois dans les pays en développement dune position de monopole pour lachat et la revente de certains produits agricoles nont pas été non plus dune grande efficacité opérationnelle (Gagnon, 1987 ; Egg et Grégoire, 1992). Faute de bien connaître les variations conjoncturelles de loffre et de la demande pour chacun des produits, à tout moment et en tout lieu, et faute de disposer de ressources suffisantes pour laccomplissement de leurs obligations, les responsables de ces offices nont que rarement pu agir avec la souplesse nécessaire pour réguler les prix sur les marchés dans lesquels les fluctuations furent même parfois amplifiées par les interventions intempestives des pouvoirs publics. La gestion centralisée des stocks régulateurs soulignons quelle na que très rarement existé sest avérée finalement beaucoup plus délicate et coûteuse que prévu, et nombreux sont les offices qui ne purent intervenir quaccessoirement sur les marchés, laissant une marge de manuvre considérable aux commerçants privés. LÉtat a très souvent échoué dans ses prétentions à vouloir réduire les prérogatives des commerçants ruraux. Il les considérait comme des ennemis alors quil aurait fallu sallier avec eux ! Le monopole théorique confié à certains offices de commercialisation étatiques a presque toujours abouti à lémergence dune bureaucratie corrompue dont les agissements se sont très souvent révélés contradictoires aux intérêts des agriculteurs.
Pour ce qui est de la tenure, même si les paysans de nombreux pays en développement ne sont pas menacés dexpulsion, son ambiguïté mérite quon lui accorde une attention. Nombreux États des pays en développement ont souvent prétendu infléchir les choix techniques et économiques des agriculteurs et des éleveurs en réglementant les modalités de leur accès à la terre comme lattribution de lusufruit moyennant des contraintes diverses. Les interventions de lÉtat nont malheureusement pas toujours tenu compte de la complexité et de la diversité des situations locales. Ainsi, en Afrique de lOuest, les États ont cru bon de légiférer de façon relativement uniforme pour les différentes régions de chaque pays concerné, prenant souvent le contre-pied des droits coutumiers reconnus jusqualors par les populations, avec parfois pour effet de générer encore plus dincertitudes que par le passé sur les droits et devoirs de chacun en matière de possession foncière. Or les paysans refusent généralement de procéder à des investissements à rentabilité différée sur des terres pour lesquelles ils ne disposent pas dune sécurité suffisante quant à la tenure, faute dêtre sûrs de pouvoir en profiter ultérieurement. Cette insécurité de la tenure est souvent vue comme la cause de la faible participation paysanne à la gestion et à lentretien de nombreux ouvrages dintérêt collectif : périmètres irrigués, ouvrages de défense et restauration des sols, reboisement, etc. (Bethemont et al., 2003)
En résumé, la multiplication des institutions nationales chargées dintervenir sur le développement agricole dans le but de la réduction de lautosuffisance alimentaire et de la pauvreté rurale, sest manifestée rapidement par une grande dispersion des moyens et de réelles difficultés pour coordonner les efforts (Hirsch, 1986). Les budgets affectés à chacune des administrations pour la fourniture des services dont a besoin la paysannerie ont souvent été alloués à dautres fins contradictoires. Soucieux de pouvoir contrôler lemploi exact de sommes quils octroyaient sous forme de dons ou de prêts, les bailleurs de fonds internationaux et les agences de coopération bilatérales imposèrent alors aux États de concevoir et de mettre en uvre de véritables projets de développement agricole avec des objectifs soigneusement définis à lavance pour la réalisation desquels lensemble des interventions publiques devait être soigneusement planifié.
II.1.2) De lintervention sous forme de projets aux lourds endettements des États.
Les projets de développement agricole prirent des formes très variables selon les objectifs qui leur furent assignés. Nombreux furent les projets sectoriels destinés à laccroissement dune ou de quelques productions particulières (café, cacao, oléagineux, viande bovine, etc.) et pris en charge par des « sociétés de développement » spécialisées. De tels projets ont obtenu parfois dexcellents résultats grâce à lintégration des exploitations agricoles dans de véritables filières nationales de production, transformation et commercialisation des produits. Les projets de production cotonnière en Afrique soudanienne sinscrivaient aussi dans ce cadre. Une compagnie, Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles (CMDT au Mali), Société Burkinabè des Fibres et Textiles (SOFITEX, au Burkina), prit la responsabilité de toutes les opérations situées en amont ou en aval de la production agricole. Lobjectif essentiel de la compagnie était dassurer la continuité des flux physiques et financiers. Par le biais de lintégration verticale, les exploitants furent assurés de pouvoir acheter à crédit les intrants nécessaires à la production et de vendre leur récolte au même organisme à un prix fixé à lavance.
Là aussi, des problèmes dorganisation se sont posés. Les filières organisées par lÉtat furent parfois très difficiles à gérer de façon centralisée, avec de gros problèmes en matière de logistique et de trésorerie. Les chocs liés à la crise pétrolière et la sécheresse ont montré les limites de ce modèle de production. A cela sajoutent les importants déficits liés à la chute des cours des matières premières et les nombreuses défaillances des États dans la gestion et lutilisation de la rente issue des filières dexportation (Dieye, 2008).
Les camions par exemple, dont lusage était réservé exclusivement à une seule filière de production, furent contraints fréquemment de rouler à vide, ou de nêtre remplis quà un faible pourcentage de leur capacité, du fait de devoir assurer la fourniture des intrants ou la collecte des produits jusquaux plus petits villages. La quasi-simultanéité des différentes opérations (agricoles ou commerciales) relatives à une même culture fit que les « sociétés de développement » eurent des flux financiers qui présentaient des oscillations considérables, avec des périodes de déficit de trésorerie qui succédaient à des périodes au cours desquelles les liquidités étaient abondantes. Il se créa alors des retards au niveau de la livraison des intrants, de la récolte des produits et du paiement des récoltes. Pour palier à ces difficultés, de nombreuses sociétés de développement se sont vues obligées de sintéresser à dautres productions que celles pour lesquelles elles avaient été initialement conçues. Très vite se posèrent des problèmes dintégration des diverses activités agricoles au niveau régional. Des projets de développement régional intégré ont donc été financés et mis en uvre dans le but de mieux organiser la coordination des interventions de lÉtat au niveau des régions. Des « offices régionaux de développement » furent crées dans de nombreux pays en développement (Burkina Faso, Tunisie, Haïti, etc.) avec parfois des attributions qui débordèrent largement du seul domaine agricole pour concerner aussi lhygiène, la santé, les transports, léducation etc.
Les interventions sous forme de projets convinrent aux bailleurs de fonds pour qui limportant était de pouvoir comparer les avantages et les inconvénients des différents projets par le biais de critères dévaluation économique relativement simples : ratios bénéfices/coûts, taux de rentabilité interne, etc. Afin de se simplifier la tâche et de réduire les coûts de leurs propres services, les agences de financement manifestèrent une préférence très marquée pour les projets de grande dimension, dexécution rapide et faciles à suivre. En concentrant les moyens financiers sur des secteurs dactivité précis et de courtes périodes, les projets gigantesques ont introduit des distorsions dans laffectation des ressources entre secteurs dactivité. Il en a résulté très souvent une sous-utilisation des infrastructures, avec parfois des charges récurrentes bien difficiles à assumer. De nombreux projets agricoles ont ainsi contribué à gonfler la dette extérieure. Vinrent alors des programmes dajustement structurel et la libéralisation.
II.2) Les programmes dajustement structurel et la libéralisation.
En difficulté pour rembourser les prêts internationaux qui leur ont été accordés, beaucoup de nations en développement devraient accepter de soumettre leur économie à des programmes dajustement structurel en contrepartie dun rééchelonnement de leur dette extérieure. La tendance à une régulation par le marché comme meilleur vecteur de justice sociale que laction publique sest donc naturellement imposée. Les politiques dajustement structurel sinscrivent dans un cadre idéologique libéral. Cette vague libérale des années 80 et 90 a balayé les anciennes certitudes de lintervention publique pour afficher la suprématie du marché (Ribier et Le coq, 2007). Ces politiques englobent deux types de mesures : une mesure à court terme, la stabilisation, qui doit rétablir les grands équilibres, et une phase de moyen-long terme, la transformation structurelle, qui doit poser les bases dun modèle de développement auto-entretenu en rupture avec les pratiques précédentes (Fontaine, 1994).
La première mesure vise donc à rétablir les grands équilibres macroéconomiques et à résorber les déficits internes et externes. Elle est constituée dun ensemble coordonné de mesures qui doit préparer le terrain à la transformation structurelle. Une des mesures centrales dans le processus de la stabilisation est la réduction du déficit public, perçu comme étant à lorigine des déficits extérieurs et des tensions inflationnistes.
La philosophie de la transformation structurelle sappuie sur lidée que le bilan de lintervention étatique dans léconomie a été globalement négatif. Lintervention de lÉtat dans de nombreux secteurs de léconomie par le biais de subvention, de prix de soutien, de financements dorganismes régulateurs, présente un coût budgétaire important, en grande partie responsable du déficit des finances publiques (Griffon et Ribier, 1992). Par conséquent, les formes dintervention de lÉtat doivent changer. LÉtat ninterférera plus, ni dans les décisions, ni dans les productions. Les marchés intérieurs devraient êtres libéralisés, les entreprises publiques privatisées. Dans ce contexte, les différents secteurs de léconomie sont mis en concurrence et toute intervention protectionniste interne vis-à-vis dun secteur particulier est bannie.
La « libéralisation » des marchés, adoptée dans ce cadre dajustement structurel, a dabord laissé penser que le décalage entre politique affichée et politique réellement pratiquée allait disparaître et quensuite les politiques devraient devenir par nature plus efficaces (Coste et Egg, 1994). A cet effet, la pensée libérale possède et utilise plus de registres de justification pour sa défense. Largumentation scientifique par le calcul économique est le cheval de bataille de cette idéologie. Selon cette argumentation, on attend des politiques de libéralisation quelles aient des effets positifs sur les pays en développement, mais aussi, à moyen terme, sur les pays développés. Cela est le plus souvent confirmé par des résultats issus de modèles essayant de prévoir ex ante les gains potentiels. De ce point de vue, plusieurs modèles appliqués, représentant schématiquement léconomie mondiale, chiffrent ainsi les gains de la libéralisation : des milliards de dollars de bien-être (Bouët et al., 2004 ; Pingault, 2002 ; Gérard, 2002). Il faut toutefois remarquer quil existe une grande variabilité des résultats quant aux gains potentiels dune libéralisation du secteur agricole (même si tous les résultats saccordent pour annoncer, ex ante, des bénéfices).
De ce fait, les thèses de la libéralisation considèrent que les mesures internes de soutien et de protection ainsi que les barrières aux frontières provoquent des pertes de revenus et dutilité dues à la mauvaise allocation des ressources. La libéralisation se justifie donc fondamentalement par la possibilité de gains mondiaux élevés si les pays suivent ce principe mais aussi par lévitement des coûts administratifs liés à lintervention publique.
Ces démonstrations enthousiasmantes ont pendant longtemps permis au courant libéral de qualifier les idées de protection du secteur agricole comme non théorisées et très subjectives (elles sont dites « molle » par analogie aux idées marchandes et industrielles « dures », chiffrées, théorisées). Cependant, force est de constater quil existe un décalage entre les « dires » et les « pratiques » dans le secteur agricole. Cest un secteur délicat à manier pour les décideurs : au niveau mondial, surtout dans les pays développés, cest le secteur dactivité le plus protégé aujourdhui et qui est le dernier à être entré dans le cadre des négociations à lOMC. Au niveau régional, lors de la conception daccords, des clauses et dérogations stipulent toujours une certaine spécificité à lagriculture. Cette spécificité a permis et permet toujours à la plupart des pays développés de soutenir et de protéger leur agriculture.
Cette situation na donc pas échappé aux différentes pressions et critiques dordre international et national en faveur de la libéralisation, idéologie prônée par la plupart de ces décideurs, qui soutiennent pourtant leur agriculture.
II .2.1) Les pressions en faveur de la libéralisation
Les pays développés (entendus ici, membres de lOCDE) interviennent plus que les pays en développement dans leur agriculture. Cela peut sembler paradoxal puisque ce secteur représente dans les pays en développement une proportion dactifs et du PIB souvent bien plus élevée que dans les pays développés, où la tendance globale depuis un demi-siècle est à la baisse de la part des actifs agricoles et de celle de lagriculture dans la valeur ajoutée nationale.
- Les pressions internationales
Linterventionnisme agricole des pays du Nord est souvent accusé de freiner, ou pire, de bloquer le développement des pays du Sud, fortement dépendants des matières premières agricoles (à lexportation pour les plus riches dentre eux comme certains pays émergents). Les subventions à lexportation européennes ou leur équivalent américain, les crédits à lexport, sont accusées de ruiner certains paysans des pays en développement (OXFAM, 2003). Dans une perspective internationale récente, la libéralisation du secteur agricole revêt donc une importance croissante. Par exemple, le volet agricole est lune des principales raisons de léchec de la conférence ministérielle de lOMC à Cancun en septembre 2003. Anciennement réclamée par des pays du groupe de Cairns classés plutôt parmi les pays riches, la libéralisation est devenu le cheval de bataille de nombreux pays en développement (critique des soutiens américains à leurs cotonniers par le groupe « coton » constitué de quatre pays africains: Burkina Faso, Mali, Tchad et Bénin). Ceux-ci ne sont désormais plus contournables car leurs revendications ont acquis un poids non négligeable dans les négociations (Bouët et al., 2004). Disposant davantages comparatifs indéniables, les pays du groupe de Cairns et ces pays ouest-africains producteurs de coton réclament le respect des règles de lOMC (libérales) par les pays protectionnistes comme les États-Unis et lUnion européenne (Vergez et al., 2005). Certains pays en développement ont acquis une influence nouvelle, notamment par leur adhésion au G-20 (Brésil, Inde entre autres), constituant un prisme dalliances stratégiques entre pays du Sud ayant pour socle dintérêt commun les questions agricoles.
- Les critiques nationales
Limportance de la question agricole nest pas moindre sur le plan national. En effet, les aides directes aux agriculteurs, dans le cas des pays développés pour fixer les idées, sont des mesures dont le coût est respectivement supporté par les contribuables et les consommateurs nationaux. Certains sinterrogent donc sur la légitimité des effets redistribuais de ces politiques agricoles, ne serait-ce quau niveau européen (cest-à-dire même sans parler de leurs impacts sur les pays en développement). Beaucoup sétonnent en effet quun groupe représentant une part si faible de la population (les agriculteurs) bénéficie de telles faveurs, au détriment du reste de la population.
Bien que la pression soit à la libéralisation du secteur agricole, lagriculture reste plus que jamais un secteur protégé dans les pays développés. De nombreuses interrogations surgissent. Comment expliquer ces réticences ? Existe-il des spécificités agricoles de nature à expliquer la forte protection du secteur agricole ? Quelques caractéristiques propres aux activités de production agricole pourraient donner quelques explications de lintervention publique (Vergez et al., 2004). Les trois suivantes paraissent les plus importantes et les plus mobilisées dans les discours justifiant laide à lagriculture :
les marchés agricoles sont particuliers : instabilité, volatilité et baisse structurelle des prix réels.
secteur atypique du point de vue de son lien avec la sécurité alimentaire dun pays (sans toutefois confondre ici sécurité alimentaire et autosuffisance).
lenvironnement économique très concentré en aval et en amont des producteurs, lexistence de lobbys puissants, diminuant le pouvoir de négociation des producteurs et responsable de latomisation de ces derniers.
On peut regrouper les objectifs des politiques agricoles des pays de lOCDE en deux grandes catégories :
protéger et soutenir les revenus des agriculteurs agricoles, dans un souci déquité et de redistribution, parce quil est admis par les membres de lOCDE quil faut protéger les agriculteurs de variations brutales de revenu (OCDE, 2002).
corriger les défaillances de marché en présence de biens publics et dexternalités. En effet, le marché ne peut à lui seul rémunérer les externalités positives liées à lagriculture (aménités rurales) comme la création de biens publics (environnement, paysages, innocuité sanitaire des aliments
) et ne permet pas une gestion optimale des externalités négatives (pollution,
).
Plusieurs observations saccordent à montrer que dans plusieurs pays en développement où les trois critères ci-dessus ont été minimisés, suite aux politiques dajustement structurel et de libéralisation, lagriculture rencontre des difficultés et les programmes de lutte contre la pauvreté peinent pour atteindre leurs objectifs.
Daprès Azoulay et Dillon (1993), les processus dajustement structurel et de libéralisation nont pas fonctionné de manière satisfaisante. La dégradation de la situation économique, intervenue dans la décennie de lajustement structurel, place lAfrique subsaharienne au cur du problème de pauvreté. Les diverses manifestations de la faim en constituent les plus graves. Selon Hayami et Ruttan (1998), le principal facteur qui expliquerait la contre performance de lagriculture dans la plupart des pays en développement, nest ni une faible dotation en ressources naturelles, ni le manque de potentiel technologique permettant daugmenter la production à un rythme assez rapide pour satisfaire la croissance de la demande et augmenter significativement les revenus ruraux. La principale contrainte qui a limité le développement agricole réside dans les politiques qui ont entravé au lieu dinduire les innovations techniques et institutionnelles adéquates. Il en résulte un écart croissant entre les capacités de production potentielles et réelles de lagriculture de ces pays en développement.
Le secteur privé et les organisations paysannes, censés prendre le relais nont pas su toujours le faire du fait de leurs faibles moyens hérités des modes dintervention antérieurs. Linstallation progressive dun nouveau régime de fonctionnement a donc toujours été difficile. Les oligopoles des grands commerçants entravent la transparence du marché, les contraintes des agriculteurs peu insérés dans le marché freinent le mouvement dintensification de la production. Lagriculture a particulièrement souffert et le progrès technique daccroissement de la productivité sest ralenti. Lespoir de voir des agricultures familiales dun grand nombre des pays du monde sortir de leur situation de pauvreté sest rapidement évanoui. Pourtant, les besoins à moyen-long terme sont immenses et exigent de nouvelles politiques.
II.3) Des besoins à moyen-long terme immenses exigeant de nouvelles politiques.
A la lumière des paragraphes précédents, nous pouvons avancer que la baisse du niveau du soutien agricole intervient dans les pays en développement, alors que les agriculteurs ont encore à réaliser un effort exceptionnel daccroissement de la productivité agricole. Le bilan des années de libéralisation remet en question ce qui est apparu comme une solution universelle : la structuration dune offre financière en direction de populations pauvres et exclues, notamment celles vivant dans les zones rurales, est toujours insuffisante. Le secteur agricole est le plus souvent resté marginalisé de laccès aux services financiers. Dans ce contexte et pour remédier aux déséquilibres observés, une articulation nouvelle des acteurs de la société civile, du secteur privé et de la puissance publique doit être pensée (Morvant-Roux, 2008). De nouvelles politiques agricoles sont nécessaires. LÉtat, aux côtés dautres acteurs tels que les Organisations professionnelles agricoles, a un rôle central à jouer pour réduire les déséquilibres avérés envers le secteur agricole. Lintervention de lÉtat en matière de financement de lagriculture dans les pays en voie de développement se justifie donc non seulement en termes déquité entre différentes catégories de la population mais aussi en termes de développement de ces pays. Lhistoire de nombreux pays industriels nous enseigne quaucun développement ne peut spontanément survenir par la libéralisation des seules forces du marché. Tous les exemples de développement ayant rencontré quelques succès démontrent que limplication de lÉtat est essentielle. En particulier, lorsque laide extérieure est disponible, le gouvernement doit fixer des priorités pour une allocation efficace des biens dinvestissement acquis sur les marchés extérieurs. Cest une des grandes leçons du plan Marshall. La libéralisation ne saurait constituer en elle-même une stimulation suffisante pour assurer une production efficiente et durable des producteurs les plus pauvres. La pauvreté de ces exploitants leur rend pratiquement inaccessible le progrès technique (Griffon, 2007). Même si le risque dune insuffisance de la production par rapport aux besoins incite à penser que les prix agricoles pourraient être plus élevés dans le futur, comme cela la été en 2008, et que dans ce nouveau contexte, lincitation à produire serait plus forte, leffort de productivité à accomplir serait tel, et les niveaux de départ si faibles quon ne peut envisager sérieusement de faire confiance aux seules lois du marché pour assurer le démarrage dun tel processus de transformation. Il faudra alors inévitablement penser à une économie du marché sociale, c'est-à-dire le même type déconomie, mais avec une présence de lÉtat afin de mieux gérer les nombreux effets pervers du système.
Daprès Blein et Goura (2008), pour limmense majorité des producteurs familiaux, la hausse des prix ne pourra assurer une transformation et une intensification durable des systèmes de production. Il faudrait pour cela que les politiques agricoles innovent, prennent en compte la complexité des systèmes de vie des populations rurales.
Mais on peut comprendre les hésitations des gouvernements et des bailleurs de fonds internationaux à entreprendre une politique agricole fondée sur des appareils étatiques qui ont montré dans le passé leur faible efficacité, souvent leur corruption, et quelquefois même leur adversité au développement de lagriculture. Pourtant un grand effort de politique agricole est devenu nécessaire. Les agriculteurs ont plus que jamais besoin dun soutien massif et permanent de lÉtat en intrants, équipements et en crédit agricole. La Banque Mondiale, fer de lance des politiques dajustement depuis des décennies, a dans son rapport 2008 repris linitiative sur le thème du développement agricole. La nécessité de nouvelles politiques pour relancer le secteur agricole dans les pays en développement est soutenue par Ribier et Le coq (2007): « Labsence de politiques agricoles explicites et coordonnées, ainsi que de consensus sur une vision pour lagriculture à dix ou quinze ans, est un fait avéré dans de nombreux pays dAfrique de lOuest et du Centre. Des interventions publiques concertées mobilisant les principaux types dacteurs sont pourtant nécessaires, dans la mesure où les grands enjeux (transition démoéconomique, viabilité des agricultures familiales, croissance agricole pro-pauvres, transition agro-écologique) ne pourront être correctement traités par les seules forces du marché ».
Lenjeu est ici considérable. Il sagit de permettre aux agricultures familiales de saisir lopportunité dune remontée des prix agricoles et daccompagner leur développement fragile. Pour les agriculteurs en situation de grande pauvreté, il sagit dentrer à long terme dans une économie productive concourant à lalimentation régionale et nationale et procurant plus de revenus. Plusieurs ouvrages ont montré limportance de la productivité agricole dans la croissance des revenus ruraux et dans la croissance globale. Il existe également de nombreux ouvrages et théories ayant justifié lintérêt de laccumulation du capital pour des gains de productivité.
II.3.1) Limportance de la productivité du travail agricole dans la croissance des revenus des agriculteurs
Lorsque le secteur agricole représente une forte proportion du PIB et une proportion encore plus grande de l'emploi, l'augmentation de la productivité agricole est essentielle tout d'abord pour les investissements de capitaux dans l'agriculture elle-même et aussi pour l'apport régulier de l'excédent de capital et de travail aux autres secteurs de l'économie (Dorward et Morrison, 2000 ; Badouin, 1962). Un autre argument soutenant limportance de la productivité dans la croissance économique est avancé par Yusuf et Stiglitz (2002) en ces termes :
« Même si les chercheurs les plus assidus nont pas réussi à apporter à la question des déterminants de la croissance une réponse précise, des travaux danalyse de plus en plus affinés, sur une quarantaine dannées, ont permis de confirmer limportance primordiale de la productivité des facteurs. Cette dernière provient des progrès de la qualité du travail ». Pour Mazoyer et Roudart (2002), le développement du centre (pays industrialisés) reste intimement lié à lintégration de la productivité du travail dans leur processus de développement. Alors quelle reste marginale dans la marche du développement de la périphérie (pays en développement), au centre cest la productivité du travail qui dicte, qui guide le développement. La productivité du travail dans la croissance économique a aussi été largement soutenue par Hayami et Ruttan (1998). Selon ces auteurs, on regarde souvent la production agricole par travailleur comme une condition nécessaire du développement économique.
Mazoyer (2001) relève que lhistoire des économies occidentales est caractérisée par un progrès technique rapide dans lagriculture traduisant des gains rapides de productivité ; par conséquent, dans ces pays, un développement urbain et industriel était essentiel pour que la main-duvre agricole, devenue trop nombreuse du fait des gains rapides de productivité, puisse échapper à un emploi à faible productivité dans le secteur rural et vienne contribuer de façon importante à la croissance économique. Grâce à une croissance soutenue de la productivité agricole, les pays dAsie du Sud Est ont réussi une croissance économique remarquable. En lespace de deux décennies, lIndonésie a montré des performances significatives en matière de lutte contre la pauvreté et linsécurité alimentaire (Boussard et al., 2006). Les écarts de productivité constitueraient la raison la plus importante de la dichotomie considérable entre la croissance économique spectaculaire que l'Asie de l'Est connaissait depuis 25 ans et la faible croissance observée en Afrique. Lamélioration de la productivité, de la rentabilité de lagriculture semble être le principal moyen de sortir de la pauvreté (Rapport de la Banque Mondiale, 2008).
Il est donc indispensable de réaliser dimportants gains de productivité dans lagriculture à travers un appui plus efficace aux millions de paysans qui survivent en pratiquant une agriculture de subsistance et qui habitent, pour la plupart, dans des régions isolées. Parce que les pauvres sont majoritairement ruraux et que lagriculture constitue leur principale activité, il existe un avantage comparatif à rechercher la productivité agricole pour la lutte contre la pauvreté. Dans cette perspective, des investissements ciblés sur laccroissement du capital disponible aux producteurs pauvres sont une recommandation de bon sens. Cest ce que le paragraphe suivant essaie dexpliquer.
II.3.2) Lindispensable accumulation du capital pour la productivité agricole.
La contribution du capital dans la productivité agricole, que lon considère généralement comme lun des principaux moteurs de la croissance, reste controversée, et même son rôle se retrouve régulièrement remis en cause. Cependant, ce genre de scepticisme ne saurait permettre de nier ce que lintuition suggère, et que lévidence confirme, à savoir que la croissance économique est liée à linvestissement et aux gains de productivité. Cest pourquoi le développement suppose principalement la promotion de linvestissement, laccumulation du capital. Cette idée est entièrement partagée par plusieurs auteurs (Jacquet et Guillermo, 1988 ; Raisuddin et Delgado, 1993 ; Hoff et Stiglitz, 2002 ; Boussard et al., 2006 ; Greffe et Maurel, 2009, etc.). Jacquet et Guillermo (1988) soutiennent que dans la plupart des régions où la production agricole est efficace et mieux développée, les niveaux dintensité en capital et en inputs sont plus élevés. Selon Hoff et Stiglitz (2002), lorsquon est à la recherche de la meilleure productivité, laccumulation du capital devient indispensable. Un individu possédant peu ou pas dactifs sera relativement improductif par rapport à ce quil produirait si davantage de richesse lui permettait de travailler dans des conditions plus stimulantes. Daprès Hoff et Stiglitz, lintensification agricole par le capital savère plus adaptée pour laccroissement de la productivité même si elle reste controversée, car laccumulation du capital est primordiale pour la productivité des facteurs.
Pour Greffe et Maurel, (2009), les innovations techniques, qui nécessitent une disponibilité du capital, sont indispensables à laccroissement de la productivité. Laccroissement de la productivité du travail agricole est en effet souvent conditionné par la mise en place de nouvelles infrastructures ; infrastructures qui sont généralement destinées à faciliter lapprovisionnement en intrants, la protection des matériels, la maîtrise de leau, la défense et la restauration des sols, le stockage et la conservation des récoltes, la commercialisation et la transformation des produits, etc.
Dans les pays en développement, parce quil ny a pas assez de capital, la productivité du travail est faible et cette faible productivité du travail est la première raison de la pauvreté et de la malnutrition. De surcroît, parce que le capital disponible est inadapté, certains facteurs de production sont sous-utilisés, les revenus limités et létendue du marché trop étroite (Boussard et al., 2006).
Dans la plupart de ces pays, laccroissement de la production agricole a souvent été leffet dune extension des surfaces cultivées. Sous leffet de la croissance démographique, les agriculteurs font des cultures de subsistance, sur des exploitations de petite taille. Dans ce contexte, lintensification devient incontournable et le financement de lagriculture devra faciliter cette intensification. Des politiques publiques en accompagnement deviennent nécessaires pour garantir lachat et lutilisation des semences améliorées, des engrais chimiques, la maîtrise deau et la mécanisation.
Le DFID (Department for International Development) (2005) suggère que lamélioration de la productivité agricole revêt la plus haute importance aux premiers stades du développement. Il est alors justifié pour l'État d'accorder clairement la priorité à l'agriculture dans l'investissement des fonds publics ainsi que de s'employer activement à stimuler et à faciliter le développement agricole de sorte que le pays puisse s'orienter vers une expansion économique plus diversifiée et plus rapide.
Afin de contribuer efficacement aux efforts de développement, il faudrait en terminer avec ces conditions dajustement qui sopposent au développement local. Ce point devrait faire lobjet dun consensus international aussi bien dans le cadre de lOMC que dans celui de la Banque Mondiale et du FMI. La réflexion est caractérisée aujourdhui par la recherche pragmatique de complémentarités entre le marché, lÉtat et les autres acteurs publics et privés intervenant dans le secteur. Elle conduit à identifier où et pourquoi une intervention publique est souhaitable (Ribier et Le coq, 2007). Le NEPAD (Nouveau Partenariat Pour le Développement de lAfrique), en particulier, incarnerait la tentative de reproduire un des succès les plus marquants dune stratégie volontariste de développement économique, en loccurrence le Plan Marshall. Le nouveau cadre devrait pouvoir enfin permettre lélaboration de politiques nationales et régionales qui ne soient plus dans les mains dexperts imposant les points de vue des bailleurs de fonds internationaux, mais qui résulteraient des concertations nécessaires entre les producteurs, les entreprises, les collectivités locales, les organisations des consommateurs, les organisations non gouvernementales et lÉtat.
En résumé de cette partie, toute politique économique doit tenir compte de la particularité des pays et du contexte international (Adelman, 2002). Il est nécessaire de mener des études de cas approfondies pour démêler les relations complexes entre la mondialisation, la croissance, la pauvreté et linégalité (Srinivasan et Bhagwati, 1999).
La nécessité davoir des politiques économiques spécifiques à chaque nation est exprimée par plusieurs auteurs de la façon suivante : «Il est clair quil nexiste aucune formule infaillible de réussite : sil en existait une, il y aurait davantage de réussites. Certaines stratégies semblent faire leurs preuves pendant un moment, puis marquer le pas. Certaines stratégies semblent efficaces dans certains pays et pas dans dautres » (Hoff et Stiglitz, 2002).
« Chaque pays doit pouvoir faire une politique qui convient à ses problèmes nationaux, cest un fait » (Ward et Wambo, 2008).
Dans le paragraphe suivant, nous exposons la situation dans le cas particulier du Burkina Faso. Nous résumons les différentes politiques de lutte contre la pauvreté menées par ce pays après les années dindépendance et les plans dajustement structurel.
III) Analyse des politiques de lutte contre la pauvreté au Burkina Faso : état des lieux.
Pays sahélien et enclavé, situé au cur de lAfrique de lOuest, le Burkina Faso est classé parmi les pays les plus pauvres du monde. L'évolution depuis 25 ans de son Indice de développement humain (IDH), est demeuré très en dessous du niveau moyen de l'ensemble des Pays les Moins Avancés (0,236 en 1975; 0,286 en 1985; 0,301 en 1995; 0,320 en 1999 et 0 ,33 en 2003 contre une moyenne de 0,442 en 1999 pour les Pays les Moins Avancés (PMA)).
Depuis 1983, avec la révolution, le Burkina avait déjà entrepris un programme de réduction de la pauvreté et d'amélioration des conditions de vie des populations (Sawadogo et Wetta ,1991 et 1992 ; Sawadogo, 1994). Ce programme, qualifié d'auto-ajustement par opposition aux programmes suggérés par les institutions internationales, orienta la politique du pays au cours des six années qui suivirent son instauration. La nouvelle politique avait réussi dans certains secteurs, notamment la rationalisation des finances publiques, l'amélioration des indicateurs de développement humain (hausse du taux de scolarisation, multiplication des formations sanitaires). Cependant, de grands déséquilibres tels que celui de la balance commerciale, de l'endettement ne pouvaient être endigués, la structure de l'économie restant à peu près la même qu'avant 1983. Ces constats conduisirent à l'adoption d'un programme d'ajustement orthodoxe avec la Banque Mondiale et le FMI, dont l'un des avantages est l'accès à de l'argent des bailleurs de fonds mais l'un des inconvénients le caractère plus ou moins standardisé des mesures.
III.1) Les Programmes dAjustement Structurel (PAS) au Burkina Faso.
Les années 80 ont été marquées par une crise conjoncturelle. En 1991, le Burkina Faso, en concertation avec les partenaires au développement, a entrepris dimportantes réformes afin de créer un environnement politique, économique et institutionnel favorable à linsertion du pays dans le contexte nouveau de la mondialisation de léconomie. Cest ainsi quavec lappui des institutions de Bretton Woods (Banque Mondiale et Fond Monétaire International), le gouvernement a mis en place à partir de 1991 un Programme dAjustement Structurel (PAS) en vue de la réforme des principaux secteurs de léconomie nationale. Pour le secteur de lagriculture, les réformes ont commencé en mai 1992 par lélaboration de la Lettre de Politique de Développement Agricole (LPDA) qui aboutira, après concertation avec la Banque Mondiale, à ladoption et à la mise en uvre du Programme dAjustement du Secteur Agricole (PASA). Le PASA visait à la modernisation et à la diversification de la production, au renforcement de la sécurité alimentaire et à lamélioration de la gestion des ressources naturelles. De 1992 à 1996, la première phase du PASA a porté essentiellement sur la mise en uvre dune matrice dune cinquantaine de mesures de réformes qui peuvent être regroupées en deux volets : la libéralisation du secteur agricole et la réorganisation des services agricoles.
III.1.1) La libéralisation du secteur agricole.
Les réformes dans le secteur agricole se sont traduites par :
- la libéralisation de la commercialisation et des prix des céréales traditionnelles (mil, maïs, sorgho) qui se matérialise par le désengagement de lÉtat dans la fixation des prix dachat des céréales aux producteurs et des prix de vente aux consommateurs. Cette libéralisation saccompagne de la liquidation de lOffice National des Céréales (OFNACER) en 1994, la création de la Société Nationale de Gestion des Stocks de Sécurité (SONAGESS) qui nintervient plus dans lapprovisionnement des consommateurs (sauf pour la rotation du stock de sécurité), assuré désormais par les commerçants privés.
- la libéralisation du commerce interne du riz en 1996. Cette mesure sest traduite par la suppression du monopole de la collecte et de la transformation du riz paddy par la Société Nationale de Collecte de Traitement et de Commercialisation du Riz (SONACOR) financé par la Caisse Générale de Péréquation (CGP), principal actionnaire, la suppression du monopole dont jouissait la CGP pour limportation et la commercialisation du riz (importé ou produit au niveau national), la privatisation de la SONACOR. Ce désengagement de la SONACOR a entraîné dénormes difficultés au niveau des producteurs qui narrivaient plus à écouler leur production de paddy et se retrouvaient avec des impayés auprès des banques et des fournisseurs dintrants agricoles (engrais et pesticides).
- la libéralisation de la commercialisation et des prix des graines oléagineuses. Elle a entraîné la suppression du monopole dont bénéficiait la Caisse de Stabilisation des Prix des Produits Agricoles (CSPPA) pour lexportation des produits du cru (arachide, sésame, soja, amandes de karité) et sa liquidation, alors quelle était le principal négociateur des 23 prix dachat de ces produits agricoles entre producteurs et commerçants et autres opérateurs privés qui deviennent dorénavant les seuls opérateurs sur le marché national.
-la privatisation de la quasi-totalité des entreprises publiques intervenant dans la production, la transformation et la commercialisation des produits agricoles. Il sagit de Flex-Faso, Grands Moulins du Burkina (GMB), Société Sucrière de la Comoé (SOSUCO), SAVANA, SONACOR, SOFITEX.
-la suppression de la subvention sur les intrants agricoles (engrais et pesticides).
II.1.2) La Réorganisation des Services Agricoles (RSA)
Les mesures de libéralisation économique dans le secteur agricole ont eu pour effet le désengagement de lÉtat au profit des opérateurs privés des fonctions de production, de transformation et de commercialisation des produits agricoles, dapprovisionnement et de distribution des équipements et intrants agricoles. On assiste ainsi à la suppression des Centres Régionaux de Promotion Agro-pastorale (CRPA) qui étaient des Établissements Publics à caractère Industriel et Commercial (EPIC), à la création des Directions Régionales et des Directions Provinciales de lAgriculture (DRA et DPA) qui se concentrent uniquement sur les fonctions dappui/conseil aux producteurs et à leurs organisations, au redéploiement du personnel au profit des services déconcentrés (DRA et DPA). Le rôle de lÉtat sest recentré alors sur les fonctions suivantes :
- la définition des orientations politiques et stratégiques pour le développement du secteur,
- la réglementation et le contrôle de lapplication des normes techniques et juridiques par les différents acteurs,
- le suivi/évaluation des Programmes et Projets de développement,
- lappui/conseil aux différents acteurs intervenant dans le développement de lagriculture. Lobjectif visé par le PASA, en réorganisant les services agricoles, était daméliorer lefficacité des Services Publics, de réduire le coût de fonctionnement et de responsabiliser les Organisations Professionnelles Agricoles (OPA) et les opérateurs privés.
La Réorganisation des Services Agricoles, bien intentionnée, na pas été accompagnée ni par un renforcement des ressources humaines (en quantité et en qualité) ni par ladoption dun système de vulgarisation agricole et de financement du monde rural.
Des enquêtes dites prioritaires ont été commanditées par le gouvernement pour mieux comprendre les effets du PAS sur les conditions de vie des ménages. Le bilan sest révélé relativement négatif malgré la volonté affichée du gouvernement burkinabè de prendre en compte la dimension sociale dans lAjustement Structurel. Ainsi à la fin des années quatre vingt- dix, le Burkina Faso se classait au 172 PèmeP rang mondial en termes de développement humain. Lespérance de vie moyenne de sa population ne dépasse pas 47,5 ans et le taux de mortalité infantile atteint 99%0. Le taux danalphabétisme reste proche de 70% pour les hommes et de 90% pour les femmes. Le taux de scolarisation natteint pas 13%.
III.2) Le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) au Burkina Faso.
Pendant les dix années dajustement structurel (1991-2002), léconomie nationale a progressé à un rythme moyen de seulement 3,2% par an, en termes réels, quon peut comparer au taux de croissance démographique qui a été de 2,4% par an soit une croissance par tête très faible. Pour combattre la pauvreté, lÉtat a élaboré un CSLP qui a débuté en 2000 et a été révisé en 2004 afin de prendre en compte les Objectifs du Millénaire, qui sont entre autres la réduction du niveau de la pauvreté à 30%. Le CSLP est un document-cadre qui vise à énoncer les objectifs prioritaires de développement fixés par le gouvernement.
La préoccupation du gouvernement à travers le CSLP est aussi de faire le lien entre les politiques macroéconomiques et leurs impacts microéconomiques. La recherche dune croissance de qualité, ou plus exactement dune croissance soutenable face aux chocs externes, est apparue comme une réponse à la question de comment accroître le pouvoir dachat des populations, notamment les plus défavorisées. Compte tenu de la place importante de lagriculture dans léconomie burkinabè, il faudrait diminuer la vulnérabilité de lactivité agricole, intensifier et moderniser celle-ci, accroître et diversifier les revenus des ruraux et enfin désenclaver les régions de production.
Pour atteindre ces objectifs, les autorités burkinabè ont décidé dentreprendre lélaboration dune nouvelle Stratégie de Développement Rural (SDR), en cohérence avec le Cadre Stratégique de lutte contre la Pauvreté (CSLP). Ce document est destiné à constituer le cadre de référence de lensemble des interventions publiques en faveur du développement rural.
Cependant, les résultats de mise en oeuvre du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté ont été très mitigés comme le confirment les enquêtes de 2003, avec une détérioration du niveau des conditions de vie des ménages agricoles ruraux.
Cette rétrospective dans la lutte contre la pauvreté montre que le développement au Burkina Faso est sujet à des contraintes qui méritent dêtre repérées et levées afin datteindre les Objectifs du Millénaire qui sont, entre autres, de réduire de moitié lextrême pauvreté.
III.3) Population et pauvreté en milieu rural
Le secteur rural est le milieu où sévit le plus la pauvreté. La dernière enquête burkinabè sur les conditions de vie des ménages révèle que 52,3% de la population rurale vivent en dessous du seuil de pauvreté estimé à 82 672 FCFA/personne adulte/an contre 19,9% de la population urbaine (Tableau 2) (INSD, 2003).
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 1: Indice de pauvreté selon le milieu de résidence
Indices de pauvreté 1994 19982003Evolution 1994-1998 Evolution 1998 2003IncidenceUrbain10,416,519,9+ 6,1+ 3,4Rural51,051,052,30+ 1,3National44,545,346,4+ 0,8+ 1,1ProfondeurUrbain2,54,05,5+ 1,5+ 1,5Rural16,115,717,9- 0,4+ 2,2National13,913,715,5- 0,2+ 1,8Sévérité Urbain0,91,62,2Rural7,06,86,8National6,05,95,9ContributionUrbain3,86,17,8 + 2,3+ 1,7Rural96,293,992,2- 2,3- 1,7National100100100Source : INSD, Analyse de la pauvreté au Burkina Faso, 1999 et 2003.
III.3.1) Evolution de la pauvreté en milieu rural.
Avant de dapporter un commentaire au tableau, nous tenterons dabord de donner des définitions à la notion dincidence de pauvreté, de profondeur et de sévérité de pauvreté.
Lincidence ou létendue de la pauvreté représente la proportion dindividus pauvres dans une population donnée. En dautres termes, elle représente le pourcentage de la population dun pays donné vivant en dessous dun seuil de pauvreté préalablement défini (Sawadogo, 1997). Plus cette proportion est forte, plus lincidence est forte.
La profondeur de la pauvreté ou lécart de pauvreté indique lécart entre le seuil de pauvreté et les dépenses moyennes des pauvres. Elle mesure la distance à laquelle les ménages se trouvent de la ligne de pauvreté et enregistre le déficit collectif moyen de revenu ou de consommation par rapport à la ligne de pauvreté pour l'ensemble de la population. En d'autres termes, elle permet d'évaluer le total des ressources nécessaires pour amener l'ensemble de la population pauvre au niveau de la ligne de pauvreté (total divisé par le nombre d'individus de la population considérée). Pour un nombre de pauvres constant, plus le niveau des dépenses moyennes des pauvres est inférieur au seuil de pauvreté, plus la profondeur de la pauvreté est grande (Wetta et al., 1999).
La sévérité de la pauvreté tient compte non seulement de la distance séparant les pauvres de la ligne de pauvreté (l'écart de pauvreté), mais aussi de l'inégalité entre les pauvres. Elle attribue une pondération plus importante aux ménages situés à une plus grande distance de la ligne de pauvreté (Foster, Greer et Thorbecke, 1984).
Le tableau ci-dessus montre une évolution inquiétante de la pauvreté. En effet, au regard de la ligne de pauvreté de 82 672 FCFA par personne adulte et par an, on observe que 46,4% de la population burkinabè vit en dessous du seuil de pauvreté. Sur le plan national, lincidence de la pauvreté sest aggravée en milieu rural. Le tableau indique une incidence supérieure à 50% (52,3% en 2003 contre 51% en 1994 et en 1998).
Laugmentation de lincidence de la pauvreté en milieu rural entre 1998 et 2003 sest accompagnée dune aggravation de la profondeur, la contribution ayant enregistré une baisse (92,1%). La profondeur de la pauvreté est passée de 15,7% en 1998 à 17,9% en 2003, alors quelle avait connu une baisse de 0,4 point en 1998. Cette aggravation de la profondeur de la pauvreté rurale a sans doute eu des effets négatifs sur la pauvreté en milieu urbain. En effet, la pauvreté urbaine sest aggravée en passant de 10 % en 1994 à 20% en 2003 soit un doublement de la proportion. Ceci est probablement dû à un fort exode rural qui a grossi le nombre de pauvres urbains sans que des emplois rémunérateurs ne soient créés.
Cette situation explique une augmentation de lécart entre le revenu moyen des pauvres en milieu rural et le seuil de pauvreté, signifiant probablement une aggravation de la pauvreté dans ce milieu qui contribue encore pour 92,1% à lincidence globale de la pauvreté nationale en 2003.
Malgré la volonté affichée du gouvernement de développer des stratégies, politiques et programmes de lutte contre la pauvreté, on ne perçoit pas clairement les conditions en faveur de progrès rapides en matière de réduction de la pauvreté. Cette situation nécessite la prise dune série de décisions vigoureuses conformes aux principes et objectifs du CSLP au niveau budgétaire permettant de réorienter la tendance actuelle en matière de lutte contre la pauvreté, notamment la recherche dun meilleur impact des investissements publics sur la réduction de la pauvreté.
IV) Conclusion partielle.
Le but des programmes dajustement structurel était de créer des conditions qui favoriseraient la croissance économique. Malheureusement, la mise en place de stratégies et de politiques de développement sest avérée peu satisfaisante, entraînant une paupérisation de la population, rurale en particulier. Ce modèle par défaut prévoit généralement peu de mesures daccompagnement pour lagriculture de subsistance.
Pour lutter contre la pauvreté, le choix des politiques est crucial, certaines étant plus favorables aux pauvres et dautres aux riches. Pour cela, il faut une connaissance fine de la population concernée. Lhistoire des programmes et projets de développement agricole montre quil ne peut y avoir dinterventions efficaces sur les transformations de lagriculture sans connaissance scientifique préalable des réalités agraires sur lesquelles on se propose dintervenir.
Il est de plus en plus accepté que, quelle que soit l'efficacité potentielle d'une politique de développement, notamment dans les secteurs sociaux, les réalisations effectives sont intimement liées à l'implication réelle des bénéficiaires, qui incluent aussi bien les décideurs et intervenants nationaux que les populations de base (Sawadogo, 1997).
Autrement dit, l'intervention des bailleurs de fonds devrait se baser, pour un maximum d'effet, sur la compréhension qu'ont les décideurs nationaux d'une situation donnée, cette compréhension tirant elle-même sa source de la situation vécue par les populations. En retour, les bailleurs de fonds peuvent viser des objectifs spécifiques dans leurs interventions, et la compréhension qu'ont les décideurs nationaux de ces objectifs peut être cruciale aux succès des différents efforts. Il nous semble aussi que le contexte dans lequel se trouve une région ou un secteur au moment de la mise en place dune politique de réduction de pauvreté est déterminant. En effet, lincidence dune politique dépend largement de la situation institutionnelle, socio-économique, culturelle de la région ou du secteur. Par conséquent, pour discuter de limpact des politiques publiques agricoles sur la réduction de la pauvreté dans le Plateau Central, il nous faut une bonne compréhension du contexte dans lequel se trouve le secteur agricole de la région, son organisation, ses caractéristiques et ses spécificités. Le chapitre suivant est donc consacré à une présentation détaillée de la région du Plateau Central et de ses principales particularités.
Chapitre II) Atlas de la région du Plateau Central du Burkina.
Dans ce chapitre, consacré à une présentation détaillée de la région, nous discutons dabord de son choix comme région détude. Nous proposerons ensuite une description empirique de la région où seront passés en revue sa situation géographique (localisation) et physique (pluviométrie, climat), ainsi que son contexte socio-économique (population, santé, éducation, habitat, potentialités agricoles).
I) Justification du choix de la région détude
Le choix de la région du Plateau Central pour illustrer la simulation des effets des politiques de développement agricole sur la réduction de la pauvreté sexplique par plusieurs facteurs dont les principaux sont liés à la pauvreté de la région.
Nous lavions déjà évoqué dans lintroduction, la région du Plateau Central compte parmi les plus pauvres du pays. Cest lune des régions qui totalise les dépenses de santé et déducation les plus faibles. Elle reproduit lensemble des contraintes de lagriculture burkinabè (faiblesse de léquipement agricole, pluviométrie très irrégulière, etc.) mais comporte quelques potentialités et opportunités pour défendre son développement (proximité avec la ville de Ouagadougou, disponibilité de plans deau, population très jeune).
II) Situation géographique et caractéristiques physiques de la région.
Cette présentation va concerner la localisation de la région (carte) et le milieu physique.
II.1) La situation géographique de la région
La région du Plateau Central se trouve dans la zone climatique Nord-soudanienne du Burkina Faso (Guinko, 1984). Elle sétend sur une superficie de 8.571 km² et compte trois provinces qui sont lOubritenga, le Ganzourgou et le Kouritenga. La carte ci-dessous présente la région du Plateau Central.
Carte SEQ Carte \* ARABIC 1 : Localisation du Plateau Central
SHAPE \* MERGEFORMAT
Carte SEQ Carte \* ARABIC 2 : Le Plateau Central
Source : Ministère de lEconomie et du Développement (2005).
II.2) Milieu physique et naturel de la région.
II.2.1) Climat et pluviométrie
La région connaît un climat de type soudano sahélien. La pluviométrie y est très irrégulière. Lévolution des totaux pluviométriques inter-annuels montre des fluctuations très fortes. La moyenne annuelle est de 750 mm par an (Météo Burkina, 2009). Les données collectées pour la station de la région mettent en évidence une période sèche de sept à huit mois, soit cinq mois totalement secs de novembre à mars et trois mois où les précipitations sont inférieures ou égales à 30 mm (avril, mai, octobre) (Figures 1 et 2).
Les modèles climatiques prévoient une augmentation de la fréquence des évènements extrêmes, un allongement de la saison sèche, des précipitations plus concentrées et torrentielles. En 2008, la saison des pluies a commencé tardivement et de grandes quantités deau se sont abattues en même temps, en août, entraînant des inondations.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 1: Evolution de la pluviométrie annuelle en mm deau dans le Plateau Central.
Source : Réalisée par nous à partir des données du Service DRAHRH / PCL (2007).
Figure SEQ Figure \* ARABIC 2: Evolution de la pluviométrie mensuelle en mm deau au niveau de deux stations du Plateau Central.
Source : Réalisée par nous à partir des données du Service National de la Météorologie (2009)
II.2.2) Les aménagements hydro-agricoles.
La région du Plateau Central regorge de nombreuses potentialités en ressources en eau de surface. Plus de 70 retenues deau sont réalisées avec un volume deau mobilisable de plus de 100.000.000 de m3 annuellement. Les plans deau font actuellement lobjet dune grande mobilisation des producteurs autour des activités de cultures maraîchères, de pêche et de riziculture. Les superficies exploitées en irrigué dans la région sont estimées 2800 ha sur un potentiel estimé 4500 ha (DGPSA, 2004).
On distingue principalement trois types daménagements dans la région :
les aménagements moyens (périmètres en aval des barrages),
la petite irrigation,
les aménagements de bas-fonds.
II.2.3) Retour sur lhistoire des périmètres irrigués dans la région.
Nous revenons ici sur lhistoire de lirrigation dans la région, afin de mieux expliciter les opportunités dont dispose la région en termes de plans deau pour encourager le développement de son agriculture.
Lhistoire agraire de la région se divise en deux grandes périodes entre lesquelles le système agraire a changé : lavant et laprès aménagement des périmètres irrigués.
Avant laménagement des périmètres irrigués dans les années 60, la zone était semblable à toutes les localités du plateau mossi. Lagriculture se résumait à des céréales dhivernage. La zone était peu peuplée si bien que la terre ne manquait pas. Les jachères duraient « jusquà ce quelles soient envahies par les herbes et les arbres ». Les terres périphériques des bas-fonds étaient cultivées en riz, les terres proches des habitations en sorgho et en petit mil.
La construction des barrages puis laménagement hydro-agricole ont progressivement modifié le système agricole.
Dans un premier temps, les autochtones ont refusé de travailler dans les zones aménagées et nont rien changé à leur agriculture. Beaucoup détrangers (parfois venus des villages voisins !) sy sont installés pour pratiquer de lagriculture irriguée. De plus en plus, la terre a commencé à se faire rare, puis la jachère à se raccourcir et le sol à sappauvrir. A cela sest ajoutée lirrégularité des pluies. Celle-ci ne permettait plus dobtenir de bonnes récoltes sur les terres les plus hautes. La course à lobtention dune parcelle irriguée sur les différents périmètres a commencé dès les années 1970 (1974 particulièrement). Elle était dautant plus forte que les gens avaient constaté les gains importants réalisés par ceux qui sétaient lancés dans lagriculture irriguée.
Lextension de la culture hors des périmètres et en amont des barrages, interdite au départ puis tolérée de fait, a commencé au milieu des années 80.
III) Situation socio-économique
La situation socio-économique de la région concernera lévolution de sa population, léducation, la santé, lhabitat et lassainissement et enfin les potentialités agricoles. La prise en compte du niveau de santé et de léducation de la région va au delà de la simple description pour inclure une estimation économique qui prépare aux calculs des dépenses de consommation non alimentaire nécessaires dans la construction des modèles MATA. La description des potentialités agricoles de la région sera basée aussi bien sur des dires dauteurs que sur nos observations de terrain.
III .1) Caractérisation sociale.
III.1.1) La population
La population du Plateau Central est estimée à 696.370 habitants (INSD, 2006). En 2003, la densité moyenne était de 79 habitants au km2. Cest une population qui croît au même rythme que celle du pays. Entre 1996 et 2006, la population du Plateau Central a connu un accroissement annuel moyen de 3,1% contre 2,3% entre 1985 et 1996 et 2,6% entre 1975 et 1985 (INSD, 1996, 2003 et 2006). A ce rythme daccroissement, la population de la région atteindra 1 002 100 habitants en 2020 (INSD, 2006) (Figure 3).
Figure SEQ Figure \* ARABIC 3: Projection démographique du Plateau Central de 2006 à 2020.
Source : Réalisée par nous à partir des données de lINSD, 2006.
III.1.2) Evolution des seuils et indices de pauvreté dans la région.
Les résultats de lenquête réalisée en 2003 par lINSD ont permis d'estimer le seuil de pauvreté à 82.672 F CFA par personne adulte et par an. Sur cette base, la proportion de la population de la région vivant en dessous de la ligne de pauvreté sest établit à 58,6% en 2003 (Tableau2). Soit une hausse de 8,7 point comparativement à 1998 (49,9%) et de 8,9 point par rapport à 1994 (49,7%). Une forte augmentation du niveau de la pauvreté comparativement au niveau national. Lincidence de la pauvreté au niveau national sest établit respectivement à 44,5%, 45,3% et 46,4 en 1994, 1998 et 2003. La pauvreté sest ainsi aggravée de 1,1 point entre 1998 et 2003 et de 1,9 point entre 1994 et 2003.
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 2 : Evolution du seuil de pauvreté
199419982003Seuil de pauvreté (FCFA)41 09972 69082 672Incidence de la pauvreté au niveau régional (%)49,749,958,6Incidence de la pauvreté au niveau national (%) 44,545,346,4Source : INSD (2003) / profil de pauvreté
III.1.3) Pauvreté et dépenses des agriculteurs.
Plusieurs études se sont penchées sur les conditions de vie en milieu rural. Ces études comprennent celles de Sawadogo et Larivière (1993), Sawadogo et al. (1994) et Thiombiano et al. (1994), Sawadogo, Larivière et Martin (1995). Ces études se sont intéressées, généralement, à la définition des profils de consommation et de production des agriculteurs.
Sur la base des dépenses moyennes annuelles par personne définies comme échelle des niveaux de vie répartie en cinq quintiles, lEnquête Burkinabè sur les conditions de vie des agriculteurs (EBCVM), réalisée par lINSD en avril-mai 2003, indique que dans la région du Plateau Central, près de 65% de la population ont des revenus annuels inférieurs à 100 000 FCFA. La taille du ménage agricole constitue un indicateur pertinent de pauvreté dans la mesure où elle influence son bien-être. La répartition des ménages agricoles selon leur effectif, établit que 67 % des ménages agricoles du Plateau Central comptent chacun au moins 7 personnes contre 53% en 2003, soit une augmentation de 14 points. Cette tendance contraste avec celle observée au niveau national où il ressort une baisse de 1 point (40% en 2003 contre 39% en 2005). Les ménages agricoles dune à deux personnes représentent seulement 1,7% dans la région contre une moyenne nationale de 12,8%. Comparé à 2003, ce taux est en hausse de 0,6 point.
III.1.4) Education et pauvreté.
Selon Greffe et Maurel (2009), les modèles de croissance donnent un rôle central à léducation dans la convergence des économies entre elles et la croissance durable. Le tableau ci-dessous résume les indicateurs déducation dans la région.
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 3: Indicateurs déducation dans le Plateau Central en 2003.
Entité Niveau Primaire Niveau SecondaireTaux dalphabétisation (%)
Accès
(%)
TBS*
(%)
Fréquentation
(%)
Accès
(%)
TBS*
(%)
Fréquentation
(%)Plateau Central16,548,339,829,410,48,57,2Burkina Faso21,859,844,0833,824,924,915,5Source :(INSD, 2003).
* = Taux Brut de Scolarisation.
Les taux bruts dalphabétisation (16,5%), de scolarisation au primaire (39,8%) et de scolarisation au secondaire (8,5%) étaient en dessous du niveau national, faisant ainsi du Plateau Central une des régions les moins favorisées en matière déducation.
Daprès le tableau 3, dans la région du Plateau Central, le taux daccès était de 48,3% au primaire et de 10,4% au secondaire. Quant au taux de fréquentation, il était de 29,4% au primaire et de 7,2% au secondaire.
Dans la région, 52,4% des ménages ont un temps de trajet dune heure et plus pour atteindre lécole primaire la plus proche tandis que 88,7% des ménages ont un temps de trajet dune heure et plus pour se rendre à létablissement secondaire le plus proche.
En 2003, dans la région 61,6% des ménages navaient enregistré aucune dépense déducation (Tableau 4). 11,2% des ménages avaient dépensé entre 3.000 et 10.000 FCFA et seulement 5,9% avaient dépensé plus de 10.000 FCFA.
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 4: Répartition des ménages agricoles selon la tranche de dépenses déducation.
Tranches de dépense déducation annuelle (FCFA) 0 0- 30003000 10 00010 000
et plusEnsemble
RégionProportion de ménages agricoles dans la tranche61,621,311,25,9100Source : INSD (2003), Enquête Prioritaire sur les Conditions de Vie des Ménages
III.1.5) Santé, nutrition et pauvreté.
Le développement des soins de santé est largement tributaire de létat des infrastructures qui évoluent assez lentement au regard des coûts quelles entraînent pour leur réalisation. En fin 2003, la région comptait 40 infrastructures sanitaires dont un Centre Médical avec Antenne Chirurgicale (CMA), 29 Centres de Soin et de Promotion Sociale (CSPS). Pour la couverture pharmaceutique, la région comptait 47 dépôts en 2003 dont trois Dépôts Répartiteurs de District (DRD), 30 Dépôts de Médicaments Essentiels et Génériques (DMEG) et 17 dépôts privés. Les infrastructures sanitaires privées sont inexistantes. Laccessibilité physique aux formations sanitaires est un facteur déterminant de leur fréquentation. Dans la région du Plateau Central, le rayon moyen daction des formations sanitaires était de 6,16 km en 2003. Il était satisfaisant au regard de la norme nationale (< 10 km). Cependant, à léchelle provinciale cet indicateur demeure toujours préoccupant. En effet, 22,5% des patients ont parcouru plus de 10 km dans laire sanitaire de Zorgho en 2003 contre 15,79% et 17,23% respectivement dans laire sanitaire de Boussé et de Ziniaré.
Les résultats de lEBCVM de 2003 indiquent par ailleurs que la morbidité dans la région a atteint 8,3% contre 5,8% au niveau national et que le taux de consultation dans la région sest situé à 6,6%. La fréquentation des formations sanitaires dans la région reste limitée. Les difficultés économiques (coût élevé des ordonnances), le recours à la médecine traditionnelle, à lautomédication et la réticence à fréquenter les services sanitaires (longue attente) expliquent en partie cette situation.
Dans le domaine de la nutrition, 52,2% des enfants de la région souffraient dun retard de croissance en 2003 et environ 47% étaient victimes dinsuffisance pondérale.
III.1.6) Pauvreté et habitat
Selon lEBCVM (2003), les types dhabitats rencontrés dans la région témoignent de sa pauvreté. La répartition selon le type de matériau fait ressortir que dans la région 46 % des toits sont en paille ou en bois contre une moyenne nationale de 30,2%. En ce qui concerne les murs en ciment, le taux de la région (5,5%) est très éloigné de la moyenne nationale (11,4%). Le mur en terre est le plus fréquent dans la région, 92,0% contre 83% pour la moyenne nationale. En matière dassainissement, une faible proportion des ménages de la région (20,5%) utilisait des lieux daisance aménagés (latrines ordinaires et améliorées) tandis que 79,5% des ménages utilisaient encore la nature en 2003.
III.1.7) Pression démographique et potentialités agricoles.
La forte concentration de la population pose de sérieux problèmes à la région. Elle contraste avec ses potentialités agricoles. La superficie agricole utile est estimée à 2 570 km², soit seulement 30% des terres arables de la région (DGPSA, 2004), ce qui représenterait une Superficie Agricole Utile (SAU) denviron 0,3 ha/habitant en moyenne. Lespace agricole est saturé et seuls restent les parcours incultivables impropres à lagriculture et difficilement récupérables. Cette situation est liée à un accroissement démographique sans précèdent car la densité humaine devient de plus en plus importante. La dégradation des ressources naturelles causée par cette forte pression démographique a notamment contribué à la stagnation de la productivité et à la dégradation de la qualité de la production agricole. Cette stagnation de la productivité agricole ne favorise pas la croissance économique. Elle mettrait en danger léquilibre alimentaire de la région et maintiendrait une part importante de la population rurale dans la pauvreté (Tallet, 1985).
III.1.8) Lévolution du système foncier et la naissance de la crise agraire et foncière.
Lévolution du système foncier dans le Plateau Central : Le Régime foncier de la région présente les mêmes caractéristiques que celui du pays. Cest un régime foncier qui a fait lobjet de nombreuses études. On peut citer Boutillier (1964), Baerends (1988), Drabo et Vierich (1983). Tous admettent que le système foncier mossi repose sur une conception de la relation entre lhomme et la terre dont les principes sont les suivants :
- la terre est considérée comme un bien sacré,
- elle est la propriété collective du groupe social,
- tout individu peut avoir accès à la terre pour les besoins de sa subsistance.
Boutillier (1964) considère le Burkina Faso comme étant homogène sur le plan foncier. Sur toute l'étendue du territoire, sauf dans la partie sahélienne, on note l'existence d'un chef de terre. Il assure dans le village des fonctions religieuses et juridiques. Le chef de terre gère la terre pour le compte de la collectivité. Il est l'unique autorité compétente en matière foncière. En fait, cette autorité est bien plus souvent morale que réelle. Il ne peut s'aliéner la terre. Aussi le contrôle qu'il exerce sur la terre n'est que fictif vis-à-vis des autochtones. Lorsqu'un membre du groupe veut défricher une portion de terre, il informe le chef de terre de son intention. Parfois son accord n'est pas sollicité.
C'est ce qui a fait dire à Gastellu (1978) à propos des Agni de Mornou (en Côte dIvoire), que sur le terrain une contradiction apparaît entre une norme qui attribue le contrôle de la terre à une autorité locale, et une pratique qui laisse toute liberté aux individus de faire ce que bon leur semble. Lappropriation de la terre est une prérogative des unités lignagères. Chaque lignage ou segment de lignage dispose dune portion de terre acquise soit par la première occupation, soit par la conquête, soit par un don provenant dun autre groupe.
Traditionnellement, chaque lignage se constituait peu à peu son domaine au fur et à mesure de laccroissement de la taille de sa population et donc de ses besoins de subsistance sans quil y ait un partage systématique du terroir entre les différents lignages qui y vivaient. Au sein du groupe familial, chaque agriculteur avait un droit dusage sur une partie du patrimoine foncier, dont létendue était fonction de ses besoins. Le chef dexploitation procédait périodiquement à des redistributions de la terre entre les membres pour ajuster les droits dusages aux besoins fluctuants de la famille. Les droits dusages étaient transmissibles à condition que lutilisation de la terre soit permanente. Si les champs étaient mis en jachère pendant une longue durée, la terre revenait à la communauté lignagère et pouvait être à nouveau affectée à un autre membre du lignage.
Ce schéma de fonctionnement du système foncier cadrait bien avec un système économique de subsistance sans pression démographique. La redistribution de la terre entre les lignages et à lintérieur de chaque lignage donnait une certaine facilité à laccès à la terre. Avec laccroissement de la population, le système de distribution/redistribution ne fonctionne plus. Les droits de propriété se sont cristallisés et chaque lignage gère les terres quil avait reçues antérieurement du chef de terre. Cette évolution sest traduite par des inégalités daccès à la terre et par une rigidité du système foncier. Au sein des lignages, les quantités de terres disponibles sont devenues insuffisantes pour satisfaire à une demande de plus en plus grande. En accroissant la pression foncière, laugmentation de la population entraîne des difficultés dans laccès à la terre dans ce système foncier traditionnel. A mesure que la pression foncière augmente, le système foncier connaît des phases dadaptation qui peuvent être résumées comme suit :
- disparition des jachères suivie de la mise en culture des terres marginales,
- affirmation des droits de possession à lintérieur des lignages,
- morcellement des terres entre les différents membres des lignages,
- multiplication des prêts et des emprunts de terre qui sont des mécanismes dajustement entre terres disponibles et besoins des différents lignages.
La crise agraire dans le Plateau Central : dans le système traditionnel, le terroir villageois était réparti entre les lignages, et chaque chef de famille cultivait des terres à l'intérieur de l'espace lignager. L'habitat était collectif, les membres d'une famille travaillaient en commun sur des champs collectifs. Afin de disposer de quoi se nourrir suffisamment, toute la main-duvre était mobilisée sous la responsabilité de l'aîné. Les jeunes agriculteurs et les célibataires traversaient alors une longue période pendant laquelle ils étaient sous son contrôle et demeuraient pour l'essentiel sans aucun pouvoir social et sans ressources économiques propres. Ils constituaient pour le chef d'exploitation une force de travail d'appoint entièrement placée sous son contrôle.
Cette organisation de lexploitation était bien adaptée à une agriculture de subsistance. Avec l'introduction de léconomie de marché, des besoins nouveaux apparaissent. Le revenu issu de lagriculture, géré par le chef dexploitation, devient très insuffisant pour satisfaire lensemble des besoins de lexploitation et la part du revenu allouée à chaque travailleur est souvent incompatible avec les énormes besoins créés par la diffusion des produits manufacturés. Cest ainsi que les jeunes cadets commencent à contester les décisions des chefs de familles. Faute de pouvoir répartir de façon satisfaisante le revenu monétaire obtenu de l'agriculture, les chefs de concession finissent par céder une partie du temps et de la terre à tout travailleur qui le désire (Sawadogo, 1984).
Devant la pression des nouveaux besoins de consommation et face à l'insuffisance du revenu communautaire, beaucoup de paysans ont favorisé l'éclatement des anciennes structures de production. Désormais, c'est à chacun, selon son travail, de satisfaire ses besoins personnels. On peut craindre que cet individualisme supplante les valeurs de solidarité et d'entraide et accélère la tendance à l'éclatement de la grande famille. L'effritement de la grande exploitation a eu pour effet de désorganiser l'ancienne structure de production fondée en priorité sur le travail en commun. Une fois divisée, la force de travail est affaiblie. Cet effritement de la solidarité communautaire rejaillit sur l'organisation communautaire de l'espace, sur le statut collectif du foncier dont il entraîne progressivement la disparition. Le domaine collectif se fractionne au rythme de fractionnement du lignage. Le mouvement vers la recherche de l'autonomie s'est traduit par l'extension des superficies cultivées au détriment des méthodes collectives et relativement intensives de mise en valeur traditionnelle des terres (Tallet, 1985).
Laccroissement des besoins en terre va donc provoquer des changements dans leur mise en valeur. Ces changements se sont traduits soit par la mise en culture continue des terres et la disparition progressive de la jachère, soit par lexploitation des terres peu favorables à lagriculture et sensibles à lérosion. Par ailleurs, la multiplication des prêts de terre pour répondre à une demande de plus en plus importante au sein des agriculteurs va contribuer à précariser la tenure foncière et à la dégradation des terres. En effet, le prêt de terre permet de remédier aux inégalités issues de la répartition. Il constitue cependant un frein à ladoption des méthodes et techniques damélioration par les producteurs (SAED, 1986). Les termes du « contrat » qui lie les propriétaires et les bénéficiaires ne permettent pas à ces derniers de procéder à des investissements.
Létat actuel de la dégradation des sols dans la région sexplique en partie par le fait que les exploitants non propriétaires hésitent à améliorer des sols que les propriétaires peuvent être amenés à leur retirer.
III.2) La situation économique de la région.
III.2.1) Les sources de revenus
Disposer dun revenu conséquent et régulier est important pour les producteurs de la région. Le revenu permet non seulement de faire face aux dépenses de santé, déducation et de réalisation sociale (baptême, mariage, funérailles, etc.) mais aussi daccéder aux ressources naturelles, aux intrants et matériel agricoles, base de la production. Lanalyse du tableau ci-dessous montre que lagriculture et lélevage sont les principales sources de revenu des producteurs.
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 5 : Source et structure des revenus des ménages agricoles.
Types de revenus Pourcentage dans le revenu totalRevenus agricoles et de lélevage 65,9Salaires 4,7Revenus non agricoles 19,6Transferts, versements et autres revenus similaires 9,8Total 100,0 Source : INSD, Enquête burkinabè sur les conditions de vie des agriculteurs (EBCVM) (2006)
Le manque dopportunités dactivité non agricole est un handicap pour les agriculteurs de la région. Ils éprouvent des difficultés pour accéder aux ressources financières pour financer leurs activités de production.
Dans la région, la quasi totalité des emplois est liée au secteur agricole qui se caractérise par des taux de sous-emploi et demploi non payé assez élevés : 45,5 et 68,5% pour des moyennes nationales de 19,3 et 44,9% (INSD, 2003). En effet, 95,3% des personnes occupées travaillent dans le secteur agricole contre 0,4 pour le secondaire et 4,2 pour le tertiaire. Le secteur public et le secteur privé dans la région se caractérisent également par de faibles taux demploi (1% et 0,5%) comparativement aux moyennes nationales (2,1% et 16%). Cette situation traduit un faible accès à lemploi et les difficultés de promotion de lemploi, surtout rémunéré, dans la région.
Le Plateau Central nest pas une région industrielle, elle nabrite aucune industrie et les travaux de recherche nont pas encore révélé des potentialités minières importantes dans la région. Toutefois, des sites dorpaillage sont signalés dans la province de Ganzourgou.
Lartisanat dans la région repose sur lartisanat utilitaire. Cest un secteur qui regroupe la vannerie, la poterie, la forge, la cordonnerie, le tissage, la teinture, la sculpture, la menuiserie métallique et de bois, la mécanique, la maçonnerie, la peinture et la fabrique de savon. Lactivité commerciale est relativement développée.
Le commerce est organisé par de petits revendeurs et étalagistes. Ils offrent une gamme variée de produits aux agriculteurs ruraux : les produits de consommation courante, les pièces détachées (cycles et cyclomoteurs), les tissus et confection, la friperie, les ustensiles de cuisine.
III.2.2) Lagriculture et lélevage : principales activités économiques de la région
Lagriculture : Lagriculture reste la première activité économique de la région.
Ï% Les spéculations agricoles : la production agricole est axée sur les cultures pluviales et les cultures de contre saison. Les cultures pluviales portent essentiellement sur les cultures vivrières tributaires des aléas climatiques.
- Les cultures vivrières : le mil, le sorgho, le maïs et le riz constituent les principales productions céréalières dans la région. Au cours de la campagne 2003/2004, la production céréalière dans la région était de 48.885 tonnes, soit 44% de la production nationale (DGPSA, 2004). Les autres cultures vivrières sont essentiellement le niébé et le voandzou.
- Les cultures vivrières : la production des cultures de rente (coton, arachide et sésame) reste très faible dans la région. En 2003, la production de coton de la région ne représentait que 0.7% de la production nationale.
- Les cultures maraîchères : le Plateau Central est une région de fortes productions maraîchères grâce à lexploitation de ses plans deau. Cet important potentiel est une opportunité pour développer le secteur agricole dans la région. Le développement de lirrigation de contre saison et de la production maraîchère peut compenser les aléas climatiques et réduire la pauvreté rurale. Les productions maraîchères sont constituées principalement de laitue, de chou, de carotte, doignon, de tomate, daubergine, de piment, dail, de concombre, de poivron et de gombo.
Très peu de recherches ont été effectuées sur lhorticulture malgré limportance croissante quelle prend dans la région et dans le pays en général. Au cours de la campagne 2001/2002, 1 022 ha ont été exploités en culture maraîchère (INSD, 2003). Lexploitation de ces superficies a permis datteindre une production maraîchère de 23 344 tonnes, soit 30% de la production nationale. Les résultats de l Enquête Burkinabè sur les Conditions de Vie des Ménages (EBCVM) (2003), révèlent que les cultures maraîchères ont contribué pour plus de 33% au revenu monétaire agricole dans la région.
Ï% Cadre institutionnel du sous-secteur agricole : la région du Plateau Central dispose de structures étatiques décentralisées. Sur le plan agricole, il existe une organisation en vue dun suivi des moyens (humains, matériels et financiers) de production. Une Direction Régionale de lAgriculture, de lHydraulique et des Ressources Halieutiques basée au chef-lieu de la région (Ziniaré) est rattachée au Secrétariat Général dudit ministère. Chacune des trois provinces de la région dispose dune Direction Provinciale de lAgriculture, de lHydraulique et des Ressources Halieutiques (DPAHRH) basée en son chef-lieu, lui permettant dassurer la couverture de ses communes. Au total 20 chefs de Zones dAppui Technique (ZAT) assurent lencadrement technique des producteurs agricoles de la région. Sur 55 Unités dAnimation Technique (UAT) prévues, seules 29 sont fonctionnelles.
Ï% Cadre organisationnel : au niveau national, le désengagement de l État (limitant son rôle à assurer ses fonctions régaliennes), a conduit à une structuration des producteurs en des organisations faîtières qui englobent les secteurs de l agriculture, des fruits et légumes et de lélevage. Le Burkina Faso compte environ 21.000 organisations paysannes de base et des fédérations denvergure nationale qui sont décentralisées dans les régions. La région du Plateau Central est très dynamique. Les producteurs y sont regroupés au sein de plusieurs organisations paysannes. Les missions premières de celles-ci sont la défense des intérêts des paysans pour un développement durable du monde rural, maîtrisé par les paysans (jeunes, femmes et hommes), à travers lamélioration des systèmes de production et la transformation de leurs métiers en emplois valorisants et durables permettant dobtenir leur quote-part des richesses produites en agriculture. En fonction du genre des membres, on distingue les Groupements Villageois Féminins, les Groupements Villageois Masculins et les Groupements Villageois Mixtes. Ces organisations paysannes défendent les intérêts des membres uvrant dans les secteurs de lagriculture, de lélevage, de lenvironnement (avec notamment les comités villageois de défense de forêts) et du commerce. Malgré la volonté affichée de ces agriculteurs, ils n arrivent pas à s organiser efficacement, faute d institutions et d appui nécessaire.
Ï% Situation des projets et programmes intervenant dans la région : à linstar de lensemble du pays, le développement de la région du Plateau Central se base sur les actions gouvernementales et lapport des bénéficiaires mais aussi et surtout sur lapport des projets et programmes de développement. Depuis 2000, une vingtaine de projets uvrent pour le développement économique et social de la région. Ces projets et programmes de développement poursuivent des objectifs globaux diversifiés et visent dune manière générale :
- la sécurité alimentaire,
- laccroissement de la production,
- lamélioration des conditions de vie des populations de la région.
On distingue aussi des projets et programmes intervenant au niveau national, donc touchant de facto la région du Plateau Central et ceux pour qui la région est une ou la région cible (FEER II, AEP / Ouaga Ziga, PA / FR, FLCD- RPS, etc.). Malheureusement, la plupart des projets sont arrivés à terme en 2007. Il nen reste que six dont les échéances se situent entre 2009 et 2015. Il y a donc nécessité de consolider les acquis des projets sur le terrain, afin de sassurer que les populations ne sont pas laissées à elles-mêmes.
Le sous-secteur élevage.
Lélevage est la seconde activité de la région après lagriculture. En effet, 56,8% des agriculteurs de la région possèdent du bétail (petit et gros) (INSD, 2003). La deuxième Enquête Nationale sur les Effectifs du Cheptel (ENEC II) identifie environ 193 000 éleveurs, soit environ 29% de la population résidente de la région en 2003.
Ï%Cadre institutionnel du sous-secteur de l élevage
- Le réseau d encadrement
La Direction Régionale des Ressources Animales (DRRA) du Plateau Central couvre trois Directions Provinciales des Ressources Animales (DPRA). Ce sont les provinces du Ganzourgou, du Kourwéogo et de lOubritenga.
Chaque Direction Provinciale des Ressources Animales est structurée en Zones dAppui Techniques en Elevage (ZATE) et en Postes Vétérinaires (PV). Outre ces services, lon note lexistence de deux zones pastorales qui sont pourvues dagents.
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 6 : Organisation du réseau dencadrement
GanzourgouKourwéogoOubritengaTotal PC*ZATE43411PV2125ZP2002Total84618Source : DRRA/ PCL (2007).
ZATE = Zones dAppui Techniques en Elevage ;
PV = Poste Vétérinaire ;
ZP = Zone Pastorale.
* = Plateau Central
IV) Les différentes technologies développées et vulgarisées dans le Plateau Central.
Dans ce paragraphe, nous aborderons successivement les technologies qui sont déjà vulgarisées dans le Plateau Central et qui font lobjet de notre étude.
Depuis les effets néfastes de la sécheresse des années 1970, des efforts considérables ont été accomplis dans le domaine de la recherche et du développement afin déviter quune telle situation ne se reproduise. Les centres et les projets de recherche ont dabord mis laccent sur le développement de matériel végétal performant et sur les techniques culturales. Dans le Plateau Central, des activités importantes de transfert des technologies ont été entreprises par le CIRAD depuis 1970, lICRISAT de 1979 à 1986, le FSU/SAFGRAD de 1979 à 1982, lIITA/SAFGRAD et lINERA. Les travaux ont concerné essentiellement lintroduction variétale, la fertilisation, la mécanisation des cultures, les techniques de conservation et de maîtrise des eaux et de sols, etc. Faire le bilan des technologies mises au point par ces instituts dépasserait le cadre de ce travail. Il sagira simplement de donner un aperçu sur celles qui ont été vulgarisées et retenues pour notre étude.
La présentation des technologies retenues va au-delà de la simple description pour inclure lévaluation économique qui prépare aux calculs des coefficients inputs/outputs nécessaires dans la construction des modèles de programmation mathématiques.
IV.1) Les variétés améliorées
Le développement des cultivars de blé et de riz accompagné de pratiques agronomiques améliorées et dintrants chimiques a permis la réalisation de la révolution verte dans certaines régions de lAsie. Le succès rencontré par la sélection de ces variétés à haut rendement a eu un impact sur les programmes de sélection dans les régions semi-arides dAfrique de lOuest. La plupart de ces programmes ont défini plusieurs objectifs à des degrés divers, mais la priorité a été accordée à lamélioration du potentiel de rendement, cest-à-dire au développement de variétés à haut rendement dans des conditions de production appropriées. Dans le domaine des céréales sèches, des variétés de sorgho (comme S29, IRAT 277, IRAT 204, la SPV 35, la E35-1, lICSV 1002, lICSV 16-5, lICSV 1049, lICSV 1001 ou le Framida) et de mil (comme IKMP3, IKMP5, IKMP8201) ont fait lobjet dévaluations et dune introduction dans le Plateau Central.
Pour le maïs, ce sont les variétés comme lIRAT, 100, 200, 98, 171, le NCB, le KPB, la SR22, KPJ qui ont été vulgarisées. Pour le niébé et larachide, ce sont respectivement les KVX, KN-1, IAR et les TE3, TS326-1, CN94C qui ont été vulgarisées dans la région. Les variétés de riz telles que la Gambiaka, la IET 2885 et la IR 1956- 680- 3 ont également été vulgarisées. Les caractéristiques essentielles de ces variétés sont la tolérance à la sécheresse, la précocité par rapport aux variétés traditionnelles et les bons rendements avec des niveaux dintrants raisonnables.
Cependant, bien que cet objectif soit conforme à celui de la révolution verte, c'est-à-dire lintensification des systèmes de production, les taux dadoption sont restés très faibles même si certaines variétés de maïs ont rencontré quelques succès. De nombreuses contraintes nont pas permis davoir les effets escomptés (Matlon, 1985). Les producteurs incriminent le manque dintrants et/ou de techniques culturales appropriées lié au manque de capital.
Actuellement, daprès les chercheurs de lINERA, les nouvelles stratégies de sélection concernent les variétés plus performantes que les variétés traditionnelles, cultivées avec les mêmes quantités dintrants que celles utilisées par les agriculteurs, mais qui vont les surpasser substantiellement. Les nouvelles méthodes de sélection mettent laccent sur ladaptation à la sécheresse et à la faible fertilité des sols, la résistance aux maladies et aux insectes. Lobjectif des sélectionneurs est de trouver des cultivars qui, en combinaison avec de faibles quantités dintrants, vont donner des rendements plus élevés que les variétés traditionnelles et qui pourraient être rapidement adoptés par les agriculteurs.
IV.2) La fertilisation organo-minérale.
La fertilisation organo-minérale est une nécessité si lon veut accroître de façon durable le rendement des cultures. Pour la fumure minérale, il sagit du complexe coton (communément appelé engrais coton ou NPK), de lurée, et des phosphates naturels. La fumure minérale nest utilisée que dans les parcelles aménagées. Elle nest utilisée quà une très faible dose dans les bas-fonds et dans les champs pluviaux (uniquement pour le maïs très souvent). La fumure organique (ordures ménagères, fumier, compost et poudrette de parc) est aussi utilisée par les agriculteurs. Toutefois, la création de fosses fumières reste embryonnaire dans la région. Les producteurs incriminent le manque de main-duvre.
Hien (1979), Sedogo (1981), Guira (1988) et Lompo et Bonzi (1999) ont souligné limportance de la fertilisation organo-minérale dans le maintien et laccroissement de la fertilité des sols et des rendements. Les conclusions partielles de leurs travaux montrent que la fumure minérale seule permet dans un premier temps daccroître les rendements, mais quà long terme elle induit un déséquilibre minéral et une baisse de la fertilité des sols ; la fumure minérale forte à elle seule entraîne une baisse progressive de la production ; lefficacité des engrais minéraux augmente avec la matière organique. Là également le niveau dadoption est très faible.
IV.3) Les techniques de maîtrise de leau.
Lirrigation est une technique de maîtrise deau pratiquée dans le Plateau Central. La technique a été adoptée par les producteurs en raison de sa performance, mais aussi en raison de lirrégularité des pluies et de la sécurisation des rendements quelle suppose. Les techniques de maîtrise de leau, en diminuant le risque inhérent aux précipitations, peuvent par conséquent stimuler lutilisation des technologies complémentaires telles que les engrais minéraux. Des résultats empiriques de plusieurs études confirment la réduction du risque et lamélioration de la rentabilité apportée par la maîtrise de leau (Roth et Sanders, (1984) ; Sanders, Nagy et Shapiro, (1985) ; Nagy, Ames et Ohm, (1985), Sanders, Nagy et Ramaswamy, (1988) ; Castellanet, (1992) ; Sanders, Ramaswamy et Shapiro, (1997) ; Gadelle (2001)). Lamélioration des techniques de maîtrise de leau constitue une condition sine qua non à lintroduction des variétés à haut rendement.
IV.4) La culture attelée
La culture attelée n´est pas à proprement parler une nouvelle technologie. Son introduction au Burkina Faso remonte aux années 1950 (Dugué, 1989). Lintroduction des premières unités mécanisées au Burkina Faso est luvre des missionnaires blancs, non pas pour répondre à un besoin exprimé mais essentiellement pour montrer des alternatives plus performantes dans les techniques de production. Ces équipements étaient pour la plupart importés de France (Bourgogne) et du Sénégal. La maintenance des équipements était très peu assurée, faute dartisans bien formés et dune technologie adaptée. A lépoque, labsence de référence en matière de mécanisation expliquerait la persistance des pratiques manuelles dans le travail de la terre. Aujourdhui, la demande en équipements agricoles est encore très forte même si toute cette demande nest pas financièrement solvable. Plus des 2/3 des exploitations au Burkina Faso utilisent encore des outils manuels, fabriqués par des artisans locaux (daba pioches, machettes et haches).
V) Les performances agricoles de la région
Les performances dun système de production se mesurent souvent par rapport à la capacité de ce système à satisfaire les besoins de consommation des populations. Dans ce contexte, les bilans céréaliers (surtout) et les rendements des cultures apparaissent comme des indicateurs privilégiés.
Dans le cas particulier du Plateau Central, la production céréalière est loin de couvrir les besoins alimentaires des populations, comme lattestent les travaux de Prudencio (1996) et de Dugué (1987). Pour Prudencio (1996), la capacité à satisfaire la demande alimentaire reste encore faible et varie dune année à lautre et dun village à un autre. A léchelle régionale, le taux de couverture des besoins se dégrade régulièrement depuis 1996 ; en effet, il est passé de 91,5% en 1996 à 76% en 1999 et à 60% en 1998 (Tableau 7). Lanalyse du tableau 7 fait ressortir non seulement la nature structurellement déficitaire de la production céréalière, mais aussi la variabilité quenregistre dune année à lautre lampleur de ce déficit.
Lobservation des tendances à long terme des superficies cultivées, des rendements et de la production (Figures 4, 5 et 6) montre dimportantes fluctuations, dues essentiellement aux variations climatiques, notamment la pluviométrie. Dune manière générale, les productions et les rendements des céréales évoluent en dents de scie. Quant aux superficies cultivées, elles évoluent aussi en dents de scie en fonction également de la pluviométrie de lannée, mais la tendance globale est à la stagnation, voire à la baisse. Cette tendance à la baisse des surfaces cultivées, en liaison avec la baisse des rendements et laccroissement de la population, serait à lorigine de la faible performance des systèmes de production du Plateau Central qui se traduit par des déficits céréaliers.
Ces fluctuations du climat ont des conséquences sur la disponibilité des produits agricoles et donc sur le bilan céréalier de la région. Ainsi, en année de mauvaise pluviométrie, lécart entre les besoins et le disponible se creuse alors quil samenuise en année de bonne pluviométrie.
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 7 : Bilan céréalier du Plateau Central de 1996 à 2006
AnnéesPopulationBesoins céréaliers en tonnesProduction brute (tonnes)Production disponible
(tonnes)Excédent/ Déficit
(tonnes)Excédent /déficit par tête (en kg)1995/96572 154108 709126 051107 143- 1 566- 1Kg96/97585 213111 19084 81672 093- 39 097- 66 Kg97/98598 582113 731160 769136 653+ 23 616+ 39 Kg98/99612 269116 331154 158131 034+ 15 084+ 24 Kg99/00626 281118 99381 26464 074- 49 738- 80 Kg00/01640 625121 719110 42293 858- 25 663- 40 Kg01/02655 311124 509140 625119 531- 5 336- 8 Kg02/03670 374127 371110 93694 295- 34 015- 51 Kg03/04685 742130 29182 45470 085- 37 135- 54 Kg04/05693 970131 855101 37586 168- 45 687- 66 Kg05/06696 372132 310127 487110 858-21 452- 31 Kg06/07703 991133 759147 895128 605- 5 154- 8 KgSource : nos calculs à partir des données de lINSD (2006) et de la DGPSA (2004)
Figure SEQ Figure \* ARABIC 4: Evolution des rendements des cultures dans le Plateau Central de 1996 à 2006.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 5: Evolution de la production des cultures dans le Plateau Central de 1996 à 2006.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 6: Evolution des superficies des cultures dans le Plateau Central de 1996 à 2006.
VI) Conclusion partielle.
Nous avons fait dans ce chapitre une description empirique de la région. En plus des contraintes climatiques, lagriculture du Plateau Central fait face à de nombreuses contraintes qui sont entre autres le faible développement du capital humain (analphabétisme des producteurs), linsuffisance des infrastructures (transport, stockage, commercialisation), les méthodes archaïques de production (non adoption des nouvelles technologies), la faible intégration de lagriculture au marché.
La faible productivité actuelle du secteur rural compromet la capacité de la région à dégager des ressources pour faire face à son développement et à la lutte contre la pauvreté. Cest ce qui explique également que la pauvreté soit plus accentuée. En effet, les conditions de vie des populations ne se sont pas améliorées de façon significative ces deux dernières décennies ; l'incidence de la pauvreté s'est même accrue au cours des dix dernières années. La pauvreté touchait 49,7% de la population en 1994 contre 49,9% en 1998 et 58,6 % en 2003. Il y a sans doute des raisons de penser que sinstaureront inévitablement des dynamiques de développement agricole quil conviendrait de favoriser. En effet, la rapidité de la croissance démographique est telle que les structures devront évoluer elles aussi rapidement : raréfaction de la terre, insuffisance de capital, déficit céréalier.
Chapitre III) Collecte des données, typologie des agriculteurs et caractérisation du système agraire de la région.
Dans ce chapitre, nous décrivons la méthode de collecte des données. On se propose ensuite une typologie des ménages agricoles. Le chapitre se termine par une caractérisation du système agraire du Plateau Central.
I) La collecte des données
Nous présentons ici la méthode de la collecte des données qui ont servi à lélaboration de la typologie des agriculteurs que nous décrivons plus loin.
En 1990, le Burkina Faso, dans le but de caractériser les exploitations (occupation des terres, caractéristiques socio-économique, etc.) a, avec la DGPSA, mis en place un dispositif de collecte des données agricoles. Ces enquêtes agricoles visent à donner des informations avec le degré de précision que requiert la prise de décision dans des domaines aussi sensibles que lamélioration des conditions de vie des agriculteurs ruraux. Le programme a mis en place une équipe composée de personnels qualifiés (statisticiens, géographes, économistes, etc.). Lenquête couvre lensemble du territoire national. Pour chaque province, la base de sondage au premier degré est constituée des villages (Unités Primaires). Les villages sont tirés avec probabilité proportionnelle à leur taille en ménages agricoles. Au second degré, la base de sondage est constituée de la liste exhaustive des ménages agricoles (Unités Secondaires) des villages échantillons.
Cinq régions agro-écologiques composées de provinces ont été formées. Les régions agro-écologiques ne correspondent pas forcément au découpage administratif. Notre région détude correspond au découpage administratif. Une grande partie des données que nous utilisons ont été collectées par cette équipe de la DGPSA durant les campagnes 2004-2005 et 2005-2006. Au total, 77760 ménages agricoles ont été enquêtés dans la région. De cette base de sondage, nous avons tiré 300 ménages agricoles pour notre analyse, selon le tirage aléatoire simple à probabilité égale.
Certaines données ont été réactualisées, lors de nos enquêtes complémentaires de terrain de décembre 2007 à Juillet 2008, puis de décembre 2008 à Avril 2009. En effet, afin de mieux comprendre le fonctionnement des exploitations agricoles, nous avons mené des enquêtes de terrain dans trois villages de la région. Nous avons enquêté au total 75 ménages agricoles dont 25 dans chaque village (le questionnaire denquête est présenté en annexe). La taille des échantillons a été adaptée à nos moyens financiers et au temps dont nous disposions. Les informations collectées concernent entre autres les techniques culturales, les dotations en facteurs de production, les contraintes financières, la gestion des activités, lalimentation des animaux, la répartition des tâches, les prix des produits alimentaires, la valeur des biens et des animaux et les objectifs visés, etc. Le guide denquête est présenté en annexe. Pour lensemble des données quantitatives, un travail de décomposition de linformation et de recoupement avec les données issues des services statistiques a été effectué.
II) La typologie des ménages agricoles
Pourquoi une typologie des ménages ? Selon Krishna (1969), ce qui maintient le producteur dans la situation où il se trouve nest pas tant le manque de volonté de progrès mais la faible disponibilité en ressources. Comme le note également Eicher et Baker (1984), lutilisation des moyennes donne laspect que la société rurale est homogène et que les interventions pour améliorer les revenus en un endroit vont automatiquement améliorer les revenus de tous. Nombreux sont les chercheurs qui ont montré que les inégalités sociales sont une partie intégrante de lhistoire de lAfrique et quelles peuvent augmenter comme étant le résultat des changements technologiques. Ces différentes considérations montrent la nécessité de tenir compte de la diversité des exploitations dans la modélisation.
La stratification des exploitations en groupes socio-économiques homogènes permet de réduire les biais dus à lagrégation, mais ne les élimine pas complètement (Day, 1963 ; Bade et al., 1997). Pour Hazell et Norton (1986), lidéal aurait été de construire un modèle pour chaque ménage pour éviter ces biais. Bien quil soit impossible de les inclure toutes dans un modèle, il est possible délaborer une typologie qui regroupe des exploitations qui ont des caractéristiques socio-économiques assez semblables, doù lidée de faire une typologie des ménages. La typologie est un outil de classification des agriculteurs en groupes socio-économiques homogènes. Elle permet de mieux cibler la mise au point des actions de développement. Elle se fonde sur le principe que le développement doit être basé sur des réalités socio-économiques et socio-culturelles des agriculteurs et que ceux-ci ont des capacités et des besoins différents. Le modèle MATA que nous allons développer ici va être fondé sur une typologie qui classe les exploitations en plusieurs groupes socioéconomiques homogènes. Cette approche a pour avantage de prendre en compte les contraintes et les besoins spécifiques des différentes catégories dexploitations en matière de nouvelles technologies.
Nous présentons ici les résultats de la typologie des ménages agricoles résumés dans le tableau ci-dessous. Les variables retenues pour lanalyse sont présentées en annexes.
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 8 : Résultats de la typologie
Ménages
VariablesPauvre (55%)Moyen (31%)Riche (14%)Taille 7,8511,5614,6Hommes3,525,426,7Femmes5,336,147,9Enfants (- 15 ans)3,656,607,9Actifs4,244,956,7Superficie totale2,052,874,15Superficie / actif0,450,570,61Superficie irriguée0,070,200,40Bufs01,24,9Moutons5,48,216,7Chèvres3,75,912,9Volailles8,923,345,8Dépenses de santé< 800 Fcfa800 3000 Fcfa> 3000 FcfaDépenses scolaires< 2500 Fcfa2500-5500 Fcfa> 5500 FcfaPossibilités de manger à sa faimNonouiouiRevenus non agricoles (% du revenu total)33,7%17,9%7,3%Source : Réalisée à partir des données de la DGPSA (2004) et de nos enquêtes de terrain (2007 2008)
II.1) Commentaire des résultats de la typologie.
Les ménages agricoles de type 1 que nous désignons par les agriculteurs « pauvres» sont des ménages très démunis largement en dessous du seuil de pauvreté, tributaires dune dégradation de revenus.
Les ménages agricoles de type 2 désignés par : agriculteurs « moyens », sont des agriculteurs intermédiaires proches du seuil de pauvreté mais qui ont une capacité dinvestissement faible.
Les ménages agricoles de type 3, désignés par : agriculteurs « riches », sont des agriculteurs émergents. Ils sont plus nantis que les autres et sont sécurisés par un cumul de facteurs positifs et ont une certaine capacité dinvestissement.
Une analyse rapide du tableau nous montre une différence dans la taille de la famille des agriculteurs. Contrairement au milieu urbain, dans le milieu rural, en général, la taille de la famille et le nombre dactifs sont plus importants chez les agriculteurs « riches » les plus nantis que chez les autres. Ils ont donc un potentiel de travail plus important. Les enfants constituent plus de la moitié de la population totale des différents types dagriculteurs.
La superficie disponible par catégorie de ménage agricole est fonction de sa taille. Parce quils ont plus de bouches à nourrir et plus de travailleurs, les agriculteurs « riches » disposent de plus de terres que les agriculteurs « moyens » et « pauvres ». Toutefois, cette importance est relative. Si lon considère la superficie par actif ou par tête, lécart entre les trois types dagriculteurs se réduit.
La répartition des terres dans la région semble obéir au système foncier traditionnel, qui alloue la terre à chaque famille selon ses besoins. Il ne sagira donc pas, comme le pensent certains auteurs, dun accaparement des terres par certains producteurs au détriment des pauvres. Toutefois, cette pensée sapplique fortement aux terres pluviales. En effet, on remarque que les agriculteurs « pauvres » ont plus accès aux terres irriguées que les « moyens » et « riches ». Dans la région, les agriculteurs « pauvres » ont peu accès aux parcelles irriguées et demeurent des familles cantonnées à la culture pluviale.
Dans le système pluvial il y a en moyenne 2,5 actifs par hectare pour les agriculteurs « pauvres », 1,8 actifs par hectare pour les « moyens » et enfin 1,6 actifs par hectare pour les agriculteurs « riches ». Dans le système irrigué lécart se creuse davantage. Si chez les agriculteurs « pauvres », on compte 57 actifs sur un hectare, chez les « moyens » et « riches » on a respectivement 25 actifs et 17 actifs par lhectare. Cet écart de rapport homme-terre permet aux agriculteurs « riches » daccumuler des gains de productivité surtout en travail et daccroître significativement leur revenu.
II.2) Provenance et capacité de linvestissement des trois types dagriculteurs.
Les agriculteurs pauvres ont une capacité dinvestissement nulle. Ils possèdent uniquement de petits matériels dagriculture manuelle (daba, râteaux,
). Leur activité agricole est très faible et nécessite lapport dun revenu monétaire non agricole.
Quant aux agriculteurs moyens, leur activité agricole est en voie de modernisation. Elle est stable et assure généralement elle-même lapport monétaire suffisant à son entretien. Elle ne dégage pas assez dexcédent pour permettre un réel investissement. Une minorité peut toutefois disposer dun revenu non agricole mais qui reste insuffisant pour permettre une réelle croissance. Lactivité agricole des agriculteurs riches peut être considérée comme moderne et suffisamment lucrative pour auto-entretenir sa propre croissance.
Dans la région, les habitants distinguent les agriculteurs « riches » par :
la possession du bétail,
la possession de superficie irriguée,
lutilisation de la traction animale ou du tracteur pour le labour,
la possibilité de nourrir la famille,
la facilité de scolariser les enfants sans risque financier,
la possibilité davoir accès au crédit,
la capacité daider les moins nantis.
Les agriculteurs « riches » seraient ceux qui possèdent des liquidités ou une épargne sur pied (bétail) très importante. Cependant, les agriculteurs « moyens » et « pauvres » ne possèdent pas certaines ou la totalité de ces ressources.
Pour extrapoler les résultats à lensemble de la région, nous avons dabord estimé le nombre dagriculteurs pour chacun des types. Ce nombre est obtenu en multipliant la population des agriculteurs de la région par les taux déterminés correspondant à chaque type dagriculteur. Les résultats moyens par type dagriculteur sont ensuite multipliés par le nombre dagriculteurs correspondant.
III) Caractérisation du système agricole de la région.
La caractérisation des systèmes de production agricole a pour objectif didentifier et de hiérarchiser les principaux problèmes techniques et économiques auxquels se trouve confrontée chacune des catégories dexploitants. Elle vise notamment à bien préciser les difficultés quéprouvent les agriculteurs pour satisfaire au mieux leurs intérêts respectifs avec les ressources dont ils disposent. La caractérisation des systèmes de production consiste à mettre en évidence comment les agriculteurs associent plusieurs activités et techniques agricoles dans leurs exploitations, compte tenu principalement de la diversité des conditions socio-économiques locales.
III.1) Les moyens de production
Les principaux moyens de production sont : la terre, principal facteur de production végétale et animale, le travail et le capital.
III.1.1) Laccès à la terre.
Traditionnellement, l'accès à la terre est gratuit pour toute personne voulant la travailler. Il se fait soit par don, soit par héritage. Laccès par héritage est de loin le plus important (72% contre seulement 28% pour le don). La terre appartient aux ancêtres et donc aux hommes du village. Dans la société mossi, il existe une dichotomie dans le pouvoir : le pouvoir sur les gens et le pouvoir sur la terre. Il y a une forte interférence entre les deux types de pouvoir : une forte collaboration est nouée entre le chef de terre et le chef de village.
Autrefois, il y avait une certaine disponibilité en terre pour les hommes et les chefs de villages pouvaient donc satisfaire facilement la demande. Aujourd'hui la population a augmenté et les terres sont devenues insuffisantes. Plusieurs exploitants se plaignent de la pauvreté de leurs terres. Ils sont aussi insatisfaits par rapport à la superficie des terres acquises pour n'importe quel type de culture.
Les parcelles dans les zones aménagées ont été dabord attribuées aux responsables coutumiers, notamment les chefs de village. Il faut préciser que cette situation sexplique tout simplement par le fait que larticle 3 du décret n° 73/040/PM/AGRI-EL de 1971 accordait un droit de priorité aux chefs coutumiers de toutes les zones aménageables. Ce nest quaprès avoir attribué les parcelles à ceux-ci quon en a donné aux « Talsé » (gens du commun en mooré). Les parcelles étaient distribuées aux chefs de ménages volontaires qui disposaient dactifs pouvant les aider dans lexploitation de leur parcelle.
Aujourd'hui, il appartient aux différentes préfectures d'octroyer des terres en collaboration directe avec le chef de terre. Ce dernier conserve alors un pouvoir symbolique. Il peut suggérer, voire même influencer, mais il ne décide plus.
Les femmes seules ont difficilement accès à des parcelles sur les zones aménagées. Des groupements féminins ont pu bénéficier des parcelles de culture. La superficie quelles occupent représente 20% des superficies totales. Cette situation constitue déjà une évolution. En effet, dans l'aménagement des vallées des volta, les procédures avaient complètement oublié les femmes. Avec la révolution, elles sont apparues de plus en plus sur la zone aménagée. Mais cette situation nest pas pleinement satisfaisante pour elles tandis que les hommes n'approuvent pas totalement leur présence. Pour eux "à part les arachides et les légumes au bord de la retenue d'eau, nous ne voyons pas ce qu'elles peuvent faire comme culture" (un homme enquêté en janvier 2008).
Il faut ajouter quune femme veuve peut hériter de la parcelle de son défunt mari lorsqu'elle n'a pas un grand fils qui puisse travailler sur la parcelle. Des enquêtes réalisées par le programme RSP sur le mode dacquisition des champs individuels par les femmes dans la région montrent que 78% des femmes accèdent à la terre par lintermédiaire de la belle-famille.
III.1.2) La force de travail.
La main-duvre familiale est, comme dans beaucoup de pays en voie de développement, très employée. Lorganisation sociale est de type patriarcat. Ce sont les hommes qui dirigent le travail agricole. En effet, même une femme chef de ménage subit encore linfluence dun des membres masculins de la famille de son mari, généralement les frères de ce dernier.
Les femmes passent la majeure partie de leur temps sur les champs familiaux durant la saison pluvieuse. De manière générale, les filles aident leur mère sur son champ.
Il existe deux principaux types de main-duvre extérieure : les entraides « sosoagha » (en langue mooré), et les salariés agricoles.
Les entraides ou « sosoagha ».
Les « sosoagha » sont une structure traditionnelle qui consiste à inviter ses voisins et amis à participer à un pic de travail dune culture. En contrepartie, ils seront nourris toute la durée du travail (dans la majorité des cas une journée). Parfois, les femmes reçoivent un à deux yoruba de récolte. Les hommes pourront se voir offrir du dolo.
Théoriquement, ces invitations au travail sont rendues. En réalité, elles ne le sont pas toujours, notamment par les vieux et les personnes très influentes qui y délèguent un jeune de leur famille.
Ce système reflète également le statut social de lagriculteur invitant. Certains agriculteurs, notamment de type « riche », nous ont expliqué quils sont parfois obligés de limiter le nombre de personnes venant spontanément, alors que les agriculteurs de type « pauvre » ne font pas dinvitations sachant que personne ne viendrait. Ces invitations au travail sont pratiquées par la majorité des exploitants du périmètre irrigué pour les opérations de récolte et de battage du riz. Certains les pratiquent également pour la préparation manuelle du sol ou le repiquage. Seuls les petits exploitants ne font jamais dinvitations sur leur parcelle rizicole.
Pour ce qui est des cultures maraîchères, on trouve ces invitations pour la préparation du sol et le repiquage. Elles sont rares pour les récoltes dans la mesure où ces dernières sont étalées dans le temps.
Les personnes faisant appel à des invitations pour les récoltes des cultures pluviales est très variable. Elle est au moins importante dans le cas des agriculteurs « riches ».
La main-duvre salariée.
En fonction de la durée dembauche, il existe deux types de main-duvre salariée : les journaliers et les saisonniers.
Les journaliers sont des personnes embauchées à la tâche, généralement pour la préparation manuelle du sol, le repiquage et le désherbage. Ils sont rémunérés en monnaie. De très nombreuses personnes, issues des familles défavorisées (agriculteurs pauvres), jeunes, personnes ne disposant pas de parcelles irriguées, parfois venues de loin, offrent ainsi leurs services sur les périmètres irrigués. La majorité des exploitants du périmètre font en effet appel à ce genre de main-duvre, au moins occasionnellement.
Lembauche de journaliers est également relativement fréquente sur les parcelles de maraîchage ou de riziculture hors périmètre.
Les saisonniers sont des personnes embauchées de manière continue sur toute une saison de culture (hivernage et/ou contre saison). Il sagit de personnes nayant pas de terres sur le périmètre. Les contreparties sont variables : salaire, achat dun bien (vélo, etc..), part de récolte. Il est fréquent que le saisonnier soit en plus nourri et logé par la famille de son employeur.
Il est relativement difficile de trouver des saisonniers en hivernage puisque tous soccupent de leurs cultures pluviales. Ils sont en revanche plus nombreux en contre saison sur les parcelles irriguées dans la mesure où loffre est gonflée par tous les petits agriculteurs ne disposant pas ou peu de parcelle irriguée.
Lembauche des saisonniers, que ce soit pour la riziculture, le maraîchage ou des cultures pluviales, reste cependant lapanage des gros agriculteurs.
Dune manière générale, lappel à la main-duvre salariée sexplique par la relative aisance que procure lagriculture irriguée à certains agriculteurs.
III.1.3) Le capital
Lobtention de moyens financiers est indispensable au développement dun système de production. Cest un des facteurs clefs dans le Plateau Central.
Laccès au crédit.
Laccès au crédit pose problème et limite bon nombre de producteurs. Lemprunt auprès des organismes financiers (Caisse Nationale du Crédit Agricole (CNCA) par exemple) est très difficile à obtenir pour les agriculteurs pauvres. Il nest généralement accordé quaux producteurs de type 3 « riches » et le système de la caution solidaire pose parfois des problèmes. Le petit crédit rural est quant à lui limité par les problèmes de non remboursement compte tenu du risque.
Léquipement agricole.
Si on considère quun agriculteur équipé est un agriculteur qui peut réaliser toutes les opérations culturales (labour, semis, arrosage, sarclage, buttage, récolte, transport de la récolte) à laide dun matériel agricole, le niveau déquipement sera nul dans le Plateau Central.
Ï% L outillage
Hormis le labour réalisé parfois avec la traction animale ou le tracteur (généralement loué), toutes les autres opérations culturales sont effectuées manuellement compte tenu de la faible existence de la traction animale et du tracteur. Moins de 30% des producteurs possèdent la traction animale. Quant au tracteur, il est presque inexistant. 15 producteurs seulement dans la région en disposent, soit 0.002% contre une moyenne nationale de 1%. Toutefois, les agriculteurs peuvent accéder à la traction animale et au tracteur par location lorsquils en ont les moyens.
La daba, suivant sa taille, sert à la préparation du sol, au binage et au semis. Les râteaux servent à égaliser la terre et à tracer des lignes de semis. Pour les semis, les producteurs utilisent des récipients traditionnels. Ce sont de petites calebasses dotées dune anse en ficelle qui sert à passer la main, ainsi on peut tenir la calebasse et prendre la graine avec une seule main, tandis que lautre tient la daba à semer. Loutil agricole le plus disponible dans la région est la charrette étant donné quelle est aussi un moyen de transport (eau, bois, etc.). On note aussi la présence de la motopompe pour larrosage des cultures maraîchères. Le tableau ci-dessous résume les matériels agricoles utilisés dans la région détude.
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 9 : Liste exhaustive des matériels agricoles utilisés dans la région.
Matériel agricoleNom localNom FrançaisOpération culturaleType de solRayaka
Laré
Bud-Koré
Sutuaga
Suanga
Suga
GwegoBois fourchu
Hache
Calebasse à semer
Pioche
Houe à sarcler
Houe à sarcler
Faucille
Houe Manga
Charrue
TracteurDébroussaillage
Débroussaillage
Semis
Semis
Sarclage/buttage
Sarclage/Buttage
Récolte
Buttage/rayonnage
Labour
Labour/battage
Compact
Meuble
Meuble
CompactSource : D après nos enquêtes de terrain de 2007 à 2009.
Ï% L acquisition du matériel agricole.
Le mode d acquisition du matériel agricole le plus fréquent est lachat au comptant. Cest la vente des produits agricoles qui permet aux agriculteurs dacquérir léquipement agricole. Les possibilités de crédit pour financer le matériel agricole sont faibles. Les organismes qui octroient le crédit pour le matériel (PAFASP par exemple) demandent des apports personnels considérables dont ne disposent pas généralement les exploitants. Dans bien des cas, les frais annexes (frais de constitution de dossiers, etc.) dépassent souvent de loin le montant de lopération et décourage de ce fait les producteurs. III.1.4) Lapport des capitaux non agricoles.
Il nest pas rare dans la région de rencontrer des personnes ayant une autre activité en plus de lagriculture. Cependant, celle-ci est présentée comme étant lactivité principale et très importante. Nous lavons déjà mentionné, la région na pas dindustrie et les emplois rémunérateurs sont quasi inexistants. La commercialisation des produits agricoles et animaux constitue la principale source de revenu de la population.
Les activités les plus représentées sont lartisanat et le commerce qui procurent des revenus dérisoires et très incertains. Le site dorpaillage procure aussi quelques revenus à des jeunes très courageux. Compte tenu des risques déboulements quil suppose, son accès demande beaucoup de courage et de détermination. Certaines personnes (très peu nombreuses) disposent également de revenus apportés par quelquun ne faisant pas partie de lunité de production agricole qui travaille à la ville ou à létranger. Cette personne est souvent un membre de la famille plus ou moins proche.
III.2) Le système de production.
Cest un système essentiellement végétal et peu animal.
III.2.1) Le système de cultures
Comme dans toute région du Burkina disposant de plans deau, les systèmes de culture dans le Plateau Central varient en fonction de lalternance entre la saison des pluies (pour la campagne humide) et la saison sèche (pour la campagne sèche).
La production végétale en saison sèche constitue lactivité économique essentielle. La saison des pluies permet aux unités de production de faire des céréales qui serviront pour lautoconsommation alors que la campagne sèche va permettre aux exploitants agricoles de tirer un revenu monétaire de leur activité.
Organisation de la saison hivernale.
Tous les systèmes de cultures observés au cours de cette saison sont traditionnels. Ils reçoivent très peu dintrants. Ils sont tributaires des aléas climatiques. Les rendements observés sont alors très variables et très difficilement prévisibles. Le mil ou le sorgho peut avoir des rendements compris entre zéro et une tonne à lhectare suivant les années.
Les cultures de rente telles que larachide, le niébé, le voandzou et, dans une moindre mesure, le coton et le sésame, sont effectuées en saison pluvieuse et apportent de ce fait des revenus pour certains agriculteurs. Toutefois, les superficies occupées par ces cultures sont très négligeables et leur contribution aux revenus des agriculteurs reste très limitée. Le niébé est souvent cultivé en association avec le sorgho ou le mil. La riziculture en saison humide est pratiquée dans des bas-fonds non aménagés, et sur l ensemble des périmètres aménagés.
Ï% Allocations des facteurs de production (terre et travail).
- La Terre
En moyenne, pendant lhivernage, un ménage agricole dans cette partie du pays a généralement besoin de 2 ha pour assurer une grande partie des besoins alimentaires. Du fait de la pression foncière et de la dégradation des terres, il nexiste pratiquement plus de rotation de cultures ni de jachère. Les superficies totales occupées par les différentes spéculations sont très inégales et varient selon le type dexploitant.
Le mil et le sorgho constituent les principales spéculations. Viennent ensuite le niébé, le voandzou, larachide le maïs, et le riz. Loccupation des terres varie selon les saisons. En saison hivernale, les cultures pluviales occupent 97% des superficies des agriculteurs « pauvres », 95% des « moyens » et 93% de celles des « riches ». Quant aux cultures irriguées, elles occupent seulement 3% des superficies des agriculteurs « pauvres » contre 5% de celles des agriculteurs « moyens » et 7% des superficies des agriculteurs « riches ». En saison sèche les cultures irriguées occupent 1% des superficies des agriculteurs « pauvres », 7% des superficies des agriculteurs « moyens » et enfin 9% de celles des agriculteurs « riches ».
Quel que soit le type dagriculteur, les céréales traditionnelles (mil et sorgho) sont les plus cultivées. Elles occupent 82% des superficies des agriculteurs « pauvres », 78% de celles des agriculteurs « moyens » et enfin 72% des superficies des agriculteurs « riches ». Viennent ensuite les autres cultures vivrières (voandzou, niébé) et larachide avec respectivement 12%, 11% et 13% des superficies cultivées des agriculteurs « pauvres », « moyens » et « riches ». Puis enfin le riz avec respectivement 3%, 5% et 7% des superficies emblavées des agriculteurs « pauvres, « moyens » et « riches ».
- Le Travail
Le travail agricole est effectué essentiellement par les membres du ménage agricole. Cependant, il faut également prendre en compte les prestations lignagères effectuées par des actifs extérieurs, comptabilisées comme travail familial. Lintensité du travail varie selon léquipement agricole et selon les cultures. Elle diminue quand on passe de la daba à la traction animale et de la traction animale au tracteur. Le labour au tracteur permet de gagner en moyenne 2 jours par rapport à lutilisation de la traction animale. Le tracteur ne sert quau labour. Toutefois, certains agriculteurs de type 3 lutilisent pour le « battage » du riz.
Ï% Les itinéraires techniques pour les céréales (mil, sorgho, maïs) et les autres cultures (niébé, arachide, voandzou).
Nous décrivons dans ce paragraphe les itinéraires techniques des différentes cultures. Des tableaux récapitulatifs des calendriers culturaux sont présentés en annexes.
- La préparation du sol.
Les travaux champêtres débutent entre juin et juillet avec lépandage du fumier, et le labour.
La quantité de fumier épandue sur les champs varie énormément suivant les types dagriculteurs. Les agriculteurs de la région sont peu impliqués dans la création de fosses fumières. 15 % des producteurs en possèdent. Dans lensemble, les agriculteurs incriminent le manque de matériel et de temps.
- Billonnage et semis
Les semis sont couplés au billonnage. Ils commencent presque toujours avec les céréales avec ou sans préparation préalable du sol. Ils sont effectués en vrac dès les premières pluies (fin mai - début juin). Cependant, on observe de plus en plus le développement des semis à sec. Dès larrivée de la première pluie, les paysans sèment sans interruption lessentiel des champs de céréales, que lhumidité du sol soit favorable ou non. Ils expliquent ce comportement par le caractère aléatoire de la pluviométrie ces dernières décennies et la réduction de la durée de la campagne agricole.
Pour eux, il faut faire des semis précoces quitte à faire des re-semis. Contrairement aux céréales traditionnelles, les autres cultures pluviales (arachide, niébé et voandzou) sont toujours semées après une préparation du sol (labour ou scarifiage manuel) parce quelles sont plus fragiles donc moins rustiques que les premières. Les semis interviennent après celui des céréales.
- Sarclages et démariage.
Les sarclages constituent la pointe de travail de ce système de culture (en moyenne 24 hj/ha). Ils sont réalisés deux fois au cours du cycle cultural et demandent par conséquent une main-duvre assez importante, dautant plus quils sont réalisés très souvent à la main. En considérant le profil de travail, le sarclage représente en moyenne 50% du temps de travail par hectare quelle que soit la culture. Ces pourcentages sont conformes aux estimations faites par Matlon et Fafchamps (1988), lors de leurs études villageoises dans le Plateau Central.
Les paysans interviennent avant lenherbement des parcelles. En effet, si les mauvaises herbes se développent, le travail devient difficile et peut conduire parfois à labandon de la parcelle. Le démariage est indispensable pour ces cultures. Lintensité du démariage est variable dun agriculteur à lautre. Les agriculteurs connaissent lintérêt dun démariage précoce, il est couplé au premier sarclage. Le démariage réduit la compétition entre les plants et favorise leur croissance.
- Les récoltes
Lautre période importante de travail est celle de la récolte. Les récoltes des cultures pluviales ont lieu entre octobre et décembre. Le temps de récolte représente 13 à 15 % du temps de travail des différentes cultures. La récolte du niébé, du voandzou et de larachide intervient souvent 15 jours avant celle des céréales. En ce qui concerne les céréales, les hommes coupent les tiges avec des machettes pour les mettre à terre, alors que les femmes, avec des couteaux, enlèvent les épis quelles mettent dans des paniers pour les transporter au village où se trouvent les greniers. Le ramassage des résidus de culture est effectué principalement par les femmes et les enfants. Les résidus sont destinés aux animaux ou aux fosses fumières. Le stockage de la production se fait dans des greniers souvent en paille.
Ï% Itinéraire technique pour la riziculture hivernale.
La riziculture hivernale concerne le riz de bas-fond et le riz irrigué en complément sur le périmètre aménagé. La germination du riz de bas-fond se fait très souvent dans des « rogdo ». Pour le riz irrigué en complément, il y a souvent des pépinières.
- Installation des pépinières.
Elles sont mises en place de juillet à août. La surface de pépinière doit correspondre à 1 /25ième de la surface à repiquer. Les quantités de semences utilisées pour les pépinières de riz sont de lordre de 30 à 45 kilogrammes par hectare.
Dans un premier temps, le sol des pépinières doit être préparé par piochage, émottage et mis en boue. Ce travail, ainsi que le planage des pépinières qui suit, doit être fait minutieusement car le bon développement dune pépinière est déterminé en grande partie par lhomogénéité du sol. Il et conseillé de réaliser des bandes de 1.5 mètre sur 1.2 mètre plus faciles à désherber, séparées entre elles de 40 centimètres.
Les graines sont mises à pré-germer 24 heures dans des « rogdo » puis gardées 48 heures dans un sac en jute mouillé. Les grains germés sont ensuite jetés sur la boue des pépinières de manière à ce quils senfoncent un peu dans le sol. On peut également taper délicatement la surface de la pépinière avec une branche feuillue afin denfoncer les graines. Ces mesures sont préventives contre les oiseaux. De la paille est disposée sur les pépinières pendant les quatre ou cinq premiers jours dans le même but.
Les agriculteurs apportent de lengrais lors de la préparation du sol des pépinières ou plus fréquemment si les jeunes plants jaunissent.
La durée optimale dune pépinière, daprès lencadrement agricole local, est de vingt et un jours. Elles restent en place en réalité entre quinze et trente jours.
- Nettoyage de la parcelle et préparation du sol.
Après la mise en place de sa pépinière, lagriculteur commence à préparer le sol de sa parcelle. Il doit au préalable couper à la faucille les gerbes susceptibles davoir envahi la parcelle. Les plants qui vont être repiqués ne nécessitent pas une très grande homogénéité du sol, il nest donc pas nécessaire de réaliser un émottage. Selon son statut social, lagriculteur utilise un tracteur, une charrue bovine ou réalise le labour à la main.
Certains agriculteurs (peu nombreux) réalisent eux-mêmes le labour avec leur propre matériel (traction bovine principalement). Beaucoup font appel occasionnellement ou systématiquement à des prestations de services agricoles pour réaliser leur labour. Certains louent un tracteur (toujours avec ses deux conducteurs), dautres font appel à une tierce personne qui vient avec sa propre charrue et sa paire de bufs. Le type de sol lourd des parcelles de riziculture rencontré dans la région « bollé » en mooré, fait quil est très difficile de réaliser le labour avec une charrue asine.
Lorsque le labour est manuel, la première étape consiste alors à mettre la parcelle en eau, de manière à ramollir le sol. Elle est ensuite piochée à la daba. Certains agriculteurs font appel à des travailleurs journaliers pour réaliser le travail de piochage. Après le labour, la parcelle est égalisée à la daba ou au râteau. Cest le planage.
- Le repiquage.
Le repiquage du riz irrigué en complément en saison pluviale intervient tardivement (fin août) compte tenu de létat inondé de la plaine en saison pluvieuse. On y installe des ficelles tous les vingt-cinq centimètres dans le sens de la longueur. Les pieds sont alors replantés le long de ces lignes par paquet de quatre à cinq plants tous les pas, soit à peu près tous les vingt-cinq centimètres.
- Le désherbage et lépandage dengrais.
Le désherbage est réalisé en fonction du développement des adventices. Il intervient dès que le paysan estime que lherbe commence à être abondante et risque de causer des dégâts. Le premier désherbage a lieu deux semaines après le repiquage. Lagriculteur réalise un premier épandage dengrais. Le deuxième désherbage se déroule environ quarante jours après le premier, et est suivi dun épandage durée. Le plus souvent, le désherbage est effectué manuellement. Lépandage dengrais se fait à la volée directement sur les plants. Lapport dherbicides est très insuffisant. Quelques agriculteurs utilisent de plus en plus dherbicide pour le nettoyage des parcelles mais la daba reste loutil le plus utilisé dès que la main-duvre disponible le permet.
Le plus souvent, le désherbage est imparfait et effectué tardivement à cause des travaux sur les cultures pluviales. Il sétale sur un à deux jours, voire une semaine, selon limportance de la main-duvre disponible et létendue de lexploitation.
- Lirrigation et les traitements sanitaires.
Le riz hivernal sur le périmètre est irrigué par la pluie. En cas de manque de pluie, lirrigation se fait en complément par leau du barrage. Dans ce cas, les irrigants nont pas droit au système gravitaire car les vannes ne doivent pas être ouvertes en hivernage. Ils utilisent de ce fait des motopompes.
- La récolte, le battage, le vannage et le séchage.
Les récoltes du riz hivernal ont lieu entre novembre et décembre et sont effectuées à la faucille. A cause de problèmes de vol sur les parcelles, le battage du riz se fait avant le séchage. Les gerbes sont immédiatement transportées à laide dune charrette ou sur la tête (le plus souvent des femmes) des producteurs sur laire de battage. Elles sont alors déliées et disposées au sol de manière à former un large anneau denviron huit mètres de diamètre. Le tracteur lécrase ensuite pendant deux fois dix minutes (les pailles sont retournées entre les deux passages). Les hommes enlèvent ensuite le gros des pailles. Elles sont vendues ou consommées par les bovins, souvent en partie sur place. Les grains ainsi que le reste des pailles sont rassemblés en un gros tas allongé perpendiculaire au sens du vent. Les hommes vont alors effectuer un premier vannage. Deux dentre eux se placent de part et dautre du tas, et à laide dune sorte de planche en bois, ils projettent les grains en lair. Les autres éloignent à laide de balais en brindilles les pailles tombées un peu plus loin que le tas de grains. Le riz paddy ainsi obtenu est conservé dans des sacs ou dans des plats et confié aux femmes. Elles auront la charge de le faire sécher et deffectuer un vannage plus fin. Ces opérations se font dans les cours dhabitation ou à proximité de ces cours. Les femmes iront ensuite faire décortiquer le riz aux différents moulins de la région, tenus par des particuliers. On constate que la période pendant laquelle sont effectués les travaux dentretien en riziculture (labour, mise en place des pépinières, repiquage et récolte du riz dhivernage) coïncide le plus souvent avec la période des semis, des sarclages ou des récoltes des cultures traditionnelles. Il se crée alors une compétition dans lallocation de la main-duvre entre la riziculture et les cultures traditionnelles.
Organisation de la saison sèche
Les cultures observées durant cette saison sont les cultures irriguées. Ce sont le riz et les cultures maraîchères.
Le riz est irrigué dans la plaine aménagée à cet effet. La culture du riz sur la plaine est généralement organisée par des coopératives. Les producteurs pratiquent la monoculture du riz en campagne double (saison humide et sèche).
Les cultures maraîchères remplacent les cultures hivernales sur les mêmes surfaces agricoles. Le développement de ces cultures reste à lorigine indissociable des problèmes sociaux. La réalisation des cultures de contre saison permet daugmenter les ressources monétaires des agriculteurs avant de combler les besoins alimentaires. Cest aussi un moyen pour les jeunes de rester dans leurs villages car les activités agricoles demandent beaucoup de main-duvre.
Ï% Allocation des facteurs de production.
- La Terre : si toutes les superficies cultivables disponibles sont mises en culture en saison pluviale de chaque année, elles ne le sont pas en saison sèche compte tenu du manque d eau et de capital.
La superficie disponible par agriculteur atteint rarement 1 hectare durant cette saison (cf. tableau 12).
Loignon est la culture maraîchère la plus cultivée. Viennent ensuite la tomate, la carotte, les autres légumes (chou, piment, aubergine locale et importée, gombo, courgette) et le maïs frais. Les autres légumes sont souvent précoces car leur vente finance la culture de loignon et de la tomate. Cest le cas du piment.
- Le Travail : La plupart du travail est comme en saison hivernale réalisé par les membres de la famille. Toutefois les agriculteurs peuvent louer de la main-d Suvre extérieure ou demander une entraide.
Ï% Les itinéraires techniques.
Les activités de la campagne sèche débutent en août ou en septembre avec la préparation des sols et certaines pépinières. Toutefois, la plupart des pépinières débutent en novembre, voire décembre car jusque-là cest la période des récoltes des cultures de la saison humide.
Litinéraire technique du riz irrigué en contre saison est le même que celui du riz irrigué en complément en hivernage. Lirrigation du riz est gravitaire et se fait tous les trois ou quatre jours.
Pour le maraîchage, lorganisation est comme suit :
- Mise en place des pépinières : la mise en place des pépinières sétale jusquen novembre voire décembre pour les cultures maraîchères. Limplantation des cultures suit la vidange du barrage. Les agriculteurs gagnent des terres au fur et à mesure quelles émergent. Le sol de la pépinière est préalablement pioché, émotté et plané. Les planches de pépinières sont de lordre de deux mètres sur un. La terre est ensuite mouillée juste avant le semis. Pour protéger les pépinières contre les termites, certains agriculteurs versent de leau bouillante sur le sol avant la mise en place de ces pépinières. La plupart des pépinières sont recouvertes de paille pendant les quatre à cinq premiers jours, ce qui les protège des oiseaux.
- Nettoyage de la parcelle et préparation du sol : lorsque cela est nécessaire, la parcelle est préalablement nettoyée des herbes qui ont pu y pousser.
Le maraîchage nécessite un sol homogène, donc un émottage. Le labour doit par conséquent se faire sur terre sèche. Le labour se fait souvent à la traction animale. Toutefois, le labour réalisé manuellement (à la daba ou à la pioche) reste dominant. Suivent des travaux uniquement exécutés à la main : émottage et planage, apport de fumier, binage. Des billons sont ensuite constitués à laide de la daba.
- Le repiquage : les repiquages commencent vers fin décembre jusquà mi-janvier. En raison de léconomie des semences quil permet, le repiquage se présente comme la technique la plus adoptée par les exploitants. Les parcelles sont dabord irriguées. Les plants sont ensuite repiqués en ligne sur les billons.
- Le désherbage et lépandage dengrais : le premier désherbage se fait après la reprise des plants repiqués, soit environ quinze jours plus tard. Généralement, de lengrais est apporté en même temps. Le deuxième désherbage a lieu une vingtaine de jours après le premier. Un troisième sarclage est parfois nécessaire un mois après le deuxième. Le désherbage se fait par binage autour des plants à la daba.
Pour le maraîchage, le binage permet de briser la croûte superficielle et déliminer les mauvaises herbes. Selon les exploitants enquêtés, les retards sont constants à ce niveau, à cause du manque de main-duvre. Cela sexplique par le fait que pendant le désherbage, ils sont sollicités au niveau de leurs champs de cultures traditionnelles.
Pour la fertilisation, les agriculteurs utilisent des engrais minéraux en sac de 50 kg achetés sur les marchés des villages ou dans les villes. Lengrais est apporté avant le binage, toujours à la volée.
- Suivi de lirrigation et traitements sanitaires : à lexception du riz irrigué par gravité à travers les canaux construits à cet effet, lirrigation des cultures maraîchères est de type informel. Le mode dirrigation confirme ce caractère. Près de la moitié des irrigants utilisent des puits traditionnels ou des boulis. Très peu dirrigants utilisent des forages ou directement le barrage.
Toutefois, bon nombre de puits ou de boulis mentionnés par lenquête sont situés en amont ou en aval des barrages. De même le mode dexhaure est de type informel puisque les maraîchers puisent leau à la main à partir dun puits traditionnel creusé dans la parcelle (surtout en aval du barrage). Quant à la pompe à pédale, elle est encore inexistante.
Parmi les irrigants possédant des motopompes, très peu possèdent leurs propres tuyaux. Mais les agriculteurs se « prêtent » le matériel, notamment au sein dune même concession.
La capacité des motopompes à irriguer des parcelles éloignées de plus de 500 mètres de la ressource en eau et la disponibilité de la ressource elle-même au fur et à mesure que la saison sèche avance constituent deux contraintes majeures qui limiteront très probablement le développement de lactivité. Au niveau des traitements phytosanitaires, cest le « décis » qui fait office dinsecticide (15 g/l de deltaméthrine). Les traitements sont curatifs et se font au moment des attaques. Les substances sont uniquement des produits de contact. Il ny a pas de coordination des traitements entre les agriculteurs voisins.
- La récolte : la récolte des cultures maraîchères est échelonnée et la production est entièrement vendue.
III.2.2) Les vergers
Le Plateau Central est également une région de production de fruits. Des mangues en majorité, des goyaves, des agrumes et des bananes y sont produits. Ces vergers sont implantés sur lamont des périmètres irrigués, sur les parcelles irriguées hors périmètre en amont et en aval du barrage, ainsi que dans quelques bas-fonds aménagés par des particuliers avec un puits. La taille des vergers est très variable. Seule lappropriation de bas-fonds peut permettre limplantation de vergers de taille conséquente, dans la mesure où la surface disponible est très limitée. Très peu dagriculteurs possèdent un verger. Les agriculteurs présentent linvestissement dans un verger comme un moyen dassurer leur retraite. Cest un investissement qui nécessite une bonne capacité financière et surtout une très forte appropriation foncière. Ces cultures étant pérennes, elles nont pas été prises en compte dans le modèle.
III.2.3) Le système délevage
Deux types délevage sont pratiqués : lélevage extensif de type traditionnel et celui intégré aux exploitations agricoles. Le premier est basé sur lexploitation incontrôlée des ressources disponibles. Le second, bien que moins répandu, est de plus en plus pratiqué. Il sagit essentiellement de lélevage moderne de volaille, de vaches laitières et de porcs.
Lélevage extensif.
Il se caractérise par la mobilité du bétail à la recherche de pâturages naturels pour lalimentation et de points deau pour labreuvement. Cette mobilité varie suivant les périodes de lannée et les espèces animales.
En saison pluvieuse, les caprins sont maintenus au piquet aux abords des villages, tandis que les ovins et les bovins sont conduits aux pâturages par des enfants ou par des bergers peuls. La majorité des agriculteurs confie leurs bovins aux peuls. Labreuvement en saison pluvieuse se fait dans les mares, les points deau temporaires.
Pendant la saison sèche, seuls les bovins sont gardés et conduits aux pâturages.
Les petits ruminants sont laissés en divagation. Cette période qui est la plus longue de lannée peut être scindée en deux. Une période sèche humide pendant laquelle les bovins sont conduits dans les champs pour la pâture des résidus de cultures et une période très sèche pendant laquelle labreuvement se fait dans les puits et dans les barrages.
Le bétail est tributaire des ressources naturelles pour son alimentation. Cest pourquoi les préoccupations constantes de léleveur se résument à la recherche de leau et de pâturages. Les barrages nont pas été réalisés suite à des préoccupations exprimées par les éleveurs de la région, soucieux de sassurer un point deau permanent, mais pour répondre à des impératifs de production agricole (permettre des aménagements hydro-agricoles).
Cependant, ces plans deau jouent un rôle très important dans labreuvement du bétail en saison sèche. De ce fait, lutilisation pastorale qui constitue leur seconde fonction est tout à fait spontanée. Dailleurs les troupeaux appartenant aussi bien aux communautés agraires que pastorales (installés dans la zone détude ou en transhumance) en profitent sans être soumis à une quelconque redevance.
Lélevage intégré à lexploitation
Il est caractérisé par le parcage des animaux dans des enclos construits à base dépineux aux abords des concessions. Ce système nest pas très développé dans le Plateau Central. Les bovins gardés sont ceux qui servent très souvent à la traction. Les petits ruminants sont gardés dans des enclos en bois ou en banco. Le système délevage intégré aux exploitations agricoles permet dapporter aux bovins de trait différents compléments alimentaires, dont des résidus de cultures (fanes darachide et de niébé, tiges de sorgho, etc.). La complémentation avec les sous-produits agro-industriels nexiste pas compte tenu des difficultés dapprovisionnement et du coût. 9% des agriculteurs collectent les résidus de récoltes (tiges et fanes) et les stockent sur des hangars ou sur des arbres. Ces résidus sont utilisés comme complément alimentaire pour les femelles gestantes ou allaitantes.
IV) Evaluation économique du système de production
Ladoption des nouvelles technologies est liée au gain supplémentaire de revenu quelles sont en mesure de procurer aux agriculteurs. Cest ce qui explique la nécessité dévaluer leur rentabilité par rapport aux techniques traditionnelles. Pour faire cette évaluation, les valeurs des rendements obtenus avec ces technologies ont été comparées à celles des rendements obtenus avec les techniques traditionnelles en tenant compte des coûts de consommation dintrants liés à leur adoption. Les rendements obtenus grâce à lintroduction des nouvelles technologies sont consignés dans le tableau ci-dessous.
Pour ce qui est des variétés améliorées, elles ont été testées avec une dose dengrais minéraux vulgarisée de 150 kg.
De grands écarts existent entre les rendements obtenus en station et en milieu rural, le paysan pouvant difficilement reproduire les conditions des stations de recherche. Comme le notent Eicher et Baker (1984), les variétés proposées par la recherche ne conviennent pas souvent à la réalité des producteurs : en effet, elles sont créées sur des parcelles où un cloisonnement en terre autour du pied du plant contribue à retenir leau des dernières pluies physiques, technique qui nexiste pas chez les paysans ; de plus, ces parcelles sont généralement labourées et ensemencées aux meilleurs moments, le sarclage dépasse souvent celui pratiqué par les paysans et des intrants supplémentaires sont appliqués alors que la réalité est tout autre en milieu paysan. La recherche se devrait de partir des réalités du monde rural pour mettre au point les nouvelles technologies.
Dans cette étude, nous nous accordons avec Eicher et Baker (1984) dans nos estimations des rendements, pour laisser une marge de 30 à 40% lorsquon quitte le milieu expérimental pour le milieu paysan (Tableau 10)
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 10: Récapitulatif des technologies vulgarisées dans le Plateau Central.
TechnologiesCulturesRendement moyen en
(Kg/ha)Rendement additionnel / au rendement témoin (%)Coûts
de production (Intrants)
sans la valorisation de la main duvreNom retenu pour
les technologiesTechnique
en vigueur
(témoin)
Fumure organo-minérale
Culture attelée
Fumure organo-minérale +
Traction animale
Irrigation de complément
Irrigation de complément
+ traction animale
Irrigation Totale
Irrigation Totale + traction animale
Sorgho
Mil
Maïs
Niébé
Arachide
Voandzou
Riz
Sorgho
Mil
Maïs
Niébé
Arachide
Voandzou
Riz
Sorgho
Mil
Maïs
Niébé
Arachide
Voandzou
Riz
Sorgho
Mil
Maïs
Niébé
Arachide
Voandzou
Riz
Riz
Riz
Maïs
Riz
Oignon
Carotte
Tomate
Autres légumes
Maïs
Riz
Oignon
Carotte
Tomate
Autres légumes700
600
850
500
500
500
1000
20 000
16 000
15 000
10 000
165
165
195
165
165
165
175
15
15
30
15
15
15
30
180
180
225
180
180
180
225
175
225
225
225
255
255
30
30
30
30
2 500
2 500
24 580
6 250
6 250
6 250
50 150
55 000
55 000
68 500
62 000
62 000
62 000
87 000
11 250
11 250
33 330
15 000
15 000
15 000
58 900
63 750
63 750
77 250
70 750
70 750
70 750
95 750
103 940
112 690
59 050
173 640
676 000
410 200
347 800
456 250
67 800
182 390
684 750
418 950
356 550
465 000Tecrain1.man
Tecrain2.man
Tecrain1.trac
Tecrain2.trac
Tecir1.man
Tecir1.trac
Tecir2.man
Tecir2.trac
Source : Calculé à partir de nos enquêtes de terrain, des travaux de Roth (1986), de Guira (1988) et de lINERA (1994).
V) Les contraintes de la région
Dune manière générale, les producteurs sont confrontés au risque climatique, à des problèmes de moyens de production, à linsécurité foncière et à la faiblesse de capacité organisationnelle.
V.1) Les contraintes climatiques
La répartition irrégulière dans l'espace mais surtout dans le temps des pluies, leur intensité et leur force érosive sont les principales contraintes climatiques qui limitent la production des cultures pluviales.
V.1.1) Le comportement des agriculteurs face au risque
En règle générale, et ce nest pas spécifique aux agriculteurs du Plateau Central, les systèmes de production agricole répondent prioritairement à un besoin de minimisation des risques plutôt quà un souci de maximisation des rendements. La recherche du revenu maximum ne peut pas constituer un objectif unique, en particulier parce quelle entraîne une prise de risque inconciliable avec la vulnérabilité des agriculteurs qui ne disposent pas dépargne ou de systèmes dassurance leur garantissant un minimum vital en cas de coup dur. Si les agriculteurs pouvaient se protéger de lincertitude, ils seraient beaucoup plus productifs (Greffe et Maurel, 2009).
Cette stratégie de minimisation du risque conduit par exemple nombre dagriculteurs ruraux à préférer une diversification des activités génératrices de revenus (en développant à côté de lactivité agricole des activités rurales liées au commerce, à lartisanat, la migration temporaire des hommes valides, etc.) plutôt quune spécialisation forte sur lactivité agricole, considéré comme trop aléatoire : risque climatique, risque de marché sont les deux facteurs dinstabilité qui expliquent ces stratégies de sécurisation.
V.2) Les contraintes socio-économiques
Elles sont nombreuses et souvent difficiles à cerner.
V.2.1) La problématique foncière exacerbée par le phénomène dextension des superficies cultivées.
Les régimes fonciers constituent aussi bien souvent un frein à toute forme dintensification, dans la mesure où ils ne sécurisent pas suffisamment les producteurs et leurs investissements. Face à la précarité de lusage, les agriculteurs préfèrent une exploitation minière de la ressource. La propriété privée des terres est souvent mise en avant par les tenants dune privatisation des moyens de production, comme un moyen de résoudre linsécurité foncière et de constituer une garantie bancaire, réglant ainsi le problème de la couverture des risques financiers. Cette vision est loin de faire lunanimité au Burkina Faso. La plupart des débats tournent autour de la recherche dun droit foncier qui combine astucieusement certains éléments du droit coutumier et du droit foncier « moderne ». Au niveau régional, le débat foncier se cristallise sur les questions liées aux droits dinstallation des populations concernées, à la dégradation de lenvironnement de production ainsi qu'à loctroi de concessions rurales périurbaines à lexode rural, et à laccès des femmes et des jeunes aux parcelles aménagées.
V.2.2) Les contraintes liées à la dégradation des ressources naturelles et la baisse de la fertilité des sols
En raison de la forte densité de la population, le Plateau Central est l'une des régions les plus dégradées du pays. Cette forte pression se traduit donc par la baisse de la fertilité des sols et un exode rural des jeunes. La dégradation des ressources naturelles est une réalité dont le degré de gravité varie dune province à une autre. Plus forte dans les provinces de Kourwéogo et de lOubritenga, la dégradation des ressources paraît plus faible dans la province du Ganzourgou. Se pose alors le problème de la gestion rationnelle des ressources naturelles. La réduction des jachères, voire labandon de cette pratique, et le faible développement de lutilisation de lengrais minéral et de la fumure organique ont certainement entraîné une baisse de la fertilité des sols. Cette baisse de la fertilité influence largement les rendements de la production agricole.
IV.2.3) Les contraintes liées à la disponibilité en eau dirrigation
La ressource en eau est souvent insuffisante, les plans deau tarissent précocement et les nappes deau souterraines baissent et deviennent inaccessibles avant la fin des cycles de production. Le manque deau est aggravé par lensablement des retenues deau et lexploitation des terres en amont des plans deau, qui ne tient pas toujours compte des disponibilités réelles de la ressource. Il y a, dans la plupart des cas, une surexploitation des ressources en eau doublée dun non-respect des calendriers culturaux, ce qui entraîne une pénurie deau pour lensemble des usagers (agriculteurs et non-agriculteurs) en fin de campagne de contre saison.
IV.2.3) La faible disponibilité des intrants et leurs coûts
La faible utilisation dintrants sexplique par la suppression des subventions et la privatisation des circuits de distribution. Les fournisseurs privés privilégient en effet les zones où lagriculture est fortement monétarisée (zone cotonnière à louest du pays). Le prix des bonnes semences (certifiées) est également jugé très élevé par les producteurs et elles ne sont pas toujours disponibles. Il existe des producteurs formés pour la production de semences certifiées à partir des semences de base produites par lINERA, mais le coût de ces semences limite leur acquisition par certains producteurs, surtout quand il faut reprendre le semis, suite à une poche de sécheresse. La production de semences certifiées a besoin dêtre organisée : organiser le marché, assurer la qualité des produits et organiser les producteurs.
IV.2.4) Le problème de financement de lagriculture
Les agriculteurs bénéficient peu de crédit pour l'achat des intrants et/ou déquipements agricoles. Seule une minorité de producteurs a accès à des systèmes de crédit adaptés aux besoins de modernisation des exploitations familiales (investissement dans la culture attelée ou petite mécanisation) qui sont des éléments fondamentaux pour initier ou accompagner une transformation des systèmes de production. Or, le pouvoir d'achat des producteurs est très faible et le revenu issu de l'agriculture suffit à peine pour satisfaire les dépenses sociales. Pour ce faire, l'investissement dans l'amélioration des systèmes de production est presque inexistant. Le crédit agricole, s'il n'est pas tout simplement rédhibitoire, n'est pas accessible à la majorité des producteurs. Pour la majorité d'entre eux, les conditions daccès aux crédits bancaires classiques (taux dintérêt, délais de remboursement, apports personnels de lemprunteur, garanties
.etc.) outre quelles ne leur permettent pas de financer le bon déroulement des campagnes de production et la commercialisation, ne leur permettent pas non plus de procéder à des investissements de moyen et long terme indispensables pour la modernisation de leurs exploitations. Pour faire face aux besoins des producteurs ruraux, des formes de systèmes financiers décentralisés ont vu le jour. Ainsi le développement du micro crédit à travers lépargne rurale connaît de plus en plus dessor, mais reste limité au regard des besoins en crédit des populations, de la concurrence que ces systèmes se livrent sur un fonds de manque de professionnalisme et de connaissance du milieu, et des coûts dintervention élevés.
IV.2.5) Les contraintes institutionnelles
Plusieurs dysfonctionnements caractérisent le développement institutionnel du secteur rural et, partant, celui des filières agricoles, à savoir la grande fragilité des structures créées, la lenteur dans la mise en uvre du programme de transfert des fonctions et linsuffisance des ressources humaines, matérielles et financières pour soutenir une restructuration en perpétuel devenir. Tout cela dénote de profondes insuffisances en matière de gestion des ressources disponibles, de planification, de suivi et dévaluation, et la faible capacité des différents opérateurs de filières à trouver des solutions appropriées et durables aux contraintes qui se posent à eux. Très peu d'acteurs sont à même de se substituer à lÉtat malgré des conditions politiques et économiques jugées plutôt favorables au niveau national. En effet, alors que la décentralisation et la mise en place des collectivités décentralisées sont aujourdhui effectives, les capacités régionales et locales des organes élus restent encore très limitées en matière de planification.
IV.2.6) Les contraintes de commercialisation.
Il nexiste pas de circuit de commercialisation clairement défini pour les produits agricoles. Le commerce des produits de lagriculture (céréales, produits maraîchers et bétail) est organisé par les paysans producteurs, les intermédiaires collecteurs et les demi-grossistes.
Toute lactivité économique est tournée vers les marchés des villages qui ont lieu tous les trois jours (comme dans tous les villages du Burkina). Cest le lieu découlement de lensemble des « outputs ». Dans la région de létude, il y a quelques années encore, alors que les pistes le permettaient, des camions venaient chercher les productions agricoles directement dans les parcelles des agriculteurs éloignés des marchés. Suite à la détérioration des routes, certaines parcelles deviennent inaccessibles, surtout en saison pluviale, grevant ainsi les coûts de commercialisation. Certains producteurs se déplacent périodiquement, selon les marchés, pour vendre leurs produits.
Pour le riz
Il existe toutefois dans la région un circuit de commercialisation du riz, même sil est embryonnaire. Ce circuit de commercialisation a été instauré par des coopératives.
Elles ont entre autres pour objectifs de favoriser linstauration dune certaine discipline et de faciliter lapplication et le contrôle des règles de commercialisation quelles définissent avec les différents partenaires, notamment les prix et les pesages ou mesures.
Chaque producteur stocke sa production à son domicile et la revend à travers le marché de la coopérative, par respect de la décision prise ensemble mais surtout parce que cest là que le producteur obtient le meilleur prix (celui fixé par les coopératives) et les meilleures conditions de mesure de la quantité de son riz: pour un même sac de 100 kg de riz paddy, lécart entre la mesure sur le marché de la coopérative et celle en dehors de ce marché varie entre 10 à 15 kg au détriment du producteur.
Les agriculteurs vendent le riz paddy exclusivement aux femmes qui le transforment et le revendent sur le marché local. Toute vente de riz paddy en dessous du prix fixé par la coopérative est considérée comme une atteinte aux règlements de la coopérative. Toutefois, certains producteurs, face aux contraintes de liquidité, vendent leur riz à « vil prix ». La coopérative ne dispose pas des moyens requis pour couvrir les besoins financiers des producteurs en échange du stockage de leurs productions. Par exemple, pour Moumouni Ouédraogo, président de la coopérative de Mogtédo, dans la province de Ganzourgou, les paysans, dans leur désir immédiat de liquidité, se laissent corrompre par les commerçants. « Un jour de marché, un vieux producteur voulait vendre son riz à un prix inférieur au prix fixé par la coopérative. Je me suis opposé à la vente de son riz. Le producteur était furieux car il était dans un besoin immédiat financier. Peu après, jai réussi à trouver un commerçant au plus offrant. Lagriculteur était très content de mon intervention, car cette vente lui a permis de dégager une plus value de 3500 FCFA » (propos recueillis lors de nos enquêtes en 2007).
Pour les cultures maraîchères.
La demande des cultures maraîchères (oignon et tomate surtout) se situe dabord au plan sous-régional. Les demandeurs sont dabord les marchés togolais et ghanéen. Viennent ensuite les fonctionnaires locaux, quelques marchés des différentes provinces de la région et le marché de la capitale (Ouagadougou).
Contrairement au riz, les cultures maraîchères ne disposent pas dun circuit de commercialisation. Pour les agriculteurs situés à côté des marchés villageois, elles sont vendues soit aux femmes qui les revendent aux voyageurs, soit par les producteurs eux-mêmes sur la place du marché. Les agriculteurs qui nont pas de marché sur place se déplacent à vélo, après chaque jour de récolte, pour aller vendre à environ 22 kilomètres en moyenne. Du fait de ces conditions de transport inappropriées (mauvais état des infrastructures routières et de conservation des produits agricoles), une quantité importante de la production est abîmée au cours du voyage, ce qui constitue un manque à gagner pour le producteur. Les intermédiaires jouent un rôle très important dans la commercialisation des cultures maraîchères. Ce sont eux qui guident les commerçants et sont par conséquent en possession des sacs de conditionnement quils récupèrent auprès deux. Il se crée alors une course poursuite de la clientèle, une opération qui a forcement un coût lié à la recherche des « démarcheurs » pour lachat des produits agricoles ; ce coût est entièrement supporté par les producteurs. La saturation des marchés locaux pendant la courte période de production provoque des chutes importantes de prix aux producteurs pour cause de mévente. Les producteurs maraîchers sont obligés de brader leurs produits à certaines périodes de la journée ou de l'année, faute d'infrastructure de stockage et de transformation.
IV.2.5) Les contraintes de renforcement de capacités et dorganisation
La situation des ressources humaines est préoccupante. Elle est caractérisée par la faiblesse du niveau de scolarisation des populations, la faiblesse du système de formation et le manque de qualification et de professionnalisation des producteurs et de leurs organisations. Cest pourquoi les producteurs et autres opérateurs de filières doivent être formés : alphabétisation pour certains, gestion et comptabilité et formation technique pour dautres. Ils ont également besoin dêtre mieux informés sur leurs droits, sur la fiscalité, sur l'offre de produits et sur les possibilités et avantages légaux de s'organiser.
Les domaines de formation concernés sont les suivants : collecte et diffusion de l'information sur les marchés dexportation, maîtrise de la qualité des produits frais destinés à l'exportation, prospection de marchés, négociation de contrats commerciaux et de contrats de fret. Les acteurs filières ont en outre besoin d'améliorer leur crédibilité auprès des banques, en s'orientant vers des activités plus continues et plus spécialisées, et en introduisant davantage de transparence dans leurs opérations.
IV.2.6) Les contraintes dinformation et de communication
Les besoins en information/communication sont devenus plus nombreux et surtout diversifiés, avec des exigences de qualité et de fiabilité de linformation. Labsence d'un système d'information des marchés régionaux et nationaux pour mieux informer les opérateurs sur les opportunités de marché (système de commercialisation, mécanismes de formation des bourses, prix pratiqués
etc.) constitue un handicap. La non disponibilité de données exhaustives, fiables, et accessibles à tous, constitue aussi un grand handicap pour la bonne information de lensemble des acteurs (services techniques, partenaires, ONG, organisations des producteurs, secteur privé, collectivités territoriales
etc.).
VI) les potentialités
En dépit de ces multiples contraintes, des atouts importants existent et devraient permettre de jeter les bases dune spécialisation régionale, et dune croissance accélérée et durable du secteur agricole.
La disponibilité de ressources en eau de surface : plus de 70 retenues deau sont réalisées avec un volume deau mobilisé de plus de 100.000.000 m3 annuellement. Les plans deau font actuellement lobjet dune grande mobilisation des producteurs autour des activités de cultures maraîchères, de pêche, et de riziculture.
La mise en uvre de la décentralisation, une meilleure prise en compte des dimensions régionales et locales et l'existence de paquets techniques mis au point par l'INERA et/ou par des projets.
Lexistence dun potentiel humain disponible et jeune 60% de la population agricole a moins de 30 ans.
La proximité de la région avec la ville de Ouagadougou confère à la région un marché très important pour la commercialisation des produits agricoles.
VI) Conclusion partielle.
Lanalyse détaillée de la région du Plateau Central et de son secteur agricole nous a permis didentifier les principales catégories dexploitations et leur mode de fonctionnement. Ces différentes exploitations sont hétérogènes en termes de dotation en facteurs de production, ce qui influence fortement leurs décisions. Lanalyse a aussi montré que les producteurs évoluent dans un environnement contraignant marqué par une forte dépendance à la pluviométrie, une difficulté daccéder au crédit et un sous investissement public, notamment en infrastructures de commercialisation, de stockage, de conditionnement et de distribution des produits agricoles. Elle a également souligné la complexité de la production du fait des interdépendances entre produits dune exploitation dune part et facteurs de production dautre part. Pour ces différentes raisons, la modernisation du secteur agricole de la région doit passer par une prise en compte de ces particularités. Dans le chapitre suivant, nous tenons compte des spécificités de la région et émettons des hypothèses sur les mesures de politiques à mettre en place pour le développement de lagriculture de la région, dans le but de réduire la pauvreté de sa population.
Chapitre IV) Les mesures de politiques agricoles envisagées pour la réduction de la pauvreté dans le Plateau Central.
Dans les paragraphes précédents, nous avons tenté didentifier les atouts et les contraintes de la région, dans le but de mieux la caractériser et de proposer des politiques de développement agricole pour accompagner les producteurs dans leur recherche du bien-être économique. Ainsi, par rapport aux contraintes et aux opportunités du Plateau Central, le but de ce chapitre est de proposer et de présenter succinctement un certain nombre de politiques économiques sappliquant, spécifiquement ou non, aux filières agricoles, et dont lexistence ou les modalités dapplication sont remises en cause ou modifiées par les processus de libéralisation. Il sagit, dune part, de présenter les mécanismes de mise en uvre de ces politiques, dautre part de discuter la pertinence de ces mesures à laune des critères defficience et de contribution à la croissance, et au regard des objectifs de développement du monde rural affichés par lÉtat burkinabè et les bailleurs de fonds. Pour des raisons de clarté, il a été nécessaire détablir des frontières entre les différentes mesures économiques. Ce découpage ne doit cependant pas dissimuler le fait que toutes ces mesures interagissent, et que laction combinée de ces mesures peut avoir de meilleurs résultats en terme de lutte contre la pauvreté.
Les mesures de politiques économiques auxquelles nous avons pensé se répartissent en deux groupes en fonction de la nature du capital à mettre à la disposition des ménages agricoles. Ce sont des politiques du capital public et privé. Pour ce qui est des politiques du capital public, nous envisageons une augmentation de la disponibilité en eau dirrigation, une baisse des coûts de commercialisation et une mesure de stabilisation des prix des céréales (riz, maïs, sorgho et mil). Nous proposons aussi une politique de mise à disposition des agriculteurs dune paire de bufs à moindre coût pour la culture attelée et une augmentation de la disponibilité du crédit de campagne (ce sont les politiques du capital privé). Nous choisissons de proposer ces mesures de politiques car tous les exemples de développement ayant connu quelque succès démontrent que limplication de lÉtat est essentielle (Boussard et al., 2006). Toutefois, le choix de ces politiques tient compte du contexte de désengagement de lÉtat de certains secteurs de léconomie, de la libéralisation des marchés notamment celui des engrais, mais également du rôle que devront désormais jouer les organisations paysannes dans le développement agricole.
I) La politique du capital public agricole.
Le capital public détermine lenvironnement économique de lagriculteur. Par cette politique, nous voulons souligner lintérêt des projets dirrigation dans la lutte contre la pauvreté en proposant une augmentation de la disponibilité en eau dirrigation à travers des investissements sur des infrastructures de stockage deau. Bien que son développement soit controversé, lirrigation semble être incontournable dans un pays sahélien comme le Burkina Faso. Des solutions sont à chercher quant à la capture de leau de pluie pour augmenter les superficies irriguées.
Nous soulignons aussi lintérêt de la réduction du risque du marché agricole (inputs et outputs) en proposant des investissements dans les infrastructures routières, de communication et de stockage qui devraient se traduire par une baisse des coûts de commercialisation.
I.1) Des investissements dans les infrastructures de stockage deau entraînant une augmentation de la disponibilité en eau dirrigation.
Nous envisageons ici une augmentation de 50% de la disponibilité en eau dirrigation. Cette politique daménagement hydro-agricole part de lhypothèse dun investissement de lÉtat dans des aménagements hydro agricoles. Nous privilégions ici les aménagements des bas-fonds.
Ï% Justification de l idée.
Après les plans d ajustements structurels, les pays sahéliens ont dû réduire leurs investissements dans les périmètres irrigués, mais depuis la réduction de la dette, les discussions sur les programmes d irrigation ont repris. Les critiques relatives aux performances relativement décevantes de certains périmètres existants sopposent à la nécessité de relancer la production irriguée - surtout rizicole -, datténuer linfluence de la variabilité climatique, daccroître la productivité agricole et de réduire la pauvreté de la population.
Face à des besoins alimentaires croissant avec la population et à lincapacité d lagriculture pluviale de les satisfaire, le développement de lirrigation apparaît comme un recours possible. Le fait que les résultats de certains périmètres irrigués ne soient pas encore satisfaisants, que lirrigation coûte cher au Sahel et que les problèmes soient ombreux, ne suffisent pas à justifier son abandon. Le besoin est là et il ny a pas souvent dautres alternatives.
Le recours à lirrigation pour assurer la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté rurale semble indiscutable pour un pays sahélien comme le Burkina Faso (Figure 7). Plusieurs auteurs (Sheridan, 1985 ; Castellanet, 1992; Hayami et Ruttan, 1998 ; Hecq et Dugauquier, 1990; Gadelle et al., 1995 ; Gadelle 2001 ; Legoupil et al., 2003) soutiennent que lirrigation pourrait augmenter la production agricole de manière significative et durable et faciliterait ladéquation de loffre aux nouvelles demandes alimentaires.
Parmi les arguments les plus évidents figurent : la variabilité climatique, les changements dhabitudes alimentaires, les considérations relatives à la durabilité de lagriculture pluviale et la création demplois qui tous militent pour la poursuite des efforts dexpansion et dintensification de lagriculture irriguée.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 7: Représentation schématique du lien entre irrigation, réduction de pauvreté et sécurité alimentaire.
SHAPE \* MERGEFORMAT
I.1.1) Lirrigation réduit limpact du risque climatique
Les populations sahéliennes figurent parmi les plus exposées à la variabilité climatique (Nubukpo, 2000), ce qui explique lessentiel du manque d'investissements réalisés par les producteurs de cultures pluviales. Les niveaux de fertilisation sont encore faibles, tout comme lusage de pesticides, de semences améliorées ou déquipements (Martineu et Tissot, 1993).
Seules les régions mieux arrosées et les zones irriguées ont vu des changements techniques significatifs. Si la tendance de limpact de leffet de serre sur le Sahel reste objet de controverse, les principaux modèles climatiques mondiaux semblent indiquer que les fluctuations vont saggraver. L'irrigation est supposée réduire ces effets et de nouveaux investissements dans le secteur pourraient alors se justifier dans le cadre du principe de précaution.
I .1.2) Les consommateurs se tournent vers le riz et de plus en plus vers les légumes.
Les consommateurs burkinabè, à linstar des autres consommateurs africains, se détournent des denrées traditionnelles en faveur du riz, du maïs (Sawadogo et Brandt, 1988 ; Reardon et al., 1988 ; Reardon et al., 1989 ; Ag Bendech et al., 1996 ; Sawadogo et Kazianga, 1999 ; ), denrées dont la culture nécessite plus deau que le sorgho et le mil. Plus que la croissance démographique, le boom de la consommation de riz est avant tout le fruit de changements dans les modes de vie et les comportements alimentaires découlant de l'urbanisation croissante et de la hausse des revenus dans les villes. La demande de riz est inélastique par rapport aux prix et même par rapport au revenu à cause des contraintes tenant à la disponibilité en temps et à la nature de l'emploi de la population urbaine (Thiombiano, 1989). La préparation du riz est bien plus rapide et plus aisée que celle des céréales traditionnelles (mil, sorgho) qui entrent dans la composition du saghbo. La longue et délicate préparation que nécessite le saghbo est, selon Jadot et Ginies (1991), un des facteurs explicatifs de la baisse en ville, de la consommation de ce plat traditionnel, au profit des plats de riz.
Daprès Bricas (1992), des habitudes alimentaires ont été prises, tant et si bien que la situation apparaît aujourdhui peu réversible. A Dakar, Banjul, Bamako ou à Ouagadougou, les consommateurs déclarent ne pas vouloir remplacer le riz au repas de midi à moins dimportants changements de prix relatif. La libéralisation a aussi permis aux consommateurs les plus défavorisés de se reporter sur des riz de moindre qualité et moins chers tels que le riz brisé importé présent sur tous les marchés d'Afrique de l'Ouest, du moins pour ce qui était la tendance avant la flambée des prix céréaliers de 2008. Au Burkina Faso, la consommation annuelle per capita du riz connaît un accroissement rapide (Figure 8). Elle est passée de 14,8 kg en 1990, à 34 kg en 2001 (FAOSTAT, 2005). De nos jours, elle atteint 50 kg en milieu urbain - Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. En 2004-2005, du fait de la grave crise alimentaire, le prix des céréales locales (mil et maïs) a dépassé celui du riz, favorisant la consommation de riz même en zones rurales. Toutefois, cest encore le plus souvent par une contrainte liée au déficit céréalier que les paysans sont conduits à acheter du riz. Les études récentes sur la consommation alimentaire montrent que la préférence des consommateurs africains - et en particulier burkinabè - pour le riz est une tendance de longue durée.
En ce qui concerne les légumes, leur consommation, autrefois réservée aux couches de population les plus aisées, est de nos jours accessible aux autres couches. La consommation locale est concentrée autour des zones de production ou dans les grands centres urbains dans lesquels on retrouve les catégories de ménages à revenus élevés et les expatriés qui sont les meilleurs clients sur le marché intérieur. Sil est vain de vouloir changer les habitudes alimentaires des populations, il est pourtant nécessaire daccompagner les producteurs dans la modernisation de lagriculture.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 8: Consommation de céréales par mois et par habitant dans 3 grandes villes du Burkina Faso
EMBED Excel.Chart.8 \s
Source : Savadogo et Kazianga (1999)
I.1.3) Le Burkina Faso dispose davantages comparatifs.
Il existe un potentiel daccroissement du marché intérieur. La croissance démographique, lurbanisation et la modification des habitudes alimentaires vont certainement créer un engouement autour des légumes, du riz et du maïs autrefois réservés aux couches sociales aisées.
Les consommateurs urbains, et probablement bientôt les consommateurs ruraux, se tournent de plus en plus vers des cultures produites principalement en irrigué. Cette rapide croissance de la demande nécessite le passage dune agriculture à base de céréales traditionnelles vers un système où les produits à élasticité revenu plus forte prennent plus de place, ce qui va certainement créer de nouvelles sources de revenus pour lagriculture. La question se pose de savoir sil faut développer ces productions localement, surtout celle du riz, ou sil faut compter sur les importations asiatiques ou américaines. Depuis Ricardo, les économistes sappuient sur la théorie des avantages comparatifs pour inciter au libre échange et, en particulier, pour inciter les pays pauvres à ouvrir leurs marchés aux produits pour lesquels ils ont des coûts de production élevés. Ainsi les plans dajustement structurels ont favorisé la réduction des droits de douane sur le riz, arguant que lAfrique avait peu davantages comparatifs à produire du riz.
Les partisans de louverture des marchés expliquent que la riziculture asiatique est plus productive car basée sur une tradition millénaire et que les sociétés rurales asiatiques sont souvent organisées autour de lutilisation de leau dans les rizières qui peuvent souvent porter plusieurs récoltes par an. Par ailleurs, la main-duvre rurale asiatique est encore moins coûteuse que la main-duvre africaine et les riziculteurs thaïlandais, chinois, indiens ou vietnamiens sont contraints de travailler de manière intensive et efficace sur de très petites surfaces.
Or cette théorie doit être prise avec beaucoup de précautions car les avantages comparatifs supposés inhérents au contexte écologique et économique - sont souvent en fait des avantages construits qui peuvent évoluer rapidement. Les désavantages africains en termes de production rizicole ne proviennent pas du climat puisque les zones soudano-guinéennes sont favorables au riz pluvial. Le riz irrigué y a plus de problèmes dans la mesure où les producteurs africains nont pas encore acquis lexpérience nécessaire. Pourtant, il nest pas du tout évident que les pays asiatiques conservent longtemps leur avantage comparatif compte tenu des évolutions des marchés de la terre, du travail et des produits agricoles.
I.1.4) Le marché mondial des produits agricoles est instable.
La structure du marché mondial des produits agricoles est telle quune stratégie basée exclusivement sur les importations paraît particulièrement risquée. Les émeutes de lannée 2008 ont largement montré le risque encouru en se basant sur les importations. En effet, comme dautres pays du Sud, en Afrique, en Asie ou en Amérique latine, le Burkina Faso a connu pendant cette période des émeutes de la faim pudiquement appelées localement « manifestations contre la vie chère ». Dans le cas du riz, une des céréales les plus consommées au Burkina Faso, un petit nombre de pays localisés en Asie du Sud-Est : la Thaïlande, le Viêt-Nam et selon les années lInde produit lessentiel du surplus mondial. Or ces pays essaient de diversifier leur production vers des cultures à haute valeur ajoutée telles que les fruits et légumes. Lexportation du riz rapporte relativement peu de devises et une faible augmentation des exportations déprime rapidement le cours mondial. Par ailleurs, le développement urbain asiatique dans des zones très densément peuplées réduit considérablement les surfaces en rizières. Les États réduisent leurs investissements dans la production de riz irrigué et les quantités de grains disponibles sur le marché mondial sont en fait relativement faibles par rapport à la production, ce qui engendre des fluctuations importantes des prix.
Or la demande mondiale pour le riz augmente rapidement. Les grands pays tels que la Chine ou lIndonésie sont régulièrement importateurs de riz. Par ailleurs, lengouement des consommateurs asiatiques pour la volaille et le porc entraîne une production croissante de céréales fourragères moins consommatrices en eau et qui risque de se substituer à la production de riz.
Un autre argument en faveur dune relance de lirrigation dans la région est que les prix mondiaux des céréales sont artificiellement déprimés par les subventions des pays riches à leurs propres agriculteurs et à leurs exportations. Quand ces pays supprimeront graduellement ces subventions, comme ils sont supposés le faire dans le cadre des accords de lOMC, les prix mondiaux de grains, riz et blé essentiellement, vont probablement remonter, améliorant ainsi la compétitivité des productions africaines, notamment celles issues de lagriculture irriguée (Barbier et al., 2005).
Egalement en faveur des investissements dans la production irriguée nationale se trouve le fait que les coûts de transport s'élèvent et ceci probablement pour le long terme, ce qui va induire des coûts d'importations plus élevés et pourra contribuer à rendre la production nationale plus compétitive.
Enfin lUEMOA a établi des taxes à limportation très faibles (autour de 10% plus la TVA). A linstar du Ghana et du Nigéria, lUEMOA a pourtant envisagé à plusieurs reprises d'augmenter les taxes communes (TEC) pour les denrées qui pourraient être produites localement comme les céréales. Ceci ne contredit pas les règles de l'OMC dans la mesure où les traités prévoient que la plupart des pays pauvres peuvent élever leurs taxes à limportation pour les produits stratégiques. En fait les bas tarifs ont été imposés par les Programmes d'Ajustements Structurels des années quatre-vingt et puisque la plupart des pays concernés sont maintenant redevenus solvables, ces règles devraient pouvoir être révisées. Le Nigéria, par exemple, a fini par introduire une taxe douanière de 120 % sur les importations de riz, provoquant une chute drastique des importations, une hausse des prix intérieurs des céréales qui a induit une hausse de la production nationale de céréales, y compris celle du riz. Il nest pas improbable que lUEMOA remonte ses prélèvements douaniers sur le riz importé dans les prochaines années. Dans ce cas, la production de riz ouest africaine, et en particulier celle du Burkina Faso, devra permettre de réduire les importations. Toutefois, la capacité des producteurs et des acteurs des filières locales à sorganiser pour répondre aux attentes des consommateurs en leur proposant une gamme de produits qui correspondent à la diversité de leur mode de consommation est aussi essentielle que la seule question du prix, pour élargir les parts de marché.
I.1.5) Les cultures irriguées sont plus durables que les cultures pluviales.
Un argument peu évoqué concerne la durabilité relative des productions pluviales et irriguées. En effet, de nombreux experts estiment que la culture pluviale pratiquée au Burkina Faso nest pas durable et que les gains obtenus ces dernières années pourraient être de courte durée. La production pluviale croît grâce à lexpansion des surfaces cultivées plus que par la croissance des rendements. Or la terre devient rare dans le Plateau Central. Lagriculture pluviale ne pourra probablement pas compenser le manque despace par de meilleurs rendements. La qualité des terres cultivées en pluvial se dégrade à cause de la pression démographique, de la réduction des jachères et de la faible utilisation dintrants (Pieri, 1989 ; Van der Pol, 1991). Une fois que les terres cultivables seront toutes emblavées et que les dernières jachères auront disparu, les paysans seront contraints de maintenir ou de restaurer la fertilité des terres quils cultivent. Il faudra alors des investissements massifs en engrais et en matière organique pour maintenir ou augmenter une production durable (Barbier, 1998).
Les terres irriguées, par contre, connaissent moins de problèmes de fertilité car les sols utilisés en irrigation, souvent des sols hydromorphes ou des vertisols, sont moins sujets à la minéralisation de la matière organique que les sols utilisés pour la culture pluviale (sols ferrugineux ou ferralitiques). Par ailleurs, les producteurs des zones irriguées sont en général plus en mesure dy apporter les fertilisants nécessaires et ceux-ci sont mieux valorisés, leau nétant plus un facteur limitant.
Enfin, la dégradation des terres de cultures pluviales semble difficilement réversible à court et même moyen terme. Dans la plupart des pays en développement, la raréfaction du facteur terre entraîne le développement de la propriété privée et dun marché de ce facteur induisant la possibilité dobtenir des crédits garantis, la concentration des terres entre les mains des plus performants, des investissements dans des structures de conservation des sols et ladoption de nouvelles technologies.
Cela ne va pas sans un coût social important (exode rural). Or le marché de la terre na pas encore réellement émergé au Burkina Faso, et encore moins dans la région du Plateau Central. Le droit traditionnel et la législation sopposent encore à de telles transactions marchandes, ce qui peut favoriser la poursuite de pratiques dites « minières ». Le développement dune agriculture irriguée et laménagement des bas-fonds paraissent nécessaires pour assurer une production durable.
I.1.6) Lirrigation crée des emplois.
L'irrigation créerait des emplois directs et indirects non seulement dans la production mais aussi dans la transformation des produits, les agro-industries, et le commerce.
Plusieurs études ont montré que les résultats économiques de lirrigation (notamment le maraîchage) peuvent être effectivement positifs, et ce malgré labsence de subventions gouvernementales (Kennedy, 1994 ; Mekuria, 2003, Dessalegn, 2005 ; Sanfo et al., 2008). Les unités de production du maraîchage utilisent principalement de la main-duvre familiale non valorisée par dautres emplois. Certains estiment à près dun demi-million le nombre de Burkinabès qui vivent des impacts de l'irrigation.
I.2) Des investissements dans les infrastructures routières, de communication et de stockage entraînant une baisse des coûts de commercialisation (coûts de stockage, de transport et de transaction).
Dans létude, les coûts de commercialisation représentent les coûts de transaction, les coûts occasionnés par le stockage et le conditionnement des produits agricoles et les coûts de transport (intrants et produits agricoles).
Le niveau élevé des coûts de commercialisation des produits agricoles au Burkina Faso reste lié à la défaillance des marchés (information imparfaite, asymétrie de linformation), aux coûts élevés de transport et de stockage, à la capacité très limitée de négociation des agriculteurs et à la mauvaise définition des droits de propriété. Les fortes variations météorologiques et la variabilité associée de la production pluviale rendent les échanges très risqués. La quasi-absence d'institutions financières rurales rend lassurance contre le risque très difficile (Binswanger et McIntire, 1987).
Lidée de la baisse des coûts de commercialisation développée ici se base sur lhypothèse selon laquelle une éventuelle amélioration des infrastructures routières et de communication, une mise en place dinfrastructures de stockage et de conditionnement des récoltes entraîneraient une baisse des coûts de commercialisation de 50%.
I.2.1) La justification de lidée avancée pour les coûts de transaction.
Dans la théorie néoclassique, tout se passe comme si les agents économiques, parfaitement informés par le commissaire-priseur, formulaient leurs demandes et leurs offres en fonction du prix qui leur est annoncé, sans coût (Fraval, 2000). Dans cette logique, les économistes néoclassiques soutiennent que lallocation des ressources est optimale et que le marché fonctionne efficacement, négligeant ainsi lexistence des coûts de transaction. En réalité, et particulièrement dans le contexte du monde rural des pays en développement comme le Burkina Faso, tout ne se passe pas de la même façon.
Daprès Sadoulet (2000), s'il est bien un contexte où les décideurs sont soumis à des marchés incomplets ou défaillants, c'est celui des paysans dans les pays en voie de développement.
Cela s'applique aussi bien aux marchés courants (produits, intrants) qu'aux marchés intertemporels (crédit, assurance). Cet aspect des marchés est en fait une caractéristique fondamentale du paysannat. Dans son livre sur l'économie paysanne, Ellis (1993) définit un paysan comme une entité économique « partiellement intégrée dans des marchés incomplets ». Dans certains cas, ce sont les marchés qui n'existent pas; dans d'autres, il y a des coûts de transaction élevés pour y accéder; et dans d'autres encore, il existe des contraintes sur les quantités qui peuvent y être échangées. Tout effort de modélisation des comportements de ces paysans doit donc prendre en compte la façon dont ce contexte influence leurs choix. En effet, dans ces pays en développement, la mise en contact doffreurs et de demandeurs et léchange effectif entre eux sont rendus possibles moyennant un certain nombre dopérations, destinées notamment à obtenir de linformation, à stocker les produits, à identifier des partenaires commerciaux, à vérifier la qualité des produits, à négocier un prix dachat ou de vente, etc. Ces opérations prennent du temps et, loin dêtre gratuites, peuvent même savérer extrêmement coûteuses ; doù la notion de coûts de transaction.
Concept théorique des coûts de transaction
Le concept de coût de transaction apparaît pour la première fois en 1937 avec Coase. C'est cependant Williamson qui est considéré comme le père fondateur de ce courant théorique. La théorie des coûts de transaction postule que les agents ne sont dotés que d'une rationalité limitée (lagent cherche à optimiser mais connaît des limites cognitives) tout en se comportant de manière opportuniste (lagent agit en fonction de son seul intérêt, jusquà être malhonnête). Le point de départ de Williamson et de la théorie des coûts de transaction est de postuler que toute transaction économique engendre des coûts préalables à sa réalisation : coûts liés à la recherche d'informations, aux "défaillances" du marché, à la prévention de l'opportunisme des autres agents, etc. Dès lors, les agents économiques peuvent être amenés à rechercher des arrangements institutionnels alternatifs permettant de minimiser ces coûts. Les concepts des coûts de transaction de Williamson et de North sont présentés ci-dessous.
Ï% Les coûts de transaction selon O. Williamson
Williamson, (1994), définit la transaction comme une opération économique consistant à transférer des biens et des services à travers une interface technologiquement séparable (unité de base de lanalyse). La transaction se réfère à la notion de contrat qui est la base danalyse chez Williamson citée par Bassolet B, (2000). Partant de cette notion de contrat, Williamson (1993) distingue deux catégories de coûts de transaction relatifs au contrat :
La première catégorie est associée à la recherche et aux négociations préalables à la conclusion du contrat ou coûts de transaction ex ante.
La deuxième catégorie, ou coût de transaction ex post, représente les coûts de la réalisation du contrat. Lobjet du contrat est dappréhender les relations déchange entre des parties en tenant compte des contraintes institutionnelles et informationnelles dans lesquelles elles évoluent. Williamson compare les coûts de transaction à la contrepartie économique des frictions dun système mécanique : les parties en échange agissent-elles de façon harmonieuse ou existe-t-il des malentendus et des conflits fréquents qui entraînent des délais, des ruptures et dautres dysfonctionnements ? Limportance des coûts de transaction selon Williamson dépend de la rationalité limitée des agents, de la recherche de leur intérêt personnel et de lenvironnement dans lequel se réalisent les transactions.
Pour Brousseau (1993), le contrat nest pas nécessairement un contrat écrit ou un document légal, « mais désigne plutôt les accords inter-individuels, quils soient écrits ou non, explicites ou implicites
». Lapproche des coûts de transaction de Williamson (1994) peut être transposée à lorganisation de la commercialisation des produits agricoles au Burkina Faso en relation avec l environnement dans lequel se déroulent les transactions et plus exactement en fonction du comportement des agriculteurs et des commerçants.
Ï% Les coûts de transaction selon D. North
North (1981 et 1984) définit les coûts de transaction comme les coûts des mesures à effectuer dans une transaction donnée à un instant donné. Ces coûts incluent donc les coûts de linformation qui les concernent. La cherté de linformation est la clé des coûts de transaction (North, 1990) et cest à partir de cette idée centrale que North et Wallis (1994) développent le concept des coûts de transaction en se posant les questions suivantes, cité par Bassolet B: (2000) :
- Quels sont les coûts de transaction ?
- Comment peut-on les mesurer ?
Pour répondre à ces questions, North et Wallis considèrent que les biens et services ont deux types de caractéristiques :
- Les caractéristiques physiques comme la taille, le poids, la couleur, la localisation et,
- Les droits que lindividu possède sur le bien ou le service. Ces droits permettent au propriétaire de consommer, de dériver un revenu et dexclure dautres individus de lutilisation de ce bien ou service. A partir de ces caractéristiques, North et Wallis distinguent deux fonctions qui sont : la fonction de transformation et la fonction de transaction, et ils attribuent à chaque fonction un coût.
La fonction de transformation concerne les changements des caractéristiques physiques du bien ou du service. Les coûts de transformation sont les coûts nécessaires à la transformation des inputs. La fonction de transaction est relative aux changements des droits de propriété du bien ou du service. Les coûts de transaction sont les coûts requis pour transférer les droits de propriété dune personne à une autre. Concernant les coûts de transaction, North et Wallis (1994) distinguent : les coûts qui ont lieu avant léchange, les coûts qui sont engendrés au moment de léchange, et les coûts qui surviennent après léchange.
Les coûts qui ont lieu avant léchange sont typiquement les coûts dinformation et de recherche sur la disponibilité du bien ou du service. Pour North et Wallis, (1994) cité par Bassolet B, (2000), cette catégorie de coûts de transaction est non observable car elle ne seffectue pas dans un cadre marchand et ce coût nest pas transférable dun individu à un autre. Par exemple, lorsquun individu prospecte pour rechercher un bien, il dépense de lénergie et du temps et supporte par conséquent un coût. Les coûts qui sont engendrés au moment de léchange sont les coûts quentraînent les transferts des droits de propriété dans un cadre marchand. Ces coûts, dits coûts de services de transaction, résultent dun échange visible et sont par conséquent quantifiables. Par exemple, lorsquun individu confie la prospection dun bien à un agent contre paiement de ses services, la rémunération de lagent est un coût que cet individu supporte et ce coût de service de transaction est quantifiable. Les coûts qui surviennent après léchange sont généralement des coûts de contrôle et ces coûts de transaction sont non observables si les transactions ne se réalisent pas dans un échange marchand. La différence entre les deux approches est que pour Williamson, la transaction se réfère à la notion de contrat qui est la base d analyse et pour North, les coûts de transaction sont définis comme les coûts des mesures effectuées dans une transaction donnée et à un instant donné incluant les coûts de l information.
Ï% Considération des coûts de transaction dans létude.
Dans le contexte de cette étude, les coûts de transaction sont les coûts liés à la recherche d'un partenaire ou d'un produit (linformation compte beaucoup) pour réaliser une transaction, et les coûts liés à la négociation sur les conditions de la transaction, de sa supervision.
L'existence de coûts de transaction sur les marchés crée des bandes de prix et des discontinuités à la participation aux marchés (Sadoulet, 2000). Ces coûts de transaction grèvent les prix effectivement payés par les acheteurs et diminuent les prix effectivement reçus par les vendeurs. Ce sont des coûts de transaction excessifs compte tenu de la faible existence des institutions, ce qui pénalise les agriculteurs et rend difficiles les stratégies de réduction de la pauvreté. Selon Bardhan (2002), les institutions quune société met en place (ou ne parvient pas à mettre en place) pour les besoins des échanges commerciaux sur les longues distances, du crédit et des autres marchés sur lesquels les transactions nécessitent des dispositions particulières, constituent un indicateur précieux de la capacité de cette société à se développer. Cest dans ce contexte que les analyses de North (1990), Greif (1992) et Greif, Milgrom et Weingast (1994), nous ont beaucoup appris sur limportance de telles institutions ! Lestimation de ces coûts de transaction sera faite dans le chapitre cinq.
Le marché agricole et la gestion de linformation.
Une bonne information sur les marchés peut être utile aux agriculteurs dans leurs rapports avec les négociants de produits agricoles. A plus longue échéance, elle devrait même permettre aux agriculteurs de mieux planifier et diversifier leurs productions afin de mieux répondre à la demande et de programmer les approvisionnements au moment où les prix leur sont les plus favorables. Le fait de disposer dinformations devrait attirer de nouveaux venus dans le système de commercialisation. De même, les planificateurs gouvernementaux peuvent y trouver un cadre de référence pour mieux comprendre la façon dont doivent fonctionner les marchés, et comment planifier leur développement. Le rôle des marchés dans la commercialisation des produits agricoles est présenté dans la sous-section ci-dessous.
Ï% Le rôle des marchés dans la commercialisation des produits agricoles
Pour prendre de bonnes décisions et bien planifier des activités commerciales, il faut pouvoir se fonder sur une information fiable permettant de suivre les conditions changeantes des marchés, qui sexpriment par les fluctuations des cours ou des prix.
Ceux qui soutiennent les économies de libre échange considèrent que la flexibilité des prix est une chose positive puisquelle est le reflet de loffre, de la demande et de lalternance des saisons de production et que, de plus, elle motive les producteurs à modifier leurs récoltes en fonction de la demande des marchés. Toutefois, une bonne information sur létat des marchés est une condition préalable nécessaire à toute économie de marché, et doit donc être accessible à tous dans la mesure du possible (Shepherd, 1993 ; Lutz et Tilburg, 1993).
Le concept de «marché» a de nombreuses connotations :
Les géographes entendent en général par ce mot une zone physique où des échanges commerciaux ont lieu. Les économistes, le plus souvent, dépassent cette idée de simple emplacement physique et utilisent le concept dans un sens plus large pour indiquer un point de rencontre entre loffre et la demande. Cest dans ce dernier sens que le mot «marché » est ici utilisé. Les marchés devraient être en mesure de fournir aux producteurs comme aux consommateurs les moyens et les services nécessaires pour permettre aux prix de se former correctement de façon à faciliter les échanges. Théoriquement du moins, les marchés devraient fournir les denrées alimentaires qui correspondent aux préférences des consommateurs. Dans le même temps, les prix que les consommateurs sont disposés à payer pour certaines denrées ou pour certaines qualités devraient remonter aux producteurs afin de les encourager à produire les denrées les plus demandées. Les écarts de prix dans le temps et dun marché à lautre devraient correspondre aux coûts de commercialisation supportés, notamment les coûts de stockage et de transport. Les prix se forment en fonction des conditions de loffre et de la demande des marchés, conditions qui a leur tour sont influencées, entre autres, par les coûts de revient, les coûts de commercialisation et par les préférences des consommateurs.
Les prix pratiqués sur les différents marchés sont des indicateurs sur lesquels peut se baser, dans le secteur agricole, lattribution des ressources destinées à la production. Toutefois ceci nest pas simple dans de nombreux pays comme le Burkina Faso où les conditions de vente des produits agricoles changent selon les saisons, où les infrastructures (routes, télécommunications et emplacements de marché) sont insuffisantes et où les systèmes de commercialisation étatiques laissent peu à peu la place aux systèmes de libre-échange. Tout ceci provoque des situations souvent à risques, ce qui se traduit par des coûts de commercialisation excessifs.
Pour établir des programmes effectifs afin d'améliorer la performance économique des marchés, les pays en voie de développement ont besoin d'analyses économiques complètes et profondes de ce secteur. Le système analytique de base permettant de développer des méthodes adaptées est basé sur la théorie du modèle "Structure Comportement Performance" qui a été décrit par Bain (1968), Pritchard (1969) et Scherer (1980). Ce modèle pose que la structure d'un marché, et en particulier le degré de concurrence qu'on y trouve, détermine le comportement du marché et que la structure et le comportement des prix ensemble déterminent à leur tour les performances du marché. Clodius et Mueller (1961) dune part et Scherer (1980) dautre part distingue trois critères pour la structure :
- le nombre de commerçants doit être aussi élevé que la situation le permet,
- labsence d'obstacles artificiels pour la mobilité et l'entrée,
- lexistence de différences modérées des prix selon la qualité des produits.
Le comportement du marché fait allusion à l'adaptation des acteurs aux changements qui affectent leurs prises de décision. La performance est le résultat du comportement et de la structure. Elle fait référence à l'efficacité du progrès et du partage des gains et pertes qui découlent de changements majeurs comme le progrès technique. Il faut toutefois remarquer que tous ces critères sont développés pour des analyses dans les pays industrialisés. Pour la commercialisation des produits agricoles dans les pays en voie de développement, la définition est trop restreinte, puisque les problèmes structurels se situent souvent à un autre niveau. Le développement dun système de mesures uniformes et des lois efficientes sur les contrats et sur lorganisation du commerce par exemple, peut être plus important pour la performance du marché quune action réduisant la concentration du marché. Le degré limité de différenciation des produits dans une économie en développement avec ses outputs bien limités et la basse demande effective, peut être moins important que les déficiences dans la structure qui réduisent la productivité (Pritchard, 1969).
Bien qu'abondamment appliqué, le modèle "Structure-Comportement- Performance" a fait l'objet de vives critiques. Tout d'abord, Riley et Staaz (1981) signalaient que cette approche exagère l'importance de l'amélioration des infrastructures matérielles et des systèmes de commercialisation.
Ensuite un autre reproche qui est fait à ce modèle est qu'il est trop statique. C'est pourquoi des modèles plus dynamiques ont été élaborés. Bain (1968) décrit une relation causale dans laquelle la structure influence le comportement et tous les deux déterminent les performances. Lutz (1994) mentionne le cas d'un marché oligopolistique sur lequel le comportement est influencé par la structure qui, à son tour, influence la future structure, ce qui nécessite un modèle d'analyse plus dynamique.
C'est surtout dans le cas d'une concurrence parfaite que le comportement dépend totalement de la structure du marché. Selon Jones (1972), le reproche le plus important qui peut être fait au modèle est que l'idée de l'existence de conditions pour un marché parfaitement concurrentiel est utile pour déterminer de quelle manière un marché est inefficace, mais ne sert pas à grand chose dans la détermination du degré d'inefficacité de ce marché. Les deux types de l information (historique et courante) sont présentés dans la sous-section ci-dessous.
Ï% L information courante et linformation historique dans la commercialisation des produits agricoles.
Les informations dont les acteurs des systèmes de commercialisation ont besoin sont de deux types. Le premier type dinformation est surtout utilisé pour son effet sur les prix. Linformation doit alors être la plus récente possible pour faciliter le marchandage et la compensation spatiale, cest ce que lon appelle linformation «courante» sur les marchés. Concernant le second type, linformation est surtout utilisée pour la planification de la production et léventuel stockage des denrées. Linformation est considérée comme une masse de données recueillies au fil du temps, souvent sur plusieurs années. Elle est ainsi appelée information «historique».
- Le rôle de linformation courante sur le marché
Laccès à une information récente sur les prix et les quantités commercialisées a un rôle crucial quand on veut réduire les risques de perdre de largent dans des transactions. Plus les risques sont grands, plus les coûts de commercialisation ont tendance à augmenter car il faut prévoir des marges qui puissent compenser les pertes éventuelles. Quand ils disposent dune bonne information, certains agriculteurs peuvent, le cas échéant, décider de retarder lenvoi de leur production sur le marché juste au moment où le marché en regorge, évitant ainsi den recevoir un prix qui ne couvrirait pas leurs coûts de récolte, de conditionnement et de transport. Il ne faut toutefois pas croire que linformation puisse être parfaite. Les fluctuations des cours et des prix sont trop rapides pour que linformation disponible puisse permettre autre chose que de simples prévisions.
Aussi, les coûts que les intéressés doivent supporter pour améliorer leur information doivent être déduits des bénéfices supplémentaires quils peuvent en tirer. Il peut également arriver quobtenir une information plus précise soit trop cher, même si elle existe. Les opérateurs de commercialisation auront donc toujours à prendre des décisions sur la base dune information plus ou moins imparfaite.
Dès quil y a échange, des rapports de force favorisent lune ou lautre partie. Dans le cadre des transactions agricoles, cest en général la partie qui dispose du plus grand nombre dinformations qui propose le prix initial (Shepherd et Schalke, 1995). Cest alors à lautre partie de décider si elle accepte ou refuse loffre qui lui est faite. Quand la concurrence est faible, la partie la plus faible naura que peu de moyens de pression pour obtenir que le prix qui lui est offert corresponde aux coûts quelle a dû supporter. Quand la concurrence existe, la partie la plus faible peut en avoir une meilleure connaissance et obtenir ainsi un meilleur prix, soit par négociation directe, soit en sadressant à dautres intermédiaires. Dans un environnement de ce genre, avoir la connaissance des conditions de marché signifie accroître un pouvoir de tractation. Une des mesures importantes que les gouvernements devraient prendre pour encourager la formation correcte des prix sur les marchés est certainement de mettre à disposition de tous, en temps utile, une bonne information sur les conditions réelles des marchés. Il faut que les agriculteurs puissent vendre leurs produits à un niveau de la chaîne de commercialisation qui leur soit favorable. Les agriculteurs peuvent en effet vendre leurs produits au niveau des champs, au niveau dun marché de groupage local, directement à un marché de gros, à des détaillants, ou même directement aux consommateurs. Pourtant, un maximum de valeur ajoutée nest pas toujours la meilleure solution. Cela dépend des coûts (transport, risques, délais) quils ont à supporter sils décident de vendre leurs produits à un stade plus ou moins proche du consommateur. Cest pourquoi ils ont besoin dune bonne information sur les conditions de marché aux différents stades de la commercialisation et aux différents endroits où se produisent les échanges.
Linformation courante et larbitrage spatial des négociants : larbitrage est défini ici comme étant un mécanisme dachat ou de vente simultanée de produits agricoles sur différents marchés pour profiter dun écart entre les prix permettant de gagner plus que sur les coûts de commercialisation usuels. Larbitrage spatial consiste à compenser loffre et la demande en agissant sur plusieurs marchés afin de réduire lécart des prix au seul coût de transport des produits agricoles. Or, entre deux marchés, plus les coûts de commercialisation sont élevés, moins il y a de chances que se produisent des échanges. Par conséquent, si on arrive à réduire ces coûts de commercialisation via une bonne information, il sera plus facile de les mettre en rapport. Quand le risque ou le coût didentification des débouchés commerciaux diminue grâce à linformation, les coûts de commercialisation baissent. Or, plus ils sont bas, plus ils auront dinfluence sur les quantités échangées et leurs prix. Prenons un exemple : si le coût de commercialisation baisse grâce à une bonne information, loffre destinée aux centres urbains augmente et les prix pratiqués diminuent, par conséquent la demande devient plus forte et les prix et les quantités échangées dans les zones rurales augmentent. Dans ce cas, les consommateurs urbains et les producteurs ruraux sont avantagés par des coûts de commercialisation plus bas, mais les consommateurs ruraux ont à faire face à des prix plus chers. Par ailleurs, plus les producteurs sont proches des agglomérations desservies, plus les prix seront bas.
Une bonne information sur les marchés permet également dencourager un arbitrage spatial entre deux marchés. Sil ny a pas déchanges entre deux marchés, chacun traitera son offre et sa demande à son prix déquilibre respectif. Quand lécart entre les deux prix déquilibre devient plus fort que le coût de commercialisation, des échanges se créent, sauf si des barrières viennent contrecarrer cette possibilité. Un nouveau prix déquilibre se formera alors sur la base de la combinaison des deux marchés. Les coûts de commercialisation ont donc une influence sur les échanges et sur les prix pratiqués dans un marché donné. Quand les coûts de commercialisation baissent, par exemple grâce à une bonne information sur les prix, on gagne en efficacité. Une bonne information sur les prix fait baisser le coût payé par les négociants pour obtenir les renseignements dont ils ont besoin, et elle peut sous certaines conditions les protéger contre les risques dune chute imprévue des cours. Ils feront donc ainsi moins de mauvaises affaires, ce qui devrait les amener progressivement à réduire leurs marges brutes. Dans les pays en développement, les marges pratiquées tout au long de la chaîne de commercialisation sont assez élevées. Cela dépend de nombreux facteurs, lun des principaux étant la défaillance de linformation. La cherté des coûts de commercialisation est donc non seulement imputable aux coûts de transport, mais aussi, souvent, à une mauvaise information.
Linformation courante et les agriculteurs : les agriculteurs se heurtent souvent au fait quils nont que peu de débouchés pour leurs produits. Ils sont également souvent liés par des relations courantes avec certains négociants, dont ils dépendent parfois quand ils ont besoin de crédit. Pour beaucoup dagriculteurs, les avantages offerts par larbitrage spatial des prix sont donc souvent limités. De plus, les faibles quantités produites par bon nombre dentre eux rendent souvent ces avantages illusoires.
Le fait que les petits agriculteurs ne bénéficient que faiblement de larbitrage spatial ne saurait toutefois conduire à conclure quune bonne information sur les marchés ne leur sert à rien. Au contraire, alors que lorganisation dun Système dInformation des Marchés (SIM) officiel dans beaucoup de pays comme le Burkina Faso se justifie en grande partie, mais théoriquement, par les occasions darbitrage quil crée, dans la réalité les négociants disposent déjà souvent de réseaux dinformation diffus et précis, et lintroduction dun SIM napporte pas grand chose aux possibilités darbitrage. Les SIM procurent toutefois aux agriculteurs des avantages dordre pratique qui sont souvent plus précieux pour eux que les occasions darbitrage pour les négociants. Le fait de pouvoir disposer dinformations sur les cours peut induire un agriculteur à changer sa stratégie de commercialisation. Alors quau niveau individuel les agriculteurs peuvent difficilement tirer un avantage de larbitrage spatial des prix, sils sunissent, ils peuvent sorganiser pour gérer en commun leurs moyens de transport pour atteindre des marchés plus lointains, mais plus rentables. La commercialisation de groupe nest certes pas exempte de problèmes, toutefois, elle présente des avantages non négligeables. Une meilleure information peut donc servir à encourager certaines initiatives de commercialisation groupées.
- Le rôle de linformation historique.
Linformation historique et les agriculteurs : un SIM peut faciliter les décisions en permettant de connaître à lavance les avantages des différents marchés. En labsence dinformation, les agriculteurs hésitent sur les produits à cultiver et les quantités à produire, mais aussi sur la période la plus propice pour moissonner, récolter, collecter ou cueillir pour maximiser leurs gains. Disposer dinformations sur les fluctuations des prix leur permet davoir une idée sur les risques que comporte la culture de certains produits. Un manque dinformation est un obstacle pour les négociants comme pour les agriculteurs.
Dès que les agriculteurs disposent dinformations appropriées, ils se tournent souvent vers des produits autres que les produits de simple subsistance. On a pu constater quils passent également à des assolements englobant des produits de plus haute valeur marchande, notamment en ce qui concerne les légumes (Holtzman, 1993). Si une meilleure information peut conduire les agriculteurs à une plus grande rentabilité, il faudra associer à cette information des services de vulgarisation pour les aider à bien linterpréter.
Linformation historique et les décideurs : dans les pays en développement, les négociants sont souvent accusés davoir tendance à exploiter les agriculteurs en pratiquant des écarts excessifs entre les prix au champ et les prix de vente au détail.
Le déséquilibre entre agriculteurs, négociants et consommateurs vient du fait que les négociants ont une meilleure connaissance des marchés et quils travaillent dans le cadre dune concurrence mal organisée, ce qui leur permet des marges de profit excessives. Il est toutefois souvent difficile de prouver ces accusations, justement parce que lon manque dinformations claires. On ne dispose pas dinformations fiables sur les prix pratiqués et il est difficile de faire une estimation sérieuse des coûts et des risques que les négociants doivent supporter. Les SIM permettent de suivre la manière dont fonctionnent les marchés de produits agricoles et den déterminer les contraintes microéconomiques. Il ne faut toutefois pas oublier que dautres informations sont nécessaires, notamment sur les coûts de commercialisation, si lon veut se former une opinion valable sur le bon rendement dun marché (Shepherd, 1993). Tous les gouvernements cherchent à assurer la sécurité alimentaire de leurs administrés. Les politiques mises en place pour améliorer la disponibilité des produits alimentaires, et le fait dy avoir accès, doivent obligatoirement sintéresser au bon fonctionnement des marchés.
Un bon système de commercialisation est souvent nécessaire si lon veut garantir une bonne sécurité alimentaire : le marché présente bien évidemment une demande majeure quand loffre locale devient insuffisante. Un bon système de commercialisation peut donc la favoriser mais, pour ce faire, lAdministration doit toutefois prévoir dinstaurer des mécanismes appropriés, comme par exemple la mise en place dun SIM approprié.
I.2.2) La justification de lidée avancée pour les coûts de conditionnement et de stockage.
Les difficultés de conservation des produits agricoles sont bien connues dans les pays en développement. Même si nous nous accordons avec plusieurs auteurs pour affirmer que la contrainte de trésorerie et laversion pour le risque sont les principales raisons qui obligent les agriculteurs à vendre leurs produits agricoles juste après les récoltes, nous pensons également quavec peu de techniques de stockage et de conditionnement, lagriculteur se voit aussi obliger de vendre aussitôt de sa production, souvent à un prix beaucoup plus bas.
Généralement, pour la plus part des producteurs sahéliens, la contrainte de trésorerie est importante peu après la récolte. Cest en effet, la période de remboursement des emprunts contractés précédemment et de dépenses de toute nature (obligations sociales et familiales comme : frais de scolarités, funérailles, don, maladies, etc.). Compte tenu de quasi absence dun marché formel du capital, ces dépenses doivent être couvertes par les revenus disponibles de lagriculteur. Sil est certains que les ventes de céréales ne correspondent quà une partie des revenus monétaires des ménages agricoles, divers auteurs saccordent pour faire jouer à celle ci le rôle dune caisse permettant de régler certaines dépenses courante (Pieroni, 1989 ; Reardon et Mercado Peters, 1991 ; Merdaoui, 1995). Cette contrainte de liquidité expliquerait en partie les ventes immédiates des produits agricoles.
La question de laversion pour le risque occupe une place importante dans la littérature sur les producteurs sahéliens. On névoquera ce comportement ici que de façon succincte pour souligner que son effet sur la décision de vente immédiate des produits agricoles est comparable à leffet de la contrainte de trésorerie tout comme le manque de stockage. En effet, le choix de stocker se fait entre une vente immédiate à un prix certain et une vente ultérieure à un prix incertain. Par suite, plus laversion pour le risque est grande, plus larbitrage se fait en faveur de la vente immédiate au détriment du stockage.
Indépendamment de la contrainte de trésorerie et de laversion pour le risque, nous pensons ici que labsence de matériel de stockage et de conditionnement adapté constitue aussi un handicap pour les producteurs. Un producteur, disposant peu de technique de stockage, sera plutôt inciter à vendre immédiatement ses produits pour réduire au maximum les pertes post récoltes (attaques de rats, de pluies, etc.). Linvestissement dans lamélioration technique du stockage pourrait résoudre une partie de ce problème. En leur permettant de limiter les ventes des produits agricoles au moment des récoltes où les prix sont généralement les plus bas, un système amélioré de stockage constituerait sans doute un moyen daméliorer les revenus des producteurs.
I.2.3) La justification de lidée avancée pour les coûts liés au transport des produits agricoles.
Les effets négatifs des coûts de transport sur la commercialisation des produits agricole dans les pays en développement ont été montrés par plusieurs auteurs (Rizet, 1994 ; Ruijs, 2002 ; Ruijs et al., 2004). Les coûts de transport correspondent aux coûts encourus pour transporter les produits agricoles des champs à la maison et de la maison aux lieux de vente. Le problème du transport des récoltes se pose surtout pour les cultures céréalières qui doivent être rapidement rentrées après les récoltes sous peine dêtre grignotées par les oiseaux, les rongeurs ou les insectes.
Supposons un ménage agricole qui veut ramener rapidement 1,5 tonne de céréales dun champ situé à trois kilomètres de la maison. Il devra faire :
1) 10 voyages avec une charrette chargée à 150 kg
2) 30 voyages avec une bicyclette portant 50 kg
3) ou encore 60 voyages sil ne dispose daucun matériel avec une charge moyenne de 25 kg.
Les champs, qui se déplacent au rythme de la pression démographique, trop éloignés des villages sont souvent inaccessibles aux charrettes, faute de pistes rurales. La probabilité de perte de récoltes est beaucoup plus élevée dans le troisième cas que dans les deux autres. Au coût de transport (temps de travail de la main-duvre familiale, main-duvre louée, etc.) supporté par lagriculteur pour transporter les récoltes du champ à la maison, sajoute le coût des pertes de céréales.
Un autre problème rarement évoqué concerne laccès au marché pour les agriculteurs. La médiocrité des infrastructures de transport limite l'accès aux marchés pour de nombreux agriculteurs dans le monde en développement (Dorward, 2003 ; Dorward et kydd, 2003). Les moyens de transport dont dispose le paysan limitent le choix du lieu de vente. Laccessibilité de la zone géographique où le paysan peut vendre ses produits agricoles a des répercussions sur ses acheteurs potentiels. Les agriculteurs du Plateau Central disposent peu de moyens de transport. Or, en absence de moyen de transport, lagriculteur qui habite même à 10 kilomètres du marché ne peut y apporter que de petites quantités et la majorité de sa production est vendue au village, aux commerçants ambulants.
I.2.4) Conclusion du paragraphe
En résumé, les coûts de commercialisation constituent très souvent un frein à ladoption de nouvelles technologies. Ils seront en grande partie responsables de la faible commercialisation des produits agricoles tels que les céréales en Afrique Sahélienne (Koester, 1986 ; Delgado, 1991 ; Raisuddin et Rustagi, 1987). Des paysans novateurs ont dû renoncer à des technologies à cause des difficultés liées aussi bien à lacquisition des intrants quà lécoulement des produits agricoles. Le coût élevé des engrais et des semences améliorées est souvent tenu pour responsable du faible recours aux intrants des agriculteurs, qui engendrerait leur faible productivité. Les différentes politiques de subvention des intrants ont montré leur limite et ont été supprimées avec les plans dajustements structurels. Cependant, des mesures pouvant donner de meilleurs résultats existent encore. Il faudra fournir des services publics à la filière des engrais. En effet, comme le souligne Jayne et al. (2003), dans les pays en développement comme lEthiopie, le Kenya ou la Zambie, 50% du prix des engrais à la « porte de la ferme » est lié à des coûts de commercialisation à lintérieur du pays. En réduisant les coûts de commercialisation des intrants, on obtiendrait le même effet quune subvention et il serait peut-être même beaucoup plus durable. Cette réduction pourrait être obtenue par la diminution des coûts de transport grâce à lamélioration des infrastructures routières. Daprès létude de Jayne et al. (2003), la mise en place des infrastructures routières pourrait permettre de réduire le prix payé par les producteurs pour les engrais de 11 à 18% en fonction des pays. Ainsi, les investissements dans certains biens publics, parfois considérés comme externes à une politique orientée sur la commercialisation des engrais, peuvent avoir des conséquences importantes sur les prix de ceux-ci, la volonté des agriculteurs de se les procurer et finalement les performances des marchés (Boussard et al., 2006). Limperfection des marchés liée au manque dinfrastructures de communication, routières, de stockage et de conservation des produits agricoles demeure lun des problèmes majeurs que rencontrent les producteurs. Sil est vain de vouloir se substituer aux intermédiaires, il est par contre nécessaire daméliorer le pouvoir de négociation des producteurs. Cela nécessite la réalisation dinfrastructures dintérêt collectif, infrastructures qui sont généralement destinées à faciliter linformation, le stockage, la conservation des récoltes et la vente des produits agricoles.
I.3) La politique de stabilisation des prix des produits agricoles (céréales en particulier).
Lidée que nous proposons ici est de stabiliser certains prix agricoles, afin de permettre la croissance des opportunités économiques générées par le commerce, tout en protégeant les plus pauvres, les produits ciblés pouvant être essentiellement les denrées de base comme le mil, le sorgho, le maïs et le riz. La stabilisation évoquée ici serait réalisée par un stockage public, surtout pendant les récoltes, garantissant un prix plancher pour les producteurs. Nous ne parlons donc pas de stabilisation absolue mais seulement si les prix sortent dune fourchette déterminée à lavance.
Justification de lidée avancée.
Pour justifier notre idée, il convient de rappeler brièvement les causes de linstabilité des prix. Un argument très souvent avancé par la littérature est que la performance des instruments de stabilisation des prix est habituellement discutée sans prendre en compte la ou les causes de linstabilité des prix. Or un même instrument peut avoir un effet stabilisateur, un effet déstabilisateur ou pas deffet du tout, selon le type dinstabilité auquel il est confronté (Boussard et al., 2006).
Les causes de linstabilité des prix sont multiples. Nous proposons de distinguer trois types dinstabilité selon la cause qui en est lorigine (Figures 9, 10 et 11). Ce sont les instabilités naturelles, importées ou endogènes.
Le type dinstabilité le plus souvent pris en compte est « linstabilité naturelle ». Dans ce cas, linstabilité des prix est due à la variabilité de loffre dune année sur lautre, du fait des aléas naturels affectant la production (pluies, criquets, etc.). Ainsi, sur le graphique, une « mauvaise récolte » (représentée par la courbe C) conduit au prix EMBED Equation.3 , alors quune bonne récolte (courbe C) se traduit par le prix EMBED Equation.3 . Mais, lorsquon considère linstabilité des prix au sein dun pays, celle-ci peut aussi être « importée » des marchés internationaux (Byerlee et al., 2005). Cest alors la variabilité du prix de parité à limportation ( EMBED Equation.3 ) ou à lexportation ( EMBED Equation.3 ) qui provoque linstabilité des prix sur le marché domestique.
Linstabilité des prix peut enfin être due à la variabilité des anticipations des opérateurs du marché. On parle alors dinstabilité « endogène », le terme endogène renvoyant à lidée que linstabilité est générée par le fonctionnement du marché lui-même (Boussard, 1996; Boussard et al., 2006). Le prix domestique peut ainsi être instable sans quil y ait le moindre mouvement dans les fondamentaux du marché (courbes doffre et de demande domestiques et prix de parité). En effet, compte tenu du décalage temporel entre les décisions de production et les récoltes, les décisions de production (choix de cultures et ditinéraires techniques) se prennent sur la base des prix anticipés et non des prix réels. Si les anticipations se fondent sur lévolution passée du marché, une instabilité endogène peut émerger, linstabilité des anticipations conduisant à une instabilité des prix, qui renforce à son tour linstabilité des anticipations.
Un premier cas de figure est celui du « cobweb », dans lequel le prix anticipé est égal au prix courant (Ezekiel, 1938). Si EMBED Equation.3 est élevé, beaucoup de producteurs augmentent les surfaces emblavées ou intensifient la production, ce qui conduit à la faiblesse de EMBED Equation.3 , décourage la production et conduit EMBED Equation.3 à être élevé à son tour (cf. Figure 11 ci dessous).
Un autre cas de figure est celui des phénomènes de bulles spéculatives. Dans ce cas, les opérateurs du marché anticipent que la variation entre EMBED Equation.3 et EMBED Equation.3 sera de même signe que la variation qui sest produite entre EMBED Equation.3 et EMBED Equation.3 . Les hausses succèdent alors aux hausses, provoquant une « bulle » c'est-à-dire une déconnexion avec lévolution des fondamentaux, jusquà ce que le marché « se retourne ».
La plupart des spécialistes saccordent sur le fait que les instabilités importée et endogène sont appelées à jouer un rôle majeur dans les prochaines années. La crise de 2008 (qui a été en grande partie engendrée par les mouvements de spéculation et de panique sur le marché physique) en est une bonne illustration (Timmer, 2009 ; Wright, 2009). Ce qui appellent vivement à des recherches de solutions de stabilisation des prix agricoles dans les nations, surtout pauvres.
Pendant longtemps, la solution au problème de linstabilité des prix a été recherchée du côté des instruments dintervention publique dont lobjectif est de maintenir le prix entre certaines bornes. Cependant, au cours des années 80, leffet bénéfique de la stabilisation des prix a été contesté sur le plan académique (Newbery & Stiglitz, 1981), tandis que sur le plan politique les dispositifs de stabilisation des prix ont été progressivement abandonnés (Gilbert, 1996). Lidée principale avancée est que la stabilisation des prix agricoles empêche les prix de jouer leur rôle de signal guidant les comportements de production et déchange. En déconnectant lévolution des prix de celle de la production, la stabilisation des prix agricoles empêcherait les producteurs de bénéficier de « lassurance naturelle » procurée par la corrélation négative entre prix et niveau des récoltes. Pour Newbery et Stiglitz (1984), stabiliser les prix alimentaires implique en général de réduire la corrélation entre prix et récoltes et ceci peut in fine accroître linstabilité du revenu des producteurs.
Mais la crise alimentaire de 2007-2008 et les émeutes urbaines quelle a engendrées dans plusieurs pays en développement ont conduit à mettre la question de linstabilité des prix des produits agricoles au coeur du débat. Cette crise alimentaire a redonné une certaine légitimité aux interventions publiques comme lillustrent les propositions faites par lIFPRI (International Food Policy Research Institute) et la Banque mondiale pour stabiliser les prix des céréales, du moins sur les marchés internationaux (Von Braun et Torero, 2008 ; Lin, 2008 ; Von Braun, Lin et Torero, 2009).
En agriculture, parce que la demande est rigide, une faible variation de loffre se traduit par une forte variation des prix (Araujo Bonjean et Boussard, 1999; Boussard et Delorme, 2008). En effet, lalimentation est un besoin vital des hommes qui, par conséquent, sont disposés à tous les sacrifices pour sen procurer en cas de pénurie. En même temps, une fois ce besoin couvert, les quantités daliment en excédent ont peu de valeur. De ce fait, les prix des produits agricoles, dans un marché libre et concurrentiel, sont susceptibles de monter à des hauteurs vertigineuses, comme de descendre au voisinage de zéro. Dans le premier cas, les consommateurs souffrent ; dans le second, les producteurs sont découragés et peuvent réduire voire cesser de produire, préparant ainsi une nouvelle phase de pénurie. Linstabilité des prix est donc une source de risque pour les producteurs. Elle crée une incertitude économique inefficace et socialement désastreuse, qui décourage les investissements productifs et contraint les banques dans loctroi de crédit aux producteurs (Boussard et al., 2006). Il est généralement admis que loffre agricole réagit à la stabilité des prix tout autant quaux prix moyens. En conséquence, offrir des prix stables est aussi important quoffrir des prix élevés. De plus, des prix agricoles stables et raisonnables permettraient à la fois des gains de productivité dans lagriculture résultant de la faiblesse des risques associés à linvestissement (Boeserup, 1970). Si les exemples de stabilisation nayant pas donné satisfaction sont nombreux, il en est dautres qui prouvent que ce nest pas une fatalité. On pourrait dans ce cas citer lexpérience des pays du Sud-Est asiatique (Raisuddin et Delgado, 1993). Comme il ny a aucune raison pour quà lavenir le libre jeu du marché conduise à des prix stables, plutôt que dopposer de façon frontale stabilisation et libre-échange, il est préférable de voir à la lumière de cas concrets quelles conditions doivent être recherchées pour permettre au niveau national une stabilisation efficace et un accès beaucoup plus facile au marché.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 9: Instabilité « Naturelle »
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 10: Instabilité « Importée »
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 11: Instabilité « Endogène ».
SHAPE \* MERGEFORMAT
II) La politique du capital privé.
Le capital privé diffère du capital public représentant lenvironnement économique de lagriculteur. Il représente le capital individuel, détenu par lexploitation. Nous proposons ici la politique du crédit agricole et de la traction animale.
II.1) La politique du crédit.
Par cette politique, nous envisageons un accroissement de la disponibilité du crédit de 50%.
Justification de lidée avancée :
Il est admis que le manque de crédit est un obstacle important à la réalisation de la substitution du capital au travail dans la production agricole paysanne.
Le crédit agricole se définit comme une avance, en espèces ou en nature, destinée à des fins de production, de commercialisation ou de toute autre opération agricole. Plusieurs auteurs ont soutenu limportance du crédit dans les politiques ou programmes de réduction de la pauvreté (Boussard, 1987 ; Stiglitz et Hoff, 1993 ; Von Braun et al., 1993 ; Nowak, 1993; Zeller et al., 1997 ; Diagne, 2002 ; Nguyen et al., 2002).
Le crédit est une opportunité de financer lagriculture, notamment lorsquil y a une faiblesse de lautofinancement des agriculteurs, un coût élevé des facteurs de production, une incertitude et une saisonnalité du revenu agricole par rapport aux dépenses agricoles (Diagne, 2002). Le crédit permet ainsi aux agriculteurs dentreprendre des investissements agricoles plus importants ou plus novateurs, et beaucoup plus rentables, permettant daccroître significativement lintensité dutilisation des inputs par hectare (Stiglitz, 1993).
Laccès au crédit est déterminant pour laccroissement de la productivité et des revenus agricoles car il représente le canal le plus courant de laccumulation privée.
Les agriculteurs du Plateau Central ne disposent généralement que de très peu de capacité dépargne. Quand elle existe, lépargne est généralement sous la forme de stocks de céréales ou danimaux. Dans les périodes de bas prix, généralement en raison dun léger décalage de loffre par rapport à la demande momentanée, tout besoin monétaire des agriculteurs se traduit par la nécessité de vendre du stock à bas prix donc datteindre directement le capital de lexploitation. Ainsi, faute de marché financier rural, les agriculteurs pauvres sont rigidifiés par le fait quil nexiste quun seul marché, celui des produits agricoles et aucune connexion avec les marchés financiers. Linsuffisance ou labsence de crédit est considérée comme lune des causes importantes qui limitent ladoption des nouvelles technologies dans le Plateau Central. Lexistence dun circuit de crédit est une condition indispensable pour que les agriculteurs prennent lhabitude de produire des surplus et de les commercialiser.
II.2) La politique de laccès à léquipement (traction animale).
Lidée proposée ici est une mise à la disposition de chaque exploitant dune traction animale à faible coût.
Justification de lidée avancée :
Limpact de la culture attelée sur la productivité agricole est bien perçu par les producteurs. En plus de laccroissement des rendements quelle suppose, la culture attelée permet de juguler la contrainte de la main-duvre. Loption de la culture attelée, jugée techniquement à la portée des paysans burkinabès a été fortement soutenue par les partenaires au développement. Ces soutiens ont été multiformes (adaptation à lenvironnement socio-économique, recherche daccompagnement et mise en place de Centres Nationaux pour la production et la diffusion dEquipements Agricoles au Plan National (CNEA et APICOMA). En dépit des efforts consentis pendant plus de 30 ans, le sous-équipement des exploitations agricoles reste notoire, surtout celles du Plateau Central. Labsence dun système de crédit durable a fortement limité laccès des agriculteurs aux équipements agricoles. Le constat actuel est que toutes les actions menées nont pas permis à la mécanisation agricole de sancrer de manière irréversible dans la région.
Conclusion.
Compte tenu de la multiplicité des acteurs, des facteurs en jeu et des interactions très complexes, il est très difficile délaborer des politiques économiques de soutien à lagriculture en se basant sur une simple observation des faits. Des modèles sont alors utilisés pour aider à démêler le vrai du faux et à orienter les décideurs dans le choix des politiques économiques. En réduisant la représentation de lunivers étudié, les modèles facilitent sa compréhension. Lun des avantages des modèles, méthode danalyse adoptée dans cette étude, est effectivement de permettre cette simulation des mesures de politiques proposées sur les décisions de production et de consommation et sur les effets sur les revenus en terme de sortie de pauvreté.
Chapitre V) Le Modèle MATA du secteur agricole de la région du Plateau Central.
Il existe dans la littérature différentes approches de modélisations utilisées comme appui à la prise de décision. Le choix de lapproche doit être guidé par sa capacité à représenter dune façon rigoureuse la réalité. Cependant, lors de lanalyse des résultats, il faut être conscient des hypothèses de bases qui ont servi à la modélisation. En effet, la modélisation étant une représentation stylisée de la réalité, elle nest valable que dans la mesure où aucune relation essentielle na été omise. De ce fait, les hypothèses prises pour la simplifier ne doivent pas être trop éloignées du réel.
Notre approche tient compte de cette exigence en considérant les différentes contraintes de la région : les techniques de production, le risque, le temps et les coûts de commercialisation comme éléments importants dans lorganisation du secteur agricole du Plateau Central. La programmation mathématique est utilisée pour simuler le comportement des ménages agricoles.
Après avoir décrit succinctement les principes du modèle MATA, nous présentons dans ce chapitre le modèle du secteur agricole du Plateau Central. Nous discutons ensuite du calibrage et de la validation du modèle.
I) Les principes du modèle MATA.
MATA (Multilevel Analysis Tool for Agriculture) est un micro-macro modèle de simulation qui évalue limpacte de toute modification du contexte socio-économique sur la performance économique du secteur agricole. Cest un outil qui permet dobtenir des informations sur la situation spécifique de chaque agent économique (Gérard et al., 1998).
Loriginalité de MATA repose sur la place donnée aux comportements micro-économiques des acteurs du secteur (agriculteurs, transformateurs et consommateurs) tout en offrant, à la suite de processus dagrégation successifs, un ordre de grandeur de limpact au niveau régionale ou nationale. Pour plus dinformations sur les aspects méthodologiques, voir Gérard et al. (1995 et 1998)
Les exploitations agricoles sont les cellules de base du module « production agricole », module clé de notre étude. Leurs comportements individuels sont confrontés sur des marchés à des échelles différentes, marché du travail et de la terre au niveau du village et marchés des produits au niveau régional ou national.
Lanalyse est basée sur une sélection des grands types dexploitations agricoles et leur représentation par des modèles de programmation mathématique non linéaire. Chaque exploitation est représentée par un processus de décisions face à lensemble des activités économiques envisageables sous la forme dune optimisation sous contraintes. Pour la prise en compte du risque dans le processus de décision, le choix sest porté sur un modèle espérance variance (Markowitz, 1959), modifié pour faire varier laversion pour le risque en fonction de la richesse du décideur.
Lhypothèse de base est que lagriculteur cherche à maximiser une fonction dutilité de type E-V. Laquelle est employée pour lanalyse de revenu espéré et de la dispersion conformément à la théorie du choix de portefeuille développée par Markowitz (1959). Cette théorie suppose que lagent économique opère un « Trade-off » entre le risque et le revenu espéré en vue dobtenir un portefeuille optimal.
Appliquée à lagriculture, elle suppose que les possibilités de choix de lagriculteur sont situées sur une frontière qui indique plusieurs niveaux de risques associés à de différents niveaux de revenus espérés. Ainsi, en dérivant la fonction (ce qui équivaut à minimiser la variance) sous la contrainte du revenu espéré, on établi que le choix de lagriculteur dépend de son degré daversion pour le risque.
Théoriquement, la fonction objectif peut sécrire comme suit :
EMBED Equation.3 (1)
EMBED Equation.3 , représente la richesse espérée de lexploitant F,
EMBED Equation.3 , la variance de la richesse espérée
EMBED Equation.3 , le coefficient d'aversion pour le risque, qui est endogène et inversement proportionnelle à la richesse.
EMBED Equation.3 (2)
Avec :
EMBED Equation.3 , le volume d'actifs "a" de lexploitation "F" et
EMBED Equation.3 , les prix espérés associés à ces actifs.
La richesse (2) est définie comme la somme de la valeur des actifs.
Les actifs considérés sont la terre, léquipement, les animaux, les liquidités et lépargne. Le risque associé à la richesse de lexploitation pour une période donnée dépend de son portefeuille dactivités et de ses actifs.
EMBED Equation.3 (3)
Avec :
EMBED Equation.3 , le coefficient de variation associé à lactif.
EMBED Equation.3 , toutes les activités économiques possibles de lexploitation à lintérieur comme à lextérieur (cultures, élevage, emplois hors exploitation, etc.),
EMBED Equation.3 , les prix espérés,
EMBED Equation.3 , la marge brute espérée pour chaque activité et
EMBED Equation.3 , les variations de la marge brute.
Par simplification on suppose que les covariances entre les activités sont nulles.
Les contraintes usuelles sont considérées au niveau des exploitations agricoles. Elles concernent les données agronomiques, la dotation en facteurs (terre, travail, capital), la situation économique de lexploitation (flux de trésorerie, épargne, investissement).
Ainsi, la superficie allouée pour chaque culture EMBED Equation.3 est soumise à sa disponibilité définie par la somme de la terre possédée EMBED Equation.3 , achetée EMBED Equation.3 et louée ( EMBED Equation.3 ) (selon les cas) à laquelle on soustrait la terre vendue EMBED Equation.3 ou louée pour une utilisation extérieure EMBED Equation.3 .
Le même type déquation contraint lallocation du travail, familial et salarié, le recours à la traction animale et aux machines) :
EMBED Equation.3 (4)
Dans le cas de notre étude, il ny a pas de possibilité de vente, dachat ni de location de la terre compte tenu des caractéristiques du système foncier burkinabè.
Les prix des inputs et des outputs, les possibilités daccès au marché du crédit, le niveau de taux dintérêt et des salaires, les opportunités demplois hors de lagriculture et la croissance démographique sont exogènes.
Sil nexiste pas de pénurie sur le marché des inputs, leur utilisation est contrainte par la trésorerie. Ainsi, à chaque période, les dépenses telles que les coûts de production, ( EMBED Equation.3 ), la consommation EMBED Equation.3 , lacquisition de biens dépargne et dinvestissement, EMBED Equation.3 doivent être couvertes soit par des liquidités issues des périodes précédentes EMBED Equation.3 soit par les gains actuels ( EMBED Equation.3 ) soit par le recours à lemprunt EMBED Equation.3 .
EMBED Equation.3 (5)
La consommation est définie par un montant incompressible auquel sajoute une partie du bénéfice espéré définie en fonction dune propension à consommer. Dans léquation (5) qui représente les entrées et les sorties de la « caisse » de lexploitant, on sattache à prendre en compte précisément les décalages dans le temps entre décaissements et recettes et les choix reposent sur la richesse espérée en fin dannée.
Ainsi, cette représentation de lactivité agricole en tenant compte de lhétérogénéité des conditions de production présente une grande importance. Elle porte beaucoup dattention tant dun point de vue agronomique quéconomique, aux imperfections des marchés réels auxquelles sont confrontés les producteurs, ainsi quà leurs réactions aux risques. Le schéma ci-dessus reproduit une structure simplifiée de notre modèle de base.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 12: Structure générale du modèle de base.
SHAPE \* MERGEFORMAT
SHAPE \* MERGEFORMAT Source : Adapté à partir de Gérard et al., 1998.
II) Présentation générale du modèle de base des ménages agricoles.
Dans ce paragraphe, nous présentons le détail du modèle de ménages agricoles du Plateau Central avec prise en compte du risque, du temps et des coûts de commercialisation. Le modèle tient compte des caractéristiques mais aussi des interrelations existantes ou possibles entre les différentes catégories dexploitations. Il sagit de reproduire le processus de décision de ces agents économiques compte tenu des opportunités et contraintes définies par leur environnement.
II.1) La prise en compte du risque dans le modèle.
Dans le Plateau Central, les exploitations agricoles, comme toute autre exploitation font face à plusieurs facteurs de risque qui se traduisent par des fluctuations de la production et des revenus. Maatman et al. (1996) énumèrent une liste de facteurs de risques auxquels les agriculteurs agricoles peuvent être confrontés pendant et après la campagne agricole et les stratégies développées par ces derniers pour les minimiser.
On peut distinguer quatre aspects dans lanalyse du comportement du producteur face au risque : les sources de risque, les perceptions du risque, les alternatives face au risque et les décisions de gestion du risque. (Ces différents aspects sont bien détaillés en annexe).
La formalisation des décisions en incertitude est délicate car des processus complexes et variés sont à luvre. Plusieurs approches sont possibles. Dans cette étude, nous avons retenue celle la plus usitée dans les modèles dexploitation agricole : cest le modèle espérance variance de Markowitz (1959).
Le modèle espérance - variance de Markowitz consiste à définir une fonction dutilité à partir de la moyenne et de la variance des gains espérés. Lapproche est la suivante :
on propose une fonction : U = EMBED Equation.3 - A EMBED Equation.3 z2
Avec :
U = fonction dutilité
Z = somme des gains
A = coefficient daversion pour le risque
Si A positif, la fonction Utilité est croissante avec lespérance des gains et décroissante avec le risque ; en dautres termes, cela signifie que laversion pour le risque réduit lutilité du revenu.
Pour A négatif, la préférence pour le risque augmente lutilité du revenu.
La représentation de cette approche montre toute la difficulté à formaliser les décisions en incertitude. Toutefois, elle a été largement utilisée et son succès sexplique pour lessentiel, au fait que les modèles issus ont permis, dans beaucoup de cas, de reproduire assez fidèlement des comportements observés (Boussard, 1970). Cest la raison pour laquelle elle a été retenue pour formaliser le comportement des ménages agricoles.
Le principal souci dans cette approche est celui de lestimation du coefficient daversion pour le risque. Suite aux travaux de Pratt (1964), on considère généralement que laversion pour le risque est décroissante avec la richesse dun individu et ceci est conforme au bon sens : un agent économique disposant davoirs importants peut se permettre, sans pour autant mettre sa survie en danger, de perdre beaucoup plus quun pauvre (Boussard, 1987).
II.2) La dynamique récursive du modèle.
Dans le choix dune représentation dynamique, on peut soit considérer quelle est constituée dune série déquilibres temporaires, reliés dune période à lautre par de relations particulières sur loffre de facteurs par exemple : cest la dynamique récursive ; soit prendre en considération un comportement intertemporel des différents agents, qui ne cherchent pas seulement à optimiser leurs choix en fonction de la période courante, mais prennent en considération lévolution dans le temps de ces paramètres. Dans ce cas la construction dun modèle dynamique repose sur le choix arbitraire dun horizon temporel, dont les conditions terminales doivent être fixées, et dans certains cas dun taux dactualisation, ce qui influence également les résultats.
Dans le cas des modèles dynamiques récursifs, la représentation de lévolution de léconomie est fondamentalement différente dans le sens quelle suppose que léconomie à une période donnée doit sajuster de manière adaptative à lévolution des conditions denvironnement économiques (ces dernières étant en partie liées aux choix des périodes précédentes) et quil peut y avoir des erreurs durables qui entraînent des dynamiques très différentiées (Piketty, 2000).
Nous supposons dans notre analyse que les agents économiques cherchent à maximiser leur objectif dutilité sur un horizon annuelle. On suppose pour chaque année, que les producteurs ont un comportement doptimisation qui détermine leur choix de consommation et de production en fonction de leur environnement économique. Le modèle est récursif au sens où les résultats de chaque année influencent lannée suivante, ce qui permet une simulation sur longue période.
Plusieurs éléments justifient cette approche :
les réactions des agents économiques ne sont pas toujours instantanées ;
un processus daccumulation de richesse ne permettra des sauts technologiques quaprès un certain délai. De même, une tendance à lappauvrissement se traduisant par une décapitalisation, entraînera graduellement des changements ditinéraires techniques ou le recours à dautres activités économiques ;
lévolution de certaines variables est lente (environnement par exemple).
Les liens récursifs concernent ici les résultats économiques et les dotations en facteurs fixes. Les conditions des marchés financiers et les résultats économiques déterminent chaque année la contrainte de liquidité. La croissance démographique est prise en compte ainsi que le contexte économique général.
II .3) La prise en compte des coûts de commercialisation : transport, stockage et coûts de transaction.
La prise en compte des coûts de commercialisation au même titre que les coûts de production pose la délicate question de la mesure de leurs « valeurs ».
Les coûts de transaction
Bien quindéniables, les coûts de transaction ne sont pas facilement quantifiables et sils le sont, cest bien souvent a posteriori. Lunité de mesure peut être monétaire comme les sommes payées par certains producteurs à des intermédiaires pour rendre moins aléatoires et abréger les négociations en vue découler plus facilement leur marchandise auprès de gros commerçants, Le Goulven cité par Fraval, (2000). Bien souvent les coûts de transaction correspondent à du temps passé, dans certaine mesure, cela revient à une perte monétaire si lon juge quun temps excessif passé en négociation ou recherche dinformation aurait pu, à la place, être affecté à une activité rémunératrice (Fraval, 2000). Dans le modèle, les coûts de transaction représentent les frais supportés par les producteurs dans la recherche des « démarcheurs » et dans la négociation pour lécoulement de leurs produits.
Les coûts de transport.
Les coûts de transport sont les frais supportés par les producteurs pour le transport des produits agricoles des champs au lieu de vente.
Les coûts de stockage et de conditionnement.
Les coûts de stockage et de conditionnement restent liés aux frais supportés par les producteurs pour la recherche du matériel de stockage et de conditionnement des produits agricoles. Ces frais inclus également les pertes encourus par les producteurs lorsquils bradent leur production faute de matériels de stockage et de conditionnement.
Les coûts de commercialisation sont lensemble de ces coûts de transaction, des frais liés au transport des produits agricoles et à leur stockage.
En ce qui concerne les frais liés à la commercialisation des intrants, prenons en exemple un fournisseur dintrant dune zone quelconque A. Il doit livrer les intrants dans un point B de la région. Compte tenu de létat défectueux des routes, ils supportent en plus des frais de carburant et de transport, des frais pour réparation du camion accidenté en cours de chemin. Ces frais peuvent être également liés au temps mis en plus du temps quil devrait mettre sur une route relativement en bon état. Dans ce cas, sil devait exercer une autre activité rémunératrice, il ne pourrait y consacrer que le peu de temps qui lui reste, ce qui représenterait pour lui un important manque à gagner. Le prix des intrants à larrivée serait sans doute plus élevé que le prix quil devrait être dans une situation relativement favorable.
III) La description générale du modèle.
Dans cette partie, nous formulons le modèle du secteur agricole de la région. Nous définition des variables de décision, des variables détat et des équations. Les données, pour chaque paramètre et pour chaque type dexploitation sont des moyennes de quatre campagnes agricoles (2004 - 2008). Ces données seront présentées en annexes. Dans le but de faciliter la compréhension du modèle, les paramètres seront écrits en majuscule et les variables de décision en minuscule.
Les hypothèses du modèle sont les suivantes :
Les agriculteurs sont rationnels et saisissent toutes les opportunités qui leur sont offertes pour maximiser leur utilité,
Ils ne peuvent pas affecter les prix du marché (ont dit quils sont « Price taker »), les prix sont donc exogènes.
Le coton et le sésame nont pas été pris en compte dans le modèle pour deux raisons : Le plateau central nest pas une région cotonnière et sa production en sésame reste très négligeable (0.4% de la production nationale).
lhorizon de planification est de dix (10) ans.
Les actifs agricoles sont les individus ayant au moins 15 ans.
Le nombre dactif névolue pas : nous considérons que lexode rural explique la stabilité de ce nombre.
le taux de croissance annuel de la population est de 2.35
En début dannée, chaque type dagriculteur est doté dune certaine quantité de ressources productives (terre, liquidités, équipement, main duvre, cheptel). Ses liquidités disponibles résultent des performances de son système de production des années passées.
III. 1) Les Différentes activités des agriculteurs.
III.1.1) Les activités agricoles
Les saisons
Lannée est divisée en deux saisons : Une première saison pluvieuse qui va de juin à novembre. Cette saison se caractérise par une grande mobilisation de la main duvre familiale pour la mise en cultures des céréales (mil, sorgho, maïs, riz pluvial et irrigué en complément), des autres cultures vivrières (niébé, voandzou) et de larachide. Une deuxième saison sèche qui se caractérise par les activités dites de contre saison. Pendant cette période, les agriculteurs produisent essentiellement pour la vente du riz irrigué, du maïs frais et des légumes. Cest aussi pendant cette période que lexode vers la ville à la recherche demploi rémunérateur est très important.
Soient :
EMBED Equation.3 lensemble des périodes culturales ;
EMBED Equation.3 { EMBED Equation.3 } où EMBED Equation.3 représente la saison pluviale et EMBED Equation.3 la saison sèche.
Ï% Les activités culturales.
Les activités culturales sont déterminées en termes de monocultures. Ces activités agricoles sont réalisées par des techniques et des équipements différents suivant les exploitations. Dans le modèle, chaque activité est caractérisée par un ensemble de coefficients qui constitue un vecteur. Un coefficient déterminé dune activité, est relatif à une inéquation ou une équation déterminée. Il exprime la quantité de la ressource à laquelle correspond linéquation ou léquation en question qui est consommée ou apportée par la pratique du niveau unitaire de lactivité. Lune des hypothèses fondamentales est que ces coefficients sont constants, quel que soit le niveau dactivité.
Soient :
EMBED Equation.3 lensemble des activités culturales.
EMBED Equation.3 = {arach, nieb, mil, voand, soblanc, sorouge, maïs, riz, oig, tom, caro, aleg} (4)
Avec : oig = oignon, tom = tomate, caro = carotte, aleg = autres légumes, riz = riz, arach = arachide, nieb = niébé, mil = mil, voand = voandzou, soblanc = sorgho blanc, sorouge = sorgho rouge, maïs = maïs.
De lensemble de ces activités culturales, douze types de produits sont attendus.
EMBED Equation.3 lensemble de ces produits
EMBED Equation.3 = { EMBED Equation.3 } (5)
EMBED Equation.3 lensemble des technologies pratiquées par les exploitants
EMBED Equation.3 = {tecrain1.man, tecrain1.trac, tecrain1.mec, tecrain2.man, tecrain2.trac, tecrain1.mec, tecir1.man, tecir1.trac, tecir1.mec, tecir2.man, tecir2.trac, tecir2.mec} (6).
Les activités peuvent être pratiquées par la technique dirrigation en saison 1 (tecir1) cest essentiellement la monoculture du riz, la technique dirrigation en saison 2 (tecir2) elle concerne les cultures maraîchères, le riz et le maïs et enfin par la technique pluviale (tecrain) qui est appliquée aux cultures pluviales, de la saison 1.
EMBED Equation.3 lensemble des équipements disponibles pour lagriculteur.
EMBED Equation.3 = { EMBED Equation.3 } (7).
Les exploitations peuvent être équipées manuellement EMBED Equation.3 ce qui est très souvent le cas des exploitations pauvres, peuvent disposer de la traction animale EMBED Equation.3 ou la mécanisation EMBED Equation.3 très rare mais pas absente.
Les pratiques de culture rencontrées dans la région combinent les techniques et les équipements cités ci- dessus. Au total, quarante deux (42) combinaisons sy pratiquent et ont toutes été retenues par le modèle.
EMBED Equation.3 JTEC est lensemble de ces combinaisons qui permet au modèle de ne prendre en compte que ces techniques pratiquées.
EMBED Equation.3 = {arach.rt.tecrain1.man.s1, arach.rt.tecrain.trac.s1, arach.rt.tecrain.s1,
, aleg.tecir2.mec.s2} (8).
(8) signifie par exemple que les opérations culturales de larachide, cultivé par la technique pluviale (tecrain) en saison 1 sur les terres pluviales (RT) se pratiquent soit manuellement, par la traction animale ou par la mécanisation. En faisant des combinaisons de cette façon on arrive à 42 combinaison.
III. 1. 2) Les activités non agricoles.
Les activités agricoles ne sont pas les seules activités pratiquées par les agriculteurs ruraux. Généralement, pendant la saison sèche où il y a peu dactivités agricoles, la population, surtout celle masculine migre vers les villes pour travailler en tant quouvrier dans le bâtiment ou dans lindustrie. Les agriculteurs peuvent aussi, durant cette période, mener des activités commerciales et artisanales. Ce qui représente une source non négligeable de revenu pour la famille.
III.2) Les différents types dagriculteurs.
EMBED Equation.3 , lensemble des types dagriculteurs.
EMBED Equation.3 = {ex1, ex2, ex3} (1) où ex1 désigne les ménages « pauvre », ex2 les « moyens » et ex3 les ménages « riches ».
EMBED Equation.3 , lensemble des années sous simulation.
EMBED Equation.3 = { EMBED Equation.3 }
III.3) Les principales équations du modèle.
Disponibilité et allocation de la terre.
Ï% Les terres de culture disponibles.
Les terres cultivables restent hétérogènes et sont souvent spécifiques à un type d activité. Les terres pluviales sont consacrées aux cultures traditionnelles et à celles de rente (mil, sorgho, maïs, arachide, niébé, voandzou). Nous avons déjà mentionné que dans le cas de la région du plateau central, en plus de ces terres pluviales, on rencontre des parcelles dans les zones aménagées qui accueillent des agriculteurs en saison des pluies et en saison sèche pour la monoculture du riz. Les légumes sont cultivés dans des parcelles non aménagées. Pour rendre compte de la réalité du terrain, et pour ne pas alourdir le modèle nous prenons en compte ces deux types de terre.
Soit EMBED Equation.3 lensemble des terres cultivables.
EMBED Equation.3 { EMBED Equation.3 }
Où : EMBED Equation.3 sont les terres irriguées et EMBED Equation.3 sont les terres pluviales,
EMBED Equation.3 désigne la disponibilité totale en terre cultivable (en ha) dans la région reg du type de terre t, en saison s pour le ménage agricole ex. Cette superficie est constituée par les terres effectivement mises en culture. Compte tenu de la pression démographique dans la région précédemment montrée la jachère est pratiquement inexistante.
Ï% L allocation des terres aux activités culturales.
Les besoins en terre pour les différentes cultures sont présentés ici par la variable endogène
EMBED Equation.3 qui détermine la superficie cultivée (en hectare) de lactivité act sur le type de terre t avec la technique tec et léquipement equi en saison s pour le ménage agricole ex dans la région reg
EMBED Equation.3 est une variable endogène dans la mesure où lon cherche à ce que le modèle détermine la meilleure allocation possible de la terre aux différentes activités agricoles. Une allocation optimale qui sera fonction des ressources (terres, travail, coûts des facteurs de production), du niveau des rendements et des prix des produits agricoles, du niveau souhaité dautosuffisance alimentaire, etc.
Compte tenu du caractère dynamique du modèle et pour rendre compte de la stabilité des superficies disponibles, les variables suivantes ont été prises en compte :
EMBED Equation.3 détermine la quantité de type de terre t effectivement disponible en période s pour le agriculteur ex. Elle est égale à la quantité de terre disponible EMBED Equation.3 que sajoute la quantité de terre transférée de la période antérieure EMBED Equation.3 .
EMBED Equation.3 , la quantité de terre t disponible à la fin de lannée pour le ménage agricole ex
EMBED Equation.3 , le nombre de ménage agricole de type ex
Les équations de la contrainte de terre.
Suite à la loi de la Réorganisation Agraire Foncière de 1984, les terres agricoles appartiennent au domaine national (articles de référence). En dautres termes, les exploitants ont le statut dusufruitiers (articles de référence) ; en outre, le droit daffectation de la terre pourrait être remis en cause à tout moment par lEtat ou la communauté rurale au gré des intérêts publics. Pour ce, le concept de marché foncier en milieu rural nexiste pas, du moins au sens légal. Cependant, dans la réalité, il existe un marché foncier illégal, donc peu transparent, entre paysans, qui pratiquent assez fréquemment la location ou le prêt de domaines fonciers. Ce marché étant opaque et codifié, Il serait difficile dobtenir une estimation quantitative fiable des transactions foncières.
Par conséquent, dans les équations relatives à loccupation des terres, nous navons pas tenu compte des possibilités de vente, dachat, de location ni de prêt des terres.
La demande et loffre de la terre doivent satisfaire aux équations suivantes :
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3 EMBED Equation.3 EMBED Equation.3 EMBED Equation.3 EMBED Equation.3 (1)
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3 (2)
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3 (3)
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3 (4)
Où
reg désigne la région
ex les types dagriculteurs
t les types de terre
s les différentes saisons
act les types dactivités
tec le type de technique culturale pratiquée
equi les types déquipement
Disponibilité et allocation de la main duvre.
La main duvre familiale disponible est allouée entre le travail agricole sur lexploitation, à lextérieur de lexploitation et le travail non agricole en fonction des besoins sur lexploitation, des opportunités de travail à lextérieur et du salaire espéré. La somme des besoins en main duvre des activités culturales ne devrait pas excéder le travail familial disponible pendant une période donnée, plus la main duvre salariée si besoin et moins le travail familial cédé à lextérieur. En plus de nos enquêtes d terrain, nous avons eu recours à plusieurs études pour lestimation de la disponibilité et de lallocation de la main duvre agricole.
Plusieurs études villageoises réalisées dans le plateau central ont essayé danalyser la structure des exploitations, destimer le nombre dactifs par exploitation et les quantités de travail disponibles (Broekhuyse, 1983; Prudencio, 1986 ; Dugué, 1987 ; Matlon et Fafchamps, 1988; INERA, 1993). Sur la base de ces études, Roth (1986) et Maatman et al., (1995) ont essayé de calculer la disponibilité de la main duvre dans « une exploitation représentative » du plateau central. Ces derniers estiment que lexploitation représentative est composée de 10 personnes dont 5 ont plus de 15 ans y compris le chef de famille. Ce sont ces actifs qui sont censés fournir la quasi totalité de la main duvre. Les personnes en dessous de 15 ans ne sont pas considérées comme des actifs bien quils contribuent aux activités de lexploitation. Ils estiment quun actif masculin travaille 7 heures par jour contre 6 heures pour une femme.
Dans notre étude, nous avons considéré que les hommes et les femmes peuvent réaliser les mêmes travaux avec la même efficacité. Compte tenu du caractère saisonnier de lactivité agricole, la contrainte de la main duvre est écrite pour chaque période.
Soient :
EMBED Equation.3 lensemble des actifs constituant la main duvre familiale.
EMBED Equation.3 , le nombre dactifs ag, pour le type de ménage agricole ex en saison s de la région reg.
EMBED Equation.3 , le nombre de jours de travail familial disponible pour le type dagriculteurs ex, en saison s.
On définit alors la main - duvre pour la période s (en jours de travail), EMBED Equation.3 de la manière suivante :
EMBED Equation.3 (5)
Où ag désigne la catégorie dactif.
Si le travail salarié reste modeste, il nest pas absent du système de production de la région.
Nous supposons que la main-duvre familiale, consacrée aux activités culturales varie à certaines périodes de la campagne. Ce qui oblige le modèle à pendre en compte le fait que le travail peut être engagé et qu'il est même possible pour la main duvre familiale de travailler sur d'autres exploitations. Nous désignons par :
EMBED Equation.3 la main duvre salariée (en jours de travail) achetée par le ménage agricole ex en saison s pour lactivité culturale act.
EMBED Equation.3 la prestation de la main duvre familiale (en jours de travail) du type dagriculteur ex, en saison s pour lactivité act.
Matlon et Fafchamps (1988) définissent la main duvre requise comme étant le nombre de jours nécessaire à la réalisation dune activité bien définie dune manière satisfaisante et complète. Cest le temps (ou demande de main -duvre) nécessaire à laccomplissement entier dune opération culturale à une période donnée. Ce temps est fonction du cycle de croissance des cultures, du type de sol, des besoins des cultures, de la période dexécution. Mais cest surtout et cest essentiellement les moyens de production de lexploitant qui détermine la main duvre à mobiliser.
Désignons par :
EMBED Equation.3 Les besoins en main duvre pour un hectare de culture selon le type dactivité act, le type de terre t le type de technique tec, déquipement equi et de saison s
EMBED Equation.3 , la variable endogène qui détermine la quantité de main-duvre pour lactivité act. Cette variable est déterminée par les coefficients techniques (BMO).
Le modèle prend en compte deux activités non agricoles : le travail sûr et régulier EMBED Equation.3 et celui incertain et irrégulier EMBED Equation.3 .
La prise en compte des activités non agricoles.
Il est très difficile de trouver des données réelles sur les opportunités de travail non agricole par type dexploitation. Toutefois, des entretiens menés lors de nos enquêtes et des données sur le revenu non agricole de la région nous ont permis destimer ce quota de travail non agricole par type dexploitation. Nous avons dabord déterminé le nombre de jours de travail extérieur disponible en divisant le revenu extérieur de la région par le salaire moyen dun travailleur non qualifié. Nous avons ensuite déterminé le nombre de jours de travail extérieur par type dexploitation au prorata du nombre dactifs. Plus on a dactifs plus les opportunités de travail à lextérieur de la sphère agricole sont grandes.
EMBED Equation.3 , désigne le nombre de jours de travail non agricole sûr et régulier pour le ménage agricole de type ex en saison EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 , celui irrégulier
Les équations relatives à la contrainte de la main duvre sont les suivantes :
EMBED Equation.3 (6)
EMBED Equation.3 (7)
EMBED Equation.3 (8)
EMBED Equation.3 (9)
EMBED Equation.3 (10)
Le besoin de travail en traction animale et en mécanisation.
Nous lavons déjà mentionné, lutilisation de la traction animale et / ou du tracteur réduisent remarquablement le volume de travail nécessaire aux activités agricoles. Plusieurs auteurs ont mis laccent sur léconomie de la main duvre occasionnée par ladoption de la traction animale. Cependant, très peu de données existent sur le temps de travail requis en traction animale et en mécanisation pour une opération culturale et pour un hectare de culture. Les seules données à notre disposition sont celles du département de mécanisation et des synthèses des études faites dans la région de lOuest du pays. Dans cette région, la traction animale et la mécanisation sont très usitées compte tenue de la culture du coton et des conditions pluviométriques qui sont meilleures à celles de la région du plateau Central. Sur la base de ces données et en tenant compte de la maîtrise de la technique, de la durée des différentes saisons et des données de nos enquêtes auprès des producteurs, nous avons estimé les besoins requis en traction et en mécanisation par hectare de culture.
Le temps de traction et de mécanisation disponible par type dagriculteur.
Lutilisation de la traction animale ou du tracteur dépend de plusieurs facteurs dont le statut social de lagriculteur. Pour chaque type dexploitation, la force de traction et de mécanisation disponible est fonction de la présence danimaux de trait et de tracteur.
Dans le plateau central, on rencontre la traction asine et bovine. Cependant, la traction bovine est la plus utilisée. Les asins sont plutôt utilisés dans le transport deau et des hommes.
Pour les travaux champêtres, lattelage est conduit par deux à trois personnes qui aident lanimal et loutil pour labourer dune manière très profonde le sol.
Une synthèse de quelques analyses et lobservation des activités culturales sur la région nous permettent destimer la traction animale disponible à 40 jours. En effet, Matlon et Fafchamps estiment le temps disponible pour la préparation du sol de 2 à 10 jours et celui disponible pour le sarclage à 30 jours.
Le labour à la mécanisation est réalisé par le tracteur. La machine est conduite par une personne. Par logique, le temps de la mécanisation disponible est estimé à 10 jours.
Pour estimer le temps de traction et de mécanisation disponible pour chaque type dagriculteur, nous avons pondéré ces temps (40 et 10 jours) par le nombre moyen danimaux de trait et de tracteur dont dispose chaque type dexploitation.
Soient :
EMBED Equation.3 , les besoins en traction animale des différentes activités agricoles act selon le type de terre t de technique tec et de saison s.
EMBED Equation.3 , leurs besoins en mécanisation,
EMBED Equation.3 , le coefficient de pondération entre le nombre danimaux de traction tat du ménage agricole et ses jours de traction disponibles en saison s,
EMBED Equation.3 , le coefficient de pondération pour la disponibilité en mécanisation de chaque type dagriculteur,
EMBED Equation.3 , la variable endogène de stock de bovin tat pour lexploitation ex en début de chaque période s,
EMBED Equation.3 , la variable endogène de stock de machine de chaque exploitation en début de chaque période.
Lagriculteur peut à une période donnée louer de la traction animale EMBED Equation.3 pour les travaux de sa ferme (il est locataire) ou à lextérieure pour les travaux dautres fermes EMBED Equation.3 (il est propriétaire). Il peut également en acheter EMBED Equation.3 ou en vendre EMBED Equation.3 .
Comme la traction animale, lexploitation peut aussi louer la mécanisation EMBED Equation.3 pour ses travaux champêtres ou à lextérieur de son exploitation EMBED Equation.3 .
Il peut aussi en acheter EMBED Equation.3 ou en vendre EMBED Equation.3 .
Les équations relatives à la traction animale et aux équipements agricoles.
Ï% Pour la traction animale
Comme pour les contraintes relatives à la main d Suvre, la somme des besoins en traction des activités doit être inférieure ou égale à la force de traction disponible et l agriculteur ne peut pas vendre plus de traction qu il en dispose.
EMBED Equation.3 (11)
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 . (12)
Où : EMBED Equation.3 = {bov} désigne un sous ensemble de EMBED Equation.3 , contenant les animaux de trait, ici le buf.
Ï% Pour la mécanisation.
Les équations relatives à la mécanisation suivent la même logique que celles de la traction animale.
EMBED Equation.3 (13)
EMBED Equation.3 (14)
EMBED Equation.3 . (15)
L indice me désigne le type de machine.
Les équations relatives à l élevage et à la mécanisation.
Ï% L élevage :
En plus de l activité agricole, les agriculteurs de la région pratiquent l élevage des ruminants (bufs, moutons, chèvres), de volailles (poules et pintades) et utilisent les bufs pour la culture attelée. Cet élevage, qualifié dépargne sur pied permet à lexploitant de faire face à ses besoins monétaires surtout pendant les périodes difficiles. Il sagit donc dun élevage qui nest pas principalement destiné à la vente, mais qui joue le rôle dune assurance sociale.
Toutefois le bétail peut être vendu partiellement ou entièrement en année difficile ou en cas de catastrophe naturelle pour lacquisition de vivres. Traditionnellement les agriculteurs les plus nantis capitalisent dans le bétail, le plus souvent à partir des revenus de lagriculture. Laccumulation du bétail est un symbole de réussite sociale. Les flux de bétail (entrées-sorties) dans les exploitations varient en fonction de la saison. Les ventes sont plus importantes en mauvaise année pour permettre lachat des vivres. Par contre elles sont faibles en bonne année et le surplus de la production vivrière peut être vendu pour acquérir quelques têtes de bétail. Dune manière générale, les petits ruminants (ovins et caprins) font plus lobjet de spéculations que les bovins, en raison de la rapidité de leur cycle de production et de la facilité de leur commercialisation. Dans la région, les effectifs de bovins ne sont pas importants chez les agriculteurs car le transfert du gros bétail des éleveurs aux agriculteurs est encore embryonnaire.
Les équations du flux danimaux :
EMBED Equation.3 (16)
EMBED Equation.3 (17)
Où :
EMBED Equation.3 = {bov, cap, ov, vol} désigne lensemble des animaux avec : bov = bovin, cap = caprin, ov = ovin et vol = volaille
EMBED Equation.3 , désigne le nombre danimaux de type ta disponible pour chaque type dagriculteur ex,
EMBED Equation.3 , la variable endogène déterminant le nombre danimaux de type ta, pour le ménage agricole ex à la fin de lannée.
Ï% Les équations relatives au flux de machines.
EMBED Equation.3 (18)
EMBED Equation.3 (19)
Où :
EMBED Equation.3 = { EMBED Equation.3 } désigne l ensemble des machines. Avec Tract = tracteur.
EMBED Equation.3 , désigne le nombre de machine de type me en possession de lagriculteur ex
EMBED Equation.3 , le nombre de machine de type me en possession de lagriculteur de type ex à la fin de lannée.
Les équations relatives à la contrainte deau.
Ï% La disponibilité en eau d irrigation.
Pour déterminer la quantité d eau disponible pour l irrigation, il est nécessaire de connaître la capacité des barrages. Ces données ont été tirées de l étude du Programme de Gestion Intégrée des Ressources en eau du Burkina (GIRE), menée par Kaboré et Ouattara (2001). Comme nous lavions dit plus haut, les barrages de la région servent aussi à labreuvement du troupeau. Pour évaluer la quantité deau journalière prélevée par le bétail, nous avons procédé de la manière suivante : Dabord, nous avons procédé à la collecte des informations sur les effectifs du bétail. Pour cela, nous avons pris contact avec le poste délevage de la province de Ganzourgou, qui a pu fournir seulement les statistiques de la campagne de vaccination de 2002. Pour compléter la liste, nous avons concerté le personnel de la DGPSA. Ainsi on a pu établir un taux de croissance du bétail dans la région. Ensuite, sur la base des besoins quotidiens en eau par tête de bovin et de petit ruminant qui sont respectivement de 50 et de 20 litres, nous avons pu évaluer la quantité deau consommée théoriquement par le bétail.
Ï% Les besoins en eau d irrigation des cultures.
Le besoin en eau est défini comme la quantité d eau nécessaire pour la réalisation d un hectare de culture. Plusieurs études, nous ont permis d estimer les besoins en eau des différentes cultures. Ce sont les études dONAT (1992), de Zida (1993), de Castellanet (1992) et de la FAO / IPTRID (2004). Selon lONAT (1992) et Zida (1993), il faut en plus des besoins en eau durant le cycle des cultures, 1 500 m3/ha pour la préparation / saturation du sol.
Les équations :
EMBED Equation.3 (20)
EMBED Equation.3 (21)
Où :
EMBED Equation.3 , désigne les besoins en eau du type dactivité act
EMBED Equation.3 , la quantité deau effectivement utilisée par lexploitant ex pour la culture act en saison s
EMBED Equation.3 , la quantité deau transférée par saison.
EMBED Equation.3 , la disponibilité en eau du barrage en saison s
Les équations relatives à lutilisation des intrants.
Le faible niveau dutilisation dintrants (engrais et semences améliorées) constitue une des contraintes majeures à laccroissement des productions agricoles dans le Plateau Central.
Les cultures pluviales ne bénéficient pratiquement pas dengrais. Ces derniers sont destinés aux cultures de contre saison (riz et cultures maraîchères). Les doses dengrais utilisées sont de loin inférieures aux doses recommandées.
Les paysans ont lhabitude de répartir entre la riziculture et les autres cultures maraîchères les quantités dengrais destinées normalement à la seule riziculture.
Le niveau dutilisation des semences améliorées dans la région est inférieur à la moyenne nationale estimée à 6%. Les semences améliorées sont beaucoup plus utilisées pour les cultures maraîchères qui ne disposent pas toutes de semences locales.
EMBED Equation.3 (22)
Où
EMBED Equation.3 = {semence, urée, npk, d6, fumier, herbicide, essence} désigne lensemble des intrants.
EMBED Equation.3 , exprime les besoins en intrant des différentes activités
EMBED Equation.3 et EMBED Equation.3 le transfert dintrant entre période
EMBED Equation.3 , la quantité dintrant utilisée par chaque type dagriculteur.
Les équations relatives à la production et à son utilisation.
Les céréales comme le mil et le sorgho sont avant tout, des cultures de subsistance. Seuls les excédents font lobjet de vente. Ces céréales peuvent être commercialisées en cas de force majeure pour faire face aux besoins domestiques de liquidités. Dans le Plateau Central, les produits autoconsommés sont généralement le mil, le sorgho et le niébé dans une moindre mesure. Le sorgho couvre une proportion très importante des besoins de consommation (plus de 75% lorsquon tient compte des habitudes alimentaires des ménages).
Pour prendre en compte cette autoconsommation, la production totale a été séparée en une partie destinée uniquement à la vente et une autre à consommation. On fait lhypothèse implicite quil ny a pas de perte de produit et que lagriculteur ne fait pas de don.
Ï% L équation de la production totale :
EMBED Equation.3 (23)
Où :
EMBED Equation.3 est la production totale des activités
EMBED Equation.3 est le rendement des différentes activités et l indice j les produits des activités
act
Ï% L équation de l utilisation de la production.
EMBED Equation.3 (24)
La production est vendue ( EMBED Equation.3 ) et autoconsommée ( EMBED Equation.3 )
Les équations économiques et financières.
Ï% Les sources de financement disponibles.
La disponibilité monétaire serait lun des facteurs qui déterminent le choix des activités de production. Elle représente les besoins de liquidité pour couvrir le coût de semences, des engrais, des pesticides, dénergie ainsi que la main duvre salariée.
Dans le Plateau Central, cette contrainte est dautant plus importante que le crédit qui permet de latténuer est très peu existant. Dans la région, seuls les producteurs pratiquant la double culture du riz, membres dune coopérative ont accès à un crédit de campagne distribué en nature sous forme dintrants.
Au début de chaque campagne, les exploitations agricoles doivent mobiliser de la liquidité pour effectuer la mise en place des cultures. La disponibilité en ressources financières pour financer les opérations culturales est déterminée par les fonds propres dont lagriculteur dispose en début de campagne, qui représente son capital initial. Il nest cependant pas aisé de trouver des informations sur le montant de ce capital. A défaut d en disposer réellement, nous avons fait des estimations basées sur nos observations des pratiques culturales ainsi que sur les dires des agriculteurs.
Ï% L équation du crédit de campagne.
EMBED Equation.3 (24)
EMBED Equation.3 (25)
EMBED Equation.3 (26)
Où :
EMBED Equation.3 est le prix des différents types dintrants int
EMBED Equation.3 est le crédit du ménage agricole ex en saison s
EMBED Equation.3 le crédit total dans lannée du ménage agricole ex
EMBED Equation.3 Le crédit total disponible.
Le revenu agricole y compris lautoconsommation.
Le revenu de lexploitation y compris lautoconsommation est calculé pour chaque période. Il est égal à la production totale des différentes activités de chaque période multipliée par leurs prix, plus la rémunération du travail salarié agricole et non agricole, moins les coûts des facteurs de production (y compris les coûts de commercialisation définis plus haut) et les emprunts.
Lestimation des coûts de commercialisation.
Pour estimer les coûts de commercialisation, nous sommes partis des travaux de Le Goulven (1996), Mwanaumo et al., (1997), Arndt et al., (2001), Ruijs (2002) et de nos observations de terrains lors de nos enquêtes. Nous avons estimé les coûts de commercialisation à 30% de la valeur de la production. Ces coûts représentent également 30% des prix des intrants payés par les agriculteurs.
Léquation relative au revenu agricole.
EMBED Equation.3 (27)
Où :
EMBED Equation.3 = {sure, unsure} est lensemble des activités non agricoles régulières et irrégulières.
EMBED Equation.3 est le prix des produits agricoles en saison s.
EMBED Equation.3 , les coûts de commercialisation;
EMBED Equation.3 , le salaire agricole en saison s
EMBED Equation.3 , le prix de location de la traction animale en saison s
EMBED Equation.3 , le prix de la mécanisation du tracteur en saison s
EMBED Equation.3 , le salaire non agricole
EMBED Equation.3 , le taux dintérêt des emprunts
EMBED Equation.3 , le revenu du ménage agricole ex en saison s
- Le profit de lexploitation.
Le profit de lexploitation ( EMBED Equation.3 ) est calculé pour chaque période de la même manière que le calcul des revenus agricoles exposé plus haut, en tenant compte des charges liées à lautoconsommation..
Léquation du profit de lexploitation.
EMBED Equation.3 (28)
Où :
EMBED Equation.3 , les achats alimentaires. Les prix à la consommation des produits agricoles sur les marchés sont en moyenne les prix aux producteurs majorés de 30%.
EMBED Equation.3 , le prix dachat des animaux en saison s
EMBED Equation.3 , le prix dachat des machines en saison s
EMBED Equation.3 , la consommation incompressible du ménage agricole ex
EMBED Equation.3 , le profit des agriculteurs ex en saison s
Les besoins alimentaires et les dépenses de consommation des ménages agricoles.
Ï% Les besoins alimentaires des ménages agricoles.
Les besoins alimentaires de chaque type de ménage agricole sont évalués en calories et par saison. La somme des besoins en calories de chaque catégorie de la population par saison doit être inférieure ou égale au nombre dunités calorifiques disponibles par saison. Ces besoins peuvent être couverts par les quantités des aliments produites et autoconsommées ou par des achats sur le marché. Pour tenir compte des habitudes alimentaires de la région, on suppose que les principales céréales consommées notamment le sorgho doivent satisfaire un minimum de besoins en calories. Ce niveau de besoin est estimé à partir des normes établis par la FAO/OMS/UNU (1985), des études réalisées par Bakker et Konaté (1988) dans le plateau Central auprès des ménages agricoles.
Ï% L équation relative aux besoins alimentaires des ménages agricoles.
Il est nécessaire d introduire dans le modèle une contrainte de consommation qui prend en compte la préoccupation d autoconsommation du producteur.
EMBED Equation.3 (29)
Où :
EMBED Equation.3 = {calo, pro} désigne lensemble des types de nutriment requis pour lalimentation humaine, avec calo = calories et pro = protéines.
EMBED Equation.3 = {mai, sob, ri, mi, ni} . Le sorgho est le plus consommé, viennent ensuite le maïs, le mil, puis le riz et le niébé dans une moindre mesure. En effet, le riz nest consommé quoccasionnellement au cours de lannée, notamment lors des fêtes. Le niébé permet la diversification de lalimentation et est souvent consommé lors des entraides dans les travaux champêtres. A cause des élasticités prix à la consommation, et pour ne pas alourdir le modèle, nous avions considérés que les ménages préfèrent ce satisfaire la consommation alimentaire en sorgho, maïs, riz, mil et niébé.
EMBED Equation.3 est la taille du ménage agricole.
EMBED Equation.3 , la consommation en nutriments requis par personne et par jour
EMBED Equation.3 , le nombre de jour
EMBED Equation.3 , la qualité en nutriments (protéines, calories) des produits.
Ï% Les dépenses de consommation.
Une grande partie du profit des ménages agricoles est destiné aux dépenses de consommation. La propension à consommer est donc très importante. Nous l avons fixé à 0,9.
Ï% L équation relative aux dépenses de consommation.
EMBED Equation.3 (30)
Où :
EMBED Equation.3 désigne les dépenses de consommation du ménage agricole ex en saison s
EMBED Equation.3 , la propension à consommer.
Linvestissement et la décapitalisation.
Les agriculteurs investissent dans le matériel agricole (traction animale, tracteur, motopompe), les animaux et lépargne. Linvestissement réalisé lannée courante consomme des ressources financières dans cette année mais, génère des ressources au cours des années suivantes.
La décapitalisation intervient en année mauvaise où les agriculteurs ont des déficits très importants. Ces derniers vendent alors leurs actifs pour assurer les dépenses alimentaires. Dans le Plateau Central, cette vente concerne beaucoup plus les animaux et l épargne, moins l équipement. Cela serait elle du à l absence de marché des équipements ?
L équation de l investissement.
Ï% L équation de linvestissement.
EMBED Equation.3 (31)
Où :
EMBED Equation.3 désigne les achats danimaux du ménage ex en période s.
EMBED Equation.3 , les prix dachats des animaux
EMBED Equation.3 , les achats de léquipement
EMBED Equation.3 , les prix des équipements agricoles
EMBED Equation.3 , les achats dépargne
EMBED Equation.3 , désigne les investissements du ménage.
Ï% L équation de la vente des actifs.
EMBED Equation.3 (32)
Où :
EMBED Equation.3 désigne la vente des animaux ta du ménage agricole ex en saison s
EMBED Equation.3 , les prix de vente des animaux
EMBED Equation.3 , la vente de lépargne du ménage agricole ex en saison s
EMBED Equation.3 , la vente des actifs du ménage agricole ex en saison s. Elle concerne ici les animaux et lépargne car le marché des machines est encore très embryonnaire dans la région.
La contrainte de trésorerie.
Une autre exigence à laquelle doivent généralement satisfaire les agriculteurs est léquilibrage de leur trésorerie. A tout moment, les entrées de trésorerie sur lexploitation comme la vente de produits ou de services, les emprunts, les revenus extérieurs doivent compenser les sorties telles que : les achats dintrants, les investissements en équipement, les salaires, les prélèvements familiaux (autoconsommation, consommation incompressible, autres dépenses alimentaires), les remboursements demprunt et intérêt.
Ï% L équation du flux de trésorerie à la fin de chaque saison.
EMBED Equation.3 (33)
Où :
EMBED Equation.3 , le capital initial du ménage agricole ex
EMBED Equation.3 , la caisse de lexploitation en saison s.
Léquation (30) évalue la liquidité attendue à la fin de chaque période s.
Toute transaction impliquant des liquidités doit être enregistrée dans EMBED Equation.3 , la caisse des agriculteurs au moment précis de lopération. Ici se pose le problème lié à la continuité de la fonction temps. Le modèle considère le début et la fin de chaque saison et de chaque année. Par exemple, les cultures récoltées à la saison 1 sont vendues au début de la saison 2 et sont donc en ce moment enregistrées dans la caisse de la saison 2.
Ï% L équation du flux de trésorerie à la fin de l année.
Alors que l équation (30) calcul la liquidité espérée par lexploitation à la fin de la saison s, la (31) calcule celle espérée à la fin de lannée. Cest également dans cette équation que les remboursements des emprunts sont enregistrés.
EMBED Equation.3 (34)
Où :
EMBED Equation.3 est la liquidité disponible fournie en début dexercice
EMBED Equation.3 , la caisse en fin dannée
Lépargne.
En milieu rural burkinabè, la faiblesse des revenus suggère la faiblesse ou même linexistence de lépargne. Ceci serait en accord avec la présomption de la théorie keynésienne qui soutient que la propension à épargner croît avec le revenu. Cependant, il est apparu que même pour des agriculteurs pauvres la consommation courante peut différer du revenu courant (Deaton, 1997 ; Kazianga et Ouédraogo, 2005). Ceci admet du moins lexistence dune épargne non nulle, du reste confirmée par les travaux de Deaton (1992b) et de Paxson (1992). Etant donné que le ménage agricole est confronté au risque résultant de la prépondérance de lagriculture dans le revenu, il a à priori la possibilité de constituer une épargne dans laquelle il puisera dans les mauvais jours. Nous prenons donc en compte lépargne dans le modèle.
Léquation de lépargne.
EMBED Equation.3 (35)
Où :
EMBED Equation.3 , désigne lépargne initiale du ménage agricole ex ;
EMBED Equation.3 , la vente dépargne du ménage agricole ex en saisons ;
EMBED Equation.3 , lépargne du ménage agricole ex en saison s.
La fonction objectif : richesse espérée.
Suivant le contexte économique dans lequel évolue lagent économique et les informations disponibles, la fonction objectif peut être différente. Lobjectif visé par les agriculteurs du Plateau Central va au-delà du profit. Ils ont dabord un souci dassurer un niveau correct de consommation alimentaire et non alimentaire. Ensuite, ils expriment le désir daccroître leur capital agricole, leur trésorerie pour faire face aux dépenses journalières. Pour atteindre ces objectifs, le ménage agricole tient compte de lensemble des informations disponibles dans son environnement. Si certaines informations sont sûres comme la taille de sa parcelle, le matériel agricole dont il dispose, dautres informations échappent complètement à son contrôle. Il sagit pour lessentiel des rendements futurs de ses activités et des prix des produits agricoles sur le marché. En effet, lagriculteur sahélien évolue dans un environnement incertain et très risqué. Les rendements agricoles sont très fluctuants et fortement tributaires de la pluviométrie. Pour prendre sa décision, le ménage agricole est donc obligé de se baser sur les prix et les rendements observés les années passées.
Pour tenir compte de tous ces éléments nous avons supposé que les agriculteurs cherchent à maximiser lutilité de la richesse espérée EMBED Equation.3 .
La richesse est représentée par lensemble des actifs disponibles en fin dannée : les dépenses de consommation EMBED Equation.3 , les liquidités EMBED Equation.3 et EMBED Equation.3 , les équipements EMBED Equation.3 , les animaux EMBED Equation.3 et lépargne ( EMBED Equation.3 ).
Les agriculteurs maximisent leur fonction objectif sur un horizon annuel.
Le modèle espérance variance proposé par Markowitz (1959) est utilisé pour tenir compte du risque. Ce modèle consiste à définir une fonction dutilité à partir de la moyenne et de la variance des gains espérés.
Léquation de la richesse espérée.
EMBED Equation.3 (36)
La fonction objectif :
EMBED Equation.3 (37)
Où : EMBED Equation.3 est la richesse espérée de lagriculteur ex, EMBED Equation.3 la variance de la richesse et EMBED Equation.3 mesure son aversion pour le risque. Dans léquation de la richesse, les prix des produits agricoles et les niveaux de rendement sont aléatoires. Etant donné que nous avons travaillé sur des valeurs moyennes, nous faisons lhypothèse que EMBED Equation.3 est égal à la richesse calculée ( EMBED Equation.3 ).
La variance de la richesse peut sécrire en fonction des actifs et des activités de production du ménage agricole:
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
Où :
EMBED Equation.3 est le coefficient de variation de lactif a
EMBED Equation.3 , le prix espéré de lactif qui est ici le prix moyen ;
EMBED Equation.3 , lactif a du ménage agricole ex ;
EMBED Equation.3 , le coefficient de variation associé à lactivité act ;
EMBED Equation.3 , le prix espéré de lactivité, ici le prix moyen
EMBED Equation.3 , le rendement espéré de lactivité, ici le rendement moyen.
Nous faisons lhypothèse que la covariance entre les activités est nulle.
Le coefficient daversion pour le risque étant inversement proportionnel à la richesse, il peut sécrire sous la forme :
EMBED Equation.3
Comme il est difficile de déterminer la valeur du coefficient daversion pour le risque des agriculteurs, il est utilisé dans le modèle comme un paramètre de calibrage. Il détermine le choix des activités entre les plus risqués et les moins risqués.
La situation réelle.
En agriculture, il ny a pas de certitude sur les rendements et les prix des produits. Lorsque lagriculteur sème ses plans, il a seulement une attente de ce que seront les résultats. Dans ce modèle, lagriculteur sattend aux moyennes des rendements et des prix. Mais, les résultats utilisés pour le calcul des dotations des années suivantes sont des résultats réels utilisant des rendements et des prix réels.
Ï% Estimation des rendements et des prix réels.
Pour estimer les rendements et les prix réels, il faut disposer des rendements et des prix pour les années de mauvaise et de bonne saison.
Ces données nétant pas toujours disponibles, nous avons procédés au sondage des agriculteurs, en posant les questions suivantes lors de nos enquêtes : Parmi les campagnes agricoles de 2004 à 2008, quelle a été la plus bonne ? Quelle a été la plus mauvaise ? Quels sont les productions en mauvaise et bonne saison ? Quelles sont les superficies ? Quels peuvent être les prix en bonne et mauvaise saison. A partir de ces informations, on a pu construire des intervalles de confiance pour les rendements et les prix de chaque spéculation. En considérant que les rendements et les prix suivent une loi de probabilité uniforme, nous avons pu estimer des coefficients aléatoires lesquels sont présentés en annexe. Par la suite, les rendements et prix réels sont obtenus en multipliant les moyennes par les coefficients aléatoires estimés. Sagissant des rendements, un coefficient aléatoire plus faible correspond à une mauvaise année (choc climatique, attaque parasitaire, etc.), tandis que pour les prix, les attentes des agriculteurs se situent autour de la moyenne la première année mais par la suite, les anticipations peuvent varier fortement.
Ï% Les équations de la situation réelle.
Les équations des résultats réels concernent la caisse, le profit, le revenu agricole y compris lautoconsommation et la richesse. Elles présentent le même contenu que les équations de la période doptimisation, sauf que les prix EMBED Equation.3 et les rendements EMBED Equation.3 espérés sont remplacés par des prix EMBED Equation.3 et des rendements EMBED Equation.3 réels. Ces équations portent les mêmes noms que ceux utilisés dans le processus décisionnel suivi par « r » pour exprimer le réel. La caisse espérée par saison EMBED Equation.3 devient EMBED Equation.3 , la liquidité réelle, et celle espérée à la fin de lannée ( EMBED Equation.3 ) devient ( EMBED Equation.3 ), la caisse réelle à la fin de lannée. Le profit EMBED Equation.3 devient EMBED Equation.3 , le revenu agricole devient EMBED Equation.3 EMBED Equation.3 et la richesse espérée EMBED Equation.3 devient la richesse réelle EMBED Equation.3 .
Comme à la fin de la période d'optimisation, toutes les décisions de lagriculteur sont connues, on calcule alors les résultats réels de lexploitation avec les prix et les rendements réels. Le transfert de la caisse et la consommation de chaque saison, sont également mis à jour. Ce qui reste compatible avec les idées du modèle en ce sens que, la consommation demeure une part des bénéfices de chaque saison. Elle est alors adaptée par l'agriculteur aux résultats réels.
Ensembles EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 Paramètres
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
Paramètres (suite)
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
Paramètres (suite)
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
Paramètres (suite)
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 11 : Récapitulatif des ensembles et des paramètres du modèle de base.
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 12 : Récapitulatif des variables.
Variables EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
Variables (Suite)
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
Variables (suite)
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
Variables (Suite)
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 13 : Récapitulatif des équations.
Equations
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 .
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 .
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
Numéro
(1)
(2)
(3)
(4)
(5)
(6)
(7)
(8)
(9)
(10)
(11)
(12)
(13)
(14)
(15)
(16)
(17)
(18)
(19)
(20)
(21)
(22)
(23)
(24)
(25)
(26)
(27)
(28)
(29)
(30)
(31)
(32)
(33)
(34)
(35)
(36)
(37)IV) Conclusion :
La formulation du modèle de base à montrer la complexité du secteur agricole et la multiplicité du nombre de variables qui sont en jeu. Létape suivante consiste en la validation et au calibrage du modèle. Cest une étape cruciale en ce sens quelle permet dapprécier la capacité du modèle à représenter la réalité. Une fois le modèle calibré et validé, il peut être utilisé pour analyser de façon prospective limpact des différentes politiques économiques sur le comportement des agents économiques du secteur agricole du Plateau Central.
V) Le calibrage et La validation du modèle de base des ménages agricoles.
Le calibrage du modèle consiste à ajuster les paramètres (et/ou coefficients) du modèle puis à vérifier sa cohérence interne de manière à reproduire la situation réelle observée pour une ou des années de référence aussi appelées années de base (Boussard, 1987). Il peut être interprété comme une manière de trouver les meilleurs paramètres (ou/et coefficients) permettant de maximiser la similitude entre les résultats du modèle et la réalité (Santillana, 2005). La typologie des ménages agricole a été faite sur les données structurelles de 2004 2005. Nous avons choisi comme années de référence, les années 2004 et 2005. Comme nous lavons déjà souligné, laversion pour le risque, parce quelle est un paramètre exogène au modèle difficile à estimer a été utilisé comme un paramètre de calibrage. En effet, la méthode par calibrage approximatif a été employée. On attend par calibrage approximatif une procédure de calibrage manuelle, qui accepte ainsi une déviation résiduelle des résultats du modèle.
Lobjectif a été de trouver le « bon » coefficient daversion pour le risque afin de mieux rapprocher les choix et fonctionnement du modèle à la réalité. Les superficies réelles emblavées observées sur le terrain (Figure 10) ont servi de données pour le calibrage du modèle.
Cependant, calibrer est nécessaire mais non suffisant pour évaluer un modèle, il convint aussi de le valider. Un modèle de ferme nest valable que lorsquil donne des résultats conformes aux décisions des agriculteurs après avoir eu le temps de sadapter à leur environnement (Boussard, 1970). Une fois étalonné, c'est-à-dire expliquant correctement les décisions prises dans le passé par les agriculteurs et donc suffisamment représentatif de leur comportement économique, on peut lutiliser de façon prospective.
Ignizio (1982), identifie quatre critères pour la validation du modèle:
La cohérence logique dans sa construction,
La fiabilité des données sur lesquelles le modèle est fondée
La cohérence des réponses à des simulations simples.
La proximité des résultats à la réalité.
La validation de notre modèle c'est-à-dire la comparaison des résultats simulés aux comportements des différentes exploitations, sest faite en se basant sur les données de superficies emblavées, la consommation et le coût dopportunité de la main doeuvre. Les bons résultats de la campagne sèche de 2005 ont permis de renforcer la validité du modèle.
On se propose de procéder à une comparaison pour les années 2004 à 2005 :
Des superficies totales (après agrégation par paramètres déchelles) allouées aux cultures simulées aux superficies agricoles totales utiles (SAU) dans la région observée.
De la consommation totale des agriculteurs (après agrégation par paramètres déchelles) simulée à la consommation totale réelle observée
Du coût dopportunité de la main duvre agricole simulé au coût dopportunité du travail agricole observée.
Superficies totales allouées aux cultures.
Les résultats relatifs aux superficies (Figure 13 et tableau 14) montrent une bonne représentation du processus de décision concernant lallocation des terres dans les deux systèmes de culture (pluvial et irrigué) dans la région et au sein des ménages.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 13: Superficies agricoles utiles simulées et observées à léchelle régionale
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 14: Assolements comparés à léchelle du ménage entre situation observée et simulée
Ménages
CulturesPauvre
MoyenRicheSuperficies en hectares (ha)ObservéeSimuléeObservéeSimuléeObservéeSimulée
Mil
Sorgho
Maïs
Voandzou
Niébé
Arachide
Riz
Total en saison pluvial
0,55
0,93
0,03
0,04
0,12
0,04
0,04
1,75
0,47
0,84
0,05
0,04
0,11
0,04
0,04
1,59
0,90
1,32
0,18
0,05
0,20
0,10
0,12
2,87
0,85
1,30
0,17
0,04
0,18
0,08
0,12
2,74
1,05
1,60
0,25
0,12
0,18
0,20
0,25
3,65
1,10
1,57
0,30
0,1
0,20
0,23
0,25
3,75Riz
Légumes
Total en saison sèche0
0,03
0,030
0,03
0,030,12
0,08
0,200,12
0,08
0,200,25
0,15
0,400,25
0,15
0,40La consommation des ménages agricoles.
Le sorgho couvre 75% des besoins en consommation des ménages agricoles du Plateau Central si on tient compte des habitudes alimentaires (Bakker et Konaté, 1988).
Les écarts de consommation en sorgho entre la situation réelle et simulée traduisent une bonne représentation de la consommation des ménages agricoles de la région. Ainsi la consommation totale simulée en céréales des ménages agricoles donne 212 530 tonnes. Celle en sorgho donne 169 270 tonnes, ce qui représente 79% des besoins en consommation, soit un écart de 4%.
Le coût dopportunité de la main duvre.
Les résultats du modèle sur les coûts dopportunités de la main duvre sont également réalistes. En effet, daprès nos enquêtes de terrain, le coût dopportunité de la main duvre dans la région variait entre 600 et 1000 Fcfa /h*j pour la campagne agricole 2004/2005. Ce qui est proche des résultats du modèle qui indiquent un coût dopportunité de 655 Fcfa / h*j.
La prise en compte du risque, le caractère dynamique du modèle et la typologie adoptée rendent un peu complexe la validation des revenus prédits. Malheureusement, pour les revenus, il y a de graves difficultés dans lidentification des informations indépendantes et fiables. Il nexiste presque pas détudes empiriques dans le Plateau Central sur les revenus des ménages en fonction de leur niveau de richesse et du type de saison.
Conclusion : Le modèle reflète le comportement des agriculteurs par une bonne approximation de lallocation des cultures aux terres, de la consommation des agriculteurs et du coût dopportunité du travail. En plus, les bons résultats enregistrés dans la région au cours de lannée 2005, surtout en campagne sèche nous a permis de mieux apprécier la validité du modèle. Il est donc à mesure de prédire les réactions des agriculteurs du plateau central quand aux différentes simulations de mesures politiques.
Chapitre VI) Simulation de limpact des politiques économiques sur les revenus agricoles dans le plateau central du Burkina Faso à travers le modèle MATA.
Pour définir ou évaluer limpact dune politique sur le comportement des ménages et sur leurs revenus, les économistes ont toujours eu recours aux modèles. Le modèle MATA du secteur agricole du Plateau Central, précédemment décrit a servi à lévaluation des impacts des politiques formulées dans le chapitre (IV). Nous présentons ici les résultats des différentes simulations.
I) La simulation de référence ou validation dynamique du modèle par les revenus.
Le modèle est utilisé pour générer des estimations pour une large gamme de variables: les revenus des ménages agricoles et les sources de ces revenus, la superficie des cultures, la production agricole, l'utilisation d'intrants agricoles, les habitudes de dépenses, la participation au marché du travail etc. Bon nombre de ces estimations peuvent être obtenues par type dagriculteur et agrégés pour toute la région du Plateau Central.
Dans ce paragraphe, nous présentons et discutons les estimations du modèle sur les revenus des agriculteurs en utilisant la situation de référence. Nous utiliserons les variables comme la superficie, lutilisation dintrants, la production, les revenus non agricoles pour étayer notre discussion.
Rappelons les deux principaux objectifs des ménages agricoles qui sont la satisfaction des besoins alimentaires et la maximisation de leur actif net une fois les besoins alimentaires satisfaits.
Il y a dans ce modèles trois types de ménages agricoles désignés par : agriculteurs « pauvres », « moyens » et « riches ».
La simulation de référence matérialisée par (S0) est sous des hypothèses suivantes :
- le taux de croissance annuel démographique de la région est de 2%
- sont considérés comme actifs les individus ayant au moins 15 ans
- le nombre dactifs agricole est constant, car nous faisons lhypothèse que lexode rural compense laccroissement des actifs agricoles.
I.1) Les revenus des ménages agricoles :
Nous proposons de représenter la trajectoire des revenus par équivalent adulte des trois types dagriculteurs pour dix (10) ans (Y1 à Y10, où Y1 désigne dans le modèle lannée 2004 et Y10 lannée 2013). Les revenus sont calculés par équivalent adulte car nous partons du seuil de pauvreté établi au Burkina Faso. Un seuil de pauvreté estimé sur la base des dépenses de consommation alimentaire par équivalent adulte et par an. La méthode de calcul du seuil de pauvreté adoptée par le Burkina Faso est présentée en annexe. Elle sinspire des travaux de Ravallion et Bidani (1994), de Lanjouw et Ravallion (1995), de Deaton (1997) et de Coudouel et al., (2002).
La variation des rendements et des prix agricoles, une hypothèse réaliste prise en compte dans le modèle explique la variation des revenus suivant les années (Figure 14, 15 et 16).
Suite aux bons résultats réalisés dans lirrigation (cultures maraîchères principalement) en 2005, les revenus des agriculteurs enregistrent leur plus haut niveau. Selon les prédictions du modèle, les agriculteurs retrouveront ce niveau de revenu en 2011.
En moyenne, les revenus des agriculteurs « pauvres » est de 193 219 FCFA (H" 300 Euros) soit un peu plus du ¼ des revenus des agriculteurs « riches ». Les revenus des agriculteurs de « moyens » est en moyenne de 287 345 FCFA (H" 440 euros) soit la moitié de celui des agriculteurs de type 3 « riches » estimé à 543 976 FCFA (H" 830 Euros). L écart entre les revenus se réduit lorsque l on raisonne en termes de revenu par tête et par équivalent adulte. Le revenu moyen annuel par tête et par équivalent adulte est estimé respectivement à 19 322 et à 48 305 FCFA (H" 30 et 74 Euros) pour les agriculteurs « pauvres ». Quant aux agriculteurs « moyens », le modèle prédit des revenus de l ordre de 23 945 FCFA par tête et de 57 470 FCFA par actif (H" 37 et 88 Euros). Le revenu par individu et par équivalent adulte est respectivement de 38 855 FCFA et de 77 710 FCFA (H" 60 et 120 Euros) pour les agriculteurs « riches ». Sur la base du seuil de pauvreté établi à 82 672 FCFA par personne adulte et par an, pour sortir les ménages agricoles de la pauvreté, l Etat burkinabè devrait selon lhorizon de planification, arriver à augmenter en moyenne les revenus par équivalent adulte des agriculteurs « pauvres » de 92% , celui des agriculteurs « moyens » de 61% et celui des agriculteurs « riches » de 21%.
Laccès aux terres irriguées et au capital constituent les principales causes de lécart des revenus observé entre agriculteurs.
Daprès les résultats du modèle, toutes les exploitations sont diversifiées comme le témoigne la Figure 17 ci-dessus. Toutefois, les céréales traditionnelles (mil et sorgho) occupent une part très importante des superficies des agriculteurs. Les agriculteurs les plus nantis font plus de riz, de maïs et plus de légumes, plus risqués mais à plus haute valeur ajoutée.
Les technologies alternatives (traction animale, semences améliorées, engrais minéraux et fumure organique) avec les différentes possibilités daccroissement des rendements quelles supposent, présentées et discutées dans le paragraphe quatre (IV) du chapitre trois, qui sont proposées dans le modèle dans la situation de référence sont non adoptées conformément à la réalité.
Les agriculteurs « pauvres » cultivent de très petites superficies. Ils ne peuvent pas les augmenter par les contraintes daccès à la terre et / ou par les contraintes de main duvre saisonnière. Il en résulte de sévères contraintes de liquidité saisonnière et le besoin de vendre leur force de travail pour faire face aux besoins immédiats de consommation. Leur terre est presque entièrement consacrée aux céréales traditionnelles (mil, sorgho), qui occupent 82% des superficies totales de ces agriculteurs. La traction animale est absente dans leur pratique culturale. Compte tenu de labsence de liquidité, lutilisation des semences améliorées et les engrais minéraux est encore embryonnaire.
Les agriculteurs « moyens » commencent la campagne agricole avec des actifs et des liquidités sensiblement plus importants. Ils sont capables dinvestir selon les périodes dans la location de la traction animale, de la main duvre non qualifiée et dans lachat des intrants. Toutefois, ces agriculteurs sont encore lourdement entravés par la pénurie du capital saisonnier. Ce qui les empêche dadopter les technologies intensives (doses dutilisation dengrais et de semences améliorées recommandées). La part des semences améliorées dans lutilisation totale de semences est encore très faible.
Les agriculteurs « riches » cultivent des superficies plus importantes. Ce sont des agriculteurs qui ont dimportantes sources de revenus agricoles car ils disposent de plus de superficies irriguées. Ils ont un grand stock de trésorerie et disposent de la traction animale. Ils peuvent aussi embaucher des salariés agricoles tout au long de lannée et particulièrement pendant les périodes de pointe.
Leur accès facile au crédit leur permet dinvestir beaucoup plus dans les intrants et dans les semences améliorées (surtout pour les cultures irriguées). Ces agriculteurs ont un accès facile au crédit car ils disposent au préalable de garantie (matériel agricole, etc.). Si dans le système irrigué ces agriculteurs respectent les doses dutilisation dengrais, ce nest pas le cas dans le pluvial où le risque limite beaucoup les investissements.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 14: Trajectoire des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « pauvres » sous S0
Figure SEQ Figure \* ARABIC 15: Trajectoire des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « moyens » sous S0
Figure SEQ Figure \* ARABIC 16: Trajectoire des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « riches » sous S0
Figure SEQ Figure \* ARABIC 17: Allocation annuelle des terres aux différentes cultures.
I.2) Conclusion
La simulation de référence met en évidence une trajectoire des revenus des agriculteurs conforme à la réalité (ce qui confirme la validité du modèle), caractérisée par une stagnation, en équilibre de pauvreté. Les technologies prometteuses, capables daccroître les rendements et les revenus sont non adoptées. Plusieurs éléments permettent dexpliquer la non adoption des technologies à base des engrais minéraux ou celles qui demandent un investissement assez important. Il y a non seulement les prix des engrais qui sont élevés par rapport à ceux des céréales mais également limprévisibilité des conditions agro climatiques et labsence de liquidité au niveau des agriculteurs. Le risque a pour conséquence de rendre les nouvelles technologies plus risquées. Peu de producteurs sont alors capables de supporter ce genre de risque dans une agriculture encore fortement dominée par les productions de subsistance. Cest pourquoi, la stratégie des producteurs est toujours tournée vers la minimisation des risques et des techniques traditionnelles.
Dans un tel contexte, lintervention de lEtat peut permettre un déblocage de la situation, lintroduction de nouvelles technologies. Le modèle réalisé permet de tester limpact de différentes politiques de lutte contre la pauvreté, sur les revenus des agriculteurs et ainsi les effets en termes de sortie de la pauvreté. Cette question est centrale dans les débats sur la lutte contre la pauvreté et linsécurité alimentaire dans les pays en développement et justifie les différentes simulations qui suivent. Un tableau récapitulatif des revenus par équivalent adulte des ménages agricoles dans les différentes simulations sera présenté à la fin de la discussion.
II) Impact des politiques daide au développement agricole sur les revenus des agriculteurs.
Dix (10) grandes séries de simulations sont effectuées pour répondre à notre question (Tableau 15). Elles se repartissent selon la nature de la politique poursuivie. Les politiques peuvent être une mise à la disposition des agriculteurs du capital public ou privé.
Les trois premières simulations portent sur le capital public : Irrigation et baisse des coûts de commercialisation.
La première (S1) porte sur limpact de lirrigation. Elle teste rétrospectivement le comportement du revenu des agriculteurs avant laménagement hydro-agricole. Ce qui permet de mesurer limpact des aménagements hydro-agricoles sur le revenu des agriculteurs et de savoir si oui ou non il faut continuer à investir dans ce domaine.
La seconde simulation (S2) tient compte des bons résultats de lirrigation et se base sur lhypothèse selon laquelle lEtat a investi dans des constructions de tanks pour capter leau de pluie.
Pour améliorer laccès au marché des inputs et des outputs, desserrer la contrainte de liquidité qui freine lachat des intrants, de la traction animale et qui empêche certains agriculteurs dadopter des technologies qui permettent daccroître leurs revenus, nous testons une baisse des coûts de commercialisation à hauteur de 50% dans la troisième simulation (S3). Dans cette simulation, nous faisons lhypothèse que létat sengage dans la construction dinfrastructures routières, de communication et dans laménagement des infrastructures de stockage et de conditionnement. Cette politique daménagement devrait entraîner les coûts de commercialisation à la baisse.
Les simulations quatre (S4) et cinq (S5) portent sur une politique du capital privé, capital détenu par les agriculteurs. Il sagit de laccès à léquipement (traction) et au crédit agricole.
Dans la quatrième simulation (S4) nous faisons lhypothèse que des organisations paysannes mettent à la disposition des agriculteurs une paire de buf pour la culture attelée à moindre coût. Cette simulation est peut être irréaliste mais cest plutôt leffet stylisé que nous cherchons à comprendre.
Dans la cinquième simulation (S5), nous testons leffet de la mise à la disposition des agriculteurs du crédit agricole. Nous faisons lhypothèse que la disponibilité du crédit augmente de 50%.
La sixième simulation (S6) est la combinaison des deux politiques du capital public (S2 + S3)
La septième combine les deux politiques du capital privé (S4 + S5).
La huitième combine les quatre politiques (public et privé) (S2 + S3 +S4 + S5).
La neuvième simulation porte aussi sur le capital public. Cette mesure de soutien interne concerne une éventuelle régulation du marché. Elle tient compte de la forte instabilité des prix qui rend difficile les investissements et les innovations.
Lhypothèse que le risque sur les prix agricoles, mesuré par linstabilité na pas toujours un effet négatif sur lépargne et linvestissement soutenue par plusieurs auteurs ne paraît pas la plus pertinente dans le cas présent. Cette simulation suppose que linstabilité des revenus des producteurs a aussi pour origine linstabilité des prix qui leur sont payés. Cette instabilité agirait défavorablement sur la croissance de la production. Comme une abondante littérature la montré, laversion à légard du risque, est un facteur de moindre production. A ces raisons sajoute une autre globalement plus importante : Linstabilité freine linvestissement et linnovation car elle en rend le résultat incertain.
Dans ce scénario, nous faisons lhypothèse quil ya une stabilisation partielle des prix de production. Une stabilisation qui concernera les prix des denrées de base telles que les céréales sèches (mil, sorgho, maïs) et le riz. Pour ce qui est des céréales sèches, le problème ne devrait pas se poser car ce sont des produits commercialisés uniquement dans la sous régions. Pour ce qui est du riz, nous faisons lhypothèse que suite à des négociations fructueuses, le Burkina Faso, à linstar du Nigéria arrive à augmenter la taxe à limportation du riz. Ce qui va entraîner à la hausse le prix importé du riz et renforcer la compétitivité du riz national. Ce qui facilitera la fixation dun prix plancher à la production locale. En fait les bas tarifs à limportation du riz ont été imposés par les Programmes d'Ajustement Structurels des années quatre-vingts et maintenant que la plupart des pays concernés sont redevenus solvables, ces règles devraient pouvoir être révisées. Dans un tel contexte, nous supposons également que:
- lEtat a mis un minimum de police pour éviter les fraudes, les tromperies et les accords clandestins,
- les producteurs et les acteurs des filières locales disposent dune grande capacité dorganisation pour répondre aux attentes des consommateurs en leur proposant une gamme de produits qui correspondent à la diversité de leur mode de consommation.
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 15 : Récapitulatif des différentes simulations avec les paramètres concernés.
SimulationsParamètres concernésS1 EMBED Equation.3 = Disponibilité en eau dirrigationS2 EMBED Equation.3 S3 EMBED Equation.3 = Coûts de commercialisationS4 EMBED Equation.3 et EMBED Equation.3 S5 EMBED Equation.3 = Nombre danimaux de traitS6 EMBED Equation.3 = Crédit disponibleS7 EMBED Equation.3 et EMBED Equation.3 S8 EMBED Equation.3 , EMBED Equation.3 , EMBED Equation.3 et EMBED Equation.3 S9 EMBED Equation.3 = risque sur les culturesS10 EMBED Equation.3 , EMBED Equation.3 , EMBED Equation.3 , EMBED Equation.3 et EMBED Equation.3
II.1) Simulation (S1) : Lirrigation est une technologie qui accroît les revenus, beaucoup plus celui des agriculteurs riches.
Lidée ici est de mesurer limpact de lirrigation sur les revenus des agriculteurs.
La technologie, intégrée dans les pratiques culturales des agriculteurs a permis par rapport à cette situation (S1) une hausse moyenne annuelle de 49% des revenus des agriculteurs « pauvres », 59% des revenus des agriculteurs « moyens » et enfin une hausse de 72% des revenus des agriculteurs « riches » (Figure 18, 19 et 20).
La hausse est plus importante pour les agriculteurs « moyens » et « riches ». En effet, ces types dagriculteurs sont devenus relativement plus nantis que les autres à cause de lirrigation. Lirrigation a permis une baisse de la pauvreté à travers la croissance des revenus des agriculteurs.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 18: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « pauvres » entre S1 et S0.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 19: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « moyens » entre S1 et S0.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 20: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « riches » entre S1 et S0.
Conclusion du scénario 1 : Lirrigation réduit sensiblement la pauvreté des agriculteurs. On se pose la question à savoir si laugmentation de la disponibilité en eau dirrigation permettra aux agriculteurs daccroître encore plus leur revenu. Cest à cette question que nous essayons de répondre à travers le scénario deux (S2).
II.2) Simulation (S2) : Laccès en eau nentraîne pas systématiquement son utilisation pour lirrigation. Il faut que les agriculteurs disposent aussi des liquidités nécessaires.
Nous testons une augmentation de 50% de la disponibilité en eau dirrigation, en espérant ainsi permettre la mise en cultures des spéculations plus rentables (Cf. tableaux en annexes) et par conséquent un accroissement notable des revenus des agriculteurs. Les résultats montrent que les agriculteurs nutilisent pas toute leau disponible compte tenu de la contrainte de liquidité. Ils poursuivent en plus les mêmes techniques de production. Toutefois, cette politique est plus favorable aux agriculteurs « riches » (Figure 21, 22 et 23). Par rapport à la situation de référence, elle entraine une croissance annuelle moyenne des revenus par équivalent adulte de : 17% pour les agriculteurs « pauvres », 21% pour les agriculteurs « moyens » et enfin 25% pour les agriculteurs « riches ». Dans ce scénario, aucun agriculteur ne passe au dessus de la ligne de pauvreté.
Cette croissance des revenus est le résultat dun accroissement des superficies irriguées (Figure 24).
Lallocation des facteurs de production (terre, travail, capital) aux cultures en pluviale ne change pas. Elle change pour les cultures irriguées. La superficie en riz augmente pour les trois types dagriculteurs.
Chez les agriculteurs « pauvres », la superficie en riz passe de 3% des superficies totales annuelles dans la situation de référence (S0) à 6% dans ce scénario. La superficie irriguée en légumes baisse passant de 1% des superficies totales à 0.5%. Laversion pour le risque et la contrainte de liquidité obligent ces types dagriculteurs à baisser la superficie en légumes pour produire plus de riz moins risqué.
Chez les agriculteurs « moyens », la superficie en riz passe de 5% dans la situation de référence à 7%. La superficie en légumes passe de 2% dans la situation de référence à 2.26%.
On note chez les agriculteurs « riches » une hausse des superficies en riz qui passent de 7% par an en (S0) à 9%, une hausse des superficies en légumes qui passent de 3% dans S0 à 4%.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 21: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « pauvres » entre S0 et S2.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 22: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « moyens » entre S0 et S2.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 23: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « riches » entre S0 et S2.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 24: Allocation annuelle comparée des terres aux cultures irriguées entre S0 et S2.
Conclusion du scénario 2 : lamélioration de la disponibilité en eau dirrigation favorise les agriculteurs, mais beaucoup plus les agriculteurs « riches ». Elle permet de les sortir de la pauvreté selon les années mais pas de façon définitive (pour lhorizon de planification), compte tenu de linstabilité des prix et des rendements. Les deux autres types dagriculteurs connaissent certes un accroissement de leurs revenus mais restent toujours en dessous du seuil de pauvreté. Daprès ce scénario, il y a une baisse de lexode rural caractérisé par la baisse des activités non agricoles. Ce qui laisse penser que les aménagements hydro-agricoles participent au maintient des populations locales dans leurs terroirs. Ce qui pourrait indirectement améliorer les conditions de vie des populations urbaines car lexode rural est souvent incriminé comme étant un des facteurs de hausse de taux de chômage et partant de la pauvreté en milieu urbaine.
Mais dans ce scénario, la contrainte de liquidité soppose à ladoption de technologies permettant daccroître les rendements comme la traction animale, les semences améliorées, lassociation des engrais minéraux et organique. La question se pose alors de savoir quelle politique publique pourrait desserrer la contrainte de liquidité, et ainsi permettre ladoption des technologies intensives. Cette question est essentielle pour permettre à la plupart des agriculteurs de sortir de la pauvreté. Nous testons la politique de la baisse des coûts de commercialisation, ceux-ci étant souvent incriminés comme un obstacle majeur au développement.
II.3) Simulation 3 (S3) : La politique du capital public basée sur la baisse des coûts de commercialisation (Nous faisons varier le paramètres coût de commercialisation) favorise lintensification agricole.
En menant une politique de réduction des coûts de commercialisation, létat devrait au moins les baisser à hauteur de 50%. Cette politique a un impact très positif sur les revenus des agriculteurs (Figure 25, 26 et 27).
Les revenus par équivalent adulte augmentent en moyenne de 39% pour les agriculteurs « pauvres », de 50% pour les « moyens », et enfin de 44% pour les agriculteurs « riches ».
La réduction des coûts de commercialisation entraîne une baisse des coûts des intrants. Elle desserre donc la contrainte de liquidité et diminue par conséquent les effets négatifs de laversion pour le risque des producteurs. Elle entraîne également une baisse du différentiel des prix à la production et à la consommation. Les agriculteurs quel que soit leur type minimisent le risque existant dans le recours au marché pour leur consommation.
Dans ce scénario, tous les agriculteurs adoptent la technologie (tecrain2) pour la production du maïs. Cest un maïs intensif en capital, produit avec plus dintrant.
Les agriculteurs baissent annuellement leurs superficies en mil, en sorgho, en niébé, en voandzou et en arachide (Tableau 16).
Pour les agriculteurs « pauvres », les superficies en mil et sorgho passent de 82% des superficies totales dans la situation de référence à 74% en Y1 puis à 65% en Y10. Les superficies occupées par le niébé, le voandzou et larachide passent de 12% dans la situation de référence à 8% en Y1 puis à 7% en Y10. Le maïs qui occupait annuellement 3% des superficies totales emblavées dans la situation de référence occupe dans ce scénario 15% des superficies en Y1 et 25% en Y10.
Chez les agriculteurs « moyens », les superficies occupées par le mil et le sorgho passent de 78% dans la situation de référence à 60% en Y1 puis à 50% en Y10. Les superficies occupées par le voandzou, le niébé et larachide passent de 11% dans S0 à 8%. La superficie occupée par le maïs passe de 6% dans S0 à 26% en Y1 puis à 37% en Y10.
La superficie en mil et sorgho passe de 72% dans la situation de référence à 47% en Y1 puis à 43% en Y10 pour les agriculteurs « riches ». Quant à la superficie occupée par le voandzou, le niébé et larachide, elle passe de 13% dans S0 à 11%.
La superficie occupée par le maïs passe de 8% à 37% en Y1 puis à 39% en Y10.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 25: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « pauvres » entre S0 et S3.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 26: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « moyens » entre S0 et S3.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 27: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « riches » entre S0 et S3.
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 16 : Allocations comparées des superficies aux cultures entre S0 et S3.
Cultures Types dagriculteurs Pauvre MoyenRicheSuperficies en hectaresS0S3S0S3S0S3
Mil et sorgho en Y1
Mil et sorgho en Y10
Niébé, voandzou et arachide Y1
Niébé, voandzou et arachide Y10
Maïs Y1
Maïs Y10
1,31
1,31
0,19
0,19
0,05
0,05
1,17
1,03
0,12
0,11
0,26
0,41
2,14
2,14
0,30
0,30
0,17
0,17
1,65
1,36
0,22
0,22
0,73
1,02
2,67
2,67
0,50
0,50
0,30
0,30
1,71
1,56
0,44
0,44
1,32
1,47
Conclusion du scénario 3 (S3) : Les coûts de commercialisation expliquent une grande partie des bas revenus agricoles. Leur réduction est très favorable aux agriculteurs, et encore plus aux agriculteurs « moyens ». Toutefois, elle ne permet pas de sortir les deux catégories (« moyens » et « pauvres ») dagriculteurs de la pauvreté. Ce sont encore les agriculteurs « riches » qui sortent selon les années du cercle de la pauvreté. Pour cette raison, nous avons pensé à une combinaison des deux politiques.
II. 4) Simulation 4 (S4) : La combinaison des politiques daménagement hydro-agricole et de baisse des coûts de commercialisation une augmentation de 50% de leau dirrigation et une baisse de 50% des coûts de commercialisation (S2+S3): Une meilleure option pour la lutte contre la pauvreté?
Avec des aménagements hydro-agricoles et des infrastructures (routes, réseau de communication, matériels de stockage et de conditionnement), lEtat arrivera à augmenter les revenus par équivalent adulte de 49% pour les agriculteurs « pauvres », de 70% pour les « moyens » et enfin de 57% pour les agriculteurs « riches » (Figure 28, 29 et 30). Daprès ce scénario, les revenus par équivalent adulte des agriculteurs « riches » passent définitivement au dessus du seuil de pauvreté. Le scénario prédit une sortie des agriculteurs moyens de la pauvreté selon les années.
Ces différentes augmentations des revenus sont les résultats dun passage à un système extensif utilisant peu dintrant à un système intensif utilisant plus dintrant. En effet, les agriculteurs quel que soit leur type, adopte la technologie (tecrain2) pour la culture du maïs. Tous les agriculteurs augmentent leurs superficies en maïs (Tableau 17). La hausse des superficies en maïs, qui sest faite au détriment des superficies occupées par le mil, le sorgho, le niébé, larachide et le voandzou, devient inférieure à ce quelle était dans le précédent scénario (S3) pour seulement les agriculteurs pauvres.
Contrairement dans le scénario deux (S2) où laménagement hydro-agricole profitait la culture du riz et peu ou pas celle des légumes selon les agriculteurs, ce scénario profite aussi bien au riz quaux légumes pour quelque soit le type de agriculteur (Tableau 19).
Chez les agriculteurs « pauvres », la superficie emblavée en mil et sorgho passe de 82% dans (S0) à 74% en Y1 puis à 67% en Y10. La superficie occupée par le maïs passe de 3% dans la situation à 13% en Y1 puis à 20% en Y10, celle occupée par les autres cultures vivrières (niébé, voandzou) et arachide passe de 12% dans la situation de référence à 10% dans ce scénario. En ce qui concerne le riz irrigué, sa superficie passe de 3% dans la situation de référence à 5%. Contrairement dans le scénario (S2) où les agriculteurs devraient baisser leur superficie en légumes pour produire plus du riz, dans cette situation, les superficies en légumes ne baissent pas.
Pour les agriculteurs « moyens », les superficies emblavées en mil, sorgho passe de 78% dans (S0) à 60% en Y1 puis à 50% en Y10. Celle occupée par les autres cultures vivrières (niébé, voandzou) et arachide passe de 11% dans la situation de référence à 8% par an dans ce scénario. La superficie occupée par le maïs passe de 6% dans S0 à 26% en Y1 puis à 37% en Y10. Celle emblavée en riz irrigué passe de 5% dans la situation de référence à 7%. Quand à celle occupée par les légumes, elle passe de 2% de la superficie totale à 3% en Y1 puis à 4% en Y10.
Pour les agriculteurs « riches », les superficies emblavées en mil, sorgho passe de 72% dans (S0) à 47% en Y1 puis à 43% en Y10. Celle occupée par les autres cultures vivrières (niébé, voandzou) et larachide connaît aussi une baisse passant de 13% dans la situation de référence à 11% dans ce scénario. La superficie occupée par le maïs passe de 8% à 35% en Y1 puis à 39% en Y10. Les superficies en riz passent de 7% dans la situation de référence à 9%. Celles occupées en légumes passent de 3% de la superficie totale à 3,5% en Y1 puis à 4% en Y10.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 28: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « pauvres » entre S0 et S4.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 29: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « moyens » entre S0 et S4.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 30: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « riches » entre S0 et S4.
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 17: Allocations comparées des superficies aux cultures entre S0 et S4.
Cultures Type dagriculteursPauvreMoyenRicheSuperficies en hectaresS0S4S0S4S0S4Mil et sorgho Y1
Mil et sorgho Y10
Niébé, voandzou et arachide Y1
Niébé, voandzou et arachide Y10
Maïs Y1
Maïs Y10
Riz Y1
Riz Y10
Légumes Y1
Légumes Y101,31
1,31
0,19
0,19
0,05
0,05
0,04
0,04
0.03
0,031,18
1,06
0,15
0,15
0,22
0,34
0,09
0,09
0,03
0,032,14
2,14
0,30
0,30
0,17
0,17
0,12
0,12
0,06
0,061,65
1,36
0,22
0,22
0,73
1,02
0,25
0,25
0,07
0,102,67
2,67
0,50
0,50
0,30
0,30
0,25
0,25
0,1
0,11,71
1,56
0,44
0,44
1,32
1,47
0,32
0,32
0,13
0,15
Conclusion : La combinaison des deux politiques du capital public sort les agriculteurs «riches » définitivement de la pauvreté. Elle permet aux agriculteurs « moyens » de passer au dessus de la ligne de pauvreté selon les années. Ce scénario, en augmentant la capacité dinvestissement des producteurs dans lactivité agricole, participe à la baisse de lexode rural (le nombre de jours dactivités non agricole diminue). Daprès ce scénario, les agriculteurs « pauvres » restent toujours pauvres bien que leurs revenus augmentent. Comment les sortir de la pauvreté ? Nont-ils pas besoin de plusieurs politiques agricoles à la fois ? Pour répondre à cette question, nous testons dabord le comportement des agriculteurs sous les simulations des politiques du capital privé : laccès à léquipement (traction animale) et au crédit agricole. Nous verrons après sil est nécessaire de combiner ces deux politiques ou encore de les combiner avec celles du capital public.
II. 5) Simulation (S5) : La politique de la culture attelée (la mise à la disposition des agriculteurs dune paire de buf) favorise une extensification du maïs et du niébé.
Quoique lentreprise ne semble pas aisée dans le contexte actuel, imaginons quil soit possible, par le biais des organisations paysannes par exemple et grâce à un investissement important, de permettre à laccès à une paire de buf moyennant un faible coût. Ce qui va certainement limiter la possibilité de la location de la traction à lextérieur de la ferme pour toute la région. Limpact de cette politique est plutôt positif pour les agriculteurs « pauvres » et moyens (Figure 31, 32 et 33) qui adoptent tous la technologie. Elle lest moins pour les agriculteurs « riches » qui disposaient déjà de la traction animale et aussi compte tenu de la baisse de la location à lextérieur. Toutefois ces agriculteurs adoptent une autre stratégie de culture qui maintient leur niveau de revenu.
Les revenus par équivalent adulte augmentent en moyenne de 34% pour les agriculteurs « pauvres », de 49% pour les « moyens » et enfin de 0.06% pour les agriculteurs « riches ».
La traction animale a permis la réallocation des facteurs de production au profit du maïs et du niébé plus profitables (Tableau 18).
Chez les agriculteurs « pauvres », les superficies occupées par le mil et le sorgho passent de 82% des superficies totales dans la situation de référence à 72% en Y1 puis à 67% en Y10. On note une hausse de la superficie occupée par le niébé, qui passe de 6% dans la situation de référence à 7% en Y1 puis à 14% en Y10. Il y a dans cette situation une extensification du maïs. La superficie du maïs passe de 3% des superficies totales emblavées dans la situation de référence à 12 % dans ce scénario en Y1 puis à 10% en Y10.
Chez les agriculteurs « moyens », la baisse des superficies occupées par le mil et le sorgho est plus importante. Elles passent de 78% dans la situation de référence à 62%. La superficie occupée par le niébé, 6% des superficies totales en (S0) ne change pas en première année de simulation. Elle augmente par la suite pour atteindre 10% en Y10. La superficie occupée par le maïs passe de 6% à 22% en Y1 puis à 18% en Y10.
Chez les agriculteurs « riches », la superficie en mil et sorgho passe de 72% dans la situation de référence à 57%. Une hausse des superficies occupées par le niébé qui passe de 7% dans S0 à 10% en Y1 puis à 19% en Y10. La superficie occupée par le maïs passe de 8% dans la situation de référence à 14% en Y1 puis à 11% en Y10.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 31: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « pauvres » entre S0 et S5.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 32: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « moyens » entre S0 et S5.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 33: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « riches » entre S0 et S5.
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 18: Allocations comparées des superficies aux cultures entre S0 et S5.
CulturesTypes dagriculteursPauvreMoyenRicheSuperficies en hectaresS0S5
S0S5
S0S5
Mil et sorgho en Y1
Mil et sorgho en Y10
Maïs en Y1
Maïs en Y10
Niébé en Y1
Niébé en Y10
1,31
1,31
0,05
0,05
0,09
0,09
1,14
1,05
0,21
0,18
0,11
0,22
de la superficie totalet (S4). ultures de Mil, sorgho, Ma."reté, ce seraient la combinaison de plusieurs politiques. le es.
2,14
2,14
0,17
0,17
0,18
0,18
1,70
1,70
0,61
0,54
0,18
0,25
2,67
2,67
0,30
0,30
0,20
0,20
2,12
2,12
0,68
0,33
0,37
0,72
Conclusion du scénario 5 (S5): Les agriculteurs « pauvres » et « moyens » en adoptant la culture attelée arrivent à accroître leur rendement. Ainsi, ils réalisent des gains de productivité avec un accroissement de leurs revenus. Lanalyse dynamique montre que les agriculteurs tendraient vers la baisse de la production du maïs certainement plus profitable mais plus risqué. Ce qui nous laisse supposer quon pourra se retrouver dans une situation de forte production de niébé et une tendance à la baisse de son prix. Cette situation pourrait améliorer qualitativement la sécurité alimentaire de la population compte tenu de la richesse du niébé en protéines. Pour répondre à notre question de départ c'est-à-dire sortir les agriculteurs de la pauvreté, nous avons pensé à la politique du crédit. Nous testons alors la mise du crédit à la disposition des agriculteurs.
II. 6) Simulation 6 (S6): La Politique de crédit na aucun effet sur les revenus des agriculteurs pauvres. Compte tenu du risque, ces agriculteurs nempruntent pas.
La politique daugmentation de 50% de la disponibilité du crédit profite aux agriculteurs « moyens » et « riches ». A un niveau inférieur, il ne profite quaux agriculteurs « riches ». Le profit est plus important chez lagriculteur « riche » que chez le « moyen ». La politique na aucun effet sur les revenus des agriculteurs « pauvres ». Ces résultats sont conformes à nos attentes. En effet, cest à cause du risque que les agriculteurs « pauvres », plus adverses au risque ne prennent pas de crédit. Ils ne peuvent pas par conséquent desserrer leur contrainte de liquidité et adopter des technologies plus rentables.
En moyenne les revenus par équivalent adulte augmentent de 5% pour les agriculteurs « moyens » et de 16% pour les agriculteurs « riches » (Figure 34, 35 et 36).
Les résultats de cette simulation font ressortir une différence de comportement entre les deux types dagriculteurs. Si chez les agriculteurs « riches » le crédit favorise lintensification, chez « moyens », il favorise lextensification de la culture du maïs.
Les agriculteurs « riches » vont produire du riz et du maïs intensifs et les agriculteurs « moyens » de maïs extensif (Tableau 19). Comme dans le cas de la politique de la traction animale, on note chez les agriculteurs « moyens » une baisse de la superficie en mil et en sorgho, qui passe de 78% dans la situation de référence à 62% et une hausse de la superficie en maïs, qui passe de 6% dans S0 à 22%.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 34: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « pauvres » entre S0 et S6.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 35: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « moyens » entre S0 et S6.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 36: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « riches » entre S0 et S6.
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 19: Allocations comparées des superficies aux cultures entre S0 et S6.
CulturesTypes dagriculteursPauvreMoyenRicheSuperficies en hectaresS0S6
S0S6
S0S6
Mil et sorgho en Y1
Mil et sorgho en Y10
Maïs en Y1
Maïs en Y10
Riz Y1
Riz Y10
1,31
1,31
0,05
0,05
0,04
0,04
1,31
1,31
0,05
0,05
0,04
0,04
de la superficie totalet (S4). ultures de Mil, sorgho, Ma."reté, ce seraient la combinaison de plusieurs politiques. le es.
2,14
2,14
0,17
0,17
0,05
0,05
1,70
1,70
0,61
0,61
0,05
0,05
2,67
2,67
0,30
0,30
0,25
0,25
2,67
2,67
0,30
0,30
0,25
0,25
Conclusion du scénario 6 (S6): La politique du crédit ne fait quaugmenter lécart entre les revenus des agriculteurs « pauvres » et « riches » en milieu rural sans pour autant sortir aucun ménage agricole de la pauvreté. Cette politique ne sera pas bénéfique pour les agriculteurs « pauvres ». Faudra t-il combiner les deux politiques du captal privé ? Ces deux politiques suffiront-elles à sortir ces agriculteurs de la pauvreté ? Cest ce que teste le scénario suivant.
II.7) Simulation 7 (S7) : A qui profite la combinaison des deux politiques du capital privé (accès à la traction animale et la mise à la disposition du crédit) ?
En poursuivant une politique du capital privé par une distribution à moindre coût des paires de bufs et un accès facile du crédit agricole, lEtat et les organisations paysannes, améliorent les conditions de vie des agriculteurs. Toutefois, les agriculteurs restent toujours en dessous du seuil de pauvreté quelque soit leur type. Le revenu des agriculteurs pauvres augmente de 35% en moyenne par an. Celui des agriculteurs moyens de 53% et enfin celui des agriculteurs riches de 17% (Figure 37, 38 et 39).
Dans ces conditions, les agriculteurs adoptent la culture attelée. Comme dans le cas de la politique du crédit, les agriculteurs « moyens » adoptent aussi la technique extensive pour la culture du maïs (Tableau 20). Les agriculteurs « riches », changent de stratégie. Ils adoptent une culture extensive de maïs, de riz et de niébé.
Comme dans le cas de la politique de la traction attelée la stratégie de lagriculteur « pauvre » reste inchangée.
Les agriculteurs « moyen » allouent plus leurs facteurs de production aux profits des cultures extensives de maïs et de niébé. Ainsi, la superficie occupée par le maïs passe de 6% à 26%. Celle emblavée en niébé passe de 6% à 11%. Laugmentation de la superficie de ces cultures sest faite au détriment des superficies emblavées en mil et en sorgho qui passent de 78% à 54%.
Les agriculteurs « riches » produisent du riz, du maïs intensifs et du niébé extensif. La superficie occupée par le niébé passe de 7% dans la situation de référence à 19% et celle occupée par le mil et le sorgho passe de 72% dans la situation de référence à 60%.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 37: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « pauvres » entre S0 et S7.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 38: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « moyens » entre S0 et S7.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 39: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « riches » entre (S0) et (S7).
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 20: Allocations comparées des superficies aux cultures entre S0 et S7
CulturesTypes dagriculteurs PauvreMoyenRicheSuperficies en hectaresS0S7
S0S7
S0S7
Mil et sorgho en Y1
Mil et sorgho en Y10
Maïs en Y1
Maïs en Y10
Niébé en Y1
Niébé en Y10
1,31
1,31
0,05
0,05
0,09
0,09
1,14
1,05
0,21
0,18
0,11
0,22
de la superficie totalet (S4). ultures de Mil, sorgho, Ma."reté, ce seraient la combinaison de plusieurs politiques. le es.
2,14
2,14
0,17
0,17
0,18
0,18
1,48
1,48
0,71
0,71
0,30
0,30
2,67
2,67
0,30
0,30
0,20
0,20
2,42
2,42
0,30
0,30
0,45
0,45
Conclusion du scénario 7 (S7): Les politiques du capital privé, en augmentant le niveau des revenus des agriculteurs améliorent leurs conditions de vie. Toutefois, elles néradiquent pas la pauvreté. Les revenus par équivalent adulte des agriculteurs restent toujours en dessous du seuil de pauvreté. On se pose la question à savoir quelle est la meilleure combinaison de politique qui pourra sortir tous les agriculteurs de la pauvreté même si cette situation paraît utopique elle demeure intéressante. Nous testons alors la simulation (S8) qui combine les politiques daugmentation de la disponibilité en eau dirrigation, de la baisse des coûts de transaction et de la mise à la disposition des agriculteurs de la traction animale et du crédit agricole.
II. 8) Simulation 8 (S8) : La combinaison des deux politiques du capital public et celles du capital privé (S2 + S3 + S4 + S5) : Un moyen efficace de lutte contre la pauvreté en milieu rural ?
Dans ce scénario, on fait lhypothèse que la région fait lobjet de grandes décisions politiques de lutte contre la pauvreté. Pour cette raison, lEtat, en concertation avec les organisations paysannes cumulent les trois politiques à savoir : la mise à la disposition de leau dirrigation, la baisse des coûts de transaction de 50% et la mise à la disposition de la traction animale. La combinaison des trois politiques est très favorable pour les agriculteurs « pauvres » et « moyens » sans pour autant défavoriser les agriculteurs « riches ». Les résultats du modèle sont : une hausse de 82% des revenus des agriculteurs « pauvres », de 103% des revenus des agriculteurs « moyens » et enfin de 56% des revenus des agriculteurs « riches » (Figue 40, 41, 42). Dans cette simulation, les agriculteurs « moyens » sortent de la pauvreté tant dis que les agriculteurs « pauvres » passent selon les années (bonne ou mauvaise) au dessus de la ligne de pauvreté.
Le scénario favorise la culture du maïs, du niébé, du riz et des légumes pour les agriculteurs « pauvres ». Pour les agriculteurs « moyens » et « riches », ce sont les cultures de maïs, de riz et de légumes qui sont favorisées (Tableau 21).
Les agriculteurs « pauvres » vont toujours allouer leurs facteurs de production à toutes les cultures. Toutefois, par rapport aux situations précédentes, la baisse de la superficie du mil et du sorgho est ici beaucoup plus importante. Le maïs et le niébé occupent les superficies libérées par le mil et le sorgho. Les superficies occupées par le mil et le sorgho passent de 82% des superficies totales dans la situation de référence à 46% en Y1 puis à 34% en Y10. Une hausse annuelle de la superficie occupée par le niébé, qui passe de 6% à 28% en Y1. Le maïs qui occupait annuellement 3% des superficies totales emblavées dans la situation de référence occupe dans ce scénario 16% des superficies en Y1 et 28% en Y10. La superficie occupée par le riz augmente. Elle passe de 3% dans la situation de référence à 5%. Celle occupée par les légumes passe de 1% dans la situation de référence à 1,5% en Y1 puis à 2% en Y10.
Chez les agriculteurs « moyens », le maïs amélioré remplace le niébé. Il est produit avec plus dengrais donc avec des rendements plus élevés. Sa superficie passe de 6% à S0 à 26% en Y1 puis à 39% en Y10. Une baisse des superficies occupées par le mil et le sorgho qui passent de 78% dans la situation de référence à 60% en Y1 puis à 51% en Y10.
La superficie en riz irrigué passe de 5% à 7%. Celle irriguée en légumes passe de 2% dans la situation de référence à 3%
Comme chez les agriculteurs « moyens », le maïs et le niébé intensifs sont privilégiés. Sa superficie passe de 8% dans la situation de référence à 33% en Y1 puis à 40% en Y10. La superficie en mil et sorgho passe de 72% dans la situation de référence à 47% en Y1 puis à 40% en Y10.
Quant aux superficies irriguées, elles connaissent une hausse. Celle emblavée en riz passe de 7% à 9%. La superficie emblavée en légumes passe de 3% dans la situation de référence à 4%.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 40: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs
« pauvres » entre S0 et S8.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 41: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « moyens » entre S0 et S8.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 42: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « riches » entre S0 et S8.
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 21: Allocations comparées des superficies aux cultures entre S0 et S8.
CulturesTypes dagriculteursPauvreMoyenRicheSuperficies en hectaresS0S8
S0S8
S0S8
Mil et sorgho en Y1
Mil et sorgho en Y10
Maïs en Y1
Maïs en Y10
Niébé Y1
Niébé Y10
Riz irrigué en Y1
Riz irrigué en Y10
Légumes en Y1
Légumes en Y10
1,31
1,31
0,05
0,05
0,09
0,09
0,04
0,04
0,03
0,03
0,73
0,54
0,26
0,45
0,46
0,46
0,07
0,07
0,04
0,04
2,14
2,14
0,17
0,17
0,18
0,18
0,12
0,12
0,06
0,06
1,61
1,26
0,71
1,06
0
0
0,2
0,2
0,08
0,08
2,67
2,67
0,30
0,30
0,20
0,20
0,25
0,25
0,10
0,10
1,76
1,50
1,23
1,50
0,20
0,20
0,32
0,32
0,13
0,13
Conclusion du scénario 8 (S8): La combinaison des politiques du capital public et privé sont nécessaires dans la lutte contre la pauvreté. Daprès cette simulation, les revenus par équivalent adulte des agriculteurs « moyens » passent au dessus du seuil de pauvreté et cela de façon définitive pour lhorizon de planification. Toutefois, les agriculteurs « pauvres » ne sortent pas du cercle vicieux de la pauvreté compte tenu de la variabilité des prix et des rendements. Nont-ils pas besoins dune régulation du marché ? Sil est vain de vouloir combattre les effets naturels qui influencent les rendements des produits agricoles, lEtat pourrait réduire la variabilité des prix en appliquant des prix planchers pour ce qui est des céréales sèches et du riz. Nous testons alors leffet dune stabilisation des prix des céréales sèches et du riz dans la simulation (S9).
II.9) Simulation 9 (S9) : La stabilisation des prix des céréales sèches (mil, sorgho, maïs) et du riz diminue le risque. La conséquence est une amélioration du niveau de revenu des agriculteurs surtout pauvres.
Même si la stabilisation des prix des produits agricoles paraît être une utopie dans un monde de libéralisation, lhypothèse que nous faisons ici part de la vive controverse sur les conséquences de la libéralisation des prix et les différences de bénéfices quelle suppose selon la catégorie dagents économiques. Ce scénario suppose à travers une baisse de 50% du risque sur les cultures que lEtat burkinabè, est arrivé à fixer un prix plancher à la production des denrées de bases comme les céréales (mil, sorgho, maïs et riz).
Cette situation est plutôt favorable aux agriculteurs « pauvres » qui ont une forte aversion pour le risque. Le bénéfice de la stabilisation est relativement faible pour les agriculteurs moyens et riches. Les revenus des agriculteurs pauvres augmentent en moyenne de 6%. Celui des agriculteurs moyens augmente de 4%. Laccroissement des revenus est moindre pour les agriculteurs riches (2%) (Figure 43, 44 et 45). La stabilisation des prix à elle seule ne sort aucun agriculteur de la pauvreté.
Cette politique favorise chez lagriculteur « pauvre » lextensification des superficies cultivées en céréales (notamment en mil et en maïs) au détriment de larachide et du voandzou (Tableau 22). La superficie emblavée en riz et en niébé ne change pas. La superficie emblavée en mil et sorgho passe de 82% à 86% et celle en maïs de 3% à 5%.
Ce scénario favorise chez lagriculteur « moyen » et « riche » une culture extensive des céréales au détriment de larachide. Pour lagriculteur « moyen », la superficie en mil et sorgho passe de 78% dans la situation de référence à 80% et celle emblavée en maïs de 6% à 7%. Pour lagriculteur « riche », la superficie en mil et sorgho passe de 72% dans la situation de référence à 75% et celle cultivée en maïs de 8% à 9%.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 43: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « pauvres » entre S0 et S9.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 44: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « moyens » entre S0 et S9.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 45: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « riches » entre S0 et S9.
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 22: Allocations comparées des superficies aux cultures entre S0 et S9.
CulturesTypes dagriculteursPauvreMoyenRicheSuperficies en hectaresS0S9
S0S9
S0S9
Mil et sorgho en Y1
Mil et sorgho en Y10
Maïs en Y1
Maïs en Y10
Arachide en Y1
Arachide en Y10
Voandzou en Y1
voandzou en Y10
Niébé en Y1
Niébé en Y10
1,31
1,31
0,05
0,05
0,05
0,05
0,04
0,04
0,09
0,09
1,37
1,37
0,08
0,08
0
0
0
0
0,09
0,09
de la superficie totalet (S4). ultures de Mil, sorgho, Ma."reté, ce seraient la combinaison de plusieurs politiques. le es.
2,14
2,14
0,17
0,17
0,08
0,08
0,04
0,04
0,18
0,18
2,19
2,19
0,20
0,20
0
0
0,04
0,04
0,18
0,18
2,67
2,67
0,30
0,30
0,14
0,14
0,16
0,16
0,20
0,20
2,80
2,80
0,33
0,33
0
0
0,16
0,16
0,20
0,20
Conclusion du scénario 9 (S9): La politique de la stabilisation des prix permet aux agriculteurs « pauvres » daméliorer leurs revenus. Elle ne favorise pas lintensification mais lextensification de la culture des céréales au détriment des autres cultures en loccurrence larachide. Dans un tel contexte, la demande en céréales des agriculteurs pourrait être assurée par cette amélioration de la disponibilité en céréales. Ce qui est salutaire dans cet environnement dinsécurité alimentaire. Notre réflexion de base à savoir la sortie de pauvreté des agriculteurs pauvres nous amène à tester le scénario dix (S10) qui combine toutes les cinq politiques.
II. 10) Simulation 10 (S10) : La combinaison des cinq politiques à savoir les trois politiques du capital public et les deux politiques du capital privé favorise lintensification agricole et un accès au crédit des agriculteurs pauvres.
Ce scénario sinspire des résultats de la simulation huit (S8) qui combine les quatre politiques. Malgré cette combinaison, les agriculteurs « pauvres » restent toujours pauvres. Toutefois ils arrivent selon des années, suivant la variation des prix et des rendements à passer au dessus de la ligne de pauvreté. Dans ce scénario, nous faisons lhypothèse que cest leffet de la variabilité des prix qui rend difficile la sortie de la pauvreté de ce type dagriculteur. Nous supposons que, en plus des quatre politiques testées précédemment, un soutien interne des prix agricoles a été mis en place par lEtat à travers la fixation dun prix plancher des céréales.
Ce scénario permet en moyenne une hausse de 102% des revenus des agriculteurs « pauvres », de 152% des revenus des agriculteurs « moyens » et de 69% des revenus des agriculteurs « riches » (Figure 46, 47 et 48). Dans cette simulation, les revenus des agriculteurs quel que soit leur type passent au dessus du seuil de pauvreté. La diminution des effets négatifs du risque, laccès des agriculteurs au marché et au crédit sous leffet de ce scénario, favorisent la culture du maïs, du riz et des légumes. Les autres cultures telles que les légumineuses (niébé, voandzou), le mil le sorgho et larachide sont défavorisées (Tableau 23). Ainsi, toutes les superficies pluviales sont consacrées au maïs. Cet accroissement de la production du maïs, céréale la plus consommée en milieu urbaine, pourrait résoudre le problème de la hausse des prix à la consommation de la dite céréale.
Ceci est dautant plus important en ce sens que, accroître la production agricole, cest aussi lutter contre les effets de la pauvreté en zone urbaine. On pourrait aussi élargir la perspective dans cette direction.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 46: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « pauvres » entre S0 et S10.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 47: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « moyens » entre S0 et S10.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 48: Trajectoires comparées des revenus par équivalent adulte des agriculteurs « riches » entre S0 et S10.
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 23: Allocations comparées des superficies aux cultures entre S0 et S10.
CulturesTypes dagriculteursPauvreMoyenRicheSuperficies en hectaresS0S10
S0S10
S0S10
Mil et sorgho en Y1
Mil et sorgho en Y10
Maïs en Y1
Maïs en Y10
(Niébé, Voandzou, arachide) en Y1
(Niébé, Voandzou, arachide) en Y10
Riz en Y1
Riz en Y10
Légumes en Y1
Légumes en Y10
1,31
1,31
0,05
0,05
0,18
0,18
0,04
0,04
0,03
0,03
0
0
1,54
1,54
0
0
0,07
0,07
0,05
0,05
de la superficie totalet (S4). ultures de Mil, sorgho, Ma."reté, ce seraient la combinaison de plusieurs politiques. le es.
2,14
2,14
0,17
0,17
0,30
0,30
0,12
0,12
0,06
0,06
0
0
2,61
2,61
0
0
0,2
0,2
0,08
0,08
2,67
2,67
0,30
0,30
0,45
0,45
0,25
0,25
0,10
0,10
0
0
3,48
3,48
0
0
0,32
0,32
0,13
0,13
III) Conclusion
Pour lutter efficacement contre la pauvreté rurale, lEtat burkinabè pourrait favoriser la mise en place des politiques daides au développement agricole. En effet, cest en mettant à la disposition des agriculteurs de la traction animale, du crédit, des aménagements hydro-agricoles et en améliorant leur accès au marché par la réduction des coûts de commercialisation et notamment par une stabilisation des prix des céréales, que lEtat et les organisations paysannes burkinabè arriveront ensemble à améliorer le niveau de vie des agriculteurs ruraux et à lutter efficacement contre la pauvreté, en tout cas pour le cas de la région du Plateau Central (Figures 49, 50 et 51). La question quon pourrait maintenant se poser est la faisabilité de ces différentes politiques. Le paragraphe suivant essaie de répondre à cette question à travers une estimation des coûts de ces différentes politiques.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 49 : Trajectoire de sortie de la pauvreté des ménages « pauvres »
Figure SEQ Figure \* ARABIC 50 : Trajectoire de sortie de la pauvreté des ménages « moyens »
Figure SEQ Figure \* ARABIC 51 : Trajectoire de sortie de la pauvreté des ménages « riches »
Agriculteurs
PolitiquesPauvresMoyensRichesAugmentation de la disponibilité en eau dirrigation de 50%+++++Baisse des coûts de commercialisation de 50%++++++Mise à la disposition des ménages de la culture attelée+++++Augmentation de la disponibilité du crédit de 50%+++Régulation des marchés
+++Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 24 : Impacts des mesures de politique sur les revenus des agriculteurs
+++ niveau dimpact élevé (plus de 50%); ++ niveau dimpact moyen (20% à 50%) ;
+ niveau dimpact faible (moins de 20%).
Types dagriculteurs
PolitiquesPauvresMoyensRiches
+50% deau dirrigation + (- 50%
des coûts de commercialisation)
+
+++
+++
Traction attelée + Crédit
++
++
+
+ 50% deau + (- 50% de coûts de commercialisation) + Crédit + Traction attelée
+++
+++
+++
+ 50% deau + (- 50% de coûts de commercialisation) + Crédit + Traction attelée + Régulation des marchés
+++
+++
+++Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 25 : Impacts de la combinaison des mesures de politique sur les revenus des agriculteurs
+++ niveau dimpact élevé (plus de 50%); ++ niveau dimpact moyen (20% à 50%) ;
+ niveau dimpact faible (moins de 20%).
Politiques
CulturesAugmentation
de la
disponibilité en eau
dirrigation de 50%Baisse des
coûts de
commercialisation de 50%Mise à la
disposition des ménages de la culture atteléeAugmentation de la
disponibilité du crédit
de 50%Stabilisation des prix
(mil, sorgho, maïs et riz)
PauvreMoyenRichePauvreMoyenRichePauvreMoyenRichePauvreMoyenRichePauvreMoyenRicheMil et sorgho------------ +++
Maïs
+++
+++
+++
+++
+++
++
+++
CI
++
+
+Niébé
-------+++++++++Voandzou
-----------
Arachide-------
Riz
++
++
++
CILégumes---++++Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 26 : Impacts des mesures de politique sur lallocation des terres aux cultures
--- niveau de baisse élevé (plus de 50%) ; -- niveau de baisse moyen (20 à 50%) ; - niveau de baisse faible (moins de 20%)
+++ niveau de hausse élevé (plus de 50%) ; ++ niveau de hausse moyen (20 à 50%) ; ++ niveau de hausse faible (moins de 20%)
CI culture intensive
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 27 : Impacts de la combinaison des mesures de politique sur lallocation des terres aux cultures
Politiques
CulturesIrrigation (+50% deau) + baisse des coûts de commercialisation
(- 50%)Culture attelée
+ CréditIrrigation (+50% deau)
+ baisse des coûts de commercialisation (- 50%) Culture attelée + CréditIrrigation (+50% deau)
+ baisse des coûts de commercialisation
(- 50%) Culture attelée + Crédit + Stabilisation des prix (mil, sorgho, maïs, riz)PauvreMoyenRichePauvreMoyenRichePauvreMoyenRichePauvreMoyenRicheMil et sorgho------------
Maïs
+++
+++
+++
+++
+++
++
+++
CINiébé
-------+++++++++Voandzou
---
Arachide
Riz
++
++
++
CILégumes---++++
--- niveau de baisse élevé (plus de 50%) ; -- niveau de baisse moyen (20 à 50%) ; - niveau de baisse faible (moins de 20%)
+++ niveau de hausse élevé (plus de 50%) ; ++ niveau de hausse moyen (20 à 50%) ; ++ niveau de hausse faible (moins de 20%)
CI culture intensive
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 28 : Récapitulatif des revenus par équivalent adulte des agriculteurs sous les différentes simulations.
RevenusAgriculteur Pauvre2004200520062007200820092010201120122013
S0
S1
S2
S3
S4
S5
S6
S7
S8
S9
S10
41,355
23,922
45,458
56,837
59,894
56,090
41,706
56,105
95,216
43,837
81,119
53,117
31,650
64,427
76,035
82,356
79,056
54,771
79,114
107,624
56,304
108,825
52,421
28,253
60,564
73,474
82,327
75,515
52,454
75,915
88,448
55,566
94,057
47,251
22,662
57,787
66,613
67,846
61,871
47,531
62,535
79,029
50,086
91,929
47,062
25,294
55,954
66,434
67,682
62,992
48,043
62,570
79,495
49,886
93,467
45,656
24,507
54,677
63,200
66,934
62,338
46,472
62,485
75,911
48,396
100,298
48,313
25,940
57,790
67,357
71,229
62,054
49,661
62,595
83,643
51,215
93,428
53,977
21,721
69,629
76,258
85,581
75,279
53,750
75,322
114,127
57,215
104,058
47,370
22,692
51,760
55,580
61,805
50,837
48,443
58,707
82,216
53,212
98,343
49,023
27,643
61,986
78 ,442
77,569
69,352
52,094
69,883
93,575
54,964
107,973Agriculteur moyen
S0
S1
S2
S3
S4
S5
S6
S7
S8
S9
S10
54,093
21,976
61,693
74,473
79,441
78,015
55,574
79,247
94,336
56,257
120,335
63,029
19,540
80,965
92,725
121,619
110,949
70,575
96,252
135,997
63,029
170,944
61,342
27,040
72,488
89,221
113,552
101,892
52,454
92,366
133,422
61,342
167,505
53,865
21,719
65,299
88,226
92,252
79,783
47,531
89,493
110,296
53,865
127,375
53,818
23,590
65,403
87,301
91,627
77,902
48,043
83,614
110,222
53,818
126,237
52,055
22,675
63,635
81,999
86,501
68,049
46,472
76,548
104,588
52,055
115,043
55,890
24,364
67,935
93,101
97,947
77,587
49,661
86,033
117,200
55,892
137,015
63,829
19,553
84,291
96,825
122,776
100,422
53,750
105,747
146,573
63,829
184,164
57,950
20,567
69,618
69,799
74,257
80,739
48,443
81,220
105,039
60,952
149,284
60,809
26,377
73,748
87,853
113,261
90,884
52,094
98,918
133,919
61,809
164,042Agriculteur riche
S0
S1
S2
S3
S4
S5
S6
S7
S8
S9
S10
65,997
20,065
81,790
95,035
96,336
65,964
69,768
69,911
96,336
67,317
112,216
94,604
17,553
112,165
128,730
139,048
94,656
105,448
105,448
139,048
94,604
165,885
91,640
25,113
100,243
126,895
124,166
93,327
108,839
108,839
124,166
91,640
148,234
72,131
18,950
90,697
109,423
117,146
72,220
84,385
84,528
118,431
72,131
114,816
70,217
21,679
88,789
106,530
116,871
70,234
83,718
83,861
116,871
70,217
113,826
66,772
20,764
85,222
98,364
115,553
66,762
77,035
77,035
115,553
69,772
103,78672,861
22,454
92,297
113,752
123,167
72,786
90,141
90,141
123,453
72,861
120,638
94,370
29,246
119,850
134,773
138,618
97,069
111,170
111,170
138,618
94,370
173,120
78,058
18,653
77,806
91,791
112,381
79,024
81,829
71,829
122,809
80,058
110,637
80,454
24,468
101,880
113,893
124,440
80,413
106,592
106,592
124,440
82,454
147,714
V) Quelles dépenses publiques pour quelles politiques agricoles ? Le Burkina Faso dispose telle dune large marge de manuvre ?
La question du financement des politiques testées est très importante. Sans financement, des politiques, quand bien même elles ont des effets positifs sur la réduction de la pauvreté, ne pourront être mises en uvre (Petit, 2008). Que peut faire létat ? Même dans une économie libéralisée létat garde un grand nombre de possibilités dintervention efficaces qui puisse stimuler le secteur privé, réduire les externalités négatives, assurer une certaine équité entre agriculteurs et faciliter lorganisation des marchés. Létat burkinabè depuis son indépendance a formulé un grand nombre de politiques destinées à organiser un secteur complexe. Le résultat est peu concluant dans la mesure où le secteur reste éminemment informel et les paysans laissés à eux-mêmes. Les gouvernements successifs ont montré un certain activisme dans le domaine, mais le développement du secteur a été considérablement freiné durant les plans dajustement structurels imposés par les institutions internationales.
Dans ce paragraphe, nous estimons les différents coûts des différentes politiques simulées et les bénéfices quelles apportent. Daprès nos estimations résumées dans le tableau ci-dessous cest la politique de stabilisation qui coûterait le moins cher à lEtat. En effet même si lEtat devrait construire ou réhabiliter des structures de stockage, fournir du matériel logistique et de transport (camions, etc.) mobiliser du personnel pour la collecte des produits agricoles et la surveillance des marchés, nous présageons, que ses différents coûts pourraient à long terme être supportés par les consommateurs. En privilégiant les aménagements traditionnels de capture deau, les aménagements hydroagricoles pourraient coûter moins à lEtat que les politiques de crédit, de la culture attelée et de baisse des coûts de commercialisation.
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 29: Evaluation des coûts des politiques simulées.
PolitiquesCoût à lunité en FCFANombre Coûts totaux en FCFACoûts totaux en Euros
Augmentation de 50% de la disponibilité en eau dirrigation (I)
Réduction des coûts de commercialisation de 50% (II)
Dont :
Construction de pistes rurales
Réhabilitation de pistes rurales
Réhabilitation de routes
Développement du réseau de communication
Matériels de stockage et de conservation des produits agricoles
(I) + (II)
Augmentation de 50% de la disponibilité du crédit agricole (III)
Disponibilité en traction animale (IV)
Dont :
Bovins
Charrues
(III) + (IV)
La combinaison des quatre politiques (I) + (II) + (III) + (IV)
Stabilisation des prix des céréales (V)
La combinaison des cinq politiques (I) + (II) + (III) + (IV) + (V)
1,5 Millions / ha
11 Millions /km
3 Millions /km
5,3 Millions /km
150 000 / Unité
200 000 / tête
73 000/ Unité
900 ha
1150 km
186 km
500 Km
96 400
135 930
67 970
1,3 Milliards
12,6 Milliards
558 Millions
2,6 Milliards
2 ,5 Milliards
14,4Milliards
30,3 Milliards
31,6 Milliards
470 Millions
27,2 Milliards
4,9 Milliards
32,1 Milliards
32,6 Milliards
64,2 Milliards
64,2Milliards
2 Millions
46,2 Millions
48,2 Millions
716 510
49 Millions
49,7Millions
97,9 Millions
97,9 Millions.Source : Nos estimations à partir de la CMA/AOC, 2000 ; DIANE, 2005; CNEA, 2006 ; DGPR et DRID, 2009
PolitiquesBénéfices moyens annuels en (FCFA)Bénéfices moyens annuels en EurosRatio
coût / bénéfices
Augmentation de 50% de la disponibilité en eau dirrigation (I)
Réduction des coûts de commercialisation de 50% (II)
(I) + (II)
Augmentation de 50% de la disponibilité du crédit agricole (III)
Disponibilité en traction animale (IV)
(III) + (IV)
La combinaison des quatre politiques (I) + (II) + (III) + (IV)
Stabilisation des prix des céréales (les coûts dune politique qui pourraient être supporté à long terme par les consommateurs) (V)
La combinaison des cinq politiques (I) + (II) + (III) + (IV) + (V)5,1 Milliards
9,9 Milliards
15,2 Milliards
7,7 Milliards
1,6 Milliards
9,4 Milliards
17,3 Milliards
29 Milliards7,8 Millions
15 Millions
23,1 Millions
11,7 Milliards
2,4 Millions
14,3 Millions
26,4 Millions
44,2 MillionsTableau SEQ Tableau \* ARABIC 30: Evaluation des bénéfices des politiques simulées.
Conclusion Générale et recommandations:
Dans ce travail, nous avons évalué les possibilités de réduire la pauvreté rurale sur le Plateau
Central du Burkina Faso à partir des politiques daide au développement agricole.
Nous nous sommes posé les questions suivantes : quelles peuvent être les politiques de développement du secteur agricole susceptibles dinfléchir la pauvreté sur le Plateau Central ? Les seules pratiques de lirrigation dans la région suffisent-elles pour résorber les difficultés rencontrées par les producteurs ? La mise à disposition de nouvelles technologies agricoles suffit-elle pour que les agriculteurs les adoptent dans le but daméliorer leurs revenus ? Quelles recommandations peut-on faire en faveur de la croissance des revenus agricoles ?
Pour mieux répondre à ces différentes questions, létude a dabord comparé les statistiques sur la pauvreté et les caractéristiques de lagriculture burkinabè dans son ensemble. Létude a ensuite analysé en particulier les caractéristiques socio-économiques de la population du Plateau Central et les déterminants des performances de son agriculture. Cette analyse préalable a permis de constater, dune part que le secteur agricole burkinabè emploie 80 % de la population, majoritairement rurale et pauvre, et ne contribue quà environ 40 % du PIB national et dautre part, que lagriculture du Plateau Central est aujourdhui encore et à bien des égards une agriculture pauvre, majoritairement pluviale, dont la production est soumise à de fortes variations climatiques. A ces aléas pluviométriques, sajoute la variation des prix des produits agricoles. Létude a également mis en évidence une certaine hétérogénéité qui existe au niveau des exploitations agricoles, notamment en dotation de facteurs de production (terre, travail, capital). La plupart des exploitations qui travaillent avec peu de capital. La productivité du travail agricole demeure très faible. Si ce type dagriculture saccommodait bien des faibles densités de population, il est en revanche inapproprié au contexte de forte pression de la population sur les ressources naturelles et à la nécessité de stimuler la croissance économique. En effet, avec laccroissement de la population, les jachères sont devenues presque inexistantes (elles ont même disparu dans certaines provinces de la région). Les besoins de subsistance et ceux suscités par la diffusion des produits manufacturés ont provoqué une forte pression sur les ressources naturelles. Malheureusement, ceci na pas été suivi par des changements dans les techniques de production. Bien que les habitudes alimentaires se soient modifiées entraînant une demande accrue des produits agricoles comme le riz, le maïs et les légumes produits essentiellement en irrigué, les systèmes de production nont pas pu sadapter suffisamment à lévolution et aux nécessités de la croissance de la population. Alors que lagriculture de la région devait évoluer vers une agriculture plus intensive et plus durable, utilisant de nouvelles technologies afin de répondre aux besoins des populations qui y vivent et alléger leur pauvreté, le secteur agricole est demeuré peu productif avec pour conséquence une paupérisation des populations de la région, pauvreté qui sest accentuée avec les mesures dajustements structurels (49,7% de la population en 1994 contre 58,6% en 2003). Parmi les principales raisons qui expliquent cette situation figurent le manque de capital, dinfrastructures (routières, de communication, de stockage et de conservation) qui grève les coûts de commercialisation, les difficultés daccès au crédit et au marché, lirrégularité des pluies et la forte instabilité des prix. Cest dans ce contexte que se situe ce travail dont la question centrale a été de savoir si la réduction de la pauvreté pouvait se réaliser à partir des politiques de promotion agricole. Pour notre part, il sagit de donner un éclairage sur lévolution des revenus des agriculteurs, de pouvoir prédire ce quils feront des moyens que lon mettra à leur disposition et den tirer des conclusions quant aux moyens de production dont ils peuvent faire le meilleur usage pour accroître leurs revenus.
Ce souci nous a amenée à utiliser un modèle partiel, dynamique avec la programmation mathématique pour représenter le comportement des ménages agricoles. Le modèle est caractérisé par une dynamique récursive pour tenir compte entre autres des investissements et de la dynamique de la population. Les coûts de commercialisation sont représentés implicitement. Le risque agricole est pris en compte avec lutilisation du modèle espérance-variance proposé par Markowitz (1959), qui consiste à définir une fonction dutilité à partir de la moyenne et de la variance des gains espérés.
Il ny a pas une, ni deux, ni trois agricultures, mais autant de problèmes distincts que dexploitations. Face à une telle complexité, une des démarches scientifiques convenables a été de procéder par abstraction en construisant un modèle partiel, qui rend compte dun aspect, et dun aspect seulement de la réalité. Nous sommes donc consciente des limites dune telle démarche sans pour autant sous estimer les résultats que nous avons pu en tirer. Une des limites dune telle analyse est de considérer le secteur agricole de la région comme isolé du reste de léconomie. Ainsi, la croissance de certains secteurs avec les effets dentraînement possibles sur le secteur agricole et vice versa ne sont pas pris en compte. La prise en compte de ces secteurs avec leurs effets sur le secteur agricole pourrait peut-être combler certaines lacunes.
En termes méthodologiques, le modèle peut être adapté à dautres régions du pays. Il est aussi possible de tester dautres scénarios en agissant éventuellement sur dautres paramètres que ceux qui ont été retenus pour les simulations. Toutefois, il doit être utilisé pour ce pour quoi il a été conçu, c'est-à-dire comme un outil daide à la décision et pour la prospective. Le modèle peut être amélioré afin den extraire dautres résultats. On peut prendre par exemple en compte le module consommation ou intégrer des aspects environnementaux.
Pour notre étude, une simulation de référence matérialisée par S0 essaie de reproduire la situation réelle des exploitations agricoles. Dix grandes autres séries de simulations sont aussi effectuées pour répondre à la principale question et étayer les hypothèses. Ces simulations se répartissent selon la nature du capital mis à la disposition des agriculteurs. Les trois premières portent sur une politique du capital public. La première simulation (S1) mesure rétrospectivement limpact de lirrigation sur les revenus des agriculteurs. La deuxième (S2) porte sur une amélioration de la disponibilité en eau dirrigation. La troisième (S3) concerne une politique basée sur la réduction des coûts de commercialisation, par lamélioration des infrastructures routières, de stockage, de conservation et dinformation.
Quant aux simulations quatre (S4) et cinq (S5), elles portent sur une politique du capital privé. La simulation quatre (S4) mesure les effets dun accès des ménages agricoles à la culture attelée dont le coût est faible. La simulation cinq (S5) teste limpact dune augmentation de la disponibilité du crédit agricole.
Tandis que la simulation six (S6) combine les deux politiques du capital public (S2 et S3), la simulation sept (S7) combine les deux politiques du capital privé (S4 et S5).
La simulation huit (S8) est une combinaison des quatre politiques (S2, S3, S4 et S5). Une neuvième simulation (S9) est effectuée pour tenir compte des effets négatifs de linstabilité des prix des produits agricoles sur les revenus des agriculteurs. Enfin, la simulation dix (S10) est une combinaison des cinq politiques (S2, S3, S4, S5 et S9).
Dune manière générale, les résultats de la simulation de référence mettent en évidence une trajectoire des revenus des agriculteurs conforme à la réalité, caractérisée par une stagnation en équilibre de pauvreté. Toutes les exploitations sont diversifiées. Toutefois, les céréales traditionnelles (mil et sorgho) occupent une part très importante des superficies emblavées. Les agriculteurs les plus nantis font plus de riz et plus de légumes, cultures plus risquées mais à plus haute valeur ajoutée. Une possibilité dutiliser des technologies comme la traction animale, les semences améliorées, les engrais minéraux et organiques est offerte par le modèle. Malgré les différentes possibilités daccroissement des rendements quelles supposent, elles ne sont pas adoptées conformément à la réalité. Les résultats de la simulation de référence montrent que pour lutter efficacement contre la pauvreté rurale, lÉtat burkinabè devrait permettre, à travers les politiques daides au développement agricole, daugmenter en moyenne les revenus annuels des agriculteurs « pauvres » de 92%, celui des agriculteurs « moyens » de 61% et enfin celui des agriculteurs « riches » de 21%.
Dans un environnement caractérisé par des risques climatiques, dirrégularité de pluie, il était important pour ce travail de mesurer limpact de lirrigation sur le revenu des agriculteurs. Lanalyse « ex post » des effets de lirrigation montre que la technologie a eu des effets très positifs en matière damélioration des revenus des ménages agricoles. Les agriculteurs pauvres ont pu avec cette technologie améliorer leurs revenus de 49%. Quant aux agriculteurs moyens et riches, ils ont vu leurs revenus augmenter respectivement de 59% et de 72%. Si ces résultats sont encourageants, il reste des efforts à fournir si on veut sortir les agriculteurs du cercle vicieux de la pauvreté.
Des autres mesures de politiques simulées, six sont capables dinfluer positivement et dune manière significative sur le comportement et les revenus des agriculteurs quelle que soit leur catégorie. Il sagit des politiques du capital public (irrigation et réduction des coûts de transaction) et de leur combinaison dune part et, dautre part, de la combinaison des politiques du capital public et privé (irrigation, coût de transaction, stabilisation des prix des produits agricoles, crédit agricole et traction attelée).
En menant une politique daménagements hydroagricoles, lÉtat doit augmenter la disponibilité en eau dirrigation de 50 % pour espérer réduire significativement la pauvreté. Cette politique qui pourrait coûter 1,3 milliard de FCFA (1, 9 million deuros), permettra une amélioration des revenus agricoles de 17% pour les agriculteurs pauvres, de 21% pour les agriculteurs moyens et de 22% pour les agriculteurs riches.
Cependant, la disponibilité en eau dirrigation à elle seule nest pas suffisante. La capacité du ménage agricole à investir dans lirrigation compte beaucoup. Les politiques daménagements hydroagricoles sont plus favorables aux agriculteurs riches qui réussissent « toutes choses étant égales par ailleurs » à sortir de la pauvreté au gré de la variabilité des prix et des rendements. En effet, moins opposés au risque et plus dotés en facteurs de production, ces agriculteurs arrivent à accroître leurs productions en irrigué, plus risquées mais à haute valeur ajoutée.
La réduction des coûts de commercialisation permet un élargissement du marché dans un sens économique. Cest une politique qui favorise lintensification de lagriculture ; ce qui suggère que lorsque laccès au marché est assuré, les nouvelles technologies intensives deviennent relativement plus rentables que les technologies traditionnelles. Les agriculteurs adoptent la technique intensive pour la culture du maïs. Grâce à laccroissement des rendements de 265% que la technologie suppose, les revenus des agriculteurs pauvres augmentent de 39%, celui des agriculteurs moyens de 50% et celui des agriculteurs riches de 44%.
Une politique de crédit agricole pourrait coûter 470 millions de FCFA à lÉtat. Une telle politique, dans un environnement risqué, augmentera les écarts entre les revenus des ménages agricoles pauvres et ceux dits « riches ». En effet, une augmentation de 50% de la disponibilité du crédit agricole reste favorable aux agriculteurs moyens et riches qui voient leurs revenus augmentés respectivement de 5% et de 16%. Cette politique na aucun effet sur le comportement des agriculteurs pauvres et sur leurs revenus. Ces agriculteurs, trop adverses au risque, nempruntent pas. En effet, si loffre financière savère bien adaptée aux petites activités rurales, elle semble par contre moins bien répondre aux besoins de financement du développement des activités agricoles (équipement agricole, achats dintrant, investissement à court, moyen et long terme). Bien que les SFD (Système Financiers Décentralisés) soient en forte croissance, la question du crédit agricole reste récurrente et essentielle pour le développement de lagriculture. Les crédits des SFD ne sont pas adaptés pour les cultures pluviales dont la rentabilité est plus faible et les risques sur la production plus élevés. Il faut donc lajuster aux besoins des ménages. LEtat pourrait collaborer à la mise en place dun environnement économique et politique favorable qui permettrait le développement dun système financier performant et qui soit à mesure de répondre aux besoins des producteurs et singulièrement des producteurs pauvres du Plateau Central. Car, sans capital, ces derniers ne peuvent pas adopter des technologies susceptibles daccroître leurs rendements et daméliorer leurs revenus.
En adoptant une politique de la culture attelée à moindre coût, lÉtat dépenserait 32,1 milliards de FCFA (49 millions deuros) pour favoriser les agriculteurs moyens et pauvres. Daprès ce scénario, ces agriculteurs adoptent la technologie, accroissent leurs rendements et par conséquent leurs revenus respectivement de 49% et de 34%. Cette politique qui favorise la culture du niébé pourrait entraîner son prix à la baisse, accroître la qualité nutritive de la population compte tenu de la richesse du niébé en protéines.
Dune manière générale, ce travail vise à rappeler, à travers les résultats de ces premières simulations, la difficulté et la complexité liées à la lutte contre la pauvreté rurale. En effet, lorsquon améliore laccès à leau dirrigation, on se heurte à la question de la disponibilité en liquidité des agriculteurs, et au problème daccès au marché. Ce qui suggère que labsence de liquidité est lun des facteurs qui limitent la modernisation de lagriculture. Les paysans, surtout les plus pauvres, ne disposent pas de moyens financiers suffisants pour investir dans lagriculture et laccès au crédit demeure « énigmatique ».
Lorsque lon desserre la contrainte de liquidité par une disponibilité du crédit, on se heurte à la contrainte de risque liée à la variabilité des prix et des rendements, au problème daccès au marché. Lorsque lon permet laccès au marché, on se heurte à la contrainte deau, etc. Le niveau de productivité agricole, qui influence beaucoup le niveau de pauvreté, dépend largement du niveau de capital utilisé dans la production. Pour cette raison, même si cela paraît peu réaliste, on retiendra de notre travail que pour arriver à sortir les agriculteurs de la pauvreté, lÉtat doit combiner plusieurs politiques.
La combinaison des politiques dirrigation et des coûts de commercialisation permet aux agriculteurs riches daugmenter leurs revenus de 57%. Cette politique qui pourrait coûter 31,6 milliards de FCFA à lÉtat (48,2 millions deuros) permet à ces types dagriculteurs de passer au dessus de la ligne de pauvreté. Selon la typologie des groupes socio-économiques retenue dans notre étude, ces agriculteurs représentent 14% de la population totale de la région. Cest une politique qui permet aussi aux agriculteurs moyens de sortir de la pauvreté selon les années au gré de la variation des rendements et des prix agricoles.
La sortie de la pauvreté des agriculteurs moyens pourrait coûter 64,2 milliards de FCFA (97,9 millions deuros) à lÉtat, car il faudrait combiner des politiques dirrigation, de baisse de coûts de commercialisation, de crédit et de traction animale. Avec cette politique, les agriculteurs moyens verraient leurs revenus accroître de 103%.
Enfin les agriculteurs pauvres ont besoin dune stabilisation des prix des produits agricoles pour pouvoir sortir de la pauvreté. En effet, daprès les résultats de la simulation dix (S10) cest en combinant les cinq politiques (les trois politiques de capital public et les deux politiques du capital privé) que lÉtat pourrait sortir ce type dagriculteurs de la pauvreté. Comme nous avons supposé quune politique de stabilisation des prix des céréales (mil, maïs, sorgho et riz) peut être supportée par les consommateurs, cette politique pourrait aussi coûter 64,2 milliards de FCFA (97,9 millions deuros). Elle permettra aux ménages agricoles pauvres daugmenter en moyenne leurs revenus annuels de 102%.
En décidant des prix planchers pour le mil, le sorgho, le maïs et le riz, lÉtat diminue indirectement le risque agricole. Les agriculteurs pauvres peuvent par conséquent emprunter, investir et améliorer leur productivité agricole. La réduction de lexposition au risque procure un avantage immédiat à ce type de ménages, plus vulnérables. Elle leur apporte des moyens déchapper à la pauvreté à moyen terme. Cette moindre exposition au risque permet à ces agriculteurs plus pauvres de sengager dans des stratégies de production et dinvestissement plus risqués mais plus profitables. On pourrait se retrouver dans une situation de forte production de maïs intensif. Ces résultats confirment aussi lhypothèse, soutenue par plusieurs auteurs, selon laquelle la grande diversification de la production agricole est très liée au risque en agriculture. Dans une telle situation de prix stabilisés, on peut prédire que rien nempêchera la production de maïs de croître indéfiniment. Ceci conduit forcément à rechercher dautres formes de régulation de loffre agricole. On pourra penser ici à la transformation des produits agricoles avec tous ses avantages (économique, social, nutritionnel, etc.) démontrés par plusieurs auteurs. Pour reprendre Boussard et Gérard (1994), il y a encore beaucoup de travail pour les économistes spécialistes de lagriculture !
Investir dans lagriculture encore très pauvre pour une réalisation de la croissance économique et de la réduction de la pauvreté est un sujet qui a toujours préoccupé les acteurs locaux et les partenaires au développement. Une idée qui est dailleurs soutenue par les gouvernements des pays en développement et par les organismes internationaux qui saccordent à penser que le développement de lagriculture demeure un des meilleurs moyens de lutte contre la pauvreté surtout rurale. Lidée que lagriculture joue un rôle de moteur de la croissance économique et de la réduction de la pauvreté dans les pays en voie de développement, bénéficie aujourdhui dun large consensus. Depuis la hausse vertigineuse des prix des produits agricoles en 2008, et la difficulté des agriculteurs ruraux à saisir cette opportunité pour accroître leurs revenus, la question de la relance de lagriculture est partout à lordre du jour.
Dans cet ordre didées, les conclusions de cette recherche peuvent alimenter la réflexion des pouvoirs publics burkinabè dans le choix des politiques daide au développement agricole, pour la lutte contre la pauvreté. Il y a peu de raisons pour que la situation de pauvreté rurale burkinabè et en particulier celle du Plateau Central perdure, dautant plus que les organisations internationales sont disposées à fournir de laide aux pays frappés par la pauvreté et linsécurité alimentaire, et ce au-delà des situations de crise et durgence. Le problème majeur de laide se trouve au niveau de la relation entre les bailleurs de fonds et les autorités publiques des pays en développement. Les priorités de laide sont décidées dans des réunions communes où les États fixent leurs priorités. Il serait alors utile que les États revoient leurs priorités.
Le Burkina Faso fait partie de lUEMOA, de la CEDEAO et du NEPAD qui sont des organismes ayant des volets agricoles. Le NEPAD en particulier incarne la tentative de reproduire un des succès les plus marquants dune stratégie volontariste de développement économique. Par conséquent, nous espérons que les autorités burkinabè disposeront des moyens de mettre en uvre des politiques agricoles favorables. Nous soulignons ici le terme « favorables » car nous pensons que si lagriculture a été peu soutenue dans la quête de la réduction de la pauvreté ces dernières années, cela pourrait venir en partie dun « biais urbain » qui nest peut-être pas seulement le fait des bailleurs de fonds, parfois évoqué, mais aussi des gouvernements des pays en développement comme le Burkina Faso. On a encore pu vérifier cette thèse récemment avec la hausse des prix des produits alimentaires.
Les décideurs politiques ont été cherché des solutions dans la baisse des tarifs douaniers (pour le riz par exemple) afin dapaiser la tension sociale urbaine. Alors que peu de choses ont été faites depuis bien longtemps devant la pauvreté de paysans ne se rebellant pas.
Les résultats de cette étude ne sont pas seulement destinés aux pouvoirs publics, ils peuvent être exploités par les différents acteurs de lagriculture, notamment les organisations paysannes qui sont aujourdhui impliquées dans les négociations du capital agricole. Par ailleurs, le modèle peut être intéressant pour des négociations dintérêts économiques, notamment pour le désenclavement de la région.
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GRET : HYPERLINK "http://www.gret.fr" www.gret.fr
Annexes
Le questionnaire denquête auprès des ménages agricoles.
Enquête socio-économique Campagne 2007 - 2008
Date de l'enquête:.........../............./.................... Nom enquêteur................................................................................
Village de:...........................................................
Nom chef d'exploitation (CE):............................................. Prénom CE................................................ Numéro d'identification: I_________I
1. Données générales. Type d'exploitation I_________I
Sexe I______I (1: masculin, 2: féminin) Age:...........ans, ethnie et caste:........................ Résident: I______I (0: Non 1: oui)
Le CE a-t-il été scolarisé: I____I (0 = Non, 1: oui) Si oui Niveau atteint:...................................................................I_______I
Le CE est-il alphabétisé: I______I (0 = Non, 1: oui langue nationale)
Si oui niveau I_____I (1= bon (utilise souvent), 2 = moyen (utilise quelque fois), 3 = Mauvais (utilise rarement)
En quelle année est-il devenu chef d'exploitation: I____I______I____I_____I et comment: I_______I (1 = succession (décès ou remplacement du précédent chef d'exploitation); 2: Emancipation ou éclatement (création d'une nouvelle exploitation); 3: migration (arrivée, colon); 4: autre: précisez.......................................................................................................................................................................................
Expliquer comment s'est passée cette accession au poste de CE:
Sur le plan foncier
.........................................................................................................................................................................................................
Pour les équipements et matériels agricoles:..................................................................................................................................
Pour les autres biens de l'exploitation:...........................................................................................................................................
.........................................................................................................................................................................................................
Appartenance à des organisations paysannes:
Le CE appartient-il à une organisation paysanne? I__________I (0 = Non, 1 = Oui) Si Oui, les quelles.
Organisation0 = Non, 1 = OuiNom de lOPRelation : Activité avec lOPOrganisation paysanneCoopérative SyndicatCaisse mutuelle crédit épargne Autre
Frais et charges payées aux organisations paysannes en 2007/2008:
- Montant............................................Fcfa Objet:..............................................................Organisation:.............
- Montant:...........................................Fcfa Objet:.............................................................Organisation:............
- Montant:...........................................Fcfa Objet:..............................................................Organisation:............
Nom et prénomAge en annéesSexe:
1= masculin,
2 = FémininPrésent/absent
(0 = absent, 1 = Présent)Actif agricole
0 = Non, 1 = OuiExode les 12 derniers mois
0= Non,
1= 0uiOccupation*Activité avec revenu 0= Non, 1= OuiAutres sources de revenu citezObservationsPrincipaleSecondaire1Chef dexploitation234567891011121314151617181920
3 : Inventaire détaillée de la population agricole
*codes: 1 = agriculteur, 2= élevage, 3 = pêche, 4 = Artisan, 5 = travail salarié, 6 = Petit commerce, 7 = Vente de bois et charbon, 8 = Prestation de service (décorticage, moulins, etc.), 9 = Autres préciser.
4 : Type d'irrigation:
Type de culture : 1 : tomate ; 2 : oignons; 3 maïs frais ; 4 riz irrigué, 5 courgettes, 6 piment, 7 gombo, 8 piment, 9 carottes, 10 aubergines locale, 11 aubergines importés, 12 riz pluvial, 13 maïs hivernal, 14 sorgho, 15 sorgho rouge, 16 petit mil, 17 arachide, 18 voandzous
Type dirrigation : 1 : irrigation gravitaire, 2 : irrigation par aspersion, 3 : Autres (préciser).
Matériel dirrigation : 1 : arrosoir, 2 : pompe à pédale, 3 : motopompe.
5 : Utilisation deau.
Le CE est-il soumis à un programme dutilisation deau : I_______I (0 = Non, 1 = Oui).
Si Oui combien de tours deau a-t-il droit par jour :
Le CE paie t-il pour avoir son eau d'irrigation: I________I (0 = Non, 1 = oui)
Si oui combien peut -il estimer le prix du mètre cube: ............................................................. FCFA
Type de cultureVolume deau utilisé /ha/jrsNbre de jours indispensable pour larrosage de la culture (théorie)Nbre de jours darrosage (pratique)
Nbre de mois indispensable darrosage (théorie)Nbre de mois darrosage (pratique)
NB : le volume deau est estimé en mètre cube.
Etes vous soumis à un système de drainage : I __________I (0 = Non, = Oui)
Si oui expliquer comment vous drainer votre champ ?...................................................................................................
.
..
..
6 : Cheptel de lexploitation : Inventaire et mouvement. Portez le nombre d animaux par type
(Si zéro inscrire 0).
Propriétaire*Bufs de labourAnesMoutonsChèvresVolailles
Total
*Codage type propriétaire : 1 : Exploitation, 2 : individuel Homme, 3 : individuel Femme
- Quel rôle jouent les autres animaux qui ne labourent pas ? (Bovins, et autres)
Nombre de paires de bufs complètes utilisée dans lexploitation : I
- Achat ou acquisition danimaux durant lannée 2006
inscrivez les types danimaux puis codez : 1 : Bufs de labour, 2 : Anes ; 3 : Moutons ; 4 : Chèvres ; 5 : Volailles.
Origine : 1 : Autre exploitation du village, 2 : exploitation dun village voisin, 3 : Autre origine (précisé en observation).
Mode de paiement : 1 : Don ou subvention, 2 : Crédit banque ou caisse, 3 : Crédit commerçant, 4 : Crédit autre (préciser en observation), 5 : héritage.
Destination : 1 : remplacement dun animal de trait, 2 : Autre (consommation fête, don, etc.)
Type animaux acquis (1)NombrePrix unitaireValeur totaleOrigine
(2)Montant payé Mode de paiement
(3)Destination
(4)observations
- Vente, mortalité, perte, vol ou consommation danimaux durant lannée 2006.
Type animaux acquis (1)NombrePrix unitaireValeur totaleOrigine
(2)Montant perçuraison de la cession
(3)Acheteur
(4)Utilisation du revenu
Idem que le tableau den haut sauf ici ce sont des animaux vendus.
Cession : 1 : vente, 2 : Mortalité, 3 : Don, 4 : Perte, 4 : Perte, 5 : Vol, 6 : Abattage pour consommation, 7 : Autre préciser (3) Acheteur ou bénéficiaire : 1 : Famille du village, 2 : Autre exploitation agricole, 3 : Boucher du village, 4 : Hors village
. 7: Matériel et équipement : Inventaire et mouvement
*Codes : Matériels traction animale : 01 = Charrue, 02 = Semoir, 03 = Herse, 04 = Cultivateur, 05 = Barre planeuse, 06 = Charrette à âne, 07 = Charrette à Bufs,
08 = Autre matériel de traction animale (préciser)
Matériel traction motorisée : 10 = tracteur, 11 = Motoculteur, 12 = Charrue, 13 = Semoir, 14 = Herse, 15 = Remorque, 17 = autres matériel de traction motorisée.
Autres matériels : 20 = Atomiseur, 21 = Pulvérisateur à piles, 22 = Motopompe, 23 = Batteuse à moteur, 24 = moulin à céréales,
25 = Pirogue Décortiqueuse, 26 = Groupe électrogène, 27 = Bascule
Véhicule et autres : 30 = camions, 31 = Voiture ou camionnette, 32 = mobylette, 33 = Vélo, 34 = Filet et nasses, 35 = Autres matériels (préciser).
Nom et caractéristique
Matériels ou équipementsCode
(*)NombreEtat
Actuel (1)AcquisitionType de tractionutilisationObservationsAnnéeEtat (2)Origine (3)Prix en FCFAMode (4)Si en 2007 montant payé
(1) Etat actuel : 1 : fonctionnel, 2 : panne occasionnelle, 3 : Panne grave, 4 : Hors dusage.
(2) Etat à lachat : 1 : Neuf, 2 : Occasion (deuxième main).
(3) Origine : Ecrivez doù vient le matériel puis codez : 1 : fabrication locale (village), 2 : Autre exploitation du village,
3 : fabrication industrielle nationale ou régionale, 4 : importation.
(4) Mode dacquisition : 1 : comptant, 2 : don ou subvention, 3 : crédit banque ou caisse, 4 : crédit commerçant 5 : crédit autre, 6 : héritage.
(5) Type de traction : 1 : Bovine, 2 : Equine, 3 : Asine.
(6) Utilisation : 1 : Utilité régulièrement sur lexploitation seulement, 2 : Utilité régulièrement sur lexploitation + prestation de services,
3 : utilité occasionnellement, 4 : nest plus utile, 5 : nest plus fonctionnel
Vente, don ou perte de matériel et équipement au cours de lannée 2006
Etat actuel : 1 : fonctionnel, 2 : panne occasionnelle, 3 : Panne grave, 4 : Hors dusage.
Type dopération : 1 : vente, 2 : don, 3 : Perte, 4 : Autre préciser.
Acheteur ou bénéficiaire inscrivez en claire puis codez : 1 : Famille du village, 2 : Autre exploitation agricole, 3 : Hors du village ;
Utilisation du revenu de la vente : Inscrivez en claire puis codez : 1 : achat dintrant agricoles, 2 : Achat de nourriture, 3 : Achat de bien de consommation (habits, santé, etc.), 4 : financement dévénement sociaux ou religieux (mariage, baptême, voyage à la Mecque, etc.), 5 : financement dinvestissement agricole (matériel ou équipement), 6 : financement dinvestissement non agricoles (habitat, etc.) ou dachat de bien durables (voiture, etc.) du village, 7 : Autre préciser.
8 : Foncier
Lexploitation dispose telle de champs « en propriété » ?
. (0= Non, 1 = Oui).
Expliquez :
Ces champs sont-ils suffisants pour lexploitation ?............... (0 = Non, 1 = Oui).
Inventaire du foncier total de lexploitation pour lannée 2006.
*Superficie cultivée en 2007 + prêtée + friche + jachère = Superficie totale.
N° champStatut (1)Type de champ (2)Type de tenure (3)Localisation du champ
(casiers, quartier de culture)Niveau de fertilité (4)Superficie estimée en hectareDurée jachèreTotaleCultivéeprêtéeEn fricheEn jachère
(1) Statut champ: 1: Champ commun, 2: champ individuel homme, 3: champ individuel femme, 4: autre préciser
(2) Type de champ: 1: Champ de bas fonds, 2: champ en décrue, 3:champ bas de pente, 4: champ haut de pente
(3) Type de tenure: 1: parcelle reçue en métayage, 2: parcelle reçue en prêt gratuit, 3: parcelle reçue en location,
4: parcelle donnée en métayage, 5: parcelle donnée en prêt gratuit, 6: parcelle donnée en location,
7: autre préciser.
(4) Niveau de fertilité: 1: mauvaise, 2: moyenne, 3: bonne.
Votre champ est-il situé en amont ou en aval du site deau ?................................................................
- Avez-vous déjà emprunté des champs dans le village ou un village voisin? ......... (0 = Non, 1 = Oui)
Type de champType emprunt (2)Modalités (3)DuréeObservations
(2) Type emprunt: 1: métayage, 3: Location.
(3) Modalités: Indiquer le montant payé en FCFA par ha, la quantité de production donnée
(en précisant si c'est en pourcentage ou des sacs), etc.
9 : Approvisionnement en intrants pour l'année 2006 (Irrigation 2006)
(*) Pour les unités, n'utilisez que des unités déjà converties en kilogrammes, litres ou unités mais n'utilisez pas de bidons, sacs ou boîtes.
Intrants (1)Fournisseur (2)Lieu d'approvisionnement (3)Quantité et valeur d'achatModalité paiement
(4)Part payée comptant
FcfaSi crédit origine (5)Frais de transport FcfaFrais de manutention FcfaAutre frais stockage FcfaObservations
QtéUnités (*)Prix UValeur totale
Utilisation des intrants en 2006 (contre saison et hivernale) Attention inclure les intrants auto fournis: semences, matières organiques, etc.
Saisons (1)Superficie concernée
haIntrants
(2)Quantité
KgFrais de manutentionFrais de transport
Fcfa (*)Frais d 'épandage
FcfaAutres frais
FcfaObservations
(1) Saison: H7: hivernage 2007, CS7: contre saison 2007, TA: toute l'année
(2) Intrants:
(*) Ces frais concernent le transport de la maison aux champs.
10 : Aménagement hydro agricole et lutte antiérosive.
Avez -vous réalisé des aménagements fonciers, plantation ou gros travaux d'entretien en 2007.......... (0 = Non, 1 = Oui)
Type daménagement (1)QuantitéUnitésQuantité travail familialQuantité travail extérieurMontant total dépenséMode de paiement
(2)Montant payé comptantObservations
Aménagement: 1: Tavaux d'aménagement sur bas pente (préciser: planage ou nivellement, curage canaux, faucardage), 2: Aménagement de parcelles en bas fonds (cordon anti érosifs, diguettes en courbe de niveau). 3: Aménagement haut de pente: (défrichage, planage, diguettes); 4: Réalisation de haie vive, 5: réalisation de haie brise vent, 6: plantation d'arbre fruitiers (vergers), 7: plantation de bois, 8: autres.
11 : Travail.
Entraide avec d'autres exploitations: I_____I (0 = Non, 1 = Oui)
main d'uvre payée à la tâche: I_____I (0 = Non, 1 = Oui)
Main d'uvre payée à la journée I____I (0 = Non, 1 = Oui) si oui prix moyen payé à la journée:.......................Fcfa/j
Type de cultureNombre dactifs Nbre de jours nécessaire pour le labour Nbre de jours nécessaires pour le repiquage Nbre de jours nécessaires premier sarclage
Nbre de jours nécessaires pour le second sarclageNbre de jours nécessaires pour la récolte.
Embauche de travailleurs saisonniers en 2007
Saison (1)Nbre de personnes embauchéesProvenances des travailleurs (2)Durée moyenne embauche par moisSalaire moyen en fcfa par campagneMontant total payé en Fcfa Mode de paiement (3)Période de paiement (4)Logement et nourriture 0 = non, 1 = ouiAffectation principale (5)
(2) Provenance des travailleurs: 1: Village, 2: Village voisin, 3: Région, 4: Autres régions du Burkina, 5: Pays voisin (3) Mode de paiement: 1: en espèces, 2: en nature, 3: en nature et en espèces, 4: autres préciser.
(4) Période de paiement: 1: avant les récoltes, 2: après les récoltes, 3: Autres préciser
Décrivez les Activités ou cultures principales auxquelles sont affectés les travailleurs.
Utilisation de main d'oeuvre extérieure autre que travailleurs saisonniers en 2007 et y compris prestation
Spéculations (1)Saison (2)Travail exécuté (3)Type de main d'oeuvre (4)Nbre de travailleursOrigine des travailleurs (5)Qté de travail effectuée en jours (*)Montant payé FcfaFrais annexes nourritures FcfaAutres frais FcfaModalités de paiement (décrivez)
(*) En jours c'est à dire la totale journée de travail effectué (nbre de personnes x nbre de jours de travail).
Spéculation ou activité: 1: riz repiqué, 2: riz semé, 3: Maïs.
Saison: H: hivernage, CS: contre saison, TA: Toute l'année.
Travail exécuté: Labour, planage, etc...
Type de main d'oeuvre notez et codez: 1: entraide : 2: travailleurs journaliers, 3: Travailleurs payés à la tâche (par exemple repiquage, désherbage, etc.), 4: prestation mécanisée (labour ou battage, etc.), 5: autre précise
(5) idem que provenance des travailleurs
Aviez-vous déjà travaillé dans une autre exploitation comme salarié? Si oui Expliquez: (période, durée type de travail et rémunération)........................................................................................................................................................................
NB: N'oubliez pas d'intégrer ces activités dans les revenus.
12 : Accès au crédit et endettement.
Le chef d'exploitation (CE) a-t-il recours au crédit? I_____I (0 = Non, 1 = Oui)
Si Non, pourquoi:...........................................................................................................................................................................
Si Oui quel type de crédit et auprès de qui et pour quel montant.
Type de crédit0 = Non 1 = OuiAuprès de qui *Montant emprunté en 2007/2008UtilisationIntrant
............................................................I____IPaiement main d'uvre
............................................................I___ICommercialisation
.............................................................I___IEquipement et matériel
..............................................................I___IAchat nourriture
............................................................I____IDépenses sociales
............................................................I____IAutres
........................................................I_______IInscrire le nom de l'organisme qui donne le crédit (notamment banque, caisse ou organisme de développement) puis codez: 1: banque, 2: caisse de crédit mutuel, 3: organisme de développement, 4: organisme paysanne, 5: commerçant, 6: Autre exploitation agricole, 7: famille, 8: Autre.
NB si plusieurs, prendre le plus important.Le CE a-t-il des impayés (des dettes qu'il n'a pas remboursées après échéances): I_____I (0 = Non, 1 = oui) si oui:
Emprunt n°1: type de crédit: ..................................I_____I auprès de qui: .......................................................I_____I
- montant impayé:......................................................fcfa; Année à laquelle remonte le crédit:.........................
- Raisons des impayés: ...................................................................................................................................
....................................................................................................................................................................................
- Emprunt n°2: type de crédit: ..................................I_____I auprès de qui: .......................................................I_____I
- montant impayé:......................................................fcfa; Année à laquelle remonte le crédit:.................................
Raisons des impayés :
.................................
Qui a prêté (1)Montant emprunté en 2007Taux intérêtDate empruntDurée emprunt (2)Objet emprunt (3)Modalité rembours (4)Date échéancesQuantité à rembourser si nature (5)Montant en espècesMontant total à rembourser en Fcfa
...............I____I
............. I___I
..............I___I
..............I__I
.............I___I
............I____IEmprunts réalisés en 2006
(1) inscrire le nom (notamment banque, caisse ou organisme de développement) puis codez: 1: banque, 2: caisse de crédit mutuel, 3: organisme de développement, 4: organisme paysanne, 5: commerçant, 6: Autre exploitation agricole, 7: famille, 8: Autre.
NB si plusieurs, prendre le plus important.
en moi ou en année préciser.
Objet emprunt: 1: Intrant, 2: Paiement main d'oeuvre, 3: commercialisation, 4: équipement et matériel, 5: achat nourriture, 6: dépenses sociales, 7: autres;
Modalité de remboursement: 1: en nature, 2: en espèces, 3: autre.
(5) Si remboursement en nature, indiquez la quantité totale à rembourser avec unité (par exemple 3 sacs de paddy),puis évaluer la valeur totale représentée par cette quantité et la reporter dans la colonne « montant total à rembourser ».
13 : Commercialisation des produits et accès au marché.
Produit vendu en 2007/200
..I__I
.I__I
I_I
.I__I
.I__I
.I__I
.I_I
.I__I
.I_I
.I__I
.I_ILieu de ventePériode de venteQuantitéUnitéPU de vente en FcfaMontant total de vente en FcfaAcheteurFrais sacherieFrais de transformationMoyen de transportFrais de transport FcfaAutres frais FcfaRaisons de la vente Observationsproduits vendu: 1: Riz paddy, 2: Riz blanc (décortiqué), 3: Maïs.
Lieu de vente: 1: Village, 2: village voisin 5marché hebdomadaire), 3: Chef lieu de région, 4: capitale, 5: autres préciser
Période de vente: 1: A la récolte, 2: Paiement redevance, 3: Début de campagne, 4: A la soudure, 5: autres préciser.
Acheteur: Nom puis codez: 1: un autre paysan du village, 2: Un commerçant du village, 3: un forain, 4: un commerçant de la région, 5:Un commerçant de la capitale ou d'ailleurs, 5: une entreprise, 6: une OP du village, 7: Autre préciser.
Moyen de transport: 1: Moyen e l'exploitation, 2: Moyen autre exploitation, 3: moyen d'un transporteur du village (voiture, camion, tracteur, etc.), 4: moyen d'un transporteur d'un autre village (voiture, camion, tracteur, etc.), 5: Autre préciser.
Raison de la vente: 1: remboursement crédit intrants, 2: paiement redevance, 3: paiement impôts et taxes, 4: Dépenses sociales (mariages, baptême, funérailles), 5: Santé, 6: Rentrée scolaire, 7: Achat nourriture, 8: Autres préciser.
L'exploitation a t-elle un accès facile à la route: I__________I (0 = non, 1= Oui)
14 : Autres revenus de l'exploitation
Revenu lié à la vente de travail
Travail effectué par le CE: ............... journées: Montant reçu en Fcfa: ............................., en Nature (valeur estimée en Fcfa) .......................
Soit la valeur totale sur l'année:.............................................................. Fcfa, Localisation du lieu où a été fourni le travail: [ ] travail dans le village, [ ] Ailleurs.
Travail effectué par d'autres membres de l'exploitation: ..................... journées, Montant reçu en Fcfa: .................................,
En nature (valeur estimée en Fcfa): .............................................., soit la valeur totale sur l'année en Fcfa:......................................................
Localisation où a été fourni le travail: [ ] travail dans le village, [ ] ailleurs.
Revenus liés aux prestations agricoles ou para-agricoles
Estimations des revenus issus des travaux de prestation en 2008/2007.
Type de prestation (1) Quantités traités sur l'années (*)Localisation prestation (Village ou ailleurs)Prix moyen de venteChiffre d'affaire global en FcfaCharges estimées en FcfaRevenu en Fcfa(1): Labour avec attelage, Matériel motorisé, Battage, Décorticage, Moulins, Transport charrette, Transport motorisée, Epandage produits phyto, Autres.
Revenus liés à l'exécution d'autres activités ou autres transferts.
Reprendre la fiche population et personne par personne (en commençant par le CE) faire l'inventaire des activités source de revenus
(avec estimation du revenu 2007/2008). Prendre une ligne par revenu: Exemple:
Si le CE est tailleur et reçoit de l'argent d'un frère émigré, il faut une ligne pour tailleur et une ligne pour transfert exode.
N° revenuPersonne concernéeActivité/source de revenu (1)Village1 ou hors village 2Fréquence ou duréePrix ou gain moyen01...............................I____I02...............................I____I03...............................I____I04...............................I____I05...............................I____I06...............................I____I07...............................I____I08...............................I____I09...............................I____I10...............................I____I
(1): Activité source de revenu: 1: Activités artisanales traditionnelles ou modernes (forgeron, tailleur, maçon, vulgarisateur, boulanger, tresse, etc.),
2: activités commerciales (vente de bois, de charbon de bois, etc.). 4: salaire entreprise privée, 5: fonctionnaire, 6: pensions ou retraites,
7: journalier pour autres activités, 8: exode ou émigration, 10: marabout, 11: dons reçus, 12: Autres préciser.
15: Inventaire des principaux biens durables de la famille de l'exploitation et acquisition en 2006
Inventaire et acquisition récente de biens durables (habitat, terre, véhicule, télévision etc.) non pris
en compte dans le matériel ou animaux (faire l'inventaire).
N°Bien acquisNombreAnnée dacquisitionP. UnitaireMontant totalMode de paiement
(1)Montant payé comptantFournisseur ou provenance
(2)Source
du financementObservation0102030405
(1) 1: comptant, 2: crédit banque ou caisse, 3: crédit fournisseur, Crédit4: OP (Organisation paysanne), 5: Autre préciser.
(2) 1: Village, 2: Village voisin (marché hebdo), 3: Chef lieu de région, 4: capitale, 5: autre préciser.
16 : Principales dépenses de l'exploitation.
N°Objet (*)Type de dépenses (**)NombrePrix unitaireMontant totalMode de paiement (1)Montant payé comptantPrincipaux bénéficiairesSource de financementObservations
Dépenses importantes:fêtes religieuses ou sociales, autres dépenses « lourdes » (décomposer selon les grands types de dépenses: dot, nourriture habits, etc.
(*): Exemple baptême, mariage, funérailles, etc..
(**): Type de dépenses: 1: Dot, 2: Nourriture, 3: Ustensile de cuisine, 4: pagnes et tissus, 5: transport, 6: Autres.
La production de céréales arrive-t-elle à couvrir les besoins de la famille? Oui tous les ans: I__I, oui un an sur deux I____I, Rarement I____I; Non jamais I_____I.
Si oui, depuis combien quand êtes vous autosuffisant? Moins de 5ans /_____/; depuis 5 ans /_____/; depuis plus de 5 ans.
Dépenses pour achat de céréales en 2006.
Rappel: combien de personne mangent régulièrement dans l'exploitation ..............................
Produit achetéPériode dachatQuantité (*)Prix unitairePoids totalMontant totalMode de paiementProvenanceObservations
Ecrivez et codez: 1: Mil, 2: sorgho, 3: Maïs, 4: Riz paddy, 5: Riz blanc, 6 fonio, 7: Autre préciser, (*): Précisez unité
Mode de paiement: 1: comptant, 2: Crédit banque, 3: Crédit fournisseur, 4: Crédit OP, 5: Autre précisez
Provenance: 1: Achat à un exploitant du village, 2: Achat à un exploitant d'un autre village, 3: achat à un commerçant du village, 4: Achat à un commerçant sur le marché, 5: achat dans la capitale, 6: Achat ailleurs préciser.
Taxes payées durant l'année 2007
Type de taxesquantitéPUMontant payéA quiObservationsImpôts per capitaTaxe sur le bétailTaxes sur les charrettesTaxes sur le foncierAutre
(*)A qui vendez- vous vos produits
Au forain
aux associations villageoises
aux commerçants privés de la ville
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Comment vendez- vous vos produits
en une seule fois
en deux fois
en plusieurs fois
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Qui est ce qui justifie l'option de vente
volume de la vente
contrainte de liquidité
prix intéressant
contrat avec commerçants
autres préciser
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[ ]Quelle est la période de vente la plus importante
récolte
paiement de redevance
début de campagne
période de soudure
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[ ]Quelles sont les principales raisons de vente remboursement crédit intrants
paiement redevance
paiements impôts et taxes
fêtes (baptême, funérailles, mariage)
santé
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[ ]Où vendez- vous vos produits
Village
marché hebdomadaire
ville proche
capital
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[ ]Quel est le moyen de transport le plus utilisé
pied
vélo
charrette
camion
tracteur (remorque)
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[ ] 17 : Commercialisation des produits agricoles (données générales) : (*) : Ecrire puis coder : 1 : mil, 2 : sorgho, 3 : riz paddy, 4 : maïs, 5 : niébé, 6 : voandzou, 7 : arachide, 8 : légumes.
18 : Indicateurs de suivi de vulnérabilité.
Connaissez-vous des ménages plus vulnérables que dautres ?
Si oui quest ce qui vous fait dire quils sont vulnérables ?
IndicateursClasser par ordre dimportancegreniers peu remplis (mois)Faibles revenus extra-agricolesPeu de bétailPeu de transfert dargent de la migrationPeu dactifs par rapport aux inactifPas de parcelles irriguéesPas de parcelle de bas fondsFaible superficie cultivée
Adaptation : Que ferez-vous en cas de sécheresse (citer les 3 premiers)
Chercher une autre activité (préciser)
.
..
Attendre la contre saison
Baisse du nombre de repas quotidiens
Baisse de la ration alimentaire familiale
Si nouvelles sécheresses pendant plusieurs années
Diversification des variétés de céréales utilisées, utilisation de variétés précoces
Plus de fertilisation des sols (fumure organique, engrais)
Exode vers dautres contrées plus favorables
Migration
Transhumance
Vente des animaux
Quelle serait la politique la plus efficace (Classez dans lordre les trois premiers)
ClasserCrédit agricoleOffrir travail salarié (manuvre routes)Faciliter migrations vers CISemences résistantesDiversification des activitésLirrigationRéduction des prix des instantsAide alimentaireAssurance
Réduction de la vulnérabilité
Quel est votre projet/rêve pour votre famille ?
..
Comment pensez-
vous réduire la vulnérabilité de votre exploitation agricole ?
..
Savez vous si la saison sera bonne ou mauvaise ? I_________I (0 = Non, 1 = Oui)
si oui comment
.
..
.
Les variables retenues pour la typologie des ménages agricoles.
Variables actives retenues pour lanalyse
Variables actives de lanalyse (17)Nombre de modalitésSuperficie irriguée (en ha) (en 3 classes)
Nombre de bufs
Nombre de moutons
Nombre de chèvres
Nombre de volailles
Crédit agricole
Dépenses scolaires
Dépenses de santé3
3
3Dépenses alimentaires3Utilisation de fumure organique
Utilisation de fumure minérale
Utilisation de semences améliorées
Utilisation de semences locales
Possibilité de manger à sa faim2
2
2
2
2
Variables illustratives retenues pour lanalyse
Variables illustratives de lanalyse (11)Nombre de modalitésTaille du ménage (en 3 classes)
Nombre dactif
Nombre denfants de moins de 15 ans
Superficie pluviale (ha) (en 4 classes)
Lieu de vente 3
3
3
4
3Redevance sur leau dirrigation
Appartenance à une organisation paysanne
Accès facile de lexploitation à la route
Aide alimentaire2
2
2
2
2Distance du site de production au marché (en 5 classes)5
L es données du modèle
Option Nlp = conopt;
SETS
REG REGION
/PC/
EX type d'acteurs /ex1 pauvre
ex2 moyen
ex3 riche/
act toutes les ativités
/ oig, tom, caro,
aleg, riz1, riz2, riz3, arach,
niebe, mil, voand
soblanc, sorouge, mais
/
W type de travail or ferme
/
SURE
UNSURE
/
pro type de nutriment / CALO calorie
PROT protéine/
Ye year under simulation
/Y1*Y10/
j toutes les cultures produites
/oi, to, car
al, ri, ni
ara, mai, sob,
sor, vo, mi
/
OUTC (j) les cultures produits et autoconsommées
/
mai, sob, mi
ni
/
T type de terre
/
IRT terre irriguées en pluviale
RT terre pluviales
/
TEC toutes les technologies
/TECIR1 irigation1
TECIR2 irigation2
TECRAIN1 pluviale1
TECRAIN2 Pluviale2
/
AG âge actif /adult/
EQUI TYPE d'equipement
/MAN MANUELLE
TRAC TRACTION
MEC MECANISATION
/
S toutes les saisons
/S1 SEASON 1
S2 SEASON 2
/
INT les intrants
/
semences
uree
npk
fumier
essence
d6
herbicide /
TA ANIMAUX
/
bov boeuf
cap chèvre
ov mouton
vol volaille
/
TAT(TA) ANIMAL de TRACTION
/BOV
/
ME MACHINE
/tract tracteur
mot motopompe
/
jtec (act,t,tec,equi,s)
/
OIG.IRT.TECIR2.MAN.s2
OIG.IRT.TECIR2.TRAC.s2
OIG.IRT.TECIR2.MEC.s2
RIZ1.IRT.TECIR1.MAN.s1
RIZ1.IRT.TECIR1.TRAC.s1
RIZ1.IRT.TECIR1.MEC.s1
RIZ2.IRT.TECIR2.MAN.s2
RIZ2.IRT.TECIR2.TRAC.s2
RIZ2.IRT.TECIR2.MEC.s2
RIZ3.RT.TECRAIN1.MAN.s1
RIZ3.RT.TECRAIN1.TRAC.s1
RIZ3.RT.TECRAIN1.MEC.s1
RIZ3.RT.TECRAIN2.MAN.s1
RIZ3.RT.TECRAIN2.TRAC.s1
RIZ3.RT.TECRAIN2.MEC.s1
MAIS.RT.TECRAIN1.MAN.s1
MAIS.RT.TECRAIN1.TRAC.s1
MAIS.RT.TECRAIN1.MEC.s1
MAIS.RT.TECRAIN2.MAN.s1
MAIS.RT.TECRAIN2.TRAC.s1
MAIS.RT.TECRAIN2.MEC.s1
MAIS.IRT.TECIR2.MAN.s2
MAIS.IRT.TECIR2.TRAC.s2
MAIS.IRT.TECIR2.MEC.s2
TOM.IRT.TECIR2.MAN.s2
TOM.IRT.TECIR2.TRAC.s2
TOM.IRT.TECIR2.MEC.s2
CARO.IRT.TECIR2.MAN.s2
CARO.IRT.TECIR2.TRAC.s2
CARO.IRT.TECIR2.MEC.s2
ALEG.IRT.TECIR2.MAN.s2
ALEG.IRT.TECIR2.TRAC.s2
ALEG.IRT.TECIR2.MEC.s2
SOROUGE.RT.TECRAIN1.MAN.s1
SOROUGE.RT.TECRAIN1.MEC.s1
SOROUGE.RT.TECRAIN1.TRAC.s1
SOROUGE.RT.TECRAIN2.MAN.s1
SOROUGE.RT.TECRAIN2.MEC.s1
SOROUGE.RT.TECRAIN2.TRAC.s1
SOBLANC.RT.TECRAIN1.MAN.s1
SOBLANC.RT.TECRAIN1.MEC.s1
SOBLANC.RT.TECRAIN1.TRAC.s1
SOBLANC.RT.TECRAIN2.MAN.s1
SOBLANC.RT.TECRAIN2.MEC.s1
SOBLANC.RT.TECRAIN2.TRAC.s1
MIL.RT.TECRAIN1.MAN.s1
MIL.RT.TECRAIN1.MEC.s1
MIL.RT.TECRAIN1.TRAC.s1
MIL.RT.TECRAIN2.MAN.s1
MIL.RT.TECRAIN2.MEC.s1
MIL.RT.TECRAIN2.TRAC.s1
NIEBE.RT.TECRAIN1.MAN.s1
NIEBE.RT.TECRAIN1.MEC.s1
NIEBE.RT.TECRAIN1.TRAC.s1
NIEBE.RT.TECRAIN2.MAN.s1
NIEBE.RT.TECRAIN2.MEC.s1
NIEBE.RT.TECRAIN2.TRAC.s1
ARACH.RT.TECRAIN1.MAN.s1
ARACH.RT.TECRAIN1.MEC.s1
ARACH.RT.TECRAIN1.TRAC.s1
ARACH.RT.TECRAIN2.MAN.s1
ARACH.RT.TECRAIN2.MEC.s1
ARACH.RT.TECRAIN2.TRAC.s1
VOAND.RT.TECRAIN1.MAN.s1
VOAND.RT.TECRAIN1.MEC.s1
VOAND.RT.TECRAIN1.TRAC.s1
VOAND.RT.TECRAIN2.MAN.s1
VOAND.RT.TECRAIN2.MEC.s1
VOAND.RT.TECRAIN2.TRAC.s1
/
;
* Les rendements
Table RDMTe(act,t,tec,equi,s,j) rendements moyens des cultures (en kg par hectare)
mai ri sob sor ni ara
mais.RT.tecrain1.man.s1 850
mais.RT.tecrain1.trac.s1 1105
mais.RT.tecrain1.mec.s1 1275
mais.RT.tecrain2.man.s1 2500
mais.RT.tecrain2.trac.s1 3400
mais.RT.tecrain2.MEC.s1 3640
mais.IRT.tecir2.man.s2 2760
mais.IRT.tecir2.trac.s2 3580
mais.IRT.tecir2.mec.s2 4200
riz1.IRT.tecir1.man.s1 3250
riz1.IRT.tecir1.trac.s1 4200
riz1.IRT.tecir1.mec.s1 4900
riz2.IRT.tecir2.man.s2 3500
riz2.IRT.tecir2.trac.s2 5000
riz2.IRT.tecir2.mec.s2 5250
riz3.RT.tecrain1.man.s1 1000
riz3.RT.tecrain1.trac.s1 1300
riz3.RT.tecrain1.mec.s1 1400
riz3.RT.tecrain2.man.s1 2275
riz3.RT.tecrain2.trac.s1 3250
riz3.RT.tecrain2.mec.s1 3400
soblanc.RT.tecrain1.man.s1 700
soblanc.RT.tecrain1.trac.s1 805
soblanc.RT.tecrain1.mec.s1 875
soblanc.RT.tecrain2.man.s1 1500
soblanc.RT.tecrain2.trac.s1 1750
soblanc.RT.tecrain2.mec.s1 1950
sorouge.RT.tecrain1.man.s1 700
sorouge.RT.tecrain1.trac.s1 805
sorouge.RT.tecrain1.mec.s1 875
sorouge.RT.tecrain2.man.s1 1500
sorouge.RT.tecrain2.trac.s1 1750
sorouge.RT.tecrain2.mec.s1 1950
niebe.RT.tecrain1.man.s1 600
niebe.RT.tecrain1.trac.s1 700
niebe .RT.tecrain1.mec.s1 750
niebe.RT.tecrain2.man.s1 1360
niebe.RT.tecrain2.trac.s1 1600
niebe.RT.tecrain2.mec.s1 1700
arach.RT.tecrain1.man.s1 500
arach.RT.tecrain1.trac.s1 575
arach.RT.tecrain1.mec.s1 650
arach.RT.tecrain2.man.s1 1150
arach.RT.tecrain2.trac.s1 1350
arach.RT.tecrain2.mec.s1 1450
Table RDMTe(act,t,tec,equi,s,j) rendements moyens des cultures (en kg par hectare)
mi vo oi to car al
mil.RT.tecrain1.man.s1 600
mil.RT.tecrain1.trac.s1 700
mil.RT.tecrain1.mec.s1 750
mil.RT.tecrain2.man.s1 1360
mil.RT.tecrain2.trac.s1 1600
mil.RT.tecrain2.mec.s1 1700
voand.RT.tecrain1.man.s1 500
voand.RT.tecrain1.trac.s1 575
voand.RT.tecrain1.mec.s1 650
voand.RT.tecrain2.man.s1 1150
voand.RT.tecrain2.trac.s1 1350
voand.RT.tecrain2.mec.s1 1450
oig.IRT.tecir2.man.s2 20000
oig.IRT.tecir2.trac.s2 26000
oig.IRT.tecir2.mec.s2 30000
tom.IRT.tecir2.man.s2 15000
tom.IRT.tecir2.trac.s2 19500
tom.IRT.tecir2.mec.s2 22500
caro.IRT.tecir2.man.s2 16000
caro.IRT.tecir2.trac.s2 20800
caro.IRT.tecir2.mec.s2 24000
aleg.IRT.tecir2.man.s2 10000
aleg.IRT.tecir2.trac.s2 13000
aleg.IRT.tecir2.mec.s2 15000
;
* assignment of values to MATA parameters
rdmt(reg,act,t,s,j) =rdmt(act,t,j);
* Les besoins en intrants
Table INPe(act,tec,s,int) les intrants utilisées (en kg par hectare)
semences uree npk d6 fumier herbicide essence
riz1.tecir1.s1 25000 86 200 2 0 2 12
riz2.tecir2.s2 25000 96 250 3 0 3 0
riz3.tecrain1.s1 12550 25 50 0 0 0 0
riz3.tecrain2.s1 25000 50 100 0 5000 1.5 0
mais.tecrain1.s1 5000 20 29 0 450 0 0
mais.tecrain2.s1 10000 50 100 0 5000 1 0
mais.tecir2.s2 6250 55 80 0.5 0 0.5 150
oig.tecir2.s2 375000 150 290 1.70 0 2 150
tom.tecir2.s2 42000 150 290 3.5 0 1 150
caro.tecir2.s2 115200 150 290 1.70 0 1 150
aleg.tecir2.s2 161250 150 290 1.70 0 1 150
soblanc.tecrain1.s1 2500 0 0 0 750 0 0
soblanc.tecrain2.s1 5000 50 100 0 5000 1 0
sorouge.tecrain1.s1 2500 0 0 0 0 0 0
sorouge.tecrain2.s1 5000 50 100 0 5000 1 0
NIEBE.tecrain1.s1 7000 0 0 0 0 0 0
NIEBE.tecrain2.s1 17000 50 100 0 5000 1 0
arach.tecrain1.s1 6250 0 0 0 0 0 0
arach.tecrain2.s1 16000 50 100 0 5000 1 0
Mil.tecrain1.s1 2500 0 0 0 0 0 0
Mil.tecrain2.s1 5000 50 100 0 5000 1 0
VOAND.tecrain1.S1 6250 0 0 0 0 0 0
VOAND.tecrain2.S1 16000 50 100 0 0 1 0
;
*assignment of values to MATA parameters
INP(reg,act,t,tec,s,int)=INPe(act,tec,s,int);
* Les besoins en main d'oeuvre
Table BMOe(act,t,tec,equi,s) besoin en main d'oeuvre (en jours par ha)
s1 s2
OIG.IRT.TECIR2.TRAC 415
OIG.IRT.TECIR2.MEC 410
OIG.IRT.TECIR2.MAN 425
RIZ1.IRT.TECIR1.TRAC 185
RIZ1.IRT.TECIR1.MEC 175
RIZ1.IRT.TECIR1.MAN 195
RIZ2.IRT.TECIR2.TRAC 205
RIZ2.IRT.TECIR2.MEC 195
RIZ2.IRT.TECIR2.MAN 215
TOM.IRT.TECIR2.TRAC 415
TOM.IRT.TECIR2.MEC 410
TOM.IRT.TECIR2.MAN 425
CARO.IRT.TECIR2.TRAC 415
CARO.IRT.TECIR2.MEC 410
CARO.IRT.TECIR2.MAN 425
ALEG.IRT.TECIR2.TRAC 415
ALEG.IRT.TECIR2.MEC 410
ALEG.IRT.TECIR2.MAN 425
MAIS.IRT.TECIR2.TRAC 100
MAIS.IRT.TECIR2.MEC 90
MAIS.IRT.TECIR2.MAN 110
RIZ3.RT.TECRAIN1.TRAC 109
RIZ3.RT.TECRAIN1.MEC 105
RIZ3.RT.TECRAIN1.MAN 119
RIZ3.RT.TECRAIN2.TRAC 109
RIZ3.RT.TECRAIN2.MEC 99
RIZ3.RT.TECRAIN2.MAN 119
MAIS.RT.TECRAIN1.TRAC 65
MAIS.RT.TECRAIN1.MEC 53
MAIS.RT.TECRAIN1.MAN 75
MAIS.RT.TECRAIN2.TRAC 68
MAIS.RT.TECRAIN2.MEC 63
MAIS.RT.TECRAIN2.MAN 78
SOROUGE.RT.TECRAIN1.TRAC 59
SOROUGE.RT.TECRAIN1.MEC 49
SOROUGE.RT.TECRAIN1.MAN 69
SOROUGE.RT.TECRAIN2.TRAC 59
SOROUGE.RT.TECRAIN2.MEC 49
SOROUGE.RT.TECRAIN2.MAN 69
SOBLANC.RT.TECRAIN1.TRAC 59
SOBLANC.RT.TECRAIN1.MEC 49
SOBLANC.RT.TECRAIN1.MAN 69
SOBLANC.RT.TECRAIN2.TRAC 59
SOBLANC.RT.TECRAIN2.MEC 49
SOBLANC.RT.TECRAIN2.MAN 69
NIEBE.RT.TECRAIN1.TRAC 92
NIEBE.RT.TECRAIN1.MEC 82
NIEBE.RT.TECRAIN1.MAN 102
NIEBE.RT.TECRAIN2.TRAC 92
NIEBE.RT.TECRAIN2.MEC 82
NIEBE.RT.TECRAIN2.MAN 102
ARACH.RT.TECRAIN1.TRAC 102
ARACH.RT.TECRAIN1.MEC 92
ARACH.RT.TECRAIN1.MAN 112
ARACH.RT.TECRAIN2.TRAC 102
ARACH.RT.TECRAIN2.MEC 92
ARACH.RT.TECRAIN2.MAN 112
MIL.RT.TECRAIN1.TRAC 92
MIL.RT.TECRAIN1.MEC 82
MIL.RT.TECRAIN1.MAN 102
MIL.RT.TECRAIN2.TRAC 92
MIL.RT.TECRAIN2.MEC 82
MIL.RT.TECRAIN2.MAN 102
Table BMOe(act,t,tec,equi,s) besoin en main d'oeuvre (en jours par ha)
s1 s2
VOAND.RT.TECRAIN1.TRAC 102
VOAND.RT.TECRAIN1.MEC 92
VOAND.RT.TECRAIN1.MAN 112
VOAND.RT.TECRAIN2.TRAC 102
VOAND.RT.TECRAIN2.MEC 92
VOAND.RT.TECRAIN2.MAN 112
;
assignment of values to MATA parameters
BMO(reg,act,t,tec,equi,s,ag)=BMOe(act,t,tec,equi,s)
* prix des produits agricoles.
Table PRAGRe (j,t,s) prix des produits agricoles (en FCFA par kilo)
s1 s2
oi.IRT 100
to.IRT 60
car.IRT 110
al.IRT 70
mai.IRT 110
ri.IRT 145 145
ri.RT 145
mai.RT 95
sob.RT 85
sor.RT 85
ara.RT 120
ni.RT 130
mi.RT 100
vo.RT 165
;
* assignment of values to MATA parameters
PRAGR(reg,j,t,s)=PRAGRe(j,s)
* prix des intrants
parameter PRINTe(int) prix des intrants par culture (en fcfa par kg)
/
semences 1
uree 340
npk 320
d6 6000
fumier 0
herbicide 6000
essence 700
/
;
assignment of values to MATA parameters
PRINTe(reg,int)= PRINTe(int)
*Prix du travail agricole
Table SALAGRe(s,ag) le prix du travail agricole par saison (en FCFA par jour)
adult
s1 600
s2 400
;
assignment of values to MATA parameters
SALAGR(reg,s,ag) =SALAGRe(s,ag)
parameter BAR(s) quantité d'eau du barrage en m3
/
s1 9800
s2 9800
/
;
Table BEAUe(act,tec) besoin en eau
tecir1 tecir2
OIG 7000
RIZ1 3250
RIZ2 16000
TOM 9500
MAIS 9500
CARO 8000
ALEG 8000
;
BEAU(reg,act,tec)= BEAUe(act,tec)
*risque sur les rendements
TABLE SIGCe(act,tec,s) risque sur les cultures
s1 s2
riz1.tecir1 0.4
riz2.tecir2 0.4
riz3.tecrain1 0.42
riz3.tecrain2 0.42
mais.tecir2 0.9
mais.tecrain1 0.4
mais.tecrain2 0.4
tom.tecir2 2.2
oig.tecir2 0.8
caro.tecir2 2
aleg.tecir2 2
soblanc.tecrain1 0.2
soblanc.tecrain2 0.2
sorouge.tecrain1 0.2
sorouge.tecrain2 0.2
niebe.tecrain1 0.3
niebe.tecrain2 0.3
mil.tecrain1 0.22
mil.tecrain2 0.22
arach.tecrain1 0.32
arach.tecrain2 0.32
voand.tecrain1 0.5
voand.tecrain2 0.5
;
SIGC(reg,act,tec,s) = SIGCe(act,tec,s)
*3- Les données au niveau de l'exploitation.
Table SUPERFe (ex, t) superficie disponible
IRT RT
ex1 2.05 2.05
ex2 2.87 2.85
ex3 4.05 4.05
;
SUPERF (reg,ex,s,t)=SUPERFe (ex,t);
display superf;
Table CREDISPOe(s,ex) credit disponible
ex1 ex2 ex3
s1 10000 200000 300000
s2 10000 200000 300000
;
CREDISPO(reg,s,ex)= CREDISPOe(s,ex)
Table NOACTIFe (ex,s) nombre d'actifs de la categorie H du ménage de type ex
s1 s2
ex1 4 4
ex2 5 5
ex3 7 7
;
*NOACTIF(reg,ex,s)= NOACTIFe(ex,s);
Table J_DISPO(ex,s) jours de travail disponibles pour un actif par saison
s1 s2
ex1 39 39
ex2 39 39
ex3 39 39
;
ACTIF(reg,ex,s,ag)=actife(ex,s);
ACTIF(reg,ex,s,ag)=noactife(ex,s)*j_dispo(ex,s);
display ACTIF;
Parameter TAILLEe (ex) taille moyenne du ménage de type ex
/
ex1 10
ex2 12
ex3 14
/
;
TAILLE (reg,ex) = TAILLEe (ex)
PARAMETER SIGWe(w) risk on labour wages
/
SURE 0.15
UNSURE 0.15
/
;
SIGW(reg,w) = SIGWe(w)
Scalar SIGCA risk on cash
/
0.5
/
;
parameter SIGAe (ta) risque sur les animaux
/
bov 0.8
cap 0.25
ov 0.25
vol 0.2
/
;
SIGA (reg,ta) = SIGAe (ta)
Parameter SIGMe(me) risque sur les tracteurs
/
TRACT 0.1
/
;
SIGMe(reg,me) = SIGMe(me)
Table NOANIMe(ex, ta) nombre d'animaux du type ta en possession du ménage du type ex (en nombre)
BOV CAP OV VOL
ex1 0 3 5 9
ex2 1 5 8 23
ex3 5 12 16 46
;
NOANIM(reg,ex, ta) = NOANIMe(ex, ta)
Parameter GTRACTe(tat) traction totale donnée par les bufs (en jours)
/
BOV 40
/;
GTRACT (reg,tat,s)=GTRACTe(tat);
parameter ANREe (tat) prix de la location de la traction par jour
/
bov 8750
/
;
ANRE(reg, tat) = ANREe (tat)
Table BTRACTe (act,t,tec,s) besoins en traction animale
s1 s2
OIG.IRT.TECIR2 18
RIZ1.IRT.TECIR1 18
RIZ2.IRT.TECIR2 18
TOM.IRT.TECIR2 18
caro.IRT.tecir2 18
ALEG.IRT.TECIR2 18
MAIS.IRT.TECIR2 18
RIZ3.RT.TECRAIN1 18
RIZ3.RT.TECRAIN2 18
MAIS.RT.TECRAIN1 18
MAIS.RT.TECRAIN2 18
SOROUGE.RT.TECRAIN1 18
SOROUGE.RT.TECRAIN2 18
SOBLANC.RT.TECRAIN1 18
SOBLANC.RT.TECRAIN2 18
MIL.RT.TECRAIN1 14
MIL.RT.TECRAIN2 14
NIEBE.RT.TECRAIN1 14
NIEBE.RT.TECRAIN2 14
ARACH.RT.TECRAIN1 18
ARACH.RT.TECRAIN2 18
VOAND.RT.TECRAIN1 14
VOAND.RT.TECRAIN2 14
;
BTRACT (reg,act,t,tec,s)= BTRACTe (act,t,tec,s)
Table NOEQUIe (ex,me) nombre d'équipement pour le type d'exploitant ex (en nombre)
tract mot
ex1 0 0
ex2 0 0
ex3 0 1
;
NOEQUI (reg,ex,me)= NOEQUIe (ex,me)
Parameter GMECe(me) mecanisation donnée (en jours)
/
tract 10
/
;
GMEC(s,me)=GMECe(me);
parameter MEREe(me) prix de la location du tracteur en FCFA par jour
/
tract 540000
/
;
MERE(reg,me) = MEREe(me)
Table BMECe(act,t,tec,s) les besoins en mecanisation
s1 s2
OIG.IRT.TECIR2 2
RIZ2.IRT.TECIR2 4
TOM.IRT.TECIR2 2
CARO.IRT.TECIR2 2
ALEG.IRT.TECIR2 2
MAIS.IRT.TECIR2 4
RIZ1.IRT.TECIR1 4
RIZ3.RT.TECRAIN1 4
RIZ3.RT.TECRAIN2 4
MAIS.RT.TECRAIN1 4
MAIS.RT.TECRAIN2 4
SOROUGE.RT.TECRAIN1 4
SOROUGE.RT.TECRAIN2 4
SOBLANC.RT.TECRAIN1 4
SOBLANC.RT.TECRAIN2 4
MIL.RT.TECRAIN1 2
MIL.RT.TECRAIN2 2
ARACH.RT.TECRAIN1 4
ARACH.RT.TECRAIN2 4
VOAND.RT.TECRAIN1 2
VOAND.RT.TECRAIN2 2
NIEBE.RT.TECRAIN1 4
NIEBE.RT.TECRAIN2 4
;
BMEC(reg,act,t,tec,s) = BMEC(act,t,tec,s)
Table WAGENAGe (W,S) prix du travail non agricole en FCFA par jour
S1 S2
SURE 700 1000
UNSURE 900 800
;
WAGENAG(W,S) = WAGENAGe (W,S)
Parameter ANPe(ta) prix d'achat des animaux
/
bov 171000
cap 19055
ov 20800
vol 1200
/
;
ANP(reg ,ta) = ANPe(ta)
Parameter ASPe(ta) prix de vente des animaux
/
bov 136800
cap 15250
ov 16640
vol 960
/
;
ASP(reg,ta) = ASPe(ta)
Parameter Pme (me) prix d'acahat des machines
/
tract 7000000
mot 500000
/
;
PM(reg,me) = PMe(me)
Parameter CAPINIe (ex) capital initial disponible de l'exploitant (en FCFA)
/
ex1 300000
ex2 800000
ex3 900000
/
;
CAPINI (reg,ex) =CAPINIe (ex)
Parameter CAPROVe (ex) fonds disponible pour les provisions (en milliers de FCFA)
/
ex1 350000
ex2 978000
ex3 1365000
/
;
CAPROV(reg,ex) =CAPROVe(ex)
parameter CONSMINe(ex)
/
ex1 2000
ex2 6500
ex3 10000
/
;
CONSMIN(reg,ex) =CONSMINe(ex)
Parameter EPARIe(ex)
/
ex1 38045
ex2 168180
ex3 437330
/
;
EPARI(reg,ex) =EPARIe(ex)
Parameter NFAe(ex)
/
ex1 1
ex2 1
ex3 1
/
;
NFA(reg,ex) = NFAe(ex)
Parameter SCAle (ex)
/
ex1 24812
ex2 6315
ex3 13985
/
;
SCAl (reg,ex) =SCAle (ex)
Parameter CONSOe(pro) nutriment requis par jour et par personne (en calorie et en gramme)
/
Calo 2360
Prot 38
/
;
CONSO(reg,pro) = CONSOe(pro)
Table QUALIe(j,pro) la qualité par type d'aliment par kilogramme (en calories et en gramme)
calo prot
oi 120 7
to 120 7
mai 3540 80
ri 3605 68
sob 3550 85
mi 3590 85
ni 3400 90
;
QUALI(reg,j,pro)= QUALIe(j,pro)
Scalar NJR jour de consommation par saison (en jours)
/
182.5
/
;
Scalar ICT interet à court terme
/
0.03
/
scalar CT coûts de transaction
/
0.3
/
;
Table WSe(ex,s) limite maximum du travail regulier
s1 s2
ex1 90 90
ex2 120 120
ex3 140 140
;
WS(reg,ex,s,ag)=WSe(ex,s)
Table WIe(ex,s) limite maximum du travail incertain
s1 s2
ex1 140 140
ex2 75 75
ex3 15 0
;
WI(reg,ex,s,ag)=WIe(ex,s);
Parameter PROPCONS propension à consommer
/
ex1 0.9
ex2 0.9
ex3 0.9
/
;
Parameter ALPHAe(ex) aversion au risque des producteurs
/
ex1 0.7
ex2 0.5
ex3 0.2
/
;
*assignment of values to MATA parameters
ALPHA(reg, ex)= ALPHAe(ex)
parameter COEFe(ex)
/
ex1 0.035
ex2 0.017
ex3 0.013
/
;
COEFe(reg,ex)= COEFe(ex)
* Random sur les rendements des différentes spéculations
Parameter RDMTRTO1(ye) random sur les rendements de la tomate en s2
/
y1 0.924, y2 1.059, y3 1.000, y4 0.950, y5 0.948, y6 0.935,
y7 0.960, y8 1.061, y9 0.903, y10 0.990
/;
Parameter RDMTRTO2(ye) random sur les rendements de la tomate en s2
/
y1 0.924, y2 1.059, y3 1.000, y4 0.950, y5 0.948, y6 0.935,
y7 0.960, y8 1.061, y9 0.903, y10 0.990
/;
Parameter RDMTRTO3(ye) random sur les rendements de la tomate en s2
/
y1 0.924, y2 1.059, y3 1.000, y4 0.950, y5 0.948, y6 0.935,
y7 0.960, y8 1.061, y9 0.903, y10 0.990
/;
Parameter RDMTRC1(ye) random sur les rendements de la carotte en s2
/
y1 1.090, y2 1.006, y3 1.088, y4 1.042, y5 0.916, y6 1.018
y7 0.922, y8 0.940, y9 1.024, y10 0.977
/;
Parameter RDMTRC2(ye) random sur les rendements de la carotte en s2
/
y1 0.924, y2 1.059, y3 1.000, y4 0.950, y5 0.948, y6 0.935,
y7 0.960, y8 1.061, y9 0.903, y10 0.990
/;
Parameter RDMTRC3(ye) random sur les rendements de la carotte en s2
/
y1 1.090, y2 1.006, y3 1.088, y4 1.042, y5 0.916, y6 1.018
y7 0.922, y8 0.940, y9 1.024, y10 0.977
/;
Parameter RDMTRAL1(ye) random sur les rendements des autres légumes en s2
/y1 0.924, y2 1.059, y3 1.000, y4 0.950, y5 0.948, y6 0.935,
y7 0.960, y8 1.061, y9 0.903, y10 0.990
/;
Parameter RDMTRAL2(ye) random sur les rendements des autres légumes en s2
/
y1 0.924, y2 1.059, y3 1.000, y4 0.950, y5 0.948, y6 0.935,
y7 0.960, y8 1.061, y9 0.903, y10 0.990
/;
Parameter RDMTRAL3(ye) random sur les rendements des autres légumes en s2
/
y1 0.962, y2 1.059, y3 0.916, y4 0.920, y5 1.008, y6 1.056
y7 0.936, y8 1.023, y9 1.045, y10 0.951
/
Parameter RDMTRMI1(ye) random sur les rendements du mais irrigué en s2
/
y1 0.924, y2 1.059, y3 1.000, y4 0.950, y5 0.948, y6 0.935,
y7 0.960, y8 1.061, y9 0.903, y10 0.990
/;
Parameter RDMTRMI2(ye) random sur les rendements du mais irrigué en s2
/
y1 0.924, y2 1.059, y3 1.000, y4 0.950, y5 0.948, y6 0.935,
y7 0.960, y8 1.061, y9 0.903, y10 0.990
/;
Parameter RDMTRMI3(ye) random sur les rendements du mais irigué en s2
/
y1 0.924, y2 1.059, y3 1.000, y4 0.950, y5 0.948, y6 0.935,
y7 0.960, y8 1.061, y9 0.903, y10 0.990
/;
Parameter RDMTRO1(ye) random sur les rendements de l'oignon en s2
/
y1 0.924, y2 1.059, y3 1.000, y4 0.950, y5 0.948, y6 0.935,
y7 0.960, y8 1.061, y9 0.903, y10 0.990
/;
Parameter RDMTRO2(ye) random sur les rendements de l'oignon en s2
/
y1 0.924, y2 1.059, y3 1.000, y4 0.950, y5 0.948, y6 0.935,
y7 0.960, y8 1.061, y9 0.903, y10 0.990
/;
Parameter RDMTRO3(ye) random sur les rendements de l'oignon en s2
/
y1 0.912, y2 1.059, y3 0.922, y4 1.064, y5 0.943, y6 0.947
y7 1.009, y8 1.035, y9 1.016, y10 0.983
/
;
Parameter RDMTRV1(ye) random sur les rendements du vouandzou
/
y1 0.703, y2 1.106, y3 0.930, y4 0.781, y5 0.775, y6 0.734,
y7 0.810, y8 1.114, y9 0.640, y10 0.900
/
;
Parameter RDMTRV2(ye) random sur les rendements du vouandzou
/
y1 0.703, y2 1.106, y3 0.930, y4 0.781, y5 0.775, y6 0.734,
y7 0.810, y8 1.114, y9 0.640, y10 0.900
/
;
Parameter RDMTRV3(ye) random sur les rendements du vouandzou
/
y1 0.703, y2 1.106, y3 0.930, y4 0.781, y5 0.775, y6 0.734,
y7 0.810, y8 1.114, y9 0.640, y10 0.900
/
;
Parameter RDMTRV4(ye) random sur les rendements du vouandzou
/
y1 0.703, y2 1.106, y3 0.930, y4 0.781, y5 0.775, y6 0.734,
y7 0.810, y8 1.114, y9 0.640, y10 0.900
/
;
Parameter RDMTRV5(ye) random sur les rendements du vouandzou
/
y1 0.703, y2 1.106, y3 0.930, y4 0.781, y5 0.775, y6 0.734,
y7 0.810, y8 1.114, y9 0.640, y10 0.900
/
;
Parameter RDMTRV6(ye) random sur les rendements du vouandzou
/
y1 0.703, y2 1.106, y3 0.930, y4 0.781, y5 0.775, y6 0.734,
y7 0.810, y8 1.114, y9 0.640, y10 0.900
/
;
Parameter RDMTRZI4(ye) random sur les rendements du riz irrigué2 en s2
/
y1 0.924, y2 1.059, y3 1.000, y4 0.950, y5 0.948, y6 0.935,
y7 0.960, y8 1.061, y9 0.903, y10 0.990
/;
Parameter RDMTRZI5(ye) random sur les rendements du riz irrigué2 en s2
/
y1 0.924, y2 1.059, y3 1.000, y4 0.950, y5 0.948, y6 0.935,
y7 0.960, y8 1.061, y9 0.903, y10 0.990
/;
Parameter RDMTRZI6(ye) random sur les rendements du riz irrigué2 en s2
/ y1 0.924, y2 1.059, y3 1.000, y4 0.950, y5 0.948, y6 0.935,
y7 0.960, y8 1.061, y9 0.903, y10 0.990
/;
Parameter RDMTRZI1(ye) random sur les rendements du riz irrigué1 en s1
/
y1 0.924, y2 1.059, y3 1.000, y4 0.950, y5 0.948, y6 0.935,
y7 0.960, y8 1.061, y9 0.903, y10 0.990
/;
Parameter RDMTRZI2(ye) random sur les rendements du riz irrigué1 en s1
/
y1 0.924, y2 1.059, y3 1.000, y4 0.950, y5 0.948, y6 0.935,
y7 0.960, y8 1.061, y9 0.903, y10 0.990
/;
Parameter RDMTRZI3(ye) random sur les rendements du riz irrigué1 en s1
/
y1 0.924, y2 1.059, y3 1.000, y4 0.950, y5 0.948, y6 0.935,
y7 0.960, y8 1.061, y9 0.903, y10 0.990
/
;
Parameter RDMTRZP1(ye) random sur les rendements du riz pluvial1 s1
/
y1 0.912, y2 0.990, y3 0.922, y4 1.064, y5 0.943, y6 0.947
y7 1.009, y8 1.035, y9 1.016, y10 0.983
/;
Parameter RDMTRZP2(ye) random sur les rendements du riz pluvial2 s1
/
y1 0.912, y2 0.990, y3 0.922, y4 1.064, y5 0.943, y6 0.947
y7 1.009, y8 1.035, y9 1.016, y10 0.983
/;
Parameter RDMTRZP3(ye) random sur les rendements du riz pluvial3 s1
/
y1 0.912, y2 0.990, y3 0.922, y4 1.064, y5 0.943, y6 0.947
y7 1.009, y8 1.035, y9 1.016, y10 0.983
/;
Parameter RDMTRZP4(ye) random sur les rendements du riz pluvial4 s1
/
y1 0.912, y2 0.990, y3 0.922, y4 1.064, y5 0.943, y6 0.947
y7 1.009, y8 1.035, y9 1.016, y10 0.983
/;
Parameter RDMTRZP5(ye) random sur les rendements du riz pluvial5 s1
/
y1 0.912, y2 0.990, y3 0.922, y4 1.064, y5 0.943, y6 0.947
y7 1.009, y8 1.035, y9 1.016, y10 0.983
/;
Parameter RDMTRZP6(ye) random sur les rendements du riz pluvial6 s1
/
y1 0.912, y2 0.990, y3 0.922, y4 1.064, y5 0.943, y6 0.947
y7 1.009, y8 1.035, y9 1.016, y10 0.983
/;
Parameter RDMTRMP1(ye) random sur les rendements du mais pluvial1 s1
/
y1 0.947, y2 0.956, y3 0.772, y4 0.946, y5 1.010, y6 0.880
y7 0.619, y8 1.156, y9 0.893, y10 0.593
/;
Parameter RDMTRMP2(ye) random sur les rendements du mais pluvial2 s1
/
y1 0.947, y2 0.956, y3 0.772, y4 0.946, y5 1.010, y6 0.880
y7 0.619, y8 1.156, y9 0.893, y10 0.593
/;
Parameter RDMTRMP3(ye) random sur les rendements du mais pluvial3 s1
/
y1 0.947, y2 0.956, y3 0.772, y4 0.946, y5 1.010, y6 0.880
y7 0.619, y8 1.156, y9 0.893, y10 0.593
/;
Parameter RDMTRMP4(ye) random sur les rendements du mais pluvial4 s1
/
y1 0.947, y2 0.956, y3 0.772, y4 0.946, y5 1.010, y6 0.880
y7 0.619, y8 1.156, y9 0.893, y10 0.593
/;
Parameter RDMTRMP5(ye) random sur les rendements du mais pluvial5 s1
/
y1 0.947, y2 0.956, y3 0.772, y4 0.946, y5 1.010, y6 0.880
y7 0.619, y8 1.156, y9 0.893, y10 0.593
/;
Parameter RDMTRMP6(ye) random sur les rendements du mais pluvial6 s1
/
y1 0.947, y2 0.956, y3 0.772, y4 0.946, y5 1.010, y6 0.880
y7 0.619, y8 1.156, y9 0.893, y10 0.593
/;
Parameter RDMTRA1(ye) random sur les rendements de l'arachide
/
y1 1.276, y2 0.864, y3 0.866, y4 1.130, y5 0.882, y6 1.223
y7 0.699, y8 1.105, y9 0.657, y10 1.000
/
;
Parameter RDMTRA2(ye) random sur les rendements de l'arachide
/
y1 1.276, y2 0.864, y3 0.866, y4 1.130, y5 0.882, y6 1.223
y7 0.699, y8 1.105, y9 0.657, y10 1.000
/
;
Parameter RDMTRA3(ye) random sur les rendements de l'arachide
/
y1 1.276, y2 0.864, y3 0.866, y4 1.130, y5 0.882, y6 1.223
y7 0.699, y8 1.105, y9 0.657, y10 1.000
/
;
Parameter RDMTRA4(ye) random sur les rendements de l'arachide
/
y1 1.276, y2 0.864, y3 0.866, y4 1.130, y5 0.882, y6 1.223
y7 0.699, y8 1.105, y9 0.657, y10 1.000
/
;
Parameter RDMTRA5(ye) random sur les rendements de l'arachide
/
y1 1.276, y2 0.864, y3 0.866, y4 1.130, y5 0.882, y6 1.223
y7 0.699, y8 1.105, y9 0.657, y10 1.000
/
;
Parameter RDMTRA6(ye) random sur les rendements de l'arachide
/
y1 1.276, y2 0.864, y3 0.866, y4 1.130, y5 0.882, y6 1.223
y7 0.699, y8 1.105, y9 0.657, y10 1.000
/
;
Parameter RDMTRN1(ye) random sur les rendements du niébé
/
y1 0.703, y2 1.106, y3 0.930, y4 0.781, y5 0.775, y6 0.734,
y7 0.810, y8 1.114, y9 0.640, y10 0.900
/
;
Parameter RDMTRN2(ye) random sur les rendements du niébé
/
y1 0.703, y2 1.106, y3 0.930, y4 0.781, y5 0.775, y6 0.734,
y7 0.810, y8 1.114, y9 0.640, y10 0.900
/
;
Parameter RDMTRN3(ye) random sur les rendements du niébé
/
y1 0.703, y2 1.106, y3 0.930, y4 0.781, y5 0.775, y6 0.734,
y7 0.810, y8 1.114, y9 0.640, y10 0.900
/
;
Parameter RDMTRN4(ye) random sur les rendements du niébé
/
y1 0.703, y2 1.106, y3 0.930, y4 0.781, y5 0.775, y6 0.734,
y7 0.810, y8 1.114, y9 0.640, y10 0.900
/
;
Parameter RDMTRN5(ye) random sur les rendements du niébé
/
y1 0.703, y2 1.106, y3 0.930, y4 0.781, y5 0.775, y6 0.734,
y7 0.810, y8 1.114, y9 0.640, y10 0.900
/
;
Parameter RDMTRN6(ye) random sur les rendements du niébé
/
y1 0.703, y2 1.106, y3 0.930, y4 0.781, y5 0.775, y6 0.734,
y7 0.810, y8 1.114, y9 0.640, y10 0.900
/
;
Parameter RDMTRSB1(ye) random sur les rendements du sorgho blanc
/
y1 0.836, y2 1.172, y3 1.025, y4 0.901, y5 0.896, y6 0.862
y7 0.925, y8 1.178, y9 0.784, y10 1.000
/;
Parameter RDMTRSB2(ye) random sur les rendements du sorgho blanc
/y1 0.836, y2 1.172, y3 1.025, y4 0.901, y5 0.896, y6 0.862
y7 0.925, y8 1.178, y9 0.784, y10 1.000
/;
Parameter RDMTRSB3(ye) random sur les rendements du sorgho blanc
/y1 0.836, y2 1.172, y3 1.025, y4 0.901, y5 0.896, y6 0.862
y7 0.925, y8 1.178, y9 0.784, y10 1.000
/;
Parameter RDMTRSB4(ye) random sur les rendements du sorgho blanc
/
y1 0.836, y2 1.172, y3 1.025, y4 0.901, y5 0.896, y6 0.862
y7 0.925, y8 1.178, y9 0.784, y10 1.000
/;
Parameter RDMTRSB5(ye) random sur les rendements du sorgho blanc
/
y1 0.836, y2 1.172, y3 1.025, y4 0.901, y5 0.896, y6 0.862
y7 0.925, y8 1.178, y9 0.784, y10 1.000
/;
Parameter RDMTRSB6(ye) random sur les rendements du sorgho blanc
/
y1 0.836, y2 1.172, y3 1.025, y4 0.901, y5 0.896, y6 0.862
y7 0.925, y8 1.178, y9 0.784, y10 1.000
/;
Parameter RDMTRSR1(ye) random sur les rendements du sorgho rouge
/
y1 0.836, y2 1.172, y3 1.025, y4 0.901, y5 0.896, y6 0.862
y7 0.925, y8 1.178, y9 0.784, y10 1.000
/;
Parameter RDMTRSR2(ye) random sur les rendements du sorgho rouge
/
y1 0.836, y2 1.172, y3 1.025, y4 0.901, y5 0.896, y6 0.862
y7 0.925, y8 1.178, y9 0.784, y10 1.000
/;
Parameter RDMTRSR3(ye) random sur les rendements du sorgho rouge
/
y1 0.836, y2 1.172, y3 1.025, y4 0.901, y5 0.896, y6 0.862
y7 0.925, y8 1.178, y9 0.784, y10 1.000
/;
Parameter RDMTRSR4(ye) random sur les rendements du sorgho rouge
/
y1 0.836, y2 1.172, y3 1.025, y4 0.901, y5 0.896, y6 0.862
y7 0.925, y8 1.178, y9 0.784, y10 1.000
/;
Parameter RDMTRSR5(ye) random sur les rendements du sorgho rouge
/
y1 0.836, y2 1.172, y3 1.025, y4 0.901, y5 0.896, y6 0.862
y7 0.925, y8 1.178, y9 0.784, y10 1.000
/
;
Parameter RDMTRSR6(ye) random sur les rendements du sorgho rouge
/
y1 0.836, y2 1.172, y3 1.025, y4 0.901, y5 0.896, y6 0.862
y7 0.925, y8 1.178, y9 0.784, y10 1.000
/
;
Parameter RDMTRM1(ye) random sur les rendements du mil
/
y1 1.394, y2 1.045, y3 1.251, y4 1.297, y5 1.369, y6 1.033
y7 1.077, y8 1.031, y9 1.053, y10 1.237
/
;
Parameter RDMTRM2(ye) random sur les rendements du mil
/
y1 1.087, y2 0.905, y3 1.012, y4 1.036, y5 1.074, y6 0.898
y7 0.921, y8 0.897, y9 0.909, y10 1.005
/
;
Parameter RDMTRM3(ye) random sur les rendements du mil
/
y1 1.087, y2 0.905, y3 1.012, y4 1.036, y5 1.074, y6 0.898
y7 0.921, y8 0.897, y9 0.909, y10 1.005
/
;
Parameter RDMTRM4(ye) random sur les rendements du mil
/
y1 1.394, y2 1.045, y3 1.251, y4 1.297, y5 1.369, y6 1.033
y7 1.077, y8 1.031, y9 1.053, y10 1.237
/ ;
Parameter RDMTRM5(ye) random sur les rendements du mil
/
y1 1.394, y2 1.045, y3 1.251, y4 1.297, y5 1.369, y6 1.033
y7 1.077, y8 1.031, y9 1.053, y10 1.237
/
;
Parameter RDMTRM6 (ye) random sur les rendements du mil
/
y1 1.394, y2 1.045, y3 1.251, y4 1.297, y5 1.369, y6 1.033
y7 1.077, y8 1.031, y9 1.053, y10 1.237
/
;
****Les rendements réels
Parameter RDMTRT(act,t,tec,equi,s,j,ye);
RDMTRT("riz3","rt","tecrain1","man","s1",j,ye)=RDMT("riz3","rt","tecrain1","man","s1",j)*RDMTRZP1(ye);
RDMTRT("riz3","rt","tecrain1","trac","s1",j,ye)=RDMT("riz3","rt","tecrain1","trac","s1",j)*RDMTRZP2(ye);
RDMTRT("riz3","rt","tecrain1","mec","s1",j,ye)=RDMT("riz3","rt","tecrain1","mec","s1",j)*RDMTRZP3(ye);
RDMTRT("riz3","rt","tecrain2","man","s1",j,ye)=RDMT("riz3","rt","tecrain2","man","s1",j)*RDMTRZP4(ye);
RDMTRT("riz3","rt","tecrain2","trac","s1",j,ye)=RDMT("riz3","rt","tecrain2","trac","s1",j)*RDMTRZP5(ye);
RDMTRT("riz3","rt","tecrain2","mec","s1",j,ye)=RDMT("riz3","rt","tecrain2","mec","s1",j)*RDMTRZP6(ye);
RDMTRT("mais","rt","tecrain1","man","s1",j,ye)=RDMT("mais","rt","tecrain1","man","s1",j)*RDMTRMP1(ye);
RDMTRT("mais","rt","tecrain1","trac","s1",j,ye)=RDMT("mais","rt","tecrain1","trac","s1",j)*RDMTRMP2(ye);
RDMTRT("mais","rt","tecrain1","mec","s1",j,ye)=RDMT("mais","rt","tecrain1","mec","s1",j)*RDMTRMP3(ye);
RDMTRT("mais","rt","tecrain2","man","s1",j,ye)=RDMT("mais","rt","tecrain2","man","s1",j)*RDMTRMP4(ye);
RDMTRT("mais","rt","tecrain2","trac","s1",j,ye)=RDMT("mais","rt","tecrain2","trac","s1",j)*RDMTRMP5(ye);
RDMTRT("mais","rt","tecrain2","mec","s1",j,ye)=RDMT("mais","rt","tecrain2","mec","s1",j)*RDMTRMP6(ye);
RDMTRT("soblanc","rt","tecrain1","man","s1",j,ye)=RDMT("soblanc","rt","tecrain1","man","s1",j)*RDMTRSB1(ye);
RDMTRT("soblanc","rt","tecrain1","trac","s1",j,ye)=RDMT("soblanc","rt","tecrain1","trac","s1",j)*RDMTRSB2(ye);
RDMTRT("soblanc","rt","tecrain1","mec","s1",j,ye)=RDMT("soblanc","rt","tecrain1","mec","s1",j)*RDMTRSB3(ye);
RDMTRT("soblanc","rt","tecrain2","man","s1",j,ye)=RDMT("soblanc","rt","tecrain2","man","s1",j)*RDMTRSB4(ye);
RDMTRT("soblanc","rt","tecrain2","trac","s1",j,ye)=RDMT("soblanc","rt","tecrain2","trac","s1",j)*RDMTRSB5(ye);
RDMTRT("soblanc","rt","tecrain2","mec","s1",j,ye)=RDMT("soblanc","rt","tecrain2","mec","s1",j)*RDMTRSB6(ye);
RDMTRT("sorouge","rt","tecrain1","man","s1",j,ye)=RDMT("sorouge","rt","tecrain1","man","s1",j)*RDMTRSR1(ye);
RDMTRT("sorouge","rt","tecrain1","trac","s1",j,ye)=RDMT("sorouge","rt","tecrain1","trac","s1",j)*RDMTRSR2(ye);
RDMTRT("sorouge","rt","tecrain1","mec","s1",j,ye)=RDMT("sorouge","rt","tecrain1","mec","s1",j)*RDMTRSR3(ye);
RDMTRT("sorouge","rt","tecrain2","man","s1",j,ye)=RDMT("sorouge","rt","tecrain2","man","s1",j)*RDMTRSR4(ye);
RDMTRT("sorouge","rt","tecrain2","trac","s1",j,ye)=RDMT("sorouge","rt","tecrain2","trac","s1",j)*RDMTRSR5(ye);
RDMTRT("sorouge","rt","tecrain2","mec","s1",j,ye)=RDMT("sorouge","rt","tecrain2","mec","s1",j)*RDMTRSR6(ye);
RDMTRT("mil","rt","tecrain1","man","s1", j,ye)=RDMT("mil","rt","tecrain1","man","s1",j)*RDMTRM1(ye);
RDMTRT("mil","rt","tecrain1","trac","s1", j,ye)=RDMT("mil","rt","tecrain1","trac","s1",j)*RDMTRM2(ye);
RDMTRT("mil","rt","tecrain1","mec","s1", j,ye)=RDMT("mil","rt","tecrain1","mec","s1",j)*RDMTRM3(ye);
RDMTRT("mil","rt","tecrain2","man","s1", j,ye)=RDMT("mil","rt","tecrain2","man","s1",j)*RDMTRM4(ye);
RDMTRT("mil","rt","tecrain2","trac","s1", j,ye)=RDMT("mil","rt","tecrain2","trac","s1",j)*RDMTRM5(ye);
RDMTRT("mil","rt","tecrain2","mec","s1", j,ye)=RDMT("mil","rt","tecrain2","mec","s1",j)*RDMTRM6(ye);
RDMTRT("arach","rt","tecrain1", "man","s1" ,j,ye)=RDMT("arach","rt","tecrain1","man","s1",j)*RDMTRA1(ye);
RDMTRT("arach","rt","tecrain1", "trac","s1" ,j,ye)=RDMT("arach","rt","tecrain1","trac","s1",j)*RDMTRA2(ye);
RDMTRT("arach","rt","tecrain1", "mec","s1" ,j,ye)=RDMT("arach","rt","tecrain1","mec","s1",j)*RDMTRA3(ye);
RDMTRT("arach","rt","tecrain2", "man","s1" ,j,ye)=RDMT("arach","rt","tecrain2","man","s1",j)*RDMTRA4(ye);
RDMTRT("arach","rt","tecrain2", "trac","s1" ,j,ye)=RDMT("arach","rt","tecrain2","trac","s1",j)*RDMTRA5(ye);
RDMTRT("arach","rt","tecrain2", "mec","s1" ,j,ye)=RDMT("arach","rt","tecrain2","mec","s1",j)*RDMTRA6(ye);
RDMTRT("voand","rt","tecrain1","man", "s1" ,j,ye)=RDMT("voand","rt","tecrain1","man","s1",j)*RDMTRV1(ye);
RDMTRT("voand","rt","tecrain1","trac", "s1" ,j,ye)=RDMT("voand","rt","tecrain1","trac","s1",j)*RDMTRV2(ye);
RDMTRT("voand","rt","tecrain1","mec", "s1" ,j,ye)=RDMT("voand","rt","tecrain1","mec","s1",j)*RDMTRV3(ye);
RDMTRT("voand","rt","tecrain2","man", "s1" ,j,ye)=RDMT("voand","rt","tecrain2","man","s1",j)*RDMTRV4(ye);
RDMTRT("voand","rt","tecrain2","trac", "s1" ,j,ye)=RDMT("voand","rt","tecrain2","trac","s1",j)*RDMTRV5(ye);
RDMTRT("voand","rt","tecrain2","mec", "s1" ,j,ye)=RDMT("voand","rt","tecrain2","mec","s1",j)*RDMTRV6(ye);
RDMTRT("NIEBE","rt","tecrain1","man","s1",j,ye)=RDMT("NIEBE","rt","tecrain1","man","s1",j)*RDMTRN1(ye);
RDMTRT("NIEBE","rt","tecrain1","trac","s1",j,ye)=RDMT("NIEBE","rt","tecrain1","trac","s1",j)*RDMTRN2(ye);
RDMTRT("NIEBE","rt","tecrain1","mec","s1",j,ye)=RDMT("NIEBE","rt","tecrain1","mec","s1",j)*RDMTRN3(ye);
RDMTRT("NIEBE","rt","tecrain2","man","s1",j,ye)=RDMT("NIEBE","rt","tecrain2","man","s1",j)*RDMTRN4(ye);
RDMTRT("NIEBE","rt","tecrain2","trac","s1",j,ye)=RDMT("NIEBE","rt","tecrain2","trac","s1",j)*RDMTRN5(ye);
RDMTRT("NIEBE","rt","tecrain2","mec","s1",j,ye)=RDMT("NIEBE","rt","tecrain2","mec","s1",j)*RDMTRN6(ye);
RDMTRT("riz1","irt","tecir1","man","s1",j,ye)=RDMT("riz1","irt","tecir1","man","s1",j)*RDMTRZI1(ye);
RDMTRT("riz1","irt","tecir1","trac","s1",j,ye)=RDMT("riz1","irt","tecir1","trac","s1",j)*RDMTRZI2(ye);
RDMTRT("riz1","irt","tecir1","mec","s1",j,ye)=RDMT("riz1","irt","tecir1","mec","s1",j)*RDMTRZI3(ye);
RDMTRT("riz2","irt","tecir2","man","s2",j,ye)=RDMT("riz2","irt","tecir2","man","s2",j)*RDMTRZI4(ye);
RDMTRT("riz2","irt","tecir2","trac","s2",j,ye)=RDMT("riz2","irt","tecir2","trac","s2",j)*RDMTRZI5(ye);
RDMTRT("riz2","irt","tecir2","mec","s2",j,ye)=RDMT("riz2","irt","tecir2","mec","s2",j)*RDMTRZI6(ye);
RDMTRT("mais","irt","tecir2","man","s2",j,ye)=RDMT("mais","irt","tecir2","man","s2",j)*RDMTRMI1(ye);
RDMTRT("mais","irt","tecir2","trac","s2",j,ye)=RDMT("mais","irt","tecir2","trac","s2",j)*RDMTRMI2(ye);
RDMTRT("mais","irt","tecir2","mec","s2",j,ye)=RDMT("mais","irt","tecir2","mec","s2",j)*RDMTRMI3(ye);
RDMTRT("oig","irt", "tecir2","man","s2", j,ye)=RDMT("oig","irt","tecir2","man","s2",j)*RDMTRO1(ye);
RDMTRT("oig","irt", "tecir2","trac","s2", j,ye)=RDMT("oig","irt","tecir2","trac","s2",j)*RDMTRO2(ye);
RDMTRT("oig","irt", "tecir2","mec","s2", j,ye)=RDMT("oig","irt","tecir2","mec","s2",j)*RDMTRO3(ye);
RDMTRT("tom","irt", "tecir2","man","s2", j,ye)=RDMT("tom", "irt","tecir2","man","s2",j)*RDMTRTO1(ye);
RDMTRT("tom","irt", "tecir2","trac", "s2",j,ye)=RDMT("tom", "irt","tecir2","trac","s2",j)*RDMTRTO2(ye);
RDMTRT("tom","irt","tecir2","mec","s2", j,ye)=RDMT("tom", "irt","tecir2","mec","s2",j)*RDMTRTO3(ye);
RDMTRT("caro","irt","tecir2","man","s2",j,ye)=RDMT("caro","irt","tecir2","man","s2",j)*RDMTRC1(ye);
RDMTRT("caro","irt","tecir2","trac","s2",j,ye)=RDMT("caro","irt","tecir2","trac","s2",j)*RDMTRC2(ye);
RDMTRT("caro","irt","tecir2","mec","s2",j,ye)=RDMT("caro","irt","tecir2","mec","s2",j)*RDMTRC3(ye);
RDMTRT("aleg","irt","tecir2","man","s2",j,ye)=RDMT("aleg","irt","tecir2","man","s2",j)*RDMTRal1(ye);
RDMTRT("aleg","irt","tecir2","trac","s2",j,ye)=RDMT("aleg","irt","tecir2","trac","s2",j)*RDMTRal2(ye);
RDMTRT("aleg","irt","tecir2","mec","s2",j,ye)=RDMT("aleg","irt","tecir2","mec","s2",j)*RDMTRal3(ye);
***** Les prix réels
Parameter PR;
Parameter PRT(ye) random sur le prix de la tomate
/
y1 0.913, y2 1.551, y3 1.273, y4 1.036, y5 1.028, y6 0.963
y7 1.082, y8 1.563, y9 0.814, y10 1.225
/;
Parameter PRC(ye) random sur les prix des carottes
/
y1 0.913, y2 1.551, y3 1.273, y4 1.036, y5 1.028, y6 0.963
y7 1.082, y8 1.563, y9 0.814, y10 1.225
/;
Parameter PRAL(ye) random sur les prix des autres légumes
/
y1 0.913, y2 1.551, y3 1.273, y4 1.036, y5 1.028, y6 0.963
y7 1.082, y8 1.563, y9 0.814, y10 1.225
/;
Parameter PRMI2(ye) random sur les prix du mais en s2
/
y1 0.996, y2 1.002, y3 0.860, y4 0.995, y5 1.044, y6 0.944
y7 0.742, y8 1.031, y9 0.954, y10 0.722
/;
Parameter PROI(ye) random prix de l'oignon
/
y1 0.913, y2 1.551, y3 1.273, y4 1.036, y5 1.028, y6 0.963
y7 1.082, y8 1.563, y9 0.814, y10 1.225
/;
Parameter PRV(ye) random sur le prix du voandzoud
/
y1 1.033, y2 0.942, y3 1.064, y4 1.170, y5 1.010, y6 1.020
y7 1.092, y8 1.086, y9 1.088, y10 1.383
/;
Parameter PRZI2(ye) random sur le riz irrigué en saison 2
/
y1 1.052, y2 1.082, y3 1.041, y4 0.931, y5 0.868, y6 0.873
y7 1.045, y8 1.014, y9 0.850, y10 1.094
/;
parameter PRZI1(ye) random sur le prix du riz irrigué en s1
/
y1 1.052, y2 1.082, y3 1.041, y4 0.931, y5 0.868, y6 0.873
y7 1.045, y8 1.014, y9 0.850, y10 1.094
/
;
Parameter PRZP1(ye) random sur le prix du riz puvial en s1
/
y1 1.052, y2 1.082, y3 1.041, y4 0.931, y5 0.868, y6 0.873
y7 1.045, y8 1.014, y9 0.850, y10 1.094
/;
Parameter PRMP1(ye) random sur les prix du mais en s1
/
y1 0.743, y2 0.746, y3 0.631, y4 1.433, y5 0.880, y6 1.283
y7 0.800, y8 0.625, y9 1.249, y10 0.569
/;
Parameter PRA(ye) random sur le prix de l'arachide
/
y1 1.397, y2 1.110, y3 1.112, y4 1.295, y5 1.122, y6 1.360
y7 0.995, y8 1.278, y9 0.965, y10 1.205
/;
Parameter PRN(ye) random sur le prix du niébé
/
y1 0.953, y2 0.942, y3 1.044, y4 1.075, y5 1.104, y6 0.999
y7 1.043, y8 1.012, y9 0.980, y10 1.183
/;
Parameter PRSB(ye) random sur le prix du sorgho blanc
/
y1 0.754, y2 0.903, y3 0.872, y4 0.802, y5 0.760, y6 1.016
y7 0.971, y8 0.724, y9 1.115, y10 1.201
/;
parameter PRSR(ye) random sur le prix du sorgho rouge
/
y1 0.754, y2 0.903, y3 0.872, y4 0.802, y5 0.760, y6 1.016
y7 0.971, y8 0.724, y9 1.115, y10 1.201
/;
Parameter PRM(ye) random sur le prix du mil
/
y1 0.953, y2 1.045, y3 1.251, y4 1.297, y5 1.369, y6 1.033
y7 1.077, y8 0.980, y9 1.053, y10 1.237
/;
Parameter RPRAGR(j,t,s,ye) random sur les prix des produits agricoles;
*RPRAGR(j,s,ye)=1;
RPRAGR("ri","rt","s1",ye)=PRZP1(ye);
RPRAGR("ri","irt","s1",ye)=PRZI1(ye);
RPRAGR("mai","rt","s1",ye)=PRMP1(ye);
RPRAGR("sob","rt","s1",ye)=PRSB(ye);
RPRAGR("sor","rt","s1",ye)=PRSR(ye);
RPRAGR("vo","rt","s1",ye)=PRV(ye);
RPRAGR("ara","rt","s1",ye)=PRA(ye);
RPRAGR("mi","rt","s1",ye)=PRM(ye);
RPRAGR("ni","rt","s1",ye)=PRN(ye);
RPRAGR("ri","irt","s2",ye)=PRZI2(ye);
RPRAGR("mai","irt","s2",ye)=PRMI2(ye);
RPRAGR("oi","irt","s2",ye)=PROI(ye);
RPRAGR("to","irt","s2",ye)=PRT(ye);
RPRAGR("car","irt","s2",ye)=PRC(ye);
RPRAGR("al","irt","s2",ye)=PRAL(ye);
PRTOT(reg,j,t,s,ye)=(PRAGRE(j,t,s)/1000)*RPRAGR(j,t,s,ye);
*$offtext
PRINT(reg,int)=PRINTe(int)/1000;
PRINTR(reg,int)=PRINTe(int)/1000;
PRINTRTOT(reg,int,ye)=PRINTe(int)/1000;
PRAGRreg,(j,t,s)=PRAGe(j,t,s)/1000;
PR(reg,j,t,s)=PRAGRe(j,t,s)/1000;
SALAGR(reg,s,ag)=SALAGRe(s,ag)/1000;
WAGENAG(reg,w,s,ag)=WAGENAGe(w,s)/1000;
CAPINI(ex)=CAPINIe(ex)/1000;
CAPROV(reg,ex)=CAPROVe(ex)/1000;
EPARI(reg,ex)=EPARIe(ex)/1000;
CONSMIN(reg,ex)=CONSMINe(ex)/1000;
CREDISPO(reg,s,ex)=CREDISPOe(s,ex)/1000;
ANRE(reg,s,tat)=ANREe(tat)/1000;
MERE(reg,s,me)=MEREe(me)/1000;
ANP(reg,s,ta)=ANPe(ta)/1000;
PM(reg,s,me)=PMe(me)/1000;
ASP(reg,s,ta)=ASPe(ta)/1000;
****Les hypothèses de simulations.
****La consommation minimale, la taille du ménage et le capital initial varient.
TCONSMIN(reg,ex,ye)=CONSMIN(reg,ex)*(1.02**(ORD(ye)-1));
TTAILLE(reg,ex,ye)=TAILLE(reg,ex)*(1.02**(ORD(ye)-1));
TCAPROV(reg,ex,ye)=CAPROV(reg,ex)*(1.02**(ORD(ye)-1));
PRAGRTOT(reg,j,t,s,ye)=PRTOT(reg,j,t,s,"y1")$(ord(ye) eq 1)
+(PRTOT(reg,j,t,s,ye-1) $ (ord(ye) eq 2 ))
+((( PRTOT(reg,j,t,s,ye-1)+ PRTOT(reg,j,t,s,ye-2))/2) $ (ord(ye) eq 3 ))
+((( PRTOT(reg,j,t,s,ye-1)+PRTOT(reg,j,t,s,ye-2)
+ PRTOT(reg,j,t,s,ye-3))/3) $ (ord(ye) gt 3 )) ;
loop(ye $(ord(ye) gt 0 AND ord(ye) lt 11),
*assign value of parameters for the corresponding year
CAPINI(ex) = TCAPINI(ex,ye) ;
ALPHA(ex) = TALPHA(ex,ye) ;
NOANIM(ex,ta) = TNOANIM(ex,ta,ye) ;
NOEQUI(ex,me) = TNOEQUI(ex,me,ye) ;
PRAGR(j,t,s) = PRAGRTOT(j,t,s,ye) ;
PRINTR(int) = PRINTRTOT(int,ye) ;
CONSMIN(ex) = TCONSMIN(ex,ye);
CAPROV(ex) = TCAPROVt(ex,ye);
TAILLE(ex) = TTAILLE(ex,ye);
RDMTR(act,t,tec,equi,s,j) = RDMTRT(act,t,tec,equi,s,j,ye);
PR(j,t,s) =PRTOT(j,t,s,ye);
PRINTR(int) = PRINTRTOT(int,ye) ;
*fichier updat= fichier de mise à jour des différenetes variables clées.
* La disponibilité en terre
SUPERF(reg,ex,s,t)= laofin.l(reg,ex,t)/NFA (reg,ex);
*l'aversion pour le risque
ALPHA(reg,ex) = 1/(coef(ex)*rich.l(ex));
*La disponibilité en équipement
NOEQUI(reg,ex,me) = mafin.l(reg,ex,me)/NFA(reg,ex);
*la disponibilité en troupeau
NOANIM(reg,ex,ta) = anfin.l(reg,ex,ta)/NFA (reg,ex);
* le capital initial
CAPINI(reg,ex) = (0.25*estrfinr.l(reg,ex)/NFA(reg,ex))+ caprov(reg,ex);
*l'épargne initiale
EPARI(reg,ex)= epar.l(reg,ex,"s2")/NFA(reg,ex);
Calcul du seuil de la pauvreté et les limites.
Calcul du seuil de pauvreté
Les seuils de pauvreté constituent les indicateurs monétaires. Leur calcul se fait soit de manière absolue ou soit de manière relative. Le Burkina Faso a retenu lapproche absolue.
Selon lapproche absolue, le seuil est fixé, depuis les travaux de Rowntree, en fonction d'un panier de biens alimentaires et non alimentaires nécessaires à la survie quotidienne (2400 calories par jour pour la pauvreté et 1800 calories par jour pour l'extrême pauvreté correspondant aux normes de la FAO). Les biens non alimentaires comprennent l'habillement, le transport, l'hygiène, l'eau et l'énergie. La méthode utilisée par Rowntree est appelée méthode de consommation calorifique puisquelle se base sur lapport calorifique des aliments consommés par les individus.
Comme soulignent Ravallion et Bidani (1994), cette méthode aboutit à des différentiels dans les seuils de pauvreté qui excèdent les disparités du coût de la vie pour les pauvres. Parce que pour diverses régions au sein dun même pays, les habitudes de consommation alimentaire sous-jacentes du groupe démographique qui consomme le strict nécessaire sur le plan nutritif varieront.
Une méthode communément utilisée concerne le coût des besoins alimentaires. Elle consiste à valoriser aux prix locaux un panier de produits alimentaires qui est consommé dordinaire par les pauvres. À cela sajoute une allocation précise pour les produits non alimentaires, qui correspond aux dépenses faites par les pauvres. Lavantage de cette méthode est quelle permet à chaque pays de fixer ses propres seuils de pauvreté. Elle est surtout utilisée dans les pays en voies de développement.
Méthodologie générale de calcul du seuil de pauvreté
(Aline Coudouel, Jesko S. Hentschel et Quentin T. Wodon, avril 2002, mesure et analyse de la pauvreté)
Dune manière générale, le calcul du seuil de pauvreté se base sur des données brutes. La méthode consiste à subdiviser dabord la population en groupes de ménages ayant des caractéristiques similaires et on suit lapproche suivante : On collecte les données brutes contenant les informations sur les ressources reçues par les ménages, leurs démographies, dautres caractéristiques et d autres données (consommation, distribution) nécessaires à la construction du seuil de pauvreté. On note par Æ les données brutes sur les ménages, par n le nombre de groupes distinct, avec nk = nk(Æ) représentant le nombre de ménages dans le k ième groupe. Après avoir défini et fixé les ressources spécifiques du ménage, la distribution des ressources obtenue parmi les différents membres du ménage dans le kième groupe, est indiquée par le nk dimension vectorielle xk= xk(Æ). Le seuil de pauvreté pour les ménages dans le k ième groupe est indiqué par zk=zk(Æ).Un ménage est identifié comme pauvre si son niveau de revenu tombe au dessous de
Les limites
Quelle que soit la façon dont ils sont définis, les seuils de pauvreté comprendront toujours une part darbitraire : par exemple, on peut supposer que le seuil calorique qui sous-tend lune et lautre méthode varie selon lâge.
Le calcul de seuil de pauvreté se base sur diverses hypothèses. Les questions qui se posent sont relatives à deux hypothèses :
Faut-il procéder à des corrections pour le minimum vital selon lâge des adultes et des enfants qui composent le ménage ou selon le sexe ? Où ce minimum vital sapplique-t-il à lensemble du ménage ? Faut-il traiter de manière identique ou différente les ménages qui sont inégalement nombreux ? En dautres termes, les ménages plus nombreux ne seraient-ils pas avantagés par rapport aux ménages moins nombreux du fait quils achètent des produits en gros et donc moins chers et peuvent faire des économies à lachat de nombreux produits, surtout les biens de consommation durables ? Les analystes doivent vérifier deux hypothèses importantes liées aux calculs du seuil de pauvreté. La première concerne les échelles déquivalences c'est-à-dire que la méthode standard de calcul du seuil de pauvreté à partir des besoins calorifiques est typique pour un type de famille donnée (en moyenne 6 personnes, deux adultes et quatre enfants) et ne tient pas compte de la composition du ménage qui est composé dhommes, de femmes et denfants dâges différents. On peut voir alors dans quelle mesure les comparaisons de la pauvreté sont influencées par le raccourci qui consiste à appliquer un seuil de « pauvreté moyenne » à tous les ménages, quelle que soit leur structure. La seconde concerne les économies déchelles dans la consommation : La façon dont on calcul les dépenses et les revenus par tête des ménages par un simple rapport entre les dépenses ou les revenus et la taille des ménages fait apparaître quil ny a pas déconomies déchelles. Cela veut dire quun ménage composé de deux personnes serait dans la même situation quun ménage dune personne sil disposait du double des revenus et effectue le double des dépenses. Cependant, les ménages plus nombreux ont généralement un avantage marqué par rapport aux ménages moins nombreux puisquils peuvent partager des articles (par exemple cuisinière, meubles, logement et équipements) ou acheter des produits en gros, ce qui pourrait coûter moins cher. Si des économies déchelle existent au niveau de la consommation, cela se répercutera notamment sur le rapport entre la taille du ménage et le risque de pauvreté. Ce rapport est important dans la fixation du seuil de pauvreté absolu. Pour lexistence déconomies déchelles dans la consommation, il ny a pas de méthode qui fasse lunanimité pour les estimer.
Néanmoins des économistes se sont penchés sur le problème (Lanjouw et Ravallion 1995, Deaton 1997). Mais daprès des travaux de la Banque Mondiale, on peut procéder à des contrôles simples pour vérifier le degré de sensibilité du profil de pauvreté à lhypothèse sur les économies déchelle (Banque mondiale).
Les résultats sur les productivités (terre, travail et capital) pour les cultures avec les différentes technologies.
Productivité de la terre (VAB* /ha) des différentes cultures sous différentes technologies en FCFA et en (Euros) en année mauvaise.
Techniques
CulturesTecrain1.
ManTecrain1.
TracTecrai1.mecTecrain2.manTecrain2.
tracTecrain2.
mecTecir1.
manTecir1.
TracTecir1.
mecTecir2.
ManTecir2.
tracTecir2.
mecMil44 102 (67)70 014
(107)75 193
(115)68 619
(105)91 316
(139)100 773
(154)Sorgho28 387
(43)33 020
(50)36 109
(55)20 326
(31)33 764
(51)44 480
(68)Maïs20 326
(31)32 748
(50)41 029
(63)56 783
(86)100 625
(153)112 316
(171)99 546
(152)177 118
(270)235 770
(359)Riz102 066
(155)143 801
(219)157 713
(240)233 490
(356)369 129
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(823)319 674
(483)531 095
(809)566 332
(863)Niébé45 257
(69)53 966
(82)58 321
(90)46 449
(71)67 351
(102)76 061
(116)Voandzou53 661
(82)62 648
(95)71 635
(109)66 796
(101)90 761
(138)102 743
(156)Arachide51 292
(78)59 924
(91)68 555
(104)61 348
(93)84 364
(128)95 873
(146)Oignon1 041 224
(1 587)1 547 391
(2 358)1 851 968
(2 823)Carotte1 371 299
(2 090)1 549 984
(2 363)2 247 049
(3 425)Tomate441 451
(673)669 226
(1 020)821 076
(1 252)Autres légumes164 278
(250)341 437
(520)495 971
(756)
Source : Résultats du modèle. Productivité de la terre (VAB* /ha) des différentes cultures sous différenKL 4 G H ,
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