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Attention aux cosmétiques ? corrigé de l'examen de juin 2013. Q1. Situez la démarche des RSE par rapport aux types de rationalité : 1.1. Dans les cas où la ...




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Attention aux cosmétiques – corrigé de l’examen de juin 2013

Q1. Situez la démarche des RSE par rapport aux types de rationalité :
1.1. Dans les cas où  la RSE est "réelle", comment la caractériser en terme d'action rationnelle ? Justifiez votre réponse
Il s’agit à la fois de l’action rationnelle par rapport à des valeurs et de l’action rationnelle par rapport à un but.
Dans les démarches de RSE, les entreprises agissent selon leurs convictions, opèrent selon une certaine fidélité aux valeurs. C’est une éthique de la conviction.
« Avec la responsabilité sociétale des entreprises, le profit n’est plus la seule mesure. Ce concept important incorpore d’autres valeurs, mais est à préserver de manipulations. » Ces entreprises fonctionnent d’après certaines valeurs et non plus seulement en fonction du profit. Leurs actions relèvent en partie de l’action rationnelle par rapport à des valeurs car des convictions guident leurs actions.
Cependant, il est erroné de dire que ces entreprises ne tiennent pas compte des conséquences prévisibles. « Les démarches de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) visent à promouvoir une autre manière de gérer les entreprises, suivant laquelle le profit n’est plus le motif et la mesure de tout comportement, et dans laquelle les principes éthiques ne sont pas balayés au nom de ce profit érigé en principe de nécessité. » Le profit n’est plus la mesure de tout comportement mais il reste présent. Le calcul des conséquences prévisibles reste très important pour les entreprises.
Il s’agit donc aussi d’une action rationnelle par rapport à un but, d’une rationalité instrumentale. Il s’agit de choisir les moyens les plus appropriés en tenant compte des conséquences. C’est une recherche de comportements efficaces. Ici le but poursuivi est la rentabilité de l’entreprise, la recherche du profit.
Il s’agit donc d’une action par rapport à des valeurs et d’une action par rapport à un but.
« Il importe à cet égard d’être lucide et réaliste : de nombreuses démarches de RSE risquent de réduire la rentabilité, en tout cas à court terme. Des démarches ponctuelles peuvent combiner rentabilité et éthique ou responsabilité sociale, mais l’éthique n’est souvent pas aussi rentable que son contraire. » Les réelles démarches RSE cherchent à combiner éthique et rentabilité de l’entreprise, éthique de la conviction et éthique de la responsabilité.
Erreurs fréquentes :
Le fait d’estimer qu’il s’agit uniquement d’une action rationnelle par rapport à des valeurs. Il est erroné de dire que les RSE ne se soucient pas des conséquences, que ces entreprises n’agissent qu’en fonction des valeurs.
L’inverse est erroné également, estimer qu’il s’agit uniquement d’une action par rapport à un but. Les RSE ne se soucient pas que des conséquences.
Estimer que le profit est une valeur et qu’il y a antagonisme des valeurs.
1.2. Dans les cas où la RSE n'est que «cosmétique » ou « périphérique », comment  la caractériser en terme d'action rationnelle ? Justifiez votre réponse
Dans ce cas, il s’agit uniquement d’une action rationnelle par rapport à un but, d’une rationalité instrumentale. Les entreprisses affichent une responsabilité sociale alors que dans les faits, leurs activités socialement responsables sont soit périphériques, soit superficielles. Ces entreprises utilisent les valeurs comme un moyen pour parvenir à leur fin, la rentabilité de l’entreprise. La RSE, l’ISR sont des moyens pour faire vendre davantage.
Cette attitude stratège est efficace et calculatrice. L’exemple de Machiavel peut s’appliquer ici, il s’agit bien d’arriver à un but par tous les moyens possibles.
« Le concept est très prometteur mais il faudra éviter qu’il ne serve à de la simple cosmétique ou à faire croire que l’on peut se passer des législations et régulations nécessaires pour encadrer le fonctionnement des marchés et les activités des entreprises, pas seulement dans le secteur financier. »
Erreurs fréquentes
Estimer qu’il s’agit d’une action rationnelle par rapport aux valeurs.
Estimer qu’il s’agit d’une action traditionnelle car l’auteur du texte ne met pas en évidence l’habitude, la répétition, la coutume. Il met en évidence le calcul et la recherche du profit des entreprises.
Q2. Dans quel type de domination situer la mise en place de "cadres de référence" à laquelle aspire l'auteur pour éviter certaines dérives de la démarche RSE ? Justifiez votre réponse
Il s’agit d’une domination rationnelle légale. « Des cadres de référence se mettent en place, qui permettent d’espérer une standardisation, surtout s’ils sont accompagnés de définitions légales. Des cadres avec des normes claires et un contrôle de l’information fournie sont indispensables pour permettre des progrès réels. » Il s’agit de règles valables pour tous, accompagnées de mesures légales et d’un contrôle identique pour chaque entreprise. Cette logique relève de la raison organisationnelle.
De plus, il est impérieux que les entreprises appliquent ces mesures de RSE de façon exhaustive, à l’ensemble de leurs activités et pas seulement à un aspect périphérique (la limitation des activités spéculatives des banques autant que de leurs émissions de CO2 par exemple) L’application est étendue à l’ensemble des activités, elle est rationnelle et concerne toute entreprise de manière identique. Le pouvoir de l’entreprise sur cet aspect est limité par les règles. C’est une domination impersonnelle.
Le discours des gestionnaires de fonds "ISR" est parfois trop ambigu à cet égard. N’importe quelle sicav peut aujourd’hui s’autoproclamer ISR. Ici aussi il serait bon que des normes légales définissent mieux les prestations minimales (et leur contrôle) de la responsabilité sociétale à atteindre, pour mériter le titre de placement "éthique" ou Socialement Responsable. Il ne sera plus possible de s’autoproclamer ISR ; des règles valables pour tous seront appliquées. Il s’agit d’une raison organisationnelle.
On peut envisager une administration bureaucratique mais de manière hypothétique uniquement car l’auteur du texte ne donne pas d’informations à ce sujet.
Erreurs fréquentes :
Estimer que les cadres de références sont des personnes, des cadres d’entreprises.
Q3. En fonction de vos réponses aux deux premières questions, considérez-vous que la démarche RSE, encadrée comme le souhaite l'auteur, fait partie du processus de rationalisation:
Pour rappel : « La rationalisation est, pour M. Weber, le processus central en cours dans la modernité, correspondant à son présent et à son avenir. Avec le capitalisme et le système rationnel légal, bureaucratique qui l’accompagne, la rationalité instrumentale (c.-à-d., l’action rationnelle par rapport à un but) s’étend à l’ensemble des activités humaines : économique et politique bien sûr, mais aussi monde de la justice, des sciences, de la culture, de la religion, de l’enseignement, des soins de santé. »
La question précise : « encadrée comme le souhaite l’auteur ». Comme il est montré à la réponse de la Q. 2, les cadres de référence correspondent à la domination rationnelle légale. Ce qui correspond bien au processus de rationalisation tant pour une RSE réelle que cosmétique.
 - quand la RSE est réelle?
La réponse à la Q 1.1 a montré une combinaison d’action rationnelle par rapport à des valeurs et par rapport à un but. Weber ne considère que l’action rationnelle par rapport à un but dans le processus de rationalisation. Donc lorsque la RSE est réelle il ne s’agit pas totalement d’une rationalisation.
- quand elle est cosmétique/périphérique?
Justifiez votre réponse
Oui, entièrement, car lorsque la RSE est cosmétique, il s’agit d’une action rationnelle par rapport à un but.
Q4. Suite aux analyses que vous avez faites, quelle critique faite à Weber semble spécifiquement pertinente? Justifiez votre réponse
« Critique de pessimisme » car Weber ne prend pas en compte le fait que la domination rationnelle puisse se mettre au service d'un projet émancipateur comme c'est le cas ici.
« Critique d’irrationalisme », car Weber n’envisage pas comme issue à la rationalisation la possibilité d’un débat rationnel quant au choix des valeurs. Weber pense le processus de « rationalisation » comme renvoyant exclusivement à l’ordre de la rationalité instrumentale et, dès lors, comme associé à l’érosion des valeurs. Cela notamment l’empêche de prendre en considération la possibilité d’une issue rationnelle à la perte de sens qu’il déplore.
Eventuellement, même si c'est moins spécifique, critique de fatalisme puisque si la RSE est "réelle", on voit émerger un autre type d'action qu'instrumentale.
Erreurs fréquentes :
Appliquer les critiques faites à Weber à l’auteur du texte.