apports des neurosciences et pedagogie du ... - Créer son école
Le projet relève d'un mode de production unitaire (cf. .... concurrentiel, voir l'
analyse de la chaîne de valeur de Michael Porter). .... La logique d'un projet ou
sa finalité peut se résumer dans des schémas, parfois ...... mis en place (voir à ce
sujet l'importance de la facilité d'utilisation d'une application, son ergonomie).
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APPORTS DES NEUROSCIENCES ET PEDAGOGIE DU LANGAGE ECRIT
Dr Ghislaine WETTSTEIN-BADOUR
Janvier 2005
PRESENTATION ET BUTS DE LETUDE
Basé sur plus de 25 ans dexercice médical consacré à aider les enfants, adolescents et jeunes adultes ayant des difficultés dans lapprentissage de lécrit, ce travail a pour but de présenter une synthèse des principales connaissances que les neurosciences contemporaines apportent afin de mieux comprendre les mécanismes dapprentissage de la langue écrite et de dégager, par voie de conséquence, les principes généraux que la pédagogie doit respecter pour donner à tous les enfants un maximum de chances de réussite en ce domaine.
La démarche suivie trouve son origine dans une constatation : la très grande majorité des élèves en difficulté quil ma été donné de voir en clientèle libérale, ne présentait ni handicaps neuro-sensoriels ni anomalies de nature psycho-affective susceptibles dexpliquer leur échec. Quelles raisons pouvaient motiver cette absence de maîtrise de lécrit qui leur faisait si gravement défaut ?
Léventualité dune inadaptation de ces élèves aux pédagogies qui leur étaient proposées méritait dêtre envisagée. Mais, pour confirmer ou infirmer cette hypothèse, une nécessité simposait : comprendre comment le cerveau opère pour découvrir la signification de la langue écrite puis comparer les exigences de son fonctionnement avec les techniques pédagogiques utilisées dans lapprentissage celle-ci.
La première phase de ce travail eut donc pour but de tenter dobtenir une vision claire des mécanismes qui conduisent à la compréhension du sens de lécrit. Il serait bien prétentieux de déclarer y être totalement parvenu. Cependant, les travaux scientifiques de ces vingt dernières années ont apporté suffisamment dinformations pour permettre den déduire le cahier des charges quil est possible de proposer pour simplifier le travail du cerveau et apporter à celui-ci les éléments dont il a besoin pour optimiser la mise en place et le fonctionnement des circuits du langage écrit.
Ce travail nest pas un traité de neurologie et na pas la prétention de couvrir de manière exhaustive un sujet aussi vaste et aussi complexe que lapprentissage de la langue écrite mais de faire la synthèse des principaux acquis des neurosciences qui devraient servir de base à la réflexion pédagogique dans le domaine de lapprentissage de la lecture, de lécriture et de lorthographe pour en optimiser les résultats.
Parallèlement à ce travail, une étude personnelle menée sur un échantillon de 431 élèves en difficulté en lecture, écriture et/ou orthographe ma permis de mettre en évidence la présence, chez ceux-ci, dune fréquence élevée danomalies rarement prises en compte dans les travaux publiés sur ce sujet mais dont lexistence est particulièrement significative. Le détail en est présenté en annexe.
Enfin, cette publication a pour but dattirer lattention de tous ceux dont la voix peut-être entendue sur la nécessité damener les responsables des choix pédagogiques en matière dapprentissage de lécrit à prendre en compte et respecter le mode de fonctionnement que la nature du cerveau nous impose. A une époque où il devient possible, grâce à limagerie cérébrale, de constater les effets de lapprentissage sur la structuration des circuits du langage oral et écrit, il nest plus acceptable délaborer des pédagogies sur des hypothèses que la science contemporaine contredit et dignorer linfluence des choix pédagogiques sur la construction de réseaux dont la qualité conditionne les possibilités ultérieures daccès au savoir jouant ainsi un rôle majeur dans le développement de la pensée conceptuelle.
Si ces quelques pages peuvent, à leur modeste niveau, y contribuer, elles auront atteint leur objectif.
PLAN DE LETUDE
PRESENTATION DE LETUDE (p 1-2)
DOMINANCE HEMISPHERIQUE GAUCHE ET TRAITEMENT ANALYTIQUE DU LANGAGE ORAL ET ECRIT (p.5-6)
LES DIFFERENTS TEMPS DE LA LECTURE (p.7-31)
LE TEMPS PHONOLOGIQUE (p.8-20)
Identification des sons et constitution du lexique des phonèmes (p.8-13)
Discrimination des sons (p.9-11)
Caractère prédictif des capacités de discrimination phonologique (p.11-12)
Rôle préventif de lapprentissage phonologique (p.13)
Identification des formes et constitution du lexique des graphèmes (p.13-17)
Saccades oculaires et lecture (p.14-17)
Mise en correspondance du lexique des phonèmes et du lexique des graphèmes (p.17-21)
- Supériorité de lapprentissage explicite du code (p.18 - 19)
- Intérêt de lapprentissage précoce du code (p.19)
- Les avantages apportés par lapprentissage du code alphabétique bénéficient à tous les types de lecteurs (p.19-20)
LE TEMPS SEMANTIQUE ET LA DECOUVERTE DU SENS (p.20 - 31)
Le lexique du vocabulaire (p.22 -23)
Le lexique de la forme orthographique des mots (p.23 - 24)
Les voies daccès au sens des mots (p.24-27)
Voie directe daccès au sens des mots (p 24 - 26)
Voie directe daccès à la compréhension des mots et lecture globale (p.26-27)
Complémentarité du module phonologique et sémantique (p.27- 31)
Effet facilitateur (p.27-29)
Automatisation de la lecture (p.29-31)
CAPACITES LANGAGIERES DE LHEMISPHERE DROIT (p.31-33)
ANATOMIE CEREBRALE ET DIFFICULTES DAPPRENTISSAGE DE LA LANGUE ECRITE (p.34-38)
Principales anomalies organiques significatives (p.34 - 36)
Modifications de lasymétrie du Planum Temporale (p.34)
Modifications métaboliques dans les aires du langage (p.34)
Anomalies de la substance blanche cérébrale (p.35)
Diminution du nombre de connexions entre le Gyrus Angulaire et les autres aires du langage (p.35)
Modifications de taille des aires du langage et participation atypique de lhémisphère droit à la lecture (p.35-36)
Modifications anatomiques constatées après rééducation orthophonique (p.36 - 38)
CONSEQUENCES PEDAGOGIQUES (p.39 - 45)
Démarche analytique et apprentissage explicite du code alphabétique (p.39 - 40)
Moyens à mettre en uvre pour permettre un apprentissage explicite optimisé (p .40 - 42)
Favoriser la discrimination des sons (p. 40)
Favoriser la discrimination des formes (p 40 41)
Utiliser le toucher (p.41)
Manipuler des lettres mobiles (p.41)
Utiliser le geste (p.41 - 42)
Moyens à mettre en uvre pour faciliter le travail du module sémantique (p.42 - 43)
Autres exigences pédagogiques (p.43 - 45)
Présentation des textes en noir et blanc (p.43)
Absence dimages (p.43)
Oralisation de la lecture (p.44 - 45)
CONCLUSION (p.45 - 46)
ANNEXE (p.47 - 59)
BIBLIOGRAPHIE (p.60 - 69)
PRESENTATION DU DOCTEUR GHISLAINE WETTSTEIN-BADOUR ( p 70)
DOMINANCE HEMISPHERIQUE GAUCHE ET TRAITEMENT ANALYTIQUE DU LANGAGE ORAL ET ECRIT
De grands noms de la neurologie sont attachés à la connaissance de la localisation très dominante des centres du langage oral et écrit dans lhémisphère gauche. Les trente dernières années du 20ème siècle ont permis dapprofondir et daffiner considérablement les acquis antérieurs.
R.W.SPERRY (Prix Nobel de médecine en 1981) par ses études portant sur les effets des commissurotomies pratiquées à cette époque pour traiter les épilepsies gravissimes a beaucoup contribué à la compréhension des rôles de chaque hémisphère et de leur mode de traitement de linformation. Il a fait apparaître la différenciation qui existe entre les signes qui symbolisent le langage oral et les autres éléments de linformation graphique. Les premiers, porteurs de signification sonore, sont pris en charge par lhémisphère gauche qui les traite de manière analytique. Les seconds, assimilables à des images, sont adressés à lhémisphère droit qui en découvre la signification par des processus analogiques. (Sperry, 1974, 1980, 1982; Gazzaniga & Sperry, 1967; Franco & Sperry, 1977; Zaidel E, Zaidel DW, & Sperry, 1983; Plourde, Sperry 1984).
Les travaux de Sperry ont été très critiqués par ceux qui pensaient que les éléments issus de ses observations étaient la conséquence dune réorganisation corticale induite par la pathologie ancienne préexistante. Mais dautres études, effectuées à partir de lésions inter-hémisphériques survenues à la suite dinfarctus du corps calleux, sans pathologies chroniques préexistantes, arrivent à des conclusions très proches de celles de SPERRY et permettent déliminer largument dartéfacts liés aux conditions dexpérimentation (Habib, Ceccaldi & Poncet, 1990a ; Touze, Habib, Blanc-Garin & Poncet, 1990 ; Faure & Blanc-Garin, 1994).
Les procédés les plus modernes dexploration fonctionnelle du cerveau (IRM.f et PET) confirment, eux aussi, les travaux de Sperry. On constate, en effet, que lentraînement et lautomatisation de la lecture nentraîne aucun déplacement des aires de traitement du langage qui restent localisées dans lhémisphère gauche quel que soit le stade de maîtrise de la lecture. Le fait que chaque hémisphère utilise toujours sa propre technique na jamais été remis en cause. Par conséquent, à partir du moment où toutes les opérations conduisant à la production et à la compréhension du langage écrit sont exécutées dans lhémisphère gauche, leur traitement ne peut être quanalytique à tous les stades de son développement, chez le lecteur entraîné comme chez le débutant, et dans tous les types décriture quil sagisse de langues idéogrammiques ou alphabétiques.
La similitude de nature entre des différents types décriture apparaît à la fois dans les observations cliniques et dans les explorations en imagerie médicale.
Des études japonaises (Iwata, 1986) ont apporté en ce domaine un éclairage particulièrement instructif. Elles ont été réalisées chez des sujets qui, antérieurement à leurs lésions cérébrales, lisaient deux langues, une alphabétique, le Kana, une idéogrammique, le Kanji. Les lésions importantes de la région temporo-parieto-occipitale droite naltèrent ni la lecture du Kana ni celle du Kanji. Les sujets atteints de lésions de lhémisphère gauche responsables dalexie sont incapables de lire le Kana mais ils parviennent à identifier quelques signes Kanji : ceux qui représentent de manière figurative lobjet quil signifie. Il ne sagit donc plus ici didéogrammes mais de pictogrammes assimilables à des dessins. Ceux-ci sont donc traités comme tels et pris en charge par lhémisphère droit. Ainsi le mot « arbre », représenté en Kanji par la forme stylisée dun sapin, est reconnu. Par contre, lensemble graphique qui correspond au mot « forêt » symbolisé par trois pictogrammes regroupés figurant chacun un arbre, est perçu comme trois arbres successifs. Lhémisphère droit traite cet objet visuel comme une association de dessins mais, en labsence dintervention de lhémisphère gauche, na pas accès à la compréhension du concept linguistique que représente ces signes associés.
Confirmant ces faits, limagerie médicale montre que les aires du langage activées lors de la pratique de lécrit sont identiques dans tous les types de lecture que celle-ci soit phonogrammique ou idéogrammique.
Ces travaux montrent clairement que les signes graphiques abstraits porteurs de signification sonore, quils sagissent de mots ou didéogrammes, ne peuvent en aucun cas être assimilés à des images. Traités par lhémisphère gauche, ils sont donc, eux-aussi, soumis à des procédures danalyse.
Où sopère cette différenciation entre les différents types de graphismes ? Les aires visuelles primaires occipitales semblent capables de répondre à la question : « quest-ce que je vois ? » (Ungerleider & Mishkin, 1982; Reppas, Dale, Sereno & Tootel, 1996). Il en découle un tri entre les perceptions qui détermine lorientation de linformation vers les régions les mieux adaptées à son traitement.
Cette prise de conscience de la nature spécifique de linformation linguistique et de son mode de traitement est une donnée quil faut impérativement prendre en compte dans lélaboration dune pédagogie du langage écrit. Assimiler le mot à un dessin ou à une image que le cerveau photographierait et serait ensuite en mesure de reconnaître de manière globale est un non-sens lié à la localisation dans lhémisphère gauche des aires de traitement du langage oral et écrit.
LES DIFFERENTS TEMPS DE LA LECTURE
Présenter une synthèse des connaissances dans le domaine du langage écrit est une tâche complexe et inévitablement réductrice dans la mesure où le caractère linéaire du langage et de la pensée quil exprime exige dexposer de manière successive des opérations multiples qui se produisent simultanément dans des circuits bouclés interactifs. En effet, si la conception cybernétique de la circulation de linformation conserve sa place pour expliquer la complémentarité du travail neuronal, de nombreux chercheurs considèrent aujourdhui que cette notion ne peut pas rendre compte, à elle seule, de la complexité des opérations mises en cause dans lélaboration et la compréhension des fonctions cognitives complexes et tout particulièrement de celle du langage oral et écrit. Ils pensent quil faut lui adjoindre le concept de connexivité qui sous-entend une architecture en réseaux de nuds interconnectés dont chacun peut activer ou inhiber ceux avec lesquels il est connecté (Paillard, 1999). Cette conception de lorganisation en réseau permet de comprendre que des neurones effectuant des tâches de degré de complexité très divers puissent coexister au sein dune même aire corticale. Laire de Wernicke est un bon exemple de cette complémentarité. Y ont été isolés, des neurones qui traitent les informations de base au niveau phonologique et des cellules impliquées dans les opérations les plus élaborées de la recherche du sens. Cette proximité permet détablir des circuits courts et donc daccélérer la circulation de linformation dans les réseaux. Ce quon pourrait appeler un « désordre organisé » est sans doute le meilleur moyen que la nature ait trouvé pour raccourcir les circuits et optimiser le traitement des informations les plus complexes.
Le concept de connexivité apporte à la compréhension du langage écrit, un éclairage dont limportance est fondamentale. Certains chercheurs sinterrogent sur lordre dentrée en scène des différents paramètres qui conduisent à la découverte du sens dans la lecture (Habib. 1997, dyslexie : le cerveau singulier. p.109). Le principe de connexivité me semble permettre de répondre à cette question. En effet, si linformation circule dans un système de réseaux de neurones interconnectés, à partir du moment où elle atteint le cortex, toutes les données quelle contient sinterpénètrent et il devient alors impossible de définir un ordre dans lexécution des tâches accomplies.
Malgré le côté artificiel de la présentation successive des opérations qui conduisent à la compréhension du langage écrit, celles-ci seront ici, pour des raisons de clarté, rassemblées en deux groupes qui constituent deux niveaux de traitement de linformation, en sachant que ceux-ci sont totalement indissociables lun de lautre.
-1 le temps phonologique de la lecture qui permet de réaliser la liaison entre les signes graphiques et les sons quils représentent;
-2 le temps sémantique qui intègre les éléments identifiés dans des ensembles de plus en plus grands et aboutit à la découverte du sens du message écrit.
LE TEMPS PHONOLOGIQUE
Exécuté par lensemble des circuits cérébraux appartenant au module phonologique du cerveau, cette phase de la lecture a pour but de parvenir à la prise de conscience phonologique cest à dire à la compréhension du lien qui relie les phonèmes de la langue orale aux graphèmes qui les représentent.
Pour que ce travail soit réalisable, le cerveau doit disposer dans sa mémoire de deux lexiques, lun comprenant lensemble des phonèmes de la langue, lautre la totalité des graphèmes qui leur correspondent. Il pourra alors établir une comparaison entre ces éléments mémorisés et les informations auditives et visuelles quil reçoit. Il importe donc de comprendre comment se constitue chacun de ces lexiques et comment sétablit leur mise en correspondance.
Identification des sons et constitution du lexique des phonèmes
Cest le temps de la lecture qui a donné lieu au plus grand nombre de travaux. La bibliographie ci-jointe ne peut en citer quune partie très limitée.
Dans toutes les langues, lécrit a pour but de représenter les sons de loral sous forme de signes graphiques. La différence entre les langages réside dans le niveau auquel sétablit le lien entre ces deux formes de symbolismes. Dans les langues idéogrammiques, la correspondance entre les sons et les graphies sétablit soit au niveau des équivalents sonores de nos syllabes (les mores) soit avec lensemble du mot. Dans les langues alphabétiques, le lien entre sons et graphismes se réalise entre les unités sonores qui composent les syllabes, les phonèmes, et les signes qui les représentent, les graphèmes. Cette conception de lécrit allége considérablement le travail de mémorisation en réduisant le nombre de signes graphiques nécessaires pour former les mots. Par contre, elle nécessite de pouvoir identifier tous les phonèmes des mots entendus et de maîtriser les lois de la combinaison des graphèmes qui les représentent ainsi que celles du système orthographique dans les langues où, comme en français, lécriture du mot varie en fonction de sa nature et de son rôle dans la phrase.
Le nombre de phonèmes et de graphèmes diffère largement suivant les langues. Il existe souvent plusieurs combinaisons graphiques pour transcrire le même phonème. Ainsi langlais comporte plus de 1000 graphèmes pour 41 phonèmes. Le français est constitué de 35 phonèmes transcrits par 190 graphèmes. LItalien et lEspagnol ont pratiquement autant de phonèmes que de graphèmes. Plus lécart entre le nombre de phonèmes et de graphèmes est grand, plus lapprentissage des correspondances entre sons et graphismes est complexe. Ce nest pas un hasard si la dyslexie touche majoritairement les pays anglophones et francophones alors quelle se réduit en général à une simple lenteur de la lecture chez les Italiens et les Espagnols.
Discrimination des sons
Si le langage oral est une fonction cognitive de caractère inné chez lHomme, la constitution du lexique phonologique nen reste pas moins une difficulté majeure pour un très grand nombre de sujets.
Pour le mettre en place, le cerveau doit pouvoir identifier avec précision tous les phonèmes qui constituent sa langue en distinguant les uns des autres ceux dont les composantes phonologiques sont proches (ex : p/b/d, s/z/ss/ch, v/f).
Laire primaire auditive de lhémisphère gauche poursuit le travail danalyse entrepris par loreille interne et communique aux aires cérébrales concernées par le traitement du langage oral les informations quelles traitent au rythme de leur émission. Les sons identifiés sont mis en mémoire pour pouvoir ensuite être reconnus.
La parole est une émission de sons successifs. Quil sagisse dune succession de syllabes comme dans les langues idéogrammiques (les mores) ou dune suite de phonèmes, la perception auditive de la parole reste linéaire. Cest probablement à cause de la nature physique de la parole, faite de sons émis successivement, impossibles à globaliser, que le traitement du langage sest, au cours de lévolution du cerveau, localisé dans lhémisphère gauche qui est le seul à pouvoir répondre à la nécessité de traitement analytique que ce mode dexpression impose. Lhémisphère gauche poursuit le travail entrepris par loreille interne et met en mémoire les unités sonores constitutives de la langue pour pouvoir ensuite les reconnaître dans les mots. Il sagit là de processus analytiques de traitement de linformation. Cest bien ce que confirme lIRM.f qui ne montre aucune différence de localisation du traitement cérébral de linformation quelle que soit la langue pratiquée.
Depuis plus de 25 ans, les publications montrant la nécessité pour le lecteur détablir les relations entre les unités de sa langue et les signes qui les représentent sont multiples (on trouve parmi les principales Vellutino, 1979; Bradley & Bryant 1983; Perfetti,1985 ; Wagner & Torgensen, 1987 ; Mann, 1987; Lundberg, Frost & Petersen, 1988; Kamhi & Catts, 1989; Libermann, Shankweiler & Liberman, 1989; Adams, 1990; Goswami & Bryant, 1990; Gough, Ehri & Treiman, 1991; Riben & Perfetti, 1991; Vellutino & Scanlon, 1991; Stanovitch, 1992 ; Bruck, 1992; Ball, 1993 ; Tunmer & Hoover, 1993; Vellutino, Scanlon & Tanzman, 1994; Stahl & Murray 1994; Ehri 1994; Rayner & Pollatsek, 1994; Beck & Juel 1995; Fawcet & Nicholson, 1995; Rayner, Sereno, Lesch, Pollatsek, 1995 ; Liberman, 1996; Habib, 1997; Shaywitz, 1996; Habib, Robichon & Démonet, 1996; Torgensen, 1997; Torgensen, 2002, 2004; Francis & Fletcher, 2003 ; Formann, Chen, Carlson, Moats, Francis & Fletcher, 2003; King & Torgensen, 2003 ; ainsi que les très nombreuses publications de J.M.Fletcher et R. Lyon dans le cadre du National Institute of Child Health and Human Devlopment, NICHD).
La place prépondérante qui revient au découpage phonologique est bien résumée par Sally SCHAYWITZ qui écrit dans « pour la SCIENCE » (janvier 1997):
Le phonème, le plus petit segment du langage, est lélément fondamental du système linguistique
Les mots ne sont identifiés, compris, stockés ou retrouvés dans la mémoire quaprès avoir été décomposés en phonèmes par le module phonologique du cerveau. Lauteur explique que lhomme est le seul être à disposer dans le cerveau dun module phonologique génétiquement déterminé (qui) assemble automatiquement les phonèmes en mots pour celui qui parle et décompose les mots parlés en leurs composants phonologiques pour celui qui écoute. Elle précise:Linformation de plusieurs phonèmes est (ainsi) incorporée dans une seule unité sonore et, comme il ne subsiste pas dindice apparent de la nature segmentée du discours, les mots semblent monolithiques
Mais le système linguistique humain distingue les (
) phonèmes composant ce mot. La lecture fait intervenir le langage parlé et se fonde également sur un traitement phonologique
Celui qui lit doit transformer les signes visuels de lécriture alphabétique en signes linguistiques, cest-à-dire décoder les graphèmes et les coder en phonèmes correspondants. A cette fin, les lecteurs débutants doivent dabord identifier la structure phonologique des mots parlés; puis ils doivent comprendre que lorthographe, la séquence des lettres sur la page, représente les mots. Un enfant qui apprend à lire réalise cette recombinaison.
Linscription dans le code génétique de lHomme de cette aptitude très particulière à discriminer les sons est prouvée par les expériences de succion non nutritive chez des nouveau-nés. Elles montrent que lenfant apprend très vite à discriminer les sons de sa langue maternelle (Bertoncini, Floccia, Nazzi, & Melher, 1995 ; Van Ooijen, Bertoncini, Sansavini, & Melher, 1997). Cette aptitude a également été visualisée en IRM.f chez des enfants de 2 à 3 mois (Dehaene-Lambertz & Dehaene S, 1994).
Lenfant acquière très tôt la possibilité dutiliser des structures neuronales qui lui permettent didentifier une unité sonore universelle (la syllabe ou la more).Lexposition à la langue maternelle intervient ensuite pour adapter la discrimination aux besoins propres de chacune dentre elles. Elle sarrête aux mores dans les langues idéogrammiques mais se poursuit jusquà lidentification des phonèmes dans les langues phonogrammiques. Les sujets qui pratiquent des langues idéogrammiques où lanalyse phonologique nintervient pas éprouvent de très grandes difficultés pour accéder ultérieurement à la conscience phonologique exigée par lusage des langues phonogrammiques auxquelles ils nont pas été exposés dans les premières années de leur vie (Bertelson 1986 ; Mann, 1987 ; Read, Zang, Nie & Ding, 1987; Habib, 1997). De même, il a été clairement mis en évidence que les illettrés présentent très fréquemment des difficultés de reconnaissance phonologique (Morais, Bertelson, Cary & Alegria, 1987). Cette incapacité à discerner les phonèmes de leur langue constitue un handicap majeur qui les a empêchés daccéder à la maîtrise de lécrit.
Si la segmentation phonologique est une aptitude innée, celle-ci natteint pas pour autant le même degré de qualité chez tous les sujets. P.Tallal a montré quil existe dimportantes variations entre les sujets en ce qui concerne les capacités de discrimination des sons. Elle a explicité le fait que si le cerveau peut différencier des sons séparés en moyenne de 20 millisecondes, la plupart des dyslexiques ont besoin de 300 à 500 millisecondes pour parvenir à ce résultat. Ceci leur rend très difficile la séparation de la perception des phonèmes dans un discours de fluidité normale (Tallal & Percy, 1973).
Les capacités dadaptation à la discrimination phonologique, maximales dans les trois premières années de la vie, diminuent assez rapidement ensuite mais lorsque lévolution du langage se produit normalement, la conscience phonologique est acquise vers lâge de cinq ans. De nombreuses études (dont celles de Libermann, Shankweiler & Libermann, 1989 et Libermann, 1996) montrent cependant que 30% des enfants de six ans nont pas acquis la conscience des phonèmes. Il leur est encore possible de corriger cette carence mais ils ne peuvent plus y parvenir seuls. Sans aide, ils conserveront tardivement ces perturbations (Torgensen, Wagner, Rashotte, Alexander & Conway ; 1997). Ce pourcentage important denfants qui présentent des difficultés de discrimination des sons permet de penser que dans une population scolaire standard, de nombreux élèves, sans être de vrais dyslexiques, présentent cependant des anomalies neurologiques qui, pour être plus limitées, nen sont pas moins perturbatrices au moment de lapprentissage de la lecture.
Le caractère prédictif des capacités de discrimination phonologique.
Limportance de la discrimination phonologique est telle que la capacité de segmentation de la chaîne sonore en phonèmes vers lâge de cinq ans est considérée comme lélément prédictif le plus important en matière dapprentissage de la lecture. Cest également le meilleur indicateur des dyslexies (Ball & Blachman, 1991 ; Bradley & Bryant, 1983; Byrne, Fielding-Barnsley, 1991, 1993, 1995; Cunningham, 1990 ; Lundberg, Frost & Petersen, 1988; Habib, Robichon, Démonet, 1996 ; Habib, 1997).
Les études mentionnées dans la publication en 2000 du rapport du NICHD (National Reading Panel 2000) montrent que le rôle prédictif de la discrimination phonologique est indépendant des conditions de vie socio-économiques : seuls 27% des enfants identifiés comme étant « à risques » dans le domaine de lapprentissage de lécrit étaient issus de famille dont le niveau socio-économique était faible. Cette constatation est dune grande importance. Le fait que la capacité de discriminer les phonèmes soit indépendante des conditions denvironnement conduit à penser que dans toutes les classes, un nombre non négligeable denfants est porteur de difficultés de discrimination des sons qui les empêcheront daccéder à une lecture correcte.
Une des manifestations de linteractivité qui caractérise le fonctionnement des circuits cérébraux sexprime par le fait que si la prise de conscience de la nature phonologique de la langue est essentielle à la réussite de lapprentissage de lécrit, cet apprentissage joue à son tour un rôle facilitateur dans lacquisition de la conscience phonologique. M.Habib écrit : « On peut dès lors envisager quil existe un processus neurobiologique unique permettant le développement de toutes les aptitudes métaphonologiques, mais que celles aboutissant à la segmentation en unités de plus petites tailles, les phonèmes, ne peuvent se mettre en place correctement que si le processus de base est « consolidé » par lapprentissage, au cours dune période critique, dun code alphabétique, faute de quoi, elles ne pourront plus se développer ». (Dyslexie : le cerveau singulier, p. 117).
Sil en est ainsi, ce qui semble hautement probable en raison de la convergence des travaux publiés sur cette question, et sil existe une « période critique » pendant laquelle le processus qui relie phonèmes et graphèmes doit se mettre en place, on comprend limportance que revêt lapprentissage de la structure phonologique de la langue dans les premières années de la vie et tout particulièrement de la scolarité. Le défi que doivent relever les enseignants consiste donc, dès lentrée en maternelle et lors de lapprentissage de la lecture et de lécriture, à permettre à tous les enfants, grâce à des techniques pédagogiques adéquates, dacquérir une bonne conscience de la structure phonologique de leur langue. Les chercheurs du Laboratoire Cogni-Sciences et Apprentissage de Grenoble qui ont mis au point un bilan dévaluation du développement cognitif de lenfant proposent depuis de nombreuses années dinclure dans lexamen médical obligatoire chez les enfants au cours de leur 6ème année un dépistage des difficultés de discrimination des sons et dappliquer à ceux qui en sont victimes des exercices destinés à corriger leurs déficits. Il est très regrettable que cette mesure - qui éviterait des échecs graves à un très grand nombre denfants - ne soit pas mise en uvre.
Rôle préventif de lapprentissage phonologique.
De très nombreux travaux permettent de mesurer le rôle positif de lapprentissage phonologique sur la qualité de la lecture (Bradley & Bryant, 1983; Vellutino, Scanlon, 1987; Lundberg, Frost & Petersen, 1988; Brown, Felton, 1990; Cunningham, 1990; Foorman, Novy, Francis, Liberman, 1991; Tangel & Blachman, 1992; Felton, 1993; Byrne, Fielding- Barnsley, 1993, 1995; Blachman, Ball, Black & Tangel, 1994; OConnor, Jenkins, 1995; Torgersen, Wagner, Rashotte, 1994; Byrne, Fielding-Barnsley, 1991, 1993, 1995; Yopp 92; Scanlon & Vellutino, 1996; Felton, 1993; Shefelbine, 1995; Share & Stanovitch, 1995; OConnor, Jenkins, 1995; Torgesen, 1997; Torgersen, Wagner, Rashotte, Alexander & Conway, 1997; Fielding-Barnsley, 1997; Rumsey, Horwitz, Donohue, Nace, Maison & Andreason, 1997; Lundberg, Frost & Petersen, 1998; Fletcher & Lyon, 1998; King & Torgensen, 2003). Nous verrons ultérieurement que leffet positif de lentraînement phonologique se fait sentir non seulement au niveau de la fluidité de la lecture mais aussi et de manière durable - à celui de la compréhension des textes lus et de la maîtrise de lorthographe (Bradley & Bryant, 1985; Ball & Blackman, 1991).
Identification des formes et constitution du lexique des graphèmes
A partir du moment où la parole est composée déléments qui se déroulent dans le temps et lespace, lécriture doit traduire graphiquement la structure linéaire de la langue orale.
Dans les langues alphabétiques auxquelles se limitent ce propos, léquivalence son/graphisme sétablit au niveau des éléments de bases constitutifs de la langue (lettres ou regroupement de lettres) qui représentent chaque phonème. Il faut donc, pour pouvoir les identifier, différencier les unes des autres les modifications morphologiques qui les caractérisent. Lanalyse du graphisme est une obligation incontournable liée à la nature physique de linformation traitée.
La perception de lécrit est soumise aux lois de la vision rapprochée et du balayage visuel lié lui-même aux mouvements des yeux qui permettent la découverte du texte lors des pauses qui séparent les saccades oculaires.
Lidentification et la reconnaissance dun objet visuel commence par lanalyse de ses caractéristiques par la rétine (Imbert, 1999). Celle-ci traite séparément tous les points quelle peut identifier et transmet aux aires visuelles, par des canaux séparés, les résultats de son travail concernant la forme, lorientation dans lespace, la longueur donde, les contrastes, etc. Deux points étant perçus de manière distincte quand la projection de leur image se fait sur deux cônes différents, cest au niveau de la macula, et tout particulièrement de la fovéa, que la capacité de différenciation et didentification des signes graphiques est optimisée puisque cest à ce niveau que les cônes sont les plus petits, les plus nombreux et les plus proches les uns des autres. Les lettres de lalphabet ne comportent souvent que de faibles différences morphologiques. La lecture exige donc une grande précision de la perception des détails qui permettent de différencier les lettres. Ceci exige que les signes à identifier se situent le plus près possible du centre de la macula. Il a été démontré que les meilleurs lecteurs sont ceux qui sont capables didentifier de très petites variations de formes dans un mot (Mc Conkie & Zola 1981). A lopposé, une des particularités des dyslexiques est déprouver des difficultés pour analyser les caractéristiques visuelles des lettres (Habib, Robichon & Démonet, 1996).
Une étude personnelle jointe en annexe portant sur 431 cas délèves présentant dimportantes perturbations dans lapprentissage de lécrit a permis de constater que 42% dentre eux étaient porteurs de perturbations significatives dans la reconnaissance des formes. Sans entrer ici dans le détail des conclusions de ce travail, signalons que la fréquence de cette anomalie est dautant plus élevée que le niveau intellectuel des élèves, mesuré grâce aux échelles de Wechsler, est plus bas. Présentes chez 17,5% des élèves de quotient supérieur à la moyenne (QI > 109) les difficultés de reconnaissance des formes sont retrouvées chez 50% des sujets moyens (QI compris entre 90 et 109) et chez 86% chez les enfants dont les aptitudes intellectuelles sont inférieures à la moyenne (QI 109 : 37% (159/431)
Cette répartition appelle quelques commentaires. Dans une population standard la répartition des quotients intellectuels se fait suivant une courbe de Gauss avec 50% des cas situés dans la moyenne (QI entre 90 et 109), 25% en dessous de la moyenne (QI 109). On constate donc ici une répartition décalée vers les quotients plus élevés (37% au lieu de 25%) et une diminution des quotients 109 : 17,5% (28/159)
Nous constatons que la très grande majorité des élèves dont le Quotient Intellectuel est inférieur à la moyenne a des difficultés de reconnaissance des formes. Un enfant sur deux de niveau moyen est dans la même situation et un nombre non négligeable de sujets de niveau supérieur à la moyenne sont également en difficulté en ce domaine. On comprend pourquoi ces enfants auxquels on a laissé découvrir seul le lien qui unit la forme des lettres à un souvenir sonore se retrouvent en échec.
62-LATERALISATION
Nous obtenons les résultats suivants : 51% des enfants de léchantillon sont victimes de difficultés de repérage spatial (220/431). Ceux-ci se répartissent comme suit dans les trois tranches de QI :
QI109 : 51% (81/159)
Il est frappant de constater limportance de ce type de problème chez les élèves de cet échantillon, en particulier chez ceux dont le niveau intellectuel est supérieur à la moyenne. Le fait quun enfant sur deux dans ce sous-groupe soit porteur de difficultés de latéralisation est le facteur qui a le plus de répercussion sur lapprentissage de lécrit dans cet échantillon.
La fréquence des anomalies de reconnaissance des formes et de latéralisation conduit à se demander si ces deux éléments peuvent se cumuler fréquemment chez un même enfant.
Lassociation des troubles de latéralisation et des difficultés didentification des formes est présente chez 105 élèves soit sensiblement 24% des cas (105/431):
- 9% des QI inférieurs à la moyenne ;
- 25 % des enfants de niveau moyen ;
- 17 % des enfants dont le QI est supérieur à la moyenne.
Lassociation de pourcentages élevés de deux types de perturbations dans des domaines qui jouent un rôle majeur dans lapprentissage de la lecture est donc fréquente dans notre échantillon. On mesure bien ici la nécessité de proposer des pédagogies qui facilitent pour tous les élèves la mise en place du lien entre le son et le graphisme celui-ci étant difficile à réaliser pour un grand nombre denfants.
Il existe, par contre, dans cet échantillon, 49% denfants (210 cas) qui nont pas de difficultés dorientation spatiale. Pourquoi sont-ils en échec ? Lanalyse des données montre que 82% dentre eux (tous QI confondus) sont victimes de difficultés didentification des formes (73/211).
De même parmi les 58% délèves qui nont pas de déficit didentification des formes on observe que, tous QI confondus, 49% (126 cas) ont des difficultés dorientation spatiale.
Ces observations montrent que lidentification des formes et lorientation dans lespace sont au cur des difficultés quun élève rencontre pour traiter linformation graphique et lassocier au son quelle représente. Si des difficultés de discrimination des sons sajoutent à ces handicaps, on comprend que lobstacle devienne alors infranchissable.
63-ADAPTATION AU SYMBOLISME GRAPHIQUE
Cette aptitude est mesurée par lépreuve de code du test de WECHSLER. Ce sub-test met en évidence les capacités dadaptation au graphisme des sujets mais est aussi révélatrice de leur capacité de fixation de lattention.
On trouve ici 123 élèves de léchantillon soit 28,5% avec des résultats inférieurs à la moyenne dans ce sub-test. Ceci nest pas très différent des résultats que lon pourrait attendre dans une population standard. Ce sub-test est donc en lui-même assez peu significatif. Par contre, lassociation de valeurs faibles en ce domaine à dautres difficultés constitue un handicap supplémentaire (nous présenterons ci-dessous le tableau des cumuls de déficits).
A titre indicatif, signalons la répartition de cette anomalie dans les différentes tranches de QI.
- QI< 90 : 50% des enfants (21/43) ont des résultats faibles à ce sub-test. Notons que cette épreuve est la seule parmi celles qui ont été étudiées à donner dassez bons ou de bons résultats (notes >13) dans cette tranche de QI.
- QI moyens : 31% (71/22) des élèves sont victimes de perturbations à ce niveau.
Dans ce groupe cette anomalie nest jamais isolée. Dans la grande majorité des cas elle est associée à plus de deux autres handicaps.
- QI>109 : 25% des enfants sont victimes de ce déficit (31/123). Pour 18 dentre eux, il sagit de la seule perturbation retrouvée et dans 12 cas sur ces 18, cette anomalie est associée à des troubles de lorientation spatiale.
7-ANOMALIES PORTANT SUR LACTIVITE DU MODULE SUPERIEUR DU CERVEAU.
Nous allons maintenant envisager les perturbations qui peuvent retentir sur le fonctionnement du module supérieur du cerveau cest-à-dire sur les opérations qui aboutissent à la découverte du sens. Deux éléments principaux peuvent être mesurés :
- les connaissances en vocabulaire, indispensables pour attribuer une signification à chaque mot ;
- les aptitudes à labstraction, indispensables pour découvrir le sens du langage écrit.
Nous avons utilisé, là également, des épreuves du test de WECHSLER : le sub-test de vocabulaire et le sub-test de similitudes pour apprécier les facultés dabstraction.
71-VOCABULAIRE
Dans notre échantillon, 63,5% des élèves (274/431) présentent des résultats inférieurs à 10 en vocabulaire. La répartition par tranche de QI est instructive.
- QI109 : 32% (51/159)
Il est logique de trouver un pourcentage élevé denfants à vocabulaire pauvre parmi les QI inférieurs à la moyenne. Par contre, il est beaucoup plus étonnant de découvrir un pourcentage de 81% chez les enfants de QI moyen chez lesquels ce chiffre ne devrait pas dépasser 50%. Notons également le pourcentage élevé de cas chez lesquels le vocabulaire est peu développé dans le sous-groupe des enfants dont le QI est supérieur à la moyenne (32%). Cette anomalie est très significative dans un échantillon dont les conditions denvironnement social facilitent ce type dacquisition.
Cette pauvreté du vocabulaire constitue un handicap considérable pour la découverte du sens. Devant des chiffres aussi élevés, il nous a paru utile danalyser les associations de difficultés pour voir si des anomalies touchant le module phonologique du cerveau dans son aspect graphique peuvent ou non être fréquemment associées à ce déficit en vocabulaire chez les enfants de notre échantillon. Nous avons donc étudié le cas des élèves à vocabulaire faible présentant également un déficit didentification des formes ou de latéralisation.
Difficultés didentification des formes et vocabulaire faible
Sur les 274 enfants qui ont un vocabulaire pauvre, 146 sont également porteurs de difficultés didentification des formes soit 53% dentre eux, ce qui représente 34% de léchantillon total (146/431).
Voici la répartition par tranches de QI.
- QI109 : 8% (13/159)
Ces pourcentages sont considérables. Pour lensemble de notre échantillon, plus de la moitié des enfants présentent cette association de déficits. Leurs difficultés concernent donc à la fois le travail du module phonologique et celui du module supérieur du cerveau. Là encore limportance du cumul des difficultés augmente avec la baisse du QI.
Difficultés dorientation et faiblesse du vocabulaire
Parmi les enfants qui présentent un vocabulaire pauvre 50% (146/274) sont victimes de difficultés dorientation spatiale. Ils se répartissent par tranche de QI dans les pourcentages suivants :
- QI109 : 17% (27/159)
Dans cette population scolaire en échec face à lécrit, un enfant sur deux est donc porteur de deux difficultés majeures pour apprendre à lire !
Parmi eux certains appartiennent au groupe de ceux qui ont 3,4,5 ou même 6 difficultés associées.
72-ABSTRACTION
Lépreuve de similitude permet dévaluer les performances dun sujet qui doit trouver le point commun entre des mots faisant appel à des concepts de plus en plus abstraits.
La remarque est identique à la précédente puisque nous obtenons un chiffre de 33% des cas (143) de léchantillon examiné déficitaires en abstraction avec une répartition par tranche de QI de :
- QI 109 : 9% (14/159)
8- LE CUMUL DES DEFICITS
Lexistence dassociations de déficits, constatée, en particulier, dans le domaine de la reconnaissance des formes et de leur orientation dans lespace nous conduit à nous interroger sur la fréquence dassociations de plusieurs performances faibles chez un même sujet dans notre échantillon. Le cumul des déficits dans des domaines fondamentaux pour lapprentissage de lécrit constitue, bien évidemment, un handicap considérable pour les enfants qui en sont victimes. Nous allons donc chercher à savoir de combien de valeurs inférieures à la moyenne sont porteurs les enfants de cet échantillon.
Nombre de déficits associés chez un même élève
pour lensemble de léchantillon et par tranches de QI
0 1 2 3 45 et >5 Total
431 élèves 31
7% 94
22% 99
23% 112
26% 62
14,5% 33
7%QI< 90
43 élèves 0 0 0 10
23% 14
32,5% 19
44% QI
Moyens
229 élèves 2
109
159 élèves 29
18% 68
43% 40
25% 18
11% 4
2,5% 0
Il existe donc des pourcentages élevés denfants qui cumulent plusieurs déficits.
Sur lensemble de léchantillon, 71% des élèves (306/431) sont porteurs dau moins deux déficits dans des aptitudes essentielles pour lacquisition de lécrit sans prendre en compte, rappelons-le, les difficultés de discrimination des sons qui peuvent sadjoindre à ce tableau. Le cumul des difficultés est dautant plus important que le quotient intellectuel est plus faible, ce qui nest pas fait pour surprendre. Par contre, il est intéressant de noter que 61% des élèves dont le QI est supérieur à la moyenne (97/159) cumulent au moins deux anomalies. Il est bien évident que plus le nombre de déficits sera élevé, plus les risques déchec seront importants.
Pour les cas chez lesquels nous ne mettons en évidence aucun déficit, cest ailleurs quil faut chercher la cause de leur échec. La paresse nétant pas une « explication » puisquil est impossible den apporter la preuve et que, de surcroît, dans la plupart des cas, le comportement de lenfant ne permettait pas de lincriminer, nous aurions aimé pouvoir mesurer tout particulièrement chez ces élèves les capacités de discrimination des sons pour savoir sils étaient ou non victimes de cette difficulté.
CONCLUSIONS PEDAGOGIQUES
Les observations présentées ici sur un échantillon composé denfants vivant dans un environnement favorable à une intégration scolaire de bonne qualité permettent de comprendre pourquoi des élèves considérés comme « normaux » peuvent éprouver dimportantes difficultés dans lapprentissage de lécrit. En effet, il existe dans cette population des déficits significatifs dans des domaines qui jouent un rôle essentiel dans lapprentissage de la lecture.
Notons également que les difficultés dont sont victimes ces enfants persistent tardivement puisque 60% des élèves de cet échantillon sont scolarisés en fin de primaire et début de collège dont 34% en 6ème ou 5ème..
Nous avons constaté la fréquence des déficits affectant le bon fonctionnement du module phonologique et/ou supérieur du cerveau. De plus, nous avons observé que 71% des élèves de cet léchantillon sont victimes dau moins deux handicaps associés. Il faudrait ajouter à ces éléments les difficultés de discrimination des sons non prises en compte ici mais qui, comme lindiquent les nombreuses études centrées sur cette question, ne se résorbent jamais après lâge de 5 ans sans aide adaptée. On comprend alors pourquoi il ne suffit pas de disposer dune intelligence moyenne ou même supérieure pour réussir à apprendre à lire.
Ces observations montrent le rôle déterminant que jouent les choix pédagogiques dans la qualité des apprentissages. Il est bien évident que sil existe des perturbations de nature psycho-affectives ou psycho-sociales, celles-ci ne pourront qu'aggraver les difficultés des élèves. Les pédagogies de type global ou semi-global - et toutes celles qui en dérivent (méthodes dites « mixtes », « naturelles » ou « par hypothèse » - conduisent lélève à découvrir seul le lien qui unit sons et graphismes. Au niveau du module phonologique, elles constituent un double danger :
elles favorisent les confusions dordre sonore pour les phonèmes proches (f/v, ch/s/z, etc.);
elles favorisent les confusions dordre graphique pour les graphèmes symétriques (b/d/p/q, n/m etc.).
Le module supérieur travaille à partir des données qui lui sont transmises par le module phonologique. Si des éléments erronés lui sont communiqués, il sera en difficulté pour effectuer des comparaisons avec ses acquis antérieurs aussi bien en vocabulaire quau niveau de lanalyse des éléments grammaticaux de la langue. Par contre, si le code qui unit graphèmes et phonèmes est fourni à lenfant par des pédagogies qui facilitent à la fois le travail des modules phonologique et supérieur du cerveau, on limite considérablement les sources derreurs et on optimise lapprentissage. Pour que le plus grand nombre possible denfants apprennent à lire correctement il est indispensable de favoriser le temps phonologique de la lecture en explicitant le lien son/graphisme. Pour optimiser cette étape incontournable du processus lexique il faut utiliser toutes leurs ressources de lappareil moteur et sensoriel, ce qui va bien au-delà de la simple méthode alphabétique traditionnelle. Il faut aussi enrichir le vocabulaire et entraîner les capacités danalyse et de synthèse du futur lecteur pour faciliter le travail de découverte du sens par le module supérieur du cerveau. On permet ainsi la construction de circuits efficaces et bien interconnectés au niveau de lensemble des formations cérébrales qui entrent dans lélaboration de la lecture. Quand on sait que ces circuits sont largement sollicités dans de nombreuses autres activités de la pensée conceptuelle, on comprend que bien apprendre à maîtriser la langue écrite est un facteur primordial dans le développement de lintelligence. Des pédagogies optimisées, répondant aux attentes du fonctionnement cérébral fournissent à ceux qui nont pas de difficultés un apprentissage de qualité. Pour ceux qui sont porteurs de déficits elles constituent une véritable rééducation. Tenir compte des conclusions des découvertes des neurosciences pour apprendre à maîtriser lécrit devrait être une priorité de santé publique pour lutter contre léchec scolaire et pour donner à chacun les moyens dutiliser et de développer son potentiel intellectuel.
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Présentation du Docteur Ghislaine WETTSTEIN-BADOUR
31, rue de la Mariette , 72000 le Mans, France
00 33 2 43 84 55 06
Médecin, travaille depuis plus de 30 ans auprès denfants, dadolescents ou dadultes en difficulté dans le domaine de lapprentissage du langage écrit (lecture, écriture, orthographe).
A publié :
- En 1993 « LECTURE : LA RECHERCHE MEDICALE AU SECOURS DE LA PEDAGOGIE » (à compte dauteur et aujourdhui épuisé) qui a obtenu un prix « ENSEIGNEMENT ET LIBERTE » en 1994.
Cet ouvrage était destiné à faire comprendre aux enseignants et aux parents comment un cerveau lit et apprend à lire et pourquoi les méthodes de type global et semi-global conduisent à léchec un très grand nombre denfants. Ce livre tirait ses conclusions à la fois des connaissances de lépoque issues des neurosciences et dune recherche personnelle basée sur plus de 500 cas denfants en difficulté. Il définissait implicitement le «cahier des charges » auquel doit obéir toute bonne méthode dapprentissage de la lecture, de lécriture et de lorthographe.
- En 1995, Après avoir vainement tenté de faire prendre en compte ces connaissances par le monde de léducation nationale (y compris au plus haut niveau), puis après avoir recherché sur le marché des solutions pertinentes à recommander aux parents qui la consultent, et enfin nayant pas trouvé douvrages répondant au «cahier des charges» défini précédemment et utilisables de façon simple par des parents non enseignants de métier, création des méthodes « FRANSYA » (Fransya est la petite entreprise familiale créée pour les diffuser)
« POUR BIEN APPRENDRE A LIRE ET A ECRIRE AUX ENFANTS »
nouvelle méthode alphabétique et plusrisensorielle
et
« POUR BIEN APPRENDRE LORTHOGRAPHE » (en partenariat avec sa Mère France Badour)
Ces outils pédagogiques ont fait immédiatement la preuve de leur efficacité tout simplement parce que lun et lautre respectent les exigences du fonctionnement cérébral.
- En 2000, devant lampleur des « dégâts » de plus en plus nombreux et graves quelle constate chez ses jeunes patients, publication aux éditions de Paris qui acceptent de lhéberger, de :
« LETTRE AUX PARENTS DES FUTURS ILLETTRES »
Cet ouvrage décrit le « parcours du combattant » de nombreux enfants et de leurs proches en raison du non sens des pédagogies dapprentissage de lécrit en vigueur dans le système scolaire. Il donne en outre des indications pour surmonter ces difficultés.
- En 2005 : « APPORTS DES NEUROSCIENCES ET PEDAGOGIE DU LANGAGE ECRIT ». Cette étude est un « rapport détape» de ses travaux de recherche sur lapprentissage du langage écrit afin dy intégrer les derniers résultats connus fin 2004 en matière de neurosciences. ainsi que sa recherche personnelle actualisée basée sur plus de 500 cas denfants en difficulté. Il découle de ce travail un «cahier des charges » explicite qui devrait simposer à tous en matière de méthode dapprentissage de la lecture, de lécriture et de lorthographe.
- Actuellement : continue ses travaux de recherche sur lapprentissage du langage écrit afin dintégrer dans sa réflexion les derniers résultats connus en matière de neurosciences et publie au fur et à mesure de lavancement de ceux-ci les textes sur cette importante question qui lui semblent pouvoir intéresser la communauté des parents et des enseignants sans oublier les « Autorités » chaque fois quune occasion se présente (réforme LANG/FERRY de 2002, livret FERRY «lire au CP : repérer les difficultés pour mieux agir, grand débat sur lécole, loi dorientation FILLON 2005)
Donne des conférences sur le sujet partout où elle invitée (associations, écoles, groupes de parents ou denseignants).
Pour toute information sadresser à HYPERLINK mailto:fransya@libertysurf.fr fransya@libertysurf.fr.
7 euros
Copyright c G.Wettstein-Badour - PAGE 71 - -janvier 2005-