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Rousseau, Confessions, II, « L'épisode du ruban volé »

Rousseau, Confessions, II, « L'épisode du ruban volé ». Intro : préface des c onfessions : « J'ai dit le bien et le mal avec la même franchise ». Ici épisode qui ne ...




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Rousseau, Confessions, II, « L’épisode du ruban volé »
Intro : préface des confessions : « J’ai dit le bien et le mal avec la même franchise ». Ici épisode qui ne le met pas en valeur.
I/ Le récit rétrospectif d’un épisode passé
1/ Marques de l’autobiographie
— auteur = narr = personnage = « je » + présence dans le texte du nom du pers, identique à celui de l’auteur : « Rousseau »
— intervention du narrateur. L’auteur porte un regard, une fois vieux, sur l’épisode. Présent d’énonciation : l. 33 + « voilà tout » + présent de vérité générale : l. 1-2. L’auteur va juger l’action après coup : l. 27 « lui fit tort », « il ne semblait pas naturel » l.27-28. Le narrateur est presque omniscient : c’est bien un point de vue subjectif qui est porté sur l’affaire, comme ds toute autobiographie : « on n’avait guère » l. 15, « on jugea » l. 15, « Il ne semblait pas naturel » 28, « on ne parut pas » l. 29. Le narrateur connaît l’intériorité des autres personnages.
2/ La composition d’un récit vivant : restitution d’un épisode passé
— L’auteur arrive à faire revivre le passé : cf. cohabitation des temps passé et présent : présents de narration l. 7-8 + l. 17-22. Le présent permet de réactualiser le passé.
— Théâtralisation du passage : cf. composition (schéma narratif : situ initiale : l. 1 à 5 ; évét perturb = vol ; évét équil = verdict du jugement ; situ finale : 2 domestiques chassés). Importance du 2ème § avec la mise en scène du tribunal. Protagonistes = Rousseau et Marion ; Juge = « comte de la Roque », l.31 ; public = « l’assemblée était nbse » l. 16-17 ; entrées et sorties de pers l. 16-17 ; mouvements et didascalies l. 7-8 et 1 + comportement pathétique de Marion l. 18, 20, 23 : défense active « m’apostrophe, m’exhorte... se mit à pleurer » ; paroles solennelles : formule morale du jugement l. 32-33 « la conscience du coupable vengerait assez l’innocent » : presque proverbial.
— Les actions s‘enchaînent rapidement : cf. juxtaposition des actions l. 6-7 + 17-18 : « elle arrive, on lui montre le ruban, je la charge ; elle reste interdite, se tait, me jette un regard »
3/ Une figure d’importance : Marion
— Portrait détaillé et valorisé : l. 8 à 14. Parle de son origine modeste : « cuisinière... air de modestie », de sa beauté physique : « jolie...fraîcheur de coloris... douceur », de ses qualités morales : « bonne fille, sage et d’une fidélité ».
Suite du portrait l. 26 -27 : qualités morales : « simplicité, fermeté, modération ». Semble incarner la perfection.
— Les seules paroles rapportées directement sont celles de Marion l.23 à 25. Les restitue telles qu’il les a entendues, comme si elles étaient gravées ds sa mémoire. Montre l’importance de la jeune fille pour Rousseau.
II/ L’objectif de l’écriture autobiographique
1/ Peinture d’un « moi » véritable
— Promesse de sincérité : ici R. se prste sous un jour négatif, dans le rôle du coupable. Idéalisation de Marion contraste avec le portrait noir que l’auteur fait de lui-même : il avoue d’emblée 2 fautes, le vol + le mensonge l. 6 « je le volai » + 8 « je dis ».
— Réseau lexical péjoratif pr se qualifier lui-même : 16 » fripon », 18 « effrontément », 19 « barbare coeur » + métaphore du diable : 19 « démons », 22 « impudence infernale », 28 « audace aussi diabolique », souligné par le chiasme : l’ange Marion s’oppose au diable Rousseau : « audace diabolique // angélique douceur » 28-29. L’auteur se condamne lui-même.
2/ Un aveu comme une confession
— But de l’écriture autobiographique = se vider d’un poids. Le destinataire = lecteur. C’est au lecteur que Rousseau fait un confession : il livre ses péchés afin d’être pardonné et pour instruire le lecteur : ainsi celui-ci ne commettra pas la même erreur.
— Cf. dernière phrase du texte : présent d’énonciation. A tiré la leçon et subit chaque jour la punition pour ce geste. Présente l’aspect moral de l’affaire : si vous faites cela, eh bien vous vivrez comme moi dans la culpabilité. Manière pour lui de se revaloriser : il a tiré la leçon de cet épisode, fait son mea culpa et a été puni éternellement : il a payé et paye encore cette faute (NB : pensez aux actes de rédemption qui suivent la confession dans la religion chrétienne : pour avoir eu envie de manger une pâtisserie, vous réciterez 40 « notre père » !)
3/ Une déculpabilisation
— L’enchaînement rapide des actions (I, 2) + La façon dt Rousseau insiste sur la superficialité du jugement et sa rapidité : cf. pronom impersonnel « on » l. 29 à 31 : « on ne parut pas se décider » + « on ne se donna pas le temps ». Tout cela permet à Rousseau de se déresponsabiliser dans cette affaire. C’est le jugement qui fut mauvais.
— Le public aussi est responsable : plein de préjugés : l.29 ; même Marion est responsable : « cette modération lui fit tort »
— Rousseau se présente comme un jeune homme bien naïf, peu conscient des conséquences de ses actes : « je ne le cachais guère » l. 6 + « en rougissant » l. 7-8.
L’auteur fait une confession : cf. titre de l’oeuvre : il veut demander pardon et libérer sa conscience. Ds texte, la narration elle-même excuse le personnage/auteur. Il semble avoir subi l’événement. La narration cherche donc à réhabiliter Marion et en cela Rousseau se valorise et se déculpabilise. Il a compris son erreur et la répare.
Concl : texte autobiographique où l’on peut voir les objectifs de la démarche autobio : l’auteur fait une confession, il veut se faire pardonner pour cet épisode et veut se donner en modèle au lecteur : « faites ce que je dis, mais pas ce que j’ai fait »
Questions possibles pour l’oral : 1/ Quel rôle Rousseau donne-t-il au récit autobiographique dans ce texte ?
2/ Comment Rousseau se disculpe-t-il lui-même dans ce passage ?
3/ En quoi ce texte éclaire-t-il le titre de l’oeuvre ?