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26 févr. 2014 ... Merci à l'association des chiens guides du Grand Est et à tout le service d'aide à
.... l'absence de vision mais elle peut être partielle (vision corrigée inférieure à 1/
20) .... ou de bureau), sur lequel sera installé un logiciel dit de revue d'écran. ...
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Conférence TICE et déficience visuelle
Cette conférence sest tenue le 26 février 2014 au CRDP de Nancy. Elle a été organisée par M. Jean-Marc Marchal, IA IPR Conseiller Technique ASH, et Madame De Moura, responsable de la Structure dAccompagnement des Elèves Déficients Visuels (SAEDV) de la cité scolaire Georges de la Tour de Nancy, avec le soutien de la MAIF et animée par Marc Ollier, professeur honoraire de lINSHEA.
TOC \o "1-7" \h \z \u HYPERLINK \l "_Toc390934709" Introduction PAGEREF _Toc390934709 \h 3
HYPERLINK \l "_Toc390934710" Liste des intervenants : PAGEREF _Toc390934710 \h 5
HYPERLINK \l "_Toc390934711" Rappel des objectifs de la conférence : PAGEREF _Toc390934711 \h 5
HYPERLINK \l "_Toc390934712" Quel contexte en Lorraine ? PAGEREF _Toc390934712 \h 6
HYPERLINK \l "_Toc390934713" Historique de la scolarisation des élèves déficients visuels en Lorraine : PAGEREF _Toc390934713 \h 6
HYPERLINK \l "_Toc390934714" Les chiffres de la scolarisation PAGEREF _Toc390934714 \h 7
HYPERLINK \l "_Toc390934715" Notions sur la déficience visuelle PAGEREF _Toc390934715 \h 8
HYPERLINK \l "_Toc390934716" Les outils dans laide à la scolarisation des élèves déficients visuels PAGEREF _Toc390934716 \h 9
HYPERLINK \l "_Toc390934717" Une stratégie PAGEREF _Toc390934717 \h 9
HYPERLINK \l "_Toc390934718" Des solutions PAGEREF _Toc390934718 \h 10
HYPERLINK \l "_Toc390934719" Utiliser un ordinateur PAGEREF _Toc390934719 \h 10
HYPERLINK \l "_Toc390934720" Malvoyant PAGEREF _Toc390934720 \h 11
HYPERLINK \l "_Toc390934721" Non-voyant PAGEREF _Toc390934721 \h 13
HYPERLINK \l "_Toc390934722" Léquipement informatique PAGEREF _Toc390934722 \h 13
HYPERLINK \l "_Toc390934723" Lordinateur PAGEREF _Toc390934723 \h 13
HYPERLINK \l "_Toc390934724" Plage braille PAGEREF _Toc390934724 \h 13
HYPERLINK \l "_Toc390934725" Dispositif de lecture de documents PAGEREF _Toc390934725 \h 14
HYPERLINK \l "_Toc390934726" Les logiciels PAGEREF _Toc390934726 \h 14
HYPERLINK \l "_Toc390934727" Logiciel de revue décran PAGEREF _Toc390934727 \h 14
HYPERLINK \l "_Toc390934728" Suite bureautique PAGEREF _Toc390934728 \h 14
HYPERLINK \l "_Toc390934729" Tâches réalisables PAGEREF _Toc390934729 \h 15
HYPERLINK \l "_Toc390934730" Manipuler lenvironnement Windows PAGEREF _Toc390934730 \h 15
HYPERLINK \l "_Toc390934731" Lecture dun document PAGEREF _Toc390934731 \h 15
HYPERLINK \l "_Toc390934732" Rédaction dun document PAGEREF _Toc390934732 \h 16
HYPERLINK \l "_Toc390934733" Recherche dinformations PAGEREF _Toc390934733 \h 16
HYPERLINK \l "_Toc390934734" Importance de la formation PAGEREF _Toc390934734 \h 17
HYPERLINK \l "_Toc390934735" Utiliser un bloc-notes braille PAGEREF _Toc390934735 \h 17
HYPERLINK \l "_Toc390934736" Ecrire et lire des documents de type mathématique PAGEREF _Toc390934736 \h 19
HYPERLINK \l "_Toc390934737" Ecrire et lire des documents de différents types PAGEREF _Toc390934737 \h 20
HYPERLINK \l "_Toc390934738" Natbraille, une solution ouverte et libre PAGEREF _Toc390934738 \h 22
HYPERLINK \l "_Toc390934739" Evolutions PAGEREF _Toc390934739 \h 24
HYPERLINK \l "_Toc390934740" Synthèse de la conférence PAGEREF _Toc390934740 \h 25
Introduction
« Bonjour Mesdames, bonjour Messieurs,
Bienvenue à toutes et à tous au CRDP de Nancy-Metz qui nous accueille pour cette conférence sur le thème TICE et Déficience visuelle.
Je me présente rapidement : je suis Jean-Marc Marchal, Inspecteur dAcadémie, Conseiller Technique Académique pour la Scolarisation des élèves en situation de Handicap.
Lacadémie de Nancy-Metz scolarise, en 2013-2014, dans toutes les écoles, les collèges, les lycées, environ 150 jeunes déficients visuels :
68 dans le 1er degré (16 en école maternelle, 52 en école élémentaire)
85 dans le 2nd degré (53 en collège, 21 en lycée général et technologique, 11 en lycée professionnel).
Lévolution importante, ces dernières années, du nombre délèves handicapés scolarisés, particulièrement dans le second degré, nécessite daccompagner les équipes enseignantes et de développer leur formation continue en terme de prise en charge pédagogique des Elèves à Besoins Educatifs Particuliers (EBEP).
Cest ce que nous faisons, depuis les 3 dernières années scolaires, en interaction étroite avec le CRDP, en proposant ainsi plus dune dizaine de conférences dans le champ du handicap.
Le développement dune part du numérique à lécole et le nombre croissant délèves déficients visuels dans le second degré nous a conduit à vous proposer cette conférence sur les solutions numériques au service de la compensation de la déficience visuelle :
- sensibiliser et informer les enseignants, les AVS aux outils informatiques adaptés à la scolarisation des DV,
- partir de démonstrations et dapplications pédagogiques à partir des outils informatiques appropriés,
- vous présenter les adaptations pédagogiques au service des élèves DV, dans lobjectif final de mettre les outils adaptés au service premier de la pédagogie, en partant des besoins pour aller vers des solutions.
Cette conférence a nécessité un fort investissement de :
Madame Sophie De Souza, responsable de la direction «espace éducation et formation» au CRDP de Lorraine,
Madame Pascale De Moura, professeur de lettres modernes, elle-même aveugle, responsable de la «Structure dAccompagnement des Elèves Déficient Visuels» (SAEDV) de la cité scolaire Georges de la Tour, à Nancy.
Je voudrais tout particulièrement remercier lanimateur pédagogique de cette après-midi, M. Marc Ollier, professeur honoraire de lINSHEA (Institut National Supérieur de formation et de recherche pour léducation de jeunes Handicapés et les Enseignements Adaptés).
Cette conférence naurait pas été possible sans la mobilisation des professionnels et des structures au service de la déficience visuelle en Lorraine :
- Merci au Centre dEducation pour Elèves Déficients Visuels (CEDV Santifontaine) et notamment à Madame Karine Maillard et à Monsieur Olivier Hernout,
- Merci à lInstitut dEducation Sensorielle (IES) des Pupilles de lEnseignement Public de Moselle et notamment à M. Daniel Jansem qui intervient régulièrement au sein des ULIS DV du collège Jules Lagneau et du lycée Schumann de Metz.
- Merci à lassociation des chiens guides du Grand Est et à tout le service daide à linsertion socioprofessionnelle pour adultes handicapés visuels et plus particulièrement à M. Yohan Senn.
- Merci à Madame Vesna Topalovic, professeur certifiée de mathématique, elle-même déficiente visuelle, au collège Claude le Lorrain, Nancy.
Je suis particulièrement heureux de cette mobilisation de tous les spécialistes au service de la formation des enseignants et au bénéfice final des élèves déficients visuels.
Jespère que cette 1ère conférence permettra par la suite le développement dun travail commun et partagé entre les différents acteurs de la déficience visuelle en Lorraine pour construire ensemble et développer une école toujours plus inclusive. »
Liste des intervenants :
Jean-Marc Marchal, IA-IPR, conseiller technique ASH de Madame la Rectrice
Pascale de Moura, Professeure de Lettres Modernes, responsable de la SAEDV, Structure d'Accompagnement des Elèves Déficients Visuels, cité scolaire Georges de La Tour, Nancy
Marc Ollier, ex-enseignant spécialisé, ex-formateur à lINS HEA de Suresnes,
Olivier Hernout, Enseignant spécialisé, SAAAS / CEDV Santifontaine
Johan Senn, Formateur et conseiller technique, SAISPAHV
Karine Maillard, Enseignante spécialisée, SAAAS/CEDV Santifontaine
Daniel Jansem, Educateur technique, IES Metz,
Vesna Topalovic, Professeure de mathématiques, collège Claude Le Lorrain, Nancy
Rappel des objectifs de la conférence :
« Sensibiliser et informer les personnels pédagogiques (professeurs du 2nd degré, personnels spécialisés
) aux outils informatiques adaptés à la scolarisation des élèves DV. » Partir de démonstrations et d'applications pédagogiques à l'aide d'outils appropriés.
- Faire un balayage sur les adaptations au service des élèves DV.
Afin de centrer cette après-midi sur l'école et de ne pas tomber dans la dérive techniciste, nous utiliserons la méthodologie partant des besoins pour aller vers les solutions.
Questions à se poser : « quels besoins scolaires ? Quels outils pour y répondre ? Quelles solutions à apporter aux problématiques posées ? Quelles applications pédagogiques pourrait-on envisager ? »
Les diverses interventions auxquelles vous allez assister ce jour vont porter sur des adaptations techniques au service des tâches scolaires.
Quel contexte en Lorraine ?
Pascale de Moura
Historique de la scolarisation des élèves déficients visuels en Lorraine :
Pour la prise en charge de la déficience visuelle, la Lorraine est une terre de culture. Concernant laide à la scolarisation, la Lorraine a déjà une longue histoire avec des orientations et des sensibilités diverses. Linstitution de Santifontaine existe depuis 1900, les associations sont nombreuses, notons lexistence du GIAA (groupement des intellectuels aveugles ou amblyopes, délégation de Lorraine) créée en 1978 qui a toujours uvré pour laccès aux études.
La SAEDV (structure daccompagnement des élèves déficients visuels, cité scolaire Georges de la Tour à Nancy) est née en 1966 et a été la première structure éducation nationale à accueillir et à accompagner des élèves déficients visuels, scolarisés en milieu ordinaire et dans le second cycle (200 élèves accueillis dont 90 bacheliers).
Actuellement, il existe un véritable pôle lorrain autour de la scolarisation des élèves déficients visuels. Les structures Education Nationale travaillent en partenariat avec les instituts médico-sociaux. En voici le détail :
Éducation nationale et Instituts médico-sociaux
- cité scolaire Georges de la Tour (SAEDV : structure d'accompagnement des élèves déficients visuels) en partenariat avec le CEDV Santifontaine (CEDV : centre d'éducation pour déficients visuels) ;
- ULIS (unité localisée d'inclusion scolaire au lycée Schumann à Metz en 1994 et au collège Jules Lagneau en 2010), en partenariat avec lIES de Metz (institut d'éducation sensorielle, date de création 1977)
Associations :
- GIAA (groupement des intellectuels aveugles ou amblyopes)
- SISU (service d'intégration scolaire et universitaire, créé en 1998)
- SAISPAHV (Ecole des chiens guides du Grand Est (création en 2001)
Laccompagnement des étudiants se poursuit après le BAC avec le SISU. Ce service est né dun regroupement dassociations et permet le suivi de toutes les situations de handicaps confondues. Dès la classe de première, tous les lycéens en situation de handicap et leur famille sont invités par Mme la Rectrice à assister à une demi-journée de découverte des accompagnements possibles post BAC.
De plus, rappelons que lAcadémie de Nancy-Metz compte un nombre important denseignants déficients visuels.
Plusieurs aides sont possibles :
humaines dabord (enseignant, enseignant spécialisé, AVS, parent, autre),
mais aussi matérielles et techniques avec les outils de lélève (bloc note braille, PC avec agrandisseur décran -logiciel Zoomtext ou autre-, PC avec synthèse vocale -JAWS ou NVDA ou autre-) et les adaptations de documents par les divers services de transcription en braille ou en gros caractères, en relief par thermogonflage pour les cartes et schémas.
Les aides diverses mentionnées ci-dessus sont certes nécessaires mais pour une inclusion réussie le travail de collaboration des équipes pédagogiques et spécialisées est indispensable.
Notre préoccupation doit être de répondre au mieux au projet de lélève et de lui proposer un parcours le plus adapté possible en vue de sa réussite.
Cette conférence, nous lespérons, ouvrira la voie vers un travail commun de tous les spécialistes de la déficience visuelle en Lorraine. Elle pourrait aussi permettre la constitution dun groupe d'échanges, de réflexion et d'évaluation sur la mise en uvre des outils numériques entre tous les acteurs de la communauté éducative accueillant les élèves déficients visuels.
Les chiffres de la scolarisation
Lacadémie de Nancy-Metz en chiffres pour la scolarisation des élèves déficients visuels pour lannée scolaire 2013-2014
Les statistiques portant sur le nombre délèves déficients visuels scolarisés en milieu ordinaire dans lAcadémie Nancy-Metz en 2013-2014 sont les suivantes :
Pour le 1er degré :
Elèves déficients visuels inclus en classe ordinaire : 68 au total
- En maternelle : 16
- En élémentaire : 52
Département de la Meurthe et Moselle 54 : 22 (3 en maternelle et 19 en élémentaire)
Département de la Meuse 55 : 4 (2 en maternelle et 2 en élémentaire)
Département de la Moselle 57 : 27 (5 en maternelle et 22 en élémentaire)
Département des Vosges 88 : 15 (6 en maternelle et 9 en élémentaire)
Dans le second degré :
Collège, lycée, LP : 85 élèves en classe ordinaire.
Département 54 : 20 au collège, 7 au lycée et 4 en LP (total : 31)
Département 55 : 2 au collège, 1 au lycée (total : 3)
Département 57 : 27 au collège, 9 au lycée, 5 LP (total : 41)
Département 88 : 4 au collège, 4 au lycée, 2 LP (total : 10)
Notions sur la déficience visuelle
Les formes de déficience visuelle sont extrêmement diverses. Il est possible de les classer ainsi :
celles qui atteignent la vision centrale,
celles qui atteignent la vision périphérique,
les autres dites mixtes.
Plusieurs classifications sont utilisées.
Une première est la forme légale (en France) et qui est la base des décisions concernant les aspects administratifs du parcours de la personne déficiente visuelle.
la cécité est définie par labsence de vision mais elle peut être partielle (vision corrigée inférieure à 1/20)
la malvoyance est définie par une acuité visuelle entre 1/20 et 4/10 selon la loi.
Une autre, celle de lOMS, porte sur le type du reste visuel.
Les atteintes visuelles affectent la vie quotidienne de lélève dans ses déplacements, son travail de classe et plus généralement toutes ses actions et perceptions.
De nombreuses vidéos disponibles sur le web simulent ce que voit un déficient visuel en fonction de son atteinte visuelle. Car cest bien la première interrogation que nous devons avoir : que voit le déficient visuel ? Quel est le reste fonctionnel ? On trouvera ainsi sur le web de nombreuses simulations en fonction des maladies concernées ainsi que leur définition.
À titre dexemple, le site de la Ligue Braille belge fournit un certain nombre dexemples sur la myopie forte, la cataracte, le glaucome, la rétinite pigmentaire,
et leur traduction :
HYPERLINK "http://www.braille.be/fr/documentation/pathologies-visuelles" http://www.braille.be/fr/documentation/pathologies-visuelles
De nombreux sites web ont aussi cet objectif.
HYPERLINK "http://www.institut-vision.org/index.php?option=com_content&view=article&id=196&Itemid=71&lang=fr" http://www.institut-vision.org/index.php?option=com_content&view=article&id=196&Itemid=71&lang=fr
« Quelles que soient les définitions prises en référence, elles ne tiennent pas compte des multiples paramètres importants pour lactivité scolaire : acuité visuelle de loin, acuité visuelle de près, champ visuel, photophobie, vision des couleurs, relief, difficultés en fonction de la quantité de lumière.
Dautre part, la vision est un processus actif qui comprend la perception et son interprétation. La vision couvre un ensemble de mécanismes physiologiques et psychologiques. Ces mécanismes font intervenir lil, le nerf optique et des zones spécifiques du cerveau (aires visuelle et psycho-visuelle).
Ce nest pas quun processus concernant la lumière émise ou réfléchie par les objets de l'environnement. Les processus cognitifs complexes participent à la vision. »
Les outils dans laide à la scolarisation des élèves déficients visuels
Une stratégie
Avant de parler des différents outils disponibles pour les élèves déficients visuels, il est souhaitable de proposer une stratégie. Celle-ci sétablira en partant des besoins scolaires pour aller vers la mise en place de solutions matérielles ou logicielles. Dans cette approche générale, il est important de montrer que les objectifs dépendent aussi du contexte. La réussite de la mise en place dépendra des prérequis nécessaires, de laccompagnement de celle-ci et de lutilisation par les élèves.
Il nest pas envisageable quune même solution convienne à tous les élèves déficients visuels même si leur profil est a priori identique. Aussi, après la mise en place, une évaluation en contexte est nécessaire afin de modifier ou de confirmer les choix techniques effectués dans le cadre de la scolarisation.
Sur des exemples dutilisation, comme on peut le voir sur les vidéos présentées, de nombreuses constatations sont possibles, en particulier :
-les élèves déficients visuels technophiles semblent totalement à laise avec cet outil numérique devenu incontournable dans leur scolarisation tant le service rendu est important.
-dans chaque extrait vidéo, nous pouvons observer la très grande concentration des élèves déficients visuels utilisant loutil numérique. Si cela débouche sur une très grande efficacité, il est utile de prendre en compte leffort cognitif et la fatigue potentielle induite.
Des solutions
Quelles sont les solutions numériques pour les déficients visuels ?
Il est nécessaire de distinguer celles destinées au malvoyant et celles destinées au non-voyant, celles pour le primaire, pour le collège, pour le lycée. De plus, au-delà du type de la solution, il est souhaitable de préciser clairement les objectifs des solutions numériques (tâche élève considérée), de prendre en compte la forme de lutilisation de loutil et sa fonction. Loutil doit-il être permanent ou intermittent ? Est-il spécifique ou adapté ? Est-il prothétique ou augmentatif ?
Ce questionnement qui pourrait paraître inutile se révèlera au contraire essentiel dans la compréhension, par lensemble des acteurs, des possibilités et des limites de loutil mis en uvre.
Il est essentiel dailleurs dindiquer que lévaluation doit être entreprise le plus tôt possible et avec des considérations non techniques : la solution remplit-elle lobjectif poursuivi ? Est-elle fonctionnelle en situation réelle ?
Afin de respecter la stratégie consistant à partir du besoin pour aller vers la solution, nous préciserons les tâches ou activités de lélève :
Lire un document de type littéraire
Écrire un document de type mathématique
Lire un document de type scientifique
Écrire un document de type scientifique
Effectuer une recherche documentaire
Accéder à un contenu iconographique
Dessiner (en géométrie)
Calculer
Utiliser un ordinateur
Avant daborder les logiciels et les matériels qui permettent à lélève déficient visuel de travailler sur un poste informatique, il est utile de préciser deux points :
on parle dadaptation de poste informatique car de nombreux paramètres sont en jeu pour conduire à lefficience de la solution. En voici quelques exemples :
veiller à simplifier les interfaces : comment sy retrouver dans un Bureau encombré même si un logiciel permet de lire les éléments ? Quel que soit le lieu concerné, ne donner « à voir » que ce dont lélève a besoin. Cela lui évite dêtre surchargé en informations. Le même point est à faire dans le menu Démarrer. On agira de même pour lapplication quil utilise, le traitement de texte par exemple (aucun intérêt à laisser les barres doutils dont il ne se sert pas ou peu).
offrir et lui faire connaître la possibilité de procédure clavier, il est bien plus rapide et plus fiable pour lélève DV dobtenir le résultat attendu par lintermédiaire du clavier.
mettre en place pour le malvoyant, un curseur et un pointeur souris réellement repérables pour lui. Cest un travail habituel et complémentaire aux modifications de lapparence de linterface.
la « préparation » du poste informatique, quelle que soit sa qualité, ne suffit pas à son appropriation par lélève. Deux points sont fondamentaux pour cela : la formation à lutilisation et lacceptation par lélève de cet outil.
cette même préparation quelle que soit sa qualité ne préjuge pas de lutilisation des documents consultés. Si on transmet un document sous forme dune image, celui-ci ne sera daucune utilité à lélève.
dans la pratique, la recherche et la mise en place de solutions numériques doit être individualisée,
Malvoyant
Lélève malvoyant peut utiliser un ordinateur avec un logiciel de grossissement décran pour lire, écrire et consulter des documents iconographiques. Lintervention dOlivier Hernout vise à mettre en évidence lapport et les diverses facettes dun logiciel de grossissement décran. Il illustre son propos au travers du logiciel Zoomtext qui est le plus utilisé en France.
« Zoomtext est un logiciel payant (environ 600¬ ) d'agrandissement d'écran pour personnes déficientes visuelles, sous recommandation d'un professionnel du handicap visuel (orthoptiste). Ce logiciel est préconisé pour les élèves dont le graphisme n'est plus satisfaisant, générant de la fatigue lors de l'écriture de façon efficiente des cours et la relecture de ceux-ci.
Pour utiliser Zoomtext, il faut un apprentissage au préalable de l'outil informatique (dactylographie), apprentissage dont la durée est variable selon l'élève (de 1 à 3 ans).
Il permet d'agrandir toute ou partie de l'image apparaissant sur l'écran de l'ordinateur. Ce logiciel existe en version à installer sur l'ordinateur de l'usager ou en clé USB auto-exécutable, qui permet l'utilisation sur tous les postes que l'usager est amené à utiliser.
Il est possible de régler la taille du grossissement de 1 à 36. Il est également possible de changer les couleurs d'affichage, de modifier le contraste, l'aspect du pointeur et du curseur. Il est également possible de travailler en contraste inversé (écriture blanche sur fond noir, par exemple) et en dégradé de gris. Tous ces réglages sont déterminés avec un orthoptiste.
Les limitations de ce logiciel concernent la visualisation de fichiers images, comme les cartes de géographie. En effet, l'élève n'aura pas la vision d'ensemble de la carte et devra recomposer mentalement l'intégralité du document. Il est donc préférable de donner les documents adaptés sur table.
Il en est de même pour certaines fonctionnalités de traitement de texte, comme les éditeurs d'équation. En effet, lélève devra constamment naviguer dans la fenêtre pour aller chercher les différents opérateurs.
Image obtenu standard
Image obtenu au travers de Zoomtext (x2,5)
Non-voyant
Lélève non-voyant quant à lui peut soit utiliser un ordinateur standard mais qui a été adapté avec un logiciel permettant un retour vocal et/ou braille soit utiliser un matériel spécifique appelé bloc-notes braille.
La démonstration de la première solution est réalisée par M. Johan Senn. Elle vise à mettre en évidence lintérêt dintroduire loutil informatique dans le cartable des élèves non-voyants. Il livre la synthèse de son intervention :
« Lusage de cet outil en milieu scolaire a lavantage dêtre préhensible de façon bilatérale à la fois par les enseignants et les élèves valides ou aveugles. Non seulement il nest pas nécessaire pour lenseignant de connaître le braille pour suivre ce que fait lélève, mais en plus, lenseignant connaît les logiciels utilisés par lélève, (traitement de texte, tableur, navigateur Internet). Ils utilisent les mêmes logiciels, simplement différemment. »
Léquipement informatique
Lordinateur
Léquipement informatique peut être constitué dun ordinateur grand public, (portable ou de bureau), sur lequel sera installé un logiciel dit de revue décran.
Si lordinateur ne nécessite pas de performances particulières, il est important, pour les ordinateurs portables, dêtre attentif à lergonomie du clavier.
Un clavier avec un pavé numérique, un espacement significatif entre les touches F4 et F5, F8 et F9 et autour des touches de directions est à privilégier.
Plage braille
Léquipement informatique peut être complété par une plage braille.
Une plage braille est un périphérique de lecture pris en charge par le logiciel de revue décran sur lequel est envoyée de linformation textuelle.
Photos de plages braille : Seika, Esys. Il en existe de nombreux autres modèles.
Il existe plusieurs modèles de plages braille, avec pour certaines, des fonctions internes dagenda, de bloc-notes,
Si on se concentre sur la fonction de lecture, la caractéristique à considérer est la largeur de la plage donnée en nombre de cellules de braille. Une cellule de braille correspond à laffichage dun caractère.
Les longueurs de plage braille les plus couramment rencontrées sont : 18, 20, 32, 40 et 80 caractères.
Bien choisir une plage braille, cest trouver le bon compromis entre la quantité dinformations affichables, (quantité de manipulations pour avoir la même quantité dinformations / amplitude du geste pour réaliser une lecture de plage), lencombrement, (transportable ou non).
Dispositif de lecture de documents
Ce dispositif ne vous a pas été présenté lors de la conférence, mais lautonomie quil apporte dans la prise de connaissance de linformation, est suffisamment intéressante pour lévoquer ici.
Ce dispositif est constitué dun scanner et dun logiciel de reconnaissance de caractères.
Les caractéristiques dun scanner grand public répondent parfaitement aux exigences de la reconnaissance de caractères.
Le choix se basera sur la portabilité, le temps de passe (lefficacité de la numérisation) et le coût.
Un logiciel de reconnaissance de caractères permet de convertir linformation textuelle contenue sur un document papier ou dans un document PDF non balisé, vers un fichier texte exploitable par le logiciel de revue décran.
Des logiciels de reconnaissance de caractères grand public satisfont à ce traitement. Il nest pas nécessaire dinvestir dans des logiciels dits « spécialisés ».
Les logiciels
Logiciel de revue décran
Un logiciel de revue décran a pour fonction de récupérer linformation présente sur un écran et de la restituer vocalement et / ou en braille.
La présence dune plage braille nest pas indispensable. Notons toutefois que son utilisation par un élève brailliste contribue à plus defficacité.
Il existe plusieurs logiciels de revue décran :
HYPERLINK "http://www.certam-avh.com/content/jaws-1" \o "Jaws - s'ouvre dans une autre fenêtre" Jaws
HYPERLINK "http://www.certam-avh.com/content/nvda-0" \o "NVDA - s'ouvre dans une autre fenêtre" NVDA
HYPERLINK "http://www.certam-avh.com/content/supernova-reader-magnifier/" \o "Supernova - s'ouvre dans une autre fenêtre" Supernova
Cest le logiciel Jaws qui a fait lobjet de la démonstration. Ce choix nest pas un choix commercial, mais purement technique. A lheure où est rédigé ce document, Jaws est celui qui offre le meilleur résultat.
Un logiciel de revue décran ne sapprécie pas, pris isolément, mais en interaction avec les logiciels quil doit rendre accessibles.
Jaws est le logiciel de revue décran le plus utilisé, et celui qui a une réelle existence en milieu professionnel.
Suite bureautique
Pour des raisons de coût, on pourrait préférer des logiciels libres. Or, il nexiste pas déquivalent au tandem Jaws / Microsoft Office qui soit aussi performant.
Open Office (répandu dans la fonction publique) et Libre Office ne sont, aujourdhui, pas accessibles que ce soit avec Jaws ou NVDA.
Cest pourquoi la démonstration qui vous a été présentée, la été dans un environnement Windows, en utilisant Jaws et la suite bureautique Microsoft Office 2010.
Tâches réalisables
Dans la configuration citée ci-avant, nous allons passer en revue les tâches réalisables par un élève aveugle.
Manipuler lenvironnement Windows
Lintégralité des fonctions de bases de lenvironnement Windows est rendue accessible en utilisant Jaws.
Ainsi, un élève aveugle est en capacité de réaliser, seul, les mêmes manipulations que celles réalisées par un élève voyant.
Se déplacer sur le Bureau, dans le Menu Démarrer à la recherche délément, (fichiers ou dossiers),
créer sa propre structure dorganisation
ouvrir et fermer des fichiers et des applications,
transférer des éléments de lordinateur vers une clef USB et vice versa,
sont autant de manipulations que peut accomplir un élève aveugle.
Compte tenu de sa cécité, il est dans lincapacité dutiliser la souris.
Cest donc grâce à lusage exclusif du clavier quil parviendra à ses fins. Si cela peut vous sembler compliqué, on peut constater une rapidité dexécution équivalente à celle constatée avec la souris.
La réelle difficulté réside dans la représentation mentale de ce qui se trouve à lécran.
En effet, en ayant recours à un logiciel de revue décran, seule la position actuelle nous est donnée.
Il ny a pas de restitution dune vue densemble de lécran, ce qui fait perdre toute intuitivité apportée par linterface graphique de Windows et qui peut engendrer des difficultés dapprentissage et de dextérité, notamment chez lélève aveugle de naissance.
Lecture dun document
Jaws permet différents niveaux de lecture dun document.
Lecture continueÀ laide dune combinaison de touches, Jaws débute la lecture à partir de la position du curseur, jusquà la fin du document.
Lecture par incrémentDautres combinaisons de touches permettent une lecture par :
caractère,
mot,
ligne,
phrase,
paragraphe,
page.
Naviguer dans un documentJaws, à travers des touches de navigation, permet datteindre différents éléments contenus dans un document.Ainsi, on peut se déplacer directement :
Au titre suivant ou précédent,
Au signet suivant ou précédent,
A la liste suivante ou précédente,
Au tableau suivant ou précédent.
On peut enfin, en labsence de plage braille, faire épeler un mot pour prendre connaissance de son orthographe.
Rédaction dun document
Plaçons-nous dans la situation où lélève doit produire un travail sur la compréhension dun texte.
Il est en possession du texte à étudier et de la consigne. On a vu précédemment quil disposait des outils pour prendre connaissance des éléments de travail et pour créer le document de réponse.
Il ne lui reste plus quà rédiger sa réponse, mettre en forme le document, corriger les erreurs de grammaire et dorthographe.
À ce stade, lélève doit être en capacité de saisir du texte en utilisant ses dix doigts.
En effet, dans le cas contraire, cela impliquerait de devoir lever les doigts du clavier pour les rabaisser sur les bonnes touches. Viser juste sans un contrôle visuel nest pas concevable.
La saisie de texte peut également sopérer à partir dune plage braille qui permettrait de le faire.
Cette seconde possibilité ne doit pas être exclusive, et ce, pour deux raisons :
Si certaines plages braille permettent la saisie de texte, elles ne permettent pas toutes la possibilité de réaliser lensemble des commandes possibles avec un clavier AZERTY. Ce qui implique que lélève devra jongler entre le clavier et la plage braille pour effectuer son travail. Cette façon de procéder est peu ergonomique, ayant une incidence sur la rapidité.
Le prix d une plage braille, (en moyenne 5000¬ ), ne garantit pas que l élève en disposera d une tout au long de sa vie scolaire et professionnelle. Il est donc important quil soit préparé à savoir faire sans.
La mise en forme dun document nest pas quelque chose daisé à réaliser. La difficulté réside dans le fait que lélève aveugle na pas de retour visuel sur la mise en forme quil applique. Cette difficulté est dautant plus accentuée, lorsquil sagit dun élève aveugle de naissance. La mise en forme fait appel à des notions qui peuvent parfois rester abstraites, (linterligne, lalignement justifié,
).
Néanmoins, lorsque ces notions sont acquises, les fonctionnalités de mise en forme de Microsoft Word, sont utilisables. Jaws apporte un certain nombre doutils facilitant leur emploi.
Lutilisation de loutil de corrections orthographiques et grammaticales est également possible. Jaws complète cet outil avec des fonctionnalités permettant de lister les erreurs, de se focaliser dessus afin de les corriger.
Dans cet exercice, lutilisation dune plage braille est pertinente. Pouvoir lire lorthographe dun mot est plus efficace que de se limiter à sa vocalisation. Cest le cas, par exemple, entre « certain » et « sertain ».
Recherche dinformations
La recherche dinformations sur Internet est réalisable, Jaws apporte de nombreux outils daide à la navigation.
On peut, par exemple, lister, or contexte, différents éléments présents sur la page et sy déplacer, (liens, titres, éléments de formulaire).
Des touches de navigation complètent ces outils. Elles permettent de se déplacer de type déléments en type déléments, (titres, listes, éléments de formulaire, paragraphes, tableaux,
), tout en restant dans le contexte de la page.
La principale difficulté que va pouvoir rencontrer un élève aveugle, repose sur la conception même du site Internet.
Certaines technologies utilisées par les développeurs, quand elles ne rendent pas un site totalement inaccessible par un élève aveugle, comme le flash, peuvent altérer considérablement sa consultation.
De façon générale, un site Internet doit être accessible, cest-à-dire, répondre à des critères daccessibilité fixé par un référentiel, ( HYPERLINK "https://references.modernisation.gouv.fr/rgaa-accessibilite" \o "RGAA - s'ouvre dans une autre fenêtre" RGAA pour les administrations françaises).
Dans certaines situations, laccessibilité dun site Internet devrait être complétée par la mise en place dune ergonomie de surface.
Ce qui, malheureusement, est très rarement le cas.
Cependant, un site qui ne serait ni accessible, ni ergonomique, peut rester utilisable.
Dans ce cas, vous devez garder à lesprit quun tel site demandera beaucoup plus dénergie à un élève aveugle quà un élève voyant pour obtenir la même information.
Importance de la formation
Si globalement un élève aveugle est en capacité dutiliser un ordinateur, il est indispensable quil puisse bénéficier dun accompagnement spécifique à lapprentissage de son utilisation.
Il est bien plus complexe dutiliser un logiciel de revue décran que dutiliser ses yeux et une souris. »
Utiliser un bloc-notes braille
La démonstration de la seconde solution possible pour un élève non-voyant est celle portant sur le bloc-notes braille. Il existe de nombreux modèles disponibles. Mme Karine Maillard sappuie sur un modèle particulier : lEsytime. Karine Maillard a présenté cet appareil en contexte de classe. Elle livre ici la synthèse suivante :
Enseignante spécialisée au SAAAS du CEDV Santifontaine, je suis des élèves de collège-lycée scolarisés en milieu ordinaire.
Le but est de montrer quun élève non-voyant, brailliste peut suivre les cours comme ses autres camarades de la classe. Les tâches de lélève auxquelles je ferai référence sont :
-lire un document littéraire / écrire
-lire un document scientifique /écrire
Il existe des outils numériques pour la classe.
Présentation de lappareil
LEsytime est un bloc-notes braille que lon pourrait qualifier dhybride puisquil a les caractéristiques de loutil spécifique réservé à lutilisateur de braille mais quil est aussi un ordinateur où il est possible dimplanter des programmes (rejoignant ainsi la démonstration de lordinateur adapté réalisée par M. Johan Senn).
LEsytime est en effet à la fois un bloc-notes braille avec la suite logicielle ESYSUITE et un notebook sous WINDOWS 7 (il doit être couplé à un lecteur décran JAWS ou NVDA pour basculer en mode PC).
Il possède donc deux plates-formes dont la partie PC est abordée en fin de collège.
Le bloc-notes braille est par certains aspects aussi fonctionnel quun ordinateur. Il possède les applications essentielles à la scolarité dun élève déficient visuel :
un traitement de texte
un traitement des mathématiques (logiciel et éditeur déquations)
un logiciel de messagerie
un dictionnaire (français, langues étrangères)
une calculatrice scientifique
un agenda (esyschool)
un carnet dadresses
un explorateur (ou gestionnaire de fichiers).
Les applications les plus utilisées en classe sont le traitement de texte et de mathématiques, accompagnés de lexplorateur pour le classement des cours.
Lutilisation du WEB peut se faire de deux manières : en utilisant le bloc-notes ou la partie PC (avec synthèse vocale et lEsytime sert de plage braille). Lapplication Esyweb de la suite logicielle Esysuite a un accès restreint sur certains sites (sites complexes), laccessibilité est supérieure pour des recherches classiques tel que WIKIPEDIA. Laccès via la partie PC nécessite lutilisation dun lecteur décran et demande lapprentissage de raccourcis clavier pour la navigation. Tout dépend de lélève, où il en est dans les apprentissages au niveau de lappareil.
Saisie de documents par les élèves
Les documents littéraires ne posent aucun problème. Lextension utilisée peut être txt, docx.
Par contre lorsquun élève rend un document contenant des notations mathématiques, il se doit de connaître les symboles mathématiques braille (cf. document réalisé par la Commission pour lEvolution du Braille Français) et alterne une saisie littéraire ou informatique et une saisie mathématique dans un même document. LEsytime possède un éditeur mathématique spécifique.
Lélève enregistre ses cours dans lextension .mbe (format natif de lappareil). Lorsquil rend sa copie il doit lenregistrer en html, en pdf ou en docx. Lélève peut également imprimer directement le document sur une imprimante (sens braille vers noir).
Le professeur peut consulter à tout moment la copie de lélève via un écran relié à lappareil par une prise VGA.
Lélève peut rendre son devoir via une clé USB. Le professeur a alors besoin dune interface : AMAYA est un éditeur Web, il permet de visualiser la copie de lélève (cest également un éditeur de mathématiques) :
- si le format utilisé est HTML : le professeur de la classe peut intervenir sur la copie.
- si le format utilisé est pdf : le professeur ne peut pas intervenir sur la copie.
AMAYA permet douvrir, de lire, les fichiers et de créer des équations mathématiques.
Lenregistrement en docx pose parfois problème (supprime des symboles de début et de fin de bloc dans les fractions, dans les calculs littéraux certaines parenthèses sont supprimées,
)
Pour transmettre les documents scientifiques mais aussi littéraires, nous avons lhabitude de donner les supports pédagogiques sous format braille papier (cela demande certes de lanticipation de la part des enseignants daccueil). Le support papier permet une meilleure représentation mentale du texte et des formules mathématiques ainsi que le repérage. En effet la plage braille du bloc-notes ne possède que 32 caractères braille. Lors des devoirs en classe et des examens les supports papier sont privilégiés.
Documents fournis à lélève sur support numérique
Les supports numériques sont intéressants pour les textes à trous notamment. Lélève na plus quà compléter le document (TD danglais, fichier de grammaire en français,
).
Le document donné à lélève doit être travaillé afin dêtre accessible à lélève. En docx, par exemple, si le document dorigine contient un tableau, une image, des cadres de textes, des puces, lélève rencontrera des problèmes à louverture du fichier :
-le texte avec des puces napparaît pas.
-le tableau est sous forme de texte (on ne peut pas faire la différence entre colonne et ligne)
-la photo est effacée.
-le cadre texte napparaît pas.
Pour les documents littéraires les extensions de fichiers compatibles sont : txt, rtf, docx sans mise en forme, épuré au maximum. Léchange peut se faire via clé USB.
Pour créer un document scientifique on peut utiliser :
-léditeur web AMAYA
-Natbraille, logiciel de transcription / détranscription (décrit plus loin par Marc OLLIER)
Ecrire et lire des documents de type mathématique
Daniel Jansem
Résumé non disponible.
Ecrire et lire des documents de différents types
Vesna Topalovic
Madame Topalovic met en correspondance son parcours personnel et sa fonction denseignante.
« Professeur de mathématiques non-voyante, jai testé un logiciel mon bloc-notes braille Pronto, mais avant de le présenter il me semble important de préciser quelques éléments de mon parcours. Je terminerai en listant dautres manières de transcrire un document mathématiques en exposant les avantages et les inconvénients.
Quelques éléments de mon parcours personnel :
Jai commencé ma scolarité en utilisant la tablette (outil permettant décrire en braille à laide dun poinçon directement sur papier), puis jai appris à me servir dune machine à écrire avec la connaissance de la dactylo afin de rendre mes copies lisibles par les enseignants. Il est inutile de préciser quavec cette solution de la feuille imprimée, je ne pouvais pas relire ce que jécrivais
Ensuite, sont arrivés les ordinateurs et enfin jai eu mon premier bloc note braille en classe de 4ème. Loutil informatique a été très confortable à utiliser dans les matières littéraires. En revanche, lutilisation de bloc-notes braille a entraîné bien des difficultés dans le domaine scientifique. En effet, les blocs-notes braille se développant de jour en jour, jai été amenée à en changer régulièrement. Comme la notation des symboles mathématiques variait sur chaque bloc-notes, la réadaptation était difficile. À titre dexemple, jai été amenée à écrire le symbole « multiplié par », de cinq manières différentes tout au long de ma scolarité, sans parler des symboles « intégrale » « vecteur » etc., qui nétaient pas faisables sur tous les blocs-notes, jai dû trouver des codes avec mes professeurs afin quils puissent comprendre ce que jécrivais. À luniversité, je me servais du langage LATEX (encore une nouvelle manière décrire les expressions, donc encore un apprentissage), sans oublier que le braille utilisé dans les livres mathématiques est un braille normé (6 points, je détaille plus bas), et différent du braille informatique utilisé avec un bloc-notes.
En résumé, jai quotidiennement été amenée à faire une gymnastique intellectuelle, pour rendre mes fichiers lisibles par les autres. Nous pouvons faire le parallèle avec la pratique de langues vivantes, avant dêtre bilingue il faut sentraîner. Toujours en poursuivant la comparaison, je me retrouve donc encore aujourdhui à jongler entre plusieurs langues sans vraiment en maitriser aucune (à lexception de la première que jai apprise, en loccurrence ici le braille mathématique 6 points utilisé dans les livres).
Ce réapprentissage fréquent de diverses notations des symboles mathématiques a toujours été prioritaire sur mon travail délève, or étant maintenant enseignante, je me dis que les choses doivent changer, et que nous ne pouvons pas demander à un élève de sadapter en permanence à ses outils informatiques (ceci avec ou sans formation) avant de faire son travail délève.
Natbraille, présentation et commentaires
Il sagit dun logiciel permettant de retranscrire un document littéraire ou mathématiques à partir dun document informatisé lisible par tous en une version braille (lisible par une personne non-voyante ayant un bloc-notes braille) et inversement (transcription dun document écrit avec un bloc note en un document lisible par tous).
Ce logiciel présente (selon moi) quelques avantages non négligeables :
sa gratuité.
Le résultat est facile à manipuler.
La transcription est rapide.
Le résultat est compatible avec tous les blocs notes : la personne non-voyante est donc libre de choisir son bloc -notes en fonction de ses besoins et de ses goûts. Pour ma part par exemple, jai choisi le Pronto pour sa petite taille, sa solidité et sa facilité de prise en main. De plus, il évolue bien avec les nouvelles technologies : on peut aisément connecter tout type de périphérique comme un téléphone sans installer de programme supplémentaire. Sa plage braille est de petite taille. Par contre il nest pas recommandé pour les mathématiques mais comme je maitrise Latex (voir plus bas) et je découvre Natbraille, je me débrouille autrement. Dautres blocs-notes ont été présentés dans ce compte rendu.
Lutilisation du résultat de Natbraille ne nécessite aucun apprentissage préalable : la personne non-voyante utilise le braille 6 point (notation internationale utilisée lors de la transcription de livres mathématiques), donc toute personne non-voyante connaissant le braille est capable décrire en braille 6 points.
En résumé, Natbraille me semble être une solution intéressante car il sagit dun logiciel utilisable avec tout type doutil informatique (donc en particulier, le bloc note braille que possède actuellement lélève), sans réapprentissage préalable, et permet à lélève de retrouver sa place, se centrant prioritairement sur ses apprentissages scolaires. Il permet aussi aux enseignants de transmettre directement à lélève un document scientifique informatisé, sans forcément passer par un service de transcription braille.
Cependant comme tout logiciel, Natbraille peut être amélioré, et pour cela, selon moi, il mérite dêtre connu, utilisé, testé, et critiqué, afin de le faire évoluer
Autres manières de transcrire un document mathématiques :
Impression depuis un bloc note braille : dans ce cas, le document est écrit en braille 8 points, utilisé pour le braille informatique (sur les blocs-notes braille). En braille 8 points, les symboles mathématiques (même les plus élémentaires) variaient en fonction de la marque du bloc-notes. Une personne changeant de bloc note devait donc tout réapprendre. Ladoption de la table TBFR2007 par lensemble des constructeurs a changé la donne puisquelle permet davoir le même codage si lon change de modèle.
Avantage : impression directe depuis le bloc note sans recourir à un logiciel extérieur.
Inconvénient : Tous les symboles mathématiques noirs ne sont pas disponibles, cela implique une littérarisation de certaines expressions mathématiques. Comme ceci nest pas normé et pas conseillé, le duo élève-enseignant doit établir ce codage, ce qui provoque des fluctuations dune année sur lautre. Dautre part, et peut-être surtout, les sujets dexamen sont en braille mathématique 6 points. Cette solution ne peut être donc que provisoire.
Utilisation de linux création/lecture (fichiers source latex), ce qui fonctionne très bien mais ceci implique de parfaitement connaitre tout le langage spécifique. Comme à ma connaissance il nexiste pas de formations permettant dapprendre le langage latex chacun doit sauto-former.
Pour toutes questions nhésitez pas à me contacter HYPERLINK "mailto:vesna.topalovic@gmail.com" vesna.topalovic@gmail.com
Natbraille, une solution ouverte et libre
Marc Ollier
Natbraille est un logiciel particulier de transcription en braille. Il possède certaines propriétés qui le rendent particulièrement intéressant.
Il ne préjuge
ni du support de consultation du lecteur (braille papier ou braille électronique)
ni de la plate-forme informatique de lecture (ordinateur adapté avec plage braille ou bloc-notes braille - a priori, nimporte quel modèle pour peu que ce dernier possède un éditeur de texte capable de lire les fichiers txt).
ni de la plate-forme de production (il peut fonctionner sous MacOs, Windows ou Linux).
Son éventail dutilisation est donc très large.
De plus, ce logiciel est capable de détranscrire le braille électronique produit par lélève. En partant de la saisie braille 6 points mathématiques de lélève, Natbraille pourra produire son équivalent en noir. Une fois la détranscription réalisée, la phase de lecture du résultat par le voyant pourra être effectuée avec le navigateur Firefox permettant ainsi une lecture confortable et une possibilité dimpression du « devoir ».
Lindépendance par rapport au modèle de blocs-notes est importante puisque de nombreux appareils de ce type ne possèdent pas doutils de détranscription des mathématiques. Seuls les appareils de la société Eurobraille ont cette fonctionnalité. Natbraille peut donc constituer une fonctionnalité externe et complémentaire à un modèle donné. Cela repose la question du matériel à choisir, simple ou se voulant exhaustif.
Le recours à la référence du braille normé, tant littéraire que mathématiques 6 points, est un autre point à prendre en considération. Cela met en cohérence le passage de la Perkins mécanique à lusage de la plage électronique. En effet, le passage au braille 8 points (dit informatique), tant en saisie quen lecture, pose problème à certains élèves. Sur le plan des considérations pédagogiques, on peut ajouter que Natbraille permet non seulement de produire du braille intégral et du braille abrégé « total » mais aussi de labrégé partiel (le producteur choisit ce quil souhaite abréger : mots et expressions) ainsi que de labrégé progressif (labrègement dun texte est fait en fonction de lavancée de lélève ou de la classe : deux méthodes sont implémentées, Kommer ou Le Reste).
Il y a donc là une solution supplémentaire (voire complémentaire, cf § suivant) aux précédentes quelle soit logicielle (Duxbury) ou matérielle (appareils de la marque Eurobraille). Il est important de préciser que chaque équipe décisionnaire a donc un choix possible. De plus, Natbraille étant un logiciel libre et gratuit, dans la période où les budgets sont au mieux en stagnation, laspect coût devient un paramètre incontournable.
À titre dexemple, certains utilisateurs de Natbraille font de ce dernier un outil complémentaire à Duxbury : Natbraille traite les expressions mathématiques puis rend la main à Duxbury pour lédition et la mise en page finale.
Les choix concernant le type de solution personnelle de lélève non-voyant (ordinateur adapté ou bloc-notes braille) et dun modèle de bloc-notes braille (simple ou se voulant exhaustif) dépendent du cahier des charges retenu par les équipes techniques ainsi que les instances de financement. On note dailleurs des choix diversifiés en France, le plus souvent corrélés par lexistence de centres ressources.
Natbraille reste en fait un projet de développement. Ses améliorations se poursuivent et de nouvelles fonctionnalités sont en cours de réalisation. Une refonte de linterface dédition, un service web et une compatibilité avec les documents Latex en sont des exemples.
Ce logiciel peut être utilisé par tous : transcripteur, enseignant spécialisé, enseignant ordinaire, parent. Natbraille sinscrit dans la notion de transcription automatisée, ce qui induit la possibilité dun traitement informatique sans intervention humaine. Il est évident que la vérification du résultat par une personne qualifiée est un gage de sureté du résultat mais le niveau atteint permet denvisager ce traitement.
On pourrait envisager que lélève non-voyant utilise lui-même Natbraille (pour détranscrire surtout) mais laccessibilité est insuffisante. Il peut consulter le résultat sur bloc-notes braille ou sur ordinateur adapté disposant dune plage braille.
Sur le site HYPERLINK "http://natbraille.free.fr/" http://natbraille.free.fr/ , présentation, téléchargement et aides diverses sont disponibles.
De plus, il peut être un outil pour une communication directe élève enseignant. Cet aspect nest là non plus pas à négliger, puisque linclusion le sous-tend.
Contrairement à ce que lon peut penser, lautomatisation dune partie de la production ne supprimera pas le travail de productions adaptées, classiquement effectué par des transcripteurs et des enseignants spécialisés. En effet, quelle est la situation actuelle ? Quand lélève voyant a plusieurs documents ou livres à sa disposition sur un thème, lélève non-voyant en aura un seul, parfois même incomplet. Pour être précis, il est souvent demandé aux enseignants, quels exercices et chapitres, ils vont aborder, seule cette partie sera produite en tant que document adapté. Le reste ne sera donc pas produit, lélève non-voyant ne pourra pas compléter à titre de travail personnel, ses apprentissages, exercices et lectures. Enfin, et cest un deuxième point à retenir, laudio semble prendre une place grandissante dans les ressources numériques. De nombreux paramètres y concourent, les technologies de synthèse vocale sont simples à mettre en uvre et efficaces, elles conviennent fort bien aux non-voyants « tardifs » qui ne pourront ou ne voudront pas apprendre le braille. Or, si laudio fournit un retour rapide de linformation, seul le braille contribue à une analyse fine du contenu quil soit textuel ou scientifique.
Lenjeu est donc bien de produire plus et mieux des ressources en braille.
Evolutions
Marc Ollier
Des ressources pour élèves déficients ont été présentées par les différents intervenants car elles sont utilisées et fiables, leur utilisation au jour le jour donne un recul suffisant. Mais, lélève déficient visuel comme les acteurs de sa scolarisation sont confrontés aux évolutions de linformatique généraliste ainsi quaux modifications des usages numériques dans lEducation nationale.
Certaines évolutions sont en cours et vont aussi modifier les usages et les besoins des élèves déficients visuels. Sur le plan de linformatique généraliste, on assiste à une augmentation exponentielle de lutilisation des tablettes. Cela se traduit par de nombreuses expérimentations dusages dans le cadre scolaire. Les sites HYPERLINK "http://eduscol.education.fr/cid71927/retours-d-experimentations-sur-les-tablettes-tactiles.html" Eduscol et HYPERLINK "http://www.creatice.ac-versailles.fr/spip.php?mot7" Créatice de lAcadémie de Versailles en montrent des exemples. Cela donne donc le signal que des contenus et usages numériques nouveaux pour les élèves voyants doivent être adaptés pour les élèves déficients visuels. Mais ceci est un événement de lhistoire informatique qui se répète avec le rattrapage et la mise à niveau pour que lélève DV puisse accéder aux mêmes contenus, sur le même support adapté ou sur un support dédié. On le voit ici, la problématique évoquée plus avant reste la même : dans le retard induit et dans celui du choix stratégique à effectuer.
Lusage des tablettes tactiles est à ce point symptomatique avec à la fois des usages destinés aux élèves voyants mais dautres qui sont pensés en amont pour une accessibilité aux déficients visuels. HYPERLINK "http://www.dailymotion.com/video/xpxzzs_presentation-projet-tact2voice_school" Tact2Voice en est un exemple saisissant avec un Ipad Apple mais il faut noter que des établissements spécialisés sont en train de beaucoup travailler avec dautres modèles.
De même, lEspace Numérique de Travail (ENT) est en passe de se généraliser totalement dans les établissements scolaires. Or, même si le cahier des charges précisait que cette infrastructure devait être accessible, rien nest certain dans la réalité des ENT en fonction. LENT pose un double problème :
-celui de laccès et de la navigation dans linterface : ce problème paraît simple car ils sont le plus souvent basés sur une interface de type web. Mais, laccessibilité des pages web nest pas chose aisée quand elle na pas été mise en uvre dès la conception des pages, de plus les contenus devant être interactifs, les objets composant la page « web » de lENT génèrent parfois des difficultés,
-celui de laccessibilité des documents mis à la disposition des utilisateurs que sont les élèves. Si un ENT délivre en français un document pdf image, il sera lisible par le voyant, il sera inutilisable par le non-voyant et difficilement exploitable par le malvoyant.
Lautre « nouveauté » est lintroduction des Tableaux Numériques Interactifs (TNI). Si leur apport sur le plan pédagogique fait lobjet dun consensus, il induit en réalité une nouvelle façon de faire la classe, de donner à voir, dêtre dans la construction de compétences avec lélève avec une interactivité et des contenus multimédia. Il constituera progressivement un support privilégié par les enseignants. Laccès aux contenus pour lélève déficient visuel sen trouve le plus souvent compliqué. Linteractivité reste possible mais elle est provoquée. Cela méritera une réflexion et des adaptations nouvelles.
Le format Epub 3, qui au niveau de laccessibilité devrait permettre de ne plus nécessiter le format Daisy, est appelé à générer des ressources très utiles dans le champ scolaire.
On le répète à lenvi : limage a pris une importance considérable. Or, si la transformation en texte fait accéder à lessentiel de linformation, il nen est pas de même pour la majorité des documents iconographiques. Pour limage fixe, le « Dessin en relief » permet aux déficients visuels daccéder aux ressources iconographiques. De nombreux champs scolaires entrent dans linvestigation de cette construction dadaptations. Il est souhaitable que la production, le déploiement et la présentation à lélève concerné soient plus systématiques.
Les Universités numériques connaissent un essor rapide avec les MOOC (Massive Open Online Course). Si les solutions numériques présentées dans le cadre de la conférence seront applicables et en grande partie utilisables, cette transformation de la diffusion posera de nouveaux enjeux dadaptation des formats et contenus pour ce qui concerne les DV.
Synthèse de la conférence
Les auditeurs ont pu découvrir que de nombreuses ressources numériques (matérielles, logiciels ou contenus) sont disponibles au service de la scolarisation des élèves déficients visuels.
Un enseignant doit en effet savoir que des aides techniques numériques existent pour les élèves déficients visuels. Elles fournissent de grands services dans laide à la scolarisation de ces derniers. Elles rendent possibles ou plus faciles lessentiel : que lélève concerné ait accès aux mêmes contenus, quil puisse développer les mêmes compétences.
Lusage des outils numériques nécessite une formation de lélève DV. Celle-ci doit être étalée dans le temps, dans son cursus, tant les compétences à acquérir sont vastes et diversifiées. En effet, lélève DV aura non seulement le champ informatique à investir comme ses camarades mais aussi celui de linformatique spécialisée (connaissance, compréhension et procédures adaptées qui lui permettront dutiliser lordinateur au travers de ses propres ressources). Le Brevet Informatique et Internet concerne lélève DV comme tout autre élève. Il constituera un chemin balisé des connaissances et compétences à acquérir. Si certains items du B2I sont hors de portée de lélève non-voyant par exemple, il nen reste pas moins que la grande majorité de ceux-ci entrent dans le faisable. Lesprit du B2I met lélève dans la direction de ses apprentissages et lui donne à voir sa progression. Cette orientation devrait être judicieusement reprise comme outil dapprentissage pour linformatique spécialisée. Cela concerne les outils et logiciels spécifiques (logiciel de grossissement ou logiciel daccès, procédures de lancement des opérations,
). On le devine à la lecture de ces lignes, cette formation ne peut être réalisée que par des personnes expertes qui ont la double compétence évoquée.
La cohérence de lemploi des outils numériques par lélève DV demande une évaluation de leur utilisation en contexte classe auquel peuvent -et doivent- participer lélève et lenseignant. Ils sont les mieux placés pour juger de lefficience dans lutilisation dune ressource numérique.
Pour le non-voyant en contexte scolaire, il y a un choix à faire : un appareil type bloc-notes braille ou un ordinateur adapté avec retour vocal et/ou braille. Ceux qui sont en charge de ce choix privilégient soit lergonomie spécialement étudiée de lappareil spécifique soit laspect communication avec le monde ordinaire. Il est dailleurs à noter quà lissue du cursus scolaire, lélève déficient visuel possède la double compétence : utilisation de loutil spécifique et celle de loutil ordinaire adapté.
Il est important de préciser quil existe des outils simples et gratuits qui permettent à lélève malvoyant de pouvoir utiliser lordinateur car présents dans le système dexploitation de la machine. En somme, toute une palette qui permet de prendre en compte lélève concerné et le contexte.
Il existe le plus souvent de nombreuses solutions possibles logicielles et matérielles, ce qui génère un aspect alternatif. Ce sont les équipes qui choisissent à un moment donné. Ensuite, il ny a pas de bons ou de mauvais outils mais seulement des outils cohérents (ou non) et des pratiques adéquates (ou non).
Les outils numériques comme tous les autres offrent des possibilités et comportent des limites. Un texte grossi sil nest pas adapté à la largeur de lécran est inutilisable. Un outil spécifique peut avoir des fonctions sophistiquées sans utilité. Il est toujours utile de prendre en compte laspect de la complexité de loutil virtuel pour certains élèves. Il nexiste pas doutil unique mais bien des outils et des façons de sen servir.
Un point est à souligner, cest la variabilité possible dans le temps (et dans les usages) des compatibilités entre logiciels ou entre logiciels et matériels. À titre dexemple, M. Johan Senn souligne à juste titre dans son propos la cohérence du tandem Jaws-Microsoft Office qui fait de celui-ci la solution actuelle la plus utilisée. Dautres tandems peuvent être mis en place opportunément à loccasion de développements nouveaux mais si changement il y a, ce dernier doit être maîtrisé. Sur un autre plan, Madame Topalovic indique la perturbation entretenue par des variations des codages utilisés.
Il convient dinsister sur limportance du braille. Oui un non-voyant peut être autonome avec un ordinateur et le seul retour audio mais si lobjet est lanalyse en détail du contenu, principe usuel en scolaire alors il faut privilégier le double retour audio et braille. Les qualités de chaque feed-back se cumulant, rapidité pour lun et analyse pour lautre.
Quelle que soit la solution technique retenue, elle doit être efficiente et stable dans le temps du parcours scolaire au bénéfice de lélève et de ses enseignants.
Sil est utile de ne pas rester « la tête dans le guidon » et prendre du recul, on ne peut quêtre satisfait à la lecture de larticle « La pédagogie entre vertiges de lautonomie et nouvelles médiations » par Christian Sarralié paru dans les actes des 49èmes journées pédagogiques du GPEAA qui se sont tenues à lINJA les 10, 11 et 12 octobre 2013.
Références :
Braille
Arrêté du 6 février 2014 relatif aux normes ayant trait à la présentation et aux différentes codifications du braille utilisées en France (MINISTÈRE DES AFFAIRES SOCIALES ET DE LA SANTÉ). HYPERLINK "http://www.sante.gouv.fr/fichiers/bo/2014/14-02/ste_20140002_0000_0086.pdf" http://www.sante.gouv.fr/fichiers/bo/2014/14-02/ste_20140002_0000_0086.pdf
Site Ecole pour tous :
HYPERLINK "http://www.ecolepourtous.education.fr/accueil-scolarisationdeslv.html" http://www.ecolepourtous.education.fr/accueil-scolarisationdeslv.html
Eduscol
HYPERLINK "http://eduscol.education.fr/cid47660/le-droit-a-l-ecole-pour-tous.html" http://eduscol.education.fr/cid47660/le-droit-a-l-ecole-pour-tous.html
Certam AVH
HYPERLINK "http://www.certam-avh.com/" http://www.certam-avh.com/
Exception handicap
HYPERLINK "http://www.exception.handicap.culture.gouv.fr/" http://www.exception.handicap.culture.gouv.fr/
BNF base Platon
HYPERLINK "https://exceptionhandicap.bnf.fr/platon-web/" https://exceptionhandicap.bnf.fr/platon-web/
Natbraille
HYPERLINK "http://natbraille.free.fr/" http://natbraille.free.fr/
Actes des 49èmes journées du GPEAA
Pour tout renseignement, Michèle Collat, HYPERLINK "mailto:michele.collat@orange.fr" michele.collat@orange.fr
Quelques sites web (constructeurs ou distributeurs) pour découvrir les matériels cités par les intervenants
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HYPERLINK "http://www.visiole.fr/" Visiole : Braillesense
HYPERLINK "http://www.cimis.fr" Cimis , HYPERLINK "http://www.accessolutions.fr/-Materiel-braille-.html" Acces'Solutions, HYPERLINK "http://www.avh.asso.fr" AVH,
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Conférence TICE DV Nancy 26/02/14 p PAGE \* MERGEFORMAT27 / 27