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I.- Le but de la rÉforme : passer du lycÉe conçu exclusivement comme une fin en soi au lycÉe préparant ses ÉlÈves À lenseignement supÉrieur PAGEREF _Toc230526586 \h 9
II.- Lorganisation des Études : casser leffet filiÈre et encourager lautonomie des ÉlÈves PAGEREF _Toc230526587 \h 13
A. Une nouvelle organisation de la scolaritÉ : des rails aux cursus PAGEREF _Toc230526588 \h 14
1. De lorientation subie aux parcours choisis PAGEREF _Toc230526589 \h 14
2. Un nouvel équilibre des enseignements pour permettre une spécialisation progressive PAGEREF _Toc230526590 \h 16
a) Lorganisation de la Seconde PAGEREF _Toc230526591 \h 17
b) Lorganisation du cycle terminal PAGEREF _Toc230526592 \h 22
3. Un sas de rattrapage lété pour lutter contre le redoublement en Seconde PAGEREF _Toc230526593 \h 28
4. Une pédagogie plus attentive aux besoins des élèves PAGEREF _Toc230526594 \h 29
5. Des horaires réduits pour les élèves et des programmes misant sur linterdisciplinarité PAGEREF _Toc230526595 \h 30
B. Un mÉtier denseignant redÉfini PAGEREF _Toc230526596 \h 34
C. Une Évaluation moins scolaire des ÉlÈves PAGEREF _Toc230526597 \h 36
1. Des modes dévaluation plus variés PAGEREF _Toc230526598 \h 36
2. Un baccalauréat resserré PAGEREF _Toc230526599 \h 37
d. Une vie lycÉenne Épanouie PAGEREF _Toc230526600 \h 39
1. Un professeur référent à la disposition de chaque élève PAGEREF _Toc230526601 \h 39
2. Un temps scolaire mis à labri des nécessités économiques PAGEREF _Toc230526602 \h 40
III.- La libertÉ pÉdagogique : conforter la capacitÉ dinitiative des Équipes enseignantes en contrepartie dun renforcement de lÉvaluation PAGEREF _Toc230526603 \h 43
a. Des marges de manuvres accrues
PAGEREF _Toc230526604 \h 44
1. Une liberté de gestion totale sur les heures daccompagnement PAGEREF _Toc230526605 \h 46
2. Des dotations horaires réellement globalisées pour lenseignement des disciplines PAGEREF _Toc230526606 \h 46
3. Des classes plus souples PAGEREF _Toc230526607 \h 47
4. Des journées plus courtes PAGEREF _Toc230526608 \h 48
B.
Et soumises À Évaluation PAGEREF _Toc230526609 \h 49
IV.- Lorientation : donner À lÉlÈve les informations lui permettant dÊtre un acteur À part entiÈre PAGEREF _Toc230526610 \h 52
A. au lycÉe : Une orientation inscrite au cur du projet dÉtablissement PAGEREF _Toc230526611 \h 53
1. Létablissement, lieu géométrique de lorientation PAGEREF _Toc230526612 \h 54
2. Des centres dinformation et dorientation confiés à terme aux régions PAGEREF _Toc230526613 \h 58
3. Un droit à lerreur reconnu : le recours à des sas de réorientation PAGEREF _Toc230526614 \h 58
b. en aval du lycÉe : Une orientation vers le supÉrieur mieux prÉparÉe et plus Équitable PAGEREF _Toc230526615 \h 60
1. Lorientation active : une procédure perfectible PAGEREF _Toc230526616 \h 60
2. Une cohérence plus grande entre les cursus au lycée et leurs débouchés dans le supérieur PAGEREF _Toc230526617 \h 63
2. Une première année de licence déspécialisée PAGEREF _Toc230526618 \h 67
3. Une généralisation aux grandes écoles des conventions de type Sciences-Po avec les lycées de léducation prioritaire PAGEREF _Toc230526619 \h 68
c. en amont et en aval : un service public de lorientation et de linsertion pour tous les publics de jeunes PAGEREF _Toc230526620 \h 69
rappel des propositions de votre rapporteur PAGEREF _Toc230526621 \h 75
annexe 1 : Composition de la mission dinformation PAGEREF _Toc230526623 \h 81
annexe 2 : Auditions et déplacements de la mission dinformation PAGEREF _Toc230526625 \h 83
annexe 3 : Lettre du président de la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales, M. Pierre Méhaignerie, du président de la mission dinformation sur la réforme du lycée, M. Yves Durand et du rapporteur de la mission dinformation sur la réforme du lycée, M. Benoist Apparu, adressée à tous les députés PAGEREF _Toc230526626 \h 91
annexe 4 : Comptes rendus de table ronde PAGEREF _Toc230526628 \h 93
ANNEXE 5 : Le parcours des bacheliers dans l'enseignement supérieur PAGEREF _Toc230526629 \h 227
introduction
Le 28 janvier 2009, la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales de lAssemblée nationale a constitué une mission dinformation sur la réforme du lycée. Composée de onze membres, assurant la représentation de lensemble des groupes politiques de lAssemblée, elle a entendu plus de quatre-vingts personnes, en procédant à trente-trois auditions, en organisant six tables rondes et en effectuant des visites de terrain dans trois lycées et un centre dinformation et dorientation des académies de Lyon et de Créteil.
En plus de ces travaux « classiques », elle a également bénéficié du concours de plusieurs députés qui ont envoyé, à la suite de la suggestion faite par le président de la Commission, M. Pierre Méhaignerie, le président de la mission dinformation, M. Yves Durand, et votre rapporteur, dans un courrier () adressé à lensemble de leurs collègues, des comptes rendus dune grande richesse des tables rondes quils ont organisées dans des lycées de leur circonscription. Ces documents, qui font la synthèse des propositions entendues lors de débats menés dans soixante et un établissements, sont annexés au présent rapport.
Lensemble des travaux de la mission dinformation doivent être replacés dans leur contexte.
La réforme du lycée général et technologique demandée par le Président de la République dans une lettre de mission adressée, le 5 juillet 2007, au ministre de lÉducation nationale a été préparée par un important travail de consultation mené, au printemps 2008, par le recteur de lacadémie dAix-Marseille, ancien directeur général de lenseignement scolaire, M. JeanPaul de Gaudemar, et par les conseils de la vie lycéenne des académies et des établissements. Les premières négociations ont ensuite débouché, le 11 juin et le 2 juillet 2008, sur la signature de « points de convergence sur les objectifs et les principes directeurs » de la réforme entre le ministre de léducation nationale et la plupart des organisations syndicales et lycéennes.
Un projet de nouvelle Seconde, destiné à entrer en vigueur à la rentrée 2009, a été rendu public le 22 octobre 2008, mais devant les contestations de plus en plus fortes, le ministre de lÉducation nationale a décidé, le 15 décembre 2008, de suspendre sa mise en uvre et le 12 janvier 2009, le directeur de lInstitut détudes politiques de Paris, M. Richard Descoings, sest vu confier une « mission de concertation » sur le sujet.
Sil est parfaitement normal que la réforme soit pilotée par lExécutif les parcours proposés, les disciplines enseignées, les horaires prévus, etc. la matière étant essentiellement de nature réglementaire, la Représentation nationale ne peut rester à lécart du débat suscité par les initiatives de lExécutif et sabstenir, dabord, de se prononcer sur le sens à donner à la réforme, puis de formuler ses propres préconisations.
Lintervention du Parlement est dautant plus légitime que le lycée constitue, au fond, lune des « masses de granit » sur lesquelles sest bâtie la société française. Cest dailleurs ce qui explique pourquoi lavenir de ce niveau denseignement préoccupe tant les élèves et leurs familles, tout comme les professeurs et les personnels de direction, les proviseurs et leurs adjoints.
Ceci étant posé, il convient de donner les raisons pour lesquelles la mission a borné son champ dinvestigation au lycée général et technologique.
Premièrement, le lycée professionnel vient dêtre réformé, rendant ainsi tout exercice « bilan-proposition », dans ce domaine, quelque peu prématuré. De surcroît, sa nouvelle organisation, qui deviendra effective à la rentrée 2009, pourrait, sur certains points, inspirer quelques-unes des modalités de fonctionnement du lycée général et technologique. Par conséquent, si le présent rapport aborde de temps à autre cet enseignement, il ne le place pas au centre de ses analyses.
Deuxièmement, et cette préconisation constitue, aux yeux du rapporteur, le levier dArchimède sur lequel doit sappuyer la réforme du lycée général et technologique, ce cycle denseignement ne doit plus être pensé comme une fin en soi, couronnant un parcours scolaire commencé à lécole primaire et sanctionné par le rite du baccalauréat. À rebours de cette vision réductrice, le lycée général et technologique doit être conçu comme une étape intermédiaire, préparant la très grande majorité de ses élèves à poursuivre des études dans lenseignement supérieur. En effet, nous devons conduire davantage de bacheliers technologiques et généraux aux diplômes de lenseignement supérieur, car lélévation du niveau de qualification de notre pays constitue un impératif économique, social et politique, qui impose de mieux articuler la fin du secondaire avec « laval », cest-à-dire avec les formations dispensées par les instituts universitaires de technologie, les sections de technicien supérieur, les universités et les grandes écoles.
Le présent rapport est articulé autour des recommandations de votre rapporteur, les propositions les plus importantes étant indiquées en gras (), regroupées dans quatre chapitres, abordés successivement : la finalité du lycée général et technologique, lorganisation de la scolarité, la capacité dinitiative des équipes pédagogiques et lorientation.
Volontairement, on ny trouvera pas, à titre de prolégomènes, un état des lieux savant et exhaustif des forces et faiblesses du lycée, car ce bilan est connu depuis au moins... un quart de siècle. Tout a déjà été écrit sur le sujet lors de la publication, entre autres documents de référence, des rapports du groupe de travail sur les seconds cycles présidé par M. Antoine Prost (1983), du comité dorganisation de la consultation « Quels savoirs enseigner dans les lycées ? » présidé par M. Alain Mérieu (1998) et de la Commission du débat national sur lavenir de lÉcole présidée par M. Claude Thélot (2004).
Quelques données chiffrées doivent simplement être gardées en mémoire.
Radiographie des échecs du lycée
15 % des élèves redoublent la Seconde générale et technologique (11,4 % en 1975). Cest la classe la plus redoublée du secondaire.
selon lenquête internationale Programme for International Student Assessment (PISA) de lOrganisation de coopération et de développement économiques (OCDE), en lecture, « lélite », soit la part des élèves se situant au niveau 5 de compréhension de lécrit, ne représente que 7,3 % des élèves en France, contre 16,7 % en Finlande, tandis que les élèves en difficulté, se situant aux niveaux 0 et 1, représentent 21, 8 % des élèves en France (15 % environ en 2000) et 4,8 % des élèves en Finlande. En mathématiques, la part de « lélite » est de, respectivement, 8 % en France et 21 % en Finlande.
en 2007, en moyenne, parmi les jeunes de 18-24 ans, 18 % nont pas de diplôme du second cycle du secondaire (à savoir ni CAP, BEP ou baccalauréat), ce qui représente 129 000 jeunes par classe dâge. Ainsi, chaque mois, le lycée « perd » un peu plus de 12 000 élèves, qui sont autant de « non diplômés de Lisbonne » (objectif défini par lUnion européenne en 2000 et fixant à 10 % la proportion de jeunes quittant lécole avant davoir obtenu un diplôme détudes secondaires).
35 % dune classe dâge obtient le baccalauréat général. Autrement dit, notre système éducatif considère que deux jeunes sur trois nont pas le niveau leur permettant dobtenir le baccalauréat général, le « sésame » donnant accès à toutes les filières de lenseignement supérieur.
la série scientifique ou S rassemble aujourdhui 50 % des jeunes dune classe dâge obtenant le baccalauréat général, soit très exactement la même proportion que dans la classe dâge qui était scolarisée au lycée avant la loi « Haby » de 1975, supposée « démocratiser » ce niveau détudes.
le pourcentage dune classe dâge titulaire dun diplôme de lenseignement supérieur est, en 2007, de 44,4 % alors que les pays européens se sont fixés, à Lisbonne, un objectif de 50 %.
chaque année, environ 10 % des bacheliers généraux et 30 % des bacheliers technologiques (60 % des bacheliers professionnels) quittent lenseignement supérieur sans aucun diplôme.
moins de la moitié (45 %) des bacheliers généraux ont obtenu leur licence en trois ans. Cest le cas de seulement 15 % des bacheliers technologiques (7 % des bacheliers professionnels).
Sources : Létat de lÉcole (octobre 2008) ; audition de M. Richard Descoings, directeur de lInstitut détudes politiques (IEP) de Paris, du 26 mars 2009 ; note dinformation n° 08-24 du ministère de lenseignement supérieur et de la recherche (juillet 2008) ; document de politique transversale « Orientation et insertion professionnelle des jeunes » du projet de loi de finances pour 2009 ; audition de M. Bernard Hugonnier, directeur-adjoint de lOrganisation de coopération et de développement économiques (OCDE), du 23 avril 2009.
*
* *
Deux conditions préalables à la réforme de notre système éducatif doivent aussi être gardées à lesprit :
Tout dabord, elle doit se faire à moyens constants, comme sy est engagé le Président de la République lors de ses vux aux personnels de lÉducation nationale à Saint-Lô, le 12 janvier 2009 : le nouveau lycée doit être mis en place sans, pour reprendre les termes utilisés à cette occasion, « enlever un centime et sans supprimer un poste au niveau du lycée ».
Ensuite, la réforme doit être engagée rapidement. Celle qui est proposée ici se veut ambitieuse et non a minima. Cest pourquoi il conviendrait quelle débutât dès la rentrée 2010, sa mise en uvre sétalant sur deux, trois, voire quatre ans. En effet, il faut tout à la fois engager le processus, sinon le lycée ne sera jamais réformé, tout en faisant preuve de réalisme. Aussi ne peut-on transformer le lycée que si lon admet que lapplication de ses nouvelles modalités dorganisation nécessitera plusieurs années. Lhonnêteté intellectuelle nous oblige donc à reconnaître que le chantier du « nouveau lycée » implique de démarrer, sans précipitation, de multiples travaux, portant non seulement sur lorganisation des études, mais aussi sur la capacité dinitiative pédagogique des équipes éducatives, la refonte des programmes, les missions des enseignants et les mesures susceptibles dassurer une meilleure articulation entre le lycée et lenseignement supérieur.
I.- Le but de la rÉforme : passer du lycÉe conçu exclusivement comme une fin en soi au lycÉe préparant ses ÉlÈves À lenseignement supÉrieur
À quoi doit servir aujourdhui le lycée général et technologique ?
Cette question est vite apparue comme étant fondamentale à votre rapporteur, sa réponse conditionnant les principaux axes dune réforme ambitieuse, cohérente et équitable du lycée.
Aujourdhui, pour beaucoup denseignants et de familles, le lycée est une « fin en soi ». Plusieurs facteurs confortent cette perception :
premièrement, si, sur le plan juridique, linstruction obligatoire sarrête à lâge de seize ans (article L. 131-1 du code de léducation), de nombreux parents et enseignants considèrent quavec la démocratisation du lycée, cette obligation sétend, de fait, jusquà lâge de dix-huit ans ou jusquà lâge dobtention du baccalauréat. Le lycée apparaît donc comme le couronnement logique dune scolarité obligatoire commencée à lécole élémentaire, le baccalauréat apportant une touche finale aux parcours scolaires suivis depuis le primaire ;
deuxièmement, en fixant un objectif de 80 % dune classe dâge au baccalauréat, la loi dorientation n° 89-486 du 10 juillet 1989 a renforcé cette conception du lycée conçu comme une fin en soi, dautant que cette exigence fixée par la Nation est, aujourdhui, loin dêtre satisfaite. En effet, si le taux de réussite à cet examen est supérieur à 80 % (83,3 % à la session 2008 de lexamen), le taux daccès dune génération à ce diplôme, toutes séries confondues, nest que de 64,2 %.
enfin, lavancée remarquable qua constitué, ces trente dernières années, la « massification » du lycée conforte cette conception selon laquelle laccès à ce niveau supérieur de lenseignement secondaire constitue une fin en soi. Fondé, il y a plus de deux cents ans, par Napoléon, ce pallier détudes prestigieux sest ouvert à lensemble des catégories sociales, après avoir été longtemps réservé à une petite élite. Notre attachement au lycée « fin en soi » témoigne donc de la confiance que nous avons dans sa capacité à être un vecteur de légalité des chances.
Au vu de ces constats, on peut alors considérer que ce niveau denseignement, globalement, ne connaît pas de difficultés majeures, les vrais sujets de débat, en matière dÉducation nationale, concernant plutôt les maillons supposés faibles de notre système éducatif, à savoir lécole primaire et le collège. Dailleurs, pour un nombre important dacteurs de la communauté éducative, cest au collège que se situe la source des dysfonctionnements du lycée, marqué notamment par des redoublements en Seconde délèves sortis du collège avec des acquis trop fragiles.
Pour beaucoup de familles, qui constatent que le taux de réussite de leurs enfants au baccalauréat dépasse 80 %, le lycée donne satisfaction. Par conséquent, cette machine à obtenir le « bac » quil est devenu na pas à être réformée en profondeur, mais seulement à être ajustée.
Replié sur lui-même, le lycée peut donc faire limpasse sur ses « finalités » et se préoccuper de ses seules « modalités », pour reprendre la distinction utilisée par M. Philippe Meirieu (). Cest pourquoi, au fond, ce qui importe vraiment, cest de gérer correctement une rentrée qui concerne, chaque année, plus dun million de lycéens et délaborer les emplois du temps détablissements pouvant accueillir plus de 1 000 élèves.
Pourtant, nous devons dabord nous entendre sur ce à quoi doit servir le lycée, pour pouvoir être en mesure daméliorer son fonctionnement.
Ce point de départ étant accepté, il devient clair que le lycée général et technologique ne peut plus se contenter dêtre à lui-même sa propre finalité. À linverse du lycée professionnel qui, lui, est une fin en soi, il doit préparer une partie importante de ses élèves à poursuivre des études dans lenseignement supérieur, pour y obtenir un diplôme.
Trois arguments plaident en faveur de la fixation dun tel objectif :
1° Les besoins de la société et de léconomie en connaissances et en compétences ont augmenté et ne cessent daugmenter.
Pour illustrer ce propos, on rappellera quil suffisait, en 1959, dêtre bachelier pour devenir instituteur et quà partir de 1991, lobtention de la licence a conditionné le recrutement des professeurs des écoles. Or cette déformation vers le haut des structures de qualifications ne concerne pas que le recrutement des fonctionnaires, mais celui de tous les salariés. Ce phénomène a été mis en évidence par le Centre détudes et de recherches sur les qualifications : sur la période 1994 à 2006, « pour les ingénieurs, cadres et professions libérales, être sorti du système éducatif avec au minimum un bac + 3 constitue déjà la norme pour les seniors occupant un emploi, mais cest une exigence quasi systématique pour les jeunes, dans le secteur des services et plus encore dans lindustrie ». Sagissant des professions intermédiaires, « pour les seniors [les normes de qualification] sont situées au niveau VI (aucun diplôme autre que le CEP, le BEPC ou le brevet des collèges) dans la construction et les services et au niveau V dans lindustrie (CAP, BEP), [et] quel que soit le secteur, [les normes de qualification] se situent au niveau III (diplôme de niveau bac + 2) pour les juniors ». Ainsi, dans les services, parmi les employés qualifiés, 5 % de ceux ayant cinquante ans ou plus ont un diplôme de niveau III, tandis que la part des employés de moins de trente ans ayant ce niveau de qualification est de 37 % () ;
2° Lobjectif délévation du niveau de qualification sinscrit dans un contrat conclu avec la Nation depuis le vote de la loi n° 2005-380 du 23 avril 2005 dorientation et de programme pour lavenir de lécole, intervenu à la suite dun débat au cours duquel la « cible » de 50 % dune classe dâge titulaire dun diplôme de lenseignement supérieur a été affichée ().
Chaque année, cet objectif est réaffirmé par le Gouvernement et approuvé par le Parlement, au moment du vote de la loi de finances : il constitue lun des indicateurs des projets annuels de performances associés aux crédits budgétaires affectés à la mission interministérielle « Recherche et enseignement supérieur » ;
3° Lexigence délévation du niveau de qualification est portée par lUnion européenne depuis ladoption par le Conseil européen, réuni à Lisbonne en mars 2000, dune stratégie, dite « Stratégie de Lisbonne », qui vise à faire de lEurope « léconomie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde ».
Un tel objectif na rien de rhétorique, mais répond à une nécessité économique, sociale et politique : nous ne pourrons disposer des capacités technologiques et industrielles nous permettant daffronter la concurrence exercée par les pays émergents à bas salaires que si nous formons des chercheurs et des cadres diplômés en nombre suffisant. Or, selon le directeur-adjoint en charge des questions déducation à lOrganisation de coopération et de développement économiques (OCDE), M. Bernard Hugonnier, la France prend du retard dans cette course à lexcellence : « il lui manque cent mille têtes chercheuses par an pour quelle puisse fonder sa croissance économique sur la recherche et le développement » ().
Aussi la place du lycée général et technologique dans le système éducatif doit-elle être redéfinie, en articulant ce niveau denseignement avec le supérieur. Cela implique de repenser la finalité des trois années du lycée.
Dans cette perspective, lannée de Seconde devrait être clairement distinguée des deux années du cycle terminal et celui-ci devrait être adossé à lenseignement supérieur court selon les principes suivants :
la Seconde doit constituer une année de sas, cest-à-dire de transition, entre, dune part, les années de scolarité du « socle commun de connaissances et de compétences », institué par la loi du 23 avril 2005 et constitué de lensemble des apprentissages qui doivent être acquis par 100 % dune classe dâge au cours de la scolarité obligatoire, qui commence à lécole élémentaire (cours préparatoire) et sachève à la fin du collège (), et, dautre part, les années dun nouveau cycle qui prépare lentrée dans lenseignement supérieur ;
le cycle terminal du lycée, soit les années de Première et de Terminale, et les trois années de la licence (le niveau L selon la terminologie européenne) ou les deux années de formation dispensée dans les instituts universitaires de technologie (IUT) et les sections de technicien supérieur (STS), doivent être conçus comme un nouveau cycle. Comprenant au total quatre ou cinq années détudes, celui-ci doit conduire 50 % dune classe dâge à un diplôme de lenseignement supérieur.
Ces deux grands « blocs », école-collège, et lycée-enseignement supérieur court, ne doivent pas être interprétés comme impliquant une fusion, dune part, du primaire et du collège et, dautre part, des deux dernières années de lycée avec les années de la licence à luniversité ou celles de la formation dispensée par les sections de technicien supérieur et les instituts universitaires de technologie.
En effet, aux yeux de votre rapporteur, cette nouvelle architecture du cursus scolaire et universitaire nimplique en rien des programmes, des modes dapprentissage et
des bâtiments uniques, mais vise uniquement à faire ressortir les nouvelles finalités des différents niveaux denseignement. Autrement dit, si le découpage actuel entre le primaire, le secondaire et le supérieur ne correspond plus aux dynamiques sur lesquelles doivent reposer les cursus ainsi le terme même de « primaire » ne permet pas de prendre en compte lexistence du socle commun et celui de « secondaire » suppose un arrêt des études, sans faire le lien entre le lycée et les formations post-baccalauréat , la reconnaissance des nouveaux maillons de notre système éducatif ne doit pas conduire pour autant à harmoniser des philosophies éducatives et des statuts denseignants qui obéissent à des logiques profondément différentes.
II.- Lorganisation des Études : casser leffet filiÈre et encourager lautonomie des ÉlÈves
Lorganisation actuelle des filières du lycée général et technologique est très critiquée.
Elle ne favorise pas légalité des chances, car la filière scientifique, qui constitue la voie royale daccès aux formations supérieures sélectives, est très largement fréquentée par des enfants issus des milieux favorisés ().
Elle nest pas, malgré les apparences, favorable au libre choix des élèves, car certains sautocensurent, tandis que les autres, les initiés, savent choisir les bonnes options (ou les parents les choisissent pour eux).
Enfin, elle enferme trop souvent les élèves dans des tuyaux disciplinaires, par lesquels ils cheminent pendant de longues années, alors même quils ne peuvent avoir que très peu ou pas dappétence pour les matières qui y sont enseignées.
Le système actuel de filières tend à réduire à néant lautonomie des lycéens, car loin de les mettre en situation de déterminer librement leur propre parcours, il les engage sur des rails quil leur sera difficile, voire impossible de quitter.
La critique contre les filières ne constitue pas une nouveauté : cela fait quarante ans que les responsables politiques les réorganisent par exemple en 1968 ou en 1993 pour tenter de lutter contre leurs effets pervers, sans y parvenir.
Cette impuissance des pouvoirs publics à casser leffet filière sexplique très simplement : les réformes successives des séries et des baccalauréats ne se sont pas encore soucié de donner à tous les élèves les moyens de choisir, réellement, leur orientation. En effet, le système actuel dorientation conforte les inégalités, car comme le remarque Mme Marie Duru-Bellat, sociologue, dès lors que « lorientation se fonde sur les résultats scolaires, les différentes filières sont de fait ordonnées, et quels que soient leurs préférences et leurs projets, les élèves sont orientés par défaut dans les filières où personne ne veut aller. » ().
Cest pourquoi la réforme du lycée doit sattaquer en priorité à cet effet filière et par voie de conséquence à lorientation scolaire.
Après avoir présenté la nouvelle organisation des parcours scolaires au lycée cest-à-dire les grands types denseignements et le rôle respectif de la Seconde, de la Première et de la Terminale , les développements qui suivent sattacheront à en tirer les conséquences sur lhoraire hebdomadaire des élèves, la définition du métier denseignant, les méthodes dévaluation et la vie lycéenne.
A. Une nouvelle organisation de la scolaritÉ : des rails aux cursus
Avant dexposer brièvement les dysfonctionnements de lorientation, il convient de rappeler que, formellement, elle consiste à informer les élèves et leurs familles de lexistence de différentes filières, alors quelle est souvent confondue avec deux autres dispositifs : la décision dorientation vers les classes de la voie générale et technologique, qui est prise par le conseil de classe en fin de Troisième, et laffectation, qui est de la compétence de linspecteur dacadémie et permet laccès à la Seconde, aux formations post-BEP et aux séries de la Première générale ou technologique.
1. De lorientation subie aux parcours choisis
Les dysfonctionnements du système actuel dorientation sont parfaitement résumés par le constat suivant : « Souvent les jeunes choisissent une filière par défaut, soit par choix des parents, soit par peur de senfermer dans une spécialisation sans trop savoir ce quils veulent faire plus tard, soit par rapport au taux de réussite dune branche et surtout en référence à une hiérarchie de notoriété des différentes filières autant au niveau national que dans un lycée (on choisit la filière S car elle a bonne réputation). » ().
Autrement dit, le système actuel ne tient aucunement compte des goûts, des choix et des compétences, autres que purement scolaires, des élèves. À linverse, en triant les élèves, il stigmatise ceux qui sont écartés des séries prestigieuses et conforte les inégalités sociales dorientation. Le système révèle toute sa perfidie en faisant en sorte que lorientation, même à résultats scolaires comparables, varie en fonction de la profession des parents et de leurs diplômes : ainsi en classe de Seconde, à résultats scolaires comparables, les enfants de cadres sont plus orientés en Première générale que les enfants douvriers, dagriculteurs et de personnes inactives ().
On comprend pourquoi lorientation scolaire est, dans notre pays, génératrice danxiété, voire de souffrance. Selon le Haut commissaire à la jeunesse, M. Martin Hirsch, lun des principaux facteurs dangoisse de la jeunesse française est, outre le caractère peu encourageant de ses perspectives demploi, la précocité des choix dorientation en matière de formation : les procédures actuelles, au lieu douvrir les portes, les ferment, « en appuyant systématiquement là où ça fait mal, jusquà conduire à léchec scolaire. » ().
Le système dorientation ne se contente pas de renforcer les inégalités sociales. Il a une autre conséquence, tout aussi grave : la hiérarchisation des filières quil induit na aucun sens sur le plan social, économique et scientifique.
Par exemple, la voie technologique nest pas autant considérée que la voie générale, alors même que les titulaires dun brevet de technicien supérieur ou dun diplôme universitaire technologique tertiaire sont, dans lensemble, moins touchés par le chômage que les détenteurs dune licence en lettres et sciences humaines ().
De son côté, la série S, qui représente un peu plus de 30 % des élèves de Terminale, ne permet pas de recruter des scientifiques et des chercheurs en nombre suffisant. Ainsi que la indiqué à la mission le ministre de léducation nationale, M. Xavier Darcos, la filière « mathématiques » est plébiscitée, mais le ministère ne parvient pas à remplir la liste de postes ouverts au concours de lagrégation de cette discipline ().
Dune manière générale, les bacheliers de la série S se distinguent par la diversité de leurs orientations : seuls 35 % dentre eux se dirigent vers une filière scientifique de luniversité (licence ou premier cycle détudes médicales) alors que 18 % sinscrivent en classe préparatoire, 15 % en institut universitaire de technologie et 14 % dans les autres formations, en particulier dans les cycles préparatoires décoles dingénieurs ().
La prédominance culturelle de la série S au lycée sexplique précisément par la diversité des orientations quelle permet : le choix de cette filière, lorsquil est possible, savère particulièrement rentable en terme de poursuites détudes vers les filières les plus prestigieuses de lenseignement supérieur. Ainsi, un sondage effectué par le ministère de lÉducation nationale en 2006 et cité par un rapport de lInspection générale de léducation nationale et lInspection générale de ladministration de léducation nationale et de la recherche, indique que 44 % des bacheliers S ont choisi cette série par goût des sciences, mais que 30 % disent lavoir fait pour se garder ouvertes toutes les portes dentrée du supérieur (). Il en résulte que près dun tiers des bacheliers S sinscriront dans des formations autres que scientifiques.
Cette stratégie utilitariste a été évoquée à plusieurs reprises devant la mission. En particulier, un élève de Terminale du lycée Albert Camus de Rillieux-la-Pape la parfaitement présentée, en indiquant quil se sentait avoir plutôt du goût pour les lettres et les langues, mais quil lui a été conseillé, comme il était bon élève, daller en « S » au motif que cette filière « permet davoir plus de choix » ().
Ce type de raisonnement, tenu par les parents ou les enseignants, est très révélateur du « détournement du système des filières » qui sest opéré. Or cette situation a été rendue possible par lorganisation des enseignements de la série S qui fait de cette filière « la seule véritablement généraliste, ce qui en résulte un mépris des filières L et ES (
) , la filière S [permettant ainsi] de retarder le moment du choix de la spécialisation » ().
Ainsi, cest lÉducation nationale elle-même qui, en conservant le caractère généraliste de la série S (), polarise lensemble des choix dorientation voulus et rêvés vers un seul type de filière, les filières générales, et au sein delles, vers la série qui est perçue par les élèves et leurs familles comme étant le sésame qui ouvrira toutes les portes de lenseignement supérieur.
Au total, le lycée sous couvert dorientation, organise, en raison du poids de la filière S, une vraie fausse spécialisation et sert, en réalité, à sélectionner une élite.
2. Un nouvel équilibre des enseignements pour permettre une spécialisation progressive
Lorganisation des enseignements du lycée général et technologique doit être repensée pour permettre aux élèves deffectuer de véritables choix.
Dans ce but, la scolarité doit être organisée autour de trois types denseignements :
des enseignements de culture générale, qui constituent le prolongement de ceux dispensés au collège et visent à consolider les acquis du socle commun de compétences et de connaissances. Ces enseignements ont pour finalité de donner aux élèves des repères communs, indispensables pour éviter que ne se crée une fracture au sein de la jeunesse. En outre, cette culture commune doit apporter à des jeunes qui deviendront majeurs à lâge de dix-huit ans la garantie quils disposeront des outils intellectuels leur permettant de comprendre le monde et de suivre, avec succès, une formation supérieure ;
des enseignements qui conduisent les élèves à choisir, progressivement et en toute connaissance de cause, une spécialisation, qui ne soit pas prédéterminée ;
des enseignements daccompagnement ou méthodologiques, permettant à tous les élèves de bénéficier dun suivi et dun soutien personnalisés, en effectif réduit.
a) Lorganisation de la Seconde
Être orienté, aujourdhui, cest, au fond, réserver aux seuls bons élèves, jugés comme tels par leur aptitude à restituer des savoirs disciplinaires à caractère abstrait, le « droit » de choisir la filière générale et, au sein de celle-ci, la série S, et les délester ainsi des éléments plus faibles, en les affectant, selon une hiérarchie précise, dans les autres filières générales, puis dans les filières technologiques et, enfin, dans les filières professionnelles.
En effet, comme lobserve fort justement le rapport du Haut conseil de léducation consacré à lorientation, à partir de la Seconde, les familles sont confrontées à un système de formation très hiérarchisé, reposant sur les résultats scolaires obtenus : « La voie générale est au sommet de cette hiérarchie et elle est un idéal détudes : lorientation tend à procéder par des exclusions successives vers des voies ou des filières moins considérées. ». Ainsi, en Seconde, lorientation par lexclusion consiste à se voir refuser laccès aux filières générales, en particulier à la filière scientifique ().
Cette observation a été confirmée à la mission par le recteur de lacadémie dAix-Marseille, M. Jean-Paul de Gaudemar, qui avait été chargé par le ministre de lÉducation nationale de préparer la réforme de la Seconde présentée lan dernier : lorientation fonctionne aujourdhui comme un système de « tri sélectif, qui conduit lélève à se retrouver dans une voie quil na pas choisie » ().
Ce système, qui accumule les ressentiments et les frustrations au point de mettre en péril notre conception républicaine de légalité, nest plus socialement tenable : il faut que la Seconde permette aux élèves de faire de vrais choix, à partir desquels ils pourront ensuite se spécialiser en fonction de leurs envies et, comme on le verra plus loin, dun projet professionnel élaboré à loccasion de la découverte des métiers. Cest ainsi que les enseignants participants à une table ronde décentralisée ont mis en exergue la « nécessité dune requalification de la Seconde » ().
Cela implique de faire de la Seconde une année de détermination de plein exercice, alors quelle nest aujourdhui quun trompe-lil.
En effet, les enseignements de détermination de la Seconde sont choisis à la fin de la troisième. Or ce choix est largement prédéterminé par limpact de la procédure daffectation, loffre de formation existante et les stratégies mises en uvre par les familles pour que leurs enfants soient admis dans létablissement et les filières les plus cotés. De plus, le choix des enseignements de détermination suivis en Seconde préfigure lorientation en fin de Seconde : les familles de cadres et denseignants, bien informées, savent ainsi que le choix de loption MPI (mesure, physique et industrie) mène trois quarts des élèves qui lont suivie en Première S. Ce système est donc, pour reprendre les termes dun rapport de lInspection générale de léducation nationale et de lInspection générale de léducation nationale et de la recherche, hypocrite et illisible : « illisible, car seuls les initiés sont en mesure de choisir loption leur permettant de choisir le parcours quils ambitionnent, et hypocrite, parce quil donne lillusion dun choix largement biaisé » ().
Aussi, pour faire de la Seconde une vraie année de détermination, celle-ci devrait reposer, en premier lieu, sur un nouvel équilibre entre les enseignements point qui a déjà été abordé et, en second lieu, être semestrialisée.
Ï% Le détail du « triptyque » des enseignements en Seconde
Le triptyque des enseignements tronc commun, exploration/approfondissement et accompagnement devrait être organisé de la manière suivante en Seconde :
( Le tronc commun : des élèves ayant les mêmes fondamentaux
« Trop de lycéens présentent de graves lacunes en culture générale » (). Ce constat largement partagé conduit à souligner la nécessité dune refondation du lycée dans laquelle celui-ci reste un lieu dapprentissage des fondamentaux.
Cest pourquoi la Seconde doit permettre de consolider les acquis du collège. Dans ce but, des enseignements de culture générale, formant un tronc commun, doivent être dispensés à tous les élèves. Occupant 70 % du temps scolaire, ce tronc commun devrait comprendre le français, les mathématiques, lhistoire géographie, deux langues vivantes une deuxième langue vivante étant aujourdhui choisie par plus de 90 % des élèves les sciences expérimentales (physique, chimie et sciences de la vie et de la terre) et léducation physique et sportive.
( Lexploration et/ou lapprofondissement : un choix garanti et encadré
« Les jeunes veulent globalement pouvoir « goûter » à de nombreuses matières et options pour ne pas avoir à choisir trop tôt des filières très spécialisées qui les enferment dans quelques disciplines et restreignent ensuite leur choix dorientation » ().
La Seconde doit permettre aux élèves de découvrir de nouvelles matières et den approfondir dautres. Ce droit à lexploration et à lapprofondissement est fondamental, car il rend possible une orientation choisie. Pour lorganiser, il convient de proposer à lélève un menu sur lequel il devrait choisir quatre modules denseignement. Deux modules seraient suivis par semestre, les enseignements dexploration ou dapprofondissement occupant 20 % du temps scolaire.
Les deux premiers de ces modules seraient librement choisis par lélève. Ce dernier pourrait ainsi suivre un premier module pendant le premier semestre, puis un autre module durant le second semestre ou bien décider de suivre le même enseignement pendant toute lannée.
Avec ce système, les lycéens pourraient soit découvrir des matières nappartenant pas au tronc commun, soit choisir de reprendre, pour les approfondir, des disciplines parmi celles qui leur sont déjà enseignées. Ce dernier cas de figure concernerait les élèves qui ont déjà arrêté leur choix de formation et qui pourraient ainsi travailler plus intensément les matières du tronc commun qui ont leur faveur. Cependant, pour donner un sens à cette exploration en profondeur, celle-ci devrait leur permettre de découvrir, sous un angle différent, une matière quils connaissent déjà : par exemple, sils aiment lhistoire ou la géographie, ils pourraient suivre un enseignement tourné vers la cartographie ou létude des archives.
La possibilité laissée à lélève dapprofondir une matière sur les deux semestres de lannée de Seconde pourrait conduire à recréer leffet filière. Ce pourrait être le cas en effet si un élève choisissait de suivre un enseignement de mathématiques pendant toute la durée de la Seconde, pour entamer, dès cette année, un parcours se conformant aux exigences des classes préparatoires aux grandes écoles
Votre rapporteur est conscient de ce risque. Aussi, pour lutter contre la reconstitution de leffet filière, deux autres objectifs, abordés plus loin, devraient être poursuivis : dune part, instaurer une Première « générale » ou « technologique » pour éviter, à ce stade, une spécialisation trop poussée des parcours ; dautre part, rétablir une cohérence entre les cursus suivis au lycée et leurs débouchés dans lenseignement supérieur, en modifiant les conditions daccès aux classes préparatoires.
Les deux modules non choisis par lélève porteraient sur des matières qui nappartiennent pas au « tronc commun » et ne sont pas enseignées au collège : les sciences économiques et sociales et les disciplines technologiques (sciences de la gestion, du laboratoire, de la santé ou de lindustrie).
Ils seraient organisés dans lintérêt de lélève : il faut lobliger à prendre conscience de limportance des disciplines qui lui permettent soit de comprendre les mécanismes économiques et sociaux sur lesquels repose un pays développé, soit de sinitier aux savoir-faire indispensables à la bonne marche des services et de lindustrie.
Les disciplines technologiques nétant pas enseignées dans chaque lycée, pour des raisons tenant à lhistoire de la carte des formations, des accords entre établissements dun même bassin de formation devraient être conclus, pour permettre la généralisation de cet enseignement. De cette manière, les lycées qui dispensent un enseignement technologique pourraient accueillir les élèves devant le suivre au cours de la Seconde, mais qui sont scolarisés dans des établissements comportant uniquement des filières générales.
Cette exploration imposée aurait, en ce qui concerne les sciences technologiques, limmense avantage de ne plus en faire des enseignements dont le suivi sanctionne une situation de relative faiblesse scolaire, mais au contraire des disciplines aussi dignes dintérêt que leurs consurs « généralistes ». De nombreux élèves auraient ainsi la possibilité de découvrir des formations qui garantissent une insertion professionnelle rapide si elles sont poursuivies, après le lycée, jusquà lobtention dun diplôme de lenseignement supérieur court professionnalisant.
( Laccompagnement des élèves : un suivi personnalisé pour tous
Le nouveau lycée doit permettre à tous les élèves, en difficulté ou non, dêtre accompagnés, cest-à-dire de bénéficier dun encadrement pédagogique renforcé lorsquils souhaitent conforter des acquis, découvrir de nouvelles méthodes de travail ou sengager dans une démarche dorientation visant à connaître les métiers et les formations.
Ces enseignements daccompagnement doivent se présenter sous la forme dun menu, offrant à chaque élève un droit de tirage sur différents modes de prise en charge pédagogique, en particulier :
des enseignements de méthodologie ou des modules de préparation à lenseignement supérieur (apprentissage de la prise de notes par exemple) dispensés devant de petits groupes délèves (quinze au maximum) ;
une aide individualisée (aide aux devoirs, à la rédaction, au raisonnement, un exercice ou un devoir étant repris et décortiqué) ;
des activités pluridisciplinaires ;
une aide à lorientation, avec le soutien denseignants ou de conseillers dorientation-psychologues qui appuient lélève dans sa recherche dinformations sur les métiers ;
de travaux de recherche encadrés, notamment au centre de documentation et dinformation.
Ce temps daccompagnement garanti à chaque lycéen représenterait 10 % de lhoraire hebdomadaire. Inscrit dans la grille horaire de chaque lycée, il serait sanctuarisé et ne pourrait ainsi être sacrifié aux demandes de lacadémie ou du ministère qui voudrait utiliser ces heures à dautres fins.
Outre quil faciliterait un suivi personnalisé des élèves, cet accompagnement permettrait de donner un contenu à « léducation à lorientation ». Institué par la loi du 10 juillet 1989 dorientation sur léducation, qui introduit un « droit au conseil en orientation et à linformation sur les enseignements [
] et sur les professions », cet « enseignement » na toujours pas trouvé de traduction dans la grille horaire des lycées. Il ne repose que sur les seules initiatives des conseillers dorientation-psychologues, de léquipe éducative et des élèves qui, via les recherches sur internet, lutilisation des ressources des centres dinformation et dorientation et les forums des métiers, tentent dobtenir les éléments dinformation nécessaires à la construction dun projet professionnel et au choix dune formation dans le supérieur adaptée à ce dernier.
Mais tant les exigences de la vie que celles des cours, des devoirs, puis en Terminale, du baccalauréat, très consommatrices de temps, conduisent à ce quen fin de parcours, les élèves nont pas toujours réfléchi, de manière approfondie, à leur projet professionnel. Ainsi que la souligné un élève devant la mission, « Ce quon attend de nous, avoir une idée précise de nos projets après le baccalauréat, on en prend conscience trop tard, en Terminale » ().
Ainsi, bien souvent, cest à la dernière minute, juste avant la clôture, fixée au 20 mars, de la phase de préinscription et dorientation active, au cours de laquelle les lycéens peuvent classer leurs vux et bénéficier de conseils dorientation avant de sinscrire dans un établissement denseignement supérieur, quils réfléchissent à leur orientation.
Cest pourquoi les heures daccompagnement, en permettant aux élèves qui le souhaitent de consacrer, à chaque année de leur scolarité, un peu de temps à leur orientation, les sensibiliseraient à limportance des choix de formation quils seront amenés à faire.
Enfin, ces heures daccompagnement constitueraient un véritable levier pour légalité des chances. En effet, il est souvent dit que les bons élèves « se « fabriquent » en dehors du temps scolaire », parce quils vivent dans un environnement familial qui leur est favorable et qui les soutient, en leur permettant de revenir le lendemain au lycée avec des acquis plus importants et solides que leurs camarades qui ne disposent pas des mêmes atouts (). Aussi les heures accompagnement permettraient-elles de rétablir une certaine égalité des armes scolaires, en donnant aux élèves les plus fragiles la possibilité d acquérir, au sein du lycée, les savoir-faire méthodologiques indispensables à une scolarité, puis à des études supérieures réussies.
Ï% La semestrialisation de la Seconde
Comme on la déjà vu, la semestrialisation est indispensable pour garantir, à tout élève, le droit au changement et à la découverte.
Elle tend également à renforcer légalité des chances entre les élèves, dans la mesure où elle permet de mettre en place, à la fin du premier semestre, le dispositif de soutien dont pourra bénéficier un élève en difficulté au cours du second semestre. Ainsi, elle contribuerait à mettre fin à une organisation de la Seconde où, selon M. Jean-Paul de Gaudemar, le conseil de fin de trimestre se réunit, mais « ne sert à rien, puisque lélève continue son parcours comme si de rien nétait ». Toujours selon ce denier, elle peut aider à renverser les rapports pédagogiques au lycée, pour assurer une meilleure prise en charge des élèves qui ont besoin dêtre soutenus. Aujourdhui, le rapport pédagogique dominant est celui du « face à face » entre un enseignant et la classe. Avec le séquençage permis par la semestrialisation, léquipe pédagogique pourrait sinterroger sur les difficultés dun élève et réfléchir, collectivement, aux remèdes à mettre en uvre pour laider dans le cadre du temps daccompagnement().
b) Lorganisation du cycle terminal
La Première et la Terminale doivent être les années de spécialisation et de préparation à lenseignement supérieur.
Elles devraient reposer, comme en Seconde, sur un triptyque denseignements, culture générale/approfondissement/accompagnement, mais donnant plus de place aux enseignements de la spécialisation.
Le tronc commun serait maintenu, mais réduit à quelques matières : histoire-géographie, langues vivantes (une et deux) et éducation physique et sportive, le français étant étudié en Première et la philosophie en Terminale. Le maintien de cette dernière discipline, qui se penche sur toutes les questions susceptibles dintéresser un jeune adulte, est indispensable. En effet, si elle venait à disparaître, sa place serait occupée, selon lexpression frappante de M. Philippe Meirieu, « par les mangas et les sectes » ().
Les enseignements d accompagnement sont également maintenus, à hauteur de 10 % du temps scolaire.
Quant à la spécialisation, elle pourrait prendre plusieurs formes.
Ï% Les types de spécialisation
Plusieurs options sont en effet possibles pour spécialiser le cycle terminal du lycée :
une première option, évoquée par M. Jean-Paul de Gaudemar, consiste à recourir au système des modules, en Première et en Terminale, pour permettre à lélève de se spécialiser, tout en lui garantissant une polyvalence dans sa formation. Une majorité denseignements devraient être pris dans la famille disciplinaire dans laquelle lélève souhaite se spécialiser, mais ce dernier pourrait choisir, aux côtés des cours liés à la « dominante », des « mineures », sous forme de modules suivis dans dautres disciplines (). Ces familles ou champs disciplinaires correspondent aux grands secteurs de formation du supérieur : droit, économie et gestion ; lettres, et sciences humaines et sociales, sciences et technologie et santé() ;
une deuxième option consiste à diminuer le caractère généraliste de la série S. Cest lune des hypothèses de réforme du lycée évoquées par le directeur de lInstitut détudes politiques de Paris, M. Richard Descoings, devant la mission : elle conduirait à accroître le volume horaire de certains enseignements et les coefficients des épreuves correspondantes au baccalauréat pour renforcer le caractère scientifique de la série S. Une solution alternative (ou complémentaire) consisterait à donner à la série L, dans des proportions qui restent à définir, une coloration partiellement scientifique. Dans un cas comme dans lautre, la réforme serait minimale, débouchant sur la « reconstitution » de la série A ou de la série C. On reviendrait ainsi sur la suppression de ces deux séries 1993, en reconnaissant quelle a été une erreur () ;
une troisième option conduirait à « généraliser » la Première et la Terminale, cest-à-dire à faire de ces deux années une sorte de Seconde générale bis, conduisant à gommer peu ou prou la spécificité de la voie technologique. À terme, cette formule conduirait à refonder le lycée autour de deux grandes voies : la voie générale dune part et la voie professionnelle dautre part ;
une dernière option, qui a la préférence de votre rapporteur, serait celle de la spécialisation progressive : pré-spécialisation en Première, l élève choisissant une Première générale ou technologique, puis, en Terminale, l une des spécialités de ces deux voies de formation.
Ï% Les principes devant être respectés
( Il faut trouver une formule de spécialisation qui permette à lélève ayant commencé, en Première, à approfondir des disciplines et se rendant compte de son peu dappétence pour celles-ci de se réorienter, à mi-chemin ou à la fin de cette année, en sengageant dans une nouvelle spécialisation.
En effet, dans un système où lon pousse, en fin de Seconde, lélève à se spécialiser pendant deux années de suite, le choix fait à ce moment-là, malgré tous les discours sur les possibilités de passerelles entre filières, risque dengager lélève durablement, sans espoir de retour.
Ce risque denfermement saccroît si le lycée est réformé pour faire de son cycle terminal la première phase dun cycle plus long, au cours duquel la spécialisation commencée lors des deux dernières années du secondaire se poursuit dans lenseignement supérieur.
Par rapport à cette spécialisation poussée dès lannée de Première, la formule dune spécialisation progressive constitue donc une forme dassurance du droit à lerreur de lélève.
( Il faut trouver une formule préservant la spécificité de la voie technologique.
Certains plaident en faveur dune réforme dans laquelle la spécialisation ninterviendrait quen Terminale, à la suite dun choix fait à la fin de la Première.
Or cette spécialisation tardive pourrait transformer les deux premières années du lycée en une sorte de filière générale indifférenciée, donnant une part prépondérante aux enseignements abstraits du tronc commun.
Elle tendrait donc à marginaliser les enseignements technologiques, qui ne trouveraient une place, au sein du lycée, quen Terminale, alors que la spécificité de cet enseignement, fondée sur une approche déductive des apprentissages, le rend particulièrement précieux pour les élèves ayant peu de goût pour les savoirs abstraits et scolaires.
En revanche, une spécialisation progressive, commençant en Première, permettrait à lélève qui, en Seconde, sest senti peu à laise avec des enseignements à caractère abstrait, de ne pas subir, pendant une année supplémentaire et à fortes doses, ce type de cours, en choisissant un parcours donnant plus de place aux disciplines technologiques.
Dune manière générale, il faut écarter toute réforme qui, après le collège unique, créerait le lycée unique. Or cest ce qui résulterait de tout projet qui « globaliserait » le lycée général, en réduisant la place de la voie technologique, voire en faisant disparaître cette filière denseignement. Un tel lycée général constituerait, en effet, une régression pour les élèves qui se sentent plus en confiance avec la méthode déductive propre à la voie technologique.
Ainsi que la rappelé devant la mission le doyen de lInspection générale de léducation nationale, M. François Perret, le système éducatif français na pas à rougir de lexistence de trois voies de formation au niveau du secondaire. Dans le cas précis des parcours technologiques, ils ont une réelle légitimité, qui sappuie sur deux réalités incontestables :
depuis quelle a été créée, cest-à-dire depuis la fin du XIXe siècle, la voie technologique est une voie de promotion sociale, qui a permis lémergence dune catégorie sociale, celle des cadres intermédiaires travaillant pour lindustrie et les services.
parce quelle est adaptée, comme cela a déjà été dit, aux goûts et aux aptitudes de certains élèves, la voie technologique a démocratisé laccès au baccalauréat, en permettant aux enfants de catégories sociales modestes dobtenir la version technologique de ce diplôme et daccéder à des formations supérieures professionnalisantes (les sections de technicien supérieur et les instituts universitaires technologiques) ().
( Une spécialisation progressive permettrait de conserver, au sein dune voie technologique préservée, ses différentes spécialités, correspondant aux séries actuelles (sciences et technologies de la gestion ou STG, sciences et technologies industrielles ou STI, sciences et technologies de la santé et du social ou ST2S et sciences et technologies du laboratoire ou STL) ().
A contrario, on peut se demander si la mécanique des majeures évoquée par M. Jean-Paul de Gaudemar, lorsquelle est poussée à bout, ne conduirait pas à gommer les différentes séries de la filière technologique pour ne laisser subsister quune dominante technologique, vaguement définie, aux côtés des dominantes à caractère général.
Or on ne peut soutenir la création dune filière technologique « indifférenciée » pendant toute la durée cycle terminal du lycée. En effet, le maintien des différentes spécialités technologiques, avec des formations bien identifiées débouchant sur des métiers différents, simpose dès lors que lon juge indispensable que la France forme des cadres intermédiaires non seulement dans le domaine des services (à la personne, aux entreprises, aux consommateurs de biens ou de loisirs), mais aussi dans le domaine de lindustrie. Autrement dit, défendre le principe de parcours technologiques variés, cest vouloir que la France reste un grand pays industriel.
Ce principe étant rappelé, il reste que le maintien de plusieurs spécialités technologiques nempêche pas dadapter régulièrement le contenu de leurs formations, afin de tenir compte des besoins des entreprises et services concernés. Cest ce qui a été fait pour les sciences et technologies de la gestion et les sciences et technologies de la santé et du social. Cest ce qui doit être impérativement fait pour la série STI, créée en 1992 et jamais réformée depuis, et qui connaît un « effondrement », en partie dû à la concurrence exercée par les élèves issus des lycées professionnels ().
Ï% La solution ayant la préférence de votre rapporteur
Aux yeux de votre rapporteur, la solution la plus équilibrée est celle d une spécialisation progressive, car elle permet de préserver la spécificité de la voie technologique et de faire de la Terminale lannée de lapprofondissement intensif des disciplines que le lycéen étudiera dans lenseignement supérieur.
( Larchitecture générale des trois années de scolarité du lycée serait donc la suivante :
Ainsi que cela a déjà été dit, la Seconde devrait être une vraie Seconde indifférenciée et de détermination, les élèves devant choisir quatre enseignements de découverte, dont deux obligatoires, correspondant à des enseignements non suivis au collège (sciences économiques et sociales et sciences technologiques).
La Première se subdivise en une Première générale et en une Première technologique. Lélève y suit des enseignements dapprofondissement représentant 40 % du temps scolaire et reposant sur des modes dapprentissage spécifiques (hypothético-déductif du côté général, déductif du côté technologique).
En Première générale, lélève suit un parcours denseignements lui permettant dapprofondir les grandes disciplines propres à cette voie : mathématiques et sciences expérimentales, lettres et, enfin, sciences sociales. De même, en Première technologique, lélève suit des enseignements portant sur les sciences de lindustrie et du laboratoire, les sciences de la gestion et les sciences de la santé.
Dans les deux cas, ce circuit lui permet de comprendre la nature et les exigences des différentes voies qui composent la « famille technologique » et la « famille générale ». Il peut ainsi disposer dun panorama à la fois varié et approfondi lui permettant de choisir, en Terminale, une spécialité correspondant à ses goûts et à ses envies.
À ces enseignements sajoute un module de spécialisation, librement choisi par lélève. Ce module est conçu pour approfondir une des disciplines de lune ou lautre classe de Première. Ce peut être, par exemple, un enseignement dhistoire-géographie, déconomie, de sciences naturelles, de techniques industrielles, de technologies de la santé, etc. Avec ce choix, lélève donne une certaine coloration à son parcours.
La Terminale serait enfin lannée de la spécialisation poussée. Lélève choisirait, au sein de la famille technologique ou générale, une série ou « spécialité » dont les enseignements représenteraient 50 % du temps scolaire (lettres ; sciences ; économie ; sciences et technologies industrielles ; sciences de la santé et du social ; sciences et technologies du laboratoire ; sciences et technologies de la gestion).
Ainsi, le parcours suivi en Première et en Terminale préparerait lélève à suivre les études correspondantes à la première année de la licence dans les quatre grands secteurs de formation de luniversité (les disciplines juridiques, économiques et de gestion ; les lettres et les sciences humaines et sociales ; les sciences et les technologies et les disciplines de santé) ou des filières de formation professionnalisante courtes (STS et IUT). La cohérence entre les deux années du cycle terminal (Première de pré-spécialisation et Terminale de spécialisation) et la première année de lenseignement supérieur court serait de cette façon mieux assurée.
( Par ailleurs, en donnant une place conséquente, soit 50 % du temps scolaire, aux enseignements de la « spécialité » en Terminale, la nouvelle Terminale devrait permettre de résoudre le problème posé par le règne de la série S.
Comme on la déjà vu, la série scientifique est, depuis trente ans, la seule filière généraliste du lycée et la voie de sélection dune élite scolaire qui privilégie cette formation, car elle ouvre toutes les portes de lenseignement supérieur.
Avec la spécialisation poussée qui serait exigée en Terminale, la série S ne sera plus la plus généraliste et élitiste du lycée, mais deviendrait une filière de formation authentiquement scientifique, choisie par les élèves qui ambitionnent de devenir les chercheurs et ingénieurs de haut niveau dont la France a besoin. Cette coloration fortement scientifique serait en outre renforcée par le jeu des coefficients conditionnant lobtention du baccalauréat. Les épreuves finales portant sur la spécialité « scientifique » devraient en effet avoir un poids déterminant pour lattribution du diplôme.
Enfin, si loption de spécialisation progressive est retenue et que, pour des raisons qui seront exposées plus loin, la procédure dorientation active visant à préparer linscription dans lenseignement supérieur était avancée au début de la Terminale, il deviendrait possible de rapprocher, dans le temps, deux choix qui pourraient séclairer lun lautre. En effet, lélève pourrait, au cours dune même période, effectuer son choix de spécialité pour lannée de Terminale et indiquer ses vux dinscription auprès des établissements denseignement supérieur. De cette manière, la cohérence des parcours envisagés entre lannée de Terminale et la première année de lenseignement supérieur serait renforcée.
3. Un sas de rattrapage lété pour lutter contre le redoublement en Seconde
Lannée de Seconde est la plus redoublée du secondaire, collège et lycée confondus.
Pour limiter ce gâchis humain et financier, qui fragilise à la fois les élèves et coûte un milliard deuros à la Nation, il faut que les conseils de classe ne le décident quexceptionnellement, en leur permettant de recourir à une solution alternative, celle dun passage suspensif en classe de Première.
Ce dispositif sinspire de lune des propositions entendues au cours dune table ronde décentralisée : « envisager en cas de passage tangent un mois de travail. ». Proposition qui fait suite à un constat qui illustre à quel point le redoublement peut avoir un caractère douloureux : ainsi, ce sont les délégués délèves qui doivent « aller voir leur camarade pour le préparer à la perspective dun redoublement » ()
Ainsi, le conseil de classe de fin dannée de Seconde disposerait de trois choix possibles :
proposer le redoublement, cette solution devant constituer le dernier recours ;
autoriser le passage en Première ;
autoriser un passage suspensif en Première, en obligeant lélève à accomplir, pendant le mois daoût, un sas de remise à niveau au lycée, à la suite duquel un conseil de classe, prendrait, à la rentrée, une décision définitive.
Ce sas devrait être conçu de manière à remédier aux faiblesses les plus grandes de lélève. En effet, il sagit de faire du « sur-mesure », en concentrant les efforts pédagogiques sur quelques points, et non dobliger lélève à parcourir à nouveau, à marche forcée, en quelques semaines, des pans entiers du programme.
Par ailleurs, ce sas pourrait seffectuer de neuf heures à treize heures, libérant ainsi laprès midi, afin de proposer aux jeunes qui le suivent des activités récréatives (sports, sorties culturelles, randonnées, etc.).
Enfin, il serait animé par des enseignants volontaires, rémunérés en conséquence, et organisé au niveau infra-académique, sur trois ou quatre établissements, afin de mutualiser les ressources nécessaires à son bon déroulement. Il induirait un certain coût, mais celui-ci devrait être compensé par les économies résultant de la baisse du nombre des redoublements.
4. Une pédagogie plus attentive aux besoins des élèves
Il est frappant de constater que ce que les élèves demandent le plus, outre des journées moins chargées, cest une proximité pédagogique avec leurs enseignants.
Aujourdhui, les heures qui, dans la grille horaire des lycées, permettent de rétablir un lien pédagogique direct entre le professeur et lélève, sont, à lexception des établissements menant des expérimentations comme le lycée visité à Bondy, le véritable parent pauvre du temps scolaire.
La « révolution copernicienne » permise par les heures daccompagnement :lexpérience conduite au lycée Jean Renoir de Bondy,classé en zone déducation prioritaire
Cest parce quils ont entendu cette demande de proximité pédagogique que des enseignants, représentant lensemble des syndicats, rencontrés par la mission au lycée Jean Renoir de Bondy ont pu affirmer : « Nous considérons que lhoraire par élève est trop élevé en termes disciplinaires », cest-à-dire en termes dheures consacrées au suivi de cours dispensés devant la classe. En effet, la proximité recherchée par les élèves avec leurs professeurs est aujourdhui rendue impossible par le poids des enseignements disciplinaires, pendant lesquels lenseignant « dévide », de façon magistrale, un cours devant vingt-cinq à trente élèves, qui se sentent coupés de ce dernier et isolés les uns des autres.
Pour sortir de ce face-à-face frustrant, les enseignants entendus par la mission à Bondy ont indiqué quils consacraient, chaque semaine, une demi-journée, soit quatre heures, à des formes variées daccompagnement des élèves. Daprès eux, cette plage « banalisée » dactivités pédagogiques conduites en dehors des classes, qui a été obtenue par une baisse des heures denseignement des disciplines « bien dotées », constitue la « soupape de sécurité » de lorganisation scolaire. Sans elle, en effet, lhoraire/élève « disciplinaire » serait trop élevé pour, par exemple, disposer du temps nécessaire pour refaire, avec six élèves, un problème de mathématiques mal compris, approfondir un thème en histoire avec trois élèves ou emmener dix élèves au centre de documentation ou dinformation pour encadrer leurs travaux de recherche.
De surcroît, en permettant de sortir du double carcan dans lequel sont enfermés les lycéens, « carcan disciplinaire » et carcan de la classe, on peut considérer, comme la affirmé devant la mission un professeur, que ce temps daccompagnement institutionnalisé « révolutionne le travail enseignant ».
Il serait donc dommage dengager une réforme du lycée sans exploiter toutes les potentialités pédagogiques que permet la diminution de quelques heures de cours
Instauré en 1999 uniquement en classe de Seconde générale et technologique, le dispositif de laide individualisée est organisé en petits groupes de huit élèves au plus. Cette aide ne concerne que les élèves en grande difficulté, ne dure que deux heures et ne porte que sur deux matières : le français et les mathématiques (). Quant aux travaux pratiques encadrés, les TPE, qui offrent à un petit groupe délèves la possibilité délaborer collectivement, sous le contrôle des enseignants, une uvre écrite, graphique ou audiovisuelle, ils ont été généralisés en Première en 2000-2001, puis en Terminale en 2002-2003, avant dêtre supprimés dans cette classe en 2005.
Au vu de ce contexte, il nest guère étonnant que les élèves soient en attente dune « baisse des heures en face à face pédagogique pour une augmentation du volume horaire de soutien et de suivi individualisés en petits groupes » ().
Le plus remarquable est que cette demande némane pas seulement des élèves en difficulté. Elle exprime, en réalité, un besoin fondamental, celui de pouvoir, à lheure où les adolescents deviennent des jeunes adultes et ont besoin de repères, travailler dans un cadre qui permette de briser lanonymat de la classe.
De plus, ces modes dapprentissage possèdent une grande efficacité pédagogique : toutes les études prouvent quen plaçant les élèves « côte à côte », selon la belle expression de M. Philippe Meirieu une forme démulation se met en place, qui permet dapprendre mieux et plus vite ().
Enfin, le renforcement de la pédagogie du « côte à côte » est indispensable pour conforter lautonomie de lélève. En effet, celle-ci est impossible si lélève ne se sent pas en confiance, faute de bénéficier dun suivi et dun accompagnement adaptés. En revanche, « conçue comme la « capacité à travailler », et surtout à bien travailler, lautonomie ne peut être développée que par la possibilité donnée à chaque lycéen de travailler en petits groupes, sur des logiques de projet » ().
5. Des horaires réduits pour les élèves et des programmes misant sur linterdisciplinarité
Le moment est venu de mettre en uvre un principe de bon sens : « avoir des journées plus courtes mais une année plus longue : faire débuter les cours au mois daoût » ().
Pour en comprendre la nécessité, il faut partir du constat suivant : lhoraire moyen en classe du lycéen français est anormal à un quadruple titre.
En premier lieu, par son ampleur, il constitue une exception européenne. Il est ainsi supérieur de 10 à 20 % à ceux pratiqués dans la plupart des pays européens (). En comptant le temps consacré aux devoirs, le lycéen français travaille au minimum entre quarante et quarante-cinq heures par semaine, sachant quil nest pas rare que, dans certains établissements, la charge de travail hebdomadaire dépasse les soixante heures.
En deuxième lieu, il constitue, au sein même de notre pays, une anomalie : il y a « un hiatus entre la société qui met en avant les 35 heures et les exigences à légard des lycéens dont lactivité dépasse souvent les 50 heures dactivité » ().
En troisième lieu, il est inversement proportionnel à son efficacité pédagogique. La lourdeur de la grille horaire du lycée nempêche pas, ainsi que cela a déjà été souligné, un nombre excessif de redoublements en Seconde ni les échecs des bacheliers dans les formations supérieures.
En quatrième et dernier lieu, il conforte par son effet pernicieux cours au lycée + travail à la maison les inégalités sociales.
Ce dernier point doit être souligné. Plus les heures de travail à la maison sont importantes, plus les élèves issus dun milieu social favorisé, car leurs parents sont plus en mesure de les aider à faire leurs devoirs ou de leur offrir des cours particuliers, sont avantagés, tandis que les autres élèves sont pénalisés. Bref, « plus on demande de travail personnel à la maison, plus la différenciation sociale est marquée » (). À linverse, ainsi que la affirmé un professeur du lycée Albert Camus de Rillieux-la-Pape à la mission, « plus les élèves passent du temps au lycée, mieux ça vaut pour le principe dégalité » ().
Mais passer plus de temps au lycée ne signifie pas pour autant que les élèves doivent subir davantage de cours et par conséquent quil faille alourdir les grilles actuelles, ce qui serait contraire à lobjectif recherché. En revanche, cela implique de dégager, pour les élèves, plus de temps utile.
Cette mesure permettrait ainsi de répondre à une demande sociale forte, beaucoup de parents délèves demandant que les lycéens « bénéficient de plus dheures de présence dans létablissement, avec un tutorat assuré par des adultes référents » ().
Cest la raison pour laquelle lhoraire hebdomadaire des élèves devrait être soumis à un plafond qui englobe des temps de présence au lycée différenciés, donnant plus de place aux études et aux travaux en petits groupes. Cest la seule manière de mettre fin à cette situation paradoxale où, selon M. Philippe Meirieu, on vient au lycée « pour y suivre des cours, non pas pour y travailler
Le lycée nest pas un lieu où on travaille, mais où on va chercher le travail quon fera ailleurs. » ().
Non seulement lefficacité pédagogique des établissements serait accrue par une réduction des heures de cours magistraux, mais elle contribuerait fortement à développer lautonomie des lycéens. Lautonomie ne se décrétant pas, elle doit sapprendre. Or, comme cela est très justement observé dans un compte rendu de table ronde envoyé à la mission, cest précisément « lacquisition des savoirs, savoirs faire et savoirs être solides, ambitieux, grâce à un bon encadrement des élèves (cours en classe entière, par demi-groupe, groupes allégés, travaux inter-disciplinaires) par des enseignants qualifiés et formés qui permettra aux élèves de devenir petit à petit autonomes » ().
Dans ce but, il convient de passer dun système horaire conçu par référence aux heures de cours disciplinaires à un système fixant une limite horaire par élève, soit trente-cinq heures au total, qui engloberait les cours (en classe et en petits groupes), les enseignements ou activités daccompagnement (trois heures) et cinq heures de temps « détudes », permettant aux élèves qui le souhaitent, de faire leurs devoirs, dans le lycée, mais en dehors de la classe, sous la surveillance et avec laide des enseignants.
Cette proposition met en lumière ce quon pourrait appeler « léquation impossible » de la réforme du lycée et qui consiste à maintenir les grands champs disciplinaires, à organiser des enseignements de découverte et de spécialisation, tout en réduisant lhoraire hebdomadaire des élèves.
De toute évidence, cette équation ne pourra être résolue quen reconnaissant la nécessité, comme lont fait les enseignants rencontrés à Bondy, y compris les syndicats présents, de réduire la place des enseignements disciplinaires.
Cependant, admettre cette évidence ne doit pas conduire pour autant à une diminution massive des heures denseignement des disciplines face à la classe et encore moins la disparition de certaines dentre elles.
En effet, la diminution des horaires disciplinaires dans la semaine sera tempérée par lallongement de lannée scolaire. Obtenue par une réduction des vacances dété, par exemple de lordre de deux semaines, la réorganisation de lannée scolaire apporterait ainsi non seulement des garanties horaires aux enseignements disciplinaires, mais permettrait aussi de répondre à un souhait régulièrement exprimé par les élèves. Ceux-ci veulent en effet travailler moins longtemps en semaine, tout en bénéficiant dun enseignement plus qualitatif, qui ne sacrifie pas lacquisition dune culture générale solide ni les dispositifs de soutien ou de suivi personnalisés. Ils sont donc nombreux à reconnaître que le respect de cette équation implique de revoir à la baisse la durée des vacances scolaires. À cela sajoute un autre argument, formulé par des élèves du lycée Saint-Just de Lyon devant la mission : le sacrifice demandé ne serait pas pour les lycéens si douloureux car il ny a rien de plus inégal que laccès des élèves à des vacances dété dépaysantes
().
La réduction des horaires disciplinaires serait également facilitée par la refonte des programmes.
Cette dernière constitue, en effet, lune des clefs dune réforme réussie du lycée. Les programmes devraient être allégés et clarifiés.
Si le lycée subit le poids de ce quon appelle le carcan disciplinaire, cest parce que des programmes surchargés entraînent des grilles horaires pléthoriques.
Le constat est archi-connu : « Les programmes sont trop lourds et trop encyclopédiques ; les professeurs narrivent pas à finir les programmes » (). Outre quils sont un facteur dépuisement des élèves et des enseignants, les programmes freinent lémergence des têtes pensantes dont la France a besoin pour sa croissance. En effet, pour le directeur-adjoint en charge des questions déducation à lOCDE, M. Bernard Hugonnier, la petitesse de notre élite scientifique à lécole (les résultats de lenquête internationale Programme for International Student Assessment (PISA) indiquant que 21 % des élèves de quinze ans se situent au niveau cinq de compréhension de la culture mathématique en Finlande, contre 8 % en France) sexplique, en partie, par des « programmes trop lourds, trop disciplinaires, qui découragent les élèves » ().
Leur facture doit donc être repensée, en recourant à la méthode des « cercles concentriques » préconisée par le doyen de lInspection générale de léducation nationale, M. François Perret. Celle-ci consiste à définir un « cur » disciplinaire, qui explicite ce qui doit être impérativement connu des élèves, et des zones possibles dapprofondissement, énumérées par lÉducation nationale, mais dont lexploration est laissée à linitiative des professeurs ().
Par ailleurs, si les lycéens sinterrogent sur lutilité des disciplines, cest parce quils ont parfois le sentiment détudier deux fois la même chose. Tel est le sens de cette question posée par une élève du lycée Jean Renoir de Bondy dans lequel sest rendue la mission : « Pourquoi jai trente-neuf heures de cours disciplinaires, avec des sciences et vie de la terre, de lhistoire, etc., alors quen sciences de la vie et de la terre, jai de lhistoire ? ». Cette élève sinterrogeait ainsi sur les raisons qui la conduisent à parcourir à deux reprises en classe dhistoire et en classe de sciences de la vie et de la terre les dates des découvertes scientifiques en biologie et en géologie. Un enseignant de cet établissement a donné la solution qui permettrait déviter de tels doublons dans les programmes : « On peut réduire le temps disciplinaire en multipliant les points de convergence entre les programmes
La vraie marge de manuvre réside dans la « fusion » des programmes quand cest possible : par exemple, la doyenne de lInspection générale des sciences de la vie et de la terre a réfléchi à des programmes qui permettraient de croiser cette matière avec les autres enseignements »(). La réforme du lycée devrait donc être accompagnée de linstitution de passerelles et de points de convergence entre les programmes, afin de favoriser les synergies entre les disciplines et libérer ainsi du temps qui pourrait être consacré à laccompagnement des élèves.
Le nouveau lycée devant recourir, comme on le verra plus loin, à des modes dévaluation plus variés, ceux-ci se mettraient dautant plus facilement en place que les programmes auraient été refondus. Leur lourdeur nest guère favorable en effet au développement dune évaluation moins scolaire des élèves : « Il apparaît également juste de coupler aux savoir-faire dispensés des savoir-être (expression orale, travail en équipe
) mais le caractère contraignant des programmes ne laisse que peu de libertés aux enseignants » ().
B. Un mÉtier denseignant redÉfini
Les obligations de service des enseignants du second degré sont aujourdhui exclusivement définies en heures hebdomadaires denseignement. Ce dispositif repose sur trois décrets de 1950, qui fixent les maxima de service à quinze heures pour les agrégés et à dix-huit heures pour les certifiés ().
Cette définition ne tient donc absolument pas compte des heures de soutien et de suivi de plus en plus demandées par les élèves et leurs familles et
effectuées, quotidiennement, par des dizaines de milliers de professeurs.
Cette contradiction entre les décrets de 1950 et les pratiques constatées sur le terrain ou la demande sociale en faveur dune plus grande proximité pédagogique entre les professeurs et les élèves nest plus tenable. Dailleurs, elle conduit de plus en plus de chefs détablissement à faire appel à la bonne volonté des professeurs, en leur demandant dencadrer des activités pédagogiques en dehors de leur temps de service, sur une base bénévole... Le Livre vert de la commission présidée par M. Marcel Pochard sur le métier denseignant a dressé, sur ce sujet, un constat extrêmement clair : « pour faire face aux besoins des établissements, les chefs détablissement, faute de dispositifs adaptés, «font» avec les moyens du bord, à mi-chemin entre le droit et le non-droit, et manipulent des masses dheures qui peuvent être considérables
1,7 million dheures supplémentaires échappent à la nomenclature actuelle »().
Ce contexte impose de redéfinir le métier denseignant, en reconnaissant ses différentes composantes par une actualisation des obligations de service. Bref, le service des enseignants « tant en termes de méthodes que de contenu doit permettre de mieux intégrer laide aux élèves et le travail en petits groupes » ().
Cette adaptation doit se faire en conservant un cadre hebdomadaire aux activités, traditionnelles et nouvelles, constitutives du cur de métier. Le maintien dune référence hebdomadaire est en effet indispensable, car la plupart des enseignants considèrent, aujourdhui, que lannualisation de leur temps de travail banaliserait leur métier par rapport à ceux exercés par les autres salariés.
Les « nouvelles » activités qui doivent être incluses dans le service des enseignants, comme laide à lorientation, laide individualisée ou les travaux pluridisciplinaires de type TPE, correspondent, de fait, aux heures daccompagnement quune réforme du lycée doit mettre en place pour aider, comme on la déjà vu, les lycéens à « apprendre à apprendre ».
Le service hebdomadaire des enseignants devrait donc comprendre :
quinze heures denseignement par semaine, correspondant aux heures de présence devant des groupes délèves ;
trois heures dactivités pédagogiques par semaine, constituées de toutes les activités qui peuvent être effectuées dans le cadre du bloc horaire dédié à laccompagnement : aide aux devoirs, aide à lorientation, travaux pluridisciplinaires, travail de recherche et de documentation, etc.
Cette nouvelle définition du service des enseignants sappliquerait aux professeurs certifiés, car, pour les professeurs agrégés, leurs missions devraient être redéfinies en liaison avec leur activité dans lenseignement supérieur. Cependant, dans un premier temps, leur service pourrait comprendre quatorze heures denseignement par semaine et trois heures daccompagnement.
C. Une Évaluation moins scolaire des ÉlÈves
1. Des modes dévaluation plus variés
Il faut imaginer un système dévaluation « qui encourage les points positifs plutôt que de « condamner » les faux pas » ().
Une réforme du lycée qui vise à donner plus de place aux goûts et aux aptitudes des élèves pour les aider à choisir et non à subir leur orientation implique de recourir à de nouveaux modes dévaluation.
Aujourdhui, lévaluation des élèves est fondée sur des notes et des moyennes de notes, qui ont pour effet de les stigmatiser, en les classant automatiquement en bons, moyens et mauvais, et de réduire leur confiance dans leurs propres capacités à un âge où ils connaissent une certaine fragilité psychologique. Ces effets pervers qui au lycée concernent des élèves pouvant être fragiles sur le plan psychologique ne sont pas étrangers à des dérives telles que la multiplication des cours particuliers, labsentéisme des élèves qui, ayant obtenu une bonne note à un premier devoir, sont absents à tous les autres, et les pressions exercées par les parents sur les enseignants. Ce contexte explique pourquoi la note est devenue « le point central de toutes les contestations, de toutes les tensions » ().
Or, ainsi que le relève le Haut conseil de léducation, la méthode des notes a depuis longtemps démontré ses insuffisances, ce qui devrait conduire le système éducatif à mieux différencier les évaluations, à ne pas recueillir les mêmes informations ni à les traiter de la même façon ().
Si lévaluation traditionnelle reste indispensable, car lélève doit être aiguillonné pour lui apprendre le goût de leffort, elle ne permet pas de repérer toutes ses ressources individuelles. Pourtant, celles-ci pourraient être mises en valeur si davantage dattention était accordée à lexpression orale du lycéen, ainsi quà son comportement lors des travaux effectués au sein de petits groupes délèves. Ces dernières formes dapprentissage étant dailleurs appelées à se développer dans le nouveau lycée, il serait dautant plus opportun dimaginer et de mettre en uvre des méthodes permettant de mettre en lumière les capacités dinitiative et de travail en équipe dun élève.
Par ailleurs, ces nouvelles méthodes devraient permettre aux élèves de mieux sautoévaluer. En effet, le « développement de lautonomie des lycéens passe par une plus grande capacité à sautoévaluer » ; par conséquent, cet aspect de lévaluation devrait être favorisé dans la formation des enseignants et intégré au parcours de formation des élèves ().
Bien entendu, ces nouvelles pratiques de lévaluation devraient être explicitées par le ministère de léducation nationale, pour éviter tout risque darbitraire. Pour mener à bien ce travail délicat de dépoussiérage de la notation, une réflexion devrait être menée avec les enseignants sur les critères qui pourraient être utilisés pour faire ressortir ce que lon pourrait appeler les « talents dautonomie » des élèves.
Enfin, en plus dapprécier les qualités de lélève, lévaluation devrait porter tant sur ses connaissances que sur ces compétences. Il y a lieu dobserver que cette forme dévaluation ne constitue en rien une nouveauté dans le système éducatif français. Lorsquelle sappuie sur des référentiels préalablement définis, elle est appelée « contrôle en cours de formation », lune des variantes du contrôle continu. Elle occupe ainsi une place importante dans les référentiels du baccalauréat professionnel, le ministère de léducation nationale indiquant que ce type de contrôle porte sur les compétences, les connaissances et les aptitudes dites « Terminales » qui sont définies par larrêté de création de chaque diplôme professionnel et regroupées au sein dunités. Quant aux épreuves déducation physique et sportive, elles sont organisées sous cette forme, pour tous les baccalauréats. Ces précédents devraient donc rassurer les acteurs de la communauté éducative quant aux effets du renforcement du contrôle continu.
2. Un baccalauréat resserré
Intellectuellement, une réforme du lycée qui ferait léconomie dune réforme du baccalauréat serait une absurdité. Mais énoncer cette vérité, que personne ne peut, sur le plan de la stricte logique, contester, ne doit pas faire oublier, pour autant, que cet examen est, selon lexpression de M. Philippe Meirieu, une « vache sacrée » ().
Sa suppression pure et simple ne constitue donc pas une option souhaitable, en raison des fortes réserves quelle suscite : « Les raisons sont à la fois historiques et culturelles (les familles sont attachées à ce rite initiatique de sortie du secondaire), mais également pédagogiques (la perspective du bac permet de motiver les élèves et dasseoir lautorité de lenseignant qui utilise léchec potentiel à cet examen final comme « moyen de pression » sur les élèves) (). ».
En outre, le baccalauréat a la double particularité de sanctionner la fin des études secondaires et douvrir les portes menant à des études plus longues, étant le premier grade de lenseignement supérieur. Sa disparition, à loccasion dune réforme qui a pour ambition de mieux articuler le lycée avec lenseignement supérieur, naurait donc aucun sens.
Si le baccalauréat doit être maintenu, il doit être réformé tout en veillant à conserver ses deux caractéristiques essentielles :
dune part, son caractère dexamen national terminal et anonyme, ce qui permet de conserver sa valeur symbolique et sa plus-value pédagogique ;
dautre part, son statut de premier grade de lenseignement supérieur.
Ces principes étant posés, la mise en place dun nouveau lycée, reposant sur une Seconde semestrialisée et une spécialisation progressive au cours du cycle terminal imposeraient de redéfinir le périmètre de cet examen.
Outre lépreuve anticipée de français, qui serait maintenue à la fin de la Première, le baccalauréat comporterait quatre épreuves écrites : lhistoire-géographie, la philosophie et deux épreuves sur des enseignements de spécialisation.
À côté de ces épreuves au format traditionnel, le baccalauréat devrait en comprendre une autre, plus novatrice, qui devrait être dotée dun coefficient significatif. Pouvant être appelée « épreuve sur projet personnalisé », cette épreuve sinspirerait du « chef-duvre » ou dossier personnel interdisciplinaire. Pour lélève, elle consisterait à réaliser, puis à présenter devant un jury un dossier faisant état de ses expériences pratiques, et des réflexions que celles-ci ont alimentées, menées dans le cadre des trois heures consacrées à laccompagnement. Cet exercice, qui porterait sur un thème précis, pourrait prendre des formes variées : compte rendu de recherches concernant une discipline du tronc commun, une spécialité ou des activités interdisciplinaires, expérimentation scientifique ou technique, exposé sur le projet professionnel ou le parcours envisagé dans lenseignement supérieur, etc.
Tous les autres enseignements, comme les deux langues vivantes, les enseignements de la spécialisation non contrôlés lors des épreuves du baccalauréat, et léducation physique et sportive, feraient lobjet dun contrôle continu, comptant pour lattribution du diplôme. Les termes de « contrôle continu », qui sont souvent agités comme des épouvantails, ne doivent pas faire peur : celui-ci devrait être organisé, à linstar de ce qui est déjà prévu pour le baccalauréat professionnel, sous la forme dun contrôle en cours de formation. On rappellera que ce dernier a pour but de certifier que lélève a acquis les compétences et connaissances requises, ces dernières étant définies par des référentiels nationaux dévaluation. Lévaluation des langues vivantes devrait sappuyer, quant à elle, sur le cadre européen commun de référence pour les langues ().
d. Une vie lycÉenne Épanouie
Cela a déjà été souligné : lautonomie sacquiert par la confiance, à savoir celle que développe lélève vis-à-vis dun établissement où il se sent pris en charge et non noyé dans une masse indifférenciée. Chaque lycéen devrait donc disposer dun professeur référent, avec qui il pourrait discuter de toute question liée à sa scolarité ou à son orientation.
Par ailleurs, une vie lycéenne équilibrée suppose des rapports harmonieux entre le dedans et le dehors. Il faut donc protéger des nécessités économiques le travail de lélève au lycée, pour que celui-ci puisse poursuivre sa scolarité dans les meilleures conditions. Ceci impose, au préalable, de connaître, avec précision, le degré de nécessité des activités rémunérées exercées par les lycéens.
1. Un professeur référent à la disposition de chaque élève
Chaque lycéen devrait pouvoir dialoguer avec un enseignant, qui ne fasse pas nécessairement partie des professeurs de son « groupe classe », sur tous les aspects, problématiques ou non, de sa scolarité et de son orientation.
Dans ce but, il conviendrait que tout lycéen dispose, pendant les années de sa scolarité, dun même professeur référent, vers lequel il pourrait se tourner soit pour lui parler à « cur ouvert », sans aborder de sujet précis, soit pour obtenir des réponses à des questions concernant les dispositifs daide pédagogique auxquels il a droit, sa scolarité, ses choix denseignements de spécialisation ou de voie de formation (générale et technologique) et enfin ses projets concernant lenseignement supérieur et les débouchés professionnels.
Lintervention du professeur référent peut donc durer quelques secondes ou minutes, sil sagit, par exemple, dadresser un lycéen à un conseiller dorientation ou de lui expliquer en quoi consiste laide méthodologique dispensée pendant les heures daccompagnement. Mais elle peut aussi durer plus longtemps, lorsque le lycéen souhaite discuter, de manière approfondie et en toute confiance, de ses doutes ou de ses espoirs, autrement dit des sujets quil nose pas aborder avec ses parents, son professeur principal ou ses enseignants.
Au départ, cette mission de professeur référent, rémunérée spécifiquement, serait fondée sur le volontariat. À terme, elle devrait être assumée par tous les professeurs, avec un ratio dun professeur référent pour dix à quatorze élèves, et rémunérée par une indemnité spécifique. Lindemnité de suivi et dorientation ou ISO, actuellement versée à tous les enseignants du secondaire (640 millions deuros par an au total), pourrait ainsi être renommée, lorsquelle est versée à un professeur de lycée, en « indemnité de professeur référent ».
2. Un temps scolaire mis à labri des nécessités économiques
Au cours de ses auditions et déplacements, la mission a pris connaissance dune réalité qui, hélas, ne fait pas lobjet de mesures statistiques et dont il semble, selon le témoignage de certains professeurs, quelle ne cesse de prendre de lampleur. Il sagit du travail effectué par les lycéens, entendu ici comme toute activité accomplie en dehors de tout cadre scolaire, rémunérée ou non.
Ainsi, dans un des lycées visités par la mission, il lui a été indiqué que beaucoup délèves de Terminale travaillaient aux côtés de leurs parents toute lannée. Ces élèves aident en effet leurs parents qui tiennent des stands sur les marchés en fin de semaine. De nombreux élèves en Terminale travaillent également dans la restauration rapide, le plus souvent sept heures par semaine. Dans la majorité des cas cités, il sagit donc dun travail librement choisi, qui participe de lapprentissage de lautonomie et de la vie adulte.
Tel nest pas le cas, en revanche, de situations qui, elles, sont inacceptables : la première est celle dun élève en série « sciences et technologies de lindustrie » dont on sest aperçu quil travaillait vingt heures par semaine et la seconde concerne un lycéen qui a été contraint dabandonner ses études pour travailler, cette activité lui étant indispensable pour vivre.
Interrogé sur le fait de savoir sil disposait de données permettant de mesurer le travail des lycéens et le « taux de nécessité » de ce travail, le Haut commissaire à la jeunesse, M. Martin Hirsch, a répondu par la négative, en déclarant toutefois que limpression daccroissement de ce phénomène ressentie par certains enseignants pouvait sexpliquer par une tendance plus générale, à savoir laugmentation des contraintes qui pèsent sur les ménages modestes ().
À ce jour, aucune étude ne permet de cerner avec précision le travail des lycéens « hors lycée » et en particulier la part quy occupent les activités salariées forcées. La seule enquête disponible en la matière est un sondage effectué en novembre 2006 par lInstitut CSA à la demande dune organisation lycéenne, lUnion nationale lycéenne (). Ce sondage indique que 28 % des lycéens interrogés déclarent avoir exercé une activité rémunérée, en dehors des stages sous convention. 18 % des lycéens ont déjà exercé ou exercent une activité rémunérée pendant toute lannée scolaire, tout en suivant des cours au lycée. Parmi ces 18 % de lycéens, 70 % dentre eux estiment que leur activité rémunérée est compatible avec leur activité scolaire et 29 % quelle nest pas compatible. Enfin, parmi ces 18 %, 13 % choisissent ou avaient choisi dexercer une activité rémunérée parce quils en ont (ou en avaient) besoin pour vivre.
Transformés en valeur absolue, sur la base des Repères et références statistiques 2008 du ministère de léducation nationale, ces taux permettent daffirmer quun peu plus de 390 000 lycéens travaillent ou avaient déjà travaillé pendant le temps scolaire et, parmi eux, un peu plus de 51 000 estimaient en avoir besoin ou en avoir eu besoin pour vivre.
Au vu de ces observations, il paraît indispensable dévaluer la réalité du travail volontaire ou subi des lycéens, afin, le cas échéant, dadopter les mesures qui simposent pour interdire les formes dactivité pouvant mettre en péril leur scolarité.
III.- La libertÉ pÉdagogique : conforter la capacitÉ dinitiative des Équipes enseignantes en contrepartie dun renforcement de lÉvaluation
Pour beaucoup denseignants, lautonomie est un vilain mot. Ce terme a une connotation négative, car il est soupçonné de servir de justification à une stratégie de mise en concurrence des établissements.
Clairement, une telle autonomie, qui, au final, ne serait quune application de la doctrine du laissez-faire au système éducatif, est inacceptable.
En revanche, on ne peut quêtre favorable à une autonomie strictement définie comme la capacité de léquipe enseignante à prendre des initiatives en matière pédagogique.
Cette capacité dinitiative collective complète la liberté pédagogique de chaque professeur, en ajoutant un étage supplémentaire dinitiatives : celles de léquipe enseignante qui, après sêtre concertée, propose et met en uvre, sous la conduite du chef détablissement, président du conseil dadministration et du conseil pédagogique du lycée, des dispositifs pédagogiques visant à améliorer les résultats des élèves.
Cette forme dautonomie ne constitue pas une nouveauté : juridiquement, elle existe depuis ladoption, par le ministère de léducation nationale de lépoque, M. Jean-Pierre Chevènement, du décret du 30 août 1985 relatif aux établissements publics locaux denseignement (EPLE), repris dans le code de léducation, qui précise que les collèges et les lycées « disposent, en matière éducative et pédagogique, dune autonomie », qui porte « notamment [
] sur lorganisation en classes et groupes délèves », « lemploi des moyens denseignement » et « lorganisation du temps scolaire » (article R. 421-3 du code). Son principal instrument juridique est le projet détablissement. Créé par le décret de 1985, puis consacré par le législateur vingt ans après, ce projet est approuvé, pour une durée comprise entre trois et cinq ans, par le conseil dadministration de létablissement et définit, depuis la loi du 23 avril 2005, « les modalités particulières de mise en uvre des objectifs et des programmes nationaux » (article L. 401-1 du code de léducation).
Cependant, malgré lexistence dun cadre juridique favorable aux innovations pédagogiques, le ministère de léducation nationale a été longtemps réticent à laisser sexprimer la capacité dinitiative des équipes enseignantes. Cette prudence pouvait se comprendre quand la politique éducative était monolithique, car elle concernait une population scolaire homogène et le primaire et le collège constituaient le niveau commun de connaissances. Mais, aujourdhui, une attitude aussi frileuse nest plus recevable pour deux raisons. Dabord, la politique de légalité des chances impose au système éducatif de réussir, après sa massification, sa démocratisation et par conséquent dêtre en mesure de proposer des remèdes adaptés à chaque situation déchec ou de difficulté scolaire. Ensuite, depuis ladoption de la loi organique du 1er août 2001 relative aux lois de finances, sont déterminés chaque année, des objectifs de réussite scolaire, assortis dindicateurs, qui soumettent les établissements à une obligation de résultat. Or on comprend bien que, dans un tel contexte, une politique éducative hyper-centralisée ne peut quéchouer.
Cette nouvelle donne impose donc de faire confiance aux équipes éducatives pour quelles puissent imaginer et mettre en place, dans le cadre dobjectifs et de programmes restant définis à léchelon national, une organisation scolaire et pédagogique adaptée aux réalités locales.
La réforme du lycée constitue donc une occasion unique pour la Nation de renouveler sa confiance aux enseignants et aux chefs détablissement, en leur donnant enfin la liberté dexploiter des libertés reconnues depuis plus de vingt ans.
a. Des marges de manuvres accrues
Le signe le plus sûr dune évolution des esprits à légard de lautonomie est que celle-ci nest plus un sujet tabou dans lÉducation nationale : le ministère lui permet de se déployer et, sur le plan local, les équipes éducatives, qui en ont bénéficié, en défendent lutilité.
Cette évolution est très récente. En effet, depuis ladoption du décret de 1985 sur les EPLE, si lautonomie existe sur le plan juridique, ladministration centrale lentrave par son interprétation de lusage que les équipes pédagogiques peuvent faire de la dotation la plus importante quelle leur accorde, à savoir la dotation globale horaire, laquelle leur permet dassurer leurs heures denseignements. Or ce quil leur donne dune main, des moyens horaires globalisés, il le retire de lautre, en publiant des circulaires prescrivant aux établissements ce quils doivent faire avec un grand luxe de détails. Comme la rappelé à la mission M. Richard Descoings, « la dotation globale horaire est fléchée à 95, voire 99 % » ().
Depuis peu, une petite révolution culturelle sest opérée du côté de la rue de Grenelle, dont les conséquences, pour lefficacité pédagogique des projets détablissement, ne peuvent quêtre bénéfiques.
Tout dabord, les écoles, les collèges et les lycées peuvent, depuis ladoption de la loi du 23 avril 2005 dorientation et de programme pour lavenir de lécole, prévoir, dans leur projet détablissement, la réalisation dexpérimentations « portant sur lenseignement des disciplines, linterdisciplinarité, lorganisation pédagogique de classe
ou de létablissement » (article L. 401-1 du code de léducation). Cette souplesse, modeste en apparence, revêt une grande portée pour la mise en place de solutions pédagogiques innovantes.
Cest sur la base de cet article que, depuis le début de cette année, les lycées en zone déducation prioritaire sont invités, par le ministère de léducation nationale, à adopter des dispositifs innovants en matière dorganisation scolaire. Dici à la fin du mois de juin, 100 à 150 de ces établissements devraient conduire de telles expérimentations.
Cest aussi sur ce fondement juridique, dit de « larticle 34 », que le lycée Jean Renoir de Bondy a mis en place, depuis plusieurs années, le dispositif qui a déjà été évoqué dans le présent rapport consistant à prévoir une demi-journée par semaine pour la réalisation de projets permettant aux enseignants de travailler avec des petits groupes délèves. Permise par une réduction des heures affectées aux disciplines biens dotées, cette « plage de projet », selon les termes utilisés devant la mission par les enseignants de cet établissement, leur permet « de faire ce qui ne pourrait jamais être fait autrement », tout en « fluidifiant » la concertation pédagogique ().
Conscient de la plus-value pédagogique dune telle souplesse dans la gestion des moyens horaires, le ministère de léducation nationale, à la suite dun travail de concertation et dexpérimentation mené en vue de la réforme des lycées professionnels, laquelle sappliquera à compter de la rentrée 2009, a publié, en février dernier, une circulaire qui accorde à ces établissements une autonomie de gestion de leurs moyens horaires substantielle (). Dune part, les établissements peuvent répartir librement, sur les trois années de formation, un volume horaire de 152 heures, qui correspond aux enseignements généraux. Dautre part, sur ces trois années, 210 heures sont mises à la disposition des établissements pour organiser des dispositifs daccompagnement personnalisé, pouvant prendre la forme de soutien, daide individualisée, de tutorat et de modules de consolidation.
Ces exemples indiquent clairement la voie à suivre pour le lycée général et technologique : la liberté dinitiative promise depuis 1985 aux équipes pédagogiques doit se traduire dans les faits, en encourageant le recours à lexpérimentation et en octroyant de nouvelles marges de manuvre dans lutilisation des moyens horaires.
1. Une liberté de gestion totale sur les heures daccompagnement
Les trois heures hebdomadaires daccompagnement auxquels auront droit tous les lycéens durant la semaine doivent être le terrain délection de la capacité dinitiative pédagogique des équipes enseignantes.
En effet, les besoins en accompagnement ne sont pas les mêmes dun lycée à lautre, en raison de la très grande diversité des élèves accueillis. Ainsi que la souligné M. Jean-Paul de Gaudemar devant la mission, « on ne peut plus gérer, pour ne prendre que des exemples parisiens, Louis le Grand de la même façon quun établissement du 19ème arrondissement » ().
Cest pourquoi la liberté de gestion de ces trois heures doit être totale et se traduire de deux manières :
la liberté dorganiser le contenu de ces trois heures, qui peuvent aussi bien revêtir la forme dune aide individualisée, de travaux pratiques organisés en petits groupes délèves, dune aide à lorientation, etc. ;
la liberté daffecter ces heures dans les emplois du temps.
Cette liberté ne sera possible que si le ministère de léducation nationale ne publie pas de circulaires de cinquante pages sur lemploi de ces trois heures. Il pourra tout au plus, à titre indicatif, proposer un menu des activités daccompagnement pouvant être organisées par les établissements.
Par ailleurs, les établissements devraient définir, de manière publique, leur « politique » dutilisation de ces trois heures, après que les concertations nécessaires menées par le chef détablissement, avec lensemble de léquipe éducative et le conseil pédagogique, ont permis den définir le contenu. Cette transparence serait obtenue par lélaboration dun cahier des charges des heures daccompagnement, qui devrait être validé par le conseil dadministration du lycée, puis annexé au projet détablissement.
2. Des dotations horaires réellement globalisées pour lenseignement des disciplines
En plus des trois heures hebdomadaires que les lycées organiseraient librement pour offrir à leurs élèves un accompagnement aussi personnalisé que possible, ces établissements devraient pouvoir bâtir une offre disciplinaire adaptée à leur public scolaire.
Il faudrait accorder à cet effet des marges de manuvre aux équipes pédagogiques en ce qui concerne la gestion des dotations horaires affectées aux établissements, qui, on la vu et contrairement à ce que pourrait laisser croire cette appellation, sont loin dêtre « globalisées ».
Ainsi, le ministère ne devrait plus régler, au quart dheure près, lutilisation de la totalité des heures denseignement, mais accorder aux établissements un volant dheures non affectées quils pourraient allouer librement entre les disciplines enseignées aux élèves, quelles appartiennent au tronc commun ou aux enseignements de spécialisation.
Cette marge de manuvre supplémentaire permettrait aux établissements :
de dédoubler des classes ;
dorganiser, sur une ou plusieurs semaines, des enseignements intensifs, de mathématiques ou de français par exemple, afin de « mettre le paquet », par la mobilisation dheures destinées à dautres matières, sur une discipline pour laquelle les enseignants constatent des lacunes importantes.
On pourrait aussi permettre aux établissements daller encore plus loin si leurs équipes pédagogiques et de direction le souhaitent. Cette souplesse supplémentaire consisterait à annualiser les heures accordées via la dotation globale horaire pour assurer des enseignements. Ainsi, ces établissements auraient la liberté dorganiser leur emploi du temps, le ministère de léducation nationale fixant un seuil minimal obligatoire pour toutes les disciplines et déléguant une enveloppe globalisée de moyens horaires.
3. Des classes plus souples
La réforme du lycée doit être loccasion dexpérimenter des modalités de regroupement des élèves autres que celles de la classe traditionnelle afin de mettre en uvre des pédagogies différenciées qui tiennent plus finement en compte des besoins des élèves.
Ces regroupements à géométrie variable sont dailleurs inéluctables dans le « nouveau lycée », dans la mesure où la réduction des horaires disciplinaires et linstauration dheures, trois au total, consacrées à laccompagnement conduiront, nécessairement, à la réduction de cours dispensés devant la classe entière. Dailleurs, comme la fait observer M. Jean-Paul de Gaudemar à la mission, le « groupe classe » est « dores et déjà éclaté à 50 % » en raison des multiples options prises par les lycéens ().
Ainsi, il devrait être possible, par exemple, dexpérimenter lenseignement de certaines disciplines sous la forme de cours magistraux, regroupant deux classes, afin de préparer les élèves aux méthodes de travail du supérieur. Cette organisation permettrait de libérer des professeurs et des moyens horaires, qui pourraient ainsi être mobilisés pour dispenser des enseignements en petits groupes.
À linstar de ce qui se pratique déjà pour léducation physique et sportive, il conviendrait par ailleurs dencourager le regroupement des élèves par groupes de compétences en langues, méthode qui pourrait, le cas échéant, être appliquée à titre expérimental à dautres disciplines.
Certains enseignants soulignent les risques dun tel éclatement du groupe classe, « si important à cet âge », ce dernier permettant en effet de donner aux élèves un sentiment dappartenance, lequel fait partie intégrante de la formation des adolescents ().
Ce risque ne doit pas être négligé. Par conséquent, comme le relève un compte rendu de table ronde transmis à la mission, « un juste milieu » est à trouver entre lorganisation en classe entière et « la nécessité de regrouper les lycéens en entités plus réduites » (). Cest pourquoi il pourrait être envisagé, comme la suggéré à la mission M. Jean-Paul de Gaudemar, de maintenir un groupe référent, avec un « tuteur ou professeur référent » jouant le rôle du professeur principal ().
4. Des journées plus courtes
La réforme du lycée impose de respecter cet impératif absolu : « Il faut prendre en compte le rythme biologique des lycéens dans lélaboration des emplois du temps. » ().
Les lycéens entendus par la mission au lycée Saint-Just de Lyon ont ainsi observé que les enseignements les mieux suivis sont dispensés le matin. En effet, selon eux la concentration requise pour suivre les cours de type magistral seffiloche au fur et à mesure que laprès midi avance, un constat partagé par leurs professeurs : « quoiquon fasse, la dernière heure est perdue ». Ces élèves ont donc proposé que les enseignements disciplinaires aient lieu de 8 heures à 15 heures, le reste de laprès-midi étant consacré aux activités sportives et culturelles et aux options ().
Allant aussi dans le sens dun raccourcissement de la journée du lycéen, dautres propositions, entendues ou transmises à la mission, invitent les établissements à réduire la durée traditionnelle des cours. Cependant, en la matière, il ny a pas dunanimité : « souhait de passer à 45 minutes pour certains, a contrario nécessité de conserver 55 minutes de cours pour les autres » ().
La réduction de lhoraire hebdomadaire moyen des lycéens devrait permettre de concilier les souhaits des uns et des autres en encourageant, dans les établissements qui le souhaitent, des organisations horaires innovantes. Elle pourrait être ainsi mise à profit pour expérimenter de nouvelles modalités de découpage de la journée scolaire, qui permettent notamment dalléger les après-midi, en évitant la tenue de cours devant la classe pendant la tranche 15 heures-18 heures. Cette plage horaire devrait être alors mobilisée au profit des « devoirs à la maison » réalisés au lycée et pourrait être consacrées aux activités culturelles et sportives.
B.
Et soumises À Évaluation
Accorder plus de marges de manuvres aux établissements suppose quen contrepartie, leur politique pédagogique soit davantage évaluée. Cette démarche dexcellence a dailleurs été engagée depuis la loi organique du 1er août 2001 relative aux lois de finances.
Ainsi, les indicateurs des projets annuels de performances associés aux crédits de la mission « Enseignement scolaire » sont déclinés au niveau des plans annuels de performance des académies et des projets détablissements des lycées.
Depuis la rentrée 2002, les recteurs adressent aux proviseurs, comme aux principaux de collège, une lettre de mission qui leur fixe des objectifs précis, établis sur la base dun diagnostic de la situation de leur établissement, et qui sert de point de départ à lentretien dévaluation de leur action organisé chaque année.
Après approbation du projet détablissement, le proviseur signe un contrat dobjectifs avec le recteur, un instrument qui a été consacré par la loi du 23 avril 2005 et qui, selon les dispositions réglementaires du code de léducation, doit mentionner les indicateurs permettant dapprécier la réalisation desdits objectifs (article R. 421-4).
Cependant, aussi impressionnante soit-elle, cette panoplie doutils ne peut suffire à inciter les lycées à adopter une démarche dautoévaluation, les conduisant à se mobiliser pour élaborer des dispositifs pédagogiques adaptés aux besoins de leurs élèves et pilotés en fonction dindicateurs pertinents. En effet, le contrat dobjectifs dont il vient dêtre fait mention na pas dautre portée que
morale.
En la matière, cest bien un constat de carence de lévaluation qui doit être établi : aucun dispositif, même incitatif, nexiste pour « pousser » un établissement dont les résultats plafonnent dannée en année à réagir rapidement en ajustant sa stratégie pédagogique ().
La réforme du lycée constitue donc loccasion dadopter un tel dispositif. À cet égard, les recommandations contenues dans lavis présenté par M. Frédéric Reiss sur le projet de loi de finances pour 2009 gardent toute leur pertinence :
les établissements devraient publier des indicateurs qui aillent au-delà des statistiques habituelles sur le taux de réussite au baccalauréat ou les taux de redoublement. Il leur faut construire et présenter des indicateurs qui revêtent une vraie signification au regard des spécificités locales, en particulier des indicateurs qualitatifs, cest-à-dire « de progrès ou de valeur ajoutée, sur lesquels leffort des établissements doit porter en priorité » ;
une procédure « dalerte publique » devrait être enclenchée quand un lycée nobtient pas des résultats satisfaisants pendant plusieurs années de suite et conduire à une modification du contrat dobjectifs, sous le contrôle du ministère de léducation nationale. Par ailleurs, en cas de résultats insatisfaisants, le dispositif dévaluation devrait avoir des conséquences sur la gestion de la carrière du chef détablissement, tant en ce qui concerne ses mutations que ses promotions ().
Des mesures complémentaires pourraient être prises pour accompagner le renforcement de lautonomie et de lévaluation pour :
dune part, encourager la stabilité des équipes pédagogiques dans les lycées, en particulier ceux du réseau de léducation prioritaire, car celle-ci est fondamentale pour la réussite du projet éducatif, ainsi que lont souligné les enseignants rencontrés au lycée Jean Renoir de Bondy ;
dautre part, cette proposition ayant été formulée dans le même établissement, il conviendrait dexaminer lopportunité dun dispositif permettant dutiliser les crédits économisés par la baisse des redoublements en Seconde pour les reverser, sous forme de primes, aux enseignants qui travaillent dans des établissements ayant obtenu ces résultats.
IV.- Lorientation : donner À lÉlÈve les informations lui permettant dÊtre un acteur À part entiÈre
« Notre pays est malade de son orientation » (). Ce commentaire du délégué interministériel à lorientation, M. Bernard Saint-Girons, illustre le caractère chronique des dysfonctionnements du système français dorientation. Ceux-ci ayant été analysés par de multiples rapports, on se contentera de les rappeler brièvement.
Les dispositifs actuels dorientation orientation scolaire, découverte des métiers, orientation vers lenseignement supérieur et orientation tout au long de la vie sont émiettés et peu ou pas pilotés. Cette « balkanisation » suscite linsatisfaction des usagers, à savoir les élèves et leurs familles. Ces derniers ont en particulier le sentiment dêtre les victimes dun processus subi, car ils sont désarmés faute dune vision claire, quaucun acteur ne leur offre, des métiers et des formations qui y conduisent et dune mauvaise articulation entre lorientation scolaire et lorientation tout au long de la vie.
Cest la raison pour laquelle des parents délèves peuvent déclarer que « lorientation est un stress permanent » ().
Au lycée, la préparation de lorientation apparaît souvent comme étant tardive, cloisonnée dans une logique de filières hiérarchisées et prenant très peu en compte la perspective de linsertion professionnelle et de la formation tout au long de la vie.
Ainsi, les élèves entrant au lycée « ne sont actuellement pas informés de la réalité des sections dans lesquelles ils sont affectés (générale, technique, professionnelle), ni des métiers auxquels ils peuvent accéder ou du marché de lemploi. Des filières entières sont laissées pour compte alors que les débouchés professionnels sont assurés, comme cest le cas pour les STI [sciences et technologies de linformation ] » (). Bref, on choisit souvent des études, sur la base de représentations approximatives, plus quun métier ou un champ dactivité professionnelle. Au final, « lélève choisit souvent son orientation en idéalisant un train de vie » ().
Cest contre cette culture de la désorientation, à laquelle échappent, bien entendu, les fils denseignants et de cadres, quil faut lutter. Ce combat doit être accompagné dun autre, porté en amont du lycée et concernant laccès des bacheliers aux formations du supérieur, qui doit être rendu plus équitable et plus cohérent. Enfin, le présent rapport présentera, en guise de conclusion, quelques réflexions concernant les contours dun service public de lorientation pour les jeunes.
A. au lycÉe : Une orientation inscrite au cur du projet dÉtablissement
Toute orientation choisie présuppose le respect dune règle de bon sens : « Le choix des filières doit répondre à un projet professionnel » ().
Les développements qui suivent formuleront plusieurs recommandations susceptibles daméliorer le processus dorientation au lycée. Mais avant de les présenter il convient de rappeler que la réforme des parcours et du temps scolaires, telle quelle a été esquissée au début du présent rapport, devrait aussi favoriser le développement de la culture de lorientation.
En effet, lorganisation modulaire des enseignements en Seconde et la spécialisation progressive des cursus du nouveau lycée rendrait enfin possible léducation à lorientation prévue par la loi du 10 juillet 1989 dorientation sur léducation, en contribuant à développer chez le futur adulte la capacité dêtre acteur de ses choix professionnels. De plus, ainsi que cela a déjà été souligné, les trois heures daccompagnement, dont tout lycéen bénéficiera, pendant sa scolarité, permettraient aux élèves, qui le souhaitent, de profiter de ce temps encadré pour sinformer sur les métiers et les formations, avec laide des enseignants.
Cependant, le nouveau lycée ne guérirait pas, de façon magique, tous les maux dont souffre actuellement le processus dorientation. Dautres mesures devraient être prises, en commençant par celles qui permettraient dinscrire lorientation dans la durée et de lorganiser autour de la découverte des métiers.
Ce processus doit en effet être envisagé comme un continuum, avançant par paliers réguliers : commençant au collège, la découverte des métiers et des formations se prolonge au lycée et conduit naturellement aux formations post-bac. Cest pourquoi il faut apporter très tôt aux élèves les éléments dinformation qui leur permettront de nourrir un projet personnel. Et cest dans ce but quil faut veiller à lapplication de la « découverte des métiers » au lycée, qui, à lheure actuelle, nest pas autant formalisée quau collège.
On rappellera ici que la découverte professionnelle de trois heures, proposée à titre optionnel aux élèves de cinquième depuis la rentrée 2005, va être généralisée à tous les collèges à partir de la rentrée 2009 au niveau de cette classe et lest depuis la rentrée 2008 au niveau de la quatrième. Il existe aussi des « parcours de découverte des métiers », toujours en collège, qui ne bénéficient pas dheures fléchées et se font à partir de la cinquième, à linitiative des équipes pédagogiques.
Au lycée, en revanche, il ny a que les entretiens dorientation, les forums ou journées de présentation des métiers, éventuellement organisés par tel ou tel établissement, notamment en partenariat avec les organismes consulaires.
À partir de ces activités, il convient donc dorganiser une véritable « instruction » autour des métiers, qui ne doit pas être périphérique par rapport aux enseignements disciplinaires. Dans ce but, il faut sassurer que les entretiens dorientation conduits avec les élèves par les conseillers dorientation-psychologues et les enseignants sont centrés sur les métiers sur lesquels les formations peuvent déboucher. Autrement dit, les lycéens doivent bénéficier dinformations fiables sur les emplois auxquels ils pourront postuler en suivant telle ou telle formation.
Dans le même temps, lorientation doit être désenclavée, ce qui suppose détablir des partenariats forts entre les lycées et les entreprises. Cette collaboration entre deux univers qui, aujourdhui encore, peuvent signorer même si cest moins souvent le cas dans les filières technologiques que dans les filières générales est indispensable. En effet, orienter, ce nest pas « théoriser » sur tel ou tel métier, mais cest bénéficier de présentations concrètes de ces métiers par ceux qui les exercent.
1. Létablissement, lieu géométrique de lorientation
Le « lieu géométrique » de lorientation, pour reprendre les termes du délégué interministériel à lorientation, M. Bernard Saint-Girons, doit être le collège ou le lycée, dont le projet détablissement doit impérativement comporter un volet spécifiquement consacré à ce sujet ().
Plusieurs mesures doivent être prises pour s en assurer.
Ï% Des conseillers d orientation affectés dans les établissements et au recrutement élargi
Les conseillers d orientation-psychologues (COP) devraient être rapatriés dans les établissements scolaires. Il sagit dune préconisation essentielle, se déclinant en plusieurs mesures et visant à mettre fin à une situation où les parents délèves « regrettent lincapacité des COP » ().
Actuellement, les 3 784 conseillers COP ninterviennent que pour 60 % de leur temps dans les établissements scolaires, car, le reste du temps, ils travaillent dans les 574 centres dinformation et dorientation et leurs annexes où ils accueillent les jeunes en entretien individuel ou les aident à établir leur projet professionnel en recourant à des logiciels informatiques spécialisés. Ils y exercent leurs activités de conseil sous lautorité purement fonctionnelle des directeurs de centres dinformation et dorientation, qui ne disposent daucun pouvoir hiérarchique sur eux.
Cette situation nest pas satisfaisante, car les conseillers dorientation-psychologues devraient, en toute logique, être affectés dans les établissements pour former léquipe pédagogique à lorientation et aider les collèges et les lycées à définir leur politique dans ce domaine.
Cela aurait pour conséquence de soumettre ces conseillers à lautorité hiérarchique des proviseurs de lycées ou des principaux de collège. Comme le fait observer notre collègue par M. Frédéric Reiss, dans son avis sur le projet de loi de finances pour 2008, les chefs détablissement pourraient ainsi définir précisément le service hebdomadaire des COP, afin de mettre un terme à la véritable anomalie que constitue leur emploi du temps « pour le moins libéral » (). Treize heures et dix minutes de leur temps de travail hebdomadaire, fixé à quarante heures et quarante minutes, sont en effet laissées à leur libre appréciation notamment pour leur permettre de se documenter et de se former.
Par ailleurs, ainsi que le préconise le même avis budgétaire, leur formation initiale et continue aux métiers, laquelle est notoirement insuffisante, devrait être renforcée.
Enfin, la licence de psychologie ne devrait plus être, comme cest le cas depuis ladoption du statut de 1991, un préalable au recrutement des COP. Le concours externe doit souvrir à tous les titulaires de licence de lenseignement supérieur, tandis que le concours interne doit être ouvert, sans condition de diplôme, aux agents des trois fonctions publiques. De telles dispositions permettraient ainsi de mettre fin à un état desprit qui conduit certains conseillers à se sentir parfois plus « psychologues » que spécialistes de lorientation et de trouver une solution au problème soulevé par le tarissement des effectifs recrutés par le concours (une cinquantaine de postes pourvus lors des dernières sessions alors que les départs à la retraite s élèvent à deux cents par an).
Ï% Un cahier des charges de l orientation établi par chaque établissement
Chaque établissement devrait élaborer un cahier des charges de lorientation, assorti dindicateurs et inscrit au projet détablissement. En effet, si lon veut mettre en place une véritable politique publique de lorientation, dont les établissements scolaires constituent lun des piliers, le recours à des indices, comme par exemple des indices de satisfaction ou de réduction du taux de décrochage scolaire, simpose. De plus, en adossant la politique dorientation des lycées à des indicateurs chiffrés, publics et donnant lieu à une évaluation, les proviseurs seraient incités à en faire une priorité de leur projet d établissement.
Ï% Des enseignants recevant une formation adaptée
Quant aux enseignants, notamment les professeurs principaux qui sont les plus proches des élèves, ils devraient être eux aussi des pivots de lorientation.
Le travail découte, dentretien et de conseil ne peut reposer entièrement sur les COP. Comme le fait observer un compte rendu envoyé à la mission, « il ny a pas réellement de pivot [de lorientation]. Lorientation est avant tout un travail déquipe, coordonné et complémentaire, entre le lycéen, ses parents, les enseignants, les conseillers dorientation, les assistants déducation, les CPE, les partenaires extérieurs » ().
Il reste quau sein de ce travail déquipe, les enseignants sont appelés à être « en première ligne », puisque cest vers eux que les lycéens se tournent le plus souvent. Cest pourquoi la connaissance effective des métiers doit constituer un véritable socle de la formation initiale et continue des enseignants, reconnu comme tel par le cahier des charges de la formation des maîtres.
Lactuel cahier des charges, publié en décembre 2006, prévoit quun stage en entreprise « dau moins trois semaines, éventuellement une expérience directe du travail en entreprise, deviendra obligatoire pour obtenir la titularisation » (). À lheure actuelle, la direction des ressources humaines du ministère de léducation nationale est incapable de produire des statistiques permettant de vérifier la traduction dans les faits de cette norme, figurant dans un arrêté publié au Bulletin officiel de lÉducation nationale. Le ministère doit donc veiller au respect de cette obligation, qui doit permettre aux futurs enseignants de toucher du doigt la diversité des métiers, laquelle ne se résume pas à la connaissance des emplois auxquels les concours de la fonction publique permettent daccéder
En outre, la formation permanente à lorientation des professeurs principaux devrait être développée.
Par ailleurs, les résultats des enquêtes prospectives sur les métiers devraient être mis à la disposition des équipes éducatives. Réalisées au niveau national, régional ou des branches, ces études sont aujourdhui plutôt destinées aux experts et aux professionnels chargés de réfléchir à l évolution de la carte des formations. Compte tenu de leur intérêt évident, elles mériteraient d être diffusées auprès des enseignants, sous une forme accessible et pédagogique ().
Ï% Des moyens horaires dédiés à l orientation
Enfin, les lycées doivent disposer de temps pour pouvoir mener une politique dorientation active. Il faudrait dégager, à cet effet, dans les grilles horaires des établissements une plage dédiée à lorientation, au cours de laquelle des entreprises, des représentants des chambres consulaires et des fédérations professionnelles, des « anciens » du lycée, devenus salariés, ainsi que des parents, pourraient parler métiers.
Les trois heures daccompagnement auxquelles aurait droit chaque élève au titre du soutien personnalisé ne peuvent, à elles seules, suffire à dégager du temps pour lorientation, car si celles-ci peuvent être consacrées à ce sujet, elles peuvent être aussi, comme on la déjà vu, mobilisées pour assurer dautres activités : travaux dirigés, appui méthodologique, activités pluridisciplinaires, etc.
Certaines personnes auditionnées par la mission estiment cependant que lorganisation de stages serait plus profitable aux lycéens que la pratique de quelques heures de découverte, au motif quune expérience professionnelle, même limitée à quelques jours, serait toujours plus riche en enseignements que des présentations orales, aussi brillantes soient-elles.
Or la solution du stage apparaît comme une « fausse bonne idée », ainsi que la souligné le secrétaire général du portail Centre-INFFO, M. Philippe Lacroix. Selon cet interlocuteur, les entreprises en France ne peuvent pas accueillir plus de 100 à 150 000 jeunes par an (). Léquation souhaitée est de toute évidence insoluble, car, ainsi que le fait remarquer un compte rendu de table ronde transmis à la mission : « 700 000 élèves par classe dâge = 700 000 lieux de stage » ().
En outre, laccès aux stages se révèle discriminant. Les stages se trouvent ainsi « souvent par relation, favorisant à nouveau des choix par défaut » (). Or comment peut-on accepter de développer de telles pratiques quand lune des priorités du nouveau lycée doit être de combattre, sans relâche, tout ce qui ressemble de près ou de loin à des choix par défaut ?
Dans ces conditions, la solution la plus simple consisterait à inscrire un volant dheures « découverte des métiers » dans la dotation globale horaire affectée aux établissements scolaires. Ceux-ci pourraient ainsi disposer dune entière liberté dorganisation de ces heures, ce qui leur permettrait de recourir à des formules variées de présentation des aspects du monde du travail. Par ailleurs, ces temps de découverte devraient être conçus avec laide des fédérations, celles des services et de lindustrie, et des chambres des métiers.
2. Des centres dinformation et dorientation confiés à terme aux régions
Les centres dinformation et dorientation (CIO), qui détiennent dutiles ressources documentaires et sont des lieux où les jeunes peuvent bénéficier dune écoute et dune aide dispensées en dehors des murs du lycée, devraient être lune des chevilles ouvrières du futur service public de lorientation.
Or ces structures ne bénéficient pas, pour des raisons historiques, dune assise territoriale clairement établie. En effet, plus de la moitié des 574 centres relèvent de lÉtat pour leurs frais de fonctionnement et dinvestissement, le reste relevant des conseils généraux. Cette dichotomie conduit à une grande disparité dans lengagement des départements auprès de « leurs » CIO, lintérêt de lÉtat pour « ses » CIO savérant, quant à lui, de plus en plus anecdotique au vu de létat matériel dans lequel certains centres sont laissés.
Cette situation bancale des CIO est dautant moins satisfaisante que les régions, au vu de leurs compétences en matière de formation professionnelle, devraient tout naturellement, ainsi que le suggérait lavis de M. Frédéric Reiss sur le projet de loi de finances pour 2008 (), simposer comme les collectivités de rattachement des structures chargées de fournir des informations pertinentes sur les parcours de formation et les métiers. De surcroît, linformation sur les métiers devant logiquement tenir compte des bassins demploi, il serait dautant plus opportun de confier les CIO aux régions après une expérimentation dans deux ou trois régions. Si lessai était concluant, la régionalisation des CIO devrait également conduire à décentraliser la gestion des conseillers dorientation-psychologues.
3. Un droit à lerreur reconnu : le recours à des sas de réorientation
Il ne doit jamais être trop tard pour effectuer un choix : telle doit être la règle dor qui doit guider le déroulement des parcours scolaires au lycée.
En effet, une des demandes récurrentes entendues par la mission est le développement de passerelles entre les filières de formation du lycée, afin que les élèves, qui saperçoivent que la voie quils ont choisie ne leur convient pas, puissent se réorienter.
Des mesures ont été prises dans ce sens, pour ce qui est des réorientations entre toutes les voies de formation des lycées, les plus importantes concernant, bien entendu, laccès des élèves de lenseignement professionnel à lenseignement général et technologique. Sur ce dernier point, on rappellera que laccès de la classe de Première technologique est ouvert aux élèves titulaires dun diplôme de niveau V (CAP ou BEP). Le cas échéant, ils peuvent bénéficier dun soutien dans les matières fondamentales, ce passage étant soumis à lavis du conseil de classe. Un élève peut par ailleurs être admis en Terminale technologique ou générale sil bénéficie dun avis favorable du conseil de classe ().
Des passerelles mériteraient dêtre également instituées au sein même des lycées généraux et technologiques, afin que le droit à lerreur joue également en faveur des élèves qui, engagés dans un parcours à caractère général ou technologique, se rendent compte de leur plus grande appétence pour lun ou lautre des modes dapprentissage (déductif ou hypothético-déductif).
Ces éléments de souplesse devraient constituer lun des piliers de lorganisation du nouveau lycée : à partir du moment où celui-ci ambitionne de donner aux souhaits des lycéens un poids déterminant dans leur orientation, il doit leur permettre de retenter leur chance. Ces dispositifs modifieraient ainsi en profondeur la philosophie du système dorientation actuel, qui repose sur la logique du « tout ou rien ».
Aussi dans le nouveau lycée où la spécialisation des parcours se construirait progressivement lors de deux années du cycle terminal lélève devrait-il pouvoir changer de filière (générale ou technologique) à mi-chemin de la Première et à la fin de cette année.
Mais si cette mesure est nécessaire, elle nest pas suffisante pour concrétiser le droit à lerreur : celui-ci ne deviendra effectif que sil donne à lélève, qui souhaite se réorienter, les savoirs et les savoir-faire qui lui permettront de sengager dans un nouveau parcours de formation. Ainsi que le souligne un compte rendu de table ronde transmis à la mission : il faut « mettre en place des outils de remise à niveau pour les élèves permettant leur réorientation » ()
Dans cette perspective, il convient de prévoir un sas de réorientation et de remise à niveau, animé par des enseignants volontaires, pour les élèves souhaitant changer de filière :
pour les élèves souhaitant changer de filière à mi-parcours de la Première, ce sas durerait deux semaines et serait organisé pendant les vacances de février ;
pour les élèves souhaitant changer de filière à la fin de lannée de Première, ce sas durerait un mois et serait organisé pendant les vacances dété.
Enfin, le recours à ces sas devrait être, dune manière ou dune autre, encadré, afin que les parcours soient souples mais pas erratiques. On pourrait ainsi demander à lélève de motiver sa demande de réorientation, qui serait ensuite examinée par le conseil de classe.
Au total, ce système devrait permettre de répondre à lun des objectifs que toute réforme du lycée, selon le Haut commissaire à la jeunesse, M. Martin Hirsch, devrait poursuivre : à savoir « dédramatiser les choix dorientation proposés aux élèves » ().
b. en aval du lycÉe : Une orientation vers le supÉrieur mieux prÉparÉe et plus Équitable
Les dispositifs dorientation des lycéens vers lenseignement supérieur doivent être indéniablement améliorés. Par ailleurs, le rétablissement dune cohérence entre les filières et les séries suivies au lycée et leurs débouchés dans lenseignement supérieur impose des réformes, tandis que la première année de licence doit être déspécialisée pour éviter la constitution, à linstar de ce qui existe aujourdhui au lycée, de rails rigides à ce niveau détudes. Enfin, il convient de généraliser le dispositif dadmission « ZEP » de Sciences-Po, afin de faire émerger des « têtes de classes » au sein des lycées des zones déducation prioritaire.
1. Lorientation active : une procédure perfectible
La loi n° 2007-1199 du 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des universités a institué une procédure de préinscription et dorientation active qui permet à tout bachelier de bénéficier du dispositif dinformation et dorientation de létablissement denseignement supérieur où il souhaite sinscrire (article L. 612-3 du code de léducation).
Cette procédure vise à éviter que, chaque année, des cohortes de bacheliers sinscrivent « par défaut » dans les filières de lenseignement supérieur, faute davoir pu obtenir des informations pertinentes sur les formations quils envisagent de suivre. Elle repose sur deux opérations distinctes :
la préinscription, procédure par laquelle le candidat à linscription exprime un ou plusieurs vux ;
lorientation active, procédure par laquelle luniversité donne un avis purement indicatif sur les vux dinscription du bachelier, trois avis étant possibles (un encouragement à sinscrire dans la filière, une recommandation à réfléchir et une information accompagnée dune recommandation à choisir dautres filières).
Après avoir été expérimenté en 2008, loutil informatique Admission Post-Bac, portail internet qui permet aux lycéens de Terminale de se préinscrire, de classer leurs vux et de bénéficier de conseils en orientation avant de sinscrire dans un établissement denseignement public, a été généralisé cette année. Il était ouvert du 20 janvier au 20 mars dernier en ce qui concerne la saisine des vux, étant précisé que les lycéens peuvent modifier lordre de leurs vux jusquau 6 juin. En outre, la préinscription concerne cette année lensemble des formations du supérieur (universités, instituts universitaires de technologie, classes préparatoires, sections de technicien supérieur, etc.) et non pas les seules filières universitaires.
Pour quelle puisse donner sa pleine mesure et apporter ainsi une vraie valeur ajoutée à linformation des lycéens, le déroulement de la procédure d orientation active doit être amélioré sur deux points.
Ï% La lisibilité des formations : « doivent mieux faire »
Outre qu il convient de travailler encore sur les intitulés des diplômes du supérieur pour les rendre plus appréhendables pour les lycéens, parfois troublés par la diversité des dénominations (), il faut améliorer la lisibilité des informations sur les études supérieures quils peuvent envisager de suivre afin que ces derniers ne saisissent pas au hasard leur vux dinscription.
Ceci suppose dorganiser une totale transparence sur trois aspects des formations supérieures : leurs prérequis, cest-à-dire les connaissances et compétences qui sont attendues des bacheliers pour quils suivent avec succès les études envisagées, les conditions de réussite aux diplômes que ces cursus préparent et les perspectives dinsertion professionnelle des diplômés.
Cet effort de transparence doit en particulier conduire les filières du supérieur à publier des « indicateurs de devenir » de leurs étudiants. Ainsi que le suggère le Conseil dorientation pour lemploi, de tels indicateurs pourraient, par exemple, porter sur :
le taux de réussite, selon le baccalauréat dorigine en licence, diplôme universitaire technologique, brevet de technicien supérieur, ainsi que le taux de réussite en master et doctorat selon le diplôme post-bac dorigine ;
le devenir des diplômés à six mois : information sur la poursuite détudes et sur lemploi occupé (statut, salaire, catégorie socio-professionnelle, secteur dactivité) ;
enfin, le devenir des diplômés à un an, puis à trois ans, ainsi que le devenir des non-diplômés ().
Par ailleurs, les lycéens souhaitant tous bénéficier dinformations qui sappuient autant que possible sur des expériences concrètes de cursus, l intervention, dans les établissements, d anciens élèves devenus étudiants, doit être systématiquement encouragée, afin qu ils puissent apporter à leurs auditeurs des témoignages sur leur parcours.
Ï% Une procédure d orientation active mieux organisée
La superposition des procédures de préinscription et dorientation active via un seul outil informatique, Admission Post-Bac, induit, chez de nombreux lycéens, une confusion alors quelles répondent à des objectifs très différents.
Ainsi, chez certains, le sens de la procédure dorientation active est brouillé, puisquil peut apparaître non comme un outil et un conseil, mais comme une forme de sélection. En outre, lorientation active étant intégrée dans le calendrier resserré dAdmission Post-Bac, ni les lycées ni les universités ne peuvent exercer correctement leur mission de conseil.
Certes, la dernière circulaire concernant lorientation des bacheliers vers lenseignement supérieur demande aux lycées daccompagner leurs élèves tout au long de la procédure et fait des commissions de coordination académique des formations postbaccalauréat, présidées par les recteurs et composées des présidents duniversités, des proviseurs de lycées et des professionnels de lorientation, les lieux privilégiés pour coordonner la mise en uvre des procédures dadmission ().
Mais en elles-mêmes ces recommandations de bonnes pratiques ne peuvent régler le problème que pose le chevauchement de deux procédures. Cest la raison pour laquelle il serait souhaitable de les distinguer, en avançant la procédure dorientation active au troisième trimestre de lannée de Première ou, à tout le moins, au début de lannée de Terminale. Ainsi, les élèves, préalablement informés du nouveau calendrier de lorientation active, disposeraient de toute lannée de Première pour sinformer, élaborer un projet détudes, et le confronter aux avis de leurs professeurs, des conseillers dorientation-psychologues et, éventuellement, des établissements denseignement supérieur.
2. Une cohérence plus grande entre les cursus au lycée et leurs débouchés dans le supérieur
Les bacheliers généraux autres que ceux de la série scientifique et les bacheliers technologiques sont victimes de deux phénomènes qui tendent à compromettre légal accès des lycéens aux études supérieures, en particulier aux formations sélectives. Outre le fait quelle crée des problèmes en termes dégalité des chances, cette situation pèse sur la capacité de notre pays à conduire 50 % dune classe dâge à un diplôme de lenseignement supérieur.
Ï% Mettre un coup d arrêt au détournement des places en IUT
Le premier phénomène est celui du « détournement » des places en institut universitaire de technologie (IUT). Les victimes en sont les bacheliers technologiques, dans des proportions telles qu elles expliquent, pour partie, le taux déchec élevé des étudiants titulaires de ce baccalauréat dans les formations supérieures ().
En principe, la formation de ces bacheliers les destine à suivre une formation supérieure courte, spécifiquement conçue pour ces diplômés et dispensée soit en institut universitaire de technologie (IUT), lequel prépare au diplôme universitaire technologique (DUT), soit en section de technicien supérieur (STS), laquelle prépare au brevet de technicien supérieur (BTS).
Cependant, les places disponibles dans ces formations, qui sont en nombre limité, ladmission se faisant sur dossier, sont préemptées par les bacheliers généraux, qui de ce fait évincent leurs condisciples ayant suivi une formation technologique en lycée. Ces heureux élus obtiennent ainsi, au bout de deux ans, un diplôme de qualité, lequel leur offre une première garantie vis-à-vis du marché du travail et leur permet de suivre, sereinement, une formation plus longue, de type master. Cette stratégie est si répandue que lon peut se demander si les IUT cesseront bientôt dêtre des filières courtes professionnalisantes pour se transformer en premiers cycles universitaires de lenseignement supérieur. En effet, 48 % des titulaires du DUT vont jusquà un niveau bac + 5, majoritairement en écoles dingénieurs et en écoles de commerce, dune part, et en masters professionnels dautre part. De fait, pour beaucoup de bacheliers et de familles, les IUT constituent « une voie daccès parallèle et alternative aux classes préparatoires aux grandes écoles ou aux deux premières années à lUniversité » ().
En évoquant la question du recrutement des STS et des IUT, le directeur de lInstitut détudes politiques de Paris, M. Richard Descoings, na pas hésité à parler de « scandale absolu » (). Ce constat étant surtout vrai pour les IUT, les quelques données qui suivent permettant dillustrer la captation de ces formations par les bacheliers généraux et ses conséquences sur lorientation par défaut des bacheliers technologiques vers les filières universitaires.
En 2007, les IUT nont accueilli que 29,8 % de bacheliers technologiques, contre 68,7 % de bacheliers généraux (1,5 % de bacheliers professionnels) (). Mais cet effet déviction ne sarrête pas à lentrée des IUT : si les bacheliers technologiques réussissent mieux en IUT que dans les formations générales (66,9 %), leur taux de réussite dans ces instituts reste en effet inférieur à celui des bacheliers généraux (82 %).
Plus de quatre bacheliers technologiques sur dix navaient pas fait le choix de leur orientation en licence et ont intégré luniversité faute davoir pu sinscrire dans la formation quils voulaient. Six sur dix désiraient une filière technologique courte. Il en résulte que la moitié des bacheliers technologiques inscrits en licence ny sont restés quune seule année, quun sur trois sest réorienté et que 16 % dentre eux ont abandonné leurs études ().
Pour lutter contre ce phénomène déviction, deux mesures ont été prises :
la première a été le décret n° 2008-265 du 17 mars 2008 qui institue une admission de droit en IUT des titulaires dun baccalauréat technologique ayant obtenu une mention « bien » ou « très bien ». Aussi louable soit-il, ce texte ne peut avoir quun effet marginal sur les flux dentrée de bacheliers technologiques et généraux en IUT ;
la Seconde a pris la forme dune dotation de cinq millions deuros adoptée dans le cadre de la loi de finances pour 2008, pour lamélioration des conditions daccueil et de suivi des bacheliers technologiques. Les fonds ont été répartis entre les IUT sur la base de deux critères : le constat du nombre de bacheliers technologiques, mais aussi professionnels, présents au cours de lannée 2007/2008 et loctroi dun crédit supplémentaire pour chaque bachelier technologique supplémentaire que lIUT envisage de recruter en 2008. Ces incitations financières nont pas eu les effets escomptés, puisquen avril dernier, le ministère de lenseignement supérieur et de la recherche indiquait que 700 étudiants supplémentaires auraient été recrutés au lieu des 3 000 annoncés.
Ces éléments conduisent à penser quil convient de passer à la « vitesse supérieure » : une mesure déquité et de cohérence doit être en effet rapidement adoptée, afin que les IUT, trustés par les bacheliers généraux, ne perdent plus de vue leur vocation daccueil des bacheliers technologiques.
Lattribution de 50 % des places en IUT aux bacheliers technologiques et la mise en place, au bénéfice de ces derniers, de sas méthodologiques en début de formation, permettraient datteindre cet objectif. Ladoption de cette mesure devrait être accompagnée dune réforme rapide de la filière « sciences et technologies industrielles » ou STI, car, alors que ses bacheliers constituaient un vivier de recrutement traditionnel pour les IUT, leur formation semble de plus en plus inadaptée aux profils recherchés par ces instituts.
Cependant, sil sagit de frapper vite et fort, il convient aussi de pas imposer aux IUT des exigences qui ne tiendraient pas compte de leur situation particulière. C est pourquoi la cible de 50 % devrait être modulée en fonction de l environnement des instituts et de leur spécialité ().
Ï% Une assurance, en aval du lycée, contre la reconstitution de l effet filière
Le second phénomène a déjà été évoqué ; cest celui de la prédominance de la série S en ce qui concerne laccès de ses bacheliers à lenseignement supérieur.
Ce règne est particulièrement marqué en ce qui concerne le recrutement des filières sélectives du supérieur, cest-à-dire des grandes écoles. En, effet, dans notre système mandarinal, où le prestige de luniversité est écrasé par celui des grandes écoles, qui pratiquent une sélection, la hiérarchisation actuelle des filières au lycée nest que le produit dune culture qui valorise la réussite aux concours, celle-ci dépendant de la maîtrise des savoirs enseignés dans la série S.
La mise en place dun lycée plus attentif aux choix dorientation des élèves suffira-t-elle à effacer le règne culturel de la série S ? Rien nest moins sûr, car les grandes écoles continueront davoir leurs exigences en termes de formation et de profil scolaire. Or on peut parier que, dans ce contexte, les bons lycéens, bien informés, feront tout pour se conformer au portrait-robot de lélève idéal que ces formations souhaitent accueillir.
Dès lors rien nempêchera ces filières sélectives de considérer quun bon dossier sera celui déposé par tel type de bachelier, ayant choisi tels modules en Seconde, puis telle filière et enfin telle spécialité en Première et en Terminale. Par conséquent, à partir du moment où ces filières continueront de formuler de telles exigences, la série S avec ses effets pervers, sera de facto maintenue.
Ces considérations conduisent à penser quune réforme réussie du lycée implique de faire évoluer les « débouchés » des bacheliers dans le supérieur, en modifiant les exigences de recrutement de ce niveau denseignement. Cette nécessité est pleinement reconnue par certains professeurs : « La refonte des critères de sélection des élèves dans les formations post-bac (avec, entre autre, la prééminence des mathématiques) nous semble aussi incontournable » ().
Il convient alors de sassurer, en priorité, que les attentes des formations sélectives du supérieur ne conduiront pas à recréer leffet filière. Pour cela, il faut agir sur le point de passage obligé de lentrée dans ces formations : « les classes prépas » où la prédominance culturelle du « profil S » joue à plein.
Dans ce but, il faut parvenir à terme à une situation où 20 % des bacheliers en sciences admis dans les classes préparatoires préparant leurs élèves aux formations scientifiques, 20 % des bacheliers en économie admis dans les classes préparatoires préparant aux écoles de commerce, 20 % des bacheliers en lettres seraient admis aux classes préparatoires préparant aux écoles normales supérieures et aux instituts détudes politiques.
Si une mesure réservant 20 % des places des classes préparatoires aux grandes écoles aux bacheliers issus des filières correspondantes du lycée était adoptée, après une phase dexpérimentation, elle devrait être accompagnée dune réforme des concours dentrée des filières sélectives. En effet, pour mettre fin au règne des épreuves mathématiques, utilisées tous azimuts, que ce soit pour faire médecine, entamer des études vétérinaires ou intégrer HEC, des concours daccès à ces formations supérieures devraient porter sur les matières dans lesquelles se sont spécialisés les élèves qui ont suivi la Terminale et la classe préparatoire débouchant « naturellement » dans cette filière de lenseignement supérieur.
Ce pilotage du lycée par laval proposé par votre rapporteur répond dailleurs à lune des préconisations faites devant la mission par le Haut commissaire à la jeunesse, M. Martin Hirsch. Ce dernier sest dit favorable à ce que les élèves de « toutes les filières du lycée disposent de « débouchés » dans lenseignement supérieur », grâce à un système qui empêche à la série S dassurer sa préeminence. À ses yeux, il faut que ce système daccès préférentiel « permette à 10 % des lycéens daccéder aux bonnes filières et non pas réserver cette faveur à 10 % des bons lycéens de 10 % des meilleurs établissements » ().
Pour être complet, un pilotage par laval dune réforme ambitieuse du lycée nécessiterait de « sortir » les classes préparatoires aux grandes écoles les plus prestigieuses, de Louis le Grand à Henri IV, des lycées pour les intégrer aux universités. Une telle mesure, politiquement et socialement difficile, aurait un impact puissant sur leffet filière et permettrait de conforter la place des filières universitaires au sein de notre système denseignement supérieur.
2. Une première année de licence déspécialisée
Ainsi que cela a déjà été souligné, les années du cycle terminal du lycée et celles de lenseignement supérieur court, en particulier celles correspondant aux trois années de licence, doivent être considérées comme formant un cycle.
Les professeurs agrégés devraient être, à cet égard, des « passeurs » entre le monde lycéen et le monde universitaire. Selon le recteur de lacadémie de Paris, M. Patrick Gérard, ce sont en effet ces enseignants qui devraient assurer « lessentiel » de la formation des lycéens aux méthodes du supérieur, ce qui implique dorganiser des échanges de service entre les professeurs du lycée et ceux de luniversité. Ainsi, les professeurs agrégés de luniversité pourraient dispenser un enseignement au lycée par exemple dans le cadre de modules de préparation aux études supérieures , tandis que les professeurs de lycées se verraient confier des cours ou des travaux dirigés de première année de licence ().
Par ailleurs, si lon estime que les deux dernières années du lycée sont des années de préparation à lenseignement supérieur, le rapprochement culturel entre les deux niveaux de formation pourrait être favorisé par la mise en place, à luniversité, dun parcours de spécialisation progressive, qui constitue le pendant de celui qui a été suivi au lycée.
Outre quune telle convergence des cursus suivis au lycée et à luniversité serait de nature à réduire le taux déchec des étudiants dans le supérieur, elle permettrait de répondre au souhait, de plus en plus fréquent, des employeurs de pouvoir recruter des salariés à la formation polyvalente car elle est un gage dadaptabilité.
Ainsi, la première année de licence pourrait être organisée autour dun tronc commun important, en accordant aussi une certaine place à des modules de méthodologie, afin que létudiant puisse, à ce stade de son cursus, affiner ou modifier, en toute sérénité, son projet détudes et au-delà son projet professionnel.
Au cours de cette année relativement généraliste, létudiant explorerait les savoirs de celui des quatre grands secteurs de formation dans lequel il souhaite se spécialiser, à savoir les disciplines juridiques, économiques et de gestion, les lettres et sciences humaines et sociales, les sciences et technologies ou les disciplines de santé (). La spécialisation, cest-à-dire le choix de lune des spécialités appartenant au champ disciplinaire exploré pendant la première année, ninterviendrait donc quen deuxième année de licence.
Cette première année déspécialisée est inspirée de la réforme de la première année détudes de médecine prévue par une proposition de loi qui est en cours de discussion (). En prévoyant dinstaurer une première année commune aux études de santé (médecine, odontologie, sage-femme et pharmacie), ce texte poursuit trois objectifs qui se renforcent les uns les autres et répondent parfaitement au but poursuivi par la proposition de votre rapporteur : ouvrir le maximum de choix de parcours aux étudiants, développer une culture commune chez les futurs acteurs dun même secteur dactivité (en lespèce, celui la santé) et réduire le nombre de redoublements à lissue de la première année.
3. Une généralisation aux grandes écoles des conventions de type Sciences-Po avec les lycées de léducation prioritaire
La mission a pu mesurer au lycée Jean Renoir de Bondy leffet dentraînement qua, sur les élèves dun établissement classé en zone déducation prioritaire, lexistence dune procédure dadmission spécifique à un établissement prestigieux, en lespèce lInstitut détudes politiques de Paris.
En effet, le succès de ceux qui ont réussi les épreuves dadmission rejaillit sur leurs camarades et réhabilite la figure du bon élève. Est ainsi mis en valeur, dans des quartiers où prédomine parfois le sentiment que légalité des chances nest plus quun mot creux, le fait que tel élève, issu dune zone défavorisée, bénéficie des mêmes opportunités que lenfant scolarisé en centre ville à Paris, Lyon ou Rennes.
De par sa présence même dans les murs du lycée, un dispositif dadmission de cette nature peut inciter des élèves qui, autrement, nen nauraient jamais eu lidée, à se dire quune telle voie de réussite ne leur est pas interdite. Elle est, selon les termes dun enseignant entendu par la mission au lycée Jean Renoir, un puissant facteur démergence de « têtes de classe », dont les résultats positifs à un concours dentrée seront appropriés, avec fierté, par tous ses camarades.
Cest la philosophie des conventions « éducation prioritaire » signée entre Sciences-Po et soixante-deux lycées situés dans les « quartiers ». On rappellera que celles-ci reposent sur des procédure dadmissibilité et dadmissibilité très particulières. Ladmissibilité est ainsi décidée par les équipes enseignantes de chaque lycée conventionné et consiste en la réalisation dune revue de presse, complétée par une note de synthèse et une réflexion personnelle, ce travail étant présenté oralement devant plusieurs enseignants et le proviseur. Quant à ladmission, elle repose sur un entretien de motivation, se déroulant à Sciences-Po, au cours duquel lélève présente son projet détudes, devant une commission composée de trois personnes (universitaires, représentants dentreprises et hauts fonctionnaires).
Ce type de dispositif, qui permet dengager les lycées des « quartiers » dans une dynamique positive, motivant les élèves et les équipes enseignantes, devrait être généralisé, cest-à-dire mis en uvre par toutes les grandes écoles publiques.
c. en amont et en aval : un service public de lorientation et de linsertion pour tous les publics de jeunes
Les précédents développements ont été consacrés aux mesures susceptibles daméliorer lorientation scolaire, qui intervient en cours de scolarité au lycée et au moment de la transition entre ce niveau denseignement et le supérieur, périodes au cours desquelles le jeune adulte affine son projet détudes et de parcours professionnel.
Cependant, linformation sur les formations et les métiers népuise pas, à elle seule, la problématique de lorientation en France. En effet, lun des principaux dysfonctionnements de ce processus concerne le suivi des jeunes quittant lenseignement secondaire sans qualification ou sans diplôme ().
Ce suivi nest pas assuré de manière satisfaisante pour deux raisons.
En premier lieu, les établissements scolaires ont des difficultés à repérer les jeunes arrêtant leur formation initiale, bien quils disposent dun système unique de gestion des élèves (Sconet). En effet, un élève peut se réorienter vers le système dapprentissage, filière qui dispose de son propre système de suivi et où la stabilisation de la situation du jeune, avant quil ne trouve une entreprise daccueil, peut prendre plusieurs mois. En outre, linformation des établissements en matière de repérage individuel est de qualité inégale, la fiabilité des motifs de sortie étant très variable et les motifs de sortie imprécis abusivement utilisés. ().
Pourtant, le repérage des élèves en situation de décrochage potentiel par leurs enseignants, qui en informeraient le proviseur, puis le comptage des sorties, ne devraient pas poser de telles difficultés aux établissements. À cet égard, on ne peut que souscrire à lune des propositions de la mission dinformation sur les écoles de la deuxième chance et laccès à lemploi, qui recommande dinstaurer une obligation de repérage des élèves en décrochage par léducation nationale et de transmission de linformation aux acteurs publics positionnés en aval (missions locales, Pôle emploi), afin quils proposent sans tarder une prise en charge à ces jeunes ().
En second lieu, une fois sortis du système éducatif, les jeunes qui ne sont plus soumis à lobligation scolaire peuvent passer beaucoup de temps « dans la nature » avant dêtre pris en charge par une structure daccueil ou dinsertion ou bien naviguer de lune à lautre, avant que leur situation ne soit stabilisée. Ainsi, en ce qui concerne les missions locales, sur dix jeunes quelles accueillent, six sy rendent dans la première année qui suit la fin ou labandon de leur scolarité. En outre, seuls 23 % des jeunes peu ou pas qualifiés (sortis sans CAP ou BEP ou avant la Terminale) sont accueillis pour la première fois plus de trois ans après leur sortie de lécole. Or plus cette prise en charge tarde, le premier mois déloignement de lécole étant celui « de tous les dangers », plus ces jeunes séloignent durablement du marché du travail, alors que ce public est déjà le plus fragile en matière daccès à lemploi (). En effet, ce sont ces jeunes qui souffrent le plus du « surchômage » et du chômage de longue durée. En particulier, pour les jeunes non diplômés âgés de vingt-cinq à vingt-neuf ans, le taux de chômage est de 1,9 fois celui de lensemble de la classe dâge et ces sortants précoces sont plus nombreux à être en marge de lemploi cinq ans après leur sortie du système éducatif (18 % contre 6 % de lensemble) ().
Cette exigence de prise en charge rapide se heurte à la multiplicité des structures en charge de laccueil, de linformation, de lorientation et de linsertion des jeunes, soit une vingtaine par région, beaucoup dentre elles se démultipliant par antennes locales (). Aux missions locales, les plus connues, il convient dajouter la mission générale dinsertion du ministère de léducation nationale, chargée, depuis 1996, doffrir aux jeunes de plus de seize ans, en voie ou en situation de rupture de scolarité depuis moins dun an, laccès à une qualification (), les centres daide à la décision des chambres de métiers, les centres de jeunesse du ministère de la jeunesse et des sports, les centres dinformation et dorientation, les délégations de lOffice national dinformation sur les enseignements et les professions, etc.
Conscients des effets pervers de cet empilement, les collectivités publiques ont adopté plusieurs mesures, tant au niveau national que local, afin daméliorer le repérage des « décrocheurs » et assurer une meilleure coordination des différents acteurs en charge de laccueil et de linsertion.
Le dispositif de lutte contre le décrochage scolaire de la région Centre
Lopération « Assure ta rentrée ! » sinscrit dans un dispositif visant à réduire le nombre de jeunes quittant le système scolaire chaque année sans qualification.
En 2005, 3 000 jeunes de la région quittaient chaque année la formation initiale sans qualification reconnue. Lobjectif fixé par le conseil régional a été alors de réduire de 50 %, en cinq ans, le nombre de jeunes décrocheurs et doffrir à ceux qui ont décroché une nouvelle chance dobtenir une qualification.
Aussi, en partenariat étroit avec le rectorat, les opérateurs des réseaux de laccueil, de linformation et de lorientation des jeunes et les établissements de formation (lycées, centres de formations dapprentis, centre AFPA), la région Centre a-t-elle mis au point depuis 2006 une opération, unique en France, pour aider les jeunes qui décrochent ou qui risquent de le faire (en particulier en sortie de troisième) à trouver une solution pour leur formation.
De septembre à décembre, chaque jeune non scolarisé est invité à participer à des sessions spécifiques daccueil organisées dans les départements au cours desquelles centres de formation et familles peuvent se rencontrer pour trouver la meilleure solution. En parallèle, les places disponibles dans les établissements sont publiées et mises à jour quotidiennement sur le site académique.
À la rentrée 2008-2009, 3 050 jeunes ont ainsi été identifiés comme nayant pas de solution pour leur formation. 2 845 dentre eux ont été suivis entre le 8 septembre et le 1er décembre 2008, dont 72 % ont trouvé une solution. Pour les autres, 16 % sont en recherche de solution auprès des missions locales/permanences daccueil, dinformation et dorientation (8 % en 2007) et 12 % nont pas de situation connue ou ont refusé dêtre suivis.
Source : Rapport du président du conseil régional de la région Centre à lassemblée plénière des 26 et 27 mars 2009.
Sur le plan de linterconnexion des outils informatiques, nécessaire au repérage systématique des décrocheurs la décision a été prise, au cours dune réunion interministérielle tenue le 9 avril 2009, détablir des échanges entre Parcours 3, la base de données des missions locales, et Sconet, la base de données de lÉducation nationale. Ainsi, les établissements scolaires seront informés lorsque les missions locales reçoivent des jeunes encore scolarisés et les missions locales auront la possibilité daccéder à Sconet ou de mettre en place une extraction pour cibler les jeunes repérés comme étant en grande difficulté scolaire par les établissements.
En ce qui concerne la coordination locale des acteurs, la signature, le 22 avril 2009 par neuf membres du Gouvernement, dune instruction « relative à la prévention du décrochage scolaire et à laccompagnement des jeunes sortant sans diplôme du système scolaire », constitue, en la matière une première ().
Elle prévoit une interconnexion des bases de gestion interne des établissements pour améliorer le repérage des élèves décrocheurs ou sortant sans qualification pour la rentrée 2009, les ministères de lagriculture et de la justice sassociant à cette démarche en mettant en uvre des systèmes automatisés de suivi et de repérage des élèves décrocheurs.
Elle demande aux représentants de lÉtat dans la région et le département, ainsi quaux recteurs, de mettre en place une coordination locale, rassemblant les responsables relevant de léducation nationale, de lenseignement agricole, de la justice (réseau de la protection judiciaire de la jeunesse), des centres de formation dapprentis, des centres dinformation et dorientation, des missions générales dinsertion, des permanences daccueil et dorientation et du service public de lemploi. Les périmètres de cette coordination seront arrêtés conjointement par les représentants de lÉtat dans la région et les recteurs, en concertation avec les présidents des conseils régionaux. Puis il reviendra aux représentants de lÉtat dans le département et cest ici que réside le principal intérêt du dispositif de nommer un responsable de la coordination locale, qui pourra être un chef détablissement, un directeur de centre dinformation et dorientation, un directeur de mission locale, un cadre du service public de lemploi, dune collectivité territoriale ou dune association. La coordination entre ces acteurs doit permettre didentifier chaque jeune décrocheur et de veiller à lorienter vers un référent qui lamène soit vers la reprise dune formation, soit vers lemploi, soit vers le dispositif daccompagnement le plus qualifié.
Linstruction indique enfin que dix millions deuros provenant du fonds institué par la loi n° 2008-1249 du 1er décembre 2008 pourront être mobilisés pour soutenir des projets dexpérimentation destinés à renforcer les collaborations entre partenaires pour assurer un repérage précoce, soutenir les interventions dans les établissements denseignement supérieur pour prévenir les sorties prématurées, mutualiser les efforts pour le placement des élèves non affectés entre lÉducation nationale, les centres de formation dapprentis et les missions locales et réduire le nombre de jeunes en rupture dans le cadre dun contrat en alternance.
Cependant, autant ces mesures constituent des avancées pour assurer le suivi et la prise en charge « en réseau » des jeunes décrocheurs, autant elles ne pourront pas, à elles seules, relever tous les défis posés par cette problématique.
Pour apporter une solution au problème du décrochage, il faut en effet répondre à deux questions préalables.
La première question concerne lobjectif quil faut assigner à une politique de prise en charge des décrocheurs âgés de seize à dix-huit ans. Que faut-il faire ? « Rescolariser » ou, partant du constat que, pour certains jeunes, il serait manifestement illusoire de les forcer à rester à lécole, les engager dans une démarche de formation professionnelle ?
Le Haut commissaire à la jeunesse, M. Martin Hirsch, a estimé devant la mission que si aucun dispositif performant nétait mis en uvre pour assurer un repérage et un traitement rapide de ces jeunes, leur maintien obligatoire, sous un statut à inventer, dans des structures combinant enseignement scolaire et apprentissage pourrait constituer une solution ().
Il y a lieu de souligner que ces propos précédaient une observation du haut commissaire selon laquelle, à ses yeux, les différents dispositifs daccueil et dinsertion continuent de fonctionner selon leurs logiques propres, chacun mettant en avant ses propres résultats
La seconde question porte sur lopportunité dadopter des mesures qui aillent bien au-delà de la simple coordination des acteurs locaux pour donner un contenu au « service public de lorientation ».
Si lon choisit cette voie ambitieuse, deux démarches sont alors possibles.
Dune part, on pourrait envisager, pour assurer un meilleur maillage territorial de laccueil, de linformation et de lorientation des jeunes, comme la fait, devant la mission, le délégué interministériel à lorientation, M. Bernard Saint-Girons, le développement de plate-formes multiservices, sur le modèle de la cité des métiers de la Villette. En sappuyant sur une carte remodelée, des implantations des CIO, des missions locales, des centres de jeunesse du ministère des sports, etc., ces plate-formes joueraient le rôle, à la fois, de centres de ressources, dinformation et de conseil sur les métiers et les formations et de prestataires de services dingénierie pour les établissements scolaires (salons, rencontres avec les professionnels, aide à lélaboration du volet orientation de létablissement). Elles favoriseraient ainsi la constitution de « lieux uniques pour éviter les pertes en ligne » ().
Cependant, malgré son intérêt évident, cette proposition risquerait daboutir à la création, aux côtés des maisons de lemploi, de « maisons de lorientation », et donc à de sérieux problèmes de coordination. De plus, si une telle évolution se dessinait, il faudrait imaginer une structure de gouvernance pour ces nouvelles « maisons », nécessairement complexe à définir et à mettre en place.
Par conséquent, ne faudrait-il pas faire preuve de plus daudace en créant un grand service public de lorientation, qui viendrait compléter laction du service public de lemploi ?
Sadressant à tous les publics de jeunes, collégiens, lycéens et apprentis, étudiants, jeunes sortis sans qualification et en difficulté dinsertion, ce service public unique dorientation et dinsertion « chapeauterait » lensemble des structures concernées. Il reposerait sur deux piliers : un pilier national et un pilier régional, permettant ainsi de conjuguer les moyens de lÉtat dans ce domaine et de confier à la région le pilotage de laction des réseaux spécialisés que sont les CIO, les missions locales, les centres dinformation des chambres consulaires, etc.
Linstitution dun pilier national conduirait à regrouper des moyens de lÉtat dévolus à linformation, à lorientation et à linsertion via la création dune agence. Celle-ci aurait notamment pour mission de développer linformation et le conseil en ligne, dévaluer la politique dorientation, danalyser les itinéraires dinsertion pour aider à mieux gérer loffre de formation et dattribuer aux échelons déconcentrés les moyens financiers nécessaires à lanimation du réseau des centres daccueil, dinformation et dinsertion.
rappel des propositions de votre rapporteur ()
Sur lobjectif de la réforme
Proposition n°1 : Faire du lycée général et technologique une étape intermédiaire, conduisant 50 % dune classe dâge à un diplôme de lenseignement supérieur et sinsérant dans le cursus scolaire et universitaire de la façon suivante.
La place du lycée dans le système éducatif*
SHAPE \* MERGEFORMAT * Ce schéma ne prend en compte que le lycée général et technologique, le lycée professionnel ayant vocation à déboucher directement sur lemploi.
Proposition n° 2 : Organiser les enseignements de Seconde et du cycle terminal autour dun « triptyque » culture générale (tronc commun), approfondissement/exploration, accompagnement selon la répartition horaire suivante :
Répartition du temps scolaire
SecondePremièreTerminaleTronc commun70 %50 %40 %Approfondissement20 %40 %50 %Accompagnement10 %10 %10 % Sur lorganisation de la scolarité
Proposition n° 3 : Passer de la Seconde « tri sélectif » à une vraie année de détermination
Proposition n°4 : Faire du cycle terminal (Première et Terminale) un temps de spécialisation progressive selon le schéma ci-dessous.
Proposition n° 5 : Mettre en place une alternative au redoublement en Seconde en créant un « sas » de rattrapage pendant lété qui suit la fin de lannée scolaire.
Proposition n° 6 : Instituer trois heures hebdomadaires denseignements daccompagnement, support privilégié dune pédagogie recourant davantage au « côte à côte » plutôt quau « face-à-face ».
Proposition n° 7 : Réduire lhoraire du lycéen à trente-cinq heures « toutes taxes comprises » par semaine :
dont trente heures pour le tronc commun, les enseignements de spécialisation et laccompagnement ;
dont cinq heures de « travail à la maison », mais organisées au lycée.
Proposition n° 8 : Tirer les conséquences de la nouvelle organisation du temps scolaire en refondant les programmes, notamment par le recours à des points de convergence entre les disciplines.
Sur la redéfinition du métier denseignant
Proposition n° 9 : Conserver une définition du service hebdomadaire, en y incluant les trois heures daccompagnement des élèves.
Sur lévaluation des élèves
Proposition n° 10 : Recourir à des formes variées dévaluation pour donner moins de poids aux notes « sélection-sanction », et prendre en compte lensemble des qualités et des compétences manifestées par les lycéens pendant leur temps de présence dans létablissement.
Proposition n° 11 : Engager la réforme du baccalauréat, celle-ci étant inséparable de la rénovation du lycée :
conserver au baccalauréat son caractère dexamen national : cinq épreuves terminales (épreuve anticipée de français, philosophie, histoire-géographie et deux épreuves de la spécialisation) ;
prévoir un contrôle en cours de formation pour les autres matières (langue vivante 1, langue vivante 2, éducation physique et sportive et autres enseignements).
Proposition n° 12 : Attribuer un coefficient important à la présentation par lélève, devant un jury, dun projet personnel élaboré pendant le temps scolaire consacré à laccompagnement.
Sur la vie lycéenne
Proposition n° 13 : Désigner un professeur référent chargé de suivre le lycéen pendant toute sa scolarité.
Proposition n° 14 : Mesurer le phénomène du travail des lycéens pour appréhender son impact sur le suivi dune scolarité normale.
Sur la gestion des établissements
Proposition n° 15 : Conforter la liberté pédagogique des équipes enseignantes en donnant une entière liberté de gestion des trois heures daccompagnement.
Proposition n° 16 : Permettre aux équipes pédagogiques de disposer librement de 10 % de leurs dotations horaires pour bâtir des offres disciplinaires adaptées ; accorder des dotations horaires annualisées aux établissements qui le souhaitent.
Proposition n° 17 : Donner aux établissements la possibilité de scinder ou délargir la classe à des fins defficacité pédagogique.
Proposition n° 18 : Exploiter les nouvelles flexibilités pour expérimenter des grilles horaires faisant achever les cours devant les classes à quinze heures.
Sur lorientation
Proposition n° 19 : Inscrire lorientation scolaire dans la durée, en sappuyant sur la découverte concrète des métiers.
Proposition n° 20 : Faire des établissements le lieu privilégié de lorientation et y rapatrier les conseillers dorientation-psychologues.
Proposition n° 21 : Laisser les établissements organiser, de manière autonome et à partir de la Cinquième, des heures de découverte des métiers pour une durée maximale équivalent à une semaine par an.
Proposition n° 22 : À terme, confier les centres dinformation et dorientation aux régions et décentraliser la gestion des conseillers dorientation-psychologues.
Proposition n° 23 : Favoriser réellement les réorientations en première à mi-parcours et en fin dannée par le recours à des sas de réorientation.
Proposition n° 24 : Mettre à la disposition des élèves et des familles une information pertinente sur les formations du supérieur en exigeant une transparence complète sur les prérequis, les conditions et les taux de réussite et les perspectives dinsertion professionnelle.
Proposition n° 25 : Renforcer lefficacité de lorientation active vers les études supérieures en lorganisant en début de terminale.
Proposition n° 26 : À terme, après concertation, mettre en place un service public de lorientation et de linsertion sadressant à tous les publics de jeunes, dont le volet national reposerait sur la création dune agence regroupant les moyens de lEtat dévolus à ces politiques.
Sur la modification de laccès à lenseignement supérieur
Proposition n° 27 : Réserver 50 % des places en institut universitaire de technologie aux bacheliers technologiques et permettre à ceux-ci de suivre, en début de première année, un sas méthodologique dun mois pour les mettre en capacité daffronter la concurrence exercée par les bacheliers généraux.
Proposition n° 28 : Expérimenter dans une ou deux académies un dispositif réservant 20 % des places des classes préparatoires aux grandes écoles aux bacheliers issus des filières correspondantes du lycée.
Proposition n° 29 : À linstar de la future première année de médecine, déspécialiser la première année de licence autour des quatre grands secteurs de formation de lenseignement supérieur.
Proposition n° 30 : Généraliser à toutes les grandes écoles publiques le dispositif Sciences-Po dadmission des lycéens scolarisés en zone déducation prioritaire.
annexe n° 1
composition de la mission dinformation
M. Yves Durand, président (SRC)
M. Benoist Apparu, rapporteur (UMP)
M. Marc Dolez (GDR)
Mme Françoise Guégot (UMP)
Mme Anne Grommerch (UMP)
M. Yvan Lachaud (NC)
M. Guy Malherbe (UMP)
Mme Martine Martinel (SRC)
Mme Sandrine Mazetier (SRC)
M. Frédéric Reiss (UMP)
Mme Valérie Rosso-Debord (UMP)
annexe 2
auditionS et dÉplacements de la mission dinformation
(par ordre chronologique)
( M. Xavier Darcos, ministre de léducation nationale
( M. Jean-Louis Nembrini, directeur général de lenseignement scolaire au ministère de léducation nationale (DESCO)
( Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC (SNUIPP) M. Gilles Moindrot, secrétaire général
( Syndicat CFTC de léducation nationale, de la recherche et des affaires culturelles (SCENRAC) Mme Pascale Brethenoux, secrétaire générale
( Syndicat national (SNPDEN) des personnels de direction de léducation nationale M. Philippe Guittet, secrétaire général, M. Philippe Tournier, secrétaire général adjoint, et Mme Isabelle Bourhis, membre du bureau national
( Syndicat national des lycées et collèges (SNALC) Confédération syndicale de léducation nationale CSEN Mme Michèle Houel, vice-présidente, Mme Claire Mazeron, secrétaire nationale à la pédagogie et M. François Portzer, vice-président du SNALC
( M. Jean-Paul de Gaudemar, recteur de lacadémie dAix-Marseille
( Syndicat national des enseignements du second degré (SNES) M. Roland Hubert, co-secrétaire général
( Fédération syndicale unitaire (FSU) M. Gérard Aschieri, secrétaire national, M. Roland Hubert, et M. Christian Couturier
( Syndicat National Force ouvrière des Lycées et Collèges (SNFOLC) Mme Marie-Edmonde Brunet, secrétaire générale, M. Jacques Paris, secrétaire national, et Mme Edith Bouratchik, secrétaire nationale
( Fédération des parents délèves de lenseignement public (PEEP) Mme Anne Kerkhove présidente, Mme Claude Caux, vice-présidente, et M. Gil Cottenet, vice-président
( Table ronde organisée au lycée Albert Camus de Rillieux-la-Pape :
M. Jacques Laprée, chef détablissement
Mme Annie Faure, professeur, série technologie de gestion
M. Manuel Milet Anselmo, professeur, série littéraire
M. Frédéric Seve, professeur, série économique
Mme Bernadette Sauret, professeur, série scientifique
M. Damien Jacques, professeur, série technologie industrie, professeur principal en classe de Terminale
Mme Amélie Barbos, professeur, série technologie industrie
M. Guy Jarjat, conseiller dorientation psychologue
M. Roger Lamartine, directeur de linstitut universitaire de technologie
M. Ricardo Salas Rivera, élève en classe de Terminale scientifique, élu au conseil dadministration
M. Sylvain Bonnet, élève en classe de 1ère économique et social, élu au conseil de la vie lycéenne
Mlle Nadia Orcée Allepot, élève en classe de 1ère lettres, déléguée de classe
( Déplacement au lycée Saint-Just de Lyon (5ème) le 6 mars 2009
M. Michel Reynaud-Cleyet, chef détablissement
M. Bruno Cinq, professeur dhistoire et géographie, professeur principal en classe de Seconde
Mme Isabelle Truc-Mien, professeur de lettres classiques, série sciences et technologies de la gestion
Mme Anne-Marie Blouin, professeur principal en sciences et technologies de la gestion
M. François Molines, professeur despagnol
Mme Juliette Barny, professeur danglais
Mme Isabelle Lafay, professeur de sciences de la vie et de la terre, professeur principal en classe de Terminale
M. Olivier Guillou, professeur de physique, professeur principal en classe de Terminale
Mme Pascale Berthier, conseiller dorientation psychologue
M. Jugurtha Hidouche, élève en classe de Terminale littéraire, élu au conseil de la vie lycéenne et au conseil national de la vie lycéenne
M. Ange Sauvage, élève en classe de Terminale scientifique, élu au conseil dadministration
Mlle Julie Monnet, élève en classe de Terminale économique et social, élue au conseil dadministration
( Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) Éducation M. Luc Bentz, secrétaire national, M. Antoine Tresgots, délégué national, et M. Julien Maraval, conseiller technique, du SE-UNSA, Mme Catherine Petitot, secrétaire générale adjointe du SNPDEN-UNSA et Mme Françoise Ducroquet, conseillère fédérale de lUNSA éducation
( M. Philippe Meirieu, professeur en sciences de léducation, Directeur de la chaîne régionale CAP CANAL
( Association de parents délèves de lenseignement libre (APEL National) Mme Dominique Dhooge, vice-présidente et M. Christophe Abraham, délégué aux relations extérieures
( M. Bernard Saint-Girons, délégué interministériel à lorientation et M. Jean-Marie Lenzi, chargé de mission
( Mme Florence Legros, recteur de lacadémie de Dijon
( Syndicat National de lÉducation Physique de lEnseignement Public-FSU (SNEP FSU) M. Serge Chabrol, secrétaire général, et M. Christian Couturier, responsable lycée au bureau national
( Fédération des conseils de parents délèves des écoles publiques (FCPE) M. Jean-Jacques Hazan, président, et Mme Cécile Blanchard, chargée de mission
( Union Nationale Lycéenne (UNL) M. Habib Bekhti, secrétaire national
( Syndicat national des collèges et lycées (SNCL-FAEN) M. Marc Geniez, secrétaire général, M. Alain Hansen, co-secrétaire adjoint, M. Alexandre Ahlin, secrétaire général adjoint de la section de Créteil, et M. Bernard Floch
( M. Mathieu Maraine, délégué national à la vie lycéenne à la Direction générale de lenseignement scolaire (DGESCO)
( M. Richard Descoings, directeur de lInstitut détudes politiques de Paris
( Table ronde sur « Le lycée et le supérieur » (le 1er avril 2009) :
M. François Perret, doyen de linspection générale de léducation nationale
M. Hervé Biausser, directeur général de Centrale Paris, président de la commission amont de la Conférence des grandes écoles
Assemblée des directeurs dIUT M. Christian Cuesta, membre du bureau et Mme Françoise Biard, responsable du partenariat industriel
M. Patrick Hetzel, directeur général de lenseignement supérieur et linsertion professionnelle au ministère de lenseignement supérieur et de la recherche
Association des proviseurs de lycées à classe préparatoire aux grandes écoles (APLCPGE) M. Michel Bouchaud, vice-président, et M. Dominique Montagne, secrétaire
( Table ronde sur « Linformation et lorientation des lycéens » (le 8 avril 2009) :
Centre Inffo M. Philippe Lacroix, secrétaire général et M. Jean-Claude Tricoche, trésorier
Union nationale des étudiants de France (UNEF) M. Thierry Le Cras, vice-président
Union nationale interuniversitaire (UNI) M. Olivier Vial, délégué national et M. Rémi Martial, délégué national
Office national dInformation Sur les Enseignements et les Professions (ONISEP) M. Pascal Charvet, directeur
Promotion et défense des étudiants (PDE) M. Grégory Golf, président et M. Mathieu Bach
Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) Mme Claire Guichet, présidente, et M. François-Loïc Pichard, vice-président
( Déplacement au lycée Jean Renoir de Bondy (le 10 avril 2009):
Mme Dominique Blanckaert, professeur de lettres classiques, élue au conseil dadministration
M. Erwan Bertho, professeur certifié dhistoire-géographie, élu au conseil dadministration
M. Olivier Delmas, professeur dhistoire-géographie, élu au conseil dadministration
M. Raphaël Fortin, professeur de mathématiques, élu au conseil dadministration
M. Philippe Chaillat, professeur de mathématiques, élu au conseil dadministration
M. Philippe Martinais, professeur dhistoire-géographie, élu au conseil dadministration
Mme Marie-Cécile Michallet, documentaliste
Mme Patricia Mesrop, conseiller principal déducation
Mme Céline Da Silva, conseiller principal déducation
Mme Véronique Winter, conseillère dorientation-psychologue
Mme Nathalie Sutour, conseillère dorientation
M. Gildas johnson, élève de 1ère scientifique, vice-président du conseil de la vie lycéenne
M. Mohamed Belaziz, élève de 1ère S
Mlle Jihed Ben Abdeslem, élève de Terminale S
M. Jean-Christophe Drappier, proviseur adjoint
M. Fernand Nasari, proviseur
Mme Annie Fauvel, secrétaire
( Déplacement au Centre dInformation et dOrientation de Bondy (le 10 avril 2009)
M. Mehdi Cherfi, inspecteur de léducation nationale, chargé de linformation et de lorientation
Mme Martine Bertrand, directrice du CIO dAulnay-sous-Bois
Mme Céline Poirier, conseillère dorientation
Mme Nathalie Sutour, conseillère dorientation
Mme Véronique Winter, conseillère dorientation
Mme Nathalie Brumaud, conseillère dorientation
Mme Corinne Follin, conseillère dorientation
M. Jean-Jacques Hardel, responsable du service apprentissage à la chambre des métiers et de lartisanat
( Union nationale de lenseignement technique privé (UNETP) M. Patrice Hauchard, président et M. Alexis Bordet, secrétaire général
( Indépendance et direction Syndicat indépendant des personnels de direction de léducation nationale M. Hervé Brouillet, membre du bureau national et M. Richard Wach, secrétaire général
( Fédération des Syndicats Généraux de lÉducation Nationale et de la Recherche Publique-CFDT (SGEN-CFDT) M. Thierry Cadart, secrétaire général et M. Guy Vauchel, secrétaire national
( M. Patrick Gérard, recteur de lacadémie de Paris
( M. Patrick Hetzel, directeur général de lenseignement supérieur et de linsertion professionnelle au ministère de lenseignement supérieur et de la recherche
( Conseil national des missions locales (CNML) Mme Pierrette Catel, chargée de mission
( UNI Lycées Mme Charlotte Kudé, porte-parole, M. Aymeric Lambey, coordinateur, M. Cyprien Feilhes et Edwing Laupen, élus
( M. Bernard Hugonnier, directeur-adjoint de la direction de léducation à lOrganisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE)
( M. Martin Hirsch, Haut-commissaire aux solidarités actives et à la jeunesse
Contributions de personnalités et organismes
( La Société des agrégés de luniversité
( M. Claude Lobry et Mme Monique Métrat, professeurs honoraires
( Promotion et Défense des étudiants PDE
( La Ligue de lenseignement
( LAssemblée des chambres françaises de commerce et dindustrie
( Association Enseignement Public et Informatique (EPI) et Groupe ITIC, « Enseignement de linformatique et des TIC » de la Fédération des Associations françaises des Sciences et Technologies de lInformation (ASTI)
( M. Roger-François Gauthier, Inspecteur général de ladministration de léducation nationale et de la recherche, consultant à lUNESCO
( Les responsables des Éditeurs scolaires du Syndicat National de lÉdition et de lassociation Savoir Livre
( La Conférence des présidents duniversité (en attente)
( LAssociation des chefs des services académiques dinformation et dorientation, délégués de lOffice national dinformation sur les enseignements et les professions (Onisep)
annexe 3lettre du président de la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales, M. Pierre Méhaignerie, du président de la mission dinformation sur la réforme du lycée, M. Yves Durand et du rapporteur de la mission dinformation sur la réforme du lycée, M. Benoist Apparu, adressée à tous les députés
annexe 4Comptes rendus de table ronde ()
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Éric Straumann, député du Haut-Rhin (Lycée Blaise Pascal de Colmar)
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Jérôme Bignon, député de la Somme (Lycée du Vimeu de Friville-Escarbotin)
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Denis Jacquat, député de la Moselle (Lycée général et technologique Robert Schuman de Metz)
Compte rendu de la table ronde organisée par Mme Martine Martinel, députée de Haute-Garonne (Lycée polyvalent Gallieni, Lycée général et technologique Déodat de Séverac, Lycée général et technologique des Arènes et Lycée professionnel Renée Bonnet de Toulouse)
Compte rendu des tables rondes organisées par M. Jean-Michel Clément, député de la Vienne (Lycée André Theuriet de Civray et Lycée Jean Moulin de Montmorillon)
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Christian Patria, député de lOise (Lycée Saint-Vincent de Senlis)
Compte rendu de la table ronde organisée par Mme Françoise Guégot, députée de Seine-Maritime (Lycée Galilée de Franqueville-Saint-Pierre)
Compte rendu de la table ronde organisée par Mme Catherine Vautrin, députée de la Marne (Lycée Marc Chagall de Reims)
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Jacques Grosperrin, député du Doubs (Lycée Louis Pergaud de Besançon)
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Philippe Folliot, député du Tarn (Lycée polyvalent de La Borde Basse de Castres)
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Alain Rousset, député de la Gironde (Lycée des Graves de Gradignan)
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Daniel Spagnou, député des Alpes-de-Haute-Provence (Cité scolaire Paul Arène de Sisteron)
Compte rendu de la table ronde organisée par M. François-Xavier Villain, député du Nord (Lycées Fénelon, Paul Duez et Notre-Dame de Cambrai, Lycée Jacquard de Caudry, Lycée Saint-Michel de Solesmes et Lycée Camille Desmoulins de Le Cateau)
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Bernard Depierre, député de la Côte-dOr (Lycée Carnot de Dijon)
Compte rendu des tables rondes organisées par M. Philippe Vitel, député du Var (Lycée du Coudon de La Garde)
Compte rendu des tables rondes organisées par M. François Loos, député du Bas-Rhin (Lycée Alphonse Heinrich de Haguenau)
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Guy Lefrand, député de lEure (Lycée polyvalent Porte de Normandie de Verneuil-sur-Avre)
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Philippe Vigier, député de lEure-et-Loir (Lycée Émile Zola de Châteaudun)
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Jean-Luc Pérat, député du Nord (Lycée Jessé-de-Forest de Avesnes-sur-Helpe)
Compte rendu de la table ronde organisée par Mme Arlette Grosskost, députée du Haut-Rhin (Lycée Louis Armand de Mulhouse)
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Jean Grellier, député des Deux Sèvres (Lycée Jean Moulin et Lycée St-Charles de Thouars, Cité Scolaire Genevoix-Signoret, Lycée professionnel Vinci, Campus des Sicaudières et Lycée St-Joseph de Bressuire)
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Etienne Blanc, député des Deux-Sèvres (Lycée dÉtat International et Collège de Ferney-Voltaire, Lycée du Bugey à Belley et Lycée Polyvalent de Bellegarde-sur-Valserine)
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Jean-Claude Mathis, député de lAube (Lycée Chrestien de Troyes de Troyes)
Compte rendu des tables rondes organisées par M. Guy Chambefort, député de lAllier (Lycées techniques de Moulins et Yzeure)
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Daniel Mach, député des Pyrénées-Orientales (Lycée Pablo Picasso et Lycée denseignement général et technologique privé Notre-Dame de Bon Secours de Perpignan)
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Alain Marty, député de la Moselle (Lycée Mangin de Sarrebourg)
Compte rendu de la table ronde organisée par Mme Cécile Gallez, députée du Nord (Lycée de lEscaut à Valenciennes)
Compte rendu de M. Jean-Pierre Decool, député du Nord
Compte rendu des tables rondes organisées par M. Rémi Delatte, député de Côte-dOr (Lycée privé « Les Arcades », Lycée Hippolyte Fontaine et Lycée « Le Castel » de Dijon)
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Frédéric Reiss, député du Bas-Rhin (Lycée Stanislas de Wissembourg)
Compte rendu de la table ronde organisée par Mme Isabelle Vasseur, députée de lAisne (Lycée Saint-Joseph de Château-Thierry et Lycée européen de Villers-Cotterêts)
Compte rendu des tables rondes organisées par M. Benoist Apparu, député de la Marne (Lycée Pierre Bayen de Châlons-en-Champagne, Lycée Étienne Oehmichen et Lycée Jean Talon de Châlons-sur-Marne)
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Philippe Boënnec, député de Loire-Atlantique (Lycée du Pays de Retz)
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Daniel Poulou, député des Pyrénées-Atlantiques (Lycée André Malraux de Biarritz et Lycée privé Saint-Thomas dAquin de Saint-Jean-de-Luz)
Compte rendu des tables rondes organisées par M. Jean-Marc Roubaud, député du Gard (Lycée Georges Brassens à Bagnols-sur-Cèze et Lycée Jean Vilar à Villeneuve-lez-Avignon)
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Éric Straumann,député du Haut-Rhin (Lycée Blaise Pascal de Colmar)
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Table ronde du 19 mars 2009 au Lycée Blaise-Pascal de Colmar ()
Participants :
M. le proviseur,
Huit enseignants (dont deux du Lycée Camille-Sée de Colmar).
Organisation des parcours scolaires
La sélection sopère toujours par les mathématiques. Ce critère de sélection est-il pertinent ?
On suggère une réduction du nombre de séries au baccalauréat. On pourrait imaginer trois séries autour de trois filières :
générale (fusion des séries L, ES, S),
tertiaire (fusion des séries STT),
technologique (fusion des séries STI),
avec des options permettant de répondre aux aspirations des élèves.
Organisation des études
Les horaires imposés aux lycéens sont trop lourds, certains élèves ont 35 voire 41 heures de cours (en fonction des options et des filières).
Le travail personnel peut aller jusquà 20 heures hebdomadaires.
Il existe donc un hiatus entre la société qui met en avant les 35 heures et les exigences à légard des lycéens dont lactivité dépasse souvent les 50 heures d'activité.
On constate une demande forte d'aide personnalisée de la part des élèves. Cette aide peut être mise en place sans augmenter le volume global de travail.
Il convient de développer les mises en situation, en particulier pour les élèves en difficulté.
Certaines matières exigent un enseignement par petits groupes : quelle est lefficacité de lenseignement dune langue à un groupe de 35 élèves ?
Orientation
Difficulté en classe de Seconde pour réorienter des élèves vers des filières plus adaptées à leur profil. Il est en pratique très difficile pour un élève de Seconde dintégrer un cycle de CAP/BEP, car sont prioritaires les élèves sortant de 3ème.
On assiste à une aggravation de la domination des filières S, car elles ouvrent ensuite de meilleures perspectives. Il faudrait modifier les critères de sélection dans les classes préparatoires, par exemple donner la priorité aux élèves des filières L dans les classes préparatoires littéraires.
Le professeur principal doit rester le pivot de lorientation qui relève dune décision collective de léquipe éducative.
Linformation en matière dorientation à destination des lycéens paraît suffisante (journées portes ouvertes journées des carrières heures de vie de classe). Peut-être faut-il bloquer deux ou trois jours par an pour organiser des rencontres avec des professionnels et des lycéens ?
Cela permettrait daméliorer ladéquation entre les aspirations réelles des futurs étudiants et les formations proposées. Une réflexion autour de léquité des moyens de communication des différentes formations devrait être menée. Ainsi, on constate (notamment lors de létude détaillée des dossiers de candidature) que nombre délèves brillants en Terminale STI ne postulent pas en classe préparatoire TSI, peut-être par méconnaissance.
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Jérôme Bignon,député de la Somme (Lycée du Vimeu de Friville-Escarbotin)
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Table ronde du 23 mars 2009 au Lycée du Vimeu de Friville-Escarbotin
Participants :
M. André Niau, Proviseur du Lycée du Vimeu
M. Patrice Pertin, Proviseur adjoint du Lycée du Vimeu
Mme Chantal Desenclos
M. Hervé Thuillier, Conseiller dorientation psychologue
M. Jean-Marie Rivette, Professeur de sciences physiques
M. Yannick Leroy, Professeur de mathématiques
M. François Leclercq, Professeur dhistoire-géographie.
Mme Véronique Fourdrinier, Conseillère principale dÉducation
M. Alexandre Leblanc, Représentant des lycéens (Seconde)
M. Thibaut Blondin, Représentant des lycéens (Seconde)
M. Jérôme Bignon, Député de la Somme.
Le Lycée du Vimeu
Il est situé à Friville-Escarbotin, commune de 4 664 habitants située à louest de la Somme (80 km dAmiens et 25 km dAbbeville).
Nombre de lycéens dans la filière générale : 502
Nombre de lycéens dans la filière technologique : 104
Organisation des parcours scolaires
Aujourdhui le cloisonnement des filières empêche les élèves de changer de cursus en cours dannée. Il est souvent compliqué pour un lycéen de changer dorientation entre la Première et la Terminale. De même, il est souvent impossible pour un élève de Seconde de changer doption pendant lannée scolaire, lorsque ce dernier le souhaiterait.
Ï% Il est proposé que les cours des lycéens s appuient sur un tronc commun de matières et que des modules optionnels leur soient proposés. Ils pourront également en cours d année modifier leurs choix de matières optionnelles en fonction des possibilités de leur lycée.
Pour les matières qui vont devenir optionnelles, l inquiétude des professeurs se fait vivement ressentir.
Ï% Il est demandé que le ministère de l éducation nationale explique les conséquences de la réforme sur le travail des professeurs enseignant les matières qui vont devenir optionnelles.
Ï% De nombreuses questions se posent : que se va-t-il se passer, pour les professeurs enseignant une matière devenue optionnelle, si les lycéens ne choisissent plus, par exemple, les matières scientifiques (sciences physiques, SVT,
) ?
Organisation des études
Un point a été abordé à plusieurs reprises par les enseignants comme par les élèves autour de la table : celui de la lourdeur des programmes.
Pour cette raison, les relations et la communication entre les élèves et les professeurs sont devenues difficiles. Dans des classes de 35 élèves, il est devenu impossible de prendre en compte et daider les élèves les plus en difficulté.
Ï% Il est demandé que les programmes soient allégés sans que le nombre d heures et le nombre de postes soit diminué. Cet allègement est essentiel pour améliorer les relations Professeurs/Lycéens, ainsi que pour réduire le stress occasionné par le baccalauréat qui impose que lensemble du programme soit vu.
Les élèves se plaignent de la période scolaire de Septembre à Noël quils trouvent trop longue, et surtout la plus fatigante compte tenu du rythme soutenu des cours pendant cette période, de la saison difficile en raison des jours qui raccourcissent, et du nombre de jours de congés des vacances de la Toussaint jugé insuffisant.
Ï% Il est proposé que les vacances de la Toussaint s étalent sur quinze jours.
La question du travail personnel des lycéens a été abordée à de nombreuses reprises par le corps enseignant. Le travail demandé non fait, et l absence d investissement des élèves dans leurs études est sur le point de devenir une généralité. Linquiétude des professeurs sur ce point est très forte.
Orientation
Les élèves se sont plaints des conseillers dorientation psychologues trop peu présents au sein de lenceinte du Lycée.
Ils se disent également peu informés sur les études supérieures et inquiets de ce qui y est demandé. Ils ne se sentent pas prêts pour aborder ce type détudes.
Ï% Il a été proposé que se mettent en place des liens entre l enseignement supérieur et le lycée : visite d un campus, rencontre avec des étudiants,&
La mise en place du tronc commun et des modules de matières optionnelles devrait contribuer également à faciliter lorientation des élèves (voir ci-dessus).
Modernisation du fonctionnement des lycées
Les classes sont aujourdhui surchargées au Lycée du Vimeu. Les classes de Seconde, de Première et de Terminale sont à leur maximum : 35 élèves par classe. Beaucoup de lycéens sont angoissés par rapport à cette situation ce qui narrivait jamais par le passé puisquau collège, ils étaient au maximum 25 par classes. Les malaises pendant les cours sont quotidiens.
De plus, les Terminales qui nont pas eu leur bac ne peuvent pas redoubler dans lenceinte de ce lycée, puisque les flux entrants sont trop nombreux pour permettre à ceux qui nont pas leur bac de redoubler. De même, des personnes arrivant dans le secteur, ou habitant à proximité du lycée, ne peuvent plus sinscrire en septembre lorsque les classes sont faites.
Le constat est unanime chez tous les intervenants du Lycée du Vimeu (proviseur et adjoint, professeurs, élèves, etc.) : légalité des chances nest pas assurée pour deux raisons principales :
Les classes sont surchargées et les élèves en difficultés ne peuvent pas suivre en labsence de conditions favorables à lapprentissage et en raison de la lourdeur des programmes.
Le Lycée du Vimeu est excentré et, par conséquent, défavorisé par rapport aux lycées urbains. Il se situe à 1 h 15 de route dAmiens. Contrairement aux lycéens des villes, ceux du Vimeu ont difficilement accès à la culture. Une sortie en bus coûte 500 ¬ , uniquement pour le transport.
Ï% Il est proposé d aider les lycées qui connaissent des classes surchargées, et de créer une dotation par rapport à la situation géographique du lycée, pour permettre aux lycées se situant dans le monde rural davoir accès notamment à la culture.
Au Lycée du Vimeu, les lycéens peuvent être internes. Le proviseur indique que ces derniers ont alors de bien meilleures conditions pour réussir leurs études.
Ï% Développer les internats scolaires peut donc être une solution pour améliorer les résultats scolaires des élèves qui le désirent, ou améliorer les conditions du transport scolaire.
Le message des enseignants ne passe plus auprès de leurs élèves, ils rencontrent de plus en plus de difficultés à enseigner aux lycéens daujourdhui. Ils constatent que les élèves ne sont pas motivés, quils ne participent pas en cours et que les devoirs ne sont pas faits : les lycéens ne ressentent plus lutilité du travail. Ils constatent, en outre, que leurs élèves font partie de la génération nayant pas eu de « devoirs maisons » à lécole primaire.
Ï% Les professeurs disent être souvent déçus de leur stage de formation. Pour être aidé, ils souhaiteraient que des méthodes d enseignements pédagogiques en adéquation avec les élèves d aujourd hui, leur soient proposées.
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Denis Jacquat,député de la Moselle(Lycée général et technologique Robert Schuman de Metz)
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Table ronde du 23 mars 2009 au Lycée généralet technologique Robert Schumann à Metz
Organisation des parcours scolaires
Tous les participants à la table ronde ont unanimement souligné quil existe indéniablement une hiérarchisation des séries. En effet, la filière scientifique est fortement connotée filière de la réussite, alors que les filières technologiques ou techniques bénéficient dune moins bonne image, et sont un peu désertées.
( Par conséquent, il savère nécessaire de rééquilibrer les filières et les séries entre elles.
Organisation des études
La question de lhoraire annuel de travail des lycéens a été longuement débattue par les participants.
Ï% Selon les lycéens, le volume d heures de cours est important, mais c est le manque de soutien scolaire dès la classe de Seconde qui est surtout évoqué.
Ï% Du côté des professeurs, on estime qu il n y a pas trop d heures de cours, mais que les programmes sont trop denses et trop complexes.
( Plutôt que de réduire lhoraire annuel de travail des lycéens, il apparaît donc nécessaire dalléger les programmes scolaires, de les rendre moins denses, sans pour autant enlever tout ce qui est difficile.
( Il faudrait davantage développer le soutien scolaire.
( Il est également recommandé davoir des effectifs de classes moins importants.
Ï% Une conseillère principale d éducation fait remarquer que certains élèves ont des journées extrêmement lourdes, quand on compte les temps de trajets.
( Elle préconise donc de rééquilibrer l horaire annuel de travail des lycéens.
De plus, elle fait remarquer que l amplitude horaire est souvent très longue avec beaucoup d heures creuses, que les élèves n utilisent pas à bon escient.
( Elle propose donc de réduire l amplitude horaire.
Ï% Pour le proviseur adjoint, qui établit les emplois du temps, il semble difficile de diminuer l amplitude horaire en raison du nombre important d options, les unes étant choisies par les uns et pas par les autres.
( Peut-être faudrait-il diminuer le nombre d options ?
Orientation
Ï% À ce niveau, on constate que le gros point noir est l information des élèves, qui ne connaissent pas très bien l enseignement supérieur.
( Notre système d orientation doit donc devenir plus lisible pour les élèves.
Ï% Selon les professeurs et les conseillères principales d éducation, il faudrait une détermination de l orientation encore plus précoce, c est-à-dire au sortir de la classe de troisième, avec tout de même des possibilités de passerelles.
Ï% Le pivot de l orientation au lycée :
( Les élèves considèrent que c est le professeur principal qui peut le mieux orienter lélève car cest celui qui le connaît le mieux.
( Daprès certains professeurs, cest lélève lui-même qui devrait être le pivot de lorientation, ce qui devrait passer par une découverte du monde de lentreprise ou de certains métiers.
( Pour dautres, il faudrait intégrer lorientation dans la formation des élèves. En effet, le dispositif actuel repose sur le volontariat des élèves, ce qui pose le problème du positionnement du conseiller dorientation-psychologue, dont la consultation est quasi-facultative. Ne faudrait-il pas mettre en place une obligation de le consulter ?
Modernisation du fonctionnement des lycées
Ï% Le service des enseignants :
( Pour tendre vers une meilleure efficacité du service des enseignants, l un deux préconise des classes à vingt élèves.
( Un autre recommande d intégrer quelques heures de soutien scolaire dans le service des enseignants, en Terminale surtout.
Ï% L autonomie des lycéens dans les établissements :
Il semble que depuis quelques années, les lycéens soient de moins en moins autonomes et de plus en plus individualistes.
( Afin de renforcer leur autonomie, il est suggéré de leur donner des moments au cours desquels ils auraient, par exemple, la possibilité de débattre, de rédiger un journal, de gérer une cafétéria, dorganiser un forum
Mais combien délèves seraient alors motivés ?
Compte rendu de la table ronde organisée par Mme Martine Martinel,députée de Haute-Garonne (Lycée polyvalent Gallieni, Lycée général et technologique Déodat de Séverac, Lycée général et technologique des Arèneset Lycée professionnel Renée Bonnet de Toulouse)
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Table ronde du 26 mars 2009 à Toulouse
Participants :
un parent délève, Vice-président de la FCPE 31,
une enseignante en Lettres à lIUFM Midi-Pyrénées,
le proviseur adjoint dun Lycée Polyvalent (métiers de lautomobile, des transports et de la logistique),
un enseignant en Génie mécanique productique et en Maintenance industrielle dans un lycée général et technologique (1960 élèves dont 630 en lycée professionnel),
la proviseure dun lycée général et technologique (900 pré-bac, 200 post-bac),
le proviseur dun lycée professionnel (établissement industriel, électronique, électricité, maintenance, mode, restauration),
Mme Martine Martinel, Députée de la Haute-Garonne, conseillère générale du canton Toulouse 3.
Pour plus de clarté, les thèmes abordés sont regroupés autour de quatre axes :
les causes du blocage vis-à-vis du projet de réforme ;
lorientation et les filières ;
le métier d'enseignant : définition, formation, recrutement, missions ;
l organisation du lycée.
Causes du blocage vis-à-vis du projet de réforme
Plusieurs raisons sont avancées :
Ï% Tous regrettent le manque d information et de concertation.
Ainsi, les représentants des parents d élèves et des agents administratifs et techniques des lycées ne pouvaient être signataires des points de convergence puisqu ils n avaient pas été consultés.
Ï% Pour nombre de participants la réforme du lycée ne correspond pas à une urgence.
Ï% Tous déplorent que cette réforme ne concerne que la classe de Seconde et mettent en exergue l'absence d un projet global et lisible.
Ï% La suppression massive de postes ne permet pas d envisager la mise en place d une réforme de fond.
Malgré tout, au cours de la discussion la nécessité dune réforme du lycée, même si elle nest pas urgente, est évoquée par les responsables détablissements pour prendre en compte lévolution du public scolaire et du métier denseignant.
Cette réforme doit succéder à celle du collège et se « préoccuper » des articulations entre les différents cycles du collège au lycée jusquà luniversité.
Lurgence imposée par le ministre a conduit les enseignants à se sentir menacés dans leur discipline. Il convient de les rassurer si lon veut envisager sereinement une réforme.
De même pour la plupart, le nouveau système de formation des maîtres provoque des inquiétudes.
Le renforcement de l'autonomie des établissements comme des élèves proposé par la réforme Darcos suscite lintérêt des participants mais les responsables et enseignants de lycée professionnel en disent aussi les limites (Réforme du LP déjà appliquée).
Un consensus se crée en faveur dun cursus général en Seconde avec un enseignement modulaire mais demeure la problématique des moyens des établissements. On ne pourra pas choisir nimporte quelle option dans nimporte quel lycée, ce qui remet en cause le principe fondamental dégalité dans le système scolaire.
Orientation et filières
Mme Martinel regrette qu'aucun représentant du processus dorientation nait pu être présent pour apporter des éclairages précis car comme lont montré les auditions précédentes, les défauts dorientation et le choix des filières semblent problématiques dans tous les types détablissements. En tout cas, c est ce qui ressort des interventions de tous les participants.
Un constat global apparaît
Ï% Le déséquilibre inquiétant entre les filières dévalorisées (notamment L et ES) et la filière S qui est survalorisée.
Ï% Cette situation est d'autant plus préjudiciable que beaucoup d élèves qui ont obtenu un Bac S ne choisissent pas des filières scientifiques post-bac, notamment à l université.
Ï% Les filières technologiques, qui d après les intervenants sont beaucoup plus sources d emplois que les filières générales, sont mal connues. D autre part, d après un professeur, certaines sont menacées dans la réforme Darcos.
Ï% Les filières professionnelles présentent un grand intérêt mais sont aussi globalement méconnues.
De plus, tous regrettent que lon continue à orienter les élèves dans des filières dont on sait lavenir improbable, souvent au détriment des catégories socio-professionnelles les moins favorisées et sans se fonder sur un vrai projet professionnel des élèves.
Quelques propositions se font jour
Ï% Il faudrait apporter plus d attention à la liaison collège/lycée, ce qui éliminerait en partie le taux d échec important en Seconde et des redoublements inutiles (ce que préconise la réforme Darcos).
Ï% Il faudrait aussi que davantage de « passerelles » s établissent entre les filières générales, professionnelles et technologiques pour permettre aux élèves de retarder leur orientation afin de décider vraiment en connaissance de cause et en gardant la latitude de revenir sur leur choix.
Ï% Il faudrait encore que le lycée prépare davantage à lenseignement supérieur et que les lycéens ne se trouvent pas démunis en arrivant à l'université au point dabandonner très vite leurs études. Par manque de compétences ? Par manque d'informations ? Par manque d'autonomie ?
Métier d'enseignant : définition, formation, recrutement, missions
Il est indéniable quà l'image de la société, les élèves évoluent.
Les missions des enseignants ne s'arrêtent pas à lapport de savoir universitaire ; de plus en plus, ils doivent être aussi des éducateurs ; même si éduquer ne relève pas directement du métier dun professeur.
Tous les participants reconnaissent que les élèves ont besoin dune meilleure prise en charge avec des parcours plus individualisés (type PPRE).
Le modèle des pays du nord de lEurope est évoqué, tout en soulignant quune telle façon denseigner demande des moyens que les établissements scolaires nont pas aujourd'hui.
Tous mettent en évidence que le travail en petit effectif avec une pédagogie différenciée est beaucoup plus appliqué en lycée technologique ou professionnel quen lycée denseignement général.
Tous saccordent à reconnaître que les enseignants se trouvent de plus en plus désarmés face à des élèves qui ne correspondent pas ou plus à lidée quils se font deux. Même si la culture du parcours différencié nest pas partagée par tous les enseignants, la perspective d'un changement simpose. Il paraît impensable que le cinéma apporte des solutions, soulève des problématiques que l'institution ne se donne pas les moyens de résoudre.
Une discussion sengage sur la formation des enseignants.
Nul ne conteste que les enseignants doivent apprendre à apprendre. Il est rappelé le peu de temps consacré actuellement à lapprentissage du métier par rapport aux disciplines enseignées. Former un enseignant en six mois, cest très court, surtout lorsquil sagit de passer du statut détudiant à celui dadulte référent. Une réforme de la formation des enseignants devrait intégrer plus de temps de formation relatif aux aspects pédagogiques et non en supprimer. Il serait en revanche intéressant dintégrer des modules de formation aux aspects pédagogiques dès luniversité (comme pour lancienne école normale qui comptait trois années de formation).
De même, daprès les participants, la dévalorisation du métier denseignant (rôle, rémunération) et le flou actuel sur la nature exacte de ce métier contribuent à la crispation des enseignants vis-à-vis des réformes proposées. Une redéfinition de leur rôle et de leur fonction est aujourd'hui un préalable indispensable aux réformes concernant leur formation et leur place dans le système éducatif. Cette définition est également essentielle pour répondre à la question du recrutement et de l'évaluation des compétences au niveau des concours.
Au cours de la discussion, comme le suggère la réforme Darcos, des interrogations se font jour sur lorganisation de lhoraire des enseignants avec la perspective dune diminution des heures denseignement et une augmentation des heures daide aux élèves, sans devenir de « supers éducateurs », ni se substituer aux parents.
Pour finir, un éloignement de plus en plus grand entre les enseignants et leurs élèves en terme de diversité culturelle et sociale est noté, ce qui ne manque pas de susciter des interrogations.
Organisation du lycée
Dans lhypothèse où la réforme du lycée serait appliquée, des propositions se font jour :
Ï% Il serait nécessaire de trouver dans les lycées des modes d organisation à taille humaine, avec des structures et des équipes stables.
Ï% Le travail en équipe régulièrement proposé aux élèves normalement pratiqué par les professeurs relève souvent de la théorie. Des fonctions de « chefs de département » pourraient être mises en place au niveau des enseignants. Il est relevé quaujourdhui, les professeurs principaux sont de plus en plus sollicités pour des tâches qui ne dépendaient pas de leurs attributions initiales.
Ï% Beaucoup de parents d élèves demandent que les lycéens bénéficient de plus d heures de présence dans l établissement, avec un tutorat assuré par des adultes référents. Plus on demande de travail personnel à la maison, plus la différenciation sociale est flagrante. Les inégalités se creusent entre ceux qui ont recours à des cours particuliers et les autres. Pourtant, au moment où on sent le besoin que les élèves réinvestissent les établissements, il est paradoxal que le gouvernement prive les associations d'éducation populaire dune partie des subventions qui leur étaient accordées.
Ï% Le Baccalauréat, même si cet examen impose des contraintes matérielles lourdes aux établissements et un allègement inutile des cours pour les élèves, reste, selon l expression de Philippe Meirieu, une « vache sacrée », un passage rituel emblématique de la fin d'un cycle d études. La validation par le contrôle continu ne retient pas l attention des participants. Ils insistent aussi pour que cet examen reste national et pour que les élèves soient évalués par d autres enseignants que les leurs.
Ï% Le regroupement en Terminale des élèves de plusieurs classes pour certains cours magistraux afin de les répartir en petits groupes pour d'autres enseignements (type TD) est expérimenté avec succès dans un lycée de la circonscription. Tous ne sont pas favorables à ce type de dispositif mais insistent sur la nécessité de renforcer la proximité entre enseignants et lycéens.
Compte rendu des tables rondes organisées par M. Jean-Michel Clément,député de la Vienne (Lycée André Theuriet de Civrayet Lycée Jean Moulin de Montmorillon)
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Table ronde au Lycée André Theuriet de Civray le 11 mars 2009
Faut-il réduire lhoraire annuel de travail des lycéens ?
Alléger les programmes
En Seconde : alléger le travail à domicile, alléger le contenu des programmes pour diminuer le temps de travail à la maison (actuellement 32 h + travail personnel)
28 h de cours hebdomadaire (6 h/jour + 4 h le mercredi) + 4 h daccompagnement prises en charge par les enseignants (choix de matière possible pour les élèves en quête de soutien ou daccompagnement)
Problème de léquilibre des filières en 1ère et Terminale, il faudrait trouver des passerelles entre filières.
Comment faire pour rééquilibrer les filières ?
Les élèves sont trop spécialisés
Trouver des passerelles entre les filières
Faut-il redéfinir le service des enseignants ?
Accompagnement des élèves intégré dans le service des enseignants (4 h par semaine) et de façon permanente dans lemploi du temps + 1 h de concertation dans le service
Autonomie des élèves ?
Mise en place dun tutorat (prise en charge des élèves entre eux)
Mise en place délèves référents
Mise en place de TPE en Terminale pour préparer au travail universitaire
Pivot de lorientation ?
Répartition de la charge de travail au sein du groupe « enseignants », en particulier pour le suivi scolaire des élèves, ce qui nécessite un temps de concertation entre les enseignants
Lorientation doit être laffaire du conseiller dorientation, formé comme un véritable spécialiste dans ce domaine
1 h par mois de concertation à intégrer dans lemploi du temps
Comment aider les lycéens mieux connaître les formations post-bac ?
Plus de présence des COP dans les établissements, les conseils de classes
Autonomie des lycées
Les limites doivent être définies nationalement, en prenant en compte la spécificité de chaque établissement et notamment la question de la ruralité (ouverture culturelle, ateliers spécifiques,
)
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Table ronde au Lycée Jean Moulin de Montmorillon le 18 mars 2009
Suite à votre sollicitation, voici notre contribution à la mission dinformation sur la réforme du lycée.
La journée de concertation ayant eu lieu antérieurement à la transmission de votre questionnaire, nous avons reformulé nos conclusions afin de les mettre en accord avec celui-ci.
Nous nous sommes permis den créer une supplémentaire quil nous semble indispensable daborder dans le contexte actuel des excès et débordements constatés dans le fonctionnement quotidien de nos établissements.
Faut-il réduire lhoraire annuel de travail des lycéens ?
Non. Réduire le nombre dheures de travail du lycéen encadré par des enseignants qualifiés nest pas une solution, bien au contraire. Cet horaire doit être réparti autrement : moitié en classe entière, moitié en groupe allégé pour permettre un meilleur encadrement et dautres pratiques pédagogiques.
Comment faire pour que les lycéens commencent à se spécialiser sans les enfermer trop tôt dans une filière ?
Nous sommes attachés au maintien des trois voies (professionnelle, technologique et générale) et des séries. Mais ces « filières » doivent être rééquilibrées et des classes passerelles (comme cela existait précédemment et a disparu par suppression des moyens) doivent permettre à lélève de changer de voie sans être pénalisé.
Lindividualisation des parcours nest pas démocratisante et pénaliserait les élèves les plus fragiles et ceux issus des milieux les moins favorisés.
Comment peut-on rééquilibrer les filières et les séries entre elles ?
La hiérarchie de fait des voies et des séries correspond à la hiérarchie des emplois (en termes dimage et de reconnaissance sociale) dans la société. Le problème nest donc pas que scolaire.
Ceci dit, il est possible, par le jeu des options par exemple, de rééquilibrer les séries. Pourquoi interdire loption arts plastiques à un élève de Première STI ? Une fois de plus, cest léconomie de moyens qui a privé nombre délèves de louverture culturelle que doit leur donner lécole (cf textes officiels). La réduction des inégalités sociales passe pourtant par cette ouverture culturelle offerte à tous.
Faut-il redéfinir le service des enseignants pour mieux intégrer laide aux élèves et le travail en petits groupes ?
Non, ce nest pas nécessaire. Actuellement laide individualisée en classe de Seconde, les IDD en 5ème, lATPE en 6ème (etc.) sont DANS le service des enseignants, au même titre que les heures denseignement en classe entière. Il ny a pas de raison de les distinguer dans le service denseignement. En revanche, nous revendiquons lintégration dans notre service des heures de concertation et de travail en équipe pédagogique (CPE, COP, infirmier, assistant social, enseignants) afin de mieux contribuer à la réussite de tous les élèves.
Comment renforcer lautonomie des lycéens dans les établissements ?
Cest lacquisition des savoirs, savoir-faire et savoir-être solides, ambitieux grâce à un bon encadrement des élèves ( cours en classe entière, par demi groupe, groupes allégés, travaux inter disciplinaires) par des enseignants qualifiés et formés qui permettra aux élèves de devenir petit à petit autonomes.
Lautonomie ne se décrète pas. Des études prouvent que les systèmes éducatifs qui offrent le moins dheure de cours et le plus de travail en autonomie sont socialement les plus inégalitaires.
Qui doit être le pivot de lorientation au lycée : chaque enseignant, le professeur principal, le conseiller dorientation psychologue ?
Le COP bien évidemment est le pivot du dispositif dorientation. Mais il doit être avant tout un pilier central dun édifice multiple quest léquipe éducative (enseignants, CPE, direction, documentaliste, parents
). Pour ce faire, la présence quotidienne dun COP dans chaque établissement est une condition nécessaire, le débat étant de tous les instants.
Comment peut-on aider les lycéens à mieux connaître les formations du supérieur et les métiers ?
Actuellement, de nombreux dispositifs existent et fonctionnent. Des visites des lycéens dans les universités, des interventions duniversitaires et danciens élèves sont organisées dans les lycées. Des forums des métiers sont également proposés aux élèves. Le CDI, grâce au travail du documentaliste, avec les moyens informatiques mis à la disposition des élèves, permet un accès aisé à linformation. Cest le cas dans notre établissement même si léloignement et la ruralité ne facilitent pas ce type déchanges.
Nous souhaitons compléter ce questionnaire par une huitième interrogation :
Comment peut-on contribuer à améliorer les relations des différents partenaires au sein dun établissement scolaire ?
La reconnaissance du métier denseignant au plus haut niveau de lÉtat, contrairement à la stigmatisation à laquelle nous assistons depuis plusieurs années, avec un statut et une revalorisation correspondant aux responsabilités assumées, nous paraît indispensable.
La présence quotidienne dassistants sociaux, la présence permanente de personnel non enseignant (surveillants, étudiants, personnel administratif, personnel TOS) formé et en nombre suffisant (il est actuellement notoirement insuffisant, même si les services académiques et rectoraux ainsi que les collectivités territoriales de rattachement nous expliquent toujours que nous sommes en sur nombre) durant les interclasses et les moments de temps libres permettrait daméliorer le message du « vivre ensemble » que les enseignants sont actuellement amenés à traiter en prenant de plus en plus de temps au sein de la classe. Les incivilités et les comportements agressifs de quelques-uns (souvent un tout petit nombre) contribuent à détériorer le climat de calme et de sérénité indispensable pour la réussite du plus grand nombre de nos élèves.
Lévolution du comportement des enfants étant parfois en corrélation avec celui de leurs parents, un dispositif efficace de formation au « métier de parents » permettrait très certainement de diminuer de beaucoup les conflits au sein des établissements (il ne nous paraît pas opportun de confier un tel dispositif aux services de la police ou de la gendarmerie, la répression ne peut pas être loutil le mieux adapté à la situation).
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Christian Patria,député de lOise (Lycée Saint-Vincent de Senlis)
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Table ronde au Lycée Saint-Vincent de Senlis le 1er avril 2009
Participants :
Mme Alleaume, professeur dhistoire-géographie tous niveaux, professeur principal en Seconde,
Mme Bruiet, professeur despagnol tous niveaux, professeur principal en Seconde,
Mme Becuywe, professeur de lettres en Seconde et Première, professeur principal en Seconde,
Mme Bovy, professeur de philosophie en Terminale et proviseur-adjoint,
Mlle Lecomte, professeur de comptabilité et gestion en Première et Terminale, professeur principal en Première STG,
M. Gilles Memheld, responsable éducatif et vie scolaire et adjoint de direction,
M. Philippe Chodorge, proviseur du lycée,
M. Christian Patria, député,
Mme Bénédicte de Cacqueray, assistante parlementaire de C. Patria.
Les sept professeurs principaux de Terminale, nont pas souhaité participer à cette table ronde, évoquant lidée que « les consultations nont pas deffet sur les réformes ».
Christian Patria a alors expliqué lintérêt de cette consultation des professeurs qui vise à toucher au plus près les problématiques rencontrées par ceux-ci, et ainsi recueillir un maximum déléments à transmettre à la mission dinformation sur la réforme du lycée. Ces informations viendront enrichir le rapport final de cette mission.
Pourquoi cette réforme na-t-elle pas marché ?
Les professeurs présents étaient tout à fait ouverts à une réforme du lycée, nécessaire et attendue, mais pas vidée de sa substance comme l était le texte final.
Cette réforme a essuyé un échec pour plusieurs raisons :
Ï% D abord un manque d information et de communication de la part de l Éducation nationale, pour pouvoir défendre cette réforme et l expliquer aux professeurs, parents et élèves.
Ï% La crainte du changement, une organisation différente de l emploi du temps sur une semaine, la peur de perdre des heures de cours, de voir évoluer des matières.
Ï% La mise en place de la réforme de façon graduée, (en Seconde, uniquement la première année) trop compliquée à gérer pour les professeurs enseignant aussi en Première et Terminale.
Ï% Le regret qu il ny ait pas eu dateliers de prospection mis en place pour alimenter cette réforme.
Ils préconisent dexpérimenter les changements dans des lycées « test », avant de les généraliser, et ainsi ne pas avoir à utiliser le mot « réforme » qui est souvent mal perçu.
Organisation du parcours scolaire des lycéens
Ï% Seconde : tronc commun de connaissances de base.
Proposer des enseignements non sanctionnés par des notes qui permettraient aux élèves de « goûter » à différentes matières, afin de les aider à choisir leur spécialisation.
Développer les compétences de chacun.
Ï% Première : spécialisation des élèves par l intermédiaire de modules, leur ouvrant par la suite des passerelles entre le scientifique et le littéraire. Ne pas les enfermer trop tôt dans une série. Validation de certains modules pour le bac.
Ï% Terminale : Passage du bac par modules ou contrôle continu.
Organisation des études
Revoir l horaire annuel des lycéens
Ï% Il n y a pas nécessairement trop d heures de cours sur l année. Cependant, il y a trop d heures de travail pour un lycéen par semaine : en moyenne trente à trente-cinq heures de cours auxquelles se rajoutent une quinzaine dheures de devoirs à la maison.
Deux possibilités :
réduire le nombre dheures hebdomadaires en annualisant ce nombre dheures, ce qui implique une réduction des vacances scolaires
réduire les programmes, qui sont souvent trop denses.
Ï% Allouer des heures de cours différemment, avec plus de méthodologie et moins de connaissances à acquérir.
Ï% Mieux définir les heures d accompagnement des élèves.
Rééquilibrer les filières et les séries entre elles
Séries
Ï% Il faut jouer sur les coefficients : rendre la série S aux scientifiques en augmentant les coefficients des épreuves scientifiques. Cette série ne doit pas être élitiste.
Ï% Créer des passerelles entre la Première et la Terminale, par un système de modules choisis par les élèves.
Ï% Passage du Bac par l intermédiaire de modules à valider pour obtenir le diplôme. Retour au contrôle continu.
Filières
Ï% Ne pas dévaloriser la filière technologique. Proposition qui ne doit pas être faite par défaut, aux élèves qui ne suivent pas la filière générale.
Ï% Créer plus de passerelles entre les filières « technique », « technologique » et « générale ».
Orientation
Il faut aider les élèves à mieux connaître les formations supérieures et les métiers.
Ï% En informant les professeurs, sur le monde du travail. Les professeurs se sentent décalés par rapport à lentreprise, et nont pas la possibilité dorienter les élèves vers les filières les plus porteuses. Ils ont peu doutils pour répondre aux élèves.
Mise en place de stages en entreprise pour les professeurs, afin de les sortir de leur « bulle ».
Ï% Tous les intervenants doivent être consultés : enseignants, professeur principal, conseiller d orientation. Les parents sont aussi associés à la démarche.
Les parents ne doivent pas avoir un poids trop important par rapport aux professeurs. Actuellement dans 90 % des cas présentés en appel, les élèves passent en classe supérieure. Il ne faut pas discréditer le corps enseignant.
Modernisation du fonctionnement des lycées
Redéfinir le service des enseignants
Ï% Les élèves ont besoin de plus d aide de la part des professeurs.
Ï% Mettre en place un temps de présence des professeurs hors de leurs heures de cours pour être à l écoute des élèves.
Ï% Amener les professeurs à travailler en équipe.
Rendre les lycéens plus autonomes dans leur établissement
Ï% Il faut leur faire confiance, et les préparer aux études supérieures. Peu de surveillants à Saint-Vincent, et les grilles sont toujours ouvertes.
Lidée forte qui ressort de cette consultation, est la mise en place détablissements scolaires expérimentaux qui permettraient de tester ces changements et de les généraliser par la suite, en fonction des résultats obtenus.
Ce procédé permettrait de ne pas utiliser le terme « réforme », qui reste mal perçu.
Par ailleurs, il semble nécessaire daméliorer la communication entre lÉducation nationale et les enseignants, afin que ceux-ci anticipent mieux les modifications apportées à leur statut et puissent faire redescendre linformation, auprès des élèves et des parents délèves.
Compte rendu de la table ronde organisée par Mme Françoise Guégot,députée de Seine-Maritime (Lycée Galilée de Franqueville-Saint-Pierre)
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Table ronde du 27 mars au Lycée Galilée de Franqueville-Saint-Pierre
Participants :
Françoise Guégot. Députée. Mission dinformation sur la réforme du Lycée
un Inspecteur général despagnol
le proviseur du Lycée
4 professeurs du Lycée
le conseiller Principal dEducation du Lycée
le directeur du CIO de Rouen
2 Parents délèves (FCPE) du Lycée
le directeur de la Mission locale de Dieppe
4 lycéens de Terminale ES, S et L, représentants au CLV
Comment le lycée doit sadapter, en amont, à préparer lavenir de chaque lycéen ?
Deux axes de travail :
Améliorer linformation :
Meilleure lisibilité pour une meilleure connaissance de lorientation (connaissance des métiers, connaissance des formations)
Laccompagnement personnalisé des élèves (redéfinition du service des enseignants pour mieux intégrer laide aux élèves et le travail en petit groupe)
Maintenir les filières ?
Rééquilibrage des filières et des séries.
Débats et propositions
Les professeurs
En préambule, ils reconnaissent la nécessité de la réforme du Lycée, mais reprochent le caractère précipité de sa mise en uvre en plein contexte délections professionnelles.
Sont hostiles à toute culpabilisation du corps enseignant.
Insistent sur la nécessité déviter lorientation par défaut (nécessité de linformation des parents, de faciliter laccès à linformation). Il existe un déterminisme social. La connaissance du système éducatif par les parents est déterminante. Ce sont les parents qui orientent. Ce sont les élèves les mieux informés et les plus accompagnés qui réussissent le mieux (enfants denseignants).
La question de lautonomie : le temps daccompagnement individuel ne doit pas faire diminuer le temps en classe entière (la dynamique de classe doit exister). Le travail à la maison est inégalitaire. Il faut rapatrier au Lycée une partie du travail à la maison, mais pas au détriment de lenseignement, en classe.
Les compétences (à sadapter, à raisonner) doivent être travaillées beaucoup plus que les connaissances. Les programmes devraient être moins chargés. Toute la vie, les techniques vont évoluer, lélève aura davantage besoin de savoir sadapter dans sa vie professionnelle (augmenter les horaires danglais et diminuer le programme de biochimie par exemple).
Les parents délèves
Reconnaissent quaujourdhui le Lycée sest ouvert sur les entreprises.
Regrettent lincapacité des conseillers dorientation. Réclament plusieurs pivots dorientation. On doit avoir le droit à lerreur. Lorientation est un stress permanent. Il faut donner du temps aux élèves et aux parents et multiplier les rencontres.
Un directeur de centre dinformation et dorientation
Redonner de lambition aux élèves. Leur donner un horizon. Le parcours de découverte des métiers et des formations doit commencer dès la classe de 5ème et se poursuivre jusquà la Terminale. Loption de 3 h en 3ème « découverte professionnelle » devrait être obligatoire.
Créer un comité local école/entreprise : dès le collège, tous les élèves devraient pouvoir bénéficier dun réseau dentreprises pour des stages (surtout dans les zones défavorisées où les ressources parentales sont faibles).
Question de la connaissance de soi pour bien construire son projet. Tenir compte quun jeune évolue. Lautonomie passe par des passerelles entre les « filières ». Plus on filiarise, plus on se met sur des rails. Les élèves doivent formuler des vux trop tôt, ils sont au pied du mur. Il faudrait proposer une heure dorientation au lieu des heures de Vie de classe.
Le métier de conseiller dorientation doit évoluer. (1 jour par semaine au Lycée est insuffisant). Ils nont pas assez de moyens et arrivent trop tard. Les élèves ont toutes les infos sur le Net. Les conseillers dorientation doivent les aider à faire le tri.
Le centre dinformation et dorientation doit être ouvert le samedi matin pour ne pas obliger les parents à prendre un jour de congé pour sinformer sur lorientation de son enfant.
Un inspecteur général
La voie professionnelle a été rénovée et la voie technologique a remarquablement évolué (série STG, série STSS
). De plus en plus de contacts avec les entreprises.
La sélection par la série S nest pas seulement structurelle, elle est psycho-mentale, avec une déperdition dimage. Pourquoi limage de la série L et ES sétait-elle dégradée ?
Combien de temps les élèves et les professeurs sont-ils prêts à passer dans le Lycée ?
Les élèves
Les TPE sont une perte de temps. Trop assistés par les professeurs, lautonomie nest pas développée. La participation aux TPE sert surtout à gagner des points facilement.
La philosophie devrait être proposée dès la 2nde, quelle « sinstalle doucement », et quon rééquilibre les coefficients (coef 7 au bac après seulement une année de philo en Terminale !)
Renforcer les horaires des langues.
Instaurer une heure dorientation, oui mais par qui ? Le conseiller dorientation se base sur des relevés de notes et dit quil ne peut pas aider quelquun qui ne sait pas ce quil veut faire !! On attend quil nous aide à construire notre projet. Les professeurs doivent aussi être des conseillers dorientation (notamment prof déco-socio).
Réfléchir à mopportunité de donner des heures dinformation à tous les professeurs, pour mieux connaître la vie professionnelle et le monde de lentreprise.
Le directeur de la mission locale
Relève linégalité des chances au regard du milieu dappartenance sociale. Vides il y a quelques années, les formations aux métiers du bâtiment sont aujourdhui pleines, en raison de leffort considérable des BTP à valoriser cette filière. Les entreprises ont pris leurs responsabilités. Il existe un vrai partenariat Parents/ Éducation nationale/ Entreprises. Ce concept devrait se développer pour toutes les filières.
Garder à lesprit quun jeune effectuera certainement plusieurs carrières dans sa vie. Il faut lui donner la capacité de rebondir à tout moment de sa vie professionnelle.
Le conseiller principal déducation
Lorientation : il faut développer la connaissance des métiers. Ce volet manque à la réforme. LÉducation nationale doit faire de tout élève un citoyen responsable, libre et conscient de ses choix.
Pour travailler efficacement son orientation avec un élève, il faut que cet élève se sente bien. Ce qui est loin dêtre le cas. La question de la santé des élèves est essentielle. Il faut multiplier le nombre dinfirmières dans les collèges et les lycées.
Le principal du Lycée
10 % des élèves de Seconde ont des problèmes de santé dans cet établissement (qui est un lycée plutôt préservé) et sont suivis régulièrement. Cest une dimension très importante dont il faut tenir compte dans lanalyse des capacités et des performances des élèves.
Compte rendu de la table ronde organisée par Mme Catherine Vautrin,députée de la Marne (Lycée Marc Chagall de Reims)
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Table ronde du 3 avril 2009 au lycée Marc Chagall de Reims
Létablissement est un lycée denseignement général et technologique avec une filière Arts appliqués et une section internationale et européenne. Il se compose de 950 élèves et dun corps de 90 enseignants.
Les derniers résultats du baccalauréat étaient de 94 % de réussite toutes filières confondues.
La répartition de lenseignement général se compose de :
50 % des effectifs en filière Scientifique (plus de 60 % de filles)
25 % des effectifs en filière Économiques et sociales
25 % des effectifs en filière Littéraire.
Cette table ronde a réuni le conseil pédagogique composé de professeurs de toutes disciplines et des trois niveaux. À cela sajoutent deux membres du FSU qui ont souhaité participer à la discussion.
Organisation des études et des parcours scolaires
Ï% Temps d enseignement
Le corps enseignant insiste sur le fait de ne pas réduire le volume horaire de cours afin de ne pas dégrader le niveau d enseignement. De plus, il se plaint d avoir vu ses heures de cours diminuées ces dernières années.
« La promotion sociale passe par beaucoup de cours et beaucoup d'encadrement. »
Il y a également un consensus fort pour réclamer moins délèves au sein des classes avec la volonté de garder la notion «groupe classe », et de privilégier notamment le travail en petit groupe.
Ï% Les filières
Le conseil pédagogique est unanime pour constater un détournement du système des filières. Ils estiment qu il faut déspécialiser la classe de Première et spécialiser en profondeur la classe de Terminale. Ils proposent ainsi d accroître la dominante scientifique de la filière S.
Ils souhaitent également la création dune filière langue, pour réformer une filière L aujourdhui « bâtarde » qui mélange la littérature et les langues.
Tous estiment que la filière S est la seule véritablement généraliste, ce qui en résulte un mépris des filières L et ES. Et, pour eux, la filière S permet de retarder le moment du choix de la spécialisation.
« Il faut redonner ses lettres de noblesse aux différentes filières.»
De plus, ils ne sont pas opposés à une organisation des cours sous forme de modules malgré une crainte sur le volume horaire de certaines options. À la seule condition de proposer une offre éducative importante.
Ï% Le baccalauréat
La majorité estime que le baccalauréat doit subsister comme étalon national.
Orientation, comment mieux préparer l entrée à l'enseignement supérieur
Ï% Penser la réforme dans sa globalité
Le lycée est un maillon entre le collège et l enseignement supérieur. Il faut donc le penser dans sa globalité envisager ainsi une réforme du primaire et du collège .
Le corps professoral constate quil y a chaque année environ cinq élèves en grande difficulté. Ainsi, il faudrait adapter le projet de lélève aux différentes filières (redonner ses lettres de noblesse aux filières techniques et professionnelles et améliorer linformation sur les choix du lycée). Et les professeurs constatent de plus en plus de déficiences chez les lycéens.
Certains professeurs réclament une adéquation entre le lycée et lenseignement supérieur notamment en ce qui concerne le volume horaire de certaines disciplines.
Ï% La préparation à l enseignement supérieur
Certains estiment que la question du temps d enseignement doit se poser différemment avec une alternance cours magistraux/travaux dirigés.
Ce type denseignement permettrait de favoriser la préparation aux méthodes de lenseignement supérieur. Lun des professeurs était sensible à lidée dorganiser des cours avec plus délèves afin de dégager un volume horaire au profit des cours en petit groupe.
Un membre du corps enseignant propose dintégrer, dans lensemble des voies générales, professionnelles et technologiques, une augmentation du niveau de formation culturelle et artistique.
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Jacques Grosperrin,député du Doubs (Lycée Louis Pergaud de Besançon)
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Table ronde du 6 avril 2009 au Lycée Pergaud à Besançon
Participants :
une vingtaine de professeurs ;
le directeur du CIO ;
le proviseur et ses adjoints.
Les professeurs et leurs syndicats
Le sentiment général est une très grande méfiance vis-à-vis de la méthode choisie.
Paradoxalement, ils jugent que la réforme sera décidée précipitamment et appliquée sans aucune consultation, le seul objectif visé étant la diminution du budget de lÉducation nationale. La réponse étant uniquement budgétaire, ils sont dubitatifs par rapport aux systèmes daide en faveur des élèves en difficulté car on ne donne pas les moyens aux élèves de réussir dans le cadre normal (effectifs des classes trop important, suppression des travaux en groupes
). Pour eux, tout cela est très incohérent.
Ils déplorent que les expériences mises en uvre dans le lycée ne soient pas connues, soutenues et valorisées : les ateliers de tutorat par exemple.
Ils déplorent également la consultation effectuée par le Rectorat actuellement : les questionnaires à destination des lycéens sont « sentencieux » et les jeunes sortent des entretiens avec le sentiment davoir été « manipulés ».
Un professeur regrette que la mise en uvre de certains principes soit en contradiction avec les recommandations faites pour le fonctionnement de lécole : cest le cas de lapprentissage de deux langues vivantes en classe de Sixième, qui nest pas assez cadré pour quil soit efficace.
En conséquence, et malgré les explications du député sur le sens de cette démarche, les professeurs et leurs syndicats refusent un quelconque débat et quittent la salle. Les échanges ont néanmoins été cordiaux.
Le directeur du centre dinformation et dorientation (CIO)
Il demande que la spécificité des CIO soit conservée. Lorientation ne doit pas être selon lui du seul ressort des enseignants. Le rôle de conseiller extérieur, de psychologue, donnant des informations personnalisées, est nécessaire, notamment auprès des jeunes issus de milieux défavorisés.
Il regrette cela dit que les effectifs des CIO diminuent : 350 personnes partent en retraite chaque année et seulement 50 conseillers sont recrutés pour les remplacer. Il regrette la méconnaissance de ce métier de la part des élus et des autorités.
Le proviseur et ses adjoints
Ils insistent sur le fait que les professeurs recherchent du « sens » dans leur métier : ils soulignent le problème dimage que la société se fait des enseignants, du lien entre leur travail et lascenseur social (lécole nest plus cet ascenseur)
Cest pour cela que la réforme doit avoir du « sens » : tout ce qui a été fait ces dernières années ne doit pas être balayé au profit de nouvelles mesures.
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Philippe Folliot,député du Tarn (Lycée polyvalent de La Borde Basse de Castres)
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Table ronde du 1er avril 2009 au Lycée Général et Technique etLycée Professionnel de La Borde Basse de Castres
Participants :
M. Carra Guy, représentant élus des personnels administratifs sociaux et de santé, techniques, ouvriers et de service
M. Paris Pulcherie, représentant élus des parents délèves
Mme Versin Corine, représentant élus des parents délèves
M. Gonzalez Henri, CPE
Mme Vergnes Sabine, représentant élus des parents délèves
M. Palhares Miguel, représentant élus des élèves
Mme Demore Natacha, Adjoint
Mme Thomasson Sabine, représentant élus des personnels denseignement et déducation
M. Pothier Jean-Marc, représentant élus des personnels denseignement et déducation
Mme Gois Catherine, représentant élus des personnels denseignement et déducation
M. Tocu Patrick, représentant élus des personnels denseignement et déducation
Mme Briquez Muriel, représentant élus des personnels denseignement et déducation
M. Pena Batista Dario, représentant élus des personnels denseignement et déducation
Mme Tournier Mélanie, représentant élus des personnels denseignement et déducation
En introduction, Philippe Folliot rappelle le contexte de laudition qui sinscrit dans le cadre dune mission parlementaire créée par la commission des affaires sociales de lAssemblée nationale sur la réforme du lycée. M. Yves Durand, le Président (PS), et M. Benoist Apparu, le rapporteur (UMP) de cette mission ont proposé à chaque député de contribuer à la réflexion de la mission dinformation en organisant dans leur circonscription une « table ronde dans un lycée de leur choix permettant aux acteurs de terrain de sexprimer en toute liberté ».
Au-delà du fait quil y a été ancien élève, Philippe Folliot a choisi le Lycée de La Borde Basse, situé à Castres, dune part parce quil est le plus important de la circonscription et dautre part parce quil est structuré autour dune filière générale et technologique et dune filière professionnelle.
Son invitation a été adressée aux membres des deux conseils dadministration parce que, élus par leurs pairs, ils ont toute légitimité pour sexprimer sur les enjeux relatifs au lycée. Il a enfin précisé que le compte rendu adressé aux responsables de la mission dinformation mettra volontairement en valeur les convergences dégagées pendant laudition sous la responsabilité du député sans engager totalement et in extenso lensemble des participants et que chaque participant était libre de joindre à celui-ci, après en avoir pris connaissance, un texte personnel ou une motion collective qui lui sera annexé.
Laudition sest déroulée à la permanence parlementaire du député.
Son déroulement sest structuré autour du questionnaire proposé dans la lettre des responsables de la mission dinformation.
Faut-il réduire lhoraire annuel des lycéens ?
Lhoraire annuel des lycéens nest pas en soi remis en question mais des aménagements importants sont souhaitables par rapport à la situation actuelle :
Ï% réduction de l horaire quotidien des élèves en contrepartie d une réduction des vacances sans toucher au temps d enseignement des professeurs
Ï% mise en place d un horaire plancher commun pour tous les élèves, hors options
Ï% permettre aux classes de Seconde d effectuer un mois de juin complet notamment pour les lycées centres d examens
Ï% passage au rythme semestriel pour la structuration de l année scolaire.
Comment faire pour que les lycéens commencent à se spécialiser sans les enfermer trop tôt dans une filière? Comment peut-on rééquilibrer les filières et les séries entre elles?
Les participants soulignent la nécessité, pour les élèves, dune flexibilité dans le choix des matières et des séries, notamment par le biais denseignements modulaires. Il faut éviter denfermer les lycéens, dès la Seconde, dans un choix précoce qui peut savérer difficile (par exemple du fait de la particularité des épreuves du bac français en 1ère, les élèves de Première S ne peuvent pas passer en TL sils voulaient se réorienter en fin de Première). La solution pourrait passer, pour certains, par la mise en place, sur les trois années de lycée, dun tronc commun permettant laugmentation progressive du nombre des modules tout en conservant les différents modules technologiques. Les séries seraient ainsi moins estampillées au profit dun parcours personnalisé et cohérent qui aboutirait à un bac modulaire. Afin de ne pas pénaliser les petits établissements au niveau de loffre des modules, il est proposé de définir des formules souples et adaptées aux besoins des élèves.
De manière plus générale, le rééquilibrage nécessaire entre filières et séries au lycée trouve sa solution au niveau du supérieur. Par exemple, on demande aujourd'hui un bac S pour la formation au métier de sage-femme... Il faut donc donner à chaque série des objectifs post-bac bien identifiés pour que les élèves ne choisissent pas à l'aveugle. Ce qui implique que la réforme du lycée soit suivie dune réforme de lUniversité et dun continuum et de passerelles entre les deux degrés.
Faut-il redéfinir le service des enseignants pour mieux intégrer laide aux élèves et le travail en petits groupes?
Il y a une vraie demande du côté des élèves pour être plus proches des enseignants. Le tutorat est une piste à approfondir en fonction des matières, ce qui implique une redéfinition, du moins une évolution, du métier denseignant.
Une proposition consisterait à faire passer le temps de cours à 45 minutes ce qui permettrait de récupérer quatre séquences de 45 minutes par semaine pour du soutien scolaire sans augmenter le temps de travail des enseignants. Une idée est aussi avancée pour mettre en place des formes de cours magistraux (50-60 élèves) ce qui permettrait de faire des petits groupes dans certaines disciplines (langues par exemple).
Les participants sont unanimes pour demander que le temps de travail des professeurs soit plus lisible pour tous, entre le temps en établissement et de préparation/correction à la maison.
Comment renforcer l'autonomie des lycéens dans les établissements?
Lapprentissage de lautonomie par les lycéens est considéré par tous comme une priorité. Pour cela, il faut leur apprendre à travailler en groupe et leur donner des outils. Les participants insistent en particulier sur la prise de note et la méthodologie.
Mais tous reconnaissent que lautonomie est indissociable de la motivation.
Le député insiste sur la valorisation, dans le cursus scolaire, des élèves qui simpliquent dans la vie de létablissement (délégué, conseil dadministration, BdE, clubs sportifs...).
Qui doit être le pivot de lorientation au lycée: chaque enseignant, le professeur principal, le conseiller dorientation psychologue?
Il faut une personne pivot, extérieure à lélève, qui ne le juge pas que sur les notes mais aussi sur ses motivations.
Comment peut-on aider les lycéens à mieux connaître les formations du supérieur et les métiers?
En ce qui concerne les stages dans le monde de lentreprise, les participants jugent que celui du collège ne sert à rien mais que les stages dune semaine sont indispensables à chaque niveau du lycée. Il faut, à cet égard, régler durgence les problèmes juridiques qui limitent considérablement ces opportunités. Quant aux événements type « Forum des métiers », ils ne sont utiles que pour ceux qui ont un pré-projet.
Il faut aussi encourager la présence dintervenants extérieurs, notamment du monde de lenseignement supérieur.
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Alain Rousset,député de la Gironde (Lycée des Graves de Gradignan)
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Table ronde du 10 avril 2009 au lycée des Graves de Gradignan
Participants :
Autour du Conseil de Vie Lycéenne :
cinq enseignants issus de différentes filières,
trois représentants de parents délèves,
deux représentants des ATOS,
cinq élèves élus du CVL,
une CPE,
une CPO,
un proviseur,
une responsable de lorientation à lUniversité.
La Méthode : une volonté évidente de co-construire la réforme
Les personnes sollicitées ont participé très activement à cette concertation. Pour autant, une certaine lassitude a été relevée. Celle-ci sexprime du fait de labsence de prise en considération de propositions issues de concertations menées dans le cadre de réformes précédentes, qui nont jamais abouti et/ou non pas fait lobjet dévaluation.
Il semble également important de souligner que le périmètre de la réunion tel que proposé dans la lettre de mission que vous mavez adressé ne comportait ni agents techniques, ouvriers et de services, ni élèves. Les premiers participent pourtant pleinement au bon fonctionnement des établissements alors que les seconds sont peut-être les principaux concernés par la réforme.
Au-delà de ces deux critiques sur la forme, jai demandé en amont de la rencontre que chaque participant puisse me faire parvenir une contribution écrite répondant aux grands enjeux de cette réforme. La qualité et la densité de ces contributions (parents délèves, conseiller dorientation psychologue, enseignants, lycéens notamment) démontrent que lobjet et le sens de la réforme sont pleinement compris par lensemble de la communauté lycéenne. Au regard de la qualité des contributions, il est légitime que leurs propositions soient pleinement considérées.
Trois axes permettent de structurer le compte rendu :
lorganisation du lycée : promouvoir la lutte pour la réussite
le lycée, un lieu de formation inséré dans son environnement
lorientation, la nécessité dun vrai service public
Organisation du lycée : la lutte pour la réussite, favoriser légalité des chances
La question de légalité des chances a été au cur des réflexions. Entre élèves ou dans le cadre dencadrements spécifiques (demi-groupes, soutien scolaire), lensemble des personnes présentes ont proclamé leur plus profond attachement à légalité des chances, et à la nécessité que chaque citoyen puisse sappuyer sur un socle commun de savoirs et compétences.
Sinscrivant dans une approche pragmatique, lensemble des intervenants ont émis de sérieuses réserves quant à la semestrialisation (en réalité ne comptant que quatre à cinq mois denseignement) et la création dun « lycée à la carte ». La possibilité offerte aux lycées de se spécialiser comporte également un risque très important daggraver les disparités entre élèves ayant dores et déjà construit un projet professionnel (souvent de par leur capital social), et ceux ne connaissant pas de prime abord leur orientation future. Un risque de mise en concurrence des enseignements est également pointé du doigt.
Une organisation plus souple du lycée est néanmoins plébiscitée, mais passant par une approche plus qualitative que quantitative. Au lieu de réduire le nombre doptions et denseignements dont certains sont essentiels à la formation du lycéen et du jeune citoyen, il semble préférable de redimensionner des programmes qui sont très difficilement « bouclés », et conforter la possibilité pour chaque lycéen de choisir ses options. Les classes surchargées sont massivement rejetées, alors que des modules par demi-groupes et des cours de méthodologie sont fortement demandés.
La question de la réduction de postes denseignants titulaires, dotés dun savoir disciplinaire et dune réelle formation, est également essentielle car un bon « taux dencadrement » est primordial pour prévenir le décrochage.
La question de la gouvernance des lycées est également fondamentale. Une attention plus grande doit être portée aux proviseurs, aux gestionnaires et aux équipes de direction au regard des responsabilités croissantes qui sont les leurs, et du rôle essentiel dinterface quils jouent avec lensemble des lycéens, enseignants et parents délèves.
Le lycée, un lieu de formation inséré dans son environnement
Le lycée ne peut se penser de manière autonome sans son amont, le collège et son aval, le monde professionnel et lenseignement supérieur.
Se pose ici le sens que lon souhaite donner à léducation. Lautonomie du lycéen doit être développée. Pour autant, elle sera impossible sil ne bénéficie pas dun suivi et dun accompagnement adéquats. La question de lencadrement est une nouvelle fois posée. Celui-ci doit être suffisant pour permettre un vrai travail personnel avec des professeurs ou des assistants déducation. Afin de lutter contre le décrochage il faut également que les lycées prioritaires puissent bénéficier dun encadrement circonstancié.
Conçue comme la « capacité à travailler », et surtout à bien travailler, lautonomie ne peut être développée que par la possibilité donnée à chaque lycéen de travailler en petits groupes, sur des logiques de projet, la capacité à utiliser les techniques de linformation et de la communication, élément essentiel de lorientation.
Lassouplissement de la carte scolaire a également été évoqué. Il va sans dire que sa suppression « de facto » conforte le creusement des inégalités entre les établissements et entre élèves. Les « meilleurs élèves » ou tout du moins ceux disposant du capital social et culturel le plus fort seront naturellement enclins à se diriger vers les établissements les mieux classés, alors que ceux ne disposant pas des informations nécessaires ou de la capacité à être mobiles, seront contraints de rester dans les lycées où se concentreront les difficultés.
Lorientation, la nécessité dun vrai service public
Lorientation est une construction, et il est illusoire de penser que lensemble des élèves sont en capacité de se déterminer dès le lycée. Pourtant, une attente très forte dune orientation efficace, fondée notamment sur une meilleure information, disponible au plus près des élèves, dans létablissement, se fait jour aussi bien auprès des élèves que des parents délèves. Il est à ce stade important de noter que dans le lycée où sest tenue la table ronde, un conseiller dorientation-psychologue encadre 1 259 élèves pour 14 heures de permanence par semaine, soit un taux dencadrement et un taux de suivi personnalisé trois fois supérieur à ce que lon peut observer au Québec.
Se pose dès lors la question des moyens que lon donne à lorientation. Un conseiller ne peut répondre pleinement aux très fortes attentes des élèves et parents délèves avec un taux dencadrement aussi important. Il est également essentiel de développer des partenariats plus étroits avec lentreprise et lenseignement supérieur, notamment lUniversité afin dinformer le mieux possible les élèves sur les débouchés. Une montée en puissance du suivi semble également adéquate au fur et à mesure de la progression du lycéen dans son cursus scolaire.
À ce titre il semble logique de confier à la région, échelon territorial le plus cohérent pour une mise en synergie des différents acteurs de lorientation, la responsabilité de la création de ce service public de lorientation. Cet échelon semble le plus à même de consolider et développer les passerelles entre lycées, établissements denseignement supérieur et monde professionnel. Cest lui qui a la meilleure perspective du paysage scolaire et universitaire au bénéfice des élèves et de leurs parents.
Résumé des idées directrices
Ï% Créer un véritable service public de l orientation en lien avec les lycées, l enseignement supérieur et le monde professionnel piloté par les conseils régionaux
Ï% Ne pas succomber à l idée d un lycée à la carte et à la semestrialisation qui peut être source de fortes inégalités entre lycéens et lycées.
Ï% Promouvoir l autonomie du lycéen en assurant un socle solide de compétences communes et en lui donnant la liberté (et donc les moyens, avec des volumes horaires conséquents) de personnaliser son parcours de formation.
Ï% Revenir sur la suppression de fait de la carte scolaire qui creuse inexorablement les disparités entre établissements, et donc en leur sein, entre lycéens.
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Daniel Spagnou,député des Alpes-de-Haute-Provence (Cité scolaire Paul Arène de Sisteron)
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Table ronde du 14 avril 2009 à la cité scolaire Paul Arène à Sisteron
Participants :
le proviseur et son adjointe,
le CPE,
le Conseiller dOrientation psychologue,
un chargé de mission de la CCI (ancien Directeur de la Chambre des Métiers et Directeur dun CFA)
de nombreux professeurs représentant une palette de matières diversifiées.
Létablissement compte 1 340 élèves et compte un collège, un lycée et des sections professionnelles.
Léquipe éducative présente a salué la démarche de Daniel Spagnou de venir à la rencontre du corps enseignant et souhaitait que cette démarche puisse se reproduire. La présence dun représentant du monde économique fut également très appréciée.
En préambule, aucun des participants de la table ronde organisée par M. Daniel Spagnou ne soffusquait dune réforme du lycée mais la version initiale avait été préparée et présentée, selon eux, sans aucune concertation doù le refus catégorique du monde de léducation envers ce projet. Ils reconnaissaient bien volontiers que le lycée se devait dévoluer mais quil était néanmoins fortement dommageable quun ministre de léducation nationale ne prenne pas en compte le fait que notre système éducatif a besoin dune réflexion globale. Ils demandent aux politiques de penser enfin à trouver une meilleure articulation entre les quatre niveaux scolaires français.
Sur le point de la réduction du volume horaire annuel de travail des élèves, il apparaît une certaine unanimité sur lidée dune baisse hebdomadaire du temps de travail en classe et de rattraper cette baisse sur une rallonge des semaines de cours pris sur les congés scolaires. Mais une crainte a été signalée : en effet, certains enseignants pensent que cette baisse des heures en classe pourrait être une source de discrimination pour « les élèves se retrouvant seuls face à leurs livres et qui nont pas de contexte familial favorable ». Cette crainte est sûrement à prendre en compte dans le cadre de la réorganisation des volumes horaires.
Dans des départements ruraux et de montagne comme le nôtre, les équipes enseignantes ont rappelé que bien des élèves ont une durée de trajet aller-retour pour se rendre au lycée fort longue. Pour certains, il fallait ajouter encore les heures pour les matières optionnelles.
Les différentes matières sont beaucoup trop cloisonnées et il faudrait établir des passerelles entre les matières, en offrant la possibilité de choisir des options qui pèsent davantage dans la scolarité des élèves.
Le manque douverture vers le monde économique a été clairement souligné. Dans ce domaine, des passerelles doivent être aussi créées et inventées.
La baisse des moyens humains et matériels devient, selon les intervenants, dramatique, car il est de plus en plus difficile de remettre sur les rails un élève en difficulté du fait dune mobilité trop forte des personnels et de classes toujours plus lourdement chargées. La réussite dun élève dépend bien souvent dune relation privilégiée avec ses professeurs et cette relation devient de moins en moins évidente du fait, semble t-il des réductions de personnels et des plannings surchargés.
Concernant la vie dans les lycées, il a été clairement dit que la vie scolaire tendait à se fragiliser et que le travail de suivi et daccompagnement devenait fort difficile voire impossible ; en effet, le nombre de personnels dencadrement et de surveillants ne cesse de diminuer. À tous les niveaux de la chaîne éducative, ce manque cruel de moyens humains ressort. À cet égard, un exemple flagrant a été cité : au sein du lycée, il y a une documentaliste pour 700 élèves !
Les lycées professionnels, de par leur fonctionnement, pourraient représenter un exemple à suivre, car, bien, souvent les équipes travaillent en interdisciplinarité et lencadrement pour les élèves y est renforcé.
La question de lorientation a occupé une grande part des débats, car il y a eu unanimité pour dire que lensemble de léquipe éducative devait avoir un rôle à jouer mais encore faudrait-il quelle en ait, là encore, le temps ! Lartisan du choix de lélève dans son parcours scolaire et le moteur de lorientation doit dêtre le conseiller dorientation-psychologue. Et ce maillon majeur dans léquipe éducative ne peut exercer sa mission dans des conditions satisfaisantes, car il est, lui aussi, submergé par le nombre délèves dont il a la charge.
En conclusion de cette rencontre très enrichissante, il ressort des objectifs clairs pour la mise en place de cette nouvelle réforme :
Ï% Repenser l enseignement offert aux redoublants,
Ï% Affirmer ou réaffirmer le principe des aides individualisées liées aux difficultés scolaires, personnelles, sociales ou familiales de l élève,
Ï% Réfléchir et repenser les volumes horaires et les contenus des programmes,
Ï% Alléger le nombre d élèves par classe,
Ï% Renforcer les équipes de vie scolaire et, de façon plus générale, l ensemble des personnels se trouvant au lycée (COP, infirmerie, surveillant, agents divers, etc.),
Ï% Diversifier les séries générales et renforcer les séries technologiques qui fonctionnent bien mieux,
Ï% Faire que la 2nde devienne une véritable classe charnière pour l orientation des élèves et désacraliser les séries scientifiques afin que chacun choisisse selon ses objectifs ou ses forces,
Ï% Inventer des passerelles entre les matières et les filières, ouvrir rapidement des voies d accès vers le monde économique.
Enfin, il va falloir lancer une concertation globale et ouverte afin que chaque strate du monde éducatif puisse être entendue, car le débat sur les moyens humains et financiers de lÉducation nationale mérite dêtre ouvert de façon tout à fait apaisée.
La nécessité dune réforme nest pas remise en cause, bien au contraire, mais encore faut-il en connaître réellement les objectifs et les moyens qui lui seront attribués pour la mettre en uvre.
Compte rendu de la table ronde organisée par M. François-Xavier Villain, député du Nord (Lycées Fénelon, Paul Duez et Notre-Dame de Cambrai,Lycée Jacquard de Caudry, du Lycée Saint-Michel de Solesmeset du Lycée Camille Desmoulins de Le Cateau)
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Table ronde des six lycées le 3 avril 2009 à Caudry : Lycée Fénelon, Lycée Paul Duez, Lycée Notre-Dame de Cambrai, Lycée Jacquard de Caudry, Lycée Saint Michel de Solesmes, Lycée Camille Desmoulins de Le Cateau
Monsieur Villain indique rechercher le consensus sans « langue de bois » autour du questionnaire et débute la table ronde.
Synthèse des deux heures de débat ci-après.
Il ne pourrait pas y avoir de réforme du lycée sans réforme du Bac et sans information des prérequis nécessaires pour entrer en faculté.
Organisation des parcours scolaires
Le premier constat est que, pour moduler lhoraire annuel, cela impliquerait de donner une plus grande autonomie aux établissements. Les élèves attendent une baisse des heures en face à face pédagogique pour une augmentation du volume horaire de soutien et de suivi individualisés en petits groupes. Le temps passé à lécole reste essentiel, le lycée devant compenser et niveler les inégalités sociales et familiales.
Un professeur demande comment concilier la baisse des postes et le suivi des travaux en équipes, en plus de laccueil éducatif dans les établissements scolaires. La question de lhoraire ne se pose pas seulement sur le plan annuel, mais aussi hebdomadaire et journalier. Il faudrait redistribuer les cinquante-cinq minutes de cours et leur répartition quotidienne. Tous saccordent à dire que la tranche horaire 16 h 18 h est inadaptée à certains enseignements. La problématique des mois de juin, juillet et août est également évoquée.
Les participants constatent que lenseignement est basé sur des programmes et non sur des projets. Si la politique de projet était retenue, les établissements pourraient dispenser des enseignements dans une démarche plus autonome et plus adaptée aux élèves. Il sagit donc de réorganiser les parcours scolaires. Toutefois, certains évoquent le risque de concurrence entre les établissements.
Témoignage dun enseignant en ITSI (Initiation Technologique aux Sciences de lIngénieur) : les élèves semblent plus responsables des choix pédagogiques, car ils en sont les acteurs, mais cela fait ressortir la difficulté quil y a à continuer de les évaluer selon les méthodes classiques (perte de lévaluation individuelle). Toutefois, une minorité délèves nadhèrent pas à ces pratiques pédagogiques et dévaluation. Le projet en lui-même est très formateur, mais son évaluation demeure difficilement chiffrable.
Concernant les TPE, ceux-ci font partie dune autre démarche dapprentissage de lautonomie, avec un investissement personnel plus important des élèves et un développement de lexpression orale. Pour autant, il est très consommateur de ressources humaines.
Certains professeurs regrettent que les élèves soient uniquement consommateurs de leur enseignement. Certains souhaiteraient pouvoir sappuyer sur les envies et les prérequis des élèves pour bâtir leurs cours.
Organisation des études
Il serait souhaitable de développer les techniques rédactionnelles ainsi que lexpression orale. Certains évoquent le manque didées des élèves.
Le manque dacquis de base, notamment en français, linadaptation de lenseignement des langues vivantes à la vie professionnelle (enseignement privilégiant lécrit plutôt que loral) sont énoncés.
Le manque de travail en compétences interdisciplinaires dans les différentes matières est également regretté.
Le lycée est-il un sanctuaire ou doit-il sadapter à la vie actuelle ?
Y a-t-il une culture du dedans, une culture du dehors et peuvent-elles cohabiter ?
Le constat est fait que si le système dévaluation du Bac ne change pas, lévaluation des cours ne changera pas.
Orientation
Le rééquilibrage entre les filières est évoqué. Aujourdhui, en filière générale, beaucoup délèves choisissent la filière S alors même quils nenvisagent pas une poursuite détudes scientifiques après le Bac, cette filière ouvrant la possibilité de poursuivre tout type détudes et offrant de meilleures chances de réussite.
Le constat suivant est évoqué : « Les élèves du lycée ne réussissent pas dans le supérieur alors même que les bacheliers de la filière générale réussissent entre 70 et 80 % dans le supérieur. En revanche, les bacheliers de la filière technologique ne réussissent quà 36 % dans le supérieur. »
Se pose donc la question suivante : Que font ces bacheliers à lUniversité ? Y ont-ils leur place ?
Le libre choix deffectuer des études supérieures est-il nécessaire ? Faut-il réformer le lycée à la lecture de ce constat nuancé ?
La non réussite en première année de Fac serait due au lycée. Certains font remarquer que les facultés ne précisent pas les compétences nécessaires avant dy entrer.
Lenseignement supérieur devrait définir les compétences qui doivent être acquises au lycée, ce qui nest pas le cas aujourdhui. Le lycée ne pourra sadapter quà cette condition.
Modernisation du fonctionnement des lycées
Le lycée devrait disposer dautonomie et de souplesse afin de répondre aux besoins de la population scolaire.
La réforme du statut des enseignants est également évoquée, notamment le nombre dheures respectif effectué en « face à face » pédagogique et en soutien scolaire.
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Bernard Depierre,député de la Côte-dOr (Lycée Carnot de Dijon)
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Table ronde du 10 avril 2009 au Lycée Carnot à Dijon
Réunion avec les représentants des lycéens
Aide individualisée
Les jeunes insistent sur limportance du suivi individuel. La formule du tutorat par des aînés et des adultes est plébiscitée. Il y a une attente importante de suivi renforcé en dehors des conseils de classe ; les jeunes proposent de mettre en uvre un maillage de professeurs référents pour quatre à cinq élèves.
Organisation de la journée de travail
Ce sujet fait toujours débat. Il y a les partisans de laprès-midi libérée après 15 h et ceux qui souhaitent conserver la journée complète. Tous saccordent sur la nécessité de libérer le samedi matin. Les partisans de laprès-midi libéré évoquent le renforcement de lautonomie de lélève et la possibilité de pratiquer des activités extrascolaires. Les élèves semblent conscients que le fait de ne plus avoir de cours laprès-midi implique de réduire les vacances scolaires denviron onze semaines mais aussi et surtout de redéfinir ce que lon entend par socle commun. Autre suggestion : consacrer les après-midis à des séances de travail en petits comités.
Lorganisation de la journée de travail est un vrai sujet de discussion mais aussi à polémique.
Spécialisation et lorganisation des filières
Le principe des modules de la première réforme nest pas totalement évincé. Il y a unanimité pour dire que ce chapitre du projet a été mal expliqué. Les élèves semblent ouverts au principe du module expérimental par trimestre sous réserve quil y ait une équité entre les trimestres et un suivi dans loffre de modules pour ne pas créer dinégalités dans les apprentissages.
La majorité des jeunes rencontrés estiment que le lycée est trop spécialisé et que certaines filières « enferment » lélève plus que dautres : les filières S sont pointées du doigt.
Le principe du semestre peut être accepté si deux évaluations intermédiaires sont conservées. Les jeunes veulent globalement pouvoir « goûter » à de nombreuses matières et options pour ne pas à avoir à choisir trop tôt des filières très spécialisées qui les enferment dans quelques disciplines et retreignent ensuite leur choix dorientation.
Lien avec le monde de lentreprise
Globalement, dans leur grande majorité, les jeunes réclament plus de périodes de stages et dimmersion en entreprise dès le lycée ; cela est perçu comme un bon moyen de se confronter à la réalité et de sorienter.
Apprentissage des langues étrangères
Consensus pour déplorer linsuffisance de la pratique orale des langues étrangères notamment dans les filières scientifiques pour lesquelles les langues sont travaillées prioritairement à lécrit. Demande appuyée dune pratique orale renforcée, de semaines linguistiques plus régulières, dune révision du contenu pédagogique des cours de langue et du développement dun système de correspondants à lannée.
Désinformation
Les jeunes dans leur majorité évoquent une désinformation sur le premier projet de réforme du lycée ; globalement, ils se sentent insuffisamment informés et encadrés.
Maintien du Bac ou non
Ce point est un sujet de discussion animé. Il y a les partisans de sa suppression totale pour lui substituer le contrôle continu simple et il y a les inconditionnels de lexamen pour qui le bac vient sanctionner des acquis. Les lycéens se rejoignent par contre sur la nécessaire révision pédagogique de certaines matières et sur la relative inéquité liée à la non-permanence des jurys et au tirage au sort des sujets.
Réunion avec les enseignants
Réduction des effectifs dans les classes et les TP
La revendication pivot est la réduction des effectifs dans les classes et le maintien du volume dheures denseignement. La demande est encore plus appuyée pour les sciences expérimentales (physique, chimie, biologie) où la manipulation et lapproche empirique sont de plus en plus aléatoires en raison du nombre délèves y compris en TP.
Il en est de même des conditions denseignement des langues. La pratique de loral est rendue difficile du seul fait du nombre élevé de jeunes par classe. Le minimum serait de dédoubler réellement les classes de langues. Les enseignants soulignent le flou quil peut subsister sur la notion de « groupe » et de travail « en groupe ».
Désertification des filières littéraires
Les enseignants alertent sur la désertification des filières littéraires, au profit des filières scientifiques. Il y a un encombrement des filières dites scientifiques, probablement par défaut dinformation sur les choix dorientation. Dans la plupart des cas, la filière scientifique est choisie parce que les parents pensent quelle peut ouvrir toutes les portes alors même que son contenu actuel cantonne les élèves dans quelques disciplines seulement.
Certaines disciplines sont particulièrement désertées comme le grec et le latin ; des classes ne peuvent être montées faute délèves. Lune des solutions exposées lors des discussions serait lapproche par bassin denseignement pour « remplir » certaines disciplines sinon désertées, en sachant toutefois que cela pose des problèmes de gestion et dorganisation de transport des élèves.
Le manque denseignants en DNL
Lenseignant en DNL (discipline non linguistique) est au carrefour de deux disciplines et cest une personne ressource au sein du BFE (Bassin Formation Emploi) ou BEF (Bassin dÉducation et de Formation) où il anime et fédère des projets douverture à dimension européenne et internationale.
Il y a une forte demande sur les classes bilingues ou européennes, mais il y a un manque denseignants en DNL. Dans lAcadémie de Dijon, on dénombre plus de 100 classes bilingues dont 14 % de classes germanistes (contre une moyenne de 8 % en France).
Face à cette demande accrue, on observe des difficultés de recrutement et de formation des enseignants en DNL. Cela pose aussi la question de leur statut et de la valorisation de leur travail.
En parallèle, réflexion sur le développement de classes « euro pro » en lycée professionnel sur le même modèle.
La désaffection de certains lycées
Certains établissements sont désertés. On se retrouve dun côté avec des lycées et des filières bondés et de lautre des établissements quasiment sans élèves. Dans lAcadémie de Dijon, le plus petit lycée compte seulement 66 élèves.
Les préconisations dans ce domaine : mener un travail sur le développement des internats ou la fusion détablissements, plutôt que de maintenir des établissements qui ne peuvent plus offrir toutes les filières de formation.
Une idée a été avancée pour redonner de lattractivité à ces établissements : créer des classes européennes prioritairement dans les lycées en désaffection.
Redéfinition de la mission de lenseignant
La grande majorité des enseignants souhaitent une redéfinition de leurs missions de service ainsi quune meilleure reconnaissance de leur travail. La baisse du nombre de conseillers dorientation amène de plus en plus denseignants à assumer un rôle de conseil sur les parcours de formation. Or cela est une mission en soi qui nécessite du temps et une formation.
En plus de la mission denseignement et de transmission des savoirs, la majorité des enseignants fait remarquer quils doivent endosser les missions de professeur référant, dorientation, de formation des étudiants ou encore dorganisation dépreuves
Cest lensemble de ces missions quils veulent se voir reconnaître officiellement.
Les langues
Demande de dédoublement des effectifs en langue et maintien du volet dheures de langues en S et ES. Révision des contenus pédagogiques et volonté de ne pas concentrer lenseignement et lexamen des langues sur lécrit. Les enseignants soulignent que pour renforcer lapprentissage dune langue par la pratique orale, il est nécessaire de constituer des petits groupes délèves, de développer les TD et de ne pas focaliser tous les examens de langue sur lécrit comme cest le cas aujourdhui notamment dans les filières scientifiques. Il faudrait donc plus de moyens humains.
Archaïsme de certains contenus pédagogiques mais aussi de certaines disciplines dans certains bacs
Le cas de la physique a été cité où 4 ou 6 points sur 20 pourraient être réservés à une expérimentation plutôt quà un rendu de cours. Les enseignants sont conscients de la difficulté à mettre en uvre ce principe.
Une réflexion sur lensemble du cycle lycée + 3ème
Les enseignants demandent une réforme globale intégrant les élèves de 3ème eu égard à lorientation et rejettent toute focalisation sur le bac. Le problème du profilage trop important des filières a également été soulevé.
Nota 1 : lenseignant référant qui fait le lien entre collège et lycée a alerté les participants à la table ronde sur limpact de lannée écoulée des élèves de 3ème, véritablement « gâchée » en termes dorientation. Parents, enseignants, élèves ont tous retardé leurs choix pensant que la réforme du lycée était imminente. Conséquence : de nombreux élèves de 3ème nont fait aucun choix dorientation. Les enseignants invitent les cabinets ministériels à faire preuve de pragmatisme et de réalisme lorsquils envisagent une réforme du lycée pour éviter dimpacter fortement lavenir des enfants avec des calendriers de réforme totalement inadaptés.
Nota 2 : des innovations programmatiques sont expérimentées dans lAcadémie sur laccompagnement personnalisé, la « semestrialisation », lorientation, etc.
Compte rendu des tables rondes organisées par M. Philippe Vitel,député du Var (Lycée du Coudon de La Garde)
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Tables rondes des 6 et 14 avril 2009 au Lycée du Coudon de La Garde
Participants :
Pour le Lycée du Coudon : Alain Domon (proviseur), Gilles Genot (proviseur-adjoint), Patricia Peigne (chef de travaux), Jean-Pierre Nadal (professeur), Stéphanie Morestin (conseiller dorientation psychologue), Michel Ferrandi (professeur de philosophie en Terminale et classes préparatoires)
Animation : Dr Philippe Vitel (député de la 2ème circonscription du Var, vice président du Conseil général du Var) et ses collaborateurs Thierry Campus et Martine Blanc
Coordination, logistique: Alain Pratali (directeur dagence bancaire), Philippe Jouve (chef dentreprise)
Rédaction: Frédéric Tessier (conseiller en insertion)
Introduction et thématique
La réflexion sest articulée autour des quatre thématiques indicatives, proposées dans le support daccompagnement à la table ronde : lorganisation des parcours scolaires des lycéens ; lorganisation des études ; lorientation et la modernisation du fonctionnement des lycées.
Le premier constat posé a été celui du contexte sociétal dune réforme du lycée, avec en particulier la perception familiale du parcours optionnel au sein de létablissement.
Le principe dune réforme est a priori indissociable de la question du rôle et de lobjectif de létablissement lui-même et nécessite une approche globale des niveaux denseignement (classe de Seconde et cycle terminal), quil est souhaitable de ne pas dissocier. Le système éducatif a atteint un degré de complexité qui alimente le désarroi des parents en fin de collège. Il semble que cette complexité soit liée à un déséquilibre entre les enseignements obligatoires et optionnels, ces derniers jouant un rôle de pré-orientation discriminatoire : certaines matières servent de champ de référence dans des stratégies familiales daccès à un parcours éducatif convenable ; cette perception des matières optionnelles est source de déperdition du sens de ce parcours, dans la mesure où elles ne remplissent plus ce rôle douverture vers la pluridisciplinarité qui leur était assigné. De plus, cette perception crée des disparités locales, puisque les stratégies doptions ne sont pas identiques à tous les établissements ; les contextes locaux et les structures détablissements confèrent à des options déterminées un rôle a priori distinguant.
Organisation des parcours scolaires des lycéens : la valorisation dun socle commun de connaissances
Une réforme éducative nécessite une vision globale des acquis, avec, toujours en perspective, une connaissance des savoirs fondamentaux nécessaires à laccès aux étapes supérieures du parcours. Ce socle est dautant plus nécessaire que les grandes entreprises (contrairement aux PME, dont lattente est plus spécialisée) favorisent des formations technologiques de base, qui seront complétées par un parcours de formation interne, pariant sur ladaptabilité des scolarités classiques.
La réévaluation des enseignements optionnels permettrait déviter les stratégies dévitement des familles et pourrait intégrer des temps consacrés à la remédiation ou à la découverte dautres champs du savoir, voire à lapprofondissement des fondamentaux. La transmission des méthodologies, nécessite une connaissance par lenseignant des capacités initiales de lélève. Elle est envisageable au travers dune option de soutien pédagogique personnalisé, qui permettrait doptimiser le travail dassimilation.
Lenjeu pourrait être de réajuster les incidents, par des passerelles dont la fiabilité serait assurée par lexigence dun tronc commun consolidé. Il sagit de préserver une certaine fluidité entre les parcours, dinsister sur leur modularité afin déviter des phases déchec définitives. Les temps de rééquilibrage du système doivent être maintenus, voire renforcés. Actuellement, ce rôle est particulièrement assumé par les commissions dappel, qui fluidifient les parcours et permettent un décryptage pluridisciplinaire de la situation de lélève.
Le socle commun doit également se compléter denseignements conduisant à lenseignement supérieur, en y maintenant ce vecteur dautonomisation que constitue lévaluation des compétences. Celle-ci doit par ailleurs respecter le principe dune revalorisation du socle commun et des compétences transversales quil engage : le niveau dexigence de chacune des compétences du diplôme doit être maintenu, afin déviter un phénomène de compensations induites, accentuant le phénomène dune spécialisation précoce et simplement stratégique. Concrètement, le rééquilibrage des coefficients permettrait de renforcer lattractivité de savoirs sur lesquels le lycéen est enclin à faire limpasse. Cet écueil illustre un dysfonctionnement important de lactuel système dévaluation.
Organisation des études
Actuellement lévaluation et la sélection se font sur des critères reposant sur des enseignements abstraits, alors que les élèves qui font des choix de détermination sur des sciences plus appliquées, le font sur des approches plus concrètes.
Il faut donc réfléchir sur la cohérence entre le maintien dun socle commun de connaissances solides, et cette volonté de ne pas se limiter à labstraction. En termes dorganisation et de répartition des savoirs, il faut définir la relation entre un pôle cloisonnant, constamment rééquilibrant, dont le contenu doit être qualitativement maintenu sur la durée, et un décloisonnement des disciplines, toujours porteur, mais nécessitant des moyens et un travail pédagogique considérables. Il sagirait notamment de prévoir des activités transversales pluridisciplinaires (déveil, manuelles, artistiques, technologiques
), mettant en action des concepts (donnant sens au socle commun). Dans le cadre dun parcours coordonné autour dun tronc commun, la cohérence dune diversification est à définir.
De façon réaliste, lactuelle organisation de la scolarité, en phase avec les évolutions sociétales, confère au collège la fonction dune consolidation de lenvironnement culturel, de lacquisition des savoirs fondamentaux et à la classe de Seconde un rôle de remise à niveau, de confirmation et dapprofondissement de ces savoirs.
Si la Seconde doit rester une classe de détermination, la sensibilisation des lycéens au parcours post-Terminale demeure complexe. La classe de Première ouvre laccès à un système optionnel intégrant la perspective du parcours ultérieur. Or la vocation du lycée nest pas daccentuer la spécialisation, mais de développer des centres dintérêt. Une spécialisation donc, une prise de choix trop prématurée, se heurte aux structures mentales du lycéen, davantages portées à une perception de linstant. Cest en conséquence au système optionnel de faire émerger des vocations, dans le respect dun socle commun de qualité.
Orientation
La réforme nest justifiable que par le constat de dysfonctionnements mesurables, identifiés et analysés. Elle nest efficace que dans la mesure où elle intègre la nécessité de changements sociétaux globaux, à poser objectivement. Au-delà dune sensibilisation à lorientation jugée trop courte, demeure le constat de la dévalorisation que constitue léchec au terme du parcours : lerreur est sanctionnée par un système de méritocratie et de course à lexcellence, qui nécessite une profonde réflexion.
Cette dévalorisation, si elle est regrettable, nest en réalité que la conséquence dune structure éducative qui est davantage diplômante que formatrice ; et cet écueil est tout aussi saisissant à lUniversité où léchec à lexamen, conduit potentiellement à léchec dune employabilité réussie. Se pose donc à nouveau la question de lévaluation des compétences, qui pourrait faire lobjet dun véritable contrôle continu, responsabilisant par nature, et ne se substituant pas pour autant au principe de lexamen final.
Quant au principe même de lorientation, il est convenu que le lycéen bénéficie davantage dune information, que dune aide concertée à la mise en uvre de son parcours ultérieur. Lorientation repose a priori sur une connexion entre une certaine qualité dinformation, une réflexion raisonnée (afin que les vux exprimés soient réalistes) et un projet familial. Le corps enseignant nintervient dans ce processus quaprès la classe de Seconde. La qualité du dispositif est désormais tributaire de laccès et de la maîtrise de linformation multimédia, qui peut accentuer la confusion du choix, par des modes dattractivité liés au support lui-même. Cette nouvelle donne nécessite un rôle, une présence et une stabilisation accrus des professionnels de lorientation au sein de létablissement, qui disposent des outils dappropriation et dharmonisation nécessaires.
Ajoutons que le rôle des conseillers sera dautant plus pertinent, que seront renforcées la connaissance et la traçabilité sécurisée du parcours de lélève, du collège au lycée.
Modernisation du fonctionnement des lycées
Un redéploiement pertinent de la transmission des savoirs au sein de létablissement sarticulerait en substance autour des axes suivants : le rééquilibrage des disciplines, la valorisation dun socle commun de compétences et la transversalité dun parcours optionnel offrant lespace à une consolidation des acquisitions initiales et à une ouverture vers une spécialisation ultérieure.
Ce redéploiement est lié à la nécessité dune redéfinition du temps de travail et des modes dorganisation et dintervention. Il implique sans doute une baisse du nombre dheures des enseignements classiques, une augmentation de la présence dintervenants et leur diversification. Cette dynamique répondrait de plus à la demande dencadrement liée à lévolution des structures familiales et sociétales, en insistant notamment sur laugmentation du temps de présence au sein des établissements. Sa réduction, au contraire, augmente les inégalités sociales. Dans cette réflexion, se pose nécessairement la question dune redéfinition du temps annuel de travail, dans un contexte économique changeant, où la gestion et lorganisation de vacances répétitives et prolongées ne sont plus systématiquement accessibles aux familles.
Si le constat dune modernisation des supports techniques est aujourdhui partagé, se pose toutefois la question de la marge dautonomie des établissements. Ces derniers nexploitent pas nécessairement tous les champs de la loi dautonomisation, qui offre notamment la possibilité de créer des enseignements de détermination.
Compte rendu des tables rondes organisées par M. François Loos,député du Bas-Rhin (Lycée Alphonse Heinrich de Haguenau)
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Tables rondes des 2 et 9 avril 2009 au Lycée Alphonse Heinrich de Hagueneau
Participants :
En collaboration avec la hiérarchie de létablissement, plus dune vingtaine de personnes.
Les remarques que je vous rapporte sont celles qui ont suscité un consensus parmi les présents, tous concernés au premier chef par le contenu de la réforme à venir, comme enseignants ou comme personnel de direction.
Il est évident que les quatre heures que nous avons consacrées ne peuvent pas constituer la ligne directrice de ce futur texte, pour la bonne raison que le temps a manqué pour élaborer un véritable projet, construit, argumenté et cohérent. Néanmoins, il faut les prendre pour ce quelles sont, c'est-à-dire le constat dun certain nombre de dysfonctionnements dans le système actuel et la tentative dy remédier.
Les problèmes évoqués sont de plusieurs ordres.
Dune part, il ne semble pas niable que plus le nombre de bacheliers augmente, plus le niveau du Bac baisse. Or, il a été estimé que lobjectif de 80 % délèves obtenant le Baccalauréat ne peut être jugé comme sérieux que si 80 % des élèves ont le niveau du Baccalauréat.
Ensuite, et cest à rattacher à la remarque précédente, une réforme du Lycée ne peut pas être envisagée sans une réforme des collèges, car tout lycéen est un ancien collégien, avec ses habitudes de vie et dapprentissage.
En dernier lieu, le constat sest imposé que la disparition dune autorité de référence na pas rendu service aux élèves et a, au contraire, créé un certain « flou » dans le système.
Ces trois constatations ont donné naissance à lensemble des réflexions-solutions qui suivent, que nous avons regroupées en trois « têtes de chapitre ». Dune part, la restauration du principe dautorité de référence, ensuite, une meilleure cohérence de lorientation et, en dernier lieu, lenseignement stricto sensu.
Il serait bon de réinstaurer un principe dautorité opposable aux élèves et à leurs familles
Dans le domaine de lenseignement, il semble logique de reconnaître aux professionnels de lÉducation une certaine primauté quant aux méthodes et aux programmes. Si lon peut admettre lexistence dun dialogue entre les élèves et ces professionnels, il ne faudrait pas inverser la situation et dénier le droit légitime des enseignants à maîtriser le processus pédagogique. À lheure du zapping, intégrer de façon trop poussée les élèves aux décision les concernant revient à supprimer les contraintes nécessaires des processus dapprentissage.
Sil est normal de sensibiliser lélève à ses droits, il faudrait aussi quil prenne conscience quil a des devoirs. Le respect par les élèves de leurs devoirs doit être sanctionnable.
Le soutien : il devrait être la règle pour les élèves éprouvant des difficultés persistantes ou passagères. Il devrait être obligatoire et son effectivité ne devrait pas être laissée à larbitrage de lélève.
Le redoublement devrait être une possibilité réelle, mais il faudrait que les élèves comprennent quil ne sanctionne pas un échec, mais permet un futur succès. Les critères pour un redoublement devraient être ceux des professionnels de lÉducation et du conseil de classe. Ni les élèves, ni leurs parents ne devraient pouvoir le refuser.
Orientation
En arrivant au Lycée, un élève devrait maîtriser les compétences de bases (lire, écrire et compter).
Il a été constaté quun élève qui est sûr davoir son Bac na pas la motivation de fournir des efforts pour lobtenir.
Il faudrait améliorer lorientation en fin de collège. Les élèves entrant au lycée ne sont actuellement pas informés de la réalité des sections dans lesquelles ils sont affectés (générale, technique, professionnelle), ni des métiers auxquels ils peuvent accéder ou du marché de lemploi. Des filières entières sont laissées pour compte alors que les débouchés professionnels sont assurés, comme cest le cas pour les STI. Peut-être faudrait-il envisager une campagne médiatique pour attirer des élèves vers ces filières qui ont mauvaise presse et former les conseillers dorientation afin quils prennent conscience de ces réalités.
Les enseignements
Comme préalable, il a été reconnu que la masse des connaissances à assimiler pour un lycéen est considérable. À cela sajoute que de plus en plus de jeunes vont au lycée. Les établissements sont ils encore adaptés, ne serait-ce que dans leur implantation géographique ? Est-il normal, pour un élève en pleine croissance, de partir de chez lui à 7 heures le matin, à cause de la distance entre le lycée et son domicile pour rentrer chez lui à 19 heures pour les mêmes raisons ? Ne pourrait-on pas envisager des implantations plus équilibrées sur le territoire ?
Le groupe classe : la classe devrait rester une réalité. Elle est en effet facteur didentité et de référence pour les professeurs, ladministration, comme pour les élèves.
Les passerelles entre lécole et le monde du travail devraient être entretenues et renforcées.
Les élèves devraient apprendre à apprendre et à travailler. Il faut les diriger vers le plus dautonomie possible. Les devoirs à la maison devraient être réhabilités et pouvoir servir de base à lévaluation.
Si les programmes ne sont pas revus à la baisse, il faudrait trouver le moyen de les alléger au niveau hebdomadaire, par exemple en se réappropriant le mois de juin. Cela permettrait dalléger la charge quotidienne de cours et de travail.
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Guy Lefrand,député de lEure (Lycée polyvalent Porte de Normandie de Verneuil-sur-Avre)
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Table ronde du 10 avril 2009 au Lycée Polyvalent Porte de Normandiede Verneuil-sur-Avre
Participants :
Mme Prior, proviseur,
Mme le proviseur adjoint,
des enseignants,
des représentants des parents délèves,
des élèves.
Deux points abordés à lordre du jour :
1. Le projet de la réforme du lycée
2. Les problèmes locaux des lycées denseignement général et technologique, et professionnel
Préambule : Le représentant de la CGT refuse toute discussion à ce sujet.
Lambiance tend plutôt globalement à un accord sur lesprit de la réforme, avec une réserve sur lautonomie. A contrario, son application apparaît pour le moins difficilement compréhensible.
Demande globale de formation adaptée aux besoins locaux. Il faut dépasser une logique uniquement basée sur les moyens et tenir compte des besoins de diversité permettant dassurer la pérennité des lycées ruraux. Les élèves des zones rurales doivent pouvoir bénéficier des mêmes choix que les élèves des zones urbaines. Sont citées à titre dexemples les sciences économiques ou loption théâtre.
À défaut, les problèmes de transport et les coûts dorganisation de la scolarité risquent de conduire soit à des arrêts de scolarité précoces, soit à des orientations vers des filières non désirées.
Les enseignants demandent à ce quil soit tenu compte de leur organisation de travail et de « leur plaisir de travailler ».
Ils sinterrogent notamment sur la multiplication du temps partagé entre différents établissements pour un même enseignant et des difficultés pour leur vie personnelle et professionnelle que cela entraîne.
Le problème de la diminution des heures denseignement est également évoqué, en particulier en langues vivantes et sciences économiques ainsi que pour la filière technologie. À titre dexemple : le nombre dheures limité en anglais ne permet pas, daprès les participants, de tenir lobjectif de bilinguisme demandé aux élèves en fin de lycée.
Des questions sont également posées concernant le manque de clarté des objectifs fondamentaux de la réforme. En dautres termes, cette réforme a-t-elle réellement un objectif pédagogique ? Ou ne répond-t-elle quà des soucis déconomie budgétaire ?
Enfin, la majorité des interrogations portent sur la notion de module, sur ses difficultés techniques dapplication et sur la réforme dorganisation du baccalauréat qui pourrait en découler.
Ainsi est posée la question de la perturbation possible des élèves avec un problème didentification à un groupe risquant dentraîner, chez les lycéens, un comportement de type étudiant.
La majorité des participants à la table ronde estiment que la notion de semestre est perturbante et probablement trop courte si lon doit changer doption et dorientation à lissue de chacun de ces semestres. Cette majorité sinquiète notamment de la notion de perte de référents. Quelle organisation pour les professeurs principaux et leur emploi du temps ? Seront-ils modifiés tous les six mois ?
Par ailleurs, dans un établissement en zone rurale ou dans un petit établissement, comment pourra-t-on sassurer de la réalité des choix et des options si ceux-ci savèrent peu nombreux localement et comment répondre alors aux demandes non réalisables ?
Les représentants des élèves, notamment, sinquiètent de ces changements doptions et de lorganisation du baccalauréat qui sen suivra.
Le problème de lorganisation des transports, même sil nest pas lié à la réforme du lycée, est également une source dinquiétudes chez les parents délèves.
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Philippe Vigier,député de lEure-et-Loir (Lycée Émile Zola de Châteaudun)
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table ronde au Lycée Émile Zola de Châteaudun le 21 avril 2009
Organisation des parcours scolaires
La nécessité de rendre plus fluides les parcours scolaires de lycéens en élargissant les possibilités de choix quant aux enseignements suivis est évidente. Une organisation des enseignements autour dun tronc commun de la Seconde à la Terminale paraît répondre à ce souhait (voir développement paragraphe suivant).
Les contenus de formation proposés au lycée doivent impérativement être en cohérence avec ceux proposés par lenseignement supérieur (ou inversement). En effet, la diversification des parcours possibles des lycéens ne doit pas générer certaines « impasses » quant aux poursuites de formation dans le supérieur.
La nécessité daccompagner des lycéens au cours de leur scolarité est soulignée systématiquement. La forme actuelle de cet accompagnement, notamment en classe de Seconde (aide individualisée, enseignements modulaires, autres formes daide mises en place par les établissements) doit être repensée afin de la rendre plus cohérente et plus lisible pour les lycéens. Lengagement des enseignants dans cet accompagnement doit être facilité en termes dorganisation et pris en compte, notamment dans le cadre de leur service. Le besoin dun tutorat des lycéens par les enseignants est souvent évoqué (à prendre en compte dans le service des enseignants).
Dans le même ordre didée, le développement de lautonomie des lycéens doit être favorisé et accru. Toutefois, il est nécessaire de définir plus précisément les compétences attendues en ce domaine. Des activités comme les TPE (travaux personnels encadrés) ou lECJS (éducation civique, juridique et sociale) qui concourent à latteinte de la maîtrise de ces compétences doivent être développées et mieux prises en compte dans le parcours de formation. Linitiation au débat argumentatif doit être développée plus quactuellement.
Le développement, sous différentes formes, de la maîtrise des langues vivantes étrangères apparaît comme une nécessité absolue (multiplication des enseignements en groupes favorisant lexpression orale).
Organisation des études
Le nombre considéré comme important des heures de cours hebdomadaires ainsi que lampleur des programmes scolaires sont perçus comme des contraintes pesantes ne facilitant pas lévolution de lorganisation de la scolarité au lycée.
La mise en place dun tronc commun de la Seconde à la Terminale avec une variété denseignements optionnels, au sein desquels chaque lycéen pourrait construire son parcours de formation, semble rallier ladhésion dune majorité des enseignants. Toutefois, certaines inquiétudes pointent la difficulté éventuelle à construire des réponses appropriées dans le cadre du tronc commun, notamment en raison de lhétérogénéité croissante entre les besoins et les rythmes dapprentissage des lycéens de la Seconde à la Terminale. Une telle organisation ne doit pas générer une moindre qualité des enseignements et de la formation dispensés au lycée.
Le baccalauréat est plébiscité comme diplôme devant conserver sa dimension nationale (il a une dimension symbolique forte au titre de légalité entre tous). Toutefois son organisation devrait être modifiée en intégrant une dimension significative de contrôle en cours de formation.
Une intégration, beaucoup plus importante quactuellement, dans les enseignements dactivités à caractère culturel est largement souhaitable. Cellesci ne doivent plus se situer à la marge des enseignements ou dépendre de linitiative de telle ou telle personne. Cette dimension est constitutive de lacquisition de lautonomie par les lycéens, notamment en ce qui concerne lélaboration de leur projet professionnel. Dans le même ordre didée, lappel à des intervenants extérieurs (professionnels, artistes, enseignants du supérieur, étudiants
) doit être plus important et, là encore, pris en compte dans le parcours de formation.
La philosophie, dont les programmes méritent dêtre revisités pour faire, encore plus, écho à des questions existentielles et de société, doit trouver une place plus prépondérante au cur de la formation des lycéens (maîtrise du débat et de largumentation par exemple).
Un message très clair relatif au projet de société consistant à conduire 80 % dune classe dâge au niveau baccalauréat est absolument nécessaire. En effet, faute dexplicitation, cet objectif génère la crainte dun appauvrissement de la qualité de la formation dispensée auprès des jeunes générations.
Orientation
À la question : qui est le mieux à même de vous accompagner dans vos choix de formation, les lycéens répondent que ce sont les enseignants. Il y a donc lieu dintégrer cette dimension dans le service des enseignants en leur offrant des possibilités de formation en ce domaine (formation à lentretien dexplicitation par exemple). La désignation dun enseignant référent pour un groupe de lycéens est proposée.
Une meilleure connaissance du domaine de lentreprise est très souvent souhaitée (organisation de stages, par exemple). La multiplication des contacts avec des professionnels (rencontres, débats, forums...) est nécessaire. Là encore, ces différentes manifestations doivent être intégrées au fonctionnement des lycées et celles-ci réellement prises en compte dans les parcours de formation.
Le choix du parcours de formation doit être guidé par une bonne connaissance des métiers mais aussi, ce qui est peu le cas actuellement, par la connaissance de la réalité de linsertion professionnelle. La nécessité de mobilité professionnelle, à laquelle les lycéens seront confrontés, doit être prise en compte par un réel développement des compétences dadaptation à des situations nouvelles.
Le développement de lautonomie des lycéens passe par une plus grande capacité à sauto-évaluer, notamment dans le domaine de la maîtrise de certaines compétences. Cet aspect doit être favorisé dans la formation des enseignants et intégré au parcours de formation des lycéens.
La lutte contre les déterminismes sociaux, si présents dans le domaine de lorientation, nécessite dassocier beaucoup plus étroitement les familles à lensemble de cette démarche dorientation.
Cest une réelle articulation entre la connaissance des métiers (rencontres avec des professionnels), la connaissance des voies de formation (informations apportées par les services de lorientation), la capacité à sauto-évaluer (développée dans les enseignements en lien avec les services de lorientation), lengagement des familles qui permettra à chaque lycéen de sengager, en confiance, dans un projet professionnel correspondant à ses aspirations.
Modernisation du fonctionnement des lycées
Lautonomie des établissements est à développer (les textes actuels sur la décentralisation la prévoient mais le constat prouve quelle nest pas pleinement mise en uvre, parfois par manque dinitiative des lycées eux mêmes, parfois par manque de « confiance » envers les établissements). Afin de rendre les établissements plus réactifs en termes de réponses apportées aux besoins des élèves, une souplesse plus importante doit leur être accordée quant aux contenus des enseignements et à leur organisation (souplesse des emplois du temps, marge de manuvre quant aux programmes qui ne se résume pas à laccessoire, souplesse quant aux effectifs
).
En lien avec la réorganisation de lannée scolaire, le déroulement de la journée nécessite dêtre revu : cours de 8 à 15 heures par exemple et plage de 15 à 17 heures consacrées pour tous à des activités péri-éducatives, sportives, culturelles, de projet ou daccompagnement des lycéens.
Ces nouvelles organisations nécessitent que larchitecture scolaire prenne en compte ces « nouveaux » besoins : salles de petite taille en nombre suffisant, équipements en matériels informatiques disséminés dans le lycée, salles de travail (autour du CDI), amphithéâtre permettant de regrouper plusieurs classes pour des cours « magistraux » (préparation à luniversité) et favorisant lorganisation dactivités culturelles.
En terme de répartition des élèves, lentité classe nécessite dêtre conservée comme dimension dappartenance pour les lycéens à un groupe, dimension constitutive de la formation des adolescents. Un « juste milieu » est à trouver (cf. autonomie des établissements) entre lorganisation en classe entière et la nécessité de regrouper les lycéens en entités plus réduites pour lorganisation dactivités à caractère plus individualisé.
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Jean-Luc Pérat,député du Nord (Lycée Jessé-de-Forest dAvesnes-sur-Helpe)
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Table ronde du 16 avril 2009 au Lycée Jessé-de-Forest dAvesnes-sur-Helpe
Participants :
M. Pierre Del Puppo, proviseur du Lycée Jessé de Forest d'Avesnes-sur-Helpe,
des professeurs de létablissement
des représentants des lycéens,
des parents délèves et du CIO d'Avesnes,
M. Patrick Antoniol, professeur.
Un premier tour de table a permis de mettre en lumière plusieurs craintes et interrogations vis-à-vis d'une nouvelle, et énième, réforme du lycée.
Plusieurs professeurs se sont ainsi déclarés en désaccord avec le texte des « Points de convergence sur les objectifs et les principes directeurs de la réforme du lycée », établi par le ministère de léducation nationale et les syndicats, qui précise que « (le lycée) doit mieux correspondre aux attentes des élèves et aux exigences du temps présent ». Selon eux, même si une réforme est nécessaire, elle ne doit pas avoir de visée clientéliste et conjoncturelle.
En outre, la plupart des intervenants craint que la réforme n'ait pour objectif que la baisse du nombre de professeurs par le biais de la disparition de filières et de matières jugées secondaires, ou transférables au secteur privé, notamment la filière « Hôtellerie-Restauration », léducation physique et sportive, la philosophie, les langues étrangères.
Une autre crainte concerne la perte du caractère unitaire et national de lenseignement et du baccalauréat au travers d'une multiplication des options, qui ne pourront pas être proposées dans lensemble des établissements. Ce système risque de créer une concurrence accrue entre les établissements, et un système d'enseignement à plusieurs vitesses.
Suite à ce premier tour de table, différentes questions ont été soumises aux participants.
Faut-il réduire l'horaire annuel de travail de lycéens?
Cette demande des élèves se heurte à celle des professeurs qui souhaiteraient disposer de plus de temps pour leurs matières respectives.
D'autre part, diminuer les horaires risque dinduire un enseignement plus magistral, moins interactif. Or, linteractivité et lexpérimentation des savoirs sont également des demandes fortes de la part des élèves.
Cette problématique de lhoraire annuel ne doit pas être dissociée de celle de lhoraire journalier qui comprend, outre le temps denseignement, celui de transport, de repas, de travail personnel. Or, notamment en secteur rural, lamplitude des journées dun lycéen est souvent trop importante, de lordre de douze heures.
Enfin, la question de labsentéisme des élèves doit être intégrée à la réflexion. Le nombre de journées dabsence non justifiées par des motifs réels et sérieux pourrait être pris en compte pour autoriser les élèves à se présenter aux examens.
En conclusion de cette question, la majorité des intervenants sest mise d'accord autour des points suivants :
la réforme doit porter plus sur une meilleure utilisation du temps scolaire que sur sa réduction,
la pause dété est trop longue. Dautant plus qu'elle fait suite à un troisième trimestre scolaire souvent écourté et perturbé par lorganisation des examens (qui pourraient se dérouler en dehors des établissements).
un réaménagement pertinent pourrait porter sur une répartition annuelle souple du temps scolaire entre les périodes dapprentissage des savoirs, dexpérimentation et de mise en application, et de soutien et d'approfondissement.
Comment faire pour que les élèves commencent à se spécialiser sans les enfermer trop tôt dans une filière ? Comment rééquilibrer les filières entre elles?
Face à ces questions, plusieurs intervenants ont remis en cause la pertinence du système du parcours « à la carte » au moyen doptions choisies par l'élève.
Les principaux arguments avancés ont été :
complexité et manque de transparence du système,
faible maturité des élèves au moment du choix et manque de passerelles entre les filières,
problème du coût et des contraintes de certaines matières qui seraient de ce fait moins attractives au cas où elles deviendraient optionnelles.
Globalement, il a été pointé un manque de temps pour mener de front, orientation et spécialisation des élèves, acquisition des savoirs généraux, expérimentation et approfondissement. Un parcours de lycée en quatre ans, mieux structuré et comprenant une classe de « Seconde découverte et orientation », serait sans doute nécessaire.
Qui doit être le pivot de lorientation au lycée ?
Pour lensemble des intervenants, il ny a pas réellement de pivot. L'orientation est avant tout un travail d'équipe, coordonné et complémentaire, entre le lycéen, ses parents, les enseignants, les conseillers d'orientation, les assistants d'éducation, les CPE, les partenaires extérieurs.
Le rôle de « courroie de transmission » du professeur principal a toutefois été noté, même sil se heurte à un problème de manque de temps et de formation pour ce dernier.
Au niveau des établissements, un partenariat plus étroit devrait être mis en uvre avec les Centres dinformation et dorientation, afin de définir des axes de travail, sassurer de leur mise en uvre, et les évaluer.
Comment aider les lycéens à mieux connaître les formations du supérieur et les métiers?
Le lycée, en partenariat avec les instances extérieures (Centre dinformation et dorientation, Chambre de commerce et dindustrie, Chambre des métiers, universités, organismes de formation, fédérations professionnelles) pourrait organiser une semaine de lorientation.
Des ateliers dorientation, des interventions danciens élèves, des intervenants professionnels, des visites d'entreprises pourraient en constituer la trame.
Les élèves choisiraient leurs ateliers en fonction de leurs intérêts étudiés préalablement avec le concours des conseillers dorientation psychologues.
Pour sa part, la Chambre de commerce dAvesnes () suggère que lintervention directe de chefs dentreprise soit développée dans le processus dorientation, et que lensemble des cadres éducatifs soit formé à léconomie régionale, ainsi quà la connaissance des métiers.
Au-delà des objectifs dinsertion professionnelle et économique, la majorité des intervenants a souhaité insister sur la nécessité de renforcer le rôle dinsertion citoyenne joué par le lycée.
Il apparaît clairement, surtout en période de difficultés économiques, que ce rôle est négligé, voire marginalisé, notamment par les élèves.
Jean-Luc Pérat souhaite vivement remercier lensemble des intervenants lors de cette rencontre, et plus particulièrement Pierre Del Puppo et Patrick Antoniol pour leur aide.
Compte rendu de la table ronde organisée par Mme Arlette Grosskost,députée du Haut-Rhin (Lycée Louis Armand de Mulhouse)
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Table ronde du 9 avril 2009 au Lycée Louis Armand de Mulhouse
Participants :
sept professeurs,
un conseiller pédagogique,
un chef de travaux,
un élève, vice président du CVL,
une coordinatrice de la Mission Générale d'Insertion
le proviseur du Lycée.
Premières remarques générales
Les différentes parties regrettent la rapidité de la mise en place de cette réforme et le manque de connaissance du projet et de concertation en amont.
Il est difficile, voire impossible de canaliser les réactions en interne lorsque ni linspection, ni le rectorat ne sont à même dapporter les éléments concrets quand à la mise en uvre de cette réforme.
Cette réforme est vécue souvent comme une théorie pédagogique pour justifier les suppressions de postes et la commission de M. Descoings corrobore ce ressenti car elle arrive trop tardivement.
Principal écueil : pas de communication de cette réforme vers le lycée.
Comment piloter en interne une réforme dont les principaux concernés (encadrement, enseignants et élèves) ne connaissent pas les grandes lignes si ce nest par voie de presse et encore moins les principes de mise en application ?
Comment en assurer lorientation et le suivi sur le terrain ?
Quels sont les retours des cahiers de doléances transmis au ministère de léducation ?
Organisation du parcours scolaire
1. Concernant le déséquilibre des filières
Souvent les jeunes choisissent une filière par défaut, soit par choix des parents, soit par peur de senfermer dans une spécialisation sans trop savoir ce quils veulent faire plus tard, soit par rapport au taux de réussite dune branche et surtout en référence à une hiérarchie de notoriété des différentes filières au tant au niveau national que dans un lycée (on choisit la filière S car elle a bonne réputation).
Il est important de rendre les jeunes plus autonomes et responsables de leur choix et ce, avant même lentrée au lycée, dès le collège.
Il ny a pas de réel choix tant que les filières techniques et leurs débouchés ne seront pas nationalement mieux valorisés.
Les filières techniques sont trop nombreuses avec des spécialités bien spécifiques, doù un triple constat :
un choix trop complexe à faire,
un risque denfermement du jeune avant même quil soit apte à faire son propre choix,
un manque de places dans certaines sections qui conduisent à une orientation aléatoire faite par le professeur principal et le chef détablissement au nom de lorganisation de la vie du lycée.
Attention aux ajustements de façade des intitulés qui sont source de confusion. Le déséquilibre des filières est principalement dû à un cloisonnement dans les esprits, plus que dun cloisonnement réel entre les filières et les formations post-bac.
2. Concernant la gestion modulaire de lenseignement : beaucoup dinterrogations
Donner la possibilité à lélève de découvrir plusieurs options au cours de la Seconde peut être un bon principe mais, dun point de vue pratique, dans les lycées cela relève du casse-tête chinois, avec un grand risque de faire de lorientation girouette en fonction de la disponibilité de planning
Comment déterminer les services des enseignants, les emplois du temps
?
Comment prévoir un programme cohérent ?
Quelle cohérence entre tronc commun et modules ?
Comment gérer les modules semestriels au quotidien ?
Comment appréhender les différences de niveau entre approfondissements et débutants ?
Qui va mettre concrètement ces modules en place ?
Cet enseignement modulaire peut être envisagé en Seconde, sous réserve de sa mise en pratique, mais il apparaît préjudiciable pour les classes de Première et de Terminale car cest une remise en question tous les six mois qui risquerait de perturber la préparation au baccalauréat.
Comment évaluer les modules ? Quels seront les repères pour les élèves, les enseignants et les parents ?
Problème : risque déclatement du groupe classe, pourtant si important à cet âge.
Risque de perte de lenseignant référant qui peut engendrer et amplifier des problèmes dorientation déjà existants.
Le choix des modules risque de subir le même sort que le choix des filières avec des approches a priori qui vont générer des modules surchargés et dautres désertés, avec encore des choix faits par défaut et sans réelle détermination des jeunes.
Comment inscrire dans un contexte modulaire un projet de classe ?
Si les modules permettent de ne pas trop spécialiser les lycéens, cela implique, à linstar du certificat détude, que ces jeunes devront se spécialiser après le bac et donc la durée détude se trouvera allongée.
La notion dorganisation dun enseignement modulaire est reconnue comme un apport pour les jeunes en termes douverture desprit et déveil, mais avec le revers que ces jeunes auront un minimum de références communes.
Organisation des études
Attention on ne peut réduire les horaires sans révision des programmes
Quel est lobjectif dune réduction dhoraires ?
1 Réduire les coûts de léducation moins dheures de cours = moins de profs ;
2°Plus de temps libre pour un travail personnel (peut-on en être sûr ?) ;
3°Organiser un temps individuel de travail encadré.
Aides et travail en petits groupes existent déjà : ne pas réformer pour réformer.
Autonomie des lycéens et orientation
Renforcer lautonomie conduit immanquablement à renforcer la dépendance des élèves face à un encadrement de leurs démarches et une attente des parents par rapport aux enseignants, au responsable détablissement et au personnel encadrant.
Les démarches sont accompagnées, soutenues, ne laissant plus de place pour linitiative du lycéen et favorisant son manque de responsabilisation.
Tous les acteurs du lycée jouent un rôle dans lorientation des élèves : le professeur principal qui voit évoluer le projet dorientation de lélève et le suit dans son évolution scolaire, chaque professeur qui peut conseiller lélève sur le rapport entre lorientation envisagée et ses performances dans sa discipline, le conseiller dorientation prioritaire (COP) qui est le seul à avoir une connaissance à grande échelle des poursuites des études dans tous les domaines, et le chef détablissement qui valide les vux
Les COP sont fondamentaux, et jouent un rôle spécifique dinterlocuteurs neutres avec une connaissance approfondie du système scolaire, de toutes les filières existantes et de toutes les poursuites détudes possibles. Ils sont aussi plus disponibles et offrent une écoute plus approfondie que ne peut se permettre davoir le professeur principal.
Alors que la tendance actuelle est à la diminution drastique du contingent de COP, il semble au contraire important, à toute la communauté enseignante, de renforcer leur présence au sein des établissements.
Les élèves ne manquent pas dinformation quant à leur orientation (documentation, forum, rencontres entreprises
) et de nombreuses initiatives sont prises dans les lycées.
Aujourdhui le trop dinformation tend à noyer la recherche et les COP permettent aux élèves de clarifier leur souhait et les réponses qui peuvent leur être apportées, et les aider à être à linitiative de leur projet.
Lencadrement poussé au lycée risque de creuser le fossé dadaptation à lUniversité pour les jeunes.
Modernisation du fonctionnement du lycée
Comment envisager des mesures de modernisation en supprimant 13 500 postes denseignants sur lacadémie de Strasbourg et une cinquantaine de postes de COP par an.
Paradoxe dans la demande : comment faire mieux avec moins ?
Paradoxe entre lutter contre léchec / accroître les mesures dencadrement / supprimer des postes permettant dassurer cet encadrement/favoriser lautonomie des jeunes.
Pourquoi parle-t-on de quota de réussite au bac, est-ce un objectif en soi ?
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Jean Grellier,député des Deux-Sèvres (Lycée Jean Moulin et Lycée St Charles de Thouars, Cité Scolaire Genevoix-Signoret, Lycée professionnel Vinci, Campus des Sicaudières et Lycée St Joseph de Bressuire)
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Table ronde du 2 avril 2009 à Argenton les Vallées
Participants :
Établissements scolaires :
M. C. Liczkowski, proviseur lycée Jean Moulin, Thouars
M. E. Keiser, proviseur Cité Scolaire Genevoix-Signoret, Bressuire
M. P. Bouquin, proviseur adjoint Cité Scolaire Genevoix-Signoret, Bressuire
M. C Simonet, proviseur lycée professionnel Vinci, Bressuire
M. J. Rigal, proviseur du Campus des Sicaudières, Bressuire
M. C. Rousseau, directeur Adjoint du lycée St Joseph, Bressuire
M. P. Jacquet, directeur du lycée St Charles, Thouars
M. R. Faucon, enseignant LP Vinci Bressuire, délégué CGT
Mme F. Varin, déléguée SGEN.EAP.CFDT, Campus des Sicaudières
Mme C. Chevalier, secrétaire de section SNETAP. FSU
Mme F. Bureau, Déléguée SNETAA.Eil
M. F. Pouhet, délégué UDSEN. CGT
M. J. Courtadet, délégué SNES FSU, lycée Genevoix Bressuire
M. L. Beaufreton, SNES FSU, lycée Genevoix Bressuire
M. M. Durand, SNES FSU, lycée Genevoix Bressuire
Mme Ferreire, déléguée parents délèves lycée Genevoix Bressuire
Mme C. Hay, déléguée parents délèves Campus les Sicaudières Bressuire
M. C. Volerit, délégué parents délèves lycée Jean Moulin Thouars
Élus :
M. P.Y Marolleau, vice-président du Pays de Bocage Bressuirais
M. S. Bouju, vice-président du Pays de Bocage Bressuirais
Mme M. Jarry, vice-présidente du Pays de Bocage Bressuirais et conseillère régionale
M. J. Brosseau, vice-président Conseil général des Deux-Sèvres, Conseiller général de Cerizay
M. C. Ferjou, président du Pays Thouarsais
M. P. Pineau, vice-président du Conseil général des Deux-Sèvres, Conseiller général de Thouars I et président de la Communauté de Communes du Thouarsais
C. Aubin, Conseiller général du canton de St Varent
M.A Ruault, Vice-présidente du Conseil régional
M. T. Métayer, président du Conseil de développement du Pays Thouarsais.
M. le Député introduit cette table ronde en rappelant quelle est organisée suite à la sollicitation de la Commission des affaires sociales et de la mission dinformation sur la réforme du lycée de lAssemblée nationale.
Il indique quil souhaite apporter sa contribution à cette réflexion en réunissant autour dune même table lensemble des établissements de sa circonscription, les représentants syndicaux et les représentants des parents délèves, afin dêtre en position découte. Il précise quil a également convié les élus locaux avec lesquels il se réunit régulièrement afin de débattre des dossiers structurants du territoire, dont la formation et léducation font parties.
M. Grellier souligne que cette démarche de rencontre autour de la réforme du lycée correspond à sa volonté dêtre à lécoute des acteurs de léducation et des élus locaux afin dêtre une force de proposition auprès du Rectorat.
Il est proposé aux chefs détablissements de faire un point sur la réforme du lycée :
En ce qui concerne les lycées généraux publics, une concertation a été menée réunissant les enseignants et les élèves, soit sous forme de débat à Genevoix-Signoret, ou sous forme de questionnaire pour solliciter les élèves à Jean Moulin. La journée du 11 mars dernier a été balisée dans ces deux établissements pour mener cette réflexion.
Au niveau des deux lycées privés, une consultation interne entre chefs détablissement du privé a été menée et une consultation régionale des délégués élèves a été organisée le 31 mars, la synthèse de cette consultation est à venir.
Globalement, tant en ce qui concerne les lycées publics, que privés, il apparaît une réelle inquiétude exprimée lors de ces consultations en ce qui concerne les moyens alloués à cette réforme. Il est souligné que le principe de réforme est accepté, si celle-ci ne se met pas en place au détriment des moyens. Le manque de lisibilité de la réforme est également mis en avant, tout comme le besoin, pour les chefs détablissements, de disposer rapidement déléments précis pour mettre en uvre la rentrée 2009.
Les parents délèves présents indiquent que Mme la Rectrice doit recevoir les délégations de parents délèves FCPE pour discuter de cette réforme. La consultation des parents délèves se fait à travers les conseils détablissements et les fédérations FCPE.
Ils posent eux aussi la question des moyens. La question de lautonomie des élèves est soulevée, à condition que cette autonomie ne défavorise pas un peu plus les élèves les plus perdus.
Les délégués syndicaux prennent à leur tour la parole afin dexprimer leur point de vue sur la réforme du lycée. La difficulté de réformer seulement la classe de Seconde dans un premier temps, pour septembre 2009, sans connaître les axes de réforme sur lensemble du lycée est pointée du doigt.
Il est reproché au ministère de léducation un manque de transparence dans la mise en uvre de cette réforme.
En ce qui concerne les propositions faites pour réformer la Seconde, à savoir : un socle commun, un enseignement de détermination et une aide à lélève et à lorientation, les syndicats présents pour le lycée général ny sont pas opposés. Ils posent également la problématique des moyens pour mettre en uvre cette réforme qui ne sont pas alloués.
Plusieurs questions sont posées par les délégués syndicaux :
quid du tronc commun ? Quelles disciplines en feront partie, les sciences économiques et sociales sont-elles comprises ?
laide à lélève : ces trois heures hebdomadaires ne doivent pas être comptées dans les heures de cours mais bien dissociées.
lenseignement trimestriel : attention à ne pas créer des filières plus sélectives quelles ne le sont déjà.
comment maintenir trois séries générales en regard des problématiques dorientation et des débouchés quelles offrent ?
lorientation : comment positionner le lycée vis-à-vis du collège et de lenseignement supérieur ?
le bac : les syndicats y sont attachés comme diplôme national, qui est une garantie déquité territoriale et sociale. La question de linstauration du contrôle continu en cours de formation est abordée. Les représentants des filières techniques et du lycée agricole soulignent quune partie du bac en contrôle continu en cours de formation est valorisante pour les élèves sans pour autant dévaloriser le diplôme. Toutefois, la mise en uvre de ce type de contrôle demande là aussi du temps supplémentaire pour les enseignants, ce dont ils ne disposent pas aujourdhui. Chacun saccorde à dire que le bac doit rester un diplôme national.
La parole est également donnée aux représentants du Campus des Sicaudières qui proposent des formations générales, technologiques et professionnelles. La réflexion sur la réforme du lycée est en cours en interne avec lélaboration dun questionnaire destiné aux élèves et aux parents délèves. Le lycée agricole souhaite être intégré dans ces réflexions sur la réforme de la Seconde générale afin de favoriser au mieux les passerelles pour les élèves entre les formations.
Un point est également fait sur lenseignement professionnel, en parallèle des réflexions sur la réforme du lycée général. En effet, compte tenu de la présence détablissements denseignements professionnels sur le Nord DeuxSèvres et du bassin industriel du nord du département, il est important pour les participants de souligner la nécessité de proposer des formations en cohérence avec le bassin demplois et les besoins des entreprises.
Le sujet du Bac Pro en trois ans est abordé. Il est rappelé quil peut pénaliser des élèves qui ont besoin dun temps un peu plus long dassimilation, comme avec le BEP antérieurement. Il est aussi souligné que le BEP permettait une réorientation à lissue de son obtention, ce qui nest plus le cas avec un engagement de lélève pour trois ans dans une filière. La première année du Bac Pro sur trois ans ne permet plus à lélève de se déterminer, comme auparavant avec le BEP, ce qui est regrettable.
Il faut aussi souligner le besoin de conserver un niveau V en formation professionnelle.
Les élus, pour conclure cette table ronde, saccordent à dire que cette réforme du lycée ne doit pas entraîner des déséquilibres de territoires, entre le rural et lurbain, mais au contraire doit participer à un aménagement du territoire équitable sur le plan national et que, en ce qui concerne lenseignement professionnel, il doit être en adéquation avec le territoire concerné et son bassin demplois.
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Étienne Blanc,député des Deux-Sèvres (Lycée d'État International et Collège de Ferney-Voltaire, Lycée du Bugey à Belley et Lycée Polyvalent de Bellegarde-sur-Valserine)
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Table ronde du 22 avril 2009 au Lycée de Bellegarde-sur-Valserine
Participants :
les trois lycées publics de la troisième circonscription du département de lAin (Ferney-Voltaire, Belley et Bellegarde-sur-Valserine)
Proviseurs et adjoints,
Enseignants de chaque matière,
Représentants de parents et délèves,
Mission locale de Bellegarde,
Centres dinformation et dorientation de Belley et Bellegarde,
Chambre de commerce et dindustrie de lAin,
Centre national des arts et métiers antenne Léman.
Relevé de propositions :
Réformer et renforcer la validation des acquis fondamentaux dès le collège :
Trop de lycéens présentent de graves lacunes en culture générale et ignorent tout du fonctionnement du lycée, accélérant ainsi leur échec.
Le lycée ne peut plus, par manque de temps, être le lieu de lapprentissage de ces fondamentaux.
Il faut renforcer la validation des fondamentaux dès le collège et revoir les critères dévaluation de ces acquis qui doivent être harmonisés entre le collège et le lycée.
Redéfinir lhoraire de travail des lycéens et de leurs enseignants :
Unanimement, la journée et la semaine de travail sont jugées trop longues et trop lourdes, et dans le même temps insuffisantes pour lacquisition de tout le programme.
Il est proposé soit de réduire les congés dété, soit dorganiser la préparation du bac en quatre ans au lieu de trois, comme cela est le cas dans dautres pays européens, permettent ainsi une plus grande maturité des lycéens.
Il fait prendre en compte le rythme biologique des lycéens dans lélaboration des emplois du temps.
Lélaboration des programmes doit être évaluée en terme dimpact horaire avant leur mise en place effective.
Il est proposé de réserver des plages horaires pour les devoirs.
Revaloriser les filières professionnelles et techniques :
Structurellement et culturellement, la société française, les parents comme les enseignants dévalorisent les filières techniques.
Il est proposé de réintroduire des apprentissages, des travaux manuels et des matières plus pratiques dans les collèges pour que les élèves puissent mieux les approprier, les connaître et sorienter en conséquence.
Mettre en place au sein de lÉducation nationale des dispositifs de type Maison familiale rurale
Multiplier et faciliter les passerelles entre filières générales et techniques pour permettre des ré orientations si nécessaire lors du cursus en lycée.
Inscrire dans la Loi « légale dignité des trois voies de formation ».
Il faut développer les forums, les journées des lycéens, les salons de la formation professionnelle
afin de faire connaître les filières et leurs débouchés.
Élargir loffre en matière de « DP6 » (six heures hebdomadaires de découverte professionnelle) en classe de 3ème actuellement nettement insuffisante.
Rééquilibrer les sections et les filières :
La section S est toujours privilégiée par les lycéens, alors que la section ES est celle qui serait la plus complète et permettrait les choix les larges dans l'enseignement supérieur,
Il conviendrait de redonner toute sa place à la section ES et de doter la section L d'un programme de mathématiques plus ambitieux afin de la rendre plus attractive.
Le dispositif du Programme Régional de Développement des Formations (PRDF) mis en place en région Rhône-Alpes pourrait être généralisé compte tenu de son efficacité.
Réfléchir à la nécessité d'obliger des élèves à choisir deux langues vivantes dont la plupart n'auront pas l'utilité et privilégier d'autres choix de matières.
Moderniser et humaniser le fonctionnement des lycées :
Il faut aménager les établissements afin de créer de véritables lieux de vie pour les lycéens, quils pourront utiliser durant les creux dans leur emploi du temps (salle de sport, salle de musique, cellule dorientation, salle de repos) (proposition denseignants et de représentants des élèves)
Doter chaque lycée d'un conseiller d'orientation, dont la gestion administrative serait assurée par les conseils régionaux.
Mettre en place un système d'aide aux élèves compris dans le temps scolaire pour éviter toute inégalité de traitement.
Développer et institutionnaliser les activités périscolaires (théâtre, musique, arts plastiques...) qui ne relèvent actuellement que de la bonne volonté et de l'initiative personnelle des enseignants, compte tenu de leur impact positif sur le plan humain et la maturité des lycéens.
Associer plus étroitement les lycéens à l'élaboration des budgets, à la vie du lycée afin qu'ils prennent conscience de la valeur des outils mis à leur disposition et les respectent davantage.
D'une façon générale, il ressort des débat une nécessité absolue d'améliorer notablement la communication entre les communautés éducatives, entre celle des lycées et celle des collèges notamment, avec pour objectif de partager les expériences, les constats et les propositions, permettant une amélioration du système de formation dans son ensemble et de l'orientation proposée aux élèves.
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Jean-Claude Mathis,député de lAube (Lycée Chrestien de Troyes de Troyes)
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Table ronde du 3 avril au Lycée Chrestien de Troyes de Troyes
En préambule, les professionnels de léducation et parents rencontrés semblent faire un diagnostic commun :
le niveau des élèves a tendance à baisser réellement et régulièrement
il y a une inadéquation entre la théorie sur laquelle est basée lenseignement, et la réalité, voire les besoins de la société
lidée de sattaquer à ce chantier de réforme de léducation est une bonne chose qui ne se fera pas dun « coup de baguette magique » mais qui doit sinscrire sur la durée
Aux points évoqués dans le questionnaire, les réponses synthétisées sont les suivantes :
1) Il serait bien de changer le principe de la notation (qui se base sur qui est mal fait dans un travail. Ex : 0 faute à la dictée = 20/20 et 5 fautes = 0/20 alors que 99 % du texte est bien écrit). Un système qui se baserait sur lévaluation permanente de lélève aurait pour effet de la mettre en confiance et déviter de le laisser décrocher. Un système qui encourage les points positifs plutôt que « condamner » les faux pas.
Dans le même esprit, il faut plus dinteractivité dans les cours entre enseignants et élèves, entre enseignements et thèmes concrets de la vie dun adolescent (ex : cours de physique, de maths, de géographie déclinés par rapport au thème du code de la route).
2) Lidée des modules proposée par la réforme des lycées permet de donner la possibilité aux élèves dappréhender des domaines divers sans les enfermer dans une filière
3) Il y a un sentiment qui laisse penser que les bons élèves se « fabriquent » en dehors du temps scolaire. Un élève qui vit dans un environnement familial favorable et qui est accompagné dans son apprentissage revient le matin au lycée avec un acquis supérieur à un élève qui ne dispose pas forcément des mêmes atouts familiaux, culturels et sociaux. Il y a donc une forme dinégalité des chances. Pour répondre à cette réalité, lenseignement devrait consacrer plus de temps à encadrer lélève afin de lui transmettre une méthodologie dapprentissage.
4) Louverture permettrait de déterminer des choix à lintérieur du temps scolaire. Il serait bien également que les enseignants soient polyvalents pour mettre en uvre linterdisciplinité.
5) Lautonomie chez lélève nest pas innée et ne simprovise pas. Il faut que lélève possède des connaissances générales minimum et quon lui propose un enseignement optionnel lié à ses aspirations. Mais il faut aussi donner à lélève des outils lui permettant dêtre autonome.
6) Souvent le conseiller dorientation ne connaît pas lélève. On peut également sinterroger sur la connaissance des besoins de la société dans lÉducation nationale
Il faut renforcer le lien entre enseignement et vie sociétale. Des besoins nouveaux émergent en perpétuelle mutation.
Lorientation est de la compétence des enseignants. Il faudrait que des enseignants reçoivent une formation sur lévolution des métiers, des filières, des secteurs.
7) On constate que le choix des élèves se fait par rapport à lenvironnement familial et affectif proche de lélève. Finalement, lélève choisit souvent son orientation scolaire en idéalisant un train de vie.
La mise en place de « forum job » dès la Seconde est une piste si les professionnels y sont associés.
On peut aussi imaginer que sur le principe du volontariat des élèves puissent intégrer des entreprises lors des petites vacances.
Compte rendu des tables rondes organisées par M. Guy Chambefort,député de lAllier (Lycées techniques de Moulins et Yzeure)
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Tables rondes des 2 et 3 avril 2009 du Lycée Technique Jean Monnet dYzeureet du Lycée Anna Rodier de Moulins
Organisation des parcours scolaires
Le parcours scolaire sciemment décidé par les élèves nécessite de leur part un minimum de culture générale et un niveau de maturité suffisant. Simultanément, afin quils puissent se fixer des objectifs de carrière, linformation mise à leur disposition doit être la plus large possible sans être redondante. Le problème de lexistence de stages permettant un regard sur la vie professionnelle est alors posé car le contexte économique fait que laccueil dans les entreprises savère de plus en plus délicat.
Les équipes pédagogiques sont très réservées sur une spécialisation trop précoce qui si elle se faisait induirait obligatoirement la création de classes passerelles permettant une correction de parcours.
Organisation des études
Lorganisation des études, plutôt leurs réorganisations ne passe pas par la réduction dhoraire annuel compte tenu de la lourdeur des programmes. Vouloir amener toute une classe au même rythme à un même niveau nest certainement pas la solution.
Le service des enseignants tant en termes de méthodes que de contenu doit permettre de mieux intégrer laide aux élèves et le travail en petits groupes. La généralisation de « cours à façon » ou de modules serait un plus dans le cursus scolaire de lélève. Une prise en compte de critères objectifs tendant à une répartition plus juste (adaptation des horaires en fonction des disciplines enseignées et des effectifs par classe) est vivement souhaitée.
Lessentiel devant être fait en classe, cela passe par laugmentation des heures de classe à adapter avec plus de souplesse.
Orientation
Lorientation étant un métier à part entière et bien que ce domaine dépende de spécialistes (CIO
) un professeur de la filière peut sinvestir (pour lenseignement général, lapproche est très certainement différente). Lorganisation de salons présentant les métiers serait plus « profitable » aux élèves que celle qui se pratique actuellement et dont lefficacité reste à démontrer (présentations des lycées et de leurs spécificités).
Avant tout, il faut que lélève soit demandeur, à la recherche dinformation, en quelque sorte acteur dans le choix de sa spécialité. Sur ce point, le manque de maturité est évoqué rejoint par le fait que le milieu familial nassume pas toujours le relais dans léducation de leurs enfants. Cest ainsi que les professeurs se sentent responsables dans la démarche de la procédure de validation des vux que certains élèves ne peuvent assumer.
La prise de décision est donc un «moment» important pour les jeunes et les professeurs. Le maintien de laide à lorientation par les professeurs est indispensable simultanément à limplication dun réseau de professionnels. Reste posé le problème de lhoraire consacré à cette démarche.
Lorientation est un réel problème pour les équipes pédagogiques !
Qui doit être responsable et comment opérer ?
Modernisation du fonctionnement des lycées
Bien que le milieu scolaire reste le dernier endroit où il existe des repères, les lycées reflètent limage de la société en concentrant les mêmes inégalités. La modernisation de leur fonctionnement est une vraie question politique dans le sens noble du terme.
À cela sajoute un nécessaire rééquilibrage des filières qui doit être opéré à la fois dans le grand public et dans la profession car la dévalorisation des métiers manuels perdure. Le problème des familles qui « déposent » leurs enfants au lycée de plus en plus prégnant fait que les dossiers administratifs, de bourses, dorientations sont pris en charge par les administrations et les équipes pédagogiques. De plus, la législation est telle que la pression est forte pour les professeurs tant au niveau de lencadrement que de la responsabilité limitant de fait lobjectif de meilleure autonomie des élèves.
Reste donc à définir le vrai rôle du Lycée !
Qui doit relayer les familles ?
Si cette responsabilité est du domaine de lécole, il faut le dire et en tenir compte dans la modernisation de son fonctionnement (vigilance sur leffectif par classe, approche différente de lautorité, taille des établissements
) et enfin se poser la question de ladéquation des diplômes demandés à la profession et du salaire.
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Daniel Mach,député des Pyrénées Orientales (Lycée Pablo Picasso à Perpignan et Lycée Notre-Dame De Bon Secours à Perpignan)
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Table ronde du 3 avril 2009 au Lycée Pablo Picasso de Perpignan
Participants :
Le proviseur et léquipe du Lycée
1) Faut-il réduire lhoraire annuel de travail des lycéens ?
Léquipe qui sest réunie ce jour confirme le maintien de lhoraire annuel avec une attention particulière à porter sur le rythme hebdomadaire dont le transport occupe une large part.
2) Comment faire pour que les lycéens commencent à se spécialiser sans les enfermer trop tôt dans une filière ?
La classe de Seconde doit rester un moment de réflexion en terme de choix dorientations. Élargir le champ des possibles dans le cadre des options pour permettre aux jeunes de définir son projet dans les meilleures conditions possibles.
3) Comment peut-on rééquilibrer les filières et les séries entre elles ?
Par nécessité, les disciplines scientifiques ont été favorisées il y a quelques années, aussi valoriser les filières économiques et littéraires exige une évolution des représentations mentales au niveau des enseignants et des familles.
La collaboration des entreprises peut influencer les choix par des témoignages efficaces.
Pourquoi pas un Bac unique avec une réflexion sur lorientation affinée dans lenseignement supérieur (une année consacrée à lorientation).
4) Faut-il redéfinir le service des enseignants pour mieux intégrer laide aux élèves et le travail en petits groupes ?
Avant de redéfinir les services, il est indispensable de revoir les formations des enseignants et sans doute les contenus des programmes. Les enseignants ne sont pas toujours préparés pour apporter des réponses sur les méthodologies de travail, sur la gestion du temps, sur lapprentissage de lautonomie.
5) Comment renforcer lautonomie des lycéens dans les établissements ?
Les structures existent (CVL, CESC, FSE
) les personnels sont disponibles, les lycéens ne sont pas réactifs. Lautonomie sacquiert par un apprentissage qui pourrait être proposé par des spécialistes (psychologues, conseillers dorientation, tuteur).
6) Qui doit être le pivot de lorientation au lycée : chaque enseignant, le professeur principal, le conseiller dorientation psychologue ?
Chaque membre de la communauté scolaire doit sapproprier les outils de lorientation mais le professeur principal est linterlocuteur privilégié et à ce titre doit recevoir une formation spécifique.
7) Comment peut-on aider les lycéens à mieux connaître les formations du supérieur et les métiers ?
La sensibilisation à lorientation devrait être proposée dès la classe de Seconde dans le cadre de stages, laccent doit être mis en classe de Première dans le cadre dune heure hebdomadaire, inscrite dans lemploi du temps et animée par le professeur principal formé, saffine en Terminale dans le cadre de stages dans lenseignement supérieur.
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Daniel Mach,député des Pyrénées-Orientales (Lycée Pablo Picasso à Perpignan et Lycée Notre-Dame De Bon Secours à Perpignan)
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Table ronde du 9 avril 2009 au Lycée Notre-Dame du Bon Secours de Perpignan
Contribution de M. Yann Fressinge, directeur-adjoint
1) Faut-il réduire lhoraire annuel de travail des lycéens ?
Il sagit surtout de mieux répartir cet horaire. Les journées de nos lycéens sont souvent trop longues (jusquà 18 h). De ce fait, leur attention est très irrégulière.
2) Comment faire pour que les lycéens commencent à se spécialiser sans les enfermer trop tôt dans une filière ?
Il faut leur permettre de goûter à plus doptions, tel que le prévoyait le texte initial de la réforme.
3) Comment peut-on rééquilibrer les filières et les séries entre elles ?
Il faut pour cela valoriser les filières technologiques (et professionnelles) en travaillant davantage à partir du projet de lélève. La « hiérarchie » des filières doit disparaître.
4) Faut-il redéfinir le service des enseignants pour mieux intégrer laide aux élèves et le travail en petits groupes ?
Si les cours se terminent assez tôt (14 h ou 15 h), les enseignants peuvent rester à la disposition des élèves sur le reste de laprès-midi pour répondre à lensemble des questions. Cela pourrait être intégré dans leur horaire.
5) Comment renforcer lautonomie des lycéens dans les établissements ?
Il faut éviter de les assister et il faut absolument les responsabiliser dans le cadre de leur travail et de leur attitude. La mise en place dun règlement intérieur de base propre à tous les établissements et intégré dans le code de léducation éviterait sans aucun doute certaines dérives dès lors que les élèves sont officiellement au courant des « règles de vie lycéenne » (assiduité, respect, tolérance
)
6) Qui doit être le pivot de lorientation au lycée : chaque enseignant, le professeur principal, le conseiller dorientation psychologue ?
Tous ont un rôle à jouer dans lorientation. En effet, le lycéen, adulte et autonome, doit pouvoir prendre conseil auprès des différents partenaires de la communauté éducative à laquelle il appartient. Le professeur principal doit être linterlocuteur privilégié mais pas unique.
7) Comment peut-on aider les lycéens à mieux connaître les formations du supérieur et les métiers ?
Il faut pour cela organiser des forums, des portes ouvertes, des visites en entreprise. Il faut aussi pouvoir leur permettre de faire des stages sur les périodes de vacances scolaires pour consolider leur projet dorientation.
Organisation des parcours scolaires
Il faut mettre laccent sur les compétences des élèves. Pour cela, il serait possible denvisager la suppression des notes. En effet, celles-ci sont devenues un véritable frein à lorientation. Elles sont variables dun enseignant à lautre, dune classe à lautre, dun établissement à lautre. Les élèves et leurs parents ne sattachent quà la valeur normative de la note. De nombreux élèves auxquels nous remettons leurs copies ne regardent que la note et en aucun cas les commentaires qui y sont associés et qui pourtant doivent leur permettre de progresser. Ainsi, lacquisition des compétences nest plus une priorité. Lessentiel pour beaucoup est « davoir la moyenne » pour passer en classe supérieure. On assiste ainsi à de nombreuses dérives :
multiplication des cours particuliers, non pour que lélève comprenne mais pour quil ait de bonnes notes, ne serait-ce que lors de la restitution de ses travaux maison ;
lélève ayant obtenu une bonne note à un premier devoir sera absent à tous les autres pour « maintenir sa moyenne » ;
les enseignants se retrouvent sous la pression de parents qui comparent les notes dune classe à lautre remettant en cause non le sérieux de lenseignant ni même la valeur de sa correction mais tout simplement la note qui sera un barrage pour le passage en classe de Première ou pour son dossier post-bac.
Ainsi, la note est devenue le point central de toutes les contestations, de toutes les tensions. Un nombre croissant de candidats au baccalauréat demande ainsi à consulter leurs copies. Dautres vont même jusquà réaliser des double ou triple corrections
La mise en place dune structure basée sur les compétences devrait satisfaire lensemble des partenaires des communautés éducatives. Il serait possible de suivre le déroulement suivant :
1. Durant une année scolaire, par lintermédiaire des journées pédagogiques, mise en place, par matière, des critères de compétence en fonction des différents choix dorientation existant. Ces critères doivent ensuite être validés par les corps dinspection concernés. Ils sappuient sur les référentiels de chaque matière. Dans le même temps, les enseignants élaborent, notamment pour les classes de 2nde et de 1ère (pour lesquelles il existe peu dannales dépreuves) des sujets qui seront validés par chaque enseignant avant dentrer dans une « banque de sujets ». Pour chaque sujet, les enseignants retiennent les critères de compétence qui seront évalués. Il y a donc mise en place de fiches dévaluation par matière et par type de sujet.
2. Pour lannée scolaire suivante, lensemble des critères de compétence de chaque matière est rassemblé dans un « passeport de compétences » remis à chaque élève. Ils pourront ainsi y noter leur progression dans lacquisition de ces compétences. Ils complèteront ce livret en fonction des fiches dévaluation remis par leurs enseignants.
Dès lors, lorientation des élèves ne se fera plus uniquement en fonction de notes souvent peu significatives mais en fonction non seulement du projet de lélève mais aussi des compétences acquises et nécessaires en fonction de la série dorientation choisie. Nous pourrions ainsi voir disparaître les sempiternelles questions :
de la part des parents : « Quelles notes as-tu eu aujourdhui ? » ;
de la part de lélève : « Pourquoi le prof me saque-t-il ainsi ? » ;
de la part des enseignants : « Pourquoi Untel surnote-t-il ses élèves ? ».
En établissant dès lors des critères dévaluation et de compétences établis, connus et reconnus par tous, un véritable contrôle continu pourrait être établi sur lensemble des cycles du lycée. Le baccalauréat pourrait prendre en compte les passeports de compétences (dans le cadre dun contrôle continu ?) et lexamen final permettrait de le valider.
Organisation des études
Chacun s accorde à penser qu il faut diminuer le temps passé en classe. Pour cela, certains aménagements sont possibles, voire nécessaires :
a) Limiter le nombre d élèves par classe
Ï% Faire cours à 35 élèves ou plus ne permet pas un suivi véritable de lélève. Les travaux de correction et de remédiation ne peuvent être optimisés. La situation la plus critique concerne évidemment les cours de langue vivante. Il est impossible de faire participer 35 élèves sur une heure de cours. Quelques-uns sont volontaires alors que dautres attendent que le cours se passe
Ï% Ceci permettrait de supprimer toutes les heures en demi-groupe ou en groupe restreint (modules, aides individualisées& ). De même, l ECJS (Enseignement civique, juridique et social) ou les TPE (travaux personnels encadrés) devraient disparaître en tant que tel pour être intégrés aux programmes officiels des matières concernés.
b) Aménager différemment le temps scolaire
Ï% Actuellement une classe de 2nde incluant, par exemple, un enseignement de détermination SES (sciences économiques et sociales) sans aucune option facultative, revient à
37,5 h professeurs
et 30 h élèves
Si lon considère un établissement accueillant 14 classes de 2nde, cela veut dire :
525 h professeurs
pour 420 h élèves
Si le seuil deffectif passe à 24 élèves par classe, cela signifie quil faut, dès lors :
21 classes de 2nde
et revient alors à créer (en maintenant les horaires arrêtés par matière à lheure actuelle) :
105 h pour les professeurs, pour lensemble du niveau.
Cependant, des aménagements spécifiques, liés à la volonté de diminuer le nombre dheures dispensées en classe, permettraient déviter tout surcoût :
si lon reprend le principe de blocs de 3 h par matière avancé par le projet de réforme (en supprimant lECJS et en maintenant lEPS à 2 h), cela revient à former un ensemble de 26 h denseignement.
de ce fait, les besoins horaires pour 21 classes se montent seulement à 21 h en plus et ce, pour un total de 490 élèves scolarisés !
enfin, si lon considère que sur les 3 h denseignement réservés à chaque matière une part doit être réservée aux actions menées hors cours, cela permet de maintenir des cours de 9 h à 14 h tous les jours (soit une amplitude de 25 h hebdomadaires, en fermant l établissement le samedi).
Ï% Il faut ainsi concentrer les heures de cours sur les matinées et laisser libre les après-midi (même le mercredi) pour les options sportives et culturelles, les remises à niveau, les activités dorientation
qui seraient donc intégrées, selon des critères à définir, dans le service de lenseignant.
Ï% L éducation à la citoyenneté pourrait s envisager dans le cadre de partenariats. Par exemple, les auto-écoles du département pourraient être associées afin de dispenser aux élèves les cours nécessaires pour l obtention du code de la route, voire même des épreuves de conduite. La sécurité routière étant un impératif citoyen, le lycée ne devrait-il pas y participer ?
Orientation
Elle doit être réfléchie bien avant la Terminale et ne doit en aucun cas dépendre uniquement de la note ou de la moyenne générale. Cependant, mettre en place des moyennes simulées en fonction des séries dorientation na aucun sens. En effet, comment affirmer quun élève pourra suivre correctement en série technologique ou professionnelle sil a opté en 2nde pour un enseignement de détermination générale ?
Il faut donc baliser, pour chacun dentre eux, un parcours dorientation (comme il en existe déjà) et amener les élèves à être les acteurs de leurs projets, pas ceux qui subissent les choix de leurs parents ou de leurs enseignants, choix eux-mêmes dictés par une pression sociale qui a hiérarchisé les différentes séries.
Ï% Si l on retient la mise en place des passeports de compétences, ceux-ci pourraient, en classe de Terminale, intégrer les compétences attendues dans les différentes formations post-bac, facilitant et optimisant l affectation des élèves dans ces filières, qu elles soient ou non universitaires. Il ne s agit pas ici de cloisonner les élèves mais de leur permettre de mettre en avant leurs potentialités ou, en d autres termes, leurs talents.
Ï% Selon le projet initial de la réforme des lycées, les élèves avaient la possibilité de choisir, sur une même année, plusieurs options dans des familles différentes. Cela pourrait être élargi, en tenant compte des passerelles créées ou à créer entre les voies générales, technologiques et professionnelles :
un élève en situation déchec doit-il être maintenu dans le même établissement jusquà la fin de lannée scolaire ?
ne doit-on pas lui permettre de sépanouir en choisissant une autre voie dorientation ?
Modernisation du fonctionnement des lycées
Ï% La modernisation des lycées doit passer par quelques efforts d investissement et d harmonisation des pratiques et des outils, utilisés tant pour la gestion des élèves (notes, absences, retard, sanctions) que pour celle des personnels enseignants et non enseignants.
Ï% Chaque élève doit pouvoir s approprier son lycée. Aujourd hui, un grand nombre d entre eux ne songent, dès le matin, qu à quitter l ensemble de l établissement. L absentéisme est une réalité qui semble s accroître. Si les élèves voient se développer des activités véritables sur les après-midi, si les heures de cours ne sont plus aussi nombreuses, une véritable vie lycéenne pourra se mettre en place.
Dans ce domaine, tout reste à construire mais certaines idées peuvent être creusées :
mise en place déquipes sportives détablissement qui participent aux championnats départementaux, régionaux ou nationaux, évitant ainsi de distinguer le sport scolaire du sport en club ;
développement des activités culturelles comme la musique, lécriture, le théâtre, la littérature, les sports cérébraux
mise en place de partenariats avec les communes avoisinantes concernant les infrastructures sportives et culturelles (en effet, certains villages qui voient disparaître leurs clubs pourraient enfin sappuyer sur des équipes issues des lycées afin de redynamiser les structures existantes ou ayant existé). Ces partenariats devraient évidemment prendre en compte le transport des élèves entre le lycée et le point daccueil.
Si lon maintient lidée de diminuer le nombre délèves par classe, des travaux (déplacements de cloisons) simposent pour augmenter le nombre de salles par établissement ; le mobilier scolaire reste le même, il faut cependant envisager lacquisition de nouveaux tableaux. Concernant les laboratoires, les normes sont à revoir lorsque lon sait quils ne peuvent pas, pour la plupart, accueillir plus de dix-huit élèves et ce, pour des raisons de sécurité.
Ï% Concernant les aspects strictement pédagogiques, les lycées doivent là aussi se moderniser :
le développement des TICE entraîne l acquisition de matériel informatique (ordinateurs, vidéoprojecteurs) ;
certains établissements ont expérimenté la mise en place du cartable électronique. Chaque élève se voit ainsi doté dun ordinateur portable dans lequel sont présents, sous forme numérique, tous les manuels scolaires utilisés. Cela limite la surcharge des livres et permet aussi à chaque élève dêtre légal de son voisin quant à lutilisation de linformatique. Aujourdhui, des logiciels permettent de bloquer les accès internet (passerelle AMON développée par lUniversité de Toulouse). Si les enseignants sont eux-mêmes équipés, ils peuvent directement être reliés à lensemble des ordinateurs de la classe par un simple réseau interne ;
pour certains cours spécifiques (langues rares) il est possible, grâce à internet, de mettre en place des cours par visioconférence ne lésant ainsi aucun élève qui souhaiterait enrichir son parcours de lacquisition dune nouvelle langue. Il sagit là dune mise en commun qui permet doptimiser le travail de lenseignant dans des lieux spécifiques (laboratoire de communication) ;
les cahiers de texte de classe sont devenus réellement inutiles. Certes, les inspecteurs pédagogiques sy réfèrent ; cela est rarement le cas de lélève absent qui préfère demander à ses camarades. Aussi, ce cahier devrait-il pouvoir être mis en ligne par lenseignant lui-même. Lintérêt serait de développer un programme qui permette à chaque enseignant de créer simplement son site internet par lequel il pourrait communiquer avec ses élèves. Ces derniers y accèderaient à laide dun mot de passe sécurisé.
Ï% Concernant la vie scolaire, l élève devrait être muni d une seule carte magnétique (biométrie) qui lui permette tout d abord d accéder à l établissement et ce pour éviter les intrus. L élève en retard ou absent serait immédiatement enregistré accélérant ainsi le contrôle par la Vie scolaire.
Cette carte pourrait être utilisée pour retirer des livres au CDI, pour prendre son repas de midi au self, pour accéder à certaines salles ou certains bâtiments spécifiques (laboratoires, salles informatiques
) voire même pour les transports scolaires.
Dans chaque classe, lenseignant peut faire lappel, à laide dun crayon optique, signalant ainsi instantanément labsence ou le retard dun élève à la Vie scolaire. Un mail et/ou un SMS est alors adressé à la famille. Celle-ci a alors lobligation de contacter létablissement pour expliquer la situation de lenfant.
Ce petit rapport nest en rien exhaustif. Nous avons, dans le temps imparti, tenté de répondre aux questions qui nous étaient posées et nous restons à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.
Il ne sagit ici que de propositions qui, nous le souhaitons, alimenteront la réflexion de la commission. Les membres de la communauté éducative de notre établissement peuvent être une force de proposition dans la réforme qui sannonce et qui simpose, pour permettre à nos élèves de participer, par leur formation, à lenrichissement de la Nation.
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Alain Marty,député de la Moselle (Lycée Mangin de Sarrebourg)
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Table ronde du 31 mars 2009 au Lycée Mangin de Sarrebourg
Participants :
M. Boneterre, proviseur du Lycée Mangin denseignement général
M. Christophe Klein, proviseur adjoint du Lycée Mangin
M. François, proviseur du LEP de Sarrebourg
M. André Piera, directeur du CIO
Des enseignants, des parents délèves et deux élèves.
Monsieur Boneterre, proviseur du Lycée Mangin insiste sur limportance davoir très largement consulté les enseignants en amont sur les réformes envisageables au sein de lenseignement. Ces propositions ont été transmises au Recteur.
Concernant la proposition de réduire lhoraire annuel de travail des lycéens.
La majorité des personnes présentes ont répondu défavorablement à cette proposition.
Ï% Pour la filière technologique, les cours se divisent en cours magistraux et travaux pratiques. Les élèves sont concentrés et productifs en travaux pratiques et travaillent plus que ce qu ils ne travailleraient chez eux.
Ï% Une enseignante en Bac professionnel argue que la présence en cours est nécessaire car elle peut permettre d éviter le travail à la maison. En effet, les élèves ne travaillent pas chez eux, et tout ce qui est fait en cours n est plus à faire après les cours.
Ï% Monsieur Klein souhaite insister quune enquête de lOCDE indique que sur 140 pays, sur une population de quinze ans, la France est en milieu de tableau concernant le taux de réussite. Il fait également mention du redoublement, qui nexiste pas dans dautres pays et précise surtout quun élève qui arrive à lâge normal en Seconde en France fait partie des meilleurs élèves au monde.
Ï% Concernant la réduction possible du nombre d heures, Monsieur le Proviseur du LEP précise qu à la rentrée prochaine, toutes les sections seront transformées en Bac pro de trois ans contre quatre ans auparavant. Soit une perte de 25 % des heures pour arriver au même résultat. Il ne faut donc pas réduire le nombre d heures.
Comment faire pour que les lycéens commencent à se spécialiser sans les enfermer trop tôt dans une filière ?
Ï% Le problème relevé par les enseignants est que l élève ne sait pas ce qu il veut faire.
Ï% Une élève du CVL (Conseil de la Vie Lycéenne) regrette qu il y ait beaucoup d informations d orientation en Terminale. Selon elle, il faudrait que ces informations soient communiquées plus tôt. Elle regrette également qu il n y ait pas d informations des conseillers dorientations quant aux débouchés de chaque filière, ce qui explique les problèmes de mauvaise orientation obligeant certains élèves à se réorienter. Lélève précise quil y a un manque dinformation pour la formation BTS électronique ( Mauvaise communication. Il y a également une dévalorisation de la section STI ou de lensemble des filières technologiques.
Ï% Concernant le problème des conseillers d orientation, Monsieur le Directeur du CIO précise qu il faudrait arrêter de laisser partir 300 conseillers pour n en reprendre que 50.
Comment peut-on rééquilibrer les filières et les séries entre elles ?
Ï% Un enseignant en filière technologique précise quil y a une concurrence entre Bac technologique et Bac général dans la mesure où les élèves peuvent intégrer la voie technologique après une Seconde générale. Les postes étant liés au flux des élèves, sil manque par exemple cinq élèves pour éviter la suppression dun poste on les trouve pour éviter cette suppression.
Ï% Monsieur Schaff, enseignant en économie aborde le thème de l origine sociale des élèves. Selon lui, les « nouveaux étudiants » des universités ne sont plus les mêmes qu auparavant dans la mesure où les élèves des familles les plus aisées intègrent les grandes écoles et que les élèves issus des familles les plus modestes intègreraient les universités. Selon lui, les milieux favorisés ont toujours le choix. Ces propos ont été contestés.
Ï% Monsieur le proviseur du Lycée Mangin note que la notion de « filière » est très anxiogène pour les élèves. Il serait plus intéressant de parler de « spécialisation ».
Ï% Une enseignante en filière générale indique qu un certain nombre d élèves qui arrivent en Seconde n auraient pas le niveau nécessaire pour suivre ce qui expliquerait le taux d échec important en enseignement supérieur. Elle propose une meilleure information des élèves dès le collège.
Ï% Monsieur François aborde le thème de la concurrence entre les établissements privés et publics. En effet, les règles régissant ces deux types détablissements étant différentes, les établissements privés commencent dès maintenant à recruter et reçoivent dailleurs déjà les versements des parents et ce, au détriment de lenseignement public. Souhaiterait une uniformisation des règles. Pour exemple, certains élèves émettent un seul vu dorientation, même sils sont acceptés ils quittent létablissement public car ils sont déjà inscrits dans un établissement privé. Si les règles étaient uniformisées, les élèves pourraient faire leur propre choix. L enseignement privé devrait saisir les vSux des élèves aux mêmes dates, avec le même logiciel que dans l enseignement public.
Ï% Monsieur François insiste également sur la « liberté de choix des familles et des élèves » quant à l orientation scolaire. Certains lycées denseignement général feraient pression sur les « bons élèves » pour ne pas quils suivent une formation professionnelle. ( Préjugés sur la filière professionnelle.
Faut-il redéfinir le service des enseignants pour mieux intégrer laide aux élèves et le travail en petit groupe ?
Ï% Une enseignante en mathématiques avait proposé un « crédit » d heures pour l année scolaire. Chaque élève aurait alors la possibilité de répartir ces heures pour du soutien voire même de l approfondissement des cours.
Ï% Monsieur Schaff répond que les effectifs des classes sont beaucoup trop élevés (de 30 à 35 élèves). Il faudrait pouvoir scinder les classes en petites entités.
Ï% Une remarque est faite par une enseignante en Terminale générale. Elle constate que le programme de cette Terminale est très lourd elle propose qu il y ait à l avenir moins de matières à passer en Terminale et plus en Première ce qui laisserait aux élèves d effectuer plus de travail personnel.
Ï% Monsieur Schaff aborde la problématique de l orientation. Selon lui, il faudrait un comité de pilotage avec un conseiller d orientation pour conseiller au mieux les élèves. De plus, l assurance de la réussite en filière générale serait trop souvent insufflée aux élèves.
Ï% Une enseignante constate que bon nombre d élèves s aperçoivent s être trompés quant au choix de leurs options. Il serait bon de leur permettre de visiter dautres classes, dans dautres sections de façon à ce quils puissent ne plus faire leur choix « au hasard ».
Comment renforcer lautonomie des lycées dans les établissements ?
Ï% Monsieur Boneterre, précise que les étudiants ayant les diplômes les plus élevés sont à l abri du chômage. Il constate une baisse des demandes en classes préparatoires. 49 % des ingénieurs ne passent plus par la Prépa. Il s agirait là d une peur de l effort. Une baisse des heures au lycée risquerait damplifier ce phénomène. Les élèves ont tendance à rechercher des écoles où ils sont très encadrés, peur de lautonomie de la Fac.
Comment peut-on aider les lycées à mieux connaître les formations du supérieur et les métiers ?
Ï% La question de la « voie médicale » a été abordée par plusieurs enseignants qui regrettent qu il n existe pas de filière spécifique. Les élèves souhaitant s orienter dans cette voie sont très difficiles à guider. Il en va de même pour ceux qui souhaitent enseigner en école primaire. Répondant à une demande importante, une enseignante avait mis en place en interne quelques cours spécifiques pour la préparation au concours dinfirmière. Ces cours ont eu un grand succès et plus de trente-cinq élèves y ont participé toutes Terminales confondues ce qui a permis dapaiser les craintes relatives au concours dentrée qui peut être perçu par certaines comme inaccessible.
Ï% Monsieur François, proviseur au LEP mentionne l importance de la notion d « orientation » qu il s agisse d un lycée d enseignement général ou professionnel. Selon lui, les LEP sont également tributaires des cartes de formation. L intérêt en zone rurale est davoir un maximum de propositions de formations. Une étude récente, menée par le Directeur de lINSEE du Grand Est avec le Pôle emploi sest soldée par le maintien dune section « usinage » au LEP section qui devait disparaître. En effet, il existe une demande forte des employeurs dans ce secteur.
Ï% Monsieur le directeur du CIO regrette la disparition de l orientation dès la fin de la 5ème, car 30 à 35 % des élèves partaient en filière professionnelle. Aujourd hui, l objectif est « brevet pour tous » et 94 % des élèves vont en classe de 3ème. Pour la rentrée scolaire dernière, 90 places étaient vacantes en CAP, BEP et filière professionnelle. Menace réelle de ne pas remplir les établissements. Situation de « concurrence sourde » entre les formations.
Ï% Le directeur du CIO propose de conserver le projet de réforme :
( Les trois heures daccompagnement personnalisé obligatoire, dont laide à lorientation.
( Lorganisation en deux semestres, avec conseils de fin de semestre où la question de lorientation est abordée.
( Une période de bilan et dorientation organisée sur une semaine, entre le 1er et le 2ème semestre.
Ï% Réflexions communes :
( Une remarque est faite quant à la suppression du stage IUFM pour la formation des maîtres. Il s agit là d une erreur dans la mesure où c est un travail lourd et difficile.
( Madame Moors, Parent d élèves constate que les élèves de 6ème mettent un trimestre pour sadapter à la classe de 6ème. De plus, il y a un fossé entre la 3ème et la 2nde et la 2nde et la 1ère.
( Les systèmes dattribution des bourses ne seraient pas homogènes :
( Lélève du CVL trouve inadmissible que certains élèves de BTS aient une bourse alors quils habitent à deux pas et nont ni frais de cantine, ni frais de déplacement. Alors que dautres élèves ayant ces mêmes frais ne peuvent être boursiers. Le système de bourse est alors considéré comme injuste.
( Une enseignante propose de restaurer le système de « bourses au mérite » avec un engagement de servir lÉtat pour un certain nombre dannées.
( Une enseignante regrette que certains élèves de Troisième boursiers puissent bénéficier dune bourse au mérite lorsquils ont obtenu leur brevet avec mention, alors que les élèves non boursiers nont aucune satisfaction autre que celle davoir obtenu leur diplôme.
Compte rendu de la table ronde organisée par Mme Cécile Gallez,députée du Nord (Lycée de lEscaut à Valenciennes)
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Table ronde du 15 avril 2009 au Lycée de lEscaut à Valenciennes
Participants :
un proviseur et son adjoint,
un parent,
trois CPE,
quatre élèves (3 de Seconde, 1 de Terminale ES1)
Le Lycée de lEscaut : 1184 élèves (1250 lan prochain) :
12 classes de Seconde
10 classes de 1ère
10 classes de Terminale.
Au collège, les élèves peuvent réussir sans travailler (( réforme à faire).
Il faudrait mieux préparer les élèves à lentrée au lycée et prévoir davantage de cohérence entre les programmes du collège et du lycée (ex : en histoire, au lycée, il y a moins dheures de cours pour une période plus longue à étudier).
Les programmes sont trop lourds et trop encyclopédiques, les professeurs narrivent pas à finir les programmes.
En ce qui concerne les cours, ne pas diminuer le temps de cours de base, ni le nombre dheures mais avoir des séquences daide au travail. Par ailleurs, une partie du cours devrait être obligatoire et une autre choisie par le professeur.
Insuffisance des heures de modules qui devraient se faire avec une ½ classe (actuellement en mathématiques, par exemple, 4 heures de cours et 2 heures de modules apprentissage).
Les jeunes ne travaillent plus chez eux : pas de travail personnel ni de méthode.
Il faudrait une aide individualisée de deux heures par semaine en français à la discrétion du professeur.
Les langues devraient être apprises en cours restreints, car cest impossible par classe de trente.
Développer lapprentissage de la méthode.
Il est regrettable que les travaux personnalisés encadrés deux heures par semaine soient supprimés en Terminale.
Préparer les lycéens à lenseignement supérieur en les formant à la prise de notes et à létude approfondie de documents.
Reculer léchéance du choix de la filière.
Mieux préciser le programme général dune part et les spécificités de chaque filière dautre part.
Réformer en profondeur les CIO
Actuellement, le conseil de classe na plus dautorité, ce sont les familles qui décident en fin de 1ère.
Les programmes et les examens doivent rester nationaux.
En ce qui concerne lautonomie des établissements prévue par la réforme, ce lycée nest pas favorable à une trop grande autonomie. Celle-ci devrait se limiter à la possibilité, par exemple, de créer une option maths en L mais pas davantage.
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Jean-Pierre Decool,député du Nord
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Synthèse des réponses de la consultation réalisée auprès de la communauté lycéenne
Ï% Faut-il réduire l horaire annuel de travail des lycéens ?
Les participants jugent que cet horaire ne doit pas être réduit, mais organisé de manière différente, de manière à mieux répartir les cours sur la semaine, et rééquilibrer le volume horaire en fonction des filières. Il est également rappelé que les jeunes sont, notamment en zone rurale, dépendants des transports scolaires, programmés à heures fixes en début et fin de journée.
Ï% Comment faire pour que les lycéens commencent à se spécialiser, sans les enfermer trop tôt dans une filière ?
Les participants pensent qu'il est nécessaire de laisser la possibilité aux jeunes de se tromper de filière, et de pouvoir revenir sur leur choix.
Ï% Comment peut-on rééquilibrer les filières et les séries entre elles ?
Laccent est mis sur la nécessité de conserver un socle commun, et sur l'importance de l'information envers les lycéens. Le choix des filières doit répondre à un projet professionnel. Les participants déplorent le fait de considérer certaines filières comme des « filières poubelles »
Ï% Faut-il redéfinir le service des enseignants pour mieux intégrer l aide aux élèves et le travail en petits groupes ?
Un certain manque de formation des enseignants est mis en avant. Il serait à la source d une mauvaise pédagogie qui rendrait les élèves passifs. En conséquence, ce système est à revoir.
Ï% Comment renforcer l autonomie des lycéens dans les établissements ?
Les lycéens doivent être acteurs dans les orientations de leur lycée. Il est proposé de les faire siéger dans les conseils d administration pour valider les choix. Est également évoquée l idée de leur confier des projets d entraide envers les autres, ou de leur attribuer des tâches à réaliser au sein de l'établissement.
L'internat est également une solution évoquée.
Ï% Qui doit être le pivot de lorientation au lycée : chaque enseignant, le professeur principal, le conseiller d'orientation psychologue ?
Cest lélève qui doit être au centre de l'orientation. Il est nécessaire de chercher ce que lélève aime et naime pas, et de choisir le meilleur itinéraire en fonction des capacités.
Pour dautres participants, les enseignants sont au coeur de lorientation car ils possèdent lexpérience des différents parcours.
Ï% Comment peut-on aider les lycéens à mieux connaître les formations supérieures et les métiers ?
Mieux utiliser les centres sociaux, les maisons des jeunes. Les obliger à participer aux salons. Prévoir un temps de présentation des métiers dès la classe de Seconde et une présentation concrète des cursus par des étudiants eux-mêmes.
Ï% Autres idées :
Proposer plus de stages, instaurer des entretiens d entraînement avant de s inscrire en école supérieure, apprendre dès le lycée à faire une lettre de motivation et un CV, approfondir le soutien individualisé.
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Rémi Delatte,député de la Côte-dOr
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Table ronde du 14 avril au Lycée privé « Les Arcades » et au Lycée Hippolyte Fontaine et du 16 avril au Lycée « Le Castel » de Dijon
La Commission des Affaires culturelles, familiales et sociales a lancé une mission dinformation parlementaire sur la réforme du lycée. À la demande de son Président Pierre Méhaignerie, les députés ont été invités à organiser des réunions dans les lycées afin de rassembler un maximum dinformations, davis, de remarques et de propositions, de nature à enrichir ce débat. Ce travail a été mené dans la 2ème circonscription de Côte-dOr et fait lobjet du présent rapport.
Organisation des débats
Afin dobtenir une richesse dans lexpression des débats, le choix sest porté sur l'ensemble des lycées de la circonscription, sachant que seuls trois établissements de la 2ème circonscription de Côte-dOr ont souhaité donner une suite à la sollicitation du député Rémi Delatte. Lun appartient au secteur privé, les autres au secteur public.
Ces lycées sont :
le lycée privé « les Arcades » à Dijon : rencontre avec le proviseur
le lycée « Hippolyte Fontaine » à Dijon : rencontre avec proviseur et son adjoint, 3 professeurs denseignement général, 2 professeurs voie technologique et professionnelle, un CPE
le lycée « Le Castel » à Dijon : le proviseur et 2 professeurs.
Ainsi lensemble des auditions a permis de recueillir les avis dune douzaine de personnes. Linitiative a été jugée positive pour les personnes présentes. Les réunions se sont tenues de manière détendue, même si les propos étaient parfois critiques tant envers la méthode employée par le ministère de léducation nationale pour communiquer sur la réforme que sur le fond proprement dit.
Les propositions exprimées
Ï% La communication autour du projet de réforme
De manière unanime, l ensemble des participants a souligné l absence d une communication efficace et organisée sur la réforme. Même si tous admettent la nécessité de conduire une réforme du lycée, le plus souvent chacun sest trouvé dépourvu lorsquil sagissait dexpliquer les modifications contenues dans le projet de réforme ou de répondre aux rumeurs les plus fantaisistes colportées par les grévistes. La démarche menée actuellement pour conduire la future réforme (mission de M. Descoings) ne semble pas non plus trouver un bon impact sur le terrain. Parmi les remarques exprimées, deux doivent être notées :
linsuffisance de la concertation, qui se limite à loutil internet, seul vecteur de débat autour des valeurs et des contenus de la réforme
labsence de concertation large avec la base, notamment lensemble des proviseurs. Lun des participants a regretté que les seuls interlocuteurs soient les représentants syndicaux nationaux. Ceux-ci ne semblent pas avoir de légitimité auprès des acteurs de base ; ce qui est confirmé par la signature pour le précédent texte de réforme dun document intitulé « Points de convergence sur les objectifs et les principes directeurs de la réforme du lycée » qui na pas permis malgré lengagement de tous les syndicats représentatifs ladoption du projet de réforme.
Recommandations sur la communication autour du projet :
assurer une meilleure communication sur la réforme. Le recours à un cabinet spécialisé dans la communication serait bénéfique pour assurer une meilleure vulgarisation de celle-ci ;
attention à la méthode de la mission Descoing qui ne semble pas être perçue positivement par les acteurs locaux ;
mobiliser plus fortement les proviseurs dans le processus de concertation.
Ï% L organisation des parcours scolaires des lycéens
La réforme proposée s attache essentiellement à la classe de Seconde. L absence de réflexion de manière concomitante sur la réforme des classes de 1ère et Terminale a obscurci la vision globale sur lorganisation du parcours du secondaire, souhaitée par les enseignants.
La souplesse, proposée et visant à ne pas figer le choix de la filière dès le début du second cycle du secondaire, est appréciée positivement, par la grande majorité des personnes auditionnées. De manière plus ambiguë, est abordée lélaboration des parcours selon lapproche filière ou discipline. Chaque enseignant a à cur de défendre la place de sa discipline dans les maquettes scolaires ; même si tous saccordent à reconnaître sur la nécessité davoir une approche transversale par filière. Une équipe enseignante a montré limpossibilité dorganiser une filière orientée sur le développement durable par refus de certains enseignants daborder leur discipline en transversalité. Les proviseurs expriment limportance de lapproche filière par rapport à une approche uniquement disciplinaire.
De manière récurrente, le maintien ou la suppression du Bac ont été abordés. Si plusieurs proviseurs et enseignants ne sont pas particulièrement attachés à son maintien, tous expriment la même réserve sur sa suppression. Les raisons sont à la fois historiques et culturelles (les familles sont attachées à ce rite initiatique de sortie du secondaire), mais également pédagogique (la perspective du Bac permet de motiver les élèves et dasseoir lautorité de lenseignant qui utilise léchec potentiel à cet examen final comme « moyen de pression » sur les élèves). Plusieurs enseignants considèrent que le Bac est devenu une « usine à gaz » coûteuse et consommatrice de temps. Ils ne seraient pas opposés à une formule mixte avec notation continue et deux ou trois épreuves de fin dannée choisies en fonction de la filière choisie.
Recommandations sur les parcours scolaires :
présenter dans la réforme lensemble de la restructuration de tout le second cycle de la Seconde à la Terminale ;
préserver lapproche filière et transversalité de lenseignement en évitant le cloisonnement de lapproche disciplinaire ;
maintenir le Bac en ladaptant par intégration d une évaluation continue avec le passage de deux ou trois matières spécifiques à la filière choisie.Ï% L organisation des études
La répartition en trois temps d enseignement (enseignement général, enseignement complémentaire et soutien personnalisé) est approuvée par lensemble des personnes auditionnées. Deux remarques sont exprimées :
labsence dans la réforme proposée de la répartition entre les cours magistraux et les TD, de même la méconnaissance des blocs horaires ;
de manière paradoxale, laccompagnement personnalisé est « craint ». Il apparaît à certains stigmatisant sil devait être réservé aux élèves en difficulté. Plutôt que de soutien ou daide individualisé, les termes « approfondissement » ou « accompagnement » sont préférés car ils permettent douvrir à tous ces trois heures du temps scolaire.
Parmi les craintes exprimées figure également le risque dutiliser ces temps daccompagnement en temps « délitisme » pour certains lycées favorisés qui seraient tentés de renforcer le nombre dheures de disciplines dites dures (mathématiques, physiques
). Ainsi malgré lautonomie revendiquée par les lycées, les proviseurs souhaitent que ce temps daccompagnement soit cadré de manière rigoureuse par le niveau national.
Le nombre délèves par classe a été abordé. De manière assez consensuelle, lensemble des personnels saccorde sur le fait que le nombre par classe ne doit pas faire lobjet dune « fixation obsessionnelle ». Là aussi, la souplesse est demandée. Pour les cours magistraux, les enseignants ne sont pas opposés à des classes avec un effectif nombreux par contre il faut trouver le moyen de répartir en sous-groupes les classes lors des cours daccompagnement ou les travaux dirigés pour lesquels un nombre délèves important peut devenir un facteur de difficulté denseignement.
Enfin, le nombre dheures denseignement ne paraît pas être une fin en soi, les enseignants préférant aborder le contenu des heures et donc la pertinence des programmes.
Recommandations sur lorganisation des études :
ne pas parler de soutien aux élèves en difficultés mais retenir le terme d« accompagnement personnalisé » ou d« approfondissement » ouvert à tous ;
prévoir une adaptation du nombre délèves par classe en fonction du type denseignement. Les cours magistraux peuvent être dispensés à des classes de trente à quarante, alors que les TD ou soutien doivent être dispensés devant un nombre limité d'élèves.Ï% La modernisation du fonctionnement des lycées
La plus grande autonomie des lycées est plébiscitée par les proviseurs mais de manière plus contrastée par les enseignants.
Parmi les points abordés, les plus souvent cités sont :
les modalités dévaluation des élèves
La notation stigmatise lélève alors que lévaluation doit permettre de mesurer lacquisition de compétence. Pour cela, il apparaît nécessaire que les acquis de compétence soient bien définis avant en début dannée afin de mesurer lapprentissage de ceux-ci au fur et à mesure du déroulement de lannée scolaire et ainsi adapter lenseignement et laccompagnement personnalisé.
linadaptation des locaux mis à disposition des enseignants
Lapproche transversale par filière nécessitera vraisemblablement un temps de travail en commun plus important entre les professeurs. De manière générale, les lieux mis à disposition des enseignants apparaissent à la fois insuffisants et inadaptés (pas de bureaux personnels, peu de salle de réunion pour travail en commun,
).
Recommandations sur le fonctionnement des lycées :
les modalités dévaluation des élèves doivent être totalement réadaptées aux objectifs de la réforme ;
les locaux mis à disposition des enseignants doivent être repensés afin de faciliter un travail transversal de groupe entre les enseignants.En conclusion, le monde enseignant semble attendre cette réforme des lycées. Mais la réforme doit être simple, claire, expliquée et explicable.
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Frédéric Reiss,député du Bas-Rhin
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Table ronde du 30 mars 2009 au Lycée Stanislas de Wissembourg
Dans le cadre de la mission dinformation sur la réforme du lycée, le Député Frédéric Reiss a organisé une table ronde au Lycée denseignement général technologique et professionnel Stanislas à Wissembourg le 30 mars 2009, en présence de Mme Claire Lovisi, Recteur de lAcadémie de Strasbourg.
Après un mot daccueil et de présentation du lycée par le proviseur, M. Oster, le parlementaire a rappelé les principaux éléments qui plaident en faveur dune réforme. Le déséquilibre entre les filières générales, technologiques et professionnelles ainsi que la prééminence de la filière S par rapport à ES et L posent la question de légalité des chances et de la réussite des études post-bac.
Comment mieux préparer à lenseignement supérieur pour éviter les échecs à luniversité ? Comment choisir la bonne orientation dans des parcours davantage personnalisés ? Quelle autonomie pour le travail des lycéens ? Quelle autonomie pour les établissements ?
Les acteurs de ce lycée polyvalent ont souhaité une meilleure prise en compte des différentes filières, lexcellence pouvant aussi se rencontrer en filière professionnelle. Aujourdhui, choisir la filière S avec un maximum de mathématiques est un gage de réussite pour des études de vétérinaire par exemple
Après une année détudes générales, les réorientations vers lenseignement professionnel sont mal vécues. La possibilité de passerelles de lenseignement professionnel vers lenseignement technologique et général permettrait doptimiser les parcours. Lexcellence ne doit pas être réservée aux seules filières S.
Les socioprofessionnels ont dans leurs propos rejoint la communauté éducative sur la nécessité de mieux valoriser les filières et notamment lalternance et lapprentissage. Ces voies, qui sont aussi des écoles de la vie, permettent à beaucoup de jeunes de mieux valoriser leur compétence. Ainsi, un élève aujourdhui en bac professionnel par alternance témoigne quil regrette avoir perdu quatre années car son entourage et la communauté enseignante estimaient que sa moyenne à la sortie du collège était trop élevée pour quil sengage dans une voie professionnelle : aujourdhui, cest cette voie professionnelle qui lui a redonné le goût dapprendre.
Le Lycée Stanislas sest engagé dans une démarche « lycée des métiers » en menant des actions de présentation des entreprises locales : cela facilite le choix des jeunes au moment de linsertion professionnelle. Concernant lorientation, linfluence de la famille est souvent déterminante.
Pour permettre la découverte de certaines sections ou filières, létablissement pratique limmersion des élèves intéressés dans les classes concernées. Il développe ses atouts de lycée polyvalent frontalier, organise des cours de rattrapage dans certaines matières ainsi que des cours spécifiques de préparation aux concours des instituts détudes politiques par exemple.
Les intervenants ont rappelé la nécessité de revoir les indicateurs de réussite des établissements, aujourdhui souvent basés sur le taux de réussite au bac, et surtout au bac S, et au taux de passage dans lenseignement supérieur.
Comment mieux organiser le temps scolaire ?
Au-delà de la question des effectifs (classes souvent trop chargées), les enseignants estiment quil serait souhaitable de réduire lamplitude des journées de cours pour accroître la semaine quitte à réduire certaines périodes de congés !
Plusieurs participants ont également souligné que le Lycée reste trop axé sur les savoirs et devrait davantage tenir compte des « savoir-faire » et des « savoir-être ». Plusieurs enseignants ont noté lintérêt des TPE, mais les élèves regrettent que leurs aptitudes à effectuer des recherches et à travailler en groupe ne soient pas davantage développées. Disposer en classe de 1ère dun temps de type TPE pour « apprendre à apprendre » serait apprécié avant les TPE de Terminale qui sont évalués au bac.
Faut-il réformer le Bac ?
Les participants sont favorables à une dose de contrôle continu, ce qui pose la question des référentiels dévaluation des élèves. La conseillère dorientation psychologue relativise la portée du diplôme du baccalauréat, selon la filière, selon les résultats scolaires de lélève, selon son dossier scolaire et surtout selon lorientation envisagée. Les enseignants pensent que la réforme du baccalauréat est avant tout liée à la problématique de la sélection à lentrée de luniversité.
En conclusion, le recteur met en exergue que partout dans lacadémie la communauté éducative dénonce la hiérarchie entre les filières. Mme Lovisi estime que les lycéens veulent travailler : sils souhaitent davantage dautonomie, ils sont aussi demandeurs dun encadrement qui les contraint à travailler.
*
Compte rendu de la réunion avec les professeurs
Participants :
Anne Boisset,
Jean-Marie Cordonnier,
Vincent Cregniot,
Catherine Hohl,
Daniel Huck,
Anne Klein,
Martine Klix,
Jacques Neubert,
Jean-François Pey,
Sandra Rebillard,
Anne-Marie Marcoux,
Renaud Weisse,
Marie Wiedenberg.
Remarques liminaires :
Les professeurs conviés à cette réunion saluent linitiative de lorganisation dun débat sur la réforme du lycée mais regrettent que celui-ci ne représente pas suffisamment la diversité des matières/filières proposées au sein de létablissement et la durée limitée de cette entrevue (1 h 30).
De plus, nous craignons que cette consultation ne nous fasse jouer le rôle de faire valoir de lÉducation nationale. Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de nous rencontrer ?
1. Faut-il réduire lhoraire annuel de travail des lycéens ?
Cette question nest pas claire : quentend-on par « horaire annuel de travail ? » Parle-t-on de temps de cours ou le temps de travail global (cours et travail personnel) ?
Nous nous accordons pour refuser une diminution du volume horaire annuel de cours mais préconisons une meilleure répartition de ceux-ci sur la semaine (pas plus de 6 h de cours par jour) et sur lannée (diminution des congés scolaires si nécessaire).
2. Comment faire pour que les lycéens commencent à se spécialiser sans les enfermer trop tôt dans une filière ?
Nous ne jugeons pas quil y ait véritablement de voie de garage en Seconde. Cette classe joue relativement bien son rôle, par exemple un élève ayant suivi loption SES en Seconde peut très bien poursuivre sa scolarité en S
Il est toutefois dommageable que les classes soient fondées sur le seul critère de loption choisie ; des classes plus hétérogènes en termes doptions permettraient daccroître encore plus la connaissance des différentes filières par les élèves.
Enfin nous regrettons que les élèves ne puissent pas coupler certaines matières au cours du cycle terminal (pas assez de sciences en L par exemple) (cf. question 3).
3. Comment peut-on rééquilibrer les filières et les séries entre elles ?
Nous jugeons nécessaire de revoir loffre denseignements de chaque filière afin que celles-ci soient plus équilibrées ; un élève peut, par exemple, être littéraire et scientifique en même temps (ce qui est impossible aujourdhui).
La refonte des critères de sélection des élèves dans les formations post-Bac (avec, entre autre, la prééminence des mathématiques) nous semble aussi incontournable.
Il apparaît également juste de coupler aux savoir-faire dispensés, des savoir-être (expression orale, travail en équipe
) mais le caractère contraignant des programmes ne laisse que peu de libertés aux enseignants.
4. Faut-il redéfinir le service des enseignants pour mieux intégrer laide aux élèves et le travail en petits groupes ?
Nous ne refusons pas les heures de soutien ou le développement des travaux de groupe durant notre service mais pointons le fait que si les élèves sont pris en charge suffisamment tôt (primaire, collège), les heures de soutien napparaissent pas forcément nécessaires.
De plus, les professeurs attachent une importance toute particulière à la réussite des élèves quils connaissent, nous nenvisageons donc pas de sortir du cadre de notre établissement. Nous voyons dun mauvais il la possibilité dêtre nommés sur un bassin détablissements, cette mesure nous paraissant antipédagogique.
5. Comment renforcer lautonomie des lycéens dans les établissements ?
Proposer davantage de travaux de groupe, de prises dinitiatives de la part des élèves nous apparaît être nécessaire mais cela nécessite que les élèves soient formés à ces méthodes de travail et suffisamment encadrés par leurs professeurs (ce qui nécessite de débloquer des moyens humains). Cette volonté de plus dautonomie de la part des élèves révèle lincohérence des décisions ministérielles qui ont supprimé les TPE en 1ère.
6. Qui doit être le pivote de lorientation au lycée : chaque enseignant, le professeur principal, le conseiller dorientation psychologue ?
Nous nous accordons pour affirmer que lorientation est un travail déquipe qui nécessite la participation de tous (professeur principal, équipe pédagogique et conseiller dorientation-psychologue).
Le rôle des COP est à valoriser, ceux-ci sont aujourdhui trop peu nombreux et insuffisamment disponibles dans les établissements
Il apparaît également opportun que ceux-ci puissent compléter leur formation, voire puissent se spécialiser dans un univers professionnel (industrie, commerce, sciences
).
Enfin les professeurs (et en particulier les professeurs principaux) ne sont pas des COP, nous ne disposons daucune formation, daucune compétence nous permettant de jouer ce rôle. Nous regrettons dy être contraints au détriment des élèves de Terminale avec, entre autre, la mise en place du portail unique.
7. Comment peut-on aider les lycéens à mieux connaître les formations du supérieur et les métiers ?
La proposition dun programme dorientation complet, comme cela se fait au lycée (organisation dune journée des anciens, participation aux Journées universitaires, organisation dune journée de présentation des formations post-bac) est un bon moyen pour mieux connaître les formations du supérieur.
Nous regrettons toutefois que les connaissances des métiers ne soit pas assez valorisée ; lartisanat, les PME sont trop peu représentés dans les établissements.
Compte rendu de la table ronde organisée par Mme Isabelle Vasseur,députée de lAisne
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Table ronde du 2 avril 2009 au Lycée Saint Joseph de Château-Thierryet du 16 avril au Lycée européen de Villers-Cotterêts
Lobjectif recherché par tous est la réussite des élèves et cela en dehors de toute logique comptable, avec une question de fond : que souhaite le Gouvernement pour les jeunes ? Former des futurs citoyens, « savoir être » ou des travailleurs, « savoir-faire » ?
La réforme du lycée doit se faire dans la continuité du Collège, avec prise en compte des acquis /non-acquis.
Les suggestions et questions suivantes ont été avancées par les différents participants :
Concernant les moyens :
Ï% Proposition de ne pas supprimer des postes là où il peut être au contraire nécessaire d en dégager
Ï% Incompréhension devant la baisse de 16h à 18h des horaires d'enseignement pratique (notamment pour les Bacs Pro) pourtant d intérêt évident.
Concernant les dispositifs :
Ï% Évocation du référentiel pour lequel aucune concertation n'a été proposée aux établissements par l'Académie
Ï% De la même façon, où en est le livret de compétences attendu depuis deux ans ?
Concernant le socle commun :
Ï% Difficulté de saisir quelles sont les matières importantes et celles qui le seraient moins.
Ï% Sur l évaluation des compétences : serons-nous prêts à léchéance de 2012, à linstar des autres pays européens qui appliquent déjà ce socle commun ? Comment concrètement les choses vont-elles se mettre en place ? En 2nde et 1ère, les choses semblent bien avancées mais le problème reste entier en Terminale.
Ï% Proposition d avoir un socle commun pour le lycée comme celui du Collège avec des modules de spécialisation, type système d unité de valeur.
Concernant l'orientation :
Nécessité de la revalorisation de certaines filières : ex les séries technologiques dans lesquelles les élèves se sentent « relégués » par rapport aux filières classiques générales (« ton bac est plus facile en techno »).
Problème du choix par défaut et nécessité de rééquilibrer les filières et séries : les meilleurs élèves vont dans les classes scientifiques, celles littéraires sont souvent choisies par défaut.
Question de l'âge de lorientation : est-ce que lorientation en fin de Seconde est la plus pertinente ? Ce nest pas évident.
Problème de la méconnaissance des métiers de lindustrie et des compétences que ceux-ci exigent : les élèves arrivent trop souvent par défaut dans cette orientation. Parallèlement favoriser la valorisation des métiers de lindustrie : proposer une réelle insertion en milieu professionnel et la « gestion » des orientations en fonction des besoins et débouchés du marché du travail.
Avoir la possibilité deffectuer ses vux d'orientation sur le site rénové de lONISEP depuis son établissement, dans le cas où lélève ne dispose pas dordinateur à son domicile.
Anonymat des dossiers de recrutement pour les grandes écoles
Concernant la semestrialité :
Risque de « zapper » d'une filière à l'autre. Un choix éclairé ne peut se faire qu'à l'issue d'une année complète de formation
Comment lapplique-t-on concrètement ? Si la moitié dune classe souhaite changer de filière dans le courant de lannée, comme gère-t-on si létablissement ne dispose pas de moyens logistiques et humains suffisants ? Ne risque-t-on pas de pénaliser les plus petits établissements ?
Sur les programmes :
Inquiétudes par rapport à la dévalorisation du contenu des manuels qui changent beaucoup trop - dévalorisation du bac
Bac Pro en trois ans et bac général en trois ans : quels contenus de formation ?
Intéressant de faire un « benchmarking » avec les pays européens ? Suisse : la méthode de réflexivité, Finlande...
Enseignement des langues étrangères :
trop littéraire, pas assez technique donc inexploitable pour le Bac hôtelier par exemple :
mais en ce qui concerne lenseignement général, la pertinence de maîtriser les bases et accent mis sur lécrit en raison des épreuves du baccalauréat.
Le besoin dun temps de créativité personnelle : point important sur lequel tous, élèves comme équipes enseignantes, sont daccords.
Problème des débouchés : pourquoi former des élèves à des métiers dont on sait qu'ils n'emploient plus ou prou ?
Difficulté de trouver des stages en entreprises : souvent par relation, favorisant à nouveau des choix par défaut.
Mise en place d'une option « découverte personnelle » obligatoire au Lycée, à linstar de ce qui se pratique au Collège.
Concernant les élèves :
Permettre la scolarisation de plus délèves handicapés chaque année en milieu ordinaire.
Un temps horaire jugé parfois trop long : souhait de passer à 45 min pour certains, a contrario nécessité de conserver 55 min de cours pour les autres.
Les heures de vie de classe devraient être effectuées par demi-classes.
Concernant les enseignants :
Ils se posent beaucoup de questions sur leur formation.
Ils souhaitent la mise en place de classes d'adaptation pour les primo-arrivants étrangers.
La sédentarisation des enseignants dans un établissement semble primordiale.
Concernant les parents :
Ï% Simplifier les messages : arrêter d utiliser sans cesse des mots nouveaux dont la compréhension pose de vrais problèmes (ex : « options optionnelles »).
Ï% Simplifier les séries : proposition d un Bac général avec option et d un Bac professionnel avec option pratique.
Ï% La communication est souvent insuffisante.
En conclusion, la crainte a été évoquée que ne soit pas prise en compte lensemble de ces contributions, comme cela a déjà pu être le cas auparavant.
Compte rendu des tables rondes organisées par M. Benoist Apparu,député de la Marne
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Table ronde du 3 avril 2009 au Lycée Pierre Bayende Châlons-en-Champagne
Participants : Quinze personnes (trois élèves et douze personnes du corps enseignants, COP, CPE, proviseur adjoint et proviseur).
Organisation des études
Constat :
La filière « S » est devenue la filière générale/ « open source » par excellence.
Choix de la filière générale « S » par défaut puis de la « ES » et de la « L » (hiérarchisation des bacs). Ainsi, les élèves se retrouvant en S ne sont pas des scientifiques.
Le pourcentage des scientifiques est en augmentation, doù une augmentation des élèves dans les écoles supérieures et les prépas (Pour exemple, ULM où 75% des élèves sont issues de la filière « S »).
Le choix dune filière est un problème de société : beaucoup de parents refusent denvisager une autre filière que la « S » pour leurs enfants.
Propositions :
Augmenter le niveau des « L » et « ES » et accentuer le caractère scientifique de la filière « S ».
Avoir la même exigence pour les trois filières.
Créer une autre possibilité de filière générale, en plus des trois existantes.
Avoir une filière générale, mais prévoir des modules spécifiques en Terminale.
Augmenter le nombre dépreuves anticipées en 1ère.
Temps scolaire
Constat :
La journée dun élève est trop longue : sil habite en milieu rural, il doit se lever tôt et rentrer tard chez lui. Une fois rentré, il doit se mettre à faire ses devoirs, ce qui lui rallonge ses journées.
Emploi du temps trop disparate : un élève peut avoir le lundi deux heures de cours et le mercredi neuf heures.
Des élèves renoncent à luniversité par peur de la quantité de travail et de lautonomie laissée.
Propositions :
Avoir des journées plus courtes mais une année plus longue : faire débuter les cours au mois daoût.
Répartir les cours différemment : un temps obligatoire détudes après les cours (les devoirs sont ainsi faits sur le temps scolaire).
Privilégier les devoirs sur le temps scolaire (ex : en filière STI, les élèves nont pas beaucoup de devoirs).
Revoir lorganisation de la journée : cours magistraux de 8 heures à 15 heures, puis travail en groupe ; finir les cours à 15 heures, puis un temps dactivité (culturel, sportif) dans le cadre de lécole.
Aider les élèves à acquérir de lautonomie, afin quils soient outillés lorsquils iront dans le supérieur.
Programmes
Constat :
On supprime des notions qui sont interdisciplinaires (ex : notion de vecteur vue en mathématiques, mais qui est utilisée en technologie).
Le programme est adapté, mais sil doit y avoir des heures de TP obligatoires, il ny a pas assez dheures pour parcourir le programme.
Après les conseils de classe des élèves début juin labsentéisme augmente alors que les programmes ne sont pas terminés.
Propositions :
Faire les conseils décole la 2e quinzaine daoût.
Envisager une semestrialisation avec des conseils de classe intermédiaires (2 semestres + 4 conseils).
À chaque semestre, envisager en cas de difficultés une réorientation.
Redoublement
Constat :
Ce sont les délégués délèves qui doivent aller voir leur camarade pour le préparer à la perspective dun redoublement.
Le redoublement est mal vécu, il peut être pire que lannée précédente.
Un système de stage a déjà eu lieu : il nétait pas organisé sur les vacances scolaires et reposait sur le volontariat.
Propositions :
Envisager un cas de passage tangent un mois de travail. Ceci en adaptant les transports pour les élèves habitant en milieu rural, les internats
Orientation scolaire
Constat :
Manque dinformation, ignorance des élèves du parcours idéal pour réaliser le parcours souhaité.
Les salons dinformation ont un intérêt limité.
*
Table ronde du 14 avril 2009 au Lycée Étienne Oehmichende Châlons-en-Champagne
Participants : Vingt-neuf personnes (quinze élèves et quatorze personnes du corps enseignants, COP, CPE, proviseur adjoint et proviseur)
Il est précisé que le lycée Oehmichen nest pas quun lycée denseignement général, cest aussi un lycée technologique avec des filières dexcellence.
Organisation des études
Constat :
Des élèves vont dans la filière S pour ne pas changer détablissement.
Ils choisissent la filière générale S par défaut, puis la ES et enfin la L (hiérarchisation des bacs). Ainsi, les élèves se retrouvant en S ne sont pas des scientifiques.
Les élèves prennent la filière S pour reproduire ce quont fait leurs parents : C ou D. Il y a une pression des parents.
Le pourcentage des scientifiques est en augmentation doù une augmentation des élèves dans les écoles supérieures (par ex. ENS).
La spécialisation des lycées rend la notion de « lycées de secteur » caduque. Cette spécialisation est une « identité » du lycée.
Propositions :
Augmenter le niveau des L et ES.
Changer les programmes de sorte que si lon veut faire, par exemple, des sciences politiques, on puisse passer par une filière L.
Avoir une filière générale, mais prévoir en Terminale des modules spécifiques.
Augmenter le nombre dépreuves anticipées en 1ère.
Temps scolaire
Constat :
La journée dun élève est assez longue : sil habite en milieu rural il doit se lever tôt et rentrer tard chez lui. Une fois rentré, il doit se mettre à faire ses devoirs, ce qui lui rallonge ses journées.
Les élèves en internat ont, après leur journée de cours, un temps détudes obligatoire et ont ainsi du temps pour les faire.
Des élèves renoncent à luniversité par peur de la quantité de travail et de lautonomie laissée.
Propositions :
Répartir les cours différemment : prévoir un temps obligatoire détudes après les cours (les devoirs sont ainsi faits sur un temps scolaire).
Privilégier les devoirs sur le temps scolaire (ex. les élèves de la filière STI nont pas beaucoup de devoirs).
Finir les cours à 15h, puis prévoir un temps dactivité (culturel, sportif ) dans le cadre de lécole.
Aider les élèves à acquérir de lautonomie, afin quils soient outillés lorsquils iront dans le supérieur.
Programmes
Constat :
On supprime des notions interdisciplinaires (ex. notion de vecteur vue en mathématiques, mais qui est utilisée en technologie).
Le programme est adapté, mais sil y a des heures de TP obligatoires, le nombre dheures devient trop faible pour parcourir le programme.
Après les conseils de classe des élèves début juin, labsentéisme augmente alors que les programmes ne sont pas terminés.
Propositions :
Pas moins dheures, mais des heures plus équilibrées : on enlève des vacances.
Faire les conseils décole la 2e quinzaine daoût.
Envisager une semestrialisation avec des conseils de classe intermédiaires (2 semestres + 4 conseils).
À chaque semestre envisager en cas de difficultés une réorientation.
Redoublement
Constat :
Ce sont les délégués délèves qui doivent aller voir leur camarade pour le préparer à la perspective dun redoublement.
Le redoublement est mal vécu ; il peut être pire que lannée précédente.
Un système de stage a déjà été expérimenté : il nétait pas organisé sur les vacances scolaires et il reposait sur le volontariat.
Propositions:
Envisager un cas de passage tangent un mois de travail. Ceci en adaptant les transports pour les élèves habitant en milieu rural, les internats
Orientation scolaire
Constat :
Les forums ne servent à rien (concours de celui qui ramènera le plus grand nombre de stylos !!)
Il est difficile de mettre tout le monde en stage (700 000 élèves par classe dâge : 700 000 lieux de stage)
Propositions:
Lorientation doit se travailler sur du long terme.
*
Table ronde du 7 mai 2009 au Lycée Jean Talonde Châlons-sur-Marne
Participants : neuf personnes (Pas délève et neuf personnes du corps enseignant, COP, CPE, et proviseur)
Il est précisé que le lycée Jean Talon est un lycée polyvalent
Organisation des études
Constat :
Il ny a pas de filière littéraire au sein du lycée.
Plus de 50% des élèves sont en « S ».
La spécialisation des lycées rend la notion de « lycées de secteur » caduque. Cette spécialisation est une « identité » du lycée.
Il y a des écarts considérables de niveau, de culture et de maîtrise du français entre la filière générale et la filière technologique.
Le collège unique ne permet pas aujourdhui de venir en aide aux élèves en difficulté et doffrir plus à ceux qui réussissent.
Beaucoup délèves en Seconde aimeraient aller en filière générale mais, la perspective de léchec les fait renoncer à cette voie.
Au sein du Lycée, on constate que beaucoup délèves souhaiteraient aller en « ES » mais le « discours officiel » les pousse en « S ».
Il y a des choix dorientation poussés par les parents et souvent confortés par les professeurs.
La filière « S » est aujourdhui la porte ouverte à tout.
Aujourdhui les élèves considèrent que tout est trop dur : mêmes les bons élèves ne veulent pas aller en « prépas », car cest trop dur selon eux et préfèrent donc passer par les DUT.
Le redoublement coûte cher et il est inefficace.
Propositions :
Il faut permettre aux élèves de Seconde de choisir une filière.
Il est donc nécessaire dorganiser une Seconde générale et une Seconde technologique avec une passerelle entre les deux.
Les élèves iraient peut-être plus facilement en filière technologique si cet enseignement était dispensé partout, car ce choix serait moins stigmatisant.
Il faut que les professeurs puissent démontrer aux élèves légal intérêt des filières en ce qui concerne laccès aux grandes écoles : ce serait le cas par exemple si des quotas de recrutement par filière était instaurés.
La filière « S » doit être une vraie filière « pro-scientifique », il faut en « muscler » le caractère/le niveau pour former de vrais scientifiques en durcissant les coefficients par exemple.
Il faut clarifier les filières et, en parallèle, le niveau des L et ES doit augmenter.
Par contre, cela implique quil y ait de vrais débouchés scientifiques.
Faut-il flécher un minimum les classes préparatoires ?
Instaurer un « quota » de bacheliers « techno » en DUT ?
Il faut redonner du pouvoir au conseil de classe et moins aux parents dans les choix dorientation et de redoublement.
Il faut un fléchage des élèves dans les établissements et renforcer la carte scolaire en la redécoupant pour assurer une plus grande mixité des lycées.
Temps scolaire
Constat :
Lautonomie des élèves devrait être une réalité au lycée
Cest loin dêtre le cas.
Les très bons élèves sont eux aussi demandeurs daide supplémentaire.
Exemple dun professeur « ma fille a été collée [
] elle na jamais aussi bien travaillé quà cette occasion, car cétait un professeur qui surveillait et qui était chargé daider les élèves présents dans leur travail. »
Les « heures aidées » ne peuvent pas se faire en classe de 33/36 élèves.
Légalité des élèves, cest le « tronc commun » ; lautonomie ne leur enseigne pas une méthode.
Il y a deux formes daccompagnement à la maison : technique et moral.
Propositions :
Répartir les cours différemment : prévoir un temps obligatoire détudes après les cours avec des « heures daccompagnement ».
Privilégier les devoirs sur le temps scolaire.
Finir les cours à 15 h, puis prévoir un temps dactivité (culturel, sportif ) dans le cadre de lécole.
Aider les élèves à acquérir de lautonomie, afin quils soient outillés lorsquils iront dans le supérieur, par des permanences obligatoires/études dirigées, mais pas en classe entière.
Heures de soutien en groupe.
Programmes
Constat :
Le programme actuel ne peut pas se faire correctement dans son intégralité : « On entend souvent tel ou tel collègue dire quil ne peut pas finir son programme et quil doit faire des choix ».
Après les conseils de classe des élèves début juin, labsentéisme augmente alors que les programmes ne sont pas terminés.
Propositions :
Il faut réviser les programmes, en alléger les contenus, en gardant les notions, ceci afin de pouvoir adapter la méthodologie et travailler ainsi autrement (déplacement au CDI, temps interdisciplinaire,
).
Il faut une plus grande interconnexion des matières.
Pas moins dheures, mais des heures plus équilibrées : on enlève des vacances.
Envisager une semestrialisation avec des conseils de classe intermédiaires et avec la possibilité dune réorientation.
Remarque de fin des professeurs : « Si on nous présente une réforme, il faut nous la présenter dans sa globalité et après çà se négocie. Lancienne réforme avait la difficulté dun manque de lisibilité du BAC par exemple ».
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Philippe Boënnec,député de Loire-Atlantique
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Table ronde du 11 mai 2009 au Lycée du Pays de Retz
Participants :
M. le député
membres du conseil de la vie lycéenne.
Orientation
Constats :
Les moyens donnés aux lycéens sont insuffisants ou inappropriés. Les délais dobtention des rendez-vous avec les conseillers dorientation sont très longs. Ces rencontres napportent pas de réponses pertinentes aux lycéens. La plus-value, par rapport aux recherches individuelles pouvant être faites par les lycéens, est jugée nulle.
Durant les années lycée, la maturité est très variable dun jeune à lautre. Les élèves peuvent changer davis tout au long de ces années.
Proposition :
Réserver du temps, dans les heures de cours, réservé pour lorientation et ceci tout au long du parcours lycéen.
La réorientation en cours de parcours scolaire
Constats :
La réorientation en cours de parcours lycéen ne concerne que des quelques jeunes
Beaucoup de lycéens arrivent au lycée par défaut, sans savoir en fin de 3ème ce quils souhaitent faire dans lavenir
La Première de réadaptation, passerelle qui permettait à des élèves venant des filières techniques de revenir vers les filières générales, a été supprimée
Laccompagnement des élèves en difficulté nexiste quen classe de Seconde.
Propositions :
Multiplier les passerelles permettant de changer de voie.
Construire les programmes sur la base dun tronc commun avec une multitude doptions permettant davoir plus de flexibilité dans les orientations.
Mettre en place des outils de remise à niveau pour les élèves, permettant leur réorientation.
Obtention du baccalauréat
Constats :
Certains élèves ne travaillent pas de manière continue, mais « bachottent » au moment de lexamen.
La sélection dans les établissements détudes supérieures se base sur le dossier annuel du lycéen et non sur le résultat obtenu au baccalauréat.
Proposition :
Obtenir le Baccalauréat, comme actuellement le Brevet des Collèges, à savoir en le validant à 50 % par les contrôles continus et à 50 % par le passage de lexamen.
Le rôle des Conseils de Vie Lycéenne
Constats :
Manque de reconnaissance de cette instance (faible participation aux élections).
Manque de dynamisme de ces conseils.
Propositions :
Donner aux CVL une véritable mission.
Prévoir un cadre daction pour les élus de ces conseils (temps en particulier pour échanger avec les délégués de classe et les autres lycéens).
La formation au lycée
Constats :
De lavis de tous, le lycée nest pas là pour apprendre un métier. Lobjet de ces trois années est de forger les esprits à apprendre. Ce sont de plus des années fortes de construction personnelle.
Proposition :
Faire entrer la philosophie dans les programmes plus en amont dans le cursus (pourquoi pas dès la Seconde).
Compte rendu de la table ronde organisée par M. Daniel Poulou,député des Pyrénées Atlantiques (Lycée André Malraux de Biarritz et Saint-Thomas dAquin de Saint-Jean-de-Luz)
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Table ronde du 9 avril 2009
Participants :
M. René Le Ho, proviseur du Lycée André Malraux,
M. Jacques Hourcaillou, proviseur du Lycée Saint-Thomas dAquin,
une dizaine denseignants et quelques élèves.
Réunion dans 2 établissements : Lun public, le Lycée André Malraux de Biarritz et le second, le Lycée Saint-Thomas dAquin de Saint-Jean-de-Luz, établissement scolaire privé associé à lÉtat.
Lycée André Malraux
Rue du 8 Mai1945
64200 Biarritz
Effectifs de létablissement : 600 élèves. Ce Lycée ne propose pas de filière technologique ni de poste daprès Bac. Létablissement compte 62 professeurs, et 6 postes de personnel administratif ou déducation.
Lycée Saint-Thomas dAquin
Boulevard Commandant Passicot
64500 Saint-Jean-de-Luz
Effectifs de létablissement : 1 050 élèves. Ce lycée prépare aux baccalauréats généraux et aux bacs technologiques, Comptabilité/Finances des Entreprises et Mercatique. Lencadrement est constitué de 73 professeurs et 20 membres des personnels administratifs, de service ou déducation.
Pour chacune des réunions, Benoist Apparu a rappelé le cadre général dans lequel seffectuaient ces rencontres sur le terrain et les quelques points sur lesquels il souhaiterait que les professeurs et les élèves puissent réagir.
À quoi sert le lycée ?
Le Bac est-il une fin en soi ?
Qui doit être le pivot de lorientation au lycée ?
Comment mettre en place des connexions entre le lycée et les formations et métiers post Bac ?
Doit-on envisager une filière généraliste ?
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Æhgd 5Æ+gd 5Æ+¤gdam°+¤xgdam° Malraux : Échanges et réactions.
Les enseignants ont regretté que les points de convergence ne fussent pas plus connus. À leurs yeux, le projet apparaît comme une somme de bonnes intentions sans précisions ce qui a laissé libre cours à de multiples interprétations. Les grèves du printemps témoignent de ce déficit dinformation et du manque de concertation. La communauté éducative du Lycée Malraux est prête pour une réforme mais pas à nimporte quelle condition.
Les enseignants se sont néanmoins accordés sur lutilité dune réforme profonde du système à partir du collège, en regrettant cependant que cette réforme sinscrive dans un esprit de restriction budgétaire et de suppression des postes. « La réforme oui mais pas avec 13 500 suppressions de postes. »
Au fil des prises de paroles et des échanges, plusieurs points ont été mis en exergue :
Faire en sorte que les élèves aient une part plus active dans leur projet scolaire.
Se donner les moyens de ne pas laisser en route un élève en difficulté.
La nécessité dune requalification de la Seconde.
Lutilité dune meilleure organisation et gestion du temps de travail.
Le besoin de passerelles entre les séries au cours de lannée scolaire afin déviter à un élève de perdre son temps sil sapercevait au bout dun trimestre, avoir fait un mauvais choix dorientation.
Faire en sorte que lavis des conseils de classe ne soit pas uniquement consultatif mais que leur décision puisse lemporter sur la volonté des parents. « Quand on va voir son médecin parce quon est malade, on respecte son avis et on prend les médicaments quil nous prescrit. »
Reconsidérer les méthodes dorientation. Lorientation actuelle est un désert et les élèves se perdent dans le système.
À la question : faut-il établir un contrôle continu du Bac ? La réponse serait plutôt non.
À la question : faut-il accorder plus dautonomie aux établissements ? Les enseignants jugent cette orientation dangereuse car on séloignerait dun cadrage national du Bac et dune évaluation égale pour tous.
À la question : quelle organisation pour les filières et quand doit se faire le choix de la filière ? Les enseignants du Lycée André Malraux ont évoqué dune part lexistence dune Seconde la plus généraliste possible et dautre part la nécessité détablir des passerelles pendant lannée scolaire dès la Seconde pour chaque élève en difficulté dans une série.
Sur la notion de groupe « classe », les enseignants la jugent bénéfique en terme de progression et dévaluation des élèves.
Enfin, les professeurs ont évoqué en fin de réunion deux pistes de réflexion :
Lune portant sur lenseignement des langues, qui doit dans le monde moderne daujourdhui faire une place prépondérante à loralité.
Lautre portant sur le temps scolaire et la présence au Lycée, heures de présence aux cours et heures complémentaires daccompagnement éducatif.
Lycée Saint Thomas dAquin : Échanges et réactions.
En préambule, Jacques Hourcaillou, Proviseur, a tenu à préciser que dans sa généralité, le lycée était une caisse de résonance pour la société dans son bien-être comme dans ses malaises, que le monde enseignant était aujourdhui déstabilisé et quil existait une vraie attente.
Il faut « reprendre » la Seconde pour donner un objectif à lélève et à son projet, a-t-il clairement affirmé en rappelant quaujourdhui les professeurs formaient uniquement au Bac en faisant abstraction du post-bac.
Il a souligné les difficultés de lorientation et la nécessité de donner aux élèves plusieurs chances.
« Il est nécessaire de replacer le Conseil de Classe comme décideur et abandonner lidée que les parents peuvent décider en Première contre lavis des professeurs ».
Les enseignants du Lycée Saint-Thomas saccordent sur lidée que la réforme du Lycée doit envisager un module commun jusquà la Première et la mise en place dès la Seconde, de passerelles pour permettre à lélève de mieux se préparer au post-bac.
Le contenu du programme de Seconde doit être revu car il nest pas stimulant pour lélève. La Seconde est un passage difficile où il faut passer dun travail simple à un travail plus organisé et plus réfléchi. Le paradoxe veut quaujourdhui la Seconde soit une année de passage à la maturité alors que les jeunes sont de moins en moins mûres.
Les enseignants rencontrés plaident pour un contrôle continu de la Première et la Terminale pour 40 % du programme mais un contrôle en Terminale identique pour tous.
Ils ont évoqué lidée de « consumérisme de lécole, dune prise en décharge et non dune prise en charge ». Dans la réforme des lycées, le tout est de savoir quelles relations la Nation a avec son école et comment sera valorisé le statut de lenseignant.
En synthèse de cette rencontre au Lycée Saint-Thomas la réforme du Lycée doit :
Intégrer le post-bac et les connexions avec le Supérieur.
Donner plus de souplesse dans lorganisation des filières et des séries.
Redonner dans son enseignement de la valeur au travail, organisé sur la base de 35 heures hebdomadaires.
Reconnaître la passion du métier denseignant.
En conclusion, les enseignants sont conscients qu aucune réforme ne pourra satisfaire tout le monde et ils expriment un triple souhait :
Ï% Refuser la précipitation.
Ï% Donner un cap clair.
Ï% Rassurer les professeurs.
Compte rendu des rondes organisées par M. Jean-Marc Roubaud, député du Gard (Lycée Georges Brassens à Bagnols sur Cèze et Lycée Jean Vilar à Villeneuve lez Avignon)
______________________
À la demande de la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales, M. Jean-Marc Roubaud, député de la 3° circonscription du Gard, a organisé deux réunions concernant la réforme du lycée :
Ï% Une réunion sur le lycée Georges Brassens à Bagnols-sur-Cèze dont vous trouverez ci-joint copie d une synthèse des points abordés effectuée par les élèves.
Ï% Une réunion sur le lycée Jean Vilar à Villeneuve lez Avignon dont les problématiques ci-dessous ont été abordées :
la difficulté dadaptation du passage de la Troisième à la Seconde (marche trop haute) ;
orientation à prévoir plus tardivement avec des passerelles pour ne pas enfermer les élèves dans des filières où ils ne sy retrouveraient pas.
Synthèse des réflexions des classes présentée en assemblée des délégués le 25 mars à lamphi Brassens
Thème 1 :
Comment réussir ladaptation au lycée en évitant les redoublements et les réorientations ?
préparer les élèves du collège aux méthodes de travail du lycée ;
avoir plus de renseignements sur lorientation ;
prévoir une semaine dobservation des options du lycée ;
consacrer deux semaines en début dannée pour travailler la méthodologie dans lensemble des disciplines ;
avoir des classes à effectif réduit ;
généraliser le soutien dans chaque discipline ;
avoir des assistants dans chaque discipline, pour i les élèves pendant les études ;
soutenir les élèves moralement ;
Obtenir un rendez-vous par trimestre auprès du conseiller dorientation-psychologue ;
faire des stages dimmersion ;
organiser un parrainage par des élèves de terminale ;
Pouvoir appréhender plusieurs options pour mieux choisir son orientation ;
organiser des conférences dintervenants professionnels ;
Eviter la spécialisation dès la classe de seconde ;
développer lencadrement pour linformation sur lorientation ;
organiser des études dirigées ;
éviter des journées trop lourdes ;
revoir le rythme du lycéen et alléger le travail personnel.
développer le travail sur lautogestion en adaptant plus progressivement lélève entre le premier et le deuxième trimestre et en permettant à lélève davoir un meilleur accompagnement ;
Eviter de cataloguer les filières ;
Encourager et pousser les élèves à travailler et non les forcer ou les contraindre ;
Sintéresser aux élèves au cas par cas, tout au long des années, en les informant au mieux ;
prendre connaissance des motivations des élèves pour développer le projet de lélève.
Thème 2 :
Comment rendre pertinents et positifs lorientation et les parcours des élèves au lycée et au delà?
faire en sorte que lélève choisisse sa section lui-même, sans influence ;
organiser des stages en seconde et en première dans différentes options ;
mettre en place des heures daide, en fonction de la future orientation de lélève ;
pousser lélève à faire des recherches pour son orientation ;
rencontrer des personnes qui parlent de leurs expériences et de leur travail ;
mettre en place des outils mieux adaptés la consultation des informations ;
rendre les élèves plus autonomes, pour éviter des élèves trop dépendants ;
faire intervenir dans les classes les élèves de classes supérieures ;
informer les professeurs sur lorientation ;
proposer des choix plus précis, plus clairs ;
avoir moins de vacances mais un emploi du temps moins chargé ;
permettre une flexibilité entre les différentes filières ;
éviter des filières trop spécialisées ;
permettre plus dinformations sur lorientation post bac ;
avoir des professeurs plus encourageants et motivants plutôt que réprimants ;
stopper la dégradation des filières techniques ;
organiser des stages en entreprises ;
contraindre les élèves en difficultés avec des exercices qui leurs servent ;
établir des fiches descriptives de lélève afin de mieux les conseiller dans leur voie.
Thème 3 :
Comment préparer au lycée la réussite des élèves dans lenseignement supérieur?
permettre aux élèves dêtre mieux informés aux méthodes de travail post bac ;
apprendre à être plus autonome au lycée, pour mieux lêtre ensuite ;
sélectionner les matières que lon aime, créer de nouveau bacs avec des matières optionnelles ;
alléger les emplois du temps ;
mettre plus dheures en fonction de la future orientation ;
créer plus de liens entre le lycée et le monde du travail ;
développer la connaissance des métiers ;
améliorer le système des vux ;
améliorer les méthodes de travail ;
mettre en place un soutien adapté ;
approfondir les connaissances théoriques ;
développer la pratique dans les filières techniques ;
permettre à lélève davoir plus de langues vivantes ;
organiser des stages de deux à cinq jours ;
avoir des cours avec des professeurs du post-bac pendant le troisième trimestre ;
permettre plus de transparence avec des écoles privées, savoir ce quelles proposent ;
permettre le développement des langues avec plus doraux pour pouvoir sexprimer plus aisément dans une langue étrangère ;
Organiser des portes ouvertes dans le supérieur ;
Entraîner lélève à la prise de notes.
Thème 4 :
Quelle organisation des enseignements et des formations serait la plus pertinente?
organiser des emplois du temps plus adaptés ;
permettre le travail chez soi plus facilement ;
avoir des après-midi, réservés au sport ;
découvrir en Seconde plus doptions ;
relever le niveau du bac pro pour les débouchés en BTS ;
profiter des vacances pour permettre des modules (langues, visites dentreprises, module professionnel).
alléger les heures de cours.
éviter la déplaisance lors du travail scolaire.
séparer les heures de cours entre les cours traditionnels et les enseignements à projet.
organiser la semaine en deux parties, une moitié cours magistraux et lautre moitié enseignements à projet ;
organiser lannée en semestre ;
mettre en place des contrôles en cours de formation dans certaines matières ;
structurer la semaine sur quatre jours avec moins de vacances ;
organiser des stages dans chaque matière, pendant les vacances scolaires ;
organiser des matières fixes et des matières modulables ;
permettre des conseils de classe avec les élèves ;
permettre la possibilité de changer de filières entre la première et la terminale ;
arrêter de supprimer des cours ;
avoir un enseignement plus concret ;
permettre un enseignement à la carte un seul bac, mais plus doptions ;
faire en sorte davoir des classes plus équilibrées (niveau, sexe) ;
équiper les lycées avec plus dordinateurs et doutils multimédias ;
mettre les cours sur le site Internet pour les élèves absents ;
permettre lutilisation dordinateurs portables ;
adapter lemploi du temps.
Autres thèmes :
faire en sorte que la motivation puisse exister tout au long de lannée ;
mettre à la disposition des élèves des locaux après les cours pour faire les devoirs, ces locaux devant être surveillés ;
Faire en sorte que lélève maîtrise mieux la langue avant dentrer au lycée.
Ce relevé de notes est le fruit des réflexions de plusieurs classes, ce travail a été effectué pendant les heures de vie de classe, avec ou sans le professeur. Les délégués élèves se sont chargés de la synthèse.
Les classes ayant présenté un travail sont les suivantes :
2.6, 2.9, 2.14, 2J0, 2.12, 2.8
1S3, 1GM. 1S4, 1S5, 1STC1, 1S2
TSI/SVT, TCFE, TES2, TGMER. TS1, TORETI, TS4
BTS PME/PMII, BTS MI.
Plus une participation anonyme et surtout polémique dont il na pas été tenu compte.
Responsable
Le Proviseur.
Liste des élèves ayant été désignés par lassemblée des délégués le 25 mars, pour assister à laudit du corps dinspection :
Martin THIBAUT BTS TPIL
Julien OUERTANI I IGE
Mounir HJALOU BTS MI
Yacine EL MAHMOUDI BTS MI
Thomas SOLBES 1STC2
Youcef OUALI 2.10 option ISI
Aurélien CATOEN 1 IGM
Sandrine CHANET 2.6 option ISI/ISP
Solène LOPEZ . 2.8 option MPI
Erwan GABARD DAUGUSTIN 2.13 option SES
Lorenzo CHILESI 2.1 4 option sciences
Théo CLERC 1 ES2
ANNEXE 5lE PARCOURS DES BACHELIERSDANS LENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
Taux dinscription en première année des bacheliersdans lenseignement supérieur
(En %)
Type de formations supérieures suivies par les bacheliersClasses préparatoires aux grandes écoles Universités(hors Institut universitaire de technologie)Institut universitaire de technologieSections de technicien supérieurAutres formationsTaux dinscription des bacheliers 2007 dans lenseignement supérieur en 2007/2008 (1)7,535,08,418,77,7Bacheliers généraux13,355,610,88,311,4 Bac L7,768,32,210,19,2 Bac S20,053,113,16,211,8 Bac ES6,052,411,910,511,9Bacheliers technologiques1,315,89,542,35,5 Bac ST2S0,019,60,610,615,3 Bac STI2,36,716,556,32,8 Bac STL2,618,513,637,53,1 Bac STG1,120,09,242,54,4 Bac autres technos0,16,41,761,73,2Bacheliers professionnels0,05,00,615,60,6Nota :
Bac L : bacheliers littéraires
Bac S : bacheliers scientifiques
Bac ES : bacheliers de section économique et sociale
Bac ST2S : bacheliers en sciences et technologies de la santé et du social
Bac STI : bacheliers en sciences et technologies industrielles
Bac STG : bacheliers en sciences et technologies de la gestion
(1) Taux dinscription des bacheliers 2007 dans lenseignement supérieur en 2007/2008 suivant la formation : Le taux est le rapport entre le nombre dinscriptions de nouveaux bacheliers en 2007 dans chacune des cinq grands types de formation et le nombre de bacheliers ayant obtenu leur baccalauréat en 2007. Un même étudiant pouvant sinscrire dans plusieurs filières, les taux daccès élémentaires par filière ne sont pas additifs. Les données présentées ici se rapportent non pas à des individus mais à des inscriptions de nouveaux bacheliers dans le supérieur. Les « autres formations » correspondent aux écoles dingénieurs non universitaires, aux établissements denseignement supérieur non rattachés aux universités (commerce, gestion, vente, comptabilité, notariat, architecture, spécialités diverses), aux écoles darts et de la culture, aux facultés privées, aux écoles paramédicales et de formations sociales. Pour les écoles paramédicales, les données sont celles de 2006-2007. Pour les formations sociales, les données sont celles de 2004-2005. Ces résultats correspondent au champ France métropolitaine + départements doutre-mer.
Source : Ministère de lenseignement supérieur et de la recherche.
Taux dinscription en première année des bacheliersdans lenseignement supérieur
(En %)
Taux d« échec » des bacheliers dans les formations supérieures (% de ceux qui échouent à passer en deuxième année dans leur formation) (1)21,0 (2)55,326,63,8 (3)non disponibleBacheliers généraux20,9 (2)48,121,33,9 (3)non disponible Bac L36,0 (2)49,724,84,5 (3)non disponible Bac S17,3 (2)46,122,43,7 (3)non disponible Bac ES28,4 (2)49,118,73,9 (3)non disponibleBacheliers technologiques 22,9 (2)86,536,34,1 (3)non disponible Bac ST2S/85,542,92,8 (3)non disponible Bac STI23,6 (2)80,940,54,1 (3)non disponible Bac STL26,1 (2)84,634,44,3 (3)non disponible Bac STG21,2 (2)88,232,54,0 (3)non disponible Bac autres technos/72,550,03,2 (3)non disponibleBacheliers professionnels/95,254,42,7 (3)non disponible(1) Taux d« échec » des bacheliers dans les formations supérieures (% de ceux qui échouent à passer en deuxième année dans leur formation) : Le taux est le rapport entre le nombre de nouveaux bacheliers inscrits à luniversité (hors institut universitaire de technologie) en institut universitaire de technologie, sections de techniciens supérieurs et classes préparatoires aux grandes écoles à la rentrée 2006-2007 qui ne passent pas en Seconde année en 2007-2008 et le nombre de bacheliers inscrits dans ces cursus respectifs ayant obtenu le baccalauréat en 2006.
(2) Sans les classes préparatoires aux grandes écoles sous tutelle du ministère de l'agriculture (environ 0,5 % de l'effectif total).
(3) Sans les sections de technicien supérieur sous tutelle du ministère de l'agriculture (environ 8 % de l'effectif total).
Source : Ministère de lenseignement supérieur et de la recherche.
Taux de réorientation (1) des bacheliers vers une autre formationà l'issue de la première année
(En %)
Type de formation supérieure suivie par les bacheliersClasses préparatoires aux grandes écolesPremière année de licencePremière année de médecine et de pharmacieInstituts universitaires de technologieSections de technicien supérieurAutres formationsBG1814239318dont Bac L4614-15722dont Bac S1313228220dont Bac ES 3314-10315Bacheliers technologiques3732-17414dont Bac STG-31-20516dont Bac STI3427-131-dont Bac ST2S -35--311Bacheliers professionnels13--325(1) A été considéré comme une réorientation le passage d'un des six grands types de formations définis ci-dessus à un autre.
Source : suivi après le baccalauréat des 10 000 bacheliers du panel des élèves entrés en sixième en 1995- Ministère de lenseignement supérieur et de la recherche.
Taux d'interruption d'études des bacheliers à l'issue de la première année
(En %)
Type de formation supérieure suivie par les bacheliersClasses préparatoires aux grandes écolesPremière année de licencePremière année de médecine et de pharmacieInstituts universitaires de technologieSections de technicien supérieurAutres formationsBacheliers généraux-32234dont Bac L-4--38dont Bac S-22222dont Bac ES -4-455Bacheliers technologiques-14-4616dont Bac STG-14-5823dont Bac STI-15-34-dont Bac ST2S -16--614Bacheliers professionnels34--1528Source : suivi après le baccalauréat des 10 000 bacheliers du panel des élèves entrés en sixième en 1995- Ministère de lenseignement supérieur et de la recherche.
Taux de sortie des bacheliers sans diplôme au bout de trois ans
(En %)
Type de formation supérieure suivie par les bacheliersClasses préparatoires aux grandes écolesPremière année de licencePremière année de médecine et de pharmacieInstituts universitaires de technologieSections de technicien supérieurAutres formationsBacheliers généraux1843105dont Bac L-10--146dont Bac S164392dont Bac ES 18-388Bacheliers technologiques734-82321dont Bac STG-36-122824dont Bac STI529-3177dont Bac ST2S -30--2420Bacheliers professionnels77--4662Source : suivi après le baccalauréat des 10 000 bacheliers du panel des élèves entrés en sixième en 1995- Ministère de lenseignement supérieur et de la recherche.
Parcours des bacheliers 2002 inscrits en licence après lobtention du baccalauréat
Source : Repères et références statistiques 2008 du ministère de léducation nationale
() Voir lannexe 3.
() On trouvera la liste complète de ces propositions à la page 75 du présent rapport.
() Audition du 11 mars 2009.
() « Des emplois plus qualifiés, des générations plus diplômées : vers une modification des normes de qualification », Bref n°252, mai 2008.
() Cet objectif figure dans le rapport annexé à la loi du 23 avril 2005.
() Audition du 23 avril 2009.
() « La scolarité obligatoire doit au moins garantir à chaque élève les moyens nécessaires à lacquisition dun socle commun constitué dun ensemble de connaissances et de compétences quil est indispensable de maîtriser pour accomplir sa scolarité [
] et réussir sa vie en société » (art. L.122-1-1 du code de léducation).
() Quatre bacheliers scientifiques sur dix sont enfants denseignants, de cadres ou de chefs dentreprise contre trois sur dix en L et en ES.
() « Inégalités sociales face à lorientation : le rôle de lécole », Observatoire des inégalités, 17 novembre 2008.
() Compte rendu de la table ronde organisée par Mme Arlette Grosskost, députée du Haut-Rhin.
() « Lorientation scolaire Bilan des résultats de lÉcole 2008 », Haut conseil de léducation, septembre 2008.
() Audition du 29 avril 2009.
() « Être diplômé de lenseignement supérieur, un atout pour entrer dans la vie active », Centre détudes et de recherches sur les qualifications, Bref n° 253, juin 2008.
() Audition du 11 février 2009.
() « Létat de lenseignement supérieur et de la recherche en France », n° 2, ministère de lenseignement supérieur et de la recherche, décembre 2008.
() «La série scientifique au cycle terminal du lycée : articulation avec le cycle de détermination et orientation vers les études supérieures », rapport n° 2007-090, novembre 2007.
() Déplacement de la mission dans lacadémie de Lyon le 6 mars 2009.
() Compte rendu de la table ronde organisée par Mme Catherine Vautrin, députée de la Marne.
() En Terminale S, lhoraire hebdomadaire des matières scientifiques et des autres matières est de respectivement 16 heures et 12,5 heures, sur un horaire hebdomadaire total de 28,5 heures.
() « Lorientation scolaire », rapport précité.
() Audition du 4 mars 2009.
() Compte rendu de la table ronde organisée par M. Daniel Poulou, député des Pyrénées-Atlantiques.
() «La série scientifique au cycle terminal du lycée : articulation avec le cycle de détermination et orientation vers les études supérieures », rapport précité.
() Compte rendu de la table ronde organisée par M. Etienne, Blanc, député de lAin.
() Compte rendu de table ronde organisée par M. Bernard Depierre, député de la Côte-dOr.
() Table ronde du 6 mars 2009 au Lycée Albert Camus de Rillieux-la-Pape.
() Compte rendu de la table organisée par M. Jean-Claude Mathis, député de lAube.
() Audition du 4 mars 2009.
() Audition du 11 mars 2009.
() Audition du 4 mars 2009.
() Ces secteurs de formation ont été définis par la loi du 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des universités (modifiant larticle L. 719-1 du code de léducation).
() Auditions du 26 mars et du 28 avril 2009.
() Table ronde du 1er avril 2009.
() Il existe sept séries technologiques en tout : outre les séries STI, STL, STG, ST2S, on compte une série « techniques de la musique et de la danse » (qui comprend deux spécialités), une série « hôtellerie » et une série « sciences et technologies de lagronomie et du vivant » préparée dans les lycées agricoles.
() Audition de M. Bernard Saint-Girons, délégué interministériel à lorientation, du 18 mars 2009.
() Compte rendu de la table ronde organisée par votre rapporteur dans le lycée Pierre Bayen.
() Il faut aussi citer les « modules », qui sadressent à tous les élèves de Seconde, représentent trois heures hebdomadaires et reposent sur des classes dédoublées, réparties en quatre disciplines : français, mathématiques, langue vivante 1 et histoire-géographie.
() Compte rendu de la table ronde organisée par M. François-Xavier Villain, député du Nord.
() Audition du 11 mars 2009.
() Compte rendu de table ronde organisée par M. Alain Rousset, député de la Gironde.
() Compte rendu de la table ronde organisée par votre rapporteur au lycée Pierre Bayen.
() Mission daudit de modernisation, rapport sur la grille horaire des enseignements au lycée général et technologique, Inspection générale des finances, Inspection générale de léducation nationale, Inspection générale de ladministration de léducation nationale et de la recherche, octobre 2006.
() Compte rendu de la table ronde organisée par M. Éric Straumann, député du Bas-Rhin.
() Compte rendu de la table ronde organisée par Mme Martine Martinel, députée de la Haute-Garonne.
() Table ronde du 6 mars 2009.
() Compte rendu précité de la table ronde organisée par Mme Martine Martinel, députée de la Haute-Garonne.
() Audition du 11 mars 2009.
() Compte rendu de table ronde organisée par M. Jean-Michel Clément, député de la Vienne.
() Table ronde du 6 mars 2009.
() Compte rendu de la table ronde organisé par Mme Cécile Gallez, députée du Nord.
() Audition du 23 avril 2009.
() Table ronde du 1er avril 2009.
() Table ronde au Lycée jean Renoir de Bondy le 10 avril 2009.
() Compte rendu de la table ronde organisée par M. Frédéric Reiss, député du Bas-Rhin.
() Décrets n° 50-581, n° 50-582 et n° 50-583 du 25 mai 1950.
() Livre vert sur lévolution du métier denseignant, remis au ministre de léducation nationale le 4 février 2008.
() Compte rendu des tables rondes organisées par M. Guy Chambefort, député de lAllier.
() Compte rendu de la table ronde organisée par M. Jean-Claude Mathis, député de lAube.
() Compte rendu de la table ronde organisée par M. Daniel Mach, député des Pyrénées-Orientales.
() « Lorientation scolaire », rapport précité.
() Compte rendu de la table ronde organisée par M. Philippe Vigier, députe de lEure-et-Loir.
() Audition du 11 mars 2009.
() Compte rendu des tables rondes organisées par M. Rémi Delatte, député de la Côte-dOr.
() Publié en 2001 par le Conseil de lEurope, ce cadre définit une échelle de compétence langagière globale, comprenant trois niveaux (utilisateur élémentaire : le niveau « socle commun » ; utilisateur indépendant : le niveau « lycée » et utilisateur expérimenté), et des groupes de compétences en ce qui concerne lécoute, la lecture, lexpression, la conversation, etc.
() Audition du 29 avril 2009.
() Le travail des lycéens pendant leur scolarité, note de lInstitut CSA, étude effectuée « en face à face en sortie de lycées » auprès dun panel de 479 lycéens.
() Audition du 28 avril 2009.
() Table ronde du 10 avril 2009.
() Arrêté du 10 février 2009.
() Audition du 4 mars 2009.
() Audition du 4 mars 2009.
() Compte rendu de la table ronde organisée par Mme Arlette Grosskost, députée du Haut-Rhin.
() Compte rendu de la table ronde organisée par M. Philippe Vigier, député de lEure-et-Loir.
() Audition du 4 mars 2009.
() Compte rendu de la table ronde organisée par M. Étienne Blanc, député de lAin.
() Table ronde organisée au lycée Saint-Just de Lyon (6 mars 2009).
() Compte rendu de la table ronde organisée par Mme Isabelle Vasseur, députée de lAisne.
() Selon Le livre vert sur lévolution du métier denseignant de février 2008, à côté de lévaluation des écoles en tant quentités, les enseignants sont évalués à titre individuel, le plus souvent par le responsable de lécole, en Allemagne, en Irlande, aux Pays-Bas, en Autriche, au Portugal et au Royaume-Uni. Dans dautres pays, le système dévaluation porte sur les seuls établissements : Belgique, Espagne, Islande, Roumanie et Slovénie. Dans les deux groupes de pays, les établissements sont évalués le plus souvent par un corps dinspection, ainsi que par la communauté éducative.
() Avis n° 1199 (tome 5) présenté au nom de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales sur les crédits de la mission « Enseignement scolaire » du projet de loi de finances pour 2009 (16 octobre 2008).
() Audition du 18 mars 2009.
() Compte rendu de la table ronde organisée par Mme Françoise Guégot, députée de Seine-Maritime.
() Compte rendu de la table ronde organisée par M. François Loos, député du Bas-Rhin.
() Compte rendu de la table ronde organisée par M. Jean-Claude Mathis, député de lAube.
() Compte rendu de la table ronde organisée par M. Jean-Pierre Decool, député du Nord.
() Audition du 18 mars 2009.
() Compte rendu de la table ronde organisée par Mme Françoise Guégot, députée de Seine-Maritime.
() Avis budgétaire n° 277 (tome 4) présenté par M. Frédéric Reiss au nom de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales sur les crédits de la mission « Enseignement scolaire » du projet de loi de finances pour 2008.
() Compte rendu de la table ronde organisée par M. Jean-Luc Pérat, député du Nord.
() Arrêté du 19 décembre 2006.
() « Lorientation scolaire et professionnel des jeunes », Conseil dorientation pour lemploi, 20 janvier 2009.
() Table ronde du 8 avril 2009.
() Compte rendu de la table ronde organisée par le rapporteur (lycée Oehmichen).
() Compte rendu de la table ronde organisée par Mme Isabelle Vasseur, députée de lAisne.
() Avis budgétaire n° 277 (tome 4) présenté par M. Frédéric Reiss au nom de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales sur les crédits de la mission « Enseignement scolaire » du projet de loi de finances pour 2008.
() En 2008, un total de 20 595 élèves de la voie professionnelle sont passés en Première et en Terminale, voie générale et technologiques confondues. Ce flux représentait 5,4 % de leffectif des élèves scolarisés dans la formation lannée précédente.
() Compte rendu de table ronde organisée par M. Philippe Boënnec, député de Loire-Atlantique
() Audition du 29 avril 2009.
() M. Bernard Dizambourg, président du comité de suivi « Licence et Licence Pro » a remis en juin 2008 sur ce sujet, en particulier sur la simplification des mentions, un rapport à la ministre de lenseignement supérieur et de la recherche.
() « Lorientation scolaire et professionnelle des jeunes », rapport précité.
() Circulaire n° 2009-1002 du 26 janvier 2009 relative à lorientation des futurs bacheliers vers lenseignement supérieur en vue de la rentrée 2009.
() Lannexe 5 comprend une série de tableaux sur les « parcours malheureux » des bacheliers, par filière (générale, technologique et professionnelle) et par série (S, ES, L, etc.), dans les formations supérieures (taux déchec, de réorientation et de sorties sans diplôme).
() « Lenseignement supérieur en France État des lieux et propositions », rapport établi sous la direction de M. François Goulard, ministre délégué à lenseignement supérieur et à la recherche, mai 2007.
() Audition du 26 mars 2009.
() Repères et références statistiques 2008 du ministère de léducation nationale. En STS, les nouveaux entrants sont majoritairement des bacheliers technologiques (48,7 %), les bacheliers généraux et les bacheliers professionnels représentant respectivement 20 % et 12,3 % du total.
() « Laccès à la licence des bacheliers en 2002 », note dinformation n° 08.24 du ministère de lenseignement supérieur et de la recherche (juillet 2008).
() Par exemple, si lIUT de Longwy accueille très majoritairement des bacheliers généraux, cest parce quil ne comprend quun seul département, celui des mesures physiques, spécialité qui est enseignée dans le lycée général (intervention de M. Christian Cuesta, membre du bureau de lAssemblée des directeurs dIUT table ronde du 1er avril 2009).
() Compte rendu de la table ronde organisée par M. Frédéric Reiss, député du Bas-Rhin.
() Audition du 29 avril 2009.
() Audition du 23 avril 2009.
() On rappellera que ces secteurs de formation ont été définis par la loi du 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des universités.
() Proposition de loi portant création d'une première année commune aux études de santé et facilitant la réorientation des étudiants, adoptée en 1ère lecture par l'Assemblée nationale le 16 décembre 2008, puis par le Sénat le 11 février 2009.
() Depuis 1969, lÉducation nationale considère que lexpression « sortie sans qualification » désigne une interruption détudes avant la Seconde ou lannée de Terminale de CAP ou de BEP, ce qui représente 6 % des jeunes. Cet indicateur a été abandonné en 2007 au profit de la notion de jeunes « non diplômés de Lisbonne », lUnion européenne ayant décidé, dans le cadre de la stratégie de Lisbonne, que 85 % des jeunes âgés de vingt-deux ans doivent avoir au moins un diplôme de fin de second cycle de lenseignement secondaire en 2010. En France, en 2007, 82,4 % de ces jeunes auraient un tel diplôme, ce qui laissait 17,6 % dune génération sans diplôme de fin de second cycle de lenseignement secondaire.
() « Un devoir national : linsertion des jeunes sans diplôme », Conseil de lemploi, des revenus et de la cohésion sociale, rapport n° 9, mai 2008.
() « Agir pour davantage dégalité des chances et douverture à la diversité dans laccès à lemploi : une urgence », rapport dinformation n° 1543 déposé par la commission des affaires culturelles, familiales et sociales de lAssemblée nationale et présenté par M. Jacques Grosperrin, 18 mars 2009.
() Audition du 23 avril 2009 de Mme Pierrette Catel, chargée de mission du Conseil national des missions locales.
() « Un devoir national : linsertion des jeunes sans diplôme », rapport précité.
() « Lorientation scolaire », rapport précité.
() En 2006/2007, selon le dernier bilan dactivité de ma Mission générale dinsertion, publié en octobre 2008, 54 364 élèves ont été accueillis en entretien de situation préventif (dont 36,4 % issus du collège, 46 % du second cycle professionnel et 15,5 % du second cycle générale et technologique. Par ailleurs, 32 458 élèves ont été accueillis dans les actions aide à linsertion professionnel.
() Ministre de léducation nationale, ministre du travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville, secrétaire dÉtat chargée de la politique de la ville, ministre de lintérieur, de loutre-mer et des collectivités territoriales, Haut-commissaire aux solidarités actives et à la jeunesse, ministre de lagriculture et de la pêche, ministre de la justice.
() Audition du 29 avril 2009.
() Audition du 18 mars 2009.
() Les propositions que votre rapporteur juge être les plus importantes sont présentées en gras.
() Nota : les comptes rendus présentés ici, selon leur ordre darrivée à lAssemblée nationale, ont été rédigés, sauf exception dûment mentionnée, sous la seule responsabilité des députés qui ont bien voulu les transmettre à la mission dinformation en réponse à la lettre de MM. Pierre Méhaignerie, Yves Durand et Benoist Apparu (cf. annexe 3)
() Les réflexions et propositions ci-dessous ne recueillent pas nécessairement l'avis unanime des personnes présentes à la table ronde.
() Nayant pu être présente lors de la réunion, la CCI nous a fait parvenir sa contribution ultérieurement
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SOMMAIRE
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Terminale sciences du laboratoire
Terminale sciences de la santé
Terminale sciences de la gestion
Terminale sciences de lindustrie
Terminale économique
Terminale scientifique
Terminale littéraire
Première technologique
Première générale
Seconde générale et technologique
La spécialisation progressive
Accompagnement
2 modules au choix
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