Programme Gestion et Impacts du Changement ... - Td corrigé
-L'originalité du sujet de recherche réside dans sa partie méthodologie ....
apparaissent très peu dans la réponse ou de façon incomplète (Echelard et al.
cité mais ..... sur la base de leurs traits d'histoire de vie et patrons actuels de
distribution. ...... Un exercice de « soft modelling » aurait pu permettre d'intégrer
les résultats ...
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Programme Gestion et Impacts du Changement Climatique GICC
CONSEIL SCIENTIFIQUE
11 MAI 2010
Dans les locaux du GIP Ecofor
42, rue Scheffer
75116 PARIS
de 9h00 à 18h00
Compilations des évaluations des projets soumis à lAppel à Propositions de Recherche 2010
Sommaire
TOC \o "1-3" \h \z \u
HYPERLINK \l "_Toc260758360" THÉMATIQUE 1 : SOLS PAGEREF _Toc260758360 \h 5
HYPERLINK \l "_Toc260758361" PERMAFROST Détection et quantification des mouvements superficiels dans le permafrost par imagerie aérienne et satellitaire PAGEREF _Toc260758361 \h 5
HYPERLINK \l "_Toc260758362" THÉMATIQUE 2 : Hydrologie PAGEREF _Toc260758362 \h 9
HYPERLINK \l "_Toc260758363" BV Variabilité hydro-sédimentaire des bassins versants dans le contexte des fluctuations climatiques : comparaison selon un transect climatique Nord-Sud (Zone tempérée, méditerranéenne, tropicale) PAGEREF _Toc260758363 \h 9
HYPERLINK \l "_Toc260758364" Projet R²D²2050 Risque, Ressource en eau et gestion Durable de la Durance en 2050 PAGEREF _Toc260758364 \h 12
HYPERLINK \l "_Toc260758365" THÉMATIQUE 3 : Biodiversité PAGEREF _Toc260758365 \h 15
HYPERLINK \l "_Toc260758366" Projet INDICO Intégrer modèles de Niche et de Dynamique de population pour mieux prédire lImpact des changements Climatiques sur les Oiseaux PAGEREF _Toc260758366 \h 15
HYPERLINK \l "_Toc260758367" Projet PREDIRE Prédire limpact du changement climatique sur les interactions et la diversité biologique en Guyane PAGEREF _Toc260758367 \h 19
HYPERLINK \l "_Toc260758368" INVASION VÉGÉTALE AQUATIQUE Réponses des espèces végétales aquatiques au changement climatique. Perception sociétale et Évaluation économique des invasions végétales - Implications en termes de gestion. PAGEREF _Toc260758368 \h 23
HYPERLINK \l "_Toc260758369" Projet CLIM-INVADER Limpact des plantes grimpantes invasives sur lécologie et lagriculture dans le contexte du changement climatique PAGEREF _Toc260758369 \h 26
HYPERLINK \l "_Toc260758370" THÉMATIQUE 4 : Forêts PAGEREF _Toc260758370 \h 33
HYPERLINK \l "_Toc260758371" Projet EXOGIC Évaluation de la place à donner aux essences ou provenances exogènes pour ladaptation au changement climatique PAGEREF _Toc260758371 \h 33
HYPERLINK \l "_Toc260758372" Projet GRAAL Mesure du potentiel dadaptation des arbres forestiers au changement climatique : approches in-situ et ex-situ sur gradients altitudinaux à laide de dispositifs de transplantation croisée PAGEREF _Toc260758372 \h 36
HYPERLINK \l "_Toc260758373" Projet MEDOAK Réponse fonctionnelle du Chêne pubescent, espèce méditerranéenne et subméditerranéenne, au Changement Climatique : vers une approche expérimentale innovante PAGEREF _Toc260758373 \h 40
HYPERLINK \l "_Toc260758374" Projet MODIS Evaluation de létat de vigueur des peuplements de résineux du Massif Central à partir de séries temporelles dimages PAGEREF _Toc260758374 \h 44
HYPERLINK \l "_Toc260758375" Projet PHENO Étude comparative de la phénologie et du fonctionnement des forêts périurbaines et naturelles dans le cadre du réchauffement climatique PAGEREF _Toc260758375 \h 48
HYPERLINK \l "_Toc260758376" Projet RAS Rôle des Arbres au Sahel PAGEREF _Toc260758376 \h 53
HYPERLINK \l "_Toc260758377" Projet V-FORMED Conséquences des sécheresses répétées sur la vulnérabilité de lécosystème forestier méditerranéen PAGEREF _Toc260758377 \h 57
HYPERLINK \l "_Toc260758378" Projet VULNÉRABILITÉ INCENDIES FORETS Conséquences des scénarios de changements climatiques sur la vulnérabilité des interfaces forêt / habitat en région méditerranéenne face aux incendies PAGEREF _Toc260758378 \h 63
HYPERLINK \l "_Toc260758379" THÉMATIQUE 5 : AGRICULTURE - ALIMENTATION PAGEREF _Toc260758379 \h 67
HYPERLINK \l "_Toc260758380" Projet TERADCLIM Adaptation au changement climatique à léchelle des terroirs viticoles PAGEREF _Toc260758380 \h 67
HYPERLINK \l "_Toc260758381" Projet SÉCURITÉ ALIMENTAIRE Transition énergétique et sécurité alimentaire sous changement climatique et contrainte carbone : un dialogue entre évaluation à léchelle globale et expertise locale PAGEREF _Toc260758381 \h 70
HYPERLINK \l "_Toc260758382" THÉMATIQUE 6 : Littoral PAGEREF _Toc260758382 \h 74
HYPERLINK \l "_Toc260758383" OT-RUN Réseau dObservation des impacts du changement climatique sur les récifs coralliens de la Réserve Naturelle Marine de la Réunion et modélisation prédictive des Trajectoires PAGEREF _Toc260758383 \h 74
HYPERLINK \l "_Toc260758384" AGECIS - Les Variables Climatiques Essentielles : un outil dAide à la Gestion sociétale et économique en Environnement Côtier et Impact sur la Santé PAGEREF _Toc260758384 \h 78
HYPERLINK \l "_Toc260758385" ALERT-MARTINIQUE pAroxysmes Littoraux, Évolution et Résilience des plages Tropicales. Chantier MARTINIQUE PAGEREF _Toc260758385 \h 81
HYPERLINK \l "_Toc260758386" SUBMAR Risques PAGEREF _Toc260758386 \h 85
HYPERLINK \l "_Toc260758387" C3E2 : Conséquences du Changement Climatique sur lEcogéomorphologie des Estuaires PAGEREF _Toc260758387 \h 91
HYPERLINK \l "_Toc260758388" THÉMATIQUE 7 : CLIMAT PAGEREF _Toc260758388 \h 96
HYPERLINK \l "_Toc260758389" Projet MIRACCLE Mesures et Indicateurs de Risques Adaptés au Changement CLimatiquE PAGEREF _Toc260758389 \h 96
HYPERLINK \l "_Toc260758390" Projet EPIDOM Evaluation de la Prévisibilité Interannuelle à Décennale à partir des Observations et des Modèles PAGEREF _Toc260758390 \h 98
HYPERLINK \l "_Toc260758391" Projet CLIMATMONU Impact du changement climatique sur la pierre et le verre de deux sites de lUNESCO : Paris et Londres PAGEREF _Toc260758391 \h 101
HYPERLINK \l "_Toc260758392" THÉMATIQUE 8 : Économie Sociologie PAGEREF _Toc260758392 \h 105
HYPERLINK \l "_Toc260758393" QUEYRAS Aide à la décision pour la gouvernance territoriale de ladaptation au changement climatique et de latténuation des gaz à effet de serre PAGEREF _Toc260758393 \h 105
HYPERLINK \l "_Toc260758394" Projet INCRESP Inciter des comportements écologiques responsables : un test des mécanismes psychologiques et économiques dans le contexte dun jeu de bien public expérimental PAGEREF _Toc260758394 \h 111
HYPERLINK \l "_Toc260758395" Projet ETEM-AR Énergie-Technologie-Environnement en modélisant l'adaptation et la robustesse PAGEREF _Toc260758395 \h 115
HYPERLINK \l "_Toc260758396" Projet GOUVERNANCE ENERGIE Émergence dune décentralisation énergétique à partir de la gouvernance climat-énergie, une analyse à partir du niveau régional PAGEREF _Toc260758396 \h 117
HYPERLINK \l "_Toc260758397" Projet INNOVATIONS VERTES Limpact du marché européen du carbone sur linnovation verte PAGEREF _Toc260758397 \h 124
HYPERLINK \l "_Toc260758398" THEMATIQUE 10 : Industries PAGEREF _Toc260758398 \h 127
HYPERLINK \l "_Toc260758399" INVULNERABLE vulnérabilité au changement climatique des entreprises industrielles et de services PAGEREF _Toc260758399 \h 127
HYPERLINK \l "_Toc260758400" THÉMATIQUE 11 : Santé PAGEREF _Toc260758400 \h 131
HYPERLINK \l "_Toc260758401" MOUSTIQUE Impacts du changement climatique sur la dissémination et les risques dépidémie liés à la présence du moustique Aedes albopictus, nouvellement implanté en France PAGEREF _Toc260758401 \h 131
HYPERLINK \l "_Toc260758402" Paluclim : Impacts des facteurs climatiques sur la production des vecteurs du paludisme en zone rurale du Sahel et stratégies dadaptation application à la région de Nouna au Burkina-Faso PAGEREF _Toc260758402 \h 134
THÉMATIQUE 1 : SOLS
PERMAFROST Détection et quantification des mouvements superficiels dans le permafrost par imagerie aérienne et satellitaire
Responsable scientifique : Philippe SCHOENEICH UMR 5194 PACTE/Territoires
Laboratoires associés :
UMR 5194 PACTE/Territoires
UMR5216 GIPSA-lab
Parc Naturel du Queyras
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet :
Le projet a pour but lobservation et le suivi dynamique du pergélisol dans les Alpes françaises. Lobjectif des travaux proposés est de détecter la présence et la répartition des formes actives en zone de permafrost et de gel saisonnier, et de quantifier ces mouvements. Le but est dacquérir une meilleure connaissance de la dynamique de ces milieux et des risques liés à leur dégradation.
Pertinence en regard de lAPR : B
Le projet de recherche proposé constitue létape dobservation nécessaire à la quantification de limpact du changement climatique sur le permafrost en milieu Alpin Français. Il devrait répondre aux objectifs de lAPR.
Originalité du sujet et des hypothèses : B
-Loriginalité du sujet de recherche réside dans sa partie méthodologie : compléter par la télédétection radar la panoplie des techniques existantes de détection et de suivi des formes péri et infra-périglaciaires : DGPS, lidar et le suivi des conditions thermiques du sol.
-Lhypothèse de base est que linterférométrie de Terra SAR X permettrait de mesurer les mouvements des années en cours, ce qui compléterait les mesures par le tandem ERS1/2 des années 90. Lensemble des observations sera interprétée en liaison avec les impacts du changement climatique.
Qualité méthodologique : C
La partie originale du projet (utilisation de Terra SAR X pour quantifier les récents déplacements) souffre cependant dun manque de description détaillée :
- manque de citations des travaux utilisant Terra-SAR X (communications ou papiers récents qui existent). Celles qui sont référenciées dans le texte utilisaient les données de ERS.
- manque de discussions sur la faisabilité de Terra SAR X. Le projet mentionne seulement lamélioration apportée par la haute résolution spatiale de TerraSAR X, et naborde pas les limitations potentielles.
Par rapport à linterférométrie ERS qui fonctionnait en bande C (5.6 cm de longueur dondes), à un intervalle de temps de 1 jour, linterférométrie par Terra SAR X (longueur dondes 3 cm, intervalle de temps de 11 jours), est plus sujette aux effets atmosphériques et aux conditions de surface (neige sèche, neige humide ou fondue). De ce fait, la décorrélation temporelle peut être importante, ce qui rendrait le calcul des déplacements inopérant. Des articles ou compte- redus de conférences ont fait part de ces possibles limitations.
Compétences des équipes sur le sujet proposé : B (PACTE) et C (GIPSA)
Léquipe proposante (PACTE) a montré une compétence au sujet des permafrosts dans les Alpes Françaises : connaissance thématique, méthodes de suivi (DGPS, Lidar, suivi de température).
Léquipe GIPSA-lab a aussi une compétence dans le traitement du signal et dimages de télédétection, en particulier des images SAR.
Cependant, sur le sujet proposé, seulement deux références ont été citées dans le texte, (Echelard et al., en cours, et Barboux, 2009), mais qui ne figurent pas dans les listes.
A lissue des recherches sur internet, jai trouvé un titre de communication à la 3è conférence Européenne sur le permafrost, en Juin 2010 « Movement detection by InSAR in permafrost areas. Application to the Queyras Natural Regional Park, Hautes-Alpes, France » par T. Echelard et al, 2010, puis un abstract à lEGU intitulé « Permafrost surface deformation and related hazards detection using InSAR technique in the Alpes de Haute Provence par C. Barboux et M. Gay, EGU, 2009. Les deux travaux traitent les images ERS sur le massif du Queyras. Je nai donc pas beaucoup déléments pour donner une évaluation pertinente sur la compétence en InSAR de léquipe. De plus, la synergie des deux équipes proposantes na pas été mieux mise en valeur dans le texte, autrement que par une juxtaposition des techniques et compétences.
Faisabilité : C
Comme spécifié précédemment, le projet se repose sur la technique interférométrique de Terra SAR X, qui compléterait les observations par ERS des années 90. Il manque un test sur les données TerraSAR X, ou à défaut une synthèse des travaux récents sur le sujet (lutilisation de lInSAR de Terra SAR X pour le suivi des déformations), pour mieux considérer la faisabilité de la méthode.
Adéquation budgétaire : B
Le budget semble raisonnable, 186 kE pour 3 ans, avec environ 100 kE pour un doctorant
Appréciation globale *: C
Le sujet de recherche est pertinent. Il manque cependant une considération plus détaillée de la méthodologie pour que les équipes puissent sengager pour les 3 ans de recherche.
Remarques éventuelles
Le projet gagnerait à être resoumis, après une phase de test sur lutilisation des données de TerraSAR X.
ÉVALUATION 2
Pertinence en regard de lAPR : A
La recherche proposée est centrée sur l'impact du changement climatique, non sur sa gestion.
Originalité du sujet et des hypothèses : C
Du point de vue métrologique, la méthode proposée a déjà été développée en Suisse et des premiers essais concluants ont déjà été réalisés sur ERS (6 cm de longueur d'onde). Ce projet s'inscrit dans la continuité de ces études.
Le caractère novateur du projet vient essentiellement du changement de résolution spatiale proposé qui pourrait s'accompagner d'un changement de précision de l'interférométrie (on passe de 6 à 3 cm donc d'une précision potentielle de 3 à 1,5 cm), non évoqué dans le projet.
Une hypothèse est que la bande X pénètre la neige. Ceci reste vrai tant que la neige est sèche (glace + air) mais vu que le caractère « saisonnier » veut être étudié, qu'en est-il au printemps ou été lorsque qu'elle devient plus humide, auquel cas le signal pourrait être complètement atténué.
Qualité méthodologique : B
La démarche méthodologique envisagée est cohérente.
Cependant, les liens entre la métrologie et la modélisation en cours ne sont pas du tout explicités : comment intégrer par la suite la mesure de la variabilité saisonnière dans la modélisation ?
L'intérêt de la THRS, ou d'une manière plus générale, du changement de capteur d'ERS vers Terrasar est assez peu explicitée. On manque d'information et de justification de l'acquisition de 12 images Terrasar : 6 * 2 couples pour 2 saisons sur 3 sites ?
D'autres paramètres de l'imagerie SAR envisagée sont peu évoqués (angles d'incidence, de polarimètrie...), on manque d'information, notamment sur les gammes de base envisagées (incidences du couple) est les conséquences sur les zones masquées vu que l'on se projette sur des terrains à forte pente locale.
Compétences des équipes sur le sujet proposé : B
L'équipe proposante regroupe une équipe 'thématique' et une équipe méthodologique. Les travaux des équipes sur le permafrost, son suivi « terrain », la modélisation de sa localisation sont conséquents. Toutefois les références centrées sur des aspects méthodologiques voisins de ceux proposés (télédétection) apparaissent très peu dans la réponse ou de façon incomplète (Echelard et al. cité mais non référencé en fin de document).
Faisabilité : A
Il n'y a pas trop de prise de risque sur le sujet.
Adéquation budgétaire : C
20 000 ¬ pour des capacités de stockage d'images SAR THRS, ca paraît démesuré.
THÉMATIQUE 2 : Hydrologie
BV Variabilité hydro-sédimentaire des bassins versants dans le contexte des fluctuations climatiques : comparaison selon un transect climatique Nord-Sud (Zone tempérée, méditerranéenne, tropicale)
Responsable scientifique : Benoît Laignel, Laboratoire de Géologie, Université de Rouen
Laboratoires associés :
Université de Rouen - UMR CNRS 6143 Morphodynamique Continentale et Côtière (M2C)
Université de Rouen - UMR IDEES, Département de Géographie
IRD Niamey (Niger) / Université Abdou Moumouni, Niamey / Université de Montpellier - UMR CNRS 5569 HydroSciences Montpellier (HSM)
Université de Béjaia (Algérie) - Laboratoire 3BS (Biochimie Biophysique Biomathématiques et de Scientométrie), Equipe : Génie de lEnvironnement
Université de Constantine (Algérie) - Faculté Sc. Terre, Géographie et Aménagement / Laboratoire dAménagement du Territoire (LAT) et Laboratoire de Géologie et Environnement (LGE)
Université Cadi Ayyad de Marrakech (Maroc) - Faculté des Sciences Semlalia de Marrakech / Département de Géologie, Laboratoire GEOHYD
Université de Ngaoundéré (Cameroun) - Département des Sciences de la Terre
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet :
Le projet vise à étudier limpact des fluctuations climatiques sur les systèmes hydrologiques. Pour cela, ce projet sappuie sur une analyse des chroniques de débits et des autres données disponibles sur différents bassins (1 en France, 4 au Maghreb, 2 en zones tropicales), et sur des mesures hautes fréquences des flux sédimentaires sur 2 sites (1 en France, 1 au Maghreb). Les données hydrosédimentaires commenceront à être acquises dans le cadre du projet, mais, seront poursuivies pour une durée dau moins 10 ans. Il est dit dans le projet quil sera possible de déterminer si les variabilités qui seront observés sont liées au climat, à la physiographie ou à limpact anthropique. Par ailleurs, il est mentionné quil y aura une comparaison des différents bassins selon un transect climatique Nord-Sud.
Pertinence en regard de lAPR (A B C D)* : B
Le projet indique correspondre à lappel à projet dans les points suivants :
1. « La participation au lancement de nouveaux réseaux d'observation des impacts et la construction d'indicateurs pertinents pour suivre l'évolution de ces impacts sont souhaitées »
La mise en place de deux stations de mesures hydrosédimentaire entre dans ce contexte.
2. « Le changement climatique et lidentification de ses effets »
Cet aspect là me semble beaucoup moins évident, à part pour lanalyse des chroniques observés sur des longues durées qui sont déjà disponibles
3. La question des extrêmes : risques et vulnérabilité
Ce point là ne me parait pas très clair. Il sappuie je pense sur les mesures qui seront acquises au cours du projet
10. Recherches en partenariat
Ce projet réuni plusieurs équipes du Maghreb et dAfrique, qui participeront aux mesures et à lanalyse des données.
Originalité du sujet et des hypothèses :
Les originalités de ce projet sont 1) la participation déquipes internationales 2) lexploitation de données hydrosédimentaires, 3) lattribution des variabilités observées à lanthropisation, la physiographie et/ou au climat
.
Ce dernier point me parait le plus intéressant. Cependant, la méthode permettant de réaliser cette attribution nest pas claire du tout.
La partie exploitation statistiques des autres données anciennes est plus classique.
Par ailleurs, on ne voit pas très bien dans quelle partie est réalisée la comparaison sur le transect Nord-Sud annoncé dans le titre
.
Qualité méthodologique : B
La qualité méthodologique me semble le point faible de ce projet. Cela nimplique pas que la méthode soit mauvaise, mais, plutôt quelle est très mal expliquée dans ce projet de recherche. Par ailleurs, il ny a pas de références à des travaux antérieurs (aucune référence bibliographique dans la réponse à lappel doffre) qui permettrait de comprendre la (les) méthode (s) et donc limportance et lintérêt dun tel projet vis-à-vis du changement climatique. En particulier, on a du mal à comprendre comment des prélèvements déchantillons locaux pourraient permettre de comprendre lorigine des variabilités (ie, lattribution entre des changements dorigines anthropiques, climatiques ou physiographiques).
Par ailleurs, concernant la ressource en eau, le projet relève assez peu les problèmes de prélèvements en eau en nappe ou en surface, souvent mal connus, et qui peuvent avoir un impact majeur sur lhydrologie des bassins étudiés, et donc sur les flux sédimentaires.
Compétences des équipes sur le sujet proposé : B
La répartition des tâches entre équipes napparait pas clairement, à part dans les tableaux où limplication de chaque participant est indiquée. Ainsi, il nest pas évident de savoir les compétences nécessaires dans chaque équipe. Ce qui apparaît clairement dans le projet, ce sont les compétences de lUniversité de Rouen.
Faisabilité : B
La mise en place de nouvelles mesures et lanalyse des données anciennes semblent tout à fait faisable.
Par contre, lexploitation de ces données pour expliquer des tendances climatiques, ou des impacts anthropiques semblent plus douteuse dans le cadre de ce projet, vu la courte disponibilité des données.
Adéquation budgétaire : a
Il y a une forte demande budgétaire pour les missions, qui sexplique par le fait que ce projet réunie des équipes internationales.
Appréciation globale *: B
Ce projet me donne limpression dêtre la suite de projets en cours visant à mettre en place des stations de mesures hydrosédimentaires et à exploiter ces mesures.
Ce projet a sans doute été rédigé rapidement, avec un minimum de concertation avec les équipes internationales. Cela expliquerait pourquoi le lien avec le changement climatique semble assez flou : il manque des explications méthodologiques, un programme de travail détaillé, et des notions sur lestimation des erreurs et des incertitudes.
ÉVALUATION 2
OBJECTIFS DU PROJET :
Étudier limpact des fluctuations climatiques sur la variabilité temporelle et spatiale des flux deau et de sédiments à léchelle de bassins versants de taille moyenne (100 km² à 25000 km²) des zones tempérées, méditerranéenne et tropicale sèche, proposer des outils daide à la décision pour une meilleure gestion des ressources en eau superficielle et des risques associés.
PERTINENCE EN REGARD DE LAPR (C)* :
Le projet se positionne principalement sur 3 des thèmes de lappel doffres GICC : Impacts du changement climatique, changement climatique et identification de ses effets, risques et vulnérabilité.
ORIGINALITÉ DU SUJET ET DES HYPOTHÈSES (C)*:
Loriginalité du sujet réside essentiellement dans le fait de se situer à léchelle régionale et sur 3 zones climatiques bien différenciées (tempérée, méditerranéenne, tropicale sèche). Par contre, lénoncé du projet est succinct : létat de la question nest pas bien documenté (et les références citées ne sont pas listées
) alors que de nombreux travaux et données existent, issus de programmes nationaux et internationaux notamment en zone méditerranéenne. Il ny a pas vraiment dhypothèses énoncées. Lobjectif de proposer des outils daide à la décision pour une meilleure gestion des ressources en eau superficielle et des risques associés consiste surtout en une cartographie relativement classique : elle peut certes servir de support, mais laide à la décision supposerait dy associer des études socio-économiques.
QUALITÉ MÉTHODOLOGIQUE (D)*:
La méthode nest pas réellement décrite : le projet se situe à léchelle régionale, mais rien nest dit quant à la résolution des données spatiales (notamment concernant les sols, loccupation des sols et les différents types de cultures, les précipitations). Des mesures pour quantifier les flux deau et de sédiments et caractériser les fractions minérales et organiques en suspension seront réalisées : mais quelle est la nature du réseau et la densité des mesures ? Comment seront évalués et caractérisés les charriages sur le fond des lits, importants dans les systèmes torrentiels ?
COMPÉTENCES DES ÉQUIPES SUR LE SUJET PROPOSE (C)*:
Le partenariat déquipes connaissant les différents terrains est intéressant. Cependant, dans la mesure où loccupation du sol et le couvert par la végétation sont des facteurs clés, des compétences dans ce domaine, par exemple dagronomes seraient bien utiles.
FAISABILITÉ (C)*:
Difficile à évaluer car le programme lui-même nest pas très précis : quest-ce qui est disponible en terme de données et dinstrumentation sur les 4 bassins retenus ?
ADEQUATION Budgétaire :
Même remarque que pour la faisabilité
APPRÉCIATION GLOBALE (C-D)**:
Lidée de travailler à léchelle régionale et sur des bassins de différentes zones climatiques est assurément intéressante et pourrait utilement compléter les travaux menés dans le cadre des PCRD (e.g. MEDALUS) ou de lObservatoire de Recherche en Environnement OMERE (Observatoire Méditerranéen de lEnvironnement Rural et de lEau) qui semblent ignorés ici. Il est dommage que le programme soit présenté de manière aussi peu précise : sur quel « état de la question » sappuie-t-il ? Sur quelles données pourra-t-il sappuyer ? La variabilité spatiale des sols, de leur occupation, des types de cultures, des pluies devrait conditionner la résolution des données : quen est-il ? Quelle est la nature des réseaux de préleveurs automatiques sur les différents bassins, et celui des postes pluviométriques ? Les mesures de concentration en matières en suspension ne peuvent à elles seules servir à caractériser les flux hydro-sédimentaires : comment seront traités les cas où les charriages de fond sont probablement importants ?
Projet R²D²2050 Risque, Ressource en eau et gestion Durable de la Durance en 2050
RESPONSABLE SCIENTIFIQUE :
Éric SAUQUET, Chargé de Recherche en Hydrologie Cemagref, Unité de Recherche Hydrologie-Hydraulique
LABORATOIRES ASSOCIES :
Cemagref Lyon,
EDF R&D LNHE,
EDF DTG,
UMR 7619 Sisyphe/CNRS,
Cemagref Antony,
CNRS/LTHE,
Société du Canal de Provence,
ACTEON
ÉVALUATION 1
OBJECTIFS DU PROJET :
Il sagit ici de préciser lensemble des perspectives de gestion de leau du bassin de la Durance à lhorizon 2050 en prenant en compte tous les usages de ce bassin dont laménagement est très complexe et qui est particulièrement sollicité : production hydroélectrique, irrigation, alimentation en eau potable, recharge des nappes, industrie, loisir et tourisme, etc.
PERTINENCE EN REGARD DE LAPR : A
Excellente. Elle concerne à la fois une meilleure identification des impacts et lanalyse de perspectives dadaptation. La question des incertitudes de modélisation est également un élément important du projet.
ORIGINALITÉ DU SUJET ET DES HYPOTHÈSES : A
Ce projet poursuit et approfondit un ensemble de projets précédents de la communauté hydrologique française. Si le sujet nest pas original en soit, les hypothèses sont de plus en plus précises et la variété des outils utilisés de mieux en mieux adaptée aux questions abordées.
QUALITÉ MÉTHODOLOGIQUE : A
La méthodologie est très détaillée dans la proposition. Compte tenu de la complexité des interactions entre les différents éléments du dispositif, cette clarification réussie était une nécessité. Il ny a plus quà la mettre en uvre !
COMPÉTENCES DES ÉQUIPES SUR LE SUJET PROPOSE : A
Toutes les équipes impliquées ont une longue expérience du sujet traité. Il important de noter la forte implication de partenaires opérationnels (EDF et Acteon).
FAISABILITÉ : A-B
Le projet est très ambitieux et il ne remplira pas forcément tout les objectifs quil affiche. Mais sil en atteint au moins 50% (ce qui est tout à fait possible), cela sera déjà un très beau succès. La proposition reste assez vague sur la valorisation scientifique du projet à propos de laquelle il est indiqué quelle sera postérieure à la fin du projet. Il faudra que le comité GICC rappelle aux porteurs que les publications scientifiques sont une obligation contractuelle à laquelle il reste attaché et vigilant.
ADEQUATION BUDGÉTAIRE : A-B
Le montant du projet et la somme demandée au financement de GICC peuvent paraître élevés. Ils me paraissent toutefois justifiés au vu des nombreuses équipes engagées comportant elles-mêmes un nombre important dintervenants.
Attention ! Il y a une erreur dans le tableau de la page 2 dont je propose la version corrigée suivante
Partenaire Montant total somme demandée Personnel Équipement informatique Mission (dont réunions et conférence) Frais de publication Fonctionnement/gestion Prestation extérieure Cemagref Lyon 467 271 ¬ 102 153 ¬ 47 593 ¬ 8 000 ¬ 14 513 ¬ 2 000 ¬ 17 489 ¬ 12 558 ¬ EDF/LNHE 162 552 ¬ 31 876 ¬ 15 876 ¬ 7 000 ¬ 8 000 ¬ 1 000 ¬ 0 ¬ 0 ¬ EDF/DTG 119 258 ¬ 19 000 ¬ 12 000 ¬ 2 000 ¬ 5 000 ¬ 0 ¬ 0 ¬ 0 ¬ UMR Sisyphe 252 159 ¬ 71 087 ¬ 7 506 ¬ 7 050 ¬ 15 000 ¬ 3 000 ¬ 22 708 ¬ 15 823 ¬ Cemagref Antony 132 445 ¬ 35 642 ¬ 25 048 ¬ 2 000 ¬ 3 000 ¬ 500 ¬ 5 094 ¬ 0 ¬ LTHE 104 028 ¬ 59 871 ¬ 48 171 ¬ 2 000 ¬ 5 700 ¬ 0 ¬ 4 000 ¬ 0 ¬ Société du Canal de Provence 71 206 ¬ 27 000 ¬ 12 000 ¬ 3 000 ¬ 5 000 ¬ 3 000 ¬ 4 000 ¬ 0 ¬ ACTEON (PME) 101 600 ¬ 81 280 ¬ 74 080 ¬ 0 ¬ 2 800 ¬ 2 000 ¬ 2 400 ¬ 0 ¬ TOTAL 1 410 519 ¬ 427 908 ¬ 242 273 ¬ 31 050 ¬ 59 013 ¬ 11 500 ¬ 55 691 ¬ 28 381 ¬
ÉVALUATION 2
THÉMATIQUE 3 : Biodiversité
Projet INDICO Intégrer modèles de Niche et de Dynamique de population pour mieux prédire lImpact des changements Climatiques sur les Oiseaux
Responsable
Frédéric JIGUET Maître de Conférences, Muséum National dHistoire Naturelle
Laboratoires associés
UMR 8539 (CNRS-Ecole Polytechnique-ENS-UPMC), LMD = Laboratoire de Météorologie Dynamique
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet :
Lobjectif est de combiner des modèles de dynamique des populations et des modèles de niche pour prédire limpact attendu des dérèglements climatiques sur la distribution despèces doiseaux, leur abondance et leur probabilité de viabilité. Lutilisation de scénarios climatiques régionalisés devrait permettre daffiner léchelle de résolution de lapproche et daccroître ainsi lefficacité des modèles utilises pour définir les stratégies de conservation despèces menacées.
Létude se fera dans le cadre dune thèse de doctorat qui sappuiera sur une démarche de modélisation climatique appliquée à des modèles de niche et de dynamique des populations. Loccurrence dévénements extrêmes comme les sécheresse prolongées et canicules sera intégrée dans la démarche. Le tout sera effectué à une échelle compatible avec les impératifs de conservation. Un aspect important du projet sera daffiner léchelle de résolution spatiale des impacts climatiques attendus.
Pertinence en regard de lAPR B
Il sagit dun projet intéressant qui entre bien dans le cadre de lAPR.
Les espèces modèles choisies pour détecter et prédire limpact des changements climatiques sont des passereaux, des oiseaux de mer (pétrels), et le faucon crécerellette. Les raisons du choix des pétrels qui sont des oiseaux endémiques à très faibles effectifs devraient être mieux explicitées. Leur biologie, souvent mal connue, et létendue considérable de leur rayon dactivité en mer les rend sans doute moins sensibles aux changements climatiques que les espèces terrestres.
Originalité du sujet et des hypothèses B
Le thème abordé est devenu classique mais les approches envisagées sont novatrices. Les hypothèses, pour autant quelles soient réalistes, sont originales. Des collaborations dont certaines dites « marginales » sont prévues avec des chercheurs encadrant des thèses sur i) les modèles climatiques en Méditerranée et ii) le rôle des interactions entre circulation atmosphérique et occurrence dévénements climatiques extrêmes.
Le projet se fonde sur les modèles de niche, ou de « niche climatique » largement utilisés en biogéographie et biologie de la conservation. Ils se fondent sur la prédiction des exigences écologiques des espèces sur la base de leurs traits dhistoire de vie et patrons actuels de distribution. Il sagit donc doutils en principe désignés pour simuler les réponses des organismes aux changements globaux. Il sagit dun domaine de recherche en pleine activité dont les modélisations débouchent parfois sur des prédictions contradictoires. Doù lintérêt dapprofondir ces recherches en sappuyant sur des cas concrets.
Les auteurs du projet semblent bien connaître la littérature à ce sujet et maîtriser la méthodologie de modélisation. Ils se proposent de développer de nouvelles approches pour prédire la dynamique spatiale et la démographie des espèces cibles en combinant un modèle de niche et des modèles de dynamique des populations. Le but est de pouvoir prédire les probabilités de viabilité des populations sous régime de perturbations climatiques
Le projet comporte plusieurs étapes : i) modélisation des enveloppes actuelles et attendues de distribution des espèces, ii) analyse des relations entre paramètres démographiques et variables climatiques. Cette étape comportera la simulation des réponses des oiseaux à des événements extrêmes (canicules, tempêtes
) et la production de modèles démographiques stochastiques spatialement explicites, iii) incorporation des influences des variables climatiques dans les modèles démographiques (survie et succès reproducteur) et identification des aires géographiques où la viabilité des populations est la plus élevée, iv) sophistication des modèles en incorporant laptitude à la dispersion et analyse des rôles respective de lhéritabilité et de la plasticité phénotypique dans les modèles démographiques Il est prévu danalyser la possibilité dadaptations locales en utilisant des modèles de génétique quantitative, v) combinaison des prédictions réalisés à partir des modèles de distribution basés sur la niche et des modèles de viabilité des populations en tenant compte des scénarios régionaux de variation climatique. Cette étape sappuiera sur les résultats obtenus aux quatre étapes précédentes, vi), identification, à partir des résultats précédents de régions clé pour la survie effective des espèces cibles.
Qualité méthodologique
Lessentiel du projet porte sur de la modélisation et sur deux types dexpérimentations : suivi doiseaux par balise argos, création de mini-colonies de pétrels endémiques sur des îles lointaines.
Lun des intérêts du projet est dessayer de valider certaines simulations en suivant par balises Argos un lot dindividus. Il est prévu déquiper 5 faucons crécerellette de ces balises, ce qui représente un défi important vu la petite taille de lanimal et les probabilités de mortalité en cours de migration ou sur les territoires dhivernage.
Les outils méthodologiques retenus portent sur essentiellement la modélisation. Mais ils feront appel à des mesures de paramètres dhistoire de vie souvent difficiles à obtenir ainsi que sur des méthodes de génétique quantitative quil est exclu de pouvoir mettre en uvre sur une durée aussi courte.
Compétences des équipes sur le sujet proposé A
Léquipe est compétente et les collaborations prévues impliquent des personnes également compétentes en leur domaine
Faisabilité B-
Les résultats de létude devraient être directement mis en application sur deux espèces sensibles, un pétrel dans larchipel des Açores et le faucon crécerellette en France. Des partenariats locaux sont prévus pour ces opérations.
Globalement le projet devrait déboucher sur des résultats intéressants. Mais certains objectifs paraissent plus hasardeux. Par exemple, le souhait de relier des prédictions spatialement explicites de changement climatique avec des modèles de dynamique de métapopulations prenant en considération des traits dhistoire de vie tels que la dispersion de reproduction paraît un peu ambitieux. Les mesures dhéritabilité ou de réponse à la sélection faisant appel aux outils de la génétique quantitative ne paraissent pas bien réalistes sur les espèces retenues. Quant à la recherche du déterminisme de la variation phénotypique de traits importants pour la survie, les auteurs du projet nauront pas les moyens de distinguer ce qui relève dune plasticité phénotypique de ce qui revient dune spécialisation locale par variation génétique des traits (pedigrees trop courts).
Le fait de créer des petites colonies de pétrels (deux espèces très rares) de manière à les exposer à de nouveaux types de perturbations me paraît discutable dautant que je ne vois pas comment il sera possible dinterpréter les réponses de ces oiseaux aux aléas climatiques, surtout quand il sagit doiseaux de mer dont on ne sait à peu près rien de la biologie
Lestimation de paramètres démographiques par baguage-marquage-recapture doiseaux aussi rares ou difficiles à gérer que le pétrel de Monteiro (la population mondiale serait de 200 individus) ou le faucon crécerellette me paraît utopique.
Adéquation budgétaire
Laide demandée (185¬ sur un total de 435¬ ) paraît raisonnable compte tenu du programme et des méthodologies envisagées. Une partie du budget sera affectée à l achat d ordinateurs (2) et de balises Argos.
Appréciation globale B
Projet très ambitieux qui ne pourra pas être totalement réalisé compte tenu de plusieurs défis importants, voire impossibles, à relever : opérations de translocations de pétrels, suivi par balise Argos des faucons, mesures de réponses à la sélection par génétique quantitative etc. Cela dit, les apports qui seront faits dans le domaine de la modélisation des réponses attendues aux changements climatiques seront de toute façon intéressants.
Le projet ne comporte pas déchéancier de sorte quil est difficile de juger de la pertinence et de la faisabilité des 6 étapes envisagées. La rédaction ressemble souvent davantage à une déclaration dintention quà un projet véritablement organisé. Linflation de références et de discussions théoriques souvent difficiles à comprendre pour le non spécialiste, rend lappréciation du projet difficile.
Remarques éventuelles
Je ne sais sil a été fait obligation aux auteurs de formuler leur projet en anglais. Si tel nest pas le cas, vu la qualité de leur anglais, ils auraient dû lécrire en français, sa lecture en aurait été facilitée dautant plus quil y a une nette tendance à linflation de termes techniques souvent maladroitement traduits.
ÉVALUATION 2
Objectifs du projet :
Le projet vise à développer des modèles de dynamique des populations climat-dépendants pour prédire les changements daires de distribution doiseaux selon les scénarios du GIEC, avec un accent sur léchelle régionale
Pertinence en regard de lAPR : B
Laccent sur limpact du changement climatique (ici la biodiversité) et sur les événements extrêmes est satisfaisant. Le projet ne laisse cependant que peu de place à la validation, même si celle-ci est citée.
Originalité du sujet et des hypothèses : A
Le développement de modèles mécanistes pour la faune est extrêmement pertinent : des modèles basés sur les relations traits démographiques variables climatiques ont une robustesse a priori plus élevée (et de plus grandes capacités de généralisation) que de simples modèles de niche (souvent fragilisés par les problèmes de sélection de variables et de pseudo réplication) en dépit de difficultés initiales de « calage » des modèles ; De tels modèles existent pour la végétation arborée, et les oiseaux sont parmi les matériels les mieux connus au plan démographique, et donc très adaptés à lobjectif.
Le rôle des différents traits démographiques, dont la dispersion nest cependant pas explicité
Qualité méthodologique : C
Lemploi de modèles multiples pour produire un consensus et lemploi de modèles de PVA spatialisé en liaison avec des modèles régionaux de climat est satisfaisant. Le rôle relatif des modèles de niches et des modèles de dynamique des populations ne me semble pas totalement clair, mais il est lcairt que lemploi conjoint est très intéressant
Je suis par contre très réservé sur le choix des matériels biologiques, qui semble basé sur les simples opportunités historique de léquipe principale et de ses collaborateurs ; Il est clair que le Faucon crécerellette avec des populations rélictuelles dans le sud de la France aura du mal à remplir rapidement son aire potentielle, et cette aire potentielle ne dépendra de toute façon pas seulement du climat mais aussi des changements dutilisation des terres. Lemploi dun pétrel est encore plus étrange, la sensibilité au climat « régional » étant largement hypothétique dans ce cas
Compétences des équipes sur le sujet proposé : B
A : lunité au sein de laquelle travaille Jiguet a une connaissance approfondie de la modélisation, des problèmes de monitoring de populations doiseaux, et des effets du changement climatique.
C : Les équipes associées ne font pas partie des équipes françaises de pointe en dynamique de populations doiseaux et leur apport au cur du sujet est marginal.
Faisabilité :
Linsertion du suivi satellitaire des faucons crécerellette dans le projet déséquilibre celui-ci en glissant un volet terrain pointu et très spécialisé dans un projet de modélisation par ailleurs assez transversal. Il sagit me semble-t-il dun volet assez opportuniste.
Laspect modélisation à lui seul soulève suffisamment de questions pour mériter un accent plu exclusif, les données de qualité sur la dynamique de populations doiseaux ne manquant pas. Des efforts de validation sur la base des années récentes écoulées, citées à propos de la Bouscarle de Cetti mériteraient une place plus grande ; que les modèles soient validés ou non, le projet assurera à cette condition des progrès réels.
Les « steps » proposés sont assez « technocratiques », mais il sagit plutôt dun défaut de rédaction du dossier, et le montage sous forme dun sujet de thèse me semble bien adapté
Adéquation budgétaire : C
La partie centrale du projet, autour dun sujet de thèse, est OK. Le suivi des deux espèces choisies est un peu « entré au forceps » dans ce programme qui semble donc surdimensionné.
Appréciation globale *: C
Malgré lintérêt du sujet, le manque de précisions techniques sur les types de modèles et leur validation, et lassemblage avec deux programmes de terrain pas très pertinents pour la problématique posée mempêchent de classer ce projet B ou A.
Projet PREDIRE Prédire limpact du changement climatique sur les interactions et la diversité biologique en Guyane
Responsable scientifique : Régis CEREGHINO
Laboratoires associés : ECOLAB, ECOFOG, LMGE, CBGP, LIMOS
EVALUATION 1
Objectifs du projet :
Prédire leffet à venir des changements climatiques en Amazonie en analysant et modélisant leffet de changements actuels (formation de lisieres et fragmentation) sur la dynamique de peuplements dinsectes sociaux (trois modèles : les bromeliacées et leur microflore et microfaune associées, les fourmis de feu et les guêpes
Pertinence en regard de lAPR : A
Un réel effort pour entrer dans la problématique de lAPR malgré lévidente difficulté à identifier leffet à long terme des changements globaux dans un contexte de déforestation très rapide dont leffet est écrasant.
Originalité du sujet et des hypothèses :
A : les auteurs font justement remarquer quil est bien difficile de discriminer limpact du changement climatique de celui, plus violent et immédiat, de la déforestation. Il est aussi difficile de discerner un effet forcément très lent et imperceptible à léchelle humaine et encore plus dans le temps dun projet. Loption choisie est dutiliser certaines situations produites par la déforestation (la création de lisières) ou des dispositifs en serre, pour analyser leffet à court terme du changement et le modéliser.
Cette approche doit être tentée ; elle permettra daborder le sujet et sans doute de découvrir lapproche la mieux appropriée.
Qualité méthodologique :
B : les méthodes sont assez peu décrites (peut être le format de lAPR y est il pour quelque chose). On peut faire confiance cependant au divers participants du projet qui sont des experts reconnus dans le domaine.
Peut être plus préoccupant est le manque dun lien conceptuel entre les trois modèles biologiques proposés.
La modélisation reste un point obscur pour lévaluateur non spécialiste : comment se fera lintégration promise des 3 échelles ? Larchitecture du modèle, le genre de questions mêmes auxquelles il répondra ne sont pas clairement expliqués.
Compétences des équipes sur le sujet proposé :
A : la compétence des équipes pour les taches proposées ne fait aucun doute au vu de la liste impressionnante des projets en cours ou menés à bien dans le passé, et du niveau de certaines publications.
Faisabilité :
B-C : ici encore, il ne fait aucun doute que léquipe saura mener sur le terrain et en serre les expériences les plus ardues, comme déplacer des nids de guêpes ou transplanter des broméliacées à 20m de hauteur .
Cest larticulation des diverses actions qui est plus difficile à comprendre.
Adéquation budgétaire :
B: Frais de mission importants
Appréciation globale *: B+
Remarques éventuelles
Ce projet dun très bon niveau globalement a deux points faibles à mon avis : 1. la capacité des travaux proposés à vraiment répondre à la question posée, un vrai défi que pose cet APR au demeurant ; 2. le lien logique entre les diverses parties et les trois modèles biologiques proposés, et lutilisation de données apparemment disparates dans un modèle unique et convivial.
ÉVALUATION 2
Objectifs du projet : évaluer et prédire les effets des changements climatiques sur des communautés décosystèmes forestiers intertropicaux humides à partir du modèle des forêts de Guyane. Mettre au point des outils daide à la gestion de ces écosystèmes.
Pertinence en regard de lAPR : A
Pas de problème.
Originalité du sujet et des hypothèses : A
Les hypothèses sont que
-les lisières forestières sont des zones sensibles aux changements climatiques et exhiberont donc plus précocement que la forêt elle-même les effets de ces changements ;
- les changements se feront sentir sur les interactions biologiques et de là auront un poids particulier dans les dynamiques écologiques ;
- des objets de recherches particuliers (broméliacées, fourmi feu et populations de guêpes sociales), eux aussi, seront plus sensibles et auront une portée plus générale que leurs simples cas despèces.
Au total, un ensemble de recherches se fondant sur une hypothèse générale, celle que les forêts intertropicales sont dans un état stable (i.e. stationnaire stable) plus fragile que dautres systèmes forestiers, notamment tempérés.
Le projet est original sur bien des points : les objets de recherche choisis, très pertinents, les hypothèses raisonnables et bien explicitées, la modélisation envisagée dans ce cadre et sappuyant sur une réelle expérience.
Qualité méthodologique : A
Les études de terrain, complétées par des approches expérimentales, sont soigneusement présentées et les sites détudes sont connus et de ce fait les travaux sappuieront sur des acquis solides. La modélisation envisagée est réalisable sur la base de la technologie choisie (formalisme multi-agents). Sur ce point, on aurait aimé savoir si le(s) modélisateur(s) utiliseront une plateforme de développement (par exemple du type Cormas).
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
Les équipes sont toutes très compétentes dans leur domaine respectif. Un point mériterait dêtre précisé, celui dune synthèse globale : qui et comment ?
Faisabilité : A
Lensemble est très cohérent et bien structuré ; les méthodologies sont bien adaptées. Le fait davoir une partie des équipes résidentes en Guyane est un fort atout pour la réussite du projet.
Adéquation budgétaire : A
Le budget est conséquent mais à la mesure des ambitions. Le fait den avoir une partie importante en frais de personnels est fort judicieux, car sur dautres contrats, dont les équipes bénéficient, il nest pas toujours commode ou possible dinclure des salaires (exemple du Programme Amazonie).
Appréciation globale *: A
Ce projet est ambitieux, bien structurés avec des objectifs réaliste et sappuyant sur des équipes de qualité. Lavis est donc très favorable (au sens de lAERES, les équipes seraient sans doute classées A+, et, sur dautres appels doffres autorisant ce classement, on mettrait également A+)
Remarques éventuelles
Peu de remarques générales à faire ; Un seul point considéré comme un résultat, celui et laccélération des fréquences des événements El Niño/ La Niña, sappuie en fait sur un lot de données encore limité pour être aussi catégoriquement affirmé (les donnée historiques manquent). En revanche, celui des effets au niveau de lAmazonie et singulièrement de la Guyane est prouvé et rapide (transmission du signal El Niño par le courant circum-antarctique).
Par ailleurs, une discussion plus précise sur la théorie neutraliste de la biodiversité et du filtrage environnementale mériterait dêtre conduite à la lumière des résultats récents (ex. thèse de Franck Jabot et publications résultantes).
INVASION VÉGÉTALE AQUATIQUE Réponses des espèces végétales aquatiques au changement climatique. Perception sociétale et Évaluation économique des invasions végétales - Implications en termes de gestion.
Responsable scientifique : THIEBAUT Gabrielle, Université de Rennes 1, UMR ECOBIO 6553
Laboratoires associés :
Agrocampus Ouest ESP, UMR INRA-AO 0985 Ecologie et Santé des Ecosystèmes
Université de Strasbourg - UMR 7517- Laboratoire d'Hydrologie et de géochimie de Strasbourg (LHyGeS)
Université Claude Bernard de Lyon 1: UMR 5023 Laboratoire écologie des hydrosystèmes naturels et anthropisés
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet :
Lobjectif général annoncé est « dapporter des éléments de réponses » à la question de la sensibilité des espèces introduites, naturalisées et indigènes aux changements climatiques,
Plus précisément, il sagit dévaluer quel est le risque dinvasion par les macrophytes aquatiques dans la perspective du changement climatique. Il est proposé de tester leffet des températures et de lintensité lumineuse respectivement sur des espèces introduites, naturalisées et indigènes, en étudiant les réponses morphologiques et physiologiques de ces espèces. Des expériences en conditions contrôlées de laboratoire et en milieu naturel seront réalisées en vue de proposer un modèle prédictif et délaborer des recommandations de gestion ou de restauration.
Des spécialistes des SHS seront associés aux discussions et échanges pour élaborer des compromis de gestion.
Pertinence en regard de lAPR : B
Selon les auteurs, les thèmes de lAPR concernés seraient : a) le changement climatique et lidentification de ses effets, b) ladaptation et la nécessaire descente déchelle, c) la scénarisation socio-économique. Il me semble que le projet est surtout pertinent en regard du premier thème signalé : lidentification des effets du changement climatique, plus faiblement en regard des b) et c)
Originalité du sujet et des hypothèses : B/C
Lutilisation despèces aquatiques invasives comme indicateurs de la sensibilité des milieux au changement climatique paraît en effet originale.
Les auteurs ajoutent que loriginalité de leur sujet tient à la mise en place dune approche expérimentale destinée à constituer une base de données, ainsi quau développement dun modèle basé sur les traits fonctionnels des espèces invasives aquatiques.
On perçoit mal cependant comment ce modèle pourra être développé, ni comment pourront être dégagés les traits fonctionnels qui seront à la base de ce modèle. Par ailleurs, le but de « réaliser une analyse de risque » nest pas très clair non plus.
Qualité méthodologique : C
Les méthodes prévues ne sont pas toujours exposées de façon précise, en particulier pour les tâches 2 (perception sociétale des espèces exotiques dans le contexte du CC) et 3 (réponses des espèces introduites et indigènes à des facteurs climatiques).
Dune manière générale, les liens entre les différentes tâches ne sont pas très explicites. On aimerait mieux connaître en quoi ces tâches sépaulent les unes, les autres. A cet égard, des précisions sur la modélisation savèreraient utiles.
Compétences des équipes sur le sujet proposé : B
Ces équipes ont une bonne connaissance des plantes aquatiques invasives de la région considérée.
Faisabilité : B
Lensemble sera sans doute difficile à réaliser à cause de la multiplicité des tâches pas toujours suffisamment liées entre elles.
Adéquation budgétaire : ?
Lensemble me paraît élevé.
Appréciation globale *: B/C
Lidée de départ est intéressante, mais le projet mériterait dêtre plus précis sur la méthodologie de plusieurs des tâches proposées. Dans lensemble, il conviendrait aussi de mieux montrer les liens entre ces différentes tâches, ainsi que leur raison dêtre (en quoi chacune est elle indispensable à la réalisation du modèle envisagé ?).
Bonne connaissance des plantes aquatiques invasives de la région.
ÉVALUATION 2
Objectifs du projet :
L'objectif général du projet est de tenter de préciser les liens entre changement climatique et invasions biologiques en milieux aquatiques.
Il s'agirait :
- d'apporter des éléments de réponse sur la sensibilité de certaines plantes exotiques (acclimatées et/ou vendues par les jardineries) au changement climatique ; les 13 espèces choisies pour ce projet appartiennent à trois types biologiques différents, plantes immergées, amphibies et flottantes.
- de préciser les risques de colonisation des écosystèmes aquatiques par ces espèces en tenant compte des acteurs locaux,
- d'évaluer les capacités de résistance des biocénoses aquatiques indigènes,
- de proposer des mesures de gestion adaptées à la régulation de ces espèces et à la restauration des écosystèmes colonisés.
Pertinence en regard de lAPR : A
Les milieux aquatiques sont extrêmement sensibles aux invasions biologiques et les travaux engagés sur diverses espèces végétales exotiques envahissantes ont déjà montré les nécessités de mise en place d'une gestion active pour en limiter les impacts de toute nature sur les écosystèmes colonisés. En revanche, les impacts du changement climatique sur les dynamiques d'invasion en cours restent encore insuffisamment explorés pour aider à une prédiction utilisable dans un cadre de programmation à grande échelle de cette gestion.
Originalité du sujet et des hypothèses : A
Le choix de 13 espèces considérées comme "modèles biologiques", appartenant à trois types biologiques distincts devrait permettre une large gamme d'évaluation des potentialités de réponses au changement climatique.
Les hypothèses sur la variabilité génétique des diaspores et sur l'adaptation progressive de certaines des espèces aux conditions climatiques métropolitaines, se référant au "temps de latence" de certaines invasions, sont directement issues de questions sur lesquelles les données scientifiques disponibles sont encore lacunaires et ne permettent pas d'élaborer une "doctrine" conceptuelle solide. Leur test occupe une place notable dans le projet et devrait contribuer à alimenter le corpus de données nécessaires à une telle "doctrine".
Qualité méthodologique : A
L'intégration des approches "sciences du vivant" et "sciences humaines et sociales" portant sur les mêmes modèles biologiques est un élément fonctionnel majeur dans un projet interdisciplinaire de cette nature.
En matière de biologie et d'écologie, la succession synthèse bibliographique, base de données, tests en conditions contrôlées et en conditions naturelles, puis modélisation, est un ensemble complet qui devrait pouvoir atteindre les objectifs que se sont fixés les partenaires du projet. Il en est de même pour l'approche ethnobotanique qui va explorer les différents groupes d'acteurs et d'usagers concernés par la diffusion et l'utilisation de ces espèces.
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
Depuis plus d'une décennies, les équipes rassemblées dans ce projet ont déjà constitué d'importants corpus de connaissances sur les questions de biologie, d'écologie et de modalités de gestion des plantes exotiques envahissantes à l'échelle de la métropole sur lequel le présent projet pourra s'appuyer. Avec la quasi-totalité des chercheurs listés dans le texte du projet, ces équipes ont par exemple participé à la mise en uvre de deux projets du programme INVABIO portant sur les jussies et les élodées. L'approche ethnobotanique développée dans le premier d'entre eux sera une base très utile dans la mise en uvre de cette analyse au sein de ce projet et devrait donc faciliter la complète intégration proposée.
Faisabilité : A - B
Les descriptifs des méthodes d'investigations prévues dans le cadre du projet sont suffisamment précis pour s'assurer d'une faisabilité adéquate des diverses taches listées.
Seule la tache 6, comportant des expérimentations en conditions naturelles, peut rencontrer des aléas de mise en uvre et de déroulement qui risquent d'en réduire la qualité. Par rapport à l'ensemble du projet, il s'agit toutefois d'un risque tout à fait mineur vis-à-vis des objectifs poursuivis.
Adéquation budgétaire : A
L'évaluation financière des différentes taches prévues dans le projet est précise et semble tout à fait adaptée aux caractéristiques des expérimentations et investigations constituant ces taches.
Appréciation globale : A
Rassemblant des équipes ayant déjà développé depuis près d'une décennie des recherches sur les plantes aquatiques exotiques envahissantes en métropole, ce projet intégrant sciences du vivant et sciences humaines et sociales devrait tout à fait répondre aux questions posées dans l'appel à propositions sur les effets du changement climatique sur les écosystèmes et leurs implications socioéconomiques.
Projet CLIM-INVADER Limpact des plantes grimpantes invasives sur lécologie et lagriculture dans le contexte du changement climatique
RESPONSABLE SCIENTIFIQUE : Nick Rowe, DR CNRS
LABORATOIRES ASSOCIES :
UMR AMAP (botAnique et bioinforMatique de lArchitecture des Plantes)
MSIRI (Mauritius Sugar Industry Research Institute)
ÉVALUATION 1
OBJECTIFS DU PROJET :
(i) développer les connaissances utiles pour identifier les impacts exacts du changement climatique sur les lianes grimpantes envahissantes altérants les environnements agricole, naturel et urbain (ii) apporter des réponses concrètes aux besoins dexpertise pour une aide à la décision pour des mesures contre ces impacts afin de (iii) permettre une gestion environnementale durable
PERTINENCE EN REGARD DE LAPR : C
Il sagit dune approche de biologie comparée de 6 plantes grimpantes invasives à lîle Maurice, selon des méthodologies. La description des protocoles est peu précises, la question de limpact du changement climatique est envisagée uniquement sous langle du CO2 et de la mesure de traits supposés impacter la fitness et linvasibilité, sans précisions sur la mesure ou la discussion des services écosystémiques (même si un partenaire a une forte expertise agricole et industrielle), ni sur la façon de décorréler les impacts du changement climatique dautres effets en conditions naturelles.
ORIGINALITÉ DU SUJET ET DES HYPOTHÈSES : B
Comprendre la performance invasive des plantes grimpantes en interaction avec les changements globaux est incontestablement un sujet original et important dans le contexte de limpact des changements globaux sur les communautés végétales et les écosystèmes naturels ou cultivés. Les hypothèses (page 8 : modifications de traits liés à la compétitivité et à la fitness avec laugmentation du CO2, plus importantes chez les grimpantes ; adaptation plus forte des grimpantes aux environnements changeants) sont intéressantes mais elles restent assez générales et il est difficile de comprendre leur relation directe avec le travail effectué (le projet vis et- il à tester ces hypothèses ou sont-elles des pré-supposés admis ?).
QUALITÉ MÉTHODOLOGIQUE : C
. La méthodologie est très peu explicite et se limite à une liste despèces et une liste de mesures de traits (architecture, mécanique, hydraulique, anatomie) sans réelle indication sur les questions précises abordées et les protocoles. Le projet parle détablir « leffet de laugmentation de CO2 sur une gamme despèce invasive » sans que lon comprenne vraiment comment cela va être établi à partir des expérimentations de terrain. La comparaison proposée entre essais en serre et terrain naturel est une idée intéressante mais la méthodologie demande dêtre développée (pour justifier que lon ne compare pas demblée des choses non comparables). En dehors de comparer des traits entre espèces, quelle est la stratégie déchantillonnage et le raisonnement suivi pour aborder limpact du changement climatique sur les communautés végétales? comment répond-on aux questions de la performance comparée des espèces face au changement climatique (qui ne se limite pas à laugmentation de CO2 et interagit avec daitres facteurs) ? Comment déduit-on de la mesure des traits des stratégies dadaptation face au problème des plantes grimpantes invasives?
Peut-on réellement aborder cela par une analyse de traits biophysiques individuels sans étude des stratégies de reproduction, colonisation dans lespace et le temps (à quelles échelles ?), Labsence totale de prise en compte du contexte agronomique et de la réalité du changement climatique à lîle Maurice (en regard dautres changements notamment anthropiques) laisse perplexe.
COMPÉTENCES DES ÉQUIPES SUR LE SUJET PROPOSE :
B. Excellentes compétences du groupe AMAP sur lanalyse biomécanique et architecturale comparée des espèces grimpantes, et de MSIRI sur la culture de la canne à sucre. Néanmoins la rédaction du projet permet difficilement dévaluer la façon dont ces compétences vont être mises en commun pour répondre aux objectifs dune recherche en écologie des communautés (déduire de lanalyse comparée lévolution de la structure des communautés sous limpact du changement climatiques et dautres facteurs comme les systèmes de cultures) et dune recherche finalisée visant à proposer des stratégies dadaptation.
FAISABILITÉ :
B. Léquipe AMAP possède un laboratoire bien équipé et a largement démontré ses capacités à étudier les plantes sur des terrains variés (et difficiles). Le manque de disponibilité annoncé des membres permanents et limplication apparemment faible du MSRI au moins dans la rédaction du projet (le projet présente brièvement lorganisme et ses publications, mais ne parle guère des méthodologies apportées par le partenaire en dehors dun accès aux sites détudes) amènent des réserves quant à la faisabilité qui semble beaucoup reposer sur les qualités propres du post doc à recruter.
ADÉQUATION BUDGÉTAIRE :
B.
APPRÉCIATION GLOBALE *:
Entre C et B :
REMARQUES ÉVENTUELLES
A mon avis, le projet nest pas finançable en létat mais le sujet comme lapproche fonctionnelle éco-biophysique sont originaux et pertinents (et sans doute que le terrain est également pertinent, même si je connais très mal lîle Maurice). On pourrait suggérer aux responsables du projet de mieux définir la démarche (ou de mieux justifier comment ils envisagent de répondre aux questions posées à partir de lapproche de biologie comparée). Un rapprochement avec des équipes spécialistes de lécologie des communautés végétales dans le contexte du changement climatique ou de létude des invasions serait sans doute utile car ces compétences semblent manquer pour la crédibilité du projet. Murir lapproche de recherche appliquée pour définir des scénarios dadaptation (en précisant les questions et les méthodes de transfert au delà de la mise à disposition des résultats aux gestionnaires ou chercheurs appliqués) me semble aussi nécessaire pour répondre aux exigences dun appel doffre GICC.
ÉVALUATION 2
Objectifs du projet :
Lobjectif général de ce projet se décompose en trois grandes parties :
(A) Identification des conséquences (compréhension détaillée du phénomène) du changement climatique sur les relations plantes grimpantes invasives et plantes hôtes.
(B) Solutions/stratégie dadaptation (méthodes génériques, applicable dans les autres lieux ayant le même problème) face au problème du succès envahissant des plantes grimpantes dans une large gamme denvironnements (agricole, urbain, naturels).
(C) Anticiper les changements potentiels en vue de futures augmentations du taux de CO2 (scénario dévolution).
Pertinence en regard de lAPR :
C
Il sagit dun excellent travail de recherche fondamentale. Mais les méthodes décrites dans le projet ne permettent pas de répondre aux objectifs cités.
Originalité du sujet et des hypothèses : B
Le sujet est original mais les méthodes dans un contexte dapplication ne sont pas adaptées. Les auteurs apportent peu dinformation sur les lianes traitées... origine, milieux colonisés dans lîle et distribution dans les îles adjacentes etc.
Qualité méthodologique : B
Les travaux en labo sont clairement énoncés, mais sur le terrain les méthodes manquent de précision. Le terme biodiversité me parait mal utilisé ou devrait être précisé. Quentendent les auteurs par milieux naturels ? Les deux milieux naturels choisis sont fortement anthropisés. Le taux de CO2 est un aspect favorisant la prolifération des lianes, mais dans les milieux concernés par cette étude, ce facteur nest de loin pas le facteur principal. Lanthropisation et lutilisation de fertilisants ne devraient pas être négligés surtout dans un contexte dapplication. Ceci dit lidée de passer de travaux en serre à des travaux sur le terrain me plait.
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
Faisabilité : A
En effet du point de vue de la recherche fondamentale, ce projet est parfaitement réalisable, mais il nest pas applicable et dailleurs rien dans le projet nest suggère concrètement des méthodes dapplications. Faut-il traiter aux herbicides, à quelle saison ? Combien de fois ? Y a-t-il une alternative aux herbicides ? Peut-on faucher ? Telles sont les questions auxquelles un projet appliqué doit pouvoir répondre et ce nest pas en mesurant le taux de lignine, la conductivité hydrique que lon peut concrètement offrir des solutions de gestion et de régulation des lianes. Si oui, ceci nest pas précisé dans le projet.
Adéquation budgétaire : B
Appréciation globale *: C
Remarques éventuelles
Manque laspect pratique du projet et lapplication des méthodes utilisées dans un contexte de gestion. Décalage entre les objectifs et les méthodes. Le projet est purement fondamental et ne devrait pas prétendre à une application et encore moins à une généralisation à dautres îles. Le passage de travaux en serre à des travaux en milieux extérieurs constitue déjà une transition intéressante.
Le changement climatique nest pas le facteur principal lié à lenvahissement de ces milieux anthropisés par les lianes.
ÉVALUATION 3
Objectifs du projet :
Comprendre les dynamiques des formes de croissance et la compétition entre les plantes dans le cas présent entre les plantes invasives et les hôtes tant agricoles que naturels dans le contexte du changement climatique. Les plantes invasives grimpantes sont une problématique cruciale aujourdhui et il est très important deffectuer des études applicables au monde réel de manière à obtenir les solutions concrètes et pas seulement des résultats théoriques.
Pertinence en regard de lAPR : C
Originalité du sujet et des hypothèses : C
Qualité méthodologique :
Difficile à juger, car il manque des précisions (cf. remarques)
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
Faisabilité : A
Adéquation budgétaire : A
Appréciation globale *: C
Remarques éventuelles
Lobjectif nest vraiment pas clair : quel rapport entre les propriétés mécaniques des lianes et une gestion des cultures de canne à sucre et bords de route ?que vient faire le changement climatique éventuel là-dedans ? Il manque aussi tous les aspects pratiques : est-ce pour faire des traitements mécaniques, augmenter les herbicides ?
Pourquoi parler décosystèmes naturels et de biodiversité alors quil sagit dhabitats hautement anthropisés (bords de rivière déforestés et proches de champs de culture, bords de routes, cultures intensives, environnement urbain, sols hautement artificialisés).
Par ailleurs la question des lianes invasives doit aborder, dans la présentation générale de la problématique, tous les processus liés à linvasion et pas seulement celui de lélévation des taux de dioxyde de carbone. En effet, les auteurs semblent imputer le développement des lianes exotiques envahissantes à ce seul facteur, alors que bien dautres sont également en jeu sous les Tropiques comme ailleurs, dont en premier lieu la destruction ou fragmentation accélérée des écosystèmes naturels.
Les habitats considérés dans ce projet (bord de route, rivières) sont très attractifs pour les lianes à fort pouvoir colonisateur, notamment sur les îles où les pressions de propagule sont naturellement faibles, les destructions des milieux naturels presque totales (donc absence de résistance naturelle), et les introductions despèces exotiques considérables. Les conditions de luminosité, labsence totale despèces natives concurrentes, lutilisation dherbicides (dans les villes et les cultures) auxquels certaines lianes pourraient être résistantes, les fertilisations, les sols artificiels
Les modifications des concentrations en CO² jouent sans doute un rôle, mais ce nest certes pas le seul.
Le point suivant
« Comparer les traits de croissance des plantes grimpantes dans les conditions naturelles à Maurice avec les performances de croissance des plantes cultivées en conditions contrôlées sous serres (projet actuel financé par la Suisse Mai 2009 Octobre 2010) sous CO2 atmosphérique ambiant et élevé. » est tout aussi peu clair : Quappelle-t-on conditions naturelles ? en champ libre ?
De même pour la phrase suivante :
Établir si les traits facilitant linvasion sont les mêmes que les traits accrus par lélévation du CO2. Préciser les traits facilitant linvasion qui vont être analysés sur les espèces retenues.
Les aspects innovants de la recherche ne sappliquent pas à cette étude, ou alors ce point doit être précisé. Comment des travaux effectués sur des champs de canne à sucre, sur une seule île, peuvent être étendues à des écosystèmes plus naturels, comme les forêts continentales tropicales, où les conditions détablissement et dexpansion des lianes sont soumises à dautres contraintes ? Par ailleurs, il est faux de dire que les adaptations des lianes à une colonisation rapide sont peu connues : beaucoup de travaux ont été faits dans ce sens. Cest dailleurs ce que soulignent les auteurs dans la partie 3 de leur programme de travail.
La méthode
Six lianes ont été proposées à létude : il serait intéressant davoir des précisions sur ces espèces. Quelles sont leurs origines ? Quand ont-elles été introduites ? Quels milieux précis colonisent-elles ? Comme les forêts sont souvent évoquées dans ce projet : ont-elles pénétré dans les forêts tropicales bien préservées insulaires?
Parler de biodiversité à lîle Maurice et de leur préservation et considérer cet aspect comme un point fort de la recherche nécessite quelques explications : de quelle biodiversité il sagit ? De celles de milieux primaires (et lesquels ? sil sagit de bords de rive, ce ne sont plus des milieux naturels, sans doute depuis longtemps !). En quoi ce terme fourre tout de biodiversité sapplique-t-il aux bords de route, aux villes et aux espaces intensivement cultivés ?
Dautres points sont tout aussi peu clairs. Je ne vois donc pas en quoi les résultats escomptés sur des recherches sur les propriétés biomécaniques pourront aider à la gestion des lianes invasives. En effet, si la capacité des plantes grimpantes à coloniser les milieux est liée à une meilleure production en lignine, elle-même liée à une augmentation des concentrations en dioxyde de carbone dans les décennies à venir, comment peut-on lutter contre ce phénomène, et diminuer par là les épandages dherbicides ? Ce point doit être explicité avec plus de détails.
Lenvahissement des cultures peut aussi être lié à dautres facteurs, qui ne sont pas cités dans laspect appliqué de cette recherche : la résistance des lianes aux herbicides qui peuvent les favoriser aux dépens dautres commensales, leur croissance peut être facilitée sur sol ultra fertilisé, ou grâce à des mycorhizes qui leur seraient spécifiquement favorables. Ces facteurs sont à considérer dans une gestion des exotiques envahissantes.
Les recherches proposées sur des propriétés biomécaniques des lianes ne répondront peut-être pas au problème de leur envahissement dans des habitats hautement perturbés de cultures intensives et denvironnements pollués, mais elles restent très intéressantes dans un pur contexte fondamental. Les laboratoires chargés deffectuer ces recherches se sont spécialisés dans cette thématique, et leurs résultats ne peuvent que contribuer à une meilleure compréhension de ce type biologique encore peu connu sous certains aspects.
THÉMATIQUE 4 : Forêts
Projet EXOGIC Évaluation de la place à donner aux essences ou provenances exogènes pour ladaptation au changement climatique
Responsable scientifique : Myriam LEGAY
Laboratoires associés : 11 organismes (7 laboratoires de recherche, 4 structures de développement forestier
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet : fournir les connaissances utiles pour éclairer la décision de développer ou non le recours a des espèces exotiques pour faire face aux conditions futures ; donner les moyens dargumenter dans le débat public
Pertinence en regard de lAPR : A
A n en pas douter, le projet sintègre bien dans lappel doffres 2010 ; il est présente suivant ses différentes facettes (« biotechniques », écologiques et économiques)
Originalité du sujet et des hypothèses : C
Lanalyse des situations problématiques (en contact avec les services de terrain), la reprise des essais dacclimatation réseaux darboretum et la projection dévolution des « niches climatiques » constituent une première partie classique peu détaillée en termes de recherche
Les risques pathologiques liées à lintroduction et les comportements invasifs (régénération) sont ensuite abordés pour des espèces candidates peu justifiées ; la partie intitulée « avantages et risques de la proximité phylogénétiques exotiques / autochtones » nest quesquissée
La base théorique est insuffisante pour transformer cette partie en question de recherche
Les parties économique et historique donnent au projet une allure interdisciplinaire mais ne sont pas développées dans un contexte général
Qualité méthodologique : C
Une approche plus de développement que de recherche ! Elle doit déboucher sur un cahier des charges pour une introduction raisonnée et une proposition de stratégie de recherche
Qualité des équipes : B
On peut regretter labsence de chercheurs écologues ayant aborde ces questions dune manière plus théorique
Faisabilité : B
Adéquation budgétaire : B
Projet cher ; je nai pas disposé au moment de lévaluation dun document détaillé en particulier sur limportance des recrutements de matière grise par rapport aux différentes parties du projet
Appréciation globale *: C
Issu du RMT AFORCE, le projet est un exemple dapplication détudes de développement et le contenu recherche (en particulier dans ses capacités génériques) est faible ; la description des manières daborder les sous-questions est trop rapide et ne permet pas de situer correctement les questions posées.
Malgré son caractère pertinent et malgré lassociation apparente entre partenaires recherche et développement, ce projet ne paraît pas devoir être retenu.
Remarques éventuelles : on notera la faible connexion (même sur les modèles de niches) avec lacquis développé en France (GICC, ANR, biodiversitas
)
ÉVALUATION 2
Objectifs du projet : Évaluer la place à donner aux essences et provenances forestières introduites pour ladaptation des forêts françaises au changement climatique.
Pertinence en regard de lAPR : C
Le projet entre de loin dans les objets de lappel doffres. On est dans cet AO dans latténuation et ladaptation et des coûts en lien. Là avec ce projet on est dans de nouvelles propositions supposant quil ne peut y avoir ni atténuation possible ou adaptations possibles de lexistant !!
Originalité du sujet et des hypothèses : C
Projet peu original, il reprend des approches qui ont été préconisées depuis longtemps soit dintroduire de nouvelles espèces !
Qualité méthodologique : D
Aucune méthodologie nest évoquée ! Sinon une analyse bibliographique poussée qui aurait pu être mise en uvre avant !
On parle de « nouvelles projections « pour le volet 1 sans explications, dune analyse des besoins dans le volet 1 qui me dérange car elle aurait due être envisagée avant, dune analyse des risques écologiques dans le volet 2 basée sur une analyse prospective (??)quest ce cela veut dire ?) puis la question de la proximité phylogénétique calculée par différentes approches dont on ne sait de quoi il sagit. Par ailleurs lidée de prendre des espèces proches a un risque quand même de pollution génétique de lespèce introduite vers celle qui est sur place
qui nest pas du tout évoquée comme un bénéfice ou un coût. Il est question de traits fonctionnels qui seront caractérisés mais on ne sait pas comment. Je ne peux me prononcer sur la partie économique car non spécialiste.
Compétences des équipes sur le sujet proposé : C
Chacune delles est compétente en général et on peut penser quelles sauront mettre en uvre mais quoi ? et comment ? Nous navons pas les éléments qui permettent de juger.
Faisabilité : D
Sil sagit dune étude bibliographique, oui je pense que cest faisable, bien quà mon avis on nait pas toute la littérature sur la question. Faire des observations en arboretum est insuffisant car les arbres sont situés dans un seul contexte. Les auteurs ont oublié lérable negundo et le frêne à fleurs qui se sont échappés de ces jardins pour envahir littéralement certaines zones alluviales et leur éradication est très difficile.
Adéquation budgétaire : D
Comme aucune méthodologie nest évoquée je trouve que pour une analyse bibliographique (qui aurait pu être faite avant) et pour faire des observations le projet est particulièrement coûteux
Appréciation globale *: D
Je suis très choquée par ce projet pour plusieurs raisons
il ne mentionne absolument pas lexistant, on a le sentiment que lon a fait table rase sur les espèces en place alors que cette ressource ne sera pas pour la totalité affectée par le cc (voir les données historiques des divers changements climatiques sur les espèces forestières). Il serait utile de développer des stratégies sur lexistant aussi.
comme il existe une ressource existante, des pollutions non mesurées viendront se superposer. Aucune méthodologie nest proposée pour ce risque dautant plus grand que les auteurs préconisent de prendre des espèces phylogénétiquement proches de celles sur place !
Aucune méthodologie sérieuse nest évoquée. Je pense que dans certaines circonstances de dégradations massives des sites, des introductions seraient peut-être à imaginer mais avec des génotypes adaptés pour lessence et dans la mesure du possible des génotypes de la même essence. Les aires de répartitions des espèces forestières sont suffisamment larges pour regarder par des approches de translocations réciproques
les adaptations possibles. Pourquoi aller chercher nécessairement des espèces exotiques ? A supposer que cela soit la solution, compte tenu des risques que ces espèces deviennent invasives et vu la difficulté et le cout engendré par ces espèces invasives quand il sagit de les éradiquer je trouve que le projet est extrêmement léger dans sa façon de procéder face à une telle perspective. rien nest évoqué dans ce sens en matière de gestion de risque.
Il sagit dun projet qui doit travailler en profondeur son souhait et de façon argumentée. ON est loin de cela.
Pourquoi les auteurs considèrent-t-ils que le cc va détruire toute la ressource en Europe?
il faut aussi une évolution du regard sur la forêt et si aujourdhui certaines essences sont conmmercialisables peut-être que demain cela sera dautres existantes en Europe mais moins développées aujourdhui et qui iront vers des optimums climatiques avec le cc. Cest cela le challenge à construire et à observer, pas à vouloir faire lapprenti sorcier avec beaucoup de paramètres non mesurés.
Et puis arrêtons de voir la forêt comme une seule essence à cultiver la forêt rend dautres services que celui de production. Quid par exemple des forêts de production mélangées dans un contexte de cc ?
Projet GRAAL Mesure du potentiel dadaptation des arbres forestiers au changement climatique : approches in-situ et ex-situ sur gradients altitudinaux à laide de dispositifs de transplantation croisée
Responsable scientifique : ROZENBERG Philippe
Laboratoires associés :
INRA, UR 0588, unité de recherche AGPF, Orléans (C. Breton, J.P. Charpentier, V. Guérin, P. Label, L. Pâques, L. Sanchez, P. Rozenberg)
INRA, UE 0995 GBFOR, unité expérimentale Génétique et Biomasse Forestières dOrléans (P. Poursat)
INRA, UR 0633 URZF, unité de recherche Zoologie Forestière, Orléans (A. Roques, A. Yart, F. Goussard)
INRA, UR 0629, unité de recherche Forêts Méditerranéennes, Avignon (S. Oddou-Muratorio, C. Pichot, H. Davi)
INRA, US 1116, unité de service Agroclim, Avignon (F. Huard)
INRA, UE 3048, unité expérimentale Forestière Méditerranéenne Avignon (J.C. Martin)
INRA et Université de Bordeaux, UMR 1202 Biogeco, Bordeaux (S. Gerber, J.-P. Rossi)
INRA et ENGREF, UMR 1092, UMR Lerfob, Nancy (C. Rathgeber)
ONF, Centre PACA, direction scientifique de Fontainebleau et CGAF Orléans (J. Ladier, B. Musch, J. Baubion).
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet :
Les objectifs du projet GRAAL sont (1) de déterminer sil existe au sein des espèces mélèze et sapin pectiné un potentiel dadaptation au changement climatique et si celui-ci est plutôt plastique ou génétique ; (2) déterminer si ce potentiel peut être mobilisé par les gestionnaires forestiers pour atténuer les effets du changement climatique sur les peuplements de mélèze et sapin pectiné, (3) mettre en place un réseau dobservation à long terme des effets du changement climatique en milieu forestier.
Pertinence en regard de lAPR : A
Le projet sinscrit parfaitement dans les thèmes de lAPR, à savoir le point 1 (actions dadaptation) car le projet permettra de mieux gérer les peuplements de mélèze et sapin pectiné dans les nouvelles conditions climatiques, le point 2 (identification des effets du changement climatique) car il permettra de mieux connaître limpact des facteurs climatiques sur la croissance et la reproduction des peuplements de mélèze et sapin pectiné, et le point 10 (recherche en partenariat) par la participation de lONF au projet. En revanche, bien que mentionné dans le projet, je ne pense que le projet GRAAL permette de répondre aux points 3 (étude des événements extrêmes) et 4 (descente déchelle) tels que décrits dans lAPR.
Originalité du sujet et des hypothèses : B
Le projet nest pas très original dans le sens où (1) les questions générales traitées ne le sont pas même si elles sont importantes et nécessitent des réponses qui nexistent pas ou très partiellement jusquà présent ; (2) les méthodologies suivies ne sont pas non plus originales (tests de transplantation réciproque, utilisation de gradients altitudinaux) même si elles sont adéquates pour répondre aux questions posées et ont été jusquici assez peu utilisées. Quelques points dans le détail de la méthodologie suivie sont plus innovants comme la méthode destimation de lhéritabilité in situ, et le suivi de lactivité cambiale en relation avec dautres traits physiologiques et phénologiques le long de gradients altitudinaux.
Qualité méthodologique : A-
Elle est difficile à évaluer car elle est décrite de façon dispersée dans lensemble du projet mais cela est du au format de réponse qui était demandé que je ne trouve pas très adapté. Une rédaction par tâches et sous-tâches avec pour chacune : équipe responsable, questions et hypothèses, méthodologie et résultats attendus aurait été plus adéquate. Daprès les éléments glanés dans le projet, il me semble que les méthodologies suivies sont adéquates pour répondre aux questions posées.
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
Les différentes équipes impliquées sont clairement expertes dans les domaines de compétence mobilisés pour le projet bien que cela napparaisse pas clairement dans la partie « expérience des équipes dans le domaine considéré ».
Faisabilité : A-
Le projet GRAAL est un projet assez lourd du fait des dispositifs de terrain expérimentaux quil nécessite qui prendront la majeure partie du projet pour devenir opérationnels et des génotypages des populations étudiées à laide de marqueurs moléculaires également longs et difficiles à obtenir.
La compétence des équipes impliquées et leurs expériences antérieures dans la mise en place de tels dispositifs laissent confiant quant à la faisabilité du projet.
Le transfert aux utilisateurs via limplication de lONF dans le projet peut apparaît un peu factice étant donné que de tels projets ne porteront leurs fruits, en terme de gestion, que bien après la fin du projet mais il est important que les acteurs soient associés dès le début à la réflexion et la réalisation du projet comme cela est dailleurs mentionné. Ladaptation passe en effet aussi par linformation et le changement de mentalité des usagers sur ces questions.
Adéquation budgétaire : A
Le budget annoncé semble globalement adéquat pour la réalisation du projet
Appréciation globale *: A-
Les objectifs du projet GRAAL sont de première importance et les résultats du projet devraient permettre une meilleure compréhension de la réponse des peuplements forestiers au changement climatique que ce soit sur le court terme (plasticité de réponse) et le long terme (évolution génétique des traits liés à la fitness).
Les réponses aux questions posées ne pourront être que partiellement apportées dans la durée impartie du projet (3 ans), et cela est légitime, et il est clair que le projet GRAAL portera ses fruits bien au-delà de la durée du projet. Répondre à ce genre de questions nécessite des projets à long terme. Le projet GRAAL permettra, conjointement avec des dispositifs installés dans le cadre dautres projets tels que DRYADE et DENDRO, de disposer de suivis à long terme de leffet du climat sur la croissance, la reproduction et la survie de peuplements forestiers, avec des données phénotypiques et génétiques essentielles pour savoir comment ces peuplements évolueront avec le changement climatique au cours des prochaines décennies.
Deux points me font rajouter un à ma note.
La présentation du projet est un peu difficile à suivre. Si certains points sont très clairs comme la répartition des tâches entre partenaires et le lien avec dautres programmes et dispositifs, il manque une vision densemble claire du projet. La partie « Outils et protocoles envisagés » aurait gagnée à être plus fournie et à décrire chacune des tâches en sous-tâches (avec léquipe leader de chacune delle) en faisant apparaître les liens entre les différentes tâches. Ceci fait ressortir un manque de cohésion et dhomogénéité sur lensemble du projet.
Le lien entre la partie « écologie des insectes ravageurs » et les autres parties nest pas très clair et apparaît un peu comme un élément rapporté au projet. Les hypothèses de cette partie ne sont pas clairement exposées non plus. Il aurait été plus avantageux pour le projet de rajouter une partie « résistance au stress hydrique et thermique », autre caractère adaptatif qui tend à être localement adapté et qui explique une part non négligeable de la croissance et la survie. Il est dommage que sur de tels dispositifs des mesures de traits impliqués dans ces mécanismes de résistance ne soient pas envisagées.
ÉVALUATION 2
Objectifs du projet : Mesure du potentiel dadaptation des arbres forestiers au changement climatique : approches in-situ et ex-situ sur gradients altitudinaux a laide de dispositifs de transplantation croisée
Pertinence en regard de lAPR : B
Dans la mesure où se projet pour les deux espèces choisies va apporter de la connaissance sur les mécanismes mis en uvre pour ladaptation le long de gradients où les contraintes climatiques sont fortes il est recevable pour cet AO mais reste très en amont de la recherche et ne pourra pas faire des propositions de gestion à lissue des 36 mois.
Originalité du sujet et des hypothèses : B
Sujet original (pas novateur en tant que tel) mais très complet par les approches proposées
Qualité méthodologique : A
Lidée de faire des transplantations réciproques est pertinente et essentielle mais ne donnera des résultats que dans quelques années
Coupler cette approche avec des mesures phrénologiques aussi
Chercher des gènes liés à ladaptation est intéressant mais pas évident. Il y a un facteur de risque.
Les mesures sur le bois aussi sont complémentaires
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
Les équipes ont tout à fait les compétences pour faire ce type de projets
Toutes sont de bons à très bons niveaux scientifiques
Faisabilité : B
Une partie des expériences seront à mettre en place donc les résultats ne seront pas nécessairement la pour le projet. La partie concernant la recherche de SNP est tout à fait faisable. Trouver des traces dadaptation est plus difficile. La partie sur les analyses de micro-densité est peu explicitée.
Adéquation budgétaire : B
Coût un peu élevé et on na pas dinformations sur lencadrement des nombreux stagiaires M2 recherchés prévus
On a peu dinformations sur le nombre de missions terrain.
Les coûts des manips en Biologie moléculaires sont corrects.
Appréciation globale *: B
Projet intéressant et global
Le choix de gradient altitudinaux est une bonne idée.
Le couplage avec des transplantations réciproques pertinent
Lanalyse phrénologique et moléculaire via les SNP intéressant même si pas évident
Cest un projet très fondamental utile en tant que tel
Ma question centrale est sur le choix des espèces, pourquoi celles là plutôt que dautres ? Pourrons-nous généraliser ? Malheureusement je ne pense pas !
Est-ce que le choix économiques est la seule entrée pour le choix des espèces ?
Et la question qui découle ensuite : aurons nous les moyens de mettre en uvre ce type de projets sur toutes les espèces forestières ? parce que la question est bien de savoir pour un ensemble despèces les capacités de celles ci à sadapter aux changements climatiques
Par ailleurs le projet évoque peu le transfert vers les gestionnaires
Et je pense quau bout des 36 mois il naura que la connaissance et pas encore les éléments pour transfert à la gestion.
Si lAO finance la connaissance ce projet est pertinent et les équipes solides mais si lesprit est différent cest un autre type dapproche qui est à préconiser et a valoriser, celles qui sont plus globales sur lensemble des forêts et qui sont rapidement opérationnelles.
Projet MEDOAK Réponse fonctionnelle du Chêne pubescent, espèce méditerranéenne et subméditerranéenne, au Changement Climatique : vers une approche expérimentale innovante
Responsable scientifique :
Thierry GAUQUELIN
Institut Méditerranéen dEcologie et de Paléoécologie IMEP UMR CNRS-IRD 6116
Laboratoires associés :
IMEP Institut Méditerranéen dEcologie et de Paléoécologie, Dir. Thierry Tatoni
OHP Observatoire de Haute Provence, Dir. Michel Boer
Fédération de Recherche ECCOREV, Dir. Joel Guiot
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet :
Lobjectif principal annoncé de ce projet est et mesurer un certain nombre de paramètres et processus dans un dispositif expérimental dexclusion de pluie dune forêt méditerranéenne à Quercus pubescens à mettre en place en 2010-2011. Les mesures concerneraient à la fois la phénologie, la croissance primaire et secondaire et la décomposition des litières.
Pertinence en regard de lAPR : B
Des études expérimentales de manipulation décosystèmes sont bien évidemment nécessaires pour fournir des éléments de compréhension de la réponse des écosystèmes aux changements climatiques attendus. Ce projet rentre donc dans le champ de lappel doffres APR GICC 2010. Néanmoins, on peut sinterroger sur la façon dont les objectifs finalisés proposés dans les trois premières « Task » du projet « Medoak » permettront de fournir une première synthèse (objectif de la Task 4 Modélisation du fonctionnement, notamment concernant le bilan carboné) propre à nourrir les interrogations sur limpact dans le domaine des services écosystémiques et leur éventuelle atténuation par des propositions de gestions forestières spécifiques.
Originalité du sujet et des hypothèses : C
Le modèle détude (chêne caducifolié méditerranéen) est intéressant dans la mesure où les théories écologiques les plus récentes ne permettent pas de répondre de manière tranchée à lavantage compétitif de lun ou de lautre de ces modèles biologiques dans un climat changeant mais à la lecture du projet, il semble que les hypothèses théoriques sous-jacentes naient pas été réellement convoquées ni même correctement évaluées par les auteurs.
Qualité méthodologique : D
De manière assez désinvolte, le dispositif dexclusion, moteur de ce projet, nest pas correctement décrit (taille des parcelles, composition de la végétation
.), ce qui au minimum laisse une impression désagréable au lecteur. On ne sait pas quand tout cela sera vraiment fonctionnel et dans ces conditions, le projet ne semble vraiment pas mûr.
Les mesures proposées ne sont pas suffisamment explicitées, les protocoles non décrits et lensemble du projet ressemble plus à un catalogue hétérogène sans aucune cohérence. Nous navons aucune sécurité sur les mesures qui seront réellement engagées, sur celles qui seraient éventuellement réalisées dans le courant du projet ou sur celles quil serait nécessaire de réaliser mais dont on ignore la faisabilité (par exemple la diversité moléculaire apparaissant dans la Task 2).
Compétences des équipes sur le sujet proposé : C
De nombreuses mesures proposées font référence à des patrons très généraux pas suffisamment explicitées :
Task1 b Nutrition minérale : « En plus de leffet direct sur la nutrition hydrique de la plante, une baisse des précipitations peut ainsi entraîner des carences minérales affectant le métabolisme. Par exemple, lintensité de la photosynthèse est directement corrélée à la teneur azotée des feuilles (Field & Mooney, 1986). » il existe des références un peu plus récentes sur le sujet et on voit pas très bien comment létude de létat minéral des feuilles, de ses capacités photosynthétiques et de la qualité minérale de la biomasse recyclée permettra de répondre à la réaction de lécosystème chêne blanc à laggravation de la sécheresse sans une étude prenant en compte la croissance des différents organes végétaux.
Task1c Ecophysiologie « Il sagira ici, en prenant en compte la variabilité spatiale de lécosystème et la variabilité des réserves en eau, détudier les réponses fonctionnelles des individus, notamment à partir des profils de flux de sève, mais aussi de leurs échanges gazeux. La relation avec les aspects de phénologie et de croissance pourra alors être mise en évidence. » Comment de quelle manière avec quel protocole ?
Des compétences parcellaires existent mais le document fourni ne permet pas de rendre compte dune intégration cohérente de toutes les mesures éventuelles prévues dans un contexte théorique suffisamment solide pour arriver à une modélisation intégratrice.
Faisabilité : D
Voir les points ci-dessus
Adéquation budgétaire : D
Les lignes budgétaires semblent correspondre à un besoin de financement pour des expérimentations qui ne relèvent pas toujours de ce projet (Portable Area Meter, Appareil de mesure automatique de la respiration du sol
).
Appréciation globale *: D
Remarques éventuelles
Les auteurs nont pas pris la peine de relire le document final où lon trouve des phrases de ce type (nous avons volontairement surligné une partie du texte montrant la non relecture) :
Quercus pubescens, Quercus ilex et Pinus halepensis sont en effet représentatifs des trois types fonctionnels les plus répandus chez les espèces forestières de la région méditerranéenne : les espèces à feuillage caduc, les sclérophylles sempervirentes (i.e. à feuillage persistant), et les ligneuses caducifoliées.cest la même chose non ??
De nombreuses approximations syntaxiques parsèment le texte tel que par exemple cette phrase :
En raison du réchauffement climatique rapide et de la diminution de la pluviométrie au printemps et en été, les prévisions pour le 21ème siècle dans le bassin méditerranéen (Hesselbjerg-Christiansen et Hewitson, 2007) et laugmentation de la variabilité du climat (Schar et al., 2004), de tels événements extrêmes et des successions dannées sèches devraient devenir plus fréquents dans les décennies à venir (Beniston et Diaz, 2004).
Dautres tissus de banalité apparaissent en de nombreux endroits :
« Dune manière plus générale, pour la première fois concernant ce type de chênaies, il sera donc possible, grâce aux passerelles installées à demeure dans le houppier des arbres dinvestiguer (sic !)en continu au niveau de la canopée dont on connaît aujourdhui, grâce notamment aux travaux du radeau des cimes, toute limportance tant au niveau des échanges avec latmosphère quau niveau de la biodiversité quelle abrite. »
Nous ne sommes pas en forêt tropicale !!!
Ou encore
« Pour létude du processus de décomposition, nous bénéficions sur le site dun mélange de litières de Q. pubescens et de Acer monspessulanum L., cette association constituant ainsi un modèle naturel de choix. »
Pour quelles raisons ????
Enfin, des mesures hypothétiques qui semblent essentielles sont reléguées en attente dun futur et dun non définis ?
« Il sagit enfin dappréhender la diversité des acteurs participant au fonctionnement du système (notamment en utilisant loutil moléculaire) et de tester le rôle de cette diversité sur ce fonctionnement. »
De quel outil sagit-il et en quoi il permettra de tester le rôle de cette diversité (laquelle ?) sur le fonctionnement ?
ÉVALUATION 2
Objectifs du projet :
Lobjectif principal est didentifier et mesurer les impacts du changement climatique sur le fonctionnement de la Chênaie pubescente (une des formations forestières dominantes de la région méditerranéenne, cependant peu étudiée) en sintéressant à différents processus fonctionnels dont les cinétiques et les intensités de réactions sont à priori différents. Ces différents « marqueurs » fonctionnels concernent avant tout la phénologie, les paramètres de croissance, le métabolisme primaire et secondaire et le cycle biogéochimique des Chênes pubescents.
Pertinence en regard de lAPR : B
Originalité du sujet et des hypothèses : C
Qualité méthodologique : D
Compétences des équipes sur le sujet proposé : B
Faisabilité : D
Adéquation budgétaire : C
Appréciation globale *: D
Remarques éventuelles
Le document présentant le projet est un brouillon non relu (des commentaires restent encore inclus dans le corps du texte) et comportant plusieurs graves erreurs méthodologiques (par de répétition envisagée, mesure des COV avec un LiCor 6400 !) et insuffisances : aucun descriptif des protocoles de mesure. Lexpérimentation envisagée ne permettra pas de répondre à lensemble des objectifs annoncés et nest pas spécialement innovante en elle même. Le partenariat ne mentionne pas le CFE CNRS qui développe une expérimentation similaire non loin du site proposé depuis plusieurs années.
Projet MODIS Evaluation de létat de vigueur des peuplements de résineux du Massif Central à partir de séries temporelles dimages
Responsable scientifique :
Véronique Cheret
Laboratoires associés :
Ecole dIngénieurs de Purpan Laboratoire de télédétection et gestion des territoires
CNRS/Université de Bourgogne - Centre de Recherches de Climatologie
AgroSup Dijon
CRPF de Bourgogne
CRPF Auvergne
CRPF du Tarn
CNPF / IDF
Département Santé des Forêts
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet :
Développements en télédétection pour évaluer létat de vigueur des peuplements de résineux à léchelle du Massif central, à partir de séries temporelle dimages satellitaires MODIS.
Le projet vise à travailler sur un indicateur cartographique de suivi de vigueur de la végétation adapté à lévaluation de la vulnérabilité des peuplements de résineux à échelle régionale, ceci de manière rétrospective (série temporelle 2000-2009), et prospective dans le cadre dun changement climatique
Pertinence en regard de lAPR : A
Bonne concordance avec les termes de l'appel (impacts du changement climatique; identification des effets; risques et vulnérabilité des peuplements forestiers; besoins de développement de modèles régionaux et déléments dadaptation).
Originalité du sujet et des hypothèses : A
Le projet vise à utiliser des images satellitaires de faible résolution spatiale (5,3 ha) mais de grande taille (1200 km x 1200 km), gratuites et continues dans le temps (23 images de synthèse par an) pour analyser des variations de vigueur à l'échelle du Massif Central, à la fois de manière rétrospective et de manière prospective. La méthode sappuie sur linterprétation de la dynamique temporelle dun indice de végétation traduisant lactivité photosynthétique du couvert végétal afin de développer une cartographie de l'état de santé des résineux sur la zone considérée et d'établir des relations entre cet état de santé local et des données descriptives des stations.
Qualité méthodologique : A
L'approche méthodologique est bien décrite en trois phases:
amélioration de la méthodologie de détection et de cartographie par télédétection (constitution de la base de données; définition d'un indicateur de vigueur des peuplements; définition et mise en uvre dune méthode danalyse de tendance; calibration de lindicateur et définition dun seuil de détection; validation par croisement avec des données de terrain; définition des modalités de cartographie des résultats).
application de la méthodologie à une échelle régionale (Tarn-Aveyron Bourgogne extension à l'ensemble du Massif Central);
résultats et interprétation (analyse rétrospective; établissement dun référentiel historique; repérage des anomalies de comportement; observation des niveaux de reprise de vigueur après des épisodes de sécheresse; suivi annuel des écarts au référentiel historique; caractérisation de la vulnérabilité à partir des conditions de stations; bilan à léchelle régionale permettant danticiper des situations et sites à risque).
Compétences des équipes sur le sujet proposé : B
Les équipes rassemblées pour ce projet font état de publications récentes (mais certains groupes en ont peu dans des revues à comité de lectures), ainsi que de deux études antérieures dans le domaine.
Faisabilité : A
Le projet me semble faisable dans les délais fixés
Adéquation budégtaire : A
Appréciation globale *: A
Remarques éventuelles
Le projet est bon et offre à mon avis des perspectives très intéressantes. Je pense qu'il mérite d'être financé.
Je regrette juste un certain flou dans la description des indicateurs utilisés (p. 5: "un indicateur de vigueur de la végétation, traduisant quantitativement lactivité végétale durant la période de croissance printanière, a été calculé pour chacune des années observées"; p. 6: "La méthode est basée sur la mesure dun indicateur phénologique [Chéret et al., 2007], traduisant lactivité végétale des peuplements forestiers
"). Plus loin dans le projet, on évoque une "Comparaison de nouveaux indices de végétation au NDVI initialement utilisé
" mais sans jamais donner aucune précision.
Je ne mets évidemment pas en doute l'existence de cet indicateur (ou de ces indicateurs, il est impossible d'après le texte de savoir s'il y en aura un ou plusieurs), mais le caractère vague de leur description entraîne une certaine frustration chez le lecteur !
ÉVALUATION 2
Objectifs du projet :
Le projet se propose d'améliorer et de renforcer les méthodes de suivi de létat de vigueur des peuplements de résineux du Massif Central en s'appuyant sur la mesure dun indicateur phénologique, traduisant lactivité végétale des peuplements forestiers en partie liée aux variations des conditions climatiques, notamment à la fréquence et à l'intensité des stress hydriques. Cet indicateur sera construit à partir de variations temporelles dindices de végétation, issus de l'analyse d'images satellitaires MODIS à basse résolution, qui présentent l'intérêt d'être fréquentes et gratuites.
Pertinence en regard de lAPR : B
La composante "changement climatique" est bien au centre du projet. En proposant la construction d'un indicateur pour suivre l'évolution des impacts du changement climatique sur les peuplements résineux du Massif central, le projet s'inscrit pleinement dans l'objectif 1 de l'APR.
Le développement méthodologique proposé dans ce projet s'inscrit dans l'objectif 2 de l'appel d'offre sans pour autant proposer une méthode pour évaluer la part du changement climatique dans l'évolution de l'indicateur phénologique.
Le projet s'inscrit également dans l'objectif 3 à travers l'analyse de la vulnérabilité des résineux du Massif Central à des sécheresses extrêmes.
Originalité du sujet et des hypothèses : B
Les hypothèses (localisation par télédétection des dysfonctionnements forestiers) sont peu originales. Les images satellitaires ont été utilisées dans de nombreuses études pour tenter le plus souvent soit de détecter des dysfonctionnements physiologiques sur de larges étendues soit pour cartographier des mortalités à partir d'images à très haute résolution.
L'originalité réside ici dans l'approche méthodologique et dans l'échelle de l'étude (régionale dans ce cas). L'utilisation des séries temporelles d'images MODIS en combinant les informations récoltées sur plusieurs années est en plein développement mais peu discuté sur le plan bibliographique dans le projet. Une seule référence réellement méthodologique (Verbesselt et al, 2010) est citée et aucune référence d'exemples d'applications n'apparaît dans le projet.
Qualité méthodologique : C
Les auteurs du projet indiquent vouloir calculer annuellement un indicateur phénologique en intégrant la variation temporelle dindices de végétation. Les anomalies de cet indicateur devraient permettre de caractériser, par pixel, la vigueur de la végétation. A partir des anomalies repérées, il est prévu d'en déduire la vigueur des peuplements résineux. Les termes de vigueur et de vitalité sont largement utilisés et parfois confondus sans être véritablement définis. Les auteurs du projet se proposent de rechercher des signaux brutaux (écarts importants et rapides à un signal phénologique normal) alors que beaucoup de stress majeurs se traduisent plutôt par une évolution très progressive de la végétation.
Les indices de végétation obtenus via le traitement du signal satellitaire sont des intégrateurs de l'évolution de la couverture végétale non seulement de la vigueur de l'essence dominante mais aussi de tout l'environnement et des activités anthropiques (éclaircies, coupes rases normales et coupes sanitaires). Rien n'est dit sur la manière se séparer l'accidentel de l'évolution normale (phénologie saisonnière et sylviculture) ni sur les différents facteurs abiotiques ou biotiques qui peuvent influencer l'indicateur phénologique. Aucunes données terrain ne semblent être prises en amont pour étayer les hypothèses et construire l'indicateur phénologique. La calibration semble reposer sur l'utilisation d'images Spot haute définition sans que ce point soit développé.
La vulnérabilité et le comportement au stress des principaux résineux du massif central (douglas, épicéa, pin noir et sylvestre) n'est pas identique et rien n'est dit sur la manière de les observer et d'analyser leur comportement séparément.
Les auteurs parlent de vitalité, de diminution ou de reprise de vigueur des arbres sans dire comment il compte appréhender ces paramètres à l'occasion de la phase de validation terrain qui est très peu développée.
Dans la partie application, le croisement avec les données pédo-climatiques établies par l'Agro-Sup de Dijon ressemble plus à une validation de l'indicateur phénologique qu'à une réelle application. Rien n'est dit sur la construction d'un modèle de vulnérabilité du Douglas, à partie de ces données pédoclimatiques.
Compétences des équipes sur le sujet proposé : B
Des expériences récentes du porteur du projet n'ont pas encore fait l'objet d'une publication majeure sur le sujet. Les responsable du Laboratoire de télédétection et gestion des territoires de Purpan ont une expérience un peu plus importante mais avec un nombre limité de publications qui ne sont d'ailleurs pas toutes mentionnées.
Les compétences des partenaires (Agro Sup, Université Bourgogne, CRPF,) sont réelles. Ils semblent cependant n'intervenir que de façon marginale dans le projet (pas plus de 35 jours au total). L'essentiel du projet repose sur 24 mois de doctorant et 5 mois d'étudiant master.
Faisabilité : C
Projet ambitieux, dont la partie méthodologique (mal décrite par ailleurs), semble reposer principalement sur un doctorant. La partie application semble par contre reposer principalement sur le porteur du projet qui ne compte s'investir que 3 mois, et sur un stagiaire master. Les autres permanents de Purpan ne consacreront que 2 mois à l'encadrement.
Adéquation budgétaire : A
78 421 HT sont demandés pour couvrir essentiellement 2/3 d'une bourse de thèse et des frais de fonctionnement, avec un cofinancement demandé à la région Midi Pyrénées. La demande est en adéquation avec le budget présenté.
Appréciation globale *: C
Le projet repose essentiellement sur un doctorant et un stagiaire. Le doctorant va surtout travailler sur la partie méthodologique (comment faire et comment valider ?) qui semble encore mal cernée par le porteur du projet. La partie application apparaît comme un sous produit alors qu'il est au centre de l'appel d'offre. Le lien entre les deux parties n'apparaît pas clairement.
Projet PHENO Étude comparative de la phénologie et du fonctionnement des forêts périurbaines et naturelles dans le cadre du réchauffement climatique
Responsable scientifique : Laurent Bray (Jardin Botanique de la ville de Paris)
Laboratoires associés : ESE Orsay, GDR SIP-GECC
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet : Évaluer les différences de phénologie entre foret rurale et périurbaine, puis simuler leur comportement futur pour mettre en place un protocole de Gestion
Pertinence en regard de lAPR : A
Pas trop de questions à ce sujet : impacts, adaptation, partenariat sont des mots-clés effectivement mis en jeu
Originalité du sujet et des hypothèses : A
Lidée est originale, et assez sympathique sur sa formulation
Qualité méthodologique : B
La démarche est bien élaborée et décrite, avec deux réserves quine mettent pas en cause lensemble :
- au niveau de la climatologie, cest essentiellement la température qui est prise en compte, en particulier dans la phénologie. Leffet de la pluviométrie est mentionné, et même discuté, mais sans que lon voie clairement comment elle interviendra
- dans la mesure où on parle de partenariat et de gestion, limplication dorganismes tels que lONF aurait pu nêtre plus assurée dès le début, alors quelle nest quévoquée
- il semble aussi difficile, si lon veut aller jusquà la gestion, de ne pas prendre en compte les effets futurs de la pollution, en particulier par lozone
Compétences des équipes sur le sujet proposé : B
De très bonnes à bonnes, avec les réserves mineures au-dessus sur un léger élargissement qui pourrait être profitable si lon veut vraiment aborder la gestion. La partie scientifique nappelle pas de réserves
Faisabilité : B
Le programme en lui-même est sans doute faisable, mais la faible implication des proposants (73% dETP seulment) reporte toute la charge sur le personnel à recruter, essentiellement un post-doctorant à 3 ans, dont on peut vraiment se demander sil pourra tout faire...et si cest un bon investissement pour un post-doctorant
Adéquation budgétaire : C
Lessentiel de la demande (183kE) correspond à un recrutement de personnel (post-doc essentiellement), tout à fait justifié par la faible implication des permanents.., mais pas forcément justifiable par ailleurs.
Appréciation globale *: B
Cest un programme bien construit et novateur, mais on ne peut pas sempêcher de se demander si le jeu en vaut la chandelle, car même si lon a bien au bout des éléments de gestion, ils ne seront sans doute pas suffisants pour en décider. Le montage est séduisant, mais la faible implication des permanents dans le projet inquiète, et conduit à une demande financière qui semble lourde pour un petit projet sympathique. Par certains aspects, on peut avoir limpression du marteau-pilon pour écraser une mouche, mais je ne suis pas sûr de la pertinence de cette impression.
Remarques éventuelles
Avis donc très modérément favorable, mais pas totalement assuré pour trancher en faveur dun C éliminatoire. En B pour en discuter, et éviter une erreur judiciaire
ÉVALUATION 2
OBJECTIFS DU PROJET :
Lobjectif final du projet est dassoir une nouvelle politique de gestion des espaces forestiers parisiens sur la base de résultats de modélisation du fonctionnement de deux espèces (hêtre et chêne sessile). Les différentes étapes du projet sont les suivantes.
1 Calibrer des modèles phénologiques (modèles à 1 ou 2 phases) pour deux espèces à partir des données du Groupement De Recherche « Système d Information Phénologique pour la Gestion et l Étude des Changements Climatiques » (groupement coordonné par Isabelle Chuine, CEFE, Montpellier).
2 Tester et comparer les performances de ces modèles sur les observations phénologiques réalisées en forêt de Fontainebleau (période 1976 1884 et 1992 2010) et dans le bois de Vincennes (observations disponibles uniquement depuis 2007) afin de choisir le modèle le mieux adapter.
3 Étudier rétrospectivement, sur la base du modèle choisi (point 2 ci dessus) et à partir de séries climatiques observées, l évolution de la durée de la saison de végétation sur une période historique de 50 ans. Les séries climatiques correspondent à la forêt de Fontainebleau et aux bois de Boulogne et de Vincennes.
4 Intégrer le modèle phénologique choisi dans le modèle CASTANEA (modèle de fonctionnement des forêts développé au laboratoire ESE de l Université Paris Sud Orsay) pour calculer la croissance et les bilans de carbone en forêt de Fontainebleau et dans les bois de Boulogne et de Vincennes, depuis le passé récent jusqu en 2100, avec la matrice de simulation suivante :
deux essences forestières : hêtre et chêne sessile ;
deux situations pédologiques : forte réserve utile en eau + fort niveau de nutrition azotée faible réserve utile en eau + faible niveau de nutrition azotée ;
une réalisation du modèle ARPEGE Climat de Météo France, scénario A1B, désagrégée à l échelle 8x8km par la méthode des types de temps, sur l Ile de France ;
une série climatique «corrigée» reprenant la réalisation ci dessus modifiée par un effet «ilot urbain», lui même dérivé des observations couvrant le passé récent en forêt de Fontainebleau et les bois de Vincennes et de Boulogne ;
deux hypothèses de concentration en CO2 atmosphérique pour simuler l effet urbain / non urbain.
5 Quantifier les différences entre les simulations (passé récent / futur ; forêts naturelles et périurbaines) et en déduire un protocole de gestion des zones forestières périurbaines (choix des essences, sylviculture, etc.)
PERTINENCE EN REGARD DE L APR :B
Les porteurs estiment que le projet concerne trois thèmes de l APR :
1 politiques climatiques d adaptation et d atténuation : le projet est pertinent eu égard à l APR
2 recherches en partenariat : le projet est faiblement pertinent pour cet item puisque il ne concerne que deux structures (la Mairie de Paris et le laboratoire Écologie Systématique et Évolution de l Univ. Paris Sud Orsay). Le Groupement de Recherche SIP GECC n est mentionné dans le projet qu à titre de fournisseur de données.
3 adaptation et nécessaire descente d échelle : le projet n est pas pertinent sur ce thème. La méthode de correction des séries climatiques est très simple. Elle ne prend pas en compte les problèmes dincertitudes liés aux projections climatiques. Elle ne semble pas avoir été discutée avec des spécialistes du domaine. Elle ne concerne que les températures et les précipitations. La méthode proposée ici ne correspond pas à un développement méthodologique fort comme spécifié dans lAPR.
ORIGINALITÉ DU SUJET ET DES HYPOTHÈSES : C
La comparaison du fonctionnement de forêts proches géographiquement et soumises ou non aux effets climatiques particuliers des ilots urbains est originale.
L idée d assoir des politiques de gestion forestières spécifiques pour les bois de la ville de Paris est louable mais les moyens mis en Suvre pour répondre aux questions d adaptation sont limités :
les résultats attendus reposent uniquement sur quelques hypothèses de modélisation et quatre années d observations phénologiques du hêtre et du chêne sessile pour les bois parisiens ;
les résultats semblent devoir justifier des politiques de gestion déjà mises en place (voir les trois derniers paragraphes de la partie 3 Étude bibliographique commentée) et qui concernent un plus grand nombre d espèces que les deux proposées à l étude.
QUALITÉ MÉTHODOLOGIQUE : D
Les bois de Boulogne et de Vincennes semblent soumis à des régimes de précipitations et des températures différentes de celles pouvant être observées en Forêt de Fontainebleau. Ces différences doivent impacter la phénologie des essences et modifier la durée de la saison de végétation, les bilans de carbone et le fonctionnement des écosystèmes.
A louverture du projet, seulement 4 années dobservations phénologiques seront disponibles pour les bois de la ville de Paris. Ce pas de temps paraît extrêmement faible pour dégager un effet significatif et quantifiable de leffet « ilot urbain » sur la phénologie.
Aucune autre observation nest prévue dans le projet. Il semble pourtant primordial de tester leffet « ilot urbain » sur dautres éléments du système avant de passer à une étape de modélisation et de définir des politiques de gestion à long terme. Puisquil existe des différences de climat entre les trois sites depuis 10 à 30 ans, il serait avant tout nécessaire de vérifier et quantifier les différences de fonctionnement potentielles entre les forêts urbaines et non urbaines : existe t il des différences entre l état sanitaire des peuplements ? Observe t on des dépérissements accrus à Vincennes et Boulogne ? Quelles sont les essences les plus impactées ? La croissance des arbres (de toutes les essences) est elle affectée comparativement à d autres forêts témoins ? L état des forêts parisiennes est il déjà critique ? etc.
Les auteurs proposent de corriger les données climatiques modélisées jusqu en 2100, en intégrant les différences actuellement observées entre les séries climatiques de Fontainebleau, Vincennes et Boulogne. Cette correction est probablement nécessaire mais elle najoute rien au réalisme des simulations puisque un seul modèle climatique, un seul scénario démission et une seule méthode de désagrégation sera utilisée. La différence de 1°C entre les postes météorologiques et urbains semble donc être « dans lépaisseur du trait » par rapport aux hypothèses climatiques futures disponibles (cf. par exemple projet ANR Climator).
Les auteurs proposent dutiliser des séries de concentration en CO2 atmosphérique différentes en fonction de la localisation des sites, mais napportent aucun élément à ce sujet.
La valorisation des résultats de cette étude auprès de la forêt de Serra de Cantareira (Brésil), dans un contexte climatique actuel et futur totalement différent à celui de la région parisienne nest pas expliquée et apparait comme peu pertinente.
COMPÉTENCES DES ÉQUIPES SUR LE SUJET PROPOSE : A
La Direction des Espaces Verts et de lEnvironnement est compétente en terme de gestion et d adéquation des politiques de développement des forêts parisiennes.
Le laboratoire Écologie Systématique et Évolution de l Université Paris Sud Orsay est compétent dans le domaine de la modélisation du fonctionnement de forêts et de la phénologie.
Le Groupement de Recherches pour un Système dInformation Phénologique pour Étudier et Gérer les Changements Climatiques nintervient dans le projet quà titre de fournisseur de données.
FAISABILITÉ : C
En létat, le projet est faisable mais les objectifs poursuivis et les résultats attendus sont très largement surdimensionnés par rapport aux questions scientifiques initiales.
Le fonctionnement de deux espèces (hêtre et chêne sessile) doit être analysé dans le projet mais les plans dadaptation de la gestion intègrent :
la recherche de « différentes espèces ayant une meilleur adaptation au vu des premiers résultats du projet » ;
la recherche de méthodes de gestion mieux adaptées comme « modification des classes d âges, diversification des essences, adaptation des techniques de dégagement, arrosage, tailles de formation, etc
» (cf. tâche 5)
Aucun de ces points ne sarticule clairement aux éléments développés dans les autres tâches.
ADEQUATION BUDGÉTAIRE : C
La réalisation du projet (travail de modélisation) repose sur lembauche dun post doctorant pendant 3 ans (82% du budget demandé). Cette embauche n est pas remise en question mais au vu des tâches à accomplir la durée devrait être ramenées à 18 ou 24 mois.
Il est étonnant de constater que la Mairie de Paris, membre du GDR SIP GECC, souhaite faire financer à 100% ses observateurs par le GICC.
APPRÉCIATION GLOBALE *:D
Le projet propose dadapter la gestion des forêts parisiennes uniquement sur la base de quelques hypothèses de modélisation ce qui nest pas recevable.
Si lobjectif final nest pas modifié, le projet devrait sappuyer en premier lieu sur des études comparatives du fonctionnement, voire des dysfonctionnements, observés entre des forêts de Fontainebleau et des bois de Vincennes et Boulogne afin de quantifier leffet « réel » du différentiel de 1°C observé entre les sites depuis 10 à 30 ans.
La définition des politiques de gestion doit sappuyer dune part sur des observations effectuées sur plus de 2 espèces et sur des modélisations réalisées à partir dun plus grand nombre dhypothèses (climatiques principalement mais également stations forestières).
Projet RAS Rôle des Arbres au Sahel
Responsable scientifique
Dr. Josiane SEGHIERI, Chargée de Recherche, IRD
Laboratoires associés :
Partenaire 1. UMR Hydrosciences Montpellier (HSM) : CNRS/Univ. Montpellier1 et Montpellier 2/IRD.
Partenaire 2. Université Abdou Moumouni (UAM), département de Biologie, Niamey, Niger, associé au partenaire 1.
Partenaire 3. Plant Functional Biology and Climate Change Cluster, University of Technology, Sydney, Australie, associé au partenaire 1.
Partenaire 4. C3ED Centre d'Economie et d'Ethique pour l'Environnment et le Developpement, Centre IRD dIle de France.
Partenaire 5. UMR ADES-Tempos : CNRS/Univ. de Bordeaux 2 et de Bordeaux 3.
Partenaire 6. Laboratoire d'Etudes et de Recherche sur les Dynamiques Sociales et le Développement Local (LASDEL), Niamey, Niger, associé au partenaire 4.
Partenaire 7. UMR Biogéochimie et Écologie des Milieux Continentaux (Biomco) : Univ. Paris VI/CNRS/INRA/IRD.
Partenaire 8. IRD-CEFE Centre d'Etudes Fonctionnelles et Evolutive.
Partenaire 9. UR propre de l'IRD 199 Dynamiques socio-environnementales et gouvernance des ressources.
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet :
L'objectif général du projet RAS est d'aboutir à une appréciation réaliste des risques encourus par les socio-écosystèmes sahéliens particulièrement exposés au changement climatique, en particulier l'augmentation des événements extrêmes (sécheresse/pluies). En étudiant deux situations sahéliennes contrastées au Niger, RAS se propose de clarifier (1) par quel déterminisme intrinsèque se répercute, sur la composante ligneuse, l'adaptation des sociétés rurales à leur environnement, (2) comment la composante ligneuse qui en résulte répond au climat et contribue à la résilience de l'agro-écosystème en assurant ou non certains services écosystémiques, écologiques et socio-économiques, essentiels pour faire face au changement du climat et en atténuer les effets.
Pertinence en regard de lAPR (A B C D) A
Je nai pas pu consulter lAPR car le site répondait : « Notice: Undefined variable: currentDate in /data_aero/campaign/web/template/gauche.html on line 11. Notice: Undefined variable: racine in /data_aero/campaign/web/template/gauche.html on line 23 Notice: Undefined variable: racine in /data_aero/campaign/web/template/gauche.html on line 34 Notice: Undefined variable: racine in /data_aero/campaign/web/template/gauche.html on line 39, etc
»
Cependant, la proposition de projet montre une adhésion très claire aux thèmes à lappel à proposition.
Originalité du sujet et des hypothèses (A B C D) A
Le projet est très original car il traite des rétro alimentations entre stratégies adaptatives et écosystèmes : le rôle des écosystèmes dans les stratégies adaptatives et ladaptation en général (sous langle des services hydrologiques pour les groupes 2 et 3 et sous langle dautres services pour le groupe 1) et limpact des stratégies adaptatives sur les écosystèmes (groupe 1).
Le sujet et les hypothèses correspondent tout à fait aux problématiques actuelles sur ladaptation dans les pays du sud, par exemple ladaptation basée sur les écosystèmes.
Qualité méthodologique B
Chaque groupe est très cohérent méthodologiquement.
On regrette un manque dintégration entre les groupes. Linterdisciplinarité se limite à une juxtaposition de disciplines, sans dialogue entre elles. Un exercice de « soft modelling » aurait pu permettre dintégrer les résultats des différents groupes.
Les problèmes inter-échelles ne sont pas abordés (le groupe 1 est très local alors que les résultats des deux autres concernent des échelles différentes : le bassin versant, les nappes ou la sous région).
Le document avance « la production d'arguments rigoureux et réalistes pour appuyer la prise en compte de la perspective dadaptation au changement climatique au cur des stratégies de développement dans la région sahélienne ». Cette promesse nest pas étayée par des activités ou des produits attendus : des « policy briefs », de la communication adaptée aux politiques, des séminaires avec des politiques. On a limpression dune recherche fermée sur elle-même.
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
Aucun doute sur les compétences des équipes, même si le dialogue interdisciplinaire nest pas clair.
Faisabilité : A
Le projet est faisable, compte tenu des compétences des équipes et des partenariats avec des projets existants.
Adéquation budgétaire : A
Un budget additionnel aurait peut être été nécessaire pour le dialogue entre disciplines et entre politiques, acteurs locaux et scientifiques. Néanmoins le projet tel quel est réalisable avec le budget demandé.
Appréciation globale *: A
Ce projet mérite vraiment dêtre soutenu. Il est très innovant et très en ligne avec les questions actuelles sur les services écosystémiques et le changement climatique.
ÉVALUATION 2
Objectifs du projet :
Le projet vise létude des changements de la composition floristique ligneuse au cours des dernières décennies et notamment du rôle des arbres dans les réponses des systèmes de production des communautés rurales aux sècheresses passées en lien avec les contraintes démographiques et socio-économiques dans un contexte de changement du régime des précipitations.
Le rôle des arbres dans le cycle de leau sera analysé dans le cadre des pratiques culturales et notamment des usages des sols. Les mécanismes dévapotranspiration sont ciblés pour étudier les rétroactions en strate ligneuse et ressources souterraines en eau.
Pertinence en regard de lAPR : B
Le projet présente un bon niveau de pertinence notamment sur les questions :
1 Réseau dobservations sur lévolution des impacts et constitution dindicateurs : ici ce seront des indicateurs biologiques. Le projet privilégie les actions de recherches aux actions dadaptations à mettre en uvre dès maintenant.
3 Etudes dévénements extrêmes : risques et vulnérabilité. Ce domaine est abordé par lanalyse des occurrences dépisodes climatiques et essentiellement leurs impacts. Les aspects aide à la définition de priorités pouvant résulter de lanalyse des vulnérabilités ne sont pas évoqués.
6 et 9 Scénarios : ils visent à tester lévolution des couverts dans lobjectif danalyser leurs impacts sur les flux hydriques (atmosphère et nappe phréatique) en relation les pratiques culturales. Les aspects aident à la décision dans loptique des politiques dadaptation sont à développer par rapport aux objectifs de lAPR.
Originalité du sujet et des hypothèses : A/B
Lanalyse et la comparaison de la gestion de leau par les couverts ligneux en zone sahélienne est originale par les interactions quil peut y avoir avec les sociétés qui en dépendent. Laspect changement climatique apparaît de manière tenue par la variabilité des précipitations.
Lanalyse au niveau local de ces changements climatiques correspond bien aux échelles sollicitées dans lAPR.
Qualité méthodologique : A/B
Le projet est très bien construit sur les aspects méthodologiques liés à létude du fonctionnement hydrique de la végétation et sur les aspects socio-économiques.
Les aspects interdisciplinaires sont très bien construits dans le projet. Le volet pertinent par rapport à lAPR sur les changements climatiques sera abordé par « la perception quont les populations des évolutions climatiques sur ces cinq dernières décennies et de leur impact sur le couvert arboré ». Ce volet aurait mérité un développement plus important.
Dans les travaux prévus sur les relations entre arbre et atmosphère, le groupe veut préciser les facteurs du climat qui contrôlent le fonctionnement hydrique des arbres sans autre précisions. Les paramètres permettant détudier le fonctionnement hydrique de la végétation sont très bien présentés.
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
Les compétences et lexpérience des équipes sur le projet sont indéniables. Tant dans le domaine de lécologie, de lhydrologie, et de la sociologie.
Les équipes participent régulièrement à des projets financés dans le cadre dANR et de Fonds de Solidarité Prioritaire sur le domaine de lécologie, lhydrologie et les aspects socio-économiques. Bonne connaissance des sites détudes sur lesquels se déroulent ses projets.
Faisabilité : A
La faisabilité du projet est excellente dans sa partie inter-relations arbre-sociétés et dans sa partie inter-relations arbre-atmosphère (fonctionnement des arbres) et arbre-souterrain (sol-nappe) et dans la modélisation des échanges verticaux deau et dénergie.
Adéquation budgétaire : B/C
Le poste emploi est très lourd entre cdd, postdoc, étudiants et emplois locaux cela correspond à un total de 154 mois plus de 12 ans en cumul pour un budget de plus de 150 k¬ . Le poste équipement semble aussi disproportionné par exemple 2 GPS pour 6 k¬ idem pour les appareils photos. Pour le reste du matériel n est pas déjà acquis ou demandé dans d autres programmes ? Le montant reste aussi très élevé 143,6 k¬ . Le tout pour un total de 596 k¬ .
Certes le nombre d équipe est important avec 19 intervenants pour un équivalent temps annoncé de un plus de 4 personnes sur 3 ans.
Appréciation globale *: B
Le projet est intéressant avec une forte composante biologique dans son approche de la relation entre le couvert arboré des zones sahélienne et les activités humaines en lien avec les problèmes hydriques. La composante climatique apparaît dans cet aspect de la gestion de leau, mais elle mériterait des précisions. Le coût est très élevé et semble surestimé sur certains postes. Avis favorable sur ce projet excellent dans sa composante écologique à renforcer dans laspect changement climatique.
Remarques éventuelles
Laspect modélisation intégratif semble moins bien traité que les autres volets qui sont mieux présentés. Si le projet veut couvrir cet aspect (au lieu de simplement fournir des connaissances utiles pour la modélisation) il est nécessaire de renforcer léquipe dans ce domaine qui ne dispose que de deux personnes (dont les champs disciplinaires sont lhydrologie et la bioclimatologie).
Projet V-FORMED Conséquences des sécheresses répétées sur la vulnérabilité de lécosystème forestier méditerranéen
Responsables scientifiques : Michel VENNETIER (CEMAGREF Aix en provence)
François GIRARD (CEMAGREF Aix en Provence)
Laboratoires associés : IMEP CNRS Aix en Provence
INRA Avignon
AMAP CIRAD Université Montpellier 2
CEFE CNRS Montpellier ?? (voir paragraphe compétences équipes)
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet :
Lobjectif affiché principal du projet est de comprendre la réponse de lécosystème méditerranéen à un climat devenant plus sec (prévision de 30% de réduction des précipitations à la fin du siècle). Il sagit donc détudier les conséquences directes et différées de stress climatiques intenses sur le fonctionnement, la croissance et la résilience de lécosystème méditerranéen. Des expérimentations sur deux espèces forestières, chêne vert et pin dAlep seront menées sur deux sites principaux (associés à 4 autres sites) et permettront dobtenir des avancées significatives sur le bilan de carbone global, la plasticité de larchitecture aérienne, la compartimentation au sein de larbre, la périodicité des cycles de croissance ainsi quune analyse détaillée des composants de la respiration du sol.
Les résultats obtenus seront introduits dans des modèles qui permettront, après validation, détablir des scénarios prédictifs liés aux risques (perte productivité, dépérissement, incendies). La sortie envisagée concerne la politique de gestion et aménagement adaptée aux risques encourus.
Pertinence en regard de lAPR : B
Si lon regarde les attendus liés à cet appel doffres, le projet répond bien à la demande sur les aspects impacts du changement climatique et dommages en résultant. Leffort de recherche à ce niveau est patent avec le renforcement dun réseau dobservation et dexpérimentation existant et son extension. De fait, aussi, le projet fournira des informations à une échelle régionale et sur des temps assez courts. Le travail impliquera plusieurs partenaires scientifiques complémentaires déjà habitués à travailler en collaboration et lévaluation des incertitudes découlera sans doute de lutilisation des différents modèles proposés par les équipes participantes.
Par contre, il ne semble pas être prévu de différencier entre ce qui découle des changements climatiques et ce qui pourrait être attribué à dautres facteurs.
De plus, même si une sortie relation entre aléas climatiques, vulnérabilité et risques est indiquée, il nest pas prévu dévaluation des coûts économiques ni dessai de scénario socio-économique (lajout dun partenaire compétent dans ce domaine aurait sans doute été utile). Certes, lONF est mentionné, comme gestionnaire, mais les conséquences liées aux données sorties des modèles sur des « adaptations » possibles des arbres modèles et/ou sur des modifications incontournables du paysage méditerranéen sont à peine évoquées.
Il est vrai quil est difficile daborder tous les points mais, clairement, le projet se focalise sur lamélioration des connaissances sur les conséquences des changements de type sécheresse sur la croissance de deux espèces phares et la prédiction modèle-dépendante de leur permanence à la fin du siècle.
Originalité du sujet et des hypothèses : B+
Le projet, centré sur lécosystème méditerranéen, écosystème à risque, les changements climatiques y ayant déjà largement débuté, fait suite à des travaux menés antérieurement, en particulier dans le cadre du programme ANR DROUGHT +. Lécosystème méditerranéen est vulnérable à des stress hydriques répétés (ainsi quà une augmentation des températures) et son étude est indispensable. Les auteurs privilégient deux espèces darbres, le chêne vert et le pin dAlep, qui sont des représentants majeurs de lécosystème méditerranéen. Le choix de ces deux espèces est justifié du fait de leur stratégie différente vis-à-vis du stress hydrique, le pin dAlep pratiquant lévitement tandis que le chêne vert est considéré comme tolérant. La comparaison des deux espèces peut constituer un indicateur intéressant sur les modifications éventuelles du paysage dans un futur plus sec et chaud.
Les points qui apparaissent intéressants, voire novateurs ou permettant denvisager des avancées significatives :
* du point de vue dispositif expérimental
extension du réseau dobservation et détude des deux espèces (lexistence ou non dune mixité de ces deux espèces sur les sites ne mest pas apparue clairement énoncée dans le texte ; voir paragraphe suivant qualité méthodologique).
simulation de stress hydrique sur deux des sites (mais pas de possibilité détude daugmentation de température, voir paragraphe sur qualité méthodologique)
* du point de vue des expérimentations/mesures
suivi précis de la croissance (primaire et secondaire) couplée aux paramètres écophysiologiques et météorologiques
amélioration des connaissances sur la répartition entre compartiments/organes
prise en compte du fonctionnement du sol (racines et respiration autotrophe, respiration hétérotrophe liée aux microorganismes) ces deux derniers points servant à lamélioration de lappréciation du bilan de carbone du point de vue modélisation
- passage dun modèle monospécifique à un modèle polyspécifique
- utilisation/confrontation de 3 modèles (voir aussi paragraphe sur qualité méthodologique)
Cependant, lensemble du document ne fait pas toujours forcément ressortir de manière claire les éléments clés et les débouchés attendus. En particulier, la longue description des différents modèles naboutit pas de manière évidente à une vision claire de leur utilisation
.sinon une phrase assez convenue sur la projection de lévolution des espèces méditerranéennes dans le futur afin daider à la gestion forestière.
Qualité méthodologique : B
Sites expérimentaux
Le projet repose donc sur deux sites expérimentaux déjà instrumentés et situés à deux extrémités (en gros) de la région méditerranéenne. A ce sujet, une carte aurait bien été utile pour localiser ces deux sites principaux ainsi dailleurs que les 4 sites supplémentaires dont il est aussi fait mention dans le projet. Les deux sites principaux vont donc voir leur équipement senrichir essentiellement dun dispositif dexclusion de précipitations. Cest le seul équipement permettant de simuler un changement dun des facteurs importants associés aux changements climatiques.
Les 4 autres sites sont situés selon un transect (deux transects de continentalité et altitude ??) quil aurait été intéressant de faire figurer sur une carte, comme signalé plus haut. La description des sites et des espèces qui sy trouvent montrent quelques incohérences entre le texte et le tableau 1. Il est fait état dun gradient de température qui napparait pas clairement dans le tableau (à quoi correspond la température indiquée, et les différences apparaissent assez minimes ?).
Mesures
On ne sait pas combien darbres vont être examinés lors de chaque campagne de mesures sur les 2 sites principaux (20, comme indiqué par la suite ?). Quel est lâge de ces arbres ?
La richesse de létude repose sur tout un ensemble de mesures phénologiques, architecturales, physiologiques, cellulaires portant sur les parties aériennes, souterraines et sur les communautés microbiennes du sol, le tout associé à des mesures de flux au niveau des couverts. Cependant, est-ce que les mesures prévues (prélèvement de branches, suivi de croissance radiale et cellulaire, prélèvement de bourgeons, prélèvement de racines, photosynthèse, conductance, etc
) seront toutes effectuées sur les 6 sites ?
Est-il déraisonnable de se poser la question dune étude menée en parallèle, totalement expérimentale, avec de jeunes arbres en conditions contrôlées, et destinée à suivre les effets seuls et combinés dun stress hydrique et dune augmentation de température, disons 2°C?
Modélisation
Les auteurs proposent lutilisation de 3 modèles, lun (TREEGRASS) destiné au bilan de carbone, le deuxième (AMAPsim) pour suivre lévolution de larchitecture en fonction du climat et le dernier (MAIDEN), mécaniste, lié à lévolution de la croissance/allocation de carbone en fonction de variables climatiques. Les 3 modèles, de toute évidence caractéristiques de 3 des 4 (5) équipes impliquées (TREEGRASS = INRA Avignon, AMAPsim = AMAP CIRAD et MAIDEN = CEFE Montpellier), seront correctement alimentés grâce aux nombreuses données issues des mesures effectuées au cours des campagnes. Mais comment croiser ces modèles ?
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
Il est fait mention dans la proposition de 4 équipes
représentées par des acronymes dont il faut dailleurs aller chercher lexplication !!!. La cinquième équipe (CEFE CNRS Montpellier), bien que participant à la demande financière, et indiquée dans les tableaux 3 et 4, nest jamais considérée en tant que telle dans le texte : en particulier, rien nest dit sur elle dans le paragraphe « Expérience et moyens des équipes dans le domaine considéré ».
Mis à part ce point bizarre particulier, il est évident que les équipes possèdent toutes les compétences requises pour réaliser le travail proposé ainsi quen témoignent les publications associées à leurs travaux, dont certaines, réalisées en commun, témoignent de collaborations antérieures fructueuses.
Faisabilité : B+
Les campagnes de mesures permettront sans nul doute dalimenter les bases de données en améliorant certains des indicateurs. En particulier, la comparaison des données issues des expérimentations sous stress hydrique et contrôle permettront de nourrir les modèles.
Cependant, comment les auteurs entendent-ils hiérarchiser ou croiser ces modèles pour arriver à ce quils espèrent une projection relativement fiable de létat de la forêt méditerranéenne dans le futur (combien dannées ?) ?
Adéquation budgétaire : B
A première vue, la demande paraissait excessive en termes de salaires de personnels par rapport à léquipement. Mais le fait que beaucoup déquipements lourds soient déjà en place explique cette différence, lié au besoin dun nombre important de stagiaires pour réaliser les campagnes de mesures et prélèvements sur les arbres. Cette justification aurait pu être ajoutée dans la proposition ! Ce serait bien aussi de savoir de quel type de stagiaires il sagit : masters, doctorants, techniciens, aide-techniques,
. ?
Il nen reste pas moins quil nest pas fait mention de co-financements, si lon enlève bien entendu, les salaires des permanents,
.ce qui est un peu gênant.
Appréciation globale *: B/B+
Clairement, le projet est en continuité avec les programmes précédents développés par les mêmes équipes. Il est vrai quil améliore à la fois le nombre de sites, linstrumentalisation des deux sites principaux et la qualité des approches scientifiques (compartimentation, étude de lorganogénèse).
Il sinscrit principalement dans létude des impacts des changements climatiques en privilégiant le stress hydrique, son but étant de proposer un modèle prédictif pour lévolution de la forêt méditerranéenne dans un futur
non déterminé. La sortie vers les problèmes dadaptation et de gestion forestière figure en filigrane (dialogue envisagé avec lONF) et les implications socio-économiques ne sont pas évoquées.
Par rapport à lune des demandes de lAPR, il nest pas fait mention de lattribution respective des effets dus aux changements climatiques et de ceux dus à dautres composantes du changement global : par exemple, il nest nulle part fait mention dune possible intervention de lozone dont on sait quil est fortement présent en région méditerranéenne et quil manifeste des effets phytotoxiques (en particulier sur le pin dAlep).
Remarques éventuelles
Il nest pas fait mention de partenariat avec des équipes européennes ; ne serait-il pas intéressant de collaborer avec des équipes italiennes, espagnoles et portugaises qui sont confrontées à des situations similaires ?
ÉVALUATION 2
OBJECTIFS DU PROJET :
V-FORMED propose danalyser la réponse des écosystèmes méditerranéens à base de pins dAlep et/ou de chênes verts à des épisodes de sécheresse intenses, ou répétées. Le projet sappuie principalement sur des manipulations de deux écosystèmes déjà en place, sur des analyses rétrospectives de la croissance radiale et sur de nombreuses modélisations. Les processus étudiés concernent principalement la croissance primaire et secondaire du bois et des feuilles, la fructification, la croissance racinaire. Le projet reste évasif sur la notion de vulnérabilité, sans précision sur quel(s) enjeu(x) la vulnérabilité sera analysée, évaluée et fera lobjet de recommandations (productivité nette, croissance, survie, compétition interspécifique
).
PERTINENCE EN REGARD DE LAPR : A
La thématique abordée (réponse des écosystèmes méditerranéens aux aléas climatiques extrêmes et de fréquence croissante) sinscrit en partie dans le thème adaptation aux changements climatiques et dans la question des aléas extrêmes. Le projet fait limpasse sur la mortalité, processus pourtant essentiel entre vulnérabilité et résilience
Les sorties attendues en termes de recommandations pour les gestionnaires et politiques de daménagement sont évasives.
ORIGINALITÉ DU SUJET ET DES HYPOTHÈSES : C
Le projet sinscrit davantage dans la suite de recherches en cours en proposant quelques compléments. Il ny a pas réellement doriginalité dans les compartiments ou processus étudiés, ni en terme de démarche, ni dhypothèse. Le point original annoncé dans le projet (aborder conjointement le fonctionnement écophysiologique, croissance, et phénologie) est en réalité déjà engagé et (certes encore imparfaitement) sur la plupart des sites Carboeurope. Lassemblage par modélisation nest pas bien explicité et nest pas convaincant (voir plus loin).
QUALITÉ MÉTHODOLOGIQUE : B
Chaque opération sappuie sur des suivis, mesures ou modélisation dont la qualité nest pas à remettre en cause. En revanche, la juxtaposition dapproches de modélisation nest pas satisfaisante. Aucun effort dassemblage nest proposé, cest fort dommage. Voir commentaires rubrique faisabilité.
COMPÉTENCES DES ÉQUIPES SUR LE SUJET PROPOSE : A
Les équipes impliquées dans le projet sont spécialistes et de réputation internationale dans létude des fonctionnements des écosystèmes méditerranéens, de leur état sanitaire et de leur productivité. Ces partenaires se connaissent et collaborent autour des thématiques de lappel doffre (évènements extrêmes, climat actuel et futur, cycles et bilan de carbone
).
FAISABILITÉ : C
Le projet sappuie sur des sites déjà instrumentés où seuls de compléments ou frais de fonctionnement liés aux travaux proposés dans le cadre du projet sont sollicités. Les compétences des chercheurs associés sont, sur le papier, garantes de faisabilité. Cependant, les chercheurs permanents des différents organismes sont impliqués à des taux très modestes. La réalisation de chacune des tâches sera confiée à des personnels temporaires (stagiaires essentiellement) et la coordination à un post doc dont le profil et les compétences ne sont pas précisés. Le travail dassemblage et dintégration des différents processus analysés (de manière phénoménologique ou fonctionnelle par chacune des équipes) est une activité scientifique difficile qui devrait mobiliser les chercheurs seniors relativement fortement.
Par ailleurs, lengagement du CEFE dans ce projet pose question à la lecture de la proposition, car cette unité porte la gestion dun des sites instrumenté détude (Puéchabon, chêne vert, manipulation sécheresse). Cependant le CEFE nest pas listé dans les expériences et moyens des équipes. Il nest pas non plus question de son implication pour la modélisation phénologique. Les références bibliographiques de cette équipe (en particulier sur lacclimatation à la sécheresse, la phénologie foliaire
) ne sont pas listées. Je peux certes comprendre que le projet a été rédigé pour partie au moment de la disparition tragique de L. Misson. Ce dernier aurait certainement proposé de développer davantage la compréhension des processus différés affectant le fonctionnement carboné (dont les questions dallocation du C) des arbres afin daméliorer les modèles fonctionnels pluriannuels, particulièrement complexes sur ces espèces méditerranéennes polycycliques et sempervirentes. Lengagement du CEFE mériterait dêtre vérifié et précisé si le projet retient lattention du comité GICC.
Les objectifs annoncés sont très nombreux, concernent des compartiments, des pas de temps et des processus très différents, tous affectés par la contrainte hydrique. Le projet propose :
la poursuite « à long terme » des mesures réalisées sur les sites instrumentés de Fontblanche et Puéchabon ; ce type dactivité ne me semble pas relever des ambitions du programme GICC
la mobilisation dautres sites non (ou moins lourdement ?) instrumentés pour développer (semble-il, car cest confus dans la rédaction de chaque tâche) des approches plus long terme (par voie rétrospective) et modélisation de type dendroclimatique ; ce volet ne sera réellement pertinent que si une réelle quantification des contraintes hydriques est réalisée, ce qui ne semble pas non plus très clair.
une juxtaposition de tâches intéressantes en soi mais à des échelles diverses, allant de la description quantifiée de phénomènes (phénologie, croissance radiale et cellulaire, architecture) à des analyses de processus (écophysiologiques et microbiologiques) des modélisations multiples, propres à chaque équipe (modélisation PLS de fonctions de réponse climatique, MAIDEN, TREEGRAAS, ARCHIMED AMAPsim, transfert radiatif), ne permettant pas une intégration des « briques » du projet
des scénarisations sous climat futur de deux types de modèles (fonction de réponse et MAIDEN) dont les apports respectifs ne sont pas discutés (et avec des scénarios climatiques très peu explicités différents non justifiés entre les deux équipes)
En conséquence, la plus-value du travail en commun de ces équipes nest pas convaincante. Loriginalité annoncée du projet (« aborder conjointement le fonctionnement écophysiologique, croissance, et phénologie », ce qui est en réalité déjà engagé (même si cest certes encore imparfait) sur la plupart des sites Carboeurope, reste une déclaration formelle. Elle ne sera concrète que si une véritable intégration est proposée, ce qui nest pas le cas dans la version actuelle de la proposition. Cette intégration ne peut passer que par une modélisation couplée eau carbone (voire aussi azote) avec prise en compte explicite des processus de croissance, développement architectural, respiration, reproduction, mortalité
ADÉQUATION BUDGÉTAIRE : B
Laide sollicitée sélève à 32% du coût global du projet mais le montant des coûts de personnels permanents semble surestimé (en tout cas par référence à des barèmes de référence). Les demandes de soutien financier complémentaire pour le monitoring des sites instrumentés peuvent se discuter.
APPRÉCIATION GLOBALE : C
Le projet est décevant eu égard à la qualité intrinsèque de chacune des équipes impliquées et de chaque action de recherche individuelle : le défaut deffort dintégration et dassemblage laisse une impression de juxtapositions dactions sans cohérence collective. Le texte de la proposition est long (et ne respecte pas sur ce point les exigences de lappel à projet), confus et a sans doute été rédigé rapidement, mais cela nexcuse pas tout.
Projet VULNÉRABILITÉ INCENDIES FORETS Conséquences des scénarios de changements climatiques sur la vulnérabilité des interfaces forêt / habitat en région méditerranéenne face aux incendies
Responsable scientifique : GARBOLINO Emmanuel, Centre de recherches sur les Risques et les Crises, Mines Paristech
Laboratoires associés :
Université de Nice-Sophia-Antipolis Équipe Gestion et Valorisation de lEnvironnement - UMR 6012 Espace
CEMAGREF - UR Écosystèmes méditerranéens et risques · EMAX
GREDEG
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet :
Objectif 1 : Analyser limpact du changement climatique sur le climat méditerranéen et sur la végétation dans la région Provence Alpes Cote dAzur (PACA), selon les trois scénarios élaborés par le GIEC : le scénario minimal (+ 1,1°C), le scénario intermédiaire (+ 2,8°C), le scénario maximal (+ 6,4°C) et établir des cartes de répartition de la flore en région PACA pour la fin du XXIème siècle
Objectif 2 : Analyser laugmentation de la vulnérabilité des zones urbanisées à proximité des zones naturelles
Objectif 3 : Croiser ces analyses pour établir des éléments daide à la décision aux services de l'État et aux collectivités territoriales en charge de la prévention des incendies de forêt et des politique durbanisation et daménagement du territoire (Direction départementale des Territoires et Conseil Général des Alpes Maritimes).
Pertinence en regard de lAPR : A
Les questions posées, les objectifs assignés, le domaine concerné et les partenaires impliqués font que ce projet s'inscrit totalement dans l'APR.
Il s'appuie sur les hypothèses émises par le GIEC et cherche à analyser les impacts de divers scénarios sur le risque d'incendies de forêt avec deux aspects: la flore et son adaptation au changement climatique et la vulnérabilité du territoire qui va évoluer sous la pression démographique et celle de l'aménagement qui seront encore plus prégnantes
Le projet cherche à répondre au moins partiellement aux questions 1 à 6 des objectifs de l'APR
Originalité du sujet et des hypothèses : B
De nombreuses équipes scientifiques et technologiques ainsi que de nombreuses parties prenantes (services gestionnaires des espaces naturels et forestiers, services chargés de la coordination et de la lutte contre les incendies de forêt) se sont posés la question de l'impact des changements climatiques sur les incendies, plus particulièrement dans des zones fortement anthropisées, ou fortement urbanisées (importance croissante des interfaces forêt habitat).
Ici les porteurs du projet proposent de croiser deux types d'information: l'une concerne l'évolution de la flore avec le climat, l'autre l'évolution de la vulnérabilité des territoires.
L'hypothèse de l'évolution de la vulnérabilité est forte, cette évolution a été observée au cours des trente dernières années et va bien dans le sens d'un accroissement de cette vulnérabilité, il est peu probable que l'on assiste à une inversion des tendances, au mieux assisterons nous à un ralentissement au moins dans la frange côtière déjà fortement urbanisée. En revanche, le report de la pression vers des zones du proche arrière pays va concerner des territoires jusqu'ici peu concernés, non encore équipés et pour lesquels se pose donc la question d'un aménagement optimum intégrant, entre autres, les risques d'incendies.
En revanche, l'hypothèse d'une évolution de la flore sous l'effet du changement climatique, si elle est pertinente au pas du siècle, me semble faible ici. En effet, il est plus probable, compte tenu des effets divers attendus des changements climatiques que les fortes pluies automnales entrainent une forte croissance de la strate arbustive que les longues périodes de sécheresse rendront plus inflammables et plus combustibles. Il est donc à craindre que des incendies surviennent dans des formations forestières jusqu'ici peu concernées par les incendies et avec des effets sur le milieu peu prévisibles dans la mesure où le comportement au feu (inflammabilité, combustibilité, reconstitution après incendies) est peu connu.
La note B est attribuée pour ces raisons, l'activité 4 « Identification des nouveaux territoires soumis au risque dincendie de forêt » de la phase 1 me semble insuffisante. La sélection des territoires potentiellement occupés par des plantes habituellement impliquées dans des incendies de forêt (pins, chênes pubescents, cistes,
) me semble ne pas être de nature à permettre de bien répondre à la question:
a) le choix d'espèces habituellement impliquées risque de conduire à des zones si vastes qu'il sera nécessaire de faire appel à d'autres critères que les critères retenus pour faire des distinctions nécessaires aux aménageurs
b) ce choix risque de passer à côté de milieux actuellement peu concernés par les incendies et riches en espèces peu étudiées ou considérées comme peu dangereuses,
Qualité méthodologique : A
Hormis la réserve ci-dessus qui ne porte qu'indirectement sur la méthodologie retenue, et dans la mesure de mes compétences, les choix des approches, les méthodes proposées, les logiciels dont les équipes vont se servir me paraissent être adaptée aux objectifs.
Cette note A est attribuée aux activités d'ARMINES, d'UNICE et du CEMAGREF, je ne suis pas assez compétent pour juger de la pertinence des méthodes envisagées ou employées par GREDEG
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
Armines-Mines Paristech CRC et CEMAGREF - UR Écosystèmes méditerranéens et risques EMAX font partie des membres fondateurs du Groupement d'Intérêt Scientifique Incendies de Forêt, rejoints ensuite par Université de Nice-Sophia-Antipolis Équipe Gestion et Valorisation de lEnvironnement - UMR 6012 Espace qui y fut très actif.
Ces trois équipes ont également joué un rôle très important dans le projet EUFIRELAB, animant ou co-animant des « équipes » de ce laboratoire sans murs.
Je connais moins le GREDEG, mais Gérard MONDELLO cité en page 26 a participé à un projet remarqué du GIS Incendies de Forêt.
Faisabilité : B
Se placer dans trois hypothèses du GIEC permet de couvrir une large gamme de risques compte tenu de l'ampleur des changements climatiques de l'hypothèse forte.
Mais j'ai deux interrogations
a) ce choix va conduire a augmenter considérablement le volume des travaux, volume qui n'est pas seulement dépendant du nombre d'hypothèses mais aussi de l'importance des conséquences induites par telle ou telle hypothèse
b) les modèles envisagés sur le comportement des espèces sont ils assez robustes dans le cas de la très forte augmentation de température: je n'ai pas de réponse mais j'ai de fortes inquiétudes
Adéquation budgétaire : B
Les moyens demandés me paraissent en adéquation avec les besoins exposés dans le calendrier prévisionnel.
Je suis toutefois étonné de l'écart de coûts entre un Ingénieur sénior d'ARMINES (plus de 13 000 EUR) et un professeur de UNICE (8 600 EUR) et un Economiste Sénior (6 200 EUR). Ces écarts de un à deux ne sont pas dûs aux écarts de rémunération mais au coût environné particulièrement élevé pour ARMINES.
Les équipes font appel à de nombreux stagiaires, mais rien dans le projet n'est indiqué quant aux conditions de travail de ces personnels en formation.
Ce sont ces deux raisons qui m'ont conduit à attribuer la note B
Appréciation globale *: B
Toutes les réserves et inquiétudes quant à la faisabilité ne peuvent me conduire à attribuer la note A.
Mais ce que je connais des personnes impliquées, en particulier de celles du CEMAGREF et de UNICE me conduit à penser que ce projet est susceptible de permettre une avancée des connaissances.
Remarques éventuelles
Peut être serait il bon toutefois d'attirer leur attention sur le caractère trop ambitieux, d'après moi, de traiter les conséquences des trois hypothèses
a) soit ne prendre que les hypothèses 2 et 3 considérant que les moyens de lutte actuels et les équipements permettront de faire face dans l'hypothèse 1, elle même peut être déjà obsolète
b) soit ne prendre que l'hypothèse 2 et approfondir beaucoup plus l'analyse des conséquences sur la flore et surtout sur les écosystèmes menacés.
ÉVALUATION 2
THÉMATIQUE 5 : AGRICULTURE - ALIMENTATION
Projet TERADCLIM Adaptation au changement climatique à léchelle des terroirs viticoles
Responsable scientifique : QUENOL Hervé
Laboratoires associés :
Laboratoire COSTEL, UMR6554 LETG, Université Rennes 2
Laboratoire GEOMER, UMR6554 LETG, Institut Universitaire Européen de la Mer
UVV-UMT Vinitera INRA-Angers, Inra Angers-Nantes
UMR 7159 - UR 182 LOCEAN, LODYC
UMR 6016 Laboratoire de Météorologie Physique (LAMP)
UMR8586 PRODIG, Université Diderot Paris 7
Laboratoire détude des Transferts en Hydrologie et Environnement (LTHE)
Dirección de Agricultura y Contingencias Climáticas (DACC)
Universidad Nacional de Cuyo. Facultad de Filosofía y Letras. U.N.Cuyo
Servicio Meteorológico Nacional (Argentina)
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet :
Le projet vise à comprendre et caractériser les impacts du changement climatique à une échelle micro-locale, afin danticiper les changements à venir pour la filière viticole dans le monde, en termes de variétés et de pratiques, de besoins en ressource en eau, de zones dexpansion. Les défis principaux sont dévaluer le changement à cette échelle dune part, puis de faire le lien par la simulation multi-agent avec lévolution de lactivité viticole, et enfin dorganiser le transfert des résultats de ces simulations vers la profession afin daccroître sa capacité dadaptation.
Pertinence en regard de lAPR : A
Les 3 défis principaux correspondent pleinement aux enjeux de lAPR. Ils permettent de progresser sur les impacts et sur ladaptation, tout en se plaçant bien en prise avec les acteurs concernés de la filière viticole.
Originalité du sujet et des hypothèses : B
Le sujet est original en ce quil aborde des questions difficiles peu traitées en ce qui concerne les impacts du CC au niveau micro-local. Il est a priori un peu moins original en proposant les SMA pour explorer les scénarios dadaptation, mais pas suffisamment explicite pour juger si les proposants vont aborder cette étape, également difficile du fait de lhorizon temporel considéré, de manière originale (en particulier pour tenir en compte des aspects dynamiques de cette adaptation). Il nest plus du tout original sur la partie transfert.
Qualité méthodologique : B/C
Chaque partie du projet prise séparément propose une méthodologie apparemment de bonne qualité. Malheureusement la partie sur les SMA où je suis plus compétent est trop peu renseignée pour que je puisse juger, en particulier en ce qui concerne la collecte dinformations sur les comportements des viticulteurs (et des non viticulteurs qui pourraient le devenir). Le point noir à ce niveau concerne lintégration des différentes parties dont la méthodologie nest pas renseignée.
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A/B
Hétérogène selon les équipes. Certaines sont bien reconnues nationalement et internationalement, dautres mettent en avant des publications à diffusion beaucoup plus limitée.
Le point faible au niveau des ressources humaines est sur le nombre important de CDD à recruter, ce qui fragilise le projet sil ny a pas de candidat correct.
Par ailleurs les compétences des équipes à travailler ensemble mont lair limitées, si on en juge par le peu dintégration des composantes dans la rédaction du projet. Les coûts de transaction seront importants vue la taille du consortium.
Faisabilité : B
Cest faisable. Quelques soucis possibles sur des points pour lesquels le document nest pas clair : quel dispositif de mesure pour acquérir les données climatiques micro-locales ? quel format de données nécessaire pour constituer le SMA ?
Adéquation budgétaire : A ?
Le budget proposé a lair cohérent (mis à part les permanents annoncés à 100% de leur temps ce qui ne me paraît pas crédible, mais pas de financement demandé pour eux). Cependant je ne suis pas assez compétent sur la composante métrologie pour avoir un avis bien informé
Appréciation globale *: B
Remarques éventuelles
Le projet sintéresse à des enjeux dintérêt immédiat, avec une approche multi-site pertinente. IL est porté par des équipes compétentes chacune dans son domaine. Mais il a été pensé et rédigé trop rapidement. Le nombre considérable de coquilles orthographique en témoigne. Plusieurs éléments insuffisamment travaillés et points dombre subsistent de ce fait :
- les modalités dintégration des axes et équipes est peu informé
- létat de lart est déséquilibré, il ne concerne pratiquement que lenjeu dimpact micro-local du CC
- il y a très peu de réflexion sur la valorisation, même en ce qui concerne la stratégie de publication (quel type de revue visée par exemple)
- la phase de transfert est très peu innovante et ne se saisit pas de lopportunité dune intégration possible plus forte avec le dispositif de simulation
- le dispositif de mesure nest finalement pas si clair
Enfin cest un gros partenariat très éclaté géographiquement. Les coûts de coordination vont être importants et ne semblent pas complètement anticipés.
ÉVALUATION 2
Objectifs du projet : Évaluer les impacts du CC à léchelle fine du terroir viticole, en mettant en place une méthodologie combinant observations locales et modélisation spatiale du climat dans différentes sites français et étrangers. Élaboration de proposition de scenarios localisés dadaptation pour la profession viticole en utilisant une plate-forme multi-agents
Pertinence en regard de lAPR : A
La pertinence parait excellente, sans hésitation : le projet vise clairement la question centrale des impacts, et pour cela il aborde pleinement les autres thèmes de ladaptation et de la nécessaire descente déchelle, et plus partiellement les thèmes des scénarios et incertitudes, ainsi que des recherches en partenariat
Originalité du sujet et des hypothèses : B
On peut considérer que le sujet est original par le passage à une échelle locale, totalement indispensable dans le contexte du terroir, ainsi que le recours à la plate-forme SMA pour définir des scénarios dadaptation (lintroduction de cet outil étant cependant moins bien assurée que le reste de laction). Le projet sappuie déjà sur des acquis notoires dans le cadre dactions précédentes, en particulier TERVICLIM : cest un point très positif pour assurer la qualité de la demande, un peu moins sous langle de linnovation
Qualité méthodologique : B
Le projet est solidement conçu sur des bases solides déjà élaborés dans les phases précédentes. Cest cependant sur le plan de la construction méthodologique que lon peut émettre quelques réserves : si les actions précédentes ou accompagnantes sont bien décrites, il manque quelque peu une illustration des connaissances actuelles à partir dune présentation des résultats essentiels. Une réflexion sur les incertitudes aurait pu les compléter. De même, dans la mesure où la phase précédente a concerné un grand nombre de sites, on peut se poser la question de les prendre en compte dans le cadre de ce projet
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
Aucune réserve sur ce point : lensemble des compétences est large, mais tout à fait complémentaire et bien choisi, depuis les compétences scientifiques jusquaux partenariats. Le très bon fonctionnement de lensemble dans les autres projets est un gage de réussite, et lintégration de partenaires supplémentaires devrait se faire sans problème
Faisabilité : A
Lensemble parait tout à fait faisable, sous réserve que leffort soit concentré sur les 3 vignobles qui seront concernés par la mise en uvre du SMA (Layon, Sainte-Victoire, Mendoza)
Adéquation budgétaire : B
Sauf erreur, laffectation du personnel en pourcentage de temps ne figure pas, ce qui est dommage. Ceci dit, leffectif global en personnel permanent est évalué à 9 ETP, ce qui est à la fois considérable, mais crédible et de bon augure pour la faisabilité
La demande globale s élève à 298 k¬ , ce qui n est pas démesuré face à l ampleur du programme. Une grande partie est (comme toujours ou presque) demandée sur des renforts : vacations, 1 CDD pour 30 mois, 1IE et 1 AI (quel statut ? sans doute CDD) pour 2 ans( ?) et 1 post-doc, le tout estimé à 227 k¬ . Pourquoi pas, mais à préciser et discuter
Appréciation globale : A
Avis très favorable, basé à la fois sur le projet et sur le bilan très positif de laction précédente TERVICLIM, qui a préparé le terrain et que cette action doit permettre dexploiter et de concrétiser. Des ajustements seront nécessaires, mais ils ne devraient pas poser de problème
Projet SÉCURITÉ ALIMENTAIRE Transition énergétique et sécurité alimentaire sous changement climatique et contrainte carbone : un dialogue entre évaluation à léchelle globale et expertise locale
RESPONSABLE SCIENTIFIQUE : J.C. HOURCADE
LABORATOIRES ASSOCIES : CIRED, LSCE, GRET (ASSOCIATION)
ÉVALUATION 1
OBJECTIFS DU PROJET :
- analyse spécifique du secteur agricole et de l'usage des sols dans les projections "low carbon",
- analyse des sentiers de croissance vers une économie "low carbon" et de leur transition, en relation avec d'autres enjeux comme la sécurité énergétique, alimentaire et la pauvreté,
- contribuer au débat sur les architectures internationales.
PERTINENCE EN REGARD DE LAPR : A
ORIGINALITÉ DU SUJET ET DES HYPOTHÈSES : A
Par son ambition de lier les questions agricoles (et donc de sécurité alimentaire) et d'usage du sol, le projet attaque de front la question du lien entre politique climatique mondiale et développement. C'est donc à la fois pertinent et original. Une place importante est faite à l'incertitude. Il est aussi prévu un dialogue avec les parties prenantes, durant le processus de modélisation, et je trouve cela très bénéfique à la fois pour la modélisation et pour l'appropriation des résultats.
QUALITÉ MÉTHODOLOGIQUE : B
Le projet est ambitieux, il couvre de nombreux thèmes. La cheville ouvrière est le modèle Imaclim-R. Ce modèle est toujours un peu "à la marge" de ce qui se fait et le projet utilise des concepts de manière plutôt floue (bifurcations, déséquilibre, non-optimalité, incertitude, architecture internationale
), mais le tout est attrayant et les questions adressées sont pertinentes. Le modèle n'a jamais été publié dans ses détails techniques (ce qui est malheureusement courant en économie), mais un article a été publié dans Energy Journal en 2007 (top field). C'est donc un choix cornélien entre rigueur académique et pertinence pour le débat de politique économique. L'introduction de l'incertitude est bienvenue, mais elle est méthodologiquement peu convaincante (le domaine d'incertitude est ramené à "9 sous-ensembles" de manière arbitraire)
COMPÉTENCES DES ÉQUIPES SUR LE SUJET Proposé : A
La compétence du CIRED n'est pas à démontrer. Les partenaires lui sont complémentaires.
FAISABILITÉ : B Le projet est ambitieux, mais l'articulation entre les partenaires est crédible. L'intégration de l'incertitude me semble plus problématique. Il y a beaucoup de choses dans ce projet, difficile de dire si tout pourra être mené à bien, mais je sais que l'équipe du CIRED est pugnace.
ADÉQUATION BUDGÉTAIRE : B
Le coût total pour le GICC est de 321 744 euros, sur 3 ans. Il consiste essentiellement en un chercheur temps plein pour le CIRED (138 000 euros), un temps partiel pour le LSCE (71 370 euros) et le GRET (53 760 euros), plus une base de données imputée au CIRED pour 30 000 euros (je ne comprends pourquoi elle est si chère).
APPRÉCIATION GLOBALE : B+
ÉVALUATION 2
Objectifs du projet :
Ce projet propose de construire des scénarios qui élargissent limpact du changement climatique sur le secteur agricole, notamment sur lusage des sols. Il les teste ensuite sous langle dune basse intensité carbone. Ces scénarios sont basés sur une modélisation en équilibre général quantifiable et soumises tout au long de leur élaboration à un accompagnement par un dialogue avec des experts.
Pertinence en regard de lAPR : A
Originalité du sujet et des hypothèses : C
La modélisation déquilibre général est basée sur lhypothèse de la faible soutenabilité (substituabilité parfaite entre différentes formes de capital) dune part et sur lhypothèse dune distribution initiale de revenus et de fortunes inchangée. Or, le concept de développement durable exige le maintien du stock du capital naturel (soutenablité forte) et se réfère également à une dimension sociale qui implique une redistribution des revenus et fortunes. La modélisation proposée dans ce projet est connu, mais peu adéquate a traiter le sujet.
Qualité méthodologique : B
Les méthodes proposées relèvent essentiellement des deux domaines suivants : dune part, il sagit dune modélisation néoclassique courante et dautre part dune mise en scène un peu artificielle dun « dialogue » avec quelques experts choisis. La première relève du courant principal des sciences économiques, tandis que la deuxième relève des techniques denquêtes développées dans des sciences sociales. Le lien entre ces deux méthodes nest pas évident et la proposition reste muette sur la manière comment elle compte relier les deux.
Compétences des équipes sur le sujet proposé :A-
Malgré le fait que le projet est présenté sous létiquette socio-économique, il relève principalement dune modélisation économique (Imaclim-r).
Faisabilité : B
Ce projet est sans doute faisable, mais manque de pertinence pour la mise en place dune politique environnementale opérationnelle. Il reste muet sur les aspects démographiques si présents dans lusage des sols et ne se réfère pas explicitement au concept de la rente foncière pourtant essentiel pour traiter le sujet.
Adéquation budgétaire : C
Le cout prévisionnel total de 436000 est exagéré dautant plus que la modélisation proposée est reprise de travaux antérieurs.
Appréciation globale : b-
Remarques éventuelles
Si jamais cela est souhaité, ce projet pourra être réduit. A la place dun « dialogue » entre modélisation prospective globale et expertise locale (ce qui me paraît un exercice alibi), le projet pourrait se concentrer sur la modélisation de la pression démographique sur le prix des sols pour contribuer à expliquer la déforestation conduisant à la désertification et enfin a la perte de biodiversité.
THÉMATIQUE 6 : Littoral
OT-RUN Réseau dObservation des impacts du changement climatique sur les récifs coralliens de la Réserve Naturelle Marine de la Réunion et modélisation prédictive des Trajectoires
RESPONSABLE SCIENTIFIQUE : Jean TURQUET, Directeur Adjoint de lARVAM
LABORATOIRES ASSOCIES :
Coordonnateur : ARVAM Réunion (Agence pour la recherche et la valorisation marines)
Autres labos : Université de la Réunion (Ecomar)
GIP RNMR (Groupement dIntérêt public réserve naturelle marine de la
Réunion)
IRD de la Réunion
ÉVALUATION 1
OBJECTIFS DU PROJET:
Le projet propose la mise en place de différents outils et indicateurs permettant lobservation, le suivi et la modélisation des impacts du changement climatique sur le territoire de la Réserve Naturelle Marine de la Réunion (RNMR). Quatre objectifs spécifiques porteront sur :
lobservation de la variabilité temporelle des caractéristiques physico-chimiques du milieu marin
la caractérisation de la résilience des récifs coralliens de la Réunion à laugmentation de température et de leur vulnérabilité
la cartographie et la modélisation prédictive des trajectoires des communautés récifales en réponse aux perturbations
la production dun outil cartographique daide à la décision
PERTINENCE EN REGARD DE LAPR (A)* :
Le projet proposé traite les trois premières grandes questions de lappel doffres et pourra également apporter des informations sur la question 10 daide à la décision et à la gestion. Les questions 1, 2 et 3 de lappel doffre sont plus précisément traitées avec :
la mise en place dun réseau dobservation du changement climatique pour 3/4 des récifs coralliens de la Réunion
la définition dindicateurs de résilience
le développement doutils de mesures à haute fréquence de la calcification récifale
lintégration de toutes les données recueillies en modélisation en passant par loutil traitement dimages
ORIGINALITÉ DU SUJET ET DES HYPOTHÈSES (A )*:
Les récifs coralliens de loutre-mer français couvrent 60 000 Km2, soit 1/10 des surfaces mondiales, dans les 3 grands océans Pacifique, Atlantique et Indien. Les conséquences du changement climatique font craindre pour cet écosystème selon des scénarii différents, selon les facteurs considérés et selon les collectivités : élévation du niveau des océans, augmentation des températures, augmentation des phénomènes extrêmes (cyclones) et acidification des eaux. Il est très bien que dans le cadre de cet appel doffre sur la gestion et impacts du changement climatique, un appel à proposition de recherche ait ciblé cet écosystème.
Parmi les hypothèses développées qui traitent la résilience des récifs coralliens il est dommage que le projet ne parle pas plus de létoile de mer Acanthaster planci qui peut se développer de façon explosive et qui dans certains récifs de lIndo-Pacifique est la cause de mortalités impressionnantes au niveau des récifs océaniques.
QUALITÉ MÉTHODOLOGIQUE (B)*:
Il est dit dans le texte que cette étude va se consacrer aux récifs de la Réserve Naturelle Marine de la Réunion. Il est dit aussi que les récifs de cette réserve ne constituent que 3/4 des récifs de la Réunion. Il est vraiment dommage que tout ceci ne soit pas visualisé sur une carte à léchelle de lîle.
Il est dit dans le texte que certains de ces récifs sont suivis depuis 1998, dautres ont supporté des épisodes de blanchissement en 2004, 2005, 2009. Il est dit aussi que la Réserve Naturelle Marine de la Réunion est en place depuis 2007. Il est dit aussi que le recouvrement corallien a diminué de 55% à 32% de 2000 à 2007 et que les récifs réunionnais sont actuellement considérés comme dégradés. Ici aussi nous manquons cruellement de précisions quant à la variabilité temporelle de létat de santé de ces récifs qui sont suivis depuis 35 années (Scopélitis et al., 2009).
Dans la tâche 2, Indicateur de la résilience, il est dit que pour valider les indicateurs proposés létude va se focaliser sur 8 stations où vont être caractérisés certains paramètres pour développer un outil qui sera utilisé dans le cadre du suivi déjà en cours des 14 stations GCRMN. Ici aussi tout ceci manque de précisions. Que deviendra le projet sil ny a pas de phénomènes de blanchissement pendant les 3 années de durée du programme ?
Vu le peu de précision donné il nest pas possible de juger la qualité des recherches proposées dans la tâche 2.3 du recrutement corallien.
Dans la tâche 2.4 (Bilan des carbonates en milieu récifal) les porteurs du projet ne semblent pas connaître les mesures defficacité photosynthétique qui sont considérées comme un bon indicateur de létat de santé du récif corallien ; le Diving-PAM émerge actuellement comme un nouvel outil de suivi (Cooper TF, Gilmour JP, Fabricius K, 2009- Bioindicators of changes in water quality on coral reefs : review and recommandations for minotoring programmes. Coral Reefs, 28 : 589-606).
COMPÉTENCE DES ÉQUIPES SUR LE SUJET PROPOSE (C)*:
Il est vraiment dommage que dans lannexe 1 le pourcentage de temps réellement consacré au projet par les différents chercheurs ne soit pas précisé.
La plupart des seniors ne semblent participer à ce projet que pour des tâches de coordination, dexpertise, dappui, de contrôle et de conception. Seules deux personnes laborieuses sont clairement identifiées, une doctorante et une personne qui nappartient pas aux laboratoires demandeurs (CORDIO).
Ceci explique peut-être pourquoi plus de 80% de la participation demandée sera consacrée à des salaires (311KE/382).
FAISABILITÉ (B)*:
Le projet tel quil est présenté semble réalisable.
Néanmoins un gros travail de synthèse des données déjà acquises devra être réalisé au préalable, il nest pas précisé par qui ?
Par ailleurs ce projet sappuie sur une recherche dans un espace protégé depuis 4 ans qui est au préalable déjà considéré comme un récif dégradé. Les résultats obtenus sur ce récif seront-ils extrapolables aux autres récifs de la Réunion ? de lOcéan Indien ? des Océans mondiaux ?
Enfin ce projet sappuie beaucoup sur des épisodes de blanchissement passés et sur des prévisions de blanchissement à venir. Que deviendra le projet sil ny a pas de blanchissement ?
ADÉQUATION BUDGÉTAIRE (C)*:
La somme demandée me semble importante vue la superficie couverte par le projet : 3 500 ha. Si cette étude apporte les résultats escomptés et que lon veuille la reproduire dans lensemble des récifs coralliens français, cest un budget de 655 millions dEuros quil faudrait mobiliser
APPRÉCIATION GLOBALE (B) **:
Ce projet est excellent quant à sa pertinence et son originalité.
Sa faisabilité sera grandement améliorée lors des réunions qui vont précéder sa mise en place. Lors de ces réunions préalables quil sera nécessaire de programmer avec lensemble des participants au projet, le manque de détail qui est apparu dans les méthodes devrait facilement être résolu.
La partie faible du dossier nous semble une implication « a minima » du personnel des laboratoires mentionnés. Il faut souhaiter une réelle mobilisation des équipes sur ce sujet très intéressant. En retrouvant de lenthousiasme, une fédération des énergies et une mobilisation des équipes concernées, la part du budget demandé pour des salaires devrait être réduite.
REMARQUES ÉVENTUELLES :
IL faut financer ce projet qui à mon avis est le seul consacré à cet écosystème qui doit être étudié à loccasion de cet appel doffre sur Programme de Recherche Gestion et Impacts des Changements Climatiques.
ÉVALUATION 2
Objectifs du projet :
Lobjectif à trois ans du programme est de développer les outils et indicateurs nécessaires à lobservation, au suivi et a la modélisation des impacts du changement climatique sur la réserve nationale marine de la réunion, milieu corallien.
Observation de la variabilité temporelle des caractéristiques physico-chimiques du milieu marin côtier
Caractérisation de la résilience des récifs coralliens de la Réunion et de leur vulnérabilité face à laugmentation de température
Cartographie et modélisation prédictive des trajectoires des communautés récifales en réponse aux perturbations
Production dun outil cartographique daide a la décision
Pertinence en regard de lAPR : A
Le projet répond en partie à lappel doffre, en particulier aux questions 1,2 et 3
développement dun réseau d observation du CC (sur récifs coralliens)
définition d indicateurs de résilience d un écosystème
recherches méthodologiques en traitement d images et modélisation
Originalité du sujet et des hypothèses : A- B
Le projet est original en ce quil tente de caractériser let de modéliser les effets dune anomalie positive de température estivale sur les récifs, déclenchant un phénomène de blanchissement pouvant être suivi dune mortalité conséquente du peuplement de coraux.
Les hypothèses sur le suivi des conséquences reposent sur le seul facteur température du changement climatique dont il nest pas évident quil se produise sur les 3 ans du projet.
Qualité méthodologique : A - b
Certaines des méthodes sont bien établies seront employées avec compétences par les membres des équipes. Dautres méthodes sont testées (imagerie satellitaire et modélisation) dont on ne peut être certain quelles donnent le résultat escompté. Toutefois cest le propre de nouvelles méthodologies qui cherchent à être mises en place
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
Faisabilité : B
Voir le commentaire dans « originalité du sujet et des hypothèses »
Adéquation budgétaire :
Montant total : 508.000 euros
Participation demandée : 381.000 euros
Je ne trouve aucune justification ni explication aux sommes demandées en charges personnelles dont je conçois quun certain montant soit indispensable. Par ailleurs pourquoi des taux de participation demandée si différents entre université et IRD ?
Appréciation globale : A - B
Remarques éventuelles
Les membres de léquipe affichent la parution de nombreux rapports (littérature grise) mais relativement peu de publications dans des périodiques scientifiques. Si le projet est retenu, sans doute conviendrait de faire une recommandation pour que les publications scientifiques soient une priorité.
AGECIS - Les Variables Climatiques Essentielles : un outil dAide à la Gestion sociétale et économique en Environnement Côtier et Impact sur la Santé
Responsable scientifique : Antoine Mangin, ACRI
Laboratoires associés :
-ACRI,
-Groupement dIntérêt Scientifique couleur de locéan (GIS COOC) : Université Pierre et Marie Curie (Paris 6), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Centre national détudes spatiales (CNES), ACRI-ST, Laboratoire docéanographie de Villefranche (LOV)
- Telecom Bretagne
- Organisme gestionnaire des crédits: ACRI-ST
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet :
Il est proposé dans ce projet détudier certaines variables de lenvironnement marin, dites ECV (Variable Climatique Essentielle), comme la température de surface et la chlorophylle, dun point de vue statistique de façon à rendre compte de leurs tendances. Ces variables seront observées par satellite. Leur étude pourra être globale ou locale, de léchelle du jour jusquà 30 ans pour la température.
Lune des deux applications proposées concernerait la prévision de la présence dacide domoïque, une toxine amnésiante générée par un phytoplancton en état de stress, présente dans le milieu et transmissible à lhomme par les coquillages. La seconde application traiterait des vibrions de type cholérique.
Pertinence en regard de lAPR : B
Ce projet est classé B car il ne traite en fait quune partie du thème, celle concernant les évaluations de tendances (objectifs 1 et 4 de lAPR) dans les variables climatiques (température de surface, chlorophylle). Lapplication « Vibrion » est dévolue au projet VIBRIO du CNES. Lapplication « Acide Domoïque » est quant à elle moins bien renseignée. En effet quelles sont les données dobservation (présence dans le milieu, contamination) qui seront utilisées ? Il est alors très difficile daborder limpact sur la santé et laspect économique.
Originalité du sujet et des hypothèses : C
Lanalyse de tendance sur les températures de surface et la chlorophylle nest pas nouvelle mais cela ne doit certainement pas empêcher de chercher à améliorer les méthodes dévaluation. Dautant plus que les séries dobservation par satellite sallongent.
Qualité méthodologique : B
On regrettera que la présentation des méthodes soit au niveau global, c'est-à-dire an niveau de la planète, et assez théorique. Les paragraphes sur les applications thématiques (vibrion et acide domoïque) sont peu développés. Concernant lacide domoïque, on sait que cette toxine est produite par certaines variétés de pseudo-nitzschia en état de stress. Il nest donc quindirectement lié à la chlorophylle (via la concentration en pseudo-nitzschia lorsque celui-ci est toxique). Certains auteurs expliquent pour partie la présence de cet acide par un stress consécutif à un rapport en élément nutritifs (N/Si ou N/P par exemple) séloignant de la moyenne du milieu naturel. La publication (Anderson et al.) proposée par les auteurs fait bien usage de la télédétection (par des rapports de réflectance totalement empiriques) mais met aussi en jeu les éléments nutritifs. Clairement cette proposition aurait gagné à développer ces aspects applicatifs pour entrer à 100% dans le sujet de cet APR.
La méthodologie proposée concernant les analyses de tendance est solide et tout à fait de niveau. On pourrait cependant faire une remarque sur les difficultés statistiques dune méthode danalyse trop globale. Par exemple, il est possible de remettre en cause le caractère significatif de la tendance positive à 95 % en chlorophylle au large de lArgentine (courant des Malouines) mis en avant dans cette proposition par une simple réflexion sur la méthode. En effet, même si vous avez un bruit gaussien sur lensemble de la planète, vous trouverez toujours quelque part 5 % des valeurs dans les limites extrêmes, basses ou hautes, sans, bien évidemment, que cela ait un sens « significatif » ! Les séries climatiques dont nous disposons à partir des satellites sont courtes et, le signal étant faible et régionalisé, lanalyse est toujours sujette à critique. Il faut cependant continuer à traquer ces évolutions climatiques, comme les auteurs le proposent, pour comprendre et prévoir leurs impacts dans les régions les plus concernées.
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
ACRI et le GIS « Couleur de leau » dune part et TELECOM Bretagne dautre part ont les compétences pour mener à bien cette étude. On apprécie lassociation dune thèse à cette proposition ; celle-ci fédèrerait les équipes et créerait le liant nécessaire entre elles.
Faisabilité : B
On obtiendra indéniablement des résultats techniques sur les méthodologies en analyse des variables marines comme la température de surface et la chlorophylle. On peut avoir plus de doute sur la détermination de la concentration en acide domoïque à partir des seules variables de télédétection évoquées.
Adéquation budgétaire : B
Le coût des missions peut paraître exorbitant : 50 k¬ ! L équipement (10 k¬ ) et le coût personnel (190k¬ ) sont plus raisonnables.
Appréciation globale *: B
+ : qualité des équipes, thèse ; - : le vague des applications (surtout concernant lacide domoïque et labsence de mesures in-situ de référence).
Laspect général (global) du sujet permet despérer des résultats mais cest bien évidemment à double tranchant.
ÉVALUATION 2
Objectifs du projet :
3 objectifs en cascade
Exploitation des séries temporelles des ECV marines (couleur de locéan et température de surface) pour lidentification et la qualification de tendances multi-échelles spatio-temporelles et à moyen terme.
Exploitation de ces résultats en entrée de modélisations diagnostiques de lapparition despèces nuisibles pour la santé (algue toxique et bactérie).
Retour dexpérience vers les réseaux dobservation pour mieux prendre en compte la problématique de santé dans la définition des besoins en mesures (échelles).
Pertinence en regard de lAPR : A
Sans couvrir l'ensemble des objectifs de l'APR, le projet est tout à fait pertinent en regard d'un certain nombre de points. Les principaux objectifs couverts concernent le changement climatique et lidentification de ses effets et ladaptation et la nécessaire descente déchelle. Ce qui manque en revanche est la connexion avec des chercheurs des sciences économiques et sociales (politiques locales). On peut le regretter, mais le contexte actuel de la recherche en France fait apparaître un manque de chercheurs dans ces domaines. La prise en compte de ce contexte me pousse à garder malgré ces remarques une note de A.
Originalité du sujet et des hypothèses : A
Très forte.
L'évolution de l'analyse des données basées sur le lien avec les ECV descend progressivement vers la prise en compte de plus en plus précise de la complexité biologique. L'intérêt pour des espèces toxiques ou infectieuses est nouveau en milieu marin.
Qualité méthodologique : A
L'analyse bibliographique est très bien présentée et souligne l'aspect innovant et cohérent des choix d'analyses numériques.
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
Les équipes sont reconnues dans leur domaine et présentent des publications reconnues et tout à fait adaptées au projet.
Faisabilité : A
Le projet laisse ouvertes des portes de développements possibles devant les incertitudes liées aux résultats qui seront acquis mais l'intervalle des recherches possible semble bien cohérent.
Adéquation budgétaire : A
Le budget repose principalement sur des contrats pour jeunes chercheurs et des missions.
Appréciation globale *: A
Le seul bémol reste l'absence de sciences économiques et sociales, question que je laisse ouverte à l'appréciation du CS. Dans le contexte actuel, le projet me paraît excellent, basé sur des équipes reconnues, des méthodes adaptées et des questions très originales.
ALERT-MARTINIQUE pAroxysmes Littoraux, Évolution et Résilience des plages Tropicales. Chantier MARTINIQUE
Responsable scientifique :
Professeur Franck DOLIQUE, Université des Antilles et de la Guyane (UAG) et Institut de Recherche pour le Développement (IRD), Unité Espace
Laboratoires associés :
IAG IRD, UMR Espace, Université de Portsmouth (RU), Université de Provence Aix-Marseille (UMR Cerege), Observatoire des Milieux Marins Martiniquais (OMMM), Ecole Pratique des Hautes Etudes Perpignan, Météo-France Martinique, Communautés de communes de lEspace sud de la Martinique
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet :
Ce projet repose sur la mise en place dun observatoire détude des plages coralliennes à léchelle de la Martinique. Il comporte 3 objectifs :
une amélioration des connaissances sur les impacts des évènements paroxysmiques dorigine marine sur les plages coralliennes et sur les processus de résilience de ces plages suite à ces évènements.
la caractérisation du potentiel dalimentation des plages en sédiments coralliens dans un contexte de dégradation environnementale.
une estimation des modifications des valeurs socio-économiques des plages suite à leur dégradation naturelle et une analyse des conséquences des décisions publiques qui pourraient être prises dans un tel contexte.
Pertinence en regard de lAPR : évaluation B
Le projet déclare sinscrire dans les thèmes suivants de lAPR : thème 1 (impacts), 2 (changement climatique et identification des ses effets), 3 (évènements extrêmes), 5 (évaluation économique), 6 (scénarisation socio-économique), 8 (politiques publiques dadaptation et datténuation) et 10 (recherches en partenariat).
En fait, la part la plus importante du projet (2 axes sur 3 et les ¾ du financement demandé) est consacrée aux thèmes 1 à 3, sans pour autant que cela débouche sur des simulations daléa à des échelles de temps courtes à moyennes (15 à 30 ans), comme cela est souhaité dans les attendus du thème 4. Les thèmes 5, 6, 8 et 10 sont concernés par la partie socio-économique du projet.
Originalité du sujet et des hypothèses : évaluation B
Loriginalité du projet tient en premier lieu à lanalyse des impacts des évènements extrêmes météo-marins quil se propose de mener : réponse des plages coralliennes face à lévolution des évènements extrêmes (recherche de variables de seuils dynamiques), relation entre la réponse et la résilience des plages et leur capacité dalimentation en sédiments coralliens dans un contexte de dégradation climatique. La partie socio-économique présente en outre lintérêt de proposer une démarche prospective reposant sur les perceptions des individus face aux conséquences du changement climatique sur les plages coralliennes et une analyse poussée des coûts-bénéfices et de la cohérence des différentes politiques publiques susceptibles dêtre adoptées dans un tel contexte.
Qualité méthodologique : évaluation B -
Le projet est articulé en 3 axes, déclinés en sous-axes. Les méthodologies proposées sont intéressantes mais quelques points mériteraient dêtre précisés.
Laxe 1 est consacré à la surveillance des plages face aux paroxysmes, impacts et résilience. La méthodologie proposée semble solide et cohérente. Elle repose sur lexploitation dun réseau topographique dense de profils de plage, couplé à un système dévaluation vidéo des niveaux extrêmes atteints par les vagues sur les plages (sur un site), en situation normale et en situation de crise. La mise en relation de lévolution morpho-dynamique des profils de plages (en situation modale, avant et après des tempêtes), des niveaux extrêmes des vagues enregistrés par le système vidéo, et des données houlographiques au large et météorologiques fournies par Météo-France, devrait effectivement permettre de déterminer, comme cela est mentionné dans le projet, des seuils hydrodynamiques et climatiques dévolution des plages. On peut toutefois regretter que cette approche ne soit pas complétée par une analyse statistique systématique de lévolution de toutes les données météorologiques et houlographiques disponibles. Une telle analyse permettrait peut être de dégager des tendances évolutives de ces paramètres, qui pourraient servir de base à lélaboration de scénarios prospectifs (en fournissant par exemple des probabilités de dépassement des seuils préalablement déterminés).
Laxe 2 est consacré à lanalyse du fonctionnement sédimentaire des systèmes récifs-lagons-plages, perspectives de fourniture sédimentaire. La méthodologie repose sur la quantification de la part des algues calcaires dans le sable « corallien » du lagon et des plages et sur lévaluation des populations dHalimeda et de leur rythme de croissance dans les récifs. Le choix de deux sites différents (un fortement exposé et un autre protégé) devrait permettre de préciser la contribution des récifs dans lalimentation sédimentaire des plages. En revanche, aucune précision nest apportée quant au modèle de simulation de houle et darrachement de la couverture alguale que léquipe se propose dutiliser pour apporter des informations sur les apports sédimentaires après les évènements paroxysmaux (paragraphe 4, haut de la p. 12). De quel modèle sagit-il ? A partir de quelles données peut-il fonctionner ? Avec quelles incertitudes ? Il en est de même à propos des modèles de simulation de la dynamique des plages qui sont évoqués dans le paragraphe « problématique », p. 11.
Laxe 3 est consacré à lévaluation économique des usages des plages, coûts et bénéfices des impacts, politiques dadaptation et datténuation. Il repose sur le concept de valeur économique totale (VET), sur des simulations socio-économiques examinant les préférences des usagers (résidents et touristes) en fonction de différents scénarios pouvant survenir dans un contexte de dégradation des plages coralliennes, et sur lanalyse des politiques publiques susceptibles dêtre menées. La démarche dévaluation de la vulnérabilité se veut résolument prospective (élaboration de divers scénarios) mais on peut regretter quelle ne soit pas reliée à des scénarios précis portant sur les aléas (cf. remarque concernant laxe 1).
Compétences des équipes sur le sujet proposé : évaluation B +
Les équipes sont incontestablement compétentes sur le sujet proposé. Le porteur du projet est à lorigine de la mise en place en 2001 dun réseau global dobservation des plages tropicales face aux évènements extrêmes (réseau ALERT, opérationnel en Guyane, Polynésie et Mayotte) et a publié récemment plusieurs articles de rang A sur ce thème. LOMMM travaille depuis plusieurs années sur le suivi écologique des récifs coralliens de la Martinique (2 articles publiés). Il assure également la coordination du projet de cartographie des biocénoses marines du littoral de la Martinique et de laction 4 du projet INTERREG CARIBSAT sur la cartographie par télédétection des habitats marins dans les petites Antilles et participe à un projet dévaluation socio-économique des récifs coralliens de la Martinique. Léquipe de luniversité de Portsmouth participe à plusieurs projets sur lévaluation socio-économique de la biodiversité dans divers milieux naturels.
Faisabilité : évaluation C+
La démarche est dans lensemble cohérente et semble pour lessentiel réalisable. Une réserve peut toutefois être formulée en ce qui concerne la modélisation proposée dans laxe 2. En effet, lintégration précise dans des modèles de simulation de la dynamique des plages, de données sédimentaires reliées à des taux croissance et / ou darrachement du matériel corallien en fonction de tel ou tel climat de houle, paraît délicate à mettre en uvre. En premier lieu, elle suppose de connaître précisément les spectres énergétiques des houles au moment où elles abordent les récifs, doù le recours à des modèles de propagation. Ceci est réalisable, mais encore faudrait-il préciser les modèles qui seront utilisés et prévoir lacquisition des données nécessaires à leur application (notamment des données bathymétriques précises). En second lieu, la modélisation du taux darrachement des algues calcifiées (cf. p. 12) suppose le recours à un modèle physique sans doute assez compliqué à élaborer et dont il faudrait exposer le fonctionnement. Mais la question la plus complexe est celle du rapport entre limpact de lérosion des récifs coralliens par les vagues de tempête et les apports sédimentaires dont peuvent bénéficier les plages après des évènements paroxysmiques, du fait de cette érosion. Les impacts sur lévolution des plages sont effet contradictoires : dans le 1er cas, impacts négatifs par perte du rôle de protection physique joué par le récif ; dans le second, impacts positifs dans la mesure où les apports sédimentaires en débris coralliens peuvent contribuer à la résilience des plages (cest dailleurs lhypothèse principale formulée dans laxe 2). De ce fait, ces impacts semblent extrêmement difficiles à modéliser, dautant plus quils ne sexercent pas forcément aux mêmes échelles de temps. Sur ce plan, le projet nous paraît très (trop ?) ambitieux.
Adéquation budgétaire : C
Les sommes demandées ne paraissent pas excessives, à lexception notable des frais de personnel. Étant donné que la plupart des participants sont enseignants-chercheurs ou chercheurs, le poste « rémunération dexpertise » est en effet anormalement élevé. Il en est de même pour la somme demandée pour le financement de la thèse (93000 euros sur 3 ans = 31000 euros par an = 2500 euros par mois
, alors que le doctorant aura a sa disposition tous les moyens matériels des différents laboratoires impliqués).
Appréciation globale *: B
Projet intéressant mais qui à mon sens, devrait être revu sur plusieurs points. Une démarche prospective portant sur la réponse des plages face aux événements extrêmes (probabilité de dépassement des seuils) devrait pouvoir être conduite. Il semble en outre indispensable dapporter des précisions quant aux modèles (simulation des houles, croissance et / ou arrachement de la couverture alguale, simulation de la dynamique des plages) qui sont évoqués dans laxe 2 : faisabilité des modèles, incertitudes inhérentes à leur mise en uvre. Enfin, le projet pourrait proposer une meilleure articulation entre lanalyse de laléa et lanalyse des vulnérabilités et des politiques dintervention. Dans ce sens, lintégration du travail des équipes des axes 1 et 2 dune part, et des équipes déconomistes de laxe 3 dautre part, devrait être renforcée, afin de déboucher sur une véritable approche prospective du risque liée à lévolution des évènements météo-marins extrêmes dans le contexte du changement climatique actuel.
ÉVALUATION 2
SUBMAR Risques
Responsable scientifique : LUX Muriel - NOVELTIS
Laboratoires associés :
LIENSS Université de La Rochelle
LEGOS
CEPRI
EPTB Charente
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet :
Définir une méthodologie, basée sur la simulation numérique pour évaluer les risques de submersion côtière liés aux tempêtes dans une zone donnée, ainsi quune évaluation des coûts des dommages associés.
Mettre en place un démonstrateur dans un site pilote (embouchure de la Charente, de Chatelaillon à La Seudre) allant depuis le calcul du risque de submersion marine à la cartographie des zones vulnérables (suivant critères socio-économiques).
Analyses dévénements extrêmes historiques et création de scénarii à partir des simulations du GIEC pour anticiper évolution des situations à risques.
Méthode :
Préparation dun ensemble de données météo/hydrodynamiques pour forcer/valider le jeu de simulations de submersion pour des cas extrêmes de tempêtes.
Utilisation de 3 modèles hydrodynamiques combinant marée, houle, mer de vent, circulation et vague, pour obtenir 3 scénarii de submersion côtière qui seront comparés entre eux et aux observations pour un choix dévénements particuliers (ex : tempêtes de 1999, 2010), extension de ces simulations à lensemble des scénarii de conditions hydrométéorologiques à plusieurs échéances temporelles correspondant à différents niveaux de la mer.
Perturbations et techniques densemble pour estimer les erreurs modèles.
Évaluation des impacts socio-économiques avec mise en perspective des dommages potentiels à lensemble du bassin versant, réflexion sur stratégie dadaptation
Pertinence en regard de lAPR : A
Le thème se situe très bien dans lévaluation des risques et des dommages liés à un événement extrême. Létude sera calibrée sur lactuel et propose de fournir des éléments danticipation pour le siècle à venir.
Le projet propose non seulement un démonstrateur mais également de cerner les incertitudes en utilisant plusieurs modèles, et un générateur de perturbations.
Originalité du sujet et des hypothèses : B
Le projet réunit une équipe intéressante comprenant à la fois des modélisations, des géologues du littoral, et des établissements représentant les gestionnaires et utilisateurs des territoires.
La rédaction est touffue et propose beaucoup de pistes qui posent des questions de recherche intéressantes mais on ne trouve pas toujours la piste qui sen dégage et le choix méthodologique qui pourrait lappuyer.
Les idées proposées sont intéressantes : recherche de cas, analyses historiques, construction de scénarii pour le futur, expérimentation multi-modèles, cartographie des vulnérabilités
mais un peu de réflexion quantitative permettrait dapprofondir les hypothèses en particulier sur laugmentation du niveau de la mer dans les décennies à venir. Ce nest pas une sortie évidente des modèles actuels, qui ne contiennent quune partie de linformation.
Dautres facteurs risquent dêtre plus importants (comme la modification de laxe des tempêtes) mais ils ne sont pas discutés.
Laspect socio-économique est trop peu développé et ne constitue quune étude applicative.
Qualité méthodologique : B/C
Il y a à la fois de très bons points (utilisation des 3 modèles, choix dun cas type,
) et des questions trop peu discutées : où en est-on sur la couverture lidar de cette région ? quelles données sont disponibles pour validation ? de quelles données a-t-on besoin pour forcer et valider les modèles ? quelle maille régionale ?
La phase 2 par exemple sur les scenarii, liste de nombreuses idées possibles mais que signifie « scénario du GIEC à décliner dans les différentes configurations de risques de surcote » ?
Quest-ce quun scénario « eco/climatique » ?
Quelles sont les campagnes de données nécessaires pour compléter les données (les données de validation nont pas été listées).
Il y a un flou sur la construction des scénarii à la fois basés sur des cas réels dévénements extrêmes mais tenant compte de conditions futurs issues des projections (comme le niveau de la mer). Pas facile de comprendre comment cette démarche va permettre de construire les conditions nécessaires de forçage des modèles docéan, aux bonnes échelles.
La construction globale du projet est bonne, mais le détail des actions nest pas consolidé, ni en terme de flux dinformation, de procédure, ni en terme de coût humain ou matériel.
Compétences des équipes sur le sujet proposé : B
Les équipes sont solides et ont une très bonne compétence sur les codes docéan barotropes et leur sensibilité. Cest effectivement sur cet aspect « modélisation » que la démarche est la plus poussée et la plus solide.
Les volets « analyse historique » et « projections régionales » sont beaucoup moins couverts et le consortium devra réfléchir à rechercher des compétences complémentaires sur ces aspects.
Un effort doit également être fait sur lanalyse des incertitudes liée au contexte du changement climatique (au-delà de celle qui porte sur la perturbation des modèles).
En ce qui concerne lanalyse des vulnérabilités et la cartographie des dommages, les établissements associés doivent avoir des compétences mais il sagit davantage détudes que de recherches et le projet ne propose pas de développements spécifiques ou complémentaires. Cest une association qui permet de valoriser les attendus du projet mais qui ne comporte pas de nouveaux apports de recherche et de développement spécifique sur laide à la décision
Faisabilité : B/C
Cest à la fois un projet très ambitieux et audacieux mais qui ne précise pas un certain nombre détapes critiques dont il aura besoin pour assurer de sa solidité.
Un grand nombre de cas détudes devra être réalisé pour caler les modèles et leur sensibilité. Il y aura beaucoup de données à traiter en entrée pour consolider les scénarios historiques et futurs. Il ne semble pas certain que les proposants aient mesuré le coût et lampleur de leur proposition.
Adéquation budgétaire : D
Impossible de faire une appréciation car les coûts affichés pour le projet sont ventilés par partenaire mais pas en tâche ; ils ne sont pas justifiés.
Estimation des achats de données : lesquelles , pourquoi ?
Nouvelles campagnes de terrain ?
Estimation des coûts de calcul ?
Il nest donc pas possible dapprécier limportance de leur attribution.
Appréciation globale *:
Cest un projet que je trouve important et bien posé, pour une région particulièrement vulnérable. Le consortium démontre une grande vitalité d idées et de nombreuses pistes sont données. Un des points intéressants du projet est de construire la chaîne depuis la qualification et la quantification de laléa jusquà la caractérisation des dommages.
Cependant, le projet manque de rigueur dans le déroulé de ses étapes et dans lestimation de sa conduite et du coût humain et matériel de ses différentes tâches ; en ce sens, il manque de maturité et mon conseil serait dencourager les proposants à approfondir leur travail bibliographique et à creuser la faisabilité de leur projet pour revenir avec une proposition plus étoffée et plus ciblée, éventuellement complétée dautres partenaires, dici quelques mois ;
ÉVALUATION 2
OBJECTIFS DU PROJET : Anticiper les crises futures associées aux submersions marines en proposant une nouvelle méthodologie pour la gestion des risques appliquée à la Charente Maritime.
PERTINENCE EN REGARD DE LAPR : A Le sujet de la détermination des zones soumises à un aléa de submersion marine est très pertinent, dactualité et avec de forts enjeux. La tempête Xynthia a en effet révélé des lacunes de connaissances sur lestimation du risque de submersion.
ORIGINALITÉ DU SUJET ET DES HYPOTHÈSES : C - Si le sujet est pertinent, les outils et la méthodologie proposée ne semblent pas originaux. Les bureaux détude (Sogreah, DHI, Egis Eau,
) par exemple mènent déjà ce type détude pour lestimation des PPR Littoraux avec souvent des outils techniques plus appropriés.
QUALITÉ MÉTHODOLOGIQUE : C - Il y a beaucoup dimprécisions dans le dossier qui amène à douter de la qualité méthodologique.
1) dans le calcul de loccurrence des scénarios, il nest jamais fait référence aux corrélations houle surcote qui jouent pourtant un rôle extrêmement important dans le de gré des occurrences de submersion. La méthodologie de référence en matière de probabilité de submersion est sans doute la méthodologie de DEFRA (Royaume- Uni).
2) la mise en uvre de trois modèles océaniques similaires dans le projet na pas beaucoup dintérêt. Il aurait été plus approprié par exemple de développer trois modèles emboîtés (modèle océanique, modèle de franchissement des digues et modèle dinondation derrière les digues) avec des échelles de temps et despace différentes.
3) Il est difficile de comprendre ce que signifie un modèle de submersion locale sil ne possède pas loption de banc couvrant-découvrant.
4) La prise en compte du franchissement de la houle, de la surverse, de la dynamique douverture des brèches nest pas du tout explicitée. Cest là que résident les sujets de recherche mais tous ces points ne sont pas du tout mentionnés dans le projet. Dans une problématique de surverse pure (sans houle), Sogreah a ainsi mis au point par exemple un modèle de débordement de la Gironde avec pertes de charge sur les digues.
COMPÉTENCES DES ÉQUIPES SUR LE SUJET PROPOSE : C Nous avons à faire à des spécialistes de modèles océaniques de surcote, à des experts de la vulnérabilité fluviale, à des chercheurs en hydrogéologie. Pour pouvoir traiter la question des surverses sur les digues, il a manqué des experts en génie côtier.
FAISABILITÉ : B - Le projet est faisable mais avec des sérieux doutes sur son intérêt pratique ou scientifique compte tenu des remarques précédentes.
ADÉQUATION BUDGÉTAIRE : C Compte tenu des redondances dans le projet (le même modèle refait trois fois), les coûts sont élevés.
APPRÉCIATION GLOBALE *: C Le sujet est important mais mal formulé. Il aurait mieux fallu que le coordinateur Noveltis reste dans son domaine de compétences : mieux préciser les statistiques de niveaux extrêmes. Pour établir les cartes de submersion, les équipes nabordent pas deux points essentiels :
1) létude des corrélations houle surcote pour lestimation des occurrences 2) la modélisation des franchissements, surverse et dynamique de brèche sur les digues Sans la prise en compte de ces deux points, le projet na pas dintérêt en terme de cartographie des risques.
ÉVALUATION 3
Objectifs du projet :
Le projet a pour objectifs dévaluer et caractériser, sur la zone côtière autour de lembouchure de la Charente, les risques et impacts du réchauffement climatique en matière de submersions marines.
Le projet consiste à forcer trois modèles numériques différents de marée / surcôte / circulation côtière selon les scénarios de précipitation et augmentation du niveau de la exprimées par le GIEC pour cette région, et daller jusquà la caractérisation socio-économique des impacts sure le territoire en impliquant les décideurs locaux.
Pertinence en regard de lAPR : A
Le projet répond à lobjectif dévaluation des risques liés au changement climatique et la quantification des incertitudes dans le but de fournir des éléments daide à la décision.
Il est donc pertinent en regard de lAPR.
Originalité du sujet et des hypothèses : A
Le projet a comme premier mérite dêtre dabord basé sur lanalyse de cas concrets, qui plus est en pleine actualité (tempête Xynthia en 2010, Lothar en déc. 1999).
Il aborde par ailleurs le sujet avec une approche volontairement pluri-disciplinaire (modélisateurs de lenvironnement, économistes et décideurs).
Enfin, sur ce qui constitue le point fort du projet (modélisation), le projet propose de confronter trois points de vue (trois modèles, trois équipes).
Si ces trois points ne sont pas originaux dans leur conception, ils ne sont pas si souvent mis en uvre et le projet et en cela appréciable et original.
Qualité méthodologique : A
Le projet est très bien présenté, avec une grande clarté et une cohérence à noter.
La méthodologie est un point fort, porté visiblement par la société Noveltis (chef de file).
Il existe quelques points dombre en entrée (méthodologie liées à la définition des scénarios climatiques) et en sortie (caractérisation des impacts sur le terrain socio-économique) mais le cur du projet qui consiste à caractériser les risques est indéniablement porté par une forte qualité méthodologique.
Compétences des equipes : B
Les équipes présentées sont compétentes, et les CVs présentés en fin de document permettent dapprécier la compétence des individus.
Il est cependant difficile de comprendre qui sera réellement impliqué dans le travail annoncé, sur quelle tâche et à quel niveau. On imagine sans peine que les chercheurs experts des laboratoires ou les directeurs des structures impliquées ont des emplois du temps qui ne permettent pas de dégager des temps significatifs sur chaque affaire.
Si bien que si la compétence nest pas contestée, labsence dindication sur la disponibilité des personnes impliquées empêche de conclure sans porter une réserve.
Faisabilite : B
Le projet est résolument ambitieux.
Le cur du projet est mené en 18 mois (6 mois de biblio auparavant), dont 9 mois de configuration des 3 modèles sur la zone (phase 2 & 3) et 9 mois de simulation / analyse / conclusion (phase 4). Nous estimons la partie « modélisation » maîtrisée et réaliste. La phase 4 est moins clairement exposée, et porte pourtant une grande partie du succès du projet.
Disposer dune caractérisation des risques de submersion est une chose, les trraduire en indicateurs pour des décideurs une autre, et analyser avec les acteurs territoriaux limpact économique sur le territoire une troisième. Cette partie qui prévoit un « atelier réflexif » déterminant pour faire intervenir des « spécialistes français ou européens » ainsi que des « économistes », sans pourant quil soit identifié dans le calendrier du projet est moins convaincante et pénalise la perception de faisabilité densemble.
Il serait utile de clarifier cette dernière partie pour ajuster les objectifs en fonction. Le projet nen perdrait pas forcément en intérêt.
Adéquation budgétaire : C
Cest le point faible du projet et cest dommage, car il semble bien que le chef de projet dispose de linformation que lon cherche : à quoi correspondent les 339 022,92 ¬ HT de frais de personnel annoncés pour ce projet sur les deux ans ?
A combien d hommes*mois correspondent les ~ 180 k¬ HT annoncés par Noveltis, les ~ 70 k¬ HT annoncés par le CEPRI et les 60 k¬ HT de l université de la Rochelle. Quelle est la charge de travail correspondante et sur quel profil (chef de projet, développeur, expert, & ).
Comment le LEGOS, dont on dit qu il va recruter un CDD, va-t-il le faire avec un budget de 16 000 ¬ HT pour 2 ans ?
Quelle est l hypothèse qui sous-tend l estimation des budgets mission ? Et quelles données Noveltis doit-il acheter (données météo ?) et le CEPRI ?
Il est bien difficile de juger de ladéquation budgétaire avec les éléments donnés.
Le projet aurait gagné à disposer dune description des charges estimées avec le même soi,n que celui apporté à la description des tâches prévues.
Appréciation Globale : B+
Cest un bon projet, et on a envie den voir la réalisation.
La démarche est bien pensée, bien présentée et convaincante.
Les points faibles mentionnés sont probablement inhérents à la démarche pluri-disciplinaire adoptée : il est plus facile de décrire le dispositif expérimental quon va mettre en place que de décrire, avant de disposer de la matière première issue de celui-ci, les points saillants de lanalyse socio-économique quon pense mener pour conclure.
Cest la finalité à juger de ladéquation budgétaire qui empêche dêtre convaincu de bout en bout. Sûrement suffirait-il de demander au proposant des détails sur ce point.
C3E2 : Conséquences du Changement Climatique sur lEcogéomorphologie des Estuaires
Responsable scientifique :
Le Hir Pierre, IFREMER, Laboratoire DYNECO/PHYSED
Laboratoires associés :
Université de Bretagne Occidentale, Institut de Géoarchitecture EA 2219
SOGREAH ingénierie
GIP Loire-Estuaire
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet :
Évaluation de leffet du changement climatique et des contrôles anthropiques sur les évolutions de la morphologie des estuaires, de leur couverture sédimentaire et leurs conséquences sur lorganisation du biotope, à des échelles « court et moyen termes », cohérentes avec la mise en uvre de politiques publiques adaptées.
Pertinence en regard de lAPR : A
1-Impacts du changement climatique : variations de pluviométrie, modification des surcotes marines (effet du changement du régime des tempêtes), élévation du niveau de la mer
3- La gestion des risques : seront analysés les risques physiques (aménagement des rives, urbanisations) et aussi les risques biologiques sur les écosystèmes estuariens
4- Descente déchelle : cette étude sintéresse aux changements actuels (« court terme » 15-20 ans, et « moyen terme » une cinquantaine dannées) et à léchelle régionale du bassin de La Loire
4b- Adaptation : examen de lefficacité de différentes stratégies dadaptation en domaine estuarien.
9- Scénarios et incertitudes : mise en uvre et amélioration du modèle hydro-sédimentaire 3D Loire avec lobjectif deffectuer des simulations tendancielles à échéance 2040 ; définition dindicateurs et de leur incertitudes
10 Recherche en partenariat : association dun laboratoire de recherche, dun bureau détude et dun GIP (interface avec les gestionnaires)
Les aspects coûts, scénarii socio-économiques, politiques, juridiques ne sont pas abordés dans ce projet. Je ne connais pas limportance que le programme GICC attribue à ces items par rapport aux autres, donc ma notation ici est peut être inexacte.
Originalité du sujet et des hypothèses : A
létude des domaines estuariens, frontière continent/océan est un très bon choix pour évaluer limpact des changements dune partie du cycle de leau (évaporation, tempête, montée de la mer)
le choix de lestuaire de la Loire est aussi judicieux car cest un estuaire encore assez naturel, où laction anthropique (barrages hydraulique, aménagements de berges etc..) na pas encore détruit le système naturel. Les effets globaux et régionaux du climat sont donc moins masqués là que dans dautres estuaires français.
Lanalyse des effets des changements hydro-morpho-sédimentaires sur les habitats et les écosystèmes est intéressante.
Qualité méthodologique : B+
Utilisation de modèles numériques capables dintégrer lensemble des mécanismes hydro-morpho-- sédimentaires dun estuaire, leurs couplages et les contrôles anthropiques éventuels.
Le projet insiste sur létablissement dun modèle morphologique sable qui nexiste pas encore
Ce travail a pour objectif danalyser les conséquences physiques de certaines stratégies de gestion du lit majeur (dragages, chenalisation) ou du lit majeur (fonctionnement hydraulique des marais
)
Cependant le projet parle dun modèle tridimensionnel morphosédimentaire « déjà mis en place » sans expliquer ses caractéristiques ni ses capacités actuelles ni ses faiblesses, notamment comment seront traitées les zones émergeantes ou potentiellement submersibles ni comment les questionnements posés au paragraphe 1.3 seront abordés (ex. migration éventuelle du bouchon vaseux, changement de la nature sédimentaire des fonds
)
Prise en compte de la structuration de la végétation dans le fonctionnement hydrosédimentaire, et des rétro-actions : ce couplage des processus biotiques et abiotiques en zones estuariennes est novateur alors quil est essentiel dans la gestion et la prévision des submersions éventuelles.
Ce travail rendra possible lexamen de lefficacité de différentes stratégies dadaptation que devront adopter les gestionnaires : entretien ou non de berges végétalisées, maintien ou non de vasières, impact des entreprises de « réalignement » (remise en eau de zones poldérisées).
Si le projet annonce que la prise en compte de leffet de la végétation dans le modèle se fera de façon paramétrique via le frottement, il ny a aucune explication de la stratégie pour déterminer ce paramètre de frottement en fonction du type et de la densité de végétation. Il est annoncé aussi un couplage, néanmoins important et nécessaire, avec un modèle de sol pour traiter de la fixation des sédiments par le milieu racinaire sans autre explication.
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
Excellente, lIFREMER (Laboratoire DYNECO/PHYSED) et la SOGREAH font autorité dans le domaine de recherche de la dynamique hydro-morpho-sédimentaire et sont très complémentaires.
Par contre, je ne connais pas léquipe de lUBO, spécialiste de phytosociologie, avec qui je nai jamais travaillé.
Faisabilité : B
Coordonnateur du projet connu pour son efficacité et son excellence scientifique
Les tâches sont parfaitement bien définies et réparties
Calendrier cohérent
Les outils nécessaires à létude sont théoriquement bien expliqués, leur utilisation bien fondée, mais concrètement, je vois mal comment ils seront rendus opérationnels à la fin du projet
Adéquation budgétaire : B
Budget total du projet = 469 965 ¬
Budget demandé = 287 372 ¬ (soit 61.2% du budget total)
Une grosse partie de ce budget est ciblé sur des salaires
Personnel permanent + temporaire = 249 472 ¬ (soit 86.8% du budget demandé)
Si le budget des personnels permanents me semble incompressible, une rapide analyse des salaires des personnels temporaires donne des chiffres très différents entre les partenaires et mal estimés (un salaire de post-doctorant, équivalent ingénieur est actuellement facturé aux Régions et Collectivités territoriales 3333 ¬ /mois).
Pour P1, un salaire mensuel de post-doc (qui sont aussi des CDD) coûte 5 416 ¬ (total pour 18 mois = 97 500 ¬ )
pour P2, un salaire mensuel de CDD coûte 4 583 ¬ (total pour 12 mois = 55 000 ¬ )
pour P4, un salaire mensuel de CDD coûte 2 333 ¬ (total pour 9 mois = 21 000 ¬ )
Les salaires demandés par P1 et P2 me semblent donc surestimés
Les autres postes budgétaires sont réalistes et raisonnables
Appréciation globale *: B+
ÉVALUATION 2
Objectifs du projet :
Évolution des systèmes estuariens (morphologie, sédiments et couverture végétale en tant quindicateur) sous leffet du changement climatique et des pressions anthropiques, par une approche de modélisation et des données de terrain.
Étude à court (15-20 ans) et moyen terme (50 ans) modulable en fonction des avis du GICC.
Évaluation des incertitudes et transfert vers les gestionnaires. Peu ou pas de contribution aux politiques dadaptation, ni de scénarisation socio-économique.
Application à lestuaire de la Loire.
36 mois.
Pertinence en regard de lAPR (A)* :
Quatre thèmes de lAPR 2010 sont concernés : 1. Impacts ; 2 : identification des effets du CC ; 3 : question des extrêmes ; 9 : scénarios et incertitudes.
Le projet est pertinent par rapport à ces questions mais beaucoup moins précis en ce qui concerne la question des extrêmes tant dans les modèles hydrosédimentaires que dans une stratégie de terrain qui prévoit des mesures des échanges hydriques par un courantomètre (demande budgétaire pour cet équipement) mouillé pendant des périodes « caractéristiques » (?) de quelques mois, en un point particulier.
Quant aux indicateurs pertinents, ils sont à « mettre en place » au fur et à mesure de létude.
Originalité du sujet et des hypothèses (A)*:
Lobjectif global relève des problèmes liés à lévolution des littoraux, en loccurrence des estuaires impactés à court et moyen terme par le changement du climat, de lhydrologie et de loccupation de ces espaces et donc de leur adaptation. De nombreuses approches par mesures et modélisations générales sont faites et une bibliographie claire est présentée dans le projet.
Loriginalité de la proposition réside dans la prise en compte de paramètres morphodynamiques, lapplication à un cas concret, celui de lestuaire de la Loire, et la recherche dindicateurs fortement couplés et structurés par le contexte morphosédimentaire.
Originalité, aussi, dans la collaboration déquipes reconnues, complémentaires et présentes dans la plupart des tâches.
Qualité méthodologique (A)*:
Cest un point fort du projet qui adopte et présente une démarche parfaitement logique et un continuum dactions adapté : une modélisation générique destuaires-types de France Métropolitaine de la réponse au CC et une adaptation au bassin de la Loire
une action dédiée à la réponse de la végétation comme dindicateur de lévolution
une étude plus poussée sur limpact du CC sur le système hydrosédimentaire de la Loire (scénario tendanciel et incertitudes) intégrant les effets attendus sur la végétation
une synthèse et transfert vers les gestionnaires.
Les méthodes combinent : des références bibliographiques et lanalyse de données acquises, des modèles 3D existants avec une étude de sensibilité, une intégration de nouveaux paramètres, une construction de nouveaux scénarios, des mesures in situ de validation pour certains aspects.
Compétences des équipes sur le sujet proposé (B)*:
Compétences certaines et reconnues pour leurs expertises complémentaires. Néanmoins, il est vrai que les deux seules personnes qui ont valorisé leurs résultats appartiennent au seul laboratoire DYNECO/PHYSED de lIfremer et parmi elles, 90% assurées par le responsable du projet.
Le partenaire 2, lInstitut de Géoarchitecture (couplage morphosédimentaire-végétation) de lUniversité de Bretagne Occidentale, ne présente pas de publications, mais recrute un post-doctorant sur le projet.
Lentreprise privée Sogreah, a, par fonction, peu de références bibliographiques.
Le GIP Loire Estuaire est un ensemble de collectivités locales.
Faisabilité (A)*:
Ne pose pas de problèmes à priori au vu de la proposition qui nomet pas de signaler les limitations et incertitudes. On signale, ainsi, que les aspects gestion et politiques dadaptation ne seront pas abordés à ce niveau de létude mais dans une phase ultérieure.
Adéquation budgétaire (B)*:
Sur un coût total estimé à 469 965 euros, le budget demandé sélève à 287 372 euros sur 36 mois.
87% du budget serait consacré à des coûts de personnel pour chaque partenaire :
70% en post-doctorant et CDD, pour les équipes chercheurs (39 m) (dont 56% du personnel temporaire pour le responsable du projet) et 30% pour Sogreah (7 m).
Léquipement (courantomètre) ne représente que 3 % du budget demandé.
Appréciation globale : A
Un dossier clair, bien construit, réaliste sur le thème de lévolution des littoraux à marée sous contrôles climatique et anthropique, basé sur des scénarios dévolution à court et moyen terme (échelle aménageable).
Des collaborations adaptées à la problématique, intervenant de manière conjointe, dans la plupart des actions prévues, mais ne proposant pas, malgré le contexte, de véritables stratégies allant jusquà ladaptation.
Un budget essentiellement destiné à soutenir laide en personnel, intervenant directement sur le projet, comme cest le cas dans beaucoup de projets.
THÉMATIQUE 7 : CLIMAT
Projet MIRACCLE Mesures et Indicateurs de Risques Adaptés au Changement CLimatiquE
Responsable scientifique : Pierre Ribereau
Laboratoires associés : Institut de Mathématiques et de Modèlisation de Montpellier (I3M), Laboratoire de Sciences Actuarielles et Financières (LSAF), Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement (LSCE).
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet : Définir des indices pertinents de risque climatique pour lassurance et la finance. Les indices sont construits sur la théorie des valeurs extrêmes multivariées.
Pertinence en regard de lAPR : A
Le sujet est très mathématique, mais il propose des applications pertinentes pour le GICC, et devrait assurer une dissémination des outils développés dans la communauté scientifique. Comme souligné, le sujet peut être transposé à dautres domaines.
Originalité du sujet et des hypothèses : A
Lutilisation de statistiques multivariées et non stationnaires pour lévaluation du risque apporte une plus value réelle par rapport aux travaux connus en assurance/réassurance.
Qualité méthodologique : A
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
Le consortium semble comprendre toute lexpertise nécessaire (statistiques, assurance, climat) pour traiter le sujet.
Faisabilité : A
Le plan me paraît sain et les objectifs sont clairement définis.
Adéquation budgétaire : A
Appréciation globale *: A
Je considère que cest un très bon projet qui mêle recherches fondamentales et appliquées sur des cas concrets. Les méthodologies développées devraient avoir un impact important dans la communauté.
ÉVALUATION 2
Objectifs du projet : définir de nouveaux indicateurs de risques adaptes aux problèmes scientifiques du changement climatique (spécificités multifactoriels, spatio-temporels ; appliqué dabord à des séries climatiques, il essaie ensuite de mesurer lefficacité de produits assurantiels face a ces risques augmentes du fait dextrêmes plus fréquents et plus durs
Pertinence en regard de lAPR : A
Première pertinence : attaque de questions abordes jusqu'à présent de manière bidouillée : comment utiliser des notions classiques (temps de retour, etc.) développées en hypothèse stationnaire a des situations probablement instationnaires.
Les propositions fournissent un cadre original et nouveau qui débouche ra dailleurs sur un outil informatique exportable vers diverses situations
Deuxième pertinence : utilisation en sciences assurantielles pour mesurer lefficacité des différentes stratégies : dualité assurance réassurance, produits nouveaux tels que les cat bonds
Originalité du sujet et des hypothèses : A
Enfin, les meilleurs spécialistes français de la théorie des valeurs extrêmes sattaquent aux questions du changement climatique ! par rapport a ce dernier ils sont forces de créer des outils nouveaux et de manipuler des êtres mathématiques dont les propriétés et ladéquation pratique sont à évaluer
Une sortie importante est la construction de nouvelles mesures de risques déduite des résultats de la partie théorique
Lapplication en assurances développée en commun entre matheux et assurances est a mon sens poussée et novatrice
Qualité méthodologique : A
Grande qualité de lapproche mathématique au niveau le plus haut de la communauté internationale : approches théorique (méthodes copulatives, distribution max-stable) et méthodes destimation des paramètres a partir de données
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
Pour les maths, les sciences de lassurance et les climatologues (noter que Naveau est un spécialiste de ces questions au sein dun labo de climatologie (SCE)
Faisabilité : A
Un doctorant bien situé
Des connexions déjà bien avancées entre les équipes
On peut espérer que le projet débouchera sur la réalisation effective dun logiciel au niveau prototypique
Adéquation budgétaire : A
Appréciation globale (A B C D) **: a
Comme il a été dit plus haut, un projet novateur dont on a absolument besoin dans les sciences liées au changement climatique
On pourrait utiliser en dehors du projet ces forces pour populariser ces questions au niveau de la population GICC à travers des séminaires de formation
Projet EPIDOM Evaluation de la Prévisibilité Interannuelle à Décennale à partir des Observations et des Modèles
Responsable scientifique : Dr. Christophe Cassou
Laboratoires associés : CERFACS, MétéoFrance, IPSL, CEPMMT
EVALUATION 1
Objectifs du projet : Quantifier les sources de prévisibilité décennale, extraire les mécanismes associés aux différentes sources prévisibilité décennale, évaluer les biais des modèles climatiques avec les liens avec la présence ou absence de prévisibilité, quantifier les différentes sources dincertitudes, mettre en place une base de données, établir un pont entre linformation fournie et les produits requis et établir les stratégies/protocoles expérimentaux pour transmettre la prévisibilité estimée.
Pertinence en regard de lAPR : A
Originalité du sujet et des hypothèses : B
Les hypothèses de travail sont très proches de celles suivies par dautres groupes européens et internationaux et le sujet à déclenché un grand intérêt parmi la communauté climatique internationale. Même si les partenaires du projet ne proposent que très peu didées originales, il est vraiment risqué daller plus loin étant donné la faible expérience disponible dans le domaine à léchelle internationale.
Qualité méthodologique : A
Le projet présente une qualité méthodologique impeccable, avec un très large éventail doutils tant statistiques que de modélisation dynamique. Il est vraiment remarquable linitiative de comparaison systématique des modèles globaux CNRM-Cerfacs et IPSL.
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
Les équipes impliquées sont, à ma connaissance, les meilleurs placés en France pour mettre en place un projet comme celui qui est proposé, ainsi que pour aider la communauté française à jouer un rôle important sur la scène internationale. Ils ont montré dans le passé leurs capacités pour développer des systèmes pour lestimation de limpact régional du changement climatique anthropogénique et pour travailler sur le problème de la prévision à longue échéance, avec la valeur ajouté de lexpérience en assimilation de données océaniques. Je ne suis, pourtant, très au courant de leur capacité pour travailler efficacement en équipe.
Faisabilité : A
Le projet est parfaitement faisable car tous les ingrédients existent déjà. Il y a pourtant une très forte composante de développement technique qui ne devrait pas poser trop de problèmes aux équipes participantes étant donné leur expérience. Il y a aussi une partie liée à la recherche de nouvelles méthodes (évaluation des incertitudes, initialisations alternatives) que, si bien il est presque impossible à priori de décider si les expériences et analyses prévues fourniront des résultats intéressants, sont toujours faisables.
Adéquation budgétaire : A
Le budget est correct, un peu sous-estimé en tenant compte de la grande quantité de tâches techniques et du nombre dexpériences prévues.
Appréciation globale *: A
Le projet EPIDOM offre une chance unique à la communauté de modélisation climatique française de jouer un rôle très important dans le nouveau volet du CMIP5 qui est la prévision décennale. Le fait de pouvoir mettre en place une équipe aussi expérimenté en modélisation et prévision climatique ne peut que donner une avantage à la France sur ce domaine, surtout en ce moment quand équipes multi-institutionnelles sont créées et financées dans dautres pays pionniers dans la recherche sur le changement climatique anthropogénique.
ÉVALUATION 2
Objectifs du projet : (Paraphrasant lourdement la proposition elle-même)
Au-delà du cur de lexercice dinter-comparaison « Coupled Model Intercomparison Project » (CORE CMIP5) réalisé dans le cadre du prochain rapport (AR5) du Groupe Intergouvernemental dexperts sur lÉvolution du Climat (GIEC), la proposition EPIDOM veut tenter d'estimer la prévisibilité décennale, ses sources et son niveau dincertitude. Bien que les études de prévisibilité décennale et de son incertitude se feront à léchelle globale, un accent particulier sera porté sur la France métropolitaine/Europe et sur les DOM-TOM. Et enfin, une évaluation devrait être fournie pour la période 2010-2030.
Le financement de cette proposition permettrait donc aux participants de réaliser une partie de lextension TIER1 (Fig.4 de la proposition EPIDOM, partie jaune) de lexercice CMIP5 pour lAR5 du GIEC. Cet exercice leur permettrait une meilleure estimation des statistiques liées à la prévisibilité aux échelles décennales et à lanalyse des mécanismes physiques et des incertitudes associées. Enfin, des recommandations en vue du développement doutils et de stratégies pour les études dimpacts en aval seraient fournies.
Pertinence en regard de lAPR (A) : Cette proposition rencontre le 4ième objectif de lAPR, à savoir « Ladaptation et la nécessaire descente déchelle ». Notons quil est surtout question ici déchelles temporelles. La phase 1 de la proposition, où les simulations CMIP5 couplées en mode « global » seraient réalisées, est présentée comme un soutien en amont à la communauté française pour le prochain exercice du GIEC, ce qui est tout à fait raisonnable. La seconde phase serait consacrée à lanalyse des résultats de la première phase. La troisième et dernière phase de la proposition est celle qui contribuerait directement à des recommandations sur les méthodes pour cette « descente déchelle » temporelle. Laspect régional de la descente déchelles spatiales serait tout de même abordé dans le cadre de la troisième phase lorsque le protocole « atmosphère forcée par les températures simulées par les modèles couplés » (i.e. celles produites lors de la phase 1) serait évalué avec une version à haute résolution dun modèle atmosphérique (à savoir ARPEGE étiré sans stratosphère). Peut-être serait-il approprié que plus demphase soit porté à cet aspect lors dun éventuel EPIDOM v2 ?
Originalité du sujet et des hypothèses (A-) : La proposition EPIDOM arrive à point. Elle a pour but dévaluer le potentiel de prévisibilité des signaux observés aux échelles de temps décennales dans le système atmosphère/océan : Il sagit ici dexplorer les rétroactions atmosphère/océan à partir de conditions initiales correctement assimilées. Lhypothèse est que la maturité des systèmes danalyses océaniques permettra de prédire une partie appréciable de ces signaux. Cest du moins ce qui sest passé du côté atmosphérique et cest ce qui explique aujourdhui lexistence dans un cadre opérationnel des prévisions mensuelles et saisonnières.
Qualité méthodologique (A) : La méthode proposée pour mener à bien cette proposition va de soi, étant donné le but visé, et les outils méthodologiques sont à la portée des différents laboratoires participants. Il est à noter quun très petit nombre de groupes de recherche sont dans cette situation que ce soit en France ou ailleurs.
Compétences des équipes sur le sujet proposé (A) : Léquipe rassemblée par M. Cassou dans le cadre de cette proposition possède toutes les compétences requises pour la mener à bien. Lexpérience en modélisation et validation atmosphérique et océanique, en assimilation de données et en analyse des processus physiques sous-jacents à ces exercices des participants leur permettra de bien encadrer les post-doctorants qui feront la majeure partie du travail.
Faisabilité (A) : La proposition EPIDOM est tout à fait réalisable étant donné les ressources qui y seraient attribuées. Ceci dit, il sagit tout de même dun « sujet de recherche fondamentale en amont des études dimpact » et il nest nullement possible den garantir les résultats ou den connaître a priori les conclusions.
Adéquation budgétaire (B) : La différence entre les taux de rémunération dédiés aux post-doctorants dun laboratoire à lautre est plutôt surprenante et ce nonobstant les considérations de comptabilité en coût complet ou non. Selon les annexes financières de la proposition, le budget mensuel alloué pour lemploi dun post-doctorant au CERFACS est de 80% supérieur au même budget au CRNM-MF et se rapproche de celui alloué à un chercher de grade junior au CERFACS. Par contre, les montants alloués pour les superviseurs ne montrent pas cet écart, leurs taux de rémunération au CERFACS se situant entre ceux déclarés par les deux laboratoires de lÉtat ayant présentés une annexe financière. Notez que le CERFACS est le seul laboratoire demandant des fonds pour du personnel non post-doctorant. Les taux de rémunération des post-doctorants ailleurs quau CERFACS sont quand à eux conformes à ce qui généralement proposé ailleurs.
Appréciation globale (A) : Cette proposition comporte tous les éléments requis pour rencontrer le quatrième objectif de lAPR-2010 du GICC. Léquipe rassemblée par M. Cassou est du plus haut calibre international. La proposition EPIDOM pourrait permettre, advenant son succès, de bien mieux guider de futures études dimpacts sur lhorizon 2020-2035.
Remarques éventuelles
Sur le strict plan scientifique, ce travail doit être réalisé afin de tenter dexpliquer une plus grande part des signaux observés dans le climat terrestre à léchelle décennale. De plus, sil lest dans le cadre de la proposition EPIDOM, la France y gagnera la possibilité de mieux guider toutes les décisions politiques et économiques qui devront être prises dans un futur trop proche. Le groupe réuni autour de la proposition EPIDOM est déjà impliqué dans un travail connexe via lexpérience CMIP5 et le AR5 du GIEC.
Projet CLIMATMONU Impact du changement climatique sur la pierre et le verre de deux sites de lUNESCO : Paris et Londres
Responsable scientifique : Beatriz Menèndez, Université de Cergy Pontoise (UCP)
Laboratoires associés :
Université Paris Est Créteil (UPEC)
Université dEast Anglia (UEA)
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet :
Prévoir, modéliser et cartographier limpact du changement climatique sur le patrimoine culturel bâti de deux sites de la Liste du Patrimoine Mondial de lUNESCO: les rives de la Seine à Paris et les rives de la Tamise à Londres.
Pertinence en regard de lAPR : A
Le développement des connaissances en appui aux politiques publiques en considérant limpact des changements climatiques sur les matériaux des bâtiments historiques: pierre, verre et vitraux.
Lanalyse des coûts: approche de lévaluation économique du risque dans le cas de Paris
Originalité du sujet et des hypothèses : B
Le projet a des aspects originales, pas inclus dans les deux vieux projets financés par la Commission Européenne: «Vidrio» et «Noahs Ark», and aussi lactuel «Climate for Culture». Le même avec les projets financés par COST, ERANET etc.
Qualité méthodologique : A
La méthodologie est bien présentée, bien articulée et convaincante.
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
Toutes les équipes sont formées avec des chercheurs bien renommés, au maximum niveau internationale, in particulier UEA avec Prof Peter Brimblecombe et UPEC avec Prof Roger Lefèvre.
Faisabilité (A B C D) : A
Le programme est réaliste et apparaît réalisable dans les temps et pour les sujets déclarés
Adéquation budgétaire (A B C D) : B
Le budget demandé est raisonnable et correspond à la moyenne des projets de ce type
Appréciation globale (A B C D) : A
Un bon je projet, avec objectives importants et aspects innovateurs, mené de chercheurs avec des grandes capacités et de longue expérience
ÉVALUATION 2
Objectifs du projet :
Clairement décrits : prévoir, modéliser et cartographier les impacts du changement climatique sur des édifices symptomatiques et inscrits du patrimoine architectural bâti
Établissement de cartes de risques daltération et daltérabilité
Pertinence en regard de lAPR : A
Conforme au grand défi climatique et environnemental du XXIème siècle, abordé par une méthodologie rigoureuse et novatrice dévaluation prédictive du devenir des surfaces exposées des matériaux du patrimoine.
Originalité du sujet et des hypothèses : A
Le changement climatique et ses conséquences néfastes largement médiatisées sont dans le cadre de ce projet étudiés à plusieurs échelles en faisant appel à différents outils dinvestigations (alimentation des données primaires basées sur lobservation et lexpérimentation, fonction dose-réponse, simulation théorique validée par des altérations accélérées en laboratoire, confrontation des différents modèles climatique et daltération actuellement les plus pertinents, traitement statistique). La proposition daborder limpact des modifications climatiques sur les matériaux du patrimoine est novatrice.
Qualité méthodologique : A
Est basée sur une solide connaissance des travaux (Unesco, 2008, Icomos, 2009) et des recherches les plus récentes (Noahs Ark, Climate for Culture). Trois thématiques distinctes, toutes dactualité, sont abordées par le biais des mécanismes mis en jeu :
Cristallisation des sels en milieu poreux (calcaire) ;
Soiling basé sur une évolution de la réactivité des interfaces atmosphère-substrat ;
Lessivage de surfaces peu poreuses ou à porosité de cracks (vitraux) soumises à lénergie mécanique et chimique des eaux ;
Le rôle de chacune des équipes, auquel sajoutent les compétences du CNRM de Météo France, est précisément établi. On notera également, outre laspect strictement scientifique, un souci évident de transfert dinformation et dévaluation économique du risque.
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
Deux des partenaires au moins du programme sont des laboratoires reconnus et précurseurs en matière dinnovation et de compétence au niveau européen dans la connaissance des évolutions des interactions surface-atmosphère.
Faisabilité : B
Les moyens qui seront mis en uvre devraient logiquement aboutir à des cartes de risques fiables. Une difficulté probable réside dans ladaptation et la transposition des informations sachant que les modèles climatiques (Hadley, Arpège,
) ont une résolution spatiale différente de celle à laquelle les investigations seront menées. Le changement déchelle est un véritable challenge puisque se posera la question des critères de choix pour une sélection représentative des matériaux détude compte tenu de leur histoire propre. Concernant la pierre à Paris par exemple, lhistorique des restaurations anciennes ou interventions constituent des facteurs de nature à modifier les cinétiques dévolution des matériaux, qui perturbent la lecture due au seul changement climatique.
Adéquation budgétaire : A
Budget tout à fait raisonnable au regard du volume des recherches et travaux envisagés ;
Appréciation globale : A
Le projet a incontestablement un intérêt international de premier plan en mettant à la disposition de la communauté scientifique une méthodologie prédictive du devenir de différents matériaux du patrimoine. Les conséquences pratiques sont également perceptibles, puisquelles susciteront une ré-adaptation rapide de lévolution des procédés et méthodes actuelles en matière de préservation, et restauration du patrimoine bâti ainsi quune prédiction des coûts dentretien et de maintenance.
Avis très favorable.
Remarques éventuelles
Laltération des verres et vitraux par lixiviation nest pas de mon domaine de compétence.
THÉMATIQUE 8 : Économie Sociologie
QUEYRAS Aide à la décision pour la gouvernance territoriale de ladaptation au changement climatique et de latténuation des gaz à effet de serre
Responsable scientifique : Gilles Rotillon, Pierre André-Jouvet & Renaud frossard
Laboratoires associés : EconomiX
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet :
Ce projet vise à contribuer au développement de la prospective heuristique et du co-management des risques climatiques, selon une double perspective :
1. Prolonger un modèle déconomie physique développé dans les années 1970/1980 en le renseignant et lappliquant au territoire du PNR du Queyras : ATHEMA, « Approche Technologique et Heuristique en Macroéconomie Appliquée » « ATHEMA offre une approche macroéconomique en termes physiques permettant une description cohérente des circulations de biens et services entre les activités de production sur un territoire et avec lextérieur, ce qui rend possible lidentification de la nature et du poids des multiples contraintes (naturelles, techniques, sociales, financières) qui en conditionnement lactivité. »
2. Développer une approche participative sur le territoire du PNR du Queyras via un système de commissions (une commission prospective, puis une mise en uvre via des comités locaux et sectoriels) et une interface de type web 2.0 afin de co-élaborer un plan de reconversion écologique du territoire
Pertinence en regard de lAPR : C
Les questions associées aux changements climatiques dans lAPR napparaissent pas traitées de façon centrale dans le projet, qui vise essentiellement :
au développement dun modèle déconomie physique pour appuyer des simulations et des prospectives macro-économiques sur un territoire donné (où les questions datténuation prix du carbone, économie relocalisée, coûts et potentiels de production décentralisée dénergies renouvelables, quotas et CEE
- et dadaptation cadrage conceptuel, risques envisagés, coûts de réparation, assurances
- pourront certainement être intégrées mais ne sont pas précisées et napparaissent pas traitées de façon centrale, idem pour les questions dinteraction entre activités datténuation et activités dadaptation).
A la mise en uvre dun dispositif de gouvernance « plus démocratique adaptée à la gestion participative de la complexité et de lincertain », sappuyant notamment sur « Le concept de co-management adaptatif (« Adaptive co-management ») (qui) a émergé comme une réponse interdisciplinaire à ce besoin en combinant management adaptif et management collaboratif. » Là encore, les questions associées au CC dans lAPR seront abordées afin daboutir in fine à la production d« un schéma de reconversion écologique territoriale » mais napparaissent pas traitées de façon centrale dans le projet.
Originalité du sujet et des hypothèses : B
Propose un modèle « du type de la prospective exploratoire (ce qui est techniquement possible) en opposition à la prévision (ce qui est historiquement probable). »
« Les modèles climatiques globaux ne permettront pas avant longtemps de prévoir avec assez de précision les changements prévisibles au niveau local » (hyp. 1), donc les réponses au CC devront davantage être élaborées localement, en développant des formes de participation démocratique (hyp. 2), en sappuyant sur des « systèmes performants dinformation et de décision » (hyp. 3) et des exercices de prospective reposant sur des scenarii quantifiables (alimentés par « des modèles de simulation du système physique des relations technico-économiques et de lenvironnement naturel ») (hyp. 4), en sinscrivant dans le cadre de la comptabilité nationale (hyp. 5).
Qualité méthodologique : C
Plusieurs éléments méthodologiques importants ne sont pas précisés :
Concernant les données pour alimenter le modèles, ne sont jamais mentionnées la nature et la disponibilité de données qui apparaissent pourtant essentielles :
Quelles sources pour quelle données en termes de production comme de consommations énergétiques du territoire (existent-elles ? sont-elles à produire ?)
Quelles données en termes démissions de GES (idem, les données existent-elles ou sont-elles à produire ou à acquérir ?)
Quels scénarii climatiques retenus (un ? plusieurs ? lesquels ? à quels pas de temps ?) ?
Quels impacts envisagés en lien avec les effets du CC (tourisme, agriculture, biodiversité) ? Sont pris en compte les variations moyennes ? les événements extrêmes ? Les deux ?
Concernant léquipe de recherche (équipe scientifique et technique), rien nest dit du rôle et de la place de chacun (temps et tâche attribués dans le projet). Ne sont mentionnés que les trois coordinateurs. Les CV de deux autres personnes sont annexés (Christian Simeon et Louis Bretton) sans que lon sache à quel titre ils interviendraient et pour quel rôle dans le projet.
Concernant la mise en uvre et le fonctionnement du dispositif de prospective et de participation, plusieurs questions demeurent : quelles légitimités des résultats pour alimenter les réflexions sur lavenir du territoire (est-ce un dispositif porté institutionnellement par le PNR ou est-ce une expérimentation exploratoire parallèle aux réflexions du Parc ) ? Dautre part, les espoirs associés à la mise en place dun site web 2.0 concernant limplication et la participation de tous les habitants du parc mériterait dêtre a minima nuancé au regard du taux déquipement et daccès à internet des habitants du PNR (le risque de renforcer les phénomènes de ségrégation et disolement de certaines part de la population locale semble possible). Les questions de diffusion et de réception des résultats issus des modèles et des exercices de prospective auprès de lensemble des habitants ne sont pas mentionnées (hormis leur mise en ligne).
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
Les membres de léquipe possèdent des compétences reconnues en matière déconomie de lenvironnement et des ressources naturelles.
Faisabilité :
La relative imprécision des travaux envisagés (2.4.) et du calendrier associé (2.3.4.) ne permettent pas dévaluer clairement la faisabilité du projet.
Il manque une description de léquipe de recherche envisagée (ne sont précisés que les trois coordinateurs, sans détail de leurs fonctions respectives), avec la précision des rôles, fonctions et temps de chaque membre pour ce projet. Cette imprécision rend également linterprétation du budget délicate.
La participation active du PNR semble indispensable à la réalisation du projet (pas de lettre daccord de cette structure dans les documents remis).
Adéquation budgétaire : C
Le montant total demandé au GICC est de 361 000 euros TTC.
Sur ce total, 258 000 euros (71 %) sont consacrés au frais de personnel : 90 jours consultant « administration et soutien », 12 mois temps plein « économiste quantitativiste », 24 mois temps plein « économiste junior », 24 mois mi-temps « animation et gestion terrain », 12 mois temps plein « stagiaires master 2 ».
Là encore, ladéquation entre les tâches et les sommes budgétées est difficilement appréciable du fait de limprécision des tâches à effectuer. De la même manière, les personnes pressenties pour chaque poste ne sont pas précisés (on ne sait guère qui devra faire quoi, cf. faisabilité).
100 000 euros (non éligibles) sont prévus pour lencadrement scientifique, ce qui correspond environ à un temps plein de directeur de recherche ou de professeur sur les 24 mois du projet, mais on ne sait comment ce volume dencadrement est partagé entre les trois coordinateurs scientifiques.
30 000 euros sont prévus pour « documentation et frais divers » (documentation, communication, impression, frais divers de gestion et imprévus) ce qui en fait un poste relativement important à la vue des dépenses associées.
Si les 10 communes membres de la charte du PNRQ rassemblent moins de 5 000 habitants (p.10), le budget demandé au GICC revient à 72 euros/habitant, le budget total représentant 151 euros/habitant, alors que la visée finale du projet reste ambigüe : sagit-il in fine de formuler, avec de nouveaux outils, un nouveau projet de territoire opérationnel pour le Parc ?
Appréciation globale *: C
ÉVALUATION 2
Objectifs du projet :
Le projet vise à mettre au point des outils et des méthodes de modélisation, de simulation et de prospective en termes macroéconomiques et physiques en lien avec le changement climatique
Pertinence en regard de lAPR (A B C D)* : B ?
Originalité du sujet et des hypothèses (A B C D)*: C
Le projet semble fondé sur la réactivation dun modèle ATHEMA visant à représenter un système « éco-productif ». Les hypothèses restent à un niveau très général et les termes mobilisés dans le projet : éco-productif, gouvernance, co-management adaptatif, etc. ne sont pas vraiment définis ce qui rend difficile la compréhension concrète de lobjectif du projet.
Qualité méthodologique (A B C D)*: D
Ici encore le projet reste à un niveau de généralisation qui laisse le lecteur incertain sur ce qui va être réellement fait : il sagit de mobiliser des données pour alimenter un modèle, mais les difficultés de constitution de ces données à léchelle dun PNR dont les frontières ne correspondent pas souvent à des nomenclatures statistiques ne sont jamais évoqués ; il sagit de construire un site web à destination de la population mais celle-ci nest jamais définie, etc.
Compétences des équipes sur le sujet proposé (A B C D)*:
Personnes impliquées compétentes en économie des ressources naturelles mais dont la disponibilité nest pas toujours assurée (lun est doyen dUFR, par ex.) ; personnel Post à recruter mais non identifiés dans le projet.
Faisabilité (A B C D)*: D
Compte tenu du faible détail de la méthodologie cela est difficile à estimer
Adéquation budgétaire (A B C D)*: D
Budget élevé
Appréciation globale (A B C D)**: D
Remarques éventuelles
Je ne suis pas spécialiste des modèles ni de la modélisation économique mais le projet en létat mapparaît difficilement réalisable ni même compréhensible pour une non initiée à ce type de démarche
ÉVALUATION 3
Objectifs du projet :
- Développer une application généralisable au niveau régional du modèle ATHEMA pour représenter un système éco-productif avec des nomenclatures de produits et de production ajustées à partir des données comptables sur un territoire test : le parc naturel régional du Queyras
- Mise en place d'un système d'information, de formation et d'appui en ligne permettant aux acteurs locaux de s'approprier la démarche (de la collecte des données à la discussion des résultats des scénarios)
Pertinence en regard de lAPR (A B C D)* : B
Le projet consiste à mettre en oeuvre un dispositif de recherche action permettant aux acteurs d'un territoire test (le Parc naturel régional du Queyras, PNRQ), sur la base d'un outil numérique, de réfléchir de manière argumentée et prospective à l'avenir de leur territoire face au changement climatique. A ce titre, le projet est cohérent avec l'objectif général énoncé par l'APR de "production de connaissances nécessaires au débat public".
En revanche, la valeur ajoutée du projet au delà du cas particulier du PNRQ n'est à mon sens insuffisamment clarifiée.
Originalité du sujet et des hypothèses (A B C D)*: A
Le projet est très pertinent du point de l'adaptation au changement climatique pour trois raisons :
- Approche d'équilibre générale : En effet, l'adaptation n'est pas uniquement constituée d'actions "à la marge" des activités existantes, mais peut impliquer des bifurcations importantes, changements d'activités et/ou de localisations par exemple.
- Approche territoriale : La littérature sur l'adaptation insiste sur l'importance d'une réflexion d'ensemble à l'échelle de territoires.
- Importance des questions de gouvernance : Au delà des aspects techniques, l'adaptation concerne de manière centrale les institutions et leurs évolutions.
A ma connaissance, ce type d'approche globale reste rare dans le domaine de l'adaptation.
Qualité méthodologique (A B C D)*: C
Le projet s'appuie sur les outils et l'expérience développée dans les années 70 et 80 autour du modèle ATHEMA. Cette démarche semble très intéressante mais une revue de littérature sur les autres démarches et outils de prospective serait bienvenue pour conforter le choix dATHEMA.
En revanche, le projet ne précise ni les limites ni le domaine de validité du modèle ATHEMA (et, plus largement, de la démarche participative dans laquelle il a déjà été utilisé). Par conséquent, il est difficile de faire la part des choses entre ce qui relève de l'application dune démarche existante à un nouveau cas d'étude, et ce qui relève de l'apport méthodologique.
Les attendus du projet (section 2.1.3), extrêmement ambitieux (quoique rédigés en termes flous "commencer à construire", "commencer à quantifier", etc.) suggèrent que des développements méthodologiques importants sont à réaliser. Or ces développements ne se retrouvent souvent pas dans la démarche annoncée en sections 2.3.2 et 2.3.3. Trois exemples (parmi d'autres) :
- Le projet indique que le modèle "prendra en compte des hypothèses sur le changement climatique à long terme" (2.1.3.1), insiste par ailleurs sur l'absence de prévision du changement climatique au niveau local (2.3.1.1), mais n'explique pas comment des hypothèses sur le changement climatique vont malgré tout être développés au niveau du PNRQ.
- Le projet indique que le modèle construira des indicateurs sur les services écosystémiques (2.1.3.2), mais comment ces indicateurs vont être développés n'est pas spécifié dans les sections 2.3.2 ou 2.3.3. Or il sagit a priori dun champ de recherche extrêmement vaste et complexe.
- Le projet mentionne l'exploration de "nouvelles méthodes d'évaluation des marges d'incertitude sur les risques dans les simulations socio-économiques fondées sur les hypothèses climatiques" (2.1.3.3), sans que ce point soit explicité ni repris plus loin.
En résumé, le projet gagnerait à expliciter clairement le domaine de validité et les limites de la « démarche ATHEMA » ; à préciser les améliorations nécessaires pour l'application au cas du PNRQ ; le tout en se donnant des objectifs plus modestes et plus réalistes.
Compétences des équipes sur le sujet proposé (A B C D)*: B
L'équipe du projet dispose de fortes compétences en économie et analyse / évaluation de projets dans des contextes participatifs. En revanche, l'équipe de projet ne semble pas avoir de de compétence particulière sur les services écosystémiques.
Faisabilité (A B C D)*: C
Voir la discussion précédente sur les objectifs du projet.
Adéquation budégtaire (A B C D)*: B
Appréciation globale (A B C D)**: C
En résumé, l'angle d'attaque pluri-sectoriel, territorial et prospectif du projet est très pertinent, et l'idée de mobiliser les outils et les savoirs faire développés autour du modèle ATHEMA semble tout à fait intéressante.
Malheureusement, faute d'une description précise du domaine de validité et des limites de la démarche, la valeur ajoutée méthodologique du projet -- au delà du PNRQ -- est difficile à établir. En outre, les objectifs annoncés apparaissent par trop ambitieux.
Enfin, le projet naborde pas suffisamment la question de la transmission des outils et des savoirs faire mis en oeuvre. La question se pose de manière dautant plus importante que (i) les modèles et les savoirs faire de terrain sont notoirement difficiles à transmettre, et que (ii) l'équipe de projet (à l'exception de l'économiste junior recruté pour l'occasion) est composée de spécialistes seniors.
Remarques eventuelles
Le projet rapporté ici est un projet de recherche action, dont la pertinence par rapport à l'appel d'offre n'est pas évidente a priori. L'appel d'offre gagnerait à être plus explicite sur les conditions d'éligibilité de tels projets. A mon sens, l'ouverture devrait être limitée aux premières applications en vraie grandeur d'outils et/ou de méthodes (projets de démonstration), en insistant sur la capitalisation d'expérience permettant ensuite réplication dans d'autres contextes.
Projet INCRESP Inciter des comportements écologiques responsables : un test des mécanismes psychologiques et économiques dans le contexte dun jeu de bien public expérimental
Responsable scientifique : Denis HILTON, PR en psychologie sociale, TOULOUSE II Laboratoire Cognition, Langues, Langage et Ergonomie : CLLE
Laboratoires associés : AUCUN
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet :
Pertinence au regard de lAPR : A
Le projet de recherche proposé sinscrit dans volet 8 de lappel à proposition « Politiques climatiques dadaptation et datténuation ». Il souhaite contribuer à la compréhension des déterminants des prises de décision en facteur de comportements plus sobres en matière environnementale.
« Cette recherche vise à évaluer limpact des normes sociales prescriptives sur ladoption de comportements environnementalement vertueux ».
Elle vise aussi à mieux comprendre linteraction entre les motivations financières et les normes sociales pour mieux appréhender leur effet conjoint sur les représentations, les émotions et les attitudes des individus placés en situation prescriptive.
Originalité du sujet et des hypothèses : B
Il existe beaucoup de recherches en psychologie sociale sur les conditions du passage à lacte, sur les facteurs qui influencent le comportement humain. En revanche, il existe peu de recherches concluantes sur les manières dont le citoyen peut être amené à changer ses habitudes dans un contexte de non rétribution individualisée (adopter des pratiques sobres en matière denvironnement par exemple, génère des bénéfices collectifs, non directement visibles, ce qui tend à freiner les velléités dengagement à changer les pratiques individuelles).
La recherche proposée ici vise à mieux comprendre les conditions dadoption de comportements dits coopératifs (en consonance avec le projet de préserver lenvironnement, environnement perçu comme bien commun, sentiment de participer à une entreprise collective denvergure
) en interrogeant en particulier le pouvoir incitatif des normes sociales descriptives (lindividu serait davantage sensible au fait quune majorité de personnes adoptent un comportement, plutôt quà une information normative du type « aidez à protéger lenvironnement » (qui relève de l« information normative »).
Lintérêt de la recherche est dexaminer lefficacité de la communication normative puis de déterminer les processus par lesquels ces normes, en lien avec les sentiments (affects) quelles génèrent, influencent les comportements.
Deux expérimentations sont envisagées sur 2 ans :
- An 1 : celle dite du « lac de poissons » (lac avec population limitée de poissons + hommes prédateurs confrontés à différents scénarios au cours desquels, on fait varier les normes favorables ou défavorables à lenvironnement pour tester les ré-actions des « pêcheurs »). On peut alors imaginer que, par translation, les résultats de létude permettront de comprendre le processus qui conduit aux effets rebonds des technologies ou aux contre-performances occasionnées lors de lutilisation de certaines technologies supposées contribuer à la protection de lenvironnement.
- An 2 : celle dite de la « régulation des émissions de GES » qui repose sur un scénario expérimental qui rappelle la position dun industriel confronté au dilemme suivant : installer des filtres pour moins polluer (scénario « intervention-amélioration»), mais avec une diminution des coûts de production (vs) continuer de produire en échange dun large bénéfice, sans rien changer aux émissions de GES (scénario « laisser faire). Cette expérimentation se complique avec lintervention de valeurs morales de manière à déterminer leur effet sur le comportement. Puis une troisième expérience est mise en route pour tester leffet dun « feed-back évaluatif ».
Ces expérimentations reviennent à dupliquer des expériences réalisées par ailleurs. Elles ont pour objectif de vérifier la pertinence des résultats produits dans les études qui servent de référence. Lenjeu est de décrire les processus et vérifier les hypothèses dinfluence appliquées au domaine de lenvironnement.
Qualité méthodologique : B
Première réserve :
La méthodologie proposée relève typiquement de la psychologie. Si le scénario global est bien décrit phase par phase, la méthodologie concrète nest pas présentée (critères déchantillonnage, effectifs, mode de recrutement et éligibilité des participants, durée et conditions des expérimentations
). On sait juste que les expérimentations se feront à Toulouse.
La question reste posée de la mesure de linfluence des facteurs dits denvironnement (comment mesurer la culture des personnes, leurs représentations préalables des problèmes, leurs dispositions, la formation progressive de leurs opinions ?)
A moins denfermer les participants sur une durée limitée, comment apprécier la part de linfluence (interférence) des évènements extérieurs sur leurs décisions ?
Comment prendre en compte leffet de savoirs en amont structurants ?
Les participants seront-ils rémunérés (symboliquement ou pas) pour leur contribution aux expérimentations ; ce point est fondamental car il peut représenter un biais ?
Autre réserve :
Dans la rubrique « valorisation envisagée », il est annoncé que les résultats devraient permettre « daméliorer lefficacité des incitants informels » pour « formater les campagnes de communication pro-écologiques pour maximiser leur impact sur le mode de vie des citoyens ». Or, à ce jour, si on sait mesurer linfluence des campagnes de communication sur les opinions (discours), on ne sait pas vraiment mesurer leur effet en terme de changements de comportements (passage à lacte concret et durable dans le temps) tant les causes à lorigine des glissements de comportements sont multifactorielles.
Compétences des équipes sur le sujet proposé ? A
Les compétences de Denis HILTON ont été largement reconnues lors de lattribution du prix Nobel déconomie en 2002 (partagé avec Bruno BIAIS) pour leurs travaux en économie expérimentale. (Ils analysent les conditions qui déterminent les comportements économiques des individus. Lexpérimentation calcule les prédictions de la théorie économique. Les deux chercheurs interrogent le paradigme de lhomo oeconomicus qui tend à considérer que tout individu en société prend ses décisions compte tenu dun calcul coût-bénéfice. Ils ont montré que, du fait de lintervention de facteurs dordre psychologique, les mobiles du comportement économique ne se réduisent pas à un argument pécuniaire. La complexité du comportement humain est mise au devant de la scène pour montrer que les ressorts de la décision sont multi-factorielles).
Denis HILTON fait par ailleurs état de plus de 700 publications et son cv atteste de son rayonnement scientifique
Faisabilité : B
Le sujet est éminemment complexe. La question est : peut-on faire la part des choses ?
Adéquation budgétaire : B
Le projet concerne lintervention dun post-doc sur deux ans, accompagné dun assistant de recherche sur quelques mois. La demande de financement est assortie dun budget équipement et colloques. De ce point de vue, le budget est bien en adéquation avec les besoins exprimés.
La question est plutôt de savoir si dans lintervention du post-doc il est envisagé de réfléchir aux multiples co-influences pour produire un état de lart critique des études sur le sujet.
Appréciation globale : B
Le projet gagnerait en intérêt grâce à une approche pluridisciplinaire et un partenariat avec dautres laboratoires (Beauvois/Marseille ?)
EVALUATION 2
THÉMATIQUE 9 : Énergie
Projet ETEM-AR Énergie-Technologie-Environnement en modélisant l'adaptation et la robustesse
Responsable scientifique : Alain HAURIE
Laboratoires associés : KANLO ORDECSYS - OREMIP
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet :
Modéliser ladaptation et latténuation dans un plan climat régional.
Application à la Région Midi-Pyrénées
Pertinence en regard de lAPR : A
Excellente
Originalité du sujet et des hypothèses : A
La combinaison atténuation-adaptation est rarement traitée explicitement. Or elle est très nécessaire. Ici, elle est au centre du projet. Cest un plaisir de voir lidée ici mise en uvre (après que celle-ci ait été vivement recommandée lors dune réunion récente du CS), sous une forme et avec un contenu excellents (et dans des conditions totalement indépendantes du présent évaluateur !).
Qualité méthodologique : A
Excellente, et bien adaptée au problème à traiter.
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
Les auteurs du projet sont eux-mêmes les auteurs des méthodologies doptimisation quils se proposent dutiliser. Celles-ci étant bien établies, on ne saurait les mettre en question.
Faisabilité : A
Les méthodologies sont au point, seule lapplication pourrait rencontrer des obstacles pratiques. Mais il semble que les auteurs ont une expérience suffisamment grande de ce type de travail pour le mener à bien.
Adéquation budgétaire : A
La proportion du financement demandée au GICC, qui est importante (environ 70 %), sexplique peut être par le statut académique honoraire des principaux collaborateurs, qui ont moins accès aux sources ordinaires de financement.
Indépendamment de ce point, le montant absolu me semble modéré, pour un programme de cette qualité.
Et cette dernière mérite vraiment que lon envisage positivement le support demandé.
Appréciation globale *: A+
ÉVALUATION 2
OBJECTIFS DU PROJET :
Le projet a pour objectif de développer une modélisation en support aux "plans climat territoriaux" en intégrant atténuation et adaptation. Il se base sur le modèle technico-économique ETEM, en fait une application sur la Région Midi-Pyrénées, et utilise la modélisation robuste pour tenir compte des incertitudes.
PERTINENCE EN REGARD DE LAPR : A
ORIGINALITÉ DU SUJET ET DES HYPOTHÈSES : A
Le projet est original à de nombreux égards:
1. intégration des mesures de réduction d'émission et d'adaptation dans un même modèle technico-économique,
2. Application territoriale (Midi-Pyrénées) et soutien aux plans climat territoriaux,
3. Utilisation de règles de décision multi-critères, en raison de la difficulté de connaître les coûts de certaines mesures d'adaptation, ce qui requiert une modélisation spécifique,
4. Les incertitudes sont intégrées par la modélisation robuste,
5. Un comité de suivi, comprenant des acteurs institutionnels locaux, est censé suivre l'évolution du projet et discuter des scénarios.
QUALITÉ MÉTHODOLOGIQUE : A
La qualité méthodologique du projet est excellente. Tout est clair et précis. Le projet s'appuie sur d'autres pour aller plus loin dans les objectifs poursuivis. Il s'appuie également sur une littérature récente et en pleine évolution. Les auteurs du projet connaissent parfaitement cette littérature. Le projet est clairement structuré en 5 étapes. La liste des délivrables est satisfaite, avec notamment un rapport intermédiaire et une documentation du modèle. Le rôle du comité de suivi est clairement défini, et le partenariat avec l'OREMIP le rend crédible (il est facile de monter des comités de suivi qui, en pratique, ne suivent rien
). A noter, enfin, que cette équipe est capable, à l'issue de ce projet, non seulement de fournir un outil utile pour la politique territoriale climatique, mais aussi de valoriser la recherche dans des publications scientifiques. Je trouve que c'est une qualité à souligner, car elle est trop rare.
COMPÉTENCES DES ÉQUIPES SUR LE SUJET PROPOSE : A
Les promoteurs du projet sont des spécialistes de renommée mondiale, A. Haurie et R. Loulou en modèles technico-économiques énergie-économie, et J. Ph. Vial en recherche opérationnelle et programmation robuste. Ils ont une grande expérience de ce type de modèles et ont mené de nombreux projets récemment dans ce domaine (notamment FP6 et FP7, ainsi que GICC).
FAISABILITÉ : A
Il ne fait aucun doute que le projet est faisable
par cette équipe. Mon seul souci concerne la difficulté d'élaborer des scénarios climatiques à l'échelon de la Région Midi- Pyrénées. Cela me semble très hardi, mais en même temps il faut bien essayer pour analyser les stratégies d'adaptation à cette échelle-là. Ce qui est rassurant, c'est que la programmation robuste permettra de tenir compte de ces incertitudes.
ADÉQUATION BUDGÉTAIRE : A
Le projet est évalué à 181 828 euros, pour 24 mois. Le budget demandé au GICC est de 125 232 euros. Il couvre essentiellement les frais de personnel pour ORDECSYS et KANLO, qui sont consacrés à des chercheurs post-doc. Même s'il n'est pas négligeable, ce budget me semble donc cohérent avec les objectifs du projet. Il serait impossible de faire travailler des chercheurs débutants sur ce type de techniques.
APPRECIATION GLOBALE *: A
Projet GOUVERNANCE ENERGIE Émergence dune décentralisation énergétique à partir de la gouvernance climat-énergie, une analyse à partir du niveau régional
Responsables scientifiques : Nadaï Alain et Labussière Olivier
CIRED/CNRS
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet : A
Ils sont clairement définis (notamment pages 20 et 21) : Lobjectif général est de comprendre les modalités dune décentralisation émergente des questions énergétiques en France à loccasion de la mise en uvre des politiques « climat-énergie » au niveau régional.
Plus précisément, il sagit de cerner le passage, en pratique, de la politique de loffre sectorielle (dominante jusquici), à une politique énergétique plus globale. Cette dernière marquerait le passage au « bouquet énergétique », doublé dune attention aux usages et donc au contexte territorial. En somme, il sagit de prendre le contexte non plus en le minorant ou en le considérant comme un frein du point de vue de laménagement mais au contraire comme un potentiel et un principe organisateur de la politique climat énergie.
Lobjectif de la recherche me paraît tout intéressant, très clairement exposé et très bien décliné par trois questions centrales présentées aux pages 20 , 21, 22, 23.
Pertinence en regard de lAPR : A
Très bonne pertinence ; le projet concerne les politiques climatique dadaptation et datténuation, et surtout le problème de leur articulation.
Originalité du sujet et des hypothèses : A
Le point de départ de la recherche peut faire consensus : lémergence dune décentralisation énergétique se produit au moment même où les logiques sectorielles achoppent par les controverses territoriales quelles produisent. Du coup simpose la nécessité de prendre en compte des enjeux sociaux et territoriaux.
Les auteurs en tirent alors une hypothèse originale quils vont développer et approfondir : la politique « climat énergie, » rapproche, de facto, les politiques datténuation de ce qui les distinguent, a priori, des politiques dadaptation : la prise en compte du devenir des territoires face au changement climatique.
Cest une hypothèse qui est forte, à la fois scientifiquement et socialement. Forte scientifiquement, parce que lon sait que la distinction entre les deux types de politique, si elle peut encore être heuristiques, ne résiste pas à lanalyse. De sorte quil faut repenser leur articulation, voire leur porosité, les mettre à lépreuve, pour éventuellement leur donné un pouvoir discriminant différent suivant les enjeux énergétiques, les échelles considérées, etc
Socialement forte, car lon sait bien les résistances (notamment des élus) face à cette notion dadaptation, et donc des politiques qui sagiraient de comprendre et dacter en son nom.
Par conséquent cette recherche, en proposant non seulement une réflexion mais une possible transformation de notre cadre de représentation (atténuation/adaptation) modifie les conditions de « problem setting, problem solving) et de réception de ladaptation et ce qui est proposé en son nom.
Ce positionnement de la recherche, amènent les auteurs non pas à se limiter à une approche critique une politique énergie climat en France, invariablement centralisée, mais comme loccasion dy voir un potentiel datténuation à articuler aux enjeux dadaptation du CC.
Enfin lapplication de leurs hypothèses au contexte régional pris entre deux perspectives daction, dune part les PCT et dautre part les SCRAE, constitue une très astucieuse mise à lépreuve.
Il y a également une très bonne mise en perspective par rapport au contexte européen, tant en ce qui concerne la structuration des politiques que des enjeux théoriques, à lintérieur de laquelle les auteurs pourront resituer très utilement leur propre progression.
Qualité Méthodologique : A
Le croisement entre PCT et SCRAE est bien choisi, ainsi que le choix de léolien comme énergie renouvelable (outre le fait quil constitue déjà un domaine dexpertise de léquipe)
Les auteurs expliquent pourquoi, au moment de la rédaction du projet, le choix des sites concrets nest pas arrêté et quil doit faire partie de la recherche.
Compétences des équipes sur le sujet : A
Cest aussi un point fort de la proposition de recherche : les cv es trois chercheurs principaux, démontre à lévidence lexcellence de léquipe, sa pluridisciplinarité réelle inscrite au cur du projet (technique, économique, géographique). Est très bien montré également, linscription de ce projet dans un politique de recherche des chercheurs et de léquipe (publications, autres subventions, etc.
)
Faisabilité : A
Le plan de travail est clairement exposé. La logique de la progression est crédible, Léquipe est resserrée et fiable. La durée est conséquente (36 mois) et nécessaire.
Tout cela garantie un maximum defficacité.
Adéquation budgétaire : A
Le budget paraît important (200 000 euros demandés au GICC) bien que je ne connaisse pas la fourchette acceptable pour le programme.
En fait, les chercheurs Cired étant obligés de financer leur salaire sur les projets (ce qui nest pas le cas du chercheur CNRS, impliqué dans la recherche), deux chercheurs coûtent 184000 euros)
Par ailleurs le reste des montants demandés semble très raisonnable. (la rubrique « colloques nationaux et internationaux » doit inclure les déplacements terrains)
Je pense, quétant donné la qualité de la proposition et des proposants, même si le montant paraît important, il y a adéquation budgétaire.
Le budget demandé mapparaît une condition sine qua non pour mener à bien cette recherche.
Appréciation globale : A
Il sagit dune excellente proposition, avec une équipe dune très grande compétence dans le domaine. La recherche proposée est de nature à proposer une forte valeur ajoutée tant du point de vue de la connaissance que de laction.
ÉVALUATION 2
Objectifs du projet :
Ce projet de recherche propose dexplorer, en France, les modalités dune décentralisation émergente des questions énergétiques à loccasion de la mise en uvre de la politique climat-énergie. Il prend les SCRAE et les PCT comme objet détude pour analyser avec les outils de la sociologie, de la géographie et de laménagement, les enjeux relatifs à larticulation de ces dispositifs et à leur capacité à faire émerger un potentiel datténuation tout en larticulant aux enjeux dadaptation.
Il sagit donc de contribuer à cerner une étape nouvelle dans la mise en uvre des politiques datténuation visant à comprendre en pratique le passage dune politique de loffre, sectorielle, peu mise en contexte (e.g. cas de léolien) à une politique énergétique plus globale (bouquet énergétique, articulation climat énergie,
) et qui se réorganiserait autour de la question des usages.
Les questions traitées sont les suivantes :
La politique climat énergie mise en uvre au niveau régional infléchit-elle la mise en uvre des politiques énergétiques (e.g. solaire, éolien, etc.) ?
1a. La politique climat énergie suscite-t-elle des recompositions socio-spatiales qui sont porteuses de nouveaux « communs énergétiques » ?
1b. La politique climat - énergie permet-elle de recomposer la logique traditionnelle de la politique énergétique (offre / demande) pour larticuler autour des usages ?
1c. La politique climat énergie autorise-t-elle lémergence dun potentiel datténuation inédit et, si oui, selon quels processus ou quelles modalités ?
La politique climat énergie articule-t-elle le potentiel datténuation à des enjeux datténuation et, si oui, selon quels processus ou quelles modalités ?
Laménagement au cur de la décentralisation énergétique
Les résultats attendus portent sur :
Lévaluation de la capacité et des modalités / processus selon lesquelles la politique climat - énergie peut faire émerger un potentiel datténuation nouveau par rapport aux politiques doffre énergétique
Lévaluation de la capacité et des modalités / processus selon lesquelles la politique climat - énergie peut articuler ce potentiel à des enjeux dadaptation.
Lévaluation de la portée de la politique climat énergie et du Grenelle de lenvironnement en matière de décentralisation de la politique énergétique française.
Lidentification des modalités de la décentralisation énergétique en France.
Lapproche de la planification territoriale et de son renouvellement en tant que processus (potentiellement) innovant
Pertinence en regard de lAPR : A
Le projet sinscrit totalement dans le thème 8 : Politiques climatiques dadaptation et datténuation
Originalité du sujet et des hypothèses : B
Les aspects innovants de ce projet sont :
Lapproche de la décentralisation énergétique, non comme le renversement dune culture centralisée au profit des territoires, mais comme une coordination émergente entre des politiques publiques, le marché et des territoires ; ce qui implique une mise en relation de systèmes et de niveaux de coordination très hétérogènes, de linternational au local.
Le renversement de la notion de « potentiel technologique » (générique) en matière datténuation, au sens où il est proposé danalyser, au travers de la politique climat-énergie, le rôle des facteurs institutionnels, sociaux et spatiaux dans le dimensionnement du potentiel datténuation des politiques énergétiques.
Lanalyse des synergies entre politiques datténuation et dadaptation quautorise le renouvellement des politiques énergétique au travers de la politique climat énergie.
Qualité méthodologique : C
Le projet de recherche avance trois hypothèses quil sagit, semble-t-il, de tester sans bien expliciter les critères qui seront employés. Il est articulé en 6 phases sétalant sur 3 ans qui sont ainsi décrites dans la proposition:
Phase 1 : Calage méthodologique (mois : 1 3)
Phase 2 : Analyse de la politique climat énergie aux niveaux européen et français (mois : 4 9)
Le travail sera basé sur une étude des textes de lois (européens et français) et des plans régionaux climat-énergie existants et des entretiens semi-directifs nationaux et régionaux afin de cerner les modalités de mise en uvre des PCT et SRCAE, ainsi que les grands enjeux qui les sous-tendent.
Phase 3 : Définition des études de cas (mois 10 12)
Les résultats de la phase précédente seront analysés de façon à préciser notre approche des études de cas: cas innovants, cas singuliers et cas standards.
Phase 4 : Études de cas (mois 13 24)
Lanalyse des études de cas doit permettre de cerner les recompositions institutionnelles, sociales et territoriales qui sous-tendent la mise en uvre dune gouvernance énergie climat au niveau régional. De façon générale, il sagira de sonder les modalités de traduction des enjeux climatiques globaux au niveau local, détudier si les services de lÉtat redisposent leurs compétences en matière dénergie, détudier la façon dont les collectivités mettront en discussion les enjeux énergétiques avec les enjeux climatiques. La méthode repose sur des entretiens semi-directifs nationaux et régionaux (services de lÉtat, conseils régionaux, ministères,
) et lanalyse du rôle des démarches daménagement dans lexploration collective de potentiels énergétiques territorialisés (représentations paysagères, méthodes de concertation,
).
Phase 5 : Analyse des résultats (mois 25 29)
L'analyse des études de cas s'accompagnera d'un état de l'art théorique visant à affiner le cadre d'analyse et à déployer la problématique sur les plans empirique et théorique.
Phase 6 : Restitution (mois 30 36)
La description de chacune de ces phases reste très imprécise. Il sagit plus dune liste dobjectifs que de la description des démarches concrètes qui permettront de les atteindre. Il semble que les réalités de terrain soient ignorées et quaucune démarche vis à vis des industriels et des usagers ne soit prévue. Dune façon générale, on peut se demander si le jargon employé ne cache pas un manque de réflexion : voir en particulier la phrase que jai mise en italique dans la description de la phase 4.
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
Les chercheurs impliqués semblent avoir lexpérience requise pour mener à bien cette étude. Leur description de létat de lieux qui occupe une part substantielle de leur proposition en témoigne, bien que cette description paraisse exagérément développée, étant aussi volumineuse que la proposition de recherche elle-même
Faisabilité : C
Jai de sérieux doutes quant à la possibilité que ce projet débouche sur des résultats significatifs. Tout dabord, les proposants ne semblent guère avoir réfléchi, au-delà de lidentification dune question intéressante, aux actions concrètes quils mèneront pour y répondre. Dautre part, il ne me semble pas quon puisse porter un jugement valable pratiquement à chaud, sans avoir le recul nécessaire sur linterprétation à long terme quon pourrait faire des premières tendances observées. Enfin, je crains que la force de travail mobilisée ne soit insuffisante pour atteindre lobjectif visé : 2 chercheurs à mi- temps, si jinterprète correctement la fiche financière ; un troisième chercheur est mentionné sous la rubrique « Composition et descriptif des travaux de chaque partenaire », qui ne comprend en fait aucun descriptif des travaux de chacun.
Adéquation budgétaire : D?
Le coût du projet est estimé à 253 464 ¬ , dont 184 464 ¬ représentent la moitié du salaire d un chercheur sénior et d un chercheur junior. Le financement demandé est de 200 000 ¬ .
Il n est pas précisé comment sera assuré le financement complémentaire. J ai l impression que la proposition a pour motivation principale, le financement de la moitié du salaire de Nadai et Labussière, chercheurs permanents, financés par des contrats précaires. Cette situation me semble malsaine, mais jassortis mon D dun ?, pour le cas où cette pratique serait considérée comme normale.
Appréciation globale *: B-
La question que la proposition envidage détudier semble digne dintérêt. Cependant, les actions proposées à cette fin restent mal définies. Dautre part, il me semble sage davoir un peu de recul avant détudier les premières inflexions fondamentales que pourraient induire les Plans climat territoriaux (PCT) et les Schémas régionaux du climat, de lair et de lénergie (SRCAE). Je trouverais judicieux de recommander aux proposants de mieux étudier leur projet et de le présenter à un prochain appel doffres. Cela dit, accepter le projet serait prendre un risque quon peut accepter de courir.
ÉVALUATION 3
Objectifs du projet :
Explorer, en France, les modalités de mise en uvre de la politique climat-énergie sur les territoires
Analyse des modalités de coordination entre des politiques publiques, le marché et des territoires dans le domaine de lénergie via lélaboration des plans climat énergie et des schémas régionaux Climat Air Energie
Pertinence en regard de lAPR (A B C D)* : B+
Le projet sinscrit partiellement dans la question de lévaluation des politiques publiques : il sagit de lévaluation de la construction locale de politique énergétique et non lévaluation de leur mise en uvre proprement dite.
Originalité du sujet et des hypothèses (A B C D)*: B+
Peu de travaux sur la question de la transition énergétique à léchelle locale donc originalité du projet. Mais les hypothèses et questions abordées sont un peu trop nombreuses ;
Qualité méthodologique (A B C D)*: B+
Le travail vise à analyser les processus délaboration des SRCAE et des PCT et à mettre en évidence les controverses autour des enjeux climatiques et la position des acteurs notamment régionaux ainsi que leur capacité à faire émerger une politique de décentralisation énergétique. Toutefois, et par rapport aux questions abordées, il manque une analyse concrète de la mise en uvre (qui nest pas possible compte tenu de la temporalité du projet) qui permettrait une analyse de leffectivité de la politique et pas seulement de son émergence.
Compétences des équipes sur le sujet proposé (A B C D)*: A
Équipe ayant largement déjà travaillé sur ces sujets.
Faisabilité (A B C D)*: A
Temps et organisation ok
Adéquation budgétaire (A B C D)*:
Pas de précision de limplication de chacun des trois chercheurs doù interrogation sur les moyens humains
Appréciation globale (A B C D)**: B+
Un projet bien construit mais dont les questions danalyse sont un peu nombreuses et qui mériteraient dêtre resserrées.
Projet INNOVATIONS VERTES Limpact du marché européen du carbone sur linnovation verte
Responsable scientifique : Matthieu Glachant
Laboratoires associés : CERNA (via Armines)
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet :
Lobjectif de ce projet est danalyser limpact de la mise en place du marché européen du carbone sur linnovation dans les technologies permettant de réduire les émissions de carbone (efficacité énergétique, etc.).
Le projet sappuiera sur une base de données de brevets afin dapporter des réponses aux questions suivantes : Le système communautaire déchange de quotas démissions (ETS) a-t-il encouragé linnovation dans les technologies « vertes » chez les entreprises européennes ? LETS a-t-il également eu un impact chez les entreprises non régulées ? La nouvelle régulation a-t-elle été anticipée par les entreprises ? Quelles sont les caractéristiques des entreprises innovantes ? Les investissements en R&D « verte » se font-ils au détriment dinvestissements en recherche dans dautres types de technologies ?
Pertinence en regard de lAPR :
A le projet pointe une des questions majeures posées aux décideurs politiques quant aux aspects dynamiques et dincitations des systèmes de quotas échangeables, au-delà de leur rôle, statique, de minimisation des coûts de réduction de gaz à effet de serre.
Originalité du sujet et des hypothèses :
A - Un tel travail a pu être conduit par le passe dans le cas du marche du SO2 aux États-Unis, encore que dans un domaine bien plus restreint, au vu du petit nombre de solutions technologies disponibles et des faibles besoin en R&D pour parvenir à des réductions effectives. Il nexiste pas à notre connaissance de travail empirique sur leffet du système de quotas échangeables sur linnovation technologique.
Qualité méthodologique :
A Le projet sappuie sur une méthodologie éprouvée lors dun projet précédent (transfert de technologie dans le cas des projets de réduction au titre du mécanisme de développement propre). Il ne sagit cependant pas de plaquer cette méthode sur un nouveau champ mais bien de retravailler les bases de données existantes (en particulier sur les brevets, qui doivent être répertoriés par entreprise.
Compétences des équipes sur le sujet proposé :
A léquipe dispose à la fois des outils et dune expérience établie sur cette question.
Faisabilité :
A On peut avoir des doutes sur le recul dont on dispose à ce jour pour tester lhypothèse mise en avant dun effet de lEU ETS sur les avancées technologiques encore que le fait que peu defforts de réduction aient eu lieu ne signifie pas pour autant que les départements R&D des entreprises européennes se soient croisés les bras
-, mais il est très important dentamer ce travail et développer loutil qui permettra de comprendre les mécanismes incitatifs des politiques climatiques de lUE.
Adéquation budgétaire :
A la subvention demandée (50 000 Euros) est relativement basse au regard de lambition du projet et de sa valeur ajoutée.
Appréciation globale *: A (+ !)
ÉVALUATION 2
OBJECTIFS DU PROJET :
Lobjectif du projet est dévaluer limpact de la mise en place du marché européen du carbone sur linnovation dans les technologies permettant de diminuer les émissions de GES. Le projet vise également à élaborer des recommandations pour les phases à venir du système communautaire déchange de quotas démissions.
PERTINENCE EN REGARD DE LAPR : B-
Le projet sinscrit dans les thèmes 7 « négociation internationale » il propose danalyser les conséquences de la mise en place dune politique datténuation à léchelle européenne dans laquelle le marché du carbone joue un rôle majeur. Le projet ne traite pas les questions liées à la négociation.
ORIGINALITÉ DU SUJET ET DES HYPOTHÈSES : C
Le projet cherche à relier approches empiriques et économétriques portant sur leffet de lETS sur linnovation. Les hypothèses méritent dêtre mieux affichées au regard des travaux existants. Par ailleurs le terme innovation est peu précisé et désigne principalement les nouvelles technologies. Ces technologies sont-elles toutes innovantes ? Comment les repérer, les classer ? Ces précisons peuvent se révéler déterminantes dans la structuration de la base de données et des résultats.
QUALITÉ MÉTHODOLOGIQUE : C
Sur le plan statistique, la méthodologie proposée est claire et balisée notamment la partie relative à la construction de la base de données. Lapproche économétrique proposée est classique. Nous avons quelques réserves concernant la modélisation des caractéristiques des entreprises innovantes et les arbitrages internes entre les investissements en R&D « verte » et investissement dans dautres recherches. On ne voit pas comment les auteurs du projet vont appréhender ces aspects et en déduire des résultats généralisables. Comment les logiques et stratégies internes des entreprises vont être modélisées ? Les choix dinvestissement sont souvent des processus complexes et notamment dans les grands groupes dont les comptes sont plus ou moins consolidés. Les questions liées à fiscalité et incitations locales rendent ces mécanismes plus complexes.
COMPÉTENCES DES ÉQUIPES SUR LE SUJET PROPOSE : B
Sur le plan danalyses économétriques et de base de données, léquipe possède une bonne expérience.
FAISABILITÉ : B/C
Le travail comprend 4 modules dont lensemble est planifié en 18 mois. Le module 1 risque de prendre plus de temps que prévu ainsi que lélaboration des recommandations et surtout leur validation. Ce dernier point nest pas précisé.
ADÉQUATION BUDGÉTAIRE : B/C
Vérifier le financement des salaires. Laide demandée (taux : 70%)
APPRÉCIATION GLOBALE : B/C
REMARQUES EVENTUELLES
Le projet semble avoir été rédigé dans lurgence avec pas mal de redites. Ce qui rend les hypothèses peu lisibles.
THEMATIQUE 10 : Industries
INVULNERABLE vulnérabilité au changement climatique des entreprises industrielles et de services
Responsable scientifique : Pascale Braconnot (IPSL)
Laboratoires associés : IPSL , Meteo-France ( CNRM ) , Cerfacs , IDDRI
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet : Deuxième étape dun projet destiné à travailler sur la vulnerabilite climatique avec des entreprises (énergie et eau) ; il sagit a partir des outils délivres par les chercheurs du climat (modèles, scenarios) de mesurer leur pertinence pour répondre aux besoins et délimiter leur niveau de confiance et de considérer les conditions pour développer correctement ces services climatiques
Pertinence en regard de lAPR : A
Une co-construction des questions certes couteuse en efforts mais nécessaire pour développer la confiance mutuelle et progresser sur les questions de perception et de prise en compte des vulnérabilités
Originalité du sujet et des hypothèses (A -
Deux cas détude (vagues.. de froid (EDF) et précipitations extrêmes (Veolia) testent des approches mobilisant les modèles adéquats et sajustant aux besoins des industriels
Une troisième partie est destinée à fournir une démarche plus générique
Qualité méthodologique (A -)
Même si la démarche est un peu neuve pour les climatologues, elle est correctement bordée
Compétences des équipes sur le sujet proposé (A-) une équipe spécialisée dans les impacts pour la partie eau aurait été profitable (voir les remarques sur le Cemagref
Faisabilité : bonne : A
Adéquation budgétaire : A
Oui mais : pas dappui des entreprises ?
Appréciation globale : A-
ÉVALUATION 2
Objectifs du projet :
Ce projet vise à identifier les besoins dexpertise climatique et la fiabilité des produits climatiques disponibles pour la mise en place de services à destination des industriels qui pourront ainsi bénéficier dun support à la décision afin danticiper les impacts du changement climatique sur leurs activités et mettre en place les stratégies dadaptation adéquates.
Pertinence en regard de lAPR : A
Thèmes de lAPR concernés :
Thème 1 : « Les impacts restent au centre du programme GICC » ;
Thème 3 : « La question des extrêmes : risques et vulnérabilité »
Thème 9 : « Scénarios et incertitudes »
Thème 10 : « Recherches en partenariat ».
Originalité du sujet et des hypothèses : A
Au cours de la Conférence Mondiale sur le Climat qui a eu lieu lan passé à Genève, un cadre mondial pour les services climatiques a été approuvé. Lobjectif est de « consolider la production, laccessibilité, la fourniture et lutilisation des prévisions et des services climatiques sappuyant sur des bases scientifiques ». Le projet sinscrit dans la continuité dune première réflexion expérimentale menée en partenariat avec lIDDRI sur la question de la vulnérabilité au changement climatique des entreprises industrielles et de services. Cette collaboration a permis entre autres didentifier des besoins ciblés au sein de certaines entreprises en termes de produits et dexpertises climatiques. Cependant, un fort travail de sensibilisation et de maturation reste à faire avant de voir une demande clairement émerger.
La description ci-dessus montre que, si le sujet nest pas original à proprement parler, il mérite dêtre poursuivi, doù la note A.
Qualité méthodologique : A
Le projet comporte trois lots de travail. Les deux premiers lots concernent les analyses scientifiques détaillées des variables climatiques et des besoins spécifiques pour les deux cas détude envisagés : les vagues de froid, comme celle de mars 2005 et les inondations.
Les vagues de froid sont une source de vulnérabilité des activités de production et de distribution dénergie. La demande des partenaires industriels intéressés par cette thématique porte sur limpact relatif des paramètres météorologiques et des paramètres non-météorologiques sur leur activité. En dautres termes, la vague de froid de mars 2005 est-elle réellement exceptionnelle ? A-t-on connu à ce jour dautres événements de même ampleur et ont-ils conduit à un dysfonctionnement des services énergétiques? Enfin, quelle sera lévolution de ce type dévénement dans le futur, et quels seront leurs impacts sur la demande et la distribution de gaz ? La première phase de travail devra permettre de passer de lidentification dun indicateur climatique (issu de la caractérisation de la vague de froid de 2005) à celle dun indicateur de vulnérabilité. A partir de cette nouvelle définition de lindicateur, la dernière étape consistera à rechercher la fréquence des vagues de froid dans les projections climatiques futures.
Pour ce qui est des inondations, il sagit dapprofondir le travail entrepris avec lagence Drôme-Ardèche de Veolia Eau dans le projet INVULNERABLE-1. Partant du constat quun aléa climatique occasionne des problèmes dexploitation conséquents, létude a pour objectif général détudier la vulnérabilité des systèmes dassainissement aux phénomènes de précipitations. Il sagit avant tout dacquérir une connaissance plus fine et actualisée des régimes de précipitations sur la région, et de comprendre comment ils affectent lexploitation et donc le dimensionnement et la conception des systèmes dassainissement. Lanalyse des évènements exceptionnels ne se fera pas à partir des données de précipitations directement issues des modèles. En effet, les événements de précipitations intenses sont mal représentés dans les modèles de climat (globaux et régionaux). Pour analyser ces évènements dans les modèles, il sera fait appel à la méthode statistique des régimes de temps utilisant une variable de grande échelle fiable et la reliant aux précipitations par un lien statistique. Cette méthode a été développée et appliquée dans le projet CYPRIM pour la région Méditerranée.
Le troisième lot portera sur lanalyse des incertitudes des projections climatiques régionales et globales sur la France et sur leur impact sur les analyses mises à disposition des industriels. Il vise à définir les principales sources dincertitudes des scénarios climatiques sur les deux questions de vulnérabilité traitées. Cette analyse sera suivie dune réflexion sur les conséquences de ces incertitudes en ce qui concerne linformation climatique délivrée aux entreprises. En particulier des « niveaux de confiance » pourront être attribués en fonction des régions, des temporalités et des variables engagées par les questions des industriels. Plusieurs échelles spatiales seront considérées avec non seulement les sorties des modèles globaux (résolution denviron 300km), mais aussi les sorties des modèles régionaux (résolution denviron 50km), et enfin le jeu de données désagrégées du CERFACS (8 km disponible pour la France seulement). Cette régionalisation permetttra de prendre en compte les effets de petites échelles que la résolution grossière des modèles globaux ne permet pas de décrire.
Lanalyse des besoins réels des industriels et lestimation de la précision avec laquelle les modèles climatiques permettent de leur fournir les indicateurs pertinents constituent une approche méthodologique de grande qualité.
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
Les chercheurs et les laboratoires auxquels ils appartiennent : sont parfaitement qualifiés pour traiter le sujet envisagé. Les industriels concernés Veolia-Environnement, EDF, GDF-Suez, constituent des partenaires sérieux.
Coordination projet :
Management du projet : Pascale Braconnot, IPSL
Gestion financière : Armella Longrez, IPSL
Animation projet / lien partenaires industriels:
CDD : 1 an (50%)
Expertises climat :
Pascale Braconnot (IPSL), Laurent Terray (CERFACS), Serge Planton (CNRM-GMGEC).
Liens aux entreprises :
Michel Colombier (IDDRI) ; Benjamin Garnaud (IDDRI)
Expertises données climatiques :
Sébastien Denvil (IPSL) ; Christian Pagé (CERFACS)
Réalisation cas détude et analyse détaillée :
2 CDD : 1 an (50% vague de froid et 100% secteur eau)
Faisabilité : A
Le projet semble tout à fait réalisable dans les délais indiqués.
Adéquation budgétaire : A
La formulation de la demande budgétaire nest pas dune clarté limpide. Je comprends que cest la totalité du coût du projet, hors salaire des chercheurs permanents, qui est demandé. Ce coût est de 135 k¬ dont 96 sont consacrés au salaire du CDD qui animera le projet.
Appréciation globale *: A
Ce projet s inscrit dans une priorité mondialement reconnue. Il propose sur deux cas concrets d expérimenter une méthode de travail qui permette de répondre aux besoins des industriels en matière dadaptation au changement climatique futur. Cette méthode de travail est évidemment généralisable et constitue un prototype reproductible. Ce projet devrait figurer dans le peloton de tête.
THÉMATIQUE 11 : Santé
MOUSTIQUE Impacts du changement climatique sur la dissémination et les risques dépidémie liés à la présence du moustique Aedes albopictus, nouvellement implanté en France
Responsable scientifique :
Fouque Florence, Entomologiste (Ph.D.), Institut Pasteur, Cellule dIntervention Biologique dUrgence, 25-28, rue du Dr. Roux, 75724 Paris cedex 15, téléphone : 01 40 61 38 08, fax : 01 40 61 38 07,
Laboratoires associés :
Cellule dIntervention Biologique dUrgence, Institut Pasteur, 25-28, rue du Dr. Roux, 75724 Paris cedex
Centre de Recherche de la Tour-du-Valat, Le Sambuc, 13200 Arles.
Centre National de Référence des Arbovirus et des Fièvres Hémorragiques, Institut Pasteur, 25-28, rue du Dr. Roux, 75724 Paris cedex 15
Entente Interdépartementale de Démoustication (EID)-Méditerranée,165, avenue Paul-Rimbaud, 34184 Montpellier Cedex 4
ÉVALUATION 1
Objectifs du projet :
Les objectifs du programme de recherche sont : i) de déterminer le rôle des températures et de la pluviométrie sur certains aspects de la biologie dAedes albopictus; ii) de fournir les données écologiques et entomologiques de base pour une meilleure gestion des risques liés à cette espèce dans loptique de changements climatiques; iii) de mieux identifier les risques de transmission des pathogènes déjà présents dans le sud de la France, en particulier du Virus West Nile et iv) de développer des outils dalerte pour des actions de prévention et de lutte adaptées à cette espèce.
Pertinence en regard de lAPR : C
Le changement climatique est dans le titre et dans les objectifs du projet puis disparaît totalement de la proposition.
A lévidence ce projet nest pas construit pour étudier un impact climatique sur la biologie du vecteur Aedes albopictus et sa dispersion en France.
Originalité du sujet et des hypothèses : C
Les seules parties du projet qui sont correctement documentées concernent les travaux entomologiques en laboratoire sur le vecteur.
Si on se place dans loptique GICC il est difficile de trouver une originalité au sujet.
QUALITÉ MÉTHODOLOGIQUE : A
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
Les équipes sont connues pour leur compétence en entomologie médicale, en traitement de démoustication
. Mais où sont les météos ?
Faisabilité : A
Les travaux entomologiques proposés sont réalisables
Adéquation budgétaire : A
Le budget demandé 54000 ¬ est adapté au travail proposé
Appréciation globale *: C
Si on se place dans la demande du programme GICC 2010 de centrer les propositions sur l impact climatique ce projet nest pas recevable.
Remarques éventuelles
Trop centré sur de lentomologie
ÉVALUATION 2
Objectifs du projet :
Deux objectifs sont annoncés dans le résumé :
1) mettre au point les méthodes permettant de détecter et dattribuer les impacts liés au changement climatique, à savoir laugmentation des températures et la modification de la pluviométrie, sur la dissémination et les risques de transmission de maladies par le moustique Aedes albopictus;
2) fournir les informations indispensables pour laide à la décision de mesures anti-vectorielles, en proposant des indicateurs (indicateurs, températures-seuils) permettant de définir un niveau dalerte.
Le programme de recherche pour atteindre ces objectifs propose de cibler les zones humides du sud de la France (la Camargue), et de considérer une seule maladie, celle due à la transmission du West Nile virus. Ce virus circule dans cette région où il est transmis par Culex pipiens et/ou Culex modestus. Ae. albopictus quand à lui est en train denvahir le sud de la France, et a été observé dans les Alpes maritimes; les Aedes albopictus de régions tropicales sont compétents pour héberger le virus West Nile, en laboratoire.
Le programme de travail comprend quatre aspects :
la cartographie des différents milieux écologiques de Camargue, en fonction de leur capacité à héberger Aedes albopictus sur la base des données écologiques connues de cette espèce en Europe. Une projection des gites potentiels (et donc des densités) sera faite en fonction de divers scénarios de modifications hydrologiques associées aux changements climatiques.
Déterminer les températures seuils de développement des différents stades et les paramètres de survie préimaginale dAe. albopictus de France. Études réalisées en laboratoire à trois températures (20, 24 et 28°C), sur des ufs prélevés dans les Alpes-Maritimes.
Étude de la compétence vectorielle dune « souche » dAe. albopictus européenne vis-à-vis du virus West Nile.
Analyse des modifications génétique (séquençage) de souches virales après amplification à différentes températures.
Le calendrier prévisionnel de ces recherches est de 4 ans. Il semble que la partie cartographie a commencé en septembre 2009.
Toutes les études de biologie reposent sur lhypothèse que les Aedes albopictus du sud de la France sont tous les mêmes, i. e. sont originaires dune même et unique invasion. Cest quelque chose qui mériterait dêtre vérifié.
Pertinence en regard de lAPR : C
Daprès le porteur du projet, il concerne lobjectif 2 de lAPR : Le changement climatique et lidentification de ses effets
Toutefois, le projet ne correspond pas vraiment au texte qui détaille cet objectif dans lAPR. Discriminer entre les effets dus au changement climatique de ceux dus au changement global nest pas abordé.
Originalité du sujet et des hypothèses : B
Le projet concerne un moustique qui est en train de coloniser la France et sur lequel on connaît très peu de choses. Loriginalité du projet est quil est ciblé sur la Camargue, une région où circule le virus West Nile depuis quelques années et cherche à répondre à la question : Linvasion de cette région par Ae. albopictus est-elle susceptible de modifier le risque épidémiologique dû à ce virus ?
Qualité méthodologique : A
Il ny a pas de problème sur les études prévues
Compétences des équipes sur le sujet proposé : A
Bonne
Faisabilité : B
Les points 1 à 3 ont une bonne faisabilité. Le point 4 suppose quune différence de 8°C peut entrainer lapparition dune mutation chez le virus (soit mutation de novo, soit sélection). Il me semble que le changement dhôte du virus (de Culex pipiens et/ou Culex modestus, les vecteurs actuels en Camargue, à Ae. albopictus ) est un « stress » bien plus considérable.
Adéquation budgétaire : A
Elle semble correcte. Notons toutefois que le point 4 ne sera réalisable que si la compétence dAe. albopictus français à transmettre le virus du Nil est vérifié.
Appréciation globale *: B
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