Programme des CM Histoire L1 - STAPS AVIGNON
La mesure de Lebesgue sur la tribu des boréliens. Chapitre 2: ...... trouve dans
les langages de programmation, il sera utilisé en TD et en TP Pascal (choisi.
part of the document
Programme des Cours Magistraux
-CM1 : Corrigé du Contrôle Terminal de Sociologie + Lhistoire des pratiques corporelles, présentation + Jeux Olympiques antiques et modernes, 1ère partie
-CM2 : Jeux Olympiques antiques et modernes, 2ème partie
-CM3 : Des jeux aux sports, 1ère partie
-CM4 : Des jeux aux sports, 2ème partie
-CM5 : Des jeux aux sports, 3ème partie
-CM6 : Lère des gymnastiques, 1ère partie
-CM7 : Lère des gymnastiques, 2ème partie
-CM8 : Lère des gymnastiques, 3ème partie
-CM9 : Lère des gymnastiques, 4ème partie
-CM10 : Le sport, pratique corporelle du 20ème siècle, 1ère partie
-CM11 : Le sport, pratique corporelle du 20ème siècle, 2ème partie
-CM12 : Le sport, pratique corporelle du 20ème siècle, 3ème partie + Préparation du Contrôle Terminal
1-LHistoire des pratiques corporelles ; Pourquoi ?
1.1-Pourquoi les pratiques corporelles ?
-chap 1 : JO antiques et modernes : renaissance dun mythe ou mythe dune renaissance ?
-chap 2 : Des jeux aux sports : un aller retour pour lAngleterre.
-chap 3 : Lère des gymnastiques : forger les corps ou les esprits ?
-chap 4 : Le sport, pratique du 20ème siècle : de la haute société à la société du loisir.1.2-Pourquoi lHistoire ?
« La fréquentation du passé aide à dégager
loriginalité du présent »
(A. Prost, Lenseignement en France. 1800-1967,
1968)
2-LHistoire des pratique corporelles ; cest quoi ?
2.1-lhistoire
« Après avoir lu trois ou quatre mille descriptions de batailles et la teneur de quelques centaines de traités, jai trouvé que je nétais guère instruit au fond. Je napprenais là que des événements »
(Voltaire, Considérations sur lhistoire, in Encyclopédie,1751)
-1929 : fondation de la revue « les annales » (Marc Bloch, Lucien Lefebvre, Fernand Braudel, etc.).
2.2-Et celle des pratiques corporelles.
-1905 : Jean Jacques Jusserand, Les sports et les jeux dans la France dancien régime.
-1967 : Jacques Ullmann, De la gymnastique aux sports modernes.
-1981 : Pierre Arnaud, Les savoirs du corps.
-1986 : Pierre Arnaud, Le militaire, lécolier, le gymnaste.
Histoire des pratiques corporelles - L 1
CM de G.VEZIERS
Chapitre n°1
Jeux olympiques antiques et modernes :
Renaissance dun mythe ou mythe dune renaissance ?
1-Introduction :
« Considérer le mouvement sportif moderne comme lhéritier de lAntiquité [est] une de ces légendes idéologiques qui servent à renforcer lunité dun mouvement plein de tensions et de tendances conflictuelles ainsi quà rehausser son attrait et son prestige »
(N.Ellias et E.Dunning, Sport et civilisation, la violence maîtrisée, 1994)
2-La rénovation des Jeux Olympiques :
2.1-Un projet pédagogique :
-1888 : publication par P.de Coubertin de « léducation en Angleterre »
-1889 : publication par P.de Coubertin de « léducation Anglaise en France ».
« Léducation est encore aujourdhui ce que lempire, greffé sur lancien régime, la faite : lenfant est un numéro, on écarte de lui tout ce qui pourrait exercer son initiative, on lui refuse toute responsabilité
Le sport, tout doucement et sans secousse, détruira tout cela »
(P. de Coubertin, Léducation anglaise en France, 1889)
-1887 : création par P.de Coubertin du « Comité pour la propagation des exercices physiques » (dit « comité Jules Simon »).
« Ouvrons ces prisons où nous enfermons ces innocents et où ils sénervent et sétiolent et tâchons de leur faire, au grand air, des corps sains et vigoureux. Quon suspende enfin cette fabrication à jet continue de bureaucrates, de politiciens, davocats, de journalistes, de beaux esprits sceptiques, railleurs et stériles. Pour fonder la vraie démocratie, il nous faut autre chose que des phrases, il nous faut des caractères et des actes, il nous faut des colons, des industriels, des pionniers, des voyageurs, des producteurs, des citoyens. Il serait grand temps de songer à nous refaire une bourgeoisie virile »
(E.Manuvrier, Léducation de la bourgeoisie sous la République, 1890)
-Les JO devront être « La fête universelle du printemps humain, qui constituera une école de noblesse et de pureté morale autant que dendurance et dénergie physique, à condition que la conception de lhonneur et du désintéressement sportifs soient élevés à la hauteur de lélan musculaire »
(P. de Coubertin, discours pour la rénovation des JO, Paris, Sorbonne, 1896)
2.2-La renaissance des Jeux :
-1892 : déclaration par P. de Coubertin (congrès de lUSFSA à la Sorbonne) de sa volonté de re-fonder les JO.
-1894 : Conférence à la Sorbonne pour la rénovation des JO, constitution du premier CIO.
-1896 : Premiers JO modernes à Athènes :
(12 pays, 295 athlètes, + de 50.000 spectateurs)
-1900 : JO de Paris
-1904 : JO de St Louis (USA)
-1908 : JO de Londres (GB)
-1912 : JO de Stockholm (Suède)
(28 pays, 2541 participants)
-1924 : JO de Paris et 1er JO dHiver à Chamonix
3-Jeux antiques et sports modernes :
3.1- Brève histoire des Jeux Olympiques antiques :
-776 avant J.C : premiers JO à Olympie
-582 avant JC : premiers Jeux Pythiques (Delphes)
-566 avant JC : premiers Jeux Panathéens (Athènes)
-564 avant JC : premiers Jeux Isthmiques (Corinthe)
-472 avant JC : les JO durent 5 jours
-« Les Romains vont à lamphithéâtre non pour assister à des démonstrations descrimeurs, mais pour scruter des mises à mort et, plus encore, jouir du pouvoir de commander lexécution »
(N.Bancel et J.M.Gayman, Du guerrier à lathlète, PUF, 2002)
« La ferveur religieuse nexiste plus, les rencontres deviennent des foires où marchands et coquins côtoient les prostituées »
(M.Durand, La compétition en Grèce antique, Paris, lHarmattan, 1999)
-394 (après JC) : fin des JO (interdiction par lempereur Romain Théodose)
-476 ap. J.C : capitulation de Romulus, dernier empereur romain doccident.
3.2-Analyse thématique :
-de 776 avant JC à environ 400 avant JC, cest l « ère dor des jeux panhellénique »
(M.Durand, Ibid.)
3.2.1- Le rapport à la religion :
« La première caractéristique essentielle de lolympisme ancien aussi bien que lolympisme moderne, cest dêtre une religion. En ciselant son corps par lexercice comme le fait le sculpteur dune statue, lathlète moderne exalte sa patrie, sa race, son drapeau »
(P. de Coubertin, Les assises philosophiques de lolympisme moderne, allocution radiodiffusée lors des JO de Berlin, 1936)
3.2.2- Le rapport à la violence :
« Les Grecs, les hommes les plus humains de lantiquité, possèdent un caractère cruel et portent la marque dun désir de destruction »
(Nietsche, La joute chez Homère, in Ecrits posthumes, 1870-1873, Ed Française, 1973)
« Creugas, le premier, frappa Damoxène dun grand coup sur la tête ; celui-ci demanda ensuite à Creugas de tenir son bras tendu en hauteur. Aussitôt, Damoxène lui plongea les doigts tendus dans le flanc, sous les côtes, avec tant de violence quil le perça de ses ongles pointus ; il introduisit sa main dans le ventre de lautre et lui arracha les boyaux. Creugas mourut sur le champ »
(Pausianas, in Le Flochmoan, La genèse des sports, Payot, 1962)
-fig.1 :
3.2.2.a-Utilisation et relativisation de la thèse de N.Ellias :
« Cest le même esprit de compétition qui faisait saffronter les guerriers Archéens sur la grève près de Troie, lors des jeux funèbres en lhonneur de Patrocle, les champions des grands jeux de la Grèce ancienne, les premiers athlètes des Jeux Olympiques du début de notre siècle, les premiers concurrents du tour de France »
(M.Durand, La compétition en Grèce antique, lHarmattan, 1999)
« Si la volonté de puissance est an-historique, ses déterminations matérielles seront bien marquées du sceau du temps dans lequel elles se déroulent ».
(M.Durand, ibid)
3.2.3- le rapport à la règle :
3.2.4-Ethique sportive et éthique guerrière :
3.2.5-Jeux et femmes :
« Une olympiade femelle est impensable : elle est impraticable, inesthétique et incorrecte »
(P. de Coubertin, Pédagogie sportive, 1922)
-1922 : premiers « jeux mondiaux » féminins organisés à Paris par Alice Milliat.
« A.Milliat défendra le sport féminin avec autant dobstination quen mettra Pierre de Coubertin à le combattre ».
(P.Arnaud, in Histoire du sport féminin, lHarmattan, Tome 2, 1996)
-1925 : remplacement de P. de Coubertin par le Compte H. de Baillet-Latour à la présidence du CIO
-1928 : Acception officielle des femmes aux JO (Amsterdam)
3.2.6-Jeux et politique :
3.2.7-Jeux et « mobilité sociale » :
« Notre époque est marquée par la croyance dans le progrès matériel et spirituel, et le sport moderne lui-même participe directement de cette idée »
(Instructions Officielles pour lorganisation de lEPS, 1967)
« La rivalité devait jouer un rôle essentiel dans la vie publique grecque. Rien nest plus propre à définir la culture grecque que la façon dont lidée de compétition sétendit du courage physique au domaine de lesprit aux plus hautes uvres poétiques et dramatiques »
(M.I Finley, Le monde dUlysse, Paris, Seuil, 1965)
3.2.8-A propos de quelques mythes :
3.2.8.a-La flamme :
-fig. 2 :
-1928 : JO dAmsterdam, création de la flamme olympique brûlant toute la durée des jeux.
-1936 : JO de Berlin, création du parcours de la flamme olympique.
3.2.8.b-Les anneaux :
3.2.8.c-Le marathon :
4-Conclusion ; des JO antiques aux sports modernes, continuité ou rupture ?
« La comparaison du sport grec et du sport britannique révèle tout ce qui les sépare. Elle permet aussi de constater tout ce quon de simpliste la plupart des théories du sport. Elles veulent que le sport traduise à sa façon des traits permanents de la nature humaine »
(J.Ulmann, De la gymnastique aux sports modernes, Paris, Vrin, 1967)
-Pour en savoir plus :
-N.Bancel et J.M.Gayman, Du guerrier à lathlète, PUF, 2002.
-M.Durand, La compétition en Grèce antique, Paris, lHarmattan, 1999.
-G.Goetghebuer, Les mythes fondateurs de lOlympisme, in Sport et vie °62, sept-oct 2000.
Histoire des pratiques corporelles - L 1
CM de G.VEZIERS
Chapitre n°2
Des jeux aux sports :
Un aller retour pour lAngleterre.1-Introduction :
2-Les jeux dans la société dancien régime :
2.1-Les jeux de la noblesse, de la préparation à la continuation de la guerre :
2.1.1-Les tournois :
« le grand sport du moyen-âge était le tournoi »
(J.J.Jusserand, Les sports et les jeux dans lancienne France, 1905)
« Pour quantité de chevaliers guerre et tournoi cest tout un »
(G.Duby, Les tournois, matchs du moyen-âge, in Historia n°457, janv 1985)
-fig 1
2.1.2-Les joutes :
-fig2, 3.
2.1.3-La chasse :
« Elle prétend (la chasse) réactiver le combat avec la nature et illustre la guerre, plaisir de roi, au point dêtre mêlée avec elle, confondant meutes de chiens et troupes de soldats »
(G.Vigarello, Passion sport, Paris, Textuel, 2000)
-fig 4.
2.2-Les jeux-traditionnels, diversité des pratiques et des modalités :
-fig 4, 5.
« Peu de « vitesse » ou de « résistance au souffle », ces notions inventées dans le monde moderne avec le bouleversement des exigences techniques et des analyses physiologiques »
(G.Vigarello, ibid.)2.2.1-Un jeu qui se « sportivise » : le jeu de paume :
-fig 6, 7.
-Nombre de « tripots » à la fin du 16è s :
Paris : 250
Orléans : 40
Poitiers : 22
2.2.2-Le jeu « roi » du peuple ; la Soule :
-fig 8.
« La Soule a été lancée. Les deux armées nen forment plus quune, se mêlent, sétreignent, sétouffent. A la surface de cet impénétrable chaos, on voit mille têtes sagiter, comme les vagues dune mer furieuse, et des cris inarticulés et sauvages sen échappent
Grâce à sa vigueur ou à son adresse, lun des champions sest frayé un passage à travers cette masse compacte et fuit en emportant au loin la soule. On ne sen aperçoit pas dabord, tant livresse du combat met hors deux mêmes ces combattants frénétiques !
Mais lorsque ceux à qui il reste un peu plus de sang froid quaux autres voient enfin quils sépuisent en inutiles efforts
cet immense bloc dune seule pièce se rompt, se divise, se disperse. Chacun vole soudain vers le nouveau champ de bataille en y courant, on sinsulte, on sattaque, on se culbute et vingt actions partielles sengagent autour de laction principale ».
(Témoignage dépoque, cité par J.J.Jusserand, Ibid.)
2.2.2.a-Le cousin Britannique de la Soule ; le Hurling :
« Dans ce jeu, on peut comparer la balle à un esprit infernal, car celui qui lattrape senfuit immédiatement comme un fou, se démenant et se battant contre ceux qui tentent de le saisir ; et dès quil n a plus la balle, il passe sa fureur au porteur suivant, et lui même redevient paisible comme auparavant » « lorsque le hurling est terminé on les voit rentrer chez eux comme dune bataille rangée, la tête en sang, les os brisés et disjoints, et avec de telles contusions que leur vie en est abrégée »
(Témoignage dépoque (1602), cité par E.Dunning in Sport et civilisation, la violence maîtrisée, 1986)
2.2.2.b-Le Calcio, Soule italienne ?
-fig 9, 10.
2.2.3-Malgré les interdictions, des jeux qui perdurent :-1130 : Le Pape Innocent II condamne les tournois
-1314 : Le roi Edouard 2 interdit à Londres le jeu de « fouteballe »
3-Les évolutions sociales ; facteurs du déclin des jeux en France et de leur transformation en sport en Angleterre :
3.1-La France et le déclin des jeux :
3.1.1-Evolution de la noblesse, de la « force » vers la « forme » :
3.1.1.a-Le rejet du corps :
-1661-1715 : Règne de Louis XIV
« Comme le roi soleil, tout prince avait son maître de paume. Mais à ce jeu souvent violent, qui nécessitait de la vigueur, le roi et le cour préférèrent le billard auquel on pouvait sadonner sans craindre de déranger une perruque, ou de déplacer lordonnance dun jabot »
(J.Le Flochmoan, La genèse des sports, Payot, 1962)
-fig 11, 12, 13.
-On passe « De la force à la prestance »
(G.Vigarello, De la force à la prestance. La transformation des jeux de la noblesse en France aux 16è et 17è siècles, in P.Arnaud et J.Camy, La naissance du mouvement sportif associatif en France, Lyon, PUL, 1986).
3.1.1.b-Leuphémisation des pratiques :
-1559 : Mort accidentelle du Roi de France Henri II lors dune joute à cheval
-fig 14, 15, 16.
3.1.2-Le rôle de léglise :-Au moyen-âge « La religion est à la base de tout système éducatif et le salut de lâme exige lhumiliation de la chair »
(P.Seurin, lEP et lécole, 1946)
-1585-1642 : Le cardinal Richelieu fait appliquer avec rigueur les interdits concernant les jeux
-1600-1650 : Diminution du nombre « tripots » à Paris de 250 à 110.
3.1.3-Le rôle de lEtat, des lumières et de la Révolution :
-A propos des jours fériés : « Ces saints jours consacrés par lEglise à la piété, deviennent dans la pratique des occasions de crapules et de libertinages, souvent même de batteries et de meurtres ».
(Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, 1751)
« lEtat pénètre insensiblement le tissu social aux 17ème et 18ème siècles, gommant les violences en supprimant le jeu plus quen orientant ses règles »
(G.Vigarello, Passion sport, ibid.)3.2-Lévolution de lAngleterre, un contexte favorable au développement des jeux.
3.2.1-Un calendrier agricole favorable aux fêtes et aux jeux :
3.2.2-Les classes dirigeantes, encouragement et participation :
-1750 : création du « Jockey Club »
-1754 : création du « Royal and ancient golf club »
-1788 : création du « Marylebone Cricket club »
3.2.3-Les pratiques de la gentry, effort physique et souci de la « forme » :
4-La transformation des jeux traditionnels en sports :
C.Pociello, Quelques indications sur les déterminants historiques de la naissance des sports en Angleterre (1780-1860), in Sport et société, Vigot, 1981.4.1-« Le sport par procuration » :
-Avec les Paris (boxe, courses), il y a « autonomisation de ces pratiques par rapport au cadre temporel et culturel qui leur avait donné naissance »
(C.Pociello, ibid.)4.2-le sport, une invention des publics-schools ?
4.2.1-Première étape ; lappropriation libre par les élèves des pratiques populaires :
« Dun point de vue sociologique, la faveur pour les sports fut corrélative de laccession de la nouvelle classe moyenne au privilège de léducation et du pouvoir politique ».
(Peter Mc Intosh, Physical éducation in England since 1800, 1952)
4.2.2-Deuxième étape ; leur exploitation nécessaire par les directeurs :
4.2.2.a-Lexemple suivi de Thomas Arnold à Rugby :
-1828 : Thomas Arnold est nommé Headmaster du collège de Rugby
« A Winchester et à Rugby les rebellions atteignent de telles proportions quil faut appeler larmée pour les mâter » « Le grand mérite dArnold est de réussir là où les autres ont échoué ».
(P.Mc Intosh, ibid)
4.2.2.b-Le sport ; éducation des classes dirigeantes :
4.2.3-Troisième étape ; compétitions inter-collèges et institutionnalisation :
-1863 : création de la « football association »
-1866 : création de l « amateur athlétic club »
-1869 : création de la « métropolitan swimming association »
-1871 : création de la « Rugby football union »
-1895 : création de la « Nothern Rugby Union »
4.2.4-bilan de cette « sportivisation » :
25
20
15
10
5
1750 1800 1850 1900
(Courbe cumulative du nombre de créations dassociations sportives nationales en Grande Bretagne de 1750 à 1900, daprès J.Bale, Sports géography, Spon, 1989)
« Le rugby, cest bien lanti-Soule »
(C.Pociello, ibid.)
-1875 : dépôt à la chambre des métiers de Londres des règles du Lawn Tennis par le major C.Wingfield
-1877 : premier tournoi de Wimbeldon
-1888 : création de la « Lawn Tennis association »
4.3-Pourquoi, ces sports pénètrent-ils la France ?
5-Introduction des sports anglais en France :
5.1-Lintroduction des sports en France, entre « Bonne volonté culturelle » et « sens de la distinction » :
« Par le mot sport, dont léquivalent nexiste pas dans notre langue
on désigne la chasse, les courses (de chevaux), les combats de boxeurs ».
(Journal des Haras, 1828)
« Ensemble damusements, dexercices et de simples plaisirs qui absorbent une portion assez notable du temps des hommes riches et oisifs
Tous ces amusements ou exercices doivent leur attrait principal aux nombreux paris quils font engager ; la fureur des paris sur tout et à propos de tout forme un des traits saillants du caractère anglais ; cette folie se répand chaque jour davantage en France »
(P.Larousse, grand dictionnaire universel du 19ème siècle)
-1872 : création du Havre football club
-1884 : création du Paris football club
« Partit un jour, vers la fin du 19ème siècle, des ports du Royaume Uni, avec les navires, les homme daffaires, les techniciens et les ouvriers de sa très gracieuse Majesté régnante Victoria (
). Partout où se trouve une île, un îlot, un havre, (
) là arrive lAnglais, il dresse ses poteaux télégraphiques, il lance sur dimpraticables sentiers son chemin de fer. Et il joue au football »
(Stefano Jacomuzi, cité par S.Pivato, les enjeux du sport, Casterman, 1994)
-1893 : création en Italie du Génoa Cricket and athlétic club
-1900 : création de lAnglo-Palermian athlétic and football club
-fig 17.
-1878 : création du premier club de tennis en France à Dinard
« Un des amusements les plus en vogue depuis quelques temps est certainement le tennis. Cela est approuvé par le nombre de société qui se sont créées dans les environs de Paris (
) Ainsi linvité qui arrive au château voit-il avec joie la pelouse tracée en « courts » et divisée par le filet. Cela lui promet de bons moments à passer la raquette à la main »
(Figaro du 23 mai 1887)
5.1.1-Le sport objet de critiques :
-Sport : « Mot anglais tiré de lancien français « desport », plaisir, divertissement (
) de tels mots importés gâtent la langue évidemment, mais il nexiste pas de douane pour les prohiber à la frontière »
(Grand dictionnaire Larousse, 1850)
« Autrefois, on allait à la mer pour prendre des bains et nager. Aujourdhui, on vient sur les plages pour se livrer à un exercice dune nature toute différente et qui ne demande pas le voisinage de leau. (
) Cette raquette, lodieuse raquette, cauchemar affreux, on ne peut faire un pas dehors sans la voir. Tous lont au bout du bras du matin jusquau soir, ne la quittent pas, la manient comme un joujou, la font sauter en lair, la brandissent, sassoient dessus, vous regardent à travers comme la grille dune prison, ou la raclent comme une guitare (
) Ces gens, ces pauvres gens, qui portent ce signe particulier de leur folie comme autrefois les bouffons déments agitaient un hochet à grelot, sont atteints dun mal dorigine anglaise quon appelle le lawn-tennis. Ils ont leur crise en des prairies, car un grand espace est nécessaire à leurs convulsions. On les voit, par troupes, sagiter éperdument, courir, sauter, bondir en avant, en arrière, avec des cris, des contorsions, des grimaces affreuses, des gestes désordonnés, pendant plusieurs heures de suite, maintenus par un filet qui arrête leurs emportements. (
) Et leurs yeux se troublant, lesprit saffole à les voir, cest alors une danse macabre de chiens, de boucs, de veaux, de chèvres, de cochons, dânes à figures dhommes, enculottés et enjuponnés, qui sagitent (
) Cest ainsi quon samuse (
) en lan 1887 ».
(Description de G. de Maupassant, cité in R.Thomas, Histoire du sport, Paris, PUF, 1991)
5.2-Des public-schools aux Lycéens parisiens :
-1880 : création par des élèves de lécole Alsacienne de « la société sans nom »
-1882 : création par des élèves de lécole Monge et du collège Rollins du « Racing club »
-1883 : création par des anciens élèves du lycée St Louis du « Stade français »
-fig 18.
-1884 : G.De St Clair devient secrétaire du Racing club
-1887 : création par la réunion du Racing club et du Stade français de lUnion des Sociétés Françaises de Course à Pieds (USFCP)
-1889 : lUSFCP devient lUnion des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques (USFSA)
-1890 : P. de Coubertin devient secrétaire de lUSFSA
2000
1500
1000
500
0
1890 1895 1900 1905 1910 1913
(Evolution du nombre de clubs au seins de lUSFSA de 1890 à 1913)
-1913 : 300.000 licenciés à lUSFSA
6-Jeux et sports : en quoi y a-t-il « rupture » et non « continuité » ?
6.1-De nombreux critères de distinction :
6.1.1-le cadre de B.During :
Jeux traditionnels
Sports anglais
Espace
Lieu de vie, peu ou pas définis.
Surtout en ville, terrains, précis, mesuré
Temps
Calendrier des fêtes ou événements (mariage
)
Pas de mesure du temps
Calendrier spécifique, fédéral
Chronométrage, record
Joueurs/public
Classe dage, groupes sociaux, ensemble de la pop.
Public = participants
Catégories dage, de niveaux, spécifique au sport.
Public = participants
Règles
Souples, locales
Précises, institution, universelles
Techniques
Non spécifiques
Spécifiques
Apprentissage
Néant
Entraînement, aspect éducatif
Violence
Risques
Très forte
Importants
Variable et réglementée(dosée)
Bannis autant que possible
(B.During, Des jeux aux sports, Vigot, 1984)
« Le sport, en son principe, na ni fonction rituelle, ni finalité festive ; il est censé annuler, et non reproduire, les différences qui traversent le monde social. Il suppose que les propriétés sociales des différents participants soient neutralisées, gommées au profit de légalité des chances entre des joueurs ou des concurrents que classe ou distingue leur seule performance corporelle »
(Roger Chartier, Avant propose de E. Dunning et N. Ellias, Sport et civilisation, la violence maîtrisée, Paris, Fayrd, 1986)
6.1.2-particularisme contre normalisation :
« Le sport (
) impose des pratiques corporelles universelles qui nivellent les différences culturelles, occultent les particularismes régionaux »
(P.Arnaud & G.Broyer, Des cultures du corps aux techniques sportives, in Psychopédagogie des APS, Toulouse, Privat, 1986)6.1.2.a-Lappauvrissement culturel du sport : P.Parlebas
« Parmi lensemble des jeux sportifs, les sports ont pour commun dénominateur davoir été élus et consacrés par les instances officielles. Ce trait distinctif de nature sociologique, différencie le sport du non sport dont les jeux qui sont dits « traditionnels » par opposition à « institutionnels » »
(P.Parlebas, Eléments de sociologie du sport, Paris, PUF, 1986)
-fig 19, 20, 21.
6.2-Lentrée dans la modernité, une véritable rupture sociale :
6.2.1-La pacification de la vie sociale :
6.2.2-Sport et capitalisme :
« Le sport ne fait que transposer au niveau de lactivité non directement productive (
) du loisir, du temps libre, la compétition sociale, mais sous une forme ludique et aliénée »
(J.M.Brohm, Sociologie politique du sport, in Partisans, 1964)
6.2.3-Sport et démocratie :
« Un peu comme le suffrage universel postule la stricte égalité des votants, quels quils soient, le sport moderne pose à son fondement lidentité abstraite dindividus dépouillés, le temps dune compétition, de ce qui constitue leur être social »
(G.Vigarello, Des jeux « sportifs » dunivers sociaux différents dans la France dancien régime, in Sport et démocratie, Assemblée nationale, 1998)
6.2.4-Un sport nouveau dans une société nouvelle :
« En matière de jeux, les « rejetons » sont plus à limage des sociétés dans lesquelles ils se développent quà celles de leurs « père » »
(B.During, ibid.)
7-Conclusion :
-Pour en savoir plus :
-B.Merdrignac, Le sport au moyen-âge, PUR, 2002.
-N.Bancel, J.M.Gayman, Du guerrier à lathlète, PUF, 2002.
-C.Pociello, Quelques indications sur les déterminants historiques de la naissance des sports en Angleterre, in C.Pociello, Sport et société, Paris, Vigot, 1981.
-N.Elias et E.Dunning, Sport et civilisation, la violence maîtrisée, Paris, Fayard, 1994, (Surtout lavant propos de R.Chartier)
-B.During, Des jeux aux sports, Paris, Vigot, 1984.
-G.Vigarello, De la force à la prestance. La transformation des jeux de la noblesse en France aux 16è et 17è siècles, in P.Arnaud et J.Camy, La naissance du mouvement sportif associatif en France, Lyon, PUL, 1986.
Histoire des pratiques corporelles - L 1
CM de G.VEZIERS
Chapitre n°3
Lère des gymnastiques :
Forger les corps ou les esprits ?1-Introduction ; les gymnastiques, pratiques et esprit du 19ème siècle :
« Si les jeux traditionnels précèdent lunivers technique des outils et des machines, il semble bien, au contraire, que les gymnastiques et les sports, avant de sopposer, sy inscrivent ensemble » « Sport et gymnastique senracinent en effet dans une même représentation du corps (
), se fondent sur une même nécessité dune appréciation chiffrée de leffort musculaire, analogue à celle du geste industriel rationalisé au même moment »
(B.During, Des jeux aux sports, Vigot, 1984)
1.1-De la monarchie à la république :
-1792-1804 : La première République
-1804-1915 : Le premier empire
-Juillet 1815 à 1824 : La Restauration de Louis XVIII
-1824-1830 : La restauration de Charles X
-Juillet 1830-1848 : Louis Philippe et la Monarchie de Juillet.
-Février-décembre 1848 : La république de 1848
-décembre 1848-1870 : Le second empire.
-18 mars-27 mai 1871 : La commune de Paris
-1871-1879 : Les débuts difficiles de la troisième République
2-La naissance de la gymnastique, dabord une éducation physique :
2.1-Prise en compte du corps et naissance des premiers procédés de gymnastique (16ème - 18ème siècle) :
« Ladolescent luctoit, couroit, saultoit, et non de tels saults inutiles, mais dun sault perçoit un fossé ; voltoit sur une haye » « Nageoit en profonde eaue, à lendroit, à lenvers, de costé, des seuls pieds, une main en lair » « On lui attachoit un cable en quelque haulte tour, pendant en terre : par iceluy avec deux mains montoit »
(Rabelais, Vie inestimable du grand Gargantua, 1546)
-1569 : publication par Mercurialis du premier traité de gymnastique « De arte gymnastica »
« Ce nest pas une âme, ce nest pas un corps quon dresse : cest un homme »
(Montaigne, Essais, 1580)
« Il faut que le corps ait de la vigueur pour obéir à lâme : un bon serviteur doit être robuste » « Plus le corps est faible, plus il commande ; plus il est fort, plus il obéit » (J.J.Rousseau, Emile ou De léducation, 1762)
« Les enfants appartiennent à leur mère jusquà 5 ans, si elle les a nourris, et à la République ensuite jusquà leur mort »
(Saint Just, cité par P.Seurin, lEP et lécole, 1946)
2.2-La naissance du corps « machine » et de la gymnastique orthopédique :
-fig 1.
-1741 : création de lorthopédie par Andry de Boisregard.
-fig 2-7.
2.3-19ème siècle : Diversification et développement des gymnastiques :
Gymnastiques
« militaire »
Gymnastiques « hygiénique »
Gymnastiques « culturiste »
Gymnastiques « pédagogiques »
F.Amoros
(1770-1848)
F.L.Jahn
(1778-1852)
P.H.Ling
(1776-1839)
P.H.Clias
(1782-1854)
N.Laisné
(1811-1896)
A.H.Triat
(1813-1881)
Ecole de Joinville
(1852-1940)
USGF
(1873
)
P.Tissié
(1852-1935)
E.Desbonnet
(1868-1953)
G.Demeny
(1850-1917)
G.Hebert
(1875-1957)
3-La gymnastique hygiénique, le modèle suédois :
3.1-Per Henrick Ling, le sens de la mesure :
-La méthode suédoise : « Son rapport avec le mouvement complet est analogue à celui qui existe entre lapprentissage des lettres et la connaissance des mots »
(P.Seurin, lEP et lécole, 1946)
-fig 8 - 12.
« Il y a une manière spéciale de faire chaque exercice, et il nest pas possible de sen écarter, ou alors on napprend rien, et il arrive des accidents »
« Nous modérons nos exercices et nous les transformons en mouvements réglés et tellement méthodiques, quils ne doivent plus produire quun essoufflement modéré »
(Manuel de Méthode Suédoise, 1912)
« Cette gymnastique permit délever de 1800 à 1900 la durée moyenne de la vie de 35 à 50 ans et daugmenter de 3 cm la taille des suédois »
(P.Seurin, lEP et lécole, 1946)
-1813 : fondation de lInstitut central de Stockholm
-1820 : la gymnastique suédoise est rendue obligatoire dans les écoles en Suède.
3.2-Philippe Tissié, le « Ling Français » :
-1888 : création par P.Tissié de la Ligue Girondine dEP
-1898 : Mission en Suède confiée par le Ministère de lInstruction Publique à P.Tissié
« Les résultats obtenus sur la race suédoise, depuis bientôt un siècle, sont excellents. Tous les jeunes Suédois se tiennent droits, la poitrine bien développée »
(Journaliste relatant la conférence du Dr Tissié, La gymnastique en Suède, Revue des jeux scolaires n°2, fev 1899)
4-La gymnastique militaire : force et nationalisme.
« Les exercices simultanés nont pas seulement lavantage dexiger des élèves le plus grand silence, mais encore de leur faire contracter lhabitude dune attention constante et dune prompte obéissance »
(Capitaine Cox, Guide pour lenseignement de la gymnastique des garçons, Paris, 1875)
4.1-La gymnastique en Allemagne, nationalisme et volonté de revanche :
« La gymnastique entretient le corps en bonne santé. Elle peut éloigner la jeunesse du jeu, de la boisson et de la débauche »
(Luther, cité par P.Seurin, ibid)
-1800 : publication par Jahn de « Du développement du patriotisme dans le royaume de Prusse »
-1806 : Défaite de la Prusse contre la France à Iéna.
-1816: publication par Jahn de « Die Deutsche Turnkunst » (La gymnastique allemande)
-Turnen : « Réalisme corporel, virilité, éducation collective retrempant lindividu dans la culture de son pays, développant solidarité et sentiment national »
(F.L Jahn, Die Deutsch Turnkunst, 1816)
« Le turnen veut être une gymnastique spécifiquement allemande (
) le turnen veut réaliser lhomme dans son entier, cest à dire comme membre dune communauté »
(J.Ulmann, De la gymnastique aux sports modernes, Paris, Vrin, 1977)
4.2-Francisco Amoros, père de la gymnastique en France :
-1820 : Amoros est nommé directeur du Gymnase de Grenelle (Ecole normale de gymnastique civile et militaire, fermé en 1837)
« Former à la France des citoyens vertueux, au roi des sujets fidèles, tel est le but que doit proposer le directeur du gymnase civil normal »
(Le compte Siméon, ministre de lintérieur, dans une lettre à Amoros, 1820)
« Les mouvements élémentaires sont à la gymnastique ce que lart dépeler est à la lecture »
(F.Amoros, Manuel dEP, gymnastique et morale, Paris, 1830)
-fig 13.
« Rotation à droite et à gauche de la tête
Au commandement de un on tourne la tête à droite sans brusquer le mouvement de manière que le coin de lil gauche du côté du nez réponde à la ligne des boutons de la veste »
-« Lever le bras gauche
de manière que le poignet, que lon fermera de suite, parcoure la ligne la plus droite en touchant le milieu du côté latéral gauche et sélève et se développe en lair bien droit, promptement et avec beaucoup de grâce sans lincliner ni en avant, ni de côté, ni en arrière, et reste dans cette position » (F.Amoros, ibid)
-La séance de gymnastique est chez Amoros « épreuve desthétique physique autant que dordre et dobéissance »
(G.Vigarello, Le corps redressé, ibid)
-La gym est « la science raisonnée de nos mouvements, de leurs rapports avec nos sens, notre intelligence, nos sentiments, nos murs et le développement de nos facultés » (F.Amoros, ibid)
-fig 14 20.
« notre méthode sarrête où le funambulisme commence, et celui-ci commence où lutilité dun exercice cesse, où le noble but de la gymnastique, qui est de faire du bien, est sacrifié au frivole plaisir damuser et de faire des tours de force »
(F.Amoros, ibid)
4.3-Les successeurs de F.Amoros :
-1852 : Création de lEcole de Joinville-le-Pont
4.4-La gymnastique associative, venger et construire la Nation :
-1870 : Défaite de la France face à la Prusse à Sedan. Annexion de lAlsace et dune partie de la Lorraine.
-« Lexpression allait faire fortune : la victoire de Sedan était celle de linstituteur Prussien. »
(P.Arnaud, Linstituteur, le gymnaste et le militaire, in Les athlètes de la république, Toulouse, Privat, 1987)
-« Après la défaite de 1870, la gymnastique faite pour la mobilisation des collectifs, pour les mouvements densemble, les exercices de force aux barres fixes, portiques ou espaliers, est lobjet dun brusque développement en France »
(G.Vigarello, Passion sport, Textuel, 2000)
-1873 : Création de lUnion des Sociétés de Gymnastique de France par E.Paz (800.000 membres en 1913)
-lUnion « a pour but daccroître les forces défensives du pays en favorisant le développement des forces physiques et morales »
(Statut de lUSGF, 1873)
-« La gymnastique ne doit pas seulement développer les forces physiques, mais aussi les principes de tenue et de discipline sans lesquels tout citoyen ne peut rendre de véritable service à la patrie »
(Le drapeau, 3 mai 1884)
-1885 : Création de lUnion des Sociétés de Préparation Militaire de France (170.000 membres en 1889)
-fig vig 35-38.
-Exemple de chanson patriotique : « Le jeune Alsacien » (1875)
« Un bruit sest répandu : la guerre est déclarée.
« Puisse la France enfin, de succès enivrée,
« Ressaisir son courage, et, forte de ses droits,
« Reconquérir lAlsace, enfantant maints exploits !
« Ainsi pensait Edgar, ô rêve chimérique !
« Quand lâge dendosser le dolman, la tunique,
« fit germer dans son âme un sentiment dhorreur
« Et briser les liens dattache à loppresseur.
« Un jour, Edgar sen va, poussé par lespérance,
« Franchit les Vosges, seul, et veut servir la France ;
« Signe lengagement, gagne la légion,
« Et rêve daccomplir une belle action.
(
)
« Le premier bataillon, comme une sentinelle,
« Toujours prête à bondir au-devant du danger,
« Partit tambour battant dun pas fier et léger.
« Dans laction, Edgar intrépide et sublime,
« Poursuit les ennemis quil terrasse et décime,
« Sème leffroi partout jusquau bout du vallon
« Et brave la fureur de tout un bataillon.
« Lofficier commandant le vaillant petit groupe
« Dû reconnaître en lui le héros de la troupe ;
« Et pour récompenser cet exploits merveilleux,
« La croix dhonneur brilla sur ce cur valeureux »
5-La gymnastique athlétique, de la gymnastique de plancher à la culture physique :
5.1-La recherche de simplicité de Phokion Heinrich Clias :
5.2-Antoine Hippolyte Triat et la gymnastique de plancher :
-1846 : Création du « gymnase Triat » à Paris
-fig 21.
« Dans son aspect matériel, cet établissement est une des plus intéressantes curiosités quoffre la vaste enceinte du quartier des Champs Elysées, si riche en constructions dart et de goût. Cest une basilique élevée et profonde, autour de laquelle règnent trois rangs délégantes galeries en partie réservées aux spectateurs ; mais ce qui frappe tout dabord, cest la profusion des cordages, des poutres, des mâts, des anneaux, des échelles qui emplissent lintérieur, se croisent, tombent de la voûte, sélancent en fusées, se dessinent en arceaux, en trèfles, en guipures, en rosaces ; cest une décoration fantastique où le sentiment de lart pur na rien à reprendre et qui ne compose que des indispensables auxiliaires des exercices de la gymnastique »
(Description du « gymnase Triat », E.Chapus, le sport à Paris, 1854)
-1860 : 20 gymnases privés à Paris.
5.3-Edmond Desbonnet, fondateur de la culture physique :
-1901 : publication de « La force physique, culture rationnelle »
-1908 : publication avec le Dr Rouhet de « Lart de créer le pur sang humain »
-1911 : publication de « Pour devenir belle et le rester »
« La science de la culture physique (
) est basée, sur ces deux autres sciences qui sappellent lanatomie et la physiologie du corps humain »
(E.Desbonnet, Comment on devient athlète, Paris, Ed Berger-Levrault, 1910)
-fig 22-34.
6-Les gymnastiques « pédagogiques », former et éduquer.
6.1-G.Demeny, pour une gymnastique scientifique et pédagogique :
6.1.1-E.J.Marey et G.Demeny, pères dune nouvelle science : la biomécanique.
-1882 : Création de la station physiologique du Parc des princes par E.J.Marey et G.Demeny
-fig 1-4:
-« On doit faire des chronophotographie des sujets les plus doués et les plus forts, de champions de gymnastique par exemple. Ces sujets délite trahiront alors le secret de leur succès, peut-être inconsciemment acquis, et quils seraient sans aucun doute incapables de découvrir eux-mêmes. »
(G.Demeny, Le mouvement, 1884)
-1910 : G.Demeny dépose sa méthode de gymnastique « mouvement complet, continu et arrondi » à lAcadémie des sciences.
-fig 5 :
« Il faut observer dans lexécution de ces exercices un laisser-aller complet, les articulations doivent être toujours prêtes à se fléchir ; on imite ainsi tous les mouvements des animaux et les mouvements usuels »
(G.Demeny, Education et harmonie des mouvements, 1911)
6.1.1.a-Science et pratique corporelles, les bases traditionnelles du redressement et de la respiration :
-fig 6-8 :
6.1.2-De la science à la pédagogie :
-« On commet la plus grossière erreur en confiant lenseignement à des instructeurs militaires non initiés à la pédagogie et qui négligeront le côté hygiénique pour ne voir que le développement brutal de la force ».
(G.Demeny, Les bases scientifiques de lEP, 1902)
-1903 : Création du Cours supérieur dEducation Physique de lUniversité, dirigé par G.Demeny.
6.2-G.Hébert et la Méthode Naturelle :
-1904 : G.Hebert devient responsable de lEP à lEcole des fusiliers marins de Lorient.
-« A la fin de 1904, le ministère de la Marine ayant rendu possible lapplication de Méthode naturelle aux fusiliers marins, nous pouvons dire que la guerre est déclarée entre G.Hébert et lécole de Joinville, grand centre de propagation militaire et civil jamais remis en cause depuis sa création en 1852 »
(G.Andrieu, G.Hébert, in P.Arnaud, Le corps en mouvement, 1981)
-1909 : Extension de la méthode naturelle à toute la marine.
-1912 : Publication par G.Hébert de « La méthode Naturelle ».
-1913 : Congrès International dEP de Paris, G.Demeny présente sa méthode
6.2.1-La méthode naturelle et la doctrine du retour à la nature.
«
à lépoque actuelle, sur la surface entière du globe, les plus remarquables spécimens humains de force, de beauté et de santé se rencontrent surtout parmi les individus de certaines peuplades sauvages ou de tribus à peine civilisées qui nont jamais connu ni pratiqué que les exercices naturels et utilitaires »
(G.Hebert, lEP ou lentraînement complet par la méthode naturelle, Vuibert, 1912)
-fig 11-13 :
-Définition de la Méthode naturelle : « Une méthode de travail, basée sur les mêmes éléments de développement que ceux utilisés par le primitif, mais adaptés aux conditions de notre existence »
(G.Hébert, lEP virile et morale par la Méthode Naturelle, Vuibert, Paris, 1936)
-« Ces dernières (méthode suédoise, Joinvilaise) procèdent par analyse (
) cest là une erreur fondamentale et rien nest plus contraire aux lois de la nature »
(ibid)
-« Si dailleurs lhumanité avait dû attendre que les physiologistes ou les médecins aient élaborés les lois du développement physique humain, jamais aucun être de la création naurait pu encore atteindre son développement physique intégral, ni devenir athlète ».
« lEP est avant tout une question dordre pédagogique et non pas physiologique, encore moins médicale »
(Ibid.) 6.2.2-Procédés éducatifs de la méthode :
-fig 14-26 :
6.2.3-La méthode naturelle et lécole :
-lEP « nécessite une connaissance approfondie de lenfant et de ladolescent, que seuls sont à même de posséder les maîtres de la jeunesse vivant au milieu delle. Cest pourquoi elle doit être en premier lieu une uvre scolaire »
(ibid)
6.2.4-La méthode naturelle, la société et le secteur privé : la mode de « lhébertisme ».
-1919 : Création par G.Hébert de la Palestra, centre déducation physique féminine.
-1919 : publication par G.Hebert de « lEP féminine, muscle et beauté plastique », 1919.
-fig 28-30.
-Les femmes sont « victimes de préjugés dont le plus néfaste est le mépris du muscle, esclaves de conventions ou de modes ridicules qui les conduisent à déformer leur corps ou à en laisser atrophier certaines parties » « Sexercer, se développer, cest, pour la femme, un véritable affranchissement, à la fois physique et moral (
) En même temps que de sa force, elle prend conscience de sa valeur »
(G.Hebert, lEP féminine. Muscle et beauté plastique, 1919)
-fig 31-32.
6.2.5-G.Hébert et le sport :
-1911 : Publication par G.Hébert de « Le code de la force »
-fig 27 :
-1913 : G.Hébert devient directeur du Collège dathlètes de Reims.
-1925 : Publication par G.Hébert de « Le sport contre lEducation Physique »
7-Conclusion : du règne des gymnastiques et celui des sports.
-Pour en savoir plus :
-G.Vigarello, Le corps redressé, Paris, J.P.Delarge, 1978.
-G.Andrieu, La gymnastique au 19ème siècle ou la naissance de lEP, Paris, Actio, 1999.
-P.Arnaud (dir), Les athlètes de la république, Toulouse, Privat, 1987.
-P.Arnaud (dir), Le corps en mouvement, précurseurs et pionniers de lEP, Toulouse, Privat, 1981.
-J.Defrance, Lexcellence corporelle, 1987.
-Revue Spirales n°5, spécial G.Hébert.Histoire des pratiques corporelles - L 1
CM de G.VEZIERS
Chapitre n°4
Le sport, pratique corporelle du 20ème siècle :
De la haute société à la société du loisir.1-Introduction, le sport avant la Grande Guerre :
-1913 : lUSFSA fédère 300.000 membres
2-Lentre-deux-guerres, laffirmation du sport :
2.1-Laprès guerre, une France « écartelée entre le monument aux morts et le dancing »
2.1.1-Les effets « anti-sportif » de la Grande Guerre :
-Bilan de la Grande Guerre : 1 M 400.000 morts, 3 M de blessés dont 750.000 invalides, 125.000 mutilés.
« 50% des jeunes ont le cur malade et cest à cause du sport qui joue le rôle dun décomposeur de race »
(Dr Elie Mercier, Les problèmes de lEP nationale, 1922)
2.1.2-Les années folles, quête de liberté et de plaisir :
« Pauvre pays en vérité que ce pays surchargé dallégresse »
(G.Duby, Histoire de France, Paris, Larousse, 1970)
-1919 : La journée de travail passe de 10 à 8 heures
-1929 : Naissance du Cinéma parlant
-1930 : 1 million de voitures particulières en France
-1931 : 51% de la population française est urbaine
2.2-Le sport ; un nouveau fait social de masse :
« La guerre ne comporte jamais de bienfaits. Pourtant, il est peut-être une seule conséquence heureuse quon puisse inscrire à son bilan : cest lintroduction en France du goût sportif, dû au contact des américains et des anglais. Ces peuples amis pratiquaient depuis vingt ans lathlétisme avec une ferveur dont la contagion gagna notre jeunesse. De 1920 à 1930, le mouvement sportif a réalisé plus de progrès en France que pendant tout le siècle précédent. La valeur de lexemple nest pas toujours un vain mot » (J.Zay, Ministre de lEducation nationale du Front Populaire, déclaration, 1935)
2.2.1-Lautonomisation des fédérations sportives :
-1919 : explosion de lUSFSA
2.2.2-Démocratisation de la pratique sportive et modèle sportif dominant :
(nombre de clubs)
1919
1921
Football
400
2400
Rugby
120
1100
Athlétisme
150
1100
-1920 : 900.000 sportifs contre 800.000 gymnastes
« Les clubs sportifs lont définitivement emporté sur les vieilles sociétés de gymnastique » (G.Vigarello, Passion sport, Textuel, 2000)2.2.3-de nouvelles pratiques, de nouvelles pratiquantes :
-1917 : fondation de la Fédération des Sociétés Féminines Sportives de France (FSFSF) par Alice Milliat
-1921 : environ 70 clubs sportifs féminins pour 5000 pratiquantes.
2.2.4-Multiplication des compétition et spectacle de masse :
-1919 : jeux inter-Alliés à Paris
-1920 : JO dAnvers (29 nations, 2.700 athlètes)
-1924 : JO de Paris (44 nations, 5000 athlètes)
-1929 : premier tour de France radiodiffusé
-1930 : première Coupe du Monde de football (Montévidéo en Uruguay, stade de 100.000 places)
-Augmentation du tirage du quotidien « LAuto » :
1920
1923
120.000
270.000
2.2.5-Le sport dévoyé et critiqué :
2.2.5.a-La violence dans les stades :
-A propos du match de Rugby France-EU des Jeux Inter-Alliés de 1919 : « Cest ce que lon peut faire de mieux sans couteaux et sans revolvers »
(H.De Montherlant, in Lintransigeant, 19 mai 1924)
« Chaque dimanche ce sont des gestes de brutalité inouï (
) des joueurs tués au champ de rugby, 5 morts depuis le début de la saison. Chaque dimanche ce sont des pugilats, des arbitres assommés »
(Député J.Ibarnegaray, séance à la chambre, 5 décembre 1929)
-1931 : éviction de la France du tournoi des 5 nations (jusquen 1939)
2.2.5.b-Lamateurisme « marron » :
-1928 : Le Rugby et le Tennis sont supprimés des JO pour soupçons de professionnalisme
-1932 : disqualification de C.Ladoumègue et de P.Nurmi des JO pour professionnalisme
« La « championnite » déforme toute la portée sociale du sport »
(H.Desgrange, in Lauto, 1925)
« Il ny a pas en France dorganisation sportive, il ny a que des marchands de spectacles »
(Député à la Chambre en 1936)
2.2.5.c-Le dopage :
2.3-Une première prise en compte Politique :
-1920 : Création de la première structure administrative chargée du sport. Le Sous Secrétariat dEtat à lenseignement technique, chargé de lEP et du sport, confié à G.Vidal (dernier président de lUSFSA)
« Le sport est devenu une affaire détat »
(G.Vidal, in le miroir des sports, 29 juillet 1920)
2.3.1-Les débuts dune politique sportive :
-Les sportifs « contribuent à défendre à létranger le prestige, lautorité de notre pays (
) Ils représentent, si lon peut employer ce terme un peu moderne, une sorte de « diplomatie du plein air » »
(E.Herriot, Chef du gouvernement, déclaration à la chambre des députés, 1929)
2.4-Le Front Populaire, vers une politique du loisir ?
2.4.1-Un contexte en rupture avec les « années folles » :
-4 juin 1936 : formation par L.Blum du premier gouvernement de « Front Populaire »
2.4.2-Une action déterminée en faveur de lEP et des sports :
-4 juin 1936 : création de deux sous secrétariat détat distincts pour lEP et le sport :
-Le sous secrétariat à lorganisation des loisirs et des sports, Léo Lagrange.
-Le sous secrétariat de lEP, Dr P.Dézarnauld.
2.4.2.a-La situation peu reluisante du sport français :
2.4.2.b-Le choix du loisir et du sport de masse :
« Dans le sport, nous devons choisir entre deux conceptions :
-la première se résume dans le sport spectacle et la pratique restreinte à un nombre relativement petit de privilégiés.
-Selon la seconde conception, tout en ne négligeant pas le côté spectacle et la création du champion, cest du côté des grandes masses quil faut porter le plus grand effort »
« Nous voulons que louvrier, le paysan et le chômeur trouvent dans le loisir la joie de vivre et le sens de leur dignité ».
(Léo Lagrange, discours diffusé à « la voix de Paris », 10 juin 1936)
« Notre souci est moins de créer des champions et de conduire sur le stade 22 acteurs devant 40.000 ou 100.000 spectateurs, que dincliner la jeunesse de notre pays a aller régulièrement sur le stade, sur le terrain de jeux, à la piscine »
(Léo Lagrange, déclaration à la chambre des députés, 1937)
« Pour la première fois dans lhistoire de la république, un gouvernement met en uvre une véritable politique culturelle »
(J.P.Callède, Les politiques sportives en France, éléments de sociologie historique, Paris, Economica, 2000)
-1936 : Budget sans précédent de 25 millions de francs pour les équipements sportifs (253 stades, piscines et gymnases)
-« Partout où existe une école, doit exister un terrain de jeu »
(Député G.Barthélémy, déclaration à la chambre, 1938).
-1937 : création du Brevet Sportif Populaire (BSP)
« En créant le Brevet sportif populaire, cest à un effort national de rénovation physique que nous entendons convier tous ceux qui ont la charge de la jeunesse française et le souci de lavenir de notre pays »
(décret du 10 mars 1937)
« Le sport trouve enfin une reconnaissance institutionnelle »
(M.Amar, Sport, éducation et redressement national, AFRAPS, 1989)
3-La 4ème République, entre stagnation et popularisation (1945-1958) :
3.1-Le sport exclu des priorités politiques :
3.1.1-Des paroles prometteuses :
-Le sport est un « élément capital du redressement national »
(Ordonnance du 18 août 1945)
-En 1945 règne « lesprit de 36 »
(J.P.Callède, Les politiques sportives en France, 2000)
-Au début de la 4ème république, le sport est présenté comme un « moteur du relèvement de la nation ».
(M.Amar, Né pour courir : sport, pouvoir et rébellion, 1944-1958, Grenoble, PUG, 1987)3.1.2-Une réalité difficile :
« Linscription du sport sur lagenda politique est pour plus tard »
(J.P.Callède, ibid)
-1948: début de la guerre dIndochine
« Faites cesser la guerre dIndochine et vous aurez des crédits pour les sportifs ! »
(député communiste à lA.N le 23 avril 1951)
-1951 : Le rapport Legorgeu estime à 64 milliards de Francs les besoins pour léquipement sportif du pays (100.000 seront débloqués).
« les autorités scolaires et les parents délèves ne considèrent pas encore lEP comme une matière dimportance égale à celle des autres disciplines. Le sport reste un jeu, un dérivatif qui risque de faire perdre du temps aux études »
(Rapports de lUNSECO sur la situation du sport et de lEP en France, 1956)
3.2-Le sport, entre croissance et stagnation :
-1948 : JO de Londres (59 pays, 4000 sportifs)
-1952 : lURSS participe pour la première fois aux JO (Helsinki)
« Impossible, dans ces années 50 déviter les mises en perspectives collectives. Impossible de ne pas associer la puissance dun pays à celle de ses champions »
(G.Vigarello, Passion sport, ibid)
4-Les années 60, vers une civilisation du loisir :
4.1-La croissance sportive :
-Evolution du nombre de licences sportives :
1958
1967
2,5 Millions
6 Millions
1963
1970
Athlétisme
Basket-ball
Cyclisme
Escrime
Football
Gymnastique
Judo
Natation
Ski
Sports équestres
Voile
Volley-ball
Handball
Tennis
Rugby
Tennis de table
51.512
103.601
37.705
9.235
443.898
53.000
66.923
39.084
259.107
41.046
23.000
24.815
24.462
89.042
46.824
23.012
88.837
152.015
47.404
18.252
825.000
83.060
167.541
68.408
592.385
65.356
63.667
31.740
60.000
167.710
70.500
42.375
4.2-Un contexte économique et culturel favorable :
4.2.1-Le progrès, réalité et idéologie :
1962
1989
-Artisans, commerçants, chefs dentreprises
-Cadres et professions intellectuelles supérieures
-Professions intermédiaires
-Employés
-Ouvriers
-Agriculteurs, exploitants
10,87
4,66
11,03
18,45
39,09
15,89
7,23
9,66
19,30
28,52
30,24
5,04
« Notre époque est marquée par la croyance dans le progrès matériel et spirituel, et le sport moderne lui-même participe directement de cette idée »
(Instructions officielles pour lEPS, 1967)
4.2.2-Le temps libre et les loisirs :
-1956 : 3ème semaine de congés payés
-1969 : 4ème semaine de congés payés
« Aujourdhui, le loisir fonde une nouvelle morale du bonheur. Celui qui ne profite pas ou ne sait pas profiter de son temps libre est un homme incomplet, ou retardataire, un peu aliéné »
(J.Dumazedier, Vers une civilisation du loisir ? 1962)
4.3-La prise en main politique :
4.3.1-« lélan Gaullien » et la recherche de prestige :
-21 décembre 1958 : le Gnl de Gaulle est élu premier président de la 5ème république
-27 septembre 1958 : création du Haut commissariat à la jeunesse et aux sports, confié à M.Herzog.
« Si la France doit briller à létranger par ses penseurs, ses savants, ses artistes, elle doit aussi rayonner grâce à ses sportifs
Un pays doit être grand, avant tout par la qualité de sa jeunesse et lon ne saurait concevoir un telle jeunesse sans idéal sportif, surtout dans la patrie de Coubertin ».
(M.Herzog, déclaration au Haut commissariat, décembre 1959, cité dans la rev EPS, 1960)
-1960 : Débâcle française aux JO de Rome
4.3.1.a-Un masse importante, pour une élite performante :
-1960 : lancement des lois programmes pour léquipement sportif
-1963 : création des BEES
« le sport doit être considéré comme un service public »
(M.Herzog, in Le Monde du 18 mai 1963)
-1966 : création du premier Ministère de la Jeunesse et des Sports
-1967 : Instructions Officielles rendant lEP « sportive »
« LEPS doit se faire lécho, sur le plan éducatif, de limportance croissante du sport comme fait de civilisation »
(Instructions Officielles pour lEPS, 1967)
5-Les années 70, le sport entre progression et remise en question :
5.1-Toujours plus de pratiquants :
-Evolution du nombre de licences sportives :
1967
1980
6 Millions
11 Millions
5.2-La contre culture sportive des pratiques « californiennes » :
« Les nouvelles activités construisent leur nouveauté (
) sur un mouvement de rupture symbolique avec les traditions du passé : quitter les fédérations et les clubs, abandonner les réglages gestuels commandés par un entraîneur, échapper au calendrier implacable des entraînements et des compétitions, proclamer sa liberté et son droit au plaisir »
(J.Defrance, Les sports traditionnels après la fin de la tradition sportive, in T.Terret (dir), EP, sport et loisir, 1970-2000, Paris, AFRAPS, 2000)
« Un univers de pratiques nouvelles introduit, depuis peu, un rapport inédit entre sport et nature »
(G.Vigarello, Dune nature
lautre, les paradoxes du nouveau retour, in C.Pociello, Sport et société, 1981)
5.3-Libération et entretiens du corps :
« Les adultes refusent de vieillir et se lancent dans une course éperdue après la jeunesse et ses apparences, qui deviennent un style et une exigence pour tous »
(Y.Travaillot, La forme, la transgression et laventure : nouvelles pratiques, nouveaux horizons, in T.Terret, ibid)
1970
1980
FFEPGV
40.000
240.000
FFEPMM
45.000
130.000
-FFEPGV : Fédération Française dEP et de Gymnastique Volontaire
-FFEPMM : Fédération Française dEntraînement Physique dans le Monde Moderne
5.4-La fin dun modèle ?
5.4.1-Le recul des sports olympiques :
« Les nouvelles pratiques déclassent symboliquement les anciennes, les font soudain paraître « vieillottes », « ringardes », « fossilisées » »
(J.Defrance, ibid)
1971
1981
Fédérations olympiques
Fédérations non olympiques
Fédérations multisports
Fédé. scol. et universitaires
43,6
19,06
11,22
26,12
39,87
27,19
11,01
21,92
(Evolution du rapport entre les différents types de fédérations sportives, in R.Thomas, Histoire du sport, Paris, PUF, 1991)
5.4.2-Vers la fin de la pyramide :
-Fig 1 :
6-Années 80 et 90, les sports « modernes » devenus « traditionnels » :
6.1-La fin dun esprit alternatif ?
6.1.1-les pratiques « libres » dans le rang :
6.1.2-Le nouvel esprit de lentretien corporel :
« Lorientation nest plus « libertaire » (
) elle est devenue « individualiste » »
(J.Defrance, ibid)
« Etre en forme, cest alors être dans lair du temps, cest être dynamique, actif, sur de soi, bien dans son corps »
(Y.Travaillot, ibid)
1980
1984
FFEPGV
240.000
335.000
-1985 : 5 M de pratiquants dans les salles de mise en forme
-1985 : 26,4% des français disent avoir fait de la culture physique dans lannée (INSEP)
6.2-Les pratiques de rue, une nouvelle alternative ?
6.2.1-Développement des pratiques de rue et rôle du politique :
-1981 : mise en place des « Opérations Prévention Eté » (OPE)
-1991 : mise en place de lopération « J sports »
-Activités concernées par les équipements « J Sport » :
Terrains polyv. et sports -co
Skate board
Escalade
Sports de combat
Bicross
Tennis de table
Tennis et divers
70%
10%
7%
5%
2%
2%
4%
6.2.2-Le sport de rue, pas seulement un sport dans la rue :
Sport traditionnel
Sport de rue
Temps quotidien
En rupture
En continuité
Temps de préparation
Entraînement (horaires et fréquences fixes)
Pas dentraînement
Règlement
standardisé
Négociable
Organisation
Par championnat, hiérarchisation des épreuve
Par défi,
Non hiérarchisation des épreuves
Diffusion des résultats
Presse, télé
Rumeur
Temporalité sur lannée
calendrier
Au coup par coup
(Tableau de P.Duret et M.Augustini, Sport de rue et insertion sociale, Paris, INSEP, 1993)
6.3-Les pratiques sportives en miettes ?
« Les APS ne se présentent plus aujourdhui comme un ensemble homogène relevant dune idéologie unitaire »
(P.Irlinger, C.Louveau, M.Métoudi, Les pratiques sportives des français, Paris, INSEP, 1987)
7-Conclusion :
-Pour en savoir plus :
-R.Thomas, Histoire du sport, Paris, PUF, 1991.
-J.Dumazedier, Vers une civilisation du loisir ?, Paris, Seuil, 1962.
-J.Defrance, Les sports traditionnels après la fin de la tradition sportive, in T.Terret (dir), EP, sport et loisir, 1970-2000, Paris, AFRAPS, 2000.
-Y.Travaillot, La forme, la transgression et laventure : nouvelles pratiques, nouveaux horizons, in T.Terret, ibid.
-J.P.Augustin, Assiste-t-on vraiment à un rejet de la culture sportive traditionnelle ?, in T.Terret (dir), ibid.
-J.P.Clément, Les mutations de la société française et lévolution du sport de 1945 à nos jours, in P.Arnaud, J.P.Clément, M.Herr (dir), EP et sport en France, 1920-1980, Paris, AFRAPS, 1989.
Expression de X.de Régie, Le journal de la France, Paris, Tallendier, 1972
PAGE
PAGE 48
Histoire des pratiques corporelles
S.T.A.P.S-AVIGNON
Licence 1ère année
C.M de G.VEZIERS
Document de prise de notes
Histoire des pratiques corporelles - L1
CM de G.VEZIERS
LHistoire des pratiques corporelles
Présentation