Cher Monsieur Bertinotti - Free
S'interroger sur la complexité de la définition de la République en France (un
régime ...... Corrigé rappeler : Qu'est-ce que résister ? ..... dans le monde : choix
de l'alliance avec les Etats-Unis dès 1947 dans le contexte de guerre froide, ...
tendance à la bipolarisation de la vie politique, rôle majeur de l'élection
présidentielle.
part of the document
loffre ou politique de la demande sociale
Table des matières:
Avant-propos (p vii)
Notes (p xix)
INTRODUCTION:
Nouvelles contradictions dans le procès d'insertion au sein de l'Economie Mondiale. (p 1)
La propriété privée, sa magnitude, son organisation et sa transmission par héritage sont-elles compatibles avec une quelconque forme de socialisme authentique ? (p 5)
La rente, les profits et la coexistence sous dominance des modes de production : (p 8)
a) La formulation générale du problème de la transformation des valeurs en prix de production chez Marx. (p 17)
b) Le schéma de la Reproduction Simple du Livre II. (p 20)
c) La « productivité » et l'expression correcte de la composition organique du capital. (p 23)
d) Conclusion: l'importance cruciale de la « productivité » et de la « plus-value sociale ». (p 32)
La coexistence des modes de production et la transition au socialisme. (p 37)
KEYNESIANISME, MARXISME ET PACTE DE STABILITE ET DE CROISSANCE:
Introduction ( p 49)
1) Commentaires sur la pertinence de la remise en cause du Pacte de stabilité. (p 51)
2) Pacte de stabilité versus politique de loffre ou politique de la demande. (p 83)
3) Perceptions liées au Pacte de stabilité versus positions des forces communistes et syndicales. (p 102)
Notes (p 116)
EXTRAIT: (136)
(portant sur le Pacte de stabilité et de croissance vs la BCE, les leçons de la « récession dans la Dépression » durant le New Deal et la Zone euro
)
ANNEXE :
AVANTAGES COMPARATIFS, PLANIFICATION ET ECOLOGIE. (p 145)
AVANT-PROPOS.
Cette critique fondamentale du mode de production capitaliste et du néolibéralisme contemporain sétale de septembre 2003, à octobre 2005. Les mises à jour se trouvent dans les notes de bas de page ou dans les notes additionnelles qui furent ajoutées aux textes principaux. Cest pourquoi ces notes sont aussi importantes que le texte auquel elles se rapportent, encore que leur condensation synoptique ne sappréciera vraiment quà la lueur des démonstrations et des illustrations fournies dans les textes principaux. Sil y a des redites, elles ne relèvent pas du style ordinateur, car jai tout fait pour que la logique sous-jacente soit très serrée. Ce fut ma volonté dans ce genre douvrage de toujours rassembler tous les éléments fondamentaux nécessaires à la compréhension critique mais également historique des sujets discutés, y compris dans les notes. La compréhension est dordinaire cumulative. Dans Pour Marx, contre le nihilisme, javais choisi dinclure des interpolations éclaircissant les contextes historiques relatifs à des domaines particuliers. La mémoire est courte et de nouvelles générations de militant-e-s arrivent sur scène. Une rétrospective rapide me laisse croire que javais raison. A la manière de Marx, jai opté pour la clarté et la simplicité du langage. Jai toutefois choisi à dessein de mêler la présentation discursive et lexposé rigoureusement logique de façon à rendre le cur du sujet intuitivement et intellectuellement accessible à tous, travailleurs, étudiantes ou étudiants intéressé-e-s, tout en le rendant incontournable pour les spécialistes honnêtes des disciplines concernées. En tout premier lieu pour les « économistes » titrés daujourdhui. Du point de vue scientifique, et jusquà preuve du contraire, cette critique prétend impliquer un changement de paradigme. Sa seule réfutation possible, encore que grossière et transitoire, consisterait en un « retour » à la « science » purement a-scientifique et idéologique de Nietzsche et de ses adeptes contemporains. Ce ne pourrait être dès lors quune apologie de la barbarie plus ou moins auto-élue. Cest là critique sanguinaire, sans doute, mais sans lendemain.
Ce changement paradigmatique acquis par le retour à Marx et aux processus sociaux réels, le travail peut alors reprendre sérieusement. Jai assumé personnellement lentière édition de ce livre dans des conditions qui sont loin dêtre optimales. Personne dautre que moi nest responsable de ses lacunes. Sagissant avant tout dune uvre de « pratique théorique », au sens de Louis Althusser, jai préféré le traduire rapidement en anglais plutôt que de me livrer à une énième lecture, somme toute moins utile. Il faudra de toute manière en arriver à une synthèse générale des principes et des théories économiques offerts dans mes livres et articles antérieurs, ce qui me fournira alors le loisir dune rédaction selon la méthode de lexposition marxiste la plus épurée. Jespère que mes éventuels lectrices et lecteurs ne se méprendront pas sur laspect artisanal du présent ouvrage.
Les thèses principales contenues dans ce livre se veulent originales. Elles prétendent rétablir l'authenticité de la loi marxiste de la valeur ainsi que celle de la méthode « matérialiste historique » de Marx. Elles prétendent rétablir cette authenticité vis-à-vis des thèses défendues par de nombreux supposés marxistes, mais également vis-à-vis des théories bourgeoises les plus avancées, fussent-elles dinspiration walrasienne, sraffienne ou keynésienne. Par extension, elles visent toute autre version bourgeoise de l'équilibre général. Elles établissent pour la première fois la vérité de la conception marxiste selon laquelle le « marché », une forme parmi dautres des échanges économiques et humains, n'est rien d'autre qu'une dynamique économique prédéterminée liée à la logique socio-politique de la Reproduction Elargie. En d'autres termes elle est liée à ce que Marx appela la « demande sociale ».
Afin danticiper les critiques de seconde ordre, malheureusement prévisibles, ajoutons immédiatement que le concept économique marxiste de « demande sociale » na absolument rien à voir avec la simple « demande » des ménages (*), même lorsque celle-ci est supérieure aux deux tiers du PIB comme cela est le cas aux Etats-Unis. Ceci est particulièrement vrai dans un monde néolibéral dans lequel le rapport de la rémunération moyenne du salaire ouvrier au salaire dun président de société était de 1 à 42 en 1980 pour passer à 1 à 419 en 1998 selon M. Maurice Allais qui cite le International Herald Tribune du 6 septembre 1999 (voir son livre La Mondialisation, la destruction des emplois et de la croissance. Lévidence empirique, éd Clément Juglar, Nov. 1999, p 316, * *). On est en droit de craindre que ce rapport ait encore empiré depuis! Il sagit dun monde dans lequel le PIB réel par habitant a diminué de manière importante. En comparant la période 1974-1991 à la période 1950-1974, on constate que les taux de croissance annuels comparés ont diminué de 2,64 % en la France, pays dans lequel les politiques sociales sont pourtant encore solides. (idem, p 135). Il sagit dun monde enfin dans lequel lécart du coût horaire de la main-duvre entre pays riches et pays exploités est de 1 à 10 (idem, p 330 et p 489.) Cest un monde dans lequel les « moyennes » et les « médianes » statistiques concernant les revenus des ménages sont devenues une insulte à linformation objective et démocratique, ainsi quaux droits fondamentaux des citoyens. La « demande sociale » ne peut pas davantage être confondue avec linepte opposition imaginée par Friedman et Laffer entre deux théories bourgeoises jumelles et également fallacieuses. La première fait valoir une croissance tirée par la demande, cest-à-dire par les exorbitantes dépenses militaires reaganiennes. La seconde est censée être poussée par les coûts et relèverait de lexubérance des pratiques néolibérales connues. Mon exposé prétend porter la discussion à un niveau intellectuel plus élevé et donc scientifiquement plus digne. Il rompt clairement et définitivement avec ce paradigme bourgeois très inepte et passablement rassis : il propose, au contraire, de retourner à lessentiel, à savoir à une conception de la « demande sociale » correctement définie au sein du Procès de Reproduction, pris comme un tout. Ceci nous porte nécessairement à souligner la « structure de v » (le salaire et le « revenu net global ») et nous prémunit contre lillusion envahissante de la microéconomie bourgeoise. Celle-ci, avec Walras et tutti quanti, ne peut rien concevoir dautre quune théorie économique fondée sur « loffre ». Une théorie qui reste donc ontologiquement incapable de concevoir lavance que fait le travailleur au possesseur des moyens de production de la valeur dusage de la force de travail qui est antérieure à toute production et donc à tout échange économique.
Ceci pour des raisons évidentes comme nous le verrons plus bas, encore que ces raisons restent fatalement opaques à lesprit formaté des « servi in camera » bourgeois et des petits-bourgeois parfaitement inutiles, mais néanmoins formés et payés à grands frais comme « économistes ». Mais revenons à lessentiel. Malgré les croyances irrationnelles à son sujet, le « marché » capitaliste nest quune forme historiquement déterminée des « échanges » humains. La démonstration se fait par le biais d'une critique des propositions méthodologiques et substantives principales. Celles-ci apparaissent souvent sous forme de « non-dits » qui sous-tendent les présuppositions théoriques communes à Böhm-Bawerk, Walras, Keynes et Sraffa. Marx avait résumé ce résultat fondamental, dérivé de sa critique de l'économie politique classique, dés 1844 dans ses Manuscrits Parisiens. Grâce à mon exposé du rôle de Senior, nous aboutissons ainsi une critique exhaustive de la théorie marginale qui s'avère plus fondamentale et dévastatrice que la critique interne proposée par le camarade Nikolaï Boukharine, toutes deux restant bien-entendu complémentaires. Je me suis appuyé également sur mon exposé définitif de la loi de la valeur marxiste tel qu'il apparaît dans Tous ensemble et dans Pour Marx, contre le nihilisme. Il comprend la réfutation du pseudo « problème de la transformation », les éclaircissements concernant la « productivité », la rente foncière et la coexistence sous dominance de divers modes de production ainsi que mon concept fondamental de « plus-value sociale ». Ces concepts sont repris dans l' « Introduction » du présent ouvrage afin de les rendre disponibles en anglais. Quoiqu'il en soit l'essai principal et l'« Introduction » peuvent être lues indépendamment.
Est-il besoin d'ajouter que le terme « définitif », tel qu'il est utilisé ici, se réfère à la validité scientifique de la loi de la valeur de Marx. En aucun cas, il ne signifie pas la fin du travail théorique que les marxistes doivent continuer à accomplir avec loyauté et désintéressement. Une telle prétention serait d'ailleurs contraire au matérialisme historique. De manière concrète, le terme « définitif », tel qu'il est utilisé ici, signifie que les fondements scientifiques étant assurés, l'énorme tâche qui consiste à définir et à développer de nouveaux outils statistiques dignes du nom, peut commencer. Je l'avais déjà demandé dans Tous ensemble. Mais cette fois-ci, le concept de « plus-value sociale » implique que ces outils peuvent enfin être développés sur une base scientifiquement et dont politiquement élucidée. A l'évidence, sans ces outils, il ne saurait y avoir aucune forme scientifique de planification authentiquement socialiste. Le vrai travail peut donc commencer. Il devrait être conduit dans l'esprit de la Onzième Thèse à Feuerbach selon laquelle le monde étant déjà largement interprété, la tâche urgente consiste maintenant à le transformer collectivement, pour qu'il réponde aux besoins spécifiques de l'espèce humaine, de manière qu'elle puisse se reproduire consciemment et harmonieusement en tant qu'espèce au sein de la Nature et de la Société.
La thèse principale développée ici concerne la « demande sociale ». Lessentiel en est exposé dans le second chapitre de lessai « Keynésianisme, Marxisme et Pacte de Stabilité et de Croissance » intitulé « Pacte de stabilité versus politique de loffre ou politique de la demande. ». Sa compréhension la plus fine suppose au moins une lecture sérieuse du chapitre « La dernière heure de Senior » qui se trouve dans le Livre I du Capital de Marx. La première version de cette thèse fit l'objet d'une présentation orale lors du Congrès de l'ACFAS qui se tint à Montréal en 1986. Cela se fit dans la plus grande indifférence ou, pour mieux dire, la plus épaisse incompréhension académique silencieuse que l'on puisse imaginer en pareil cas. Plus tard, elle fit l'objet de deux essais rédigés en français entre septembre et novembre 2003, à l'exception de quelques paragraphes se rapportant au projet de Traité constitutionnel européen qui furent ajoutés par la suite. Ces deux essais traitaient surtout de l'Union européenne et du Pacte de stabilité et de croissance. Le premier était intitulé « Europe élargie, Zone euro et Europe sociale » (11-09-2003). Le second nettement plus original s'intitulait « Keynésianisme, Marxisme et Pacte de stabilité » (27-11-2003). Etant donnée l'urgence pratique et la lutte idéologique menée au sujet de linterprétation du Pacte, étant donné également la compréhension grossièrement indigente de la Gauche, gauche communiste incluse, en cette matière, je n'ai pas hésité à invoquer certains de mes concepts économiques les plus avancés, en appui au prolétariat et à la gauche authentique dans le but déclairer l'analyse conjoncturelle faisant l'objet de ces deux essais. Ceci illustre ma compréhension de la « pratique théorique » proposée par Louis Althusser. L « Avant-propos » et l« Introduction » furent écrits avant mars 2004. Quelques notes importantes ainsi que l« Annexe » furent écrites avant la fin doctobre 2005. Bien entendu, quelques commentaires furent ajoutés au texte principal pour tenir compte de l'évolution qui mena au Sommet des Chefs d'Etat de l'Union européenne du mardi 22 mars 2005. Durant ce sommet, on réaffirma l'importance des Critères de Maastricht et du Pacte de stabilité et de croissance, alors même qu'on en assouplissait dangereusement l'interprétation en faveur des classes dominantes. Ces efforts politiques étaient avant tout destinés à éviter à la France, à l'Allemagne et à quelques autres pays moins importants, des pénalités financières importantes dans une conjecture marquée par une faible croissance économique. Pour l'heure, les attaques les plus pernicieuses dirigées contre le Pacte ont été déjouées. En effet, les gouvernements nont pas osé désavouer publiquement les Critères de Maastricht. Cependant, ainsi que je l'avais prédit, le danger actuel réside dans la volonté de la droite d'interpréter le Pacte avec le plus grand laxisme afin de faciliter la mise en application de sa politique fiscale régressive, copiée sur la « flat tax » des néocons américains. On laisserait de la sorte à la gauche le soin de redresser les finances publiques en imposant des plans d'austérité draconiens lors d'une inévitable « alternance ». Il devient donc évident qu'à moins que la Gauche n'impose rapidement une distinction claire comme l'eau de source entre austérité économique bourgeoise et rigueur économique socialiste, elle sombrera graduellement dans une vision économique néoconservatrice, soutenue par l'idéologie philo-sémite nietzschéenne ambiante. Cette vision est déjà abondamment distillée à des masses populaires paupérisées par des « bas clergés » religieux et séculiers de tout poil, toujours surnuméraires.(1) Dans une telle éventualité, il n'est pas du tout certain que la plupart des syndicats européens établis soient à même de résister à une telle déferlante. La stabilité et la croissance économique sont désormais des enjeux stratégiques de la lutte des classes.
Marx a expliqué en divers endroits, en particulier dans la magnifique ébauche de sa « Méthode », que le matérialisme historique était une approche scientifique intégrée. Pour Marx, contre le nihilisme offre les concepts méthodologiques et théoriques ainsi que les théories les plus avancées auxquelles j'ai pu parvenir à date. Le fondement de ma critique au philo-sémitisme nietzschéen se trouve dans ce livre essentiel mais aussi dans mon essai intitulé « Nietzsche as an awakened nightmare : Why Nietzsche kissed the flogged horse ». L'originalité de cette thèse peut aisément être jugée à l'aune des dérives théocratiques et néoconservatrices qui assombrissent la politique internationale contemporaine, au même titre qu'à celles qui se sont produites à la suite de l'adoption officielle, par la Maison Blanche, de la Doctrine de la guerre préventive. La nouveauté et l'extrême pertinence de cette critique résultent de la stricte analyse des lois de mouvement de la réalité sociale, appréhendée dans toutes ses contradictions intimes, matérielles et culturelles. Ce qui est une autre façon d'affirmer que ses prédictions objectives et normatives ne sont pas encore épuisées. Des esprits pareillement enclins et portés vers la recherche scientifique et la pertinence sociale prendront cette thèse au sérieux, ne serait-ce qu'en tant que base de départ de leurs propres critiques indépendantes et égalitaires.
Le Pacte européen de stabilité et de croissance m'a fourni un prétexte concret pour exposer l'importance, du point de vue du prolétariat, d'exiger la plus grande « rigueur économique » comme base de toute forme de redistribution sociale égalitaire dans un monde post-keynésien. Pour le meilleur ou pour le pire, nous vivons dans un monde de plus en plus globalisé. Ceci implique entre autre chose que les cycles économiques ont tendance à être de plus en plus synchronisés. Il m'a dès lors semblé possible de puiser dans l'évolution des Etats-Unis, de l'Europe et même de l'Asie afin d'élucider les tendances économiques les plus lourdes et ainsi étayer ma thèse principale. Ce qui, à première vue, pourrait ressembler à un éclectisme généraliste est devenu une nécessité méthodologique et pratique. Ceux qui sintéressent aux relations internationales me pardonneront cette incise. Les marxistes pour leur part en furent toujours conscients. Mais, que cela soit dû à l'éducation ou aux préférences nationales, ils n'ont malheureusement pas toujours intégré de manière explicite et adéquate cet aspect dans leurs analyses. Ceci laisse le champ libre aux principaux « think tanks » de la bourgeoisie tels le FMI, la Banque Mondiale et l'OCDE et, de plus en plus, aux fondations américaines privées qui colorent la vision du monde de ces organisations intergouvernementales. Pendant un temps ne vit-on pas un Stiglitz ou un Wallerstein poser comme d'authentiques critiques no-global? L'internationalisme authentique, qui est l'exact opposé de la « gouvernance globale privée », fut la création du prolétariat et de son avant-garde rassemblée dans le 1ère Internationale. C'est là une vision du monde que nous entendons revendiquer sans ambiguïté comme nôtre. Avec toutes les conséquences théoriques et pratiques que cela implique.
Commentant les travers de la terminologie légale, John M. Keynes en une phrase célèbre affirma qu'elle avait la fâcheuse tendance de transformer la poésie en prose et la prose en jargon. Un essai tel que celui-ci ne peut pas éviter l'emploi d'une terminologie spécialisée encore que nous ayons tenté de réduire le jargon à son plus strict nécessaire. Les lectrices et lecteurs hors d'Europe sont invités à ne pas se laisser impressionner par un vocabulaire nécessairement imprégné par sa culture d'origine. Ne traitez pas des termes tels « bourgeoisie » ou « classes » comme des gros mots mais plutôt comme des concepts objectifs. Ces concepts furent forgés par le « matérialisme historique » pour mieux appréhender la réalité sociale et historique. Les courants sociologiques établis, tout comme la sociologie de la connaissance, n'ont pas pu éviter de les adopter du fait de leur utilité intrinsèque. Souvenez-vous en outre que le terme « communiste » dans l'Europe Occupée désigna l'indomptable et raisonnée résistance au fascisme et au nazisme, une lutte menée au nom de l'égalité de tous les Hommes. La Résistance constitua une authentique défense de la démocratie véritable. C'était une époque trouble durant laquelle les Alliés occidentaux n'hésitaient pas à envisager la restauration de Mussolini et du Maréchal Pétain en Italie et en France. Une époque durant laquelle les massacres nazis de Dora, durant les tous derniers jours de la Seconde Guerre Mondiale, se produisaient parallèlement à la rapide cooptation des principaux savants et agents de renseignement nazis par les Etats-Unis d'Amérique et ses alliés occidentaux. Une époque durant laquelle l'évasion de nombreux dignitaires et agents de renseignement nazis fut organisée par l'Occident, en vue de leur utilisation future contre leur principal allié de guerre, l'URSS. Rappelons également que la bourgeoisie européenne nourrissait en son sein de nombreux éléments adeptes de l'amoralité nietzschéenne, des gens qui étaient toujours prêts à choisir Mussolini, Hitler ou Le Pen et tant dautres appartenant à lextrême droite, plutôt que la démocratie, dès lors que ce choix était jugé nécessaire pour la préservation de la propriété privée, en dépit du coût moral et humain. Ou encore en dépit du cours inéluctable de l'histoire humaine vers la liberté et l'égalité achevées. Hier comme aujourd'hui, en Europe et ailleurs, le terme « communisme » est bien loin d'être un gros mot. Il semble même possible d'affirmer qu'il ne saurait y avoir d'Europe Sociale sans l'appui d'un mouvement communiste retrouvant son influence et son autonomie légitimes d'antan.
Cette inégalable contribution fut spécifiquement mise en lumière par l'offensive anticorruption menée par les juges italiens lors de l'opération « mani pulite » (« mains propres.») Durant la Seconde Guerre Mondiale, les Etats-unis d'Amérique n'avaient pas hésité à utiliser Lucky Luciano et ses relations avec la mafia locale pour faciliter leur débarquement en Sicile. Ce débarquement à l'extrême sud de la Péninsule était peu convaincant du point de vue militaire. Des stratèges plus avisés auraient sans nul doute choisi de débarquer directement sur le continent pour couper les armées allemandes en deux. Ce qu'il convient de remarquer ici c'est que ce choix marqua le début de la collusion systémique entre l'Etat italien et ses « notables » dune part, et les organisations criminelles de la Péninsule dautre part. Ceci devint rapidement une relation perverse. Elle empoissonne la démocratie italienne depuis lors. Elle soumit l'Italie daprès-guerre au diktat occulte de l'ambassade américaine à Rome. Ceci fut et demeure une domination absolue maintenue grâce à un certain nombre d'organisations antidémocratiques telles que Gladio et la P2 et d'autres organisations semblables, ainsi quà l'instrumentalisation des organisations mafieuses associées.
Les paramètres de Yalta et dans une large mesure l'héritage d'Antonio Gramsci expliquent les raisons pour lesquelles les communistes italiens choisirent une voie démocratique pour atteindre leurs objectifs égalitaires. La corruption rampante ne les éclaboussa pas. La ville de Bologne, en fait la capitale rouge de l'Italie, était leur symbole et leur fierté. Jusqu'à présent pour le moins, aucune figure majeure de la gauche communiste et post-communiste n'a été inculpée pour crimes reliés à la mafia ou à la corruption. Par contre, l'actuel Président du conseil italien, Silvio Berlusconi, fut condamné par les cours de premières instances et ne doit sa liberté qu'à sa possibilité de payer de grandes équipes d'avocats ou à placer du personnel judiciaire fiable aux bons endroits aux bons moments. Ces pratiques bourgeoises bien rodées lui permettent d'en appeler de toute sentence pouvant aller contre lui. De manière typique, elles causent de longs délais. Il nest pas le seul à utiliser ces tactiques. Il n'est pas rare de voir ces longs délais permettre d'attendre patiemment (avec l'aide active des USA) la mort de témoins embarrassants, détenus dans les geôles américaines. Ils offrent, en outre, la possibilité d'utiliser ou de forger à loisir les difficultés techniques typiques, qui causent usuellement l'avortement du processus judiciaire bourgeois, lorsque daventure il concerne les tenants du système.
Il convient de noter également que plusieurs dirigeants de la droite italienne ne sont que des ex-fascistes reconvertis qui n'hésitent pas à payer leur tribut aux « maîtres du monde » ( !) du moment dans lespoir de faire reluire leur vernis démocratique acquis de fraîche date. D'anciens dirigeants du MSI, le parti fasciste d'après-guerre, cherchent désormais à acquérir la nouvelle légitimité, conférée à tant de philo-sémites nietzschéens et fascistes confondus par des criminels de guerre tel Sharon, en échange de leur support à des politiques coloniales et impériales dun autre âge. Sharon est bien entendu un judéo-fasciste à part entière, responsable entre autres des crimes de guerre de Sabra et Shatila. C'est un dirigeant israélien maléfique et indigne qui n'a jamais hésité à ordonner des meurtres quotidiens denfants palestiniens désarmés quil fit abattre dune balle dans la tête par des soldats ignorant leur devoir international et obéissant aux ordres, eux-aussi. Ce genre d'action militaire ne peut avoir lieu de manière routinière sans que l'échelon politique le plus élevé n'en prenne la responsabilité. Dans ce cas particulier, il découle d'un effort froidement calculé pour faire dérailler la Seconde Intifada causée par la provocation préméditée par Sharon lui-même sur l'Esplanade des Mosquées, alors même que les dirigeants politiques israéliens et palestiniens, légitimement élus, étaient engagés dans un processus de négociation prometteur. Ce même Sharon fait maintenant construire un Mur de l'Apartheid conçu comme un prélude à la « séparation » des « juifs » d'avec les Palestiniens et les Arabes. Le terme « séparation » employé nest quun terme orwellien et rabbinique qui signifie purement et simplement la « déportation » lente, mais minutieusement planifiée, du peuple palestinien de ce qui est frauduleusement représenté comme étant le « Grand Israël ». En réalité, si sa construction était parachevée, ce Mur ignominieux et déclaré illégal par la Cour Internationale de Justice, exproprierait le peuple palestinien de quelque 91 % de la Palestine historique! (On se souviendra qu'à travers le Plan de Partage de 1947, l'ONU avait octroyé aux Palestiniens plus de 51 % des terres couvertes par le mandat palestinien. Or, cette résolution onusienne de 1947 demeure la seule base légale de l'existence de l'Etat d'Israël.) Cette nouvelle légitimité philo-sémite nietzschéenne se solde aujourdhui par la participation anticonstitutionnelle de larmée italienne à loccupation sioniste de droite de lIraq ! Avec Mussolini, Ezra Pound et dautres, cest la deuxième fois que cette idéologie salit le pays.
Pour l'heure, l'émulation démo-cratique associée aux différentes manifestations de l'esprit égalitaire israélien et « juif », tel que représenté, entre autre, par Ernst Bloch ou par les kibboutzim et l'Accord de Genève, est malheureusement éclipsée du Moyen-Orient, de la Méditerranée et de la scène mondiale. La croisade philo-sémite nietzschéenne qui se déroule aujourd'hui est consubstantielle avec la mouture actuelle de néolibéralisme global et avec sa kyrielle de guerres préventives, commerciales et armées.
Il importe de noter que ce qui est caricaturallement vrai pour l'Italie est également vrai pour l'Europe occidentale. La France dispose de sa propre odieuse coterie débilitante de « nouveaux philosophes », qui osent se présenter comme des « nihilistes éveillés ». Ils le font en abusant consciemment de leur prédominance médiatique et de la diffusion, pour ainsi dire publiquement stipendiée par ce biais, de leurs thèses pseudo-scientifiques de second ordre. Ils le font dans le but précis de saper les fondements laïques républicains et pour répandre, entre autres choses, une version proto-rabbinique des écrits de Nietzsche et de Heidegger, le philosophe nazi en titre. Avec un culot déjà rejeté par la majorité des Juifs américains, ils n'hésitent pas à abuser de la Loi Gaissot pour transformer la lutte nécessaire contre toute forme de racisme (incluant l'antisémitisme), et contre toute forme de fascisme, en une croisade théocratique et impériale centrée autour de la défense d'un Israël théocratique, d'un Etat américain impérial et d'une Otan néolibérale. Ceci est appuyé par une Inquisition internationale connue sous le nom de Tribunal de La Haie. Ce pseudo-tribunal n'est en réalité qu'une usurpation impérialiste et illégale du rôle de la Cour Pénale Internationale établie à Rome, que les USA s'obstinent pourtant à ne pas reconnaître, de peur d'être les premiers accusés conjointement à leurs plus fidèles alliés. Cette nouvelle inquisition prétend être fondée sur l'instrumentalisation politique d'une mouture « politiquement correcte » de l' « antisémitisme » devant faire office de nouveau péché originel à l'usage de tous les Gentils. Si ajoute une « narration » sélective de l'Holocauste occultant, injustement et à dessein, tous les autres crimes nazifascistes. Une telle vision exlusiviste vise de manière ultime à remplacer la Déclaration Universelle des Droits de la Personne de l'ONU, qui demeure pourtant le symbole le plus pur de la lutte menée contre le fascisme et le nazisme, par les règles historiquement datées du Lévitique qui ne sont pourtant qu'une version tardive du Code Hammourabi ! Cette mystification serait accomplie alors que la caste dominante auto-« élue » utiliserait le pouvoir militaire américain pour protéger ses nombreux criminels de guerre contre les éventuelles poursuites de la Court Pénale Internationale! Les néocons et les likudniks sont épaulées dans leur entreprise par des loges maçonniques antidémocratiques cultivant le secret. Elles dérivent ouvertement maintenant vers des conceptions philo-sémites nietzschéennes, et n'hésitent plus à trahir subrepticement tous les idéaux antifascistes et républicains qui avaient été réaffirmés avec force par la Résistance française et par tous les mouvements de résistances européens et mondiaux. Leur influence débilitante et purement révisionniste empoisonne désormais la compréhension historique de l'idéologie et des crimes nazis. Elle fait le lit d'une interprétation philo-sémite nietzschéenne frauduleuse destinée à servir de nouvelle religion séculière antirépublicaine, flanquée par une nouvelle Inquisition morale exclusiviste. Ces tendances délétères sont probablement encore plus virulentes en Europe de l'Est. En réalité, ce vaste bloc ex-communiste est présentement violé et ruiné par des expropriateurs étrangers et des oligarques cosmopolites, financés de l'extérieur, avec le soutien actif de la Maison Blanche, du FMI, des banques Rothschild, de la Berd du temps d'Attali et avec le soutien d'une bande de théoriciens, formés à Harvard, comme on aurait pu s'y attendre, tel Jefferey Sachs.
Cette offensive idéologique et politique philo-sémite nietzschéenne est en train de transformer la conception générale de la rigueur économique. En Europe et partout ailleurs, il faut craindre ses attaques mortelles contre la consolidation des blocs nationaux ou supranationaux. Une telle cohésion économique et politique est nécessaire à toutes les formes concevables de redistribution égalitaire des richesses au sein d'instances nationales ou confédérales authentiquement démocratiques. Cependant, ce qui inquiète le plus c'est de voir des économistes et des philosophes sur-cotés tels Milton Friedman et Leo Strauss être ouvertement remplacés désormais par divers Carl Schmitt, l'alter ego du Docteur Heidegger dans le domaine légal ! Le fascisme « mou » est tout aussi répugnant que le fascisme tout court. Cette tendance est encore plus pernicieuse pour la démo-cartie authentique. Elle est plus pernicieuse encore si elle se dissimule sous les habits usurpés du philo-sémitisme. La rigueur économique authentique doit être réhabilitée pour ce qu'elle est, un outil primordial pour atteindre la démocratie égalitaire. L'économie réelle et son « équilibre valeur » (pour ce concept voir Tous ensemble) doivent réaffirmer leur prééminence sur la pseudo-économie spéculative néolibérale. Aujourd'hui comme hier ceci signifie le plein-emploi, soit en termes keynésiens, soit en des termes marxistes, compatibles avec un volant de suremploi frictionnel destiné à maintenir la demande sociale. Nous avons montré ailleurs que ceci peut être réalisé sans nuire au plein développement de la « productivité » micro-économique, ni à la « compétitivité » macro-économique nationale ou supranationale. La marche des croisés modernes vers une forme de fascisme mou déploie le drapeau d'une forme de « liberté » antithétique à « l'égalité ». Ceci s'accomplit au bénéfice d'une caste dominante transnationale auto-désignée et de son capital global à court-terme. Cette offensive ultra-conservatrice doit être contrée par le retour immédiat aux idéaux démocratiques des révolutionnaires américains et français sans exclure ceux de la Commune de Paris de 1871.
L'argument concernant le Pacte européen de Croissance et de Stabilité contient un nexus théorique et pratique de valeur universelle. Au fond, il démontre simplement la nécessité d'une politique fiscale rigoureuse et progressive dans le cadre d'une politique de redistribution fondée sur la demande sociale. Après tout, il n'y a pas de miracle: ce qui est redistribué n'est jamais rien d'autre que la « plus-value sociale » (pour ce concept clé voir Tous ensemble et Pour Marx, contre le nihilisme de même que l' « Introduction » ci-dessous.) Cette proposition apparaîtra d'autant plus valide à ceux qui prendront le temps de noter que les politiques fiscales et sociales régressives, actuellement menées en Europe, ne sont que des copies tard-venues d'une stratégie capitaliste précise. Elle a son origine dans l'agitation idéologique et politique de lextrême droite néoconservatrice américaine, dont la « pensée » est désormais établie comme la vision dominante de long terme (« longer view » selon le marxiste américain Paul Baran) du capitalisme global.
Les personnes plus enclines à la réflexion théorique voudront sans doute lire avec attention ce qui est dit ici à propos de Senior, Walras et Schumpeter d'une part et à propos de Marx, Sraffa et Keynes d'autre part. On se rapportera pour cela surtout au deuxième chapitre de lessai « Keynésianisme, Marxisme et Pacte de Stabilité et de croissance » intitulé « Pacte de stabilité versus politique de loffre ou politique de la demande ». Je maintiens que les interprétations offertes ici pour la première fois représente une réfutation définitive du marginalisme. Elles contribuent aussi grandement à élucider les rapports et les contradictions existant entre les oeuvres théoriques de Marx et de Keynes.
Dans cet essai, j'ai également fait remarquer que, pour ses thuriféraires, le dernier refuge du capitalisme apparaît résider dans la soi-disant économie immatérielle et intangible. Cette illusion purement capitaliste n'est pas nouvelle. Elle est alimentée par les illusions nées des révolutions liées aux ordinateurs et à la robotique. Les virtualités futuristes et réifiées émanant de ces révolutions techniques ont fasciné bien des gens. Certains théoriciens très sérieux qui, comme Simon, ont oeuvrés dans les étages supérieurs (fortement militarisés) du MIT, en vinrent à concevoir la société humaine selon un paradigme béhavioriste dérivé de l'étude des fourmis, avant même que Prigogine ne proposa sa « nouvelle alliance ». A part quelques notables exceptions, ce paradigme cybernétique influence l'ensemble de la réflexion sur l'Intelligence Artificielle comprise selon une vision mécanique ou cyborg. Le développement moderne de ces utopies a-humaines et parfois vaguement androïdes fut d'abord porté par la miniaturisation des transistors après lavoir été aux XVII et XVIII siècles par la conjonction du cartésianisme, des progrès de la mécanique et de limage du « dieu horloger » de Voltaire, Diderot et des Encyclopédistes. Il est maintenant fortement potentialisé par les applications scientifiques et industrielles récentes des nanotechnologies. Simultanément, il est clair que la vacuité de classe de ces conceptions est parfaitement en harmonie avec les caractéristiques impériales, anti-Etat et antidémocratiques de l'idéologie de la « gouvernance globale », qui sont si nécessaires au capital productif et financier globalisé et à ses appareils militaires privés (mercenaires.) Au moins depuis Senior et Walras, la « science » économique bourgeoise na eu de cesse de tenter de fabriquer une théorie pseudo-scientifique mais plausible des prix et de l'intérêt. Elle le fit à partir de sa propre image illusoire et inversée de la réalité, en totale abstraction des théories ricardiennes et marxistes relatives à la loi de la valeur et à la plus-value, toutes deux liées au travail humain. Ces théories classiques proposaient pourtant une compréhension scientifique du profit et de l'intérêt comme partie du profit. De la façon la plus calculée et la plus vulgairement orientée selon des préjugés de classe, le travail humain fut d'abord remplacé par des « facteurs de production » abstraits, supplémentés par la présumée « créativité » de l' « inventeur » pionnier et isolé cum « entrepreneur ». Aujourd'hui, la prétention bourgeoise vise rien moins que la substitution de cette idéologie par la créativité autopropulsée d'un monde de la production artificiel, digne de Golems conquérants, et dûment émancipé de toutes les demandes démocratiques articulées par des travailleurs se concevant comme des citoyens à part entière. Les travailleurs ne sont que trop humains alors que la bourgeoisie post-illuministe se croit déjà au seuil de la post-humanité! A part les fantaisies et les métaphores cyborgs, ceci ne représente rien moins que le cauchemar dun capitalisme tardif rêvant d'un « retour » à une société de caste. Ce qui n'est rien d'autre que l'inversion « éveillée » et férocement nietzschéenne des peurs luddites qui, de temps à autre, agitent, comme on pourrait normalement s'y attendre, les fractions les plus paupérisées et les plus précarisées du prolétariat. Cette vision demeure aussi peu convaincante que ne l'était celle de la Nouvelle Economie qui fut heureusement dissipée par l'éclatement récent de la bulle spéculative liée aux nouvelles technologies. Ajoutons que cette nouvelle formulation d'une vieille science économique bourgeoise, totalement abstraite de la réalité sociale, se méprend lourdement sur les relations de pouvoir et sur la lutte de classe inscrites au cur du contrat de travail.
Cette dernière remarque vaut également pour Keynes, comme je l'ai montré ci-dessous. La critique légitime de Keynes demeure un devoir, ne serait-ce que parce qu'elle nous force à clarifier notre compréhension de la loi de la valeur de Marx. Néanmoins, nous ne devons jamais perdre de vue les points de rencontre théoriques et pratiques possibles entre les deux théories. Le plus évident concerne la relation entre le soutien public de la « demande effective » et la nécessaire intervention de l'Etat, en vue de canaliser l'épargne interne vers l'investissement productif. L'intervention de l'Etat s'avère également nécessaire afin de déterminer le cadre d'ensemble au sein duquel opère l'économie réelle, tant au plan national que supranational. Il ne saurait y avoir de soi-disant « compétition » équitable sans un tel cadre global. Du fait de la logique émanant de la Reproduction Simple et Elargie, cette formulation se veut généralement valide, indépendamment du fait que le système économique soit historiquement dominé par la propriété privée, ou bien par une forme ou une autre de propriété et de possession des Moyens de production. Ceci est d'une importance capitale pour orienter les alliances de classe avec la conviction de servir l'intérêt général sans piétiner les droits individuels. Nous verrons que les théories keynésiennes les plus pertinentes peuvent être profitablement reformulées de manière critique. Cependant, pour atteindre ce résultat, il faut réaliser que tout système intégré de variables interdépendantes permet toujours de définir le niveau d'équilibre désiré pour autant que vous soyez prêts à ajuster quelques-unes des variables présentes. Ce faisant, il faut néanmoins comprendre, ce que Keynes ne fit que partiellement, que le travail humain (et plus encore ce que Karl Polanyi appelait la « livelihood »), ne peut pas être traité comme un « facteur de production » parmi dautres. Aux yeux de Keynes, même le « salaire nominal » est caractérisé par une grande rigidité socio-économique contre toute tendance à la baisse. Trop souvent, pour la masse croissante des « working poor », l' « éthique professionnelle » autant que les relations de travail modernes et la gestion moderne des ressources humaines ne signifient plus qu'un surplus dexploitation. Plus précisément, cela signifie une semaine de travail légale mais épisodique de 60 heures, et parfois plus, qu'elle soit divisée en deux tours correspondant à deux emplois différents, ou encore à une fallacieuse durée statistique moyenne hebdomadaire de 34 heures pour le reste de la population. Ceci devient la norme cependant que l' « alcoolisme du travail », assisté psychologiquement sur fonds publics, constitue le lot usuel des cadres. Du moins pour la durée d'un cycle économique complet, avant qu'ils ne finissent en prison, ou qu'ils ne rejoignent les rangs risibles des sectes spirituelles qui pullulent comme des champignons dès lors que le besoin se fait sentir de se racheter à ses propres yeux ou aux yeux de médias complices (comme c'est notoirement le cas dans la Silicon Valley, ces temps-ci.)
L'éthique professionnelle, une part essentielle de toute éthique républicaine digne de véritables citoyens, réside foncièrement dans le partage du travail et dans la décence des salaires qui lui sont associés. Ceci est essentiel pour préserver l'égale dignité de tous les citoyens des deux sexes. Vers quoi tendraient les aspirations humaines sans cela? Que pourrait bien représenter le Rêve américain, par exemple, s'il n'était pas partie prenante de ces aspirations humaines générales? Le désir d'une Post-Humanité semble pour le moins aussi antithétique aux aspirations des Révolutionnaires américains de 1774, et de ceux de 1861, qu'il ne l'est de celles des Révolutionnaires français de 1789 et de 1871, simplement parce qu'elles étaient toutes ontologiquement ancrées dans le choix laïc et « républicain », irréversiblement en faveur de la liberté et de l'égalité. Il suffit de méditer sur la forme avancée de redistribution sociale défrichée par Thomas Paine. Tout en célébrant la créativité privée, elle était fondée sur la liquidation fiscale des inégalités découlant de l'héritage de la propriété privée. Cette réflexion de Paine nous permet de réaliser immédiatement qu'il nous faut apprendre à ne pas nous embourber dans les connotations culturellement teintées de certains termes. Au contraire, en tant que citoyens responsables, nous avons tous l'obligation de déterminer ce qui est individuellement et collectivement désirable afin d'organiser la société de manière à ce quelle puisse permettre authentiquement à chacun de nous d'atteindre nos propres objectifs. L'esprit authentiquement révolutionnaire oeuvre toujours dans des circonstances et dans un cadre indépendants de notre volonté. En posant l'égalité et la liberté humaines comme notre Etoile Polaire, cette apparente limitation se transforme en opportunité. Loin dapparaître comme une intolérable contrainte externe, elle nous permet au contraire d'exercer notre ingéniosité égalitaire et libertaire.
Il convient d'ajouter un mot sur les relations entre pays riches et pays démunis, entre blocs régionaux riches et démunis. Ceci nous revoie à la relation dialectique typique qui prévaut entre pays développés et pays sous-développés, analysée par des théoriciens tels André Gunder Frank. Aujourd'hui, toutefois, nous devons tenir compte de deux changements importants qui ne furent pas prévus par la théorie du « décollage économique » de Walt Rostow, ni par aucune des autres théories abordant ce même sujet. D'abord, l'écroulement de la planification strictement socialiste pratiquée dans un espace économique totalement « déconnecté » de l'Economie Mondiale Capitaliste. Ensuite, l'émergence de nouveaux pouvoirs économiques, en particulier la Chine, l'Inde et le Brésil. Contrairement aux soi-disant « dragons » des années soixante-dix et quatre-vingts, cette émergence de nouveaux compétiteurs économiques ne ressemble en rien à celle, artificiellement provoquée plutôt, qui ne concernait en réalité qu'une quinzaine de pays et avait pour but de maintenir artificiellement une fenêtre capitaliste prospère à la frontière du bloc communiste. Durant la Guerre Froide, des pays dépendants, tels Taiwan et la Corée du Sud, recevaient la part du lion de l'aide étrangère accordée par les Etats-Unis et par l'Occident. Ils développaient ainsi leur richesse nationale sur une montagne de dette extérieure, qui était nécessairement associée à un degré croissant de contrôle étranger. La croissance chinoise, au contraire, est largement régulée par des Autorités Centrales chinoises qui furent capables de mettre à contribution les pools de capitaux considérables détenus par la Communauté chinoise à l'extérieur, jusquà ce que la Chine elle-même soit capable de bâtir sa propre base industrielle moderne, et ses propres sources de capitaux. La propulsion nécessaire à la croissance viendra désormais de la demande sociale interne, surtout si les Autorités chinoises appréhendent correctement cette vérité post-keynésienne marxiste de base. D'autres pouvoirs émergents, telle l'Inde, emprunteront la même voie et seraient bien avisés d'émuler l'exemple chinois, surtout s'ils se montrent capables de s'affranchir de l'idéologie de caste et des autres archaïsmes semblables qui agissent comme autant dobstacles politiques au développement socio-économique.
De ceci découlent des conséquences considérables pour la délimitation politique de l'espace légitime revenant à la reproduction sociale et économique. La valeur continue d'émerger de la régulation mise en oeuvre dans chaque Formation Sociale donnée. Cependant, dans la plupart des pays, Chine incluse, la reproduction sociale élargie doit tenir compte de l'énorme population rurale ainsi que des limites purement écologiques en ce qui concerne notamment la disponibilité des ressources naturelles. Dans l'Introduction nous avons donc résumé l'argumentation principale concernant la dominance des modes de production ainsi que l'insertion des Formations Sociales, telle la Chine, au sein de l'Economie Mondiale Capitaliste. L'insertion de lEurope ou de l'Amérique du Nord ne peut plus être appréhendée en isolation de ces nouvelles tendances lourdes. Ce faisant, il nous est apparu primordial de montrer comment le problème de la coexistence des modes de production était lié organiquement à la compréhension scientifique de la reproduction économique et à sa planification harmonieuse. Ceci nous ouvre les portes d'une meilleure compréhension des besoins de la paysannerie et de la société en général, dans un monde qui doit faire décroître la valeur relative de tous les éléments composant le salaire (en termes marxistes: « la structure de v », le capital variable.) Ceci doit être accompli par le biais de la croissance de la « productivité » et de la « compétitivité » plutôt que par lexploitation du « cheap labor », mais doit se faire en protégeant l'environnement et la chaîne alimentaire de toute ingénierie génétique irréversible. En réalité, cet apparent détour à travers la rente foncière et les Schémas de Reproduction de Marx pose les fondements pour une compréhension claire du concept de « demande sociale ». Il ressort de cet argument que les supposées lois du « marché » capitaliste sont surdéterminées par la structure de la Reproduction élargie et par les choix sociaux qu'elle suppose. Déjà dans Pour Marx, contre le nihilisme, j'avais montré que ceci demeure vrai, autant pour la planification avancée de type keynésienne, que pour la planification socialiste et pour les comptabilités nationales associées à leurs « époques » spécifiques.
Je prétends que ces thèses ne sont pas seulement originales en termes purement scientifiques. De manière plus importante encore, je prétends qu'il n'est pas possible de les rejeter dun revers de la main pour des raisons idéologiques, ni prudent d'essayer de les balayer sous le tapis. Même si les cliques académiques actuelles désiraient le faire, la réalité leur a déjà donné tort. Je les ai donc insérées dans la discussion du problème urgent et concret qui fait l'objet de ce livre, tout en essayant de les exprimer de la manière la plus simple possible. Elles devraient apporter un précieux éclairage marxiste dont il faut maintenant rétablir les prérogatives dans tous les domaines, et tout particulièrement dans les domaines de ce quon a coutume dappeler les sciences sociales.
Outre les deux copies électroniques réservées à la Bibliothèque Nationale du Canada, il a été tiré de ce livre trois copies imprimées pour lusage personnel de lauteur. Elles sont signées de sa main sous la dédicace. Ces copies feront foi du texte original, le cas échéant.
Suivant Marx, j'invite toute critique scientifique rigoureuse et bien-intentionnée. En ce qui concerne les préjugés associés à une opinion publique aliénée, je répète avec lui:
« Segui il tuo corso, e lascia dir le genti! »
(Suit ton chemin et laisse dire les gens!)
Paul De Marco
Copyright © Mars 2004. Révisé le 1er mai 2005.
Note du 28 octobre 2005. Quoique à contre-cur, en relisant ce texte jai finalement décidé dajouter ce paragraphe quelque peu redondant. La « demande sociale » dont il est question ici nest pas réductible aux données statistiques bourgeoises concernant la « demande des ménages ».
La comparaison entre pays est un art difficile, malgré les vaillantes tentatives historiques et sociologiques des débuts. En bref, disons que celles-ci remontent à Ibn Khaldun, Vico et Montesquieu. Sous linfluence de la colonisation, les services dinformation semparèrent de cette science naissante et lui conférèrent tous leurs préjugés professionnels. Pourtant, elle requière une compréhension objective des systèmes étudiés et de leur développement intime, avant de pouvoir donner accès à une évaluation comparative des données brutes, qui paraissent à première vue identiques ou semblables de pays à pays. Limpérialisme intellectuel exercé par le paradigme dominant, ainsi que linfluence financière délétère des fondations les plus riches jouent également un rôle dans ce processus. Quoiquil en soit, aucune comparaison ne saurait déboucher sur des conclusions valides, si elle ne tient pas compte du mode de production et, par conséquent, des formes épocales de redistribution des richesses. Naturellement, ces dernières incorporent aussi les variables politiques et culturelles. Avec son analyse des « modes de production asiatique », des modes de production fondés sur « lesclavage » et des modes de production « féodal » et « capitaliste », Marx a établi la manière scientifique de procéder. Pierre-Philippe Rey, grand connaisseur de lanthropologie et de lethnologie modernes, mais aussi de Karl Polanyi, contribua beaucoup à élucider cette méthode et à la mettre en application, dans ses études inégalées portant sur le colonialisme français en Afrique. Jai modestement tenté de suivre leur exemple en développant le concept d « époque » comme forme spécifique de redistribution au sein dun même mode de production.
Sur cette base, il est alors possible de comparer la « demande des ménages » aux USA dun côté, et celle de la France ou de lEurope de lautre. Dans le premier cas, nous avons un Etat-providence qui ne fut jamais porté à son terme du fait de la mort de Franklin D. Roosevelt. Dans lautre, nous avons lEtat Social, issu de la Résistance ou des théories de Beveridge et de Keynes, dont la lignée remonte aux emprunts de Bismarck au programme des socialistes allemands. Ce sont là des formes dorganisation du mode de production capitaliste dont il faut tenir compte avant de prétendre comparer quoi que ce soit, et particulièrement les revenus des ménages qui sont au cur de la forme de redistribution prédominante. Ainsi, à en croire certaines personnes, les statistiques brutes vous donnerons une « demande des ménages » sélevant respectivement à quelque 70 % du PIB pour les USA mais en apparence seulement de 50 à 55 % pour la France et lEurope. Mais cest là comparer des pommes et des oranges si lon ne tient pas compte des faits suivants. Le système de santé est privé aux USA ; il coûte près de 15 % du PIB au lieu denviron 9 % pour les systèmes publics et collectivement gratuits encore en vigueur en Europe. Il en va de même pour le système général de pension, socialisé en Europe, privé et mal en point aux USA, de sorte que des compagnies comme GM, grandes spécialistes de la délocalisation, sont quasiment acculées à la faillite, faute de pouvoir honorer les pensions maison promises à ses ouvriers ! Ajouter à cela les autres services publics européens ainsi que le différentiel existant entre lépargne, qui est nulle ou négative aux USA, alors quelle est encore importante en Europe, et il devient aisé de comprendre pourquoi jai ajouté le concept de « revenu net global » au simple salaire capitaliste individuel, pour mieux appréhender correctement les formes concrètes et la nature, plus ou moins subordonnée, de la Reproduction élargie dans les sociétés capitalistes avancées. Encore faut-il tenir compte de lévolution économique qui fait que, sous le coup de la désindustrialisation liée au choix de linterdépendance globale, les secteurs primaires et secondaires furent laminés pour céder la place à un secteur tertiaire comprenant une fonction publique toujours sous contrainte, des services haut-de-gamme minoritaires employant une petite minorité de travailleurs privilégiés, et une écrasante majorité de services bas-de-gamme, employant une main-duvre fortement précarisés. En Europe, la même tendance est à luvre, puisque les choix économiques et politiques sont désormais les mêmes. Mais elle est pour lheure moins prononcée. La structure des salaires et donc la « demande des ménages » sen ressent fatalement puisque ce choix signifie également lablation aux forceps néoconservateurs des filets sociaux, et la création dune masse de travailleurs pauvres (« working poor »), détectée dès le début par le sociologue Julius Wilson. Dans mon cas, il ne sagissait pas seulement de comparer la « demande des ménages » mais, à travers elle, de comprendre et dévaluer, dans leur cohérence intime, les circuits économiques, et donc les politiques à suivre pour assurer une authentique croissance qualitative. Déjà dans Tous ensemble, javais demandé que lon ne coupât pas la branche sur laquelle on était assis. Encore quelle nait pas entièrement satisfait les syndicats, la réévaluation du SMIC par M. Raffarin se révéla rétrospectivement, et comme prévu, la seule variable qui permit de soutenir la croissance mise à mal, par ailleurs, par la fiscalité régressive que le même gouvernement semploya à mettre en application. Cette fiscalité régressive crée effectivement une demande supplémentaire pour les deux déciles les plus élevés. Mais la part additionnelle qui revient à la consommation individuelle est dérisoire à ces niveaux. Par contre, cette fiscalité induit et accélère laccumulation et la mutation financière et spéculative des patrimoines (Ceci comprend la hausse immobilière - le « house effect » - un phénomène cher à Greenspan, mais qui est en réalité soutenu par une organisation spécifique des emprunts immobiliers aux Etats-Unis.) La fiscalité régressive contribue donc à amplifier le mouvement de fusion du capital qui suivit fatalement léclatement de la bulle spéculative liée à la New Economy. Cette tendance se poursuit de plus belle aujourdhui, sans soutenir réellement la demande interne des ménages. De manière évidente, le taux dépargne nul ou souvent négatif est dune importance plus grande pour expliquer le comportement (« rationnel »?) contraint de la majorité des ménages, et leur propension à maintenir leurs dépenses à des niveaux aussi « élevés » ! Ils nont pas le choix. Le plus grave étant que ce processus ne peut même pas soutenir la « demande sociale », puisquil va de pair avec la délocalisation vers des zones de production à très bas coûts salariaux, qui sont également dotées de marchés émergents non-saturés, mais solvables. Il nest donc pas indifférent de distinguer entre « demande des ménages » et « demande sociale », puisque cest toute lorganisation socio-économique, ainsi que la relation entre « épargne » et « investissement » (productif) qui sont en jeu. Cela est évident si lon se souvient de la théorie de la « plus value sociale » qui affirme que lépargne contient le profit mais que linverse nest pas vrai. Les performances relatives des formations sociales seront diverses selon que lon privilégie une voie ou lautre. Le retour à la « demande sociale » permet de saffranchir de lidéologie néolibérale qui privilégie la croissance factice du PIB, et la substitution de la charité et de lassistance privée à lassurance sociale conçue comme un droit social fondamental. On imagine ce qui se passerait si lEurope, qui ne dispose pas de larme du dollar, qui demeure encore la principale monnaie de réserve internationale, savisait de suivre ce modèle doutre-atlantique, axé sur la privatisation à outrance, et donc sur le gonflement artificiel des statistiques décrivant la « demande des ménages ». Cest, en effet, un choix socio-économique qui va de pair avec la démolition définitive de lEtat social européen et du Welfare State. Les chiffres densemble parlent parfois deux-mêmes ainsi que Business Week et CNN narrêtent pas de le répéter depuis de nombreux mois : Avec larrivée de G. W. Bush à la Maison Blanche, le surplus budgétaire américain de $ 5 trillions prévu sur 10 ans sest rapidement transformé en un déficit de $ 3,6 trillion pour la même période, alors que la dette a fortement augmentée. ( v. lédition du 25 octobre portant sur la nomination de M. Bernanke à la tête de la Réserve Fédérale, in HYPERLINK "http://www.businessweek.com" www.businessweek.com 25/10/2005). Il va sans dire quen intégrant correctement la « demande des ménages » et la « demande sociale » dans nos raisonnements, nous serions portés à favoriser objectivement une certaine politique salariale congruente avec la « productivité » et la « compétitivité » réelles. Mais aussi le maintien de la cohérence économique de la Formation Sociale, nationale ou supranationale, dans laquelle se définit la valeur déchange et, par conséquent, la tenue des équilibres fondamentaux. Ceci supposerait également que lon liât la définition de lanti-dumping à la préservation dun plein-emploi compatible avec la compétitivité maximale de la FS en question. Malgré cela on continue à comparer très savamment des pommes et des oranges. Il ne manque alors plus que le proverbial joueur de flûte qui mène tout son monde vers labysse en dansant! Aujourdhui, il est notoirement néo-nietzschéen
** Lidéal demeure la réduction générale récurrente du temps de travail. Quoiquil en soit, en regard de la « productivité », de la « compétitivité » et donc de la « demande sociale », le traitement social du chômage vaudra toujours mieux quun pseudo plein-emploi nietzschéen ou même orthodoxe. Jai beaucoup dadmiration pour M. Maurice Allais, pour sa rigueur théorique mais avant tout pour sa perspicacité sociale. Il a toujours démontré une belle ténacité pour faire parler des séries statistiques, originairement très incomplètes, dans le but louable de leur faire avouer la réalité du manque déquité sociale. Dernièrement, il sattacha avant tout à démontrer lexistence de ce quil a appelé la « Cassure de 1974 » et ses conséquences sociales, tout particulièrement en ce qui concerne lémergence du chômage de masse. On sait que pour M. Allais il nexiste quune seule cause qui puisse expliquer réellement cette cassure, à savoir la politique de « libéralisation mondialiste des échanges extérieurs de lOrganisation de Bruxelles », qui prit une tournure nouvelle à partir de cette année fatidique (voir, La Mondialisation, la destruction des emplois et de la croissance. Lévidence empirique, éd Clément Juglar, Nov. 1999, p 144). Sa critique du système de libre-échange néolibéral tous azimuts nous est précieuse par certains côtés. Elle rompt magistralement, et si lon veut « paradoxalement », puisque les prémisses du raisonnement orthodoxe sont remises en cause, avec la béate unanimité de la « science » économique dominante. Par contre, comme on pouvait sy attendre, elle reste entièrement inscrite dans la dichotomie walrasienne opposant « science économique » et « économie sociale ». Pourtant, M. Allais ne se contenta pas dingurgiter la « science économique » de Léon Walras. Très tôt, il pencha du côté de la vieille tradition sociale française défendue par Auguste, le père de Léon Walras, ainsi que du côté de Ricardo, en ce qui concerne la théorie des coûts comparés (pour un commentaire sur cette théorie, se reporter à lAnnexe à la fin de cet ouvrage.) Cest là quil puise ses préoccupations prioritaires déconomiste. Le libre-échange global est donc conçu comme un mauvais choix politique au plan national et international, au lieu dêtre condamné pour ce quil est, à savoir une nécessité du mode de production capitaliste, mondialiste dès sa naissance. M. Allais persiste donc à défendre la « science économique », quil faut bien appeler bourgeoise. Il le fait tout en pensant quil est encore possible de lui imposer des paramètres politiques et sociaux sans détruire sa rationalité propre. Car ces paramètres ne viseraient pas à dépasser le système capitaliste, mais resteraient sagement inscrits en son sein! En particulier, il importe de souligner que la théorie de M. Allais reste très classique en ce qui concerne la conception de la productivité. Cette dernière reste tributaire de la conception (très walrasienne) de léquilibre général qui prétend équilibrer le système économique par la « loi du marché » opérant sur le « marché des marchés », que ce dernier soit libre ou régulé. De par ses axiomes de départ, elle est donc incapable de distinguer correctement entre durée, intensité, intensité structurelle généralisée au niveau micro-économique (i.e. la « productivité » selon Marx) et intensité organisationnelle macro-économique relevant de la planification et du contrôle collectif plus au moins affirmé de la « plus value sociale » que jai mis en lumière en suivant Marx. Ce qui est plus grave, ainsi que Sraffa le faisait remarquer dès les années vingt, cest que la conception bourgeoise de la productivité, et en particulier des économies déchelle, reste inextricablement embourbée dans des schémas dont les données empiriques de départ (résultant de la macroéconomie) prétendent offrir les conditions empiriques de la microéconomie, sans que les deux niveaux ne soient jamais reliés convenablement entre eux du point de vue théorique. Du coup, les lois de motion du capital deviennent illisibles en elles-mêmes, et léquilibre général sinstalle de manière magique, en prenant pour acquis une cohésion densemble de la reproduction qui est censée sétablir de manière automatique. Entre autres choses (voir mon « Effet RS » dans Tous ensemble), on évacue ainsi le problème du « déversement » de la main-duvre, qui est supposé seffectuer magiquement dun secteur à lautre, parallèlement à la croissance économique. Cest là un processus vital que M. Alfred Sauvy avait dailleurs conceptualisé selon les mêmes paramètres théoriques erronés. Le rôle des secteurs intermédiaires est éliminé. Il réapparaît seulement sous laspect des coûts comparés, une variable manipulable politiquement selon M. Allais, en tout cas pour tout ce qui ne relève pas des ressources naturelles. (idem, p 554 et suivantes) Cette conception somme toute conventionnelle (« mainstream ») de la productivité reste inextricablement confondue avec la compétitivité des Formations Sociales (FS), de sorte quil nest pas possible de distinguer, ni dévaluer correctement, la productivité et la compétitivité relatives des firmes ou des FS. Il suffit de regarder les performances des USA pour comprendre lénormité de cette faille théorique et pratique ! En outre, cette conception ne permet pas de comparer véritablement les performances relatives mais qualitativement différentes des FS. Les notions de PIB, de chômage dû au progrès technologique ou au libre-échange, de déficits et dendettement deviennent entièrement factices car contradictoires et circulaires à la fois. De façon très simplifiée, on ne peut pas prétendre avec MM. Allais et Sauvy et, de fait, avec tous les économistes orthodoxes, que le progrès technique, et par conséquent la productivité, ne soit pas à lorigine du chômage (par le biais de la création de lArmée de réserve du prolétariat, y compris sous la forme de jobines, découlant de laccroissement de la composition organique du capital.) Ni, a fortiori, que laccroissement de la productivité, lié au progrès technologique, ne soit pas lui aussi à lorigine des processus de multinationalisation et de globalisation du capital, ni que cette croissance de la productivité ne nécessitât un abaissement général de la durée du travail, pour conserver léquilibre entre production et consommation, ne serait-ce quen dernière instance, dans le cadre précis dune économie ouverte. Car une telle conception (pour sa formulation lapidaire voir idem, note 34, pp 265, 266) présuppose, sans pouvoir naturellement le prouver, un déversement automatique, cest-à-dire un équilibre vertueux des marchés, y compris le marché de la main-doeuvre. En poussant cette logique à son terme, comme le font les néolibéraux, on aboutit à la conception factice dune croissance du PIB, associée à des déséquilibres fondamentaux gigantesques, qui serait soutenue par une pseudo-productivité. Cette croissance factice fait fi de lautonomisation accrue du cycle (spéculatif) de largent (le crédit et ses formes modernes, y compris les dérivés financiers), tout en sappuyant sur une plus grande « productivité » définie de manière fantasque en fonction dune durée légale de travail plus longue. Pourtant, si loccupation de deux emplois à temps partiel devient la règle dans le monde anglo-saxon, si les 60 heures hebdomadaires par intermittence sont monnaie courante, si enfin avec lappui dun pathétique Alain Lipietz, lUE sapprête à réinscrire la possibilité légale de travailler 48, 60, voire, par dérogation, 65 ou 72 heures par semaine, ceci nest justement possible que par intermittence, dans une société de la précarisation généralisée et des flux tendus (just-in-time) correspondant à lactuel capitalisme froid et globalisé. Si, malgré les grossières inepties du Medef ou de Camdessus sur la durée du travail et la productivité, on se fiait à son expression historique la plus avancée, telle quelle sexprime aux Etats-Unis, il apparaîtrait rapidement que la semaine de travail moyenne aux USA, en 2004, nétait plus que de 33,8 heures pour un salaire légal minimum de $ 5.15. Pour beaucoup de travailleurs ceci se traduit par des semaines parfois très longues et labsence de congés payés pour cause de rotation forcée dun emploi à lautre. (v. HYPERLINK "http://www.dol.org" www.dol.org ) Tout ceci est infra-Marx, infra-historique, et infra-logique. Que cela soit peu excusable apparaîtrait clairement si lon nomettait pas de considérer laveuglante réalité inscrite dans les luttes ouvrières en faveur de labolition du travail du dimanche, ou en faveur de lobtention des 48 h., puis des 40 h. et enfin des 35 heures hebdomadaires, sans perte de salaire. Dans ces conditions, il devient alors très hasardeux de prétendre que le chômage serait théoriquement dû à des rémunérations salariales et des avantages salariaux trop élevés. De la sorte, le choix contingentaire défendu par M. Allais serait uniquement explicable par le souci politique de prévenir lexplosion sociale qui suivrait immanquablement. Celle-ci ne manquant pas de se produire si lon voulait diminuer le salaire (nominal) minimum au niveau des salaires mondiaux les plus bas, cest-à-dire en les divisant en moyenne par 10. (idem p 156) Cependant, ce qui est plausible nest pas nécessairement exact du point de vue théorique. Nous ne rappellerons pas ici la critique de François Perroux, fin années 60 et début des années 70, concernant la saturation des marchés occidentaux et lexternalisation du cycle de vie des produits, ni la mise en lumière par Denizet de labolition de la « Regulation Q » qui changea les flux des pétrodollars entre lEurope et les USA avant le choc pétrolier qui suivit la guerre du Kippour. Nous passerons également sous silence la théorie marxiste de linternationalisation du capital productif (Palloix.) Toutes ces critiques précédèrent le changement législatif en faveur du libre-échange de lUE en 1974. Nous nous en tiendrons dans cette note à la critique interne. Il ne sagit pas non plus demprunter ici les arguments budgétaires et comptables présentés par les personnes qui ont défendu la mise en place des 35 heures en comparant le coût de création dun emploi à temps permanent et celui du « traitement social » du chômage, compte tenu des effets fiscaux bénéfiques induits par cette politique. Encore que ceci mériterait quon si arrêtât, si non en termes de productivité, du moins en termes de compétitivité nationale et de soutien des futures possibilités fiscales dintervention de lEtat dans léconomie ! On notera surtout que le plein-emploi US et anglo-saxon est obtenu en transformant le traitement social en extrême pauvreté et en temps partiel, à de simples fins de contrôle social néo-nietzschéen, puisque cette tendance est entièrement déconnectée du processus daccroissement de la « productivité », quelle que soit sa définition. (La productivité induite par les gadgets de la New Economy est, en effet, quelque peu sur-estimée ! Suite à la première mouture de mon argument, le numéro du 1er mars 2004 du Time Magazine pronostiquait une perte possible de 15 % des emplois traditionnels et de services dici à 2025 aux Etats-Unis. CNN abonda notoirement dans le même sens.) Par contre, la pauvreté saccroît de manière catastrophique, alors que lEtat voit ses possibilités dintervention et ses pouvoirs régaliens senvoler du fait de la décentration planétaire des circuits de reproduction. Selon le site Internet de LHumanité du 22/10/2005 (v. « La terrible réalité du « modèle » Blair ») la pauvreté enfantine est désormais supérieure à 54 % à Londres et sétablit à 38 % pour lensemble du Royaume Uni, pays dans lequel furent également fermés « 10 000 lits dhôpitaux depuis larrivée de Tony Blair au pouvoir ». (Vous vous souviendrez sans doute du discours du président Chirac du 14 juillet 2005, dans lequel il comparait le taux de 7 % de pauvreté enfantine en France au taux de 17 % en GB. M. Chirac utilisait les statistiques officielles. Ces dernières découlent d'une révision des critères servant à mesurer la pauvreté. Ces nouvelles procédures produisent immanquablement des chiffres plus bas que ceux auxquels on aurait pu sattendre, il y a seulement quelques années. Il sagit-là dun fait négligé par bien des commentateurs de salon parmi lesquels beaucoup se disent de « gauche ». Les conditions réelles auxquelles sont confrontées les travailleurs sociaux sur le terrain sont quelque peu différentes de celles décrites par certaines bonnes âmes de gauche, comme nous le notons plus haut. Est-il besoin dajouter quen Italie, pays ayant un taux de travail au noir de 27 % au bas mot, le taux de chômage officiel oscille seulement autour de 8 % ? Tout ceci relève du retour dune certaine pensée magique, post-illuminée à coup sûr
par les statistiques que lon sait! Et explique sans doute pourquoi le nouveau gouvernement de Chirac, dirigé par Villepin, se dirige, à marche forcée, vers sa Bérézina, en émulant le modèle pratiqué au Royaume Uni.) En ce qui concerne les USA, à part les « working poor » et l « under-class » mise en lumière par le Prof. Julius Wilson, on sait également que certaines zones urbaines, y compris derrière la Maison Blanche, connaissent une mortalité enfantine comparable ou pire à celle qui prévaut au Bangladesh, alors que certaines écoles du pays nouvrent plus que 4 jours par semaine faute de pouvoir payer le chauffage.
Le traitement social est appréhendé par M. Allais comme un phénomène anti-économique de soutien social des chômeurs, alors quil serait plus utile de comparer les formes concrètes de traitement social. Certaines reposent sur les programmes sociaux et les droits sociaux universels. Ces derniers sont dailleurs reconnus par lONU, mais sont néanmoins quelques peu négligés par les dirigeants politiques et lintelligentsia conformiste. Dans ce cadre, le dynamisme économique de la société dans son ensemble ne peut être correctement appréhendé sil nest mis en relation avec le circuit du « revenu global net » et avec l « épargne » productive, que cette dernière soit forcée par le biais des plans sociaux , ou volontaire, mais qui dérive toujours du salaire des travailleurs. Dautres, au contraire, reposent sur des certitudes idéologiques, et sur la répression néo-nietzschéenne systémique, économique et policière des classes jugées dangereuses. Mais dans ce dernier cas, on ne peut pas opposer la pauvreté et les inégalités sociales au chômage en tant que tel, simplement parce que le taux officiel de chômage est faible. Ceci reviendrait à falsifier le problème de façon subreptice. En termes logiques, ces phénomènes sont des « distincts » et non des « opposés ». Les amalgamer, les confondre ou les opposer reviendrait à mystifier encore largumentation concernant la fallacieuse distinction entre chômage technologique et chômage libre-échangiste dans une économie très ouverte, particulièrement en ce qui concerne la flexibilité du marché du travail. Le pseudo-plein-emploi dépourvu de droits sociaux serait conceptuellement substitué à un réel plein-emploi, associé avec des programmes sociaux dune valeur économique indéniable, malgré le fait que le premier na aucun rapport avec la productivité réelle. Il faut savoir de quoi on parle. En ce qui concerne le plein-emploi américain et labsence présumée de traitement social dans un tel « modèle », on oublie généralement que le taux de chômage officiel de 5,4 % (représentant 8 millions de personnes en 2004 pour une population active civile de seulement 62,4 % de la population globale) est loin dêtre un bon chiffre. Surtout si on le juge à laune de la théorie et les pratiques keynésiennes dorigine. Mais en plus, il fait limpasse sur les 4, 391 millions de « temps-partiel économiques », et sur les 9,641 millions de « self-employed ». En réalité, ces « self-employed » sont, pour la plupart, des chômeurs-temps-partiels économiques liés aux PME familiales, dont on sait, par ailleurs, que les 2/3 ne survivent pas au-delà de 3 ans, bien quelles gaspillent plus dargent public que le traitement social tel quil était pratiqué en France voilà peu ! Ce mode de régulation néolibéral dénonce les subventions directes comme une intolérable « intervention » de lEtat dans léconomie, mais il les substitue à grands frais par une féroce intervention de classe. Celle-ci sopère par le biais de toutes sortes dexonérations dimpôts (« tax expenditures ») complétant larchitecture de sa fiscalité régressive. Fatalement, en favorisant ainsi les profits au détriment des salaires et des bénéfices sociaux, on engendre la précarité et la pauvreté sociale rampantes. En termes purement économiques, ce genre de traitement social répressif est bien plus coûteux pour lensemble de la société, malgré ses illusions de plein-emploi atteint par limposition de la flexibilité totale du marché du travail. (La preuve éclatante de ce principe général en avait dailleurs était déjà faite par la comparaison des dépenses municipales, au titre de la charité et de lassistance sociale, durant la Grande Dépression, avec le coût bien moindre de la mise en place des grands travaux publics et des premiers filets de sécurité sociale daccès universel par le New Deal américain, ou par les autres Etats Welfare encore plus avancés que lui. Comme la remarqué nombre de commentateurs, durant la Grande Dépression, le système fondé sur lassistance avait déstabilisé les finances publiques et acculé bien des Etats américains et des provinces à la faillite, mettant ainsi en péril le crédit financier des Etats centraux. Dailleurs, dans leurs conférences américaines des années 30, Beveridge et Keynes navaient pas manqué de souligner le rôle de stabilisateurs sociaux contre-cycliques joués par ces premiers filets sociaux. ) Le taux de chômage officiel américain fait également limpasse sur les 1,6 million de « travailleurs marginalement inclus dans la force de travail active », et donc non comptabilisés comme chômeurs officiels puisquils ont eu le bon goût de travailler quelques heures durant les 4 mois précédant la dernière enquête officielle ! Il fait limpasse également sur 534 000 personnes officiellement découragées, chiffre en réalité très sous-estimé ainsi que la tragiquement démontré la dernière catastrophe à la Nouvelle Orléans et dans le Golfe du Mississipi, suite à louragan Katrina. On observa de nouveau à cette occasion que les plus pauvres ont appris à se tenir à lécart dun Etat répressif qui les voue sans état dâme à la prison. Cette politique répressive de lenfermement carcéral concerne près de 3 millions de personnes évidemment non comptabilisées dans les chiffres officiels du chômage ou du traitement social ! Ceci concerne, en général, des personnes ignoblement soumises à la règle nietzschéenne concernant lallongement automatique des peines en cas de récidive, y compris pour des délits très mineurs, mais qui sont jugés porter atteinte à la propriété privée et à lordre public des nantis. Ce sont là des mesures qui visent presque exclusivement les membres des classes dites dangereuses, incapables de se payer un avocat dans un pays dépourvu de tout système daide juridique digne du nom. Ajoutons que lorsquelles ne sont pas vouées à ce véritable « goulag capitaliste », ces personnes sont destinées à la peine de mort avec son long cortège derreurs juridiques, une pratique naturellement mise en uvre avec une pondération clairement raciste dans la sélection des candidats. Ce taux officiel de chômage occulte également le sort des 9 à 12 millions dimmigrés clandestins qui certes ne bénéficient même pas de lopulence du salaire minimum américain ! (Ils sont pourtant quotidiennement dénoncés comme « aliens » sur CNN !). Il ne tient pas compte non plus des effectifs de larmée. Par conséquent, ce taux de chômage officiel américain constitue une véritable insulte à lintelligence, doublée dune institutionalisation de la propagande philo-sémite nietzschéenne contemporaine. Cette propagande anti-sociale se répand au vu et au su de tous les professionnels concernés, parfois avec leur complicité, souvent avec leur béate adhésion « scientifique ». Attitude dont on regrettera quelle soit désormais activement imitée en Europe et en France ! Il reste que ce taux de chômage officiel américain de 5,4 % est considéré par lOCDE depuis le milieu des années 80 comme équivalent au plein-emploi keynésien antérieur (dit également chômage frictionnel), qui était pour sa part plus justement fixé à 2 % à 3 %. Ce petit morceau de bravoure conceptuelle est coutumier de lOCDE. A lévidence, cest un organisme qui nhésite pas à ajuster, consciemment ou inconsciemment, ses définitions selon de pures motivations idéologiques. Dernièrement, le plein-emploi selon lOCDE oscillait entre 7 % et 8 % ou plus selon les cas, dans une sorte de flirt pragmatique, plus ou moins conscient, avec la notion de « chômage structurel ». Naturellement, du fait de sa croyance dans la magie du « marché des marchés », M. Allais récuse toute notion de chômage « naturel » ou « structurel ». Néanmoins, lorsquun psuedo-plein-emploi est conjugué à une flexibilité totale de la force de travail et à un salaire minimum de $ 5.15 de lheure, il représente concrètement lalternative pure reposant sur la flexibilité totale de tous les facteurs de production envisagée par M. Allais. Ou plus exactement lalternative orthodoxe quil défend du point de vue théorique, car elle est censée produire léquilibre et donc le plein-emploi véritable, mais quil écarte seulement pour des raisons politiques et sociales ! Si la division dun emploi permanent par deux ou par trois peut faire office de traitement social nietzschéen du chômage, on conviendra que ce processus sera rapidement confronté à une double limite. Cette limite apparaîtra dabord sur le marché national du travail. Ensuite, elle se vérifiera en fonction du seuil physiologique minimum des travailleurs concernés. En effet, qui peut prétendre quune semaine de travail légale de 60 heures ou plus, allant de pair, par intermittence, avec ce processus et avec lallongement de lâge de la retraite au-delà de 65 ans, voire 67 ans et plus, puisse décemment être donnée pour une augmentation de la productivité et pour un retour au plein-emploi? Qui peut prétendre que ce taux de chômage US, officiellement à 5,4 % mais conjugué à un salaire minimum de $ 5.15, puisse être un optimum déquilibre économique? Partant, qui peut encore prétendre que la « science économie pure » (bourgeoise) serait en mesure dassurer un équilibre général, malgré la globalisation, si lon était prêt à faire baisser suffisamment les salaires, comme continue de le prétendre M. Allais du point de vue théorique? Les chiffres ci-dessus démontrent quil ne sagit pas de simple qualité de léquilibre. Encore que, malgré la wal-martyrisation du panier de consommation moyen, la différence, en termes de pouvoir dachat réel, entre $ 1 horaire dans une maquiladora mexicaine et $ 5.15 en milieu urbain aux Etats-Unis, devient rapidement évanescente. Elle est négative vis-à-vis de la Chine, par exemple. Cest donc bien de déséquilibres théoriques et pratiques profonds quil sagit. Cette situation est encore aggravée du fait que les théoriciens et praticiens bourgeois et « mainstream », se méprenant avec beaucoup de suffisance théorique et morale sur le compte de leur « savoir » et de leur « science pure ». Ils nen continuent pas moins à prescrire très doctement des remèdes pires que le mal. Rendons-nous à lévidence : le modèle américain nie dans les faits la validité de cette soi-disant « science économique pure » bourgeoise, tout en réduisant empiriquement en charpie la distinction factice entre chômage technologique et chômage dû au libre-échange, une distinction fondée, comme il fut dit plus haut, sur une conception inadéquate de la productivité et des lois de motion du capital. Ajoutons quil nest pas décemment possible de prétendre que léchec américain serait dû à une mauvais mise en uvre du « modèle », puisque ce pays néoconservateur alla aussi loin quil était possible daller dans ce cul-de-sac autodestructeur. Avec une pseudo-productivité liée à une Nouvelle Economie spéculative aussi exubérante que ses P/E ratios, et une croissance nominale du même tonneau, elle nest dailleurs plus capable de produire autre chose quune jobless recovery. Une pseudo-reprise capitaliste sans emploi, qui mènera éventuellement à la réintroduction de formes modernes desclavage et de domesticité à ce sujet se reporter à la note 15 du texte principal. En effet, cette « croissance sans emploi » est associée à une masse de précaires et à un déficit commercial déjà équivalent à plus de 6 % du PIB en 2004, mais en dégradation continue ! Je soutiens également que cette idéologie délétère contribue à détruire tant la compétitivité que la productivité des nations. Elle le fait par ses effets néfastes sur la portion de la demande interne qui est encore pour lheure moins susceptible dêtre dissipée par lextroversion du Multiplicateur. Par ce biais, elle détruit également la dignité des travailleurs, qui pourtant constituent encore la majorité des citoyens de plein droit de la République. Nous le verrons dans ce qui suit, la théorie et la méthode doivent demeurer congruentes avec leur objet détude pour avoir prise sur lui. Autrement, les meilleures intentions sociales du monde demeureront au mieux sans effet et pourront uniquement créer lexaspération. Lexaspération viscérale, due à la confusion et à langoisse dérivant des contradictions in-concevables et inavouées entre cognition et monde réel, représente un danger social, intellectuel et moral considérable lorsquelle imprègne le clergé (les adeptes philo-sémites ou pas de Sören Kierkegaard, pour ne pas dire de Heidegger et de Nietzsche), les bas clergés trop connus, et, surtout, les classes moyennes en général. Du moins si lon en croit Federico Chabod et nos très lucides camarades bolcheviques.
Bien entendu, notre critique vise ici la conception théorique avant même lévidence pratique. Pourtant, comme nous lavons vu, cette dernière est aveuglante, encore quelle balbutiât sur ses causes. Or, cette fallacieuse théorie de la productivité, qui fait par ailleurs lobjet de nombreux développements dans le texte qui suit, nest pas sans conséquences normatives et concrètes. Là est le vrai problème qui ne souffre daucune ambiguïté. Elle explique pourquoi M. Allais soppose au traitement social du chômage et continue de considérer la Réduction du Temps de Travail (RTT) comme une forme pernicieuse de cette dernière pratique.(idem pp 265/266) Or, statistiques à lappui (voir le Rapport Boissonnat parmi dautres rapports concordants mais plus tardifs), la régulation économique par la RTT, inscrite dans le cadre dune restauration de la cohérence industrielle et économique du pays, est seule en mesure de faire baisser le soi-disant « chômage structurel ». De plus, elle est capable de le faire tout en maintenant la recherche de la plus haute productivité et de la plus haute compétitivité nationales, qui restent nécessaires au maintien du niveau de vie des citoyens, ainsi que du rang mondial de la Nation. Nous avons déjà dit que le déversement de la main-duvre ne saccomplit pas de manière quasi-automatique. Ceci resterait malheureusement le cas dans les paramètres dun « contingentement » spécifique. Cette option, on le sait, prétendrait remettre lintelligence walrasienne et économique à lhonneur, mais qui insiste heureusement surtout sur la ferme détermination républicaine, en avoisinant 80 % du PIB. (Lextroversion internationale actuelle des USA est encore inférieure à 15 % du PIB ; celle de la France hors Europe est du même ordre. Celle de lAllemagne, reconstruction US oblige, fut toujours largement supérieure, dépassant très tôt, après les années 50, le tiers du PIB et oscillant aujourdhui au-dessus de 40 %. Ces chiffres globaux ne rendent pourtant pas compte de la cohérence des filières économiques individuelles, et ne permettent donc pas de juger de la pertinence réelle de la stratégie industrielle et économique mise en uvre.) M. Allais pardonnera au spécialiste déconomie politique internationale que je suis de remarquer que ce système contingentaire mènerait très rapidement à une planification macro-économique et micro-économique beaucoup moins souple que tout ce qui peut être conçu dans des paramètres keynésiens ou post-keynésiens sachant tenir compte du degré dextroversion du Multiplicateur de Kahn (par exemple grâce aux Seuils Tobin appuyés par des Fonds Ouvriers.) Un tel contingentement allaisien aurait pourtant lavantage de passer outre à la lenteur de lOMC à développer une nouvelle définition de lanti-dumping compatible avec le plein-emploi. Mais il impliquerait un bon degré dunilatéralité national ou européen, qui demanderait un courage politique plus grand que la mise en place de Seuils Tobin et de Fonds Ouvriers. Ces derniers étant des instruments beaucoup plus flexibles et beaucoup plus efficaces économiquement et politiquement. En outre, ainsi quil fut démontré de 1980 à 1983, un tel choix nest envisageable (avec quelques médiations supplémentaires) que sur la base dune forte extension des entreprises publiques et de la nationalisation par lEtat des secteurs stratégiques de léconomie. Le rétablissement de la cohérence productive et économique est, bien entendu, une priorité. Cependant, il nest pas sûr que cela soit encore politiquement et transversalement possible dans ces mêmes formes, alors quune nouvelle forme de nationalisation et de socialisation, via les Fonds Ouvriers, reste praticable du point de vue domestique, sans secousse au sein de léconomie mondiale contemporaine. Elle serait en tout état de cause bien plus efficace du point de vue de leffort budgétaire direct de lEtat dans le cadre prédéterminé par Maastricht ! La réalisation de la Zone euro procure à ce titre une marge de manuvre appréciable contre les attaques spéculatives que la gauche na pas encore su évaluer à sa juste valeur. (Soulignons que la logique, disons « géométrique », du Plan Meidner reste un acquis prolétaire précieux par la marge de manuvre quelle peut très rapidement conférer, moyennant un minimum de détermination politique dûment appuyé par une majorité parlementaire stable.) Le patronat et la droite, actuellement pris au piège du court-terme global, ne mèneront pas, par eux-mêmes, la politique économique et sociale avancée, et surtout recentrée sur le national et le régional, que supposerait le choix contingentaire allaisien. De fait, une reprise en main économique nest plus concevable en dehors du choix socialiste, et selon sa méthode et sa théorie propres. Ajoutons pour les plus lents, et les moins politiquement déterminés dentre nous, que le problème théorique de fond, cest quil nest pas possible de concevoir une planification économique rationnelle en dehors de la conception marxiste de la productivité, même en faisant abstraction de la régression contenue dans la théorie des coûts comparés (car, en suivant Ricardo, cette théorie continue à faire des ressources naturelles une « catégorie économique irrationnelle » au même titre que la « terre » appréhendée de manière bien archaïque, mais ainsi jugée ontologiquement immobile, en tant que facteur de production. Voir à ce sujet lAnnexe ci-dessous.) Jai déjà résumé ce problème comme suit : la reproduction économique ne peut pas être réduite à un traitement mathématique dun système de variables interdépendantes, manipulables à souhait selon les vux de la classe dominante du moment. Le seuil physiologique de la variable « v », la force de travail, peut bien contenir un caractère « moral » (i.e. historiquement déterminé, selon Marx), cependant ceci nautorise aucunement à traiter ce facteur de travail comme un simple facteur parmi dautres. Dune part, le seuil est bien un seuil ; il est lié directement ou indirectement (révolution, simple révolte ou jacquerie) à la lutte de classe. Dautre part, le travail reste le seul créateur de valeurs déchange nouvelles selon les données incontournables, nationalement et internationalement, de la composition organique du capital. Je suis un ardant défenseur de la planification indicative et incitative, mais dans un cadre cohérent. Elle permet de gérer la formation de la valeur dans une Formation Sociale donnée, en particulier grâce à la socialisation des coûts dextraction et de transformation des ressources naturelles (i.e les effets de leur « rareté » ou, si lon veut, les effets de la « rente ricardienne.») Ceci est surtout vrai si elles sont importées, en autant que la compétitivité globale, axée sur la productivité micro-économique et le control de la « plus-value sociale », soit précieusement défendue. Le cas du Japon durant les beaux jours du MITI en fourni la preuve. En effet, ce pays est notoirement dépourvu de certaines ressources naturelles indispensables à toute économie moderne. Cette recherche de la cohérence fondée sur ce que jai appelé « léchelle de la valeur ajoutée » (calculée ici sur la base dune comparaison avec le IAS) a permis les reploiements successifs du Japon jusquici. Y compris le dernier redéploiement vers la Chine, pays avec lequel le Japon, contrairement au champion néolibéral toute catégorie US, détient aujourdhui un surplus commercial annuel de quelque $ 20 milliards de dollars. Les USA approchent à grands pas dun déficit commercial annuel de $ 200 milliards avec la Chine. Malheureusement, le nouveau gouvernement japonais semble vouloir remplacer la ligne directrice de son modèle par la soumission au court-terme spéculatif global américain (eg. la privatisation de la Poste et de lépargne quelle détient.) Ce qui supprimerait brutalement à toutes fins pratiques le rôle directeur du MITI. Il est malheureux que le Japon de connaisse pas mieux les écrits de Marx et dEmile Pacault sur la réduction générale du temps de travail ! On aura compris que lerreur quest en train de commettre le Japon est identique à celle planifiée par lEurope du capital et mise en uvre par les Sommets de Barcelone (privatisation tous azimuts) et de Lisbonne (financement public de la R&D au seul bénéfice du secteur privé.) Ainsi la recherche de la productivité privée se fait uniquement sur le plan micro-économique, sans tenir aucunement compte du soutien à la compétitivité, grâce à lamélioration des infrastructures nationales et européennes, et grâce à la bonification de la « structure de v » acquise par le biais de la restauration des programmes sociaux universels. Pour en revenir à la prescription de M. Allais, soulignons que le cadre contingentaire allaisien ne supprime pas la destruction de lemploi par la recherche nécessaire productivité. Dans ce cadre, cette destruction reste sous-jacente et, qui plus est, elle demeure incomprise théoriquement, ce qui la rend donc politiquement létale. La RTT simpose alors comme le seul mode de régulation économique capable de restaurer le plein-emploi, le pouvoir dachat des travailleurs et leur train de vie. Ces derniers doivent être institutionnellement liés à laugmentation continue de la productivité et de la compétitivité réelle, via le contrôle collectif de la « plus-value sociale » et les cycles longs mais récurrents de la RTT, quelle seule autorise. Rappelons à ce sujet la critique adressée par Lénine aux narodniki, à Hilferding et à Rosa Luxemburg parmi dautres. Selon Lénine, même si lon se plaçait dans le cadre dun système économique fermé, lévolution de la productivité, ainsi que la concentration et centralisation du capital quelle entraîne nécessairement, auraient vite fait de confronter le système aux limites de laccumulation. Qui, dès lors, du point de vue du capital, ne peuvent plus être levées autrement que par la guerre inter-impérialiste, par la fragile coopération intra-impérialiste axée sur le partage instable du monde entre grandes puissances quelle implique, ou encore par le développement et la massification de nouvelles technologies. Or, dit Lénine, en anticipant la problématique de la difficile massification des technologies de pointe et du développement des secteurs intermédiaires, cette dernière possibilité nopère pas sur commande. De plus, en authentique marxiste, Lénine rappelle que laccroissement de la productivité étant acquis, cela ne signifierait pas nécessairement le retour à lharmonie systémique, puisque le système capitaliste resterait confronté à sa contradiction intime qui oppose surproduction et sous-consommation. Or, en soutenant une demande interne de consommation susceptible dêtre satisfaite en maximisant le multiplicateur de Kahn (en labsence dune wal-marthyrisation à outrance de la « structure de v »), le traitement social du chômage, et plus encore le retour progressif au plein-emploi par le biais de la RTT, constituent une médiation avantageuse et nécessaire de ces contradictions. Le partage du travail et la semaine de 35 heures incarnent une régulation économique avancée; la flexibilité néolibérale du travail, mettant en uvre une semaine moyenne de 33,8 heures, assortie dune semaine légale de 60 heures et plus aux Etats-Unis comme ailleurs, et dun report général de lâge de la retraite, nest jamais quun partage de la pauvreté capitaliste entre les 80 % de travailleurs les plus exploités. Cest dailleurs là une des raisons majeures qui motive, et motivera toujours davantage, la transition vers le mode de production socialiste. Car ce nouveau mode de production se soustrait ontologiquement au diktat de la loi du profit capitaliste qui veut, de manière contradictoire, que la production soit sociale et laccumulation privée. Il peut alors conjuguer productivité micro-économique et compétitivité macro-économique dans un régime national, régional ou mondial maîtrisant ses termes déchanges par le biais de la négociation mutuellement avantageuse de sa Division International du Travail (DIT). Il se donne ainsi les moyens de lever plus aisément les obstacles de la reproduction et de la redistribution, grâce à la planification économique et à la régulation par le biais du partage du travail disponible. Selon moi, ceci revient à remplacer la logique du profit capitaliste par la logique alternative de la « plus-value sociale ».
On notera quun tel système alternatif est également capable de lever la contradiction inscrite de manière structurelle dans linflation ou la déflation (ou, plus exactement, la sous-consommation chronique.) Il le fait de manière maîtrisée et définitive. Léconomie conventionnelle considère la productivité comme antidote à linflation. Mais cest un antidote purement idéologique. Non seulement parce que la productivité bourgeoise reste mal définie, car elle fait abstraction du chômage quelle induit par elle-même. Mais surtout parce que ses indicateurs usuels, pour lesquels on possède des séries raisonnables, du type Consumer Price Index (CPI) ou Producers Price Index (PPI), ne sont que pragmatiquement et expérimentalement reliés à la politique monétaire des banques centrales. Et en particulier aux sous-agrégats correspondant à la masse salariale, réelle et nominale, qui forme lessentiel de lagrégat M1. Ceci dautant plus que les agrégats M2 et M3, liés plus étroitement au crédit et au capital, sortent entièrement du radar pour napparaître quau travers des taux directeurs et du provisionnement pour dette exempté dimpôt et, par conséquent, transféré, par ce biais, sur le dos de la communauté. Ces taux et ce provisionnement agissent surtout comme des régulateurs de liquidité, et donc comme soupape politique aux dérèglements du capital spéculatif global, en particulier lorsquil est américain, principale monnaie de réserve oblige. La Réserve Fédérale américaine nétait-elle pas définie comme « garante en dernier recours » du système ; nest-elle pas mise dans lobligation implicite de garantir le sauvetage (bailing out) des institutions financières qui risqueraient de fragiliser lensemble du système de crédit capitaliste? (v. Tous ensemble) Encore fallut-il attendre la régression monétariste, mise empiriquement et politiquement en pratique par Volcker, Reagan et Thatcher, pour que cette appréhension pragmatique se dégage par la force des choses de la gangue théorique bourgeoise dans laquelle elle était toute empêtrée. Cette opération de sauvetage se fit en mettant fin brutalement au régime de Bretton Woods dans lespoir de pallier les menaces liées à la surexposition externe du dollar etc. (v. à ce sujet mon essai « Les conséquences socio-économiques de Volcker, Reagan et Cie » dans la section Economie Politique Internationale, HYPERLINK "http://lacommune1871.tripod.com" http://lacommune1871.tripod.com ) Là encore le pragmatisme très « Realpolitik » des élites bourgeoises eut raison de la confusion théorique manifestée par le concept empirique de « stagflation ». A défaut de compréhension théorique, elles tranchèrent brutalement le « nud Gordien » en partant ouvertement en guerre contre la dangereuse parité or/dollar de Bretton Woods. En effet, dans le contexte dun double déficit de la balance commercial et de la balance des paiements, cette parité exposait dangereusement la Réserve fédérale américaine par rapport aux rivaux commerciaux extérieurs. (On se souviendra que lAdministration américaine jugeait « hostile » toute action de conversion des réserves en dollars qui étaient détenues hors des USA contre de lor de la Réserve Fédérale conservé à Fort Knox, dont le stock sépuisait rapidement.) Parallèlement, elles lancèrent une contre-réforme monétariste contre les augmentations, naturellement jugées « excessives », des salaires et leur indexation à linflation, via les clauses du type Cost of Living Allowance (Cola). On se souviendra également que, quelques années plutôt, la Commission Trilatérale était partie en guerre contre le prolétariat en brandissant le slogan dune lutte contre ses « attentes irréalistes » (« rising expectations ») !
Cette contre-révolution jugula effectivement les « inflations » visibles sur le compte de M1, en transférant froidement plus de 10 points des salaires vers les capitaux en moins de 20 ans, avant la mise en place de lactuelle fiscalité régressive inspirée à la philosophie néoconservatrice de la « flat tax », chère à G. W. Bush et à ses émules européens ! On ne manquera pas de noter que la « stabilité des prix », mise en uvre par ce monétarisme néolibéral, fut obtenue au dépend des salaires et des bénéfices sociaux, quel que soit par ailleurs le traitement social appliqué au chômage, par exemple le pseudo-plein-emploi américain ou les filets sociaux revus à la baisse en Europe. Cette remarque est cruciale. Paradoxalement, elle révèle une bonne part de la réalité ainsi que linanité des théories bourgeoises en la matière.
Même en tenant compte de la Chaîne Fischer, il faut se rendre à lévidence : Dans un monde où les ratios P/E navoisinent plus en permanence 20 à 1mais bien 60 à 1, et souvent beaucoup plus, lévaluation conventionnelle de la productivité devient purement fictive, comme le prouve dailleurs infailliblement les déséquilibres structurels ! Pour ma part, ayant dû reformuler la théorie quantitative de la monnaie sur des bases objectives, et donc marxistes, capables de tenir compte du rôle conjoint de la population active et de la population inactive dans la formation macro-économique de la valeur, javoue ignorer comment les économistes bourgeois, et même M. Allais, peuvent prétendre « comprendre » organiquement linflation autrement que par des pétitions de principe concernant la différence entre les prix réels et les prix nominaux, vérifiés selon un « empirisme baconien » très primitif. A quoi sajoutent les pétitions de principe concernant léquilibre et lintervention très opportune et très politique des Banques centrales, tous deux décrits dans les manuels du type de celui désormais classique de M. Paul Samuelson. On notera que M. Allais, comme tous les autres, en est arrivé à soutenir que le taux dinflation tolérable par la BCE serait de 2% (p. 239 et pp 607 et suivantes.) Or, il nexiste à ma connaissance aucune défense rationnelle de ce chiffre. Le Critère de Maastricht en la matière, on sen souvient, fixait un seuil de 3 %. Il était tiré tout droit du constat néolibéral de la situation, telle quelle existait après une décade de monétarisme reagano-thatchérien, servilement imité en Europe sans grande élucidation théorique, sinon le refus instinctif des grands pays de pratiquer une dangereuse dévaluation compétitive à litalienne. Ce chiffre de 2 % fut enfanté par des études internes de la BCE immédiatement après sa création. Pour ma part, jai la conviction intime que ces études ont une connexion intuitive avec le plein-emploi keynésien allant de pair avec un chômage frictionnel de 2 ou 3 %. Cette conception keynésienne fut théoriquement remise en jeu, quoique de manière indirecte et non-dite, et comme dhabitude sans référence, après la parution de mon article « Tous ensemble » en 1996, et suite à mes critiques adressées à lépoque au centre-gauche italien. Le poids débilitant de la dette italienne me poussait à accepter, sous certaines conditions, une plus grande rigueur dans la poursuite de lobjectif budgétaire par rapport au Critère de Maastricht afférant de 3 %. Mais il me poussait, par contre, à rejeter catégoriquement un objectif dinflation zéro, comme ceci était alors revendiqué unanimement en haut lieu, bien que lIreland, pays membre de leuro, suivait une politique de laxisme monétaire à la Modigliani. Ma conception théorique et politique est bien plus complexe. Elle repose sur une conception organique de linflation structurelle, que jai appelé « civilisée » (dans Tous ensemble) par ce quelle est liée à la productivité micro-économique, à la compétitivité macro-économique et au niveau des transferts sociaux au titre du « revenu net global ». Avec le partage du travail généralisé, nous continuerions à avoir une inflation structurelle résiduelle quil faudrait réabsorber par divers moyens, y compris par lindexation des salaires et des coûts sur linflation programmée et réelle, mais également par le biais dune taxe compensant pour le « dumping inflationniste », en provenance des pays laxistes. En labsence dun tel partage du travail capable de ré-instaurer le plein-emploi, ces mécanismes de réajustement des salaires et des coûts doivent être possiblement plus sourcilleux, léquilibre venant de la programmation économique densemble de la reproduction élargie. Dans le cadre actuel, ceci me pousse à accepter la stabilité des prix déjà établie sur le dos du prolétariat par un quart de siècle de contre-réforme sanguinaire monétariste. Ce choix vise à lier la bourgeoisie et ses « servi in camera » à leur propre orthodoxie, mais également à permettre la remontée des salaires réels, sur la base de cette « stabilité des prix », grâce à la récupération syndicale de la productivité nouvelle et de linflation résiduelle. Ainsi que du « fiscal drag » provoqué par celle-ci, du moins pour les classes moyennes non-encore exclues de limpôt direct sur les revenus.
En matière dinflation la gauche devrait toujours se souvenir de deux faits capitaux qui démontrent comment le capital utilise linflation comme une arme dirigée contre le prolétariat national ou mondial. Le premier est illustré par la manipulation savante de lhyper-inflation par le Dr. Schacht. Il gomma ainsi une partie de la dette de guerre allemande en repayant avec une monnaie de singe, mais surtout en forçant les banquiers anglo-saxons à ré-échelonner à grands frais cette dette contre la position de la France de Poincaré (Plan Dawes et ses redites.) La seconde est illustrée par lAccord de Grenelle négocié par Léon Blum au nom du Front Populaire : les socialistes, acculés par la gauche communiste et les syndicats, ainsi que par lensemble du peuple français, firent des compromis, notamment les congés payés et une hausse des salaires. Mais ils se hâtèrent de reprendre dune main ce quils avaient accordé de lautre. Ainsi une partie des gains, conquis de haute lutte par la mobilisation populaire de 1936, fut systématiquement gommés par la suite, en grande partie par le recours conscient à linflation (alors que Blum laissait assassiner la République espagnole et refusait de réarmer et dallonger la portée des canons pointés en direction de lAllemagne hitlérienne. Ce que même le général de Gaulle, jadis chargé du Bureau dinformation militaire anti-soviétique en Pologne, ne pouvait comprendre !) Cest pourquoi, tant et aussi longtemps que lon naura pas réfuté ma théorie scientifiquement (ce dont, modestement, je doute, puisquelle est fondée sur la loi de la valeur marxiste dûment explicitée), je suis justifié de maintenir à sa lumière que les Critères de Maastricht sont devenus paradoxalement une bonne base dappui de la reconquête prolétaire. Permettre à la bourgeoisie de troubler de nouveaux les eaux dans ces domaines, relève de lineptie la plus crasse ou de la trahison de classe. La science économique bourgeoise, même dans son acception walrasienne plus honorable, telle que présentée par M. Allais, nest plus soutenue que par une proverbiale, mais néanmoins inébranlable, foi du charbonnier, ontologiquement antithétique au socialisme et donc scientifiquement et socialement irrecevable. En fait, la défense pratique de la « stabilité des prix », par les banques centrales capitalistes, tombe sous trois variantes, toutes strictement exogènes à la théorie invoquée : il sagit soit de la « pluie monétaire » de Hume sélectivement épongée par M1, autrement dit du genre de laxisme pratiqué dernièrement par Greenspan ; soit du dumping inflationniste, pratiqué avec une discipline et une volonté de fer par le Dr Schacht et théorisé ensuite par Modigliani dans sa version molle; soit enfin des arguties néolibérales de Milton Friedman qui, selon le pragmatisme restrictif très concret de Volcker/Reagan et Thatcher, reviennent tout simplement à ignorer linflation en provenance de M2 et M3, ou plutôt à laugmenter inconsciemment par le soutien gouvernemental sans faille au capital global de court-terme. Ce qui revient à faire peser lessentiel de lajustement sur M1. Cest-à-dire, en gros, sur la masse salariale qui est dépourvue, en outre, de toute possibilité individuelle et institutionnelle dépargner du fait de la précarisation de la force de travail , ainsi que sur le traitement social par le « plein-emploi » fictif nietzschéen. On voit que la première option symbolisée par Greenspan est strictement surdéterminée par le genre de politique économique mis en place. Si cette politique est strictement conduite selon les prescriptions monétaristes, la politique monétaire résultante aura peu de rapport avec une quelconque maestria, ainsi quil fut dailleurs démontré par les événements. Elle se contentera de surfer sur la vague en confondant monétarisme et politique monétaire. Greenspan et Friedman sont potentiellement les deux faces de Janus de la même monnaie, bien que Friedman aspirât encore à remplacer le « maestro » par un « pilote automatique ». Il est clair quune New Economy spéculative pourra uniquement invoquer une politique monétaire accommodante et vice-versa. Sa déconnexion avec léconomie réelle ne pourra que saccroître. On comprendra donc aisément que les effets néfastes de ce choix idéologique sont encore accrus par la fiscalité régressive qui va de pair avec lui. En fait, les taux directeurs des Banques centrales sont des instruments inadéquats, souffrant dune complicité intellectuelle de caste. Ils sont, en réalité, fort primitifs et/ou fort accommodants et nietzschéens, en regard de M2 et M3. Ces deux agrégats ne peuvent véritablement être jugulés que par limpôt progressif républicain, en privilégiant la hausse du « revenu net global » moyen. En ajoutant la réintroduction de la nouvelle domesticité et du nouvel esclavage à cette fiscalité régressive, ce sera complet ! Mais les contradictions économiques sous-jacentes ne seront pas dissipées pour autant. En outre, la dépréciation du numéraire, courante au Moyen Age, a déjà été portée à des sommets par la Fed, le FMI et la Banque Mondiale (la Bird). La confusion règne sous les cieux
INTRODUCTION
Nouvelles contradictions dans le processus d'insertion au sein de l'Economie mondiale.
Les relations entre pays riches, pays exploités et Formations sociales émergentes sont à la croisée des chemins. Le choix est bien tranché. La première alternative semble être un état de guerre permanent, ouvert ou feutré, comme en témoignent, par exemple, les « guerres » philo-sémites nietzschéennes, tant domestiques quinternationales, qui sont justifiées par le prétexte d'une menace terroriste globale largement fabriquée. La seconde alternative est incarnée par la coexistence pacifique caractérisée par l'état de droit et par la persuasion.
J'ai déjà eu l'occasion de dire ce que j'en pensais lorsque j'ai tenté d'imaginer ce que pouvaient devenir les relations entre l'Afrique et l'Europe. En bref, les pays ou les blocs commerciaux prospères ne pourront plus espérer assurer la poursuite de leur propre croissance, et à plus forte raison celle dautrui, en imposant leur pouvoir économique, militaire et diplomatique asymétrique sur des entités moins fortes. (Voir à ce sujet le chapitre « Défense et politique étrangère » dans mon essai intitulé « Europe des nations, Europe sociale et constitution » dans la section Economie Politique Internationale de mon site HYPERLINK "http://lacommune1871.tripod.com/"http://lacommune1871.tripod.com ) En simplifiant à l'extrême sans trahir le sujet, on peut affirmer que l'imposition du « libre échange » à une échelle globale fera rapidement évoluer lEconomie Mondiale vers un ordre économique global dominé par quelques centaines de Multinationales (MNCs). Celles-ci proviendront pour la plupart des USA et des autres pays de l'OCDE. En dautres termes, la situation actuelle sera encore aggravée par le dépérissement de l'influence modératrice exercée par l'Etat-nation démocratique sur ces gigantesques entités privées, qui sont souvent plus puissantes financièrement que la plupart des Etats membres de l'ONU. Les Multinationales pourront alors entonner leur fameux chant de victoire: « le monde est notre terrain de jeu »! Mais pas pour longtemps, vu la nature de la bête. Même en faisant totalement abstraction de la lutte de classe domestique et internationale, ce nouveau monde utopique ne pourra jamais être plausiblement décrit comme une coexistence « harmonieuse » entre les niveaux global et local. Personne n'ignore que de nombreux épigones de la « globalisation » et bon nombre d'idéologues réformistes no-global ont joyeusement placé le niveau global tout entier sous l'experte « gouvernance » des bureaucraties privées. Pour sa part le niveau local serait donc joyeusement confié aux petites et moyennes entreprises ou encore à la réhabilitation des anciennes guildes et corporations artisanales qui pourraient naturellement bénéficier des économies (transport, marketing culturellement orienté etc.) résultant de leur localisation marshallienne, ainsi que de la personnalisation des goûts de leurs clientèles. Au mieux, ces épigones feront valoir les bénéfices découlant de quelques niches culturelles, protégées de surcroît par de nouvelles normes comme celles qui découlent de l' « exception culturelle » et du « principe de précaution ». Ou encore celles qui découlent d'une réglementation environnementale et de conditions de travail plus strictes. Mais la logique capitaliste prévaudra. La demande pour un produit donné ne peut croître sur le plan domestique qu'à travers l'augmentation du salaire individuel et celle du « revenu net global », à savoir le salaire capitaliste individuel auquel s'ajoutent les transferts sociaux aux individus et aux ménages par le biais de la politique de redistribution de l'Etat social (ou bien les transferts en provenance des oeuvres de charité qui se substituent chaque jour d'avantage à lui.) Le marché international suit la même tendance quoiqu'il faille tenir compte ici de l'importante notion du Cycle de Vie du Produit. La logique capitaliste implique une centralisation et une concentration toujours plus poussée du capital. Supposons hypothétiquement que les rivalités inter-impérialistes résultant de cette logique puissent être adéquatement négociées de manière permanente. L'augmentation séculaire de la productivité n'impliquera pas moins qu'un nombre toujours plus restreint de Multinationales sera à même de satisfaire la demande mondiale en utilisant toujours moins de force de travail.
Paradoxalement, l'abondance de « cheap labor » dans les marchés émergents ne freinera pas cette tendance. Au contraire, elle contribuera à l'accélérer. Mais ce faisant le marché mondial re-calibrera ses paramètres fondamentaux beaucoup plus bas. Le chômage et le sous-emploi de masse croîtront. Par voie de conséquence, cette « armée de réserve » globale en expansion déprimera les salaires dans les pays riches, contribuant ainsi à affaiblir encore la compétitivité des entreprises locales. Des pays comme le Mexique seront confrontés à un destin étrange mais prévisible. Certains de ses capitalistes s'enrichiront considérablement grâce à leur accès aux riches marchés domestiques des partenaires de leur zone de libre échange, alors que les travailleurs en général, l'immense majorité de la population, entamera une longue descente dans l'enfer du sous-développement rampant. La nouvelle domesticité et le nouvel esclavage salarial incarnent bien les résultats escomptés par la « longer view », la vision à long terme, du capitalisme.
L'apologie rhétorique d'une post-humanité diffusée par les temps qui courent n'est que le reflet d'une nécessité de classe ressentie avec acuité par les philo-sémites nietzschéens. Ce n'est qu'un stratagème absurde forgé dans l'espoir de légitimer une inégalité intolérable en articulant une nouvelle mouture de racisme pseudo-scientifique et dorigine divine. Une nouvelle mouture dune « suprématie » se réclamant de « racines » plus judéo-chrétiennes quoccidentales. La méritocratie nietzschéenne est bien entendue une affaire de caste. Les maîtres sont post-humains et les esclaves ne sont que trop humains. Aucun espace d'intersubjectivité humaine ne saurait prévaloir entre eux. Mais, en réalité, le vieil Hegel continuera de prévaloir, en étant cette fois bien campé sur ses deux jambes: les maîtres cultiveront leur genre de fascination pour les cyborgs que l'on peut déjà observer dans les uniformes militaires, alors que les esclaves conserveront leur vulnérabilité humaine. Entièrement humaine, en fait. Car, malgré la suffisance rhétorique, ils auront tôt fait de réaliser instinctivement quelle est leur position dialectique et la force résidant dans le « nombre ». Leur éveil dialectique sera également nourri par leur compréhension du fait que toute technologie, et en particulier les technologies complexes, exhibent généralement des faiblesses systémiques et des « bugs », de sorte que l' « intelligence » humaine et son efficacité spécifique ne dépendent pas forcément d'elles. Les hommes ne cesseront pas d'être comme des poissons dans l'eau alors que les cyborgs seront toujours plus vulnérables que ne le furent jamais les cavaleries cuirassées du Moyen-Ages lorsqu'elles furent confrontées aux « longbows » manipulés par de simples « paysans ». (Observez l'Iraq qui, pour l'heure, ne possède pas le moindre missile Stinger, non plus que le plus rudimentaire propulseur portable à visée optique mais qui cependant ne peut pas être contrôlé par la plus vaste Coalition de volontaires croisés philo-sémites nietzschéens que le monde ait jamais eu à endurer! LIraq ne dispose pas non plus de pulsars magnétiques qui en explosant en altitude invalideraient irrémédiablement les systèmes électroniques des avions et hélicoptères adverses, pour la plupart incapables de manuvrer sans ces prothèses.)
Dans l'immédiat, la meilleure alternative consiste à postuler le développement planifié de ses propres entreprises nationales dans le cadre d'une Division du Travail, régionale et mondiale, qui puisse transformer les contradictions capitalistes en autant d'opportunité. Parallèlement, le développement durable des régions moins nanties devrait être conçu comme l'unique alternative disponible pour soutenir la croissance des marchés existants pour des produits donnés. Leurs entreprises nationales, préférablement publiques, ainsi que leurs marchés domestiques devraient être protégés des effets délétères des relations asymétriques. Ces dernières sont entièrement antithétiques à l'idéologie de la « concurrence parfaite », ordinairement associée à la « liberté de marché », tout autant qu'à la notion de « commerce équitable » ou au simple bon sens démocratique. Ces objectifs pourraient être atteints grâce à de nouvelles règles anti-dumping internationales, fondées sur le droit de chaque nation de préserver temporairement le plein-emploi dans les secteurs jugés stratégiques, tout en procédant aux restructurations nécessaires, en autant que celles-ci soient compatibles avec le maintien du plein-emploi global. Les choix stratégiques impliqués par une telle politique dépendraient des préférences technologiques tout autant que de la recherche des options optimum nécessaires au maintien du plein-emploi à l'échelle nationale. Dans le cadre de ces paramètres socio-économiques calés sur l'emploi, la mobilité du capital serait préservée bien que le « capital immobilisé » (c'est-à-dire le capital investi productivement) recevrait un traitement préférentiel par rapport au capital spéculatif de court-terme. Au minimum, ceci signifierait des préférences fiscales qui dépendraient de la stratégie industrielle et économique jugée être la plus compatible pour une nation ou un bloc commercial donné. Dans le meilleur des cas, ceci impliquerait la mise en oeuvre de ce que j'ai appelé dans Tous ensemble les « Seuils Tobin ». Il s'agirait d'une forme exhaustive et flexible de contrôle des capitaux de nouvelle génération conjuguée à la planification. Elle permettrait de maximiser les flux nationaux et internationaux de capital productif tout en préservant les équilibres fondamentaux de la nation concernée, en particulier en ce qui concerne les balances externes. (Ces « Seuils Tobin » permettraient la sortie en douceur du régime des changes flottants post-Bretton Woods et l'adoption d'une politique internationale de change gravitant autour de l' « équilibre valeur » réel des monnaies échangées. La productivité individuelle et sociale (compétitivité) continuerait de croître selon la manifestation naturelle d'une tendance séculaire au sein d'un « univers » stable. On sait que cette tendance historique générale connaît des hauts et des bas, parfois conceptualisés comme cycles de Kondratiev. En réalité, ces cycles de Kondratiev ne sont que la manifestation « empirique baconienne » d'épiphénomènes qui résultent de la « massification » de nouvelles technologies, se traduisant par l'émergence de nouveaux secteurs intermédiaires. Dans le cadre du nouveau régime anti-dumping mentionné plus haut, la productivité pourra seulement augmenter à un rythme appréciable puisqu'elle dépendra des effets cumulatifs induits par les progrès réels de la productivité micro et macro-économique, plutôt que de la productivité illusoire résultant des positions asymétriques acquises par rapport à un ensemble d'entités économiques privées et nationales. De plus, l'extension d'une authentique démocratie post-bourgeoise à tous les niveaux (relations de travail, planification économique démocratique, démocratie participative etc.) assurerait une émulation continue entre les différentes entités productives.
La démocratisation de tous les aspects des relations sociales de production est cruciale. Aucune bureaucratisation de la vie, ni aucun étouffement de la créativité humaine ne pourrait s'imposer durablement si les formes de gestion en place étaient capables de prouver leur sensibilité aux stimuli provenant de la demande sociale. En d'autres termes, les conditions seraient alors réunies pour la mise en place d'une société capable de réduire périodiquement la dureté et la durée du travail aliéné, afin de faire place au travail désaliéné d'une société composée de citoyens à part entière, qui seraient alors capables de jouir des possibilités matérielles leur permettant enfin dagir comme des êtres humains libres et responsables. Ceci impliquerait l'éducation du goût dans le but de transformer les temps de loisir en possibilité de dépassement humain, ouvrant ainsi la voie royale pour la recherche du bonheur, telle quentrevue par diverses constitutions. L'Humanité entrerait ainsi de plein pied dans l' « histoire », loin des contraintes matérialistes et cognitives primitives de la « préhistoire » humaine. Ceci n'adviendrait pas selon un plan prédéterminé mais plutôt selon le désir humain instinctif et librement exprimé de l'égalité et de la liberté. Après tout, il ne s'agirait-là que du véritable et authentique cheminement républicain. Il est fort éloigné en vérité de la recherche d'une quelconque « post-humanité », concept horrible en soi, mais toujours adopté sous une forme ou une autre par toutes les idéologies « éveillées » fascisantes ou de type nazi. Nous atteindrions-là une élévation républicaine qui concevrait tout simplement la liberté comme l'esthétique de l'égalité humaine sous-jacente.
Je prétends qu'un régime fondé sur de tels critères mènerait vers un accroissement des échanges internationaux, en termes qualitatifs aussi bien qu'en termes de valeur. Il n'est dailleurs pas difficile d'illustrer intuitivement cette affirmation. Il suffit de considérer lessentiel du commerce contemporain. Il demeure intra-firmes. En très grande partie, ce commerce concerne les échanges entre pays et régions nanties appartenant à ce qu'on appelle ordinairement la Triade, soi les USA, l'Europe et la région Asie-Pacifique. Des classes moyennes de taille respectable sont créées en Chine, en Inde et à lintérieur dautres régions, mais ceci ne s'accomplit quau sein d'un libre échange « asymétrique ». Il s'agit d'un processus calculé pour opérer contre les intérêts de grandes fractions de la force de travail, tant dans les pays nantis que dans les pays exploités. Cette force de travail est constamment « libérée » par l'accroissement de la productivité et par les tendances sous-jacentes à la concentration-centralisation du capital. De plus, cette manifestation de la logique pratique du capital l'empêche structurellement de se redéployer plus utilement dans des secteurs d'activité capables de garantir un salaire décent à ses travailleurs. Déjà dans les années soixante-dix Barnett et Muller, dans un livre important intitulé Global reach, avaient décrit les efforts déployés par les firmes multinationales pour neutraliser de manière préventive toute compétition potentielle, soit par l'achat stratégique et tactique de brevets ou de petites entreprises innovantes, soit par le biais de la guerre des prix. Cette tendance est aujourd'hui aggravée par la généralisation de l'espionnage industriel. Tant au plan domestique quau plan international, la contradiction principale impossible à résoudre du capitalisme réside dans sa tendance systémique à détruire la demande sociale pourtant nécessaire à la poursuite de sa propre reproduction élargie. Dans un tel monde, le sort de la Chine communiste, son nécessaire succès politique et socio-économique, est emblématique du sort de l'humanité entière. Ceci est vrai pour la stabilité et la croissance économique et, bien entendu, pour la défense et la réforme du système multinational et multilatéral existant, encore symbolisé par la Charte de l'ONU. Le succès d'une Chine authentiquement communiste, à même de développer tous les aspects de la démocratie socialiste, au-delà des aspects incarnés dans les éléments formels de la démocratie représentative, demeure la clé de la coexistence pacifique entre l'Asie, l'Eurasie, l'Europe, l'Amérique du Nord, l'Amérique latine, l'Afrique et l'Océanie. La coopération entre les peuples pourrait alors s'épanouir. Il importe, par conséquent, de s'interroger sur l'évolution des relations de propriété dans la Chine communiste.
La propriété privée, le contrôle de son ordre de grandeur, de son organisation et de son héritage sont-ils compatibles avec des formes authentiques de socialisme?
Notons que dans un chef-duvre de clairvoyance intitulé Rights of Man, le grand révolutionnaire démocratique américain, Thomas Paine, avait déjà offert la définition authentique de la « démocratie ». Il la voyait comme un régime politique légitime, fondé sur la souveraineté indiscutable du peuple, un régime oeuvrant à l'épanouissement de la créativité de tous ses citoyens pris individuellement, tout autant que de la société en général. De plus, un tel régime chercherait à atteindre ses objectifs dans le cadre d'une constitution affirmant le respect le plus scrupuleux pour l'égalité entre tous les citoyens. En particulier, dans les derniers écrits contenus dans cette oeuvre puissante, il démontra avec une clairvoyance extraordinaire qu'aucune politique redistributive, du type de celle incarnée plus tard dans l'Etat-providence, ne pouvait être fondée sur la préservation de la grande propriété privée. Du moins si cette politique devait être entendue comme l'environnement matériel nécessaire, éminemment adapté pour permettre l'éclosion et le maintien de l'égalité démocratique entre tous les citoyens. Ainsi sexplique sa brillante défense en faveur d'une réglementation faisant de l'héritage de la propriété privée une faute sociale perpétrée contre l'égalité de tous et contre l'intérêt général. Aujourd'hui, trop de gens, dans toutes sortes de régimes possibles, ont tendance à régresser, tant par rapport au keynésianisme de base, que de l'Etat-providence naissant décrit par Paine. C'est intolérable. C'est injustifiable. C'est suicidaire. A la fin, cette grave compromission de classe empêchera l'obtention du soutien du prolétariat, de ses classes alliées et de ses intellectuels organiques.
Le récent mariage constitutionnel du parti communiste chinois avec la « propriété privée », dans le seul but de protéger des cadres criminels ainsi que leurs rejetons, représente un cas suicidaire d'aveuglement politique. Ces gens en sont venus à se prendre pour des barons capitalistes, simplement parce qu'ils sont persuadés de leur capacité à procéder indéfiniment, mais dans l'impunité la plus totale, à la spoliation de la richesse collective du prolétariat et de la paysannerie, grâce à lusage systémique de la force légitimée par Etat chinois actuel! A moins que cette tendance ne soit renversée et rapidement corrigée, elle conduira inéluctablement à laccroissement des disparités régionales et de classes et, par voie de conséquence, à une lutte sociale et politique ouverte. A ce point, le régime glissera inexorablement vers une réelle dictature capitaliste, régime répugnant entre tous puisqu'il prétendra encore s'enrouler dans la mystique égalitaire communiste du Président Mao et de la Chine Populaire.
La Chine moins que tout autre pays ne peut survivre sans une redistribution sociale égalitaire des richesses, seule capable de résoudre la contradiction principale du capitalisme avancé qui demeure encore présente dans le keynésianisme authentique (voir plus bas). Personne n'ignore plus que la pensée keynésienne, grâce entre autres aux relations existant entre Keynes et Sraffa, emprunta subrepticement les cycles du capital de Marx et son concept de reproduction. Mais elle le fit sans jamais être capable de réconcilier une théorie micro-économique fondée sur les illusions idéologiques imaginées par les marginalistes, et une logique macro-économique librement dérivée de Marx. La macroéconomie était alors confiée aux interventions contre-cycliques d'un Etat moderne désormais informé par de nouveaux outils statistiques développés au niveau national. Le second coup fatal au keynésianisme fut porté par l'interdépendance croissante du monde moderne soutenue par le régime de Bretton Woods. Il s'agissait dailleurs d'un régime imaginé par lAméricain Harry White bien plus que par le Britannique John M. Keynes. Dans un tel régime, le Multiplicateur de Kahn, qui constitue le cur de toute intervention étatique keynésienne, ne peut opérer proprement. En effet, les bénéfices du Multiplicateur escomptés à l'intérieur de la nation dépendent strictement du degré d'ouverture de la Formation sociale considérée. Dans une économie globale déréglementée, cette tendance devient naturellement létale pour les velléités d'interventions étatiques car une grande partie, sinon la majorité des retombées économiques, bénéficiera naturellement aux firmes et aux concurrents étrangers, invalidant ainsi le circuit vertueux interne sur lequel repose le multiplicateur. A ce stade, l'unique prétention du keynésianisme en viendra à résider dans le « keynésianisme militaire » comme l'a démontré la contre-révolution reaganienne. Cette version bâtarde et militaire d'une version déjà « bâtardisée » de la théorie de Keynes accomplie très tôt par des théoriciens tels que Hicks, Samuelson et tant dautres, peut alors être aisément intégrée avec la version monétariste simpliste de Milton Friedman. Encore cela n'est-il possible transitoirement et exceptionnellement que du fait de la protection de l'économie nationale de la superpuissance du moment vis-à-vis de la compétition internationale, grâce à l'érection de barrières non-tarifaires impénétrables, camouflées sous le prétexte de la « sécurité nationale ». Contrairement au mimétisme idéologique ambiant, il est clair quune telle stratégie nest pas vraiment à la portée des pays qui ne disposent pas de tous les attributs de la superpuissance. Parmi ceux-ci, il faut compter le contrôle de la principale monnaie de réserve internationale, le contrôle de la lingua franca dominante, la puissance économique et la force de frappe militaire. La percolation des effets escomptés (« trickle-down effects », vieille antienne à la Rostow) prétend ainsi usurper le rôle économique du Multiplicateur, alors que les cycles spécifiques mais tronqués de l'économie de guerre accroissent naturellement le gaspillage capitaliste. Nous sommes tous Keynésiens désormais affirma un Milton Friedman qui, lorsquil était étudiant, fut déjà décrit comme étant un « excentrique » par les figures proéminentes de l'Ecole autrichienne! La tendance à la surproduction et à la sous-consommation inhérente au capitalisme comme mode de production est ainsi exacerbée par des idées fallacieuses purement idéologiques. Ces idées mènent fatalement à une forme plus ou moins ouverte de nietzschéisme conçu comme refuge ultime de l'égoïsme de classe des classes possédantes. Il nest nul besoin d'être un génie pour voir que la Chine, pays disposant d'une population cinq fois supérieure à celle des USA, ne pourra pas se permettre le monstrueux gaspillage de ressources qui découlerait de l'adoption de ce keynésianisme militaire bâtardisé. Les surplus nécessaires pour assurer l'efficacité de sa dissuasion stratégique doivent provenir d'un développement militaire qualitatif, ainsi que du développement d'un régime de contrôle des armements s'appliquant à tous sans exception, y compris les super-puissances existantes. Ils doivent naturellement provenir aussi de la croissance économique soutenue par la planification post-keynésienne marxiste.
Au demeurant, si elle espère réellement résoudre ces contradictions systémiques tout en accroissant simultanément les « espaces de liberté » de tous ses citoyens, la Chine doit d'abord éviter de régresser vers un capitalisme pré-keynésien. Une telle régression constituerait la preuve ultime d'une ignorance coupable du marxisme et du maoïsme, tout autant que des lois générales de mouvement du capitalisme. Se révélerait également une ignorance suicidaire de la théorie de la lutte de classe. L'espoir de protéger la propriété volée par quelques « barons rouges », en étendant la « propriété privée » à un nombre nécessairement restreint de paysans, ne représente rien d'autre qu'une incitation éhontée à commettre et à encourager le crime par association. Cette généralisation d'une mauvaise politique, et de choix légaux plus mauvais encore, serait alors mise en oeuvre à la place d'une authentique politique de transition socialiste qui soit acceptable dans le contexte présent. Cette dernière inclurait par exemple le développement de la théorie et de la pratique liées à la « possession privée » socialiste, ce qui inclut un vaste éventail de formes de propriété-possession qui pourraient être adoptées dans le cadre d'organisations coopératives ou publiques. La régression mentionnée plus haut signalerait également l'incapacité de comprendre la portée de la fameuse étude de la paysannerie par Mao, prélude à la Révolution et à la Longue Marche. Si ce périple régressif était poursuivi avec l'inexplicable zèle actuel, il mènera rapidement à la perte du Mandat céleste, qui, comme tout historien chinois peut l'attester, ne peut être conféré que par le peuple.
Il convient de noter également que cette stratégie reposant sur la planification capitaliste du crime par association rendra inévitablement pire la corruption rampante actuelle. La seule manière de contrôler la corruption est de transformer les relations sociales de production et les relations de pouvoir sous-jacentes. Daprès ma conception marxiste, la corruption économique rampante n'est que la forme perverse d'une « médiation » spontanée. Max Weber énonça l'idée d'une « rationalité bureaucratique » reposant sur une « méritocratie » appropriée. Il était influencé par la théorie socialiste et par le développement rapide de l'Union soviétique, grâce notamment à la planification appliquée à l'éducation et à l'économie dès ses débuts. Il était influencé également par l'extraordinaire impact libérateur et lélan réorganisateur insufflé par la Révolution française. Constatant que les systèmes de valeurs et de promotion de l'Ancien Régime échouaient dans leur adaptation au monde moderne et aux poussées démocratiques de la société, il se sentit obligé d'imaginer une nouvelle stratégie capable de légitimer la domination de la bourgeoisie à travers le monopole occulte de l' « éducation » et du « mérite ». A la suite de Hegel et de la tradition française incarnée dans une série de Grandes Ecoles capables de renouveler sans cesse leur vitalité intrinsèque grâce à un système déducation nationale public, strictement laïc et très performant, Kojève alla encore plus loin. La Chine elle-même avait inventé jadis les mandarins, corps social créé avec la même intention de préserver un certain degré de mobilité sociale au service du pouvoir impérial central, malgré les nuances tenant de la cristallisation des mentalités et des positions de classe. J'en déduis qu'indépendamment du degré d'adoption des murs et du comportement capitaliste dans la société en générale, la loyauté et l'irréprochabilité des cadres du Parti et de l'Etat dépend strictement de l'étendue réelle de leur pouvoir légal et politique. Et de leur responsabilisation institutionnelle. Ils doivent être à même dexercer ces pouvoirs en tant que représentants de la masse des travailleurs et du peuple tout entier. Ils doivent pouvoir lexercer surtout vis-à-vis des représentants politiquement subalternes quoique économiquement plus riches du capital. Ainsi, le respect de la légalité par les petits cadres dépend à son tour de la colonne vertébrale politique de leurs supérieurs hiérarchiques plutôt que des émoluments matériels. La place et le statut des représentants du capital au sein de l'Assemblée populaire, par opposition à sa représentation au sein du Parti lui-même, a toujours été la clé de ce problème. Ainsi que le Président Mao l'avait clairement compris dès les premières années de la République Populaire de Chine, le pouvoir du Parti et de l'Etat, exercé par les représentants du peuple, dépend strictement de la cohérence et de la dominance de la planification socialiste et de l'utilisation collective de la « plus-value sociale ». Le développement de la « démocratie socialiste » est donc la base réelle sur laquelle peut se développer des relations économiques harmonieuses et des relations sociales stables. Seulement ainsi l'influence de l'argent pourra-t-elle prendre un rang secondaire dans la « hiérarchie des valeurs » adoptée par les éléments vitaux de la société actuelle. Aujourd'hui, les cadres du Parti tendent trop souvent à se comporter comme de nouveaux laquais à la recherche d'une montre Deng Xiaoping sertie de diamants, alors que les trains et les bus narrivent plus à l'heure et que les transports publics et les autres services sont sacrifiés aux appétits d'une folie d'acquisition dinspiration largement étrangère, au demeurant impossible à soutenir très longtemps. Une nouvelle Révolution Culturelle Prolétarienne sous une autre forme s'avère désormais nécessaire.
La rente, le profit et la coexistence sous dominance des modes de production.
Aucune reproduction macro-économique ne peut jamais être effectuée sans une connaissance adéquate des inter-relations entre le Secteur de Moyens de production et le Secteur des Moyens de consommation, ainsi que des divers modes, ou reliques de modes, participant à cette dynamique d'ensemble. Une remarque importante s'impose donc ici. Comme l'avait noté Engels puis théorisé Marx, la « terre » dans le monde moderne ne peut plus être considérée comme une « catégorie économique irrationnelle » telle qu'elle apparaissait à Ricardo ou telle qu'elle fut décrite, avec des nuances diverses, par Marx lui-même dans des notes et des ébauches de pure investigation. (Ces écrits préliminaires furent malheureusement donnés comme des exposés définitifs dans le Second et Troisième volumes du Capital, qui furent tous deux publiés après la mort de Marx.) Comme l'a expliqué Pierre Philippe Rey dans un livre important intitulé Les alliances de classes (Paris, F. Maspero, 1976), Ricardo et Marx étaient lun et lautre plongés dans un contexte spécifiquement anglais. Ce contexte était défini par sa compréhension « singulière » (« peculiar » selon le mot de E. P. Thompson) du rôle du « gentleman farmer » et donc de la genèse de sa rente. A l'époque, selon un point de vue épiphénoménal, la rente apparaissait à la fois comme une pure « rente capitaliste agricole » (i.e. profit capitaliste) et comme « rente foncière », cette dernière exhibant à la fois des caractéristiques féodales et/ou capitalistes. De plus, comme l'ont montré les théoriciens de la « monarchie absolue » tel P. Anderson, les privilèges systémiques et les codes de conduite des seigneurs en Angleterre et sur le continent étaient très différents. Par conséquent, les termes utilisés par Marx requièrent quelques explications. Marx lui-même indiqua le chemin lorsqu'il distingua entre la « rente absolue » et la « rente différentielle ». La « rente absolue » étant une forme niée par Ricardo mais correspondant à ce que l'on peut appeler la « rente féodale » pure. Elle est fondée sur la plus-value absolue : c'est la raison pour laquelle Marx peut l'écarter comme étant par nature « évanescente » dans le monde moderne. De plus, Marx s'était déjà lancé dans une analyse très poussée des modes de production, particulièrement des modes de production pré-capitalistes. En ce qui nous concerne ici, le problème principal réside dans la « rente foncière » une forme de rente que Marx, contrairement à Ricardo, essayait de comprendre en termes européens et mondiaux au lieu de se concentrer uniquement sur la variante (capitaliste) anglaise. Si Marx avait compris cette « rente foncière » en termes strictement engelsiens, il l'aurait considérée comme étant de nature « purement » capitaliste et se serait épargné beaucoup de travail mais, ce faisant, il aurait diminué l'acuité de son analyse comparative des modes de production. Ainsi Marx dû composer avec deux éléments qu'il lui était impossible d'écarter en tant qu'analyste. Le premier était la conception du coût de production, de la valeur et du profit selon Smith et Ricardo. Le second tenait à l'impossibilité d'écarter les « données empiriques » recueillies et à son propre instinct danalyste. Il considérait en effet que les données empiriques avaient finalement beaucoup plus de chances d'être justes que les affirmations de la théorie économique bourgeoise. Il considérait, par conséquent, que toute explication théorique cohérente, prétendant être compatible avec sa propre loi de la valeur, devait en tenir compte. Dans ce cas précis, Smith fut écarté rapidement car, confondant le « coût de production » et la « valeur », il lui était alors impossible d'expliquer rationnellement le « profit ». Ricardo, le père de la théorie classique de la valeur fondée sur le travail, posait pour sa part de tous autres problèmes. Les contradictions émanant de l'application de ses conceptions à la terre nétaient pas les moindres parmi ceux-ci. En particulier, elles avaient occasionné l'émergence des théories régressives de Malthus et donc d'une idéologie socialement et politiquement très dangereuse à l'époque.
Marx résume ainsi: pour Ricardo, la rente vient simplement de la différence entre le coût de production et le prix du produit, ou encore en termes généraux, de la différence entre le prix des produits de la terre la plus productive et le prix des produits de la terre la moins productive. (Capital, Oeuvre Economie II in La Pléiade éd., p 1502). Marx tenta, bien entendu, de reformuler ce problème d'une manière qui puisse demeurer compatible, dune part avec le problème tel que formulé par Ricardo, particulièrement en ce qui concerne le prix de production, et d'autre part avec ses propres concepts, notamment le capital circulant et le capital variable et bien entendu sa propre conception du profit. Il n'y a que deux alternatives ici: soit on accepte le concept ricardien de la rente et ses données empiriques « baconiennes ». Dans ce cas, on sera contraint de faire de la rente un surprofit ou une ponction illégitime sur les profits, deux conséquences qui sont en contradiction avec la loi de la valeur de Marx. Soit, on considère la « rente foncière » comme une pure rente capitaliste respectant la loi de la valeur marxiste. Dans ce dernier cas, tout comme pour la rente féodale, ce qui fera la différence ce seront les volumes, et non la différenciation (dailleurs toute exogène) des taux de profit. Si cette affirmation demeurait cohérente avec le schéma de la Reproduction Simple, alors la solution serait inattaquable. Encore faudrait-il expliquer en termes purement marxistes l'existence de l'illusion empirique de la rente. Le volume du profit contient la clé de l'énigme. En effet, le différentiel dans les volumes du profit joue un rôle crucial dans la manifestation des tendances à laccroissement de la centralisation-concentration du « capital » observée dans lespace de la production (en dautres termes, les effets de la « productivité »), particulièrement dans un cadre capitaliste où les lois féodales ne peuvent plus interférer avec la logique générale du capital. Cependant, pour être complète, l'explication devrait encore tenter dincorporer ce que j'ai appelé la « plus-value sociale ». Dans cette illustration historique précise, le régime de « plus-value sociale » prend la forme de la protection impériale anglaise et de l'Abrogation des Lois sur les Céréales (Repeal of the Corn Laws), qui débuta avec la défaite de Napoléon (qui mis fin au blocus de lAngleterre) et ne sera complétée qu'en 1848. Ces deux politiques étaient calculées pour imposer la subordination absolue des agricultures féodales et capitalistes aux besoins spécifiques du capital industriel anglais. La difficulté apparente ici tient au fait que le début de l'exposition scientifique (la forme marchande et les formes individuelles de plus-values exposées dans le Livre I) ne peut être entièrement élucidé sans avoir atteint au préalable, ne serait-ce que sous forme de brouillon, une investigation et une exposition théorique complète des lois de mouvement du capital. En ce qui nous concerne plus spécifiquement ici, ceci implique le concept de « plus-value sociale » puisque la production suppose l'accomplissement de la reproduction en termes organiques et cohérents ce que Marx avait d'ailleurs établi lui-même dans le plan d'ensemble du Capital. En résumé, la « plus-value sociale », émanant au niveau de l'organisation de la reproduction économique, crée le cadre économique et politique général à lintérieur duquel opèrent les formes individuelles d'extraction de la plus-value au sein des procès de production immédiats. Il y a là une leçon qui ouvrira la voie à la planification socialiste ainsi qu'à la planification économique keynésienne et post-keynésienne marxiste. Ceci permet, en outre, de clarifier l'importante remarque de Christian Palloix dérivée des Matériaux pour l'économie de Marx (idem. Il sagit des « Grundrisse ») selon laquelle l'Economie mondiale devait recevoir la primauté théorique. En effet, la reproduction et les politiques et processus systémiques sous-jacents de la formation de la « plus-value sociale » doivent recevoir la primauté théorique, englobant de la sorte toute l'Economie Capitaliste Mondiale, dans un monde interdépendant manifestant des formes d'insertion multinationales et transnationales, tant privées que publiques (Dans ce dernier cas, ceci fut démystifié par la substitution des Départements du Trésor transnationaux post-Reagan aux ministères des finances nationaux qui perdirent ainsi une grande partie de leur pouvoir décisionnel stratégique. On note ici le rôle reaganien du FMI après 1979/1981. En Europe ceci fut aggravé par les directives de la Commission qui influencent directement près de 80 % de toutes les législations « nationales » des pays membres.)
Bien que cela semble avoir échappé à l'attention de tous, Marx était néanmoins parfaitement conscient de ce dernier point. Il le dit explicitement dans sa lettre du 7 janvier, 1851. Il n'eut simplement pas le temps de finir son travail sur la reproduction et la rente selon son propre critère, à savoir le respect scientifique des faits empiriques et de la loi de la valeur. De fait, c'est dans sa lettre du 2 août 1862, un résumé de la question adressé à Engels dans lequel Marx est encore concerné avec la rente foncière de Ricardo, qu'il posa pour la première fois une situation schématique dans laquelle différents capitaux pouvaient avoir un ratio c/v différent (c = capital constant et v = capital variable) et des taux de profit différents. De manière symptomatique cependant, les différents taux de plus-value ne sont pas montrés dans la présentation, bien qu'ils soient indirectement contenus dans les taux de profit mis sous examen! Forcément dans une telle situation le « marché » opérerait alors une égalisation du taux de profit, de sorte que nous avons ici la location exacte de l'émergence du supposé « concept » du « prix de production » qui causera plus tard tant de confusion en tombant dans les mains de personnes du genre de Böhm-Bawerk et de Tugan-Baranovski.
Résumons l'affaire avec un exemple. A la suite de Marx posons deux capitaux exhibant deux c/v différent ( incorrectement appelé ici « composition organique du capital ») où
c + v = 100 de manière à pouvoir comparer très rapidement leur performance respective. M est égal à la valeur du produit. Nous avons donc:
c 80 v 20 M 115 Taux de profit 15%
c 70 v 30 M 110 Taux de profit 10 %
Si nous appelons maintenant le taux de profit pv/c+v et le prix de production pp, voici ce que nous obtiendrons après l' « égalisation » du taux de profit. (Soulignons de nouveau que Marx malheureusement ne tint pas compte ici de pv/v, le taux de plus-value, ce qui aurait posé la question de la cohérence de cette présentation spécifique avec les formes d'extraction de la plus-value analysées dans le Livre I du Capital.)
c 80 v 20 pv 15 pv/c+v 15% M 115 profit en termes de pp 12,5%
c 70 v 30 pv 10 pv/c+c 10% M 110 profit en termes de pp 12,5%
Evidemment suite à cette « égalisation du taux de profit » en termes des prix de production (pp) le produit final serait le même en M1 et M2, soit 112,5. Si le capital numéro 2 représentait la rente foncière alors de manière évidente, selon cette version, les capitalistes du capital # 1 subventionneraient le secteur agricole simplement parce que le « marché » imposerait un mouvement de capitaux vers le capital 2 jusqu'à ce que l'équilibre soit atteint. Dans ce cas, si l'affaire s'arrêtait là, Böhm-Bawerk aurait partiellement raison. En effet, si on utilise la même procédure pour les schémas de reproduction (voir l'illustration plus bas, à la page 26) les intrants seraient donnés en termes de valeur et les extrants, destinés à devenir de nouveaux intrants au cycle suivant, seraient donnés en termes de prix de production. Notons que si le supposé « marché » opérait au niveau des prix de production, il devrait le faire à travers les échanges au niveau de la circulation et de la réalisation de la valeur de chaque produit. Cependant, si nous essayons de tracer méticuleusement chacun de ces échanges en émulant la méthode de Marx lorsqu'il traça et synthétisa le Tableau de Quesnay, on réaliserait rapidement que le prix de production est un mirage, à savoir que le « marché » opérerait deux fois! Il opérerait d'abord lorsque l'on prend « empiriquement » le capital constant et le capital variable, par exemple c = 80 et v = 20. Ces montants sont évidemment donnés en termes de valeur, ce qui suppose déjà la prise en compte des échanges effectués sur le marché qui sont nécessaires pour réaliser les valeurs opérant comme intrants dans les schémas. Faire usage du « marché » pour atteindre artificiellement une égalisation du taux de profit, sans changer les autres variables, reviendrait donc à utiliser le mécanisme du marché deux fois de suite, d'abord de manière interne et ensuite, quoique de façon inexplicable, de manière externe. Mais Marx avait prévenu que toute solution définitive devait respecter la loi de la valeur établie scientifiquement dans le Livre I du Capital, c'est-à-dire une loi de la valeur axée sur le travail qui, contrairement à la version offerte par Ricardo, soit capable de rendre compte du capital constant et du capital variable, tout en offrant également une explication rationnelle du profit fondée sur l'extraction de la plus-value. En d'autres termes, contrairement aux investigations partielles contenues dans les versions préliminaires publiées par d'autres et données pour des produits finis, il nous faut rétablir quelques relations particulières sans lesquelles aucune loi de la valeur marxiste ne serait possible, et donc sans lesquelles aucune économie politique rationnelle ne pourrait être scientifiquement fondée.
Au premier rang vient le concept de composition organique du capital. La relation entre travail passé et travail vivant doit être correctement écrite de la manière suivante: v/C où C = c + v, C représentant le travail passé (et éventuellement ce que Paul Sweezy appela habilement le capital « used up »). En second lieu, le taux de plus-value pv/v est organiquement lié au taux de profit qui représente la même chose mais formulé de manière différente: le taux de plus-value pv/v est le rapport du travail vivant au travail humain cristallisé alors que le taux de profit pv/ c + v met en rapport le travail vivant à l'ensemble du travail passé contenu dans le capital « used up ». En réalité, ici réside le point d'ancrage scientifique de la loi de la valeur de Marx. De cela découle sa prétention davoir mené à son terme, de manière définitive et scientifique, le projet fondamental de l'économie politique classique initié par Smith et Ricardo. Sans cet ancrage, il ne pourrait pas y avoir d'égalité, ou plus exactement de commensurabilité, dans l'échange d'une marchandise pour une autre, que cet échange soit ou non médiatisé par la monnaie. En outre, il ne pourrait y avoir aucune compréhension du processus daccumulation du capital, par opposition à la simple thésaurisation, émanant de l'extraction de la plus-value mais respectant cette égalité, tout en permettant la compréhension scientifique de l'aliénation du travail salarié réduit à l'état d'une marchandise comme une autre. Il va de soi que la compréhension de ce dernier aspect doit être entendue dans le respect de l'humanité des travailleurs et de leur capacité, unique en son genre, de produire des valeurs d'échange, une caractéristique unique qui fonde leur revendication incontestable à la propriété de ce surplus aujourd'hui accaparé par la classe dominante capitaliste. Par conséquent, v/C, pv/v et pv/ c + v doivent être liés organiquement. Le processus d'égalisation doit émerger de l'intérieur du processus de production et rendre compte scientifiquement des évidences empiriques baconiennes et des données historiques, tout en les élucidant. Il ne devrait pas provenir d'une invocation exogène et douteuse du « marché » sous la forme d'un mécanisme d'égalisation du taux de profit.
On peut exprimer ceci d'une autre façon en remarquant que la valeur est produite et réalisée dans une Formation sociale spécifique. Ceci est indéniable et démontrable, malgré la vaillante tentative de J. Fourastié d'établir un « étalon » de mesure empirique « constant » du travail qui serait incorporé de manière pérenne et immuable dans le travail du manuvre. (Cependant, contrairement à l'espoir de Fourastié, le « travail du manuvre », qui n'est qu'une version différente du « travail simple » de léconomiste classique Adam Smith, ne peut être que partiellement retracé à travers le temps grâce à la production de biens identiques fabriqués selon des procédés sensiblement pareils, tels les miroirs. On aboutit ainsi à une approximation mais aucunement à une explication scientifique.) Que la valeur soit produite dans des paramètres historiques donnés demeure donc indéniable et démontrable, malgré la confusion conceptuelle perpétrée par tous les théoriciens bien intentionnés de l' « échange inégal ». Ceux-ci confondent dune part l'égalité humaine intrinsèque et dautre part l'égalité de la valeur d'échange du « travail socialement nécessaire » au sein de chaque Formation Sociale et entre différentes Formations Sociales. Une fois débarrassé de cette erreur quelque peu grotesque, l'échange international (et la valeur de la monnaie, si l'on inclut une version marxiste adéquate de la théorie quantitative de la monnaie) sera clairement appréhendé comme la simple évaluation comparative des performances d'ensemble de chaque Formation Sociale respective, représentant indifféremment des Etats-nations individuels ou des blocs commerciaux. Bien entendu, ceci nexclut aucunement lexploitation internationale mais en révèle les mécanismes réels. Comme on peut le voir, la composition organique du capital est cruciale. Même une économie globale pure exhibant une interpénétration complète du capital transnational présenterait encore une formation spécifiquement locale de la valeur. Elle serait liée à un procès de reproduction local biaisé et donc au pouvoir d'achat qui en découle, une contradiction occultée par le néolibéralisme ambiant quoique déjà contenue dans la théorie du commerce et de la localisation de Marshall. Ce dernier point aurait dû être évident avec l'expérience de la planification socialiste et de sa Division Internationale du Travail spécifique, puisque seule la planification socialiste peut sous-tendre des « termes de change » constants et contrôlés collectivement, comme cela fut le cas, par exemple, dans les accords conclus jadis par Cuba et l'URSS. Pour des raisons purement idéologiques, ceci fut occulté en Occident alors que les lacunes résiduelles de l'Economie Politique Marxiste furent présentées par plusieurs universitaires payés sur fonds publics comme étant plus dommageables que les erreurs scientifiques patentes et les échecs pratiques indéniables du capitalisme à l'échelle du monde. Ceci est particulièrement le cas en ce qui concerne le sous-développement du Tiers-monde et la paupérisation post-automatisation croissante de la classe ouvrière industrielle des pays développés, qui ouvre la voie à la paupérisation générale du prolétariat dans son ensemble. Aujourd'hui, le poids croissant de la Formation Sociale chinoise éclaire toute cette problématique d'une lumière aveuglante, y compris la contradiction entre la création de la valeur et sa réalisation sur une scène de plus en plus globale mettant en cause des régions économiques de plus en plus interdépendantes.
Comme l'a brillamment remarqué P.P. Rey, à travers son analyse des modes de production pré-capitalistes, Marx fut capable de voir quune seule et même personne, le paysan, ou en changeant l'angle optique, le « gentleman farmer », pouvait être simultanément le support de deux formes ou plus de relations sociales de production. Les Modes de production peuvent « coexister ». P.P. Rey alla plus loin. Sur la base des matériaux publiés par l'édition La Pléiade comprenant le Livre III du Capital intitulé Oeuvre, Economie II (p 1501) son attention fut rapidement attirée par la lettre de Marx à Engels datée du 7 janvier 1851 ainsi que par les lettres subséquentes dans lesquelles Marx relie ces considérations avec les Schémas de Reproduction du Livre II et avec les prix de production du Livre III. P.P. Rey ne réussit pas à conclure de manière satisfaisante, cependant il avait souligné tous les éléments essentiels. Sa prudence fut causée par un attachement trop formaliste aux formalisations préliminaires de Marx concernant ce problème particulier, en oubliant temporairement de différencier entre les textes d'exposition et les textes d'investigation contenus particulièrement dans le Livre Trois. Quoiqu'il en soit Rey insista: l'histoire et l'évidence empirique utilisées par Marx montraient que les modes de production pouvaient bel et bien coexister. Pourtant, aucune explication rationnelle de l'émergence de la rente ne peut être offerte, à moins que la logique du mode dominant ne puisse contraindre celle du mode ou des modes dominé(s), sans impliquer une mixture organique et étrange des modes concernés. Le libre échange des biens, spécialement lorsqu'ils sont médiatisés par la monnaie peut produire cette contrainte. Cependant, Rey refusa logiquement cette solution, en apparence simple, en rappelant rigoureusement que la monnaie, ou tout autre moyen d'échange, n'est qu'un rapport social et demeure une manifestation des modes de productions sous-jacents. Similairement, tout en soulignant la brillante contribution de Rosa Luxemburg à la compréhension de l'impérialisme et à sa tendance à empiéter sur les modes de production pré-capitalistes, P.P. Rey critiqua son incapacité à reconnaître que tout échange est nécessairement un procès bilatéral, incompatible avec la logique unilatérale exposée dans son livre principal portant sur le processus daccumulation du capital.
En réalité, la monnaie comme relation sociale de production peut fonctionner comme un équivalent général seulement si elle est reliée à l'équivalent universel lui-même, à savoir la valeur d'échange de la force de travail. Si le paysan et le propriétaire de la terre, particulièrement le propriétaire terrien « féodal » encore archaïque, sont légalement forcés d'entrer en concurrence avec les propriétaires capitalistes de la terre dans les mêmes termes, la valeur de la monnaie dépendra strictement de la forme dominante de la force de travail (capitaliste ou féodale) dépensée dans l'économie dans son ensemble et dans le secteur agricole en soi. Le mode dominant détient le pouvoir politique lui permettant d'imposer ses propres règles du jeu comme étant les règles générales de la société tout entière. Il fixe les critères de jugement tout autant que l'étalon de mesure de la commensurabilité des différentes marchandises. La coexistence est strictement « surdéterminée » selon la belle formule d'Althusser.
Bien entendu, dans ses investigations historiques, Marx montra que ni le seigneur féodal ni le paysan féodal ne pouvaient vivre en autarcie. Ceci était vrai pour le capital marchand, toujours contrôlé légalement et politiquement par les seigneurs ou par la monarchie féodale ou absolue. Ceci était également vrai pour le capital strictement bourgeois qui s'émancipa éventuellement de la tutelle politique des seigneurs grâce à diverses révolutions parfaitement symbolisées par la Révolution anglaise contre la monarchie absolue des Stuarts, par la Révolution américaine contre la domination coloniale anglaise ainsi que par la Révolution française, laïque et républicaine, qui signa la fin de tous les privilèges de l'Ancien Régime. En réalité, j'ai déjà eu l'occasion de noter ailleurs en mappuyant sur des matériaux choisis de l'Ecole des Annales que le développement de la division féodale du travail était associé au développement des villes et des Cours royales ou religieuses. De manière encore plus significative pour la campagne elle-même, elle était associée au développement et au perfectionnement de nombreux métiers artisanaux qui trouvaient un terrain favorable dans le cadre urbain. Le niveau de bien-être atteint à différents moments favorisa l'émergence d'attentes socialement diffuses portant sur les niveaux de vie jugés acceptables aussi bien que sur les « murs » et « traditions » nationales et régionales incarnant toute une série de préjudices ou de conquêtes sociales. Ceci mena inexorablement à une monétisation croissante des campagnes surtout durant les périodes de relative prospérité (les socles de charrue en fer étant par exemple plus efficaces que leurs équivalents en bois.) Ces nouvelles attentes étaient ainsi exprimées selon de nouvelles sensibilités culturelles qui éventuellement donneront le jour à de nouvelles visions du monde, représentatives de la mutation des constellations des forces, comme en témoignent brillamment la Première et la Seconde Renaissance.
Le processus historique/politique par lequel un mode en domine un autre peut donc être clarifié. Cependant, il faut encore résoudre au préalable le fameux problème de la transformation afin de démontrer scientifiquement la réalité de cette contrainte en tant que processus historique et économique induit par le mode de production capitaliste à travers sa domination systémique des moyens d'échange principaux. En d'autres mots, il nous faut encore relier de manière cohérente la réalisation de la valeur, telle qu'elle s'effectue à travers le processus d'échange, avec la production de la valeur au sein du procès de production lui-même et, par conséquent, avec ses formes spécifiques d'extraction de la plus-value. Comme on peut s'y attendre, la rente féodale, mise légalement en compétition avec les profits de l'agriculture capitaliste, ne survivra pas longtemps simplement parce qu'elle dépend de la plus-value absolue alors que les seconds dépendent de la « productivité », c'est-à-dire de l'intensification structurelle de la force de travail, conquise grâce à l'utilisation de techniques agricoles plus modernes dans l'exploitation des sols. En termes économiques, la rente féodale au sein d'une société dominée par le capitalisme repose sur la plus-value absolue. Elle ne pourra donc concurrencer le capitalisme agricole que sur la base de la pressurisation la plus cru de la paysannerie, autrement dit en imposant des journées de travail plus longues et des gains résiduels plus bas pour les paysans. Ni politiquement, ni légalement la rente féodale ne pourra imposer sa volonté à l'ensemble de la société, puisque ceci contredirait la logique économique et politique du capitalisme parfaitement bien résumé dans le cri révolutionnaire de la bourgeoisie naissante: « Laissez faire! Laissez passer! ». Elle pourra donc sadapter pour un temps, précisément jusqu'au moment où l'extorsion de la plus-value absolue sera confrontée avec les limites physiologiques moralement acceptées par une société donnée. La coexistence des modes de production s'accompagne toujours d'une lutte pour la dominance politique et économique, sans laquelle aucun échange rationnel de marchandise ne pourrait avoir lieu.
Il est cependant clair qu'avant d'accepter cette thèse comme solution générale, il nous faut clarifier la problématique des changements de « productivité » à l'intérieur du Schéma de Reproduction Simple. Si la cohérence des cycles de reproduction est maintenue (y compris la production et la réalisation des marchandises dans les procès de circulation et d'échange), alors la rente féodale pourra être traitée comme une variante du cas général dans lequel la composition organique du capital aussi bien que le taux de plus-value seront différents dans les secteurs et les (branches) considérés. La lutte de classe pour la dominance du système politique et légal qui détermine le régime social de plus-value, et donc la forme dominante de l'extraction de la plus-value, acquière ainsi une importance vitale renouvelée. Tout comme ses représentations d'ordre purement idéologiques en apparence. Naturellement, le destin du mode dominé sera aggravé par les limitations culturelles et psychologiques. Ceci fut illustré par la mentalité féodale et son incapacité ou sa lenteur à s'adapter aux nouvelles règles en vigueur lorsquelle tenta deffectuer sa transformation sociale (pensons, par exemple, aux préventions de grand seigneur de Saint-Simon, aux efforts de Turgot ou encore aux critiques lucides de Tocqueville!). Tous les aspects de la formulation originale du problème par Marx seraient alors résolus selon sa lettre et son esprit, loin de toute forme de loyauté pseudo-scholastique. Plus précisément, afin de respecter les équations de la Reproduction Simple (dans laquelle gît la quintessence du problème théorique de la reproduction comme l'a montré Marx), il nous faut fournir, en termes strictement marxistes, une conception de la loi de la valeur qui puisse rendre compte de manière cohérente des fluctuations de la « productivité » dans le cadre de la Reproduction Simple. Encore faudra-t-il le faire dans un contexte permettant la variation sectorielle de la composition organique du capital aussi bien que celle du taux de plus-value, tout en produisant organiquement un taux de profit identique d'un secteur à l'autre (encore que cela ne concerne pas nécessairement le « volume » du profit, ainsi que je l'ai déjà souligné.) Ce faisant le problème de la rente et celui de la transformation des valeurs en prix de production, tous deux reliés par Marx depuis ses lettres du 7 janvier 1851 et du 7 août 1862, seraient scientifiquement résolus en congruence avec la loi marxiste de la valeur, reléguant ainsi définitivement la critique de Böhm-Bawerk au « tas de fumier » de l'histoire. De plus, nous serions alors en mesure de retourner le problème de cohérence « ex ante/post hoc » à leurs idéateurs, les économistes bourgeois, avec un sourire ironique et satisfait (en dépit de l'attribution factice des Prix Nobel d'Economie.) En effet, s'il ne peut y avoir d'intrants en valeur et d'extrants en prix de production, puisque ces derniers doivent ensuite fonctionner comme des valeurs au cycle de production suivant, les économistes bourgeois devront nous expliquer comment ils opèrent eux-mêmes le saut de la micro à la macroéconomie! Il est de notoriété publique, bien que cela soit toujours ignoré idéologiquement, que toutes les tentatives bourgeoises vissant à formuler une théorie cohérente de l'équilibre général ont échoué misérablement malgré la tentative de masquer cette lacune fatale sous la lourdeur d'appareils mathématiques, empruntés au fur et à mesure, dont la mise en uvre repose au demeurant sur des présuppositions gratuites et/ou sur des données statistiques bourgeoises très partielles et très partiales. Cet échec fut démontré une fois encore par la fameuse controverse relative aux « fonctions de production » qui opposa Joan Robinson et, quoique par le biais de supplétifs, Paul Samuelson lui-même. On remarquera, avec intérêt, que cela fut emphatiquement démontré de nouveau, quoique de manière différente, par la rapide capitulation conceptuelle de trop nombreux théoriciens keynésiens, dès linstant que les dynamiques socio-économiques reliées au Multiplicateur de Kahn ( et aux dépenses nationales en cause) furent confrontées avec les procès globalement extrovertis des économies dites « ouvertes »!
Une brève illustration s'impose. Elle doit inclure:
a) La formulation générale du problème de la transformation des valeurs en prix de production par Marx, dans le cadre de la reproduction capitaliste (y compris les formulations contenues dans les lettres du 7 janvier 1851 et du 2 août 1862.)
b) Le Schéma de la Reproduction simple du Livre II (tel que formalisé par Boukharine.)
c) Le Schéma correct de la Reproduction simple correspondant à une situation où la composition organique du capital sera donnée correctement comme étant représentée par le ratio v/C où C = v + c, au lieu de la formule partielle v/c généralement acceptée.
d) Et une conclusion adéquate: à savoir le rôle pivot de la « productivité » et de la « plus-value sociale ».
a) La formulation générale du problème de la transformation des valeurs en prix de production de Marx.
Clarifions d'abord ce premier point. J'ai déjà rappelé que le matérialisme historique est la synthèse de la méthode d'investigation et de la méthode d'exposition. Dans le cadre de ce procès d'ensemble, les méthodes scientifiques et analytiques usuelles s'appliquent. Marx souligne joliment ceci en notant que l'analyse analytique agit comme le « microscope de la théorie » alors que la théorie elle-même doit émerger de la réalité et lui être toujours fidèle. Il illustra cette méthodologie brillamment lorsqu'il exposa la théorie de la loi de la valeur axée sur le travail humain. Pour des conditions initiales données, il s'attache à examiner les changements structurels qui se produisent lorsquune variable est modifiée, toute chose restant égale par ailleurs. Le procès de production, par exemple, inclut un certain quantum de travail passé, matérialisé sous la forme de capital constant « c » et de capital variable « v ». Il inclut également un nombre donné d'heures de travail devant être oeuvrées par le travail vivant, selon une intensité systémique donnée, afin de transformer le travail passé en différents nouveaux produits exhibant une nouvelle valeur d'usage et une nouvelle valeur d'exchange. Supposons que la journée de travail soit de 8 h. et que le « travail socialement nécessaire » (le salaire) requis pour reconstituer la force de travail de l'ouvrier soit de 5 h., alors la plus-value appropriée par le possesseur des Moyens de production équivaudra à 3 h. de travail Cependant, puisque le capitalisme réduit toute chose, y compris le travail humain, au statut de marchandise, le possesseur des Moyens de production achètera la force de travail du travailleur à sa valeur d'échange exacte (c'est-à-dire qu'il la payera exactement ce qu'il faut socialement pour la reproduire.) Par contre, il emploiera la valeur d'usage de ce travail humain plus longtemps qu'il nest nécessaire pour le reproduire. La différence entre la valeur d'échange et la valeur d'usage du travail humain a longtemps constitué le grand secret de l'économie politique. Aristote s'y confronta directement lorsqu'il demanda comment il était possible qu'un trépied puisse séchanger contre un lit. En « libérant » le travailleur moderne des chaînes légales des anciens régimes dexploitation de l'Homme par l'Homme, le capitalisme démystifia les caractéristiques spécifiquement créatrices de cet « échange égal », en termes de valeur d'échange. L'économie politique classique en proposa la théorie. Il demeurait à Marx d'offrir la démonstration scientifique définitive du phénomène et de ses conséquences socio-économiques et politiques. Toutes les marchandises exhibent une valeur d'usage et une valeur d'échange. Seul le travail humain incarne une marchandise dont la valeur d'usage, intellectuelle ou physique, peut produire d'autres marchandises. Il nous offre par conséquent un étalon de mesure universel avec lequel évaluer toutes les productions économiques. Il nous procure simultanément la seule base rationnelle possible de léconomie politique, comprise comme une science des procès dialectiques de la réalité économique et sociale. Ceci est exposé dans le Livre I du Capital, le seul tome du Capital entièrement achevé et publié par Marx lui-même. Marx peut ainsi exposer, selon une méthode scientifique inégalable, les différentes formes générales de plus-value telles qu'elles apparaissent dans le « procès de production immédiat », à savoir la plus-value absolue, la plus-value relative et la « productivité ». La première forme repose sur l'extension du temps de travail, la seconde sur l'accroissement de l'intensité du travail et la troisième sur le progrès technique. ( Marx définit également ce qu'il appela, dans une expression toujours comprise de travers, le « travail improductif », à savoir le travail dont la réelle valeur productive échappe potentiellement à la logique strictement capitaliste, puisquil relie la macroéconomie et les conditions sociales, subies ou organisées par la société entière. Cette expression trompa beaucoup de gens appartenant à la catégorie de ceux qui s'acharnent à prendre les choses au pied de la lettre, en dépit du sens évident et qui, par conséquent, trouvent toujours très ardu de distinguer entre « signifiant » et « signifié »! Le travail d'un enseignant, par exemple, serait du « travail improductif » selon Marx, non pas en raison de son manque de valeur, mais simplement parce qu'il n'entre dans le « procès de production immédiat » que par le biais indirect de l'éducation et de l'apprentissage impartis aux travailleurs impliqués dans ce procès. En généralisant à partir des formes d'extraction directes de la plus-value, et à partir du concept du travail dit « improductif » jai, par conséquent, ajouté les formes d'extraction spécifiques de la plus-value que j'ai appelé « plus-value sociale ». Celle-ci concerne l'utilisation collective et extrêmement efficace de la richesse sociale qui conditionne en retour les autres formes spécifiques dextraction de la plus-value, ouvrant ainsi la voie pour une transition hors du capitalisme en tant que tel. Incidemment, il convient de noter que de nombreuses illusions entretenues par plusieurs pionniers bolcheviques étaient fondées sur une incompréhension de l'égalité (commensurabilité) de l'échange de la force de travail en termes de valeur d'échange, allant main dans la main avec la continuation de l' « exploitation » en termes de valeur d'usage et des limites socio-politiques à la « libre » utilisation du temps de production individuel ou « soviétique ». Quelques anarchistes primaires mélangèrent également les problèmes. En effet, les deux échanges semblent véritablement incompatibles jusqu'à ce que l'on se souvienne de la nécessaire division sociale du travail, et de lutilisation collective de la plus-value sociale. Etant donné quaucun travailleur ne peut produire tout ce dont il a besoin par ses propres moyens, la distanciation par rapport à ses propres productions n'est pas nécessairement une forme d'exploitation. Ni nécessairement une forme d' « aliénation ». Le tout dépend du recouvrement de l'Homme par lui-même, à la fois comme être individuel et comme être social, à travers la planification collective de la liberté et de l'égalité sociales, ce qui montre limportance primordiale des garanties socialistes concernant toutes les conditions matérielles nécessaires pour obtenir et préserver ce résultat. Là où les premiers bolcheviques imaginaient la suppression volontariste de la monnaie comme symbole de lexploitation de l'Homme par l'Homme (et comme mesure de guerre dans une lutte de classe qui prit la forme de la contre-révolution blanche, inspirée et financée par l'Occident), Lénine souligna l'importance de la planification socialiste et Mao rappela la continuation de la lutte de classe en régime socialiste, quoique sous une forme différente, au moins pour toute la période de la transition. Eventuellement, en régime socialiste, la lutte de classe sous-jacente finira par endosser les formes de la défense de « normes égalitaires » culturelles et constitutionnelles « intangibles » (l'hégémonie selon Gramsci). Ces normes seront alors comprises comme l'incarnation universelle de droits humains et sociaux formels et concrets, mais enfin authentiques. Ceci deviendra évident lorsque le temps socialement planifié qui est dévolu à la production diminuera grâce à léclosion de la productivité et de la compétitivité émergeant de la planification collective.
Dans ses notes, Marx utilisa la même procédure analytique lorsqu'il s'attela à la compréhension des schémas de reproduction. Nous savons déjà qu'une partie de ces notes sera incorporée dans le Livre II et une autre partie dans le Livre III, ces deux Livres étant publiés de manière posthume. D'autres fragments ne sont pas encore publiés. Marx avait complété sa stupéfiante analyse critique et sa synthèse du Tableau économique de Quesnay, une prouesse scientifique qui aurait suffi à elle seule à l'immortaliser. Il procédait ensuite à la reformulation du Tableau en accord avec sa propre découverte scientifique, la loi de la valeur axée sur le travail humain. Fatalement, Quesnay et les physiocrates le ramenèrent au problème de la rente et à Ricardo. Et, malheureusement aussi, à Smith, en ce qui concerne le « travail simple », un concept qui n'est qu'une formulation pré-marxiste du « travail abstrait » et du « travail socialement nécessaire », empiriquement dérivée du raisonnement typique de Smith baignant dans le contexte du développement de la division capitaliste du travail, telle qu'elle fut exemplifiée par la « pin factory » (la manufacture des aiguilles en opposition à la production artisanale antérieure.)
Supposons que nous voulions comparer l'efficacité relative de deux branches ou de deux secteurs de l'économie capitaliste. Nous savons déjà que le capital est mobile (ce que l'on appelle généralement la « compétition » et à laquelle est attribuée toutes sortes de pouvoirs quasi mystiques et irrationnels, collectivement connus sous le vocable de « marché »). En termes généraux, si le profit que tire le capital d'une activité spécifique est plus grand que le profit qu'il pourrait tirer d'une activité différente, le capital utilisé dans l'activité la moins rentable ira s'investir dans l'activité la plus rentable, du moins jusqu'à ce qu'une égalisation du profit soit réalisée. Dans le matériel publié dans le Livre III, Marx conçoit généralement ce processus à la lumière de l' « égalisation du taux de profit », bien qu'en d'autres endroits il décrive les « lois de mouvement du capital » fondées sur l'extraction de la plus-value et sur la « tendance à la centralisation et à la concentration du capital ». Bien entendu, l'égalisation du taux de profit et la tendance à la centralisation et à la concentration du capital demeureront contradictoires, à moins que vous ne puissiez faire la preuve que cette égalisation soit le résultat organique de la logique du capital, à savoir de la théorie de l'extraction de la plus-value, spécifiquement sous la forme de la « productivité », qui est la forme la plus caractéristique du capitalisme. Le développement historique des lois de motion du capital qui s'ensuit dépendra alors des volumes, plutôt que de différents taux de profit improbables et instables ainsi que je l'ai déjà souligné dans Tous ensemble. Bien entendu, nous savons à présent que la procédure équivoque qui conduisit à l « égalisation du taux de profit » importée dans les Schémas de Reproduction avait émergé des lettres du 7 janvier 1851 et du 2 août 1862, mentionnées plus haut.
Nous avons donc ici le problème général qui occupait Marx dans les notes assemblées dans les Livres II et III. Ceci aurait constitué un formidable « lapsus théorique » s'il s'était agi seulement de deux secteurs purement capitalistes. Bien entendu, nous le savons déjà, le problème fut aggravé par le rôle ambigu et contradictoire de la rente à propos de laquelle Marx avait rassemblé une importante documentation historique et empirique. Comment fonctionnerait la « mobilité » du capital et la reproduction économique d'ensemble dans un contexte mixte dans lequel l'agriculture capitaliste serait encore confrontée avec la rente?
b) Le Schéma de la Reproduction simple du Livre II.
Fidèle à sa manière analytique, Marx commence alors à analyser les « conditions générales ». Il pose deux secteurs dans lesquels les ratios v/c et pv/v sont les mêmes. Pour conjuguer cette formulation avec le schéma de la reproduction, Marx assume en outre que le Secteur Un produit des Moyens de production, alors que le Secteur Deux produit des Moyens de consommation. Dans un tel système, nous aurons non seulement le même taux de profit dans les deux secteurs mais, de plus, la Reproduction simple ira de soi puisqu'il n'y a pas de variation dans la forme valeur des intrants et des extrants nécessaires au cycle de la Reproduction simple. Marx assume correctement qu'il sagit là d'un cas particulier à partir duquel aucune généralisation valide ne pourra être tirée. Il a alors deux choix: il peut, mutatis mutandis, modifier soit v/c soit pv/v dans un seul secteur. (voir les schémas ci-dessous page 26) Il choisit la première variation en accord avec sa première tentative du 2 août 1862. Son choix montre à quel point il était encore immergé dans Smith et Ricardo et dans leur compréhension de la rente. A partir de Smith et d'une rapide évaluation du contexte historique, il assume que l'on peut poser un ratio pv/v identique dans les deux secteurs. En d'autres termes, il prend le « travail simple » comme équivalent au travail abstrait et au travail socialement nécessaire. A partir de Ricardo et de ses propres investigations, il pose des conditions initiales selon lesquelles le Secteur I est purement capitaliste et le Secteur II est encore caractérisé par l'existence de la rente. Fatalement, ce faisant, le taux de profit (pv/c + v) changera d'un secteur à l'autre. La reproduction, quant à elle, continuera à saccomplir par le biais de l'équivalent général, la monnaie, qui pour sa part ne reflète que l'équivalent universel, le travail humain. En d'autres termes, les conditions de la Reproduction simple ne pourront pas être respectées, à moins que vous ne puissez justifier l'égalisation des profits (et des valeurs). A ce point précis, Marx imagine l'hypothèse de l'égalisation à travers les prix de production. Il affirme seulement que la mobilité du capital ne tolérerait pas très longtemps une situation systémiquement aussi instable, ce qui est entièrement correct. Mais au lieu de réviser sa formulation afin de dériver organiquement le taux de profit systémique, il l'impose de l'extérieur. Cette égalisation exogène des taux de profit aura en plus l' « avantage » de faire apparaître une ponction opérée sur les profits des secteurs capitalistes les plus efficaces par les secteurs les moins efficaces, à savoir ici les secteurs correspondant à la rente agricole. En apparence, cette ponction serait dérivée systémiquement par l'égalisation du taux de profit, plutôt que de sembler provenir d'une contrainte légale externe. Ce raisonnement préliminaire de Marx, trompeusement offert comme théorie achevée, fut encore faussée par la coexistence dans l'Angleterre de Ricardo de la rente féodale et des profits agricoles purement capitalistes liés aux « gentlemen farmers » et encore appelé « rente ». Ces profits agricoles étaient surdéterminés par des facteurs naturels et climatiques qui incitèrent éventuellement la bourgeoisie industrielle anglaise à abroger les lois sur les céréales (Repeal of the Corn Laws.) En réalité, dans ce contexte à la fois capitaliste et féodal, du fait des conditions objectives ambiantes et de la non-disponibilité. ou du coût relativement élevé des innovations technologiques (fertilisants etc.), l'agriculture apparaissait comme un obstacle et une « ponction » vis-à-vis de l'accumulation capitaliste, exactement comme le montraient les données empiriques de Marx. Dans ces conditions, la mobilité du capital ne pouvait pas opérer à plein. L'aurait-elle pu, qu'elle aurait dû agir de manière endogène et non externe, c'est-à-dire en modifiant la « productivité » du Secteur II, puisque ce qui nous concerne ici, ce sont les conditions systémiques et non les conditions individuelles et conjoncturelles. (Afin d'éliminer toute confusion possible, rappelons que lorsque l'on parle de Secteur I ou II, nous avons à faire aux conditions générales prévalant dans chaque secteur, telles qu'elles nous sont fournies par l'agrégation des firmes individuelles les composant. Ceci est encore plus évident lorsque l'on prend empiriquement et théoriquement c + v = 100 dans toutes les branches et les secteurs pour des raisons méthodologiques strictement liées aux besoins de la comparaison. Inversement, les entreprises individuelles seront portées à se conformer à ces conditions systémiques. C'est tellement vrai que dans les pays capitalistes avancés cela devient l'objet de lois spécifiques, les lois concernant la compétition, l'antitrust et les ententes illicites qui sont censées s'appliquer à toutes les branches et les secteurs en incluant également l'ensemble du Code du travail!) Une solution marxiste achevée doit donc être fournie pour le concept de la « productivité » qui respecterait les pré-requis de la Reproduction simple. J'ai offert une telle solution dès la fin des années soixante-dix mais le caractère bourgeois idéologique et a-scientifique tricoté très serré du monde universitaire m'a finalement contraint à en faire usage dans Tous ensemble, un livre que je fus contraint de publier moi-même, par mes propres moyens artisanaux, dans des conditions extrêmement difficiles.
Lorsque le Livre III du Capital fut publié, Böhm-Bawerk sauta littéralement de joie. Les prix de production du Livre III étaient antithétiques aux valeurs du Livre I qui contient l'attaque mortelle portée par Marx contre le système capitaliste, et contre tous les systèmes économiques et sociaux fondés sur l'exploitation de l'Homme par l'Homme. La critique semble, en effet, valide surtout si vous essayez d'incorporer le prix de production dans le Schéma de Reproduction simple. Cependant, ainsi qu'il est de notoriété publique depuis les années 70, Marx lui-même n'est pas responsable de la publication des Livres II et III du Capital. Bien entendu, il ne peut pas non plus être tenu pour responsable de la compréhension paraphrénique primitive, et de la mystification inconsciemment désirée et finalement imaginée par Böhm-Bawerk, lorsque ce dernier succomba lui-même volontairement à sa propre illusion « scientifique » d'avoir réussi à éradiquer le marxisme « depuis les branches jusqu'aux racines »! En rétrospective, on peut constater que Böhm-Bawerk trompa bien des marxologues universitaires (de Tugan-Baranowski, à Bortkiewics, à Seton et bien d'autres encore par la suite) sans pourtant convaincre le moindre marxiste authentique. Ceci fut particulièrement le cas des marxistes authentiques connus en leur temps comme bolcheviques et comprenant des camarades de la trempe de Lénine, Boukharine, Mao et tant d'autres! A la lueur de mon Tous ensemble, Böhm-Bawerk a l'air positivement ridicule. Il apparaît, en fait, comme un insensé auto-conditionné (un « pitre ») qui est trop heureux de pouvoir finalement s'extirper des conclusions logiques et historiques découlant du Livre I, selon une réaction dauto-préservation cognitive bien connue. Son cas est similaire aux symptômes manifestés par Max Weber, qui ne se remis pour sa part quaprès une forte attaque dépressive! Böhm-Bawerk est donc perpétuellement en train d'essayé de dissimuler ses propres lacunes théoriques en se livrant à des généralisations peu fondées ainsi que l'a clairement démontré Boukharine dans son magnifique livre intitulé Economic theory of the leisure class. Déjà en partant, le système alternatif imaginé par Böhm-Bawerk ne pourra jamais s'extirper de la contradiction intrants-extrants (une lacune également présente dans la re-formulation « synthétique » de Tugan-Baranowski). Ceci est dû simplement au fait, que ni lui ni aucun économiste bourgeois, n'est ontologiquement et logiquement à même daboutir à un quelconque « équilibre général » fondé sur une harmonisation cohérente de la micro et de la macroéconomie! La logique du capitalisme privé est tout bonnement la Némésis de l'économie sociale et, de manière plus importante encore, de toute science de la macroéconomie. En fait, Böhm-Bawerk fut brillamment réfuté de l'intérieur par la critique sans appel de Nikolaï Boukharine à la théorie marginaliste dans sa « Economic theory of the leisure class ». Mon propre travail ne rétablit pas seulement la cohérence théorique et la prééminence scientifique de luvre de Marx. Il démontre également l'incompréhension abyssale de Böhm-Bawerk et de tous ceux qui, comme Bortkiewics, lui emboîtèrent le pas, ainsi qu'à Tugan-Baranowski, dans leurs tentatives de reformuler, en termes non-marxistes, le Schéma de la Reproduction simple. (Tous ces essais ne sont que les usuelles et pitoyables tentatives purement positivistes pré-poppériennes de la « science » bourgeoise. Bortkiewics, par exemple, était un statisticien travaillant aux douanes, encore qu'il fit montre d'une belle curiosité dans ce rôle. Ces essais furent naturellement fondés sur la puissance formelle des équations quadratiques qui vous contraignent à formaliser les problèmes selon un système offrant autant d'équations que de variables. Bortkiewics y ajouta le puissant pli professionnel du théoricien, qui consiste à plier le plus scientifiquement du monde les faits afin de les faire entrer dans le cadre pré-requis par la formalisation. Ceci revient en réalité à trahir la réalité concrète, un saut méthodologique et déontologique que Marx était constitutivement bien incapable de commettre, comme nous avons pu le voir en montrant le sérieux qu'il accordait aux données empiriques recueillies sur la rente. Ce formalisme pur et purement a-scientifique poussa même Tugan-Baranovski a finalement ajouté un Troisième Secteur au Schéma de la Reproduction simple de Marx, à savoir le Secteur du Luxe. Ceci simposait par sa méthode, simplement parce que sans ce troisième secteur, et sans la possibilité fallacieuse qu'il offrait de transmuter le « secteur » de la production d'or, considéré comme le secteur produisant les moyens (tangibles!) d'échange, en ses propres termes, aucune formulation quadratique n'aurait été possible (voir l'illustration ci-dessous page 27). Il ouvrit ainsi une voie trop rapidement et trop aveuglément suivie par trop de gens, notablement les économistes bourgeois, à l'exception notable de Paul Sweezy. De toute évidence, ces problèmes étaient sui generis et n'avaient strictement rien à voir avec Karl Marx!)
Il convient également de noter ici que la critique fallacieuse de Böhm-Bawerk était fondée sur l'étrange compréhension de la « valeur » développée par la théorie bourgeoise de l'utilité marginale, c'est-à-dire par une théorie ontologiquement incapable de comprendre la théorie de la valeur fondée sur le travail, telle quexposée dans le Libre I du Capital, où il est démontré, une fois pour toute, que la seule origine possible de la valeur d'échange réside dans le travail humain. Selon moi la critique de Boukharine constitue également une réfutation brillante et définitive des prémisses de toute théorie économique fondée sur la douteuse alchimie de « facteurs de production » préalablement déconnectés du travail humain, y compris dans le cas de la supposée économie « intangible ». Même Hofstäter a fini par réaliser que les ordinateurs et les formes dintelligences artificielles reposent toutes sur un travail humain préalable. Ceci est évidement le cas pour la « valeur d'échange » en soi.
En définitive, les tentatives personnelles de Böhm-Bawerk d'en arriver à une théorie de la valeur bourgeoise cohérente, mais dûment abstraite de toute contamination déterminante par le travail humain, ne réussit à convaincre personne. Par contre, elles soutirent les efforts investis dans le développement d'une théorie bourgeoise de l'utilité marginale. Cependant, ces tentatives d'exploiter les « traces » de Smith et de Ricardo, encore présentes dans les Livres II et III, révèlent un autre trait inquiétant. A savoir qu'aucun théoricien marginaliste, ni Böhm-Bawerk, ni Menger, ni von Misses, ni personne d'autre parmi les « grands » penseurs de l'Ecole autrichienne, ni même à leur façon Sraffa et Schumpeter, ni, du moins à ma connaissance, personne d'autre qui compte dans cette discipline, ne fut capable de résoudre, dans ses propres termes, la critique ex-ante/post-hoc formulée à len contre du schéma de transformation de Marx et de sa supposée contradiction entre intrants-extrants. Cependant, cela vaut d'être répété, il ne saurait exister aucune théorie de l'équilibre général sans une réponse cohérente à ce problème. Au demeurant, la solution préliminaire axée sur des intrants valeurs et des extrants en prix de production, hypothétiquement formulée par Marx, est de loin supérieure à cette situation foncièrement malhonnête. Ainsi que l'a fait remarquer Paul Sweezy, elle a au moins le mérite d'insister sur la création de la valeur par le travail humain, plutôt que de la faire dépendre d'un mystérieux « marché » meta-physique et de sa « main invisible ». En effet, le travail humain constitue une variable particulière qui peut difficilement être réduite à l'état d'un simple « facteur de production » ou destinée à être une variable d'ajustement de choix pour le capitalisme! De plus, au cours d'un travail aussi brillant que de longue haleine, Marx avait posé la question dans le cadre scientifiquement élucidé de ses schémas de reproduction, forçant ainsi toute investigation ultérieure à débuter par son propre énoncé du problème, tout incomplet quil soit demeuré. Ce que Marx caractérisa précisément, mais avec un sens aigu de l'humour, de « questiuncula theoretica » dans sa lettre à Engels, naturellement « naturae politico-economica », (souligné par moi en référence au plan du Capital fourni par Marx lui-même), devint rapidement le « pons asinorum » inversé de toute « science » économique bourgeoise depuis lors. Il s'agit bien de suffisance idéologique de classe dans sa pire expression. Sa rapide mise à l'écart, voire à l'indexe, via les axiomes pris comme monnaie courante dans les cours d'économie 101, agit toujours comme un passage initiatique: comme l'ont fait remarquer Samir Amin et plusieurs autres, il est en effet demandé aux candidats à linitiation économique bourgeoise d'avaler, dès le départ, toutes les présuppositions de l'économie bourgeoise avec ferveur et cela de manière a-critique.
c) La « productivité » et la formulation correcte de la composition organique du capital.
Pour sa part Marx témoignait de plus de perspicacité que tous les besogneux critiques ligués contre lui. Non seulement il formula le problème dans ses termes scientifiques. Dans les notes publiées dans le Livre II, il arriva même très près de fournir la solution exacte et définitive au problème crucial qu'il avait lui-même soulevé. Cest une solution qui est totalement compatible avec les indications préliminaires contenues dans le Livre I du Capital, plus exactement dans sa version française donnée par Marx lui-même comme l'édition de référence de son oeuvre maîtresse. De manière intéressante, cela survient alors que Marx travaillait sur la reproduction et que, par conséquent, il anticipait sur les sujets principaux des tomes II et III, à savoir les conditions analytiques de la Reproduction Simple et Elargie (Livre II) et les conditions socio-politiques de la reproduction, donc la lutte et les alliances de classe (Livre III). Mais, de nouveau, il considéra ce cas comme un cas particulier. Eût-il bénéficié lui-même des critiques externes levées contre lui, qu'il aurait rapidement relié ce cas particulier au problème de la « productivité » en tant que forme dextraction de la plus-value, ce qui lui aurait permis demblée de fournir la réponse correcte.
La formulation concise quil donne de ce cas particulier mérite d'être rappelée en entier. Elle se trouve dans le Livre III du Capital, au chapitre II, dans lequel Marx analyse la « relation entre le taux de profit et le taux de plus-value ». Marx y analyse trois variations principales: i) pv' constant, v/C variable, ii) pv' variable, iii) pv', v, C variables. S'attachant à ce dernier cas en détail, il symbolise le taux du profit et le taux de plus-value, notés respectivement p' et pl'. Et il conclut:
« 5) Enfin, p' reste constant bien que pl' augmente ou diminue, v/C changeant dans un sens opposé à pl', mais dans la même proportion que lui.
Seul le dernier cas demande quelque explication. En étudiant les variations de v/C, nous avons vu qu'un seul et même taux de plus-value peut être exprimé dans des taux de profit très différents; nous voyons ici qu'un seul et même taux de profit peut être fondé sur des taux de plus-vaue très différents. Mais, tandis que, pl' restant constant, tout changement dans le rapport de v à C suffisait à produire une modification du taux de profit, il faut qu'un changement de grandeur de pl' entraîne un changement correspondant, mais inverse dans la grandeur de v/C, pour que le taux du profit reste le même. Dans le cas d'un seul et même capital, ou de deux capitaux dans un seul et même pays, cela n'est possible qu'à titre exceptionnel. » (in Oeuvres, Economie II, La Pléiade, pp 904, 905)
Ce paragraphe est d'importance capitale quoiqu'il fut négligé et mal interprété par tous les commentateurs. Cependant, si on le lit avec les considérations relatives à la rente exposées ci-dessus, et donc en ayant à l'esprit la « productivité » et la Reproduction simple, on est immédiatement frappé par son importance. Car il nous force à revoir toutes les hypothèses antérieures, notamment l'hypothèse d'un ratio v/c différent et d'un ratio pv/v identique, à la lueur dune exigence première, celle de la conformité avec la loi de la valeur exposée au Livre I. Bien entendu, les conditions dans lesquelles v/c et pv/v varieraient simultanément ne sont autres que celles d'un changement de « productivité », à savoir les conditions dans lesquelles deux capitaux différents se confrontent l'un lautre avec des technologies différentes, ce qui implique nécessairement des compositions organiques du capital différentes. Le capital utilisant les nouvelles technologies produira plus de biens d'un certain type durant le même temps de travail. Si l'on se souvient alors que la composition organique du capital n'est rien d'autre que la relation entre le capital vivant et le capital passé et que v représente simultanément le travail passé (en termes de valeur d'échange) et le travail vivant (en termes de valeur d'usage) prêt à entrer dans le nouveau cycle productif, alors au lieu d'écrire v/c, on écrira plus correctement v/C où C = c + v. La forme de plus-value désignée comme « productivité » devient limpide de plusieurs façons différentes, puisque « v » reçoit exactement la même valeur d'usage sous forme de salaire qu'il recevait avant le changement de « productivité », quoiqu'il représentât maintenant un différent type d'ouvrier, quand bien même il demeurerait physiquement la seule et même personne. (Pour sa part, comme on peut s'y attendre, la valeur d'échange du « travail socialement nécessaire » pour le reproduire, à savoir le salaire, a été modifiée en raison inverse de l'augmentation de la productivité étant donné le nouveau prix du produit final.) Dans un flash, le problème de la coexistence s'en trouve résolu et sa solution est universellement valide en ce sens que les branches et les secteurs dominants, au sein du mode de production dominant, imposent la logique de leur propre valeur d'échange à l'ensemble des modes dominés, aussi bien quà l'ensemble des branches et des secteurs capitalistes (même si cela est bloqué par des mesures légales résiduelles, par le biais d'alliances de classes réactionnaires motivées par la peur inspirée à la bourgeoisie par une alliance de classes autonome forgée par les masses paysannes et ouvrières.)
Illustrons ces propositions. Nous utiliserons deux Secteurs dans un schéma de Reproduction simple. Il s'agit-là de la présentation optimum puisqu'elle permet de comparer les changements de « productivité » dans différents capitaux et, simultanément, de vérifier la cohérence du raisonnement au travers des équations de la Reproduction simple, qui doivent nécessairement être respectées en termes valeur du début à la fin (ex ante et post hoc contrairement à la présentation opposant valeurs/prix de production.) Suivant Marx, afin de comparer plus aisément les différents capitaux et les secteurs économiques, nous ramènerons au préalable leur somme respective (c + v) à 100. Dans la situation de départ, la composition organique du capital v/C et le taux de plus-value pv/v sont les mêmes dans les deux Secteurs. Par la suite nous introduirons un changement de « productivité » dans le Secteur I, et, bien entendu, nous aurons une relation proportionnelle inverse entre v/C and pv/v respectant ainsi scrupuleusement la définition de la « productivité ». Il reste alors à déterminer ce quil advient aux équations de la Reproduction simple. Ainsi que nous l'avons noté ci-dessous, Boukharine a fourni un résumé très clair des équations de la Reproduction simple de Marx.
Boukharine donne le résumé suivant:
c2 = c 1 + pv1
M2 = v1 + pv1 + v2 +pv2
M1 = c1 + c2
En notant la Reproduction simple initiale SR A et son prochain cycle SR A' (comme nous l'avons fait dans Tous ensemble), nous obtiendrons ceci:
Situation initiale de la Reproduction simple (notée SR A):
c + v + pv = M
Sector I = 80E 20E 20E = 120E
80Mp/80h 20Mp/20h 20Mp/20h 120Mp/120h
Sector II = 40E 10E 10E = 60E
40Cn/40h 10Cnp/10h 10Cn/10h = 60Cn/60h
Total = 120E 30E 30E = 180E
Note : E = euros; Mp = Moyens de production; Cn = Moyen de consommation; et h = heures. Ici 1 Mp = 1 Cn. Pour des raisons de comparaison intra et inter-sectorielles la valeur de chaque variable est donnée en euros aussi bien qu'en termes de son propre produit, soit Mp ou Cn. Ici, 1 Mp égale 1 Cn égale 1euro. Naturellement en termes matériels (trop rapidement nommé termes « quantitatifs ») la distribution des Mp et des Cn doit correspondre aux équations de Marx/Boukharine. Si la traduction des Mp et des Cn en euros demeure cohérente alors les termes euros représenteront la valeur elle-même.
Passons maintenant à une situation dans laquelle la « productivité » aurait augmenté de 1/4 dans le Secteur I. Appelons cette nouvelle situation dans la Reproduction simple SR A'.
Nous obtiendrons alors le schéma suivant:
c + v + pv = M
Sector I = 84E 16E 20E = 120E
105Mp/84h 20Mp/16h 25Mp/20h 150Mp/120h
Sector II = 36E 9E 9E = 54E
36Cn/36h 9Cn/9h 9Cn/9h = 54Cn/54h
(45 Mp)
Total = 120E 30E 30E = 180E
Ici 1 Mp = 0,8 euro puisque la « productivité » a augmenté. Cependant, les ajustements rendus nécessaires par les flux de production de la Reproduction simple (la version globale du capital « used-up » de Paul Sweezy que j'ai appelé « l'Effet RS ») nous assure qu'il s'agit bien de travail « abstrait » et de « travail socialement nécessaire ». Ceci est immédiatement exprimé en termes valeur équivalant dans ce cas aux termes euros puisque nous faisons ici abstraction de l'inflation structurelle causée par les travailleurs réduits, mutatis mutandis, au chômage par l'augmentation de la « productivité » et contraints d'intégrer les rangs de l'armée de réserve (AR.) (Sur ce dernier point voir Tous ensemble.) Pour bien comprendre ceci il suffit d'observer les transformations subies par v1 et v2 : tous les doutes s'évanouissent dès que l'on distingue les expressions en valeur d'usage (« vu ») (« vu » donnée ici sous forme de Mp et de Cn) des expressions en valeur d'échange (« ve ») dont les valeurs d'usage ne sont que les supports matériels. Notons également que malgré l'augmentation de la « productivité », v1 peut bien représenter la ou les mêmes personnes, mais pas le même type de « travailleur ». Le nouveau type de travailleur produira ¼ de produits de plus durant le même temps de production. La valeur de la force de travail, pour une durée donnée, et non pas le « temps » de travail en tant que tel constitue l'étalon de mesure universel permettant la commensurabilité de toutes les marchandises. Le temps n'est que le contexte temporel commun dans lequel les différentes valeurs sont évaluées puisqu'elles se réfèrent à leur seule et unique source, le travail humain.
Vous vous souviendrez sans doute à partir du résumé de Bortkiewics disponible dans le recueil de textes portant sur le problème de la transformation publié par Sweezy (p 200) que Tugan-Baranovski avait proposé le système d'équation suivant:
Système déquation de Tugan-Baranovski:
c1 + v1 + s1 = c1 + c2 + c3
c2 + v2 + s2 = v1 + v2 + v3
c3 + v3 + s3 = s1 + s2 + s3
Dans ce schéma, c1 + c2 + c3 sont donnés comme représentant le capital constant, v1 + v2 + v3 le capital variable et s1 + s2 + s3 à son tour seraient censés représenter très opportunément le Secteur du Luxe, donné par Tugan-Baranowski comme équivalent à la production de l'or et donc à lunité (matérielle) monétaire de compte!
Il convient de souligner ici que notre camarade Boukharine résumait Marx loyalement sans tenter de lui imputer des propositions nayant rien à voir avec le marxisme comme le fait Tugan-Baranowski et tutti quanti après lui, y compris Bortkiewics. Comme nous pouvons le constater Tugan-Baranowski créa artificiellement un Secteur Trois, l' « or », parce qu'il pensait que ce secteur était nécessaire pour résoudre algébraïquement les équations de la reproduction. Mais, ce faisant, il démontrait fatalement qu'il n'avait pas la moindre idée sur la différence entre équivalent général (moyens d'échange et monnaie) et l'équivalent universel (la force de travail humaine.) Il est superflu de dire que l'utilisation des équations quadratiques (ou en général de tout autre outil mathématique) est parfaitement légitime, mais seulement si vous respectez les faits, sans chercher à les manipuler pour qu'ils correspondent gentiment aux techniques mathématiques que vous avez réussies à maîtriser! Il ne sagit pas seulement de rappeler quaucun modèle ne saurait être confondu avec la réalité elle-même. De manière plus signifiante, aucun modèle heuristique ne devrait jamais être conçu en abstraction de la nature intime et des procès qui caractérisent l'objet d'étude spécifiquement considéré. (Pour ceux qui savent lire, la Méthode de Marx avait déjà anticipé la synthèse nécessaire, mais encore en attente de formalisation, entre l'incomplétude de Gödel et la pluralité des idiomes de Wittgenstein qui inclut les formulations logico-mathématiques.)
En respectant l'équation de la « productivité » on peut maintenant modifier les conditions techniques, c'est-à-dire la composition organique du Secteur I (qui est aussi le secteur non-agricole) passant ainsi des conditions initiales SR A à la situation SR A', donc au cycle reproductif suivant sur la base des résultats de SR A. Le Secteur II, dans lequel les conditions de production sont demeurées inchangées, devra s'ajuster pour respecter les équations de la Reproduction simple tout en conservant naturellement sa propre « productivité ». Dans un Etat capitaliste non-interventionniste, cette décision sera effectuée de manière aveugle, et sera simplement médiatisée par le « marché » réel représenté, en l'occurrence, par la demande systémique réelle inscrite dans le Schéma de la reproduction, et sans doute par la persistance d'une certaine « surcapacité » structurelle. (Bien entendu nous utilisons ici le Schéma de la Reproduction simple parce que Marx a démontré correctement que les problèmes analytiques doivent être préalablement résolus à ce niveau là. Cependant, le même argument vaut pour la Reproduction Elargie, à savoir la reproduction dynamique à une échelle plus vaste. Dans ce dernier cas, la magnitude de la demande globale systémiquement nécessaire pour assurer la reproduction ne sera pas donnée, mais dépendra des choix de réinvestissement effectués par les classes dominantes et par la société en général. Autrement dit, dans tout modèle de reproduction dynamique, une part de la plus-value pv sera réinvestie alors quelle est supposée être consommée en entier dans le Schéma de la Reproduction simple. Dans le contexte du capitalisme avancé, les choix de réinvestissement peuvent même concerner la part différée des salaires individuels correspondant aux régimes de retraite ou aux programmes contributoires du même genre (Indépendamment de la forme sous laquelle ils seront présentés. Pour le détail voir mon Tous ensemble, ainsi que le chapitre portant sur le socialisme cubain dans Pour Marx, contre le nihilisme.)
Ceci devient alors la théorie entièrement élucidée du marché et de la demande sociale que Marx avait déjà détectée dans ses Manuscrits parisiens de 1844. Après cette élucidation et même après Keynes, en autant que Keynes ait préalablement été revisité à la lueur de cette mise au point, on se demande comment tant d'inepties mystifiantes peuvent encore être déversées par des personnes présumément éduquées, à propos des « lois du marché » (capitaliste), ces supposées lois qui sont toujours invoquées mais jamais véritablement comprises ni explicitées en termes théoriques et empiriques recevables. Ces pseudo-lois du marché sont constamment simplifiées d'une frauduleuse façon par le biais des formulations idéologiques, pleines de simplesse, se rapportant aveuglément à lhypothèse de la « concurrence parfaite ». Elles le sont malgré leur négation quotidienne dans les faits. (Pour lanecdote sait-on que des milliers de voitures neuves sont envoyées à la casse tous les ans plutôt que dêtre mises sur le « marché » par des entreprises multinationales soucieuses de leurs coûts et de leurs marges de profits ? Les flux tendus (just-in-time) étant la dernière mouture de cette gestion oligopoliste. Ce qui laisse les fameuses courbes de loffre et de la demande libres de sentrecroiser allégrement selon leur fantaisie !) Ainsi la « concurrence parfaite » et les « lois du marché », pour magiques quelles soient, demeurent laxiome bourgeois par excellence. Ceci malgré leur réfutation théorique au moins depuis Sraffa, Joan Robinson et Chamberlain, par le biais de la théorie des oligopoles et des monopoles sans oublier, bien entendu, certaines théories plus récentes s'attachant à l'étude de marchés et de formes de gestions purement asymétriques! Elles le sont surtout malgré leur réfutation marxiste définitive. Cette vacuité scientifique, plus que tout autre chose, révèle leur fonction purement idéologique et leur nature transitoire.
Les contraintes systémiques révélées par le Livre II du Capital de Marx, et suscintement résumées par Boukharine, signifient que le capital « used up » employé dans le Secteur II, indépendamment du montant du travail cristallisé sous forme de capital, sera déterminé par les conditions de la reproduction et donc par le « marché » réel. Autrement dit par la demande sociale systémique comprise dans un sens dynamique, mais n'impliquant pas nécessairement le « gaspillage » et les propensions anti-écologistes du mode de production capitaliste. La compétition elle-même se déroule à l'intérieur de ces contraintes, ou bien elle prend la forme de la lutte politique pour la dominance des paramètres systémiques. Sous le règne du capitalisme primitif ou néolibéral ceci saccomplit aveuglément, de manière hobbésienne, chaque capital étant un loup pour les autres capitaux, à l'exception de la version grégaire du « communisme du capital », qui est instinctivement ravivée pour peu que le capital soit confronté aux demandes du prolétariat. Sous le règne du capitalisme avancé correspondant à l'Etat social ou à lEtat-providence, ou encore au sein de formes socialistes mixtes dominées par la propriété collective des principaux Moyens de production, cette compétition est simultanément conditionnée par les logiques micro et macro-économiques, comme l'avaient d'ailleurs réalisé Wicksell, autant que Keynes ou Myrdal. Ceci est également vrai de la stratégie antérieure et lucidement conceptualisée par Lénine durant la Nouvelle Politique Economique (NEP). Bien entendu, du point de vue méthodologique, Walras était parfaitement conscient de la dichotomie existant entre le(s) marché(s) heuristiques de sa « science économique » bourgeoise et « l'économie sociale » en soi. Mais ceci ne sembla pas le troubler outre mesure, à part sa tentative infructueuse d'établir une théorie de l'équilibre général. Karl Polanyi approcha le problème empiriquement en décrivant différents types de marchés « physiques », de l'agora à l'emporium etc., mais en échouant à les relier de manière cohérente à ses « types idéaux » qui prétendaient rendre compte des formes sociales de la redistribution. Dans le chapitre portant sur le socialisme cubain dans Pour Marx, contre le nihilisme, j'ai montré que la forme conceptuelle et historique dominante du marché (ainsi que les autres formes subordonnées qui coexistent avec lui) ne sauraient être appréhendées en abstraction de la lutte et des alliances de classe, ni de leur réalisation systémique en des « époques » historiques spécifiques. Marx avait brillamment entrevu tout cela dès la rédaction de ses Manuscrits parisiens de 1844, lorsqu'il affirma que, dans le long terme, la concurrence s'équilibre par elle-même, de sorte que ce qui compte réellement c'est la « demande sociale » et la valeur de la force de travail.
Un dernier élément mérite d'être souligné. Lorsquun changement technique déterminé modifie la composition organique du capital, le « marché » réel, donc les conditions spécifiques de la reproduction, doivent naturellement être respectées. Dans le cas de la Reproduction Simple, ceci impliquera un « gaspillage », notablement sous forme de Moyens de production et de force de travail (de travailleurs en chair et en os) qui ne pourront pas être employés dans le Secteur II (dans la situation SR A'), le Secteur demeuré inchangé dans notre exemple en ce qui concerne la « productivité ». Dans Tous ensemble, j'ai dénommé ceci « l'Effet RS ». Ainsi que je l'ai mentionné plus haut, ceci ne constitue pas un problème parce que nous avons à faire spécifiquement à des « valeurs d'usage » et à du capital « used up ». Cependant, si la situation était modifiée de façon à ce que ces ressources soient de nouveau employées productivement, le problème de valeur quelles poseraient ne différerait pas de celui déjà incorporé dans la différence entre capital non-utilisé et capital « used up » (ou, si l'on préfère, entre ce que Piero Sraffa appela capital « d'époques différentes », quoique dans une formulation moins élucidée.) En fait, nous pouvons tous constater à partir de cela que dans une économie rationnellement planifiée (et « durable »), ce « gaspillage » révélé par « l'Effet RS » serait pris très au sérieux. Ce souci serait possible puisque la planification économique signifie en principe l'utilisation collective des ressources naturelles (ou de leurs substituts à mesure qu'ils sont mis à la disposition de la société, voir lAnnexe), ainsi que de la plus-value produite par la société grâce à la dynamique de la Reproduction élargie. La théorie du « déversement » d'Alfred Sauvy et ma propre théorie des secteurs intermédiaires, dérivée de la formulation antérieure de Christian Palloix dans son étude portant sur l'évolution du secteur métallurgique français pour le compte du Plan, ne peuvent donc pas être correctement appréhendées sans la compréhension préalable de la logique et des contradictions des procès de Reproduction et planification, qui requièrent des « médiations » sociales et politiques appropriées. Évidemment, ces contradictions dialectiques nont rien à voir avec les supposées contradictions théoriques et conceptuelles (des erreurs, en fait) de Böhm-Bawerk: leur élucidation représente un résultat scientifique considérable, une avancée nécessaire pour toute incorporation marxiste sensée des considérations écologiques dans la planification économique. C'est dailleurs ce que Marx lui-même entrevoyait dans sa conception du communisme devant être représentée par un genre nouveau de société dans laquelle l'Homme dominerait collectivement et individuellement les choses, au lieu d'être réifié par elles dans une société du « gaspillage » se nourrissant de l'exploitation de l'Homme par l'Homme et uniquement motivée par l'accumulation privée du profit. (v. Annexe) En termes authentiquement marxistes, il n'existe pas de Prométhéisme primitif arbitrairement opposé à la supposée plénitude d'une Gaïa imaginaire. En fait, il ne saurait y avoir d'économie durable, respectueuse de l'environnement, sans une compréhension claire de la loi de la valeur marxiste et de ce qu'elle implique pour l'écologie, ce qui ne peut pas être scientifiquement conçue, ni mis en application, sans une conception avancée ou communiste de la « plus-value sociale », devant être contrôlée collectivement selon des finalités purement humaines, respectueuses de l'égalité intrinsèque des êtres humains. Il ne reste alors plus qu'à rappeler la définition classique du pouvoir politique qui n'est autre que la possibilité pour des individus, des groupes ou des classes, de procéder à l'allocation des ressources disponibles, dans une société donnée, pour le bénéfice de cette communauté dans son ensemble. (Cette définition a une portée générale. Au minimum, dans les sociétés de classes définies par l'exploitation de l'Homme par l'Homme, cette allocation devra être suffisante pour préserver l'hégémonie des classes dominantes!) Cependant, l'allocation des ressources suppose leur production préalable. Ceci nous renvoie directement à l'explication de Marx telle qu'elle apparaît dans l'exposition du plan en quatre Livres du Capital. Ainsi que Marx l'avait expliqué dans la Préface du Livre I du Capital, le premier livre exposait la forme marchandise et les procès d'extraction de la plus-value, le second le procès de reproduction, le troisième la dialectique socio-politique d'ensemble résultant de la lutte et de l'alliance des classes, et finalement le quatrième l'histoire de la théorie politique en tant que telle (dailleurs partiellement anticipée dans l'Anti-Dürhing.) En d'autres termes, il est dommage que les conditions inhumaines, imposées par le capitalisme à Marx, l'ait empêché de rédiger lui-même les Livres II et III (peut-être en français!) à linstar du Livre I. Plusieurs décades d'obscurantisme et de honteuse exploitation, y compris de méprisables « retours » nietzschéens « récurrents », nous eussent ainsi été épargnés. Néanmoins, si, en suivant l'exemple de tous les grands bolcheviques, Mao inclus, vous lisez Marx loyalement selon une lecture scientifique, autrement dit si vous le lisez avec un esprit scientifique critique, comme il le demande lui-même dans les Préfaces mentionnées plus haut, vous atteindrez éventuellement le cur de sa pensée. Ceci demeure vrai, même si vous devez momentanément accepter la solution de Seton, pour vous extirper du fallacieux problème de la transformation inventé de toutes pièces par Böhm-Bawerk, Tugan-Baranovski et Bortkiewics, tout en supplémentant cette compréhension par une plus grande emphase et un plus grand respect des processus historiques, de la même façon que Marx le fit en rapport avec ses données empiriques sur la rente. Lutilité de cette approche méthodologiquement motivée est vite illustrée. Il ne devrait échapper à personne que Marx utilisa ses études de l'économie politique (sans excepter le Capital) pour éclairer ses analyses historiques et politiques, par exemple dans ses Luttes de classes en France ou dans Le 18 brumaire de Louis Bonaparte. L'Ecole des Annales, durant ses années fastes, fit de même. Comme le firent dailleurs tous les marxistes authentiques de par le monde avec des résultats incomparables. Les problèmes théoriques résiduels de l'inégalable et monumentale critique de l'économie politique de Marx demandaient plus de travail collectif. Néanmoins, ainsi que l'avait définitivement montré Althusser, ceci ne justifiait aucunement la marche arrière paradigmatique vers une sociologie entièrement pré-scientifique et de classe, ou encore vers un pseudo (et maçonnique) historicisme! Quoiqu'il en soit, aujourd'hui, après mes mises au point scientifiques, la balle est définitivement dans la cour des économistes bourgeois. Plus précisément, étant donné leur incapacité ontologique à en arriver de manière endogène à un « équilibre général » comment pourront-ils refuser sans perdre totalement la face de se mesurer avec l'analyse de Marx telle que je l'ai rétablie? S'ils font semblant d'ignorer le problème, alors leur statut d'idéologues complices à la solde de la bourgeoisie sera clair. Il s'en suivra que leurs prétentions à une quelconque signification et légitimité scientifique sera dénoncée comme fallacieuse et scélérate. Leur salaire universitaire lui-même apparaîtra comme une expression directe et odieuse de l'exploitation de classe. Cette fois-ci, cependant, nous réaliserons tous que nous avons à faire à une nouvelle mais très authentique « trahison des clercs »! En effet, comme l'avait bien vu Hegel, il ne peut y avoir de pensée humaine digne du nom, sans un espace d'intersubjectivité qui, nécessairement, implique et invoque une égalité humaine indéniable. Ce type de trahison des « élites » est bien plus coûteux que la pire erreur ou incomplétude politique commise par les avant-gardes auto-désignées, mais néanmoins désintéressées et loyales, du prolétariat.
d) Conclusion: l'importance cruciale de la « productivité » et de la « plus-value sociale ».
Il devrait désormais être clair que ces deux concepts ont une importance capitale pour la compréhension de la reproduction du mode de reproduction dominant. La supériorité de la « productivité » sur les plus-values absolue et relative permet de comprendre la rente agricole et, par conséquent, de conceptualiser la coexistence sous dominance de divers modes de production. L'importance économique croissante de la « plus-value sociale » permet pour sa part de conceptualiser la transition hors du capitalisme selon des modalités révolutionnaires ou « réformistes révolutionnaires », dépendamment des circonstances socio-politiques spécifiques.
Comme nous l'avons déjà vu, la « productivité », par opposition à la plus-value absolue ou relative, est la forme dominante d'extraction de la plus-value qui caractérise le capitalisme. « Productivité » signifie seulement que l'on peut produire une quantité plus grande d'un produit quelconque dans un laps de temps plus court, grâce à l'introduction de nouvelles techniques de production. Le capitalisme a bien révolutionné la sphère de la production puisqu'il a systématiquement substitué la croissance économique, atteinte par le biais de la « productivité », à un système antérieur fondé sur l'extension primaire et barbare du « temps » de travail, ou encore sur l'accroissement conjoncturel de son « intensité ». La « productivité » reformule simplement l' « intensité » structurelle du « travail socialement nécessaire » pour une « composition organique du capital » et un temps de travail donnés, tous deux liés à l'organisation technologique et non-technologique du procès de production. Ceci implique également la montée en puissance de l'organisation consciente de la créativité individuelle et collective de la société dans son ensemble, puisque la négation structurelle de ces potentialités individuelles et collectives ne sera que le prélude à l'inéluctable dépérissement du capitalisme, en tant que mode de production viable un destin révélé sans ambiguïté par la volonté philo-sémite nietzschéenne hystérique de régresser vers une société de caste.
Nous avons vu que la solution qui en résulte tient simplement à ceci: comme nous aurions pu nous y attendre, la composition organique du capital est liée au taux de plus-value. Il suffit de réécrire (comme Marx le fait une fois en croyant malencontreusement avoir affaire à un cas particulier) la composition organique du capital v/C où C = c + v.
Nous aurons alors les situations suivantes:
E = une monnaie quelconque correspondant à un niveau non-inflationniste.
P = produit; M = total des résultats du secteur considéré
h = heures.
En commençant avec la situation A, nous aurons:
c v pv = M
80 20 20 = 120
80 E/80p/80h 20E/20p/20h 20E/20p/20h = 120E/120p/120h
La nouvelle situation correspondant à l'augmentation de la « productivité » de ¼ (de sorte que p = 0,8 E) sera:
c v pv = M
84 16 20 = 120
84E/105p/84h 16E/20p/16h 20E/25p/20h = 120E/150p/120h
Ceci signifie que le travail vivant est considéré comme l'unique source capable de produire de nouvelles valeurs d'échange en objectifiant sous forme de nouvelles valeurs d'usage le travail passé contenu dans C. Le travail vivant nécessaire (v donné en termes de valeurs d'usage) demeure le même dans le ratio v/C et dans le taux de plus-value pv/v (qui est également à la base du taux de profit pv/C.) Par conséquent, pour respecter les pré-requis de la définition de la « productivité », qui n'est autre que la capacité technique de produire plus de produits dans un même laps de temps, le ratio pv/v doit se modifier proportionnellement, mais en sens inverse de la modification causée dans le rapport v/C, la composition organique du capital. Les mêmes personnes physiques, représentant maintenant un type différent de travailleurs représenté par v (bien que pas nécessairement dans le même nombre), peuvent donc soutenir des stages différents du développement productif. Par contre, ces travailleurs différeront lorsqu'ils seront appréhendés du point de vue du travail abstrait et du travail socialement nécessaire. Les pré-requis de la « productivité » et de la loi de la valeur marxiste seront entièrement respecté dans le cadre d'une solution parfaitement cohérente avec les conditions de la Reproduction simple.
Comme on peut le voir désormais, les potentialités limitées de l'accumulation contenue dans le mode de production féodal furent inévitablement sapées par la « productivité » capitaliste dès que la bourgeoisie s'empara du pouvoir politique. C'est pourquoi nous pouvons définitivement conclure que la restitution d'une loi de la valeur marxiste entièrement développée pour la « productivité » et la Reproduction permet de résoudre scientifiquement l'énigme de la rente d'une manière définitive, cest-à-dire dune manière qui soit capable de tenir compte des interactions inter-branches et inter-secteurs purement capitalistes, autant que de la logique intersectorielle de la coexistence des modes. Incidemment cette compréhension de la rente permet de mettre définitivement de côté les derniers archaïsmes bourgeois dus à la théorie ricardienne. Ceci concerne en particulier la théorie des avantages comparatifs, dite également théorie des coûts comparés. On peut résumer cet acquis théorique marxiste en rappelant la remarque de Marx, à leffet quavec le capitalisme agricole, la terre elle-même cesse dêtre « une catégorie économique irrationnelle », alors que Walras fut contraint de concéder que la « rareté » était en définitive produite socialement.(Pour une discussion plus détaillée se reporter à lAnnexe à la fin de cet ouvrage.)
La restitution de la loi de la valeur marxiste permet de comprendre que nous avons simplement à faire à différents modes de production, l'un féodal, l'autre capitaliste. Le second est fondé sur la « productivité », et sur l'approfondissement de la composition organique du capital qui, naturellement, induisent un plus grand volume de production, des prix compétitifs et donc des profits plus grands, par le biais d'un accroissement des ventes et la conquête des marchés. Lorsque ceci survient, le mode de production féodal avec ses formes d'exploitation et d'organisation spécifiques (métayage, fermage etc.), toutes fondées sur l'extraction de la plus-value absolue, découvre rapidement qu'il ne peut pas soutenir le rythme, même au prix d'une brutale « pressurisation » de la paysannerie. Le régime juridique de l'Ancien Régime avait naturellement entravé le développement du capitalisme agricole. A un certain point, la contradiction entre le développement des forces productives et l'effet suffocant du régime politique et légal dominant devint trop aiguë. La « plus-value sociale » nationale relative à celle des nations rivales fut mise en danger comme cela fut le cas dans les relations entre l'Angleterre et la Hollande, ou encore entre la France et l'Europe continentale par rapport à la Grande Bretagne. Des ajustements devaient être apportés d'une manière ou d'une autre. Dans chaque « époque », tant la reproduction socio-économique que les « procès de production immédiats » de tout mode concevable sont « contestés » âprement pour paraphraser une belle expression de notre littérature (« contested terrains »). Aujourd'hui, la « gouvernance privée » cherche à se substituer aux pouvoirs régaliens de l'Etat et ainsi à surclasser l'Etat qui est pourtant l'espace légitime de l'expression démocratique des « citoyens », en tant que dépositaires souverains du Contrat Social et Politique.
Par opposition, la Révolution française et la Révolution anglaise antérieure avaient libéré les énergies du mode de production capitaliste qui ne tarda pas à établir sa dominance au cri de : « Laissez faire! Laissez passez! ». Contrairement à la Révolution américaine qui bénéficia de la retraite Orangiste vers le Canada colonial, les deux révolutions européennes furent l'objet d'une restauration partielle de l'ordre ancien par le biais de la loi. Nous fûmes donc confrontés pour un temps à un système agricole mixte dans lequel les formes féodales subsistaient et coexistaient avec le mode capitaliste dominant mais en un combat inégal pour leur survivance. (P.P. Rey note que la défense darrière-garde des formes féodales subsista en France jusqu'à la fin des années 50, une situation que j'ai pu observer par moi-même, dans ses toutes dernières traces, au début des années 60. Comme c'est le cas pour la « productivité » capitaliste, la même personne peut être à la fois un représentant de la paysannerie féodale résiduelle, un capitaliste agricole ou un ouvrier agricole. Tout dépend de la quantité de terre qu'il possède personnellement ou qu'il détient en location et selon quel régime juridique. Ici réside le mystère de la coexistence sous dominance des modes de production qui détermine l'allure de la profitabilité. Le régime politique et juridique dominant détermine la forme de « plus-value sociale » et influence ainsi le développement des formes d'extraction de la plus-value, au sein des « procès de production immédiats ». Ces formes sont généralement confondues par les marxologistes déterministes avec l'expression bonne à tout faire de « forces productives », par opposition aux relations sociales de production. Cest le cas par exemple pour G. A. Cohen (voir son Karl Marx's theory of history, Princeton University Press, 1980), ou encore pour les matérialistes primitifs et bien d'autres épigones de formes diverses de déterminisme unilatéral ou réflexif.
Pour ma part, en suivant le plan du Capital fourni par Marx en personne, j'ai montré que le contrat salarial (tel qu'il est contenu dans le « travail socialement nécessaire »), aussi bien que les médiations légales et politiques déterminant les formes d'allocation de la « plus-value sociale », sont par essence politiques. Autrement dit, elles sont intrinsèquement des relations sociales de production dans le sens du matérialisme historique de Marx. La conception de Marx est plus proche du motto de Vico « verum factum », tel que scientifiquement élucidé par la loi de la valeur marxiste. Cette signification ne saurait être rabaissée au sens régressif de l'expression « relations sociales de production » que l'on peut trouver dans le travail, aussi inutile que laborieux, de tant de disciples attardés de Max Weber ou de Karl Mannheim, cherchant à se démarquer de lexpression marxiste traditionnelle, mais équivalente, de « rapports de production » qui sont par définition des rapports sociaux. Ce glissement sémantique serait indifférent sil était motivé par la volonté de sextirper dun certain « économisme » positiviste. Malheureusement tous ces gens sont infatués de la sociologie bourgeoise relativiste ou situationniste pour laquelle des généralisations empiriques hâtives sont néanmoins données pour des fondements scientifiques sous le nom pompeux de « types idéaux » et devraient donc être considérés « vrais » par définition! Cependant, par une sorte dironie amère, cette « validité » est alors comprise comme simple « certitude », dorigine également positiviste, et donc prudemment distinguée de toute velléité (platonicienne, totalitaire, voire marxiste
) de prétendre à une quelconque « vérité » mieux établie. Nous baignons ici dans un esprit proche de la compréhension de la connaissance humaine, présentée par Popper comme une opération formaliste fort peu scientifique reposant sur l'intuition. Il est donc peu étonnant que les miracles et les mystères sont soudain donnés pour des concepts plus « solides » et plus « fertiles » que les « concrets pensés » égalitaires déjà démontrés, des concepts que la connaissance intuitive est dailleurs bien loin dinfirmer ! Ces « Types Idéaux » sont en fait donnés comme étant plus « solides » et « fertiles » que les versions « solides », « fertiles » mais incomplètes des « concrets pensés » tels qu'illustrés par les lois de la valeur respectives d'Aristote et de Ricardo par rapport à celle de Marx! La « critica » est ainsi déconnectée de la « topica », de sorte qu'aucun point de rencontre authentique, au sein d'un univers donné, ne pourra jamais être établi entre l'investigation et l'exposition. Cette entreprise sociologique bourgeoise représente une réfutation primitive de l' « historicisme », improprement confondu avec le « matérialisme historique » par certains, mais demeure fondamentalement incompatible avec le devenir humain! Pour ne donner quun exemple, cette sociologie bourgeoise, au service d'étranges objectifs de classe soigneusement dissimulés, perpétra une confusion bien typique lorsqu'elle prétendit que l' « esprit » du capitalisme était plus congruent avec le « protestantisme », gommant de la sorte toutes les variations du protestantisme et le fait historique incontestable que le capitalisme naissant se manifesta d'abord dans l'Italie papiste, et en bien dautres endroits, avant de se déplacer vers la Hollande et l'Angleterre maritimes, ainsi que vers quelques régions allemandes stratégiquement situées le long des axes commerciaux. (Il sagit-là dune conversion qui, au demeurant, suivait le choix religieux du prince bien plus que le désir des masses évangélisées et millénaristes ainsi qu'il ressort de la Guerre des paysans de Marx et Engels!) Contrairement à Vico, de qui ils ont tous emprunté subrepticement peu ou prou, ces cercles bourgeois séculiers ou religieux, qui ne doivent leur position dominante qu'à une forme ou une autre de démocratie censitaire, doivent toujours prétendre que la liberté constitue la fin de l'histoire. Mais leur liberté, constamment divorcée de toute notion d'égalité, est toujours prête à se rabattre sur les recettes de Nietzsche pour tenter de sauver sa propre peau et ses privilèges usurpés. La quiétude de Benedetto Croce sous le fascisme, ainsi que l'anticommunisme calculé et viscéral de Max Weber, montrent clairement ce qui est en jeu. En termes purement historiques, il suffit de rappeler que la Toscane avait expérimenté la distribution de la confection textile aux pièces dans les campagnes par d'industrieux marchands urbains, bien avant que la puritaine Angleterre n'empruntât et ne développât cette façon de faire, pour éventuellement renverser la procédure par les « enclosures » et l'exode rural qui en découla! (Nous ne pouvons élaborer davantage ici. Cependant, à part Tous ensemble et Pour Marx, contre le nihilisme, on pourra se référer au schéma contenu dans « L'Anti-Varela » dans la section « Pour le socialisme, pour Cuba » du site HYPERLINK "http://lacommune1871.tripod.com/"http://lacommune1871.tripod.com . Ce schéma important présente une différentiation marxiste articulée entre les relations d'exploitation, tant formelles que réelles, les relations de distribution, et les relations politico-légales (« rapports juridiques ») au sens large et restreint. Ce schéma fut développé au début des années 80, comme résumé du plan d'exposition de mes deux essais portant sur le New Deal et sur l'émergence de l'Etat-providence au Canada qui seront bientôt mis à disposition.)
Il importe de souligner de nouveau l'importance capitale de cette discussion pour la conceptualisation de la transition du capitalisme au socialisme. Elle éclaire d'un jour nouveau le vieux débat portant sur le dépérissement du féodalisme provoqué par des forces internes ou externes. Mao, le grand connaisseur marxiste des « paysanneries » sous le capitalisme et le socialisme, avait expliqué que les forces externes ne pouvaient devenir opératoires sans l'appui de pré-conditions internes. Nous savons maintenant que cela implique à la fois les procès à luvre au niveau micro-économique et au niveau (politique) de la macroéconomie. Aujourd'hui comme hier, la « productivité » capitaliste détruit l'emploi, cependant qu'une macroéconomie globalisée de nature philo-sémite nietzschéenne néolibérale détruit toute possibilité éventuelle d'en arriver à une régulation densemble (keynésienne) au niveau local, national et régional (bloc commercial). Les secteurs intermédiaires eux-mêmes sont délocalisés, supprimant ainsi toute possibilité de ré-absorption efficace de l' « excès » de main-duvre. Les vieilles sirènes de la réintroduction d'un nouvel esclavage et d'une nouvelle domesticité, qui sévissaient déjà durant la première partie du siècle dernier, se font entendre de nouveau. Aujourdhui, elles y vont de leurs offensantes prétentions de castes en faveur dune nouvelle « déférence », que les masses démocratiques spoliées et les peuples souverains étrangers seraient sensés témoigner envers leur « autorité »! La confusion est grande sous le ciel et croît de jour en jour.
A mesure que les écoles publiques, les services publics et l'emploi sont détruits les uns après les autres, les formes par nature censitaires de la démocratie formelle capitaliste sont de plus en plus traitées comme un odieux obstacle au développement harmonieux des forces productives post-capitalistes, soumises aux stimuli créateurs de l'humanité désaliénée associés à elles. Le « ressentiment » de classe provoqué par cette tendance confluera éventuellement avec les racines égalitaires des premiers révolutionnaires démocratiques (tel Thomas Paine) pour assurer une nouvelle redistribution des richesses collectivement produites qui soit compatibles avec l'Humanité dans son ensemble (et avec son rôle de gardien respectueux de la Planète Terre.) La liberté bourgeoise n'est pas l'épitome de la liberté. La liberté ne sera pas réalisée tant quelle ne se sera pas constituée comme l'éthique de l'égalité. Il reste à savoir si l'Occident saura s'épargner une rechute dans les régressions théocratiques néo-templières et leurs cortèges d'inepties racistes et auto-désignées, bien que toute régression de ce type ne pourrait jamais être que de courte durée.
La coexistence des modes de production et la transition vers le socialisme.
Ce long détour n'est pas vain. La compréhension du passé facilite la compréhension prospective du futur et permet d'affronter le présent. Les rapports du prolétariat avec la bourgeoisie, et surtout avec la paysannerie, furent toujours traités comme un des problèmes principaux auxquels était confrontée la problématique de la transition paisible ou révolutionnaire vers le socialisme. De manière emblématique, P.P Rey, dans son livre portant sur la coexistence des divers modes de production, avait souligné l'importance des alliances de classe, pour mieux comprendre la lutte de classe. Une fois comprise la logique de la plus-value absolue, de la plus-value relative et de la « productivité », une fois cette compréhension dûment rapportée à la problématique de la coexistence des divers modes de production sous la dominance du mode de production capitaliste, le panorama politique devient beaucoup plus clair. Il illumine potentiellement les relations entretenues au niveau domestique par la « paysannerie » et par le prolétariat d'une part, et dautre part la relation impériale globale. En d'autres termes, il fourni potentiellement la clé pour comprendre et juger de la pertinence des polémiques nourries par les plus grands théoriciens parmi lesquels Hilferding, Lénine, Rosa Luxemburg, Boukharine, Mao et Fidel Castro, de même que, partiellement, des théoriciens bourgeois tels Eric Wolfe.
Cependant, s'il est maintenant clair que le mot « paysannerie » doit être vue comme un terme trop flou qui dissimule une grande diversité de relations sociales de production à la campagne, un dernier écueil doit être évité. A savoir la question subordonnée des formes de propriété et de possession de la terre prévalent dans chaque mode de production subordonné ou dominant. Mao et Fidel Castro allèrent très loin pour imaginer des solutions socialistes flexibles et capables d'adaptation à ce problème, grâce à leur sensibilité marxiste et humaniste au sort de tous les travailleurs, qu'ils soient employés dans les secteurs d'activités urbains ou ruraux. La restitution de la loi de la valeur marxiste, à la lueur de la coexistence sous dominance des modes de production, devrait désormais faciliter la double tâche consistant à planifier centralement la production, tout en augmentant constamment le niveau de vie de tous les travailleurs, quils soient urbains ou ruraux.
L'urgence de cette tâche primordiale peut encore être soulignée si l'on prend le temps de considérer le rôle économique éminent de l'ensemble des secteurs intermédiaires reliés à l'agriculture dès linstant où la croissance de la production des sols fut soutenue par les avancées techniques. Entre autres innovations importantes, on notera le stockage des produits agricoles dans des silos ventilés ou des entrepôts réfrigérants, de même que leur présentation dans les points de vente commerciaux (la fameuse « chaîne du froid » liée à la préservation des aliments et à l'hygiène publique), l'utilisation industrielle des engrains et des pesticides, l'utilisation d'additifs et d'agents de préservation durant les étapes de la transformation du secteur de l'agroalimentaire, et, au niveau de base des foyers individuels, entre autres aménités nécessaires et ardemment désirées, l'introduction de frigidaires et des poêles modernes. A ces considérations et d'autres similaires doivent maintenant être ajoutées celles découlant de ce que j'ai appelé la « souveraineté alimentaire ». Ce concept invoque deux types de mesures. Dune part, une sage combinaison par la production intensive, mais soucieuse de la rotation des sols, de toutes les plantes non-transgéniques destinées à l'agrobusiness, à la nourriture du bétail et aux secteurs d'exportation. Et, d'autre part, lextension de la production agricole biologique et traditionnelle destinée à des utilisations de nature plus locales.
Mao et Chou En lai avaient brillamment imaginé une planification centrale interactive corrigée par les stimuli régionaux. Dans ce contexte d'ensemble, les Communes chinoises et les brigades avaient offert un cadre éminemment bien adapté dans lequel les nouvelles formes de production agricoles étaient conjuguées avec de nouvelles formes socialistes de propriété et de possession, de nouvelles formes de redistribution et, bien entendu, au niveau des brigades, de nouvelles formes de contrat salarial et de rémunération déterminées collectivement. Celles-ci étaient à leur tour conjuguées avec les diverses formes de démocratie socialiste . Celles-ci allaient du soviet agricole, réinventé par la commune et la brigade, jusqu'aux dazibaos et à la forte représentation des paysans et des ouvriers au sein des cercles dirigeants du parti communiste qui, tous, contribuaient à résoudre les problèmes centraux et régionaux. Pris dans son ensemble, nous avons affaire ici à une forme cohérente de démocratie socialiste qui était plus développée que tout ce que l'Occident pouvait expérimenter à l'époque, si l'on tient compte du niveau différent de développement économique et de la richesse sociale accumulée, à la fois par les individus et la société en général.
La Chine d'aujourd'hui s'est beaucoup éloignée de la démocratie socialiste de Mao. Elle est maintenant remplacée par des rapports néolibéraux de plus en plus outrés et particulièrement dommageables pour la campagne et les périphéries urbaines. Le sort difficile des mineurs de charbon, inutilement soumis à un type d'exploitation capitaliste outré, avec ses pourcentages d'accidents de travail inacceptables survenant dans des conditions de travail dignes d'un pays du Tiers monde, constitue un des symboles les plus visibles de cette dérive socio-politique. La fabrication de feux d'artifice par les paysans pauvres, qui ne peuvent plus se permettre d'envoyer leurs enfants à l'école élémentaire et secondaire, représente un autre exemple honteux de la même évolution. Il est grand temps de revenir à Mao et de réinventer, pour les conditions présentes de la transition, une forme de démocratie socialiste reflétant son esprit moderniste et égalitaire, dans le respect le plus absolu de l'héritage culturel et environnemental du peuple chinois. La Chine moderne disposant de 1,3 milliard d'habitants pour seulement 11% de terres arables, malgré l'immensité géographique du pays, ceci devient un problème crucial pour toute politique visant à assurer une stabilité économique favorable à la croissance et un progrès social et culturel orienté vers une démocratie socialiste, digne d'un pays communiste.
La clé de cette réforme nécessaire réside dans la « souveraineté alimentaire » et dans le rejet des plantes génétiquement modifiées, lorsque de telles modifications transgressent la barrière des espèces, particulièrement si le contrôle des semences qui en résulterait devait être monopolisé par des entreprises privées liées à l'agrobusiness. Car ce monopole privé impliquerait une absence de rigueur scientifique ainsi que des mesures de contrôle et des protocoles socialement peu responsables. Bien entendu, la recherche dans ces domaines doit se poursuivre. La FAO et l'UNESCO devraient récupérer leur rôle d'encadrement international dans ces domaines sensibles. De plus, les protocoles scientifiques adoptés devraient être des plus sévères, et devraient surpasser en rigueur tout ce qui se pratique aujourd'hui pour les essais et la commercialisation des médicaments. La culture en champs ouverts devrait être prohibée et devrait être remplacée par des cultures expérimentales, strictement pratiquées dans des endroits confinés, par exemple des vieilles mines reconverties. Avant tout, le cadre légal, particulièrement en ce qui concerne lattribution de brevets privés et les droits d'exploitation, devrait être modifié de fond en comble, en faveur d'une conception strictement axée sur le partage universel des connaissances de base à travers l'UNESCO.
La logique de la culture intensive productiviste est bien connue. Ses écueils tels la sur-utilisation des fertilisants et des pesticides sont également connus. L'utilisation parfois abusive des mêmes surfaces arables, sans grand souci pour leur régénération, nous est également familière. Les rapports du secteur agricole avec les autres secteurs, industries et entreprises sont également bien compris par les instances de planification, bien que les déséquilibres provoqués par les importations soient parfois instrumentalisés, ce qui met souvent la production domestique en danger pour des raisons strictement politiques.
Le premier pré-requis de la doctrine de la « souveraineté alimentaire » est la préservation et la réhabilitation de l'environnement. En particulier, la mise en place d'une politique de zonage agricole couvrant l'ensemble du territoire afin d'en protéger les terrains disponibles selon un degré de fermeté dépendant de leurs usages. La législation devrait retirer les terres agricoles de première qualité des circuits de la spéculation. Toutes les terres concernées ne seraient probablement pas cultivées à un moment donné du fait des rotations agricoles, de la surproduction éventuelle ou d'autres raisons semblables, mais toutes seraient néanmoins protégées et réservées à un usage agricole potentiel. Cet obstacle légal très strict à la monétisation de la terre est la condition sine qua non permettant la mise en place d'une gestion socialiste rigoureuse des rapports villes et campagne. Seulement ainsi pourra-t-on espérer contrôler et gérer l'inévitable exode rural découlant dune tendance séculaire qui, dans un pays socialiste, devrait être médiatisée par l'éducation et la formation professionnelle. De la sorte, la population concernée pourrait être résorbée de préférence par les petites villes ou des villes de taille moyenne bien intégrées du point de vue socio-économique et culturel avec leurs métropoles, régionale ou provinciale, grâce à la planification régionale et centrale.
Il convient d'ajouter que, même dans un pays socialiste, il demeure nécessaire de comprendre que les fermes agricoles à vocation productiviste doivent être gérées selon la même logique que les entreprises industrielles. Leurs agriculteurs doivent être traités comme des ouvriers-paysans pouvant aspirer aux mêmes formes de gestion de leur entreprise que les ouvriers industriels les mieux représentés, y compris par le biais dune représentation syndicale présente au niveau de la direction, et par des conseils ouvriers sur les lieux de travail. Ceci impliquerait également l'adoption d'une gestion socialiste de la logique productiviste associée à la réduction de la durée du travail. Les tournées de travail et les heures supplémentaires, légalement autorisées, pourront s'avérer nécessaires selon la demande saisonnière, mais ceci demeure parfaitement dans la logique de toute gestion moderne du travail « industriel », ainsi que dans celle des autres pratiques de gestion des ressources humaines. Il ne devrait y avoir aucune nécessité pour ces « batailles agricoles » démodées et curieusement transversales! Les fermes les plus productives et les plus sensibilisées aux problématiques environnementales seraient avantagées par la rétention d'une part plus grande des profits découlant des volumes croissants de leurs ventes. Les autres fermes intensives, mais moins productives, recevraient une série de recommandations d'une agence de contrôle qui réunirait les bureaux centraux du Plan, ainsi que les représentants de la société civile comprenant des universitaires, les représentants des associations syndicales et des cadres des diverses unités de production, sans oublier les représentants des consommateurs. Les experts de la gestion socialiste des ressources humaines spécialisées dans l'agriculture socialiste intensive feraient également partie de ces instances de contrôle et de consultation. Bien entendu, les ouvriers et les gestionnaires seraient consultés. Si, après trois ou quatre ans, ces mesures savéraient inefficaces, la gestion de ces fermes productivistes moins efficaces seraient, soit placée temporairement sous tutelle, soit entièrement remplacée. Ce type de gestion peut être conjugué avec l'acquisition socialiste (par transfert des responsabilités et des cahiers de charges) de ces fermes par les unités les plus efficaces, si l'on jugeait que ceci puisse conduire à des gains qualitatifs et quantitatifs comparatifs, tant du point de vue domestique, qu'en ce qui concerne les marchés à l'exportation. Il va sans dire que ceci présuppose la capacité de penser ces genres de fermes productivistes, non pas tant comme des entreprises agricoles individuelles, mais plutôt comme une série de filières « industrielles » reposant sur la production agricole. Et le faire dans l'optique d'un scrupuleux respect pour l'environnement et pour la qualité. Dans un futur assez proche, ces fermes, et leur savoir-faire en ce qui concerne la maximisation de leurs ressources par le biais de filières savamment planifiées, seront appelées à produire de nombreux substituts des « ressources naturelles », aujourd'hui uniquement disponibles par les moyens traditionnels reposant sur les cycles de régénération naturelle de notre Planète.
Plus d'imagination socialiste devra, en revanche, être dépensée pour l'agriculture biologique ou classique de petite taille. En Chine, cet aspect des rapports entre la paysannerie et la problématique économique générale acquière une importance capitale, puisqu'il permettrait datteindre simultanément plusieurs objectifs. Le premier serait évidemment l'accroissement de la « productivité » et du niveau de vie atteints par les unités agricoles individuelles ou familiales. Le second a trait à la gestion socialiste adéquate des formes de propriété socialistes collectives ou d'Etat, et avec les formes de possession socialistes, individuelles et coopératives. Le troisième concerne l'efficacité d'ensemble du secteur agricole, lorsqu'il est analysé par rapport aux performances nationales de la reproduction. Et, conséquemment, lorsquil est analysé par rapport aux performances en termes de commerce international, étant donné l'importance capitale de la production alimentaire pour la « composition structurelle de v », c'est-à-dire dans le panier de biens nécessaires pour assurer la reproduction de la force de travail. Enfin, quatrièmement, la résultante de tous les points antérieurs, concerne le type de relation adéquate devant être préservée entre les villes et la campagne, ainsi que Marx l'avait mentionné. (Lucien Febvre avait souligné cet aspect avec beaucoup d'acuité. Un des aspects les plus déprimant du capitalisme sauvage dans l'ex-URSS, et aujourd'hui en Chine, est la destruction de la relation civilisationnelle, et plus respectueuse de l'environnement, unissant les espaces urbains et ruraux. Il convient de rappeler que les datchas permirent à plusieurs Russes de survivre à l'infâme dévastation infligée par les recettes scélérates des Jeffrey Sachs, Gaïdar, Eltsine et de trop nombreux autres, malgré la diminution de lespérance de vie de dix années en moyenne pour lensemble de la population ex-soviétique, en moins dune décade de réformes contre-révolutionnaires.) Une chose est claire: aucun progrès pérenne du niveau de vie ne pourra être atteint en Chine sans une maîtrise socialiste des flux « naturels » entre la ville et la campagne. Si l'on permet à ces flux d'émuler l'exode rural coutumier des pays du Tiers monde, le futur du pays sera gravement compromis. Cependant, il devrait être généralement admis que le régime actuel de « résidence » est peu adapté aux besoins nouveaux tout en étant répressif et inefficace. Les problèmes doivent être réglés à la racine. Des médiations adéquates doivent être imaginées. C'est pourquoi il nous faut maintenant analyser les linéaments principaux de la petite agriculture socialiste.
La productivité de l'agriculture socialiste de petite taille dépendra de la distinction préalable entre l'agriculture classique de petite taille et la petite agriculture strictement biologique. Les deux seraient organisées en coopératives de production et de distribution afin de permettre aux paysans eux-mêmes de maximiser les bénéfices naturellement dérivés de la division du travail, ce qui leur procurera également une meilleure qualité de vie. Bien entendu, les clientèles locales et régionales, prioritairement ciblées, ne seraient pas identiques pour les deux. Tel qu'on peut l'observer dans le développement de l'agriculture capitaliste moderne, les obligations liées à la traçabilité devront être appliquées à tous les secteurs agricoles, mais devraient être plus faciles à identifier dans ces deux cas spécifiquement liés à l'agriculture locale de petite taille. Des labels de couleurs différentes seraient utilisés à cette fin. Ils devraient savoir profiter au maximum des grandes possibilités de traitement statistique offerts par les « bar codes ». Des réseaux d'expert conseil, de même des institutions spécialisées dans le support matériel et financier, seraient mis en place à partir des niveaux supérieurs du Plan et des Ministères jusqu'aux coopératives et aux fermes individuelles. Les radios et les télévisions locales vulgariseraient cette information spécialisée à des moments appropriés (par exemple le dimanche matin). De même, des sites Web rendraient disponibles une couverture plus approfondie ainsi que les contacts nécessaires. Ceci assurerait l'utilisation la plus scientifique et la plus socialement efficace des sols à disposition des petits fermiers. Seraient également disponibles par ce biais les analyses prospectives des « marchés » (à savoir la demande actuelle et prévue pour un produit donné, à un moment donné). Cette information est nécessaire pour adapter la valeur d'usage et d'échange des productions réelles avec le maximum d'efficacité.
La tâche est relativement bien définie. Elle revient à une simple adaptation de la gestion socialiste à la division du travail spécifique au monde agricole. Cependant, la gestion des formes de propriété ou de possession, quelles soient d'Etat ou collectives, est bien plus complexe lorsquelle est reliée à l'agriculture de petite taille. La clé réside dans le respect de la relation de lagriculteur individuel avec la terre qu'il ou elle cultive. La possession dans ce cas deviendra une quasi-propriété, du moins aussi longtemps que le fermier choisira de demeurer sur la terre qui lui a été allouée et respectera la désignation utilitaire qui en a été décidée. La destinée des petits fermiers capitalistes ou plutôt des petits fermiers opérant sous un régime capitaliste démontre également que le fermier seul devrait pouvoir décider, sans interférence externe, s'il transfère « ses » terres à ses héritiers ou pas. La restructuration éventuelle des exploitations pourrait se faire à travers les coopératives sur la base du consentement mutuel. Ceci résulte du fait que la terre en soi est, par excellence, un facteur de production non-mobile! Il reste cependant à considérer l'attrition naturelle due à l'exode rural, aux changements de profession et à d'autres causes semblables. Dans ce cas, les terres rendues de nouveau disponibles retourneraient aux coopératives afin d'être redistribuées à de nouveaux candidats, ou encore pour être exploitées grâce à une nouvelle allocation des surfaces cultivables. Ceci serait grandement facilité par l'allocation différentielle de permis d'exploitation adaptés aux différents types de production envisagés, en fonction d'une équivalence monétaire prévisible fixée à l'avance. La fonction principale des coopératives serait justement de maximiser la valeur égalitaire de ces permis. Cette optimisation socio-économique impliquerait naturellement la gestion des fluctuations prévisibles, dans le moyen et le long terme, du fait des aléas inhérents au secteur. Mais ceci se ferait désormais par le biais dune flexibilité accrue du processus dadaptation, sans nuire pour autant aux agriculteurs, ce qui constitue lélément essentiel de cette équation. Le processus d'attrition ou de consentement mutuel permet, en effet, la révision de ces instruments afin d'adapter en permanence les préférences des fermiers et les demandes fluctuantes des « marchés ». Il n'aura pas échappé à certains lecteurs que ceci serait une transcription moderne et socialiste du vieux « mir » russe. L'expérience du « mir » est doublement importante pour les penseurs marxistes. D'abord parce qu'il nous procure une meilleure compréhension de la conscience politique de la paysannerie, sa constitution psychologique, dans le contexte d'un mode de production pré-capitaliste subordonné à l'exploitation féodale. Cette conscience de classe révèle les notions et les prémisses de départ nécessaires du point de vue des « paysans » eux-mêmes et de leurs « traditions ». Une fois quon a compris cette logique de la coexistence sous dominance, cette conscience spécifique peut être corroborée par des expériences provenant de contextes différents. La spécificité de chaque forme d'exploitation de la terre de petite taille peut alors être comprise. Ceci n'est que naturel: en effet, qui oserait vouloir enseigner son métier à un ébéniste sans la connaissance préalable des matériaux et des façons qu'il emploie? La terre n'est plus un facteur de production « mystérieux », cependant, particulièrement pour les petites exploitations, elle conserve toute sa spécificité et ses cycles particuliers. La relation dialectique entre un travailleur et ses outils devrait toujours recevoir la plus grande attention et le plus grand respect.
L'allocation des permis d'exploitation permettrait de négocier plus aisément l'inévitable relation mettant en équation l'efficacité économique et l'utilisation optimum de la population rurale disponible. L'actuel modèle américain, intensif et capitaliste, représente un optimum fallacieux atteint aux dépens de l'environnement (érosion des couches fertiles des sols, pollution et épuisement des nappes phréatiques, sur-utilisation des engrais et des pesticides etc.) Ce « modèle » opère aux dépens de la diversité biologique et culturelle, y compris en ce qui concerne les goûts des consommateurs. Il semblerait aujourd'hui que les USA soient obsédés par lexemple de la vieille Abrogation des lois sur les Céréales (Repeal of the Corn Laws), dans une course vaine à la réduction du coût du travail obtenue grâce à l'héritage d'un exode rural massif consubstantiel avec une agriculture capitaliste oligopoliste. Une fois révélée ces relations sociales de production, on peut observer la marche à vive allure vers l'abandon intégral de la philosophie du New Deal concernant le « Ever Green Granary » (Grenier toujours vert) qui tentait de protéger les fermiers des hauts et des bas causés par les variations climatiques ou par les fluctuations erratiques du marché. En réalité, du point de vue des agriculteurs, ainsi que du point de vue de la stabilité économique, cette expérience pratique de l« Ever Green Granary » eût beaucoup plus dincidence que les connections intrigantes jadis effectuées par le grand économiste Jevons entre les cycles économiques et l'évolution des tâches du soleil! La logique néolibérale reagannienne suit naturellement de cet abandon des conquêtes les plus importantes du New Deal: la surproduction associée avec la centralisation et la concentration de la propriété de la terre, conjointement avec le développement des agricultures intensives, et désormais génétiquement modifiées, rendent les coûts du stockage prohibitifs. Le serpent se mord ainsi la queue. On recherche à tout prix la libéralisation des marchés mais, en réalité, ceci ne fait que contribuer à la diminution des coûts de la force de travail industrielle des concurrents des USA, sans que ces exportations « nationales » ne compensent réellement les autres déficits externes. A un certain niveau, étant donné le différentiel des niveaux de vie, l'agriculture capitaliste des nations rivales devient elle-même fatalement compétitive. Les gains sectoriels temporaires sont donc atteints aux dépens des authentiques intérêts à long terme de tous les travailleurs, urbains et ruraux, domestiques et étrangers. La vulnérabilité ultime de la nation entre également en jeu. Ni la Chine, ni aucune autre nation de la terre, ne peut se permettre de suivre cette voie périlleuse.
L'alternative réside dans la conjugaison de l'affirmation de Mao, à l'effet que la principale richesse de toute nation est constituée par le « capital humain », alliée à la réalisation d'une souveraineté alimentaire efficace. Naturellement, cet équilibre doit être atteint simultanément avec la préservation de l'environnement et des spécificités culturelles du mode de vie qui, ensemble, participe à la définition de la valeur esthétique des paysages et donc par ce biais à la formation de l'âme véritable de chaque Nation.
Dans sa formulation la plus simple, cet optimum économique serait atteint par la combinaison la plus humainement efficace et la plus économiquement productive possible du Secteur des Moyens de production et du Secteur des Moyens de consommation. Ceci en tenant compte du fait que les travailleurs agricoles peuvent être traités comme une variable d'ajustement moins encore que les travailleurs industriels et urbains plus mobiles. Bien entendu, ceci est encore plus évident si l'on prend soin de tenir compte des aspects micro et macro-économiques maximisés par la planification socialiste. La ré-allocation de la « plus-value sociale » doit seffectuer de façon à atteindre des objectifs économiques autant que des finalités humaines plus larges. Il est alors facile de montrer que l'optimum de la productivité d'ensemble (i.e. la « compétitivité »), que vous l'analysiez en termes économiques (capitalistes) simples ou atomisés, ou bien en termes socio-économiques plus vastes, n'est pas nécessairement atteint à travers la réification des êtres humains et leur complète soumission à la logique d'exploitation capitaliste, et à sa propension à gaspiller le potentiel économique et humain. Quoiqu'il en soit, les règles de comptabilité nationale forceront éventuellement les Autorités à tenir compte du gaspillage environnemental, social et humain qui font que les mesures de correction envisageables finissent par coûter beaucoup plus cher que l'adoption au départ d'un régime plus sensé. Et encore ces remèdes tardifs ne sont-ils dordinaire adoptés à grands frais seulement lorsque d'autres entreprises capitalistes peuvent en tirer un profit suffisant !
Les programmes de « workfare » ne sont qu'un exemple d'un choix de planification qui, en réalité, vise la sécrétion structurelle de la déférence et de la soumission sociale, bien plus que l'accroissement de la « productivité » sociale ou individuelle. L'histoire moderne japonaise révèle ce qui est en jeu. Considérez les exploitations de riz et de soja, intensives, hautement motorisées, mais de petite taille, jusquà la fin des années soixante-dix, lorsque ces secteurs furent victimes de pesantes et renouvelées attaques de la part des Représentants américains au commerce. Le Japon pouvait se permettre le maintien d'un environnement rural très prospère grâce à la planification gouvernementale, sans réduire pour cela la performance d'ensemble de ses ouvriers industriels et de ses cols blancs, puisque l'augmentation de leur productivité relative dépendait de la méticuleuse planification de leurs secteurs par le MITI. De plus, malgré ce qui peut être dit des aspects clientélistes du système, une caractéristique surimposée et non générée par lui, il demeure que la prospérité des petits agriculteurs japonais, et conséquemment de toute la campagne japonaise, agit comme un puissant soutien de la demande effective des produits industriels japonais. Ceci contribua au maintien d'un cycle économique efficace et vertueux. Est-il besoin de mentionner que l'analyse marxiste poussée des dirigeants castristes avait atteint la même conclusion théorique? Ces dirigeants avaient compris une chose fondamentale, à savoir qu'il ne saurait y avoir de développement économique et industriel, dans aucun pays du Tiers monde, sans l'accomplissement préalable d'une réforme agraire, préférablement planifiée selon les paramètres du développement socialiste. J'aimerais suggérer ici que cette vérité cardinale, découlant d'une évaluation critique des expériences capitalistes et socialistes passées, et en particulier des expériences russe et maoïste, demeure vraie sous une forme différente pour les nations modernes plus développées.
Quoiqu'il en soit, il devrait être évident que ces considérations placent la déprimante discussion portant sur le libre échange des produits agricoles, et sur la supposée nocivité des soi-disant « subventions directes », dans une perspective très différente. Les pays sous-développés devraient en loccurrence comprendre que limposition de droits de douane, destinés à préserver la « souveraineté alimentaire », nest que lenvers exact des subventions directes utilisées par les pays plus avancés disposant de plus de moyens. Ces droits de douane, sélectivement appliqués, devraient permettre loptimisation des positions naturelles ou technologiquement acquises des différents pays, en abritant certains secteurs et en utilisant les droits perçus pour aider ceux qui en ont le plus besoin, selon la détermination préalable des filières porteuses. Une telle politique devra alors utiliser le principe de « sécurité nationale » étendu à lagriculture pour contrer les effets de rapports de force commerciaux et politiques asymétriques. Voire, utiliser simultanément le principe de précaution lorsque des produits périmés ou prêt de lêtre, mais excédentaires, sont écoulés dans les marchés urbains des pays en développement. Ceci afin de protéger les petits producteurs locaux. Les pays riches attachés eux-aussi au principe de « souveraineté alimentaire » devraient donc uvrer pour que tous les pays, riches ou pauvres, puissent se prévaloir de ces recours de bons sens pour protéger leurs marchés internes et leur main-duvre, lorsque telle est leur volonté, tout en étant dégagés de toute obligation envers lOMC. Que les philo-sémites nietzschéens des USA ou dailleurs soient daccord ou pas, léradication de la faim constitue un droit social fondamental, donc universel, qui nautorise aucun compromis. La voie menant au démantèlement sans discrimination de toutes les subventions des pays riches qui est poursuivie dans le Cycle de Doha nest quun leurre démagogique qui naura que deux résultats prévisibles. Dabord, la destruction des subventions et des protections existantes dans les pays pauvres, ainsi que louverture de leurs marchés internes aux grandes firmes agricoles et aux industries de transformation capitalistes, dont la grande majorité est contrôlée par les pays riches. Les exploitations agricoles de petite ou moyenne taille des pays riches seront forcément pénalisées en même temps que de lensemble des fermiers des pays sous-développés. Ensuite ce supposé abandon provoquera le remplacement des subventions directes, actuellement versées en priorité aux grandes exploitations productivistes des pays riches, par des subventions indirectes, mais cachées, et inattaquables du point de vue dune OMC complice. Elles prendront la forme des aides durgence généreusement versées sous le moindre prétexte, ou encore celle des subventions publiques à la recherche et au développement dans le secteur. Elle prendra également celle de la protection légale des brevets, des marques, et de la propriété intellectuelle dite privée, mais qui vise à acquérir le contrôle monopoliste des semences ainsi que du patrimoine génétique des organismes vivants et des plantes. Elles bénéficieront essentiellement et par définition à lagriculture productiviste. La « souveraineté alimentaire » constitue donc bien une conception alternative dont l'OMC devrait tenir compte pour permettre la mise en place d'une alternative économique plus scientifique et plus en phase avec les finalités environnementales et humaines. En dernière analyse, en autant que nous ayons encore à faire à une Economie Mondiale dominée par les règles d'un capitalisme débridé, la preuve devra venir du solde positif ou négatif de la balance commerciale et de la balance des paiements, une fois ces « coûts externes » pondérés et évalués par rapport aux coûts humains, sociaux, micro et macro-économiques d'options alternatives, ce qui impliquerait alors la soigneuse requalification d'une partie de la main-duvre surnuméraire. Ceci représente, en fait, la quintessence de la planification, du moins dans une société socialiste flexible et moderne.
Le but ultime serait bien entendu de maintenir à chaque stage un optimum culturel qui ne peut être atteint qu'à travers une relation écologique réaliste entre villes et campagne. Dans une société moderne, la campagne est largement traitée comme un arrière-pays (« hinterland ») subordonné aux principales grandes agglomérations urbaines et aux principales métropoles. Cependant, la dialectique entre villes et campagne doit pouvoir produire une maximisation mutuelle des bénéfices plutôt qu'une exploitation unilatérale. Ces bénéfices deviendraient un avantage collectif qui se traduirait à leur tour en une fierté culturelle et plus prosaïquement en revenus touristiques. La Toscane fournit un bon exemple. Héritière consciente de la renaissance post-romaine de la réhabilitation du territoire et de l'art paysager, grâce notamment à la contribution de personnalité telles Léonard de Vinci et Michel-Ange, elle a récemment tenté de breveter son patrimoine paysager. Je suis personnellement contraire à cette tendance, qui n'est en fait qu'une manuvre défensive déclenchée par les tentatives américaines de patenter et de monopoliser le patrimoine visuel humain, afin de l'exploiter par le biais du modèle médiatique de convergence protégé par une supposée propriété intellectuelle. Mais elle met clairement en lumière les bénéfices culturels et touristiques sous-jacents qui sont escomptés d'une telle politique. Un raisonnement identique s'applique à la théorie économique marshallienne (et naturellement, socialiste post-marshallienne), particulièrement lorsqu'elle concerne l'économie des services haut-de-gamme. Il fut remarqué très tôt que, mutatis mutandis, s'il n'avait été du soleil californien ainsi que de l'attitude moins répressive et plus décontractée de la Côte Ouest, ou encore de la beauté des Adirondacks et des systèmes sociaux de ces régions, aucunes de ces zones n'auraient pu maximiser des avantages équivalents à ceux offerts par les vieux réseaux existants et déjà bien établis de la Côte Est, dont on aurait tort de sous-estimer limportance des infrastructures académiques, civiles et autres. Le calcul concret derrière cet objectif qualitatif a déjà été proposé plus haut. Il ne reste plus qu'à rappeler l'analyse pénétrante de Marx concernant le rôle que jouerait le renversement des relations capitalistes opposant villes et campagnes, dans la mise en place d'une nouvelle société bâtie à l'échelle humaine, une société pouvant appuyer le processus de recouvrement de l'Homme par lui-même, en tant qu'être individuellement et socialement conscient et libre, et donc parfaitement en harmonie avec la nature et l'histoire.
Il est inutile d'insister davantage sur chacun de ces éléments. Heureusement, les dirigeants chinois sont parfaitement conscients de ces tâches vitales quoique particulièrement ardues. Cependant, il convient sans doute de souligner que, pour l'heure, ils semblent sous-estimer le pouvoir politique dérivant de la simple possession ou propriété des Moyens de production principaux. Ceux-ci sont abandonnés de manière insensée dans les mains de quelques individus bien connectés aux échelons supérieurs du Parti et des structures de l'Etat. A strictement parler qui oppose le plus de résistance aujourd'hui à toute tentative de réintroduction d'une forme socialiste compréhensive de planification incitative et indicative? Pourtant, elle seule permettrait de contrôler le développement interne et global harmonieux des secteurs et industries économiques, tout en fournissant les études prospectives nécessaires au développement des diverses « filières ». Ainsi que je l'ai montré dans le chapitre dédié au socialisme cubain dans la seconde partie de mon Pour Marx, contre le nihilisme, seul ce genre de planification socialiste avancée pourrait réconcilier des règles de comptabilité strictes et une responsabilisation des entreprises, aussi bien que de l'Etat, tout en assurant un plein-emploi stable. Ceci implique naturellement une forme typiquement socialiste de gestion des ressources humaines. Notamment en ce qui concerne l'inévitabilité de la formation d'une « armée de réserve » qui doit être partiellement résorbée en temps normal par la planification d'une sous-utilisation de la force de travail au niveau des entreprises, et par la mise en place de régimes d'assurance-chômage et de formation professionnelle au niveau étatique national. Paradoxalement, l'utilisation collective de la « plus-value sociale », associée un léger et temporaire volant de suremploi aux deux niveaux, permettrait la gestion efficace et en douceur de la force de travail. La planification d'un léger volant de suremploi est bénéfique en autant qu'il n'interfère par avec la planification d'Etat et avec ses efforts déterminés de développer et de massifier toutes les technologies nécessaires pour accroître le niveau matériel et culturel de la vie sociale et des parcours individuels. De plus, par ses effets sur la demande sociale, il contribue à l'absorption productive du travail humain disponible. Ce suremploi gêne la croissance micro et macro-économique de la « productivité » seulement lorsqu'il agit comme un obstacle à l'introduction de nouvelles technologies. Ce léger volant de suremploi ne devrait pas non plus interférer avec l' « émulation » (mot aimé par le camarade Hô Chi Minh) qualitative socialiste, soutenue par la volonté systémique de répondre aux goûts prévalant dans la société, ainsi que par la stricte tabulation micro et macro-économique de l'efficacité productive qui lui est associée. Il va sans dire qu'une telle stratégie de l'emploi requière une médiation correspondante de la part de la Banque Centrale afin d'adapter le niveau résiduel « d'inflation civilisationnelle structurelle » comme je l'ai montré dans Tous ensemble et maintenir ainsi la stabilité des prix en rapport à l'évolution du pouvoir d'achat réel. Dans une telle optique, un léger suremploi peut devenir un puissant outil post-keynésien capable de soutenir la consommation qui représente environ 2/3 de la demande effective dans la plupart des sociétés modernes actuelles. Par contre, si nous étions disposés à nous mettre à l'école du grand Emile Pacault, les bienfaits civilisationnels seraient évidents. En effet, on viserait sagement à associer une Réduction de la durée hebdomadaire du travail au niveau de l'entreprise avec une politique générale de réduction et de partage du travail socialement disponible. Ceci dépendrait en fait strictement de la performance externe de l' « équilibre valeur » (voir Tous ensemble) qui sous-tend le taux de change national comparé à celui atteint par les principaux partenaires et concurrents commerciaux. Prosaïquement, malgré ou à cause de ce volant résiduel de suremploi, la recherche de la « productivité » classique au niveau de l'entreprise ou de l'industrie serait encore soutenue par la promesse du temps libre pour un salaire égal ou supérieur et/ou pour des bénéfices sociaux plus étendus, ce qui représente une demande historique des travailleurs et de leurs syndicats. Ce désir civilisationnel et social serait néanmoins modulé selon les pré-requis sectoriels et nationaux et selon le cadre légal établi par le Code du travail. La gestion des ressources humaines devra simplement apprendre lart socialiste de la consultation qui simpose. Ceci sera nécessaire pour concilier une telle réduction de la durée du travail pour un salaire égal avec l'organisation du temps libre, selon les rythmes hebdomadaires et annuels de la société dans son ensemble, sans pour autant créer de différences de traitement permanentes d'une industrie à l'autre. La préservation des rythmes sociaux doit recevoir une attention soutenue, notamment en ce qui concerne les écoles, les crèches et jardins d'enfants, les moyens de transport urbains et ainsi de suite (voir à ce sujet l'Annexe intitulée « Spoliation » dans Pour Marx, contre le nihilisme .)
Il suit de ce qui a été dit plus haut qu'une des tâches les plus urgentes de la Chine est de développer tous les aspects de la « démocratie socialiste ». Il est clair que la « démocratie socialiste » ne pourra jamais signifier la protection constitutionnelle de la propriété privée acquise par des moyens criminels, ni son héritage, par définition criminel. Naturellement, il s'agit ici de la propriété des Moyens de production, au-delà de ce qui est permis aux unités familiales nucléaires nemployant que quelques personnes. La propriété pour fins personnelles, associée au développement de la personnalité de chacun, ne devrait pas être concernée, du moins en-deça d'un certain seuil absolu. Ce seuil pourrait, par exemple, être dun million de dollars pour chaque personne indépendante, ce qui implique le développement de mécanismes d'héritage assortis de taxes de succession adaptées. Contrairement à un mantra néolibéral très répandu, la gestion moderne et efficace des grandes entreprises ne dépend pas de leur privatisation. Elle ne dépend pas non plus de la propriété privée de l'entreprise moderne ainsi que les Américains avaient pu l'apprendre depuis la publication des analyses de Berle et Means datant des années vingt! Les dirigeants chinois ne peuvent pas espérer non plus mettre en place un « retour nietzschéen » en douceur vers un capitalisme censitaire libéral et sauvage, appuyé par un régime central dominé par les militaires. De toute évidence, aucune forme de propriété privée en Chine, quelle qu'elle soit, ne devrait être immunisée par rapport aux contrôles démocratiques socialistes permanents à tous les niveaux. Ceux-ci doivent inclure une planification centrale interactive et la gestion socialiste universelle de toutes les firmes et coopératives. Ce qui implique également l'autonomisation préalable des organisations de représentation des travailleurs préférablement au sein du Parti et des syndicats affiliés. Cette autonomisation se ferait sous légide du Parti. En tout cas, sa nature fonctionnelle serait clairement définie dans la Constitution en accord avec lexercice de la démocratie industrielle et économique. Cette dernière constitue une partie, quoique cruciale, de la « démocratie socialiste » dans son ensemble. Simultanément le renforcement de ce mouvement démocratique socialiste au sein de la base, dûment appuyé par les Autorités centrales, s'avérerait le meilleur moyen de médiatiser les forces capitalistes centrifuges globalisées sévissant aujourdhui à Hong Kong et ailleurs.
La Chine doit demeurer le pays capable de ressusciter l'esprit de la Commune pour le Vingt-et-unième siècle. Elle ne doit pas aspirer à devenir la honteuse « sweatshop » du monde, un statut incompatible avec son héritage historique et son futur communiste tel quil fut imaginé par les Fondateurs de la République Populaire Chinoise. En restant fidèle à ce projet, la Chine détiendra alors les clés du devenir commun de l'humanité toute entière.
Paul De Marco
Copyright © Mars 2004. Révisé le 1er mai 2005.
KEYNESIANISME, MARXISME ET PACTE DE STABILITE ET DE CROISSANCE
Introduction.
Il est de bon ton aujourdhui de sen prendre aux Critères de Maastricht et au Pacte de stabilité et de croissance. Plusieurs « experts », parmi lesquels de nombreux économistes dAttac, en ont quasiment fait un autre « mythe sorélien ». Peu importe la réalité concrète et les faits, peu importe les intérêts du prolétariat : la « dénonciation » de la BCE, celle du Pacte de stabilité, a fortiori les deux ensemble pour faire bonne mesure, voilà des thèmes « porteurs » ! Mais comment ne pas voir quils nengagent à rien puisque demeurant pour lessentiel en droite ligne des politiques gouvernementales concrètes, dénoncées par ailleurs, à juste titre, comme des politiques néo et ultra-libérales ? Laccent et la tournure changent, le fond est identique.
Plusieurs personnes sincèrement à gauche, y compris de nombreuses personnes parmi celles citées précédemment, en arrivent à partager cette analyse. Face aux politiques régressives menées par les gouvernements actuellement en place, qui ne privilégierait la « croissance » sur la « stabilité » telle que conçue par la bourgeoisie et ses organes de pouvoir ? Je comprends lénorme lassitude que la gauche authentique peut ressentir face aux gouvernements berlusconien, chiraquien ou encore face à lAgenda 2010 de lactuel gouvernement social-libériste allemand. Cette lassitude exige toutefois un surplus de conscience politique et de détermination sur le moyen et le long terme, ce qui est tout le contraire de limpatience provoquée par lécurement.
Je crois sincèrement que les critiques actuels des Critères de Maastricht et du Pacte de stabilité font fausse route. Cest pourquoi je soumets humblement les quelques commentaires suivants à la critique fraternelle et rigoureuse de la gauche.
Dordinaire deux bémols simposent dans ce genre dintervention: le premier concerne une formule de fausse modestie à leffet que lauteur des commentaires critiques ne prétende pas détenir la vérité en soi. Je ne conçois pas de critiques autres que constructives. De fait, si je pensais avoir tort, je me serais passé décrire ces remarques, ne serait-ce que pour ladmiration que je porte aux camarades faisant partie du mouvement antiglobalisation capitaliste, et qui oeuvrent assidûment là où ils ont choisi dagir, au niveau national, au niveau européen, ou encore au niveau mondial. La seconde précaution usuelle concerne une attitude, à vrai dire peu marxiste, qui consiste à occulter la responsabilité du théoricien en prétextant quil existe toujours un abîme entre théorie et pratique. On se souviendra cependant que Albert Einstein a théorisé en toute connaissance de cause le concept de la « responsabilité sociale » des savants.
Cette attitude est incompatible avec le marxisme, une approche qui fait profession danalyser la réalité concrète du devenir humain dans ses contradictions réelles et non pas uniquement ses reflets théoriques épiphénoménaux, selon un paradigme dérivé des sciences dites dures. La prudence, pour un marxiste, consiste à prendre son entière responsabilité pour une analyse faite avec la rigueur dusage dans le respect de la relation dialectique conjuguant méthode d'investigation et méthode d'exposition. Ceci implique que toute analyse marxiste soit soumise à lexamen critique du public en général et des camarades en particulier, en vue d'une possible falsification, avant dêtre éventuellement retenue et mise en pratique. Même dans ce cas, elle devra toujours être soumise par la suite à une autocritique collective afin de corriger le tir, si nécessaire. Cette approche scientifique est seule capable de produire des conceptions qui tiennent la route et qui peuvent donc jouer leur rôle, comme force matérielle en soi, dans les luttes menées par le prolétariat. Mais ce faisant, les marxistes n'ignorent en rien l'écueil conceptuel principal qui guette tout analyste néophyte et qui fatalement transforme le « matérialisme historique » en une fade variante d' « historicisme », ou encore en une version aussi prétentieuse que tardive de « matérialisme dialectique » lié à l'hégélianisme de gauche.
La réalité sociale objective est une forme de réalité. On se souviendra que Giambattista Vico fut le premier à distinguer brillamment entre trois formes distinctes de réalité. La première forme concerne le domaine de la nature; la seconde qu'il dénomma « fictions », d'après la racine latine, concerne la réalité mentale qui prend la forme des concepts philosophiques ou mathématiques; enfin la troisième, qui aux yeux de Vico est loin d'être la moins importante, concerne le devenir humain incarné dans les institutions et l'histoire humaine. La réalité sociale objectivée exhibe ainsi une vérité objective spécifiquement liée à sa simple forme d'existence sociale objective. Mais cette vérité d'existence n'a pas forcément un caractère éthique indiscutable qui relèverait de ce qui est Bien et Juste. Pour atteindre cette élévation éthique, il ne suffit pas de prétendre à une quelconque congruence avec une évolution historique prédéterminée. Il faut plutôt que cette vérité d'existence concorde avec l'égalité de tous les êtres humains entre eux en tant que citoyens libres et responsables. Marx a démontré de manière définitive que ce résultat dépend, du moins du point de vue théorique, de la méthode utilisée. En l'occurrence, celle-ci doit être capable d'analyser tout « objet d'étude » en ses propres termes. Elle doit démontrer sa capacité à dériver les lois de transformation dialectique de tout objet d'étude considéré, à partir de son «concret pensé » spécifique. Bien entendu, la difficulté réside dans le fait que ce concret pensé spécifique ne peut être révélé à volonté par l'analyse scientifique indépendamment des conditions historiques, bien quelle puisse évidemment l'approcher grâce à une application rigoureuse de la méthodologie élucidée par le matérialisme historique. Marx lui-même nous a offert l'exemple le plus important parmi tous les concrets pensés humains possibles. Il s'agit du concept du travail humain seul capable de servir d'étalon de mesure universel parmi toutes les autres valeurs d'usage et d'échange autrement incommensurables entre elles. Il peut alors aisément démontrer l'impossibilité intellectuelle pour Aristote, ou encore pour Adam Smith et Ricardo, d'espérer élucider ce véritable mystère social, avant que le mode de production capitaliste ait établi sa dominance et quil ait, par ce moyen, finalement conféré à la force de travail humain le statut indéniable d'une marchandise comme une autre. On peut reconnaître à Roland Barthes d'avoir tenté dans sa jeunesse d'approcher un tel concret pensé pour la linguistique bien que, par une étrange prosopopée personnelle, il abandonna malheureusement par la suite cette recherche pour se consacrer à une pure recherche stylistique confinant au maniérisme, révélatrice, si l'on veut, d'aspects mythologiques modernes en devenir. On peut concéder au Wittgenstein de la maturité d'avoir su approcher le cur du sujet en restituant le langage humain dans l'ensemble des idiomes de communication. De la même manière, je pense avoir établi scientifiquement la conscience humaine athée, ou du moins libre et scientifiquement orientée, comme le concret pensé spécifique de la psyché humaine, en dehors de tout charlatanisme psychoanalytique moderne pseudo-religieux, notamment tel qu'il émane de la psychanalyse freudienne. En tout état de cause, l'irréfutable preuve en est qu'aucune analyse scientifique de la question ne pourra désormais en faire abstraction.
Lenjeu de tout ceci nest rien dautre que la défense d'un « bon sens » démystifié et critique, qui seul peut faire pièce à loccultation idéologique secrétée par les classes dominantes avec l'aide de leurs thuriféraires « intellectuels ». Seulement ainsi pourra-t-on espérer conserver lautonomie de pensée et daction du prolétariat.
Ma thèse tient en peu de mots:
La remise en cause du Pacte de stabilité aujourdhui sert exactement les mêmes intérêts que ladoption et lapplication des Critères de Maastricht en son temps. Selon ces Critères tous les pays membres de l'euro doivent coordonner leurs politiques économiques et monétaires de façon à respecter un seuil maximum dinflation de 3 %, un déficit budgétaire inférieur à 3 % du PIB et une dette nationale inférieure à 60 % du PIB. Ces seuils étaient conçus comme des pré-requis à la création de l'euro, la monnaie unique devant s'appliquer à la zone euro avant de s'étendre éventuellement à l'ensemble de l'UE. Selon moi, tout pays devant gaspiller plus de 3 % de son PIB sous forme de déficit budgétaire, aggravant ainsi une dette supérieure à 60 % du PIB, ne peut être quun pays promis à la ruine inégalitaire néolibérale nietzschéenne. Or, de ce point de vue tous les pays de la zone sont déjà en mauvaise posture, y compris l'Allemagne.
Le Pacte de stabilité interdirait-il aujourdhui une véritable politique de relance
(keynésienne ou autre) ? Non. La croissance économique dépend surtout de la
politique industrielle adoptée, ainsi que de la progressivité et de l'équité du
régime fiscal en place.
Les Partis communistes peuvent-ils mener à bien leurs luttes et alliances de classe (« réformistes révolutionnaires » ou autres) sur la base des théories économiques de la bourgeoisie et de la petite-bourgeoisie du genre Attac? (2) En clair, une politique de loffre menée par le centre-gauche peut-elle jamais justifier lappui programmatique des Communistes, sans les mener à leur propre perte ? Non. Néanmoins, des arrangements électoraux mutuellement bénéfiques ou un appui fonctionnel et critique peuvent être considérés selon les circonstances.
Dans ce qui suit nous exposerons brièvement chacun de ces points.
1) Commentaires sur la pertinence de la remise en cause du Pacte de stabilité.
Le Pacte de stabilité, né à Dublin en décembre 1997, ne changeait rien aux Critères de Maastricht (début 1992) mais définissait certaines modalités de son application. Lapplication laxiste et frauduleuse de ces Critères, décidée dernièrement par lEcofin (2003), sert exactement les mêmes intérêts de classe de la bourgeoisie que leur application stricte antérieure. La gauche et les travailleurs ayant déjà payé le prix de la mise en application des Critères de Maastricht, leur intérêt de classe consisterait à les défendre aujourdhui. Car ils pourraient tirer parti, sous la forme dune politique fiscale progressive et donc dune politique de relance économique fondée sur lemploi, la redistribution sociale et laugmentation du pouvoir dachat des salaires et des ménages.
Contrairement à ce que certains aimeraient prétendre, le laxisme actuel ne signifie en rien la mort de ces Critères. Il signifie seulement leur adaptation à la logique néolibérale de laccumulation du capital préalablement débarrassée de toute contrainte publique. En effet, les données économiques ayant aujourdhui changée, lapplication rigoureuse des Critères de Maastricht constitue la seule protection systémique pouvant encore contenir une politique de loffre désastreuse, aujourdhui mise en uvre en Europe selon le modèle en vigueur aux Etats-Unis. Il est vraiment difficile de comprendre pourquoi cela peut paraître si paradoxal à certains puisquen dépassant la barre de 3 % de déficit budgétaire, Raffarin sest donné la possibilité dopérer un transfert fiscal dau moins 7 milliards deuros au Medef dès la première année, auxquels sajouteront quelque 3,5 milliards supplémentaires durant la seconde année! (3) Or, rien ne garantit que cette politique de loffre aura des effets bénéfiques sur la « croissance », ni que cette « croissance » éventuelle puisse bénéficier au budget de lEtat ou à lamélioration de la situation économique des travailleurs. Cela nest dailleurs pas son objectif réel. Cet objectif réel réside dans la possibilité de concilier un PIB en hausse, pour la plus grande satisfaction de la grande et moyenne bourgeoisie, avec laggravation tranquille du sort de la majorité des travailleurs, que le système électoral se charge par ailleurs de contenir. La mystique de la « croissance » nominale du PIB est actuellement jugée nécessaire pour préserver l'allégeance politique de la grande et de la petite bourgeoisie, ainsi que celle des fractions décroissantes de la force de travail industrielle traditionnelle, malgré le fait que le PIB soit de plus en plus déconnecté de tous les autres indicateurs socialement signifiants forgés par le PNUD. Ce jugement n'est plus un simple jugement conjoncturel. Tout le monde peut évaluer les expériences déjà faites aux USA et en Angleterre, de même que dans les prisons des Chicago Boys, tel le Chili post-Allende. Les résultats inégalitaires sont patents dans tous les cas. En outre, les bureaucrates de Bercy ne sattendent à aucun miracle économique dans les prochaines années, ce qui nempêche pas leurs patrons politiques de persévérer dans leur voie outrancière de classe, avec un aplomb de nouveaux « bourgeois conquérants ». Eux et leurs conseillers économiques rabattraient vite leur caquet si la gauche et les travailleurs savaient leur faire une obligation de résultat, sur le terrain. Notamment en oubliant les catégories économiques préférées des nombreux thuriféraires du néolibéralisme (leur « productivité » et leur PIB fictifs, frauduleusement donnés comme indices de la « croissance économique ») pour souligner, entre autres, les disparités sociales et régionales, les taux de chômage, de sous-emploi, de précarisation et de pauvreté. Sans oublier les taux massifs de sous-emploi souvent masqués comme « self-employment ». Car, en économie, rien ne se perd et rien ne se crée, tout se transforme selon des règles axées sur le traitement de la force de travail active et passive.
La remise en cause du Pacte de stabilité permet à Chirac/Raffarin de vider les coffres de lEtat pour mieux démanteler lEtat social (c'est-à-dire la forme étendue de Welfare State, ou Etat-providence, qui émergea de l'alliance de classe forgée durant la Résistance.) Elle leur permet de continuer leurs transferts fiscaux, au seul bénéfice du patronat, tout en offrant de vagues promesses dassainissement à la Commission européenne. (4) Avilir la remarque de M. Jospin à leffet que le Pacte devrait être appliqué intelligemment oublie quelle fut offerte avant que le Pacte, dans sa forme actuelle, ne soit signé selon les vux de nul autre que du président Chirac. (Le Premier Ministre Jospin contribua à transformer le Pacte de stabilité en pacte de stabilité et de croissance au moins dans son libellé officiel. Pourtant, les provisions concernant l'emploi qui furent affirmées au Sommet d'Amsterdam en 1997 demeuraient entièrement dans le cadre de la logique néolibérale, édulcorant ainsi la mise en place initiale des 35 heures. Tel qu'il est expliqué dans Tous ensemble, Mme Martine Aubry, le ministre chargé de la mise en place de cette initiative phare de la « gauche plurielle », alla jusquà accepter une flexibilité indésirable dans la gestion des heures supplémentaires, en même temps que l' « annualisation » du temps de travail légal. L'histoire démontra rapidement que ces mesures étaient éminemment compatibles avec la logique de déréglementation et de globalisation qui imprégna les sommets suivants de Lisbonne et de Barcelone. Ceci fut, en partie, la conséquence de la « cohabitation » forcée du Premier Ministre Jospin avec le président de droite Jacques Chirac. Bien entendu, l'expression « en partie » contient en elle-même toute la politique et ses contradictions ...)
La question qui mérite d'être posée aujourd'hui est de savoir si cette intelligence et cette flexibilité voulue en vain à lorigine par M. Jospin est compatible avec la brutale politique de loffre suivie présentement en Europe et, en premier lieu, en France, en Italie et en Allemagne ? La Grande Bretagne pour sa part emboîta le pas, dès le début des années quatre-vingts, grâce à Margaret Thatcher. Elle doit maintenant composer avec une politique sociale régressive sans précédent, malgré son masque de « justice sociale » à la Giddens et à la Rawls, tout en tournant le dos à une dégradation accélérée de ses infrastructures publiques dignes du Tiers Monde! La réponse doit bien évidemment être « non ». Je reviendrais sur ce point. De fait, les conséquences obligées de cette politique de loffre, servilement calquée sur celle de Reagan, Bush et compagnie, font partie du plan global de démantèlement de lEtat social, sorti tout armé des cartables du Medef et des marocains associés, avec lappui de lOCDE, du FMI et des brain-trusts capitalistes connus, résidant pour la plupart aux USA.
Notons incidemment que l'approche qui prétend être plus intelligente et flexible par rapport aux Critères de Maastricht et du Pacte de stabilité poussent les néolibéraux à s'inventer de faux arguments. Ils affirment ingénument qu'à l'origine le pacte était à la fois un pacte de « stabilité » et de « croissance ». C'est textuellement vrai, mais hors sujet. Car, à aucun moment, le Pacte n'envisageait de rompre la discipline de bon sens imposée par les Critères de Maastricht. En fait, son « ethos » vertueux était si fort que les officiels allemands et français rivalisèrent d'empressement pour en réclamer publiquement la paternité!
A part les nécessités de légitimation et les discours de salon et de salles de rédaction serviles, la finalité du Pacte était d'initier un début de coopération économique européenne dans les sens des promesses faites par Jacques Delors et beaucoup d'autres lorsqu'ils firent campagne pour l'acceptation préalable du Traité de Maastricht. Après tout, la promesse d'une Europe sociale avait servi à faire passer la pilule amère imaginée par le Traité de Maastricht pour assurer l'émergence de l'euro. Aujourd'hui comme hier, aucune planification économique coordonnée en vue de la création d'une Europe sociale ne peut être conçue à partir de l'abrogation des Critères de Maastricht. Finasser ainsi avec les Critères et le Pacte sous prétexte que le Pacte de stabilité, étant aussi un pacte de croissance, lendettement budgétaire devrait être modulé selon les volumes dinvestissements dans chaque pays membre, revient à se donner un prétendu rationnel (une « intelligence » appropriée) pour se défaire des obligations institutionnelles européennes communes. En premier lieu, du seuil budgétaire de 3 % ainsi que de l'obligation d'abaisser ou du moins de contenir le rapport dette/PIB en-deça de 60 % sans subir de pénalités de la part de lUE.
La dernière invention de la bourgeoisie fut d'inventer une conception selon laquelle le déficit budgétaire serait modulé d'après le volume des investissements dans chaque pays concerné. Comme chacun sait l'investissement et plus spécifiquement l'investissement étranger constitue le Saint Graal de tous les Chicago Boys. Qu'ils soient représentés par des bureaucrates européens supposément plus expérimentés ne change rien à l'affaire. Ces experts relient généralement le niveau d'activité et le dynamisme économique en oubliant toujours le bilan des volumes et de la direction des flux des capitaux, une fois tenu compte des profits, de la localisation des sièges sociaux et des brevets, ainsi que des paradis fiscaux. Ce bilan débilitant est encore aggravé par l'amortissement accéléré des capitaux initiaux à l'ère des investissements en capital de court-terme. Cette proposition n'a donc rien original quoique sa provenance historique ne manque pas de piquant et reste dun grand intérêt : en effet, lidée de base en revient à Samuelson. Sa contribution fut de rappeler l'évidence, à savoir qu'au-delà d'un certain niveau, cette stratégie devenait contre-productive puisque les flux de capitaux vers l'extérieur liquideraient essentiellement l'épargne et les investissements domestiques. Suite à la crise mexicaine du début des années 80 et au risque grave de banqueroute en chaîne que cette crise entraîna de la part de ce pays et de plusieurs autres pays dAmérique latine, le grand économiste néoclassique américain sétait avisé de concurrencer les Chicago Boys (déjà à luvre dans le Chili de Pinochet) en rappelant, quau-delà dun certain seuil, aucune sortie de crise nétait plus envisageable pour ces pays. On devine pourquoi. Les profits et lépargne disponibles sur le plan interne ne suffiraient plus à la longue à cause de la tendance au rapatriement des capitaux vers les sièges sociaux. Si les risques de propagation de la crise étaient réels, les remèdes dispensés avec arrogance par les monétaristes furent pires que les maux dont souffraient ces pays. Par exemple, on conseilla l'ouverture complète du marché interne aux investissements étrangers, tout en exigeant le strict corollaire d'une production essentiellement destinée à « l'exportation ». Bien entendu, Samuelson s'objectait bien plus au « degré » de cette politique qu'à sa « nature ». Néanmoins le sens général de son intervention est très clair. Aucun économiste sérieux, qu'il soit conformiste ou pas, n'avait pu manquer de constater les ravages sociaux produits par les prescriptions monétaristes des Chicago Boys imposées par la force dans le Chili de Pinochet après l'assassinat brutal du Président Salvatore Allende, le 11 septembre 1973.
On sait que le pourcentage du contrôle étranger en Europe est partout considérable. Il gravite autour de 40 à 50 % aujourd'hui en France. Les artifices budgétaires et les comptes courants ne racontent pas toujours la même histoire ! Savisera-t-on bientôt de nous conseiller les avantages de la « production pour lexportation » (arguties sur le taux de change de leuro et la pertinence de « dévaluations compétitives » à lappui) pour en venir enfin au cur du sujet, cest-à-dire aux vertus rédemptrices de la « croissance négative » (ou de la « décroissance »), du moins pour tout ce qui concerne léconomie sociale et locale, en faisant naturellement fie tout à la fois des thèses du Club de Rome et des contre-thèses de Cambridge ?
Le « trou de la Sécu » en France offre une illustration éclatante de l « habile » manuvre de démantèlement de l'Etat social : dabord acheter lappui électoral des classes sociales appartenant à ces « self-contented classes » (selon lexpression de Galbraith). En loccurrence, ici, on augmenta sans contre-partie les honoraires des médecins. Le « trou de la Sécu. » explosa alors comme prévu. Cette tendance fut puissamment soutenue par la non-socialisation de la production et de la distribution des médicaments et de certains soins médicaux. La crise du système, ainsi artificiellement créée et exacerbée, permit alors de convaincre les électeurs de linévitabilité de la restructuration, de la déréglementation, voire de la privatisation de ce système, afin de le « sauver » in extremis des demandes « injustifiables » de ses clientèles, qui pourtant continuent à les fiancer ! Manuvre dautant plus aisée à mener à bon port que les médias dominants qui emploient des intelligences conformes, sur mesure, et totalement « éveillées » dans le bon sens (de la fin de lhistoire), traitent les électeurs comme des « veaux ». La suffisance creuse des « nouveaux philosophes » (!) n'est pas la moindre des avanies humaines produites par le capital spéculatif global et son « heimat » idéologique! Cette manuvre a du bon pour la bourgeoise puisque, avec lappui de quelques syndicalistes gompériens ou adeptes de Touraine ou de Darendorf, sinon de Le Coq, Notat, Chérèque, Cohen et compagnie, elle permet de ne pas sopposer frontalement aux groupes sociaux organisés. La manuvre vise plutôt à les contourner sans prendre trop de risques politiques, en coulant dabord les systèmes pour mieux en appeler ensuite au « sens commun » des citoyens pour les « réformer ». On les enjoint alors à défendre des réformes réactionnaires qui sont proposées comme des nécessités économiques naturellement situées au-dessus des intérêts des classes. Ce sabotage systématique des programmes sociaux les plus précieux est défendu comme l'opération de lois naturelles qui exigent la dramatique intervention des réformes néolibérales pour en assurer la survie. Soudainement, les suppliciés doivent leur salut aux crucificateurs! LEtat capitaliste ne prétend-il pas toujours être placé au-dessus des classes ?
Le président Bush et le Premier Ministre Raffarin mènent leur politique fiscale régressive de la même façon, à quelques nuances près : lidéologie de la « flat tax » américaine est remplacée en France et en Allemagne par celle de la « baisse des impôts » soi-disant pour moins pénaliser les efforts du travail. Pourtant, dans les deux cas on pénalise les emplois, particulièrement les emplois permanents et payants qui offrent encore la possibilité dune carrière. Et plus encore les revenus non-salariaux provenant des versements sociaux qui sont nécessaires pour compléter les rémunérations salariales les plus basses. Dans les deux cas, personne nignore que plus de 90 % des bénéfices de ces politiques fiscales régressives profitent presque uniquement aux ménages les plus riches occupant le sommet de la pyramide économique. Cruellement, cela désigne le décile plus élevé et plus particulièrement le 1 % situé au sommet, c'est-à-dire ceux qui bénéficient déjà de nombreux autres avantages et abris fiscaux. Aux USA sy ajouta dernièrement l'abolition de la soi-disant « double taxation » sur les dividendes!
Etant donné la concaténation des politiques néolibérales, ce qui est vrai de ces politiques fiscales régressives et également vrai de la « croissance » fortement asymétrique quelles induisent, en reproduisant, à un niveau toujours plus onéreux, les inégalités de départ.
Ainsi la grande bourgeoisie des Etats-Unis n'a cure des conséquences désastreuses de ses politiques régressives. Elle espère que le faible taux de sa dette fédérale gravitant autour de 36 % du PIB, allié au pouvoir financier pouvant venir au besoin de la réorganisation d'un système bancaire encore relativement peu concentré, lui procurera la marge de manuvre nécessaire pour préserver ses intérêts égoïstes de classe, dans la plus parfaite impunité. Elle a grandement tort. Les fondamentaux réellement significatifs sont quasiment tous dans le rouge. On pense par exemple au système de santé privé américain. Il gaspille besogneusement entre 15 et 16 % du PIB comparé à une moyenne de 9 à 10 % en Europe continentale, région qui dispose encore d'un système public universel toujours très performant. Ce gaspillage se produit en laissant quelque 40 millions de personnes sans couverture. Similairement, en s'inspirant de Heilbroner, on peut penser au prix de l'essence aux USA et à l'ensemble des champs de taxation inutilisés, tant au niveau fédéral qu'au niveau des Etats, par opposition à la fiscalité progressive encore pratiquée dans les autres pays de l'OCDE. Alors que les USA gaspillent follement leurs richesses en sinspirant de recettes néolibérales spéculatives, leurs rivaux gèrent leurs économies avec plus de soin. Mais ils nourrissent la folie dépensière américaine en achetant les obligations de la Réserve Fédérale, contribuant ainsi à reporter l'échéance de la prise de conscience, tout en hâtant le dépérissement de l'Amérique. A trop attendre, la récupération des champs fiscaux non-utilisés ne permettra pas de renverser les tendances surtout en ce qui concerne l'économie réelle. Car, entre-temps, les USA auront sacrifié les fondements de leur compétitivité nationale. Certains dirigeants américains insensés ont planifié la destruction de tous leurs rivaux potentiels pour se sortir de ce dilemme, mais l'irrationalité de ce projet est évidente. Pourtant, les USA sont encore fortunés en ce sens qu'un régime de coopération international bona fide oeuvrerait à leur avantage. En réformant généreusement le régime commercial existant à son propre bénéfice et à celui des autres nations, c'est-à-dire en se débarrassant d'un « libre échange » purement unilatéral et asymétrique, les Etats-Unis serviraient en réalité leur propre peuple. Pour ce qui est de l'Europe, ses équilibres structurels sont des plus ténus. Au point que, dans un monde intellectuellement sensé, ceci suffirait à condamner sans détour l'actuelle « intelligence » européenne qui consiste à singer les modèles d'outre-Atlantique!
Aucune « théorie distributive de la justice » à la Rawls ou à la Giddens ne changera rien à cela puisque ce type de théorie a justement vocation de légitimer cette spoliation structurelle du prolétariat. De fait, au prix dune augmentation des déficits (budgétaires, comptes courants, financement de la Sécurité sociale
) ces politiques peuvent éventuellement causer une hausse du PIB, suivie par une hausse modeste, mais réelle de lemploi (compte tenu de lévolution démographique favorable), tout en aggravant les disparités entre travailleurs riches et pauvres. On produit de la sorte une dualisation et même une tertiairisation à outrance de la force de travail selon des paramètres jamais « officiellement » envisagés par Mallet ou Piore ou même par « alias » André Gorz, malgré son « adieu » prématuré au prolétariat. Il sagit en effet dune évolution dramatique quelque peu inattendue qui aurait sans doute mystifié les nombreux experts gouvernementaux en « relations industrielles » comme Crozier, Dunlop ou Kerr ... Ces politiques aggravent également les disparités entre régions nanties et défavorisées. Surtout, elles mènent au remplacement du « welfare » et de la formation de la main-duvre, voire de la baisse légale de la semaine de travail, par un système fondé sur la charité et le « workfare ». Il sagit bien là dune « relance » digne dune politique néolibérale de loffre. Mais qui oserait appeler cela une politique « expansive », même sans référence à Marx ou à Keynes ? Giulio Tremonti ne demanderait pas mieux que de pouvoir émuler 3 % de croissance statistique du PIB en remplaçant ses opérations semi-mafieuses actuelles (car elles légalisent des violations mafieuses de la loi) par de bons transferts fiscaux, qui seraient applaudis par la « gauche » puisquils pourraient être présentés comme politique de relance keynésienne ! Ce n'est pas un hasard si le démantèlement complet du code de travail italien, né de l'idéal bi-partisan de la Résistance qui enfanta d'une république fondée sur le droit au travail, soit devenu une des plates-formes centrales du gouvernement dont il fait partie.
A un certain degré dapplication, cette politique de loffre exhibe, en outre, un effet attendu avec une grande anxiété par toutes les bourgeoisies européennes, adeptes des changements de phase (ordre/désordre/ordre) prescrits par leur « nouvelle alliance » : la destruction effective, par simple érosion du nombre de leurs membres, des syndicats les plus militants. (Nous pensons ici au cas de Fiat, mais également aux inégalités commises avec impunité contre la Fiom qui sont pourtant dune aveuglante clarté.) La bipolarisation électorale, bipartisane de préférence, assistée par un scrutin majoritaire, fera le reste, avec lapprobation empressée des pathétiques transfuges du PCI et de la DC qui y voient, à juste titre, leur unique planche de salut.
Malgré ces évidences, certains voudraient pouvoir crier « Maastricht est morte » alors que nous pourrions et devrions scander « Le Capital est nu, que son gouvernement démissionne!»
On se souviendra que par esprit européen plusieurs dirigeants italiens de la gauche authentique défendirent la création et la mise en place institutionnelle de leuro et de la Banque Centrale européenne (BCE). Ils le firent quitte à accepter temporairement les plans daustérité qui en découlaient au vu de la dégradation des finances publiques. Ce faisant, ils avaient correctement opté en faveur de l'Europe, malgré les inévitables sacrifices que cela comporterait, dans l'espoir de paver la voie à une insertion réussie dans l'économie européenne et mondiale. A part la France, ces plans daustérité étaient partout silencieusement acceptés, puisqu'ils devaient être la clé une politique des revenus qui sengageait à préserver le pouvoir dachat des travailleurs, promesse que la bourgeoisie oublia rapidement, en prenant pour prétexte la rigueur nécessaire pour réussir lentrée dans la Zone euro.
L'Italie illustre parfaitement la pensée des classes dirigeantes. Le pays avait longtemps abusé de la tactique des « dévaluations compétitives » et en payait lourdement le prix. Du fait que sa dette, monstrueusement élevée, détruisait toute velléité d'intervention étatique sur large échelle, le pays préparait le déclin définitif de ses industries stratégiques. La stabilité acquise à travers la discipline incontournable de l'euro, en lieu et place du laxisme du SME antérieur, apparue comme une planche de salut. Entre-temps, les économistes néo-ricardiens de la Péninsule avaient paradoxalement préparé l'abandon définitif de Marx, et même de toute économie politique digne du nom, dans les universités et les principales revues dites de gauche. La voie était ainsi ouverte à l'abandon de la « Scala mobile », la version italienne avancée de la Clause Cola américaine, protégeant les salaires contre l'inflation. On le fit en faveur d'une politique vaguement définie comme politique de « redistribution des revenus ». Dans un style typiquement italien, la feuille de route gouvernementale fut dressée par Tarantelli, qui était moins un néo-ricardien qu'un étudiant de Modigliani! (Comme chacun sait, Modigliani, un favori de la clique de la City, se souciait autant que d'une cerise des niveaux modérément élevés d'inflation, pour autant qu'ils étaient jugés nécessaires à la bonne tenue des profits et du processus d'accumulation. Après tout, selon sa vision académique conforme, un « facteur de production » est toujours sensé être rémunéré à sa valeur déterminée par le « marché». Par conséquent, plus le marché est libre et plus le prix sera juste. Dans ce genre de théorie brillant de ses mille feux académiques, il est seulement déplorable que la durée d'une journée terrestre, par opposition avec le seuil physiologique de la force de travail, ne puisse pas osciller avec le marché boursier, ce qui assurément renforcerait encore la rationalité sous-jacente!) Le cadre préliminaire de ce régime dressé contre le monde du travail était ainsi mis en place. Cest ce choix politique, et certainement pas les Critères de Maastricht per se, qui transforma l'austérité conservatrice en un régime dominant plutôt qu'en une période de transition. Les politiques monétaristes de droite purent s'engouffrer dans la brèche et se légitimer en se réclamant frauduleusement de Maastricht. Ou, pire encore, en prétendant dans ce contexte transversal délétère, devoir être stoïquement endurées afin de permettre l'émergence salvatrice de l'euro. Etant donnée la complicité pesante des principaux syndicats, cette façon de penser neut aucun mal à s'établir comme « consensus » dominant. Elle prit donc la forme dune idéologie providentielle qui avala tout cru les transfuges « born-again » du PCI, incapables de penser par eux-mêmes, et cherchant désespérément à se refaire une virginité européenne et atlantique.
En France, les résultats idéologiques furent identiques. Mais ils furent atteints par une voie différente. En bref, la brutale remise en cause par Chirac des nationalisations socialistes, effectuées au début des années 60, fut abusivement mise au compte de Maastricht dont elle n'aurait été qu'une conséquence obligée. Cette version a l'avantage d'être très utile à la droite et plus encore à la supposée gauche social-libériste qui manigança l'abandon de lagenda socialiste en 1983. Il devrait, cependant, être évident que le brutal renversement des nationalisations socialistes par Chirac, durant sa première cohabitation avec le Président Mitterrand, représentait une action légitime, encore que très réactionnaire, puisque son gouvernement était élu démocratiquement. Ce changement de cap n'avait cependant rien à voir avec le revirement de Mitterrand en 1983, ni par conséquent avec les concessions subséquentes faites à Maastricht. L'ironie actuelle réside dans le fait que le nouveau gouvernement de droite chiraquien se trouve obligé de délégitimer temporairement la discipline d'ensemble imposée par les Critères de Maastricht. Comme à l'accoutumé, on cherche habilement à modifier durablement la redistribution de la richesse sociale en faveur du capital par le biais d'une politique fiscale strictement néolibérale. On le fait avec dautant plus dentrain quon laisse ainsi le soin de re-balancer les comptes au prochain gouvernement de centre-gauche qui sera contraint d'appliquer une fiscalité plus saine mais impopulaire. Malgré le transfert visible de 10 points supplémentaires de la richesse nationale au capital au détriment du travail, plus de la moitié des dirigeants du Parti socialiste sont maintenant prêts à asseoir leur réputation, imprégnée d'une certaine suffisance, sur l'apologie d'une austérité économique strictement conçue dans le cadre des paramètres économiques ambiants! Ils sont ainsi prêts à faire pression sur leurs alliés syndicaux gompériens pour donner le change aux travailleurs. Ce faisant, ils ne diffèrent plus beaucoup des célèbres eurocrates issus d'un background chrétien-démocrate à la Jacques Delors. Qui plus est, on peut compter sur la droite et sur ces socio-libéristes pour instrumentaliser la nécessité d'une harmonisation fiscale européenne dans le sens d'une consolidation de ces tendances, données pour inévitables. Il n'émanera de leurs rangs aucune critique de la vision « fédéraliste » peu adaptée d'une telle vision, primitive et murs à murs, de l'harmonisation fiscale néolibérale. Pourtant, celle-ci accentuera forcément les dommages déjà dus au processus de délocalisation (même définie de manière restreinte !) ainsi quà la globalisation continue des cycles du capital qui sont aptes à transformer chaque élément de l'économie réelle en terrain de chasse gardée du capital spéculatif de court-terme. Certaines personnalités veulent ajuster l'harmonisation fiscale au pouvoir d'achat effectif de chaque pays concerné. Cette proposition est plus pertinente mais elle demeure encore congruente avec les largesses fiscales ciblées pour l'unique bénéfice des entreprises privées, dans un vain effort pour faire baisser les coûts de production sans réformer les pratiques néolibérales globalisantes. Cette réforme devrait, par exemple, mettre en uvre une nouvelle définition de l'anti-dumping devant être défendue par l'OMC et mise de toute urgence en adéquation avec les objectifs sectoriels et nationaux de plein-emploi. A défaut de cela, la vision fédéraliste primitive s'infiltrera au détriment d'un confédéralisme fonctionnel, compatible avec une intégration politique devant être atteinte grâce à la construction d'une Europe des Nations capable d'inspirer ses citoyennes et ses citoyens, telle que décrite dans Tous ensemble. Dans ce livre, j'avais imaginé une BCE différant quelque peu, mais par des aspects fondamentaux, de la banque centrale dont nous avons hérité. Malgré tout, l'institution actuelle peut être facilement réadaptée aux besoins présents par la mise en oeuvre modulée de « ratios Cooke » (rebaptisés aujourdhui ratios McDonough), qui seraient compatibles avec une coordination serrée des politiques économiques purement européennes et la préservation de l'autonomie économique et sociale de tous les pays membres. D'autres avenues doivent également être explorées. Par exemple, la réhabilitation fiscale du capital à long terme, particulièrement lorsqu'il est « immobilisé » dans de nouvelles activités productives.
Il serait sans doute utile de rappeler qu'il s'agissait-là de la voie explorée, non pas tant par Jean Monnet et ses amis fédéralistes, mais plutôt par les véritables créateurs du processus d'intégration européenne réel qui débuta avec le Traité de Rome, à savoir le général de Gaulle et le chancelier Adenauer. Sans eux la CECA et lEuratom, malgré leur force symbolique respective, n'auraient pas eu de signification politique plus poussée quune autre organisation internationale, par exemple la Commission du Danube dont l'origine remonte à la Convention relative au régime de la navigation sur le Danube de 1856 et 1921. L'échec de la Communauté de Défense Européenne, voulue par les pseudo-maîtres atlantiques au début des années 50, le prouve de manière éclatante. Pour autant qu'on puisse en juger du fait du volume gigantesque des textes, le Traité de Maastricht suivait lui aussi une voie très prudente vers l'intégration européenne. Son souci principal, tout comme la motivation personnelle de M. Jacques Delors allant à Bruxelles, était de corriger le tir après le virage abrupt opéré sous la contrainte par les socialistes et leurs alliés eurocrates de 1983. On pensait alors qu'il était impossible de résister frontalement à la contre-réforme monétariste lancée en 1979/1981 par Volcker et Reagan avec l'aide appuyée de Thatcher, sans aller courageusement de l'avant avec des politiques purement socialistes. Cette audacieuse alternative, les eurocrates, et leurs alliés parmi les notables socialistes, n'osèrent tout simplement pas la contempler. Mais ils ne pouvaient pas non plus trahir leur idéal d'une Europe autonome et politiquement intégrée. De manière caractéristique, ils imaginèrent une stratégie de longue durée pour reprendre patiemment la main. D'abord viendrait la création d'une monnaie européenne autonome, capable d'agir éventuellement comme une monnaie de réserve parallèlement au dollar et au yen. (Aujourd'hui le yuan chinois est en bonne voie pour acquérir le statut de nouveau candidat dans le développement dun nouveau régime monétaire multilatéral.) Tel que promis alors par M. Jacques Delors et par le Président François Mitterrand, cette intégration monétaire serait suivie par une nouvelle phase d'intégration économique et sociale correspondant à la construction de « l'Europe sociale ». L'Acte Unique (1987), Maastricht (91-92) et immédiatement après le Marché unique (1993) s'attachèrent à concrétiser la première étape. N'eût été de la cohabitation politique en France, le Pacte de Stabilité se serait attaché à concrétiser la seconde étape, visant la mise en place de l'Europe sociale, en guise de préparation de la négociation de la première constitution européenne. Nous savons maintenant que ces deux phases furent fortement compromises par la malheureuse jonction des eurocrates néolibéraux et des fédéralistes primitifs, le tout accentué par la chute du Bloc de l'Est. Jusqu'à la dernière négociation du projet constitutionnel européen, toutes ces phases d'intégration étaient conçues comme des politiques de coordination nationales devant permettre la mise en place et le succès de l'euro. Autrement pourquoi le Traité de Maastricht aurait-il été purement défini en termes de processus nationaux et de statistiques nationales? Sans compter la possibilité offerte par le Traité de Maastricht aux pays signataires de se porter à la défense des services et des entreprises publiques nationales. (Article F, 3, 3b. Dans mon essai intitulé « Référendum constitutionnel européen et Turquie », 12 décembre 2004, disponible dans la Section Politique Économique Internationale du même site, j'avais déjà noté ce qui me paraissait être lessentiel : « Le Traité prenait soin de remplacer la version fédéraliste initiale en faveur d'une « union avec un but fédéral » par une « union sans cesse plus étroite » (art. F, 3, 3b) Ceci permettait de définir la « subsidiarité » de manière à laisser les « pouvoirs résiduels » (non attribués spécifiquement comme pouvoirs exclusifs ou partagés entre les différents paliers de gouvernement) dans les mains des Etats-Nations. ».)
Il est vrai que ces objectifs furent perdus de vue du fait de l'irruption d'événements et de tendances exogènes. Nous avons déjà noté l'agenda de privatisation de Chirac. A cela, il convient d'ajouter la confusion créée par l'initiative libre-échangiste américaine. Cette dernière passa rapidement de la consolidation des blocs économiques existants, à effectuer dans le respect des cultures respectives, à l'établissement d'un empire néolibéral global. La réunification de l'Allemagne aux forceps par le Chancelier Kohl ajouta de vieilles et injustifiées hantises aux nouveaux problèmes purement capitalistes. La contre-offensive partiellement victorieuse de la bourgeoisie suédoise, grâce à la peur hystérique déclenchée contre le potentiel socialiste des Fonds Ouvriers imaginés par le Plan Meidner, amplifia ce glissement néolibéral. Dans ce contexte délétère, des experts sérieux, tel Michel Albert commencèrent à théoriser le dépérissement du « modèle rhénan », abandonnant de la sorte sans combattre le terrain aux lumières sur-cotées du genre Milton Friedman!
La question décisive est la suivante: quelle dose de néolibéralisme est strictement dépendante du Traité de Maastricht, et quelle dose est purement exogène, mais lui est néanmoins attribuée par simple convenance? Cette question est fondamentale car de la réponse qu'on lui apporte dépend la conception, au sein des partis de gauche, des marges de manuvre dont ils estiment jouir au sein de l'Europe et, partant, de leur capacité à oeuvrer pour la construction d'une Europe sociale, réellement socialiste et démocratique. (Il va sans dire que la signature du nouveau traité constitutionnel rendrait cela encore plus ardu, car elle créerait inutilement de nouveaux obstacles constitutionnels artificiels à l'émergence d'une Europe sociale, qui ne pourraient dès lors être levés que par une crise économique et politique très grave.) Certains ont fait remarquer que Maastricht repose sur le principe de « compétition » ou de « concurrence ». Mais c'était également le cas pour le Marché commun initial signé à Rome en 1958. Contrairement au présent traité constitutionnel, le Traité de Maastricht ainsi que le traité établissant le Marché commun en 1958 ne concevaient pas la mobilité du capital (ou concurrence) comme étant opposée à toute forme d'intervention de l'Etat et à la logique spécifique des entreprises publiques. Ceci est signifiant. En outre, ils ne cherchaient pas à constitutionaliser un credo néolibéral global en le présentant comme l'objectif fondamental de la nouvelle constitution européenne! Bref, Le Traité de Maastricht n'était pas conçu comme une réplique néolibérale à l'Accord de libre échange nord-américain. La privatisation n'était pas définie comme le substitut nécessaire aux entreprises publiques au nom de services publics mal-définis, comme c'est le cas aujourd'hui. (Lorsqu'on nous parle aujourd'hui de « biens communs » c'est par pure escroquerie, ou par simple ignorance, puisquil sait de biens communs minimum (santé, éducation, eau). Pourtant cette notion est offerte manière démagogique comme une défense des services publics confondus exprès avec les entreprises publiques, mais n'excluant en rien leur privatisation. Au contraire. Tout au plus, dans une émulation du modèle californien/albertain/colombien-britannique déjà dénoncé dans Tous ensemble, on entend libéraliser un pseudo-secteur marchand (!) ainsi livré au capital global, tout en lui offrant de surcroît les « services » publics sous couvert d'une régulation minimum, préférablement locale. Penser global et agir localement, nous dit-on malicieusement sans ignorer la force de frappe des MNCs et de leur gouvernance privée. Une force qui sera décuplée une fois que ces firmes se seront totalement débarrassées du contrôle des Etats-nations qui prétendent encore agir au nom de leurs citoyens. C'est au fond très exactement la position des néolibéraux européens dans le Cycle de Doha et, plus spécifiquement, dans les négociations de lAccord Général sur le Commerce des Services - AGCS, le sigle anglais étant « Gats »-. Les Petrella et consort ne sont strictement pas autorisés à parler au nom du prolétariat. De manière évidente, ils ne sont strictement pas qualifiés pour le faire.)
Les déréglementations favorisées par Maastricht pouvaient encore être écartées par les gouvernements nationaux dès lors qu'elles ne correspondaient pas à leurs définitions des services publics. Cette résistance était de fait si forte qu'elle survécut dans le traité constitutionnel proposé dernièrement quoique sous forme de dérogation. Même la pratique actuelle de l'Antitrust, conçue par des gens, comme Monti n'a pas grand chose à voir avec ce qui était requis par Maastricht. Elle incarne davantage la confuse pensée idéologique des eurocrates de Bruxelles, alliée à celle plus ou moins autonome de nombreux « fédéralistes ». Eux tous importent besogneusement, et de manière très peu critique, une mentalité américaine et anglo-saxonne au sein de l'Europe continentale. Y compris les notions vacillantes dérivées des ultimatums de Margaret Thatcher biaisées en faveur du monétarisme le plus primaire mis au service de la City! L'abus par M. Monti des manigances de l'Antitrust reçut néanmoins l'appui des politiques lors des diverses rencontres de l'Ecofin. Notamment en France et en Allemagne, certains y virent la possibilité dinstumentaliser une alternative permettant la consolidation de leurs « noyaux durs » privatisés, en lieu et place des « champions nationaux » de M. Jean-Pierre Chevènement, qui étaient pour le part le résultat d'une stratégie industrielle nationale mûrement réfléchie. Pourtant, cette dernière aurait pu être imitée avec succès par toute l'Europe et permettre, de surcroît, une stricte coordination économique, particulièrement en ce qui concerne les entreprises publiques. Comme on aurait pu s'y attendre, cette pratique débridée et inepte de l'antitrust mine aujourd'hui la survie des noyaux durs. Il va sans dire quune telle pratique serait d'ailleurs rapidement dénoncée par les Américains comme un stratagème anti-capitaliste et anti-américain, ainsi que le démontre sans équivoque l'extrême modération de toutes les moutures successives du Sherman Act. Dans mon Tous ensemble j'avais déjà critiqué M. Monti et le gouvernement italien pour leur ultime abandon de la « golden share » qui fut purement motivé par l'aveuglement idéologique. Il sagissait dailleurs là dune initiative pauvrement et typiquement compensée par une législation précipitée de dernière heure. Elle limitait les droits de vote des partenaires étrangers, ainsi qu'à pu le constater EDF lorsqu'elle acquit sans rien soupçonner une part substantielle du capital de Montedison! Lignorance est de terreau mérité des imprudents et des insensés.
Il ne fait pas donc de doute que linterprétation actuelle du Traité de Maastricht soit destinée à linfléchir dans le sens de la récente idéologie dominante favorisant la compétition néolibérale la plus débridée. Pourtant, seule, elle n'aurait pas permis à M. Monti et à ses collègues eurocrates de réussir le démantèlement post-Maastricht des entreprises publiques existantes. Pour entamer ce processus final, il a encore fallu les sommets de Lisbonne et de Barcelone (respectivement en mars 2000 et mars 2001.) Pourtant, malgré tout cela, luvre de destruction n'aurait pas été complète sans la tentative de constitutionnaliser une version spécifiquement néolibérale de la « concurrence libre et non faussée » comme objectif primordial du traité de constitution européen quon nous propose aujourdhui. Ce traité constitutionnel incarne une version précisément calculée pour être antithétique à toutes les formes de d'intervention de l'Etat, y compris le keynésianisme le plus modéré. Après Maastricht, une prudente intégration économique et politique de l'Europe, compatible avec un modèle social européen avancé dans le cadre d'une confédération d'Etats-nations, était encore possible. Particulièrement une fois l'euro solidement établi comme monnaie commune de l'Union. Avec le traité constitutionnel proposé cela serait impossible. La trahison de tout idéal « socialiste », déjà contenue dans la vision blairiste d'une Troisième option, deviendrait la légitimation idéologique minimum de l'Europe continentale. Elle conduirait fatalement à la réintroduction philo-sémite nietzschéenne de nouvelles formes de domesticité et desclavage prêchées par des bas-clergés philo-sémites nietzschéens sur-représentés. Le succès d'une telle évolution aurait alors vite fait de pousser le prolétariat à abandonner momentanément sa stratégie « réformiste révolutionnaire » en faveur d'une confrontation « classe contre classe ». Ceci serait alors nécessaire dans le but de forcer la bourgeoisie européenne à reconsidérer ses tendancieux calculs de la plus-value impliquée dans le processus de production, y compris dans ce qu'il est convenu d'appeler l' « économie intangible ».
De manière évidente, les intellectuels organiques de la gauche ont hérité du devoir urgent de combattre la confusion théorique et politique environnante. Les émules blairistes en Europe continentale doivent être isolés et écartés des rangs de la gauche toute entière. Ceci vaut pour les philo-sémites nietzschéens de toutes origines. Ils sont très nombreux ces jours-ci dans nos rangs, malgré leur manière de fouler aux pieds en permanence le principe d'égalité pourtant inscrit dans nos constitutions républicaines, et malgré leur propension à se définir sociologiquement, culturellement et idéologiquement comme membre dune élite auto-désignée de surcroît en prétendant souvent à une « élection divine » spéciale du fait de leurs religions ou de leurs appartenances maçonniques.
En autant que la communication soit devenue un instrument moderne de pédagogie populaire, la confusion entretenue à gauche sur ces Critères de Maastricht constitue également une erreur dans la stratégie de communication. Nous avons tous, peu ou prou, appuyé la création de l'euro comme monnaie commune, en toute connaissance de cause ou pour de mauvaises raisons. On nous fait apparaître aujourdhui comme des mauvais perdants incapables d'imaginer le futur autrement qu'en nous mettant à la traîne d'une droite plus « éveillée »! Sans aucun doute, on nous demandera bientôt de rééquilibrer les comptes publics sans augmenter les impôts résiduels encore perçus sur le capital ou les revenus des plus riches! Cette subordination intellectuelle est intolérable. Elle ne reflète que les habitudes mentales, conformistes et serviles, profondément ancrées dans la faiblesse d'esprit de ceux parmi nous qui sont incapables (ou instinctivement averses) de remarquer et de diffuser nos propres avancées scientifiques. Y compris lorsqu'elles sont, de toute évidence, très en avance du peloton bourgeois académique. Ceci s'accomplit alors que personne ne peut ignorer que ces avancées ont déjà provoqué une stratégie dappropriation et de détournement de grande envergure par la bourgeoise mondiale et ses serviteurs. Cette stratégie vise en embrouiller les cartes et à dénaturer les concepts selon une vieille recette typique. La bourgeoisie dominante tente, en effet, de préempter ces concepts en les pillant, et en publiant très largement ses mystifications de second ordre, précisément dans le but de prévenir la formation d'une conscience de classe autonome du prolétariat. La Commedia dellArte nous avait déjà prévenus: on ne peut pas servir deux maîtres à la fois. Gramsci avait demandé à ce que le marxisme soit considéré comme un corps de pensée autonome au service du prolétariat. Il le fit tout en étant persuadé que l'intérêt de classe du prolétariat consistait à abolir toutes les classes ainsi que toutes les traces de l'exploitation de l'Homme par l'Homme. Cest là une révolution sans laquelle aucune intersubjectivité humaine et scientifique ne pourrait jamais fleurir. Similairement, aux yeux de Gramsci, les acquis intellectuels, en matière ontologique, épistémologique, méthodologique et théoriques, ne pouvaient être considérés comme tels à moins de démontrer leur capacité dialectique à dépasser les limites de la science bourgeoise, en étant constamment soumis à la double critique des faits et des esprits critiques. Ceci fut démontré de manière éclatante dans les domaines de l'économie politique et de la critique de l'aliénation bourgeoise. Comment se fait-il alors que les supposés représentants de la gauche d'aujourd'hui prennent les théories bourgeoises, dont la théorie économique, comme la norme ( !), en prenant de surcroît de pathétique « pitres » de second rang comme leurs « maîtres à penser » favoris? Est-ce là une pathétique admission publique d'être naît d'un dieu mineur plutôt que d'être partie prenante du Prince Moderne? Nous touchons là, probablement, à la question la plus fondamentale confrontant la gauche contemporaine. Aujourd'hui, cette question constitue un acte d'accusation.
Mais la confusion règne. Dans ce contexte, comment ne pas comprendre que la tentation soit forte, aujourdhui, de saluer la remise en question du Pacte de stabilité, tout en confondant celui-ci avec les politiques menées par la bourgeoisie, ainsi que par la petite-bourgeoisie de centre-gauche », en son nom ? Ce faisant la gauche sacrifie inconsciemment sa propre autonomie de pensée. Elle se laisse manipuler par le paradigme néolibéral en faveur d'une « flat-tax », qui est ainsi habilement masqué par ces attaques lancées par la grande et la petite bourgeoisie à partir du « centre-gauche »! La confusion nest dailleurs en rien dissipée en rappelant que la gauche avait soutenu la création de leuro sans pour autant accorder son support à Maastricht, jugé responsable de laustérité et des privatisations quelle justifia au nom de la lutte contre le déficit et la dette. Pour les tenants de cette thèse fallacieuse, le Traité de Maastricht et le Pacte de stabilité, abusivement déconnectés de la mise en place de l'euro, ainsi que des taux d'intérêts stratosphériques voulus par Volcker et Reagan, représentaient une mauvaise médecine budgétaire néolibérale depuis le début. Ils deviennent donc l'unique cause des privatisations qui vont supposément de pair avec elles, au nom de la lutte sacrée contre les déficits budgétaires et contre la croissance quasi-géométrique de la dette nationale. L'Eurotaxe, toute timide et raisonnable qu'elle fut, révéla une alternative concrète, qu'on s'empresse pourtant d'oublier. Ce faisant, les traités peuvent ensuite être décrits comme une camisole de force responsable de la récession. On peut donc seulement se féliciter de leur « mort ».
Cependant, comme nous l'avons noté plus haut, il n'est pas possible d'avoir le beurre et le prix du beurre en même temps. Si elle était restée fidèle à ses principes, la gauche aurait disposé d'outils bien plus efficaces que la privatisation pour réduire le déficit et la dette. Parmi ces outils figurent en bonne place les systèmes de taxation progressifs associés à la généralisation de la réduction du temps de travail, et donc à la consolidation des assiettes fiscales existantes dont nous parlerons par la suite.
Notons déjà que ces interprétations ne rendent pas justice à lintelligence de classe et à la planification stratégique de la bourgeoisie appuyée par ses vastes réseaux d'infiltration des organisations de gauche. Il est certain que cette mise au rencard partielle des Critères de Maastricht par lEcofin nest que temporaire. Son objectif principal consiste à mettre en place un ensemble de mesures contre-cycliques monétaristes et nèolibérales qui ne peuvent qu'être illusoires. Ces mesures feraient retourner Keynes dans sa tombe. Elles constituent néanmoins la quintessence de la pensée néoconservatrice de Chicago. Elle sert aujourdhui à enrichir le patronat et la bourgeoisie en leur transférant des sommes colossales pour éponger les pertes causées par l'éclatement de la bulle spéculative. Ceci s'accomplit sur le dos des travailleurs et du pays. Dans le premier cas ceci se fait par le biais du chômage, du travail précarisé et du « workfare ». Dans le deuxième, par laccroissement de la dette, puisque les déficits budgétaires continuent davoir ce fâcheux effet cumulatif. Or, justement parce quils sont mis temporairement au rencard au lieu dêtre définitivement enterrés, ces Critères sappliqueront de nouveau suite à la demande unanime de la bourgeoisie, du patronat et de tous les économistes bon chic bon genre, dès que le poids de la dette se fera ressentir sur les taux directeurs des banques centrales. Car cela aura un impact sur lutilisation publique ou privée des richesses nationales nouvellement créées et sur les facilités daccumulation du capital, tant il est vrai que suivre lévolution des bons du trésor na rien de poétique, mais reste une tâche essentielle pour le prolétariat et de ses représentants. Pour la bourgeoisie, ce laxisme par rapport au Pacte de stabilité a donc l'avantage d'écarter les véritables alternatives, notamment celle qui consiste à penser une coordination économique européenne fondée sur la planification indicative et incitative.
Cette attitude cavalière de la droite mènera forcément à l'imposition de l'austérité économique dès l'instant où les effets de l'accumulation de la dette se seront fait sentir sur la profitabilité du capital à court-terme. Cette conclusion est d'ailleurs inévitable étant donné le niveau déjà élevé de la dette et sa rapide détérioration dans tous les pays membres de l'euro. Il devrait être intuitivement évident que l'augmentation de l'endettement national posera avec une acuité sans précédent la question du contrôle ultime des richesses nationales nouvellement produites. La question du régime permettant une accumulation soutenue du capital deviendra l'objet d'une lutte de classe ouverte. A ce point, le chur unanime d'une bourgeoisie outragée, flanquée par ses médias serviles et de ses nombreux économistes, baignant dans leur suffisance théorique et sociale usuelle, entonnera son antienne des mauvais jours. Il est presque certain qu'il s'en trouvera parmi eux pour mouiller leur serviette de table, mode Laffer, dans une explosion typique de leur « génie » de classe. Les fameux Critères de Maastricht retrouveraient alors rapidement leur valeur de loi naturelle dont le viol risquerait de provoquer dieu sait quelle catastrophe dans léventualité de lélection dun gouvernement de gauche. Le volume de ce chur indigné sera à la mesure du danger perçu. En effet, un tel gouvernement de gauche « fourvoyé » pourrait être tenté de remiser les mantras néolibéraux rancis qui sont aujourdhui entonnés en chur avec un admirable « esprit de corps » par tant d' «experts» payés, avec un surplus de conscience de classe bourgeoise et petite bourgeoise. Il pourrait au contraire vouloir choisir ses propres mesures post-keynésiennes afin de relacer la croissance par le biais d'une politique salariale plus équitable et d'une politique de redistribution sociale plus adéquate. Un tel gouvernement de gauche pourrait également en arriver à comprendre avec une clarté aveuglante que la «productivité » micro-économique dépend strictement des mesures macro-économiques qui visent à provoquer la baisse relative structurelle de tous les éléments entrant dans la composition du « revenu net global » des ménages. Ainsi qu'il fut démontré dans Tous ensemble, le « revenu net global », c'est-à-dire le salaire individuel capitaliste plus les transferts sociaux directs et indirects associés à l'Etat social et aux services publics, serait finalement compris comme étant la clé réelle ouvrant la porte de la croissance, grâce au soutien déterminé de la « compétitivité » nationale dans un monde caractérisé par une interdépendance croissante.
Dès lannonce de la politique fiscale du Président Bush, javais tiré la sonnette dalarme. (5) Lorsque celle de Raffarin/Chirac suivit, jai tenté de prévenir les dommages doctrinaires provenant forcément de certains milieux. Par exemple, en écrivant ceci :
« La stabilité est primordiale. Elle lest plus encore pour la gauche et le prolétariat vivant de léconomie réelle, que pour la bourgeoisie vivant de processus factices fondés sur des statistiques montrant le monde à lenvers (ex. PIB, « productivité », « croissance ») La stabilité concerne les prix et linflation, les profits et les salaires réels, donc les entrées fiscales et, avec elles, les revenus réels (i.e. salaire plus filets sociaux.) La classe ouvrière et les travailleurs en général se sont longuement battus pour obtenir cette stabilité. Rappelons par exemple les luttes concernant la clause Cola aux USA ou la « Scala mobile » en Italie ainsi que leurs équivalents partout ailleurs, destinés à préserver le pouvoir dachat.
Sans lassurance de cette stabilité tout devient factice ou plus exactement spéculatif dans un monde économique contrôlé par le capital (le capital dispose éminemment du pouvoir de spéculer sur linstabilité - et sur la « flexibilité » mondiale des taux de change -, pouvoir dont ne disposent ni les salariés ni les syndicats.) Or, la BCE soumise aux Critères de Maastricht peut contrôler et, de fait, contrôle les mouvements des capitaux spéculatifs de par ses agrégats M2 et M3, eux-mêmes surdéterminés par les-dits Critères. Elle favorise certainement le monde de la finance, mais dans ces limites institutionnelles et comptables précises et préétablies. Supprimer le Pacte de Stabilité et les Critères de Maastricht à ce moment ci, cest-à-dire après que le prolétariat ait déjà assumé tous les sacrifices possibles à coup de plans daustérité, pour permettre le respect de ces Critères et lentrée des pays membres dans la zone euro, revient tout bonnement à abandonner aux banquiers centraux et à leurs clients/patrons capitalistes toute liberté sur ces agrégats. Ce qui, en loccurrence, peut bien être le vu des « économistes » titularisés, voire de nombreux économistes dATTAC. Mais ce ne pourrait, en aucun cas, être celui des économistes et des militant-e-s du PCF et de tous les PC de la zone euro. Car cet abandon des agrégats M2 et M3, correspondant à lépargne spécifiquement canalisée par la finance, ne signifierait en rien labandon du contrôle par la BCE sur lagrégat M1, qui détermine largement linflation et donc les conditions faites au pouvoir dachat des travailleurs actifs et de larmée de réserve. Bien au contraire : ce contrôle pointilleux sur M1 serait renforcé au nom de la lutte contre linflation (même en adoptant, à linstar du Royaume Uni, une conception proto-laxiste à la Modigliani qui, comme tout bon prix Nobel qui se respecte, ne dit rien sur les politiques salariales correspondantes et pour cause. Qui ne dit rien, non plus, sur linflation provenant du laxisme sur M2 et M3 mais invariablement épongée par M1) Il serait donc bon que la gauche se reprenne en main en matière monétaire et quelle cesse de parler au travers de son chapeau. (Ou, mieux encore, quelle cesse de prendre pour argent comptant les théories de ses adversaires en se bornant à singer les « experts » bourgeois et proto-bourgeois, de service ou pas. Ici comme ailleurs, il importe de penser la réalité selon sa propre tête).(
)
Ajoutons en soulignant au crayon rouge la remarque suivante : tout Etat moderne digne du nom, qui aurait besoin de léquivalent de plus de 3 % de son PIB pour mettre sur pieds une politique de relance économique contre-cyclique efficace, ne saurait être autre chose quun Etat mafieux, mentalement tiers-mondialisé, ou encore une dictature économique de la bourgeoise (bonapartisme financier ?), mettant lEtat au service exclusif du capital, en faveur de qui se feraient les principaux transferts dargent, sans se soucier du sort de la majorité de la population, ni du nécessaire équilibre sur le moyen et long terme des paramètres fondamentaux. Au minimum, à linstar du gouvernement Raffarin actuel, ce serait un Etat incapable de contrôler sa fiscalité malgré les lubies néolibérales de relance par le biais dune politique nietzschéenne de terre brûlée
en bref, un anti-Etat, un simple « « Quartier général » du patronat ! » (pour paraphraser la déplorable et pédante casuistique d'une marxologie académique typique mais dénudée de toute valeur. (6) )
(
) dès les années 80 et lirruption de la contre-révolution menée par Volcker/Reagan et Thatcher, le système financier amorça une restructuration complète des intermédiations bancaires qui furent toutes réorganisées selon les besoins spécifiques du capital financier. On sen alla vers la suppression des cloisons qui permettaient de différencier le monde bancaire selon ses missions spécifiques. Et lon fondit progressivement tous les piliers bancaires en un seul magma financier/spéculatif, axé sur les instruments nouveaux, notamment les dérivés financiers, et sur les opportunités nouvelles offertes par la monnaie électronique vagabondant à loisir sur lensemble du globe, 24 heures sur 24 (Big Bang boursier.) Plutôt que dexiger la levée du Pacte de Stabilité et des Critères de Maastricht, il serait nettement plus sage dexiger la mise au ban des « dérivés financiers » (ce qui, malgré les déboires causés après les divers Merton, Black et Scholes et autres Siegel de deuxième ordre, nest pas pour demain.) Ou encore, comme je lai fait dans Tous ensemble,( disponible dans la section Livres du site HYPERLINK "http://lacommune1871.tripod.com/"http://lacommune1871.tripod.com ), il faudrait demander une réglementation de ces dérivés par les Seuils Tobin, mais surtout en en formalisant leurs pratiques. Car sans cette formalisation, il ne peut y avoir aucun contrôle comptable et sécuritaire réel (pour lheure ce contrôle se fait en bout de ligne et il est donc dérisoire), ni a fortiori de taxe Tobin, puisque les étapes du montage de ces dérivés échappent aux banques centrales et donc au contrôle public ( le public étant toujours pris pour acquis lorsquil sagit de contribuer aux provisionnements pour dette visant à éponger les belles uvres toujours imprévues, mais toujours répétées, des nouveaux Prix Nobel déconomie et de leurs nombreux épigones.) (voir Extrait dans les notes finales, ci-dessous)
Certains prétendent accuser la BCE pour sa politique « monétariste », accusation on ne peut plus facile : certains pensent quil est toujours aisé de faire de « la banque » le bouc émissaire, par excellence, dune gauche seulement capable dappréhender le numéraire selon G. Simmel plutôt que selon Marx ! Les mêmes trouveront utiles de sen prendre à l « indépendance » de la BCE. Mais personne nexige le recloisonnement fonctionnel de lintermédiation bancaire dans le but précis de protéger lépargne et linvestissement productif. Surtout aucun de ces zélés commentateurs ne savisera de remarquer, quaujourdhui, le rapport de leuro et de toutes les autres grandes monnaies par rapport au dollar, dépend très peu des politiques indépendantes de la BCE. Ce rapport dépend bien plus des accords internationaux formels ou tacites. Malgré les nombreuses inepties proférées à ce sujet, il est bon de rappeler que ces accords ne sont pas imposés indépendamment par des banquiers non-élus. Ils le sont plutôt par des politiciens dûment élus mais soumis à de fortes pressions de la part de l'Administration américaine.
Cette tendance débuta avec fracas le 15 août 1971, date qui signala la fin du régime financier international dit de Bretton Woods. Ce régime prévalut de la fin de la Seconde Guerre Mondiale jusquà la naissance chaotique de ce qui deviendra plus tard le régime de change flottant. Aujourd'hui l'alignement des principaux taux de change dépend presque entièrement de laccord politique extorqué au dernier Sommet de Doha et entériné au Sommet du G7 à Dubaï (20 sept. 2003). Nous sommes redevables de cet accord, non pas à des banquiers non élus, mais plutôt au Secrétaire au Trésor US J. Snow, ainsi quaux politiciens élus, mais complices, qui ladoptèrent dans une vaine tentative de corriger les déséquilibres économiques US en activant la courbe en J des exportations américaines. Ces élus sont passés maîtres dans l'art de formuler des phrases elliptiques à l'attention des banquiers non-élus à la conclusion de chacun de leurs sommets. De même, ils savent pertinemment comment fonctionnent les universités, les départements déconomie et les médias. En outre, ils nignorent rien du mode de sélection incestueux qui vient compléter le contrôle largement privé de ces « institutions » du « savoir ». Les Multinationales et les banques américaines, (voir lexemple de ITT travaillant main dans la main avec Kissinger contre le Président chilien démocratiquement élu, Salvatore Allende), qui sont renforcées par la position du dollar comme monnaie de réserve principale, mais qui doivent nécessairement compter sur le soutien armé de lEtat central américain, collaborent depuis toujours avec leur bras armé étatique. Que ce soit le Cocom, le Département dEtat et, bien entendu, la CIA pour laquelle les CEO et CFO de ces entreprises constituent une des sources dinformation les plus sûres et les plus privilégiées. Pour ces multinationales, le « marché » et la « libre concurrence » ne sont pas une vision de lesprit, ni une doxa révélée, mais bien une relation politique et sociale fortement asymétrique qui doit être défendue comme telle. La « main invisible » nest pas pour eux affaire dun quelconque automatisme de système ! Le Secrétaire au Trésor Snow a de nouveau démontré que les dirigeants américains savent en loccurrence comment les pressions politiques, voire lutilisation de la force, peuvent corriger les déséquilibres financiers américains mieux que tout « marché » laissé à lui-même. Rappelons que selon le rapport de 2004 du Bureau International du Travail (BIT) intitulé « A fair competition : creating opportunities for all » (p 33), léconomie mondiale capitaliste est aujourdhui contrôlée par 65 000 Multinationales et leurs 850 000 affiliées, la plupart étant encore américaines.
Bien que les contradictions économiques américaines soient trop profondes pour être durablement résolues de cette manière, rendons à César ce qui appartient à César. Surtout comprenons que ce nest pas lindépendance des Banques centrales en soi qui fait problème, mais plutôt la tentative de les rendre indépendantes de la pression du mouvement et des partis ouvriers, tout en les mettant au service des élites politiques, financières et doctrinales du grand capital. Ce qui est très nettement le cas de la Réserve fédérale américaine. En effet, son mandat institutionnel inclut le soutien à lactivité économique (capitaliste) définie par les élites bourgeoises en place. Ceux qui en douteraient encore feraient bien de revenir sur le rôle « exemplaire », du point de vue du capital, du « maestro » Greenspan. Ce dernier nota dès le départ l « exubérance des marchés » pour mieux la seconder, et pour éponger rapidement les pertes des spéculateurs de la Nouvelle Economie lorsque la bulle spéculative finit par éclater. Dans un monde sensé, l' « indépendance » de toute banque centrale devrait simplement renvoyer à sa « neutralité » scientifique et de classe. Heureusement, la conséquence des Critères de Maastricht revient à encadrer la BCE dans ces paramètres, créant ainsi une « neutralité » de fait. Ceci dérive de la nécessité induite par les Critères de mener une politique « monétaire » autonome qui, pour une fois, ne peut pas être confondue d'emblée avec une politique « monétariste ». Que le cadre institutionnel existant contribue à mettre la BCE à l'abri des pressions inévitables des politiciens constitue aujourd'hui une aubaine supplémentaire. Les opportunistes et les démagogues peuplent la droite comme la gauche. La manie des « dévaluations spéculatives » née du contexte de la stagflation continue à être conçue comme un remède contre les abus récurrents du droit de « seigneuriage » du dollar américain, du fait de la méconnaissance de la théorie marxiste de l'inflation et de la monnaie.
De fait, tout parti politique digne du nom devrait veiller jalousement au grain afin que la gestion des agrégats monétaires revienne à la BCE, et que les politiques économiques, sociales et réglementaires réelles, qui créent et encadrent ces agrégats, continue de relever strictement du politique, sans ingérence de la banque centrale ni des banques privées. Cet objectif pourrait être facilement atteint grâce à la réhabilitation de tous les acteurs sociaux, au détriment des banquiers et CEOs qui sont aujourd'hui privilégiés. Cette réhabilitation se ferait au sein du processus de prise de décision gouvernemental, comme cela était d'ailleurs prévu par le truchement du Conseil Economique et Social créé par le Conseil National de la Résistance. Pour le reste, dans ce cadre précis, la BCE ne pourrait jamais tenter de manipuler ses taux directeurs selon des préjugés strictement politiques, sans mettre immédiatement la position de ses dirigeants dans la balance. La structure de sa direction, qui englobe les banquiers centraux des pays membres de leuro, le garantit. Qu'on le veuille ou non, ils restent les garants du traitement équitable et donc « scientifiquement » motivé de leur pays respectifs. Ce qui nest certes pas le cas de la Réserve Fédérale qui aujourdhui, comme de coutume, sait dinstinct adapter sa politique monétaire aux nécessités de réélection du candidat présidentiel sortant. (Il convient néanmoins de noter, pour la précision, que la distance relative de la Fed par rapport au marché domestique est également due à la gestion purement politique du dollar comme principale monnaie de réserve de la planète. A la Fed revient la tâche difficile d'assurer, au jour le jour, un niveau acceptable d'exposition externe du dollar, alors que l'Administration américaine a pour sa part tendance à abuser de la planche à billets comme levier de régulation économique de choix! Il s'agit là d'un comportement tendanciel que la BCE serait bien avisée de ne pas imiter, si elle espère jamais établir la crédibilité de l'euro comme monnaie de réserve à part entière.) Il est donc possible de conclure que c'est bien un pur opportunisme de gauche comme de droite, et une ignorance induite de la gauche contre ses propres intérêts, qui explique en grande partie la tentative actuelle de discréditer la BCE sur la base fallacieuse du Pacte de stabilité.
Il est vrai que les Critères de Maastricht permirent et accélérèrent les tendances néolibérales en Europe au moment de leur mise en place. Mais cela nétait pas leur but premier. Bien entendu, tant la droite que le centre-gauche accueillirent et manipulèrent ces Critères en essayant de tirer parti de la confusion. En réalité, le néolibéralisme en soi ne fut jamais leur objectif principal. Comme nous l'avons dit plus haut, ni la mention de la « concurrence », ni les quelque 300 directives qui résultèrent de Maastricht ne furent conçues à l'origine comme devant être frontalement antithétiques aux services publics et donc à l'intervention de l'Etat dans une logique keynésienne ou post-keynésienne. Elles furent, bien entendu, infléchies dans ce sens par la suite. Mais, au départ, leur souci principal était la mise en place des pré-requis économiques adéquats permettant l'émergence de l'euro comme monnaie de réserve européenne autonome.
Et pour cause, puisque le néolibéralisme contemporain prit conceptuellement naissance bien avant le Traité de Maastricht. Il naquit de la contre-révolution lancée en 1979 au sein de la Réserve Fédérale américaine par Volcker et trouva ensuite un débouché politique extrêmement activiste avec larrivée de Reagan au pouvoir. (v. Les conséquences socio-économiques de Volcker, Reagan et Cie, sur ce même site) Aucun pays de lOCDE ne résista au déclenchement de ce que Wallich avait appelé alors un « roller coaster ». LItalie moins que les autres, encore quelle essaya ces habituelles manuvres de dévaluation, qui acquerraient aisément le consentement des divers Modigliani pour le plus grand bonheur des Dini (avec, en prime, lassentiment de plusieurs économistes syndicaux). Le Président Mitterrand, dirigeant une gauche qui avait eu le courage de nationaliser entreprises et banques, fut lui-même contraint par certains de ses notables (Mauroy et Delors, en particulier) à adopter la politique du roseau en légiférant tout de même le RMI et le SMIC, par mesure de légitimation sociale. Il le fit sans beaucoup d'illusion comme en témoigne la naissance parallèle des « Restos du cur », la version laïque française des « food banks » nord-américaines. Le Traité de Maastricht ne changea rien à tout cela : la messe néolibérale avait déjà été dite dans les diverses capitales. Mais dans une Europe cherchant néanmoins à poursuivre son unification en contrant les tendances centrifuges induites par ce néolibéralisme à outrance imposé par la Fed, la construction de leuro nétait guère envisageable sans critères imposant une discipline commune, en labsence dorganes européens centraux suffisamment forts constitutionnellement pour le faire.
Aujourdhui, ces forces centrifuges sont dun autre ordre mais tout aussi délétères : la Pologne de Bzresinski et de Wojtyla, membre du « groupe des 8 » pro-Otan, viole le Pacte de stabilité tout autant que la France, lAllemagne, la Grèce et bientôt lItalie. Malgré leurs divergences diplomatiques, les deux grands européens ne sen font pas outre mesure : ils contrôlent à eux deux la Politique agricole commune, de sorte quils préfèrent la poule aujourdhui plutôt que luf demain sachant pouvoir se payer sur la Pologne et sur les autres pays le moment venu. Ce genre de discipline à la carte, obéissant à une logique de « communisme capitaliste », revue et corrigée selon les intérêts prioritaires des bourgeoisies dominantes des grands pays européens, est justement ce que Maastricht et le Pacte de stabilité, scrupuleusement respectés, permettaient déviter pour le bien de tous, et particulièrement pour le bien dune construction européenne harmonieuse. A part les grands travaux, des moyens moins onéreux quune politique débilitante de loffre seraient en effet disponibles pour relancer léconomie réelle !
Lors de la création de Maastricht et de leuro, Rifondazione comunista (Prc) décida daccepter les sacrifices imposés aux travailleurs afin de ne pas rater le coche. Il eût, en effet, été inconcevable quun des trois grands pays du Traité de Rome soit resté en dehors du premier cercle de leuro. Personne n'ignorait que le prix serait élevé. En effet, le pays aurait indéniablement besoin d'une forte dose de discipline sociale, et de gestion rigoureuse de l'économie, pour respecter au moins deux des trois principaux Critères de Maastricht. Il pourrait démontrer ce faisant qu'il avait rétabli son contrôle sur la dérive de l'endettement national. De fait, il eût été impensable qu'un des trois grands pays signataires du Traité de Rome puisse rester en dehors du premier cercle de l'euro. Ceci aurait eu pour effet de reléguer cette zone monétaire commune au rôle dune simple extension du mark à un tout petit nombre de pays. Le prix fut nécessairement élevé : Eurotaxe (spécialement conçue pour faciliter la transition), accords syndicaux/patronaux concernant la « politique des revenus » (i.e. acceptation régressive de la remise en cause de la « scala mobile », en gros !), et stabilisation purement actuarielle des systèmes de pension. Lorsque le moment fut venu pour la gauche et les syndicats de capitaliser politiquement et socialement sur la base de ces sacrifices consentis, le Prc se retrouva devant des partenaires récalcitrants. Ils refusèrent la « svolta » (i.e. le changement de cap) quil proposait, mais sempressèrent dabandonner lEurotaxe ainsi que leur promesse dappliquer les 35 heures. Ce qui ne les empêchait pas de questionner le bien fondé des accords antérieurs portant sur les revenus et les pensions. Ces mêmes partenaires, toujours soucieux des avis du FMI, de Mario Monti et compagnie, et toujours respectueux des bons conseils de Prodi, le « professeur » quelque peu « médium » à ses heures, finirent très rapidement par transmuter les 3 % de déficit budgétaire en 2, voire 1 %. Ils le firent pour bien montrer quil nétait pas question de répondre aux demandes minimums issues de la base, telles quelles étaient articulées par Rifondazione. Le Prc décida alors de rompre avec le centre-gauche au pouvoir. Et il fit bien. Cependant, si lon en croit les commentaires récents dun Bassanini, aujourdhui dans lOpposition, rien nindique que ces gens-là aient répudié la politique de loffre comme antithétique à la gauche. Je crois même, quavec lobséquiosité empressée dun Veltroni, ils continuent à croire, dur comme fer, que le Parti Démocrate américain constitue lavenir de la gauche italienne. Cest là une thèse que la gauche de ce parti aurait sans doute quelque peine à partager autrement que sous la forme dun plan machiavélique et militaire destiné à assurer le contrôle des USA sur la Péninsule! Cette position est du reste compréhensible car, sans bipolarisme assisté par un scrutin majoritaire sec, ces politicards dengeance opportuniste seraient rapidement relégués à linsignifiance quils méritent. Nen déplaise à Aristophane, les conditions matérielles précèdent bien lessence, y compris pour ces rêveurs utopiques acculturés.
Cette rupture de Rifondazione, si elle avait un sens, signifiait quà lintérieur même des Critères de Maastricht, une gauche authentique pouvait changer la donne (à limage, disons, du gouvernement Jospin, sans doute trop prudent sur certains points, mais perdant rarement le sens de lorientation. Un gouvernement qui fut capable de faire passer le taux de chômage sous la barre des 9 %, dappliquer les 35 heures sans perte de salaire, tout en augmentant quelque peu - insuffisamment dans les circonstances ? - les salaires réels et les minima sociaux. Et cela malgré les arguties de lorthodoxie bourgeoise et des experts de lOCDE sur le « niveau structurel du chômage » !). En particulier, à moins de croire aux balivernes bourgeoises de la « crise fiscale de lEtat », il nest pas exact de prétendre que Maastricht impliquait nécessairement toute une série de privatisations. La logique libre-échangiste de lAGCS (Gats) ne se trouvait pas encore inscrite dans Maastricht. Ni celle de l'AMI. En Italie, moins quailleurs puisque les difficultés budgétaires allemandes, qui se firent jour lors la création de leuro, permirent à lItalie de faire accepter un ratio dette/PIB digne dun pays du tiers monde. (Ou digne du Japon, pays qui dispose également dune étroite imbrication entre mafia locale, monde des affaires et monde des affaires électorales, mais qui dispose dune toute autre base industrielle, quil refuserait fermement de brader.) Lors de sa création la zone euro avait le choix entre le report de l'inauguration de l'euro et l'acceptation dans son rang de pays fortement endettés, en échange de leur engagement à prendre rapidement des mesures efficaces pour ramener leurs dettes nationales à un niveau acceptable.
Les privatisations en tant que telles ne découlent pas d'une quelconque nécessité objective ou légale. Elles partent au contraire dun choix de classe officialisé comme vérité économique reprise en chur, à savoir que la crise fiscale de lEtat, symbolisée par la dette, entraverait les possibilités daccumulation du capital privé (Laffer et compagnie, mais également OConnor.) La plausibilité de cette grotesque version de politique fiscale au sein de l'Etat capitaliste fut renforcée par le soin méticuleux que mirent les théoriciens bon chic bon genre à ignorer les flux incontrôlés du capital, grossis fortement par la dominance globale du capital productif international et du capital financier spéculatif. La première fraction du capital étant désormais soumise aux impératifs de court-terme de la seconde. Etant donné le symptôme de « group think » à ce sujet, la bourgeoisie fut éventuellement capable de réduire le débat ardu mais crucial portant sur le contrôle de l'inflation, la réduction de la dette, le soutien de la croissance et la défense des bénéfices sociaux, en une vulgaire, quoique efficace, démonstration médiatique. Nous eûmes ainsi droit à la mise en scène par un Reagan apparaissant à la télévision avec quelques pièces de monnaie sonnantes et trébuchantes dans une main, et un billet d'un dollar miné par linflation dans l'autre, le tout soupesé avec son habituelle ferveur ahurie. (Pour la plupart des membres de la classe académique, il s'agissait là, bien entendu, d'une « magistrale maîtrise de la communication », ce qui laissait présager que nous étions malheureusement bien en train de franchir le seuil d'un « new age »! Pour ne rien dire de leur propre compréhension des mécanismes de linflation et de la stagflation.)
La recette néoconservatrice était d'une brutale simplicité. Les onéreux taux d'intérêts monétaristes, cause principale de l'enchaînement et de l'aggravation des problèmes économiques, furent préventivement mis à l'écart du débat en une mixture d'hypocrisie politique et d'ignorance de classe auto-induite. En bref, afin de réduire le ratio de la dette nationale au PIB, il suffisait de démanteler l'Etat-providence! Ceci ne concernait pas uniquement les transferts directs de l'Etat aux individus. On proposait donc comme allant de soi la réduction des programmes sociaux et, par conséquent, le remplacement de lassurance sociale organisée par lEtat par le biais de plans contributoires, par lassistance sociale et la charité privée, en partie défiscalisée. Les besoins du capital spéculatif global étaient prioritaires. Selon la même logique, les services publics et les entreprises d'Etat devaient être déréglementés et privatisés sans se soucier de leur compétitivité réelle, souvent très élevée. De plus, le marché du travail devait devenir plus flexible, c'est-à-dire que les rémunérations salariales devaient être uniformément tirées vers le bas puisque. C'était-là la seule manière dont la bourgeoisie pouvait concevoir la croissance de la « productivité » dans son effort pour vaincre la compétition étrangère. Comme on s'y attendait la fiscalité régressive mise en oeuvre fit en sorte que les surprofits émanant de la privatisation forcenée des entreprises publiques furent utilisés pour réduire des déficits gouvernementaux ingénieusement entretenus, sans pour autant avoir beaucoup d'impact sur le poids réel de la dette. Cette tendance destructrice devient plus évidente au fur et à mesure que les services sociaux furent sabrés et réduits au strict minimum. On s'empressa alors d'affirmer abusivement que toute nouvelle intervention sociale de l'Etat reviendrait à détruire la créativité individuelle et l'esprit d'entreprise.
En réalité, il s'agissait-là d'une stratégie méticuleusement planifiée pour mieux saper la stabilité de la structure des prix régissant les services et les entreprises publics. Cette structure des prix tient beaucoup plus à la nécessaire péréquation intra-firme, associée à leurs missions universelles, quà un supposé caractère monopoliste en soi. Ces attaques sournoises eurent tôt fait de porter leurs fruits : ces institutions, usuellement très stables, furent rapidement confrontées à une grave crise financière artificiellement provoquée. Les monétaristes pouvaient alors profiter de manière éhontée de ces crises artificielles pour s'en prendre à la profitabilité intrinsèque de ces entreprises d'Etat, dénoncer leur « évidente » inefficacité et exiger que l'Etat se départisse du fardeau fiscal qu'elles étaient censées représenter. Ceci, évidemment, dans le plus grand respect du bien de la communauté en général et des consommateurs en particulier, ces deux masques habituels de l'Etat-patron. Ce faisant, ils oeuvraient consciemment à la marchandisation des secteurs que lEtat-providence avait partiellement mis à labri de la logique capitaliste, afin d'éviter les effets les plus dévastateurs des crises cycliques récurrentes. Cette recette dune ingéniosité toute néolibérale (Friedman et Laffer ne sont-ils pas Nobel et nobélisable ?) revenait à vendre les bijoux de famille, rapportant bon an mal an leur part demplois et de profits, pour boucler des budgets sans perspective de lendemain, si ce nétait lespoir assez vain de voir la dette diminuer. Les restructurations nationales, nécessaires pour assurer une insertion sectorielle optimum au sein de l'Economie Mondiale Capitaliste, furent troquées contre la vente à rabais de champions nationaux dûment refinancés au préalable, pour l'unique profit des financiers privés, sous le frauduleux prétexte qu'ils accaparaient trop de subventions de l'Etat. Le secteur métallurgique, les chantiers navals et les chemins de fer, tous fortement syndiqués, furent les premiers à être sacrifiés. Eventuellement, tous les autres secteurs suivirent malgré la perte de qualité facilement démontrables des services fournis par le secteur privé et le renversement, à moyen terme, des baisses de prix quon avait fait miroiter lors des privatisations, notamment dans les régions périphériques moins favorisées.
Les revenus provenant de ces ventes scandaleuses ne contribuèrent pratiquement rien à la réduction de la dette. De fait, partout dans le monde, cette baisse nadvint de manière perceptible quau moment où la Réserve Fédérale américaine baissa les taux dintérêt quelle avait elle-même outrancièrement augmentés amplifiant ainsi, comme prévu, les problèmes de tous les pays concurrents. Il est inutile dattendre que les architectes italiens de la « politique des revenus », substituée à la « scala mobile », reconnaissent cette simple vérité. Peu leur importe. Ils continuent à ressasser Modigliani sur linflation, perçue par eux comme un problème inexistant, alors que les salaires réels peinent partout à suivre une inflation pourtant contenue.(7) La bourgeoisie, elle, a lintelligence dy voir un puissant et insidieux mécanisme changeant les rapports financiers, syndicaux et politiques en sa faveur, lentement mais sûrement.
Ce nest donc pas Maastricht en soi quil faut questionner mais bien les raisons pour lesquelles les économistes en place ont unanimement ou presque accepté les « excentricités » des Laffer/Friedman, et les médecines chevalines de Volcker comme allant de soi. Tant que cela ne sera pas compris, la gauche restera mentalement prisonnière de ces économistes, quand bien même ces « servi in camera » diplômés décideraient de se prendre pour des anti (pardon !) des alter-mondialistes !
Il est indéniable que dès la moitié des années soixante-dix (problème de la stagflation) les politiciens et les économistes keynésiens ne savaient plus où donner de la tête : leurs certitudes passées, dailleurs bien vaines, étaient durement mises en échec par la réalité. Même un S. Weintraub en était contraint à rechercher cette fantasque « constante k », qui aurait sans doute fait de lui légal dEinstein dans le domaine économique, oubliant malencontreusement la confirmation einsteinienne de la valeur conceptuelle et éthique de la loi de la valeur marxiste ! (8) Il est indéniable également que les problèmes conceptuels, particulièrement dans le domaine économique, relèvent en grande partie des rapports de classes et de linfime proportion déconomistes authentiquement marxistes dans le lot. En effet, nul ne pouvait contester quavec des taux directeurs frôlant et parfois dépassant les 20 %, le rapport dette/PIB devenait particulièrement onéreux pour tous les Etats, riches ou pauvres, y compris des « pays socialistes » modérément endettés. Cependant, il était clair quà part les USA, aucun de ces pays navait la possibilité de décider politiquement leur baisse. Les bourgeoisies jadis infatuées de Keynes, ce grand économiste non-marxiste, se mirent alors à écouter Milton Friedman qui prétendait sans vergogne que « tous, lui compris, étaient désormais keynésiens ». Elles pouvaient ainsi pratiquer sans culpabilité le thatchero-reaganisme exposé plus haut dans ses grandes lignes. Tout fut assujetti à la logique monétariste.
Au début, Milton Friedman, le produit « excentrique » de Chicago, fut utile à la bourgeoisie dominante en camouflant ses recettes insensées derrière une affirmation rhétorique éhontée. Nous sommes tous keynésiens à présent affirmait-il. C'était-là le stratagème le plus subtil du personnage. Cela revenait à encenser le keynésianisme « bâtard » des manuels scolaires, dans le but de mieux éviscérer le keynésianisme lui-même. Il suffisait alors de remplacer ses principales contradictions théoriques désormais évidentes, par les élucubrations firedmaniennes mal digérées, le tout sans craindre le ridicule. Parmi les plus représentatives, il faut compter les supposées relations friedmaniennes entre agrégats monétaires (ou même le tabac de la Virginie qui servit un temps comme moyen d'échange) et la « high speed money ». Par cette dernière, il entendait surtout le dollar (« greenback »), sans pour autant être conscient du fait que ce dernier avait voyagé avec la cavalerie et les chemins de fer et était donc payé à intervalles courts et réguliers, augmentant ainsi les rotations (brièveté des intervalles qui en général n'échappa guère à l'attention de Kalecki, lecteur sérieux de Marx.) Une autre grande fantaisie friedmanienne réside dans son horreur ontologique viscérale pour toute intervention de la Banque centrale, une attitude qu'il emprunta à sa façon au libertarisme de droite de von Hayek. En bout de ligne, cette conception proprement lunatique aboutit à prescrire l'abolition des banques centrales et leur remplacement par un pilote automatique! Bien entendu tous ces efforts sont propres à lui gagner quelques Prix Nobel ainsi qu'à ses disciples, accompagnés par plusieurs atterrissages économiques forcés pour les peuples appauvris et pour les gouvernements déboussolés par cette pure folie. Les limites aux dépenses de l'Etat imposées par la loi Graham-Rudman, qui alla de pair avec la réduction des impôts voulue par l'Administration Reagan, fournit le pan législatif de cette dérive idéologique. Dans les faits, elle renversa le fameux percept keynésien selon lequel les finances de l'Etat ne pouvaient en aucun cas être confondues avec la planification budgétaire d'une famille victorienne typique.
Le « keynésianisme militaire » symbolisé par la Guerre des Etoiles de Reagan, qui fut concrétisé par une gigantesque augmentation des dépenses militaires, allié aux manipulations volckériennes du droit de seigneuriage du dollar, amortirent partiellement les effets meurtriers de ces politiques, à l'intérieur des Etats-Unis eux-mêmes. Peu importait pour le commun des théoriciens et pour les politiciens de savoir que, dans toutes les autres parties du monde, la boîte à outils proposée n'avait pas la même portée et les mêmes conséquences! L'Empire américain du Bien était devenu la Resplendissante Cité Capitaliste Perchée Sur La Montagne! Elle aussi, à l'instar de l'antique temple mythique, devenait « aveuglante pour la vue » et pour la raison! Ce magnifique corpus théorique et pratique, avec ses affinités naturelles pour « l'intelligence médiatique » bourgeoise, offrit à la bourgeoisie dominante le sentiment qu'elle avait finalement reconquit l'hégémonie sur le « sens commun » (version bourgeoise vulgaire du « bon sens » théorisé par Gramsci.) Ce kit avait lavantage dêtre d'une compréhension aisée et d'une utilisation facile. Puisque, du moins à première vue, la baisse des impôts était susceptible de réhabiliter les salaires réels, sinon la « valeur du travail » (sic!), elle était particulièrement appropriée pour justifier une contre-offensive idéologique de grande envergure. Les classes capitalistes dominantes purent ainsi aller de l'avant dans la mise en oeuvre d'un ensemble de réformes volchero-réaganiennes très concrètes et très pragmatiques, sans risquer de provoquer un backlash politique irréversible. Leur succès ultime dépendait de leur habileté préalable à désarmer les principaux syndicats. Ayant conquis le haut du pavé en termes idéologiques, les classes dominantes se sentirent vite libres de subordonner toutes les politiques à leur nouvelle logique monétariste. Le licenciement massif des contrôleurs aériens par Ronald Reagan au début de son mandat, de même que la croissance continue du taux d'emprisonnement et de meurtres d'Etat (en clair la peine de mort avec ses aspects explicites de discrimination raciste et de classe) aux USA, signalèrent sans ambiguïté la volonté de la bourgeoisie d'adapter sa pratique de la répression politique à la création aux forceps d'une société ouvertement inégalitaire. Cest-là une tendance qui caractérise tous les Etats autoritaires. En Grande-Bretagne nous eûmes droit à laffrontement avec les syndicats des mineurs et des dockers. Il fut dûment planifié par Thatcher pour ouvrir la voie au déferlement des mesures monétaristes. Laventurisme impérialiste et militaire au sujet des Iles Malouines servit également à créer un écran « patriotique » et revanchard avec laide de Fleet Street, mais pour le plus grand bénéfice dune droite néo-conservatrice désormais prête à trans-nationaliser ses activités plus que jamais au détriment des citoyens, sinon de la nation. Ceci a dernièrement pris la forme d'un activisme philo-sémite nietzschéen oeuvrant en faveur d'un « retour » à une démocratie censitaire, ou carrément de castes, qui est dangereusement tricotée avec un interventionnisme théocratique impérial au Moyen-Orient et sur l'ensemble du globe. Ce choix fut récemment couronné par une doctrine et une pratique de la guerre préventive aussi brutale que suicidaire.
Lalternative à cette politique destructrice aurait dû consister à approfondire encore lEtat-providence. Par exemple, en complétant les filets sociaux universels de base (en ajoutant les garderies et les services de gériatrie), et en revoyant la structure des impôts, en particulier les impôts sur le revenu et sur la valeur ajoutée, afin de les rendre plus équitables et plus progressifs. Il est notoire que la participation des femmes à la force de travail active est strictement corrélée à l'étendue des programmes de garderie nationaux. Toutes les formes d'imposition, impôts sur le revenu, sur le capital, sur les successions, de même que les taxes directes ou indirectes, ont aujourd'hui perdu leur caractère progressif résiduel, minant ainsi tout sentiment d'équité sociale et de solidarité transversale. Cette alternative aurait également impliqué le renforcement de la cohérence industrielle interne par la poursuite des nationalisations et donc (ce que le Président Mitterrand, lâché par ses notables, nosa pas faire) lharmonisation des règles du jeu du commerce international. Ceci aurait permis de renforcer cette cohérence interne tout en développant un commerce international équitable sachant, par exemple, imposer un « code de bonne conduite internationale » aux firmes multinationales. Des Fonds Ouvriers, rassemblant tous les fonds de pension existants, pouvaient être couplés avec la réduction de la semaine de travail, pour un salaire réel identique, dans une optique de régulation économique par le partage du travail disponible. Cette nouvelle forme de régulation économique aurait alors permis la re-nationalisation des entreprises privées stratégiques, dune manière compatible avec les cycles du capital global. Conjointement avec des Fonds de Productivité intra-sectoriels, ils auraient pu assurer la réalisation en douceur de restructurations gagnantes, chaque fois que cela aurait été nécessaire, tout en préservant un niveau décent demploi et, donc, des revenus fiscaux conséquents pour l'Etat. Cette reprise en main aurait également valu en dehors des entreprises publiques proprement dites. En effet, pour le secteur privé, il serait possible d'établir, par législation, des seuils minimum de contrôle étranger (Seuils Tobin) pour chaque secteur. Par définition, ces seuils seraient compatibles avec des fusions et des « coopérations renforcées » strictement européennes. Au-dessus de ces seuils, les investissements étrangers extra-européens seraient non seulement tolérés mais également encouragés. En conjonction avec les bureaux central et régionaux du Plan, ces Fonds Ouvriers pourraient sécuriser la planification à long-terme des petits commerces et des PME aujourdhui trop souvent soumis aux onéreuses conditions bancaires. On se gausse souvent du potentiel de création demploi de ces PME. Mais les propagandistes bourgeois oublient studieusement de mentionner le taux moyen de mortalité (près de 70 % durant les 3 premières années dexistence) ainsi que les coûts en termes de soutien fiscal. Tout comme on oublie de mentionner le fait que ces PME agissent de soupapes aux restructurations des grandes entreprises pour lesquelles elles ne sont souvent que des sous-contractants. Ces Fonds Ouvriers auraient également pu être utiles pour abaisser le coût structurel de tous les composants entrant dans la reproduction de la force de travail, notamment le transport public et le logement social. La vieille habitude de lOMC qui ne se préoccupe que des « distorsions du commerce », indépendamment des « distorsions sociales », serait remise en question. Une alliance internationale d'Etats partageant la même orientation pourrait être forgée pour reformuler les définitions actuellement en vigueur de « l'anti-dumping ». Ces nouvelles règles viseraient à protéger le plein-emploi dans les différentes filières industrielles ou économiques qui seraient privilégiées respectivement par chaque Etat selon son insertion spécifique dans lEconomie Mondiale. De même, ces nouvelles définitions de l'anti-dumping tiendraient compte des règles communes entérinées par lOIT, ainsi que des récents accords visant la protection de l'environnement. (Il conviendrait sans doute de souligner que, dans un esprit authentiquement keynésien, ces nouvelles définitions ne se préoccuperaient pas de la logique individuelle de telle ou telle entreprise privée. Au contraire, elles viseraient à moderniser et à renforcer le cadre systémique général dans lequel se joue ensuite ce qu'il est convenu d'appeler la « compétition ». Celle-ci se déroulerait alors avec la plus grande équité pour tous les participants, ouvriers inclus, contribuant ainsi à « sauver le capitalisme de lui-même » en le transcendant, et à extirper la société en général de l'influence délétère des « esprits animaux » associés au capitalisme sauvage. Cette correction de l'anti-dumping asymétrique actuel, qui revient en réalité à une généralisation marxiste de l'ancien Amendement Byrd, pourrait aisément être compatible avec les spécifications concernant l'origine intra-zone du contenu des produits échangés dans une zone de libre-échange donnée. Cest déjà le cas pour la clause nord-américaine du « pays d'origine » qui fixe aux 2/3 ce contenu pour les produits pouvant circuler librement au sein de l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna). Enfin, comme il fut signalé plus haut, le choix de préserver et d'approfondire l'Etat social aurait impliqué l'adoption de règles très strictes pour réguler et encourager l'investissement étranger dans des secteurs choisis tout en préservant le pays des possibles attaques spéculatives contre l'euro ou, le cas échéant, contre la monnaie nationale. Cette forme de contrôle variable des capitaux (que j'ai appelé « Seuils Tobin » dans Tous ensemble) atteindrait son efficacité optimale suite à sa négociation au sein du FMI et de la Banque Mondiale. Encore qu'il serait bon de se souvenir, qu'en fin de compte, ils dépendront toujours de la compétence des Etats souverains. Il est donc clair que l'alternative au néolibéralisme existe bel et bien. Pourtant, même la Suède, héritière de Myrdal et de Wicksell, succomba aux sirènes du néolibéralisme dans un sursaut de nietzschéisme caractéristique provoqué par la hantise bourgeoise au sujet du péril mortel que les Fonds Ouvriers auraient pu faire peser sur la propriété privée.
Le crime intellectuel de tous les intellectuels en place, et en particulier de tous les économistes, (à part quelques cas partiellement discordants, tels Galbraith, Tobin etc.), consiste en ce quils nont jamais été capables darticuler cette alternative pourtant bien réelle. En réalité, la plupart des directeurs de thèse de doctorat, sans autre justification pour leur fonction que leurs services diplomatiques passés et leurs connections gouvernementales, s'acharnèrent à en supprimer la formulation, chaque fois qu'il leur fut possible. Ce crime intellectuel constitue également un crime contre la démocratie. Il est, en effet, évident que la suppression des politiques alternatives possibles mutile la possibilité, pour les citoyennes et les citoyens, d'opérer des choix rationnels.
Quoiqu'il en soit, le champ fut entièrement abandonné aux grotesques affirmations monétaristes par des gens qui sont pourtant payés sur fonds publics pour des prestations en qualité de scientifiques, et non en tant qu'idéologues. Dans tous les cas, nous eûmes droit à des « keynésiâneries », plus au moins bien intentionnées, mais qui ne savaient jamais répondre à lessentiel. (La taxe Tobin, reprise aujourdhui par certains comme « mythe sorélien », malgré le désaccord sur le fond et la forme exprimé, sans aucune ambiguïté, par le Prof. Tobin lui-même avant sa disparition, en constitue un exemple saisissant). Lessentiel était pourtant aveuglant : à savoir, en admettant même que la synthèse néoclassique puisse être acceptée comme keynésianisme authentique, comment éviter de remarquer que les mesures de relance contre-cycliques menées par les Etats nobtenaient plus les résultats domestiques escomptés ? (Pourtant, avouons-le, ces politiques furent appliquées avec un certain courage politique dadeptes admiratifs en Angleterre, avant lère Thatcher. Du moins tant que lexistence de lUrss força les soi-disant « démocraties capitalistes » à sauto-discipliner.)
En effet, tous les économistes avaient eu tendance à oublier les causes et les effets de la défaite de Keynes contre lAméricain White, lors des laborieuses négociations qui menèrent à l'émergence du nouveau système financier international. Les organisations jumelles de Bretton Woods, le FMI et la Banque Mondiale, furent symboliquement logées à Washington en face de la Réserve Fédérale, alors que le siège de l'ONU était installé à New York, sur l'emplacement des anciens abattoirs de la ville, gracieusement offerts par Rockefeller. Ce choix intervenait dans un contexte d'immédiat après-guerre, dans lequel les Etats-Unis dominaient la production mondiale et sa Réserve Fédérale détenait environ 80 % de toutes les réserves en or de la planète! Keynes compris immédiatement que le choix de cet emplacement signalait, sans la moindre ambiguïté, que la structure financière globale, ainsi que les flux dominants de capitaux seraient dorénavant dominés par les dirigeants politiques des Etats-Unis. Ceci n'empêcha pas les théoriciens occupés à « dynamiser » le modèle de Keynes à continuer imperturbablement leur travail. Ce fut également le cas pour Harrod, le principal biographe du fameux économiste de Cambridge, quoiqu'il ait été lui-même originaire dOxford ! Cela fut encore plus vrai lorsque les préceptes libre-échangistes de Cordell Hull sajoutèrent, via le Gatt, aux paramètres de White, et que la livre sterling dut capituler honteusement devant lattaque spéculative américaine, qui était motivée par le désir de Washington détablir la prédominance effective du dollar comme principale monnaie de réserve selon les paramètres définis au sein du FMI, à savoir léquivalence dune once dor fin pour 35 dollars. Rappelons, quà lépoque, la livre sterling, monnaie de réserve officielle de lempire britannique transmué en Commonwealth en 1933, représentait encore un concurrent sérieux au rôle mondial du dollar, malgré létat de faiblesse économique de la GB au sortir de la guerre. Comme on le voit, les Etats-Unis avaient bien assimilé la leçon de Gladstone à leffet que les Etats ont des alliés mais pas damis. A la capitulation de la livre sterling suivit celle des fractions plus indépendantistes et socialement progressistes du Parti Travailliste anglais. Cette attaque contre la livre avait été lancée pour casser les reins des nationalistes impériaux britanniques qui n'avaient pas encore intégré le système de Bretton Woods et sa parité fixe dominée par les USA, tout préoccupés quils étaient de ressusciter les anciennes protections impériales en renforçant le Commonwealth. Cet épisode crucial réussit à échapper à l'attention de la plupart des économistes liés à Keynes. A l'instar de Sraffa, ils feignirent de croire qu'il n'était pas concevable dimaginer que la Grande-Bretagne puisse être durablement transformée en un « porte-avions » avancé, manuvrant selon les vux de Washington. Quoiqu'il en soit le trauma qui en découla façonna durablement la psyché de la bourgeoisie britannique « in the making » d'après-guerre, et contribua à établir la dominance américaine définitive sur les paramètres de Bretton Woods. Ceci ce fit notamment en sacralisant le dollar comme monnaie de réserve par le biais d'une parité fixe de 1 once d'or fin pour US $ 35 dollars. Il reste à voir si l'entrée de la GB dans l'Union européenne pourra jamais changer cette mentalité. Ce que nous savons, par contre, c'est que la fin du régime de Bretton Woods annoncée le 15 août 1971 par l'imposition unilatérale d'une surtaxe commerciale américaine, fut consommée durant le sommet de la Jamaïque de 1976. Ce sommet inaugura un pur régime de changes flottants contribuant ainsi à renforcer la dominance unilatérale de la Réserve Fédérale, tout en diminuant simultanément la vulnérabilité américaine face aux velléités de reconversion du dollar détenu hors des Etats-Unis pour les réserves d'or fondantes encore entreposées à Fort Knox.
Lattitude américaine sexplique aisément. Contrairement à leurs principaux concurrents, au sortir de la seconde guerre mondiale les USA possédaient à eux seuls lessentiel des réserves en or de la planète, en plus dune économie de nouveau prospère grâce à la planification de guerre. De surcroît, cette économie avait été épargnée par les destructions dues à la guerre. Mais cette économie de guerre devait être reconvertie en une économie de temps de paix. Pour ce faire, il lui fallait impérativement s'assurer de l'accès aux marchés étrangers afin d'absorber ses excédents de production grâce à l'imposition du libre-échange, et à l'octroi d'une aide massive pour la reconstruction des économies dévastées des pays alliés (par exemple le Plan Marshall) Dans ce contexte euphorique, nos bons économistes rémunérés avaient tout simplement oublié que les « multiplicateurs de Kahn », dont ils venaient juste d'apprendre la b c , avec quelques bonnes formules ronflantes, ne se comportaient pas dans une économie ouverte et fortement asymétrique comme ils le croyaient sur la base de leurs modèles nationaux (Ce non-dit idéologique alla en se renforçant, bien que tous ces gens puissent par ailleurs être très éloquents lorsquil sagit de défendre leurs « modèles » préférés comme des outils « heuristiques » devant assister les dirigeants et non, à dieu ne plaise, comme des « blueprints » soviétisants, sentant le rigorisme dévitalisant de la planification totalitaire bolchevique !). Ces économistes eurent le loisir de vivre dans un « nuage », tant et aussi longtemps que lobjectif de léconomie officielle était de reconstruire une économie nationale dévastée, avec lappui du Plan Marshall et des multinationales américaines. Celles-ci investissant alors, en priorité, dans une Europe de l'Ouest fortement façonnée par l'Otan dans le cadre contraignant de la Guerre Froide. Cette illusion fut soutenue également par les effets dentraînement des secteurs intermédiaires et par laccroissement des revenus globaux réels des ménages, du fait de létablissement de lEtat-providence. Dès la fin des années soixante et le début des années soixante-dix, les illusions (y compris celles du Kennedy Round au sein du Gatt) achoppèrent sur la maturation des secteurs intermédiaires ainsi que le montra François Perroux. Car cette évolution imposa une internationalisation du capital productif tous azimuts à la recherche de nouveaux débouchés, tout en alourdissant le poids, économiquement insupportable, de la projection militaire de lempire américain (Magdoff). Linterdépendance était née. Lorsque le 15 août 1971, Nixon et Connally, son Secrétaire au Commerce, imposèrent leur fameuse « surtaxe », ils reconnaissaient explicitement limpossibilité de conserver les paramètres monétaires sacralisés par la conversion or/dollar à un taux fixe. Soutenue paradoxalement par cette « surtaxe » Connally/Nixon, cette illusion dura cependant encore un certain temps, puisque les USA pouvaient manipuler le système à leur avantage et que les économistes officiels américains faisaient déjà la pluie et le mauvais temps au sein des cercles bourgeois du monde entier. Même la hausse du taux de convertibilité, suivie par sa suspension effective lors de la rencontre de la Jamaïque de 1976, ne parvient pas à ouvrir les yeux des « servi in camera » attitrés. Ce Sommet de 1976 avait pourtant intronisé le « régime » des changes flottants qui fut ensuite généralisé après 79/81.
Pourtant ce fatidique 15 août 71 avait une signification évidente. Ce quil avait signalé nétait rien dautre que le vice structurel fondamental de léconomie sur laquelle reposait la principale monnaie de réserve : limpossibilité pour elle déviter les déséquilibres conjoints de la balance commerciale et de la balance des paiements. Et donc en fin de compte limpossibilité, de soutenir, autrement que par une confiance bien fragile, la diffusion massive des dollars à létranger, selon la politique dite du « benign neglect », autrement dit de négligence calculée. Cette dernière supposait paradoxalement le maintien et l'extension des bases américaines à léchelle du globe ainsi que leur financement à crédit, ce qui ne faisait qu'empirer le problème central. (Rueff, Denizet et quelques-autres, dont le Général de Gaulle, lavaient compris dès le début des années 60 à la lueur des prétentions US, qui sétaient faites jours lors de la préparation et du lancement du Kennedy Round.)
Cette faiblesse structurelle létale joue encore aujourd'hui. De nos jours même les illusions tardives de supériorité technologique, fondée sur l « interdépendance » et la « New Economy », cèdent la place à la réalisation dun déclin américain qui sera inéluctable. Du moins, tant et aussi longtemps que les Etats-Unis narriveront pas à concevoir le développement de leur Etat social comme leur ultime « frontière », la plus digne aussi de leurs aspirations nationales sous-jacentes. Cependant, il devrait être intuitivement clair que les USA, pays qui en 2002 comptait 291 millions dhabitants, ne sauraient gérer leur économie comme Singapour. Lévolution historique en Occident des secteurs primaire, secondaire et tertiaire ne devrait pas porter à illusion les personnes un tant soit peu sensées. La planification bolchevique ainsi que les planifications occidentales en temps de guerre ont fourni, daprès les historiens miliaires, une leçon inestimable à ce sujet, particulièrement durant la Seconde Guerre Mondiale. Celle-ci nécessita la mobilisation de plus de 60 % de la richesse nationale américaine ainsi que les ressources des autres pays en guerre, contre seulement quelque 10 % dans les pays avancés durant la Première Guerre Mondiale. Il devint alors évident que la priorité donnée aux moyens de production (MP) produisant des moyens de production, était primordiale pour atteindre un maximum defficacité en un temps record, du moins tant et aussi longtemps que lapprovisionnement en matières premières suivait sans entrave. On retrouvait ainsi silencieusement la pertinence de cette industrie lourde stalinienne tant décriée par des sots confondant, par une sorte danachronisme courant, lURSS des années trente et quarante avec les USA des années soixante! Les révolutions dans linformatique et les télécommunications agissent en partie comme de nouveaux MP participant dans la production de MP, dans les trois grands secteurs primaire, secondaire et tertiaire. Il sensuit que toute éviscération de cette relation organique par laccélération des délocalisations industrielles ne peut quaffaiblir les économies se développant dans des Formations Sociales (sur ce concept voir Christian Palloix), nationales ou supranationales, plutôt que dans des enclaves marginales. Car ces dernières peuvent se spécialiser dans quelques filières intermédiaires dune importance stratégique dans le commerce international. Bien entendu, la nécessaire et rapide reconversion de léconomie de guerre en une économie partiellement de paix confirma la grande leçon tirée durant la Dépression : en temps normal, léconomie ne peut pas demeurer vibrante et viable sans sappuyer sur le rôle entraînant des secteurs intermédiaires, et donc sans sappuyer sur le renforcement de la demande effective (et de la canalisation de lépargne interne). En temps de guerre, tous deux sont remplacés par la production des armements, financée en grande partie par lendettement national et par un nombre accru d'emplois syndiqués. La guerre elle-même fut financée par l'endettement national. La prospérité de l'immédiate après-guerre, reposant sur la massification des secteurs intermédiaires, fut soutenue par la libération de l'épargne forcée et un taux de syndicalisation plus élevé. Les gains salariaux acquis par les nouvelles conventions collectives étaient ensuite répercutés dans l'ensemble de l'économie, du moins jusqu'au début des années soixante-dix. De cette façon, une demande effective soutenue reposait sur un mécanisme de contre-poids d'une certaine efficacité, malgré le taux relativement bas de syndicalisation. La délocalisation de ces secteurs intermédiaires nest donc pas dun meilleur augure que celle du secteur des MP pour la viabilité de léconomie et pour laugmentation du standard de vie des citoyens. Bien entendu, malgré ces enseignements fournis par lhistoire, les intérêts égoïstes de classe rendent parfois aveugles. Ainsi, les néolibéraux et les monétaristes les plus attachés à la globalisation capitaliste asymétrique, qui favorise leurs propres intérêts particuliers, oublient facilement les écrits de Steinbeck sur le sort des petits paysans et des ouvriers agricoles, de la même façon quils oublient la situation actuelle des fermes familiales. Ils continuent à concevoir léconomie selon le paradigme du secteur agricole capitaliste américain, capable comme chacun sait dénormes surproductions, et produisant donc des profits gigantesques, tout en employant moins de 3 % de la population active. Or, ce paradigme ne vaut rien pour les nations et les citoyens dans leur ensemble, pour la simple et bonne raison que, sur ces bases fragiles, aucune politique réelle de redistribution sociale compatible avec une démocratie avancée nest jamais possible. Ni, a fortiori, une redistribution axée sur le partage du travail. On sacrifie ainsi la possibilité d'un réel progrès humain atteint par la recherche d'une productivité authentique et par le partage de ses gains entre les détenteurs des Moyens de production (entreprises, coopératives et entreprises d'Etat) et les travailleurs. Cette option démocratique étant écartée, il ne reste donc plus que lalternative du partage de la misère, par la réintroduction de lesclavage moderne salarié et de la nouvelle domesticité, masqués tous deux pour un temps par les illusions idéologiques dune quelconque mouture du « revenu annuel minimum garanti », imaginé à dessein par les monétaristes. Cette tendance peut être masquée transitoirement par l'illusion idéologique de la viabilité d'un système fondé sur un « workfare » imposé, supplémenté par « un revenu minimum annuel garanti », proche de la charité publique. Ceci est d'ailleurs la solution donnée aujourd'hui comme la meilleure panacée philo-sémite nietzschéenne, bien qu'elle ait été pondue par les monétaristes « éveillés » depuis le début!
On ne peut se faire aucune illusion à ce sujet. Cette alternative néoconservatrice représente bien une « politique sociale redistributive » spécifique, encore que d'un genre très régressif. Elle incarne un choix politique reposant sur l'assistance (ie sur la honteuse charité d'antan) fondée sur un contrôle des ressources calculé pour distiller la subordination, plutôt que sur un système d'assurance sociale, fondé sur des droits sociaux. Du reste, on peut montrer aisément que ce système régressif axé sur la charité privée gaspille globalement plus de ressources socialement précieuses que n'importe lequel des Etats sociaux considérés. Mais il le fait au détriment de ce qu'il est convenu d'appeler unilatéralement « l'Etat interventionniste », préférant plutôt accroître l'inégalité entre les pourvoyeurs de charité, jouissant de plusieurs exonérations d'impôts bien ciblées, et leurs clients démunis, qui nont de ce fait plus droit au chapitre en tant que citoyens. L'inégalité outrée pousse à l'accroissement des inégalités.
Bien entendu, ce qui vaut pour léconomie américaine vaut immanquablement pour toutes les économies qui imitent son modèle avec, tout au plus, une ou deux décades de décalage (et beaucoup moins aujourdhui du fait de la globalisation.) Ajoutons que cette relation intime entre secteurs primaire, secondaire et tertiaire crée des contraintes incontournables, qui relèvent de la relation entre variables dans tout système reposant sur des variables interdépendantes. Ainsi, laugmentation de la part du secteur tertiaire, aux dépens des secteurs primaire et secondaire, peut seulement se faire par une précarisation et paupérisation accrues de la force de travail active et des ménages, et par la paupérisation quasi-absolue dun nouveau lumpenprolétariat et dune nouvelle « cour des miracles », cette dernière fut-elle chassée par des maires Juliani et leurs polices en périphérie ou dans les boyaux des stations de métro. Laccroissement statistique des emplois bas de gamme, précarisés et du « self-employment », qui nest que du précaire et du temps partiel déguisé, était prévisible dès le lancement de la révolution monétariste par Volcker-Reagan. Il se confirme aujourdhui avec un masochisme élitaire de très mauvais aloi, qui exigerait un retour salutaire aux lois de léconomie réelle avant que les limites à laccumulation du capital, laissé à lui-même à léchelle planétaire, ne mènent inéluctablement à une nouvelle conflagration gigantesque, ouverte ou larvée (v. Les conséquences socio-économiques de Volcker, Reagan et Cie, ainsi que Tous ensemble, dans le même site.) Cette tendance délétère est confirmée aujourd'hui par le développement au grand jour, au sein des classes dominantes, d'un élitisme masochiste charriant les traits caractéristiques d'une décadence qui aurait horrifié un cinéaste tel Renoir. Cette évolution crée une situation précaire qui se nourrit de ses propres tares. A moins d'en revenir rapidement aux lois de l'économie réelle, les limites de cette accumulation tronquée, d'un capital abandonné à sa propre pente, seront vite atteintes, ce qui ouvrira la voie à une inévitable et gigantesque conflagration, que se soit par un affrontement ouvert, par acteurs interposés ou encore par un conflit larvé. La réaction naturelle contre l'arrogance philo-sémite nietzschéenne transformera cet affrontement en un combat mondial contre le régime d'Apartheid putatif global, désiré si ardemment par toutes les forces impérialistes. Cest un régime qui ressemble de plus en plus au rêve « holiste » sélectif des divers Smuts et Botha, mais doté aujourdhui des prétentions caractéristiques des sionistes et templiers juifs et chrétiens.
Résumons en peu de mots. Le néolibéralisme américain, imité servilement aujourdhui par lEurope, méprise léconomie réelle sauf lorsque celle-ci relève du complexe militaro-industriel. Cependant, ainsi que le faisait remarquer, voici plus de dix ans, le Professeur Vernon, quelque 30 % de tous les instruments électroniques utilisés par la Défense américaine sont produits à létranger, notamment au Japon. Ce spécialiste américain des relations internationales se préoccupait, à lépoque, de léventuelle vulnérabilité nationale liée au développement de linterdépendance. Les résultats dune telle stratégie sont aujourdhui patents. Les USA ont un déficit commercial de plus de $ 100 milliards avec la Chine populaire, alors que le Japon, qui heureusement na jamais abandonné une politique industrielle savamment planifiée par le MITI, et relayée par tous les autres ministères, affiche pour sa part un surplus denviron $ 18 milliards. Il suffit dajouter que la Chine populaire a formé lan passé plus dingénieurs que les USA, et que ce grand pays en pleine croissance dispose dune histoire millénaire dinnovation technologique de haute qualité et de « design » adaptée à sa place prédominante dans les réseaux productifs et commerciaux. Inutile de souligner que ce déficit commercial américain se vérifie également au sein de lAlena, ni quil nest pas compensé structurellement par les comptes courants, qui participent à la saignée des richesses nationales pour le compte dintérêts strictement privés. Une situation intenable malgré le contrôle du dollar comme principale monnaie de réserve mondiale. Si nous voulions pousser cette logique asymétrique à son terme, nous aboutirions rapidement à une situation dans laquelle les Multinationales américaines (MNCs), y compris les grandes banques, posséderaient une partie croissante des ressources mondiales. Ceci se vérifierait dans un monde dans lequel les Etats-Unis, comme Etat et comme pays, ainsi que la grande majorité de ses citoyens appauvris, seraient inexorablement poussés à la banqueroute. Sans doute, avant d'atteindre ce stade, Rumsfeld, Wolfowitz et Compagnie auront pris soin de privatiser le complexe militaro-industriel, sans excepter les principaux bureaux du Pentagone, dans le but de préserver les MNCs de toute menace politique domestique ou externe, du moins pendant encore quelque temps! A la fin, le Pentagone lui-même cherchera à déménager ses bases militaires et ses prisons sur des îles vidées au préalable de toutes leurs populations autochtones, comme lîle de Guam, mais géographiquement situées hors de portée des cours américaines, dans une sorte d'émulation « néoféodale-capitaliste » de l'off-shore banking! Ce « retour ascendant » vers des pratiques surannées induira une telle autonomie pour la « gouvernance » privée, que même les Chartes des anciennes compagnies maritimes, typiques du capital marchand, apparaîtront comme d'intolérables émanations de l'absolutisme des Etats-nations tant haïs !
J'ai dit précédemment que cette mystification consciente des alternatives réelles constituait un « crime intellectuel ». Ce crime intellectuel, commis par préjudice crasse de classe, est devenu aujourdhui vérité unique et credo sanctifié. De surcroît, lécroulement du Bloc soviétique a fait disparaître lunique obstacle à cette mélasse idéologique bourgeoise, qui se croit aujourdhui à labri de toute concurrence systémique et de tout danger électoral. Pourtant, le fait docculter les alternatives réelles ne les invalide ni conceptuellement ni politiquement. La réalité se charge dailleurs toujours de rappeler à lordre. Cest le cas aujourdhui avec des déficits structurels directement attribuables aux politiques fiscales de la droite (et non plus à lEtat-providence, ainsi quon avait voulu le prétendre jusquici.) Mais pour tirer parti de ces contradictions, encore faudrait-il que la gauche soit plus éveillée que les « éveillés » bourgeois !
2) Pacte de stabilité vs politique de loffre ou politique de la demande.
Face aux désordres économiques et sociaux actuels, il importe de définir ce quest une authentique politique de relance. La « pompe » keynésienne opérait en faveur des entreprises nationales et de la demande sociale. Les « stimuli » monétaristes alimentent seulement les profits des entreprises multinationales, le chômage chronique et la guerre, tant au plan domestique (lois sécuritaires liberticides) quinternational (guerre préventive permanente.) En loccurrence, il est bon de ne pas confondre « keynésianisme bâtard » et « keynésianisme militaire », et surtout de ne pas confondre ces deux positions avec une authentique politique de relance économique, que cette dernière soit dinspiration keynésienne ou marxiste.
Cette clarification simpose pour deux raisons. La première est dordre théorique et renvoie aux arguties des friedmanistes, appuyées par les adeptes plus graves de von Hayek. Pour eux, lidéal est de réduire « lEtat interventionniste », même faible de type américain, à un « Etat minimum » institué comme « vache à lait » du Capital. Un Etat minimum qui mettrait son énergie à supprimer toutes les interférences avec lopération du « libre marché ». Il s'agit, en fait, d'un Etat qui intervient pesamment pour plier toutes les dynamiques sociales dans le but de créer un environnement froid, justifié au nom de la supposée « main invisible » du « libre marché mondial ». Ceci implique la destruction légale de tout ce qui pourrait entraver la « mobilité » du « facteur travail » comme la montré le traitement des contrôleurs aériens par lAdministration Reagan. Mais ce n'est pas tout. Ces épigones exigent également lévacuation, au profit de lentreprise privée, des champs fiscaux et des services publics, ainsi que le soutien financier direct de ces entreprises par le gouvernement, par le biais de laugmentation en flèche des budgets destinés au complexe militaro-industriel. Ces sommes gigantesques sont ensuite définies comme relevant de l « intérêt national ». Elles sont donc abstraites pour cette raison de la comptabilité des « subventions » étatiques directes, toujours condamnées avec véhémence comme mesures « interventionnistes » au plan domestique et au plan international. Ceci falsifie toute comptabilité rationnelle des éventuelles mesures anti-dumping. Néanmoins, toutes les subventions directes, qui ne sont pas de nature militaire, continuent à être condamnées avec véhémence par tous les néoconservateurs qui les dénoncent comme des mesures interventionnistes, tant au niveau domestique qu'international. Apparemment les mesures de concurrence déloyale (dites « beggar-thy-neigbors » en jargon dominant), camouflées sous la forme de politiques militaristes, sont plus néocon chic que celles qui faisaient tant horreur à Cordell Hull! La « guerre des étoiles reaganienne » reste le symbole de cette idéologie fallacieuse.
La seconde raison relève du pragmatisme des gouvernants capitalistes américains : la « révolution monétariste » déclenchée par Volcker permettait de forcer lalignement sur Washington de tous les rivaux commerciaux. Ceux-ci étaient destinés à intégrer, dans une optique libre-échangiste globale, des zones de libre-échange régionales. Mais ils devaient le faire en position de faiblesse, pendant que les USA eux-mêmes tenteraient de conserver leur leadership mondial, grâce aux faramineuses dépenses militaires destinées à positionner durablement leurs entreprises privées en haut de « léchelle de la création de la valeur ajoutée », tant pour la production de biens que pour celle des services haut-de-gamme. En plus de lavantage technologique durable escompté, cette stratégie permettait denvisager la mise au pas militaire de tout rival potentiel : Bush père avec son Nouvel Ordre Mondial, inauguré par la première guerre du Golfe, était bien le successeur de Reagan, derrière qui il tirait déjà de nombreuses ficelles en sa qualité de vice-président disposant d'une grande expérience au sein de la CIA.
Cette collusion sans précédent entre théoriciens « excentriques » et politiciens « pragmatiques », tous imbus dune « volonté de puissance » mégalomaniaque, alliée à la débâcle théorique des keynésiens pris au dépourvu par la stagflation, fit oublier ce quétait une authentique politique de relance économique. Le « keynésianisme militaire » en tant que tel soctroya une seconde vie, une « renaissance » dans le langage néocon d'aujourd'hui. Ceci advint dans le contexte d'une Nouvelle Guerre Froide (Economique) par laquelle les USA entendent désormais mettre en oeuvre un reflux (« roll back ») civilisationnel, plutôt que de négocier une coexistence (« containment ») réaliste avec leurs partenaires économiques. Cette mixture politico-économique représente un retour en arrière à la pensée désastreuse qui présida au lancement de la guerre de Corée par les USA, au début de l'année 1950. A l'époque on y voyait une option économique opportune. Le déclenchement de cette guerre fut, en effet, calculé en vue de rétablir les indices industriels américains alors en plein déclin pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Mais ceci permettait également de mobiliser une population américaine, chauffée à blanc et apeurée, dans un combat sacré contre un ennemi désigné et dûment « démonisé ». Jusque-là et jusqu'à l'effondrement de l'URSS, ce credo pouvait être résumé ainsi : tout pour le capital ! Avec l'effondrement de l'URSS, le terrorisme, et particulièrement le terrorisme islamique, fut désigné comme le nouvel empire du mal, contre lequel il fallait maintenant mobiliser la nation entière et l'ensemble de ces ressources économiques. Cet ennemi apparent fut particulièrement bien choisi. En soumettant ses territoires par la force, et en s'emparant de ses ressources, notamment du pétrole, les vieux géostratèges américains quelque peu passés de mode rêvaient de réaliser un vieux rêve insensé, celui de la domination impériale sur la masse eurasiatique. L'inepte calcul voulait que le rappel à de supposées racines judéo-chrétiennes, et à l' « empathie » raciste qu'elles sont censées nourrire en Occident, pourraient saper la solidarité internationale anti-impérialiste. Oubliant le sort de l'armée soviétique en Afghanistan, ils en arrivèrent à penser qu'en ajoutant leur contrôle de l'Eurasie à celui des Océans du monde après la chute de l'URSS, ils parviendraient enfin à s'ouvrir une Voie Royale vers la domination mondiale! Les inepties de la « Nouvelle Economie » étaient dérivées de ce nouveau catéchisme. Les principaux théoriciens de ce rêve insensé étaient de vieux « faucons » qui avaient oeuvré laborieusement au sein de think-tanks et de quelques universités périphériques. Ils prirent le devant de la scène avec la victoire de Reagan. Ils furent alors en mesure d'attirer la troupe usuelle et désabusée des jeunes théoriciens titrés en sciences sociales, peu capables de distinguer entre théorie et idéologie. L'hypnose de masse créée par la Nouvelle Economie fut essentiellement due à lintroduction massive d'une nouvelle vague de secteurs technologiques et à la mondialisation du capital financier spéculatif. Ces deux éléments furent reçus avec une palpitation mélangée à la peur, parce que leur propagande reposait sur la continuation du « choc du futur » (« future chock »), et sur l'anticipation d'un nouveau monde (« brave new world ») exaltant, fait de cybernétique digitale, mais jugé confusément capable d'ouvrir également la voie, soit à d'effrayants Golems pour Sherleys adolescentes, soit à une nouvelle post-humanité néo-nietzschéenne auto-élue! Dans ce monde de « réalité virtuelle » secondé par la monnaie virtuelle électronique et par des ratios P/E fortement dopés des actions cotées en bourse (P pour « price » et E pour « earnings »), qui parmi les nouvelles élites exubérantes auraient pu prêter foi aux vieux cycles économiques désuets, ou à la pesante logique de l'économie réelle? Lavance technologique initiale des USA finit par se résorber. Le puzzle finalement assemblé, quoique déjà déchiffré par quelque marxiste solitaire alors qu'il était en cours de formation, pouvait dès lors être interprété par tout un chacun pour ce qu'il était réellement.
Quoiquil en soit, les contradictions dun système reposant sur la surproduction et la sous-consommation chroniques, qui donnèrent lieu à léclatement de la « bulle spéculative » et à la crise actuelle du capitalisme, doivent nous inciter à réfléchir hors des paramètres de lidéologie dominante et de ces fumeuses théories de légitimation. Surtout en ce qui concerne la croissance économique réelle. Lexpression « keynésianisme bâtard » se réfère à la « synthèse » opérée par les Hicks, Samuelson et compagnie. Sa signification diffère de celle du « keynésianisme militaire ». Ce dernier doit initialement plus au président Truman gagnant ses primaires contre le candidat démocrate progressiste Wallace, grâce à sa propagande outrée de guerre froide ! Elle diffère tout autant du keynésianisme original qui faisait porter laccent sur la nécessaire intervention de lEtat pour sauver le « marché » de ses propres tendances suicidaires.
De fait, le commentaire symptomatique de Samuelson au sujet de la « Théorie générale » de Keynes fut quà linstar du « Fennegans Wake » de James Joyce, il souhaitait disposer dun « résumé »! La reformulation positiviste désincarnée des problèmes sociaux, qui faisant tant horreur à Karl Polanyi, faisait ainsi une nouvelle victime scientifique. En dautres termes, le Nobel américain manifestait par-là son incapacité ontologique à comprendre lessentiel de lapport de Keynes. Cet apport ne se comprend pas sans remettre au centre de la pensée de léconomiste de Cambridge, les cycles marxistes transmis par Sraffa, les géniales percées de Pacault concernant les aspects pratiques des politiques de redistribution et, bien entendu, la pratique anglaise en la matière, telle que symbolisée par Beveridge. (Emile Pacault est un de ces authentiques penseurs « hétérogènes » auxquels la « Théorie générale » consacra symptomatiquement un chapitre.)
Contrairement à tant de « keynésiens » plus ou moins « bâtards », la pensée de Keynes restait profondément ancrée dans lhéritage de « léconomie politique » encore vivace dans son pays, malgré les ravages marginalistes à luvre depuis quelques décennies. Ces derniers gagnaient lentement du terrain dans les cercles académiques à l'écoute des jérémiades incessantes des associations de manufacturiers qu'ils sévertuaient à rationaliser. Keynes pouvait encore approfondir laspect mathématique de sa discipline (les probabilités, tout en rendant hommage à Franck Ramsay, mais aussi l'économétrie.) Mais il ne perdait jamais de vue que les modèles devaient servir les politiques, elles-mêmes sujettes aux constellations des forces en présence et non linverse. Sa confrontation politique et intellectuelle avec White, durant les conférences menant à la création du système de Bretton Woods, est limpide à ce sujet. Tout comme son opposition à Poincaré à la suite des réparations imposées à lAllemagne par le Traité de Versailles qui est, pour sa part, quelque peu sujette à plus de caution du point de vue de la pertinence de lévaluation. Elle est en effet trop liée à la conception britannique de la « balance du pouvoir » sur le Continent, bien quelle relevât de la même méthode analytique. Ce qui fait la spécificité de Keynes en tant quéconomiste académique est sa volonté caractéristique de ne jamais abstraire totalement les raisonnements théoriques de la réalité socio-économique sous-jacente. Sa fréquentation artistique et sociale du Cercle de Bloomsbury, autant que son interprétation personnelle du comportement social selon Moore, constitue un élément primordial de la modernité de sa forma mentis. (La même remarque vaut probablement pour Bertrand Russell et pour sa conception progressive du monde.) Joan Robinson, de même que Piero Sraffa depuis les années 20, questionnaient pour leur part les prémisses et plus encore la cohérence interne de cette supposée « synthèse », bien plus que ses perversions temporelles et pratiques en tout état de cause, ils ne sen laissaient pas compter par les « prouesses techniques » (i.e. diagrammatiques) de Marshall, puisquils ne confondaient jamais micro et macroéconomie et que, même par le détour de la théorie du commerce et de la « localisation », ils nauraient jamais pu donner, sans rougir, la logique de la microéconomie pour la logique économique en soi, éternelle et définitivement révélée. Aucune parure technique, aucun beau diagramme de loffre et de la demande, avec courbes et point déquilibre scientifiquement et mathématiquement (géométriquement) déduits sur la base de données préétablies « empiriquement », mais en isolation du cycle complet de la reproduction, nauraient pu leur faire changer davis. (De fait, lorsque jai repris et utilisé ce terme de « keynésianisme militaire » dans mes textes préliminaires envoyés en Italie, jai pu constater, par la réaction caractéristique mais indirecte des journaux, en particulier Il Manifesto, que leurs référents académiques (par exemple, les sur-cotés De Cecco et compagnie, épigones de besogneux autres Pasinetti très catholiques, de surcroît), étaient quelque peu pris au dépourvu et ne savaient pas au juste de quoi je parlais ; je crois même que ces Messieurs pensèrent que je nétais quun militant atypique, mais peu informé académiquement, justement parce que je me refuse cette tare intellectuelle que Vico dénonça par le terme cuisant de « suffisance de lesprit ». Or, je prétends être un « intellectuel organique » et non un « pitre ».)
Si le « keynésianisme militaire » comme tel nest pas le « keynésianisme bâtard », il convient de comprendre encore les contradictions intimes propres à cette mouture bourgeoise de la chose, qui est totalement étrangère à lesprit de « Bloomsbury », dont le non-conformisme animait la version originale. Bien entendu, à la base se trouve la contradiction première que Keynes ne leva pas, et quil ne souhaita sans doute pas lever, lui si conscient des origines normandes de son nom de famille et dune certaine méritocratie héritée des cercles élitistes, plus ou moins occultes, du collège Eton ! On sait que la résolution de cette contradiction mènerait directement de Keynes à Marx, sans même passer par les « prolégomènes » de Sraffa. Ni par sa conception à la fois prudente mais limitée et réifiée du « travail socialement nécessaire », autrement dit de la « structure de v », qui est uniquement appréhendée par Sraffa de façon néo-ricardienne typique comme une simple « production de marchandises par le biais d'autres marchandises ». Ceci est dû à l'absence d'articulation, dans toutes les versions bourgeoises de léconomie, de la micro et de la macroéconomie. On pourrait appeler cela le Paradoxe Aristotélicien de Keynes puisqu'il persistait à vouloir débuter son raisonnement économique par les « faits » empiriques particuliers induits artificiellement par la conception bourgeoise du « paradigme du libre marché ». Mais, ce faisant, il surimposait des objectifs politiquement déterminés sur ce raisonnement. Car il dérivait ces derniers de manière indépendante, par référence à un cadre empirique général, sans être jamais entièrement capable de conjuguer ces deux séries d'une manière scientifique inattaquable. Keynes sen sortait en donnant la priorité aux objectifs macro-économiques, idéalement déterminés par les politiciens et les stratèges parmi eux (parfois par le biais d « évaluations empiriques » ou « rules of thumb »), en labsence dun système statistique performant (9). Ces stratèges étaient tous censés sabreuver de préférence auprès des économistes keynésiens vivants, dans lespoir de saffranchir ainsi de leur « esclavage vis-à-vis des économistes du passé » ! Pour le reste, la préservation de la propriété privée en soi lui importait plus que la préservation dune liberté de mouvement fictive du capital, qui pouvait seulement conduire à la perte du système : sauver le capitalisme malgré lui, tel était son motto. Cette position idéologique et théorique de Keynes avait pour conséquence le développement extrême dun appareil statistique permettant de gérer politiquement au plus près le système (y compris en tenant compte des « lags » réactifs). Mais nous ne saurons jamais quelle réponse Keynes aurait donnée lorsque la réalité anti-keynésienne mise en place à Bretton Wood détruisit irrémédiablement la cohérence politique du système, en invalidant lopération contre-cyclique interne des multiplicateurs par linstauration dune économie mondiale capitaliste ouverte, interdépendante et asymétrique à lextrême qui aurait tant plu à Cordell Hull. On peut néanmoins penser que Keynes aurait préféré opter pour la préservation de certains espaces de la propriété privée en approfondissant malgré tout les politiques réelles de redistribution économique et sociale, plutôt que de régresser vers un nietzschéisme niais, ennemi de toute culture (On se souviendra que Keynes avait analysé les techniques de planification capitalistiques du Dr. Schacht en Allemagne
sans pour autant succomber, à la manière dun duc de Windsor ou dun parti libéral anglais, au charme discret du fascisme et du nazisme naissant, une fâcheuse faiblesse plus courante quon le croit à lépoque, ainsi quen témoigne avec éloquence les couvertures et les articles des magasines en vogue tel Life ! Lecture édifiante, sil en fut, par les temps qui courent où l'on conjugue, sans le moindre état d'âme, l'amnésie historique la plus ignoble et l'arrogance vertueuse à rabais, toujours auto-conférée.) De fait, lhumanisme de Keynes, son anticonformisme tout entiché desthétisme et de haute culture, de même que sa conception de haut fonctionnaire dEtat issu du modèle démocratique bourgeois de Westminster (Keynes avait fait son apprentissage en Inde comme tant d'autres), lui interdisait de penser quon pouvait sauver le capitalisme par une quelconque régression fascisante. Le grand mathématicien et aristocrate Bertrand Russell fit tout naturellement le même constat. Les meilleurs keynésiens modernes (Tobin, Solow, Galbraith même, le grand théoricien des contre-poids) allèrent généralement dans le même sens, sans toutefois avoir la même compréhension de la spécificité ontologique de léconomie politique.
Or, ces contradictions devinrent mortelles lorsque, perdant toute compréhension empathique (« verstehen » diraient les adeptes de Max Weber et compagnie, ou mieux encore, de Dilthey), elles furent traitées par les théoriciens de la « synthèse ». Les leçons de la planification du temps de guerre furent oubliées à quelques travaux de Kuznets et Tinbergen près. Sweezy, Magdoff, Braverman et leurs camarades prêchaient dans le « désert » ; la « Just Society » fut jetée aux orties ; les Weintraub, Robert Heilbroner et même les Perroux, Rueff et Denizet furent écartés par les ministères et les bureaucraties au profit des Milton Friedman, des Summers et autres Laffer ! Pire encore, sous leur influence intellectuellement délétère et économiquement ruineuse, le public des auto-satisfaits en vint à voir dans le keynésianisme deux « variantes » dûment séparées. Une militait pour une politique entraînée par la « demande », l'autre pour une politique tirée par l « offre ». Ceci revenait simplement à réaffirmer la dichotomie originelle du capitalisme en tant que mode de production et mode de pensée, glorifiant ainsi sa nature intime schizoïde.
La politique keynésienne de la demande, illustrée par la faillite interne des multiplicateurs, pouvait ainsi faire office dépouvantail commode. Ceci correspondait dailleurs à une méthode didactique bien éprouvée, qui trouvait une terre féconde dans des universités capitalistes conciliant sans difficulté sélection incestueuse au mérite nietzschéen, et frais de scolarité exorbitants. Ces frais annuels dépassant de loin le salaire annuel dun ouvrier moyen. Chacun sait que la science en soi est entièrement neutre, à l'exception de son financement, des préférences - « mind sets » - paradigmatiques et des préjugés de classe sous-jacents ! Quoiquil en soit, cette combinaison des prescriptions keynésiennes et de lopération réelle du multiplicateur s'avéra fatale dès lors que les contradictions théoriques et pratiques se cristallisèrent en un affrontement strictement idéologique. Face à la politique de loffre, ce salmigondis théorique, on se souviendra de la dérision feutrée de Galbraith. N'a-t-il pas défini ironiquement cette politique comme une stratégie visant « à nourrir les chevaux pour nourrir les passereaux » (« trickle down effect »)? Malheureusement, la contre-révolution monétariste tenait déjà le haut du pavé.
Néanmoins, il est clair que cette politique de l'offre était éminemment compatible avec le keynésianisme militaire. En effet, chacun comprend aisément que la machine de guerre économique nommée « libre échange », qui lui est forcément associée, doit être assistée par la haute technologie développée dans les laboratoires militaires et, le cas échéant, par la destruction militaire des concurrents potentiels ! On oublia rapidement les économistes argumentant en faveur des « dividendes de la paix », les arguments feutrés offerts par O. Palme (Common Security, 1982) ou encore par les Rapports successifs de Willy Brandt. Dans la foulée, le projet reaganien de la « Guerre des Etoiles » (Initiative de Défense Stratégique, IDS) célébra définitivement le mariage du keynésianisme de la synthèse, perpétuellement boiteux aux USA car devant toujours composer avec une idéologie dévalorisant linterventionnisme dEtat, et du keynésianisme militaire, qui avait trouvé dans ce pays sa « terre promise », en particulier avec Truman puis MacNamara et le général Taylor. (La contribution de ces derniers fut largement dépassée depuis par la splendeur innée et le génie acculturé des divers Wolfowitz, Perle, Kristol, Kagan et tant d'autres appartenant à cette clique dévoyée parmi lesquels il faut compter Rumsfeld.) Cette fuite en avant néolibérale et philo-sémite nietzschéenne à léchelle mondiale permettait de reporter les échéances politiques induites par la surproduction et la sous-consommation en posant, par la diplomatie et la force, la destruction de lEtat-providence et de ses secteurs publics (non-marchands) comme « nouvelle frontière » de laccumulation capitaliste. Ceci impliquait l'imposition d'un libre-échange asymétrique d'abord continental, puis hémisphérique et enfin global. Entre-temps, les citoyens américains furent incités à oublier momentanément les « dividendes de la paix ». Ces économies considérables pouvaient, en effet, provenir de la négociation de « régimes de contrôle et de réduction des armements », bien que ces régimes soient souvent frauduleusement confondus avec le « désarmement » total, ou pire encore avec une manifestation de « faiblesse ». Cette confusion persiste malgré le travail courageux de nombreux théoriciens et de nombreux militants de la paix qui se souviennent encore combien d'écoles et quel type de système de santé universel pourraient être financés en sachant qu'un seul missile de croisière Tomahawk coûte $ 20 millions et plus. Ou en sachant qu'un seul super-bombardier furtif vaut près d'un demi-milliard de dollars, tout en symbolisant ces prouesses authentiquement américaines en matière de furtivité puisquelles sont capables de berner tous les radars, même les plus sophistiqués à lexception, bien entendu, des plus démodés reposant sur les ondes longues ordinairement utilisées pour les transmissions de télévision! Au demeurant, il devrait aller de soi que ni la sécurité domestique et globale, ni la persuasion intellectuelle (« le leadership moral » est aujourd'hui un gros mot manichéen dont abuse l'actuelle Administration américaine) ne peuvent être atteints sans un respect méticuleux de la Charte des Nations Unies.
Outre son caractère intrinsèquement agressif, la dichotomie intime du capitalisme mentionnée ci-dessus est indépassable, car elle est, à proprement parler, génétique. On se souviendra que dès la rédaction de ses Manuscrits parisiens de 1844, Marx opta pour le communisme, cest-à-dire pour un mode de redistribution égalitaire des richesses collectives. Il le fit justement parce quil en était arrivé à discerner la faille du raisonnement classique axé dans un perpétuel déséquilibre ontologique entre dune part la valeur de la force de travail (i.e. lincontestable fait voulant que toute valeur déchange fonctionnant comme telle ne puisse être créée que par le travail humain, directement ou indirectement), et la mécanique de loffre et de la demande sur un marché particulier. Marx, dans un trait de génie habituel, dévoila rapidement le nud du problème : la demande sociale (naturelle ou conditionnée par des facteurs culturels ou autres) précède partout loffre. Cela est plus clair encore dans le mode de production capitaliste, simplement parce quil ne peut jamais y avoir de production nouvelle, cest-à-dire de transformation des matières premières brutes, ou apparaissant sous forme de travail passé, en produits nouveaux, sans lintervention du travail vivant incarné dans la force de travail humaine. Autrement dit sans lavance que le travailleur fait partout, individuellement et collectivement, au possesseur des moyens de production. (La transition vers une économie de services ou économie intangible ne changera rien à cela. Notons quaujourdhui les meilleurs théoriciens de lIntelligence Artificielle, tel Douglas Hofstädter, en sont arrivés à accorder un statut ontologique propre à la création humaine, par opposition à la création par des systèmes artificiels. Ces derniers sont, certes intelligents, mais assistés de lextérieur. Ils dépendent toujours, en dernière analyse, de la création humaine. Il nexiste donc pas déchappatoire scientifiquement valide hors de la théorie marxiste de la valeur qui marie dialectiquement la « valeur dusage » et la « valeur déchange ». Les objections désespérées traditionnelles valent ce quelles valent. Par exemple, en ce qui concerne les « prix » des vins ou des tableaux rares ou des autres produits de ce genre, il ny a vraiment pas là de quoi fouetter un chat. Et encore moins de réfutation de la théorie marxiste. Ces objections révèlent seulement une incapacité puérile et idéologiquement ancrée dadmettre que la valeur déchange du « travail passé » dépend toujours de celle que lui confère le « «travail vivant » sexerçant dans des conditions spécifiques, mais en tenant compte du « secteur de luxe » ainsi que du « crédit » et de la « spéculation », qui représentent des catégories dépendant toutes de la magnitude de la plus-value systémiquement extraite. Ceux qui entretiennent encore le moindre doute à ce sujet feront bien de se reporter à la manière dont Sraffa (ou à nimporte lequel des théoriciens de léquilibre général) dû composer avec la valeur des « inventaires », et plus généralement celle du « travail passé », savamment dite appartenir à une « époque » différente. Au demeurant, comment croit-on que procède la comptabilité dentreprise malgré ses arcanes? On le sait, cest une discipline qui naccomplit jamais de miracles en dehors de ceux produits par le travail humain, excepté pour les prodiges consistant à dénicher des échappatoires fiscales « légales », et en faire une preuve de formation et dhabileté professionnelle. En d'autres termes, rien n'est jamais possible sans l'avance faite sous la forme spécifique de la valeur d'usage de la force de travail humaine que le « travailleur » apporte toujours soit individuellement soit collectivement au possesseur des Moyens de production. Dans les limites que nous avons mentionnées, Keynes fit intuitivement de ce point de départ obligé, la base réelle de son concept de « demande effective », mais il le fit dune manière partiellement re-mystifiée par sa fidélité de classe au paradigme de l'économie classique. Cette divergence axiomatique le situe à part, mais bien au-dessus du vieux Marshall, mais également de la plupart de ses collègues conformistes à Cambridge, comme par exemple Pigou. La remarque vaut pour Joan Robinson. Et naturellement pour Piero Sraffa, lami de Gramsci, dont les deux essais pionniers rédigés en Italie dans les années 20 poussèrent Keynes à l'inviter à enseigner à Cambridge.
Bien entendu, la perversité ontologique/théorique des marginalistes et des néolibéraux nest pas sans antécédents. Son origine sociale débute avec les récriminations des industriels anglais de Manchester, et de lAngleterre entière, contre la baisse généralisée du temps de travail et les mobilisations populaires croissantes pour la généralisation de la journée de 8 heures. La demande ouvrière d'une réduction de la durée du temps de travail quotidienne poussa la bourgeoisie à abandonner Smith et Ricardo et à traiter le travail humain comme un « facteur de production » parmi tant d'autres. Ce raisonnement conduisit Nikolaï Boukharine à rédiger sa réfutation classique des thèses de l'Ecole autrichienne dans son brillant ouvrage intitulé Economic theory of the leisure class, publié par Monthly Review Press en 1972, mais dont je ne connais malheureusement pas de traduction française. Il retraça la nouvelle illusion économique de la bourgeoisie dans la domination des nouveaux rentiers, une fraction de classe issue de lextension et de lautonomisation du « crédit », qui avait perdu tout sens concret de l'aspect productif de la création de la valeur. Cela fait, il poursuivit en démolissant point par point ce qu'il dénomma habillement leurs « cercles vicieux ». Le livre de Boukharine reste une lecture obligatoire, puisque le même type d'illusion refait surface avec l'émergence de ce qu'il est convenu dappeler « l'économie intangible », dont les tenants prétendent également qu'elle est déconnectée du travail humain. Pourtant, comme nous l'avons remarqué ci-dessus, le glissement conceptuel commença bien avant avec les problèmes de la classe industrielle anglaise. Les conséquences des inepties de Senior sur la « dernière heure » ne sont généralement pas appréhendées à leur juste valeur par les économistes malgré les critiques initiales et définitives de Marx, auteur dun opuscule intitulé « Salaire, prix, profit » (1865) Cet opuscule le mettait préventivement à labri de tout amalgame « marginaliste », puisquil représentait lachèvement du travail scientifique commencé dans « Salaire » (1847) et « Travail salarié et capital » (1849). Or, lopuscule « Salaire » (v. Ed. La Pléiade, uvres, Économie II, p 155) partait de considérations très concrètes, intimement liées au mouvement ouvrier : Marx y réfutait déjà scientifiquement le malthusianisme et les « économistes philanthropes » prédécesseurs de Senior, qui sopposaient à labolition du jour de repos du dimanche une sorte de raffarinade avant lheure sur la « réhabilitation du travail » par lallongement de sa durée et par sa précarisation simultanée! Cette « dernière heure de travail » devint en réalité la « marge » qu'il était impossible de restreindre puisque, mystérieusement, elle concentrait en elle-même tout le « profit » contenu dans la valeur d'échange du travail dépensé durant la journée de travail entière !!! (Voir La « dernière heure » de Senior dans Marx, Capital, Chapitre IX, paragraphe III, édition la Pléiade, 1972, p 778) (La « marge » authentique, cest autre chose. On me permettra cette interpolation qui se réclame de la leçon démancipation humaine, offerte juste après la chute de la Commune de Paris comme un « paysage » de campagne choisi, ou comme des « vendanges » fraternelles, par le grand poète et communard, Paul Verlaine. Il la conçoit comme une « poétique » littérale prospective de légalité, de la liberté et de la fraternité, donc comme un espace dannotation essentielle de la vie sur les palimpsestes aliénants rédigés par les sociétés de classe. Il le fait avec lespoir de conjurer « laube à lenvers » des défaites transitoires. « On danse aussi, car tout est dans la marge/Que fait le fleuve à ce livre parfait,/Et si parfois lon tuait ou buvait/Le fleuve est sourd et le vin est litharge. » tiré de « Laube à lenvers » dans Jadis et Naguére, éditions La Pléiade, p 375)
En résumé, la société capitaliste de Senior, et par conséquent celle des marginalistes, est une société de lanarchie la plus débridée et la plus inhumaine qui soit. Elle exhibe deux failles mortelles. Dabord, elle prétend faire émerger le profit de la rencontre des seuls capitalistes saffrontant sur le « marché », sans tenir compte des conditions de la production. Ensuite, et cest là la conséquence du passage inévitable de la « dernière heure » de Senior au marginalisme en tant que tel, elle est contrainte de supprimer toutes normes visant les procès de production ou de reproduction, de sorte quelle détruit lidée même des conditions générales sans lesquelles aucun marché ne serait concevable. Du point de vue logique, ceci revient à modifier subrepticement les axiomes du raisonnement selon les besoins (autrement dit, nous avons ici le « cercle vicieux » dénoncé à juste titre par le camarade Boukharine.) Du point de vue pratique, ceci revient à faire de léquilibre une affaire purement antisociale et barbare, par excellence. En vérité, tout ceci cache une seule et unique préoccupation, celle qui consiste à effacer idéologiquement la création de la valeur déchange par le seul travail humain.
La logique de Senior est séquentielle, cest là son drame. Dans la journée de travail de 10 heures défendue par Senior, le profit émanerait uniquement de la « dernière heure ». Commençons lanalyse au niveau de la production. Nous avons un cadre temporel de 10 heures qui nous est donné socialement et légalement. Ce cadre légal résulte déjà dune situation prévalant dans lindustrie du fait de sa composition organique et des autres conditions matérielles et morales de la production. Ces conditions doivent sappliquer indépendamment du fait que le capitaliste soit individuellement efficace ou pas. La séquence temporelle de Senior mène alors à la confusion la plus complète entre quantité, valeur et profit. Le profit du capitaliste émanerait des derniers produits fabriqués durant la dernière heure de travail, plutôt que du volume de ses ventes justifié par une plus grande productivité spécifique. Ce faisant, on cherche simplement à gommer lavance de la valeur dusage de sa force de travail que le travailleur fit au capitaliste, avant même que le procès de travail ne débutât. La force de travail, comme toute autre marchandise, conjugue en elle la valeur dusage et la valeur déchange. Mais seule la valeur dusage du travail, en tant que travail vivant, peut façonner dautres valeurs dusage pour en faire des marchandises. Cette avance fait donc en sorte que la valeur déchange de la force de travail, comme celle de toute autre marchandise comprend deux part. La première correspondant au travail social nécessaire (le panier de marchandises nécessaires pour renouveler la force physique et mentale du travailleur); la seconde à la plus-value. En suivant Marx, nous pouvons noter ceci avec un simple graphique. Il a lavantage de montrer la correspondance dune part entre travail socialement nécessaire et plus-value et, dautre part, du point de vue du travailleur, travail socialement nécessaire et surtravail.
Nous aurions ceci :
surtravail
ou
capital variable (v) plus-value (pv)
Travail socialement nécessaire plus-value
I---------------------------------------------------I------------------------I
{ Journée de travail }
Senior oublie tout simplement que dans tout produit individuel se conjugue à la fois la valeur déchange et la valeur dusage, selon des conditions productives précises. Il oublie que seule la valeur dusage du travail peut conjuguer ces deux aspects dans un nouveau produit. De plus, il oublie que le salaire nest que la rétribution de la valeur déchange de la force de travail, et non de sa valeur dusage, dailleurs avancée par le travailleur au capitaliste. Cette valeur dusage du travail se répartie forcément sur lensemble de la journée de travail, puisquelle façonne toutes les marchandises produites durant la journée ! De fait, dans sa hâte de gommer le rôle crucial et, par voie de conséquence, les prétentions économiques et sociales du travailleur sur le fruit de son travail, Senior transforme en une pure séquence temporelle ce qui, en réalité, est nécessairement une dualité ontologique pérenne se développant dans le temps de la production. Dans leur précipitation, plusieurs marxistes primitifs commettent la même erreur. Si, pour simplifier, nous disions que durant la journée de 10 heures de Senior, le travailleur travaille 9 heures pour produire la portion correspondant au travail socialement nécessaire et une heure pour le capitaliste, ceci ne peut pas sentendre comme une pure séquence temporelle mais comme des équivalents valeur déchange/temps, justement nécessités par la présentation temporelle. Etant donnée la dualité valeur déchange et valeur dusage, ainsi que lavance initiale de la valeur dusage du travailleur au bénéfice du capitaliste, ce ratio de 9 heures à 1 heure se retrouve forcément dans chaque infime portion de temps dépensée de manière productive, et donc aussi dans chaque produit pris individuellement. Cest là une affaire de dualité ontologique qui forme la base de toute économie politique rationnelle!
Le problème véritable réside dans le fait que les contradictions internes du raisonnement de Senior mènent nécessairement au marginalisme, qui nest rien dautre que le report de ces mêmes contradictions internes à dautres niveaux mais selon les besoins variables de largumentation. Les marginalistes sont encore plus déraisonnables que le brave Senior. Ceci est visible demblée si vous considérez lattaque sauvage à toute norme sociale (et même naturelle) qui découle nécessairement du marginalisme. Que cherche-t-on dautre lorsque lon revendique la « flexibilité du travail » sinon la soumission simultanée et complète de lHomme et du travailleur aux « lois » désincarnées du marché? Cest pourquoi lHomo economicus capitaliste apparaît partout comme une créature chétive, courbée de force à sa tâche, une créature qui ne retrouve dhumanité quen niant collectivement son exploitation. Cette attaque visant les conditions matérielles dexistence vaut tant pour les normes micro-économiques comme pour les normes macro-économiques. La journée de 10 heures de Senior constitue déjà un cadre. Ce cadre renvoie précisément à la composition organique du capital et aux formes dextraction de la plus-value. Analytiquement parlant, lextraction de la plus value peut être différenciée en plus-value absolue (durée), en plus-value relative (intensité), en « productivité » (approfondissement du rapport v/C) et en plus-value sociale. Laissons pour linstant cette dernière de côté et attachons-nous aux conditions de la microéconomie. Il devrait être apparent, sans nécessiter de longs discours, que la logique du marginalisme, contrainte par son marché ad hoc, suppose lentière liberté du capitaliste en ce qui concerne les conditions de la production, et en particulier de lextraction de la plus-value. Dès que vous imposez des normes, même minimes, comme la journée légale de travail, le raisonnement devient irrémédiablement contradictoire. Le marginalisme contient bien la dérive pseudo-libertaire de droite de von Hayek et de Friedman, justement parce quil est profondément fantasque et inhumain. Comme il existe bien un seuil physiologique à lutilisation du travail, et quau demeurant la journée terrestre est limitée par la révolution de la terre sur elle-même, la théorie marginaliste révèle son profond illogisme et de surcroît son a-terrestrialité intrinsèque.
Par contre, il nous incombe de nous interroger : le marginalisme peut-il atteindre un « équilibre » au niveau macro-économique? Contrairement à ce que lon pourrait penser à gauche, la réponse est « oui ». Mais cest un équilibre de la guerre de classe, avant dêtre un équilibre capitaliste, cest léquilibre des cimetières dans lesquels dansent dordinaire les nietzschéens de tous poils. Cest un équilibre fondé sur la pauvreté de masse déconnectée de toute notion de productivité et maintenue par la force brute et la répression. Autrement dit, si vous rétablissez des normes légales, de sorte que vous limitiez les variations erratiques de lextraction de la plus-value se faisant au gré du capitaliste individuel (durée, cadences accélérées, bref, fin du Code du travail), cest la composition organique du capital qui fera la différence entre la survie dun capitaliste spécifique ou sa disparition. Mais, malgré cela, le « marché » capitaliste ne pourra pas garantir le plein-emploi pour une journée de travail identique. La concentration et la centralisation du capital auront tôt fait déliminer nombre de capitalistes, de la même façon que laugmentation de productivité éliminera nombre de travailleurs. Les deux fractions surnuméraires disparaîtront de lespace de la production. Il faut encore remarquer que, dans ce cas spécifique, cest-à-dire le cas général dans lequel, au minium, les conditions de travail, sinon de production, sont normées, la baisse générale de la durée du travail ne suffira pas à équilibrer les conditions macro-économiques. Ceci sera évident pour peu que vous vous référiez au schéma de la Reproduction simple dans lequel la composition organique du capital v/C diffère du Secteur 1 au Secteur 2. Car, en autre, la norme sociale retenue pour la journée légale de travail simposera aux deux secteurs simultanément, quelle que soit leur productivité relative. Or, cette différence entre secteurs ne se résorbe pas selon la même logique que celle prévalant entre capitalistes appartenant au même secteur : dans un secteur donné les capitalistes moins efficaces peuvent disparaître, mais dans la Reproduction Simple ou Elargie, le secteur ayant une composition organique moins approfondie ne pourra pas se volatiliser! LEtat qui impose la norme visant la journée du travail devra, par conséquent, également veiller à léquilibre macro-économique. Ce qui est dautant mieux puisque la société sévitera ainsi le gaspillage induit par un capitalisme débridé ou, plus largement, par une quelconque économie fondée sur la seule logique micro, abondamment comptabilisée mais dans le flou le plus complet pour ce qui concerne les conditions socio-économiques de la reproduction. Ceci est également vrai pour la gestion de linflation, si lon prend le temps de jeter un coup dil au schéma portant sur l « inflation structurelle » apparaissant dans Tous ensemble. Tout ceci revient à dire que le « marché » réel nest jamais que celui de la « demande sociale », ou bien des demandes spécifiques surdéterminées par elle. Ce nest jamais le « marché » toujours mystérieusement ad hoc, à la fois du point de vue micro et macro, imaginé par les marginalistes, et en général par tous les théoriciens bourgeois. Cette « demande sociale » met ainsi en jeu la reproduction donc, par conséquent, la planification étatique et sociale, surtout lorsque lon parlera de Reproduction sur une échelle élargie.
Si, par contre, vous supprimiez toutes les normes dans lespoir vain den revenir à la « concurrence parfaite » conçue par des Braudel et autres illusionnistes du genre comme espace définissant la « liberté » par excellence vous vous heurteriez, dune part aux barrières naturelles, et dautre part à la nécessaire logique de la productivité, qui recrée sans cesse la concentration et la centralisation du capital. L « ingénierie sociale bourgeoise » est-elle alors envisageable, en dépit du supposé catéchisme benoîtement anti-totalitaire de Popper? Autrement dit, est-il possible de faire, de manière récurrente, du « Schumpeter à lenvers » (en supposant que vous puissiez casser en petits morceaux les grandes multinationales privées aussi facilement que lEtat bourgeois sest ingénié à casser les monopoles publics et les entreprises nationales dans lespoir vain de supprimer les limites à laccumulation du capital)? La réponse est simplement non : car vous néliminerez pas le degré de productivité déjà atteint ni celui à venir, du moins en continuant à respecter la logique capitaliste. Vous pourrez tout au plus régresser vers un système fasciste, corporatif et de caste. Ainsi, dans lespoir de sauver le capitalisme, en tant que société de lexploitation de lHomme par lHomme, de son inévitable destin historique, ce retour au fascisme cherchera désespéramment à imposer au système capitalisme une logique qui, en réalité, ne lui correspond aucunement. Il tentera de le faire en fractionnant les unités de production, en supprimant le code de travail et en limitant statutairement les hausses de productivité. Comme on peut le voir, le marginalisme ne mène pas au Moyen Age, un âge au demeurant tout emprunt de « prix juste » et de normes corporatives, mais bien plutôt à une sauvagerie nietzschéenne qui croit typiquement pouvoir imposer à la logique, comme au devenir historique, sa propre a-logique cultivée comme telle. Le serpent se mord la queue. Ce nest que justice.
Néanmoins, comme nous lavons dit, Senior mena au marginalisme. Bien entendu, Marx nest pour rien dans lamplification idéologique/théorique que ses inepties trouvèrent par la suite pour finalement en arriver à déplacer la vieille économie politique classique. Cest-à-dire celle de Smith, Ricardo, Stuart Mill etc., qui était fondée sur la loi de la valeur de la force du travail que Marx porta à son point d'achèvement en clarifiant ses fondements scientifiques. Il est clair que ce glissement paradigmatique était nécessaire à la bourgeoisie industrielle de l'époque. Non seulement elle devait faire face à l'émergence d'un mouvement ouvrier autonome, capable d'exiger sa part de la valeur créée, mais elle accroissait également sa dépendance envers le « crédit » afin de développer sa capacité productive. Cette option se révéla être une arme redoutable. La disponibilité du « crédit » ajouta à la mystification usuelle du capitalisme, un mode de production qui selon la dialectique marxiste tente perpétuellement de présenter les relations sociales à l'envers. Ainsi on rendit plausible l'idée selon laquelle l'argent, sous forme de crédit, constituait un facteur de production autonome qui, de surcroît, pouvait être facilement quantifiable. Les véritables prouesses techniques de Walras firent le reste. Encore quen posant la question de léquilibre général, les walrasiens, sinon Walras lui-même, étaient immanquablement confrontés à un serpent se mordant mal la queue !
Walras lui-même avait tenté dès le départ (malgré les conseils de son père Auguste, plus exposé aux effets du socialisme et du marxisme, ne serait-ce quà travers Proudhon) de démarquer méthodologiquement « science économique » et « économie sociale ». Il tenta d'opérer cette démarcation dès le départ alors qu'il s'efforçait consciemment détablir les postulats et les axiomes nécessaires pour fonder sa nouvelle discipline « scientifique ». Cette démarcation méthodologique constitue très précisément la présupposition furtive de son livre déterminant intitulé Eléments d'économie politique: ou théorie de la richesse sociale. Par contre, il avait aussi pris la peine dès le départ de concéder, honnêtement et avec la plus grande lucidité, quen réalité la rareté ou non dun produit quelconque dépendait en dernière analyse des capacités productives le concernant. Pour aussitôt écarter définitivement cette constatation primordiale de son analyse !
Cétait beaucoup : mais, dans une magistrale anticipation des « formalisations » mutilantes de Popper, cette mise à lécart et donc cette occultation de fait représentait le prix à payer pour la mathématisation de la nouvelle « science » capable de faire marcher le monde en douceur sur les eaux agitées des lacs des divers marchés qui, judicieusement (scientifiquement !) inter-reliés entre eux, finissent fatalement par trouver leur sérénité, leur niveau déquilibre et dharmonie ! Au prix de ce petit morceau de bravoure artistique, Walras pouvait alors partir sans scrupules de laxiome, bourgeois et réducteur par excellence, selon lequel « il faut offrir pour demander ». (10) La science économique était sauvée des eaux, si lon peut dire, et même un Schumpeter pouvait désormais saccaparer de la trouvaille, et poser victorieusement en principe méthodologique profondément scientifique, la dichotomie dorigine sans laquelle toute cette belle formalisation ne serait que néant capitaliste. Schumpeter, formé en Autriche, avait néanmoins des doutes, doù son profond pessimisme concernant lavenir dun capitalisme menant sans cesse à la centralisation et à la concentration du capital (ce processus doligopolisation, monopolisation analysé par Sraffa, Chamberlain et Joan Robinson.) Walras finit par oublier les implications de sa formalisation initiale du problème, notamment lincontournable réalité de lavance révélée par Marx. Schumpeter nen ignorait rien.
On remarquera également l'effet de désocialisation (« disembodying ») économique de la méthode positiviste de Walras. Dans son économie pure, il ne ressent jamais le besoin de spécifier qui offre et qui demande, ni quoi, ni dans quelles circonstances sociales, bien que son père Auguste ait pris le soin de lui écrire que cet aspect social constituait l'essence même de toute science prétendant étudier les réalités économiques. Dans ce monde abstrait, à l'instar de lidyllique croyance ultérieure en la démocratie idéale (de la municipalité de New Haven) telle que conçue par Robert A. Dahl, tous les « agents » sont égaux entre eux, de sorte que tout avantage unilatéral ne pourrait provenir que de leur mérite « intrinsèque » et de leur capacité à mobiliser leurs « ressources » dans le but d'atteindre leurs objectifs préférés! Ici le travailleur est supposé se comporter « rationnellement », selon une hypothèse générale facile, mais naturellement dans le cadre de la rationalité dominante adoptée par le capitalisme. Sa position sociale et économique subordonnée apparaît alors comme une résultante naturelle, au lieu dapparaître pour ce qu'elle est vraiment, une critique létale des limites et des contradictions de la démocratie formelle bourgeoisie. Bien entendu, le kit des présuppositions et axiomes, opérant silencieusement au cur de la pensée bourgeoise pour déboucher sur une telle conviction, est purement déterminé par le contexte baigné par l'idéologie dominante. La possibilité qu'il offre de légitimer la rationalité et l'harmonie sous-jacente explique l'empressement politique que mettait Jules Ferry à tresser des louanges pour l'expatrié Walras, et plus spécifiquement à louer l'originalité de la « neutralité » « mathématique » de sa méthode. Cette rationalité et cette harmonie désincarnées influenceront à leur tour l'ensemble des théories économiques bourgeoises, tout particulièrement la conception « steady state » de Marshall, malgré les oscillations récurrentes et observables provoquées par des cycles économiques peu disciplinés. Ainsi Walras évacue audacieusement ce qui devait justement être expliqué, à savoir les relations socio-économiques spécifiques prévalant entre les valeurs d'usage et les valeurs d'échange, y compris en ce qui concerne leur manifestation dans les salaires réels et nominaux des ouvriers. Dans un tel monde fantasque et mutilé, il n'est nul besoin de s'interroger sur l'extorsion de la plus-value, puisqu'elle fut exclue de la formulation « scientifique » initiale du problème! Un exploit qui pouvait uniquement être accompli avec impunité grâce à la maîtrise d'un certain niveau de formalisation abstraite, dans un monde où l'éducation élémentaire publique et gratuite était encore dans les langes.
Il est donc possible de conclure quaucune politique de loffre ne peut jamais être confondue avec une politique de relance, keynésienne ou pas. Le Traité de Maastricht et le Pacte de stabilité ne changent rien à ce constat obligé. De fait, dans le contexte actuel, en attendant la réorganisation autonome dune gauche authentique, ce traité et ce pacte constituent les seuls obstacles institutionnels que lEurope puisse encore opposer à la déferlante néolibérale, qui fait encore moins de sens chez nous quoutre-atlantique. Ce serait, on le devine, un comble avec lélargissement et avec la constitutionnalisation de la Partie III du Projet de constitution européenne qui cherche à constitutionnaliser le principe de « concurrence » le plus débridé qui soit (dont M. Francis Wurtz et ses camarades du PCF ont montré la nocivité, HYPERLINK "http://www.humanite.presse.fr/"www.humanite.presse.fr du 11/09/03). On notera, malheureusement, que cette critique, extrêmement utile par ailleurs, est souvent la proie de nombreux « mythes soréliens », parmi lesquels la dénonciation pavlovienne de la Banque Centrale européenne (BCE). Mes propres critiques du Traité constitutionnel européen, en anglais et en français, sont disponibles dans la section Economie Politique Internationale de mon site HYPERLINK "http://lacommune1871.tripod.com/"http://lacommune1871.tripod.com )
Il ne fait aucun doute que laffaiblissement de ces règles de discipline économique minimum laisserait au monétarisme le plus sauvage le loisir de sévir à souhait sur lensemble du globe, puisquil serait enfin débarrassé de toutes entraves démocratiques nationales ou supranationales.
A lépoque, plutôt que de men prendre aux Critères de Maastricht ou à la BCE, javais critiqué la rapidité avec laquelle le gouvernement de centre-gauche au pouvoir en Italie avait mis fin à lEurotaxe et à sa promesse dappliquer les 35 heures dans la Péninsule. Ceci fut décidé instinctivement bien que ces deux politiques neussent pas signalé une formidable et dangereuse révolution « jacobine ». Elles auraient seulement ouvert la voie à une volonté limitée, quoique déterminée, dappliquer une politique de la demande capable de renforcer de nouveau lEtat social, après des années daustérité endurées avec stoïcisme par les travailleurs. Cela aurait pu se faire en tenant compte de la constellation des forces politiques et syndicales, et de la disponibilité du nombre des voix au Parlement (malgré labsence « incompréhensible » de toute discipline de vote au sein de la « majorité » parlementaire dalors etc.). On ne prolongea pas lEurotaxe. Non pas pour éviter de pénaliser les classes moyennes, ni pour tenir une promesse électorale dailleurs non assortie de date buttoir, mais uniquement pour contenter les sangsues bourgeoises non-productives qui voyaient leur avenir bourgeois jusque dans la privatisation des autoroutes et des ports maritimes de gros et moyen gabarit de la Péninsule, et donc dans le support artificiel de la Bourse! Or, ce prolongement aurait pu garantir la mise en place rapide et sans douleur des 35 heures, tout comme la consolidation des revenus nets globaux des classes moyennes, ainsi que ceux des classes les plus fragilisées par les politiques de déréglementation et de privatisation déjà menées par les gouvernements italiens successifs. Il aurait ainsi pu garantir la formulation de la politique budgétaire du gouvernement, sans lapport ponctuel de privatisations nouvelles, tout en respectant scrupuleusement les Critères de Maastricht dans leur version la plus onéreuse. Au final, nous eûmes bien la restitution accélérée de cette Eurotaxe, mais encore assortie dune indécente politique des revenus due à linfluence persistante de Pasinetti et de Modigliani, malgré le changement radical de la structure des taux dintérêt qui se vérifia entre-temps. Une influence également due à tous les autres titulaires de diplômes américains ou anglais, passablement acculturés, indépendamment de leur idiome usuel. Une troupe nombreuse qui sévit en permanence au sein de la Banque dItalie, des instances européennes et des syndicats dominants. Il sagit-là dune expertise qui, à vrai dire, ne réussit pas à préserver ces revenus de linflation, toute réduite quelle soit redevenue, ni à prémunir lItalie des lois anticonstitutionnelles précarisant encore la force de travail tout en la faisant passer, pieds et poings liés, des syndicats vers les agences intérimaires privées. Ceci dans un pays où le travail au noir représente déjà quelque 27 % du PIB !
En somme, il faudrait croire et applaudire la « mort » (illusoire) de Maastricht et du Pacte de stabilité au moment même où le prolétariat, après avoir payé le prix du respect de ces Critères, pouvait finalement en retirer lui aussi quelques avantages concrets, en termes demploi et de pouvoir dachat ! A moins, bien entendu, que la perspective dune nouvelle alliance avec lUlivo, visant à reprendre le pouvoir à nimporte quel prix, nincitât les leaders de la gauche authentique, justement dégoûtés par le gouvernement actuel, à se compromettre dangereusement. Cest ce qui arriverait si cette gauche savisait de croire quun tel gouvernement (et ses contrôleurs externes, Washington, le FMI, la Commission européenne etc.) serait prêt à payer cette alliance par une politique expansionniste menée au prix dune augmentation des déficits structurels, sous prétexte que la chose fut antérieurement pratiquée par les gouvernements de droite !
On croit rêver. Ce genre de couleuvres ne vaut rien pour la santé intellectuelle et la vitalité politique du prolétariat. Peut-on oublier lamplitude des churs néolibéraux jouant unanimement les pleureuses des tragédies antiques, surtout au centre-gauche, lorsquils furent confrontés par les choix progressistes de M. Jospin? Et cela malgré sa pondération et malgré ses accommodements tant au plan des politiques européennes voulues par la droite quau plan international ? En dépit des affirmations malveillantes à leffet que les politiques du gouvernement Jospin nétaient pas « socialistes », on se souviendra quelles nen étaient pas moins toutes définitivement ancrées dans une politique de la demande, en rupture réelle sur le fond avec le néolibéralisme ambiant. Ceci me semble vrai, quelle quait été par ailleurs la « méthode » prudente choisie par le Premier Ministre de la France pour tenter de la mener à bon port. Les « 35 heures » symbolisaient cette rupture. En ce qui le concerne, l'Ulivo ne daigna même pas appuyer le référendum d'initiative populaire organisé en défense de l'Article 18, une loi qui garantissait encore quelques barrières légales à opposer à la tendance générale vers la précarisation de la main-duvre voulue par les nouvelles lois dirigées contre le monde du travail. Ceci permit alors au gouvernement italien de droite de faire facilement adopter de nouvelles lois du travail comptant parmi les plus régressives en Europe continentale! Immédiatement après avoir effectué ce choix renégat, les résultats des élections régionales enseignèrent une dure leçon: le DS, la supposée « gauche démocratique », (en réalité une clique de transfuges de l'ex-PCI aujourd'hui sans aucune idéologie propre) perdit son momentun au sein de la coalition en faveur de la Margherita, les chrétiens centristes (à vrai dire droitiste) qui forment l'autre groupe important au sein de l'Ulivo. Rifondazione comunista, par contre, défendit ses positions et réussit même l'exploit de sécuriser son statut de parti politique autonome au parlement grâce à un score électoral signifiant. Si, en dépit des résultats négatifs du référendum sur lArticle 18 et des dernières élections régionales, lUlivo nétait disposé à créer un programme commun quen contribuant une politique de loffre, indigeste et destructrice pour les travailleurs et leurs organisations, il vaudra mieux renvoyer ses dirigeants à leurs exercices de base déconomie politique et déthique. Ils pourraient alors se réapproprier quelques notions en révisant leurs cours d'économie politique et certaines affirmations de Gramsci au sujet des forces éthico-politiques.
En effet, une politique de loffre, menée par une gauche médusée par un centre-gauche anticommuniste, est possiblement pire quune politique dinspiration identique menée par la droite. (11) Une politique de loffre, de droite comme de gauche, ne peut recevoir quune seule réponse : lutilisation politique et économique de la grève sous toutes ses formes (grèves du zèle, perlée, générale et même sauvage). Cest-à-dire la démonstration pédagogique des conséquences, sur les profits privés et les recettes de lEtat, du retrait de la force de travail quon sacharne à ne pas reconnaître à sa juste valeur. On en arrivera plus facilement ainsi à une meilleure compréhension générale de la valeur et du PIB. Ceci aurait, en outre, lavantage de mobiliser les couches des nouvelles classes laborieuses, délaissées par le syndicalisme actuel. A cela sajouterait une plus grande emphase sur les élections municipales, régionales et provinciales dans le but de revitaliser et ressouder les rangs des forces communistes de base. Le moment venu, cette base reconstituée permettra au Parti de rebondir tant au niveau national queuropéen, tout en capitalisant sur le mécontentement du mouvement populaire par rapport à tous les renégats, indépendamment du drapeau quils pensent pouvoir agiter.
Par contre, si lUlivo nous promettait une politique de redistribution sociale vertueuse dans le cadre des paramètres de Maastricht, donc une fiscalité appropriée, alors notre loyauté leur serait acquise pour toute la durée du mandat, ce que nombre de leurs propres adhérents ne pourrait pas promettre. Ce minimum comporterait labrogation immédiate par un gouvernement de centre-gauche de toutes les lois berlusconiennes concernant la force de travail, lorganisation de son assurance-chômage, de ses mesures de placement non-gouvernementales et de sa formation professionnelle continue. Il comprendrait également labrogation des lois faisant obstacle à la syndicalisation, ainsi que le retrait immédiat des troupes de lIraq. (Cet engagement constitue un gaspillage insensé de près dun demi-milliard deuros pas an. De plus, ces troupes sont actuellement engagées dans une occupation illégale du point de vue international, et anticonstitutionnelle en regard de la Constitution italienne. La référence à une quelconque résolution de lONU entérinée après lattaque illégale lancée contre lIraq est forcément nulle et non avenue, puisquelle prétend sappuyer sur le maintien de la paix et sur des raisons humanitaires, alors que létat de guerre ouverte continue, comme en témoigne le nombre croissant de soldats et de civils tués. Toute implication légitime de l'ONU en Iraq devrait sappuyer sur le retrait préalable des troupes et du personnel associés avec la Coalition of the Willing et leur remplacement intégral mais entièrement neutre par des Casques bleus onusiens, en accord avec la Résistance iraquienne. Notons à ce sujet que la violation rétroactive de la constitution est possiblement pire que le crime originel de la participation à une guerre unilatérale préventive. Il importe peu que celle-ci soit défendue par de supposés experts qui, de manière évidente, nont jamais mérité leurs emplois ni leurs positions sociales. Nous vivons vraiment un temps hautement délétère pour la légalité, une époque durant laquelle les enfants dAlmirante et de Tremaglia reçoivent leur baiser initiatique de Sharon et Compagnie, alors que leurs pères politiques le recevait directement, sur place, des « boss » mafieux et des dirigeants américains.)
Ces demandes constitueraient le plus strict minimum. Pourtant malgré leur modestie, elles auraient lavantage de resituer le cadre légitime pour une action gouvernementale de gauche. Devraient si ajouter des ententes « consensuelles » portant sur laugmentation réelle des revenus nets non-salariaux, lindexation des salaires sur linflation, la garantie des pensions sans allongement de la durée de cotisation, le respect de la laïcité sans laquelle les fonds de lEtat ne devraient pas être disponibles. (Jai moi-même appris des étudiant-e-s italiennes le principe suivant concernant lécole privée : « Sils la désirent, quils paient pour », car tel est d'ailleurs le principe garanti par la Constitution du pays. De même, j'ai toujours insisté pour un curriculum laïque identique tant dans les écoles publiques que privées. Si ces dernières étaient tolérées, elles ajouteraient simplement leurs cours de religion spécifiques aux cours laïques obligatoires concernant l'histoire des religions et de la philosophie des Lumières.)
Enfin, la parité devrait devenir un principe directeur de toute la gauche. J'ai déjà formulé mes préférences à ce sujet, encore que la validité de cette opinion dépende totalement de l'adhésion des femmes italiennes. La parité hommes/femmes devrait constituer un principe constitutionnel s'appliquant à toutes les formes de la démocratie, qu'elle soit représentative, participative ou socio-économique. La fin du cloisonnement sur les lieux du travail devrait constituer la norme, notamment par la mise en uvre de nouvelles normes d'ergonomie modernes et par la réduction légale de la semaine de travail. Ceci concernerait également l'établissement de systèmes de garderie et de puériculture nationaux. Tous les niveaux de gouvernement, ainsi que les partis politiques bénéficiant de financement public, devraient prendre les devants. Ceux qui osent encore prétendre qu'il n'existe pas encore suffisamment de « donne belle e fatte » disponibles en politique contribuent seulement à perpétuer le système existant en servant leur propre intérêt. En outre, puisque le principe « à travail égal, salaire égal » devrait s'appliquer, tous les progressistes, hommes et femmes, devraient combattre la tendance à la féminisation des salaires qui accompagne généralement la féminisation passablement démagogique des titres définissant les fonctions de travail. (Les départements pseudo-féministes de droite nord-américains sont tout imprégnés de « gestion des ressources humaines » lorsquil sagit de mettre en uvre le principe « à travail égal, salaire égal », principe dailleurs prudemment reformulé comme « salaire égal pour un travail dégale valeur (marginaliste)!) Tous ensemble, ils devraient lutter contre la précarisation générale du travail. Le partage équitable du travail disponible parmi toute la population considérée apte au travail reste la condition sine qua non de la préservation de la dignité caractéristique de citoyens libres et égaux. Sans ce partage, la société ne sera pas en mesure de dépasser la préhistoire humaine inscrite dans le règne de la nécessité économique reposant sur l'aliénation capitaliste du travail, pour enfin entrer dans un espace de liberté culturelle et économique, grâce à l'utilisation collective de la « plus-value sociale » disponible. La seule alternative à ce bond en avant civilisationnel serait un « retour » en arrière Nietzschéen vers une société de caste, désireuse de ré-instaurer une société de la discrimination ouverte de classe et de genre, une société fondée sur l'introduction d'un nouvel esclavage et d'une nouvelle domesticité. Entre-temps, c'est-à-dire en commençant dès aujourd'hui, mais avec un horizon temporel long, la parité devrait s'étendre au système d'éducation publique ainsi qu'aux niveaux politiques régionaux, provinciaux et municipaux. On sait que les élections locales dépendent en partie de réseaux unissant partis et militants de base. La représentation locale offre ainsi une porte d'entrée à la représentation nationale et européenne, tant pour les hommes que pour les femmes. L'exemple français semble corroborer cette proposition, du moins en ce qui concerne les niveaux régionaux et municipaux, puisque les effets cumulatifs réels de la parité peuvent y être déjà évalués de façon préliminaire. La loi sur la parité continuera selon toute probabilité à opérer ses effets démocratiques longtemps espérés, puisque des pénalités financières sont prévues chaque fois que la loi ne sera pas respectée. Cette évolution positive serait accélérée si tous les progressistes, hommes et femmes, savisaient de remarquer que cet idéal anti-nietzschéen est diamétralement opposé au syndrome de la « femme (bourgeoise) symbolique » (« token woman »). Cest un syndrome cher à l'élite « éveillée », qui continue d'assimiler les femmes au statut de groupe minoritaire en dépit des faits démographiques patents. Cette médiation bourgeoise paternalisante de la réalité agit comme un formidable support à l'exploitation du travail salarié et domestique, mais le fait en soutenant sournoisement une forme strictement patriarcale du « ménage », voire le retour aux « valeurs familiales » traditionnelles. Son rationnel philo-sémite nietzschéen est celui de la « réhabilitation » de la « surrendered wife » (de lépouse soumise.) Sans doute en référence à lexpérience du retour au foyer des femmes américaines lorsque les « boys » retournèrent du front à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, libérant ainsi nombre demplois industriels et autres. Personne navait oublié les grèves générales et la militance de leurs aînés provoquées par labsence de planification de la reconversion dune économie de guerre en une économie de paix à la fin de la Première Guerre Mondiale. J'ai déjà eu l'occasion de noter que la gauche doit agir avec détermination à ce chapitre dans ses propres rangs, sans succomber à de pseudo-débats sur ce qui devrait être considéré comme des positions acquises. Le débat réel viendra lorsque la gauche aura reconquis le pouvoir et devra donc mobiliser la population dans son ensemble pour mettre en oeuvre de nouvelles lois progressistes dans ce domaine. En autant, que ces lois réussissent à mettre en oeuvre de véritables conquêtes populaires, plutôt que de se contenter d'une pseudo-phraséologie féministe transversale, dûment abstraite de toute conséquence budgétaire, elles deviendront de nouveaux bastions de support structurel pour la gauche. Il est notoire quune fois en place ces conquêtes sociales authentiques sont difficiles à remettre en cause. « Oser lutter, oser vaincre », cet état d'esprit reste primordial. La conquête du ciel reste à accomplire.
Le tout est bien modeste. Mais la barre ne saurait être placée plus bas. Il est, par contre, dangereux de confondre le prolétariat sur la réalité théorique et pratique dune politique de loffre, particulièrement dans le contexte actuel. Immanquablement, une telle confusion finit par accréditer la théorie bourgeoise dominante, dans ses variantes de lheure, bien quelle soit intellectuellement inadéquate et pratiquement nuisible. Ceci ne peut avoir dautre effet que daccélérer le processus de désagrégation idéologique et politique de la classe ouvrière traditionnelle et du nouveau prolétariat naissant. Ces fractions de classe nont alors dautre choix que labstention militante ou une révolte sourde qui fait le lit des Fini, Storace et autres Le Pen, faute davoir pu trouver un exutoire mobilisateur et conscientisant, capable de transformer cette révolte en conscience politique révolutionnaire, et en respect culturel de soi. Les référentiels marxistes ne peuvent pas être ceux des néolibéraux de droite ou de gauche. Ils nappartiennent pas, pour ainsi dire, au même « monde ».
3) Perceptions liées au Pacte de stabilité vs positions des forces communistes et syndicales.
Le temps de lanalyse nous dit-on diffère de celui de la pratique. Mais les marxistes croient en la praxis. Ceci constitue leur originalité par rapport aux autres théoriciens et aux autres partis. Leur objectif est dêtre conscients et responsables de leur propre devenir : maïeutique et pédagogie forment leur nature intrinsèque. De ce fait, ils sont « condamnés » à démystifier et à écarter toute perception épiphénoménale pour faire corps avec le prolétariat et avec le mouvement réel de lhistoire. Ils ne peuvent donc saccommoder de la « vision du monde » secrétée par la bourgeoisie et ses servants idéologiques. Même dans lespoir vain (tactique?) de la retourner sens dessus-dessous.
Les keynésiens ordinaires, bâtards ou authentiques, nétaient pas insensibles à cette nécessité dialectique. Dès le départ, ils avaient dû composer avec un paradoxe caractéristiquement bourgeois opposant pouvoir réel (propriété privée) et pouvoir formel (démocratie bourgeoise): en effet, comment sassurer du courage politique que supposent les actions contre-cycliques keynésiennes alors que de telles actions sont justement peu en phase avec les échéances électorales ? Même lorsquils adoptèrent le jargon contre-cyclique du keynésianisme, ce paradoxe fut ressenti cruellement très tôt par des ministres des finances et leurs bureaucrates, plus soucieux de leur patronage que dune politique économique préconçue, faisant peu de cas de leurs ré-élections personnelles. Les entreprises, quant à elles, saccommodèrent de ce partage contre-cyclique des richesses uniquement parce quelles avaient peur de la contamination communiste : mieux valait pour elles soutenir la « demande effective » et négocier des conventions collectives pacifiant et disciplinant leur classe ouvrière pour toute la durée du contrat, que de se voir confrontées à des grèves sauvages et à un prolétariat politiquement mobilisé. En dépit de ce calcul, leur propagande contre le prolétariat et ses organisations ne cessa pas pour autant. Contre la planification indicative et incitative, les oligopoles de tout genre chantèrent les louanges de la libre-entreprise et de la créativité des « entrepreneurs », comme si la volonté dentreprendre ne se retrouvait pas également, mais en proportion majeure, au sein des entreprises publiques (comme en témoignent par exemple le développement du Concorde, dAriane, du TGV, du domaine nucléaire et ainsi de suite, sans oublier les contributions de la Nasa et ses acquisitions au rabais de nombreuses technologies soviétiques, allant de la Station spatiale jusquaux réacteurs nucléaires miniatures pouvant être utilisés pour la propulsion dans lespace !) Le concept d' « équipe » de recherche opposé au concept archaïque du chercheur « individuel » par Louis Althusser était totalement ignoré. Cette propagande inféodée au monde des affaires trouva des slogans tous faits dans la « société ouverte » de Karl Popper, dominée par sa propension à condamner à l'emporte-pièce tout ce qui rappelait l' « ingénierie sociale » ou, pire encore, la « planification socialiste »! Cette nouvelle version post-New Deal et rancie du bon vieil « individualisme farouche » (« rugged individualism ») prit des proportions de croisade dès linstant où les secteurs publics, la saturation des marchés et la maturation des produits industriels présentèrent un obstacle à l'accumulation privée du capital durant les années soixante-dix. La « gouvernance » privée, un ensemble de relations sociales de pouvoir rappelant « l'aristocratie capitaliste » (« gentry » typiquement anglaise), vise désormais ouvertement à remplacer la bonne vieille tendance à la démocratisation déjà dénoncée par la Commission Trilatérale dès le début des années soixante-dix comme contraire au maintien de la « déférence » envers l' « Autorité ». De manière caractéristique, dans un tel contexte, la marchandisation scrupuleusement planifiée et le brevetage du vivant deviennent soudain plus casher que les timides expérimentations génétiquement non-invasives proposées jadis par Lyssenko!
Loffensive néolibérale sur le plan domestique et global vise à lever cet obstacle démocratique. Etant dirigée par le capitalisme américain dominant, elle défend une propriété privée livrée au court-terme et aux aléas de la cotation boursière qui fait la part belle aux grandes multinationales. Le modèle américain, conjugué aux possibilités techniques dInternet, a également modifié de fond en comble la structure des médias de communication. La sélection des employés oeuvrant dans ce domaine fut considérablement bouleversée. Le professionnalisme fit place au productivisme médiatique et au resserrement des contrôles éditoriaux. Depuis linitiative américaine du début des années 80 contre le Rapport McBride et contre lUNESCO, alors dirigée par le Sénégalais MBow, la bourgeoisie nietzschéenne cherche, en effet, à prendre le contrôle absolu des flux de communication à léchelle du monde. Le modèle de convergence est aujourdhui vendu comme une nouvelle panacée menant à une rationalisation sectorielle plus grande et à des profits plus grands encore. En réalité, il ne fait que masquer lambition néolibérale et nietzschéenne de monopoliser le contenu pour conférer ensuite à ce contenu privatisé, préventivement sélectionné, une aura d' « autorité » méritant seule le respect (déférence) des élites ainsi que des grandes audiences, et une diffusion de masse par les canaux usuels! Dans ces conditions, le court-termisme sera chanté comme preuve de la « vitalité » de la « démocratie de lactionnariat », malgré la crise profonde due aux scandales incontournables associés à une « gouvernance dentreprise » répondant à ce critère.
En effet, cette nouvelle théorie, totalement en phase avec les illusions générales du credo de la Nouvelle Economie, repose sur le même critère de court-terme et la même idéologie de l'individualisme farouche dantan. Ces vues de l'esprit survécurent malgré les critiques convenues, proférées à lenvie aujourd'hui, sur la nécessité de réaffirmer lautorité de la SEC (organe de surveillance boursière aux USA), ainsi que les notions générales de déontologie en vigueur sur les places boursières globales. En vérité, les manuvres frauduleuses et criminelles dEnron, WorldCom et tant d'autres, telles Parmalat et Cirio, ne doivent guère étonner : leurs dirigeants ne faisaient que « jouer le système », ainsi que le firent remarquer les commentateurs américains. Notons, cependant, que le concept de gouvernance privée précéda la crise et les scandales malgré limpression contraire produite par les tentatives de réforme actuelles. Ce qui résulte de ces faits empiriques a clairement trait à une causalité et non à une simple corrélation. Cela ne devrait dailleurs pas surprendre puisque cette théorie reposait, dès le départ, sur l'extension du postulat du court-terme à outrance à l'ensemble de l'économie globale entièrement « libéralisée ». La gouvernance globale d'entreprise ne convainc décidément pas. Ainsi que l'avaient prédit quelques marxistes, la globalisation, avec sa concentration asymétrique de propriété et de pouvoir, encore accentuée par les oscillations naturelles du marché, est loin de ressembler à l'état de béatitude friedmanien, requérant tout au plus l'opération d'un pilote automatique. La crise du baht et du rouble avait d'ailleurs déjà dissipé en pratique cette aberrante simplification pleine de suffisance.
Les partis de gauche et les mouvements qui lui sont associés doivent par conséquent prendre acte de cet état de chose. Bien entendu, lorganisation de Sommets parallèles, qui redémarra avant Seattle, prit un relief considérable lors de ce Sommet à cause de la nouvelle donne médiatique néoconservatrice. Toute structure de domination exhibe des contradictions. Cependant, pour le mouvement communiste, cette alternative nest pas optimale. Sa place dans les contre-sommets est occultée moins par le mouvement « anti-mondialisation capitaliste » que par le hold-up effectif de groupuscules, socialement insignifiants mais mieux organisés, et disposant à la fois de moyens de communication indépendants et de grands tirages (en particulier Attac, dont cest la réussite organisationnelle.) Selon Le Monde diplomatique de novembre 2003, certains dirigeants dAttac pensent quil est difficile de continuer les contre-sommets : cest, en partie, pourquoi certains membres de cette association hétéroclite pensaient transformer le « mouvement » en « parti », ce pourquoi ils nont aucun mandat de la base. (12)
Linternationale communiste, que Marx voulait déménager aux USA, existe encore et doit être réactivée. Elle doit retrouver son autonomie intellectuelle et organisationnelle. Les anciennes fractures nont plus lieu dêtre, puisque toutes les luttes passées du prolétariat et de ses organisations doivent être revendiquées comme un héritage précieux. Il ne donnerait plus lieu à des affrontements stériles et sectaires concernant des luttes passées, mais nourrirait plutôt une réflexion critique faite de fidélité, dcuménisme et de volonté de dépassement. Car il nous reste la démocratie authentique à inventer. Les contradictions au sein du peuple nous sont des expériences précieuses, des gages de nouveaux départs. Les erreurs les plus grossières, qui au demeurant ne furent jamais commises par les communistes au nom de leur intérêt personnel, contiennent toujours un enseignement précieux, si elles sont examinées sans concession mais également sans anachronisme et sans trahison de classe.
Pour atteindre des résultats appréciables dans ce nouveau contexte, lInternationale Communiste dans son sens large doit se regrouper de manière fonctionnelle, autour de grands thèmes et selon les instances du pouvoir de décision, locales, étatiques ou supra-étatiques, qui sont habilitées à les traiter. Ainsi, les PC européens doivent se regrouper pour défendre lEurope sociale face à lEurope du grand capital. Cest déjà une initiative portée par Rifondazione comunista; elle devrait sattacher à faire des députés communistes européens les relais organisationnels et médiatiques favorisant le regroupement de toutes les associations et groupes dintérêts se mobilisant, ensemble sur de grands thèmes.
Parmi ces thèmes cruciaux, on trouverait la défense du principe de laïcité. Il implique une séparation stricte mais tolérante des Eglises et de l'Etat, capable d'impulser des efforts soutenus en faveur de l'intégration de toutes les minorités nationales et sociologiques. Ceci milite également contre toute tentative de constitutionaliser de frauduleuses racines « judéo-chrétiennes » dans la constitution de lUnion européenne. Car lEurope sépanouit comme un ensemble de cultures et de civilisations Indo-européennes, bien avant que l'Empire romain n'en vienne aux prises avec quelques tribus israélites très marginales. Ces supposées racines, reposant incroyablement sur la revendication d'une priorité de Grands Frères juifs sur leurs Petits Frères « gentils » chrétiens, ne représentent rien d'autre qu'une scélérate déviance maçonnique post-illuminée, nourrie dun philo-sémitisme nietzschéen qui fait peu de cas des faits historiques. En particulier, de la précédence historique de L'Epopée de Gilgamesh ainsi que des écrits sumériens ou du Code dHammourabi, qui furent tous copiés à des degrés divers par L'Ancien Testament et le Lévitique. Le fait est que les mythologies de la Grèce et de la Rome antiques, auxquelles nous devons tant, sont plus proches dialectiquement parlant de la « Perse », de l'Afrique, de l'Indus et ainsi de suite, que de la Bible ou de la pratique de la circoncision parfaitement appréhendée par la Grèce et la Rome antique comme une mutilation archaïque (l « horreur » grecque.) Elle est en effet physiologiquement et culturellement comparable aux pires formes d'excision des organes génitaux féminins (infibulation) qui sont aujourdhui sélectivement, sinon démagogiquement, dénoncées en Occident, surtout depuis le 9/11. Ce qui diminue limpact de cette dénonciation nécessaire, tout comme celui visant toutes les formes de mutilations religieuses. Ce sont-là des pratiques dasservissement sexistes insidieusement ritualisées, appuyées encore par des tabous masochistes et puériles et des codes vestimentaires imposés de force par la tradition ou la pratique religieuse. Tous ces textes et ces pratiques archaïques servent aujourdhui à la distillation a-morale d'une servitude humaine voulue par de nouveaux prêtres envers un système de croyances fanatiques. Car cest, en réalité, un système daté et sans le moindre fondement qui est, de surcroît, entièrement incompatible avec la moindre notion de Bien. Une telle notion devrait s'appliquer ontologiquement à l'Homme autant quaux présumées divinités, pour prétendre valoir plus qu'un vieux sou rouillé. (13) Autrement dit, elle devrait être universelle. De plus, ces croyances philo-sémites nietzschéennes sont frontalement contradictoires avec les obligations constitutionnelles concernant l'égalité et le respect dus à toutes les racines culturelles présentes aujourdhui en Europe, dans le plus strict respect de la séparation du domaine privé ou intime et du domaine politique et public. Une telle constitutionalisation violerait, en outre, le concept de souveraineté politique et démocratique, qui émane uniquement du peuple plutôt que d'une quelconque conception théocratique et auto-désignée du droit divin. On se souviendra que toutes les Déclarations modernes des Droits de la Personne ont émergé après d'âpres combats menés contre les prétentions des groupes religieux d'imposer aux affaires proprement humaines leurs racines intemporelles et hors du monde, avec le cortège complet de leurs préjugés discriminatoires et de leurs superstitions ! On se souviendra également que la conquête de la pleine citoyenneté des « juifs » dans la France Révolutionnaire fut entièrement due à cette évolution historique libératrice. Elle ne découla pas de ces prétentions frauduleuses et exlusivistes de moutures nietzschéennes en rapport avec une supposée supériorité ou antécédence de « racines » qui ne concerneraient qu'une toute petite minorité, à vrai dire tard venue dans l'histoire européenne. Une minorité dérisoire qui, en définitive, ne s'assimila pleinement à la culture européenne qu'après la Révolution. (En ce qui concerne cet argument voir l'article « In Praise of Reason and the Secular State » dans le même site. Qu'il me soit également permis de rappeler ici l'inégalable exposition du triptyque dialectique de l'émancipation religieuse, politique et humaine offerte par Marx dans les chapitres concernant la « Question juive » de la Sainte famille, disponible dans HYPERLINK "http://www.marxists.org/"www.marxists.org . Sur un mode plus direct permettez-moi de demander simplement si lEtat réactionnaire du Vatican était concevable avec la bombe atomique ?)
D'autres thèmes d'une grande importance viennent également à l'esprit. Par exemple, la défense de lécole et des universités publiques et gratuites, la défense des services et des entreprises publics, la défense des droits syndicaux, la défense des systèmes de pension devant être conjugués avec des Fonds ouvriers, utilisant lépargne liée à ces contributions pour soutenir lemploi.(14) Et, bien entendu, la baisse générale de la durée du travail dans loptique dune planification économique correspondant à une stratégie « réformiste révolutionnaire » de longue durée, fondée sur le contrôle collectif de la « plus-value sociale ».
LInternationale Communiste devrait aussi veiller à sorganiser de manière cuménique et polycéphale, hors de tout sectarismes anciens. Ceux-ci nont plus aucune raison dêtre, comme n'ont plus aucune raison d'être les exclusions arbitraires pour autant que le principe fondamental de l'égalité humaine, qui ne souffre aucune exception, soit respecté. Sur ces bases nouvelles, elle pourrait participer activement aux contre-sommets internationaux (surtout si Attac se transforme en « parti », clarifiant ainsi ses motivations) sans, bien entendu, négliger les manifestations mondiales organisées en faveur de la paix, ni le soutien aux mouvements de résistance légitimes, selon les critères indiscutables de la Charte des Nations Unies. Au plan interne, il nous faut donc apprendre à ne pas négliger les structures et les dynamiques électorales savamment manipulées par une bourgeoise qui sait, par une longue expérience, que sa démocratie censitaire reste étroitement liée aux puissances de largent et aux réseaux de la propriété privée. Ceci lui permet dobtenir le contrôle législatif grâce à des majorités parlementaires reflétant rarement une majorité électorale claire, et lui confère de surcroît le contrôle légitime de la violence dans le cadre fixé par ses constitutions bourgeoises. Laddition de ces deux éléments permet de changer les règles du jeu selon les circonstances (« casser la baraque » disait le dirigeant politique Charles de Gaulle), tout en reléguant la résistance populaire aux limbes extraparlementaires. Car de la sorte on la livre le plus démocratiquement du monde à la « pédagogie négative » des forces de répression, dans le plus grand respect de l « Etat de droit » et de la série de précédents juridiques renforçant systématiquement son caractère bourgeois.
« Le Pacte républicain de gauche » doit devenir plus quun pléonasme creux : distinct du « pacte républicain » au sens large, dont la fonction est de faire barrage à lextrême droite en sappuyant sil le faut sur le centre-droit et la droite républicaine, il devrait porter sur les éléments précis de programme, au niveau local ou au niveau national, chaque fois que lentente programmatique densemble ne sera pas possible. Ceci semble désormais nécessaire tant aux élections législatives quaux présidentielles. Les diverses élections locales semblent exiger pour leur part une pratique électorale plus complexe quoique allant généralement dans le même sens. En effet, les mandats locaux, et les bases logistiques quils supposent, agissent comme terrain de formation des élu-e-s et des cadres de chaque parti et donc comme tremplin national. Dans notre optique, il ne sagit pas dencaserner les partis réticents dans une logique globale quils ont le droit de refuser, ni de porter atteinte à leur rigueur politique. Il sagit uniquement de trouver une alternative aux « votes perdus » ou à contrario aux « votes par défaut » qui présentent l'inconvénient d'être des votes captifs et aliénés, toujours frauduleusement dépeints comme « votes utiles » (au demeurant sans droit de rappel). Les deux sont une expression d'un dilemme éthico-politique profond. Il suffit pour le comprendre de rappeler la situation qui prévalut immédiatement après le 21 avril. Ceci sexplique simplement du fait que ces votes confrontent l'électeur à une pseudo-alternative que l'on peut résumer par la phrase « à prendre ou à laisser ». Par conséquent, il importe de trouver une alternative préservant l'intégrité de tous, mais offrant une issue pratique et mutuellement acceptable à ce problème débilitant. Une telle solution pourrait être dégagée par un accord prévoyant des avancées à petits pas continus qui, à défaut dêtre inscrits dans un programme commun de gouvernement de la gauche, le serait dans une vision concertée à plus long terme, par conséquent un « pacte républicain au sein de la gauche ». Celui-ci sanctionnerait une alliance de classes défensive, moins formalisée certes, mais concertée de manière fonctionnelle. Stratégie et tactique vont de pair, mais sinscrivent différemment dans le temps. Un tel choix correspondrait à un pragmatisme calculé bien plus qu'à des déductions analytiques, tout en restant éminemment politique dans le sens marxiste du terme, du moins tant que la conscience de classe concernant la centralité de l'égalitarisme humain viendra corriger les inductions sociologiques découlant de la position ou de l'origine de classe. Les médiations politiques apparaissent souvent comme des affaires compliquées et quelque peu distanciées, malgré leur importance de classe vitale. C'est pourquoi je pense que cette alternative devrait être analysée de manière critique par tous les camarades, car seul cet examen collectif permettra darriver, ensemble, à une voie praticable sur le terrain unissant la flexibilité dans la recherche d'alliances qui pourront être partielles mais flexibles. Elles impliqueront des négociations qui porteront sur des points précis, sans remettre en cause le respect dû aux convictions de chacun. Une telle option démocratique en faveur des alliances impliquera nécessairement le refus impératif de toute fausse représentation politico-idéologique dans nos rangs.
Au cas où nos partenaires potentiels voulaient nous prendre pour acquis ou, pire encore, refusaient de considérer une quelconque modification du programme néolibéral poursuivi jusqu'ici, le mieux sera d'opter pour la préservation de notre identité communiste. Il faudra alors mettre l'accent sur la reconstruction et le renforcement de nos structures organisationnelles de base, ainsi que sur la consolidation de nos liens organiques avec les syndicats, dans le respect de leur autonomie. Cette consolidation viserait en particulier leurs branches les plus militantes ainsi que les mouvements anti-globalisation. Dans ce cas, il serait encore possible d'opter pour un « appui critique » parfaitement lisible pour les militants et les électeurs, en vue de garantir la défaite de la droite sans compromettre notre propre crédibilité politique. Cet appui devra alors être négocié séparément dans chaque circonscription électorale. Ceci impliquera le refus d'envisager une quelconque participation gouvernementale en cas de défaite de la droite. Cet « appui critique » portera surtout sur notre alignement lors des votes au parlement, de sorte que notre support législatif devra être négocié au cas par cas, à moins que des arrangements sectoriels ne nous soient proposés.
Il convient de rappeler une vérité communiste qui semble s'être perdue dans le monde de l'après-1991: le nombre de membres élus ne représente pas l'Alpha et l'Oméga de la force réelle d'un authentique parti communiste. Le groupe parlementaire d'un parti communiste authentique ne doit pas dicter sa loi au parti. Jamais. Les liens organiques du Parti avec le prolétariat traditionnel et nouveau, par conséquent sa capacité à mobiliser les masses et à nier à la classe gouvernante capitaliste le bénéfice automatique de notre plus-value, reste la seule boussole possible. Les plaintes synchronisées et pieuses du FMI, de l'OCDE et des technocrates de Bruxelles démontrent assez quaucune économie moderne globalisée, qui dépend pleutrement d'une série de nombres méga-magiques tel le PIB et les balances externes, ainsi que d'une série de mantras invoquant un mystérieux mais néanmoins sacré « climat de confiance » du « marché », ne peut facilement absorber plus de deux semaines de grève générale à l'échelle de la nation entière, sans devoir revoir radicalement tous les paramètres entrant dans la confection de leurs austères politiques budgétaires néolibérales. Dans un monde interdépendant, ce Talon d'Achille est encore plus flagrant. Si les grèves contre les entreprises multinationales capables de délocaliser leurs productions sont d'une gestion difficile, ces entreprises dépendent pourtant de la stabilité garantie par des gouvernements nationaux élus. Cette faiblesse structurelle deviendra particulièrement aiguë à mesure que les politiques fiscales régressives (menées malgré les Critères de Maastricht) contribueront à créer une authentique « crise fiscale de l'Etat néolibéral, et que les groupes de travailleurs organisés ou non-organisés, formant l'Armée de réserve du prolétariat, se mobiliseront pour protester et seront rejoints par les rangs grossissants du sous-prolétariat précarisé constitué d'employés dépendants et de self-employed. De manière évidente des grèves combattives générales ou sectorielles ne doivent jamais être prises à la légère. Ce qui compte, avant tout, c'est la planification préalable de leur conclusion négociée, avant même qu'elles ne soient lancées. Elles doivent être conçues comme un processus de négociation entreprise avec la conviction qu'aucune manigance bourgeoise ne peut défaire l'esprit collectif non-corporatiste du prolétariat, aussi longtemps que ces plus grands combats ne seront pas conduits en isolation ou pour de fausses raisons. C'est pourquoi des victoires modérées ou même des défaites réelles peuvent parfois fonctionner comme d'authentiques victoires de classe, à condition que la solidarité soit préservée et que la loyauté de classe des dirigeants soit hors de question. Une autre manière de dire ceci consiste à rappeler quen dépit des demandes corporatives naturelles, lobjectif réel, quoique distant, de toute grève demeure politique : en ce sens, la défaite momentanée dune grève peut se transformer en victoire politique sincarnant dans de nouvelles conquêtes législatives, pour autant quelle soit capable de modifier les conceptions véhiculées par les partis de gauche non-communistes et par les masses en général.
Il a été dit que «l'avenir dure longtemps ». Cette maxime vaut plus encore pour la classe qui n'a que ses chaînes à perdre ; une classe qui, malgré les apparences, est maintenant confrontée avec un mode de production capitaliste confronté avec ses propres limites en tant que mode de production, comme jamais auparavant. Il en est ainsi simplement à cause de son incapacité à concilier le développement soutenu des forces productives et le développement harmonieux des aspects physiques et conceptuels du travail humain en général. Cette contradiction se développe maintenant sur une échelle mondiale interdisant ainsi toute échappatoire mettant en uvre la colonisation dautres modes pré ou post-capitalistes. Malgré les scélérates illusions philo-sémites nietzschéennes récurrentes, le véritable développement dépend des êtres humains, tous égaux entre eux, des sujets conscients d'être responsables de leur propre destinée en tant que citoyens libres et souverains. Le degré de contrôle collectif sur la « plus-value sociale », nécessaire pour satisfaire les besoins fondamentalement identiques, dans leur diversité, de tous les citoyens, peut encore être compatible avec la survie de la petite propriété à usage personnel ou coopératif, en autant que celle-ci soit conçue dans le cadre d'une forme de redistribution qui soit d'emblée compatible avec des besoins sociaux universels et étendus. Mais ceci ne saurait être le cas avec le capitalisme institué comme mode de production dominant. Voici plusieurs années déjà, le grand marxiste américain Harry Braverman avait remarqué que les entreprises capitalistes modernes nécessitaient surtout une main-duvre docile, disposant seulement d'une éducation équivalente à une neuvième année. Cette analyse perspicace fut offerte avant la contre-révolution monétariste et le « triomphe » momentané du capitalisme global néolibéral aux dépens des Etats sociaux, nationaux et régionaux. Si les entreprises modernes ont seulement besoin de 20 % de la force de travail physique et intellectuelle disponible pour demeurer rentables du fait de la croissance séculaire de la productivité, les 80 % restant seront nécessairement destinés à une forme d'esclavage et de domesticité « moderne ». (En effet, cette éventualité fut secrètement étudiée par l'Establishment américain depuis la fin de la seconde guerre mondiale ainsi qu'en a témoigné sur l'honneur le grand économiste américain John Galbraith. Ces études secrètes nourrirent ensuite les féroces ruminations futuristes, parmi lesquelles celles relatives à la Révolution technétronique (1971) de Zbiniew Brzesinski. La « doctrine de guerre préventive » à l'extérieur, couplée avec l'imposition domestique d'un Patriot Act liberticide secondé par la distillation constante de la « peur » d'un « terrorisme » auto-infligé, constitue un important pas en avant philo-sémite nietzschéen dans cette direction. Une option régressive malheureusement rendue possible par la chute de l'URSS.) (15)
Notons, cependant, que les nietzschéens laïques, religieux et rabbiniques de toutes tendances n'ont jamais compris un fait très simple: à savoir que le progrès historique peut parfois être inversé, mais seulement aussi longtemps que ce « retour » sopérera dans le cadre de la même ère civilisationnelle et des modes de production et formes épocales d'extraction de plus-value qui lui sont associées. Ces inversions ne peuvent plus être manigancées avec la moindre chance de succès lorsque les structures mentales générales ont évoluées. Les génies ne peuvent plus être enfermés dans leurs bouteilles une fois que leur esprit a imprégné les masses prolétariennes. A ce stade, il n'est pas jusqu'à une partie de l'élite qui ne considérerait un tel « retour » moralement répugnant et contre-productif du point de vue socio-économique. Le choix revient alors à une adaptation ou à une guerre de classes dont l'issue possible peut conduire à l'annihilation à cause du nombre brut des forces en présence. Ou encore, quoique de manière moins dramatique, au règne inexorable de langoisse qui s'installe fatalement dans un contexte de quasi-guerre civile ne permettant aucune issue unilatérale. Il n'est pas concevable que « l'imposition d'un bain nietzschéen (ou rabbinique ou religieux) d'ignorance » (16) puisse modifier cette vérité historique et humaine, puisque toute résistance déterminée, même sous-armée, peut triompher des systèmes d'armements les plus sophistiqués comme de leurs appareils de surveillances et de contrôle des masses. Cest très clairement le cas lorsque cette résistance est soutenue par les masses et par sa propre conscience de classe autonome, formulée par une pratique théorique prolétarienne. Dès lors que la conscience humaine se révèle comme l'unique temple, le règne des prêtres, des exploiteurs et des scélérats prend fin pour ne jamais revenir. En d'autres termes, le futur ne nous réserve pas un « adieu au prolétariat », mais bien un « adieu à la bourgeoisie », grande et petite, et à ses servi in camera surnuméraires. La patiente préparation souterraine et capillaire de cette stratégie doit nécessairement devenir un objectif stratégique chaque fois quun programme de gouvernement commun, ou à défaut un authentique « pacte républicain de gauche » progressiste, sera rejeté par une fraction (renégate) de la gauche ou du centre-gauche. Les Communistes doivent réapprendre à compter sur leurs propres forces afin d'influencer positivement les alliances de classes dans une optique « réformiste révolutionnaire ».
Nous avons dit que les médias dominants substituaient les perceptions bourgeoises à la réalité et à ses contradictions réelles. Or, le prolétariat subit les conséquences socio-économiques de ces contradictions « dans sa chair », pour reprendre les termes de Keynes. Il est évidement dur de ramer à contre courant, surtout lorsque lon na pas accès au même temps dantenne, ni aux mêmes moyens de communication de masse. Cependant, si pour avoir lappui et la sanction intellectuelle des médias dominants ou de groupes du genre dAttac, qui ne remettent nullement en cause le système dexploitation de lHomme par lHomme, ni la propriété privée qui lenfante et le maintient idéologiquement et politiquement, il fallait se laisser porter par un courant que nous ne contrôlons pas, nous serions fatalement compromis. Car non seulement nous ne nous baignerions jamais deux fois dans la même rivière, mais nous risquerions de sombrer sans avoir le ressort philosophique de base décrit par Kojève, qui consiste à se sortir soi-même de leau en se tirant, pour ainsi dire, par les cheveux. Nous serions alors dépossédés de notre propre nature politique et de nos instincts vitaux égalitaires.
Les communistes détiennent encore de puissants moyens d'expression politique et de pression. Il serait possible de créer un contre-pouvoir communiste mondial dune ampleur inégalée. Pour cela, il faudrait en arriver à une exploitation adéquate des contradictions exhibées par les structures de domination bourgeoise (ce qu'Althusser appelait la « pratique théorique ») ; à la maîtrise de lutilisation des organes de communication du mouvement ouvrier et communiste international qui pourrait facilement être amplifiée par Internet ; au développement dune attitude de critique constructive envers le passé du mouvement communiste international, exempte de préjugés trop faciles et dapriorismes convenus (17) ; ainsi quà la disponibilité à uvrer épaule contre épaule avec tous les mouvements opposés à la domination mondiale sans partage du capitalisme. Nous aurions-là un contre-pouvoir que les médias dominants ne pourraient pas ignorer, ni surtout discréditer, car il serait nourri par une dynamique autonome. Mais, sans le moindre sectarisme, il faudra soigneusement écarter de nos organes politiques et médiatiques tout ce qui contredit la loi de la valeur marxiste. Celle-ci doit demeurer notre « élément décisoire » scientifique. Pour cela, il sera utile de démarquer très explicitement ce qui relève de nos théories et de nos positions par rapport aux opinions accueillies dans nos organes, qui relèvent quant à elles uniquement de la nécessité dun débat plus large. Rappelons quaujourdhui, il est très difficile, sinon impossible, aux communistes authentiques de publier dans les médias bourgeois ou même pseudo-académiques. De plus, il sagit-là dune simple question de transparence politique et de dhonnêteté intellectuelle, surtout si lon a affaire aux organes dinformation politique du Parti en tant que tels. Il sagit, si lon veut, dun aspect faisant partie de la question plus large de la « fausse représentation » que jai déjà eu loccasion de dénoncer. Par les temps qui courent, il sagit également dune question de rigueur et dauto-préservation.
Un tel contre-pouvoir pourrait-il envisager dutiliser consciemment des « mythes soréliens » juste bons à manipuler la révolte émotive des gens pour satisfaire, le cas échéant, les ambitions politiques et électorales de certains? Surtout lorsquils considèrent que le communisme est mort de sorte que le capitalisme serait indépassable en tant que mode de production, bien quil puisse éventuellement, de part leurs bons soins, être aménagé pour satisfaire les besoins minimums de ce que les nietzschéens dénomment ouvertement la « populace » ? (Le terme de Nietzsche en anglais est « rabble », ainsi que ne manqueront pas de le remarquer quelques camarades nord-américains. Il y a encore, du même tonneau, le mot « moltitudine », « multitude », comme ne manqueront pas de lapprécier les camarades italiens et européens, particulièrement éclairés par la clarification salutaire opérée en pratique par la campagne référendaire française contre le projet de constitution européenne néolibéral.) Poser froidement cette question revient à y répondre. Prétendre que lon puisse ignorer « tactiquement » cette réponse emphatiquement négative reviendrait fatalement à se heurter tôt ou tard aux contradictions du réel qui infirment ces prétentions manipulatrices. En réalité, une telle attitude reviendrait à abandonner la tâche consistant à élever la conscience de classe du prolétariat, donc à renforcer son autonomie et celles de ses propres organisations. Ceci équivaudrait à intégrer volontairement la prison mentale de lidéologie dominante et à renier à la fois légalité et la liberté, cest-à-dire les deux attributs constitutifs de lontologie de chaque être humain.
Ainsi le « mythe sorélien » de la Taxe Tobin nest que pure ineptie. Le vrai problème concerne la réforme, de fond en comble, de la fiscalité afin de la rendre de nouveau compatible avec l'approfondissement de l'Etat-providence. De même, la dénonciation hâtive du Pacte de stabilité et des Critères de Maastricht, analysés en abstraction du contexte économique et politique, agit comme « mythe sorélien »: Ces textes deviennent les boucs émissaires qui épargnent le travail ardu de lanalyse et de la persuasion (si chères à Keynes et si étrangères à ceux qui prétendent se réclamer de lui !) Ou pire encore, la dénonciation à lemporte-pièce de la BCE, propagatrice de la peste, à en croire certains animaux égarés dans la jungle moderne. Il est vrai que la BCE a parfois manqué doriginalité et dinitiative, comme cela fut le cas pour la gestion des réserves en Or des banques centrales membres, lors de la création de leuro. (Dans lindifférence politique générale malgré mes protestations, Fazio y vit loccasion de dilapider en quelques semaines quelque 20 milliards deuros, une mesure donnée pour être une restitution aux banques privées!) Ou encore lorsquil sagissait de moduler les politiques monétaires annexes pour en arriver à des taux dintérêts sappliquant de manière réellement uniforme dans toute la zone euro, cest-à-dire en tenant mieux compte de la situation régionale au lieu de sattacher uniquement à une moyenne de la zone euro, bénéficiant avant tout à son Centre économiquement fort. (En d'autres occasions, j'avais demandé une utilisation plus productive dune partie des réserves en or existantes et des surplus restitués aux pays membres de leuro, ainsi que la mise en oeuvre de Ratios Cooke. Mais ceci étant plus difficile à appréhender que les « mythes soréliens » en usage, je prêchais bien entendu dans le désert. La plupart des économistes de formation conventionnelles ne savaient sans doute même pas de quoi je parlais. Quant aux praticiens, ils craignirent l'introduction subreptice d'un nouveau mode de penser dans les arcanes ossifiées de leurs structures mentales usuelles, susceptible de causer une perte de contrôle idéologique, quel que soit par ailleurs le mérite intrinsèque des propositions. Dernièrement, grâce au syndicat italien Fiom, les dommages causés par le « fiscal drag » et les effets débilitants de la supposée « inflation résiduelle » ont commencé à être compris par les fractions les moins serviles de la gauche. Penser avec sa propre tête, particulièrement des pensées non-conventionnelles, semble être devenu difficile pour la gauche post-1991! Cela étant dit, en cherchant bien, malgré les récriminations à usage médiatique, je nai encore jamais rencontré dexemple où la BCE aurait failli à son mandat. Car la BCE nest pas la Réserve Fédérale américaine ; de plus les prix internationaux du pétrole et de la plupart des autres matières premières restent pour linstant dénominés en dollar. La BCE ne peut donc pas se contenter de singer les politiques, dailleurs souvent discutables, dans leur principe plus que dans leur timing, du « maestro » Greenspan et de ses acolytes de Doha et de Dubaï.
Pour le reste, lors de lentrée de lItalie dans leuro, non seulement M. Wim Duisenberg mena une politique accommodante qui profita au pays mais il ne manqua jamais de soutenir lentrée de ce pays dans le nouveau club monétaire. Lors de sa création, la BCE choisit judicieusement le niveau de sa nouvelle monnaie vis-à-vis du dollar américain. Sur cette base, lhéritage de M. Wim Duisenberg consista à ne jamais outrepasser les fonctions légitimes dune banque centrale, et par conséquent à ne jamais substituer monétarisme niais à politique économique et fiscale, ni à confondre gestion monétaire et jérémiades médiatiques, toutes baignées dignorance intrinsèque ou cultivée. Cet héritage est trop précieux à lEurope pour être remis en question.
En réalité, ainsi que le disait Tocqueville, le monde bourgeois sécrète naturellement la « médiocrité » comme arme systémique. Jamais cela na été aussi vrai que pour le néolibéralisme contemporain, particulièrement à cause du mode de sélection des businesspersons et des économistes attitrés et autres « servi in camera » tel quil est pratiqué aux USA et, de manière croissante, partout ailleurs dans le monde, sous linfluence de ces derniers. Cette bande de nietzschéens auto-formatés a réussi un « prodige » : faire avaler par la plupart des « leaders » de la gauche, la couleuvre néolibérale selon laquelle la politique monétaire, à elle seule, pouvait désormais se substituer aux politiques fiscales et économiques comme telles, alors que celles-ci devraient au contraire toujours tenir compte des cycles économiques. De la même façon quelle fit avaler aux courtiers et au public la couleuvre de la mutation pathogène des « P/E ratios », les mirages de sa « New Economy », et lidée saugrenue selon laquelle le désarmement fiscal opéré aux forceps par lEtat capitaliste constituait lexemple typique du non-interventionnisme dEtat nécessaire à la réussite du « monétarisme », donné comme prescription incontestable de la nouvelle science économique. Sur la base de cette belle « conquête intellectuelle », on peut ensuite aisément mettre en uvre, sans le moindre état dâme, une politique de « justice redistributive » menée par un Etat minimum qui ferait pâlir de peur Adam Smith en personne, tout Ecossais placé aux bonnes loges quil ait pu être en son temps.
La gauche authentique devrait vite apprendre à oublier le PIB. Elle devrait plutôt braquer son regard sur dautres indicateurs économiques, tout partiels et fragmentés quils soient dans les statistiques bourgeoises, même en faisant abstraction de la coûteuse illusion du « self-employment ». Ces indicateurs plus signifiants incluraient en particulier, le taux de chômage réel qui est généralement sous-estimé dau moins un tiers dans les chiffres officiels ; le taux de pauvreté ; lévolution réelle des revenus salariaux et globaux des ménages ; les disparités entre riches et pauvres, et, en Italie comme ailleurs, lévolution intolérable des disparités entre Nord et Sud, encore accentuée par la régionalisation au sein de lUnion européenne.
De fait, on ne voit pas que ces « élites » nietzschéennes auto-sélectionnées aient jamais eu lhonnêteté intellectuelle de rendre compte des contradictions présentes dans leurs propres théories. La théorie reste un enjeu âprement disputé de la lutte de classe. Avec sa singulière compréhension de la « science », le théoricien bourgeois feint souvent d'ignorer les critiques létales à ses convictions. Par exemple, en quoi les théories classiques, néoclassiques et néo-néoclassiques (i.e. néolibérales) rendent-elles compte du problème ex ante, post hoc (voir à ce sujet l « Annexe » in Tous ensemble et lIntroduction ci-dessus.) imputé à tort par Böhm-Bawerk et compagnie à Marx ? Ou encore, en quoi ont-ils résolu les questions posées par Joan Robinson et Sraffa dans la fameuse polémique des « fonctions de production » ? (Durant mes cours de doctorat, jai eu le bonheur davoir un professeur, et non le pire de la clique, qui mexpliqua que lorsque lon buttait sur une difficulté conceptuelle, il suffisait de lexposer et de passer à autre chose, sans forcément chercher à la résoudre ; à bien y penser, cétait moins pire que la méthode de tant de parfait vauriens qui consiste à faire du Bortkiewicz et du Tugan-Baranovski, voire du Weber et du Mannheim, en prétendant faire du Marx, sur salaire ! Jai vite décidé, dinstinct, de ne pas me conformer à ce judicieux conseil ; cest une attitude qui, pour le malheur des étudiant-e-s et des contribuables, connaît peu de succès dans ce milieu prétendant former lintelligentsia et se dédier à la « recherche » scientifique! Aujourdhui, jy gagne quà défaut de me publier, on ne peut pas sempêcher, dune manière ou dune autre, de me plagier, le plus souvent, à dessein, quoique dune manière déformante. Leurs semblables réservèrent le même sort à Marx en leur temps mais, comme on sait, sans succès. Ceci représente une victoire qui prendra inéluctablement consistance aussi tôt que la majorité du prolétariat y reconnaîtra une part de son propre corps et de son propre esprit, malgré la « friture » bourgeoise usuelle sur les lignes de communication de masse et l'enseignement « académique ».)
Que les économistes bourgeois, dAttac et dailleurs, ne nous disent-ils pas en quoi leurs « recettes de cuisine » (selon lexpression de Samir Amin), concoctées sur la base de statistiques aussi minutieuses que fallacieuses, les autorisent intellectuellement à faire mine de navoir pas lu des uvres qui apportent du neuf dans ce qui est supposé être leur discipline scientifique, avant que dêtre leur vache à lait académique ? L'évaluation de la littérature selon la mode sélective nietzschéenne est nécessairement exclusiviste et ne peut certes être qualifiée de travail « académique » au sens noble du terme. En outre, je ne sache pas que ces gens-là aient une formation académique plus rigoureuse ou des diplômes plus ronflants, ni quils aient fréquenté des écoles et des universités mieux cotées que certains marxistes quon sacharne à ne pas traduire et à ne pas publier. Les résultats conceptuels et les authentiques avancées théoriques continueront à témoigner objectivement du mérite réel de chacun. Au demeurant, on conçoit aisément quune telle attitude petite-bourgeoise soit plus commode, comme position de classe. Elle permet aussi de ne pas mettre sa propre petite place, ainsi que sa grande, quoique méconnue, réputation en danger aux yeux de collègues du même calibre ! Pour le reste, cest bien une question de style : certains préfèrent porter leur « personnalité » (concept important emprunté à Lucien Sève) dans leur poche comme une chose honteuse et dune utilité didactique nulle, pour nexhiber en public que des apparences sociales conformes, lisses et interchangeables à vil prix ! (voir la deuxième partie de Pour Marx, contre le nihilisme, portant sur la « psychoanalyse marxiste ») Les communistes, de quelque formation intellectuelle quils soient, peuvent-ils claironner décemment une croissance trimestrielle de 8 %, en sachant quelle est strictement financée par lexplosion des déséquilibres externes ainsi que par une création demplois précaires et majoritairement à temps partiel, dans un contexte dans lequel la croissance annuelle affichée de 3,5 % se traduit notoirement par ce que l'on appelle pudiquement une « reprise sans emplois » (« jobless recovery »)? Les Communistes devraient rejeter ce modèle exubérant en sachant que leur pays respectif ne disposent pas de la maîtrise de la principale monnaie de réserve (le dollar.) Or, cest un contrôle très utile lorsquil sagit de transférer les coûts de ces belles pratiques économiques sur le dos du prolétariat interne et des concurrents externes ! Ne pas le faire serait donc pire que de singer la politique de marchandisation culturelle de lAngleterre qui repose uniquement sur une spécificité dont ne bénéficie aucun pays européen, à part lIrlande, à savoir le partage de la langue commune à lEmpire « universel » putatif duquel (pace Sraffa !) lAngleterre contemporaine aspire aujourdhui à nêtre plus quun « porte-avions avancé » ! De plus, contrairement à la Norvège, la Grande Bretagne est en train de transférer lénorme quoique transitoire avantage dérivant de ses revenues du pétrole de la Mer du Nord à laccumulation privée et à la City. Ayant tout misé sur le « modèle de linterdépendance » dénoncé plus haut, elle a rapidement sacrifié sa propre base industrielle. Le « voyou » Giulio Tremonti, flirtant avec un corporatisme dun autre âge pourtant, peu honorable en Italie, va-t-il finir par faire figure de « socialiste » (lui aussi ! )? Bien entendu de « socialiste » à qualificatif, du genre Troisième Option ou autre, mais toujours prêt à donner des leçons à la Chine, au grand Dam des dirigeants quelque peu sensés de FIAT ou des travailleurs du secteur automobile italien ? Bien que cela ne soit pas ouvertement reconnu, le terme correct définissant cette attitude est celui de « corporatisme », une idéologie dont on peut retracer les origines modernes et les singulières contradictions démagogiques chez les théoriciens fascistes de début du Vingtième Siècle, ainsi que dans la subordination forcée à ce régime de toute l'organisation sociale, ou « corporation », imaginée par le Fascisme italien en opposition à l'autonomie relative des anciennes guildes du Moyen-Age.
Contrairement à ce qui est généralement admis, la politique, discipline noble sil en fut jamais, puisquelle traite des affaires humaines contemporaine (18), nest pas « lart du possible », mais bien celui de « faire émerger les possibles », conceptuels et sociaux, selon les paramètres de la lutte et des alliances de classes. (19)
Paul De Marco
Copyright © le 27 novembre 2003. Révisé le 1er mai 2005.
NOTES:
Voir par exemple « Les manipulations statistiques des Etats sapent la crédibilité du pacte de stabilité » ( HYPERLINK "http://www.lemonde.fr" www.lemonde.fr , 19-03-2005), « Réforme du pacte de stabilité: les ministres des finances de la zone euro parviennent à un accord » (idem 22-03-2005) et « Le sommet européen entérine la réforme du pacte de stabilité » (idem 22-03-2005). L'accord auquel sont maintenant parvenus les Chefs d'Etat de l'UE flexibilise le Pacte de stabilité tout en maintenant les Critères de Maastricht dans un cadre temporel prédéterminé à condition que le déficit ne soit pas « excessif » et quil soit causé par la mise en oeuvre de « réformes structurelles ». Ce qu'on entend par ces réformes structurelles ce n'est rien d'autre que la restructuration par la droite des régimes de retraite et, conséquemment, de l'ensemble du Code du travail, avec comme résultat ultime la déréglementation-privatisation de tous les secteurs publics. Excepté la promesse de ramener rapidement le déficit budgétaire dans les limites du Traité de Maastricht (la promesse gouvernementale en France étant dabaisser le déficit à 2,9 % du PIB d'ici 2006!), toutes ces « réformes » renforcent notoirement les aspects néolibéraux du Sommet de Barcelone (15 mars 2001), ainsi que ses recommandations de nature régressive en faveur de la déréglementation progressive des services publics, et du report de l'âge obligatoire de la retraite. Elles se référent également à une « politique de recherche » vague, telle qu'elle fut envisagée au Sommet de Lisbonne (mars 2000). Le premier aspect ne requière pas d'explications supplémentaires. Il incarne la feuille de route néoconservatrice post-reaganienne usuelle. Le second aspect est plus tendancieux. D'abord, l'Agenda de Lisbonne se révéla être une pieuse phraséologie dépourvue de toute initiative concrète. De plus, il lia la politique d'innovation technologique à l'accélération du mouvement de privatisation de tous les services publics aujourdhui offerts par des entreprises publiques. De la sorte, il va dans le même sens que la tristement célèbre Directive Bolkestein, désormais unanimement rejetée par la gauche et par lensemble des travailleurs, toutes fractions confondues. Dans l'Accord de libre échange nord-américain (Aléna) cette clause dite de la « nation d'origine » représente une sorte de nouveau tarif douanier. Il est imposé aux firmes ne produisant pas dans un pays membre de la zone au moins les 2/3 de leurs marchandises circulant librement à l'intérieur de cette même zone de libre échange. Par contre, linepte Directive Bolkestein utilisa une clause du même nom comme un Cheval de Troie. Elle est entièrement dirigée contre les travailleurs nationaux des pays membres de l'UE! Le rejet de cette directive typiquement néolibérale, ouvrant la voie à un projet constitutionnel européen de la même eau, fut si massif que certains dirigeants de la Droite se sentirent obligés de demander in extremis sa révision, dans lespoir de reporter son adoption jusquau lendemain du référendum français portant sur le Traité constitutionnel de l'Europe. En effet, la droite craignait la victoire du « non » à ce référendum puisque ce traité n'hésitait pas à sacraliser la « concurrence libre et non faussée » comme « objectif » principal de l'Europe du capital! Secondo, le progrès technologique réel et la croissance de la « productivité » signifient toujours une meilleure utilisation des facteurs de production, ouvriers inclus, et donc une augmentation du chômage à moins que de nouveaux secteurs intermédiaires ne viennent absorber la force de travail ainsi « libérée ». Aujourd'hui l'augmentation de la « productivité » affecte tous les secteurs, y compris les nouveaux secteurs intermédiaires. Le processus d'absorption du surplus de main-duvre ne peut dès lors se faire que de manière artificielle, en divisant chaque emploi permanent en deux, voire trois emplois à temps partiel, sans bénéfices sociaux et nécessairement exemptés de la plupart des impôts portant sur les revenus. Il sagit là d'un processus qui connaît des limites évidentes, même si vous faites abstraction des importations en provenance de Chine ou d'ailleurs. Ni à Lisbonne ni au Sommet de Bruxelles, où les Chefs d'Etat réformèrent le Pacte de Stabilité et de Croissance, il ne fut envisagé de traiter ce problème « structurel » autrement plus sérieux. Dans les deux cas, les vux pieux dissimulent une marche occulte vers un « retour » à une société de caste caractérisée par un nouvel esclavage salarial et une nouvelle domesticité. Néanmoins, une partie de la gauche applaudit. Ces applaudissements ne provinrent pas seulement des sections social-démocrates et blairistes, ces mêmes personnes qui appelèrent à l'adoption du projet de traité constitutionnel européen imaginé par la bourgeoisie pour constitutionaliser sa marche régressive en dehors de la perspective d'une Europe sociale plus égalitaire. Ils vinrent également de cette gauche qui avait bénéficié de ma modeste contribution théorique dès le départ, à savoir la direction actuelle du Prc italien. Immédiatement après la « réforme » mentionnée ci-dessus, le chur des critiques contre le Pacte de stabilité se transforma dans une version plus pernicieuse encore. Nous eûmes ainsi droit, aux demandes du retrait de l « Italie » du groupe de leuro, par les ineffables et constitutionnellement subversifs Calderoli et Cie. Ceci visait simplement à masquer les conséquences désastreuses du plus inepte gouvernement que le pays ait jamais eu depuis sa fondation. Si les services américains avaient voulu tenter de saborder une monnaie de réserve concurrentielle, ils nauraient pas pu faire mieux. Mais ils nauraient sans doute pas osé être aussi ridicules, aussi ouvertement ! Le prolétariat n'a aucun besoin de pointer des scores. Mais il défendra ses droits socio-économiques et politiques, quoi qu'il arrive.
Voir « Les dangers de limminente réforme fiscale américaine », 2 janvier 2003, section Economie Politique internationale du site HYPERLINK "http://lacommune1871.tripod.com/"http://lacommune1871.tripod.com
Dans la critique des attaques mal placées contre le Pacte de Stabilité exposée ci-dessus, j'avais demandé que l'on jugeât des promesses électorales et des projections économiques néolibérales en insistant sur une obligation de résultat. Je savais pertinemment que le chat ne tarderait pas à sortir du sac. Les gouvernements néolibéraux n'ayant pas hésité à s'en prendre aux emplois permanents, et conséquemment à la base fiscale de leur Etat respectif, ils en sont tous réduits, à pratiquer une « fiscalité créative » dans l'espoir d'occulter les difficultés réelles. Cette expression fut forgée pour désigner les performances de M. Giulio Tremontti. Cependant, cette pratique devient commune aux gouvernements de « gauche » (!) comme celui de M. Schröder, ainsi qu'aux gouvernements de droite, à l'instar du gouvernement de M. Raffarin. Comme on sait, les trois gouvernements auquel il est fait référence ici se sont mis d'accord pour réformer le pacte de stabilité. Ceci était surtout motivé par le fait que les prévisions budgétaires antérieures s'avérèrent fausses, exposant ainsi ces gouvernements à de fortes pénalités et à l'adoption sous contrainte d'un programme de reprise en main. Ces pénalités que Bruxelles peut légalement imposer auraient pu faire ressortir la gravité de la situation et empêcher brutalement le transfert massif d'argent aux couches les plus riches de la population par le biais d'une fiscalité régressive. Le gouvernement de droite français, jadis connu pour sa stricte comptabilité nationale et sa culture colbertiste, en est désormais réduit à émuler ce laxisme afin d'honorer les ruineuses promesses présidentielles. A part la poursuite aveugle des privatisations et la réforme du pacte de stabilité, nous sommes également témoin de la vente à courte vue (mais hautement symbolique dans le pays du général de Gaulle) d'une portion des réserves en or de la Banque de France, de même que la mise à contribution de la « soulte ». Ce dernier expédient représente les arriérés « dus » par les entreprises nationales EDF-GDF au titre de l'harmonisation de leurs plans de retraites avec le régime général. Cette soulte s'élèvera à 6,9 milliards d'euros durant les prochaines années. Alors que les généreux transferts fiscaux vers les déciles les plus riches continuent de plus belles et sont permanentisés dans les budgets successifs malgré l'anémie économique, le calcul politique devient tranquillement mais férocement simple! Il faut bien croire que certaines promesses électorales ont plus de poids que d'autres. A tout ceci s'ajoute la volonté du gouvernement Raffarin d'instrumentaliser le désir de la classe ouvrière de défendre son pouvoir d'achat afin d'attaquer en biais les 35 heures légiférées par le gouvernement de la « gauche plurielle ». Ce qui est visée cest cette réduction du temps de travail (RTT) qui représentait une conquête sociale considérable dans un monde néolibéral. La recette de M. Raffarin qui consiste à « réhabiliter le travail » n'est pas nouvelle. Elle est pratiquée en Amérique de Nord, en Grande Bretagne, aux Pays Bas et en d'autres endroits identiques. Elle consiste à précariser la force de travail au maximum, puis à essayer d'affaiblir la solidarité des travailleurs entre eux en proposant l'allongement sélectif du temps de travail. La lutte corporatiste et individualiste pour obtenir plus d'argent grâce aux heures supplémentaires est supposée recevoir les suffrages forcés des fractions de la classe ouvrière les plus vulnérables. Elle est supposée gagner progressivement les couches les plus paupérisées à une vision du monde darwinienne favorable à la droite. Malheureusement pour la droite, ceci se passe maintenant dans un contexte dans lequel le Medef ne peut plus payer les heures supplémentaires, sauf de manière très marginale! La classe d'affaire a les yeux rivés sur la globalisation et ses riches promesses de salaires horaires allant de 3 euros en Slovaquie, à 0,70 euros en Asie! Le Medef est très rapace ces jours-ci mais, dans un tel contexte, sa longue expérience aura vite fait de lui rappeler que l'on natteint jamais de vraies augmentations de « productivité » par le biais d'un simple allongement du temps de travail, même pour un salaire égal! A cette pitoyable stratégie, le gouvernement Raffarin a ajouté la suppression d'un jour férié, le Lundi de Pentecôte. Il le fit sous le fallacieux prétexte de procurer au gouvernement 2 milliards d'euros en prélèvements salariaux et autres contributions sociales devant alimenter un « fonds de solidarité » servant à financer les soins gériatriques. Jusqu'à présent cette stratégie de la « culpabilité par association », avec laquelle le gouvernement cherche à s'exonérer de la responsabilité de la mort de quelque 15 000 personnes âgées durant la dernière canicule d'août 2003, ne semble pas fonctionner. Le gouvernement rencontre une forte résistance à ces choix antisociaux dont l'objectif réel consiste à transférer massivement la richesse sociale aux plus riches grâce à une fiscalité régressive. Ce qui ne cesse pas d'étonner dans ces choix régressifs, cest que la « productivité » française demeurait une des plus élevée au monde grâce aux 35 heures et à la réorganisation de ses rapports entre salaires et « revenus nets globaux ». Grâce également à la création par la « gauche plurielle » de nouveaux emplois permanents impliquant de meilleurs revenus fiscaux, dont une grande partie était reversée aux entreprises à travers les exonérations fiscales liées à l'emploi et à la productivité. Finalement, la « gauche plurielle » s'était également attachée aux rapports entre l'épargne interne et l'investissement productif. Ajoutons que s'il est une erreur fondamentale que le peuple français ne pardonna jamais, même à l'Incorruptible, ce fut bien la remise en cause des jours fériés statutaires (quoique religieux à l'époque), dans un contexte marqué par l'appauvrissement général et la croissance flagrante des inégalités, tendances diamétralement opposées à ce qui était prêché et accepté comme motto de la République française. L'obligation de résultat, tout est là depuis la nuit du 4 août! Voir par exemple « la « soulte » d'EDF-GDF permet à Sarkozy d'afficher un déficit inférieur à 3 % du PIB en 2005 » in HYPERLINK "http://www.lemonde.fr/"www.lemonde.fr , 25 septembre 2004. Et « Lundi de Pentecôte travaillé: mobilisation et appels à la grève pour le 16 mai » idem, 06-04-2005.
La logique quasi-automatique de puits artésien, connectant l'actuel déficit budgétaire post-monétariste allant dans le sens d'une contre-réforme et la dette nationale, semble avoir instillé un certain degré de sagesse colbertiste aux pratiques gouvernementales. Reste à savoir quand cela se traduira par une modification du paradigme théorique et idéologique sous-jacent. Ce léger changement d'orientation s'avérait nécessaire. En effet, l'obsession bien connue et largement partagée de M. Raymond Barre, concernant le niveau des investissements privés supposés signaler une reprise économique, est maintenant tempérée par une nouvelle sensibilité motivée par le simple fait que la croissance de toute société mature moderne dépend pour plus des 2/3 des dépenses (individuelles ou institutionnelles) de consommation, et donc du maintien de l'emploi ainsi que du niveau des salaires réels et des revenus nets globaux. On se prend à espérer qu'une telle réalisation même tardive prévaudra dorénavant en particulier en ce qui concerne les politiques publiques décidées tant au plan national qu'au plan européen. Elles sont nécessaires pour soutenir le niveau d'investissement. Ceci devrait notoirement être le cas pour les entreprises publiques, ne serait-ce que pour éviter une subordination contre-productive à des cycles économiques globaux, de plus en plus synchronisés, dominés par le capital de court-terme. Selon le journal Le Monde, ceci se traduit déjà par le contrôle étranger, via le capital privé et surtout les fonds mutuels anglo-saxons, de 40 à 50 % du CAC 40. Qui plus est, à travers le déroulement des usuelles vagues de fusion au niveau global, de restructuration et d'OPA, qui inévitablement suivent le creux de la vague des cycles économiques, cette dynamique globale a le potentiel de détruire n'importe lequel des « noyaux durs » que l'on cherche à préserver, en même temps que ses atouts scientifiques, techniques et infrastructurels, aux premiers rangs desquels les basins de main-duvre qualifiée qu'ils emploient. La prudence économique préventive devrait devenir l'ordre du jour du gouvernement, simplement du fait qu'au sein d'un monde asymétrique dominé par le capital court, il est notoirement difficile de recomposer les acquis qu'on aura dabord laissé filer par pure négligence idéologique.
On sait depuis le numéro de novembre de 2003 du Monde diplomatique que la « mouvance » Attac était présente lors de la création (pour reprendre lexpression de Dean Acheason !). Une série de publications connexes vint dailleurs confirmer cette prétention. Avant Attac, il ny avait que le Chaos des « anti ». Puis vint la révélation des « alter » qui espèrent bien un jour devenir « majoritaires ». (Bolcheviques ? que non ! il sagit simplement en loccurrence de luvre universelle de lentropie que ni la « vie » ni le « travail vivant » ne saurait inverser. Nous avons affaire ici à la dernière tentative de la petite bourgeoisie et des bas et moyens échelons de la « classe moyenne » salariée de trompeter leurs « idéaux démocratiques » et leur choix de vie humaniste, une cause perdue d'avance comme on sait depuis des lunes, mais qui dans le long terme peut s'avérer plus dangereuse que les bonnes vielles social-démocraties ou autres démocraties-chrétiennes avant et après l'incendie du Reichstag.) Bas clergés de tous les pays unissez-vous, le communisme est mort. Seulement voilà ! la mort du communisme, comme celle de Mark Twain, fut annoncée prématurément. La forme prévalente de la plus-value règle toujours les échanges. De plus, aujourdhui comme hier, le taux de profit, ou les taux dintérêt quil englobe, ne se comprennent toujours pas sans la connaissance du taux de plus-value et des formes dominantes d'extraction de la plus-value, absolue, relative, « productivité » ou « plus-value sociale ». (Seule la dernière forme incarne une dialectique consciemment et collectivement contrôlée, mettant adéquatement en relation la micro et la macroéconomie.) Certains se parfument pendant que dautres travaillent à la sueur de leur front, disait déjà Jean Jacques Rousseau qui, malgré Voltaire et le « Secret du Roy », naurait jamais pu imaginer que certains puissent être choyés par les « trompettes de la Renommée » embouchées par les mass-media parce que dautres, pourtant pertinents et plus souvent phagocytés quà leur tour, étaient méticuleusement interdits de critique et de publication, y compris dans les organes de communication dAttac. Les catéchismes et les dîmes sont à ce prix. Le narcissisme exacerbé dAttac est proprement pathétique. Attac est évidemment libre de faire ce que bon lui semble. Elle peut même se transformer en « parti politique » si tel est son vu le plus cher (pardon ! en « lieux de pouvoir » puisquil nest pas question de faire du « léninisme » en cherchant à dépasser, par la réforme révolutionnaire ou la révolution, le pouvoir du capital. Car au mieux, il sagit dextirper des griffes du patronat, et de sa manie de tout marchandiser, quelques pans dactivité annexes ninterférant pas avec laccumulation du capital, ce qui autrement poserait bien des problèmes de conscience à M. Nikonoff et à ses économistes associés.) (Notons cependant que cette critique fut écrite avant le référendum du 29 mai 2005 portant sur le projet néolibéral de constitution européenne. Les critiques de M. Jacques Nikonoff au nom dAttac contre ce projet furent très pertinentes et utiles pour la victoire du camp du NON.) Mais Attac devrait éviter de phagocyter les mouvements antérieurs dont elle ne constitue quune toute petite facette, au demeurant très petite-bourgeoise. Le mouvement ouvrier et syndical, le mouvement communiste, le mouvement pour la paix, le mouvement de soixante-huit retrouvant en Occident certains accents libertaires et internationalistes de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne lancée par Mao, le mouvement féministe, le mouvement contre le FMI et la Banque mondiale organisant des meetings parallèles repris ensuite contre Davos et lOMC, le mouvement zapatiste contestant lannonce de lAléna lors de son inauguration le 1er janvier1994, le mouvement bolivarien, sans oublier celui du Larzac, existaient avant quAttac ne veuille se parer de la pourpre, comme un Bonaparte se sacrant de ses propres mains ! (Ou bien serait-ce feu Roy Jenkins quon essaie dimiter ?) Ce qui, à date, appartient en propre, sans contestation possible, à Attac, se sont des « mythes soréliens » nuisibles du point de vue intellectuel, éthique et politique et une prétention très caractéristique à se croire élue comme bas clergé !
Sans vouloir insulter personne, mais en guise de sonnette dalarme, ajoutons que loubli des massacres réels et continus, perpétrés aujourdhui encore contre les zapatistes et les autres mouvements, permit aux services dintelligence de lHexagone de saluer ce mouvement comme un véritable tournant en Amérique latine, celui de la révolution non-violente et non-armée (en clair, la fin supposée de la stratégie révolutionnaire guévariste). Il sagit-là dune baliverne hors contexte, reprise aujourdhui en chur par trop de gens qui ont eu ou pas le bénéfice de la singulière sociologie de Touraine. Outre les massacres et la répression continus, toujours appuyés militairement par les Américains, et malgré les enseignements médicaux et humains illustrés par le Vietnam, ces honnêtes gens font limpasse sur les fongicides, léquivalent de lAgent Orange, massivement déversés sur les champs latino-américains dans le cadre dune supposée lutte contre la drogue. (Pourtant, tout le monde sait quil arrive en réalité plus de cannabis « high potency » aux USA en provenance du Canada, pays-colonisé mais ami, que de la Colombie !) Un grand écrivain latino-américain a pu reprendre à son compte laffirmation selon laquelle il nest pire crime que le silence des justes. Nul, même à Attac, na le droit de faire mine dignorer ces faits. Au demeurant, si Attac se transforme en parti sans dévoyer le mouvement communiste et ouvrier, ce sera mieux pour tout le monde : les citoyens y verront plus clair. Entre temps, les dirigeants dAttac devraient méditer lavis suivant : au-delà dun certain seuil (jaffectionne, comme on sait, la valeur pédagogique et pratique des seuils) les plagiats et les détournements ne seront plus tolérés ni lintrusion dans les écrits et la vie privée des gens. Au Monde diplomatique on sait exactement de quoi je parle.
Vous avez tous reconnu ici la contribution « essentielle » du marxologiste Leo Panitch! Bien entendu, le Docteur Panitch ne mérite pas d'être singularisé. Mais il essaie de son mieux d'être original et inévitablement devient plus caricatural encore que la plupart de ses collègues. Paradoxalement, plus utile aussi ! Vous êtes sans doute déjà familiers avec ce genre de « pensée marxiste » tissant son cocon dans la tranquillité intellectuelle uniforme des universités bourgeoises. Le même auteur et plusieurs de ses collègues se spécialisent dans ce même « genre », avec un acharnement pathologique de récidivistes. Tout cet art consiste soit à jouer sur les mots afin dopérer un glissement de leur signification marxiste originale, soit, alternativement, à s'engager dans une régression à l'infini des catégories, pour éventuellement les vider de toute utilité résiduelle, tout en faisant étalage de votre propre sophistication casuistique. Ces méthodes sont toujours les mêmes ; on peut aisément les voir arriver de loin avec leurs gros sabots! La chose la plus extraordinaire est qu'elles furent inventées par les loges maçonnes et les agences de contre-information, ce qui n'empêche pas que leurs fallacieux résultats puissent être acceptés sans broncher par nombre de penseurs naïfs qui ne font qu'exhiber la vacuité de leurs aspirations petits-bourgeoises pour ce que Hegel appelait le « désir de reconnaissance » dans sa Phénoménologie. Cette attitude est diamétralement opposée à la recherche théorique par Marx et Lénine concernant les « concrets pensés » pertinents et scientifiquement établis pour chaque sujet d'étude spécifique, et pour les réponses politiques acceptables à la question urgente de toute praxis : « que faire? ». Mr. Panitch et ses amis sévirent encore dans le dernier numéro du très « académique » « Socialist register » (2004). Donc, nous répète-t-on sans surprise, Lénine avait tort. L'impérialisme n'est pas le dernier stage du capitalisme mais un stage relativement jeune du capitalisme. « Vive le capitalisme », alors? Et plus particulièrement le nouveau capitalisme global qui impressionne tant tous les « assis » de la classe papotante professorale, si l'on me permet d'emprunter un mot à Arthur Rimbaud. Vraiment? On se souviendra sans doute du philosophe bourgeois Benedetto Croce: l'histoire nous dit-il n'est qu'histoire contemporaine. Bien entendu, on peut parier sans crainte que cela soit encore plus vrai pour les théoriciens surpayés, surnuméraires et soi-disant neutres, qu'on s'acharne à nous présenter comme étant de « gauche ».
Ce qui nous importe ici n'est pas vraiment de savoir si cet argument est falsifiable en termes strictement poppériens: un simple coup dil aux classiques du marxisme suffira pour établir que le capitalisme est né comme système mondial (pensez à la circumnavigation de l'Afrique déjà mentionnée dans le Manifeste communiste!). De même, l'histoire et la théorie marxiste montrent toutes deux que, selon les divers stages de son développement, des fractions spécifiques du capital entretiennent des relations déterminées de dominance et de subordination afin d'assurer la reproduction du système dans son ensemble. Ceci vaut pour les rapports imposés par le capitalisme aux modes de production pré-capitalistes ou non-capitalistes. Cette compréhension simple, et terre à terre, exhibe en réalité une appréhension bien plus complexe et plus « fertile » que les pomposités académiques creuses auxquelles il est fait allusion ici. Elle vous pousse à une analyse plus soignée des « époques » à l'intérieur de chaque stage. Sans confondre pour cela l'évolution potentielle particulière ou générique de l'entreprise privée, cheminant de sa forme familiale à sa forme nationale puis « multinationale » (selon la puissante synthèse de Stephen Heymer), avec l'évolution en soi du système capitaliste dans son ensemble, en tant que système doté d'une évolution dialectique spécifique, correspondant à un mode de production constamment entravé par les obstacles systémiques, qui confrontent son procès d'accumulation et ses possibilités de reproduction comme mode de production dominant. Et encore n'est-ce pas là le vrai problème. L'élément important à déterminer, comme devrait le savoir tout socialiste désirant changer réellement le monde, plutôt que de secréter sa casuistique pour le bénéfice de médias captifs afin de justifier sa paie universitaire, est de répondre à la question suivante: Trouvez-vous l'analyse de Lénine encore actuelle et pertinente ou préférez-vous plutôt ce dernier genre faussement académique? Lénine savait que le capitalisme était un rapport social et politique, depuis le contrat de travail jusqu'à la reproduction d'ensemble du capitalisme lui-même, un processus puissamment assisté par un supposé « Etat non-interventionniste » et sa fameuse « main invisible » (ou même, pour les besoins de la cause, par l' « Etat capitaliste interventionniste » après 1917 et plus encore après 1945!). Armé de cette connaissance, il réussit à transformer l'impérialisme en dernier stage du capitalisme en Russie, un pays qu'il avait correctement analysé comme étant le maillon le plus faible de la chaîne impérialiste de son temps. Lénine en personne ne peut pas être tenu responsable pour les théoriciens russes venant après lui (et après Staline) tel Liberman, ou encore pour le Hongrois pro-Otan Imre Nagy et tant d'autres loyaux , « communistes » du même genre, munis de leur compréhension tellement plus raffinée du « devenir historique » (en vérité une compréhension bien plus proche d'un Isaïa Berlin ou simplement des porte-parole académiques de diverses franc-maçonneries que de celle des théoriciens marxistes fona fide!). Le fait est que le marxisme léninisme, même dans les mauvaises mains, réussit concrètement à transformer en quelques années le pays le plus pauvre d'Europe en Première ou Deuxième superpuissance mondiale, tout en établissant une base-arrière socialiste, capable dappuyer des développements civilisationnels sans précédents partout dans le monde, pendant 75 ans ! Ceci n'échappa pas à Sun Yat Sen, par exemple, cest-à-dire à un dirigeant dun grand pays colonisé qui, non seulement l'avait bien compris, mais qui n'hésita pas à le dire. Les divers Beresovski, Jeffrey Sachs et autres Soros, objectivement appuyés par l'obscurantisme assidueusement tissé par des « marxistes » titulaires de postes « universitaires », ont par contre réussi à transformer cette superpuissance en un pays de Tiers Monde en moins de 7 ans! Il n'y a pas de doute, ils sont plus sages, plus efficaces et ont beaucoup moins de scrupules! Mais l'avenir leur appartient-il?
Bien entendu, la tendance des années soixante et soixante-six à la démocratisation des universités occidentales n'alla pas sans contradictions. Les pays capitalistes ne mirent en place qu'une pseudo-démocratisation. Elle retint un féroce caractère de classe pour ce qui était du recrutement et des processus de financement et de sélection. Dans certains de ces pays, les universités, pour la plupart construites durant les mêmes années, furent précipitamment dotées d'un personnel recruté selon des principes très philo-sémites nietzschéens, encore aggravés par la Guerre Froide. Ceci fut une tendance générale, bien quelle fût tempérée, pendant un très bref moment, par l'influence très fugace et jamais vraiment intériorisée de l'esprit pédagogique de Bertrand Russell. Jusqu'ici la démocratisation des universités n'a représenté que la collectivisation des institutions de la connaissance pour le bénéfice d'équipes d'enseignant-e-s et de masses d'étudiant-e-s sélectionnées de manière très incestueuse et provenant ultra-majoritairement de classes sociales et de groupes d'intérêt identiques. Les produits sélectionnés de cette pseudo-démocratisation allèrent rapidement grossir les rangs de la technostructure de l'Etat-providence. Ou bien ils répondirent aux besoins croissants du secteur public et privé de l'économie de services liée à la socialisation des activités précédemment conçues comme relevant du domaine purement domestique. (« Bâtards », peut-être, pour certains dentre eux, mais très loin de pouvoir prétendre une quelconque filiation réellement digne de Voltaire ou de Rousseau!) Ceci est devenu si étroitement circulaire que vous ne pouvez même plus utiliser leurs bibliographies comme point de départ de quelconques études originales, simplement parce que, par choix et par tactique de reconnaissance mutuelle, ces gens-là pratiquent avec soin l'art de se citer entre-eux il va sans dire qu'étant donnée la politique courante (« mainstream ») d'indexation des articles et l'utilisation qui en est faite pour l'évaluation et l'avancement académique, ces gens-là prennent cet art de la mutuelle tape sur le dos, très, très au sérieux! Les politiques dacquisition et dindexation des bibliothèques publiques et universitaires, appuyées par une édition capitaliste philo-sémite nietzschéenne, complètent ce désolant et stérile panorama. Le fait est qu'avec Internet et la disponibilité en ligne d'une partie de la documentation gouvernementale ou relative aux agences internationales, avec quelques-uns des journaux les plus réputés et, éventuellement, avec quelques sites web atypiques, vous vous porterez beaucoup mieux théoriquement si vous ignorez entièrement leurs brillants blablablas. Lisez vos adversaires politiques et théoriques en lieu et place (ou en premier lieu) avec un oeil acéré et critique. Lisez-les par conséquent de l'intérieur d'abord et, seulement après, lisez-les de nouveau selon une lecture marxiste implacable, chaque fois que vous aurez la certitude d'avoir percé leurs sophismes (En d'autres termes lisez-les comme Marx lut Hegel, Smith ou Ricardo, ou encore comme Gramsci lut Benedetto Croce.)
Naturellement, vous vous attendez à ce que les bas clergés se livrent à leurs tâches de bas clergés. Il serait cependant surprenant de voir le moindre des membres de ces groupes serviles s'aviser à vous expliquer une chose essentielle. A savoir si le philo-sémitisme nietzschéen actuel, qui reste encore un aspect crucial de la version actuelle de l'Impérialisme, malgré les leçons jadis imparties par les meurtrières expériences fascistes, représente le dernier stage de cette version spécifique de l'obscurantisme, ou simplement une forme relativement jeune, destinée à culpabiliser et à endormir les nouvelles masses appauvries potentiellement perçues comme de nouvelles classes dangereuses ! Pour les marxistes, l'université de Gorki demeure la meilleure alternative, à condition qu'ils n'oublient pas leurs propres classiques, le camarade Staline compris. Il reste de loin supérieur à tous ses critiques pour autant qu'on le lise de manière critique et authentiquement marxiste. Mais il vous faudra encore développer un instinct pour éviter de décerner un quelconque mécanisme cabaliste à luvre dans le « matérialisme historique » et donc dans le devenir concret de l'histoire. Benjamin ou encore Lukacs peuvent savérer intéressants par certains côtés, mais ils n'appartiennent aucunement à la tradition du « matérialisme historique ». En vérité, ils y appartiennent encore moins que Plekhanov et son « matérialisme dialectique » formel et scholastique. En réalité, le marxisme est le matérialisme historique, ce n'est guère plus compliqué que cela. Il repose entièrement sur la loi de la valeur marxiste. Comme je l'ai montré dans mon Pour Marx, contre le nihilisme, le matérialisme historique n'est pas une forme de l'historicisme. En définitive, cela revient à ceci : si vous croyez encore qu'il existe une classe de lettrés (ou pire encore un groupe ethnique) en dehors ou au-dessus du prolétariat, alors votre compréhension de l'égalité humaine, bien qu'elle puisse être donnée pour « légitime » au sein de la « démocratie » bourgeoise, devrait requérir de votre part une preuve fondamentale dignité ; elle consiste à ne pas oser vous prétendre marxistes ou « socialistes », dans l'acception toujours jeune, originale et définitive que Marx donna à ce terme. Ceci est valide quelle que soit par ailleurs l'idée que vous vous faisiez de votre propre « mission ». Par contre, si c'est la marxologie petite-bourgeoise et ses perspectives universitaires (voire franc-maçonnes et policières) qui vous intéresse, il vous sera aisé de trouver nombres d'écrits encore plus mauvais que cet insipide et inutile charabia. Voir Leo Panitch et Sam Gindin « Global capitalism and American Empire » in Socialist Registe, 2004.
Après la publication du premier brouillon de cet essai sur mon site HYPERLINK "http://lacommune1871.tripod.com/"http://lacommune1871.tripod.com , la gauche communiste italienne a commencé à exiger la restitution du « fiscal drag » causé par cette inflation résiduelle. Passons sous silence ici le fait que, à strictement parler, la correction de ce « fiscal drag » ne concernerait que les conséquences fiscales de la présente attaque inflationniste contre les salaires réels, et que cette mesure serait d'un effet nul pour les bas salaires les plus bas déjà exemptés des impôts sur le revenu par le système fiscal néolibéral post-reaganien actuellement en vigueur. Elle doit encore trouver le courage politique et l'autonomie nécessaire pour comprendre la stratégie bourgeoise se dissimulant derrière le désir de réforme du Pacte de Stabilité et de Croissance afin d'imaginer des contre-mesures adéquates. Naturellement, il est bien plus aisé de s'adapter à la philosophie budgétaire contenue dans les promesses de l'Ulivo, et à ses avatars, plutôt que dexiger un retour à des théories et des pratiques économiques plus rigoureuses. Et, par conséquent, un retour à une fiscalité progressive ainsi qu'à une intervention renouvelée de l'Etat, seule capable de réorienter l'épargne en investissements publics nationaux et européens. Ce choix relève à la fois de l'opportunisme et de la démagogie. Il ne permet même pas une réorientation modérée de la planification économique dans la bonne direction (i.e. la « svolta » ) selon un point de vue prudent, « réformiste révolutionnaire ». Le mariage (connubio) de raison imaginé par Cavour pour sauver la monarchie et l'aristocratie semble être devenu le péché originel de la politique italienne. Ainsi qu'il fut démontré par « le grand corrupteur de la vie politique italienne » Giolitti et ensuite par Netti, ce choix favorise toujours la droite et l'extrême droite, il est toujours très chèrement expié par le peuple. Le PCI de Togliatti et de Dozza, avec ses alliances de classe, certes accommodantes, mais toujours bien ancrées sur des principes sains, avait illustré la véritable « issue de secours » en rupture avec ce système anarchique et débilitant, qui dissocie en permanence l'Etat, et ses processus parlementaires, des masses. Pour leur part, ces masses continuent à supporter seules le fardeau de la survie socio-économique et politique de la Nation. Espérons que le Prc n'oubliera pas la leçon de son prédécesseur. Les militant-e-s n'oublient pas.
Voir Albert Einstein « Why socialism », in Monthly Review, May 1949, May 1994. On ne rendrait par justice à S. Weintraub sans rappeler sa proposition visant à rétablir le contrôle fiscal de lEtat sur les quelque 2500 plus grandes firmes multinationales américaines dans le but de contrebalancer la politique de contrôle des salaires, populaire à lépoque dans les rangs de la droite, ceci dans le but louable de combattre la « stagflation » et de rétablir les revenus de lEtat fédéral. Comme on le voit, malgré le changement de contexte, la proposition mérite encore une lecture sérieuse. A lévidence, Weintraub appartient à une génération plus sensée déconomistes !
La théorie d'Aristote autant que les mathématiques et les sciences dites dures jusqu'au XX siècle maintiennent que l'on peut arriver au général par le particulier mais non l'inverse. La sociologie moderne est fondée sur ce principe général encore quelle confonde le plus souvent dAuguste Comte, à Durkheim, Weber et Mannheim (sans excepter lineffable Popper !) lois générales et lois universelles (du moins pour un « univers » donné). La pire version de ce Paradoxe qu'il m'ait été donné de rencontrer réside dans la vaillante tentative de certain « marxistes » d'appliquer la théorie du Chaos à la loi de la valeur. Bien entendu, comme on pouvait si attendre, leur point de départ était la différence « observée » entre le supposé « prix de marché » et les « prix de production ». Si lon considère l' inflation structurelle » (voir Tous ensemble pour ce concept), une variable nécessairement dérivée de la gestion politique donc conjoncturelle des agrégats monétaires, on réalise immédiatement la totale insanité de ces approches supposément scientifiques et sophistiquées, qui se soucient bien peu de la nécessité préalable de définir le sujet d'étude spécifique en ses propres termes! La reformulation des problèmes en termes poppériens, donnée pour scientifique, suffit d'ordinaire à bien des « savants » scrupuleusement formés! Parfois, cette indigeste pensée positiviste s'immisçant encore dans les sciences sociales, est proposée comme une « nouvelle alliance » (rien de moins!). Cela se fait avec les encouragements et le patronage actif d'un Prigogine pathétiquement hors-sujet, mais qui n'hésite pas à se peindre lui-même par implication comme étant plus grand qu'Einstein, et cela depuis ses années de jeunesses lorsque, encore étudiant, qu'il choisissait son sujet de thèse! Avant Ricardo, cette détermination partiellement politique du « prix (nominal) du marché » se perdait dans une compréhension pré-Simmel de la monnaie et dans le brouillard créé par l'immixtion des rois et des gouvernements dans les alliages métalliques de leurs monnaies respectives, souvent modifiées selon des besoins urgents de très court-terme. Après Ricardo et la création étudiée de la Banque d'Angleterre, cette confusion fut concrètement révélée et transcendée par l'évolution historique des structures monétaires. Marx est insurpassable à ce sujet. Il offrit la description du fétichisme capitaliste aussi bien que l'explication scientifique définitive de la réalité économique et des relations sociales qui la sous-tendent. En ce qui concerne Keynes, on doit lui reconnaître l'intuition de ce que les épistémologues Anglais appelleront par la suite « backsight » (prévision rétrospective) et « backplanning » (planification à rebours) en opposition à « foresight » (prévision) et à «foreward planning » (planification). A mon sens, Keynes et les problèmes concrets de la planification moderne permirent de clarifier un problème qui tracassait les philosophes et les sociologues positivistes voir Aristote ci-dessus ainsi que les historiens professionnels de l'école historiciste anglaise tel Collingwood (ou apparentés.) Pour eux, l'histoire, préalablement privée de la méthode matérialiste historique et de la loi de la valeur, a un sens déterminé, et pour tout dire prédéterminé, seulement lorsqu'on la lit à rebours, mais ne peut pas donner lieu à des prévisions certaines pour l'avenir. Il n'y a pas de boule de cristal. Par contre, on peut déterminer ses objectifs et corriger sa route pour maintenir le cap chemin faisant. Et, pourtant, cette méthode pragmatique suppose un rapport spécifique entre le particulier et le général et un certain degré de théorisation. Cependant, sans lacquisition de « concrets pensés » spécifiques, correspondant à un objet d'étude donné, la discussion oscillera rapidement, comme toujours, autour des deux pôles théoriques représentés par le déterminisme et l'indéterminisme. De part sa propre nature, « un concret pensé » spécifique définit lunivers dans lequel son objet réel détude se développe sans se nier lui-même. Ceci clarifie donc le domaine des évolutions possibles, particulièrement lorsquil peut être connecté avec dautres « concrets pensés » totalement ou partiellement élucidés. Lopposition entre déterminisme et indéterminisme nest quune tergiversation plutôt inutile, qui révèle surtout l'impossibilité historique-scientifique ou seulement idéologique d'en arriver aux « concrets pensés » spécifiques qui sont impliqués. Et donc de déterminer l' « univers » au sein duquel ils seraient valides. La tentative d'Aristote d'analyser froidement la pensée économique, et son incapacité à relier adéquatement la valeur d'usage et la valeur d'échange sur la base du mode de production esclavagiste, en constitue une excellente démonstration comme l'a souligné Karl Marx. Bien entendu la clé consiste à toujours garder à l'esprit la distinction entre les contradictions inhérentes, présentes au sein de la réalité même, et les divergences découlant naturellement de théories inadéquatement fondées scientifiquement. L'inflation structurelle constitue un parfait exemple. La planification communiste existante démontre que l'on peut parfaitement révéler le concret pensé des activités économiques humaines sans disposer de toute la science relative à lui (dans ce cas précis ceci impliquait le rapport entre la masse salariale réelle et la masse salariale formelle que j'ai établi dans Tous ensemble, en d'autres termes la relation organique entre la force de travail active et passive.) La méthode de la planification à rebours conserve sa valeur. En particulier, si elle s'appuie sur une forme de connaissance scientifiquement fondée, quoique fatalement incomplète. Cest-à-dire une forme de connaissance encore bourgeoise qui n'est pas encore solidement ancrée dans ses propres concrets pensés. Dans les deux cas, elle offre alors une efficacité identique à celle dun compas au milieu de l'océan. Il convient pourtant d'éviter soigneusement de confondre la planification à rebours avec une quelconque forme de nietzschéisme. La planification à rebours a pour axiome l'égalité humaine comme point de référence, alors que toutes les formes de nietzschéisme tentent activement de falsifier l'histoire et la logique du devenir humain, dans le but de fonder artificiellement les concepts théocratiques et/ou séculiers de l'inégalité et de la société de caste. Malheureusement, la planification à rebours ne concerne pas uniquement l'économie politique. Le pire cas de frauduleuse planification à rebours, idéologiquement motivé, peut être observé dans la croyance téléologique en la Première et Seconde venue du Messie, donc dans les croisades et les guerres racistes que cette ineptie méthodologique intrinsèque nourrit de manière récurrente. Une stricte antinomie oppose donc la planification et la « planification à rebours » qui relèvent des affaires humaines à la téléologie.
Principe capitaliste très différent de lesthétisme éthique dun Ernest Renan affirmant que « le plaisir le plus délicat est de faire le plaisir dautrui ».
Le dernier congrès du Prc tenu à Venise au début de 2005 n'a pas réglé ce problème, loin de là. En gros, les dirigeants et les militants du Prc sont réconfortés par deux expériences. La première tient dans la survie et la consolidation du Prc comme authentique parti communiste, après la malheureuse scission qui nous fut imposée par le vieux camarade Cossutta et son groupe du PDCI. Se comporter en parti capable d'assumer des « responsabilités gouvernementales » ne signifie pas qu'il faille privilégier l'union à tout prix avec un Centre-gauche néolibéral, simplement pour bloquer la route à la droite berlusconienne. Les dernières élections législatives illustrèrent ce point avec la plus grande clarté. Une fusion du Prc et du PDCI permettrait maintenant à la gauche communiste d'effectuer un saut qualitatif qui nous permettrait de récupérer rapidement le niveau de support et d'influence politique dont jouissait le PCI à son apogée. Ceci pourrait désormais être atteint en comptant sur nos propres moyens. Le DS et la Margherita finiront pas fusionner sous le même chapeau politique, formant un centre-gauche qui devra être motivé de l'extérieur à défendre les valeurs républicaines et laïques inscrites dans notre constitution italienne. Le second élément découle des liens organiques que le Prc a commencé à forger avec les syndicats les plus responsables et les plus radicaux, telle la Fiom, et avec le mouvement no-global, même si l'institutionnalisation de ces liens organiques devront respecter l'autonomie de chacun, du parti, des groupes d'intérêt et du mouvement antiglobalisation. Les bons comptes font les bons amis. Les luttes exemplaires des ouvriers de Melfi et de tant d'autres camarades ouvriers à travers l'Italie du Sud et du Nord, appuyées par le choix de principe anti-guerre du Mouvement de la Paix, constituèrent des tournants importants. Côté passif, pour un parti qui tient à s'appeler « communiste », il y a les critiques rituelles et dépourvues de toute signification à l'encontre du « stalinisme ». Bien entendu, tout le monde est pour la tarte aux pommes et préfère le vin au vinaigre. La vérité, cependant, est que les critiques les plus acerbes et les plus ritualisés de cette chose vague que l'on nomme le « stalinisme » proviennent uniformément de la 5 ème colonne, qui veut encore « refonder » le Prc. Elle entend le faire strictement selon les mêmes principes non-communistes, qu'elle mit en oeuvre pour refonder une partie du PCI en DS, un parti qui, dans sa lente et inexorable descente dans l'insignifiance politique antipartis, se transforma en (P)DS (P pour parti) pour finir en DS, c'est-à-dire en une simple machine politique, sans projet propre et sans âme. Une machine terriblement ankylosée par un bureaucratisme (« stalinisme » vulgaire vrai qui na rien à voir a Staline) mis froidement au service d'intérêts personnels. Il sagit-là dune dérive bureaucratique qui, par conséquent, est capable d'importer, sans le moindre scrupule, des « primaires électorales » de style américain, simplement parce qu'elle craint les résultats du bon vieux « centralisme démocratique ». Or, le « centralisme démocratique » demeure la seule démocratie interne concevable pour tout parti politique du peuple, du moins tant que les statuts, les congrès et les autres échéances politiques du parti, ainsi que le droit de rappel, seront intégralement respectés pour ce qu'ils sont, à savoir des forces matérielles, communistes et démocratiques, en soi. Plusieurs bureaucrates de l'ex-PCI dans ce groupe trouvent dailleurs avantageux de signer les pétitions initiées par Mme Albright, légitimant de la sorte son immixtion incessante et nuisible dans la politique interne européenne! Le but d'une telle « refondation » perverse est de paver la voix à la régression philo-sémite nietzschéenne désirée ardemment par la droite et par la gauche social-démocrate. Cet absurde projet, à la fois fascistoïde et impérial, ne peut réussir qu'à condition que l'opposition qui compte véritablement, c'est-à-dire l'opposition authentiquement communiste ou nationale (par exemple la Résistance irakienne), soit transformée en une clique opportuniste, fournissant assidueusement de nombreux bas clergés serviles prétendant prendre en charge les masses. Désarmer vos opposants, avant de les priver de leurs droits et de les écraser, n'a-t-il pas été depuis toujours l'Alpha et l'Omega de la stratégie politique et militaire? Sun Tzu pourrait vous enseigner également que vos chances de succès augmenteront dramatiquement si votre parti, avec laide de ses agents infiltrés, pourra jouer lui-même les deux rôles à la fois ! Cependant, cette stratégie devient vite inopérante dès lors que le prolétariat dispose de son propre vocabulaire, de ses propres concepts et de ses propres théories, et dés lors que ces derniers sont organiquement liés aux demandes des travailleurs et aux lois de motion objectives de la réalité. Ceci explique pourquoi un vieil imbécile à l'article de la mort, comme Piero Ingrao, essaie désespérément dimporter en notre sein de fallacieux et ineptes concepts, qui n'ont rien à voir avec le « matérialisme historique » ni avec les demandes du prolétariat, par exemple le frauduleux concept de « non-violence » caractéristiquement transformé en un « mythe sorélien » vide de sens, démagogique et a-laïque. Il le prêche surtout au Prc et, à travers lui, au mouvement antiglobalisation d'ailleurs peu réceptif, alors que s'il avait un minimum de sérieux, il réserverait ses homélies acrimonieuses au gouvernement de droite et à l'Ulivo. Ces formations politiques et leurs agents infiltrés parlent régulièrement de « non-violence » et de « paix » d'un côté de leur chapeau, bien qu'ils votent régulièrement pour renouveler les mesures de financement des interventions militaires en dehors du sol national. Ils le font malgré l'Article 11 de la Constitution italienne qui, à l'instar de la Charte de l'ONU, affirme renoncer à l'utilisation de la force comme mécanisme de règlement des conflits, tout en réaffirmant le droit sacré à la légitime défense! Comme il ne peut pas y avoir de « pacifisme authentique en dehors des principes constitutionnels de notre Article 11 et de la Charte des Nations Unies, il est clair que ceci est calculé pour lier préventivement les mains du prolétariat derrière son dos. L'histoire politique et théorique démontre, sans l'ombre d'un doute, que le prolétariat et ses partis organiques n'ont jamais fait l'apologie de la violence gratuite. Au plan domestique comme au plan international, ils ont toujours renoncé et dénoncé l'utilisation des « premières frappes » et des « guerres préventives ». A contraire, le prolétariat désirait voir la Constitution rédigée après la Seconde Guerre Mondiale scrupuleusement respectée. Il désirait ainsi préserver la possibilité de conduire ses propres combats démocratiques visant à protéger et à élargir ses conquêtes socio-économiques et politiques, et à les propulser en avant par des moyens pacifiques et démocratiques. Comme nous l'avons déjà signalé, ceci inclut naturellement le respect de l'Article 11 qui, en accord avec la Charte de l'ONU, renonce à la guerre comme moyen de réglement des conflits et ne la conçoit qu'en tant qu'instrument d'autodéfense sur le sol national. Cependant, si ces droits constitutionnels ne sont pas respectés, le droit naturel (« dirito della gente ») si cher à Vico, de même que les principes fondamentaux de la loi internationale, protégent le droit sacré des peuples à se rebeller et à se défendre. Ce droit codifié par un droit international plusieurs fois centenaire est plus avancé et plus juste que les élucubrations proférées par les anciens et les nouveaux croisés au nom d'une pseudo-théorie théocratique de guerre « juste » ou « injuste ». L'impératif éthique de l'apologie du droit des victimes (telle la résistance des nations iraquiennes et palestiniennes) à résister à l'agression armée et à l'occupation étrangère, reste le test révélateur de la sincérité des uns et des autres. Pour le dire en termes dostoïevskiens, vous pouvez tendre un rameau d'olivier à votre agresseur, s'il est prêt à cesser son agression et à négocier de bonne foi, mais, en aucun cas, vous ne pouvez lui offrir votre âme. Jusqu'à ce que Ingrao et des gens tel que lui offrirent leurs contributions non-sollicitées, j'aurais tranquillement assumé que cette obligation impérative était une vérité d'évidence dans toute société démocratique un tant soi peu évoluée! Au sein des pays développés, la « désobéissance civile », une avenue extraparlementaire, demeure une option valable lorsque toutes les autres alternatives démocratiques, servant à influencer les processus gouvernementaux de prise de décision, sont bouclées par les classes dominantes. Il en est ainsi parce que la responsabilité démocratique ultime est conférée par le peuple souverain. Elle nest pas conférée par une quelconque autre Autorité séculière ou transcendante masquant un ensemble de préjudices inavouables de classe et, pire encore, de caste. Le marxisme, par ailleurs, a déjà analysé le rôle systémique ainsi que les formes politiques et extrémistes de la violence dans l'histoire. Il n'est nul besoin de « réinventer l'eau chaude » pour poser devant les caméras avec la suffisance, avec la dérisoire satisfaction d'avoir fait plaisir à des gens du genre de Ingrao, Rossana Rossanda et d'autres du même tonneau. Au demeurant, ce sont-là tous gens qui ont publiquement déclaré, par écrit, n'avoir jamais cru dans les conseils ouvriers et navoir jamais été marxistes ayant toujours préféré la social-démocratie. (On remarquera que ces déclarations arrivèrent typiquement après que ceux-là et leurs semblables au Manifesto et ailleurs pensèrent hâtivement que le communisme était maintenant définitivement mort en tant que force propulsive moderne et cruciale pour le futur. A elle seule cette manière de faire vous montre à quel point ces pitoyables journalistes scribouilleurs furent brillants et utiles leur vie durant! La Commedia dell'Arte avait prévenu: vous ne pouvez servir qu'un maître à la fois ou bien n'être qu'un « pitre » risquant et méritant une volée de bois vert critique.) Une chose est sûre: tant du point de vue éthique que du point de vue théorique, ces gens-là n'appartiennent pas à nos rangs. Ils nappartiennent pas à notre camp communiste et devraient se faire conseiller rapidement d'aller offrir leurs nombreux et (surtout si l'on pense au DS!) éminents talents ailleurs, parmi ceux auxquels ils appartiennent vraiment. Le principe du « pluralisme » politique, par eux chéri, de même que, pour parler ouvertement, l'honnêteté personnelle, nexistent-ils pas justement pour éviter ces frauduleuses fausses représentations et leurs conséquences éthico-politiques délétères ? Un seul DS, c'est déjà beaucoup pour un pays comme l'Italie! J'ai déjà demandé ouvertement l'expulsion de nos rangs communistes de Piero Ingrao (de même que celle de Sandro Curzi en toute connaissance de cause après l'épisode du « désarmement » - « disarmo » - .) A part ces personnes insignifiantes et de peu d'envergure, ce qui est également en jeu c'est l'éradication de leurs contributions non-communsites pernicieuses. Ces dernières doivent être révélées publiquement pour ce qu'elles furent, sont et continuent d'être. Je pense être personnellement dans la position d'affirmer que la pensée marxiste contemporaine authentique est très en avance sur ces rivales, tant en ce qui concerne la critique de l'économie politique, que la psychoanalyse marxiste, dénommée ainsi par opposition aux diverses moutures « douces » ou « dures » de la psychologie bourgeoise nietzschéenne. Ces moutures incluent notoirement le charlatanisme parfaitement creux et a-scientifique de Freud et du freudisme, si utiles pour « marginaliser » les « personnalités » dissidentes avec le prétexte d'un processus de normalisation qui a toujours posé comme axiome. Un processus qui a toujours surimposé à la science laïque et aux réalités psychiques humaines une mythologie philo-sémite nietzschéenne raciste et exclusiviste. Qu'on me permette modestement de mentionner ici mes livres et mon site web HYPERLINK "http://lacommune1871.tripod.com" http://lacommune1871.tripod.com comme preuve définitive parmi d'autres de cette évidence.
Pour une conception marxiste du mouvement de la paix, par opposition à une notion scélérate de la non-violence, voir mon « San Francesco padrone d'Italia, Gioacchino da Fiore e Marx compagni del mondo », disponible dans la fonction « download » de la Section Livres du même site. Dans cet essai, jai de nouveau souligné le danger, pour une authentique démocratie électorale et civile, de ce que j'ai appelé « la fausse représentation ». Ajoutons qu'en général personne ne devrait sous-estimer le fait que le ratio italien de policiers, agents et informateurs à la population globale, est un des plus élevés au monde (sans compter les nombreuses et honteuses bases américaines et leur capacité de surveillance électronique très étendue et intrusive désormais aussi permanente quanticonstitutionnelle, ni le pléthorique clergé catholique.) Les manipulations politiques et les « dommages collatéraux » imaginés par les philo-sémites nietzschéens et leurs maîtres étrangers, durant la crise des « otages » en Iraq, sont très instructives. (De même que les récentes nominations et la « neutralité » des échelons les plus élevés de la Croix Rouge italienne.) Penser avec sa propre tête et sa propre conscience reste l'impératif catégorique de toute démocratie authentique!
De ce point de vue, le Sommet de Bombay fut une heureuse surprise même pour les militants qui ne purent y participer. Des gens comme I. Wallerstein et plusieurs autres personnes similaires furent apparemment rebutées par la « confusion ». En réalité, cette confusion masque seulement la suffisance de ces théoriciens. Ils sont parfaitement capables de donner confusément la politique étudiante, telle que pratiquée à l'intérieur des campus opulents réservés à l'élite bourgeoise américaine, pour un substitut légitime au « réformisme révolutionnaire » et à Carmaux (pour ne rien dire de la « révolution » bolchevique.) Ce qui leur apparaît confus semble être au contraire l'expression d'une conception nouvelle, autonome et prolétarienne, des Sommets annuels, en autant que leurs organisateurs aient finalement compris qu'il leur fallait être attentifs aux revendications des militant-e-s et de la base, au lieu de procurer une plate-forme mondiale opportune aux pathétiques membres des usuels bas clergés archi-connus. Pour cela, je sens beaucoup de reconnaissance envers les camarades de Bombay, d'Inde et d'ailleurs. Il me vient de leur dire: vous, en tant que classe à la fois nationale et mondiale, faites collectivement l'Histoire. Les meilleurs historiens ne font que colliger et analyser vos actions en essayant, ce faisant, de surpasser la pauvre servante de Descartes de qui ils ont cru pouvoir médire malicieusement! En ce qui concerne les membres surpayés et surnuméraires des bas clergés, leurs manigances n'ont pas de véritable portée à long terme.
C'est exactement ce qui différencie Socrate des anciens Prêtres Juifs, de même que des anciens et actuels rabbins. Et, par extension, de toute la pensée religieuse. Quoiqu'il y ait eu une tradition « socratique » (pour ainsi dire) dans le Vieux Testament qui apporta sa pierre à la construction de la « philosophie de l'histoire » et plus tard à l' « histoire de la philosophie ». La soumission aveugle à des phénomènes incompris peut être donnée pour suprême religion par certains, mais ce n'est que pur suicide fanatique pour d'autres. Cette antinomie irréconciliable est la clé de l'éthique et de la psychoanalyse (marxiste). L'éthique a trait aux finalités de l'espèce humaine en tant qu'espèce consciente et responsable sur la Terre et dans l'Univers. En ce sens, elle peut être à l'image d'éventuels « êtres supérieurs », des êtres eux aussi doués de conscience. Mais seulement par une pétition de principe hasardée portant sur la perfection découlant de la « preuve » de Saint Anselme, ce qui renvoie à léthique plutôt quà la divinité. Cest pourquoi, il est préférable de commencer par léthique se dégageant des conditions humaines dexistence. Cest-là une position reposant alors sur des bases scientifiques toujours valables pour notre espèce, et donc pour nos relations avec les autres espèces, de quelque niveau quelles soient. Aussi, ce « nivelage » ontologique, sans compromis ni compromission, devrait être encore plus exigeant pour ceux qui proclament, qu'en tant qu'Etres humains, nous sommes faits à leurs images. Quoiqu'il en soit, cette conception socratique et marxiste de l'Éthique s'applique nécessairement et ne peut que s'appliquer à des consciences, qu'elles soient Humaines ou Non-Humaines. La nature de ces Êtres Ontologiques demeure nécessairement en tant qu'hypothèses scientifiques jusqu'à ce qu'ils soient appréhendés en termes scientifiques et en termes empiriques-techniques, encore que non baconiens, et quils soient ainsi différenciés de ce qui n'est que pure illusion. Comme on peut s'y attendre, la conscience Humaine n'a jamais eu besoin d'un temple de pierre ni du fouet du prêtre pour atteindre toutes ses potentialités. Au contraire. Elle incarne le temple en elle-même. Au moins potentiellement, particulièrement si la pédagogie démocratique moderne se débarrasse finalement de la condescendance suprémaciste liée aux métaphores métalliques platoniciennes (non-socratiques.) Et si elle évacue enfin la vieille didactique « figurée » tant aimée par les pontifes, les prêtres et tous les auto-élus portés par notre pauvre Terre, qui sont pourtant foncièrement ignares sur lessentiel. La langue française dispose d'une belle expression en ce domaine: « le for intérieur », littéralement « le tribunal de la conscience », le forum populaire démocratique intérieur.
On peut envisager de conserver tous les avantages du système de « répartition », à savoir une plus grande uniformité ainsi quune plus grande égalité dérivée de la longue pratique de l'assurance collective, tout en les conjuguant avec les avantages spécifiques des Fonds Ouvriers. Ceux-ci permettent, en effet, de canaliser l'épargne domestique vers la création d'emploi et l'accroissement de la productivité nationale, grâce aux contributions accumulées. Il suffirait pour cela de décaler le système d'au moins un an. (Ceci serait faisable en utilisant le Fonds de Réserve et en légiférant la fusion de tous les systèmes existants, y compris les systèmes privés qui bénéficient souvent d'une fiscalité favorable, et donc de largesses collectives sélectives. Une combinaison des deux options est également possible pour toute la durée de la transition. Une autre option consisterait à adopter une surtaxe transitoire liée à la négociation d'une nouvelle règle anti-dumping internationale. Ceci favoriserait à la fois la mobilité globale du capital et la mise en place d'une politique nationale et régionale de plein-emploi, fondée sur le maintien et la croissance du pouvoir d'achat réel des salaires. Quoiqu'il en soit, il semble impératif pour la gauche d'étudier cette proposition générale dans toutes ses facettes. Car les propositions de la droite (privatisation, plans complémentaires privés etc.) reposent toutes sur lallongement de la durée de cotisation. Ces propositions peuvent uniquement aggraver le taux de chômage et de précarisation de la main-duvre. En outre, elles attisent lutilisation spéculative et court-termiste de largent accumulé, ce qui produit et amplifie les usuelles conséquences désastreuses pour les travailleurs et la société en général.
On se souviendra, je lespère, de ces brillants intellectuels davant-garde, ces zélés défenseurs du système par répartition qui, en accord ou pas avec le syndicaliste Cohen dEDF et tant dautres, navaient pas manqué de taxer de « malhonnêteté intellectuelle » (rien de moins !) toute personne parlant de changer le système selon une logique de Fonds Ouvriers. (Ou selon une logique de « fonds salariaux » puisque le vocabulaire change selon les personnes, en changeant aussi, partiellement, le sens des choses). Ceux-là étaient publiés à volonté dans toutes les instances de communication apparentées à la droite ou à la gauche, dont Le Monde, Le Monde diplomatique et lHumanité. Ils nous garantissaient une « moyenne de croissance annuelle de 1,7 % » (toujours le mirage du PIB.) Mais ils prenaient bien soin de ne pas élaborer sur le nécessaire ajustement de la durée de cotisation. Aujourdhui que la droite mène « son sauvetage » du système par répartition en allongeant les durées de cotisation, en abaissant les retraites réelles, bien plus que ne le disent les chiffres officiels, tout en favorisant les régimes complémentaires qui aiguisent la spéculation, ne devraient-ils pas procéder à un semblant dautocritique, sinon faire leur acte de contrition ? Cétait justement ces conséquences fort prévisibles que javais tenté dépargner à la gauche en proposant mes Seuils Tobin et mes Fonds Ouvriers dans mon Tous ensemble. Le monde est ainsi fait : d'un côté il y a les patentés et les rémunérés, de l'autre les militants obscurs (détenant des diplômes qui valent pourtant largement les leurs mais qui affichent ouvertement leur appartenance au marxisme et réclament ouvertement leur statut d'intellectuels organiques du prolétariat.)
On ne saurait sous-estimer limportance centrale de ces documents secrets. Jadis léconomiste John Kenneth Galbraith avait attesté de leur authenticité sur son honneur. Zbiniew Brzesinski auteur de la Révolution technétronique (1971) sen inspire largement, mais na jamais eu cette élégance ni cette honnêteté intellectuelle ! Les éditions La Commune tenteront bientôt de les republier ou, du moins, den donner un résumé fidèle. Il apparaît clairement que ces documents complètent la doctrine de « guerre perpétuelle » de Madison et celle de « destinée manifeste » de Monroe qui sont toutes les deux centrales à la pensée et à « longer view » de lensemble de lEstablishment américain. Comme on sait, la « destinée manifeste » est aujourdhui réinterprétée globalement sur le mode impérial, théocratique et croisé. Les Etats-Unis ayant choisi la guerre perpétuelle comme moyen de domination des Etats rivaux, le développement de la science, et plus encore de la technologie, acquière une importance capitale. Paradoxalement, les notes de Marx concernant limbrication intime de la guerre et du progrès économique dans les sociétés de classe contribueront à alimenter cette conviction, de manière perverse. Ce fut particulièrement vrai pour tous les anticommunistes viscéraux qui oublièrent par ailleurs que Marx concevait le véritable progrès de manière qualitative, en fonction de lémancipation de LHomme comme Individu, comme Communauté et comme Espèce. Avec larrivée de lUrss sur la scène internationale, ces rivalités inter-étatiques prirent une dimension fanatique et mystique. Au départ, il sagissait seulement dune vision du monde dite « réaliste », fondée sur léquilibre de la balance du pouvoir manipulée au profit de « lintérêt national », selon les enseignements successifs de Machiavel, de Bismarck ou de Metternich, parmi dautres. Par le biais dune contre-interprétation théocratique et/ou nietzschéenne de la vocation de lEtat appréhendée comme support de luniversel par Hegel, cette vision « réaliste » assuma les caractères sectaires et classistes dérivés des uvres de Friedrich Meinecke, de Nietzsche et finalement de Carl Schmitt. La balance du pouvoir et la sécurité collective axée sur le développement social, la persuasion et la dissuasion contrôlée par le biais de la réduction des armements quelle suppose, furent converties en leur contraire. Ce renversement relevait dune tentative réactionnaire de « retourner » dans lentéléchie du « heimat » spécifique de races ou de castes supposément et « singulièrement » élues de droit divin ou par lintercession dune « narration » historique concoctée à dessein. Or, le choix guerrier en faveur de la technologie, qui est censée pouvoir conférer la supériorité militaire, crée fatalement le chômage de masse au plan domestique. Situation gravissime lorsque les rivalités entre nations sont doublées dune rivalité de classe, comme le démontrèrent les bolcheviques avec un brio inégalé. La guerre perpétuelle à lextérieur est ainsi nécessairement doublée par une guerre interne. Pour les Etats-Unis, ce fut successivement le choix de lisolement national après la Première Guerre Mondiale et le choix simultané de lanticommunisme. Il fut soutenu dabord par une démocratie censitaire, suivi ensuite par le maccarthysme lorsque simposa la démocratie représentative de masse. Cette évolution aboutit finalement aujourdhui au Patriot Act, au Homeland Security et à lenfermement liberticide symbolisé par le camp de Guantanamo, sous prétexte dune lutte contre le terrorisme, inventée de toute pièce, dans une reprise monstrueuse de lincident du Golfe du Tonkin, ou dun Pearl Harbor souhaité à haute voix par les sommités de ladministration de G. W. Bush. Nous avons dit que ces documents secrets impressionnèrent durablement des gens comme Zbiniew Brzesinski. Mais, à contrario, ils influencèrent également de façon profonde et durable, quoique souterraine, la vision densemble de John Kenneth Galbraith et de tous ceux qui, comme, lui sont encore persuadés que le capitalisme pourrait exhiber un « aspect plus généreux » (« gentle », « humane »), ce qui lui permettrait de continuer à simposer (« capitalism will prevail ») en recréant une « société de la prospérité » (« affluent society »). Dans un modèle trinitaire primitif, on le sait, la thèse appelle inévitablement une antithèse. Mais on oublie généralement de contempler la négation de la négation qui parachève ce processus ! Indépendamment du fait que lauteur en soit encore politiquement conscient ou pas, je soutiens pour ma part que tout Galbraith peut se résumer à une tentative de nier la logique de ces textes. Il le fait dans le cadre dune société démocratique bourgeoise, tout en tenant compte de la réalité, telle quelle se dégage des études portant sur les grandes « corporations » américaines menées par Berle et Means (en réaction à Hobson, Hilferding et Lénine etc.) dès les années vingt, pour finalement aboutir au texte de 1939. Ainsi Galbraith verra dans ces corporations lémergence dune nouvelle structure de pouvoir axée sur le développement de la classe managériale, au détriment dun capitalisme reposant sur la propriété privée familiale. Miron E Sharpe (John Kenneth Galbraith and the lower economics, 2ème éd., 1974, p 8) remarque à juste titre que le livre de Galbraith American capitalism décrit le modus operandi du système capitaliste américain, alors que les oeuvres subséquentes sattachent à faire la critique de ses lacunes. Galbraith en personne a vendu la mèche dans son autobiographie intitulée Une vie dans son siècle (1983). Il y explique la naissance de la thèse fondamentale de son livre majeur The New Industrial State (1972). Dans le difficile contexte post-New Deal américain, cette thèse était très convenue quoiquelle restât néanmoins courageuse. Comme les New Dealers les plus avancés, elle écarte raisonnablement dun revers de la main les prétentions de lantitrust, justes bonnes à des fins de légitimation politiques ou électoralistes. Elle prétend que dans une société structurée par les grandes corporations capitalistes dominées par des managers, le motif du profit individuel ne peut plus être considéré comme le moteur principal du système. La « tchénostructure » opérerait selon dautres règles. Elle serait, en outre, flanquée par le contre-poids syndical ainsi que par les contre-poids émanant de la société civile par le biais des divers groupes de pression. LEtat, ravalé au rôle dun « arbitre honnête » (à la manière de R. Dahl, mais avec un peu moins dillusions !), serait alors capable de mener les nations vers la « société équitable », cette « good society » galbraithienne transformée de manière improbable en « Just society » par LB Johnson et par les spécialistes en communication des Démocrates. La prospérité qui sensuivrait aurait alors raison de la « pauvreté de masse ». De la sorte, en accord avec idéal onusien (Galbraith fut ambassadeur en Inde aux belles heures du non-alignement), selon lequel la guerre naîtrait dans les esprits avant de dévaster les champs de bataille, les USA prospères et lOccident riche pourraient finalement transformer les armes de destruction en moyens de production pacifiques (voir Swords and ploughshares, the economy of the arms race ) La régression néolibérale actuelle causée par la spéculation ne serait dès lors quun manquement moral manifesté par la classe des « auto-satisfaits » plutôt que dapparaître pour ce quelle est vraiment. A savoir une tentative néo-nietzschéenne de supprimer les contradictions mortelles du capitalisme par un retour militarisé à une société de caste supprimant les lois économiques et historiques qui condamnent les classes dominantes vivant de lexploitation de lHomme par lHomme. Le fascisme mussolinien, à ses origines pareillement philo-sémite nietzschéen depuis les études suisses du leader fasciste, entretenait les mêmes illusions irrationnelles. Les historiens modernes du fascisme y voit des contradictions alors que le système ontologiquement régressif était fidèle à la « marche vers minuit » de Nietzsche ! (On sait que Nietzsche enfanta tout naturellement de la confrérie qui appuya lanti-sémite nietzschéen Wagner. La même logique exclusiviste portera naturellement de Mussolini à Hitler, balance de la force brute et anticommunisme aidant, avec la complicité de lOccident jusquen 1939, voire jusquen décembre 1941.) La spécificité de la croisade reaganienne, et plus particulièrement encore de la croisade philo-sémite nietzschéenne post-reaganienne, est alors inconsciemment mais fortement occultée par la vision quelque peu débonnaire de Galbraith. De fait, elle est « impensable » autrement que comme une aberration passagère au sein des candides notions galbraithiennes. La technostructure réelle est très différente de limage quon en donne, même lorsquelle envahit les entreprises nationalisées, comme elle le fit massivement en Europe de lOuest avec la reconstruction daprès-guerre. En réalité, elle ne fut jamais quune bureaucratie publique et privée de lEtat-patron, avant de tenter son autonomisation complète par le biais de la « gouvernance globale ». Cette dernière est frauduleusement défendue au nom du pouvoir des « actionnaires », cest-à-dire dune simple redite court-termiste, spéculative et globale, du prosaïque « capitalisme populaire », qui fut le pendant propagandiste direct de lémergence de la technostructure bourgeoise appréhendée de manière inadéquate par Galbraith. Les prétentions actuelles de ce nouveau « capital marchand », apatride et proto-féodal, se font dailleurs jour sans trop de complexes, par exemple dans le Rapport de lOIT de 2004 intitulé A fair competition :creating opportunities for all. Partout, de lAdministration Roosevelt jusquà lEtat social avancé créé par le Conseil National de la Résistance en France, les cadres inférieurs, moyens ou supérieurs de la bureaucratie furent éduqués dans des universités délite et dans des départements appropriés, pour ensuite être légalement et soigneusement tenus à lécart de toute contamination syndicale sur leurs lieux de travail. La « rationalité bureaucratique » de Max Weber et son pendant naturel de « méritocratie » navaient pas dautre ambition que ce contrôle de classe par le biais de lEtat bourgeois dûment organisé, mais rendu institutionnellement autonome par rapport à des gouvernements élus mais transitoires. Il en est de même de sa version post-hégélienne présentée par Kojève. Evidemment, les relaps moraux, trop hâtivement jugés passagers par la pétition de principe dintellectuels petits-bourgeois prospérant candidement dans lombre des Kennedy, ne devraient pas empêcher le capitalisme, confondu avec la démocratie, de lemporter ! Galbraith avait vite appris à apprécier Myrdal et Keynes. Cependant, si les leçons du New Deal ont encore une valeur, ce ne peut pas être en dehors des prédictions socio-économiques formulées par les documents secrets de lEstablishment mentionnés plus haut, et jadis authentifiés sur lhonneur par Galbraith lui-même. Ou encore des hantises créées par une Grande Dépression qui vit la production industrielle américaine sécrouler subitement dun tiers et le chômage de masse dépasser les 20 % de la population active. Car ce qui fait la différence entre ces études secrètes internes et les théories économiques propagées par les universités et instituts américains et occidentaux, cest que les premières prennent Marx au sérieux, notamment en ce qui concerne les effets inéluctables de la productivité et des lois de motion du capitalisme. On se souviendra quAndré Gorz faisait de même pour des raisons identiques visant à contrer Marx, mais en les maquillant de manière caractéristique, lorsquil écrivit son quelque peu hâtif « adieu au prolétariat ». Si le développement de la productivité capitaliste finit par dispenser ce système économique et social de la participation pleine et entière de 80 % de la population, à semaine de travail légale constante ; sil relègue froidement mais malicieusement ces 80 % à une éducation minimum (une 9 ème année généralisée disait Braverman), une éducation dispensant, de préférence, un nouvel opium du peuple philo-sémite nietzschéen, il naura forcément plus besoin dune démocratie représentative de masse, contrôlée à grands frais en sous-main, mais encensant encore des soi-disant « citoyens » ou « électeurs » souverains. Au contraire, ce prolétariat précarisé devra être tenu en laisse par des corvées sans rapport avec la productivité économique et par le retour des structures dasservissement mentales et répressives anciennes. Comme nous pouvons déjà le voir partout en Occident et dans le monde, nous sommes poussés de force dans cette voie depuis le 9/11. Ce contrôle de classe déterminant sexerce encore aujourdhui par le financement largement privé des partis politiques et des principaux groupes dintérêt ainsi que par le financement des think tanks et des fondations privées, via les nombreuses exonérations de limpôt, direct ou de succession. Bien entendu, il sexerce également par le contrôle privé quasi-absolu de linformation de masse. Dans un esprit très orwellien, cette information nous est donnée pour être seule digne de foi (« autoritative »), selon les savants calculs de la Commission Trilatérale et de Huntington. La logique vénale et déshumanisante des « reality shows », ou de la propagande néolibérale ultra-orwellienne, en matière de contrôle des masses et de guerre au terrorisme, sexpliquent facilement en extrapolant prudemment à partir de ces documents secrets, mais reste totalement opaque sur la base de lidéologie bien intentionnée de Galbraith. La reprise hollywoodienne des archétypes et des paraboles de Wagner dans les diverses « guerres des étoiles » mettant en scène des conflits à mort entre empires du Bien et du Mal, ou dans certains films de Spielberg et de leurs clones, tout autant ! Dans le premier cas, cest-à-dire dans les documents secrets mentionnés ici, lavenir de la société post-fordiste y est « dramatiquement » mais clairement conçu. Dans lautre, on se rend compte que Galbraith passe allégrement à côté du problème. Cest symptomatiquement le cas, par exemple, en ce qui concerne les aspects fondamentalement nietzschéens et plus encore burkéens de Thorstein Veblen (ex-étudiant de Yale), qui est interprété, à tort, comme un critique de la bourgeoisie capitaliste, ou plus précisément des élites dominantes. (v. A view from the stands, 1986). Il na pas échappé à Galbraith que le moteur principal de la pensée de Veblen consiste à ne pas hésiter à dilapider (« to squander ») les richesses afin de préserver la cohésion sociale au bénéfice des classes et des castes dirigeantes. Or, ce principe de manipulation culturelle, sociale et politique, par le biais de la dilapidation ciblée visant un objectif défini sentencieusement comme « supérieur », Nietzsche lavait emprunté tout droit des commentaires et des exégèses des rabbins allemands de droite, et il en fit ce que lon sait. Mais, bien entendu, certaines choses ne se disent pas ouvertement en bonne « société » ! En fait, le New Deal, qui semble inspirer Galbraith, correspondait également à la montée en flèche des concepts égalitaires et communistes aux USA. Le syndicaliste Lewis de la CIO, la centrale syndicale industrielle en rupture avec le gomperisme de lAFL, bénéficia directement de tous les efforts des radicaux, socialistes et communistes en vue d « organiser ceux qui ne létaient pas » (« organize the unorganized »). Lewis réussit intelligemment à coopter les efforts des New Dealers les plus avancés au sein de lAdministration Roosevelt en forgeant le slogan : « Le Président Roosevelt veut que vous vous syndicalisiez. ». Il déclencha ainsi une vague de syndicalisation sans précédent dans le pays. Ceci mena donc à la création du véritable contre-pouvoir industriel qui sexerça durant la négociation de conventions collectives. Pour un patronat socialement et politiquement contraint, ces conventions collectives permettaient cependant de discipliner la force de travail pour toute la durée du contrat, assurant ainsi la stabilité interne nécessaire à la planification managériale des grandes firmes. Mentionnons également limportance de lexpérience de la planification de guerre qui put compter sur lapport de Paul Sweezy et de Harry Magdoff, ainsi que des nouveaux économistes dinspiration proto-keynésienne, tel Hansen. Ou des statisticiens comme Kuznets. Tous ces éléments sont à ce titre plus importants sur le terrain que Keynes lui-même, lorsquil est pris hors contexte. Il ne sagit pas ici de rhétorique facile. Nous navons pas le désir de polémiquer, mais bien dinformer en supprimant quelques non-dits. Lalternative actuelle au capitalisme néolibéral globalisé ne peut plus être un « retour » à un capitalisme généreux et prospère, fondé sur un Etat capitaliste assisté par une technostructure présumément consciente des lacunes dune lorthodoxie économique désincarnée. Pas plus que le retour au capitalisme smithien du boucher du coin et de la tarte aux pommes nétait une alternative réaliste durant la Grande Dépression, comme lavait dailleurs bien compris les New Dealers les plus avancés déjà conscients du passage du capitalisme familial et national au capitalisme dominé par les corporations multinationales (selon la synthèse de Stephen Heymer). Plus que jamais lalternative actuelle oppose barbarie capitaliste et socialisme. Lambiguïté vient du fait que les services de désinformation bourgeois, et leurs nombreux pitres et bas clergés sur-représentés, sèment la confusion, particulièrement parmi la gauche. On confond à dessein la distinction entre la nécessaire opposition théorique de principe au capitalisme, qui est indéniablement fondée sur des contradictions systémiques concrètes (productivité, concentration/centralisation du capital, surproduction et sous-consommation, contrôle de la plus-value et de la plus-value sociale etc.), et la pratique politique se jouant dans un contexte institutionnel précis, mais néanmoins changeant. Or, la distinction pratique entre stratégique et tactique concerne les moyens à utiliser pour dépasser le vieux mode de production capitaliste, elle ne concerne pas les finalités elles-mêmes. Sur la base dune telle confusion, il serait impossible de distinguer direction et vitesse et donc de concevoir avec un minimum de lucidité les luttes, mais aussi les nécessaires alliances de classes. A ce propos, dans mon essai «Réformes démocratiques révolutionnaires ou lamentable Rossinante du réformisme? » in Tous ensemble (éd. de 2002) jai proposé, en toute connaissance de cause, de remplacer la fallacieuse opposition incarnée par Edouard Bernstein entre « réformes » (bourgeoises) et « révolutions » (communistes) par la distinction pragmatique et plus authentique entre « révolutions prolétariennes et réformes démocratiques révolutionnaires ». Dans les deux cas se sont des changements authentiques tout aussi prolétariens qui sont impliqués. Je développais ainsi loption de la « voie pacifique vers le socialisme » mise en lumière, et certainement pas niée, comme on le dit trop souvent avec une coupable légèreté, par le camarade Lénine dans LEtat et la révolution. (1917) Cette option ne dément pas la justesse de la voie révolutionnaire et ne remet aucunement en cause la valeur exemplaire de la Révolution dOctobre bolchevique. Tout dépend des circonstances et notamment de la nature de la lutte et des alliances des classes, de même que du degré de conscience de classe du prolétariat et de ses représentants. Ainsi J. K. Galbraith pourrait aisément convenir avec nous que loption blairiste nen est pas une, puisque, au minimum, elle détruit la demande interne. Mais comme tous les économistes bourgeois, progressistes ou pas, il reste ontologiquement et méthodologiquement incapable de comprendre la nécessité du « partage du travail » (Marx, Emile Pacault), ne serait-ce que par la réduction généralisée du temps de travail légal, (les 35 heures de la « gauche plurielle »). Ces deux versions étant dérivées directement de linfluence de Marx et de sa lecture des luttes ouvrières, ainsi que de lexigence du dépassement du mode de production bourgeois. Le hiatus symptomatique dans luvre de Galbraith peut sans doute expliquer pourquoi un « pitre » comme Milton Friedman a pu intituler, sans état dâme particulier, un de ses opuscules habituellement creux et abreuvé de libertarisme de droite à la von Hayek, « de Galbraith à la liberté économique » (From Galbraith to economic freedom (1977) ! Cette attaque friedmanienne est tout à lhonneur du Prof. Galbraith. Elle suffirait à elle seule à justifier une vie de travail. De manière évidente, Milton Friedman na aucune idée précise de lobtention du dimanche férié, ni des congés payés même minimes, à laméricaine ni, a fortiori, de la défense, par lOIT, des 48 heures légales et des autres législations concernant les conditions de travail. Lalternative politique et sociale est plus que jamais entre la barbarie philo-sémite nietzschéenne menant à la réintroduction dun nouvel esclavage et dune nouvelle domesticité et, au contraire, une nouvelle régulation économique par le partage du travail. Lextrême dangerosité de la barbarie philo-sémite nietzschéenne et de son exclusivisme intrinsèque apparaît lorsque lon considère lucidement les résultats inéluctables de la mise en pièce, par la résistance, de lillusion de la « destinée manifeste » étendue à léchelle du monde. Car, cette illusion est présentement réécrite dans un sens impérial judéo-chrétien et sioniste de droite, dans le contexte précis du dépérissement économique et national de lEtat américain, quen toute bonne logique cet exclusivisme sécrète malgré lui. Prenons le soin dajouter que ce qui peut et doit dépérir ce sont les structures politiques de domination de classe et non les Nations elles-mêmes. Celles-ci doivent, au contraire, survivre au sein densembles plus vastes en tant que médiations nécessaires à lémergence dun internationalisme prolétarien capable de mettre en uvre une division internationale du travail plus fraternelle et donc, par définition, a-impériale. La démocratie représentative formelle ne suffit plus pour sauver le capitalisme des ravages auto-infligés par ses propres « esprits animaux ». Des formes de démocratie socialistes doivent maintenant être inventées. Si la transition sera paisible, ces formes de démocratie socialistes simposeront par le biais du développement lent, mais inexorable, de nouvelles manières de contrôler collectivement la « plus-value sociale ». Autrement, la révolution bolchevique, bénéficiant des critiques de sa propre expérience antérieure, demeurera la seule voie possible. Contrairement à ce que veut encore croire John Kenneth Galbraith, le capitalisme ne peut plus « triompher » du fait de la contradiction antagoniste qui oppose désormais le potentiel économique de ses forces productives et lextrême aliénation des rapports de production quelles supposent. Il sagit-là dun processus qui entame fatalement chaque jour davantage la dignité humaine et lexercice productif de lintelligence et de la créativité. Le règne de la nécessité économique doit désormais laisser la place au règne de la liberté grâce au partage du travail. Réforme révolutionnaire ou révolution, cest toujours du dépassement du capitalisme quil sagit, et non plus de son sauvetage populiste et démagogique. Le brave Galbraith, canadien dorigine, a fait son temps : vive léconomie politique marxiste !
Sur la phénoménale étendue de cette ignorance assidûment cultivée et son désir philo-sémite nietzschéen de « retour » à l'obscurantisme intellectuel intentionnel et à la fraude éthique voir : « In Praise of Reason and the Secular State », « Nietzsche as an awakened nigthmare », «Lit du néo-nazisme » et son annexe « Aux racines du fascisme » de même que Pour Marx, contre le nihilisme, tous disponibles sur le site HYPERLINK "http://lacommune1871.tripod.com/"http://lacommune1871.tripod.com . Dès qu'on rappelle L'Epopée de Gilgamesh et la mythologie égyptienne liée au passage du calendrier lunaire au calendrier solaire, ou encore le Code Hammourabi et d'autres textes anciens du même genre, que reste-t-il de la « bible » et des prétentions rabbiniques, ou encore de celles de la droite sioniste, chrétienne et juive, à une quelconque antériorité historique ou divine? Combien de crimes politiques et coloniaux auraient pu nous être épargnés au Moyen-Orient comme ailleurs? Le degré de connaissance moderne accumulé sur ces sujets implique que toute prétention à donner une expression politique à ces croyances fallacieuses et lunatiques devient, non seulement un crime contre le caractère nécessairement laïque de toute société moderne éthiquement et culturellement hétérogène, mais également un crime contre l'égalité humaine, et par conséquent contre l'Humanité en soi. Ces tendances nous firent beaucoup de mal depuis leur début. Leurs influences délétères causèrent d'immenses dégâts dans nos rangs « communistes » depuis la chute de l'URSS, au point que plusieurs « servi in camera » auto-élus du nouvel empire sioniste réactionnaire et global prétendent maintenir leur grappin sur les partis communistes occidentaux historiquement importants, dans le but déliminer préventivement toute résistance prolétarienne et de classe organisée et déterminée. Ces racines inégalitaires doivent être éradiquées de nos rangs sans le moindre compromis. Le plus tôt sera le mieux. Un parti communiste est nécessairement laïque et même athée dans le sens étymologique et informé, donc tolérant du terme, exposé dans la seconde partie de Pour Marx, contre le nihilisme. Si toute personne croyant en l'égalité humaine peut avoir sa place dans un parti communiste, un catholique, un protestant, un juif, un musulman ou une personne de toute autre foi religieuse n'a strictement pas de place dans un parti communiste, si cette identité religieuse demeure son point de référence dominant et exclusif du point de vue éthico-politique. La plus stricte laïcité vaut pour la vie du parti : elle implique la mise à lécart de la religion dans ses pratiques. Car celles-ci sont, par définition, politiques. Elle implique également de militer pour une nouvelle psychoanalyse marxiste appropriée. On ne saurait, en effet, militer pour la liberté Humaine en étant soi-même la proie de superstitions plus ou moins communes ou supposément plus éveillées. Ceci vaut, en particulier, pour les dirigeants, qui doivent être conçus comme les « serviteurs » publics par excellence du Parti et du prolétariat. L'égalité humaine ainsi quune conscience libre et critique constituent nos deux impératifs catégoriques ethico-politiques. Les croyances religieuses et psychologiques, nécessairement relatives de par leur nature, ne sont acceptables et utiles qu'en tant qu'hypothèses. Et encore, en autant quelles ne contredisent pas l'investigation scientifique et les réformes socio-politiques destinées à poser les bases matérielles permettant l'éclosion du recouvrement individuel et collectif de l'Homme par lui-même. On sait depuis Gioacchino da Fiore et Vico que les figures puériles du « père » ou du « seigneur » ne sont pas compatibles avec la démocratie authentique mettant en scène des sujets libres et égaux entre eux. Toute négation religieuse ou séculière de l'égalité humaine, qu'elle prenne la forme d'une croyance imbécile d'appartenance à un « peuple élu », ou à une « secte élue » ou « prédestinée », ou encore à d'autres croyances lunatiques de ce genre, doit être rapidement éradiquée du sein du Parti. Cela vaut pour la tolérance objective et l'appui en coulisse de ces attitudes imbéciles et de leurs conséquences politiques sionistes de droite et néo-nietzschéennes. Le dialogue entre les différentes croyances doit être fondé sur la reconnaissance préalable par toutes les personnes concernées de la préséance hors question de la science, sans exclusivisme et sans a priori mystique, pour tout ce qui demeure encore scientifiquement inexpliqué, au-delà de tout charlatanisme freudien ou métaphysique, et au-delà de toutes les autres supputations sans fondement du même genre. La stricte laïcité de l'Etat et de la vie politique, par distinction avec la vie privée et intime, doit demeurer le principe de référence des militants autant que des cadres de tout parti communiste. Reprendre possession de nos partis communistes, en les soustrayant à l'influence des opportunistes auto-élus incrustés dans nos rangs, est devenue la Priorité des priorités. Ceci doit être accompli sans aucun compromis éthique, conceptuel ou politique. Notre survie et notre développement politique et intellectuel comme force alternative éthico-politique autonome, ainsi que la survie des conquêtes démocratiques du prolétariat en dépendent. Disons-le sans ambages: être communiste signifie le mépris et le rejet définitif des prothèses, souvent vénales, de la religion, mais aussi des loges maçonniques et de toutes les autres sectes secrètes. Ceci signifie, en particulier, le rejet et le mépris pour toutes leurs frauduleuses et creuses mythologies malveillantes et les rituels absurdes cultivant le « secret » et le contrôle sectaire. Elles sont en réalité animées sélectivement par l'unique objectif de préserver les hiérarchies de classe et par l'espoir de pouvoir instrumentaliser « l'irrationnel » à cette fin. Bien entendu ceci implique, en dernière analyse, l'espoir de manipuler la crédulité des gens ordinaires mais également des citoyens contre leurs propres intérêts, ainsi que je l'explique dans Pour Marx, contre le nihilisme. Trop de gens se prennent pour des « éveillés », qui ne sont en réalité que des « pitres ».
Il convient de défendre âprement et avec lucidité les conquêtes indéniables dues au communisme y compris lorsque ces conquêtes sont temporairement renversées (comme cela fut le cas en ex-URSS). Pour cela, il convient doser défendre la forme intégrée et plurielle de la démocratie socialiste. Celle-ci comprend, par exemple, les thèses communistes relatives à la propriété collective des moyens de production ou lachèvement du mouvement de démocratisation par lajout de la démocratie industrielle (planification, conseils ouvriers etc.) ; elle comprend aussi la démocratie sociale (structures de contrôle démocratique des bureaucraties etc.) et la démocratie représentative et participative renforcée et proportionnelle, elle-même démocratisée et maintenue hors du contrôle ultime de la propriété privée. La démocratie participative devrait être consolidée par des instances de contrôle démocratique tels les Bureaux des Ombudsmans ou des Prud'hommes, et les Comités citoyens des plaintes contre la police. Il importe, par contre, que toutes les formes de démocratie soient soustraites et protégées des pernicieuses influences de la propriété privée. Ceci implique, entre autres choses, un financement strictement public des partis politiques comme de toutes les instances démocratiques, un temps d'antenne égal ou proportionnel. Ce temps dantenne égal devrait se prolonger tout au long de lannée, dans tous les médias publics ou privés, aussi bien lorsque ces médias traitent d'affaires politiques que culturelles au sens large.
Dautre part, il faudrait impérativement que toutes les critiques concernant le « socialisme réel » soient remises dans leur contexte historique exact. Ceci pour deux raisons : dabord, les critiques bourgeoises les plus viles et les plus répandues fondent comme neige au soleil dès quon se débarrasse de cette vision anachronique. Même Staline sen sort haut la main, ne serait-ce que par la trahison de la social-démocratie européenne (Blum vis-à-vis de lEspagne républicaine, Munich, ou encore lincroyable neutralité vénale des USA à travers la politique de « Lend-Lease » et de « Cash-and-Carry » jusquà l'attaque sur Pearl Harbor du 07 décembre 1941, et ainsi de suite.) Les supposés soubresauts de la « ligne de parti » des PCs, dans la lutte contre le fascisme et le nazisme, deviennent limpides pour qui prend la peine minimale de jeter un coup dil sur la chronologie de ces mois troubles et pour qui cherche honnêtement à analyser la trahison antérieure des démocraties occidentales. On peine, par exemple, encore à nous avouer pourquoi Malraux huma prudemment le vent jusquen 1942, avant de rejoindre le général de Gaulle. Il ne fut pas, comme on sait, le seul « grand » intellectuel bourgeois, ni le seul homme politique du centre-droit ou de « gauche » à être conceptuellement vacillant. Naturellement tout ce beau monde était pour sa part dépourvu du prétexte purement tactique relié à une quelconque ligne de parti. Faut-il ajouter que ceci vaut pour nombre de leaders des communautés juives, de fait jusquen 1938 sous le fascisme mussolinien, tant il est vrai que le philo-sémitisme nietzschéen nest nullement une invention récente? Le rôle des franc-maçonneries française, européenne et occidentale davant-guerre et leurs attirances nietzschéennes ne sont pas encore objectivement analysés, ce qui est plus que dommage du point de vue du communisme comme de celui de ses partis attitrés, sinon de lesprit authentiquement républicain. Ce vacillement ontologique perdura avec léclatement et le déchaînement de la guerre. Citons entre autre exemple, les actions d'un Churchill cherchant désespérément à retarder louverture dun deuxième front avant Stalingrad (i.e. le fiasco planifié de Dieppe confié à l'incapable Mountbatten représente Churchill « à son meilleur », quoiqu'il se surpassa plus tard par son discours de Fulton - Missouri en 1946. Dans ce discours vengeur, il annonçait unilatéralement la tombée d'un rideau de fer curieusement tracé en Europe Centrale de Stettin à Trieste, simplement parce qu'il venait de perdre ses élections en faveur de ses opposants travaillistes plus keynésiens! Le rideau de fer de Churchill faisait curieusement abstraction de la présence de l'Armée Rouge en Europe de l'Est. Il revenait donc à proférer une déclaration de guerre envers le majeur allié de la Seconde Guerre Mondiale, marquant ainsi le lancement unilatéral de ce qui sera connu ensuite comme la Guerre Froide.) Par ces machinations, la bourgeoisie mondiale cherchait à faire dune pierre deux coups (On se reportera avec bonheur au livre Les communistes de Louis Aragon pour une introduction magistrale à cette problématique.)
Il est vrai, par ailleurs, que la réhabilitation par le travail (goulag ?) tant décriée aujourdhui pourrait avantageusement être remplacée en régime socialiste par la seule suspension temporaire des droits de citoyenneté, sauf cas dutilisation de la violence, afin de protéger la propriété collective, sans nier les autres droits individuels formels. Mais là encore, à moins de vouloir produire des « parias » en toute bonne conscience, continue à se poser lépineux problème de la réhabilitation et de la réintégration des individus dans le cadre social normal, puisquils ne cessent jamais dêtre des égaux. Quoiquil en soit, la réhabilitation par le travail « classique » opérée par le « socialisme réel » se compare avantageusement au sort des peuples opprimés à la même époque. Ou au sort des travailleurs formellement « libres » des pays les plus exploités encore aujourdhui : considérant leur cruauté respective, réelle mais également intentionnelle, on ne peut condamner lune sans condamner lautre, à moins de se croire en position décrire lhistoire selon le seul point de vue des classes dominantes, ce qui est parfois risqué. (Pour ce qui est des derniers chiffres concoctés par des transfuges nassumant pas leur propre responsabilité, au demeurant des « opportunistes » fortement soutenus de lextérieur, ils mélangent pêle-mêle, condamnés de droit commun, prisonniers politiques et immigrés plus au moins contraints de lintérieur. Or, même dans ces conditions-là, ils ne parviennent pas à donner pour lex-URSS des moyennes annuelles supérieures à celles de la prison de classe, assortie de la peine de mort, aux USA, peine vue comme la seule forme de « rédemption » possible au regard du système de la propriété privée ! Bien entendu, on fait perpétuellement limpasse sur la réalité des ghettos urbains capitalistes, qui restent toujours « on the other side of the tracks », tout en produisant leur lot journalier de misère et de morts non-comptabilisées comme telles. Dans certains quartiers de Washington la mortalité infantile reste supérieure à celle du Bangladesh. Les mêmes « critiques » oublient de nous parler des dispositions concernant le « travail des domestiques », cest-à-dire la forme moderne desclavage assigné à résidence, qui partout en Occident est traitée soigneusement à part dans les programmes dencadrement de limmigration. Car elle vise à garantir le « niveau de vie » des petits et grands bourgeois ainsi que des cadres et des fonctionnaires moyens ou supérieurs, pourtant tous très « républicains » et très « schoelchériens » à leurs heures ! Il sagit-là dune malhonnêteté consciente qui se dissimule mal sous la prétention scélérate selon laquelle les traces du « goulag » auraient disparues, de sorte que lénormité de la chose serait sous-estimée (voire effacée mais, bien entendu, par d'autres qu'eux-mêmes lorsqu'ils prétendaient encore être de bons et loyaux fonctionnaires « communistes » !) On veut donc nous faire croire de manière frauduleuse qu'il est malheureusement devenu impossible de fournir des chiffres exacts et que ceux qu'ils nous fournissent unilatéralement seraient naturellement sous-estimés. Cette malhonnêteté pure et simple est conçue comme une arme idéologique par des gens qui ont passé leur vie comme éternels opportunistes et comme des idéologues de carrière qua diplomates. Ces gens-là sont tout aussi utiles aujourd'hui qu'ils le furent hier, durant leurs carrières, et cela pour les mêmes raisons! S'il fallait la prendre au sérieux, cette malhonnêteté vénalement calculée nous interdirait de penser sereinement le problème réel dans lespoir de le dépasser définitivement et démocratiquement. (Noam Chomsky a illustré cette pratique crapuleuse bourgeoise et petite-bourgeoise de la manipulation des chiffres en ce qui concerne les horreurs, pourtant réelles, commises au Cambodge. Il sagit dun pays martyrisé par le colonialisme, dans lequel les morts et les handicapés pour cause dAgent Orange et de mines antipersonnel utilisées par les Américains dépassent de très loin les quelque 300 000 à 500 000 morts attribuables directement au régime de Pol Pot (et non 1, 2 ou 3 « millions », tout ronds, comme on le répète à loisir, en accord avec une intention de dénigrement se suffisant à elle-même, hors de toute considération dexactitude, y compris en matière dopportunisme politique. En effet, nul nignore que Washington et lOccident fermèrent longtemps les yeux sur ce régime cambodgien qui embarrassait le Vietnam, leur adversaire communiste sorti victorieux des décades de guerre impérialiste qui lui furent imposées par lOccident. Tout comme Albright ferma les yeux devant le génocide qui se déroulait au Rwanda. Selon des méthodes de dénigrement identiques, il est désormais courant dimputer à « Staline » les millions de morts réels dus aux famines causées par la contre-révolution blanche et par loccupation nazie. Celles-ci firent un nombre de victimes imputé sournoisement à la « dékoulakisation » par de nouveaux historiens missionnaires. Ces derniers seraient dailleurs facilement mis dans la pénible position dexpliquer leur position ou celle de leurs familles durant cette contre-révolution et surtout durant lOccupation nazie. Ici aussi les gens trompettent des victoires révisionnistes qui ne sont peut-être que des victoires de Pyrrhus)
En réfutant fermement les accusations ignominieuses, en rétablissant la vérité des faits, ne restent alors plus que les problèmes vraiment difficiles, ceux qui mettent en cause les contradictions au sein du peuple et du mouvement communiste international : et celles-ci mériteraient des discussions acharnées, mais honnêtes. Il faudrait alors partir des objectifs que nos anciens camarades cherchaient à atteindre, en payant de leur personne, quel que fut par ailleurs leur sort et leur position officielle au sein du mouvement. Aucun mouvement de transformation ne réussit à se développer sil accepte de se salir lui-même en singeant volontairement en cela la vision que lui projettent ses ennemis de classe. Ces vérités simples simposeront dailleurs avec dautant plus de force que les conditions des travailleurs se détérioreront partout du fait du capitalisme mondialisé. Cest ce qui explique la crapuleuse tentative contemporaine de discréditer le communisme : la bourgeoisie, de nouveau nietzschéenne, y joue son va-tout idéologique avec une férocité et une malhonnêteté caractéristique. (On voit même des gens, qui doivent pourtant leur vie à lavancée de lArmée rouge aux ordres du judéophile Staline, prétendre aujourdhui que le communisme était pire que le nazisme et Staline pire quHitler : à quoi il serait trop facile et peu communiste de répondre en leur demandant sils auraient préféré que Staline et les communistes eussent tourné la tête dun autre côté ?)
La vision « millénariste » laïque concrète du communisme, en clair le dépassement du mode de production capitaliste, repose sur labolition de la domination de lHomme par lHomme, un choix consciemment proposé comme lavenir de lHumanité entière. Elle ne repose pas sur la honteuse affirmation de lélection divine de certains groupes ou de certaines castes. Georges Brassens avait mis en garde contre linanité de trop de gens à vouloir faire lhistoire en restant paisiblement de « lautre côté des Pyrénées ». Si nous voulons progresser vers une société égalitaire et libre, nous ne pouvons permettre quon nous exproprie de notre héritage de luttes et de conquêtes démocratiques et communistes. Selon le conseil du grand poète communiste Aimé Césaire nous devons savoir tout assumer avec lucidité. Sans cela, aucun dépassement ne sera jamais possible. Notre servitude intellectuelle serait totale.
Dans le même ordre didée, on se souviendra sans doute de la lettre « rabelaisienne » de Gramsci à son fils Antonio lui vantant la valeur humaniste de létude de « lHistoire ».
Voir la conclusion de larticle « Les conséquences socio-économiques de Volcker, Reagan et Cie » sur cette conception de la politique (dans la section Economie Politique Internationale dans le même site.) Cette formulation de la politique est entièrement mienne. Lidée générale en appartient depuis toujours aux classes et aux peuples révoltés. Là encore la « genèse » tendancieuse dAttac, tout comme sa sur biblique, a des antécédents dont on a tort de ne pas senorgueillir ! Ce que lon choisit de prendre et ce que lon prétend pouvoir ignorer en dit long sur les emprunteurs.
Extrait:
(Note du 1er mai, 2005) Je me suis déjà expliqué sur ce que serait une compréhension communiste de lactuelle remise en cause du Pacte de stabilité. On trouvera ces réflexions dans la section Economie Politique Internationale sur le site HYPERLINK "http://lacommune1871.tripod.com/"http://lacommune1871.tripod.com , en particulier dans larticle intitulé « Europe élargie, zone euro et Europe sociale » (11-09-2003). Dans lExtrait qui suit, jai corrigé la syntaxe ici et là chaque fois que ceci ne modifiait en rien le contenu. Jai donc opté pour des changements minimums.
Il importe de noter un autre fait d'évidence: tous ceux qui, à droite comme à gauche, ont défendu une interprétation nettement en faveur d'une compréhension supposée « plus intelligente » du Pacte de Stabilité et de Croissance, ou encore en faveur d'un dépérissement pur et simple de ce pacte, quoique masqué sous les dehors « raisonnables » d'une exigence pour plus de flexibilité, fondent maintenant leur discours public sur un raisonnement purement keynésien. Ils soulignent maintenant les cycles économiques et commerciaux et la nécessité de les domestiquer par des mesures contre-cycliques. Mais ils le font en continuant à mener une politique fiscale et économique strictement monétariste et friedmanienne. Les contradictions de cette manière de faire idéologique sont contradictoires, au point datteindre à l'absurde. La discipline d'ensemble économique et budgétaire, particulièrement lorsqu'elle relève d'un rapport dette/PIB, et donc de la marge budgétaire disponible, est toujours promise pour demain, lorsque la croissance économique sera de nouveau miraculeusement au rendez-vous. Cependant les principes keynésiens et la rhétorique friedmanienne ne sont pas solubles, quelle que soit la démagogie. Personne ne devrait confondre la politique de rigueur monétaire conduite par une Banque Centrale fonctionnelle avec le « monétarisme ». Ce dernier est une mouture « excentrique » de la politique monétaire née des besoins spécifiques du capital spéculatif international. Ceci se vérifia particulièrement après l'abrogation de la Régulation Q et le recyclage vers l'Occident des pétro-dollars en possession des pétro-monarchies par les bons soins de H. Kissinger après le premier choc pétrolier de 1973. Volcker, Reagan et Thatcher ont transformé cette perversion économique en une politique du néolibéralisme global triomphant. Les ratios P/E, endémiquement surévalués, même après l'éclatement de la bulle spéculative des secteurs « technologiques », illustrent la dramatique déconnexion de ce « monétarisme » dominant avec la réalité conceptuelle et plus encore avec l'économie réelle. Il ruine inexorablement les USA et l'Occident tout entier. A tout le moins, les Critères de Maastricht ont l'avantage supplémentaire d'imposer un « retour » à la rationalité économique et aux processus concrets de l'économie réelle. De surcroît, il faut noter que, du fait des tendances démographiques, technologiques et du cycle des produits, ainsi que du fait de l'émergence des nouvelles nations industrielles, la croissance moyenne en Occident ne rejoindra celle atteinte durant les mal nommées « Trente Glorieuses » que très difficilement. Le mirage US nest que cela, un mirage statistique du PIB atteint grâce à l'endettement national et à celui des foyers acquis par un abus systémique mais transitoire du pouvoir militaire. Ce mirage est également entretenu grâce au contrôle de la planche à billets. Pendant ce temps, tout le monde oublie de remarquer que la récession causée par l'éclatement de la bulle spéculative est déjà terminée en Occident, de sorte que les problèmes actuels relèvent strictement de causes structurelles et non pas de causes conjoncturelles. En particulier, cela signifie qu'ils empireront à mesure que la délocalisation et les guerres provoqueront leurs dégâts. Dans ce scénario réaliste, que veut dire « harmonisation fiscale »? Elle se réfère simplement au dénominateur commun européen et mondial le plus bas, pour le seul bénéfice du capital spéculatif global de court-terme. Cela ne signifie malheureusement pas une quelconque négociation d'une nouvelle définition de l'anti-dumping à l'OMC, qui devrait être appuyée par une politique fiscale, conçue pour rendre les investissements à court-terme moins « rentable » que les investissements productifs (immobilisés) à long terme, tant au plan national que mondial. Cette alternative ouvrirait du moins la voie à la négociation mondiale de « Seuils Tobin ». Mentionnons également que la bourgeoisie européenne imite besogneusement ces jours-ci les prescriptions néoconservatrices et reaganiennes d'une autre façon délétère. A savoir en transférant les dépenses de l'Etat central vers les gouvernements locaux et régionaux, par le biais d'une politique monétariste de décentralisation/déconcentration et de régionalisation, appuyée par une série de privatisations à ces niveaux inférieurs de gouvernement. Ceci se traduit déjà par une augmentation générale des taxes pour les citoyens et non pas une baisse. Mais, par contre, cette augmentation est accompagnée par une diminution impitoyable des services sociaux, souvent soumis à une tarification régressive. Comme ceci va de pair avec la marche néolibérale vers un régime régressif de « flat tax » qui privilégie le décile le plus riche, personne ne peut plus sattendre à ce que la dette nationale puisse baisser tendanciellement, tant que le gouvernement appliquera ces politiques réactionnaires. Au risque de me répéter, le problème principal de la bourgeoisie est de transférer cyniquement la richesse collective et la plus-value sociale à son propre profit, et non de piloter l'économie rigoureusement au bénéfice de tous.
Il convient de conserver à l'esprit que ce transfert de richesse s'accomplit dans le cadre d'une constellation internationale des forces encore définie par deux grandes tendances contradictoires, celle d'une entente supra-impérialisme et celle d'une rivalité inter-impérialiste s'exprimant d'une manière plus ou moins latente. Les blocs régionaux peuvent remplacer les grandes puissances nationales et leurs empires coloniaux et néocoloniaux. De même, le globalisme néolibéral peut temporairement faire pencher la balance en faveur d'une bourgeoisie mondiale entrevue par la Commission Trilatérale. Pourtant, les hiérarchies et les tensions internes subsisteront. La poussée impériale globale actuelle, conduite par les philo-sémites nietzschéens américains, repose sur des guerres préventives qui sont tout à la fois de nature militaire, commerciale et diplomatique. Ces élites impériales globales auto-désignées ont un indéniable intérêt à voir détruite la discipline créée en Europe par le Pacte de Stabilité et de Croissance. En effet, ceci conduirait inexorablement l'Europe sur une voie fiscale latino-américaine, qu'aucun Etat post-social affaibli, de surcroît miné par des instances centrales européennes anémiques, ne pourra plus renverser. Les citoyens européens devraient se souvenir que le « sommet » de toute pyramide impériale est un lieu très solitaire. Ainsi que l'a déjà dit le récemment réhabilité Carl Schmitt, on y con-fond éventuellement des esprits pareillement animés dans l'unicité dominante d'un « führer » et de ses servants, opposés diamétralement à un « ennemi » dûment démonisé. La division institutionnelle des pouvoirs en démocratie, dûment animée par l « esprit des lois » imaginé par Montesquieu, serait ainsi éviscérée par une mouture du nietzschéisme fasciste et théocratique.
C'est la raison pour laquelle j'ai commencé le présent essai en soulignant l'absolue obligation éthico-politique, sinon scientifique, de concilier les résultats concrets avec les prétentions idéologiques et les vagues promesses (obligations de résultat.) Je note également que personne, parmi les zélés réformateurs transversaux des Critères de Maastricht, ne voudrait gager la demande collective en faveur d'une « flexibilité » budgétaire accrue, sur une obligation très stricte et automatique d'augmenter les impôts sur le capital pour assurer le retour à l'équilibre, dans l'éventualité quasi certaine où leur stratégie néoconservatrice viendrait à échouer et ne produirait pas la croissance promise. Sans un engagement de ce genre, la stratégie friedmanienne, offerte sous les dehors d'une rhétorique néo-keynésienne de la croissance, reviendra simplement à planifier une réelle politique de redistribution nietzschéenne favorisant les 10% les plus riches de la population, à linstar de l'Amérique de G. W. Bush. En tant que communistes, nous ne soutiendrons pas un stratagème aussi littéralement misérable. Pas plus que nous attendrons que ses résultats escomptés ne soient traduits en une rhétorique rawlsienne ou giddensienne de la « justice sociale », destinée à nous être présentée par les partis de droite et socio-démocrates ligués entre eux, comme un fait accompli. La lutte de classe consciente ne tolère de « faits accomplis » d'aucune sorte. Quels que soient ses oripeaux nationaux, les blairistes, sauce troisième voie, n'ont aucun futur au sein de la gauche.
Par souci d'équité, ajoutons que certains gouvernements membres de l'UE ont un ratio dette/PIB autrement plus onéreux que les pays qui jusqu'ici respectaient le Critère de 60 %. En cohérence avec l'équité et la rigueur impérative des Critères de Maastricht, il convient de rappeler que les seuils de 3 % de déficit budgétaire et de 60 % d'endettement signifient respectivement 3 % et 60 % et rein d'autre. Ceci implique donc que les pays de la zone euro, qui ont un endettement supérieur à 60 %, devraient être sujets à un seuil budgétaire de 2 ou 2,5 %. Ceci afin de dégager les fonds nécessaires devant être destinés à la réduction de la dette pour contribuer, à long terme, au bien-être collectif de toute la zone euro. Le poids budgétaire des remboursements ainsi que les taux d'intérêt prévalents deviennent cruciaux. Dans ce scénario, qui fut d'ailleurs appliqué à l'Italie par Bruxelles lorsquelle était gouvernée par le centre-gauche, la question la plus importante demeure de savoir comment assurer les investissements productifs nécessaires. On comprend par cela essentiellement les investissements domestiques, pour autant quils ne se traduisent pas négativement en flux constants de capitaux de court-terme vers l'extérieur. Car ceci ne ferait quaggraver l'endettement initial tout, en détruisant ce qu'il reste des appareils industriels et économiques. La solution réside dans la modulation des Ratios Cooke. Les nations les plus endettées seraient autorisées à mettre en oeuvre des ratios Cooke préférentiels via la réhabilitation des banques d'investissement à long terme. Ces banques bénéficieraient simultanément de taux d'imposition plus bas et de politiques nationales de provisionnement pour dette favorables, mais néanmoins calculées pour assurer la stabilité financière densemble nationale et européenne. Comme ceci influencerait la direction des investissements européens sur le moyen et le long terme, cette politique devrait être supplémentée par deux autres initiatives complémentaires. La première viserait à autoriser la création de banques d'investissement de long-terme régionales qui seraient autorisées à opérer dans toutes les régions affectées par un niveau de chômage plus élevé que la moyenne. Ceci assurerait que l'épargne domestique d'une nation membre ne serait pas épongée par d'autres, sans bénéfices mutuels concrets sous forme d'un soutien collectif à l'investissement productif. La seconde serait de créer une banque spécifiquement européenne d'investissements contre-cycliques à long-terme. Son mandat serait de soutenir l'émergence de consortiums européens destinés à mettre en oeuvre des grands travaux publics purement européens. Un rôle supplémentaire serait d'associer ces activités avec des opérations de swap visant à transformer l'endettement de l'Etat en investissement productif sûr, simplement en échangeant les dettes portant les intérêts les plus lourds en actions comportant très peu de risques (ainsi que décrit dans Tous ensemble.) Un Etat comme l'Italie pourrait réintroduire temporairement l'Eurotaxe sur les salaires plus élevés, dans le but de payer rapidement une partie de la dette et ainsi libérer de manière permanente une marge de manuvre budgétaire séculairement croissante. Cette marge serait officiellement consacrée au maintien et à la bonification des programmes sociaux universels, sans diminution des programmes déjà existants et déjà alloués. Aujourd'hui la mentalité des classes moyenne et ouvrière est encore pénétrée par la conscience de bénéficier des programmes sociaux universels résiduels. Elles peuvent encore évaluer instinctivement la pertinence du maintien et du développement de la solidarité nationale et des « revenus nets globaux » (y compris sous la forme de l'éducation nationale, du système national de santé et d'autres programmes et infrastructures similaires.) Ma compréhension personnelle de cette mentalité me dit que la classe moyenne comme la classe ouvrière sont toutes deux encore loin d'avoir succombées aux sirènes du darwinisme social susurrant leur lancinant appel « au chacun pour soi » du désespoir, repris de manière peu convaincante par Berlusconi, Fini et des politiciens démagogiques de cet ordre. Personnellement, je n'hésiterais pas à promettre officiellement de destiner tous les revenus supplémentaires provenant durant les 5 prochaines années de cette nouvelle Eurotaxe, imposée de manière progressive sur tous les salaires supérieurs à 15 000 ou 20 000 euros, au rachat immédiat des coupons les plus onéreux de la dette nationale, tout en légiférant l'obligation d'utiliser la marge budgétaire ainsi créée exclusivement pour les programmes sociaux universels existants ou à créer. Bien entendu sans que ces sommes supplémentaires nimpliquent une diminution de la moyenne des dépenses consenties par lEtat dans ces domaines sociaux jusquici. Je n'hésiterais pas faire de cette proposition spécifique. la plate-forme principale du programme de gauche et de centre-gauche à opposer à celui de Berlusconi et Cie aux prochaines élections législatives. Les taux d'intérêt directeurs sont encore bas, mais en hausse. En outre, la fraction des « revenus nets globaux » dérivant des programmes sociaux contribue au soutien et à la croissance structurelle de la « productivité », de même qu'à la bonne tenue de la consommation interne qui représente 70 % de toute la demande effective. Les citoyens comprennent parfaitement la logique de la rigueur économique, lorsqu'ils la jugent clairement nécessaire au maintien de leurs intérêts immédiats et de long-terme. Ils méprisent, par contre, l'austérité économique biaisée par des intérêts de classe, autant qu'ils méprisent la démagogie populiste de la droite. Encore faut-il leur offrir une occasion concrète, objective et terre-à-terre de différencier entre les deux. Faute de quoi, la politique du ressentiment, qui accompagne les paramètres objectifs dun choix darwinien de « sauve-qui-peut» généralisé, se traduira obligatoirement par un nouveau clientélisme, une peste bien connue dans la Péninsule.
Extrait :
« La stabilité est primordiale. Elle lest plus encore pour la gauche et le prolétariat vivant de léconomie réelle que pour la bourgeoisie vivant de processus factices fondés sur des statistiques montrant le monde à lenvers (ex. PIB, « productivité » « croissance ») La stabilité concerne les prix et linflation, les profits et les salaires réels donc les entrées fiscales et, avec elles, les revenus réels (i.e. salaire plus filets sociaux.) La classe ouvrière et les travailleurs en général se sont longuement battus pour obtenir cette stabilité. Rappelons par exemple les luttes concernant la clause Cola aux USA ou la « Scala mobile » en Italie, ainsi que leurs équivalents partout ailleurs dans le monde, destinés à préserver le pouvoir dachat.
Sans lassurance de cette stabilité tout devient factice ou plus exactement spéculatif dans un monde économique contrôlé par le capital (le capital ayant éminemment le pouvoir de spéculer sur linstabilité - et sur la « flexibilité » mondiale des taux de change-, pouvoir dont ne disposent ni les salariés ni les syndicats.) Or, la BCE soumise aux Critères de Maastricht peut et, de fait, contrôle les mouvements des capitaux spéculatifs de part ses agrégats M2 et M3, eux-mêmes surdéterminés par les-dits Critères. Elle favorise certainement le monde de la finance, mais dans ces limites institutionnelles et comptables précises et préétablies. Supprimer le Pacte de Stabilité et les Critères de Maastricht à ce moment ci, cest-à-dire après que le prolétariat ait déjà assumé tous les sacrifices possibles à coup de plans daustérité, pour permettre le respect de ces Critères et lentrée des pays membres dans la zone euro, revient tout bonnement à abandonner aux banquiers centraux et à leurs clients/patrons capitalistes toute liberté sur ces agrégats. Ce qui, en loccurrence, peut bien être le vu des « économistes » titularisés, voire de nombreux économistes dATTAC, mais qui, en aucun cas, ne saurait être celui des économistes et des militant-e-s du PCF et de tous les PC de la zone euro. Car cet abandon des agrégats M2 et M3, correspondant à lépargne spécifiquement canalisée par la finance, ne signifierait en rien labandon du contrôle de la BCE sur lagrégat M1. Cest pourtant cet agrégat qui détermine largement linflation et donc les conditions faites au pouvoir dachat des travailleurs actifs et de larmée de réserve. Bien au contraire : ce contrôle pointilleux sur M1 serait renforcé au nom de la lutte contre linflation (même en adoptant, à linstar du Royaume Uni, une conception proto-laxiste à la Modigliani qui, comme tout bon prix Nobel qui se respecte, ne dit rien sur les politiques salariales correspondantes, et pour cause. Qui ne dit rien, non plus, sur linflation provenant du laxisme envers M2 et M3 mais invariablement épongé par M1, cest-à-dire par la masse salariale nominale) Il serait donc bien que la gauche se reprenne en main en matière monétaire et quelle cesse de parler au travers de son chapeau. Ou mieux encore, quelle cesse de prendre pour argent comptant les théories de ses adversaires, en se bornant à singer les « experts » bourgeois et proto-bourgeois, de service ou pas. Ici, comme ailleurs, il importe de penser la réalité selon sa propre tête.
Ce qui est remarquable dans les articles du texte constitutionnel (européen) discuté ici, cest louverture nouvelle à un rôle accru des banques centrales nationales, en vue dassurer une plus grande uniformité de la stabilité en question. Il semblerait que la critique du processus de formation du taux dinflation et des taux directeurs centraux dans la zone euro et celle des ratios Cooke ait été (partiellement) reçue en haut lieu. Resterait à la gauche de profiter de cette ouverture. En particulier, pour éviter une uniformisation totale des piliers, jusquici distincts, des systèmes financiers nationaux selon une logique purement spéculative. On permettrait, de la sorte, à une part du crédit disponible dadopter une autre logique, tout aussi profitable, mais beaucoup plus saine, à savoir celle de linvestissement productif.
Ajoutons en soulignant au crayon rouge la remarque suivante : tout Etat moderne digne du nom qui aurait besoin de léquivalent de plus de 3 % de son PIB, pour mettre sur pieds une politique de relance économique contre-cyclique efficace, ne saurait être autre chose quun Etat mafieux, mentalement tiers-mondialisé. Ou encore une dictature économique de la bourgeoise (bonapartisme financier ?), mettant lEtat au service exclusif du capital, en faveur de qui se feraient les principaux transferts dargent, sans se soucier du sort de la majorité de la population, ni du nécessaire équilibre sur le moyen et le long terme des paramètres fondamentaux. Au minimum, à linstar du gouvernement Raffarin actuel, ce serait un Etat incapable de contrôler sa fiscalité malgré les lubies néolibérales de relance par le biais dune politique nietzschéenne de terre brûlée
en bref, un anti-Etat, un simple « Quartier général » du patronat !
La question nest pas seulement de savoir si la fiscalité régressive des néolibéraux, au pouvoir aux USA, en lAllemagne et en France ou partout ailleurs, peut être conçue comme une opération contre-cyclique. Tout le monde sait que ce nest pas le cas. Mieux, que ce nest pas son but. La fin du « communisme réel » a donné limpression à la bourgeoise quelle pouvait enfin revenir sur les concessions faites au lendemain de la révolution bolchevique (Traité de Versailles, Beveridge première manière, OIT et ainsi de suite). Ou quelle pouvait revenir sur celles concédées au lendemain de la défaite du fascisme et du nazisme aux mains des communistes à Stalingrad (i.e. établissement préventif de lEtat-providence, prenant des allures dun Etat social, là où la résistance domestique était la plus forte, malgré les carcans de Yalta.) Le but de lopération néolibérale actuelle vise à démanteler tous les droits acquis de lEtat social. La bourgeoise vise cet objectif avec dautant plus de férocité quelle a compris, avant plusieurs socio-démocrates aujourdhui transmués en socio-libéraux, que la marche conjointe forcée de la « productivité » et de la globalisation ne permettait guère que deux choix : soit le partage du travail et donc le renforcement de lEtat social et de sa fiscalité propre, soit la nouvelle domesticité (voire la réintroduction dun esclavage moderne selon de vieux cartons du Pentagone remis au goût du jour). Ce qui imposerait la réintroduction de lassistanat et du caritatif, en lieu et place des systèmes dassurances collectifs et des conquêtes populaires. Le tout assorti du remplacement des libertés par une lubie sécuritaire rendue nécessaire par la psychose permanente (Partiot Act et Homeland security) et lélaboration dun nouveau catéchisme de la culpabilité devant être prêché aux éternelles « classes dangereuses » par de nouveaux haut et bas clergés philo-sémites nietzschéens.
Tout cela est connu. Comme est connu aussi le fait que les déficits budgétaires néolibéraux daujourdhui représentent nécessairement les dettes « nationales » de demain matin (celles dont la gauche sera rendue responsable lorsquelle retournera au pouvoir
) Ces dettes justifiant le retour des plans daustérité (coupures des services publics ayant échappés à lhécatombe), ainsi que la privatisation des entreprises nationales afin de combler ponctuellement un manque à gagner fiscal désormais inscrit en permanence dans lopération du régime fiscal adopté. Immanquablement, une fois que les joyaux de famille auront été dilapidés à vil prix, la logique du radeau de la Méduse prévaudra. Naturellement, le prolétariat en fera une fois de plus les frais.
Mais il y a plus : Althusser parlait de pratique théorique et, à son habitude, il était dune perspicacité communiste exemplaire. Car il sagit aussi de savoir ce quest une politique contre-cyclique efficace adaptée aux conditions du monde moderne actuel. En dépit des faits, en dépit de la contradiction principale du néolibéralisme (fiscalité régressive permanente et donc impossibilité de contrôler les paramètres fondamentaux autrement que sur le dos du prolétariat, voire sur le dos des échelons inférieurs des « self-contented classes »), le seul exemple dont on pourrait se réclamer est celui, pré-keynésien, de ce que les Américains ont appelé la « récession dans la Dépression » en 37-38. Cette récession additive fut causée par une malencontreuse manuvre fiscale. Mais nous étions alors dans une situation américaine encore dominée par le capitalisme hoovérien débridé et par les hésitations du New Deal. En particulier, en ce qui concerne la possibilité pour lEtat de se comporter autrement quun « bon père de famille victorien », et donc de sendetter pour financer un budget de relance contre-cyclique: en loccurrence, la hausse dimpôt dalors avait encore tari la demande interne, non pas parce que ces impôts nauraient pas dû être prélevés pour financer les grands travaux et les grandes initiatives du New Deal, mais parce que cette hausse se faisait sans que les structures adéquates aient été préalablement mises en place. Elles auraient alors permis de compenser rapidement la ponction fiscale par une incitation équivalente mais économiquement plus efficace ailleurs (i.e. canalisation productive de lépargne, soutien de la consommation des ménages.) La structure même de limpôt relevait elle-même dun Etat capitaliste industriel pré-welfare, négligeant limpôt sur le revenu. Ceci continua à être essentiellement le cas jusquà laugmentation générale des salaires résultant de la mobilisation économique et sociale qui suivit la mise en place de léconomie de guerre. Aujourdhui, nous nous trouvons dans une situation inverse, mais mettant en lumière les même inepties. Non pas que les structures adéquates aient déjà toutes été anéanties par les réformes néolibérales, mais plutôt du fait que les exonérations fiscales ne contribuent en rien à relancer la demande interne, par ailleurs charcutée du fait des coupures effectuées dans les filets sociaux. En outre, ces exonérations fiscales vont de préférence au capital dans une période de surcapacité productive chronique ! On se rend bien compte que la bourgeoisie nest pas folle pour autant, et quelle nignore rien de ces contradictions. Au contraire, elle en joue pour mener à bien son projet de régression nietzschéenne. (Elle en joue, en fait, de la même manière quelle coula consciemment la Sécu en achetant la complicité des médecins, pour ensuit prétexter dun trou sans cesse croissant dans le but de « réformer » le système au bistouri et aux forceps.) Durant les années 30, 40 et 50, les dépenses caritatives toutes catégories atteignirent des niveaux que ne dépassèrent guère les premiers filets sociaux mis en place par lEtat-providence (ce qui ferait sans doute la joie de M. Michel Rocard), tant il est vrai que lorganisation qualitative sociale nest pas quantitativement neutre, du point de vue du prolétariat. Or, la gauche était une force montante dans ces années-là. Aujourdhui, à moins que la gauche ne soit capable de rétablir son hégémonie organisationnelle sur le prolétariat, et son hégémonie intellectuelle sur la société en général, on se rend bien compte quil sera ardu de faire obstacle à lobjectif de la bourgeoisie, qui consiste à recréer des structures caritatives ultra-maigres et de surcroît privées pour le dire brutalement, sans faux-fuyant, à régénérer une nouvelle mouture molle des castes.
Bien entendu, on ne peut pas discourir sur les mesures contre-cycliques adaptées à l « époque » sans tenir compte du crédit et de ses formes. En effet, dès les années 80 avec la contre-révolution menée par Volcker/Reagan et Thatcher, le système financier amorça une restructuration complète des intermédiations bancaires, qui furent toutes réorganisées selon les besoins spécifiques du capital financier. On sen alla vers la suppression des cloisons qui permettaient de différencier le monde bancaire selon ses missions spécifiques, et lon fondit progressivement tous les piliers bancaires et financiers en un seul magma financier/spéculatif axé sur les instruments nouveaux, notamment les dérivés financiers, et sur les opportunités nouvelles offertes par la monnaie électronique vagabondant à loisir sur lensemble du globe, 24 heures sur 24 (Big Bang boursier.) Plutôt que dexiger la levée du Pacte de Stabilité et des Critères de Maastricht, il serait nettement plus sage dexiger la mise au ban des « dérivés financiers » (ce qui, malgré les déboires causés après les divers Merton, Black et Scholes et autres Siegel de deuxième ordre, ne semble pars être pour demain). Ou encore comme je lai fait dans Tous ensemble (voir HYPERLINK "http://lacommune1871.tripod.com" http://lacommune1871.tripod.com ) demander une réglementation de ces dérivés par les Seuils Tobin, mais surtout en en codifiant les pratiques. Car sans cette formalisation, il ne pourra y avoir aucun contrôle comptable et sécuritaire réel (pour lheure ce contrôle se fait en bout de ligne. Il est donc dérisoire.) A fortiori, sans ce contrôle, il ne pourra pas y avoir non plus de taxe Tobin puisque les étapes du montage de ces dérivés échappent totalement aux banques centrales et donc au contrôle public. (Par contre, le public est toujours pris pour acquis lorsquil sagit de contribuer aux provisionnements pour dette, visant à éponger les belles uvres toujours imprévues, mais toujours répétées des nouveaux Prix Nobel déconomie et de leurs nombreux épigones.)
A lépoque actuelle, les principaux besoins en crédits contre-cycliques ne proviennent donc plus du système bancaire. Une partie est assumée indirectement par les amortisseurs sociaux permettant aux entreprises de souffler (ce quelles font sans se gêner outre mesure
) Pour le reste, la gauche doit concevoir des manières nouvelles de structurer lépargne nécessaire pour alimenter ces crédits dinvestissement contre-cycliques en dehors du budget comme tel. Cest-à-dire sans peser sur les Critères de Maastricht et donc sans avoir à mettre à contribution les fonds propres de lEtat provenant des impôts, autrement que de manière exceptionnelle. Les germes de cette manuvre existent déjà. Le patronat mise sur des programmes à contribution sociale mais à contrôle privé, du genre fonds de pension dentreprise et autres régimes complémentaires. La gauche semble peiner, pour sa part, à comprendre le parti quelle pourrait tirer de la socialisation complète de ces structures modernes de canalisation de lépargne, alors quelle fut la première sans doute à en présenter une théorie à peu près complète
Dans cette perspective, la gauche doit durgence se questionner sur les moyens de canaliser lépargne nationale par le biais de fonds contributoires alimentés par les travailleurs, mais aussi contrôlés par eux (Milton Friedman avait reconnu dès 1970 que les « contributions » du Patronat étaient systématiquement répercutées sur les prix. Il y aurait là, en outre, un moyen de sortir des rendements fatalement décroissants des exonérations fiscales octroyées aux entreprises sous prétexte de création demploi et de productivité.) De la même façon, la gauche doit se questionner sur la pertinence de monétiser une petite partie des réserves de la BCE pour permettre la création dune banque européenne dinvestissements spécifiquement contre-cycliques (Cette mise de départ serait plus que découplée par le ratio Cooke adopté, ce qui permettrait le lancement de grands travaux infrastructurels traditionnels (ex. Pont de Messine), ou non-traditionnels (liés aux nouvelles technologies), voire à donner lieu au montage de consortiums permettant de rendre opérationnel léchange « dette nationale contre actions » par le biais de SWAPs. Ceci permettrait ainsi de libérer des marges de manuvre budgétaires par le biais de la réduction du service de la dette. Ces marges de manuvre budgétaires pourraient alors être affectées doffice au soutien et à lapprofondissement des programmes sociaux.
Ajoutons pour conclure quil existe une énorme confusion entre cette constitution européenne, qui vise essentiellement à réaffirmer les prérogatives du capital européen tout en préparant lélargissement en douceur de lEurope, et la zone euro de laquelle relève la BCE et les Critères de Maastricht. Cette confusion est voulue par la bourgeoise européenne, encore quelle nexhibe pas toujours un aspect idéal. En effet, cette confusion vise à restreindre au maximum le poids du prolétariat européen dans les nouvelles instances supranationales qui demeurent sans réels équivalents démocratiques ou syndicaux, lorsquelles sont comparées aux structures nationales. Elle relève partiellement aussi des contradictions opposant les bourgeoises européennes entre elles, notamment les bourgeoises allemande, belge et française dune part, et la bourgeoise britannique dautre part, pour ce qui a trait à la politique monétaire et donc sociale (City versus bourse européenne etc.) Ou pour ce qui a trait à la politique de défense et étrangère commune (Londres étant en faveur de la transformation de lEurope, vieille et jeune, en avant-poste docile de lOtan, lAngleterre devant en représenter le porte-avions amiral ; Berlin, Bruxelles et Paris étant en faveur dune forte autonomisation européenne sans toutefois nier la survivance de lOtan.) Comme on le voit, les disputes liées à cette confusion, consciemment entretenues, ne se réduisent pas seulement à des questions de partage des pouvoirs et de compétences législatives (unanimité vs majorité simple ou qualifiée). Elles témoignent également dune divergence réelle des modèles de société européens mis en cause. (voir « Tony Blair fixe les « lignes rouges » de Londres sur le projet de Constitution de lUnion élargie » in HYPERLINK "http://www.lemonde.fr/"www.lemonde.fr 10/09/2003) Blair exige une Europe minimale, simplement parce quil est contre lémergence dune véritable Europe sociale. Blair, le New Labour, ainsi que les conservateurs britanniques, et leurs maîtres de la City, sont contre un euro quils ne contrôleraient pas. Ils préfèrent donc, pour lheure, rester en dehors de la zone euro et de sa discipline, tout en utilisant les instances de lEurope élargie pour, ensuite, appuyer les directives libérales qui prévalent simultanément dans les deux zones. Ce qui sappelle vouloir jouer sur les deux tableaux à la fois, une coutume britannique bien développée et quasi invariable.( « They want to have their pudding and eat it too » disait Engels en reprenant le dicton bien connu !) Souvenons-nous de la zone de libre-échange nord-européenne opposée voilà peu au Marché commun. Souvenons-nous également, ainsi que de Gaulle en avait alors fait la preuve, que cette stratégie des deux râteliers ne fonctionne que si les autres partenaires simaginent faire partie du même troupeau. Autrement, la City finit immanquablement par faire, à la longue, ce quelle sillusionne de bien faire en temps normal, cest-à-dire dresser des comptes qui séquilibrent ; mais elle le fait usuellement avec retard, au prix de quelques contorsions bien policées.
Pour lheure, la gauche ne retrouve son propre modèle social et politique européen ni dans les institutions de la Zone euro ni dans celle de lEurope élargie. Paradoxalement, pourtant, elle pourrait tirer un parti extraordinaire de cette confusion et de ces divergences inter-bourgeoisies. Elle devrait pour cela continuer à investir le présent processus constitutionnel relevant de lEurope élargie afin den préserver la laïcité et de veiller scrupuleusement sur la possibilité (au minimum) de réinsérer les paramètres de lEurope sociale dans ce texte fondamental, lorsque le rapport de force nous sera plus favorable (droit au travail et au plein-emploi, droits syndicaux, droits acquis à lassurance sociale etc.) Elle doit, par ailleurs, avoir le bon sens et laudace de sengouffrer impétueusement dans le vide créé artificiellement dans la Zone euro puis, avec la collaboration de tous les groupes sociaux et syndicaux, ainsi que tous les partis de gauche, élaborer préventivement un projet de Constitution pour lEurope monétaire et sociale, donc spécifiquement pour la Zone euro. (Dans ce cadre elle doit savoir innover ou au moins approfondir les acquis existants). Ce projet fournirait un cadre opérationnel permettant de mobiliser la gauche dans cette Zone euro. Les idées et les idéaux communs seraient de la sorte utilement cristallisés. Le projet servirait de base électorale commune, en plus des programmes nationaux ordinaires. Promesse serait faite de soumettre cette constitution de la Zone euro à référendum dès larrivée de la gauche au pouvoir dans un Etat membre, de sorte que le processus de cohésion social acquerrait une dynamique propre, par nature incrémentale. Il sagirait alors dun procès qui, une fois en marche, serait difficile à stopper par la bourgeoisie et ses épigones médiatiques. La nouvelle constitution prévoirait dailleurs la mise au pas des médias bourgeois. Ceci se ferait selon deux alternatives. Soit en imposant des comités déquité relatifs aux contenus au sein de chaque entreprise, en vue de sassurer dune représentation démocratique de tous les groupes de citoyens cherchant à faire valoir leurs points de vue et leurs droits. Soit en ajoutant aux réseaux publics des chaînes spécifiques allouant les temps dantenne au prorata des suffrages populaires obtenus à tous les niveaux.
LEurope élargie ne souffrirait pas de ce renforcement de la Zone euro : elle en tirerait plutôt avantage, de par une réorientation plus sociale des fonds structurels qui lui sont accordés. Mais également par le renforcement des piliers européens naturels que lEurope aurait tort de détruire. Rappelons que les dynamiques naturelles des régions naturelles américaines sont intelligemment soutenues. Ceci permet de maintenir plusieurs moteurs de croissance à lintérieur de la même formation sociale américaine, chacun ayant sa spécialité, par exemple le East Coast, le Midwest, le South et le West Coast. En Europe, on imagine facilement le renforcement des piliers suivants : nordique, de lEst, des Balkans recomposés, et de lEurope de lancien marché commun. On aurait là un processus dialectique normal mêlant élargissement et recomposition interne. A défaut de cela, lentrée de nouveaux candidats dans la Zone euro se fera au détriment de lEurope sociale, sans jamais parvenir à briser le piège néolibéral et intrinsèquement antidémocratique. Cette vision néolibérale vise à éparpiller les pouvoirs dans des instances supranationales échappant au contrôle populaire mais se renforçant les unes les autres pour le seul bénéfice du capital et des nouvelles « élites philo-sémites nietzschéennes » ayant choisi la guerre permanente comme mode de vie.
Quoiquil en soit, évitons de faire les frais de la confusion artificiellement créée par la bourgeoisie sur ses institutions européennes. Sachons toujours distinguer les institutions liées à Maastricht, et par conséquent de la Zone euro, et celles relevant de lEurope élargie. A moins que nous ne voulions chapeauter les premières par les secondes pour le plus grand plaisir du capital européen et accessoirement mondial.
Avec ma solidarité,
Paul De Marco,
Copyright © 11/09/2003 »
ANNEXE :
AVANTAGES COMPARATIFS, PLANFICATION ECONOMIQUE ET ECOLOGIE
Cette Annexe est le résultat dune note révisée fin octobre 2005. Je crois quelle apporte quelques clarifications utiles. En effet, la théorie des avantages comparatifs est reprise en cur par toute la « science économique » bourgeoise, orthodoxe ou pas, malgré la belle critique quelque peu sous-évaluée de Dockès. En replaçant les axiomes silencieux de Ricardo portant sur la mobilité relative du capital et de la main-duvre dans le contexte ricardien historique typique qui met en jeu léchange entre vin portugais et laine anglaise, Dockès remarquait quun tel système ne pouvait mener, à terme, quà la désertification du « Portugal ». Sa démonstration a une valeur heuristique. Les USA en savent quelque chose : ayant étendu laccord de libre-échange conclu avec le Canada au Mexique, ils saperçoivent ébahis que la première barrière dacier érigée à la frontière mexicaine était parfaitement inutile. Elle nempêche nullement le passage annuel de centaines de milliers dimmigrés clandestins vers les USA (Voici plusieurs années, M. Jean Chesneaux avait remarqué dans le Monde diplomatique que cette barrire fut érigée avec les plaques dacier qui avaient servi de terrain datterrissage dans le désert à la US Air Force, lors de la 1ère Guerre du Golfe déclenchée par Bush père.)
A lheure où sélèvent partout les murs de lapartheid locaux à linstar de la forteresse de Neuilly, imitée des bunkers urbains des Etats-Unis qui sont racialement ségrégués sur la base des revenus et dautres critères tout aussi « neutres », avec, en prime le dénigrement philo-sémite nietzschéen des classes dites dangereuses; à lheure où de singuliers nouveaux philosophes, payés sur fonds publics, justifient ouvertement lérection de Murs de lapartheid internationaux, comme le Mur sharonesque illégal, érigé dans les Territoires palestiniens ; à lheure où se dressent de nouvelles lignes Maginot ressemblant à cette barrière américano-mexicaine mais renforcée encore par les prisons et les chambres de torture extraterritoriales et ultra vires de lArmée ou de la CIA, à Guantanamo et ailleurs ; à lheure où lEurope de Schengen imite ces dispositifs, il devient clair que cette intime relation entre la guerre impériale externe, la guerre interne (Partiot Act et Homeland Security), et la gestion nietzschéenne de limmigration produite par le néocolonialisme global néolibéral est plus que symbolique !
Cet oubli des évidences théoriques et pratiques qui affecte la théorie des coûts comparés, concerne également M. Maurice Allais, mais dune manière plus sophistiquée. Ma critique scientifique, que je sais méthodologiquement définitive, tient « simplement » à ceci : la théorie des coûts comparés (plus prosaïquement des avantages comparatifs de Ricardo) fut détruite de lintérieur par Léon Walras, à son insu, lorsquil nota que la « rareté » était en dernière instance produite socialement. Malgré cela, la théorie survécue jusquà ce jour dans une forme reposant sur la non-mobilité des facteurs de production. Or, ceci relève de toute évidence de l« économie sociale » ou dune situation imparfaite (sous optimale) caractérisée par les monopoles, les oligopoles (Sraffa, Joan Robinson, Chamberlain) ou encore par lintervention directe de lEtat dans léconomie bourgeoise. Cest pourquoi, les économistes bourgeois les plus honnêtes comme Maurice Allais (dailleurs walrasien) finissent par reconnaître que la théorie des coûts comparés ne sappliquerait en définitive quaux ressources naturelles. Car, selon une épiphénoménologie un peu superficielle, on juge que celles-ci sont immobilisées dans le sous-sol, ce qui peut effectivement apparaître comme le comble de limmobilité. Marx avait déjà démontré la fausseté de ce raisonnement en retraçant, par exemple, la transplantation de plantes et de cultures dun continent à lautre, une opération qui fut opérée par le capitalisme dès ses débuts. Ceci est encore plus patent aujourdhui. Pourtant, la preuve définitive émane de la prise en compte scientifique de la relation organique entre la rente foncière et la théorie des coûts comparatifs de Ricardo. En dautres termes, lorsquon se souvient de la remarque de Marx à leffet quavec le capitalisme la « terre avait cessé dêtre une catégorie économique irrationnelle. » On comprendra dès lors limportance capitale de la discussion ci-dessus. Cette mise au point est cruciale pour la compréhension de la planification en soi, ou en relation avec le commerce international. (On pense notamment ici à la théorie des coûts comparés appliquée analogiquement par M. Maurice Allais comme support théorique à sa politique de contingentement.) La non-mobilité des facteurs peut provenir des dotations naturelles ou des acquis culturels et technologiques, par exemple par le bais des brevets et de la soi-disant « propriété intellectuelle.» Cependant, même en la supprimant, on ne peut pas prétendre gérer une économie nationale, ou régionale (UE), de manière efficace et harmonieuse en la considérant comme un ensemble de variables interdépendantes également manipulables à souhait. La valeur de la force de travail nest pas élastique à ce point. Elle reste tributaire de la composition organique du capital et, par conséquent, de la gestion sociale des effets de la productivité et de la compétitivité, par le biais de la forme de régulation de la reproduction élargie qui sera retenue. Il nest pas indifférent de savoir si cette régulation repose sur le pseudo-plein-emploi néo-nietzschéen anglo-saxon, aujourdhui besogneusement importé en Europe, sur le traitement social pratiqué par le modèle « rhénan », ou encore sur la RTT et le contrôle collectif de la « plus-value sociale.». Non seulement le seuil physiologique de la force de travail reste un seuil à respecter malgré son aspect « moral » (autrement dit historiquement et culturellement déterminé selon Marx). Mais, en outre, il est intimement lié à la lutte de classe et à la conscience de classe du prolétariat.
Cette mise au point est cruciale par une autre façon destinée à acquérir une importance sans cesse accrue. Ceci concerne la conception que jai appelée « écomarxisme ». Elle met en cause une nouvelle génération de planification socialiste plus élucidée. Cette conception se veut à lopposé de celle défendue par tant de pitres prétentieux, notamment les démagogues récents de la « décroissance », qui nont quune connaissance très approximative de léconomie, et en particulier de léconomie politique classique ou marxiste. Mais ceci ne les empêche pas, en revanche, de disposer dune spécialisation et dun goût très poussés en matière de production idéologique. Elle vise essentiellement à manipuler les « valeurs » qui doivent être inculquées aux masses, de gré ou de force, dans le seul but de modifier leurs comportements sociaux. La conception que jai mise de lavant refuse tout compromis idéologique et prétend faire corps avec les faits. Elle table sur lintelligence critique des « masses ». Quelle y réussisse ou pas est affaire de critique et non dinsulte ou de tentative a-scientifique doccultation. Cette conception nouvelle se veut dune extrême importance pour concevoir la planification économique dans un sens lucidement écologique ainsi que pour la mise en uvre optimale du principe de précaution. Car, ce qui est impliqué, cest une compréhension non-linéaire et non-restrictive de limportance de planifier, au sein de la reproduction élargie, la production de surplus énergétiques conséquents. Ceci en sachant pertinemment que ces derniers sont encore plus nécessaires à une société des services quils ne le furent à la société industrielle traditionnelle. (voir larticle « Biens publics : sauvons ce qui peut encore être sauvé », in Tous ensemble, p 96) Il ne sagit pas seulement de rappeler que les pays les plus riches sont également ceux qui peuvent se permettre de développer et de mettre rapidement en uvre des technologies plus écologiques. Ou, a contrario, de rappeler que (selon Le Monde diplomatique) léconomiste L. Summers avait conseillé à lAdministration américaine de délocaliser les activités les plus polluantes vers les « pays en voie de développement ». Cette dernière trouvaille prouve seulement que ce professeur déconomie hautement coté avait fait un effort inhabituel pour tirer des conclusions pratiques de la tragédie de Bhopal, puisquil avait remarqué que le coût des dédommagements légalement imposés en cas daccident y serait beaucoup moins élevé !
Ce quil importe avant tout de remarquer ici, cest le caractère désespérément limité et partiel, mais néanmoins dogmatique, des savants calculs de léquilibre biologique fondés uniquement sur la photosynthèse des rayons du soleil. Ce processus serait supposé expliquer « le caractère entropique des activités humaines » et ainsi permettre lappréciation quantitative de « lempreinte humaine » sur lenvironnement. Ces calculs furent dabord dus à Nicholas Georgescu-Roegen (voir, par exemple, limportant article de Jean-Marie Harribey, « Développement ne rime pas forcément avec croissance », in Le Monde diplomatique , juillet 2004, pp 18 et 19), et plus récemment à Lovelock et à son projet Gaïa conduit pour le compte de la Nasa. Avec beaucoup de retard, ils sont maintenant repris en chur par de nombreux perroquets, à vrai dire sans beaucoup doriginalité personnelle, mais toujours avec une grande puérilité et un grand dogmatisme. Et à grand renfort dexposition médiatique, comme on pouvait sy attendre. Leur cauchemar est savamment entretenu. Il est digne dune psychologie charlatanesque freudienne destinée à lusage des masses. Mais cest une psychologie à laquelle ils finissent par croire eux-mêmes. Leur cauchemar est celui despèces mourant suffoquées dans leurs propres détritus ! Le stade anal nest-il pas présenté comme celui dune différentiation de la personnalité, quil faut obligatoirement discipliner et normaliser ? Cest ce que veulent croire nombres de « nihilistes éveillés » oeuvrant consciemment pour leurs castes privilégiées. Ils sont appuyés en cela par toute une ribambelle de « nihilistes militants » qui prennent aisément des vessies pour des lanternes, et se rengorgent fièrement de cet exploit quelque peu vénal. Le bifteck a son prix, et au moins on peut ainsi se donner un air militant, sans avoir à prendre le risque de discourir de la loi de la valeur marxiste, ni du dépassement socialiste obligatoire de lactuel mode de production ! Tous ces gens ignorent que, selon la remarque de Penrose, la vie est le seul renversement connu du principe de lentropie générale. Lovelock utilisa le paradigme de la cybernétique pour épiloguer sur le concept de « feedback ». Cependant, lintelligence humaine montre que les rétroactions, fondées sur la conscience et lintelligence humaines, ne peuvent par être assimilées à la négociation instinctive de la chaleur de lâtre par le chat dAsby, ni aux supposés mécanismes dautorégulation naturels de la Terre ! (Jai ajouté à cela la remarque selon laquelle la vie, conçue comme forme dintelligence et de conscience, issue de la « nature » mais rendue autonome par rapport à elle, ne saurait se réduire au seul schéma fondé sur le carbone. v. Pour Marx, contre le nihilisme.) La vie rime avec instinct de conservation et, à un plus haut niveau, avec intelligence et conscience, de sorte que le développement humain ne peut pas être confondu avec le processus dadaptation à lenvironnement des espèces non-humaines, ni surtout avec son expression capitaliste qui nest que la préhistoire de lHumanité. Un véritable développement humain selon Marx est compatible avec la reproduction consciente et harmonieuse de lHomme au sein de la nature et de la société. Par conséquent, il doit se faire dans le cadre dune croissance et dun développement qualitatifs, compatibles avec la préservation et lépanouissement de lespèce humaine. Par ailleurs, on voit aisément que ces savants calculs des apôtres-épigones de la « décroissance » ignorent béatement toutes les autres formes dénergie qui peuvent également soutenir la vie, ainsi que la démontré Ballard avec ses images de la vie aquatique prospérant dans les soufrières des grands fonds marins pourtant dépourvus de toute lumière solaire. Du coup, par une sorte de « naturalisme solaire et éolien » très primitif et très limité, ils gomment tout le potentiel de la physique et de la chimie ! Cest à dire, en particulier, la possibilité de production constante dimportants surplus énergétiques à partir dune modeste dépense énergétique initiale. (Ce rapport peut être de 1 à 20 pour certaines techniques nucléaires, ainsi quil est expliqué dans larticle # a, tiré de Science & Vie qui est cité ci-dessous.) Nous revoilà donc, par leurs bons soins besogneux et dogmatiques, renvoyés à un stade infra-Lavoisier, infra-Einstein et probablement aussi infra-Copernic, vu le « retour » concerté à de nouvelles bibles post-illuministes ! Faute de se réconcilier avec le nucléaire, dont le cycle est pourtant bien plus maîtrisé que celui des déchets industriels ou des déchets produits par les incinérateurs (dioxine, poussières fines etc.), ou par ceux qui sont produits par les autres technologies de recyclage des déchets industriels et domestiques (idem, plus pollution des nappes phréatiques) ; faute de se réconcilier avec les nouvelles technologies avancées de production non-mécaniques dénergie capables de produire plus dénergie quelles en utilisent, ils nous prêchent la « décroissance », dans le contexte précis dune économie capitaliste promise au chômage de masse néo-nietzschéen, quil soit ou non déguisé sous la forme du travail précaire sur-exploité !
Leur propre expérience à date nest guère probante. Ils ne furent pas capables dintégrer les éoliennes dans le paysage. Par exemple, en réduisant leur taille et en les intégrant aux pilonnes déclairage qui bordent déjà les autoroutes ou les chemins de fer, ce qui maximiserait et stabiliserait leur production du fait de leur disposition topologique, sans pour autant enlaidir dautres lieux. Cette solution serait évidemment nationale, par définition. Elle requérrait lintervention des entreprises publiques des secteurs concernés. Aussi est-elle péremptoirement et entièrement écartée dun revers de la main, tout simplement parce quon a déjà planifié le développement de micro-centrales. Ces dernières sont particulièrement bien adaptées pour forcer une ouverture à la compétition des secteurs publics concernés, pavant ainsi lentement mais sûrement la voie à leur privatisation. Ces micro-centrales sont également utilisées pour créer des marchés solvables artificiels. On subventionne donc un petit nombre dentrepreneurs et dindividus fortunés qui obtiennent de surcroît le privilège de vendre leur surplus au réseau public. Ces individus nous sont ensuite présentés comme des innovateurs et des héros écologiques. Leurs prouesses nous sont proposées comme des modèles, car elles sont éminemment compatibles avec la société individualiste de la « décroissance ». Malgré tout cela, nos écologistes de salon défendent cette source dénergie éolienne sans autre forme de procès, dans sa version micro et individualiste, bien quelle défigurât les panoramas naturels tout en créant une forte pollution auditive. Par contre, ils sopposent mordicus à la construction de ponts qui sont pourtant souvent des uvres dart susceptibles dembellir les paysages en contribuant parallèlement au soutien de léconomie locale, puisquils font office dinfrastructures structurantes ! Selon la même « logique », ils sopposent au percement de tunnels pourtant nécessaires au ferroutage servant à désintoxiquer des vallées aujourdhui asphyxiées par le transport routier !
Le reste est à lavenant pour ces « militants éveillés », alors que les experts de la bande ne perdent jamais de vue le calcul encore plus savant des certificats soi-disant verts ! (Il est sans doute utile de rappeler ici que de tous les pays européens, trois sont particulièrement bien placés pour respecter les Critères de Kyoto. Ce sont la Grande Bretagne, la France, et
lAllemagne, pays qui dispose encore dun nombre conséquent de centrales nucléaires toujours en activité. Tous ont des infrastructures nucléaires civiles bien planifiées et bien gérées. Pour ce qui est de lItalie, un pays déjà acculé à la banqueroute, elle ne pourra pas, et de loin, remplir les obligations contractées à Kyoto. Elle devra donc dépenser des sommes monstrueusement élevées pour acheter des « certificats verts », de sorte que les mafias locales incluant nombres de personnes au sein des administrations et des gouvernements centraux et locaux - seront payées plus dune fois. Il va de soi que nous nous référons ici aux mafias italiennes réelles, celles qui permirent les fiascos multibillionnaires de Parmalat et de Cirio ou de lemprunt argentin ; les autres types ne concernent vraiment que des fantassins, de surcroît mal lotis, selon lusuelle division Nord-Sud du travail et du profit. Tous ces malandrins folkloriques et incompétents, sans aucun sens des intérêts supérieurs de la Nation, seront payés dabord pour le choix et la mise en uvre de politiques proprement tarées dans le sens étymologique du mot - ; ensuite pour lélimination des déchets produits par les mesures d « assainissement » choisies ; et enfin, pour les certificats verts qui seront nécessaires pour compenser les lacunes découlant de ces mesures dassainissement scélérates ! LItalie a choisi de développer un nombre effarant dincinérateurs, extrêmement polluants, après avoir renoncé au nucléaire civil. De la sorte, le pays paie déjà 30 cents de plus en moyenne par unité pour son énergie que les pays environnants ! Comme dit le bon sens populaire : assez, cest assez ! Ce chiffre, je lavais déniché sur un article du journal Le Monde portant sur EDF et Montedison. Jai donc posé la question à la liste ambiente_liguria qui finit par produire le même genre destimation. Cétait, à ma connaissance, la première fois que ce genre de donnée circulait en Italie! On se demande sur quels critères se font les choix de politique et de militance!
La science économique bourgeoise et sa démocratie formelle sont par excellence subjectives, puisquelles présentent lintérêt des classes dominantes sous les traits de lintérêt général. Pour la « science » écologique petite-bourgeoise, cest trop souvent une simple question didiosyncrasie plus ou moins couleur locale et quelque peu fleur bleue ! Ces gens ne savent même plus quen labsence dune maîtrise fondée sur une explication causale raisonnablement complète, il faut sen tenir à ce que Simon et Cyert (dans une reprise méthodologique, genre MIT, de Pareto) appelaient des « trade-offs ». Il est préférable, faute de mieux, dopter pour des compromis raisonnés en autant quils soient les plus judicieux possibles, quils ne causent pas de dégâts irréversibles, et quon se soit donné les moyens scientifiques, politiques et financier de les réviser au besoin. Ce qui est impliqué selon le Prof. Testart est une certaine « humilité ». Jinterprète ceci comme signifiant le refus scientifique de tout compromis méthodologique ou si lon préfère, logique - allié à la volonté méthodique de toujours remettre en examen les procédures (elles même relevant dune tekhnê), les théories et les résultats validés, en particulier lorsque lon a à faire à un certain degré dincertitude. Même la religion ou les phénomènes psychoanalytiques ne sont alors que des cas particuliers dun cas général, du moins pour les esprits libres et égaux sans lesquels aucune science ni même aucun espace dintersubjectivité ne sauraient exister. La laïcité concerne un stage encore préhistorique de la relation entre les domaines politique et religieux, et donc de lémancipation humaine. Elle ne concerne en rien la méthode scientifique elle-même. Cest pourquoi la dualité laïque doit-elle aussi rester à la porte du laboratoire si lon ne veut pas replonger le monde dans un bain de crédulité. En réalité, tout ce passe comme si nos environnementalistes de salon voulaient nous faire avaler comme credo aveuglant les compromis utiles aux classes dominantes pour mieux maintenir le capitalisme dans son rôle de mode de production dominant. On aurait presque envie de les renvoyer sans modestie à une relecture de la relation intime entre démocratie citoyenne et principe de précaution, telle quelle fut magnifiquement présentée par le Professeur Testart. Tous ces gens nont aucune idée véritable des critiques marxistes traditionnelles dénonçant le gaspillage inhérent au mode de production capitaliste. (On peut illustrer ceci en rappelant rapidement deux éléments : a) 20 % de la population mondiale contrôle plus de 80 % des richesses de la planète. b) Dans lOccident néolibéral le rapport entre hauts et bas revenus est de 419 à 1 et se dégrade de jour en jour.) Ni des critiques dénonçant lartificielle dichotomie destructrice qui oppose la ville à la campagne. Leurs préjugés de seconde main à ce sujet leur sert de catéchisme prêt-à-porter et dauto-justification. Sur la base de leur profonde ignorance, ils pensent pouvoir faire mine dignorer ma reprise de cette critique fondamentale dans le cadre dune restitution marxiste des anciennes critiques qui dénonçaient déjà linanité des indicateurs de léconomie bourgeoise, tel le PIB. Ils restent ainsi très en-deça des objections soulevées par les experts du PNUD à la notion de croissance bourgeoise. En prêchant aussi légèrement la « décroissance », ils démontrent avoir perdu le sens essentiel de la perspective que Jean Fourastié avait magnifiquement illustré en rappelant les conditions de vie de sa grand-mère bretonne, quil compara aux conditions dexistence et à lespérance de vie généralisées aujourdhui, à tout le moins dans le monde Occidental. (v. Le grand espoir de XXe siècle, 1963) Ils sinterdisent, par conséquent, de pouvoir penser rationnellement toute croissance qualitative soutenue, en vue délever le niveau de vie des gens et de la société en général, mais dans le respect de lenvironnement. On aura compris que ce nest pas du tout cela que recherchent véritablement tous ces idéologues aux petits pieds, malgré leur propension à sinstituer en nouveau bas clergé investis de la glorieuse mission visant à modifier nos comportements sociaux, sans nous donner droit au chapitre, ni en matière de débat, ni en ce qui concerne les choix décisionnels finalement retenus.
Une authentique politique environnementaliste requière une planification économique alternative. Dans mon article intitulé « Ecomarxismo » (texte en italien daté du 11-08-2005, dont lessentiel est résumé ci-dessous), jai montré que cette planification alternative, à la fois marxiste et rationnellement écologique, supposait la sortie définitive des catégories économiques irrationnelles résiduelles qui sévissent encore aujourdhui. Elles comprennent la terre, les ressources naturelles, ainsi que lécologie lorsque celle-ci est comprise de manière inadéquate etc., etc.
Cette sortie étant la seule façon de nous préserver dune remise en cause « génétiquement » niaise, héritée en droite ligne de la critique fascisante et nietzschéenne adressée à la science, au progrès et à un supposé prométhéisme. Ce dernier étant jugé trop rationnel et soupçonné dêtre capable, de par son égalitarisme, de faire chavirer définitivement de leur socle les idoles de classe et de caste. Celles-ci sont aujourdhui défendues avec le dernier acharnement par les castes dominantes et leurs bas clergés surnuméraires qui se savent secrètement condamnés par le devenir historique, mais qui espèrent encore pouvoir renverser le cours de lhistoire, à nimporte quel prix.
Cette sortie est désormais aisément concevable grâce au développement contrôlé de substituts aux matières premières dont les cycles de reproduction naturels sont trop longs par rapport aux cycles de consommation humains. Un bon système de planification écologique prévoirait la liste des substituts susceptibles dêtre massifiés à un coût relatif socialement rentable. Cela se ferait dans tous les secteurs ainsi que leurs filières. Il privilégierait également une planification cohérente et écologiquement étudiée de laccélération artificielle des cycles naturels de reconstitution des ressources fossiles indispensables, par exemple en mettant en uvre une planification appropriée, en amont et en aval, dun recyclage dynamique. Une telle orientation découlerait, je crois, autant du marxisme que du principe de précaution !
Ma fréquentation de la liste Internet ambiente_liguria, liste que javais questionné à différentes reprises, malerta sous forme de blague sur le potentiel de lhuile de colza comme substitut à lessence. (Bien entendu, jexclus pour ma part toute utilisation de graines de colza transgénique.) Jai ainsi essayé den développer le principe général en accord avec mon concept déjà formulé de « souveraineté alimentaire ». A partir de là tous les journaux et les médias se sont mis à parler abondamment de « biocarburants ». Rappelons que le Brésil vend déjà des voitures duales, appelées Totalflex (flexibilité totale) qui sont capables dutiliser à la fois le diesel et ses substituts comme léthanol et lhuile de colza. De plus, voici plusieurs années, le mensuel Science et Vie présenta la voiture à air comprimé développée par Guy Nègre. Aujourdhui, cette technologie est capable de faire rouler une voiture à 90 km/h pendant plus de 2500 km pour un plein initial de 40 euros. De manière évidente, les gouvernements bourgeois, tout comme lindustrie automobile nont aucun intérêt à la voir produite sur grande échelle. Même les grands et petits prêtres de lécologie préfèrent parier sur le phénomène de « désincitation économique » émanant « naturellement » dun baril de pétrole à 60 euros, en hausse constante. Ils comptent simplement ainsi induire silencieusement un changement de comportement au sein de la masse de la population, sans pour autant devoir modifier les structures existantes du pouvoir, du crédit financier ou des profits capitalistes. Pardonnez ma rudesse, mais je vous demande de faire ici une pause, et de prendre le temps de considérer le sens des mots suivants : désincitation économique et changement de comportement. Les mêmes prêtres (pitres?) nhésitent pas à défendre la semaine de travail à 48, 60, voire 72 heures, conjuguée avec un allongement de lâge de la retraite à 67 ans ou davantage. Ne cherchez pas plus loin : vous avez-là la quintessence de la « décroissance » écologique pour votre usage personnel avisé et pour celui des masses!
Démagogie à part, on remarquera en fait quaucune « décroissance » concevable, plus ou moins janséniste et nietzschéenne, ne pourra pas, à elle seule, empêcher lépuisement, à terme, des ressources fossiles. Peu importe quelle soit justifiée sous couvert d « expertise » autorisée et quelle soit abondamment disséminée par les médias de masse, car il sagit ici dun domaine par définition pluridisciplinaire, qui doit être ouvert à lexamen de tous les citoyens. La thèse est donc fallacieuse dans ces prémisses mêmes. Au contraire, ce que je propose consiste tout simplement à préserver ces ressources fossiles pour les utilisations de masse pour lesquelles nous ne disposons pas encore de substituts viables, tout en utilisant une partie de leur valeur réelle (dans le cadre dune économie véritablement durable) pour financer le développement rapide et prioritaire de leur substitution. Le calcul de cette valeur est issu dune nouvelle compatibilité qui fut pressentie, après Marx, par certains écologistes, mais qui ne pourra simposer pleinement quavec le socialisme. Car, malgré ce quen disent les petits-bourgeois de lécologie-catéchisme bon chic bon genre, le montant de cette valeur est ontologiquement incompatible avec le profit privé issu dune production sociale. Il suppose, au contraire, le contrôle collectif de la « plus-value sociale ». Pour lheure, nous navons droit quà une comptabilité petite-bourgeoise, pour des fins de légitimation politique. Mais cest une comptabilité dénaturée par les calculs de Maurice Strong (que tous les journaux disent sali dans des affaires louches), ainsi que dautres personnes semblables à Kyoto, qui menèrent aux « certificats verts » pour la pollution. On le sait, ces certificats furent institués pour permettre à certains pays de respecter plus facilement les paramètres de Kyoto, tout en subventionnant les grandes entreprises et leur propriété intellectuelle privée reposant sur lexpropriation du savoir, des processus naturels et du vivant. On suivit fidèlement en cela le modèle très capital-compatible du Protocole de Montréal : montée en épingle dun problème facile à illustrer visuellement à un grand public monstrueusement sous-évalué, inéluctablement suivi par la proposition de remèdes présentés ensuite sur le mode religieux du salut opposé à la catastrophe imminente, révélée à temps par leurs bons soins. Ce catastrophisme fondé sur des hypothèses grossièrement restrictives émana du Club de Rome dès les années soixante-dix. Il perdure aujourdhui malgré les critiques méthodologiques et substantives de Cambridge. (Par exemple, on illustra le rapide épuisement du minerai de fer sans tenir compte des dépôts sous-marins ni des nodules métalliques, ni de lutilisation plus parcimonieuse des ressources existantes découlant de ladoption de nouvelles technologies, ni des autres matériaux tout aussi résistants, plus légers et plus facilement recyclables, ni des autres substituts disponibles et ainsi de suite.) Ce catastrophisme est aux réalités quotidiennes ce que Hollywood et Rambo étaient respectivement au néolibéralisme italien ou encore aux bons vieux westerns-spaghettis. Imaginez devoir discourir sur la sécurité douteuse des habitations domestiques, dont lenvironnement est plus pollué et nocif quon ne limagine dordinaire, ou encore sur celle des immeubles à bureaux positivement dangereux pour les employé-e-s, voilà qui fait moins recette. Quant à létude des murs culinaires de la ménagère moyenne, anciennement sollicitée pour des études plus mondaines, elle aurait certainement fait moins les manchettes, neut été le coût politique et financier, pour les divers paliers de gouvernements locaux, de lentretien des décharges municipales. La multiplication de ces dépotoirs, envahissants et débordants de toutes parts, rendit « nécessaire » la mise en place du ramassage différencié des ordures ménagères. Avec ce catastrophisme vénal contemporain, lintelligence critique en prend donc un bon coup. Ce nétait pas le cas avec lancien millénarisme apocalyptique égalitaire qui lavait plutôt aiguisée dans un sens démocratique et citoyen ! A Montréal, par exemple, sur la base de photos satellite, on utilisa le Trou dOzone pour mieux procéder au façonnage préalable de lopinion publique, ce qui permit ladoption de nouvelles normes pour lémission de CFCs (chlorofluorocarbones). Ceci ne posait guère de problèmes pour le système, dans la mesure où les grandes entreprises occidentales disposaient déjà de technologies alternatives protégées par des brevets. Comme on peut le voir, ces entreprises soctroyaient, à bon compte, un vaste débouché mondial, ne serait-ce que pour le renouvellement des frigidaires et des systèmes de climatisation urbains ou embarqués dans les automobiles. A part, les USA de G.W. Bush, tout le monde peut ainsi comprendre pourquoi lOccident se montra disposé à offrir des délais plus longs à la Chine, à lInde, à la Russie et à dautres pays semblables, pourvu quils signassent rapidement le Protocole de Kyoto et le rendissent opérationnel. Ce qui mincita à lépoque à demander que ces pays exigeassent à leur tour une adaptation à leurs circonstances des certificats verts leur permettant de provoquer un transfert de technologie de pointe chez eux. Un tel transfert se ferait de préférence par lentremise de joint-ventures, au lieu de sen tenir à une décroissance assortie de la désignation de réserves naturelles financées par les inévitables dames patronnesses secondées par les philanthropes occidentaux qui y voient une échappatoire fiscale juteuse! Ces certificats verts, ajoutés à la cotation en Bourse représentant le marché artificiellement créé qui les accompagne, démontrent mieux que tout autre argument la portée véritable de cette écologie capitaliste strictement bornée par le profit capitaliste. Ou pire encore, bornée par le profit néolibéral global de court-terme difficilement conjugable avec nimporte laquelle des pensées écologiques ! (Lextension des certificats verts à laccroissement de la productivité par la recherche du progrès écologique dans tous les pays, développés ou pas, constitue un pas en avant. Au départ, logique du Protocole de Montréal oblige, ils ne concernaient que deux grands types instruments. Dabord les inepties du genre « puits de carbone », alors que le réchauffement constaté de la planète risque apparemment de libérer une partie des puits naturels existants, annulant ainsi pour longtemps tout effort humain en la matière. Ensuite, lachat de « crédits pour polluer », par exemple en « préservant quelques arpents de terre au Costa Rica » ou en Amazonie, tout en taisant studieusement le problème de la « souveraineté alimentaire ».Celle-ci impliquerait la mise en uvre de lurgente réforme agraire revendiquée par le MST, le Mouvement des paysans sans terre brésiliens et latino-américains. Or, cette réforme agraire incarne lunique moyen de sauver véritablement lAmazonie ainsi que les autres écosystèmes aujourdhui mis à mal. Je nai pas entendu non plus de proposition visant à appliquer ces « crédits verts » à la réduction de la dette des pays sous-développés, ce qui aurait du moins lavantage de placer le développement humain local sur un pied dégalité avec les objectifs naturels poursuivis par les pays riches très conscients des échanges Nord-Sud effectués par les vents alizés ! (Vu la structure capitaliste, la marge de manuvre ainsi gagnée pourrait être affectée doffice, dune manière parfaitement vérifiable par les assemblées nationales et les ONGs concernées, mais sans diminution des affectations budgétaires existantes, aux secteurs de la santé, de léducation et de leau potable.) En outre, cette logique des certificats verts se développe sans quon se souciât outre mesure des conséquences des pluies acides sur la production du sirop dérable pourtant détectées et dénoncées par des experts dévoués du pays ! Les centrales thermiques brûlant du charbon aux Etats-Unis, on le voit, ont meilleure presse que celles de la Chine : les élites compradores canadiennes prennent bien soin de les ignorer. Cette logique agit donc de fait comme une excuse ou plus exactement comme lachat dune sorte dindulgence papale. Les élites et leurs experts » attitrés savent dexpérience que le degré dattention des médias est équivalent à la moyenne générale cultivée dans leurs écoles bourgeoises aliénantes. Or, à défaut de leur élimination, seule cette extension technologique générale des certificats verts peut avoir une incidence économique et environnementale réelle. Autrement, ce ne sera rien dautre quune escroquerie capitaliste. Encore que sa logique devrait relever de lallocation des ressources par la planification et la recherche dune croissance nationale qualitative, si on veut sérieusement parler de « développement durable », ce qui exclut quelle se fasse par lintermédiaire de la bourse ! Pour lheure, malgré sa vogue dans certains cercles petits-bourgeois, force nous est dadmettre que le développement « durable » capitaliste à la Gro Brundtland, avant ou après lexploitation des baleines, ne constitue pas une écologie, mais plutôt une incitation à exploiter et à polluer la planète suffisamment pour que la dépollution ciblée soit rentable. Aujourdhui, à lexemple du Protocole de Montréal portant surtout sur les CFCs, cette nécessité est comprise uniquement sous langle de la profitabilité capitaliste. Autrement dit de lexploitation de la supériorité Occidentale en matière de procédés industriels et économiques. Du point de vue du principe de précaution relevant de lécomarxisme, il en irait tout autrement. Le principe de précaution, qui découle en grande partie des travaux pionniers et de la philosophie du Prof. Testart, nous offre tout simplement les critères dévaluation alternatifs en la matière. La méthodologie sapplique indépendamment à lenvironnement naturel comme à lécologie humaine. De plus, il permet la formulation de « normes » susceptibles dêtre révisées par lobtention de nouvelles données scientifiques fiables. La vulgarisation de cette approche nest pas sans importance pour protéger la diversité culturelle et les procédés de fabrication, voire les marques etc. Mais ceci pourrait se faire sans discrimination et dans une perspective sociale. De ce point de vue, ceci devrait être appréhendé comme une contribution cruciale à la préservation de la cohésion socio-économique de chaque Formation Sociale, ainsi quà laffirmation du principe de « souveraineté alimentaire ». Il implique le développement dune série de nouveaux instruments. Par exemple, la mise en place de la « traçabilité » des produits, en dautres termes lextension des « contrôles de qualité » au domaine de lécologie au profit de lensemble de la société.
Quoiquil en soit, la « traçabilité » des éléments chimiques ne porterait pas seulement sur les éléments entrant dans la composition dun produit donné, mais également sur la combinatoire et lévolution chimiques de ces substances telles quelles se présentent dans la durée, tout en portant une attention particulière au processus de consommation humaine.(Un seul exemple suffira. Penser à la science de la diététique : A part la découverts par les militaires américains de la diète méditerranéenne après leur débarquement dans la Péninsule italienne, ainsi que le bon sens ancestral conseillant la frugalité et la variation saisonnière secondé par la différenciation alimentaire, les aspects biogénétiques de la science de la diététique sont encore dans les langes. Néanmoins, cette connaissance partielle est ingurgitée puis dispensée par de nombreux vauriens médiatiques et mondains, avec des résultats forcément peu reluisants. Pendant ce temps, quelques voix esseulées dans le désert demandent en vain lapplication aux pratiques de lagrobusiness de normes plus strictes, en particulier pour laddition industrielle de sucre, de sel et autres additifs, y compris lirradiation utilisée pour préserver les aliments durant une période plus longue quil nest actuellement possible avec les méthodes de préservation traditionnelles. Dune manière ou dune autre, ces pratiques sont calculées pour provoquer une sorte daddiction et nous inciter à plus de consommation. Pour nos papilles gustatives ce traitement est pire que ne lest le Musak pour notre sensibilité auditive ! Lobésité et dautres problèmes de santé sont ainsi alimentés par les pratiques capitalistes, les sièges dans les avions et les cinémas sont élargis, mais par contre les industries continuent à prospérer librement du fait de leur adoption de pratiques industrielles de gaspillage aussi vénales que malsaines.) Jai discuté ce sujet en privé dans mon salon, voici déjà quelques années. Mais au Canada et dans la province de Québec, le respect de lenvironnement citoyen ainsi que de lespace privé des individus, pourtant protégés par la Déclaration Universelle des Droits de la Personne de lONU, nest pas encore démocratiquement intériorisé. Ce sont des régions de ce point de vue très en retard. De surcroît, elles sont fermement placées sous le contrôle des nombreux systèmes de surveillance et découte américains, tel Echelon (sans grand souci pour leurs faisceaux dondes peu écologiques.) Ces réseaux sont dominés par des indécrottables sujets coloniaux burkéens, auxquels se sont rajoutés dernièrement un groupe dapatrides et de philo-sémites nietzschéens notoires et sur-représentés. Ainsi, au Canada, les murs ont des oreilles et des yeux, en général très malhonnêtes, très sales et très vénaux. Si les voyeurs dissimulés derrière sont encore capables dun petit effort supplémentaire, ils finiront bien par muter en une nouvelle espèce biblique et/ou nietzschéenne, encore quil reste à voir ce quelle conservera résiduellement dHumain en elle ! Au fond, à part une insondable ignorance, ces gens sont très racistes par simple internalisation dun indécrottable esprit dinfériorité, de pathétique exclusivisme, de lâcheté et de corruption rampante mais institutionnalisée, qui sert uniquement à les protéger. Ceci est encore aggravé par la paranoïa a-critique due à leur trop fréquente mais largement répandue intoxication chronique conjointe à lalcool et à la drogue, et cela à tous les niveaux de la société. (Le Canada exporte plus de cannabis surpuissant aux USA que la Colombie ! Selon certaines estimation ce commerce gravite autour de $ 5 à $ 8 milliards de dollars.) Lhistoire prouve que ce genre de comportement infra-citoyen, sans aucune dignité humaine, poussa tous les patriotes, sans exception, à trouver refuge ailleurs, y compris aux Etats-Unis. Alors quils auraient dû exiger des comptes. Je mets en particulier au défi les gouvernements canadiens, les services canadiens et leurs sbires ainsi que leurs contacts à la CBC, mais également dans les autres chaînes de télévision et de radio du pays, reçues sur des postes mobiles ou fixes, doser dire le contraire. Or, ceci ne représente rien moins dun vol de propriété intellectuelle illégalement couvert par les Autorités soi-disant démocratiques de ce « pays », qui sont en réalité façonnées avec la même farine. De manière évidente, à part la seconde partie de mon Pour Marx, contre le nihilisme, lécologie des droits humains fondamentaux reste encore à écrire.
Ainsi que nous lavons suggéré ci-dessus, lenvironnement nest pas réductible uniquement aux paysages ni aux territoires. Les écolos de salon devraient également nous dirent ce quils pensent de lécologie humaine défendue par lécologiste Alain Lipietz selon lequel la durée légale de la semaine de travail dans lUnion Européenne peut parfaitement être portée à 48 heures légales, voire par dérogation, à 60, 65 et même 72 heures, selon les exigences des négociateurs blairiens qui nappartiennent même pas à la zone euro. Selon Lipietz, ceci pourrait se faire apparemment sans nuire à la RTT française quil a pourtant défendue jadis. Ce qui, avouons-le, est un comble dans une époque à laquelle les Eurocrates néolibéraux osèrent proposer la Directive Bolkestein visant à libéraliser tous les marchés, y compris celui des services publics sans, bien entendu, faire dexception pour le marché du travail ! Ils devraient nous dire également ce quils pensent du calcul écologiste bourgeois concernant les retraites. Il consiste à oublier cet autre calcul à caractère écologiquement et économiquement « durable », selon lequel largent accumulé pour les retraites ne relève aucunement dun pacte entre générations. Car, propagande à part, un tel pacte nest jamais quun épiphénomène, une médiation actuarielle moderne exploitant le mécanisme du « crédit » uniquement au bénéfice du capital et de son procès daccumulation. Au contraire, les pensions de retraite sont bien un salaire différé, de sorte que lallongement de lâge de la retraite ne représente rien dautre quune ponction supplémentaire par le capital sur la plus-value produite par les travailleurs. Ceci dans un contexte dans lequel tous les économistes sérieux dénoncent une telle ponction de 10 points et davantage sur les salaires, accomplie durant les toutes dernières décades ! Ces écolos de salon devraient également tester la récolte différenciée des déchets ménagers dans les bidonvilles ou les favelas du Tiers et du Quart Monde : ils y gagneraient une idée plus précise du monstrueux gaspillage inhumain causé par le mode de production capitaliste quils associent candidement à la « démocratie » ! (Dans Global reach , livre publié au début des années soixante-dix, Barnett et Muller remarquaient déjà que des enfants pauvres des bidonvilles mexicains dépensaient des sommes extravagantes, sans rapport avec le salaire minimum de leurs parents, pour boire du Coca-Cola. Ceci en dépit du fait, quà prix égal, la valeur nutritive de cette boisson savérait clairement négative lorsquelle était comparée à des produits mexicains. La dignité face au regard de lAutre, touriste inconscient le plus souvent, a néanmoins son prix, même sil faut ensuite faire les poubelles la nuit venue, à labri de leurs regards.) Lempathie sélective, le réductionnisme méthodologique flanqué par lexclusivisme théorique représentent les véritables maladies « séniles » du nietzschéisme masqué sous toutes ses formes, y compris sa forme perverse philo-sémite contemporaine.(Le pitre Cohn-Bendit doit en savoir quelque chose !)
Nous avons affirmé quil existe deux grandes versions de la pensée écologique. Contrairement aux apparences, toutes les deux impliquent une forte dose de planification reliée spécifiquement à leurs motivations. La première est associée au profit capitaliste. Sa planification dépend des bureaucraties privées tentaculaires des grandes frimes transnationales. Du fait de leur portée globale, elles uvrent naturellement en vue de la consolidation de leurs positions monopolistes ou oligopolistes, tout en militant activement pour le dépérissement des Etats nationaux et démocratiques. Cest ce quon appelle la « gouvernance globale ». Si vous croyez en la mystérieuse opération du « marché des marchés » pour établir léquilibre, vous devrez vite oublier toute asymétrie observable et leur ouvrir la voie vers la domination globale. Ce faisant, à la lueur de la critique adressée plus haut à M. Maurice Allais, vous devriez être prêts à accepter le nivellement des salaires des travailleurs ainsi que celui de leurs conditions de vie sur le plus petit dénominateur commun. Mais il vous faudra encore être transitoirement chanceux. En bout de ligne, plus rapidement quon ne le pense, les contradictions usuelles du mode de production capitaliste referont surface pour nourrir une lutte de classe globale. Pour sa part, la version marxiste de lécologie repose sur lextension du contrôle démocratique de la « plus-value sociale ». Elle met donc en cause aussi une planification socio-économique tenant compte du principe de précaution. Il convient par conséquent de noter que la question des prix relatifs (internes ou externes) dans le cadre de la régulation et de la planification économique, donc la question de la préservation des équilibres économiques fondamentaux dans une économie mondiale ouverte, est déjà résolue théoriquement, du moins dans ses lignes principales. Ceci reste vrai selon que cette planification impliquât un contingentement, ou bien une révision de la fiscalité du capital à court-terme et de la définition de lanti-dumping qui devrait être liée au plein-emploi. Ou impliquant encore une gestion socialiste, de sorte que la compétitivité globale contraindra les termes de léchange avec lextérieur tout comme leur niveau, ainsi que le choix des substituts les plus appropriés. Ces échanges devant demeurer compatibles avec la cohésion économique et lindépendance des pays socialistes concernés. Pour sen rendre compte, il suffit de relire larticle « Ecomarxismo » dans le cadre des développements concernant la planification des formes de redistribution socialistes ou avancées, fermement axée sur le contrôle dune partie ou de la totalité de la plus-value sociale, qui se trouvent dans le chapitre portant sur le « socialisme cubain » disponible dans la seconde partie de Pour Marx, contre le nihilisme. On parle ici de reproduction élargie et dynamique, menant à un accroissement qualitatif constant du niveau de vie des gens et des communautés, selon la belle définition de Staline reprise par le grand physicien anglais J. D. Bernal dans son Science in History, Penguin Books, 1965, p 1184. En outre, il faudrait rappeler la phrase de Ranke dans un esprit séculier selon laquelle « toute époque est également proche de « dieu » » ; bien entendu, pour avoir un sens, ce rappel survenir conjointement avec la mise en garde de F. Dumont, il y a de cela plus dun quart de siècle, au sujet du Rwanda. Selon cet agronome environnementaliste, la pression démographique, ajoutée au manque de terres arables, se faisait sentir dans un contexte de sous-développement chronique interdisant le déversement des travailleurs agricoles dans les secteurs secondaires et tertiaires. Elle ne pouvait mener quà une catastrophe. Ceci dautant plus quil sagissait dun contexte héritant de pseudo-divisions ethniques purement fabriquées par le colonialisme et le néocolonialisme. M. Dumont ne fut pas entendu. Cependant, la leçon conjointe de Dumont et de Ranke proclame une vérité marxiste, à savoir quavant même une croissance quantitative et/ou qualitative soutenue, ce qui compte avant tout cest la redistribution égalitaire et économiquement profitable des richesses. De ce point de vue, Cuba devrait être considéré comme le paradis en devenir des écologistes de tous bords. Leurs attaques de lex-URSS nont aucune valeur étant désespérément anachroniques et partielles. LURSS avait une relation ville campagne que nous devrions tous regretter ; ses centres-villes étaient exempts de toute pollution commerciale, et ainsi de suite. Il y avait, bien entendu, la concentration de la pollution des combinats sidérurgiques qui permettait la diffusion dimages très tendancieuses durant les heures de pointe sur les grands réseaux. Elle devrait pourtant être comparée avec celle de lOccident 20 ou 30 ans auparavant. (Ou bien elle devrait tenir compte de la pollution émanant de la même source mais produite dans les pays du Tiers Monde après la délocalisation de lindustrie occidentale. Loin des yeux, loin de la conscience, donc.) Pour ce qui est de la Mer dAral, comment cela se compare-t-il avec lempoissonnement et lépuisement des nappes phréatiques américaines, ou avec linscription, par la bande, de la vente de leau dans lAlena (vente qui, selon lusuel plagiat canadien appauvrissant, cette fois-ci commis au dépend des pratiques soviétiques, envisage de détourner des cours deau canadiens vers le Midwest américain et la Californie assoiffés? Reste Tchernobyl et la mise au rencard des vieux sous-marins nucléaires. Ceci ne relève plus à proprement parler de lUrss mais plutôt des conseillers capitalistes du genre de Jeffrey Sachs, dirigeant les lamentables et serviles Tchoubaïs et autres Gaïdar connus. Cest une situation déplorable qui doit être comparée aux déversements illicites, accomplis avec la complicité des mafias locales, de nombreux tonneaux de déchets atomiques anglais et américains dans les mers du globe ; en particulier, le long des côtes adriatiques italiennes ou au large de la Somalie ! En somme, la parabole du grain de poussière et du fétu de paille. Si les bons apôtres de la décroissance étaient sérieux, ils sattacheraient à montrer les différences qualitatives et quantitatives qui distinguent une comptabilité authentique de la comptabilité purement spéculative en vogue dans léconomie mondiale capitaliste contemporaine. Cette comptabilité réelle devrait être adaptée rationnellement aux paramètres des prix et des valeurs sur le long terme qui sont nécessaires pour mettre en uvre la planification du développement durable. Le PIB est fondamentalement lié aux cycles du crédit, à leurs impacts sur la production et sur la consommation. Il donne lieu à une croissance factice. Ceci nest ni le cas pour le système de comptabilité fondé sur le Produit Matériel Net de lex-URSS, ni pour le « presupuesto » cubain permettant plus de médiations et plus de souplesse. Mais de telles études demanderaient du sérieux. Elles ne se prêtent pas facilement à la confusion actuelle entre journalistes et professeurs duniversité aux seules fin de la malaxation de lopinion publique au bénéfice du système capitaliste dominant ! Nous avons ici une sur-croissance, doublé dun gaspillage des ressources académiques qui est vraiment lamentable, dautant plus que tout ce beau monde se plaît à raconter, avec la même suffisance professionnelle à rabais, et sans le moindre apport critique, les mêmes histoires réchauffées qui furent conceptualisées, voilà déjà trois ou quatre décades, par un ou deux théoriciens originaux en leur temps, quoique partiels et sélectifs, tels Georgescu-Roegen, Illich ou Lovelook. Ainsi, la croissance socialiste qualitative, humainement déterminée de Cuba, pourtant constatée années après années par le PNUD, nintéresse pas les bons apôtres de la « décroissance ». Même pas comme modèle alternatif concret de référence. Ce qui montre mieux que tout le reste ce quils valent vraiment avec leur pseudo-théorie-propagande, leurs arrière-pensées et leur feuille de route surdéterminée. LAgitprop a changé de nature en changeant de camp! Elle vise désormais à manipuler plutôt quà instruire en mobilisant. On sait quil existe en ce domaine deux grands modèles de référence, avec des variations plus ou moins molles.
Est-il besoin dajouter que la « croissance négative » relève jusquici des recettes putschistes des Chicago Boys? Plus encore que de lantienne de la lutte contre les « attentes irréalistes » du prolétariat (« rising expectations ») entonnée par la Commission Trilatérale au sein de laquelle sévissait déjà un Huntington dans les années soixante-dix. En effet, la « décroissance » véritable ne peut être quune croissance négative puisque, si lon voulait être sérieux, un simple ralentissement de la croissance actuelle naurait aucun sens. Il serait nécessairement annulé par une simple augmentation séculaire résultant de laccroissement inéluctable de la consommation liée à la croissance démographique planétaire et à lurbanisation croissante, toutes deux mises en lumière par les agences spécialisées de lONU. De plus, comment concilier avec cette « décroissance » si bien intentionnée, l « horreur » néocoloniale à la Conrad selon laquelle 20 % de la population globale dispose aujourdhui de 80 % des ressources de la planète? Ou encore cette autre qui voit toujours les USA accaparer plus de 27 % des ressources planétaires pour seulement quelque 6 % de la population globale? Pire encore, ces recettes monétaristes vont invariablement de pair avec la croissance quasi exclusive de la « production pour lexportation » dont les recettes abreuvent le capital global spéculatif à travers le service de la dette, ce qui causent des ravages sociaux indicibles (Il y a quelques années Mme Susan George affirmait que les plans daustérité imposés imperturbablement à lAmérique latine avaient produit près dun demi-million de morts en quelques années, uniquement dans le cas du Pérou.) Ces recettes vont également de pair avec une forme nietzschéenne de keynésianisme militaire liée à la guerre permanente. Comment ce fait-il alors que lon donnât la priorité à la « décroissance » qui ne met pas en cause, loin de là, ce retour du nietzschéisme sous une forme vulgairement philo-sémite sioniste de droite, plutôt que de sattaquer, sans ménagement, au colossal gaspillage causé par ce surarmement théocratique impérial, ainsi quaux formes de régulation néo-conservatrices nationales et globales quil met en cause? La pollution à longue échéance causée par les sachets en plastique non-biodégradables serait-elle soudain devenue plus prioritaire que le nettoyage impliqué par laspersion en uranium appauvri ou en bombes à fragmentation du Kosovo, de la Serbie, de lAfghanistan, de lIraq, et bientôt de la Syrie et de lIran ? (La liste des cibles potentielles désignées par des criminels de guerre qui sont souvent des pitres philo-sémites nietzschéens tel Wolfowitz (aujourdhui nietzschéennement planqué à la Banque Mondiale !), ou tels Rumsfeld, Kristol, Kagan et autres Huntington, on le sait, est longue, puisquelle comprend plus de 60 pays !) Veut-on sérieusement nous faire croire que la convivialité et la proximité dIvan Illich, personnage donné pour libertaire mais néanmoins anticommuniste viscéral notoire, auraient des propriétés économiques et morales miraculeuses? Auquel cas cela reste à prouver ? Me permettra-t-on dajouter quune telle démonstration demandera à être menée scientifiquement sans feindre dignorer les critiques selon la pratique nietzschéenne sélective habituelle? Elle ne serait pas recevable si elle était conduite en référence à la nouvelle sorte de pensée primitive synthétique, ou si lon veut magique, en vogue ces temps-ci. Ce type de pensée est propre aux petits-bourgeois qui ont joué aux Indiens durant leur adolescence, alors que dautres étaient sur les barricades théoriques ou autres, des gens qui neurent donc pas de difficultés particulières à occuper, de façon surnuméraire et, à lévidence, imméritée, les postes quils occupent aujourdhui en surnombre. A ces bons apôtres très nantis et, selon moi, très peu méritoires intellectuellement parlant, nous disons en paraphrasant le comte de Frontenac : « Après vous, messieurs de la décroissance. Donnez-nous lexemple!». Nous le disons en sachant que cest là la seule façon de conquérir la Grande Paix en provenance de ces quartiers.
Les théories socio-économiques devraient avoir des répercussions politiques sans quoi elles sont parfaitement inutiles. Comme on pouvait sy attendre le fléau que jai dénoncé comme « fausse représentation démocratique » népargne pas les écologistes bourgeois. Vous les retrouvez aujourdhui en train décrire besogneusement le programme du parti communiste (rifondazione) italien! La prochaine fois, ils inviteront sûrement le cardinal Ruini pour quil pontifie sur lavortement ou sur la valeur idéale et aliénante des structures familiales bourgeoises devant être imposées à la masse appauvrie du sous-prolétariat! Je dois donc noter quà part larticle dHarribey cité ci-dessus, jai également bénéficié pour affiner mes critiques de la fréquentation de sites environnementalistes italiens sur Internet. Je suis intervenu parfois dans les discussions mais toujours avec la plus grande franchise et la plus grande courtoisie. Je suis dans lobligation de répéter que certains individus furent moins quhonnêtes et loyaux à mon endroit. Les militant-e-s de la liste ne sont évidemment pas en cause. Il est dailleurs facile de vérifier à qui on a à faire véritablement en recoupant, par exemple, les noms de certaines personnes avec certains noms du pathétiquement philo-sémite nietzschéen, et à vrai dire très peu « éveillé », journal il Manifesto. Ceci peut être facilement vérifié par tout un chacun : il suffit pour cela de se reporter au pseudo-débat conduit sur Liberazione sur le sujet sans ma participation. Or, ce débat débuta seulement après que javais commencé à formuler mes propres concepts, en privé, sur mon ordinateur personnel. Le pseudo-débat continua imperturbablement après lenvoi de mon texte « Ecomarxismo », quon a pris besogneusement soin denterrer selon une vulgaire petite politique très italienne, sans pourtant avoir jamais su se montrer à la hauteur intellectuelle nécessaire pour en mesurer toute la portée ou plutôt en essayant de ne pas la reconnaître pour mieux la combattre. En temps ordinaire, quand on critique quelquun, on cite son nom pour quil puisse répondre selon une procédure qui relève de la déontologie scientifique et académique, ainsi que je lai fait moi-même dans mon « Ecomarxismo ». Dans leur cas, il sagit donc bien de luvre coutumière de minables qui savent uniquement prétendre penser pour autrui comme des infiltrés réels ou objectifs. (Lire par exemple, la version « fédéraliste » de linfiltration anticommuniste exposée à la fin du Manifeste fédéraliste de Spinelli. Cest larchétype du genre en Italie. Il cause des dégâts éthico-politiques considérables au pays.) Et cela malgré le fait que javais spécifiquement demandé une réponse en tant que camarade, cest-à-dire une critique scientifique. Ces mêmes se gargarisaient aisément dans le rôle de ténors médiatiques de l« économie de limmatériel » (bien entendu, de seconde main) avec Cini, alors que je tentais de parler, pour ma part, de Fiat ou du rôle des infrastructures structurantes avec le Parti, avec les syndicats et même avec les régions. Bien entendu, ils ne revendiqueraient aucune responsabilité individuelle ou de groupe pour létat lamentable de Tiers Monde auquel ils ont activement contribué à conduire le pays, ni dans la solidification de ces lamentables pratiques et murs intellectuelles et politiques. Typiquement, ils prétendront plutôt quils nont eu aucune part dans les processus de décision étant dans l « opposition »! Vu le pays, on imagine aisément comment sobtiennent certains diplômes. Comment ces écologistes de salon développèrent leur éthique est un peu plus difficile à comprendre, à moins que vous ne vous souveniez de la destruction interne du PCI par une bande de gens qui fut longtemps nourrie directement ou indirectement par lui. Cette action de préemption anticommuniste nétait pas sans précédent. Elle fut perpétrée plusieurs fois à mon endroit, par exemple dans le cas du supposé « désarmement ». Il sagissait dune préparation de lopinion publique en vue dune nouvelle guerre dagression philo-sémite nietzschéenne contre la Syrie ou contre lIran, dans un pays qui avait vu défiler plus de 3 millions de personnes à Florence contre la guerre croisée imposée à lIraq sous la direction dun Prc alors moins infiltré et moins sali. Cet acte de préemption philo-sémite nietzschéen survint alors que jétais justement en train de rédiger un texte résumant les articles IV et VI du Traité de Non-Prolifération ainsi que les éléments essentiels de la théorie de la dissuasion. Je tentais par ce biais de contrer la campagne de désinformation impérialiste prévisible, vissant à conditionner lopinion publique en vue de nouveaux affrontements armés, en donnant tous les outils intellectuels nécessaires à une réflexion critique à mes camarades et aux militant-e-s. Les membres ordinaires bona fide et dédiés de la liste et du Prc savent déjà de quoi je parle. Je métais déjà plaint publiquement à lépoque, en vain. Ce contexte me força donc une nouvelle fois à circuler rapidement mon texte. Il était intitulé « Ecomarxismo » et comprenait un « Compendium ».* Mais les dommages étaient déjà perpétrés. Les propositions écologiques du Prc, y compris celles de ses fractions les plus importantes, furent ainsi polluées par cette bouillabaisse de la « décroissance » pour plusieurs mois, malgré mes efforts. De manière évidente, plusieurs individus ne méritent ni leurs positions politiques, ni leurs titres académiques. Ils se reconnaîtront. Dautres sont un peu trop naïfs : ils ne tiennent pas assez compte dêtre dans un pays criblé de bases militaires américaines qui sut pourtant se porter à lavant-garde du mouvement dopposition à la guerre. Dautres encore, argumentent de la nécessité de garder à lesprit la lutte collective menée à Scanzano Ionico (Basilicata). (voir ci-dessous). Ceci relève de laliénation intellectuelle et de manuvres purement électoralistes. Nos relations de solidarité militante avec les Verts devraient, au contraire, être fondées sur des bases scientifiques et rationnelles permettant de réels compromis pratiques et raisonnés. Et donc opérationnels. A linstar de nos relations avec les autres partis prêts à conclure une alliance contre la droite, notre flexibilité pragmatique peut uniquement être fondée sur une contribution théorique autonome, issue dun débat que nous aurons mené nous-mêmes, ce qui exclut certainement tout simulacre de débat conduit à notre place, dans nos propres organes de presse et de réflexion. Nous ne pourrons pas faire léconomie de nos propres efforts théoriques ancrés dans la compatibilité avec la loi de la valeur marxiste. Autrement, comme cest le cas aujourdhui, une pseudo-unité sera forgée aux dépens du pays (comparez le prix de lénergie en Italie par rapport à celui pratiqué chez ses voisins!), ainsi quaux dépens du Parti. Aucune de ces deux possibilités nest tolérable.
Entendons-nous bien. A Scanzano, même la mascotte Nicoletta avait raison. La situation est parfaitement résumée dans larticle de Linda Clare Gunter, « Nuclear waste : Showdown at Scanzano. » dans le Bulletin of the Atomic Scientists ( HYPERLINK "http://www.thebulletin.org" www.thebulletin.org/article.php?art_ofn=ma0gunter) Selon le Bulletin, la crise fut provoquée par labsence de toute consultation publique, de même que par la tentative dimposer un fait accompli en catimini à la population durant un épisode de bombardement des troupes doccupation italiennes à Nassyria, en Iraq. Personnellement, je crois fermement que le principe « not in my backyard » doit être conjugué avec celui de la responsabilité nationale pour le recyclage de ses propres déchets. Ceci exige une information objective, complète et, bien entendu, des débats démocratiques permettant aux individus comme aux collectivités dassumer leurs propres responsabilités.
Au risque de choquer, je crois en outre que les leçons de Tchernobyl (pour ne pas dire de Hiroshima et de Nagasaki) sont mal tirées par la plupart des militant-e-s anti-nucléaires. Il ny a pas de vieux réacteurs du genre Tchernobyl en Europe occidentale, qui soient donc capables de semballer en laissant échapper des nuages de fumée transportés ensuite sur des milliers de kilomètres par le vent. De plus, le périmètre vraiment dangereux autour de Tchernobyl est réduit à un rayon dune trentaine de kilomètres, cela dans le cas du pire accident atomique civil concevable. Le nettoyage na pas été complété. Ceci contribue fatalement à alimenter les peurs populaires légitimes, mais néanmoins quelque peu inconscientes au sujet du niveau de pollution réel de leur propre environnement domestique privé. Elles concernent davantage la corruption ou lincurie des gouvernements locaux et occidentaux que le nucléaire en soi. Or, on connaît, par exemple, aujourdhui des plantes qui absorbent les éléments radioactifs ainsi que les autres métaux lourds. Cest donc surtout une question dargent et de réglementation gouvernementale. Normalement, dans les pays européens les mieux gérés, le coût de la mise hors service des centrales et le coût individuel du nettoyage sont inclus dans le prix très compétitif de lélectricité produite durant le cycle de vie des centrales. Ceci sera encore plus évident à mesure que les prix du pétrole et du gaz naturel augmenteront. Le cycle de luranium est désormais bien maîtrisé : ceux qui veulent en savoir plus devraient se reporter aux deux articles synoptiques suivants. a) « La France face à ses choix » et b) « Fusion nucléaire : Voici la fin du tunnel », sur Science et Vie, respectivement les numéros de janvier et novembre 2003. Ce sont des articles objectifs, sans complaisance. Aussi, pour les plus critiques, jattire lattention sur ce qui est dit dans le premier article au sujet de la rentabilité (qui doit être révisée à la lueur des faits actuels), du Mox, mais surtout au sujet du projet G4 (quatrième génération), ainsi que sur la transition par lEPR. Cette planification, commencée du temps de lEtat social issu de la Résistance que dirigea le général de Gaulle, nest-elle par un exemple parlant de létude scientifique des cycles économiques nécessaires à toute économie durable?) Rappelons simplement ici que lon parvient aujourdhui à recycler une partie des déchets les plus nocifs (dont la totalité du plutonium dans le Mox qui est ensuite réutilisé comme combustible). Aussi, le stockage des matériaux résiduels ne pose-t-il pas vraiment de problèmes scientifiques plus grands que ceux de lentreposage de la dioxine ou des poussières fines produites par la multiplication des incinérateurs et autres thermovalorisateurs. (Pour lItalie ces déchets sont aujourdhui envoyés dans de vieilles mines de sel allemandes contre paiement!) Le nucléaire fait plus peur, et cest tant mieux, car les mesures de sécurité redondantes quil impose sont prises beaucoup plus au sérieux. (Ceci est vrai pour le nucléaire militaire, comme le démontre à lenvie la mise à lécart de toute guerre ouverte entre les USA et lURSS ou, plus récemment, entre lInde et le Pakistan. Encore faut-il répéter de nouveau que le Mox permet justement de recycler le plutonium, matériau nécessaire à la fabrication des bombes.) De ce point de vue, la Commission européenne ne fait pas vraiment son travail. Les militant-e-s non plus. Ils auraient déjà dû formuler des normes pour lemploi civil du nucléaire en étudiant objectivement les données de plus de 50 ans dusage. Par exemple, pour ma part, sans être un expert, je pense pouvoir affirmer, en tant que citoyen, ce qui suit. Dabord les centrales ne devraient pas être construites dans des zones densément peuplées. De plus, en tout état de cause, du fait de linformation probablement incomplète sur lirradiation continue à très faible dose, les périmètres successifs de sécurité devraient être redéfinis, autant de fois que nécessaire, sur la base des nouvelles données fiables disponibles. En effet, selon le principe de précaution, les barèmes des irradiations moyennes continues mais à faible dose des centrales ne devraient pas être comparés aux mêmes phénomènes existant dans certaines strates géologiques naturelles. Ni linverse. Ce qui compte, ce sont les effets réels sur la santé découlant du principe de prévention plutôt que des comparaisons potentiellement fallacieuses. La méthodologie reste celle de lanatomie de lHomme ouvrant la voie à la compréhension de celle du singe, si je peux me permettre une paraphrase signifiante. Ensuite, selon le même ordre didée, les normes devraient ajouter certains seuils concernant les pics plutôt que de sen tenir aux moyennes. Les moyennes sont bonnes lorsque vous êtes absents au bon moment, autrement elles restent potentiellement dun danger considérable, surtout pour les travailleurs du secteur. Ensuite, puisque chacun doit prendre la responsabilité de ses propres déchets nucléaires ou autres, il convient, outre le recyclage, de mieux étudier lentreposage. Notons, pour commencer, que le cycle de luranium (uranium, Mox, plutonium, retraitement etc.) réduit grandement les problèmes de lentreposage; il est même théoriquement susceptible de léliminer.) Leau sinfiltre et remonte par capillarité partout, y compris dans les épaisses couches de granit du bouclier canadien. Cest essentiellement un problème dentretien adéquat mais sur de très longues durées. Lentreposage dans des dépôts souterrains stables du point de vue sismique, géologique et environnemental, nest concevable que selon lexemple de la Suède, avec des installations permettant une intervention rapide à tout moment. Personnellement, je pencherais plutôt du côté de lentreposage en surface, plus facile à inspecter et à réparer au besoin. (Cuves étanches et hermétiques mais aussi, pour les matériaux solides ou rendus tels, des plates-formes antisismiques calculées pour résister aux plus forts tremblements possibles. Celles-ci devraient être conçues pour éventuellement tomber de manière prévue selon la résistance des containers entreposés. Ceci ne représente pas un défi extraordinaire pour les ingénieurs qui utilisent déjà des techniques semblables pour les laboratoires de très haute sécurité. Ces entrepôts seraient dabord installés sur les sites des centrales pour permettre le tri relatif au recyclage et pour permettre aussi le traitement préalable à lentreposage de longue durée (cristallisation et vitrification, solidification grâce à des polymères enfermés ensuite dans des fûts appropriés, ce qui empêcherait toute fuite des déchets liquides tout en permettant une réutilisation aisée en cas de besoin, envoi aux usines de retraitement spécialisées etc.) Linstallation en surface des entrepôts définitifs offre davantage de possibilités techniques et environnementales. Mais surtout politiques. LItalie pourrait ainsi utiliser une de ses nombreuses îles inhabitées. Le transport se ferait sous escorte militaire; chaque fût serait indépendamment doté dune balise émettrice ainsi que dune bouée de flottaison pour être facilement récupérable en cas improbable daccident maritime. Limpact environnemental de ce dispositif serait bien moins dangereux pour lenvironnement, y compris pour la faune et la flore, que lactuel entreposage in situ dans les 4 centrales italiennes fermées suite au référendum de 1987. Mieux, ce dispositif pourrait permettre de résoudre élégamment le problème de lélimination des déchets actuels, ordinairement passé sous silence depuis quil fut transféré à la société Sogin, créée pour les besoins de la cause. Ceci permettrait en outre de réutiliser ces 4 centrales dont le pays a le plus grand besoin, comme le montre le prix de lélectricité ou encore le blackout de 2003 qui requirent limportation délectricité du réseau européen au prix fort ! Le prix du maintien des installations serait déjà prévu dans le prix de vente de lénergie. Ainsi que je lai déjà proposé en dautres occasions, ce coût devrait également permettre de financer des recherches sur une fission nucléaire fondée sur des matériaux ne produisant pas le même type de déchets radioactifs, puisque le choix de luranium tenait surtout aux besoins militaires en plutonium. Ceci permettrait dattendre plus facilement larrivée plus tardive de la fusion à échelle industrielle. Il va de soit que les deux aspects fondamentaux comprenant la sécurité et la péréquation des coûts imposent que lensemble du secteur énergétique, en particulier le nucléaire, soit de propriété strictement publique, tant pour la production que pour la distribution. Ce qui est véritablement obscène, en loccurrence, dans ce dossier, cest quun des plus grands spécialistes du domaine comme le Professeur Rubbia soit obligé daller travailler en dehors de lItalie, laissant sur place les usuels esprits bornés et sur-cotés qui rabaissent le niveau des débats et ruinent consciencieusement le pays avec leurs choix primitifs, mal documentés, irrationnels et moutonniers.
Outre lindustrie nucléaire, lensemble de lindustrie pétrolière devrait être sous strict contrôle étatique national. La raison en est simple : le pétrole est une ressource essentielle de toute économie moderne; la rente ricardienne encore versée aux pays producteurs est peu de chose comparée au prix de vente des produits finis. En Europe, par exemple, le prix de vente de lessence à la pompe inclut près de 2/3 de retenues et taxes diverses; malgré cela, selon Le Monde, une grande multinationale comme Total réalisa plus de 6 milliards de sur-profits durant les six premiers mois de 2005. (En Italie, ces informations pourtant essentielles à une opinion publique démocratique sont rarement fournies par les médias de masse, ce qui est lamentable, ne serait-ce que du point de vue professionnel.) Pour les USA, retenez un nombre vraisemblable de grandes « majors » (une dizaine) et multipliez par 10 ou 12 (milliards) puis de nouveau par deux pour lannée au complet, et vous obtiendrez une estimation fiable. Il est facile de comprendre que de telles richesses liées à une ressource entrant dans la production dun grand nombre de secteurs intermédiaires, mais dotées dun prix en constante augmentation, ne peuvent pas être abandonnées dans des mains privées sans porter un coup mortel à la démocratie représentative. De plus, dans mon « Ecomarxismo », jai déjà montré que ces surplus nucléaires environnementalement propres sont nécessaires pour pallier lépuisement des ressources fossiles dans un contexte daugmentation géométrique des prix. Il nest plus possible dignorer lirruption de la Chine, de lInde mais également de toute la zone Asie-Pacifique et de lAmérique latine dans le marché des grands consommateurs industriels. Il me semble que si lon était réellement concerné par les générations futures, on prendrait les moyens de ne pas épuiser les ressources fossiles disponibles mais difficilement remplaçables pour certaines utilisations spécifiques. Surtout lorsque lon dispose déjà de moyens de substitution viables et avantageux pour les utilisations les plus habituelles mais non pour celles-là!
Certains dans la liste ambiente_liguria ont fait valoir à juste titre me semble-t-il lavantage environnemental du compostage (biodesséchantation) sur les incinérateurs. Ceci, par contre, suppose une récolte différenciée étendue ainsi que des processus de recyclage industriels très poussés, en amont et en aval, mais également un nombre effarant de sites avec tous les inconvénients connus relatifs à la pollution des sous-sols et des nappes phréatiques. Quoiquil en soit ces sites devraient correspondre aux objectifs précisément liés au recyclage des déchets domestiques et industriels. Ils devraient être planifiés pour répondre spécifiquement à ces objectifs plutôt que de leur surimposer des buts exogènes mais prioritaires telle la production dénergie! Personnellement, jémets lhypothèse selon laquelle ce système plus rationnel devrait reposer également sur la présence de deux ou trois incinérateurs pouvant éliminer la multiplication des sites dentreposage des substances toxiques non recyclables. Les déchets de lincinération résiduelle seraient alors expédiés sur les sites à très haute sécurité déjà destinés au nucléaire. De plus, il est bon de souligner une nouvelle fois que les surplus dénergie nucléaire permettraient de concevoir des systèmes de production et de recyclage industriels bien plus fins et plus efficaces du point de vu industriel et environnemental. Il faut donc agir sur plusieurs fronts, sans exclusivisme et sans dogmatisme, en optimisant les synergies. On verrait alors que le problème du nucléaire est somme toute plus aisé à résoudre du point de vue scientifique et environnemental que celui de la localisation des raffineries pétrolières ou des usines dengrais chimique et de pesticide. Comme aurait pu le dire François Rabelais, Faust se fait des peurs et dérive par manque de conscience objective, mais retrouve ses esprits justement par le retour de la conscience! Nietzsche, par contre, finit pitoyablement pendu au cou du canasson blessé pour sêtre cru plus intelligent que le commun des mortels et plus diabolique que le diable même. LHomme est heureusement condamné à gérer son propre devenir historique inexorable. Il ny a pas de retour vers un quelconque paradis perdu. Mais il reste, par contre, toujours un paradis humain écologiquement sain à inventer.
On aura compris que je cherche ici à insuffler un peu de rationalité et dobjectivité dans un débat public, qui reste à faire de manière honnête, respectueuse de la démocratie en Italie comme ailleurs. Ceci implique une confiance respectueuse dans la capacité des citoyens de comprendre les problèmes pour autant que les soi-disant experts fassent leur part et leur procurent les éléments objectifs nécessaires à tout processus de prise de décision. Nous sommes tous des citoyens ordinaires en dehors de nos domaines de spécialisation. Ceci implique également que lon ne confonde pas à dessein deux types de problèmes. Les premiers sont soit spécifiques, tel le recyclage des déchets industriels ou domestiques, soit de portée générale, telle la production de larges surplus dénergie. Les seconds, ne sont que des problèmes ancillaires concernant le rôle dappoint des énergies alternatives renouvelables fondées sur lénergie solaire, éolienne, géothermique et marémotrice qui doivent, bien entendu, recevoir lattention que mérite leur valeur réelle du point de vue du prix et de lopportunité écologique.
Je constate sans trop de sarcasme que plusieurs opposants du nucléaire (y compris sur le pathétique Manifesto) sont également en faveur de la massification de lhydrogène, plutôt que la généralisation du moteur à air comprimé, par exemple. Ils pensent ainsi pallier lépuisement du pétrole prévu dans une soixantaine dannée et celui du gaz naturel prévu pour sa part dans quelque 150 ans. Rappelons cependant de nouveau quen dépit des volumes estimés, les prix deviendront vite exorbitants du fait de la croissance exponentielle de la demande. Si lOccident essaie daugmenter la capacité de production et de raffinage cela ne pourra qualimenter les conflits en vu du contrôle de ces richesses. Lère du pétrole bon marché est définitivement révolue. Mais lhydrogène est-il un bon substitut? Ces ineffables grands intellectuels de grand chemin philo-sémites nietzschéens ne nous disent pas sil nous faudra alors pédaler dans la semoule pour fournir lénergie nécessaire à la production industrielle de lhydrogène en question! (En Italie, comme ailleurs, beaucoup de gens sont rarement philo-sémites nietzschéens par conviction personnelle; le plus souvent ils sont motivés par le simple fait quêtre post-illuministe aujourdhui est simplement aussi payant quavoir été illuministe et curaillon, voire communiste dans certaines régions, hier et avant-hier !) Nous faudra-t-il préférer la construction immédiate de 300 incinérateurs ou davantage éparpillés sur lensemble du territoire italien pour un chiffre daffaire (« un giro daffari) mafieux garanti sur fonds publics, nationaux et municipaux, sans que cela puisse satisfaire la demande nationale dénergie à long-terme? Ou bien la construction dune soixantaine de centrales nucléaires couvrant aisément les besoins prévisibles pour les prochains 100 ou 200 ans, mais placées sous un strict contrôle sécuritaire national dEtat, un contrôle qui espérons-le serait secondé par des inspections européennes indépendantes, excluant, par définition, toute intervention mafieuse? Nous savons quen Italie, à linstar de nombreux pays du Tiers Monde, le manque de fiabilité citoyenne et de transparence, ainsi que la corruption administrative et privée rampante, font en sorte que les citoyens préfèrent être laissés à eux-mêmes plutôt que de voir lEtat lancer des projets qui engrosseront les mafias locales sans leur fournir le moindre service. Voyez plutôt lautoroute Reggio-Salerno commencée depuis plusieurs décades mais toujours au même stade davancement. Comment alors convaincre les gens que le Pont sur le Détroit de Messine soit nécessaire au développement du Sud ainsi quà la cohérence des voies de communications européennes? Une espèce de fatalisme autodestructeur finit par tout imprégner, du simple citoyen aux appareils dEtat. De fait, personne nest capable dexiger la législation dune vérification des comptes rigoureuse, à tous les niveaux, par des lentremise de vérificateurs indépendants. Ils seraient redevables uniquement aux Parlements national ou régionaux; ils pourraient conduire des contre-expertises chaque fois que cela savérerait nécessaire; ils seraient en outre investis du pouvoir dimposer des amandes et des peines de prison en accord avec lAntimafia. Les contrats publics à tous les nivaux doivent être soumis à des règles gérant les appels doffre qui soient démocratiques et transparentes. Ils devraient inclure des cahiers de charges précis et des amendes, voire le retrait du contrat lorsque ces obligations et ces échéances ne seront pas respectées. Cest dailleurs ce qui se fait ordinairement dans les pays mieux gouvernés. La résistance populaire spontanée ne devrait pas être manipulée au dépend de la construction des infrastructures nécessaires au développement touristique ainsi quau développement économique général du pays. Du moins en autant que ce développement respectât le principe de précaution en matière environnementale et, dans ce cadre précis, considérât les sanctuaires, les plages et les zones côtières etc. comme des lieux inviolables, en fonction de leurs missions spécifiques (en tenant évidemment compte des sites classés Patrimoines de lHumanité.) Si, de surcroît, le Prc appuie activement ces tendances quelque peu populistes plutôt que de canaliser la résistance populaire en faveur des actions économiques, législatives et policières nécessaires à ce développement, cest vraiment que la Nation tout entière est grièvement malade et que son Etat, son gouvernement central et ses partis politiques nationaux sont en pleine décomposition. Il nest pas surprenant, dans ces circonstances, de constater quon veut nous faire avaler de force la soi-disant « devolution », concept anglais rebutant par ses conséquences constitutionnelles. Mais cette « dévolution » nest quune conséquence, elle est loin dêtre une cause de cette déliquescence des esprits et des structures. En effet, les subversifs de la Lega ne pèsent pas très lourds du point de vue électoral, tout au plus pèsent-ils 8 à 10 % durant leurs moments fastes. En fait, trop de gens ont transversalement utilisé le prétexte de la Lega pour « déconstruire » volontairement le pays, en particulier sa forme républicaine. Ils visent à le régionaliser à rabais dans un ensemble européen pour lequel on ne veut même pas financer les infrastructures trans-européennes de base. Il est très symptomatique de voir que tant de gens sattaquent à la réforme des rôles institutionnels des dirigeants politiques, réforme voulue par le gouvernement de droite soumis au chantage de la Lega, notamment en ce qui concerne les pouvoirs du Président du conseil. Mais, dans linaction totale du Président de la République pourtant garant de la constitution, ils passent sous silence cette dévolution fédéraliste néfaste, étrangère et pour tout dire antirépublicaine. Il sagit-là dune réforme constitutionnelle qui aurait dû être déclarée demblée ultra vires car elle modifie dun coup 53 articles, ce que la lettre et lesprit de notre Constitution ne permettait pas, comme il fut dailleurs rappelé opportunément par M. Franco Russo ( v. « Approvata la devolution - referendum contro il premier assouluto » HYPERLINK "http://www.liberazione.it" www.liberazione.it , 21/10/05). Nai-je pas parlé plus haut de déliquescence au sommet de lEtat ? La dévolution, cest pourtant clairement le retour illégal, mais par la force, à lItalie morcelée telle quelle existait avant lunité politique du pays datant seulement de1866. Elle signifierait la fin de notre République fondée sur le droit au travail et à la protection sociale égalitaire. Peu de constitutionalistes italiens sont encore dignes dun Piero Calamandrei, ou simplement de leur propre constitution issue de la Résistance au nazifascisme. Espérons que le Sud saura réagir avec la force nécessaire autant dans le dossier constitutionnel de la dévolution, que dans celui de lénergie (y compris lénergie nucléaire), en prenant soin de ne pas prendre les vessies pour des lanternes. On aura remarqué que si des puissances étrangères avaient voulu affaiblir lItalie au moment précis où la libéralisation ainsi que la privatisation européenne et mondiale permettaient la centralisation et la concentration du capital des grandes firmes appartenant aux pays les mieux organisés, ils nauraient pas pu faire mieux que de propulser au pouvoir les a-brutis et « re-naturés » (au sens de Vercors) qui sévissent aujourdhui. Ils sont en tout point dignes de ceux qui sévissaient hier, mais ils sont intimement convaincus, pour leur part, dêtre issus de « dieux mineurs », ce qui semble incontestable. Or, personne na eu besoin dintervenir, puisque louverture des vannes à la dégénérescence nationale avait débuté de lintérieur, avec lattaque interne lancée contre lexistence même de PCI. Même Bologne, la capitale rouge de lItalie daprès-guerre, ne fut pas épargnée, cest tout dire! Malheureusement, ce processus malsain na pourtant pas encore pris fin.
En guise de conclusion, je transcrirais seulement la note (a) de mon texte Ecomarxismo » avec quelques additions. Elle disait en substance.
Peignant à grand traits, nous pouvons affirmer que les Partis Verts occidentaux durent leur naissance au partage de lAllemagne après le lancement unilatéral de la guerre froide » par les USA. (En particulier, par la réintroduction unilatérale du mark dans les secteurs doccupation occidentaux par le Général Lucius Clay en 1946. Et ainsi de suite. Sans évidemment oublier le discours guerrier de la même année proféré à Fulton (Missouri) par un Churchill défait par les Travaillistes durant les premières élections daprès-guerre tenues en Grande-Bretagne. Dans ce discours, celui qui aurait aimé se prendre pour un lion anglais y parlait pour la première fois de la descente dun « rideau de fer » en Europe allant de Stettin à Trieste, ce qui représentait une provocation ouverte envers lallié de guerre soviétique et son Armée Rouge.) Le parti communiste étant anti-démocratiquement interdit en Allemagne de lOuest, les éléments progressistes allemands avaient deux choix : la radicalisation à outrance ou bien, pour paraphraser Jenny von Westphalen, le patient « travail de taupe creusant vers la lumière » au sein dun nouveau parti doté dun autre nom. Depuis leur origine, les Verts ennuyèrent donc Washington, tout en provoquant force curiosité de la part des intellectuels petits-bourgeois de Harvard ou de la John Hopinks etc
. Ils ne laissaient pas non plus Bonn indifférente. Linfiltration du parti fut immédiate. (Un général en perdit même la vie par « suicide », alors que pour ce qui concerne Joschka Fischer lhistoire la déjà mis là où il méritait dêtre mis.) En France, les calculs électoralistes du prédisent François Mitterrand sont connus, encore que les contre-calculs quils provoquèrent le sont moins. Rudolf Barho contribua à maintenir lautonomie des Verts en Allemagne en portant le discours à un niveau plus élevé. Mais entre-temps le Club de Rome, les critiques de Cambridge concernant ses conclusions quelque peu hâtives, et ainsi de suite jusquaux Rapport Brundtland, à la Conférence de Rio, et aux Protocoles de Montréal et de Kyoto. Les deux âmes des Verts sont toujours présentes. Parfois en une seule et même personne. Par exemple Lipietz, qui contribua à populariser les 35 heures, nhésite pas à donner aujourdhui son appui de Vert et de député européen au projet de constitution néolibéral européen. Récemment, il donna également sa bénédiction qui pouvait croire à un tel Waterloo éthico-politique ? à la Directive de Bruxelles qui cherche à légaliser les 48, 60, 65, voire 72 heures hebdomadaires qui sont nécessaires au maintien du minimum vital des travailleurs occidentaux précarisés par le néolibéralisme global tout en étant soumis par lui à une concurrence mondiale asymétrique dépourvue de toute définition efficace de lanti-dumping. La crise intellectuelle nest pas un vain mot. Et cest une bonne chose.
Loin de moi la volonté de vouloir offenser les militant-e-s et les professionnel-le-s des listes environnementalistes (par extension tous les Verts) de qui jai beaucoup appris. La plupart semblent souvent partager des positions proches des miennes. Mais je dois cependant ajouter dune certaine écologie superficielle est capable de procurer une bonne conscience sans effort personnel ou intellectuel appréciable. Elle agit alors comme lidéologie par excellence des fractions privilégiées de la petite-bourgeoisie encore certaines de pouvoir conserver leur position sociale malgré les dramatiques mutations en cours. Ou pire encore, se positionnant au cas où elles la perdraient! En loccurrence, ce qui ne manque pas détonner cest que quelquun comme DAlema ne se soit pas déjà converti : sans doute attend-il quAlbright lui donne le feu vert en faisant les premiers pas. Mettons Lipietz de côté. Il me semble cependant que le cinéaste Eric Rohmer donne une illustration symptomatique de la situation. Sa comédie humaine moderne fait largement abstraction de la politique, à part, bien entendu, une tentative écologique calculée pour imposer le silence aux mauvaises langues des critiques. Lhistoire nayant de pitié pour personne, ce film « social » fut rapidement suivi par une honteuse production à caractère historique, si non de commande directe, du moins calculée pour entrer dans le contexte délétère français contemporain. Cest un contexte dans lequel certains cherchent activement des demi-« juifs » pour faire nombre dans le pays qui inventa la citoyenneté républicaine et létendit naturellement à tous ses concitoyens juifs pour la première fois dans lhistoire de lHumanité. Ils se livrent dailleurs à ces jeux sans se soucier outre mesure sur la filiation maternelle ou (!) paternelle. Ces mêmes se sont fait les chantres typiquement nietzschéens dun supposé « anti-communautarisme »! ( Non! Je ne plaisante pas, parce que je suis justement de ceux qui ne tolèrent aucune plaisanterie sur ces sujets graves.) Ainsi, le cinéaste a-politique mais « écologiste » Rohmer finit par offrir au public une étrange production portant sur la Révolution française. Elle est en tout point digne de la théorie politique ultra-réactionnaire des Furet et autre Burke (de la Tradition, pour bien se comprendre.) Par coïncidence, ceci se produisait à une époque durant laquelle Alain Bauer, lancien grand maître du Grand Orient de France essayait de pousser la France hors de ses traditions laïques, en utilisant de manière caractéristique la défense de la laïcité comme prétexte. Bauer est un juif français, de sorte quil est, ou il nest pas, surprenant selon votre évaluation de voir son offensive pseudo-laïque lancée de facto contre la communauté culturellement musulmane de France. Cette communauté comprend près de 6 millions de personnes sur une population totale de près de 59 millions, contre seulement 300 000 personnes se réclamant comme juives, et peut-être 400 000 ou 500 000 personnes en comptant les « demi-juifs » (un concept que javoue ne pas comprendre. Il serait en tout cas perçu comme effrayant ou même répugnant par les Métis Canadiens, par exemple, puisquil remettrait en cause leur sens dappartenance spécifique et leurs droits constitutionnels!) Il convient également de se rappeler que 80 % des musulmans français étaient déjà aussi laïques que le reste de la population dans leurs pratiques quotidiennes. La grande majorité dentre eux fréquentait lécole publique française, alors que 30 % des enfants provenant des communautés catholique, protestante ou juive plus riches fréquentaient les écoles confessionnelles privées. Malgré cela loffensive pseudo-laïque de Bauer se concentra sur le « voile », odieusement singularisé et décrit de manière parfaitement idiote comme un signe visible mais forcément religieux. Bien entendu, les écoles confessionnelles privées furent soigneusement tenues à lécart de cette singulière offensive « laïque »! Selon Le Monde, avant son ingérence franc-maçonnique antidémocratique, il ny avait en France que 20 cas impliquant le refus dôter le voile en classe. Parmi ceux-là, seulement 4 étaient jugés problématiques car impliquant des suspensions. Parmi ces 4 cas, deux (2) impliquaient les filles dun citoyen français dorigine juive qui avait prétendu appartenir au parti communiste mais qui, en tout état de cause, lavait quitté. De manière évidente, nous étions dans une période délétère, celle daprès le 9/11, qui vit une poussée de fièvre en faveur de la reconstruction du temple illégitime de Salomon dans la Jérusalem Est palestinienne, ce qui suppose évidemment létablissement par la force militaire dun Grand Israël érigé sur les terres palestiniennes mais inclus militairement dans un Grand Moyen Orient contrôlé par les philo-sémites nietzschéens et les Sionistes de droite de tous bords. Ceci soulève nombre de questions par rapport aux intentions réelles du criminaliste très peu connu Bauer ainsi que des francs-maçons qui le suivirent dans cette voie, qui constitue pourtant une pure trahison des traditions laïques et surtout révolutionnaires de leur institution du moins telles que je les comprends. Il sagissait également dune époque à laquelle je cherchais à faire renaître un intérêt théorique et social salutaire pour Thomas Paine, le grand philosophe et révolutionnaire américain. Cest en effet un théoricien de qui les communistes comme tous les humanistes actuels pourraient apprendre beaucoup, bien quil fut pillé et perverti de manière caractéristique par le sujet britannique, Edmund Burke. Le film historique de Rohmer doit être appréhendé dans ce contexte précis. Mais il symbolise naturellement une « attitude ».
Ce genre décologie bien intentionnée est aussi radical que la tarte aux pommes ou aux cerises, chère au folklore américain. Parfois, dans certains dossiers, javoue que même Greenpeace me donne limpression dêtre trop proche des positions du Pentagone ou du Département dEtat, surtout lorsquelle critique avec légèreté les programmes nucléaires des rivaux potentiels des USA, en taisant largement ceux des Etats-Unis et dIsraël. En particulièrement les programmes conduits à des fins militaires, de manière ouverte ou occulte, en violation permanente des Articles IV et VI du Traité de Non-Prolifération Nucléaire. On ne lentend pas beaucoup non plus en ce qui concerne lutilisation de luranium appauvri durant les bombardements conduits au nom de la guerre dagression menée en vue dimposer le Grand Israël et son temple dans un Grand Moyen Orient reconstitué, façon philo-sémite nietzschéenne, lui-aussi par le biais de bombardements criminels et intensifs. On ne lentend pas non plus sur le dossier des dommages de guerre dus par les Israéliens et les Américains aux Palestiniens et aux Arabes, des dommages qui devraient comprendre le nettoyage des pays ainsi pollués. Les environnementalistes sérieux auraient tout intérêt à apprendre à dissocier écologie et laxisme intellectuel. Pour ma part, jai proposé ci-dessus une méthode éprouvée : le retour aux sources réelles appuyé par la restitution du lien indissoluble unissant écologie et loi de la valeur marxiste. Évidemment, ce genre dapproche condamne tous ceux qui, parmi les Verts ou ailleurs, ont une hantise : celle dassister à la ré-émergence du Parti Communiste (italien), cest-à-dire au retour de lhégémonie dune pensée autonome prolétarienne.
Note :
* De plus, je suis dans obligation de rapporter que tous les membres de lintéressante liste ambiente_liguria furent soumis à un intensif bombardement de courrier électronique (spam) pendant plusieurs mois. Ce spamming regardait les suites juridiques du matraquage illégal des militant-e-s no-global dans la caserne de Bolzanetto par des policiers dévoyés mais apparemment protégés par leurs supérieurs ainsi que par les autorités gouvernementales, bien quils aient porté gravement atteinte à limage internationale du pays et à son antique respect des lois lhospitalité. Comme par coïncidence, ceci débuta après la parution sur mon site de la dédicace de ce livre et après lenvoi de mon texte « Ecomarxismo » mentionné ci-dessus. Les responsables de la liste ont contacté la « police postale italienne » qui de manière évidente na pas semblé prendre la chose très au sérieux pendant trop longtemps. Ce qui pose fatalement le problème de complicité éventuelle. Car ces envois sont strictement illégaux. Quoiquil en soit, lintimidation de marche pas et ne marchera pas tant et aussi longtemps que nous serons capables de penser de manière critique par nous-mêmes.
PAUL DE MARCO
KEYNESIANISM, MARXISM,
ECONOMIC STABILITY
AND
GROWTH
Supply-side versus social demand politics
Editions La Commune 2005
ISBN : 0-9731504-2-4
This book is dedicated to all those who still want to change the world and transform it into a more just and egalitarian place, to the anti-globalization movement and to Carlo Giuliani, whose generous young life was cut short by the return of a neoconservative and pseudo-theocratic bourgeois barbarism.
KEYNESIANISM, MARXISM, ECONOMIC STABILITY AND GROWTH
Supply-side versus social demand politics
Contents:
Foreword (p 174)
Notes (p 185)
Introduction:
New contradictions in the insertion process within the World Economy. (p 197)
Are private property, its uncontrolled size, its organization and its inheritance, compatible with any authentic form of socialism? (p 200)
Rent, profits and the coexistence under dominance of modes of production: (p 203)
a) Marx's general formulation of the price of production problem. (p 211)
b) The Simple Reproduction scheme of Book II. (p 213)
c) Productivity and the correct formulation of the organic composition of capital. (p 217)
d) Conclusion: (p 224)
i)The pivotal importance of productivity and of social surplus value. (p 224)
ii)The coexistence of modes of production and the transition to socialism. (p 228)
Keynesianism, Marxism and the Stability and Growth Pact:
Introduction (p 239)
1) Comments on the validity of the attacks levied against the Stability Pact. (p 242)
2) The Stability Pact vs supply-side or social-demand politics. (p 275)
3) Perceptions linked to the Stability Pact vs the communists' and unions' stands on the matter. (p 295)
Notes (p 309)
Excerpt: (p 329)
(dealing with the Stability and Growth Pact vs the ECB, the lesson of the New Deal Recession in the Depression and the Euro zone
)
Appendix:
Comparative advantages, economic planning and ecology. (p 339)
Foreword
What follows constitutes a fundamental critique of the capitalist mode of production and of contemporary neoliberal philosophy and practices. It was written between September 2003 and October 2005. The factual updating mainly appears in the footnotes and in the notes, which were added later to the original texts. Consequently, the footnotes are as important as the main text to which they relate, although their synoptic condensation can only be appreciated fully in the light of the main texts. If some elements seem repetitious, it is not due to a computer style. In reality, I did everything I could to follow a very tight logic that should be obvious beneath the text. It was my choice for this type of work to always gather all the elements necessary for a critical but also an historical comprehension of the subject at hand, including in the footnotes. Comprehension is usually a cumulative process. In Pour Marx, contre le nihilisme, I had chosen to interpolate basic background explanations on some particular subjects. Memory is short and new generations of militants are coming forth. In retrospect, I believe to have been right. Following Marx, I have chosen to write in a clear and simply idiom. However, I have consciously chosen to intertwine the discursive presentation with the most rigorous exposition so as to make the heart of the subject intuitively accessible to all, workers as well as students, while making it mandatory reading for the honest specialists in the various disciplines involved, first among whom contemporary tenured economists. From a scientific point of view, at least until proven wrong, this critique claims to imply a paradigmatic shift. Though necessarily vulgar and of ephemeral importance, its only possible refutation would imply a return to the purely a-scientific and ideological Nietzschean and philo-Nietzschean concept of science. Consequently, it would be nothing more than an apology of a barbarism of the self-elected and self-chosen kind. It would certainly be a warmongering critique, but one with no real future.
This paradigmatic shift being acquired through a return to Marx and to real social processes, serious work can finally begin. I personally took care of the entire editing of this book in sub-optimal conditions. No one else can be blamed for its shortcomings. This book being intended as theoretical practice in Louis Althussers sense, I have chosen to quickly translate it into English, instead of proceeding to a new but less useful reading. In any case, a synthesis of the economic principles and theories offered in the present work as well as in my earlier books and articles will have to be written at some point. It will then have to follow the purest form of the Marxist method of exposition. Nevertheless, I hope that my eventual readers will not be fooled by the artisan-like aspect displayed by the present work.
This book breaks new grounds. It pretends to re-establish the authenticity of Marx's labor law of value and of Marx's historical materialism approach. It pretends to do so vis-à-vis many supposed Marxists as well as vis-à-vis the most advanced economic bourgeois theories, be they of Walrasian, Sraffian or Keynesian inspiration and by extension vis-à-vis any version of bourgeois general equilibrium. It establishes for the first time the truth of Marx's conception of the market, a specific form of economic and human exchanges. It reveals it as a predetermined dynamic economic organization tied to the socio-political logic of Enlarged Reproduction. Tied, in other words, to what Marx called social demand.
To preempt some second rate and foreseeable criticisms, let us quickly add that Marxist or economic social demand cannot, in anyway, be confused with simple « household demand ».* This is the case even when it amounts to more than two third of GDP, as is presently the case in the United States. This is particularly true in a neoliberal world where the ratio between the lowest and highest wage went from 1 to 42 in 1980 to 1 to 419 in 1998 according to Maurice Allais, who quotes the International Herald Tribune of September 6, 1999. (See his La Mondialisation, la destruction des emplois et de la croissance. Lévidence empirique, éd Clément Juglar, Nov. 1999, p 316, **). Unfortunately, this gross inequity is certainly worsened today! It is a world where the GDP per habitant has decreased importantly. Comparing the period 1974-1991 to the periods 1950-1974, the annual rate of GDP growth had diminished to the tune of 2,64 % in France, despite the fact that social programs remained strong in this country. (idem, p 135). It is a world where the differential between the hourly wage in rich and exploited countries is on average 1 to 10. (idem, p 330 ad p 489). A world where averages and even median statistics that deal with household revenues are but an insult to democratic and objective information and to citizens rights. Nor can it fall into the neoliberal Friedmanite and Lafferian inept opposition between two twin and similarly absurd bourgeois fallacies, the first being of a demand-pull category, namely military Reaganian overspending, the second being a cost-pushed variant of the exuberant kind of neoliberal practices. My formulation pretends to bring the discussion at a higher, more dignified intellectual level. It clearly and definitively brakes with this rather inept and over-stale bourgeois paradigm and proposes to go back to the essential, namely to social demand. This is a concept properly defined within the Reproduction process as a whole, even though, in so doing, it necessarily emphasizes the structure of v (individual capitalist wages plus net global revenues.) It thus prevent us from falling pray to the pervasive microeconomic illusion of all bourgeois economics, which starting with Walras and tutti quanti, can only base economic theory on supply. This bourgeois theory is ontologically incapable to conceive the advance made in term of the use value embodied within labor power that is necessarily anterior to any production and to any kind of economic exchange.
It does so for obvious reasons as we will see below. Although these reasons are fatally incomprehensible to the formatted minds of the bourgeois, or petit-bourgeois, useless and paid servi in camera that are trained as economists. More importantly, it does so through a critique of the mostly silent methodological and substantive presuppositions used by Böhm-Bawerk, Walras, Keynes and Sraffa. Marx's had expressed this important finding, derived from classical political economy, as soon as 1844 when he wrote his Parisian Manuscripts. Together with my exposition of Senior's role, this amounts to the most complete criticism of marginal theory, which I believe, is more fundamental and devastating than even comrade Nikolai Bukharin's internal critique, although it is complementary with it. I have also drawn from my earlier definitive exposition of the Marxist labor law of value, which can be found in Tous ensemble and in Pour Marx, contre le nihilisme. This includes both the disposal of the so-called transformation problem and the associated discussion on productivity, land rent and coexistence under dominance of modes of production as well as my concept of social surplus value, which are all offered in English in the Introduction. However, the main essay and the Introduction can be read independently.
Needless to say, definitive here refers to the scientific validity of the Marxist labor law of value. In no way does it mean that the theoretical labor of love of Marxists is completed. Such a contention would simply run counter to historical materialism itself, almost by definition. In practical terms, the word definitive, as it is employed here, means that the enormous task of defining new and adequate statistical tools and measures such as was asked in Tous ensemble can begin anew. However, this time around, it has the possibility to develop on a truly scientific and therefore political basis, as it is implied by the concept of social surplus value. Clearly there cannot be any authentic and scientific socialist planning without such tools. The real work can now begin. And it should do so in the spirit of the Eleventh Thesis on Feuerbach, which states that the world being largely interpreted, the urgent task is now to collectively and consciously transform it to fit the specific needs of the Human species as it consciously and harmoniously reproduce itself within Nature and Society.
The main new thesis developed here concerns social demand. The gist of it will be found in the second chapter of the essay Keynesianism, Marxism, Economic Stability and Growth entitled The Stability Pact vs. supply-side or social-demand politics.. Its deepest comprehension supposes at least a serious reading of Marxs chapter entitled The last hour of Senior, to be found in Capital Book I. The first version of the thesis was presented orally at the 1986 ACFAS Congress in Montreal. This happened in the greatest indifference or rather in the thickest but silent academic incomprehension. It then appeared in two earlier essays written in French between September and November 2003, except for the few paragraphs referring to the European constitutional treaty, which were added later. Both essays were mainly concerned with the European Union and the Stability and Growth Pact. The first was entitled Europe élargie, Zone euro et Europe sociale (11-09-2003). The second and more original essay was entitled Keynesianism, Marxism and the Stability and Growth Pact(27-11-2003). These two texts were motivated by a practical urgency and by the ideological class struggle fought around the interpretation of the Pact. Given the inadequate economic understanding of the Left, including most of the Communist Left, I did not hesitate to marshal some of my most advance economic concepts for the benefit of the proletariat and of the authentic Left to illuminate the conjectural analysis of these two essays. This is my personal version of Althusser's theoretical practice, if you will. The Foreword and the Introduction were mainly written before March 2004. Some important notes and an Appendix were added before the end of October 2005. A few comments were equally added to take into account the evolution that led to the Summit held by the Heads of States of the European Union on Tuesday March 22, 2005. At this meeting, they reaffirmed the worth of the Maastricht Criteria and of the Stability and Growth Pact, while dangerously loosening their interpretation. Above all this effort was motivated by their willingness to avoid stiff financial penalties for France, Germany and few other less important countries, in a very slow economic juncture! The most pernicious attacks against the Pact have been defeated for the time being. However, as I had predicted, the danger now lies with a Right that is willing to interpret the Pact loosely in order to apply its flat tax policy with all its disastrous consequences for employment and fiscal revenues. This, in effect, is intended to create an obligation for the Left, since it will have to pick up the tab and implement draconian austerity measures during the next inevitable governmental alternance. We all understand that unless the Left imposes a clear distinction between bourgeois austerity and left-wing economic rigor, this will initiate an incremental sliding into a neoconservative economic world. One that will be backed up by a pervasive philo-Semite Nietzschean ideology abundantly distilled to the pauperized masses by surnumerary secular and religious lower clergies of all stripes. (1) In such a case, it is not certain that most mainstream European workers' unions will be able to hold their own. Economic stability and growth have become focal points of the class struggle.
As Marx explained in many places, in particular in his magnificent albeit incomplete Method, the historical materialist approach is an integrated approach. Pour Marx, contre le nihilsme provides the most crucial methodological and theoretical concepts and theories, which I have offered so far. The basis for my critique of philo-Semite Nietzscheism is to be found in this seminal work as well as in my essay entitled Nietzsche as an awakened nightmare: Why Nietzsche kissed the flogged horse. Given the theocratic and neo-conservative drifting verified in contemporary world politics, and given the late US Doctrine of preventive war, the originality of the thesis offered can easily be verified. Their originality and pertinence result from a strict analysis of the laws of motion of social reality with all their contradictions, both material and cultural. This is another way to affirm that their objective and normative predictions are yet not exhausted. Scientifically and socially minded spirits will no doubt take them seriously, at least as the basis for their own independent and egalitarian critiques.
I have used the European Stability and Growth Pact as a concrete instance to discuss the importance for the proletariat to claim economic rigor as the basis for a sound egalitarian redistribution policy in a post-Keynesian world. For better or for worse, we live in an increasingly globalized world. This means among other things that economic cycles tend to become increasingly synchronized. I therefore found it possible to draw from the US, European and even Asian current experience to better unveil the main economic trends and thus reinforce my main thesis. What may pass for a generalist brand of eclectism has in fact become a methodological and practical necessity. Marxists always knew this. However, be it education or ill-conceived national preferences, they have not always adequately integrated this aspect squarely into their critiques. This leaves the field open to the bourgeois main think tanks such as the IMF, the World Bank, the OECD and increasingly all the American dominant private foundations, which color their thinking. For a while even a Stiglitz or a Wallerstein did pretend to pose as no-global critiques of sort! Authentic internationalism as opposed to bourgeois globalized private governance was the creation of the proletariat and of its vanguard gathered in the First International. This is a worldview, which we want to reclaim as our own. With all its theoretical and practical consequences.
Commenting on the peculiarities of legal terminology, John M. Keynes once said that it transformed poetry into prose and prose into jargon. An essay like the present one cannot avoid the use of specialized terminology, although the jargon has been kept here to the strict minimum. Do not be impressed by the culturally impregnated vocabulary: Do not treat words like bourgeoisie and classes as dirty words but instead as objective concepts. These concepts were forged by the historical materialism approach to society and history. However, mainstream sociology and sociology of knowledge could not avoid adopting them because of their intrinsic usefulness. Please remember that communism in Occupied Europe meant the uncompromising and unbreakable resistance to Fascism and Nazism in the name of equality. The Resistance was an authentic defense of real democracy. These were troubled times in which Western allies were ready to contemplate the re-installation of Mussolini or Maréchal Pétain back in power. A time in which the Nazi massacres at Dora, in the last days of World War II, went hand in hand with the rapid co-optation of Nazi top scientists and SS counter-intelligence agents by the United States of America and its Western allies. A time in which the escape of many Nazi dignitaries and intelligence personnel was actively organized by the West for future use against their main wartime Ally, communist USSR. One should also remember that the bourgeoisie in Europe harbored in its own rank a great many a-moral Nietzschean elements that were always ready to choose Mussolini, Hitler or Le Pen and many others belonging to the extreme-right, over democracy, if such a choice were deemed necessary to preserve private property despite the human and ethical costs. Or despite the unstoppable course of human history towards increased liberty and equality. In Europe, communism was and still is far from being a dirty word. It might even be argued that there will be no Social Europe without an influential European communist movement.
This pristine contribution was splendidly demonstrated by the Italian judicial anti-corruption offensive known as mani pulite (clean hands). During the Second World War, the United States of America had used Lucky Luciano and his connections to the local Mafia in order to land safely in Sicily. This military landing at the very Southern tip of Italy was questionable. Wise strategists might have chosen to land in Italy proper and split the German army in two. What should be noted here however is that this calculated action initiated a systemic collusion between the Italian State and the powers-that-be in the Italian Peninsula on the one hand, and these criminal organizations on the other. It became a perverse relationship that poisoned Italian democracy ever since. It subjected Italy to the subterranean diktat of the US embassy in Rome. This was and continues to be an absolute domination exercised through anti-democratic organizations such as Gladio, P2 and the likes, and through the intrusmentalization of the associated so-called Mafias.
Due to Yalta and also, to a great extent, to Antonio Gramsci's heritage, the Italian Communists had chosen a democratic road to further their egalitarian aims. They notoriously were untouched by the rampant corruption. Red Bologna, in effect the second capital of Italy, was their symbol and their pride. Up until now at least, no major figures of the communist and post-communist left has ever been indicted for mafia or corruption related crimes. Instead, the present Prime minister of Italy, Silvio Berlusconi was indicted by the lower courts and owes its freedom to his financial and political ability to pay well-staffed teams of lawyers, or place judicial personnel in the right spots at the right time. These well-rehearsed bourgeois maneuvers provide him with the possibility to appeal any ruling, which might otherwise go against him. Typically, this causes long delays. He is not the only one to use such tactics. Often these long delays allow for the patient awaiting (with the active help of the United States of America) of the death of embarrassing witnesses already held in US jails. It also grants the temporal luxury necessary to use or forge the most minute technical difficulties, which are invariably used to cause justice to miscarry.
One should also note that a great many number of the leaders of the Italian Right are merely reconverted ex-fascists. They are only too willing to pay heavy political dues to the new masters of the day in order to consolidate their newly found democratic virginity. Former leaders of the MSI, the post-World War II fascist party, are busily seeking the legitimacy now conferred on many philo-Semite Nietzscheans and Fascists alike by such despicable war criminals as Sharon. They do so, in exchange for an unquestionable political support for their colonial and imperial policies. Sharon is of course a Judeo-Fascist in his own right, one who is responsible for the war crimes committed in Sabra and Shatila. He is a malefic and undeserving Israeli leader who did not hesitate to order and who continues to condone the daily killing of unarmed Palestinian children with a bullet in their head. This sort of military action cannot routinely happen unless the top political leadership takes responsibility. In this particular instance, it derived from a calculated effort to derail the so-called Second Intifada, which was caused by Sharon's own murderous provocation on Haram al-Sharif at a time when Jewish and Palestinian elected political leaders were still actively engaged in the peace process. The same Sharon is now building a Wall of Apartheid as a prelude to a separation of the Jews from the Palestinians and the Arabs. This is an Orwellian and rabbinical term, which simply means the slow but carefully planned deportation of the Palestinian people from what is fraudulently said to represent Greater Israel. In effect, if brought to completion, this ignominious and illegal Wall will expropriate the Palestinian people of some 91 % of historical Palestine! (A we all remember, the UN had given to the Palestinians slightly more than 51 % of the lands covered by the Palestinian Mandate through the 1947 Partition Plan. This is the UN settlement that still remains the sole basis for the legal existence of the State of Israel). This new philo-Semite Nietzschean legitimacy translates into the anti-constitutional participation of the Italian army to the right-wing Zionist occupation of Iraq. With Mussolini, Ezra Pound and many others, this is the second time this ideology dirties the country.
For now, the demo-cratic emulation associated with various aspects of the Israeli and Jewish egalitarian spirit such as was exemplified, among others, by Ernst Bloch or by the kibbutzim and the Geneva Accord, is unfortunately eclipsed from the Middle East, the Mediterranean area and the World scene. The philo-Semite Nietzschean crusade that is presently underway is coterminous with the current brand of global neoliberalism and its associated preventive military and commercial wars.
Note should therefore be taken of the fact that what is caricaturally true for Italy is equally true for the rest of Western Europe. France has its own obnoxious and debilitating share of nouveaux philosophes. They present themselves as awakened nihilists and consciously use their mediatic preeminence, and debased intellectual and pseudo-academic unsubstantiated theses, in order to undermine the ideal of a secular republic with a proto-rabbinic reading of Nietzsche and of Nazi philosopher Heidegger, among others sources. In a fashion, which has already been rejected by the majority of mainstream American Jews, they are abusing the Gaissot law. They are turning the necessary struggles against all forms of racism (including anti-Semitism) and all forms of Fascism into an imperial theocratic crusade centered around a theocratic Israel and the neocon US and Nato. This is backed by a selective inquisition on a world scale known as the had hoc Hague Tribunals, which simply represents an imperialist and illegal usurpation of the role of International Criminal Court located in Rome whose jurisdiction the US refuses to recognize. This new inquisition is being based on a political instrumentalization of a politically-correct brand of anti-Semitism posited as the new original sin of all gentiles, and on a selective narrative of the Holocaust, to the exclusion of all the other Nazifascist crimes. In such an exclusivist vision, the historically dated Leviticus, belatedly derived from the Hammurabis Code, would be destined to replace the UN Universal Declaration of Human Rights, which nevertheless remains the true symbol of the common struggle waged against Nazism. This would be done while the dominant and self-elected cast would use American military might to shelter its numerous war criminals from the scrutiny of the UN International Criminal Court! The neocons and Likudnik forces are actively helped in their enterprise by increasingly philo-Semite Nietzschean and anti-democratic secretive Masonic lodges. These lodges are surreptitiously betraying every known anti-fascist and republican ideals such as were reasserted by the French Resistance and by all the other European and worldwide résistance movements. Their debilitating and truly revisionist enterprise is now permeating the historical understanding of Nazi ideology and criminal practices in favor of an odiously selective and fraudulent philo-Semite Nietzschean interpretation destined to serve as a secular anti-republican religion backed by a new and exclusivist moral inquisition. These deleterious trends are possibly even more pronounced in Eastern Europe. In fact, this large ex-communist bloc is presently being raped and ruined by internal and external expropriators. Among them are cosmopolitan oligarchs originally financed from the outside with the active support of the White House, the IMF, Rothschild's banks, Attali's Berd and a few anti-communist theoreticians, appropriately trained at Harvard, like Jeffery Sachs.
This philo-Semite Nietzschean ideological and political offensive is transforming the general conception of economic rigor. In Europe as elsewhere, its mortal attacks against the political consolidation of national and regional economic blocs is naturally to be feared. Such a politico-economic cohesion is necessary for any kind of egalitarian social redistribution of wealth, collectively devised within full democratic national and confederal instances. However, what is truly frightening is the fact that derivative economists and philosophers such as Milton Friedman or Leo Strauss are now openly replaced by the likes of Carl Schmitt, the alter ego of Dr. Heidegger in the legal field. Soft fascism is as repugnant as plain fascism. It is even more pernicious for authentic demo-cracy. It is even more repugnant and dangerous if it hides itself behind usurped philo-Semite clothing. Authentic economic rigor has to be rehabilitated as a tool of egalitarian democracy. The real economy and its value equilibrium (see Tous ensemble) have to reassert their preeminence over speculative and short-term neoliberal economics. Today, as yesterday, this means full-employment, either in a Keynesian form, or in a Marxist form compatible with frictional over-employment in order to preserve social demand. We have argued elsewhere that this could be achieved without impeding the full development of microeconomic productivity and overall national or supranational macroeconomic competitiveness. The modern crusaders' march toward a global soft fascism is harboring a censitarian flag of liberty abstracted from equality. It obviously does this for the sole benefit of a self-designated dominant cast and its transnational global short-term capital. This ultra-conservative offensive should be countered by a quick return to the democratic ideals of the early American and French revolutionaries not excluding the ideals of the Commune of Paris of 1871.
The argument concerning the European Stability and Growth Pact has a universal theoretical and practical nexus. At bottom, it simply deals with the necessity for a rigorous and progressive fiscal policy within the setting of a legitimate social redistribution policy based on social demand. After all, there are no miracles: What is redistributed is always the social surplus value (on this concept see my Tous ensemble and Pour Marx, contre le nihilisme as well as the Introduction below). This proposition is even more valid if you just pause and remember that present European regressive fiscal and social polices, the same that are now used to question the validity of the Pact, are borrowed from the US. They are only belated renditions of an American original capitalist, far-right, neoconservative and Nietzschean strategy that is now established as the shared longer view of global capital.
The more theoretically oriented persons might want to lend some careful attention to what has been said below about Senior, Walras and Schumpeter on the one hand, and Marx, Sraffa and Keynes on the other hand. The key elements will be found in the second chapter of the essay Keynesianism, Marxism and Stability and Growth Pact entitled The Stability Pact vs supply-side or social-demand politics. My contention is that the interpretations offered here for the first time constitute the definitive refutation of the theory of marginal utility. They equally go a long way to clarify the relationships and the contradictions existing between Marx's and Keynes's theoretical works.
In this essay, I have also pointed out that the last theoretical refuge of capitalism is now said to reside in the so-called immaterial or intangible economy. There is nothing really new about this purely capitalist illusion. However, it is now strongly fed by the illusions born out of the computer and robotic revolutions. The futuristic and reified prospects unleashed by these revolutions have impressed many minds. Serious theoreticians who, like Simon, were laboring in the highest (heavily militarized) floors of the MIT were thus led to conceive of human society according to a behaviorist paradigm strictly derived from the studies of ants, even before Prigogine offered its new positivist new alliance. Aside from some noteworthy exceptions, this cybernetic paradigm permeates the whole conception of Artificial Intelligence understood either in a mechanic or cyborg fashion. The modern development of these a-human and sometime vaguely android visions was first sustained by the fast pace of transistor miniaturization. It had been sustained before, during the XVII and XVIII centuries, by the conjunction of a vulgar Cartesian thought with the progress of mechanics, both tied to the image of a clock-like god according to Voltaire, Diderot and the Encyclopédistes. It is now strongly boosted by the recent scientific and industrial applications of nanotechnologies. At the same time, we can all see that the class-biased vacuousness of these conceptions are perfectly in tune with the imperial, anti-State and anti-democracy, ideology of a global governance. This ideology is now absolutely necessary to globalized productive and financial capitals and to their private military (mercenary) apparatuses. At least since Senior and Walras, bourgeois economics has busily tried to fabricate, out of its own vacuous and inverted image of social reality, a pseudo-scientific and plausible theory of prices and interest. This theory was totally abstracted from the Ricardian and Marxist labor laws of value and of surplus value, that is to say from a theory explaining profit and interest as a part of profit. In the most class-conscious and calculated manner, human labor was first replaced by abstract factors of production supplemented by the presumed creativity of the isolated pioneer inventor qua entrepreneur. Now, the philo-Semite Nietzschean bourgeois pretension is to shamelessly replace it by the self-propelled creativity of a Golem-like and artificial word of production duly emancipated from the antiquated democratic demands still voiced by the workers as full citizens. Workers are only too humans while the post-illuminated bourgeois already fancy himself as post-human! Aside from the cyborg fantasies and metaphors, this represents nothing less than a late-capitalist dream of a return to a cast society. This is nothing but the awakened and ferociously Nietzschean opposite to the Luddite fears, which, from time to time, understandably agitate the most pauperized, and precarized factions of the proletariat. This vision remains as unconvincing as were the mirages of the New Economy, fortunately dissipated by the recent puncturing of the last Tech Bubble. Moreover, this new rendition of the old bourgeois economics science, entirely disembodied from social reality, simply misunderstands the power relationships and the class struggles already inscribed within the labor contract.
This last remark is also true of Keynes, as I have shown below. The legitimate criticism of Keynes remains a duty, if only because it forces us to clarify our understanding of the Marxist labor law of value. Nevertheless, we should never loose sight of the possible theoretical and practical meeting points between the two theories. The most obvious concern the relationship between publicly sustained effective demand and the necessary intervention of the State aimed at canalizing internal savings into socially productive endeavors. State intervention is equally necessary to set the overall legal framework inside which the real economy operates, both nationally and internationally. There cannot be any so-called fair competition without such overall framework. Because of the logic inherent to Simple and Enlarged Reproductions, this formulation is taken to be generally valid notwithstanding the historical dominance of the economic system by either the private sector or by various other forms of property and possession of the Means of production. This is obviously important to guide class alliances with the conviction of benefiting the general interest in the process, without trampling on individual rights. We will notice that the most cogent Keynesian theories can be productively reformulated in a critical fashion. To achieve this result, however, you need to note with great care that any integrated system of interdependent variables will always allow you to define the equilibriums you desire to reach, as long as you are ready to forcefully adjust some of these existing variables. Yet, in doing so, you should also understand, as Keynes partially did, that human labor (and human livelihood, to borrow one of Karl Polanyi's most cogent phrase) is not a factor of production like any other factor of production. In Keyness view, even nominal wages are characterized by a great socio-economic rigidity, which is bound to resist any downward trend. Too often, for the increasing mass of the working poor, work ethics as well as modern labor relations, and modern management of human resources, have come to mean an effective 60-hour legal working week, be it split into two different shifts corresponding to two different jobs, and a (fake) 34-hour working week on average for the rest of the working population. This is becoming the norm while work-addiction, assisted by public psychological help, tends to constitute the common lot of the cadres, at least for the duration of a complete trade cycle; that is to say, before they either hit the jails or join the laughable mushrooming spiritual sects, in an effort to redeem themselves in their own eyes or those of complicit media (as is notoriously the case in the Silicon Valley these days).
Authentic work ethics, an essential part of small r republican ethics worthy of true citizens, lies squarely in the sharing of work and in the decency of the associated wages which alone can preserve the equal dignity of all citizens of both sexes. What would the Human Dream represent otherwise? How palatable would the American Dream be if it were not a legitimate version of the general human aspirations? So-called Post-humanity would seem at least as antithetical to the French Revolutionaries of 1789 and 1871, as it would to the American Revolutionaries of 1774-76, or those of 1861, because all were ontologically in favor of secular and squarely republican equality and freedom. When we pause to reflect on Thomas Paines earlier and advanced form of social redistribution based on the celebration of private creativity and on the fiscal liquidation of inequalities accruing from the individual inheritance of property, we quickly realize that we should not be overly concerned with the culturally charged connotations of specific words. Instead, as full and responsible citizens, we all have an obligation to determine with some degree of care what we really think is individually and collectively desirable. On this basis, we are required to do our best to organize society in such a democratic fashion that would let us all reach our goals. The true revolutionary spirit always works in a set of circumstances given outside our will. By making human equality and freedom our Polar Star, this apparent limitation should be welcomed as an opportunity for your egalitarian and libertarian ingenuity rather than an intolerable external constraint.
A final word should be said concerning the relationship between have and have-not countries, between have and have-not regional blocs. This sends us back to our typical dialectical relationships between the Developed World and the Under-developed World such as analyzed for instance by André Gunder Frank. However, today we have to take into account two important changes not foreseen by Walt Rostow's taking-off scenario or by anyone elses for that matter. First, the collapse of strict socialist planning in an economic space previously delinked from the Capitalist World Economy. Second, the rise of new economic powers, mainly China, India and Brazil. Contrary to the so-called dragons of the seventies and the eighties, this emergence of economic competitors is not coterminous with the artificially propped-up fifteen or so countries used as artificial capitalist windows at the border of the communist bloc. During the Cold War, subordinated countries, like Taiwan and South Korea, were receiving the greatest share of US and Western foreign aid. They were thus building their new national wealth on a rapidly growing mountain of foreign debt that was inevitably associated with an increasing degree of foreign control. In contrast, Chinese growth is largely regulated by Central Authorities who were able to tap into the considerable capital pools associated with expatriated Chinese communities until China was finally able to build its own capital and industrial base. The main impetus for growth will now come from internal social demand, the more so if the Chinese Authorities understand this plain post-Keynesian and Marxist truth. Other emerging powers such as India will follow route and might emulate the Chinese example especially if they can get rid of archaic cast-like ideological and political obstacles.
This had considerable implications for the theoretical delimitation of the proper space reserved to social and economic reproduction. Value still emerges from the specific economic regulation implemented in recognizable Social Formations. However, in most emerging countries, including China, social enlarged reproduction needs to take into account a large rural population as well as purely ecological limitations which concern the sheer availability of natural resources. In the Introduction, we have therefore summed-up the main arguments concerning the coexistence under dominance of modes of production as well as the insertion of Social Formations such as China into the Capitalist World Economy. Europe or the North American own insertions can no longer be understood in isolation from these new powerful trends. In so doing, we found it necessary to show how the problem of coexistence of modes of production is organically tied to the scientific understanding of economic reproduction and its harmonious planning. This, in turn, allows us to arrive at a better understanding of the needs of the peasantry as well as society at large in a world that needs to decrease the relative value of all the components entering in the wage (the structure of variable capital in Marxist terms.) This has to be done trough productivity and competitiveness growth, instead of being achieved through the exploitation of cheap labor, while, at the same time, insuring the protection of the environment and of the food chain from irreversible genetic tampering. Needless to say, this apparent detour through land rent and Marx's schemes of economic Reproduction sets the practical as well as the theoretical stage for a clear understanding of the concept of social demand. As I have argued, the purported capitalist laws of the market are preconditioned by the structure of Enlarged Reproduction and the socio-political choices it supposes. Already in my Pour Marx, contre le nihilisme, I had shown that this remains true for advanced Keyenesian or Socialist economic planning and their associated rules of accounting corresponding to specific epochs.
My contention is that these theses are not only original in purely scientific terms. More importantly, it will not be possible to discard them off-hand, nor to prudently push them under the carpet. Even if the present academic crews might want to do so, reality has already proven them wrong. I purposefully integrated them in the discussion of a concrete and pressing general issue and tried to express them in the most simple and down-to-hearth fashion possible. These theses should shed on the subjects under discussion the kind of precious Marxist light that now needs to be urgently restored in all fields of studies, most particularly in the so-called social sciences.
Aside from the two electronic copies reserved for the National Library of Canada, three printed copies of this book have been printed for the personal use of the author. The Dedication on these copies is signed by the author. If need be, they will serve to restitute the original text.
Following Marx, I invite any well-meaning and rigorous scientific criticism. As for the prejudices associated with so-called public opinion I repeat after him:
Segui il tuo corso, e lascia dir le genti!
(Go your own way without minding what people may say)
Paul De Marco
Copyright © March 2004, Revised May 1st , 2005.
* Note added on October 28, 2005. Upon a last reading, albeit with some reluctance, I finally decided to add this slightly redundant paragraph. The concept of social demand used in this book cannot be reduced in any way to the bourgeois statistical data measuring household demand. We are dealing here with two different concepts.
Comparative analysis is a difficult art despite its inspiring historical and sociological beginnings. In brief, its origin goes back to Ibn Khaldun, Vico and Montesquieu. Influenced by colonial policies, the national intelligence services of the occupying great powers took hold of this nascent science and imparted to it the entire set of their professional prejudices. Notwithstanding, comparative analysis requires an objective understanding of the studied systems and of their intimate evolution before it can allow an evaluation of the raw data that superficially seem to be similar or identical from country to country. The imperialist intellectual influence that is exercised by the main paradigm and by the wealthiest private founding institutions do play their deleterious parts in this process. Yet, no comparison can ever reach valid conclusions unless it takes into account the mode of production and consequently the epochal forms of redistribution of social wealth. Naturally, these do incorporate political and cultural variables. With his analysis of the Asian modes of production, of the modes based on slavery as well as of the feudal and capitalist modes of production, Marx transformed comparative analysis into a truly scientific approach. Pierre-Philippe Rey, a great scholar with a profound knowledge of modern anthropology and ethnology, and a refined connoisseur of the work of Karl Polanyi, contributed a great deal to the clarification and enhancement of this method. He equally applied it in carefully conducted fieldworks and in a series of unequalled studies relating to French colonialism in Africa. I modestly attempted to follow their example when I developed my Marxist concept of epoch as a specific form of redistribution within the same mode of production.
On this basis, it then becomes possible to compare household demand from the USA to that of France, or to the household demand of Europe as a whole. In the first instance, we are dealing with a Welfare State that was never brought to completion due to the premature death of Franklin D. Roosevelt. In the second, we are confronted with the Social State born with the Résistance, or derived from the theories of Keynes and Beveridge, whose lineage go back to Bismarcks preventive borrowing from the program of the German socialists. These represent specific forms of organization of the capitalist mode of production. They need to be taken into account before one can pretend to compare anything, and in particular household revenues, because these play a predetermining influence over the dominant form of redistribution. Thus, for some people, raw data will present the picture of a household demand amounting to some 70 % of GDP in the USA and to only 55 % in France or in Europe. However, appearances are notoriously deceiving. In effect, these numbers boil down to comparing apples and oranges, as can clearly be seen if we observe the following facts. The Health system is in private hands in the United States. It squanders around 15 % of GDP compared to more or less 9 % for the universal and public systems developed in Europe. The same can be said for pension plans. They are largely socialized in Europe but still privately funded and ran in the US, despite their monstrous two-tier character and their glaring inefficiency. Indeed, large American corporations like GM, which are all specialized in the delocalization process, are now dangerously close to bankruptcy, just because they are unable to honor the promises made to their workers by their in-house pension schemes! To forge a reasonably good idea of the matter at hand, one should still add to these two vital social programs, all the other existing European public services, as well as the differential exiting between the nil or negative rate of saving prevailing in the US, and the still important European rate. Obviously, the societies under scrutiny are organized very differently. This is not indifferent. The reason why I insist on talking about global net revenue as opposed to the mere individual capitalist wage should therefore become obvious. In an evolved capitalist society, the addition of this concept is necessary to correctly apprehend the concrete forms and nature of Enlarged Reproduction. In so doing, one still has to account for specific economic evolutions in different countries. We know, for instance, that the American elites have consciously chosen de-industrialization and global interdependence. This choice led to the erosion of the primary and secondary sectors in favor of an hyper-inflated tertiary sector that includes a constantly pressured public administration, and a higher-end but restricted service sector coexisting with the massive creation of lower-end services. The later include fast food outlets, employing a large mass of low-wage and part-time workers. In Europe, the same tendency is now taking hold due to identical socio-political choices, albeit this neoliberal tendency is still weaker. The wage structure, and thus that of household demand, is strongly influenced by this trend. This is because it implies the forceful neoconservative political dismantlement of any residual public social programs. In turn, this induces the creation of a mass of impoverished workers, the working poor which were detected from the very beginning by the sociologist Julius Wilson. In my case, my intention was not merely to draw attention on household demand but, rather, to understand and evaluate all the economic circuits in their intimate integration. This would then hopefully lead to a set of pertinent policies to follow in order to insure a strong qualitative growth. Already in my Tous ensemble, I had pleaded against a policy that amounts to cutting the branch on which one is cozily perched . In retrospective, even though it did not entirely satisfy union demands, the reevaluation of the SMIC by Mr. Jean-Pierre Raffarin was, without much surprise, the only variable that sustained growth, despite the fact that it was undercut by the regressive fiscal policy implemented by the same government. This regressive fiscal policy does effectively create a supplementary individual consumer demand for the top two deciles. However, at these specific levels, this addition to consumers demand is obviously derisory in economic terms. However, it does potently contribute to accelerate capital accumulation and to modify the financial and speculative composition of personal estates (Greenspans so-called house effect for instance) as well as the composition of portfolios. It thus amplifies the multiplication of capital mergers that followed the deflating of the last speculative bubble, a movement now accelerating before our eyes, but one with no real effect on overall domestic household demand. Clearly, the low and often negative rate of saving of the majority of working persons contributes much more to the forced spending (rational?) behavior of this sustained but badly skewed household demand! The most nefarious consequence of this process is that it is incapable to sustain social demand as such, since it goes hand in hand with the delocalization process towards the low-wage production zones associated with emerging non-saturated and solvent internal markets. The distinction between household demand and social demand is thus far from irrelevant. It implies a diametrically different socio-economic organization, as well a clear-cut distinction between saving and profit. This prior distinction is primordial to apprehend the relationship entertained by savings and (productive) investments. As is affirmed by the theory of social surplus value, the former contains the later but the reverse is not true. The relative performances of various Social Formations (SF) will naturally be different whether one chooses the first or the second alternative. Going back to social demand frees us from the shackles of a neoliberal ideology which favors an illusory growth in terms of GDP, and which substitutes private charity and assistance to social insurance programs conceived as fundamental social rights. We should recall that Europe, as a region, is deprived of any sovereign control over the dollar, a national money that still acts as the main contemporary reserve currency and largely benefits for its suzerainty. One can thus easily imagine what would happen to Europe, were it to copy this American model based on pervasive privatization and therefore on the artificial inflation of the flawed statistics describing household demand. Indeed, we all know that this political practice accompanies the complete dismantlement of the Welfare State and the European Social State! Sometimes, resulting overall numbers do speak by themselves, as Business Week and CNN are wont to repeat for quite a while: For instance, since the inauguration of the first Bush Jr. presidency, the American budget surplus once estimated at $ 5 trillion over 10 years has transformed itself into a $ 3,6 trillion deficit over the same period, while the national debt has greatly increased (see the October 25, 2005 edition dealing with the fresh nomination of Mr. Bernanke at the head of the Federal Reserve, in HYPERLINK "http://www.businessweek.com" www.businessweek.com 25/09/2005). It goes without saying that the correct integration of household demand and social demand in our economic reasoning would force us to objectively support a specific wage policy congruent with real productivity and real competitiveness. It would force us to defend the economic coherence of the national or supranational Social Formation we are dealing with, thus preserving its fundamental economic equilibriums. Despite it all, we can witness the continuous and very learned comparison of apples and oranges. This theatrical vainglorious representation of socio-economic realities only lacks the proverbial flute player who dances his way into the abyss with his crowded fascinated escort. Today, though, he is notoriously neo-Nietzschean
** The ideal remains a general and recurrent reduction of the working week. However, as far as productivity, competitiveness and social demand are concerned, the social management of unemployment is always preferable to a Nietzschean or even an orthodox pseudo full-employment. I have an unflinching admiration for Mr. Maurice Allais, for his theoretical and social perspicacity. And above all for his tenacity when he deals with long statistical series, which are inherently incomplete at best, given the methodologies used by the contemporary statistical departments. This unrelenting persistence is explained by Mr. Allais attempts to factually demonstrates the existence of social inequities. In particular, he tried to establish what he called the 1974 Brake (cassure) together with the consequences this event supposedly had on the emergence of mass-unemployment. As we know, for Mr. Allais, there is only one main cause that adequately explains this brake, namely the global liberalization of foreign exchanges by the Brussels organization which took a new turn for the worse during this fatidic year (see, La Mondialisation, la destruction des emplois et de la croissance. Lévidence empirique, éd Clément Juglar, Nov. 1999, p 144). His unflinching critique of unfettered free trade is very precious to us in many respects. It authoritatively breaks away form the starry-eyed unanimous acquiescence to the tenets of the dominant economic science. Furthermore, it does so in a paradoxical fashion, since it questions the very premises of this orthodox reasoning. Nevertheless, as one could have expected, it entirely remains within the purview of the Walrasian dichotomy. This theory opposes economic science and social economic theory. True Mr. Allais had never accepted to simply ingurgitate Léon Walrass strictures about pure economic science. He had instead opted from the beginning in favor of Auguste Walras, or even in favor of Ricardo, as far as the theory of comparative costs is concerned (for a commentary to this theory see the Appendix below). Mr. Allais drew his main preoccupations as an economist from the old French social tradition that had nourished Auguste, the father of Léon Walras. Global free trade is thus conceived as a bad policy choice, domestically as well as internationally, instead of been condemned for what it really is, namely an inherent necessity for capitalism, an economic system which has been global since its very birth and irruption on the world scene. Mr. Allais is thus led to defend an economic science, which we must nevertheless characterize as bourgeois. Nevertheless, he still thinks that it is possible, without destroying its intimate rationality, to impose to it a set of political and social parameters with no intention whatsoever to overcome the capitalist system. The capitalist logic would somehow continue to be wisely contained within these parameters! It is especially necessary to underline the fact that Mr. Allaiss theory remains very mainstream as far as productivity is concerned. It remains tributary to a very Walrasian understanding of the general equilibrium, which pretends to equilibrate the whole economic system through the law of the market operating on the market of markets, independently of the fact that this last be entirely free or somehow regulated. Given its initial axioms, this theory is thus incapable to distinguish correctly the duration, the intensity, the structural intensity that is the intensity that is generalized at any given time at the microeconomic level (i.e. productivity according to Marx), and the organizational intensity gained at the macroeconomic level through economic planning. A planning which necessarily implies a more or less developed control of the social surplus value that I analytically unveiled following Marx. However, there is an even more serious problem. As Sraffa had noticed during the Twenties, the bourgeois notion of productivity, and in particular of economies of scale, remains inextricably stuck in the quagmire of graphics offering initial empirical data (resulting form the macroeconomic level!) that pretend to set the empirical conditions for microeconomic processes, without ever being able to correctly link both levels from the theoretical point of view. As a result, the laws of motion of capital are irrevocably mystified and the general equilibrium is reached in a rather magical fashion. This is because it assumes an inherent and quasi-automatic overall cohesion of the reproduction process that is attained thanks to the market of markets. Among other things (see for instance my Effet RS in Tous ensemble), this amounts to the discarding of the problem relating to the transfer (déversement) of available manpower, a process that is supposed to happen magically from one economic sector to the next, in parallel with economic growth. This, as we know, is a vital process, dear to Mr. Alfred Sauvys heart, who, nevertheless, conceptualized it within the same conventional theoretical parameters. The role of the intermediary sectors is thus eliminated. It only reappears under the guise of comparative costs. In other word, as a variable, which according to Mr. Allais, could be politically manipulated, at least as long as it did not entail any natural resources. (idem, p 544 and next). Naturally, this rather mainstream conception of productivity remains inextricably confused with that of the competitiveness of Social Formations (SF). It thus becomes impossible to correctly distinguish and evaluate the relative productivity and competitiveness of firms and of Social Formations. It suffices to observe the performances of the US economy to understand the enormity of this theoretical and practical fallacy! Beside, this conception impedes an intelligent comparative appraisal of the relative but different performances of various SF. The concepts of GDP, of unemployment caused by technological progress or by free trade, the concepts of deficits and indebtedness become entirely fallacious, being at one and the same time contradictory and badly circular. Simplifying the issue a little bit without betraying it, we can firmly state that it is not possible to follow Mr. Allais and Mr. Sauvy when they pretend, in accord with all orthodox economists, that technical progress, and consequently productivity, is not at the origin of unemployment. Nor when they pretend that it does not motivate the innate drive that compels capitalist firms to multinationalize their activities. Yet this is the case as can be seen through the creation of the Reserve Army of the proletariat, including in the form of under-employment and sweatshops, that is caused by the deepening of the organic composition of capital. The same process explains the multinationalization and the globalization of capital. Logically, then, the rise in productivity, should lead to a call for the general lowering of the workweek in order to preserve the equilibrium between production and consumption, if only in the last instance within an open economy constrained by its overall relative competitiveness. The orthodox concept of productivity (for a synoptic formulation of it see idem, note # 34, pp 265, 266) presupposes, naturally without being able to prove it, an automatic transfer of manpower (déversement) between sectors, that is to say a virtuous market equilibrium, including on the labor market. If we were to imitate the neoliberals and push this reasoning to its logical conclusion, we would soon arrive at the concept of a GDP growth associated with gigantic structural disequilibria, this growth being naturally sustained by a pseudo-productivity. This pseudo-GDP growth does not take into account the increasing trend towards autonomy manifested by the (speculative) cycle of money (credit and its modern forms including financial derivatives). Nevertheless, it depends on an ever-greater productivity, fallaciously defined as a function of a longer legal duration of work. True, the general practice increasingly implies that any one person will have to hold two part-time jobs at any one time in the Anglo-Saxon world. As the same time, it is equally true that the intermittent 60-hour workweek is becoming generalized. Last, but not least, it can also be seen that the EU is now ready to regress to the 48 or 60-hour workweek, or even the 65 or 72 hours by derogation, with the active help of a pathetic Alain Lipietz. Obviously, though, this process imposes itself strictly by intermittence within a society of generalized employment insecurity (precarity), a society that is strictly subordinated to the logic of just-in-time production practices corresponding to the contemporary cold and globalized neoliberal capitalism. Contrary to the crass shibboleths of the Medef and Camdessus over the weekly duration of work and productivity, we should objectively evaluate the most advanced expression of the theory, namely in the United States. It would quickly appear that in the US, for the year 2004, the average workweek was only 33,8 hours for a minimum legal salary of $ 5.15. Naturally, for many workers this actually implies effective working weeks of well over the 33,8 hrs average length, as well as the effective cancellation of paid holidays due to the rapid turnover from one job to the next. (see HYPERLINK "http://www.dol.org" www.dol.org ) As can be seen, the orthodox reasoning is infra-Marx, infra-historical and infra-logical. It cannot be excused. Especially, if this is analyzed in the blinding light of workers historical struggles for the abolition of the obligation to work on Sunday, or in favor of the 48, 40 and, in France, the 35-hour legal working week, without wage loss. Under these factual conditions, it becomes quite hazardous to pretend that unemployment is really caused by high wages and social benefits, so that the strict quota policy advocated by Mr. Allais could be explained in purely socio-security terms. In effect, Mr. Allais pretends that his quotas are necessary, not on strictly economic terms, but rather to avoid a social explosion that would surely ensue if (nominal) wages had to be lowered to the level of the lowest wages in the world, that is to say by dividing them on average by 10. (Idem p. 156) What is plausible is not necessarily true. We will not elaborate here on François Perrouxs critique offered during the late 60s and early 70s, according to which the acceleration of the externalizations processes of the big corporations were linked to the rapid saturation of Western domestic markets and to the product cycles. Nor will we insist here on Denizets important remark regarding the abolition of Regulation Q, which actually changed the petro-dollars flows between the EU and the USA before the Oil Shock that followed the Kippur War. Nor, should we underscore the Marxist theory analyzing the internationalization process of productive capital (Palloix). Yet, all these explanations were framed before the legislative change that enshrined free trade in the EU in 1974. In this note, we will concentrate on the internal critique. Similarly, will we not borrow the budgetary and accounting arguments marshaled by all those persons who had argued in favor of the 35-hour workweek on a strictly accounting basis? That is to say by pointing out that the net cost of the creation of a new permanent job was lesser that the cost of the social management of unemployment, especially when the fiscal fall-out for the State and for the financing of national programs were taken into account. Obviously, this would deserve a more detailed analysis, if not in terms of productivity, at least in terms of national competitiveness, as well as in terms of the strengthening of the future ability of the State to intervene in the economy trough an intelligent and progressive fiscal policy. It should be emphasized here that so-called full-employment in the United States and in the Anglo-Saxon world is obtained by the crude transformation of the so-called social management into extreme poverty and into generalized low-paid part-time work. This policy is followed with the pure philo-Semite Nietzschean intent to control the population (rabble?). This can be seen from the fact that it is entirely disconnected from the process leading to an increase of productivity, whatever the definition used. (In this respect, the productivity induced by the New Economy gadgets is really over-valued! After the circulation of the first draft of my argument, the Time Magazine issue of March 1st, 2004, predicted that the USA could lose up to 15 % of its traditional and services related jobs by 2025. CNN went along the same route.) However, poverty is rising catastrophically at a time when the State sees its intervention ability, and the regalian powers it derives from its sovereignty, badly reduced because of the globalization of all reproduction circuits. According to the Internet site of the newspaper LHumanité (22/10/2005) (see La terrible réalité du modèle Blair) child poverty has now reached 54 % in London and 38 % for the UK as a whole, where 10 000 hospital beds have been closed after the election of Tony Bali, according to the same article. (You might recall Mr. Chiracs July 14, 2005 speech when he compared the 7 % child poverty rate in France to the 17 % rate in the UK. Mr. Chirac was using recent official numbers. In reality, these are based on a revision of the criteria defining poverty, and actually produce lower official rates compared to a few years before. A fact often overlooked by many commentators, not the least from the Left. The picture, which stares the social workers in the face on the terrain, is quite different from those of complacent living-room leftists, as noted above. It is almost rhetorical to add that the rate of illegal work (lavoro nero) in a country like Italy is estimated to be around 27 % while the official rate of unemployment gravitates around a mere 8 %! All this smacks of the return of a magical pre-scientific thought, no doubt excellently post-illuminated. And it might explain why Chiracs new government headed by Villepin is forging ahead in its Berezina-like emulation of the UK!) As far as the United States is concerned, and aside from the working poor and the under-class analyzed by Prof. Julius Wilson, we equally know the social plight of many urban areas in the Western world. Not the least those located just behind the White House, which experience a child mortality rate comparable or worse to that of Bangladesh. Symptomatically, some US schools are now forced to close their doors in many regions at least one or two days a week, just because they cannot afford the heating bills.
The social management in question is understood by Mr. Allais as an anti-economic phenomena devised for the maintenance of unemployed people. Yet, clearly it would be far more productive to distinguish between forms of social management of employment. Some of these forms lie on a set of social programs and universal social rights. They are indeed recognized as such by the UN, although they are unfortunately somehow belittled and derided by many political leaders and conformist members of the intelligentsia. In these specific cases, the economic dynamism of the society as a whole cannot be correctly understood in isolation from the circuits of global net revenues and from the productive saving, be it forced (in social plans) or not, which forms a part of the workers wage. Other forms, differently inspired, rely on ideological certitudes and on the systemic use of economic and police neo-Nietzschean forms of repression aimed at the so-called dangerous classes. However, in this last case one should not oppose mass poverty and increased social inequality to unemployment per se, just because the official rate is low. This surreptitiously falsifies the problem at hand. In logical terms, we are dealing with here a distinction not an opposition. To amalgamate, confuse or oppose both phenomena would amount to mystify further the argument that sees a distinction between technical unemployment and unemployment caused by free trade in an open economy, especially as it involves the so-called flexibility on the labor market. Pseudo-full-employment with little or no social rights is confused with real full-employment associated with economically important social insurance programs even though the former is disconnected from real productivity. It is always preferable to be clear on the implications of ones own arguments. As far as US so-called full-employment is concerned as well as the presumed absence of social management implied by this model, people usually forget that, in 2004, the official rate of unemployment was at 5,4 % (comprising around 8 million individuals for an active labor force amounting to 62,4 % of the global population). These are not good numbers to start with, at least in terms of the original Keynesian definition and practices. Furthermore, these numbers contribute to hide the 4,391 million economic part-time as well as the 9,641 million self-employed employees. In reality, the great majority of these self-employed are only employed qua economic part-time workers. That is, they are employed by family-owned small businesses, 2/3 of which notoriously fail before their 3rd year of existence. In turn, they squander much more money than was ever spend on social management of unemployment French-style, say a decade ago, or under a socialist government! This purported Anglo-Saxon model, based on a ferocious neoliberal economic regulation, is known to condemn all direct subsidies and State interventions, but it lavishes a greater amount of social wealth to maintain a brutal class intervention. Only, it operates indirectly through all sorts of regressive taxation schemes and tax rebates (tax expenditures), backed by its regressive general fiscal policy inspired by the flat tax neocon philosophy. This amounts to a systemic bias in favor of profits at the direct expense of workers wages and social programs. It fatally feeds a rampant social poverty and the extreme precarization of the work force. In purely economic terms, this type of repressive social management, or social engineering, is far more costly to society as a whole, despite the illusion created by this kind of full-employment based on the complete and legally enforced flexibility of the labor market. (The blinding proof of this general principle is offered by the comparison arrived at during the Great Depression. The cost of all charity and private or municipal social assistance spending during the Great Depression was greater than the public spending attached to public work programs and to the creation of the first universal social insurance plans by the US New Deal. This is even more patently true in the case of the advanced Welfare States. One should also recall the fact noted by many commentators, namely that during the Great Depression the system based on private and municipal charity had quickly destabilized public finances. It has even pushed many US States, provinces and municipal government in North America close to bankruptcy, thus undermining the foreign financial credit of the central States. Indeed, neither Beveridge nor Keynes during their American conferences held during the thirties failed to mention the counter-cyclical role played by any social programs.) The official US rate of unemployment also masks the 1,6 million workers marginally included in the active population. These are thus excluded from the official unemployed lists, just because they had the good taste to work a few hours in the four months preceding the last official tally. Likewise, the official rate masks the 534 000 persons officially discouraged who have ceased to look for work. Of course, this number is grossly underestimated as was demonstrated by the catastrophic situation engendered by the Katrina Hurricane that devastated New Orleans and the whole Gulf of Mississippi simply because the most poor people have learned to stay away from a repressive State that can only offer them jail terms. As a matter of fact, this repressive and carceral policy now concerns around 3 million individuals who are obviously not included in the official unemployment rate, or for that matter in the comparative tallies dealing with the social management of unemployment! This repression is usually aimed at a set of persons ignominiously subjected to the Nietzschean rule that advocates the automatic lengthening of jail terms in case of alleged repeat offenders. This is particularly the case for minor illegal acts, at least every time they are deemed to offend private property and the dominant classes cherished public order. Naturally, it involves almost exclusively the members of the dangerous classes that are financially unable to pay for a lawyer in a country deprived of any legal aid regime worthy of the name. On top of this, we should add that the members of these dangerous classes already systemically destined to the capitalist gulag, are often doomed to the death penalty with its long procession of judicial errors. They are in effect, victims of a State murderous practice naturally implemented with the expected statistical biases explainable only in term of systemic racism and class discrimination. This official US rate also masks the fate of the 9 to 12 million clandestine immigrants who do not even benefit from the opulent American minimum wage! (Nevertheless, they are denounced on a daily basis as aliens on CNN!) Nor does it take into account the Army personnel. Consequently, this US official rate of unemployment constitutes an insult to human intelligence, backed by the institutionalization of a philo-Semite Nietzschean propaganda. This anti-social propaganda is now mass-spread, in the face of all the concerned professionals, sometimes with their complicity, often with their devoted scientific adhesion, a despicable attitude now actively emulated in Europe and in France! It nevertheless remains that this official rate of 5,4 % is considered equivalent to the earlier 2% or 3 % Keynesian or seasonally adjusted definition of full-employment. This neat little piece of conceptual readjustment at the margin was devised since the mid-80s by the OECD, an organization that opportunistically, if unconsciously, is prone to revise its definitions whenever it fits its ideological needs. Lately the OECD full-employment threshold could be seen to oscillate between 7 to 8 % and more, in an indirect pragmatic adhesion to the notion of a structural rate of unemployment. Naturally, given his believe in the magic of the market of markets, Mr. Allais does not believe in any notion of natural or structural rate of unemployment. Yet, when so-called full-employment is conjugated with total labor flexibility and a minimum wage of $ 5.15, it concretely represents the pure alternative based on the overall flexibility of all factors of production advocated by Mr. Allais. More exactly, it corresponds to the orthodox standpoint, which Mr. Allais accepts on theoretical grounds, because it is supposed to produce an economic equilibrium, including full-employment on the labor market, but only discards for political and social reasons! If the division by two or by three can actually result in a Nietzschean social management of unemployment, one should also recognize that this process will soon be confronted to its natural limits. The first limit will involve the national labor market. The second will be a function of the physiological threshold of the workers concerned. Indeed, who can pretend that a legal workweek extending to 60 hours or more, going intermittently hand in hand with this economic management, and with the postponement of retirement age after 65 or even 67 years and more, could decently be sold as a real productivity increase and a return to full-employment? Who can pretend that this official US unemployment rate at 5,4 %, based on a minimum wage of $ 5.15 could be seen as an optimum economic equilibrium? Consequently, who can pretend that pure economic (bourgeois) science would be able to insure a general equilibrium, despite the globalization process, if only the people would be ready to accept sufficiently low wages, as Mr. Allais actually believes in theory? The data produced above demonstrate that it is not simply a matter of the quality of the equilibrium that is actually achieved. Although despite the wal-martyrization of the average consumer basket, the difference in terms of real purchasing power between $1.00 in a Mexican maquiladora and $ 5.15 in American urban areas becomes rapidly evanescent. It is negative as far as China is concerned, for instance. Let us face it: What are at stake here are dramatically deep theoretical and structural deficits. This situation is further aggravated by the fact that too many mainstream bourgeois theoreticians and practitioners, intellectually and morally infatuated by their own knowledge and by the alleged power of their pure science, do not hesitate to confidently prescribe the very same remedies which created the problems in the first case. The evidence cannot be hidden any longer: Taken seriously, the American model actually negates the remaining validity of this purported pure economic science heralded by the bourgeoisie. Let us note that it cannot be decently argued that the neoconservative leaders in the US applied the model badly for they actually went as far as anyone could along this self-destructive cul-de-sac. At the same time, the sad reality of this purported model utterly demolishes the baseless distinction between unemployment caused by technological progress and that caused by free trade. As was stated above, this distinction only relies on an inadequate conception of productivity and of the related laws of motion of capital. As a matter of fact, with the psuedo-productivity derived from a speculative New Economy, which was as exuberant as its P/E ratios, and a nominal growth cooked up with the same kind of flour, this fallacious concept could only produce a jobless recovery. As it were an illusory growth without real jobs creation that eventually will lead to the reintroduction of modern forms of slavery and of new domesticity for more details on this see note # 15 below-. Indeed this jobless recovery is associated with a mass of under-employed workers and a trade deficit already equivalent to more than 6 % of GDP, one that is in constant deterioration! I equally maintain that, through its negative impact on the portion of the internal demand, which is still relatively immune to the extroversion of the economic Multiplicator, this deleterious ideology contributes to the joint destruction of the productivity and the competitiveness of nations. And, with them to the destruction of the dignity of workers who nevertheless are still the majority of full citizens within the Republic. As we will see in the main text, the theory and method must be congruent with their object of study if they pretend to grasp it. Otherwise, the best social intentions in the world will, at best, remain without effect, and will likely feed an increasing exasperation. The kind of visceral exasperation born from confusion and Angst, which is induced by all the un-conceivable and shameful contradictions that pit the cognitive processes against the inimical real world. This represents a social, intellectual and ethical danger every time it permeates the clergy (the adepts of Sören Kierkegaard, be they philo-Semite or not, not to speak of the disciples of Nietzsche and Heidegger). Or when it guides the all too known lower clergies, and, above all, the middle classes in general, at least if we accept Frederico Chabod partial lessons and those of our very lucid Bolshevik comrades.
We should emphasize that our critique is aimed at the theoretical rational even more than at the practical evidence. As we have seen, the later is glaringly obvious even though it mumbles over its causes. Yet, the fallacious mainstream theory of productivity which gets plenty of attention in what follows, is not without normative and very concrete consequences. Here lies the real problem and it brooks no ambiguity whatsoever. For instance, it explains why Mr. Allais is opposed to what he calls the social management of unemployment and why he continues to treat the Reduction of the workweek (in French Réduction du Temps de Travail, hence RTT) as a very pernicious form of social management. (Idem pp 265/266). Yet, the statistical evidence (such as was provided by the early Rapport Boissonnat and by all other consecutive and concordant reports) actually demonstrates that the RTT is the only measure able to effectively lower the so-called structural (or natural) level of unemployment. Indeed, if it is conceived as a form of economic regulation adequately inscribed within a restored national economic and industrial coherence, the RTT will do so while simultaneously sustaining the salutary drive for an ever increasing national productivity and competitiveness, which are essential to maintain the living standards of the citizens as well as the international ranking of the Nation. We have already said that the transfer (déversement) of labor power from sector to sector cannot be obtained automatically. This sad truth would unfortunately hold in the framework of a specific quota regime (contigentement). Especially if such a regime does pretend to restore Walrasian and economic intelligence back at the command post, thanks to the determined implementation of a protection threshold neighboring 80 % of GDP. (The international extroversion of the USA today is still inferior to 15 %; that of France outside Europe is of the same order. As for Germany, given the heritage of the post-war reconstruction under the US, it has been superior to one third of GDP since the 50s, and is now set above 40 % of GDP. Unfortunately, these global numbers give a poor idea of the synergy within each set of industries (filières). They therefore do not permit a good comprehension of the industrial and economic strategy that is implemented.) Mr. Allais will forgive the International Political Economy specialist in me, if I note that this quota regime would inherently be more rigid than anything that could be conceived within Keynesian and post-Keynesian parameters bent on the necessity to take into account the degree of extroversion of the Kahn Multiplicator (for instance through Tobin Thresholds adequately backed by Workers Funds). Such an Allaisian quota regime would perhaps present the advantage to short-circuit a sluggish WTO that seems incapable to devise a new definition of anti-dumping organically tied to the preservation of full-employment. However, to succeed, it would imply a good measure of national and European unilateralism. It would require more political courage than the joint implementation of the Tobin Thresholds and Workers Funds that are inherently more flexible and economically more efficient. Above all, as was demonstrated from 1980 to 1983, such an Allaisian choice is only thinkable (with the help of some added mediations) within a determined extension of public enterprises and the nationalization of the strategic sectors of the economy. Of course, the restoration of the productive and economic coherence is a priority. However, it is not certain that such a choice would still be politically and transversally possible in these same forms, while a new kind of nationalization and socialization via the Workers Funds remains a practical possibility within the framework of the contemporary World Economy. Keeping in mind the early 1980s experience, and the Maastricht Criteria, it equally would be more efficient in terms of the direct budgetary burden imposed to the State! In this respect, the establishment of the euro zone provides an institutional protection against inimical speculative attacks. It provides a comfortable room to maneuver, although the Left does not yet seem to have fully understood it. (What might be call the geometrical logic of the Meidner Plan remains an important conquest of the working class, because it affords a forward-looking margin of freedom that can be reached with a minimum of political determination, backed by a solid parliamentary majority.) Big Business and the Right, both trapped by their own short-term global profit regime, will never envisage by themselves to implement the kind of advanced economic and social policies refocused on a national and regional framework that is implied by the Allaisian quota regime. In reality, we can now affirm that a real recovery plan is not conceivable outside a socialist choice capable to follow its own theory and method. For the slower and the less determined among us, let us add that the real problem remains that it is impossible to conceive of a rational economic planning that would not be based on the Marxist conception of productivity, even if you make abstraction of the intellectual regression contained within the so-called theory of comparative costs. (In reality, following Ricardo, this theory continues to treat natural resources as an irrational economic category equivalent to land. They are therefore usually understood in a very archaic fashion, and are thus ontologically taken to be a totally immobile factor of production. On this, see the Appendix below.) I have already summed up this problem as follows: Economic reproduction can never be reduced to a mathematical processing of a system of interdependent variables that could somehow be manipulated according to the expressed wishes of the dominant class. The physiological threshold of the variable v, the labor force, can very well embody a moral (and thus, according to Marx, an historically determined) aspect. Yet, this does not authorize anyone to treat this factor, labor power, as a simple factor of production among others. On the one hand, the threshold is truly a threshold; it is, directly or indirectly, linked (revolution, revolt or spontaneous rebellion) to the class struggle. On the other hand, labor power remains the sole creator of new exchange values, a process unfolding on the basis of the given organic composition of capital that prevails at the national and international level. I am a convinced partisan of the former French or Japanese-style indicative and incitative planning, but this has to be pursued in a coherent framework. This planning creates the conditions for the management of value formation within a given Social Formation. It does so through the socialization of the costs involved in the extraction and the transformation of natural resources, especially when they are imported (i.e the effects of scarcity or if you will of the Ricardian rent). But it does so only as long as the global competitiveness based on microeconomic productivity and on the control of social surplus value is carefully defended. Japan during the heydays of the MITI planning established this fact brilliantly since the country notoriously lacks most of the necessary industrial raw materials. This search for coherence based on what I have called the value added ladder (calculated here in terms of readily comparable IAS terms) has made possible all the Japanese industrial and economic deployment so far. Including the most recent Japanese deployment towards China, a country with which Japan now runs an annual trade surplus of around $20 billion dollars as opposed to the great neoliberal champion of speculative short-term capital, the United Stated of America, which is now fast approaching a $ 200 billion dollars annual deficit with China. Unfortunately, the new Japanese government seems now bent on emulating the American addiction to exuberant global speculative short-term capital (eg. the privatization of Japanese Post Office and its accumulated savings). This is a move, which would clearly undermine the directing role of the MITI. It is regrettable that Japanese Authorities do not have a better understanding of Marxs and Emile Pacaults writings concerning the general reduction of the workweek. It is clear that the misconceived strategy now followed by Japan has the same origin than the prescription framed up by the Europe of capital and implemented through the Summits of Barcelone (acceleration of wall-to-wall privatizations) and of Lisbon (public financing of R&D to the sole benefit of the private sector.) Thus, the support for productivity growth affects only the microeconomic level, and does not concern in the least the support for general competitiveness through the public development of national and European infrastructures, or the betterment of the structure of v thanks to the restoration of universal social programs. The Allaisian quota regime would be quite incapable to eliminate the destruction of meaningful employment caused by the necessary pursuit of productivity increases. In this framework, this destruction process would remain an underlying fact but one theoretically unexplained and thus politically lethal. The RTT, the legal reduction of the workweek, thus appears as the only mode of economic regulation capable to restore full-employment and the secular increase of the purchasing power of workers wages as well as their general standard of living. Both need to be institutionally tied to the continued growth of productivity and competitiveness, by mean of a collective control of the social surplus value and thus of the recurrent long cycles of working time reduction, which alone it can authorize. We should recall, in this context, the critique levied by Lenin against the narodniki, Hilferding and Rosa Luxemburg among others. According to Lenin, even if we were to place ourselves in the context of an autarchic (closed) economy, the evolution of productivity, as well as the concentration and centralization of capital it causes, would soon be confronted with the inherent limits to the accumulation regime. From the point of view of capital, these limits cannot be lifted by any means other than, either an inter-imperialist war, or a fragile intra-imperialist cooperation based on an inherently unstable division of the world, or, finally, the development and massification of new technologies. Yet, adds Lenin, anticipating the whole problématique linked to the massification of new technologies and the development of intermediary sectors, this last possibility is not available at the snapping of ones fingertips. Furthermore, as an authentic Marxist, Lenin reminds us that even if new technologies become available, this does not necessarily mean a return to systemic harmony. This is because the capitalist system would still be confronted to its most intimate contradiction, namely the unbridgeable gap between overproduction and underconsumption. Yet, if one were to support the internal consumption demand still susceptible to maximize the Kahn Multiplicator (in a world not subjected to the wal-martyrisation of the structure of v), the social management of unemployment and, even more so, the progressive return to full-employment thanks to RTT, would soon appear to constitute an advantageous and necessary mediation of these contradictions. The sharing of work with its 35- hour workweek embodies an advanced form of socio-economic regulation. The neoliberal flexibility of the labor, market which displays an average workweek of 33,8 hours, associated with a legal 60- hour workweek in the United States and elsewhere, and a postponed retirement age, only represents the sharing of capitalist poverty among the80 % of the most exploited workers. Indeed, here lies one of the major reasons that motivates, and will increasingly continue to motivate, the search for a transition to a socialist mode of production. This is because this new mode of production will have freed itself ontologically from the diktat of the law of capitalist profit, which contradictorily imposes a social production and a private accumulation. It can therefore deal with microeconomic productivity and macroeconomic competitiveness, within a national, regional and worldwide regime, perfectly capable to master its terms of exchange through the negotiation of a mutually beneficial International Division of Labor. (IDL) It thus grants itself the possibility to more easily lift the obstacles inherent to any enlarged reproduction, and its associated redistribution regime, thanks to an economic planning and a regulation based on the sharing of available work. In my terms, this amounts to replacing the capitalist logic of profit with the alternative logic of the social surplus value.
We will note that such an alternative system would dissipate the structural contradiction that transpires as inflation, or as deflation (more exactly, as chronic under-consumption). This could be achieved in a conscious and controlled fashion. Orthodox economics sees productivity as the antidote to inflation. However, it is merely an ideological antidote. Not only because bourgeois productivity is badly defined, since it abstracts from the unemployment that it itself induces. But, above all, because its usual indicators, at least those from which we have reasonably long statistical series, such as the Consumer Price Index (CPI) or Producers Price Index (PPI), are only linked to monetary policies in a pragmatic experimental fashion. In effect, these indicators are badly linked to the monetary policies pursued by the Central Banks, and in particularly to the sub-aggregates corresponding to the salarial mass, both real and nominal, that forms the essential part of M1. Meanwhile, the monetary aggregates M2 and M3, which are closely linked to credit and capital, disappear from the radar screen. They only show up again in the guise of the leading rates of interest and in the form of a debt provisioning exempted from taxes and thus transferred on the back of ordinary citizens. These rates and this provisioning do act as regulators of liquidity and thus as a safety valve for the exuberance and dissoluteness of global speculative capital. Above all when this last is American in origin, given that the US dollar remains the main world reserve currency. Wasnt the Federal Reserve defined as the guarantor of last resort and thus placed under the implicit obligation to bail out the financial institutions that threatened to destabilize the whole credit system? (see Tous ensemble) Nevertheless, one had to wait for the monetarist regression empirically and politically implemented by Volcker, Reagan and Thatcher in order for this pragmatic understanding to assert itself with full force (It led to the end of the Bretton Woods Regime, but also to the threats now linked to the foreign over-exposure of the US dollar etc.). Forced by circumstances, it extirpated itself from the shackles of bourgeois theory in which it was trapped. (On this subject see my Les conséquences socio-économiques de Volcker, Reagan et Cie in the International Political Economy section of my site HYPERLINK "http://lacommune1871.tripod.com" http://lacommune1871.tripod.com ) In this instance too, the pragmatic Realpolitik of the bourgeois elites disposed of the theoretical confusion manifested by the empirical stagflation concept. Conscious of lacking a good theoretical comprehension, they brutally cut the Gordian Knot with a declaration of war on the threatening dollar/gold parity inherited from Bretton Woods in the context of a joint balance of trade and balance of payments deficit. They also did this because it dangerously exposed the Federal Reserve to what the US government saw as inimical actions from its main commercial partners. (Such as the conversion of dollars for the dwindling gold reserve held at Fort Knox.) In parallel, they launched a monetarist counter-reform aimed at any increase of wages and salaries. These were judged excessive by definition and, naturally, their indexation to inflation, via various clauses such as the Cost of Living allowance (Cola), were brutally rescinded. You might recall that a few years earlier, the Trilateral Commission had gone to war against the proletariat by raising the flag of a struggle against its rising expectations!
This counter-revolution effectively muzzled the visible inflations at the expense of M1, by brutally transferring more than 10 points from wages to profits, in less than 20 years. This happened before the implementation of todays regressive fiscal policies inspired by the neoconservative flat tax philosophy so dear to G. W. Bush and his European followers! We should never tire from repeating that the so-called price stability that was obtain through the implementation of this neoliberal monetarism was essentially done at the expense of wages and social benefits. This remains true no matter what kind of social management of employment regime one chooses, be it the pseudo-full employment of the USA or the lowering of social protections in Europe. This is a crucial remark. Paradoxically, it reveals a good part of the concrete reality and therefore the ineptitude of bourgeois theories in the field.
Even by taking into account the Fischer Chain, one should face the evidence: In a world where the P/E ratios remain far from the customary 20 to 1 to gravitate instead around 60 to 1 and often much more, the conventional evaluation of productivity becomes totally fictitious, as is cruelly but unquestionably demonstrated by the accumulating structural deficits! As far as I was concerned, having had to reformulate the quantitative theory of money on objective and Marxist grounds, I must confess that I fail to understand how the bourgeois economists, and even Mr. Allais, can pretend to comprehend inflation organically, other than by a series of acts of faith. One concerns the difference between real prices and nominal prices arrived at through a very crude Baconian empiricism. Another concerns the very opportune and even more political role of the Central Banks. Both beliefs are still based on the description offered by the usual textbooks, among which the classical exemplar offered by Paul Samuelson many years ago. We will note that Mr. Allais, like all other theoreticians, has come to support a tolerable inflation target set by the BCE at 2 % (p. 239 and pp. 607 and next). However, as far as I can tell, there exists no rational explanation for this percentage. You will recall that the Maastricht Criterion for inflation was set at 3 %. This threshold was simply derived from the prevailing situation, such as was created after a decade of Reaganism and Thatcherism, by a monetarist policy sheepishly followed in Europe. In fact, it was followed without much theoretical elucidation other than the instinctive refusal of the great member States of the EU to follow a competitive devaluation policy of the type practiced by Italy before the creation of the euro. In reality, this percentage set at 2 % was born from the internal studies of the BCE immediately after its creation. As far as I am concerned, I hold the deep conviction that these internal studies have an intuitive connection with Keynesian full-employment, which goes hand in hand with a frictional unemployment at 2 or 3 %. This connection was trust on the theoretical scene, albeit in a silent, inadequate and indirect manner, and as usual without reference to the source, after the circulation of my essay Tous ensemble in 1996, and after the critiques I had then addressed to the Italian Center-Left. The debilitating weight of the Italian national debt had convinced me that we should accept, under certain conditions, a far greater budgetary rigor than what was required by the 3% Maastricht Criterion. At the same time, I was, and still am, dead set against a zero inflation objective as was then unanimously supported in Higher circles, despite the fact that Ireland, a country belonging to the Eurozone, was consciously implementing a laxist policy inspired by Modigliani. My own theoretical and political conception is far more complex. It relies on an organic conception of structural inflation, which I called civilized inflation (see Tous ensemble). This is because it is linked to microeconomic productivity, to macroeconomic competitiveness and to the level of social transfers in the form of global net revenues. With the generalization of the sharing of work regime, we would then obtain a residual structural inflation, which would nevertheless have to be absorbed by various means. These would include the indexation of wages and costs on the programmed and real inflation, but although the imposition of a tax calculated to compensate for the inflationary dumping that is imported from countries following a loose monetary policy. In the absence of such a work-sharing regime capable to restore full-employment, these adjustment mechanisms aimed at wages and costs need to be even more rigorous, the socially acceptable equilibrium having to coming from the programming of the overall Enlarged Reproduction. In the present context, this led me to accept the price stability already achieved at the expense of the proletariat through a ferocious monetarist counter-revolution that lasted for more than a quarter of a century. This choice is calculated to bind the bourgeoisie and its servi in camera to their own orthodoxy. And, at the same time, in order to set a context for the unions to negotiate the labors share of the new productivity gains, together with the systemic compensation for the residual inflation witnessed today, as well as for the fiscal drag it induces for the middle-classes that are not yet excluded from the income tax list.
In matters dealing with inflation, the Left should always remember two important facts, which demonstrate how capital invariably uses inflation as a weapon against the national and world proletariat. The first is illustrated by the learned manipulations of hyperinflation by Dr. Schacht. He actually used it to cancel a good part of the war reparations imposed to Germany, repaying only with a debased currency. He thus successfully forced the big Anglo-Saxon lenders to renegotiate this onerous national debt at great costs, against the wishes of Poincarés France (the Dawes Plan and its sequels). The second is illustrated by the Grenelle Accord negotiated by Léon Blum in the name of his Popular Front government: The governing socialists, cornered by the communist left and by the unions, as well as by the majority of the French people, made huge compromises, notably an extension of paid holidays and a pay raise. Soon after, however, they were busily retaking with one hand what they had granted with the other hand. Thus, a part of the gains won through hard struggles thanks to the popular mobilization of 1936 was systematically but silently cancelled by a conscious recourse to inflation (at the same time Blum was allowing the assassination of the Spanish Republic and was busily refusing to increase the range of the canons pointed at Hilters Germany. This was something that even de Gaulle, who had directed the anti-Soviet military information bureau in Poland, could hardly understand!) This is why, as long as my theory will not have been scientifically debunked (a not very likely event, said in all modesty, since it is squarely based on a totally elucidated Marxist law of value), I am entitled to maintain that the Maastricht Criteria have now paradoxically become a good starting point for a proletarian reconquest. To allow the bourgeoisie to muddle the waters again in these domains amounts to the crassest ineptitude or even, in some cases, to class treason. The bourgeois economic science, even in its more honorable Walrasian clothes such as it is expounded by Mr. Allais, only rests on a proverbial and yet quite dogmatic act of faith. It is ontologically antithetic to socialism and thus demonstrably scientifically and socially useless. In fact, the practical defense of price stability by the capitalist Central Banks, always falls under three versions, all of them strictly exogenous to the invoked theory: It relates either to Humes monetary rain selectively soaked up by M1, in other words to the loose policies lastly implemented by Greenspan. Alternatively, it relates to the sort of inflationary dumping, implemented with an iron discipline by Dr. Schacht and theorized later by Modigliani in its softer rendition. Or, finally, it relates to the inept platitudes of Milton Friedman, which, according to the pragmatic and very real austerity measures imposed by Volcker/Reagan and Thatcher, all boil down to the class willingness to ignore the inflationary pressures induced by M2 and M3, or rather to unconsciously unleash them through a forceful governmental support for global short-term capital. This in turn leaves only one option. Namely to lay the entire burnt of the austerity plan squarely on M1. That is to say on the salarial mass which is, moreover, deprived of its individual and institutional saving possibilities due to the precarization of the labor force - , and on the proletariat, through the political imposition of a fictitious full-employment obtain by a Nietzschean social management of unemployment. It can be seen that the first option such as it was symbolized by Greenspan is strictly overdetermined by the type of political management of the real economy that is implemented. If the economy is strictly managed according to monetarist prescriptions, the monetary policy will be far removed from any maestria, as events were quick to illustrate. It will only go with the tide and thus confuse monetary actions with monetarist policies. Greenspan and Friedman are potentially the two Janus faces of the same coin, although Friedman would still sanguinely aspire to replace the maestro with an automatic pilot. Indeed, a speculative New Economy can only invoke an accommodating monetarist policy and vice-versa. Its disconnection with the real economy is thus bound to increase. It is therefore easy to understand that the nefarious consequences of this ideologically motivated choice are further aggravated by the regressive fiscal policies pursued in parallel. In reality, the interest rates set by the Central Banks are very blunt instruments. Indeed, they are very primitive and/or very cast-conscious and lenient Nietzschean tools with regard to M2 and M3. In reality, these two aggregates can only be effectively controlled by adequate fiscal interventions privileging the increase of the average global net revenue. Once the reintroduction of a new modern slavery and of a new domesticity will be added to the present regressive fiscal policy, the picture will indeed be complete! However, the underlying economic contradictions will not vanish so easily. Furthermore, the debasing of money, largely practiced during the Middle Ages, has already been taken to new shining heights by the Fed, the IMF and the World Bank (the Bird). Confusion reigns supreme under the sky
Introduction
New contradictions in the insertion process within the World Economy.
When we look at the relationship between have, have-not countries and emerging Social Formations, the choice seems to be between war and cooperation. It is either a state of permanent warfare carried out in an open or covert fashion, or a state of peaceful coexistence characterized by the rule of law and by persuasion. The first alternative is illustrated by the domestic and international philo-Semite Nietzschean war waged on the basis of a largely fabricated terrorist global threat. The second would require the return to the UN Charter.
I have touched on this issue elsewhere when I attempted to imagine what the relationship between Africa and Europe could become. In brief, rich countries or commercial blocs cannot insure a lasting wealth for themselves, let alone others, by imposing their asymmetrical economic, military and diplomatic power on less powerful entities (see the chapter Défense et politique étrangère in my essay Europe des Nations, Europe sociale et constitution, in the International Political Economy section of HYPERLINK "http://lacommune1871.tripod.com/"http://lacommune1871.tripod.com ). To simplify the issue in the extreme without betraying it, it could be said that by imposing free-trade on a global scale, the World Economy could rapidly evolve toward a global economic order dominated by a few hundreds Multinational corporations (MNCs), most of them originating in the USA or in the other rich countries of the OECD. In other words, the present situation would further be aggravated but the demise of the moderating influence exercised by the democratic National State over powerful private institutions, which often are more financially powerful than the great majority of the member States of the United Nations. Multinationals corporations, especially US Multinational corporations, could finally sing their famous paean: the world is our hoister!. Not for long however, given the nature of the beast. Even abstracting completely from domestic and international class struggle, this brave new world will never be plausibly described as a harmonious coexistence between the global and the local spheres. As we know, all proponents of globalization and a great many number of no-global reformist ideologues would happily see the first level under the expert governance of the MNCs' private bureaucracies. The local level would simply be left to medium and small scale enterprises or to the revival of old small-scale craft guilds. These could naturally benefit from the savings (transportation, culturally-based marketing etc) resulting from their Marshallian location and the personalized taste of a self-contented clientele. At best, these ideologues advocate the benefits accruing from some cultural niches further protected by new norms such as those derived from cultural exceptions and the precautionary principle, or even from more stringent labor and environmental standards. Capitalist logic will still hold. Demand for a given product can only increase domestically through the rise of individual salary and through the growth of global net revenues, that is to say the individual capitalist wage plus the social transfers afforded to modern households and individuals via the redistributive polices of the Welfare State (or by the private charities increasingly substituting for it.) International market growth follows the same pattern albeit one should take into account the notorious Product Life Cycle. Capitalist logic continuously implies further concentration and centralization of capital. Suppose for a while that the inter-imperialist conflict resulting from this logic could be adequately coped with in a permanent fashion. Still the secular increase of productivity will invariably mean that less Multinationals will be able to satisfy worldwide demand with increasingly less and less labor power.
Paradoxically, the abundance of cheap labor in emergent markets will not arrest this trend. Instead, it will accelerate it. In the process however, it will recalibrate its main parameters much lower. Mass unemployment and under-employment will rise. Consequently, this increased global reserve army would depress wages within the rich countries, thus weakening further the competitiveness of local enterprises. Counties like Mexico will face a strange but predictable fate: Some of their capitalists will grow considerably wealthier given their access to the rich domestic markets of their free-trade partners, while the country's working population in general will start a long journey back into rampant under-development. New domesticity and new wage slavery will inevitably embody the results of the imperial longer view of capitalism.
The demagogic rhetoric now lavished on a presumed post-humanity only reflects the absolute class necessity acutely felt by contemporary philo-Semite Nietzscheism. It is but an absurd ideological stratagem devised to legitimate unbearable inequality through the rough articulation of a new brand of pseudo-scientifically and divinely based racism. Nietzschean meritocracy is cast based, of course! Masters are post-human, naturally, and slaves are only human. No human intersubjective field can exist among them. In reality, old Hegel will continue to prevail, this time standing firmly on his feet: Masters will cultivate the type of cyborg fascination which we can witness in the futurist design of military outfits, while slaves will remain vulnerably human. Too human, in fact. That is to say, despite the conceited rhetoric, they will instinctively realize their dialectical position and the strength residing in numbers. Their dialectical awakening will further be fed by the realization that any technology, especially complex technology, always displays systemic weaknesses and bugs. Human intelligence and human efficiency do not necessarily depend on it. Humans will continue to be like fishes in the sea, whereas cyborgs will always be more vulnerable than the heavily armed cavalry of the Middle Ages ever was, when it confronted the longbows of the peasants. (Witness Iraq, which for now does not possess one single Stinger, not even the most primitive artisanal optical manpads. Yet, it cannot be controlled by the greatest Coalition of Willing philo-Semite Nietzscheans the world ever witnessed! Nor does Iraq possess the high-altitude magnetic pulsars, which can irremediably invalidate the electronic equipment without which no modern plane or helicopter can continue to fly.)
The most immediate alternative, of course, lies in postulating the planned development of ones own national enterprises within the setting of a regional and worldwide International Division of Labor, which can transform capitalist contradictions into social opportunities. Similarly, the sustained economic development of the have-not regions should be construed as the only alternative available to sustain the growth of existing markets for given products. Both their national, and preferably State-owned enterprises, and their domestic markets should be sheltered from the nefarious impact of asymmetrical relationships, which are entirely antithetical to the ideology of perfect competition ordinarily associated with so-called free markets, as they are with fair trade and democratic common sense. This could be achieved with equity through new anti-dumping rules of international trade based on the right of each nations to preserve transitional full-employment in the sectors they judge to be of strategic importance. In so doing, they would nevertheless proceed with the necessary restructurations compatible with overall permanent employment. The strategic choices implied would depend on technological preference as well as on the ability to reach and maintain full sustainable national employment. Within these specific employment-friendly parameters, the mobility of capital would be preserved. However, immobilized capital, that is capital invested in productive endeavors, would receive a preferential treatment compared to speculative short-term capital. At a minimum, this would imply fiscal preferences defined according to the industrial and economic strategy best suited for a given nation or commercial bloc. Or, at best, it could involve what I have called Tobin thresholds (Seuils Tobin) in my Tous ensemble, that is to say a fairly comprehensive and flexible form of capital controls of a new generation geared to maximize productive internal and international investments while preserving positive external balances. These Tobin thresholds would permit the replacement of the damaging post-Bretton Woods free float with a international exchange policy closely gravitating around the real value equilibrium of each internationally exchanged money. Individual and social productivity will continue to rise as is expected with any secular trend operating in an unchanged general universe. This historical tendency is known to have ups and downs sometime known as Kondratiev cycles: In reality, these Kondratiev cycles are only the Baconian empirical epiphenomena which results from the massification of new technologies, that is to say from the social introduction of new intermediary sectors. Within the anti-dumping regime described above, productivity can be expected to grow at a great rate since it will depend on the cumulative effects induced by real micro and macroeconomic productive improvements rather than on an illusory productivity resulting from the asymmetric but acquired positions prevailing among private and national economic entities. Furthermore, the extension of authentic post-bourgeois democracy at all levels (labor relations, democratic economic planning, participative democracy etc) would ensure the continued emulation between productive entities.
The democratization of all aspects of social relations of production is of paramount importance. No bureaucratization of life and stultifying of human creativity could thus impose itself if management forms would fail to prove their necessary responsiveness to the vital stimuli originating with social demand. In other words, the stage would finally be set for a society able to periodically reduce the hardship and duration of alienated labor in order to free the non-alienated labor of citizens who would at last enjoy the material possibility to act as free and responsible human beings. This will imply the education of taste so as to transform leisure time into a human enhancing opportunity, in effect the road of choice for the pursuit of happiness as foreseen by various constitutions. Humanity would thus consciously enter into history, away from the crude materialist and cognitively primitive constraints of human prehistory. It would not do so according to a preordained elitist plan, but instead from the instinctive and freely expressed human desire for both equality and liberty. It would, in fact, rapidly be construed as the true and authentic secular and republican way, far removed from any regressive search for an anti-species post-humanity, whatever this horrible Nietzschean concept, quickly adopted by alert fascists and Nazi ideologues of all stripes, could mean. In a spiritually elevated yet down-to-hearth fashion, it would simply value liberty as the aesthetics expression of the underlying human equality.
It is my contention that a system based on such criteria would lead to an increase in qualitative international trade, both in volume and in value. Nor is it difficult to intuitively illustrate this assertion. Just consider contemporary trade. It remains mainly intra-firms. Most of it is conducted between rich regions and countries, involving mainly the so-called Triad, the USA, Europe and the Asian Pacific Rim. Sizable new Middle classes in China, India and other regions are created, but this is done within the framework of an asymmetric free trade. It is a process partly postulated to unfold at the permanent expense of great portions of the labor force, in both the developed and developing countries. This labor force is constantly freed by the increasing productivity and by the underlying concentration/centralization tendencies of capital. In turn, this practical logic of capital structurally impedes its more descent reemployment into new sectors of activity capable of insuring a living wage to their workers. Already in the early seventies, Barnett and Muller in their important book Global reach, had described the efforts lavished by all Multinational corporations to preempt any damaging competition through the acquisitions of strategic and tactical patents, or the acquisition of small innovative firms or simply through price wars. This tendency is presently aggravated by widespread industrial spying. Both domestically and internationally, the unsolvable main contradiction of capitalism lies in its systemic tendency to destroy the social demand necessary for its own enlarged reproduction. In such a world, the fate of Communist China, its necessary political and socio-economic success, has now come to embody the future of humanity. This is true for economic stability and growth and, of course, for the enhancement of the existing multinational and multilateral World Order symbolized by the United Nations Charter. The success of an authentic Communist China capable of developing all aspects of socialist democracy, over and above those embodying sheer formal representative democracy, would equally hold the key for the peaceful coexistence among Asia, Eurasia, Europe, North America, Latin America, Africa and Oceania. Cooperation among all peoples could then flourish. We, therefore, need to question the evolution of property relationships in Communist China.
Are private property, its uncontrolled size and organization and its inheritance, compatible with any authentic form of socialism?
We should note that, in his far-seeing masterpiece Rights of Man, the great American democratic revolutionary, Thomas Paine, had offered the authoritative definition of "democracy". He saw it as a legitimate political regime based on the undisputed sovereignty of the people, which strove to enhance the creativity of all its individual citizens as well as the creativity of society in general. Moreover, it should do so within a constitutional framework enshrining the strictest respect for general equality among all citizens. In particular, at the end of his powerful book, he presciently demonstrated that no redistributive policy, later embodied by the Welfare State, could ever be based on large-scale private property if it were to be understood as the necessary material environment uniquely suited to allow the flourishing of democratic equality among its citizens. Hence, his brilliant advocacy for strict rules making inheritance of private property a social sin perpetrated against both individual equality and the general interest. Today, too many people, in every conceivable political regime, have a tendency to retreat both from basic Keynesianism and from the early Welfare State imagined by Paine. It is intolerable. It is unjustifiable. It is suicidal. In the end, this class-biased omission will not secure the support of either the proletariat or its allied classes nor that of their organic intellectuals.
The recent constitutional wedding of the Chinese Communist Party to "private property" with the sole purpose of protecting criminal cadres and their sons and daughters is a neat case of political blindness. These people have come to take themselves for capitalist barons, just because they are persuaded of their own ability to indefinitely proceed with the spoliation of the collective wealth of the proletariat with total impunity, thanks to the use of systemic force legitimated by the present Chinese State! Unless the tendency is rapidly reversed and corrected, it will ineluctably lead to greater class and regional disparities and therefore to open social and political strife. At this point, the regime will ineluctably slide into an open capitalist dictatorship, the most repugnant regime ever, since it would still pretend to dress itself in the egalitarian communist mystic of Mao and of Popular China.
China, more than any other country, cannot survive without an equal social redistribution of wealth intended to overcome the intimate contradiction of advanced capitalism, which is still contained within authentic Keynesianism (see below). As we know, Keynesian thought has surreptitiously borrowed Marx's capital cycles and his concept of reproduction, through Keynes's connection with Sraffa, among others. However, it did so without ever being able to reconcile a microeconomic theory, based on the economic fancies dreamed by the theoreticians of marginal utility, and the macroeconomic logic loosely derived from Marx. Macro-economy was therefore left to empirical counter-cyclical interventions carried out by the State and informed by new statistical data developed at the national level. The second fatal blow to Keynesian thought was delivered by the increasing economic interdependence of the modern world further sustained by the Bretton Woods regime. This was a regime devised by the American Harry White more than by the British John M. Keynes. In such a regime the Kahn Multiplicator that lies at the core of Keynesian State intervention cannot operate properly. That is to say, the internal and national benefits of the Multiplicator will strictly depend on the degree of extrovertedness of a given Social Formation. In a deregulated neoliberal global economy, this tendency becomes naturally lethal for State intervention. At this stage, the sole pretense of Keynesianism resides with so-called military Keynesianism as demonstrated by the Reaganian counter-revolution. This bastardized and militarized version of an already bastardized rendering of Keynes by such early theoreticians as Hicks, Samuelson and many others, can then be easily integrated with the simplistic monetarism offered by Milton Friedman. However, this is so only because the national economy of the superpower remains protected from international competition by the impenetrable non-tariff unilateral barrier camouflaging behind the ideology of national security. Contrary to a widespread tendency to mimic the behavior of the dominant nation, it is clear that such a strategy is not available to all nations unless they can display all the attributes of a superpower. These include most notably the control of a major international reserve currency, the control of a major economic lingua franca as well as an established economic power backed by a powerful military force. The trickle-down effects presumed by this militarist strategy do actually pretend to usurp the economic role of the Multiplicator despite the fact that the intimate but truncated cycles of a war economy naturally increases capitalist waste. We are all Keynesians now, said a Milton Friedman who, as a student, was once characterized as an eccentric by the leaders of the Austrian School! The tendency toward overproduction and under-consumption inherent to capitalism as a mode of production is thus exacerbated by purely ideological fallacies, which, fatally, lead to a more or less open form of Nietzscheism as a last refuge of egoistic vested private interests. One does not need to be a rocket scientist to see that China, a country with more that five times the US population, cannot afford to waste its resources through the adoption of this military bastardized form of Keynesianism. The surpluses it needs to insure its growing dissuasion strategy has to come from qualitative military development, international control of armament regimes applying to all including the existing superpowers. And naturally from the economic growth produced be a post-Keynesian Marxist planning.
Furthermore, if it truly hopes to satisfactorily resolve these systemic contradictions while simultaneously increasing the "spaces of freedom" of all its citizens, China does not need to retreat into a pre-Keynesian capitalism first. Indeed, this retreat would constitute the ultimate proof of a blatant ignorance of Marxism and Maoism, as well as of the general laws of motion of capitalism. It would also show a suicidal ignorance of the theory of class struggle. The hope of protecting the robbed property of few so-called "red barons" by extending "private property" to a necessarily small number of peasants is nothing other than a dirty way to commit and encourage crime by association. This generalization of a bad policy and an even worse legal choice would then be implemented instead of other authentically socialist and acceptable transition policies. For instance, the development of the theory and practices related to socialist "private possession", which embodies an array of property forms that could easily be allowed in the framework of cooperative or public organizations. It also fails to understand Mao's famous study of the county-side as a prelude to the Revolution and to the Long March. If pursued with the present unexplainable zest, this regressive journey can only lead to the quick loss of the Heavens' Mandate, which, as all Chinese historians still know, can only be conferred by the people.
It should equally be noted that this strategy resting on planned capitalist crime by association will inevitably make rampant corruption worse. The only way to control corruption is to transform the social relationships of production and power underlying them. In my conceptual terms, rampant corruption is but a perverse form of spontaneous mediation. Max Weber, had spoken of a bureaucratic rationality posited on an appropriate meritocracy. He was influenced by socialist theory and by the rapid development of the Soviet Union through educational and economic planning even in the first years of its existence. He was influenced as well as by the extraordinarily liberating and organizing impact of the French Revolution. As the Old Regime values and promotional schemes failed to adapt to modern society and to the democratic demands from below, he felt obliged to devise a new strategy to legitimize the rule of the bourgeoisie through the covert monopoly of education and merit. Following Hegel, Kojève went further. He banked on the French tradition embodied in a series of Grandes Ecoles that were able to renew their continuous strength thanks to highly performing public and strictly secular and free schools. China itself had once invented the Mandarin corps with the same intention to insure a certain amount of social mobility at the service of the central imperial power despite crystallized class positions and mentalities. My point is that, almost independently of the extent of capitalist behavior and mores impregnating society at large, the loyalty and irreproachable attitude of the Party and State cadres depend squarely on the extent of their real legal and political power. And, on their accountability. They must be empowered as representatives of the masses of workers and of the people as a whole, especially in the eyes of the subaltern, if richer, representatives of capital. Thus, the respect of legality by small cadres depends largely on the political spine of their superiors rather than on material benefits. The place and status of capitalist representatives within the Popular Assembly (as opposed to the Party itself) has always been key. In turn, as Mao had clearly understood during the first years of the Chinese Popular Republic, this State and Party power exercised by the people's representatives, strictly depend on the coherence and predominance of socialist economic planning and the use made of social surplus value. The development of socialist democracy is therefore the real basis for harmonious economic development and social stability. Only thus does money take a second rank in the belief sets of the most vital elements of society. Today, the Party cadres tend too often to behave as new lackeys in search of a laughable Deng Xiaoping's watch set with diamonds, while trains and buses fall off schedules and collective transportation and other services are sacrificed to a largely foreign and unsustainable acquisitive drive. A carefully devised new Proletarian Cultural Revolution in a different form is now in order.
Rent, profits and the coexistence under dominance of modes of production.
No macroeconomic reproduction can be achieved without a proper understanding of the inter-relationships of the Sector of the Means of production and the Sector of the Means of consumption as well as the various modes, or relics of modes, partaking in this overall dynamics. An important remark is therefore in order here. In the modern world, as Engels first noted and Marx later theorized, land is no longer the irrational economic category faced by Ricardo and described, to a certain degree, in various investigating drafts written by Marx himself (These drafts were unfortunately given as finished exposition in the Second and Third Books of Capital, which were both published after Marx's death). As explained by Pierre Philippe Rey in an important book entitled Les alliances de classes (Paris, F. Maspero, 1976), both Ricardo and Marx were immersed into the specific English setting featuring its peculiar understanding of the role of the gentleman farmer and therefore of the genesis of his rent. At the time, from an epiphenomenal point of view, rent seemed at once pure capitalist agricultural rent (i.e. capitalist profit) and rente foncière, this last displaying both feudal and/or capitalist characteristics. Furthermore, as pointed out by the theoreticians of absolute monarchy such as P. Anderson, the systemic class privileges and behavioral codes of feudal lords in England as opposed to the Continent were vastly different. Thus, the terms used by Marx require some elucidation. Marx himself showed the way when he distinguished absolute rent and differential rent. Absolute rent being a form negated by Ricardo but corresponding to what can be called pure feudal rent. It is based on absolute surplus value and this is why Marx can dismiss it as being evanescent. Moreover, Marx had already launched into the comparative analysis of modes of production, specifically emphasizing pre-capitalist modes. As far as we are concerned here, the main problem lies with rente foncière a form of land rent, which Marx, contrary to Ricardo, tries to understand in wider European and world terms instead of focusing only on the English (capitalist) variant. If Marx had understood this rente foncière in strictly Engelsian terms, he would have treated it as purely capitalist in nature and would have saved himself a lot of trouble but, in the process, he would have strongly diminished the perspicacity of his comparative analysis of modes of production. Instead, Marx had to cope with two things that he could not discard as an analyst. The first was Smith's and Ricardo's conceptions of cost of production, value and profit. The second was the empirical statistics he had gathered. His own instinct led him to consider that empirical statistics were more likely to be correct than bourgeois economic theory, and thus needed to be accounted for in a coherent theoretical explanation that would remain totally compatible with his own labor law of value. Smith is here dismissed promptly because he confuses cost of production with value thus being unable to account for profit. Ricardo, the father of the classical labor value theory, was something else altogether, especially since the contradiction of his conceptions as applied to land had given rise to the regressive theory of Malthus, which had become socially and politically very dangerous at the time.
As Marx sums it up, rent, for Ricardo, is simply the difference between the cost of production and the price of the product or, in more general terms, the difference between the price of the products of the best productive land and the price of the products of the least productive land. (Capital, Oeuvre Economie II in La Pléiade ed., p 1502) Obviously Marx tried to reformulate this in a way compatible with Ricardo's own concept of cost of production and his own Marxist concepts of circulating and variable capital and, naturally, of profit. There are two options here: Either you accept Ricardo's concept of rent and his Baconian empirical evidence. In this case you will be forced to see rent as either a surprofit or an illegitimate tapping (ponction) of profit, two identical consequences, which are contradictory with the Marxist labor law of value. Or else you can consider the rente foncière as pure capitalist rent respecting the Marxist labor law of value. In this case, as well as in the case of feudal rent, volumes and not an (external) rate of profit will make the difference. If this remains coherent with Simple Reproduction then the solution is unassailable. In addition, it opens the way for a scientific understanding of the coexistence under dominance of several modes of production. There remains to explain, in purely Marxist terms, the empirical illusion of land rent. The volume of profits is the answer since the differential in volume plays the major role in the centralization/concentration (hence competitiveness, in the vulgar sense) of productive endeavors and of capital, especially in a capitalist setting where feudal laws cannot interfere with the general logic of capital. However, to be complete the explanation would still need to take into account what I have called social surplus value. In this historical instance, the specific social surplus value regime takes the form of the Imperial protectionism and of the Repeal of the Corn Laws, which started with Napoleon's defeat (and the end of the continental blockade directed against England) and was completed only in 1848. Both policies were calculated to effect a complete subordination of feudal and capitalist agriculture to the specific needs of English industrial capital. The apparent difficulty here is that the beginning of the scientific exposition (the merchandise form and the individual forms of surplus value exposed in Book I) cannot be entirely clarified without having completed a total theoretical investigation and exposition of all the laws of motion of capital, at least in a draft form. Namely for what concerns us here, this implies the concept of social surplus value, because production supposes reproduction in coherent and organic terms as Marx himself had in fact laid out in the overall exposition plan of the whole Capital. In brief, the social surplus value emanating from the organization of the economic reproduction level creates the overall economic-political setting in which the individual forms of extraction of surplus value within the immediate production processes take place. This is a lesson which will open the road for socialist economic planning and for Keynesian and Marxist post-Keynesian economic planning. It equally clarifies Christian Palloix's helpful remark derived from Marx's Matériaux pour l'économie (idem) (i.e. the Grundrisse). Palloix remarked that the World economy had to be given theoretical primacy: In point of fact, reproduction and the systemic and political processes underlying the formation of social surplus value have to receive theoretical primacy, thus comprising the whole Capitalist World Economy in an interdependent world displaying both multinational and transnational insertion forms at the private and public levels. (In the later case, it is made perfectly clear by the post-Reagan transnational Treasuries Departments substituting for the national Finance ministries. We can witness here the Reaganian role of the IMF in the post-1979/1980 world. In the EU, this was aggravated by the directives of the Commission, which directly influence more than 80 % of all national legislations within each member countries.)
Although it seems to have escaped the attention of every one, Marx was nevertheless perfectly conscious of this last point and said so at the end of the January 7, 1851 letter. Only he had no time to finish his work on reproduction and on rent according to his own guiding principle. That is to say, first and foremost, by showing a scrupulous scientific respect for empirical facts in accordance with the labor law of value. As a matter of fact, it is in his letter dated August 2, 1862, a summary addressed to Engels in which he is still concerned with Ricardo's rente foncière, that he first laid out the situation where various capitals could have different c/v ( c = constant capital and v = variable capital ) and different rates of profits. Interestingly, the different rates of surplus value are not shown in the presentation, even though they would be indirectly contained in the different rates of profit under scrutiny! Necessarily the market would then force an equalization of the rate of profit. We thus have here the exact location of the genesis of the so-called price of production concept, which later caused so much confusion in the hands of the likes of Böhm-Bawerk and Tugan-Baranovski.
Let us take an example to sum up the issue. Following Marx's lead, take two capitals with different c/v ratios (imperfectly called here organic composition of capital). We also take c + v = 100, so has to be able to quickly compare the performance of both. M is equal to the value of the product. We would have:
c 80 v 20 M 115 Rate of profit 15%
c 70 v 30 M 110 Rate of profit 10 %
If you now take the rate of profit as pv/c+v and the price of production as pp, this is what you would obtain after the equalization of the rate of profit. (Note again that, unfortunately, Marx did not consider here pv/v, the rate of surplus value, which would have raised immediate concerns for the coherence of this specific presentation with the extraction forms of surplus value analyzed in Book I of Capital.)
c 80 v 20 pv 15 pv/c+v 15% M 115 profit in pp terms 12,5%
c 70 v 30 pv 10 pv/c+c 10% M 110 profit in pp terms 12,5%
Obviously, following this equalization of the rate of profit in terms of the prices of production (pp) the final product would be the same in M1 and M2, that is to say 112,5. If capital number 2 represents the rente foncière then obviously, according to this version, the capitalists from capital # 1 would be subventionning the agricultural sector simply because the so-called market would force the movement of capital toward capital 2 until an equilibrium is achieved. In this case, if this was the end of the story, Böhm-Bawerk would be partially right: Indeed, if you use the same procedure for the reproduction schemes (see illustrations below page 219) your inputs would be given in value terms and your outputs, which are destined to become new inputs vould be given in price of production terms. Note, however, that if the so-called market operated at the level of prices of production, it would need to do so through the exchange process at the level of circulation and realization of the value of each product. If you attempt to do so by tracing each exchange in an emulation of Marx's tracing and synthesising of the exchanges involved in Quesnay's Tableau, you would soon realize that the price of production is a mirage, namely you would have the market operating twice! It would operate once when you take constant and variable capital empirically such as c = 80 and v = 20. These are obviously given in value terms that are taking due account of the market exchanges, which have already realized the values operating as inputs. Making use again of the market to artificially attain an equalization process of profits, without changing the other variables would amount to using the market mechanism twice, first internally and second, externally, although in an unexplainable manner! But Marx had warned that the definitive solution should respect the labor law of value as scientifically exposed in Capital Book I. That is to say, a labor law of value which, contrary to Ricardo's version of it, is capable to account for both constant and variable capital, but equally provide a rational explanation for profit based on the extraction of surplus value. In other words, contrary to the partial investigations contained in Marx's published drafts that were given as a finished product, we need to restablished some specific relationships without which no Marxist labor law of value is possible and, therefore, no rational political economy can ever be scientifically established.
Among these, first comes the organic composition of capital. The relationship between past and living labor has to be correctly written as v/C where C = c + v, that is to say past labor (and eventually what Paul Sweezy aptly called used up capital.) Secondly, the rate of surplus value pv/v is organically tied to the rate of profit which represents the same thing but written in a different fashion: The rate of surplus value pv/v relates living labor to past human labor while the rate of profit pv/ c + v relates living labor to used up capital, namely the ratio pv/c +v. In fact, this is pricesly the scientific locus of the Marxist labor law of value. In it resides its pretension to have completed, in a conclusive and scientific fashion, the basic project of classical political economy initiated mainly by Smith and Ricardo. Without it there could be no equality, or more exactly, no commensurability, in the exchange of one merchandise for another (be it mediated by money); nor could there be any understanding of the process of accumulation of capital, as opposed to sheer thesaurization, through the extraction of surplus value, that would respect this equality and, at the same time, scientifically understand alienated salaried labor as a merchandise like any other. Of course, this later understanding would be achieved without detracting from the humanity of the workers and their unique capacity to produce exchange values. And, therefore, their unique claim to the ownership of this surplus, now systemically expropriated by the dominant capitalist class. Necessarily then both v/C, pv/v and pv/c + v need to be organically tied. The equalization process needs to emerge from within the production process and scientifically account for and illuminate the Baconian empirical and historical data. It should not come from an external invocation of a dubious market under the guise of a mechanical equalization of the rate of profit.
Another way to express this is to remark that value is produced and realized within a given Social Formation. This is demonstrably true despite J. Fourastié valiant attempt to establish an empirical constant labor standard of measurement, perennially incorporated in the labor of the manual laborer. (However, contrary to Fourastié's hope, the travail du manoeuvre, which is but another rendering of Smith's travail simple, is only partially traceable through time thanks to the comparative production of identical goods produced in a more or less similar fashion, such as mirrors. It amounts to an empirical approximation but not to a scientific explanation). It remains demonstrably true despite the conceptual confusion committed by all the well-intentioned theoreticians of unequal exchange. These speedily confused intrinsic human equality and the equality of the exchange value of socially necessary labor power within each respective Social Formation or between different Social Formations. Once this rather silly fallacy is disposed off, international exchange (and the value of money, if one includes an adequate Marxist quantitative theory of money), is clearly seen as merely representing the comparative evaluation of the respective overall performance of each Social Formation, be it embodied by Nation States or by commercial blocs. Obviously, this does not exclude the reality of international exploitation, rather it reveals its real mechanisms. As we can see the organic composition of capital is crucial. Even a pure global economy with a complete interpenetration of transnational capital would still display a specific local value formation, tied to the skewed local reproduction process, and therefore to purchasing power, a contradiction overlooked by current neoliberalism but already contained in Marshall's theory of trade and localization. This last point should have been obvious with socialist planning and its specific International Division of Labor, as only socialist planning is capable to sustain constant and collectively controlled terms of change, as was the case with trading relationships between the USSR and Cuba for instance. For purely ideological reasons this was occulted in the West where the remaining lacunae of Marxist Political Economy were presented by some paid academics as being more damaging than the obvious scientific fallacies and practical failures of capitalism on a world scale. This is especially the case in relation with the under-development of Third World countries, or with the growing pauperization, which followed the post-automation restructuring that transformed the industrial working class in developed countries. These processes opened the way for the general precarization of the proletariat as a whole. Today, the growing weight of the Chinese Social Formation is making the whole problematic crystal clear, including the contradiction between value creation and value realization on an increasingly global scale, featuring ever more intertwined economic zones.
As P.P. Rey brilliantly remarked, Marx, through his own analysis of pre-capitalist modes of production, was able to foresee that one and the same person, the peasant or, looking at it from the other side, the gentleman farmer, could support simultaneously two or more different social relations of production. Modes of production could therefore coexist. P.P. Rey went one step further. On the basis of the material published by the La Pléiade edition comprising Capital Book III entitled Oeuvres, Economie II (p 1501), his attention was quickly drawn to Marx's letter to Engels dated January 7, 1851 and to the subsequent letters on the same subject. In these letters, Marx relates these considerations with the Reproduction Schemes of Book Two and the price of production formulation of Book III. P.P Rey was unable to conclude satisfactorily but he nevertheless had pointed out the essential elements. His prudence was caused by a formalistic attachment to Marx's draft formulations of the immediate problem at hand, temporarily forgetting to differentiate between the expository texts and the investigating texts especially within Book Three. Nevertheless, Rey insisted: History and the empirical evidence adduced by Marx showed that modes of production could and did coexist. Yet, no rational conclusion was possible, as far as the emergence of rent was concerned, unless the logic of the dominant mode could constrain the logic of the dominated mode, or modes, without implying a strange organic and irrational mixture of both. The free exchange of goods, especially if they are mediated by money, can produce this constrain, but Rey logically refused this seemingly easy solution by rigorously recalling that money, or any other means of exchange for that matter, remains an embodiment of the underlying modes of production. Similarly, while giving due credit to Rosa Luxemburg brilliant understanding of Western imperialist encroachments on pre-capitalist modes of production, PP Rey rightly criticized her for failing to recognize that any exchange is necessarily a bilateral process, incompatible with the unilateral logic exposed in her major work on the accumulation process of capital.
In reality, money as a social relation of production can function as a general equivalent only if it is related to the universal equivalent itself, that is to say the exchange value of labor power. If the peasant and the owner of the land, especially the still archaic feudal owners of the land, are legally forced to compete with the capitalist owners of the land on the same terms, the value of money will depend strictly on the dominant form of labor power (capitalist or feudal) expanded in the overall economy and in the agricultural sector per se. The dominant mode has the political power to impose its own rules as the rules for society at large. It sets the criteria of judgment as well as the standard of commensurability for different commodities. Coexistence becomes strictly overdetermined to use Althusser's apt formulation.
Of course, in his historical investigations, Marx pointed out that neither the feudal lord nor even the feudal peasant ever lived in autarky. This was true under merchant capital, which ultimately was legally and politically controlled by the lords as well as feudal or absolute monarchy. This remained equally true with strictly bourgeois capital, which eventually escaped the political domination of the Lords through various kinds of revolution mainly exemplified by the English revolution against the Stuart absolute monarchy, by the American Revolution against English colonial domination, and by the secular French republican Revolution, which condemned all previous privileges detained under the Old Regime. In fact, as I already had the occasion to note elsewhere from my readings of some chosen material from the Ecole des Annales, the feudal division of labor was associated with the development of the cities and the royal and religious Courts. More importantly for the countryside proper, it was associated with the development and refinement of many crafts, which bloomed, in favorable urban settings. The increased well-being reached at various times favored a general growth in human expectations concerning acceptable standards of living, or national and regional customs embodying a whole array of prejudices or of social conquests. This inexorably led to an increasing monetization of the countryside, especially in time of relative prosperity (steel ploughs are more effective than their wooden counterparts, for instance.) These new expectations were thus expressed in new cultural sensitivities, which would eventually usher into new world visions representative of muted social constellations of forces, as the First and Second Renaissances would prove.
The historical/empirical process by which a mode dominates another can thus be clarified. Nevertheless, one still needs to resolve the so-called transformation problem first, in order to scientifically demonstrate the operation of this constraint as an effective historical and economic process, one which is induced by the capitalist mode of production through its systemic domination of the dominant means of exchange. In other words, we still need to coherently relate the realization of value implemented through the exchange process with the production of value within the production process itself and its specific forms of extraction of surplus value. As can be expected, a feudal land rent legally put in competition with capitalist agricultural profit will not survive long, simply because the first relies on absolute surplus value, while the second relies on productivity, that is to say on a structurally intensified labor power attained through the use of modern agricultural techniques of exploitation of the land. In economic terms, feudal rent within a society dominated by capitalism relies on absolute surplus value and thus can only compete with capitalism through the sheer pressurization of the peasantry, that is to say by imposing longer days of work and lower residual gains for the peasants. Politically and legally too, feudal land rent cannot impose its will any longer, simply because this would contradict the economic and political logic of capital summed up in the famous revolutionary cry of the nascent bourgeoisie: Laissez faire! Laissez passer!. It can only cope for a while, that is until its extortion of absolute surplus value meets the physiological limits morally accepted by society at large. Coexistence of modes of production always go hand in hand with a struggle for political and economic dominance without which no rational exchange of goods could ever take place.
It is thus clear that, if we are to accept this answer as a general solution, we need to deal with productivity changes within the Simple Reproduction Schema. If the coherence of the reproduction cycles (including the production and the realization of the products through the circulation and exchange processes) is preserved, then feudal rent can be treated as a variation of the general case where the organic composition of capital as well as the rate of surplus value are different in the sectors (and branches) considered. The class struggles for the dominance of the political and legal order, which determine the social surplus value regime, and thus the prevalent forms of extraction of surplus value, acquire a renewed and vital importance. And so do their apparently purely ideological representations. However, naturally, the fate of the dominated mode will be aggravated by specific cultural and psychological limitations. This was illustrated by the feudal mentality, its incapacity or slowness to adapt to the new dominant rules and socially transform itself (think for instance of Saint-Simon's preventions, of Turgot's efforts and of Tocqueville's lucid critiques!). All aspects of Marx's original formulation of the problem would then be solved according to his spirit and letter, far away from any form of scholastic pseudo-loyalty. More precisely, in order to respect the Equations of Simple Reproduction (where the quintessence of the theoretical problem of reproduction lies, as Marx explained) one has to provide, on strictly Marxist terms, a conception of the labor law of value, which can explain productivity increases in congruence with Simple Reproduction. But s/he has to do so in a setting where the organic composition of capital, as well as the rate of surplus value both vary from sector to sector, while organically producing an identical rate of profit (though not necessarily an identical volume of profits, as I have already noted.) In so doing both the rent problem and the value versus price of production problem, merged by Marx since his January 7, 1851 and August 2, 1862 letters, would be solved in congruence with the Marxist labor law of value, thus definitively sending Böhm-Bawerk's critique of Marx to the dustbin of history. Moreover, we would thus be able to return the ex ante/post hoc problem back to its creators, the bourgeois economists, and do so with a satisfied and ironic laugh (Economic Nobel Prizes notwithstanding). Indeed, if one cannot have inputs in values and outputs in prices of production, given that these same prices of production have to function as values inputs during the next productive cycle, then bourgeois theorists have to explain to us how they, themselves, jump from micro to macroeconomics! It is generally known, but always ideologically ignored, that all bourgeois attempts to devise an adequate and coherent general equilibrium theory have failed miserably. This is patently true despite a tendency to wrap this lethal shortcoming in heavy mathematical apparatuses, which, at best, rely on unaccounted for presuppositions and/or on very partial and biased bourgeois statistics. This failure was demonstrated again by the famous factors of production controversy which opposed Joan Robinson and, albeit through proxies, Paul Samuelson himself. Interestingly, it was dramatically illustrated anew albeit in a different manner by the quick conceptual and political capitulation of Keynesian economists, as soon as the socio-economic dynamics related to the Multiplicator of Kahn (and to national public spending) were confronted to the globally extroverted processes of so-called open economies!
As short illustration is here necessary. It has to include:
a) Marx's general formulation of the price of production problem as it pertains to the capitalist reproduction process (including the January 7, 1851 and August 2, 1862 formulations.)
b) The Simple Reproduction schema of Book II (as neatly formalized by Bukharin.)
c) The correct Simple Reproduction schema corresponding to a situation in which the organic composition of capital is correctly given as v/C where C = v + c, instead of the accepted v/c partial formulation, which is unfortunately used everywhere.
d) And an adequate conclusion: The pivotal importance of productivity and of social surplus value
a) Marx's general formulation of the price of production problem.
Let us deal with the first point first. I have already stated that historical materialism is the dialectical synthesis of the method of investigation and the method of exposition. Within this overall process, the usual scientific and analytical methods apply. Marx underlines this beautifully by pointing out that analytical examination acts as the microscope of theory, whereas theory itself has to emerge from reality and always be faithful to it. He illustrated this brilliantly when he exposed the theory of surplus value. For given initial conditions, he engages in the examination of the structural changes, which unfold when one variable is modified while all other things remain the same. The production process for instance includes a certain amount of past labor materialized in the form of constant capital c plus variable capital v. It also includes a given number of hours of work to be undertaken by living labor at a given systemic intensity, so as to transform this past labor into a different new product endowed with new use and exchange values. Suppose the working day lasts 8 hrs and the socially necessary labor (wage) needed to reconstitute the working power of the worker equals to 5 hrs, then the surplus value appropriated by the owner of the Means of production will amount to the equivalent of 3 hrs of work. Yet, since capitalism reduces everything, including human labor power, to the status of a commodity, the owner of the Means of production actually buys the labor power of the worker at its exact exchange value (that is to say exactly what it takes socially to reproduce it). Only, he employs the use value of this human labor longer than it is necessary to reproduce it. The differential between the exchange and use value of human labor power has long been the great mystery of political economy. Aristotle confronted it directly when he asked how a tripod could ever be exchanged for a bed. By liberating the modern worker from the legal shackles of the old regimes of exploitation of Man by Man, capitalism revealed this uniquely creative but equal exchange in term of exchange value. Classical political economy theorized it. It was left to Marx to offer us a definitive scientific explanation of the phenomena and of its socio-economic and political consequences. All commodities display a use value and an exchange value. Human labor is the only commodity whose use value, both intellectual and physical, can produce other merchandises. It thus gives us a universal standard by which to measure all economic productions and simultaneously provided us with the only possible rational basis for political economy as the science of the economic and social dialectics. This is presented in Book I of Capital, the only finished Book of Capital published by Marx himself. It allows Marx to expose in an un-surpassable scientific manner the various general forms of surplus value as they appear in the immediate production process, namely absolute and relative surplus values and productivity. The first form rests on an extension of the time worked, the second on the systemic increase of the intensity of work and the third on technological change. (Marx had also spoken of what he called unproductive work, that is to say work whose real productive value potentially escapes strict capitalist logic, in so far as it relates to the macroeconomic and social conditions experienced or organized by society as a whole. The word led many people astray. These are the kind of people who seem to always take things literally, despite obvious meaning, the kind of people who usually find it difficult to distinguish between signifiant and signifié! The job of the teacher, for instance, would qualify as unproductive according to Marx, not because it is not valuable, but simply because it enters into the capitalist immediate production processes indirectly, through the education and training of the actual workers themselves. Generalizing from the various forms of surplus value and from the concept of so-called unproductive work, I have therefore added to the extraction forms of surplus value, which I called social surplus value. This represents the collective and highly efficient use of socially produced wealth, which in turn conditions the other more specific forms of extraction of surplus value, and thus opens the way for a transition outside capitalism as such. Incidentally, it should be noted that many early Bolsheviks illusions were based on the misunderstanding of the equal exchange of labor power in term of exchange value. This process naturally goes hand in hand with the continued exploitation or rather marshalling of use value of labor power and with the socio-political limitations to the free disposal of individual or soviet production time. Similarly, some crude anarchists confused the issue all together. Indeed, both exchanges actually seem incompatible unless you think in term of necessary social division of labor and of collective use of the social surplus value. Given that no worker can ever produce alone all that he needs, distanciation from one's own production is not necessarily a form of exploitation. Nor is it necessarily a form of alienation. The whole thing depends on the extent of the recovery of Man by himself, both as an individual and as social being, though the collective planning of societal freedom and equality. The social planning of the socialist guarantees related to the production of the material conditions of living necessary to obtain and preserve this result are therefore of paramount importance. Where early Bolsheviks imagined the suppression of money as a voluntarist symbol of the abolition of the exploitation of Man by Man (but also as a war measure in a class struggle that took the form of a white counter-revolution inspired and financed by the capitalist West), Lenin emphasized socialist economic planning and Mao later underlined the continuation of class struggle under socialism, albeit in a different form, at least during the whole transition period. Eventually, under socialism, the lingering class struggle would assume the form of a cultural and constitutional defense of unquestioned egalitarian norms (hegemony in Gramsci's term) as universal embodiments of authentic formal and concrete human rights.) This will become obvious as the time devoted to socially planned production will decrease through the new productivity and competitiveness unleashed by collective planning.
In his notes, Marx used the same analytical approach when he dealt with the Reproduction schemes. We already know that parts of these notes will be assembled in Book II while others will be incorporated in Book III, both Books being published after Marx's death. Other fragments still remain unpublished to this day. He had completed his scientifically stupefying critical analysis and synthesis of Quesnay's Tableau économique, an analytical feat that would have sufficed to immortalized him by itself. He was then proceeding to rewrite the Tableau according to his own scientific discovery, the Marxist labor law of value. Fatally, Quesnay and the physiocrates brought him back to the problem of rent and to Ricardo. And, unfortunately, to Smith, as far as alleged simple labor is concerned. In fact, this Smithian concept represents a pre-Marxist conception of abstract and socially necessary labor, one that is empirically drawn from the typical Smithian reasoning closely related to the development of the capitalist division of labor, as exemplified by the pin factory.
Suppose that you want to compare the efficiency of two branches or two sectors of the capitalist economy. You already known that capital is mobile (what is generally called competition and to which is attributed all sorts of quasi mystic and irrational powers collectively known as the market). Generally speaking, if the profit capital draws from one activity is greater than what it can derive from another activity, the capital used in the least profitable areas will flow to the most profitable sectors until an equalization of profit is achieve. In the material published in Book III, Marx sees this process in the light of an equalization of the rate of profit, although elsewhere he describes the main laws of motion of capitalism as being based on the extraction of surplus value and on the tendency of centralization and concentration of capital. Of course, the equalization of the rate of profit and the tendency towards centralization and concentration are mutually exclusive, unless you can show that this equalization is derived organically from the logic of capital itself. Namely that it is derived from the theory of the extraction of surplus value as it relates mainly to productivity proper, which is most characteristic of capitalism. The resulting historical unfolding of the laws of motion of capital will then depend on volumes as opposed to unstable and unlikely different rates of profit as I have pointed out in Tous ensemble. Of course, we know now that the dubious procedure leading to the equalization of the rate of profit imported in to Reproduction schemes had emerged in the famous letters of January 7, 1851 and of August 2, 1862, mentioned above.
This is the underlying general problem Marx was grappling with in the notes assembled in Book II and III. It would have been a formidable theoretical lapsus had it concerned two purely capitalist Sectors. Of course, as we already know, the problem was aggravated by the ambiguous and contradictory role of land rent on which Marx had carefully gathered important historical and empirical data. How would mobility of capital and overall economic reproduction work in a mix setting where agricultural capitalism was still confronted with land rent?
b) The Simple Reproduction schema of Book II.
In typical analytical fashion, Marx then proceeds by analyzing the general conditions. He starts by positing two sectors where the relationship between v/c and pv/v are the same, in both sectors. To merge this formulation with the Reproduction schema, Marx further assumes that Sector One deals with the production of the Means of production, while Sector Two deals the production of Means of consumption. In such a system, not only can you have the same rate of profit in both sectors, but also moreover, the Simple Reproduction of the system can be achieved straightforwardly because there is no variation in the value forms of either the inputs or outputs necessary for renewed Simple Reproduction. This Marx correctly takes as a special case from which no valid scientific generalizations can be drawn. He then has two choices: Mutatis mutandis, he can modify either v/c or pv/c in one sector only (see schemes below, page 219). He chooses the first variation according to the August 2, 1862 initial attempt. His choice shows how far he was still immersed in Smith and Ricardo and in their work on land rent. From Smith's insight and from a quick evaluation of the historical setting, he assumes that he can keep pv/v similar in both sectors. In other words, he takes simple labor as the equivalent of abstract and socially necessary labor. From Ricardo and his own empirical investigations, he then takes his initial conditions according to which Sector I is purely capitalist and Sector II is still characterized by the existence of land rent. Fatally, if you do this, the rate of profit (pv/c +v) will change for one sector to the next. Reproduction is done through the general equivalent, money, which in turn only reflects the universal equivalent, human labor. In other words, you cannot reproduce the Simple Reproduction conditions unless some sort of equalization of profits (and of value) is obtained. At this juncture Marx devises his price of production schema. He simply says that mobility of capital would not tolerate such a systemically unstable situation for a long time, which is totally correct. However, instead of revising his formulation so as to derive the systemic rate of profit organically, he goes on to impose an external equalization of the rate of profit. This has the apparent advantage of pointing to a tapping (ponction) of capitalist profits from the most efficient sector to the benefit of the least efficient (here represented by land rent). In appearance, this tapping (ponction) would thus be derived by systemic means instead of purely external and legal means. As we noted above, Marx's preliminary thinking here (wrongly given as final theory) was further muddled by the coexistence in Ricardo's England of feudal rent and of a purely agricultural capitalist profit derived by the so-called gentlemen farmers but still called rent. These agricultural profits were constrained by climatic and other natural factors eventually forcing the dominant industrial capitalist class of England to Repeal the Corn Laws. In reality, given objective conditions and the unavailability of technological innovation (fertilizers etc), agriculture, both in a capitalist and vanishingly feudal form, was acting as an obstacle to and a tapping (ponction) on the capitalist accumulation process, just as Marx's empirical data pointed out. Mobility of capital could not operate fully in such concrete conditions. And even if it had, it would not have worked externally but internally, that is by modifying the productivity in Sector II, because we are here dealing with systemic given conditions and not conjonctural individual conditions. (To make this point crystal clear, when dealing with Sector I or II, you are in fact always dealing with the general conditions prevailing in the composite aggregation of all firms in the given Sector. This is even more obvious when we take c + v = 100 in all branches and sectors for purely comparative purposes. Conversely, individual firms will tend to conform to these systemic conditions. Indeed, in advanced capitalist countries, this becomes the object of specific laws, in fact the competition, antitrust and anti-combine laws, as they apply to branches and sectors, and even include the entire Labor code!). A fully developed Marxist solution needed therefore to be given for productivity, which would respect the requirements of Simple Reproduction. I had provided this solution since the late seventies although the academic bourgeois tightly-nit ideological and a-scientific incestuousness has finally induced me to make use of it in my Tous ensemble, a book that I was finally forced to publish by my own artisanal means, in extremely difficult circumstances.
When Book III was published, Böhm-Bawerk literary jumped for joy. The prices of production of Book III where antithetical to the values of Book I, which embodied the mortal attack levied by Marx against the capitalist system, but also against all other economic and social systems based on the exploitation of Man by Man. This was apparently evident especially if you tried to incorporate the prices of production formulation with the Simple Reproduction schema. As is widely known since the 70's, Marx himself was not responsible for the publication of Book II and III of Capital. Nor, of course, was he responsible for the paraphrenic primitive understanding and wishful mystification imagined by Böhm-Bawerk when he self-willingly fell prey to his own scientific delusion of having uprooted Marxism roots and branches! In retrospect Böhm-Bawerk fooled many university Marxologists (from Tugan-Baranovski to Bortkiewics, Seton and many, many others afterward) but certainly not one single authentic Marxist. This is particularly the case for the authentic Marxists known at the time as Bolsheviks and comprising both Lenin, Bukharin and Mao among many others! In the light of my Tous ensemble, Böhm-Bawerk looks really foolish. He appears as a self-pre-conditioned fool (a pitre?) only too happy to finally be able to extirpate himself from the unavoidable logical and historical conclusions derived from Book I. This obviously corresponds to a class-determined and bold ideological and cognitive self-preserving reaction similar to the reaction later displayed by Max Weber albeit after a strong depression bout! Böhm-Bawerk is thus led to continuously try to generalize and hide his own theoretical shortcomings, as Bukharin had clearly seen in his magnificent Economic theory of the leisure class. For one think, Böhm-Bawerk's own system cannot escape the input-output contradiction (a shortcoming equally true for Tugan-Baranovski's synthetic re-formulation). This is so simply because neither him nor any bourgeois economist is ontologically and logically capable of arriving at a coherent general equilibrium, which could properly harmonize microeconomic and macroeconomic conditions! The individual logic of private capital is the nemesis, not only of social economics but also, more importantly, of macroeconomics as such. Instead, Böhm-Bawerk had already been brilliantly refuted from the inside by Nikolai Bukharin's masterful critique of marginalism offered in his economic theory of the leisure class. My own work does not only reestablish the scientific coherence and prominence of Marx's scientific achievement. It equally demonstrates the abyssal misunderstanding of Böhm-Bawerk, but also of all those who, like Bortkiewics, had followed him and Tugan-Baranovski in their non-Marxist attempts to reformulate the Schema of Simple Reproduction. (All these attempts are purely positivist pre-Popperian miseries of petty-bourgeois science. Bortkiewics, for instance, was a statistician working for the tariff administration, albeit a particularly inquisitive one. These attempts are simply posited on the formal power of quadratic equations, which forces you to come up with the same number of equations as of variables, and thus the theoretician's own power to distort facts in order to fit this necessary pre-requisite formulation. In reality, this amounts to a betrayal of concrete reality, which Marx himself was constitutively unable to commit, as we have seen from the seriousness with which he considered his empirical facts on rent. This pure, quite unscientific, formalism even led Tugan-Baranovski to eventually add a Third Sector to Marx's Simple Reproduction namely Luxury, only because without it, and without fallaciously transforming the Luxury sector into the Gold sector, and therefore into the sector producing the (tangible!) means of exchange, no quadratic equations could be had! (See the illustration below, page 220) He had thus open a road hastily and blindly followed by too many people, notably academic economists, with the notable exception of Paul Sweezy. Obviously, their problems were sui generis and had nothing to do with Marx!)
It should equally be noted here that Böhm-Bawerk's fake criticism was based on his peculiar comprehension of value developed by the bourgeois theory of marginal utility. That is to say, one quite incapable to understand the labor law of value as explained in Book One of Capital, which demonstrated, once and for all, that the sole origin of exchange value lies in human labor. In my view, Bukharin's critique also constitutes a brilliant and definitive refutation of the premises of all economic thought based on a dubious alchemy of factors of production abstracted from human labor power, including so-called intangible economy. Even Hofstäter had come to realize that computers and all form of artificial intelligence rely on prior human efforts. This being obviously the case for exchange value as such.
Böhm-Bawerk's own attempts to devise a coherent bourgeois law of value abstracted from the unique inputs of human labor eventually failed to convince anyone, although it sustained the efforts invested in the development of the bourgeois theory of marginal utility. But his attempt to misuse the theoretical traces of Smith and Ricardo still present in the Marx of Book Two and Book Three reveals another disturbing trait: No marginalist theoretician, neither Böhm-Bawerk, Menger, von Misses nor anyone else among the other greats of the early Austrian School, nor even Sraffa and Schumpeter, nor, at least to my knowledge, anyone else has ever been able to solve, in his own terms, the ex-ante post-hoc critique levied against Marx's transformation schema and its alleged fundamental inputs-outputs contradiction. Yet, to repeat, there cannot be any rational general equilibrium theory without a coherent answer to this general problem. Even Marx's partial solution resting on prior labor values and on the resulting prices of production was superior to this quite dishonest state of affair. At least, as Paul Sweezy remarked, it retained the advantage to pinpoint the origin of exchange value in human labor, as opposed to any mysterious meta-physical market and its invisible hand. Indeed, human labor is a special variable, which can hardly be reduced to a mere factor of production among others, or be destined to act as the adjustment variable of choice! Marx, at least, acknowledged a real problem in its draft version without trying to offer a mystified version as an ideological bourgeois necessity! Furthermore, in a genial and longly thought out work, Marx had raised the question within the scientific framework of his brilliant Reproduction schemes. He thus forced all subsequent discussions to start from his careful if incomplete formulation. What Marx referred to wittingly and precisely in his letter to Engels as a questiuncula theoretica, naturally naturae politico-economica (underlined by me in reference to Marx's own plan of Capital) quickly became the reverse pons asinorum of all bourgeois economic science ever since. We can call it ideological class conceit at its worse. Its speedy evacuation through the axioms taken for granted in bourgeois Economics 101 acts as a ritual of passage, as Samir Amin and others remarked: You are in effect asked to swallow the assumptions of bourgeois economics fervently and un-questionably.
c) Productivity and the correct formulation of the organic composition of capital.
Marx himself was much more perspicacious than his laborious critics. Not only had he laid out the problem in its scientific form. In the published notes of Book II, he even came close to give the exact and definitive answer to the crucial problem he had raised. It is a solution, which remains perfectly compatible with the preliminary indications provided in Capital Book I, in the French edition given by Marx as the edition of reference of his main masterpiece. Interestingly, this happens when he deals with reproduction and thus anticipate the main topics of Book II and Book III, that is to say the general analytical conditions of Simple and Enlarged Reproduction (Book II) and the socio-political conditions of reproduction, namely class struggles and class alliances (Book III). However, again, he took it as a particular case. Had he benefited directly from the belated external critiques levied against him, he would soon have related his particular case to the productivity form of extraction of surplus value and given the correct answer.
The concise formulation he provides of this particular case deserves to be recalled in full. It is found in Capital Book III, in the chapter II that deals with the relation between the rate of profit and the rate of surplus value. Marx's analyzes 3 main variations: i) pv' constant, v/C variable. ii) pv' variable. iii) pv', v, C variable. Analyzing this last case in detail, he symbolizes the rate of profit and the rate of surplus value respectively as p' and pv'. He then writes:
5) Finally, p' remains constant despite the fact that pv' increases or diminishes, v/C changing in the opposite direction from pv' , but in the same proportion.
Only this last case requires some explanations. When we studied the variation of v/C, we saw that one and the same rate of surplus value can be expressed in very different rates of profit; we see here that one and the same rate of profit can be based on very different rates of surplus value. However, if pv' is kept constant, any change in the relation of v to C would suffice to produce a modification in the rate of profit, so that a change in the size of pv' will provoke a corresponding change of v/C, but in inverse proportion, so as to keep the rate of profit the same. In the case of one and the same capital, or of two capitals in one and the same country, this is possible only in exceptional circumstances. (my translation, see Oeuvres, Economie II, La Pléiade, pp 904, 905)
This is an extraordinary paragraph. One, which was overlooked and misunderstood by all commentators. However, if you read it with the above considerations over rent, and therefore productivity and Simple Reproduction in mind, you will rapidly see its crucial importance. This is because it forces you to reformulate the earlier assumption (namely v/c different and pv/v identical) in a new light, in conformity with the Marxist labor law of value of Book I. Of course, the conditions under which v/c and pv/v would vary at the same time are those of productivity, that is to say the conditions under which two different capitals are confronting each other with different technologies, which necessarily implies different organic compositions of capital. The new capital will produce more goods of a given kind for the same duration of work. If you then remember that the organic composition of capital is properly speaking the relationship between living labor and past labor, and that v represents simultaneously both past labor (in exchange value terms) and living labor (in use value terms) ready to enter into a new productive cycle then, instead of writing it v/c, you will write it correctly as v/C where C = c+v. The productivity form becomes then limpid in more than one way, because v receives the same real use value in salary as it did before the change in productivity, but is now quite a different type of worker, although he might very well remain the same person. (For its part, as you might expect, the exchange value of the socially necessary labor needed to reproduce him, that is to say his salary, has been modified inversely to the increase of productivity, given the price of the new final product.) In a flash, the coexistence problem is then resolved and its solution is universally valid in the sense that the dominant sectors and branches within the dominant mode impose the logic of its own exchange value on all other dominated modes, as well as in all other capitalist branches and sectors. (This remains true even if it is blocked through legal residual measures, by means of class alliances motivated by the fear inspired to the bourgeoisie by the masses of peasant and workers, and their possible autonomous alliance.)
Let us illustrate. We will use two Sectors in a Simple Reproduction schema. As we already noted, this is the optimum presentation since it allows you to compare the productivity change in different capitals and, at one and the same time, verify the coherence of the reasoning through the equations of Simple Reproduction. This is simply because these equations have to be respected through and through in value terms (ex ante and post hoc as opposed to the values/prices of production presentation.) Following Marx, to compare various capitals and economic sectors, we will reduce their respective c + v to 100. In the starting situation, the organic composition of capital v/C and the rate of surplus value pv/v are the same in both sectors. Then we will introduce a change in productivity in Sector I and, of course, we will therefore have a proportionally inverse relation between v/C and pv/v respecting the definition of productivity. It remains to see what happens to the Simple Reproduction equations. As noted below, Bukharin has neatly summed up Marx's equations as they relate to Simple Reproduction.
Bukharin sums up thus:
c2 = c 1 + pv1
M2 = v1 + pv1 + v2 +pv2
M1 = c1 + c2
Noting the initial Simple Reproduction as SR A and the next Simple Reproduction cycle as RS A' (as in Tous ensemble), we would obtain something like this:
Initial situation of Simple Reproduction (noted SR A):
c + v + pv = M
Sector I = 80E 20E 20E = 120E
80Mp/80h 20Mp/20h 20Mp/20h 120Mp/120h
Sector II = 40E 10E 10E = 60E
40Cn/40h 10Cnp/10h 10Cn/10h = 60Cn/60h
Total = 120E 30E 30E = 180E
Note: E = euros ; Mp = Means of production; Cn = Means of consumption; and h = hours. Here 1 Mp = 1Cn. For intra and inter-comparative purposes in each sector the value of each variable is given in euros as well as in term of its own product, either Mp or Cn. Here, then, 1 Mp equals 1 Cn equal 1 Euro. Naturally in material terms (also hastily called quantitative terms) the Mp and Cn distribution has to follow Marx/Bukharin's equations. If the translation of the terms Mp and Cn in Euro remains coherent then the euro term represent labor value itself.
Let us now switch to a situation where the productivity would have been increased by 1/4 in Sector I. Let us call this new setting of Simple Reproduction SR A'. We would obtain the following:
New situation of Simple Reproduction (noted SR A):
c + v + pv = M
Sector I = 84E 16E 20E = 120E
105Mp/84h 20Mp/16h 25Mp/20h 150Mp/120h
Sector II = 36E 9E 9E = 54E
36Cn/36h 9Cn/9h 9Cn/9h = 54Cn/54h
(45 Mp)
Total = 120E 30E 30E = 180E
Here 1 Mp = 0,8 Euro because of the productivity increase. However, the adjustments made necessary by the production flows within Simple Reproduction (the global version of Sweezy's used up capital which I have called the SR effect) insure that what is at stake is abstract and socially necessary labor. This is expressed in value terms that are immediately equivalent here to the euros terms, because we are making abstraction of the structural inflation caused by unemployed workers joining the ranks of the Reserve Army (RA). (On this last point see Tous ensemble.) To understand the point, it suffices to examine the transformations undergone by v1 and c2: All doubts are dissipated when one distinguishes the use value (uv) expression (uv given here in the form of Mp or Cn) from that of exchange value (ev) of which use values are only the support. Note also that, despite the rise in productivity, v1 might well remain the same person(s) but not the same worker. The new worker produced ¼ more products during the same time. Labor value, not time as such is the universal standard of measurement. Time represents only the common setting in which different values are appreciated because they all refer to the same and unique ultimate source, human labor.
As you might remember from Bortkiewics résumé to be found in Paul Sweezy's book on the transformation problem (p 200), Tugan-Baranovski had proposed the following equations:
c1 + v1 + s1 = c1 + c2 + c3
c2 + v2 + s2 = v1 + v2 + v3
c3 + v3 + s3 = s1 + s2 + s3
where c1 + c2 + c3 is said to represent constant capital, v1 + v2 + v3 is said to represent variable capital, and s1 + s2 + s3 is said to represent surplus value as embodied in the Luxury sector conveniently given by Tugan-Baranovski as being equivalent to the gold sector and thus to the (material) monetary mean of account!
It is of paramount importance to note that our comrade Bukharin is here summing up Marx loyally, without trying to put words into his mouth as does Tugan-Baranovski and tutti quanti after him and Bortkiewics as well. As we know, Tugan-Baranovski artificially created a Sector three, gold which he found necessary to solve the reproduction equations algebraically, thus showing that he had no clue whatsoever about the difference between a general equivalent (means of exchange and money) and the universal equivalent (labor power). Needless to say, the use of quadratic equations (or any other mathematical method for that matter) is entirely legitimate, but only if you are not distorting the facts to fit the peculiar mathematical techniques you have managed to master! What is at stake here is more than the usual affirmation according to which the model cannot be confused for reality itself. More importantly, no heuristic models should ever be conceived in abstraction form the intimate nature and processes of the specific object of study. (If you know how to read, Marx's Method had already anticipated the necessary synthesis still to be formalized between Gödel's incompletude and Wittgenstein's plurality of idioms including mathematical logical formulations.)
By respecting the equation of productivity, you can now modify the technical conditions, that is to say the organic composition of capital in Sector I (which also happen to be the non-agricultural sector) thus going from the initial SR A situation to the SR A' situation, i.e. the next cycle initiated directly from the results of SR A. The Sector II, in which the conditions of production have remained unchanged, will have to adjust to respect the equations of reproduction while retaining the same productivity. In a non-interventionist capitalist State, this decision will be done blindly: It will simply be mediated by the real market represented by the real systemic demand embodied in the Reproduction schema, and by a certain amount of structural overcapacity. (Of course, to repeat, we are using here Simple Reproduction because Marx's rightly pointed out that the analytical problems have to be solved in this instance first. However, the same is true for Enlarged reproduction, that is to say dynamic reproduction on an enlarged scale. Except that in this later case the magnitude of systemic overall demand necessary for reproduction will not be given but will depend on the social reinvestment choices, operated by the dominant classes or society at large, i.e. the part of surplus value pv which will be reinvested in a dynamic growth model, whereas the surplus value is supposed to be entirely spend on consumption in the Simple Reproduction scheme. In advanced Welfare capitalism, that reinvestment choice might even concern the differed part of individual wages corresponding to old age pensions and the like. For details see Tous ensemble as well as the chapter dealing with Cuban socialism in Pour Marx, contre le nihilisme.)
This then becomes the completely elucidated theory of the market and of social demand that Marx had already detected in his 1844 Parisian manuscripts. After that, and even after Keynes, provided Keynes is revisited in this light, one wonders how so many mystifying ineptitudes can still be lavished by educated persons on so-called capitalist market laws, the purported bourgeois laws that are always invoked but never really understood in rational or even empirical terms. These pseudo-laws are always fraudulently simplified in the simplistic and ideological formulations known as perfect competition. This is done despite the fact that they are negated by all facts. (Let us recall for the anecdote that the big auto-industry firms annually send thousands of new cars to the scrap yards, instead of putting them on the so-called « market ». The just-in-time method is nothing else than the last version of this oligopolist management. At least, this leaves the much touted supply and demand curbs totally free to meet according to their best inspiration!). Thus perfect competition, or competition remain the magical bourgeois axiom by excellence despite the lethal critics levied, at least since Sraffa, Chamberlain and Joan Robinson by more realistic competing theories of oligopolistic and monopolistic behavior, or even, lately, by some more specific asymmetric market and management theories. Above all, it is still used despite the definitive Marxist refutation. This scientific vacuity, more than everything else, reveals its purely ideological function and its transitory nature.
What these systemic constraints, revealed by Marx's Book II and neatly summarized by Bukharin, mean is that whatever the amount of past labor crystallized into capital, the used up capital employed in Sector II will be determined by the conditions of reproduction, namely by the real market. In other words, by the systemic social demand understood in a dynamic but not necessarily wasteful and anti-ecological capitalist fashion. Economic competition itself is played out inside these constrains, or else it takes the form of a political struggle for systemic dominance. Under primitive or neoliberal capitalism, this is done blindly and in a Hobbesian fashion, each capital being a wolf for the other capitals, except for capital's own brand of communism, which is always revived when capital is confronted with the demands of the proletariat. Under advanced Welfare capitalism, or even under mixed socialist forms dominated by the collective ownership of the most important Means of production, this competition is conditioned simultaneously by microeconomic and social logics as Wicksell, Keynes and Myrdal realized. This is equally true of Lenin's anterior and lucidly conceptualized strategy applied during the New Economic Policy. Of course, Walras was methodically aware of the dichotomy between the heuristic market(s) of his bourgeois economic science and social economy per se, but he did not seem to mind aside from his failed attempt to establish a general equilibrium theory. Karl Polanyi approached the matter empirically describing many types of physical markets, from the agora to the emporium etc, but failed to relate them coherently to his peculiar ideal types that purported to deal with forms of social reproduction. In the chapter dealing with Cuban socialism in Pour Marx, contre le nihilisme, I have shown that the type of conceptual and historical dominant market (and the other subordinated forms coexisting with it) cannot be comprehended in abstraction from class struggles and class alliances and from their systemic embodiment in specific epochs. Marx's had magnificently foreseen all this in the 1844 Parisian manuscripts, when he boldly states that, in the long run, competition equilibrates itself so that what really mattered was what he called social demand and the value of labor power.
One more thing needs to be emphasized. When such a determining technical change in the organic composition of capital does happen, the real market, that is to say, the specific conditions of reproduction, naturally have to be respected. In the Simple Reproduction case this means that there will be a waste notably in the form of Means of production and actual workers not used in Sector II ( in SR A), the sector whose productivity remained unchanged, in our example. In Tous ensemble, I called this the SR effect. As stated earlier, this is not a problem because we are dealing specifically with use values and used up capital. However, if the situation changes again so that they can be employed productively, the value problem they raise is that of unused/use capital (or what Sraffa called capital of different epochs in a less elucidated formulation). Yet, we all can see that a rational (sustainable) economic planning will take this potential waste analytically revealed by the SR effect very seriously indeed. But it will be able to do so efficiently since economic planning means the collective use of the natural resources (or their substitutes as they are made available to society, see the Appendix), as well as the use of the surplus value produced by society through the dynamic logic of growth embodied in Enlarged reproduction. Alfred Sauvy's theory of déversement and my own theory of intermediary sectors derived from Palloix's earlier formulation in his study conducted for the French Plan that dealt with the metallurgical sector, cannot be properly understood without this prior understanding of the logic and internal dialectical contradictions of the Reproduction and planning processes themselves, which require adequate social and political mediations. Obviously these dialectical contradictions have nothing to do with the purported theoretical and conceptual contradictions (or errors) of Böhm-Bawerk: Their elucidation represents a considerable scientific achievement, one that is necessary for any Marxist incorporation of ecological considerations within economic planning. This was indeed intended by Marx himself, through his conception of communism as a type of society in which Man would collectively and individually dominate things instead of being reified by them, in a waste society nurtured by the exploitation of Man by Man, and driven mainly by the accumulation of private profits. (See Appendix) There is no primitive Promotheism arbitrarily opposed to the alleged wholeness of a fanciful Gaïa in authentic Marxist political economy. In fact, it is my contention that no sustainable economy respectful of the environment can ever be reached, without a clear understanding of Marx's labor law of value and its ecological implications. These can only be scientifically comprehended and concretely implemented through an advanced or communist conception of social surplus value collectively controlled according to purely human finalities respecting the intrinsic equality of Man. It thus simply remains to recall the classic definition of political power as the ability of persons or groups and classes to allocate the resources available to the community for the benefit of the whole community (at least as far as it is necessary to insure the hegemony of the dominant classes in the eventuality that we would be talking about societies defined by the exploitation of Man by Man!) To allocate resources, they need to be produced first. This sends us directly back to Marx's dialectically planned exposition of the four Books of Capital. As Marx himself explained in the preface to Capital Book I, the first book dealt with the commodity form and the extraction forms of surplus value, the second with the reproduction process, the third with the overall socio-political dialectic played out in the class struggles and alliances, and finally the fourth with the history of the theory of political economy as such (as partially anticipated in the Anti-Dürhing.) To put it in different words, it is a pity that the inhumane conditions imposed by capitalism on Marx impeded him to write Book II and III (perhaps in French!) by himself, as he did Book I. Many decades of obscurantism and shameful exploitation, including recurrent Nietzschean returns, would have been spared us. Nevertheless, if, like all great Bolsheviks including Mao, you read Marx loyally as a scientist, that is to say if you read him with a critical scientific mind as he himself asks in the aforementioned Prefaces, you would eventually get the gist of his thought. This remains true even if you have to momentarily accept Seton' solution as a way out of a false problem of transformation invented by Böhm-Bawerk, Tugan-Baranovski and Bortkiewics, and if you have to supplement this partial understanding with a reinforced loyalty to historical processes in the spirit of Marx's own respect for his empirical data on land rent. The fruitfulness of this methodically secure approach is readily shown. Marx himself used his work on political economy (including Capital) to enlighten his historical and political analysis, for instance the Class struggles in France or the 18 Brumaire of Louis Bonaparte . The Annales School at its best did the same. As did authentic Marxists everywhere with incomparable results. The remaining conceptual problems with Marx's masterful critique of political economy required more work but, as Althusser had definitively shown, did not justify a paradigm shift back to a pre-scientific and purely class-biased sociology and/or a fake (Masonic) historism! Today, however, after my scientific clarifications, the ball is definitely in the bourgeois economists' court: Namely given their ontological incapacity to deal with general equilibrium how can they avoid dealing scientifically with Marx's analysis as presented by me? If they fail to do so, then their status as paid and/or complicit ideologues will be clear. Consequently, their pretence for scientific legitimacy and significance will have to be denounced as fake and scoundrelous. Their university salary itself will appear to be a direct and odious expression of class exploitation. This time around though, we would all realize that we are dealing with a new but real trahison des clercs! This is because, as Hegel had clearly seen, there can be no human thought deserving the name, without a clear intersubjectivity space that necessarily implies and invokes an ultimate human equality. The treason of the elite is far more costly than any political error or incompleteness committed by the self-portrayed but faithful vanguard of the proletariat.
d) Conclusion: The pivotal importance of productivity and social surplus value
It should be clear by now that both concepts are obviously important to understand the reproduction of the dominant mode of reproduction. The superiority of productivity over absolute and relative surplus values allow us to make sense of land rent and thus, more generally, to conceptualize the coexistence under dominance of various modes of production. In turn, the increasing economic importance of social surplus value allows us to conceptualize the transition away from capitalism, in either a revolutionary or a reformist revolutionary fashion, according to specific socio-political and cultural circumstances we are in.
As we already know, productivity, as opposed to absolute or relative surplus values, is the dominant form of extraction of specifically capitalist surplus value. Productivity simply means that one produces more products during a shorter time thanks to the introduction of new techniques of production. Capitalism can be said to have revolutionized production in so far as it systemically substituted economic growth through productivity rather than through the brutish and primitive lengthening of the duration of work, or through the deepening of its conjonctural intensity. Productivity simply reformulates the structural intensity of socially necessary labor for any given organic composition of capital and a given production time tied to a specific technological and non-technological organization of the production process. It implies the increasingly conscious organization of the individual and collective intellectual creativity of society as a whole. It does so to the extent that the structural negation of these individual and collective potentialities will prelude to the ineluctable demise of capitalism as a viable mode of production a fate unmistakably signaled by the recent philo-Semite Nietzschean hysteric willingness to regress to a cast society.
We have seen that the resulting solution is simply this: as one should have expected, the organic composition of capital is organically tied to the rate of surplus value. It remains to rewrite (as Marx does one single time in Book Three, treating it as a particular and not a general case) the organic composition of capital as v/C where C = v + c .
We would have the following situations:
E = any money term corresponding to non-inflationary exchange value.
P = product ; M = total of the sector results
h = hours.
Starting situation A:
c v pv = M
80 20 20 = 120
80 E/80p/80h 20E/20p/20h 20E/20p/20h = 120E/120p/120h
New situation corresponding to a ¼ increase in productivity(so that p = 0,8 E):
c v pv = M
84 16 20 = 120
84E/105p/84h 16E/20p/16h 20E/25p/20h = 120E/150p/120h
This means that living human labor is considered as the sole agent capable to produce new exchange values by objectifying, in the shape of new used value, the passed labor embodied in C. Living labor (v given in use value terms) necessarily remains the same in the ratio v/C and in the rate of surplus value (which is also at the base of the rate of profit pv/C), namely pv/v. Therefore, in order to respect the requirement of productivity as the ability to produce more identical goods in less time, the ratio pv/v needs to move proportionately but inversely to the deepening of the ratio v/C , the organic composition of capital. The same physical persons now embodying a different kind of worker represented by v (albeit not in the same quantity) can thus sustain different stages of productive development. Of course, these workers would differ when apprehended from the standpoint of abstract labor and socially necessary labor. The requirements of productivity and of the Marxist labor law of value in general are thus fully respected, while the solution is for the first time fully coherent with the requirements of Simple Reproduction.
As can be seen, the limited potentiality for accumulation contained in the feudal mode of production was inevitably undermined by capitalist productivity as soon as the bourgeoisie gained power. This is why we can finally note that the restitution of the fully developed labor law of value for both productivity and Reproduction helps solve the rent quandary in a definitive scientific fashion. One that is able to deal with pure capitalist inter-branches and inter-sectors logic as well as with the inter-sectors logic of coexisting modes. Incidentally, this new understanding of rent allow us to definitively shed aside the bourgeois archaisms derived from the Ricardian theory. This applies, in particular, to the theory of comparative advantages, also called theory of comparative costs. To sum up this result established by the Marxist theory, we now simply need two important results. First, Marxs remark to the effect that, with the ushering of capitalist agriculture, land itself had ceased to be an irrational economic category. Second, the fact that Walras was compelled to recognize that, in the last instance, scarcity really is nothing but a social product. (For a more detailed discussion, see the Appendix)
The correct restitution of the Marxist law of value allows us to understand that, quite simply, we are faced with various modes of production, feudal and capitalist. However, the first is based on absolute surplus value. The second is based on productivity and thus the deepening of the organic composition of capital. This naturally induces a greater volume of production, competitive prices and therefore greater profits through increased sales and market conquests. When this happens, the feudal mode and his specific exploitative and organizational forms (métayage, fermage etc), all based on the extraction of absolute surplus value, soon find out that it cannot follow pace, even through the sheer squeezing (pressurization) of the peasant class. The Ancien Regime judicial order had naturally impeded the full development of agricultural capitalism. At a certain point, the contradiction between the development of the productive forces and the political and legal stultifying effect of the dominant order became too acute. The national social surplus value relative to that of rival nations became endangered, as was the case with England in relation to Holland or with France and Continental Europe relative to the UK. Adjustments needed to be made in one way or the other. In every epoch, both socio-economic reproduction and the immediate production processes of any mode are deeply contested terrains. Today private governance substitutes for the regal powers of the State and displaces it as the legitimate locus of the democratic expression of citizens qua sovereign depository of the Social and Political Contract.
Instead, the French Revolution, and the English Revolution before it, had liberated the energies of the capitalist mode of production. Thus, capitalism quickly established its dominance with its war cry: Laissez faire! Laissez passer!. Yet, contrary to the American Revolution, which paradoxically benefited from the Orangists retreat into colonial Canada, both revolutions were the object of a partial restoration of the old order enforced by law. We were thus confronted for a while with a mix agricultural system where the feudal forms subsisted and coexisted with the dominant capitalist mode, but in a loosing fight for sheer subsistence. (P.P Rey notes that the legal rear-guard defense of some feudal forms subsisted in France up until the late 50s, a situation that I was able to witness by myself in its very last traces in the early 60s. As is the case with capitalist productivity, the same person can be at once a remnant of the feudal peasantry, a capitalist family farmer and a capitalist agricultural worker. It all depended on the amount of land s/he personally owned or rented and under which juridical regime. Here lies the mystery of the coexistence of modes under the dominance of one particular mode of production, which sets the pace for profitability. The dominant judicial and political regime determines the form of the social surplus value. It thus influences the development of the extraction forms of surplus value in the immediate production processes. These forms are usually confused with the catchall expression productive forces, as opposed to social relations of production, by determinist Marxologists such as G. A. Cohen (see his Karl Marx's theory of history, Princeton University Press, 1980), or by many primitive materialists and many other adepts of various brands of unilateral or reflexive economic determinism.
For my part, following Marx's own plan for Capital, I have shown that both the wage contract (as the embodiment of socially necessary labor) and the legal and political mediations determining the forms of allocation of the social surplus value are political in essence, that is to say they are intrinsically social relations of production, in Marx's historical materialism sense. Marx's conception is much closer to Vico's motto verum factum as scientifically expressed by the Marxist labor law of value. This meaning cannot be debased to the regressive meaning of social relations of production found in the useless work of many laborious disciples of Max Weber or of Karl Mannheim. These disciples are all infatuated by their relativist or situationist bourgeois sociology, through which mainly empirical and hastily generalized ideal types are mistaken for scientific foundations, deemedtrue by definition! Yet, by a sort of poignant irony, this validity is then merely understood as a simple certainty of positivist inspiration. It is then prudently distinguished from any pretense to a higher form of truth, ideologically denounced as Platonian, Totalitarian or, worse still, Marxist
In a spirit akin to Popper's understanding of human knowledge, as a formalistic operation unscientifically related to intuition, miracles and mysteries are somehow deemed more solid and fertile than demonstrated but egalitarian concretes-in-thought, which are nonetheless undeniably more intuitive! In fact, the Marxist concretes-in-thought are more solid and fertile than their earlier, solid but incomplete versions, as is exemplified by Aristotle's and Ricardo's respective labor law of value compared to Marxs! With bourgeois sociology, critica is disconnected from topica, and no definitive connection points, for a given universe, can ever be reached between investigation and exposition. This bourgeois sociological enterprise amounts perhaps to a primitive refutation of historicism, improperly confused with historical materialism by some people, but remains fundamentally incompatible with human becoming. It served peculiar and hidden purposes, and lastingly confused the issue in a typical fashion, for instance, by pretending that the spirit of capitalism was more akin to Protestantism. In so doing, it simply forgets the many variations of Protestantism itself. It equally forgets the obvious fact that the birth of early capitalism had first manifested itself in papist Italy and elsewhere before it moved to maritime Holland and England and to some German regions strategically located on the trade routes. (A conversion which nevertheless followed the prince's own choice of religion more than the desire of the poorly evangelized or millenarian masses as is made clear by Marx's and Engels's Peasants Wars!). Contrary to Vico, from whom they all surreptitiously borrowed heavily, these bourgeois secular and religious circles, which owe their dominant position to a censitarian and formal democracy, always need to pretend that liberty is the end of history. However, theirs is a liberty neatly divorced from equality and always ready to fall back on Nietzsche's recipes to save its political skin and its usurped privileges. Benedetto Croce's tranquility under fascism, as well as Max Weber's visceral but calculated anti-communism shows exactly what is at stake here. In purely historical terms, it suffices to recall, for instance, that Tuscany had experimented the distribution of textile piece-work manufacturing in the countryside by industrious urban merchants long before Puritan England borrowed, developed and then eventually reversed the procedure by its enclosures and the subsequent rural exodus! ( We cannot elaborate here further. Nevertheless, aside from Tous ensemble and Pour Marx, contre le nihilisme, one can refer back to the schema provided in the article L'Anti-Varela in the For socialism, for Cuba section of the site HYPERLINK "http://lacommune1871.tripod.com/"http://lacommune1871.tripod.com . This important schema differentiates between Relations of exploitation, both objective and subjective, Relations of distribution, and politico-legal Relations (rapports juridiques) in a large or restricted sense. This schema was devised in the early 80's as the exposition plan of my twin essays on the New Deal and the emergence of the Welfare State in Canada. Both will be made available as soon as possible.)
It bears repeating that the above discussion has invaluable importance for the transition from capitalism to socialism. It also throws a glaring light in the old debate concerning the demise of feudalism through external or internal forces. Mao, the enlightened Marxist expert on the peasantries under both capitalism and socialism, had noted that external causes cannot be operative without the supports of existing internal pre-conditions. We now know that these involve both the processes unfolding within micro-economy and within macro- (political)-economy. Today, as yesterday, capitalist productivity destroys employment while the philo-Semite Nietzschean neoliberal and globalized macro-economy destroys any pretense of a Keynesian or post-Keynesian national, bloc or global regulation. The intermediary sectors themselves are delocalized, thus killing any possibility to re-absorb excess labor in a meaningful fashion. The old sirens of the reintroduction of a new slavery and a new domesticity active during the first half of the last Century are heard again. Together with their offending cast request for deference from aggrieved democratic masses and foreign sovereign peoples! The confusion under the sky is growing greater with each passing day.
As public schools, public services and employment are all destroyed, it becomes increasingly clear that even the capitalist formal censitarian democracy is treated as an odious obstacle to the harmonious development of post-capitalist productive forces and to the creative impulses of un-alienated humanity associated with them. The class "resentment" provoked by this trend will eventually merge with the egalitarian roots of the early democratic revolutionaries (such as Thomas Paine). This will be necessary to insure a new social redistribution of collectively produced wealth compatible with humanity as a whole (and with its role as the respectful custodian of Planet Earth.) Bourgeois liberty is not the epitome of liberty. Liberty, as the ethics of equality, is. It remains to be seen whether the West will be spared a (necessarily short) relapse into theocratic neo-templar regression and its racist, self-elected, ineptitudes.
The coexistence of modes of production and the transition to socialism.
This long detour is not unnecessary. The comprehension of the past facilitates the prospective comprehension of the future and helps deal with the present. The relationship of the proletariat with the bourgeoisie, and above all with the peasantry, has always been treated as one of the main problem confronting the peaceful or revolutionary transition to socialism. Interestingly, P.P. Rey in his book dealing with the coexistence of various modes of production had emphasized the importance of class alliances for a better understanding of class struggle. Once the logic of the absolute, relative and productivity forms of surplus values is understood, once they are duly related to the problematic of the coexistence of various modes of production under the dominance of the capitalist mode, the political panorama becomes much clearer. It potentially illuminates the domestic relationships between the peasantry and the proletariat on the one hand, and on the other hand, the overall imperialist relationship. In other words, it potentially provides the key to understand and judge the pertinence of the polemics between many important theoreticians, among whom Hilferding, Lenin, Rosa Luxemburg, Bukharin, Mao and Fidel Castro, and equally but partially, bourgeois theoreticians such as Eric Wolfe.
However, if it is now clear that the word peasantry has to be understood as a misleading overarching term, which hides many different social relations of production in the countryside, one last pitfall has to be overcome. Namely, the subordinate question of the forms of property and possession of land prevailing with each subordinate or dominant mode of production. Mao and Fidel Castro have gone a long way to imagine adaptable socialist solutions to this problem thanks to their Marxist and humanist sensitivity to the fate of all workers, be they employed in the urban or in the rural fields of activities. The restating of the Marxist labor law of value in connection with the coexistence under dominance of modes of production should now ease the double task of planning production centrally while continuously raising the standard of living of all, urban and rural workers alike.
The urgency of this paramount task can be further emphasized if one takes the time to consider the eminent economic role of the set of intermediary sectors based on agriculture as soon as the increase in the production of the land were enhanced by technical advances. These implied among other important innovations the cool and ventilated storage of agricultural products and of their displays in commercial outlets (the so-called chaîne du froid tied to proper conservation and public health), the industrial use of fertilizers and pesticides, the use of additives and preserving agents during the agribusiness transformation stages, and, at the primary level of the single households, the introduction of the fridge and of the modern stove, among other necessary and deeply desired amenities. To these and similar considerations has now to be added those pertaining to what I called souveraineté alimentaire, namely food and agricultural sovereignty. This concept invokes a wise combination of the intensive but rotated production of non-genetically modified seeds destined for the agribusiness, livestock feeds or export sectors on the one hand, and the biological and traditional production of agricultural production destined to more local uses on the other hand.
Mao and Chou En Lai had brilliantly imagined a central planning interactively corrected by regional stimuli. Within this overall framework, the Chinese communes and the brigades had offered a brilliant setting. It was one where new forms of agricultural production were tried, together with new forms of socialist property and possession, new forms of redistribution and, of course, at the brigade level, new forms of wage contract and collectively determined remuneration. These, in turn, were conjugated with various forms of socialist democracy (from the agricultural soviet form reinvented by the commune and the brigade, to the dazibaos and to the peasant-worker representation within the leadership of the communist party, all-contributing to solve regional and central problems. All in all, we are here talking about a coherent socialist democracy, which was more developed than anything experienced in the West at the time, if the stage of development and the accumulated social wealth of the people and society as a whole are duly taken into account).
Present day China has drifted a long way toward the shading of its original Maoist socialist democracy. It is now replaced by increasing forms of neoliberal relationships particularly damaging for the countryside and the urban peripheries. The plight of the coal miners, uselessly subjected to a type of capitalist exploitation, complete with its unacceptable rate of accidents on the workplace typical of a Third World country, is but one visible symbol of this socio-political drifting. The fabrication of firecrackers by poor peasants who can no longer afford to pay for their children' elementary and secondary schooling is another shameful instance of the same evolution. It is time to take one's cues from Mao again and reinvent, for the modern transitory setting, a type of socialist democracy reflecting his egalitarian and modernist spirit, in the utmost respect for the cultural and environmental heritage of the Chinese people. As modern China associates 1,3-billion people with only 11 % of arable lands in an otherwise vast country, this become a cardinal issue for a smooth economic growth and a democratically-biased social and cultural progress worthy of a communist country.
The key to the necessary reform is the concept of souveraineté alimentaire and the renunciation of genetically modified seeds, when such modifications transgress the species barriers. This is particularly urgent if the control of the resulting seeds has to remain in the hands of private agribusiness firms and do so without scientifically rigorous and socially thorough controls and protocols. Obviously, research in these domains should be conducted. The FAO and the UNESCO need to regain their supervising international role in this delicate matter. Moreover, the scientific protocols adopted to oversee this research should be stringent by any measures, even when compared to the testing and selling of medical drugs. Open fields trial cultivation should be prohibited and replaced by experimental fields in strictly confined areas such as reconverted old mines. Above all, the legal setting, especially as it concerns the private patenting and exploitation rights, should be strictly prohibited in favor of a universal sharing of basic knowledge through the UNESCO.
The productivist logic of intensive culture is well known. Its pitfalls, such as the overuse of fertilizers and pesticides, are equally known. We are equally familiar with the use and abuse of the same tracts of land usually without bothering much about their regeneration. The connections with the other sectors, industries and firms are equally well understood by the planning organs, although the disruptions provoked by imports are overlooked, often causing domestic production to be jeopardized for strictly political reasons.
The first requirement of the doctrine of souveraineté alimentaire is the preservation and rehabilitation of the environment. Namely, the establishment of a comprehensive agricultural zoning aimed at protecting the available land with an adaptable stringency according to its natural use. Prime agricultural land would thus be legislatively taken out of the land speculation circuits. All of it might not be cultivated at any given time for various reasons pertaining to land rotations, overproduction and the like, but all of it should be preserved for strictly agricultural use. This strict legal obstacle to the monetization of the land is the sine qua non condition for a rigorous socialist management of the relationship between the countryside and the cities. Only thus can it be hoped to control and manage the rate of the unavoidable secular rural exodus. In a socialist country, such an exodus needs to be determined by education and training. And, it should be absorbed within small and medium cities that are adequately integrated from the socio-economic and cultural points of view with their regional and provincial metropolis through regional and central planning.
It should be added here is that, even in a socialist country, agricultural productivist farms have to be run according to the same accounting logic than any industrial firm. Its farmers have to be treated as peasant-workers who can aspire to the same collective management of their enterprise as the most unionized industrial workers. This should include a union representation at the management level, and workers councils in the fields. This would equally entail the adoption of a socialist management of the productive logic associated with the Reduction of the working week. Work shifts and legal overtime might be necessary according to seasonal demand, but this remains within the logic of all modern management of industrial work and human resources practices. There should be no need for outdated (and curiously transversal) agricultural battles! The most productive, and ecologically sensitive, intensive farms would be favored by the retention of an increased share of the profits derived from growing volumes of sales. Other, less productive, intensive farms would receive a set of recommendations from a supervisory agency. This agency would comprise the specialized central planning bureaus, together with the representatives of civil society, including academics, unions and producers' associations as well as consumers' representatives. Experts in socialist human resources as applied to socialist intensive agriculture would also be part of the supervising and counseling teams. Of course, both the workers and the management would be consulted. If this fails, after three or four years, the management of less performing farms should either be put under transitory trusteeship (tutelle) or be replaced all together. This replacement can then be conjugated with the takeover by the most performing units if this is deemed conducive to comparative quantitative and/or qualitative gains, both domestically or on the export markets. Needless to say, one has to learn to think of these types of productivist farms not so much as agricultural endeavors but instead as a series of industrial filières resting on agricultural production. And do so within an ecological and quality-oriented frame of mind. In a not too distant future, because of their know-how in the maximization of their products through carefully planned filières, these industrial farms will be called upon to produce many substitutes to the existing natural resources, which are now made available only though traditional means, based on the natural regenerative cycles of the Earth.
More socialist imagination is to be exercised for small-scale bio-friendly or classic farming. In China, this aspect of the peasant relationship to the overall economic problem acquires an extraordinary importance. This is because it has to be able to reach many results at the same time: The first, of course, is rising productivity and the increased standard of living attained by the individual peasant or family unit. The second deals with the proper socialist management of socialist State property, and with socialist individual and cooperative possession. The third deals with the overall efficiency of the agricultural sector when it is analyzed against the performance of national reproduction. This involves its performance in international overall trade, given the vital importance of food production for the structural composition of v, that is to say, for the basket of goods entering into the reproduction of the labor force. Finally, the fourth, the resultant of all the points above, deals with the proper relationship to be preserved between the cities and the countryside as Marx had pointed out (Lucien Febvre had underlined this quite neatly. One of the most distressing aspect of wild capitalism in the ex-USSR, and now also in China, is the destruction of this civilizational and more environmentally friendly relationship between the urban and rural settings. It is worth remembering that the dachas allowed many Russians to survive the infamous devastation inflicted by the scoundrelous recipes of Jeffery Sachs, Gaïdar, Yeltsine and many, too many, others, despite the loss, on average, of ten years in the human longevity of the Russian population in less than a decade of counter-revolutionary reforms.) One thing is clear: No lasting and secularly improving standard of living can ever be achieved in China without a socialist mastery of the natural flows between the cities and the countryside. If these flows are allowed to emulate the usual Third World rural exodus, the future of the country will be badly compromised. Yet, all would have to agree that relying simply on the present residence regime is both repressive and inefficient. Problems have to be solved at their roots. Proper mediations need to be imagined. Let us therefore investigate the main lineaments of the crucial socialist small-scale farming.
The productivity of small-scale socialist farming would depend on a prior distinction between small-scale classic agriculture and small-scale strictly biological agriculture. Both would be organized into production and distribution cooperatives so as to allow the actual farmers to maximize the benefits derived from the division a labor and thus reach a high standard of living. Of course, the targeted and mainly local and regional clienteles would not be the same for both. As shown by current development in modern capitalist agriculture, the requirements pertaining to "traçabilité" (tracing) would have to apply to all agricultural sectors. However, they would need to be more easily identifiable in the case of small-scale and local productions. Labels of a specific color might be used for this purpose and the statistical potentiality of the bar codes equally marshaled. Specific chains of available expert counseling, as well as financial and material support, would be created from the central planning and ministry down to the cooperatives and the individual farms level. Local radios and TV shows would vulgarized this specialized information at convenient time (for instance on Sunday morning) while web sites would provide more in-depth coverage and necessary contacts. This would insure the best scientific and social use of the available land of each small producer. It would equally provide the necessary prospective market analysis (i.e. the actual and foreseen demand for a product at any particular time) needed to adapt the use and exchange value of the actual productions with the most flexible efficiency.
This task is relatively straight forward. It amounts to a simple adaptation of socialist management to the division of labor specific to the agricultural sector. However, the management of the State or collective property and possession forms of small-scale farming is more complex. The key is to respect the relationship of the individual farmer to the land s/he actually cultivates. Possession should be tantamount to property as long as the farmer chooses to stay on the land allocated to him and respect is designated use. The fate of the small capitalist farmers, or rather of the small farmer operating within a capitalist setting, equally shows that the farmer alone should be able to decide without outside interference if he wants to pass his land to his kin or not. Restructuration of the actual farm could be re-arranged through the coops, based on mutual consent. This is because, per se, the land is by excellence a non-mobile factor of production! However, there remains to consider the natural attrition due to rural exodus, change of profession and the like. In this case, the abandoned land would return to the coops to be redistributed to new candidates, or be exploited through a different allocation of the cultivable surfaces. This would be greatly facilitated by the differential allocation of exploiting permits best fitted for particular types of production producing equivalent monetary value. It would be one of the main functions of the coops to do their utmost to maximize the equal value of each permits. This socio-economic optimization would naturally imply the mid and long terms management of the random fluctuations inherent to the sector. However, this could now be accomplished through the increased flexibility characterizing the necessary adaptation process without penalizing the farmers, a result which is an essential element of this equation. This attrition process or mutual consent would, from time to time, allow the redesigning of these instruments so as to adapt in permanence farmers' preferences to the shifting needs of the specific markets. It may have struck a few readers that this would in fact be the result of a modern socialist revisiting of the old Russian mir. The experience of the mir is doubly important for Marxist thinkers. First of all, it provides us with an understanding of the consciousness of the peasantry, its psychological make-up, within the context of a pre-capitalist quasi-collective mode of production subordinated to feudal exploitation. This consciousness reveals the necessary initial notions and premises from the point of view of the peasants themselves and their traditions. Once the logic of coexistence under dominance is understood, this consciousness can be corroborated with other experiences derived from different settings. The specificity of each form of small-scale farming can thus be understood. This is only natural because no one would dare to teach an experienced cabinet-maker his trade without prior knowledge of the material he uses. Land is no longer a mysterious factor of production but, especially in small-scale farming, it has its own specificity and its own cycles. The dialectical organic relationship between a worker and his tools always deserves the utmost respect and attention.
The allocation of exploiting permits allows us to deal more easily with the necessary equation between economic efficiency and the optimum use of the rural available farming population. The present US capitalist intensive model presents a fake optimum at the expense of the environment (top soil, underground water reserves, overuse of chemical fertilizers and pesticides etc), and at the expense of biological and cultural diversification, including consumers' taste. It would seem that the US is presently obsessed with the old English Repeal of the Corn Laws, in a vain effort to lower the cost of labor, while accepting a massive rural exodus coterminous with its large-scale capitalist farming. Once these agricultural social relations of production are chosen, the road is wide open for the abandoning of the New Deal Ever Green Granary philosophy, which tried to shelter the farmers from the ups and downs of both climatic and capitalist market changes. In effect, this Ever Green Granary experience was more valuable than the most intriguing connections made between trades cycles and the changing spots of the Sun by the great economist Jevons! The neoliberal Reaganian logic naturally follows from this abandonment of the New Deal most valuable conquests: Over-production associated with the centralization and the concentration of the land, together with the massive development of intensive, and now genetically modified, agricultures, render the cost of storing prohibitive. The serpent thus beats its own tale. Liberalization of the world agricultural markets is forcefully sought but, in reality, it only contributes to the artificial lowering of the production costs of competitive foreign industrial workers, without compensating for the external US deficits. At a certain stage, given the standard of living differential, the capitalist agriculture of competing nations becomes itself more competitive. Transitory sectoral gains are thus achieved at the expense of the general economy and, above all, at the expense of the best, long term interest of urban and rural workers alike. The ultimate vulnerability of the nation is equally at stake. Neither China, nor any other nation on Earth can follow this perilous route.
The alternative option lies in the conjugation of Mao's affirmation that human capital constitutes the main wealth of a given Nation, together with the most effective realization of agricultural sovereignty. Naturally, this equilibrium needs to be reached jointly with the preservation of the environment and cultural ways of life that jointly participate in defining the artistic value of the landscape and, with it, the foundation on which the very soul of a Nation does rest.
In its most basic formulation, this economic optimum is derived from the most humanly efficient and economically productive combination of the sector of the Means of production and the sector of the Means of consumption, given the fact that agricultural workers can to be treated even less as an adjustment variable than the more mobile industrial and urban workers. This, of course, is even more obvious if you take into account both the micro and macroeconomic aspects maximized by socialist planning. The reallocation of social surplus value is effected to attain purely economic as well as wider human needs. It is thus easy to show that the optimum overall productivity, whether you look at it in simple and atomized economic (capitalist) terms, or in more comprehensive socio-economic terms, is not necessary reached through the reification of human beings, and through their entire submission to the logic of capitalist exploitation with its propensity to squander economic and human potential. In any events, national economic accounting rules would eventually force the authorities to take the environmental, social and human squandering into consideration. This is the case when remedial actions end up costing even more that sensitive policies. Although, in a capitalist society, their costs are invariably dished out only when other capitalist and wasteful sectors can make a profit out of them. The workfare programs are only one particular instance of a planning choice, which in reality favors the secretion of social deference and submissiveness over any increase of individual or social productivity. Modern Japanese history reveals what is at stake. Just consider the Japanese small-scale, highly motorized and intensive cultivation of rice and soya beans up until the late seventies when both sectors fell under heavy attacks from consecutive US trade representatives. Japan could afford to maintain a prosperous rural environment through governmental planning without reducing the overall performance of the Japanese industrial and white-collar workers, whose productivity increase depended on the careful planning of their own sectors by the MITI. Furthermore, whatever could be said about the clientéliste aspect of the system, a trait superimposed on it rather than one generated by it, it still remains that the prosperity of the Japanese small-scale farmers, and consequently of all the Japanese countryside, acted as a boost for the effective demand of the Japanese industrial products. This contributed to the maintenance of a most efficient and virtuous economic circle. Needless to say, the careful Marxist and critical thinking of the Castrist leaders had reached the same main theoretical conclusion. Namely that there is no real economic and industrial development anywhere in the Third World, except through a successful agrarian revolution, preferably along a planned, socialist road. I like to suggest here that this important truth, derived from a critical evaluation of past capitalist and socialist experiences, especially the Russian and Maoist experiences, remains true, under a new from, for highly developed countries.
In any case, it should be obvious that the above considerations place the current disheartening discussion concerning agricultural free trade and the alleged economic noxiousness of so-called direct subventions into a very different perspective. It is one, which would need to be taken into account at the WTO in order to reach a more scientific, environmentally and humanly friendly economic alternative. In particular, less-developed countries should understand that the imposition of tariffs destined to preserve their agricultural sovereignty would only constitute the exact reverse of the granting of direct subventions to their own farmers by developed and wealthier countries. These tariffs would be applied selectively, in order to optimize the natural or technologically acquired positions of each nation. They would shelter some sectors. Their proceeds would be used to sustain those sectors, which need it most, according to the synergies among industries (filières) to be maintained or developed. Such a policy would have to be backed by the national security principle and by its extension to the agricultural sector. This is necessary to counter the affects of the commercial and political asymmetrical power relationships. Developing countries should equally resort to the precautionary principle when quasi-outdated but surplus products are dumped on their urban markets to the detriment of small local producers. The rich nations that are in favor of a food and agricultural sovereignty should therefore do anything they can to insure that all countries, rich or poor, be entitled to protect its own internal markets and its own farmers, whenever they choose to do so, without being subjected to the WTO supervision. Whether the philo-Semite Nietzscheans from the USA, or from elsewhere, agree or not, the eradication of hunger is a fundamental and thus a universal social right which brooks no compromise whatsoever. The road leading to the complete dismantlement of all agricultural subventions pursued by the Doha Round is a pure demagogical flare, which can only produce predictable outcomes. The first will entail the effective destruction of the existing subventions and protections in the under-developed countries. In effect, this will force the opening of their internal markets to the great agricultural firms and to the multinationals monopolizing the transformation industries, most of which belong to the rich capitalist countries. Poor and medium farmers from the rich countries will thus be hit as much as all the farmers in the underdeveloped countries. The second outcome will provoke the replacement of the direct subventions now lavished to a few great capitalist agricultural enterprises by a series of indirect subventions calculated to fit the WTO selective framework. These will take three main forms: Either the form of emergency aid, generously dished out under any convenient pretext, or that of the R&D financing of the sector from the public purse, or finally, it will take the form of legal protection via patents, brand names and intellectual property rights, said to be private but, which, nevertheless aims to control the seed trade and even the genetic patrimony of all plants and living organisms on Earth. By definition, these indirect measures will essentially benefit the so-called productivist agriculture. Be it as it may, at least as long as we are dealing with a world economy dominated by unfettered capitalist rules, the proof of the pudding will have to be found in the positive or negative balance of trade and current accounts. These surpluses or deficits will emerge only after these external costs are pondered and judged against the human, social as well as the micro and macroeconomic costs of a different alternative, which would then require the careful retraining of part of the surplus manpower. This is after all the quintessence of the planning task, at least in a modern, flexible and socialist society.
The ultimate aim of course would be to maintain at each stage a cultural optimum. This can only be achieved through a realist ecological relationship between the cities and the countryside. In a modern society, the countryside remains largely a local and regional hinterland subordinated to the main urban agglomerations and large metropolis. Yet, the dialectics between both cities and countryside should become one of mutual maximization instead of unilateral exploitation. This mutual benefit translates into a national plus, which in turn translates into cultural pride and, more prosaically, into tourist revenue. Tuscany for instance, the heir to the first post-Roman renaissance of territorial rehabilitation and landscaping involving such personalities as Leonardo da Vinci and Michelangelo, has recently tried to patent its landscape. I personally disagree with this trend because it is a defensive trend forced by the American tentatives to patent and monopolize visual human heritage intended to be used in a media-convergence model, protected by so-called intellectual property. Nevertheless, this clearly illustrates the underlying cultural and touristic overall benefits, which can be expected. The same logic applies to the Marshallian (and, naturally, to socialist post-Marshallian) economic localization theory, especially as it deals with the post-industrial higher-end service economy. It has been said from the beginning that, mutatis mutandis, economic localization is a function of the host environment. Were it not for the Californian sun and the laid-back, less repressive Eastern attitude, or for the Adirondack beauty and the social welfare systems of both regions, neither areas would have been able to maximize the localization advantages offered by existing and established old networks as well as academic and other meaningful infrastructures. The concrete calculus behind this qualitative objective has obviously already been given above. It remains to recall Marx seminal analysis dealing with the role that needs to be played by the reversing of the capitalist relationship opposing cities and the countryside, in order to set the stage for a society build on a more human scale. One that would be finally conducive to the sustainment of the process of recovery of Man by himself, both as an individually and socially conscious and free Being, perfectly at ease with the twin dialectics of nature and history.
There is no need to insist further on each of these elements here. Fortunately, the Chinese leadership is well acquainted with these arduous but vital questions. However, it should be emphasized that they presently seem to underestimate the political strength derived from the mere possession or property of major Means of production, which are now allowed to rest in the sole hands of few individuals well connected to the higher echelons of the Party and State structures. Who, specifically speaking, is resisting any attempt to reintroduce a well-rounded indicative and incitative form of socialist State planning? Yet, only it would be capable to oversee the harmonious domestic and global development of all economic sectors and industries while proceeding with the prospective study of the development of the various filières. As shown in the chapter dedicated to Cuban socialism in the second part of my Pour Marx, contre le nihilisme, only this sort of advanced socialist planning can reconcile strict accounting practices with strict responsibility by both enterprises and the State while insuring stable full-employment. This would naturally imply a specifically socialist management of human resources, notably as it pertains to the inevitable reserve army of labor. This reserve army needs to be partly absorbed by the planned under-use of labor at the level of the enterprises and by classic unemployment insurance and retraining schemes at the State level. Paradoxically, the collective use of social surplus value associated with a slight and transitory over-employment at both levels would indeed allow for an orderly and overall efficient use of labor power. Planned slight over-employment is beneficial, as long as it does not interfere with State planning and with its determined efforts to develop and massify all the necessary technologies needed to enhance the material and cultural level of individual and social life. Similarly through its effect on social demand, it contributes to the productive absorbing of available human power. Only when it acts as an impediment to the introduction of new technologies does slight over-employment hinders micro and macroeconomic productivity. Nor should slight over-employment interfere with inter-enterprises socialist qualitative emulation (a word liked by comrade Ho Chi Minh) driven by a systemic responsiveness to social taste and by the micro and macroeconomic strict tabulation of productive efficiency associated with it. Needless to say, such an employment strategy would require a corresponding mediation by the Central Bank to adjust the resulting low degree of civilisational structural inflation, as shown in Tous ensemble, and thus maintain price stability respective to the evolution of real purchasing power.
In such an optic, slight over-employment comes to represent a potent post-Keynesian tool. One that is able to smoothly sustain effective consumer demand (amounting to around two third of GDP in most modern economies). If, moreover, we were ready to take our cues from the great Emile Pacault, the civilizational benefits would become obvious. Indeed, we would then wisely strive to associate a fluctuating Reduction of the workweek at the enterprise level, with a general policy geared to the reduction and sharing of socially available work. In turn, this would strictly depend on the external performance of the equilibrium value (see Tous ensemble) underlying our national rate of change, compared with that achieved by our main commercial partners and competitors. Prosaically speaking, despite or because of this slight over-employment policy, the drive for enterprise or industry-level classical productivity would further be sustained by the promises of free time for the same or greater wage, and/or for greater social benefits. Both actually represent age-old demands by the workers and their unions. This civilizational and social expectation nevertheless continues to be modulated according to productive sectoral and national requirements and to the legal framework provided by the labor code. Labor resource management will simply have to learn the socialist consultative art necessary to wed such shortening of the workweek for the same wage with the organization of free time, according to the weekly and annual rhythms of society at large, without creating permanent inequalities of treatment from industries to industries. The preservation of social rhythms would receive paramount attention, notably in the schools, the baby-sitting facilities and the urban collective means of transportation and the like. (See the Appendix Spoliation in Pour Marx, contre le nihilisme )
It follows from all that was said above that another urgent Chinese task is to invent and develop all aspects of socialist democracy. Certainly socialist democracy cannot possibly entail the constitutional protection of criminally acquired private property and its inheritance! Naturally, what is at issue here is the private property of the Means of production, over and above that allowed to nuclear family units employing no more than a few individuals. Property for personal use bound-up with the personality of each individual should not be a concern, at least not above a certain absolute threshold. This limit could be set, for instance, at one million dollars for each independent individual (which implies specific inheritance mechanisms and adequate succession taxes). Contrary to a widespread neoliberal mantra, the efficient and modern management of big corporations does not depend on privatization. Nor does it depend on the antiquated private property of the modern firm, as the Americans have come to learn at least since the publication of Berles and Means's analysis dating back to the twenties! Nor can the Chinese leadership hope to quietly engineer a "Nietzschean return" to a censitarian liberal and savage capitalism sustained by a centrally dominated military regime. In any case, no property forms in China, whatever they may be, should be immune from the permanent control of socialist democratic institutions, at all levels. These should include interactive socialist central planning and universal socialist management of all firms and cooperatives. In turn, this implies the prior autonomous organization of workers' representation, preferably within the Party and its affiliated unions. This autonomy would be organized under the leadership of the Party. En any case, its functional nature would be clearly defined by the Constitution as a form of participation in the economic and industrial democracy, which is but a part, albeit a crucial one, of the more comprehensive socialist democracy. At the same time, the reinforcement of such a grass-root socialist democratic movement, backed by the Central Authorities, appears to be the best way to mediate the centrifugal capitalist and globalized forces in Hong Kong and elsewhere.
China should remain the country eminently able to resurrect the Commune spirit for the Twenty-First Century. It should not strive to become the shameful sweatshop of the world, a status that is not compatible with its historical heritage, nor with the future envisaged by the Founders of the Communist Republic of China. As such, the Chinese road holds the promise of becoming the common road of Humankind.
Paul De Marco.
Copyright © March 2004. Revised May 1st , 2005
Keyesianism, Marxism and the Stability and Growth pact.
Introduction
Criticizing the Criteria of Maastricht and the Stability Pact has taken the aura of a new fad. Many experts, among whom many economists from Attac, have transformed this fad into a quasi Sorelian myth. Despite the story told by concrete reality and its glaring objective facts, despite the obvious interests of the proletariat, the denunciation of the European Central Bank (ECB) and that of the Stability Pact are now regarded as potentially winning themes for the Left! Indeed, both are denounced in the same breath as the obvious causes of a two-pronged unfolding neoliberal disaster. Unfortunately, it is clear for all to see that these facile and empty criticisms exonerate the Left from a more sophisticated understanding of reality. Indeed, they suspiciously mirror the very same governmental policies, which should otherwise be condemned as outright neoconservative and ultra-liberal socio-economic choices. The ton and the accent differ, the content remains the same.
This restrictive evaluation is now shared by many people on the Left, independently of their affiliations. Given the regressive policies implemented by all governments presently in power, who would hesitate to give his/her own preference to growth over stability? Is it too unnatural for the Left to be weary of stability since this concept, carefully used in lieu of austerity, is usually conceived for the sole benefit of the governing elites, although it is boisterously claimed by them as benefiting the common good? The enormous disappointment of the authentic Left is comprehensible. After all, it is confronted with the regressive programs of the Berlusconian and Chiraquian governments or with the Agenda 2010 of the present social-liberal German government. Other smaller member States of the EU either have preceded these three or are rapidly following suit. Yet, this very same disappointment with past and current economic and social policies demands a greater political consciousness and a greater determination over the medium and long term. That is to say, it demands a reaction diametrically opposed to any instinctive impatience provoked by political discouragement and disgust.
I sincerely believe that these criticisms of the Criteria of Maastricht and of the Stability Pact are ill conceived. I therefore humbly offer the following comments. It is hoped that they will provoke a fraternal and rigorous critique from the Left.
This sort of exercise usually calls for two precautionary notes. The first consists in affirming that the writer does not claim to possess a monopoly on truth. I personally cannot conceive of a constructive criticism, which would preventively negate any claim to a strong concordance with objective reality (however defined). One, therefore, which would preventively withdraw any personal responsibility. Science and social sciences in particular, are cumulative: They can only advance through the audacity of the hypotheses and theories proposed and the laborious process involved in falsifying or demonstrating them, at least temporarily. The second customary precaution, derived from what could be call either practical reason or praxis, consists in underlining the gap between theory and practice. This amounts to yet another claim of irresponsibility, this time political in nature. (You will recall that Albert Einstein knowingly spoke of the social responsibility of the scientists).
This attitude is incompatible with Marxism, a theoretical body of thought which pretends to analyze reality itself in its concrete and contradictory becoming, instead of relying on mere epiphenomenal appearances in the name of a primitive and empirical experimental method, directly derived from the so-called hard sciences. For a Marxist, scientific prudence consists in overtly taking ones own theoretical responsibility through a rigorous conceptual clarification by way of the investigation and exposition methods s/he adopts. In turn, this supposes the subordination of the validity of the theoretical results to the ability of critiques coming from the general public and from one's own comrades and peers to falsify them. This is the only scientifically acceptable method, which hopefully leads to a collectively shared and as of yet un-falsified position that could then manifest itself as a collective material force in the political struggles fought by the proletariat. In so doing, Marxists are fully cognizant with the main fallacy that invariably awaits the neophyte analyst and transforms historical materialism into a stale brand of historicism, or into a pretentious late version of Left-Hegelian dialectical materialism.
Objectified social reality is reality. You may recall that Giambattista Vico brilliantly distinguished for the first time between three sorts of objective reality: Natural physical reality; mental reality such as philosophical and mathematical concepts, (which he called fictions in a characteristic philological appropriation of the Latin root and connotations); and, last but not least in his own mind, the reality embodied by human institutions and historical becoming. Objectified social reality thus possessed a kind of objective truth. Specifically speaking, it is a truth that is derived from its mere objectified social existence. This however does not make it right in the more elevated ethico-political sense of the word. This last meaning of the term does not so much depend on the intimate congruence with foreseen historical evolution. Instead, it rests on its proven ability to be coterminous with the equality of each human being as a free and responsible citizen. Marx has definitively shown that this result depends at least theoretically on the right method, one capable to analyze each theoretical object in its own terms. One, moreover, which would anchor the dialectical laws of motion derived from the study of a given theoretical object on its own specific concrete-in-thought. The difficulty, of course, lies in the fact that this concrete-in-thought cannot necessarily be unveiled at will at any given historical juncture, though it can and should certainly be approached by a rigorous application of the historical materialism methodological criteria. Marx has offered the most important exemplar of all possible human concretes-in-thought, namely human labor as the only element able to serve as a universal standard of measurement between otherwise incommensurable use and exchange values. He can thus easily demonstrate that neither Aristotle, nor Smith nor Ricardo could have elucidated this social mystery before capitalism, as the dominant mode of production, had finally reduce human labor to the overt status of a merchandise like any other merchandise. Roland Barthes in his youth can be credited for having attempted to arrive at such a concrete-in-thought for linguistics, though, unfortunately in a strange personal prosopopoeia, he later abandoned this search in favor of a purely stylistic mannerism (which he thought could reveal important aspects of modern mythologies in the making). The mature Wittgenstein can be credited to have approached the problematic core of linguistics by equating human language to an idiom among others, albeit a historically evolved and complex one. I believe to have scientifically established atheist or at least scientifically free human consciousness as the concrete-in-thought of the human psyche, away from the pseudo-religious charlatanism of modern psychoanalysis, especially Freudian psychoanalysis. (See Pour Marx, contre le nihilisme.) No scientific investigation of the subject will be able to ignore it, which is proof enough of its intrinsic worth.
The stake of the whole process is nothing other than the defense of the scientific basis underlying good sense, that is to say, a demystified critical class perception, which alone can cancel the effects of the ideological mystification cultivated by the dominant classes and their intellectual servants. Only thus can we hope to preserve the autonomy of thought of the proletariat, its own class consciousness.
A synopsis of my thesis can be offer very briefly:
Paradoxically today, the attacks on the Stability Pact serve the same vested interests that were once favored by the adoption and the implementation of the 3 main Criteria of Maastricht. According to these Criteria, a member country was obliged to coordinate its monetary and economic policy so as to comply with a maximum rate of inflation of 3 %, a budgetary deficit inferior to 3 % of GDP and a rate of national indebtedness lesser than 60 % of GDP. These were deemed necessary pre-requisites for the creation of the euro as the specific currency of the euro zone and, later, it was hoped, of the entire EU. In my view, any modern, highly developed country which needs to squander more than 3 % of its GDP in the form of a budget deficit, can only be a country destined for an unegalitarian and Nietzschean ruin. This is so because such deficit would automatically aggravate the effects of a national debt already greater than 60 % of GDP for all euro zone members, including Germany.
Does the Stability Pact constitute a real obstacle for the implementation of an authentic growth policy (Keynesian or otherwise)? Emphatically not! Economic growth mainly depends on the industrial policy adopted and on the progressiveness and equity of the fiscal regimes in place.
Is it possible for Communist Parties (or Leftist parties outside Europe) to orient their class struggles and class alliances based on economic theories spun by the bourgeoisie or even by the petty bourgeoisie represented by groups such as Attac? (2) No. Clearly supply-side polices as applied by the center-left can never justify the programmatic backing of the Communist group (and other authentic Left groups) without leading them to their own demise. Nevertheless, electoral mutually beneficial agreements or critical, functionally specific political backing, might be considered according to circumstances.
Let us expand briefly on each one of these three propositions.
Comments on the validity of the attacks levied against the Stability Pact.
The Stability Pact born in Dublin in December 1997 did not originally intend to effect any changes to the Criteria of Maastricht set by the Treaty of the same name that became law in early 92. It barely defined new modalities to help implement it while furthering growth. The loose and fraudulent interpretation of these Criteria, as offered by the last Ecofin meeting (2003), serves exactly the same bourgeois class interests once served by their strict interpretation in the years following their adoption. The great bourgeoisie merely adapts existing rules to the actual context so as to preserve its main interests that is all. The Left and the blue and white-collar workers have already paid for the implementation of the Maastricht Criteria and would now be in a position to reap some benefits from their earlier acceptance of the severe austerity measures connected to them. At this point, then, their class interest consists in defending these Criteria. To do so they should demand the return to a progressive fiscal policy and to a planned industrial strategy, this being the only conceivable way to further economic growth based on the growth of employment as well as on a more equitable redistribution of social wealth. And, therefore, ultimately, on the increase of the real buying power of wages as well as households revenues.
Contrary to what some people like to believe, the present flabby interpretation of the Maastricht Criteria does not, in any way shape or form, imply their political death. It barely represents their adaptation to the current neoliberal logic of capital accumulation, unencumbered by any public and democratic fetters. In fact, given the present economic context, only a strict respect of the Maastricht Criteria can offer a systemic protection of last resort against socio-economic ravages. These are sure to follow from the continuation of the present supply-side economic policies disastrously applied all over Europe in a servile mimetic monkeying of the United States of America. It is hard to understand why such telling evidence could be disregarded by some people especially since it merely suffices to look at recent facts: By breaking the 3 % budgetary threshold, Prime Minister Raffarin knowingly gave himself the possibility to immediately transfer around 7 billions euros to the Medef (i.e. the French big business association) during his first year in power. This he quickly achieved through his pro-business fiscal measures, while preparing another significant fiscal transfer, amounting to around 3,5 billions, slated for his second year in power! (3) However, nothing guarantees that this supply-side policy will have any beneficial effects on growth, nor that this eventual growth will, in the end, consolidate the fiscal revenues of the State or the economic predicament of the working classes. Indeed, these lofty aims have nothing to do with the true objective of the policy. The real objective consists in conciliating nominal GDP growth with a slow secular deterioration of the living conditions of the proletariat, preventively disenfranchised in many subtle ways. The mystic of nominal GDP growth is actually deemed necessary to preserve the continued political allegiance of the great and petty bourgeoisies, along with that of decreasing fractions of the industrial permanent labor force, even though GDP is increasingly disconnected from other socio-economic indicators such as those devised by the PNUD. This judgment is no longer conjunctural. Everyone can now objectively evaluate the advanced neoliberal experiments conducted so far, notably in the USA and in the United Kingdom as well as in the Chicago Boys' economic jails such as post-Allende Chile. Their patently unegalitarian consequences can be witnessed everywhere. What is more, the French bureaucrats housed at Bercy are not expecting instant miracles in the years to come. Habits and training have taught them the intrinsic value of the prospective calculus of growth. Nevertheless, this does not impede their political bosses to persevere in their misguided class policies with an arrogance best fitted for the conquering bourgeois of old! These political leaders and their economic advisers would soon lose their conceited attitude were they to be held automatically accountable. For instance through the ethico-political, if not the scientific, obligation to match concrete results with ideological pretenses and light-headed promises. In reality, if all so-called fundamental equilibria were taken into account, one would soon shed many mainstream economic categories and put aside all fictive productivity and GDP indicators now fraudulently given as indicators of real growth. Instead, one would underline social and regional disparities, overall and sectoral rates of unemployment and the rates of precarization and pauperization of an already dual labor force. One would do so without forgetting the disastrous massive rates of under-employment often masked as self-employment. In the economic domain as well as in chemistry, nothing is ever created out of the blue, nothing is ever lost, yet everything is constantly transformed according to objective monetary and economic laws, the validity of which strictly depends on the treatment afforded to both active and passive labor power.
The point is that the present attack by the Chirac/Raffarin government aims at the preventive emptying of the State coffers in order to later justify the dismantling of the Social State (i.e. the expanded European version of the Welfare State which emerged from the class alliances forged during the Resistance). It allows them to continue with their regressive fiscal transfers for the sole benefit of the business class, while offering vague promises to the European Commission. (4) In this context, the opportunist unearthing of Prime Minister Jospins original remark to the effect that the Stability Pact should be applied intelligently, singularly forgets that this contribution was offered before the present Stability Pact was signed according to the express wishes of President Chirac. (PM Jospin had been instrumental in turning the Stability Pact into a Stability and Growth Pact, at least nominally. Nevertheless, the employment provisions affirmed at the 1997 Amsterdam Summit remained entirely within the predominant neoliberal logic, thus watering down the implementation of the initial 35-hour week policy. As explained in Tous ensemble, Mme Martine Aubry, the minister in charge of this crucial policy of the gauche plurielle, went so far as to accept undesired flexibility in the management of overtime, along with the so-called annualization of legal working time. As history soon demonstrated, these provisions were eminently compatible with the deregulating and globalzing logic that permeated the following Lisbon and Barcelona Summits. This was partly the fruit of the forced cohabitation of PM Jospin with the elected right-wing President Jacques Chirac. Of course, the term ''partly'' contains all of politics and its contradictions in and by itself.... )
The question that needs to be asked today is whether the intelligence and flexibility originally desired by former Prime Minister Jospin is compatible with the brutal supply-side policy now applied everywhere in Europe, and in particular in France, in Italy and in Germany. The UK, for its part, has sped along that route since the early eighties, thanks to Margaret Thatcher. It now has to deal with unprecedented regressive social policy masquerading as social justice according to Giddens and Rawls. Meanwhile it studiously turns a blind eye to the accelerated degradation its public infrastructures that are rapidly competing for a Third World status! The answer to the above urgent question is obviously negative. I will return on this point later. In reality, the demonstrated consequences of this supply-side policy, sheepishly copied from the Reagan and Bush Administrations, were expected. I personally believe that they are part and parcel of a global strategy aimed at the total dismantlement of the Social State. This strategy has emerged totally armed from the Medefs blueprints, with the assiduous help of the OECD, the IMF and all the other main capitalist, private and public, brain-trusts that are mainly located in, and financed by, the USA.
Incidentally, we should note that the present purportedly intelligent and flexible approach to the Maastricht Criteria and the Stability Pact leads the dominant neoliberal class to invent fake rationales. It now ingenuously claims that the Pact was originally conceived to be both a stability pact and an economic growth pact. This is literally true but it begs the real question. At no time did the Stability Pact envisage to break the discipline imposed by the preceding Maastricht Criteria. In fact, the virtuous ethos was so strong that both French and German higher officials were able to publicly compete for the paternity of the new text!
Aside from the legitimating aspect and the political chats, what the Pact was driving at was the necessity to initiate some sort of economic cooperation along the lines of the promises made by M. Jacques Delors and others when they campaigned in favor of the approval of the Maastricht Treaty. After all, the promise of a Social Europe had served to sweeten the bitter pill devised by the Maastricht Treaty to lay the ground for the secure emergence of the euro. However, today as yesterday, no such coordinated economic planning conducive to a Social Europe can be devised based on a complete or partial repeal of the Maastricht Criteria. The present line of attack therefore amount to little else than the artificial creation of a pretext to legitimize the dominant classes' desperate attempt to do away with their institutional obligation to respect European rules. First among these, the 3 % budgetary threshold, together with the obligation to lower, or at least to hold the line, with respect to the 60 % national debt/GDP ratio without being penalized by the EU.
The last bourgeois invention was an attempt to link the size of the budget deficit to the level of investment realized in each member country. As we know, investments and above all foreign investments are the Holy Grail of all Chicago Boys, even when personified by allegedly experienced and wiser European bureaucrats. These experts are quick to relate this level of activity with economic dynamism always forgetting in the process the volumes and direction of the ultimate capital flows once profits, head offices, patents and fiscal paradises are taken into account. This is further compounded by the accelerated amortization of initial investments in the days and age of short-term capital. Be it as it may, this is hardly an original proposal. As far as I know, its historical origin is not without interest coming as it did from none other than Paul Samuelson. His main contribution in this area was to state the evidence, that is to say the certainty that above a certain threshold this strategy was self-defeating since the reverse capital flows would essentially liquidate all domestic saving and investment possibility. The great American neoclassical economist was reacting to the damaging prescriptions of the Chicago Boys. These policies were being forced on all Latin American and Third World countries following the great scare produced by the Mexican peso crisis of the early 80s. The ensuing risk of a series of snowballing defaults from other hemispheric countries and possibly, also, from all over the world had suddenly become a real eventuality. However, the monetarist cure arrogantly prescribed was potentially more damaging than the economic pain already suffered. For instance, it advocated the total opening of domestic market to foreign investment, a prescription sternly supplemented by its production for export corollary. Samuleson was merely talking about the degree of intervention rather than the kind of policies. Nevertheless, the generic meaning of his remarks is clear. Serious albeit mainstream economists could hardly have failed to notice the ravages caused by the Chicago Boys prescriptions since they had already been forcefully implemented in Pinochets Chile, after the brutal murder of President Salvatore Allende on September 11, 1973.
The percentage of foreign control in Europe is considerable. It now hovers around 40 % to 50 % in todays France. In reality, the budgetary ploys and the current accounts do tell significantly different stories. The first are politically controlled; the later are merely reflecting the concrete results of this political, class-oriented political control. In accordance with the dominant logic, should we then expect our European leaders to advocate, with a straight face, the added advantages derived from a production for export strategy, no doubt with plenty of quibbles over the rate of exchange of the euro and the worthiness of competitive devaluations? After which they could finally address the very heart of the subject matter and sell us on the redemptive virtues of negative growth on a mass scale, as least as far as the social and local economic aspects are concerned. In the process, they would naturally take great care to forget the joint lessons imparted by both the Club of Rome and its partial Nemesis from Cambridge!
The ill-famed French Social Security black hole (trou de la Sécu which nevertheless pales in comparison to its US counter-part) offers an eloquent illustration of the ability with which the bourgeoisie proceeds to dismantle the Social State. First comes the need to buy the electoral allegiance of the social groups belonging to what J. Galbraith so aptly called the self-contented classes. Concretely it meant the immediate and generous raise offered by the incoming right-wing government to assuage the corporative demands of doctors that the previous government had precisely tried to reign in. This was done without planning any adequate measures aimed at compensating the inevitable deleterious effects such a raise would necessarily have on the precarious financial equilibrium of an extensive and nationally run system. As was silently expected by the government, the size of the Social Security black hole soon exploded. This negative tendency was further aggravated by the non-socialization of the production and distribution of health-care products and of some health-care services. A real systemic crisis was thus artificially engineered and exacerbated. Thanks to the complexity of the system, this was used in turn to convince the voting electorate of the inevitability of drastic restructuring, deregulating and privatizing measures. These measures would then be presented as unavoidable reforms aimed at saving in extremis a flawed national system from the unjustifiable demands made upon it by undisciplined clienteles, who nevertheless continue to finance it! This maneuver was speedily conducted with relative ease given the ideological homogeneous role played by all dominant medias. These, the so-called fourth power, have now come to employ the same formatted intelligences who bash in their own conformity, confident as they are to be awakened to their own sense of ineluctable human destiny, which pushes them to forge head-on, as we are told, towards the end of history! In a facile emulation of the famed Nouveaux philosophes (sic!) empty and comically sad pedantry, this characteristic suffisance leads them to treat normal human beings as oxen, or rather as militant nihilists. ( In diametrically inspired moments of despair, General de Gaulle used the metaphoric word veaux).
This typical neoliberal reformist maneuver has great value for the bourgeoisie because, in the process, it knows full-well that it can count on the active support of all Gomperian unionists or, better still, on all the disciplined adepts of Touraine and Darendorf, not to mention Le Coq, Notat, Chérèque, Cohen and many others. The main objective is to avoid any frontal collision with organized social and political groups but to fragment them systematically. This moved is calculated to better bypass the resistance they could offer and then use their ideological dislocation as the terrain on which to sow the seeds of their new egoistic common sense. In this calculated fashion, their own class interests can then be presented as the proper articulation of objective necessities, naturally situated well beyond the needs of any singular vested interest. Thus, planned sabotage of cherished social programs take the allure of the fatal working of unquestionable natural laws crying out for carefully crafted bourgeois reforms to insure their mere survival! Suddenly, the crucified owe their miraculous salvation to the crucifiers! It has always been in the nature of the capitalist State to claim an un-demonstrable transcendence over social classes.
President Bush and Prime Minister Raffarin are conducting their overall regressive fiscal policy in a similar fashion, due account being taken for contextual nuances. The American flat tax ideology is replaced in Europe, particularly in France and Germany, by the leitmotiv of a supposedly overdue lowering of taxes. In theory, this policy choice would be less detrimental to the legitimate gains derived from hard work. Yet, both in the US and in Europe, the consequences of this ideological approach to fiscal policy only result in a grievous penalization of employment (particularly for the permanent and higher-end types of employments still offering a career prospect to their holders, customarily portrayed as the traditional middle class). Moreover, through the workfare associated with it and made necessary by declining fiscal revenues, this regressive fiscal policy can also be seen to penalize the social revenues not directly related to individual capitalist salaries and wages. These social transfers are nevertheless absolutely necessary to complement the remunerations gained by the lower categories of salaried work. Both in the US and in Europe no one ignores the plain fact that 90 % of all the handouts coming from these regressive fiscals policies only benefit the richer households at the very top of the socio-economic pyramid. Dramatically, we are talking here of the higher decile and more particularly the top 1 % of the population, that is to say the very same group which already benefited from the ending of the alleged double taxation on dividends!
Given the concatenation of neoliberal actions, what is true for the initial regressive fiscal policies become necessarily true for the asymmetrical growth thus artificially maintained. The result is that the initial inequalities are constantly and fatally reproduced at an always higher and onerous level.
For instance, the great bourgeoisie of the United States is wrongly oblivious of the socio-economic consequences of these regressive policies. It fancies that the comparatively low burden of the Federal debt, now around 36 % of GDP, together with the unused financial power, which can potentially come from a simple reorganization of existing structures, gives it ample room to serve its own selfish interests first, with customary impunity. One would think, for instance, of the private US Health Care system. It busily and privately mismanages about 15 to 16 % of GDP, compared to the 9 to 10 % spent by the largely public systems entrenched so far in Continental Europe. However, it manages to do this while leaving around 40-million citizens without coverage. Similarly, following R. Heilbroners pointers, think of the price of gasoline in the US, and of all the unused fiscal rooms, both at the federal and at the Sates level, as opposed to the progressive fiscal exploitation of comparable fields in other OECD countries. While the USA is foolishly squandering its accumulated wealth through unproductive and speculative neoliberal recipes, its immediate competitors are tending their real economy with greater care. In addition, they are making sure in the process to feed the American foolishness by lavishly buying Fed funds, thus contributing to further delay the inevitable day of reckoning and make the demise of America more certain. Indeed, at this late point, even the recovery of all these unused fields will not allow any reversing of the negative trends, at least as far as the real economy is concerned. This is so because the country would have foolishly sacrificed the foundations of its own competitiveness. Some foolish American officials have planned the preventive destruction of all potential rivals as a way out of this dilemma, although this seems hardly rational. Nevertheless, the United States is temporarily fortunate in so far as international bona fide cooperation would still be in its distinct advantage. By generously reforming the international trading regime for its own benefit and the benefit of others, that is to say, by finally doing away with unilateral and asymmetric free-trade, it would essentially serve its own people. As for Europe, it everywhere displays very tenuous structural equilibriums. These are of a kind, which, in any sane intellectual world, would quickly condemn the present European intelligent mimicking of their Atlantic role models!
No redistributive theories of justice à la Rawls or à la Giddens will ever change anything in this neoliberal state of affairs, if only because the intimate vocation of these theories lies with the necessity to legitimize the structural spoliation of the proletariat. If a government is ready to pay the associated socio-economic costs, these neoliberal policies can very well produce a nominal growth of GDP, followed by a modest growth in - mostly part-time employment, due accounts being made for demographic trends. This growth, though, will be in the form of an increase of all the existing structural federal deficits (budgetary, trade, current accounts, Social Security). It will be accompanied by the simultaneously worsening of the disparities between privileged and poor workers. In fact, this immoderate dualization and even tertiarization of the labor force will rapidly reach a dramatic level never officially predicted as such by the various Mallet or Piore. Nor for that matter was it predicted by alias André Gorz, despite his hasty and biased adieu to the proletariat, nor for that matter by the all too numerous experts in industrial relations such as Crozier, Dunlop and Kerr
As said before, these same policies can only aggravate the disparity between have and have-not regions. Above all, these resulting trends irremediably lead to the dismantling of the Social or Welfare State and to its worthy attempts to manage and retrain the surplus labor force or, better still, to lower the legal duration of the working week without wage losses. In its place is forcefully erected a minimum, non-interventionist State relying heavily on private charities and legally enforced workfare. There is no doubt that we are dealing here with a fake growth ideology, worthy of neoliberal supply-side economics. However, who would dare say that it also is an expanding economic policy, even without reference to Marx or Keynes? Giulio Tremonti in Italy would no doubt love to emulate 3 % statistical GDP growth since it would allow him to replace his present semi-Mafiosi creative budgetary gimmicks (in the precise sense that they consciously encourage and legalize Mafia-type violations of national fiscal laws) with neat neoliberal fiscal transfers. With the added benefit, that he could hope in the process to see this smart move applauded with both hands by the Left! Not surprisingly, the utter dismantling of the Italian labor code, born from the post-war partisan ideal of a republic based on the right to work, has thus become one of the main planks of his and his boss government's policies.
Moreover, at a certain stage, this supply-side policy, gives rise to a social dynamics long nurtured by all European bourgeoisies who have become fervent adepts of the transmutation between the order/disorder/order stages prescribed by their much bellowed new alliance. Namely, the implacable erosion of the number of unionized workers in the private or public sectors together with the ensuing ultimate legal and political destruction of their most militant organizations. The case of Fiat as well as the democratic inequities and brutal acts of repression illegally committed against the Fiom union are textbook instances of this destructive trend. Electoral polarization, preferably in the form of a bipartisan system artificially assisted by a first-past-the-post voting system, does the rest, with the assiduous help of pathetic renegades from the PCI or the DC, who justifiably see in it the only remaining avenue to save their own political skins, if not their ethico-political legitimacy as such.
Despite these undeniable evidences, some people would like to shout Maastricht is dead instead of quickly seeing reality for what it really is, and shout from the top of their lungs Capital is naked, its government should resign!.
We can all recall how many leaders from the authentic Italian Left argued in favor of the creation of the Euro zone and its European Central Bank despite the austerity plans, which would inevitably ensue given the degradation of public finances. In doing so, they had wisely chosen Europe in the hope that, in spite of all immediate sacrifices, this choice would soon lead to a beneficial insertion within the European and the world economies. Moreover, except for France, these austerity plans were quietly accepted in exchange for a government commitment in favor of a policy aimed at preserving the buying power of all revenues, a promise soon forgotten by the bourgeoisie in the name of the discipline imposed by a successful entry into the Euro zone.
Italy illustrates perfectly the thinking of the governing classes. Italy had long abused at its own expense the competitive devaluation tactic. Because its monstrously high national debt actually destroyed any pretense of large-scale State interventionism, it thus placed its core industries in terminal jeopardy. Stability through the unbreakable collective discipline of the euro, as opposed to the more lax SME, was sought as a salvation plank. Meanwhile, neo-Ricardian economists had induced the complete abandonment of Marx and even of political economy within the universities and the main leftist revues. The road was thus paved for the abandonment of the Scala mobile, the developed Italian Cola clause and a major post-war union conquest. This was done in favor of a loosely defined distribution of revenue policy. In typical Italian style, the governmental blueprint was cooked up by Tarantelli, not a neo-Ricardian but a follower of Modigliani! (As we know Modigliani, a favorite of the City clique, did not care a fig about moderately high levels of inflation if these were necessary to maintain profits and capital accumulation. After all, in his typical mainstream academic view, labor as an ordinary factor of production only fetches its true value on the market. In turn, the freer the market, the truer the price of labor. It is only deplorable that the duration of an earthy day envisaged by such a brilliant theory, as opposed to the physiological threshold of viable human labor, cannot be made to fluctuate as such on the global stock market, for certainly this would confer to bourgeois economics an even greater rationality!) The preliminary setting of an anti-labor regime was thus in place. This policy choice and certainly not the Maastricht Criteria per se led to right-wing austerity as a dominant regime instead of a transition. Independent, right-wing monetary policies could then unfold and be conveniently legitimized by fraudulently relating them to Maastricht. Or, better still, by spinning them as necessary pain to be stoically withstood in order to support the much desired emergence of the euro! Due to the heavy involvement of the main unions, this way of thinking created the ideological dominant consensus which was swallowed whole by the PCI born-again transfuges who were in a desperate search for an European and Atlantic legitimacy.
In France, the ideological results are now the same. However, they were reached by a different route. In short, Chirac's reversal of the socialist nationalizations of the early 80s are abusively subsumed under Maastricht as a sort of unavoidable logical consequence. This ends up being very convenient for the French right and even more so for the so-called leftist social-liberists who had engineered the 1983 abandonment of the socialist agenda. It should however be plain that Chirac's forceful reversal of French nationalizations during his first cohabitation with President Mitterrand represented a legitimate although definitively right-wing agenda for any elected French government. It was one however, which nevertheless had nothing to do with Mitterrand's 1983 U turn and the subsequent concessions made at Maastricht. The present irony is that the new Chiraquian right-wing government is now tempted to temporarily delegitimize the overall discipline imposed by the Maastricht Criteria. It is a typically shrewd attempt to permanently modify the redistribution of wealth in favor of capital through a strict neoliberal fiscal policy while leaving the fiscal discipline needed to balance the national books to the next center-left government! Despite the well-known unilateral transfer of a supplementary 10 % of the national wealth to capital at the detriment of labor, more than half of the French Parti socialiste can now be counted upon to base their self-contented reputation and their political legitimacy on their determination to strive for rigorous economic policy within mainstream parameters. They are thus ready to apply all necessary political pressure on their Gomperian union allies in order to sweeten the bitter pill. In so doing, they are not very different form famous Eurocrats with a Christian-democratic background such as Jacques Delors. What is more, both the right-wing and social-liberist leftist classes will instrumentalize the need for European fiscal harmonization in order to further consolidate the alleged inevitable trend. Not much will be heard from their quarters concerning the unadapted federalist view of such wall-to-wall primitive harmonization, which will accelerate the damages already done by strictly defined delocalizations and by the continued globalization of all capital cycles. Both trends are apt to transform every aspect of the real economy into a potential hunting ground for short-term speculative capital. Some personalities would want to relate fiscal harmonization to national purchasing power as it manifests itself within each EU Member State. This is an interesting proposal but one, which remains congruent with the past targeting of fiscal largesses for the benefit of private enterprises in an increasingly vain effort to lower their production costs. These fiscal largesses are extended without revising the neoliberal globalizing practices through a new definition of the anti-dumping rules adopted by the WTO. Though, the later should urgently be tied to national and sectoral full-employment objectives. In so doing, the primitive federalist view creeps in at the detriment of a functional confederalism compatible with the political integration to be reached by a vibrant Europe of Nations as painted in my Tous ensemble. In this book, I had imagined a BCE slightly but importantly different form the one we inherited. Nevertheless, the present creation could be adapted to urgent needs thanks to new tools such as modulated Cooke ratios. These would at once be compatible with a strong economic coordination of purely European policies and the continued autonomy of social and economic policies by each national Member State. Other avenues have to be explored. For instance, the fiscal rehabilitation of long-term capital, especially as it is immobilized in new productive investments.
It might be worth recalling that this is exactly the line foreseen, not so much by the idealist Jean Monnet and his federalist friends, but instead by the political creators of the real European integration process started with the Treaty of Rome, namely de Gaulle and Adenauer. Without the backing of these two great Statesmen, neither the CECA nor Euratom would have had more significance than the Danube Commission (pursuant to the 1856 and 1921 convention on the international regime of navigation on the Danube) despite their obvious symbolism. The failure of the European Defense Community, so desired by the putative Atlantic masters, show this very clearly. As far as anybody can tell, given the massive volume of the text of the Maastricht Treaty, it too followed this careful road towards integration. Its main aim was to correct the U turn taken under duress by the European socialists and their allied Eurocrats in 1983. Mr. Jacques Delorss had made European integration his personal mission when he decided to go to Brussels. It was then thought that the monetarist counter-revolution launched in 1979/1981 by Volcker and Reagan with the active help of Thatcher, could not be resisted frontally without forging ahead with more purely socialist policies. This bold alternative the Eurocrats and with them the most established socialist notables could not contemplate. However, neither could they betray their dream of an increasingly integrated and autonomous Europe. In characteristic fashion, they devised a patient scheme to regain the upper hand. First would come the creation of autonomous European money able to eventually act as an autonomous reserve currency of its own alongside the dollar and the yen. (Today the Chinese Yuan is marching toward its status as an inevitable new candidate for this developing multilateral monetary regime). As promised by M. Jacques Delors and President Mitterrand, this monetary integration would be followed by a new phase of economic and social integration known as the building of Social Europe. L'Acte unique (1987), Maastricht (91-92) and immediately after it the Marché unique (1993) addressed the first step. Were it not for the political cohabitation in France, the Stability Pact should have addressed the second promised social European step in preparation of the negotiations leading to the first European constitution. We know now that the last two phases were badly compromised by the unfortunate junction of neoliberal Eurocrats and primitive federalists strongly influenced by the collapse of the Eastern Bloc. Up until the negotiation of the present constitutional project, all these integration phases were still conceived as national coordination policies that were necessary to lay the ground for, and guarantee the success of, the euro. Otherwise, why would the Maastricht Criteria be purely defined as they are in terms of national processes and statistics? Not to mention the possibility granted to each signatory State by the Maastricht Treaty to defend their public services and enterprises. (Article F, 3, 3b. In my essay entitled Référendum constitutionnel européen et Turquie, Dec. 12, 2004, in the International Political Economy Section of the same site) I wrote: The Maastricht Treaty carefully replaced an initial federalist version in favor of a union with a federal goal with a new formulation in favor of a constantly strengthened union (art F, 3, 3b). This allowed for a definition of subsidiarity consistent with the automatic attribution of residual powers (that is powers not specifically allocated to the various levels of governments either as exclusives or shared powers) to the member Nations-Sates. (my translation))
True the issues were rapidly muddled by extraneous facts and trends. We have already noted the privatization agenda of M. Chirac. To it must be added the ideological confusion created by the US free-trade agenda. This quickly overlapped from a simple consolidation of existing economic blocs, according to the prevailing cultures of each, into an unfettered global neoliberal empire. The forceful reunification of Germany by chancellor Kohl added old and unjustified fears to new capitalist problems. The partially successful counter-offensive of the Sweedish bourgeoisie against the hysteric fear created by the socialist potential of the original Worker Funds, hatched by the exemplary Meidner plan, amplified this neoliberal drifting. In this deleterious context, serious experts like Michel Albert started to theorize the demise of the Rhenish Model, thus abandoning the field without much of a fight to over-quoted luminaries such as Milton Friedman!
The decisive question is this: How much neoliberalism is strictly dependent on the Maastricht Treaty and how much is purely extraneous but conveniently attributed to it? This question is fundamental because the answer one gives to it will largely determine the way in which the parties on the left will conceive their own margins of freedom within Europe and thus their own ability to push for a real socialist and democratic Social Europe. (Needless to say, the signing of the new Constitutional treaty would make this much more difficult because it would unnecessarily create artificially new constitutional barriers to the emergence of a Social Europe. The kind of constitutional barriers that could only be lifted afterwards by a very serious economic or political crisis.) It is remarked by some that Maastricht rests on the principle of competition. However, so does the original Common market signed in Rome in 1958. Contrary to the present Constitutional Treaty, the Maastricht Treaty as well as the Treaty establishing the 1958 Common market did not regard the capitalist mobility of capital (competition) as being opposed to State intervention and to the specific logic of public enterprises. This is significant. What is more, they did not do so though a constitutionalized global neoliberal credo given as the main fundamental objective of the new European constitution! In short, Maastricht could not be equated with the North American Free Trade Area. Privatization was not defined as a necessary substitute to public enterprises in the name of undefined public services as is now the case. (Those who speak of common goods today do so either fraudulently or by ignorance. This is so because these so-called commons goods are intended as a minimal set (health, education and water). These gimmicks are now been offered as a defense of public services purposefully confused with public, national enterprises. And, it does not even exclude their possible privatization. At most, in an emulation of the Californian/Albertan/British-Columbian model already debunked in my Tous ensemble, what is intended is the total liberation of a pseudo-merchant sector (!) to global capitalism. However, along with this, unfettered capitalism would also be offered the public services under the cover of a minimal and preferably local, regulation. Think global and act locally we are told tongue in amiable cheeks by people who cannot ignore the strength of the MNCs and of their private governance once they have escaped the democratic control of the Nations-States acting in the name of their citizens. In reality, this is tantamount to the negotiating position assumed by the European neoliberals in the Doha Round and in the Gats. The various Petrella and Cie are strictly not authorized to speak in the name of the proletariat, simply because they obviously are not qualified to do so.)
The deregulations favored by Maastricht could still be resisted by national governments as soon as they interfered with their own definition of public services. This resistance was in fact so strong that it even survived in the present constitutional neoliberal treaty albeit as a derogation. Even the Antitrust practices as engineered by people like M. Monti did not have much to do with what was strictly required by Maastricht. They were instead more closely connected to the ideologically confused mind-set of Brussels Eurocrats, and to the more or less independent thinking of many federalists. All of them were happily and uncritically importing American and Anglo-Saxon mentality within Continental Europe, including ill-adapted notions derived by Margaret Thatcher's self-serving monetarist and City-biased ultimatums! M. Monti's abuse of the Antitrust gimmicks though were supported by the various Ecofin meetings, thanks to the instrumetalization by France and Germany. They saw in it a right-wing alternative to the consolidation of their own private noyaux durs in lieu of M. Jean-Pierre Chevènement's national champions that were instead the fruit of a carefully thought out national industrial strategy. One which could have been successfully imitated all over Europe and still allow for a tight European economic coordination, especially as far as public enterprises were concerned. The same unfettered and rather inept antitrust policy is now being played against the survival of these same noyaux durs as could have been expected. It is a policy ideologically and dogmatically copied from the United States, although the more pragmatic Americans would quickly denounce it as an anti-capitalist and un-American ploy, as is unequivocally demonstrated by the moderation of all versions of the Sherman Act. In my Tous ensemble, I had already criticized M. Monti and the Italian government's ultimate and ideologically blind abandonment of the so-called golden share. A move badly but characteristically compensated by a last-ditch legislated limitation of the voting rights of foreign partners as EDF would learn when it unsuspectingly acquired a substantial share of Montedison's capital! Ignorance is the deserved breading ground of fools.
This new interpretation of the Maastricht Treaty in the light of the recent ideology of unfettered neoliberal competition is unquestionable. Yet, alone, it would not have allowed M. Monti and his fellow Eurocrats to succeeded in dismantling post-Maastricht existing public enterprises. To start this final process it took the Lisbon and Barcelona summits (respectively March 2000 and March 2001). And even then, the job could not be finished without the constitutionalization of a specifically neoliberal version of capitalist unfettered competition as the main objective of the proposed European constitutional treaty, a definition precisely calculated to be antithetical to even the most moderate Keynesian State intervention. After Maastricht, a careful political and economic European integration compatible with an advanced Social European model, reached within a confederation of National States, was still conceivable. Especially after the euro would be firmly established as the common currency of the Union. With the proposed constitutional treaty, this will become impossible. The treason of any socialist ideals contained in the Blairist Third Way will become the minimum legitimizing ideology of Continental Europe, one which will necessary lead to a philo-Semite Nietzschean reintroduction of the modern forms of domesticity and slavery preached by over-represented philo-Semite Nietzschean secular and theocratic lower-clergies. If successful, this evolution will soon convince the proletariat to momentarily abandon its reformist revolutionary strategy in favor of a class against class confrontation, in order to force the European bourgeoisies to reconsider their tendentious calculus of the labor surplus value involved in the production process, including in a so-called intangible economy.
Obviously, the organic intellectual of the Left have inherited an urgent duty to combat the surrounding theoretical and political confusion. Blairists elements in Continental Europe have to be isolated and cleared away from the left side of the political spectrum. The same is true of the over-represented philo-Semite Nietzscheans of all stripes now active in our ranks. They permanently infringe or are led to infringe on the equality principle enshrined in our constitution given their prevalent sociological, cultural and ideological self-defined elitist appurtenance and too often their religious and Masonic pretense to a special divine election!
In as much as communication is a modern popular pedagogy, this deleterious confusion over the Maastricht Criteria also constitutes a bad communication strategy: We all backed the euro as the European common currency either knowingly or for the wrong reasons
We are now made to look like bad losers incapable of envisaging the future except while doing the work for the benefit of a more awakened Right! No doubt, we will soon be asked to re-equilibrate the books without raising the residual taxes still imposed on capital and on the rich! This intellectual subservience is intolerable. It only represents the ingrained conformist and servile habits of ignorant minds in our mist, who are quite incapable (or instinctively averse) to note and propagandize our own scientific achievements, even when they are obviously years ahead of the bourgeois academic pack. And, they even do so knowing full well that these scientific achievements have already triggered a comprehensive appropriation strategy among the rank of the world bourgeoisie and their servants. This is a strategy precisely aimed at befogging and denaturing them. Meanwhile, in its typical manner, the dominant bourgeoisie preventively tries to borrow from them and widely publish their own second hand mystifications precisely in order to prevent the autonomous rise of the class-consciousness of the proletariat. La Commedia dellArte had already warned us: One cannot serve two masters at the same time. Gramsci had asked that Marxism be considered as an autonomous body of thought representing the interests of the proletariat. He did so because he knew that the class interest of the proletariat was to abolish all classes and all traces of exploitation of Man by Man, a revolution without which no real human and therefore scientific intersubjectivity could ever flourish. Similarly, in Gramsci's eyes, the intellectual ontological, epistemological, methodological, and theoretical achievements of Marxism could only be valued as such if they were capable to dialectically overtake the limitations of bourgeois science and be constantly submitted to the two-pronged critique of practice and of critical minds. Nowhere has this been more obvious than in the fields of political economy and the critique of bourgeois alienation. Why is it that some alleged representatives of the Left are now taking bourgeois economics and other bourgeois sciences as the norm ... and doing so by adopting many second hand pathetic pitres as their maîtres à penser of choice? Is this a public and pathetic admission of being born from a minor god instead of being personally part of the Modern Prince? This is probably the most important question of all for the contemporary Left. Today, it is one, which stands as an act of accusation.
However, the confusion still reigns supreme. It is easy in this confused context to understand the pent-up frustrations manifested by the authentic Left when it was tempted to join the attacks now lavish from all side on the Stability Pact by the Right. In the process, the Left unconsciously sacrificed its own logic and allowed itself to be manipulated by a neoliberal, flat-tax paradigm that is astutely masked under these attacks levied by the great bourgeoisie as well as by the petty bourgeoisies from the center-left! Nor can anyone clear up this confusion by pointing out that the Left had once enthusiastically backed the creation of the euro without giving its support to the Maastricht Criteria. According to this specious argument, the Maastricht Criteria, ineptly disconnected from the planned creation of the euro and from Volckerian and Reaganian skyrocketing interest rates, are seen as the embodiment of a strict budgetary discipline. And, therefore as the direct cause of the privatizations supposedly going hand in hand with it that are now carried out in the name of the holy struggle fought against bulging budget deficits and exponentially growing national debts. According to this thesis, the Maastricht Treaty and the Stability Pact unequivocally follow from a bad neoliberal prescription and did so from the very beginning. The potential alternative revealed by the Eurotax albeit a very timid and reasonable tax is totally and conveniently ignored. The treaties can thus be said to amount only to an economic straightjacket. Their joint death should therefore be a welcome turn of event.
However, as said earlier, you cannot have you cake and eat it too. If it had remained loyal to its funding principles in its struggle to reduce the deficit and the debt, the Left would have benefited from other far more efficient tools aside from shortsighted privatizations. Chief among those are the progressive taxation systems associated with the generalized reduction of the working week and therefore with the consolidation of the main tax fields themselves, of which more later.
For now, let us note that this interpretation does not give its due to the class intelligence and to the long-term planning of the bourgeoisie (and to the widespread network of its infiltrated agents). For one thing, you can rest assured that this bold indiscipline chosen by the Ecofin is temporary in nature. Its main objective is a set of plain though illusionary neoliberal monetarist counter-cyclical actions. It might cause Keynes to turn over in his grave. Nevertheless this is its Chicago inspired quintessence. It mostly serves the normal class objectives that merely consist in quickly shoring and enriching big business badly scolded by the bursting of the last speculative bubble. It shamelessly does that on the back of the workers (via the extension of unemployment, part-time jobs, lower-end self-employment and workfare). And on the back of the whole country (by way of the unavoidable increase of the national debt caused by the resulting substantial budget deficit induced by the nasty cumulative effect inevitably implied by these short-sighted policies.) In other words, the temporary suspension of the Criteria is sold in lieu of their definitive burying, or better still, in lieu of their replacement with a concrete European economic coordination policy based on a comprehensive indicative and incitative planning.
This cavalier right-wing attitude inevitably ensures that the Criteria will be enforced again as soon as the effects of the accumulated national debt will be felt on the Central bank rates and the profitability of short-term capital. Naturally, this is a most certain development given the already high level of national debts in most European countries belonging to the Euro zone. We all understand intuitively that the renewed increase of the national indebtedness would rise with renewed brutality the question of the ultimate political control over the new wealth produced domestically. The conditions for sustained capital accumulation will become the focus of an open class struggle. At this point, a unanimous outcry from the bourgeoisie and its mass media as well as from all mainstream and socially conceited economists is sure to be heard. Some of them might even be expected to wet their table napkins again in a sudden burst of class geniality. The assiduous study of Treasury Bonds rate may not display much inherent poetry, yet it remains an essential task, which the proletariat and its representatives can only ignore at their own expenses. It goes without saying that, in the eventuality of a quick return of the authentic Left to power together with the center-left, the Maastricht Criteria would instantaneously recover their forgotten status as unquestionable laws of nature giving rise to untold catastrophes in the event they would ever be violated! The outcry would be as great as the perceived danger. Obviously such a misguided government of the Left could always be tempted to do away with these stale neoliberal mantras sung by all paid experts with an admirable esprit de corps and much right-wing class consciousness. It might choose instead its own post-Keynesian measures to relaunch the real economy by means of more equitable wages and redistributive social polices. Such government from the Left might even come to see with blinding clarity that microeconomic productivity is strictly dependent on macroeconomic measures bent on the structural relative decrease of the value of all the main elements entering into the global revenue of the households. As explained in Tous ensemble, global net revenues, that is to say individual capitalist wage plus direct and indirect social transfers associated with the Welfare State and with solid public services, would finally be understood as the real key to both economic growth and the sustaining of national competitiveness in an increasingly interdependent world.
Immediately after the announcement of President G. W. Bush fiscal initiative, I sounded a warning note. (5) When Chirac/Raffarins fiscal policy followed, I tried to prevent the theoretical damages that were sure to unfold in some quarters. I thus wrote:
Stability is primordial. It is even more crucial for the proletariat who earns its living in the real economy, than for the bourgeoisie who prospers from artificial expedients resting on a body of statistics that presents an economic world standing on its head (for instance, GDP, productivity, growth). Economic stability concerns the level of prices and inflation, the rate and volumes of profit and the real wages, in other words the fiscal revenues accruing to the State and, through them, the real global revenues afforded to the population (i.e. wage plus social benefits). The industrial working class and all workers in general have fought long and hard to achieve such a stability. You will certainly remember the struggles concerning the Cola Clause in the USA or the Scala mobile in Italy, as well as their equivalent everywhere else. All these efforts were, in effect, trying to structurally preserve the buying power of workers and households.
Without some sort of structural stability, everything becomes fake or more exactly speculative in a world unilaterally dominated by capital. Indeed capital is well armed to benefit from market instability, especially such instability as is derived from the world-wide fluctuation of the exchange rates, a speculative tool naturally negated to workers and their unions. The fact is that the European Central Bank (ECB) can and in fact does control the speculative movements of capital by virtue of being institutionally binded by the obligations incurred under the Maastricht Criteria. It does so through its control of the M2 and M3 monetary aggregates, which are in turn themselves over-determined by the Criteria. Doing away with the Stability Pact and the Maastricht Criteria at this stage would simply mean the complete surrendering of any control over these aggregates to the big private bankers and to their capitalist patrons/clients. This would be done in spite of all the prior monetarist austerity plans spanning more than two decades, and in spite of all the sacrifices already afforded by the proletariat in order to reach monetary stability and hopefully reap some benefits from it, in term of an increased purchasing power. This political surrendering could very well represent the wish of many tenured economists, including some coming out of Attac's own ranks. Yet, in no way can it be the wish of economists and militants within the PCF or within any other Communist Parties belonging to the Euro zone (i.e. parties thought to be authentically progressive parties.) Indeed, the reality is that the loss of control over the M2 and M3 aggregates, which corresponds to that part of domestic savings largely tapped by great finance, would in no way entail the loss of control of the ECB over the M1 aggregate. Nonetheless, this M1 aggregate is instrumental in determining the structural rate of inflation and obviously, it largely depends on the conditions imposed upon the purchasing power of the active and passive labor forces. The role of the passive labor force, otherwise known as the reserve army of labor, being the key for any Marxist quantitative theory of money. The reverse is true: A severe control over M1 would surely ensue in the name of the sacred struggle fought against inflation, meaning that inflation would be soaked-up by the strict management of M1, and M1 only, at the expenses of all working people without any consideration for the real genesis of inflation itself nor for the inflationary stimuli coming from unbridled M2 and M3. A good instance of this recipe can be observed in all the countries, including the UK, who have opted for a proto-laxist monetary conception à la Modigliani, a Nobel Prize of economics as good as any other, one therefore who could be counted upon to under-emphasize or simply neglect the role of the corresponding wage and social benefit policies. These economists are similarly sure to under-emphasize the portion of inflation derived from present class oriented management of M2 and M3 at the time when unbridled or mainly self-controlled financial derivatives instruments and electronic money are roaming the world 24 hours a day, as they know full well (instinctively, at the very least). It would therefore be indispensable for the Left to reclaim control over its own conception of monetary policy so as to avoid making a fool of itself. Better still, the Left should avoid like the plague to take at their face value the theories of its political opponents and adversaries, thus unwisely restricting its own role and responsibility to a servile mimicking of bourgeois and proto-bourgeois experts, be they enlisted for governmental service or not. Here, like everywhere else, the paramount duty is to think with ones own head. (
)
That being said, we should emphasize most strenuously the following evidence: Any modern State worthy of the name that needs more than 3 % of his own GDP to sustain an efficient counter-cyclical, growth oriented, policy cannot be anything other than a Mafia-run State, mentally belonging to the Third World. Or, worse still, it would be an economic dictatorship of the bourgeoisie that would undeniably place the State at the exclusive service of capital. A kind of financial Bonapartism, so to speak. Indeed, such a State is expected to take all means available to transfer massive amounts of money to the rich without much thought over the well being of the majority. Much less would it care about the medium and long-term equilibrium of the so-called structural fundamentals. At best, in accordance with the example now being set by M. Raffarin's government, we would be faced with a State deprived of any capability to control its own fiscal policy despite the neoliberal lunacy that pretends to sustain growth through a Nietzschean version of a scorched earth strategy
in brief, this would be an anti-State, a mere Head-Quarter acting at the behest and on behalf of capital to paraphrase a piece of an otherwise worthless academic casuistic pedantry (of the Marxologist kind (6)).
(
) since the early eighties and the monetarist counter-revolution led by Volcker/Reagan and Thatcher, the world financial system initiated a complete restructuration. All financial institutions and intermediaries were reorganized to serve the specific needs of financial capital. Institutional differentiations within the banking and financial sectors were suppressed and, with them, most of the specific mission imparted to each. The aim was to create a huge undifferentiated financial/speculative magma that could profit from the development of the new financial instruments (derivatives) and from the new opportunities afforded by electronic money capable of roaming the planet 24 hours a day (i.e. the so-called Big Bang of the stock market). Instead of demanding the end of the Stability Pact and of the Maastricht Criteria, it would clearly be much wiser to demand the end or at least a strict limitation and control of these new financial instruments. (Unfortunately, despite the wide scale misery caused by the various Merton, Black, Scholes and many other J. Siegel of a second rank, this needed reform is far from forthcoming. Alternatively, one could demand as I did in my Tous ensemble, available in the Book section of the web site HYPERLINK "http://lacommun1871.tripod.com/"http://lacommun1871.tripod.comHYPERLINK "http://lacommun1871.tripod.com/" an intelligent regulation of these derivatives. This could take the form of what I called Seuils Tobin (Tobin thresholds) and would go hand in hand with a much-needed official regulation of the practices used in the composition of these derivatives. Without such standardized rules the nature of the beast makes it so that no detailed accounting controls can be devised and therefore no reliable risk assessment and provisioning can ever be arrived at. As matter stands nowadays, any residual control rests on the end of the line global amounts, which is totally meaningless for rational governmental policies. Note should also be taken of the fact that without a public regulation of the trans-borders and trans-instruments montage implied by these derivatives, any talk concerning a Tobin tax (a present, somewhat irrational fad, denounced by Prof. Tobin himself just before his death) is senseless. Indeed, with the connivance of all people involved, these montages remain totally opaque to all Central banks even though the public is invariably taken for granted every time its own contribution to the debt provisioning funds is needed in order to avoid a bankruptcy scare of regional or global proportion. This providential public help alone makes it possible to repair the damage done by many modern Nobel Prizes of Economics and their followers without incurring serious socio-economic upheaval. Naturally, as you would expect despite the premature announcing of the death of all trade cycles, this is the kind of damage that is always unforeseen and yet always subject to a natural law of recurrent and ascending returns, adroitly spun by the capitalist class! (See Excerpt in the final notes below)
Some people like to accuse the ECB for its monetarist policy. It is a baseless accusation. Yet these same people tend to think that the generic bank can always be turned into the scapegoat of choice for a pathetic left, who can only handle money through the psychological categories of G. Simmel, instead of the rigorous concepts of Marx! They similarly find it worth their while to question the independence of the ECB. Yet, no one dares to demand the restoration of a functional and institutional differentiation of the financial sector in order to protect savings and productive investments. Above all, none of these zealous commentators will ever take the trouble to note the obvious, namely that the present relationship of the Euro, or for that matter of all other important currencies with respect to the American dollar, does not have much to do with the independence of the European Central Bank. This relationship depends more closely on specific international political accords. These are not imposed by non-elected bankers but instead by elected politicians subjected to heavy pressures from the American Administration.
This trend started with a bang in August 15, 1971 and signaled the end of the post-Second World War Bretton Woods financial regime and the ushering of free-floating rates. The same free-floating regime can be observed today. For instance with the heavy pressure exercised on G8 leaders by Mr. John Snow, the US Treasury Secretary, at the Doha Summit and later at the Dubaï Summit (Sept 20, 2003) where the recent lowering of the dollar value against all major currencies was engineered with the vain hope of correcting the growing structural US deficit. These elected leaders have become masters of elliptic summit phrases aimed at the non-elected bankers. Similarly, they do not ignore the mode of functioning of the universities and their economics departments nor that of the media. Neither are they unaware of the general reliance of these milieus on a class-incestuous selection process. This web of direct and indirect connections and influence efficiently complete the overall ideological control exerted through the private financing of the main think tanks, thus ensuring a cozy and largely homogeneous mind set. The tragic example of the ITT top management working hands in hands with Kissinger to overthrow the elected President of Chile Salvatore Allende, did definitively illustrate how multinational corporations (MNCs) and transnational banks do actually work in tight collaboration with the US Federal State. Indeed, the US Administration takes seriously its role as the guarantor of last resort of the world status of the dollar as the main reserve currency and, when need be, its role as the armed protector of the American MNCs abroad that rely on it. As is well known, the CEOs and CFOs of big multinationals have worked in unison with federal departments and agencies such as the State Department and the Cocom, becoming in effect one of the most extensive and reliable source of information for the CIA. For these multinational corporations the market and free competition are neither an abstract vision nor a sacred doxa, but instead a concrete asymmetrical social and political relationship which must be preserved as such at all costs. For them, the invisible hand is a matter of orthodox political realism, not a vague systemic feedback akin to a cybernetic mechanism. It stands for covert as opposed to overt State operations. Mr. Treasury Snow had again demonstrated how political pressure and behind-the-scene arms twisting are used to correct financial disequilibrias faster that any perfect or imperfect market left to its own means. Let us remember that according the ILO 2004 Report entitled A fair competition: creating opportunities for all (p 33), todays World Capitalist Economy is dominated by 65 000 Multinationals and their 850 000 affiliates, most of them being still controlled by the United States.
Although the economic contradictions facing the United States are now too deep to be corrected in this fashion, we should nevertheless render onto Cesar what belongs to Cesar. Above all, we should be clear on one central fact: It is not the independence of Central Banks per se which posses a crucial problem. It is instead the contemporary deleterious unilateral tendency to make them independent from any pressure exerted by common citizens and their democratic organizations while making them strictly subservient to the political, financial and doctrinaire representatives of Big capital. This is indisputably the case with the US Federal Reserve since its institutional mandate includes the support of (capitalist) economic activities such as they are defined by the governing bourgeois elite. If anyone still entertains any doubts about his bias, it suffices to look back at the exemplary role from the point of view of capital played by maestro Greenspan. You remember that he had noticed the exuberance of the market from the very beginning, only to second it and then rapidly act to soak the heavy loses of the speculators when the New Economy bubble finally burst. It is partly true for the ECB since the Central European Bank acts autonomously when the main interest rates of the euro are concerned but shares its institutional authority over the exchange rate with the European political leaders. In a perfect world, independence for the Central Banks would simply refer to their scientific and class neutrality. Fortunately, however, the de facto consequence of the Maastricht Criteria is to create a true neutrality for the ECB. This is because the much maligned Criteria do confine it to the task of elaborating a strictly monetary policy. And, what is more, one that, for once, is not necessarily confused with monetarist politics. The fact, that the existing institutional framework shelters the ECB from expected but undue political pressures is an added godsend. Opportunists and demagogues are sure to be found within the Right as well as the Left. The mania of speculative devaluations born out of a stagflation context is not yet totally purged from the mind of many politicians who wrongly continue to see it as a remedy against the recurrent abuse of the dollar seigneuriage, for lack of a basic understanding of the Marxist theory of inflation and money.
As a matter of fact, all political parties and organizations from the Left should jealously ensure that the management of the monetary aggregates remains with the ECB, However, the economic, social and regulatory policies that create the framework in which these aggregates are ultimately shaped, should remain within the strict purview of elected and accountable political leaders, institutionally abstracted from any undue interference from central and private bankers. This could easily be achieved by the rehabilitation of all social actors, aside from the sole bankers and CEOs, within the governmental decision-making process (as was envisioned by the French Social and Economic Council created by the Conseil National de la Resistance). Nevertheless, within the existing institutional framework, it is clear that the Central Bank will never be able to politically determine its main rates without immediately endangering the status of the directors who would choose such a direction. This is because the direction of the ECB comprises all the Central Bankers of all the members States of the Euro zone. Ultimately they remain the guarantors of the fair and therefore scientific treatment of their own country. Of course, this is not the case with the Federal Reserve, an institution that historically can be shown to be only too prone to instinctively adapt its monetary policy to the electoral whims of any incumbent president seeking reelection. (To be fair, we should also note that the relative distance of the Fed from domestic economic data is also due to the strictly political management of the dollar as the world main reserve currency. The Fed has a difficult job of insuring a level of foreign exposure for the dollar that is safe while the US Administration has a tendency to use the monetary press as a prime economic regulatory tool! This is, of course, a trend which the ECB would be well advised to avoid if it ever hopes to give an international credibility to the Euro as a reserve currency in its own right). We can therefore safely conclude that sheer political opportunism from the Right and Centre-left, or induced ignorance from the Left itself, largely explains the odd consensual attacks now aimed at discrediting the ECB.
Notwithstanding all that was said above, it is nevertheless true that the Maastricht Criteria laid the ground and indeed accelerated the heaviest neoliberal trends in Europe. This was however a coincidence. To be sure, both the political right and the Center-left welcomed and instrumentalized them and tried to rely on the resulting confusion. In reality, neoliberalism per se never was their main objective. As was explained above, neither the mention of competition nor the 300 or so directives following from Maastricht were originally conceived to be antithetical to public services, and thus to Keynesian and post-Keynesian State intervention. The main concern was the setting of the proper economic pre-requisites leading to the emergence of the euro as an autonomous European reserve money.
Indeed, the neoconservative and monetarist counter-revolution started earlier. Contemporary neoliberalism was conceptually born in 1979 within a Federal Reserve dominated by Paul Volcker. This counter-revolution immediately found a political opening with the election of the activist Reagan to the White House. (see Les conséquences socio-économiques de Volcker, Reagan et Cie, in the International Political Economy Section, on this same web site). Not a single OECD country was able to resist what Wallich then called a devastating « roller coaster ». Italy was probably more vulnerable than most countries, although it tried its usual competitive devaluation gambits with the immediate approval of Modigliani and many of his disciples. And no doubt for the greater pleasure of L. Dini (not to speak of many mainstream economists from unions ranks). The situation was sensibly different in France. President Mitterrand was leading a country that had shown the exemplary courage to proceed to the large-scale nationalization of corporations and banks. Yet, in the end, pushed by many notables within, or close to, the governing socialist party (most notably MM. Mauroy and Delors) President Mitterrand backed down. He chose instead to adopt the politics of the reed cautiously bending in the direction of the dominant wind typically, it equally proceeded to adopt such measures as the RMI and the SMIC. These were calculated to insure the persistence of a modicum of social legitimization with the hope of retaining the support of a part of its traditional working-class electorate. It did this without much illusion though, as is testified by the parallel birth of the Restos du coeur, the French secular version of the Anglo-Saxon food banks. The Maastricht Treaty itself did not change anything: As we have seen, the Grand neoliberal Mass had already been sung in all capitalist countries. What needs to be added is that Europe nevertheless looked for ways and means to further its own continental integration despite all the centrifugal tendencies fed by the savage neoconservative monetarist policies imposed by the Fed. In so doing, it became clear that the construction of the Euro could not be entertained without the members States' acceptance of a common set of criteria. This was needed to insure a common discipline in the absence of any central European institutions sufficiently strong to achieve this result by purely constitutional means.
Today the centrifugal forces continue to be formidable but they are of a different sort: Bzresinski, Wojtylas and the pro-Nato so-called Group of 8 are driving a wedge into the political unity of the EU. The young and impoverished Europe from the East and the West is violating the Maastricht Criteria just as much as France, Germany, Greece and soon Italy. However, despite some diplomatic nuances, the two big countries of continental European are not over-worried about the present institutional spat. Together they control the Common Agricultural Policy. They can thus naturally get their way with existing economic rules, knowing full well that they will still be dictating them to Poland and others through their large contributions to the European budget. This is community discipline à la carte, a communist logic of capitalism revisited and amended to serve the priority interests of the dominant bourgeoisies. This is, indeed, precisely the kind of dysfunction, which the Maastricht Treaty and the Stability Pact tried to prevent in the first place, knowing full well that there cannot be any European integration, and especially a monetary and political integration, unless a strong sense of the common good is patiently developed. Aside from extensive public work projects, one could easily think of less onerous and more efficient ways, other than the present supply-side policies, to relaunch growth in the real economy.
With the planning and implementation of the Maastricht Treaty and of the Euro, the Partito della Rifondazione Comunista (PRC) decided to cope with the sacrifices imposed on the working population. It did this to insure the successful participation of the country in the next crucial phases of the European construction. For Italy, the price would be heavy because the country needed a greater dose of discipline and good economic management to reach at least 2 of the main 3 Criteria, and to demonstrate, in the process, that it had regained control of its damaging debt to GDP ratio. At the same time, it was inconceivable to think that one of the 3 major countries behind the original Treaty of Rome could stay out of the first circle of the Euro. The price paid for it was tremendous. It involved the Eurotax, a tax specifically designed to ease the transition, and a regressive labor/business accord over the so-called wage policy (i.e. in short the concerted abandonment by the major unions of the scala mobile that protected the purchasing power of wages from the eroding action of inflation!) Furthermore, it involved a purely actuarial stabilization of the pension regimes. When the time finally came for the working population and the unions to share the fruits borne by this draconian regime, the Prc was confronted with a group of center-left partners which irrationally refused to contemplate the very moderate svolta (i.e. change of cap) it prudently and honestly proposed. Instead, the center-left government accelerated the abandonment and restitution of the Eurotax, reneged on their earlier promise to implement the 35-hour week, and started to question the validity of the earlier accords passed with labor concerning the management of pensions plans. These same political partners are always obsequiously respectful of the sound advices offered by the IMF and by Mario Monti, the dogmatic Antitrust guru of the EU. They fell prey as well to those of the good professor and former Christian-Democrat medium Mr. Romano Prodi. As we all know, he likes to make the tables turn on themselves as a hobby instead of attempting to turn them politically, once in a while. They all soon became fervent adepts in the fine art consisting in the subtle transmutation of the 3 % budgetary deficit Criterion into a 2% and even a 1 % objective. This threshold was enforced with Brussels help, no doubt in order to scientifically prove to their masters that they would never comply with Rifondaziones demands, moderate as they were. The Prc had no other choice than to withdraw the parliamentary support it had granted to this center-left government. And it wisely did so. Nevertheless, if one were to trust the recent comments made by Bassanini, a former center-left minister now relegated to the Opposition ranks, nothing indicates that any of these politicians have come to understand that the current supply-side policies are antithetical to the Left. Methinks, that, with the usual obsequiousness of Veltroni et al., this crowd now likes to take as their new revealed truth, the belief that the American Democrats do constitute the future of the Italian Left! Of course, this is a plain lunacy, which no US Democrats would honestly share, other than as an hegemonic ploy intended to ensure political and military control over the Italian Peninsula! One should not marvel at this apparently incomprehensible behavior. Without a bipolar quasi-bipartisan electoral system, maintained with the devious help of a largely majoritarian electoral mode, this opportunistic bunch of politicians would soon be relegated into the political insignificance they deserve. Aristophanes to the contrary, material conditions do indeed precede essence. This holds true for both Utopian and culturally alienated and estranged dreamers.
If it had any meaning at all, this withdrawal of support from Rifondazione meant that an authentic Left could implement a new deal of its own, within the framework imposed by Maastricht and the Stability Pact. The plural-left (gauche plurielle) government of former Prime Minister Jospin, though in retrospect overly prudent on a few key dossiers, had successfully made this abundantly clear. It never lost its political sense of orientation and was able to simultaneously implement the transition to the 35-hour workweek regime without wage loss. It accomplished this while lowering the rate of unemployment below the psychological level of 9 % (the so-called structural unemployment level of some orthodox academics!). And, simultaneously, it raised real wages and social transfers by a slight amount. At the same time, unless one wants to believe the inherently inept bourgeois platitudes concerning the fiscal crisis of the State, it should be remarked that the national implementation of the Maastricht framework per se never implied the ensuing series of wall-to-wall privatizations, which were implemented in its name. The global free-trade logic of the Gats was not yet to be found in Maastricht. Nor was that of the MAI. This remains true for Italy as well since it was able to benefit in extremis from Germanys own budgetary difficulties precisely when its candidacy to the Euro zone might have been jeopardized because of its onerous debt to GDP ratio worthy of a Third world country or of Japan. (As is well known Japan is an advanced country, which displays similarly tight imbrications between the Mafia underworld, the business community and the main electoral machines. However, Japan did nurture a coherent industrial infrastructural strategy, which it probably would refuse to throw away for purely ideological and foreign reasons). At creation, the Euro zone was in effect presented with the alternative to postpone the inauguration of the Euro or accept highly indebted countries within its rank with the understanding that they would quickly undertake concrete measures to lower their national debt to an acceptable level.
Privatizations as such do not derive from any objective or legal necessity. Rather they rest on a class mantra that was officialized as a textbook scientific truth, namely the fiscal crisis of the State and the ensuing credo of the overcrowding of investment possibilities produced by the high debt to GDP ratio. (This entailed the chorus from Laffer and Cie but it was also coming from people such as the allegedly leftist OConnor). The plausibility of this silly version of the fiscal policy of the capitalist State was greatly increased by the carefulness with which the mainstream theoreticians laboriously turned a blind eye to the uncontrolled flows of capital, now tremendously increased by the global dominance of international productive capital and speculative financial capital. The first fraction of capital being subjected to the strictly short-term imperatives of the second. Given the intellectual group think symptom on the matter, the bourgeoisie was eventually able to reduce the arduous yet crucial debate over inflation, debt, growth and social services into a plainly silly and yet effective demonstration performed by Reagan. In a jointly tragicomic episode, he appeared on TV with a few coins in one hand, a dollar bill in the other. He then delivered his evaluation gimmicks with both hands but equally with his typical starry-eyed fervor. (Most members of the salaried academic crowd applauded the superior communication mastery, a sure though sad sign, if there ever was one, that we were ushering into a new age! To say nothing of their own understanding of economics and of the mechanisms behind inflation and stagflation.).
The neocons recipe was brutally straightforward. Monetarist skyrocketing interest rates, the real cause of the chain of socio-economic problems, was preventively taken out of the picture in a mixture of class hypocrisy and crass self-induced ignorance. Quite simply, to reduce the demonized debt to GDP ratio, the Welfare State had to be dismantled! This did not uniquely concern direct governmental transfers to the individuals. Social insurance schemes, collectively sustained through social contributions directly taken out of the paycheck, had also to be replaced by means-tested social assistance and by private insurance plans and charities funded by defiscalized private donations. The needs of global speculative capital were to be served first and foremost. Similarly, public services and State enterprises had to be deregulated and privatized even when they were highly competitive. In addition, the labor market was to be made flexible in a race to the bottom sold as the unique mean to improve productivity and defeat rapidly growing foreign competition. As was to be expected, the regressive fiscal policy applied insured that the windfalls derived from the fire-sale privatization of strategic industries were used to lower the engineered governmental deficit without much impact on the debt to GDP ratio! This destructive trend became more obvious as most of the social services were cut and reduced to the bare minimum. The added legitimizing rational used here was therefore to pretend that any State intervention would somehow stultify individual creativity and entrepreneurship.
In reality, the carefully planned attack against public institutions and firms relied on the destruction (deregulation) of the legal and statutory framework, which provided a stable price structure for these national institutions. Incidentally this price structure is better characterized by the typical intra-firm cost-sharing (perequation) implied by their mandate and their legal obligation to offer identical universal services to all citizens, rather than by an alleged monopoly structure per se. Due to these unprecedented and vicious attacks, these otherwise very efficient institutions soon faced an artificial financial crisis. In turn, these crises were interpreted by the monetarist crowd as a concrete proof that the State enterprises were inherently inefficient. This, in turn, would justify the willingness of the State to quickly get rid of the financial burden they now were deemed to represent. The bourgeois State could thus pretend to act as a good custodian of the general interest of the public at large, as well as of the specific interests of the consumers (these being, of course, the two usual masks of the Capitalist State). In so doing, they were consciously merchandising the very crucial sectors that the Welfare State, born out of the previous Great Depression, wanted to shelter from the crudest capitalist logic, in order to avoid recurrent cyclical crisis, or at least to buffer against their expected consequences. This ingenious recipe worthy of monetarist thinkers (after all arent Friedman and Laffer both worthy representative of a real and a virtual Nobel prize in bourgeois economics?) but also of monetarist politicians amounted to a garage sale of the most precious family jewels. Potentially assured annual profits, earned year after year, were thus traded for a one shot kind of benefit accruing to the State, and unfortunately used to pay for conjonctural budgetary expenses. Necessary national restructurations driven by the search for an optimum sectoral insertion within the Capitalist World Economy were thus traded for the fire sale of previously refinanced crown jewels for the sole benefit of private financiers with the fraudulent pretext that they did gobble too much public money in the form of State subventions. The metallurgical sector, the shipyards and the railroads, all heavily unionized, were the first to be sacrificed. Eventually, all other sectors would follow suit despite the demonstrable loss of quality in the services provided to the public and despite the medium term reversal of earlier short-lived decreases in prices, notably in have-not, peripheral regions.
The proceeds of these scoundrelous sales never contributed much in way of debt reduction. Indeed, there was no real lowering of the national debt anywhere in the world before the Federal Reserve finally lowered its main rates of interest, which it had earlier sent through the roof with predictable disastrous results. Be it as it may, one thing is certain: You cannot expect anyone in Italy to ever admit this simple, now evident truth. The Italian architects of the substitution of the scala mobile with a disastrous revenue policy, as well as all other followers of the monetarist doctrine, be they from the Left or the Right, would all passionately deny it. Nor do they care, really. They continue to paraphrase Modigliani on inflation, as if nothing had happened. Indeed, this armchair crowd now fancy that inflation has become an inexistent problem easily forgetting in the process that real wages everywhere have a hard time to catch up with statistically marginal but permanent inflation. (7) As for the bourgeoisie, it at least has the intelligence to interpret it as a potent and insidious mechanism, which is sure to change the financial, labor and political relationship in its favor over the medium and long term.
Maastricht, therefore, is definitively not the main issue. Instead, the real problem lies squarely with the unanimous acceptance by the great majority of economists of the eccentricities spun by the likes of Laffer and Friedman together with the horse-trade practical remedies imposed as necessary and unavoidable monetary measures by the former chief of the Federal Reserve, Paul Volcker. As long as this is not understood, the Left will remain mentally captive and will continue to depend on these tenured servi in camera even when they fancy themselves to have become anti (I beg your pardon
) alter-mondialization!
Undeniably, from the mid-seventies onwards (i.e. the period plagued by the stagflation problem) Keynesian politicians and theorists have lost their heads: Their past illusions, although resting on shaky grounds, were put to a hard test by reality itself. Self-servingly forgetting Einsteins honest confirmation of the conceptual and ethical superiority of Marx's labor law of value, even a S. Weintraub helplessly searched for a way out, in his specific case by engaging into a valiant and yet rather comical search for an economic constant k. (8) Evidently, the intellectual acuity required by serious conceptual problems, especially when dealing with economic matters, cannot be abstracted from class relationships. It even seems directly proportional to the number of authentically Marxist economists and thinkers employed by the various University Departments. Indeed, who could otherwise have failed to understand that in a world subjected to interest rates close or superior to 20 %, the national debt to GDP ratio would rapidly become unbearable for all countries, rich or poor, or even for moderately indebted socialist countries? It was however clear that, aside from the USA, no other country was able to politically decide and implement a downward trend for these rates. At this stage, the dominant bourgeoisies once infatuated with Lord Keynes, a theoretician portrayed as the greatest (naturally, non-Marxist) economist who ever lived, started to lend their ears to Milton Friedman. Any effective policy alternative, which would have necessarily implied an increase in the progressiveness of most taxes and the subsequent expanding of existing Welfare structures, supplemented with modulated capital controls, quickly became a cultivated cognitive blind spot.
At the beginning, Milton Friedman, the eccentric Chicago product, served the dominant bourgeoisies well by disguising his brainless recipes behind a shameless rhetorical affirmation. We are all Keynesians now, he said. This was indeed Milton Friedman's most subtle ploy: It amounted to a praise of schoolbook so-called bastard Keynesianism in order to eviscerate Keynesianim itself. It then sufficed to replace its now obvious theoretical contradictions with purely Friedmanite half-backed and shameless fancies. Among these the most representative are the alleged relationship between money aggregates (or even Virginia tobacco, once serving as a currency) and high speed money by which he meant mostly the greenback. Nevertheless, Friedman was never able to remark that the greenback had traveled with the US cavalry and the railroads and was thus paid at regular and short intervals with an obvious effect on the rotation of money. (Generally speaking, these intervals did not escape Kalecki's attention as a serious reader of Marx). An even greater Friedmanite fancy laid in the ontological and visceral aversion for any Central bank intervention borrowed from von Hayek's right-wing libertarianism. Eventually, this lunacy ended up with the prescription that Central banks could be replaced by a monetary automatic pilot! Of course, all this will win a few Nobel Prizes, both for himself and his followers, as well as many rough landings for the impoverished people and governments subjected to this pure madness. The Graham-Rudman caps on government spending, which went hand in hand with the reduction of taxes by the Reagan Administration provided the legislative side of this ideological drifting. In effect, it turned on its head the famous Keynesian percept according to which State finances were not to be confused with the budgetary planning habits of a Victorian family.
Purely military Keynesianism symbolized by Reagans Star War and embodied by the enormous increase in Defense procurements, together with the Volckerian instrumentalisations of the seigneuriage privileges of the dollar, partially cushioned the murderous effects of these policies, in the USA itself. It did not much matter for mainstream theoreticians and politicians alike to know that, everywhere else in the world, the set of available tools did not have the same reach nor the same scope! The US Empire of Good had become the Shining capitalist City on the Hill! It too, like the mythological temple of old, had a blinding effect on the eyes and on reason! This magnificent theoretical and practical corpus, with its natural affinity for bourgeois media intelligence, provided the dominant bourgeoisies with the feeling that they had finally regained the hegemony over common sense. (the vulgar bourgeois version of Gramsci's good sense). The kit was easy to understand and to use. As lower taxes could be seen at least at first glance to rehabilitate real wages if not the value of work (sic!), it was specifically fitted for a wide-scale ideological counter-offensive. The dominant capitalist classes could thus proceed with the implementation of the real and very pragmatist neoliberal agenda devised by Thatcher and Reagan, which we summed up above, without much fear of a political backlash. Their ultimate success was predicated on their previously ability to disarm the main unions. Having gained the ideological upper ground, the dominant classes soon felt free to subject every policy to their new monetarist logic. This new willingness of the bourgeoisie to adapt its repressive policies to an overtly unegalitarian society can be seen from Reagan's massive layout of the Air controllers at the beginning of his first mandate. It is equally illustrated by the continuous growth of the authoritarian rate of imprisonment and State murder in the United States of America (the so-called death penalty with its overt racist and class logic) clearly signaled. In the UK, it took the form of Thatchers collision course with the miners and the dockers unions, which was purposefully engineered to open the road for the ensuing British monetarist onslaught. The Malouines Islands jingoistic military and imperialist showdown equally served to create a fake nationalistic smokescreen with the help of Fleet Street, but equally for the immediate benefit of a neo-conservative Right now ready to push its own trans-nationalization further than ever before at the expense of citizens if not of the nation. This has now taken the shape of an activist philo-Semite Nietzschean return to a censitarian and even to a caste democracy dangerously intertwined with a theocratic imperial policy, in the Middle East and elsewhere in the world. This political strategy is now crowned by a brutal and suicidal global preventive war doctrine and practice.
The alternative to this destructive path would have been to increase the scope and depth of the Welfare State. This would have entailed, for instance, the strengthening of universal social programs. In particular, the addition of universal child-care and geriatric programs and the revision of the tax structures, especially the structure of personal income taxes and indirect value added taxes. As expected, the participation of women in the active labor force is strictly correlated to the extensiveness of national day-care programs. All taxes, be they income, capital or succession taxes or be they direct or indirect, have now lost their residual progressive character undermining, in effect, any sense of social equity and transversal solidarity. This alternative policy choice would similarly have implied the reinforcement of the domestic economic coherence (industrial strategy) through the pursuit of the nationalization process (a road abandoned by President Mitterrand under pressure from many notables within his party), and through the corresponding harmonization of trading practices. A European and International code of good behavior could have thus been imposed on Multinationals firms. Workers funds consisting of all the accumulated pension funds could have been coupled with the legislated reduction of the working week for the same pay and the sharing of available work. This new mode of economic regulation would have allowed for the re-nationalization of privatized enterprises of strategic value, in a fashion totally compatible with the present overall cycles of global capital. Together with intra-sectoral Productivity Funds, they could have insured the smooth realization of winning restructurations every time this would have been deemed necessary, while preserving the level of meaningful employment and therefore the fiscal revenues of the State. Aside from strictly public sectors, this result would further be insured by the legislation of adequate minimum levels of national ownership compatible with purely European reinforced cooperations and mergers. Above these levels, non-European foreign investments would be tolerated and, indeed, welcomed. These Workers Funds in conjunction with central and regional planning bureaus could serve to secure the financial long-term planning of small retail businesses and of small and medium enterprises. These are now often uselessly endangered because of the banks onerous conditions. As we know, these small businesses are universally acclaimed as jobs creation engines. However, the bourgeois propagandists studiously avoid mentioning the average mortality rate (some 70 % in the first 3 years of existence) and its cost in terms of straight fiscal expenditures. They are equally silent over the fact that these small enterprises are taking the slack from the restructuring done at the level of big corporations of which they often are mere sub-contractors. These Workers Funds would equally be made available to help lower the structural cost of all components entering into the reproduction of the labor force, notably public transportation and social housing. The old habit of the WTO favoring a unilateral emphasis on trade distortions without any regard for social distortions could have been questioned. An international alliance of like-minded States could have been forged in order to rewrite the present anti-dumping rules. These new rules would take into account the preservation of full-employment in all industrial and economic industries a given State would wish to preserve according to its specific insertion in the world Economy. Similarly, these new rules would take into consideration the common norms already enshrined by the ILO as well as the parameters emanating from the new international environmental accords. (We should perhaps emphasize that, in a true Keynesian spirit, these new anti-dumping rules would not be concerned with the individual logic of private or public enterprises as such. Rather it would modernize and strengthen the general systemic framework that set the stage on which the so-called free competition then unfolds in all fairness for everyone, workers included, thus saving capitalism from itself through its transcendence and saving society as such from unfettered capitalism. This anti-dumping correction, a Marxist generalization of the former partial and disruptive Byrd Amendment, could easily be made compatible with the overall two-third (2/3) inter-zone content limit now applied to all goods circulating within free-trade areas such as NAFTA). Least but not last, the choice to preserve and strengthen the Welfare State would have meant the implementation of strong rules to regulate and encourage foreign investment in chosen sectors while being careful to prevent any speculative attack against the euro or any other given currency. This variable type of capital controls (which I called Tobin Thresholds in my Tous ensemble) would then need to be negotiated with the IMF and the World Bank for maximum efficiency. Yet we should all remember that, in the end, they would still fall under the unquestionable competence of sovereign States. Clearly, the alternative to global neoliberalism did exist. Yet, even Sweden, a country benefiting from Wicksells and Myrdals legacies, fell pray to the neoliberal sirens. In addition, it did so with a characteristic Nietzschean zest exacerbated by the panic caused among the bourgeoisies ranks. In their class view, the original Swedish Workers Funds represented a mortal danger for the sheer survival of private property.
The intellectual crime of all tenured intellectuals and specifically of all economists (with some rare but very partial exceptions such as J. Galbraith, Solow and James Tobin etc) was that they were ideologically incapable to articulate this very real alternative. In fact, most doctoral thesis directors, with no other title for the job other than past bureaucratic appointment and governmental connections, have been busy suppressing it every time they could. This intellectual crime doubles as a crime against democracy since it is obvious that the suppression of policy alternatives mutilates the ability of citizens to choose rationally.
Be it as it may, the field was entirely abandoned to the intellectually ludicrous monetarist assertions, by people otherwise paid to behave as objective scientists and certainly not as ideologues. In every case, we were served stale pseudo Keynesian gimmicks tainted with presumably good motivations but invariably far from the mark. The so-called Tobin tax is a good case in point since it now operates as a widespread Sorelian myth despite the public and written denunciation by Prof. Tobin himself, just before his death. Yet, the main point is clear for all to see. Namely, even if you were to accept that the neoclassical synthesis constitutes an authentic form of Keynesianism, how could you fail to see that counter-cyclical measures were no longer producing the intended domestic effects? (Yet we must admit that, in pre-Thatcher England, these Keynesian recipes were applied with a truly patriotic enthusiasm. At least as long as the existence of the Ussr forced the so-called capitalist democracies to discipline themselves.)
Most economists had done their best to forget both the causes and the consequences of Keynes defeat at the hand of the American White during the laborious negotiations, which gave birth to the new international financial system. Symbolically, both the IMF and the World bank, the institutional twin sisters central to the Bretton Woods regime, were located close to Federal Reserve in Washington, while the main UN Offices were located in New York on the spot of the old city slaughterhouse graciously donated by Rockefeller. Furthermore, this ominous choice was decided in the immediate post-War conditions when the US economy dominated world production and the Fed held around 80 % of all known gold reserves! As Keynes immediately understood, nothing better than this unambiguously signaled that the financial structures and capital flows, within this global regime, were going to be dominated by the political leaders of the United States. This did not prevent the theoreticians bent on dynamizing Keynes to continue their work unperturbed. Harrod, who became the principal biographer of the famed Cambridge economist despite his Oxford provenience, did not depart from this general and overdetermined trend. Incredibly, the ideological blindness continued when the free-trade percepts of Cordell Hull materialized in the Gatt, the capitalist trade organization that completed Whites imperial financial and economic architecture. It survived long after the post-WWII US attack on the English Pound, which led to the shameful capitulation of London and the City. And, with it, to the capitulation of the independent, more socially oriented factions of the Labour Party. The speculative attacks had been designed to break the back of English imperial nationalists, which had not yet accepted to subject the Pound to the Bretton Woods regime and its US dominated fixed parities. The Pound was in effect the official reserve money of the old British Empire that had been transmuted into the Commonwealth in 1933. As such, it represented a dangerous contender to the pretension of the dollar to become the sole reserve currency of the world, despite the economic weakness of the UK at the end of the war. As can be seen, Washington had quickly learned Gladstones lesson according to which States had allies but no friends. This crucial episode managed to escape the attention of most economists authentically related to Keynes. With Sraffa, these continued to believe that the UK could never be confused for an advance aircrafts carrier operating at the whim of Washington. Nevertheless, the trauma induced on the post-war English bourgeoisie in the making definitively shaped the subservient English psyche for a long time to come. It also definitively established the dominance of the US dollar as the main reserve currency based on the parameters established at Bretton Woods, most importantly the setting of the fixed equivalence of one ounce of fine gold with $ 35 US. It remains to be seen whether the British adhesion to the EU can change this mentality. What we do know is that the end of the Bretton Woods regime announced with the August 15, 1971 US import surtax and consummated during the Jamaica Summit of 1976 inaugurated a pure free-float regime. This new regime naturally reinforced the unilateral dominance of the Federal Reserve and simultaneously reduced the US vulnerability to the conversion of US dollars held outside the US for the melting gold reserves of Fort Knox.
The American attitude was easily comprehensible: contrary to their main pre-World War II commercial and industrial rivals, they had escaped the war almost unscathed and had accumulated most of the gold reserves available in the world at the time. Moreover, the US had just reconverted their massively planned war economy into a peace economy. It badly needed to secure foreign markets for it surplus capacity through the imposition of free-trade and reconstruction aid packages (e.g. the Marshall plan) offered to needy post-war allies. In this euphoric reconstruction context, our good mainstream economists simply forgot the mechanisms inherent to the Kahn multiplicators they had barely finished learning and memorizing. It took them a long while to understand that the economic multiplicators would not behave in the same fashion in an open and badly asymmetrical world economy as it would in the neat predictions of their national models (This ideological oversight tended to reinforce itself even though they could all wax eloquently over the heuristic value of their cherished models which, god forbid, should never be confused with communistic blueprints believed to be entirely permeated by the evil logic of Bolshevik totalitarian planning!). The fate of these economists was to live on a rosy cloud. It lasted as long as the objectives of their respective national leaders was to reconstruct a national economy devastated by war and as long as they could do so with the help of the Marshal plan. Another strong contributing factor was the tendency of US multinationals to concentrate their foreign investments mainly in Western Europe, as it was been shaped by Nato for strictly strategic reasons directly tied to the Cold War. This illusion was further sustained by the socio-economic impact of the intermediary sectors and pulled even further by the increase of the global net revenues of households derived from the development of the Welfare State. This state of near euphoria came to a close during the second part of the sixties and the beginning of the seventies. Dominant illusions, including those related to the Kennedy Round of trade liberalization, were definitively shattered by the structural problems tied to the domestic maturation of the intermediary sectors (F. Perroux), a situation that imposed a general internationalization of production capital in order to penetrate new markets. Unfortunately, this typical capitalist escape strategy necessitated the extensive projection of American military might, thus creating an imperial burden which, as Harry Magdoff brilliantly explained, was soon to become intolerable. August 15, 1971 marked the beginning of the time of reckoning. On that fateful date, President Nixon unilaterally imposed his infamous import surtax. In the process, he was publicly acknowledging the structural deterioration of the US economy that was materializing in the shape of twin trade and current account deficits which made it impossible to comply any longer with the parameters agreed upon at Bretton Woods. The US had become a net borrower of foreign capital and could not hope to honor the dollar convertibility based on the old fixed parity of an ounce of fine gold for $ 35 dollars. Yet, as signaled by the Connally/Nixons surtax, the illusion lingered for a few more years. The US was actually hoping to correct its trade deficit while continuing to benefit from a balance of payment deficit that was deemed necessary to finance its foreign commitments and the worldwide expansion of its MNCs. After all, as the mentra went, they could manipulate the main reserve currency, almost at will. However, these unilateral corrective actions failed to produce the desired effect and, in the end, the United States of America was forced to renounce to the dollar convertibility. The first unmistakable step in that direction was taken in Jamaica in 1976. This summit marked a turning point. It inaugurated the end of the Bretton Woods system and the beginning of the new regime of free floating exchange rates still prevalent today, albeit in its most unbridled form launched by the monetarist revolution of 1979/81.
The fateful lessons of August 15, 1971 deserve to be emphasized. They clearly demonstrate the fundamental contradiction upon which rested the dominant open economy and its reserve currency: The ultimate impossibility to avoid huge trade and current account deficits aggravated by the cost of the maintenance of multiple military bases around the globe and the resulting necessity to abuse the privileges of the dollar as the world main reserve currency. This led to the free printing of paper dollars. In turn, this imperial benign neglect came to undermine the confidence of the foreign holders of the currency, thus putting the whole fragile system in jeopardy. (As a matter of historical fact, this main contradiction had been exposed at the very beginning of the sixties during the preparation of the Kennedy Round by thinkers and practitioners of great consequence such as Rueff and Denizet among others and, of course, by none other than General de Gaulle).
This structural and deadly weakness is still at play. Indeed, a creeping sense of an underlying paradigmatic crisis is now taking hold notwithstanding belated illusions of technological superiority founded on a vain understanding of the impact of interdependence and the New Economy. It is slowly understood by most people that the unconsciously feared but carefully occulted demise of America will become unavoidable unless the United States quickly learns to conceive the development of their own American Welfare State as their ultimate and worthier frontier, a notion which alone corresponds to the best national traditions of the country. In any case, it should be evident that the United States, a country with 291 million inhabitants in 2002, will not be able to run its economy as if it were the economy of Singapore. The evolution of the primary, secondary and tertiary sectors experienced so far in the West should not mislead critical observers. Bolshevik planning as well as Western planning in time of war have provided us with an essential lesson. This is particularly true of the Second World War when, according to military historians, State planning within all developed countries mobilized around 60 % of all the resources of the capitalist countries involved in the war as opposed to only around 10 % during the First World War. This is indeed a most valuable instance of an almost exhaustive State planning experience in a capitalist economy. It quickly showed that the priority given to the production of Means of production (Mps) producing other Means of production was primordial, if one wanted to reach a given set of goals in a record time, at least as long as the supply of raw material would not be artificially hindered. Only then could light industries be coherently developed by maximizing the use of Mps destined for the production of Consumption goods (Cns). This was just what the Stalinist insistence on heavy industry was all about, although it usually is misunderstood by foolish brains or ideologically biased experts who are always anachronistically prone to compare the USSR of the Thirties with the USA of the Sixties! Worse still, they seem to permanently confuse the capitalistic, purely management and control drifting of Stalin's successors for Stalin's own authentically communist, albeit war-communist, style. In this respect, the present revolutions unfolding in the fields of information technology and telecommunication are of great interest. These new technologies naturally act as new Mps that are often destined to enter into the production of other Mps. What is more, they do this simultaneously in the three main areas of economic activity, the primary, secondary and tertiary sectors. It therefore follows that any evisceration of this organic relationship, through the acceleration of industrial delocalizations, can only weaken the complex economic synergies created within given National or Supranational Social Formations (on this concept, see Christian Palloix.) These Social Formations, however, differ from marginal enclaves, which can flourish merely by specializing in very few intermediary industries exhibiting a high degree of strategic importance within global trade networks. It should also be remembered that the unavoidable and rapid reconversion of the war economy into an overall peace economy confirmed one of the great lesson already drawn from the Great Depression: Namely, in normal circumstances, the economy cannot remain vibrant and viable without benefiting from the structuring and pulling effects produced by the intermediary sectors and therefore by the strengthening of the domestic effective demand and a proper canalization of domestic savings into productive investments. In effect, intermediary sectors came to replace the armament industry, which had acted as the main engine of growth during the war. The war itself had been financed by running a national debt. The early post-war prosperity postulated on the massification of intermediary sectors was sustained by the release of wartime forced savings and a higher number of unionized jobs. The wage increases gained by collective bargaining were then used as standards to be emulated all over the economy, at least until the beginning of the seventies. In this fashion, solid effective demand rested on a countervailing mechanism of some efficiency despite the relatively low general rate of unionization. The delocalization of these intermediary sectors does not constitute a better omen for the sustained vitality of the economy and the resulting standard of living than the delocalization of the sectors specializing in Means of production. Despite the lessons taught by history, egoistic class interests naturally instill a widespread socio-economical blindness. This can be quickly illustrated by a most telling case. As you might have noticed, the most partisan neoliberals and monetarists defend their attachment to the kind of global asymmetrical capitalism that preserve their own interests, by pointing to the secular evolution of the American agricultural sector. Forgetting Steinbecks writings on the fate of the sharecroppers or the present predicament of family farms, they are mesmerized by a productivist, extensive agriculture, which is capable of enormous overcapacity, churning huge profits in the process while employing less than 3 % of the active population. This trend has quietly acquired a paradigmatic value. However, when it is generalized this paradigm becomes worthless for nations and citizens alike for a simple reason. Namely, on such fragile foundations, no real redistributive social policy compatible with an advanced democracy is ever possible. Nor evidently, a redistributive social policy based on the rehabilitation of the dignity of workers through the sharing of available work attained thanks to the reduction of the working week for the same pay. What would thus be sacrificed is real human progress reached by a determined emphasis on real productivity and the sharing of its gains by both the holders of the Means of productions (business, coops or State enterprises) and labor. This democratic alternative being excluded by the dominant classes, there only remain the alternative involved in the sharing of misery among the laboring population, through the reintroduction of modern slavery and of modern domesticity. This is a trend, which can be masked for a while by the ideological illusion of the viability of a system based on an imposed workfare supplemented by a guaranteed minimal annual income, akin to public charity. This has become a solution, which is now touted as the greatest philo-Semite Nietzschean panacea of all, one that was hatched by awakened monetarists at an earlier stage!
No one should be mistaken about it: This neoconservative alternative represents a specific redistributive social policy, albeit a very regressive one. It embodies a policy choice relying on a system of assistance (i.e. old fashion shameful charity) based on means-tested measures calculated to distill subservience, instead of a social insurance system based on social rights. Indeed, it can always be easily shown that this regressive system resting on private charity globally squanders a greater amount of precious social resources than any Welfare systems one can think of. However, it does so by undermining the so-called Interventionist State, preferring instead to increase social inequality between the private providers of charity who benefit from many well-targeted tax expenditures and their voiceless and often disenfranchised clients. Great inequality thus feeds greater inequality.
Of course, what is true for the American capitalist economy ends up being true for all capitalist economies albeit with a two decades lag. However, it has become a lag that is in the process of being drastically shorted by a globalized economy dangerously tending towards the synchronization of its booms and busts cycles. Note should also be taken of the fact that this intimate relationship between primary, secondary and tertiary sectors creates unavoidable constraints that characterize any system based on a set of interdependent variables. Thus, the unilateral expansion of the size of the tertiary sector can only be accomplished by an increased precarization and pauperization of both the active labor force and the households, accompanied by the absolute pauperization of a new and growing lumpen-proletariat. This gives rise to an American cour des miracles, which does not cease to exist just because the likes of ex-mayor Juliani use repressive laws and police harassment to force it to migrate to the suburbs or deep within the belly of the New York subway. The statistical growth of lower-end, part-time and unstable employment, as well as the increase of so-called self-employed work, that is to say lower-end part-time work taken off the unemployment lists thanks to an appropriately regressive tax treatment, was highly predictable since the very launch of the Volcker/Reagan monetarist revolution. Flexibility of labor, understood as a factor of production like any other, did win the day with predictable disastrous consequences (see Les conséquences socio-économiques de Volcker, Reagan et Cie, as well as Tous ensemble, in the International Political Economy and the Books sections of the same site). This deleterious trend is confirmed today by the open development of a masochistic elitism with all its characteristic decadent traits within the dominant classes. It is one that would have positively horrified the famed film director Renoir. This evolution creates a precarious situation that feeds on its own shortcomings. Unless a quick return to the laws of the real economy is rapidly implemented, the limits of such a skewed accumulation of capital, abandoned to its own means, will soon be reached, leading the world into an ineluctable conflagration on a gigantic scale, be it in an open, a muted or a covert fashion. The natural reaction against philo-Semite Nietzschean arrogance will turn this struggle into a global struggle against the putative global Apartheid regime desired by imperialist forces, which look increasingly similar to Smuts's and Botha's selective holistic dream, only with characteristic Jewish and Christian Zionists pretensions.
Let us sum up the situation briefly. American neoliberalism, imitated with much servility in present day Europe, only shows disdain for the real economy, except perhaps when it serves the needs of the military-industrial complex. However, more than a decade ago Prof. Vernon had shown that this partial strategy could not prevent the weakening of the national interests it was supposed to protect. He had shown unambiguously that about a third of all the electronic instruments embarked on weapon systems procured by the Defense Department were originating outside the USA, notably in Japan. The trade deficit incurred by the USA with China is now superior to $ 100-billion dollars and growing. Comparatively, Japan, which never totally abandoned the careful industrial planning overseen by the MITI and dutifully backed by all its ministries, can show a $ 18 billion surplus with this same country. It suffices to add that China graduated last year more engineers than the USA, a very meaningful fact if you just pause to think about Chinas thousands years old tradition in nurturing technological innovations of a very high cultural quality and perfection of design. We are dealing here with a qualitative tradition very well suited to its past position and its resurgent predominant place at the top of major commercial networks. It goes without saying that this structural American trade deficit can also be observed within the Nafta. In this continental setting like almost everywhere else this trade deficit is not structurally compensated by a surplus in the current accounts. You thus end up with the vampirization of American natural wealth for the benefit of very few and strictly private interests. This untenable structural predicament cannot be redressed by the present monopoly over the dollar as the main reserve currency. If we were to push this globally asymmetrical logic to its extreme, we would easily end up with USA Multinationals corporation (MNCs), including big banks, owning an ever-increasing share of the world resources. Meanwhile America, as a country, together with the majority of its impoverished citizens, would inexorably be pushed along the road of bankruptcy. Undoubtedly, before we reach this stage, Rumsfeld, Wolfowitz et al. will have taken great care to privatize the military-industrial complex together with the main bureaux of the Pentagon, so as to save the MNCs from domestic and external political threats, at least for a little while longer! Ultimately, the Pentagon itself would probably want to move its military bases and its jails on islands, such as Guam, previously emptied of all its natives and geographically located outside the reach of the US courts, in a neofeudal-capitalist emulation of offshore banking! This ascending return to antiquated practices will induce such an autonomy for private governance that even the Charters of the Sea-faring Companies, typical of merchant capital, will appear as unbearable expressions of the absolutism of the hated National States.
I have previously termed the conscious systemic mystification of all real and practical alternatives an intellectual crime. It is motivated by very crass egoistic interests and is strenuously defended as an unquestionable set of sacred beliefs. Moreover, the collapse of the Soviet Union has temporarily disposed of the most potent counter-wailing tendency that used to oppose the trends generated from this ideological bourgeois primal soup. These neoliberal elites mainly tied to speculative global capital thus fancy themselves to be definitively sheltered from any systemic competition as well as from any significant electoral challenges. Nevertheless, the mystification of real alternatives by the dominant classes has never been sufficient to suppress them all together, either conceptually or politically. In the end, reality always reasserts its preeminence. Today, this reality principle is materialized by the size of the structural deficits directly derived from the fiscal policies conducted by the Right. No longer can the neoconservatives hide behind the presumed nefarious consequences of the Welfare State as they conveniently did so far. Yet, the Left will not benefit from these obvious contradictions unless it learns to be more alert than the supposedly awakened bourgeois!
The Stability Pact vs supply-side or social-demand policies.
Confronted by the present structural economic and social dysfunctionings, we should give priority to an authentic growth policy. The Keynesian priming pomp was beneficial to national enterprises and effective domestic demand. The monetarist stimuli only feed the profits of Multinationals corporations together with chronic unemployment and preventive wars. It does this at the domestic level (the Homeland security and other liberticide laws) as well as at the international level (the permanent global war inaugurated by the preventive doctrine of G.W. Bush). In this context, it is important not to confuse so-called bastard Keynesianism with military Keynesianism or, worse still, to confuse both of these with an authentic growth policy derived from either a Keynesian or a Marxist inspiration.
This conceptual clarification is overdue for two reasons. The first is theoretical and refers to the sophisms spun by Friedmanites backed by the more conceited adepts of von Hayek. For all of them, the ideal is to reduce the so-called Interventionist State, even an already weak one such as the US federal State, to the status of a minimal State. Its main function is to act as a camouflaged feeding cow of Capital, a State which does not hesitate to use its regalian powers to suppress all legal and practical impediments to the free market, as was clearly demonstrated by Reagan's dealing with US air controllers at the beginning of his mandate. This is a capitalist State which, as a matter of fact, intervenes heavily to bend all social dynamics in order to artificially create the cold environment known as the invisible hand of the supposedly free global market. In particular, this implies the legal destruction of all obstacles that could interfere with the mobility of the labor force conceived as a mere factor of production as was clearly demonstrated by the harsh inaugural treatment afforded to pilots and air controllers by the incoming Reagan Administration. But, this is not all. These capitalist newborn crusaders also demand the evacuation by the State of all fiscal fields as well as from the lucrative public utilities and services. In fact, they demand the suppression of all State subventions to public enterprises. However, simultaneously they lobby for a huge permanent increase in the procurement budgets destined to support the private enterprises, which are closely tied to the military-industrial complex. These gigantic amounts of public money are then defined as necessary expenditures needed to protected national security. In turn, national security is used as a pretext to subtract these colossal amounts from the more prosaic definition of what is known as direct subventions. It thus falsifies any rational anti-dumping assessment. Nevertheless, all direct non-military subventions continue to be vehemently condemned by all neoconservatives as unacceptable interventionist measures, both on the domestic and the international fronts. Apparently, camouflaged beggar-thy-neighbors military policies are more neocon chic than the original form so adverse to Cordell Hull! Reagans Star War initiative remains the symbol of this fraught ideology.
The second reason has to do with the pragmatism typical of all American capitalist governments: Whatever the ideological songs, the monetarist revolution launched by Volcker was quite simply calculated to force the docile realignment of all commercial partners and potential rivals with the US, thus laying the ground for their eventual integration within regional or global asymmetrical free-trade areas, but from a weaker negotiating standpoint. Meanwhile, the USA would try to capitalize on its world leadership through the use of gigantic defense spending calculated to permanently position the private US enterprises at the very top of the value added ladder for the production of tangible goods as well as that of higher-end services. Had it worked, this strategy could have insured both a permanent technological lead and the related possibility to discipline any potential rival. Indeed, Bush Sr., the architect of the New World Order inaugurated by the first Gulf War, was the natural successor of the crusader Reagan, behind whom he had been quietly pulling the ropes in his quality of Vice-President with a strong CIA background.
In the context of the theoretical debacle of most academic Keynesians badly unruffled by stagflation, this unprecedented collusion between eccentric thinkers and very pragmatic politicians, finally led to the oblivion of what an authentic counter-cyclical Keynesian growth policy could be. These people were obviously driven by a self-righteous and megalomaniac will to power. Military Keynesianism itself did gain a new lease on life, as it were a rebirth, and soon became the new capitalist catechism. This happens in the context of a New (Economic) Cold War, which is now more intent on implementing a civilizational rolling back than on negotiating a realist containment of potential economic partners. This political-economic mixture represented a drawback to the disastrous thinking, which had caused the Korean War in the early 1950. It then had provided a timely economic opportunity. It had been a calculated event intended to return the main industrial and social indicators into the dark after they had experienced their first structural decline since the Second World War. At the same time, the war made it possible to mobilize a frightened US population in the sacred fight against a designated evil enemy. Then and until the collapse of the USSR, this Cold War credo could be summed up in a straightforward slogan: Everything, everywhere for capital! With the collapse of the USSR, terrorism and especially Islamic terrorism was designated as the new evil enemy against which to mobilize the whole nation and its economic resources. This apparent enemy was carefully chosen because by stripping it from its lands and its material resources, notably oil, the US old fashioned geostrategists dreamed of realizing an old and foolish dream, the imperial domination of the Eurasian land mass. They stupidly calculated that the alleged Judeo-Christian roots, and the intra-Western racist empathy these roots are supposed to feed, would undercut any anti-imperialist international solidarity. Forgetting the fate of the Soviet army in Afghanistan, they came to think that by adding Eurasia to their transitory domination of the World Oceans after the collapse of the USSR, this would offer them a Royal road to world domination! The ineptitudes of the New Economy were themselves derived from this new gospel. Their main theoreticians were old hawks who had been lumbering it out in their secure think tanks and peripheral universities and who had regained popularity with Reagan. However, they were now able to draw a younger crowd of disaffected social scientists cum ideologues. The hypnotic mass-illusion created by the New Economy was essentially due to the massive introduction of the latest technological wave together with the globalization of financial speculative capital. Both elements were received with palpitation mixed with fear because they had been propagandized as the continuation of the future shock and as the welcomed ushering into the brave new world of digital cybernetics. Both confusedly seemed to open the door either to a new frightening Golem for adolescent Sherleys or to a new Nietzschean self-elected post-humanity! In this world of virtual reality backed by virtual electronic money (and doped P/E ratios) who among the exuberant elites could still lend faith to the old trade cycles or to the heavy logic of the real economy? Eventually, the initial technological advance of the USA petered out. The assembled puzzle, already deciphered by lone Marxists while it was still in the making, could finally be interpreted by all for what it really was.
Be it as it may, the contradictions of a system resting over this kind of chronic overproduction and under-consumption that lay at the roots of the formation of the speculative bubble and of its dramatic puncturing, should incite us all to think outside the ideological box and away from the intoxicating legitimating vapors of the dominant ideology. The strictly descriptive classic phrase, bastard Keynesianism, refers to the synthesis offered by the various Hicks, Samuelson and Cie. Its theoretical meaning differs from that of military Keynesianism as much as from the original doctrine of Keynes himself who naturally emphasized the necessity of State intervention in order to save the market from its own deadly contradictions. Historically, what came to be known derisively as military Keynesianism owes a great deal to the warmonger Truman. Truman had won his primaries against the New Deal authentic representative Wallace thanks to a Cold War propaganda implying an economic program antithetical to the prescriptions of the famed English economist from Cambridge!
One should also remember the symptomatic comment of Paul Samuelson concerning Keyness General theory. The renowned American economist quipped that just as was the case for James Joyce's Fennegans wake, he wished he had a résumé of the masterpiece! The disembodied positivist re-formulation of social problems, which horrified Karl Polanyi so much, was again taking its scientific toll. The American Nobel Prize was simply manifesting his own inveterate inability to comprehend the heart of Keynesian thought. Its essential elements cannot be understood without taking into consideration the eager willingness of the Cambridge economist to place at the core of his own investigation many essential economic considerations taken outside mainstream economics. First and foremost, the Marxist cycles of capital that were transmitted to him by Piero Sraffa; but also the brilliant breakthrough of the genuinely heterodox thinker Emile Pacault concerning the practical counter-cyclical aspects of redistributive policies; and, last but not least, the English experience in the area as exemplified at the time by Beveridge. You will recall that the General theory had interestingly dedicated a chapter to heterodox economic thinkers.
As opposed to so many Keynesians, more or less bastards in their own right, the thought of Keynes himself was profoundly anchored in the heritage transmitted by the political economy tradition. This theoretical and political culture was still alive in his country, despite the considerable ravages caused by the marginalists who were then slowly winning the day in the scholarly circles after having learned their trade from the manufacturers associations and their rationalized and incessant harpings. In fact, Keynes could spend time strengthening the mathematical aspects of his discipline (for instance in his study of probability where he gallantly gives his due to the late Frank Ramsay, but also in his sustained interest for econometrics). Yet, he would never lose track of the fact that models could not substitute for reality itself but should instead serve to inform the implementation of concrete policies which remained subject to the influence of shifting constellations of social forces. His intellectual and political confrontations with White, during the series of conferences leading to the emergence of the Bretton Woods system, are limpid on the subject. And so is his opposition to Poincaré following the treatment of the war reparations imposed on Germany during the Versailles Treaty, although on this particular instance, his judgment can be questioned and certainly reflects a restricted view permeated by the English conception of the balance of power as applied to the Continent. What cannot be denied is that Keynes's characteristic mode of reasoning never totally abstracted from socio-political realities. His artistic and social meddling with the Bloomsbury Circle, as well as his personal interpretation of social behavior according to Moore, might easily be construed as an important element contributing to his modern forma mentis. (The same could probably be said of Bertrand Russell and his progressive worldview). As far as they were concerned, Joan Robinson and particularly Piero Sraffa since at least the 20s, were questioning the premises and even more the internal coherence of this supposed synthesis and its neoclassical roots far more than its practical perversions. One thing is clear, however: They were not overly impressed by the technical (i.e. diagrammatic) prowess of an A. Marshall. This is because they would never have dreamed of confusing micro and macroeconomics. And, they would certainly have blushed if they had been compelled to sell microeconomics as the summum of economic logic per se. This ontological and methodological resistance persisted despite their mainstream colleagues' habits of allowing themselves a little breathing detour through international trade theory, and through Marshalls relapses into the practical forms taken by the localization criteria! In fact, nothing of the sort could have changed their mind. Certainly not any technical dressing, nor any neat little diagrams specifically set out to facilitate the intimate meeting of discrete supply and demand curves in the certain hope that they would soon find their equilibrium point, scientifically and mathematically predicated on the basis of predetermined empirical sets of data, in splendid isolation from the complete cycle of economic reproduction. (Soon after I made use of the term military Keynesianism in some texts sent to Italy, I noticed through the indirect and predictable reaction of otherwise serious newspapers such as il manifesto, that their academic references, the otherwise overvalued De Cecco and company, together with many spiritual sons of the very catholic Pasinetti, had simply no idea of what I was referring to. This is simply because such a realization would have supposed a disciplined foray outside the over-stale textbooks used in the discipline, even in neo-Ricardian dressings. I soon arrived at the comical conclusion that these established scholars simply thought that I was merely an atypical militant, perhaps even poorly schooled, just because I have always forgone the indelible intellectual deprivation, which Vico had denounced with a biting term: conceit. As a matter of fact, and for the record, I pride myself to be an organic intellectual and not a pitre).
If military Keynesianism cannot be confused as such with bastard Keynesianism, it is nevertheless important to understand the intimate contradictions of this last bourgeois version of the darn thing. It is totally foreign from the Bloomsbury spirit, which permeated the original version with its anti-conformism. Of course, its innate vice can be pinpointed within the main contradiction, which Keynes never disposed of, perhaps because he never wished to do so. This reluctance can be traced back to his particular psyche and his over-consciousness of the Norman origin of his name, as well as the assurance of access to the privileges of an inherited meritocracy duly cultivated in the elitists and sometimes occult circles of Eton! As we cannot fail to understand, the resolution of this main contradiction would have led directly from Keynes to Marx, without even sojourning trough the prolegomena antechamber of Piero Sraffa, his careful but reified and limited rendering of socially necessary labor and the structure of v as a neo-Ricardian production of commodities by means of commodities. This is because it essentially reveals the ontological non-articulation of micro and macroeconomics within all bourgeois versions of economic thought. We could call it Keynes's Aristotelian Paradox in so far as he persisted to begin his economic reasoning from the discrete, particular empirical facts presumed by the perfect competition model of the bourgeois free market paradigm. However, in the process, he superimposed politically defined finalities on this line of reasoning. These he independently derived from a different set of general empirical data without ever being able to adequately tie these two sets in an entirely scientific fashion. Eventually, Keynes found a way out of this underlying dilemma: He always gave an instinctive priority to macroeconomic objectives, which ideally were to be determined by politicians and political strategists through empirical evaluations (rules of thumb), in the absence of a performing and exhaustive statistical system. (9) His confidence was in fact so great in this respect that Keynes mischievously let it be understood that he would by far prefer to see modern politicians be advised by Keynesian economists in the expressed hope of liberating them from the shackles of the economists of the past! In the end, though, the preservation of private property per se was more important to him than any fictional free competition confused for the mobility of capital, a freedom which could only lead to the demise of the whole system. Saving capitalism from itself could be said to be his real slogan. This theoretical and ideological position had a welcomed consequence. It propelled the extensive development of a statistical tool, which now enables practitioners to politically and empirically manage very closely the whole economic system (including by learning to take into account the reactive systemic lags). We will never know for sure what answer Keynes himself would have provided when the anti-Keynesian reality that was born with the creation of the Bretton Woods system took hold and irremediably destroyed the political coherence of his system. This fateful destiny was materialized by the invalidation of the expected effects of the economic multiplicators. This was due to the emergence and consolidation of a predominantly open world capitalist economy that would have pleased Cordel Hull. This post-war world economy was certainly interdependent but it was also asymmetrical to the extreme. We can nevertheless presume that Keynes would certainly have opted for the preservations of certain fundamental spaces for private property while strengthening the concrete underlying socio-economic redistributive policies necessary to avoid a dishonoring regression towards an unwashed Nietzscheism, an ideology that is ontologically inimical to any possible form of humanist or simply human culture. (You will recall that Keynes had spend some time analyzing the capitalistic planning techniques used by Dr. Schacht, in Germany
As a matter of fact, we can assert that, contrary to others, most notably the duke of Windsor and the English Liberal party, Keynes had never been tempted by the discrete charm of nascent fascism and Nazism, a deleterious trend far from uncommon at the time, as can be surmised by a cursive perusal of the covers and inside articles of known magazines such as Life! These would indeed prove to be quite edifying readings and a good reminder of real dynamics in the troubled and amnesic, though self-righteous, contemporary époque. In reality, the humanism of Keynes, his anti-conformism permeated by a taste for aesthetics and high culture, and a civil servant respect for the Westminster model of bourgeois democracy (Keynes had served in India like many others) would most certainly have obliterated any thinking in him that capitalism could be saved by any sort of fascist regression. The great mathematician and aristocrat Bertrand Russell arrived most naturally at this same conclusion. The best modern Keynesians (Tobin, Solow, even Galbraith, the great thinker of countervailing forces) generally travel along the same route, though without exhibiting the same understanding of the ontological specificity of political economy.
The underlying theoretical tensions and contradictions contained within Keynesianism soon became deadly. The shifting world reality eventually provoked the loss of any sense of empathic comprehension (verstehen as the disciples of Max Weber would say, or better still, those of Dilthey). Keynesian authentic thought was abandoned into the hands of the theoreticians of the synthesis. The precious lessons imparted by wartime central planning were all but forgotten, with the exception of some useful work from Kuznets and Tinbergen. Sweezy, Magdoff, Braverman and their comrades were preaching in the desert. The aspirations articulated under the title of a Just Society were discarded. Weintraub, Robert Heilbroner and even Perroux, Rueff and Denizet were pushed aside by the ministries and their bureaucracies who soon came to prefer the likes of Milton Friedman, Summers and many other Laffer! Worse still, under their pernicious intellectual influence and their ruinous economic prescriptions, the self-contended public came to divide Keynesianism proper into two legitimate but distinct variants. One dealt with an economy pulled by demand while the other saw it as being pushed by supply. This simply amounted to the reaffirmation of the intimate dichotomy of capitalism as a specific mode of production and mode of thought, in effect glorifying his schizoid nature.
The Keynesian effective demand policy, perversely illustrated by the domestic failure of the economic multiplicators, could serve as the proverbial strawman according to an old didactic and well rehearsed practice. This methodological trickery nevertheless quickly found fertile grounds in the capitalist universities despite their mandate as higher institutions of learning. This class bias could equally be seen in the cavalier ease with which they elude any particular conceptual difficulty when they are faced with the arduous task of conciliating an incestuous selection process, conducted according to Nietzschean principles, and exorbitant tuition fees, which surpass by far the average annual wage of a full-time worker. As we all know, science per se is always neutral except for funding policies, paradigmatic mind sets and underlying class biases! This combination proved fatal as soon as the theoretical and practical contradictions polarized along strictly ideological lines. On the other hand, we all recall Galbraith derision in describing supply-side economics. With an appropriately distanced irony, he characterized this trickle down rational as a strategy intent on feeding the horses to feed the birds. However, the monetarist counter-revolution was already holding sway.
Nevertheless, we can all see why supply-side policies, nourished as they are by an indigestible theoretical mixture, could easily be conciliated with military Keynesianism. The economic and strategic war machines collectively called free-trade deals, which go hand in hand with it, have to be strongly assisted by the high-tech military weapons developed in the Defense laboratories and even have to be supplemented by the actual destruction of all potential rivals, if and when the need arises! The SDI/Star War initiative launched by Reagan celebrated the orgiastic wedding of the new minimum State ideology spun by monetarists, with good old military Keynesianism. This unfolded without much ado about the gentle argumentations of O. Palme (Common Security, 1982) and the successive Brandt Reports, and least of all, about the objective calculus of all those economists favoring a peace economy that could easily maximize the so-called peace dividends. Of course, the military-economic Promised land established in America since Truman was merely a worldly garden which bloomed thanks to the contributions of McNamara and General Taylor, although it is now surpassed in innate splendor by the a-cultured brilliance of the various Wolfowitz, Perle, Kristol, Kagan and many others of that sorry lot, including Rumsfeld. This reckless neoliberal and philo-Semite Nietzschean escape into irrationality is always prompt to glorify the abuse of brute force on a world scale; it allowed the new neoliberal crusaders to delay the inevitable outcome inscribed in the intimate contradictions of capitalism opposing, as always, overproduction and under-consumption. Unilateral diplomacy and the use of brute force became ontologically necessary in order to destroy the Welfare States and their public enterprises and services (un-merchandised sectors according to the new, partially inaccurate, parlance). This destruction was presented as the new glorious frontier of capitalist accumulation, thus implying the imposition of asymmetrical free-trade on a continental, hemispheric and, in the end, global scale. In the process, American citizens have temporarily been led to forget the peace dividends that could be derived from negotiated arms control regimes, which are often intentionally mistaken for total disarmament or, worse still, for a dangerous display of national weakness. This confusion persists despite the courageous work of many theoreticians and peace activists who still remember how many schools and what kind of universal health coverage could be had given the $ 20 million and more represented by a single Tomahawk cruise missile. Or, for that matter, for the half-billion or so of a single stealth bomber, a typical American marvel relying on stealth technology that can evade most sophisticated radars except the most basic ones relying on the longer wavelengths used for ordinary TV transmissions! Yet, domestic and global security and intellectual persuasion (moral leadership has now become a Manichean dirty word with the current Administration) cannot be secured without peace and therefore without a strict reliance on the UN Charter.
This intimate dichotomy of capitalism cannot be overcome within the system because it is, so to speak, part and parcel of its genetic code. You will recall that as soon as the redaction of the Parisian manuscripts of 1844, Marx chose communism, that is to say an egalitarian mode of redistribution of collectively produced wealth. He did this simply because he had noticed the unsolvable theoretical failure within the reasoning of classical economists. Classical economy was based on a perennial ontological disequilibrium between, on the one hand the value of labor power (i.e. the undeniable fact that all exchange values operating as such cannot be created without the direct or indirect intervention of human labor), and, on the other hand, the mechanism of supply and demand on a particular market. In a usual flash of genius, Marx rapidly went to the heart of the issue: Social demand, be it natural or conditioned by cultural or other factors, always precedes supply. To put it in a different way, Man permanently needs to reproduce himself within the conditions offered by nature and history. This is even more accentuated in a capitalist mode of production, simply because there cannot ever be any new production of any product, without the availability of human labor and, consequently, without the intervention of the living labor power necessarily embodied in human labor. Any new production involves the transformation of raw material either in a material form or in the form of past labor already embodied in these resources. This eminently socio-economic transformation process can simply not take place without the intervention of human living labor power, be it physical or mental. In other words, the individual or collective worker everywhere makes a prior advance to the owner of the Means of production in the form of his/her labor force. (This will not change with the transition to a service or intangible economy. Note that today the best theoreticians in the field of Artificial Intelligence, such as Douglas Hofstädter, have come to grant an ontological status to human creation as opposed to artificial creation, the later always depending in the last instance on the first. There is no scientifically valid escape from Marxs dialectic intertwining of use and exchange values. The somewhat desperate and traditional objections are not worth much. For instance, take the question raised by the fluctuating prices of rare wine or paintings or of these sorts of singular products. These fluctuating prices are far from amounting to a refutation of the Marxist labor law of value: the phenomena only boils down to a childish but ingrained ideological incapacity to see that the exchange value of past labor always depends on that conferred by living labor in the specific conditions in which it is exercised, taking into account the luxury sector and even credit and speculation, which all depend on the amount of surplus value systemically extracted and appropriated by very few people. If you have any remaining doubts, see how Sraffa, or any theorist of general equilibrium for that matter, do cope with inventories or past labor in general by smartly pointing out that they come from a different productive époque! Moreover, how do you suppose corporate accounting does work? It is an arcane discipline that is not exactly known to accomplish miracles that are not strictly based on the prior and unique ability of human labor power to create exchange values, a prerequisite which includes the valued art of finding tax loopholes, as proof of a solid professional proficiency!). In other words, nothing is ever possible without the advance in the form of the specific employable use value of human labor which the worker always contributes either individually or collective to the owner of the Means of production. Within the limits already mentioned, it can be noted that Keynes complied with this necessary starting point in order to arrive at his effective demand concept, although he contributed to the re-mystification of the central issue by his persistent, though contradictory, fidelity to the classical bourgeois paradigm. This muted axiomatic divergence is what made him stand apart and above old Marshall, but also apart and above most other more conformist colleagues in Cambridge, such as Pigou. The same is true of Joan Robinson. And, naturally of Piero Sraffa, Gramsci's friend, whose twin seminal essays, written in Italy during the 20's, enticed Keynes to invite him to teach at Cambridge.
Obviously, you would similarly presume that the ontological/theoretical perversity of marginalist and neoclassical economists alike are not without specific precedents. Its social origin can be traced back to the vociferous recriminations of the English industrial class centered in Manchester, but increasingly present all over England. The outcry was directed against the increasingly popular movement intent on generalizing the 8-hour day. The workers demand for the general reduction of the number of hours worked daily, led the bourgeoisie to abandon Smith and Ricardo and to treat human labor as a factor of production among others. This line of reasoning led Nikolai Bukharin to present his classic refutation of the Austrian School in his brilliant Economic theory of the leisure class (Monthly Review Press, 1972). He traced the new bourgeois economic illusion in the dominance of the new rentiers, a class fraction born of the extension and relative autonomy of credit, a group who had lost any sense of the production side of the creation of value. He then proceeded in demolishing point by point what he aptly termed their vicious circle. Bukharin's book remains a must read as the same illusion is regaining strength with the advent of the so-called intangible economy, presumably disconnected from human labor. Nevertheless, as we have pointed out above, the problem started earlier with the hard-pressed industrial fraction of the English bourgeoisie. In this respect, unlike Marx, economists and radicals alike are not giving due credit to the theoretical consequences of Seniors inept elucubrations concerning the last hour of work. As we know, Marx himself had written an essay appropriately called Wages, Price and Profit (1865). This had immunized him to the characteristic conceptual amalgamation later caused by the marginalist school. Indeed, this work was the result of a previous scientific investigation launched by Salaire (1847) (i.e. Wage) and Travail salarié et capital (1849). The earlier pamphlet Salaire (see éd. La Pléiade Oeuvre, Économie II, p 155) had emerged from very concrete considerations intimately tied to the workers movement. In it, Marx provided the first scientific refutation of Malthusianism as well as of the theories of the so-called philanthropic economists which were opposed to the granting of Sunday as a weekly day of rest This was a sort of anticipation of the raffarinade concerning the rehabilitation of work through the lengthening of its duration and its simultaneous precarisation! In effect, the margin could not be shorted since it, somehow, concentrated in itself all the profit contained in the exchange value of the work spent during the whole day!!! (See The last hour of Senior in Marxs Capital, Book I, Chapter IX, paragraph III, idem p 778). (The real margin is something else altogether. Allow me an interpolation based on the teaching of human emancipation offered, immediately after the fall of the Paris Commune, as a chosen battlefield in the countryside or as fraternal vendanges, by the great poet and communard, Paul Verlaine. In this foreword looking perspective the margin should literally be conceived as a poetry of equality, liberty and the brotherhood of Man, and thus as an essential annotation space for the full expression of human life on the alienating palimpsests, oft written and crossed out by class societies, in the hope of conjuring the reversed dawn of transitory defeats. On danse aussi, car tout est dans la marge/Que fait le fleuve à ce livre parfait,/Et si parfois lon tuait ou buvait/Le fleuve est sourd et le vin est litharge. » from « Laube à lenvers », in Jadis et Naguére, éditions La Pléiade, p 375).
To sum up this essential point: Seniors capitalist society, and consequently the marginalists capitalist society, is a society devoted to the most savage and inhuman anarchy. It presents two lethal fallacies. First, it pretends that profit emerges only when capitalists meet and confront each other on the market, without taking the conditions of production in consideration. The second fallacy embodies the inevitable transition from the last hour of Senior to the marginal utility of the marginalists. This fallacy amounts to the suppression of all the norms applied to production and reproduction. In so doing, it destroys the very idea of general conditions without which no market is ever conceivable. From the logical point of view, this is equivalent to a surreptitious modification of the axioms of the argument in accord with mutable theoretical needs. (In effect, we have here, the root of the vicious circle rightly denounced by comrade Bukharin.) From the practical point of view, this simply amounts to the transformation of the equilibrium into an eminently anti-social and barbarous affair. In truth, it all serves one and unique purpose, namely the will to ideologically erase the fact that only human labor power can create exchange value.
Seniors logic is sequential, here lies its intimate drama. This is because, for the 10-hour working day strenuously advocated by Senior, profit would only emerge during the last hour worked. Let us begin the analysis at the level of production. We are dealing with a temporal framework of 10 hours, one that is socially and legally given. This legal framework already results from a situation prevailing within the industry due to its organic composition of capital, as well as to the other material and moral conditions of production. These conditions must apply independently of the fact that any capitalist is individually efficient or not. Seniors temporal sequence simply reveals a great confusion as to quantity, value and profit. The profit to the capitalist would emanate from the last products manufactured during the last hour, instead of being derived from the volumes of sales justified by a greater productivity. In so doing, what is accomplished is simply the erasure of the advance of the use value of labor power, which the worker always affords to the capitalist, even before the production process as such begins. Labor power like any other commodity conjugates within itself both a use and an exchange value. However, only the use value of the labor force, as living labor, has the ability to transform other use values into new commodities. This advance explains why the exchange value of labor power, like that of any other commodity, comprises two elements. First, a part corresponding to socially necessary labor power (in other words to the basket of goods necessary to renew the physical and mental ability of the worker); the second part corresponds to surplus value. Following Marx, we can illustrate this with a simple diagram. This has the advantage to display the correspondence between, on the one hand, socially necessary labor and surplus value, and one the other, from the point of view of the worker, surplus labor.
We would obtain this:
surplus labor
Or
Variable capital (v) surplus value (pv)
Socially necessary labor surplus value
I-----------------------------------------------I-------------------------I
{ The work day }
Senior simply forgets that within each single commodity is conjugated both exchange and use values, according to precise conditions of production. He forgets that only the use value of labor power can accomplish the amalgamation of these two aspects into a new product. Furthermore, he forgets that the wage represents only the retribution of the exchange value of the labor power, and certainly not of its use value, which the worker always advances to the capitalist. This use value extents necessarily over the whole day of work, simply because it embodies itself into all the commodities it produces during this time! In reality, in his hasty willingness to erase the crucial role of the worker, and therefore his socio-economic stake in the fruit of his labor, Senior transforms into a purely temporal sequence what in reality is necessarily a perennial ontological duality, one that is developed during production time. Because of their precipitation, numerous primitive Marxists make the same mistake. To simplify, if we were to say that in Seniors 10-hour day, the worker works 9 hours to reproduce the portion corresponding to socially necessary work, and only one hour for the capitalist, this cannot be interpreted as a pure temporal sequence, but instead as exchange value/time equivalents, necessitated by nothing else than the sequential presentation itself. Given the original duality pertaining to exchange and use value, and given the prior advance of his use value by the worker to the benefit of the capitalist, this ratio of 9 hours to 1 hour will necessarily be found into each infinitesimal portion of time spend in production. It will, therefore, equally be found into each product being manufactured during the working day. This, in fact, derives from the original ontological duality, which constitutes the very heart of any rational political economy!
The real problem lies in the fact that the internal contradictions of Seniors arguments inevitably lead to marginalism. In other words, they lead to the reconduction of these same internal contradictions at many different levels, but always according to the shifting needs of the marginalists peculiar reasoning. Indeed, theoreticians of marginal utility are far more unreasonable that poor Senior! This can be seen in a glance if you consider the savage attack against any social (or, for that matter, natural) norm, which is the true hallmark of marginalism. Indeed, when the capitalist demands the total flexibility of labor, what else does s/he claims other than the simultaneous and complete submission of Man and of the worker to the disembodied laws of the market? This explains why the capitalist Homo economicus everywhere appears as a dwarfed creature, bent over his/her alienated labor, one that can only recover his/her humanity through the collective negation of his/her exploitation. This attack against the material conditions of existence (livelihood) is verified both for the microeconomic and the macroeconomic norms. Seniors 10-hour working day already posits a framework. This framework sends us back precisely to the organic composition of capital and to the forms of extraction of surplus value. Analytically speaking, the forms of extraction of surplus value can be differentiated into absolute surplus value (duration), relative surplus value (intensity), productivity (namely the deepening of the ratio v/C), and social surplus value. Leaving aside the last form, let us examine the conditions prevailing in the microeconomic context. It should now be apparent, without the need for long and intricate discourses, that the logic of marginalism, preconditioned by its ad hoc market, supposes the granting of the most complete freedom to the capitalist over the conditions of production, in particular as far as the extraction of surplus value is concerned. As soon as you impose norms, even minimalist norms, such as a legal working day, the reasoning becomes irremediably contradictory. Undeniably, marginalism truly contains within itself the shifting grounds familiar to von Hayeks and Friedmans pseudo right-wing libertarianism, simply because it is intrinsically fallacious and inhuman. Since there really exists a physiological threshold to the use of labor power, and since, to say the least, a day on Earth is strictly bounded by the revolution of our planet over itself, the theory reveals its deep antinomy to logic and above all to anything intrinsically earthy.
Nevertheless, in all fairness, we should equally ask: can marginalism reach an equilibrium at the level of macro-economy? Contrary to what we may think, the answer is « yes ». However, it is a class warfare type of equilibrium even before being a capitalist equilibrium; it is nothing else than the equilibrium of the cemeteries where Nietzscheans of all stripes are ordinarily seen to dance. It is an equilibrium based on a mass poverty disconnected from productivity and maintained by sheer brute force and repression. In other words, you can re-establish some legal norms, in order to limit the erratic variations in the extraction of surplus value at the sole will of the individual capitalists (duration of work, intensity, in a word the effective suppression of the Labor code). But, in this case, it is the organic composition of capital that will make the difference between the survival or the disappearance of any specific capitalist. Even then, the so-called capitalist market will never be able to guarantee full-employment for the same legal working day. The concentration and centralization of capital will eliminate many individual capitalists, in the same way that productivity increases will eliminate many workers. Both surnumerary fractions will disappear from the production realm. One still has to notice though, that in this case, that is to say in the general case where, at a minimum, some norms are imposed on labor conditions, if not on production, the general lowering of the duration of work will not suffice to equilibrate macroeconomic conditions. This will be obvious if you refer back to the schema of Simple Reproduction in which the organic composition of capital v/C differs from Sector 1 to Sector 2. This is because, among other things, the social norm retained as the legal duration of the working day will impose itself to both sectors simultaneously, no matter their relative overall productivity. Yet, this difference between sectors cannot be absorbed according to the same logic prevalent between capitalists belonging to the same sector: In a given sector the less efficient capitalists can well disappear, but the sector displaying the less efficient organic composition of capital in Simple or Enlarged Reproduction cannot simply evaporate! The State, which imposes the legal norm of working day, will therefore be call upon willy-nilly to insure the macroeconomic equilibrium. This is for the best: In this way society is potentially able to avoid the waste induced by unfettered capitalism or, more generally, by all economic systems based on the elaborate accountant logic derived from micro-economy. As we know, this capitalist accounting goes hand in hand with the blindest understanding of the socio-economic conditions of reproduction. This can equally be seen from the management of inflation, if you take the time to refer back to the schema dealing with structural inflation provided in Tous ensemble . Thus, the whole discussion boils down to saying that the real market is nothing other than that which is determined by social demand, or by the specific demands overdetermined by it. As can be seen, both from the point of view of micro or macro-economy, this is a far cry from the ad hoc and always mysterious market imagined by the marginalists, and by all bourgeois theoreticians. This social demand implies a reproduction process and consequently a collective State planning, particularly when we are dealing with Enlarged dynamic reproduction.
If however you were to suppress all norms in the vain hope to return to perfect competition seen as the space eminently suited for the exercise of « freedom » such as it is conceived by Braudel and many other such illusionists -, you will be confronted by two pitfalls. On the one hand, by natural barriers and, on the other hand, by the necessary logic inherent in productivity, which incessantly recreates the concentration and centralization processes of capital. Is bourgeois social engineering conceivable, despite the blissful anti-totalitarian catechism of Popper? In other words, is it possible to engage recurrently in a reverse Schumpeterianism (supposing that you could brake into small pieces the huge private multinationals firms with the same ease that the capitalist State actually broke the quasi-monopolies of national enterprises, in the vain hope of suppressing the limits of capital accumulation)? The answer is simply no: This is because you will not be able to eliminate the level of productivity already achieved or to come, at least not while respecting the logic of capitalism. You can however regress toward a fascist, corporatist or cast system. This return to fascism would be motivated by the vain hope of saving capitalism, a society based on the exploitation of Man by Man, from its inevitable historical fate. It would desperately try to impose on the capitalist system a logic that does not belong to it. It would do so by segmenting the units of production, by suppressing the labor code and by trying to limit productivity increases by statutory force. As can be seen, marginalism does not lead us back to the Middle Ages, those benign ages that were infatuated with Thomist just prices and with corporative norms. It will instead return us to a Nietzschean savagery, one which, typically fancies itself to be able to impose to logic and to historical becoming its own a-logical thinking, cultivated as such. The snake thus bites its own tail. Naturally, in the end, justice must prevail.
Nevertheless, as can be seen Senior opened the road to the theory of marginal utility or marginalism. Of course, Marx bears no responsibility for the ideological and theoretical amplifications lavished upon these initial ineptitudes in the hope to definitively displace the good old classical political economy (Smith, Ricardo, Stuart Mill etc) that had been struggling with the same labor theory of value until Marx finally brought it to completion. We can see why this theoretical and paradigmatic shift was necessary for the industrial bourgeoisie of the time. Not only was it faced with a nascent labor movement, which was demanding its share of the wealth being created, but it was also increasingly relying on credit to expand its productive capacity. This turned out to be a redoubtable weapon. The availability of credit added to the usual mystification of capitalism, a mode of production, which always presents things in reverse according to Marx's dialectical historical thinking. In particular, it renders plausible the idea that money in the form of credit could act as an autonomous factor of production, one moreover which is relatively amenable to quantitative measurement. The real technical prowesses of Léon Walras did the rest. Notwithstanding the fact that, by raising the question of a general equilibrium, Walrasian economists, if not Walras himself, were invariably confronted with a conceptual serpent that was constantly biting its own tail!
Despite the advice of his father August Walras, who had been exposed to the theoretical fallout of Marxism and, to an even greater extent, to Proudhon's peculiar pre-scientific brand of socialism, Léon Walras himself had attempted to demarcate most clearly between economic science and social economics. He did so from the very beginning as he embarked upon his conscious effort aimed at securing the postulates and axioms on which he intended to base his new scientific discipline. This methodological demarcation is the initial but furtive presupposition of his crucial book Eléments d'économie politique: ou théorie de la richesse sociale. At the same time, in an honest and lucid turn of mind, rare in the field, he took the trouble to note a crucial element. In reality, he says, the rarity or abundance of a given product was, in the last analysis, dependent on the effective productive capacity, which concerned it specifically. Having made this fundamental remark, he immediately proceeded to push it aside from his systemic analysis!
Yet, this concession was very significant. In fact, in a magisterial anticipation of the mutilating formalizations dear to a Karl Popper, it is clear that this was the price to pay for the desired mathematization of the new science, which alone would have the capacity to smoothly lead the world on a smooth walk over the agitated waters of the various markets. According to Walras famous metaphor, these, like many windy but scientifically interrelated lakes, would eventually find their serenity, that is to say their precise point of general equilibrium. This neat piece of artistry accomplished with total openness, Walras could now embark on his scientific journey by starting from his central, though characteristically bourgeois and reductionist, axiom that valiantly stated that supply precedes demand (il faut offrir pour demander) (10). Thus economic science was saved from drowning, so to speak and, from now on, even a Schumpeter could bank on this precious discovery, in effect lending the status of a profoundly scientific and methodological principle to the original dichotomy which clearly reveals the inherent Nothingness of (disembodied) capitalism itself and the ineluctable necessity of its dépassement. Schumpeter was schooled in Austria and thus always maintained deeply seated doubts over the resilience of this methodological dichotomy. This insidiously gave rise to his profound pessimism concerning the future of a capitalist system destined to constantly feed the self-negating tendencies to over-centralization and over-concentration of capital (i.e. the oligopolization and monopolization analyzed by Sraffa, Chamberlain and Joan Robinson). Walras himself ended up forgetting the implications of his initial formalization of the problem and, with it, ignored the patent evidence of the very specific advance revealed by Marx. Schumpeter, though, was not unaware of the problem.
You will also have remarked the economic disembodying effect of Walras positivist method. In his pure economic theory, he never does feel any need to ever specify who is offering or demanding nor what and in which social circumstances, although, as his father August had told him, this was of the essence of any science pretending to deal with economic realities. In his abstract world, as later in the harmonious and ideal democracy cooked up by Robert A. Dahl from the New Haven municipal context, all ''agents'' are equal to all others agents, any unilateral advantage stemming strictly from their supposed intrinsic acumen and their ability to mobilize their resources in order to reach their preferred goals! Here the worker is supposed to behave not so much rationally, as is too easily presumed, but according to the same dominant rationality adopted by the capitalist. His inferior social and economic position becomes then a natural outcome instead as a damning comment on the inherent contradictions and limitations of bourgeois formal democracy. Obviously, the bourgeois set of silent pre-suppositions and axioms needed to arrive at such a pseudo-scientific conviction is purely determined by the dominant ideology. Its legitimizing claim for underlying rationality and harmony explains Jules Ferry's political willingness to lavish praises on the expatriate Walras, and more specifically on his mathematical and therefore neutral originality. This disembodied economic rationality and harmony in turn influenced all bourgeois economic theories, notably via Marshall's steady state economic vision, despite the observable recurrent swings provoked by unruly trade cycles. Walras thus single-handedly evacuates what needs to be explained, that is to say the specifically socio-economic relationships prevailing between use values and exchange values, including as they relate to the real and nominal wages of the workers. In such fanciful and mutilated world, there is no need to speculate about the capitalist extortion of surplus labor value because it simply has been excluded from the initial scientific formulation of the problem! A feat, which could only have been accomplished with impunity by the mastery of a certain level of formal abstraction in a world where public and free elementary education was still in its infancy.
We can safely conclude that a supply-side policy cannot by any stretch of the imagination be confused with a growth policy, be it Keynesian in nature or not. The Maastricht Treaty and the Stability Pact cannot change this demonstrated evidence. In reality, in the present context, and at least until such time when the Left will be able to regroup and regains its autonomy, this Treaty and this Pact constitute the last remaining institutional barriers in Europe that are still capable to contain the neoliberal monstrous wave, which makes even less sense in Europe that it does in America. With the enlargement of the Union and the constitutionalization of Part III of the forthcoming European Constitution placed under the sole auspices of free and unbiased competition, the weakening of these rules aimed at instituting a minimum collective economic discipline would leave the field wide open to the most savage monetarism. (For an initial critique of Part III of the constitutional project, see the analysis offered by Mr. Francis Wurtz and his PCF comrades in HYPERLINK "http://www.humanite.presse.fr/"www.humanite.presse.fr, 11/09/03. This useful critique unfortunately falls pray to numerous Sorelian myths among which the Pavlovian denunciation of the ECB, the European Central Bank. My own critiques to the European constitutional treaty, both in French and in English, are available in the International Political Economy Section of my site HYPERLINK "http://lacommune1871.tripod.com/"http://lacommune1871.tripod.com.) Indeed, without the Criteria and the Pact, this unfettered monetarism would then be freed from any democratic and institutional accountability, either at the national or supranational level, and would thus be able to impose its conditions, in their rawest form, to the planet as a whole.
At the time, instead of denouncing the Maastricht Criteria or the ECB, I had criticized the speed with which the center-left government in power in Italy had terminated the Eurotax. It did so while reneging on the promise to implement the shared-work policy (the so-call 35-hour week) in the Peninsula, even though these two measures were far from amounting to a dangerous Jacobin revolution. Instead, they would have signaled the cautious but firm willingness of the government to implement a social demand policy capable of reinforcing the Social State after years of austerity endured with great stoicism by the working population. This could have been achieved without ignoring the complex constellation of political and union forces. It could have taken into account the existing shaky majority in Parliament, despite the total and incomprehensible absence of any voting discipline in the governing transversal majority of the time. The Eurotax was not prolonged. This was not primarily intended to please the middle classes, nor to honor an effective electoral promise, which in any case had not been accompanied by a fixed deadline. Instead, it was calculated to feed the unproductive bourgeois leeches, which were then busily privatizing all the public holdings of the State, including highways, airports and big and medium harbors, in an artificial and speculative effort to sustain the Stock market (and to engross the usual rapacious and parasitic bourgeois clientele endemic in the Peninsula). Clearly, the prolongation of the Eurotax could have painlessly allowed a smooth implementation of the 35-hour week and, ultimately, by itself and through the increased tax base it would have provoked, it would have helped consolidate the global net revenues of the households. This would have been done in the form of social transfers and public services enjoyed by the middle classes, and by all the social groups weakened by the irrational earlier wave of deregulation, privatization and governmental spending cuts, religiously implemented by successive Italian governments. It could have allowed the formulation of a solid and sustainable budgetary policy without having to count on new privatizations to do so. This could have been achieved in the most scrupulous respect of the Maastricht Criteria, however strictly interpreted. In the end, we had to do with the accelerated and regressive restitution of the Eurotax, backed by an indecent revenue policy due to the lasting influence of Pasinetti and Modigliani despite the radical change witnessed by all leading interest rates. This influence was also coming from all the other holders of American or English diplomas, a strongly a-cultured group, independently of their most familiar spoken idiom, a crowd which permanently hold sway inside the Central Bank, the European instances and even the direction of main unions. What we have here is a paid expertise, which failed to preserve the revenues of Italians workers and citizens from inflation (even though inflation had been drastically reduced). It equally failed to preserve Italy from anti-constitutional laws forcefully passed in order to legally insure the precarization of labor by transferring its management, now totally sheltered from the unions, to the newly created private employment agencies. Needless to say, this grotesque scenario was implemented in a country which, contrary to the much praised American or English theoretical references, maintains a huge and permanent black labor said to annually produce the equivalent of around 27 % of GDP in the most perfect and ingrained state of illegality!
In other words, we are asked to believe and to applaud the (illusory) death of Maastricht and of the Stability Pact at the very moment when the proletariat could have drawn some concrete advantages from them, in terms of real buying power after years of economic austerity imposed in the name of these same treaties. The only other explanation consists in the willingness of some people among the authentic Left to believe that the perspective of a new electoral alliance with the Ulivo (or its national equivalent elsewhere) could be fruitful. The proponents of this approach, utterly disgusted with the present government, will naturally put all the emphasis on winning governmental power at any cost. This is because they are only too willing to believe that such a center-left government (together with its external controllers in Washington, the IMF and the Brussels Commission) would be ready to repay this alliance with an expansionist growth policy. One that would, in fact, be forced to happily run big structural deficits under the sole pretext that this strategy had already been implemented by right-wing governments before them!
This actually sounds like silly wishful thinking. These sorts of shibboleths do not augur well for the intellectual health and the autonomous political vitality of the proletariat. Who can forget the unanimous outcry of right wing and center-left neoliberals that greeted the left-leaning direction taken by M. Jospin's social policies, especially his important work-sharing legislation? This instinctive rejection, so symptomatic of class origins and class positions, was voiced despite the cultivated prudence of the former French Prime Minister, and despite the accommodations he accepted, at the European level, in an effort to assuage the worst fears of the domestic and international right. They all zealously played their tragic role as a classical weeping Greek chorus! They were the expected malevolent affirmations, coming from some predictable quarters, to the effect that M. Jospins policies were not socialists. But even if we forget those, we should still have to remember that they nevertheless were all based on a willingness to break away from the dominant neoliberal catechism, although Frances Prime Minister was publicly and intellectually wedded to a method made of social consciousness and political prudence, calculated to reach predetermined collective goals. The so-called 35-hour week symbolized this political break. As for the Ulivo, it did not even backed the popular movement that initiated a referendum organized for the defense of Article 18. This was an existing legislation that the right-wing government wanted to strike down because it still opposed some legal barriers to the general tendency to increase the precarization of the labor force through anti-labor laws and practices. This allowed the right-wing government to easily pass what is now probably the most regressive conception of labor contracts in Continental Europe! Soon after this renegade choice, the results of the regional elections taught an ominous lessons: The DS (the so-called democratic left, in reality a bunch of transfuges from the PCI, now left without an ideology of their own) lost its momentum within the center-left, in favor of the Margherita, the Christian right of center formation, which formed the other major group within the Ulivo. Rifondazione comunista did hold its own and even definitively secured its political survival by its still modest but significant electoral score. If, despite these events and despite these telling results, the Ulivo were still willing to contribute only an indigestible neoliberal economic policy towards the forging of a common program of the center-left and of the Left, it will be better to preserve the interest of workers, whose livelihood would be destroyed by such policies, and send the center-left leaders back to their drawing-boards. Perhaps they could gain some insights by revising their old political economy courses and some Gramscian strictures concerning ethico-political forces.
In reality, history has always shown that any supply-side policy conducted by a leftist party or coalition, if it allows itself to be stupefied by an anti-communist center-left, is much worse for the proletariat's interests than an identical policy implemented by the right. (11) A supply-side policy conducted by the Left or the Right can draw only one response: The disciplined political and economic use of mass demonstrations and strikes in all their forms (work by the rules, rotating strikes, general and if needed wildcat strikes). That is to say, the proletariat should then take the means at its own disposal to demonstrate, through a concrete mass pedagogy, the enormous economic consequences incurred by an eventual concerted withdrawal of the use of its labor power, when this labor power is not compensated at its right exchange value in a society made up of equal citizens. These consequences are readily measurable in terms of profits and indispensable State revenues. What is more this pedagogy will instill a better collective understanding of the real meaning of economic values and of the GDP. At the same time, this would have the added benefit of mobilizing the non-organized fractions of the working population, which are now largely left outside the main purview of existing unions. In parallel, the authentic Left would place a greater emphasize on municipal, regional and provincial elections since this would lead to a revitalization of the Party at the local and rank and file level. This consolidation of the base would then allow it to rebound on the national scale, capitalizing on the general discontent of the popular movement with all renegades whatever their sheep's clothing.
Nevertheless, if the Ulivo (or its national equivalent elsewhere) would promise us a virtuous and authentic redistributive social policy, designed within the parameters of Maastricht and the Stability Pact, our loyalty could be taken for granted, at least for the whole duration of the electoral mandate. This is a pledge that many groups within the Ulivo cannot seriously propose. However, such a policy would have to rest on a decent progressive fiscal policy. This disciplined minimum would include the immediate abrogation by a new center-left government of all the Berlusconian laws affecting labor, including the organization of its unemployment insurance, the governmental management of all placement agencies, and of the agencies dealing with the professional training of displaced workers. It would evidently include the immediate withdrawal of the troops from Iraq (This military involvement costs half a billion euros annually, a considerable waste. Furthermore, the Italian troops are now engaged in an anti constitutional and illegal occupation of a foreign country. The reference to any UN post-aggression resolution should perforce be considered void because it would falsely be formulated in terms of peace and humanitarian tasks while an open war is still going on, as testified by the great number of soldiers and civilians being killed or wounded. Any legitimate involvement of the UN in Iraq should be presumed on the prior withdrawal of the forces and personnel associated with the so-called Coalition of the Willing, and their total replacement with entirely neutral UN Peacekeeping Forces in agreement with the Iraqi Resistance movement. It should be noted in this respect that a retroactive violation of the constitution and of international laws is probably more reprehensible than earlier mistakes, even if numerous experts, who do not deserve their jobs and their social status, overlook these misdeeds. We unfortunately live in a world, which displays truly deleterious genetic traits with respect to legal and humanist principles. A time when the political sons of Almirante and Tremaglia receive their initiation kiss from a Sharon, whereas their predecessors had received theirs directly from the mafia bosses and their Americans controllers in the field.
These demands constitute a bare minimum. Yet, despite their modesty, they would have the enormous advantage to reorient general governmental action in a prudent yet legitimate direction. Other consensual measures could be easily added. For instance, the increase in the global net revenues, the indexation of wages on inflation, a guarantee to maintain and better the present pension system without postponing the retirement age, and the principled respect for the secular nature of the State. (For instance, State funding should never go to openly denominational organizations. I personally learned from the Italian students the following principle concerning the funding of private schools: If they wants them, they should pay for them themselves, since this is the spirit and the letter of the Constitution of the land. I equally always insisted for an identical secular curriculum for all schools, public or private. Private schools, if and when they are allowed to exist, being simply allowed to add their specific religious teaching to the mandatory secular teaching of the history of religions and Enlightenment philosophy.)
Last but not least, gender parity should become an effective guiding principle of the Left. I have already expressed my preference on the issue although, obviously, my opinion would only be valid if Italian women share it. Gender parity should be part and parcel of all constitutional aspects of democracy, be it representative, participative or economic democracy. Ending the gender partitioning of the workplace should become the norm thanks notably to the implementation of modern ergonomic principles, and to the general reduction of the legal working-week as well as the generalization of nationally financed day-care and child-care programs. All levels of government as well as publicly financed parties should take the lead. As I have said since the early eighties, the Left can achieve results quickly if only the parity principle begins to be applied at the highest levels immediately, both at the under-ministerial level and at the political level. Those who still dare talk about a lack of available donne belle e fatte are just bent on self-servingly perpetuating the existing system. As women would be paid the same pay for the same work, both progressive women and men should fight against a bourgeois feminization of wages, a semantic ploy that usually offers a class co-optation together with, a vacuous feminization of job denominations. ( Right-wing North-American pseudo-feminist departments are very human resources oriented when it comes to the implementation of equal pay for equal work, prudently reformulated as equal pay for work of equal (marginalist) value!) Tous ensemble, they would also fight against the precarization of all work. The equitable sharing of available economic work among all the population legally considered able to work is the sine qua non condition for the preservation of the dignity that characterizes free and equal citizens, independently of gender. Without it, society will not be able to overcome its human prehistory presumed on the dominion of economic necessity and the prevalence of capitalist alienated labor, to finally usher into the realm of economic and cultural freedom thanks to the collective use of the available social surplus value. The only alternative to this civilisational leap forward is a Nietzschean return to a cast society, bent on re-introducing a class and gender based new salaried slavery and a new domesticity. Meanwhile, starting immediately but with a longer time horizon, the public educational system as well as the municipal, provincial and regional political levels should be brought in line with the parity principle. As is known, local elections rest on a network of party and rank and file support. Local representative positions do offer an easier entry into national and soon European politics, for both men and women. The French example seems to corroborate this theory, especially as far as the municipal and regional levels are concerned where the real cumulative effects of the parity law can be assessed in at least a preliminary fashion. The parity law will therefore likely continue to operate its democratizing and long overdue effect at all levels especially since financial penalties will be the price to pay for non-compliance. It will do so even more rapidly if both progressive women and men understand that this anti-Nietzschean ideal is diametrically opposed to the token (bourgeois) women syndrome of the leading awakened elite, which assimilates women to the status of a minority group despite plain demographic facts. This paternalizing bourgeois mediation of gender reality notoriously insists on exploiting domestic and salaried labor thanks to the insidious support it lends to a patriarchal form of capitalist households, and sometime to a return to traditional family values. Its underlying philo-Semite Nietzschean rational is that of the rehabilitation of the surrendered wife. This is probably induced by the post-World War Two experience when women were sent home to free a good number of industrial and other jobs now destined to the demobilized boys. The general strikes and the militancy of their peers, met with the absence of a planned reconversion of the war economy into a peace economy, after the First World War, was still in everybodys mind. I also already had the opportunity to note that the Left should act decisively in these matters within it own ranks, without pseudo-debates on what should be considered in the main as a settled issue. The debate will come once the Left will have regained power and will therefore mobilize the population at large to implement new progressive laws in the field. If these laws will represent real new social conquests instead of a vacuous pseudo-transversal-feminist phraseology deprived of any budgetary consequences, they will then act as new bastions of structural support for the whole Left. Once in place, such concrete social conquests are notoriously difficult to dismantle. Oser lutter, oser vaincre, this spirit remains the key. The sky has still to be conquered.
These demands are quite modest. However, the horizontal bar cannot be placed lower. What is important is not to mislead the proletariat about the real theoretical and practical nature of a supply-side policy, especially in the present context. Invariably such confusion ends up lending credit to the dominant bourgeois theory and to its contemporary versions, although it is a worldview that is intellectually bankrupt and harmful in practice. It could only lead to an acceleration of the process of ideological and political desegregation of the traditional working class and of the new nascent proletariat. These class fractions would then have no other rational choice than to willingly abstain from electoral contests. This, in turn, would lay the ground for a misguided revolt, which would be canalized by the various Fini, Storace and many other Le Pen, simply because it could not find an adequate political outlet capable of transforming it into a revolutionary political conscience and into the manifestation of cultural self-respect. The cardinal reference points of Marxists cannot be the same as those of the neoliberal, from either the Right or the Left: Indeed, they do not belong to the same world.
Perceptions linked to the Stability Pact vs the communists' and unions' stands on the matter.
Apparently, the temporal horizon of analysis differs from that of practice. Marxists however believe in Praxis. This embodies their originality compared with other theoreticians and political parties. Their main objective is to develop a clear conscience and therefore a clear responsibility for their own social becoming: Maïeutics and modern pedagogy is part of their intrinsic being. Consequently, they are condemned to demystify and push aside any epiphenomenal conception in order to find their unity with the proletariat and the real historical movement. In no conceivable ways can they reconcile themselves with the world vision spun by the bourgeoisie and its ideological servants. This is valid despite vain (tactical?) hopes of turning this vision inside out from within.
Ordinary Keynesian, be they bastards or authentic, were not unaware of this dialectical necessity. From the beginning, they had been confronted with a characteristically bourgeois paradox that opposed real power, vested in private property, and formal power, vested in bourgeois democracy. Their main concern was: How does one insure the availability of political courage mistakenly taken for granted when it comes to the implementation of counter-cyclical Keynesian measures, since these technical actions are necessarily out of phase with the electoral datelines and the demagogic opposition of traditional right-wing parties? Response lags to Keynesian measures have been a concern from the start. The finance ministers of the immediate post-war were not exactly Keynesians despite the jargon they conveniently used to alleviate obvious pressures coming from the Left. As Finance ministers, they were cruelly confronted with this same paradox. If only because they and their bureaucrats were still more mindful of the patronage and of the clientelist networks, deemed necessary to hold on onto power, than of any economic prescription displaying a logic of its own, which did not care a fig about their own personal reelections. Political and ideological necessity alone pushed these political officials to act. For their part, private enterprises quickly learned to cope with this counter-cyclical sharing of resources. They, too, did so because they were afraid of a possible communist contamination: Better then to lend support to the sustainment of Keynesian effective demand than to risk social strife and class warfare! They also quickly understood that, by willingly negotiating collective conventions under the watchful eye of the capitalist State, they could hope to disciple their working class, at least for the whole duration of the negotiated contracts, without running the risk to be faced with wildcat strikes led by a politically mobilized proletariat. Nevertheless, despite this clever political calculus, their propaganda against the proletariat and its organizations never stopped. Indicative and incitative planning, though not necessarily opposed to capitalism per se, was viciously attacked by ideologues who sang the songs of free enterprise and of creativity, as if creativity was somehow an intrinsic attribute of the private entrepreneur. They were conveniently forgetting in the process that entrepreneurial creativity can be found in major proportions within any State enterprise back by an intelligent State industrial strategy as witnessed by the development of projects such as the Concorde, Ariane, the TGV, the nuclear power plants and so on and so forth. (Naturally without forgetting the contribution made by Nasa before and after its recent pillage, at fire sale cost, of good old and very performing Soviet technology, from the orbiting space station to the bathtub nuclear reactors used for space and oceanic propulsion). Louis Althusser's concept of the research team as opposed to the individual researcher of yesteryears was ignored altogether. This unilateral pro-business propaganda found a ready made war-cry in Popper's open society and its demonizing of anything that smacked of social engineering or worse still of socialist planning! This new version of good old and over stale post-New Deal rugged individualism became an overt crusade as soon as the public sectors, over-crowded markets and the maturing of industrial products presented an obstacle to the private accumulation of capital during the seventies. Private governance, a neo-gentry capitalist set of social relations of power, was now to replace a trend to democratization already denounced by the Trilateral commission in the early seventies as detrimental to deference to Authority. Characteristically, the scrupulously planned merchandising of all sectors of activity and the patenting of biological life became more casher than Lissenko's once timid and respectful genetic experiments!
The present domestic and international neoliberal offensive is predicated on the willingness to do away with this public and democratic obstacle. Because it is led by the dominant American Brand of capitalism, it defends a form of private property strictly subjected to the short term and erratic hazards of the stock market, a situation that serves Multinational corporations and banks better than domestic firms of merely national or local scope. At the same time, this American model together with the new possibilities afforded by Internet has deeply modified the structures of all communications means starting, of course, with the largest mass media. The selection of employees working in these domains was profoundly modified. Professionalism was often replaced by a strictly productivist criteria which was further restricted by editorial controls. Ever since the American offensive in the early 80s against the McBride Report and the UNESCO, then headed by the Senegalese Mr. MBow, the world Nietzschean bourgeoisie has sought to take absolute control of the main flows of communication criss-crossing the whole planet. The convergence model was sold as the new panacea leading to greater sectoral rationalization and greater profits. But in reality, it simply masked a neoliberal and Nietzschean ambition to monopolize content and thus conferred on this privatized content, preventively selected, the aura of authority solely deserving the deference of the elite and large audiences alike, while been uniquely destined to be mass diffused! As you might expect under such conditions, the short-term business practices were credited with all sorts of virtues, among them their being part and parcel of the vitality of the so-called shareholders democracy.
This new gospel continued to be trumpeted despite the deep erosion of public trust resulting from the confidence crisis caused by the unavoidable scandals that quickly deflated the naive neoliberal exuberance associated with the theory of corporate governance. Indeed, this theory, so germane to the overall theoretical illusions of the brave New Economy, was presumed on this very same short-term criterion and its associated rugged capitalist ideology. This was so notwithstanding the post-crisis lip service presently lavished on reforming the SEC and the general notions of ethics as they are practiced in the globalized market place. In reality, the fraudulent and criminal maneuvers of the Enron, WorldCom and many others, such as Parmalat and Cirio, should not surprise us: After all, they were only gaming the system as the consecrated expression goes. Moreover, it should be underlined that the theory of corporate governance, born in the wake of the monetarist counter-revolution, preceded the present structural crises and its impressive series of scandals despite the impression to the contrary produced by the attempted self-serving reforms that are now underway. What results from empirical facts is a clear causality rather than a mere correlation. This should hardly come as a surprise since this theory rested from the beginning on the extension of the short-term postulate to a liberalized global scale. Global corporate governance does not convince. As a few Marxists had predicted globalization, with its associated asymmetric concentration of property and power, accentuated the inherent market swings instead of mysteriously leading to a Friedmanite state of bliss, requiring at most an automatic pilot as a self-devised control mechanism. The baht and rubble crisis had already shade this aberrant and conceited simplification.
The parties on the left and the associated social and political movements need to take note of this reality. Paradoxically, the periodical organization of counter-summits, such as existed before Seattle, has taken a major importance since the holding of this historical No-global Summit just because of this media-dependent, neoconservative new deal. Every structure of domination exhibits some contradictions, which militant forces can exploit. However, for the communist movement this alternative is not optimal. Its own legitimate place within the counter-summits is occulted not so much by the anti-capitalist globalization movement but rather by its actual sequestration by very insignificant groupuscules. These are nevertheless better organized and, above all, they control independent and far-reaching means of communication of their own (In particular, I am referring here to Attac, an organization that scored a huge success in this sense). According to the November of 2003 issue of Le Monde diplomatique (also available in English at HYPERLINK "http://www.mondediplo.com/"www.mondediplo.com ) some preeminent Attacs leaders have come to think that it will prove difficult to sustain the rhythm of the counter-summits in the near future. This is partly why some members of this heterogeneous organization had thought to transform the movement into a party, a move for which they have absolutely no mandate from the rank and file at large. (12)
The Communist International, which Marx had originally wanted to move to the USA, still exists and needs to be reactivated but as a generic global organization without a specific and ideologically pre-determined number attached to it. It must find anew its intellectual and organizational autonomy. The old fractures are now a thing of the past. And yet, all the past struggles hardly fought by the proletariat have to be reclaimed as a precious heritage. This could and should now be done without sterile, sectarian and fratricidal infighting, but rather in an objective and critical fashion capable to conjugate loyalty to past objectives with an ecumenical opening to all, in an effort to reach a fruitful overcoming of past and present contradictions. This is because we still have authentic democracy to invent. The contradiction within the rank of the people must be understood as precious experiences leading to new beginnings. Even the most serious errors committed by communists, in so far as they can be shown not to have been committed for their own personal interest, always do contain important lessons, especially if we take the pain to analyze past events without anachronism and without a spirit of class treason.
In order to obtain solid results, the Communist International, understood in this open spirit, must regroup in a functional fashion, that is to say it must mobilize around great crucial themes. And it must do so by taking into account the power centers, either local governments, State or supra-State organizations, which are best suited to deal with them. European PCs should therefore regroup on a European scale in order to defend the conception of a Social Europe, which should be opposed to that of a Europe unilaterally subservient to big business. This already represents a conception defended by Rifondazione comunista. Elected communist representatives could therefore become the natural organizational and media relays placing themselves at the service of all associations and interest groups which have a desire to mobilize, all together, around these crucial socio-political themes.
A very important instance of these themes could be found in the defense of the secularity principle. This implies the strict but tolerant separation of Churches and State, which supports strong integration efforts, directed at all national and sociological minorities. This equally militates against any tentative to enshrine fraudulent Judeo-Christian roots in the constitution of a European Union. Indeed Europe existed as a set of Indo-European cultures and civilizations long before the Roman Empire had to deal with the Jewish tribes. These alleged roots, positing as they do, the primacy of Jewish so-called Bigger Brothers over gentile Christian Little Brothers, are nothing but a scoundrelous Masonic post-illuminated philo-Semite Nietzschean deviance, which runs roughshod over historical facts. In particular, the historical precedence of the Epopee of Gilgamesh, of the Sumerian writings and of the Ammourabi Code, all partially copied by the Old Testament and the Leviticus. But the fact is that Ancient Greek and Ancient Roman mythologies and cultures, to which we owe so much, have (dialectically) more to do with Persia, Africa and the Indus and beyond, than with the Bible. Or, with the practice of circumcision rightly seen by Ancient Greece and Rome as an archaic mutilation on the par with the worse forms of infibulation sustained by puerile taboos and masochist and exlcusivist dress codes externally imposed by tradition. You will note that infibulation is now selectively and therefore demagogically denounced in the post 9/11 West. This is a posture, which singularly diminished the legitimacy of this necessary denunciation as well as the denunciation of any type of religious mutilations. In effect, it is an anti-ethical and priestly induced slavery of Man to fanatical and un-substantiated beliefs incompatible with anything called Good (Bien), which should ontologically apply to Man as well as to the presumed diviniti-e-s if it pretends to be worthier than a rusted dime. (13) In other words, it should be universal. These philo-Semite Nietzschean beliefs equally contradicts the equal constitutional respect due to all other cultural roots now present in Europe in the utmost observance of the strict separation of the intimate and private realms from the public and political ones. Such enshrining would equally contravene the concept of sovereignty uniquely vested with the people, as opposed to a theocratic and self-elected conception of divine sovereignty. It would therefore represent an unprecedented attack on democracy, on tolerance and on the anti-racist equality of all human beings. It should be recalled that all modern Declarations of Human Rights have emerged after long struggles with the pretensions of religious groups to impose their otherworldly roots and superstitions over human affairs! It should also be recalled that the Jewish conquest of full citizenship in Revolutionary France was due to this secular and liberating trend. It did certainly not derive from the Nietzschean exclusivist and ludicrous claim of alleged superior or antecedent roots, pertaining in full only to a very minute minority, one that arrived late in the history of Europe proper and was assimilated into its mainstream culture only after the Revolution. (On this crucial argument see In Praise of Reason and the Secular State in the same Web site. I equally take the opportunity to recall Marx's matchless exposition of the dialectical triptych of religious, political and human emancipation in the chapters dealing with the Jewish Question to be found in the Holy Family or critique of critical criticism, in HYPERLINK "http://www.marxists.org/"www.marxists.org . In a more direct fashion allow me to simply ask if the reactionary Sate of the Vatican would be conceivable with the atom bomb!)
Other important instances of these themes would be found in the pointed defense of publicly funded and managed schools and universities; the defense of public services and enterprises; the defense of unions rights; and the defense of a universal pension regime preferably managed by Workers Funds. (Indeed, Workers' Funds could canalize the pension share of domestic savings and reinvest it productively to maintain jobs (14) and thus, also, to help lower the average length of the working week in the framework of a wisely planned reformist revolutionarylonger view, based on the collective control of social surplus value.)
The Communist International should also see to it that its own internal processes remain ecumenical and polycephalous, shunning the expression of all ancient sectarianisms as much as preordained righteous exclusions, as long as the fundamental principle of full human equality is respected. On this new basis, it will then be able to actively participate in the organization of efficient global counter-summits (especially if Attac ever decides to transform itself into a separate party thus clarifying its stands). It would do so naturally without forgetting to mobilize in favor of the Peace movement and in favor of all Resistance movements, which could be said to be legitimate according to the indisputable criteria set out by the Charter of the United Nations. Domestically, we still have to learn to give the proper attention they deserve to electoral structures and dynamics, especially because these are intelligently manipulated by the bourgeoisie. As a dominant class, the bourgeoisie has learned through a long experience that a censitarian democracy remains strictly tied to vested interests tightly liked to Big money and private property. This allows it to easily conquer and control legislative power thanks to parliamentary majorities that rarely reflect a clear electoral or national majority, although it nonetheless confers onto the winner the monopoly over the use of legitimate force within the parameters set by existing bourgeois constitutions. These two elements put together grant the possibility to change the rules of the democratic game according to circumstances (braking the house as General de Gaulle once put it.) It does so with the added advantage of relegating any legitimate popular resistance to the extra-parliamentary limbos, thus making it amenable to the negative pedagogy exercised by the forces of repression of the State, obviously in the greater respect of the rule of law and its set of self-reinforcing bourgeois juridical precedents!
The so-called republican pact imagined by the Left, but not restricted to it, should become more than a vacuous pleonasm. By republican pact is meant the quasi-automatic electoral alliance of all progressive forces when such alliance is deemed necessary to defeat the extreme-right. As we know, the function of the traditional republican pact is to bloc the electoral progression of the extreme-right. It can involve the center-right and the republican right. Distinct from it, the function of a new republican pact within the Left would consist in the official agreement over precise programmatic points, which can then sustain the desired local or national class alliances, at least for the duration of an electoral mandate. This strategy seems now necessary both for legislative and presidential elections. The various local elections appear to conform to the same general logic, although they have to deal with more fragmented and complex settings. This is because local elections and mandates suppose a framework and a logistics, which serve as the training grounds for party cadres and as a base and starting point for many national parliamentary networks and careers. It is not necessary, in our view, to try to convince recalcitrant parties: Each of them has a right to choose its own course and to try to preserve its own theoretical and practical rigor. Yet, we seek an alternative to what is generally considered as a lost vote or, at contrario, a vote by default, that is to say a captive, alienated vote which is fraudulently portrayed as a useful vote (furthermore deprived of any right of recall). Both are an expression of a deep ethico-political dilemma. It suffices to recall the post-April 21 situation in which the French Left found itself, to understand the acuteness of this dilemma. This is simply because the alternative is presented as a take it or leave it pseudo-alternative. Therefore, while preserving the integrity of all, we are seeking a practical and mutually beneficial way out of this debilitating quandary. This could be achieved through an acceptable policy of incremental small steps. They would be enshrined in a general understanding, a republican pact within the Left, that would sanction a defensive albeit less formalized but functional class alliance conceived from a longer perspective. Strategy and tactics work conjointly, yet they express themselves differently through time. This should therefore be construed as a matter of calculated pragmatism, more than as an analytical deduction, although it remains eminently political in a Marxist sense as long as the class-consciousness of fundamental human egalitarianism corrects the sociological inference drawn from class position and origin. Political mediations are often complicated affairs that seem at a second removed at first glance, despite their vital class importance. As such, all comrades should perhaps examine this alternative since only a collective reflection along these lines will allow us to determine a practical strategy flexible enough to devise partial alliances, without infringing on the intimate conviction of the members of such alliances. Obviously, such a choice emphasizing alliances will necessarily imply the imperative rejection of any false politico-ideological representation within our ranks.
In the event that our potential partners would pretend to take us for granted or, worse still, would not contemplate any programmatic alteration of the present neoliberal course, the best would then be to opt for the preservation of our communist identity. We would then emphasize the building and strengthening of our own grass-root organizations as well as the consolidation of our own organic, though distinct, ties with the unions and their most militant branches as well as with the anti-globalization movements. In such a case, a critical support posture could still be achieved and remain perfectly transparent for the militants and the electors, in order to insure the defeat of the right without jeopardizing our own political credibility according to the negotiated understanding in each electoral constituency. This would necessarily imply the refusal to contemplate any governmental participation in an eventual new government: The critical support would concern our parliamentary alignment. It would have to be won or lost in concrete political terms, case by case, unless sectoral understanding are arrived at.
We should all remember a communist truth, which seems to be lost in the post-1991 world: The number of elected members does not represent the Alpha and Omega of the strength of an authentic communist party. The Parliamentary caucus of an authentically communist Party should not have the upper hand. Never. The organic links of the Party with the old and new proletariat, and thus its capacity to mobilize the masses and to deny to the governing capitalist class the automatic benefits of our surplus value, is the only possible guiding light. The synchronized and sanctimonious howling of the IMF, the OCDE and Brussels's technocrats clearly shows one important truth. Namely, that all modern globalized economies, sheepishly relying on a set of mega-magical numbers such as GDP, external balances as well as on mantras such as that referring to a sacred though mysterious confidence climate of the market, can hardly withstand more than two weeks of nation-wide strikes without having to reconsider all the parameters guiding their tight neoliberal budgetary policies. In a global and interdependent world this Achilles heel is even more patent. Strikes against multinationals are obviously hard to manage, given the ease with which they can delocalize their productions. Yet, these firms still individually and collectively rely on the stability implemented by nationally elected governments. This structural weakness will become particularly acute as the regressive fiscal policies (conducted despite the Maastricht Criteria) contribute to a very real crisis of the neoliberal State, as the ranks of the organized and unorganized reserve army of the proletariat rise in protest alongside of a swelling precarized (employed or self-employed) under-proletariat. Obviously, combative and extended general or sectoral strikes, backed by the popular mobilizations of the citizenry at large, should never be considered light-heartedly. What matters most is the planned negotiated ending of such movements rather than their launching. It should be construed as a negotiated process entered into with the knowledge that no bourgeois gimmicks can ever defeat the collective non-corporatist spirit of the proletariat as long as its greatest struggles are not conducted in isolation and for the wrong reasons. In such instances, even moderate victories or plain defeat can still function as class victories, if only class solidarity and the loyalty of the leaders remain unquestioned. Another way to phrase this is to note that despite natural corporatist motivations the real, if distant, aim of any authentic strike remains political: A momentarily defeated strike can become the basis for political victory though legislative changes, if it has been able to change the mental setup within the non-communist political parties of the Left and within the masses.
It has been said that l'avenir dure longtemps. This maxim is even truer for the class that still has only its chains to lose. Despite appearances, this class is now faced with a capitalist mode of production that is facing its most ominous structural limitation yet as a mode of production. This is because, quite simply, it cannot reconcile the development of material productive forces with the harmonious development of the physical and conceptual aspects of labor power in general. The contradiction is now developing on a global scale erasing any easy escape through the colonization of pre or post-capitalist modes. Despite scoundrelous recurrent philo-Semite Nietzschean illusions to the contrary, real development remains vested with equal human beings responsible for their own destiny qua free and sovereign citizens. The amount of collective control of the ''social surplus value'' necessary to satisfy the equal needs of all citizens can still remain compatible with the survival of small private property for personal or cooperative use. But it will be able to so only as long as it is placed under the dominance of a redistribution form inherently germane with universal and extended social needs, but not with capitalism as the dominant mode of production. Years ago, the great American Marxist Harry Braverman had noted that modern capitalist firms mainly required a docile work force possessing only a level of education equivalent to grade nine. This shrewd analysis was offered before the monetarist counter-revolution and before the momentary triumph of global neoliberal capitalism at the expense of national or regional Welfare States. If modern, global capitalist firms only require 20 % of the effective physical and intellectual work force to operate profitably due to the rapid secular and unshared rise in productivity, the remaining 80 % must necessarily be destined to a form modern slavery and of modern domesticity. (Indeed, the US Establishment secretly studied this eventuality since the end of the Second World War as the great American economist John Galbraith vouched on his honor. These secret studies then fed a series of sanguine futurist ramblings among which Zbiniew Brzesinski's Technetronic revolution. The preventive war doctrine for outside use, coupled with the domestic imposition of the liberticide Patriot Act and the constant distillation of fear of a self-designed terrorism, constitute an important philo-Semite Nietzschean step in this direction. This regressive option was unfortunately made possible by the collapse of the USSR). (15)
Nonetheless, we should note that secular, religious and rabbinic Nietzscheans of every stripes have never understood a simple fact: Historical progress might sometimes be reversed as long as the reversal operates within the same general civilizational era and its associated modes of production and epochal forms of extraction of surplus value. Such reversals cannot be engineered any longer when the general mental structures have evolved. The genies cannot be put back into the bottle once their spirit has permeated the proletarian masses. At that point, even part of the so-called elite will find any reversal ethically repugnant and socio-economically counter-productive. The choice is either adaptation or class warfare and possible annihilation because of the sheer numbers, or less dramatically because of the inexorable weariness that takes hold in a quasi civil war context from which there is no unilateral exit strategy. Nor can an imposed bath of Nietzschean (or rabbinic and religious) ignorance (16) ever change this human and historical truth. This is especially true since any relatively unarmed but determined resistance, supported by the masses and by its own autonomous class-consciousness and proletarian theoretical practice, can triumph against the most sophisticated weaponry systems and their associated apparatuses of surveillance and mass-control. Once human conscience is revealed as the only temple, the reign of priests, exploiters and scoundrels is ended never to return. To put it differently, the future does not hold an adieu to the proletariat but instead an adieu to the bourgeoisie big and small and to its surnumeray servi in camera. However, the patient and subterranean preparation of such a strategic alternative must necessarily become a strategic objective wherever a common governmental program or even an authentically progressive and bona fide republican pact within the whole Left will be shunned by a (renegade) portion of the left or of the center-left. The Communists must relearn to count on their own strength in order to positively influence desired class-alliances in the optic of a reformist revolutionary perspective.
We have said that dominant mass-medias usually substitute bourgeois perceptions for reality itself and its contradictions. However, the proletariat feels the socio-economic consequences of these contradictions in its own flesh, as Keynes once eloquently put it. Obviously, it is an arduous task to swim against the current, especially when one is lacking the same airtime and the same access to the dominant means of mass communication. Upon closer analysis though, the backing of these dominant medias, or the support of groups such as Attac, is not worth it if it has to be repaid by a blind adhesion to a political and ideological petit-bourgeois current on which we have absolutely no control. Or which may even run contrary to our basic communist aspirations. These medias and groups do not question the exploitation of Man by Man, nor the private property of the Means of production (as opposed to property and possession for personal use.) Yet, these do embody the very conditions, which give birth and later support such a capitalist system of exploitation. Following them quite simply would mean a theoretical and political drowning into dubious currents which would not even leave us the simple philosophical reflex described by Kojève, which consists, so to speak, in extirpating oneself out of the murky waters by pulling on one's own hair. We would, in effect, be dispossessed of our own political nature and egalitarian vital instincts.
The Communists still retain powerful means of political expression and pressure. The determined and adequate exploitation of the contradictions exhibited by the specific structure of domination of the bourgeoisie, what Louis Althusser brilliantly called theoretical practice, remains key. The coordinated use of all the organs of communication still available to the international worker and communist movements can still produce counter-hegemonic and hegemonic wonders. Its effects can be greatly amplified by Internet and above all by a critical yet constructive attitude towards the past history and the concrete experiences of the Communist International. This will be verified particularly if the International remains exempt from any ideological a priori and a-historical and propagandist anachronism (17). Nor should we ignore the strength of the willingness, natural to all authentic Communists, to work shoulder to shoulder with all the social movements resolutely opposed to the absolute and global domination of capitalism. All these elements put together would again permit the emergence of a new Communist International as the most potent counter-wailing force without equal among the Left (at least for its intellectual and militant prestige). A counter-wailing force that no dominant medias could ignore, or even attempt to discredit, since it would be propelled by its own autonomous dynamics. However, without the least shadow of sectarianism, we will have to carefully discard from our political and media organs anything that contradicts the Marxist labor law of value. This law must remain our scientific criteria of decision. To achieve this result it will be necessary to demarcate very explicitly what pertains to our own political and theoretical positions from the extraneous opinions necessary for a wider debate. Let us remember that, today, authentic communists can hardly, if at all, publish in the bourgeois or pseudo-academic medias. Furthermore, this would be a simple question of political transparency and intellectual honesty especially if we are dealing with the information organs of the Party as such. It is, if you will, a part of the wider question of false representation, which I already denounced. In the present deleterious context, it is also a question of rigor and of self-preservation.
Could such an alternative center of intellectual, social, and political power ever consider the use of Sorelian myths to reach its goals? Such Sorelian myths are ontologically devised to manipulate the emotive sense of revolt of the exploited people. This is done to satisfy the political and electoral ambitions of some persons, who have hastily concluded that communism is dead. Although, thanks to their cultivated care, these myths are amenable to the cautious consideration of the minimum general needs of the mobs or, in strictly Nietzschean parlance, the rabble as some North-American comrades will surely note. Or, which boils down to the same thing, the multitude. (moltitudine as Italian and European comrades know perfectly well, especially after they witnessed the salutary practical clarification operated by the campaign for the French referendum on the European constitutional project.) Raising the question bluntly constitutes, in and by itself, a non-ambiguous and definitive answer. Trying to ignore this emphatically negative answer for purely tactical reasons would only lead to a more arduous confrontation with reality and its intimate contradictions later, simply because reality will continue to exist outside any ideological manipulations. In fact, such an attitude would amount to the abandonment of the important task, which consists in elevating the political conscience of the proletariat and in strengthening its own autonomous organizations. This would amount to willingly acquiesce to the mental prison forged by the dominant ideology and to willingly abjure the sacred principles of equality and liberty, which jointly define human ontology.
Thus, the Sorelian myth known as the Tobin Tax is but a very inept formulation. The real problem is the total reform of the taxation system to make it compatible again with the deepening of Welfare or better still of the Social State. Similarly, the hasty joint denunciation of the Stability Pact and of the Maastricht Treaty, both analyzed in abstraction from the political and economic context, acts as a pure Sorelian myth. These two texts are easily transformed into convenient strawmen on which to focus the instinctive revolt of the trusty masses while, in effect, they obfuscate the arduous prior analytical labor so necessary to understand social reality in its own terms and to reformulate later its finding persuasively (an approach dear to Keynes but totally foreign to the many sycophants who claim its intellectual inheritance). This is even more the case with the attack levied against the ECB, an institution now denounced as the most obvious culprit as if it were one of the proverbially plagued animals of La Fontaine's fame. It is certainly true that the ECB has occasionally lacked originality and strategic flair. This was the case when it quickly returned part of the gold reserves possessed by the Central Banks of the member States that are now part of the ECB, just after the creation of the euro. (This happened in the most extravagant indifference of the political elites and despite my own protestations. Mr. Fazio saw in it the opportunity to quickly dilapidate more than 20 billions in a few weeks as gesture unimaginatively described as a restitution to private banks!). This was also the case when marginal monetary actions should have been taken in order to modulate crucial ECB policies more precisely in order to arrive at a more uniform implementation of main interest rates prevailing throughout the Euro zone. This could have been achieved by adopting tools capable of mediating for regional inflationary, unemployment and investment conditions instead of privileging brutal averages, which invariably work at the advantage of the strong economic Center of the Union, while reinforcing regional disparities. (Elsewhere, I had called for a more productive use of the refunded and still existing gold reserves and for the implementation of Cooke ratios. However, this being more difficult to grasp than Sorelian myths, I was obviously preaching in the desert. Most conventionally trained economists did not even understand what I was referring to. As for practitioners, they must have feared the surreptitious introduction of a new mode of thinking into their cozy mental habits, something they instinctively shun for fear of losing their control, whatever the intrinsic merit of the proposals. Lately, though, thanks to the Fiom, the damage caused by the fiscal drag and the adverse effect of so-called residual inflation has been understood by the less servile fractions of the Left. Thinking with one's own head, especially thinking new non-mainstream thoughts, seems to have become difficult for this post-1991 Left!) This being said, I cannot find one example where the ECB would have failed its mandate despite medias vociferation and sporadic governmental comments to the contrary. The ECB is not the FED. Beside, the fact is, that the price of oil and that of most other strategic raw materials are internationally quoted in American dollars. Obviously, then no sensible person should ever expect the ECB to mimic the questionable maneuvers of the Fed without an autonomous appreciation of specific European conditions. In fact, the Fed's maneuvers are questionable in their own terms, both in their timing and in their principles, notwithstanding the markets appreciation of maestro Greenspan and his like-minded acolytes at the Doha and Dubai Summits.
We all recall the support Italy received from Mr. Duisenberg when it entered the Euro zone. Not only did the country benefit from an accommodating policy from the ECB, it was also able to count on a clear and unambiguous support for its candidacy. At its creation, the ECB did choose a judicious initial parity for the Euro vis-à-vis the US dollar. On this basis, the legacy of Mr. Wim Duisenberg resides in his willingness to work within the legitimate parameters legally set for the European Central Bank, and consequently in his capacity to dissociate monetarism from economic and fiscal policies. In other words to differentiate between legitimate monetary management and the medias largely uninformed whining on the matter. This institutional inheritance is too precious for Europe to be unwittingly diminished. It should not be questioned.
In reality, as Tocqueville used to remark, it can be seen that the bourgeois world spun mediocrity as a systemic weapon. This has never been more painfully obvious than with contemporary neoliberalism. This structural trend is particularly due to the nepotism now permeating the selection process of business persons, tenured economists and many other strategically placed servi in camera. Unfortunately what was once practiced in the United States is now increasingly practiced all over the world, including within the secular republics that once proudly talked of (Weberian) life chances and meritocracy! This clique of self-formatted Nietzscheans has managed a prodigious feat: Most sheepish leaders of the Left have come to believe in the fallacious credo according to which monetary policy by itself could substitute for the complete array of economic and fiscal policies that should normally accompany and correct the business cycles. It did so with the same alarming ease that was at play when it convinced brokers of all ages, and the public at large, to overlook the pathogenic mutation of the P/E ratios, or the silly mirages of the New Economy. Or again when it propagated the hilarious idea according to which a fiscal disarmament in favor of business, forcefully imposed by the capitalist State, could somehow become the paragon of a new non-interventionist State strategy deemed necessary for the ultimate success of monetarism conceived as the revealed prescription of the new economic science. Based on this wonderful intellectual conquest and without much ado for nothing, one could then implement a totally new redistributive justice through a minimum State, one which would have shocked Adam Smith out of his wits, despite his being a seasoned Scottish, well placed in the right lodges!
The authentic Left should rapidly learn to forget about the GDP and concentrate instead its attention on more important social and economic indicators, even though they might be hard to get given to lamentable state of bourgeois statistics. For instance, the real rate of unemployment (generally underestimated by more than a third by the official rate without even taking into account the costly illusion of self-employment); the rate of poverty; the real evolution of real wages and of the real net global revenues of households; the disparity between rich and poor households and, especially in counties like Italy, the intolerable regional disparity between North and South, that are greatly exacerbated by the neoliberal regionalization enforced by the European Union.
As a matter of fact, it is hard to see the least hint of intellectual honesty among these self-selectioned Nietzschean elites when it comes to the acknowledgment of the contradictions patently present in their own theories. Theory is a tenaciously contested terrain. With his peculiar understanding of science, the bourgeois theoretician often attempts to ignore lethal criticisms altogether. For instance, one fact is painfully obvious although it is totally covered by a thick mantle of ideological silence. Namely that classical, neoclassical and neo-neoclassical (i.e. neoliberal) theories are not able to answer in their own terms the ex ante/post hoc objection (see the Introduction above and the Appendix in Tous ensemble on this crucial issue) wrongly imputed by Böhm-Bawerk et al. to Marx (i.e. the ludicrous so-called problem of transformation of values into prices of production). Furthermore, how did the proponents of these bankrupt bourgeois ideologies ever answered the objections raised by Joan Robinson and Piero Sraffa during the famous though unfortunately forgotten factors of production polemic? (While finishing my doctoral course load, I was fortunate to fall on a good professor, not the worse of the bunch, who kindly explained that, whenever you fall on a conceptually unyielding difficulty, you should not necessarily loose much time trying to resolve it; it suffices to merely acknowledge it and shift one's attention to something else! Retrospectively, it is now clear to me that this method is superior to the method of true crooks which consists in drawing a salary associated with university tenure doing second hand Bortkiewicz or second hand Tugan-Baranovski, or even second hand Weber and Mannheim, while pretending to do Marx! I admit having instinctively decided not to follow this judicious advice; unfortunately, this is a kind of behavior, which is rare in a milieu, which pretends to train the intelligentsia and to be dedicated to scientific research. (Convenient and dutifully vetted access to, and monopoly of archive boxes, is much more valued, at least in the social sciences! It even seems to define the degree of originality!) I still believe to be the winner. Indeed, today, these same people who used their influence to keep my work unpublished and to studiously avoid any quote from it, are all, in one way or another, obliged to plagiarize me. And more often than not, they do so in a calculated and pusillanimously deforming fashion. Their ilks did the same to Marx, but as we know, to no avail. This is an intellectual victory whose importance is ineluctably bound to grow. It will become a formidable and irresistible communist force as soon as the proletariat will integrate it as part of its own true blood, flesh and spirit, despite the usual bourgeois noise on the all lines of mass communication and on academic teaching.
Bourgeois economists should tell us in what sense their culinary recipes (to borrow a phrase from Samir Amin), concocted on the basis of detailed but partial bourgeois statistics, do authorize them to intellectually pretend to ignore the kind of intellectual works, which truly bring new crucial insights in what supposedly constitutes their scientific field, as well as their milking cow? The remark stands for all of them, including the members of Attac. Nietzschean reviews of the literature are necessarily exclusivist but do not qualify as academic work in the noble sense of the word! One thing is certain: These people do not have a superior academic formation, nor superior or more flashy diplomas discerned by more elitist schools and universities than some rare but authentic Marxists who are not translated nor published by mainstream editorial houses. Conceptual results and theoretical achievements will objectively testify for the rest. (In fact, this supposedly marginalized status is much more convenient as a class position: It allows you to carefully avoid putting ones own little cozy position in jeopardy while protecting ones own great and deserved reputation among like-minded peers!). In the end, it is indeed a matter of style: Some people prefer to wear their personality (an important concept borrowed from Lucien Sève) in their pockets as a shameful thing deprived of any didactic value, but they grace us with their neatly conformist public images that are studiously plain, smooth and totally interchangeable at a modest price! (see the second part of Pour Marx, contre le nihilisme, on what I called Marxist psychoanalysis.) Communists, whatever their intellectual training, could never seriously applaud a quarterly growth of 8 % knowing perfectly well that it is strictly due to the exacerbation of the internal and external fundamental deficits and to the creation of mostly part-time and non-permanent jobs, in a context where an annual growth of 3.5 % is notoriously known to translate into a jobless recovery! Communists outside the US should reject this exuberant model knowing that their own countries does not control the main reserve currency (the US dollar), which allows the US to constantly transfer the costs engendered by these wonderful economic policies onto the back of their domestic proletariat and onto the back of their external competitors. Indeed, the borrowing of this American policy would be worse than the emulation of the cultural merchandising practiced by the United Kingdom. We all know that this strategy rests solely on the exploitation of a specific and totally gratuitous comparative advantage shared only by Ireland, namely the use of the common language of origin, which now serves as the lingua franca of the putative universal Empire of which present-day England (pace Sraffa) aspires to become the advanced, vanguard air-carrier! Moreover, contrary to Norway, the United Kingdom is now transferring the great, albeit transitory, advantage conferred by its North Sea oil revenues to private accumulation and to the City. Relying on the shaky value of the interdependence model denounced above, it has quickly sacrificed its own industrial base. In such a deleterious context, even the rogue Giulio Tremonti who flirted with a stale corporatism totally discredited in Italy, might end up looking as another qualified socialist of either the Third or another Option ! One peculiarly entitled to lecture China on its cheap exports of high quality goods, despite the eyebrows raised among the more sensible managers from FIAT, to say nothing of the automobile workers of the Peninsula! Though it is not openly acknowledged, the correct word defining this attitude is, I believe, corporatism. This refers to an ideology, which traces its modern origins and its peculiar demagogic contradictions to early Twenty Century pre-Fascist thinkers and to the subordinated social organization imagined by Italian Fascism itself as opposed to the relative autonomy of the old guilds of the Middle Age.
Contrary to what is generally believed, politics, is a noble discipline if there ever was one. This is because it deals with contemporary human affairs and aspirations (18). As such, it is definitively not the art of the possible, but instead the maïeutical ability to give birth and to sustain alternative conceptual and social universes, according to the parameters given by the class struggle and the class alliances that can be envisaged at any given time in history. (19)
Paul De Marco
Copyright © November 27, 2003, Revised May 1st, 2005.
Notes:
See for instance « Les manipulations statistiques des Etats sapent la crédibilité du pacte de stabilité » (Le Monde, 19-03-2005), «Reforme du pacte de stabilité: les ministres des finances de la zone euro parviennent à un accord » (idem, 21-03-2005) and « Le sommet européen entérine la réforme du pacte de stabilité » (idem 22-03-2005). The accord reached between the Heads of States of the EU loosens the Pact while maintaining the Maastricht Criteria in a longer-term perspective as long as the deficit is not « excessive » and is caused by the implementation of « structural reforms ». What is meant by these structural reforms is the right-wing restructuration of the pension systems and consequently of the entire labor code and, ultimately, the deregulation-privatization of all public sectors. There was a pledge to quickly bring budgetary deficits within the requirement of the Maastricht Treaty (France was promised a deficit of 2,9% of GDP by 2006!). Aside from that, the Heads of State have typically reinforce the neoliberal aspects of the Barcelona Summit (March 15, 2001) together with its regressive prescription favoring the progressive deregulation of public utilities as well as the postponing of the mandatory retirement age. They equally refer to a loosely defined « research policy » such as was devised at the Lisbon Summit (March 2000). The first aspect does not require more elaboration. It represents the typical neoconservative post-Reaganian agenda. The second aspect is deceptive. First, the Lisbon Agenda turned out to be more sanctimonious phraseology than concrete initiatives. Moreover, it tied the European policy of innovation and technology to the acceleration of the privatization of all public services presently offered by national firms. As such, it goes in the same direction than the infamous Bolkestein Directive now unanimously rejected by the Left and by all the sections of the working class. The North American free-trade agreement (NAFTA) used the ''country of origin'' clause as a new sort of tariff applying to the firms which did not produce at least 2/3 of their merchandises allowed to circulate inside the trade zone in at least one member country. For its part, the inept Bolkestein Directive used the clause as an internal Trojan Horse directed solely against national workers within the EU! The rejection of this typical neoliberal Directive foreshadowing the new European constitutional project is so massive that some leaders of the Right have felt necessary to demand the revision of the Directive as a pretext to postpone its adoption after the crucial French referendum on the European constitutional treaty. This Treaty does not hesitate to enshrine « unfettered competition » as the overarching « objective » of bourgeois Europe and is therefore granted political priority over the botched Directive! Second, real technology and productivity growth always means a better use of the factors of production, including workers. It therefore implies a potential increase of unemployment unless new intermediary sectors can absorb the « liberated » working force. Today, productivity affects all economic sectors, old and new, including all intermediary sectors. The absorption process of surplus labor can only happen artificially by dividing each permanent job into two or three part-time jobs without social benefits and necessarily exempting them from most income-tax levies. This is a process, which obviously has its own limitation even if you make abstraction of the foreign competition originating in China and elsewhere. Neither at Lisbon nor at the last Heads of State meeting in Brussels, which dealt with the Stability and Growth Pact, has this serious « structural » problem been addressed. In both cases, public wishful thinking partly hides a covert march towards the « return » to a cast society characterized by a new salaried slavery and a new domesticity. Nevertheless, part of the Left did applaud. And these applauds did not only come from the social-democratic and Blairist quarters, in fact the same people who called for the adoption of the European constitutional treaty devised by the bourgeoisie in order to constitutionalize its regressive march away from a Social and more egalitarian Europe. It equally came from the very Left which had the benefit of my modest theoretical contribution from the very beginning, namely the actual top leadership of the PRC. Immediately after the reform mentioned above, the chorus of critics opposing the Stability Pact was replaced by a more pernicious one. It represented the Italy of the ineffable and constitutionally subversive Calderoli and Cie. It asked nothing less than the withdrawal of the country from the euro group. This was simply intended to mask the disastrous consequences of the most inept government the country has had since its creation. If the American secret services had wanted to sabotage a concurrent reserve currency, they could have hardly done better. However, surely, they would not have dared to appear so ridiculous in such an open fashion. The proletariat does not need to keep scores. It will however defend its socio-economic and its political rights.
See « Les dangers de limminente réforme fiscale américaine » January 2, 2003, in International Political Economy section, HYPERLINK "http://lacommune1871.tripod.com/"http://lacommune1871.tripod.com
In the above critique of the misguided attacks levied against the Stability Pact, I had asked to judge the neoliberal electoral promises and economic prediction against objective results (''obligation de résultat''.) I knew full well that it would not take long before the cat would be forced to jump out of the bag. As neoliberal governments continue to temper with the permanent jobs and, consequently, with the fiscal basis of their respective Nations, they all have to resort to « creative fiscal policies » in order to hide the real contradictions. The phrase was coined to characterize Mr. Giulio Tremontti's performance. However, it is becoming a general predicament for both left-wing (sic!) governments, like Mr. Schroeder's, or for right-wing governments, like that of Prime Minister Mr. Raffarin. As we know, all three agreed on a loosening of the Stability Pact. This was mainly due to the fact that their earlier growth and budgetary predictions turned wrong, so that the penalties that could have been legally imposed by Brussels would have made things worse and would have dramatically halted the unilateral transfer of money to the rich through a purely regressive fiscal policy. The French right-wing government, once known for the serious keeping of its national accounts and its Colbertist culture, is now forced to adopt the same gimmicks to carry out the onerous presidential promises to lower taxes. Aside from the shortsighted pursuit of privatizations and the loosening of the Stability Pact, we also witnessed the shortsighted (but for de Gaulle's country, highly symbolic) sale of a portion of the gold reserves of the Banque de France, as well as the cashing in of the so-called «soulte ». This last expedient represents arrears « due » by the national firms EDF-GDF to complete the harmonization of their pension plans with the general system. It will amount to Euros 6,9 billions over the next few years. As the tax hands-out to the wealthier deciles continue unabated and are given permanence in successive budgets despite the slow economic growth, the political calculus becomes quietly but savagely simple! Some electoral promises have more weight than others, I guess. Last but not least, the Government of Mr. Raffarin is now trying to instrumentalize the desire of the working class to defend its purchasing power in order to attack the 35-hour workweek legislated by the government of the « gauche plurielle ». This 35-hour week was a considerable social conquest of the Left in a neoliberal world. Mr. Raffarin's own recipe for the ''rehabilitation of work'' is not new. It is practiced in North America, the UK, Holland and in all such places. It consists in precarizing the labor force to the maximum and then attempting to weaken workers' solidarity by legally lengthening the working time. The corporatist and individualist struggle for more money through over-time is supposed to win the most hardly pressed fractions of the working class, as well as the increasing and pauperized unemployed to the Darwinian world vision of the Right. Unfortunately, for the Right, this is now done in a world where the Medef does not want to pay any over-time other than very marginally! The business class has its eyes on the globalization process and its rich promise of a 3 euros (Slovakia) or 0.70 euros (Asia) hourly wages! The Medef is very rapacious these days but, in such a context, it still knows, through a long business practice, that there never is any real increase of ''productivity'' through a simple lengthening of the time worked, even for the same pay! To this poor strategy, M. Raffarin's government has added the suppression of the holyday corresponding to Pentecostal Monday. It did this with the fallacious pretext that this ''day of solidarity'' would provide the government with 2 billions euros in the form of paycheck and other social contributions to be used for geriatric care. So far, the ''guilt by association'' strategy with which the government is now trying to excuse the 15 000 or so death of aged seniors during the last ''canicule'' (August 2003) is not working. The government is meet with an increasingly strong resistance to these anti-social choices whose real objective is to permanently transfer social wealth to the richest through its regressive fiscal policy. What is surprising is that France's productivity was the greatest in the world thanks to the 35-hour working week and the reorganization of the relationship between wages and global net revenues. Thanks also to the creation by the « gauche plurielle » of new permanent employment and increased fiscal revenues of which a great part was transferred back to business through employment and productivity exonerations. Finally, the « gauche plurielle » had also paid attention to the crucial relationship between domestic saving and productive investments. Besides, if there was one single error that the French people never forgave, even to the Incorruptible, it was the tempering with statutory (if, at the time, mainly religious) holydays. Particularly, in a context marked by general impoverishment and the growth of flagrant inequities, one exhibiting a reality diametrically opposed to what was preached and accepted as the motto of the French republic. L'obligation de résultat, tout est là depuis la nuit de 4 août! See for instance « La « soulte » d'EDF-GDF permet à M. Sarkozy d'afficher un déficit inférieur a 3 % du PIB en 2005 » in HYPERLINK "http://www.lemonde.fr/"www.lemonde.fr , 25 septembre 2004. And ''Lundi de Pentecôte travaillé: mobilisation et appels à la grève pour le 16 mai'' idem, 06-04-2005.
The almost automatic artesian wells logics connecting the present post-monetarist counter-reform budgetary deficit with national indebtedness seems to have instilled a degree of Colbertist wisdom into governmental practices. It remains to be seen when this will translate into a transformation of the underlying ideological and theoretical paradigm. This cautious change of heart was necessary in so far as M. Raymond Barre's well-known and largely shared classic obsession with the level of private investments that is supposed to signal the upward surge of the economy, is tied again with a newly found sensibility concerning consumer spending. In other words, the sheer fact that around 2/3 of any modern and mature economy is driven by (individual or institutional) consumer spending, and is thus sustained by employment and by the real levels of wages and global net revenues. One hopes that a similar if belated realization would prevail as to the necessity to shoulder investment capacity through adequate national and European policies. This should notably be the case for public enterprises, if only to avoid a loosing subordination to increasingly synchronized global trade cycles, going hand in hand with the dominance of global short-term capital. According to the newspaper Le Monde, this already translates into 40 to 50 % of the CAC 40 being owned by foreign capital and Anglo-Saxon mutual funds. What is more, through the mechanics of the usual waves of global mergers, restructurations and OPAs, which invariably follow each troughs of the trade cycle, this global dynamics has the potential to destroy any noyaux durs which one hopes to maintain along with their scientific, technical and infrastructural assets, chief among them the qualified workers they employ. Preventive economic caution should become the governmental order of the day simply because, in an asymmetric world dominated by global short-term capital, it becomes notoriously difficult to recompose what has once been allowed to disappear through ideologically motivated neglect.
We know since the November 2003 issue of Le Monde diplomatique that many people gravitating around Attac were, so to speak, present at creation (if one can borrow a phrase in a tongue-in-cheek fashion from Dean Acheason in this particular context!). A whole series of other publications came to confirm this pretension. Before Attac, there was only Chaos and the anti neatly personified it. Then came the revelation in the wake of the alter, an elected group that hopes to become the majority (Hopes of becoming the new Bolsheviks? Well ... Not exactly. An authentic revolutionary and proletarian process is confused here with a vacuous political and semantic trick. We are only dealing in the present case with the mental working of the general law of entropy in a petty bourgeois form, a singular process which no life nor living labor could ever hope to reverse. It embodies the last attempt of small property and salaried lower and medium middle-classes to trumpet their democratic ideals and their humanitarian way of life, a long lost cause which may prove more damaging in the long run than good old social and Christian democracy before and after the burning of the Reichstag.) Lower clergies of all countries, unite! communism is now dead! Ah! But the death of communism, like that of Mark Twain, was too precipitously announced. The surplus value form continues to underlie all economic exchanges. And today, like yesterday, there is still no hope to ever understand profits and the rates of interest unless one has acquired a prior understanding of the rate of surplus value, and of the historical dominant form of extraction of surplus value, be it absolute surplus value, relative surplus value, productivity or social surplus value. (Only the last form embodies a conscious and collectively controlled dialectics between micro and macroeconomics.) Some people can powder and perfume their wigs (no pun intend) simply because many others earn their living at the sweat of their brows, as was said so aptly by Jean-Jacques Rousseau, a thinker who, despite Voltaire and the Secret du Roy, could never have phantomed, that some people would be spoiled by the trompettes de la Rénommée and by the mass-medias simply because others, who happen to be much more pertinent, though often shamelessly phagocyted and denatured, are ideologically ignored by the critics and meticulously excluded from publication, especially in the communication medias controlled by Attac. Catechisms and tithe are at that price. The exacerbated petty-bourgeois narcissism of Attac is quite pathetic. Obviously, Attac is free to do what it pleases and chooses. It can also transform itself into a political party if this is what it wishes (Pardon me, I should more precisely say: Transform itself in spaces of power(sic!)) since there is no question of ever emulating Leninism in a search to transcend the political power of Capital either through revolution or through a form of revolutionary reformism!)
At best, Attac wants to extirpate from capitals crutches and from its manic propensity to commodify every existing things on Earth, some marginal fields of activity, carefully chosen not to interfere with the general process of accumulation of capital, an eventuality which would cause some insomnia to Mr. Nikonoff and his associated economists and friends. (Note however that this criticism was written before the French referendum on the neoliberal European constitutional project held on May 29, 2005. Mr. Jacques Nikonoff 's criticism of this neoliberal project was very pertinent and useful for the victory of the No-camp.) However, Attac should avoid the temptation to phagocyte preexisting movements of which it is but a very small part and a characteristically petty bourgeois one at that. The workers and unions movements, the communist movement, the peace movement, the movements of the sixties which, in the Western part of the world, did rediscovered some libertarian and internationalist accents of the Great Proletarian Cultural Revolution launched by Mao, the feminist movement, the movement opposed to the IMF and the World Bank which first organized the parallel counter-summits now directed against Davos and the WTO, the Zapatist movement which was publicly launched during the January 1st, 1994 inauguration of NAFTA, the Bolivarian movement and, last but not least, the Larzac movement, all of these movements did indeed exist well before Attac manifested its intention to usurp the laurel Crown, as a marginal Buonaparte pretending to crown himself as Napoleon the First! (Or, is it the late Roy Jenkins, which serves as the covert model for some?) To date what truly belongs to Attac, without any shadow of a doubt, are its Sorelian myths. They are all demonstrably as counterproductive intellectually, as they are worthless ethically and politically speaking, in that they patently manifest a lower clergy propensity to believe in ones one predestination as
a lower clergy!
Without the least desire to insult anyone, but as a ringing alarm bell, let us add that it is too convenient to forget the real but continued massacres perpetrated today against the Zapatists and against other such resistance movements. This selective attention allowed the intelligence services of the Hexagon to salute the Zapatist movement as a non-violent revolution (that is to say, to size a pretext to finally announce the supposed end of the revolutionary Guevarist strategy). This is an unfounded fancy, which is unfortunately sheepishly repeated by too many people who may or may not have learned from Touraine's peculiar sociology. Despite the continued massacres accomplished with the active military help of the Americans, and despite the dramatic medical and human experiences suffered by Vietnam, these people would want us to forget all about the chemicals equivalent of Agent Orange now being profusely sprayed over the fields of Latin America, with the convenient excuse of a continental fight against drogue trafficking (Meanwhile, everyone knows that Canada freely ships more high potency cannabis into the USA than Columbia!). A great Latino-American writer once said that there is no greater crime than the silence of supposedly just people. No one, including within Attacs rank, has any right to hide these facts. In the end, if Attac is able to transform itself into a political party without undermining the communist movement, so much the better for everyone: All citizens will then see things more clearly. Meanwhile, the leaders of Attac should meditate this straightforward opinion: Above a certain threshold (as we know, I have a particular spot for thresholds, both for their pedagogical and practical value) plagiarisms and denaturation of concepts will not be tolerated; nor will the intrusion in the writing and the private life of people. Le Monde diplomatique knows exactly what I am referring to.
6) You have all recognized Leo Panitch essential Marxologist contribution! Of course, Doctor Panitch does not deserve to be singled out. However, he really does try to be original and ineluctably becomes even more caricatural than most of his colleagues. And, paradoxically, more useful! No doubt, you are familiar with this kind of Marxist thought cozily spun out within bourgeois universities. The same author and many of his colleagues are specialists of the genre, to the extend that you might call them pathological recidivists. Either play on words so as to shift their original Marxist and proletarian meaning or, alternatively, engage in an infinite regression of the categories so as to eventually empty them of any residual usefulness, while exhibiting your casuistic fluency. The methods are always the same and can be spotted kilometers away! The extraordinary thing is that they were devised by Masonic lodges and counter-information agencies. However, they are now taken at face value by naive thinkers who only display an unconscious and petit-bourgeois craving for what Hegel called the désir de reconnaissance in his Phenomenology. These are opposed to Marx's and Lenin's theoretical search for the pertinent and scientifically established concrete-in-thought for each specific object of study and for the politically acceptable answers to the urgent praxis question: que faire?''. Marxist theory does not offer an etiquette for gala dinners, so to speak. M. Panitch and his friends did it again in the last issue of the scholarly Socialist register (2004) . Lenin was wrong, we are expectedly told. Imperialism is not the last stage of capitalism but an early stage. Vive le capitalisme, then? And, especially, the new global capitalism, which so impresses our seated professorial chatting class, to borrow from Arthur Rimbaud. Well! You might remember your bourgeois philosopher Benedetto Croce: History is contemporary history. In addition, you would expect this to be even truer for the overpaid, surnumerary and class-disconnected theorists, purportedly said to be from the Left.
The point is not even to determine if this argument is falsifiable in Popperian terms: Even a simple perusal of Marxist classics will tell you that capitalism was born as a world system (think of the circumnavigation of Africa already mentioned in the Communist Manifesto!). Meanwhile history and Marxist classic theory show that, at various stages of its development, fractions of capital entertain determined relationships of dominance and subservience to insure the reproduction of the system as a whole. The same is true of the relationships endured by pre-capitalist (or non-capitalist) modes of production with capitalism itself. This simple, down-to-earth, understanding exhibits a far greater complexity and fertility than the scholarly gibberish alluded to here. It leads you to analyze seriously the époques within each stage. Without confusing the singular and generic potential evolution of private enterprises from family to national and then multinational enterprises (according to Stephen Heymers powerful synthesis) with the evolution of the whole capitalist system per se. Indeed, the capitalist system is a specific system endowed with its own dialectical evolution as a mode of production constantly faced with specific obstacles to its accumulation process and to its reproduction as the dominant mode of production. Yet, this is not the real problem. The point is, as any socialist intent on changing the world instead of spinning casuistry in captive mediums in order to justify one's own university pay, would know: Do you find Lenins analysis still pertinent and actual, or do you prefer this late sort? Lenin knew capitalism to be a social and political relationship, from the wage contract up to the overall reproduction of capitalism itself, a process heavily assisted by the allegedly non-interventionist State and its famously invisible hand (or by the openly interventionist capitalist State, for that matter, after 1917 and even more after 1945!). With that knowledge, he succeeded in concretely transforming imperialism into the last stage of capitalism in Russia, a country he had correctly characterized as the weakest link in the imperialist chain of the time. Lenin himself cannot be responsible for the Russian theorists coming after him (and after Stalin) such as Liberman or for that matter such as the Hungarian pro-Nato Imre Nagy and many other such loyal communists and their more refined understanding of historical becoming. (In truth, theirs is an understanding more akin to an Isaiah Berlin or similar Masonic academic mouthpieces than to any bona fide Marxist theoretician!). The fact is that Leninist Marxism, even in the wrong hands, succeeded in transforming the poorest country of Europe into the First or Second superpower of the World, thus establishing a Socialist rear-base capable to sustain unprecedented real civilizational developments everywhere in the World for 75 years! Even Sun Yat Sen had understood so and openly affirmed it. The likes of Beresovsky, Jeffrey Sacks and Soros, objectively aided by the obscurantism abundantly spun by scholarly Marxists, have succeeded in transforming this superpower into a Third World country in less than 7 years! They, indeed, are wiser, more ruthless and more efficient! However, does the future belong to them?
Of course, the sixties and seventies trend towards the democratization of Western universities was not without contradictions. It was a pseudo-democratization of education that was implemented within capitalist countries. It retained a ferocious class character in its recruitment, financing and selection processes. In some of these countries, most universities actually were built around that time and were precipitously staffed according to very philo-Semite Nietzschean guiding principles aggravated by the Cold War, although this was tempered for a very brief while by a very short-lived and never really internalized Bertrand Russells sort of pedagogical spirit. The democratization of the university so far has only represented the collectivization of educational institutions for the benefit of teaching teams and an incestuously selected student crowds originating from the same classes and the same self-selected groups. The selected products of this fake democratization quickly staffed the technostructure of the Welfare State and filled the needs of the nascent public and private service economy tied to the socialization of activities previously thought to be purely domestic. (Bastards, may be, at least some of them, but far from being Voltaire's or Rousseau's worthy natural offsprings!) This has become so tightly circular that you cannot even use their bibliographies as a starting point for any original study simply because, as a matter of policy and self-recognition, they usually practice the refined art of quoting themselves and, indeed, given the mainstream indexing of articles and the use being made of this indexing for academic evaluation and career advancement, they do take this scratch-my-back mental gymnastic very, very seriously indeed! The fact is that, with the Internet and the availability of documentation of governmental and international agencies on line, together with some of the most renowned daily newspapers, and the occasional atypical Web site, you are better off theoretically speaking when you ignore them altogether. Read your direct political and theoretical opponents instead (or first) with a careful and critical eye. That is to say read them from inside as a first step, and only then, read them again as an implacable Marxist opponent whenever you think that you have seen through them (in other words emulate what Marx did with Hegel, Smith and Ricardo or what Gramsci did with Benedetto Croce).
Naturally you expect the lower clergy to do its lower clergy stuff. It would be surprising if any member of this servile group would care to tell you whether contemporary philo-Semite Nietzscheism, a crucial part of today version of Imperialism, despite the lessons imparted by earlier deadly fascist experiments, is the last stage of this specific brand of obscurantism or just a relatively earlier form, needed to culpabilize and dope the new impoverished and potentially dangerous classes. For Marxists, Gorkis university remains a better alternative, provided you do not forget you classics, Comrade Stalin included, who is superior to all of them put together if you care to read him critically as a true Marxist. Yet, you still have to develop an instinct to avoid seeing a kabalistic mechanism at play within historical materialism and the concrete unfolding of history. Benjamin and even G. Lukacs might be interesting in some respects, but they are not part of the historical materialism tradition. Nor, in truth, are they less part of it than the formalist and scholastic dialectical materialism of Plekhanov. Yet authentic Marxism is historical materialism, it is that simple. And, it is squarely based on the Marxist labor law of value. As shown in my Pour Marx, contre le nihilisme, historical materialism is not a form of historicism. In the end, it boils down to this: If you still think that there is a learned class (or worse still an ethnic group) outside or even above the proletariat, then your understanding of human equality, though arguably legitimate in a bourgeois limited democracy, should obviously require from you the basic human dignity of not pretending to be a Marxist or a Socialist in the early and definitive Marxist sense of the word. Whatever your own personal mission may be, in your own eyes. Then again, if it is petit-bourgeois Marxology and its professional (or, in the worse case, even its Masonic or polices informant) perspective that interests you, you could easily find much worse than this insipid and useless stuff. See Leo Panitch and Sam Gindin Global capitalism and American Empire in Socialist Register 2004.
After the posting of the early draft of this essay on my site HYPERLINK "http://lacommune1871.tripod.com/"http://lacommune1871.tripod.com, the Italian communist Left has started to demand the restitution of the fiscal drag caused by this so-called residual inflation. Let us ignore here the fact that the correction of this fiscal drag would only represent the taxation consequence of the present inflationary attack against real wages. Its effects would be nil for the lower wages already taken off from income taxes levies, given the neoliberal post-Reagan system now in vigor. It has yet to find the intellectual courage and autonomy to comprehend the bourgeois strategy behind the desired tinkering of the Stability and Growth Pact. And therefore, it still has to devise adequate counter-measures. Naturally, it is easier to cope with the budgetary philosophy and promises of the Ulivo and its avatars without demanding a return to rigorous economic thoughts and practices, because these, in turn, would demand a return to a progressive fiscal policy and a renewed intervention of the State in order to reorient savings into national and European public endeavors. This choice embodies both opportunism and demagoguery. It does not even allow for a non-radical but firm reorienting of economic planning in the right direction (i.e. ''svolta'') according to a prudent ''revolutionary reformist'' viewpoint. The original ''connubio'' imagined by Cavour to save the monarchy and the aristocracy seems to remain the original sin of Italian politics. As the great corruptor of Italian political life Giolitti, and later Netti, did show, it always favors the Right and extreme-right and is always paid dearly by the people. The PCI of Togliatti and Dozza, with its accommodating but always principled class alliances, had illustrated a real « uscita di sicurezza » away from this debilitating and anarchic system, which permanently divorces the State and parliamentarian processes from the masses, who alone continue to shoulder the weight of national socio-economic and political survival. Hopefully, the leaders of the Prc will not forget it. The rank and file does not.
See Albert Einstein Why socialism, in Monthly Review, May 1949, May 1994. To S. Weintraub credit though we have to recall that in addition to the then advocated wage control policies, he advocated a parallel fiscal control of the 2500 or so greatest multinational firms in order to struggle stagflation to the ground and simultaneously restore the revenue base of the Federal State. On the face of it, despite the different context, this still deserves a careful reading. Obviously, Weintraub belongs to a gentler generation of economists!
Aristotle's theory as well as all mathematics and hard sciences, up until the XX Century, hold that you can arrive at the general from the particular but not the other way around. Modern sociology is based on this general principle even though from Auguste Comte, to Durkheim, to Weber and Mannheim (without excepting the ineffable Popper!) it often confuses general and universal laws (universal at least in a given universe.) The worst version of this Paradox I came across resides in the valiant attempt by some Marxists to apply Chaos theory to Marx's labor law of value. Of course, as you might have expected, their starting point was the discrepancy observed between so-called ''market prices'' and prices of production. If you consider only structural inflation (see Tous ensemble for this key concept), a variable, which is necessarily derived from the political management of money aggregates, you immediately realize the total inanity of these supposedly scientific and sophisticated approaches that never care for any specific definition of the object of study in its own terms! The reformulation of problems in Popperian, qua scientific terms, ordinarily suffices for these scholars! Sometime, this indigestible positivist thinking still intruding within the social sciences is offered as a new alliance (no less!). This happens with the encouragement and active patronage of a pathetically off-subject Prigogine who does not hesitate to portray himself by implication as greater than Einstein, ever since his student years and his choice of a thesis! Before Ricardo, this politically partial determination of market (nominal) prices was lost in the general pre-Simmel understanding of money and the tempering of kings and government with the metallic alloys of their respective currency. They modified their currency according to their own short-term needs. After Ricardo and the informed creation of the Bank of England, such confusion is concretely revealed and transcended by the evolution of the historical monetary structures. Marx in this respect is unsurpassable. He has provides the description of capitalist fetishism as well as the definitive scientific explanation of the economic reality and the social relations of production that lie behind them. As far as Keynes is concerned, he can be credited for the intuition of what would later be called by English epistemologists backsight or backplanning as opposed to ''foresight or ''forward planning. I personally believe that Keynes and the concrete problems of modern planning allowed the clarification of a problem that perturbed many philosophers and positivist sociologists see Aristotle above - as well as the professional historians of the English historicist school such as Collingwood (or their bourgeois road fellows). Because they are deprived from the benefice of the method of historical materialism and the Marxist law of value, they hold that history has a determined and even predetermined sense only when it is read backwards. Of course, such knowledge cannot justify any prevision for the future with any degree of certainty. There is no crystal ball. You can however determine your goals and correct your route as you go! Yet, this pragmatic method supposes a specific relationship between the particular and the general and some degree of theorization. Nevertheless, without a specific concrete-in-thought corresponding to a particular object of study, the discussion will always oscillate between the two theoretical poles of determinism and indeterminism. By its own nature, a specific concrete-in-thought set the universe into which the becoming of the real object of study unfolds without negating itself. It thus clarifies the realm of possible evolutions, especially if it can connect with other such concretes-in-thought that have already been totally or greatly elucidated. The opposition between determinism and indeterminism is a rather useless equivocation that mainly reveals the historical-scientific or the ideological impossibility to reach the specific concrete-in-thought involved. And therefore to determine the universe within which validity is claimed. Aristotles foray into economic thought and his inability to adequately relate use value with exchange value based on a slavery mode of production is a perfect illustration of the point, as was explained by Marx. Of course, the key is to always keep in mind the distinction between the expected contradictions inherent within reality itself and the discrepancies following from incompletely grounded scientific theories. Structural inflation is a case in point. Existing communist planning shows that you can reveal the concrete-in-thought of human economic relationships without being in possession of the whole science pertaining to it (the later would have involved the relationship between the real salary masse and the formal salary masse which I established in Tous ensemble, in other words the organic relationship between active and passive work forces.) The Backplanning method therefore retains its value. The more so if it relies on a scientifically grounded, yet fatally incomplete knowledge, a form of knowledge that it not yet able to rely on its own concrete-in-thought. It then acts with the same efficiency than a compass in the middle of the sea. We only have to be careful not to confuse backplanning with any possible form of Nietzscheism. Backplanning assumes human equality as its main point of reference, whereas all forms of Nietzscheism actively try to falsify historical and logical becoming in order to artificially ground the theocratic and/or secular ideas of inequality and of cast society. Unfortunately, backplanning does not concern political economy only. The absolutely worse case of fallacious and ideologically driven backplanning can be seen in the teleology of the First or Second Coming of the Messiah and the imperial crusading and racist wars which this ingrained and cultivated methodological ineptitude recurrently feeds. There thus exists a strict antinomy between planning and backplanning, which deal with human reality on the one hand, and teleology on the other.
This is a principle, which differs drastically from Ernest Renans ethical aesthetics apparent in his affirmation according to which the most delicate pleasure is to insure the pleasure of others.
The last Congress of the Prc held in Venice in the beginning of 2005 did not settle this orientation issue, far from it. In the main, both the leaders and the rank-and-file of the Prc remain comforted by two crucial experiences. The first is its survival and consolidation as an authentic Communist party after the unwise scission forced on us by the old comrade Cossutta and his PDCI group. Being a party that is willing to take on « governmental responsibilities » does not mean that one should favor a union at any cost with a neoliberal Center-Left just to keep the Berlusconian Right out of power. The last legislative elections had illustrated this point with the utmost clarity. A merger of the Prc and the PDCI would now allow the Communist left to operate a qualitative jump, which would bring us back to the levels of support and political influence enjoyed by the PCI at its peak. This could now be achieved through our own means. The DS and the Margherita will eventually coalesce under the same hat, forming a center-left group that will have to be externally enticed to defend our Italian republican and secular values now enshrined in the Constitution born of the Resistance to Fascism. The second is the strong and organic connection the Prc has started to forge with the most radical and responsible unions, such as the Fiom, and with the no-global movement, even though the institutionalization of these organic links will have to respect the autonomy of both the party, the interested pressures groups and the no-global movement. I buoni conti fanno i buoni amici. The exemplary struggles of the Melfi workers and many other working comrades through out Southern and Northern Italy, together with the no-war principled choice of the Peace Movement, have been important watersheds. On the negative side, for a party, which openly calls itself communist, there are the ritualized and meaningless critiques of so-called ''Stalinism''. Now, every one is instinctly in favor of apple pies and prefers wine to vinegar. The truth however is that the most ritualized denunciations of vaguely defined « Stalinism » are coming from the same 5th colonne which wants to ''recreate'' the Prc along strictly non-communist lines. They are trying to do this just as they did for the PDS, which in its slow descent into anti-parti political meaninglessness, became the (P) DS (P standing for « party ») and then the DS, and has now become a mere self-serving political machine without a project of its own and without a soul. A machine truly suffering from a stiff and self-serving bureaucratism (i.e. a true vulgar Stalinism which has nothing to do with Staline) that is remorselessly capable to import American style « primary elections » just because it simply has come to fear the consequences of good old « democratic centralism ». Yet democratic centralism is the only possible internal party democracy conceivable for a peoples party, at least as long as party status, congresses and other party deadlines as well as the right of recall are dutifully respected as communist material forces of their own. Many ex-PCI bureaucrats among this group find it advantageous to sign the petitions initiated by Mrs. Albright, thus lending some credit to her unceasing and harmful immixing in European politics! The aim of such a political ''recreation'' is to abate the general civilisational regression desired by the philo-Semite Nietzschan right and social-democratic left. This absurd fascistoïd imperial and theocratic project cannot succeed unless the real opposition that does count, that is to say the authentically communist or national opposition (for instance the Iraqi Resistance), is transformed into an opportunist bunch acting as several obedient secular lower clergies in charge of the masses. Disarming your opponent, before you take away his right and crush him, has always been the Alpha and Omega of political and military strategy. Sun Tzu might even tell you that your chance of success will improve dramatically if your side can play both parts at once itself. This strategy however becomes impossible if the proletariat disposes of its own vocabulary, its own concepts and its own theories, and if these are organically tied to workers' needs and to the objective historical laws of motion of reality. This is why an idiotic old and dying fool like Piero Ingrao tries so desperately to import into our mist foolish concepts, which have nothing to do with « historical materialism » and with the needs of the proletariat. For instance, the fraudulous pseudo-concept of « non-violence » characteristically transformed into a vacuous, demagogic and purely a-secular « Sorelian Myth ». He preaches it mainly to the Prc, and, through it, to the unreceptive no-global movement, whereas if he were minimally serious, he would reserve his sanctimonious homilies to the Right-wing government and to the Ulivo. These political formations routinely talk about « non-violence and about « peace » from one side of their mouths but regularly votes to finance Italian military intervention outside the country. They do this despite the unambiguous principles enshrined in Article 11 of the Italian Constitution, which like the UN Charter, forgoes the use of force as a legitimate and legal mechanism of conflict resolution while reaffirming the sacred right to self-defense! Since there cannot be any authentic and realist « pacificism » outside the carefully drafted principles of our Article 11 and outside the UN Charter, it is clear that this is calculated to preventively tie both hands of the proletariat behind its back. The historical and theoretical records clearly show that the proletariat and its organic parties have never condoned gratuitous violence. Both domestically and internationally, they always have forgone and denounced the use of « first strikes » or « preventive » wars. Instead, the proletariat needs to see the post-WW II Constitution respected in order to preserve its ability to conduct its own democratic struggles aimed at protecting and enhancing its socio-economic and political conquests and push them forward through pacific and democratic means. As stated before, this naturally includes the non-ambiguous respect for Article 11, which, in accordance with the UN Charter, permanently forgoes war as a conflict resolution mechanism and only envisages it as a mean of self-defense on one's own national territory. If, however, these constitutional rights are not respected, the « dirito della gente », so dear to G. Vico, as well as the most fundamental principles of international law, do protect the right to rebel in self-defense. This right, as codified by secular international law, is far more advanced and just than any self-serving utterances proffered by old and new-armed crusaders in the name of a pseudo-theocratic theory of « just » and « unjust » wars. The imperative ethical apology of the right of the victims (such as the Iraqi and Palestinian Nations) to resist armed aggression and foreign occupation is the revealing proof of the pudding. To put it in Dostoievskian terms, you can extend an olive branch to the aggressor if it is willing to cease its aggression and negotiate in good faith, but you cannot offer him your soul. Until Ingrao and people like him offered their unsolicited contributions, I would have taken this imperative obligation as an evident truth for any evolved democratic civilization! Within developed countries, « civil disobedience », as an extra-parliamentarian avenue, remains an option when all other democratic means to influence the governmental decision processes have been foreclosed by the dominant classes. This is so because ultimate democratic responsibility is vested with the people and not with any other secular or transcending Authority masking a crass class (or cast) set of prejudices. Marxism, on the other hand, has already analyzed the role of systemic, political or extremist forms of violence in history. There is no need to reinvent « hot water » here and pose for the cameras with a satisfied suffisance. And with the added satisfaction of having pleased someone like Ingrao or like Rossana Rossanda and company, people who are on record for having said openly that they had never believed in the Workers councils and had never been Marxists, having in truth always felt closer to social-democracy. (Typically, these admissions came after they and their likes in the Manifesto and elsewhere hastily thought that communism was now dead as a modern and crucial force in the future. This alone tells you how brilliant these pitiful journalistic « scribouilleurs » really were during their whole lifetime! The Commedia dellArte had warned: You can only serve one master at any one time or be a pitiful ''pitre'' risking a deserved cudgeling.) One thing is certain: Either ethically or theoretically, these people do not belong to our ranks. They do not belong in our communist camp and they should be quickly told to bring their many and, dare I say, obvious (if I think of the DS), talents elsewhere, where they truly belong. Wasn't their beloved principle of political « pluralism », not to speak of plain personal honesty, devised just to avoid this type of fraudulent false representation and its deleterious ethico-politcal consequences? One DS is more than enough even for a country like Italy! I have already asked openly for the expulsion of Piero Ingrao (as well as Sandro Curzi, en ''toute connaissance de cause'' after the ''disarmo'' episode) from our communist ranks. By which, aside from these insignificant persons, I also meant the deleterious seeds of their pernicious non-communist contributions, which need to be portrayed openly for what they really were and continue to be. I believe to be in a position to affirm that authentic Marxist contemporary thought is well ahead of rival bodies of thought, both in the field of political economy. But equally in the field of psychoanalysis, as opposed to the typical « soft » and « hard » brands of Nietzschean bourgeois psychology. These brands notably include the mostly vacuous and a-scientific Freudian charlatanism, so useful for the « marginalization » of dissenting ''personalities'' under the guise of a normalization process that always presumes and superimposes a debilitating philo-Semite exclsuivist and racist mythology over secular science and human psychic realities. I modestly point to my books and my web site for one comprehensive proof of this affirmation, among others.
On the Marxist conception of the Peace movement as opposed to a scoundrelous notion of non-violence, see my « San Francesco padrone d'Italia, Gioacchino da Fiore e Marx compagni del mondo ». In this essay, I once again underlined the danger for authentic electoral or civil democracy of what I called « false representativness ». Furthermore, speaking in general terms, no one should underestimate the fact that the Italian ratio of police agents and informers to the general population is one of the highest in the world (without counting the numerous and shameful American military bases and their anti-constitutional, permanent and extensive electronic surveillance capacity or the plethoric Catholic clergy.) The political manipulations and « collateral damages » imagined by the Italian philo-Semite Nietzscheans and their foreign masters during the « hostages » crisis in Iraq speak volumes (including about the recent staffing and ''neutrality'' of the higher echelons of the Italian Red Cross in Iraq.) Thinking with one's own head and conscience is the categorical imperative of authentic democracy!
From this point of view, the Mumbay Summit was a progressive wonder, even for the militants who could not attend. People like Wallerstein and many such persons were apparently taken aback by the « confusion ». Some conceited theorists are prone to take American student politics, such as is played out in cozy bourgeois elite campuses, for a substitute to « revolutionary reformism » and Carmaux (not to speak of classic Bolshevik « revolution »). As a matter of fact, what appears confuse to them, happens to be the expression of a new autonomous popular and proletarian conception of the annual Summits, in so far as they finally learned to listen to the rank-and-file, instead of providing a convenient World platform for known and rather pathetic members of the lower clergies. For that, I feel very thankful to the Comrades from Mumbay, India and elsewhere. You, as a national and worldwide class, collectively make history. The best historians only record and analyze it, tying to be better at it than Descartes unfairly maligned maid! As for the overpaid and surnumerary members of the lower clergies, what they do with it is of no long-term importance.
This is exactly what differentiate Socrates form the Jewish Priests of old as well as from most past and present Rabbis. And, by extension from all religious thoughts. Although, there is a « Socratic » (so to speak) tradition in the Old Testament, which contributed to the birth of the « philosophy of history » and later to the development of the « history of philosophy ». Blind submissiveness to unknown phenomena can be religion for some, but it is sheer suicidal fanaticism to others. This irreconcilable antinomy is the key to ethics and to (Marxist) psychoanalysis. Ethics pertains to the needs of the human species as a conscious and responsible species on Earth and in the Universe. In this sense, it may be made in the image of possibly « superior » beings, that is to say « beings » themselves endowed with a conscience. However, this will require a hazardous act of faith concerning the perfection derived from St Anselms proof, which sends us back to ethics more than to any divinity. This is why it is preferable to start with the conditions of existence of the human species, a stand resting on foundations known to be always true, at least for our species and therefore for our relations as a species with any others species, whatever their level of development. This uncompromising « leveling » ontological necessity should even be greater if it is proclaimed that we, as Humans, are made in their image. Whatever the case may be, this Socratic and Marxist conception of Ethics necessarily applies or needs to apply to Human and alleged Non-Human consciences alike. The nature of these last Ontological Beings necessarily remain as scientific hypotheses until they can be comprehended in scientific or even empirical-technical but non-Baconian terms and thus differentiated from pure subjective delusion. As you might have guessed, Human conscience never needed a temple of stones nor a priestly whip to reach its full potentiality. On the contrary. It, itself, embodies this temple. It does so at least potentially. Particularly if a modern democratic pedagogy proves itself able to shade the condescending and supremacist beliefs derived from the old (non-Socratic) metallic metaphors of Plato, and likewise finally evacuates the figurative didactic method so dear to all the pontiffs, priests and all other self-elected pedants carried by our poor Earth who, nonetheless, remain fundamentally ignorant about essential realities. French uses the expression « for intérieur », literally the « tribunal of individual conscience », and the internal democratic popular forum.
We can contemplate means to keep all the advantages of the so-called system of repartition (that is to say a greater uniformity and thus a greater equality derived from the long practice of collective insurance). We can do this while conjugating these advantages to those specifically offered by Workers Funds, since the later allow the possibility to direct domestic savings towards job creation and towards the enhancement of national productivity, thanks to the surplus contributions perceived. To accomplish this, it would suffice to shift the system ahead for at least one year. (This would be possible by using the Reserve Fund option or through the legislative fusion of all existing systems, including the private plans that often benefit from fiscal and therefore collective largesse. A combination of both options is also possible for the duration of the transition period. An other possibility would be to adopt a transitional import surtax tied to a new internationally negotiated anti-dumping rule. This would favor both the global mobility of capital and a national and regional full-employment policy predicated on the maintenance and grow of the existing real buying power of salaries and wages.) Whatever the case may be, it seems imperative for the Left to study this general proposal in all its facets. All the proposals coming from the Right (privatization, complementary plans etc.) actually rest on a lengthening of the contribution period and on the speculative and short-term use of the accumulated money pool, thus amplifying the expected and recurrent disastrous consequences in time of speculative crisis for all workers involved and for society as a whole.
Hopefully, no one will forget the brilliant intellectuals, all these zealous supporters who made haste for the barricades in order to defend their understanding of the system of repartition. Whether you agreed then with the syndicalist Cohen of EDF or not, you will recall how they and many others in between laid an accusation of intellectual dishonesty (no less!) on the shoulders of some of their opponents. Particularly on the person(s) who proposed to change the system according to a Workers' Funds logic (or according to a Wage Fund logic, since the vocabulary changes depending on the persons using it, partially altering the content of the underlying concept in the process). These folks were profusely published in all organs of communication belonging to the Left or the Right, including in Le Monde, Le Monde diplomatique and lHumanité. They were guaranteeing us an average annual growth of 1,7 % (always the same GDP mirage), even taking this ''average'' rate as the basis of all their calculations. Meanwhile, they took great care not to elaborate on the necessary lengthening of the period of contribution implied by their scenario. Today, the Right is conducting its own emergency rescue of the system of repartition: It is simply lengthening the contribution period while lowering the level of real pension people will end up receiving when they retire (a painful reality well hidden by official statistics, and one which is automatically aggravated if a person chooses early retirement); at the same time, the Right is favoring private complementary plans thus exacerbating the current tendencies towards financial speculation. Given present reality, shouldnt the hasty critiques of Workers' Funds now proceed to a humble public autocritique accompanied by the beginning of an intellectual act of contrition? Or is it too much to ask? These damaging social evolutions were indeed exactly the ineluctable consequences, which I had tried to prevent for the benefit of the Left when I proposed my Tobin Thresholds and my Workers' Funds in my book Tous ensemble. The world is thus made: One the one hand, you have the tenured and paid experts, on the other the obscure militants (who nevertheless possess diplomas which are in every ways equal or superior to theirs, but who openly claim to be Marxist organic intellectuals.)
We should not underestimate the crucial importance of these secret documents. Years ago the economist John Kenneth Galbraith had vouched for their authenticity on his honor. Zbiniew Brzesinski, the author of the Technetronic revolution who was also inspired by them, never had this elegance nor this intellectual honesty! La Commune editions will soon attempt to republish them or at least to offer a truthful and extensive résumé of them. It is obvious that these documents follow in the steps of Madisons perpetual war and Monroes Manifest Destiny, which are central to the long-term planning conceptions of the American Establishment and lastingly shaped its worldview. Today, the Manifest Destiny is re-interpreted with the global key offered by the imperial and theocratic lunacy of the new crusaders. Having chosen perpetual war as a mean to dominate all their potential rivals, the United States was led to overemphasize the development of science and even more so of technological progress. Paradoxically, Marxs notes concerning the tight historical connection between war and economic progress within class societies, contributed a great deal to nourish this conviction. However, it did it in a perverse fashion, at least for all those visceral anti-communist who soon forgot that Marx, on the other hand, conceived of true progress in qualitative terms as a direct function of Mans emancipation as an Individual, as a Community and as a Species. With the ushering of the USSR on the world scene, these interstate rivalries assumed a fanatical and mystical dimension. In the beginning, we were only dealing with the so-called Realist view of politics based on the search for the equilibrium inherent in a Balance Of Power regime instrumentalized in function of ones own national interests, according to the successive teaching of Machiavelli, Bismarck and Metternich among others. Thanks to a theocratic and/or Nietzschean counter-interpretation of the vocation of the State understood as the support for universality by Hegel, this realist view later borrowed the sectarian and class characteristics derived from the works of Friedrich Meinecke, Nietzsche and, in the end, Carl Schmitt. The concepts of balance of power and of collective security are both anchored in social development, persuasion and a controlled deterrence regime attained by means of a general weapons reduction program. They were converted into their opposites by the recent reactionary willingness to return to the entelechy of a specific racially or castly based heimat. This philo-Semite Nietzschean cradle is singularly supposed to be blessed by a superior divinity or by a historical narrative purposefully designed for this task by the governing elite. Nevertheless, this warmongering choice in favor of technology, that is supposed to confer military superiority, fatally induces mass unemployment on the domestic level. The seriousness of this trend becomes obvious as soon as the customary rivalries among nations are reformulated by class conflicts, as was brilliantly demonstrated by the Bolsheviks. The perpetual war directed against the foreigners is thus necessarily paralleled with an internal war. For the United States, immediately after World War One, this doctrine successively implied national isolation, as well as an deep-seated anti-communism sustained first by a censitarian democracy, and later followed by McCarthyism as soon as mass representative democracy took hold. This evolution finally led to todays imposition of the Patriot Act, of the Homeland Security. It equally led to the liberticide and ultra vires confinement policy symbolized by the Guantanamo camp. This ultimate perversion of American democracy was achieved through the fabricated pretext of a war against terrorism, in a monstrous sequel of the Tonkin Gulf incident and of a Pearl Harbor wished aloud by many prominent members of G. W. Bush Administration. We already stated that these secret documents had lastingly impressed people like Zbiniew Brzesinski. In contradistinction, they equally left a lasting albeit subterranean impression on John Kenneth Galbraiths views, as well as on the view of all other theoreticians who, like him, are still convinced that the present economic system can still offer a gentler and more humane face, making it possible for capitalism to prevail thanks to the recreation of an affluent society. As we know, in a primitive Trinitarian logic, a thesis always calls forth an anti-thesis. Yet, too many people unconsciously refuse to contemplate the equally necessary negation of the negation! Independently of the fact that Galbraith may or not still be conscious of it, I personally believe that his entire oeuvre can be subsumed under a tentative to negate the logic of these secret documents within the framework of a bourgeois democracy. Galbraith attempts to do this while taking due account of concrete reality as it transpired from Berles and Meanss studies of the great American corporations in reaction to the works of Hobson, Hilferding and Lenin. Their efforts had started in the twenties and were brought to completion in 1939. Galbraith saw in the rise of these corporations the emergence of a new power structure based on the development of a managerial class far removed from a kind of capitalism resting on the familial ownership of private property. Miron E. Sharpe (John Kenneth Galbraith and the lowers economics, 2d edition, 1974, p 8) rightly notes that Galbraiths early book, American capitalism, describes the modus operandi of the American capitalist system, whereas his subsequent works attempt to come to term with its most obvious failures. None other than Galbraith himself offers the important cue in his autobiography Une vie dans son siècle (1983). There he explains the birth of the fundamental thesis argued in his major book The New Industrial State (1972). In the difficult post-New Deal context, this thesis was rather stale even though its restating in a new social and political context showed some courage. As the most advanced New Dealers before him, Galbraith discarded with a slight of hand the pretences of the antitrust laws, rightly thought to be good only as political and electoral ploys. He pretends that a society structured around the great capitalist corporations, now dominated by relatively autonomous managers, would nurture a different kind of acquisitive logic that would not be based on purely individual profit as the main socio-economic systemic thrust. The technostructure was supposed to operate according to a different set of rules. This new social group of technocrats would further be flanked by the countervailing influence exerted by the unions or by the numerous pressure groups within civil society. The State, reduced to the role of a neutral umpire or that of an honest broker (though without R. Dahls candid illusions!) would thus be able to lead societies toward a good society (Galbraiths more equitable society ended up being transformed into the improbable Just society of LB Johnson and of the Democratic Party.) Affluence could then overcome mass poverty, so that a prosperous United States and a rich Western World could finally transform weapons of war into peaceful means of production (see Swords and ploughshares, the economy of the arms race). This was in tune with the UN ideal according to which war is bred within the spirit of Man, before it devastates the battlefields. (You might recall that Galbraith served as an Ambassador in India during the heydays of the Non-Aligned Movement.) In this context, the present neoliberal regression, which is caused by an excess of financial speculation, only appears as a moral shortcoming originating with the self-satisfied class rather than being portrayed for what it really is, namely a neo-Nietzschean tentative to do away with the most lethal contradiction of capitalism. Ominously, this is now attempted through the engineering of a militarized return to a cast society, one that is perfectly willing to forcefully suppress all the economic and historical laws which seem to inexorably condemn any ruling class still living off the exploitation of Man by Man. This was first attempt by Mussolinis fascism. Similarly born from the same philo-Semite Nietzschean cradle, this deleterious fascist ideology entertained the very same irrational illusions. Modern historians of fascism only see patent contradictions in this, whereas this regressive system of thought was ontologically in tune with Nietzsches forceful march toward midnight! (As we know, Nietzsche gave naturally birth to the fraternity that backed the notorious anti-philo-Semite Nietzschean, Wagner. The same exclusivist logic will naturally lead from Mussolini to Hitler by way of a brutish balance of power, reached with the help of a ferocious anti-communist struggle conducted with Western acquiescence, and even complicity, at least up until 1939 and even 1941.)
The specificity of Reagans crusade, and even more so of the philo-Semite Nietzschean post-Reaganian crusade, is thus unconsciously, but strongly, mystified by the amiable worldview of Prof. Galbraith. In reality, within the framework of Galbraiths candid notions, such crusade becomes quite unthinkable, unless it be seen as a purely transitional aberration. However, the real technostructure is very different from what it was portrayed to be, even when it invaded the nationalized enterprises, as it massively did in Western Europe, thanks to the post-World War Two reconstruction process. In fact, it always was a public and private bureaucracy strictly subordinated to the Capitalist State cum employer, before it attempted to gain a complete autonomy through the development of the new global governance ideology. The later is fraudulently praised in the name of the empowerment of shareholders, although this is obviously a simple regurgitation, albeit with the short-term, speculative and global slant, of the good old peoples capitalism, which was originally intended as the necessary ideological countervail to the emergence of the managerial class inadequately analyzed by Galbraith. The contemporary pretensions of this new a-national and proto-feudal merchant capital are now presented without any superfluous mental restrictions, as is openly illustrated by the ILO 2004 Report entitled A fair competition: opportunities for all. Everywhere, from the Roosevelt Administration up until the advanced Social State imagined and build by the National Council of the Resistance in France, the lower, middle and higher cadres of the bureaucracy were first educated in highly regarded elite universities and appropriate departments, and later carefully and legally isolated from any undue union influence on their workplaces. The bureaucratic rationality of Max Weber and its associated concept of meritocracy had no other ambition than this class control through the reorganization of the bourgeois State established autonomously with respect to elected but transitory governments. The same can be said for its post-Hegelian version such as expounded by Kojève. Obviously, the moral relapses, too hastily judged transitory in nature by the ideological act of faith of many petits-bourgeois intellectuals working in the shadow of the Kennedys, should not impede capitalism, naturally confused with democracy, to prevail! Galbraith had rapidly learned to appreciate Myrdal and Keynes. However, if the lessons of the New Deal still retain a value, it cannot be in abstraction from the socio-economic predictions formulated by the aforementioned secret documents of the American Establishment whose authenticity Galbraith once vouched for. Or without considering the lasting impact and the deep-seated fears lastingly produced by a Great Depression, which saw a sudden fall of about one third of the American overall industrial production and a concomitant rise of mass unemployment that rapidly involved over 20 % of the available labor force. This is because the difference between these internal secret studies and the mainstream and overt economic theories propagated by all American and Western universities and Institutes lies in the fact that the former take Marx seriously, notably in so far as the inexorable effects of productivity and of the laws of motion of capital are concerned. You will recall that André Gorz did the same for the same, albeit characteristically unstated raisons, when he launched in his criticism of Marx with is hasty pretension to bid adieu to the (supposedly dying) proletariat. Indeed, the inner circles of the US Administration rapidly came to theorize that the development of capitalist productivity will eventually free the system from the active participation of 80 % of the working population, the working week being held more or less constant. Moreover, they were logically led to conclude that such an economic system could not coexist under the contemporary form of mass representative democracy and citizens empowerment. To avoid the expected class struggle to rapidly turn into a dangerous civil strife, a soft police State would have to be set up. However, this would not be enough. For the system to secrete its own inner stability, this 80 % of the surnumerary working population had to be subjected to a minimum level of education (the backward-looking generalization of Grade 9, according to Braverman). This revised system of capitalist education would thus be based on the dispensation of a new philo-Semite Nietzschean opium of the people. Furthermore, the surnumerary workers had to be kept busy doing menial part-time tasks or working in newly reinvented circuses. As can be seen, we are now forcefully being pushed along this road especially since 9/11. The old mass representative democracy, already operating in capitals best interests, is now sustained covertly at a great cost. This tight control is exerted through the class-oriented financing of political parties and of the main pressures groups, by the class-oriented financing of the think tanks and private foundations. This is done thanks to fiscal schemes calculated to increase the bourgeoisie covert influence via the targeted reduction of their direct and succession taxes. In a true Orwellian spirit, it is equally and importantly exerted through the complete control of all main means of communication, information being presented as authoritative only when carried by the major media networks according to the prescriptions of the Trilateral Commission and that of Huntington. The venal and dehumanizing influence of reality shows, or that flowing from the ultra-Orwellian neoliberal propaganda dealing with mass psychological control and the so-called war on terrorism, is easily explained by an extrapolation from the aforementioned documents, but remains hopelessly opaque on the basis of the well-intentioned ideology of Professor Galbraith. The same is true for the re-edition by Hollywood of the Wagnerian archetypes and parables in its various star wars featuring an imperial struggle to the death between Good and Evil forces, as well as in some films by Spielberg or their clones! In the first instance, namely in the secret documents mentioned here, the capitalist future of post-Fordist society is dramatically and lucidly envisioned. In the second, we cannot fail to notice that Galbraith optimistically chooses to miss the point. It is also symptomatically the case, for instance, for the fundamentally Nietzschean and even more Burkean aspects of Thorstein Veblens theory (Veblen was a former Yale student), whom Galbraith interprets wrongly as a critique of capitalism or, more precisely, of the dominant ruling elite. (See A view from the stands, 1986). It did not escape Galbraiths attention that the heart of Veblens system consists in the conscious willingness of the elite to squander wealth in order to preserve the social cohesion for the benefice of the ruling classes and dominant casts. This principle condoning cultural, social and political manipulations, through a regime of targeted squandering, in the pursuit of what is sanctimoniously given as a higher goal, had obviously been borrowed by Nietzsche straight from the commentaries and exegeses of German right-wing rabbis and later used, as is well known, according to his own lunatic fixations. However, it just seems that certain things cannot be openly aired in good society!
In effect, the New Deal, which seems to inspire Galbraith, embodied the tremendous rise of egalitarian and communist concepts in the United States at the time. The unionist Lewis from the CIO, the confederation regrouping industrial workers that had broken its ties to the AFL, the Gomperist craft confederation, was quick to bank on all the previous radical and communist efforts in his drive to organize the unorganized. Lewis intelligently co-opted the internal efforts of Roosevelts governing New Dealers, such as Wagner, when he devised its rallying cry: President Roosevelt wants you to organize, thus launching an unprecedented wave of unionization in the US. In effect, this led to the creation of a real industrial countervailing power that was exercised essentially during the negotiation of working contracts. For politically and socially constrained business-owners, these collective contracts held the promise of a disciplined labor force, at least for their entire duration, thus providing the stability necessary for internal planning. A special mention should equally be made of the War planning experience that was able to draw on such young talents as Paul Sweezy and Harry Magdoff, as well as on the younger crew of proto-Keynesian economists such as Hansen. To whom has to be added statisticians such as Kuznets. As it were, all these elements do play a more crucial role on the terrain than Keynes himself, if he is abstracted as such from the actual historical context. There is no facile rhetorical intention here. Our intention is not to enter in a polemic with anyone but rather to debunk some silent assumptions (non-dits). The alternative to contemporary neoliberal global capitalism can no longer be a return to a gentler and prosperous capitalist brand, based on a capitalist State adequately assisted by a technostructure presumed to be conscious of the many lacunae of disembedded orthodox economics. No more than the return to the Smithian capitalism of the cornerstone butcher and grocer and to the apple and cherry pies did constitute a real alternative during the Great Depression, as the most advanced new Dealers had well understood. These were already conscious of the evolution, later synthesized by Stephen Heymer, from familial and national capitalist firms to the new capitalism dominated by the multinational corporation.
More than ever the real alternative is between capitalist barbarism and socialism. The remaining ambiguity comes from the bourgeois disinformation services and from the numerous pitres and lower clergies, all over-represented and only too willing to sow confusion among the leftist ranks. Thus, we can observe the persisting confusion pertaining to the necessary theoretical opposition, in principle, to capitalism, which is undeniably based on its systemic contradiction (productivity, concentration/centralization of capital, overproduction and underconsumption, control of surplus value and of social surplus value etc.), and the political processes, which unfold in institutionally precise but mutable contexts. Thus the practical distinction between strategy and tactics, which invests the means to be used in order to provoke the shedding (dépassement) the old capitalist mode of production cannot be confused with the ultimate goals. On the basis of such a confusion, it would be impossible to distinguish between the direction pursued and the speed it can reach. It would thus be impossible to conceive with a minimum of lucidity not only the class struggles, but also the class alliances that necessarily need to be forged. In this respect, in my essay dealing with revolutionary reformism or social-democratic reformism (see Réformes démocratiques révolutionnaires ou lamentable Rossinante du réformisme? » in Tous ensemble (ed. 2002), I had knowingly proposed to replace by a more useful and pragmatic distinction, the fallacious opposition between Bernstein-type of reforms (i.e. necessarily bourgeois in character) and revolution (i.e. communist, Leninist revolutions). This involved a distinction between proletarian revolutions on the one hand, and democratic revolutionary reforms on the other hand, the later involving equally authentic proletarian social changes. I was thus developing the option for a peaceful road to socialism that was lucidly considered (and certainly not discarded as is often said with an hollow and condescending certitude) by none other than Lenin in his State and revolution (1917). This option does not belittle the correctness of the revolutionary road to socialism, nor does it minimally question the exemplary value of the Bolshevik October Revolution. All depends on the circumstances we are placed in, and of the degree of class-consciousness of the proletariat and of its representatives in pursuing their class struggles and alliances. Thus, Galbraith could easily concede to us that the Blairite alternative is really not one at all, since, to only note the obvious, it destroys internal demand. However, like all other bourgeois economists, progressive or not, he remains ontologically and methodologically incapable of understanding the necessity of work sharing (such as envisaged by Marx and Emile Pacault), if only by way of a generalized reduction of the legal working week (such as the 35-hrs workweek implemented by the French gauche plurielle). As we know, both versions were directly derived from the influence of Marx and his understanding of workers struggles, as well as from the social exigency to ultimately shed away the exploiting capitalist mode of production. The symptomatic hiatus in Galbraiths stand can perhaps explain why a pitre like Milton Friedman can remorselessly entitle one of his brilliant books, customarily fed with high doses of von Hayeks brand of peculiar right-wing Libertarianism, from Galbraith to economic freedom (1977)! Prof. Galbraith could rightly take this Friedmanite attack as a vindication of his life work! Obviously, Frideman does not have the least idea about the conquest of Sunday or about all other statutory paid holydays even when they are skeletal as is the case in the US , nor a fortiori about the International Labor Organization (ILO) defense of the 48 legal workweek as well as all the other legislated working conditions. More than ever, the political and social alternative is between a philo-Semite Nietzschean barbarism leading to the unavoidable reintroduction of a new slavery and a new domesticity, or, on the contrary, the institution of a new economic regulation by means of work sharing. The extreme dangerousness of this philo-Semite Nietzschean barbarity, with its inherent exclusivist bent, is clearly understood as soon as we are willing to lucidly consider the inevitable results flowing from the inevitable destruction by the resistance of the ingrained illusion of a Manifest Destiny extent to the whole Earth. This is because it is presently being rewritten in an imperial Judeo-Christian and right-wing Zionist fashion, but in the precise context of the economic and national demise of the American State, a demise, which is naturally and logically secreted by this very same exclsuivism. Let us add immediately that the real demise can, or rather, should only concern the political structures enforcing class domination and certainly not the Nation per se. National entities have to survive as necessary mediations within greater regional and global frameworks. In turn, these wider structures are needed to usher into a new proletarian internationalism that would have the ability to negotiate a new and more fraternal International Division of Labor (IDL). This IDL would be a-imperial by definition. Formal representative democracy has run out of its ability to save capitalism from the self-inflicted wounds caused by its own animal spirits. New forms of socialist democracy now need to be invented. If the transition is peaceful, these forms of socialist democracy will prevail through the slow but inexorable development of new ways to collectively control the social surplus value. Otherwise, the Bolshevik revolution, now benefiting from the critical appraisal of its own experiences, will reassert itself as the only conceivable road to a more peaceful and egalitarian world under the circumstances. Contrary to what John Kenneth Galbraith is still willing to believe capitalism can no longer prevail because of the antagonist contradiction that increasingly pits the economic potential of its productive forces against the extreme alienation produced within the relations of production they foster. This is a process, which increasingly and fatally undermines human dignity and the productive use of intelligence and creativity. The realm of economic necessity must now give way to the realm of liberty thanks to the sharing of work. Revolutionary reform or revolution, what is perennially at stake is always the necessary demise of capitalism as an archaic mode of production, and certainly not its populist and demagogical rescue. The good Galbraith, a Canadian-born American, is now dépassé: Long live Marxist political economy!
On the phenomenal extent of this cultivated ignorance and desired philo-Semite Nietzschean return to obscurantism and intentional intellectual and ethical fraud see: In Praise of Reason and the Secular State, Nietzsche as an awakened nightmare, Lit du néo-nazisme and its annex Aux racines du fascisme as well as my book Pour Marx, contre le nihilisme all available in the site http:HYPERLINK "file://./"//lacommune1871.tripod.com . Once you replace the Epopee of Gilgamesh as well as the Egyptian mythology related to the philosophical shifting from a lunar to a solar calendar, or even the Hammourabi code and similar ancient texts, how much of the ''bible'' and of rabbinic and Right-wing Christian and Jewish Zionists pretenses to an historical and a divine anteriority would survive? How many political and colonial crimes would we have been spared so far in the Middle East as elsewhere? With the degree of modern knowledge now attained on these matters, any pretense to give a political expression to these lunatic fallacies represents a crime directed not only against the necessary secular character of modern ethnically and culturally heterogeneous societies, but also a crime against human equality and therefore against Humanity as such. These tendencies have hurt us deeply from the beginning. Their deleterious influences have wrecked havoc within communist ranks since the collapse of the Soviet Union to the point that some self-elected ''servi in camera'' of the new right-wing Zionist global empire pretend to retain a grip on historically important Western communist parties in order to preventively eliminate any determined class and proletarian resistance. These anti-egalitarian roots must be eradicated from our ranks without any compromise. The sooner the better. A communist party is strictly secular and even atheist in the etymological, informed, and therefore tolerant sense described in the second part of Pour Marx, contre le nihilisme. Though anyone who believes in human equality can have his/her place in a communist party, a Catholic, a Protestant, a Jew, a Muslim or a believer of any other religious faith has strictly no place in a Communist party, if this religious identity is his/her dominant and exclusive ethico-political point of reference. Strict laicity remains the cardinal rule for the Partis life. This implies that religion should be dissociated from its practices, which are by definition political. This would include the militant defense of an appropriate and new Marxist psychoanalysis. One cannot truly militate in favor of Human freedom be remaining him or herself subjected to low or high superstitious believes that pretend to be awakened. This should particularly be true for the Partys cadres. They should be conceived, by definition, as public servants of the Party and the proletariat. Human equality and a free and critical conscience are our twin ethico-political categorical imperatives. Religious or psychological beliefs, necessarily relative in nature, are only acceptable as useful hypotheses but only if they do not contradict scientific investigations and socio-political reforms aimed at laying the foundations for the individual and collective recovery of Man by himself. We know since Gioacchino da Fiore and Vico that the puerile figures of the father or of the lord are antithetical to an authentic democracy featuring free and equal human beings. Any religious or secular negation of human equality, be it in the form of an imbecilic belief to be part of an elected people or an elected or predestined sect or any such lunacy, should be quickly eradicated from the party. As well as the objective tolerance or covert backing of the same imbecilic attitudes and their right-wing Zionist and neo-Nietzschean political consequences. The dialogue with the various faiths should rest on the prior recognition by all that science must retain its primacy without exlusivism and without a priori mystical fear for what is still scientifically unknown, over and above any metaphysical or even Freudian charlatanism and similarly unfounded and conceited musings. The strict secularity of the State and of political life, as opposed to intimacy and private live, must remain the guiding light of the militants as well as of the cadres of any Communist party. Retaking possession of our Communist parties from the self-elected opportunists presently encrusted in their higher ranks has now become the Number One priority. This must be accomplished without ethical, conceptual or political compromise. Our political and intellectual survival and development as an autonomous ethico-political alternative together with the survival of the democratic conquests of the proletariat are now everywhere at stake. To put it bluntly: To be a communist means that one despises and definitively rejects the self-serving prosthesis offered by religion and by the Masonic and secret lodges of every kind. One equally rejects and despises their fraudulent and vacuous mythologies, as well as their absurd rituals which foster a malevolent secrecy and a sectarian control animated by the sole aim of preserving class hierarchies and the hope to instrumentalize the unknown for this end. That is to say, in the final analysis, the hope to exploit the credulity of common people and citizens alike against their best interests as explained in my Pour Marx, contre le nihilisme. Too many people think of themselves as awakened, whereas they only are a bunch of pitres.
We should learn to defend with great strength and lucidity the undeniable conquests brought about by communism even when these conquests have been temporarily reversed (as is the case in the former Soviet Union). To do so appropriately, we should first dare defend the validity of the classical communist theses concerning the collective ownership of the means of production (not to be confused with property for personal use or for cooperative purposes); we should ask for the completion of the democratizing process through the addition of a real industrial democracy (i.e. socio-economic planning, workers councils etc) to the mere representative democracy now in use, as well as the strengthening of participative democracy. Elections in a representative and participative democracy should be proportional. This last democratic form itself should be consolidated through instances of democratic controls such as Ombudspersons offices and Citizens Police Complaints Committees. Above all, democracy in all its forms should be insulated from the pernicious influences of private property. This involves among other things the strictly public financing of political parties and of all democratic instances, permanent equal or proportional air-time both in private and publicly-owned medias, when these media are involved in political as well as when they deal with cultural activities in the wider sense.
On the other hand, all critiques of real socialism should be reinserted back into their precise historical context. This is necessary for two reasons: First, it is painfully obvious that the most vile and widespread criticisms melt just like snow in the sun as soon as they are reformulated away from this ideologically biased anachronism. Even Stalin would quickly appear in a very different light, if only by opposition to the treason of European social democracy. (Such a treason is readily exemplified by Blums policy toward Republican Spain, or by Munich, or by the incredibly venal US neutrality manifested by the Lend-Lease and the Cash-and-Carry policies imperturbably pursued up until the attack on Pearl Harbor on Dec. 07, 1941, and so on and so forth.) The supposed reversals of the Party line during the period of struggle against Fascism and Nazism themselves will then become crystal clear for anyone who will pause to take a glance at the chronology of these troubled months and to any one who is ready to take the time necessary to analyze the previous and repeated treasons by Western democracies. It is for instance still hard for bourgeois historians to come clean on Malrauxs prudence up until 1942 when he finally joined general de Gaulle. Yet, as we know, he was not alone. Many great bourgeois intellectuals as well as many political figures from the center-right or the left were then found to be quite vacillating although in their case they could not adduce the pretext of a purely tactical party line. Is it really necessary to add that this is equally true for many leaders of the Jewish communities, as a matter of fact up to 1938 under Mussolinis fascist regime, which testifies to a sad truth: namely that Nietzschean philo-Semitism is far from being a recent invention? The role of French, European and Western mason lodges, all impregnated with their neo-Nietzschean tendencies before the war, has not been told yet, which does constitute a great prejudice to communism and communist parties, if not for authentic republican spirit. This ontological vacillation can equally be observed after the beginning of the war and its monstrous unfolding. Witness, for instance, Churchill's Machiavellian efforts in desperately seeking to delay the opening of a second front in Continental Europe before Stalingrad. (I am referring here to the planned fiasco of Dieppe entrusted to the incapable Mountbatten. This was Churchill at his best, although he outdid himself with his 1946 war-mongering Fulton speech in Missouri. In this unsettling speech he announced the creation of a curiously designed Iron Curtain in Central Europe extending from Stettin to Trieste, just because he had lost the election in favor of a more Keynesian oriented Labour opponents! Churchill's original Iron Curtain line had purposefully made abstraction of the Red Army's presence in Eastern Europe and therefore amounted to a war declaration on actual war allies, thus single-handedly launching what was later known as the Cold War. With the help of general Lucius Clay in the West German sectors.) Through these machinations, the bourgeois world in its entirety kept the hope to kill two birds with one stone. The magnificent book Les communistes. written by the great poet Louis Aragon constitutes a superb introduction to this essential problematic.
It is nevertheless true that, under a socialist regime, the much maligned rehabilitation trough work (the gulag?) could have been advantageously replaced by a unique measure, that is to say, by the temporary suspension of citizenship rights, as this would have been enough to protect collective property in most cases, not involving the use of violence, without jeopardizing any other individual formal rights. But even then, unless you are ready to contemplate with equanimity the systemic creation of pariahs, the difficult question of rehabilitation and reinsertion of accused individuals in the normal social milieu would continue to be raised, since these individuals never cease to be human equals. Whatever the case may be, classical rehabilitation trough labor, as it was practiced under real socialism, can very advantageously be compared with the predicament of the people of underdeveloped countries at the same time, or for that matter, with the predicament of the most exploited formally free laborers toiling in all contemporary countries today. One exploitative situation cannot be condemned without in the same breath voicing the condemnation of the others. All forms of exploitation and repression should be condemned both for their intended and effective cruelty, unless one fancies oneself to be in the position to write History from the point of view of a dominant group, which is indeed the ultimate and most nefarious illusion. (Concerning the last numbers hatched by old and senile apparatchiks, hoping to hide their own former responsibilities, we should first mention that these are persons who often happen to have been and still remain the worse kind of opportunists. They are now demonstrably financed by external groups. They are thus reduced to surreptitiously mix in the same bag common and petty criminals, political prisoners and the internal migrants who were both enticed and/or forced to settle where they were told. Yet, even under these purely ideological and venal constraints, they cannot provide annual averages for the former Soviet Union, which would exceed those painfully obvious inside the class-oriented jail system of the USA. The later is a system which does not shrink from making an abusive use of the death penalty as the only possible means of redemption against serious and petty crimes alike, especially when they are committed by the lower and dangerous (mainly colored) classes against private property, the rich and their ways of living. Of course, a conscious blind eye is always turned upon the reality of capitalist urban ghettos since these are perpetually destined to remain on the other side of the tracks, even though they unfailingly succeed in producing their daily quota of misery and death, which are never officially recorded for what they really are. In some boroughs of Washington DC, just behind the White House, infantile mortality is far superior to the average in Bangladesh! The same critiques always fail to speak about domestic laborers, that is to say about a definite form of modern slavery assigned to a specific place. And yet, everywhere in the Western World, the supply of this category of laborers is carefully planned by the official national immigration policy. This is consciously done as a hidden but efficient manner to sustain and preserve the standard of living of the petty and great bourgeoisies, as well as that of many pecunious governmental officials of some rank who nevertheless never fail to dutifully express their attachment to republican and even Schoelcherian principles when it is eminently politic to do so! We are talking here of an ingrained dishonesty which is poorly masked by the ridiculous pretension according to which the actual traces of the gulag are hard to find because they would have being carefully erased by the communists (but, of course, not by themselves when they did pretend to be loyal communists in the past, that is). We are thus fraudulently led to believe that unfortunately the numbers they are able to provide are naturally underestimated. This plain dishonesty is intended as ideological weapons by people who have spend a life as deleterious opportunist and careerist ideologues qua diplomats. These people are as useful to us now as they were to their own people during their earlier careers! If taken seriously, though, their recent ideological self-righteousness would impede any real and objective understanding of reality. This would be quite unfortunate because without such an objective understanding there will be no hope to ever transcend the original problem, definitively and democratically, in whatever forms it presents itself. (Noam Chomsky has illustrated this crapulous petty bourgeois and bourgeois practice of statistical abuse in the case of Cambodia (now Kampuchea). This is a country that was martyrized by neocolonialism where real horrors have indeed been committed. However, the number of deaths or permanent handicaps directly caused by Agent Orange or by American anti-personnel mines far exceed the 300 000 or 500 000 deaths which can be directly attributed to the Pol Pots regime. This is a far cry from the 1, 2, 3 millions, always given in a roundabout shape, which are customarily offered as unquestionable numbers but always with the self-righteous intention to indiscriminately tarnish political opponents, especially communists, an undiscriminating method that operates as a justification unto itself. Which is all the more despicable since no one can possibly ignore that Washington and its Western allies dutifully turned a blind eye to Cambodia when the country and its Khmer Rouges leaders were useful to the USA. Indeed, they were used to fight and embarrass a recently victorious Communist Vietnam, an undefeated country that had crushed many decades of Western imperialism and was thus always conceived as their main regional enemy. This is identical to the behavior of an Albright who demonstrably chose to close her eyes while a real genocide of great magnitude was unfolding in Rwanda. According to similarly despicable denigration tactics, it is now usual to attribute to Stalin and to his politic of dekoulakisation the millions of real deaths caused by a persistent famine directly caused by the devastating and sustained impact of so-called White counter-revolution, followed shortly after by the Nazi occupation. These episodes are something the new missionary historians are not wont to point out since many of them would have to account for their own and family behavior during the counter-revolution and even more so during the Nazi Occupation. Kulaks had consciously chosen their camp, and did so in time of a permanent and open war. Some revisionist victories might well turn out to be but Pyrrhic victories.
Ignominious accusations should be refuted, facts should be reestablished in their historical truth. That done, there would only remain the very arduous but real problems. The very same problems which concern the contradictions within the people and within the international communist movement: These would require sustained, rigorous and honest discussions animated with the intention to understand both the long term and the conjonctural objectives our old comrades sought to reach, always putting their own life in the balance, notwithstanding their ultimate historical fate or the official position they had occupied in the general movement. No movement of social transformation is ever able to succeed if it accepts to be tarnished by mimicking the partial and fraudulent class history fed to it by its class enemies. These obvious and simple truths are bound to reinforce themselves as the concrete situation imposed upon the workers the world over is exacerbated by global capitalism. Indeed, this is exactly the reason why, today, many groups seek so crapulously to discredit communism: The bourgeoisie, which has turned once again to Nietzscheism, is now ideologically playing for broke and is doing so with characteristic ferocity and dishonesty. (One can now even witness some people, the same who owe their lives to the rapid advance of the Red Army of the Judeophile Stalin, now pretending that communism was far worse than Nazism and Stalin far worse than Hitler: An idiotic blindness to which it probably would be too easy to answer by asking these same persons if they would have preferred, at the time, that Stalin and the Communists in general had turned their heads the other way?)
The secular communist millenarian vision, namely the transcending of the capitalist mode of production remains, now as before, to abolish all the forms of exploitation of Man by Man. It is definitively not to posit the divine election of some groups and of some castes as the glorious end of History and of Human becoming. Georges Brassens had cautioned against the pusillanimity with which too many people are wont to rewrite history while remaining cautiously on the other side of the Pyrenees as long as it is safer to do so. If we truly desire to advance along the road of equality and freedom both for individuals and for society at large, we certainly cannot acquiesce to the expropriation of our precious heritage of communist struggles and popular conquests. In accordance with the salutary advice of the great communist poet Aimé Césaire we have to be able to honestly account for all our past experiences. Otherwise, no transcending will ever be possible. Our intellectual voluntary servitude would then be complete.
One will certainly recall the Rablesian letter Gramsci wrote to his son Antonio advising him to love history since it deals with the becoming of Humanity.
On this same political conception, see the conclusion of the article Les consequences socio-économiques de Volcker, Reagan and Cie (available on the same web site) The formulation of this concept of politics is entirely mine. The general idea underlining it naturally belongs to all classes and peoples in revolt against exploitation since the beginning of time. Here the tendentious exegeses of Attac, like its biblical sister, displays the kind of antecedents, which one cannot really be proud of! What one chooses to takes and what one chooses to ignore from known pre-existing works tells a great deal about the ontological nature of the borrower.
Excerpt: ( Note added May 1st, 2005: I have already elaborated on what I thought would constitute a communist comprehension of the current attack against the Stability pact. These reflections are gathered in the International Political Economy section of the site HYPERLINK "http://lacommune1871.tripod.com/"http://lacommune1871.tripod.com , in particular in the piece entitled Europe élargie, Zone euro et Europe sociale (11-09-2003).
We should all take note of a glaring fact: All those from the Right or from the Left who argue in favor of an allegedly more intelligent understanding of the Stability and Growth Pact, or in favor of its demise pure and simple albeit masked as a reasonable demand for more flexibility, are now belatedly basing their public argumentation on purely Keynesian reasoning. That is to say, they are now emphasizing economic and trade cycles and the necessity to tame them with counter-cyclical measures, while they continue to pursue a strictly monetarist and Friedmanite economic and fiscal policy. This is contradictory to an absurdly ideological level. Budgetary and overall economic discipline, especially as it pertains to the debt/GDP ratio, and therefore to the available budgetary margin, is always promised for tomorrow when economic growth will miraculously come back. However, Keynesian principles and Friedmanite rhetoric are not soluble whatever the demagoguery used. One should never confuse a rigorous monetary policy conducted by a functional Central Bank with monetarism. The later is an eccentric brand of monetary policy born of the specific needs of speculative transnational capital especially after the repeal of Regulation Q and the recycling in the West of the petro-dollars possessed by the petro-monarchies engineered by H. Kissinger after the first oil chock of 1973. Volcker, Reagan and Thatcher have transformed this systemic perversion into a dominant neoliberal global policy. The endemically overvalued P/E ratios even in a post-Tech Bubble era illustrate the dramatic disconnect of this dominant monetarism with conceptual reality and above all with the real economy. It is inexorably ruining the USA and with it the whole West. At the very least the Maastricht Criteria have the added advantage to force a return to economic rationality and to the actual working of the real economy. Furthermore, we should note that due to demographic, technological and product cycle trends and to the rise of new industrial and demographic powers, the average rate of growth in the West will match that attained during the so-called Trente Glorieuses only with great difficulty. The US mirage is only that, a statistical GDP mirage achieved through national and household foreign indebtedness transitionally bought by the systemic abuse of military clout and by the control of the dollar printing press. Meanwhile, every one fails to notice that the recession caused by the bursting of the New Economy speculative bubble is ended in the West so that current problems are strictly structural in nature and not at all conjonctural. In particular, this means that they necessarily will become worse as delocalization and wars jointly take their toll. In this realist scenario, what does fiscal harmonization mean? It simply means the lowest European and worldwide fiscal denominator for the benefit of global speculative short-term capital. It specifically does not mean the needed negotiation of a new anti-dumping rule at the WTO, one which would be backed by a fiscal policy intended to transform short-term effective profitability into a less profitable venture when compared to purely long-term productive (i.e. immobilized) investments on a national and global scale, an alternative which would then open the road for the negotiation of worldwide Tobin thresholds. Furthermore, the European bourgeoisie is now actively imitating the Reaganian neoconservative prescription in another important way, namely the shifting of central spending to the regional and local governments through a monetarist decentralization/deconcentralization and regionalization backed by a series of privatization at these lower levels of government. This is already translating into more overall taxes for the citizens, not less, but with drastically reduced social benefits often subjected to a regressive imposition of tariffs. This being implemented at the same time as the neoliberal march towards a flat-tax regime that favors the richest decile, no one is expecting a trend in the reduction of the central State indebtedness, especially not the government implementing these reactionary policies. To repeat, the main issue for the bourgeoisie is to transfer collective wealth and social surplus value to itself, not to run the economy in a rigorous but mutually beneficial fashion.
It should be kept in mind that this transfer of wealth is done within a specific international constellation of forces which is still defined by two contradictory main tendencies, that of a supra-imperialist entente or that of an inter-imperialist rivalry played out in a more or less muted form. Regional blocks may replace big national powers and their colonial or neocolonial empires, and neoliberal globalism may temporarily tilt the balance in favor of a world bourgeoisie foreshadowed by the Trilateral Commission. Yet, the internal hierarchies and tensions will continue to subsist. The present global imperial push led by the American philo-Semite Nietzscheans relies on preventive wars that are both military, commercial and diplomatic in nature. These imperial global and self-elected elites do have a strong interest in seeing the discipline of the Stability and Growth Pact destroyed since this will ineluctably lead Europe along the path of an inexorable fiscal Latino-Americanization which no weak post-Welfare States, further undermined by weak European central institutions, will ever be able to reverse. European citizens should remember that the summit of any empire is a lonely place indeed. As a currently rehabilitated Carl Schmitt would have it, it eventually needs to merge every like-minded souls into the dominant unicity of a führer and its servants, in diametrical opposition to a fabricated and demonized ''enemy''. The division of power of democratic institutions animated by a proper esprit des lois imagined by Montesquieu would thus be eviscerated by a fascistic and theocratic brand of neo-Nietzscheism.
This is why I begun the present essay by underlying the absolute ethico-political, if not the scientific, obligation to match concrete results with ideological pretenses and light-headed promises. I note that no one among the many transversal light-headed tinkerers of the Maastricht Criteria is willing to postulate their collective demand for a new budgetary flexibility on the strict and enforceable obligation to raise capital taxes in order to ensure the return to equilibrium in the likely event their neocon strategy would fail to bring about the promised growth. Without such a commitment, the Friedmanite policy offered under the cloak of a neo-Keynesian rhetoric will simply amount to the engineering of an effective Nietzschean redistributive social policy favoring the richest 10 % of the population, just as in G. W. Bush's America. As Communists, we will never condone such a miserable ploy. Nor will we wait until its results are translated into a Rawlsian and Giddensian social justice rhetoric and be presented to us by both right-wing and social-democratic parties as a fait accompli. Conscious class struggle does not brook anti-proletarian faits accomplis of any sorts. Whatever their national clothings, Blairite Third Ways have no future whatsoever within the ranks of the Left.
To be fair, some EU governments have a greater debt to GDP ratio than others who respect the 60 % ratio. Coherent with the fairness as well as the rigorous imperatives implied by Maastricht, it should be stated that the 3 % budgetary deficit and the 60 % indebtedness ratio mean respectively 3 % and 60 % and nothing else. This, in turn, will imply that the Euro countries whose indebtedness is superior to 60 % should be subjected to a lower budgetary ratio of 2 or 2.5 % , so as to use the difference on systematic debt reduction and thus contribute to the long-term collective well-being of the whole euro zone. The budgetary weights of governmental interest payments as well as the prevailing rates of interest become crucial. In this scenario, one that was unofficially applied up until now to Italy by Brussels, the most important question remains how to insure a correct amount of productive investment. By this is essentially meant domestic investment that will not translates negatively into constant outflows of short-term capital, thus compounding the initial indebtedness problem while destroying the few remaining industrial and economic apparatuses. The solution lies in the modulation of the Cooke ratios. Nations that are more indebted would be allowed to implement preferential Cooke ratios for rehabilitated long-term domestic investment banks. These banks would simultaneously benefit from lower taxes and from State-controlled provisioning policies in order to insure the national and European overall financial stability. As this would influence the direction of medium and longer-term investment in the EU, this policy should be supplemented by two associated initiatives. One would be to allow similar regional long-term investment banks to operate in all regions affected by a higher than average rate of unemployment. This would insure that the domestic saving of one nation would not be soaked by another without a concrete mutual benefit translated into a commonly sustained rate of long-term collective investment. The second is to create a specific European counter-cyclical long-term investment bank whose mandate would be to support the most important financial montages of their national and regional counterpart and to help with the emergence of European consortiums destined to undertake purely European public works of great scope. Another role would be to associate these activities with swap operations destined to transform State indebtedness into secure productive initiatives by trading debts against longer-term but secure stocks (as described in Tous ensemble). A State like Italy can still temporarily reinstate the Eurotax on higher incomes in order to pay off part of the debt and thus permanently liberate a secularly increasing budgetary room which would be officially pledged uniquely to maintain and increase existing universal social programs for the benefit of all, without any diminution of existing and already allocated funding. Today, middle-class and worker mentality is still permeated with the knowledge of benefiting from cherished residual universal programs. It can, therefore, still consciously value their pertinence for the maintenance of national solidarity and of the global net revenues of all (including in the form of education, health care and basic infrastructures). My own understanding of this class mentality tells me that both the middle class and the workers are still far from succumbing to the free-for-all Darwinian Sirens' song unconvincingly yelled at them by Berlusconi, Fini and other such demagogic politicians. I would personally not hesitate to pledge all the proceeds derived from a new 5-year progressive Eurotax imposed on all wages above 15 000 or 20 000 euros to the immediate buying off of the most onerous national debt coupons and legislate the use of the derived budgetary room to existing and new national social programs. Obviously without diminishing the spending now assumed by the State in these same social fields. I would not hesitate to make this single proposal the main plank of the Left and Center-left program to be opposed to Berlusconi in the forthcoming legislative elections. Main interest rates are still low, but rising. Furthermore, the fraction of ''net global revenues'' derived from social programs contribute to a structural increase in ''productivity'' as well as to the maintenance of domestic consumer spending which comprises 70 % of all effective demand. Citizens understand economic rigor when it is demonstrably in their immediate and long-term benefits. They despise class-oriented austerity as much as they despise populist right-wing demagogy. However, they should be given a concrete and down-to-hearth way to differentiate between the two. Or else, the politics of resentment, which accompanies a sauve-qui-peut objective predicament, will necessarily translate into a new clientelism, well know in the Peninsula.)
Excerpt:
Stability is primordial. Stability is necessary for the proletariat and the Left even more than for the Right. Whereas the bourgeoisie can live off skewed processes based on official statistics, which always present the world upside down (ex. GDP, productivity, growth), the proletariat and the Left have to live in the real economic world. Stability concerns prices and inflation, profits and real wages and, consequently, the magnitude of fiscal revenues and, with it, the real global revenues of households (i.e. wages plus social transfers). The working class and all working people in general have fought long in order to achieve this goal. You certainly will recall the struggles in favor of a so-called Cola clause in the United States or the scala mobile in Italy as well as their equivalent everywhere else in the advanced capitalist world. All such struggles aimed at preserving the real purchasing power of nominal wages.
Without the renewed insurance of such stability, everything becomes illusory again. More precisely everything becomes speculative in a world dominated by capital (As we know, capital has the innate ability to speculate over instability as well as over an internationally floating exchange rate regime, a possibility which is not available to unions or to workers.) Thus, thanks to the Maastricht Criteria, the ECB does in fact control the speculative movements of capital. It does that through its monetary aggregates M2 and M3, a set that is further over-determined by these same Maastricht Criteria. Naturally, it favors the world of finance but it can do that only within the precise institutional and accounting limits derived from these Criteria. Suppressing these Criteria and the Stability pact at this point in time simply amounts to a retrocession of absolute freedom of action to the central bankers and to their capitalist financial patron/clients, precisely at a time when the proletariat could have hoped to gain from the new stability after years of austerity plans and sacrifices. This could very well be the intention of many tenured economists, if not of many economists from Attac, but in no case whatsoever can it be the objective of the economists and militants of the PCF and of the other PCs within the Euro zone. By and large, the monetary aggregates M2 and M3 correspond to the part of national saving canalized by financial institutions. Abandoning any control over them would not mean by any stretch of the imagination that the ECB would ever, in any way, shape or form, abandon its tight control over M1, the monetary aggregate closely tied to the national wage mass, which more heavily determines inflation and consequently the conditions imposed on real revenues paid to active workers and the reserve army alike. The opposite is likely to be true: A rigorous control over M1 would be enforced in the name of the continued fight against inflation, although this policy choice would likely follow the example set by London. Indeed, the UK has now become the textbook reference for a flabby conception à la Modigliani (an economist who, like any good Noble Prize having some self-respect, did not say much about the corresponding fate of real wages, as you might have expected. Nor did he elaborate on that portion of inflation coming from M2 and M3 but which is systematically reduced at the sole expense of M1, that is to say at the expense of the nominal salary mass) .It would thus be crucial for the Left to retake control of its own understanding of monetary policies and to consequently stop its uninformed chat on the subject. (Or, better still, that it ceases giving credit to the class theories of its political opponents ignoring the scientific breakthroughs of its own organic intellectuals. Sheepishly mimicking bourgeois and proto-bourgeois experts is at best a conformist student behavior, certainly not the result of an objective understanding of the situation of ones own class or ones own society. Here, as everywhere else, it is of paramount importance that one learns to think with ones own autonomous head.
It is remarkable that the articles of the constitutional text (i.e. the preliminary text of the European Union constitution) discussed here hint to a new understanding of the necessity to reinforce the role of each national central bank within the ECB framework in order to achieve a greater uniformity in economic stability. It would seem that the criticisms of the processes involved either in the setting of the main interest rates or in the production of inflation as well as the utility of Cooke ratios in this context are starting to be understood. The Left should seize the opportunity. In particular, it should militate against the uniformization of all the pillars of the national financial system, which had been kept distinct so far. This is crucial to insure that part of the national credit possibilities might be available to sustain a different investment logic, namely a logic postulated on productive investment, one which can easily be shown to be socially more beneficial.
We should emphasize with a red pen the following remark: Any modern State worthy of the name which would need to use more that 3 % of its GDP in order to devise a counter-cyclical economic policy, could only be a corrupt mafia-like State, a State mentally reduced to a Third World rank. Or, it might be an economic dictatorship of the bourgeoisie (financial Bonapartism?) that puts the State at the exclusive service of capital shamelessly directing to it all major transfers of money without the least regard for the well being of society at large. And without any regard either for the inescapable international obligation to take fundamental national economic equilibriums into account, in the medium and long term. At best, similarly to the actions of M. Raffarins government, this type of State would become unable to control its own fiscal policies despite the illusionary promises of a scorched earth Nietzschean economic blueprint
in brief, it would become an anti-State, a mere Headquarter of big business!
What is at issue here is not solely to determine whether the kind of regressive fiscal policies now implemented in the USA, in Germany, in France and everywhere else, can be rightfully conceived as a legitimate counter-cyclical strategy. Everyone knows that this is not the case. Worse still, it is not its real objective. After the collapse of real communism, the bourgeoisie gained the intimate conviction that it could backtrack on all the concessions made to the proletariat in the wake of the Bolshevik Revolution (the Versailles Treaty, Beveridges program in its earlier form, the ILO, and so on and so forth). Or, again, following the Communists political and military defeat of Nazism and Fascism at Stalingrad (which induced the preventive establishment of a bourgeois Welfare State openly pretending to be a full-fledged Social State in the countries where domestic Resistance had remained strong, despite the constraints of Yalta). The truth is that the objective goal of the neoliberal current strategy is to rollback all the social conquests inherent in the post-WWII Welfare and Social State. The bourgeoisie has become very sanguine about this objective and is now helped by the conversion of numerous social democrats currently transmuted into socio-liberals. This is because the bourgeoisie has understood that the joint advances of productivity and of globalization has reduced the viable alternatives to only two: Either one chooses the sharing of work option and consequently the democratic strengthening of the Social State together with its specific fiscal regime; or one chooses a new domesticity compatible with the engineered return to a cast society (and even with the reintroduction of slavery in modern clothing, an option that had seriously been analyzed by the Pentagon and the inner circles of the US Establishment after WWII. This is an option which is now surreptitiously regurgitated today though various means, among which the culturally depraved mass distillation by some Darwinian TV reality shows or many filmed philo-Semite renditions of the worse Wagnerian operas churned out by Hollywood.) This naturally imposes the reintroduction of social assistance and Charities in lieu of the democratic systems based on social insurance, a principle that embodies the collectives and universal rights gained through the whole series of democratic popular conquests. Obviously, to top it all, the respect of individual and collectives freedoms are replaced by a phony insistence on security, thanks to the permanent psychosis maintained by the Pentagon (through the Patriot Act and the Homeland Security Department). This is accompanied by the elaboration of a new catechism of culpability which is destined to be preached to the perennially dangerous classes by a complete array of new high and low philo-Semite Nietzschean secular and religious clergies.
All this is well known. As is also well know the straight fact that, today, neoliberal budgetary deficits represent the national debts of tomorrow morning (the debts for which the authentic or minimally coherent Left will be made responsible as soon as it will regain power
) A that point these national debts will be strongly emphasized again in order to justify a return to austerity plans (i.e. cutting the social programs which would have escaped earlier neoconservative capitalist surgery). They will equally be used to implement a return to the necessary privatizations of the remaining national enterprises in order to momentarily patch budgetary deficits, which continue to be virtually and permanently inscribed in the intimate workings of the dominant neoliberal fiscal regime. It goes without saying that once the family jewels have been bargained at a cheap price, the logic of the Radeau de la Méduse will prevail and the proletariat will again be the first to be enviously singled out by an hungry Darwinian crowd.
There is more: Louis Althusser had spoken about theoretical practice. As usual he displayed an exemplary communist perspicacity. Indeed, what is at issue is to determine what really constitutes a legitimate counter-cyclical strategy well adapted to the conditions of the modern contemporary world. What we see today is a patent disregard for plain facts. A cavalier disregard of the main contradiction of neoliberalism which proclaims the validity of a regressive fiscal regime only to create a structural incapacity to keep the so-called fundamentals under control, except on the back of the proletariat and, increasingly, on the back of the lower echelons of the self-contented classes. Otherwise it would be obvious that the only example which is slightly relevant is the pre-Keynesian instance of what the Americans have called the recession within the Depression in 1937-38, an aggravation due to a misguided fiscal maneuver. Yet, one should recall that we were then in a typically American situation still dominated by the Hooverian ideology of unbridled capitalism, one that was amplified by the hesitations of the New Dealers. In particular, the paradigmatic shift away from the Victorian equation of national budgetary practices with those of a good head of family was not yet accomplished. It was still hardly thinkable to envisage debt as a legitimate way to finance a counter-cyclical policy. Concretely speaking, the slight taxation increase implemented then by the New Dealers had contributed to further depress internal demand. However, this consequence was not attributable per se to the willingness to use fiscal tools in order to finance the new public works and the other great initiatives then taken by the New Deal. In reality, it was mainly due to the fact that it all had happened in the absence of the adequate structures coterminous with the Welfare State. These structures allow to rapidly compensate elsewhere for the fiscal tapping operated in some areas, thus canalizing domestic savings and increased public expenses into a more rational and productive fashion. Similarly, the reactive lags were thus amplified by their absence. The tax structure was itself characteristic of an industrial pre-Welfare capitalist State. In particular, it did not generally concern personal income taxes simply because the average wages could not support them. That remained the case until the economic and social mobilization caused by the war economy created a shortage of labor and a resulting general increase of all wages. Today, we seem to be walking backwards although we can witness and recognize these same inept conceptions for what they truly are. It is not so much that the adequate structures of the Welfare State have all been abolished yet after a few decades of neoliberalism. But, instead, that the fiscal exonerations now widely practiced are not principally aimed at a straightforward re-ignition of the economic engine since the programs calculated to sustain domestic demand continue to be savagely cut. Moreover, it can easily be seen that these fiscal largesse are preferably directed toward capital with the pretext of lowering the costs of production, notwithstanding the fact that we have entered into an era of chronic productive over-capacity. However, no one should believe that the bourgeoisie is in the least crazy. It does not ignore any aspects of the main contradictions of its mode of production. On the contrary, it cunningly uses their fatal consequences, presented as the unavoidable results of natural laws placed well outside of its own responsibility, in order to advance its Nietzschean regressive agenda. During the Thirties, Forties and Fifties the spending for all assistance activities reached very high levels that were not breached by the initial social programs legislated by the Welfare State (a fact that should please Mr. Michel Rocard). This goes to prove that the qualitative aspects of social organization are not neutral, especially from the point of view of the proletariat. The Left was then a rising force. Nowadays unless the Left is able to re-establish its intellectual hegemony on society in general, it will obviously become very difficult to counter the offensive of the bourgeoisie which strive for the re-creation of the old and inefficient assistance structures purposefully left in private hands to put it in different and brutal words, to regenerate a new version of the caste society.
Obviously, we cannot comprehend the counter-cyclical measures adopted during this epoch without taking into account credit and its forms. In reality, following the Eighties and the counter-revolution launched by Volcker-Reagan and Thatcher, the financial system initiated a complete restructuration of banking intermediations that were all reorganized to serve the specific needs of financial capital. The chosen course involved the suppression of the previous distinctions, which served to differentiate the banking world according to its specific missions. This led to the progressive amalgamation of all the banking pillars in an indistinct financial and speculative magma resting on new financial instruments most notably financial derivatives and on the new opportunities created by electronic money now capable to roam the whole globe 24 hours a day. (i.e. the big Bang of the Stock Market). Instead of demanding the demise of the Stability pact and of the Maastricht Criteria, it would be much wiser to demand the abolition of financial derivatives (a demand that will hardly be met despite the awock created in all impunity by the various Merton, Black and Scholes and various other second rate Segel), or demand as I did in Tous ensemble (see HYPERLINK "http://lacommune1871.tripod.com/"http://lacommune1871.tripod.com) a regulation of this derivatives through Tobin Thresholds and above all through the formalization of their practices. Without such formalization, there cannot be any real control over the Account Books and therefore no protection against systemic risks. Today this control barely happens at the end of the line, which is ridiculous. Note also that a fortiori no Tobin Tax can be technically imagined since the various steps in the montage of these derivatives are not known to the Central Banks and thus escape public scrutiny. (As always the public is taken for granted when it is called upon to dish out the money needed for debt provisioning measures when theses are deemed necessary to soak up the damages caused by unexpected and yet recurrent achievements of new Nobel Prizes in economics aided by their numerous followers and disciples.)
Today the main needs in term of counter-cyclical credit do not originate with the banking system. A part is covered indirectly by the cushioning effect of various social programs such as unemployment insurance that allows a breathing room to many firms which are wont on milking the system at times ... For the rest, the Left needs to conceive of new methods to structure the necessary savings in order to assuage the counter-cyclical credit needs destined for productive investments away from governmental budgets as such, in other words without putting pressure on the Maastricht Criteria and without weighting on the resources of the State derived from taxes other than exceptionally. The initial impulsion of this maneuver already exists. The business class is in fact tabling on social contribution programs destined to be controlled by the private sector such as in-house pension funds and other such complementary funds. For its part the Left seems to be slow in understanding the benefits it could drive from the complete socialization of the modern structures used to orient savings despite the fact that it was the first to offer a descent and complete theory on the matter ... In this perspective, the Left should urgently consider the proper ways of canalizing national savings through contributory funds drawing on workers but also controlled by them. (As early as 1970, Milton Friedman had recognized that the business shares of social contributions are in fact systematically passed on the consumers through the prices. Nevertheless, the Left would find here a way out of the decreasing returns resulting from the fiscal gifts now lavished on private enterprises with the fallacious pretense creating jobs and furthering productivity increase. In the same fashion, the Left should study the opportunity of monetizing a small part of the Bce reserves in order to create a counter-cyclical European bank of investment. (This public contribution would be multiplied by the chosen Cooke ratio. This would allow the prompt launching of great infrastructural public works traditional in nature (like the Bridge over the Straits of Messina) or non-traditional (that is to say more directly linked with the new technologies), or even the overseeing of the montage of needed consortiums. These would permit the exchange of a part of the national debt against actions thanks to proper SWAP operations that would liberate useful budgetary margins through their direct impact on debt reduction. These budgetary margins could then be officially destined to the maintenance and extension of social programs.
Let us add as a concluding note that there exist an enormous confusion between this European constitution that aims essentially to reaffirm the prerogatives of European capital while preparing the slow widening of the European borders, and the Euro zone, which is uniquely concerned with the BCE and the Maastricht Criteria. This confusion is a godsend to the European bourgeoisie although it not always seen as the Ideal. Indeed, this confusion aimed at minimizing to the utmost possible the weight of the European proletariat within the new supranational instances, which remain deprived of any real democratic and union counterweights especially when they are compared to national structures. The confusion equally serves to mediate the contradiction between the various European bourgeoisies, particularly the German, French and Belgian bourgeoisies on the one hand and the British bourgeoisie on the other hand, at least as long as the monetary and social policies are concerned (the City versus Brussels) and the common Defense and Foreign policy (London being in favor of the transformation of Old and Young Europe alike in a docile front post of Nato, with England as its Admiral airplane-carrier ship; Berlin, Brussels and Paris being more in favor of an autonomous European Defense without negating the survival of Nato.) As can be seen, the disputes linked to this confusion and consciously reproduced are not reducible to mere questions of power sharing and legislative accommodations (e.g. unanimity rule vs simple or qualified majority). Instead, they testify to the real divergence of the European social models under consideration. (See Tony Blair fixe les lignes rouges de Londres sur le projet de Constitution de l'Union élargie in HYPERLINK "http://www.lemonde.fr/"www.lemonde.fr 10/09/2003). Blair demands a minimal Europe simply because he is dead against the emergence of an authentic Social Europe. Blair and the New Labour, as well as British conservative and their City masters are against the euro because they could not hope to control it on their own. Therefore they prefer for now to stay out of the Euro zone and out of reach of its discipline while they are using the instances of the enlarged Union in order to back up every time they chose to do so the liberal Directives applying in both zones. This amount to a willingness to play on both sides simultaneously, a time honored and well rehearsed practice of British imperialism. (They want to have their pudding and eat it too used to say Friedrich Engels by recalling the famed popular proverb. Let us remember too, as de Gaulle had demonstrated, that this strategy of the two feeding racks only works if the other partners are convinced to belong themselves to the same sheep folk. Other than that, the City always ends up belatedly doing what it fancies to do in good time, that is to say equilibrate the accounts even at the price of a few typical and educated contortions.
As far as the Left is concerned, its own social and political model for Europe is nowhere to be found either in the institutions of the Euro zone or in that of the Enlarged EU. Paradoxically though it could benefit extraordinarily from this confusion and these contradictions among the bourgeoisies. It should therefore continue to invest the present constitutional process pertaining to the enlargement of Europe so as to preserve its secularity (laïcité) and to scrupulously protect (at a minimum) the ability to reintroduce the parameters of Social Europe in this fundamental text as soon as the constellation of forces will become more favorable to us (right to work and full-employment, union rights, social rights characteristic of the advances social State etc). Moreover, it should retain the good sense and the forbearance to invest without hesitation the vacuum artificially created within the Euro zone. With the support and the collaboration of all the social and political and union groups from the Left, it could then elaborate preventively a constitutional project preventively tailored for an acceptable monetary and social Europe, and thus specifically suited for the Euro zone (or at least able to deepen its social and political conquests.) This project would allow the creation of an operational framework that would permit the mobilization of the Left within the Euro zone. The common ideals and concepts would thus be usefully crystallized. The project would serve as a common electoral basis adding to the specifically national programs. Obviously, the left would undertake to submit such a constitution of the Euro zone to a referendum as soon as it would gain power in a member state. In this way the social cohesion, process would acquire a dynamic of its own, working incrementally. This would become a process, which could not be arrested one it would start moving forewords by the bourgeoisie and its media servants. The new constitution would in any case see to it that all bourgeois media be democratized. This could be done by legally imposing a set of ethical committees overseeing the contents in each enterprise in order to insure a democratic representation of all groups of citizens who look for ways to publicize their views and their rights. This goal could also be furthered by adding a few channels to existing public medias. These in turn would allocate their airtime to the prorata of the popular votes obtained at all levels.
Enlarged Europe would not suffer from such a strengthening of the Euro zone: it would rather draw great advantages from it because of a reorientation of the structural funds that are granted to it. And also, because of the resulting strengthening of the natural European pillars which Europe should be very careful not to destroy. Let us recall that the natural dynamics of the Natural American regions are intelligently sustained thus allowing the formation and prosperity of several growth centers each with its own specificity such as the East Coast, the Midwest, the South and the West Coast. In Europe, one can easily foresee the strengthening of the Nordic, Eastern, (recomposed) Balkanic pillars together with the pillar constituted by the Europe of the old common Market. We would thus obtain a healthy dialectical process intertwining enlargement and internal recomposition. Otherwise the entrance of the new members in the Euro zone will be achieved only at the expense of the Social Europe dream without ever being able to break away from the neoliberal and intrinsically anti-democratic trap that aims at fragmenting democratic powers inside supranational instances deprived of any popular controls that would furthermore be reinforcing each others for the sole benefit of capital and of the new philo-Semite Nietzschean elites who have chosen permanent war as a way of life.
Be it as it may, we should avoid being pray to the confusion artificially created by the bourgeoisie over its European institutions. We should quickly learn to differentiate the institutions linked to Maastricht and those pertaining to Enlarged Europe. That is if we do not want to subordinate the first to the second for the greatest pleasure of European capital and ancillary to global capital.
With my solidarity,
Paul De Marco
Copyright © 11/09/2003 »
APPENDIX :
COMPARATIVE ADVANTAGES, ECONOMIC PLANNING AND ECOLOGY
This Appendix is the result of a note that was revised at the end of October, 2005. It offers, I believe, some useful clarifications. Indeed, the comparative advantages theory is unanimously praised by bourgeois economic science, be it orthodox or not, despite the elegant critique already offered by Dockès. This author systematically replaced the silent axioms of Ricardos theory concerning the mobility of capital and of labor force within the typical and historical Ricardian context, featuring the exchange of Portuguese wine for English manufactured wool products. Dockès quickly noted that such a system could rapidly lead to the desertification of Portugal. His demonstration has a heuristic value. The United States of America should know: Having extended the free-trade agreement negotiated with Canada to Mexico, it astonishingly realizes now that the first iron fence it erected at its Mexican border has no effect on the yearly arrival of several hundreds thousands illegal immigrants into the country. (Years ago, Mr. Jean Chesneaux had pointed out in the Monde diplomatique that the fence was made out of the iron plates used as a runway in the desert, by the US Air Force during the first Gulf War waged by G. Bush Jr.)
This is a time when apartheid walls are springing forth everywhere locally, as is the case for the Neuilly fortress. It was sheepishly copied from the US urban bunkers, which racially segregated in a subterraneous fashion on the basis of revenues and such other equivalently neutral criteria, born from the usual philo-Semite Nietzschean denigration of the dangerous classes. It is a time when very singular but publicly funded new philosophers openly justify the international building of apartheid security fences, such as Sharons ignominious and illegal Wall now build in Palestinian occupied territories. A time when new Maginot Lines are erected such as the aforementioned US-Mexican fence, which is now reinforced by the extraterritorial and ultra vires jails and torture chambers built by the US Army or the CIA in Guantanamo and elsewhere. It is also a time when the Europe of Schengen busily emulates these plans of action. It is indeed a time of revelation, because the intimate relationship between imperial external war, internal war (Patriot Act and Homeland Security), and the Nietzschean management of official immigration policy induced by a new global neocolonialism, has now become crystal clear. The whole process is more than just symbolic!
The oblivion of these theoretical and practical sets of hard evidence with regard to the comparative cost theory does not spare Mr. Maurice Allais, albeit he is only concerned in a more sophisticated fashion. My own scientific theory, which I hold to be definitive, boils down simply to this: The comparative costs theory (or more prosaically Ricardos comparative advantages theory) was unwittingly destroyed from the inside by Léon Walras when he noted that, in the last instance, scarcity is a social product. In spite of this, the original theory survived until today in a formulation based on the im-mobility of production factors. Obviously, this relates to social economic theory or, at least, to an imperfect competition setting characterized by monopolies and oligopolies (Sraffa, Joan Robinson, Chamberlain), or else characterized by a direct intervention of the State in the capitalist economy. This is why the most honest bourgeois economists, such as Mr. Allais (a notorious Walrasian), all end up recognizing that the comparative costs theory actually applies only to natural resources. This is because, according to a rather crude epiphenomenology, it is assumed that natural resources are immobilized in the ground, which understandably might appear as the summum of immobility. Marx had already demonstrated the fallacy of this reasoning tracing back the transfer and acclimation of plants and agricultural practices from one continent to the next under the thrust of capitalism from its inception. The definitive proof emerges when we scientifically take into account the organic relationship between land rent and the comparative costs of Ricardo. In other words, the whole thing becomes clear as soon as we remember Marxs remark to the effect that under capitalism land had ceased to be an irrational economic category. The crucial importance of the discussion offered below should therefore be obvious. As will be seen, this clarification is equally crucial for the correct understanding of economic planning per se or in relation to international trade. (We are notably thinking here of the comparative costs theory analogically used by Mr. Maurice Allais as a theoretical foundation for his quota policy politique contingentaire.) The im-mobility of the production factors can be tied to natural endowments, or to culturally and technologically acquired capacities, for instance trough patent rights and through the other aspects of so-called intellectual property. Yet putting aside such epiphenomenal view about the immobility of factors of production is not enough. Indeed, no one can pretend to manage a national or a regional (EU) economy in a harmonious and efficient fashion if it is simply considered as a set of interdependent variables, which could be manipulated in any way one wishes. The value of labor power is not elastic to such an extent. It remains tributary to the organic composition of capital and, consequently, to the social management of the effects induced by productivity via the chosen economic regulation of enlarged reproduction. It is not indifferent to know whether this regulation is based on a neo-Nietzschean and Anglo-Saxon pseudo-full-employment, such as is busily imported in Europe today, or if it is based on a Reduction of the workweek (in French, RTT) backed by a form of collective control of the social surplus value. Not only is the physiological threshold of the labor force a real threshold to be respected, despite its being associated with a moral aspect (in other word its being historically and culturally determined, according to Marx). However, in addition, it is intimately associated to the class struggle and to the class-consciousness of the proletariat.
This clarification is crucial in an other crucial way, which is destined to become increasingly important with each passing day. It concerns what I called ecomarxism. It deals with a new generation of socialist planning but from a more elucidated standpoint. This conception claims to be the opposite to the theory expounded by many pretentious « pitres ». Most notably by the numerous recent demagogues of the so-called décroissance theory, who only have a very shaky knowledge of the economic field and, in particular, of the classical and Marxist political economy. Obviously, this did not prevent them from acquiring a specialization and a pronounced taste for the kind of ideological production that is aimed at the manipulation of the right values to be willy-nilly fed to the masses, in order to modify their social behavior. The conception, which I proposed with my ecomarxism theory refuses any ideological compromise and pretend to respect the facts in a scientific fashion. It bets on the critical intelligence of the masses. Whether it is successful or not is a matter of critical rebuttal not a matter of insult or one of a-scientific mystification. This new conception claims to be of crucial importance for the task of conceiving any advanced economic planning with a lucid ecological awareness and a dedication to the optimum implementation of the principle of precaution. This is because what is implied is a non-linear and non-restrictive comprehension of the planning for the production of adequate energy surpluses, in the framework of enlarged reproduction, knowing that these are even more vital in a service economy than they ever were in the traditional industrial society. (See the article : Biens publics: sauvons ce qui peut encore être sauvé », in Tous ensemble , p 96). It should not be necessary to recall that the richest countries are also the first to be able to rapidly develop and implement the most advanced ecological technologies. Nor, a contrario, should we have to remind our readers that (according to Le Monde diplomatique) the economist L. Summers had advised the US Administration to delocalize the most polluting economic activities in the less developed countries. This example goes a long way to prove that this highly regarded professor of economics had made an worthy effort to draw some very practical conclusions from the Bhopal tragedy: In particular, he had duly noticed the difference in legal damage costs to be paid to the victims in case an accident ever occurred!
What should be noticed above all is the desperately limited and partial, but nevertheless dogmatic, character of the learned arithmetic applied to a biological equilibrium uniquely based on the photosynthesis of the Sun rays, which are supposed to explain the entropic character of human activities and thus permit the quantitative evaluation of the human imprint (empreinte humaine) on the environment. This calculation was first offered by Nicholas Georgescu-Roegen (see for instance the important article by Jean-Marie Harribey, Développement ne rime pas forcément avec croissance, in Le Monde diplomatique, July 2004, pp 18 & 19) More recently it was proposed anew by Lovelock with his project Gaïa conducted for Nasa. With a delay of many years and even a few decades, these calculations are now sung by a chorus of parrots, pathetically lacking in personal originality, but nevertheless dogmatic to a puerile degree. The medias loves them! Their favorite nightmare is astutely kept on the forefront. It is worthy of the scoundrelous Freudian psychology devised for the masses. However, it is now swallowed whole by themselves, according to which, living species are constantly threatened to die suffocating in their own dejections! After all, isnt the anal stage presented as been prone to an affirmation of the personality that needs to be disciplined and normalized? It is exactly what many of these « militant nihilistes », consciously or unconsciously working for their privileged castes, actually believe. In so doing, they are backed by a legion of awakened nihilists who easily take their dreams for reality and who spout proudly at this worthy albeit a little venal exploit. Ones daily keep has its price and, at least, one can always pretend to be a militant, without taking the risk of having to speak in favor of the Marxist law of value or of the necessary overcoming of the capitalist mode of production! All these people ignore Penroses important remark. It states that life is the only possible reversing of the general entropy principle. Lovelock uses the cybernetic paradigm to speak about feedback. Yet, human intelligence shows that the conscious and intelligent human retroactions cannot be equated to Asbys cat instinctively negotiating warmth in front of the fireplace, nor to Earth presumed self-regulating natural mechanisms! (I have added a personal remark to this: Namely that life, conceived as a form of intelligence and consciousness, derives from nature but, having acquired its autonomy from it, cannot be reduced to a unique carbon-based model. See Pour Marx, contre le nihilisme.) Life rimes with the survival instinct. At a high level, it rimes with intelligence and consciousness, so that human development can never be confused with the adaptation processes to the environment of non-human species. Nor can it be confused with capitalist survival that only represents the prehistory of Humanity. According to Marx, an authentic human development must be compatible with the conscious and harmonious reproduction of Man in the mist of Nature and Society. This implies a qualitative development and growth, well in tune with the preservation and the accomplishment of the human species. Meanwhile, it can be seen that all these learned calculations expounded by the apostles-propagandists of « décroissance », happily ignore all the other forms of energy, which can sustain life as was demonstrated by Ballard and his images of sub-aquatic life prospering near deep under-sea volcanic vents totally deprived of sunlight. Consequently, by a sort of primitive and very limited solar and Aeolian naturalism, they cancel the entire potential of physic and chemistry! Namely, they cancel the ability to produce, on a constant basis, an important surplus of energy with a modest initial energetic input. (The nuclear ratio at its best is for now set at 1 to 20 as is reported in the article # (a) from Science & Vie quoted below.) Thanks to their good and dogmatic offices, we are thus sent back to an infra-Lavoisier, infra-Einstein, and probably also an infra-Copernican world, given the planned return of new post-illuminists bibles! Obviously, they have failed to come to terms with the nuclear cycle, which in reality is better mastered than all other cycles involving industrial wastes. Or, better still, the cycles involving the wastes produced by incinerators (dioxin, ultra-light particles and dust) or, for that matter, all the dangerous derivatives produced by all the other recycling technologies applied to industrial and domestic wastes (idem, plus the pollution of under-ground water reserves). Obviously, they also have failed to comprehend the new advanced technologies that are now capable to produce far more energy than they require to operate. Notwithstanding this, they preach us economic negative growth (décroissance) in the specific context of a capitalist economy already designated for a neo-Nietzschean fate of mass poverty and mass unemployment, be it disguised as low-paid and part-time under-work.
Their own record is not very good. They have so far proven quite incapable to incorporate windmills in the panorama, for instance through a miniaturizing effort destined to integrate them in the lampmasts already placed along the highways and the railroads, a solution which would stabilize their production because of the optimum topological dispersion while minimizing their esthetic obnoxiousness elsewhere. This solution would be national by definition. It would therefore require the intervention of public utilities. For this reason it is totally and irrationally ruled out, quite simply because the development of individual micro-generation centers are planned to open the public sectors to so-called competition and ultimately privatize them. They are equally used to create profitable artificial markets. Thus, a few private companies and a few wealthy individuals as publicly subsidized and are later allowed to sell their surpluses to the national grid. These same people are then represented as innovators and green heroes and are offered as role models for the individualist décroissance-oriented society! Yet, they still defend this source of energy in its micro-individualist version despite the fact that it spoils the entire countryside. And, of course, they vehemently and fanatically oppose the building of bridges although these constructions are known to beautify the natural panoramas and contribute to the local economy as structuring infrastructures! The same applies for tunnels, even though they are vital and urgently needed to allow many valleys, now deadly polluted by a truck overload, to finally breath thanks to the development of a less polluting railway transportation!
The rest is of the same pathetic caliber for these awaked militants, although the experts in the group never fail to keep track of the learned calculations pertaining to the so-called green certificates! (It is perhaps worth recalling that among European countries, three are well placed to meet the criteria set in the Kyoto Protocols, namely the UK, France and
Germany. These countries can all benefit from an important number of nuclear plants, still in activity. Both possess a very carefully planned and managed nuclear civil infrastructure. As for Italy, an almost bankrupt country, it cannot possibly meet its Kyoto commitments and will now have to spend a monstrous amount of money on these green certificates, so that the mafias including within national and local governments and administrations - will be rewarded more than once. Obviously, we are talking here about the real Italian business-mafias that permitted the Parmalat and Cirio and the Argentinean loans multibillion fiascos; the other kinds only concern manipulated and badly rewarded foot soldiers, in the usual North-South division of labor and profits. These folkloristic crooks and incompetents, without any sense of the national interest, will first be paid for the choice and implementation of idiotic policies, secondly for the disposal of the wastes produced by the badly planned clean-up processes and, yet again, for the green certificates necessary to compensate for this scoundrelous so-called clean-up! After having abandoned its civil nuclear program, Italy has chosen to develop lots of badly polluting incinerators and thus already pays more than 30 cents by unit on average for its electricity compared to neighboring countries. As they say, enough is enough! The newspaper Le Monde provided this comparison in an article on EDF and Montedison. I then asked the ambiente_liguria list who finally came out with the same kind of figure. Yet, to my knowledge, it was the first time this information was being circulated in Italy! Arent we entitled to ask: On what basis are policy and militancy choices being made?
Bourgeois economic science and its associated strictly formal democracy are essentially subjective. They present the egoistic interest of the dominant classes as the general interest. As for petty-bourgeois ecological science, it is too often a simple question of a folkloristic and syrupy idiosyncrasy! These people have apparently forgotten that in the absence of a complete mastery based on a causal explanation of any given problem, it is always better to fall back on what Simon and Cyert (in a MITs remake of Paretos methodology) called trade-offs. This needs to be done in such a way that these reasoned compromises be as judicious as possible, causing no irreversible damages, and affording us the scientific means to revise them, if it is ever thought necessary to do so. What is involved in Prof. Testarts view is humility. I take this to mean an un-compromised scientific methodology or if you like logic - allied with the methodic theoretical willingness to constantly reexamine ones own or the fields procedures (also related to tekhnê), theories and validated results, especially when dealing with a degree of uncertainty. Even religion or psychoanalytic phenomena are nothing but particular instances of a general case, at least for free and equal spirits, without whom no science can exist, nor any intersubjectivity space. In the general evolution toward Human emancipation, laïcité itself concerns an early and rather prehistoric stage of the relationship between the political and religious realms. It certainly does not concern the scientific method itself. The duality inherent to laïcité too must stay at the door of the laboratory if we do not wish to soak the world in a bath a cultivated credulity. Given their dogmatic and poorly elucidated determinism, the living-room environmentalists want us to swallow whole as a new credo, the mystifying compromises necessary to the ruling classes and to the survival of the dominant mode of production. We almost feel compelled to send them immodestly to a new reading of the intimate relationship that should prevail between a citizen-based democracy and the precaution principle, such as is presented by Professor Testart. All these people have no real idea of the traditional Marxist critiques denouncing the waste and the squandering inherent to the capitalist mode of production. (To quickly illustrate this point which begs for better redistribution policies, consider these two elements: a) 20 % of the world population now controls more than 80 % of the world resources. b) In the neoliberal West the ratio between high and low revenues is 419 to 1 and getting worse.) They seem to have forgotten the artificial dichotomy opposing cities and countryside that was created by this same mode of production. Their second-hand prejudices on this very subject serve them as a prêt-à-porter catechism and as a self-vindication of their social usefulness. Comforted by their profound ignorance, they think that they can feign to ignore my restatement of this fundamental critique in the framework of a Marxist restitution of the old critiques levied against the inanity of the main indicators of bourgeois economy, such as the GDP. They thus remain desperately well below the critiques of bourgeois growth emanating from the PNUD experts. By preaching so lightly the new fad of a negative economic growth (décroissance), they only show how much they are lacking in the essential perspective once magnificently illustrated by Jean Fourastié when he recalled the living conditions of his grand-mother in Bretagne compared to the living conditions and life expectancy generalized today, at least in the West. (See his Le grand espoir du Xxe siècle, 1963) They consequently deprive themselves of the possibility to rationally conceive of a sustained qualitative growth, so as to elevate the general standard of living of individuals and society in the utmost respect of the environment. You will probably have understood by now that this is not what these small-footed ideologues are after, although they willingly designate themselves as members of the new lower clergies entitled to modify our social behavior, without ever given us a say in the real debate and in the real choices.
An authentic environmentalist policy requires an alternative economic planning. In my article entitled Ecomarxismo (an Italian text dated 11-08-2005. The essential elements are summed up here.), I have shown that such an alternative economic planning, both Marxist and rationally ecological, supposes the definitive abandonment of the residual but irrational economic categories still propagated today. These include land, natural resources, the ecology when it is inadequately understood etc., etc. ... This abandonment constitutes the only way to preserve oneself from genetically small-minded critiques, directly inherited from the fascistic and Nietzschean critique to science, progress, and a supposedly too rational Promotheism. The later is always suspected because its ingrained egalitarianism is deemed capable to definitively shake the old class and cast idols off their pedestals. These are the same divinities that are presently served and defended to the death by the dominant classes and their surnumerary lower clergies, a group secretly conscious of being condemned by historical becoming, but who is still hoping to be able to effect a dramatic reversal of the historical process, at any cost.
This abandonment is now easily conceivable thank to the controlled development of substitutes for many natural resources. Especially, for the kind of resources whose natural reproduction cycles are too long compared to the cycles of human consumption. In fact, a coherent and ecologically rational economic planning would study the list of potential substitutes likely to be mass-produced at a beneficial relative cost. It would do so for all sectors and theirs inter-industries (filières) uses. It would equally study the artificial acceleration of these natural cycles, for instance through the upstream and downstream planning of a dynamic recycling. I believe that this directly flows from the Marxist interpretation of the precautionary principle!
My frequentation of the ambiente_liguria Internet list, which I had prompted at various times, had alerted me for instance, albeit in the form of a prank, to the potential of colza oil as a substitute for gasoline. (Of course, I am excluding myself any genetically modified colza seeds.) I then tried to work it as a general principle in accordance with my earlier concept of food and agricultural sovereignty. At this point, many newspapers and medias started to talk profusely about the various bio-substitutes for gasoline. Let us recall quickly that Brazil already sells dual cars called Totalflex (for total flexibility). These vehicles use both diesel and other substitutes such as ethanol or colza oil. Beside, many years ago, Science et Vie, presented Guy Nègres car. It works with compressed air. Today, this compressed air technology is able to power a car at 90 km an hour for more than 2500 km on a 40 euros charge! Obviously, both the bourgeois governments and the auto-industry have no incentive to mass-produce it. Even the ecologist priests prefer to use the economic disincentive naturally attached to a 60 euros oil barrel and rising gasoline prices, just because it can silently induce behavioral changes in the masses, without affecting the existing power, financial and profit structures. Pardon the rudeness, but you should pause and ponder these words: Economic disincentives and behavioral changes. The same priests (pitres?) advocate a 48 or even 60 or 72-hour workweek conjugated with a 67-year or even longer retirement age. So, here is the essence, so to speak, of ecological décroissance for you and for the masse!
Living aside any demagogy, it should be remarked that no economic negative growth, be it of Jansenist or Nietzschean inspiration, will ever be able to reverse the depletion of fossil resources. It does not matter if it is justified by an authoritative expertise, profusely disseminated by the mass media, because this is a field, which, by definition, should be pluridisciplinary and open to citizens scrutiny. The thesis is therefore fallacious because its very premises are wrong. On the contrary, what I propose simply involves the preservation of these fossil resources. These should only be used for such large-scale usages for which no viable substitutes already exist. In the framework of a sustainable economic development, a part of their real value would naturally be used to finance the rapid development of their mass substitution, even granting to this development a very high priority. The calculation of this value send us back to a new national and international accounting practice such as was foreseen, after Marx, by some environmentalists, but one that can only be comprehensively applied under socialism. Indeed, despite what is said by many petits-bourgeois pedants, who sing to us the new environmentalist psalms now in vogue, this value is ontologically antithetical to private profit derived from social production. Furthermore, it supposes the collective control of the social surplus value. Today, we are offered a petty-bourgeois accountability devised for political legitimization purposes only. Worse still, it is debased by the calculations thought off by Maurice Strong (an official now said by many newspapers to have been involved in unsavory businesses) and few others at Kyoto. They led to the invention of so-called green certificates or pollution credits. They were strictly devised to facilitate the compliance with Kyoto parameters while subsidizing the great corporations and their private intellectual property based on the expropriation and monopolization of knowledge as well as of natural processes and of the intimate structures of all living beings. Thus, Kyoto followed the pro-capitalist model imagined under the Montreal Protocol: First, comes the sensational diffusion of a specific problem easily illustrated to a grossly under-estimated public. The presentation of appropriate remedies naturally follows, but always in the guise of a quasi-religious salvation from an imminent catastrophe made evident by their expertise. This catastrophism was first based on the grossly restrictive hypotheses emanating from the Club of Rome initial reports in the seventies. It lasted up until this day despite the methodological and substantive critiques emanating from Cambridge. (For instance, the rapid depletion of iron resources was touted without taking into account the reserves available undersea, including in the form of metallic noodles, nor of the more parsimonious usages made possible by new technologies, nor of the alternative use of easily recyclable and resistant lighter materials, nor even of other possible substitutes and so on and so forth.) This catastrophism relates to daily realities like Hollywood and Rambo-types movies relate to Italian neo-realism or even to good old spaghetti-westerns. Imagine having to make a presentation on the pollution of domestic habitations presently threatening the population with more environmental hazards than is generally recognized, or having to illustrate the state of so-called sick-buildings, which are known to be positively toxic for the employees. Obviously, this seems less attractive to the usual media circus. As for the prosaic study dealing with the culinary mores of the average housewives, once solicited for more mundane matters, they would certainly have received less attention in a different era. Or no attention at all, were it not for the political and financial price of inaction to be paid by local governments, now faced with overflowing municipal dumps, and thus with the urgent need to organize urban and domestic waste management. With this venal contemporary catastrophism, critical intelligence is pushed aside as never before. Indeed, the good old Millenarian apocalyptic beliefs have had the opposite effect because they were able to excite and refine the apocalyptic fears and canalize them in a push for a more democratic and a more egalitarian form of government! At Montreal, for instance, satellite pictures the Ozone Hole was used to massage public opinion in order to legislate new norms regulating the emissions of CFCs (chlorofluorocarbon). However, this was proposed only in so far as the Western multinational corporations had already developed alternatives technologies duly protected by patents and intellectual property rights. These multinationals and their parents governments could then contemplate the creation of a vast new world market, if only because of the implied renewal of the existing stocks of fridges and air conditioning systems, either urban or incorporated into cars. Aside from the USA of G. W. Bush, everybody can easily understand why the West was ready to grant longer delays to China, India and Russia as long as these important and populated countries were ready to sign the Kyoto Protocol and thus make it operational. At the time, this motivated me to ask these countries to demand an adaptation of the green certificates to their specific circumstances in order to effect a technology transfer to their advantage. This could preferably be done through joint ventures, instead of sheepishly accepting a negative economic growth (décroissance) associated with the development of natural reserves financed by the usual Western philanthropists and numerous other good souls who see in it a generous and official tax loophole! These green certificates and their public trading on a specific (and artificially created) market demonstrate the extent and the scope of this capitalist ecological thought, which remains strictly confined within the parameters of capitalist profit. Worse, they are now confined to a neoloberal and global short-term capitalist profit, which is hardly compatible with any kind of ecological thought.
Of course, the extension of the green certificates to productivity increases via the search for an ecological progress in all countries, developed or not, constitutes a step in the right direction. At first, given the Montreal Protocol logic, they only concerned the widely sold ineptitudes such as carbon traps and credit to pollute. The former is advocated knowing that the empirically verified warming trend on Earth can potentially free a good part of the carbon already trapped through natural processes, thus canceling all human efforts. The later, implying for instance the sanctimonious participation in the preservation of a few square miles of jungle in Costa Rica or in the Amazon, studiously avoiding to speak in favor of food and agricultural sovereignty or of its corollary, the agrarian reform demanded by the MST, the Movement of landless peasants in Brazil. The same applies to all of Latin America. Yet, this agrarian reform remains the only serious remedy to the destruction of Amazon, or to the destruction of all other presently endangered ecosystems in under-developed countries. Neither have I heard, yet, a proposal to apply these green credits to debt cancellation, which would at least put local human environment at a par with the natural objectives pursued by rich countries notoriously concerned with the deplorable North-South circulation of the so-called trade winds! (Given the capitalist structure, the budgetary margin gained in this way should mandatorily be destined to finance the health, education and drinkable water sectors, without any reduction in the existing budget allocations, but under a strict control from the concerned National Assemblies and OGNs.) Beside this green certificate logic unfolds without much worry about the consequences of acid rain on the production of maple syrup, though the problem had been rapidly detected and diagnosed by a few national dedicated experts. Coal burning electrical plants in the Unites States get a more lenient coverage from the medias than the same in China: The Canadian comprador elites studiously try to erase the issue from their own and their citizens consciousness all together. To all intents and purposes, this logic acts as an excuse or, better yet, as a sort of modern papal indulgence! The elites and their « experts » know for a fact that media attention is equivalent to the average cultivated in their capitalist and alienating schools. Yet, unless they are eliminated altogether, only the general technological extension of these green certificates can have a real economic and environmental impact. Otherwise, it is nothing less than a capitalist rip-off. Nevertheless, the logic they imply should follow from the careful planning of the allocation of existing resources and from a conscious drive for a national qualitative growth. If we were to talk seriously, it would thus clearly appear that sustainable development clearly can never come from the public trading of credits to pollute! For now, we are compelled to admit that the fashionable capitalist sustainable development à la Gro Brundtland, before or after the harvesting of whales, can hardly pass for an authentic ecological thought, but should rather be seen as an encouragement to exploit and pollute the Planet sufficiently to make the targeted de-polluting effort financially worthwhile for private companies. Today, following the example of the Montreal Protocol, ecology is uniquely understood from the angle of capitalist profitability. The underlying goal is the maximization of the Western superiority derived from a quasi-monopoly on industrial and economic processes. However, from the point of view of the precautionary principle as interpreted by the ecomarxist view, the perspective would be different. The precautionary principle largely derived from Prof. Testarts pioneer work and philosophy offers quite simply the alternative set of evaluating criteria. The methodology applies indifferently to the natural environment and to the human environment. Additionally, it permits the formulation of new norms which are amenable to revision whenever new verifiable scientific data is available. The vulgarization of this approach is not without relevance for the preservation of cultural diversity and the protection of fabrication processes, or even logos etc. Yet, it is not discriminatory and can be implemented with a social perspective. From this point of view, it should be seen as a crucial element in a logic of preservation of the socio-economic cohesion of any Social Formation, as well as its food and agricultural sovereignty. It implies a set of new instruments still to be developed and refined. One such instrument is the traçability of products, in other word the extension of quality control to the ecological field for the benefit of society as a whole.
In fact, the traçability of the various chemical elements would not pertain uniquely to the elements entering in the composition of a given product, but equally on the combination and the chemical evolution of these substances in time and during the human consumption process. (Let me give one example. Think, for instance, of dietary science: Aside from the US military discovery of the so-called Mediterranean diet after its landing in the Peninsula, and the common sense knowledge about frugality and ancestral seasonal variations, seconded by the beneficial differentiation in food intake, the biogenetic and other scientific aspects of the dietician science are still in their infancy. Nevertheless, this partial knowledge is profusely co-opted and vulgarized by media and mundane crooks, with less than shining results. Meanwhile, only a few voices in the desert are demanding stricter norms for agribusiness practices, especially for the industrial use of sugar, salts, additives of all sorts and even irradiation used to preserve food during a much longer period than it was possible with old techniques. In one way or another, these are all calculated to created some sorts of addiction and incite more consumption. This is even worse for our taste buds and bodies than Musak is for our ears! Obesity and other such health hazards are thus capitalistically fostered, the population in general is culpabilized, seats in the airplanes and the cinemas are widened, but the industries are sill left to prosper thanks to their unhealthy and venal profligacy.) I discussed this privately in my living room, a few years ago. However, in Canada and in Quebec, the respect for the citizens environment and for privacy is far from being democratically internalized, despite the protection inscribed in the Universal Declaration of Human Rights of the UN. These regions are quite underdeveloped in this respect. Perhaps because they are placed under the firm control of Echelon and of many other similar systems (with their polluting waves). These are dominated by colonial brown-boots and Burkean subjects, to whom were recently added a set of apatrides and philo-Semite Nietzscheans notoriously over-represented. Thus, in Canada, walls have eyes and ears, generally very dishonest, very dirty and very venal. If the voyeurs behind them attempt to thrive for perfection, they will probably mutate into biblical and/or Nietzschean new creatures, although it will remain to be seen how closely related to Man they will remain! Deep down, aside from an unfathomable ignorance, these characters are very racist due to their internalized spirit of inferiority, of pathetic exclusivism, and of cowardness as well as the rampant and institutionalized corruption, which protect them. This is further aggravated by an a-critical paranoia gained by a widespread joint addiction to alcohol and drugs. (Canada, today exports more high-potency marijuana than Columbia! This illicit trade involves between $ 5 to $ 8-billion a year according to some estimates.) This can be verified at all levels of society. History proves that this type of behavior, antithetical to ordinary citizenship and to all known human rights, has inevitably pushed all patriots, without exception, to take refuge elsewhere, including in the United States. When, in fact, they should have held many people to accounts. I publicly challenge the Canadian Governments, the Canadian Intelligence services, as well as their informers and contacts in CBC, but equally in all the other television and radio stations of the country received on mobile or static sets, to dare pretend the opposite. Yet, this represents nothing else than the robbery of intellectual property, an illegal act cover-up by the purported democratic Authorities of the country who are made of the same stuff. Aside from the second section of my Pour Marx, contre le nihilisme, it is obvious that the fundamental rights ecology remains to be written.
As we hinted above, the environment does not concern only the countryside and the territories. The living room environmentalists should also tell us what they think of the human ecology supported by the ecologist Alain Lipietz. According to him, the legal workweek in the EU could very well be raised to 48 hours, or even, by derogation, to 60 or 72 hours, just to oblige the Blairite crew, although it does not even belong to the Eurozone. According to Lipietz, this could apparently be done without attacking the French RTT (i.e. the 35-hour legal workweek), which he had supported before. Obviously, this is perfectly ludicrous, at a time when neoliberal Eurocrats dared propose a Bolkestein Directive intended to liberalize all markets all over the EU, a neocon Directive purporting to cover all public services as well as the labor market! They should equally tell us what they think of the ecological bourgeois approach consisting in the oblivion of the alternative ecological calculation pertaining to pension plans management, which is well in tune with any real sustainable development. This alternative thinking holds that a pension never amounts to an either praised or criticized pact between generations. Such a pact is nothing but a mystifying conception. It is nothing more than a capitalist actuarial mediation aimed at exploiting the potentiality of credit for the sole benefit of capital and its accumulation process. Instead, it is possible to scientifically affirm that a pension is nothing other than a differed salary, so that the lengthening of retirement age becomes another extra-ordinary tapping (ponction) of the surplus value produced by workers for the sole benefit of capital. This actually happens in as context where all serious economists have unanimously denounced the transfer of 10 points from workers wages to profits in the last few decades! These living room ecologists would also be well advised to test their differentiated domestic waste disposal systems in the slums and favelas of the Third and Fourth World: They would gain a deeper understanding of the monstrous and inhuman systemic waste caused by the capitalist mode of production, which they so studiously associate with democracy! (In Global Reach a book written in the early seventies by Barnett & Muller, the authors judiciously remarked that poor kids living in Mexican slums could spent fortunes, compared to their parents wages, just to drink Coca-Cola, though the nutritive value of the drink compared to native foodstuffs sold for the same price was clearly negative. Dignity under the glare of a third party, often an unconscious tourist, has its price, even though this might mean some urban scavenging under the friendly night cloth, far from the glare of any foreign observers. Selective empathy, methodological reductionism and theoretical exclusivism are the true senile sickness of masked Nietzscheism in all its forms, including the perverse contemporary philo-Semite version. (The pitre Cohn-Bendit cannot possibly ignore it!)
We have said that there are two main versions of ecological thought. Contrary to what is generally believed, both imply a determined kind of extensive planning specifically related to its motivations. The first is related to capitalist profits and depends on the planning done by huge corporations and their tentacular private bureaucracies. Being global in scope, they logically work to consolidate their worldwide monopolist or oligopolist positions. Meanwhile, they actively militate in favor of the demise of national and democratic states. This is now known as global governance. If you trust in the mysterious operation of the orthodox market of markets to establish an equilibrium, you should clearly force yourself to forget all and any existing asymmetries and clear the way for their world dominance. Given what was said in our critic to Mr. Maurice Allais above, you should be willing to contemplate a leveling of workers wages and living standards to the lowest common denominator. That is, if you are transitorily lucky. In the end, quite rapidly in fact, the usual contradictions of the capitalist system will reassert themselves and feed a worldwide class struggle. The other, Marxist-oriented, ecological thought on the other hand relies on an extended democratic control of the social surplus value and on a socio-economic planning informed by the precautionary principle. It bears noting that under such an economic regulation and planning regime, the question of relative prices (internal or external) and therefore the preservation of fundamental economic equilibriums in an open world economy, is already theoretically resolved, at least in its main lineaments. This is true whether the planning in question is done in the form of an Allaisian quota regime, or in the form of a revision of the fiscal imposition of short-term capital and of a rewriting of the definition of anti-dumping, which should be tied to full-employment. Or, again, if it falls under a socialist management, it should be run in such a way that global competitiveness will constrain the level and the terms of trade with foreign countries as well as the choice of substitutes. In this case, foreign trade would have to preserve the economic cohesion and the independence of the socialist countries in question. To realized this it suffices to read my Ecomarxismo in the framework of the argument dealing with the planning of socialists or advanced forms of redistribution, partly or entirely based on the collective control of the social surplus value. This argument can be found in the chapter discussing Cuban socialism in the second section of my Pour Marx, contre le nihilisme. We are referring here to an enlarged and thus dynamic reproduction, one that could lead to a constant increase in the standard of living of individuals and communities, according to the grand definition provided by Stalin and quoted by the great English physicist J.D. Bernal in is Science in History, Penguin Books, 1965, p 1184. Similarly, we should recall, in a secular spirit, Rankes famous phrase. It simply said that all epochs are as close to god. This remark should go hand in hand with the warning by F. Dumont concerning Rwandas evolution, a few decades ago. According to this environmentally inclined agronomist, the demographic pressure together with the scarcity of arable land, in a context of chronic under-development, created an explosive situation. The lack of development did not allow for the expected transfer of primary sector workers and, in particular, of agricultural workers toward the secondary and tertiary sectors. This caused an unbearable pressure on land in a context of the purely fabricated ethnic rivalries inherited from colonialism and neocolonialism. Mr. Dumont was not heard. Nevertheless, the joint lesson imparted by Dumont and Ranke proclaims a Marxist truth, namely that what counts above all, even before a sustained quantitative and/or qualitative growth, is an egalitarian redistribution of wealth, planned for the benefit of society as a whole. From this point of view, Cuba should already be an economic paradise in the making for all serious ecologists. Upon closer examination, their rather repetitive and stale attacks on the ex-USSR can easily be shown to be very anachronic and partial. The USSR had engineered a relationship between cities and countryside that should be deeply missed. Beside, her downtown cores were totally spared the usual grotesque capitalist pollution and other such ugliness. Naturally, the concentrated pollution of metallurgical combines made good tendentious reporting during prime time diffusion in the major private TV networks. It should nevertheless be compared to the pollution produced by the West 20 or 30 years earlier (or, it should include the pollution from the same source produced in Third world countries due to the delocalization of the West metallurgical industry. Far from the eyes, far from the mind, so to speak.) As for the Aral sea, we should ask ourselves how this does compare to the poisoning and the drying up of the American under-ground water reserves that caused the covert inclusion of the negotiation of bulk water sales in Nafta. (This was a negotiation representing one more instance of a Canadian impoverished plagiat, this time at the expense of similar pre-planning studies made in the USSR, contemplating the rerouting of Canadian rivers toward the thirsty Midwest and California. There remain Chernobyl and the decommission of the nuclear submarines. However, this does not pertain any longer to the USSR proper but rather to the capitalist advisers such as Jeffrey Sachs advising the lamentable and servile Tchoubaïs and other known Gaïdar. Moreover, these instances should be compared to the illicit dumping of American and English barrels of nuclear wastes into the seas all around the globe, and, in particular, in the Adriatic sea off the coasts of Italy, or on Somalias coasts! In short, we have here the old parable of the dust and the twig of straw in the eyes of farseeing preachers. If the good apostle of negative economic growth were serious, they would strive to show the qualitative and quantitative differences opposing two differently inspired models. On one hand, the real accounting system that would be able to be rationally adapted to the price and value parameters of a planned sustained development, and on the other hand, the purely speculative accounting system now in vogue in the world Capitalist Economy. The bourgeois GPD is fundamentally tied to the credit cycles and to their impact on production and consumption. It gives rise to a purely fictitious growth. This was definitively not the case with the soviet national accounting system based on the Net Material Product, nor with the Cuban presupuesto which allows for more flexibility and a greater number of socio-economic mediations. Obviously, such studies would require much more dedication and seriousness and are not easily prone to the current confusion between journalists and university professors geared to the kneading of public opinion for the sole benefit of the dominant capitalist system! What we have here is an over-growth and a useless squandering of precious academic resources. This is a very deplorable reality especially as these people are wont to parrot the same limited analysis and stories cooked up many decades ago by one or two original, albeit partial thinkers, such as Georgescu-Roegen, Illich or Lovelock. In addition, they typically do so with the same important professional conceit characteristic of the usual academic or professional deadwoods. Thus the socialist qualitative and human growth foster by Cuba and documented years after years by the PNUD, does not impress the good apostles of negative economic growth. Not even as a concrete and alternative model of reference. This goes a long way to show what they really are worth with their pseudo-theory-propaganda and their silent over-determined agenda. Agitprop changed its intimate nature together with its camp! Its aim is now to manipulate instead of teaching people trough political mobilization. As we know, there exist two main models of reference here with numerous soft variations.
Is it really necessary to add that negative economic growth fell so far within the sad purview of putchist Chicago Boys recipes? Much more in fact than the old paean against the rising expectations of the proletariat sung by a Trilateral Commission in the seventies, a world censitarian body that already comprised Huntington as one of its most influent thinkers. In effect, if you were to interpret décroissance, however defined, in a more optimistic fashion as decreasing economic growth, you would soon realize that, in reality, it can only mean negative growth. This is because, if we were to take the assumptions of the theory seriously, a mere slowing down of growth would hardly make a dent into actual growth. It would necessarily be cancelled by the secular increase in consumption linked to demographic trends, and to the increasing concentration of the world population in mega urban centers, as is evidenced by numerous UN reports. Moreover, how are we supposed to reconcile this well-intentioned negative growth with the neocolonial horror à la Conrad according to which 20 % of the world population today still controls 80 % of the Earth resources? Or with this other monstrosity that still sees the USA wasting 27 % of these planetary resources for the sole benefit of around 6 % of the global population? Worse still, these monetarist recipes go invariably hand in hand with a quasi-exclusive production for export destined to feed global speculative capital through the servicing of the national debt thus causing untold misery worldwide. (A few years ago Susan George noted that the austerity plans unflinchingly imposed to Latin-America had produced close to half a million dead in Peru alone, within the space of few years.) These recipes go hand in hand with the Nietzschean form of military Keynesianism accompanying the neoliberal permanent war. How is it then that the priority is given to a negative economic growth, which obviously does not question this return to military Keynesianism, in the guise of a vulgar philo-Semite right-wing Zionist propaganda, instead of squarely questioning the colossal waste caused by the huge imperial and theocratic armament spending implied by the current national and global neocon economic regulations? Is the long-term pollution caused by plastic bags that are not biodegradable suddenly more of a priority than the clean up imposed by the showering of Kosovo, Serbia, Afghansitan, Iraq and soon apparently Syria and Iran with depleted uranium? (As we know, the list of potential targets designated by notorious war criminals and philo-Semite Nietzschean pitres, such as Wolfowitz (who is now heading the World Bank!), Rumsfeld, Kristol, Kagan and other such Huntington, is quite long since it includes more than 60 countries!) Should we seriously believe that the conviviality and proximity theorized by Ivan Illich, an individual given to be a libertarian but who surely was a notorious and visceral anti-communist, display miraculous economic and ethical properties by themselves? In such a case, this should be demonstrated. Allow me to adduce in a scientific spirit that such a demonstration will have to be offered without any pretense to ignore the scientific objections, as is usually the case with the Nietzschean crowd. To be acceptable, such demonstration should abandon the current sort of primitive magical thought. This is a primitive synthetic thought, which characterizes the contemporary petits-bourgeois who played the Indians during their adolescence while others were holding the theoretical and other barricades. A bunch of people who, consequently, had no trouble finding the kind of jobs they now occupy in absurdly great numbers given what seem, to me at least, their poor qualifications and their meager intellectual contributions. To all these wealthy good apostles of the tighter belt, despite their intellectual lacunae, we say paraphrasing the comte de Frontenac: After you, good sirs of the negative economic growth. Show us personally the way!. We have no other choice, because we know full well that this is the only way to win the Great Peace from these quarters.
Socio-economic theories should have political repercussion or else they are useless. In this respect, what I denounced elsewhere as false democratic representation does not spare the bourgeois ecologists. You can find them now busily writing the communist programs in Italy! Next, they will probably invite cardinal Ruini to pontificate on abortion and on the idealistic and alienating worth of the bourgeois family structures to be imposed on the impoverished under-classes! I thus have to note that aside from Harribeys article quoted above, I have benefited from my membership to the a few Italian environmental Internet lists. I intervened sometimes in the discussions, always with the greatest openness and the greatest respect. Unfortunately, I am obliged to repeat here that some individuals have proven less than honest and loyal in my regard. Obviously, the militants of the list bear no blame, as it is easy for anyone to verify who we are dealing with: A simple cross-reference check of the names of certain persons associates with the philo-Semite Nietzschean and not too awakened Manifesto will suffice. This can easily and quickly be checked by anyone interested. One only needs to refer back to the pseudo-debate conducted in Liberazione on the subject without my participation. In fact, his debate was initiated only after I had started to formulate my own concepts in private on my personal computer. It went on unperturbed even after I sent my text Ecomarxismo. This can be promptly explained. These small-footed individuals are experts only in the art of thinking objectively like infiltrated agents busily playing the same old Italian small politics (read the federalist version on political infiltration directed against the communists at the end of Spinellis federalist Manifesto, for instance. It is the Italian archetype of the genre. It causes untold ethico-political damages to the country.) Normally, according to scientific and academic deontological rules, when you criticize someone elses argument, you are required to quote his/her name so that s/he will have the opportunity to respond in an open scientific debate. Instead, in their case, they were laboriously and carefully burying my text without, of course, being minimally intellectually prepared to comprehend its worth or, rather, they were ideologically refusing to acknowledge it, in order to better fight it with their usual tactics which consists in muddling of the issue. This happened despite my loyal demand for a comradely response, or a scientific rebuttal. These same sorts of individuals easily vocalized as media tenors in a chorus with Cini about the (second hand) intangible economy while I was trying to address the issues of Fiat and of the national structuring infrastructures with the Party, the unions and even the regions. One thing is certain, no one of these types will ever be honest enough to assume any individual or group responsibility for the Third World state to which they drove the country, as well as its intellectuals and political mores and practices. They will then ludicrously pretend that they had no part in it, being in the opposition! Given the country, one can only imagine how most diplomas are earned. Whence comes the ethics of our living-room ecologists is a bit harder to fathom, unless you recall the internal destruction of the PCI by a group that had previously been fed by it, directly or indirectly. This pre-emptive anti-communist action taken against me was not perpetrated for the first time. It had happened many times before particularly in the case of so-called disarmament issue. This dealt with a public opinion massaging operation in preparation for a potential philo-Semite Nietzschean war against Syria and Iran. It happened in a country that saw more than 3 million people in the streets of Florence to protest against the crusaders war wagged against Iraq, under the leadership of a Prc, a party that was then much less infiltrated and dirtied. Again, this philo-Semite Nietzschean preemptive lifting happened while I was writing a piece to sum up the articles IV and VI of the Non-Proliferation Treaty and the deterrence theory in order to expose the imperialist drive for new aggressions and its prior massage of public opinion. For my part, I was simply trying to counter the foreseeable imperialist disinformation campaign simply by providing to my comrades and to the militants the intellectual tools necessary for a personal critical appraisal of the issue. The ordinary, dedicated and bona fide members of the list and of the Prc already know what I am saying here. I had quickly and publicly complained then, but to no avail. This background forced me again to rapidly circulate my text. It was entitled Ecomarxismo and included a Compendium*. However, the damage had been done. Despite my best effort, the ecological propositions of the Prc, including those from its main fractions, were thus lastingly polluted by this insipid molasses of negative economic growth (décroissance.) Obviously, many individuals do not deserve their political positions nor their academic posts and titles. They will recognize themselves. Many others are a bit too candid in a country riddled with military bases that had nevertheless managed to be at the forefront of the anti-war movement. Still others continue to adduce the necessity to remember the collective struggle around Scanzano Ionico (Basilicata).(See below.) This smacks of intellectual alienation and of purely electoralist expediency. On the contrary, our comradely political relationship with the Green party should be based on scientific and rational grounds. At least if we are ever to reach really efficient, practical and rational compromises. The only kind of compromises actually known to become fully operational. As with all the other parties willing to forge an alliance against the Right, our pragmatic flexibility can only be based on an autonomous theoretical contribution born from a debate among us, but one that needs to be conducted by ourselves. It certainly cannot come from the usual charade of a pseudo-debate conducted for us in our own press and our own theoretical organs. We cannot make the economy of our own reflection based on the compatibility with the Marxist law of value. Otherwise, as is the case today, a pseudo-unity will be forged at the expense of the country (check, for instance, the energy price in Italy compared to the price prevailing in its neighboring EU members!) and at the expense of the Party. Neither consequence can be tolerated.
Let us, therefore, be crystal clear on the essentials. At Scanzano even the mascot Nicoletta was right. The events were perfectly summed up in Linda Clare Gunters article, Nuclear waste: Showdown at Scanzano published by the Bulletin of Atomic Scientists ( HYPERLINK "http://www.thebulletin.org" www.thebulletin.org/article.php?art_ofn=ma0gunter). According to the Bulletin, the crisis was triggered by the complete lack of public consultation and by the governmental tentative to impose a fait accompli to the population, at a time when public opinion was distracted by the bombing of the Italian occupying troupes at Nasiriyah, in Iraq. Personally, I believe that the principle not in my backyard must be conjugated with the respect of national responsibility for the disposal of a nation own wastes. This implies an objective and exhaustive information, as well as public and democratic debates, intended to allow individuals and collectivities to discharge their own responsibilities. Although some will find it shocking, I equally believe that the real lessons of Chernobyl (if not of Hiroshima and Nagasaki) were glossed over too rapidly by most anti-nuclear militants. There simply are no old Chernobyl-type reactors in Western Europe susceptible to meltdown and to pump heavy clouds of highly toxic waste in the atmosphere, that can then be blown by the wind for thousands of kilometers. Moreover, the dangerous perimeter around Chernobyl, the worse catastrophe you can think off for the civilian nuclear sector, is reducible to a radius of about 30 kilometers. The cleaning up was not completed. This fatally contributes to feed legitimate popular fears in the head of people often poorly informed about the real degree of pollution of their domestic environment. These fears have more to do with governmental and Western corruption and incompetence than with the nuclear sector as such. Nowadays, for instance, natural plants have been successfully selected for their ability to absorb radioactive elements and other heavy metals through their roots. Without question then it is above all a matter of money and of governmental regulation. Normally, within the best managed European countries the price of the decommissioning and of the clean-up of old nuclear plants is included in the very competitive price of the electricity produced during a plant life cycle. This will become increasingly obvious as the price for oil and gas continues to rise. The uranium cycle is now perfectly mastered: Those who want to read more about the subject will find a good synopsis in the following two articles. a) La France face à ses choix et b) Fusion nucléaire : voici la fin du tunnel in Science et Vie, respectively from the January and the November 2003 issues. These are objective articles written without much complacency. I thus feel obliged to ask the most critical among you to evaluate carefully what is said concerning the profitability of Mox (revised according to the oil prices prevailing today), but above all what is said about the G4 (Fourth Generation) project and the EPR transition. As a matter of fact, this planning launched under the Social State born with the Resistance and directed by general de Gaulle should appear as an good illustration of the prior scientific studies of specific economic cycles that should characterize any sustainable economy.) Let us simply recall here that, today it is possible to recycle a good part of the most radioactive wastes (in fact the totality of plutonium included in Mox, which is then used as an input to fire the plants.) It is possible to stockpile the residual materials without raising greater problems than the safe stockpiling of the dioxin and fine toxic dusts produced in large quantities by the multiplication of incinerators and themovalorisators. (Today, Italy sends these wastes to old German salt mines at a considerable price.) The nuclear sector frightens people and this is really for the best because people are demanding the most stringent and redundant security measures. (This is equally true for the nuclear aspect of military power and doctrines as is univocally demonstrated by the renouncement to any open warfare by the USA and the ex-USSR, or, more recently by India and Pakistan. Furthermore, as we said before, the Mox technology has the added advantage to provide for the safe civilian disposal of the plutonium, which enters into the fabrication of atomic bombs.) From this point of view, the European Commission does not really do its work. Nor do the militants. They should already have been able to develop new norms for the civilian use of nuclear energy through the objective study of data covering more than 50 years of industrial usage. For instance, as far as I am concerned and without been an expert in the domain, I believe to be entitled to affirm the following as a concerned citizen. First of all the nuclear plants should not be built in densely populated areas. Moreover, given the lack of irrefutable data concerning a permanent exposure to low level radiations, the successive security perimeters around the plants should be redefined from time to time according to the available set of verifiable data. Indeed, according to the precautionary principle, the thresholds used to determine the tolerable low level of continuous radiations should not be based on averages that are then compared to the same phenomena in some natural geological formations. Nor the reverse. What counts are the real effects observed on the health of the individuals and groups concerned and the principle of prevention, rather than fallacious averages? The methodology here remains that of the anatomy of Man opening the road for the understanding of the anatomy of monkeys, if I may use a famous paraphrase. Flowing from this observation, the norms should adjust some operational thresholds on the peaks rather than just on the averages. Averages are only good if you are lucky enough not to be present in the wrong place at the wrong time, otherwise they may represent a very grave danger for all the workers in the sector. Since every nation has to take responsibility for its own nuclear and others types of wastes, recycling and stockpiling become crucial processes. We should note to begin with that the uranium cycle (uranium, Mox, plutonium and re-treatment of the new wastes) greatly reduces the amount of wastes to be stockpiled and even holds the theoretical promise to eliminate it all together. Water percolates and everywhere comes back to the surface through capillarity. (This is also the case for the very thick granitic layers of the Canadian Shield.) It is essentially a problem of adequate maintenance over a very long term. The stockpiling in underground facilities judged seismically, geologically and environmentally safe is only conceivable according to what is done in Sweden, that is to say with the planning of installations that allow a rapid intervention anywhere whenever it is needed. Personally, I would rather opt for a surface stockpiling which would by definition be easier to inspect and, if need be to repair. (Watertight and hermetic basins of course, by also for inert materials the building of anti-seismic plate-forms conceived to resist to the earthquakes of the greatest magnitudes and capable to collapse in a pre-ordained fashion in case the worse would ever happen. This does not represent an unknown engineering feat as it is already used for all the very high security laboratories now operating in rich countries. These special warehouses would first be installed on the plants sites. This would permit the prior selection needed for the recycling processes and the mandatory treatment preceding the long-term stockpiling (crystallization and vitrification, solidification with polymers to be sealed in appropriate containers so as to avoid any leakages from fluid wastes that need to be eventually reused, packaging for shipment to retreatment plants etc.) The definitive stockpiling in appropriate installations on surface offers more technical and environmental possibilities. It although offers more politically tolerable choices. Italy for instance could designate one of its many inhabited islands. Maritime transportation would be done under military escort and each container would be independently fitted with a GPS locator and would be made buoyant with a rubber ring, in order to facilitate its location and retrieval in the unlikely case of an accident at sea. The environmental impact of this system would indeed be far less dangerous for humans, as well as for the fauna and flora, compared to the present complete stockpiling in situ in the 4 Italian plants closed following the 1987 referendum. Better still, this system would allow the elegant elimination of the existing problem, which is ordinarily hushed just because it has been transferred to a little known Sogin agency created for that specific purpose. At the same time permitting the restarting of the 4 Italian plants so badly needed by the country as is demonstrated by the evolution of the price of electricity or by the 2003 blackout that required the massive import of electricity from the European grid at great expenses! The cost of the maintenance of the new kind of installation discussed here would already be included in the selling price of the nuclear energy produced. As I already proposed in different occasions, this cost should equally permit the financing of nuclear fission researches that are not based on resources producing the same kind of nuclear radioactive wastes, since uranium was initially selected because of its ability to procure enough plutonium for the military. This would grant society more time to reach a total industrial mastery of the fusion processes. It goes without saying that both fundamental aspects involving security and cost péréquation impose that the totality of the energy sector, and in particular the nuclear sector, be strictly owned publicly in so far as production and distribution are concerned. What is truly obscene is that one of the greatest specialist in the field such as Professor Rubbia is now forced to work outside Italy, leaving in his place the usual small-footed and limited minds. These are quite capable to lower the level of any debate and have contributed to ruin the country with their primitive, badly documented, irrational and sheepish choices.
If the nuclear industry should remain strictly nationalized for obvious reasons, the same needs to be said for the entire energy sector. The reason is simple: oil is an essential resource for any modern economy; the so-called Ricardian rente is relatively small compared to the price of the final products. In Europe, for instance, 2/3 of the selling price of gasoline at the pump is in the forms of various levies and taxes. Despite this, according the newspaper Le Monde a multinational firm like Total made some 6 billion euros in windfall profits during the first six months of 2005. (In Italy, this kind of information so necessary to any informed public opinion and to democratic debate is rarely divulgated by the mass media, something quite deplorable from the professional point of view.) For the USA, you can safely take the number of great so-called oil majors (around ten) and multiply it by 10 or 12 (billion) and then again multiply it by two to obtain a crude but trustworthy estimation of the whole year. This provides a fairly good rule of thumb. It is easy in these circumstances to understand that the strategic socio-economic value of the wealth derived from this natural resource. It enters into the composition of many intermediary sectors but it does so with a constantly rising price: In no way can it be abandoned into private hands because this would amount to a fatal blow to representative democracy. Moreover, in my Ecomarxismo, I have shown that environmentally clean nuclear energy surpluses are necessary to palliate the depletion of fossil resources, in the context of a geometric escalation of prices given the irruption of China and India, but also of the whole Asia-Pacific area and of Latin America in the market of great industrial consuming nations. It seems to me that if anyone pretends to be concerned with the fate of future generations, one would take any measure available to avoid such a hardly and irreversible depletion. The wiser course lies in emphasizing the mass development and use of viable and advantageous substitutes, leaving the original resources for very specific and not yet substitutable usages.
Some people in the ambiente_liguria list have rightly pointed out the environmental advantages of composting (bio-oxidizing) over the incinerators. However, this supposes the general and exhaustive extension of differentiated waste management and of the industrial recycling processes both uphill and downhill. It equally supposes a frightening multiplication of the sites. To these sites are necessarily linked the known problems related to the pollution of the surroundings and of the underwater reserves. Yet, these sites pertain to the logic of domestic and industrial waste recycling. They should be planned around this specific goal, instead of superposing on it the extraneous energy production goal as a priority! Personally, I have hypothesized that the most rational comprehensive system would have to be equally based on two or three highly performing incinerators. This limited number is necessary to reduce the multiplication of the sites destined for non-recyclable residues. The residual waste from these incinerators would then be shipped to the high security nuclear waste sites. Moreover, I hasten to add that the nuclear energy surpluses would help society conceive and implement integrated systems of industrial production and recycling economically and environmentally far more subtle and efficient than they are today. Societies need to act on many fronts at once, without any dogmatism, trying in the process to optimize the existing synergies. We would then see that the nuclear quandary is much easier to resolve on scientific and environmental grounds than the problem related to the safe localization of oil refinery or of chemical fertilizers and pesticides plants. As François Rabelais could have said, Faust likes to frighten himself and deviates by a lack of objective conscience but eventually recovers his spirits with the return of his conscience. On the contrary, Nietzsche ends up pitifully suspended at the neck of the wounded horse simply because he thought himself more intelligent than common mortals and more diabolical than the devil itself. Man is fortunately condemned to consciously manage His own inexorable becoming. There is no coming back to a lost paradise. However, there still is a human and ecological paradise to invent.
You will have understood by now that I am attempting to instill some sense of rationality and objectively in a public debate that remains to be conducted honestly and democratically, in Italy as elsewhere. This implies a respectful trust in the ability of citizens to understand the problems as long as the so-called experts do their parts and honestly and openly provide them with the objective elements needed for any decision process. All of us are ordinary citizens outside our fields of specialization. This equally implies a willingness not to purposefully confuse main issues with ancillary issues. On the one hand, there are the specific and urgent problems such as the recycling of domestic or industrial wastes and the general issue concerning the production of an important surplus of energy. On the other hand, there are the complementary but necessarily limited role to be played by alternative renewable sources of energy derived from the sun, the wind, the geothermic activity of earth and the sea. The later must receive exactly the attention deserved by their real value seen from the angle of price and ecological opportunity.
I note without excessive sarcasm that many anti-nuclear opponents (including many among them from the Manifesto) are equally in favor of the massification of hydrogen (instead of the compressed air motor, for instance). The conversion to hydrogen is sold to us as a way to counter the inevitable depletion of fossil fuels. (According to most estimates, these will be depleted in about 60 years for oil and 150 for natural gas. However, independently of the estimated volumes, the prices will skyrocket because of an exponentially increasing demand. If the West attempts to increase production and its refinery capacity to palliate the problem, this will fuel devastating conflicts for the appropriation of the squandered wealth. The days of cheap oil are behind us.) These great and ineffable intellectuals with a perverted acquisitive mind do not tell us if we will have to cogitate in unison in order to supply the energy necessary to mass produce a sufficient industrial quantity of hydrogen! (In Italy, as elsewhere, these philo-Semite Nietzschean minds define themselves as such, less by personal conviction, than because, for most of them, being a post-illuminist today has become as financially and professionally opportunistic as it was yesterday to be a priests sucker, or even a communist, at least in certain regions!) Should we really favor the immediate construction of 300 and more incinerators to be spread allover Italy without being able to cover the long-term national energy needs, rather than the construction of between 60 to 80 nuclear plants? In the first instance, we would guarantee a business profitability (giro daffari) to largely private firms at the expense of national and municipal public funding. As for the later, such a number of plants would easily cover the forecasted needs of the next 100 or 200 years. Moreover, these nuclear plants would de facto be placed under the strictest security national protocols and under the careful watch of the central State. Unfortunately, we know that in Italy, as in many Third World countries, the extreme lack of democratic accountability and transparency, still aggravated by administrative corruption, has very perverse consequences. Invariably, the greatest citizens wish, in these sad circumstances, is to be left alone rather than witness their un-trusted government finance projects that only serve to grease the hands of the local mafias, without procuring the least public service in exchange. For instance, the Reggio-Salerno highway has been receiving public funds for a few decades now but has always magically remained in the same unfinished stage. Under these circumstances, how will it ever be possible to convince the communities involved that the Bridge over the Messina Straits is as necessary to the development of the South, as it is to the development of a coherent European communication network? A sort of self-destructive fatality ends up impregnating everything from the individual citizen to the State administration. In fact, no one seems able to demand the legislation of mandatory spending supervision at all levels through independent State accountants responsible only to their regional and national Parliaments. These State accountants should, in fact, be vested with the power to fine people and to require executable jail sentences in tight cooperation with the Antimafia. The competition for public contracts at all levels should be subjected to democratic and transparent rules. They should include a set of contractual obligations, as well as a precise timetable for the realization. The non-respect of any contract would then lead automatically to fines and/or even to the withdrawal of the contract. There is nothing extraordinary here: This is, indeed, what is ordinarily done in the most efficient democratic and modern countries. Spontaneous popular resistance should not be manipulated to block the construction of the infrastructures necessary for the tourist industry and for the economic development of the country in general. At least not as long as this development does respect the precautionary principle, and thus continues to consider environmental sanctuaries, beaches and coastal lines etc. as inviolable tract of public properties in the general framework defined by their specific missions (including those classified as World Heritage sites.) Moreover, if the Prc actively supports these somewhat populist trends, instead of working to canalized popular résistance in support of the necessary economic, legislative and police actions aimed at furthering this development, then it undoubtedly means that the whole Nation is grievously sick, and that the State, the national government and the national political parties are in total decomposition. It is not surprising, in such circumstances, that devolution, an English unpalatable concept due to its constitutional consequences, is being pushed down our throats. Yet, as bad as it is, devolution is merely a result not a cause of this deliquescence of both national minds and structures. This can easily be verified because the subversive elements of the Lega do not really weigh much more than 8 or 10 % of the national electorate during their political peaks. The sad truth is that too many people have been transversally using the Lega to better deconstruct the country and its republican form, in order to forcefully fit it into an European regionalization trend without, however, being ready to finance its implied transeuropean basic infrastructures. It is highly symptomatic to see that so many people are prone to emphatically denounce the modification of the role of the Head of the government (Presidente del Consiglio). This is a de-structuring action imagined by the constitutional reform lately imposed by a right-wing government subjected to the blackmail of the Lega. However, most people remain desperately silent over the issue of the federalist devolution, which is a deleterious, foreign and lethal anti-republican project. This is a constitutional reform that should have been declared ultra vires by definition by the President of the Republic, simply because he is still supposed to be the guarantor of the constitution. In fact, the right-wing constitutional coup against the Republic modifies 53 articles at once, a procedure specifically ruled out by the text and spirit of the constitution itself, which requires discrete modifications that remain entirely within the logic of the original text itself. (See on the subject Mr. Franco Russo ( v. « Approvata la devolution - referendum contro il premier assouluto » HYPERLINK "http://www.liberazione.it" www.liberazione.it , 21/10/05). Did I say deliquescence at the top? Devolution really means the forced and illegal return to the fragmented Italy that existed before political unity was achieved in 1866, and the end of our partisan Republic founded on the value of labor and an equal social protection for all its citizens. Very few Italian constitutional experts are still worthy of a Piero Calamandrei or simply of their own constitution born from the Resistance to nazifascism. It is hoped that the Mezzogiorno (the South) will know how to react in this constitutional dossier as well as in the crucial national issue dealing with the energy policy. It should do so critically without confusing ephemeral luminescent fireflies for bright perennial stars. You will have noticed that modern-day Italy does not need any undermining ingérence by inimical foreign powers into its domestic affairs to sabotage its own potential at a time when European and worldwide liberalization and privatization lead to a new round of centralization and concentration of capital in favor of the better organized groups and countries. Had it existed, such ingérence would in any case have fallen much short of the grievous consequences deriving from the arrival on the national scene of today and yesterday bunch of sheepish and re-natured types (in Vercors sense). They known darn well that, as far as they are concerned, they are born from a minor god, which, indeed, must be true. The gates were thrown open from the inside to the overflow of their deleterious influence. It took the form of their internal attack launched against the very existence of the PCI. This degenerescence did not even spare Bologna, the ancient Red Capital of post-war Italy, which speaks volumes! Unfortunately, it does not seem that this demolition process has run its course yet.
As a conclusion, let me sum up with some additions what I wrote in the note (a) of my text Ecomarxismo. It said essentially the following.
Painting with wide strokes, we can affirm that the Green parties in the West owe their birth to the division of Germany immediately after the unilateral launching of the Cold War by the USA. Of particular relevance is the unilateral reintroduction of the mark in the Western military sectors by General Lucius Clay in 1946. And so on and so forth, as is well known by people on the Left. Without, of course, forgetting the warmongering discourse at Fulton (Missouri) during the same year proffered by a maddened Churchill who had just been defeated during the first elections held in the UK after the war. In this speech, the English statesman, who liked to pretend to be a British lion, spoke for the first time about an Iron curtain falling down on Europe from Stettin to Trieste. On the face of it, this Churchillian geographical line had been coldly calculated to provoke the Soviet ally and the Red Army.) In West Germany, the communist party was declared illegal in the most anti-democratic fashion. This left only two choices to the most progressive elements in the country: Either an extreme radicalization, or the patient labor of the mole working its way towards light, to paraphrase Jenny von Westphallen. However, this had to be done with the help of a party bearing a different name. Ever since their appearance on the political scene, the Greens have thus managed to annoy Washington while provoking plenty of curiosity within the ranks of the petits-bourgeois intellectuals from Harvard or the John Hopinks etc
) Nor did they left Bonn indifferent. The active infiltration of the Green party was immediate (a general ended up losing his life with a suicide; as for Joschka Fischer history has already put him exactly where he deserved to be.) In France, the electoralist calculations of president François Mitterrand are well known, though the counter-calculations they provoked are less understood. Rudolf Barho contributed to maintain the autonomy of the Greens by raising the discourse to a higher level. Meanwhile, however, we witnessed the rise of the Club of Rome, the critiques its somewhat hasty conclusions triggered from Cambridge, as well as the Brundtland Report and finally the Rio Conference and the Montreal and Kyoto Protocols. Both souls of the Green parties are still present today. Sometimes, in one and the same person. Take, for instance, Lipietz: He contributed to popularize the 35-hour workweek but did not hesitate to give his backing to the neoliberal European constitutional project. Nor did he hesitate more recently to grant his benediction to the European directive that aimed to reintroduce in the EU the 48, 60, 65, even the 72-hour legal workweek. Obviously, global neoliberal capitalism needs an extended, but intermittent workweek, to maintain a survival wage for the mass of the working poor and part-timers it now creates because of the worldwide imposition of an unfettered asymmetrical competition deprived of any operational anti-dumping definition. Who could has predicted such an ethico-political Waterloo? The intellectual crisis is glaring. It is not a bad thing.
Far from me the intention to offend the militants and the professionals in the Italian environmental lists (and by extension all the Green militants) from which I have learned a lot, and with whom I often share similar ideas. Nevertheless, I have to add that a certain very superficial ecological thought is prone to provide a good conscience on the cheap without much of a personal or intellectual effort. It acts essentially as an ideology of choice for the privileged fractions of the small bourgeoisie. These groups are relatively confident to keep their social position despite the present socio-economic drastic mutation. Worse still, some of them may wish to consciously position themselves just in case they would lose it! What is quite astonishing in this regard is that someone like DAlema did not yet convert to it: Awaiting for the proper signal, he probably is on the lookout for Albrights first steps in this direction. Let us ignore Lipietz. It nevertheless seems to me that the French film director Eric Rohmer provides us with a perfect and symptomatic illustration of the silliness of the situation. His decade-long modern human comedy largely ignored politics, aside, obviously, for a short-lived foray into the ecological tender fields, duly calculated to silence his less mundane critics. However, History, as it is well known, spares no one. This socially conscious film was rapidly followed by a rather shameful historically oriented realization. If not a direct command, it was nevertheless neatly fitting in the present deleterious French context in which one looks actively for half-Jews in order to increase the tallies (pour faire nombre). All this of course happens in the very country that invented republican citizenship, and implemented it without discrimination extending full citizenship to all Jewish nationals for the first time the history of Humanity. Indeed, they do this without many worries for maternal or paternal (!) descent. According to the usual Nietzschean practice, the same people have become the apologists of a supposed anti-communautarism! (No! I am not joking! In any event, I am not one to joke with serious matters.) Thus the a-political and ecological film director Rohmer ended up offering us a strange production of the French Revolution worthy of the ultra-reactionary theory of the various Furet and other Burke (of the Tradition, in clear). Coincidentally, this happened at a time when Alain Bauer, the former so-called great master of the Grand Orient Lodge was trying to push France off its secular tradition (i.e. laïcité) by characteristically using the defense of laïcité as a pretext. Bauer is a French Jew and thus it was somewhat surprising, or not surprising, depending of your evaluation - to see the pseudo-secular offensive launched de facto against the culturally Muslim French community. This community includes around 6 million people for a total population of 59 million people, while the French citizens claiming to be of Jewish barely come to 300 000 members, or about 400 000 or 500 000 members if you include so-called half-Jews (a concept I do not understand. It is one, which would be quite frightening or even repugnant to the Canadian Métis sense of appurtenance and to their constitutional rights, for instance!). We should equally remember that 80 % of the French Muslims were already as secular as the rest of the population in their daily life. Their overwhelming majority attended French public and laic schools, while 30 % of the richer Catholic, Protestant and, of course, Jewish kids attend confessional private schools. Yet, Bauers pseudo-secular offensive focused on the veil, odiously and idiotically singled out and portrayed as a visible sign with a necessarily religious meaning. Obviously, the private confessional schools were left outside the purview of this singular secular offensive! Before his undemocratic freemasonic meddling there were in France, according to Le Monde, only 20 cases involving a refusal to take off the veil in class. Of these, only 4 were considered problematic since they implied a temporary suspension. Of these 4 cases, two (2) involved the daughters of a former Jewish French citizen who was said to have belonged to the communist party but who, in any case, had left it. Obviously, we were in the deleterious post-9/11 context with its feverish drive for the building of an illegitimate Israeli temple in Palestinian East Jerusalem, which supposes the establishment by military force of a Greater Israel on Palestinian lands and the military-induced formation of a Greater Middle East controlled by the right-wing multi-confessional Zionists. This inevitably raises many questions as to the real intentions of the poorly known criminologist Bauer and the freemasons who followed him along this route, in a clear betrayal of their own institution secular and even revolutionary traditions at least in my conception. It was also a time when I was trying to incite some serious and salutary theoretical and social interest in Thomas Paine, the great American philosopher and revolutionary, whose concepts were characteristically pillaged and perverted by the British subject, Edmund Burke. Indeed, contemporary communists and humanists alike could learn a tremendous lot from the great American revolutionary figure. Rohmer historical piece has to be seen in this precise context. Naturally, it symbolized an attitude.
This type of well-meaning environmental ideas is as radical and progressive as the proverbial American apple and cherry pies. Sometimes, in specific dossiers, I have to admit that Greenpeace seems to me too close for comfort to the Pentagons or to the State Departments overall strategies. Particularly when it comes to the nuclear programs of the main potential rivals of the US, all the while remaining silent on the overt or covert nuclear military programs of the US and Israel, in a permanent violation of Articles IV and VI of the Non-Proliferation Treaty. Nor do we hear it often when it comes to the use of depleted uranium during the heavy and criminal bombardments necessary to impose a Greater Israel and its Temple in a reconstituted philo-Semite Nietzschean Greater Middle East, nor on the war damages owed by Israel and the USA, including the cleaning-up of the pollution caused by these criminal bombings. Serious environmentalists would be well advised to distinguish clearly between ecology and intellectual laxism. As far as I am concerned, I have pointed out a trusted method above: Namely the return to the original sources and the restitution of the indissoluble link that unites ecology and the Marxist law of value. Evidently, this type of approach condemns all those, including among the Greens, who fear the revival of the (Italian) Communist Party, that is to say the return to its natural hegemonic place of an autonomous proletarian body of thought.
Paul De Marco
Copyright © October 2005
Note:
* Furthermore, I have to report that for many months all the members of the interesting ambiente_liguria list have been bombarded with electronic spamming, coincidentally after the formulation of the dedication to this book and the circulation of the Ecomarxismo text. This spamming concerned the legal follow-up of the illegal beating of no-global militants in the Bolzanetto casern by a bunch of rotten police officers apparently protected by their superiors and by the present right-wing government authorities. This happens despite the grievous offence perpetrated to the countrys international image and to its respect for the ancient law of hospitality. The people responsible for the list have immediately contacted the Italian postal police, which obviously did not seem to take this very seriously for too long a while. This again fatally raises the problem of eventual complicity and infiltration because these actions are strictly illegal. Intimidation does not and will not work however if all of us keep thinking critically and with our own head.
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All translation, reproduction and adaptation rights reserved for all countries.
Auteur/Author: Paul De Marco
Titre/Title: Kenynésiansime, Marxime, Stabilité Economique et Croissance : Politique de
loffre ou politique de la demande sociale. ISBN: 0-9731504-2-4
Keynesianism, Marxism, Economic Stability and Growth: Supply-side versus
social demand politics. ISBN: 0-9731504-2-4
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