Td corrigé vii la posture pedagogique dans les a - Free pdf

vii la posture pedagogique dans les a - Free

Chercher les causes profondes et y remédier en se rééxerçant : plan de travail ... Expliquer à l'enfant pourquoi il s'est trompé et voir ensemble comment la corriger ... Comprendre le cheminement de l'élève, pourquoi fait-il certaines erreurs ?




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VII LA POSTURE PEDAGOGIQUE DANS LES A.R.L*

*(Ateliers de Raisonnements Logiques)
Document réalisé en collaboration avec Patrick LAFFERRANDERIE, JONAS FORMATION, formateur en ARL.

Les Ateliers de Raisonnements logiques proposent de travailler sur l’apprentissage de stratégies de raisonnement logique (opérations cognitives).


Les participants sont en situation de résolution de problème.

Ils travaillent la question de la lecture, l’analyse et l’interprétation des consignes et comment nos représentations influencent nos raisonnements.

L’obtention d’un diplôme n’est pas l’objectif ; la performance n’est pas la finalité, elle est la résultante du développement de compétences individuelles et collectives.

Outre l’apport certain sur le plan du raisonnement logique, l’approche propose une approche reposant sur l’estime de soi et la construction collective des savoirs (conflits sociocognitifs).

L’approche repose surtout sur la réussite liée au cheminement intellectuel et non plus seulement sur le résultat.

Une progression « lente et douce » des exercices permet, par la réussite, de renouer avec le « sentiment de compétence ».

Même si nous ne sommes pas spécialistes des opérations cognitives (transitivité, proportionnalité, combinatoire, classification, sériation, etc) nous pouvons réinvestir certains aspects de l’approche dans nos cours, indépendamment de ces opérations, avec comme limite, l’effectif des groupes classe.

Pour être tout à fait opérationnelle, cette approche requiert de petits groupes, 10 ou 12 au maximum.

Une « sanctuarisation » des séances dans les emplois du temps est nécessaire, ainsi que la collaboration étroite de toute l’équipe pédagogique pour montrer le lien entre les matières enseignées par ailleurs et les exercices réalisés en ARL (travail sur les opérations logiques, centration sur la consigne, sentiment de partage, socialisation, explicitation des démarches et raisonnements, estime de soi, …) – approches transférables et favorisant le développement de l’autonomie des apprentis.

Cette recherche de sens et d’intérêt de l’atelier pour les apprentis est un des objectifs du dispositif pédagogique de l’établissement. En outre, il est important que les ateliers ARL nourrissent les contenus matières et non l’inverse.


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Dans les pages qui suivent, vous trouverez un tableau qui compare une approche très «traditionnelle », voire caricaturale, et l’approche utilisée dans les ARL.

La troisième colonne indique le vocabulaire et les concepts auxquels l’approche ARL fait référence. (A mettre en relation avec une conception constructiviste : cf.Piaget)


L’enseignant dans une approche pédagogique traditionnelleL’enseignant dans une approche appliquée en ARLConcepts utilisés dans les ARLPosture générale de l’enseignantL’accent est mis sur le résultatL’accent est mis sur l’expérience de réussite et la démarche intellectuelle.« Educabilité cognitive »= l’intelligence logique s’apprend. On parle de mobilisation ou de re-mobilisation des opérations cognitives.Sa posture est celle de« détenteur du savoir »Sa posture est celle d’ « animateur, régulateur, médiateur »Travail sur le « comportement social », écoute, entre aide, concentration, agitation, gestion de l’impulsivité.Il est le passage obligé de la paroleIl ne filtre pas la parole, c’est le groupe qui interagit et régule.« conflit socioéducatif ».L’enseignant énonce, déclare, expliqueC’est le groupe qui interagit et produit du sens, explique etc.Conflit sociocognitif – démarche inductive, les concepts et les apprentissages se construisent pour une acquisition durableIl est « face » aux élèves




Les tables sont face à l’enseignantIl est « à côte » d’un élève en difficulté, et s’efface derrière la dynamique de groupe qu’il nourrit.


Les tables sont en « U » ou en « V », ce sont les élèves qui se font face.Autorégulation, socialisation – développement d’un sentiment de partage, d’appartenance à un groupe, coopération, entraide.Il dit « apprendre » quelque chose.Il dit « mobiliser ou remobiliser des opérations »Réactivation des mécanismes opératoires - estime de soi.Il dit «  il a compris »quelque chose.Il dit «  il a intériorisé l’opération. »On parle d’« Opération intériorisée et réversible » - Il dit «  réviser, s’entraîner »Il dit «  renforcer, stabiliser» une opération.« Assimilation, appropriation »Il travaille sur des contenus à restituerIl aide le groupe à se doter de stratégies de raisonnement opérantes pour chacun. L’accent est mis sur le raisonnement logique dans sa diversité.Routine, sub-routine, - acquisition d’automatismes cognitifs et sociaux conscientisés et transférablesIl dit : « Il y a ceux qui  savent  et ceux qui  « ne savent pas ».En face de nouvelles opérations, l’apprenant est déstabilisé, inquiet, il doute, perd ses moyens, des pensées vont freiner sa compréhension «  je n’ y arriverai jamais, je suis nul » etc. se dit l’élève.« injonctions formelles » lors de la
phase d’« accommodation » (changement de représentations, perte de repères) – régulation socio-cognitive et équilibration majorante (je suis plus fort de mes expériences médiatisées et de mes erreurs explicitées)Il évalue le résultatIl n’évalue pas.Prise de conscience par les apprentis de leurs potentiels, des modifications de comportement, d’attitude par rapport à la tache et de leurs réinvestissements dans les autres domaines (transferts) 

Avant de commencer l’exerciceIl travaille sur le résultat en présupposant que tout le monde a compris la consigne et que tout le monde partage les mêmes représentations.
Il travaille sur l’impact des représentations personnelles de chacun sur le raisonnement. Il fait émerger les divergences d’interprétation de la consigne.
Le groupe peut / doit remettre en cause la consigne s’il elle lui semble ambiguë.
Représentations personnelles, opposition concret – formel.

Centration sur la tâche et son cadre de référence

=> Alternative positiveTous les apprenant ont le même exercice.Il établit un positionnement et fonctionne par groupe d’opérations à mobiliser.Prise en compte de la « zone proximale de développement ».Les exercices sont donnés sans progression particulière, il s’agit d’exercices d’application d’une règle énoncée, souvent par l’enseignant lui-même.Les exercices sont organisés selon une logique d’appropriation progressive :
Du concret vers le formel, ensuite dans le sens inverse.exercices non contextualisés pour éviter l’investissement émotionnel – centration sur la démarche et l’opération
exercices avec un contexte un peu biaisé + infos parasites – favorisant les inférences et les interprétations pour régulation socoi-cognitive
exercices sur le registre tendant vers le formel et l’abstraction, la généralisation des concepts
réversibilité (de l’exercice vers la règles, trouver l’exercice qui colle avec la règle, retrouver le raisonnement qui a conduit au résultat)
exercices re-contextualisés en situation réelle – transfert de l’opération
objectif : transfert de la stratégie.Il dit, en distribuant l’exercice «  c’est facile, ou c’est difficile »Il n’émet pas de jugement, si « c’est facile » ceux qui ne réussissent pas risquent de se démobiliser complètement. Si « c’est difficile », ceux qui manquent de confiance en eux risquent d’être encore plus insécurisés et inhibés dans l’action.Pose les conditions de réussite – attitude neutre, facilitante par un questionnement d’incitation, de cheminement, de vérification
Travail sur le «  sentiment de compétence »: Il y a une contrainte de temps pour l’exerciceIl n’y a pas de contrainte de temps imposée, cela dépend du groupe.temps de travail individuel – confrontation de sa stratégie et de ses représentations par rapport au travail donné
Mise en commun et régulation sociale et cognitive
Durée totale du travail : 1heure à 2 heures Le but est de finir l’exerciceLe but est de se mettre en situation de raisonnement logique.Modification de ses représentations – acquisition de stratégies transférables – régulation sociale – estime de soi – développement de l’autonomie
L’enseignement avance même si tout le monde n’a pas fini
Le groupe attend le dernier, l’enseignant demande discrètement si la personne a besoin de plus de temps pour terminer

Individuation psychologique – prise en compte de chacunPendant l’exerciceIl dit « est-ce quelqu’un a besoin d’aide? »Il repère les personnes en difficultés, s’approche d’elles et leur demande discrètement « Qu’est-ce qu’on demande ? – par quoi as-tu commencée… et ensuite… ? »Il évite d’être derrière l’élève, mais devant, accroupi, à la hauteur de l’élève assis.Disposition des tables en « U » ou en « V » - Attitude de guidance - médiationIl s’occupe plutôt de ceux qui réussissent ou de ceux qui sont en grande difficulté et néglige le reste du groupe.Il observe le groupe et veille à repérer les apprenants qui s’excluent, Il repère ceux qui ne participent pas ou décrochent et les sollicite. Il est conscient du temps qu’il passe avec chaque membre du groupe.Il réfléchit avant à la meilleure manière de s’adresser à l’élève pour travailler l’estime de soi. – Développe une attitude de méta-cognitionIl note au tableau le résultat justeIl note tous les résultats dissemblables sans hiérarchiser les réponses.Accent sur le cheminement intellectuel et non le résultat – suscite l’évocation (se replonger dans ce qui vient d’être réalisé – pour le verbaliser).Il répond aux questions posées par les élèves.
Il renvoie systématiquement les questions au groupe «  Qu’en pensez-vous ? »Favoriser le conflit sociognitif et la régulation sociale
Lors de la correction de l’exerciceIl demande quel était le bon résultat, qu’est ce qu’il fallait trouver ?Il demande ce qu’on travaille en faisant cet exercice, et ce qu’il fallait faire, ne s’intéresse pas au résultat mais à la démarche.
Explicitation par le groupe de l’opération en jeu dans l’exercice, de l’objectif de l’exercice, des démarches partagées.
Il demande à la personne qui a la bonne réponse de passer au tableau
Il demande à la personne le plus en difficulté ou avec des « stratégies originales » de passer au tableau pour expliquer comment elle s’y est prise, sans s’intéresser au résultat, dans un premier temps. Il garde la démarche la plus efficace pour la fin
- Estime de soi.
- Travail sur le « sentiment de compétence » et de réussite pour oser « y aller » et pouvoir prendre le risque de se tromper
propose des situations « stabilisantes » de réussite
et stimule l’appétence intellectuelle
- n’impose pas, propose à chacun d’acquérir la démarche qui lui convient et qu’il pourra transférerLorsqu’un élève est au tableau, il continue de se tenir devant les élèvesLorsqu’un élève est au tableau, il se place au fond de la classe et laisse interagir le groupe.« conflit socioéducatif ».Il ne laisse pas le temps d’assimiler, il y a un programme à finir.

Il ne laisse pas beaucoup de temps pour réfléchir à la bonne réponse.

Un trop long silence pour répondre le gène.

L’objectif est de faire dire à un élève « la bonne réponse. »Le temps est nécessaire pour intérioriser de nouvelles stratégies de raisonnement.

La construction du sens par le groupe demande du temps.

Il n’a pas peur du silence, il est le signe de la réflexion et qu’une opération cognitive est en marche. L’élève s’écoute parler et analyse en même temps ce qu’il vient de dire (évocation)

L’apprentissage de nouvelles manières de raisonner doit se faire dans la durée (2 à 3 ans).
L’objectif est que l’élève s’approprie grâce au groupe la méthode la mieux adaptée à son mode de fonctionnement.Trois phases :
1)« l’assimilation » = utiliser ce qu’on sait pour résoudre un problème

2)« l’accommodation ». On change de représentations, cela est générateur d’insécurité. on parle de « déséquilibre cognitif ».

3) renforcement de la nouvelle stratégie par le changement de contextes.

4) on aboutit à « l’équilibration majorante »et à l’ « appropriation ».

Passage de la « routine » à la « sub-routine. »

Travail de restructuration et de remobilisation « lente et douce »
Il dit «  tu n’as pas compris »

Il dit « dis-nous ce que tu as compris ».
« Assimilation, appropriation »Il dit « c’est juste » ou « c’est faux »
Le résultat n’est pas le plus important. Ce qui compte, c’est le cheminement. Toutes les démarches se valent pourvu qu’elles fonctionnent pour la personne.
« décentration » - L’échange sur les stratégies et les démarches facilitent la régulation cognitive et la validation du résultat (acception raisonnée)
Il dit « faire une faute »Il dit faire une «  d’erreur ». 
Travail sur les « schèmes de pensées » . – l’explicitation de l’erreur permet de rectifier les raisonnements et les représentations – travail sur l’estime de soi et du sentiment de compétence
Il dit «  le résultat est faux » 
Il demande au groupe « D’après vous, quel est le résultat attendu ? » et demande «  Comment avez-vous vérifié votre résultats ? »
Stratégie de vérification fiable – régulation sociale et cognitiveC’est lui qui donne la «  bonne réponse »C’est le groupe qui donne le « bon résultat. ». La « bonne réponse » concerne la démarche plus que le résultat, si elle est efficiente pour l’élève, elle est bonne. « Socialisation, entraide »
« conflit socioéducatif ».Il impose sa méthode.Il demande aux apprenants de choisir la méthode qui leur convient le mieux et qui émane du groupe, et si possible pas du formateur.
Acquisition de stratégies personnelles facilitant la mobilité opératoire pour l’acceptation, la compréhension et le réinvestissement de « démarches normalisée »C’est toujours lui qui conçoit les exercicesDans une démarcher d’autorégulation et de renforcement des apprentissages, c’est le groupe qui conçoit des exercices, pour renforcer l’opération vue pendant la séanceFavorise le transfert :
sur l’opération
sur les stratégies
sur les comportements socios et affectifs