Les transferts de chaleur - Université du Maine
Définition : Un transfert de chaleur ou transfert thermique entre 2 corps est une ...
La conduction thermique ou diffusion thermique; Le rayonnement thermique ......
Si les températures extrêmes T1 et T2 sont imposées, on peut calculer le flux ...
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Les transferts de chaleur
Introduction
Lénergie correspond à un transfert ou échange par interaction dun système avec son environnement. Ce système subit alors une transformation. On distingue habituellement 2 types dénergie : i) le travail noté W qui peut prendre diverses formes selon lorigine physique du transfert en jeu (électrique, magnétique, mécanique
..), et ii) la chaleur notée Q.
La thermodynamique classique ne sintéresse généralement quaux états déquilibre et aux variations entre ces états, grâce à lutilisation de fonctions détat, qui sur un plan mathématique sont des différentielles totales exactes. On pourrait dailleurs plus logiquement appeler cette discipline la thermostatique.
Le formalisme généralement utilisé nécessite ainsi seulement la connaissance des états initiaux et finaux sans pour autant examiner le processus de transfert dénergie, ni les modes dinteraction. Létude complète et générale des mécanismes de transfert dénergie nécessite daborder le formalisme de la thermodynamique hors équilibre (formalisme dOnsager par exemple et théories de Prigogine) .
Dans le cadre de ce cours, nous nous limiterons de façon modeste, parmi les transferts énergétiques, à létude des transferts de chaleur ou transferts thermiques, selon un point de vue macroscopique. Nous serons ainsi amenés à répondre à 3 questions:
Quest ce quun transfert de chaleur ?
Comment la chaleur est elle transférée ?
Pourquoi est-ce important de létudier ?
Les réponses apportées à ces 3 questions nous permettrons de comprendre les mécanismes physiques en jeu dans les transferts de chaleur et dapprécier limportance de ces transferts chaleur dans les problèmes industriels, environnementaux et économiques.
Définition : Un transfert de chaleur ou transfert thermique entre 2 corps est une interaction énergétique qui résulte dune différence de température entre les 2 corps.
On distingue habituellement 3 modes de transfert de chaleur :
La conduction thermique ou diffusion thermique
Le rayonnement thermique
La convection
Ces trois modes sont régis par des lois spécifiques et feront ainsi lobjet de chapitres différents, cependant strictement parlant, seuls la conduction et le rayonnement sont des modes fondamentaux de transmission de la chaleur ; la convection, tout en étant très importante, ne fait que combiner la conduction avec un déplacement de fluide.
En outre il est rare quune situation particulière ne concerne quun seul mode : le plus souvent 2 sinon 3 modes entrent en jeu. Il sera donc nécessaire de poser correctement les problèmes pour prendre en compte ces différents mécanismes.
Noublions pas quun autre mode de transfert, qui ne fera pas lobjet ici détude, existe : il sagit des changements détat.
La conduction
La conduction est définie comme étant le mode de transmission de la chaleur (ou léchange dénergie interne) provoquée par la différence de température entre deux régions dun milieu solide, liquide ou gazeux ou encore entre deux milieux en contact physique. (gradient de température dans un milieu).
Dans la plupart des cas on étudie la conduction dans le milieux solides, puisque dans les milieux fluides (c'est-à-dire liquide ou gazeux), il y a souvent couplage avec un déplacement de matière et donc mécanisme de convection.
La conduction est le seul mécanisme intervenant dans le transfert de chaleur dans un solide homogène, opaque et compact.
La conduction seffectue de proche en proche :
Si on chauffe lextrémité dun solide il y a transfert progressif.
Si on coupe le solide, on stoppe le transfert.
Exemple : Barre de métal chauffée à lune de ces extrémités.
On comprend donc intuitivemment que la conduction a une origine microscopique. Il sagir dun mécanisme de diffusion de la chaleur.
Le rayonnement
Le rayonnement thermique peut être considéré comme un cas particulier du rayonnement électromagnétique. Lexemple le plus simple est celui du rayonnement solaire.
Le rayonnement thermique est le mode de transmission par lequel la chaleur passe dun corps à haute température à un autre plus froid sans nécessité de support matériel. Cest donc le seul mode de transfert de chaleur qui peut se propager dans le vide.
Le rayonnement thermique ne diffère des autres ondes électomagnétiques,comme les ondes hertziennes par exemple, que par son origine : la température. En effet tout corps rayonne tant que sa température est différente de 0K.
Le rayonnement thermique est un phénomène de surface.
La convection
La convection est le mode de transmission qui implique le déplacement dun fluide gazeux ou liquide (écoulement) et échange avec une surface qui est à une température différente.
Exemple : Cest ce qui se passe le long dun radiateur. Lair froid séchauffe au contact avec le radiateur, se dilate et monte sous leffet de la poussée dArchimède. Il est alors remplacé par de lair froid et ainsi de suite ; il ya existence de courants de fluide dans lair ambiant.
On distinguera la convection forcée (due à laction dune pompe, ventilateur
) de la convection naturelle dans laquelle le mouvement du fluide est créé par des différences de densité, elles mêmes provoquées par des différences de températue.
On peut schématiquement représenter les transferts de chaleur comme ci-dessous :
SHAPE \* MERGEFORMAT SHAPE \* MERGEFORMAT SHAPE \* MERGEFORMAT
LA CONDUCTION
I. Origine microscopique du mécanisme de conduction
Rappelons que la conduction nécessite un support matériel et que son origine est microscopique, liée aux atomes et aux molécules du milieu où se produit la conduction.
La conduction peut être vue comme le transfert dénergie de particules les plus énergétiques vers les particules les moins énergétiques, à cause des interactions entre particules.
Description simplifiée du mécanisme physique
Exemple : gaz sans mouvement densemble (pas de convection).
Prenons un gaz contenu entre deux surfaces à T1 et T2 avec T1 > T2.
Dans un modèle moléculaire simple (théorie cinétique des gaz parfaits distribution de Maxwell) :
EMBED Equation.DSMT4
où v désigne la vitesse quadratique moyenne dagitation des molécules sous la seule action de la température T.
k est la constante de Boltzmann (k=1.38 10-23 J.K-1) et m la masse dun atome ou dune molécule.
Les molécules en mouvement près de T1 ont la température T1.
Les molécules en mouvement près de T2 ont la température T2.
Une énergie plus grande est par conséquent associée à une température plus grande.
Au moment des collisions qui sont incessantes, il y a transfert dénergie des molécules les plus énergétiques vers les moins énergétiques, des plus rapides vers les moins rapides, c'est-à-dire des plus hautes températures vers les plus basses.
Si lon considère un plan fictif dabscisse x0 dans le gaz (voir figure), des molécules traverse continûment la surface dans un sens ou dans lautre.
Mais les molécules du dessus ont une énergie plus grande car la température est plus élevée, il se produit ainsi un transfert net dans le sens des x>0 par mouvement aléatoire des molécules. Il sagit dun processus de diffusion dénergie
Pour un liquide le modèle est à peu près le même avec des interactions plus fortes.
Dans les solides il faudra distinguer 2 cas, les matériaux de type conducteur électrique et les matériaux de type isolant électrique.
On observe que les bons conducteurs thermiques sont aussi des bons conducteurs électriques (métaux), intuitivement, il est facile de comprendre que dans le cas des matériaux conducteurs électriques, les électrons responsables de la conduction électrique sont aussi responsables de la conduction thermique.
Par contre dans le cas des isolants électriques, les vibrations atomiques (phonons) sont à lorigine microscopique de la conduction thermique
II. La loi de Fourier
II. 1. Notion de flux
Après cette brève introduction sur lorigine microscopique du mécanisme de conduction thermique, intéressons nous à son aspect macroscopique, tel que là découvert J.B FOURIER au début du 19ème siècle.
Cest en effet J.B Fourier qui en 1822 publie la loi fondamentale de la conduction dans son traité : « La théorie analytique de la chaleur ». Rappelons quil avait obtenu en 1812 le prix de lAcadémie des Sciences pour un mémoire sur la propagation de la chaleur, délivré par un jury qui comprenait Laplace, Legendre et Lagrange !.
Fourier apparente ainsi la conduction de la chaleur à lécoulement dun fluide des régions les plus chaudes vers les régions les plus froides et considère les milieux comme continus, en négligeant toute dilatation volumique.
Considérons un transfert élémentaire de chaleur élémentaire EMBED Equation.DSMT4 entre deux plans indéfinis portés aux températures T et T+dT. Ces deux plans délimitent une portion de solide et sont supposés perpendiculaires à un axe Ox. La loi de Fourier exprime naturellement que la chaleur échangée est proportionnelle à : la surface déchange, la différence de température entre les 2 parois, le temps écoulé et inversement proportionnel à la distance entre plans.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Soit : EMBED Equation.DSMT4 loi de Fourier [1] .
S est la surface déchange (perpendiculaire à laxe 0x)
dT est lécart de température entre les 2 plans séparés de dx
dt désigne le temps que dure lexpérience.
EMBED Equation.DSMT4 est le coefficient de proportionnalité appelé conductivité thermique ou conductance spécifique.
Le signe ( - ) correspond à une convention qui impose une quantité de chaleur échangée positive ( EMBED Equation.DSMT4 ) dans le sens des températures décroissantes et des es x croissants. Il est a noté que cette convention est en fait opposée à elle choisie généralement en thermodynamique classique ou lon impose toujours que toute énergie perdue par le système est comptée négativement.
Il est en fait plus commode dutiliser le flux thermique que lon peut définir : EMBED Equation.DSMT4
( est homogène à une puissance et sexprime en Watts (W).
On a donc EMBED Equation.DSMT4 [2]
On utilise aussi couramment la densité de flux qui correspond au flux échangé rapporté à lunité de surface.
Soit : EMBED Equation.DSMT4 ( sexprime en (W/m²)
Et ainsi EMBED Equation.3 dans un problème unidimensionnel [3].
Dans le problème simplifié ci-dessus on a implicitement considéré un mécanisme de conduction unidimensionnel perpendiculaire à laxe des x. Dans un cas général de mécanisme tri-dimensionel on exprimera une densité de flux de chaleur selon chacune des directions principales dun repère orthonormé (O x,y,z).
Soit suivant Ox : EMBED Equation.3
suivant Oy : EMBED Equation.3
suivant Oz : EMBED Equation.3
ou encore : EMBED Equation.3 [4]
Dans le modèle de léquation [3], la conductivité thermique est supposée être un scalaire constant. Cest le cas des solides homogènes et isotropes. Il existe cependant de nombreux cas ou la conductivité thermique dépend des propriétés dorientation du solide (cristal, matériau déposé en couches minces, matériau fibreux etc
.). La conductivité thermique devient alors un tenseur et la loi de fourier généralisée sexprime par :
EMBED Equation.3 [5]
où EMBED Equation.3 désigne le tenseur des conductivités thermiques.
Dans la plupart des cas, le tenseur peut être diagonalisé sous la forme EMBED Equation.3 où les grandeurs (u, (v, (w désigne les conductivités principales du milieu selon les directions Ou, Ov,Ow.
II. 2 . La conductivité thermique
La conductivité thermique ( (souvent notée k dans les pays anglo-saxons) exprime, de par sa définition, laptitude dun matériau à conduire la chaleur.
Définition : la conductivité thermique est le flux de chaleur qui traverse une surface unité pour un matériau soumis à un gradient de température égal à lunité.
La conductivité thermique sexprime en W.m-1.K-1.
La conductivité thermique dépend de :
La nature physico-chimique du matériau
La nature de la phase considérée (solide, liquide, gaz)
La température
Lorientation dans les matériaux anisotropes
Ordre de grandeur à température ambiante (20°C)
Type de matériauConductivité thermique (W.m-1.K-1)Gaz à la pression atmosphérique0.006-0.18Matériaux isolants0.025-0.25Liquides non métalliques0.1-1.0Solides non métalliques0.025-3Liquides métalliques8.5-85Alliages métalliques10-150Métaux purs20-400
La conductivité thermique dépend de la température lorsque lon considère des plages étendues de température. Dans ce cas on pourra cependant souvent considérer une variation linéaire avec T, sous la forme : EMBED Equation.3
(0 désigne la conductivité à T=T0 et b est une constante expérimentale.
La dépendance en température de différents matériaux est illustrée dans la figure ci-dessous (extraite de J. Crabol transfert de chaleur- ed. Masson 1989)
Dans la suite de ce cours on considérera systématique la conductivité thermique ( comme un scalaire constant ce qui revient à se placer dans le cas de matériaux homogènes et isotropes. Cette simplification nest cependant pas abusive car il est souvent difficile de procéder différemment et même dans le cas de matériaux typiquement inhomogènes (béton par exemple) on considère une conductivité moyenne appelée conductivité effective.
II / La conduction
II. 3 . Equation générale de la conduction
A / Cas général
Considérons un solide dans lequel nous découpons un élément de volume parallélépipédique de cotés dx, dy et dz parallèles aux cotés dun trièdre orthonormé direct Oxyz.
Ce volume macroscopique est supposé être soumis à un flux de chaleur (, qui séchange par conduction au sein du matériau
Le volume élementaite considéré est d(=dx.dy.dz
Ecrivons le bilan thermique pour ce parallélépipède élémentaire d( qui reçoit et transmet de la chaleur.
A pression constante la chaleur élémentaire échangée au sein de ce volume élémentaire est donnée par les relations classiques de la thermodynamique pour les systèmes incompressibles :
EMBED Equation.3
m désigne la masse du volume élémentaire d(, soit m=(d( avec ( masse volumique du matériau considéré.
Cp est la capacité calorifique à pression constante. Dans la suite du texte puisque quil sagit toujours de la capacité à pression constante on se contentera de la noter C
dT est un écart élémentaire de température.
Cette chaleur élémentaire peut aussi être exprimée à partir dun bilan thermique écrit en fonction des flux élémentaires échangés suivant chacun des axes, pendant le temps dt. Soit :
EMBED Equation.DSMT4
EMBED Equation.DSMT4 : chaleur reçue par lélément de volume suivant les directions Ox, Oy et Oz respectivement en x, y et z
EMBED Equation.DSMT4 : chaleur sortant de lélément de volume suivant les directions Ox, Oy et Oz respectivement en x+dx, y+dy, z+dz.
La multiplication par dt est effectuée pour passer du flux à EMBED Equation.DSMT4 .
De plus il peut y avoir production interne de chaleur au sein du matériau. Citons par exemple la chaleur produite au sein dun conducteur électrique par effet Joule, ou encore des réactions chimiques éventuelles, des changements détat (avec donc existence de chaleur latente), des phénomènes dirradiation induisant une production interne de chaleur, etc
.
Si lon appelle EMBED Equation.DSMT4 la source interne correspondant à la chaleur produite par le matériau de manière interne par unité de temps et par unité de volume, il faut donc prendre en compte dans le bilan thermique effectué sur lélément de volume d( , la quantité EMBED Equation.DSMT4
Le bilan final sécrit :
EMBED Equation.DSMT4 [6]
EMBED Equation.DSMT4 EMBED Equation.DSMT4 EMBED Equation.DSMT4
Avec EMBED Equation.DSMT4 avec S=dx dy
Doù :
EMBED Equation.DSMT4 EMBED Equation.DSMT4
EMBED Equation.DSMT4
EMBED Equation.DSMT4
(x, (y, (z désigne les conductivités principales du milieu
Doù lon tire daprès léquation [6] :
EMBED Equation.DSMT4
Simplifions par EMBED Equation.DSMT4 et divisons par dt (en remarquant que T=f(x,y,z,t) ) :
Doù lon tire léquation générale de la conduction :
EMBED Equation.DSMT4 [7]
B / Cas dun solide homogène et isotrope
Comme nous lavons déjà souligné, nous nous placerons systématiquement dans le cas pratique du solide homogène et isotrope. Dans ce cas EMBED Equation.DSMT4 =constante et EMBED Equation.DSMT4 sont indépendants de la température,
dou léquation T devient :
EMBED Equation.3
Spoit
EMBED Equation.DSMT4 EMBED Equation.DSMT4 : Laplacien de T [8]
Plusieurs cas peuvent se poser :
EMBED Equation.DSMT4 cest à dire T ne dépend que de x,y,z (position) , on dira que lon est en régime permanent (ou stationnaire).
Sinon, on dira que lon est en régime variable (éventuellement périodique)
Il ny a pas nécessairement production interne de chaleur ; dans ce cas EMBED Equation.DSMT4 et on dira que lon est en conduction morte.
Dans la cas contraire, on parlera de conduction vive.
En conclusion tout problème de conduction suppose :
La résolution dune équation différentielle
La connaissance de conditions initiales (t=0)
La connaissance de conditions aux limites spatiales (température de surface par exemple)
II. 4 . Conditions aux limites spatiales
Elles expriment comment, à partir de linstant zéro, varient sur les frontières du corps étudié, la température ou sa dérivée ou encore une combinaison des deux.
Conditions de Dirichlet (1er type)
La distribution de température TS à la surface frontière considérée est donnée en fonction du temps et pour tous les points de la surface. T=f(x,y,z). Le cas le plus courant est celui où TS ne dépend ni de t, ni de lespace (uniforme sur lespace).
TS = constante
Conditions de Neumann (2ème type)
On impose la densité de flux à la surface, pour tous les points de la surface en fonction du temps : EMBED Equation.DSMT4
Le cas particulier intéressant est davoir EMBED Equation.3
Conditions de Fourier ou de Robin (3ème type)
Les 2 premiers types de conditions aux limites apparaissent comme les plus simples à considérer dans léquation générale de la conduction, cependant on comprend aisément que la connaissance des température du milieu ambiant de part et dautre du solide considéré est un cas concret particulièrement courant. Il sagit des conditions de Fourier. On impose au fluide au fluide ambiant une température que lon notera qui sera EMBED Equation.DSMT4 connue.
Le milieu ambiant est généralement un fluide (exemple dun mur dans lair) et ce fluide est donc soumis à des phénomènes de convection et/ou de rayonnement. Il y a ainsi lieu dintroduire quelques notions sur ces deux mécanismes de transfert de chaleur que nous serons amené à prendre en compte.
III. Introduction au Rayonnement Thermique
Considérons un matériau recevant un flux dénergie électromagnétique (i. Ce flux peut être réfléchi en partie (r, transmis en partie (t ou absorbé en partie (a.
SHAPE \* MERGEFORMAT La conservation de lénergie impose que : (i=(r+(t+(a
Cette relation peut encore sécrire : EMBED Equation.3
Avec : - r : coefficient de réflexion
t : cfficient de transmission
( : coefficient dabsorption
Si (=1 le matériau absorbe tout le rayonnement quil reçoit, on parle alors de corps noir
Le corps noir sert de référence à létude du rayonnement thermique des corps. Le corps noir correspond à un corps susceptible dabsorber tout le rayonnement quil reçoit, mais aussi capable de le réémettre intégralement. On parle de radiateur intégral et démetteur intégral.
Si lon défini le cfficient démission ( dune surface réelle comme étant le rapport du flux émis par cette surface à celui émis par la même surface si elle était noire, on a évidemment pour le corps noir :
(=(=1
La loi de Stephan-Boltzmann (1879) énonce que le rayonnement thermique dune surface S noire à la température TS, sexprime par EMBED Equation.3 EMBED Equation.3 [9]
Elle exprime que le flux dénergie radiante émis par une surface idéale appelée « noire » est proportionnel à laire de cette surface et à la puissance quatrième de la température absolue TS de la surface.
EMBED Equation.DSMT4 est la constante de Stephan qui vaut EMBED Equation.DSMT4
Le flux dénergie rayonné émis par une surface réelle quelconque (appelée corps gris _ voir partie du cours sur le rayonnement) devient alors : EMBED Equation.3
où EMBED Equation.DSMT4 est le facteur dabsorption de la surface grise et ( le facteur démission de la surface considérée.
Dans le cas de la surface grise on (=( EMBED Equation.3 1 (et bien sûr EMBED Equation.3 )
Lorsquil y a échange entre la surface rayonnante et le milieu extérieur (température EMBED Equation.DSMT4 ) , léquation déchange sécrit : EMBED Equation.3 [10]
Exemple : corps gris à la température TS enfermé dans une enceinte à EMBED Equation.DSMT4
IV. Introduction à la convection
Rappelons que la convection est le mode de transmission qui implique nécessairement le déplacement dun fluide, liquide ou gazeux.
Le traitement mathématique de la convection est complexe puisquil combine les lois de la conduction et de lécoulement des fluides, cest pourquoi on fait souvent appel dans la pratique à des formules semi-empiriques.
Pour pouvoir aisément traiter les problèmes de conduction, on exprime assez intuitivement que le flux échangé par convection le long dune surface S, à la température de surface Ts, et plongé dans un milieu ambiant à EMBED Equation.DSMT4 , sexprime par la relation, dite de Newton :
EMBED Equation.3 [11]
avec
h : conductance spécifique du milieu considéré, souvent appelé coefficient déchange ou coefficient de surface ou plus simplement coefficient de convection.
S : laire perpendiculaire au flux de chaleur
TS : La température de la surface « léchée » par le phénomène de convection
EMBED Equation.DSMT4 : la température du fluide au large ( : loin de la surface)
h sexprime en W.m-2.K-1
Cette relation, dont la simplicité est trompeuse, permet dexprimer globalement le phénomène de convection.
h est souvent considéré comme constant toutefois, il faut savoir quen fait h dépend :
du point où lon est
de létat surface et de la géométrie du système
de la vitesse du fluide et de ses propriétés physiques
de la différence de température EMBED Equation.DSMT4
h est donc une grandeur globale, complexe et variable.
Reprenons la loi sur le rayonnement :
EMBED Equation.3 avec TS qui peut sécrire EMBED Equation.3
cest à dire EMBED Equation.3
doù EMBED Equation.3 si EMBED Equation.DSMT4 on tire EMBED Equation.3
doù EMBED Equation.3
soit EMBED Equation.3
Ainsi pour le rayonnement thermique, on montre que le flux échangé avec une surface TS est, en première approximation, proportionnel à la quantité EMBED Equation.3 .
Dans le cas de la convection, la relation de Newton exprime également que le flux échangé est proportionnel à EMBED Equation.3 .
On peut donc exprimé de manière global que le flux échangé par convection-rayonnement sexprime par
EMBED Equation.3 [12]
où K est appelé coefficient global, ou encore coefficient de convection-rayonnement, ou encore coefficient de transmission thermique (CTT), ou encore coefficient de transfert
Nous exprimons ici la loi de Newton de la convection en remplaçant h par K. Le CTT englobe la convection et le rRayonnement, il sexprime en W.m-2.K-1 .
Il est utile de connaître les ordres de grandeur du coefficient K :
Convection naturelleAir, gaz5 à 50Convection forcéeAir, gaz10 à 500Eau100 à 15000huile50 à 1500Métaux liquides50 à 1500Ebullitioneau5000 à 25000liquides2500 à 50000CondensationVapeur deau4000 à 50000Vapeur quelconque (condensation en gouttes)50000 à 400000Vapeur quelconque (condensation en film)400 à 10000
Remarquons enfin que la loi de newton nous permet daborder le cas dune condition aux limites très fréquente en conduction : celui où un solide est « léché » par un fluide à la température EMBED Equation.DSMT4 , le coefficient de convection rayonnement étant K.
On applique alors la loi de conservation du flux :
EMBED Equation.DSMT4 (Cas dun problème unidimensionnel)
EMBED Equation.DSMT4 : traduit la conduction dans le solide et EMBED Equation.DSMT4 : Convection entre le solide et le fluide.
V. Conduction morte en régime permanent
V.1. Le mur (la plaque)
Définition : Un mur est constitué par lespace de matière compris entre deux plans parallèles infinis.
On supposera que la température sur chacune des faces est uniforme.
La conduction est supposée unidimensionnelle perpendiculaire aux faces du mur, dans le sens des x>0
Soit e :
Les conditions aux limites également
SHAPE \* MERGEFORMAT
Léquation générale de la conduction est EMBED Equation.3 EMBED Equation.DSMT4
Dans ce cas EMBED Equation.3 doù EMBED Equation.3
Soit dans le cadre d'un problème unidimensionnel : EMBED Equation.DSMT4 , dont la solution est T(x)=A.x+B
II. 7 . 2. Le mur avec conditions de Dirichlet
Nous prendrons x=0 pour lune des faces et x=e pour lautre.
T=T1 si x=0 et T=T2 si x=e
EMBED Equation.DSMT4 en x=0 B=T1 doù T=A.x + T1
Prenons x=e doù EMBED Equation.DSMT4
EMBED Equation.DSMT4 [13]
EMBED Equation.DSMT4 doù : EMBED Equation.DSMT4 EMBED Equation.DSMT4 [14]
On peut représenter lévolution linéaire des températures au sein du mur, comme ci-dessous :
SHAPE \* MERGEFORMAT
V.2. Notions de résistance thermique
Il est possible de construire une analogie électrique où :
Le flux EMBED Equation.DSMT4 est analogue à un courant électrique I passant dans une résistance R
Lecart de température EMBED Equation.DSMT4 est analogue à une différence de potentiel (ou tension ) V aux bornes de la résistance R
daprès la loi dOhm V=RI et en conduction EMBED Equation.DSMT4
Autrement dit EMBED Equation.DSMT4 peut être considérée comme analogue à une résistance électrique
On pourra ainsi définir EMBED Equation.DSMT4 comme la résistance thermique du mur.
Remarque : cette analogie peut être plus poussée. En effet il suffit de comparer les relations qui donnent la résistance thermique dun matériau et la résistance électrique dun conducteur cylindrique : EMBED Equation.DSMT4
Avec EMBED Equation.DSMT4 : résistivité électrique et EMBED Equation.DSMT4 : la conductivité thermique
La résistivité électrique est linverse de la conductivité électrique.
On note donc immédiatement la similarité des relations.
Unité de la résistance thermique :
R est homogène à une température / flux , donc R sexprime en K/W.
Lanalogie na dimportance que dans les applications potentielles. Ainsi on pourra considérer le cas de murs en série et des murs en parallèle.
Murs composites en série
Considérons n couches de matériaux dépaisseur respectives e1, e2,
.en de conductivité thermique EMBED Equation.DSMT4 et soit T1, T2,
.Tn, Tn+1 les températures de chacune des faces.
En supposant quil ny a pas de pertes de chaleur, ni de production interne, le même flux traverse toutes les parois, selon les relations :
EMBED Equation.DSMT4
EMBED Equation.DSMT4
--------------------------
EMBED Equation.DSMT4
Mais dune manière générale entre deux faces extrêmes :
EMBED Equation.DSMT4
Cest à dire :
EMBED Equation.DSMT4
Une association de murs en série est telle que EMBED Equation.DSMT4 [15]
On comprend immédiatement lintérêt dune telle relation qui permet den tirer le flux échangé par conduction au sein dun mur composite, sans pour autant connaître les températures des faces de chacune des épaisseurs. Il est en effet très difficile concrètement de faire des mesures de température au sein de lépaisseur dun mur.
Murs en parallèles
Dans beaucoup de cas, on peut continuer à combiner les équations relatives à la théorie unidimensionnelle et faire appel à lanalogie électrique avec combinaison de résistances en parallèle.
Exemple : Deux murs en parallèle
Il sagit de deux murs superposés. On néglige les effets de bord.
EMBED Equation.DSMT4
Comme pour les résistances électriques on tire donc dans ce cas : EMBED Equation.3
On peut parfairement généraliser cette relation obtenue pour 2 murs à un nombre quelconque de murs :
EMBED Equation.DSMT4 [16]
V.3. Le mur avec conditions de Neumann
Le mur avec conditions de Neumann revient a imposer une densité de flux sur lune des faces. Comme EMBED Equation.DSMT4 cela revient à imposer la pente de T en fonction de x.
La condition de Neumann nest imposable que sur une seule surface (par exemple x=e )
Sur lautre face, on impose une condition de Dirichlet
Doù en x=0 T=T1
En x=e EMBED Equation.DSMT4
EMBED Equation.DSMT4 (Equation de la conduction) EMBED Equation.DSMT4
x=0 T=T1=B EMBED Equation.DSMT4
doù EMBED Equation.DSMT4 loi linéaire (logique)
en x=e EMBED Equation.DSMT4
V.4. Le mur avec conditions de Fourier
Ce cas est très important car il correspond à un modèle souvent proche de la réalité. Il sagit du mur plongé dans un milieu fluide (le plus souvent de lair ambiant) de températures EMBED Equation.DSMT4 connues. Lépaisseur du mur est notée e et les coefficients de convection-rayonnement de part et dautre du mur sont connus respectivement notés K1 et K2.
Les températures de surfaces du mur (non connues) sont notées T1 et T2
Les conditions aux limites sécrivent :
En x=0 EMBED Equation.DSMT4
En x=e EMBED Equation.DSMT4
En utilisant la notion de résistance thermique, il est possible décrire :
Loi de Newton (Milieu 1) : EMBED Equation.DSMT4 avec EMBED Equation.DSMT4
On définit ainsi une nouvelle résistance thermique : EMBED Equation.DSMT4
Il sagit donc de la résistance thermique dun milieu fluide de cfficient de convection rayonnement K.
Mur simple _ Conduction morte régime permanent
EMBED Equation.DSMT4
Loi de newton (Milieu 2) EMBED Equation.DSMT4 avec EMBED Equation.DSMT4
On tire alors :
EMBED Equation.DSMT4 (1)
EMBED Equation.DSMT4 (2)
EMBED Equation.DSMT4 (3)
_____________
EMBED Equation.DSMT4 (4)
Rtotal est la résistance globale et telle que EMBED Equation.DSMT4
Dans le mur EMBED Equation.DSMT4
Toutefois dans la majorité des cas, on a accès simplement à EMBED Equation.DSMT4 , températures du milieu dans lequel est plongé le mur plutôt que les températures de surface difficile à mesurer.
(4) EMBED Equation.DSMT4 donc EMBED Equation.DSMT4
: EMBED Equation.DSMT4
: EMBED Equation.DSMT4
Doù EMBED Equation.DSMT4
Et EMBED Equation.DSMT4
EMBED Equation.DSMT4
EMBED Equation.DSMT4
Doù EMBED Equation.DSMT4
EMBED Equation.DSMT4 : T1=B
EMBED Equation.DSMT4
Remarques importantes :
Souvent on a EMBED Equation.DSMT4 (métaux)
Et EMBED Equation.DSMT4 donc EMBED Equation.DSMT4 est faible
La pente est donc faible ( mais dépend aussi de EMBED Equation.DSMT4 )
La température du mur suivant les cas pourra être considérée comme uniforme.
Si K2 (ou K1) augmente, R2 (ou R1) diminue.
Donc EMBED Equation.DSMT4 diminue ( ou EMBED Equation.DSMT4 diminue)
Le mur est toujours isotherme, mais les températures de surface dépendent beaucoup de K.
Ce qui veut dire que la température à la surface évolue vers la température du milieu ambiant qui a le plus grand K.
A la limite si K tend vers linfini, T tend vers EMBED Equation.DSMT4 et on retombe sur une condition de Dirichlet.
Exemple dapplication : équilibre thermique dune vitre
Considérons une vitre dépaisseur 4mm.
Dun coté EMBED Equation.DSMT4 (intérieur)
De lautre EMBED Equation.DSMT4 (extérieur - hiver)
EMBED Equation.DSMT4
On considérera 2 cas :
Soit à lextérieur lair est calme EMBED Equation.DSMT4 .
Soit à lextérieur , il existe une tempête et donc EMBED Equation.DSMT4
La valeur du coefficient de convection-rayonnement à lintérieur est celle de lair calme soit EMBED Equation.DSMT4 .
EMBED Equation.DSMT4
EMBED Equation.DSMT4
EMBED Equation.DSMT4
EMBED Equation.DSMT4
Doù EMBED Equation.DSMT4 EMBED Equation.DSMT4
Conclusion : la vitre est essentiellement isotherme. On note dans cet exemple numérique leffet bien connu de « vitre froide ».
Si a lextérieur il y a un ouragan : convection forcée : K=100 W.m-2.K-1(dans la pièce, air calme : K=10 W.m-2.K-1)
EMBED Equation.DSMT4
EMBED Equation.DSMT4
EMBED Equation.DSMT4 EMBED Equation.DSMT4
La vitre est toujours isotherme, mais les températures de surface sont largement influencées par le coefficient K extérieur.
V.5. Le mur où la conductivité varie avec la température
Si la gamme des températures rencontrées dans un problème de conduction est telle que les valeurs de EMBED Equation.DSMT4 sont différentes dune extrémité à lautre de cette gamme on ne peut plus faire lhypothèse de EMBED Equation.DSMT4 constant.
Dans ce cas, on peut faire lapproximation que la conductivité thermique varie linéairement avec la température, soit EMBED Equation.DSMT4 avec EMBED Equation.DSMT4 la conductivité à T=0, et b dépend du matériau.
Pour un mur, problème unidimensionnel, il faut alors revenir à léquation générale de la conduction dans le cas dune conductivité thermique non uniforme (équation [7] leçon précédente):
EMBED Equation.DSMT4 (conduction morte EMBED Equation.DSMT4 , en régime permanent EMBED Equation.DSMT4 )
EMBED Equation.DSMT4
EMBED Equation.DSMT4
EMBED Equation.DSMT4 (1)
Les constantes E et D se déterminent expérimentalement.
La distribution des températures est donc parabolique au sein du mur.
On peut résoudre le problème en considérant deux conditions de Dirichlet :
x=0 T=T1 T1>T2
x=e T=T2
Qui conduisent à EMBED Equation.DSMT4 et EMBED Equation.DSMT4
En reportant dans (1) et en exprimant T(x) on tire :
EMBED Equation.DSMT4
Trois cas sont a envisager : b>0, b=0 et b0 : concavité vers le haut (voir dessin)
b rc et EMBED Equation.DSMT4 si r < rc
Cependant il faut faire attention que le calorifugeage est une épaisseur surajoutée à la conduite, on a donc forcément EMBED Equation.DSMT4 . 2 cas peuvent alors se produire en fonction de la valeur prise par le rayon critique par rapport à re
Si EMBED Equation.DSMT4 . Cest le cas des grosses conduites. Le calorifugeage conduit « naturellement » à une augmentation de la résistance thermique densemble. Il est donc efficace.
Si EMBED Equation.DSMT4 Lorsque
EMBED Equation.DSMT4 R décroît avec r
EMBED Equation.DSMT4 R croît avec r
Conclusion : Pour calorifuger, il faut augmenter la résistance thermique. Si le rayon externe du calorifugeage est inférieur à rc, il est non seulement inutile, mis nuisible dajouter un calorifugeage. En fait comme lillustre la figure ci-dessus, il faut largement dépasser rc avant que le calorifugeage ne devienne utile. Cest le cas classique des calorifugeages de petites conduites.
Exemple dapplication numérique
On considère une canalisation où circule de leau à 80°C
La canalisation est à la température de leau 80°C
Le milieu extérieur est de lair calme à 10°C - K=10 W.m-2K-1
EMBED Equation.DSMT4
Ajoutons un calorifugeage en PVC EMBED Equation.DSMT4
EMBED Equation.DSMT4
Considérons deux cas :
Soit un petit tuyau de rayon re=5mm
Soit un gros tuyau de rayon re=50mm
Sans le tableau qui suit, en fonction de lépaisseur du calorifugeage r-re on a les pertes EMBED Equation.DSMT4 suivantes ( en W/m2) :
r-rere=5 mmre=50 mm02222012521022720153017910311531002155
Pour les petits tuyaux les pertes augmentent avec le calorifugeage : Calorifugeage nuisible
En fait tout dépend de leffet recherché, par exemple dans le cas dun conducteur électrique on cherche au contraire à éliminer leffet Joule le mieux possible à laide dun isolant électrique de rayon rc.
Les gros tuyaux sont au contraire faciles à calorifuger.
V. 8. Les sphères concentriques
Nous nous limiterons ici à quelques résultats sans démonstration.
Léquation de la conduction morte en régime permanent nous donne : EMBED Equation.DSMT4
Considérons une sphère creuse de rayon extérieur Re et de rayon intérieur Ri. Le problème est radial (r) . En coordonnées sphériques on a :
EMBED Equation.DSMT4
qui conduit à EMBED Equation.DSMT4
En considérant des conditions aux limites de type Dirichlet :
T=Te si r=Re
T=Ti si r=Ri
On tire EMBED Equation.DSMT4 [19]
Si on considère des surfaces sphériques concentriques, lépaisseur optimum de calorifugeage conduit à introduire également la notion de rayon critique EMBED Equation.3 .
Dans la pratique industrielle, les réservoirs sphériques ont souvent des grandes dimensions (cas par exemple de citernes enterrées) et donc on se trouve presque toujours dans la condition r > rc. Le cas dune augmentation des déperditions par calorifugeage est ainsi exceptionnel.
V.9. Synthèse des résultats obtenus en conduction morte unidimensionnelle suivant la géométrie
Mur plan Cylindre creuxSphère creuseEquation de la conduction EMBED Equation.3 EMBED Equation.3 EMBED Equation.3 Distribution des températures EMBED Equation.DSMT4 EMBED Equation.DSMT4 EMBED Equation.DSMT4 Flux de chaleur EMBED Equation.DSMT4 EMBED Equation.3 EMBED Equation.3 Résistance thermique EMBED Equation.3 EMBED Equation.DSMT4 EMBED Equation.3
VI . Conduction vive en régime permanent
On rencontre le cas de la production interne de chaleur dans de nombreux exemples : résistances électriques, réacteurs nucléaires, lits de combustible, dans les foyers de chaudière, four à induction, four à micro-ondes, réacteurs chimiques, barrage en béton lors de leur coulée, changement de phase
etc..
Lénergie interne dégagée par unité de temps et de volume peut être uniforme et constante dans le temps, ou dépendre directement de la température du point considéré, dépendre de ses coordonnées, dépendre à la fois de sa température et de ses coordonnées.
Notons quune source interne peut être négative : elle sappelle alors puits de chaleur. Les réactions endothermiques en constitue un bon exemple.
VI .1. Le mur dépaisseur 2L avec une source interne constante dans le temps et uniformément répartie
Léquation de la conduction dans le cas de ce problème à une dimension devient : EMBED Equation.DSMT4
Avec EMBED Equation.DSMT4 : quantité de chaleur par unité de temps et de volume.
Doù EMBED Equation.DSMT4
Soit EMBED Equation.DSMT4
La répartition des températures est alors parabolique.
La concavité dépend du signe de la quantité EMBED Equation.DSMT4
Pour des conditions aux limites du type Dirichlet on pose :
En x=0 T=T1
En x=2L T=T2
Dans ce cas il vient : EMBED Equation.DSMT4
Doù EMBED Equation.DSMT4 [20]
On obtient une parabole, dont la concavité varie avec les quantités EMBED Equation.DSMT4 et EMBED Equation.DSMT4 .
Le cas le plus courant est celui ou les températures des surfaces sont égales, c'est-à-dire le cas dune source interne qui se réparti symétriquement au sein du mur. Compte tenu de la symétrie du problème on peut choisir lorigine au centre de la plaque.
Si on change x en x : pas de modification de la fonction.
Le problème est symétrique (A=0)
Et en x=L EMBED Equation.DSMT4
Doù EMBED Equation.DSMT4 [21]
La température est maximum au centre avec x=0 : EMBED Equation.DSMT4
La température T(x) peut alors sexprimer en fonction de TM en éliminant TS.
EMBED Equation.DSMT4
La quantité de chaleur (ou flux) traversant chaque plan dabscisse x sécrit :
EMBED Equation.DSMT4 et EMBED Equation.DSMT4
Soit EMBED Equation.DSMT4 EMBED Equation.DSMT4 est fonction de x.
En x=L EMBED Equation.DSMT4 [22]
Remarque : EMBED Equation.DSMT4 soit EMBED Equation.DSMT4
En reportant dans EMBED Equation.DSMT4 on tire : EMBED Equation.DSMT4
Expression tout a fait comparable avec le même problème en conduction morte pour une distance de parcours de la chaleur de EMBED Equation.DSMT4 .
Il est possible détudier différents problèmes et adapter le même plan dans le cas de la conduction vive que dans le cas de la conduction morte.
En particulier il est possible détudier ce qui se passe avec des conditions aux limites de Fourier.
Il est également possible détudier dautres formes que celles du mur : cylindres pleins, creux, sphère pleines, creuses
etc..
Il est aussi possible de supposer que la source interne EMBED Equation.DSMT4 dépend de la température et du point considéré.
Nous nous limiterons à deux exemples dont les applications sont importantes :
Le cylindre plein avec source interne constante
Conduction vive en régime permanent avec source interne dépendant de la position (cas du mur)
VI.2. Le cylindre plein avec source interne constante
Léquation de la conduction est :
EMBED Equation.DSMT4
Soit encore EMBED Equation.DSMT4 EMBED Equation.3 EMBED Equation.DSMT4
Après une première intégration on tire : EMBED Equation.DSMT4 EMBED Equation.DSMT4
EMBED Equation.DSMT4
EMBED Equation.DSMT4
Soit : EMBED Equation.DSMT4
Les deux constantes A et B sont déterminées par des conditions aux limite en r=0 et r=R ( si lon prend des conditions de Dirichlet)
En r = 0 La température doit être finie, ce qui impose A=0
En r = R T=TR, EMBED Equation.DSMT4
Doù EMBED Equation.DSMT4 [22]
Il sagit donc dune parabole comme dans le cas du mur.
La température est maximale en r=0 : EMBED Equation.DSMT4
Le flux traversant une surface cylindrique de rayon r donné et de longueur L :
EMBED Equation.DSMT4
En particulier le flux quittant le cylindre en surface (r=R) vaut : EMBED Equation.DSMT4 [23]
Si lon connaît la température du milieu ambiant EMBED Equation.DSMT4 (et non TR), cest à dire si on se place dans des conditions aux limites de type Fourier :
EMBED Equation.DSMT4 avec EMBED Equation.DSMT4
EMBED Equation.DSMT4
Doù EMBED Equation.DSMT4
Application : ligne électrique haute tension
Etudions la thermique dune ligne à haute tension dont les caractéristiques sont les suivantes :
On peut calculer la production interne de chaleur due à leffet Joule:
EMBED Equation.DSMT4
Température de surface : EMBED Equation.DSMT4
EMBED Equation.DSMT4
Ecart de température entre le centre TM et lextérieur TR :
EMBED Equation.DSMT4 Isotherme
Conclusion : on observe un net échauffement de la ligne, par contre celle-ci peut être considéré comme quasiment isotherme entre le cur et la surface extérieure.
VI.3. Le mur avec source interne de chaleur dépendant de la position
On rencontre le cas des sources internes qui dépendent de la position dans labsorption des neutrons par les éléments combustibles ou autres composants dun réacteur nucléaire, mais également dans les fours à micro-ondes.
Considérons une plaque dépaisseur L, de températures de surface T1 et T2 (respectivement T1>T2) et soumise sur la face la plus chaude à un rayonnement conduisant à une production interne de chaleur.
Cette source interne peut être modélises dela façon suivante :
EMBED Equation.DSMT4 avec EMBED Equation.DSMT4 qui est la valeur de EMBED Equation.DSMT4 en x=0 , EMBED Equation.DSMT4 est un coefficient dabsorption.
Dans ce cas léquation gnérale de la conduction sexprime par :
EMBED Equation.DSMT4
EMBED Equation.DSMT4
EMBED Equation.DSMT4
EMBED Equation.DSMT4
En particulier si : pour x=0 T=T1 et x=L T=T2
On tire x=0 EMBED Equation.DSMT4 Soit EMBED Equation.DSMT4
Si x=L EMBED Equation.DSMT4 doù EMBED Equation.DSMT4
EMBED Equation.DSMT4 [24]
On voit que cette expression se compose dun terme de conduction morte (évolution linéaire du type EMBED Equation.DSMT4 ) et dun terme du à la source interne dallure exponentielle.
On peut également chercher la puissance totale rayonnée (source interne ) :
EMBED Equation.DSMT4 avec EMBED Equation.DSMT4 lélément de volume
EMBED Equation.DSMT4
Application : Protection Biologique dans un réacteur nucléaire, la « piscine »
Exemple du réacteur Orphée (Laboratoire Léon Brillouin Saclay)
Puissance du réacteur: 14MW Flux thermique maximal: 172W/cm2
Température de paroi: 123.5°C (sortie du cur)
Coefficient d'absorption du rayonnement ( : (=0.1 ( EMBED Equation.2
Selon le modèle développé on peut ainsi montrer que la température de sortie de l'eau est de 49°C
On pourra noter que 85% de l'énergie est absorbée dans les 10-15 premiers % de l'épaisseur.
VII. Surfaces auxiliaires ou ailettes en régime permanent
Jusquà présent nous avons essentiellement abordé des applications liées à lisolation thermique, il arrive cependant au contraire que lon cherche à augmenter le transfert de chaleur. Ce cas se produit souvent lorsque le transfert de chaleur entre la surface et le fluide est faible ; On adjoint alors à la paroi des surfaces auxiliaires qui sont appelées ailettes.
Les applications des ailettes sont maintenant très nombreuses et très développées :
ailettes placées sur des conduites de vapeur deau chaude pour assurer le chauffage (radiateur)
refroidissements de moteur
échangeurs thermiques (centrales thermiques)
électricité : « radiateurs » de refroidissement déléments électriques, comme dans les transformateurs
microélectronique et microinformatique
A titre dexemple sont présentées ci-dessous quelques photos dailettes vendues dans le commerce pour la microélectronique ou lélectricité qui constituent parmi les plus importants champs dapplication.
Photos tirées du catalogue « Bioblock 2003 »
Les ailettes peuvent avoir de multiples formes et géométries selon les applications souhaitées. De même elles peuvent être attachées à la surface mère de différentes manières et être placées dans des milieux fluides de nature variables. Dans le cadre de ce cours nous nous limiterons à une brève introduction qui concerne lailette parallélépipédique de section uniforme.
En pratique, lingénieur qui étudie la conception dune ailette pour refroidir un milieu se trouve amené à résoudre les problèmes suivants :
Pour une ailette donnée placée dans un fluide à la température EMBED Equation.3 et attachée à une paroi mère de température donnée et connue T0, il faut déterminer le flux de chaleur évacué par lailette.
Il faut connaître la distribution des températures le long de lailette
Il faut déterminer dans des conditions données quels sont les paramètres géométriques et physico-chimiques les mieux adaptés à léchange thermique souhaité.
VIII. La conduction en régime variable
VIII. 1. Introduction
La résolution analytique des problèmes de conduction en régime variable est rapidement délicate en raison de laccroissement du nombre de variables et de paramètres à prendre en compte.
Afin de compléter ce cours sur la conduction thermique, nous nous limiterons ainsi à quelques exemples caractéristiques, à savoir :
le cas de la conduction en régime variable pour les résistances internes négligeables
le cas de la conduction en régime variable pour les résistances de surface négligeables.
Nous expliciterons plus avant le sens de cette terminologie, on peut cependant préciser dès à présent que seuls les problèmes de conduction unidimensionnels sont possibles à résoudre dans les régimes dépendant du temps. Pour les cas de conduction multidimensionnelle en régime variable, les solutions analytiques sont le plus souvent impossibles à exprimer et il faut alors recourir aux méthodes de simulation numérique qui permettent de discrétiser léquation générale de la conduction. La méthode dite des différences finies constitue une alternative classiquement utilisée, mais qui dépasse le cadre de ce cours.
VIII.2. Cas des résistances internes négligeables
La résistance thermique dun mur est donnée par la relation EMBED Equation.3 ou e est lépaisseur du mur et S la surface déchange. ( est la conductivité thermique du matériau constituant le mur.
Si lon suppose la résistance thermique du mur « négligeable », cela implique que lépaisseur e est faible et/ou la conductivité thermique ( est grande. Dans un tel cas, matériau de faible épaisseur très bon conducteur, on peut logiquement admettre que la température sera uniforme dans tout le corps considéré et sera donc uniquement dépendante de la variable temps.
Dire que la température est uniforme en fonction des variables espace, revient à supposer que le solide se réchauffe ou se refroidit en bloc. Sa température ne dépend que du temps t :T(t).
Cependant considérer que la résistance interne est « négligeable », n pas de signification dans labsolu. Cette résistance thermique est nécessairement négligeable devant une autre résistance, en loccurrence la résistance de surface, cest à dire celle du fluide ambiant.
La résistance thermique dun fluide vaut EMBED Equation.3 .
On suppose donc que Rmur