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IL COMMUNIQUE AVEC LES ESPRITS, LES NYMPHES, DÉESSES ...

La tenue de cet événement est un sujet qu'on nous rappelle de temps à autre ...... C'est pourquoi que certaines bonnes s?urs n'hésitaient pas à l'occasion à se ...... Il y avait là un cuisinier qui savait préparer de bons plats et il était apprécié de ...... une biscuiterie, une bonbonnerie (Laura Secord), et d'autres magasins?. de  ...




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IL COMMUNIQUE AVEC LES ESPRITS,
LES NYMPHES, DÉESSES DE LA NATURE.






LES DÉESSES S’AMUSENT


UNE VIE AU DESTIN BIZARRE
AU MILIEU DE LA TOURMENTE.


CENTRE-VILLE


L’EFFET NÉFASTE DES CENTRALES SYNDICALES SUR L’ÉCONOMIE
DE LA MÉTROPOLE.


ROLLAND LAMBERT




LES DÉESSES S’AMUSENT



Les nombreuses découvertes faites au cours de la dernière décennie, nous permettent de réaliser que nous ne sommes pas seuls, au milieu de cet univers immense qui nous entoure. II est donc permis de croire qu’il puisse y avoir des êtres qui nous ressemblent, vivant quelque part au loin dans cette immensité. De croire aussi qu’il puisse y avoir des porte-parole envoyés par les dieux créateurs, des messagères venues du ciel et vivant dans la nature, autour de nous, et qui s’inquiètent du sort de notre planète, alors que sa population atteint de nouveaux sommets.


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Dans cet essai biographique, c’est une satire de la vie qui se déroule autour de nous, dans notre environnement, dans nos quartiers, au milieu de gens qui s’amusent à tout diriger selon leurs visions, comme s’ils étaient des petits dieux. Cela dans la vision d’un futur vers lequel nous fonçons les yeux fermés.


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Il y a, par ailleurs, ce personnage imaginaire qu’on a créé et qui parcourt le monde pour aller distribuer des jouets aux enfants à une certaine période de fin d’année. On l’appelle le père Noël. Ce dernier n’est pas non plus sans s’inquiéter du sort de la planète. C’est pourquoi j’ai pensé à l’unir à ces déesses de la nature dans le but de transmettre le message qu’il faut protéger la vie sur notre planète, en s’unissant afin de la préserver pour l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants.



ROLLAND LAMBERT




CHAPITRE I


CES RÊVES ÉTRANGES ET L'ENVIRONNEMENT


Si le destin assigné à chacun de nous, peut nous sembler tracé d’avance, des événements imprévus peuvent toutefois survenir et tout chambarder, faisant en sorte que la vie n’ait plus aucun attrait. Peut cependant s’ouvrir une autre voie nous menant vers d’autres sentiers. C’est ainsi que, porté par des rêves étranges qui ont traversé mon cerveau, c’est vers cette autre voie que le destin m’a mené et tout me porte à croire que je le dois à ces déesses de la nature, les nymphes, qui, comme des anges gardiens, m’ont guidé au cours des nombreuses années de ma vie.

Qui sont ces déesses? Avant d’aller plus loin dans mes récits, j’aimerais vous en donner un petit aperçu avec ce qui suit : -

Les Grecs, selon la mythologie, regroupent toutes les divinités féminines de la nature, qui peuplent les mers, les eaux, les bois, les arbres, les forets, les montagnes les vallées fertiles les sources, les bosquets, les rochers et les grottes, sous le nom de nymphes.. Jeunes femmes d’une rare beauté, représentées nues ou à demi vêtues, elles étaient les filles de Zeus et du Ciel. La pluie que le dieu faisait tomber, rejaillissait en sources et leur donnait naissance. Les Anciens attribuaient aux Nymphes un pouvoir fertilisant et nourricier qu’elles exerçaient en se mêlant à l’humidité de l’air, de l’eau et des forêts.

Mais leur action bienfaisante ne comprenait pas seulement la nature. Les êtres humains, pour leur part, ont bénéficié de leur tendre sollicitude. Les nymphes protègent les fiancés, qui se plongent dans l’onde de certaines sources ou fontaines pour obtenir la purification, indispensable à une heureuse fécondité.

À ce caractère régénérant, particulièrement apprécié par les Grecs, s’ajoutent deux autres attributs : - Les nymphes aiment prophétiser et elles sont capables d’inspirer aux hommes qui gouttent l’eau sacrée, de nobles pensées et le désir d’accomplir de grands exploits. Elles leur révèlent également l’issue favorable ou néfaste de leurs maladies. …..



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Dans la mythologie grecque et romaine, les nymphes sont classées et répertoriées avec précision. Les Néréides peuplent les mers; les Naïades, les fleuves et les eaux vives, les Dryades, les forêts de chêne… Quant aux Oréades, elles habitent les montagnes, les Hamadriades, les bois et les Napées occupent les vallons. …

Les légendes sont innombrables où les Nymphes interviennent nous les montrant non seulement amoureuses des dieux, mais aussi de simples mortels. De leur union avec ces derniers naquirent les héros, les demi-dieux et les nombreux ancêtres des premières races humaines. Insouciantes, filant et chantant sur les ondes et dans les arbres, elles vivent, bien que mortelles, des milliers d’années.
…..« Je crois qu’elles sont  toujours présentes dans la nature autour de nous et qu’elles ont veillé sur moi, lors des moments où ma vie prenait de nouveaux tournants. Je les en remercie ».

Des rêves, comme vous devez le savoir, tout le monde en fait, même les enfants. C’est un monde imaginaire qui vient animer nos nuits de sommeil, d’images pouvant parfois nous transporter dans des endroits où on aimerait bien vivre. Il y a de mauvais rêves, mais ceux-là, on cherche plutôt à les oublier. Certains rêves peuvent toutefois nous entraîner dans un monde étrange de visions, comme si ces dernières étaient animées par des esprits s’amusant à titiller nos neurones.

Par ailleurs, quand c'est une suite de rêves dont le souvenir demeure présent, comme si quelque esprit malin les avait placés dans notre cerveau et voyait à les y maintenir, alors on peut céder à l'envie de les faire connaître, dans la possibilité de pouvoir changer le monde un tant soit peu. C'est ce que j’ai cru bon faire, dans ces récits qui suivent, tel que mes souvenirs me le permettent, en y ajoutant quelques pensées ou points de vue personnels qu'on jugera peut-être un peu farfelues.

Dans un premier rêve, je me voyais circulant dans de longs couloirs souterrains, assis dans une voiturette mue à l'électricité. Tout se déroulant vite dans les rêves, difficile d’avoir une idée des distances parcourues, mais voilà que je m’arrête à ce qui devait être un poste de service, pour changer de véhicule et continuer ma route. Cela sans me préoccuper d'autre chose. J’avais en tête la pensée que je partais pour deux mois de vacances. Cela, comme il m’a semblé, après cinq ans de bons services dans une ferme, une ferme qui pourrait être située n’importe où, j’imagine. Dans ma pensée, je quittais pour aller passer des vacances dans un endroit de rêve quelque part dans le sud.


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DES VISIONS DU FUTUR ?

C’est fort possible, car cette ferme que j’avais quittée, en pensée, était dirigée par un organisme mondial et il m’a semblé voir, dans le lointain, l'image d'un village central ou d’un regroupement d'établissements où étaient centralisés les services et les habitations logeant les travailleurs. Tout autour, s'étendaient, à perte de vue, de vastes champs avec des bâtiments de ferme installés, ici et là.

N’ayant jamais habité sur des fermes, possible que mon travail aurait été celui d’un gratte-papier dans un des bureaux d'administration, ce qui serait plus dans mes cordes. Cet organisme en question, faisait-il partie d'un gouvernement mondial? C'est là une autre question à laquelle je ne saurais répondre. Je crois que c’est une chose possible qui pourrait survenir dans un avenir imprévisible, en pensant à ce que l’on voit se passer présentement autour de nous.

J'ignore quel autre moyen de transport j'avais utilisé par la suite, ni par quelle autre voie je m'étais rendu à destination, mais voilà que je me voyais dans une banlieue quelconque. Ce que je voyais, c'est qu'il n'y avait pas de véhicules dans les rues. Ces dernières étaient plutôt couvertes de jardins s’éttendant au-dessus de la chaussée.

Pourrait-on croire qu’on était revenu à cette époque lointaine du passé où il y avait des jardins suspendus, permettant aux gens d'y cultiver des fruits et légumes pour leurs besoins ? À l’époque où c'était plutôt des ânes et des chameaux qui servaient au transport des marchandises ? Je présume qu'on ne voulait pas briser l'asphalte de la rue et la remplacer par de la terre, au cas où, et réserver la cour arrière à d’autres fins­

Se souvient-on qu’il n’y a guère plus d’un demi-siècle, il y avait encore des voitures tirées par des chevaux servant à livrer le lait et le pain dans les rues de la ville, des vendeurs qui offraient des produits de la ferme et des aiguiseurs de ciseaux et de couteaux ? Quand aux automobiles, cela fait moins de deux siècles qu'on a commencé à les voir se multiplier et circuler partout dans nos rues et sur nos routes. Ce n’est quand même pas dans une autre ère. Cela va durer encore pendant combien de temps ? Un siècle, deux siècles? Plus ou moins ?

Peu importe, selon toute vraisemblance, dans cette vision de rêve, l'automobile n'était plus un moyen de se déplacer utilisé par la masse des gens. Plutôt réservé à un certain nombre de privilégiés, de dirigeants,

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de professionnels, d’hommes d'affaires ou par des élus de cette époque future, sans oublier les gens riches et célèbres qui ne sauraient sûrement pas s'en passer. ?? On peut présumer que les prix élevés de l’essence et l'épuisement des stocks faisaient en sorte que, pour les banlieusards ordinaires, ce n'était plus un moyen de transport à la portée de leur bourse.

Heureusement que ce n'était là qu'un rêve. N'empêche qu'il faut constater que les êtres humains sont peu enclins à changer leurs habitudes. C'est toujours du chacun pour soi. Pourtant, pris un par un, ça ne change pas grand chose, mais multiplié par des dizaines et des centaines de fois, quelques changements, si légers soient-ils, peuvent faire toute une différence.

Par ailleurs, une petite marche pour aller prendre le train de banlieue ou pour le retour au foyer, n'est-ce pas meilleur pour la santé et aussi pour celle de la planète?

DE LA BANLIEUE À LA VILLE?.....

Comme vous pouvez le constater, si on en était rendu au point de voir des organismes mondiaux venir gérer de grandes fermes de production, chez nous, on peut aussi croire que chaque famille, en ville, songera à faire son petit jardin ou avoir sa petite serre, dans le but de se faire des provisions et se créer un peu de réserves pour l’hiver à venir, comme on le faisait au temps jadis. On peut aussi croire que la production de ces fermes devait plutôt servir à combler les besoins de pays victimes de sécheresses, de famines ou de calamités diverses.

Pour les fins d'une production accrue, on aura aussi oublié les produits biologiques, des cultures plutôt réservées aux petites productions locales. Par ailleurs, ces organismes devaient plutôt chercher à récupérer des fermes abandonnées ou des terres en friche, donc pas parmi les plus fertiles, pour leurs besoins. Nos gouvernements pourraient-ils songer à le faire sans l'aide ou sans intervention internationale? Permis d’en douter.

Peut-on, par ailleurs, penser que les fruits et légumes qu'on importait au temps jadis, mais oui, ne serait-ce pas déjà dans la vision actuelle, en grandes quantités, devaient maintenant servir plutôt à satisfaire les besoins de ces pays d'où ils étaient auparavant importés ? Ou bien être dirigés vers ces pays où la population, en hausse constante, faisait en sorte que la demande devienne de plus en plus forte. On peut donc


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présumer qu’on en verra moins sur les tablettes de nos marchés. …

PEUT-ON CHANGER DE VIEILLES HABITUDES?

Mais oui, les petits-enfants, vous avez raison de penser que ces problèmes là, c'est pour d'autres. Donc, assez parlé de ces jardins. Oh ! J’oubliais toutefois de parler de la question des moyens de livraisons avec ces rues couvertes de jardins. Comment faire ? Par l’installation de ruelles ? Comment croire que tous les banlieusards aimeraient se défaire de leur beau gazon ou enlever les piscines dans leur cour ? Si déjà ils n'aiment pas voir la présence de pissenlits et de chardons, ils ne voudront pas non plus briser l'apparence de ces beaux carrés verts en y installant des carrés de légumes. Ni voir se multiplier dans leur cour la présence d'oiseaux qui viendront salir leurs patios. Allons donc! Oh ! il faut penser aussi à l’hiver. Ce ne sont que des pensées.

Par ailleurs, il faut dire que les banlieues ne sont pas toutes semblables. Dans les plus anciennes, les gens familiarisent plus entre eux et cela crée moins de problèmes. À l'intérieur de la grande ville? Il y aura toujours les ruelles que pourront emprunter des voitures tirées par des chevaux, mais les rues seront réservées aux autos et aux camions de livraison et on y verra moins de ces poids lourds que l'on jugera trop voraces en carburant, trop encombrant dans les rues et trop pollueurs.

Petit retour à ces années qu’on aurait déjà oubliées ?

Serait-il possible de voir le retour des voies ferrées dans certains secteurs de la ville ainsi que de wagons de chemin de fer qu'on irait pousser jusque devant des portes d’entrepôts, comme cela se faisait encore, il n’y a pas si longtemps ? Là, je crois qu'il vaut mieux ne pas en parler trop vite. Ce n’est pas demain qu’on verra ça, mais ça viendra.

On peut croire, par ailleurs, qu'on pourra revivre cette époque où il arrivait de voir, dans certaines de nos cours, des petits élevages de lapins, de volailles, ou d'oiseaux de basse-cour, ou même une couple de... oh non, pardon, laissons de côté les moutons, ça amène des senteurs que beaucoup de nez n'aimeront pas. Mais pour ce qui est de revoir la la présence de rails ? … Obligatoirement, cela viendra dans les années futures, qu’on le veuille ou non… On démolira, s’il le faut.

Malgré ce qui précède, il y aura toujours des gens pour croire aux miracles. L’homme vivra dans l’espérance qu'avec le réchauffement de la


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planète qui fait fondre de plus en plus les calottes polaires, cela permettra de relancer les recherches et d'ouvrir la porte à de nouvelles exploitations. On oublie, toutefois, que la population du globe continue d’augmenter….et qu’il  faudra produire encore plus. C’est là le problème.

Il n'y a pas que le combustible qui permet de multiplier la présence des véhicules sur nos routes. Pour fabriquer ces véhicules, il faut aussi des usines et des matières premières. Et produire plus de matériaux. Quand on voit se multiplier les tours d'habitation dans les grandes villes et parfois à des hauteurs qu'on n’aurait pu imaginer il y a peu d'années, pour loger les mieux nantis, et qu'on voit ces navires géants sillonnant les mers, avec des milliers de gens à bord participant à des croisières, dans un luxe incomparable, on ne peut que se poser des questions. Quand s'arrêtera-t-on et où nous mèneront tous ces excès?

C'est vrai que ce ne sont là que des suppositions, mais croyez-moi, au train où l'on consomme et cela de plus en plus dans ces pays en plein développement, en somme partout autour de la planète, tout est possible.

Ne parlons pas de ces bombes et ces missiles, qu'on lance de part et d'autres dans des conflits qui ne se terminent plus et qui détruisent des milliers de bâtiments, de ponts et de routes tout en faisant des milliers de morts. Il faut, chaque fois, penser à reconstruire et à fournir de l’aide. Ce sont là plus de ressources à arracher au sol. On semble peu s'en soucier, pourtant il n’y qu’à jeter un coup d’œil un peu plus loin autour de nous….

DANS LA VISION DES VILLES DE BANLIEUE…..

Les pages de nos journaux sont couvertes d’annonces de nouveaux développements envisagés dans des villes de banlieue extérieures de l’île. On cherche à y multiplier de vastes méga-centres commerciaux, comme si ces villes avaient des populations équivalentes à celles des arrondissements de la métropole. Il a même été question de créer dans certains de ces méga-centres quelque chose qui ressemblerait aux artères commerciales de la grande ville. Mais le visage de nos villages et des villes de la grande région métropolitaine a beaucoup changé. !!!

« À multiplier la construction de blocs de condos, comme on le fait dans la métropole, cela particulièrement depuis le début du siècle présent, cela ne peut que mener au désastre. Faudrait commencer à y penser, car cela pourrait survenir plus vite qu’on ne le croit ».



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Quand s'ajoutera un autre milliard d'êtres humains à la population du globe, puis un autre milliard et peut-être encore un autre, pourrait-on croire que, même l’ajout de milliers de vergers ou de milliers d'arpents de terres cultivées puisse suffire à la demande mondiale? Croire qu'il faudra se contenter un peu plus de nos pommes et voir un peu moins d'oranges et autres fruits tropicaux sur nos tables? À moins que le réchauffement de la planète nous permette un jour d'avoir de ces arbres chez nous, ce qui serait possible. Mais là, c’est aller vers l'inconnu.

Quand je pense à ces grands établissements d’autrefois qui créaient de la vie sur les artères commerciales de nos différents quartiers, autour de noms comme Steinberg, Eaton, Greenberg, Woolwoth, Kresge, Wise et autres, des noms qu’on ne voulait plus voir sur les façades de nos magasins, je ressens de la tristesse. Ils ont, pour la plupart, fermé leurs portes et leurs locaux ont été divisés pour accueillir des commerces plus petits, offrant moins de services.

Ce sont les services que rendaient ces grands établissements qu’on aurait dû prendre en considération quand a débuté l'ère des nouvelles grandes surfaces. Malheureusement, on ne voulait pas voir ces dernières s'installer dans nos quartiers, de crainte qu'elles avalent les petits commerces. .. Tout de même aberrant.

RÉSULTAT : Les grandes chaînes de commerces ont pris le chemin des centres commerciaux, entraînant la fermeture de nombreux autres commerces qui ne pouvaient suivre ces grandes chaînes. On ne retrouve plus dans nos quartiers les mêmes services qu’autrefois.

Comment se fait l’étalement dans les villes de banlieue ? Il y a d’abord l’ouverture de nouvelles rues, à l’extérieur des centres-villes, avec l’installation de nouvelles conduites d'eau et d'égouts, suivie de celle du réseau électrique pour alimenter les établissements qui prendront ensuite place, sur les terrains en développement. Il y aura possiblement l’ajout de salles de cinéma, centres de loisirs ou d’autres activités. En somme, tout pour attirer une nouvelle population qui viendra ensuite s’installer autour de ces centres commerciaux. Voilà.

D'où vient la nouvelle population de ces villes de banlieue ? De la grande ville, tout simplement. Les jeunes voulant former de nouvelles familles préfèrent aller s’installer là. C’est ainsi que, pendant que des écoles ferment leurs portes en ville, on en ouvre de nouvelles pour satisfaire les besoins, dans les banlieues.


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Chez-nous, les jardins communautaires étaient nombreux dans nos quartiers mais, dans la pensée de ces élus, penchant plutôt vers la densification de la population, beaucoup ont disparu. Quand viendra le moment de combler le manque d’établissements commerciaux, c’est là qu’on regrettera de ne pas voir de grandes surfaces dans sa cour.
D'accord, assez pérorer sur ces sujets. Inutilement ? Non, il ne faudrait pas dire cela…. » » Je continue donc avec le récit de ces autres « rêves étranges ». Celui qui suit en est un que je ne saurais trop comment situer, car il touchait à un autre domaine que le premier.

LE RETOUR DU PETIT TRAIN DU NORD?

Je n’ai jamais fait de ski et donc peu fréquenté ces centres populaires en hiver et je ne vois pas pourquoi je me soucierais de ceux qui en font. Par contre, je me souviens de cette époque où les déplacements entre les grandes villes et les villages de campagne ne se faisaient, en hiver, que par le train. Vous, les petits-enfants, n’avez pas connu cette époque où il arrivait parfois que des trains restent pris dans la neige et où les voyageurs devaient se débrouiller pour aller chercher du secours. Il faut dire qu’il y avait beaucoup d’entraide à l’époque, mais cette époque semble déjà si loin. Si loin que ça ?

Toujours est-il que dans ce rêve, je me voyais dans un train se dirigeant vers un de ces centres de ski encore existant. Pour accommoder le plus grand nombre de voyageurs possible, les passagers devaient se limiter à traîner avec eux le minimum de bagages. C'est-à-dire que, comme je l’imagine, les skis, les bottines et autres pièces d'équipement, ça devait être disponible sur place, à destination.

Bien entendu, de telles consignes de déplacement ne devaient pas s'adresser aux athlètes d'élite, mais plutôt à monsieur tout le monde, aux skieurs du dimanche, à ceux qui n'auront pas les moyens de se payer des équipements devenus trop dispendieux. D'autant plus qu'avec tous les caprices de la nature, toutes ces variations de température, les occasions de skier ou les périodes de temps propices, seront devenues de moins en moins fréquentes et de plus courte durée.

Encore le réchauffement de la planète? Non, l’action humaine.

Comme on peut le constater, ce sont là des choses auxquelles on ne songe pas assez. On s'imagine que ce qui existe présentement, le bien-


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être dans lequel on vit, ça va durer indéfiniment. Des inconvénients comme ceux mentionnés, seront susceptibles de se multiplier, non seulement en hiver où les chutes de neige se feront moins nombreuses, où il y aura plus de pluies glaciales et de verglas, en hiver, et plus de fortes chutes de pluie, en été. Les moyens de transport deviendront de plus en plus coûteux et moins nombreux, par la force des choses. On ne pourra pas voir se multiplier les services d'autobus comme de nos jours.

Un juste retour des choses, pour la pratique des sports? Et bien, il restera toujours la bicyclette et la marche à pied. Mais oui, la marche à pied, un sport que pratiquaient beaucoup plus nos aïeux. Ils étaient bien obligés de le faire, sinon atteler les chevaux à une voiture.

EN TRAIN POUR LE RÊVE SUIVANT…..

Mais oui, mais oui, j'y arrive enfin à ce voyage de vacances dans le sud. Mais là, je dois avouer que je me sens quelque peu mêlé en le racontant. Vous verrez pourquoi.

Disons d'abord que dans ce rêve, je me voyais assis dans un train rapide, peut-être un TGV ou quelque chose du genre ? Comment savoir. Dans les rêves, tout se déroule très vite. Quelques images et on est rendu à destination. Comme pour le petit train du nord, c'était un train qui ne servait qu'au transport des passagers, les bagages se limitant à ce qu'il fallait pour le voyage, le reste étant, je présume, envoyé par d'autres moyens… ou bien tout était fourni à destination ?

« Au fait, ce pourrait tout aussi bien être un de ces trains tirés par des engins à vapeur qu'on aura alors ramené dans le paysage, sait-on jamais ? Les réserves sont grandes en ce qui concerne le charbon, les mines sont nombreuses et c'est là une exploitation qui sera devenue beaucoup plus économique que le pétrole ou d'autres combustibles ».

Peu importe, dans ma vision, je voyais les paysages défiler à une vitesse incroyable. Le train traversait de vastes régions, des villages, des villes, des terres parsemées ici et là d'îlots de bâtiments et, dans le lointain, il y avait des pointes de gratte-ciel.

Mais voilà que le train se retrouve dans de longs tunnels où, de chaque côté, le long de la voie, je pouvais apercevoir des gens déambuler, comme si le train circulait dans un long tube de verre.



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UNE VISION DE MÉTRO FUTURISTE ? Hélas ! Pas pour nous…

Au fait, c'était peut-être là une vision de rêve distincte dans laquelle je me serais retrouvé plutôt dans un train urbain traversant une ville ? Ou dans des wagons de métro circulant au milieu de rues souterraines ? Bien sûr, dans les rêves, il n'y a rien de précis. Le voyage s’était tout simplement terminé par cette vision.

Il y avait tout de même quelque chose d’étrange. Tout au long du parcours, je ne me voyais pas comme une personne s'en allant en vacances, mais plutôt comme une personne voyageant avec un groupe de gens à la retraite qu'on envoyait passer l'hiver dans le sud. Comme le train s'arrêtait en ville, c'est là que je me retrouvais en fin de parcours ?

On sait qu'à tous les automnes, ils sont des milliers, ceux qu'on appelle les « snowbirds » à quitter nos régions du nord pour la Floride. Sont toutefois plus nombreux ceux qui ne peuvent le faire et qui doivent se contenter de passer l'hiver, bien au chaud, dans nos résidences, hésitant à mettre le nez dehors lors des grands froids.

Les coûts de chauffage devenant de plus en plus élevés, qu'est-ce qui pourrait alors devenir plus économique? Vous avez deviné et c'est ce que j’ai pensé. Alors que je suis à la retraite déjà depuis un grand nombre d’années, je n'ai jamais rêvé pour autant à aller passer l’hiver en Floride. D'autres doivent sûrement le faire.

UN RÊVE QUI N’EST JAMAIS DEVENU RÉALITÉ.

Le sable, la mer, la plage, la liberté d'aller et venir comme on veut, de se promener, de se baigner, de manger quand bon nous semble, dans le plus simple appareil, de se sentir en quelque sorte comme dans un paradis terrestre, mais oui, quel beau rêve. Pas de grands hôtels, mais de nombreux kiosques où on pouvait trouver tout ce qu'on avait besoin Des endroits où aller s’amuser, pratiquer certains sports, des abris, des tentes et des endroits où aller se reposer et dormir. Du moins c’est l'impression que j'en avais, car je ne voyais pas vraiment les gens circuler autour de moi. Disons que c'était comme dans un mirage. Je leur parlais et je comprenais tout ce qu'ils disaient, en pensée.

Et il y avait ce navire de croisières sur lequel je me suis vu à un moment donné. À bord, les consignes étaient toutefois différentes, car il fallait porter vêtements pour aller danser, assister à un spectacle, voir un


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film, ou aller manger dans les grandes salles du navire. Ces vêtements, on les empruntait et on les remettait après usage. Tout simplement.

Au fait, en y pensant bien, si je me voyais sur ce bateau, je n’avais pourtant pas l’impression qu’il voguait sur la mer et qu’il nous emmenait vers ces îles au soleil où de nombreux vacanciers se rendent au temps des fêtes, dans le but d'aller oublier nos tristes hivers, le temps d'une semaine ou deux ?

Se pourrait-il alors que ce soit sur un hôtel flottant? Sur un de ces paquebots luxueux du temps passé qu'on aurait transformé en hôtel et dans lequel on pouvait aller et venir en toute liberté? Dans lequel on aurait aussi fait certaines modifications visant à augmenter quelque peu le nombre des chambres, pour les besoins d’un organisme international?

« Tiens ! Je pense à ce navire de Disney qui vient de débuter sa carrière de navire de croisières. Lorsqu’il aura cessé de voguer sur les mers des grands océans, de créer des rêves dans ces arrêts dans les différents ports des îles au soleil, il aura gagné son repos et ne constituera plus qu’un souvenir du passé » ?

C'ÉTAIT IL Y A PLUS DE 30 ANS…

Je dois ajouter que ces rêves se sont terminés d’une drôle de façon. Pour ceux qui s'en souviennent, c'était facile, à cette époque lointaine, de nous faire entrer à l'hôpital où on pouvait, au besoin, nous garder durant des semaines. Disons que les choses ont beaucoup changé depuis et ce qui s’est produit hier ne pourrait se reproduire aujourd’hui.

En regroupant cette suite d’événements du passé j’ai pensé en placer le récit sous le titre de «  Mon histoire incroyable aux urgences ». Ces événements sont liés à ces rêves décris dans les pages précédentes et que je qualifie de « Rêves étranges ». Cela s’est produit au cours d’une période de remous qui ont précédé et suivi des séjours à l’hôpital, le tout s’étalant sur une période d’un peu plus d’un an. Est-ce que j’en aurais oublié, c’est possible. Voulait-on me transmettre des messages par ces rêves? Possible d’y croire. Ne dit-on pas des nymphes qu’elles sont les fées de l’antiquité? (Voir suite page 119)

Des événements récents ont ramené ces souvenirs, alors qu’on m’accusait de vouloir revivre cette période du passé où tout avait basculé autour de moi. Parce que j’avais eu l’idée de faire publier deux romans


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que j’avais écrits, il y a déjà un certain temps. Tout de même curieux.

Ce qui est bizarre est le fait que cela se rattache, en bonne partie, à l’idée farfelue qu’avait eue ma femme de se procurer un véhicule pour son usage. L’achat de ce véhicule devint une des causes principales qui ont mené à la mésentente et au divorce. La vie est parfois étrange, comme vous pourrez le constater, en allant lire la suite …….. « à la page 119 ».
Par la suite, la vie a continué en prenant un autre chemin.,.

UN AUTRE RETOUR VERS LE PASSÉ ?

Avec les années qui s’envolent, il m'arrive parfois de songer à ce que l'avenir pourrait un jour nous réserver. En pensant à tous ces gens qui, dans le passé, quittaient les grandes villes des états voisins de notre belle Province pour venir passer l'été chez-nous. C’était des gens riches qui s’installaient dans des domaines situés à divers endroits le long des côtes de notre grand fleuve jusqu’en Gaspésie et aussi dans les Cantons de l'Est, les Laurentides et autres régions au nord du fleuve Saint-Laurent. Pourrait-on appeler ces gens des « summerbirds ?

Durant la belle saison, ces gens riches avaient à leur service plusieurs employés, dont des gens de chez-nous qu'ils engageaient selon les besoins. Cela permettait de donner du travail à nos jeunes, mais on craignait que cela en vienne à les angliciser et il ne fallait pas.

Certains de ces anciens domaines que leurs propriétaires ont abandonnés ou quittés, sont devenus aujourd'hui des auberges, seuls souvenirs de ces temps lointains. Mais les touristes se font moins nombreux et on se demande pourquoi ? Ces gens là recevaient des parents et amis au cours de leur séjour, des gens que l'on pourrait considérer comme des touristes et cela contribuait à l'économie de nos régions. C'était des gens qui venaient goûter au plaisir de vivre au milieu de paysages et de panoramas magnifiques, loin des bruits et du tumulte de grandes villes américaines, New-York, Boston ou autres.

Il y a bien eu une recrudescence de riches américains venant acquérir ou se construire des résidences chez-nous, mais ils optent plutôt pour le bas des centres de ski ou les environs de nos lacs, dans les Laurentides ou les Cantons de l'Est. De plus, ils ne contribuent guère à l’économie de ces régions, pour les raisons suivantes ….

Leurs périodes de séjour sont plutôt limitées et ils sont sources de


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coûts plus élevés en ce qui concerne les services offerts par les municipalités. Des coûts que l’on fait indirectement partager par les résidents voisins. Ces gens viennent quand même dépenser de l'argent chez nous et ils attirent d'autres visiteurs qui dépensent aussi. Pas dans nos casinos toutefois et cela a contribué à ce qui suit…..

CES AUGMENTATIONS DANS LA VALEUR DES
PROPRIÉTÉS DEVENUES AFFOLANTES.

Que des gens riches s'avisent à venir s'installer dans nos quartiers et payer jusqu'à un million de dollars et même plus pour l’achat d’une propriété ou la construction d’un condo, voilà que toutes les propriétés voisines prennent soudainement de la valeur et, qu'en certains cas, leur valeur grimpe proportionnellement jusqu’au double de ce qu'elle était. C’est tout simplement aberrant.

J'ignore dans combien d’autres pays on agirait ainsi, mais ce n’est sûrement pas dans les grandes mégapoles. Et certainement pas en Haïti où il est question de mettre l’accent sur le tourisme pour relancer l’économie du pays. On cherche à attirer des investisseurs dans ce but.

Il semble que ce soit devenu une coutume, chez-nous, cette façon inéquitable de faire payer les uns pour les excès des autres. C’est ce qu’on appelle égaliser par le bas. Pas nécessaire de multiplier les exemples comme ceux cités plus haut car cela s’étend aussi à d’autres domaines et il n’y a pas de limites.

Dernièrement je lisais dans un de nos quotidiens, qu'en Europe et en Amérique du Nord, il y a des régions qui se vident ou qui se paupérisent parce que l'agriculture et la pêche, qui jadis faisaient vivre leurs habitants, sont en déclin. Et on considère maintenant que le développement du tourisme est le meilleur moyen d'éviter le dépeuplement et de créer des emplois. Ça ressemble beaucoup à la situation qui existe chez nous, particulièrement dans le bas du fleuve, n’est-ce pas ? Mais c'est tellement difficile de changer la mentalité des gens.

…….Oh lala, je crois que me suis égaré quelque peu, les petits-enfants, mais c’était plus fort que moi. J’aimerais ajouter toutefois que ce tournant de ma vie m’a permis d’avoir une autre vision de ce qui se déroule autour de nous. D’avoir une plus grande clairvoyance ? Possiblement, car tout change tellement vite. On peut quand même se rappeler de ce qui suit….



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Il y a seulement une trentaine d’années, les prix à la pompe étaient beaucoup moins élevés que ceux de nos jours. Les trains de banlieue, c'était seulement pour un futur plus ou moins lointain. Il n'était pas question de journées sans automobile dans le centre-ville. Il en coûtait beaucoup moins cher pour se loger. On ne voyait pas encore d'éoliennes s'élever dans le ciel de certaines régions. Il était encore peu question d'énergie solaire, un volet dont on ne parle pas assez Les coûts de l'électricité étaient moins chers qu'ailleurs. Ils le sont toujours, mais…

IL Y A 40 ANS, IL Y A 50 ANS, SE SOUVIENT-ON ?
… COMMENT EXPLIQUER CETTE DIFFÉRENCE entre LES SALAIRES de cette époque lointaine et CEUX D’AUJOURD’HUI ?

« Des faits à rappeler pour ceux qui rêvent d’une nouvelle exposition universelle dans notre ville, en pensant à Expo 1967. Ils devraient d’abord jeter un regard vers celle qui a eu lieue à Shanghai, tout en songeant que tout s’est réalisé là-bas sans l’aide ou sans la présence de syndicats, dans l’exécution des travaux préparatoires ».

Parfois les journaux aiment bien nous rappeler certains événements du passé. En nous disant, par exemple qu'il serait impossible, dans les conditions actuelles, d'exécuter les travaux nécessaires à la tenue d’Expo ’67. La tenue de cet événement est un sujet qu’on nous rappelle de temps à autre, à cause des coûts énormes qui accompagnent la tenue d’un tel événement de nos jours. Tout comme celle de jeux olympiques.

Imaginez, mes petits-enfants, l'île Notre-Dame, un endroit où nous sommes allés à plus d’une occasion, est une île qu'on a créée dans les eaux du fleuve Saint-Laurent, en y déchargeant des tonnes et des tonnes de terre qu’on allait déposer sur les fonds marins. Cela dans le but de créer le site de ce qu'on a appelé « Terre des Hommes ». On a aussi agrandi l’île Sainte-Hélène, pour les besoins de la tenue de cet événement. Ces îles ont ensuite été couvertes de pavillons installés par des gens des différents pays participants. Cette exposition universelle a attiré des millions de visiteurs.

Une grande partie de ces voyages de terre provenait des tunnels et des trous creusés pour l’installation des diverses stations du métro, dont la principale portait le nom de Berri-DeMontigny (aujourd'hui Berri-UQAM). Une vingtaine de stations furent inaugurées avant l'Expo 67 et six autres par la suite. Quant aux autres stations qui forment le réseau actuel, leur construction a suivi quelques années plus tard. Pour de nouvelles


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stations, il faudra attendre encore combien de temps ?

Un tel projet soulèverait une autre question, de nos jours. La contamination des sols. Ce n’était pas alors un sujet à la mode. Qu'en serait-il aujourd’hui? Il serait difficile d’y donner réponse. Il ne semble pas toutefois que ces voyages de terre déversés dans les eaux du fleuve aient contribué à polluer l'eau plus que tout ce qu'y déversaient les égouts, à cette époque-là. Autrement dit, cela n'a guère affecté la vie des poissons et les gens ont continué d'aller pêcher le long des rives du grand fleuve.

Aujourd'hui, il y a dans ces îles, la plage Jean Doré, fréquentée par de nombreux enfants en été et, non loin, des endroits où on peut aller faire du pédalo ainsi qu'un bassin olympique où se tiennent à l'occasion des compétitions de régates. On y a ajouté une piste de courses, qui a pris le nom de Gilles Villeneuve. C’est sur cette piste de course que se tient chaque année, le Grand Prix du Canada, en Formule 1.

Petit détail, il y a la défense de fumer qui accompagne maintenant ces compétitions et aussi la défense de toute publicité sur le tabac sur les véhicules. On peut quand même se demander si on fait les bonnes choses pour l’environnement…

L’EFFET NÉFASTE DES CENTRALES SYNDICALES SUR L’ÉCONOMIE DU QUÉBEC.

Bien sûr, je ne suis pas un expert dans le domaine des relations de travail et je ne commencerai pas ici à entrer dans tous les détails. D’ailleurs, on peut facilement croire que l’on va trouver, comme toujours, prétexte de ce qui se passe ailleurs, dans ces pays où les salaires sont très bas, et avoir mille et une autres raisons pour dire le contraire de ce que je pourrais affirmer….Les gens sont ainsi au Québec, je le dis pour vous, mes petits-enfants. La misère des autres sert continuellement d’excuses à nos actions. Si nos usines ferment leurs portes, c’est parce qu’on paie des salaires de famine ailleurs, non pas parce que les salaires sont trop élevés chez-nous. Pourtant, ça n’a pas toujours été comme ça.

Terre des hommes, le rêve de Jean Drapeau, a été réalisé et Expo 1967 a accueilli des millions de visiteurs, mais à quel coût? Dans ce stade qui nous a coûté plus d’un milliard de dollars, le deuxième rêve de Jean Drapeau, le souvenir des jeux olympiques s’est éteint et les coups de battes de baseball n’y résonnent plus. Mais il faut retourner un peu plus loin en arrière et à cette période qu’on a appelé « La grande noirceur »


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Permettez-moi de faire un petit retour à cette époque où la construction de nouveaux barrages hydroélectriques avait permis d'aller porter l'électricité dans toutes les demeures, non seulement dans nos villes, mais aussi dans les campagnes, et cela jusque dans les régions les plus éloignées. C'est ce qu'on a appelé l'électrification rurale.

Cela avait permis d'ajouter graduellement dans nos demeures tout le confort possible, allant de systèmes de chauffage, aux appareils électriques, poêles, réfrigérateurs, chauffe-eau, laveuses, sécheuses et combien d’autres. Il y a eu aussi tous ces autres petits appareils consommateurs d'électricité que sont les systèmes de son, radios, téléviseurs, tourne-disques, etc. À cela s'ajoutèrent des salles de bains modernes, des éclairages extérieurs aussi bien qu'intérieurs, dans des arénas, sur des terrains de jeu - et tralala - on pourrait continuer encore et encore à tout énumérer …..

Pour ajouter tout ce modernisme dans nos demeures, il fallait avoir plus d'argent. C'est là qu'on a commencé à exiger des salaires plus élevés afin de pouvoir se payer tout ce luxe qui s’ajoutait dans nos logements. Et puis, bien entendu, les syndicats n'ont pas manqué d'entrer dans la ronde, en multipliant leurs exigences pour le bénéfice de leurs membres. D’où les grèves, pour en avoir plus. On leur avait ouvert la porte.

C'est ainsi qu'on en est venu, peu à peu, à considérer tout cela comme une nécessité et à inclure, je ne sais trop par quel mode d'interprétation, l'usage de ces appareils modernes dans le coût de la vie. Cela contribuait à augmenter le coût des loyers. C’était devenu une nécessité pour notre mode de vie. Parallèlement, il y a eu aussi l'usage de l'automobile qui s'est multiplié, s’ajoutant aux nouveaux moyens de transport qui ont fait leur apparition, dont le métro et les autobus qui ont petit à petit pris la place des tramways.

Cela contribuait à créer de nouveaux emplois, des emplois mieux rémunérés parce que ça demandait de nouvelles aptitudes, de nouvelles connaissances. Pour ceux qui consacraient plusieurs années de leur vie à occuper ces emplois leur assurant des revenus réguliers, il fallait bien une récompense, d'où sont nés les fonds de pension et les plans de retraite.

Par contre, on demandait aux employeurs d’y contribuer, en payant un certain pourcentage de la somme versée par l’employé, à chaque mois, pour la création de ces fonds. Ça devenait ainsi une addition indirecte au salaire, mais on jugeait cela comme une récompense pour les


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années de service. … Ce n’était pas une récompense coûteuse pour l’employeur ? … Le pensionné contribuait quoi de plus à l’avenir de ces industries ou de ces établissements, une fois à la retraite ? À en assurer la survie ? Mais le salaire retiré par l’employé n’était-il pas établi d’après le travail à exécuter ? Juste et accepté pour l’exécution de ce travail. Alors?

En dehors des heures du travail, les employés n’étaient-ils pas libres de faire ce qu’ils voulaient ? De se marier et avoir des enfants, selon leurs désirs ? Et se loger selon leurs goûts et leurs besoins ? Alors… ? … Pourrait-on répondre aux questions suivantes ?
Cela apportait quoi de plus à l’entreprise ? Au gouvernement ?
Plus de dépenses et moins d’argent dans leurs coffres.

De plus, la chance d’en profiter n'était pas égale pour tout le monde. Dans la petite industrie, dans le commerce et les services, il y avait aussi le risque, pour les travailleurs, après quelques mois ou peut-être quelques années de bons services, de perdre leur emploi, pour diverses raisons, dont celle de fermeture. Mais eux, n’avaient pas de régime de pension et non plus tous ces autres avantages sociaux accordés aux employés syndiqués. On ne pouvait tout de même pas introduire la syndicalisation partout, dans tous les métiers. Ce n’était pas universel, mais les syndicats s’en préoccupaient-ils ?? Non……

De toute façon, c'est ainsi que, pour le bien-être de tous, s'ajoutèrent peu à peu l'assurance-chômage, l'assurance-maladie, le coût des médicaments, des compensations pour déplacements, selon les distances, plus de jours de vacances, des jours de maladie payés, des congés de maternité et de paternité et combien d'autres avantages sociaux. Et là on jugeait toujours bon d'en faire payer une partie par les employeurs, comme si cela faisait partie de leur responsabilité.

« « Cela ne pouvait que contribuer à augmenter les coûts de production ou les coûts des services, mais y pensait-on vraiment ? Pas du côté des syndicats.
On se disait que les coûts seraient refilés aux consommateurs. … Cela constituait aussi des coûts additionnels pour nos diverses institutions gouvernementales, des coûts assumés par qui ?...
Par tous les contribuables. Ce n’est pas tout.

Par la suite, d’année en année, tout cela en est venu à former une spirale ascendante, les salaires suivant l'augmentation du coût de la vie et contribuant, à leur tour, à l'augmentation des prix pour tout ce que nous


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consommons et de coûts additionnels pour tous les services que nous recevons…. Et ça continue encore…

Comme vous pouvez le voir, « les déesses », les employeurs devaient casquer de plus en plus et ça comprenait aussi nos gouvernements, l’État étant le principal employeur, entre tous. Au bout du compte, c'est nous, les acheteurs, les contribuables, les usagers qui payons, en partie, la note pour tous ces avantages sociaux qui s’ajoutent aux salaires. Même ceux qui n’ont pas d’emplois y contribuent, via les taxes qu’ils paient. Grand merci aux grandes centrales syndicales

C’est aussi l’avenir de nos enfants et petits-enfants qui est en jeu.

Il faut réaliser que, pendant ce temps-là, des pays comme la Chine et l'Inde, les pays du tiers-monde où les gens n'avaient pas les moyens de se permettre d'ajouter un tel confort dans leur foyer, les salaires n’augmentaient pas au même rythme que les salaires payés chez-nous. Pas besoin de faire des calculs scientifiques pour le démontrer.

Au Québec, nous ne sommes que sept millions d’habitants, comparés aux milliards que compte l’Asie. La planète compte plus de sept milliards d’habitants. Est-ce que ce n’est pas époustouflant ? Sur ces sept milliards, il y en a moins d’un milliard qui vivent sur ce côté-ci de la planète. Peut-on imaginer cela ?

Chez-nous, on ne semble pas comprendre qu’il est impossible de fournir de  l’électricité à tout le monde de la planète, ni de leur offrir le même confort que dans nos demeures. Pas besoin de fournir plus de détails pour réaliser cela, n’est-ce pas les déesses ? Sans électricité, qu’est-ce qu’on fait ? On se contente du peu qu’on a et ce n’est pas nécessairement vivre dans la misère que de ne pas tout avoir. Ça ne rend pas plus malheureux non plus. Une grande majorité de ces gens d’ailleurs ne se préoccupent même pas du coût de la vie.

Oh ! Mais ce n’est pas encore tout. … Il faut aussi prendre en considération que le coût de la vie augmente plus vite pour les gens demeurant dans les grandes agglomérations, comme c’est le cas dans notre métropole, que pour les gens demeurant au loin dans les régions. Alors, cela ne devient-il pas injuste d'étendre cette vision d’égalité des coûts à tous les travailleurs de la province ? Injuste aussi pour les gens des régions qui voient les industries fermer leurs portes ne pouvant faire face à la concurrence de ces pays situés de l’autre côté de la planète ?


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Mais oui, c’est vrai. Pardonnez-moi. Vous allez vous demander pourquoi je mentionne « les déesses » ? Quoi ? Vous pensez plutôt aux anges gardiens ? Allons donc, ce n’est pas ces derniers qui auraient fait en sorte que je découvre tout cela. Ni eux qui viendraient mettre des pensées dans ma tête, qui m’inspireraient des décisions Il y a eu des milliers d’emplois perdus à cause de ces nombreuses fermetures d’usine. Je continue…

Les exemples dans le domaine de l'automobile et du textile sont devenus les plus frappants, mais il faut croire que ça n’a pas frappé notre imagination. Malgré tous les exemples qu’on a eus, rien n’a changé. Peut-on oublier le fait que nos derniers chantiers maritimes ne sont maintenus en vie qu’à coûts de subventions ? C’est l’avenir de nos enfants  qui se bouche tout simplement.

Allons donc, si c’est notre choix de société, ce n’est pas celui des sociétés vivant dans ces pays situés de l’autre côté de notre planète. Au fait, il y a eu des milliers de foyers qui ont été alimentés en électricité en Chine. Là-bas, on n’a pas eu à s'inquiéter de l’avenir, comme chez-nous, car leurs usines peuvent continuer à suffire à la demande. Il ne faut pas croire, cependant, que ce pays n'a pas ses problèmes. Elle doit elle-même subir la concurrence de pays voisins, comme le Vietnam, où les salaires sont moindres. Et se tourner vers les zones rurales éloignées où les salaires demeurent encore inférieurs.

Si je cite ces faits, les petits-enfants, c’est parce qu’on semble avoir oublié qu’au cours des années qui ont suivi Expo 67, de nombreuses usines ont fermé leurs portes, certaines d’entre elles préférant aller s’installer dans des états du sud des États-Unis.

Pourtant, la différence dans les salaires n’était pas si grande que cela. Il faut donc se tourner vers d’autres causes et elles se trouvent dans les clauses qui ont fait partie des ententes signées avec les syndicats à l’approche de la tenue d’Expo ’67….. (Voir pages 98 et 99 pour la suite)

Je sais, ces faits peuvent vous laisser indifférents, tout comme le fut la disparition des grands entrepreneurs du passé, mais nos enfants ont le droit de savoir. D’autant plus que les effets de ces grèves et de ces changements dans le domaine de la construction se sont fait sentir encore plus fortement lors de la dernière grande crise. 

Il y a un autre détail à ajouter, avant d’aller jeter un regard sur ce qui


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se passe ailleurs….Il s’agit de la multiplication des petites entreprises qui se sont spécialisées dans des domaines particuliers, en vue de l’obtention de sous-contrats. Principalement dans le domaine d’équipement lourd, grues, tracteurs, et autres. Ce n’est pas toujours facile, pour les groupes d’ingénierie de travailler de manière à pouvoir servir et de s’assurer d’avoir la présence de ces entreprises au moment voulu.

Cela finit par fatiguer les donneurs d’ouvrage et on ne peut les blâmer de chercher à trouver d’autres moyens pour faire face à ce problème. Le moyen de le régler a été d’acquérir, petit à petit, comme l’a fait le groupe Accurso certaines de ces petites entreprises, Cela permettait ainsi de pouvoir exécuter les travaux à meilleur prix et faire plus de profits. Et bien quoi! Les profits allaient dans la même poche au lieu d’aller dans plusieurs poches, C’est ce qui ne plaisait pas aux grandes centrales syndicales. La solution? Chercher à éliminer ces éléments nuisibles à la bonne santé des centrales syndicales.

De quoi j’me mêle, dira-t-on? … Mais, ce sont nos petits-enfants, qui vont payer pour tout cela. C’est une dette qu’on place sur leurs épaules avant même qu’ils aient commencé à grandir et d’avoir choisi le métier qu’ils songent exercer à la fin de leurs études. Cela est particulièrement vrai pour les garçons, qui voient de plus en plus d’emplois occupés par des femmes, des emplois qu’ils auraient pu occuper au temps jadis. Cela doit attrister ces déesses de voir cela.

DE NOS JOURS EN CHINE….

Dans ce pays, il y a eu la construction d'un immense barrage, celui des Trois-Gorges installé sur la rivière Yangtze. Un barrage de 2.2 kilomètres de long, avec un bassin d'eau qui atteindra 175 mètres de haut. C'est plus que tout l'ensemble des barrages construits chez-nous.

Ces travaux se sont échelonnés sur plusieurs années. Cela comprenait l’installation des turbines et le parachèvement des travaux connexes pour leur mise en marche. Le réservoir créé a noyé de nombreux villages qu'on a vidé des gens qui les habitaient. Ce sont des milliers de gens qui ont dû déménager pour aller s'installer ailleurs.

Il faut dire que chez-nous on est plus chanceux de ce côté-là. Tout ce qu'on a noyé pour l'installation du barrage de Manic 5 et les autres, ce sont des arbres. Même si on en a coupé une partie avant, il en est resté beaucoup. Mais, il ne faut pas arrêter le progrès, n'est-ce pas?


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Bien sûr, après la Baie James, on a continué à construire d'autres barrages et on projette d'en ajouter d'autres, mais il faut réaliser que, chez-nous, ce n'est que pour quelques millions d'habitants, alors qu’en Chine, on compte plus d'un milliard d'habitants. Peut-on imaginer ce que ce serait si l’ensemble des gens habitant ce pays, dépensaient autant d'électricité que chacun de nous? Prenons une petite gorgée d'eau, ça prendrait plus d'un barrage comme celui des Trois-Gorges et si cet immense barrage avait été construit dans les mêmes conditions qu'ici, où en serait-on là-bas ? Inutile d’y penser.

Je crois qu'il vaut mieux ne rien ajouter, car il y a encore d'autres barrages à construire et on n'est plus à l'époque de Duplessis. Il ne faudrait tout de même pas qu'il y ait un retour à la grande noirceur. Il ne faut pas oublier, par contre, que nous devons le bas coût de notre électricité à l’époque où fut développé le haut Churchill.

Tant qu’à y être, pourquoi ne pas faire un petit recul dans un passé plus lointain, car 50 ans, c’est rien dans la vie d’une planète. Les coïncidences s’alliant aux rêves, pourrait-on croire que tout nous relie à ces gens qui ont vécu dans un passé aussi lointain que 2000 ans et plus ? Les mythologies anciennes font partie de la vie sur notre planète.

QUI A DÉCOUVERT L'AMÉRIQUE?

L'histoire, vous l'apprendrez, vous aussi, mes petits-enfants, nous enseigne que Christophe Colomb, en cherchant la voie des Indes, aurait découvert l'Amérique. Et que, comme tous ces autres grands voyageurs qui ont parcouru les mers à la recherche d'autres continents, il a aussi découvert qu'il y avait déjà des peuples vivant sur ce continent qu’ils venaient de découvrir, et que ces peuples étaient différents d'eux. Différents de ceux des pays d'Europe et aussi d’Asie.

Il y avait, sur ce continent, des forêts immenses, des lacs et des cours d'eau où il y avait plein d'animaux, de poissons et d’oiseaux, dont de nombreuses espèces qui leur étaient inconnues. Ces gens ont ainsi réalisé qu'il y avait ici une vie qui s'y était installée, il y a de cela plusieurs millénaires, tout comme celle qui s'était installée de l'autre côté de la planète. Elle se serait développée au même rythme que celle qui existe de l’autre côté de la planète.

Le plus étonnant, c'est que ces voyageurs et d’autres qui ont suivi, ont aussi découvert qu'il y avait des civilisations avancées et des peuples


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dont les Incas, les Mayas et les Aztèques, qui avaient formé des empires. Des empires dont ces conquérants venus d'Europe (d'Espagne, entre autres pays) se sont empressés de piller les trésors. Ces nouveaux arrivants ont contribué à détruire ces peuples, en tuant un grand nombre de leurs membres, ou par les maladies qu’ils leur ont transmises, de sorte qu'on nous a privés des nombreuses connaissances que ces peuples avaient acquises de l'univers qui nous entoure.

Ces peuples savaient-ils déjà, ou pouvaient-ils penser que notre planète tournait sur elle-même et que ce n’était pas le soleil qui se déplaçait d'un côté de la planète à l'autre, comme les Grecs et les Romains anciens le croyaient? Que les étoiles, qu'ils voyaient apparaître à chaque nuit et dont ils observaient la position dans le ciel, étaient des astres stationnaires? Il est permis de le croire, du moins en ce qui concerne certains de ces peuples aux connaissances avancées

Par ailleurs, je me demande pourquoi on tient tant à établir que les gens qui ont formé ces peuples aient été des migrants venus de l'autre côté de la planète ? Des peuples qui seraient venus jusqu’ici, en passant par la voie du grand Nord ou par la voie d'autres pistes comme celle de la Polynésie? Cela, dans le but de prouver que la civilisation de ces peuples installés ici était une civilisation acquise de peuples venant de l'autre côté de la planète?

Si la vie a d'abord pris naissance, comme tous les indices semblent le laisser croire, de l'autre côté de la planète, n'y avait-il pas aussi, de ce côté-ci de la planète, tous les éléments propices à ce qu'elle prenne aussi naissance, autant pour les êtres humains que pour toutes les autres espèces ? Ce n’était qu’une question de temps propice à cela. Tout comme ce l’était à l’ère des dinosaures.

À preuve, cette diversité des espèces qui se sont répandues de ce côté-ci, un grand nombre d’entre elles n’existant pas de l'autre côté de la planète. À l'inverse, combien d’espèces existant de l’autre côté de la planète, ne se retrouvaient pas de ce côté-ci, les éléphants, entre autres. C'est donc au hasard qu'il faut attribuer cette répartition des êtres vivants à travers notre planète et cela comprend les êtres humains. Je sais, ce n’est là que ce que je pense, mais suis-je le seul à le faire et à douter ?

Si nos ancêtres ont pu conserver la langue des pays d'où ils provenaient, pourquoi les Jomons, qui auraient été les premiers habitants du Japon, auraient parlé une langue différente de celle des Inuits ou des

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autres groupes d'indigènes qui se trouvaient sur notre continent ? En migrant, d'un endroit à l'autre ou d'un côté de la planète à l'autre, via la Sibérie ou autrement, ces êtres auraient changé les moyens de communiquer entre eux?

C’est difficile à croire et là je me demande pourquoi ne pas accepter les différences, telles qu'elles sont ? On aurait tout aussi bien pu naître de l'autre côté de la planète. D’ailleurs, cette chère planète ne nous a pas livré tous ses secrets, il y a encore des découvertes qui se font dans des coins reculés ou sur des territoires encore inexploités, dont ceux de l’Amazonie, en Amérique du Sud.

LE JEU DE CES CROYANCES QUI ont LA VIE DURE……

Les découvreurs de l’Amérique avaient leurs propres croyances et ils ont cherché à les répandre parmi les peuples existant de ce côté-ci de la planète. Ces croyances, comme on le sait, incluaient l’histoire d’Adam et Ève et celle de la tour de Babel. À ce qu’on raconte, c’était une tour que les gens voulaient construire assez haute pour atteindre le ciel ?

On dit, qu’à un certain moment, plus personne ne se comprenait ? J’imagine que grimper de plus en plus haut, (tour ou pyramide ?) avec une charge de matériaux et redescendre, avec les moyens qu’on avait alors, il y avait de quoi perdre le souffle et ne plus se rappeler de ce qu’on allait faire. C’est ainsi qu’on n’arrivait plus à s’entendre et c’est ce qu’on a appelé la dispersion des langues. Mais oui, cela m’amuse d’écrire cela.

Car, à voir ces tours d'habitation et ces gratte-ciel s'élevant de plus en plus haut dans le ciel, de l’autre côté de la planète tout comme de ce côté-ci, on ne peut pas dire que les peuples se comprennent plus, entre eux. Ils ne voient pas qu'ils contribuent davantage à détruire la nature, à polluer l'atmosphère et au réchauffement de l’atmosphère.

Pourrait-on prétendre que ces écrits datant d’il y a deux mille ans et plus seraient inspirés par des êtres venant de l’au-delà? Ou croire tout simplement qu’ils sont nés de la pensée d’êtres humains ? Difficile de répondre à ces questions, mais n’empêche qu’on s’est servi de ces écrits pour détruire d’autres croyances existant déjà, dont celles de la mythologie grecque. Et aussi pour détruire ces croyances qui existaient parmi les peuples vivant de ce côté-ci de la planète.

LES DIEUX S’AMUSENT


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À l’approche de la retraite, le hasard a voulu que je tombe sur un ces livres racontant les aventures des dieux de l’olympe, ces dieux de la mythologie grecque. Les Grecs anciens avaient une vision différente de l’univers qui nous entoure que ce que nous raconte la Bible et de ce qu’on nous a enseignés dans nos écoles catholiques. C’est ce qui m’a donné le goût de m’en procurer d’autres pour en savoir plus.

Les Grecs voyaient les dieux comme formant une grande famille dont chaque membre occupait une fonction, tout comme cela existe dans l'administration de nos états, de nos pays ou de nos villes. Ces dieux ressemblaient un peu trop aux êtres humains ? Ils avaient des aventures avec de jeunes déesses, ou même parfois avec des êtres humains, ce qui était inadmissible. Qui ont été les créateurs de l’univers ?

C'est cette image imaginaire de la création de la vie sur notre planète que l’on voulait détruire en la remplaçant par celle nous demandant de croire à un Dieu unique, un Dieu tout puissant, infiniment bon, infiniment aimable, un Dieu à qui on devait rendre hommages, mais qui n'avait plus de liens avec les êtres humains, excepté ceux d’un fils né de l’inspiration du Saint-Esprit. Pourtant, on dit qu’on a été créé à l’image de Dieu ? Que comprendre dans tout cela ?

Je sais, il ne faut pas croire qu'il soit possible de détruire ces croyances qui existent maintenant depuis des siècles et qui sont bien ancrées dans les moeurs des gens, cela à travers le monde. On peut quand même jeter un regard sur toutes ces guerres, ces conflits, ces génocides et ces massacres qu’elles ont entraînées et qui ont fait des millions de morts, semé la destruction et la désolation et même entraîné la disparition de peuples entiers. Si l'homme demeure impuissant face aux cataclysmes de causes naturelles, on peut se demander si c’est bien ce que les créateurs de l’univers auraient voulu que l’on fasse ?

LA TERRE N’EST Q’UNE PLANÈTE PARMI D'AUTRES.
S'il est possible de croire qu'il existe, sur d'autres planètes, une vie semblable à la nôtre, il est aussi possible de croire que ceux qui ont créé cette vie, cela sur une période de temps beaucoup plus longue que ce que l'on pourrait jamais imaginer (oublions les 6 jours de la création et le repos du septième) ne sauraient vouloir la détruire tant qu'elle n'aura pas atteint les buts et la fin prévus. Une fin qui pourrait aussi être celle de la fin de l'univers qui nous entoure ? ….Non, bien sûr, car…..



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Peu importe où la vie a d’abord commencé, les êtres humains sont devenus, selon l’évolution qui s’est faite sur notre planète, les principaux responsables de la survie des diverses espèces qui bougent autour d’eux. Il y a, bien sûr, les caprices de la nature qui peuvent tout chambarder, mais le gaspillage des ressources naturelles ne peut que contribuer à rendre les choses encore pires.

On oublie peut-être le fait que, si les créateurs nous ont donné la vie, ils l'ont donné aussi à tout ce qui existe autour de nous. Cette vie, a pu apparaître à des époques différentes, d’un continent à l’autre de la planète, créant des êtres différents, selon la nature du sol, l'environnement et l’étalement des eaux formant les mers. Tout cela fait partie de son évolution et il en sera ainsi tant que ce noyau en fusion, dans son centre, ne se sera pas éteint complètement.

Graduellement, notre planète ne peut que devenir comme celles qui l'entourent, une planète morte. Cela peut prendre encore plusieurs milliers de siècles, dépendant de l'action des êtres humains, mais plus on en demandera à cette terre nourricière que l’on foule de nos pieds, plus vite on épuisera ses ressources. Et plus vite la vie s'éteindra, dans un chaos que nous aurons nous-mêmes créé.

Si nous avons été capables de trouver des moyens d'envoyer des navires et des sondes dans l'espace, de les guider jusqu'à des destinations déterminées, avec des instruments capables d'explorer le sol de planètes lointaines, afin d'en connaître la nature et voir s'il y a déjà eu de la vie sur ces planètes, que peut-on savoir de tout ce qui existe au delà de notre système solaire? Très peu de choses. N’empêche qu’il y a encore des gens qui voient  notre planète comme formant le centre de l’univers. Mais oui, je sais, ce ne sont là que des pensées, alors….

De retour dans des domaines plus près de nous.

On a dit, dans les journaux, que la Chine s'intéressait particulièrement à l'Afrique, qu'elle la courtisait parce que c'est un continent riche en ressources naturelles, le fer, le cuivre, le manganèse et le bois, en plus du pétrole. On dit aussi que la présence chinoise en Afrique inquiète de plus en plus les Américains. Cela peut aussi inquiéter d'autres pays, n’est-ce pas ?

Il semblerait qu'on s'inquiète surtout du fait que la Chine se montrerait généreuse, en installant, à ses frais, dans certains de ces pays,


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des bâtiments administratifs, et en fournissant de l'aide et des services à la population. Sans condition politique, dit-on, mais ce serait quand même, une bienfaisance non désintéressée. Plus facile ensuite d'obtenir des permis d'exploitation des richesses naturelles et de fournir les installations et tout l'équipement nécessaires, cela au profit de l'un et de l'autre. Toutefois, pour ce pays ayant une population dépassant maintenant le milliard d’habitants, est-ce que ça ne deviendrait pas plutôt, éventuellement, une nécessité ?

Les Américains cherchent aussi à séduire les Africains, mais ils le font à leur manière et en visant d'autres intérêts, plus avantageux pour eux. Une façon de faire peut-être aussi efficace, mais là n'est pas la question. Ils pourraient aussi penser à d’autres pays.

IMMIGRATION

L’immigration est un domaine qu’on peut relier au contexte des ouvriers migrants dont les journaux nous parlent abondamment. On dit que les ouvriers migrants se comptent par millions dans chacun des continents. Venant de l'Inde, de la Chine, du Brésil, du Mexique ou de pays ultra pauvres tels que Haïti, la Somalie, Cuba, et certains pays d'Europe de l'Est et d'Afrique, ils contribuent quelque peu à faire baisser le taux de pauvreté dans leur pays, un taux loin de se comparer au nôtre.

On dit que ces travailleurs se révéleraient les plus importants contributeurs à la lutte contre la pauvreté dans le tiers-monde, stimulant l'investissement dans les écoles, l'habitation et la petite entreprise, tout en favorisant l'émergence d'une classe moyenne dans leur société.

On a dit que les migrants brésiliens, au Japon, rapportaient 2 milliards US par année à leur pays, soit plus que les exportations de café. Que les envois des migrants Sri-lankais rapportaient plus que les exportations de thé, tandis que le Maroc tirait davantage de ses migrants que du tourisme.

Au fait, j'imagine que les migrants, ça doit aussi comprendre ces centaines de latino-américains qui viennent nous aider à ramasser nos récoltes au cours de l'été. Sans eux, beaucoup de nos petits fruits (pensons à la cueillette des fraises, entre autres) et de nos légumes seraient perdus. C'est donc bénéfique pour nous autant que pour eux. Pourrait-on voir un jour les nôtres en faire autant? Il y a une limite à gruger sur les terres agricoles pour créer de nouveaux développements



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IL Y A CES PAYS QUI FORMENT LE « BRIC »

Depuis déjà un certain temps, on a vu apparaître dans les journaux ces quatre lettres majuscules BRIC Quatre lettres qui représentent quatre pays. Brésil, Russie, Inde et Chine, des pays qui comptent à eux seuls la moitié de la population du globe. L'Inde et la Chine sont deux pays dans lesquels la population entière du Québec, multipliée par deux ou même par trois, pourrait loger dans un certain nombre de leurs grandes mégapoles.

En comparaison, Montréal, avec un centre-ville en rien comparable, ne devrait représenter qu'un petit problème à régler pour des dirigeants de ces grandes mégapoles lointaines. Pourtant, pour nos maires, cela n'en demeure pas moins un problème grave. Un problème difficile à résoudre dans le contexte présent. Pourtant, il est loin d'être comparable à ceux de villes comme New York ou Los Angeles La différence est que dans les mégapoles chinoises et indiennes on ne verrait pas les rues encombrées par la présence de véhicules automobiles comme le sont celles de notre métropole.

Ne dit-on pas qu’il y a d’autres pays qui pourraient s’ajouter au BRIC… Turquie, Mexique, et …Indonésie et Philippines où les transferts d’argent des expatriés, a-t-on dit, étaient une manne représentant 8.5% du produit intérieur brut (PIB) ce qui a permis à l’État d’amasser 80 milliards US de réserves monétaires. Qui dit mieux ? L’Indonésie compte une population de 250 millions d’habitants, ce qui en fait le quatrième pays le plus peuplé au monde.

Ces pays sont en voie de modifier le paysage agricole mondial et ils ont d'ailleurs déjà supplanté nos pays développés à cet égard. Bientôt ce pourrait être aussi le nombre d'automobiles qui supplantera le nombre de bicyclettes et autres petits véhicules à deux roues, dans certaines agglomérations. Espérons que non ! Le plus beau de l'affaire, c'est qu'en plus de produire de façon à satisfaire ses besoins, la Chine réussit à exporter On ne pourrait même plus leur vendre du blé.

Pendant qu’on cherche à trouver des solutions, ne devrait-on pas chercher à augmenter les échanges avec ces pays au lieu d'avoir les yeux tournés vers les États-Unis? Aller aussi chercher leur aide, car il vaudrait mieux avoir ces pays de notre côté, pour le bien de tous. Oh ! En y pensant bien, n’y a-t-il pas eu des milliers des nôtres qui sont allés s’installer dans les états voisins du Maine, du New- Hampshire et du


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Vermont au cours des derniers siècles ? On pourrait leur lancer un appel de venir nous visiter et nous rappeler les souvenirs du temps passé.

Dans la plupart des grandes mégapoles de ces pays lointains, l'Asie et l’Inde, des pays auxquels on peut ajouter leurs pays voisins, ce sont plutôt des milliers de bicyclettes, de pousse-pousse, de scooters et autres petits véhicules du genre qui encombrent les rues des centres-villes. C'est moins polluant pour l'atmosphère. Le développement s'y est fait de façon à faciliter le déplacement des gens, que ce soit pour se rendre au boulot ou en revenir ou pour aller se procurer ce dont les gens ont besoin, au contraire de chez-nous, où tout se fait en rapport avec l’utilisation de l’automobile….. La différence est là.

Là-bas, c’est un système qui permet de rapprocher ces éléments qu'on aime lier chez-nous « métro-boulot-dodo », par des déplacements rapides, facilités par une multiplicité de transports en commun et la proximité de commerces et services. C'est important, car il faut quand même avoir du temps pour dormir, n’est-ce pas, les déesses ?

C’est une chose qu’on n’a pas encore réalisée, chez-nous, puisqu’on continue toujours à développer de la même façon. Et cela se fait sur une île entourée de ponts et d’un tunnel servant de moyen de liaison entre l’île et les banlieues extérieures. .Et on continue de densifier d’un côté et d’éloigner de l’autre, sans vision d’ensemble.

Oh lala, il me semble entendre des gens pousser les hauts cris, à la lecture de ces textes, craignant de voir une invasion de chinois ou d'indiens, chez nous. Croient-ils vraiment que ça ne se fera pas, dans un avenir plus ou moins rapproché? La population du globe dépasse déjà les sept milliards d'habitants et nous sommes à peine plus de 7 millions dans notre belle Province, alors….Une autre pensée ?

POURRAIT-IL EXISTER UNE AUTRE VIE AUTOUR DE NOUS ?

En voyant tout ce qui se passe dans le monde, cette inégalité entre les peuples, ces guerres raciales dans certains pays et ces croyances diverses qui divisent les gens, on serait porté à croire que les créateurs de l’univers se sont trompés. Que tout ne se déroule pas comme ils l'avaient prévu ? Du moins pas à 100%. Ils auraient peut-être cru que les gens des différentes races qui peuplent notre planète arriveraient à se comprendre et à s'unir entre eux pour ne former en fin de compte qu'une seule race, la race humaine terrienne ? Oh ! Oh !....Que dis-je….


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« À moins de croire que tous ces conflits entre peuples, entre tenants de croyances diverses, aient été prévus par les dieux créateurs afin d’éviter une croissance trop rapide des populations à travers les siècles, ce qui aurait pu entraîner les populations à se battre entre elles pour se trouver une place au soleil et assurer leur survie? »

D’accord, je ne vais pas m'étendre plus longuement sur ce sujet. Seulement ajouter qu'on pourrait croire que tout ne s'est pas déroulé comme prévu dans la création de la vie sur note planète. On peut voir des oiseaux qui ne peuvent pas voler, des espèces qui n'ont pas de sexe précis, d’autres qui peuvent en changer ou se reproduire de façon étrange. Il y a aussi ces erreurs que la nature se permet de commettre à l'occasion, par des formes bizarres de reproduction. Disons qu’en dehors de cela, tout demeure dans le domaine de l'inconnu...

Au regard de cela, pourrait-on croire que les dieux aient prévu la présence d'êtres invisibles autour de nous? La présence d’esprits présents dans la nature, d’esprits migrants issus du passé, comme ces jolies déesses qu'on appelait les nymphes et que les Grecs anciens voyaient courir dans les bois et dans les prairies, habiter les montagnes, les plaines, les forêts, les fontaines et les cours d'eau et même dans les océans. Cela dans le but d’aider les êtres vivants, pas seulement des êtres humains, mais aussi les animaux à s’adapter à leur environnement.

…..Oh lala, quelle question à soulever, mais ne peut-on pas croire que les esprits peuvent réellement exister ? En pensant à tous ces noms qu’on leur donne…dont celui de Saint-Esprit ?

L'IMAGINAIRE POUR LE PLAISIR DES ENFANTS

Oh ! Je crois que je me suis égaré dans des domaines étranges. Mais l'imaginaire voyage aussi dans l'espace et peut nous transporter loin dans l'au-delà, dans des voyages interplanétaires. Ce qui me fait réaliser que les dieux ont aussi songé à plaire aux enfants car, parmi les êtres invisibles, il y a aussi les fées Vous pensiez que je les avais oubliées? Mais non. … Les nymphes étaient les fées de l'antiquité? Elles étaient les fées de cette époque lointaine où il n'y avait ni avions, ni automobiles, ni chemins de fer, même pas de bicyclettes ou de véhicules à deux roues

Des chevaux? Bien sûr qu'il y en avait, sinon on ne nous raconterait pas l'histoire du cheval de Troy. Du temps de Jésus, on ne retient que l'image du boeuf et de l'âne, mais il y avait les chameaux qu’on désigne


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comme vaisseaux du désert et les éléphants, qui peuvent servir à transporter de lourdes charges ou exécuter divers travaux. Mais on ne retrouve pas partout sur la planète la présence de ces animaux.

C’est vrai qu’à cette époque lointaine, on n’aurait pas vu des rennes prendre la voie des airs et venir survoler nos régions, en tirant un traîneau plein de jouets qui se retrouvent ensuite sous les sapins dans nos demeures. Avec des lutins pour aider ce personnage dans son travail, ces chers petits amis qu'on oublie trop souvent. Tiens, ils pourraient venir aussi nous parler de leurs inquiétudes en ce qui concerne l’environnement des régions entourant le pôle Nord ?

Quand on lit dans les journaux que l'Arctique se réchauffe à la vitesse grand V, et ce n'est pas un V pour victoire, que de l'Alaska au Groenland, la fonte des glaces fait craindre aux scientifiques des changements climatiques importants, dès 2020, ça nous laisserait indifférents? En pensant à nos enfants ?

S’il a fallu qu’il se passe des millénaires avant de voir apparaître tous ces transports modernes que sont l'automobile, le train, l'avion, les TGV et tous ces navires géants qui sillonnent les mers, combien de temps faudra-t-il pour voir disparaître tout cela petit à petit? Comparons le temps présent à ce qui existait il y a seulement 50 ans. Qu'est-ce que ce sera dans un autre 50 ans ?

Bien sûr, ce n’est pas seulement pour mes petits-enfants que je mets toutes ces pensées par écrit, mais aussi pour ces milliers d’autres enfants de notre belle province. C’est aussi leur avenir qui est concerné. C’est la table qu’on a mise pour eux et il n’y a pas que de bonnes choses. Il y a aussi tout ce qui se passe dans le monde et tout ce qu’on apprend de l’univers qui nous entoure, Il y a tant de choses qu’ignoraient nos ancêtres et que nous ignorions aussi. Ils doivent savoir.

D’heureuses coïncidences, comme cette idée de me laisser pousser la barbe, après avoir pris ma retraite, et voilà que c’est l’image de ce personnage qui prenait naissance sur mon visage. C’est donc avec plaisir, que j’ai entouré ce personnage de déesses et de génies, en plus des fées et des lutins, dans mes récits. Le père Noël s’entourait ainsi de personnages liés à l’environnement, devenant par la suite,………. … «  Le Seigneur du royaume des jouets ».




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CHAPITRE II

LÀ OÙ NOUS MÈNE LA VIE.


Dans les récits qui suivent, sont regroupés quelques-uns des événements qui ont marqué ma vie. C’est une vie dont l’enfance s’est déroulée, au même rythme que celle des autres enfants et des personnes qui m’entouraient, les années suivantes ressemblant aux précédentes. Par la suite, ma vie a suivi d’autres sentiers, des détours différents, mais pas comme j’aurais pu le désirer. C’est donc, comme témoin que je décris ce que je voyais se passer autour de moi, dans nos quartiers, dans notre ville, ailleurs dans des endroits plus éloignés, là où le destin m’a mené, avec la pensée que cela puisse contribuer à faire changer les choses pour l’avenir de nos enfants. .

Je ne puis pas dire que j’ai particulièrement été gâté par la vie, étant orphelin de père dès ma naissance. Mon père est en effet décédé deux mois seulement après avoir déposé le germe de vie dans le ventre de son épouse, celle qui fut ma mère. C’est ainsi que, dès l’âge de cinq ans, je me suis retrouvé dans un orphelinat, ou plutôt ce qu’on appelait un hospice portant le nom de Saint-Joseph de la Délivrance.. C’était à Lévis, une ville où ma mère était aussi venue s’installer pour gagner sa vie.

J’avais un frère aîné qui, de son côté, a passé la majeure partie de son enfance dans un autre établissement. Il avait d’abord .été placé dans cet établissement mentionné, mais suite à une maladie d’enfance mal soignée et d’une longue hospitalisation, c’est dans un centre rattaché à un hôpital psychiatrique, qu’il a passé le reste de son enfance. C’est pourquoi j’ai peu de souvenirs de lui, excepté ceux de vacances passées au cours d’un été, suivies par un changement d’orphelinat, un orphelinat plus éloigné où j’ai passé les deux dernières années. .

Avant d’aller plus loin, je dois préciser qu’après la mort de mon père, ma mère avait dû retourner chez ses parents, des cultivateurs, et c’est là que je suis né, dans la maison de mes grands-parents du côté maternel Par la suite, elle était allée s’installer au village, où elle est demeurée jusqu’à ce que nous soyons placés dans cet établissement susdit. Tout ce que je sais d’autre est que ma mère gagnait sa vie en faisant de la couture. Elle parlait peu de sa vie passée, à ce que j’ai pu comprendre, dans une chambre d’hôtel où elle devait aussi faire d’autres petits travaux. .
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Quelques petits souvenirs de cette période.

Je n’ai gardé que de vagues souvenirs de cette première période de ma vie. Cela est sans doute dû au fait que la routine journalière variait très peu. Lever, prières du matin, la messe, les petits déjeuners, les études, les repas du midi et du soir, se laver à la serviette, les prières du soir et dodos. Il y avait les visites au dortoir les dimanches alors que les parents pouvaient venir voir leurs enfants (pour ceux qui avaient encore un père ou une mère), mais les contacts avec le monde extérieur étaient peu fréquents. On pouvait se faire des amis avec les camarades et c’était tout. Oh! bien sûr, c’était un peu la même chose pour tous les enfants élevés en orphelinat.

Ma mère avait appris à coudre, en confectionnant d’abord des vêtements pour nous, quand on était petits, puis pour d’autres, afin de gagner sa vie. C’est ainsi que, peu à peu, elle était devenue, au fil des années, une très bonne couturière, cousant même, à l’occasion de jolies robes longues, des robes de mariées, des robes faites sur mesure, dans des tissus de choix et portées lors d’occasions particulières. Elle allait aussi parfois coudre chez des personnages importants. C’est maintenant loin ce temps là.

Puis-je ajouter que ces femmes qui entraient en communauté, à l’époque, ne le faisaient pas toutes par vocation, surtout chez les sœurs Grises où c’était un fait reconnu? Particulièrement au temps de la grande crise des années trente où le travail était difficile à trouver, c’était devenu un refuge pour certaines d’entre elles, un moyen de se trouver un toit où l’avenir était assuré.  

: C’est pourquoi que certaines bonnes sœurs n’hésitaient pas à l’occasion à se servir de la strap (courroies de cuir, si on aime mieux), pour en donner des coups, sur les mains (et non sur les fesses comme cela se faisait dans certaines familles) pour corriger des enfants qui n’écoutaient pas? Certaines semblaient prendre plaisir à le faire….. Heureusement, j’étais plutôt un enfant sage.

Je me souviens d’une enseignante laïque, qu’on avait peut-être mis à l’essai, comme remplaçante, pour une certaine période, mais pour qui l’expérience n’avait pas été heureuse. Après à peine quelques jours, elle n’arrivait plus à maintenir l’ordre. C’était la fête dans la classe, allez donc savoir pourquoi, quand elle était là. On nous a dit qu’elle était devenue, par la suite, sœur cloîtrée. Un autre choix.


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Par ailleurs, il y avait aussi les enfants qui pissaient au lit. Pour ceux-là, on leur réservait la douche à l’eau froide. Quant au reste, non, ce n’était pas comme ce qui est décrit dans le livre « les enfants de Duplessis ». Cela se passait dans d’autres établissements et c’est à tort qu’on attribue les mauvais traitements subis par les enfants à son époque, car cette situation existait déjà auparavant. En sortie d’institution, mon frère n’avait que l’équivalent d’une quatrième année d’études.

Un souvenir de ces noms qu’on donnait à des tempêtes de neige, celles de la Sainte Cécile et de la Sainte-Catherine. C’était peut-être cyclique, mais on commençait à époque à grelotter à cause du froid en novembre et il y avait déjà une couche de neige accumulée au sol à la fin de ce mois, Ces deux fêtes sont maintenant passées dans l’oubli, quoiqu’il reste la tire qui a conservé son nom de Sainte-Catherine. ……

Il y avait une glissoire qu’on installait chaque année dans la cour de récréation, une structure en bois qu’on couvrait d’une couche de glace afin de nous permettre de glisser et de goûter aux plaisirs de l’hiver. Cela en plus de jouer à la guerre, d’aller à l’assaut ou de participer à la défense de forts construits dans la neige. Mais par les grands froids, il fallait taper des mains et si on avait envie de faire pipi, il fallait se retenir jusqu’à la fin de la récréation.

Il ne faut pas croire que tout était noir et qu’il n’y avait pas de bons souvenirs de ces années. Bien sûr, c’était la même routine, jour après jour, mais il y avait toutefois quelques sorties au cours des vacances d’été, où il arrivait qu’on nous emmène à une ferme que possédaient les Sœurs à l’extérieur de la ville. Je me souviens qu’il y avait un ruisseau dans lequel il y avait des petits poissons que nous nous amusions à essayer d’attraper et les mettre dans des bocaux qu’on pouvait garder, jusqu’au retour où le tout était ramassé. Ne demeurait que le souvenir d’un petit contact avec la nature.

Il y avait aussi cette parade dans les rues de la ville, dans des voitures conduites par de généreux donateurs qui nous offraient des bonbons durant le parcours. C’était à l’occasion de la Saint-Jean Baptiste. On pouvait alors voir des parents et des enfants joyeux et heureux nous envoyer la main le long des rues.

Tout n’était pas rose, non plus. Comme déjà dit, mes deux dernières années passées en institution le furent dans un autre orphelinat. Suite à une maladie, alors qu’elle avait dû être hospitalisée pour une longue


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période, ma mère avait demandé qu’on me laisse sortir pour que je puisse lui rendre visite à l’hôpital avec quelqu’un pour m’y conduire.

C’est arrivé un jour de Pâques. Ce matin-là, j’avais été malade et j’avais restitué mon déjeuner…. C’était déjà arrivé dans des cas semblables qu’une sœur avait voulu faire avaler à un enfant ce qu’il venait de remettre, mais là, le hasard a voulu que ce soit une autre soeur qui arrive, transmettant un message que ma mère ne viendrait pas parce qu’elle était hospitalisée. Ce fut un triste jour de Pâques….

Un autre souvenir est toujours demeuré dans ma mémoire. C’est celui d’un camarade qui était devenu en quelque sorte un souffre-douleur. Il se plaignait souvent qu’il avait mal, mais on ne le croyait pas, soi-disant parce qu’il ne faisait pas de fièvre. Or, un jour, en montant un escalier, il s’est affaissé et a perdu conscience. On l’a conduit à l’hôpital et, dans les jours suivants, on nous a appris qu’il était décédé. On nous a dit qu’il avait le dedans du corps tout pourri. Un cancer généralisé? Comment savoir?

De toute façon, après cette hospitalisation de ma mère, avait suivi une longue convalescence au cours de laquelle, nous avions pu, mon frère et moi, aller passer quelques semaines de vacances avec elle, au cours de l’été. Ce fut grâce à l’aide obtenue de la part d’un ministre du gouvernement que cela a pu se faire. Ce ministre était propriétaire d’un hôtel et c’est là qu’est le lien avec ce que je mentionne ailleurs. Ces vacances nous ont laissé de bons souvenirs à mon frère et moi. Ma mère avait loué une cabane à sucre dans laquelle étaient installés un poêle et quelques meubles. Cette cabane était située au fonds d’une ferme, près d’un boisé qui s’étendait jusqu’au fleuve.

Il y avait, partant de cette cabane, un sentier qui menait au bord de l’eau. C’était en face de l’île d’Orléans. Au large, sur le fleuve, il y avait une de ces cabanes installées au bout d’une clôture servant à retenir les poissons durant les marées descendantes, un certain nombre se retrouvant prisonniers à l’intérieur avec la baisse du niveau de l’eau. .

On aimait suivre les gens de la ferme quand ils allaient, à la marée basse, ramasser les poissons, dont des anguilles qu’ils mettaient en réserve dans une cage séparée. – Les anguilles, d’autres souvenirs viendront s’ajouter concernant cet animal présent dans nos cours d’eau, -
Il arrivait parfois que nous puissions avoir quelques poissons que ma mère nous faisait cuire pour manger. Ces vacances marquaient un premier vrai contact avec la nature, car on pouvait aller courir dans le


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bois, voir passer les bateaux ou regarder le travail se faisant sur la ferme.

Je me rappelle, par ailleurs, qu’à la fin de ces vacances, ma mère était bien en peine, car elle n’avait plus un sou et il fallait qu’elle se trouve du travail et un endroit où demeurer? ….Pendant que nous retournions en institution, moi, dans cet autre établissement où j’allais passer les deux années suivantes.

Ces deux années se sont passées dans un orphelinat situé sur la rive sud, en face de l’île d’Orléans, et ils m’ont laissé de meilleurs souvenirs qu’à ce premier endroit mentionné. Dans cette communauté, les religieuses étaient plus attentionnées aux besoins des enfants. Toutefois, cet établissement étant situé à l’extérieur de la ville et je recevais moins souvent la visite de ma mère, surtout en hiver. Toutefois, les sœurs savaient nous trouver d’autres occupations pour que le temps nous paraisse moins long, durant les visites du dimanche.

Dans la cour de cet orphelinat, il y avait aussi un petit verger de pommiers et on pouvait, à l’occasion, déguster de bonnes pommes. Malheureusement chaque fois que j’en mangeais, j’attrapais une diarrhée. Mais la tentation me rattrapait.

Par ailleurs, il y eut trois enfants qui, un jour, ont chercher à traverser le fleuve pour se rendre, soit à l’île d’Orléans située en face, ou à Québec, je ne sais trop, pour trouver des parents? Ils avaient pris une chaloupe au bord de l’eau pour cela, mais on les a retrouvés noyés tous les trois.

Ce n’est pas au cours d’une enfance passée en communauté que l’on peut avoir de grands rêves. Peut-être dans ce qu’on pouvait entrevoir de l’avenir dans la vision de films qu’on nous passait à certaines occasions? En dehors de cela, que pouvait-on entrevoir de l’avenir? Je pense aux petits chinois qu’il fallait aider à évangéliser, en quêtant des sous à nos parents quand ils venaient nous voir. Bien sûr, ils devaient être plus malheureux que nous…Vraiment?

Est-ce que nous aurions été plus heureux de vivre autrement? Difficile de le savoir. C’était notre vie, c’était l’époque, c’était l’Église, c’était le clergé. Il y en avait sûrement de plus malheureux, tout comme il y en a de nos jours, en voyant ce qui se passe dans d’autres pays

Je dois ajouter que j’étais un enfant plutôt chétif et c’est ainsi que je demeurais quelque peu à l’écart des jeux plus rudes. Cela s’est d’ailleurs


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reflété, plus tard, dans le fait qu’il ne fallait pas avouer qu’on avait été élevé dans un hospice, car on devenait dès lors la risée des copains. Je me rappelle que cela était arrivé une fois, alors qu’un groupe d’enfants de l’hospice étaient venus se promener dans les rues de la ville, passant par une rue avoisinant l’endroit où on demeurait. Un des enfants escortés par les religieuses avait crié mon nom, en m’apercevant. Tous les regards se sont portés vers moi et on s’est ensuite bien moqué de moi.

Le fait était qu’en sortant de ces institutions, on était considéré comme venant d’un autre monde. On ne connaissait rien, en somme, de la vraie vie, de l’autre sexe. Comment pouvait-on deviner que sous les vêtements des bonnes sœurs se cachaient des seins, qu’elles n’avaient pas de petits machins, comme nous, pour faire pipi, que ce petit machin pouvait servir aussi à autre chose en grandissant, que les bébés ne naissaient pas dans les choux? Même dans nos maisons, à l’époque c’était tabou de parler sexe, alors…

Peut-on croire que c’est un tabou qui n’est pas encore complètement disparu de nos mœurs? Quand j’entends des gens prononcer ces mots « scandale sexuel » en mettant tous les curés, les frères et autres membres des communautés religieuses, dans le même panier, je me demande s’ils sont conscients des conflits et disputes qu’une telle stigmatisation ou séparation des sexes a pu entraîner à travers les siècles. Du nombre de morts que cela a pu entraîner? Que penser aussi de ces accommodements raisonnables qu’il faut faire pour satisfaire aux exigences de certains groupes trop imbus de principes religieux ?
Oh! Pardon, les déesses, je ne pensais pas vraiment à vous. .

Il y a le fait que notre premier ministre canadien était la risée de certaines gens parce qu’il est d’une autre croyance, qu’il venait d’une autre province où on parle une autre langue que la nôtre, comme si c’était là un péché et une chose défendue par des lois divines.

Pour continuer, après ma sortie d’orphelinat, suivirent deux années d’études au collège de Lévis et un an d’études commerciales dans un établissement de Québec. Au collège, c’est à pied qu’il fallait s’y rendre, beau temps, mauvais temps, sous la pluie ou sous la neige. C’était une demie heure de marche, mais sans sac à dos.

Il fallait aller à la messe du dimanche, à la chapelle de cet Établissement, cela même s’il y avait une église plus proche de chez-nous et une église paroissiale, à côté de laquelle je passais en me rendant


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au collège. Et pas d’excuses, sinon c’était la retenue, le jeudi après-midi où c’était congé d’école. C’est ce que j’avais mérité alors que je ne m’étais pas rendu assister à la messe, un dimanche de Pâques où il y avait eu tempête de neige. Ma mère n’avait pas voulu que je sorte dans la tempête. La neige est moins légère au printemps. .

De nos jours il en faut bien moins que cela pour que les écoles soient fermées et Pâques se fête autrement. Disons que c’est devenu une fête un peu plus païenne, avec tous ces cocos, ces lapins, ces poules en chocolat et ces parades de mode. Au fait, combien de gens croient encore, chez-nous, à la résurrection de Jésus Christ?

Durant ces années vécues à Lévis, c’est avec un poêle à bois qu’on se chauffait, ce qui ne se compare pas à l’électricité, car la chaleur ne se répand pas également dans toutes les pièces. C’était aussi le bois utilisé pour faire cuire le manger. À l’approche de l’automne, je me souviens qu’il fallait en avoir fait provision. Ce bois était cordé dans un hangar attenant à la propriété. C’était d’ailleurs la même chose dans les maisons de la campagne, car il n’y avait pas encore l’électricité. L’électrification rurale, c’est venu quelques années plus tard. À Québec, où on a déménagé par la suite, c’était le poêle à gaz pour se faire à manger et le logement était chauffé par des calorifères.

Durant ces années passées à Lévis, la rue devenait notre cour de jeu en hiver. Dans une rue voisine, il y avait une grande montée à un bout de la rue et une petite montée de l’autre, de sorte que l’on pouvait grimper la grande côte d’un côté, en patinant et, au cours de la descente, de reculons ou de l’avant, se donner une poussée pour ensuite laisser les patins glisser jusqu’au haut de la petite côte. Il y avait aussi à l’arrière de chez-nous un champ où on pouvait aller faire du ski ou glisser. Cet hospice où j’avais passé une partie de mon enfance était situé un plus loin, à l’extérieur de la ville, mais je ne suis jamais allé me promener jusque là, n’ai jamais voulu revoir l’endroit où j’avais passé mon enfance.

En Hiver, les rues étaient dégagées par des charrues, facilitant ainsi le passage des traîneaux (sleighs). Il y avait une écurie située à l’arrière de l’endroit où on demeurait où on pouvait aller voir les chevaux et les traîneaux. Il est arrivé qu’on puisse aller faire un petit tour de carriole. Cette période de ma vie se situait au cours des années précédant la dernière grande guerre. En 1941, on déménageait à Québec.

Des hospices et des orphelinats, il m’en existe presque plus


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maintenant chez-nous. Cela n’empêche pas qu’il y en ait dans d’autres pays, comme la Chine et, curieusement, ma fille aînée a adopté deux petites filles chinoises, des bébés abandonnés par leurs parents, cela dû, comme on le sait, aux exigences limitant, là-bas, le nombre d’enfants par famille. Cela rappelle aussi, en quelque sorte, cette époque lointaine où les crèches .existaient chez-nous. Autres temps, autres mœurs

Durant ces années de collège, nous allions passer, mon frère et moi, une partie de l’été à la campagne, chez des membres de la parenté. En bonne partie chez un oncle qui n’avait pas d’enfant et qui était heureux de nous avoir, pour l’aider aux travaux des champs, comme, par exemple, fouler le foin sur une charrette qu’il chargeait lui-même à la fourche. Il faut dire que c’était un homme mesurant 6,4 pieds et doué d’une bonne force. Il possédait une ferme qu’il avait dérochée de ses mains, une de ces fermes nombreuses en Beauce, Il était marié à une des sœurs de ma mère qui n’avait pu mettre d’enfant au monde, à cause de problèmes de santé. Il était donc seul à exécuter les gros travaux.

Cette ferme était située au centre de deux autres, l’une étant celle de mon grand-père paternel, ferme que dirigeait mon père avant sa mort. Mon père était l’aîné de la famille. Après lui, ce fut le suivant de la famille qui l’a remplacé. Ce dernier a par la suite décidé d’aller s’installer sur sa propre ferme, cédant la place au suivant. C’est avec les enfants de ce dernier qu’on allait jouer, à l’occasion. Le grand-père avait été placé en institution, ce qui fait que je ne l’ai pas connu.

L’autre ferme était celle d’un autre oncle, marié à une des sœurs de mon père. De cette dernière ferme, un souvenir est demeuré présent dans ma mémoire, celui de voir la grange détruite par le feu. Je venais d’entrer dans la maison de la ferme voisine, après qu’un voyage de foin eut été déchargé dans la grange. En jetant un regard, par la fenêtre, j’ai vu un éclair sillonner dans le ciel et aller frapper cette autre grange, déclanchant instantanément un incendie qui l’a complètement détruite. L’oncle venait de la quitter et se dirigeait alors vers la maison.

Les beaucerons, c’était un fait reconnu, étaient des gens qui s’entraidaient et c’est ainsi que parents et amis sont aller donner un coup de main pour reconstruire la grange et la doter, cette fois, d’un paratonnerre apte à défier les éclairs qui s’aviseraient à nouveau de venir s’y frotter. À part les chevaux qu’on avait fait sortir à temps et les vaches qui étaient au champ, tout le reste, inclus poules et cochons, avait été perdu. Les instruments aratoires se trouvaient dans un hangar voisin.


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….« Mais non, ce n’était pas une épreuve que Dieu envoyait, comme diraient certains croyants, mais tout simplement les sautes d’humeur de la nature qui étaient en cause ».

Comme on peut le constater, c’était commode de faire partie de grosses familles comme dans ces temps anciens. On pouvait aller d’une ferme à l’autre et ainsi chacun faisait sa part, en nous gardant pour quelques jours. C’était une façon aussi de pouvoir visiter tous les membres de la parenté, d’aller passer quelques jours et jouer avec les enfants d’autres oncles établis sur d’autres fermes. Les déplacements se faisaient en voitures tirées par des chevaux, ce qui ajoutait au plaisir.

Par ailleurs, un des frères de mon père a préféré aller s’installer au village plutôt que sur une ferme. Il avait ouvert .un restaurant ou les gens pouvaient aller jouer au billard. Par la suite, c’est une famille qui est allée s’installer à Magog, C’est une famille avec laquelle je suis demeuré en contact, leur rendant visite, à diverses occasions, au cours des années qui ont suivi. J’ai d’autres cousins et cousines demeurant dans cette ville des cantons de l’est. Par ailleurs, une des sœurs de mon père est allée s’installer aux États-Unis et un de ses frères est devenu Frère des Écoles chrétiennes. Je n’ai jamais connu ces deux-là. .

Au cours des années la maison ancestrale de mon père a été déménagée dans la ville de Tring, après que la ferme eut été vendue, et loge maintenant la famille d’un des descendants. Cela fait partie des abandons de fermes, nombreux dans nos campagnes, d’autres oncles et cousins ont aussi vendu la leur, ces fermes allant grossir d’autres fermes.

Pour continuer ce récit, il y avait, dans la paroisse voisine, l’autre ferme ancestrale, là où je suis né, et les fermes d’autres oncles et tantes, situées ça et là dans les rangs, où on pouvait aller tour à tour. Non loin de cette ferme ancestrale, il y avait un moulin à farine et un lac autour duquel nous allions parfois courir et nous amuser.

Demeure un triste souvenir de cette ferme. Un terrible accident arrivé à l’oncle qui en avait pris charge, après que le grand-père eut pris sa retraite. C’est survenu alors qu’il faisait l’installation d’une scie ronde dans la cour d’un hangar où étaient gardés les divers instruments aratoires. En faisant les ajustements nécessaires, après avoir mis la scie en marche, la palette de sa casquette s’est accrochée à la scie, cette dernière lui scalpant le dessus de la tête.



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Sa femme, qui était accourue en entendant les cris des enfants, à ce qu’on a raconté, avait refermé la plaie en recollant le scalp avec ses mains, ce qui eut pour effet d’arrêter le sang. Il aurait survécu ainsi quelques heures avant de rendre le dernier souffle. On disait que cette tante avait le don d’arrêter le sang. Cet oncle était un des frères de ma mère et il laissait derrière lui une douzaine d’enfants.

Dans mes souvenirs, il me semble revoir encore ce grand-père fumer sa pipe, bourrée d’un tabac canadien qu’il hachait lui-même, et du crachoir, placé à côté de la chaise berçante. Pour ma part, j’ai aussi aimé fumer la pipe, ce que je faisais le soir en regardant la télévision. Aussi la cigarette, et le cigare, à l’occasion. C’est d’un passé déjà lointain

Quant au moulin, il n’est plus aujourd’hui qu’un musée, le barrage qui servait à l’alimenter ayant été démoli à cause du manque d’eau. Ce souvenir m’a inspiré la création d’une chanson qui a pour titre « La sérénade du vieux moulin ». J’ai aussi créé une autre chanson intitulée « Près du vieux pont couvert ».Ces deux chansons font partie d’autres chansons regroupées sous le titre de « Le tour du Québec en musique et en chansons » que l’on peut écouter sur un site web personnel.

Suite à cet accident, ce fut d’abord l’aîné de la famille qui a pris charge de la ferme pour la céder, après quelques temps, à son frère plus jeune. Ce dernier, âgé de moins de 20 ans, prenait en même temps charge de la famille avec sa mère. Le frère aîné a préféré quitter et prendre épouse. Ce couple n’a jamais eu d’enfants.

Il faut croire que le destin de ce cousin, né à la même date que moi, était ainsi prédestiné, car il a su exploiter cette ferme ancestrale de main de maître. J’ai encore une photo de la grange immense qu’il avait construite à l’époque. Les gens disaient qu’il était un peu fou, mais il devait entrevoir la possibilité de faire de sa ferme, une ferme laitière. Il avait été un des premiers à se procurer un tracteur pour faciliter le travail.

Ce tracteur, il l’a vite payé en allant fournir de l’aide à d’autres fermiers. Au cours des années qui ont suivi, il avait commencé à aller distribuer le lait de sa ferme dans les résidences du village, cela en concurrence avec une coopérative locale. Il semblerait que certains n’ont pas dû aimer cette concurrence, car on l’aurait forcé, par la suite, à abattre son troupeau de vaches, pour cause de maladie. Cela faisait partie d’une petite guerre entre familles. Mais ça ne l’avait pas empêché d’être élu maire de la municipalité, éventuellement.


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Lorsque ce cousin a songé à prendre sa retraite, il a pu vendre sa ferme et s’acheter une maison de style « maison canadienne », qu’un notaire avait fait construire sur un terrain qu’il lui avait vendu et qui était situé aux abords d’une érablière. Cette érablière, située de l’autre côté de la route, il l’avait acquise au cours d’années précédentes et revendue ensuite, n’en gardant qu’une partie sur laquelle était située cette maison. Il entaillait les arbres de cette petite érablière, à chaque printemps et organisait une petite fête familiale dans la cabane située dans l’érablière. .

L’intérieur de cette maison n’avait pas encore été complété quand il l’avait acquise, ce notaire la vendant pour cause de divorce. À l’avant de la maison, le cousin avait creusé, par la suite, un petit lac artificiel dans lequel il faisait l’élevage de quelques truites, pour le plaisir d’aller en pêcher, au cours de l’été, pour les besoins de la famille….

Sur une ferme voisine de cette érablière, c’est un autre de mes oncles, frère de ma mère, qui y avait élevé sa famille, cela jusqu’à la mort de la plus jeune de ses filles, en bas âge. Il l’avait alors vendue, pour aller s’installer à Granby. Il a gagné sa vie par la suite en travaillant comme menuisier et il s’est construit une maison, dans laquelle j’admirais les poutres du plafond quand je rendais visite à la famille. Cette ville est un endroit où je suis souvent allé, comme on le verra plus loin

Tout ce qui demeure aujourd’hui de la ferme du cousin, c’est la maison. La grange a été déménagée et installée sur une autre ferme. Elle fut complètement détruite par un incendie au cours d’années récentes. Les enfants ont choisi d’autres métiers que fermiers. Ce cousin est maintenant décédé.

. Je me souviens d’une occasion où nous étions allés, mon frère et moi, passer le temps des fêtes dans cette ferme ancestrale et où nous étions allés assister à la messe de minuit, en carriole. Même emmitouflés sous des couvertures et des fourrures, je sentais le froid me pénétrer et j’avais aussi trouvé la messe bien longue, mais ce fut vite oublié lors du réveillon, passé au milieu de la parenté.

La messe de minuit, à l’époque, c’était sacré et cela passait avant les réunions de famille. Elle était célébrée avec grande pompe. Pour les jeunes, c’était un honneur d’être servant de messe. Les religieuses avaient leur place dans le chœur de l’église et les notables de la paroisse occupaient les premiers bancs à l’avant.



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C’était aussi, à cette époque, obligatoire d’aller assister à la messe, à tous les dimanches. Ce qui était aussi sacré pour les cultivateurs, c’est le marchand général. Après la grand-messe, les gens s’attroupaient sur le parvis de l’église pour échanger des nouvelles avant de se rendre faire des achats. Ensuite on se rendait à l’écurie pour aller chercher les chevaux et les atteler avant de reprendre le chemin de la maison.

Heureusement qu’il y avait déjà des véhicules à moteur pour faire les livraisons. Je me demande comment cela aurait pu être dans les temps plus anciens où c’était seulement les chevaux et la voiture attelée pour les déplacements. C’est là une question qu’on ne se pose guère de nos jours.

Sortir la voiture du hangar, aller chercher les chevaux et les atteler avant de quitter pour aller à la messe était devenu une routine. Pour la mère, il fallait préparer les enfants, les vêtir avec les habits du dimanche et voir à les abrier avec des couvertures, une fois assis dans la voiture. Cela aussi en été pour éviter que la poussière salisse leurs vêtements. Quelle corvée ce devait être pour les familles nombreuses. La mère, il fallait bien qu’elle reste à la maison pour préparer les repas, non seulement pour la famille, mais souvent pour d’autres invités.

Je pense à un autre des mes oncles marié à une des sœurs de ma mère, qui est décédé subitement, durant son sommeil, à la même époque, laissant derrière lui une famille de six enfants dont l’aîné avait moins de 20 ans. L’histoire est un peu semblable à l’autre, un des enfants prenant la ferme en charge. C’est une autre ferme qui fut vendue plus tard, les enfants choisissant d’autres métiers et allant s’installer dans d’autres localités ou dans les grandes villes.

Un autre de mes oncles, marié à une des sœurs de ma mère, qui avait une ferme située au fond du huitième rang, a fait un choix différend. Il a vendu sa ferme pour aller s’installer sur une autre ferme qu’il avait fait l’acquisition, à quelques milles en dehors de la ville de Lewiston, dans le Maine. Curieusement, il avait payé moins cher pour sa nouvelle ferme, que le prix qu’il avait vendu celle du huitième rang. Sur cette dernière ferme, il y avait un petit verger où il y avait de bonnes pommes à manger.

Tiens! Cela me rappelle ces pommes qu’on appelait les pommes de neige ou pommes blanches. Un de mes cousins m’avait amené, au cours d’années plus récentes, dans un verger où on en cultivait encore. C’est une variété de pommes qui ne se conserve pas longtemps, mais on en faisait de bonnes compotes et aussi de bonnes tartes. On pouvait en


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trouver dans certains commerces, mais là on n’en trouve plus maintenant. Ce cousin, c’est sur une autre ferme située dans le septième rang qu’il avait été élevé, jusqu’au temps où la famille est allée s’installer au village. Sa mère était une des sœurs de ma mère.

Sur cette ferme, la famille a vécu des années dures, des années de misère. Chaque hiver, le père partait pour aller travailler dans des chantiers à la coupe du bois. Beaucoup de cultivateurs le faisaient à l’époque. C’était alors des privations pour la mère et les enfants, au nombre de trois pour cette famille, qui devaient se contenter des produits de la ferme pour vivre, durant ce temps.

C’est à cette époque qu’il y a eu l’ouverture de mines d’amiante, dans cette municipalité, East Broughton, et aussi dans la municipalité voisine, Tring Jonction. C’est ainsi que le père de cette famille a pu trouver du travail. Ce fut alors l’abondance. Ce cousin était devenu un gros mangeur. Il travaillait à la mine au déplacement et au chargement de poches de résidus de minerai, un métier dur aussi. Le frère cadet, était un moins gros mangeur, mais devenu quand même assez gros. Pas l’aîné cependant. La mère était plutôt une personne frêle, à la santé fragile.

Quand le père est décédé, c’est l’aîné de la famille qui a hérité de la maison et il a continué à vivre là avec sa mère, décédée quelques années plus tard. Quant au plus jeune de la famille, il avait choisi de suivre des cours pour apprendre un autre métier et s’était trouvé ensuite un emploi chez Pratt et Whitney, sur la rive sud Montréal, où il a continué de travailler par la suite. Il était redevenu à un poids plus normal, et a poursuivi sa vie avec une conjointe, mais sans avoir d’enfant.

L’autre cousin est allé s’installer dans une roulotte, sur un terrain situé à l’arrière de la maison. Il avait une femme et pas d’enfant. Il est venu travailler dans la métropole, durant un certain temps. Il pesait alors environ 350 livres. Il travaillait dans un restaurant McDonald où il y avait des escaliers à descendre et à monter. C’était devenu trop dur pour lui et ce fut donc le retour à East Broughton.

Ce cousin a été le dernier membre de la famille à qui j’ai rendu visite, dans ce coin de pays et ce fut à Thetford Mines, dans un hôpital. Je me souviens qu’il Il était allongé sur un lit, pouvant à peine bouger et se lever sans aide. Et qu’il aimait dire aux gardes-malades qu’il était né gros et ne pouvait rien changer à cela Il devait peser autour de 450 livres. Décédé dans les jours qui ont suivi.


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Les municipalités voisines de Thetford Mines, ont connu un certain boom au temps où il y avait de l’exploitation minière. Après la fermeture des mines, elles ont été peu à peu désertées par les jeunes qui n’y trouvaient plus d’emploi. Au temps de l’exploitation minière, on levait le nez sur des PME qui cherchaient à venir s’installer dans ces municipalités. On jugeait les salaires offerts par ces PME trop bas. Elles allaient s’installer ailleurs. Cela fait partie du tort causé et de tous les malheurs qu’a apportés la présence des syndicats, dans les diverses régions de notre belle province.

La première fois où nous sommes allés, ma mère et moi, rendre visite à cet oncle demeurant à Lewiston, c’est en autobus qu’on avait fait le voyage au départ de Québec. Il y avait cette ferme qu’il avait acheté qu’on avait hâte de voir et aussi revoir les cousins et cousines.

Lewiston, à l’exemple d’autres villes du Maine et du Vermont, était une ville où il y avait, à l’époque, de nombreuses usines de textile. En allant visiter ces usines, on pouvait y acheter des tissus à la verge, des balances de stock, et il y en avait une grande variété. Je me souviens qu’au retour de cette visite, ma mère ramenait une petite valise (suit case) pleine de tissus. Cette petite valise avait été placée au-dessus de la tête d’un autre voyageur, qui se trouvait être un américain. Le douanier a cru qu’elle lui appartenait et ne l’a pas fait descendre pour vérification. Ma mère en était toute heureuse.

Une autre fois ce fut avec cet oncle, cité en premier lieu, et sa femme que nous y sommes retournés. Il s’était acheté une auto neuve, une Pontiac. On s’était rendu chez-lui en prenant d’abord le train. Avec ce premier grand voyage en automobile, c’était la découverte de merveilleux paysages, ceux de ces forêts qu’on traversait, sur de longues distances et des villages situés le long de la route.

Ce qu’est devenue cette ville par la suite, me fait penser un peu au quartier Maisonneuve, dans notre métropole. Il y avait un quartier de la ville qu’on avait baptisé du nom de « P’tit Canada ». Bien sûr, c’était des gens venant principalement du Québec qui habitaient ce quartier, des gens ayant émigré pour se trouver du travail. Il y avait une église où le service se faisait en français. Au fil des années, avec les fermetures d’usines et aussi dû à la construction de centres commerciaux, du côté de la ville voisine, Auburn, située de l’autre côté d’une rivière séparant les deux villes, c’est le centre-ville qui s’était vidé de ses grands établissements commerciaux.


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En pensant à cette ville où la`population n’a guère augmentée depuis, je me dis qu’on pourrait baptiser l’ancienne ville de Maisonneuve de « P’tit Québec ». …Oh! Pardon, les déesses, je crois que ….mais oui, je reviens à mes récits et souvenirs…

Un des enfants de cet oncle, maintenant décédé, est allé s’installer à Ogunquit, où il est devenu propriétaire d’un motel. J’y suis allé à deux reprises en vacances, en amenant une de mes filles et sa petite fille. Cette ville étant situé au bord de la mer, c’est un excellent endroit où aller passer des vacances. À ce motel, les gens étaient reçus en français. Le restaurant était tenu par la fille de ce cousin et son époux. Les fruits de mer étaient à l’honneur, ma fille aimant surtout la soupe aux palourdes.

Une des chansons que j’ai créées a pour titre « Te souviendrais-tu », les paroles pouvant rappeler des amours de jeunesse, en pensant à tous ces gens qui ont quitté le Québec pour aller travailler dans ces usines de la Nouvelle Angleterre ou à d’autres endroits des États-Unis. Ils sont nombreux ceux qui sont demeurés là-bas et y ont élevé une famille. Des gens qui peuvent, à l’occasion, revenir visiter leur lieu de leur naissance.

Je me souviens des enfants d’une de mes cousines qui, bien que leur mère leur parlait et leur répondait en français, n’en continuaient pas moins à répondre en anglais. Leurs petits amis du voisinage, étaient anglophones et il n’y avait plus d’école francophone, alors ils n’avaient que peu d’autres occasions de parler en français?  

Ce n’est q’après avoir commencé à travailler que j’ai pu rendre visite à des membres de la parenté installés à Garthby, un canton voisin de Disraéli. À cet endroit, il y avait le lac Aylmer, où des villégiateurs venaient passer l’été. Je me souviens du curé qui n’aimait pas voir les femmes se promener en pantalon. Il ne manquait pas l’occasion d’en parler en chaire. Les costumes de bain n’en cachaient pas assez non plus, même s’ils en cachaient plus que ce qu’on peut voir de nos jours, surtout chez les jeunes. C’est à cet endroit qu’au cours d’un été j’avais attrapé mon premier bon coup de soleil. Les crèmes solaires n’existaient pas alors.

Aujourd’hui, il ne reste guère plus que des rentiers dans ces villages ou petites villes. Ainsi va la vie, le malheur des uns faisant le bonheur des autres. Ce qui peut permettre de comprendre ce qui a mené à la multiplication des grandes fermes laitières dans ces régions. Le travail sur les fermes n’intéressait plus les jeunes et ces fermes délaissées ne servent plus qu’à la récolte de foin. À quoi faut-il en attribuer la faute? Il


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semble que c’est une situation qui s’est multipliée chez-nous plus qu’ailleurs. C’est une chose qu’on ne verrait pas en France ou les autres pays d’Europe. Ou bien alors, je me trompe?

L’industrie laitière est subventionnée par le gouvernement afin de maintenir les prix à un bon niveau, mais des quotas sont imposés, ce qui veut dire qu’une partie de ces vastes champs peut demeurer en friche. Certaines de ces fermes n’auraient-elles pas pu servir à d’autres fins? Y aurait-il un rapport quelconque avec les visions de « Ces rêves étranges » dont je fais les récits au début de cet essai? Possible.

……« Comme vous pouvez le réaliser, les petits-enfants, cela fait partie de l’évolution de notre société. Dans notre belle province, des milliers de fermes ont été abandonnées, en même temps que les jeunes désertaient les villages de campagne. ».

Tiens! Dans les actualités de la Presse, à la mi-septembre de 2012, on a pu lire ce titre : Crise alimentaire imminente. Un million d’hectares de terres agricoles du Québec – sur trois millions – est en friche. Une nouvelle crise alimentaire est à nos portes. « Elle va arriver en raison de la flambée du prix des céréales ». La sécheresse aux États-Unis et en Russie a fait bondir de 17% l’indice FAO du prix des céréales en juillet.

« Cela crée une famine additionnelle qui s’ajoute à celle qui est endémique ». … Déjà un milliard d’humains ont faim. En 2050, la population mondiale dépassera neuf milliards Pour les nourrir tous, il faut augmenter la production alimentaire de 70%, calcule la FAO.

C’est le plus grand défi du 21ème siècle disent les agronomes.

Le Québec produit du maïs, du blé et du soya, mais délaisse d’autres céréales comme l’avoine et l’orge. « Cela a un impact sur nos régions périphériques » Il faut diversifier notre agriculture, répondre à la demande, au lieu de produire en fonction des programmes de soutien, en s’endettant toujours plus.
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Alors qu’à chaque année on fait venir des gens du Mexique ou d’autres pays pour les récoltes, n’y aurait-il pas moyen d’offrir à certains de ces gens de venir s’installer sur certaines de ces fermes et de les cultiver, en leur fournissant les moyens de le faire? Ce serait bon pour nous, autant que pour eux. Oh! Ce n’est là qu’une suggestion.
D’autres souvenirs de l’époque suivent.


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Celui de ces petites maisons qu’on appelait les maisons d’été. Elles servaient, durant l’été, à faire la cuisine, à manger, au lavage et divers petits travaux. Durant la période des grandes chaleurs, la grande maison était réservée pour les soirées et demeurait fermée, durant le jour, excepté les jours de pluie ou lorsque les enfants ne pouvaient aller jouer dehors. Cela empêchait la chaleur d’y pénétrer et permettait de garder fraîche la paille des lits, dans les chambres à coucher. Cela ne va pas sans rappeler le plaisir de sauter sur la paille de ces couchettes, avant de s’endormir. Et aussi de sauter dans le foin remplissant les granges, surtout après la période des foins. .Durant l’hiver, cette petite maison demeurait fermée et n’était pas chauffée. .

Je me souviens que, dans la maison de mes grands-parents, d’un côté comme de l’autre, le bas formait une grande salle ouverte dans laquelle étaient installés les appareils de chauffage au bois et le poêle qui servait à la cuisson des aliments. Elle était reliée à la salle à manger et servait, lors des réunions de famille, pour la danse, les rigodons et les tours de chansons.

D’un côté de cette salle, il y avait ce qu’on appelait le salon des amoureux, ouvert seulement pour les grandes occasions et occupé alors surtout par les jeunes. Sur l’autre côté, il y avait la chambre à coucher des maîtres. Il y avait l’escalier montant aux autres chambres installées à l’étage et un autre descendant à la cave où étaient gardés les légumes. Pas de glacière pour garder les aliments frais. Le lait, les œufs et autres, c’était au jour le jour, frais de la ferme, et le pain était fait maison.

Va sans dire qu’il y avait une grande table dans la salle à manger pour de grandes tablées d’adultes et d’enfants. Tuer le cochon, c’était au temps froid, pour faire des tourtières, des fèves au lard, du ragoût de pattes de cochon et autres mets populaires du temps des fêtes et, plus tard, au temps des sucres. On y est allé à une occasion, à une cabane d’un de mes oncles, en famille, au cours de nos années de mariage.

Bon, il faudrait bien que j’en vienne maintenant à mes premières années de travail. Après les deux années de collège, avait suivi un an d’études dans une école commerciale à Québec où on enseignait l’anglais, la sténo et la dactylo principalement. Ce qui m’avait permis d’obtenir un premier emploi temporaire dans un bureau à Québec. C’est ainsi que dès l’âge de 17 ans que j’avais commencé à travailler.

Quelque temps auparavant, ma mère avait décidé de déménager à


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Québec, car pour se rendre à cette école mentionnée, il fallait d’abord aller prendre le traversier et ensuite prendre le tramway pour me rendre jusqu’à la haute ville. .. C’est ainsi qu’il y a eu le déménagement qui s’est fait un premier mai, et c’est sur la côte d’Abraham qu’on est allé demeurer, ce qui me sauvait de ces longs voyagements.

Toutefois après un premier emploi temporaire, je m’en étais trouvé un autre mais, cette fois, c’était à Lévis pour le CNR (Les chemins de fer Canadien National), au bureau du fret, sur les quais, face à la gare. Ce furent les voyagements de Québec à Lévis qui commencèrent et cela six jours par semaine, car la semaine de travail incluait alors aussi le samedi. C’était durant la dernière grande guerre et, dans tous les domaines, on était à la recherche de travailleurs.

Comme mentionné c’était durant la guerre et il y avait donc beaucoup d’activités. Chaque jour, arrivaient des wagons pleins d’acier et de matériaux divers destinés aux chantiers maritimes de Lauzon où on construisait des navires de guerre. De plus, à Lévis, on bénéficiait de taux spéciaux pour le transport du grain et de la farine, vers les provinces maritimes, de sorte que plusieurs établissements de commerce en gros s’étaient installés le long des rives.

La gare était aussi sur le passage des trains de passagers, Océan Limitée et Express Maritime et elle était le terminus des trains du Québec Central, une compagnie qui opérait une ligne de chemin de fer reliant Lévis à Sherbrooke. Les bureaux et hangars de fret de cette dernière occupaient une partie des bâtiments du CN, là où je travaillais.

.Le Québec Central est une ligne de chemin de fer qu’on essaie de ranimer aujourd’hui, mais avec un succès limité. Pourtant, ce serait bien utile de le faire, mais on demeure trop attaché au transport routier.

J’ai travaillé à cet endroit jusqu’en 1945 et durant ces trois années, il n’y a eu qu’une seule journée où je n’ai pu prendre le traversier, pour me ramener à Québec. Ce jour-là, ce sont tous les usagers du traversier qui furent obligés de demeurer à coucher à Lévis, dans des wagons et dans la gare, pour ceux qui ne pouvaient trouver d’autre endroit.
C’était à la toute fin de novembre, une façon de saluer la venue du dernier mois de l’année, avec une première tempête d’hiver qui avait tout paralysé. Pluie, verglas, neige, vents forts poussant de fortes vagues sur les quais, les inondant en fin de journée, l’eau se rendant jusqu’au quai de la gare … et voilà le plat qui nous a été servi par les dieux pour cette


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journée-là. Un des pontons des traversiers d’été, encore en fonction suite à un automne où la température avait été particulièrement clémente, avait été emporté, forçant les traversiers à aller se réfugier dans le bassin Louise à Québec.

Un train préparé en toute hâte, en fin d’après-midi, visant à emmener tous ces travailleurs qui remplissaient la salle d’attente de la gare, à Québec, n’a pu partir, car l’eau commençait à couvrir la voie ferrée. Cette dernière fut d’ailleurs emportée à deux endroits, soit, à la pointe Lévis et à la pointe Lauzon. Le pont de Québec avait été fermé à la circulation, à cause de la neige accumulée.

Des toits soulevés par les vents, plus d’électricité, quelques jours sans train, c’est ainsi que l’hiver s’était installé en force, les grandes routes se trouvant ainsi fermées, car on ne les entretenait pas en hiver à l’époque. Le train devenait le principal lien de communications entre les villes et les villages de campagne situés le long de son parcours.

Le lendemain de cette journée, les traversiers d’hiver (les cuves, comme on les avait baptisés), sont entrés en fonction, d’abord principalement pour les passagers, ne pouvant accepter les véhicules que lorsque la rampe d’accès était au bon niveau, cela jusqu’au rétablissement du courant électrique permettant de l’activer.

À Québec, peu de gens se souviendraient de cela, car c’est arrivé de l’autre côté du fleuve, par rapport à eux. Et cela ne peut se produire que lors des grandes marées d’automne, quand tout concorde, donc possiblement une ou deux fois par siècle.

Quelques petits détails :

Au contraire de ce qui se produit de nos jours, ou de ce qui s’est produit lors de cette fameuse crise du verglas, l’ensemble des gens, pouvaient demeurer au chaud dans leur demeure, car le chauffage à l’électricité n’était pas répandu comme de nos jours. Là où je m’étais rendu passer la nuit, chez une veuve qui était une amie de ma mère, on utilisait le charbon pour le chauffage et c’était de même pour un grand nombre de maisons où c’était le bois ou le charbon qu’on utilisait.

Oh? Avant de continuer, j’allais oublier de mentionner que, comme tous les jeunes qui atteignaient l’âge voulu, j’ai été appelé à me présenter afin de passer des examens en vue de l’entraînement militaire obligatoire


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C’était au cours de la dernières année de la guerre et, heureuse coïncidence, le médecin devant qui je suis passé avait soigné mon frère durant son hospitalisation pour cette maladie d’enfance qui l’avait affecté et dont je parle ailleurs.

Ce médecin, connaissant bien la situation où se trouvait ma mère, a trouvé une bonne raison pour m’exempter de cette participation à l’effort de guerre, celle de faire partie de l’armée. Un petit os placé de travers dans le nez et qui bloquait un tant soit peu la respiration par le nez et le conseil d’attendre la fin de la guerre pour faire enlever ce petit obstacle. Et voilà. C’était en 1944 et déjà on commençait à sentir la fin de cette guerre mondiale….J’ai fait enlever ce petit os au cours des années suivantes.

Parlant de cette guerre, un des frères de ma mère y a participé. Durant le séjour de son régiment en Hollande, il a fait la connaissance d’une femme qu’il a mariée par la suite, après son retour. Il s’était engagé volontairement à participer à cette guerre.. Pas si mal comme récompense. Après son retour, il est allé s’installer à Windsor, en Ontario. Au cours des années où j’ai travaillé sur la côté Nord, j’ai emmené ma mère et mon frère avec moi pour lui rendre visite. Il avait trois jeunes enfants qu’on avait été heureux de voir. Il nous avait amenés visiter Détroit durant notre séjour. Au retour, nous avions couché à Toronto et le lendemain, j’ai fait le reste du voyage, en passant par Montréal et ensuite par Québec, où j’ai laissé ma mère et mon frère, avant de continuer jusqu’à Labrieville, où je suis arrivé tard en soirée.

Après la fin de la guerre, il y a eu le retour au pays des soldats envoyés outre-mer. Ces derniers avaient le droit de retourner à l’emploi qu’ils occupaient avant leur appel pour l’armée. C’est ainsi, et aussi suite à une diminution importante du transport par fret, que, de retour des vacances d’été, j’ai appris que mon emploi avait été affiché, durant mon absence, et assigné à un autre nouveau venu. Pas encore définitivement, car j’ai dû montrer le travail au remplaçant, avant qu’il prenne la place, donc un répit de quelques petits mois. On peut donc dire que c’était un petit effort de guerre.

Cet employé qui devait me remplacer travaillait antérieurement dans une petite station de village où le travail d’écriture se faisait manuellement, sans l’utilisation de la machine à écrire. Il a donc dû apprendre à taper sur la machine à écrire, avant de pouvoir prendre ma place et remplir ensuite la tâche. Pendant ce temps, j’avais l’obligation de faire une partie du travail afin de l’aider. Exigences syndicales.


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C’était une double tâche, car j’avais déjà été rétrogradé de « rater and biller » à « biller ». Mais oui, ce sont les termes anglais qui étaient utilisés, ce qui se traduirait par « facturer » C’était les factures d’envoi énumérant les divers articles ou matériaux expédiés qu’il fallait taper à la machine et il y en avait, heureusement, beaucoup moins, qu’au cours des périodes précédentes. Celles qui avaient le plus d’items, c’était dans la quincaillerie Il y avait un marchand en gros dont l’établissement était un peu plus loin sur les quais. Il y avait aussi les grossistes en farine dont les expéditions étaient nombreuses. C’était beaucoup de travail.

Ces machines à écrire (Billing machines) qu’on utilisait, avaient de plus longs chariots que les machines à écrire ordinaires. Certaines factures, pour des envois aux États-Unis, pouvaient avoir jusqu’à 13 copies, la reproduction se faisant par de minces feuilles de papier carbone intercalées entre chacune et qu’on enlevait et jetait après usage. Les factures étaient contenues dans des boites que l’on plaçait à l’arrière de la machine, d’où elles se déroulaient l’une après l’autre sur la machine, la facture terminée étant détachée du reste. . .

Au fil des ans, j’avais acquis une grande rapidité et je m’en étais étonné moi-même. J’aurais pu en défier plus d’un à la vitesse L’autre tâche de « rater » consistait à établir les taux et calculer les montants à payer. Pour résumer le tout, disons que je revenais à la case départ, comme emploi, sous l’œil d’un nouveau chef, devenu aussi chef de gare, un ancien major de l’armée, ayant des crochets au bout des bras servant de mains pour son travail, en attendant la fin de l’emploi.

Comme je ne pouvais être transféré du côté de Québec, car c’était un autre district et il aurait fallu que je recommence à zéro, question de séniorité, j’avais aussi le choix d’aller travailler quelque part dans une petite station de campagne, où il m’aurait aussi fallu trouver un endroit où loger. Valait donc mieux me trouver tout simplement un autre emploi.

Ma mère ayant déjà fait de la couture pour la femme d’un ministre, comme déjà mentionné, c’est grâce à cela que je me suis trouvé à travailler pour le gouvernement du Québec, ministère des travaux publics, service des ponts, bureaux situés près de l’entrée principale de l’édifice du parlement. C’était en 1945.

Je pouvais désormais me rendre à pied au travail. Les heures de travail étaient moins longues. À un salaire de 100$ par mois, comme secrétaire pour l’assistant ingénieur en chef. Un salaire moins élevé, mais


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un emploi sûr et un travail plaisant, qui me permettait en même temps d’apprendre. Au fil des années j’étais devenu assistant-contrôleur des dépenses, un titre qu’on m’avait donné parce que j’avais accompli le travail de contrôleur, durant quelques mois, en l’absence, pour cause de maladie, de celui qui occupait l’emploi.

On comprendra que les salaires et les promotions, c’était à la discrétion des ministres. C’est ainsi qu’un comptable en chef n’avait nullement besoin d’être un comptable de métier et ainsi de suite. Il y avait des subalternes capables de faire le travail, c’est ce qui importait. Il faut dire que dans ces bureaux, le travail n’était qu’une routine.

Comme la construction de ponts et les travaux de voirie se faisaient surtout l’été (on ne possédait pas à l’époque les moyens qu’on a aujourd’hui de poursuivre les travaux par temps froid), il y avait donc des périodes, durant la saison morte où on avait plus de temps libre, ce qui permettait d’aller fouiller dans les anciens dossiers et de faire des petites découvertes.

De découvrir que les sautes d’humeur de la nature sont imprévisibles et les beaucerons en savent quelque chose. À chaque année il y avait des ponts emportés par les crues printanières, dans un endroit ou l’autre de la rivière Chaudière. D’autres désastres imprévus peuvent aussi se produire au cours d’une année. Des ponts peuvent être emportés à des endroits où on ne croirait pas cela possible. Des petits ruisseaux peuvent soudainement se transformer en rivières, emportant tout sur leur passage. C’est ainsi que j’ai lu que c’était arrivé dans un rang non loin de l’endroit où je suis né, alors qu’un petit pont en bois avait été emporté, au cours d’un orage d’été.

Cela m’avait donné l’idée, en envoyant les données et les descriptions de projets importants de construction de ponts, pour des revues techniques, d’y ajouter quelques détails historiques, sur les lieux ou sur le personnage dont le nom avait été donné au projet, comme celui du Curé Labelle.

Au cours de ces années (1945-50), il y a eu la construction du pont Duplessis, à Trois-Rivières. On se souvient qu'en 1951, est survenue la chute de ce pont. Dans l'enquête qui a suivi, on a essayé de faire croire que c'était la faute des communistes, puis que c'était l'acier qui n'était pas de bonne qualité, ou quoi d’autre encore? Demeure un fait qui n'a jamais a été mentionné alors et que le grand public ignore. C’est ce qui suit…


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Il y avait un ingénieur du nom de W.C. Thomson, retraité de la Dominion Bridge et agissant comme ingénieur conseil pour le ministère, qui avait examiné les plans soumis, comprenant trois genres de structures différentes. Dans un rapport écrit, que j’ai tapé à la machine à écrire, ses recommandations n’allaient pas pour le choix de la structure retenue, mais plutôt pour une des deux autres. Il s'agissait d'un nouveau concept de construction de pont dont il n'existait aucun précédent au Québec, soit une structure formée de poutres continues en acier soudé. Les seuls ponts du genre qui existaient alors avaient été construits aux États-Unis et avec des travées moins longues que celles envisagées pour ce pont.

C'est sur le fait qu’il y avait trop de facteurs inconnus que cet ingénieur s’appuyait pour ses recommandations. Le coût des deux autres projets était cependant plus élevé. Ce rapport avait été contresigné par Camille Milot, assistant-ingénieur en chef, Olivier Desjardins, ingénieur en chef et un autre ingénieur du nom de Martin, dont j'ai oublié le prénom et qui était en charge des plans. C'est le coût moins élevé du premier, qui a fait pencher la balance dans le choix final.

Disons qu’à Trois-Rivières, les gens ont toujours cru que c'était dû au froid glacial de cette nuit-là que le pont s’est écroulé et ils avaient raison. La Providence était toutefois du côté de Duplessis, car l'ingénieur Thomson était décédé, quand est survenu la chute du pont, et moi je n'étais plus à l'emploi du gouvernement. J’ai su par la suite, que dès le matin de la catastrophe, tous les dossiers du pont s'étaient retrouvés sur le bureau du sous-ministre, Yvan Vallée, et on peut deviner la suite, surtout que c'est ce dernier qui avait fait pencher la balance dans le choix final du projet. … C'était un précédent, le pont avec les plus longues travées du genre et cela constituait, par le fait même, un exploit.

- Je persiste à dire que le pont de Trois-Rivières est l’un des plus beaux de la province. Jamais un pont n’a été si bien construit. … En affirmant cela, Duplessis avait raison, car on ne peut imputer aux constructeurs la faute d’un facteur qui était inconnu à l’époque. Le froid intense et le vent glacial de cette nuit d’hiver étaient la cause de cette chute. C’est ce que l’histoire doit retenir. L’entrepreneur général était Dufresne Construction.
Pour l’acier c’était Dominion Bridge. C’est par des poutres plus grosses, que la structure a ensuite été remplacée et par le même fournisseur.

Il y a eu aussi, durant ces années, le contrat de l’installation d’une nouvelle voie charretière sur le pont de Québec. L’espace entre les garde- corps séparant les trois voies existantes, les deux voies ferrées et la voie


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charretière, était trop restreint pour permettre la circulation des véhicules dans les deux sens. Ces garde-corps faisaient partie de la structure du pont, le choix a donc été le suivant : enlever les rails d’une des deux voies de chemin de fer et installer la nouvelle voie charretière au-dessus du garde-corps séparant cette voie de l’ancienne voie charretière où on ne circulait auparavant que dans un sens à la fois. Cette nouvelle voie charretière permettait la circulation dans les deux sens, l’autre voie ferrée demeurant en fonction. Contrat : Dufresne Construction
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« Des élus du Bloc Québécois auraient voulu que l’entretien de ce pont soit remis entre les mains du gouvernement provincial? »…J’estime qu’ils étaient inconscients, ces gens là!! Car….

Tant qu’à faire, Ottawa aurait pu décider d’enlever cette voie charretière et réinstaller des rails afin de permettre aux trains de circuler sur une deuxième voie ferrée, comme cela se faisait aux temps anciens. Cela dans le but de faire circuler, entre autres, des trains de banlieue pour le déplacement des travailleurs et voyageurs entre les deux rives. Et remettre l’ancienne voie charretière à circulation unique, dans un sens, le matin, à l’heure de pointe, et dans l’autre sens, l’après-midi. Cela contribuerait à diminuer la pollution de l’air !!

En y pensant bien, alors qu’il est beaucoup question de trains TGV, notamment d’une ligne de chemin de fer reliant Québec à Windsor, pourquoi ne pas penser plutôt à une ligne de trains rapides transcontinentale, « coast to coast », reliant les capitales provinciales entre elles, de Vancouver à Halifax. Un train qui passerait par la rive sud,… liaison pour Québec via cette ligne de trains de banlieue?

Oh! Ce n’est qu’une suggestion, question de s’amuser.

Au fait, ne serait-ce pas une bonne idée à envisager pour le pont Victoria, à Montréal? … Soit, celle de remplacer la voie charretière par une voie ferrée, mais pas dans le but de faire circuler des trains de banlieue pour des passagers sur cette deuxième voie. Penser plutôt au transport des marchandises. Au transport du fret. Pour des livraisons à aller faire; sur l’île. Cela en vue de mettre un bon nombre de ces camions-remorques ou autres camions lourds en mode « piggy back » sur des wagons pour les faire traverser le fleuve au lieu de les envoyer passer par le pont Champlain, le pont Mercier ou le tunnel. On aime tellement ça voir ces camions-remorques se promener dans les rues de la métropole?... Et vous, les déesses, qu’en dites-vous? Pour l’avenir de


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nos enfants, ce serait tellement mieux. .

On pourrait ainsi aller pousser ensuite ces wagons aux portes d’entrepôts installés sur l’île, où ils pourraient être déchargés, comme cela se faisait autrefois. Cela dans le but de diminuer la présence d’une partie de ces mastodontes sur nos ponts et d’en diminuer le nombre circulant sur nos grandes routes et dans les rues de la ville.

 Non, ce n’est pas rêver en couleurs, les petits-enfants, que de penser à cela, car on sera obligé de le faire, un jour ou l’autre, surtout en pensant aux surprises que peut nous réserver l’hiver et à ses chutes de neige qui causent bien des problèmes. On devrait commencer à y songer dès maintenant. Cela sans compter que plus on attendra, plus cela coûtera cher … . Il se fait même un peu tard pour cela. Qui en paiera le coût? Vous et tous ces autres jeunes enfants qui grandiront et vieilliront, en voyant la pollution de l’air étouffer notre métropole.

Quant aux autres véhicules, nos dirigeants devraient chercher à en diminuer le nombre circulant dans nos rues et sur nos routes, plutôt que de penser à satisfaire aux besoins d’une circulation qui augmente sans cesse. Là, je crois qu’on manque d’un peu d’imagination.

Oh! Pardon. Voilà que je me suis encore un peu égaré dans mes pensées. … Où en étais-je rendu? Ah Oui ….il y a cet autre souvenir. ….. C’était en 1949, et c’est celui de l’église Saint-Vincent de Paul, que je voyais détruire par les flammes. Elle était située sur la Côte d’Abraham, sur un coin de rue oblique, face à l’endroit où nous habitions, au centre d’un bâtiment logeant, d’un côté, un internat connu sous le nom de patronage Saint-Vincent de Paul et, de l’autre, un juvénat. Une grande partie de ce bâtiment avait aussi été détruite en même temps que l’église.

Le feu avait débuté, entre deux messes, un dimanche matin, dans un escalier conduisant au jubé et s’était ensuite répandu dans tout le bâtiment et à ceux attenants. De l’intérieur de notre logement, en approchant de la vitre des fenêtres avant, on pouvait sentir la chaleur des flammes. On a craint, à un certain moment, que le clocher ne tombe vers l’avant, dans la rue, C’est pourquoi les pompiers s’étaient reculés, mais le clocher est tombé vers l’intérieur, les trois cloches, installées l’année précédente, se retrouvant au fond du deuxième sous-sol.
….Dieu n’y pouvait rien, même si c’était un temple dédié à l’un des saints de l’église catholique. Ce n’était qu’un temple bien ordinaire.



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L’église a été reconstruite par la suite, mais elle est maintenant démolie. Même la façade qui demeurait encore debout a été mise à terre. Cela après des années de vaines discussions et d’attente.

Ces pensées que je vais citer, mes petits enfants, elles ne m’auraient pas traversé l’esprit, à l’époque. Mais, comme je venais m’installer dans la métropole, par la suite, elles peuvent tout aussi bien s’appliquer aux églises fermées de la métropole. Montréal était, à ce qu’on disait, la ville aux 100 clochers. Un bon nombre de ces clochers n’existent plus ou s’élèvent encore dans le ciel sur des bâtiments vides.

« Il est illusoire de croire que Dieu puisse habiter nos temples religieux. Quand ils sont déserts, aucun signe ne permet d’y croire. Alors pourquoi n’avoir pas tout simplement remis ces pierres ayant servi à la construction de ce temple, comme c’est le cas pour d’autres temples, à la nature, au sol où elles appartiennent. C’est par la main de l’homme que ces temples seraient construits, tout comme l’auraient été ceux de la Grèce et de la Rome antiques? On croit encore que, même en n’étant plus des pratiquants, on peut quand même aller au ciel?

À la vue de ce qui se passe présentement dans le domaine de la construction, on n’a pas manqué l’occasion de dire qu’on imitait les méthodes de Duplessis. Je dirais que ce n’est pas vraiment cela. Je me souviens qu’on reprochait à ce gouvernement de ne pas demander de soumissions. Vrai que les entrepreneurs qui obtenaient les contrats étaient choisis d’avance. La répartition se faisait selon les projets mis de l’avant pour l’année. Pour faire taire les critiques, les entrepreneurs se sont mis tout simplement à s’échanger les soumissions entre eux, selon un système où les montants étaient établis en conséquence. Sans oublier la petite somme à verser au parti par l’entrepreneur choisi pour les travaux à exécuter, la construction d’un pont ou autre.

Le but principal, dans la vision de Duplessis, était de favoriser les entrepreneurs locaux, autant que possible. Aussi, celui de l’utilisation du bois local, pour les ponts en bois. On peut se souvenir que ces derniers étaient nombreux à l’époque, les ponts construits en béton étant le petit nombre. Il y aurait eu pénurie de bois à certains moments? Et aussi d’acier d’armature? On était dans la période d’après-guerre. Mais, curieusement, certains fournisseurs en avaient en réserve. Les dépassements de coûts étaient peu nombreux.
« Est-ce qu’on aurait utilisé ce système à Laval afin de contourner les exigences syndicales? Tout de même avec demandes de soumissions ».


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Pour la construction de ponts importants, comme celui du pont de Trois-Rivières, le `pont Duplessis, c’était différent. On voulait avoir le meilleur entrepreneur. Le choix a été Dufresne Construction (pont Jacques-Cartier). L’entente était : le coût des travaux, plus un certain pourcentage, comme profit. On faisant confiance à l’expertise de Dufresne Construction .Oh! Le 3% dont on parle de nos jours, viendrait-il de là? Représentant le pourcentage versé au compte du parti?

Ce système a pu changer et s’améliorer par la suite mais, au fil des ans, un autre entrepreneur avait remplacé Dufresne Construction comme principal entrepreneur. Ce dernier, on l’avait baptisé du nom de « bête à sept têtes », à cause de l’utilisation de noms différents dans l’obtention de contrats. Est-ce si différent de cela, de nos jours? Je n’ai pas la réponse à cela. Pour ce dernier constructeur, après le décès de Duplessis, ce fut la fin de ces contrats du gouvernement.

Je me souviens, d’un autre côté, qu’on avait commencé à publier, quelques scandales dans le journal Le Devoir, sous la plume d’un journaliste. C’était vers la fin des années quarante ou au début des années cinquante? On avait demandé à ceux qui avaient eu connaissance de certains faits douteux, d’envoyer des lettres. Cela n’avait pas duré longtemps. J’en avais envoyé moi-même, mais tout s’était arrêté soudainement, quand ce journaliste, F Z.… avait dû quitter la métropole pour se retrouver à New York.

En 1950, je quittais cet emploi au service Gouvernement Raison du départ? J’avais osé faire signer une pétition, avec la participation d’autre membres du personnel, afin d’obtenir des augmentations de salaires. Nous devions avoir l’appui des chefs de bureau, dont l’ingénieur en chef, mais, lorsque la pétition a été présentée au sous-ministre (une première, disait-t-on) ces derniers se sont tous désistés.

Après cela, on m’a signifié que je ne pouvais exiger le même salaire que celui du contrôleur des dépenses, ce que j’étais loin de faire, et dit que si je n’étais pas satisfait de mon salaire ($150$ par mois), je n’avais qu’à quitter. Ce que j’ai fait. … Après avoir occupé quelques petits emplois et avoir tenté ma chance dans la tenue d’un petit commerce qui n’avait pas marché, c’est vers Montréal que j’ai jeté un regard et c’est ainsi, qu’après avoir obtenu un emploi, je quittais Québec pour la métropole





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CHAPITRE III

DANS LE TOURBILLON DE LA VIE.


C’était en 1951 un emploi d’une durée de six mois, pour le gouvernement fédéral, à la révision des cartes de recensement, lors de la tenue du premier recensement général tenu au Canada. Salaire de 200$ par mois, déjà mieux qu’à Québec.

En venant m’installer dans la métropole, il me fallait trouver un endroit où loger. En arrivant, je me suis donc mis à la recherche et j’ai trouvé une maison de chambre et pension sur la rue Sherbrooke. C’était une première expérience. Je dois ajouter qu’elles étaient nombreuses à l’époque, sur rue Cherrier, rue Saint-Denis, rue Saint-Hubert et d’autres endroits où je suis aussi allé habiter, par la suite. Les bureaux où je devais aller travailler étaient situés dans le bas de la ville. Il y avait le tramway pour les déplacements.

Cette année là fut la première année où j’ai fêté Noël loin de la famille. Je suis allé à Québec seulement pour le jour de l’an. Je me souviens qu’en allant prendre le train, fin décembre, il faisait un temps doux et qu’il n’y avait pas de neige au sol.

Après ce premier emploi, suivirent d’autres petits emplois dans divers établissements de la métropole, tout cela dans l’attente de pouvoir trouver un emploi plus régulier, chose difficile quand tu viens d’une autre ville.

Un de ces emplois temporaires fut dans un entrepôt de réfrigération. Je me souviens d’un importateur qui avait tenté de commercialiser la vente de viande de baleine, sous forme de steaks provenant de viande dégraissée. Cela n’avait pas marché. Pour les mêmes raisons que la viande de cheval? Possible. Il avait offert d’en acheter à ceux qui en voulaient. Les tranches de viande congelés étaient enveloppées et placées dans de petites boites de carton. J’en avais pris une boite que j’ai amenée à la pension où je demeurais. La maîtresse de la pension avait accepté d’en faire cuire, mais refusa d’y goûter. C’était une viande rouge semblable à celle du cheval, à l’exception qu’elle laissait un petit arrière-goût de poisson dans la bouche. .Pour ma part, je n’avais pas détesté.

Ces maisons de chambre et pension, comme il en existait de


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nombreuses, à l’époque, rue Saint-Denis, rue Cherrier, rue Saint-Hubert et ailleurs, on les a toutes fait disparaître depuis. Y compris les dernières qui existaient rue Sherbrooke qu’on a remplacé par des blocs de condos, ces dernières années. C’est tout le passé de la métropole qu’on mène vers l’oubli, comme si on ne l’aimait pas. C’est malheureux.

En comparant avec ce qui existe aujourd’hui, je comprends pourquoi on se plaint de manquer de main d’œuvre dans bien des établissements. Où peuvent aller s’installer les nouveaux venus? .Les étudiants à la recherche d’un premier emploi? Pas facile de se trouver un logement. Et pas facile de le quitter ensuite et déménager ailleurs.

En 1953, à la recherche d’un autre emploi, on m’en a offert un à l’extérieur. Par goût de changement, c’est à Goose Bay, au Labrador, que je me suis dirigé pour aller travailler pour une compagnie, Drake-Merritt, formée d’un consortium regroupant une compagnie canadienne et une compagnie américaine. Pour un projet d’installation de nouveaux campements et l’ajout de pistes d’atterrissage pour les avions d’entraînement militaire américains. Il y avait là aussi une base d’entraînement pour les avions militaires canadiens qui existe toujours.

Le choix de l’endroit, Goose Bay, pour y construire un aéroport, autant pour usage civil que militaire, est le fait que c’était une vaste étendue plane, une plaine de sable, ce qui simplifiait beaucoup le travail pour l’installation des pistes d’atterrissage. Et c’était non loin de la mer, où il y a aussi un port.

C’est au mois de février que je quittais Montréal. À l’arrivée à Goose Bay, même s’il faisait plus froid (de -10 à -20) cela m’avait semblé moins froid. Climat plus sec, plus agréable et peu de neige, durant l’hiver. Il en était tombé, par ailleurs, à la mi-juin. Le temps s’était réchauffé par la suite, de sorte que deux semaines plus tard, en entrant au travail, les meubles, les planchers, les outils de travail, en somme, tout était recouvert d’une mince couche de sable que de forts vents, soufflant au cours de la nuit, avaient fait pénétrer à l’intérieur. Et ce fut ensuite un feu de forêt qui a été une menace.

La forêt dans cette partie du Labrador ne contient que des arbres chétifs que le feu poussé par des vents consommait vite. Le danger a été que le feu se dirigeait vers les réservoirs, situés à l’extérieur du village et des campements. Heureusement, le vent changeant soudainement de direction, le danger avait été écarté.


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Le personnel des bureaux (je travaillais du côté de l’entrepôt où était emmagasiné le matériel de construction) était logé dans des camps où étaient alignés des lits superposés sur deux rangées. Les toilettes, les lavabos et les douches étaient regroupés dans des aires ouvertes, à l’usage de tous. De leur côté, les ouvriers étaient logés dans de grands hangars où s’alignaient les lits superposés sur plusieurs rangées.

Je me souviens qu’en entrant dans ces hangars, ça sentait le chausson. … Un des avantages de travailler dans un endroit comme cela, était que le salaire comprenait logement et nourriture, ce qui n’était pas à dédaigner. …On ne verrait plus de telles installations de nos jours, du moins pas dans notre belle province.

Comme membre du personnel de bureau, on avait l’avantage de pouvoir se rendre du côté de la base américaine, voir des films au cinéma (les tout derniers sortis) et assister à des spectacles donnés une fois par mois. C’était à une vingtaine de minutes de marche.

Je me souviens d’un français qui avait quitté, après un séjour de six mois, pour des vacances, en projetant un voyage en France. Il est revenu bredouille, deux semaines plus tard, s’étant fait voler son argent par une fille de rencontre, dans la métropole. Les dépenses de transport étaient payées après 6 mois de travail. Si un travailleur quittait avant, il devait les payer de ses poches.

De retour dans la métropole, j’ai occupé divers emplois, surtout dans le domaine du transport, un domaine où il était plus facile d’en trouver. Mais c’est ainsi qu’alors que je travaillais pour Smith Transport, une grève avait été déclanchée par les camionneurs. Je me suis donc retrouvé en arrêt de travail temporaire, obligé de chercher ailleurs.

Je me souviens d’en avoir trouvé un autre pour une autre compagnie de transport, mais là encore, diminution des commandes, je me retrouve à nouveau mis à pied de façon temporaire. C’est là qu’au bureau d’emploi, on m’en a offert un à l’extérieur, sur la côte Nord. J’ai hésité un peu, mais à l’idée que ce pourrait être dans un endroit plaisant, j’ai accepté.

Je laissais toutefois derrière moi plusieurs souvenirs et je m’en voudrais de ne pas en parler. Surtout des cafés et des clubs de nuit que je fréquentais à l’époque. C’est ainsi que j’avais fait la connaissance d’un chef d’orchestre, non pas un grand chef, mais un pianiste qui avait formé un petit groupe jouant dans un club de nuit, le Café de l’est. Ce pianiste


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(André Mirande) avait créé quelques chansons dont une avait attiré mon attention. Elle avait pour titre « Jackie » J’avais pensé à en créer une version anglaise. J’avais mis des paroles sur d’autres mélodies qu’il avait crées dont une à laquelle j’avais donné le titre de « Noël est dans mon coeur ». Je me souviens de l’avoir entendue sur les ondes de la radio à quelques reprises au cours des années qui ont suivi. … Sur une autre de ses musiques, j’avais créé la chanson qui a pour titre « La sérénade du vieux moulin ». Par la suite, j’ai créé une autre mélodie pour ces paroles, tout en gardant en mémoire la première. J’en ai gardé le souvenir.

J’avais eu l’idée d’envoyer trois de mes créations à un concours de la Chanson Canadienne. Deux ont été interprétées. Pour ceux qui s’en souviennent, c’est la chanson « En veillant sur l’perron » interprétée par Dominique Michel qui l’avait emportée. J’ai reçu un disque souvenir que j’ai gardé durant quelques années, avant de m’en défaire.

Le propriétaire du studio où l’enregistrement de ces chansons a été réalisé, faisait partie d’un de ces groupes qui ont animé les nuits de Montréal, « Les Tune-up Boys ». Qui se souvient de Claude Blanchard? Et de combien d’autres artistes de l’époque?

Ce pianiste avait ouvert, par la suite, un commerce de vente d’instruments de musique, rue Jean Talon, dans lequel il y avait aussi un petit studio où il enseignait le piano. Il cherchait à oublier le reste. J’avais eu alors l’envie d’apprendre à jouer du piano et commencé à suivre des cours, mais abandonné par la suite.

Cette chanson, dont le titre est plus haut, est incluse dans ce groupe d’autres chansons, que j’ai créées et fait enregistrer par la suite, certaines après avoir pris ma retraite. Elles se retrouvent sous le titre de « Le tour du Québec en musique et en chansons ». Les arrangements musicaux pour la musique de « En croisière sur le Saint-Laurent » ont été faits par Guy Lévesque et les autres par Claude Émond. Ce dernier a abandonné le piano à sa retraite. Il avait commis un disque regroupant quelques œuvres, dont une des miennes. …. Déception? Au Québec, les petits auteurs indépendants ne trouvent pas d’écoute à la radio.

Quand je pense à ces paroles « J’aime les nuits de Montréal », ces nuits, c’était celles des nombreux clubs et cafés qui existaient à l’époque. Jacques Normand n’en reviendrait pas de voir ce que sont devenus ces quartiers de l’est de la métropole, depuis.



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Celui qui a été gérant des Promenades Ontario durant de nombreuses années, Roger Gallagher, regrettait de ne pas voir les touristes descendre jusqu’aux Promenades Ontario lors des ventes de trottoir. On a tout simplement fermé la porte aux Promenades, en refusant de les prolonger, au moins jusqu’au Marché Maisonneuve et de créer des liens avec le site Olympique, à partir de cet endroit. Est-il possible que cela puisse durer encore, alors qu’on fêtera le 40ème anniversaire de la tenue des jeux en 2016? Et qu’il y a tous ces nombreux amateurs qui ont manifesté le désir du retour d’une équipe du baseball majeur, les Expos.

Oh! Me voilà rendu loin dans mes souvenirs, n’est-ce pas? Et j’allais oublier ces maisons de chambre et pension où j’ai habitées et fait la connaissance de nombreux français. Entre autres, une maison de la rue Saint-Vincent, dans le bas de la ville, où ils étaient 6 ou 7 à se partager les autres chambres à coucher. Il y avait non loin, le carré Viger, un lieu de rassemblement pour eux. .

Je me rappelle d’un d’entre eux venant de la région viticole de Mâcon et qui avait l’habitude de prendre son litre de vin à chaque jour, en France. Mais, au coût des bouteilles de vin, chez-nous, il s’était rabattu sur le jus de raisin, à défaut de mieux. D’un autre qui avait signé un contrat pour venir travailler sur une ferme afin de pouvoir émigrer chez-nous. Après avoir rempli son contrat, en recevant un maigre salaire, il était à la recherche d’un autre emploi. Il a quitté pour Sept-îles.

Il y eut aussi cet autre qui ne portait pas de bas, préférant aller pieds nus dans ses chaussures. Il a été atteint de la tuberculose et envoyé dans un sanatorium, à Québec Ce qui démontre les difficultés que rencontraient les français désirant venir s’installer chez-nous à l’époque.

Duplessis n’aimait pas beaucoup ces immigrés, venant d’une France qui nous avait abandonnés au sort des anglais. C’est ce qui explique les difficultés qu’ils avaient à se trouver du travail dans la métropole. Aussi le fait qu’ils ont été nombreux à quitter pour aller travailler dans des endroits éloignés, comme Sept-îles.

Un dernier, avec qui je m’étais lié d’amitié, était d’abord venu seul pour se trouver du travail, dans le but de faire ensuite venir sa famille. C’était un ébéniste de métier, mais il avait dû se trouver du travail, comme menuisier, dans le domaine de la construction de logements pour gagner sa vie. Je me souviens qu’il avait trouvé horrible notre façon de construire ces blocs de logement en série (rue Barclay). C’était loin des méthodes de

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construction utilisées en France. C’est chez lui que j’ai pu louer une chambre, à mon retour dans la métropole, après ces années passées à cet autre endroit mentionné plus loin.

Une dernière remarque : « Les maisons de chambre et pension, nombreuses, à l’époque, rue Saint-Denis, rue Cherrier, rue Saint-Hubert et ailleurs, on les a toutes fait disparaître. Y compris les dernières qui existaient encore rue Sherbrooke qu’on a remplacées par des blocs de condos. C’est tout le passé de la métropole que l’on mène vers l’oubli, comme si on ne l’aimait pas. Parce que c’était bon pour les touristes ?

En comparant avec ce qui existe aujourd’hui, je comprends pourquoi on se plaint de manquer de main d’œuvre dans bien des établissements. Où peuvent aller s’installer les nouveaux venus? .Les étudiants à la recherche d’un premier emploi? Pas facile de se trouver un logement en ville. Et pas facile de le quitter ensuite et de déménager ailleurs. Ce problème n’est pas unique à Montréal. Il s’est répandu aussi dans les villes de banlieue. Nos élus ne pensent pas à cela.

C’est ainsi que je quittais alors Montréal pour cette autre destination où j’ai passé cinq belles années, en gardant tout en mémoire, jusqu’à un nouveau retour dans la métropole

De BELLES ANNÉES PASSÉES dans D’AGRÉABLES PAYSAGES.

Engagé d’abord pour six mois, ce fut cinq belles années (1955-60) que j’ai passé à Labrieville. .C’était lors de la construction des premiers barrages par Hydro-Québec, sur la rivière Bersimis.

Labrieville, était une jolie petite ville située au bord de la rivière, avec église, presbytère, école, motel, magasin général, banque, hôpital et résidences aménagées le long de rues bien dessinées, des installations qui auraient fait l’envie de bien des villages de campagne. Il y avait tous les loisirs voulus, cinéma, salle de quilles, taverne et aussi du tennis, du curling et une patinoire, réservés cependant aux résidents de la ville.

Durant l’été, des tournois balle molle étaient organisés entre des clubs, représentant les principales compagnies ayant obtenu des contrats Dufresne, Atlas, Périni et Hydro-Québec, et financés par elles. Il y avait une belle concurrence et des encouragements de la part de la foule. ll y avait aussi des concours de levée de poids et autres défis pour hommes forts, de quoi amuser les travailleurs.


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Regrettable qu’on n’ait pas conservé ce village. Il était installé au bas d’une montagne qui le gardait à l’abri des grands vents. Sur ce territoire compris entre Labrieville et Forestville, je me souviens qu’en allant à la recherche de lacs où pêcher le poisson, il m’est arrivé de découvrir de merveilleux paysages s’étendant au loin, à la vue, et des lacs au milieu de vastes étendues de forêts. C’est pourquoi je me dis qu’avoir conservé ce village aurait permis d’attirer de nombreux touristes durant la période d’été. Il faut croire qu’il fallait d’abord plaire aux amis, car on a multiplié les clubs de chasse et pêche privés, au cours de ces années, coupant l’accès à ces territoires au grand public. C’est ce qu’on peut reprocher à l’Union Nationale. C’était pour les amis du parti.

À la fin des travaux de Bersimis 1, les maisons de ce village ont été vendues et déménagées ailleurs, à l’exception d’un groupe d’entre elles qu’on avait réservé pour le site du deuxième barrage. Elles ont servi à loger le personnel, à Bersimis 2 le temps des travaux, et ensuite démolies. À Labrieville, on n’a conservé qu’un petit lot d’établissements, servant comme motel ou à loger les quelques employés demeurant pour assurer le travail de surveillance et d’entretien.

Malgré tout, il est possible de penser que les gens puissent changer avec le temps? J’estime que Duplessis était devenu un précurseur, si on songe à tous les développements qu’a entraînés, par la suite, la construction de ces premiers barrages, suivis par ceux de la rivière aux Outardes et de Manicouagan.

Les gens ne l’admettront pas mais, à jeter un regard sur ce qui s’est passé, lors de la construction d’autres barrages et sur ce qui se passe de nos jours, non, on n’était pas dans la grande noirceur, comme certains l’ont prétendu et le prétendent. Je le dis pour vous mes petits-enfants. Les travaux se sont bien déroulés et ont attiré de nombreux travailleurs de la rive sud. Si grande noirceur il y avait, on pourrait dire la même chose en jetant un coup d’œil vers la Chine. À quel niveau, a-t-on dit, ce dernier pays est rendu présentement? À celui des années 1960?... Encore plus récentes? Alors, la différence est clairement visible.

Travaillant comme secrétaire pour la police, j’avais ma chambre à coucher dans le poste. Elle était voisine du bureau où je travaillais, bureau qui était voisin de celui du capitaine en charge du poste. Le reste de l’établissement était occupé par une salle commune, à l’usage des constables et une cellule pour détenus qui n’a pas souvent été utilisée.



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Dans les camps des ouvriers, chaque chambre comptait deux lits et dans chaque camp, étaient installées des salles de toilette conventionnelles, avec douches séparées… Les salles de lavage étaient regroupées dans un bâtiment central. C’était déjà mieux que ce que j’avais vu à Goose Bay.  

Je dois ajouter que c’était encore mieux pour les projets suivants, avec l’utilisation de roulottes pour les campements. Il s’agissait de roulottes préfabriquées, transportées en sections séparées et assemblées sur place. Des ailes pour les chambres et, au centre, les installations sanitaires. C’était aussi deux lits simples par chambre.

Ce fut la même chose pour les camps installés à Churchill Falls où j’ai fait un bref séjour. « C’était déjà une grande amélioration mais, à la Baie James, il faut croire que ce n’était pas suffisant, si on se fie au saccage qui eut lieu à cet endroit. Là, il y avait un syndicat en place. On ne change pas le monde ».  

Pour revenir à mon travail, il se résumant à ce qu’on pouvait trouver dans un poste de police ordinaire, à l’époque, soit les papiers d’engagement à remplir, les rapports à faire, le courrier, s’occuper des costumes, des horaires de travail des constables, de la surveillance, des déplacements et des communications avec les véhicules, etc. Un travail agréable qui me laissait plein de temps libre.

Les fins de semaine, durant la belle saison, hormis la première année où il m’aurait été difficile de m’organiser en conséquence, la pêche est devenue, peu à peu, un de mes passe-temps favoris de fin de semaine, durant l’été. Le désagrément était la présence de ces vilaines petites bestioles qui ne nous lâchent pas, les maringouins, ce qui rendait l’évasion dans la nature moins agréable. Mais, petit miracle, pourrais-je dire, au cours des saisons d’été suivantes, un épandage de liquide anti-moustiques par des avions au printemps avait donné de bons résultats. Aucune présence de ces bestioles et le bonheur de se promener dans la nature, de parcourir les berges et de pêcher le poisson.

Il ne faut pas croire cependant que c’était principalement pour le bien-être des pêcheurs que ces avions aspergeaient les zones boisées de cette région, mais plutôt pour celui des ouvriers d’Hydro-Québec qui travaillaient à l’abattage des arbres et au défrichage, le long des couloirs devant servir à l’installation des lignes de transmission d’électricité. C’était aussi pour la protection des travailleurs des forêts de la région,


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des bûcherons affectés à la coupe de bois et diminuer les dangers d’incendie de forêt, comme celui mentionné plus loin.

Précisons que la route menant à Labrieville était constituée d’un chemin qui servait antérieurement à l’exploitation forestière, chemin qu’on avait prolongé jusqu’au site projeté pour l’installation de cette nouvelle centrale hydro-électrique. Ce qui avait permis ensuite d’ouvrir d’autres zones d’exploitation forestière. À mi-chemin la route était traversée par la rivière au Sault-au-Cochon, au-dessus de laquelle était construit un pont permettant de la traverser. Cette rivière longeait ensuite la route jusqu’à Forestville, où les eaux vont se jeter dans le fleuve.

Je me souviens que le long de ce premier bout de la route, on pouvait observer les dégâts causés par un important feu de forêt qui avait eu lieu en 1953. Sur de longues étendues, on ne pouvait voir dans le paysage, chaque côté du chemin, que des chicots d’arbres calcinés.

Deux ans après, ce fut un feu qui a menacé la ville (Labrieville), se rendant jusqu’à ses portes et parcourant ensuite son chemin, le feu sautant de l’autre côté de la rivière, là où il n’y avait plus aucun accès. C’est arrivé peu après mon arrivée et j’en fais un récit plus détaillé à la fin de ce chapitre. Un troisième incendie, survenu 3 ans plus tard, a détruit une vaste étendue du territoire qu’on appelait la Truchon, forçant la fermeture de la route donnant accès au site de Bersimis 2, durant quelques jours. Cette nouvelle route donnait aussi accès à Labrieville, par l’autre côté de la ville.

Plus haut sur cette rivière au Sault-au-Cochon, il y avait un élargissement formant un lac appelé le Lac des îles. On disait que c’était un endroit où on pouvait faire de bonnes pêches. C’est dans le but d’aller pêcher là que je m’étais procuré une chaloupe et un moteur l’année suivant mon arrivée. Mais ça n’avait pas donné les résultats escomptés. Peut-être dû à mon inexpérience, car il faut d’abord commencer à apprendre, ou le fait que l‘endroit était devenu trop pêché?

De toute façon, c’est là qu’une première mésaventure est survenue, lorsque le moteur a flanché alors que j’étais rendu assez haut sur le lac. Heureusement, un bon samaritain a tiré ma chaloupe jusqu’à l’entrée du lac, mais la pêche avait été nulle ce jour là. La pêche n’avait guère été meilleure les autres fois. C’est ainsi que l’année suivante, je m’étais débarrassé de cette chaloupe préférant plutôt aller au hasard à la recherche de lacs ou d’endroits où on pouvait pêcher du bord de la rivière.


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Bonne décision, car j’ai eu plus de succès.

Toutefois, ce n’était pas sans se faire jouer des tours, à l’occasion, par dame nature. C’est ce qui est arrivé une fois où je m’étais arrêté près d’un lac pour lancer ma ligne, en espérant attraper du poisson. Alors que je m’étais éloigné en lançant ma ligne à divers endroits, la pluie avait soudainement commencé à tomber. Retour en hâte à l’auto mais, en voulant quitter les lieux, les roues arrière se sont mise à glisser et se sont enlisées dans le sol. Essais vains d’en sortir…

Suivit une longue marche à travers les bois, en suivant un cours d’eau qui, je croyais, me conduirait à la route où j’en avais vu un qui y débouchait, avant de prendre le chemin conduisant à ce lac. Manque de chance, ce ruisseau débouchait plus haut sur la rivière et il m’a fallu longer cette dernière jusqu’à la route où, heureusement, il y avait là un pont qui la traversait. De l’autre côté pont, il y avait un dépôt de la compagnie forestière qui exploitait la coupe de bois sur ce territoire. Il m’a fallu attendre le retour d’une équipe pour qu’on puisse envoyer quelqu’un m’aider à sortir mon véhicule de ce trou où il s’était enlisé

En chemin pour se rendre à ce lac, l’homme envoyé m’a appris qu’un garde forestier avait tenté vainement, durant des années, de sortir du poisson de ce lac et de deux autres lacs voisins. Même chose aussi pour d’autres lacs de la région. Les eaux de ces lacs se déchargeaient pourtant dans la rivière au Sault au Cochon. L’un d’eux, appelé Truchon, avait donné son nom à une zone d’exploitation forestière. À l’endroit où l’eau venant de ce lac se jetait dans la rivière, il y avait une grande chute que les poissons ne pouvaient remonter et au pied de laquelle la pêche était bonne. …Petit caprice de la nature?

Cela ne m’avait pas empêché de chercher à trouver d’autres lacs, mais en cherchant à emmener d’autres pêcheurs avec moi. Je me souviens d’un petit lac où il fallait se lever à bonne heure pour aller y pêcher la truite. Ce n’était que juste avant le lever du soleil qu’on avait le plus de chance d’en attraper, au lancer léger des rives du lac. Au fur et à mesure que le soleil s’élevait, à l’horizon, le poisson s’éloignait du bord et c’était la fin. L’eau était trop claire et les poissons préféraient demeurer à l’abri au fonds. C’était un de ces lacs situé au milieu d’un paysage à faire rêver.

Il y avait aussi un autre endroit où trois lacs se jetaient l’un dans l’autre. Pour se rendre là, il fallait monter une longue côte et ne pas


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ralentir principalement dans un tournant au milieu de la côte, sinon il fallait redescendre et essayer à nouveau. Mais cela valait le coup car c’était des lacs très poissonneux. On s’en est rendu compte, lorsque vers la fin de la saison de pêche, on était tombé sur une frayère dans un des bouts de rivière reliant deux de ces lacs. Si on avait su que l’année suivante, l’accès à ces lacs nous serait interdit, car ils ont tous été cédés à des clubs privés, cela nous aurait tenté de vider la frayère. …..Mais on avait été raisonnables.

Au cours des saisons d’été suivantes, je me suis contenté d’aller pêcher dans la rivière. On avait établi un choix sur des endroits où les chances étaient les meilleures et c’est ainsi que, dépendant de la journée de pêche, si ça ne mordait pas à un endroit, on pouvait en trouver un autre où ça mordait et avoir notre provision de petites truites rouges. À un endroit où il y avait une chute, il arrivait de faire de belles prises, principalement au pied d’une chute que je décris plus loin.

Il y eut toutefois une aventure qui aurait pu m’être fatale. À un endroit de la rivière, il y avait un élargissement et une petite île au centre qu’on pouvait atteindre en traversant là où il y avait un rétréci. Je l’avais déjà fait en compagnie d’un autre pêcheur, mais ce jour là, j’étais seul.

En mettant le pied sur une pierre, le pied a glissé et je me suis retrouvé à la renverse dans l’eau, le courant m’emportant avec lui. Comme je traînais avec moi le panier et la trousse de pêche et que j’étais revêtu de longues cuissières, cela devenait difficile de remonter à la surface. Je me sentais perdu, lorsque soudain j’ai senti mon pied toucher le fond. C’était dans un tournant où la rivière reprenait son cours après avoir contourné cet îlot, et le courant m’avait poussé vers le bord…Mais il ne me restait plus que la ligne que le courant avait aussi poussée vers le bord et que j’avais pu rattraper…Les poissons ont dû être heureux.
Par ailleurs, il y avait un autre endroit où j’aimais aller pêcher et où le poisson mordait bien au lancer à la mouche. Cet endroit, situé au débouché d’un ancien détour de la rivière, était à une dizaine de minutes de marche de la route. Ce détour, bouché en amont, avait été laissé ouvert en aval. Dans le boisé couvrant cette partie de terrain formant une presqu’île, se tenait une femelle orignal avec son petit. On pouvait les apercevoir de la route, lorsqu’ils s’avançaient dans l’eau. En pêchant, il fallait éviter de tourner la tête vers eux, lorsqu’ils étaient dans l’eau, sinon ils regagnaient alors le boisé.



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À l’ouverture de la saison de chasse, des chasseurs, qui s’étaient rendus là dans l’espoir d’ajouter un trophée à leur tableau de chasse, n’y ont trouvé que quelques entrailles laissées sur le sol. Les bêtes avaient déjà été abattues, dépecées et découpées sur place, à ce qu’on a su entre les branches, par quelques braconniers, heureux de profiter de l’aubaine. Il nous était arrivé une fois, d’apercevoir un renard marchant près de la forêt, le long de la rivière. Comme on peut le constater, il n’était pas le seul prédateur à s’attaquer à ces animaux.

Cela me rappelle un autre souvenir : Au cours d’un été, vers la fin d’août, on avait fermé les vannes du barrage principal (celui installé à la sortie du lac au Sault au Cochon) pour faire baisser le niveau de l’eau de la rivière, dans le but d’installer un barrage intermédiaire, afin de faciliter la drave des billots de bois. Ce barrage devait être installé à l’endroit où il y avait la chute déjà mentionnée.

C’était après la fin de la période de pêche et nous étions curieux de voir comment se regroupaient les poissons dans les bassins ainsi créés. En parcourant le chemin pour se rendre à l’endroit de cette chute, nous avons remarqué, au passage, que la barrière du chemin menant au grand barrage était ouverte. C’était peu avant l’ouverture de la saison de chasse et, en voyant cela, la tentation a été trop forte.

Je n’avais pas remisé mon équipement de pêche qui se trouvait toujours dans le coffre arrière de l’auto. J’ai pris ce chemin et, arrivés près du premier bassin, il y avait là un accès que nous avons emprunté. Le soleil brillait et, en longeant les bords, nous pouvions voir les truites se promener, en ligne, autour du bassin. Vite on va chercher nos lignes dans l’auto. Quelques billots étaient collés sur les bords et, en lançant la cuiller de l’autre côté, chaque fois que l’on voyait les truites passer, il y en a une qui venait la taquiner. Après huit ou dix belles prises, de belles truites, nous avions été heureux de quitter en vitesse.

Ce territoire-là était réservé aux membres d’un club privé de l’Anglo Pulp & Paper, la compagnie qui faisait la coupe de bois. Cette compagnie était bien connue à Québec, car c’est là qu’étaient installées les principales usines où les billots étaient envoyés de Forestville.

Plus bas, sur cette rivière il y avait un pont et un chemin partant de là et traversant le territoire de la Truchon, reliant les deux routes menant à Labrieville, l’ancienne et la nouvelle. C’est ce chemin que j’empruntais pour aller pêcher dans cette rivière, après que le poste de police eut été


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installé au site du deuxième barrage.

À cet endroit, le poste de police et le camp destinés à loger les constables étaient regroupés dans un même bâtiment, le poste étant situé à l’avant. Dans le camp, il y avait une cuisinette pour notre usage. Ce qui me permettait, au retour de la pêche, de faire sauter quelques petites truites rouges dans un poêlon pour ensuite les déguster. Je pouvais aussi en mettre en réserve dans un réfrigérateur pour d’autres repas, laissant la liberté à d’autres d’en faire cuire pour eux. Ils étaient peu nombreux à aimer le faire, cependant. Je me souviens d’un des constables qui aimait se faire cuire des spaghettis, qu’il mangeait ensuite en les recouvrant d’une sauce et d’épices fortes. Il disait que c’était bon contre les rhumes. À chacun ses goûts.

Dans les premiers temps où j’ai commencé à prendre ce chemin traversant la Truchon, depuis la nouvelle route, on a remarqué un cours d’eau qui la longeait. Je me suis arrêté et on est allé essayer nos lignes et des petites truites ont mordu à l’hameçon. En continuant ensuite notre chemin, on a vu que le cours d’eau tournait et changeait de direction. La curiosité de voir où il se rendait, on s’arrête et on prend nos lignes dans l’auto. En suivant un sentier, on a vu qu’il débouchait sur un lac, situé plus bas, au pied d’une chute. Descendant au pied de la chute, on y lance nos lignes et surprise. Une, deux belles prises, puis plus rien. On est revenu à l’auto pour continuer notre chemin jusqu’à la rivière au Sault au Cochon où on avait nos endroits de pêche choisis, comme mentionné.

Par la suite, chaque fois qu’on se rendait pêcher à la rivière on s’arrêtait à ce lac qui portait le nom de Nicette, en allant ou en revenant, et c’était le même résultat. Une, deux, et parfois 3 belles truites. Pour la petite truite rouge, c’était la rivière, ce qui n’excluait pas de plus grosses prises à l’occasion. Il y eut toutefois une journée où la pêche s’est arrêtée au lac. En voulant repartir de là, on s’est aperçu qu’il y avait eu une perte d’huile, probablement causée par une pierre pointue lancée, par une des roues et qui était allée frapper la panne à l’huile.

Une petite marche jusqu’à l’ancienne route où on a trouvé une boite d’appel fixée à un poteau. Appel à un garage de Forestville qui nous a dit envoyer une remorqueuse. Attente vaine. Rappel au garage, aucune réponse. Appel à un autre garage et, cette fois un camion est venu et a remorqué notre véhicule. L’erreur commise, on l’a su par la suite, le premier garagiste s’était rendu à l’intersection de la nouvelle route et du chemin de la Truchon. On avait dû mal préciser l’endroit, qui était plutôt du


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côté de l’ancienne route. Le garagiste a dû croire que l’appel venait d’un mauvais plaisantin.

Durant cette dernière saison de pêche, c’est un homme venant de la région de Drummondville que j’emmenais avec moi. Curieusement, s’il aimait pêcher la truite, il n’en mangeait pas. Il la donnait à des amis du village. Le seul poisson qu’il aimait manger était la barbotte, un poisson abondant dans sa région natale. Pour ma part, j’aimais bien en manger aussi. On pouvait en trouver dans certaines poissonneries, mais c’est plus rare maintenant. Cet homme n’était pas le seul à ne pas aimer le poisson, car mes belles petites truites rouges ne trouvaient pas souvent preneurs parmi ceux demeurant dans le camp des policiers

Quant aux plus grosses prises, dont celles du lac Nicette, je pouvais les faire congeler pour les amener quand je descendais à Québec rendre visite à ma mère. Ma mère coupait ces truites en morceaux, les mettait dans des pots qu’elle déposait dans un chaudron rempli d’eau. Mis à bouillir, une heure à couvercle mi-vissé et deux heures à couvercle vissé. Et elle préparait, au cours de l’hiver, des pâtés à la truite, tout comme on en fait avec du saumon. Elle avait deux pensionnaires qui aimaient les déguster.

Hélas, de nos jours, la truite du Québec n’est plus présente dans nos supermarchés.  On pouvait trouver de ces pots de truite préparée comme le faisait ma mère, dans certains commerces, mais on les a fait disparaître en même temps que la plupart de ces lacs artificiels où on en faisait l’élevage…..Exigences gouvernementales en cause.

Pour ce qui est de l’histoire de ce lac Nicette, selon ce qu’on m’a raconté, l’eau d’un autre lac aurait été détournée pour la diriger vers ce lac, par ce ruisseau, afin d’augmenter la réserve d’eau du réservoir constitué par un barrage installé à la sortie du lac. Cela dans le but de faire descendre les billots de bois coupés jusqu’à la rivière au Saut de Cochon où se faisait ensuite la drave du bois. Le poisson provenait de cet autre lac et se trouvait emprisonné dans ce lac, ne pouvant remonter la chute trop élevée qui se trouvait à l’entrée.

Par la suite, ce lac a cependant dû reprendre sa vie première, conservant son secret. J’y suis retourné quelques années plus tard, au cours d’un voyage de pêche en compagnie d’un neveu, mais plus rien ne bougeait au pied de cette chute. De plus le pont traversant la rivière et menant à ce lac n’était plus entretenu. Il avait fallu y aller tranquillement


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pour le traverser. À supposer qu’il ne se faisait plus de coupe de bois dans ce coin de forêts. D’ailleurs, le long de la route que nous avions traversée pour se rendre là, le paysage n’était plus le même. Des arbres avaient remplacé les chicots brûlés et ce reboisement rendait plus difficile de retrouver les endroits où j’avais mes habitudes de pêche.

Il y a peut-être une explication à cette absence de poissons, dans ce lac comme dans plusieurs autres lacs. Elle pourrait être dans ce qui suit : …  Le lac servant de prise d’eau pour le village de Labrieville-Sud. À un moment donné, on a constaté que le débit d’eau sortant des robinets s’était mis à diminuer de façon inquiétante. Une inspection à la prise d’eau installée dans ce lac a révélé la présence de dizaines de petites anguilles accrochées aux trous et bloquant le passage de l’eau.

C’est sans doute à la suite de cela qu’il y a eu la présence d’une équipe de chercheurs qui s’était installée au bord d’un autre lac situé le long de la nouvelle route reliant Forestville à Labrieville. Ce devait être dans le but de trouver la cause de cette absence de poissons. L’équipe fut là durant un été, mais l’année suivante il y eut changement de gouvernement et le projet fut probablement abandonné. C’était en 1960 et, à ma connaissance, on n’a jamais entendu parler du résultat de ces recherches. Y en a-t-il eu d’autres faites par la suite, je l’ignore.

Un petit truc qu’on utilisait concernant la pêche à la truite dans cette rivière au Sault au Cochon est l’utilisation de vers. Mais on accrochait ces vers à un hameçon qui remplaçait le trépied de la cuiller servant comme appât artificiel. Car il ne faut pas croire que les poissons n’étaient pas heureux, dans cette rivière, à l’époque. Ils aimaient bien les vers que le bois flottant laissait s’échapper dans l’eau. Cela leur faisait une bonne nourriture. Sont-ils plus heureux avec cette pollution de l’air qui affecte ces cours d’eau de nos jours? Je ne puis répondre à la question pour eux. C’est là une nourriture dont ils ne profitent plus. Ce sont maintenant des camions lourds qui transportent le bois coupé et le métier de draveur est disparu chez nous. Regrettable, car cela permettait de donner du travail à bien des gens. Les centrales syndicales n’aimeraient pas cela?

Ces vers dont je me servais, je les achetais quand je me rendais à Québec rendre visite à ma mère, car le sol pauvre de la côte nord n’en produit pas. C’est dans un poste d’incendie où un pompier en faisait l’élevage, que je me les procurais, dans des boites contenant 200 à 300 beaux vers. Je les conservais en plaçant la boite sous le camp et en les nourrissant de feuilles ayant servi à l’infusion de thé….


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Ce qui me rappelle qu’il y avait à l’époque des liseurs ou des diseuses de bonne aventure, la lisant dans les feuilles de thé reposant au fond de la tasse, après que le thé était bu. En existe-t-il encore de nos jours de ces liseuses de bonne aventure? C’est sans doute possible.

Au fait, en me rappelant tous ces faits, c’est peut-être ce qui a attiré l’attention de ces déesses de la nature, car je puis aussi témoigner des feux de forêt qui ont affecté ces régions. J’ignore comment s’est continuée, par la suite, l’exploitation de ces territoires de la Côte Nord., mais il y a sûrement eu d’autres territoires qui ont été ouverts, dont ceux entourant les barrages de la Manicouagan et de la rivière aux Outardes.

Allons-y maintenant pour quelques petits souvenirs cocasses….

D’abord, celui de ce gros mangeur. Les travailleurs n’arrivaient pas tous ensemble pour les repas à la cafeteria. C’est ainsi, qu’un midi, dans la file d’attente, des travailleurs ont pu voir, sur la table devant cet homme, une pile d’une dizaine de petites assiettes à desserts vides. Aux questions pour savoir s’il avait mangé tout cela, il répondit :

- Oui et je peux en manger encore d’autres. Il est allé en chercher d’autres et il s’est rendu jusqu’à un total de 24 petits plats vidés.

À une autre occasion, alors que j’étais assis à la même table que lui, son repas a commencé par deux cabarets, remplis de quatre assiettées du mets principal, qu’il est allé chercher et vidé l’un après l’autre. Le tout accompagné par quatre tranches de pain, plaçant sur chacune d’elles, deux petits carrés de beurre et les avalant en deux bouchées. Il y avait, non loin de lui, des travailleurs qui ont échappé quelques sacres en parlant. En se levant pour aller chercher le dessert, il se tourna vers eux et lança ces paroles :

- Messieurs, vous avez une langue, c’est pas pour vous en servir pour sacrer, mais pour manger. Il a ramené un cabaret contenant quatre assiettées de pointes de tartes qu’il a vidées de leur contenu.

J’ai su, entre les branches, que cet homme était un ancien frère défroqué. Par ailleurs, autant il était un gros mangeur, autant il était un bœuf au travail, à ce qu’on disait. On a demandé à celui qui était en charge de la cafétéria, si c’était normal qu’on le laisse faire et ce dernier a répondu qu’en autant qu’il ne gaspillait rien, il n’y avait rien à redire.



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Un autre souvenir cocasse.

Je reçois, un certain jour, un appel par la radio, me disant : - « C’est le chef qui appelle ». Je ne reconnaissais pas la voix. Il me répète alors qu’il est le chef et me demande de transmettre le message au capitaine, de l’attendre au bureau.

C’était l’ancien chef de police, du nom de J…., qui venait reprendre son poste. J’avais su que ce dernier avait dû quitter les lieux en vitesse alors que des travailleurs voulaient lui faire un mauvais parti. Cela s’était passé peu de temps avant mon arrivée à Labrieville pour y travailler. Peu importe les raisons, ce retour du petit chef ne changeait pas grand-chose à la marche des affaires, car tout a continué à aller comme avant. Il n’avait d’ailleurs pas avantage à tout vouloir chambarder. …

Toutefois, il y a eu l’approche d’une élection et voilà le petit chef avait défendu au capitaine, toujours en charge du poste de police, de s’en mêler, comme cela s’était fait lors d’élections précédentes, alors que les pôles de votation avaient été installés dans le poste (à Labrieville).

Je me souviens que, lors de la journée du vote de ces première élections, plusieurs travailleurs étaient venus voter à bonne heure, afin de pouvoir ensuite aller prendre l’autobus les conduisant à Forestville et de là, se rendre chez eux, dans les municipalités situées le long de la côte, jusqu’à Baie Saint-Paul et La Malbaie, d’un côté, ou jusqu’à Baie Comeau, de l’autre, pour voter une deuxième fois et fêter en famille. …
Voulait-on éviter une répétition de cela?

Le hic est que, suite à cette défense du « cheuf », rendu à la veille du jour où les listes électorales devaient être envoyées à Baie Comeau, on s’est aperçu que personne ne s’était chargé du recensement des gens éligibles à voter. C’est ainsi, qu’après discussions, on a convenu qu’il ne restait qu’une solution, dresser ces listes, d’après les cartes d’emploi et des listes de résidents de la ville.

C’est ainsi que je me suis attelé à la tâche de taper à la machine à écrire les noms de plus de 3000 personnes, ainsi que les autres renseignements nécessaires. Travail que j’ai terminé vers 3 ou 4 heures matin, le samedi, à temps pour que tout puisse partir avec le camion transportant le courrier pour Baie Comeau. Oh! Il faut préciser que c’était lors d’élections fédérales alors que les élections précédentes étaient des élections provinciales. Ce qui expliquait tout.


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« Au fait, ce petit chef n’a été là que pour le temps de voir les journaux à potins titrer « Le plus petit chef de police de la province ». Il ne pesait plus que 95 livres, à ce qu’on a dit, et il est décédé deux mois à peine, après ce petit retour qui n’était qu’en souvenir du passé ».

D’autres petits souvenirs amusants

Dont celui de cet endroit qu’on avait baptisé du nom de « cochonville ». C’était bien là le nom donné à un endroit situé à l’extérieur de la ville où on avait permis à un éleveur d’installer une porcherie. Cet éleveur nourrissait les cochons, dans un enclos dressé là, avec les déchets de cuisine qu’il allait ramasser à la cafétéria. Il vivait dans une cabane installée là. À la fin des travaux et après le déménagement des camps, à l’autre site, il a fallu nettoyer l’endroit et ce fut tout un festival pour se débarrasser de tous les rats laissés en liberté. Certains se sont servis de fusils de chasse pour aller s’amuser à en abattre.

Ajoutons qu’à l’un et à l’autre site de résidences, on acceptait la présence de chats, cela dans le but d’éviter une prolifération de ce petit bétail non désirable qu’est le rat. Cela me rappelle quelques autres faits amusants, dont celui qui suit ….

Un chat est entré dans le poste de police (Labrieville) en miaulant. Il semblait être affamé, mais comment lui trouver de quoi manger? J’allais le chasser quand j’ai soudain pensé aux poissons que je venais de ramener de la pêche. Je vais en chercher un dans le panier, une truite de moyenne dimension. La trouvant un peu grosse pour lui, je vais chercher mon couteau de pêche afin de la couper en deux. J’en mets un morceau à terre devant lui. Il saute dessus et se met à le manger. Comme il semblait avoir encore faim, je lui jette l’autre moitié et, à ma grande surprise, il a tout mangé. Là, il quitte poste, satisfait.

Voilà que le lendemain, ce chat, qui était une chatte, revient, tenant un bébé chat dans sa bouche. Elle le dépose à terre, sur le plancher, près de l’entrée, sort et retourne en chercher un deuxième et un troisième, cinq en tout, qu’elle allait prendre en dessous d’une cabine téléphonique installée près du magasin général.

Quoi faire? Après entente, avec le capitaine, on est allé chercher du lait et de quoi manger et on a gardé la famille dans le poste, le temps que les chatons soient sevrés. On les a alors donnés à des familles qui en voulaient. Après qu’on eut donné le dernier, la chatte, durant deux jours,


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a tourné autour du bâtiment, cherchant ses petits, puis elle est disparue.
Il y eut cet autre chat qui avait choisi de grimper dans un poteau et qui s’est retrouvé dans l’enceinte sous les combles du camp, y pénétrant par une lucarne en sautant. Il s’était mis à miauler, cherchant un moyen de sortir de là. Il y avait un carreau au plafond de la salle où, en soulevant le couvercle, on pouvait aller le prendre et le descendre mais il a mis près de deux jours avant de se décider à se laisser faire. C’est en le tenant par le cou que j’ai pu le descendre et, dès que je l’eus déposé à terre, il s’est sauvé en vitesse, sans dire merci.

Par ailleurs, il y avait un groupe de jeunes chats qui s’étaient réfugiés sous le camp voisin servant d’hôpital. Ceux-là étaient vraiment sauvages, car même si on plaçait du manger pour essayer de les attirer, dès qu’ils nous voyaient approcher, ils se réfugiaient sous le camp.

Au camp de Labrieville-Sud, nous gardions un chat. Un chat errant avait pris l’habitude d’entrer et d’aller semer la chicane dans la cuisine. On avait beau le chasser, il revenait à nouveau, le lendemain, jusqu’à ce soir où, le voyant passer pour se rendre à la cuisine, je m’étais placé dans le corridor de manière à pouvoir l’attraper, ce que j’ai réussi en l’empoignant par le cou, alors qu’il tentait de s’enfuir. Le tenant au bout du bras, pendant qu’il se débattait et essayait de se dégager de ma prise, je suis sorti et suis allé le déposer dans une boite qui servait à gazer des animaux indésirables, comme lui. C’est le sort qu’il a subi le lendemain matin.

Cependant, cette boite est devenue par la suite une triste boite. Un tube de caoutchouc qu’on pouvait placer sur le tuyau d’échappement d’un véhicule y était fixé. Ce fut un berger allemand, un chien qu’on nous a amené pour le faire tuer, parce qu’il s’était attaqué, à ce qu’on avait dit, à une petite chienne qu’il avait mordue sauvagement. Quand est venu le temps de le mettre dans la boite, il avait failli s’échapper; je n’ai eu que le temps de le rattraper par le cou et le rabattre dans la boite, quelqu’un d’autre refermant le couvercle sur lui. Il a subi le même sort que le chat.

Toutefois, quelques jours plus tard, une autre chienne avait été attaquée de la même façon et on avait alors réalisé qu’on avait fait tuer le mauvais chien. C’était un autre berger allemand. Je me souvenais de la peine qu’avait eu la femme en nous laissant son chien, mais on ne pouvait plus, hélas, le ramener à la vie. Ce deuxième n’a pas subi le même sort.



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Cette femme en question vendait des produits de beauté et elle utilisait, pour ses déplacements, une de ces petites voitures italiennes, populaires à l’époque. Une petite voiture que des gens s’étaient amusés, un certain jour, à la soulever pour aller la déposer sur la galerie de sa maison. Imaginez les rires des gens du voisinage qui surveillaient quand elle a voulu aller prendre sa voiture.

Parmi les situations plus sérieuses dont je me souviens, il y a celle qui suit : Pour construire le barrage de retenue des eaux, au haut du tunnel d’amenée aux turbines, on s’est servi de la pierre retirée, par dynamitage, de la tête de deux montagnes voisines, afin de remplir l’espace entre les deux. Ce furent des milliers de voyages de terre et de pierre qui ont servi à cette fin.

On avait prévu que l’eau s’accumulerait dans le vaste réservoir ainsi créé jusqu’à une certaine hauteur. Mais voilà qu’on s’est aperçu, à un moment donné, au cours d’une des années suivantes, que l’eau continuait de s’accumuler à un niveau plus élevé que prévu.

Après étude de la situation, les ingénieurs ont conclu qu’il fallait installer une vanne d’écoulement des eaux de surplus. Cela a dû se faire en vitesse et on a même dû placer des sacs de sable, pour éviter que l’eau ne déborde, avant que les travaux nécessaires ne soient complétés et qu’on puisse lever les portes de cette vanne, afin de laisser écouler le surplus d’eau…Au grand soulagement des ingénieurs.

Je me souviens d’un autre barrage installé à la sortie d’un lac qui avait cédé, vidant ce lac d’une grande partie des eaux qu’il contenait. C’était un barrage de retenue, de réserve d’eau, qui avait servi, au besoin, à laisser couler plus d’eau pour la drave du bois. Une partie de l’ancienne route avait alors été emportée ainsi qu’un petit pont et un nouveau chenal s’était creusé redressant une partie du parcours de cette rivière. C’était dans le secteur de la rivière au Sault-au-Cochon où on allait pêcher. Il n’y eut aucun autre dommage et un autre pont a été construit, par la suite, pour remplacer celui qui avait été emporté.

Il y eut aussi cette autre situation qui a créé des ennuis imprévus. Il s’agit du transport effectué, sur un fardier, d’un wagon de chemin de fer long de 60 pieds et pesant environ 60 tonnes, dans lequel était installée une mini-centrale d’électricité. Ce fardier pouvait porter une charge allant jusqu’à 100 tonnes, mais le problème est que ce n’était pas un mode de transport adapté à de tels chemins tortueux..


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À un endroit en particulier de cette route il y avait une courbe accentuée, suivie d’une montée qui n’avait été facile à négocier avec une telle charge. Il avait fallu l’aide de tracteurs et de câbles pour tirer, pousser, déplacer afin d’arriver à franchir ce bout de route.

Pour avoir une idée de cette route, je me souviens qu’à certains moments, en la parcourant, on avait le soleil devant et, à d’autres à l’arrière du véhicule. Ce fardier est demeuré sur les lieux, à Labrieville, jusqu’à l’ouverture de la nouvelle route reliant Forestville à Labrieville, avec branche en direction de Bersimis 2. Cette nouvelle route donnait accès à Labrieville, par l’autre côté, et ce n’est qu’une fois qu’elle a été complétée qu’on a pu venir chercher ce fardier.

« Cette mini-centrale sur rail a été utilisée, par la suite, dans le bas du fleuve, après le bris du câble transportant le courant de la rive nord à la rive sud. Plus récemment, lors de la grande crise du verglas, elle a été transportée à Boucherville où elle a servi à fournir du courant temporairement.

Au fait, je ne vous ai pas dit que les gens de la côte nord aimaient Duplessis et qu’ils votaient en masse pour lui? Duplessis savait aussi les remercier en leur donnant de belles routes. Je me souviens qu’à cette route tortueuse et pleine de côtes que l’on parcourait, entre Baie Saint-Paul et la Baie Sainte-Catherine, les premières années où je travaillais à Labrieville, avait succédé une route plus droite, aux montées et descentes de côtes aplanies et se négociant beaucoup mieux. Même chose de l’autre côté de la rivière Saguenay, à partir Tadoussac, jusqu’à Forestville où les routes avaient été grandement améliorées.

Ce qui ramène à ma pensée quelques souvenirs de voyage. Dont cette fois où je me rendais chez ma mère à Québec pour y passer quelques jours pour la fête de Noël. J’avais trois passagers avec moi, un que je laissais dans une banlieue de la ville et deux autres que j’allais conduire à la traverse pour Lévis.

Il avait plu et il faisait un temps doux. Sur une partie du parcours, on roulait sur une glace amollie et mouillée, et même si c’était un peu glissant, le véhicule arrivait quand même à atteindre le haut des côtes, nombreuses, comme mentionnées, sur cette partie de la route allant de Baie Sainte-Catherine à La Malbaie et on pouvait continuer sur la route.

Toutefois, à l’approche de Baie Saint-Paul où, un peu plus loin, les


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côtes sont plus longues à monter, c’était autre chose. Il y avait déjà plusieurs véhicules arrêtés là et il n’y avait rien d’autre à faire que de mettre des chaînes aux roues, pour continuer son chemin. C’est ce que nous avons fait et nous sommes repartis, sous les regards envieux de ceux qui ne pouvaient que demeurer là à attendre qu’on vienne les dépanner, n’ayant pas de chaînes dans leur véhicule.

Peu après avoir quitté ces lieux, on a rencontré une remorqueuse, qui se dirigeait vers le lieu qu’on venait de quitter. On s’est mis à rire en pensant à ce type qui s’était enragé, après quelques vaines tentatives de monter cette grande côte et qui s’était mis à sacrer en disant :

- Crisse de câlisse…tu vas monter ou bien non…les pneus ont crissé sur la chaussée, ont éclaté et l’auto a continué en roulant sur les jantes (rims) de roues. C’était typique des gens de la côte nord.

Plus loin, la grande côte de Saint-Joachim était lisse comme un miroir; fallait y aller lentement pour la descendre. Rendu à Sainte-Anne de Beaupré, la route était sur l’asphalte. Toutefois, dans les petites rues de Québec, c’était aussi sur la glace vive.

Il faut dire que les prévisions météorologiques n’existaient pas à l’époque et il arrivait parfois que des chutes de neige soudaines viennent nous surprendre et compliquer nos déplacements. Il y eut, par exemple, une fin de semaine où deux tempêtes successives avaient laissé environ trois pieds de neige, empêchant ceux qui voulaient se rendre au carnaval de Québec de le faire. Les fins de semaine suivantes, ce sont les vents qui bloquaient les routes, en balayant les hauts bancs de neige accumulés de chaque côté, pour couvrir le chemin.

Une autre fois, en revenant de Québec, la neige avait commencé à tomber abondamment alors que je traversais Sainte-Anne de Beaupré. Heureusement, elle avait cessé de tomber en approchant de La Malbaie. La même chose était arrivée, une autre fois, sur le parcours de Forestville à Labrieville. Cette fois, la neige tombait en gros flocons et le bout de la nouvelle route qui longeait la rivière, avant d’atteindre la ville, était recouverte d’un blanc manteau couvrant toute la surface, et c’est à peine si je pouvais distinguer où étaient les bords. En plus, la neige collait aux essuie-glaces et me forçait à arrêter constamment pour l’enlever. En approchant de la ville, la neige avait cessé de tomber et je croisais la charrue qui partait pour aller dégager la route. J’étais heureux d’être rendu à destination.


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À Manic 5, lors de la première année où les travaux ont été entrepris, on avait décidé de les continuer durant l’hiver, tout comme on le faisait à Labrieville. Cependant, suite aux difficultés rencontrées, soit le démarrage de l’équipement le matin et divers autres problèmes dans l’exécution du travail, l’idée a été abandonnée. Au cours des années suivantes, le chantier fermait pour une certaine période de temps. Le froid plus intense et l’humidité plus grande, étaient en cause. Je me souviens qu’entre le lac Cassé, là où se trouve le réservoir d’eau et la ville de Labrieville située en bas, il y avait 5 à 6 degrés de différence en hiver. La distance, par voie aérienne entre Manic 5 et Labrieville serait selon à ce qu’on a dit d’environ une centaine de milles,

Lors du dernier printemps passé à Labrieville-Sud, une fonte rapide de la neige avait fait en sorte que le niveau de l’eau d’un lac situé le long de la nouvelle route, s’était élevé au-dessus de la chaussée, dégageant un ponceau installé dans un rétréci de ce lac (mentionné ailleurs) empêchant ainsi toute circulation de véhicules sur cette route

Je revenais de Québec, de retour d’une fin de semaine, et j’avais dû passer la nuit à Forestville, la route étant fermée.. Le lendemain, c’est avec le Capitaine et par l’ancienne route, à bord d’une camionnette (car il y aussi avait accumulation d’eau sur cette route à certains endroits), qu’on a pu retourner à Labrieville-Sud, pour le travail. Par la suite ce `ponceau a été remplacé par un petit pont.

C’était le dernier voyage pour aller à Québec car, par la suite, ce fut la fin des travaux. Il y avait eu auparavant ces élections qui marquaient la fin de l’ère Duplessis. Le capitaine a alors été muté au bureau-chef de l’Hydro-Québec à Montréal. Et moi, je quittais ensuite éventuellement pour retourner dans la métropole.

Pour compléter mes souvenirs de l’époque, j’aimerais ramener à la mémoire celui qui a été le plus marquant, ce feu de forêt de 1955. Il n'y avait que quelques jours que j'étais arrivé à Labrieville pour y travailler, quand la ville a été menacée par ce feu. Cet incendie avait débuté quelques jours auparavant, le long de corridors que l’on défrichait pour l'installation des futures lignes d'électricité.

Le capitaine en charge du poste de police m’avait emmené visiter les environs et, c’est en se dirigeant vers le site où étaient les installations de Dufresne Construction, qu’on a aperçu des flammes qui commençaient à lécher le bas d’un arbre. Le feu était alors sous contrôle et des gens s'affairaient à éteindre les dernières braises qui fumaient encore, ici et là,


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quand un vent qui s'était élevé soudainement, les avait ranimées et le feu a pris rapidement de l'ampleur pour ensuite s’attaquer à d’autres arbres et s’étendre rapidement.

Voyant le danger, le capitaine avait fait demi tour, direction de la ville, dans le but d’aller alerter les autorités. Bonne décision car, à peine deux à trois heures plus tard, le feu était déjà rendu aux portes de la ville, rasant tout sur son passage.. Il s’est approché jusqu’à 10 pieds à peine des camps, comprenant le poste de police et celui servant d’hôpital, situés près de l’entrée de la ville, avant de continuer son chemin vers la rivière. Les opérateurs des tracteurs travaillant à repousser les broussailles près des camps, étaient obligés de se relayer à toutes les 5 à 10 minutes à cause de la chaleur.

On a eu tout juste le temps de vider un shack (cabane) à dynamite, situé près de la rivière, avant que le feu ne le détruise. Le feu avait aussi gagné la montagne située à l’arrière de la zone des camps, détruisant les moyens de communication, de sorte que le seul moyen de communiquer avec l’extérieur était par la voie des ondes. C’est pourquoi on a crû à certains moments, à l’extérieur du territoire, que la ville était perdue.

Quelques tisons transportés par le vent, du haut de la montagne, sont tombés sur la ville et autour des camps, mais des équipes surveillaient afin de les éteindre au fur et à mesure qu’on les voyait tomber. Le feu s’est ensuite transporté de l’autre côté de la rivière, pour y poursuivre son chemin, jusqu’à deux ou trois montagnes plus loin, là où il n’y avait plus aucun accès.

La population avait trouvé refuge dans l'enceinte creusée à même le roc de la montagne et dans laquelle devaient être installées les turbines de la centrale électrique. Durant tout ce temps, j’étais aux communications avec les véhicules de la police et à la surveillance du bâtiment. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on avait eu chaud, mais la ville était sauvée.

C’est en me souvenant de ces feux de forêt que m’est revenue la pensée qu’il n'existait pas d'accès au-delà de la rivière. Au delà de ces montagnes qu’on pouvait voir au loin c’était un vaste territoire boisé s'étendant jusqu'au et au delà du site de Manic 5, situé à une centaine de milles plus loin, et l’accès ne pouvait se faire que par la voie des airs.

L'avion était donc la seule façon d'aller y mettre les pieds et d’y établir les premiers campements en vue d'études de projets. Cela était

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vrai aussi pour les projets de Bersimis, avant qu'Hydro-Québec ne construise des voies d'accès et vrai pour ces vastes territoires du Labrador, dont Goose Bay où on a installé un aéroport.

Pour revenir aux installations de Dufresne Construction, elles servaient principalement au concassage de la pierre et à la préparation des matériaux nécessaires à la fabrication du béton. Il y avait là tout l’équipement nécessaire et les camions pour le transport et la mise en place du béton, à l’intérieur du tunnel et de l’enceinte devant servir à l’installation des turbines. Cela incluait aussi le bétonnage de l’intérieur de la cheminée creusée dans la montagne, cheminée servant à stabiliser le débit de l’eau arrivant par le tunnel avant qu’elle ne se rende aux turbines. Les bureaux de cette compagnie étaient installés sur ce site mentionné

Le niveau de l’eau à l’intérieur de cette cheminée donnait le niveau de l’eau au bassin de retenue, en haut du tunnel. Le nom de cette compagnie, m’était devenu familier et c’est ainsi que, quelque temps après mon retour dans la métropole, en voyant l’annonce d’un projet de construction de pont pour lequel elle avait obtenu le contrat, cela a soulevé mon intérêt. et j’ai pu travailler pour cette compagnie par la suite.

Un petit dernier souvenir, celui d’un camp de bûcherons installé non loin des installations mentionnées où il m’était arrivé d’aller manger à quelques reprises, avec des amis. Il y avait là un cuisinier qui savait préparer de bons plats et il était apprécié de la part de ce groupe de bûcherons travaillant là à la coupe de bois.

LES INNUS VOULAIENT 11 MILLIARDS DE DOLALRS….
…
En allant faire des recherches sur le web, il y a de cela quelques années, j’avais lu que les Innus de Betsiamites projetaient la construction de deux mini-centrales sur la rivière au Sault au Cochon. En lisant cela, je n’avais pu que me poser cette question : Où étaient-ils quand on a construit tous ces barrages, qu’on a développé ces vastes territoires pour lesquels ils réclamaient des dédommagements en vertu de droits qu'ils auraient acquis?

 Vous allez me pardonner, les petits-enfants, de retourner encore à cette époque lointaine mais quand j’ai lu que les Innus voulaient s'adresser à la cour pour réclamer une telle somme, cela m’a chiffonné. Je ne pouvais que me demander par quels moyens ils auraient pu être les premiers occupants de ces vastes étendues difficilement accessibles,


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même par voie d'eau, sans ces voies d'accès construites par Hydro-Québec pou la réalisation de ces projets de barrages, que ce soit sur la Bersimis, sur la Manicouagan, à la Baie James ou à la Romaine. .

Cela comprend l'accès à l'île René Levasseur (Manicouagan) où ils ont cherché à empêcher de récupérer du bois brûlé, ce qui aurait constitué une perte inutile….mais eux ne pensaient pas à cela?. Au fait, je me souviens qu’aux limites de la ville (Labrieville), sur les bords de la rivière, les indiens (c'est ainsi qu'on les désignait à l’époque) y avaient installé un campement, qui avait aussi été sauvé du feu. Sans la présence d'Hydro-Québec, auraient-ils eu intérêt à aller s'installer là? Il est permis d'en douter, car cette rivière, tout comme ces autres lacs mentionnés ailleurs, n'était pas peuplée de poissons.

D'ailleurs on ne voyait personne aller pêcher sur ce cours d'eau, comme on pouvait le voir en ce qui concerne les lacs et autres rivières de ce territoire. Qui plus est, ils ont regardé les travaux se poursuivre sans qu’ils pensent à intervenir, de quelque façon que ce soit, pour les faire cesser. Alors, comment comprendre ce réveil soudain?

Je ne me souviens pas, les déesses, qu'on ait beaucoup entendu parler de ces gens, à l'époque. On n’en voyait peu en dehors des lieux qu’ils habitaient. Je dirais même que la plupart des ouvriers qui ont travaillé sur les divers chantiers de ces barrages ignoraient leur présence.

Il y avait combien de temps qu'on coupait du bois dans le secteur des forêts situées le long des côtes? Où étaient les indiens quand, au début de l’autre siècle, des gens ont installé les premières scieries le long des rives du fleuve? Les Innus (Betsiamites) ne se seraient donc réveillés que des décennies plus tard? Avec quoi ont été construites les demeures dans lesquelles ils vivent? D’où vient l’électricité qu’ils utilisent depuis maintenant plus d’un demi-siècle?

Au cours des siècles précédents, les Innus n’ont jamais songé à exploiter les ressources naturelles Si ces territoires pas été ouverts à la construction de barrages comment pourraient-ils en profiter aujourd’hui? Comment auraient-ils pu avoir accès à l'île René Levasseur, cette île pour laquelle ils ont ensuite réclamé tous les droits, visant même à empêcher de ramasser du bois qui se serait perdu? Et voilà qu'ils voudraient maintenant en tirer tous les bénéfices?

Oh! Et puis, de quoi je me mêle?.... Oh! Mais c’est nous tous qui


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payons pour tout cela, pour ces barrages, pour ces voies d’accès qui leur permettent d’aller chasser sur ces territoires qui leur étaient inconnus et ils ne nous ont jamais remercié pour cela….

En pensant à ces autorités du gouvernement britannique qui auraient, soi-disant, signé une entente leur cédant ces vastes territoires avec la liberté de pêcher et de chasser à leur guise et celle d'utiliser les produits de la forêt comme bon leur semblait, je me demande comment elles auraient pu en connaître vraiment toute l'étendue. Des forêts à perte de vue, des lacs, des rivières, des chutes, des montagnes, qu'on n’aurait pu apercevoir autrement qu'à vol d'oiseau?

Les Britanniques auraient-ils pu imaginer à l’époque voir voler dans le ciel ces oiseaux géants que sont les avions et qui ont permis d'avoir accès, en tout premier lieu, â tous ces sites d'exploitation situés loin à l'intérieur des terres? À quel titre les Britanniques étaient-ils devenus propriétaires de ces vastes territoires? Un legs de quelqu’un, là-haut? Comment auraient-ils pu prévoir que l'on puisse exploiter ces forêts avec des équipements qu'ils n'auraient jamais pu imaginer, extraire du minerai des montagnes, construire des barrages sur certaines des rivières, installer des centrales électriques et construire des lignes de transmission qui amènent le courant jusque dans nos demeures?

Il aurait peut-être fallu se mettre dans la peau des gens de l’époque et comprendre quel était leur but? Pas celui de leur céder l’exploitation des richesses de ces territoires sans même savoir qu’elles existaient. Ces richesses, comment les Innus auraient-ils pu apprendre à les connaître et à les exploiter? Par l’inspiration du Saint-Esprit? N’aurait-il pas fallu qu’ils les découvrent d’abord.

Quand Christophe Colomb a mis les pieds sur le sol d’Amérique, il croyait les avoir mis aux Indes. C’est ainsi qu’on a appelé les gens qui vivaient ici des indiens. Tous ignoraient à l’époque qu’il pouvait exister d’autres planètes autour de la nôtre. Qu’il pourrait en exister, parmi elles, certaines sur lesquelles où il y aurait de la vie. Tous, excepté peut-être vous, les déesses?

Il faut penser à tous ces coûts qui s’ajoutent aux poursuites que les Innus et autres groupes cherchent à intenter contre les gouvernements. Cela relève tout simplement de la fantaisie…Oh! C’est moi qui le dis. … « Idle no more? ». Imiter ce qu’ont fait les blancs. Sortir des réserves, comme l’a fait un groupe en ce qui concerne l’exploitation de ces


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barrages sur la rivière au Saut-aux-Cochons. …..C’est cela ne plus être « Idle no more ».

GRANDE NOIRCEUR ET RÉVOLUTION TRANQUILLE ??…

C’est là un sujet que je trouve amusant. Était-ce encore vraiment la grande noirceur, cette sortie du tunnel suivie par la construction des barrages sur la rivière Manicouagan et ceux de la rivière aux Outardes? Ce fut une grande ouverture qui a mené au développement des régions du Québec. Cela a été réalisé sans l’aide des syndicats et sans toutes ces exigences et ces études sur l’environnement qui durent des années et qui ajoutent des coûts considérables aux projets de développements routiers, de nos jours. C’est ce qu’a entraîné avec elle la révolution tranquille…

Ces premiers barrages hydro-électriques, Bersimis, suivis de ceux de la Manicouagan et de la rivière des Outardes, et aussi celui de Churchill Falls, n’ont-ils pas permis d’étendre l’électricité partout dans les régions? Et qui dit électricité, dit aussi usines, établissements scolaires, hôpitaux, arénas, églises, routes, éclairage des rues, et l’électrification rurale? …C’est aussi tout cela qui égayait ces esprits qui errent dans la nature. Mais oui, c’était là de grands changements

.Je me souviens que dans les campagnes, dans les villages et sur les fermes, ce fut la folie. Brancher l’électricité, installer des salles de bain, des appareils d’éclairage, de chauffage, de cuisson, de refroidissement, de congélation et ensuite la radio, la télévision, les tourne-disques et autres appareils divers.…

C’est tout cela qui envahissait les campagnes, les fermes où cela permettait diverses installations visant à fournir le courant, pour traire les vaches, pour la transformation du lait, pour le sciage du bois et pour l’élevage en général. C’est ce qui a permis de créer de nouvelles activités de loisirs, de construire des arénas, de nouvelles écoles, d’illuminer les églises, les rues, les parcs et de créer des emplois un peu partout, dans les usines, afin de répondre à la demande pour tous ces appareils

Par ailleurs, si cette révolution tranquille dont on nous rappelle le souvenir, a permis l’ouverture de nombreuses usines, elle a aussi contribué, par la suite, à leur fermeture, en permettant d’ouvrir toute grande la porte aux syndicats, cela même dans le domaine public. Ce ne fut pas une révolution tranquille, comme on pourra le constater avec les grèves qui ont suivi, par la suite, dans le domaine de la construction.


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CHAPITRE IV

DE RETOUR DANS LA MÉTROPOLE.


À mon retour dans la métropole, je suis d’abord allé m’installer temporairement chez cet ami français que j’avais connu antérieurement et dont je parle ailleurs. C’était dans un logement situé sur le Plateau, où il vivait avec sa femme et leurs trois enfants. Il avait accepté de me louer une chambre en attendant que je me trouve un autre endroit où aller habiter. Il était ébéniste de métier et j’ai pu, par la même occasion, admirer tout le travail qu’il avait réalisé de ses mains, bureaux, fauteuils et meubles de salon et de cuisine….

Me rappelant ce temps-là et en voyant tous les changements qui se sont faits depuis, dans la métropole, dont la disparition de nombreuses maisons de chambre et pension existant sur la rue Sherbrooke, je ne puis que me demander comment font, de nos jours, les gens voulant venir s’installer dans la métropole, pour se trouver un endroit où demeurer, que ce soit des nouveaux arrivants ou des étudiants. Se chercher un logement à louer n’est pas chose facile. Penser à l’achat d’un condo?

Pour continuer, disons qu’après m’être trouvé un premier emploi, je me suis mis à la recherche d’une propriété J’en ai visité plusieurs avant d’établir mon choix sur celle que j’ai acquise, une propriété de trois étages, ce qu’on peut appeler un triplex, excepté que le logement du bas était relié au deuxième étage par un escalier intérieur et il y avait là trois chambres louées. La partie arrière du deuxième avait été convertie en un petit logement de trois pièces. Au troisième c’était des chambres louées et la cuisine était à l’usage des locataires.

C’est avec l’argent épargné au cours de ces années passées à Labrieville que j’avais pu faire l’acquisition de cette propriété. Suite au départ de l’ancien propriétaire, le logement du bas devenait libre et c’est ce qui m’avait donné l’idée d’offrir à ma mère, de venir l’occuper, avec mon frère. Maman tenait toutefois à avoir son logement, à elle, ce qui fait que, selon l’entente conclue, elle me payait loyer et, de mon côté, je payais chambre et pension. Ainsi, tout le monde était heureux.

Un peu d’explication : Les premiers propriétaires de ce triplex avaient élevé une grosse famille et c’est pour les besoins de cette famille qu’ils


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avaient divisé le deuxième étage en deux, comme mentionné. Il y avait une salle de bain et une cuisinette au deuxième. Ces derniers devaient passer par le bas, pour entrer et sortir. Comme ma mère avait toujours eu des pensionnaires alors qu’elle demeurait à Québec, cette présence ne la dérangeait pas.

La cave du bâtiment avait été creusée ultérieurement à sa construction. C’était dans le but de pouvoir installer une fournaise à l’huile servant au chauffage des deux premiers étages. Des piliers installés sur des bases de ciment servaient à supporter la charge du bâtiment. Cela permettait de se servir de la cave comme endroit de stockage et de travail. Il y avait d’ailleurs un établi installé sur un côté de la cave et au fond, une armoire de cèdre permettant de garder les vêtements d’hiver. Pour le troisième étage, c’était le chauffage au gaz. Les propriétés voisines avaient aussi été construites sans cave, en demi sous-sol.

Je me souviens peu des premiers emplois que j’ai occupés, peu importants sans doute. J’avais déjà suivi des cours par correspondance pour la réparation d’appareils de radio et télévision, mais les emplois dans ce domaine étaient peu payants. Ce passe-temps m’avait toutefois permis de tirer quelques revenus supplémentaires quand je travaillais à Labrieville Ces cours incluaient l’achat de kits nous permettant de monter nous-mêmes les appareils nécessaires à effectuer le travail et se fabriquer un appareil de radio.

Cela m’avait permis de me procurer des kits permettant de monter un meuble contenant appareils de radio, amplificateurs, et tourne-disque, avec haut-parleurs haute-fidélité. C’était des appareils avec ampoules et on sait que ces anciens appareils sont maintenant disparus.

C’est en apprenant qu’un contrat avait été accordé à Dufresne Construction, comme déjà mentionné, pour des travaux au pont Mercier que cela a attiré mon attention. Le bureau-chef de cette compagnie était situé dans le bas de la ville, sur le Boul. Pie IX et je suis allé y postuler un emploi Le hasard a voulu que celui qui devait être en charge du bureau de chantier, était quelqu’un que j’avais connu à Labrieville. C’est ce qui a facilité l’obtention de ce nouvel emploi qui m’assurait un travail régulier et qui m’ouvrait aussi une nouvelle perspective d’avenir.

C’est ainsi que quelque temps après l’obtention de cet emploi, à la lecture d’une publicité dans un journal local sur une agence matrimoniale (Madame Bertrand) qui venant d’être créée, c’est là que m’est venu le


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désir du mariage et d’élever une famille. Un désir que j’avais déjà eu auparavant, sans pouvoir le réaliser. Bien sûr, rendu à un certain âge, l’âme sœur devient plus difficile à dénicher, alors, pourquoi ne pas tenter ma chance à cette loterie, parce que c’en est une, en somme.

Parmi le grand nombre de lettres reçues, l’une d’elles avait attiré mon attention, celle d’une personne demeurant à Granby, une ville que je connaissais bien, car j’y avais de la parenté, celle d’un oncle qui était un des frères de ma mère. Dans nos échanges de courrier, elle m’avait appris que mes cousines avaient été parmi ses camarades d’école. Elle travaillait dans une usine et, les fins de semaine, elle chantait dans un club de nuit. C’est donc dans ce club de nuit que s’est faite la première rencontre. Elle avait la voix d’Édith Piaf et interprétait les chansons de cette dernière, au cours du spectacle. Était-ce ce qui avait influencé mon choix? C’est possible.

Après le mariage, ma femme n’a jamais exprimé le désir de retourner chanter dans des clubs de nuit. Elle avait tout simplement abandonné la chanson, se contentant plutôt d’interpréter quelques airs, à l’occasion de mariages ou de fêtes de famille. Parmi ses préférées, il y avait celle dont le titre était : « Non, rien de rien, non, je ne regrette rien ».  Les quelques chansons que j’avais composées ainsi que les feuilles de musiques que j’avais fait écrire auparavant sont demeurées dans une boite, placée dans la cave.
.
Par ailleurs, cette décision de me marier ne fut pas sans créer des problèmes. Quand j’en ai parlé à ma mère, j’ai crû que le ciel allait me tomber sur la tête. Imaginez : « Je l’avais fait venir de Québec pour s’installer dans ce logement et voilà que, quelques mois plus tard, je la laissais tomber ». Elle aurait aimé que je sois son poteau de vieillesse, que je me contente de m’occuper d’elle et de mon frère…..

….« Je me souviens que j’ai toujours, au fond de moi-même, reproché à ma mère de ne pas s’être remariée. Au temps où j’allais au collège de Lévis, elle avait eu plus d’un prétendant, dont un qui nous amenait à la plage au cours de l’été. Et un autre qui était propriétaire d’un commerce. Elle avait cependant toujours refusé le mariage à cause de mon frère, craignant qu’il soit mis de côté ou moins bien traité avec un autre père. Je n’ai donc jamais connu de père ».

Quand je travaillais pour le gouvernement, à Québec, il m’arrivait de rencontrer dans les corridors des employés handicapés physiques légers


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ou attardés intellectuels, qui étaient utilisés pour aller porter des messages ou transporter des documents d’un endroit à l’autre. Je voyais là des emplois que mon frère aurait pu facilement occuper et il y en aurait eu d’autres aussi. Il avait travaillé durant un certain temps chez un statuaire dans un atelier situé à l’arrière de l’endroit où ma mère habitait.

C’était à l’époque où je travaillais à Labrieville. D’après ce que j’ai pu comprendre, il arrivait que les travailleurs le taquinent, à l’occasion, sans grande malice. À cause de cela, maman n’avait plus voulu qu’il continue à travailler là. Elle préférait le garder près d’elle pour l’aider. Ce qui explique le fait que des années plus tard, il m’a lancé ces mots lors d’une dispute :

- Toi, tu es chanceux, tu as une famille, tu as des enfants, tu as une automobile, une maison. Cela résumait tout. Il aurait voulu vivre sa vie à lui, ne pas demeurer attaché à sa mère. Cela s’était reflété dans son attitude, car il était devenu plus maussade. Quand quelque chose ne lui plaisait pas, il le laissait savoir, il bougonnait et répliquait plus souvent.

À l’époque où je travaillais à Labrieville, il y a aussi le souvenir d’un couple que ma mère avait eu comme pensionnaires. Elle m’avait dit au téléphone qu’un de ses nouveaux pensionnaires avait hâte de me revoir. Moi aussi, car son nom était celui d’un ami d’enfance, du temps où j’étais à l’hospice. Je descendais à Québec pour la fin de semaine. La surprise a été de découvrir qu’il formait un couple heureux avec un de ses oncles. C’était ça aussi la vie…..

Cela m’avait aussi rappelé que j’avais fréquenté une fille durant un certain temps quand je demeurais encore à Québec. Parce qu’elle avait une légère infirmité à un pied, ma mère me répétait :

- Tu ne vas pas marier cette fille-là? En y pensant, maintenant, était-ce vraiment à cause de cette infirmité? De toute façon, les circonstances avaient voulu que j’abandonne l’idée, car c’était à l’époque où je quittais Québec pour venir travailler à Montréal. Et moi, bien entendu, je voulais vivre ma vie.

Malgré tout, le mariage a eu lieu et ma mère y a assisté. Cela aurait mal paru, aux yeux des membres de la famille, dont celle de son frère demeurant à Granby, et aussi aux yeux des membres de la famille de celle qui devenait mon épouse, si elle ne l’avait pas fait.

J’avais offert à ma mère de s’installer au deuxième, mais la réponse


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avait été plutôt sèche : - « Habiter avec ma bru? Jamais ». Était-ce dû au fait de ces rencontres faites dans des clubs de nuit? Qu’importe. Toujours est-il qu’il s’est établi un froid qui a persisté, tout au long des années qui ont suivi, entre mon épouse et ma mère. Le plus souvent, quand j’allais rendre visite à cette dernière, c’était seul ou avec les enfants.

Ma mère s’était trouvé un logement non loin, sur la rue Delorimier. Elle n’est demeurée à ce premier endroit que deux ou trois ans, se plaignant du bruit fait par les camions lorsqu’ils accéléraient après avoir monté la côté située en bas de la rue Sherbrooke. Elle avait pu obtenir une place dans un HLM qui venait d’ouvrir ses portes, plus haut, sur la rue Lajeunesse. Cet endroit lui avait plu. Cela lui avait permis de faire un peu de couture, en fabriquant des rideaux pour la salle commune et autres, ce qui lui ouvrit la porte à d’autres travaux de couture pour d’autres personnes. Mon frère aidait aussi quand se déroulaient des activités dans cette salle commune.

Il y a eu un premier rapprochement avec ma femme quand notre premier enfant est né et cela s’est continué, par la suite, avec la naissance des autres enfants. Maman aimait bien tricoter des chaussettes, des gants, des foulards, coudre des petites robes qu’elle décorait, de ses doigts de fée, de nids d’abeille. Mes filles s’en souviennent-elles? Bien sûr, et aussi des beignes de grand-mère qu’elles aimaient bien déguster. C’est d’ailleurs ce qui m’a inspiré la chanson intitulée « Bonjour maman » une chanson qui s’ajoute à d’autres que j’ai créées et fait enregistrer, quelques années plus tard. …

Pour revenir au mariage, pour notre voyage de noces, nous sommes allés à Nassau, dans les Bahamas. Cela me faisait découvrir de nouveaux horizons et je me suis servi de ces souvenirs lorsque, des années plus tard, j’ai écrit mon premier roman. Il me faut ajouter que les choses ont beaucoup changé depuis cette époque, avec la présence des casinos qui se sont ajoutés dans le paysage de ces îles lointaines.

Un souvenir gardé de ce voyage est celui d’un bon coup de soleil attrapé sur un de ces bateaux qui emmenait des groupes s’amuser à pêcher à la dandinette sans ne rien attraper. Tiens! Il n’en coûtait rien pour les soins aux cliniques des hôpitaux, tout comme ici. Heureusement que nous avions profité des premiers jours pour visiter l’île de sorte que nous nous sommes contenté de faire le tour des marchés et aller écouter de la musique et danser dans des clubs de nuit.



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Ce voyage s’était prolongé d’une journée car, au retour, l’avion avait connu des problèmes avec un moteur et il avait dû atterrir à Tampa, en Floride. On avait dû changer le moteur et alors nous avons passé la nuit dans un hôtel où on nous avait dirigés. Le lendemain, le retour s’était fait dans un autre appareil, via Toronto. De là, on avait dû prendre un autre avion pour revenir à Montréal. Les bagages n’avaient pas suivi, et il avait fallu retourner à l’aéroport pour les récupérer par la suite.

Au premier anniversaire de notre mariage, nous avions choisi d’aller passer une semaine en Floride. C’était au début de juin, une période de l’année où habituellement il tombe peu de pluie, mais il y eut des averses à chacun des premiers jours, une déception qui a poussé ma femme à la décision d’écourter nos vacances. Nous sommes donc revenus une journée plus tôt que prévu.

Au premier Noël suivant notre mariage, nous étions allés le passer à Granby. Le réveillon avait eu lieu dans une salle louée où avaient été invités tous les membres de la parenté. … Je dois dire, qu’avec le mariage, j’avais hérité de quelque 25 neveux et nièces, membres des nombreuses familles du côté de mon épouse et c’est moi qui avais revêtu le costume de père Noël pour distribuer les cadeaux…. Naturellement personne ne m’avait reconnu sous ce déguisement. J’étais un nouveau venu dans la famille.

Bon. Il faudrait bien que je revienne à mon travail avec Dufresne Construction. On dit que la mémoire est une faculté qui oublie, serait-ce vrai? Il semble que ce soit vrai surtout quand on veut cacher une partie de la vérité. En allant vérifier sur le web, pour m’assurer de l’année où j’ai commencé à travailler pour cette compagnie, j’ai lu ce qui suit : « En 1963, on a décidé d’ajouter un deuxième pont, relié au premier afin de doubler le nombre de voies de circulation sur toute la longueur »

En lisant cela, je me suis d’abord demandé s’il y aurait eu, par hasard, deux années perdues quelque part dans ma mémoire. Mais non. En allant vérifier pour la construction du pont de Beloeil, sur l’autoroute 20, je lis que la construction a commencé`en 1963, mais je constate que le nom de Dufresne Construction avait été remplacé par un autre nom.. Les travaux ont duré deux ans et j’étais là, pour la première année. L’année suivante j’avais été envoyé à l’île des Sœurs. À cet endroit, le bureau était installé dans un ancien couvent, un des rares bâtiments demeurant encore debout sur cette île. Quelle différence avec aujourd’hui. Que diraient les bonnes sœurs en voyant cela?

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Ce n’est qu’après d’autres recherches que j’ai pu com,prendre. Il y avait eu La construction de la voie maritime du Saint-Laurent ce qui nécessitait un tirant d’air de 35.5 mètres. La section du pont le traversant a dû être rehaussée. La décision a été prise en 1958 par le gouvernement fédéral. Sur la rive sud, le pont est prolongé d’un échangeur à trois voies surélevées La nouvelle structure installée supporte deux voies de circulation dans chaque direction, alors que le pont n’en supporte qu’une.

« La profondeur du fleuve et la présence d’une épaisse couche de sédiments (marne glaciale) au-dessus du roc, oblige les concepteurs à utiliser des caissons pneumatiques, plutôt que des batardeaux pour la construction des fondations ».

Dufresne Engineering, ou Dufresne Construction, étaient les seuls entrepreneurs (pont Jacques-Cartier) ayant de l’expérience pour la construction de piles en utilisant des caissons pneumatiques. D’où l’obtention de contrats exécutés au cours des années 1961 et 1962, au pont Mercier, par le gouvernement fédéral. Les bureaux de la compagnie, où j’ai travaillé, furent installés à Ville Lasalle, près de la sortie du pont.

C’est pour répondre aux besoins grandissants des automobilistes, qu’un second pont identique au premier a été construit en aval par le ministère des Travaux publics du Québec, en 1963. Cela permettait de doubler le nombre de voies sur toute la longueur de l’ouvrage. Les piles du premier pont furent rénovées afin de les rendre identiques à celles du nouveau pont. déjà mises en place. .

Suite à ces travaux, je me souviens qu’on avait dû faire des changements importants, en ce qui concerne les approches du pont. Par exemple, déplacer des maisons, pas seulement des unifamiliales, mais aussi un bâtiment à logements multiples. Après les préparatifs nécessaires, le déplacement se faisait à l’aide de câbles et d’attaches installées de façon à permettre à des tracteurs de tirer et déplacer lentement le bâtiment pour aller le déposer sur un fardier qui les transportait ensuite pour aller les déposer sur d’autres assises, en utilisant les mêmes moyens pour le faire glisser en place.

Au pont de Beloeil, il y avait eu quelques démêlés avec le syndicat (CSN). D’abord, ils n’envoyaient que des gens de Sorel (séniorité syndicale oblige), ce qui avait entraîné des protestations de la part de résidents de Beloeil. Suite à des discussions, on a pu engager quelques travailleurs de Beloeil. D’autres démêlés survinrent, par la suie avec le

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délégué syndical qui flânait sur le chantier et arrêtait trop souvent le travail pour diverses raisons. Après plusieurs avertissements, il avait été mis dehors, mais c’est allé en cour et Dufresne a perdu sa cause et dut reprendre ce travailleur et lui rembourser le salaire perdu. ……Selon le juge, lui faire perdre son emploi, était l’équivalent de la peine de mort. Ouf! Mais tout a bien marché par la suite.

Pour asseoir les piliers de ce pont, il avait fallu planter des pieux en acier d’une longueur allant jusqu’à 60 pieds. Pour le transport de ces pieux, il avait fallu une escorte spéciale à chacun des voyages, à cause de leur longueur. Ces travaux furent arrêtés à l’approche de l’hiver et repris le printemps suivant.

À l’île des sœurs, on entreprenait la construction de l’estacade, une structure de contrôle des glaces installée en amont du pont Champlain. La structure ressemblait à celle d’un pont excepté, qu’entre chaque pilier, était prévue l’installation d’une porte coulissante que l’on pouvait baisser pour bloquer le passage des glaces, en hiver. Cela avait pour but de protéger les îles créées plus bas, en vue d’Expo 1967.

Des dirigeants syndicaux sont venus au début des travaux Une entente était intervenue selon laquelle l’embauche se faisait par l’entremise des deux centrales CSN ou FTQ. Quand on avait besoin de gens, un appel à l’un ou à l’autre des bureaux d’emplois, selon le métier, et on nous envoyait les ouvriers voulus. Il n’y eut pas de déductions syndicales sur les salaires, même s’il en avait été question au début.

«Au cours de ces années, (1964/67) il y a eu aussi la construction des ponts suivants :
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PONT DE LA CONCORDE

Projet initié en mars 1964 (signature du contrat)
Fin des travaux Octobre 1965 – (Inauguration)
Concepteur - Ingénieur structure
Beaulieu, Trudeau et associés. Montréal
Architectes : Beaulieu-Lambert et Tremblay
Infrastructure : Dufresne Engineering Co. Ltd.
Superstructure : Dominion Bridge Ltd. (Lachine)

Ce pont se termine par une autre structure appelée « pont des Îles » qui lui permet d’atteindre l’île Notre-Dame.


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La construction du pont Laviolette reliant Trois-Rivières à la rive sud du fleuve Saint-Laurent, où on a aussi utilisé des caissons à air comprimé, pour la construction des piliers. On se souviendra, qu’à ce dernier endroit, un accident dans un des caissons a causé la mort de 13 personnes. Cela s’est produit par ce qu’on appelle une implosion, alors que l’eau pénètre dans le caisson, noyant les travailleurs se trouvant à l’intérieur ».

En 1966, c’est au pont du boulevard Pie IX que j’ai été envoyé. Le contrat comprenait la reconstruction de ce pont, connu alors sous le nom de Joseph Le Caron, le premier prêtre à célébrer une messe à Montréal en 1615. Construit pendant la crise économique des années 1930, sous la direction de Marius Dufresne, il a été ouvert à la circulation le 5 décembre 1937. Souffrant d’usure, le pont a été reconstruit afin d’en doubler la largeur et il comporte maintenant six voies, trois dans chaque direction. Il a pris ensuite le nom de Pie IX comme celui du boulevard où il débouche, rappelant le nom de ce pape élu en 1846.

Tout allait bien, sur ce chantier, jusqu’au jour où on est venu le fermer à cause d’une grève déclanchée par les syndicats de la construction. Cette grève ne s’est pas éternisée, car il y avait les travaux préalables à l’exposition universelle de 1967, en cours, et on voulait que ces travaux puissent se poursuivre sans retard indu, afin d’être terminés à temps. De nouvelles conditions de travail furent alors acceptées et le travail avait repris. Tout s’est bien passé par la suite. .. (Voir page 23)

Il ne faut pas croire que les travailleurs de la construction n’avaient pas de bonnes conditions de travail. Meilleures en tout cas que pour les employés de bureau. Et alors…

Il faut leur rappeler Louis-Hippolyte La Fontaine

Né à Boucherville en 1807 – Homme politique canadien, il est l’instigateur, avec Robert Baldwin, du gouvernement responsable au Canada. Il a été le premier chef de gouvernement démocratiquement désigné du monde colonial, tous empires confondus.
Premier ministre du Canada-est de 1842 à 1843 et de 1848 à 1851,

Le pont-tunnel : Annoncé d’abord en 1962.- Début travaux juillet 1963 - terminés en mars 1967- ….fut le dernier ouvrage de la transcanadienne.

LE (PONT DE L’ÎLE DES SŒURS) tel que le pont Champlain est d’abord nommé, ne devait compter que 4 voies. À la suite d’études, il fut


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décidé de construire directement les voies supplémentaires en prévision du développement de la rive sud. L’ouvrage comptera donc 6 voies séparées par une bande médiane en son centre.
… » » En amont du pont sur le fleuve, une structure de contrôle des  glaces était prévue, l’estacade du pont Champlain.

… Ceux qui criaient le plus fort pour la construction d’un nouveau pont pour remplacer le pont Champlain actuel et contre l’installation d’un péage, sont les mêmes qui veulent encore mettre l’accent sur la densification de la population sur l’île et la centralisation des principaux services dans le centre-ville, cela de façon désordonnée et dans une vision de grandeur démesurée.

Le nouveau pont en construction devrait servir principalement pour la circulation des véhicules ayant à traverser l’île pour se rendre à Laval et plus au nord, ou l’inverse. Même chose pour le nouveau SLR que l’on veut installer sur ce pont,…… il devrait servir principalement au transport des gens ayant à traverser l’île pour se rendre à Laval ou, à l’inverse, se rendre sur la rive sud. …. » »  .

Le règlement de cette grève entraînait, malheureusement, de lourds changements dont les effets se font ressentir encore de nos jours. Il s’agit de clauses particulières dont les conséquences se sont répercutées dans d’autres domaines de travail, en pensant surtout aux crises survenues ces dernières années. Cela se résume à ceci :

- Tu es plombier ? Tu n’es que plombier. Le bois, tu n’y touches pas. Tu es journalier, la même chose. Scier une planche, clouer une planche, c’est la job du menuisier. Cela vaut aussi pour l’électricien ou l’opérateur d’équipement lourd.  Tu ne touches à rien d’autre que ton travail L’entretien ça n’en fait pas partie. Si jamais on te fait faire un autre travail que celui de ton métier, on doit te payer au salaire de ton métier, rien de moins. C’est ce qu’on appelle le cloisonnement des métiers. !!

Cela m'amène à dire qu’il n'y a pas que le métro qu'on ne pourrait plus construire de nos jours dans les mêmes conditions. Il y a aussi tces tunnels qui serpentent sous les rues du centre-ville pour relier certaines stations de métro à divers établissements, dont ceux de Place Ville-Marie et du complexe Desjardins. Même si ces tunnels ont été construits plus récemment, cela fait tout de même un grand nombre d’années qu'ils  sont là et on peut se demander ce que cela coûterait de nos jours.



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Il faut se souvenir aussi qu’à cette même période d’Expo 67 on entreprenait la construction du barrage de Churchill Falls. Il s'agissait de l’installation d’une centrale hydro-électrique dans cette zone du Labrador qui fait partie de Terre-Neuve et cela s'est fait sous la direction d'Hydro-Québec. Parlant de tunnels, là aussi on en a creusé un qui sert à amener l'eau d’un barrage de retenue jusqu'aux turbines, tout comme ce fut le cas lors de la construction de la centrale hydro-électrique à Labrieville, Comme mentionné au chapitre précédent, Dufresne Construction avait participé à ces travaux.

Je me souviens que cette compagnie avait une cour située sur la rue Aird, dans l’est de la ville, où elle gardait l’équipement nécessaire à l’exécution de ses contrats comprenant principalement la construction de ponts. Cette cour avait été déménagée, au cours des années précédentes, à  Rivière des Prairies et les bureaux de la compagnie ont aussi été installée dans un immeuble construit sur le Boulevard Saint-Joseph, dans le quartier Rosemont. Durant l’hiver, la compagnie gardait quelques employés pour faire l’entretien de son équipement et exécuter divers petits travaux. Suite à la signature de cette nouvelle convention collective, Dufresne a mis fin à cela, ne pouvant garder ces employés pour faire l’entretien et d’autres travaux. Par la suite, à la fin des contrats, ils étaient tout simplement envoyés au chômage.

On peut considérer cette époque comme marquant le début de ce qu’on peut considérer des sous-contrats. Louer l’équipement, au besoin, et faire exécuter les travaux de creusage, de coffrages, de bétonnage, du montage des structures ou autres, par des entreprises diverses, les groupes d’ingénieurs surveillant le tout. Cela n’a contribué qu’à compliquer le travail de ces groupes de génie-conseil et à entraîner plus de problèmes et des coûts plus élevés.

Parlant de sous-contrats, c’est là une chose que les grandes centrales syndicales n’aiment pas beaucoup, car c’est trop souvent moins de travail pour leurs membres, et cela leur fait perdre des cotisations. « « C’est là aussi une des raisons pour laquelle de grandes centrales de la construction, comme la FTQ ont cherché à faire disparaître les grands groupes de génie-conseil, dont CSN-Lavalin. Ces groupes étaient de grands donneurs d’ouvrage, de grands constructeurs peu enclins à faire affaires avec les syndicats, cherchant plutôt à empêcher leur présence dans les contrats qu’elles mettaient en marche, question de coûts. Les exigences et les conkditions de travail imposées des centrales étaient trop grandes.


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Trois contrats que devaient obtenir Dufresne Construction, dont un concernant l’installation de bâtiments en vue de l’exploitation d’une mine d’amiante dans le nord de la province, ont été abandonnés, les coûts devenant trop élevés et rendant les projets non rentables. D’ailleurs, à Churchill Falls, les travailleurs terre-neuviens, n’ont pas été sans exiger aussi des augmentations de salaire.

On se souviendra aussi de la grève déclenchée par les opérateurs des véhicules du métro durant cette exposition 1967. Eux aussi ont voulu bénéficier de leur part du gâteau et il ne fallait pas qu’ils ratent leur tour. Ces employés sont parmi ceux qui, par la suite, se sont assurés de bonnes retraites, des retraites pour lesquelles nous payons tous une petite part, par les taxes que nous payons lors de nos achats, par les impôts et les frais qui se multiplient pour les services qu’on nous donne.

C’est là un souvenir à rappeler à ceux qui rêvent d’une nouvelle exposition universelle, chez-nous. Ils devraient d’abord penser à celle qui a été tenue à Shanghai, en sachant que tout s’est réalisé là-bas sans problèmes et sans la présence de syndicats.

Terre des hommes, le rêve de Jean Drapeau, a été réalisé et Expo 1967 a accueilli des millions de visiteurs, mais à quel coût? Dans ce stade qui nous a coûté plus d’un milliard de dollars, le deuxième rêve de Jean Drapeau, le souvenir des jeux olympiques s’est éteint et les coups de battes de baseball n’y résonnent plus. Il nous a fallu combien d’années pour arriver à en payer les coûts énormes?

Ajoutons que Dufresne Construction avait aussi obtenu le contrat du creusage ainsi que du bétonnage de la première station de métro, celle de Berry-DeMontigny. Le retard dans l’exécution des travaux n’a pas été sans conséquences. Cela, les centrales syndicales n’en parlent jamais,.

C’est vers d’autres régions que Dufresne a dû se tourner pour obtenir d’autres contrats, par la suite. Il y en a eu un à Labrador City où j’ai été envoyé pour quelques mois et c’était au cours de l’hiver. Le contrat était pour la construction d’un bâtiment logeant ensuite une usine servant à l’enrichissement de minerai de fer et à sa mise en boulettes pour les besoins d’expédition aux usines de fabrication d’acier.

Durant ce séjour, ma femme était venue passer une fin de semaine avec moi pour fêter mon anniversaire de naissance. J’avais invité, pour la circonstance, un couple à venir souper avec nous à l’hôtel. Cet invité avait


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laissé son véhicule en marche, pour éviter d’avoir à le partir à froid mais, quand il a quitté, en soirée, pour retourner chez-lui, le moteur du véhicule s’était éteint. Il a donc dû le faire remorquer. Ce fut d’ailleurs la même chose pour le pick-up de la compagnie qu’on m’avait permis d’utiliser et qui a refusé de partir, le lendemain matin, même s’il avait été branché pour la nuit. Le thermomètre était descendu à -45°, à ce qu’on a dit.

L’hôtel en question était situé dans Wabush, une frontière invisible séparant cette ville de l’autre, Labrador City, située dans Terre-Neuve. On a entendu dire qu’un couple avait été trouvés morts dans leur véhicule, sur une route située près de cette première ville. Je n’étais guère affecté, personnellement, par ces grands froids puisque je travaillais au chaud dans un bureau, mais ce n’était pas la même chose pour les ouvriers. C’était toutefois un froid sec, plus supportable que lorsque le dégel commence à se faire sentir, l’air devenant alors plus humide et plus difficile à supporter.

Mon travail incluait la préparation de la paie et les communications avec le bureau-chef qui se faisaient par Telex. Vers la fin, je fus remplacé par une employée à qui j’avais montré le travail à faire.. Les travaux avançaient et le nombre d’employés avait alors beaucoup diminué. C’est au bureau-chef que je me retrouvé, par la suite, à l’exception de courts séjours sur des chantiers d’autres contrats.

Il y eut un contrat à Rivière Saint-Jean, sur la côte nord, pour la construction d’un pont où j’ai été envoyé pour une période de quelques semaines. Ce contrat avait été obtenu sous le nom de H.J.O’Connell, une compagnie spécialisée dans la construction de routes que Dufresne Construction venait d’acquérir.

La compagnie avait aussi fait partie d’un consortium qui a obtenu le contrat de la construction d’un barrage sur la rivière Mactaquac au Nouveau Brunswick. Le bureau était situé à Moncton et j’y ai été envoyé pour fins de vérification en vue de réclamations concernant des travaux supplémentaires.

À Churchill Falls, Terre-Neuve, Dufresne avait obtenu le contrat pour le défrichage et l’installation des camps et bureaux en vue du projet de développement hydro-électrique sur la rivière Churchill. S’est ajouté à ce contrat celui d’un chemin d’accès reliant Churchill Falls à Esker, une station de service le long de la voie ferrée reliant Sept-Îles à Schefferville, accordé à Dufresne-Mannix. Et un autre pour une autre voie d’accès


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reliant Churchill Falls à Goose Bay accordé à O’Connell-Mannix. La première route, a servi au transport du matériel expédié par voie de terre,la deuxième, pour celui expédié par voie maritime.

Lors de l’exécution des travaux de la route menant à Esker, l’ingénieur en charge du projet avait pris la décision de ne pas suivre letracé établi par les ingénieurs qui ont préparé les plans, mais de suivre un tracé plus en ligne droite. Ce fut une décision coûteuse. Les deux contrats étaient à prix fixe, à tant du mille. On s’était buté sur ce premier contrat à des problèmes semblables à ceux rencontrés lors de la construction du chemin de fer Sept-îles-Schefferville, soit l’instabilité des sols (gélisol), ce qui a nécessité beaucoup plus de remplissage que prévu.

Bien entendu les déplacements vers ces régions lointaines se faisaient par avion. En ce qui concerne Churchill Falls, il n’y avait pas encore d’installations aéroportuaires, ce qui fait que les avions, à l’aéroport temporaire qui avait installé, ne pouvaient décoller ou atterrir que par temps clair ou lorsque les nuages étaient assez hauts dans le ciel. C’est pourquoi, on utilisait des avions cargo transformé en avions de passagers (on les avait baptisé du nom de « box car ») pour le transport des travailleurs et des employés

Durant ce séjour, j’ai eu l’occasion d’aller taquiner le poisson dans la rivière Churchill, cela grâce à un contremaître plombier qui m’avait laissé les clefs de son véhicule, avec équipement de pêche, pour la fin de semaine. Ce dernier devait accompagner d’autres personnes pour aller faire des repaires aériens en hélicoptère. Il m’avait indiqué un endroit où aller pêcher et là j’avais attrapé une truite de belle taille. C’est en allant ensuite au hasard, le long de la rivière, que j’ai aperçu un endroit où le courant était plus vif et jugé que ce pourrait être bon. Suivit le plaisir d’attraper deux ouananiches et deux autres truites arc-en-ciel, des poissons excitants à taquiner dans les remous de la rivière. J’ai pu les faire congeler et les ramener avec moi, au retour.

C’est à Toronto que la compagnie Dufresne Construction est arrivée au bout de sa route. Dans un contrat obtenu pour la construction d’une section du métro., les syndicats locaux qui lui ont fait la vie dure. Tout comme on ne voulait pas voir des ouvriers de l’Ontario venir travailler au Québec, on ne voulait pas non plus voir des compagnies de construction du Québec obtenir des contrats en Ontario. Une entente fut conclue avec les compagnies d’assurance pour permettre à Dufresne de compléter les travaux. La compagnie fermait ensuite ses portes.


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NOS ANNÉES BONHEUR

Quelque temps avant cette fermeture prévue des bureaux de Dufresne, ma femme avait vu, en allant faire des achats, l’annonce d’un commerce à vendre situé non loin de chez-nous. Dans la perspective de devoir me trouver un autre emploi, dans un futur prévisible, l’idée ne m’avait pas déplu. Le propriétaire de ce commerce était quelqu’un qui songeait à prendre sa retraite et il offrait de demeurer disponible pour nous aider le temps de nous montrer le travail à faire. Sa sœur, qui travaillait pour lui, les fins de semaine, était intéressée à continuer de le faire avec nous, ce qui nous convenait.

Mais comme je m’y connaissais peu dans le domaine des affaires et dans la tenue d’un commerce j’hésitais à quitter l’emploi chez Dufresne, surtout que nous avions un tout jeune enfant. Ma femme avait la solution. Elle tiendrait le commerce, alors que je continuerais à travailler comme avant et j’irais la remplacer au retour du travail. C’est ainsi que la décision fut prise et que la transaction pour l’achat a été conclue. Ma femme se chargea du magasin comme prévu, pour les soirs et la fin de semaine, c’était moi avec l’employée que nous avions gardée. Je m’occupais de ramasser les factures, compter l’argent, faire le ménage fermer le magasin et je me chargeais aussi de la comptabilité. Nous avions engagé une gardienne pour la maison.

Avant de continuer, j’aimerais mentionner les changements qui ont été faits, dans notre propriété, au fur et à mesure que les enfants sont nés pour former notre famille. Au moment de l’achat de ce magasin, on avait déjà trois enfants, y compris le bébé dernier étant né.

Ce fut d’abord l’escalier menant aux chambres du deuxième qu’on a fait enlever et fait refaire le plafond et le plancher supérieur, bouchant ainsi l.accès au deuxième. Il a fallu faire une nouvelle entrée d’accès par le palier intérieur de l’escalier montant au troisième, pour les trois chambres avant du deuxième.

On a aussi fait enlever l’escalier menant à la cave qui était situé entre la cuisine et le salon pour aller en installer un autre au fond de la petite chambre du fond qu’on a transformé en bureau. Cela nous avait permis d’installer un comptoir entre le salon et la cuisine et évitait aux enfants de faire une chute accidentelle dans l’escalier, ce qui était arrivé une fois où la porte à l’entrée en haut de l’escalier était demeurée ouverte Il y avait un autre accès extérieur pour la cave, avec trappe au haut de l’escalier.


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Nous pouvions avoir l’aide d’un des frères de ma femme, à l’occasion, surtout dans les travaux de peinture. C’était un ancien joueur de hockey qui avait fait partie d’une équipe mineure. Durant l’été, il faisait partie d’une équipe de baseball et il s’était blessé au cours d’un match. Une blessure qui avait mal guéri et qui avait mis fin à sa carrière de hockeyeur Il est décédé au cours de ces années.

Cela me rappelle que c’est chez les membres de la famille de mon épouse, .à Granby, que nous allions le plus souvent et cela de façon assez régulière, en dehors du temps des vacances d’été. Le frère de mon épouse, qui demeurait auparavant à Sherbrooke, est venu s’installer dans la métropole et y est demeuré durant une certaine période de temps, avant de déménager de nouveau, pour aller s’installer cette fois à Ottawa.

Il travaillait pour une grande compagnie d’assurances et c’est à la suite de promotions que s’effectuaient ces déménagements, le beau-frère devenant finalement directeur général, avec résidence à Ottawa. Nous lui avions rendu visite une ou deux fois à Sherbrooke, par la suite à sa résidence dotée d’une piscine extérieure située dans le nouveau Bordeaux. Quand on y allait, les enfants aimaient aller se baigner et jouer avec leurs enfants. Après que leur père eut pris sa retraite, leurs trois filles sont revenues éventuellement s’installer dans la métropole.

Parmi le choix des endroits où aller passer des vacances d’été, au cours des premières années de mariage, il y a eu Atlantic City. C’était avant la venue des casinos à cet endroit et ce fut un séjour très agréable. Dans les années suivantes, nous avons opté plutôt pour la location de chalets, à Ste-Rose, à Baie Missisquoi, à Venise-en-Québec, à Sainte-Marthe-sur-le-lac, à Roxton Pond et autres endroits où les enfants pouvaient aller s’amuser sur les plages et se baigner. Il y a aussi les plages des environs de la métropole et le lac Champlain, à Plattsburgh, où nous allions les fins de semaine, au cours de la saison d’été. C’est ainsi que les enfants ont eu une enfance heureuse.
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Je me suis un peu égaré dans le parcours des années, mais il est difficile de situer précisément les périodes où se sont déroulés les divers événements. Un endroit où j’aimais aller pêcher, surtout la perchaude, c’est au lac des Deux Montagnes. Au retour, je nettoyais les poissons et en découpais des filets que ma femme trempait ensuite dans de la pâte à la bière pour les faire frire. Les enfants adoraient en manger. Il y avait aussi des membres de la parenté demeurant à Roxton Pond et ayant un chalet au bord d’un lac où on allait leur rendre visite. Il m’arrivant de sortir


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quelques achigans, en pêchant à la ligne, du bord du lac, mais au fil des années, c’était plus de crapets soleil, un poisson mal aimé. C’était tout de même un poisson comestible et j’aimais en manger, à l’occasion.

Un dernier souvenir que je n’ai pas oublié. Celui de cette famille de français avec laquelle nous nous étions liés d’amitié. Au fil des années, il s’était construit un chalet dans les Laurentides. Ce chalet, il l’avait construit selon les méthodes utilisées en France, c’est-à-dire, sans usage de clous. Il lui avait d’abord fallu défricher un coin de terrain et c’est sur cette butte qu’il a installé le chalet. Un ruisseau coulait à l’arrière.

Pendant les travaux et après qu’il s’y fut installé, nous sommes allés, à plusieurs reprises leur rendre visite et nous avions aussi fait la connaissance d’une autre famille de français qui demeurait non loin de ce chalet. C’était celle d’un ami plombier qui avait fourni son aide, principalement pour l’installation de la plomberie, mais aussi pour d’autres travaux. Il y avait non loin un lac où on pouvait aller se baigner.

Toutefois, quelque temps après avoir terminé la construction de ce chalet, je ne saurais dire pour quelle raison précise, peut-être un manque d’argent, ou d’autres problèmes, la famille avait décidé de le mettre en vente et de retourner en France. Chose certaine, il avait dû perdre gros dans la vente de ce chalet et je présume que cela a dû être une aubaine pour l’acheteur, car c’était une construction solide et durable.  J’évoque le souvenir de ce chalet dans un roman que j’ai écrit par la suite et qui a pour titre : « Les aventures de Sylvie ».

Durant le temps que cela a pris pour tout régler et obtenir les papiers nécessaires à leur retour en France, la famille était venue demeurer dans les chambres que nous avions à louer au troisième étage. Ils pouvaient venir manger avec nous et nous pouvions aussi les accommoder autrement en leur fournissant ce dont ils avaient besoin pour se préparer des repas eux-mêmes. Ils avaient trois enfants d’âge de fréquenter l’école et c’est avec regret qu’on voyait cette famille quitter le Québec pour retourner en France.

Peut-être dû au fait qu’ils avaient vécu, durant un certain temps, dans cet endroit proche de la nature, toujours était-il qu’ils étaient devenus végétariens? Plus elle que lui, car quand on les invitait à manger avec nous, lui et les enfants, étaient heureux de manger comme nous.

Pour revenir maintenant au commerce, il y avait ce bébé, un garçon,


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qui avait alors un peu plus de trois mois. Nous avions une gardienne à la maison, durant les jours où ma femme travaillait au magasin. Les soirs d’ouverture et les samedis, c’est moi qui se chargeais du commerce.

Ce jour là, la gardienne avait couché le bébé dans un carrosse placé sur la galerie où il s’était endormi. Ma femme, qui était au magasin, reçut un appel de la gardienne disant qu’en allant vérifier si le bébé dormait bien, elle s’était aperçue qu’il avait le visage bleu. Ma femme a accouru à la maison, après m’avoir appelé. J’ai quitté le travail pour aller la rejoindre et nous avons ensuite conduit ensuite le bébé à l’hôpital. Sainte-Justine. Malgré les soins prodigués, il est décédé le lendemain, des suites d’une encéphalite aigue. Il avait été vacciné peu de temps avant, mais pouvait-on attribuer le décès à cette cause? Peu importe, la vie continuait….

Cela coïncidait avec la fermeture des bureaux de Dufresne et j’ai pu alors prendre le commerce en charge. Par la suite, ma femme venait me remplacer pour le repas du midi et venait aider, à l’occasion, quand il y avait un surplus de travail, ou lors de fêtes spéciales.

Avec ce commerce, c’était un peu une autre vie qui commençait. Le magasin n’était situé qu’à un coin de rue de la maison, alors c’est une autre routine qui commençait et s’ajoutait une journée de plus de travail. Mais c’était un travail agréable et captivant.

Avec l’expérience acquise au fil des jours et des mois, j’avais appris peu à peu à dresser des vitrines attrayantes et invitantes, surtout pour certaines périodes de l’année, soit celles du temps des fêtes, de la Saint-Valentin, de Pâques, de l’halloween et autres. C’était des périodes où le chiffre des ventes se multipliait. Cela vous pourrez le comprendre, les petits-enfants, par ce qu’on offrait en vente à la clientèle, soit des choses qui plaisaient aux petits et aux grands.

Biscuits, chocolats, bonbons, enveloppés ou en vrac dans des chaudières, petits poissons rouges, sucres d’orge, tire Ste-Catherine, croustilles en sacs ou à la caisse, noix, peanuts en écales ou salées, en vrac et vendus à la livre. Aussi des boites de chocolat de formats divers.
Les affaires étaient bonnes et c’était le bon temps.

C’était au temps des grands biscuits à thé Dion, des biscuits village, laveuse, avec guimauve, au chocolat, à l’orange, aux épices et autres, vendu en vrac dans des boites placées sur des panneaux de bois, des biscuits qu’on prenait à la main pour les mettre dans des sacs de papier


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brun, des biscuits brisés vendus à bons prix, cela sans oublier les bonbons vendus à la livre, pris par petites pelletées dans des chaudières pour remplir de petits sacs blancs, des barres de chocolat brisées, vendus à la livre ou à la boite,… non on ne voit plus guère cela de nos jours…..C’était le bon temps, celui des petits commerces qui semaient la joie et les gens n’étaient pas plus malades pour autant.

Dans les premiers temps, nous avions déniché un vieux confiseur à la retraite, qui se contentait de fabriquer une certaine quantité de bonbons pour le temps des fêtes, surtout pour un de ses fils qui tenait commerce à Verdun. Il avait consenti à en faire une certaine quantité pour nous. Il fabriquait aussi des carrés aux peanuts, une sucrerie populaire en été.

Il nous avait donné quelques moules et montré à ma femme comment fabriquer des suçons au sucre d’orge, et des pommes à la tire en été, ce qui nous avait permis, par la suite, de faire une certaine quantité de ces suçons pour le temps des fêtes. Il y avait un des moules qui servait à faire une cabane en sucre d’orge. C’est la plus jeune de mes filles qui possède maintenant ces moules et elle s’en sert, à l’occasion, pour faire des suçons au sucre d’orge.

Pour la fête de Pâques, ce même homme avait accepté de nous couler une certaine quantité de cocos divers en chocolat, lapins, poules et autres Nous devions cependant coller nous-mêmes les yeux aux lapins, et attacher ou coller le ruban ou les boucles aux autres animaux de la ferme, en chauffant un peu le chocolat. Cela jusqu’à son décès survenu deux ou trois ans plus tard.

Par la suite nous avions trouvé un autre fournisseur qui n’a pas répondu à nos attentes et nous a fait perdre de l’argent en ne remplissant pas la commande donnée, après lui avoir donné une avance afin de l’aider. Après cette mésaventure, nous avons été plus heureux avec le choix de Giacomo, un fournisseur qui nous a donné pleine satisfaction et que nous avons gardé au cours des autres années qui ont suivi. On pouvait choisir quelques modèles, lapin et poule de préférence, parmi le choix qu’il offrait, pour en faire faire une plus grande quantité que nous pouvions ensuite offrir en promotion à prix spécial.

À l’époque, ces cocos étaient placés sur de la paille, dans des boites de carton. Ces boites remplissaient l’entrepôt à l’approche de Pâques. Parmi toute cette variété de chocolats de Pâques, il y avait un lapin mesurant trois pieds de haut, que des gens achetaient, pour leur famille


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et invités, ou pour des tirages spéciaux.

Nous achetions aussi une quantité de paniers de paille que l’on garnissait de chocolats, de gelées et petits oeufs de Pâques, disposés autour d’un lapin, d’une poule ou autre coco en chocolat, le tout déposé sur de la paille de papier et enveloppé dans un papier transparent. Et un gros panier, que nous exposions dans la vitrine, au milieu d’un décor de cocos divers, de bonbons et autres articles à offrir en cadeau, pour l’occasion. Sans oublier les items de consommation régulière.

Quand nos filles assez grandes, elles nous aidaient à préparer ces paniers et venaient aussi travailler au magasin, avec quelques amies, parce que, lors de ces occasions particulières, on avait besoin de personnel supplémentaire pour servir la clientèle. . .

Toutefois, au fur et à mesure que passaient les ans, c’est l’achalandage qui diminuait peu à peu. Cela dû en grande partie, aux fermetures et à la disparition graduelle des grands commerces sur cette artère commerciale où nous tenions commerce. Il y a eu d’abord la fermeture d’un collège pour jeunes filles situé dans le voisinage. Ce collège a été démoli par la suite pour faire place à un parc.

Puis ce fut les grands établissements de l’époque, les Larivière, L.N. Messier, Greenberg, United, Dominion et autres qui, tour à tour, fermaient leurs portes. La fermeture du Steinberg, situé non loin, fut, en quelque sorte, le clou de cercueil, entraînant à sa suite la fermeture de plusieurs autres petits commerces des environs. .

En ce qui concerne ce dernier magasin, les propriétaires avaient cherché vainement à obtenir la permission de l’agrandir, par exemple en achetant une partie du terrain de ce collège. Ils ont essuyé un refus de la part de la ville qui a préféré y installer un parc, ce qui n’était quand même pas une mauvaise idée. Ils avaient aussi cherché à faire l’acquisition d’un ou deux blocs de logements situés plus bas à l’arrière de leur établissement, dans le même but, mais là encore ils ont reçu des refus de la part de la ville. On peut se demander pourquoi ??

Il faut ajouter que ce fut la même chose pour d’autres établissements Steinberg situés sur d’autres artères commerciales. Il semble qu’on voulait tout simplement les faire disparaître, à cause du nom. Un de ces commerces, situé sur la rue Ontario, a changé de mains, pour devenir une épicerie Métro. Le bâtiment de la rue Mont-Royal a été acquis, par la


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suite, par le groupe Jean Coutu qui y a installé une succursale de ses pharmacies.

Dans l’ancienne cour arrière du pensionnait, de l’autre côté de la rue voisine de notre propriété, c’est un aréna qui a été construit. C’est dans cet aréna que ma fille aînée a commencé à chausser les patins à longues lames, lorsque la décision a été prise, au cours des années suivant son ouverture, de réserver une journée par semaine pour l’apprentissage de ce genre de patin. Elle avait alors 12 ans. Elle avait auparavant fait partie d’un groupe de majorettes et participé à plusieurs parades, dans la métropole et ailleurs. Elle aimait cela pour le plaisir des déplacements et des voyages occasionnels à l’extérieur.

La plus jeune de mes filles a aussi chaussé ces patins et participé à quelques compétitions, mais elle a dû abandonner, pour un an, à cause de problèmes aux genoux. La palette avait tendance à s’égrener, dû à une croissance trop rapide. Elle avait repris l’entraînement, par la suite, mais n’avait plus le même entrain. Elle s’est donc contentée de fournir son aide, lors de compétitions, soit pour refaire la glace, après chaque course ou en travaillant aux premiers soins. Elle avait suivi des cours à cet effet. Quelques amies du coin avaient aussi chaussé ces patins, en même temps que mes filles, mais elles ont toutes abandonné par la suite.

La deuxième de mes filles avait opté pour la gymnastique et en a fait durant un certain temps. Mais elle a dû oublier les compétitions, à cause de faiblesse dans les chevilles. Par ailleurs, les trois ont fréquenté le centre Immaculée Conception.

Pour revenir à l’aînée c’est le désir d’aller participer aux jeux du Québec qui lui a donné le goût de continuer à chausser ces patins. Le goût des voyages et de la participation, en équipe. Elle avait terminé bonne dernière, lors de cette première participation, mais elle était déterminée à continuer quand même, s’améliorant petit à petit, avec la pratique. C’est ce qui l’a menée, éventuellement à faire partie d’une équipe junior et de gravir les échelons graduellement, jusqu’à devenir membre de l’équipe nationale de patin de vitesse.

« En pensant aux jeux du Québec. Ceci me rappelle qu’au cours d’années plus récentes, j’ai moi-même participé à des jeux d’été comme membre d’un groupe de têtes grises faisant partie des spectacles d’ouverture et de fermeture de ces jeux. C’était en 1997.et cela se passait au centre Claude Robillard. Un groupe de jeunes vietnamiennes avait


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été invité à ces jeux et ont assisté aux spectacles. C’est ainsi que des photos de ma tête de père Noël, avec tuque et barbe blanche, se sont envolées vers des frontières lointaines ».

Lors de la construction de cet aréna mentionné, on avait abattu de beaux grands arbres qui jetaient auparavant de l’ombre et apportaient de la vie dans la cour arrière de l’ancien pensionnat. Après les avoir coupé, on a en plus creusé le sol afin d’enlever les racines, sans doute pour protéger les assises de l’aréna. Cela avait été la cause du fait qu’au cours des années qui ont suivi, les fondations sur le coin avant de notre propriété s’étaient quelque peu enfoncées dans le sol et qu’on a dû les refaire Ainsi que réparer une partie du mur de briques où s’étaient formées des crevasses. .

Le sous-sol de ce coin du quartier est formé principalement de glaise. C’est pour cela qu’on n’avait pas jugé bon de planter de nouveaux arbres autour de ce bâtiment? Sans doute. Ce fut la même chose autour de la polyvalente Jeanne-Mance, un bâtiment dont la devanture se trouve sur la rue Rachel. À l’arrière de cet établissement, face à notre demeure, a été installée la cour de l’école et le stationnement. Le centre Immaculée Conception avoisine cette école.
 
Il y a aussi eu l’enfouissement des fils électriques qui s’est fait durant ces années, ce qui nous avait obligés de faire installer une nouvelle entrée dans la cave et d’augmenter aussi la puissance en vue de besoins futurs. Ces besoins futurs se sont retrouvés dans l’installation du chauffage électrique au troisième étage, lorsqu’on en a fait la rénovation et qu’on l’a transformé en logement à louer. .

Cette rénovation s’est faite au cours des dernières années où j’ai tenu commerce. La ville avait lancé un programme de subventions visant la rénovation de logements. On avait fait application dans le but de rénover les logements de notre bloc, mais les exigences imposées se sont avérées trop coûteuses. Nous n’avions pu obtenir qu’une seule soumission pour les travaux à exécuter et à un coût de 60 000$. Il nous était impossible de pouvoir obtenir un emprunt en conséquence. La Caisse ne pouvait pas nous prêter plus de 25 000$

Selon ces exigences, il aurait fallu défaire tous les murs des logements, refaire la toiture qui avait été remplacée deux ans auparavant, cela à cause d’un puits de lumière qu’on devait enlever, installer un autre escalier à l’arrière et refaire l’électricité au complet. Alors on a abandonné


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l’idée et décidé plutôt de ne rénover que le troisième étage.

Ma femme avait pu trouver un travailleur autonome qui pouvait faire ces derniers travaux, incluant le remplacement des fenêtres avant de l’immeuble, pour un montant estimé aux environs de 22 000$. Au lieu de mettre les murs à terre, cet homme nous suggérait d’installer plutôt un autre mur collé au premier, avec isolation entre deux. Quant aux plafonds existant qui avaient 9 pieds de hauteur, il nous suggérait l’installation d’un plafond suspendu, en y ajoutant aussi de l’isolation, ce qui en réduisait la hauteur à 8 pieds.

Ce travailleur demandait cependant d’être payé à l’heure pour le travail à exécuter, cela avec l’aide d’un autre employé. .Il avait un estimé pour la fourniture des fenêtres et leur installation, mais pour le reste, incluant aussi l’installation de radiateurs pour le chauffage, on peut comprendre qu’il était plus difficile d’évaluer le temps nécessaire à les exécuter. Mais l’ensemble de la solution faisait notre affaire.

La marche des travaux s’est bien déroulée, jusqu’au moment d’atteindre la finition. Là, la marche des travaux semblait ralentir un peu trop. Un relâchement à cause d’un manque de surveillance? J’avais pu contracter un emprunt qui s’ajoutait à l’hypothèque avec la Caisse, mais là les coûts commençaient à dépasser le somme prévue à cette fin. J’ai pressé les deux hommes de terminer au plus vite et pour une partie de la finition, soit la pose des plinthes, de l’encadrement des portes ou autres menus travaux dont une partie de la peinture, nous avons terminé cela nous-mêmes. J’ai dû emprunter une certaine somme de ma mère pour finir de payer le tout, avec la signature de mon épouse pour en garantir le remboursement, comme l’exigeait maman.

Je dois mentionner que, pour les travaux d’entretien, dont les petits problèmes d’électricité, ce n’était pas un problème, car j’étais habitué à les faire moi-même, au besoin. Cela me rappelle que j’avais construit le berceau, de style ancien, qui a servi à bercer mes enfants quand ils étaient petits, un berceau que ma femme a ensuite donné à une de ses nièces.

En ce qui concerne le commerce, il y avait de moins en moins de gens circulant sur cette section de la rue Mont-Royal, située à l’est de la rue Papineau. Les gens n’y faisaient plus de lèche-vitrines, donc moins d’achalandage. Ce sont les centres d’achats et les grandes surfaces ouvrant leurs portes ailleurs, qui prenaient la relève, contribuant ainsi à


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tuer le commerce sur cette rue.

« « J’aimerais ajouter ici qu’un tel sort n’a pas été réservé qu’aux commerces de la rue Mont-Royal. Cela fait partie de l’histoire des différents quartiers de l’est de la ville, le Plateau, Rosemont, Hochelaga-Maisonneuve, la-Petite-Patrie, ce qui comprend les rues Mont-Rpyal; Masson, Ontario et Saint-Hubert. Ce sont ces grands commerces qui portaient des noms qu’on ne voulait plus voir dans le paysage qu’on voulait faire disparaître. C’est ainsi qu’on contribuait à tuer le commerce dans nos quartiers. … Grand merci aux élus de cette partie de la ville » ».

Avant d’aller plus loin, sur la fin de notre aventure dans le commerce, j’aimerais rappeler ces petits souvenirs qui suivent. Ils auraient pu être perdus à jamais. À deux reprises nous sommes allés passer des vacances à l’île du Prince Édouard. La première fois, nous avions choisi, au retour, de faire un détour en passant par la Nouvelle-Écosse et d’aller faire le tour l’île du Cap Breton. On s’était arrêtés pour se baigner dans une baie et, au plaisir de se laisser porter par les vagues venant nous déposer sur le sable, je me souviens qu’une des sœurs de ma femme qui avait fait le voyage avec nous, avait perdu un de ses dentiers que les vagues ont enterré dans le sable. Ce fut comme chercher une aiguille dans un tas de foin, impossible de le retrouver.

Après la baignade, nous avons continué à faire le tour de l’île et c’est dans une maison privée, que le préposé d’un hôtel affichant complet nous avait indiquée, qu’on avait pu trouver un endroit où passer la nuit et aussi prendre le petit déjeuner le lendemain matin. Tous ces paysages qu’on peut admirer le long de la route en valaient le coup. Le retour à la métropole s’était fait via le Maine.

Au deuxième voyage, c’est chez un propriétaire québécois (résidant à Joliette) de terrain de camping, qui était un client occasionnel de notre commerce, que nous avons passé les deux semaines. Il nous avait loué un coin de son chalet.

Le voyage pour l’aller avait été très long. Partis de Lévis où nous avions couché afin de pouvoir prendre le chemin, tôt le matin, tout allait bien, jusqu’à la traversée du Nouveau-Brunswick qui s’était faite à pas de tortue, soit en roulant à une vitesse moyenne ne dépassant pas les 30 à 35 milles à l’heure, cela en suivant une caravane de roulottes. Dépassements difficiles à cause du trafic. On s’était arrêtés près d’un pont où il y avait un petit parc pour se reposer et aller manger quelque chose à


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un restaurant situé non loin..

Avait suivi, plus tard en fin de soirée, une longue attente pour le traversier et ce n’est finalement qu’aux environs de trois heures du matin qu’on est arrivé à destination. Va sans dire qu’on n’attendait pas notre arrivée à une telle heure, mais on a pu nous accommoder pour se coucher et se reposer du voyage. Ce fut vite oublié par la suite, car ce furent de belles vacances passées dans une ambiance très agréable et au cours desquelles les enfants ont eu beaucoup de plaisir. Surtout à la plage bercée par les flots des courants chauds de l’Atlantique.

L’île du Prince-Édouard compte plusieurs endroits intéressants à visiter et de nombreux parcs, où les enfants peuvent s’amuser. Notre premier séjour s’était passé dans un hôtel où nous avions réservé des chambres. À quelques occasions, il nous est arrivé d’aller manger dans des restaurants, où on nous servait des fruits de mer, mais c’est surtout lors du deuxième voyage qu’on avait découvert tout le charme de l’île. Dont ces repas servis dans les sous-sols d’églises, avec homard au menu et pointes de tarte faite maison. Aussi celui d’un restaurant dans Charlottetown où on pouvait se procurer les meilleures pizzas cuites sur un feu de bois.

Il y a le souvenir de cette journée où les restes d’un ouragan, avec des vents soufflant à plus de 75 milles à l’heure, étaient venus se frotter contre l’île. Ces vents se sont amusés à soulever des tentes et à balayer le terrain de jeu de ses balançoires. Le lendemain, à la plage, seulement ma fille aînée et moi avions osé affronter des vagues qui nous faisaient glisser jusque sur le sable de la plage. Lors d’une excursion de pêche, j’avais amené une ligne personnelle et c’est avec cette ligne que j’ai pu sortir des eaux quelques maquereaux et une morue de bonne taille, à la joie de tous. Au retour, nous avions fait cuire ces prises sur un feu de bois, pour le repas du soir.

Il y a aussi le souvenir d’un petit chat que les enfants d’une famille de campeurs avaient vainement cherché sur le terrain avant de partir et que nos enfants avaient aperçu, par la suite, en l’entendant miauler. Bien sur, ils ont voulu le garder et c’est dans la métropole qu’il s’est retrouvé, à notre retour de voyage…

Au fil des années, c’est aussi un chien trouvé qu’on a gardé. Auparavant, nous avions acheté un premier chien, un épagneul cocker. C’était une bête têtue et il fallait tenir les portes des chambres des enfants


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pour ne pas le voir aller uriner sur le tapis. Il s’est fait frapper par une auto en voulant traverser la rue, à la vue d’un autre chien. Il n’était vieux que de deux ans environ. Quant à ce deuxième chien, qui boitait un peu d’une patte, c’est peut-être pour cela qu’il avait été abandonné, mais les enfants aimaient bien jouer avec et aller le promener. Il est demeuré dans la famille jusqu’à ce qu’il soit devenu trop vieux.

Parmi les voyages, durant les vacances d’été, il y en a eu un à Wildwood, des vacances au cours desquelles nous sommes aussi aller faire un tour à Philadelphie et visiter un zoo, et un autre à Old Orchard, alors qu’on s’était arrêté, à l’aller, à Lewiston, chez cet oncle établi sur une ferme, pour rendre visite à la famille.

Cette ferme était située à moins de 4 milles de la ville. Durant une certaine période de quelques années, à ce qu’on a pu savoir, la ville s’agrandissait de ce côté de la ville et des résidences se multipliaient le long de la route, mais la tendance s’est arrêtée, alors que le centre-ville a commencé à se vider de ses grands comerces, suite à l’installation de centres commerciaux de l’autre côté de la rivière séparant ces deux villes, soit dans la ville voisine d’Auburn.

Un grand poulailler avait été installé sur un terrain voisin, aux limites de la ferme. Une des filles de cet oncle s’était installée dans une résidence construite non loin sur cette même route. L’autre cousine est allée habiter du côté d’Auburn. Un des cousins a choisi d’aller s’installer au Texas. L’autre est allé s’installer à Ogunquit.  

Je fais allusion à ces vacances au bord de la mer, en décrivant aussi les différentes espèces d’arbres que l’on trouve dans les régions de la Nouvelle Angleterre ainsi que la vie dans les mers, dans un roman que j’ai fait publier et qui a pour titre : « Les aventures de Sylvie ».

Lewiston est un endroit où je suis retourné à quelques autres reprises, entre autres, quand ces oncle et tante ont fêté leur 60ème anniversaire de mariage. Les deux dernières fois, ce fut lors de leur décès, lui, d’abord et elle ensuite, à un an d’intervalle. J’en profitais, à l’occasion, pour me rendre à Old Orchard, pour le plaisir d’aller me baigner dans les eaux de l’océan.

Une de ces fois, c’était en début d’automne, et en allant saucette dans l’eau, avant de quitter cet endroit où j’étais aller passer la nuit, j’avais trouvé l’eau meilleure pour se baigner qu’en été. On m’a expliqué que


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c’était dû aux courants d’eau chaude plus fréquents durant la période des ouragans. Cela m’avait rappelé les baignades à l’île du Prince-Édouard,
où circulent aussi des courants d’eau chaude.

Parmi d’autres souvenirs, il y a les deux voyages de pêche, avec un ami neveu, au réservoir Gouin, situé au nord de Parent. Nous avions logé à l’hôtel de la place. De là, il y avait un autre bout de chemin à faire pour se rendre à un endroit où un oncle de l’épouse du neveu allait s’installer dans une roulotte pour y passer l’été et où on pouvait mettre une embarcation à l’eau. Connaissant tous les coins du réservoir, cet homme nous avait indiqué quelques bons endroits qu’il connaissait et nous avions pu faire quelques belles prises.

Un deuxième voyage au même endroit avait été encore plus heureux. J’avais suggéré de se rendre à un endroit où on avait fait une belle prise l’année précédente et l’idée avait été bonne, car nous avions pu attraper un brochet de 24 livres et un doré pesant environ 8 livres. Tout dans une petite baie sise sur un des côtés d’une petite île. C’est en tournant en rond dans cette baie qu’on avait fait ces prises.

Nous avions découpé nos prises en filets et les avions fait congeler pour les ramener. Heureusement, car nous avions réussi à convaincre un garde-pêche qui nous a arrêtés pour vérification, en chemin, que nous n’avions pas dépassé la limite, mais de justesse…

« II me faut mentionner ici que la reproduction de ces espèces est beaucoup plus longue que celle d’autres espèces comme la truite. C’est pourquoi il est important de respecter les limites ».

Cela termine les souvenirs de ces vingt années de mariage. Mes filles semblent peu se rappeler de tout cela. Plus facile, sans doute, de se rappeler des mauvais moments, à l’exemple de ceux qui suivent, que des bons moments. Cela marquait aussi la fin de nos années bonheur.

UNE FIN PÉNIBLE QUE J’AURAIS PRÉFÉRÉ AVOIR OUBLIÉE.

Alors que les affaires étaient à la baisse, l’achalandage diminuant de façon importante, ma femme avait eu l’idée de prendre du stock de notre magasin pour aller le vendre dans un marché aux puces situé dans Laval. C’était au début de l’automne et cela avait bien marché, contribuant à apporter un peu plus de revenus au commerce. La période de l’année semblait bien choisie pour cela.


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Toutefois. au cours des mois qui ont suivi, j’ai été victime de violents maux de tête qui m’ont mené à des séjours à l’hôpital, afin d’y passer des tests pour en déterminer la cause. Cela a été doublé du fait que, durant cette même période de temps, le propriétaire de l’établissement logeant notre commerce, voulait ravoir le local, afin de pouvoir l’utiliser à d’autres fins. On aurait pu le garder, mais en payant le double du prix de location, ce qui nous aurait laissé des revenus insuffisants pour nos besoins. Le propriétaire de la pizzeria occupant le local voisin, avait accepté l’augmentation. Son commerce étant sa vie, il n’avait pu faire autrement.

Je me souviens que j’avais alors eu l’envie d’abandonner le commerce, mais ma femme tenait à ce qu’on le garde. C’est ainsi qu’on a dû chercher à trouver un nouveau local où l’installer. Il y en avait deux locaux disponibles, en face, de l’autre côté de la rue. Le prix était trop élevé pour celui que j’aurais préféré, c’est donc sur l’autre, le temps pressant, qu’on avait dû se rabattre

Ce local choisi avait été occupé par un magasin de jouets, un commerce qui avait connu de bonnes années, mais qui avait dû fermer ses portes, à cause de la baisse de la clientèle. L’autre était occupé par une tabagie dont le propriétaire avait, lui aussi, dû déménager au cours des années précédentes, pour une raison semblable à celle qui nous forçait à le faire. La baisse de l’achalandage le forçait aussi à abandonner. On peut comprendre pourquoi, car la tabagie était auparavant située sur un coin de rue, devenu plus attirant pour d’autres genres de commerce.

Les tests à l’hôpital avaient permis de déterminer que ces maux de tête étaient dus à la présence de caillots de sang s’étant logés au niveau du cerveau. L’hospitalisation visait aussi à leur traitement. Quelques jours après une première sortie, j’ai été victime à nouveau de maux de tête, et dû être hospitalisé à nouveau et placé sous observation, pour quelques jours. Ils ne se sont plus reproduits.

Le déménagement s’était fait durant mon hospitalisation. C’était après la période de Pâques. Ma femme s’en était chargée avec l’aide des enfants. Elle avait ensuite réorganisé le magasin et décidé de s’en occuper, avec ma fille aînée, préférant me laisser tenir la maison, durant mon rétablissement.

Se basant sur le succès des ventes au marché aux puces de l’automne précédent, ma femme avait eu l’idée saugrenue de s’acheter un véhicule, un Econoline, dans le but de s’en servir pour transporter le stock


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pour les ventes au marché aux puces. Ma fille aînée se chargerait du magasin, le samedi, pendant qu’elle se rendrait au Marché aux puces. Naturellement, je trouvais l’idée insensée

Le principal problème concernant l’achat de ce véhicule est le mode de financement conclu lors de l’achat, soit un remboursement étalé sur une période de six mois, cela dans le but de sauver les intérêts. C‘est ce que ma femme m’a raconté. Elle avait d’abord compté sur l’encaissement d’une police d’assurance-vie de vingt ans dont l’échéance était arrivée, pour faire le versement initial à l’achat. Elle avait toutefois oublié qu’on avait fait un emprunt de 2000$ dans le but de financer les rénovations à la propriété. La somme à verser mensuellement devenait environ 1000$ par mois. Elle refusait d’aller s’entendre pour changer ces termes.

Toute discussion avec devenait inutile. Ma chère épouse avait-elle décidé de prendre possession du magasin? Avec le recul du temps, c’est ce que j’ai été porté à me demander, car elle avait tardé à vouloir m’en remettre les clés et ne voulait pas que je mette les pieds au magasin. Je devais demeurer à la maison.

Un autre souvenir m’est revenu en tête, par la suite. Celui qu’au cours des années précédentes, elle avait fait la rencontre d’un homme d’affaires qui était intéressé à ouvrir un commerce sur la rue Mont-Royal. Il était à la recherche de locaux à cette fin. Cet homme avait auparavant ouvert un dépanneur, sur la rive sud, qui avait bien marché, et il l’avait vendu avec profit. Il y avait un local disponible dans un des grands établissements subdivisés, situé de l’autre côté de la rue Papineau. L’endroit était plus central, étant situé dans la section où il y avait le plus de passants, mais le prix demandé était trop élevé pour le genre de commerce envisagé par cet homme, un commerce qui aurait pu être combiné avec celui qu’on tenait, mais dont j’ignore les détails.

Cela m’a aussi rappelé le fait que ma femme avait été intéressée à l’achat d’une propriété située dans la ruelle à l’arrière de la nôtre et qui avait été mise en vente. On lui avait alors expliqué qu’elle ne pouvait pas le faire elle-même, n’ayant pas de revenus propres à elle. Je lui avais offert de l’acheter, en hypothéquant celle que je possédais, et la transférer ultérieurement à son nom, mais ce n’était pas ce qu’elle voulait.

De telles décisions n’étaient pas été sans entraîner de vives discussions. Mon épouse niait catégoriquement, par exemple, prendre du stock du magasin sans m’en rembourser tout le prix, ou me remettre la


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somme totale récoltées par les ventes, comme je le réalisais par les revenus et les dépenses. Ou bien alors, elle gardait une partie de l’argent des ventes à l’extérieur au marché. J’étais incapable de savoir les quantités de stock qu’elle prenait; elle refusait de m’en donner la liste.

Au cours d’une de ces discussions, ma fille aînée intervenait pour prendre la défense de sa mère qui arguait que l’argent venait d’autres sources, comme les allocations familiales ou d’un emprunt fait sur les revenus d’un bingo qu’elle organisait et qui se tenait chaque semaine dans le but d’amasser des revenus pour le club de patinage de vitesse. Leur mère savait si bien se défendre, Nathalie prenant sa part, et les deux autres répétant ses paroles :

-  « C’est maman qui a tenu le magasin durant ton absence et tu devrais avoir honte de l’accuser » …. Je n’avais plus d’autre choix que de me taire, pour garder la paix.

Pourtant, à la fin du mois, cela n’avait pas empêché ma chère épouse de me dire candidement qu’elle gardait tout l’argent des ventes au marché aux puces de la fin de semaine, car elle en avait besoin pour effectuer le paiement mensuel du véhicule. Que pouvais-je encore faire? Provoquer une autre chicane en l’accusant à nouveau?

Ce n’est que lorsqu’elle a dû cesser la vente aux marchés aux puces, à cause de la chaleur qu’elle a décidé de me remettre les clefs du magasin, cela avec tous les problèmes qu’elle avait créés. Dont celui de ramener du marché aux puces de la marchandise avariée.

Après avoir repris le magasin en charge, c’est là que j’ai pu réaliser tous les inconvénients causés par ce déménagement. A cause du peu de temps disponible pour prendre décision. Il y avait l’auvent à remplacer, l’air conditionné était insuffisant, à cause du plafond élevé de ce local (c’était celui d’un ancien cinéma), sans parler des fourmis qui pique-niquaient dans la vitrine. Elle avait négligé de faire les vérifications voulues, de renouveler le stock…..Elle pouvait mieux faire que moi.

Comme je vendais du stock périssable, cela n’allait pas sans causer des pertes. Je n’avais pas l’argent pour changer l’air conditionné ou en ajouter un autre. À l’hiver suivant, c’était aussi le chauffage qui était insuffisant mais là, il n’y avait rien à faire qu’à endurer. De mon côté, j’avais vendu l’automobile que je possédais, donc je ne pouvais compter que sur le véhicule de ma femme encas de besoin.


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D’ordinaire, durant la période d’avant Pâques, je réduisais l’achat de stock régulier, au minimum, à cause du manque d’espace dans l’entrepôt. Après Pâques, j’avais renouvelé le stock, ce qui avait permis à ma femme de l’écouler, sans placer d’autres commandes, excepté pour les croustilles et autres items où les vendeurs passaient et les livraient immédiatement. J’ai eu donc plus de stock à renouveler et, par la suite, moins d’argent pour payer les factures. Un autre casse-tête, de plus

De toute façon, je m’étais mis ardûment au travail pour remettre de l’ordre, faire quelques changements voulus et préparer des ventes dans le but de ramener la clientèle qui nous avait délaissée dans une grande proportion. Était-ce dû au surcroît de travail, aux problèmes rencontrés ou des séquelles de ces maux de tête passés, je ne saurais dire. Toujours est-il que je me serais mis à échafauder des projets grandioses, parler de rêves fantastiques, avoir des discussions avec d’autres marchands et mon gérant de banque. La clientèle pendant ce temps tardait à revenir. Plus assez de passants.

Après la fête du travail, quand j’ai voulu reprendre l’employée qui travaillait auparavant pour moi, ce fut une autre discussion. Cette dernière n’a accepté de revenir qu’à une condition. Se contenter de servir la clientèle. Pas question qu’elle aille chercher du stock dans l’entrepôt. Il y avait danger?... Et bien, je pouvais le faire moi-même.

Mon histoire incroyable aux urgences. (Voir page 16)

Au cours d’une fin de semaine, ma femme avait voulu que je prenne un peu de repos, en allant la passer chez un neveu dans son chalet des Laurentides. Le neveu était venu me chercher. Est-ce que j’aurais parlé de ces projets, de ces rêves, au cours du trajet, je l’ignore?.

Comme le neveu devait se lever à bonne heure le lendemain, la famille s’était couchée de bonne heure, après une journée où les enfants s’étaient beaucoup amusés. Peu après m’être endormi, me voilà parti vers le pays des rêves. Je me voyais dans une sorte de paradis terrestre où tout le monde vivait librement, mangeant, s’amusant et dormant selon son désir. Mais je voyais les gens se déplacer autour de moi, sans vraiment les voir; c’était comme dans un mirage.

Me levant alors avec ce rêve en tête, je réveillai toute la famille en leur parlant de cet endroit, de ce paradis, en disant que je voulais aller prendre l’avion pour m’y rendre, les invitant à en faire autant et à me


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suivre. Le neveu comprit vite la situation. Il s’offrit à me conduire à l’aéroport. Après s’être habillés, nous voilà partis, le neveu allant prendre l’autoroute direction sud.

Chemin faisant, il me convainquit d’aller d’abord chez-moi pour avertir ma famille. Rendu à destination, il est allé en discuter avec ma femme, pendant que je l’attendais dans l’auto. Il revint en me disant qu’elle avait décidé de me suivre. J’acceptai sans poser de questions. Constatant qu’il ne prenait pas la direction de la sortie de la ville, je lui demandai pourquoi. Il m’a répondu vouloir d’abord passer par l’hôpital pour aller chercher quelques calmants, vu ma grande excitation.

Rendu à l’hôpital, les deux me demandent de les suivre, ce que je fais. Une fois entrés, ils se rendirent rencontrer les membres du personnel en charge, pendant que je restais avec des garde-malade à qui je parlais de mes projets et les incitais à faire comme moi. Pas besoin de rien apporter, une fois rendus là-bas tout était fourni. Mon rêve demeurait accroché, comme si un esprit quelconque, le maintenait en place

Je vois tout à coup approcher deux gardes de sécurité qui me demandèrent de rester tranquille et de faire ce qu’ils me demandent. Réalisant ce qui se passait, je lance un cri à ma femme et mon neveu, inutilement. Ils avaient quitté en me laissant là. Mes rêves s’étaient soudain envolés. Je revenais sur terre et je me retrouvais seul.

Malgré mes protestations, on me fit déshabiller et endosser une jaquette d’hôpital et à ma grande surprise, une camisole de force. On me fit prendre un calmant puis je fus attaché sur un lit que l’on plaça dans un corridor. Je n’avais offert aucune résistance, car j’avais jugé que c’était inutile. C’est ma nuit à l’hôpital qui commençait alors.

Après un certain temps, comme je me sentais étouffé dans cette camisole, j’ai demandé que l’on relâche un peu les cordes, ce que l’on fit. Mais je ne pouvais trouver le sommeil. À un certain moment, j’ai eu une envie d’uriner. J’ai appelé en vain pour une garde-malade. C’est là que je me suis demandé si je ne pouvais pas me sortir de cette camisole. Je me laissai glisser lentement et peu à peu j’ai réussi à le faire.

Après être allé me soulager, je marchais un peu dans le corridor pour me détendre les jambes, mais voilà que la garde m’aperçoit et me demande ce que je faisais debout. Malgré mes explications, on est venu m’attacher à nouveau, cette fois plus serré et on m’a aussi lié les jambes


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et les pieds au bord du lit. Cette fois, impossible de bouger, si ce n’est la tête. Moi qui me croyais inoffensif, je n’y comprenais rien. Le lit fut placé devant le poste de garde.

La nuit n’était pas terminée. … Peu de temps après, des crampes se mirent à me triturer le ventre. J’ai eu beau me plaindre, demander de desserrer la camisole ou me donner un calmant, rien n’y fit. J’ai dû endurer mon mal jusqu’à la fin de cette nuit qui m’a semblé durer une éternité. Lorsqu’on vint enfin me détacher pour le déjeuner, les crampes avaient commencé à disparaître et j’ai pu enfin respirer à l’aise. On m’avait cependant laissé les pieds attachés mais, après le déjeuner, j’ai pu me sortir les pieds de ces attaches, sans qu’on s’en aperçoive et je suis allé marcher un peu dans le corridor.

Par la suite, j’ai vu ma femme passer avec mon neveu se rendant à un bureau pour rencontrer un psychiatre. Ils demeurèrent là un bon moment et je m’attendais à ce qu’ils viennent me parler avant de partir, mais il n’en fut rien. Je fus convoqué à mon tour dans le bureau où deux personnes m’attendaient On m’a demandé de raconter ce qui s’était passé, on me posa diverses questions, on me fit passer des tests d’intelligence, on vérifia mes réflexes, puis on m’a laissé partir.

Le même scénario se déroula ensuite devant une femme. Je me souviens qu’elle m’avait avoué que j’étais plus rapide qu’elle dans les réponses aux questions de calcul mental. J’ai conclu de tous ces tests que l’on voulait voir si mon cerveau était affecté et, comme on n’avait rien décelé d’anormal, on m’a avisé finalement que je serais transféré dans un autre hôpital. J’étais hospitalisé à l’hôtel-Dieu et je fus transféré à l’hôpital Notre-Dame.

Rendu à ce dernier endroit; après une première rencontre, je fus transféré à l’aile psychiatrique. Là, en soirée, j’ai dû raconter à nouveau mon histoire devant un psychiatre qui décida finalement de me garder à l’hôpital. Ironie du sort, durant la période d’attente, j’aurais pu m’en aller et sortir de l’hôpital sans difficulté. Je m’étais même habillé dans ce but car, ayant été transféré en ambulance j’étais arrivé en jaquette d’hôpital, mais je me suis dit que cela me donnerait un repos pour quelques jours.

Selon toute vraisemblance, on traitait cela comme une simple dépression nerveuse. Cependant, ces quelques jours s’étirèrent en semaines et là j’ai commencé à me demander pourquoi on me refuserait la sortie? À la visite suivante, le médecin m’a répondu que je ne l’avais


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pas demandé et il l’a signée sans plus. C’était à moi à décider?

La réponse à tout cela est venue dans les jours suivant mon retour à
la maison, quand ma femme m’a remis des papiers de divorce et m’a demandé de les lire et de les signer, tout bonnement. J’ai commencé à les lire, mais je n’ai pas eu le courage d’aller jusqu’au bout ni de lui répondre quoi que ce soit. .J’ai mis les papiers de côté, sans plus.

Une ou deux semaines plus tard, ma femme a voulu que je fasse l’expérience du marché aux puces. Que j’y aille à sa place. C’est là que j’ai constaté que les prix de vente qu’elle avait fixés étaient plus bas que ceux du magasin. En plus, elle ne chargeait pas de taxes sur les produits taxables, ce qui équivalait à réduire encore le prix de vente. Elle m’a répondu qu’elle les avait baissés pour augmenter les ventes. Je réalisais que les profits ne couvraient pas les dépenses. Je devais m’arranger avec cela. Heureusement, c’était la fin de la saison et la fermeture du marché extérieur pour l’hiver.

À prime abord, cette idée de divorcer, je ne pouvais l’accepter. D’autant plus qu’elle m’avait dit que la raison invoquée, c’était pour faciliter les choses. Autrement dit, ce n’était pas la vraie raison. Ma femme m’a répété qu’il n’était pas nécessaire d’attendre Si j’acceptais, nous passerions signer les papiers avec l’avocat. Il s’arrangerait pour que l’on passe en cour le plus tôt possible et le divorce serait prononcé rapidement. J’en étais tout simplement abasourdi et je sentais tout s’écrouler autour de moi. J’étais désarmé devant sa façon personnelle de régler ma vie, en tirant le maximum des avantages de son côté. C’était donc elle qui s’était opposé à ma sortie de l’hôpital le temps de rencontrer cet avocat proposé par le neveu? Je n’avais plus qu’à me plier à ses désirs? Ce que j’ai fait, à la suite des événements suivants.

Il fut question que l’un de nous deux puisse essayer de se trouver un travail à l’extérieur, ce qui nous aiderait à joindre les deux bouts. C’est ainsi qu’elle avait pu trouver un emploi temporaire, chez Giacomo, celui qui nous fournissait les cocos de Pâques. C’était pour la fabrication de bonbons du temps des fêtes. J’ai trouvé l’idée excellente.

Elle devait commencer à travailler le lundi qui suivait. Hélas! Au cours de la fin de semaine, elle a rendu visite à des membres de sa parenté à Granby, eux-mêmes des commerçants. Elle est revenue de cette visite avec la décision qu’elle prenait plutôt le commerce en mains pour un mois. Les membres de sa parenté lui avaient dit que je n’étais


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pas un vrai commerçant. Discussions inutiles, elle tenait à suivre son idée, voulant me prouver sans doute qu’elle pouvait mieux faire que moi. Je savais qu’elle ne pouvait accomplir de miracles. Après trois semaines, elle me remettait les clés du magasin.

C’est suite à cela que fut prise la décision de vendre le magasin. Je l’ai annoncé dans le journal local et, par bonheur, il s’était écoulé peu de temps avant que survienne une chance unique et j’avais pu signer une entente avec une femme intéressée à acheter le commerce. Elle vivait seule avec sa fille et cela lui suffirait comme source de revenus.

Ma chère épouse, encore une fois, trouvant le prix de vente trop bas et pensant à la période de Pâques, qui était pour nous la meilleure période de l’année, avait décidé de téléphoner à cette femme pour lui dire que j’avais changé d’idée et que je ne vendais plus. Heureusement que cette dernière m’a rappelé. J’ai réussi à la convaincre à nouveau, mais en réduisant le prix de vente de 2000$. … L’hiver n’était pas encore arrivé et avoir attendu jusqu’après Pâques, on risquait tout simplement la faillite. Il y avait trop de factures en retard et je ne voyais pas comment je pourrais arriver à les payer.

Las de toutes ces discussions inutiles, j’ai alors signé les papiers de divorce sans les relire. Entre-temps, elle avait réussi à emprunter un peu d’argent de son neveu, pour nous aider, mais, par la suite, le neveu a demandé à être remboursé. J’ai réussi à obtenir un emprunt de la banque, « emprunt que j’ai fini de payer, après le divorce et après le retour au travail ». Je n’allais pas perdre mon nom pour cela

Par la suite, on est allés à la cour où fut prononcée la sentence du divorce. Quelques minutes avaient suffi pour le déroulement de ce que j’appellerais une comédie. Après les questions coutumières, deux simples questions me furent posées :

- Reconnaissez-vous les faits? Acceptez-vous les conditions du divorce? À quelques mots près, c’était cela, et la réponse fut affirmative dans les deux cas, peu importe si les faits reconnus étaient vrais ou faux.

C’est au mois de février suivant que tout fut finalisé. À une semaine d’intervalle, j’avais remis les clefs du local du magasin aux nouveaux occupants, et le divorce était légalement finalisé. Le montant reçu pour la vente du magasin a tout juste suffi à payer les factures en suspens. Je me retrouvais sans argent. La propriété était cédée à ma femme. Selon ces


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papiers du divorce, je devais verser une pension, pour les enfants, équivalente à ce que je lui versais hebdomadairement, pour son budget, au temps où les affaires étaient meilleures. Avec ce qui m’aurait resté pour vivre, le bien-être social aurait été plus généreux. Je n’étais plus chez-moi, dans sa maison, et elle me sommait de quitter.

En pensant à ces 2000$ reçus en moins, je me suis demandé, par la suite, si cela n’aurait pas pu me permettre d’aider la personne qui avait acheté le commerce. Je lui avais bien donné quelques explications, mais elle croyait pouvoir s’arranger seule et ne voulait pas d’autre aide. Le commerce fermait ses portes quelques mois plus tard et moi, j’aurais peut-être pu éviter cette hospitalisation et ses conséquences. ….

Me sentant seul et abandonné, c’est ainsi que j’ai quitté la maison sur une civière, endormi. J’avais vidé un petit contenant de barbituriques, je ne saurais trop dire quelle quantité, et je me suis réveillé sur un lit d’hôpital. Par la suite, lors d’une sortie, ce fut d’une station de métro qu’on m’a ramené à l’urgence. … mais là, le destin devait être avec moi. ….
« La difficulté, lorsqu’on est en psychiatrie, ai-je écrit à l’époque, c’est qu’il faut se rappeler de ce qui s’est passé et en même temps essayer de l’oublier. Après deux visites à un psychiatre, je fus remis entre les mains d’une assistante. Avec elle, j’avais plutôt l’impression d’être devant un mur auquel j’aurais parlé. Elle m’écoutait, me demandait de continuer à parler, ce que j’essayais de faire, tout en espérant un indice, un mot, une réponse de sa part, vainement. Elle me demandait si j’avais toujours l’intention de me suicider. La réponse était non. Il m’a semblé que c’était tout ce qui l’intéressait de savoir. À vrai dire, je regardais tout simplement le temps passer à l’hôpital, sans plus ».

Après trois semaines de ce jeu, la psychiatre m’annonce que l’on m’accordait des sorties afin de me trouver un endroit où aller demeurer. Aussitôt que j’aurais trouvé, je pourrais avoir mon congé. Comme l’assistante sociale qui devait s’occuper de moi avait quitté son poste, je n’avais d’autre alternative que de me débrouiller par mes moyens.

Le lendemain, allant me procurer des journaux, je me suis donc mis en frais de chercher. D’abord dans les environs de l’hôpital. Le deuxième jour, ne trouvant rien de convenable dans les environs, je décide d’aller prendre le métro pour aller voir ailleurs. Je me souviens de m’y être rendu mais, après avoir traversé le guichet et m’être rendu attendre le tramway, tout était blanc. Je n’avais rien d’autre en mémoire.


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Après m’être réveillé sur un lit d’hôpital, on me fit part que j’avais tenté de me suicider. Tout surpris, j’ai affirmé que c’était impossible, que je n’aurais jamais pu sauter, que j’aurais eu trop peur. Je me souviens d’avoir eu la visite de la plus jeune de mes filles. Je lui répétais la même chose, mais elle affirmait que j’avais réellement sauté. Je ne pouvais m’expliquer comment j’aurais pu le faire.

Je m’en étais tiré avec des fractures légères du bassin et de l’omoplate, quelques côtes fêlées, une dent en moins, une coupure au-dessus d’un œil et diverses ecchymoses. Comment pouvais-je faire autrement que de reconnaître les faits et oublier?

C’est ce que j’avais fait, jusqu’à ces trois dernières années alors qu’on m’a rappelé ces souvenirs du passé en me disant que je voulais revivre cela à nouveau, parce que j’avais décidé de faire publier deux romans et d’autres récits et que je songeais à mettre sur le marché des chansons que j’avais créées. Pourtant la question n’était jamais revenue sur le tapis jusque là ….

« C’est ainsi qu’en relisant les textes et les notes que j’avais écrites, à l’époque, tout me porte à croire que les blessures alors subies ne pouvaient être causées que par une chute. Elles auraient été plus graves et possiblement mortelles, si j’avais vraiment été frappé par un tramway. Qu’en conclure ?... » »  Tout simplement qu’on ne m’a jamais pardonné d’avoir accepté le divorce, cela même après plus de trente ans ?  .

Pour continuer mon récit, je n’étais toutefois pas au bout de mes peines. Profitant du fait que j’étais hospitalisé, on a décidé de me faire subir l’opération pour une hernie, en attente depuis un an. Je fus donc transféré dans une autre section de l’hôpital dans ce but. Durant cette période de temps, on avait cessé toute médication, mais dès mon retour en psychiatrie, on a recommencé à me donner des anti-dépressifs.

De retour en psychiatrie, j’ai eu une rencontre avec un psychiatre en compagnie de son assistante. Celle-ci prétendit que j’avais mal interprété ses paroles, mais peu après, elle quittait son emploi. Une nouvelle assistante sociale avait été engagée. Je dois mentionner ici que c’est grâce à cette dernière si j’ai réussi à m’en sortir. Lors de nos rencontres, elle a su, par ses paroles et ses encouragements me redonner confiance à la vie. C’est aussi grâce à ses efforts que j’ai pu éventuellement me trouver un emploi. Mes deux plus jeunes filles sont venues me rendre visite à quelques occasions. Cela m’encourageait aussi.


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J’ai recommencé à avoir d’autres étourdissements et je l’ai signalé au psychiatre. On me fit passer divers tests dont un cardiogramme, mais tous s’avérèrent négatifs. Entre-temps, on avait cancellé toutes mes sorties, dont une pour aller assister à un match de baseball et l’autre pour une sortie au cinéma. … Heureusement, en pensant aux suites….

Arrivant la fin de semaine, j’avais demandé et obtenu une sortie pour aller voir les miens, avec la promesse que, s’il m’arrivait quelque chose, j’en ferais part immédiatement. .C’.est ainsi qu’après le dîner, ce samedi là, je quittais l’hôpital tout heureux.

Cependant, j’avais à peine traversé la rue, pour aller traverser le parc Lafontaine, que les étourdissements ont commencé. Je me suis assis quelques minutes sur un banc, mais en me relevant et en voulant continuer mon chemin, ils devinrent de plus en plus prononcés en même temps que j’éprouvais de plus en plus de misère à respirer. Je me suis laissé tomber sur le sol, en demandant à quelqu’un assis non loin d’aller chercher de l’aide. Il revint peu après, ayant réussi à intercepter un véhicule de la police.

Après leur avoir expliqué ce qui m’arrivait, les policiers m’emmenèrent avec eux et m’aidèrent à m’asseoir dans le véhicule, pour ensuite me conduire à l’urgence de l’hôpital. Rendu là, on me plaça sur une civière et on me donna de l’oxygène. Suivirent des prises répétées de sang et des tests, pour trouver la cause de mes troubles, mais tout s’avérait négatif et la pression demeurait basse. Finalement survint d’autres urgences et je fus transféré à la section des soins intensifs où je fus placé sous surveillance jusqu’au lundi matin.

Le lundi matin, je fus remis entre les mains d’un spécialiste. Après avoir passé d’autres tests, on m’a finalement dit que j’avais été victime d’une embolie pulmonaire. Selon les dires du spécialiste, j’avais multiplié les embolies et il était heureux que j’aie été ramené à l’hôpital à temps. Un fait m’avait cependant surpris. En aucun temps, durant la fin de semaine, je n’avais pensé à la mort. C’.était donc de bonne augure. .
.
Cela avait ensuite prolongé mon séjour à l’hôpital, le but étant de déterminer la quantité d’anticoagulants que je devais prendre. Chaque matin, on venait me faire une prise de sang à cette fin. Je devais continuer à prendre des anticoagulants, après ma sortie d’hôpital, tout en étant suivi par un médecin, durant une période de six mois (réduite à trois mois, par la suite), tout en portant une attention particulière aux coupures ou


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blessures qui auraient pu provoquer des hémorragies. .

De retour en psychiatrie, après tous ces tests, je fus confié à un autre psychiatre. J’ai dû recommencer à nouveau à raconter mon histoire, car il voulait s’assurer par lui-même que j’étais en mesure de pouvoir quitter l’hôpital. J’aurais préféré éviter cette remise en question, mais je suppose que c’était pour le mieux. Je m’étais alors souvenu qu’à l’urgence, le médecin traitant m’avait demandé à plusieurs reprises si j’avais pris de la boisson. Je lui avais répondu que j’étais traité en psychiatrie et que les seuls médicaments que j’avais pris étaient les anti-dépressifs et aucune boisson. … mystère.

J’ai eu droit à nouveau à des sorties et je me suis mis résolument à la recherche d’un endroit où demeurer. L’assistante sociale s’était occupée entre-temps de me procurer des prestations du bien-être social. Je n’avais donc plus à m’inquiéter de l’avenir immédiat. J’ai pu me trouver un endroit où habiter, une chambre meublée avec poêle et réfrigérateur, cela dans le secteur où je voulais me rendre lors des premières sorties. Heureux hasard. J’ai dû me contenter de cela durant un certain temps, reléguant au passé ces moments pénibles vécus. La plus jeune de mes filles venait me visiter et je rendais aussi visite à la famille. De bons liens se sont ensuite établis entre nous. Il me faut préciser que c’est leur mère qui avait la garde des enfants. Je ne pouvais rien changer à cela.

Après les trois mois mentionnés, j’ai pu me trouver un premier travail comme agent de sécurité. C’est un travail que j’ai continué à faire par la suite, pour différentes agences de sécurité, cela jusqu’à l’âge de la retraite. Cela se passait il y a maintenant plus d’une trentaine d’années. « Selon toute vraisemblance, on avait joué au yoyo avec ma santé et moi, j’en avais fait autant avec ma vie, mais celle-ci s’est continuée par la suite ». …C’est ainsi que se terminaient les ANNÉES BONHEUR.

Des petits drames comme celui que j’ai vécu, cela a été le lot de centaines de commerçants et de propriétaires de petits établissements offrant des services divers. Non seulement en ce qui concerne les commerces situés sur les principales artères commerciales des arrondissements, mais aussi dans les zones résidentielles de chacun de nos quartiers. On a agi comme si ces quartiers n’appartenaient plus à leurs résidents, mais à ceux qui dirigent les arrondissements. Au cours des dernières décennies, ce sont des milliers d’établissements commerciaux qui ont disparu, créant des milliers de pertes d’emplois.



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CHAPITRE V


EN ROUTE VERS UN AUTRE TOURNANT DE LA VIE.


Ce nouveau tournant de la vie m’a permis de réaliser qu’il y a d’autres gens, autour de nous, qui s’amusent à tirer les ficelles et à tout chambarder dans nos vies, selon leur propre vision. Ils sont, ni plus ni moins, à la source de milliers de petits drames qu’ils créent sans s’en rendre compte. C’est ainsi qu’on peut voir que nos vies ne nous appartiennent pas. Que d’autres s’amusent à les diriger à leur façon. Aussi « qu’il y a des forces occultes » qui peuvent intervenir pour en changer le cours. …. C’est du moins ce que j’ai découvert au fil des années de ma retraite.

En faisant un retour sur ce passé lointain, il est curieux de constater toutes les ramifications que peut prendre le mot divorce. Il peut s’appliquer à la religion, aux croyances, à l’état, au pays et, chaque fois, il entraîne avec lui le bris de liens d’amitié et de parenté, tout bonnement, sans raison valable. Dès lors, on semble vivre dans deux mondes différents, deux mondes qui se connaissent à peine.

Le plus étonnant est le fait qu’il arrive aussi de constater, qu’avec le temps on s’est fait plus d’ennemis que l’on croyait, cela dû à des ragots transmis de l’un à l’autre pouvant prendre des formes insolites, les modifiant complètement. Il n’y a qu’un mot qui permette de tout comprendre : l’envie - L’envie de tout posséder, de partager la gloire pour soi. Faut croire que c’est dans notre nature d’êtres humains.

Après plus de 35 ans, voilà que je découvre sur un document dont j’ignorais l’existence que, déjà le 9 avril 1981, selon une entente passée devant notaire (une nièce du côté de la famille de ma femme) une hypothèque sur la propriété en faveur de la Banque Royale du Canada, avait été prise au montant de 7,200.00$.

Par cette entente, Madame assumait aussi la charge de l’hypothèque de 25,000.00$ en faveur de la Caisse Immaculée–Conception intervenue le 17 novembre 1980. Aussi la charge d’un billet promissoire de 5,000.00$ en faveur d’un de ses frères. Je présume que ce billet promissoire devait servir à payer le véhicule qu’elle avait acheté durant mon hospitalisation, la deuxième durant laquelle s’était fait le déménagement.


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Il y avait un autre problème qui demeurait à régler. Ce billet au montant de 3,000.00$ que ma femme avait signé en reconnaissance de dette. Ma mère voulait réclamer le remboursement total de la somme, menaçant même d’aller en cour pour cela. Je lui avais fait comprendre qu’une entente à l’amiable était préférable, car les enfants ne voulaient plus lui rendre visite à cause de cela. La question fut réglée par un emprunt sur ma police d’assurance-vie permettant de rembourser la dette.

Dans cette entente mentionnée, Madame assumait aussi la charge d’un billet promissoire au montant de 2, 800,00$. . « C’est devenu une autre source de discorde lors de la mort de mon ex-femme, mes filles ne voulant pas reconnaître cette dette.

Quand il y a rupture de liens d’amitié qui ont duré de nombreuses années, cela peut devenir dur à supporter. Ce fut le cas concernant ce neveu qui m’avait conduit à l’hôpital, comme décrit ailleurs. Lui et sa femme sont les parrain et marraine d’une de mes filles. Nous l’avions aidé autrefois, quand nous l’avions accueilli chez-nous, après une chute d’un toit sur lequel il travaillait et qui avait été cause de fractures aux jambes. Je ne les ai guère revus depuis notre divorce.

Comme le dit la chanson, les centres d’achats ont fait disparaître les commerces des rues principales des villages de nos campagnes? Mais c’est aussi un grand nombre de petits commerces sur les artères commerciales de notre métropole qu’ils ont fait disparaître. Tout simplement parce que ces centres d’achats sont situés ailleurs entraînant à leur suite l’achalandage dont avait besoin nos petits commerces de quartier pour leur permettre de survivre.

On dira que la rue Mont-Royal a repris quelque peu vie depuis le temps où j’habitais sur le Plateau, mais ce n’est pas à comparer avec les temps anciens C’est devenu une vie plus conviviale, plus locale et limitée aux environs proches de cette artère commerciale. Les gens s’y rencontrent pour aller prendre un lunch, boire un café, s’amuser, acheter quelques bouquins, se procurer de menus articles, mais ce sont les centres d’achats situés ailleurs, qui attirent principalement leur clientèle.

Tout comme la rue Mont-Royal, la rue Masson et la promenade Ontario, sont des artères commerciales qui n’ont guère pris d’expansion au cours des dernières décennies Cela malgré le fait que, sur des rues comme Hochelaga, Sainte-Catherine et Papineau, notamment, un grand nombre d’établissements commerciaux ont fermé leurs portes


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« « Cela fait partie de la petite histoire de notre ville. C’est le Montréal qu’on aime voir? Non. Car c’est une partie de la vie de chacun des quartiers qu’on a contribué ainsi à détruire, en compromettant l’avenir de milliers de nos jeunes. Je le dis pour mes petits-enfants » ».

« C’est cela que vous voyez aussi, n’est-ce pas les déesses? Cela ne doit guère vous enchanter, car ça ne contribue qu’à augmenter le nombre de véhicules en circulation dans nos rues et sur les ponts et la pollution de l’air. Rien de bien plaisant…. » Oh! C’est vrai. Il faut bien que j’explique comment j’en suis venu à penser à vous. Vous voulez bien?

C’est par un heureux hasard que je suis tombé sur un livre dont le titre était « Les Dieux s’amusent ». C’est au cours des années qui ont suivi ma retraite, alors que je m’étais laissé pousser la barbe. Je crois que c’était au cours d’une vente de trottoir, mais qu’importe. C’est en parcourant ce livre et m’en procurant d’autres sur la mythologie grecque, par la suite, qu’est né l’idée d’unir ce personnage bien connu, le père Noël, à ces déesses, les nymphes, vivant dans la nature autour de nous et qui ne peuvent que s’inquiéter de la détérioration de l’environnement et de l’avenir de nos enfants.

En me souvenant du passé, je ne puis que considérer que cette aide que j’ai reçue au cours de ces années où ma vie prenait un autre tournant, je la devais à ces déesses. Pourquoi elles? Pourquoi pas, plutôt que de penser aux anges gardiens. Ces derniers s’intéressent-ils .à la nature?

Mais oui, bien sûr, il faudrait que je parle un peu de moi, n’est-ce pas les déesses? .J’ai pu éventuellement me trouver un logement où j’ai déménagé et que j’ai meublé avec des meubles achetés dans des magasins d’occasions. C’était dans Rosemont, un quartier avoisinant le stade olympique. Non loin du stade, il y a là l’aréna Maurice Richard où allait s’entraîner ma fille aînée et où se tenaient aussi des compétitions auxquelles j’allais assister, à l’occasion.

Je me souviens qu’il y a eu des travaux exécutés visant à agrandir la glace de cet aréna où Maurice Richard avait installé un petit musée dans un coin, cela dans le but de lui donner les dimensions olympiques. Cela a permis, par la suite, d’y tenir des compétitions internationales, dont des championnats mondiaux. Des levées de fonds ont été faites en vue de réaliser ces travaux de rénovation de l’aréna, incluant la nouvelle glace, pour lesquels Serge Savard, l’ancien joueur du Canadien, avait donné un bon coup de main.


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En ce qui concerne mon travail, le travail de nuit ne me dérangeait pas. Je m’y étais vite habitué. Je pouvais rendre visite à mes enfants. Les deux plus jeunes venaient aussi me rendre visite et elles venaient avec moi, parfois leur mère aussi, rendre visite et manger chez leur grand-mère. Durant l’été, j’allais souvent prendre une marche en direction du jardin botanique et du stade olympique. J’allais aussi assister à quelques matchs de baseball, à l’occasion.

En ce qui concerne la famille, au cours des années qui ont suivi notre divorce, mon ex-épouse a vendu la propriété pour aller s’installer dans un logement loué. L’aînée de la famille avait déjà quitté pour aller s’installer dans son propre logement. Elle a poursuivi sa carrière dans le patinage de vitesse et c’est après avoir quitté la compétition qu’elle s’est mariée. Par la suite, n’ayant pu avoir elle-même d’enfants, elle a choisi d’en adopter, deux petites chinoises qui ont maintenant vieilli d’une dizaine d’années.

La deuxième de mes filles a quitté à son tour pour se marier et aller habiter dans un logement situé non loin de celui où j’habitais, ce qui me permettait de lui rendre souvent visite. Je me souviens, qu’à son mariage, on était allé au jardin botanique pour prendre des photos dans ce décor enchanteur de parterres en fleur. Quelques mois plus tard il y a eu la naissance de la première de mes petites-filles et, dès que cette dernière fut assez grande pour marcher, il me plaisait d’aller la chercher et de l’emmener jouer dans un parc et manger chez-moi.

À deux reprises, je suis allé passer une semaine de vacances avec elle fille et sa petite fille à Ogunquit, dans le Maine. Nous avions alors logés dans un motel tenu par un cousin de ma famille, un des fils de cet oncle demeurant à Lewiston dont je fais mention ailleurs. Ce motel était situé non loin de la plage. Le restaurant attenant au motel était tenu par la fille de ce cousin et un des plats préférés de ma fille était la soupe aux palourdes. On y était reçu en français dans ce motel.
Par la suite, elle et son deuxième conjoint, mais oui, il y a eu divorce d’avec le premier mari, sont allés s’installer dans l’est de la ville où elle n’est demeurée que 2 ou 3 ans, et c’est sur la rive sud, à Saint-Basile-le-Grand, qu’ils ont choisi d’aller s’installer ensuite, dans une maison neuve construite dans un nouveau développement. Cette maison est située sur un coin de rue et il y a une grande cour à l’arrière, dans laquelle ils peuvent se faire un jardin et récolter de bons petits fruits, des tomates et autres légumes. Deux autres enfants se sont ajoutés éventuellement à cette famille. Là, c’est à toutes les fins de semaine que je leur rendais visite, alors qu’ils n’avaient pas de véhicules pour leurs déplacements.


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Ogunquit est un endroit très agréable où aller passer des vacances. J’ai gardé de bons souvenirs de ces deux voyages. Pour le deuxième, nous avions choisi un parcours qui nous permettait de passer par les montagnes blanches et de pouvoir ainsi visiter certains endroits intéressants au passage. La même chose, au retour, alors que j’avais fait un arrêt à un village de Père Noël. Il semble qu’on ait oublié tout cela.

Quant à la plus jeune de mes filles, après avoir habité durant un certain temps avec sa mère dans un logement de Rosemont, elle a quitté pour voler de ses propres ailes. Quelques années plus tard, elle a acquis une première propriété située dans une ville au nord de la métropole où elle est allée habiter avec un conjoint. Au cours des années qui ont suivi, elle a choisi la ville de l’Épiphanie, pour aller s’installer dans une autre propriété qu’elle a acquise après avoir vendu la première.

Cette dernière aimait les chevaux et elle et son conjoint en ont eus deux et plus, qu’ils gardaient dans une écurie située dans les environs de l’un et de l’autre endroit où ils habitaient. Elle aimait aussi posséder une motocyclette effectuant plusieurs voyages dont un, en passant par l’ouest canadien et se rendant jusqu’en Californie. Elle se sert d’ailleurs d’une moto, plus pratique pour se rendre travailler au centre-ville, dans un emploi au 911 qu’elle avait pu décrocher, après quelques études. Elle me rendait aussi visite à l’occasion.

Au cours de toutes années après avoir pris ma retraite, c’est plutôt moi qui rendais visite à mes enfants et mes petits-enfants. Ces derniers, je les ai vus grandir, les amenant jouer dans les parcs, se baigner à la piscine, au lac, visiter le village du père Noël, au zoo de Granby, à des camps de jour, en été, à ceux se déroulant au centre sportif du stade olympique, alors que mon petit-fils demeurait chez-moi durant les deux semaines de la durée du camp. Mais il semble qu’on ait oublié tout cela.

Durant l’année précédant ma retraite, il y a eu la mort de mon frère, une mort subite. Je me souviens que lors de ce décès, une des soeurs de ma mère, venue de Lewiston pour assister aux funérailles, avait versé quelques larmes, en quittant pour retourner chez elle, étant assurée que c’était la dernière fois qu’elle voyait ma mère vivante et que cette dernière n’en avait plus pour longtemps à vivre.

Durant les mois qui ont suivi ce décès, je me rendais, chaque jour de la semaine, chez ma mère, pour lui préparer ses repas. Comme j’approchais de la retraite, j’avais pu faire un arrangement avec mon


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employeur pour ne travailler que les fins de semaine. Deux nuits de 12 heures. C’est ainsi que je pouvais lui préparer des repas pour le midi et pour le soir avec des mets qu’elle pouvait se faire réchauffer pour la fin de semaine. Aussi aller faire quelques commissions pour elle.

À l’approche de l’hiver, alors qu’elle craignait que je ne puisse y aller lors d’intempéries, de chutes de neige ou de grands froids, j’ai pu réussir à lui faire accepter l’idée d’aller demeurer dans une résidence où les repas étaient inclus avec la location, n’ayant que le petit déjeuner à prendre dans son appartement. Avec un bail signé pour trois ans. Pour la dernière année de son bail, il y eut l’ouverture d’une section pour personnes âgées en perte d’autonomie, ce qu’elle a accepté.

Par la suite, elle a été placée dans un centre d’hébergement, le pavillon Louvain. Au cours de cette année, la dernière de sa vie, elle avait fait une chute et s’était fracturé le bassin. Je me souviens qu’on avait d’abord dit qu’il était inutile de l’opérer, mais j’ai reçu un appel me disant qu’on la conduisait à l’hôpital. Je me suis rendu au pavillon et l’ai accompagné dans l’ambulance. Rendu à l’hôpital, on lui a fait subir l’opération. Revenue à sa chambre, elle eut une première crise cardiaque. Bien que je n’ais pas été d’accord pour la ranimer, on l’a fait quand même. Elle a eu une seconde crise. Là j’ai refusé qu’on la ranime à nouveau.

« Curieusement, à plusieurs reprises, durant les mois qui ont suivi la mort de mon frère, son souvenir semblait me poursuivre dans mes rêves. C’est arrivé à quelques reprises et chaque fois, je le voyais marchant seul, sur un trottoir, le long d’une rue, s’éloignant sans que je puisse le rejoindre. Son esprit voulait-il me rappeler à son souvenir, ou me rappeler le fait que nous n’avions jamais été vraiment proches l’un de l’autre? Qu’il aurait aimé vivre une vie différente de celle qu’il avait vécue? On ne peut malheureusement pas choisir son destin. Il faut l’accepter tel qu’il est ».

Il n’y a pas eu d’exposition et c’est à l’église qu’à l’arrivée du corps, on a pu la voir une dernière fois, en ouvrant le cercueil. Dans le vestibule de l’église. Mes cousines de Granby étaient venues assister aux funérailles. Ce fut la dernière fois que je les ai vues. Mes oncle et tante étaient alors décédés. Une autre cousine de Magog était aussi venue, avec son mari. J’ai souvent rendu visite à ces dernières et nous avons continué à communiquer ensemble via le web.

La mort de ma mère m’avait rappelé le souvenir le cette femme chez qui elle allait faire de la couture lorsqu’on demeurait à Lévis. Selon ce qui


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m’a été raconté, elle avait déjà un enfant et une fortune de famille personnelle quand elle s’était mariée avec cet homme qui était son mari. Elle a eu deux autres enfants qui ont fait partie du deuxième lit. C’est avec son argent personnel qu’elle faisait vivre la famille, en tout ou en partie, je ne saurais préciser.

C’était une femme assez grande, mais qui claudiquait d’un pied. Elle était d’une grande douceur et d’une grande bonté. Son fils, à ce que ma mère m’a raconté, ne recevait pas la même attention que les deux autres de la part de leur père. Ce dernier était en quelque sorte un usurier et il aurait amassé une bonne fortune, au cours des ans. .Ma mère était la seule femme qu’il acceptait que sa femme puisse recevoir. Par la suite, cette famille a aussi déménagé à Québec, au même temps que nous

À Québec, je me souviens que, lorsque cette femme venait chez- nous pour faire coudre, c’est à la vitesse qu’elle venait porter les tissus, dire ce qu’elle voulait avoir, puis revenait pour les essais et ensuite pour rapporter le tout, le travail fini. Selon ce qu’on a raconté, le dimanche, il fallait qu’ils aillent assister aux deux messes, elle et son mari.

Sur son lit de mort, à ce qu’on a raconté, il était au désespoir de voir qu’il allait mourir avant sa femme. Ses enfants avaient insisté pour qu’il lui laisse une certaine somme d’argent en héritage. … L’un des deux était devenu un riche marchand de Québec et l’autre a été, durant un certain temps, maire d’une municipalité voisine de cette ville maintenant annexée à Québec. Après la mort de son mari, cette femme est allée habiter avec une de ses sœurs vivant sur la rive sud et qu’elle n’avait pas revue depuis des années.

Curieusement, lorsque je travaillais pour le gouvernement, à Québec, je me souviens d’un homme portant le même nom de famille, qui avait été engagé pour travailler dans le même bureau que moi. On lui avait donné le surnom de « p’tit père B.... » Il avait été, dans le passé, gérant d’une banque et avait été déchu de cet emploi. Il avait demeuré durant un certain temps à l’hôtel Larochelle de Lévis. Il possédait une Pierce Arrow, une voiture qu’il astiquait et entretenait comme si c’était son bien le plus précieux. Il aimait se promener dans les rues de la capitale, portant chapeau melon, cravates et guêtres aux pieds. En souvenir du passé? Il avait aussi connu cet autre homme et fait affaires avec lui.

Après avoir pris ma retraite, j’ai pu me procurer un ordinateur, en profitant de l’argent reçu d’un remboursement de suppléments de revenus


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garantis. Cela m’avait permis de retranscrire les textes que j’avais écrits, certains au crayon à mine, durant mes nuits de garde et d’y ajouter d’autres textes dont ceux de mes chansons, au fil des ans. Car la retraite permet d’avoir plus de temps pour observer ce qui se passe autour de nous, et voir les changements qui se font dans nos quartiers.

Il y a eu aussi le décès de celle qui fut mon épouse. C’est suite à un appel reçu de la plus jeune de mes filles, me disant que sa mère était en retard, alors qu’elle devait aller la rejoindre à une salle de bingo organisée, que je m’étais rendu à l’endroit où elle habitait. Pas de réponse en sonnant chez elle et son auto était demeurée stationnée, en avant sur la rue. J’ai alors rappelé ma fille et il a fallu que je me rende à la salle de bingo pour aller chercher la clef du logement et revenir afin de pouvoir entrer dans l’appartement. Je n’ai pu le faire par la porte avant, une chaîne intérieure la bloquant. Heureusement le châssis de la salle de bain à l’arrière de l’appartement, situé au 2ème étage, était ouvert et j’avais pu pénétrer par là. Je l’ai trouvé allongée sur un divan, dans le salon, dans son état naturel et sans vie…..La télévision était demeurée en marche.

Rappel à la salle de bingo. Ma fille est venue me rejoindre. Appel à la police qui est venue constater le décès. Elle était morte depuis la veille, en soirée. Après les constatations faites, j’ai laissé ma fille s’occuper du reste. En discutant avec la dame âgée qui habitait le logement du bas, je me souviens de l’avoir entendu dire : - C’est comme ça que j’aimerais mourir. Elle n’aurait pas pu dire mieux. Je n’ai jamais pu oublier cette dernière image que j’ai eue d’elle …..Elle avait la voix d’Édith Piaff…Elle chantait « La vie en rose » ….C’était il y a longtemps. ..

Au cours de la cérémonie à l’église, ma fille aînée a décrit toute l’aide qu’elle avait eue de sa mère, tout au long de sa carrière. Elle a terminé son discours en disant qu’elle n’avait qu’un défaut  - Elle avait une tête d’âne. Nous avions vécu ensemble, sa mère et moi, durant une vingtaine d’années. On m’a dit qu’elle savait que son cœur était malade. Il aurait fallu qu’elle soit opérée, mais refusait de l’être. Elle l’avait dit à une de ses nièces, en lui demandant de garder cela secret.

Il y avait aussi eu une convention de divorce préparée par cette nièce et une hypothèque avait été prise sur la propriété durant mon séjour à l’hôpital dont j’ignorais l’existence jusqu’à dernièrement (2016) ‘alors que j’ai aussi vu le film portant ce titre « La vie en rose ». Il y avait ces paroles qui me trottaient dans la tête sur un air de musique que je pensais avoir fait écrire, mais non retrouvé. Je n’avais pu compléter les paroles


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suivantes, en pensant à « Non rien de rien ». maintenant chose faite

PARTIR SUR UN SOUVENIR

Partir sur un souvenir
Le souvenir d’un jour où tout s’est écroulé
Le souvenir de celle que j’ai tant aimée
Qui ne sera plus près de moi.

Partir, pour moi c’est mourir.
Une vie sans amour, ce n’est plus une vie.
Le désespoir revient lentement dans la nuit
Creusant dans mon cœur un trou noir.

Parce qu’un jour elle m’avait dit
Qu’elle serait à moi pour toute la vie,
Pourtant je sais bien maintenant
Que tout est fini, que tout est fini.

Partir en laissant derrière
Tous ces rêves brisés et tous ses trémolos,
Ces tristes nuits d’hiver, repartir à zéro
Retrouver l’amour et ses joies.

Partir, plein de souvenirs
De sourires, de plaisirs et de rêves caressés,
De toutes ces années à vivre dans l’espoir.
D’être encore aimé et d’aimer.

Parce qu’un jour elle m’avait dit
Qu’elle serait à moi pour toute la vie,
De ces nuits tranquilles et de toutes ces années,
Non, je ne regrette plus rien.
Noël, c’est l’amour.
Tous droits réservés Rolland Lambert

À Lillehammer, en Norvège, où ma fille avait remporté ses deuxième et troisième médailles olympiques, elle l’avait accompagnée. La première médaille olympique avait été emportée lors des jeux d’hiver tenus à Albertville, en France, deux ans plus tôt, soit en 1992. . Moi et mes deux autres filles, ainsi que les autres membres de la famille, avions suivi les compétitions devant nos appareils de télévision.


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Après les championnats de 1994, elle avait abandonné le patin, mais avait repris l’entraînement, par la suite, dans la possibilité d’aller chercher une autre médaille, dans les relais, avec les autres membres formant le quatuor. Toutefois, lors d’une compétition en Hollande pour le choix des athlètes devant aller participer aux jeux qui devaient avoir lieu à Nagano, au Japon, elle s’était fracturée une cheville, lors d’une chute survenue en mettant le pied sur un cône déplacé durant une des courses.

Elle a quand même pu aller à Nagano, mais comme commentatrice des compétitions de patin de vitesse. Je dois ajouter qu’elle avait complété ses études universitaires et qu’elle était prête à entreprendre une autre carrière. Par la suite, elle a subi une opération aux deux genoux, pour cause d’arthrose. Le patin ne devenait plus qu’un souvenir. C’est aussi cela, être le père d’une athlète olympique. Au cours des années quoi ont suivi, il y a eu sa participation au «  Match des Étoiles ».

Par ailleurs, il y a cet autre souvenir que je n’ai pu oublier: Au retour de Chine où elle était allée chercher sa première petite fille adoptive chinoise, j’étais à l’aéroport à son arrivée. C’est vers le groupe de ses compagnes du patin qu’elle s’était d’abord dirigée et ensuite vers d’autres amis à qui ma fille aînée a présenté le bébé à tour de rôle, semblant m’ignorer durant ce temps. J’ai été le dernier à pouvoir le tenir dans mes bras. … Elle ne tenait pas à ce qu’on prenne des photos de nous ensemble. C’est d’ailleurs là quelque chose qu’elle a toujours cherché à éviter. Mais là? Pourquoi, après bientôt 35 ans?
.
Pour respecter une entente alors conclue? L’aînée de la famille devenant le chef de la famille, parce qu’on me jugeait inapte pour remplir une telle fonction? Au souvenir de tout ce qui s’est passé depuis ce divorce d’avec celle qui était mon épouse, je ne puis que conclure que, depuis plus de trente ans, on n’a pas dérogé de cette entente. Mes trois filles ont aussi autorité sur leur famille respective. Moi, je devais obéir.

Mais oui, les déesses, pendant ce temps-là la vie continuait. …
À l’arrière de l’endroit où j’habitais, s’étendait ce vaste terrain connu sous le nom de site Angus Je me souviens qu’on avait installé sur ce terrain, une petite carrière. Une petite entreprise y avait installé une roulotte qui servait de bureau et un concasseur de pierre. Il y avait eu du dynamitage pour extraire la pierre du sol. La pierre concassée était chargée dans des camions qui la transportaient ailleurs. Cela avait duré quelques mois. .

Par la suite avait débuté le développement de ce vaste terrain


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occupé jadis par des usines. Je l’avais souvent traversé dans un sens ou dans l’autre et il m’arrivait parfois de m’allonger sur le sol pour prendre du soleil. Mais là, tout allait changer, avec le prolongement de la rue Mont-Royal sur ce vaste terrain .et la construction des premiers bâtiments, pour des coopératives de logement.

Pour ceux qui ne s’en souviennent pas et pour tous ces nombreux résidents actuels du site, ce n’est qu’après des discussions qui ont duré plusieurs années, que la ville a pu faire l’acquisition de ce premier secteur du terrain situé à l’est du Boul. Saint-Michel. Durant la dernière grande guerre, ce terrain avait logé des usines fabriquant des tanks pour l’armée. Ces usines avaient été détruites par la suite, laissant le sol nu.

Par cet achat, la ville parvenait à arracher ce terrain des mains du Canadien Pacifique, afin de pouvoir le développer elle-même, sans centre commercial, comme voulait le faire Marathon Realties, une filiale de cette compagnie. C’est cette question de centre commercial qui explique ces longues années écoulées avant qu’une décision soit prise. On ne voulait pas voir de grands commerces comme ceux de l’époque, les Eaton, Sears, La Baie, Zellers et autres venir s’installer sur ce terrain, sous prétexte que cela nuirait aux commerces de la Promenade Masson.

Je me souviens qu’au temps où je tenais commerce sur la rue Mont-Royal, on était venu distribuer des tracts et faire signer des pétitions visant à s’opposer à l’installation d’un centre commercial. Je ne voyais pas comment cela aurait pu nuire aux commerces de cette rue.

Une autre alternative aurait été de donner suite à un autre projet, celui de construire un viaduc au-dessus de la voie ferrée longeant le site afin de relier la rue Mont-Royal, section du Plateau, à celle de l’autre bout situé près du Boulevard Pie IX, pour en faire une seule voie, avec commerces ajoutés. Le coût de la construction d’un tel viaduc avait été jugé trop élevé et abandonné en conséquence.

Il ne faut pas attribuer cependant tous les torts au maire Jean Drapeau avec qui l’entente a été signée, car le développement du site, en commençant par le secteur situé à l’est du Boulevard Saint-Michel, s’est fait principalement sous les administrations des maires qui ont suivi, celles de Jean Doré et de Pierre Bourque. On pouvait toujours ajouter des établissements commerciaux au projet, mais on ne l’a pas fait.

On a demandé à des groupes intéressés de soumettre des projets


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pour le développement domiciliaire de ce premier secteur. C’est environ 2500 unités de logement qui furent construites, en n’y ajoutant qu’un seul établissement commercial, un dépanneur installé sur la rue Rachel

Est-ce qu’il ne se serait pas caché une autre vérité derrière ces prétextes officiels utilisés pour empêcher l’installation d’un centre commercial sur ce site? Le Canadien Pacifique n’était pas une compagnie bien aimée, surtout après la fermeture des dernières usines installées sur ce terrain. On cherchait par ce moyen à effacer tout souvenir de son passé industriel. On ne voulait pas non plus que cette compagnie puisse tirer un profit quelconque du développement futur sur ce terrain. .
.
Après avoir complété le développement de ce premier secteur du site, demeurait ce petit coin où on avait installé une carrière. Cette parcelle de terrain appartenait au gouvernement fédéral qui y avait installé des bureaux durant la dernière guerre mondiale…

Voilà qu’on découvre tout à coup que le sol de ce terrain était contaminé, … tout comme devait l’être aussi toute cette partie du terrain déjà développé, sans que cette question ait frappé l’imagination de ceux qui ont réalisé le projet, ou des autorités de la ville. Mais voilà que la ville exigeait que le terrain soit décontaminé avant d’en faire l’acquisition. On y voyait un certain danger pour la santé des gens et il fallait l’écarter.

Ce fut le début d’une tempête médiatique. Mais oui, les déesses, vous ne croirez pas cela, mais on voyait, par la suite, des terrains contaminés un peu partout, même autour de bâtiments datant d’une autre époque, des terrains qui ne pouvaient avoir été piétinés que par des visiteurs. On en a découvert aussi sur des terrains qui étaient utilisés comme jardins communautaires depuis plusieurs années. Personne ne s’était pourtant plaint de problèmes de santé après avoir mangé les belles tomates ou autres légumes qu’ils récoltaient.

Cela n’a pas empêché de faire disparaître un de ces terrains, installé au parc Lafond. Un autre terrain sur lequel il y avait un de ces jardins et situé non loin, a servi à la construction d’un bloc de logements, sans plus.

…. Je me souviens d’avoir lu ce qui suit sur les sols contaminés:
« Il faut comprendre que même si les terrains sont contaminés, ils ne représentent pas, pour la majorité d’entre eux, un danger pour la santé, a expliqué une toxicologue à la DSP. Souvent, la contamination se situe à quelques pieds sous le sol, alors il n’y a pas de problème. L’important,


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c’est que des arrangements soient effectués pour empêcher le contact avec le contaminant et ça s’est fait pour la majeure partie des terrains toujours contaminés de la métropole »….

Le sol, tant qu’on ne le remue pas, qu’on n’y creuse pas de trous, ne présente que des dangers minimes pour la santé. On ne manque pas de nous le répéter. Mais à la pensée de voir tous ces équipements lourds, grues, pelles mécaniques, tracteurs et autres, ainsi que ces camions servant au transport de la terre contaminée et de la nouvelle terre de remplissage, ne pourrait-on pas croire que les risques pour la santé sont ainsi multipliés?  En pensant à l’air que l’on pollue?

.De toute façon, ce n’est qu’après des discussions qui ont duré des mois, qu’une entente a été finalement conclue. Elle visait à enlever la terre de ce terrain, combler le trou par une nouvelle terre, l’ensemencer de gazon, jusqu’à ce qu’on décide quoi faire du terrain. Ces travaux ont coûté plus d’un million de dollars et la santé des gens qui allaient habiter là était préservée. Mais…. au fait, la santé de qui, se l’est-on demandé?  

Est-ce qu’on aurait pris en considération la santé des opérateurs de pelle, de tracteurs, de rouleaux compacteurs? Celle des camionneurs qui ont transporté la terre? Tenu compte du fait que cette terre, déposée ailleurs, est ensuite lavée par les pluies dont l’eau retourne lentement vers leur lieu d’origine, les océans, cela via les cours d’eau traversés le long de son parcours?

Pour la ville, il fallait, par ailleurs, rentabiliser l’achat de ce terrain. On avait d’abord prévu la construction de logements, avec commerces de surface sur la rue Mont-Royal. Oublions les commerces. Ce sont des blocs de logements qu’on a entassés sur le site et il serait difficile aujourd’hui d’y trouver des surfaces où le sol est demeuré à nu.

« La terre contaminée formant une butte le long de la voie ferrée située aux limites du terrain Angus, où circulent des trains sur une voie ferrée, provient du sol contaminé enlevé lors du développement du deuxième secteur du terrain, celui situé à l’ouest du Boul. Saint-Michel ».

Quand je pense à toute cette eau tombée du ciel sur nos régions au cours de ce mois de mai particulièrement pluvieux de l’année 2006, cette eau qui a aussi servi à laver ces sols contaminés, je ne puis faire autrement que de me poser de sérieuses questions. Mais ceux qui décident, prennent-ils le temps de s'en poser ? Ils n’y pensent même pas.


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Durant ce même mois de mai, de l’autre côté de la planète, dans l’antarctique, il a plu aussi, mais là, c’était moins normal que chez-nous. Là-bas, c’était l’automne et un voilier en expédition à cet endroit a pu franchir un chenal qui n’était pas présent, quelques années auparavant. Et on a constaté que la moyenne de la température annuelle de cette zone avait augmenté de six degrés. …C’est énorme et ça devrait nous faire réfléchir, n’est-ce pas les déesses?

Il faudrait peut-être réaliser que notre environnement, on peut chercher à le changer et à l’améliorer à notre façon, mais quoi qu’on fasse, la nature réagira toujours à sa façon. C’est à nous de choisir ce qui est le plus important pour chacun de nous et pour l’ensemble de la population, soit, le sol que nous foulons, ou l’air que nous respirons et l’eau que nous polluons. Il y a des millions de gens dans le monde qui manquent d’eau potable.

Il arrive aussi parfois qu’il y ait des odeurs désagréables que des gens n’aiment pas sentir, celles, par exemple, venant d’une petite usine installée sur la rue Rachel, un abattoir de poulets. Tout autour, on avait installé un îlot de résidences et de condos. On ne voulait plus de ces senteurs, on ne voulait plus voir cet établissement dans le voisinage. Il fallait l’enlever de là. C’est ce qui a été fait. On en a fait l’acquisition et on l’a démoli. Le terrain fut ensuite couvert de blocs de logements. On n’a pas pensé y ajouter des commerces, cela malgré le fait qu’on avait d’abord prévu des commerces de surface, le long de cette rue Rachel, dans le projet initial de développement du site.

Peut-on imaginer ce que ce serait dans ces grandes mégapoles chinoises si, en envisageant de construire des blocs de logements ou d’autres bâtiments, de la même façon, on prenait un tel soin de la santé particulière de petits groupes de gens, de leur paix et de leur tranquillité? On n’irait nulle part, On peut empêcher l'air pollué de pénétrer à l'intérieur de nos demeures, mais peut-on l'empêcher de circuler à l'extérieur ?

Dans le développement du deuxième secteur du terrain de ces anciennes usines, celui situé à l’ouest du Boulevard Saint-Michel, on a eu la bonne idée d’aérer un peu plus, c’est-à-dire de moins entasser les blocs de logements les uns contre les autres, d’y inclure des maisons de ville. Mais on a quand même regroupé quelques blocs de condos, réservés à des familles, face à cette zone réservée au développement industriel. Un parc a été installé en face de ce groupe de condos visant à l’isoler de la
zone industrielle. .Sans l’ajout de commerces.


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C’est environ 2000 unités de logement qui se sont ajoutés sur cet autre secteur du site. Cela ne tient `pas compte de centaines d’autres unités qui se sont ajoutées dans le voisinage. Est-il possible de croire, qu’au fur et à mesure que le développement avançait, on n’ait retenu aucun endroit où inclure des commerces d’appoint? Cela malgré des promesses et des pétitions signées dans le but qu’il y en ait? … .

« Les commerces de surface, on ne semble plus savoir ce que c’est. Ou bien on ignore que cela faisait partie intégrante du développement de nos artères commerciales. Ça ne fait plus partie des commerces de proximité? Vraiment désolant, n’est-ce pas les déesses?

Le seul établissement commercial ajouté sur ce site le fut après de longues discussions. On voulait que tout l’espace non encore développé soit destiné au développement industriel et on prétendait que la présence d’établissements commerciaux nuirait à ce projet. Navrant.

Je me souviens d’une réunion qui avait eue lieu dans le sous-sol de l’église située au coin de Davidson et Rachel, au cours de laquelle on a dit qu’un Maxi (Loblaws) installé dans ce vaste bâtiment connu sous le nom de Locoshop entraînerait une trop forte circulation de camions sur la rue Davidson et ça dérangerait la tranquillité des résidents. C’est ce qui a entraîné, par la suite, la séparation du bâtiment en deux sections…

C’est un bâtiment qui avait servi à l’entretien de ces belles grandes locomotives à vapeur, comme celles qu’on peut revoir en allant visiter le centre ferroviaire de Saint-Constant (Delson), sur la rive sud, où elles sont, en belle compagnie, avec quelques-uns de nos anciens tramways, ces véhicules disparus de nos rues. … Oh! N’aurait-on pas pu garder un de ces tramways, en souvenir, dans ce vaste bâtiment?

Au fait, il faut les bien conserver ces locomotives, car elles pourraient bien revenir dans le paysage, un de ces jours, dans un avenir plus oui moins lointain. D’ailleurs, on en voit toujours de ces engins à vapeur circulant dans des paysages de « Vues d’Afrique ».

Tiens! Pendant que je suis encore sur le sujet du site Angus, j’aimerais ajouter qu’au cours des années 20 on a construit, dans des usines existant alors sur le site, des wagons luxueux. Des wagons lambrissés de chêne circassien qui ont servi à transporter le Président Roosevelt, le roi Édouard VII et Wallis Simpson, le premier ministre Mackenzie King, Winston Churchill, George VI et Élizabeth II. Oh! Des


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noms qu’on n’aime plus entendre, chez-nous, même si……

Cela fait partie de l’histoire du Canada…..

Le chemin de fer transcontinental canadien est le fruit d’une disposition incluse dans l’acte d’adhésion de la Colombie Britannique à la Confédération canadienne, en 1871. On stipulait qu’une voie de chemin de fer devrait être construite dans les 10 ans qui suivaient pour relier la nouvelle province aux grands centres urbains de l’Est. Les premiers rails en direction des Prairies ont été posés en 1881 et le dernier crampon a été enfoncé à Craigellachie, en Colombie Britannique, le 7 novembre 1885. Que c’est loin ce temps-là!

De nos jours, ces sept voitures construites dans ces usines sont la propriété du Royal Canadian Pacific, une filiale du Chemin de fer Canadien Pacifique, et elles promènent 52 passagers – jamais plus – à travers les Rocheuses, généralement au départ de Calgary.

L’itinéraire le plus populaire est le « Canadian Rockies » qui passe par Banff et le lac Louise, avant de longer la rivière Columbia, en Colombie Britannique et de revenir à Calgary par Lethbridge. ..Hola!... De beaux petits voyages que peuvent se payer aussi les déesses, en s’amusant à regarder ce que font les passagers et à écouter ce qu’ils disent. Et cela sans payer un sou. Oh! Oh! Oh!

Parlant de tramways, n’est-ce pas là quelque chose qui fait partie de l’histoire de la ville? J’ai déjà suggéré d’inclure quelques-uns de ces tramways dans un musée installé à l’intérieur du Loco-shop. Cela aurait été bien, n’est-ce pas? On aurait aussi pu en faire circuler jusqu’aux portes du jardin botanique comme attrait touristique. Cela aiderait maintenant alors qu’on songe à ramener le tramway dans le paysage…Oh! Voilà qu’on vient de nous annoncer une bonne nouvelle. …

Le tramway coûtera plus cher que prévu.

…..La bagatelle de 250 millions de dollars de plus, dit-on, parce qu’il faut escalader la Côte des Neiges. Ouf! Cela me rappelle qu’avant de venir m’installer à Montréal, j’ai demeuré sur la Côte d’Abraham, à Québec, une rue sur laquelle circulait le tramway. Par la suite, dans les premiers temps où j’ai habité à Montréal, en pension rue Saint-Denis, il y avait aussi le tramway qui y circulait. Des petits souvenirs du passé.



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« En y songeant bien, je me demande si c’était vraiment le désir de Jean Drapeau de voir la ville développer elle-même ces terrains du site Angus. Il a fallu tellement de temps pour que la décision soit prise, que je serais plutôt porté à croire qu’il a finalement cédé à des pressions de plus en plus fortes exercées sur lui … » »  Des pressions, il y en aurait encore eu pour couvrir le reste des terrains du site, d’autres blocs de condos et de logements? » » D’où viendraient-elles ? ?

Personne n’a jamais cherché à savoir combien cela a coûté de plus à la ville pour exécuter elle-même tous les travaux se rattachant à ce développement domiciliaire, en pensant à ces divers parcs installés sur le site…. Tout de même surprenant !!!  

Un petit rappel de l’histoire de Rosemont …….

À la une du journal de Rosemont, il y a un certain temps, on a pu voir une photo des « Angus Shops – CP Rail », sous le titre de….
L’HISTORE D’UNE COMMUNAUTÉ : d’hier à aujourd’hui.

C’était lors du centième anniversaire d’annexion complète de l’ancienne ville de Rosemont à Montréal. Un siècle marqué par le développement des usines Angus, l’arrivée de grandes familles et le développement résidentiel. Un siècle qui aura vu disparaître les terres agricoles du village de la Petite-Côte pour faire place à l’industrialisation et à la vie de famille de ce nouveau quartier.

Une fois en haut de la Petite-Côte, en regardant tant au sud qu’au nord on pouvait voir les grandes étendues de terres agricoles. Outre le mont Royal, c’était le point le plus élevé de Montréal. C’est de cet aspect géographique que sera tiré une partie de son nouveau nom, au début l’autre siècle passé.

Rose? Il s’agit tout simplement d’un hommage à la mère d’Ucal Henri Dandurand (grand promoteur immobilier de l’époque), Rose Philippe. Rosemont est né officiellement en 1905 et a été annexé officiellement en 1910. … Dandurand et Holt étaient de très bons hommes d’affaires. En revendant les terres à Montréal, ils évitaient ainsi de devoir développer des services tels que les infrastructures sanitaires, l’électricité, la construction de routes et l’aménagement de l’eau potable pour les résidences. C’est la grande ville qui devait le faire. C’est donc par intérêt économique qu’est officiellement né le quartier Rosemont.



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À la mémoire de ces grands hommes d’affaires, Dandurand et Holt, est-ce qu’on ne pourrait pas penser à donner un nouvel élan à ce quartier qui porte le nom de Rosemont, par la suggestion qui suit ?

… « « Il y a, d’un côté, non loin du site Angus, le jardin botanique. De l’autre, on peut apercevoir la montagne et sa croix illuminée durant la nuit. Entre les deux, en parcourant la rue Rachel, il y a le parc Lafontaine, le parc Fullum, et puis, après avoir traversé le viaduc, le parc Angus, et son secteur industriel non encore pleinement développé » ».
À l’instar de la rue Masson que l’on a songé à piétonniser, je rêverais d’une voie piétonnière avec piste cyclable reliant la rue Mont-Royal à la rue Masson. En partant de l’édifice du journal de Montréal, cette voie descendrait jusqu’à la rue Rachel, tournerait pour aller passer par le viaduc qui se trouve non loin, puis remonterait en traversant le parc Angus, via la rue Molson, jusqu’à la rue Masson.

Dans cette vision future, il y aurait le long de cette voie, des halles, un complexe de cinémas et théâtres (cité Molson?), des établissements commerciaux divers, dont un destiné aux besoins des personnes âgées, nombreuses à habiter sur le site, ….et aussi hôtels, restaurants, boutiques diverses, de part et d’autre du viaduc, ….ce qui contribuerait à embellir, rajeunir et rendre plus vivante cette partie de la ville située entre deux pôles d’attraction. C’était trop beau pour devenir vrai. .

La rue Rachel servant de lien entre la montagne et le jardin Botanique,…AVEC TRAMWAY…y circulant, ce qui serait bon pour le tourisme. Et on pourrait y ajouter une bibliothèque, un centre culturel, un pôle de santé, d’un côté ou de l’autre du viaduc, comme certains le désirent. … une piste pour patins à roues alignées… Péladeau.
Oh! Pardon, je crois qu’il faudrait plutôt oublier tout ça, car…..Encore pire … On veut ajouter toujours plus de logements, étendre le site Angus jusqu’à la montagne? … C’est plutôt désolant.

Le développement ne se fait pas pour servir les besoins de la population, mais selon la vision des élus et selon leur bonne volonté. Auto-métro-boulot-dodo….rien de plus. Mais les résidents de Rosemont ne méritent que cela. Ils ne se sont jamais préoccupés de ce qui se`passait autour d’eux. On leur faisait miroiter un bel avenir dans un Québec souverain. Y croiraient-ils encore et toujours?

Se serait-on servi de la méthode de ces anciens hommes d’affaires

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« Dandurand et Holt » dans la vision d’aller mettre l’économie de l’île de Montréal plutôt entre les mains des villes des banlieues extérieures? Ce n’était pas dans la vision des maires des anciennes villes. .

Ce cher Jean Drapeau n’aurait jamais pu se douter que cet entêtement à ne pas vouloir voir de commerces s’installer sur le site Angus ferait boule de neige. Fiers du résultat obtenu, les maires qui l’ont suivi à la tête de la ville, sont allés plus loin en faisant disparaître graduellement tous les grands noms d’autrefois des artères commerciales de l’arrondissement. Et aussi des arrondissements voisins. Des noms qu’on ne voulait plus voir.

Oh! Oh! On a reçu une aide imprévue pour cela. Celle de David Shiller. Se souvient-on de cette publicité qui nous agaçait tant? « Oui papa », une publicité quétaine, mais payante, faite avec son fils Stephen. C’était il y a une trentaine d’années, pour la publicité du magasin « Au bon Marché » situé sur le boulevard Saint-Joseph.

David Shiller a ouvert son premier magasin de stores, mentionne-t-on dans le journal (mars 2013), sur la rue Masson, au coin de la 10E avenue, dans les années 1960. Aujourd’hui, le tiers des propriétés que possède Stephen, rachetées de son père, se trouvent sur la rue Masson. Parmi ces propriétés, il y a celles de certains grands établissements d’autrefois qu’il divisait en deux ou trois, pour y installer des petits commerces, ce qui lui permettait d’en tirer plus de revenus. Il a été imité en cela par le groupe Jean Coutu, sur le Plateau.

David avait ainsi trouvé le meilleur moyen d’effacer le souvenir des Woolworth, Kresge et autres commerces semblables. Je me souviens qu’il avait songé à installer un petit centre d’achats autour de son établissement du boulevard Saint-Joseph. Les propriétaires du magasin voisin, un établissement de la chaîne Métro, dont la reconstruction était prévue, avaient aussi voulu ajouter des petits commerces de surface, à l’arrière sur la rue Mont-Royal, où on prévoyait la construction de blocs de logement. Dans les deux cas on a essuyé des refus.

Et voilà qu’à un moment donné, récemment, on a pu voir que la rue Masson était un vaste chantier. En pensant que la moitié de ces rénovations étaient faites sur des immeubles appartenant à Stephen Shiller, cela ne semblait pas un peu étrange? Car c’est ce dernier qui choisit ses locataires et non le contraire. Ces immeubles logent plusieurs restaurants dont le buffet à volonté Casa Corfu, et M sur Masson,


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des cafés, dont ceux de Starbuck et de la Brûlerie Saint-Denis, des bars, l’animalerie, et autres, dont le dépanneur Couche-Tard. Oh lala ….

Ces travaux incluaient aussi la construction et la rénovation de logements Sur cette même rue Masson, on a multiplié les condos sur des sites d’anciens établissements commerciaux. … C’est ainsi qu’il faut garder l’âme du quartier, a dit la directrice générale de la Promenade Masson, Doris Laflamme. Elle avait la collaboration du maire de l’arrondissement, François Croteau, dit-on. Oh lala! Est-ce que c’est vrai? Ce cher François n’aime pas les grandes surfaces.

Le développement du site Angus a servi de modèle pour les arrondissements environnants, le Plateau, Hochelaga-Maisonneuve et d’autres plus éloignés. Quoi faire de locaux demeurant vides? La solution est de démolir les bâtiments ou de les transformer en blocs de condos et de logements. Sans tenir compte des besoins de la population.

La présence de grands établissements commerciaux entraîne à sa suite l’embourgeoisement du quartier et on ne veut pas de cela? Peul-on croire qu’on a couvert le site de l’ancien centre Paul Sauve d’habitations, sans ajouter de commerces d’appoint ? Que dirait René Lévesque s’il voyait cela? Il n’aurait pas été contre la présence de commerces pour servir les besoins de la population.

Pour revenir maintenant à l’histoire du Locoshop, il semble bien que ce bâtiment s’est attiré un mauvais sort. Était-ce dû à sa fermeture? Il faudrait se rappeler des nombreuses grèves qui ont affecté cet établissement dans le passé. On est toujours surpris quand une usine ferme ses portes, mais cela ne se fait pas sans raisons sérieuses. Pour mieux comprendre, allons-y d’abord avec ce qui suit :

Projet Angus – résumé- Janvier 1994.
 :
Le terrain Angus est situé dans l’arrondissement Rosemont/Petite-Patrie en plein cœur de Montréal. Propriété du Canadien Pacifique, ce terrain d’une superficie de l5 millions de pieds carrés est borné à l’est par le Boulevard Saint-Michel, au nord par le boulevard Saint-Joseph, au sud par la rue Rachel et à l’ouest par la voie ferrée (rue Frontenac-Iberville)  

Suite à la fermeture définitive des ateliers ferroviaires, en janvier 1992, la CDEC a fait du re-développement du site Angus une priorité. Diverses réflexions et études nous ont permis de conclure à la nécessité


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d’utiliser le terrain Angus comme un élément majeur de relance économique pour l’arrondissement et pour toute la zone industrielle des abords de la voie ferrée. … Une zone qui comptait une importante concentration d’activités industrielles, disait-on.

Le projet de la CDEC vise à développer le terrain Angus de façon à créer de nouvelles entreprises et par conséquent des emplois, mais aussi à générer des activités économiques nouvelles qui auraient un effet structurant sur toute l’économie de l’arrondissement et des quartiers environnants.

LA VISION : Le projet Angus repose sur la volonté de maintenir à Montréal des espaces permettant d’assurer le maintien et le développement des emplois de type industriel. À ce titre, le terrain des ateliers Angus constitue un patrimoine unique au cœur de Montréal.
           
De plus, ce projet s’inscrit dans une stratégie de développement économique communautaire entre l’entreprise privée, le secteur public, les syndicats et le milieu local.

Le développement envisagé tient compte des considérations suivantes :
Il favorise l’emploi local
Il favorise la valorisation des compétences humanes.
Il favorise la responsabilisation des entreprises
Il favorise l’implication de la population et des travailleurs ou de la communauté au financement de l’entreprise, une participation de la population à la gestion du projet Angus.
Il est le fruit d’une concertation et des acteurs régionaux.
Il vise la localisation d’entreprises qui produisent des biens ou des services de qualité, abordables, en respectant des exigences culturelles et écologiques.

Il implique la mise en place d’un environnement socio-culturel favorable par l’implantation de mécanismes d’aide :
À la formation de la population sans emploi
Au financement des entreprises
À la recherche et au développement
À la constitution de réseaux d’entraide entre entrepreneurs.

En 2006, il y a eu une grande assemblée tenue dans le Locoshop du site Angus. On a présenté : Le bilan 1996-2006 - Les perspectives d'avenir 2006-2016 - Les « bâtisseurs » du Technopole Angus


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Qu'entrevoyait-on pour l'avenir sur le site? … Un concept urbanistique dont les mots-clés étaient : densification, transports collectifs variés, allées piétonnes et petits commerces de proximité. Tout pour faciliter la vie urbaine à pied.

Étaient présents  des députés et membres influents du Bloc et du parti Québécois, sans oublier le maire de l’arrondissement Rosemont-la-Petite-Patrie de l’époque. On a félicité le président de la SDA, Christian Yacarini, pour le  travail accompli.

LA RÉALITÉ:

Quelques bâtiments regroupant des petites PME qui ont été ajoutés sur une partie du site, avec stationnements limités, … de longues files de véhicules stationnés le long des rues avoisinant le Locoshop, … des terrains vagues et une longue butte de terre le long des voies ferrées qui s'offrent à la vue des résidents, tout cela pour combien de temps encore?

Des établissements commerciaux pour faciliter la vie urbaine alors qu'on s'est toujours opposés à la venue de commerces sur le site?
C'était cela la perspective D'AVENIR pour le quartier? On a reconduit l’entente signée avec le Canadien Pacifique pour le développement industriel du site pour une autre période de 10 ans :- 2006-2016. Et voilà.

Ce qui suit démontre comment on peut leurrer la population.

Lors de discussions préalables à l’entente signée avec le Canadien Pacifique, je me souviens d’avoir entendu le président de la SDA, Christian Yacarini, mentionner le fait qu’il avait choisi ce terrain de préférence à des choix de sites d’anciennes usines dans Hochelaga-Maisonneuve, parce que les bâtiments de ces anciennes usines étaient situés dans des endroits moins attirants et qu’il en coûterait trop cher pour les transformer.

Sur d’anciens sites industriels, dont ceux des Cours Pierre de Coubertin, le développement s’est fait après cela. L’ancienne biscuiterie Viau a été transformée, par la suite, en blocs de condos. Quant au bâtiment du Locoshop, il a été divisé en deux, la moitié du bâtiment étant réservée à la SDA. L’achat de place Chassé, avec ce grand bâtiment ayant servi à des tournages de films a aussi été fait par la suite. Le nombre d’emplois visés par le développement du site n’a jamais été atteint. À la direction de la SDA, on mettait l’accent sur la création


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d’emplois de qualité. Qu’entendait-on par emplois de qualité?

Pour les gens du quartier, on a laissé à Loblaws le soin de le faire… C’est ainsi que plus du tiers des emplois créés dans le secteur industriel sont occupés par des gens de l’extérieur de l’île, d’où un service d’autobus spécial créé « Site Angus-métro Pie IX ».

En ce qui concerne le Locoshop, la partie centrale a été jetée à terre, ne laissant qu’une partie des murs sur un côté de la zone de stationnement du Loblaws. Ce commerce a été installé dans la section est du bâtiment, plutôt que dans la section ouest, comme d’abord prévu. Dans l’espace laissé libre entre les deux sections, une rue a été installée permettant le passage des camions de livraison. Les premières PME et les bureaux de la Société de Développement Angus (SDA) furent installés dans l’autre section.

Par la suite, après l’addition des quelques bâtiments mentionnés, ce développement a été mis en pose arrêt, la SDA allant prendre la charge de la mise en œuvre du Quartier des Spectacles. Cette mise en oeuvre s’est faite grâce à des subventions des gouvernements Fédéral et Provincial, et aussi grâce à des mises de fonds des fonds d’action et de solidarité des centrales syndicales FQT et CSN.

Qu’en est-il du développement futur du site Angus? On ne serait pas surpris de voir qu’on veuille encore y ajouter d’autres blocs de condos pour le compléter. Cela malgré les plus de 5000 unités de logements déjà en place. Comme industrie, c’est la « condomanie » qui est en vogue. Combien de nouveaux emplois ont été créés? ?

Tenez! Les déesses, vous devez vous souvenir de cette année où la métropole avait reçu tellement de neige qu’on ne savait plus où la mettre? C’est une montagne de neige qui s’était retrouvée sur les terrains voisins de ce joli parc installé en face du locoshop. …Il porte le nom de Jean Duceppe, Il n’y avait pas d’enfants pour aller jouer sur cet immense banc de neige. Aurait-on déjà oublié cela chez nos élus?

Quand je pense qu’on a décerné le prix fossile au gouvernement Harper ! C’est Terrible. Ce terrain, au cours de la fonte de cet amoncellement de neige, une fonte qui a duré jusqu’à ce qu’on nettoie le terrain en fin de juin, était devenu « une vaste poubelle à ciel ouvert ». De plus, en jetant un regard vers cette butte de terre installée le long de la voie ferrée, … on ne peut voir aucun arbre de ce côté.


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Entre-temps, la SDA avait réussi à acquérir cet autre bâtiment installé sur le site de Place Chassé et les terrains qui y sont rattachés, d’une compagnie fournisseur d’équipements servant à des tournages de films, un site qui avait d’abord été acquis par le groupe Rona.

…. On a barré le chemin à ce groupe, en refusant le changement de zonage, d’industriel à commercial, cela afin de le convertir éventuellement à un autre usage, encore du résidentiel? ….. Pas de collusion? Pas de protectionnisme? Curieux, n’est-ce pas, les déesses?

Oh! Peut-on croire que les gens résidant dans les maisons de ville, dans ce coin qu’on appelle le parc Angus, ne veuillent pas être dérangés par le va-et-vient dans les rues de véhicules de gens allant faire des achats dans des établissements commerciaux qui pourraient être installés sur ces terrains?. C’est ce qu’on appelle la vie de quartier !! ??

Des trottoirs ont été installés et on a refait le pavage de cette rue qui porte le nom de Molson. On pouvait donc présumer que ces vastes espaces de terrain inoccupés, le demeureraient encore pour un certain temps. Il faut mentionner ici que la Société de développement Angus demeurait toujours roi et maître du développement de ce terrain, grâce à la bienveillance des dirigeants locaux et de politiciens de partis provincial et fédéral. Aurait-on songé à ajouter des établissements commerciaux? Non, peut-être quelques petits établissements.

Il n’y a que les aveugles pour ne pas voir la multiplication des véhicules circulant dans les rues, ce qui inclut les services spéciaux de transport dont bénéficient les personnes âgées habitant ces grandes résidences destinées à leur confort installées sur le site et tout le monde est heureux. … On a complètement oublié l’avenir des enfants.

À l’endroit de l’ancienne usine de Norampac, située rue Molson, près de la rue Masson, c’est un autre développement domiciliaire qui a été prévu. L’usine était installée à proximité d’une voie ferrée et d’une rue à grande circulation où circulent de nombreux camions. . Walmart voulait faire l’acquisition du terrain et y installer un de ses établissements. Peut-on croire, qu’à la direction de la promenade Masson, on aurait pu laisser faire cela?.... Pensez-y donc, des chutes de prix, ce n’est pas pour les gens du quartier.

Quelqu’un ayant assisté à une séance du conseil local où la décision a été prise de refuser le permis à Walmart a dit qu’on avait été à deux


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doigts d’accepter, mais c’est la direction de la Promenade Masson qui a fait pencher la balance en faveur du refus, sous prétexte que cela nuirait aux commerces de la rue Masson. Cela avec l’appui du maire, bien entendu. … Il y avait un IGA plus loin à l’autre bout de la rue Masson. Un bloc de condos occupe maintenant le site.  « Quelle aberration ». 

Au fait, peut-on nous dire à quels commerces de la rue Masson cela aurait pu nuire? Aux restaurants et aux cafés? À la boucherie? À la boulangerie? À la Fruiterie? Aux bars? Ce ne serait pas plutôt le contraire? Alors que l’on a continué à multiplier les blocs de condos, même sur cette artère commerciale?

Sitôt la décision prise, on a immédiatement effectué le changement de zonage du terrain pour le réserver au résidentiel. Et c’est plus de mille unités de logement qui ont été prévues dont une partie visant à loger des personnes âgées. … C’est ainsi qu’on sert les besoins de la population. Sans collusion et de façon équitable !!!

À la ville, on avait dit que tous ces projets de logements ne feraient qu’ajouter 500 véhicules de plus à la circulation aux heures de pointe et la rue Iberville était capable d’absorber cela. Mais ces 500 véhicules se promèneront aussi dans les autres rues de la ville et traverseront aussi les ponts à l’occasion. Ils s’ajouteront aux milliers d’autres en circulation sur l’île, qui traverseront aussi les ponts à l’occasion. Les camions de livraison, il faut bien qu’ils passent quelque part? Et le bruit? Ouf!

Oh! Pardon, les déesses, ce n’est pas encore tout. On a fait un beau pied de nez à la population dans « la métamorphose d’un vestige patrimonial » du Vieux-Rosemont, qui était placardé depuis 2001, le centre Raymond-Préfontaine. Il y avait, à côté de ce bâtiment, un jardin communautaire, comme il y en a encore dans la ville, mais de moins en moins. Ils constituaient des pertes de revenus pour la ville.

Quoi de mieux qu’aurait été, pour la préservation et la mise en valeur de ce vestige du passé, un établissement qui a servi à soigner des malades, que d’y avoir installé le nouveau CLSC? On a préféré plutôt aller installer ce CLSC dans un nouvel édifice construit sur un terrain situé en face, de l’autre côté de la rue, sur le site Angus, sans arbres autour, sans aires de jeux, sans sentier piétonnier, et sans jardin communautaire.
Un moyen aussi d’aider la SDA à tirer profit de l’achat d’une autre partie du terrain réservé au développement du secteur industriel.



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Il y eut d’autres discussions au cours des années qui ont suivi sur l’utilisation de ces terrains pour finalement arriver à celle d’installer des blocs de condos de luxe. C’est arrivé à la suite d’un changement de gouvernement à Québec. Pas de favoritisme ni collusion? .

C’est là le problème, comme vous pouvez le voir, les déesses. Tous les moyens sont bons pour augmenter les revenus de la ville, au détriment des besoins de la population. Ce développement avoisine un petit centre commercial comprenant un établissement où on fait l’entretien de véhicules, un Canadian Tire, auquel on a fait subir une cure de rajeunissement et d’agrandissement, permettant d’y loger plus d’articles, dont des articles de sport, ce qui attirera une plus grande affluence On a utilisé à cette fin des espaces laissés vacants antérieurement par la fermeture d’autres commerces.

« Construit en 1886, cet ancien hôpital pour varioleux s’est retrouvé au coeur de l’actualité en 2001, lorsque des squatters dénonçant la crise du logement l’ont occupé. Le groupe a été évincé, mais le bâtiment est demeuré abandonné, par la suite. Le site n’était pas éligible au commerce, selon le zonage, bien qu’il avoisine un centre commercial insuffisant pour servir les besoins du quartier » Incroyable.

Comment peut-il appartenir aux élus locaux de prendre les décisions au nom de la population, en mentant et en lésant les consommateurs? Comme ce fut aussi le cas pour ce qui suit :

La construction d’un bloc de condos « Iberville 36 condos » réalisée sur le site d’un ancien terrain de vente d’autos usagées. … À la grande surprise des résidents des environs. … Pendant ces travaux des panneaux ont été mis en place devant un établissement industriel situé un peu plus loin sur la rue des Carrières et dont les portes étaient fermées. Le changement de zonage avait été fait le printemps précédent et on prévoyait y construire un bloc de 44 condos.

Une révision du zonage a permis d’inclure des condos plus luxueux. Pire que cela, c’est tout le coin qui a été occupé, le nombre d’étages étant doublé et c’est un bloc de 99 condos qui s’est ajouté dans le paysage. Vraiment incroyable, n’est-ce pas?

Les mêmes constructeurs, alliés à un autre groupe, pour ce dernier projet, avaient un autre bloc de condos en construction plus haut sur Iberville, coin Bélanger. Il y avait, sur un autre coin, une station de service


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station de service, zoné résidentiel, avait été décontaminé et il était prêt pour la construction d’autres condos. ….

C’est ce qu’on appelle l’embellissement des quartiers. Un quartier résidentiel ne doit être que cela. On ne veut voir que des carrés de maisons. S’il y a un petit commerce ou une petite usine qui dépare le paysage, il faut les faire disparaître et les remplacer par des blocs de condos. Ici, plus loin, là-bas, où il y a un espace vide. Il faut augmenter la population de la ville, entasser partout dans les arrondissements. ???
…
Tenez! On pourrait créer des jeux pour amuser les enfants avec cette idée. Des petits blocs, forme de maisons ou de blocs de logements, qu’on pourrait déplacer et coller les unes contre les autres, à sa guise, en les plaçant sur une table ou sur le plancher, de façon à former des îlots différents, des carrés ou des rectangles. Les enfants pourraient s’amuser des heures durant, comme s’amusent à le faire les élus et les décideurs de la ville, les urbanistes qui préparent les plans d’ensemble du développement de la métropole. 

Oh! Pardon, les déesses, c’est vrai que vous n’aimez pas ça, mais il faut le dire, question de beauté, c’est tout le paysage qui change. C’était plus agréable à voir, quand il y avait une diversité d’établissements. Plus agréable de voir plus de gens se déplacer dans les rues, plus d’enfants, plus d’activités, et c’était plus gai. Là, on ne voit plus que des véhicules, on voit plus de neige qui s’accumule en hiver, dans les rues, une circulation plus difficile, plus de pollution dans l’air. Vous avez raison. …..On n’a fait que créer plus de laideur…. avec moins de vie.

Un petit brin d’histoire afin de comprendre.

On ne se souviendrait plus que le maire Tremblay avait fait la promesse, lors du mandat de quatre ans se terminant à l’automne 2009, de ne pas hausser l’impôt foncier? Cette promesse avait constitué une perte de revenus importante pour la ville. Que pouvait-on faire pour compenser cette perte?…... » » Aller chercher des revenus supplémentaires dans ce qui est le plus payant, en multipliant la construction de condos et en prenant tous les moyens voulus pour y parvenir dont des  « zonages résidentiels pré-établis » selon les
besoins. Et aussi permettre des changements dans la hauteur des bâtiments? Dans la hauteur des tours d’habitation? » » Plus de prestige!!

C’est ainsi que le commerce devenait, petit à petit, restreint aux


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artères commerciales des différents quartiers et que tous ces nouveaux résidents venant habiter ces blocs de condos n’ont pas eu droit à des commerces de proximité capables de servir leurs besoins.

Que faut-il comprendre de tout cela? Qu’il n’y a rien à faire d’autre que d’en rire, car cela fait partie de la petite histoire de Montréal. Ce sont les contribuables, qui paient pour cela, par l’augmentation de l’impôt foncier que doivent encaisser l’ensemble des propriétaires et les augmentations du prix des loyers qui s’ensuivent.

On semble avoir oublié, par ailleurs, que c’est aussi plus d’argent qui sort des coffres de la ville pour absorber les dépenses supplémentaires qu’entraîne l’installation des infrastructures nécessaires à la mise en chantier de tous ces nouveaux projets. Ainsi que pour l’entretien futur des rues, de l’aqueduc, des égouts, de l’éclairage, etc.

On me permettra ici de faire un retour sur le passé, car c’est l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants qui est en jeu. Je prends l’exemple de Steinberg, parce c’était le groupe le plus connu à l’époque. Qui ne s’en souviendrait pas chez les aînés?

Lorsque Steinberg ouvrait un de ses établissements sur les rues Mont--Royal, Masson, Ontario, Sainte-Catherine ou autres, s’ajoutaient des petits commerces, tout autour, pour profiter de l’achalandage qu’attirait un tel commerce. Cela comprenait une boucherie, une fruiterie, une biscuiterie, une bonbonnerie (Laura Secord), et d’autres magasins…. de jouets, de tissus à la verge, confection de vêtements, petits restos, etc. C’est vrai que cela contribuait aussi à faire fermer d’autres commerces plus anciens, mais c’était le progrès.

Pourquoi en était-il ainsi? Parce que ces grands établissements de détail marquaient la venue du libre service. Pour les achats ordinaires, plus besoin d’attendre qu’on vienne vous servir, comme cela se faisait dans les épiceries plus anciennes. Les clients n’avaient plus qu’à faire le tour des allées, faire leurs choix sur les comptoirs d’étalage, remplir les paniers et passer à la caisse,… comme cela se fait maintenant.

Les petits commerces qui s’installaient autour de ces grands offraient des services complémentaires, comme ce qu’on trouve de nos jours dans un certain nombre de nos grandes épiceries, où on peut voir une boucherie, une boulangerie, une poissonnerie, une charcuterie, des endroits où la clientèle peut se faire servir selon son choix. On peut aussi


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y trouver un coin où on peut se procurer des plats préparés, prêts à emporter ou à manger sur place.
Quand on songe, par exemple, à tous les produits qui s’ajoutent dans le domaine des aliments, c’est l’espace pour tout mettre qui vient à manquer pour les petits commerces. Cela prend de plus grands établissements. Ce sont ceux-là qu’on ne veut pas voir s’installer sur nos artères commerciales, de peur qu’ils fassent fermer les portes des plus petits. À cela s’ajoute le fait qu’ils occupent trop d’espace. On aime mieux les voir aller s’installer ailleurs.

Dans les grands centres commerciaux, c’est un mélange de grands et petits commerces qui s’étalent le long de corridors, à l’image de ce qu’on trouvait le long de nos artères commerciales et tout fonctionne bien. Plus rien de cela n’existe maintenant dans ces quartiers entourant le site olympique et le Jardin botanique. C’est tout simplement une situation aberrante et incompréhensible et cela n’inquiète personne.

Peut-on croire que c’est aussi ce qui se passe dans les villes des banlieues extérieures, où on a établi le même système de développement, vidant les centres-villes des commerces anciens? L’exemple venait de haut. C’est pourquoi je demande cette fois … …

La présence de commerces de proximité serait-elle devenue un droit interdit? Faudrait bien qu’on nous explique pourquoi.

En allant faire un tour dans une de ces grandes épiceries dans lesquelles on trouve de tout, il s’agit de jeter un regard vers ces sections où il y a des comptoirs de service, pour la boucherie, pour la boulangerie, pour la poissonnerie, pour la charcuterie où on trouve un vaste choix, de viandes froides et autres items pouvant servir pour la préparation des lunchs et déjeuners, pour les sandwichs qu’on peut amener pour manger dans les parcs ou pour les camps de vacances de jour.

Il y a aussi tous ces vastes étalages de fruits et légumes, ces comptoirs réfrigérés et ces armoires de produits congelés, incluant les nombreux desserts, crèmes glacées et autres. Et il y a les boissons, les vins, les amuse-gueules, de quoi, en somme, créer divers petits commerces visant à se rapprocher des consommateurs. …

… » » Mais oui, pourrait-on penser aller placer des comptoirs de services semblables, dans nos églises? Il y aurait de quoi faire saliver les saints

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personnages qui en décorent les murs. Ou alors, sur les terrains entourant ces temples isolés pour la paix des lieux?

Un Sauveur? Y en aurait-il un dans nos églises? En jetant un regard autour de ces établissements, dans nos campagnes comme dans nos villes, on ne peut pas dire qu’il y a beaucoup d’activités qui s’y déroulent durant les jours de la semaine alors que la plupart demeurent maintenant fermées. Leurs sous-sols ne servent plus qu’à des réunions ou à des bingos. ……L’entretien de ces bâtiments coûte cher et les revenus sont peu nombreux. Dans les presbytères n’habitent plus que quelques personnes. Ce n’est guère comme aux temps jadis. .

Peut-on croire que les créateurs de l’univers n’aimeraient pas mieux voir plus d’animation autour de ces sanctuaires de la part de ces êtres qu’ils ont créés, ce qui comprend aussi les enfants? Ce serait une profanation des lieux? C’est nous, les êtres humains, qui avons bâti ces temples. Alors….Mais oui, ce ne sont là que des suggestions.

Ne pourrait-on pas aller placer certains de ces petits commerces sur nos artères commerciales, comme il y en avait autrefois? Ils pourraient être alimentés par ces grands qu’on a placés ailleurs. Non? Parce qu’on ne veut pas d’embourgeoisement? Allons donc, comme si ça ne se faisait pas ailleurs dans les autres pays. On oublie les personnes âgées. N’aimeraient-elles pas avoir des services de proximité, des endroits où elles peuvent aller faire des achats à pied?

Tiens! Les familiers de Paris savent à quel point la vie quotidienne est plus facile quand on habite tout près des commerces, et qu’il suffit de faire quelques pas pour aller acheter son pain, son poisson ou ses fruits et ses légumes. Chez-nous on ne le sait pas?

Chaque quartier, à l’intérieur de chaque arrondissement de Paris, contient toute la gamme des services de proximité, de la blanchisserie au cordonnier, en passant par les petits commerces de bouche et les petits supermarchés. Bien sûr, c’est un atout qui s’est construit sur des siècles et des habitudes de vie. ….. » » Quand le Paris moderne s’est bâti, dans la dernière moitié du 19ème siècle, les Parisiens ne possédaient pas d’autos servant à leurs déplacements. Bien sûr, ils en ont maintenant, mais leurs habitudes n’ont pas changé.

J’ai encore un vague souvenir que le Cirque du Soleil a déjà envisagé de s’installer sur le site Angus. J’ignore ce qui n’a pas marché,


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mais il me semble que ce site aurait été un endroit tout aussi propice que celui où a été installé la Tohu C’est quelque chose qui aurait permis de créer de nombreux emplois. Mais là encore cela aurait attiré des étrangers, des gens qui parlent d’autres langues que la nôtre, et on n’aurait pas aimé cela? Qui n’aurait pas aimé cela, pourrait-on nous le dire? Les amateurs de baseball n’aimaient pas le stade?

Il y a déjà un certain temps, dans un journal local, on pouvait lire un article dont le titre était … « Citizen Slim, le plus riche malgré lui ». … Avec un patrimoine estimé à 59 milliards, selon le magazine Forbes.

- « Je ne sais pas si je suis le numéro 1, le numéro 20 ou le numéro 2000, le plus important, c’est ma famille » a réagi ce veuf de 67 ans, père de six enfants, presque mécontent d’apprendre cette nouvelle. Entrepreneur multicarte, à la tête d’un empire de 500,000 salariés présents sur tout le continent, Carlos Slim est un mexicain dont le père était Libanais émigré au Mexique en 1902.

Sans aller dans tous les détails, on mentionnait que le magnat mexicain a commencé à bâtir son empire autour du groupe Carso. Tabac, pièces d’automobile. « Commerce de proximité » C’est cela surtout qu’il faut retenir et le fait que Carlos Slim n’est pas un de ces milliardaires qui se pavanent en yacht ou en avion privé, a mentionné Jose Martinez, auteur de l’unique biographie qui lui est consacrée.  
- Lorsque je l’ai rencontré, il conduisait sa propre voiture et vivait depuis 30 ans dans la même maison. Finalement, c’est un gars simple conclut-il.

Est-ce qu’il serait jamais possible de trouver un tel sauveur chez-nous? On est jaloux de voir Couche-Tard avoir du succès aux USA et en Europe. Devrait-on voir les centrales syndicales comme des sauveurs?
Tout ce qui les intéressait était de forcer l’employeur (Couche-0tard) à débourser plus d’argent en augmentant les salaires des employés, sans augmenter les prix ensuite?  

Ce sont de grands acteurs dans le paysage, il ne faudrait pas l’oublier, mais voir les centrales syndicales présentes dans le domaine de l’alimentation, une nécessité indispensable, c’est tout simplement le monde à l’envers. Il n’y a qu’au Québec qu’on peut voir cela. C’est ainsi que s’amusent ces dieux du syndicalisme.





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CHAPITRE VI

PENDANT QUE LES DIEUX S’AMUSENT


L’arrondissement Rosemont/Petite Patrie est borné à l’ouest et au sud par les voies ferrées du Canadien Pacifique et la rue Sherbrooke, à l’est `par les rues Lacordaire et Dickson et au nord par les rues Jean Talon, Bélanger et les limites de la ville de Saint-Léonard. L’arrondissement comptait 132 636 résidents lors du recensement de 1991. Dans cette zone comprise entre le parc Jarry et la rue Notre-Dame, on y comptait en 1988 plus de 1400 places d’affaires totalisant 33 000 emplois. Combien en reste-t-il maintenant?

Des statistiques ont démontré que c’est dans la Petite Patrie que les prix au détail sont les plus élevés…Rosemont et Hochelaga-Maisonneuve ne doivent pas être loin en arrière. … Tiens! Il est question de prolonger le métro jusqu’à « ville d’Anjou ». Quand ???
….. Bonne idée, puisqu’il y a là plein de magasins. Des grands comme des petits. Mais pourrait-on penser prendre le métro les bras chargés? Ou le tramway, comme dans l’ancien temps? Allons donc. C’est plus pratique de prendre l’automobile pour aller faire les achats. . Sans oublier que tous les autres services ne sont pas non plus à proximité.

Nos décideurs n’ont jamais pensé qu’en se rendant, les fins de semaine, faire du ski, faire un tour à la campagne ou rendre visite à des parents et amis, il est facile de s’arrêter, en passant pour aller faire des achats, dans un de ces grands centres commerciaux qui se multiplient dans les banlieues extérieures de l’île.

Tiens! On appelle cela « Conjuguer le passé au présent » .La reconversion de l’ancienne institution des sourds muets. .La possibilité d’habiter un immeuble d’une valeur patrimoniale exceptionnelle, à un jet de pierre du parc Jarry, de la station de métro De Castelnau (pour les déplacements vers les centres d’achats?), du marché Jean Talon et de la Petite Italie.

Il y a non loin, dit-on, un petit parc industriel en déclin, qui se prêterait bien à une vocation résidentielle.…..Nous avons comme défi d’accroître le milieu résidentiel à partir de bâtiments existants et le projet démontre que c’est possible. … Ce n’est pas le maire Tremblay qui a dit cela. Il ne faut


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pas se tromper. Ce sont les maires locaux qui décident.

Castelnau devrait être réalisé en quatre phases et compter environ 335 unités. L’immeuble principal d’origine sera le premier à être converti en copropriété et devrait comporter une centaine d’appartements. Deux autres immeubles de dimensions semblables suivront, vingt-deux modèles de logements pour plaire à une vaste clientèle et Castelnau ouvre la porte à d’autres projets immobiliers dans le secteur, estime la mairesse de l’arrondissement.

Oh! Pardon, les déesses, permettez que je revienne à ces mots : « conjuguer le passé au présent » Cela me rappelle l’idée qui m’était venue d’écrire des romans. À la pensée que les nymphes, ces déesses qu’on appelait les fées de l’antiquité, pourraient bien être les messagères des dieux créateurs. Des pensées qui, je crois, furent inspirées par la lecture de ce livre. « Les dieux s’amusent », comme déjà mentionné.
C’était des croyances en des dieux formant une famille et on voyait ces dieux ayant des aventures avec des mortels, sur notre planète, ce qui était inconcevable. Mais, avec toutes ces découvertes faites au cours de ces dernières années sur la possibilité qu’il y ait de la vie sur d’autres planètes, est-ce qu’il n’y aurait pas dans ces anciennes croyances des éléments de vérité? C’est là une question que je me suis posée. Et puis dans l’esprit de conjuguer le passé au présent, c’est ainsi que j’ai eu l’idée d’écrire ces deux romans dont les titres suivent
Le premier, « La nymphe des îles », je l’avais écrit il y a de cela une vingtaine d’années et soumis à des maisons d’édition, sans succès. Je l’avais mis de côté et pratiquement oublié. Le hasard a voulu, au cours des dernières années, qu’en ouvrant une mallette pour voir ce qu’elle contenait, j’aie retrouvé ce manuscrit que je croyais perdu. J’ai décidé de lui redonner une nouvelle vie, en le révisant au complet, l’ordinateur étant d’une aide précieuse pour cela. J’en ai fait autant avec ce deuxième roman « Les aventures de Sylvie », dans lequel je fais le récit certaines des aventures de ces anciens dieux de l’Olympe, avec une vision de ce qu’on sait aujourd’hui de l’univers qui nous entoure. À ces pensées, se sont ajoutées celles d’imaginer des rencontres de ces déesses avec le père Noël, une union de ce dernier avec la grande déesse des Îles, des vacances d’un groupe de lutins dans les îles, le tout raconté dans « Les rêves de Sylvie ». Cela s’accompagne de chansons et d’autres récits alors que ce personnage devient, pour le bonheur des:

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enfants : « Le seigneur du royaume des jouets ».

Je sais, je sais, je me suis encore égaré dans mes pensées, mais c’est plus fort que moi. Puis-je ajouter que des centaines d’enfants m’ont vu lors de certains matchs de baseball où je m’amusais à monter et descendre les marches, dans les estrades et je les entendais crier, en me voyant : « Hé! C’est le père Noël ». Il y a eu aussi tous ces groupes d’enfants qui venaient participer à des camps d’été ou se rendaient se baigner à la piscine du centre sportif du stade olympique, les fins de semaine. .. Les Expos ne sont plus là, hélas!

J’ai aussi participé, au tour de l’île de Montréal, comme bénévole, durant une douzaine d’années, encourageant les cyclistes et envoyant la main aux enfants, avec cette tuque bien connue du personnage, sur la tête, dont une fois à l’intérieur du stade Olympique et une autre fois à l’extérieur. Tout cela, depuis que j’ai pris ma retraite, il y a déjà 25 ans.

Mais je ne vous ai pas abandonné, les jolies. Je sais que vous accompagnez le père Noël, avec de petits génies et ses lutins, pour venir parler aux enfants et leur dire qu’il faut chercher à protéger l’environnement, à moins polluer les cours d’eau et l’air qu’on respire. Oh! Même le pape François s’inquiète de la menace de sa destruction par le réchauffement climatique et il appelle à « une révolution » pour sauver la planète. C’est pourquoi j’ai créé cette chanson pour vous :
LES JOLIES NYMPHES DE Noël
Couplet: Du grand royaume des sapins verts
Les jolies nymphes de Noël
Et tous leurs joyeux compagnons
Iront au loin dans les cantons
Mêlant leurs voix aux chants d'hiver
Parcourant villes et villages
Elles iront porter un message
De joie, de paix et d'amitié.

Refrain: Sur les ailes des alizés,
Jusqu'au coeur des îles enchantées
Pour que se répande l'écho
Des rires joyeux, des Oh! Oh! Oh!

Couplet: Tirés par de joyeux dauphins,
Glisseront là-bas sur les flots bleus


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Le traîneau du bon père Noël.
Chargé é de jouets et de cadeaux.
Et les sirènes des bateaux
Mêleront leurs cris aux chants joyeux
Des génies et petits lutins,
Faisant partie du gai cortège.

Couplet 3 : Accompagnant le bon vieillard,
Sur ces rivages éloignés.
Les jolies nymphes de Noël
Et tous leurs joyeux compagnons,
Iront porter les dons du ciel
Venant de lointains horizons
Aux enfants qui ont pour partage
La mer, le sable et le soleil.

Couplet 4 : Dans ces pays où la famine,
Les guerres sèment partout la ruine
Où les enfants errent dans les rues,
N’ont pour abri que le sol nu,
Les jolies nymphes de Noël
Iront porter les dons du ciel
Pour que Noël devienne un jour
De joie, de partage et d’amour.

Refrain : Sur les ailes des alizés
Jusqu’au cœur des îles enchantées,
Pour que se répande l’écho
Des rires joyeux, des Oh! Oh! Oh! 

Tous droits réservés
Rolland Lambert


Mais non, je ne pense pas qu’on puisse rarmener ces anciennes croyances car elles ne représentent pas la vérité, pas plus que les autres. Toutefois, à la vue de tous ces véhicules circulant dabs les rues de la métropole et sur les ponts, aux heures de pointe, on ne peut que songer à tous ces gaz à effet de serre qui se répandent dans l’atmosphère. Je pense alors à ces déesses de la nature et de l’amour, qui doiovent s’inquiéter de l’av enir de notre planète.

Là où devait être construit le nouveau Chum en tout premier lieu, sur la rue Saint-Denis, autour de la station de métro Rosemont, sur les terrains des anciens ateliers de la ville, le développement domiciliaire s’est


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fait dans la même vision que celle réalisée sur le site Angus. Les changements de zonage sivant des avis publiés dans les journaux et grâce à des publicités sur des projets résidentiels. . Difficile pour le maire de nier qu’il puisse ne pas être au courant. Comment ne peut-il pas savoir que sur le site Angus, il y a eu très peu d’établissements commerciaux insxtallés et qu’on en a inclus aussi très peu dans les nouveaux développements se faisant autour de stations de métro.

En pensant à nouveau au projet Castelneau, il y a une autre mairesse, Manlon Barbe, qui a mentionné ce qui suit :
- Lorsqu’on me dit que l’étalement urbain dans la grande couronne de Montréal est inévitable, faute de place dans l’île de Montréal, je suis abasourdie. Juste à Lasalle on a établi le potentiel de développement résidentiel à 9000 unités d’habitations, ce qui représente des investissements de 2.2 milliards de dollars. Avait-elle consulté le maire de Montréal avant de dire cela?

Manon Barbe aurait dû savoir que l’ensemble des produits de consommation, des matériaux nécessaires à la construction de ces blocs de 12 étages, montrés en photos dans la Presse, ne peuvent provenir que de l’extérieur de l’île. Il n’y a plus de fermes dans l’île, plus de carrières fonctionnelles. Les usines disparaissent les unes apres les autres et la petite ville de Lasalle avoisine le pont Mercier. Ce pont mène vers la rive sud et non vers l’autre rive plus au nord. ..Oh! Oh! Oh! Ce pont Mercier me rappelle des souvenirs…..

- Mais oui, les déesses c’était en 1961.et 1962. lors de la construction d’un deuxième pont doublant le premier. Comme mentionné ailleurs, j’ai travaillé dans un bureau installé près de l’entrée du chantier. J’étais à l’emploi de Dufresne Construction, la compagnie avait obtenu le contrat des assises du deuxième pont. Suivit la construction du deuxième pont en 1963, par le gouvernement du Québec. ,.

Cela démontre une chose : Que le maire Tremblay s’était déchargé de la responsabilité du développement résidentiel sur son île, en la mettant sur les épaules des autres maires, ce qui comprend les maires d’arrondissement de l’ancienne ville de Montréal.

Cela sans établir de plan d’ensemble, se réservant le développement du centre-ville, son arrondissement, et le mettant sous la charge d’un de ses principaux lieutenants, l’ancien maire cet autre arrondissement avoisinant le jardin botanique, Rosemont-la-Petite-Patrie.


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C’est ainsi que le développement s’est fait selon un système étendu à toute l’île, un système qui s’est ensuite répandu dans Laval et dans les banlieues extérieures de l’île, un système qui ne tient pas compte des besoins de la population, ne visant que la densification de la population. Et maintenant, où les nouveaux résidents de la métropole vont-ils faire leurs principaux achats? De l’autre côté des ponts. Où iront-ils travailler? Au centre-ville? De l’autre côté du pont? Ce n’est pas ce qu’on peut appeler « rapprocher travail, services et commerce de proximité ».

Dans un encart distribué avec la Presse, on a pu lire ces titres : 1700 entreprises au travail dans le Vieux-Montréal. ……Des centaines de commerces … L’un des quartiers les plus animés les jours de fête. Musées, hôtels, restos, galerie d’art, vie urbaine, L’été sera chaud....C’est un quartier en mode développement. La restauration des immeubles menée par la ville et le gouvernement provincial va bon train. Dans le futur, le développement ne devrait pas faiblir.

C’est encore conjuguer le passé au présent.

…… À son arrivée, Jean-Michel Ghoussoub regrettait toutefois le manque de petits commerces….La construction de projets résidentiels haut de gamme et l’arrivée de nombreuses PME a drainé une nouvelle clientèle dans les rues autrefois fréquentées essentiellement par les touristes, favorisant le développement de la vie locale »

… Et que feront finalement les touristes? Ils choisiront d’aller plutôt ailleurs, la fois suivante……Soit dans la couronne sud? Soit dans la couronne nord?

Ce qui manque encore aujourd’hui, selon Ghoussoub? …  davantage de boutiques de services et un marché public, sur le modèle du Marché Jean Talon. Il demeure toutefois confiant que l’avenir lui donnera raison. Cela bouge dans la bonne direction, notait-t-il. … Laquelle? Allons voir….
De nouveaux bureaux au centre-ville.

…» » Kevric confirme un projet mixte de 100 millions au Square Victoria. Après une longue période de spéculation, le groupe a confirmé hier matin, 3 mai 2011,  un investissement de plus de 100 millions de dollars pour la construction d’un gratte-ciel mixte au square Victoria dans le Quartier international. La tour, appelé Altéria, comprendra 230 000 pieds carrés de bureaux et 152 appartements. « En copropriété ».


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Notre décision d’investir à ce moment-ci est essentiellement motivée par le manque actuel d’espace de bureaux de classe A à Montréal » fait savoir Richard Hylands, président de la Corporation immobilière Kevric ».  
Selon la firme immobilière Newmark Knight Frank Devencore, le taux d’inoccupation des bureaux a chuté aux environs de 4% au premier trimestre dans le quartier international. C’est à peu près la moitié moins que pour l’ensemble du centre-ville.

… » » En dehors du centre-ville, il n’y a pas de liens qu’on peut créer avec le quartier international? Les sports, les loisirs et les communications, sont d’un autre niveau ? Moins importants?

Les bureaux compteront pour les deux tiers de la superficie du projet. Ils formeront un socle massif de 10 étages à la tour plus effilée qui s’étirera du 11e au 35e étage. … » » Hola! …Les déesses, ….il n’y a pas que cette tour effilée que l’on pourra apercevoir du haut de la tour penchée du Stade Olympique, mais des dizaines d’autres tours. Aucune autour du site olympique.

Par contre, il n’y a que cette tour penchée que les résidents de cette tour effilée du centre-ville pourront apercevoir dans le lointain. Ils pourront aussi voir cette montagne assise sur un autre côté, à travers les tours voisines du centre-ville. Oh! Mais oui, il y a aussi à la vue, les ponts menant vers la rive sud et les tours bâties sur l’île des Sœurs.   

Quelques petites questions : On manque d’espaces de bureaux? Y a-t-il des limites de territoire, au-delà desquels on ne peut aller en installer?

…. » » Il n’y aurait pas eu d’autres endroits où il y a un besoin, des terrains qui se seraient bien prêtés à l’installation d’édifices à bureaux? On a plutôt mis le pied sur l’accélérateur pour couvrir ces terrains disponibles, de blocs de logements, de condos et de résidences diverses. … Peut-on croire qu’à l’hôtel de ville on se préoccupait de cela? Les grands projets du centre-ville ont continué à se multiplier, comme si on était ailleurs que sur une île? Ceux qui suivent en donne une bonne idée. …
.
Il y a cette tour de 40 étages qui sera érigée, angle Bleury et René Lévesque L’immeuble abritera un hôtel Mariott Courtyard et environ 200 logements .. » » Les environs du Parc Olympique n’auraient-ils pas été un endroit idéal où installer cela? Il n’y a rien de semblable autour, alors


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qu’il y a là deux stations de métro. À cet endroit on a préféré créer le désert autour du site, alors que plus loin……

Au Square Victoria, c’est un face à face en hauteur. Avec les projets Univers, quatre phases de 10 à 40 étages, Le Victoire, 24 étages, le Peterson, 38 étages, le TOM 40 étages.

On dit qu’il y a un marketing effréné autour du centre Bell. Ouf! Au moins trois gratte-ciels résidentiels de 35 à 50 étages. Deux projets ont commencé leur vente et deux autres les lanceront dans deux semaines. ……C’est ce qu’on annonçait il y a déjà un certain temps
.
En conjuguant le passé au présent? … Qu’importe l’ampleur des campagnes publicitaires, plusieurs analystes estiment qu’un nombre trop important de condos – environ 2000 – est prévu dans les environs du Centre Bell. Des projets qui s’ajoutent aux dizaines d’autres prévus un peu partout dans les quartiers centraux de la métropole.

En allant faire un autre petit tour ailleurs, il y a sur l’île des Sœurs Evolo 1 et 2, sur 30 étages Et les Verrières, six tours de luxueux appartements en copropriété. ….. Et allons jouer dans l’île.
Dans un quartier en devenir, dans Côte-des-Neiges, Lux Condos Rêves- 1100 appartements tout neufs.
Au Mail Cavendish – En novembre 2010…Je cite l’auteur :
- Confronté à une clientèle vieillissante et à une hausse des locaux vacants un centre commercial de Côte Saint-Luc a entamé unje importante cure minceur pour se relancer. Le mail a rasé 40% de sa superficie afin de faire place à un projet résidentiel…… Incroyable.

Étonnant, alors que la population augmente veut-on nous laisser croire que les commerces demeurant à leur portée, à proximité, seront suffisants pour satisfaire leurs besoins? Ce n’était pas là une préoccupation de la part des élus de l’arrondissement. Que pourrait dire notre bon maire Gérald à ce sujet? Oh! Il n’est plus là……….

La fermeture de ces commerces ne serait-elle pas due au fait que ce centre commercial n’a pas su s’adapter aux besoins des nouveaux locataires de ces blocs de logement situés non loin ?.... Mais non…
… » » Il ne faut pas attribuer la faute de cela aux propriétaires de ce centre d’achats. … D’autres facteurs entrent en jeu. …

C’est du côté des élus qu’il faut regarder. Ils ne contribuent guère à


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aider les commerçants. On contraint ces derniers à n’être qu’au service de la clientèle du coin, rien de plus. Les nouveaux résidents ne sont pas de la même classe….… C’est l’âme de ces quartiers que l’on tue.

Se souvient-on de Griffintown où les premiers plans soumis par le groupe Devimco pour le développement de ce coin de la ville ont été refusés? On a jugé que la part réservée au commerce était trop élevée. Cela aurait nui aux commerces de la rue Sainte-Catherine. … » » Là, il faudrait se demander si on a pris le temps de faire des études pour déterminer si cela aurait été vraiment le cas. Peu importe, on a demandé au groupe Devimco de refaire ses devoirs, de réviser son projet….

La crise économique a eu pour effet de retarder cette révision, à cause du manque d’argent. Et voilà que ce sont de belles grandes tours de logements qui forment maintenant les plans soumis et acceptés par la ville. Dans un Griffintown plus vert, mais sans école, c’est 8000 logements prévus…..de la pure folie. Mais oui, les déesses.

Pour les nouveaux résidents?….S’ils veulent avoir plus de commerces, ce sera à eux de s’arranger avec ça. À eux de trouver des endroits où en installer? …. Les commerces de la rue Sainte-Catherine
seront bien protégés. Ces nouveaux résidents auront tout le loisir d’aller faire leurs achats au DIX-30 de Brossard. Les touristes et les employés de bureaux ne les auront pas dans leur chemin. Qui dit mieux?

Dans les Bassins du Havre, en tout, 1800 appartements, maisons de ville et copropriétés, seront construits en une dizaine de phases, ainsi que 400 logements communautaires. Des commerces et une garderie devraient s’ajouter afin de favoriser les échanges entre voisins…..

Pourtant le Havre aurait été un excellent endroit où installer des marchés. Mais ce n’est pas assez payant pour la ville, ça ne permet pas d’amasser autant de revenus.

C’est ce qu’on n’a jamais cherché à expliquer à la population.

En somme, au lieu d’inclure des commerces dans le projet, on laisse la décision aux nouveaux occupants. Et le bord de l’eau sera destiné à leur plaisir plutôt qu’à celui de l’ensemble de la population. Pour les services, ils y auront recours comment? Et les bancs de neige en hiver? Ils serviront pour amuser les enfants?



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Dans la première phase du projet, on dit que les chambres ne seront pas spacieuses. Vous voyez ça, les déesses? Ça commence bien. Ce qui laisse entendre qu’on ne veut pas de familles avec des enfants. Pourtant, il y va de leur avenir, celui des enfants, mais s’en préoccupe-t-on?

II y a eu les marchands du secteur du Canal Lachine qui avaient décidé de lancer une association pour mieux promouvoir leurs affaires. En vision… « « Les défis d’une mosaïque commerciale » »
…..Oh! Comme j’aime cette définition. « Mosaïque », c’est aussi le nom de quelques écoles de banlieue, dont une qu’on va agrandir.
… Bonne décision de la part de ces marchands, mais il n’aurait pas fallu qu’ils ne pensent qu’à leurs petits commerces, comme on le fait ailleurs.

Les environs du Canal se garnissent de blocs de condos, On les multiplie sans penser aux besoins de ces nouveaux résidents qu’on cherche à isoler des anciens résidents du quartier. Comme si on considérait ces derniers comme faisant partie d’une classe de moins bien nantis qui ne peuvent se payer le luxe de tels condos.

Comme vous le voyez, les déesses, on ne veut pas que les uns et les autres, de classes différentes, se côtoient, en installant des établissements destinés à combler les besoins de l’ensemble des résidents. C’est ainsi que l’on crée des clientèles de choix pour les grands centres commerciaux situés ailleurs. Les fins de semaine, ces gens peuvent facilement, au cours de leurs déplacements, arrêter à l’un de ces centres, le temps de faire leur magasinage. Et c’est ainsi que l’on contribue aussi à l’augmentation de la pollution de l’air.

        Pourrait-on penser à des centres commerciaux sans grandes surfaces? Lorsque de grands magasins, comme ce fut le cas pour les magasins Eaton, ferment leurs portes, c’est au tour des petits commerces de ces centres de craindre pour leur survie.  Cela constitue une perte importante de l’achalandage dont ils ont besoin.

En allant faire un tour sur la rue Jean Talon où les grandes surfaces sont nombreuses et où il y a à un bout de cette rue, les Galeries d’Anjou, à l’est, et, en allant vers l’ouest, il y a le centre « le Boulevard », au coin de Pie IX, on réalisera qu’on y voit très peu de locaux commerciaux dont les portes sont fermées. Mais D’Anjou, tout comme Saint-Léonard, étaient des villes séparées, où il n’y avait pas de contraintes dans leur développement.



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En comparaison, sur la rue Ontario, dans l’est de la ville, on a même transformé l’ancienne Biscuiterie Viau en un bloc de condos, bloquant ainsi le chemin aux Promenades Ontario dont les dirigeants désiraient étendre le commerce jusqu’au Marché Maisonneuve. Pourtant c’était là un marché qui n’allait pas très fort. On pense même à le réintégrer dans le grand bâtiment voisin, comme au temps jadis. On l’a tout simplement isolé, avec ce bloc de condos. Allez y comprendre quelque chose.

Malheureusement, pour ces marchands du Canal, tout est tombé à l’eau Il aurait fallu qu’ils aient de l’aide, mais dans cet arrondissement, comme dans les autres, on ne pense qu’à densifier la population. Visiblement, l’île n’est pas assez grande. ….

On n’a guère pensé aux enfants, non plus, dans cet autre projet de 200 millions qu’on a dit « techniquement mort » de la Carrière Saint- Michel. Ça faisait déjà combien d’années qu’il était question de l’installation d’un centre d’achats sur ces terrains? Une éternité.

Tout est possible, avait-t-on écrit dans le journal: Ils (les promoteurs, Smart Centres) pourraient arriver avec un nouveau projet, une version légèrement modifiée, ou carrément annoncer leur retrait » a dit une responsable de projet au bureau de gestion de grands projets de la Ville de Montréal. …. » » Curieusement, en bas de l’article parlant de ce projet dans la Presse, il y avait l’annonce des projets de Walmart : …….
Des « dizaines » de magasins en alimentation prévus au Québec.

Qu’est-ce qui achoppait principalement dans la mise en marche du projet susdit? Smart Centres est le bras immobilier de Walmart. Voilà. On aura tout compris. … Ce projet devrait créer 1200 emplois au cours de la construction, 1600 emplois permanents dans les commerces et générer plus de 3 millions en retombées fiscales pour la ville et l’arrondissement. C’était trop beau. Qui cherchait à bloquer ce projet? Un projet trop hot?

.Le promoteur s’était engagé à une série de conditions, notamment de réserver 55% des emplois à la main d’œuvre du quartier Saint- Michel….Est-ce que c’était cela le plus important ou les emplois permanents créés par la suite? Qui donc dirigeait la ville?

Ce sont là des emplois permanents qui en auraient attiré plein d’autres, notamment sur la Plazza Saint-Hubert, car cette dernière aurait profité d’un achalandage nouveau. Moins de gens iraient faire leurs principaux achats ailleurs dans les grands centres commerciaux. Sans


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compter les bénéfices de petits prix. Oh! C’est cela qui fatiguait. Mais oui, ça fatiguait surtout les grandes centrales syndicales. Encore elles.

En jetant un coup d’œil sur ces vastes terrains situés au nord du boulevard Métropolitain, entre la rue Papineau et la rue Saint-Hubert où les résidents auraient dû constituer une clientèle de choix pour les commerces de la Plazza Saint-Hubert, on ne peut que constater qu’il n’en fut rien. Cette artère commerciale a subi le même déclin que les rues Mont-Royal, Masson et Ontario. Ces résidents préféraient aller ailleurs.

Ce sont les villes D’Anjou et de Saint-Léonard qui en ont largement profité avec leurs centres commerciaux et les grandes surfaces qui se sont multipliés dans ces anciennes villes, maintenant jointes à Montréal.

URBA 2004 N’A JAMAIS ÉTÉ RÉALISÉ.

Dans la vision métropolitaine du futur, il y aura cet autre train de banlieue provenant de l’ouest, liant des municipalités hors de l’île au centre-ville, tout comme le train de banlieue de l’est, qui partira de Mascouche. Aucune liaison prévue entre ces deux trains qui pourraient permettre à des usagers de pouvoir traverser l’île, direction est-ouest, ou l’inverse. On ajoutera encore des condos et des logements du côté de ce bout de l’île, afin d’avoir plus d’usagers pour rentabiliser ce train. Tout comme on l’a fait pour l’autre. Quelle incongruité.

Il n’y a donc personne pour se demander comment se feront les déplacements de ces nouveaux résidents désirant aller travailler ailleurs qu’au centre-ville ou pour d’autres déplacements en dehors du travail? Est-ce que le maire Tremblay aurait eu une réponse à cela? Il n’est plus là, hélas! C’est autour des plus anciennes stations de métro que des corrections sont nécessaires, mais rien n’y est prévu.

Peut-t-on s'attarder un peu à ce qui a été réalisé depuis ce sommet de Montréal qui s'est déroulé en juin 2002, et dont on a tiré un plan d'urbanisme que l'on pouvait aller consulter sur le site web de la ville.  J'aimerais citer quelques extraits de ce plan, pris au hasard dans les nombreuses pages qui en donnent le détail.

« Il s'agit en fait de soutenir la reconstruction de la ville sur elle-même ».
 Dans l'esprit du Protocole de Kyoto, le développement se fera de manière à accroître l'utilisation du transport collectif et des modes de transport actif. On vise ainsi la consolidation et une certaine densification


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de l'urbanisation, notamment à distance de marche des stations de métro et des gares de banlieue, dans le respect des caractéristiques de chaque milieu.

Le Plan mise également sur une plus grande diversité des activités dans certains secteurs de la ville, afin de réduire les distances entre les lieux d'habitation, les commerces et les autres points de service ainsi que les lieux d'emploi en général, toujours dans le respect des caractéristiques de chaque milieu. Cela contribuera à rendre ceux-ci plus dynamiques et à accroître le sentiment d'appartenance des résidents.
 
Un milieu résidentiel doit non seulement comporter des logements variés, de qualité et en quantité suffisante pour répondre aux diverses catégories de ménage, mais aussi une gamme de services et d'équipements collectifs, tels que des commerces, ....des bibliothèques, des équipements sportifs et des espaces verts.

1.3
Pour qu'un milieu de vie soit complet, une desserte commerciale équilibrée, répondant aux besoins de la population résidente est essentielle. L'activité commerciale a subi au cours des dernières décennies divers effets liés aux transformations structurelles des activités en détail.

L'évolution des activités de détail entraîne également la rationalisation de l'offre commerciale sur rues. La concentration des activités de détail dans les secteurs les plus dynamiques est souhaitable afin d'assurer une vitalité commerciale et un environnement urbain de qualité, particulièrement pour les piétons.

Les grands marchés publics montréalais et les marchés locaux contribuent à l'enrichissement des milieux de vie tout en offrant à la population des produits de qualité.  L'aménagement des marchés publics doit toutefois offrir un environnement sécuritaire, agréable à fréquenter......

Moyens de mise en oeuvre
Favoriser l'implantation de marchés publics locaux bien intégrés à leur milieu. .
Des commerces et des services répondant aux besoins des usagers du transport collectif.
 La qualité de l'aménagement du domaine public aux abords des stations de métro constitue  également une préoccupation de la ville.


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 La ville préconise une intensification et une diversification des activités urbaines, particulièrement aux abords des stations de métro.....Les terrains vacants, les stationnements de centre commerciaux et les stationnements incitatifs et autres terrains sous-utilisés situés à distance de marche raisonnable des...stations de métro, environ 500 mètres, sont notamment visés. ...

 La charte des milieux de vie

Oh! Je ne vais pas m'étendre plus longuement sur ce plan d'urbanisme, mais à la lecture de ce qui précède et, alors qu'il y avait là tous les éléments voulus pour aller de l'avant, je me demande pourquoi il n'y a eu encore aucun projet de développement économique autour des stations de métro situées à l'est de Berri. J'aimerais aussi qu'on explique pourquoi, chaque fois qu'il est question de développement économique pour nos quartiers de l'est de la ville, pourquoi il faut que ça se termine inévitablement dans un cul de sac,  comme s'il y avait là un mur infranchissable.
 
Autour du 6000 rue St-Denis là où il a été d'abord été question d'y installer le nouveau Chum. C’est un autre Angus qu’on avait proposé. Tout au long de la rue Charlemagne, là où passait une ligne de transmission électrique se sont ajoutées de nouvelles résidences et d’unités de logement. Même chose au nord du jardin botanique, sur la 23ème avenue, ainsi que sur le site de l’ancien centre Paul Sauvé.
Aller loin un pas à la fois?....

Il y a non loin de cette rue Charlemagne les bureaux de la Société de Développement Angus (SDA). On n’a jamais vu le maire Tremblay s’y rendre, mais on y a vu des chefs de partis d’opposition, pour féliciter les dirigeants de ce développement du travail exécut酠» » et on leur a cédé les clés pour leur oeuvre, ajoutant celles du développement du quartier des Spectacles dans le centre-ville. Leur vision de développement économique pourrait plutôt être qualifiée de DDT (développement désaxé du transport en commun). C'est ce qu'ils ont semé à tout vent

Ce sont 42,800 véhicules de plus qui sont ajoutés dans nos rues au cours du premier mandat du maire Gérald Tremblay,  Avec l'ajout de tous ces logements qu'on a semé partout dans la ville, sans tenir compte de l'ajout de services, comme on continue de le faire présentement, ce combien de véhicules de plus se sont ajoutés, combien de plus qui circulent dans nos rues? Holà! Comment les gens peuvent-ils aller faire


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des achats à pied, sans commerces de proximité?

Il y a déjà un certain temps, les journaux nous avaient appris qu’on donnait le coup d’envoi au développement du site de la cour de Triage à Outremont. On enlevant des rails, en en déplaçant d’autres et en installant ensuite un millier d’unités de logement. La ville y avait déjà débuté les travaux depuis plusieurs mois, pour enlever la terre contaminée et mettre le terrain prêt à y construire un 2ème campus pour l’université de Montréal. Oh! Les sols contaminés, cela m’amuse de lire ces mots là. …De quoi je me mêle?... Cela rappelle d’anciens souvenirs.

Moins de rails, plus de véhicules !!

De quoi je me même, dira-t-on? De l’avenir de nos petits-enfants. Car c’est d’abord à eux qu’il faut penser. Il s’agit de leur avenir. Il me semble entendre les déesses et des lutins murmurer. …………
- Ah non, ce n’est pas possible, encore plus de pollution qui va se répandre dans l’air !!!  … » » Leurs petits amis, les génies, doivent sûrement être au désespoir, car on a choisi la rue Saint-Denis, dans le bas de la ville pour construire le nouveau CHUM, de préférence à Outremont, là où il aurait pu l’être sur un terrain plus vaste et plus aéré.

Bien sûr, il y aura moins de sol contaminé à enlever, rue Saint-Denis, mais une fois les bâtiments construits, il faut se demander si on a pensé à toutes ces ambulances, véhicules divers, camions de livraison, de service et autres, qui vont arriver et partir, chaque jour, aux stationnements toujours pleins, aux arrivées et départs de malades, de jour, de nuit, été comme hiver, etc. etc.

Mais oui, je sais, aucun problème pour les patients admis à l'hôpital. Ils seront dispersés plus haut sur les divers étages et on verra à leur bien-être, dans un environnement à l'abri de la pollution et dans lequel ils seront bien traités, bien chouchoutés.

Mais, après un séjour qui aura duré, le moins longtemps possible, question de coûts, alors qu'on leur annoncera qu'ils doivent quitter la chambre d’hôpital parce qu'on aura besoin du lit pour un autre patient, il pourrait bien arriver d’entendre ce qui suit :

- Ah non, ah non, vous n'avez pas vu ce smog à l'extérieur? Vous n’allez pas me laisser sortir comme ça? Vous voyez bien que je suis encore trop faible, je vais étouffer en mettant le nez dehors. … Allons, faut pas


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s'énerver d'avance, ce n'est qu'un scénario...On respire un peu mieux? Mais il faut tout de même y penser.

Le plus beau de l’affaire est qu’on prévoit aussi multiplier les logements dans ce coin de la ville. Autour de la Place Radio-Canada, plus bas, plus loin, autour de l’Hôtel Viger. Il y aura encore plus de circulation d’automobiles et de véhicules de livraison, de taxis qui vont empoisonner davantage l’atmosphère et créer plus de zones de smog, d’îlots de chaleur, et ce sera plus de gens à soigner. « Encore plus de lumières de Noël…et moins d’enfants ? »

Tiens! Un petit souvenir du passé autour de ce site choisi pour …..
« Place Radio-Canada »…… Atlantide, P.Q., titrait le journal.
On croyait à l’époque que c’est en démolissant les vieux logements qu’on créerait la ville moderne. C’était complètement faux a dit Guy R. Legault du service d’urbanisme de la ville de Montréal, sous Jean Drapeau….

…. Erreur ou vision urbaine?....Voilà qu’on nous l’a rappelé dans une exposition ouverte à l’approche de l’été 2011 et tenue par le Centre d’histoire de Montréal. …En conjuguant encore le passé au présent?

C’était au début des années 60. Des quartiers complets ont été rasés par l’administration Drapeau. On n’arrêtait pas le progrès à l’époque. Le petit musée de Montréal raconte comment le Faubourg à m’lasse, le Goose Village et le Red Light ont été éliminés. Pour faire place à Place Radio-Canada, à un stade et aux Habitations Jeanne Mance. 1200 immeubles détruits et le départ de 15 000 personnes. Photos, films d’archives et témoignages à l’appui. ….. » »  Ce cher Jean Drapeau, ce qu’on peut lui mettre sur le dos? Dans le but de faire oublier ce qu’on a fait par la suite en détruisant ses rêves?

.Pour une ville moderne, il aurait fallu ajouter des hôtels, restaurants, commerces d’alimentation, clubs de nuit, cinémas, salles de jeux, mais quoi, un peu de ce qui se trouve plus loin, au centre-ville. Créer là un autre centre-ville et l’étendre ensuite jusqu’à Hochelaga-Maisonneuve. Ne pas aller tout concentrer dans un même arrondissement.
« Mais on n’a rien fait de tout cela ».

Rien n’a changé depuis aux alentours de cette Place Radio-Canada. C’est là qu’on a commis la plus grave erreur. Une erreur qu’on a répétée autour du site olympique En pensant au futur et à nos enfants. Comme modernité, on aurait pu demander mieux. Est-il possible de


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corriger les choses? …..De faire ce qu’on aurait dû faire à l’époque?
Il n’y a aucune volonté de changement.

Il faudrait peut-être prendre le temps de regarder un peu partout sur l’île. Combien reste-t-il de ces grands espaces où il fait bon respirer l’air, en allant prendre une marche, comme c’est encore le cas autour de l’édifice Radio-Canada? Au centre-ville? Dans Maisonneuve? Dans Sainte-Marie? Dans la Petite-Patrie? Dans Saint-Henri? Dans Verdun? Dans Côte Saint-Paul? Dans Côte des Neiges? C’est dans tout le reste de l’île qu’on veut tout uniformiser, ….mais pas au centre-ville.

On a mentionné que, dans la première moitié des années 60, on prévoyait que Montréal, en l’an 2000, serait une métropole d’environ sept millions et demi d’habitants. C’est ce qu’a dit un professeur à l’Institut d’urbanisme de l’Université de Montréal. Ouf!....C’est à peine moins que la population de toute la province……Imaginez inclure toute cette population sur l’île? Le rêve de Gérald Tremblay? ….En ajouter 500,000 à la population actuelle…….Seigneur, délivrez-nous de ces rêveurs.

…..Oh! Pardon, les déesses. Je ne voulais pas vous faire de la peine. Mais où se situe la différence d’avec l’époque?... Pensez-y bien. Dans les petits parcs de jeux pour enfants, comme il y en a dans les environs de l’endroit où je demeure présentement, combien d’enfants peut-on voir y aller jouer? Peu, la plupart du temps.

Qu’a-t-on fait des maisons de chambres et de chambres et pensions qui existaient nombreuses sur la rue Sherbrooke, par exemple? C’est dans une d’elles que j’ai pu loger quand j’ai quitté la ville de Québec pour venir m’installer à Montréal, la première fois, en 1951. On les a toutes fait disparaître en les remplaçant par des blocs de condos. Il faut se débrouiller comment pour se trouver un logement maintenant ? On cherche à les multiplier pour satisfaire à la demande, mais on n’a jamais pensé au prix que ça coûte.

Bien sûr, on ne pouvait pas prévoir, au temps de Jean Drapeau la multiplication de ces ménages séparés qui commandent des logements séparés. On pensait « métro, boulot, dodo »…. Aujourd’hui, il faudrait plutôt penser « auto (métro), boulot, dodo ». Peut-on imaginer qu’on voit; dans certains quartiers, plus d’automobiles circulant dans les rues que d’enfants marchant sur les trottoirs pour se rendre au dépanneur du coin, par exemple. Même ces commerces, on cherche à les faire disparaître



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La ville de Montréal a révisé son plan d’urbanisme, dit-on. Elle veut inciter les propriétaires de terrains vagues et de stationnement à ciel ouvert à bâtir…ouaah! …..  Le plan d’urbanisme qui régit la construction dans le secteur a 20 ans. Oh! Mais où est le plan Urba 2004 ? Il faut le mettre à jour ». Ouf! De quel secteur de la ville parle-t-on? Du centre-ville? Qui venait de découvrir cela?...Le maire?

C’était au lendemain d’une fin de semaine de festivités noyées dans les pluies et à la veille du début du festival de Jazz au centre-ville qu’on nous avait annoncé cela. Vous voyez cela, les déesses?

Tiens! Il y a maintenant le site de l’ancien hippodrome de Montréal qui revient sur le tapis. On veut en faire un quartier modèle…sans autos.
…Oh lala, …. Imaginez… » » Ce lundi de la fin d’octobre 2012, des maires ont procédé au lancement officiel de la nouvelle démarche, qui sera suivie de consultations publiques. Un concours international de Design urbain devrait par la suite avoir lieu. Une véritable métamorphose.

« Le quartier pourrait même devenir le premier sans voitures au Canada, a-t-on révélé. Ce pourrait être possible en misant sur divers systèmes de transport à haut débit, comme le métro (?), ou encore sur des autobus rapides avec des voies réservées »

Cela sent l’improvisation, à plein nez, comme toujours. Encore une fois, on met les boeufs derrière la charrue. L’avenir passe par les TOD, dit-on? Ne faudrait-il pas d’abord penser à corriger ce qui existe, avant d’aller de l’avant pour d’autres nouveaux projets semblables?

On veut construire « une ville dans la ville ». Une autre. Non pas comme celle de l’île des Sœurs, car il n’y a pas de station de métro sur cette île-là. Sur la grande île, sur ce site de l’ancien hippodrome. On veut que ce soit un exemple de « TOD », « Transit-oriented développment », un complexe où s’intègre la densité de population, les transports collectifs et le développement durable. Avec 5000 à 8000 logements qui seront un exemple d’aménagement axé sur les transports en commun. Pour 20 000 nouveaux résidents.

On a précisé que le tramway pourrait faire son apparition à cet endroit, si les fonds sont au rendez-vous. … Avant ou après l’aménagement? … À quelle distance de la station de métro se trouve l’hippodrome? On s’y rend à pieds? Combien y a-t-il d’établissements commerciaux à portée de marche à pied? Veut-on imiter ce qui s’est fait


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sur le site Angus, un site qui se trouve à deux pas du jardin botanique? Sans centre commercial? … Ainsi conjuguer le passé au présent?

Le projet est évalué à 2.5 milliards et les retombées seront de l’ordre de 20 millions par années. En vertu d’une entente avec Québec, le gouvernement et la Ville se partageront à parts égales les fruits de la vente des terrains…. Les dépenses pour les infrastructures nécessaires ne se font pas avant qu’il y ait des retombées?

Se souvient-on de ce groupe U2 qui est venu se produire devant des assistances de 80,000 spectateurs, à cet endroit? Deux jours, deux spectacles. Pourrait-on reproduire sur l’île, la tenue d’un spectacle comme celui-là, un souvenir de l’été 2011? À quel autre endroit, permettant de recevoir autant de spectateurs, pourrait-on le réaliser?

Si, à Québec on a les Plaines d’Abraham où, à chaque année, on peut réaliser de grands spectacles, pourquoi ne pourrait-on pas en faire autant sur l’île de Montréal où la population est beaucoup grande? A-t-on besoin d’augmenter la population sur l’île pour cela?

Oh! Les aînés doivent se souvenir encore du parc Belmont. C’était un parc d’amusement populaire à l’époque. Mais, lors d’Expo 1967, on a décidé d’installer un autre parc, sur l’île Sainte-Hélène, ce qu’on a appelé « La Ronde ». Par la suite, ce premier a fermé ses portes. La population de l’île était loin d’être ce qu’elle est aujourd’hui. …

….. » » N’aurait-on pas pu réserver cet espace de terrain de l’ancien hippodrome, pour cela? Donner à ce parc ce même nom, Belmont, en souvenir du passé? A-t-on besoin d’ajouter encore plus de population sur l’île pour cela? Qui pourrait croire une telle chose?

Les grands constructeurs.

Dans la métropole. Dans un encart distribué avec la Presse, Presse, on y trouve quelques-uns des grands projets de tours de condos, de lofts installés dans d’anciennes usines, fabriques et autres. Ce qui fait partie des nombreuses grues installées principalement dans le centre-ville, mais aussi ailleurs dans l’île.

Oh! Inutile de faire la liste de tous ces projets, une chose est certaine, on ne rattrapera jamais Toronto en ce qui concerne le nombre de mises en chantiers. Ça ne veut pas dire que Montréal ne courre pas vers


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une catastrophe, tout comme Toronto.

Si Le Corbusier disait à-propos « Il faut des yeux pour voir » nos élus ne semblent voir que ces tours qui s’élèvent dans le ciel du centre-ville, dans un concept mêlé de collusion et de corruption.

Je ne prendrai en exemple que l’Icône. Audace, innovation, localisation. Rue de la Montagne, 365 condos sur 38 étages. Ce ne sera pas le plus haut car ailleurs, près du centre Bell, on se rendra à 50 étages sur l/Avenue. Mais en sous-sol, combien de véhicules auront leur place de stationnement?

Non, ce n’est pas que je veuille le savoir, mais on peut multiplier ce nombre de véhicules des dizaines de fois, ou même plus, avec tous les autres projets prévus à la grandeur de l’île.

… En y ajoutant les deux tours Evolo, de 30 étages, le Symphonia 1, 25 Étages et le Symphonia 2, 30 étages installés sur l’île des Sœurs. Vite un nouveau pont Chamolain,.

    De la Boutique, au Cube, au Rythme (quartier des spectacles), Flex,  Walter sur Atwater, à la Fabrique, au district Griffin, en allant jusqu’au Nordelec, où il y aura d’authentiques lofts, en témoignage au passé industriel du Sud-Ouest. C’est accès condos, une formule innovatrice d’accession à la propriété. « 3000 ménages ont déjà emménagé dans  leurs condos montréalais avec un minimum de 1000$ » Mais où est l’accès au commerce?  Ne pensons pas aux édifices à bureaux, ce ne sont pas des commerces sur rue.

        Mais alors, n’a- t-on jamais pris en considération que la métropole est située sur une île? Qu’il y a des ponts à traverser pour y entrer et en sortir? Qu’en plus du déplacement des travailleurs et des résidents, il faut aussi penser au transport des biens et aux services. Qu’il faut nourrir la population, lui fournir tout ce dont elle a besoin pour vivre et travailler.

Le Prestige ne sert pas à nourrir la population. Cet entassement de tours de condos dans un centre-ville que l’on veut voir prestigieux, fait en sorte de diminuer les espaces où peut s’accumuler la neige en hiver et où peuvent circuler les eaux de pluie, ce qui ouvre la porte aux désastres naturels, comme ce fut le cas à New York. N’a-t-on pas déjà vu les rues se transformer en rivières?
. HO-MA …ROSEMONT … LE PLATEAU ?? EN RENOUVEAU ?


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CHAPITRE VIII

QUAND LES MUSES S’AMUSENT


En voyant ce qui se passe autour du quartier des spectacles, il ne faudrait pas oublier que se sont retrouvés là les mêmes acteurs principaux que ceux du secteur industriel du site Angus. Sur ce site industriel, le développement s’est fait en laissant le moins d’espace possible entre les bâtiments de façon à occuper le moins de surface possible. Au diable les espaces de stationnement, il y a la rue pour cela. Il y a les transports en commun, un service d’autobus direction station de métro.

La direction (SDA) y a agit comme si elle était roi et maître des lieux. Comme s’ils étaient des petits dieux à qui il faut obéir. Les dirigeants ont les coudées franches pour continuer le développement de ce site-là comme ils l’entendent. C’est avec une telle vision que s’est fait le développement des environs immédiats du quartier des spectacles, sans s’inquiéter du reste. Et cette vision s’est étendue à tout l’arrondissement.

Il y avait, non loin de cette nouvelle place des spectacles, au-dessus de la station de métro Saint Laurent, un petit édicule que l’on cherchait à vendre, mais « on voulait s’assurer que le projet porte une forte vocation culturelle ». Il y avait déjà la place des arts, non loin, la future salle de l’OSM et le 2.22 Sainte-Catherine, future vitrine culturelle.

Oh! Mais voilà qu’il y a eu un petit maire qui a demandé au maire de Montréal de vendre le terrain, celui qui entoure l’édicule, au prix du marché et de consacrer une partie de l’argent…aux artistes.

Oublions les autres détails, car il a fallu que naisse une polémique autour du passé d’un des principaux lieutenants du maire, pour détourner l’attention et permettre d’adopter, lors d’une réunion du comité exécutif, un règlement permettant de conclure cette transaction.… Étrange, n’est-ce pas? … C’est ainsi qu’on en passe des p’tites vites.

Avec l’adoption de ce règlement, c’est tout un passé qu’on visait à détruire. La présence de tous ces bâtiments qu’on projetait construire, dont celui devant loger des bureaux d’Hydro-Québec, c’est comme un étau que l’on dressait autour du festival de Jazz, un étau qui se refermera lentement sur lui, au cours des années à venir, jusqu’à sa disparition


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possible. Car il n’y aura plus rien, dans l’environnement, pour nous rappeler l’origine de ce style de musique venant du sud des États-Unis, de la Nouvelle Orléans. On n’y retrouvera plus l’esprit de son origine dans la métropole.

Oh! On a réduit un peu l’impact qu’aurait eu le projet, en diminuant le nombre d’étages de cette tour, qui devait d’abord avoir 15 étages, à l’équivalent des bâtiments qui l’entourent. On n’y logera plus qu’un petit nombre d’employés d’Hydro-Québec et le bâtiment jettera moins d’ombre sur le quartier. Mais d’autres tours de logements en jetteront plus.

Mais non, je ne vous ai pas oubliées, les jolies nymphes. Vous avez sans doute vu que, lors de l’ouverture de la place des Spectacles, il y a eu le « grand baiser » caractéris酫 par la poésie qui se dégageait, par l’ouverture d’esprit qu’on y prônait et par la participation citoyenne de centaines de jeunes bénévoles ». Comme c’était beau.

Qu’en pensaient, de leur côté, les propriétaires de petits commerces et les employés des nombreux grands établissements commerciaux que compte le centre-ville? Qu’en pensent les nombreux artistes qui travaillent dans les clubs de nuit et dans les salles de spectacles et qui ne tirent que de petits revenus de leur métier? Il y a aussi les comédiens à ne pas oublier, qu’en disent-ils? Qu’en a-t-on pensé en déroulant le tapis rouge pour l’ouverture d’un magasin Target dans l’enceinte de la Plazza Alexis Nihon? Tiens! Je me souviens d’avoir lu dans un quotidien ce qui suit :

PLACE DES SPECTACLES

«  Grande déception. Quelle idée de flanquer une rue au beau milieu d’une place de spectacles? C’est un couloir de spectacles. Une fontaine en pente, un talus qui ne sert à rien, trop de trucs. C’est un endroit infâme ». ……Le 2-22 Saint-Laurent - « Complètement loupé. Ce qui se voulait une vitrine culturelle de Montréal fabriquée avec des sous-matériaux donne des résultats plutôt poches »

Alors, quoi penser de cela? Que les dirigeants de la ville ont des œillères de chaque côté de la tête pour ne rien voir de ce qui se passe. C’est l’économie de la métropole qui en souffre. Heureusement que le Café Cléopâtre a réussi à l’emporter et à demeurer ouvert là où il est, comme souvenir du passé.

Quoi qu’il en soit, les Francofolies se produisent maintenant dans un


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environnement qui ne rappelle en rien celui des villes européennes, du Paris de la butte de Montmartre, de celui de la place Pigalle, comme le chantait Jacques Normand. Ce festival pourrait avoir lieu dans un quartier de New-York, que ce serait la même chose…

«Et bien quoi? Il y a aussi des francophones qui vivent dans New-York et il y a de nombreux touristes européens qui se rendent visiter cette grande métropole, chaque année. Cela on semble l’ignorer. Chez-nous, l’ambiance ne sera plus la même ».
Tiens! Le hasard a voulu que je retrouve, dans un fonds de valise, un article publié en juillet 1955, dans un journal de fin de semaine et qui s’intitulait : « Poète, tu n’a pas chanté (horrible erreur) Montréal ».
Plusieurs l’ont fait depuis.
Par Diogène … Un académicien chenu, un peu bancal et français ne pouvant, un jour de célébration nationale, entre deux verres de vin, résister à une bouffée de lyrisme s’est écrié à la consternation de tous les montréalais « Montréal, deuxième ville française du monde ».
… » » Cette phrase fatidique a fait le tour du monde. Toutes les agences de voyages en usent aujourd’hui avec impudeur. On a même renchéri. Montréal the Gay Paris de l’Amérique, etc. Mais les montréalais, eux, gens humbles s’il en est, n’ont jamais cru tout à fait à cette vantardise…« Ils n’y croiraient plus du tout de nos jours ».
… » » Ils continuent de descendre du tramway (sortir du métro, de nos jours) en sachant bien qu’ils mettent le pied dans une ville qui ne ressemble en rien à Paris.... (Encore moins de nos jours)….et Montréal n’a aucune des grâces de Marseille, la troisième (hic) ville française du monde. (Ne parlons pas de notre vieux port)… …..

« Comme les choses ont changé…et changent encore, avec ce nouveau quartier des spectacles….notre centre-ville fait de plus en plus ville américaine et sera loin de ressembler à la Louisiane ou à la Nouvelle Orléans ».

… » » Tombons rue Sainte-Catherine, une rue qui n’aurait pu naître et s’étirer qu’à Montréal, avec des tramways qu’on ne voit nulle part ailleurs dans le monde, des magasins qui s’accroissent par poussées brutales, dix étages par année (on a pesé sur l’accélérateur, par les temps qui courent), où on trouve de tout, le rayon des prêtres comme celui des


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soutiens-gorge postiches…Oh! Oh! Oh!

… » » À l’est, elle est bruyante, gaie, brutalement colorée, bonne enfant, villageoise, presque…….Depuis?... On y a créé un village gai entre les deux secteurs de la rue, mais AU-DELÀ, on ne pourrait pas dire que c’est gai. On peut voir aujourd’hui ce qu’elle devenue … avec plus de commerces qui ont fermé leurs portes que de commerces encore existant. Voilà comment se font les changements.

Au début des années ’90 on a empêché le groupe Grilli d’installer un centre d’achats au pied du Boul. Pie IX, cela contre la volonté des dirigeants de Place Ste-Catherine qui ne jouissaient pas de la même influence que ceux de Promenades Ontario.
….. Ces derniers pensaient d’abord à leur intérêt. Les fermetures de commerces d’un côté profitaient à l’autre…

….C’est ainsi qu’on pensait au bien des consommateurs. Ils sont peu importants, ces pauvres gens. Pensons-y, en créant plus d’emplois, cela diminue le nombre de chômeurs. En diminuant le nombre de chômeurs, cela diminue le nombre de gens demandant des logements sociaux. Au point de vue politique, c’est moins rentable.

… » » En continuant, rue Sainte-Catherine, au centre, chambres à louer, voyous et mégots, femmes et baisers, verts galants et gamines. Vers l’ouest, elle se fait plus élégante, les cinémas avalent et vomissent, les restaurants, grecs, syriens, anglais s’appellent Vénus ou Diane et on y lit la bonne aventure dans des tasses de thé.

… » » Des églises étouffent entre les magasins, des arbres avalent la poussière dans les courettes des presbytères. Rue Peel, le monde entier promène des spécimens plus ou moins bien réussis, blancs, jaunes, noirs et rouges. Au large, des restaurants français font la noce…
…. Oh! Elle est devenue grande Dame, la rue Peel, depuis. …

… » » Puis la rue Sainte-Catherine se paie une dernière orgie de commerces et de vulgarité avant de se perdre dans la grisaille et le froid des quartiers anglais….……La venue de l’ancien Forum a changé quelque peu tout cela…. Et ça ne devient plus que la petite histoire de la rue Sainte-Catherine. …Mais continuons…

… » » Ah! Poètes dénationalisés que n’avez-vous chanté le Parc Lafontaine et ses frais ombrages, la rue Saint-Laurent mieux aérée que


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Pigalle et peuplée de mecs autrement plus authentiques, le carré Viger et son marché aux puces….. Carré Viger? Oh! J’avais créé une chanson qui portait ce titre, mais le square n’existe plus. J’ai remplacé les paroles par….. « Pour moi toujours, c’est Montréal ».

…. Le Parc Lafontaine, on peut toujours le chanter, mais, quant à la rue Saint-Laurent, inutile de le faire maintenant. On aura complètement tué son passé avec tous ces projets qui l’ont transformée entièrement.

… » » Et par-dessus la ville, la couvrant de son ombre ridicule, le mont Royal qui se fait une petite idée de la royauté, fait le gros dos et s’étire, planté d’une croix, d’une basilique, d’un lac artificiel, de calèches, de bancs publics et d’amoureux qu’inquiète, dans les sous-bois, la présence de satyres et d’exhibitionnistes…Oh! Oh! Oh! … Est-ce que cela a beaucoup changé depuis?

En bas, oui, jusqu’au fleuve. Peut-on imaginer qu’on a constaté que le centre-ville n’avait pas assez de résidents permanents. Alors, on a décidé qu’il fallait ajouter des tours de logements et construire plus haut, question de rentabilité. Il faut couvrir tous les espaces vacants disponibles. Pourquoi? Pour satisfaire l’ego du maire Tremblay?

Beaucoup de terrains pouvaient se prêter à de la construction résidentielle. S’il n’y avait pas de projets, c’est parce que ce n’était pas intéressant pour les promoteurs, a indiqué M. Collin (Bruno Collin, urbaniste). Ces promoteurs (grâce à qui ou à quoi?) ont acquis ces terrains dans un objectif de construction d’une certaine densité et le « zonage établi » selon les plans de la ville, ne permet de rentabiliser leur investissement que s’ils bâtissent un immeuble « commercial ».

Il faut préciser que ce qu’on désigne ici comme immeuble « commercial » ce n’est pas un établissement comme le centre Eaton où la plazza Alexis Nihon où logent une multiplicité de petits commerces, dont des commerces d’alimentation, mais plutôt des tours de bureaux ou d’hôtels. Il n’y en avait pas déjà assez dans le centre-ville.?

« « Cela démontre que ces « zonages établis » l’ont été par la ville, selon le but recherché, soit celui d’augmenter la population résidente du centre-ville. C’est ainsi que des terrains de stationnement et d’autres terrains commerciaux ont vu leur zonage changé préalablement en conséquence. Des changements, dans un but de rentabilisation, ont aussi été faits dans le but d’augmenter les hauteurs des bâtiments » ».


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Comme on peut le voir, la trame de développement de notre métropole se déroulait selon les visions établies par notre bon maire Tremblay. Il n’y avait pas d’autres endroits où installer des tours de bureau ailleurs qu’au centre-ville.

La Chambre de Commerce craint pour le centre-ville.

Voilà qu’on mentionne, dans le journal, qu’il y a  une multiplication des salles de spectacles en banlieue.  Pas besoin de se demander pourquoi. On a regroupé la plupart des grandes salles de spectacle dans le centre-ville.  Avec la population additionnelle qu’on veut y ajouter, peut-on imaginer que c’est l’espace qui va venir à manquer? Comment peut-on entasser plus de gens pour aller assister à des spectacles se déroulant à l’extérieur? Au quartier des spectacles, dans les grandes chaleurs de l’été, les gens vont tout simplement étouffer.

« Tombe une averse au cours d’un spectacle, comme ce fut le cas pour un des spectacles d’U2, cela mènerait à une cohue indescriptible, même si la place ne peut loger autant de spectateurs. L’espace est trop restreint ». … Ceci explique cela.

Y aurait-il quelqu’un qui ait une carte routière, sur laquelle on pourrait tracer le trajet que devraient suivre des résidents de la rive sud, pour contourner l’île afin de se rendre à Laval ou dans toute autre région située au nord de l’île de Montréal? Pour aller ensuite la porter aux élus de l’île?

D’après les statistiques, il y avait en 2009 plus de 894 000 (on peut croire que cela dépasse le million présentement) appartenant aux résidents locaux. Cela ne comprend pas tous ces autres véhicules traversant les ponts pour amener des gens travailler dans la métropole, ni tous ces camions, poids lou9rds et autres véhicules venant faire des livraisons ou ayant à traverser l’île direction nord pour se rendre à Laval ou d’autres régions plus au nord, ni ces autres véhicules qui ont à traverser l’île en sens inverse. Peut-on agrandir les dimensions de l’île pour en faire circuler plus?

Depuis 2009, la construction de nouveaux logements s’est accentuée. Il y a la construction du CUSM qui est maintenant complétée et celle du nouveau CHUM qui est en marche. S’ajoute encore de grands projets de développements un peu plus à l’est, autour de Place Canada et de ce bâtiment qui logeait l’ancien hôtel Viger. Mais rien, en grands projets, en ce qui concerne ce quartier oublié, Maisonneuve.


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Les souricières, ce n’est pas sur les ponts, ni sur les voies d’entrée ou de sorties de la ville qu’elles sont créées, mais bien aux accès routiers ou aux sorties des voies routières traversant l’île, par tous ces véhicules qui se joignent à la circulation, sortant de ces îlots d’habitations semés autour du parcours de ces voies, ou ;es véhicules de ceux retournant chez eux en ville. Comme exemple, ces îlots d’habitations projetés autour de l’autoroute Bonaventure et ailleurs jusqu’aux confins de l’île.
Je n’ose penser à l’échangeur Turcot. … Cela devient un vrai drame.

Dans le cahier « Immobilier » de la fin de semaine du 18 février, de l’année 2013, une année qui nous rapproche encore du 375ème anniversaire de la fondation de Montréal par Sieur de Maisonneuve, on peut lire ce titre suivant  :

Adieu, vastes terrains de stationnement.

J’ai cru rêver en parcourant ce cahier. Car c’est dans un quartier touristique que l’on va installer ces tours. Moins de stationnement, mais plus de véhicules en circulation. Ces projets représentent autant de grues qui se dresseront dans le ciel du centre-ville.

Ces tours que l’on veut ériger ne représentent pas de nouvelles créations d’emplois. Elles vont loger des gens aisés, des gens qui se sont bien souvent enrichis aux dépens des gens ordinaires. Ce sont des gens qui voient venir une retraite dorée pour eux… Suivez le guide…

MILLE CARRE DORE :

Une douzaine de nouveaux projets, rue Drummond, rue Crescent, Boulevard René Lévesque, rue MacKay, Viva, Flex, Oro, Ritz-Carlton Ïlot Ogilvie, Aurea… » » Du haut de la tour du stade, on ne verra rien de tout cela, car ces établissements vont se noyer au milieu des autres tours.

……Assez, c’est assez, …Trop au centre-ville. .. C’est ce que pouvaient répéter les étudiants, au cours de leurs parades avec pancartes au centre-ville. Vous êtes d’accord avec cela, n’est-ce pas, les déesses?

Les coups de chaleur gagnent la banlieue.

C’est ce qu’on a pu lire dans un journal, il y a déjà un certain temps. Les coups de chaleur se multiplient, à cause notamment de nouveaux centres commerciaux. Les conséquences sont graves pour la santé.


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De 2005 à 2008, des nouvelles zones de chaleur intense ont apparu à quatre intersections d’autoroute dans le Grand Montréal, dont celle de la10 et de la 30, à Brossard, où est installé le centre commercial DIX30… Il n’y aurait pas de zones de chaleur sur l’île? … Alors, je continue, car….

Pendant ce temps-là on n’est qu’à l’écoute de petits groupes de braillards qui ne veulent rien changer à leurs petites habitudes. Pour le réaménagement de l’autoroute Bonaventure, il y a eu de longues audiences dont certaines visaient à préserver quelques vestiges du passé, cela alors que les coûts estimés avaient passé de 90 à 147 millions de dollars. On a mentionné que ces coûts augmenteraient encore… et de combien d’autres millions de dollars?

Pour préserver quelques vestiges du passé, alors que ces nouveaux embranchements routiers sont prévus pour la circulation de véhicules pour des dizaines d’années à venir, laissant amplement de temps pour réparer des dégâts qui ne feront que s’ajouter à la vieillesse de ces anciens bâtiments datant 1859-1861. Oh! Oh! Oh!

Les payeurs de taxes n’auraient-ils pas été intéressés à savoir plutôt si ces anciens bâtiments demeureront là comme des musées sans vie? Cela ne concerne pas que les occupants locaux, mais tous ceux qui paieront pour toutes ces dépenses additionnelles, dont nos enfants.

On n’en avait pas fait autant, pour sauvegarder des souvenirs du passé plus importants, en ce qui concerne le quartier des spectacles et la rue Saint-Laurent

Ho! Ho! Ho! Je me souviens aussi d’avoir lu qu’Équiterre veut « sauver le pôle Nord et le père Noël » Sont-ils vraiment sérieux ces gens là? Faudrait peut-être d’abord penser à sauver la métropole, n’est-ce pas, les déesses? Il faut en rire.

Pour l’échangeur Turcot, le plan Bergeron-Tremblay prévoyait une construction en hauteur sur le modèle des giratoires français, un échangeur circulaire qui compterait 241,000 mètres d’ouvrages surélevés contre les 160,000 mètres de l’échangeur actuel. Ce plan prévoyait la réduction des voies de 18 à 10 et la diminution consécutive de 35% du trafic routier qui serait limitée à 180,000 véhicules…
….. » » À ce projet plus vert que vert, il ne manquait que des pots de fleurs et des pigeonniers….. Hé! Les véhicules, on ne peut les mettre dans nos poches.


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Des projets verts? Ces groupes écologistes devraient aller jeter un coup d’œil sur les plans de développement prévus par la ville, que ce soit pour le nouveau Griffintown ou pour tous ces autres projets du côté du vieux port. … Vraiment, on se moque de la population.

« Nos élus pensaient-ils, qu’à l’instar des maraîchers et des producteurs de biens meubles, les nouveaux résidents vont transporter leurs marchandises à vélo ou dans le tramway qu’on veut greffer à l’échangeur Turcot? Faudrait-il songer à un train spécial pour transporter les gens au DIX-30 de Brossard et les ramener avec leurs chariots pleins de marchandises? »

SALMIGONDIS DE FAITS DIVERS.

D’abord, rappelons à nouveau ce souvenir…

Au début de janvier 1998, il y a eu ce qu’on a appelé la crise du verglas. De 20 à 30 millimètres de pluie glaciale sont tombés sur la métropole. Plusieurs secteurs ont été privés d’électricité, paralysant ainsi la métropole entière durant plusieurs jours. Bien sûr, il n’y a pas que la métropole qui a été affectée; ce fut le cas plus particulièrement de la rive sud de la Montérégie, où des milliers de foyers ont été privés d’électricité durant plus d’une semaine … et même jusqu’à plus d’un mois dans certains secteurs régionaux.

Ce verglas a constitué une crise majeure pour le Québec. Bien sûr, d’autres régions du globe subissent des catastrophes encore plus importantes, pouvant affecter des millions de gens. Ce fut le cas en particulier du Pakistan, un endroit où les pertes furent encore plus importantes que celles subies à Haïti. Il y a eu là-bas des milliers de maisons emportées par les flots. Il faudrait rappeler aussi que le Japon a subi les assauts d’un tsunami des plus dévastateurs, causant des pertes de plusieurs milliards de dollars.

Si le nombre de pertes de vie a été plus important, dans Haïti, cela est principalement dû à l’entassement de la population dans une ville où les risques de séismes étaient pourtant importants. Cependant, là comme ailleurs, les gens ne semblent pas avoir retenu la leçon. Une façon d’offrir à la nature le choix de multiplier encore les victimes par d’autres catastrophes naturelles à venir.

Un verglas ou une tempête de neige bloquant la circulation à


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l’extérieur, n’affecte pas pour autant le métro qui peut continuer à fonctionner, en autant que le courant ne soit pas coupé. Mais, en jetant un regard dans les environs immédiats des sorties de métro de l’est de la ville, on n’y trouve que peu d’établissements où les gens peuvent se procurer de quoi satisfaire les besoins de tous les jours. Où sont les commerces de proximité?....Plus loin, …des rues plus loin.

Peut-on croire qu’on a même installé autour de ces stations de métro, des zones protégées de stationnement, permettant ainsi aux résidents de pouvoir utiliser leur véhicule pour se rendre au travail, et ou, aller faire leurs achats ailleurs, puis retrouver leur place de stationnement au retour? Voir qu’on continue de multiplier les nouveaux logements et cela jusqu’aux portes de stations de métro? ….Incroyable, n’est-ce pas?

Tenez! Il y a eu ce porte-parole de Mobilisation Turcot, une coalition d’organismes du Sud-Ouest, qui a affirmé, il y a déjà un certain temps de cela, que les recommandations du BAPE représentaient « une victoire morale importante » pour la population qui vit à proximité de l’échangeur Turcot….. Vraiment?

« Il ne faut pas oublier qu’il s’agit là d’un projet visant à faciliter la circulation des véhicules qui empruntent les autoroutes A-15, A-20 et A-720. Il faudrait se demander ce qu’ont à voir ces organismes-là dans les questions de transport et de circulation des véhicules ? »

C’était une victoire morale face à l’Association du camionnage du Québec (ACQ), une des rares organisations qui appuyaient entièrement le projet du MTQ. …Cette association représente la majorité des plus grandes entreprises de camionnage du Québec qui en sont membres.

Qui pouvait mieux connaître les problèmes de circulation sur nos routes que les membres de cette association? Quels sont les véhicules qui causent le plus de pollution dans l’air si ce ne sont pas les camions? Une victoire morale contre eux?

Les camionneurs ont une mission à remplir, celle de transporter et d’aller livrer des biens de consommation et autres marchandises, dans les moindres délais possibles. Comment peuvent-ils le faire quand ils doivent patienter, s’impatienter, durant parfois des heures de temps au milieu d’une file de véhicules qui n’avancent qu’au pas de tortue, parce que le trafic est bloqué, pour une raison quelconque ? 



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Le bien-être d’un petit groupe de braillards passerait-il avant les besoins de la population? Ces gens n’ont pas réalisé que, durant l’exécution de travaux qui vont causer de nombreux ennuis à la circulation des véhicules, bien des gens choisiront d’opter pour d’autres moyens de transport et que c’est cela qu’il faut voir pour le futur, et non pas prévoir du transport en commun, comme ils le désirent, sur des accès autoroutiers à la ville, où cela ne fera que retarder la circulation.

Au fait, aux abords de cet enchevêtrement routier, est-ce bien l’endroit où installer ou maintenir des résidences, plutôt que d’y installer des établissements commerciaux où les gens peuvent s’arrêter en passant pour aller faire des achats et ensuite continuer leur chemin? Un arrêt qui permettrait de réduire la pression sur le retour à la maison pour ceux qui doivent utiliser l’automobile pour se rendre au travail et en revenir. Les déesses, cela semble un rêve utopique.

Les gens qui ont à traverser l’île, du sud au nord ou l’inverse, ne peuvent le faire sans devoir se mêler au trafic circulant dans l’île, ce qui ne peut que causer des retards incalculables et insupportables. En pensant à ces pauvres camionneurs qui ont à aller livrer des biens de consommation, c’est une tâche additionnelle qu’on place sur les épaules. Des heures à passer dans le trafic.

C’est la même chose pour les livraisons qui doivent se faire plus au nord après avoir traversé l’île, ou pour celles qui doivent être livrées au sud, venant du nord, après la traversée de l’Île et des ponts. Cela devient une surtaxe au transport et cela ne peut qu’avoir des impacts économiques dommageables et regrettables.

Il faudrait peut-être aussi réaliser qu’il y a de plus en plus de gens qui vont faire leurs principaux achats hors de l’île. Que ce soit en s’arrêtant, en chemin, dans des centres commerciaux, en se rendant ou en revenant de la plage, de centres de vacances, de centres de ski, ou en allant rendre visite à des parents ou amis ou selon diverses autres occasions. Et penser qu’il leur reste moins d’argent à dépenser, dans les poches, pour des achats locaux.

Malheureusement, tout ce que proposent nos dirigeants, question de développement, ne va pas dans le sens d’une amélioration de la situation. Tout continue à se faire en fonction de l’utilisation de l’automobile. On n’est qu’à l’écoute de ces éternels braillards et on préfère dépenser des millions de dollars de plus plutôt que de penser aux grands


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utilisateurs de ces voies de circulation, aux camionneurs.

Il y a ces questions qu’on pourrait se poser….
Qu’attend-on pour prolonger nos lignes de métro et ramener le tramway?
Qu’attend-on pour ramener le chemin de fer et le faire circuler à nouveau, jusqu’aux portes d’entrepôts, afin d’aller y placer des wagons.

…….Qu’attend-on pour voir à diminuer la présence de ces camions-remorques circulant un peu partout dans les rues de la ville afin d’aller livrer leur marchandise aux portes de petits commerces ou de dépanneurs, ajoutant ainsi à la pollution de l’air?

 Il faudrait bien pouvoir, à un moment donné, régler cette question, pour l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants, car ce sera davantage de jours de smog, non seulement dans le centre-ville, mais sur tous les arrondissements de la métropole.

Il y a 500 000 otages et plus qui ajoutent à ces questionnements, selon ce que disent de sages mairesses de la RIVE-SUD……
…. » » Ces 500 000 otages, ce sont les gens de l’extérieur se rendant travailler dans l’île. Il y a, en plus, les gens de l’île des Sœurs et ce sont eux les principaux concernés. Comment en est-on arrivé à cela??

Le pont Champlain est le plus achalandé au Canada et une clef de voûte du transport des marchandises. Tiendra-t-il le coup, suite à tous ces travaux en marche dans la métropole, exigeant plus de transport de matériaux, plus de circulation de camions lourds?

L’île des Sœurs, bien sûr, est un endroit agréable où loger, pour les gens d’affaires, les chefs industriels, dirigeants, gérants de bureau, commerçants, avocats, notaires, médecins, notables, professeurs de grands collèges, d’université et autres, enfin des gens de classes plus élevées que la moyenne qui ont souvent à se déplacer avec leurs véhicules au cours de leur travail quotidien. Ils sont parmi ceux qui sont les plus affectés par tous ces retards qui se multiplient. Ils sont pris entre deux souricières, les pauvres. On continue quand même à multiplier leur nombre (résidents) en ajoutant plus de condos, plus de logements.

Vous voyez cela aussi, n’est-ce pas les déesses? … Oh! Ces déesses, les nymphes, n’ont aucun lien avec les anges gardiens, ni avec tous ces saints qu’on envoie au ciel…Elles s’intéressent à la nature et elles sont les déesses de l’amour. J’ai même créé ^pur elles, une chanson


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qui s’intitule « Les jolies nymphes de Noël » et elle sont liées au… » »  « «  Père Noël –Santa Claus ». Le père Noël prend des vacances.

Dans une lettre publiée dans le journal et dont le titre était :
… « Un impôt municipal ? », sous une photo montrant la circulation sur le pont Jacques-Cartier était écrit ce qui suit :
…. « Des péages c’est bien beau, mais qui viendra magasiner à Montréal si les centres commerciaux continuent de proliférer en périphérie, là où la population est en croissance »?

Les rails sur lesquels des wagons étaient poussés jusqu’à des entrepôts, on les a fait disparaître. On ne voulait plus en voir. On n’aurait pas agi ainsi en Chine. Chez-nous, non seulement on l’a fait, on a en plus couvert les terrains situés aux bords des rues qu’ils traversaient de blocs de logements. .. Parce que le transport par rail relève du Fédéral » » Tenez! On a posé la question : Qui doit payer plus? Les usagers du Transport en commun? Oui, pour les usagers des trains de banlieue. Non pour les usagers du transport en commun demeurant sur l’île. …

……Parce que c’est un choix personnel que font les travailleurs qui vont s’installer en dehors de l’île. Cela pendant que se multiplie la construction de blocs de logements et de condos autour des gares, le long du parcours sur l’île, pour aider à financer l’installation  de ces lignes de transport urbain. Est-ce que ces lignes de transport ne devraient pas servir à plus qu’au transport de ces travailleurs? À d’autres fins? Poser la question, c’est y répondre. Les résidents de l’île ont aussi à se déplacer.

Voilà quelque temps, la Presse a demandé à ses lecteurs de lui envoyer des idées dans le but de trouver 10 projets pour redorer le blason de Montréal…. Elle n’avait pas besoin de le faire, car il y en a déjà eu qui dorment dans les tiroirs de la ville avec ce plan d’urbanisme préparé et publié en 2004 et dont on pouvait alors lire des extraits sur le site de la ville… » » Mais voyons tout de même….

Dans le port, on voudrait jeter le vieux Silo à terre et le remplacer par un vaste parc gazonné, avec arbres, fleurs et fontaines. Cela n’a rien d’original…Rien d’autre que cela pour ce vaste espace?
Une suggestion?

Pourquoi ne pas penser à installer une plage intérieure, là ou plus loin à l’ouest et lui donner le nom de «  plage Gérald Tremblay », comme celle que Jean Doré a fait installer sur l’île Notre-Dame? Et regrouper, le


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long de cette plage qu’on pourra transformer en patinoire durant l’hiver, de luxueux condos avec vue sur le fleuve? On pourrait songer à y créer un festival du rire sur glace en hiver !!

Bah! Oublions le reste qui comprenait aussi d’autres projets pour le stade. J’estime que ce monument doit demeurer ouvert aux sports, même si certains de nos dirigeants n’aiment pas cela. Les sports font partie de la vie des résidents de la ville.

« Créer des emplois de qualité? »

Ce sont des mots que je me souviens d’avoir lu dans une chronique de journal qui traitait de l’anémie de la banlieue. Des mots sortant de la bouche de certains dirigeants de la ville. Que veut-on laisser entendre par là, que les emplois dans le commerce ne sont pas des emplois de qualité? ….. » » Allons dire cela aux propriétaires d’établissements commerciaux et à leurs employés. Beau temps, mauvais temps, ils sont au poste, bouchers, boulangers, poissonniers, les caissiers, les acheteurs, vendeurs, livreurs, camionneurs, gérants et autres employés de bureau

Il faut se rendre compte que les fermetures d’établissements commerciaux, dans l’île, entraînent avec eux des pertes d’emploi, des emplois qui ne sont pas remplacés par d’autres. C’est ailleurs qu’ils sont créés, dans des endroits comme le DIX-30 de Brossard. Le taux de chômage à ce dernier endroit est dans la moyenne canadienne et un grand nombre des emplois qui y sont créés le sont dans les grandes surfaces commerciales.

Chouchoutez vos amis, nous dit-on? Dans les résidences et les maisons qui entourant nos églises habitent de nombreuses personnes âgées. Ce sont elles surtout qui se rendent encore assister aux offices du dimanche. Alors qu’on songe à transformer certaines églises afin qu’elles puissent servir à d’autres usages, ne serait-ce pas une bonne idée de songer à installer des commerces autour de ces bâtiments ou à l’intérieur, dans les sous-sols ou autrement, pour accommoder ces gens? Aussi des petits cirques dans la grande enceinte qui pourraient donner des spectacles pour amuser grands et petits ? ...Oh! Ce n’est qu’une suggestion, allez. Ça vous plairait, les déesses, n’est-ce pas?

D’accord, il ne faut pas trop en demander. Les services à rendre à la population, ce n’est pas ce qui est le plus important pour nos dirigeants, ça ne fait pas entrer d’argent dans les coffres de la ville. Pourtant, tout cet


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argent qu’on récolte en plus, en multipliant les logements, est-ce qu’il ne risque pas de s’envoler en fumée, lors de périodes de crise? Y a-t-il jamais eu quelqu’un qui en aurait fait le calcul? S’il n’y a pas de services de proximité, on va les chercher où? … Et comment?

Je me souviens que, lorsque j’ai commencé à travailler, les salaires des employés de bureau étaient parmi les plus bas….Rien à comparer avec les salaires payés dans le domaine de la construction ou dans celui du chemin de fer

À l’époque de Duplessis, en parcourant les différents corridors de l’édifice du parlement, à Québec, il aurait été difficile d’y croiser des demoiselles, car seuls, Duplessis lui-même et quelques rares ministres avaient une femme, comme secrétaire…..
….Allons voir aujourd’hui…. Ce sont des emplois de qualité. … Et il y a plus de femmes que d’hommes qui travaillent dans tous ces grands bureaux du gouvernement….

Égalité des sexes?…..pas certain. Avec leurs demandes et leurs exigences de plus en plus grandes, les femmes sont en voie de créer de l’inégalité dans l’autre sens, en bousculant les hommes pour occuper leurs emplois. En plus, elles font moins d’enfants. Notre taux de natalité rejoint tranquillement celui de la Chine et sera moindre si cela continue.
……Oh! ÇA s’éloigne quelque peu du rôle qu’on attribuait aux femmes? N’est-ce pas, les déesses ?

Tiens! Pour se faire élire, en avril 1970, Robert Bourassa avait promis de créer 100,000 emplois…. Et bien, en cette journée du 9 jan. 2011, un certain M. Lecours a dit :

- Bourassa aurait été ravi de voir que, malgré l’incrédulité générale, 101,800 emplois ont été créés, en 2010, ce qui a fait reculer le taux de chômage de 7,9% à 7,6%. Seule ombre au tableau? À Montréal le taux de chômage était repassé au-dessus de celui de Toronto (8,5% contre 8,4%). La métropole n’avait pas retrouvé sa vigueur d’antan

Bien sûr, il n’y a rien de désastreux de voir un taux de chômage à 8,5%, mais en y regardant de près, on verrait que la situation est moins rose qu’il n’y paraît, présentement. C’est le domaine de la construction qui contribue à maintenir ce taux au niveau actuel. Autrement, il serait plus élevé. Il n’y a qu’à jeter un coup d’oeil sur tous ces chantiers en marche pour s’en convaincre. La construction de nouvelles tours de


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condos continue sa marche, mais cela ne présage qu’une chute brutale de l’emploi, le jour où ce domaine sera en perte de vitesse.

Qu’a-t-on prévu dans d’autres domaines, dans la métropole? Rien n’a été réalisé depuis le départ des Expos dans les quartiers environnant le site olympique et le Jardin botanique où les retombées économiques sont nulles, même s’il y a deux stations de métro.

Tous ces nouveaux résidents que l’on continue à ajouter dans l’île, n’auront-ils pas à se trouver des emplois? Dans l’île ou aller en chercher hors de l’île, dans ces usines et dans ces grands centres commerciaux qui se multiplient dans les banlieues extérieures de l’île? Du moins jusqu’à ce que l’on décide d’ajouter plus de ces établissements sur l’île.

Le train de banlieue venant de Mascouche ne sera pas rentable, quoi que l’on dise, et il aura coûté combien aux contribuables de la métropole? Ce serait alors aux automobilistes à payer plus? Allons donc.

DES RÊVES POUR CHANGER LES CHOSES?

N’est-il pas agréable de voir ces paysages que l’œil de la télévision nous laisse apercevoir le long du parcours que suivent les cyclistes, à chaque année, lors du tour de France? … Des paysages où on peut apercevoir, à l’occasion, de vrais villages avec des commerces, des bistros et établissements divers, à l’image de ce qu’étaient nos villages d’autrefois, … Plutôt que ces paysages de maisons alignées en chapelets, s’étendant le long de rues sans trottoir, avec une allée de stationnement devant chaque demeure,… soit une image de ce que sont devenues nos villes-dortoirs des banlieues. Même dans la grande ville, il y a des rues où la vie semble s’arrêter durant le jour.

Pourrait-on voir plus loin que le temps présent? Des commerces, des entrepôts, c’est moins esthétique dans l’environnement.  Mais avec des allées piétonnes, des marchés du dimanche, des terrains de jeu, des parcs d’amusement pour les enfants, n’est-ce pas plus agréable à la vue? Ce n’est pas cela la vraie vie? …  Ce n’est pas ce dont la métropole aurait besoin pour avoir plus d’air à respirer?

… « C’est vrai, les déesses, je ne suis qu’un rêveur, comme tous ces gens qui voient le développement de notre métropole autrement »….. On n’a jamais réalisé qu’il n’existe aucun moyen de transport public permettant de traverser l’île, d’est en ouest ou en direction inverse, pour


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les besoins de la population vivant à l’extérieur de l’île et aussi pour ceux vivant dans l’île. C’est tout simplement le monde à l’envers. N’aurait-on pas dû songer à cela, avant de diriger tous les trains de banlieue vers le centre-ville? Ces trains n’auraient pas pu servir pour d’autres déplacements en cours de journée?

Que dirait-on, par ailleurs, d’une voie directe par tramways ou tout autre moyen de transport traversant l’île direction sud-nord et inverse? C’est trop tôt pour parler de ça? Alors, ne pourrait-on pas donner priorité à une voie de tramway parcourant l’île direction est-ouest et inverse?

Oh! Pardon, on a suggéré l’installation d’un train léger au coût de 2 milliards pour le pont Champlain. Un ambitieux projet de transport collectif (sic). Le SLR (système léger sur rail) qui pourrait transporter jusqu’à 32 000 personnes par période de pointe. Léger, parce que c’est seulement pour transporter les travailleurs au centre-ville. Un projet attendu depuis 10 ans? Mais que fera-t-on des autres trains de banlieue?

Oh! Entre l’île des sœurs et le centre-ville, le nouveau tracé passerait par le sud-ouest, dit-on, plutôt que la Cité du Havre, et s’arrêterait dans les quartiers en revitalisation de Pointe Saint-Charles, Griffintown et Bonaventure. Pour ramasser des travailleurs au passage? Dites-moi que je rêve en écrivant cela. Vous voyez cela aussi, les déesses? Invraisemblable. Des rêves utopiques.

On ne semble pas réaliser qu’après les heures de travail, il est plus facile d’aller dans l’île que d’en sortir. D’aller s’amuser dans l’île. D’aller assister à des matchs sportifs, à des spectacles dans l’île. Dans le centre-ville, on s’amuse plutôt à triturer constamment le sous-sol pour y installer les infrastructures et les fondations de nouvelles tours qui vont s’élever dans le ciel. Ce qui fait que les endroits pour aller jouer et s’amuser à l’extérieur sont réduits, tassés plus loin,…. jusqu’à hors de l’île.

Oh! Cela vous fait rire que je parle à ces déesses de la nature, les nymphes?... En Chine on aurait bien vu qu’il y a au loin la tour du stade olympique autour de laquelle il n’y a aucune autre tour qui cache la vue. On aurait vu qu’il n’y a rien autour du site olympique se rapprochant de ce qui existe au centre-ville. Il y a cette ancienne ville portant le nom de Maisonneuve, qu’on aimerait bien voir revivre.

En Chine, on aurait eu la bonne pensée d’étaler, d’en mettre un peu de ce côté-là, dans l’est, autour de cette tour qui se sent bien seule, isolée


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qu’elle est dans un environnement, sans vie, au lieu de tout concentrer au même endroit. Ces quartiers sans vie font tous partie de la métropole, mais on semble les ignorer. Oh! Question de vie de quartier, il faut lire ce qui suit…

On parle de vie à l’européenne. C’était dans la section « maison » d’une édition de fin de semaine d’un de nos grands quotidiens. Il s’agissait d’un aperçu préliminaire d’un futur complexe, dans le 21ème arrondissement. Encore un autre? Situé en bordure du Vieux Montréal. Un coin de la ville où il y a un manque crucial d’établissements commerciaux au service de la population résidente.

On veut ajouter encore plus de résidents, cela malgré une surenchère d’appartements en co-propriété. En ajouter 900 autres. Un complexe qui fera le pont entre le Vieux-Montréal et Griffintown. Ce sera le coup d’envoi à l’implantation d’un nouvel espace de vie. On va y ajouter quelques petits commerces, une boulangerie, une fruiterie, un traiteur, un fleuriste, un café et un petit restaurant de style bistro.
Un marché ou des halles avec cela?

Nooooon… Un petit brin d’histoire?

Cela va prendre la place d’un vaste stationnement. Un terrain jadis traversé par la rivière Saint-Pierre et le canal qui alimentait le moulin des Sulpiciens, au nord-est de l’intersection des rues Saint-Paul et Saint-Henri. Le Collège de Montréal (Petit Séminaire), qui y fut construit en 1806, a fermé ses portes en 1861. Les bâtiments qui se trouvaient à cet endroit ont été rasés en 1974 et 1975.

La disparition du stationnement permettra d’éliminer un vaste îlot de chaleur et de densifier le Faubourg des Récollets, souligne le directeur de l’aménagement urbain et des services aux entreprises de l’arrondissement de Ville-Marie. Mais là ne se limitera pas la contribution du 21ème arrondissement. …Oh! J’y pense, densifier, comme on veut le faire, ce n’est pas … créer des îlots de chaleur? … Peu de place au commerce dans cet environnement, c’est à l’européenne, cela?

….On va y ajouter un espace piétonnier. Pour aller faire son marché? Où? Sur la rue Sainte-Catherine? Se rendre jusque là à pieds ? Ou bien, pour aller prendre le métro? Vous voyez le paysage qui sera créé!!??




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CHAPITRE IX

TOUT EN SE TOURNANT VERS L’AVENIR


La lettre qui suit a été publiée dans la Presse après la fermeture d’une section du pont Mercier à la circulation, ce qui avait entraîné d’énormes bouchons de circulation. À la lecture de cette lettre, on ne peut que constater que ce qui nous manque au Québec, ce que le peuple québécois n’a pas encore acquis, c’est la sagesse.

L’EXEMPLE CHINOIS…

Lettre d’une résidente de Laval, publiée le samedi 18 juin 2011

Je reviens d’un voyage de 21 jours en Chine, où les infrastructures routières se développent à un rythme incroyablement rapide et efficace. Il a fallu six jours avant que je voie un cône orange et pourtant, les autoroutes, les ponts et les tunnels sont partout. Vous me direz que les Chinois ne possèdent pas tous une auto, mais dans une ville qui compte 33 millions d’habitants, comme Chongking, peu importe que seulement 10% de la population circule en voiture, c’est quand même un parc automobile plus grand que celui de la région de Montréal. Et pourtant, ça roule !

Les Chinois n’attendent pas que le problème se pose avant de le résoudre : ils prévoient. En regardant les autoroutes à plusieurs étages qui sillonnent la ville de Shanghai, c’est à couper le souffle. Ils ont aussi un train qui relie le centre-ville à l’aéroport en sept minutes et dont la vitesse atteint 430 km/h. Leurs métros sont propres; aucun graffiti sur les murs ou de déchets sur les planchers.
Merci, Christine.

En Chine, au lieu de fermer le pont Mercier comme on l’a fait, on aurait d’abord étudié la question et établi des plans, de façon à exécuter le travail le plus rapidement possible et faire en sorte que le pont soit fermé le moins longtemps possible.

On avait pourtant dit qu’il n’y avait aucun risque que le pont Mercier s’écroule demain matin, alors pourquoi avoir transféré ce risque sur les autres ponts? Ces camions lourds qui demeurent en quasi stationnement


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durant de longues périodes de temps ajoutent encore à l’usure prématurée de ces structures. Sans compter les torts causés à l’économie que cela entraîne.

C’est cette sagesse qui manque à nos élus, à tous ces groupes qui exigent que le gouvernement d’Ottawa établisse des plans de construction d’un nouveau pont pour remplacer le pont Champlain le plus tôt possible. Cela sans avoir jeté un regard sur tous ces projets utopiques proposés par le maire Tremblay. Sans se demander s’il est sage de laisser réaliser tous ces projets, dans les circonstances actuelles, sans connaître les besoins futurs et sans prendre en considération que Montréal est situé sur une île.

Oh! Il y a plein d’autres choses qu’on pourrait ajouter à cette lettre, car on a de belles visions de développement, mais on les réalise sans prendre le temps d’abord d’étudier ce qu’ils peuvent ajouter à l’économie de la métropole. On y va selon ses désirs, sans voir ce que ça va donner dans le futur. On bâtit comme on le ferait de châteaux de cartes, ….mais voilà que tout commence à s’écrouler. La Chine devrait devenir une source d’inspirations pour nous, mais ça n’intéresse guère nos élus.

Dans les villes de Pékin et de Shanghai, l’aménagement pour la tenue des jeux olympiques et l’Exposition universelle, a été fait de sorte que ni les habitants, ni les touristes ne soient victimes de bouchons de circulation. Qu’attendons-nous pour inviter les Chinois à venir nous construire des nouveaux ponts et créer de nouvelles voies de communications, visant à remédier à la situation actuelle? Nos gouvernements ont toutes les difficultés à s’entendre entre eux. Eux pourraient leur donner de précieux conseils.

L’EXEMPLE CHINOIS

Le rail pour relancer l’économie.

En ce qui regarde cette crise monétaire qui perdure encore quelque peu, on a cherché à trouver toutes sortes de solutions. On voulait que l’argent soit mis immédiatement de l’avant pour relancer l’économie. Ce n’était pas en allant du côté où les plombs ont sauté, là où tout a déraillé, qu’on pouvait y arriver. On n’a fait que  remplacer les plombs sans avoir réparé le mal.

On aurait dû aller plutôt vers le côté le moins affecté par la crise,


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moins sujet à l’être, mais vers où l’avenir ouvre ses portes, le chemin de fer. On y a pensé en Chine (Bombardier aussi), mais chez-nous on a cherché à trouver des solutions partout ailleurs, sauf de ce côté. S’est-on demandé pourquoi? Ça prendrait des subventions du fédéral et on ne veut pas en demander. Le rail, ça ne comprend pas que les trains de banlieue. Le rail est aussi un moyen pour relier les grandes villes entre elles, par un TGV ou autres, et un moyen de servir au transport des marchandises (les trains routiers à mettre sur rails).

Pour les déplacements des touristes, sur de longues distances, le train est plus confortable que les autobus. Pour relier les régions éloignées aux grands centres, le rail coûte moins cher d’entretien que les routes et il est plus sûr en hiver. Le rail peut servir comme moyen principal de déplacements et de communications d’un bout à l’autre du continent, d’un océan à l’autre et il est le moyen le plus sûr de traverser les siècles à venir.

Pour la métropole, la relance de l’économie aurait dû passer par le retour du tramway, comme moyen principal de transport reliant les divers arrondissements de la ville, par le retour du rail pour amener les marchandises, jusqu’aux portes d’entrepôts situés sur l’île, tout comme ce l’était au temps jadis. Dans le but de faire disparaître de la vue ces camions qui se retrouvent au milieu de longues files d’automobiles, sur les ponts et sur les accès de l’île ou du centre-ville.

On cherche d’autres raisons pour ramener le chemin de fer? On pourrait se souvenir de ces chinois qui sont venus nous aider dans le passé? Qu’on avait fait venir pour installer des rails, le long de ces voies qui vont d’un océan à l’autre? Pourquoi ne laisserait-on pas la Chine venir nous aider à installer de nouvelles voies ferrées? Ouf! Il faut oublier cela !! …Sans la présence des centrales syndicales FTQ et CSN, et de leurs gros bras, rien ne peut aller de l’avant.

En voyant à la télévision cette image d’un train immobilisé dans la neige, en Chine, au cours d’un hiver passé, cela m’avait fait penser que cela arrivait aussi au Québec, .dans les temps anciens. Avec, entre autres, les petits trains du Québec Central. C’est là une situation qu’on pourrait revivre dans l’avenir. … Non, il ne faut surtout pas en rire.

On a toujours sur le cœur, en certains milieux, le souvenir de la fermeture du Locoshop, cet établissement qui servait à l’entretien des anciennes locomotives du Canadien Pacifique. C’est pourquoi on veut voir


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le moins de locomotives possible circuler sur l’île. On oublie le fait que ce sont des milliers d’emplois qui ne se créent plus. On s’en fout.

Les chefs des grandes centrales syndicales sont principalement responsables de cela. Je le mentionne pour mes petits-enfants, car cela fait partie de l’environnement. … de leur avenir et de celui de tous ces étudiants qui ont marché dans les rues; au cours du printemps érable. Ils l’ont fait avec l’appui de qui? … Vous n’êtes pas sans avoir vu tout cela, n’est-ce pas les déesses? Ni sans avoir vu toute la pollution dans l’air que cela a causé…. C’est incroyable qu’on n’ait pas pensé à la pollution de l’air et au bruit.

UNE VISION DU FUTUR?

Alors qu’en Chine, on cherche à nous imiter (nous et les États voisins), pourquoi nous, de notre côté, ne chercherions pas à imiter ce qui se fait en Chine?......À Shanghai, il y a là dix fois la population de notre métropole. Là-bas, il y a partout une multiplicité de petits commerces qui permettent aux gens de se procurer ce dont ils ont besoin à proximité de chez eux.… Et d’avoir cela aussi à proximité de leur lieu de travail, dans tous les secteurs de la ville. …. ….

Bien sûr, on ne pouvait faire autrement, la majorité des gens n’ayant d’autres moyens de se déplacer que les transports publics, la bicyclette, ou la marche à pied. C’est ce qui fait toute la différence concernant la répartition de la population dans la mégapole chinoise, comparée à celle de notre métropole où l’automobile est roi et maître. C’est cette autre vision qu’il faudrait adopter chez-nous. .

Nous voulons prolonger nos lignes de métro?….Les lignes de métro sont nombreuses à Shanghai….mais il y a plein d’installations et plein d’activités autour de chacune d’elles et là-bas on a nul besoin d’installer des zones de stationnement réservé autour des stations, comme on le fait chez-nous.. C’est d’une inconscience incroyable.

Pendant qu’on cherche à faciliter les déplacements des gens des banlieues extérieures venant travailler en ville, ce sont les déplacements des gens demeurant dans l’île qui sont ignorés. Les développements résidentiels qui se multiplient, même dans un centre-ville déjà trop engorgé, ne font que multiplier le nombre de véhicules mis en circulation dans l’île. N’y a-t-il pas là un non sens inexplicable?



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On a mis en marche les projets de prolongement de lignes de métro, autant à Laval que sur la rive sud. Dans la métropole? Cela demeure encore lettre morte. On préfère aller densifier autour des gares dans les villes de banlieue, permettant à plus de banlieusards de venir travailler au centre-ville. …On en fait autant sur l’île, autour des nouvelles gares installées pour le train venant de Mascouche. … Alors qu’autour des plus anciennes stations de métro, c’est trois fois rien. Et rien en prévision… .. Y a-t-il un maire en tête de la ville?

Ce sont les maisons d’affaires, d’un côté et de l’autre du fleuve, qui souffrent particulièrement de tous ces engorgements sur les ponts et cela ne peut contribuer qu’à tuer l’économie de la métropole. Ce qu’il faudrait c’est étendre les dimensions de la métropole au-delà des rives du Saint-Laurent. Des deux côtés. … Afin de pouvoir changer les choses.

Le maire Tremblay n’a jamais pensé à une métropole agrandie, pour aller loger quelques tours ailleurs, en face, de l’autre côté de l’île? Imaginez la vue qu’on aurait de là, de la montagne en face et des tours s’étalant en bas de la montagne? C’est lui qui canalisait la densification de la population vers l’île, sous prétexte de ne pas augmenter l’étalement urbain dans les banlieues extérieures.

En joignant l’île Jésus à Montréal, on augmenterait les chances d’avoir plus de Walmarts dans la ville, celle de Montréal.?….En y ajoutant aussi des parcs, des belvédères, des pistes cyclables, des ascenseurs et des escaliers à flanc de falaise. Bon pour les enfants, pour s’amuser, faire de l’exercice. Et le retour du tramway pour relier les installations olympiques et le jardin botanique à la montagne.

Tiens! Question de rire un peu, un de nos élus a accusé le MTQ (ministère du Transport) d’être dirigé par des « attardés sociaux ». Ne dit-on pas que celui qui le dit est celui qui l’est?.....Quand c’est écrit dans un de nos grands journaux, qu’en penser?

UN MOYEN DE CHANGER LES CHOSES?

Ne fallait-il pas que tout soit mis en place, sur notre planète, avant et afin de permettre aux premiers êtres humains qui y ont pris vie, d’assurer leur survie? Je me dis que tous les coins de la planète n’étaient pas propices à cela en même temps, en pensant aux dinosaures et autres animaux semblables qui n’ont existé que durant une certaine période de temps et cela des millions d’années auparavant.


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Alors, ce n’est que le hasard qui a fait en sorte que les peuples asiatiques se retrouvent dans cette partie de la planète qu’on appelle « Extrême Orient ». Ces peuples seraient parmi les premières nations à exister sur notre planète. Ils ont donc accumulé plus d’expérience de la vie que ces autres peuples qui vivaient de ce côté-ci de la planète, lors de la découverte de l’Amérique.

La ville de Montréal loge une population de près de 1.7 millions d’habitants. Cette population est répartie sur 363.52 Km carrés, soit 4665 hab/km carré, selon Wikipedia. À Shanghai, où a eu lieu une exposition universelle, une population de près de 17 millions d’habitants loge sur 6340 km carré, soit environ 3619 hab/km carré.

Où se situe l’erreur?...

Dans plusieurs arrondissements de la métropole, il y a absence de ces grands établissements commerciaux, ces grandes surfaces qu’on a préféré voir aller s’installer dans les banlieues extérieures de l’île. C’est aussi dans les banlieues extérieures que sont installés les grands centres de distribution. On en a laissé peu sur l’île, jugeant qu’ils occupaient trop d’espace. Question de facilités de transport ou question de facilités de distribution? Comment alors arriver à désengorger les ponts et le tunnel?
 
L’EXEMPLE CHINOIS…

Au cours de la dernière décennie, on n’a cherché qu’à densifier la population résidente sur l’île, cela jusque dans le centre-ville où sont regroupés l’ensemble les grands hôtels logeant touristes et visiteurs.

Une île, c’est une île, et on ne peut rien y changer. Cette île, on ne peut l’agrandir sans rétrécir le chenal du fleuve, ce qui ne serait pas à suggérer. Il y a des ponts et un tunnel qu’il faut traverser pour y entrer et en sortir. Nos dirigeants semblent tout simplement avoir ignoré cela.

Alors qu’à Toronto, lors de la dernière crise on a mis en marche des projets à réaliser autour de toutes les stations de métro, à Montréal, rien n’a été fait, si ce n’est ce projet autour de la station de métro Saint-Laurent, un projet confié à une société, la SDA, qui n’avait guère fait ses preuves dans le domaine. « Ce projet a d’ailleurs suscité de nombreuses protestations et des commentaires défavorables de la part des résidents du quartier, mais on s’en foutait bien à l’hôtel de ville.



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Voyons ce que signifient ces lettres...TOD. « transit oriented development » Ce serait « un développement axé sur le transport en commun. Une approche américaine (c’est cela qui faisait bobo?) qui prône  un développement intégré de haute densité, mêlant résidences et commerces, articulé autour d’une infrastructure de transport en commun, par exemple, le métro. … » » Quelque chose comme ce qui existe à la station de métro Atwater (avec un établissement Target, en prime?). Mais pas autour des stations Viau, Préfontaine, Joliette ou Papineau.

« On aurait pu croire qu’après les élections municipales de 2009, alors que des candidats importants avaient été battus, les choses auraient pu commencer à changer, mais on a plutôt accordé des récompenses à certains d’entre eux, en leur offrant un emploi avec plus haut salaire ».

Au lieu de continuer comme avant, il aurait valu la peine d’inviter nos urbanistes, à aller parcourir ce vaste territoire compris entre le Boulevard Saint-Laurent, l’autoroute métropolitaine et la rue Viau, afin d’y dénombrer le nombre d’établissements commerciaux, petits et grands, demeurant au service des nombreux résidents de ce secteur de la ville.

Où peut-on trouver des établissements capables d’accueillir les visiteurs et les nombreux amateurs venant de l’extérieur assister à des matchs sportifs ou à des spectacles, de les loger, de les nourrir, de leur offrir des divertissements durant leur séjour? Où peut-on trouver des magasins de souvenirs comme il en existe des dizaines au centre-ville? Pour une population plus élevée que celle de Longueuil? On serait dans une autre ville, non celle de Montréal? Il existerait une ligne, au centre de l’île, à la rue Saint-Laurent, divisant la ville en deux secteurs distincts?

N’est-ce pas que vous êtes d’accord avec cela, les déesses ? Vous avez pu voir ces gens venus assister au concert de U2 sur le terrain de l’Hippodrome En deux jours, vendredi et samedi, un 8 et un 9 juillet, il y a eu 20,000 personnes venant de l’extérieur du Québec et 40,000 touristes au sens où l’entend Tourisme Québec. Combien de gens de la RIVE-SUD et des Laurentides ? Beaucoup.

Le vendredi, il y eut un orage à la fin du spectacle et ce fut la cohue. Il a fallu une heure pour franchir trois stations, Tout s’est mieux déroulé le samedi, car les gens s’étaient rendus plus tôt pour éviter les lenteurs du transport en commun de la veille…. (Ce sont là des lenteurs qui se multiplient tous les jours de la semaine .pour les travailleurs) … C’est là qu’on a pu réaliser où se situe la principale faille en ce qui concerne le


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développement de notre métropole. Et 160,000 sourires pour U2. Leur machine était mieux huilée que celle de Montréal. Ce décor de science-fiction n’est pas à l’égal de celui qui existe sur nos ponts.

Après le départ d’U2, les estrades furent enlevées et le site fera face à un autre projet immobilier. Mais….des bureaux, des hôtels, des restos, des parcs, des aires de jeux, des commerces et des jardins communautaires, éléments absolument nécessaires à la vie de nos quartiers…pour diminuer les coups de chaleur….??? Cela occupe trop d’espace et n’apporte pas assez d’oseille dans les coffres de la ville !!

Et vogue la galère…Comment comprendre ces inégalités importantes entre des arrondissements qui font tous partie de la même métropole? Est-ce qu’un mauvais sort a été jeté sur nos arrondissements?
Parce que cela attirait trop d’étrangers dans nos rues?

Non, ce n’est pas ça …L’EXEMPLE CHINOIS…..

Une île….Tourisme, hôtels, restaurants, salles de spectacles, centres sportifs, loisirs, cinémas, théâtres, ambassades, maisons d’éducation, résidences pour étudiants, hôpitaux et résidences pour infirmières, visiteurs et malades en sursis, parcs et promenades, grands établissements commerciaux, bureaux de finance, parcs pour la pratique de sports extérieurs, tennis, baseball, soccer et autres. … Il commence à y en avoir assez n’est-ce pas ?

Voilà qu’on s’est soudainement aperçu qu’il y avait un manque de résidents, au centre-ville.  Alors, on a pensé à en ajouter, à multiplier les condos pour loger plus de monde, sans penser au grand nombre de nouveaux résidents qui s’ajoutaient dans les autres arrondissements et dans les banlieues extérieures, dans le but de venir y travailler

Malgré l’adoption récente du plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) force est de constater que le Grand Montréal n’existe que sur papier. L’île a besoin de sa région pour devenir une grande métropole, car il n’y a plus de ces champs, de ces cours d’eau, de ces milieux de vie qui la parsemaient, aux temps jadis. Si on veut vivre avec la nature, il faut apprendre à vivre plus près les uns des autres.

Le commerce fait partie intégrante de la vie de quartier. Il faut prendre le temps d’imaginer la Métropole qu’on veut avoir, pour mieux en vendre le rêve. Si la banlieue réussit à maintenir un niveau de vie


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comparable au reste du Québec, pouvait-on lire dans une chronique de journal, ce n’est pas à cause de sa vigueur économique, mais à cause de la ville centre et des emplois qui s’y trouvent … » » où? Au centre-ville?

Dans les grands bureaux, un grand nombre des emplois sont occupés par des femmes, permettant d’apporter deux revenus à la maison pour ces familles de banlieue. Il y a là dans ces grands bureaux des emplois de qualité des emplois qu’on retrouve en moins grand nombre dans les établissements de commerce de détail. Mais ça ne veut pas dire qu’il ne se trouve pas d’emplois de qualité dans ces derniers établissements. C’est pour cette raison qu’on cherche à moins les multiplier en dehors des artères commerciales?

Forcer les grandes chaînes comme Métro, IGA ou Loblaws, à payer les mêmes salaires partout dans la province, comme l’exigent les grandes centrales syndicales, c’est tout simplement contribuer à priver les gens moins riches, les pauvres, vivant dans les régions aussi bien que ceux vivant dans la ville, d’acheter des produits nécessaires à leur santé (fruits et légumes, en particulier), parce qu’à des prix devenus trop élevés…. 

C’est aussi, en quelque sorte, obliger ces groupes de grandes chaînes commerciales à chercher à obtenir à moindre prix les produits qu’ils achètent de nos cultivateurs. Cela afin de pouvoir offrir ces produits, dans leurs commerces, à des prix concurrentiels et abordables, pour tous.

  Pourtant, quand un employeur engage un travailleur, il n’a pas à tenir compte du fait qu’il vive seul, en chambre, dans un logement, qu’il a une famille, qu’il lui faut tant pour vivre, etc. C’est un travail à faire que l’employeur offre à cet employé et un salaire pour exécuter ce travail. Libre à lui d’accepter ou de refuser …..C’est en quelque sorte, un contrat que l’employé signe avec l’employeur… » » Pas avec les syndicats. .

Pour l’employeur, il y va de la rentabilité de son établissement et du moyen d’offrir ses produits au meilleur prix. Les clientèles ne se comparent pas d’un endroit à l’autre, d’une ville à l’autre. Chez WalMart on l’a compris depuis longtemps. C’est ainsi que les consommateurs peuvent bénéficier de petits prix et c’est ce qui a fait le succès de cette entreprise. ……. Du travail pour vous, les déesses !!

LE CHOIX DE S’ADAPTER À CES VISIONS….à courte vue?

Je ne sache pas, qu’après la conquête du Canada, du moins rien ne


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prouve le contraire, les anglais aient empêché les français ou des gens d’autres pays d’Europe que la France, de venir s’installer au Canada. C’était un pays vaste et ouvert à tous. Ils n’ont jamais non plus défendu aux nôtres de se multiplier en ayant beaucoup d’enfants. D’ailleurs notre Église catholique, encourageait les nôtres à le faire…C’est elle qui régissait nos vies, jusque dans les officines du gouvernement.

Alors, d’où vient l’idée que les anglophones n’auraient pas le même droit de vivre, cela au même titre que les francophones, dans ces arrondissements situés dans l’est de la ville, des arrondissements qui font partie de la ville tout aussi bien que ceux situés plus à l’ouest? ???

N’aurait-on jamais réalisé, qu’en concentrant le travail dans les grands bureaux du centre-ville, là où les communications se font en bonne partie en anglais, que les risques d’anglicisation deviennent plus élevés? Devoir parler anglais durant le jour n’empêche pas de le faire en soirée. Même à la maison, et de le faire avec les enfants, en écoutant des émissions sur les canaux américains ou en écoutant des chansons en anglais interprétées, par exemple, par Céline Dion?

Aurait-on oublié les Acadiens? Vivaient-ils sur le territoire du Québec lorsqu’on les a déportés? En mettant les pieds sur notre continent, Christophe Colomb ne croyait-il pas les mettre en Inde? Enfin, le reste du Canada ne demeure-t-il pas toujours ouvert à ceux qui veulent quitter notre province? C’est pourtant là une chose qu’on ne devrait pas ignorer. Combien de gens se rendent dans les maritimes ou sur les plages américaines durant les vacances d’été? Combien d’emplois perdus depuis le départ des Expos? Des dizaines de milliers.

Le développement durable ne peut se faire en s’isolant.

La crise monétaire a frappé l’Ontario plus durement que le Québec, cela à cause des problèmes de l’industrie automobile. Il était donc possible de croire que cette province mettrait plus de temps à s’en remettre que notre province?

Quand aux provinces maritimes, elles ne sont pas, à ce que je sache, classées comme de grandes ennemies du Québec. Alors, pourquoi vouloir les isoler du reste du pays? Les marées se font sentir jusqu’à Québec, nous rappelant ces liens qu’on aura toujours avec la mer. Au lieu de songer encore à se séparer du ROC (reste du Canada), ne serait-il pas préférable de resserrer ces liens qu’on a avec les provinces


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maritimes en formant une union économique avec elles? …. Y compris Terre-Neuve?….. Et se servir de ces liens pour renforcer notre présence face à l’Ontario et aux provinces de l’ouest?

Créer des liens qui pourraient constituer une source de développement pour notre province, un développement qui profiterait aussi aux provinces maritimes. Cela en tenant compte de la présence de notre voie maritime qui se rend jusqu’aux grands lacs et sur laquelle peuvent circuler de grands bateaux venant de pays étrangers. En pensant aussi aux liens qui peuvent être créés par le rail, entre les provinces, de l’Atlantique au Pacifique.

« Si je tiens à mentionner cela, c’est pour nos petits-enfants, parce que ça concerne leur avenir. Et celui de tous nos jeunes. Le chemin de fer est la voie de l’avenir, mais il ne faut pas oublier notre fleuve Saint- Laurent que l’on dit le corridor de l’avenir. Et il y a d’autres corridors que l’on pourrait créer par des liens avec la mer ».

AVEC DES REGARDS NOUVEAUX SUR L’AVENIR.

Ce qui suit était mentionné dans un encart distribué avec le journal, il y a déjà un certain temps.

Corridor de commerce Saint-Laurent-Grands Lacs. ….Alliance verte, voie du développement
Emplois de qualité, incluant marins, matelots, cuistots et autres, pour des carrières palpitantes
Mode de transport écologique pour la Romaine.
Le Saint-Laurent, le Corridor de l’avenir, indique clairement que cet important volet économique demeure indissolublement lié à notre futur alors que les navires s’avèrent un complément sous-utilisé aux transports terrestres.….
L’autoroute bleue, une option durable et complémentaire, avec ce qui suit, un plan où Jean Charest a joué sa carte maîtresse.

PLAN NORD

Avec son plan Nord, Québec cherchera surtout à créer un environnement favorable au développement économique, de Sept-îles à Salluit. Charest avait annoncé le développement tous azimuts des deux tiers des territoires situé au nord du 49e parallèle, grâce à des dizaines de milliards d’investissements


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publics et privés au cours des 25 prochaines années. Il donnera une facture solennelle à l’événement et présentera son Plan Nord comme le plus ambitieux projet de l’histoire du Québec

Des investissements par milliards de dollars  pour des gisements qui se comptent en milliards de tonnes….Le Nord québécois a rarement compté autant de projets miniers. Chinois et Indiens, pourrait-on ajouter aussi japonais, ont retrouvé leur appétit pour le fer et planchent sur des exploitations encore plus vastes que toute la production canadienne actuelle. La circulation sera dense sur la route du fer?
…... Cela ne se verrait que du côté québécois où on prévoit construire de nouvelles voies ferroviaires reliant Schefferville à Sept-îles?

Sitôt ce projet de développement annoncé, voilà que des chefs Innus ont déjà dit qu’ils étaient prêts à faire dérailler le Plan Nord s’ils jugeaient que Québec ne respectait pas leurs conditions. Le ton était déjà donné quand ils ont contesté la construction du méga-complexe hydroélectrique de 1500 MW de la Romaine….

Peut-on croire que les grandes compagnies, les consortiums qui participeront à ce développement Grand Nord n’auront aucun intérêt dans le développement du Labrador Terre-Neuvien? Il y a de l’effervescence sur cet autre versant des montagnes. Et il y a Goose Bay et la mer; le transport par navires, un lien qui coûterait moins cher aux compagnies. Terre-Neuve fait partie du même pays que le nôtre. La preuve en est Churchill Falls.

Il y a là-bas, au Japon ou en Chine et pensons aussi à Haîti, des villes entières à reconstruire, des usines à remettre en marche. Par manque d’espaces, on reconstruit aux mêmes endroits où les risques demeurent toujours présents ….Ce sont des pays surpeuplés, alors que nous avons de vastes espaces encore peu peuplés et ces gens vivent sur la même planète que nous.

La télévision ne nous a-t-elle pas montré ces vastes étendues de territoires détruits par des tsunamis, des pluies torrentielles (de vrais déluges et non imaginaires), des glissements de terrain et autres caprices de la nature, dont les tremblements de terre?
…. » » Ces pays ont une main d’œuvre formée pour exploiter les ressources minières; nous manquons de cette main d’œuvre nécessaire pour la mise en marche de ces exploitations.



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Nous avons besoin de financement, non seulement pour lancer ces
projets, mais aussi pour installer de nouveaux moyens de transport servant à emmener le matériel nécessaire en vue de l’installation de bureaux, de logements pour les employés, de camps pour les ouvriers, de magasins et aussi pour le transport de tout le matériel nécessaire à l’exploitation minière. … La table est ouverte à tout. .... De nouvelles villes pourraient être créées, avec des gens pour les habiter et des usines à installer et à faire fonctionner…

Ces visions d’avenir intéressent aussi les Indiens et les Chinois qui pourraient y installer des villages bien à eux. Et même des villes. En nous payant des redevances, qui aideraient notre économie à se remettre en phase progrès. Possédons-nous les mêmes moyens qu’eux? En pensant à la main d’œuvre nécessaire? Non….Mais ils font partie du même univers que nous. … N’est-ce pas, les déesses?

Des villes, c’est bien dit, et pourquoi pas? Quand on jette un regard sur ce qui s’est passé au Japon, avec ce séisme destructeur où les pertes ont totalisé des milliards de dollars et en pensant que c’est à tous les ans que des séismes se produisent à un endroit ou à l’autre de cette partie de la planète qu’est l’Asie, sur des étendues beaucoup plus vaste que celle du Québec, alors ne pourrait-on pas songer à ce qui suit….? ?

Avoir des usines de transformation installées dans ce coin du Québec, par eux et pour eux, ce qui leur serait fort utile, ne serait-ce que pour avoir des matériaux en réserve pour ces cas de cataclysmes. Ces désastres détruisent aussi des usines et il faut du temps pour ensuite les remplacer. Ne serait-ce pas là un moyen de s’entraider entre pays? …Oh! C’est vrai, c’est moi qui pose la question. À cause de cela, ce serait peu important? Désolé, les déesses?

Sait-on que sur le territoire du Québec on dénombrerait plus de 400,000 lacs, dont des lacs qui portent des milliers de noms différents, certains d’entre eux très amusants et sur toutes les notes de musique. Do, ré, mi, fa, sol….En survolant cette vaste étendue connue sous le nom de Labrador, on peut en apercevoir un grand nombre et aussi de nombreuses rivières, coulant dans un sens ou dans l’autre.

J’ai eu l’occasion d’en apercevoir un peu du haut des airs, notamment dans un avion me ramenant de Goose Bay, un endroit où j’étais allé travailler, alors que le retour s’est fait via Moncton, au Nouveau-
Brunswick. De là, le voyage s’était continué ensuite par autobus, de nuit,


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jusqu’à Montréal, en passant par le Maine.
…Je me souviens qu’au lever du soleil, il avait dû pleuvoir plus tôt au cours de la nuit, la chaussée était encore humide et des milliers de gouttelettes étincelaient sur les feuilles des arbres des forêts que l’on traversait. C’était la vue d’un paysage féerique.

À Goose Bay et aussi à Labrador City et à Churchill Falls, deux autres endroits où je suis allé travailler, il y avait aussi des gens du Québec qui y travaillaient et on pouvait le faire en français, dans les bureaux. À l’époque, c’était plus facile d’avoir des travailleurs du Québec que de Terre-Neuve. À Goose Bay, il y un port de mer qui a servi à l’acheminement d’une grande partie de l’équipement et des matériaux nécessaires au développement du haut Churchill. Ce port de mer sert aussi aux besoins en approvisionnement de l’aéroport de Goose Bay

Oh! Bien sûr, ce n’est que pour un futur lointain, mais si lointain que ça? 400,000 lacs, c’est beaucoup d’eau, mais pas autant que celle qui coule dans notre fleuve géant et celle de l’océan dans lequel il se jette. Et il y a ces grandes rivières, sur lesquelles on a construit des barrages hydro-électriques et d’autres rivières où on envisage d’en construire. .

Peut-on croire que ces projets divisent des provinces qui font pourtant partie du même pays? Des provinces où on ne parle pas la même langue (langue parlée ou langue de bois), ce qui fait qu’elles ne peuvent s’entendre entre elles, pour le transport et l’acheminement de l’électricité vers des destinations du même pays. L’eau nécessaire à cette production ne peut être emmagasinée Elle retourne à la mer.

Pendant que l’économie reprenait peu à peu de la force et que tout semblait revenir comme avant la crise, ce qui concerne l’environnement est retombé en phase secondaire de nos préoccupations. C’est ainsi qu’on retourne tranquillement à ce qui faisait partie de notre existence il y a 50 ou 100 ans, oubliant qu’au tournant du siècle, on est passé à une autre ère, celle de l’Asie.

LE MEILLEUR MOYEN D’OBTENIR DES SUBVENTIONS N’EST-IL PAS D’ABORD D’EN DEMANDER ?

Le Québec en a-t-il demandé pour le développement du haut Churchill ? Non, il a procédé seul. Et c’est le Québec, par l’entremise d’Hydro-Québec, qui en retire le plus gros des revenus. Terre-Neuve n’en retire que des miettes.


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Pour le développement de la Romaine, Québec n’a pas demandé de subventions à Ottawa, mais il en retirera aussi tous les revenus. Le coût de ces travaux va être beaucoup plus élevé que le haut Churchill et les profits seront en conséquence moins élevés. Ces coûts seront toutefois compensés par le bas coût de l’électricité produit par les autres installations. Ce qui permettra de maintenir les prix chargés aux consommateurs à des taux quand même assez bas.

Ce ne sera pas le cas en ce qui concerne le développement du bas Churchill. Les profits tirés du haut Churchill, par Terre-Neuve, compenseront peu pour ceux tirés du bas Churchill, à cause des coûts plus élevés du transport de l’électricité.

Une petite question : Est-ce que le Québec pourrait organiser des jeux olympiques sans l’apport de l’aide du Fédéral ? Est-ce que Québec pourrait le faire sans l’aide de la métropole ? Il n’y a pas que le hockey existant comme discipline, dans les jeux d’hiver. Et alors, le Québec ne serait-il pas placé dans la même situation que Terre-Neuve ? Placé devant des coûts trop élevés pour le faire sans l’aide du fédéral ?

Quelle place veut-on faire au sport amateur ? Peu importe qu’on ait les jeux d’hiver ou non, la métropole demeure la principale porte d’entrée du Québec. C’est là où logent les principaux organismes sportifs. Les athlètes venant de l’extérieur pour participer à des compétitions sportives, iront-ils toujours loger principalement au centre-ville, comme cela se fait encore maintenant? Est-ce qu’on aurait envoyé, lors de la tenue de nos jeux olympiques, les athlètes qui y ont participé, loger au centre-ville? Se déplacer de là pour les compétitions ?

Oh ! Voilà quelque temps les journaux ont annoncé une bonne nouvelle. Place Bell, enfin ! Titrait-on dans le journal. …. C’est à Laval. Il y aura une patinoire entourée de 10 000 sièges, une patinoire olympique ceinturée par 2500 places et une autre patinoire entourée de 500 sièges. Sur une glace aux dimensions olympiques? On pourra y faire de l’entraînement pour le patin de vitesse, courte piste? C’est là qu’il y avait une crainte pour l’aréna Maurice Richard. C’est à faire pleurer ceux qui aimaient les Expos. …Ils ne sont plus là. .Qu’a-t-on prévu du côté de l’aréna Maurice Richard?

Ottawa avait promis une subvention pour ce complexe sportif, à Laval, mais à Québec on a protesté. Pourquoi? Le gouvernement central n’avait-il pas refusé d’accorder une subvention pour la construction du


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nouvel amphithéâtre devant servir au hockey et où on veut avoir le retour d’une équipe de la ligue Nationale? Alors, peiné pour Laval.

À Laval, on a déjà songé à ajouter 8000 unités de logement autour de la sortie du nouveau pont de l’autoroute 25, sur l’île Jésus. Mais là, on le fera en y ajoutant aussi des établissements commerciaux et des services, tout comme on songe à le faire autour du nouveau centre Bell. Ce qu’on n’a jamais cherché à faire autour du site olympique ou de l’aréna Maurice Richard. Voilà la différence

On ne voulait pas voir ces quartiers, de part et d’autre, du site olympique et du Jardin botanique s’embourgeoiser. Plus facile ensuite de faire des promesses de subventions pour la construction de logements sociaux et de logements pour personnes âgées.

Oh ! Peut-on croire que c’est sur le site Angus qu’on a regroupé le plus de logements sociaux sur l’île ? Le plus de coopératives de logement et d’établissements pour personnes âgées ? Cela permettait de créer plus d’emplois…..dans le domaine de la construction résidentielle..

POUR SAUVER LA MÉTROPOLE.

C’est à elle qu’il faut d’abord penser et aussi au quartier Maisonneuve, un quartier oublié. La métropole a été oubliée au cours des dernières élections, autant provinciales que fédérales. Il faudrait peut-être penser « grande métropole », car il y a aussi plein de problèmes à Laval. C’est vers cette dernière que les attaques se sont principalement multipliées et ont été des plus virulentes.

Pour les usagers qui ont à traverser l’île de Montréal, dans une direction; ou dans l’autre, c’est un vrai puzzle. Tous les trains de banlieue ne sont destinés qu’au transport des usagers allant travailler au centre-ville. Qu’y a-t-il d’autre? Des services d’autobus. Ou le métro pour ceux qui demeurent le long des lignes installées dans la métropole. Tous les autres moyens de déplacement se butent à des engorgements qui ne feront que se multiplier. …Du nord au sud, il n’y a que le métro, comme lien de transport en commun et on veut l’étendre tant au nord qu’au sud. Rien d’autre. Sur l’île? Personne ne s’est attaqué à cette question.

Au train où on multiplie la construction de blocs de logement ou de condos, autour des nouvelles gares de trains de banlieue, cela dans le but de densifier la population sur l’île, c’est près de la moitié de la


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population de la métropole qui ne pourra compter sur des services de proximité. Une incongruité inconcevable.

Ce sont là des questions importantes qui n’ont jamais été débattues au cours des dernières campagnes électorales. La Coalition Avenir Québec ne s’est pas du tout intéressée à l’avenir de la métropole. Elle n’a même pas présenté de candidature valable dans la métropole.

On a joué l’avenir de la métropole au yoyo.

Depuis qu’il y a la présence du Bloc québécois à Ottawa, la métropole n’a fait que reculer; au lieu d’avancer. Cela a été particulièrement vrai au cours des derniers mois. C’est son économie qu’on a cherché à tuer au cours du printemps érable, avec l’aide des grandes centrales syndicales.

Le Bloc québécois est un parti qui s’est immiscé dans l’administration de notre métropole et qui est en grande partie responsable du recul de cette dernière face aux autres grandes villes du pays. Tout comme le parti Québécois, le Bloc est aussi lié aux centrales syndicales et à des partis municipaux, ce qui ne peut qu’entraîner d’autres liens nuisibles.

La métropole a été au centre de toutes ces marches de protestation contre l’augmentation des frais de scolarité auxquelles se sont ajoutées mille et une autres causes, cela avec la langue pendue, sans s’inquiéter de son avenir et de celui de ses enfants. Et aussi de l’avenir de la grande région métropolitaine, car celui des gens demeurant sur l’île est lié à celui de ceux habitant hors de l’île.

Au cours de la dernière campagne électorale, On a bien parlé de santé, de l’éducation, de culture, de transport en commun, mais très peu de sports et loisirs et, de façon générale, sans porter une attention particulière aux besoins de la métropole.

Au lieu de continuer à parler souveraineté, de vouloir créer un Québec Indépendant, ne vaudrait-il pas mieux penser à former une union commerciale avec Terre-Neuve et les provinces maritimes? Cela pour un essor qui serait avantageux autant pour les uns que pour les autres?
La division ne mène qu’au recul pour tout l’est du pays.

Le NPD songerait à créer éventuellement un parti québécois ? Le NPD n’a apporté que division au Québec. Tout comme le Bloc québécois.


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Pour ou contre, c’est là la question.

D’abord un petit historique

L’Union Nationale est un parti qui a émergé au Québec pendant la grande dépression des années 1930. Il a été constitué par l’union du parti Conservateur et de l’Action libérale nationale, un nouveau parti dissident du parti libéral provincial. Le but était de défaire un parti qui avait été au pouvoir depuis 1897.

L’Union nationale a vraiment pris forme à l’approche des élections de 1936 que Duplessis a remportées en défaisant le parti Libéral. Malgré sa nature nationaliste, l’union nationale est demeurée un parti fédéraliste. Le parti a toutefois subi la défaite en 1960 aux mains du parti Libéral, le « grand chef » n’étant plus là pour mobiliser les troupes nationalistes, et ce fut le début de ce qu’on a appelé la révolution tranquille. Mais il était resté un important vecteur de conservateurs et d’antinationalistes pour permettre au parti de l’union nationale de reprendre le pouvoir en 1966.

       C’est la perte du vote nationaliste au profit du parti Québécois, un parti créé en 1968, qui contribuera à la baisse de popularité de l’Union nationale et le parti a subi la défaite aux élections de 1970.  Ce dernier a bien essayé de se remettre en selle par la suite, mais ce fut peine perdue et il n’est plus reconnu comme parti maintenant.  Si tout va mal présentement au Québec, est-ce que ce ne serait pas dû à l’usure de nos deux grands partis?

Alors, tout comme ce fut le cas en 1935, ne pourrait-on croire que le Québec est mûr pour l’émergence d’un nouveau parti? Un parti capable de changer les choses, capable de dire qu’on n’a pas besoin de la présence du Bloc québécois à Ottawa pour veiller aux intérêts du Québec? Oh! Pardon, il y a maintenant le NPD, mais que peut faire ce dernier parti pour la métropole? Rien de plus que le Bloc.

La métropole n’est-elle pas la courroie d’entraînement du Québec? Elle a besoin de ce nouveau parti pour la prendre en mains et en faire une grande métropole. Une métropole qui brillera à l’intérieur d’un grand pays, le Canada, et au-delà de ces côtes qui bordent l’océan.

Au cours des dernières élections fédérales (2015) Le Bloc a repris un peu de souffle, la présence d’élus du NPD a diminué fortement, celle d’élus du parti Conservateur augmenté. Alors ?


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CHAPITRE VIII

UN PETIT TOUR VERS UN QUARTIER OUBLIÉ.


Ce qui suit fait partie d’une HISTOIRE de FAMILLE publiée dans nos journaux, une semaine après les inondations désastreuses qui ont frappé la ville de New-York, fin octobre 2012.

MAISONNEUVE

Pierre Maisonneuve est l’ancêtre de la majorité des Maisonneuve en Amérique du Nord. Le vrai fondateur de la ville serait Paul de Chomedey, selon ce qui suit.

Un héros très discret
Paul de Chomedey, Sieur de Maisonneuve, de la région de Troyes, est un officier chargé de fonder la colonie de Ville-Marie. Le lieu est dangereux : on dit les iroquois dangereux et hostiles.
« Pour beaucoup c’est une « folle entreprise »

LA FONDATION DE MONTRÉAL

1641 -  La Société Notre-Dame de Montréal pour la conversion des Sauvages de la Nouvelle-France s’organise dans le but de fonder une ville consacrée tant à l’évangélisation des autochtones qu’à la promotion de la foi catholique dans la colonie.

1642 - Le campement établi le 17 mai marque le début de l’occupation permanente sur le site actuel de la Pointe-à-Callières. En moins d’un an, Maisonneuve fait construire un fort, une chapelle, un hôpital et des habitations pour environ 70 personnes.

1642 - C’est à Maisonneuve qu’on doit la croix qui orne aujourd’hui le Mont-Royal, en réponse à une prière exaucée qui, selon la légende, sauva la jeune ville de l’inondation.

1644 - Les attaques iroquoises sont un danger très présent et quasi quotidien. On pensera même à abandonner la colonie tant le recrutement est difficile. Maisonneuve et une trentaine de colons auraient combattu plus de 100 Amérindiens (ceux qu’on appelait les Sauvages ou les


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Iroquois) sur le site actuel de Place d’Armes.

LES LIEUX D’ORIGINE

La Pointe-à-Callière est formée à l’époque par la petite rivière Saint-Pierre qui vient se jeter dans le fleuve. Elle est aujourd’hui enfouie sous la rue de la Place d’Youville. …

Quand Maisonneuve rêvait de devenir la cité idéale.

En ce qui concerne ce quartier qui porte le nom de Maisonneuve, disons que l’histoire est toute autre que celle de Rosemont. C’est la vision de grandeur des anciens maires et dirigeants de cette ancienne ville, les Morgan, Viau, Dufresne et autres, qui l’ont menée vers la faillite. Et c’est suite à cette faillite que l’ancienne ville est devenue un quartier de la métropole….

Un petit brin d’histoire :

Il y a peu de temps, le quartier Hochelaga-Maisonneuve a marqué le 125ème anniversaire de son existence. À l’époque, Maisonneuve n’était qu’une portion défavorisée de ce quartier. Mais, avant d’être annexée à la métropole, la cité Maisonneuve était devenue le cinquième centre industriel en importance du Canada. C’était il y a un peu plus de 100 ans, soit en 1910.

Parmi les projets envisagés alors, il y avait un vaste parc à l’endroit actuel du parc Maisonneuve. Et il y avait un jardin botanique. Ne parlons pas des autres projets, car ils sont tous morts avec celui d’organiser une exposition internationale, en 1917. Les idées de grandeur de ses dirigeants eurent alors raison d’une ville considérée comme la « Pittsburg du Canada – la ville américaine était alors un centre économique majeur ». ….Lourdement endettée, Maisonneuve sera forcée de se joindre à Montréal en 1918. Elle comptait alors un peu plus de 30,000 résidents. ….

En rappelant ces quelques souvenirs du passé, cela permettra d’expliquer quelque peu ce qui se passe dans la métropole, pour nos enfants et nos petits-enfants…
Le début de l’autre siècle, avait vu naître les installations de Canadian Vickers au bord de ce grand cours d’eau qu’est le fleuve.

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Cette compagnie a été un aéronef et une entreprise de construction navale importante. On y a construit des navires civils, des yachts de luxe et aussi des destroyers de guerre ….il ne faudrait pas oublier les deux guerres mondiales qui ont secoué la planète.
On construisait aussi des avions dans ces usines, mais en 1944 c’est Canadair qui a absorbé Canadian Vickers, et cette compagnie a choisi d’aller installer ses usines d’avions à Cartierville. Aujourd’hui, c’est Bombardier qui occupe ce domaine. On a aussi construit des tramways dans ces premières usines qui avaient pris le nom de Marine Industries. Après avoir connu diverses vies, cette dernière s’est finalement éteinte en 1988. Ce n’est pourtant pas si loin.
Il ne faudrait pas oublier qu’il y avait aussi de nombreuses autres usines qui ont procuré du travail à des milliers de gens, en créant une vie intense dans ces quartiers des raffineries, dont Saint-Lawrence Sugar, la Biscuiterie Viau, American Can avec son vaste bâtiment toujours là, des usines de chaussures, de textile, de tabac, des tanneries, des abattoirs, etc.
Tout a changé quand on a songé à construire une autoroute est-ouest sur cette artère connue sous le nom de rue Notre-dame. On a démoli 2000 logements et des bâtiments institutionnels dont l’ancien couvent d’Hochelaga à cette fin,....mais on attend toujours l’autoroute…..
De telles transformations, conjuguées au déplacement des capitaux et de la production vers Toronto (pourrait-on ajouter l’action syndicale) ont fait mal à la vie de quartier et à son économie. Plusieurs manufactures ont quitté, entraînant le départ de milliers de résidents.
Le commerce aurait d’u prendre la place de l’industrie à cette époque et c’est à cela qu’avait songé Jean Drapeau en installant là le site olympique, mais ce ne fut pas dans la mire de celui qui l’a suivi, le maire Jean Doré. Ni du suivant, le maire Bourque.
Une renaissance longtemps attendue et jamais réalisée.  

En 1991, le pôle Maisonneuve avait été reconnu pôle touristique au même titre que le centre-ville, le Vieux-Montréal, le parc-des-îles et le Mont-Royal/oratoire…Ouf! C’est à en pleurer de voir ce qu’est devenu ce pôle Maisonneuve depuis 1994, suite à l’élection d’un nouveau gouvernement à Québec !!! … Ou bien, serait-ce à cause de la présence de cet autre parti d’opposition à Ottawa, lié au premier, pour représenter


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le Québec? …  Le Bloc Québécois !! Qu’a fait le Bloc pour la métropole?
Dans des documents publiés par la RIO (Régie des Installations olympiques), autour de 1994, on mentionnait que l’arrondissement Hochelaga-Maisonneuve avait perdu 31,000 résidents au cours des 30 années précédentes. À l’époque, il y avait beaucoup d’enfants. Ce sont eux qui quittaient au fur et à mesure qu’ils devenaient grands, parce qu’il n’y avait pas de travail pour eux.
C’était au lendemain du 350ème anniversaire de la fondation de Montréal. Cet anniversaire avait marqué « l’ouverture du Biodôme » et devait entraîner la renaissance du quartier Maisonneuve. Des projets avaient été proposés par la Régie des installations olympiques (R.I.O.) de l’époque, mais ils ont été tués dans l’oeuf par l’administration du maire Jean Doré. Et aussi par celle du maire Pierre Bourque qui a suivi. Ces projets avaient été créés en accord avec les tables de concertation du quartier Hochelaga-Maisonneuve et la Corporation de Développement de l’Est (CDEST) et ils comprenaient ce qui suit : -

Le prolongement de l’avenue Morgan entre le marché Maisonneuve et le Stade olympique.  Cette artère rejoindrait la rue Ontario dont la « promenade » serait étendue jusqu’au marché Maisonneuve, créant une nouvelle perspective urbaine  le long de laquelle l’esprit d’entreprise familial pourrait s’épanouir grâce à l’apport de la clientèle du pôle Maisonneuve. .

Un autre projet du quartier impliquait l’utilisation de la voie ferrée (passant derrière l’édifice du Marché Maisonneuve) pour y faire circuler des tramways touristiques d’est en ouest…et pourquoi pas jusqu’au Parc Olympique?

Comment a-t-on tué ces beaux projets? On n’aimait pas voir les amateurs (baseball et autres) et les visiteurs envahir le quartier pour aller manger ou fêter dans les clubs, les cafés et restaurants. On ne voulait pas, non plus, de l’embourgeoisement qu’aurait pu entraîner la présence de grands établissements commerciaux. Comprendre dans cela des hôtels et autres installations permettant de loger les touristes, les amateurs et les visiteurs, de les nourrir et ajoutons-y les loisirs et amusements divers. Sans cela, c’était un moyen sûr de tuer l’économie du quartier. Et c’est ce qui est arrivé.

« Malgré le fait que ce soit là toute l’ouverture que ces partis ont apportée à ces quartiers, nous voudrions envoyer des élus du Bloc aller


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s’asseoir à nouveau sur les bancs de la Chambre des Communes à Ottawa? »

Pôle Maisonneuve
La Tour du Stade Olympique symbolise le Pôle et une fleur en éclosion qui rappelle la forme du Biodôme, ce qui traduit le dynamisme des équipements dédiés à la vulgarisation scientifique dans un cadre écologique.

Dans la désignation d’une véritable cité du sport, du loisir et de l’environnement, le nom Pôle Maisonneuve rappelle au visiteur l’œuvre du fondateur de Montréal, Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve. Il témoigne aussi de l’histoire récente du quartier qui, jusqu’en 1912, faisait partie de la ville de Maisonneuve.

Le regroupement dans un même site d’autant d’installations de haut calibre et de vocations différentes représente un atout touristique majeur et l’appellation « Pôle » traduit cette volonté.

L’appellation « Pôle » met l’emphase sur le secteur tout entier plutôt que sur la thématique ou la réputation d’un équipement spécifique.
Le mot « Pôle » a plusieurs sens, comme dans pôle d’attraction et dans pôle de développement. Plusieurs se rapportent à des contenus scientifiques, notamment en astronomie et en physique.

Cette diversité d’interprétations s’accorde aux points d’intérêt du Pôle Maisonneuve qui est unique au monde par l’originalité et l’authenticité de ses attraits. L’architecture futuriste du Stade, de sa Tour et du Biodôme voisine l’architecture traditionnelle du Jardin de Chine et du Pavillon japonais.

- La recherche scientifique sous-tend la démarche didactique des Serres, de l’Insectarium et du Biodôme. La popularité du pôle en fait le site montréalais qui reçoit le plus grand nombre de visiteurs annuellement.

La Société des Musées de Sciences naturelles (SMSNM) administre le Biodôme et le Planétarium. Un nouveau Planétarium a vu le jour sur le site olympique…. Cela fait partie du projet de Quartier de la vie qui unira toutes ces installations pour en former un grand parc d’attraction…. » ».. Mais, est-ce que ce serait aux limites de ce grand parc d’attractions que s’arrêterait la vie? Elle ne se répandrait pas dans le quartier plus bas?


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MAISONNEUVE, UN PÔLE DE DÉVELOPPEMENT QUI
N'A JAMAIS LEVɅ. Pourquoi ?….

Pourtant, dans tout ce territoire situé à l’est du Boul. Saint-Laurent et qui englobe ces installations entourant la tour du Stade Olympique et les quartiers environnants, il y a là une population en grande majorité francophone. Cette population est la plus mal servie en ce qui concerne les vrais besoins d’une vie communautaire, ce qui comprend des installations commerciales capables de servir ses besoins, dans tous les domaines, des commerces de proximité aux installations touristiques, hôtels, restaurants, édifices à bureaux, des salles de loisirs, d’amusements, des clubs de nuit, cinémas, magasins de souvenirs et autres établissements de santé.

…..« Malheureusement, c’est plutôt devenu un territoire où les rues servent de stationnement à ciel ouvert, la nuit, et à la circulation des véhicules durant le jour ».

Montréal, ce n’est pas Paris.

Je me souviens d’avoir lu dans un quotidien qu’à Bordeaux, en France, qu’il y a dans cette ville la rue Sainte-Catherine, plus longue rue marchande piétonne d’Europe. Une enfilade longue de 1.2 km de boutiques telles que chocolaterie, parfumerie, magasins de chaussures et de vêtements. On n’aimerait pas avoir ça chez-nous? C’est cela qui manque dans l’est pour que cette rue soit bondée sept jours sur sept….
Du haut de la tour du stade olympique, en jetant un coup d’œil en bas, tout autour, on a là une image de la stupidité de nos dirigeants. C’est une image qu’on envoie aux yeux du monde entier. ..
…. » » Maisonneuve, est un quartier qu’il faut sauver.

Personne n’a songé à ajouter des allées de petits commerces intérieurs ou extérieurs, sur ce vaste terrain contenant deux sorties de métro et toutes ces installations regroupées autour du stade olympique? Des commerces où les gens pourraient aller se procurer les besoins de tous les jours, sans avoir à utiliser les transports ou prendre l’automobile à chaque fois pour cela. Cela laisse l’impression d’un quartier oublié.

Maisonneuve deviendrait plus vivant si on se donnait comme priorité de favoriser une éclosion de commerces de proximité, des établissements qui rendent la vie de quartier plus agréable. Hélas, c’est le contraire qui


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s’est passé, au cours des années passées, alors qu’une bande de dogmatiques a multiplié les mesures susceptibles de faire fuir les commerçants.

HO-MA n’aime pas les grands centres d’achat? …ça attire des gens de l’extérieur, et ça mène à l’embourgeoisement?….Cette vision serait-elle celle de tous les résidents, nouveaux comme anciens? Ou seulement celle de ces gens qui n’aiment pas qu’on utilise ce diminutif plus intime « HO-MA » pour désigner ce quartier »?

Maisonneuve ne mérite-t-il pas mieux que cela?

À l’aréna Maurice Richard loge le centre national d’entraînement du patinage de vitesse, courte piste. À Laval on aurait bien aimé pouvoir inclure ce centre dans leur projet de centre sportif (centre Bell), en vue pour bientôt. Pour la bonne raison qu’il y a trop peu de services offerts aux athlètes et aux visiteurs aux alentours du site olympique.
Comment comprendre une telle chose?

N’a-t-on pas entendu dire, ces derniers temps qu’on veut attirer plus de familles dans notre ville? Autour des stations de métro, ce ne serait pas des endroits propices? En pensant à y ajouter des établissements commerciaux comme n’aurait pas manqué de le faire le maire Vaillancourt, autour des stations de métro de Laval? 

En 2008, dans un portfolio Laval, on pouvait lire ce titre :
« Vers un vrai centre-ville, grâce au métro »….

- On s’est battus pendant 30 ans pour avoir le métro, a dit le maire Vaillancourt, mais tous les jours il se fait un référendum grâce aux 62 000 personnes qui l’utilisent. … Et à la station de métro Viau? Hum!

Pour le maire Vaillancourt ce qui était une priorité est ce qui suit :
- Le métro nous permet d’envisager une plus grande densification du territoire. Désormais, au lieu d’ajouter de grands centres commerciaux le long des autoroutes, nous allons convertir de vieilles friches industrielles et de vieux terrains autour des stations de métro à de nouveaux usages résidentiels plus denses, avec du commerce de proximité.
- On est en train de créer le centre-ville dans le secteur sud-ouest, autour de la station de métro Montmorency.
- Finalement un pôle commercial sera réservé au divertissement et aux commerces de petite, moyenne et grande surface…..
- Et autour de la station de métro Viau, dans la métropole? Rien du tout.

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Dans HO-MA, n’aurait-on pas rêvé à quelque chose de semblable? N’aurait-on pas assez de fierté pour avoir la volonté de mettre ce quartier en évidence? Ce quartier qui a un grand passé historique ?.... Si symétrie rime avec industrie, l’industrie, de son côté, ne peut vivre sans le commerce. .On ne veut pas avoir ça dans sa cour? Oh lala! ..Ne serait-il pas temps de changer les choses?

Se souvient-on que, dans ce stade avec sa tour qui s’élève dans le ciel de la métropole, il y a seulement une vingtaine d’années, c’était une grande fièvre qui envahissait la ville avec le retour des Expos, à chaque printemps. Le stade vibrait des cris joyeux de 40 000 à 50 000 spectateurs dont de nombreux enfants venant assister au match d’ouverture. C’est cette fièvre qu’on nous a fait revivre lors de ces deux matchs hors concours encore cette année.

Dans l’arrondissement situé plus bas et dans l’autre situé plus haut, entourant le Jardin botanique, il n’y a, à la vue, aucune installation visant à attirer les touristes et les visiteurs étrangers. Ces derniers sont de moins en moins nombreux à se rendre visiter le Jardin, à cause des déplacements que cela nécessite, du centre-ville, là où sont concentrés les grands hôtels et autres établissements de séjour pour les visiteurs, en tous genres, permettant de les loger, nourrir, amuser participer à diverses autres activités.

          Ce vide créé autour de ces installations a fait en sorte que ce sont des milliers d’emplois qui ont été perdus, au fil des ans. C’est aussi ce qui entraîne des dizaines de milliers de résidents à aller faire leurs achats et dépenser leur argent ailleurs. C’est ainsi qu’on a détruit l’économie de ces arrondissements entourant des installations de renommée mondiale. Ce sont des centaines de millions de dollars qui se perdent chaque année.

Tout cela pour n’entendre rien d’autre que du français et ne voir que des affiches francophones sur les façades des commerces? Que du français universel? Allons donc…. » » Combien de mots d’origine anglaise ont été adoptés et francisés, dont le fameux mot « stop » qu’on voulait voir disparaître de nos rues? Le mot « baseball » en ferait partie? C’est pour cela qu’on voulait faire disparaître ce sport de la métropole? Et le hockey?

C’est dû à cela qu’on voit les grandes surfaces se multiplier plutôt dans les banlieues extérieures de l’île. On ne verrait pas cela sur une autre île que celle de Montréal, n’est-ce pas les déesses?

        

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Quand Charles de Gaulle, s’est écrié sur un balcon, dans la métropole, « Vive le Québec libre » il pensait à cette France qu’il avait libérée de l’emprise des Nazis. Dans la métropole, on est entre les mains d’un parti (la présence est toujours là) qui veut détruire l’économie de la métropole.

On y va à Ottawa,  c’est ce que les chefs des grands partis canadiens, Libéral et Conservateur, devraient dire aux résidents de la métropole, à ceux de l’est de la ville, leur dire qu’ils vont travailler pour eux, afin d’aller chercher de l’aide permettant à ces quartiers de sortir de leur torpeur, d’aller de l’avant et de pouvoir retirer les retombées touristiques et économiques auxquelles ils ont droit. Leur offrir un libre choix, en leur disant :

On y va à Ottawa, pour vous. Pour l’avenir de votre métropole à l’intérieur du Canada.   HO-MA AIME MONTRÉAL.

Ces sites voisins du quartier Maisonneuve ont vu de grands changements et des investissements importants y sont destinés, visant à en faire le quartier de la vie et celui des muséums nature. Il faut maintenant, y ajouter des installations permettant aux touristes, amateurs sportifs et visiteurs de loger, manger et s’amuser chez nous, dans nos quartiers, lors de leurs séjours dans la métropole.

Un nouveau pacte?

« Gérald Tremblay a rappelé que la métropole avait besoin de nouvelles sources de financement grâce à un nouveau partenariat financier et fiscal ». Un projet illustre l’absurdité de la situation actuelle :

La création du pôle L’Assomption, à la sortie du port de Montréal, dans l’Est. En y investissant 252 millions, Québec s’assure de retombées fiscales équivalentes en 20 ans.

Le maire aurait-il pu nous dire combien de retombées vont rapporter ces tours de condos qu’il cherche à multiplier? Combien de retombées touristiques et économiques pour le quartier Maisonneuve?

Des pôles de développement résidentiel, on en a installé un peu partout sur l’île. Aussi autour des nouvelles gares de trains de banlieue Le maire aurait-il oublié que le pôle Maisonneuve dont on parlait il y a déjà il y a plus de vingt ans, devait devenir un pôle récréo-touristique? On a fait


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plutôt de Maisonneuve une ville-dortoir, pour des résidents qui vont travailler ailleurs, vont s’amuser ailleurs, vont faire leurs achats ailleurs.

On nous a appris que plus loin, dans le quartier, à l’ouest du boulevard Pie IX et au nord de la rue Ontario, la Station No. 1 allait renaître. On a dit qu’il aurait été plus facile de raser cette ancienne station d’électrification de la Shawinigan Water and Power Company, construite en 1903, mais grâce à l’ingéniosité et à l’audace de tous les partenaires impliqués, l’ancien immeuble industriel a changé de vocation pour devenir la Coopérative d’habitation Station No.1. … Les travaux ont été réalisés de façon à obtenir les certifications LEED or et Novoclimat.
Un autre moyen d’effacer le passé…

On peut faire du millage avec des bâtiments patrimoniaux, a dit le chargé de projets chez « Bâtir son quartier ». Nous avons fait le pari de recycler celui-ci à des fins communautaires en intégrant des mesures environnementales. Un panier de fleurs avec cela?

- L’immeuble a un look superbe et son insertion dans son milieu est magnifique. C’est un de nos projets phares 
- En tout, 74 unités seront aménagées dans le bâtiment central et dans les deux ailes ajoutées de chaque côté. Il fallait avoir un certain nombre d’unités afin de rentabiliser l’ensemble, a expliqué l’architecte.
- Nous avons cherché à maximiser la récupération de la structure existante, où prennent place les deux tiers des appartements

Un sacré défi…. Mais il n’y aurait pas eu place pour un petit commerce d’appoint, un petit resto où se rendre prendre un café, une petite collation, ou boire une petite bière, tout en jasant entre amis?

Oh! Bien sûr, cette ancienne station d’électrification n’aurait pas intéressé Hydro-Québec. Il s’agit là d’un établissement ayant appartenu à une compagnie que le gouvernement avait étatisée. Pourquoi rappeler ce souvenir et cela à la vue de la tour du stade olympique?... C’est dans l’est de la ville…Cela aurait attiré trop de visiteurs et de touristes?

Ces unités s’ajouteront au projet Jeanne d’Arc de Samcon (encore?) qui comptera en tout 200 unités. Ensemble, ils contribuent à revitaliser l’ancien quadrilatère industriel. En étouffant un Super C situé à proximité de ces dernières unités. Cela sans offrir plus de services...Où est la création d’emplois? .. » » Louise Harel, très au courant de ces développements résidentiels, pourrait-elle nous le dire?


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Oh! Mais ce n’est pas tout. Il y a d’autres vieilles usines qu’on a mis à terre un peu plus loin, coin Bennett et Hochelaga, pour construire d’autres blocs de condos. Et c’était tout près du Marché Maisonneuve. Si on continue plus loin, vers l’est,….pas d’autres commerces en vue, mais d’autres blocs de condos construits au cours des dernières années. Y a-t-il des centres d’achats? … oui, plus loin….plus loin. Où sont les dirigeants de l’arrondissement? Endormis.

Tiens! Question de s’amuser, en proposant un projet quelque peu farfelu?.... Celui de la construction d’une tour penchée jumelle, dans le style de celle du stade olympique, visant à loger hôtel et bureaux, là dans les environs de ce Marché… Oh! Oh! Oh! .. Mais oui, ce serait là un endroit idéal. Les Canadiens vont avoir leur Tour ? Alors

Pensons à une tour se penchant sur une ovale de patinage de vitesse et sur une piscine, …installées à ses pieds,… avec vue sur les installations du site Olympique, sur le centre-ville, sur le fleuve et au-delà. Une tour qui pourrait inclure des commerces à sa base et des salles de congrès, autour de la piscine et de la grande patinoire. Cela dans l’axe de l’avenue Morgan qu’on a déjà songé à prolonger jusqu’à la rue Pierre de Coubertin…Pourrait-on penser à un Club Med 4 saisons, genre? Avec la pensée de ramener éventuellement le baseball au stade? Oh lala

On pourrait relier ces installations à l’autre tour par un couloir souterrain le long duquel s’aligneront de petites boutiques de souvenirs et divers petits commerces… Mais quoi, à Shanghai, un tel projet, ne serait que de la « p’tite bière! » comme on dit. Et moi, je ne suis peut-être qu’un rêveur…2015-2017 ??….Pourtant… » » .
Ne serait-il pas`possible de faire de Montréal une ville « pleinement olympique » au même titre que « Montréal pleinement cirque », deux domaines qui se lient bien ensemble.
On a vu bien peu d’établissements commerciaux s’installer dans ce quartier Maisonneuve et dans les quartiers voisins depuis le début de l’ère Tremblay. Cela malgré une multiplication de blocs de logements et de résidences pour personnes âgées. Pas de centre commercial…
Sans baseball, est-ce que cela rend la vie plus agréable? Certainement pas. Qu’en a dit Louise Harel? Elle était toute heureuse du départ des Expos. Elle allait pouvoir faire d’autres promesses pour ajouter plus logements sociaux.


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On aurait pu penser à ramener le tramway, en bas, rue Ontario, rue
Sainte-Catherine, ou plus bas, rue Notre-Dame et créer un lien avec le site olympique….Ce qui aurait constitué un attrait touristique incomparable. … Et on aurait pu penser aussi à une ligne de tramway direction nord-sud, sur le Boul. Saint-Michel, reliant la station de métro Jean Talon, au nord, aux stations de métro, au sud, d’abord celle de Préfontaine, en passant par le site Angus et se rendant ensuite jusqu’à Sainte-Catherine. Retour via la station Joliette et boul. Saint-Michel.
Ce sont là des endroits où l’installation de lignes de tramway serait le plus facilement réalisable à court terme, pour les besoins des usagers… Cela aurait permis à ces derniers d’aller faire leurs petits achats quotidiens et transporter leurs sacs d’épicerie avec eux, comme aux temps anciens. … Ce serait un beau rêve. …

Le tramway serait utile pour le magasinage en dehors des heures de pointe et les fins de semaine, mais il faudrait ajouter des magasins et plus de services autour des stations de métro, ainsi que sur le site Angus où on cherche encore à ajouter d’autres blocs de condos à ceux déjà installée autour du parc Jean Duceppe. Même pas un théâtre?

Aux heures de pointe? Il y aura toujours les autobus et le métro, pour suppléer, selon la demande, mais une demande qu’il faudrait chercher à diminuer, car la ville, ce n’est pas que le centre-ville, ça comprend tous les arrondissements, y compris HO-MA qui devrait avoir son propre centre-ville avec plus d’animation, … comme c’était dans la vision des anciens maires de Maisonneuve.

On ne se souvient plus du passé? Avec la fermeture des usines, c’est aussi le commerce qui a foutu le camp. Pour combler ce trou de beigne qu’on avait créé, on a choisi de multiplier la construction de blocs de condos. C’est bien beau, des condos, mais où sont les emplois qui ont été créés depuis le départ des Expos.

Parler uniquement français ne remplit pas les poches.

Quelqu’un a dit que l’étalement urbain tire à sa fin. L’avenir de Montréal dépend du retour de la classe moyenne francophone dans la métropole. Il est question surtout des baby-boomers. Pour attirer davantage d’« empty-nesters » (les parents dont les enfants se sont envolés), il faut des condos plus grands que ceux qu’offre le marché.


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Les gens âgés, surtout s’ils ont vécu dans un grand bungalow, veulent de l’espace, parce qu’ils passent plus de temps à la maison. Un petit séjour tenant lieu de salon, de salle à manger, de salle familiale et de bureau ne fera pas l’affaire. Il faut plus que cela… Il faut aussi moins courir pour aller faire ses achats, pouvoir y aller à pied, avec moins de sacs à porter. Il faut…mais oui, c’est cela…plus….plus….
De commerces de proximité…..
Les commerces de proximité constituent un oubli qui s’est multiplié à la grandeur de la ville. Jusqu’aux abords d’un grand parc qui porte le nom de Maisonneuve, sur le terrain duquel on s’est même permis d’empiéter en y construisant d’autres tours de condos. C’est comme si les commerces n’étaient pas des endroits où on peut se rencontrer, se parler, se faire des amis. On ne veut pas de cela dans sa cour. On laisse ça aux villes de banlieue, de l’autre côté du fleuve. On a oublié…..

- Qu’il n’y a plus de fermes sur l’île. Donc, que les produits de ferme, comme ceux qu’on vend au marché Maisonneuve, viennent de l’extérieur de l’île. Et il en est de même pour tous ceux vendus dans nos petits commerces de quartier.

- Qu’il reste peu d’usines de production de biens sur l’île. Toutes ces anciennes usines qu’on a transformé en blocs de condos, sont là pour le démontrer. La plus grande partie des produits usinés pour les besoins des familles, l’ameublement, les appareils ménagers, les produits d’embellissement, tout vient de l’extérieur de l’île. Il faut ajouter à cela le bois, l’acier, le ciment, la brique et tout le reste.

- Qu’il n’y a plus de ces grands entrepôts jusqu’où des wagons de chemin de fer étaient poussés. Alors tout le transport se fait par camions, d’où ces nombreux poids lourds traversant les ponts et parcourant ensuite les rues de la ville. Plus les besoins sont grands, plus il faut les multiplier.

Voilà qu’un petit maire (celui de Maisonneuve) voulait limiter les heures de livraison de ces camions. Il n’y a plus de grands entrepôts où ils peuvent livrer leur marchandise, alors qu’arrive-t-il? Ces retards de livraisons ne font, en somme, qu’inciter plus de gens à aller faire leurs achats ailleurs. Plus de commerces ferment leurs portes et s’ensuit une multiplication de véhicules en circulation dans nos rues et sur les ponts.

…. Quand les gens en ont assez de cela, ils vont s’installer ailleurs, dans les banlieues extérieures de l’île. C’est ce que font les jeunes qui veulent fonder une famille. Ils représentent l’avenir


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LE STADE, IMAGE DE MARQUE DE MONTRÉAL
On semble avoir oublié le fait que les amateurs de sports venant de l’extérieur pour assister à des matches au stade, peuvent aussi être accompagnés de membres de la famille ou d’amis, venant pour visiter, ou participer à d’autres événements. Ce sont des touristes, qui ne viendraient pas nécessairement dans un autre contexte. Alors, peut-on considérer qu’en tuant un sport aussi important que le baseball, dans une métropole cela a contribué aussi à tuer le tourisme? C’est une chose à laquelle on n’a pas songé?
Il y a, dans ce quartier plus bas, des attractions touristiques susceptibles d'ajouter une valeur exceptionnelle à toutes ces installations sportives? Il y a, plus haut, ce magnifique Jardin botanique dans lequel on trouve un peu de la Chine et du Japon dans de jolis jardins uniques dont l’installation a été faite par ces deux pays.

À côté de ce grand jardin, il y a ce grand parc où le maire tenait à amener la population de la ville lors d'une fête organisée chaque année pour les enfants. Maintenant, on les amène ailleurs. En plus, il y a le centre de natation, le Biodôme, le nouveau planétarium, l'aréna Maurice Richard, le centre Pierre Charbonneau et de grands espaces verts, des incomparables qui auraient dû permettre au pôle Maisonneuve de se développer et de rayonner sur la ville.

Quand Jean Drapeau a choisi l’est de la métropole, ce coin d’Hochelaga-Maisonneuve, pour y  installer le stade olympique et pour la tenue des Jeux olympiques, il espérait faire du pôle Maisonneuve un pôle de rayonnement pour toute la métropole. Cela en créant une ouverture sur le quartier avec la vision de lui donner une nouvelle vie.
Tout avait été mis en marche à cette fin, mais il a fallu un changement de gouvernement à Québec pour tout mettre dans les tiroirs. Graduellement, Maisonneuve est redevenue ce qu’elle était avant la tenue des ces jeux, entraînant dans le même sillon les quartiers voisins. Les gouvernements qui se sont succédés à Québec n’ont rien fait pour changer les choses. On cherche maintenant à faire subir à la métropole le même sort qu’a subi l’ancienne ville de Maisonneuve.
Que ce soit en Chine, en Australie ou à Atlanta, on aurait su exploiter de belle façon de telles attractions, afin d'en retirer un maximum de retombées économiques, mais on ne l’a pas fait chez-nous.


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Cela uniquement pour des raisons politiques dues à l'égocentrisme de certains de nos dirigeants, de gens allergiques à tout ce qui est étranger, des gens réfractaires à l'embourgeoisement de ces quartiers de l’est de la ville. Des gens attachés à une étiquette politique souverainiste.
On ne peut que déplorer le fait que le stade olympique ne soit pas une icône mondialement connue. Sa silhouette est pourtant très élégante et il figure au livre des records Guinness, parce que son mât est la plus haute Tour penchée du monde. Pourquoi on n’a pas su exploiter une telle image pour mettre la ville en marché ? Parce que les Montréalais en ont honte à cause de ce toit conçu pour être amovible et qui ne l'a guère été?
Pourtant, Montréal n'est pas près de disposer d'un autre monument emblématique de telle envergure, avec cette tour qui aurait pu l'aider à mieux mettre sa destination touristique en marche.
De la tour du stade, on a une belle vision du centre-ville, là où tout se passe, là où sont concentrés tous les grands établissements, alors qu’autour du stade, c'est le vide. Peut-on imaginer qu’on a construit à côté de ce grand bâtiment qui nous a coûté si cher, un autre petit stade, servant au soccer ? C’est, en quelque sorte, faire un pied de nez à ce monument qu'on a plutôt cherché à transformer en centre de foires internationales. Dans quelle autre foire a-t-on encore cherché à nous embarquer depuis? Celle de l’agrandissement du petit stade de soccer.
Personne ne semble se souvenir de ces deux millions et plus d’amateurs qui venaient assister à des matchs de baseball se déroulant dans cette grand soucoupe, au cours des bonnes années des Expos. Personne ne semble se souvenir que c’était une fête de famille lors des matchs se déroulant au cours des fins de semaine….

Quand on a effectué des changements à l’entrée du jardin Botanique, lors du 350ème anniversaire de la fondation de Montréal et de l’ouverture du Biodôme, s’ensuivit une baisse importante du nombre de visiteurs. Non pas la première année, mais au cours des années suivantes, à cause de la mauvaise publicité faite autour des coûts d’entrée plus élevés et d’une voie d’accès plus limitée au site.
On ne voulait plus voir les chars antiques venir encombrer le stationnement, les fins de semaine, en y emmenant des nouveaux mariés désireux d’immortaliser leur union, dans des photos prises sur ce site enchanteur. C’était une fête et une attraction sur le site.

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C'EST NOTRE STADE ET NON CELUI DE LA R.I.O.

La R.I.O. n’a jamais semblé préoccupée par le départ des Expos. Cela lui permettait de faire entrer plus d'argent dans ses coffres que ce qu'elle pouvait retirer eu égard au contrat qui la liait avec l'équipe. Je trouve cela tout simplement aberrant, car c'est considérer que tous les autres revenus et les retombées diverses générées par la présence d'un club de baseball et la présentation des matchs durant la saison d'été étaient de peu d'importance.

ILS ONT MANGÉ ET BU Ce sont là des chiffres publiés dans la
36 000 verres de bière Presse au lendemain d’un match d’ouverture
26 000 verres de boissons gazeuses de saison. Faudrait-il oublier les
22 000 hot dogs taxes payées sur ces produits et sur les
15 000 sacs de croustille divers autres articles de même que sur
11 000 sacs de popcorn l'achat de billets? Oublier l’argent récolté dans
1200 pointes de pizza dans les stationnements et les impôts prélevés

sur les salaires des centaines d’employés utilisés lors de la présentation de matchs comme peu importants? Est-ce que le gouvernement qui était prêt à verser des millions pour garder les Expos à Montréal dans un nouveau stade, lèverait le nez sur tous ces revenus? Vrai qu'il y en aurait eu aussi dans un nouveau stade, mais moindres que ceux là.

Après le départ des Expos, la direction de la R.I.O. a décidé de consacrer ses énergies à la promotion de salons, d'expositions et autres activités commerciales. Si, comme le prétendaient certains experts le stade olympique n'a pas été conçu pour les besoins du baseball, il n'a pas non plus, à ce que l'on sache, été conçu dans le but d'en faire un centre de foires commerciales. Sinon, pourquoi avoir installé toutes ces estrades et ces milliers de sièges qui ne sont d'aucune utilité dans la présentation de tels événements?

Il ne resterait plus alors qu'à dire adieu à tout autre rêve olympique. Pourtant, si la R.I.O. veut retirer plus de revenus, d'autres possibilités s'offrent à elle sans avoir à toucher aux activités sportives, cela en ouvrant la porte à des installations commerciales pouvant entraîner plus de retombées touristiques, sur le site tout autant que dans ces quartiers environnant ces installations..

Le but principal visé par les installations olympiques n'était-il pas de promouvoir la pratique des sports chez nos jeunes? Où sont les résultats espérés? A-t-on jamais pris le temps d’étudier cette question?

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On a oublié depuis longtemps de prendre Montréal en exemple pour la tenue de jeux d’été. Oh ! Pardon, pas la tenue elle-même des jeux, car ils se sont bien déroulés, mais dans celui du sort qu'on a réservé à l'ensemble des sports amateurs au Québec, par la suite.
C’est vrai, il y a ces grands espaces couverts de béton qui déplaisaient à certaines gens qui aimeraient plutôt voir des espaces verts. Ce sont là des espaces que traversaient les amateurs se rendant assister à des matchs ou autres événements se déroulant dans le stade.
On aurait pu animer ces espaces, comme je l’ai déjà suggéré, en installant des kiosques dans ce coin au-dessus de l’entrée du métro. Des kiosques pour vendre des fleurs, des souvenirs, des rafraîchissements pour les visiteurs, des petits paniers de fraises et de fruits en saison. Comme il y en a devant certaines stations de métro. On aurait pu ajouter un kiosque de vente où les gens auraient pu se procurer des billets, en passant, pour des événements à venir.

Il y avait  là aussi, au milieu de ces espaces bétonnés, un palier isolé de la voie que suivaient les amateurs et sur lequel on aurait pu installer un restaurant avec toit terrasse donnant vue sur le stade, sur le centre-ville et jusque de l’autre côté du fleuve. Il y avait non loin de ce palier, quelques espaces qu’on aurait pu réserver au stationnement de véhicules…

Mais on n’aurait pas voulu, j’imagine, voir s’installer là un restaurant McDonald. Dans la crainte que les gens sortent du stade, au cours du match, pour aller y chercher un hamburger ou une boisson rafraîchissante ???

Sait-on qu’à Melbourne, le premier restaurant à aller s’installer autour du stade olympique, et cela un an avant la tenue des jeux olympiques qui s’y sont déroulés, a été un McDonald ? Sait-on qu’autour du stade de baseball, à Toronto, il y a six restaurants ouverts à l’année longue ? À Montréal, on est tellement différent que même le restaurant existant dans la tour est demeuré fermé, même durant la période d’été.

Pour les jeux olympiques d’été qui se sont tenus à Londres, en 2012, de vastes travaux de rénovation ont été entrepris dans le but de revitaliser le quartier où se sont tenus ces jeux, soit « East London ». Dans notre métropole, 35 ans après la tenue des jeux, aucune revitalisation n’est prévue pour ce quartier voisin du stade, HO-MA. On a fermé la porte aux hôtels, grands restaurants, clubs de nuit, théâtres, salles d’amusement ou


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ou autres grands et petits magasins de souvenirs.

De tous les reproches qu'on pourrait adresser à la Chine, il faut oublier celui d'investir des sommes importantes dans de telles installations pour ensuite vouloir les destiner à d'autres fins que celles pour lesquelles elles devraient continuer de servir, soit les sports amateurs et les activités sportives et d’entraînement pour garder la forme.

Le baseball pourrait-il être de retour un jour?

Oh! Mais voilà que, lors d’une fin de semaine de la Fête nationale des Québécois, près de 20 ans (1994, année de la grève) plus tard, il y a eu une soirée en hommage aux Expos, un hommage rendu par « Les Capitales de la ligue Can-Am », avant et pendant un match opposant l’équipe de la Vieille Capitale aux Bears de Newark. Le match s’est déroulé au stade municipal de Québec. C’est dans la visite de l’un des grands joueurs dans l’organisation des Expos, gérant des visiteurs, Tim Raines, que la fête trouva son origine.

Auparavant, Felipe Alou, populaire gérant des Expos de 1992 à 2001 avait prononcé une conférence animée par Jacques Doucet au profit de la fondation des Capitales, au Château Frontenac. Pour l’occasion, Roger D. Landry, ancien directeur du marketing chez les Expos et concepteur de la mascotte Youpi, a accompagné d’anciens joueurs, Derek Aucoin, Dennis « oil can » Boyd et Claude Raymond.
L’ancien organiste des Expos (20 ans), Fernand Lapierre, a assuré une partie de l’ambiance musicale dans l’enceinte du stade municipal de Québec. La Presse y était.
La description de la rencontre a été faite par Jacques Doucet, comme d’ailleurs celle de toutes les parties locales des Capitales.
…….Cela sentait le parc Jarry, par moments.

- C’est quand même rare qu’on jase avec autant de personnes avant un match de baseball indépendant, a lancé Tim Raines, pendant qu’il multipliait les poignées de main et les sourires avec les nombreux amoureux des Expos venus le rencontrer. … Pourquoi cela ne se passe qu’à Québec?

Le Bleu-blanc-rouge décorait la terrasse extérieure de l’amphithéâtre de la rue du Cardinal-Maurice-Roy en fin d’après-midi, comme si « nos amours » n’avaient jamais quitté la province. Il faut mentionner que les

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Capitales ont contribué au déferlement de cette vague tricolore en distribuant des casquettes, au grand plaisir des jeunes et moins jeunes.

- J’aime ce genre de soirée, a dit Claude Raymond, ancien lanceur, instructeur et analyste dans l’organisation des Expos, mais j’ai toujours eu un pincement en sachant que nous avons perdu notre équipe …. Nostalgie quand tu nous tiens.

On ne peut pas laisser espérer le retour des Expos, en laissant mourir le baseball d’ici là. Il est toujours vivant dans les banlieues extérieures de l’île, notamment dans Saint-Bruno de Montarville et autres villes des environs. Il faut continuer de faire rêver les jeunes et se donner un endroit où on peut jouer et apprécier ce sport.

- Je n’ai jamais caché le rêve de faire construire un petit stade de 5000 places, dit Marc Griffin, un ancien des Expos.

Si ce sport a été popularisé aux États-Unis et est devenu un passe-temps national, il ne faut pas oublier qu’il est aussi répandu en France et qu’à l’international, il compte 112 fédérations nationales. Alors on laisserait tomber ce sport au Québec ? Dans la métropole ? Comme on l’a fait pour les courses de chevaux ? Oh ! Mais oui, le terrain de l’ancien hippodrome, on aurait pu le garder pour le baseball ou y installer un nouveau parc Belmont, n’est-ce pas les déesses ?

Il y a eu un projet qui s’est pointé à l’horizon, autour de cette tour qu’on aime tant détester. Il s’agit « du quartier de la vie », des Muséums nature, un ambitieux projet qui permettra le redéploiement complet des installations de ce secteur pour en faire…..

« La première place mondiale dédiée à l’humain et à la nature ».

C’est là quelque chose qui plairait énormément à ces jolies déesses de la nature et à leurs amis les génies. Et aussi à mes petits-enfants et aux autres enfants de la métropole et d’ailleurs….. 

- « La préservation de l’être humain passe par une nouvelle relation avec la nature », dit-on. … Ce que l’on souhaite c’est que les gens ne viennent pas ici pour « voir » mais bien pour « vivre » l’expérience des muséums nature….

Comme on l’a dit, cette tour est la représentante internationale de


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Montréal. Les touristes en visite chez-nous viennent tous la prendre en photo. C’est un peu notre tour Eiffel. … Vous voyez ça?

- « La crise économique se voulait une opportunité de changement. Le rapport homme-nature doit changer. C’est ce qu’on va proposer aux visiteurs. Et pour ce faire, il faut proposer des activités et des projets uniques »,…a dit alors M. Charles-Mathieu Brunelle.

- « On va se réapproprier les terrains de la Régie des installations olympiques, avait mentionné cet ancien directeur des Muséums nature de Montréal. On pourra aller d’un musée à l’autre facilement, car toutes les installations seront de plus reliées entre elles par une grande esplanade, proposant ainsi une nouvelle façon de circuler entre les musées, ce qui comprendra aussi le planétarium Rio Tinto Alcan « qui a maintenant ouvert ses portes » et est situé à l’ombre de la Tour. On pense également à installer des jeux (dans la Tour?) et une grande patinoire…Youppi !!!... »

J’imagine que ce projet de « quartier de la vie » devrait aussi inclure ces quartiers environnants qu’on a tout simplement isolés du site olympique et du jardin botanique….N’est-ce pas les déesses?

Faudrait-il croire au père Noël pour voir de tels projets se réaliser? À titre de « Seigneur du Royaume des jouets » ce bon vieillard peut maintenant se permettre de venir passer des vacances, chez-nous, en amenant avec lui un groupe de ses lutins et des petits génies, accompagnés de jolies nymphes et de nymphettes, ainsi que de petits génies, question d’intéresser les enfants à l’environnement

Une vision d'avenir proposée aux grands partis nationaux.

Tous ceux qui ont regardé le spectacle de la  finale du défi des Champions, présenté sur les ondes de TVA le 24 avril  2011, ont pu constater que le cirque, le sport et l’olympisme sont tous liés ensemble et que la métropole est une tête d’affiche dans ce domaine.
Sur les ondes de Radio-Canada, on a aussi rappelé, au cours de la même fin de semaine, le souvenir des jeux olympiques tenus à Vancouver. … Ce sont là des questions qui n’ont été abordées par aucun des partis au cours de la dernière campagne électorale fédérale, des questions qui n’intéressent nullement le Bloc québécois qui a préféré braquer les régions et Québec contre la métropole plutôt que de parler de l’avenir de la métropole.

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Les arrondissements de l’est de la métropole ont tout simplement été délaissés, tout comme s’ils ne faisaient pas parti de la métropole. ……Oh! Où en suis-je rendu avec toutes ces pensées? .. Allons, soyons sage....Tout n’est pas perdu….Mais tout prend tellement de temps. Revenons à nos amours, celles de ce grand stade désert.
En 2010, le premier ministre d’alors, Jean Charest, annonçait en grande pompe un investissement de 24 millions de dollars pour la création de cet Institut national du sport du Québec. Et on prévoyait l’échéance en 2013. Oublions cela.

Dans un bureau exigu du Centre national multisports de Montréal (CNMM) des employés s’activaient dans l’ombre pour mettre sur pied l’institut rêvé, Institut national du sport  qu’on semblait avoir oublié.

- C’est le projet le plus ambitieux et le plus motivant de ma carrière. Aux jeunes qui rentrent, je dis que ce sera la même chose pour eux » s’enthousiasmait alors celui qui avait été promu président et directeur général du CNMM.

Mais, sur la scène nationale, trois autres instituts avaient été mis sur pied… À Calgary, qui ouvrait, cette année-là, un nouveau centre à 200 millions, au Parc olympique du Canada. … En Colombie Britannique, qui dispose déjà des installations des jeux de Vancouver et des jeux du Commonwealth de 1994, et, surtout, … à Toronto, qui accueillera les Jeux panaméricains de 2015.

Les nombreux équipements sportifs qui seront construits ou rénovés dans la région métropolitaine torontoise pourraient inciter des fédérations à y installer des centres nationaux d’entraînement.
….  À la Régie des installations olympiques, maître d’œuvre du projet, on refusait de fournir un échéancier précis….

- « Notre objectif est de faire aussi bien, sinon mieux, que ce qui se fait ailleurs dans le monde, à tous les points de vue, dans le contexte et les moyens du Québec », disait-on.

Mais les nouveaux élus de la métropole siégeant sur la colline parlementaire, à Ottawa, préfèrent parler de la présence du français dans les bureaux du gouvernement au Québec et de l’utilisation du français au fmême titre que l’anglais dans les communications. Alors, que pouvait-on espérer d’eux?



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Se souvient-on de l’idée de construire un nouveau stade, au centre-ville, un stade plus petit et plus convivial. Comment M. Claude Brochu pouvait-il nous faire croire qu'il suffisait d'un nouveau stade pour que les foules accourent et viennent voir jouer les Expos?

À ce projet au centre-ville était prévu l’addition d’un hôtel pour le rentabiliser. Bien qu’il y ait déjà eu un projet d’ouverture sur le quartier Maisonneuve qui aurait inclus la construction d’un hôtel ainsi que d’autres commerces dont des restaurants, c’est là une chose qu’on n’a jamais été capable de faire accepter par les élus locaux. Ceux du bloc Québécois, tout comme ceux du parti Québécois. Il y a Louise Harel qui s’est dite heureuse du départ de Expos. On ne change pas. .

Depuis 2011, alors que la Régie des Installations olympiques (R.I.O.) a été sous la gouverne du PDG David Hertel, le Parc olympique a retrouvé un nouveau souffle. David Hertel s’était attelé à la tâche de faire revivre ce vaste complexe, stade olympique et Jardin botanique. .

L’Esplanade Financière Sun Life joue présentement son rôle rassembleur. L’été dernier, plus de 3000 artistes s’y sont produits et près de 100 000 personnes ont assisté aux activités pour le plus grand plaisir des résidents de ce grand quadrilatère de l’est de Montréal.

Parmi les atouts, on peut y faire pousser des légumes et assister à des concerts de musique classique. Les amateurs de planche à roulette ont le bonheur de profiter d’un des lieux les plus excitants du monde pour pratiquer leur sport. Des locaux longtemps cadenassés s’ouvrent enfin aux Montréalais. … » » 8 septembre 2013.

Pour ramener le baseball dans la métropole 

Certains songent encore à la construction d’un nouveau stade, alors qu’il y a toujours là le stade Olympique et qu’il y a ce « Quartier de la vie » comprenant l’installation du planétarium Le sport fait aussi partie de la vie, n’est-ce pas?

Non, ce n’est pas aimer sa ville que de laisser le site olympique et les quartiers environnants à l’abandon…..Si on désire voir le retour du baseball, pourquoi alors ne pas songer au Japon et à la Chine? C’est peut-être une idée farfelue... mais il ne faut pas en rire….…. Se souvient-on encore de cette chanson entraînante qu’on nous faisait entendre, lors des matchs, à la septième manche? « Take me out to the ball game ».


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Les amateurs ne peuvent l’avoir oublié et ils sont nombreux, durant les vacances d’été, à se rendre assister à des matchs, soit à Boston, Philadelphie ou New-York. Et aussi à Toronto. Et c’est là qu’ils dépensent l’argent qu’ils auraient pu dépenser chez-nous.

En sachant que le baseball est un sport populaire au Japon, l’idée première serait d’inviter « une ou plus » d’équipes japonaises, à venir jouer des matchs hors concours, contre des équipes américaines, au stade Olympique. Question de mettre la table afin d’inciter des groupes à investir dans des installations touristiques, hôtels, restaurants, bureaux, etc.… autour de ce monument ou plus bas dans le quartier. …… » » ..Cela en pensant au jardin Botanique, où il y a ces jolis jardins chinois et japonais qui sont des attraits touristiques incomparables…

Mais oui, la Chine et le Japon, des pays où se sont tenus, d’un côté, des jeux d’été, et de l’autre, des jeux d’hiver. Dans ces pays on a l’expérience de la construction de stades. Des experts, il serait facile d’en trouver en ce qui concerne le toit de notre stade. Au Japon, il y a là de très bonnes équipes de baseball qui sont même capables de battre les meilleures équipes américaines.

Une idée farfelue?... Celle de leur louer notre stade olympique, selon une entente à long terme prévoyant l’installation d’un toit, et d’y installer une équipe de joueurs formée de joueurs japonais et comprenant aussi des joueurs américains, jamaïcains, antillais ou autres…..et éventuellement des joueurs de chez-nous. En se souvenant de Jackie Robinson…Question de financement? Songer à des hôtels et autres installations touristiques et commerciales. Et puis, ces gens-là savent comment faire…n’est-ce pas les déesses?

Oh! Ce ne sont là que quelques suggestions et il peut y en avoir bien d’autres, mais c’est aussi ce qui pourrait permettre de donner une nouvelle vie à un quartier qui en a bien besoin et à la grande métropole de Montréal. Montréal, c’est une île. Cette île n’est pas élastique. Difficile d’en étendre les rives. Son sous-sol n’est pas flexible, non plus. On a beau vouloir surpasser Toronto, ce n’est pas en densifiant davantage dans les limites de cette île, qu’on y réussira. Il faut plutôt songer à étendre les limites de la métropole, à l’extérieur de ses rives.

Je sais. Communiquer avec les déesses, ça ne se fait qu’en pensée. Pas de bouche à oreille. Mais je crois qu’une vue du haut des airs permettrait de constater que traverser l’île, dans une direction ou dans


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l’autre est devenu un vrai puzzle, surtout en mode transport public. Comment a-t-on pu voir alors le centre-ville comme un terminus vers lequel tout doit se diriger ? D’où tout doit ensuite partir, en prenant d’autres directions ? Impensable.

Il faudrait peut-être penser à un autre mode de gérance pour notre métropole ? À une gérance sans attaches à des partis politiques, des partis qui n’ont contribué qu’à laisser détruire son économie. Confier le développement de l’île à des gens capables d’avoir une vue d’ensemble et d’établir des plans de développement dans une autre vision que la vision actuelle, afin de pouvoir mieux répartir population et services? Oh ! Je n’ai jamais su dans quelle langue on peut communiquer avec l’au-delà. … Et vous ?....

L’inspiration ne peut venir du ciel. C’est pourquoi les prières n’ont jamais empêché les cataclysmes, ni les guerres provoquées par des êtres humains. Durant la nuit, on peut voir des milliers d’étoiles briller là-haut. Et aussi les lumières installées au haut de la tour du stade.

Tout ceci pour dire qu’il  faut redonner l’île de Montréal aux Montréalais. Ramener le commerce en ville. » » Tiens ! Dans la Presse d’un 13 janvier d’une autre année, un jour de chance, il y a eu le titre suivant, en haut d’une page de la section Affaires « La fin du centre commercial ? … Le mail devra se réinventer, dit Rick J. Carson, magnat américain du commerce de détail. Bonne idée de sauter sur l’occasion.

Alors qu’on a multiplié un peu partout sur l’île les blocs de condos et de logements, profitant des bas taux d’intérêt, cela aussi dans la pensée de densifier la population, sans trop penser aux conséquences, on a atteint une limite qu’il ne faut plus dépasser. Mettre les bœufs devant la charrue ne donne pas de bons résultats. Et là les bœufs ne peuvent plus que reculer, non sans causer de dégâts. Et ça continue….

Rick J. Carson croit que la vie des centres commerciaux est menacée par leurs propres propriétaires et leurs locataires – les détaillants - s’ils ne font rien pour « répondre aux besoins fondamentaux des humains ». À l’heure actuelle, la grande majorité des centres commerciaux « ne ressemblent pas à l’avenir » a-t-il déploré, pendant que des photos déprimantes de mails défraîchis défilaient. … Oh lala …
Holà,... Penser à un Square rempli de petites boutiques et de restaurants… « Square Maurice Richard autour de l’aréna du même nom et englobant la station Viau » ? Oh  la la ! Pourquoi pas


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Les poupées qui font non, non, non

Le développement économique dans notre métropole se fait dans la vision d’une centralisation des principales activités au centre-ville et de l’utilisation de l’automobile et la transformation de nos arrondissements de l’est de la ville  en ville-dortoirs. Cela inclut une multiplication de ces grandes résidences pour personnes âgées, dont celles du groupe Maurice, comme on a pu le voir dans le SUPPLÉMENT CASA du Journal de Montréal de la fin de semaine du début février 2017. 28  résidences construites par ce groupe. on est sur une île située au milieu d’un grand cours d’eau.

Lors du 350ème  anniversaire de la fondation de Montréal, il y a eu l’inauguration du Biodôme. Cela devait entraîner le renouveau du quartier Maisonneuve, dans la vision d’y créer un pôle récréo-touristique. Des projets ont été préparés en conséquence. Mais il y a eu la création de ce nouveau parti qu’on a appelé le Bloc québécois, suivi du retour au pouvoir du parti Québécois. Ils ont dit non, non, non. ….. » »   On ne voulait plus voir les amateurs, les visiteurs, les touristes, envahir le quartier pour aller manger et fêter. Ça dérangeait les gens. Et puis cela entraînerai l’embourgeoisement du quartier.

          Peut-on vraiment dire que les Québécois forment un peuple à l’image des peuples qui ont formé l’Europe? Le petit Canada qu’était alors le Québec, était la porte d’entrée, avec son grand fleuve, le Saint-Laurent. Les québécois, en somme, ne sont pas différents de ceux qui forment le peuple canadien, de ceux des autres provinces. Il n’y a pas eu de frontières installées entre le Québec et ces autres provinces, L’Amérique, c’est plus d’un milliard d’habitants dont les ancêtres sont venus d’ailleurs, d’au delà des océans

La Perche, une province de France, a fourni un nombre appréciable d’émigrants au Canada. Artisans de la première heure, ils occupent une place enviable dans les arbres généalogiques des Québécois. Parmi les familles venues de cette vieille province, on cite les Aubin, Bouchard, Boucher, Cloutier, Drouin, Gagnon, Giguère,  Guyon, Landry, Lefebvre, Mercier, Pelletier, Rivard et autres.  Et Aubin Lambert assurera une nombreuse descendance que l’on retrouve sous les patronymes de « Lambert » - « Champagne » et « Aubin ».

On ne peut enseigner sans qu’il y ait des enfants. Il ne peut y avoir des enfants sans qu’il se forme d’abord des familles. On sait très peu de


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choses sur les gens qui ont choisi de quitter la France pour venir s’installer au Canada. Ce sont soit des militaires et des filles du Roi recrutées par les communautés religieuses, par des hommes d’affaires ou des Seigneurs. Cette population est aux deux tiers rurale. Mais oui, c’est dans la généalogie des Lambert d’Amérique que l’on peut lire cela.

Ces ancêtres ont dû traverser l’Atlantique sur des bateaux à voile, entassés jusqu’à 150 personnes par bateau. La traversée pouvait durer jusqu’à trois mois. C’est grâce à eux que le Québec est devenu ce qu’il est. Les filles du Roi qu’on est allé chercher pour sauver Montréal où la population était menacée de disparaître, ont aidé à  peupler les campagnes du Québec.

Si l’on va du côté d’Eustache Lambert, on peut lire dans la généalogie des Lambert qu’il a été un de ces bénévoles heureux de servir dans l’œuvre des missionnaires. Il a été un de ces donnés dont les services étaient précieux, surtout pour la chasse car pour les religieux il y avait interdiction de se servir des armes. De s’en servir aussi pour repousser les Iroquois qui venaient attaquer la colonie installée dans la Baie Georgienne, au lac Huron.

Cette colonie portait le nom de Sainte-Marie-au-pays-des-hurons et Eustache .était avec ceux qui accompagnaient Jérome Lalemant, un des saints martyrs canadiens. De retour à Québec, après quelques années de bons services, il a été libéré de ses vœux et est devenu un commerçant qui s’est installé dans la ville de Québec. Il s’est marié et a eu trois enfants. Son fils aîné, Gabriel, s’est aussi marié, a eu plusieurs enfants et on dit qu’il a été à la tête d’une lignée de 7720 descendants.

Ce sont eux et des gens comme eux qui ont contribué le plus à faire du Québec ce qu’il est devenu, par la suite et non les Jésuites ou Jeanne Mance, des personnes qui n’ont eu aucun descendant. Par ailleurs, c’est grâce aux archives des Jésuites qu’il a été possible de retracer les noms de plusieurs de nos ancêtres. On ne tenait pas de registres sur les voiliers, alors ces émigrants pouvaient adopter d’autres noms en se joignant à d’autres familles.
 
. Il y a eu aussi un grand nombre de nos ancêtres qui se sont mariés avec des amérindiennes et dont les descendants ont du sang indien dans les veines. Cela fait aussi partie de notre histoire et de l’histoire du Canada ainsi que de l’Amérique. On ne refait pas l’histoire selon sa propre vision. L’histoire de Montréal, c’est aussi l’histoire du Québec.


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MONTRIVAL, MÉTROPOLE DE DEMAIN.

L’HARMONIEUSE : La firme québécoise NEUF architect(e)s propose des petites villes utopiques, et Pékin s’y intéresse.  
Selon cette vision…….
L’HYPER URBAINE : Le gouvernement chinois prévoit la construction d’une mégapole dont la taille correspondrait à une grande partie de la côte est américaine, de Québec à New York.

Pourrait-on envisager  une petite ville paisible comme prototype. 150, 000 habitants maximum? Maisonneuve, Rosemont,  le Plateau….. et autres? » » » Oh! Oh! Oh!

Il y a la montagne où on pourrait encastrer un stationnement utilitaire pour les résidents du centre-ville, pour ceux qui utilisent leurs véhicules principalement pour les déplacements de fin de semaine ou pour  aller faire leurs achats, ailleurs.
……C’est l’économie de la métropole qui est en jeu.
Créer l’HARMONIEUSE, et y ajouter un grand DÉRANGEMENT, en pensant, par exemple, à Walmart, pour ramener le commerce en ville.

Leur ouvrir la porte en leur permettant d’installer un de ces établissements que ce groupe multiplie ailleurs. …. Et portes ouvertes aussi à ces autres grands de l’alimentation, Métro, IGA, Loblaws et aux autres grands groupes de commerces, HARMONISER et étendre les limites de la métropole pour inclure LAVAL et RIVE-SUD ….. C’est l’économie de la métropole qui est en jeu.

« MAISONNEUVE, pôle récréo-touristique » Dans la vision de:

Montréal, métropole pleinement olympique
Montréal, métropole pleinement cirque
et ouverte sur le monde entier.

POUR UNE GRANDE MÉTROPOLE FORTE,
DANS UN QUÉBEC FORT, DANS UN CANADA UNI.

Une métropole en santé, c’est un Québec en santé.

La Terre, c’est notre planète, le Canada, notre pays
et Montréal, notre métropole.


ROLLAND LAMBERT

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JAROL JAROL
JAROL
TABLE DES MATIÈRES



Chapitre I - Ces rêves étranges et l’environnement ………. Page 5
Chapitre !! – Là où la vie nous mène ……………………......... Page 35

Chapitre !!! – Dans le tourbillon de la vie ……………………. Page 62

Chapitre IV – De retour dans la métropole …………………… Page 90

Chapitre V – En route vers un autre tournant de la vie…… Page 129

Chapitre VI – Pendant que les dieux s’amusent ………….. Page 160

Chapitre VII – Quand les muses s’amusent ………….. . .... Page 180

Chapitre VIII – Tout en se tournant vers l’avenir …………… Page 198

Chapitre IX – Un petit tour vers un quartier oublié ………… Page 216