La Seconde Guerre mondiale
Synthèse de l'introduction, pages 8-9 (Quatre mots clé, outre le sujet) ...... A
entendre le discours plein d'arrogance et de cynisme prononcé par le Maréchal
...... la politique des USA et à laquelle l'URSS répondra en établissant la "doctrine
Jdanov". ...... Balladur déstabilisé par la "mise en examen" (inculpation en
langage ...
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Cours dHistoire pour les classes de Terminales
(Pour les absents et les candidats libres !)*
*Vive la Liberté !
A partir du Manuel Nathan Terminales « le Monde de 1939 à nos jours »
1ère partie
La Seconde Guerre mondiale
Synthèse de lintroduction, pages 8-9 (Quatre mots clé, outre le sujet)
La seconde guerre mondiale a été une rupture si fondamentale du fait de sa barbarie, que reconstruire ensuite lavenir inspirera à la foi inquiétude et espérance.
0-1 Le monde en 39
Page de garde :
Une soixantaine dEtats indépendants (prés de 200 act.) = grisé+ Europe maritime et USA.
Parmi eux quelques-uns sont des empires coloniaux, ils se partagent le reste du monde. Cest la suprématie européenne : Europe + USA. On peut parler de première mondialisation. (Le système colonial unifie le monde). Mais une puissance non européenne veut saffirmer de la même manière : Le Japon- voir encadré haut. LAllemagne, privée de son empire depuis 14-18, après avoir réalisé la réunion de la majorité des Allemands dans le IIIème Reich voir encadré bas - rêve de se tailler un espace vital en Europe même.
0 Pourquoi cette guerre ?
- Le traité de Versailles, trop exigeant, (1919) avait attisé les mécontentements de lAllemagne, de la Hongrie, de lURSS, de lItalie
.
- Ces mécontentements avaient abouti à la venue au pouvoir dans les pays vaincus et en Italie de pouvoirs forts. (Hitler, Horthy, Staline, Mussolini
.).
- Les pays restés démocratiques (France, Angleterre
) en Europe se sont montrés faibles. Par crainte de la guerre ils ont réagi mollement aux provocations dHitler et de Mussolini (Anschluss, Sudètes
), jusquà ce que la guerre devienne inévitable du fait de lalliance surprise de lAllemagne et de lURSS (Pacte germano-soviétique).
La SDN, création de Versailles, sest révélée impuissante.
Le 1er septembre 39, Hitler envahit la Pologne pour récupérer le Couloir de Dantzig . la France et l Angleterre, liées par traité à la Pologne lui déclarent alors la guerre.
I De la guerre éclair à la victoire de la grande alliance Partie évènementielle
Intro : 6ans de guerre, dabord localisée en Europe, elle gagne le monde entier. Elle oppose lAxe (Italie Allemagne), le Japon et leurs alliés à la Grande alliance : Anglo-saxons et soviétiques. Cette guerre est symétrique par rapport à lannée charnière 42. Avant les 1ers lemportent, après, les seconds concluent à leur avantage.
1 Un affrontement sans précèdent
3 Sept. 39 une guerre localisée commence en Europe
22 Juin 41 lAllemagne attaque par surprise lURSS
7 Déc.41 Le Japon attaque par surprise les USA (Pearl Harbor)
42 la guerre est mondiale.
Elle va être totale , cest à dire mobiliser toutes les ressources des pays concernés. La science progressera à pas de géants ouvrant la voie aux textiles synthétiques (nylon), à la conquête spatiale (V1, V2), à linformatique et au nucléaire.
Les civils seront totalement impliqués : cibles, otages, victimes des programmes délimination, ils se positionneront dans les collaborations ou les résistances .
Derrière les affrontements, cest le choc des idéologies de lépoque : fascisme, démocratie, communisme
.
Doc. 2 La partie paraît inégale dés linstant où le monde entier est impliqué. Ce qui nest pas apparu en 42 mais que de Gaulle avait pressenti.
Doc. 3-4 La production de matériel apparaît comme déterminante. Répondre aux questions du doc.3 une fois le chapitre terminé.
2 La guerre-éclair et les succès de l Axe en Europe
Jusquà la fin 41 on peut parler de guerre de mouvement, plus encore de guerre-éclair. Cest la stratégie de lAll. La Blitzkrieg, reprise par le Japon : un maximum de moyens modernes (Avions et chars) sur des objectifs précis et limités afin de réaliser une percée surprise .
Face à cela la Pologne avait des moyens dun autre âge. En quatre semaines, Allemands puis soviétiques (unis par une clause secrète du T.G.S. en vue de la reconquête par ces derniers de ce quils avaient perdu en 1919) auront raison delle. Plus timorés Français et Anglais ne se décident à agir
en Norvège du Nord pour couper lacheminement du minerai suédois vers lAllemagne, quaprès 7 mois de drôle de guerre ou calme plat sur le front Ouest. Cette tentative avortera du fait de loffensive allemande de Mai et Juin 40 qui écrase la Benelux et met la France à genoux.
Doc1 linvasion du Benelux sert surtout à attirer Français et Anglais vers le Nord. Loffensive contre la France se déroule en fait dans les Ardennes réputées infranchissables, même pas défendues par la ligne Maginot. Déroute française, désastre total évité à Dunkerque, demande darmistice le 17 Juin et occupation dune large moitié de la France.
Reste lAngleterre où Winston Churchill (Voir Biographies) est devenu 1er ministre. La Bataille dAngleterre, cest le bombardement massif des cités par la Luftwaffe, le Blitz . Malgré cela et défendue par la RAF, prévenue grâce aux 1er radars, lAngleterre tient bon. Déconvenue pour Hitler qui pense alors se retourner par surprise contre lURSS. Retardé dans son projet par la nécessité daider Mussolini mis à mal dans les Balkans (que la Wehrmacht occupe au printemps 41), il passe aux actes le 22 Juin.
3 La guerre devient mondiale
Leffet de surprise de lopération Barbarossa est total, victimes et prisonniers se comptent par millions ; quand Staline se ressaisit en Décembre, les All. Sont aux portes de Moscou et de Leningrad. Ils ne prendront pas ces deux villes. Il nempêche que le champ du conflit sest élargi. Il le fera davantage avec les évènements dAsie et du Pacifique.
Dés 36 le Japon avait attaqué la Chine, en 40 il occupait lIndochine. Préoccupé, Roosevelt décrète un embargo. Les Japonais qui ont décidé une expansion militaire (Amiral Tojo, premier ministre de lempereur Hiro-Hito) veulent immobiliser les USA le temps dune conquête rapide de lAsie Pacifique. Pour cela, ils choisissent lattaque surprise de la base navale de Pearl Harbor dans les îles Hawaï ou stationne la flotte US du Pacifique. Le raid aérien réussi est le signal dun déferlement sur les colonies européennes dAsie du S.E et sur les possessions américaines (Philippines). et du Pacifique, riches en pétrole et autres matières premières qui lui sont indispensables.
ROOSEVELT qui avait déjà signalé la sympathie des USA pour lAngleterre en signant la Loi prêt-Bail (fourniture illimitée de matériel et marchandises) et la Charte de lAtlantique (vux pour une après guerre démocratique) en Mars et Août 41, entre en guerre contre le Japon et lAllemagne. Les isolationnistes nont pas eu gain de cause plus longtemps. La Grande Alliance des anglo-saxons et des soviétiques conduira le reste du monde à prendre parti et cest ainsi que naissent les nations Unies , cest à dire lensemble des nations en lutte contre lAxe et le Japon.
Carte 4 : Les Japonais iront jusquaux portes de lAustralie et des Indes britanniques.
Texte 5 : La Charte de lAtlantique dégage des principes qui seront retenus lors des règlements de la guerre et de la création de lONU.
4 les nations de la Grande Alliance prennent le dessus
42 : année tournant, charnière, bissectrice.
Depuis la Libye, colonie italienne, l Afrika Korps de Rommel a failli arracher le canal de Suez aux Anglais. Montgomery les arrête à El Alamein en Nov.42 tandis que les américains débarquent en Afrique du Nord doù Rommel sera chassé lannée suivante.
LURSS, cruellement occupée dans ses parties vitales d Europe a reconstitué sa capacité de production en Oural et Sibérie, tandis que Staline galvanise la population contre lenvahisseur. Loffensive Allemande de printemps 42 senlise autour de Stalingrad, ville symbole. Le 2 Février 43, larmée Allemande du maréchal Von Paulus, encerclée et affamée capitule. Cest la première vraie défaite pour lAllemagne, suivie dune seconde en Juillet à Koursk, dés lors, les Allemands reculent. Staline simpatiente de voir ses alliés tarder dans leur intervention à lOuest. Ils se contenteront de débarquer en Sicile en Septembre 43, provoquant la chute de Mussolini, mais aussi linvasion de lItalie par les Allemands qui la défendent âprement (Monte Cassino).
5 le Reich puis le Japon capitulent
Lattente de Staline se concrétise le 6 juin 44 avec lopération Overlord, débarquement anglo-américain en Normandie. Le soir même, le Mur de lAtlantique est percé. Fin Juillet la Wehrmacht ne peut contenir les alliés qui marchent sur Paris qui se libère lui même. Le 15 Août un débarquement en Provence complète le dispositif de libération de la France qui aurait été achevée en dés la fin de lannée si une dernière contre-offensive allemande ne lavait retardée (dans les Ardennes à nouveau). Ces opérations ont bénéficié du précieux appui des forces françaises libres et des résistants intérieurs.
A lEst le rouleau compresseur Russe progresse de manière décisive et libère les pays dEurope de lEst.
Au printemps 45 les alliés investissent lAllemagne de part et dautre tandis que les villes sont écrasées par des déluges de bombes. Hitler, qui rejette toute capitulation jette ses dernières forces (Mobilisation dados et de quinquagénaires). Berlin est prise par les soviétiques (Bataille de Berlin), Hitler sy suicide. Les 7 et 8 Mai la capitulation est signée sur les deux fronts.
Dans le Pacifique, lélan du Japon avait été brisé dés lété 42. Mais le japon oppose une résistance farouche (Kamikaze) à la reconquête du Pacifique par les Américains. Lors de la capitulation Allemande lArchipel est loin dêtre investi. Lenvoi de deux bombes atomiques (6 et 9 Août 45 à Hiroshima et à Nagasaki) par le président américain Truman, successeur de Roosevelt mort en Avril, hâtera la capitulation, demandée à linitiative de lEmpereur. Elle sera signée le 2 septembre 45 à bord du cuirassé Missouri en présence du Général Mac Arthur.
II Leurope dans la guerre
Assujettissement, génocide, collaboration, résistance sont les mots clés de ce chapitre
Carte page 30-31 Typologie des pays :
Lempire comprend des territoires non peuplés dAllemands : Polonais, Tchèques.
Administration directe de pays qui ont capitulé : Pays Bas, Belgique, Norvège.
Collaboration dEtat de pays vaincus ou envahis par conviction ou pour éviter le pire.
Pays satellites : Qui ont adhéré librement, mais ne disposent pas de réelle indépendance. Hongrie, Roumanie Bulgarie.
Notez lItalie qui amorce timidement son ambition de dominer le bassin méditerranéen. Et le fait que la zone doccupation italienne en France autour de Nice a été une zone de protection pour les juifs (témoignage de Serge Klarsfeld)
1 La sujétion des pays vaincus
Le projet dHitler comporte dimposer à la Nouvelle Europe la doctrine nazie et de la germaniser . Tous les pays ne sont pas à la même enseigne. Les pays de lOuest et de lEurope centrale sont reconnus comme fournisseurs utiles et clients. Aussi on laisse parfois subsister lappareil dEtat pourvu quil collabore (France, Danemark). On exige matières premières, produits industrialisés, contribution financière, main duvre (Sauckel) et livraison des juifs. A loccasion, on fait sentir par de terribles représailles qui est loccupant. En Europe Orientale, de population slave (slave= esclave) on considère quon a affaire à des sous-hommes dont la vie ne compte pas (texte2 page 33, noter comme le raisonnement peut être tordu tout en se croyant sincère). 6 millions de Polonais périront parce quils appartiennent aux élites intellectuelles religieuses ou parce quil sont juifs ; 3,5 M de prisonniers russes périront de mauvais traitements ou dexécutions programmées.
Collaborer dans lEurope occupée
Comment sadapter aux occupants ? Toute une fourchette dattitudes ont été possibles, depuis le gros dos jusquà la franche collaboration et ce à divers niveaux : lEtat, les associations, les individus.
A priori, les Etats vaincus ont cru que lAllemagne sortirait victorieuse. Collaborer consiste donc à épargner le pays. Voir carte dentrée. Une certaine élite intellectuelle et bourgeoise, voire religieuse soutient alors lEtat. Pris au piège de la collaboration ces hommes dEtat sont vite devenus fantoches et leur sort sera de plus en plus lié à celui de lAllemagne.
Les collaborationnistes sont des membres dassociations franchement nazies qui chercheront à soutenir lAllemagne et à lui servir de relais. Ex : le Parti Populaire Français de Doriot ou le parti Rexiste de Léon Degrelle en Belgique. Ils fourniront des soldats pour aller se battre en URSS ou des milices opposées aux résistants.
Les difficultés rencontrées par les résistants
Ce sont des personnes qui immédiatement et spontanément par patriotisme et antifascisme. ont uvré illégalement contre les allemands et leurs soutiens. Beaucoup le sont devenus de fil en aiguille en se compromettant progressivement, les communistes sont entrés en masse dans la résistance avec linvasion de lURSS, certains enfin lont fait par opportunisme dés quils ont senti le vent tourner. En Allemagne, les rares résistants avaient tout contre eux, ils ont été décimés (Juillet 44 attentat contre Hitler). La résistance civile consiste surtout en des éditions clandestines et de laide apportée aux victimes traquées. La résistance armée a impliqué généralement lappartenance à un réseau se livrant à des actions très diverses, souvent en relation avec les alliés fournisseurs dargent armes et instructions. Les cas extrêmes ont abouti à de véritables Etats clandestins (France, Yougoslavie) et à des armées intérieures (Pologne, Russie). Les résistants se sont parfois englués dans des rivalités de groupe à groupe et parfois même des affrontements. (Yougoslavie le nationaliste Mihailovic et Tito le communiste). A lEst, ils ont pu mener de vraies opérations militaires (libération de la Yougoslavie), à lOuest leur action tenait plus souvent du coup de main.
Le système concentrationnaire et le génocide
Un sinistre vocabulaire demande à être explicité
Voir carte page 39
Les camps de concentration accueillent les prisonniers de droits commun, les adversaires politiques (De 33 à 40) puis, par la suite, les rebuts de la société selon le nazisme. (Juifs, tziganes, non violents, homosexuels
.). Ces camps dinternement deviendront en fonction des besoins du Reich des réservoirs de main duvre exploitables jusquà épuisement sur place ou dans les usines voisines. Une quinzaine de camps pouvaient accueillir simultanément prés dun million de personnes dont 10 à 20% mourraient chaque année. (Savoir en nommer 4-5).
Les camps dextermination (
), situés en Pologne, sont consacrés à ceux à qui sapplique la solution finale décidée en 41. Les juifs dAllemagne, dEurope de lEst, puis de lOuest dés 42 y sont méthodiquement exterminés par lusage de moyens chimiques ou de travail épuisant. A lEst le grand nombre de juifs a réclamé des méthodes plus expéditives encore : massacres collectifs, siège des ghettos décimés par la famine (Varsovie). Entre juifs et tziganes 6 millions de personnes ont péri.
A rajouter les camps dinternements pour les soldats des pays vaincus à lOuest (mieux traités) et les camps deuthanasie pour les malades mentaux.
Atroce est le professionnalisme consciencieux manifesté par les exécutants divers. Le chapeautage des camps est le fait Himmler, les exécuteurs sont le plus souvent SS. On parlera plus tard de génocide , de Shoah qui en hébreux signifie sacrifice consommé par le feu .
Prépabac pages 24-25 : Hiroshima, fallait-il utiliser la bombe ?
Il sest passé trois semaines entre la première expérimentation de la bombe Atomique (aboutissement de 3 ans et demi de recherches) et son utilisation guerrière (Chronologie). Le temps de réflexion est court et les effets atroces sur une cible peuplée (Docs 3,5 et 7) nont été connus quaprès cet usage.
Aussi, on peut se demander si Truman avait mesuré son acte (Doc. 6). Les bombardements classiques (Doc4) faisaient leur effet puisque lempereur du Japon avait déjà fait des avances de négociation (Doc.8).
Un peu moins dexigences vis à vis du Japon (Doc. 8) et lacception de ne pas jouer avec la dernière découverte, si économe en avions et projectiles (Doc. 4) aurait peut être évité davantage de vies.
III La France dans la guerre
Occupation, collaboration d Etat, puis collaborationnisme d Etat. Les Français se sont consolés un temps dans le régime de Vichy, puis ils ont rejoint de plus en plus nombreux les résistants de la 1ère heure. La France a évité lhumiliation de nêtre quun pays libéré pour figurer parmi les vainqueurs.
1-2 Les traumatismes de la déroute favorisent un régime autoritaire
La France sest effondrée, sest un désastre unique dans son histoire, marqué par la fuite affolée de 8 millions de civils et de militaires vers le Sud (Lexode). A l Assemblée nationale le Maréchal Pétain, convaincu que là est le résultat de la décadence de la France, se voit confier la Présidence du Conseil. Le 17 Juin il demande un armistice, en Juillet il reçoit quasiment les pleins pouvoirs pour créer un régime qui façonne une France Nouvelle .
Les clauses de l armistice sont très dures (Carte page 49). Loccupation de la plus grande partie de la France ne laisse subsister lintégralité des pouvoirs de l Etat que dans la Zone Sud, séparée du Nord par La ligne de démarcation et dans l Empire colonial. Les régions frontalières Nord ont des statuts particuliers qui laissent craindre leur perte. Les 2 millions de soldats prisonniers ne sont pas rendus.
Pétain pense adoucir ces clauses en offrant à Hitler une politique de collaboration le 24 Octobre 1940 à Montoire. La Révolution Nationale doù doit naître la France Nouvelle est une sorte de fascisme paternaliste (Pétain à 84 ans). Le travail (agriculture, artisanat), la famille, la patrie, le chef sont les mots clés. A ses côtés lamiral Darlan puis Lancien Président du conseil Pierre Laval organisent un culte de la personnalité qui dissimule leurs propres ambitions. Dés Novembre 42 (occupation de la zone sud après lopération Torch, sabordage de la flotte française) le régime a perdu toute autonomie. Il se compromet alors de plus en plus aux côtés des collaborationnistes et des Allemands dans la lutte contre les résistants et les communistes tandis que les juifs sont soumis à ségrégation puis déportation.
Image d Epinal. En 6-8 lignes, montrez en quoi cette image illustre lidéologie des révolution nationale .
Laffiche est centrée sur le portrait du maréchal, chef et père de la nation. Les rameaux de chêne et dolivier attribuent à Pétain la force et la générosité. Les couleurs tricolores foisonnent, exaltant le patriotisme. Les drapeaux à la hampe relevée évoquent une défense vis à vis des agressions extérieures. La francisque était aux francs ce que les faisceaux de combat étaient aux romains ; cest linsigne du fascisme français. Les personnages mis en exergue sont la mère de famille nombreuse (4 enfants) appliquée aux tâches domestiques, le paysan et le forgeron, image de lartisanat ; cest une évocation de la France traditionnelle renforcée par le village en arrière plan. La ville (ici Paris), incarne la modernité à laquelle il faut bien sacrifier ; cest le siège de lindustrie dont les fumées signifient lactivité et non encore la pollution. Le paquet et lancre au premier plan représentent le commerce. Le tout illustre parfaitement le slogan dont la banderole couronne lensemble : Travail, Famille, Patrie.
3-4 Facettes dune société occupée
Au début la majorité des Français est largement pétainiste , pensant en même temps que Pétain joue un double jeu (dans le fond, il serait pour les alliés, sa collaboration ne serait que de façade). Avec le temps, la perplexité sinstallera. En fait le quotidien devient de plus en plus préoccupant : comment se ravitailler, compte tenu des restrictions imposées par la pillage pratiqué par l Allemagne ? LEtat met en place le rationnement , les habitants le système D tandis que se développe le marché noir . La disette sévit en ville. A la crainte des représailles des occupants se rajoutera bientôt celle des bombardements alliés. Une partie des citadins se console dans une vie culturelle intense (Cinéma, concerts, music Hall, bibliothèques), de qualité inégale et parfois ambiguë quand elle est au service du culte de la personnalité ou des idées collaborationnistes (Brasillach, Céline).Sartre ou Camus parviennent à publier sur des thèmes neutres. (Les visiteurs du soir page 52).
Certains sorts particuliers sont dramatiques : 1 million de soldats français resteront prisonniers dans des camps pour soldats ou officiers jusquen 45. 400000 autres seront libérés avant dans le cadre de la relève , artifice mis au point avec Vichy pou faire avaler la pilule amère du travail en Allemagne. Avec le Service du Travail Obligatoire, à partir de 43, les Français nauront pas le choix. 600000 partiront (et subiront les bombardements alliés). 140000 personnes seront déportées dont des résistants et surtout des juifs. 30000 seulement reviendront dont pratiquement aucun juif. Vichy a mis en place un antisémitisme d Etat, ressemblant beaucoup à ce pratiquait l Allemagne avant la guerre : signalisation et exclusions. Ce sont surtout les juifs étrangers qui seront victimes de rafles concertées avec les autorités Allemandes. (Juillet 42 celle du vélodrome dhiver concernait 13000 personnes). Laval, Bousquet, Papon sont des personnalités compromises à divers degrés. Bousquet et Papon ont accompli durablement de hautes responsabilités après la guerre.
5-6 Résistances (voir aussi ChapII.3)
A la fin de la guerre un gouvernement provisoire de la république Française , issu des rangs de la résistance est reconnu comme légitime en France et à létranger.
La France Libre est le mouvement fondé par le général de Gaulle, un général de brigade, partisan avant la guerre de forces offensives motorisées. Basé sur Londres, doù partira lappel du 18 juin 40 il recevra divers appuis (Churchill) et ralliements (LAfrique Equatoriale Française) qui lui permettront de créer les Forces Françaises Libres qui se signaleront en Afrique avant de devenir une véritable armée active en Italie et en France dés 44. (Leclerc et la 2ème DB).
Patiemment, de Gaulle mettra en place des structures politiques représentatives de la France résistante qui aboutiront au GPRF. Cela lui sera contesté par Roosevelt qui se méfie de son autoritarisme et lui préfèrera un temps Darlan, puis Giraud.
En janvier 1943 De Gaulle confie à Jean Moulin la tâche délicate dunifier les divers mouvements de résistance qui sétaient créés depuis 1941. Combat Libération Francs tireurs
. Sont quelques-uns de ces mouvements issus des communistes à la droite modérée qui se regardent parfois en chien de faïence (Texte 3 page 59). De laction de jean Moulin (qui finira déporté) naîtra le Conseil National de la Résistance qui unifiera ces divers mouvements et permettra des actions denvergure à partir des maquis qui exaspèreront les Allemands et les conduiront à datroces représailles (Vercors, Oradour sur Glane). FFL et FFI (Forces Françaises de lIntérieur) se réuniront ensemble dans les 6 mois de la libération de la France.
La libération fera lunanimité autour de de Gaulle.
Banque de documents
Tract adressé aux étudiants parisiens 6 Novembre 1940
Etudiant de France.
Le 11 Novembre est resté pour toi jour de fête nationale.
Malgré lordre des autorités opprimantes, il sera
Jour de recueillement.
Tu nassisteras à aucun cours.
Tu iras honorer le soldat inconnu à 17h30.Le 11 novembre 1918 fut le jour dune grande victoire.
Le 11 novembre 1940 sera le signal dune plus grande encore.
Tous les étudiants sont solidaires pour que Vive la France.
Rapport du préfet du Nord 7 Juin 1941
La campagne dagitation communiste sest poursuivie au cours du mois de mai sans relâche, par les mêmes voies : Distribution de tracts de tous ordres et de toute nature, exploitant de manière générale toutes les sortes de mécontentements qui peuvent animer la population : sentiments anti-allemands, esprit dindépendance, insuffisance du ravitaillement et des salaires
Le premier juin, sans quaucun signe avant coureur neût permis de le déceler, un mouvement de grève débutait aux mines dOstricourt
Le 4 juin, les 4/5ème de la région Nord pas de Calais étaient en grève
IV le bilan de la guerre
Commentaire de la carte page 68-69. A remplir un fond de carte.
= Les frontières de lEurope jusquen 1989. Noter : les pertes de lAllemagne, les occupations de lAllemagne et de lAutriche, les gains de lURSS en 40 confirmés, le coulissement de la Pologne, les flux de réfugiés à commencer par les Allemands. Ne figure pas : le stationnement des armées américaines et soviétiques.
1 Un désastre sans précédant
50M de victimes pour les ¾ des civils et dont les 2/3 en Europe, au total trois fois plus de victimes que la première guerre mondiale quon avait pourtant appelée la der des der . Le manque dhommes jeunes, le surnombre de femmes, le sort de prés de 20 millions de personnes déplacées de gré ou de force (Allemands, Polonais, juifs
) marqueront la démographie, tandis que les villes et villages plus ou moins rasés, les économies effondrées (mais pas toutes, voir doc. 3), la persistance de la pénurie et des restrictions, le retour de linflation demeurent les principaux défis. Pour lAllemagne on parlera dannée 0.
Officiellement, les vainqueurs ont bonne conscience et, grande première, 2 ans durant, de 46 à 48, un tribunal international siègera à Nuremberg, puis à Tokyo pour punir les crimes de guerre ou les crimes contre lhumanité des dirigeants nazis et japonais. Chez beaucoup un doute sest infiltré : lhumanité toute entière a été rabaissée par lhorreur des actes visant les civils et les peuples à bannir. Lexistentialisme, qui est un regard désabusé sur lhomme, influencera toute une génération lectrice de Sartre et de Camus.
Document 3 page 71. Présenter le document, dégager linformation principale et donner interprétation de létat de chacun des pays.
2 lespoir dun monde nouveau
A. Reformuler léconomique
Reconstruire un monde différent de celui de lavant guerre qui y a conduit, tel est lunanime désir. Deux modèles soffrent issus des vainqueurs : da démocratie qui a redoré son blason et le communisme dont le prestige est renforcé par la victoire soviétique. On attend de lEtat et des Etats quils corrigent et prennent en charge, remplaçant pour lindividu ce quon laissait à la Providence . Les USA, convaincus que le protectionnisme issu de la crise de 29 avait conduit à la guerre veulent privilégier les échanges économiques entre pays. Les 45 signataires des accords de Bretton Woods (Juillet 44) se sont accordés pour aligner leur monnaie sur un $ dont la valeur or est désormais fixe (35$ lonce) et à chercher à équilibrer leur commerce extérieur. Le FMI ( en cas de perte de cet équilibre) et la banque Mondiale (pour aider à la reconstruction et au développement) complètent ce dispositif, tandis que les accords du G.A.T.T. en 47 visent à baisser les droits de douane. La toute puissance des USA est ainsi confirmée et le monde vit encore partiellement selon ce dispositif.
B. Créer un arbitre mondial
La SDN avait fait long feu et déjà, lors de leur rencontre en Août 41, Churchill et Roosevelt, signataires de la Charte de lAtlantique avaient appelé de leurs vux une nouvelle organisation internationale. Affiné de conférence en conférence, le projet se concrétise le 26 Juin 1945 à San Francisco : lONU est née.
LAssemblée générale accueille les Etats membres qui disposent chacun dune voix. Recommandations et résolutions sont prises à la majorité des deux tiers.
Le Conseil de sécurité, saisissable à tout instant, est à même de prendre des décisions dintervention urgente, notamment celle des Casques Bleus force armée réunie pour loccasion. Sur les 11 membres (15 actuellement), les 5 grands :USA, URSS, R. U, FR, Chine, ont droit dopposition (veto), les autres participent par tournus.
Le Secrétaire général, élu pour 5 ans par lA.G. dirige ladministration et a un rôle de médiateur itinérant.
Le conseil économique et social coordonne les institutions spécialisées (reportez celles qui figurent page 73 en résumant dun mot leur domaine).
LONU, dont le siège est à New York veut maintenir la paix, clarifier les relations entre pays, promouvoir les droits de lhomme et mettre en place une coopération et solidarité internationale.
3. La nouvelle donne internationale
25 siècles de domination de lEurope ont pris fin, la première puissance mondiale est en Amérique (bien que les USA demeurent un pays deuropéens).La France na eu droit quà un strapontin dans le camp des vainqueurs. LURSS est comptée aussi comme un Super Grand mais leffort de reconstruction la laisse en arrière des USA, restés intouchés sur leur territoire, détenteurs de larme nucléaire et de la suprématie financière. (2/3 du stock dor mondial).
Alliés pendant la guerre, les deux super grands se sont rencontrés deux fois en 45 : à Yalta (Février) et à Potsdam (Juillet Avec Truman). Yalta a été surtout le pathétique effort de Roosevelt et de Churchill pour contrer les ambitions dun Staline qui pensait surtout à conserver ses conquêtes et à les protéger par un Glacis de sécurité de pays amis, et, pour tout dire soumis et communistes. Le sort de lAllemagne a été défini (amputations, occupation quadripartite, réparations), la Pologne remodelée. Avant la fin de lannée, la méfiance sest installée entre les deux grands : lURSS norganise pas les élections libres ou les truquent, les USA suspendent le prêt-bail en faveur de lURSS. En 46 Churchill dénonce labaissement dun rideau de fer entre les deux Europe qui fait perdre aux pays de lest leur liberté.
Document 3 page 71. Le présenter, dégager linformation principale et essayer de donnant une interprétation de létat de chacun des pays.
Il sagit dun histogramme présentant létat du PNB des principaux belligérants en 45 par comparaison avec celui de 1940. On peut dire que le PNB renseigne ici sur la capacité de production de ces divers pays.
Les pays les moins bien lotis ne sont pas forcément les perdants et les pays les mieux lotis ne sont pas forcément les gagnants.
La France et lItalie, terrains de bataille et pillés par lAllemagne ont perdu la moitié de leur capacité de production. LURSS na pas encore compensé par son effort à lEst les destructions opérées à lOuest. La Grande Bretagne a dépassé ses pertes par un effort épuisant. LAllemagne et le Japon ont conservé, malgré les bombardements massifs, de restes importants de leur immense effort de guerre (usines enterrées). Les USA, intouchés sur leur territoire, arsenal des nations unies ont considérablement amplifié leur PNB.
2ème partie :
Le monde de 1945 à nos jours
I La croissance des 30 Glorieuses
Cette expression de léconomiste Français Jean Fourastié désigne pour la période 45-73 comme une sorte dâge dor économique et social tel que le monde navait jamais connu auparavant. Pourtant, la dépression qui allait suivre a trouvé là ses racines.
1-2. Croître et consommer
Croissance tel est le mot magique que lon croyait devenu éternel que lon pouvait appliquer chaque année. 5% en moyenne, de quoi faire doubler le PIB mondial et cela bien que la population ait presque doublé dans le même temps. Oubliées crises et récessions qui touchaient les pays industrialisés depuis 100 ans à intervalles réguliers. En même temps, le plein emploi saccompagnait dune recomposition de la population active dans les pays industrialisés qui constitue une vaste classe moyenne. (Voir 5).
Les pays du Tiers-Monde sont entraînés dans le mouvement tout comme les pays communistes. Pourtant, des retards se signalent : Royaume-Uni en Europe ; les inégalités se renforcent entres pays riches et pays pauvres ; la consommation ne démarre pas dans les pays communistes. Par contre, dans les Pays industrialisés à économie de marché, la consommation explose, si bien quon sest mis à parler de société de consommation . On la doit à une recette américaine : le Fordisme qui consiste à donner les moyens aux ouvriers dacheter les produits industrialisés que la vente massive, jointe aux gains de productivité rend de moins en moins chers. En moins de trente ans le pouvoir dachat est multiplié par cinq, les diverses allocations et salaires minimums établis par l Etat providence, réduisent les inégalités de revenu. Les ménages alors séquipent : appartements, villas, voiture, électroménager. Dans le même temps la distribution sadapte à la consommation de masse : les sorties de villes se couvrent de grandes surfaces .
Pourtant, linflation qui se développe incite à une inquiétante fuite en avant, on compte dessus pour alléger des dettes que le crédit a rendues de plus en plus faciles ; la jeunesse des années 60, qui na connu aucune privation, conteste que la consommation fasse le bonheur.
3-4 Doù vient la croissance ?
Celle-ci sest produite en même temps quun autre facteur historique : le baby boum . Ce regain de natalité a comme dopé lactivité. Parallèlement la qualification de la main duvre sélève au rythme de lélévation de la durée de scolarité obligatoire et de la possibilité de suivre des études supérieures. Les USA jouent le rôle de pays modèle et initiateur. Son intérêt est de se rendre indispensable par son avance technologique et de se faire des émules et clients dans le monde entier. Leur action au travers des institutions internationales étudiées plus haut favorise de plus le commerce international : les échanges croissent deux fois plus vite que la production tandis que le champ de concurrence sélargit sans cesse. Les grandes entreprises accompagnent ce mouvement en créant des filiales à létranger. Les multinationales se multiplient et elles ne sont pas seulement américaines comme avant la guerre. Les PME participent au dynamisme général. Dorénavant qui ninvestit pas chez lui ou à létranger perd ses clients. Les consommateurs en sont les gagnants.
Les Etats, dont le rôle sest accru dans laprès guerre, jouent un rôle moteur par les investissements que génèrent leurs plans de croissance, leur secteur public , acquis par nationalisation, leurs commandes militaires dopées par la guerre froide et leurs budgets de recherche. Cest cela qui a contribué, avec la recherche privée, à une gerbe de progrès techniques qui ont changé la vie. (Voir repères chronologiques page 84 et dresser une liste).
Qui dirige le monde se demande ton avec inquiétude dans les années 60/70, les hommes politiques ou la nouvelle génération de chefs dentreprise, ces managers ou péjorativement nommés technocrates , ces grosses têtes et sans cur qui brassent les milliards et sappliquent à susciter nos nouveaux besoins ?
5. Une société bouleversée
La recomposition de la population active dans les pays industrialisés se résume ainsi : baisse des agriculteurs (primaire), plafonnement de la population ouvrière (secondaire), hausse es services (tertiaire).
Les agriculteurs, 25% de la population active en début de période, ne font plus que 10% en fin. Toutes les minutes en Europe un agriculteur met la clé sous le paillasson. Ceux qui restent deviennent par la force des choses de véritables entrepreneurs, manageant un parc de machines sophistiquées sur des surfaces croissantes, travaillant du matin au soir pour des revenus qui progressent moins vite quailleurs.
Les Ouvriers approchent les 40% de la population active, à majorité ils sont ces OS (ouvriers spécialisés), condamnés par la chaîne à des tâches répétitives. Leurs médiocres revenus les cantonnent dans les blocs des banlieues édifiés à la hâte dans les années 60.
Les services dépassent de la moitié de la population active : ce sont surtout des employés et des cadres tandis que les petits commerçants et artisans diminuent deffectifs. Les femmes entrent massivement dans la vie active. Cest cette nouvelle classe moyenne qui se lance avidement dans la société de consommation, marquant son identité par la possession dobjets significatifs (Ex les premières chaînes stéréo).
Page 93 Texte 4 Résumer en 6 lignes le texte puis formuler une seule phrase du genre de celles qui pourrait être insérée dans le cours. Déterminer où la placer.
Lépreuve de commentaire de documents. (1)
Attention : le sujet est son titre !
1ère partie : Présentation des documents
Enjeux : Cette partie sert aussi dintroduction. Le professeur sera très sensible à sa qualité.
Pièges : y consacrer trop de temps, être trop long, occuper trop de place et raser le professeur qui pourrait ny voir que paraphrase et prétexte à occuper de la place. Il faut donc éviter dêtre outrancièrement descriptif. Eviter aussi de dévoiler ses cartes en fournissant déjà des explications qui sont réservées à la seconde partie.
Conseils : Les introduire globalement en rappelant le sujet, puis les détailler. Synthétiser au maximum, induire lutilité du document et les relier entre eux si possible.
Ex. page 98-99
Outre la chronologie indicative, les documents présentés sont des photographies , un texte et trois tableaux statistiques. Lensemble nous permettra de démontrer, par des exemples français (surtout) et étrangers comment lautomobile a pu être le symbole des trente glorieuses.
La chronologie présente les dates clés de lhistoire automobile en France de 46 à 74.
La photo 1 illustre la fascination exercée par lautomobile sur le public au travers de la première exposition de la Citroën DS en 1955. Le texte accolé, paru deux ans plus tard de la plume de R. Barthes dans son essai Mythologies analyse la nature de cette fascination. Le tableau 3 nous présente lévolution du parc automobile par 1000 habitants pour différents pays industrialisés ou en développement. Le procédé retenu permet des comparaisons. Le tableau 4 se sert de lexemple de la 2CV, cette autre voiture culte, pour exposer lévolution apparemment contradictoire des prix courants et des prix réels mesurés en heures de travail. Les deux derniers documents concernent deux voitures très populaires en France : la 204 Peugeot et la 4CV Renault. Pour la 204, le tableau nous renseigne sur la décomposition du prix de vente 1972 et pour la 4CV, il sagit dune photo qui présente les ultimes soins que lui apportent deux ouvrière en fin de chaîne.
Demblée on est sensible à lexplosion dune passion dans un contexte économique favorable.
Lépreuve de commentaire de documents. (2)
2ème partie. Dégagez et classez les informations ou les opinions essentielles :
Doc. 1Doc. 2 Doc.3Doc.4Autres stands délaissés
La DS monopolise lattention. Voiture de rêve, plus quà portée de bourses.
2 La voiture profilée et chère fait rêver.
Résumé : lautomobile est lobjet magique de notre époque. Le public, soigneusement conditionné a une relation quasi sensuelle avec ce véhicule au nom évocateur. En lacquérant, le petit bourgeois devient quelquun .
1 La voiture est lobjet représentatif de lélévation sociale de toute une époque.
Croissance générale du nombre de véhicules dans le monde entier.
Les USA ont une longueur davance. 1 véhicule pour 2 habitants en 75 ; en CEE, cest plutôt 1 pour 4.
Le Japon, sonné après la guerre, disposant de peu de place a du retard, de même lEspagne, en tant que pays méditerranéen plus pauvre. Au Brésil et en Argentine, pays du Tiers-monde, on se contente en 74 dun véhicule pour 15 à 20 habitants, soit la situation des pays dEurope de l Ouest 25 ans plus tôt. Cependant la croissance du parc y est exponentielle.
3 Partout on séquipe de davantage de véhicules
Le prix courant na cessé de croître, dans un contexte dinflation. Dans le même temps, le prix réel des véhicules, compté en heures de travail va baissant du fait de laugmentation des salaires encore plus forte que linflation. En 74, en fait, une 2CV revient deux fois et demi moins cher quen 48.
5 La voiture devient de plus en plus accessible.
Doc. 5Doc.6Le prix de fabrication dune est voiture la moitié de son prix de vente. Le bénéfice de lentreprise est modeste comparé à ce quencaisse lEtat que lautomobile engraisse, surtout si on rajoute les taxes sur lessence. Lentreprise ne sen tire que par une production de masse. A noter que le salaire de louvrier nintervient que pour 10% du prix de vente, doù leur pression pour recevoir de meilleurs salaires.
6 L Etat est le premier bénéficiaire de lautomobile, les salaires ouvriers comptent peu.
La 4CV est incontestablement la Volkswagen de la France (petite voiture populaire). Celle que pourront en fait sacheter les classes moyennes, mais sans doute pas encore les deux ouvrières (représentatives de lentrée des femmes dans la vie active) qui les bichonnent en sortie de chaîne.
4 Le travail à la chaîne ou Taylorisme facilite la production de masse de voitures populaires.
Arguments de la synthèse
1 La voiture est lobjet représentatif de lélévation sociale de toute une époque.
2 La voiture profilée et chère fait rêver.
3 Partout on séquipe de davantage de véhicules.
4 Le travail à la chaîne ou Taylorisme facilite la production de masse de voitures populaires.
5 La voiture devient de plus en plus accessible.
6 L Etat est le premier bénéficiaire de lautomobile, les salaires ouvriers comptent peu.
Notez lidée principale de chaque document marqué en noir, puis classées avec un numéro dordre pour servir darmature à la synthèse.
BAC BLANC L. ES. S. Commentaire de documents
Sujet au choix : De Gaulle et lunification des résistances
Consignes : 1. Présentez les documents.
2. Sélectionnez, classez, confrontez et regroupez par thème les informations relatives au sujet.
3. En vous appuyant sur les informations tirées des documents rédigez de façon synthétique une réponse au sujet proposé (300 mots environ).
Doc. 1 Général de Gaulle : manifeste de Brazzaville 27 octobre 1940
Il nexiste plus de gouvernement proprement Français. En effet, lorganisme sis à Vichy et qui prétend porter ce nom est inconstitutionnel et soumis à lennemi. Dans son état de servitude, cet organisme ne peut être, et nest en effet, quun instrument utilisé par les ennemis de la France contre lhonneur et lintérêt du pays. Il faut donc quun nouveau pouvoir assume la charge de diriger leffort français dans la guerre. Les évènements mimposent ce devoir sacré. Je ny faillirai pas. Jexercerai mon pouvoir au nom de la France et uniquement pour la défendre et je prends lengagement solennel de rendre compte de mes actes aux représentants du peuple Français dès quil lui aura été possible den désigner librement.
Doc. 2 Rapport de Jean Moulin 4 juin 43
Jai eu, en premier lieu à vaincre lhostilité profonde de certains mouvements de la zone Nord qui répugnaient à une collaboration quelconque avec les anciens partis. Les mouvements en général, tant en zone sud quen zone nord, se sont montrés réfractaires depuis le début à des contacts de ce genre et cette attitude a été surtout sensible à LOCM , Ceux de la résistance , Ceux de la libération et, dans une certaine mesure à Combat
.En ce qui concerne les syndicalistes, jai eu à aplanir un différend assez sérieux
Du côté des anciennes formations politiques, jai eu, au début, des difficultés avec le Parti Communiste au sujet de lacceptation du Gouvernement Provisoire que comportait ladhésion au comité. Je dois dire que ces difficultés ont été rapidement aplanies et que le comité central communiste a souscrit à tous les points du programme qui lui étaient soumis.
Doc. 3a Extrait des mémoires de résistance, par Henri Fresnay, fondateur du mouvement de résistance Combat
A cette époque (juillet 40), sengager dans la lutte contre le nazisme et espérer en Pétain nétait nullement contradictoire, et de Gaulle, à Londres, nétait quun inconnu dont la propagande officielle défigurait les traits. Puis les évènements ont marché
Au fur et à mesure que le gouvernement du maréchal Pétain cédait aux exigences allemandes et que, dans lordre intérieur, il prenait des mesures dinspiration nazie, le fossé, lentement mais régulièrement sest creusé entre lui et nous
Parallèlement à cette prise de conscience politique qui transparaît de plus en plus dans nos journaux et gagne en profondeur dans les rangs de la Résistance, sest opéré un rapprochement avec les forces françaises libres et avec leur chef, le général de Gaulle. Dés la fin du printemps de 1941, jen avais ressenti le besoin
pour éviter la dispersion des efforts, lémiettement de la résistance en groupes et groupuscules
.Cest autour de de Gaulle, pensais-je, quil faut se rassembler.
Doc. 3b manchette du journal Combat le 15 Avril 43 (Page annexée)
Doc. 4 Affiche de 1943 Les couleurs sont celles du drapeau tricolore (Page annexée)
Doc. 5 Déclarations extraites du programme du Conseil National de la Résistance (C.N.R) mars 1944.
Unis quant au but à atteindre, unis quant aux moyens à mettre en uvre pour atteindre ce but quest la libération rapide du territoire, les représentants des mouvements, groupements, partis ou tendances politiques, groupés au sein du C.N.R., proclament quils sont décidés à rester unis après la libération afin détablir le gouvernement provisoire de la république formé par le général de Gaulle pour défendre lindépendance politique et économique de la nation
Le C.N.R. décide dinviter les responsables des organisations déjà existantes à former des comités de ville, de village, dentreprise
Tous ces comités seront placés sous la direction des comités départementaux de la libération
...
Sujet dhistoire : De Gaulle et lunification des résistances
Proposition de correction par M.T. Page.1
1) Présentez les documents
Quand on a commencé à parler de résistance en France on navait pas vraiment affaire à un mouvement uni, mais à des groupes très divers. Pour le général de Gaulle, lambition et le défi étaient de les réunir autour de son nom. Quatre textes et deux illustrations nous sont présentés dans un ordre chronologique et nous permettent de dégager des étapes dans cette unification. Le premier texte est un manifeste de De Gaulle depuis Brazzaville daté doctobre 40. De Gaulle, basé en A.E.F. discrédite le régime de Vichy et se perçoit chargé dassumer le pouvoir légitime. Le doc 2 est un rapport de Jean Moulin. Lenvoyé du général en France occupée relate les réactions de ses divers interlocuteurs devant la proposition des les unir autour de De Gaulle ; il est daté de juin 43. Le document 3a, tiré de mémoires, montre comment Henry Fresnay fondateur de combat a pu cheminer dans la perspective de la reconnaissance de De Gaulle. Cest chose faite en tout cas sur la base de la manchette du journal Combat davril 43 (3b). Laffiche de propagande publiée la même année illustre patriotiquement et comme évidente lunion de la France Libre et des résistants intérieurs.
Le document 5, émanant du Conseil National de la Résistance, créé justement par Jean Moulin, exprime le principe dune union indéfectible et invite à la création de comités hiérarchisés partout en France dans la perspective dune prochaine libération du territoire.
2) Voir page suivante
3) Réponse synthétique en 300 mots
De Gaulle, modeste général de brigade réfugié à Londres, a montré un sens politique très vif, déjà au travers de lappel du 18 juin, puis à loccasion de lappel de Brazzaville. Depuis le Congo français, De Gaulle exprime le fait quil est impossible de considérer comme légal le gouvernement de Vichy, cest pour lui un instrument de lennemi . Il y a donc un vide à combler, qui représentera la France ? Pour de Gaulle, lhistoire la désigné. Il prend soin cependant de préciser le caractère républicain et démocratique de ses intentions. A cette date de Gaulle jouissait dune modeste reconnaissance de la part des anglais, en France même, il était presque inconnu comme le fait remarquer Henry Fresnay. A partir dinitiatives isolées, dés la fin 40 se sont mis à proliférer en France des groupes très divers qui ne se concertaient pas, méprisaient les anciens partis et ne rejetaient pas forcément Pétain quils espéraient acteur dun double jeu . Pour que la résistance française soit crédible, pensait de Gaulle, il lui fallait une seule tête, une structure et un appui extérieur ; cest loffre que fit Jean Moulin aux divers groupes et partis clandestins début 43. Le mérite qui lui sera reconnu cest dêtre parvenu, avant sa tragique disparition, à vaincre les préjugés et réserves de chacun et de fédérer au sein du CNR de groupes aussi divers que Combat , plutôt à droite, et les communistes. En 43 de Gaulle gagne son pari : La France Libre et la résistance intérieure coordonnent leur action ; en 44, au travers du GPRF elles sapprêtent à constituer un gouvernement reconnu en France et à létranger, soutenu à la base par des comités locaux et départementaux. La ténacité de De Gaulle a été récompensée. Ces documents ne sont pas exhaustifs, il faudrait aussi mentionner les relations houleuses entre de Gaulle et président Roosevelt doù est née la rivalité de Gaulle Giraud.
Sujet dhistoire : De Gaulle et lunification des résistances proposition de correction. P.2
2) Sélectionnez, classez, confrontez et regroupez par thèmes les informations relatives au sujet.
Contexte et notions clés: Doc. 1Doc. 2Docs 3a et bDoc. 4-Brazzaville : Congo. De Gaulle a reçu lappui providentiel des colonies dAEF. Ecrit 5 mois après larmistice, 5 jours après la rencontre Pétain Hitler de Montoire.
-Manifeste qui dénonce la collusion du régime de Vichy et de lennemi, V. ne peut donc plus représenter la France.
-les évènements imposent à d.G. de créer un nouveau pouvoir.
-D.G. sengage à demeurer dans la démocratie (Doc 3). -Moulin, ancien préfet de lEure et Loir, rallié à de Gaulle.
-Rapporte que les divers groupes de résistance ne voulaient guère entendre parler des partis davant guerre (quils considéraient comme fauteurs de guerre).
-Syndicalistes et communistes ont été des interlocuteurs tenaces qui ont toutefois fini par se rallier à lidée dun gouvernement provisoire (présidé par de Gaulle) . Pour Henry Fresnay et autres R. il leur a fallu se détacher de Pétain avant de pouvoir envisager que de Gaulle, inconnu / méconnu au départ, puisse être reconnu dans ses efforts.
-Peu a peu convaincus de la nécessité de lunion.
-En 43, cest clairement affirmé sur la manchette de Combat.
-Citation de Clemenceau qui va à lopposé de ce qua fait Vichy.
-La croix de Lorraine =résistance groupée autour de de Gaulle.-Deux hommes se tendent la main par-dessus la Manche depuis lAngleterre et la France nazifiée (croix gammée).
-Lun la France libre, lautre la résistance unie sur le terrain.
-La clé à molette illustre limprovisation des moyens.
-Le drapeau = patriotisme.
-la devise liberté, égalité, fraternité = intentions républicaines (Doc. 1). -La croix de Lorraine signe laffiche..Doc 5Thèmes : Etapes de lunificationPromotion de De GaulleObstacles-Le CNR résultat du travail de Jean Moulin.
-Unité dans les buts et les moyens.
- La France libérée sera gouvernée par le g. de G. dans le cadre du GPRF.
-Pour préparer cette reconnaissance, il importe de créer des structures clandestines locales et départementales.-De Gaulle pionnier visonnaire.-Doc1
-Envoi de lextérieur dun émissaire pour négocier lunification. Doc. 2
-Les groupes de résistants se laissent convaincre, parfois avec peine. Doc. 2 et 3a
-Propagande active. Docs 3b et 4
-Lunion décidée se structure de haut en bas : CNR, GPRF, Comités Départementaux de Libération. Docs2 et 5
- Il sauto proclame chef de la France libre, mais nest pas connu et reconnu tout de suite. Docs 1 et 3a
- Combat le reconnaît pour chef. 3 a et b
-Par Jean Moulin il fonde le CNR. Doc. 2
-Il devient président du GPRF qui gouvernera effectivement la France après la libération. Docs 1,2 et 4.- Le régime de Vichy, exclu tout de suite par de Gaulle mais accepté au départ par dautres mouvements. Docs 1 et 2
-Hostilité entre divers mouvements de résistance entre eux et de ceux-ci à lencontre des anciens partis. Doc. 2
-Réticences des syndicalistes et des communistes à reconnaître lautorité de d.G.. Doc. 2
Comment la France de Vichy sintègre-telle dans lEurope Allemande ?
1 Intro/présentation : Une fois maîtres de lEurope continentale, les Allemands ont entrepris de lexploiter à leur profit. Les cinq documents proposés, deux textes, un tableau et deux photos, sinscrivent dans la problématique suivante : Comment la France de Vichy sintègre telle dans lEurope Allemande ? Le document 1 est une citation de Goering produite à loccasion du procès de Nuremberg. Le maréchal Goering, chef suprême de léconomie de guerre allemande, expose avec cynisme le moyen dexploiter au mieux la France. Le doc.2 nest autre que lallocution prononcée à la radio par le maréchal Pétain après sa fameuse rencontre avec Hitler à Montoire (22/10/40) ; il justifie sa politique de collaboration. Le document trois est probablement la part de la production française destinée à lusage des Allemands dans certains secteurs clés. Le doc.4 choque, car ces soldats allemands en campagne sont en fait français ; le doc. 5 est une affiche de propagande française incitant à aller travailler en Allemagne.
3 Synthèse :
A la base, il y a lécrasante victoire de lAllemagne sur la France en Mai-Juin 40 et lintégration de la France par les Allemands dans une Europe nouvelle réorganisée par eux et pour eux. En France le maréchal Pétain qui, en vertu des clauses de larmistice a conservé ladministration du pays et la souveraineté dans la zone sud et dans lempire colonial, pense quil peut presque jouer dégal à égal avec Hitler. A Montoire, il se serait rendu volontairement et aurait presque librement et dans lintérêt de la France engagé le pays dans la collaboration. Le presque provient de la reconnaissance timide dobligations liées à cet armistice. Ces obligations comprennent des livraisons industrielles, sans doute complètées par des achats des allemands. Il apparaît ainsi que 20 à 100% des productions clés de la France sont, chaque année, détournées au profit des Allemands. Répondre aux besoins de main duvre de lAllemagne sera aussi une obligation française, pudiquement présentée dans un premier temps comme un choix volontaire. Cest avec une parfaite hypocrisie que Vichy va essayer de susciter un élan patriotique pour ce qui nest en fait quune exploitation éhontée. Manifestement, lEtat Français a adhéré de plus en plus à lidéologie Allemande. Si ce nest pas lui qui a levé la Légion des Volontaires Français, il la laissé faire, permettant à une fraction de lopinion de concrétiser des sentiments pro Allemands et anti communistes.
Pourtant, malgré cette contribution de la France, les Allemands nen étaient pas satisfaits. A entendre le discours plein darrogance et de cynisme prononcé par le Maréchal Goering, les Français ne pourront être considérés comme de vrais collaborateurs que lorsquils se seront volontairement dépouillés de tout en sorte que les vitrines allemandes soient gorgées de leurs productions. Pour lui, tout piller aurait été plus simple et plus direct. Dire que le maréchal Pétain pensait au départ que donner la main à lAllemagne éviterait de tout perdre ; en fait, il donnait à lAllemagne loccasion de manifester des exigences insatiables dans le but de soutenir son effort de guerre et le moral de ses populations soumises, elles aussi, aux restrictions. Bonne élève se croyait la France, mauvaise élève disait lAllemagne.
2 Classement des données. Devoir sur la collaboration.
Doc. 1 Côté allemand.Doc. 2 Côté françaisDoc. 3 profit all.Doc. 4 RéciprocitéIdée générale : On peut mieux exploiter la France
Domaines : Agriculture
Ravitaillement
Procédé :
Quasi Pillage, achat obligatoire.
But :
Ravitailler lAll en revendant les produits.
Philosophie : cynisme
La vraie collaboration consiste pour les Français à se priver de tout volontairement. Les Français sont des goinfres, leurs femmes des prostituées.Idée générale : La France doit collaborer pour son bien.
Domaines:
A préciser
Procédé : à préciser, il y a une part dobligation.
Buts prétendus :
Pour maintenir lunité française, pour alléger le poids des souffrances du pays, améliorer le sort des prisonniers, alléger les frais doccupation. Pour préserver la souveraineté du pays.
Philosophie prétendue : Volontairement, dans lhonneur et avec sincérité. Sous le regard de lHistoire.
Idée générale : LAllemagne absorbe 20 à 100% des secteurs clés de la production industrielle Française.
Domaines : industrie lourde, de pointe, transports, construction.
But : soutenir leffort de guerre allemand.I.G.
Les mercenaires français servent dans larmée allemande.
Domaine : Front Est
Procédé : Légion des volontaires français.
But : soutenir la croisade allemande contre le communisme.
Philosophie : Adhésion volontaire à lidéologie allemandeDoc. 5 :Fausse réciprocitéI.G.
Incitation française à travailler en Allemagne pour le profit de tous.
Domaine : Industrie
Procédé : embauche volontaire en échange de la libération de prisonniers (La relève).
Buts du côté Français : Contribuer à une uvre humanitaire (prisonniers libérés), apporter un gain à sa famille.
Buts All. : Soutenir leffort de guerre all. (évoqué par les couleurs du drapeau) par le travail dune main duvre qui remplace les soldats mobilisés.
Philosophie :
Hypocrisie. Le gvt français présente comme un libre et noble choix (le beau jeune homme) ce qui est une rude exploitation de la force de travail des Français. Il le sait plus ou moins, mais il est enlacé par sa collaboration.
II La grande dépression
A lautomne 73, les évènements du Proche Orient changent subitement la donne de lénergie abondante et bon marché. Le mot crise simpose, pourtant ses origines ne sont là que très partiellement.
1. Croître dans la dépression
A. Les faits
Quatre paramètres se mettent en place dès le début 94 : Chutes de la production industrielle, des investissements et des taux de profit réalisés par les entreprises, augmentation du chômage. Un cinquième est tout à fait nouveau en temps de crise : cest laccélération de la hausse des prix, jusquà dépasser les 10% annuels. Cest la stagflation, combinaison de la stagnation économique et de linflation. Pourtant, dès 75 la croissance va reprendre, mais à des taux plus modérés (2%/an, sauf pour les Nouveaux pays industrialisés Asiatiques qui frôlent les 10%) et la consommation se maintenir ; de son côté le commerce international continue sa progression. Le marasme gagne cependant peu à peu les pays dAmérique Latine et dAfrique et les inégalités se renforcent entre le Nord et le Sud (En 82,le Mexique se déclare pratiquement en faillite), entre ceux qui ont su sadapter à la nouvelle donne et ceux qui sont menacés, in insérables ou exclus : les ouvriers, les cadres moyens, les femmes, les jeunes. Cest leur ressenti qui fait nommer dépression cette nouvelle période qui apparaît singulièrement inclassable.
B. Les causes
Le quadruplement du prix du pétrole intervenu fin 73 (1er choc pétrolier, suivi dun second en 79) ont creusé les déficits commerciaux et augmenté linflation, mais ces chocs ne sont pas la seule cause, dautant plus quà partir de 1985 les prix du pétrole sont à la baisse, cest le contre-choc pétrolier . Pour dautres économistes les difficultés du $, commencées en 71 avaient ébranlé système de Bretton Woods : inconvertibilité en or, dévaluation du $ puis flottement des monnaies entre elles ; les taux de change se mettant à varier au jour le jour. De ce fait, les détenteurs de capitaux se sont mis à spéculer sur les variations des monnaies et les taux dintérêts offerts par les banques centrales des grands pays, renforçant le risque de Krach monétaire comme celui qui est intervenu en 87. Dautres enfin soulignent que la crise accompagne une mutation technologique sans précèdent qui nous a fait passer du tandem pétrole voiture à celui de lélectronique mondialisation.
3. Un monde en mutation
Commencée avant la fin des 30 glorieuses, la baisse générale de la natalité sest fait surtout ressentir dans les pays développés dont la plupart son descendu au dessous du seuil de renouvellement des générations (- de deux enfants par femme en moyenne). Dans le même temps, le vieillissement de la population a commencé à se faire sentir. Le poids croissant du chômage, des retraites et des soins médicaux a déstabilisé le fonctionnement des Etats providence. Où trouver les fonds à répartir ?
La population active des pays industrialisés a continué sa profonde mutation : les agriculteurs ont encore baissés de moitié en jusquen dessous de 5%, le secteur secondaire a plafonné puis commencé à baisser du fait des progrès de la robotique, se réduisant à 28% et enfin le secteur tertiaire a fini par occuper les deux tiers des actifs et plus. De ce fait, a commencé à parler de société Postindustrielle Assez curieusement, ce sont les PME qui ont mieux encaissé la crise du fait de leur souplesse de réaction, par contre, les entreprises géantes ont manqué de souplesse et se sont essoufflées et astreintes a dénormes dégraissages : IBM, Général Motors
. Le nombre croissant de chômeurs 10% en Europe et 25% dans la plupart des pays du Tiers-monde, a fait crier à La fin du travail ..
4. Des politiques inefficaces
Alternativement, deux types de politiques économiques ont été appliquées par des Etats qui ne savaient comment résoudre cette crise si particulière. Les Keynésiens sont partisans de lintervention des Etats pour soutenir la consommation en distribuant des prestations, des primes ou des emplois de fonctionnaires. Mais le financement de ces mesures a surtout augmenté les impôts et taxes. Les monétaristes pensent plutôt que laugmentation des prélèvements et des prestations tue la compétitivité des pays. Pour eux, il faut réduire les dépenses de l Etat, donc rogner sur les prestations, baisser les impôts et les droits de douane, équilibrer les budgets par une politique de rigueur afin de faire baisser linflation et lendettement. cest la politique libérale de Reagan et Thatcher, qui simpose en modèle au monde entier, portée par le train de la mondialisation et par les interventions du FMI. Elle a à son crédit la baisse de linflation, la réduction des déficits et dettes mais na guère fait ses preuves en matière de chômage (sauf peut être aux USA et au R.U.) souvent, elle a plutôt renforcé les inégalités.
Lépreuve de commentaire de documents. (3)
3ème partie : Rédigez une synthèse
Les 30 glorieuses désignent en gros 30 années de croissance qui se sont écoulées entre 1945 et 1974. La voiture peut elle en être le symbole ? Manifestement, les adultes des tente glorieuses avaient connu la guerre et souhaitaient la fin des restrictions et la possibilité de consommer de plus en plus. Dans cette course au matérialisme la voiture occupait une place de choix, car il sagit dun objet voyant, chargé dune symbolique sensuelle et sociale. La DS (déesse) de Citroën en est un exemple type, qui la possède manifeste en France sa promotion dans la hiérarchie sociale tandis quil semble jouir dun bonheur sans partage. Le temps est bien à la voiture passion. Ou quon aille dans le monde, on en acquiert de plus en plus. En 1975, aux USA, un habitant sur deux en possède une, pour une pour quatre en Europe et pour 15-20 en Amérique Latine. Encore, ces pays, pour en développement quils soient, nont que 20 ans de retard sur la France par exemple et en acquièrent à un rythme exponentiel. (Il aurait été intéressant de considérer des chiffes provenant de l URSS où le mouvement se faisait dans le même sens, mais avec un retard plus grand encore : une voiture pour 300hab en 75. Il est vrai que le système collectiviste ne favorisait guère le transport individuel par excellence). Cette croissance de lacquisition dautomobile est favorisée par lélévation générale du niveau de vie. Il ne faut pas se fier aux prix apparents, emportés vers le haut par l inflation chronique caractéristique de cette période, mais considérer plutôt que les salaires (Fordisme) et profits montent bien plus haut encore et réduisent la dépense comptée en heures de travail . Les producteurs ont accepté de réduire leurs marges pour en vendre davantage ; le travail à la chaîne (Taylorisme) permettait en effet une production de masse. Les charges salariales comptent peu dans le prix de revient dune voiture, ce qui donne à penser que les ouvriers (et ouvrières, de plus en plus nombreuses) auraient pu profiter davantage daugmentations. par contre, si quelquun sest enrichi, du fait de lautomobile, cest bien l Etat qui engrangeait plus du quart du prix de vente. On comprend dès lors, ses incitations pour stimuler la production ( De plus, Renault est une régie dEtat, une entreprise nationalisée). Entre la fiction et la réalité, il faut signaler que ce que les Français et autres ressortissants des pays industrialisés pouvaient se procurer consistait davantage en ces voitures populaires quont été en France la 2CV, la 4CV, la 204 et autres Volkswagen. Seules les classes dirigeantes, des domaines politiques et économiques pouvaient prétendre rouler en DS. Prestige oblige. Le rêve quils véhiculaient a tiré en avant toute une époque, tant et si bien que la voiture lui convenait bien comme symbole.
Noter : la synthèse comporte quelques données supposées acquises en cours et elle nhésite pas à recourir à un style littéraire ou journalistique. Elle ne ressemble pas mot pour mot à ce qui a été consigné dans les tableaux, ce qui est à éviter.
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III Le Modèle soviétique
Sa victoire en ayant fait un modèle , lURSS se présente comme une alternative fascinante et contagieuse à celui représenté par les USA. Les années 46 91 verront ce modèle gagner une grande part du monde avant de seffondrer de par ses contradictions internes.
1 / 2 Une idéologie conquérante
A Le système soviétique
Dapparence, lURSS est une démocratie (dite populaire ). Comme les USA, elle est un Etat fédéral, une Union de 15 Républiques Socialistes Soviétiques . Léquivalent du congrès américain est une assemblée (soviet en russe) : Le Soviet suprême . La comparaison sarrête là. En effet, le pouvoir nest pas entre les mains de lEtat, mais du seul parti autorisé (parti unique) : le Parti Communiste, lequel obéit aveuglément à son Secrétaire Général , lequel est le plus souvent aussi chef de lEtat et chef de larmée. Le PC est censé regrouper lélite du peuple. Aucune contestation nest admise, ni dans le parti, ni hors du parti. Un système répressif a été soigneusement mis en place : le KGB, service secret et espionnage, le Goulag ou administration de camps de concentration et de travail forcé, réunissant détenus de droit commun et prisonniers politiques ; hôpitaux psychiatriques pour rééduquer les opposants déclarés aliénés .
Sur le plan économique, cest lapplication du marxisme ou communisme, cest à dire la propriété commune de la terre, des usines, des services, soit sous forme de coopératives comme les Kolkhozes (fermes collectives) en campagne, soit par gestion directe de lEtat. LEtat prétend tout planifier au travers dune énorme bureaucratie : le Gosplan qui fixe les objectifs (Il privilégie lindustrie lourde) et fournit les moyens sans souci de rentabilité. Une intense propagande veut convaincre le peuple quil est le plus avantagé de la terre. Sil est vrai quil ny a pas de chômage, que les prix sont bas et beaucoup de services gratuits (santé), il est vrai aussi que les salaires sont dérisoires, les conditions de vie très médiocres du fait de la rareté de tout (illustrée par les queues devant les magasins et la difficulté à se loger) tandis quune classe de privilégiés sest constituée : la Nomenklatura formée des cadres du PC affectés partout aux postes de direction.
B Le rayonnement planétaire
Chronologie des secrétaires généraux du PC
22-53 Staline ; 53-64 Khrouchtchev ; 64-82 Brejnev ; Ces trois hommes, très dissemblables, ont mis chacun quelques années pour sassurer tous les pouvoirs puis ont exercé dictatorialement. 85-91 Gorbatchev est celui qui a tué le système en essayant de le réformer.
Résumer Biographies pages 336 349
Un empire va se constituer en 30 ans, puis éclater en 7 ans entraînant même la disparition de lURSS.
-De 45 à 48 lURSS sest créé un glacis de pays satellites en Europe de lEst. En position de force dans des pays quelle a libérés , elle a favorisé laccession au pouvoir de PC tout dévoués. Le coup de Prague en Mars 48 transforme en démocratie populaire le dernier pays qui ait résisté au processus. Des pouvoirs répressifs de type stalinien se mettent en place.
Le VietNam Nord, La Chine (sans que lURSS y soit pour grand chose) et la Corée du Nord deviennent communistes durant la même période.
-En 59 Cuba, aux portes mêmes des USA choisit le modèle soviétique et cherche à gagner dautres pays d Amérique Latine..
-Dans les années 70, un certains nombres danciennes colonies africaines et asiatiques et de pays du Proche-Orient choisissent le camp et/ou le modèle soviétique qui a toujours été ennemi de la colonisation.
Le bloc soviétique se structure économiquement et militairement : CAEM (49), Pacte de Varsovie (1955) et divers accords particuliers. Voir cartes page 129- Il peut compter sur la fidélité des importants PC des pays occidentaux regagnés par nombre dartistes et dintellectuels. (Picasso, Sartre
)
Toutefois lordre imposé par Moscou nest pas accepté partout et successivement lAllemagne de lEst, la Hongrie, la Tchécoslovaquie puis la Pologne réagiront contre. Ces tentatives seront réprimées par la force mais discréditeront le communisme en Occident.
- En 79 lURSS veut réaliser une vieille ambition impériale : accéder aux mers du Sud. Elle simplante en Afghanistan, mais senlise dans une guérilla tandis que commence leffritement interne.
3/4 Faiblesses et effondrement
A La décomposition intérieure
Staline avait voulu financer lindustrie au frais de lagriculture : résultat, elle était gravement sous productive, les paysans accordant tous leurs soins au petit lopin privé que le système leur laissait. Comble de lhumiliation lURSS sera réduite à importer
des USA. Seule lindustrie de larmement était capable dune production de qualité, 20% du PNB y allaient. Les autres secteurs ne produisaient quinsuffisamment et de mauvaise qualité. Démotivés, les ouvriers se réfugiaient dans labsentéisme, offraient ce quils avaient détourné ou produit en cachette sur le marché noir, se consolaient dans lalcool. Tandis que la natalité seffondrait, lespérance de vie diminuant vu linefficacité croissante des services de santé et les ravages de pollutions diverses
LEtat, pour sa part sankylosait dannée en année. Les espoirs suscités par Khrouchtchev qui avait dénoncé en 56 les crimes de Staline (déstalinisation) se sont éteints quand il a abusé à son tour de ses pouvoirs. Lorsquil a voulu sen prendre à la bureaucratie inefficace, il a été renversé par ceux qui se sentaient menacés (1964). Léquipe qui lui a succédé, celle de Léonid Brejnev a transformé lURSS en gérontocratie paralysée. (Gouvernement de vieillards).
B Leffondrement du système
Quand en 1985 parvient à la tête du PC le plus jeune secrétaire général depuis la guerre : Mikhaïl Gorbatchev (54 ans), des espoirs de changements se révèlent. Par la Perestroïka Gorbatchev veut restructurer léconomie en lui insufflant une dose dautonomie, voire même un secteur privé. Par la Glasnost il entend abolir la langue de bois (langage de propagande) et la censure et réformer les institutions dans le sens de davantage de démocratie.
Cest cette démarche qui aboutit à la légalisation dune opposition et, en juin 91, à lélection au suffrage universel de Boris Eltsine comme Président de la République Socialiste Soviétique (RSS) de Russie, la principale de lUnion.
Cette thérapie a plutôt tué le malade : Les contradictions de la Perestroïka et la résistance qui lui a été opposée ont fait que la situation économique sest dégradée, rendant la vie quotidienne encore plus difficile. Lincompétence de lURSS sest révélée au grand jour avec la catastrophe de Tchernobyl en 86 (Libération dun nuage radioactif depuis une centrale nucléaire dont le réacteur avait fondu), et enfin des troubles indépendantistes se sont mis à agiter les RSS du Caucase et des ex états Baltes.
Ces échecs intérieurs ont contraint lURSS à adopter un profil bas sur le front de la politique internationale : Accords de désarmement avec les USA (Washington 1987), retrait dAfghanistan, retrait de laide aux guérillas communistes et aux pays devenus récemment communistes dans le Tiers-Monde, doù la perte de la plupart de ces points dappui. Il laissera le rideau de fer seffondrer en 89 et, lété 91, fragilisé par une tentative de coup dEtat, il ne put sopposer à la proclamation de lindépendance des différentes RSS. Chef dune coquille vide, il démissionna à Noël 91 laissant le terrain à son rival Eltsine. LURSS avait vécu, la Russie renaissait allégée des anciennes RSS qui nétaient en fait quun empire colonial déguisé. La CEI ou communauté dEtats indépendants relie toutefois les Etats issus de lex-Urss
IV Le modèle chinois
Page 134
La Chine daprès guerre a fait une entrée fracassante dans le monde moderne, dabord comme modèle idéologique (49-75) puis comme exemple de réussite économique et ceci tout en restant communiste .
1 La Chine devient communiste
Page 136
Depuis la chute de la dynastie impériale en 1911 la Chine est lobjet de soubresauts politiques qui aboutit à la guerre civile entre les nationalistes au pouvoir avec Tchang Kaï-chek et la guérilla communiste de Mao Zedong. Forcés à la retraite avant guerre (la Longue Marche), les communistes reprennent le dessus et viennent à bout des nationalistes minés par la corruption. Tandis que Tchang Kaï-chek se replie sur Taiwan, Mao proclame le 1er octobre 98 La République populaire de Chine. Lannée suivant un traité damitié et de coopération est conclu avec lURSS. Le pays sengage dans limitation du grand frère soviétique : spoliation dramatique des propriétaires terriens et collectivisation des terres, ambitieux programme dindustries lourdes.
2 La Chine crée un modèle communiste original
Page 138
Mao trouve cependant que limitation de lURSS ne convient pas aux conditions particulières de son pays essentiellement rural. De plus il napprouve pas la déstalinisation ni la coexistence pacifique. Aussi, en 58 il lance sa propre voie vers le communisme : le Grand Bond En Avant : Les campagnes sont divisées en 25000 communes populaires chargées dassurer collectivement la réalisation de tous leurs besoins économiques et sociaux. La réalisation brutale de cet objectif à grand renfort de propagande et de contrainte a gravement perturbé léconomie du pays tandis que se consommait la rupture avec lURSS. Famines et désordres contraignirent Mao à faire marche arrière dès 61 et à laisser linitiative au président Liu Shaoqui et son collaborateur Deng Xiaoping, tous deux partisans dune politique plus réaliste. Toutefois en 66 Mao reprend linitiative avec la Révolution Culturelle, terrifiante manipulation de la jeunesse visant à éliminer ses adversaires. Les Gardes Rouges se sont vus confier la mission de réaliser le communisme intégral en brisant toute hiérarchie. Professeurs et gradés ont été mis en rééducation tandis quun intense culte de la personnalité était orchestré autour de la personne de Mao. Ce chahut désastreux a désorganisé léconomie et la société chinoise mais il a fasciné la génération des jeunes occidentaux des années 60 qui ont trouvé là un relais pour leurs aspirations idéalistes déçues par lURSS. Le Maoïsme a été au cur des idéologies soixante-huitardes.
3 Deng Xiaoping fait triompher le réalisme
Page 140
En 1976, Mao, le Grand Timonier (celui qui tient la barre) meurt, rapidement Deng Xiaoping, sorti de sa disgrâce, simpose et applique une politique plus réaliste connue sous le nom des 4 modernisations . Les campagnes sont arrachées au collectivisme et rendues aux familles, libres à elles de trouver les meilleures productions pour senrichir. Le plein succès de cette politique a conduit la Chine à lautosuffisance alimentaire. Parallèlement lindustrie est stimulée par lautorisation de créer des entreprises privées, lappel aux technologies et investisseurs étrangers (Création des ZES en 80). Avec un taux de croissance supérieur à 10% par an sur 20 années, la Chine sest hissée au rang de 10ème puissance économique mondial. Ainsi, la Chine sest convertie plus tôt et mieux que lURSS à léconomie de marché, mais elle na pas renoncé au communisme politique, cest à dire à la dictature du parti Communiste. Les aspirations aux réformes démocratiques sont étouffées avec violence, on la vu en 89 avec la répression de la place Tien An Men. Les successeurs du petit timonier , mort en 97, gardent le même cap.
TP Affiches de propagande et langue de bois
Pages 128-129, pages 142-143 et méthode page 147.
Résumé adapté de la méthode pages 146-147
LAffiche, qui sadresse souvent à un public illettré a pour but de frapper limagination pour renforcer ladhésion populaire au programme du gouvernement.
Le commentaire du document se fait en trois étapes :
Présentation du document : Nature, intitulé, date et contexte du document puis brève description.
Analyse du document : Répondre aux questions : Quel est le but visé par les auteurs du document, quel message veulent-ils faire passer ? Quels moyens sont employés pour cela ? En quoi ce document est-il le reflet des ambitions et préoccupations de son époque ?
Conclusion : Leffet escompté sest-il produit ? Critiquez le décalage éventuel avec la réalité.
Exemple document 1 page 128
Présentation : Il sagit dune affiche intitulée Staline la jeunesse du monde est pour la paix publiée en 1951 à loccasion dune exposition des beaux-arts de lURSS. La guerre froide bat alors son plein tandis que débute la course aux armements. Des citoyens soviétiques et Chinois descendent sereinement un gigantesque escalier sous les applaudissements dune foule nombreuse. Tous sont jeunes, beaux et souriants. Des drapeaux du monde entier claquent au vent et sous le soleil mais ceux de lURSS et de la Chine se distinguent et nombre et par leur couleur rouge. Des portraits de Staline et Mao Zédong sont brandis. En arrière plan une statue représente un homme armé protégeant un enfant.
Analyse : Les auteurs veulent célébrer le rôle de lURSS et de son chef Staline dans la réalisation dune paix universelle. Staline est interpellé au vocatif et la jeunesse du monde lui est comme offerte. Cest elle qui veut la paix tandis que cest la jeunesse Soviétique et Chinoise qui ouvre le chemin de sa réalisation concrète. Les drapeaux des pays occidentaux rappellent que dans ces pays il y a une jeunesse communiste qui joint ses efforts à ce qui paraît un élan irrésistible vers la paix. Applaudissements sourires et fleurs suggèrent quune sorte de paradis sur terre est entrain de se réaliser.
Pour faire face à la structuration du Bloc Occidental sur le plan militaire (OTAN en 1950) et aux progrès de larment atomique chez les Américains, lURSS a lancé une grande campagne de propagande en faveur de la paix par le relais des partis communistes occidentaux, elle se présente ainsi en championne de la paix par opposition aux occidentaux bellicistes.
Conclusion : LURSS a su efficacement mobiliser les partis communistes occidentaux dans des manifestations et déclarations en faveur de la paix et contre le pacte Atlantique et lOTAN. Picasso en France a même offert son art en illustrant dune colombe une affiche en faveur du mouvement pour la paix . Laudience électorale des partis communistes occidentaux sest maintenue, voire augmentée. Toutefois lURSS était un acteur déterminé de la course aux armements, elle cherchait alors à se doter dune bombe H. Cest aussi elle qui avait donné le feu vert à lattaque de la Corée du Sud par la Corée du Nord en 1950, tandis que les purges staliniennes avaient muselé les pays de lEst. On était très loin de la réalisation de la paix universelle et ce ne sera en tout cas pas Staline qui sera lauteur de la coexistence pacifique et de la détente.
Travail : Commenter laffiche page 135
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Langue de bois définition : Manière de sexprimer en noyant une sombre réalité sous un langage de propagande très édulcoré (Tout le monde chez nous il est beau et il est gentil) et très manichéen (Les bons de notre côté, les méchants de lautre). la Langue de bois est au texte ou discours ce que laffiche de propagande est à limage.
En épreuve de commentaire de document, la langue de bois doit être identifiée et définie, ses procédés exposés ainsi que le contraste avec la réalité. La langue de bois est pour les Etats totalitaires le répondant du politiquement correct des démocraties. Le politiquement correct est une sorte dexpression autocensurée qui prend garde de traiter dun sujet (Ex. immigration, problème des banlieues, homosexualité
.) En fonction de lopinion dominante ou dirigeante.
Texte original ci joint illustrant la langue de bois..
Travail : Commenter laffiche page 135 suivant la méthode fournie
Il sagit dune affiche de propagande chinoise intitulée Tous unis derrière Mao diffusée en 1949 juste après la création de la République Populaire de Chine ( 1er octobre).
Une foule en liesse exprime sa joie et sa solidarité sous le portrait géant de Mao Zedong. Les différents acteurs de la société et de larmée chinoise (soldat, marin, aviateur, ouvrier, paysan, femme, enfants) sont représentés leurs regards tournés vers Mao en avant garde dune foule immense défilant sous les drapeaux de la jeune république, accompagnés de canons. On distingue dans cette foule des ouvriers, des citadins tertiaires et des militaires Le décor rappelle quil sagit bien de la Chine, jadis impériale. Dans le ciel, Mao, vêtu de son sobre uniforme des temps de résistance, lève le bras pour montrer le chemin. Son visage, mi-souriant est emprunt de sérénité et de confiance dans lavenir. Derrière-lui deux immenses drapeaux soviétiques et chinois rappellent le nouveau pays et son grand frère, tandis que des avions vrombissent dans un ciel dété.
Cette affiche voulait montrer ladhésion unanime du peuple au communisme et à son dirigeant et en même temps achever de le rallier. Le message était directement formulé : Tous unis derrière Mao Les Chinois étant le plus souvent illettrés, il fallait que laffiche frappe limagination, en évoquant à la fois lunanimité, le modernisme et la tradition. Lunanimité est illustrée tant par la foule innombrable que par les individus représentatifs du premier plan. Le modernisme, cest dabord le communisme qui annonce des lendemains qui chantent illustrés par le bleu du ciel et des costumes, mais aussi la technique (avion, canons). La tradition, cest lillustration de la cité impériale en arrière plan et les deux totems. Lensemble est converti au communisme par les drapeaux qui y figurent et le portrait de Mao rappelle qui est le nouvel empereur. Les Chinois avaient bien besoin dêtre rassurés et despérer après 40 années de guerre civile et de guerre étrangère. Pour cela, on pouvait manifestement compter sur lenthousiasme du peuple, le charisme de leur chef, mais aussi sur lURSS, bien que le traité damitié et de coopération nétait pas encore signé.
Cette image préfigure le déferlement de propagande qui va caractériser la Chine jusquà nos jours à grand renfort didéalisation et de culte de la personnalité. Pourtant, lexpérience maoïste a été particulièrement sanguinaire (élimination des propriétaires terriens) et dangereusement instable, le Grand bond en avant et à la Révolution culturelle ayant davantage déstructuré la société et l'économie qu'apporté des lendemains qui chantent.
Travail : Commenter laffiche page 135 suivant la méthode fournie
Il sagit dune affiche de propagande chinoise intitulée Tous unis derrière Mao diffusée en 1949 juste après la création de la République Populaire de Chine ( 1er octobre).
Une foule en liesse exprime sa joie et sa solidarité sous le portrait géant de Mao Zedong. Les différents acteurs de la société et de larmée chinoise (soldat, marin, aviateur, ouvrier, paysan, femme, enfants) sont représentés leurs regards tournés vers Mao en avant garde dune foule immense défilant sous les drapeaux de la jeune république, accompagnés de canons. On distingue dans cette foule des ouvriers, des citadins tertiaires et des militaires Le décor rappelle quil sagit bien de la Chine, jadis impériale. Dans le ciel, Mao, vêtu de son sobre uniforme des temps de résistance, lève le bras pour montrer le chemin. Son visage, mi-souriant est emprunt de sérénité et de confiance dans lavenir. Derrière-lui deux immenses drapeaux soviétiques et chinois rappellent le nouveau pays et son grand frère, tandis que des avions vrombissent dans un ciel dété.
Cette affiche voulait montrer ladhésion unanime du peuple au communisme et à son dirigeant et en même temps achever de le rallier. Le message était directement formulé : Tous unis derrière Mao Les Chinois étant le plus souvent illettrés, il fallait que laffiche frappe limagination, en évoquant à la fois lunanimité, le modernisme et la tradition. Lunanimité est illustrée tant par la foule innombrable que par les individus représentatifs du premier plan. Le modernisme, cest dabord le communisme qui annonce des lendemains qui chantent illustrés par le bleu du ciel et des costumes, mais aussi la technique (avion, canons). La tradition, cest lillustration de la cité impériale en arrière plan et les deux totems. Lensemble est converti au communisme par les drapeaux qui y figurent et le portrait de Mao rappelle qui est le nouvel empereur. Les Chinois avaient bien besoin dêtre rassurés et despérer après 40 années de guerre civile et de guerre étrangère. Pour cela, on pouvait manifestement compter sur lenthousiasme du peuple, le charisme de leur chef, mais aussi sur lURSS, bien que le traité damitié et de coopération nétait pas encore signé.
Cette image préfigure le déferlement de propagande qui va caractériser la Chine jusquà nos jours à grand renfort didéalisation et de culte de la personnalité. Pourtant, lexpérience maoïste a été particulièrement sanguinaire (élimination des propriétaires terriens) et dangereusement instable, le Grand bond en avant et à la Révolution culturelle ayant davantage déstructuré la société et l'économie qu'apporté des lendemains qui chantent.
V Le modèle américain
Vainqueurs des dictatures en 45, initiateurs de lordre économique et politique daprès guerre reconstructeurs de lEurope dès 47, vainqueurs de la guerre froide, et pionniers des nouvelles technologies, les USA ne cessent dêtre au premier plan.
1/2 Le pays phare de la démocratie et de léconomie libérale
A Institutions et vie politique
Les USA, à leur naissance le 4 juillet 1776, ont été la première démocratie moderne. La constitution de 1887, étoffée depuis de 26 amendements (modifications ou rajouts), est toujours en vigueur, elle est un modèle de défense des intérêts de lindividu et de respect de la libre entreprise .
Le Congrès qui siège au Capitole est formé de deux chambres de députés : La chambre des représentants représente la population, le Sénat représente les 50 Etats dont lunion constitue les USA (Qui est donc un Etat fédéral).
Le Président, qui siège à la Maison Blanche dispose de larges pouvoirs (comparables à ceux du Président de la république française), il nomme ses secrétaires dEtat (ministres) mais na pas de Premier ministre. Toutefois, en vertu du 22ème amendement, il ne peut se représenter plus de deux mandats et ne peut dissoudre le Congrès qui lui peut obtenir sa destitution par la procédure dimpeachment, actuellement en cours contre Bill Clinton.
La Cour suprême, formée de neuf juges nommés à vie veille sur le respect de la constitution et des lois.
Les élections présidentielles (tous les 4 ans) sont un temps fort de la vie des USA. Généralement deux partis, nés au XIXème siècle, sont en lice :
Le Parti Démocrate est généralement majoritaire dans la Sun Belt. Ce nest pas un parti de gauche, même sil est plus sensible à la défense des minorités et à lintervention de lEtat sur le plan économique et social. (Roosevelt, Truman, Kennedy, Carter, Clinton).
Le Parti Républicain est généralement majoritaire dans le NE et dans le Mid West. Ce parti se veut défenseur des valeurs morales du protestantisme et des intérêts des industriels. (Eisenhower, Nixon, Ford, Reagan, Bush).
Le calendrier de lélection Présidentielle sétire sur une année : Lété, les délégués des deux partis, eux-mêmes élus entre janvier et juin, notamment à loccasion d élections primaires internes à chaque parti, désignent leurs candidats qui entrent alors en campagne à grand renfort de milliards. En novembre les citoyens élisent dans chaque Etat des Grands électeurs qui voteront tous en décembre pour le candidat à la Présidence qui aura eu la majorité des électeurs dans leur Etat. Le nouveau Président entre en fonction en janvier.
Dautres pouvoirs sont très influents aux USA : les Lobbies ou groupes de défense dintérêts particuliers (Industries de larmement, juifs, féministes
) et les Médias. Les Syndicats sont plutôt discrets.
B Une économie dominante
De 1945 à 1957 rien ne semble pouvoir entamer la prééminence des USA dans tous les domaines. Il sagit bien du pays où le futur a déjà commencé comme le dit un livre paru alors.
Depuis Bretton Woods leur finance domine le monde au travers du $ garanti par les énormes stocks dor de la banque centrale.
Lindustrie, stimulée par la course aux armements reste en tête de linnovation et de la productivité.
Le commerce, régulé par les accords du GATT, permet au Made in USA de simposer partout.
Leur aide économique a permis à lEurope occidentale et à la Yougoslavie de se reconstruire (Plan Marshall, doc. 4 et 5). Le japon, la Corée du sud, Taiwan ont été aussi aidés à décoller économiquement.
Pour plus de détails voir 1ère partie, chapitre IV 2 et 3.
3 Crise du modèle
Dés 57 les USA se font coiffer dans la course à lespace par lURSS, dans les années 60 ils découvrent que les Européens et les Japonais arrivent à faire aussi bien queux, si ce nest mieux dans de nombreux domaines
Ce qui réduit leurs exportations et gonfle leurs importations. En 1971, le premier déficit commercial annonce une longue série. La confiance dans un $ imprimé à tour de bras pour combler les déficits se perd et, pour éviter que les conversions $/or népuisent les réserves le Président Nixon en 1971 se résout à renoncer à la convertibilité du $, en 73, les changes fixes sont abandonnés et le $ et les autres monnaies se mettent à flotter , cest à dire à varier de cours de jour en jour tandis que linflation semballe.
Les USA où la pauvreté de près de 40 millions de personnes ne peut plus se dissimuler, sont confrontés à une grave crise sociale interne : la révolte des noirs, violente (Malcom X et les Black Muslims, émeutes
) ou non violente (Martin Luther King) Texte 4 page 155 ; Lassés de la ségrégation de fait dont ils étaient lobjet depuis labolition de lesclavage, les noirs cherchent à obtenir une réelle égalité.
Extérieurement, lenlisement dans la sale guerre du Viêt-Nam donne aux USA le mauvais rôle et suscite une réprobation internationale.
Le pouvoir politique perd de sa crédibilité avec la démission en 74 du Président Richard Nixon, compromis dans une affaire découtes téléphoniques (Le Watergate) et avec les maladresses et faiblesses du brouillon Jimmy Carter.
4 LAmérique est de retour
Tel est le slogan du Candidat Républicain Ronald Reagan (résumer biographie page 347) qui bat Carter en 79. Décidé à appliquer une politique libérale, il baisse les impôts, taille dans les budgets sociaux et réduit les dépenses et interventions de lEtat dans lespoir de stimuler linitiative privée et la concurrence. La croissance reprend alors, non sans soubresauts (Krach boursier de 1987) mais assurent les bases de la reprise qui se confirmera ensuite.
Cest Reagan qui amorça un formidable programme dinterception dans lespace des fusées soviétiques (IDS) qui contribua à précipiter le déclin de lURSS. Quand, en 1991 les USA se retrouvèrent vainqueurs de la guerre froide le Président Bush a prétendu que les USA étaient disposés à établir un Nouvel ordre mondial . Cest dans ce sens quil faut apprécier les interventions Us en Irak (1991-98), en Yougoslavie, accords de Dayton (1995). A lheure ou les pays asiatiques, concurrents directs des USA, sont confrontés à une grave crise, les USA restent plus que jamais debout et détiennent les clés du XXI ème siècle, même si les frasques du Président Clinton sont la risée du monde entier.
Noter les dates des mandats des différents Présidents à partir du schéma 1 page 163.Résumer la biographie de Kennedy et de Nixon.
VI Le modèle européen
Au sortir de la guerre, la plupart des pays dEurope Occidentale ont choisi des orientations proches, voire convergentes, cest ainsi que sest enclenché le processus qui devait conduire à lunion européenne.
1/2 Qui se ressemble sassemble
A Les choix daprès guerre
Les pays dEurope ont, au lendemain de la guerre, fait des choix qui les ont distingués dune simple imitation du modèle américain. Sur les bases de leur expérience antérieure et des projets des mouvements de résistance influencés par lidéal communiste ils ont :
Perfectionné la protection sociale pour devenir des Etats-providence . Ainsi leurs citoyens ont connu une sécurité inégalée face aux aléas de la vie : chômage, maladie, vieillesse.
Considéré la démocratie comme la seule voie qui éloigne à jamais le souvenir des pouvoirs autoritaires qui avaient conduit à la guerre. Le Conseil de lEurope, fondé en 49 par 10 pays avait pour mission de promouvoir la démocratie (siège Strasbourg).
Cherché à réaliser un équilibre entre les lois du marché (capitalisme libéral) et lintervention de lEtat en matière économique (étatisme communiste). Ainsi est née une économie mixte associant les deux systèmes tout en en rejetant les excès. Ainsi les Etats sont appelés à gérer des pans entiers de léconomie, cest le domaine public ou nationalisé .
Les partis, dits sociaux- démocrates ont été particulièrement défenseurs de ces choix.
LEspagne, le Portugal, la Grèce, qui ont tardé à se démocratiser sont entrés plus tard dans ces processus.
B La construction de la communauté européenne
Lidée de coopération entre pays en Europe est née de la volonté dune réconciliation entre anciens adversaires dans le cadre de la guerre froide qui impliquait le renforcement de lEurope occidentale face au bloc de lEst. Les artisans de ces divers rapprochements ont été W. Churchill, les Français Jean Monnet (*Biographie à résumer) et Robert Schuman, le Chancelier allemand Adenauer*.
En 48, à la demande des américains et dans le but de gérer collectivement laide du plan Marshall a été fondé lOECE ou Organisation européenne de Coopération Economique.
En 51 6 pays (F, RFA, I , Benelux ) décident dadopter une politique commune dans le domaine de la production de charbon et dacier. Cest la CECA ou Communauté Economique du Charbon et de lAcier.
En 57, ces six mêmes pays, par le traité de Rome sengagent dans la CEE ou Communauté Economique Européenne dans le but dabolir entre eux les droits de douane et dans le but de compléter les domaines dapplication dune politiquer économique commune, notamment lagriculture.
LEurope sest donc rapprochée sur le plan économique seulement. Les tentatives de rapprochements militaires et politiques ayant échoué : (Echec de la CED ou Communauté Européenne de Défense en 1954). Les Anglais, dabord réticents, puis refusés énergiquement par de Gaulle qui voyait en eux les agents des USA sont entrés en 73, avec lIrlande et le Danemark, mais ils seront des partenaires difficiles. Doc.4 page 171.
Cest incontestablement ces politiques communes qui ont redonné à lindustrie européenne une envergure internationale, apte à rivaliser avec les USA.
2/3 Avancées et incertitudes
A du Marché unique à lEuro
Les années 70, marquées par les crises issues des chocs pétroliers ont freiné les avancées de lEurope, celles ont repris ensuite sans discontinuer. Sur linitiative de Jacques Delors, lengagement de lActe Unique (1986) a abouti à une réelle libre circulation de des marchandises, des capitaux et des personnes à lintérieur de lEurope (marché unique européen) et a préparé celle-ci à répondre aux exigences du marché mondial initié par les USA au travers des accords du GATT et de l OMC.
Le flottement des monnaies depuis 1973 perturbant les échanges entre pays de la CEE, une tentative a été faite pour limiter les écarts de change : le SME ou Système Monétaire Européen 1979, basé sur une valeur moyenne de référence : lECU. Le succès de cette initiative a suscité lambition de créer une monnaie commune. En 92 des critères de convergence ont été définis dans ce but, 12 pays les ayant satisfaits, lEuro est né en 99.
B les délicats chemins de lextension et de lunion politique
Depuis 73, lEurope est passée de 9 à 15 membres (Remplir le fond de carte avec les dates dadmission, les pays candidats, les capitales européennes). Mais voilà que, depuis la chute du rideau de fer, les pays de lEurope de lEst sont candidats ; sils ont été admis sans peine au Conseil de lEurope, leur adhésion à lUnion est envisagée avec réserve devant le coût de la prise en charge déconomies peu adaptées. Des admissions par fournées successives sur 20 ans sont envisagées.
Et lunion politique ? Le traité de Maastricht de 1992 a crée lUnion Européenne et une citoyenneté européenne, premier pas vers une étape qui sera manifestement très longue tant grandes sont les résistances à tout ce qui ferait perdre aux Etats leur souveraineté et leur identité. En France le non a failli lemporter lors du référendum sur Maastricht.
4/5 Un modèle qui a de la peine à se situer
Quelles priorités pour lEurope ? Le traité dAmsterdam en 97 a clairement défini que la priorité restait monétaire (à cause des exigences de la mondialisation) et que lEurope nallait pas encore se doter dune politique sociale commune alors que le chômage et la menace dexclusion touchent plus de 10% des européens. Les citoyens européens le perçoivent et se cantonnent dans lindifférence et sabstiennent largement lors des élections du parlement européen (décidées en 79).
Quelles institutions pour lEurope ? Valables pour six pays, les institutions de lEurope ne sont guère satisfaisantes malgré quelques évolutions. Les décisions sont prises à trop de niveaux : Conseil Européen (Formé des chefs dEtat et de gouvernement des pays membres), Conseil des Ministres (ceux qui sont concernés par le projet en cours), Parlement Européen de Strasbourg. On narrive pas bien à fixer le seuil qui emporte la décision : Unanimité, majorité ? La majorité signifie la perte de souveraineté des pays membres, ce que refusent certains pays ou partis. Il est clair aussi que le parlement européen doit voir ses pouvoirs renforcés sous peine de ne paraître que des figurants. On reproche aussi aux institutions, et notamment à la Commission européenne de Bruxelles qui élabore les projets et fait appliquer les décisions, de créer une bureaucratie complexe et même de se livrer à la corruption (motion de censure votée par le parlement en Janvier 99). Plusieurs pays grincent des dents quand la Cour de Justice du Luxembourg impose des sanctions pour irrespect des lois européennes.
Quelles relations avec le reste du monde ? Les USA ont largement soutenu la naissance de lEurope économique, mais ils voient maintenant en elle une rivale peu fair play, quils accusent de protectionnisme économique. Ils voient de mauvaise grâce lélaboration dun projet de défense commune à lEurope qui ferait de lombre à lOTAN (créée en 1950 et qui rend solidaires américains et européens tout en laissant lautorité aux USA). LEurope de son côté cherche à pratiquer une politique étrangère commune. Dans le domaine économique des réalisations exemplaires ont été instituées avec les pays du Tiers-Monde, notamment les anciennes colonies : Accords de Lomé avec les pays ACP (Afrique, Pacifique, Caraïbes). Par contre, sur le plan politique les désaccords des européens sont parus flagrants en ce qui concerne lex Yougoslavie où les Américains ont imposé leur solution.
VII Les relations Est-Ouest depuis 1945
Introduction : La "guerre froide", désigne la séparation du monde en deux blocs opposés qui a prévalu de 1947 à 1989. Il n'y a jamais eu "guerre chaude", c'est à dire un affrontement direct, malgré des "crises" qui ont failli y conduire; Les deux blocs ont même durablement cherché à composer après 53 (coexistence pacifique, détente). Il n'empêche que des millions d'hommes ont péri à la périphérie jusqu'à ce qu'un épilogue inattendu prive les USA d'adversaire et le laissent seul pour chercher à établir un "nouvel ordre mondial" à partir de 1991.
1 L'entrée dans la guerre froide
Entre 45 et 48 l' URSS s'est appliquée à "satelliser" les pays de l' est de l' Europe pour se constituer un glacis défensif et amorcer la diffusion mondiale de l'idéologie communiste. Témoin inquiets de ce que préfiguraient pourtant les accords de Yalta, les occidentaux ont réagi progressivement.
A L'Occident fait bloc
Après le constat de rupture établi par Churchill à l'occasion de son fameux discours du "rideau de fer" (Mars 46),Truman va mettre en place un an plus tard sa politique d'endiguement du communisme dans le monde : Les USA se déclarent prêts à aider militairement les pays qui se sentent menacés par une prise de pouvoir des communistes, à l'image de ce qu'ils font en Grèce où ils ont pris le relais des Anglais pour empêcher la prise de pouvoir de maquis communistes. (Le dispositif sera complété cette même année par une aide économique qui vise à empêcher l'explosion sociale de pays mal rétablis par la guerre; Pour l'Europe, c'est le Plan Marshall. A partir de 1948 par des traités d'alliances militaires créent un véritable encerclement de l'URSS : Traité de l'Atlantique Nord, Traité de l'Asie du Sud Est, Pacte de Bagdad pour le Moyen-Orient
L'OTAN (50) et l'OTASE (54) (O= organisation), sont de véritables armées internationales sous commandement américain.
B L' URSS structure son camp.
L'URSS, qui se sent "assiégée" constitue son camp en véritable forteresse. Elle refuse le plan Marshall, s'engage dans la "course aux armements", structure les pays de l' est dans le cadre d'une alliance économique (CAEM) et d'une alliance militaire: Pacte de Varsovie 1955.
Le combat des deux blocs devient idéologique : les USA se déclarent champions de la liberté (Doctrine Truman) tandis que l'URSS incite les opprimés du monde entier à former avec elle le camp "anti-impérialistes"(Doctrine Jdanov, concrétisée par la création 'un organisme fédérant les partis communistes du monde entier : le Kominform).
2 Les grandes "crises"
Trois grandes crises vont mettre les deux adversaires à la limite de l'affrontement direct. La sagesse va cependant prévaloir.
A Berlin : Le rideau de fer devient mur
Berlin est enclavée dans le secteur soviétique d'occupation de l'Allemagne mais les alliés occidentaux occupent la partie ouest de la ville conformément aux accords de Potsdam. En juin 48 Staline veut montrer son irritation face à l'intention des allés occidentaux de diriger à leur guise l'Allemagne de l'Ouest : il coupe les voies d'accès à Berlin Ouest (Blocus de Berlin). Les USA répliquent en ravitaillant par air Berlin Ouest, c'est le fameux "pont aérien". Comme il ne peut s'en prendre aux avions US sans risquer la guerre immédiate Staline lève le blocus après 11 mois puis, prenant acte du fait que la partie Ouest de l' Allemagne a été intégrée dans le bloc Ouest sous le nom de RFA, il intègre la partie Est au bloc Est sous le nom de RDA. Un grillage est construit entre la République Fédérale Allemande et la République Démocratique Allemande, le rideau de fer est ainsi matérialisé. Comme Berlin reste une passoire par où on fuit vers l'Ouest Khrouchtchev ordonnera qu'un mur isole Berlin Ouest en Août 61.
B La guerre de Corée
En 48 Américains et soviétiques ont quitté leurs zones d'occupation dans ce pays en érigeant deux Etats hostiles : la Corée du Nord et la Corée du Sud. La victoire communiste en Chine encourage Staline à lancer la Corée du Nord dans la conquête du Sud (Juin 50). Les USA vont habilement profiter le l'absence d'une absence de l'URSS au conseil de sécurité de l'ONU pour provoquer une intervention internationale dont ils prennent la tête. Quasi victorieux les alliés vont cependant devoir reculer quand la Chine s'implique officieusement dans le conflit par l'envoi de "volontaires". Le conflit dure trois ans et fait 1M de morts pour aboutir à un statu quo : un "rideau de bambou" sépare les deux pays qui sont restés sur le pied de guerre jusqu'à nos jours!
C La crise des fusées
Au début des années 60, les USA et URSS, sont engagés dans une cours à la puissance des armements atomiques et à la diversité des vecteurs, ils sont parvenus à une quasi parité de l'armement nucléaire (A et H, air, terre, mer). Les Soviétiques n'ont cependant pas de base de missiles proche des USA. La "révolution Cubaine" va leur fourni un allié inattendu. A Cuba un mouvement de guérilla conduit par Fidel Castro a renversé en 59 un dictateur pro américain. Les USA vont être si méfiants puis hostiles vis à vis du nouveau, jusqu'à assurer la logistique d'un débarquement de cubains anti-castristes en 61, que celui-ci va se tourner vers l'URSS et prêter son territoire pour le déploiement de missiles nucléaires (1962). Avertis par un avion espion Kennedy met Cuba sous blocus et menace d'intercepter les navires soviétiques. Khrouchtchev, après avoir haussé le ton préfère ne pas se mesurer aux USA et retire ses installations. Son imprudence dans cette crise lui vaudra d'être écarté en 64 au profit d'une nouvelle équipe dans laquelle s'imposera Brejnev.
3 La marche vers la "coexistence pacifique"
Synonymes : Détente, dégel
A/B rencontres et accords
La mort de Staline en 53 est suivie de l'arrivée d'une équipe dirigeante qui veut engager un dialogue Est Ouest. Pour Khrouchtchev, qui s'impose peu à peu, il est possible de coiffer les USA par d'autres moyens que l'affrontement : Technologie (La conquête spatiale dans laquelle l'URSS sera en avance jusqu'en 65 en sera la démonstration), économie (conquête des terres vierges), idéologie (en la propageant dans le Tiers-monde). K et Ike (Eisenhower) se rencontreront en 59, K et K (Kennedy) en 61, B et N en 72 (Nixon).
Des négociations viseront à maintenir la parité atomique entre les USA et l'URSS, ainsi chacun conserve la capacité de se détruire sans que l'un surclasse l'autre. C'est "l'équilibre de la terreur". En 63 le téléphone rouge est tendu entre le Kremlin et la maison blanche pour éviter les quiproquos, le traité de Moscou la même année interdit les essais en plein air, en 68 on s'accorde pour que chacun ne divulgue pas sa technologie afin d'éviter la prolifération nucléaire dans d'autres pays, enfin, en 72 Salt I est une première limitation volontaire de la capacité de destruction et d'interception.
C Les guerres périphériques
Ces stratégies ont éloigné la crainte d'un affrontement direct au Nord mais multiplié les affrontements indirects dans le Sud. Ainsi les USA, à partir de 63 se sont enlisés au Viêt-Nam dans leur volonté d'empêcher la propagation du communisme depuis le Viêt-Nam Nord dans le Sud ainsi qu'au Laos et au Cambodge. Face à des adversaires communistes déterminés 500000 soldats américains et d'incessants bombardements et autres moyens sophistiqués ont été impuissants à empêcher la bascule de toute la péninsule dans le bloc opposé en 1975, deux ans après un piteux retrait imposé par la réprobation de l'opinion publique nationale et internationale. Laquelle est restée ensuite étrangement silencieuse quand les Khmers rouges du Cambodge ont massacré le quart de la population du pays pour éliminer les tenants de l'impérialisme bourgeois et quand le nouvel ordre au Viêt-Nam a provoqué la fuite de centaines de milliers de Boat People.
En Amérique latine, Cuba a été le relais de la diffusion du communisme. Guevara dit le "Che", compagnon de Fidel Castro a allumé dans plusieurs pays des guérillas communistes. Le Che a été abattu en 67 et en 73 la C.I.A. a aidé au renversement du régime socialiste du Chili par le général Pinochet.
4/5 les USA vainqueurs par défaut
A La fin de la bipolarité
Dès 69, la politique d'ouverture à l'Est (Ostpolitik) du chancelier de RFA Willy Brandt contribue à la détente. Durant son ministère (1969-1974) le chancelier a reconnu la RDA et permis aux deux Allemagnes d'entrer à l'ONU rendu possible une timide ouverture du mur de Berlin pour les familles séparées et les retraités. Ainsi, en 75, lors de la conférence d'Helsinki, les frontières de l'Europe sont internationalement reconnues et les signataires (USA, Canada et tous les pays d'Europe sauf l'Albanie qui a choisi le camp Chinois) s'engagent même à respecter les droits de l'homme. Pourtant les années qui suivront verront un durcissement des deux camps : le déploiement en Europe d'une nouvelle génération de missiles à courte et moyenne portée : SS20 pour les Soviétiques et Pershing pour les Américains, la propagation du communisme dans plusieurs pays d'Afrique (voir carte) et au Nicaragua, les ambitions du Viêt-Nam sur le Cambodge et surtout l'invasion de l'Afghanistan par les Soviétiques (79). Contrastant avec la faiblesse de son prédécesseur Carter, Ronald Reagan suscite des guérillas anticommunistes et surclasse l'URSS dans la course aux armements. Incapable de suivre, à bout de moyens économiques l'URSS de Gorbatchev doit alors adopter un profil conciliant. De 87 à 92 l'URSS se désengage de tous les terrains (Réduction des forces nucléaires, retrait d'Afghanistan en 88, ouverture du mur de Berlin en novembre 89, réunification de l'Allemagne en 90) puis elle disparaît elle-même.
B La fragilité d'un "nouvel ordre mondial"
Les USA se sont retrouvés vainqueurs de la guerre froide par défection de leur adversaire, ils n'ont plus aucun contrepoids à leur puissance et les successeurs de Reagan (Bush, Clinton) ont annoncé et chercher à imposer un "nouvel ordre mondial". De ce fait l'ONU a eu tendance a devenir un instrument des USA : On l'a vu à l'occasion de la guerre d'Irak (90-91). Pour répondre à l'invasion du Koweït par l'Irak, ce qui mettait en danger l'approvisionnement des USA en pétrole, les USA se sont servis de l'ONU pour s'autoriser à écraser l'Irak. Les interventions de l'ONU (Cambodge, Somalie, Rwanda
) se sont d'ailleurs multipliées depuis qu'il n'y a plus de veto soviétique, et si l'ONU s'avère impuissante l'OTAN est prête à prendre le relais (guerres en ex Yougoslavie) ou alors les USA agissent de leur propre initiative (bombardement de l'Irak en 98). Toutefois les USA ne réussissent pas forcément : en Somalie où ils prétendaient imposer une intervention humanitaire ils se sont retirés piteusement et ils n'ont pas réussi à écarter le dictateur irakien Saddam Hussein. Par ailleurs les USA n'ont pas la volonté de mettre de l'ordre partout dans le monde, ils se désintéressent des conflits qui ne mettent pas leurs intérêts en danger et c'est ainsi qu'on assiste à la multiplication sans frein de conflits à caractère ethnique ou religieux en Afrique ou dans le Caucase.
Méthode de commentaire d'un texte historique (Epreuve courte d'histoire).Cette épreuve, d'une heure environ, est facilitée par les questions qui sont posées sur le texte.
La première question a généralement valeur d'introduction et conduit à présenter le document : Nature du texte, auteur, destinataire, contexte global. Présenter ainsi, même si la question paraît plus restrictive.
Les questions suivantes (généralement 2) conduisent généralement à résumer l'idée générale et à expliciter certaines formulations allusives sur la base de connaissances acquises en cours. C'est des éléments du contexte particulier qui sont ici requis.
La question finale fait office de conclusion, elle demande souvent de dégager la place et la portée du document en relation avec le sujet et la période abordés.
Exercice : L'ambition de Willy Brandt, extraits du texte 4 page 205.
"Nous voulons qu'un accord pacifiste élimine le foyer des troubles que sont la division de l'Allemagne et celle de l'Europe. Nous voulons rendre à notre peuple sa paix intérieure et extérieure. Nous savons qu'on ne réglera la question allemande que dans le cadre d'un règlement général des problèmes européens et qu'on ne pourra y parvenir que par un compromis entre l'Est et l'Ouest. Dans l'autre partie de notre pays, en République démocratique allemande il existe et il règne un système qui, loin d'emporter notre adhésion nous répugne, mais il existe, il y règne
.Nous voulons nous réunir, nous rejoindre, détruire l'écran qui nous sépare, cela seulement à cause de la responsabilité que nous confère notre fonction dans le champ des forces qui s'est crée entre l'Est et l'Ouest, responsabilité qu'il est indispensable que nous assumions pour la paix en Europe
(Cependant), comment nous reprocherait-on d'être des revanchards lorsque nous déclarons
pour nous, il n'y a pas plusieurs nations, mais une seule. Ce n'est pas là un fait nouveau, mais une très vieille réalité. Mais le jour reviendra où personne ne la contestera plus". Extrait de "La paix en Europe" de W.B 1969.
Questions :
Présentez le document et son auteur.
Rappelez la réalité que résume "la division de l'Allemagne et celle de l'Europe".
Quels sont les caractères généraux du "système" mis en cause en RDA ?
En quoi l'auteur est-il à la fois réaliste, patriote et visionnaire ?
Correction du texte 2 page 205 : l'ambition de Willy Brandt.
En 1969, Willy Brandt, chef du SPD, exprime son ambition politique quant au devenir des Allemagne et de l'Europe dans un ouvrage intitulé "la paix en Europe". Ce livre est à la fois le fruit de son expérience comme ministre des affaires étrangères et le programme du chancelier de RFA qu'il devient cette année là. L'ostpolitik, ou politique d'ouverture vers l'Est, est ici formulée et justifiée.
Willy Brandt déplore la division de l'Allemagne et de l'Europe. La situation de 69 est héritière d'un calendrier chargé d'incompréhensions, manuvres et coups de force. Tout s'est préparé avec la libération de l'Europe de l'Est par l'armée rouge, la division de l'Allemagne en zones d'occupation à Yalta et Potsdam en 45, la création des démocraties populaires en Europe de l'Est entre 45 et 48 tandis que naissait la guerre froide. En 48 le blocus de Berlin a précipité le processus qui devait donner naissance à la RFA puis à la RDA en 1949. La clôture électrifiée qui a alors séparé les deux Allemagnes s'est complétée en 61 par la construction du mur de Berlin, achevant de matérialiser le "rideau de fer" annoncé par Churchill dès 46. Ainsi existe t'il deux Europe, répondant chacune à deux modèles antagonistes et sur le pied de guerre. Au milieu, l'Allemagne, coupée en deux vit dans sa chair cette douloureuse séparation.
Willy Brandt se déclare écuré par le "système" en vigueur en RDA. Il fait allusion au régime de parti unique (communiste) et à l'absence de libertés qui caractérise les démocraties populaires, à la répression exercée par la redoutable police politique de la RDA : La Stasi ; à la sujétion de la RDA à l'URSS qui est présente par ses forces militaires et qui a ordonné la construction du mur de Berlin et fait abattre quiconque essaye de le franchir. En allant plus loin, il peut aussi désigner le mode d'économie, entièrement étatisé et planifié qui, malgré quelques avantages sociaux, creuse chaque jour le fossé économique séparant la RFA de la RDA.
Willy Brandt est réaliste, il reconnaît la coupure de l'Europe et de l'Allemagne, il ose prononcer en face ce nom odieux à tout patriote allemand : "République Démocratique Allemande" et même s'il admet que sur ce territoire un système répugnant existe, qu' "il règne", il est déterminé à faire avec. Ce premier compromis ouvrira la voie à un compromis plus vaste qui pourrait rapprocher les deux Europe. Serait-il donc prêt à accepter la coupure de l'Allemagne en deux nations définitivement distinctes ? Loin de là ! Il parle d'abord de l'Allemagne avec un A, considère la RDA comme "l'autre partie de notre pays" et refuse que la réunification de l'Allemagne soit considérée comme un terme de propagande revancharde. Pour lui ce sera un simple retour à une vieille réalité. Il n'exprime donc qu'un patriotisme bien placé.
En effet, on peut saluer le caractère visionnaire de la pensée de W. Brandt à une époque où tous les ingrédients de la guerre froide étaient encore en place. Qui aurait songé qu'un jour prochain le système dénoncé s'effondrerait et que l'unification allemande se réaliserait ? En se mettant à l'uvre quand tout semblait contraire W Brandt a rendu exemplaire sa politique de rapprochement qui créera une première brèche dans le mur et favorisera la conférence d'Helsinki.
Le "système" lui jouera cependant un tour pendable puisqu'il devra démissionner en 74 après qu'on ait découvert un espion de la RDA dans son proche entourage !
Epreuve courte d'histoire Terminales L, ES, S.
Ronald Reagan. Discours d'Orlando 8 mars 1983 à l'intention d'une convention de pasteurs. (cité dans Magnard Lycées Terminales page 157).
"
Nous ne cesserons jamais de rechercher une paix véritable. Mais les prétendues solutions prônées par certains et qui passeraient obligatoirement par le gel nucléaire* ne nous permettent pas de défendre ces idées essentielles à l'Amérique. La vérité est que décréter le gel aujourd'hui serait une tromperie dangereuse, car il ne s'agirait que d'une illusion de paix. La vérité, c'est que nous devons rechercher et trouver la paix par la force
L' Histoire nous apprend que prendre nos désirs pour des réalités et rechercher naïvement la conciliation avec nos adversaires n'est que folie. Cette attitude viendrait à trahir notre passé et à dilapider notre liberté. En conséquence, je vous engage à vous élever contre ceux qui chercheraient à placer les USA dans une situation d'infériorité militaire et morale
Je vous exhorte à vous défier de la tentation de l'orgueil, de cette tentation qui consisterait à vous décréter allègrement au- dessus de la bataille, à décider que les deux camps sont également coupables, à ignorer les faits de l'histoire et les pulsions agressives de l'Empire du mal, à vous contenter de dire que la course aux armements n'est qu'un vaste malentendu et par la même à vous soustraire au combat entre le juste et le faux, entre le bien et le mal
Je crois que nous relèverons le défi, je crois que le communisme n'est qu'un chapitre supplémentaire, triste et bizarre de notre histoire et dont les dernières pages sont entrain de s'écrire sous nos yeux".
* Gel nucléaire : arrêt de la course aux armements qui consiste à maintenir les arsenaux des deux camps en leur état actuel.
Questions :
Présentez le document, son auteur, son contexte.
Quelle est l'idée générale défendue par Ronald Reagan?
A quoi Reagan fait-il allusion quand il parle des "faits de l'Histoire" et des "pulsions agressives de l'Empire du Mal"?
Comment cette politique s'est-elle concrétisée dans les faits et avec quelles suites?
Méthode de commentaire d'un texte historique (Epreuve courte d'histoire).Cette épreuve, d'une heure environ, est facilitée par les questions qui sont posées sur le texte.
La première question a généralement valeur d'introduction et conduit à présenter le document : Nature du texte, auteur, destinataire, contexte global. Présenter ainsi, même si la question paraît plus restrictive.
Les questions suivantes (généralement 2) conduisent généralement à résumer l'idée générale et à expliciter certaines formulations allusives sur la base de connaissances acquises en cours. C'est des éléments du contexte particulier qui sont ici requis.
La question finale fait office de conclusion, elle demande souvent de dégager la place et la portée du document en relation avec le sujet et la période abordés.
Epreuve courte de bac : analyse de document. Sujet 1 HistoireLe fonctionnement de la démocratie des Etats Unis
(Voir document joint)
Questions : Présentez le document sur la démocratie des Etats-Unis
En vous appuyant sur le document, démontrez le caractère démocratique des institutions.
Que nous apprend ce document sur les principaux aspects de la vie politique des Etats-Unis ? (Contre pouvoirs etc.).
En conclusion, présentez rapidement les éventuelles limites de ce modèle. Vous pouvez évidemment critiquer le document et vous inspirer de l'actualité.
Sujet 2 Histoire
La "doctrine Truman". (Extrait de sa déclaration au Congrès du 12/03/47).
"Au moment présent de l'histoire du monde, presque toutes les nations se trouvent placées devant le choix entre deux modes de vie. Et, trop souvent, ce choix n'est pas un libre choix. L'un de ces modes de vie est basé sur la volonté de la majorité. Ces principaux caractères sont des institutions libres, des gouvernements représentatifs, des élections libres, des garanties données à la liberté individuelle, à la liberté de parole et du culte et à l'absence de toute oppression politique. Le second mode de vie est basé sur la volonté d'une minorité imposée à la majorité. Il s'appuie sur la terreur et l'oppression, sur une radio et une presse contrôlée, sur des élections dirigées et sur la suppression de la liberté personnelle.
Je crois que les Etats-unis doivent pratiquer une politique d'aide aux peuples libres qui résistent actuellement aux manuvres de certaines minorités armées ou à la pression extérieure. Je crois que notre aide doit se manifester en tout premier lieu sous la forme d'une assistance économique et financière
En aidant les nations libres et indépendantes à maintenir leur liberté, les Etats Unis mettront en uvre les principes de la charte des Nations Unies
Les germes des régimes totalitaires sont nourris par la misère et le besoin. Ils se répandent et grandissent dans la mauvaise terre de la pauvreté et de la guerre civile. Ils parviennent à maturité lorsqu'un peuple voit mourir l'espoir qu'il avait mis dans une vie meilleure.
Nous devons faire en sorte que cet espoir demeure vivant".
Questions :1. Présentez le document, son auteur et son contexte.
2. Quelles sont les analyses de Truman, ses objectifs, comment les exprime t'il ?
3. Quel rôle et place attribue t'il aux Etats Unis ?
4. Quelles conséquences ce discours a t'il eu sur les relations internationales ?
Corrigé du sujet 2
- Le 17 mars 1947, le Président Harry Truman s'adresse au congrès pour lui présenter les orientations de sa politique étrangère. Truman, démocrate, était Vice-président de Roosevelt en Avril 45 à sa mort et l'a donc remplacé, c'est donc lui qui a fait larguer la bombe atomique sur le Japon et achevé la guerre; Destinataire attentif du fameux discours "du rideau de fer" émis un an plus tôt par W.Churchill, Truman cherche à contrecarrer l'extension grandissante du communisme dans le monde.
- Truman oppose deux types de "systèmes" d'une manière un peu manichéenne : Les "bons" d'un côté, les "méchants" de l'autre. Le point d'appréciation étant le respect de la démocratie et des libertés. Le totalitarisme soviétique est ici décrit et il a déjà gagné certains pays d'Europe de l'Est sous la pression de l'armée rouge. Toutefois Truman se garde bien de nommer tel ou tel pays, la rupture USA URSS n'est pas encore accomplie.
Une fleur à la bouche, le Président propose alors l'esprit des interventions qu'il envisage : Celles-ci seront en priorité économiques et financières, afin d'écarter une pauvreté qui pourrait conduire au totalitarisme. Il transparaît cependant la menace d'une intervention militaire en faveur de tout pays menacé d'une subversion communiste qui en ferait la demande.
- Les USA se désignent manifestement comme le pays par excellence de la pratique de la démocratie et de la liberté. Ils sont ceux qui peuvent aider ; Avec les 3/4 des réserves d'or et de la production industrielle mondiales, ils en ont les moyens. Intervenir apparaît comme un devoir basé sur des convictions : "Je crois
je crois
doit
nous devons
". La dernière phrase fait d'ailleurs de cette intervention un devoir quasi messianique : "Nous devons faire en sorte que cet espoir demeure vivant". De plus, cette action s'inscrirait dans la plus grande légalité internationale par sa conformité à la charte de San Francisco, fondatrice de l'ONU, signée deux ans auparavant.
- Ce document tient une place de choix dans l'histoire : C'est l'énoncé même de la doctrine Truman, base du containment ou endiguement qui caractérisera la politique des USA et à laquelle l'URSS répondra en établissant la "doctrine Jdanov". Ce discours sera suivi d'actions concrètes jusque dans les années 80 : Le plan Marshall, le Pacte Atlantique, l'OTAN, d'interventions directes ou indirectes plus ou moins heureuses en Grèce, Corée, Cuba, Indochine, Chili, Afghanistan
Corrigé du sujet 1
Ce document sur les institutions présente sous forme d'icônes légendées les différents acteurs de la vie politique aux USA et par des flèches leur mode d'intervention.
Le document démontre qu'à la base du système se trouve le peuple. Les citoyens majeurs élisent de manière directe ou indirecte leurs représentants et leur Président L'exécutif, le législatif et le judiciaire se contrôlent mutuellement. Ainsi le congrès peut ne pas ratifier des traités que le président a pourtant signé (Traité de Versailles), il peut entamer une procédure d'impeachment contre le Président, comme celle qui vient d'échouer maintenant contre Bill Clinton) . Pour sa part, le président peut apposer son veto sur une loi et la cour suprême peut la refuser si elle considère qu'elle n'est pas conforme à la constitution. La séparation de pouvoirs est donc la règle, ce qui est la marque d'une démocratie.
A la base, l'électorat se partage entre les deux grands partis nés au XIXème siècle, le Parti Républicain (L'éléphant) et le parti Démocrate (L'âne). La complexité de l'élection présidentielle est à peine suggérée par la mention de l'élection préalable de grands électeurs. De même, le document ne mentionne contre pouvoir que les médias, omettant les lobbies. Deux journaux de large audience sont cités, notamment le Washington Post qui a été le révélateur de l'affaire du Watergate et a abouti à la démission du Président Nixon. LInternet aurait pu être cité, n'est ce pas lui qui a été une tribune essentielle dans l'affaire Lewinsky ?
On peut constater les pouvoirs considérables du président de la République; Comme en France, on a affaire à un régime présidentiel. Les interactions Président Congrès peuvent provoquer des interminables conflits les deux institutions qui sont fréquemment de tendance opposée. (Actuellement le Congrès est républicain alors que le Président est démocrate). Les juges de la cour suprême sont tenus parfois pour hyper conservateurs si ce n'est gâteux du fait de leur nomination à vie. Par ailleurs, les médias ont fait un tel plat des frasques du Président que le monde entier s'en est gaussé puis lassé. Signalons enfin que je jeu démocratique est faussé par le total important des abstentions, parfois supérieur à 50% !
VIII De la décolonisation à l'émergence du Tiers-Monde
Introduction : Le fait colonial Page 208
La fin du XIXème s'était produite la 2ème grande vague de colonisation (La première avait concerné notamment l'Amérique au XVI siècle). Pourtant, à peine assise, l'autorité des pays européens a été ébranlée par les deux guerres mondiales, encourageant les élites des peuples dominés à manifester une volonté d'autonomie, sinon d'indépendance. En 45 il paraît logique que ces empires disparaissent. Il faudra 30 ans de larmes et de sang pour que la décolonisation soit un fait !
1 L'ébranlement des empires
Pendant la guerre de 39-45 notamment, l'effondrement de la France et des Pays-bas et les difficultés des Anglais avaient permis au Japonais d'enlever sans peine les colonies européennes d'Asie et de s'y présenter en libérateurs du joug colonial des "blancs". (Carte page 211). L'aide obtenue par les alliés de la part des peuples colonisés mobilisés d'Inde et d'Afrique leur donnait légitimement le droit d'être mieux traités et des promesses avaient été faites : Ainsi, lors de la conférence de Brazzaville des gouverneurs d'Afrique Noire Française, De Gaulle avait exclu l'indépendance mais promis une plus grande participation des élites indigènes dans l'administration des colonies. Enfin, l'ONU (du fait de son attachement à l'égalité entre les hommes), les Etats-Unis (comme ancienne colonie), l'URSS (comme ayant dénoncé dés le début le colonialisme), sont favorables à la décolonisation.
2 La décolonisation de l'Asie
C'est la que se produira la première vague de décolonisation, cette précocité tient au fait que le départ des Japonais avait laissé le terrain aux nationalistes en Indochine française et en Indonésie. Dans les Indes britanniques, dès 42 Gandhi avait durci le ton et lancé aux anglais "Quit India".
A L'indépendance de l'Inde Britannique
La plus prestigieuse colonie britannique, peuplée de près de 400M d'habitants, avait manifesté depuis longtemps sa volonté d'autonomie. "Le parti du congrès" militait pour cela depuis 1885, son chef Nehru voulait une Inde unifiée et totalement indépendante. Par contre, un parti plus récent, la "ligue musulmane" de Jinnah revendiquait au non de la forte minorité musulmane de l'Inde et réclamait la création d'un Etat musulman à part. Entre ces deux tendances, il faut signaler l'action déterminée de Gandhi, militant de la non-violence et de la conciliation entre hindous et musulmans. Le dernier vice-roi des Indes, lord Mountbatten, tranche en faveur de la partition (séparation en deux Etats) et c'est dans un climat d'affrontement entre hindous et musulmans que naissent douloureusement la République Indienne et le Pakistan musulman en Août 1947. Ce dernier pays est formé de deux territoires distants de 1800km ! Des millions de personnes seront transférées d'Inde en Pakistan et vice-versa du fait de leur appartenance religieuse. Inde et Pakistan entreront en guerre à cause du Cachemire et restent tendus jusqu'à ce jour. Le Pakistan Oriental deviendra un pays à part entière en 1971 sous le nom de Bangladesh.
B La première guerre d'Indochine
La France ne veut pas admettre l'indépendance autoproclamée du Vietnam (L'Est de l'Indochine) en 45, malgré ses promesses. Dès 46 Français et communistes Nord Vietnamiens (le Viet Minh, dirigés par Hô Chi Minh) s'affrontent. Très vite confrontée à une guérilla insaisissable la France s'enlise. Elle invoque sa lutte contre le communisme et obtient une aide des USA. Toutefois, la défaite de Diên Biên Phu en Mai 54 (face au général Giap) place la France en position de faiblesse aux négociations qui s'ouvrent en même temps à Genève. Le Président du conseil français, Pierre Mendés France, reconnaît aux accords de Genève l'indépendance totale de l'Indochine, Vietnam, Laos et Cambodge, et accepte le retrait des troupes françaises contre le maintien provisoire d'un "Sud Vietnam" non communiste (avec Saigon) qui serve de bases de repli. Des élections sont prévues en 56 en vue de sa réunification avec le Vietnam Nord. (Carte page 215).
C Autres Indépendances :
En Indonésie, la tentative de reprise en mains par les Pays-bas est sévèrement condamnée par l'ONU et par les Etats-Unis. Ces pressions et l'échec face à la guérilla contraignent les Hollandais à renoncer fin 49. En Malaisie les Anglais tentèrent de se maintenir pour conserver leurs profits économiques et le contrôle de Singapour mais durent renoncer en 57. Singapour s'est séparée de la Malaisie en 65.
2 Décolonisation en Afrique
Ce continent était pour sa quasi-totalité sous la domination des européens. Il peut être partagé en deux grandes zones séparées par le Sahara : au Nord l'Afrique blanche (Arabes, berbères) au Sud l'Afrique noire aux innombrables tribus parlant des langues différentes. (Carte p.219)
A LAfrique du Nord
L'Afrique du Nord comportait deux "protectorats Français" : Le Maroc et la Tunisie, et une colonie devenue D.O.M en 47 : l'Algérie. Y vivaient prés de 2 millions de Français qui se considéraient tout à fait comme chez eux.
a) L'indépendance consentie
Au Maroc et en Tunisie, les volontés d'indépendance s'étaient déjà manifestées avant guerre de par le parti de l'Istiqlal (Indépendance) qui soutenait le sultan du Maroc Mohamed, et le parti Néo Destour en Tunisie. En 1954, après diverses émeutes, soulèvements et mesures répressives (exil du Sultan du Maroc, emprisonnement de Bourguiba, le leader du Néo Destour), la France envisage l'accès à l'indépendance de ses deux protectorats sur l'initiative de Pierre Mendès France. (Texte 2 P. 217) Ces indépendances interviennent en 1956. Le Sultan du Maroc devient roi du Maroc sous le nom de Mohamed V (père de l'actuel Hassan II) et Bourguiba devient Président de la république tunisienne.
b) L'indépendance arrachée
En 1830, la France s'empare d'Alger, puis en 30 ans de toute l'Algérie. Des colons Français, de plus en plus nombreux vont s'installer dans ce pays méditerranéen. Majoritaires en ville, les français s'estiment chez eux en Algérie, ils ont crée une riche agriculture et des villes modernes. Cependant, les Arabes et Berbères, sont considérés comme des citoyens de deuxième catégorie. Certains militent pour l'autonomie comme Messali Hadj ou Ferhat Abbas. Beaucoup ne se satisfont pas des réformes apportées en 47 qui créent une assemblée algérienne où les indigènes qui sont 8 millions ont autant de députés que les Français qui ne sont qu'un million. Encouragés par la défaite de la France à Dien Bien Phu, quelques algériens constituent le F.L.N.A. : Front de Libération Nationale de l' Algérie et se signalent par une série d'attentats à Toussaint 54, suivie en 55 d'une véritable insurrection. (Texte 3 page 217). François Mitterrand, alors ministre de l'intérieur, les Français d'Algérie et De Gaulle appelé au pouvoir par ces derniers en 58, ne veulent pas entendre parler d'indépendance (Texte4 page 217). D'où des soldats du contingent (ceux qui font leur service militaire), une sévère répression et même la torture. L'opinion internationale : ONU, pays arabes, condamne la France, et la cause nationaliste ne fléchit pas. Dès 59 de Gaulle infléchit sa politique, parle d'autodétermination, convainc l'opinion publique française et, suite aux accords d'Evian (Avril 62), prépare d'indépendance. Le refus des Français d'Algérie crée une vraie guerre civile en Algérie qui n'empêchera pas l'indépendance en Juillet 62 et ne laissera aux Français d'Algérie que le choix de la fuite massive en abandonnant tout.
B Les Indépendances en Afrique noire
a) La France et l'Angleterre décolonisent "en douceur"
Ce sont les Anglais qui ont donné l'exemple dès 57 au Ghana, puis en 60 au Nigeria, la colonie la plus peuplée d'Afrique ; Ils attendront toutefois 63-64 pour accorder l'indépendance à leurs possessions de l'est de l'Afrique : Ouganda, Kenya, Tanzanie. La France, de son côté, possédait en Afrique noire de nombreux territoires, notamment l'A.O.F. et l'A.E.F. (Afrique Occidentale Française, Afrique Equatoriale Française) ainsi que la grande île de Madagascar. En 46 les colonies françaises d'Afrique Noire entrent donc dans le cadre de l' "Union française", application des promesses faites par de Gaulle à Brazzaville, dispositif complété par la "Loi Cadre Deferre" en 56. En 1958, le Général de Gaulle décide de créer une étape supplémentaire d'autonomie : "la Communauté" refusée par la seule Guinée qui accède aussitôt à l'indépendance. En 60, tous les pays membres usent de la disposition qui leur permet d'obtenir l'indépendance totale, mais avec maintien de liens privilégiés avec la France dans le domaine économique, notamment avec le Franc C.F.A., monnaie commune qui est garantie par la banque de France, et dans le domaine militaire.
b) Crises au sud de l'équateur
La Belgique a donné l'indépendance dans la précipitation au Congo Belge en 1960, le pays connaîtra d'emblée la guerre civile, ce qui nécessitera une intervention de l'ONU puis il tombera entre les mains du Général Mobutu (1965) qui redonnera à son pays son nom africain: le Zaïre. Le Portugal attendra la fin de la dictature pour accorder l'indépendance en 75 à l'Angola et au Mozambique au profit de mouvements de guérilla communistes.
L'Afrique du Sud, à fort peuplement blanc était certes parvenue à l'indépendance en 1910 au profit exclusif des blancs. Entre 1948 et 1958, le parti Afrikaners majoritaire (celui des descendants des colons Hollandais établis depuis le XVII ème siècle) a instauré les lois de l' Apartheid qui établissent des barrières à tous niveaux (sauf le travail et le sport) entre les différentes composantes ethniques du pays: noirs, blancs, métis, indiens (de l' Inde). Parallèlement la résistance des noirs, qui sont exclus de la vie politique, devient violente, particulièrement celle de l'A.N.C, African National Congress, dont le nom s'inspire du parti du congrès en Inde. En 1964, un leader du mouvement, Nelson Mandela est condamné à la prison à vie. Sa libération en 90 s'inscrit dans la résignation de la minorité blanche à faire cesser un état de fait condamné par le monde entier. Quand Mandela en 94 devient Président on peut dire qu'il ne reste plus rien comme domination coloniale en Afrique.
3 L'émergence du Tiers-monde
Les pays nouvellement décolonisés prennent conscience qu'ils sont une force, au moins numérique, dans un monde qui ne leur fait pas de place et qui est dominé par les deux blocs Ouest et Est. Ne pourraient-ils pas se glisser comme un coin dans le bois pour se faire une place qui serait la leur et se faire entendre ? C'est pour répondre à cette question que s'est ouverte en avril 1955 la conférence Afro-asiatique de Bandung (Indonésie). L'initiative venait de Nehru, l'hôte était Soekarno le chef d'Etat de l'Indonésie. 29 pays étaient représentés, représentant 50% de la population du monde pour seulement 8% de la production de richesses. C'est le fait que ces pays soient les plus nombreux et les plus pauvres qui a fait retenir pour les désigner l'expression Tiers-monde par analogie au Tiers-état de l'ancien régime en France. Mais les pays étaient trop divers pour créer un troisième : Les seules ententes ont été la condamnation de la colonisation, de l'Apartheid, le soutien aux mouvements de lutte pour l'indépendance (Algérie) et... le désir de continuer à se rencontrer (Texte 2 page 221, souvent donné à commenter). La conférence de Belgrade (Yougoslavie, avec Tito pour hôte) en 1961 aboutira à une réalisation plus concrète : Le "mouvement des non alignés" ( non alignés sur les USA ou l'URSS). En 64 la "CNUCED" deviendra une sorte de tribune aux Nations Unies des aspirations économiques du Tiers-monde (Texte 3 page 221). Certains pays, déçus par les voies pacifiques créeront une éphémère entente à caractère "révolutionnaire" autour de Cuba. Ainsi, le Tiers-monde n'a pas réussi à former une unité. Le mot lui-même à tendance à tomber en désuétude vu le développement économique de certains pays d'Asie et d'Amérique Latine.
La France de 1945 à nos jours
La vie politique
I La quatrième république
Ephémère, tombée dans l'indifférence cette IV ème République laissera un bilan mitigé. Elle a pourtant fait entrer la France dans les "trente glorieuses".
La quatrième république dure de janvier 1947 à décembre 1958, mais on y rattache ce qui s'est passé entre juin 1944 et janvier 47 qui lui a donné naissance à l'occasion d'une période intermédiaire, celle du "gouvernement provisoire".
1 Reconstruire la république
"Epurer" et moderniser
L'"Etat Français" du maréchal Pétain s'est effondré avec la libération de la France. Les alliés américains et anglais reconnaissent l'établissement en France d'un "Gouvernement Provisoire de la République Française", G.P.R.F. créé en Algérie en juin 44 par le général de Gaulle qui en est le Président.
Le GPRF met fin aux règlements de comptes (l'épuration sauvage) qui ont été entrepris à l'encontre des collaborateurs ou présumés tels en organisant des procès légaux (L'épuration légale) qui condamneront notamment à mort Pierre Laval et le maréchal Pétain. Laval sera exécuté mais Pétain verra sa peine commuée en détention à perpétuité par de Gaulle lui-même (mort en 1951 à 95 ans). 44000 condamnés.
Il met en uvre des réformes importantes qui vont caractériser la France d'après guerre jusqu'à nos jours. Elles s'inspiraient d'idées socialistes et communistes mais n'avaient pas pour but de faire disparaître le capitalisme, seulement de l'aménager pour le bien de tous. Le maître mot sera "modernisation".
Nationalisations ou Acquisition par l'Etat avec indemnisation de secteurs entiers de l'économie : à la SNCF et à Air France (Créés en 36) sont rajoutés : Banque de France, Charbonnages de France, Société Générale, Crédit Lyonnais, BNP, Régie Renault (nationalisée suite à sa collaboration avec l'Allemagne)
La planification de l'économie comme en URSS mais sans contrainte (La création d'un premier plan de reconstruction sera confiée à Jean Monnet, le père de l'Europe). T.4, page255.Les "comités d'entreprise" créés dans les moyennes et grandes entreprises pour gérer les fonds sociaux.La Sécurité Sociale, dés lors unique organisation chargée de redistribuer une part des revenus de l'Etat sous forme d'allocations diverses comme les allocations familiales, le chômage, la retraite
ou remboursements, notamment des frais médicaux.
La rénovation ratée des institutions
En octobre 1945, les Français, y compris les femmes qui viennent de recevoir le droit de vote, approuvent massivement par référendum le principe d'une nouvelle république. Mais la mise en place d'une constitution va diviser le pays.
De Gaulle, qui n'appartient lui-même à aucun parti pense que la France a besoin d'un pouvoir exécutif fort qui soit au-dessus des partis et il désapprouve la volonté qu'affichent les partis, de gauche notamment, de donner l'essentiel des pouvoirs à l'Assemblée Nationale où ils sont représentés. Aussi il démissionne de la Présidence du GPRF dés janvier 46. C'est par lassitude que les Français répondront oui à la nouvelle constitution après deux référendums en octobre 46.
La quatrième république est un régime d'assemblée ou de partis dans lequel Le Président du Conseil, (équivalent au Premier ministre actuel) est très étroitement contrôlé par l'Assemblée Nationale. Les députés sont élus au scrutin proportionnel qui rend possible la représentation des petits partis mais rend plus difficile l'obtention d'une majorité durable. Comme le Président du conseil doit recevoir l'investiture de l'Assemblée Nationale qui peut aussi le faire démissionner en lui refusant la confiance, il a tendance à être l'otage des partis. Une deuxième assemblée, le conseil de la République, nommé après 54 le Sénat, ne joue qu'un rôle secondaire, tout comme le Président de la république élu par les deux assemblées pour 7 ans.
La rançon de ces institutions bancales sera l'instabilité ministérielle. En 12 ans il y aura 23 gouvernements durant de 1 jour à 16 mois.
2 Les Turbulences de la vie politique
A Partis et coalitions
La guerre a profondément changé le paysage politique Français. Ainsi, le parti Radical, force politique majeure d'avant guerre, a presque disparu. Par contre la gauche est majoritaire ; Ainsi le Parti Communiste Français (P.C.F.) est devenu le premier parti de France. La Section française de l'Internationale Ouvrière ou S.F.I.O. (les socialistes) retrouve ses dirigeants d'avant guerre: Léon Blum, Vincent Auriol...
Un nouveau parti arrive en seconde position ; le M.R.P. ou Mouvement Républicain Populaire; s'y retrouvent surtout des réformistes modérés, souvent catholiques, qui soutiennent le général de Gaulle.
Des ministres de ces 3 grands partis gouvernent ensemble, cette période unique est connue sous le nom de "Tripartisme. Ceci ne va pas durer : Les communistes, de plus en plus critiques, du fait du développement de la guerre froide vont être exclus du gouvernement. C'est la fin du tripartisme. Le PC étant dans l'opposition (il sera à l'origine des graves troubles sociaux des années 47-48), le gouvernement va se constituer autour d'une alliance fragile entre les socialistes (SFIO) et le MRP. C'est ce qu'on appellera "La Troisième Force" Troisième, parce qu'une nouvelle tendance politique s'est manifestée à droite, celle des gaullistes rassemblées dans un nouveau parti qui connaît un vif succès : Le Rassemblement du Peuple Français ou RPF crée par le Général de Gaulle dés 47 pour changer la constitution. (Texte 3 page 257).
B Pinay et Mendès France
Le retrait de la SFIO de la troisième force va favoriser une coalition de partis vers le centre droit, ce qui porte Antoine Pinay, spécialiste des affaires financières, à la Présidence du Conseil en mars 52. Par son célèbre emprunt, indexé sur l'or pour rassurer les Français moyens inquiets de l'inflation, il contribuera à redresser l'économie et à attirer la sympathie de l'opinion publique (mort à 103 ans en dec. 94). L'échec de la France à Dien Bien Phû en Juin 54 fera pencher la majorité au centre gauche, portant à la Présidence du conseil un homme hors du commun, le radical Pierre Mendés France (nom de la rue derrière le lycée).
PMF : 1907-1982. Député radical socialiste avant la guerre, résistant de la première heure, délégué français à Bretton Woods, père spirituel de François Mitterrand.
Investi par des députés de droite comme de gauche, il sait plaire aux français auxquels il s'adresse directement à la radio et reçoit l'approbation enthousiaste du premier hebdomadaire politique français : l'Express.
PMF règle la question d'Indochine, amorce l'indépendance de la Tunisie et du Maroc, Mais en novembre 54 éclate la guerre d'Algérie. Les députés craignent que Mendès achemine l'Algérie aussi vers l'indépendance, ils ne lui pardonnent pas non plus d'ignorer l'Assemblée Nationale, aussi, ils provoquent sa chute en Février 55.
C Un bilan mitigé
La IVème République a donné à la France le cadre de protection sociale qui reste encore aujourd'hui. Elle a géré le plan Marshall, réalisé la reconstruction et engagé la France dans les légendaires "trente glorieuses". Elle a surtout engagé la France dans l'Europe (CECA en 1951 et traité de Rome en 1957. Par contre, c'est elle qui a enterré après deux années de discussion entre 52 et 54 le projet de la CED (Communauté Européenne de Défense). Les esprits n'étaient pas encore prêts à envisager le réarmement de la RFA.
Le bilan a été franchement négatif en ce qui concerne le fonctionnement des institutions : l'instabilité parlementaire et la question de la décolonisation. La guerre d'Indochine, puis d'Algérie ont terni la réputation internationale de la France, les gouvernements successifs ont sans cesse oscillé entre fermeté et conciliation. La sagesse n'a prévalu qu'en Afrique. (Voir chapitres spécifiques). Texte 5 page 259
D La mort sans gloire de la IV ème République
Les élections législatives anticipées de janvier 1956 verront se confirmer l'irritation de l'opinion à l'encontre du parlementarisme : Entrent à l' A.N. 52 députés partisans de Pierre Poujade qui se veut le défenseur des commerçants et entreprises contre l'Etat ; parmi ces députés : Jean Marie Le Pen. Une majorité de gauche (SFIO) s'est cependant constituée et c'est Guy Mollet qui va inaugurer le plus long mandat de la IV Rep. (16mois !). C'est lui qui a envoyé les soldats du contingent en Algérie. Sur place, l'armée française agit de plus en plus à sa guise (bataille d'Alger en 1957) et méprise les parlementaires qui ne savent pas ce qu'ils veulent. Le 13 mai 58, les Français d'Algérie craignant l'abandon, se soulèvent avec la complicité de l'armée. Un "Comité de Salut Public"(pour conserver l'Algérie française) prend le pouvoir et menace d'envoyer des parachutistes sur Paris. La classe politique est saisie d'affolement, la Corse rejoint les mutins. Une bonne part de l'opinion française, et les révoltés eux-mêmes désignent de Gaulle comme l'homme de la situation. De Gaulle, qui avait vu venir les évènements, se déclare prêt à prendre la charge de Président du Conseil si on lui accorde les pleins pouvoirs pour régler la question algérienne et la possibilité de faire admettre par référendum une nouvelle constitution. Avec l'approbation de la quasi-unanimité de la population française (sauf les communistes et une partie des socialistes dont F. Mitterrand) le Président Coty investit de Gaulle comme Président du Conseil le 1er juin.
Le 28 septembre 58 les Français approuvent à 80% la constitution de la cinquième république préparée par Michel Debré, ancien résistant et proche de de Gaulle. La Quatrième République a vécu.
II La cinquième République
Page 268
Cette république, créée par réaction à la précédente et très marquée par les idées de de Gaulle s'est avérée durable. Elle s'est adaptée au départ de son fondateur en 1969 et à l'alternance de 1981 (nouvelle majorité à gauche).
1 La nouvelle donne institutionnelle.
On notera comme synthèse du tableau de l'organisation des pouvoirs sous la Vème Rep :
Le renforcement des pouvoirs du Président élu non plus par les deux assemblées réunies mais par 80000 personnalités déjà élues, mesure qui sera renforcée par l'élection au suffrage universel adoptée par référendum en octobre 1962. Il peut dissoudre l'A.N. et même prendre les pleins pouvoirs de plus, il se réserve la direction des affaires étrangères. L'expérience montrera que le Président sait s'effacer quand les urnes lui imposent de nommer un Premier ministre de tendance opposée (cohabitation).
Le fait que le 1er Ministre qui se substitue au "Président du conseil" de la IVème, ait les moyens de décider et de faire appliquer la politique du gouvernement sans être menacé de renversement. L'investiture a disparue et la motion de censure devient improbable.
La réduction des pouvoirs de l'Assemblée Nationale, et donc des partis politiques dont elle est l'expression. L'élection des députés ne se fait plus au scrutin proportionnel mais au scrutin majoritaire qui amplifie "la majorité" et réduit "l'opposition". De plus cette assemblée est contrebalancée par le Sénat dont les pouvoirs sont plus importants que le précédent bien qu'il ne puisse avoir le dernier mot.
L'aspect technocratique des institutions par la présence aux côtés des élus et ministres des "conseils" formés de spécialistes d'experts qui ne sont pas des hommes politiques.
2 La France à l'heure gaullienne 1959-1969
A L'exercice personnel du pouvoir
Comme prévu, le parti créé pour soutenir le général de Gaulle : l'UNR (Union pour la Nouvelle République) remporte une écrasante majorité lors des premières législatives, manifestant l'affaiblissement de la Gauche et particulièrement du Parti Communiste. De Gaulle nomme Michel Debré comme 1er ministre puis, une fois réglée la question algérienne Georges Pompidou. Les mesures urgentes sont prises par "ordonnances", les grandes décisions par "référendum", ce qui court-circuite l'Assemblée Nationale. De ce fait on peut dire que De gaulle règne avec presque autant de pouvoirs qu'un roi et le "Canard Enchaîné", dans une rubrique régulière, le compare à Louis XIV. (Document 3 page 273). L'Etat, qui a le monopole sur la radio et la télévision (ORTF, l'Office de la Radio et de la Télévision Françaises), ne laisse guère de place à l'expression d'opinions politiques opposées. L'opinion publique est sous le charme de la nouveauté. Elle est aussi rassurée par la fermeté de politique de de Gaulle en Algérie, face aux tentatives de l'armée et des Français d'Algérie de s'opposer par la force à l'indépendance. (Putschs des généraux et création de l'OAS, organisation de l' Armée Secrète.
B La montée des contestations
Les présidentielles de 1965 sont donc les premières qui ont lieu au suffrage universel. De Gaulle estime qu'il n'aura même pas à s'engager dans la campagne électorale que les Français suivent pour la première fois à la télévision ; Mais, devant l'active campagne de la Gauche dirigée par François Mitterrand (Biographie 6 lignes) il devra s'y engager sans éviter "l'affront" d'un duel électoral au second tour contre François Mitterrand. La tâche n'est plus aussi facile qu'au début pour de Gaulle : Les revendications sociales reprennent dés 63. Valery Giscard d'Estaing, jeune et brillant ministre de finances de 63 à 65 prend du recul, on voit apparaître une "extrême gauche", très active qui s'inspire de Trotski, Mao et de Che. Aux législatives de 1967, la droite n'a la majorité absolue que de justesse.
C De mai 68 au départ de De Gaulle
De Gaulle va affronter et remporter un dernier combat qui préparera quand même la fin de sa carrière politique et marquera la société française pour longtemps : les évènements de mai 1968. L'idéal d'après guerre, qui consistait à travailler dur pour accéder au paradis de la société de consommation capitaliste n'est plus compris par la jeunesse étudiante travaillée par des idéaux révolutionnaires. Du 2 au 12 mai, Paris se couvre de barricades. Les universités sont occupées, les étudiants "refont le monde". Le 13 mai les syndicats lancent à leur tour la plus grande grève que la France n'ait jamais connue. Le gouvernement est contraint de consentir de généreux avantages sociaux : les accords de Grenelle. (A ces négociations participaient deux jeunes hommes attachés au premier ministre: Jacques Chirac et Edouard Balladur). Mais les manifestants réclament maintenant le départ de de Gaulle. Ce dernier, qui s'est peu manifesté jusqu'à présent prend la parole pour annoncer de nouvelles élections législatives. Le 30 mai un défilé de près d'un Million de personnes soutient de Gaulle et les élections confirment, par le succès des gaullistes, le refus de l'opinion de s'engager dans une aventure extrémiste. Pourtant, moins d'un an plus tard, en avril 69 le Français répondront non à un référendum proposé par de Gaulle, provoquant sa démission immédiate. Au non à l'aventure a succédé un non à l'exercice personnel du pouvoir.
3 Gouverner plus au centre ? 1969-1981
A la Présidence écourtée de Georges Pompidou
Les nouvelles présidentielles se résumèrent à un duel droite centre, la gauche était KO depuis Mai 68. Le gaulliste Georges Pompidou les remporta aisément. Pompidou se veut plus respectueux que De Gaulle du parlement et cherche à gouverner avec lui. Il nomme comme Premier ministre un gaulliste connu et modéré : Jacques Chaban-Delmas, ancien résistant, Maire de Bordeaux. Ce dernier veut créer une "nouvelle société" moins conflictuelle. Pompidou se démarque aussi de de Gaulle en levant l'obstacle à l'entrée de l'Angleterre dans la CEE. Au congrès d'Epinay en 1971 la SFIO se transforme en PS ou Parti Socialiste. FM en devient le premier secrétaire. En 72 le PS noue une alliance avec le Parti Communiste de Georges Marchais : "le programme commun de gouvernement". Pour la première fois depuis 1947 la gauche apparaît unie ! La droite conserve cependant la majorité aux législatives 73 mais, en Avril 74; Pompidou, qui luttait en secret contre la maladie, meurt subitement.
B L'ambition déçue de Valery Giscard d'Estaing
Lors des présidentielles de 1974, Valery Giscard dEstaing, fort du soutien du gaulliste Jacques Chirac, l'emporte au second tour, mais de justesse, contre F. Mitterrand, candidat de la gauche unie. VGE, pour récompenser le ralliement de Chirac le nomme 1er Ministre. Relativement jeune, brillant, VGE veut introduire un style nouveau de gouvernement, plus décontracté et plus proche des français, plus "centriste". Il veut notamment ajuster les lois aux changements de société : Secrétariat dEtat à la condition féminine, facilitation du divorce, majorité à 18 ans, légalisation de l'avortement (Loi Veil). Cependant, le choc pétrolier à touché durement la France, le chômage monte ne flèche (500000 en 75), tandis que se multiplient les revendications syndicales. Giscard ne veut pas du plan de redressement économique proposé par Chirac tandis que ce dernier est agacé par le réformisme social de VGE. L'été 76 Chirac remet sa démission. VGE le remplace par Raymond Barre, un professeur d'économie politique, qui conduira une politique de rigueur sans pouvoir enrayer le chômage. Chirac, se comporte en opposant et crée fin 76 son propre outil de conquête du pouvoir : le RPR ou Rassemblement pour la République. En 1977, il remporte brillamment la mairie de Paris, contre le candidat de Giscard (Ce titre avait été supprimé sous Napoléon !) Aux législatives de mars 1978 Giscard qui a présenté son propre parti lUDF, l'emporte contre une gauche divisée par la rupture de "Programme Commun de Gouvernement".
Mais le crédit de VGE dans l'opinion s'use à la fin de son mandat : Il est éclaboussé par l'affaire des diamants reçus du tyran africain Bokassa, le chômage passe le cap du million. Aux présidentielles de mai 1881 Chirac se présente contre VGE, tandis que François Mitterrand présente séduit par son slogan : "la force tranquille". F.M. l'emporte au second avec prés de 52% des voix. Le mois suivant, les législatives organisées suite à la dissolution de lassemblée par FM donnent aux socialistes la majorité absolue. Pour la première fois depuis 1936, la gauche est sans partage au pouvoir. C'est l'alternance. Un grand enthousiasme parcourt la France.
4 Les deux septennats de François Mitterrand
A "Etat de Grâce", revers et rebond.
FM nomme Pierre Maurois, député maire de Lille, comme 1er ministre et introduit 4 ministres communistes au gouvernement (Du jamais vu depuis 1947). Une pluie de cadeaux sociaux tombe sur les Français : hausse des salaires, semaine de 39heures, 5ème semaine de congé payé, retraite à 60 ans, 200000 emplois de fonctionnaires créés. L'espoir est de résorber le chômage et de provoquer la "relance économique par la consommation" (politique inspirée de l'économiste américain Keynes). Des réformes hardies sont entreprises : La peine de mort est supprimée, de nouvelles nationalisations, les premières depuis 1946, sont effectuées à contre courant des pratiques du libéralisme qui s'imposaient ailleurs dans le monde : Cinq groupes industriels et 36 banques sont rachetées par lEtat. Un impôt sur les grandes fortunes est voté. C'est la fin du "monopole" sur la radio et sur la télévision, ce qui laisse le champ libre aux radios et chaînes privées. Les régions disposent de pouvoirs accrus, dans ce domaine Mitterrand réalise ce que de Gaulle voulait faire en 69. L'euphorie règne, c'est lEtat de Grâce.
Pourtant,fin 82 le chômage n'a pas reculé. Pierre Maurois adopte alors une politique de rigueur, semblable à celle de Raymond Barre, tandis que l'agitation sociale reprend, mais cette fois-ci contre les socialistes au pouvoir ! D'immenses manifestations obligent le gouvernement à reculer dans sa volonté de supprimer l'école privée. FM change alors de Premier ministre en juillet 84 et prend Laurent Fabius, 36 ans, partisan d'une politique plus libérale (baisse des impôts). Le nouveau gouvernement ne comprend plus de députés communistes. Malgré le rétablissement du scrutin proportionnel, les législatives de mars 1986 donnent la majorité au RPR et à l'UDF réunis tandis qu'accèdent à l'A.N. Lextrême droite (Front National de Jean Marie Le Pen, mouvement nationaliste hostile à la mondialisation et à limmigration) et les écologistes. FM, obligé de nommer un Premier ministre de droite, appelle alors Jacques Chirac. L'expression "Cohabitation" désignera cette situation d'opposition politique des deux premiers personnages de lEtat, inédite jusque là. Chirac rétablit le scrutin majoritaire, dénationalise (privatise) certaines entreprises mais doit reculer dans sa volonté de réformer l'accès aux universités (Loi Devaquet). Entre lui et Mitterrand la mésentente règne plutôt. Chirac espérait accéder à la Présidence aux élections de 88, il sera gêné par la candidature de Raymond Barre tandis que Mitterrand, qui a conduit une habile campagne sur le thème de "La France unie", destinée à attirer le centre, l'emporte largement (54% des voix, un triomphe).
B Le second souffle manqué
Le Président dissout aussitôt l'assemblée nationale, comme en 81, pour se donner une majorité absolue mais celle-ci n'est pas obtenue, comme si les Français avaient dit "Un peu de gauche, mais pas trop". Michel Rocard devient Premier ministre et Lionel Jospin, le secrétaire général du PS, est placé à l'éducation nationale. Rocard conduit une politique prudente qui assure une certaine reprise économique est mais le chômage continue de grimper (plus de 2,5 millions). Des dirigeants socialistes sont compromis dans différentes "affaires" : financement du PS, affaire du sang contaminé, affaires Tapie etc. Les changements successifs de Premier ministre ne parviennent pas à regagner l'opinion : Edith Cresson en mai 91, 1ère femme Premier ministre en France, le rassurant Pierre Bérégovoy en avril 92. Le RPR et l'UDF constituent une liste commune pour les législatives de 93 et l'emportent avec une majorité écrasante. Commence alors la seconde cohabitation. François Mitterrand choisit comme Premier ministre le RPR Edouard Balladur, déjà ministre des finances sous la première cohabitation. Homme tout en rondeur, très civil, il jouit dés le départ d'une grande approbation. On reparle d'Etat de grâce. Sa popularité incite Balladur à envisager sa candidature aux présidentielles d'avril mai 95. Chirac se présente aussi et conduit une vigoureuse campagne, mêlant des objectifs de droite et de gauche et multipliant les promesses. Balladur déstabilisé par la "mise en examen" (inculpation en langage politiquement correct) de certains de ses ministres pour "abus de biens sociaux" est écarté au premier tour qui réserve une surprise de taille : Lionel Jospin, candidat d'un parti socialiste que l'on croyait moribond arrive en tête devant Chirac. François Mitterrand, sensiblement déconsidéré par les révélations sur son passé et ses méthodes, laisse la place à Jacques Chirac vainqueur de second tour ; Il mourra en janvier 96.
Conclusion
La donne politique a changé en France. Comme dans le reste de l'Europe, ce n'est plus la droite qui domine la vie politique, mais la gauche. En 1997, elle est revenue majoritaire au gouvernement (Gouvernement Jospin) suite à la maladroite dissolution de l'Assemblée nationale par Jacques Chirac. Mais cette gauche a évolué, il s'agit surtout de socialistes qui ont abandonné toute référence au communisme et ont adopté la mondialisation et la libéralisation de l'économie, ce qui la sépare concrètement de la droite est devenu plus flou, comme ce qui sépare démocrates et républicains aux USA. Les électeurs, se sentent plus libres de provoquer l'alternance pour exprimer leur mauvaise humeur vis à vis "des affaires impliquant des hommes politiques ou de la persistance du chômage. Les dernières élections ont aussi démontré que les nostalgiques d'une opposition plus tranchée donnaient leur voix à l'extrême droite ou à l'extrême gauche (Le Pen, Laguiller).
Economie et société en France depuis 1945
Jamais dans son histoire la France n'a autant changé que ces 55 dernières années. Ce changement s'est opéré en deux phases entre lesquelles les années 1968 a 1973 jouent un rôle de charnière : 68 sur le plan social, 1973 sur le plan économique.
1 1945 un fort archaïsme, une volonté de modernisme
La France de 1945 conserve encore des traits du XIX ème siècle. On y observe :
Un tiers d'agriculteurs dans la population active dont les pratiques archaïques et n'assurent même pas les besoins alimentaires du pays.
Un tiers d'ouvriers à faible niveau de vie, volontiers engagés dans les actions revendicatrices de la CGT.
Un tiers dans les services dont une bonne part de fonctionnaires routiniers.
Une grande bourgeoisie très vieille France continue de posséder l'essentiel de l'économie française. La foi catholique est solidement implantée dans le pays.
Les réformes du gouvernement provisoire (Voir X 1 B) ont traduisent une volonté de changement et de modernisme. Dans les années 50 le courant Mendésiste ( de Pierre Mendés France) relaiera cette volonté de progrès à laquelle s'oppose le courant Poujadiste qui regroupe ceux qui voient leurs intérêts menacés par un changement trop rapide : commerçants, paysans
(Textes page 289).
2 La France saisie par la croissance
A Reconstruction et bases de la puissance industrielle 45-60
Nationalisations et planification ont marqué la période de reconstruction que l'on peut faire durer jusqu'en 1952, dans le même temps s'amorce et se poursuit une politique de grands aménagements : Canalisation et barrages sur le Rhin, le Rhône, électrification des voies ferrées, mise en chantier su tunnel sous le Mont Blanc (achevé en 64). Lindustrie aéronautique se développe avec la construction du moyen porteur Caravelle. Le nucléaire civil est inauguré à Pierrelatte. Comme lagriculture reste elle sera la priorité du Marché Commun (CEE) dont la France sera membre fondateur en1957.
B Baby Boum et immigration 1945-1973
Amorcé dés avant la fin de la guerre, stimulé par les "allocations familiales" le Baby Boum apporte 800000 naissances chaque année, provoquant la plus spectaculaire augmentation de population du pays de toute son histoire: + 12 millions dhabitants en 30 ans. (42-54M) LISF (Indice synthétique de fécondité) est proche de 3. Malgré ces classes nombreuses lindustrie a besoin de davantage de main duvre. LONI (Office National de lImmigration) favorise limmigration de portugais, espagnols, marocains, algériens. De plus, en 1962, le pays a pu absorber prés de 1M de rapatriés dAfrique du nord (Pieds noirs).
C La forte croissance des années 60 1960-1973
Cest une période que lon peut appeler « le miracle français ». Sous limpulsion de la technocratie (pouvoir des spécialistes en économie administration formés dans les grandes écoles) mise en place par De Gaulle, la croissance dépasse les 6%/an. LEtat joue toujours un rôle décisif, mais ses initiatives sont parfois plus prestigieuses que rentables : Paquebot France, Avion Concorde, Plan informatique (ou plan calcul) doù naîtra Bull. Une entreprise pétrolière dEtat est créée : ELF en 1967. Les installations portuaires de Fos sur Mer sont entreprises au début 70 en prolongation de celles de Marseille. Les entreprises françaises, dans le cadre de la CEE prennent une envergure européenne et même mondiale (souvent par « concentration », cest à dire en fusionnant entre elles) : BSN, Péchiney, Rhône Poulenc, Matra, Dassault, Peugeot, Renault... Le PNB double en 15 ans si bien que le niveau de vie sélève, entraîné par une hausse régulière des salaires. D'ailleurs la majorité des travailleurs accède au statut encore envié en 45 de salariés payés au mois. Une classe moyenne émerge ainsi en France, ses revenus lui permettent d'entrer dans la société de consommation : la voiture individuelle, la télévision de généralisent, par contre le réseau autoroutier samorce lentement, le téléphone de même. Les services en général explosent : banques, assurances, travail temporaire, tourisme de masse sur la côte dAzur, dhiver dans les Alpes. On parle des « société des loisirs ».
D La flambée urbaine : 55-75
La modernisation des campagnes accélère lexode rural (30% des actifs en 45, 9% dactifs dans lagriculture en 75, 5% en 96) des régions de France se désertifient : Massif Central, Alpes du Sud. Pour accueillir tout ce monde les villes deviennent dimmenses chantiers : immeubles genre HLM, puis lotissements pavillonnaires. Paris change de visage: Gratte-ciel, autoroutes contournantes, villes nouvelles. LIle de France frôle les 10M dhabitants, confirmant la place excessive tenue par Paris où se font de prestigieuses réalisations : Centre Pompidou, Forum des Halles, nouveau centre économique de La Défense. Un politique daménagement du territoire vise à atténuer le déséquilibre Paris Province : Création de la DATAR en 1963. C'est la Délégation à lAménagement du Territoire et à lAction Régionale. Création des « Métropoles régionales » : Lyon, Marseille, Bordeaux, Metz Nancy, Strasbourg, Toulouse sont équipées pour contrebalancer linfluence de Paris.
3 La France ébranlée et transformée
A Les nouvelles murs révolutionnent démographie et société.
La jeunesse des années 60 est influencée par les nouveaux courants de la culture anglo-saxonne (Rock, Beatles, Hippies... ). Dans le même temps la pratique religieuse diminue, la règle de vie devient : « Chacun fait ce quil veut ». Les mouvements féministes réclament le droit à la contraception (67-Introduction de la pilule en France) puis à lavortement (75 Loi Veil, texte 5 page 299), tandis que les femmes entrent massivement dans le monde du travail. (Doc.2 page 298). Les évènements de mai 68 ont été pour partie une manière de réclamer et dobtenir lofficialisation de ces nouveaux modes de vie. Dés 64, lISF diminue, marquant la fin du Baby Boum, et passe en dessous de 2 en 74. Les mariages diminuent aussi tandis que les divorces se multiplient. Le concubinage avant mariage ou comme mode de vie devient habituel, les familles monoparentales (10% actuellement), les familles "recomposées", sont de plus en plus nombreuses. En 99 l'homosexualité reçoit un statut au travers du PACS. Le vieillissement du pays se manifeste et les retraites ponctionnent déjà 16% du PIB. On ne sait comment il sera possible d'assurer les 25% du PIB prévus quand les baby boomers parviendront à l'âge de la retraite. En 1999 la France dépasse les 59millions dhab. La population devrait atteindre 61M, se stabiliser puis décroître.
B Crise économique
Suite au premier choc pétrolier de 1973 la crise se manifeste en 74, mettant fin à la forte croissance. Des secteurs de lindustrie lourde et de lindustrie manufacturière, déjà en difficulté les années précédentes connaissent des crises graves à cause du surenchérissement des matières premières, de la concurrence des pays à bas salaires horlogerie, sidérurgie, textile, chantiers navals. Les faillites se multiplient. Le paquebot France est vendu, le Concorde ne sera pas produit en série. Bull engloutit des milliards puis sera vendu en 95. Les produits étrangers pénètrent en force dans des domaines où nous ne sommes pas capables de produire en masse. Les délocalisations des années 90 sont une réponse à cette pénétration mais elles sont vécues comme lannonce de la désindustrialisation de la France.
C Crise sociale
Du fait des faillites, délocalisations et robotisation accrue, les effectifs ouvriers qui ont atteint leur maximum en 73 (38%) commencent à décroître, surtout les ouvriers non qualifiés (27% actuellement). En même temps le chômage passe à 500000 en 75 à 1 million en 81, 2 Millions en 88, 3 Millions en 93, touchant particulièrement les jeunes, tandis que le travail se "précarise" (devient instable) de plus en plus : temps partiel, CDD
. Les agriculteurs endettés voient leurs revenus baisser et sopposent farouchement à toute réforme de la PAC qui réduirait leurs subventions. « Nouvelle pauvreté », « SDF ou Sans Domicile Fixe », « exclusion » « solidarité » "droit au logement", sont dans tous les discours et font la une des journaux « exclusion ». Les programmes daide sociale se mettent en place : TUC (Travaux dUtilité Collective), CES (Contrat Emploi Solidarité), RMI (1985) Revenu Minimum dInsertion, (que touchent 1 million de personnes en 95), couverture santé gratuite pour les plus démunis (99). Simultanément des uvres privées s'organisent : Emmaüs de l'Abbé Pierre, les Restaurants du cur rappelant le" dynamisme des associations en France (600000 dont I/3 dans le social). Les inégalités se creusent. La crise des banlieues qui s'enflamment régulièrement alimente un débat sur l'insécurité et l'immigration clandestine. (L'im. légale est stoppée depuis la fin des années 70). Pour certains, ces années sont les "25 piteuses".
D 25 glorieuses quand même ? (74-99)
Si le taux de croissance a fléchi, il reste positif, l'élévation du niveau de vie s'est poursuivie parallèlement à la réduction du temps de travail. Les ménages ont continué à s'équiper et 54% sont maintenant propriétaires de leur logement. Les grands travaux d'équipement ont permis le quadrillage du pays par des autoroutes, les lignes TGV, la diffusion généralisée du téléphone, la production massive d'électricité d'origine nucléaire. La haute technologie (implantée surtout au sud dans l'arc des technopôles) reste une des spécialités du pays, même si les réalisations se font dans une cadre européen (Ariane, Airbus), les exportations de bien et de service placent la France respectivement aux 4ème et second rang mondial, permettant depuis dix ans un excèdent commercial important. Les activités de service génèrent dorénavant les 3/4 de la richesse du pays qui est devenu la première destination touristique mondiale.
La France dans le monde
Au XVII eme, XVIII ème siècle on appelait la France la « première des nations ». Les acquis de la révolution française ont fait le tour du monde, au XIXème la France sest dotée du second empire colonial après lAngleterre et le conservera jusque vers 1960. Au XXème siècle la France a été douloureusement éprouvée par deux guerres mondiales, a perdu ses guerres coloniales. Reste telle une puissance mondiale ?
1 Une grande puissance faiblissante
Par sa présence aux capitulations de l'Allemagne et du japon, en obtenant un siège au conseil de sécurité à l'ONU, la France a sauvé les apparences : elle fait partie des "grands". Dans la pratique, elle manque dramatiquement de moyens et s'intègre docilement dans le bloc américain en échange du "plan Marshall". Le maintien de son rôle international lui semble d'abord devoir passer par le maintien de son empire colonial. Or, celui-ci se rebiffe (dès Mai 45 éclatent les émeutes de Sétif en Algérie). De là son engagement dans deux guerres perdues d'avance : celle d'Indochine (46) et celle d'Algérie (54) et dans l'expédition de Suez en 56, gagnée militairement, mais perdue diplomatiquement du fait de la pression des deux grands. L'acceptation dès 50 d'engager le processus d'intégration européenne (CECA, CED,C.E.E) indique cependant un certain réalisme : La France peut rester puissante au travers de l'Europe.
2 De Gaulle, ou l'obsession de tenir son rang.
De Gaulle semble d'abord en Algérie s'aligner sur le souci de conserver les colonies, en fait, très vite, il prépare l'opinion à l'abandon inévitable de tout l'empire colonial. Ce sera achevé en 62 avec l'indépendance de l'Algérie. Les années suivantes ont démontré que cette perte a plutôt favorisé l'économie française. Obligé de composer avec la politique d'intégration européenne, de Gaulle a défendu l'idée d'une Europe des patries, s'unissant économiquement mais conservant l'indépendance politique de chacun des pays. Il a privilégié la relation avec l'Allemagne et refusé l'entrée du Royaume-Uni dans la CEE, sous prétexte que ce pays était trop lié aux USA. Ce sont d'ailleurs les USA que de Gaulle a sans cesse contré en tendant la main au Tiers-monde, en condamnant la guerre du Viêt-Nam, en courtisant l' URSS et la Chine et en attisant le nationalisme québécois. Adversaire de la CED, abandonnée depuis 54, de Gaulle a développé une "force de frappe" atomique autonome et quitté l'OTAN (66) tout en demeurant dans l'Alliance Atlantique. Dans ce sens, la dernière bravade de la France aura été la poursuite des essais nucléaires français décidés par Jacques Chirac en 95-96 quitte à indisposer le monde entier. Il n'empêche que la France est toujours restée dans le camp Occidental.
3 La plus grande des puissances moyennes
A Miettes d'empire et francophonie
Avec 1% de la population mondiale (contre 3% en 1900) la France produit 3,5% des richesses mondiales. Elle est la 3ème puissance militaire, surtout par son arsenal atomique « de dissuasion » et la 4ème ou 5ème puissance économique... elle a donc de beaux restes. De son empire colonial elle conserve des miettes qui font que la France est présente en Amérique (Guadeloupe, Martinique, Guyane), dans lOcéan Indien (Réunion), dans lOcéan Pacifique (Nouvelle Calédonie, Polynésie). Ces territoires, totalisent 150000 KM2 et 1,5Millions dhabitants et donnent à la France le deuxième domaine maritime (Carte page 305). Ils ont le statut de D.0.M (Départements doutre Mer) de TOM (Territoires...) de C.T. (Collectivités territoriales). TOM. et CT. peuvent accéder en principe à lindépendance (Accords sur la Nouvelle Calédonie en 98). A cela il faut rajouter une portion dAntarctique (Terre Adélie). De lancien empire colonial est née la « francophonie », regroupant la population des pays où le français est langue maternelle, officielle ou privilégiée (Carte page 305). Ensemble ils représentent 160M de personnes. Rien nempêche cependant la science moderne, linformatique et Internet de consacrer lAnglais comme langue internationale.
B Une influence surtout régionale.
En fait la France continue de jouer un rôle important en Europe. Elle doit cependant accepter de partager avec l'Allemagne le rôle directeur (Le couple franco-allemand). Elle se réserve encore le droit dintervenir militairement en Afrique où sont cantonnés 15000 soldats et ou exercent autant de "coopérants civils" (Carte page 305). Ses dernières interventions au Rwanda et en Centrafrique sont cependant contestées. En participant avec les Américains à lopération « tempête du désert » en Irak (90-91) et à l'intervention de l'OTAN (réintégrée depuis) en Yougoslavie en 99, la France doit admettre cependant que, par rapport aux USA, elle ne joue qu'un second rôle militaire qu'elle essaye de compenser par de constantes initiatives diplomatiques.
La vie culturelle
1 Intellectuels et artistes sont plutôt à gauche
Jusque vers I975, il était difficile dêtre intellectuel ou artiste sans être à gauche. Au lendemain, de la guerre, le communisme a enthousiasmé des artistes comme Picasso, des architectes comme Le Corbusier, des écrivains ou philosophes comme Jean Paul Sartre, Albert Camus, Aragon. Les évènements daprès guerre ont suscité « de nobles causes » comme lémancipation des colonies, les mouvements révolutionnaires en Amérique Latine. Le ton était naturellement anti-américain. La philosophie à la mode a longtemps été lexistentialisme (Jean Paul Sartre, Albert Camus) : le monde est absurde, il faut lui donner du sens en combattant pour sa propre liberté et celle des autres. Le « nouveau roman » (Michel Butor, Marguerite Duras) en littérature, la « nouvelle vague » (Goddard, Truffaut, Chabrol) au cinéma caractérisent cette période dintense création qui contribue à bâtir les idées qui feront Mai 68 et réaliseront la libéralisation des murs qui s'en suivra.
Comment ne pas être à gauche ? André Malraux ( A gauche avant guerre quand il combattait en Espagne puis Gaulliste) et Raymond Aron (chroniqueur libéral) répondent par laffirmative : on peut être à droite et prétendre montrer le chemin. André Malraux sera le Premier ministre de la culture sous De Gaulle et consacrera sa vie à la conservation des richesses culturelles menacées.
2 Vers une culture de masse
Tandis que se révélaient les pratiques douteuses du communisme et son échec économique (années 68-79), les artistes et intellectuels se sont peu à peu reconvertis dans le domaine plus neutre de « la défense des droits de lhomme ». Depuis Malraux (59-68) se succèdent les ministres de la culture disposant dimportants budgets (perpétuant donc « le mécénat dEtat » qui est de tradition depuis Louis XIV) le domaine culturel touche une masse croissante de la population (culture de masse). Des réalisations prestigieuses comme « le centre Pompidou » 1977, la Cité des sciences, le Futuroscope et autres parcs dattraction, la grande bibliothèque, ou des réalisations plus modestes comme « Les maisons des jeunes et de la culture » constituent des foyers de rayonnement dune culture diversifiée, de plus en plus mêlée de « loisirs ». La télévision avec la multiplication des chaînes devient un instrument culturel pour qui veut sinstruire mais aussi dabêtissement pour qui choisit la facilité.
3 L'internationalisation de la culture
Mais, la culture, est de plus en plus internationale et on a de la peine à distinguer des réalisateurs spécifiquement français dignes de passer à la postérité (Les architectes de lArche de la défense, de la Pyramide du Louvre sont étrangers). Rien ny fait, les ministres de la culture ont beau veiller sur la préservation de la langue française des mots anglo-saxons, réclamer « lexception culturelle française » pour sauvegarder la production télévisée et cinématographique française (Germinal, les visiteurs) menacée par les productions américaines (introduites en contrepartie de l'aide économique dès 46) et japonaises, linternationalisation culturelle semble irréversible : Le rap et les tags sont devenus des modes d'expression universels et Luc Besson a tourné aux USA avec des acteurs parlant anglais son film le 5ème élément) Des accords comme l'AMI (accord multilatéral sur l'investissement) pénalisent même le protectionnisme culturel à l'heure où Euro Disney Land est devenu le site le plus visité en France !
Sujet de composition"La France, puissance européenne et mondiale ; Les grandes orientations de la politique extérieure française de 1945 à nos jours."
Intro : Les étrangers se moquent souvent du souci qua la France de demeurer une puissance mondiale et européenne. Lest-elle vraiment ? Nous le verrons au travers de la revue des grandes orientations de la politique extérieure française de1945 à nos jours.
La France, à lombre des USA
Au lendemain de la seconde guerre mondiale la France a droit à un strapontin dans la cour des grands. Absente à Yalta et à Potsdam elle a quand même droit à un siège de membre permanent au conseil de sécurité des Nations Unies. Elle le doit sans doute à son prestige passé et à laction de résistance engagée par le général de Gaulle. Bien que disposant encore de son empire colonial, la France ne peut prétendre jouer un grand rôle mondial, ni même européen vu le niveau de délabrement de son économie. Cest ainsi que la propre reconstruction française na pas pu seffectuer sans laide des dons matériels et prêts fournis par le plan Marshall. De plus, quand la guerre froide a éclaté, la France a adhéré « naturellement » à lAlliance Atlantique (49) et à lOtan, son organisation militaire sous commandement américain. Ainsi la France nest quun maillon de la politique dendiguement mise en place par les USA.
Une politique européenne déterminée, parfois hésitante
Consciente de sa dépendance vis à vis des USA, la France a conduit dès que possible une politique visant à retrouver sa puissance dans lEurope et au travers de lEurope. Le cadre avait pourtant été imposé par les USA, notamment avec l'OECE, chargée de coordonner les politiques mises en places à partir de laide américaine. Il nempêche que cest a partir de ce cadre que sest effectué progressivement un rapprochement économique avec lAllemagne et une coopération avec ses autres voisins : Benelux et Italie. Ainsi sont nés successivement la CECA et le Marché Commun (Traité de Rome en 1957). De Gaulle lui-même poursuivra ce rapprochement avec lAllemagne du chancelier Adenauer avec le Traité de lElysée en 1963. Bientôt, on parlera du « couple franco-allemand, pilier de la construction européenne », les présidents successifs y veilleront particulièrement. Ce qui est cependant resté sur le carreau, cest la création dune force européenne, autonome des USA. En effet, la CED, bien que proposée par la France a été abandonnée par celle-ci en 1954. Il n'empêche que les Français ont des Etats d'âme vis à vis de l'Europe : Ils ont manifesté leur crainte de perdre leur identité quand le non a failli l'emporter en 1992 lors du référendum sur le traité de Maastricht. Tout récemment encore le mouvement gaulliste (RPR) a été sanctionné aux élections européennes par ses électeurs habituels qui se sont reportés sur la liste conduite par Charles Pasqua. M. Pasqua avait milité pour le non en 1992 et se range actuellement parmi les eurosceptiques.
Le Gaullisme ou la volonté dindépendance
De Gaulle avait été un adversaire déterminé de la CED, par crainte dun réarmement trop précoce de l'Allemagne. Il choisira cependant lAllemagne comme partenaire européen parce quil ne voulait pas de lAngleterre, trop liée aux USA. Cest pour cela quil refusera obstinément son adhésion à la CEE. En fait, de Gaulle est obsédé par lidée de rendre à la France un rôle darbitre mondial, indépendant des blocs. Cest à ce titre quil dotera la France de la bombe nucléaire, pièce maîtresse dune « force de dissuasion » autonome. Ainsi équipé, il pourra se soustraire à lOTAN doù son retrait en 66. Prudent, de Gaulle na pas cependant quitté lalliance atlantique, dont la France est devenue un partenaire libre. De Gaulle essayera aussi de présenter la France au Tiers monde comme une alternative aux blocs. Il accélèrera la décolonisation française et condamnera limpérialisme américain au Viêt-Nam. C'est au non de ce Gaullisme que Jacques Chirac affrontera l'opinion internationale en poursuivant les essais nucléaires dans le Pacifique.
Le bon usage du passé colonial
La décolonisation, quasi achevée en 62, n'avait pas affaibli la France, mais lui avait permis de s'élancer dans le domaine économique : Concentration des entreprises, créations de multinationales françaises, mise sur les exportations. La France a su judicieusement conserver quelques "miettes" de l'empire colonial, les DOM TOM qui lui assurent le second domaine maritime mondial et une présence sur 2 continents et 4 océans. Elle a su aussi conserver avec les anciennes colonies françaises d'Afrique noire notamment des liens culturels, économiques et même militaires qui font qu'actuellement encore, la France est incontournable en Afrique (Ce qui nourrit une controverse et est battu en brèche par quelques déboires récents). Le concept de Francophonie s'est développé pour rappeler que près de 130 millions de personnes dans le monde vivent dans des pays où le français est langue maternelle, langue officielle ou langue d'usage courant. Les sommets de la Francophonie sont aussi controversés, il n'empêche qu'ils sont devenus de quasi institutions.
Conclusion : Le temps manque pour évoquer la guerre culturelle que la France livre aux USA, sans grand succès d'ailleurs. Ce domaine est représentatif de ce qu'est effectivement la place de la France : comme le dit un manuel, elle n'est plus une grande puissance, mais la plus grande des puissances moyennes.