La repentance corporative - Troisanges.com
Et ?autre question encore- si c'est l'ennemi de Dieu qui pousse à la persécution,
pourquoi attend-il, ... D'innombrables sermons et articles ont été prêchés ou
écrits au sujet de ce message. ...... Ces déclarations méritent un second examen:
..... g) Cette idée d'identité atteint son zénith dans le Cantique des cantiques. Voi
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La repentance corporative
de l'Église
L'appel de Christ à Laodicée
R. J. Wieland
Pourquoi ce livre?
Durant les cent trente années écoulées depuis que les Adventistes comprirent pour la première fois que le message de Dieu à Laodicée s'appliquait directement à eux, ce livre est probablement le premier à avoir essayé de pénétrer au cur même de la nature de la repentance que Dieu demande et à laquelle Il s'attend de notre part.
Une certaine "pierre d'achoppement" a retenu pendant longtemps l'achèvement de la mission mondiale d'évangélisation qui nous a été confiée.
Bien que le seul ordre direct donné par notre Seigneur dans le message à Laodicée soit: "
Aie donc du zèle et repens-toi
", il n'y a jamais eu vraiment une réponse corporative sérieuse du "corps" de la Dénomination à cet appel!
Se pourrait-il que l'indication d'une solution ultime à notre problème d'inertie spirituelle et de tiédeur nous soit montrée dans ces pages?
Qu'est-ce que cela veut dire: "se repentir"? Cet appel est-il limité à une repentance individuelle, personnelle? S'il en est ainsi, est-ce que des multitudes de membres d'église ne se sont pas repentis personnellement avant de mourir, depuis cent trente ans?
Ou bien, cet appel concerne-t-il essentiellement une repentance de tout le corps de la Dénomination, en tant que groupe collectif?
S'il en est ainsi, comment devrions-nous nous repentir? Y a-t-il une repentance appropriée aux braves gens bien-pensants que nous sommes? Une église peut-elle se repentir en tant qu'organisation?
Un messager inspiré nous a dit que Christ expérimenta la repentance en faveur de toute la race humaine. Comment la seule personne vraiment sans péché dans ce monde a-t-elle pu se repentir et de quoi?
Est-ce que "Sa" repentance est un exemple de celle que l'Eglise du reste doit expérimenter avant que le Seigneur Jésus-Christ ne puisse revenir?
Avant-propos
Les Adventistes vivent avec l'espérance que bientôt apparaîtra
"la nuée
qui sera le signe du Fils de l'homme". Jour béni! Quelle réjouissance! Mais ce jour peut-il venir aussi longtemps que le peuple de Dieu considérera que la seconde venue de Christ dépend uniquement de la seule responsabilité de ce dernier? Est-ce loyal envers Dieu? N'a-t-Il pas le droit d'attendre de Son peuple plus qu'un simple égocentrisme spirituel?
Ce petit livre traite du problème de base fondamental de la motivation du cur. Il sonde les recoins et les arcanes de la conscience adventiste. Il met l'accent sur l'appel final du "Témoin fidèle" à Laodicée. Après 6000 ans d'attente pour voir se réaliser la victoire de conquête sur le problème du péché, le Sauveur fait Son dernier plaidoyer. Ceci s'est déroulé depuis plus d'un siècle. Il n'y a pas d'autre appel!
La vérité qui doit tester le monde en ce temps de la fin n'a pas encore été bien comprise, ni vraiment appréciée, et le peuple choisi par Dieu n'a pas encore été réellement testé lui-même par cette vérité dont il est porteur. Pendant combien de temps le peuple de Dieu pourra-t-il encore continuer ses "activités de routine"? Qu'est-ce qui pourra bannir ou éliminer les conceptions erronées qui prévalent parmi nous aujourd'hui?
Beaucoup dans l'Église pensent que la persécution devra opérer cette uvre nécessaire. Elle seule chassera les idées fausses et purifiera l'Église. Mais que faisons-nous actuellement ou quels sont nos plans d'action pour un proche avenir, qui pourraient éventuellement amener une telle persécution? Et cette persécution serait-elle la cause ou la conséquence d'une consécration totale du peuple de Dieu à Son divin appel? Et comment, aussi, cette persécution entrerait-elle dans la conception de ce grand Jour des Expiations que les Adventistes ont tenu depuis longtemps comme d'importance vitale pour le ministère final du "Témoin fidèle et véritable" d'Apocalypse 3? Et autre question encore- si c'est l'ennemi de Dieu qui pousse à la persécution, pourquoi attend-il, et qu'est-ce qui va éventuellement déclencher ce temps d'épreuves?
Nous ne sommes pas le premier peuple à n'avoir pas compris le message que Dieu lui avait destiné. L'ancien Israël causa bien des souffrances, de la tristesse et des soucis au Messie, parce qu'il était tellement certain d'avoir tout compris, alors qu'il n'avait en fait rien compris du tout à sa mission. Se pourrait-il que le mépris avec lequel fut reçu Son appel à la repentance à l'ancienne Jérusalem n'ait pas davantage brisé le cur du Seigneur et Sauveur de l'Église que la réponse tiède qu'il reçoit de la dernière église si peu désireuse de Le connaître vraiment?
Les Juifs s'attendaient à ce que le Fils de David s'empare du trône et règne dans Sa splendeur sur Israël. Leur rejet national du Sauveur doit certainement être mis en parallèle avec notre insistance à ce qu'Il reste en dehors de la porte, en train de frapper, pour être admis enfin à entrer.
Notre maison nous sera laissée "déserte" si nous oublions l'assurance persistante donnée par Christ qu'Il reviendra. C'est pourquoi l'histoire de nos ancêtres et prédécesseurs spirituels demande une étude attentive et une claire compréhension. Il est possible que ce livre apporte à l'Église du reste, la clef expliquant nos échecs en tant que dénomination, mais aussi qu'il illumine le chemin de la victoire spirituelle encore devant nous.
Que pourrait faire de plus le Dieu de l'univers que d'adresser Sa supplication personnelle à "l'ange de l'église de Laodicée"? Mais, en vérité, Il a fait même bien plus que cela! Il offre tout ce qui est nécessaire pour changer une Laodicée misérable, pauvre, aveugle et nue, en une Église du reste pleine de foi, revêtue de Sa justice, pleine de discernement spirituel, humblement repentante et victorieuse "comme Lui-même a vaincu".
Que le Seigneur, donc, veuille utiliser le message contenu dans ce livre pour amener les Adventistes à comprendre mieux et à recevoir l'appel du "Témoin fidèle et véritable". Notre réponse à cet appel céleste apportera à "l'Église du reste" cette repentance des siècles, afin que le grand Souverain Sacrificateur puisse se lever, achever Sa mission d'intercesseur céleste et proclamer: "C'en est fait". La puissance de l'Évangile aura alors démontré sa force, et il sera ainsi prouvé que l'uvre de réconciliation aura été complète et achevée.
Chapitre 1
Il nous faut enfin écouter ce que Christ
est encore en train de nous dire!
Notre monde moderne pécheur et sans espérance réelle a désespérément besoin d'une Église Adventiste du Septième Jour remplie du Saint-Esprit pour lui donner la vision qui lui manque. Nous commençons notre propos en affirmant ici notre profonde conviction: cette Église est bien le "reste" prophétique d'Apocalypse 12:13, un peuple unique contre lequel "le dragon est en colère" et "fait la guerre" parce qu'il est appelé à "garder les commandements de Dieu et avoir le témoignage de Jésus". Ce même groupe a pour mission de dire au monde la vraie bonne nouvelle de l'Évangile éternel (Apoc. 14: 6-12). Il constitue de ce fait un ingrédient vital pour la stabilité du monde.
Bien que ce sens de sa destinée ait gardé l'Église Adventiste du Septième Jour dans sa course depuis plus d'un siècle, cela ne nous laisse aucune place pour l'orgueil spirituel. Car un autre message dans l'Apocalypse nous est aussi adressé qui est, au contraire, très peu flatteur. Le reproche direct de Christ à "l'ange de l'église de Laodicée" s'applique spécifiquement à nous.
Le Seigneur dit que nous sommes "tièdes
misérables, pauvres, aveugles et nus
" L'original grec du Nouveau Testament employé ici implique que notre condition a quelque chose de pathétique, de frappant et de spectaculaire parmi les "sept églises" historiques de l'Apocalypse.
D'innombrables sermons et articles ont été prêchés ou écrits au sujet de ce message. Une congrégation adventiste moyenne d'il y a cent ans n'aurait pas pu être plus tiède que la plupart de nos églises ne le sont aujourd'hui.
C'est pourquoi il est logique de se demander: Avons-nous vraiment fait ce que le Témoin fidèle et véritable nous dit? Les décennies qui s'écoulent nous contraignent à nous confronter à de sérieuses questions. Si le temps doit se prolonger et perdurer, y aura-t-il encore d'ici un siècle une église adventiste aussi tiède que la nôtre l'est aujourd'hui?
Et si nous avions vraiment remporté la victoire sur ces faiblesses spirituelles, il devrait actuellement y avoir des preuves évidentes concernant le quand et le comment de cette victoire. La logique veut que si l'Église est vraiment triomphante, le retour du Seigneur ne peut pas être retardé, l'obstacle ayant été enlevé. Cela nous confirme dans la parabole du Semeur (Jésus lui-même) dans Marc 4:29: "Dès que le fruit est mûr, on y met la faucille, car la moisson est là". La "moisson" est "la fin du monde", la seconde venue de Christ (Mat. 13:39; Apoc. 14:14-16).
Pourquoi l'appel de Christ à Son peuple n'a-t-il pas produit son uvre? Quand Christ aura-t-Il une Église du reste qui aura enfin été acheter Son "or éprouvé par le feu", Son "vêtement blanc" et Son "collyre"? Ou bien cela n'arrivera-t-il jamais?
Ou bien devons-nous constater que le message de Christ sera un constat d'échec pour nous à la fin? S'attendait-Il à ce que le vingtième siècle soit d'un bout à l'autre le témoin de l'échec final de ce message et que cette repentance qu'Il attend de nous ne se produise pas? Parce que l'ancien Israël ne connut qu'une série d'échecs répétés, doit-il fatalement aussi en être de même pour l'Israël moderne que nous sommes?
Sûrement, il doit y avoir une meilleure "bonne nouvelle" que cela! En fait, nous vivons à l'époque d'une victoire possible qui n'a encore jamais eu lieu auparavant dans l'histoire. Il nous a été assuré que le "Saint-Esprit doit animer et purifier l'Église toute entière, purifiant et cimentant les curs
C'est le dessein de Dieu de glorifier Lui-même Son nom dans Son peuple devant le monde" (9T 20). Aussi sûrement que l'Église Adventiste constitue ce "reste" d'Apocalypse 12:17, tout aussi certainement ce message du Seigneur Jésus doit-il aboutir à son succès final.
Une raison qui explique et donne un sens au long délai
Alors que nous relisons les paroles du Témoin fidèle, nous arrivons à un fil conducteur qui explique pourquoi le message n'a pas encore achevé son uvre. Elle est trouvée dans le seul commandement direct qui soit donné dans ce message: "Celui que j'aime, Je le reprends et Je le châtie. Prends donc cela au sérieux. Repens-toi" (Apoc. 3:9, version New American Bible). Jusqu'à ce que cet ordre soit suivi, rien d'effectif ne peut être fait concernant "l'achat" de l'or, du vêtement blanc et du collyre. C'est cet échec dans la repentance qui est précisément l'obstacle qui mérite qu'on y fixe toute son attention.
Durant toutes ces nombreuses décennies depuis les années 1850, lorsque, pour la première fois, en tant que peuple, nous avons compris que ce message s'appliquait à nous, nous avons cru que cette repentance demandée par Christ était uniquement personnelle et individuelle. Des millions de membres d'église ont écouté des appels à la repentance du haut de la chaire ou durant des camps-meetings, et quatre ou cinq générations d'entre eux sont déjà descendus dans la tombe. Et c'étaient des chrétiens consacrés! Nous devons convenir qu'en général ils ont expérimenté la repentance individuelle, sinon ils seraient perdus! Nous ne pouvons même pas nous imaginer qu'eux, nos chers "saints" prédécesseurs, soient morts non repentis! Sûrement, ils sont morts avec suffisamment de repentance pour être assurés de trouver leur place à la première résurrection. Est-ce là ce que Christ voulait signifier lorsqu'Il dit: "Repentez-vous?"
S'il en est ainsi, "nous" avons donc déjà fait notre part. Si l'appel de Dieu à la repentance a déjà atteint son but notre histoire de cent ans et plus, en ce cas le long délai dans le retour de Christ doit être de "Sa" faute! Mais croire cela créerait un terrible problème. Cela ne nous laisserait aucun espoir pour l'avenir, si ce n'est de continuer à répéter l'histoire du passé. Mais, si nous perdons notre fois dans la proximité de la seconde venue de Christ, nous perdons en même temps la raison de notre existence en tant qu'Église particulière ou spéciale. Il y a une étroite relation entre la compréhension de l'appel à la repentance de Christ aux Laodicéens et notre confiance dans la proximité de Son retour. Ceci va devenir clair alors que nous allons avancer dans notre réflexion.
La crise spirituelle de l'Église Adventiste
Si ce à quoi Jésus nous appelle est simplement une repentance individuelle et personnelle que plusieurs générations d'adventistes ont déjà expérimentée, une sorte de désespérance adventiste peut certainement en résulter. Car la vision du retour du Christ va encore reculer dans la pénombre de nos incertitudes. C'est là la raison pour laquelle nous perdons plus de 65% de nos jeunes après qu'ils aient atteint dix-huit ans. Pour beaucoup d'entre eux, l'idée du prochain retour du Seigneur a déjà perdu beaucoup de sa signification.
A titre d'exemple, Roland Hegstad, éditeur de notre magazine "Liberty", dit que l'Adventisme "n'attire plus les jeunes parce que tout ce que nous faisons est de leur demander de venir avec nous pour jouer à aller à l'église" (Adventist Review 27/2/1986)
En effet, le message de Christ à Laodicée ne représente pour eux aucun défi spirituel, car si nous nous sommes déjà repentis, nous devons donc, pour l'heure, être vraiment riche "riches et enrichis de bien et n'avoir besoin de rien", si ce n'est de continuer à "expédier les affaires courantes" comme d'habitude, à la manière des hommes de ce monde, jusqu'à ce que le Seigneur, arbitrairement, décide enfin qu'Il est prêt à venir une seconde fois. Beaucoup n'ont pas d'espérance réelle que cette venue pourrait se faire encore durant leur temps d'espérance de vie.
Pouvons-nous avoir une espérance "raisonnable" que nous serons parmi ceux qui verront le retour du Seigneur? Avait-Il trompé nos pionniers en leur disant qu'il était "proche", alors que tout au long de notre histoire, Il savait déjà qu'il serait retardé d'au moins cent quarante ans, et personne au juste ne sait combien encore? L'idée calviniste, selon laquelle le Seigneur Souverain a prédéterminé d'avance le temps de la seconde venue de Jésus, que Son peuple soit prêt ou non, serait-elle finalement vraie? S'il en est ainsi, il n'y a rien que nous puissions faire, si ce n'est d'attendre le signal fixé à l'horloge du temps prédéterminée par Dieu Lui-même.
Mais ceci soulève de très sérieux problèmes. Car cela implique le Seigneur Lui-même dans une difficulté d'ordre éthique, étant donné qu'Il nous a souvent dit, par le don prophétique confié à l'Église, que la fin est "proche". Sa messagère nous dit fréquemment des choses comme celles-ci: "J'ai vu que le temps
est sur le point de finir, et que Sa venue est très proche" (PE 58). "Il ne reste encore qu'un moment du temps, pour ainsi dire", "la bataille d'Harmaguédon doit bientôt être livrée" (6T 14, 406; 1900). Si de tels avertissements de la proximité de la fin n'étaient qu'un simple cri "au loup, au loup!", le Seigneur n'aurait pas été loyal envers nous. Pour Lui, dire à réitérées fois "très proche" lorsqu'Il ne voulait pas vraiment dire cela ou avait l'intention de donner à ces mots une définition étrangère à toute compréhension humaine ne serait-ce pas contraire à toute éthique de Sa part de traiter Son peuple de cette façon .
Si nous perdons notre Adventisme, nous perdons tout!
En outre, si nous disons ou sentons que notre Seigneur a retardé Sa venue, nous nous plaçons ainsi aux côtés du "mauvais serviteurs" de la parabole qui dit exactement cela! (Mat. 24:48). Ceci détruirait toute la signification de l'Adventisme. Et cela parce que personne ne peut être réconcilié avec Dieu dans "l'expiation-réconciliation finale" si nous sentions qu'Il nous a trompés ou si notre compréhension de Sa vérité avait été manifestement fausse dès le commencement. Et il se pourrait bien que ce soit là le problème de base qui sous-entend la plupart des apostasies et des reculs parmi nous aujourd'hui. Il y a un profond malaise spirituel adventiste parce qu'il "semble" selon les apparences humaines- que les messages inspirés n'ont été que des cris "au loup, au loup!".
Mais l'Écriture montre clairement que s'il est vrai que Dieu est souverain- Il a aussi cependant choisi de rendre le temps réel de la seconde venue de Christ dépendant de la préparation de Son peuple vivant. Les morts sont tous des prisonniers dans la tombe, attendant d'être relâchés par la résurrection, quel que soit le moment où cela arrivera. Mais les vivants peuvent retarder ou hâter le jour de la seconde venue de Christ (2 Pier. 3:12).
Dans Sa parabole, Jésus se représente lui-même comme étant déjà vivement désireux et décidé de revenir, attendant seulement que "le fruit arrive à maturité" à la suite de quoi
"dès que le fruit est mûr, on y met la faucille, car la moisson est là" (Marc 4:29). Dans la vision de l'Apocalypse précédant la seconde venue, l'ange lui dit: "Lance Ta faucille, et moissonne; car l'heure de moissonner est venue, car la moisson de la terre est mûre" (Apoc. 14:15). Il est clair aussi que le "mariage de l'Agneau" longtemps retardé- se réalise tout à coup très vite, dès que "Son Épouse s'est préparée" (Apoc. 19:7). La repentance à laquelle Christ nous appelle est en relation avec l'Épouse qui se montre enfin prête.
"Le privilège de chaque chrétien n'est pas seulement d'attendre le retour du Sauveur mais de le hâter. Si tous ceux qui se disent chrétiens portaient du fruit à la gloire de Dieu, avec quelle rapidité le monde serait ensemencé de la semence évangélique! Bientôt la grande moisson finale serait mûre et le Christ reviendrait pour recueillir le précieux grain." (Les Paraboles de Jésus, 52).
Continuer à être tiède, satisfait et indécis, génération après génération, ne peut pas être la bonne réponse de l'Épouse à l'appel de Christ à la dernière Église.
Une signification plus profonde de l'appel de Christ à la repentance
Il est évident que la grande repentance des Laodicéens à laquelle Christ nous appelle, n'a pas encore vraiment eu lieu. Mais ce fait même nous donne de l'espérance, car il y a là quelque chose qui peut être rectifié par la foi! Zacharie nous parle d'une repentance qui saisira les curs de la "maison de David" et des "habitants de Jérusalem", rendant possible en eux une uvre de purification, si bien que Christ pourra revenir (Za. 10 à 13:1).
La promesse faite à Laodicée d'une place sur le trône même de Christ est une des plus élevées de l'Écriture. Mais le message n'est pas adressé à des individus en tant que tels, mais à "l'ange de l'église de Laodicée", ou, selon l'expression de Zacharie: "la maison de David" et "les habitants de Jérusalem". Il s'agit là du corps constitué de l'Eglise en tant que "corps de Christ" et de Ses dirigeants. La promesse finale de Christ est faite à l'intention du corps personnifié et constitué et pas seulement à des individus: "Celui qui vaincra (l'ange de l'église de Laodicée) Je le ferai asseoir avec Moi sur Mon trône, comme moi J'ai vaincu et me suis assis avec Mon Père sur Son Trône" (Apoc. 3:21).
Cet ultime honneur sera accordé à une génération, à un corps du peuple de Dieu qui répondra à Son appel: "Repentez-vous". Cela ne peut s'appliquer simplement à certains individus qui se repentent personnellement, distinctement de "l'ange de l'église de Laodicée". La confusion sur ce point a alimenté l'idée fanatique selon laquelle des individus devraient quitter Laodicée et retourner à Philadelphie, ce qui aurait pour effet de ramener la montre en arrière de plus d'un siècle et de faire rétrograder les évènements de la fin! Il n'est écrit nulle part que Christ appelle des individus à quitter Laodicée. Il appelle "l'ange de l'église" de Laodicée à la repentance.
Une réflexion sur la signification de la "repentance" n'est pas du tout "négative". La véritable attitude négative c'est bien plutôt celle qui consiste à se sentir satisfait du "statut quo" parce qu'un tel "laissez-faire" spirituel renvoie indéfiniment le retour de Christ aux calendes grecques. Beaucoup, dans l'église, ont faim et soif d'une compréhension plus claire de la vérité vitale pour ces derniers jours. Ils savent que le retour du Seigneur a été retardé et que c'est nous et non le ciel, qui en sommes responsables. Ils sentent que mettre l'accent sur les raisons pour une vraie repentance et rechercher comment l'expérimenter est justement le comportement le plus positif que l'on puisse adopter.
La repentance globale du "corps" constitué de l'Église ne rejette pas ou ne déplace pas pour autant la repentance individuelle et personnelle. Au contraire, nous verrons qu'elle ne fait qu'approfondir et rendre plus effective la repentance personnelle. Seule, une telle repentance peut faire face aux besoins de Laodicée au grand Jour des Expiations antitypique final. Dans le sanctuaire lévitique, le service quotidien dans le lieu saint prenait soin des besoins individuels. Mais le service annuel dans le lieu très saint concernait les problèmes d'Israël en tant que congrégation.
Toute repentance est d'abord personnelle et individuelle. Mais il y a aussi une prise de conscience collective. "Car, comme le corps (l'Église) est un, et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu'un seul corps" (1 Cor. 12:12). Ainsi, nous avons une relation avec la Tête qui est Christ et aussi les uns avec les autres dans le corps, relation qui ne peut être bien exprimée que par le mot "corporate", collective ou "inter-corporelle". Cette expression n'a rien à voir avec des comités ou des fédérations, ou des parties de l'organisation hiérarchique de l'Eglise. Elle signifie "une relation des membres du corps et à la tête", à savoir Christ.
L'appel à la repentance de Christ est adressé à "l'ange de l'église de Laodicée". Aucun individu ne peut jamais être "l'Épouse" de Christ, car en tant qu'individus les membres du peuple de Dieu ne sont tout simplement que des "hôtes invités" au mariage de l'Agneau. Le corps constitué de l'Église victorieuse sera vraiment l'Épouse. Mais il y a quelque chose qui a retardé son processus de "préparation" au mariage. C'est un dépôt, une couche de péché plus profondément enfouie, dont Il dit: "Tu ne sais pas" (Apoc. 3:17). Il est donc logique de réaliser que cette repentance que ce péché plus profond exige, doit elle-même être aussi plus profonde. Pour aussi "dérangeant" que ce soit, cet appel du Seigneur doit être regardé en face honnêtement.
La repentance, c'est à la fois la tristesse (selon Dieu) à cause du péché et le fait de s'en détourner. Mais notre repentance ne peut être elle-même que superficielle si notre compréhension du péché est superficielle. Nous citons facilement le texte connu de 1 Jean 9:1: "Si nous confessons nos péchés, Il (Christ) est fidèle et juste pour nous les pardonner et nous purifier de toute iniquité". Mais le contexte de cette promesse n'encourage pas une sorte d'assurance superficielle que l'enregistrement de nos péché, comme sur une bande magnétique, serait effacé en pressant sur quelque bouton magique. Jean met l'accent sur le fait que "nous nous séduisons nous-mêmes" facilement, si bien que "la vérité n'est point en nous" tant que nous demeurons dans notre état de tiédeur laodicéenne. Aussi longtemps que le diagnostic de Jésus dans tout ce qu'il y a de pathétique- "tu ne sais pas", reste valable en ce qu'il nous concerne, aussi longtemps "nous nous séduisons nous-mêmes". Nous ne pouvons pas prétendre être vraiment purifiés de tout péché profond (que nous refoulons inconsciemment) que nous ne confessons pas de manière "compréhensive" (1 Jn 1: 8, 10). Le message à Laodicée n'est pas un jeu d'enfants. "Quelqu'un de semblable au Fils de l'homme" avec "des yeux comme une flamme de feu" et "Sa voix comme le bruit des grandes eaux" appelle Son peuple à la plus profonde expérience de tous les siècles. Le refus ou le manquement de reconnaître qu'Il nous appelle à une repentance du corps de la dénomination ne peut que créer la confusion et l'apostasie et éventuellement constituer une bombe à retardement d'autodestruction.
Notre Seigneur nous dit encore: "Tous ceux que j'aime je les reprends et je les châtie". Mais ne résistons pas à Son appel parce que nos curs naturels ont tendance à éprouver du ressentiment contre Ses reproches. C'est précisément la preuve la plus claire que nous puissions avoir de Son Amour! Lui résister, c'est résister à notre seule espérance
"Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux églises", surtout à la dernière.
Chapitre 2
Christ est-il bien accueilli à Laodicée?
Le péché des hommes a culminé dans le meurtre du Fils de Dieu. Ceux qui Le crucifièrent la première fois ont été pardonnés, car Jésus pria pour eux. "Ils ne savent pas ce qu'ils font" (Luc 23: 34).
Bien que sincères, pourrions-nous répéter leur péché, ne sachant pas non plus ce que nous faisons? Il y en a qui "crucifient pour leur part le Fils de Dieu et L'exposent à l'ignominie" (Héb. 6: 6). Le péché de Laodicée a-t-il un rapport avec ceci? Quelle est la profondeur du péché pour lequel "l'ange de l'église de Laodicée" doit se repentir?
Laodicée a quelque chose en commun avec l'ancien Israël l'ignorance de son véritable état. Le Seigneur dit: "Tu ne sais pas", comme quand Il pria pour Israël, "ils ne savent pas". Cela signifie que l'Église du reste ignore pathétiquement son rôle véritable quand elle apparaît sur la scène de l'univers. "Tu es
nue" murmure Christ pour nous avertir (Apoc. 3: 17). Ceci pourrait-il être plus grave que nous ne l'avons pensé, plus qu'une simple naïveté honteuse? Ceci pourrait-il provenir d'un grave éloignement par rapport à Dieu Lui-même, quelque chose qui nous apparente aux anciens Juifs?
L'état de nudité apparaît encore dans la parabole de l'habit de noces. L'invité qui se trompe pensait que le vêtement était facultatif; non seulement il était stupide, mais il manquait de respect pour l'hôte. Une aversion plus profonde que sa compréhension consciente empoissonnait ses sentiments envers son hôte (Mat. 22:11-13). "L'expiation finale" doit apporter la solution concernant cette aversion un très sérieux problème.
"L'affection de la chair est inimitié contre Dieu" dit Paul; et l'inimitié culminera toujours dans le meurtre si elle suit son cours, car "quiconque haït son frère est un meurtrier", dit Jean (Rom. 8:7; 1 Jn 3:15). Les Adventistes du Septième Jour étant des amis de Jésus, ils ne Le crucifieraient pas consciemment à nouveau. Mais le fait d'être Ses amis ne garantit pas nécessairement que nous Le traiterions bien, car nous lisons qu'Il a été une fois "meurtri dans la maison de (Ses) amis" (Zach. 13:6). Mais a-t-Il été blessé plus d'une fois?
Beaucoup de déclarations de la messagère du Seigneur disent que la même inimitié à l'égard de Christ qui caractérisa les anciens Juifs a été manifestée dans l'histoire adventiste du Septième Jour. De plus, cet auteur inspiré dit que cet esprit semblable à celui des Juifs est à la racine de notre problème spirituel de base depuis plus d'un siècle.
Il est facile de supposer que Laodicée, qui est tiède, n'est pas très mauvaise, ni très bonne. Son péché doit être bénin. Nous avons souvent agi et parlé comme si le ciel était tout à fait fier de nous. Pourrait-il être réellement vrai que Christ est crucifié de nouveau par Laodicée?
Notre connaissance spirituelle n'a pas suivi le terrible progrès du savoir scientifique. Au point de vue spirituel, Christ présente Son Église des derniers jours comme virtuellement frappée par la pauvreté. Nous offrons une vision pathétique pour Dieu. Un jour, nous considérerons notre époque comme des siècles de barbarie. Jésus doit souffrir d'avoir toujours besoin de dire de nous "les enfants de ce siècle sont plus prudents à l'égard de leur semblables que ne le sont les enfants de lumière" (Luc 16:8). A une époque de connaissance explosive en technologie, le peuple de Dieu n'a pas franchi la barrière spirituelle du "tu ne sais pas". Le dernier continent inexploré n'est pas l'Antarctique, mais les profondeurs intimes de l'âme de Laodicée. Christ dit: "Tu ne sais pas" quelle inimitié elle contient.
La Croix et la pathologie du péché
La science moderne a découvert que des bactéries et des virus malfaisants produisent la maladie. Alors que la pathologie identifie ces minuscules organismes ennemis, notre compréhension de la nature du péché et de la façon dont il prolifère n'a pas suivi la connaissance au sujet de la façon dont la maladie du péché agit.
Cependant, nous arrivons bientôt au moment où l'intercession de Christ comme Souverain Sacrificateur doit s'achever. Si une aversion ou une inimitié à l'égard de Dieu persiste malgré tout sous la surface à ce moment-là, ce virus spirituel se développera sans être réprimé. Harmaguédon en résultera guerre sans retenue à une grande échelle contre Christ, sans les limites imposés maintenant par le Saint-Esprit. Par nature, tout péché est une re-crucifixion de Christ et sa manifestation finale sera Harmaguédon. Nous avons besoin d'une meilleurs compréhension de la nature et de la profondeur du péché et de ce qu'est la science de la délivrance du péché. Personne ne peut nier qu'il a abondé à notre époque; la connaissance de la grâce qui abonde bien plus est essentielle aujourd'hui. L'inventeur général de tous les plans diaboliques a voué une haine éternelle contre Laodicée "pour faire la guerre aux restes
qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus-Christ" (Apoc. 12:17). Il veut embarrasser Christ. C'est son meilleur moyen pour saboter Son royaume. Si Satan peut perpétuer le péché chez le peuple de Dieu, son succès est assuré. Faisons face à la réalité: la tiédeur qui dure maintenant est péché. Et, au fur et à mesure que le temps passera, on verra que ce péché est une re-crucifixion de Christ.
L'ennemi ne peut pas, à présent, utiliser la force physique. Sa stratégie a été de profiter de notre ignorance de ce qu'est le péché et ainsi créer en nous une sorte de paralysie spirituelle. Notre tiédeur phénoménale est une léthargie de terrain enchanté aux frontières du ciel.
Mais quelle est la pathologie de la tiédeur? Comment les générations successives d'Adventistes sont-elles réinfectée? Comment s'étend-elle même aux églises du Tiers Monde? Elle doit être causée par le virus du péché. Si oui, quelle est la guérison de ce péché? Quand nous réfléchirons, les réponses deviendront évidentes.
Par l'appel spécial de Christ à nous repentir, nous faisons face au défi pour notre temps. Le discours de Pierre à la Pentecôte ouvre notre compréhension de cet appel. Pierre choqua les Juifs qui écoutaient, avec la nouvelle que l'inimitié latente à l'égard de Dieu avait éclaté à la crucifixion de leur Messie. Le Saint-Esprit utilisa son sermon pour faire pénétrer dans leur cur la conviction du caractère effrayant de ce péché. Ils s'écrièrent: "Que ferons-nous?"
La réponse de l'apôtre fut: "Repentez-vous" (Act. 2: 22-38)
et ils répondirent à l'appel! Ils reçurent le Saint-Esprit dans une mesure qui, depuis, n'a jamais été égalée. Mais elle sera surpassée lors de la récupération finale du Saint-Esprit, appelée la pluie de l'arrière-saison. Mais quelque chose l'a empêché d'agir durant de nombreuses décennies.
Non seulement nous sommes frustrés par ce long retard, mais Christ Lui-même est profondément déçu. L'agonie d'un monde souffrant et terrorisé pèse lourdement sur Lui. Il ne peut pas l'oublier en s'isolant dans un lieu éloigné de Son univers. Dans notre faiblesse, nous pouvons compatir un peu aux souffrances des gens désespérés, affamés et sans foyer, quand nous connaissons leur condition, cependant, Jésus est infiniment plus sensible et compatissant que les meilleurs d'entre nous. "Dans toutes leurs détresses ils n'ont pas été sans secours" (És. 63:9), et Il est le même encore aujourd'hui.
Ceux qui pensent au résultat du fait de hâter ou d'empêcher l'annonce de l'Évangile, y pensent par rapport à eux-mêmes et au monde. Peu de gens y pensent par rapport à Dieu. Peu de gens accordent une pensée à la souffrance que le péché a causée à notre Créateur. Le ciel entier a souffert durant l'agonie de Christ, mais cette souffrance ne débuta ni ne finit avec Sa manifestation dans l'humanité. La croix est une révélation à nos sens émoussés, de la douleur que depuis son début même, le péché a produit dans le cur de Dieu. Tout abandon de ce qui est juste, tout acte de méchanceté, tout échec des hommes pour atteindre Son idéal, Lui cause de la douleur" (Éducation 270).
Notre Seigneur n'est pas une divinité impassible, comme Bouddha dans une extase de nirvana. Nos prières ne L'incitent pas à éprouver une pitié qu'autrement Il ne ressentirait pas. Quand nous Lui demandons "S'il Te plaît, fais quelque chose pour me secourir", Il répond plein d'espoir, "pourquoi toi tu ne fais pas quelque chose?" Quand l'esprit et le cur de "l'ange de l'Église" seront vraiment d'accord avec Christ, l'obstacle sera éliminé de la route, et Il emploiera efficacement Son peuple pour faire ce qu'Il veut qu'il fasse pour le monde. Voici une phrase s'appliquant spécialement aux Adventistes du Septième Jour: "Dans toutes nos églises, on a besoin de confession, de repentance et de reconversion. La déception de Christ est au-delà de toute description" (RH 15/12/1904).
Le problème du Seigneur est devenu la crise des siècles
Tant que nous nous complaisons dans le bien-être de la vie moderne luxueuse, il semble que nous ne ressentirons pas la frustration qu'un siècle de retard a créée dans le cur de Christ
La Bible révèle Dieu d'une manière inconnue dans le Coran, le Védique Hindou ou les écritures Bouddhistes. La souffrance du monde est aussi la souffrance de Dieu, mais intensifiée. Combien un père sensible et aimant partage la souffrance de son enfant blessé; et nous la multiplions des milliards de fois.
L'Apocalypse va plus loin et compare Christ à un époux impatient qui désire vivement que "le mariage de l'Agneau" arrive bientôt, et Il est déçu car Son "Épouse" ne s'est pas "préparée" (Apoc. 19: 7-9). Elle L'a tenu à distance tout ce temps. Cela signifie qu'elle ne peut pas encore vraiment se réconcilier avec Lui. Quand elle sera à l'unisson avec Lui, par le cur et par l'esprit, toutes les églises vibreront de la vie du Saint-Esprit et déborderont d'amour chrétien. Chacun sera spirituellement vigilant, rayonnant d'un altruisme miraculeux qui transformera chaque membre en une révélation unique de Christ.
Certaines déclarations inspirées disent que ce puissant réveil ne saisira jamais l'Église entière, car il y aura toujours de l'ivraie mêlé au blé. Mais il y a aussi d'autres déclarations inspirées qui disent que l'Église entière doit être animée et saisie par le Saint-Esprit, débordante de l'amour de Christ. Comment ces contradictions apparentes peuvent-elles s'harmoniser?
Le plan de Dieu pour Son peuple se réalisera avec gloire par "un réveil de la vraie piété parmi nous", "afin que la voie du Seigneur puisse être préparée", un grand mouvement une uvre de réveil- se développant dans beaucoup d'endroits. Notre peuple s'alignait répondant à l'appel de Dieu. "L'esprit de prière entraînera tous les croyants et bannira de l'Église l'esprit de discorde et de querelle
Tous seront en harmonie avec la pensée de l'Esprit". "Dans les visions de la nuit; les images d'un grand mouvement de réformation dans le peuple de Dieu sont passées devant moi
comme il se manifesta avant le jour de la Pentecôte
Le monde semblait être éclairé par l'influence céleste
Il semblait qu'il y avait une réforme comme celle que l'on a vue en 1844
Les gens avides se séparèrent de l'assemblée des croyants" (9T 20-23, 46, 47, 126; 8T 247, 251;1SM 116,117,121-128). Les contradictions apparentes s'expliquent par le fait qu'il y a une Église d'avant le criblage et une Église d'après le criblage; cette dernière accomplira ces prophéties.
Cet achèvement grandiose de l'uvre de l'Esprit de Dieu sera d'une beauté et d'une simplicité extraordinaire.
"Ceux qui attendent la venue de l'Époux, doivent dire au peuple "Voici votre Dieu". Les derniers rayons de lumière miséricordieuse, le dernier message de miséricorde à proclamer au monde, révèle Son caractère d'amour. Les enfants de Dieu doivent manifester Sa gloire" (Les Paraboles de Jésus, 425).
La bonne nouvelle est que ces paroles deviendront une réalité! Cette proclamation retentira encore, "Les noces de l'Agneau sont venues, et Son Épouse s'est préparée, et il lui a été donné de se revêtir d'un fin lin, éclatant, pur. Car le fin lin, ce sont la justice des saints" (Apoc. 19:7, 8). La clef pour l'accomplissement de ces prophéties réside dans la repentance que Christ demande.
Comment cet amour actif et puissant peut-il se réaliser?
Les décisions des bureaux directeurs, les programmes bien préparés, une promotion sous haute pression, ne peuvent pas vraiment motiver. La vérité doit être le véhicule qui atteint le cur humain, car seule la vérité peut pénétrer les replis secrets de l'âme de Laodicée. Le Seigneur a en réserve un moyen de motivation qui sera pleinement efficace. Il est arrivé quelque chose à la Pentecôte qui remplit l'Église primitive d'une énergie spirituelle phénoménale. Cela doit se renouveler et cela se renouvellera.
Cette motivation fantastique découla naturellement d'une repentance unique. Aucun péché dans le passé ne fut plus horrible que celui dont ces gens furent coupables le meurtre du Fils de Dieu. L'inimitié de l'homme contre Dieu est profondément ancrée en lui et elle avait finalement produit son effet ultime (Rom. 8:7). Mais ils ne faisaient que symboliser ce que nous sommes. Par nature, nous ne sommes pas moins coupables, simplement parce que, par accident, nous sommes nés bien des siècles plus tard.
Le péché a toujours été "l'inimitié contre Dieu", mais personne n'a jamais pleinement compris ses dimensions avant que le Saint-Esprit fasse pénétrer la vérité dans les curs, dans l'assemblée ce cinquantième jour après la résurrection. La compréhension de leur culpabilité les submergea comme un torrent. Ils ne recherchaient pas mesquinement la sécurité ou une récompense au ciel, ni la façon d'éviter lâchement la punition. La croix, le point central de l'histoire, s'élevait au-dessus d'eux et leur cur humain répondit à sa réalité.
Une repentance comme celle de la Pentecôte est ce que Christ exige de nous aujourd'hui. Elle arrivera comme un filon d'or perdu dans la terre, et qui doit réapparaître. Notre idée brumeuse et vague de la repentance peut produire seulement ce que l'on voit aujourd'hui une piété floue et vague, et la tiédeur. Comme un médicament pris en quantité suffisante pour produire une concentration dans le courant sanguin, notre repentance doit être claire, d'une portée totale pour que le Saint-Esprit accomplisse une uvre entièrement efficace.
Pourquoi la repentance de Laodicée doit être maintenant différente
en profondeur et en étendue
La gamme totale de la repentance est comprise dans "l'Évangile éternel". Mais sa définition la plus claire a été impossible jusqu'à maintenant, alors que l'histoire arrive à la dernière des sept églises. Le mort original "repentance" signifie regarder en arrière depuis la perspective de la fin: "metanoia, de meta (après), et noia (esprit). Ainsi donc, la repentance ne peut devenir complète qu'à la fin de l'histoire. Comme le grand Jour des Expiations, sa pleine dimension doit résulter d'une expérience des derniers jours. Nous sommes arrivés à ce moment de l'histoire.
Ce n'est que si nos yeux aveuglés découvrent la profondeur de notre péché et le voient tel que les auditeurs de Pierre à la Pentecôte le virent, que notre repentance profonde peut devenir possible. Si elle reste superficielle, elle ne peut produire à son tour que d'autres générations de membres d'église tièdes, et ainsi intensifier le problème du Seigneur. Se repentir seulement du péché superficiel laisse une couche épaisse d'aversion nouvelle qui reste non confessée, et, par conséquent non guérie. Il n'est pas suffisant que le péché soit légalement pardonné, il doit aussi être effacé. Ce problème du péché demeurant incompris envahit l'Église entière dans tous les pays et ses effets pratiques affaiblissent le témoignage de toutes les assemblées. Mêmes les églises du Tiers Monde deviennent tièdes.
La bonne nouvelle est que l'Esprit de Dieu, bienfaisant et plein de grâce, convaincra Son peuple de cette réalité profonde. Alors Dieu pourra accorder le don de la repentance finale. Il n'attend pour cela que notre consentement à le recevoir. Le problème ne concerne pas l'assurance de notre propre salut personnel, mais l'honneur et la justification de Celui qui a acquis notre salut.
Chapitre 3
Qu'y a-t-il de spécial au sujet d'une repentance
du Jour des Expiations?
Nous devons comprendre pourquoi il doit y avoir un jour de réconciliation céleste et spécial. Il implique une expérience particulière du peuple de Dieu sur la terre, mais ceci ne signifie pas que Dieu ait arbitrairement privé de cette bénédiction unique les générations antérieures. Il ne serait pas juste de Sa part d'accorder à la dernière génération quelque chose qu'Il a délibérément refusé aux autres dans le passé.
Les générations précédentes n'ont simplement pas mis à profit la grâce complète que Dieu a toujours voulu accorder. Le long retard de milliers d'années n'a pas été nécessaire à cause de la mauvaise volonté de Dieu à donner, mais à cause du manque d'empressement de l'homme à recevoir. La parole prophétique "jusqu'à deux mille trois cents jours et le sanctuaire sera purifié" (Dan. 8:14) prédit que dans les derniers temps de l'histoire, le peuple de Dieu manifestera une foi d'une grande maturité qui rendra possible la pleine réception de la grâce du Ciel. La prophétie de Daniel comprend le développement spirituel de ce peuple à la mesure de la stature parfaite de Christ (Éph. 4:13) et non pas un progrès de la part de Dieu.
Dieu n'a privé Adam de rien de ce qui aurait pu l'écarter de la compagnie des cent quarante quatre mille. Sa propre maturité spirituelle fut ce qui l'empêcha de s'approprier toute la grâce qu'un Dieu infini aurait accordée même alors. Le sanctuaire céleste aurait pu être purifié dans les temps anciens si le développement historique de l'humanité l'avait rendu possible. Les richesses infinies de Dieu ne peuvent pas être limitées; l'insuffisance a été de notre côté. Une génération finale recevra le don de la repentance, une metanoïa, une perception postérieure des faits qui verra l'histoire du passé à la lumière de la repentance. Alors on pourra dire "les noces de l'Agneau sont consommées car Son Épouse s'est préparée".
L'appel de Jésus à se repentir s'adresse à toutes les générations, car "tous ont péchés". "La connaissance du péché" provient de "la loi" (Rom. 3: 23, 20). Grâce à l'uvre du Saint-Esprit, cette connaissance salutaire de notre culpabilité est communiquée à "tout homme". C'est une "lumière" qui ne néglige personne (Jn 1: 9).
Le double crime d'adultère et de meurtre du roi David montre comment le Saint-Esprit crée la conviction du péché. Après avoir séduit Beth-Schéba, il fit mourir son mari Urie. Que le Saint-Esprit l'abandonne aurait été la plus cruelle punition possible. Mais Dieu l'aimait toujours. Le Saint-Esprit le piqua au vif et sa conviction fut vive. "Nuit et jour Ta main s'appesantissait sur moi", dit David. Le Seigneur "brisa ses os" d'une manière imagée. Puis David ajoute: "Je T'ai fait connaître mon péché, je n'ai pas caché mon iniquité; j'ai dit: J'avouerai mes transgressions à l'Éternel! Et Tu as effacé la peine de mon péché". Il supplia: "Ne me rejette pas loin de Ta face, ne me retire pas Ton Esprit Saint" (Ps. 32: 4, 5: 51: 8, 13). C'était une repentance sincère.
Quelqu'un peut ne jamais avoir entendu le nom de Christ, mais avoir le sentiment dans son cur qu'il a péché et qu'il est privé de la gloire de Dieu (Rom. 3: 23). Il y a une prise de conscience, même vague, d'une parfaite règle dans la loi divine et en Christ. Le Saint-Esprit fait pénétrer dans les curs humains la conviction du péché et de la justice (Jn 16: 8-10).
La culpabilité, comme la douleur, est le signe que
quelque chose ne va pas
Le Seigneur Lui-même qui "a tant aimé le monde" qu'Il a donné Son Fils unique (engendré), a préparé la voie à Son Évangile. Il a donné à l'humanité cette capacité d'éprouver la douleur personnelle due à la conviction du péché. C'est une preuve claire de Son amour! Le légalisme ou évangile perverti court-circuite cette uvre du Saint-Esprit dans les curs humains, et en conséquence, des millions de gens sont incapables de faire l'expérience de la repentance qui seule peut guérir la blessure qui gît profondément en eux. Mais la Bible prédit une époque où l'Évangile retrouvera sa pureté primitive et où la terre sera "éclairée de Sa gloire" (Apoc. 18:1-4). Ce sera comme la réparation d'une connexion électrique rompue. Le circuit sera rétabli la conviction du péché créée par le Saint-Esprit sera parfaite grâce au pur Évangile et le courant du pardon du ciel circulera dans toute âme repentante.
Une blessure du corps fait que des messages douloureux sont transmis au cerveau. Alors qu'un médicament qui supprime la douleur peut superficiellement soulager le malaise, il ne procure pas la guérison. Une maladie grave ou la mort peuvent faire suite à une suppression artificielle des symptômes. Et c'est ce qui arrive quand le pécheur rejette la douleur de la miséricordieuse conviction de péché créée par le Saint-Esprit. La douleur du corps est une bénédiction, car elle pousse à rechercher la guérison. Les lépreux d'Afrique, dont la sensation de douleur est anesthésiée, perdent réellement des doigts la nuit, suite aux morsures des rats, car ils ne peuvent pas sentir la douleur. Combien plus encore est-il fou et fatal de lutter contre la conviction douloureuse du péché que crée le Saint-Esprit. La repentance est la seule réponse convenable pour la guérison.
Le pécheur reconnaissant dit ceci: 'Merci, Seigneur, de m'aimer tellement que Tu me convaincs de mon péché. Je confesse la vérité entière. Tu as fourni un substitut qui porte la punition à ma place et je suis poussé par Son amour à me séparer du péché qui L'a crucifié'. Tel fut le miracle qui se produisit dans le cur de David quand il pria "je reconnais mon iniquité, je suis dans la crainte à cause de mon péché" (Ps. 38: 19).
Une telle repentance n'est pas la douleur due au péché et à ses résultats, mais une véritable horreur du péché. Elle produit un réel délaissement de celui-ci. La loi ne peut jamais faire ceci pour personne; le miracle est opéré par la grâce. "La loi produit la colère", inspirant seulement la terreur du jugement, mais la grâce crée une repentance qui fait disparaître "les choses anciennes", "voici toutes choses sont devenues nouvelles" (Rom. 4:15; 2 Cor. 5:17). Le péché qu'on aimait autrefois, est maintenant haï, et la justice que l'on haïssait auparavant, est maintenant aimé". "La bonté de Dieu te pousse à la repentance" (Rom. 2:4).
Voici pourquoi la repentance contient la véritable "rémission des péchés", c'est-à-dire leur disparition (Luc 24: 47). Le mot pardon dans le Nouveau Testament signifie séparation du péché, délivrance de son pouvoir. Ainsi, la vraie repentance rend réellement impossible pour un croyant en Christ de continuer à vivre dans le péché. L'amour de Christ fournit la motivation grandiose pour un changement de vie (2 Cor. 5:15). On trouve une sorte de joie dans cette expérience:
La tristesse qui est utilisée par Dieu produit un changement de cur qui conduit au salut et dont on ne se repent jamais. Mais la tristesse qui est simplement humaine cause la mort. "Et voici, cette même tristesse selon Dieu, quel empressement n'a-t-elle pas produit en vous! Quelle justification, quelle indignation, quelle crainte, quel désir ardent, quel zèle, quelle punition!" (2 Cor. 7: 10, 11).
Pierre offre un autre exemple de vraie repentance. On peut s'identifier à lui, car il échoua misérablement, cependant il trouva le don précieux de la repentance que Judas refusa. Après avoir honteusement renié son Seigneur en jurant, Pierre "sortit et pleura amèrement" (Marc 14: 7; Luc 22: 62). Sa repentance ne cessa jamais, car il y eut toujours, après cela une larme qui brillait dans ses yeux quand il pensait à son péché comparé à la bonté du Seigneur pour lui. Mais c'étaient des larmes de bonheur. La tempête de la contrition précède toujours un arc-en-ciel glorifié par le soleil du pardon divin. Et même des savants de la médecine commencent à reconnaître que la thérapie salutaire des larmes de contrition peut guérir les hommes et les femmes. Nous détruisons notre santé et abrégeons nos jours quand nous combattons ou étouffons la tendresse et l'influence touchante de l'Esprit de Dieu faisant appel à notre cur endurci.
Un bonheur solide
Loin d'être une expérience négative, une telle repentance est le fondement de toute vraie joie. Comme tout crédit doit avoir un débit correspondant pour équilibrer les comptes, ainsi les sourires et le bonheur, pour avoir un sens, doivent être fondés sur les larmes de cet Autre qui a porté "le châtiment en vue de notre paix" et par les "meurtrissures duquel nous sommes guéris" (És. 53: 5). La repentance, ce n'est pas que nos larmes et notre douleur équilibrent les comptes des livres de la vie; c'est que nous appréciions ce qu'il a coûté à Christ de porter nos douleurs et nos afflictions (vers. 4).
"Plus nous nous approchons de Lui [Jésus], plus il nous sera possible de discerner la pureté de Son caractère et de comprendre la nature odieuse du péché, en sorte que nous serons moins que jamais disposés à nous glorifier de notre propre personne. Notre âme soupirera constamment après Dieu; nous éprouverons au fond de nos curs un continuel besoin de confesser nos péchés et de nous humilier devant le Seigneur. A mesure que nous avancerons dans la vie chrétienne, notre repentance ira grandissant" (Conquérants pacifiques, 500-501).
C'est à ceux à qui le Seigneur a pardonné, à ceux qu'Il reconnaît comme étant Son peuple qu'Il dit: "Alors vous vous souviendrez de votre conduite qui était mauvaise, et de vos actions qui n'étaient pas bonnes; vous vous prendrez vous-mêmes en dégoût, à cause de vos iniquités et de vos abominations" (Éz. 36: 31).
Il est au-delà de nos possibilités d'inventer ou de créer une repentance comme celle-ci. Elle doit se réaliser comme un don venu d'en haut. Dieu a exalté Christ "pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés" (Act. 5: 31). "Dieu a accordé la repentance aussi aux païens, afin qu'ils aient la vie" (Act. 11: 18). Est-il moins généreux avec nous aujourd'hui? La possibilité de réaliser un tel changement d'esprit et de cur est un trésor inestimable qui vaut plus que tous les millions du monde. La volonté même de se repentir est un don de Dieu, car sans elle "vous étiez morts par vos offense et par vos péchés" (Éph. 2: 1).
Une telle expérience semble presque impossible à notre époque. Une église corrompue peut-elle recevoir cette expérience de la repentance?
Qu'est-ce qui rend la repentance possible?
La Bible relie ensemble "la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ" (Act. 20: 21). La repentance n'est pas un calcul froid d'options et de leurs conséquences. Ce n'est pas un choix égoïste pour rechercher une récompense éternelle ou pour fuir les souffrances de l'enfer. C'est une expérience du cur qui est due au fait que l'on attache un grand prix au sacrifice de Christ. Elle ne peut pas s'imposer par la crainte ni la terreur, ni même par l'espérance de l'immortalité. Seule "la bonté de Dieu te conduit à la repentance".
La source même d'où ce don superbe découle est la vérité du sacrifice de Christ sur la croix. Comme la foi est l'appréciation du cur de l'amour de Dieu révélé à la croix, de même la repentance devient l'exercice approprié de la foi dont l'âme du croyant fait l'expérience. Nous avançons là où la foi conduit la marche telle qu'elle est illuminée par la croix nous suivons en nous agenouillant dans la prière. L'appel de Pierre à se repentir "et que chacun de vous soit baptisé" fit suite au sermon sur la croix le plus convainquant qui ait jamais été prêché (Act. 2: 16-38). La réponse phénoménale à la Pentecôte fut l'accomplissement de la promesse de Jésus. "Moi, quand j'aurai été élevé de la terre, J'attirerai tous les hommes à moi" (Jn 12: 32).
Pourquoi ne voyons-nous pas davantage dans ce don précieux? L'homme moderne est-il trop corrompu pour l'accueillir? Non, la nature humaine n'est pas hors de portée de la rédemption, même en ces derniers jours. La véritable repentance suivie "d'uvres dignes de la repentance" est rare seulement parce que cette véritable prédication de la croix est rare (Act. 26: 20; 2 Cor. 5:14). Elle n'est pas démodée. Son essence est puissamment exprimée par les paroles mémorables d'Isaac Watts:
Quand je contemple la croix merveilleuse
Sur laquelle le Prince de gloire mourut,
Je considère mes plus grandes richesses comme une perte
Et le mépris engloutit mon orgueil.
Des millions de gens se sont repentis personnellement depuis la Pentecôte. Dans le passé, des pécheurs croyants ont individuellement reçu ce don. Endormis dans la poussière de la terre, ils attendent tous la "première résurrection". Leur repentance a été une phase de la repentance.
Cependant, il doit y avoir une deuxième venue du Christ sinon cette résurrection si importante ne pourra jamais avoir lieu. Jusqu'à ce moment, tous ces saints morts sont des prisonniers sans espoir. En outre, sans une préparation de Son peuple vivant Jésus ne peut pas venir. Donc, jusqu'à ce qu'Il vienne, ces saints endormis de tous les temps, qui se sont repentis personnellement, sont condamnés à rester dans la poussière du tombeau. Cela signifie qu'il doit y avoir une repentance spéciale du peuple du "reste", une clef pour ouvrir ce blocage des évènements des derniers jours. C'est la préparation d'un peuple qui doit être transmué sans passer par la mort. Ceci est unique dans toute l'histoire, et c'est la raison de l'existence de l'Église Adventiste du Septième Jour. Sinon, nous avons été trompés pendant plus d'un siècle.
Qu'y a-t-il de différent dans la repentance de Laodicée?
Laodicée n'est pas d'une façon innée pire que les six autres églises. Mais elle vit dans les derniers jours, à l'époque de la purification du sanctuaire céleste. Cette phase toute nouvelle du ministère du Jour des Expiations de notre grand Souverain Sacrificateur exige une sorte de réponse toute nouvelle de notre part. Ceci devient une autre phase de la repentance.
Laodicée est très en retard par rapport à l'époque où elle vit. Aux yeux de Christ, sa condition spirituelle est devenue un anachronisme. Elle est malheureuse, misérable, et pauvre à une époque où elle devrait jouir d'une richesse spirituelle sans précédent. Si, accoutumés à la technique d'aujourd'hui, nous devions soudain revenir au mode de vie d'un roi du Moyen-Age, on s'apitoierait sur notre condition misérable
et pauvre, car toutes les commodités modernes nous manqueraient (électricité, auto, téléphone, télévision, soins médicaux). Peu de lecteurs de ce livre désireraient revenir à un genre de vie aussi primitif, même dans un palais médiéval avec des vases de nuit, des crachoirs, et le risque de la peste.
Jésus dit que Laodicée est malheureuse car la richesse spirituelle du passé devient une "misérable" pauvreté à une époque où la vraie richesse spirituelle est possible plus qu'à aucune autre époque précédente. Alors que Christ accomplit Son "expiation finale" dans le lieu très saint du sanctuaire céleste, pouvons-nous continuer à vivre comme s'Il était encore dans le lieu saint? Le hiatus entre les occasions uniques de Laodicée et son véritable état s'est tellement élargi que sa situation pathétique est devenue le problème le plus difficile que le Seigneur ait jamais eu à traiter.
Si sa situation est unique, sûrement la repentance que Christ exige d'elle doit aussi être unique. La repentance dont Laodicée a besoin conviendra au potentiel glorieux du Jour des Expiations céleste parce que le message à Laodicée est conforme à cette purification du sanctuaire. Nous devons découvrir ce que cela signifie en termes pratiques et compréhensibles
La repentance et la purification du sanctuaire
L'effacement des péchés a lieux aux "temps de rafraîchissement", c'est-à-dire, la purification du sanctuaire (Act. 3:19). Le service quotidien comprenait le pardon des péchés, mais le service annuel va plus loin.
Ce ministère de l'effacement des péchés du Jour des Expiations ne peut avoir lieu qu'à la fin des temps, après la conclusion des deux mille trois cents ans (TS 457, 464, 525). En ces derniers jours il y a quelque chose que Laodicée "ne connaît pas", un certain degré plus profond de culpabilité qui n'a jamais été discerné. C'est ici que cette repentance plus profonde est nécessaire.
Il ne suffira pas que nous disions "laissons les calculatrices célestes faire le travail nos péchés seront effacés quand le moment sera venu, sans que nous le sachions". Il n'existe pas d'effacement automatique des péchés par ordinateurs ayant lieu sans notre participation et notre coopération. C'est nous qui devons nous repentir individuellement et intelligemment, et non les ordinateurs célestes.
Un peu de réflexion fera comprendre qu'aucun péché ne peut être "effacé" à moins que nous le constations et le confessions sciemment. Notre plus profond degré de péché et culpabilité doit être saisi pour que le ministère achevé de notre Sauveur en notre faveur soit apprécié à sa juste valeur. Rien moins que cela ne peut être une repentance suffisante à une époque telle que la nôtre. Cette expérience est rattachée au Jour des Expiations.
Ainsi, se présente devant Laodicée une expérience de repentance qui est unique dans l'histoire du monde. Tous les évènements sont bloqués sans cette expérience de repentance. L'avion dans lequel nous voyageons porte la précieuse cargaison du message de la "bonne nouvelle" du Grand Cri pour éclairer la terre. Mais il trace des cercles dans son itinéraire qui tiennent notre monde en suspens. Il n'existe plus de temps maintenant pour un autre retard, même pas pour attendre la persécution, car alors il pourra être trop tard. Le principe d'une couche plus profonde de culpabilité au-dessous de la surface apparaît clairement dans bien des déclarations inspirées. En voici quelques-unes:
"L'uvre de restauration ne pourra jamais être complète à moins que les racines du mal ne soient atteintes. A plusieurs reprises les rejetons ont été coupés alors que la racine d'amertume a été laissées et s'est développée, souillant beaucoup d'âmes; mais le fond même du mal caché doit être atteint, le sens moral doit être jugé et jugé à nouveau, à la lumière de la présence divine" (5 BCA 1152).
"Le message à Laodicée doit être proclamé avec puissance, car maintenant il est spécialement applicable
Ne pas voir notre propre difformité c'est ne pas voir la beauté du caractère de Christ. Quand nous serons totalement éveillés pour voir notre propre iniquité, nous attacherons du prix à Christ
Ne pas voir le contraste marqué entre Christ et nous-mêmes, c'est ne pas nous connaître nous-mêmes. Celui qui n'as pas horreur de lui-même ne peut comprendre la signification de la rédemption
Il y en a beaucoup qui ne se voient pas à la lumière de la loi de Dieu. Ils ne haïssent pas l'égoïsme donc, ils sont égoïstes" (RH 25/9/1900).
"Le message à l'église de Laodicée révèle la condition de notre peuple
Les pasteurs et les membres sont en danger de permettre au moi d'occuper le trône. S'ils voyaient leur caractère déformé et défectueux comme il est exactement réfléchi dans le miroir de la Parole de Dieu, ils seraient tellement alarmés qu'ils tomberaient la face contre terre devant Dieu, dans la contrition et arracheraient les haillons de leur justice personnelle" (RH 15/12/1904).
"Le Saint-Esprit révèlera des fautes et des défauts de caractère qui auraient dû être discernés et corrigés
Le temps est proche où la vie intérieure sera pleinement révélée. Tous verront, comme dans un miroir, le fonctionnement des rouages cachés de la motivation. Le Seigneur voudrait que vous examiniez maintenant votre propre vie et que vous voyiez comment se présente le rapport de celle-ci devant Lui" (RH 10/11/1896).
"Si nous avons des défauts de caractère et que nous ne les connaissons pas, le Seigneur nous soumettra à une discipline qui nous fera connaître ces défauts pour que nous puissions les vaincre
Les circonstances de votre vie ont servi à attirer votre attention sur les nouveaux défauts de votre caractère, mais rien n'est révélé qui n'était déjà en vous" (RH 6/8/1889).
Il n'y a rien de négatif dans ces citations. Si quelqu'un avait un cancer fatal, il accueillerait comme une bonne nouvelle l'annonce du médecin que la chirurgie peut extirper les tissus cancéreux.
Le plus grand péché de tous les temps
Qu'est-ce qui a provoqué la chute de l'ancien Israël? Il a refusé d'accepter le message de son Messie qui lui montrait un niveau de culpabilité plus profond qu'il ne l'avait compris précédemment. Les Juifs de l'époque de Christ n'étaient pas par nature plus méchants que n'importe quelle autre génération; ce fut simplement le fait de manifester la même inimitié à l'égard de Dieu que tous les fils et filles déchus d'Adam ont toujours éprouvé par nature. Le divin Fils de Dieu vint à eux chargé d'une mission de miséricorde. Comme c'est le cas pour tout "esprit charnel qui est inimitié contre Dieu" (Rom. 8:7) ils ont tout simplement démontré ce fait d'une façon visible par le meurtre de leur Visiteur divin. Ceux qui ont crucifié le Sauveur tendent un miroir où nous pouvons nous voir nous-mêmes.
Horace Bonar apprit ceci dans un rêve où il semblait assister à la crucifixion. Terriblement angoissé, comme dans un cauchemar, il essayait de faire des remontrances aux soldats cruels qui enfonçaient de grands clous dans les mains et les pieds de Christ. Il posa sa main sur l'épaule de l'un d'entre eux pour le supplier d'arrêter. Quand le meurtrier se retourna pour le regarder, Bonar reconnut son propre visage.
La repentance de Laodicée atteindra les racines les plus profondes de cette inimitié naturelle contre Dieu. Cette phase plus profonde de la repentance est le repentir des péchés que nous pouvons ne pas avoir personnellement commis mais que nous aurions fais si nous en avions eu l'occasion. La racine de tous péchés, son dénominateur commun, est la crucifixion de Christ. Une repentance de ce péché est juste car les livres du ciel enregistrent ce péché en face de nos noms:
"La prière de Christ pour Ses ennemis embrassa le monde entier. Elle inclut tous les pécheurs qui avaient vécu ou vivraient
Sur tous repose la faute de crucifier le Fils de Dieu
" (JC 749).
"La loi de Dieu atteint les sentiments et les motivations, aussi bien que les actes extérieurs. Elle révèle les secrets du cur, en mettant en lumière les choses enfouies dans l'obscurité. Dieu connaît toute pensée, tout dessein, tout plan, toute motivation. Les livres du ciel enregistrent les péchés qui auraient été commis si l'occasion avait existé" (5 BC 1085).
L'occasion s'est présentée pour d'autres sous la forme de tentations attrayantes, "trop fortes", dans des circonstances que nous pouvons ne pas avoir rencontrées. Aucun de nous ne peut supporter la pleine connaissance de ce que nous ferions sous une pression suffisante le terrorisme par exemple. (L'application de la loi par la "marque de la bête" fournira l'ultime occasion). Mais notre péché potentiel est déjà enregistré dans "les livres du ciel".
Un Juif survivant de l'holocauste d'un camp de concentration découvrit cette vérité d'une manière inhabituelle. Yehel Dinur entrait dans le tribunal de Nuremberg en 1961, prêt à témoigner contre le boucher nazi Adolf Eichmann dans sa condition d'humiliation, Dinur se mit soudainement à pleurer, puis tomba à terre. Ce ne fut ni la haine, ni la peur qui le terrassa. Il comprit soudain qu'Eichmann n'était pas le surhomme que les détenus avait craint. C'était un homme ordinaire. Dinur dit "J'avais peur de moi-même. Je vis que j'étais capable de faire la même chose. Je suis
exactement comme lui!" On raconta l'histoire à la télévision. On la résuma ainsi "Eichmann habite en chacun de nous".
Seule l'action complète du Saint-Esprit peut créer en nous la pleine conviction de la réalité du péché; mais dans ces derniers jours où les péchés doivent être "effacés" aussi bien que pardonnés, ceci est Son uvre bénie. Aucun virus ni bactérie cachés de péché ne peut être transporté dans le royaume éternel de Dieu.
L'appel à la repentance de Laodicée est l'essence du message de la justice de Christ. Quels que soient les péchés dont d'autres personnes sont coupables, évidemment elles ont eu "l'occasion" de les commettre; d'une façon ou d'une autre, les tentations étaient "trop fortes" pour elles. La connaissance plus profonde que le Saint-Esprit nous apporte est que, par nature, nous ne sommes pas meilleurs que les autres. La justice de Christ nous est imputée à 100%; nous n'avons pas même 1% qui doit nôtre par nature. Quand la Bible dit que "tous ont péché", elle veut dire, comme la Nouvelle Bible Anglaise le traduit "tous ont péché pareillement" (Rom. 3: 23). Creuser profondément pour sortir le racines telle est maintenant "la vérité présente".
Il n'y a pas de moyen d'apprécier les hauteurs de la justice glorieuse de Christ avant que nous n'acceptions de reconnaître les profondeurs de notre propre iniquité. Pour cette raison, voir notre propre potentiel de péché est une bonne nouvelle au-delà de toute expression!
O Croix, je prends ton ombre pour mon refuge permanent
Je ne demande pas d'autre lumière que la lumière de Sa face
Me contentant de laisser passer le monde, de ne connaître ni gain ni perte
Mon moi pécheur est ma seule honte, toute ma gloire c'est la Croix.
(Elisabeth Cléphane)
Une confession du péché qui gratte seulement la surface, ne peut produire qu'un vernis de pardon ou un pardon superficiel. Et cela, naturellement produit la tiédeur spirituelle.
Quels sont les aspects pratiques de cette ultime révélation de notre véritable culpabilité et de la grâce plus abondante de Dieu pour la purifier? Notre recherche doit continuer.
Chapitre 4
Comment une repentance plus profonde pénètre le "corps"
Le poète du XVIIe siècle, John Donne a saisi la vérité que j'essaie d'exprimer:
"Aucun homme n'est une île complète en lui-même; tout homme est un morceau de continent, une partie de la terre ferme. Si une motte de terre est emportée par la mer, l'Europe est diminuée, aussi bien que si un promontoire était emporté, autant que si le château de tes amis ou le tien était emporté; la mort d'un homme me diminue car je suis impliqué dans l'humanité; ne cherche donc jamais à savoir pour qui sonne le glas, il sonne pour toi" (Devotions XVII).
Ce n'aurait été qu'un pas de plus pour John Donne de dire: "Le péché de tout homme me diminue, car je suis engagé dans l'humanité; et donc ne fait jamais de recherche pour savoir qui a crucifié le Christ: c'est toi".
Une personne est plus qu'une collection éparpillée de membres, d'organes et de cellules. Ces parties d'un "corps" prospèrent grâce à des relations vitales avec l'ensemble. Aucun être ne pourrait survivre seul. Telle est l'Église. Christ est la "tête" et nous sommes tous individuellement "membres de Son corps".
Aucun croyant en Christ, individuellement, ne peut révéler toutes les facettes infinies de Son caractère. Une seule partie d'un corps physique ne peut non plus concrétiser toutes les intentions de la tête. Les pieds peuvent faire des choses que les mains ne peuvent faire et vice et versa. Chacun de nous dans l'Église est nécessaire.
L'apôtre Paul saisit l'idée de ces relations vitales de membre à membre et de membre à Christ. Inspiré par le Saint-Esprit, son illustration simple est vraiment brillante. C'est presque comme si le corps humain avait été créé juste pour fournir un symbole parfait des relations que l'Église entretient avec le monde et avec Christ:
"Christ est comme un seul corps avec ses membres et ses nombreux organes qui, mêmes s'ils sont nombreux, forment ensemble un seul corps
Un corps n'est pas un seul organe, mais beaucoup
Dieu a fixé à chaque membre et à chaque organe sa propre place dans le corps, selon Sa volonté. Si le corps entier était un seul organe, il n'y aurait pas de corps du tout; cependant, il y a en fait de nombreux organes différents, mais un seul corps
Dieu a organisé les diverses parties du corps, en accordant un honneur spécial aux parties plus humbles de sorte qu'il ne puisse pas y avoir de division dans le corps, mais que tous ses organes puissent éprouver le même intérêt les uns pour les autres. Si un seul organe souffre tous souffrent ensemble
Or vous êtes le corps de Christ et chacun de vous est un membre ou un organe de ce corps" (1 Cor. 12:12-27; New English Bible).
Signification réelle du mot "communauté"
Le mot "corps" est un nom, et le mot "corporellement" est un adverbe; mais il n'y a pas en anglais d'adjectif significatif qui puisse décrire la nature de ces relations à l'intérieur du "corps" sinon le mot "communautaire", du latin corpus, corps.
On le définit comme "se rapportant à un tout composé d'individus". La simple expérience peut l'expliquer.
Qu'arrive-t-il quand on se cogne fortement un orteil? Aussitôt on saisit la relation communautaire des membres et organes du corps. On s'arrête, tandis que le corps entier coopère et fait un effort pour frotter l'orteil blessé et diminuer la douleur. On peut même avoir mal dans tout le corps. Les autres membres et organes éprouvent un intérêt pour cet orteil blessé, comme si chacun sentait cette douleur.
On peut penser que les autres membres éprouvent une responsabilité de cette blessure, que la jambe dise: "Si j'avais été plus prudente, l'orteil ne se serait pas cogné" ou que l'il dise: "Si j'avais été plus attentif, cela ne serait pas arrivé" (1 Cor. 12:26; New English Bible). L'idée de responsabilité communautaire est implicite dans l'illustration inspirée de Paul.
Toute maladie ou amputation d'un membre devient un "schisme" qu'il faut éviter presque à tout prix. De même, la moindre désunion, mésentente ou absence de compassion dans l'Église est étrangère à Christ et à Son corps. Elle est aussi étrangère que la maladie ou l'accident l'est pour le corps humain. Le péché est comme un accident pour "le corps de Christ" et la culpabilité est sa maladie.
Souvent, nous souffrons d'une maladie sans savoir quel organe est malade ou même ce qui la cause. Notre maladie laodicéenne de tiédeur pourrait-elle être quelque chose de similaire? Quel est le virus spirituel qui la perpétue? Comment peut-elle être d'une nature à la fois personnelle et communautaire?
Certains lions sont-ils "gentils" et d'autres "méchants"?
Parfois des lions africains mangent l'homme, mais la vaste majorité ne goûte jamais la chair humaine. Ceci signifie-t-il que la plupart des lions sont "gentils" et seulement quelques-uns sont "méchants"?
Il n'y a pas de différence dans la mesure où il s'agit du "caractère" du lion. Tous les lions sont semblables, et si les circonstances favorables existent, tout lion mangera la chair humaine. Quand il devient faible ou vieux, privé de la dignité qui normalement lui fournirait la nourriture, il devient vite mangeur d'hommes. On a noté au chapitre 3 l'affirmation troublante d'E.G. White: "Dans les livres du ciel sont notés les péchés qui auraient été commis s'il y avait eu une occasion". Un lion mangeur d'homme manifeste simplement sa nature fondamentale et l'on peut être reconnaissant que la plupart d'entre eux n'aient pas eu l'occasion de la révéler pleinement!
Quelle est notre nature fondamentale en tant que pécheurs? La réponse est désagréable à accepter. Nous avons de l'inimitié envers Dieu par nature, et nous attendons seulement les circonstances favorables pour la manifester. Crucifier le Fils de Dieu est son ultime dimension..
Une maladie familière peut illustrer comment le péché opère dans la nature humaine. Dans les régions du paludisme le moustique anophèle pique les gens et la maladie les contamine. Dix jours après la piqûre, les parasites dans le sang produisent la fièvre paludéenne. Non seulement le seul "membre" tel que le doigt qui a reçu la piqûre est affecté, mais le corps tout entier participe à la fièvre commune. Le sang a transporté les parasites partout. C'est une maladie de la "communauté".
Quand on reçoit l'injection d'un médicament contre le paludisme dans un "membre", le bras qui le reçoit n'est pas le seul membre à en bénéficier. Le médicament commence à voyager dans le courant sanguin. Bientôt le corps entier guérit de la maladie et la fièvre disparaît de tout le corps, et pas seulement du bras. C'est une guérison "communautaire".
Pour comprendre ce qu'est la repentance totale, nous avons besoin de comprendre nos relations avec la race humaine entière "en Adam". La Bible considère que la race humaine dans sa totalité est un seul homme, Adam. Mais Christ es venu pour prendre la place d'Adam; quand Il mourut sur la croix, la totalité du monde est morte avec Lui, en principe. De même que le corps entiers ressent la fièvre de l'infection paludéenne, de même Christ a ressenti le poids des péchés du monde. Nous devons comprendre ceci pour apprécier la guérison qu'Il apporte. Tant que nous ressentons que nous avons échappé à l'infection du parasite commun du péché "en Adam", nous nous sentirons supérieurs aux autres simplement parce que l'infection ne s'est pas produite dans le "membre" particulier que nous sommes. Alors nous ne réussirons pas à prendre part à la pleine guérison de la communauté que Christ procure.
Nous sommes sans force pour aider quelqu'un à trouver la délivrance de son péché si avec un esprit de supériorité nous ne réussissons pas à ressentir le poids de sa culpabilité. Pour sentir ce poids, nous n'avons pas besoin de répéter son acte de péché. Par la repentance communautaire, nous nous mettons à sa place. Ceci n'est pas difficile; comme nous le verrons, Christ nous a montré le chemin. Ce qui est nécessaire c'est de voir et d'apprécier Christ plus complètement!
Portrait de Christ et de Son corps
Les résultats sont merveilleux quand le peuple de Dieu en tant qu'Église apprendra à avoir pour le monde les mêmes sentiments que Christ éprouve. La seule façon pour Lui de montrer Son amour est de nous utiliser. C'est pourquoi "Dieu a placé
dans l'Église" les différents dons de Son Esprit afin que l'Eglise puisse devenir Son "corps" efficace pour exprimer Son caractère devant le monde, comme une personne en bonne santé exprime au moyen de ses membres physiques les pensées et les intentions de son esprit. Ces "dons" conduisent au don suprême de l'amour qui, dit Paul, est "une voie plus excellente".
1 Corinthiens 12 étudie les relations de la communauté des "nombreux membres" les uns avec les autres et avec Christ. Ceci conduit à l'amour surnaturel révélé dans le chapitre 13. On ne doit pas penser qu'il est impossible de réaliser un tel amour. C'est la fonction normale du "corps", son efficacité communautaire dans le service.
Beaucoup ont vu dans le chapitre 13 un "portrait" de Christ. Mais dans son contexte complet, le portrait de l'amour est vraiment celui de l'Eglise. Paul associa le treizième chapitre avec le douzième pour démontrer comment l'union des "nombreux membres" avec Christ agit dans la vie pratique. Il est possible que cela se réalise pleinement maintenant.
Quand les "nombreux membres" concrétisent l'amour de Christ pour notre monde sombre, les frontières seront clairement tracées. Tout homme se décidera pour ou contre cette révélation finale de l'amour. La marque pourra être annoncée car le jeu sera terminé. Ainsi la prophétie du Seigneur s'accomplira au moyen du témoignage personnel: "Cet Évangile du royaume sera prêché dans le monde entier pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin" (Mat. 24: 14).
Le corps physique est créé de sorte que chaque membre coopère dans une parfaite unité. "Ainsi en est-il de Christ
afin qu'il n'y ait pas de division dans le corps, mais que les membres aient également soin les uns des autres" (1 Cor. 12: 12, 25).
Chapitre 5
La repentance de Christ pour des péchés
qu'Il n'a jamais commis
La Bible et les écrits d'E. White disent clairement que Jésus-Christ a fait l'expérience de la repentance. Mais il semble presque absurde d'imaginer comment ou pourquoi Jésus a pu faire l'expérience de la repentance! Ceci ne signifie pas qu'Il a fait l'expérience du péché, car jamais en pensée, en parole, ou en acte, Il ne céda à la tentation. Pierre dit de Lui qu'Il "n'a point commis de péché, et dans la bouche duquel il ne s'est point trouvé de fraude" (1 Pier. 2:22). Si Jean-Baptiste "a baptisé du baptême de repentance" (Act. 19:4), il a dû baptiser Jésus du seul baptême qu'il connaissait qui signifiait de la part du Candidat sans péché (Jésus) une expérience de la repentance. Autrement, ce baptême aurait été une comédie et Jean et Jésus auraient été coupables d'hypocrisie. Cela est impensable. Mais comment Christ pouvait-Il faire l'expérience de la repentance s'Il n'avait jamais péché? Nous avons supposé que seuls les méchants ont besoin de se repentir ou peuvent se repentir. Il est révoltant de penser que les bons puissent se repentir, et incompréhensible qu'une Personne parfaite (Jésus) puisse se repentir.
Néanmoins, si Christ a été "baptisé du baptême de repentance", il est clair qu'Il fit l'expérience de la repentance. Mais la seule façon pour une personne sans péché de faire cette expérience est la repentance corporative. Ainsi, la repentance de Jésus est un modèle et un exemple du genre de repentance qu'Il attend de Laodicée. Elle a un sens spécial pour nous qui vivons au Jour des Expiations du temps de la fin.
Pourquoi Jean-Baptiste baptisa-t-il Jésus qui ne pécha jamais?
Jésus était sincère quand Il demanda à Jean de le baptiser. Jean était sincère quand il refusa. Le prophète évidemment ne comprenait pas le principe de la culpabilité et de la repentance corporative. Mais Jésus expliqua la raison de Sa demande d'être baptisé. Il répondit aux objections du prophète au Jourdain "car il est convenable que nous accomplissions ainsi toute justice" (Mat. 3:15).
Il est impossible d'imaginer que Jésus suggérait que Lui et Jean devaient ensemble simplement jouer la comédie. L'essence de la "justice" est la sincérité et la vérité. Notre Exemple divin ne peut approuver une action sans l'expérience appropriée du cur. Jouer la comédie ne pouvait jamais "accomplir toute justice". Pour Christ se soumettre au baptême sans avoir fait l'expérience convenable relative à l'acte aurait été donner un exemple d'hypocrisie, dernière chose que Jésus demande à qui que ce soit! Il ne demande jamais à quiconque de faire l'expérience de l'acte du baptême sans le véritable repentir.
Le baptême de Jésus était-il une provision légaliste, un dépôt de mérite destiné à être utilisé à titre de substitution dans les cas d'urgence? Parfois des gens tels que le bandit sur la croix ne peuvent pas pour des raisons physiques être baptisés. On doit être baptisé pour entrer au Paradis. Le pauvre bandit cloué sur une croix ne pouvait pas être immergé; ainsi, le baptême de Jésus lui vient en aide comme un transfert de crédit dans une transaction bancaire et le "dépôt" convenable est porté au compte du bandit non baptisé. Cette "banque" de mérite est-elle le but du baptême de Christ? Beaucoup de gens l'ont pensé, mais ceci ne peut pas être vrai. De telles transactions légalistes sont étrangères à l'esprit de l'Évangile.
Si un élément solide se cache dans cette idée puérile, celle-ci nous laisse insensible. La plupart des gens ont eu l'occasion d'être baptisés par immersion et les croyants se sont conformés à cela. Qu'a donc pu signifier pour eux le baptême de Jésus? Est-ce simplement une démonstration matérielle du Maître montrant la vraie méthode?
Dès que la vérité de la repentance communautaire est acceptée, le baptême de Jésus commence à prendre tout son sens.
Jésus s'est approché tout près de nous
Jésus a demandé le baptême parce qu'Il s'est identifié réellement aux pécheurs. Si Adam représente la race humaine entière, Jésus est devenu le "dernier Adam" se chargeant de la culpabilité, du péché de l'humanité. Non pas qu'Il ait péché, mais Il s'est mis pleinement à notre place. Il nous a entourés de Ses bras en s'agenouillant à côté de nous sur la rive du Jourdain; là, Il demanda à Son Père de Lui permettre d'être l'Agneau de Dieu. Sa soumission au baptême indique que "le Seigneur a fait retomber sur Lui l'iniquité de nous tous". Son baptême par conséquent devient une injection de la repentance qui guérit du péché dans le corps de l'humanité. Pierre dit que Jésus s'est identifié profondément à nos péchés, et non pas superficiellement, car "Il a porté Lui-même nos péchés en Son propre corps" (És. 53:6).
Christ ne porte pas nos péchés comme un homme porte un sac sur son dos. Dans Sa propre chair, dans Son âme, dans Son système nerveux, dans Sa conscience, Il a porté le poids écrasant de notre culpabilité. Il s'est approché si près de nous qu'Il les a ressentis comme si nos péchés étaient Ses propres péchés. Son agonie à Gethsémané et au Calvaire fut réelle. E. White fait un commentaire perspicace de l'expérience de la profonde repentance de Christ pour nous:
"Après avoir pris les mesures nécessaires pour la repentance, la conversion, et la foi en faveur de la race humaine, Christ alla trouver Jean pour qu'il le baptise dans le Jourdain" (General Conference Bulletin, 1901, p. 36).
"Jean avait entendu parler du caractère sans péché et de la pureté sans tache de Christ
Jean ne pouvait pas comprendre pourquoi le seul être sans péché sur terre demandait un rite impliquant la culpabilité, en confessant virtuellement, par le symbole du baptême, une souillure à laver
Christ vint sans confesser Ses propres péchés, mais la culpabilité lui était imputée en tant que remplaçant du pécheur. Il vint non pour se repentir pour Son propre compte, mais en faveur du pécheur
En tant que leur substitut, Il se charge de leurs péchés, Se comptant Lui-même parmi les transgresseurs, accomplissant les démarches exigées du pécheur, et le devoir nécessaire de celui-ci" (RH 21/1/1873).
Ceci peut être embarrassant. Regardons à nouveau:
Quoique Christ fut absolument sans péché, Il fit dans Son âme l'expérience de la repentance. Les déclarations à ce sujet sont répétées et elles ont une base biblique.
Son baptême montre qu'Il savait exactement ce que "tout pécheur repentant" ressent. Dans notre propre justice, nous ne pouvons pas éprouver une telle sympathie pour "tout pécheur repentant". C'est la seule grande raison pour laquelle nous gagnons si peu d'âmes. Seule une personne parfaite peut faire l'expérience d'une repentance parfaite et complète telle que celle-là.
Le fait pour Jésus d'accomplir "les démarches exigées du pécheur" souligne Son identité avec nous. Nous ne pouvons pas en vérité "contempler l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde" sans comprendre combien Il s'est approché de nous. C'est pourquoi il est nécessaire de "contempler" Jésus. L'impénitence tiède est due au fait qu'on ne Le voit pas clairement ou qu'on le rejette. Regarder de plus près "l'Agneau de Dieu" c'est comprendre ce qu'est notre péché profond qui a besoin d'être "ôté".
Pourquoi Jésus dans Son ministère a-t-il eu une telle puissance phénoménale pour gagner les curs? Dans Sa repentance, Sa conversion et Sa foi en faveur de la race humaine, avant le baptême au Jourdain, Il apprit à connaître ce qui était "dans l'homme" car "Il n'avait pas besoin qu'on Lui rendît témoigne d'aucun homme" (Jn 2:25). C'est ainsi qu'Il apprit à parler comme "aucun homme n'a jamais parlé" (Jn 7:46). C'est seulement de cette manière qu'il pouvait dire à qui Il voulait "Suis-moi", ne laissant de côté aucune âme comme sans valeur, inspirant de l'espoir aux "plus rudes et aux moins prometteurs". "Aux plus découragés, malades, tentés, déchus, Jésus disait des paroles qui étaient nécessaires et pouvaient être comprises" (Ministère de la Guérison, p. 23). Nous commençons à voir que nous ne pourrons jamais connaître une telle puissance d'attraction pour les gens avant d'avoir fait l'expérience de cette espèce de repentance que Christ a connue en notre faveur.
Raison de la puissance de Jésus pour toucher les curs
La compassion parfaite de Jésus pour toute âme humaine est le résultat direct de Sa repentance parfaite au nom de toute âme humaine. Il devient le second Adam prenant le même corps que nous, devenant un avec nous, nous acceptant sans honte, "en toutes choses
rendu semblable à Ses frères" (Héb. 2:17).
Nous reconnaissons librement notre besoin de cet amour chrétien, authentique, infaillible pour être une Église attentive à ses devoirs. Mais nous pouvons prêcher cela mille ans et ne jamais y arriver, sinon grâce à la foi mûrie qui accompagne la repentance finale de Laodicée. Une telle foi est une appréciation venue du cur de Son vrai caractère, vu plus clairement dans ses vraies dimensions. Sa repentance est un aspect vital du caractère sans péché d'Emmanuel.
Grâce à une relation avec Lui par la foi, nous devenons une partie du corps communautaire de l'humanité en Lui. "Comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ" (1 Cor. 15:22). C'est un égoïsme grossier de vouloir s'approprier Christ, et cependant de refuser de s'approprier Son amour pour les pécheurs.
En fait, nous avons infiniment plus de raisons de nous sentir proches d'eux que ne le fit notre Seigneur sans péché, car nous-mêmes sommes pécheurs: mais notre orgueil humain nous retient d'éprouver la chaude sympathie que Christ éprouva. Comment faire l'expérience de cette intimité, c'est le but de la vraie repentance.
La première démarche doit être de reconnaître notre participation corporative au péché du monde entier. Quoique nous n'ayons pas été physiquement présents au Calvaire il y a deux mille ans, toute la race humaine était présente en Adam. Nous sommes tous dans le péché d'Adam.
Comment est-ce possible? Supposons que nous n'ayons pas eu de Sauveur. Si l'on laissait l'un de nous développer pleinement le mal latent en lui, si nous étions tenté au maximum comme d'autres l'ont été, sûrement nous répèterions le même péché qu'eux si nous avions assez de temps et d'occasions. Cela, s'il n'y avait pas de Sauveur pour nous sauver de nous-mêmes.
Supposons qu'Hitler ait vécu autant que Mathusalem. Personne n'oserait dire: 'moi, je n'aurai jamais pu faire ce que d'autres ont fait'.
Aucun homme déchu n'a la moindre justice naturelle. Il n'y a pas de justice sauf celle qui est imputée et impartie par Christ. Le péché à la base de tout péché, dont nous sommes tous coupables d'une manière corporative, est le meurtre de Christ, le Fils de Dieu, le Seigneur. Mais comment pouvons-nous nous sentir responsables d'un péché commis par d'autres, ailleurs, deux mille ans avant notre naissance? La "bonne nouvelle" nous dit que Dieu pardonne ce péché, mais comment pouvons-nous recevoir le pardon d'un péché duquel nous ne nous sentons pas coupables?
L'apôtre Jean dit que c'est seulement quand on confesse un péché que l'on peut faire l'expérience que Christ est fidèle pour pardonner et effacer ce péché (1 Jn 1:9). Mais confesser un péché sans ressentir sa réalité devient un simple service des lèvres, périlleusement proche de l'hypocrisie. La confession et la repentance superficielles créent un amour et une consécration superficielle. Jésus enseigne que nous devons comprendre que nous avons été "pardonnés beaucoup" avant de pouvoir apprendre à aimer "beaucoup" (Luc 7:47).
Quand Paul dit: "Je suis crucifié avec Christ" (Gal. 2:20), il a voulu dire qu'il s'est identifié avec Christ. De la même façon, nous nous identifions à la repentance de Christ en faveur de l'humanité; le chemin vers la repentance communautaire est dans les pas de Christ.
La vraie dimension de notre péché commence à apparaître à la lumière de la croix de Christ. Notons comment un commentaire inspiré révèle clairement notre péché ultime pour lequel nous pouvons "nous repentir individuellement":
"Au jour du jugement final, toute âme perdue comprendra la nature de son propre rejet de la vérité. La croix sera présentée et l'on verra son aspect réel. Devant la vision du Calvaire avec sa mystérieuse Victime, les pécheurs seront condamnés
L'apostasie humaine apparaîtra avec son caractère odieux" (Jésus-Christ, p. 42).
"Nous sommes maintenant encore dans un monde où Jésus, le Fils de Dieu, a été rejeté et crucifié
A moins que nous nous repentions individuellement devant Dieu de la transgression de Sa loi, et que nous exercions la foi en notre Seigneur Jésus-Christ, que le monde a rejeté, nous demeurerons sous la pleine condamnation que le fait de préférer Barabbas à Christ méritait. Le monde entier est aujourd'hui accusé du rejet et du meurtre délibérés du Fils de Dieu. La Parole de Dieu garde le registre du fait que les Juifs, les Gentils, les rois, les gouverneurs, les pasteurs, les prêtres, et le peuple toutes les classes et les sectes qui révèlent le même esprit d'envie, de haine, de préjugé et d'incroyance, manifesté par ceux qui ont mis à mort le Fils de Dieu- joueraient le même rôle, si l'occasion que les Juifs et le peuple du temps de Christ ont eu se présentait. Ils participeraient du même esprit qui exigea la mort du Fils de Dieu" (TM 38).
Ces déclarations méritent un second examen:
a) Même les "pasteurs" et les "membres d'église" participent à cette culpabilité de crucifier Christ. Si ce n'est par la grâce de Dieu manifestée dans la repentance personnelle, "tout pécheur" la partage.
b) Sans cette grâce "tout pécheur" répèterait le péché des meurtriers de Christ SI il avait assez de temps et d'occasions.
c) Le péché du Calvaire est la manifestation de l'inimitié de l'homme envers Dieu, dont nous ne sommes pas conscients, sauf si l'on est éclairé par le Saint-Esprit. Au Calvaire, tous les masques disparaissent.
d) Dans un certain sens, nous étions tous présents au Calvaire, non par une préexistence ou une pré-incarnation, mais identité corporative "en Adam". Adam partage aujourd'hui cette culpabilité avec nous.
e) Les "justes" à leurs propres yeux, y compris les "pasteurs" et les "prêtres" de "toutes
sectes", sont en puissance capables de manifester "le même esprit" que ceux qui ont réellement crucifié Christ. Ceci doit naturellement inclure notre dénomination, à moins qu'elle ne connaisse la grâce de la repentance.
Le gland de notre "esprit charnel" a besoin seulement d'assez de temps et d'occasions pour devenir le chêne complet du péché du Calvaire. Telle est la leçon de toute l'histoire.
Mais Celui qui a "l'esprit de Christ" aura nécessairement aussi la repentance de Christ. Donc, plus il s'approche de Christ, plus il s'identifie avec tous les pécheurs de la terre grâce a la repentance de la communauté.
L'apôtre Paul a été le premier à avancer cette idée brillante que chaque croyant est en rapport avec le corps et la Tête (Christ) dans le sens corporatif; quand son idée sera reconnue, nous commencerons à ressentir que nous aussi nous sommes débiteurs à la fois des Grecs et des Barbares (Rom. 1:14). Puisque nous devenons "organiquement" unis à Christ par la foi, Ses intérêts deviennent les nôtres, comme les intérêts d'un seul organe deviennent les intérêts de tous les autres membres du corps. Chaque membre croyant du corps aspire à accomplir les intentions de la Tête, tout comme les doigts d'un violoniste "aspirent" à accomplir habilement les intentions de l'esprit du violoniste. Le miracle des miracles a lieu dans le cur et la vie de celui qui croit l'Évangile: il commence à aimer comme Christ aime et comme Paul a aimé!
Cette expérience abrège mille batailles douloureuses avec la tentation. Grâce à l'union de l'ensemble avec Christ, nous sentons sincèrement que nous ne possédons rien de droit. Toutes nos luttes avec le matérialisme, l'amour du monde, l'obsession de l'argent et des choses, la sensualité, la satisfaction du moi, sont surpassés enfin par la nouvelle force ce cette union libératrice de l'esprit avec Christ. L'idée de "débiteur" de Paul ouvre un chemin à ce nouvel amour pour les autres.
Pour que ceci soit très pratique, nous pouvons dire: Comment Christ aime-t-Il les pécheurs? S'Il devait arriver dans nos églises aujourd'hui, nous pourrions être scandalisés.
Il ne reconnut pas de distinction de nationalité, de rang ni de croyance. Il voulut renverser tous les murs de séparation. Dans l'exemple qu'Il nous offre, "il n'y a pas de caste, mais une religion où Juif et Gentil, libre et esclave, sont liés dans une fraternité commune, égaux devant Dieu. Aucune question de politique n'influencera Ses activités. Il ne fit pas de différence entre voisins et étrangers, amis et ennemis
Il ne passa pas à côté d'un être humain considéré comme sans valeur, mais chercha à utiliser le remède de la guérison à toute âme
Toute négligence ou insulte des hommes à l'égard de leurs semblables Le rendait simplement conscient de leur besoin de sympathie divino-humaine. Il cherchait à inspirer l'espoir au plus rude et au moins prometteur" (Rayons de santé, p. 25, 26).
Voilà l'amour pratique que la repentance de l'ensemble produit dans les curs humains qui reçoivent ce don. Nous n'avons plus besoin de rester impuissants pour atteindre les autres dont nous ne comprenons pas les mauvaises actions que nous nous enorgueillissons de ne pas avoir commises. L'abîme est franchi qui nous isole d'eux.
Christ ne peut pas exercer le ministère de la guérison au moyen de ceux qui sont paralysés dans l'impénitence impitoyable. Il ne pécha pas, et cependant Il connut la repentance. Nous aussi, nous pouvons éprouver une vraie compassion en faveur des autres dont nous pouvons ne pas avoir personnellement commis les péchés, soit par manque d'occasion, soit par manque de tentation d'une intensité égale. Aussitôt, notre travail pour eux devient vivant et nos efforts efficaces.
Au sujet des autres en difficulté, nous ressentons le sentiment suivant: "J'en serais là, si ce n'était la grâce de Dieu". Immédiatement, ils sentiront la réalité de notre identité avec eux de la même façon que les pécheurs ressentaient l'identité de Christ avec eux. Ils commenceront à entendre dans notre voix l'écho de Sa voix.
Pourquoi seule une personne parfaite peut faire l'expérience
d'une repentance parfaite
Plus une personne a un caractère proche de celui de Christ, plus grande sera son expérience de la repentance. C'est pourquoi seule Christ est le parfait exemple de la repentance du corps de l'Église. Jamais auparavant, dans l'histoire du monde, et jamais depuis, un humain n'a offert au Père une telle offrande de contrition pour le péché humain. A cause de Son innocence et de Son absence de péché parfaites, seul Christ pouvait sentir parfaitement le poids de toute la culpabilité humaine. Voici une belle expression de cette vérité:
"L'homme s'était tellement éloigné de Dieu en transgressant Ses lois qu'aucune humiliation de sa part, devant Dieu, n'aurait été à la mesure de la gravité de son péché. Le Fils de Dieu était à même de comprendre les péchés accumulés par le transgresseur; exempt de péché, Il pouvait lui offrir une expiation acceptable en souffrant pour l'homme avec le sentiment affreux du déplaisir du Père. La douleur et l'angoisse du Fils de Dieu étaient à la mesure de Son excellence divine et à Sa pureté, comme aussi de la grandeur de l'offense" (1MC 333).
A propos des cent-quarante-quatre mille est-il dit que "dans leur bouche il ne s'est point trouvé de mensonge, car ils sont irrépréhensibles" (Apoc. 14:5). Donc ils pourront finalement atteindre le parfait exemple de repentance de Christ, quoique pécheurs par nature.
"A mesure que nous avançons dans l'expérience chrétienne, notre repentance s'approfondit. Le Seigneur dit à ceux à qu'Il a pardonnés, à ceux qu'Il reconnaît comme Son peuple: 'Alors vous vous souviendrez de votre conduite qui était mauvaise et de vos actions qui n'étaient pas bonnes; vous vous prendrez vous-mêmes en dégoût'." (Éz. 36:31; Les Paraboles, 161, 162).
E. White a reconnu le principe de la culpabilité et de la repentance de l'ensemble de l'Église. Il a des implications lointaines:
"Quand nous voyons des âmes loin de Jésus, nous devons nous mettre à leur place, et en leur faveur éprouver la repentance devant Dieu, sans repos jusqu'à ce que nous les amenions à la repentance. Si nous faisons tout ce que nous pouvons pour elles, et que, cependant, elles ne se repentent pas, le péché se tient à leur propre porte; mais nous devons toujours éprouver de la peine dans notre cur à cause de leur état, et leur montrer comment on se repent, et essayer de les conduire pas à pas à Jésus-Christ" (Ms 92, 1901; 7 BC 960).
Quelque faible qu'une telle réflexion puisse être, une repentance comme celle-ci, au nom des autres, doit être fondée sur la "repentance" de Christ "en faveur de la race humaine" (GCB 1901, p. 36). Il serait impossible à aucun de nous d'éprouver un tel intérêt et une telle peine en faveur des autres, s'Il ne les avait pas éprouvés d'abord en notre faveur.
S'il est vrai que nous aimons parce qu'Il nous a aimés le premier, nous pouvons dire aussi que nous nous repentons parce qu'Il s'est repenti le premier en notre faveur. Il est notre maître.
Chapitre 6
Comment Christ a appelé les anciens Juifs
à la repentance nationale
Après Son expérience de repentance corporative et Son baptême "en faveur de l'humanité", Jésus demanda la même chose à la nation juive: "Dès ce moment, Jésus commença à prêcher, et à dire: Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche" (Mat. 4: 17). Ses disciples aussi "partirent, et ils prêchèrent la repentance" (Marc 6:12).
Sa plus grande déception fut le refus de Sa nation de Lui répondre oui. "Il se mit à faire des reproches aux villes dans lesquelles avaient eu lieu la plupart de Ses miracles, parce qu'elles ne s'étaient pas repenties" (Mat. 11:20). La nation fut comparée au stérile "figuier planté dans sa vigne", et duquel Il dit: "Voilà trois ans que je viens chercher du fruit à ce figuier, et je n'en trouve point" (Luc 13: 6-9). Le figuier stérile que Jésus maudit (Marc 11:12-14) devint un symbole ne représentant pas simplement la masse des Juifs non repentants, mais le peuple tout entier, qui en tant que nation rejeta Christ:
"La malédiction du figuier était une parabole en action. Cet arbre stérile, dont le feuillage prétentieux paraissait jeter un défi au Christ, était un symbole de la nation juive. Le Sauveur voulait faire connaître aux disciples la cause du jugement d'Israël et l'impossibilité d'échapper à celui-ci" (Jésus-Christ, 577).
"Notre Seigneur envoya d'abord les douze, puis les soixante-dix pour annoncer la proximité du royaume de Dieu et engager les hommes à se repentir et à croire à l'Évangile
Mais ce peuple, qui se prétendait l'élu de Dieu, rejeta l'Évangile qui lui était délivré avec la puissance du Saint-Esprit" (Les paraboles, 268).
Notons comment le péché personnel était devenu le péché national. Il était commis par les dirigeants de la nation ce qui la soumit à la ruine dans son ensemble:
"Lorsque le Christ vint présenter à la nation les exigences de Dieu, les prêtres et les anciens lui contestèrent le droit de s'interposer entre eux et le peuple. Ils n'acceptèrent ni Ses reproches ni Ses avertissements, et ils mirent tout en uvre pour lui aliéner les sympathies populaires et consommer Sa perte" (Les paraboles, 264).
Comment la chute nationale suivit l'impénitence nationale
Seule la repentance nationale aurait pu sauver la nation juive de la chute imminente que son péché national appelait sur elle:
"Ils furent responsables du rejet de Christ, avec les résultats qui le suivirent. Le péché d'une nation et la ruine de celle-ci, étaient imputables aux dirigeants religieux" (id. p. 264, 265; traduction revue).
"Paul expliquait que le Christ était venu pour offrir d'abord le salut à la nation qui attendait l'avènement du Messie, couronnement et gloire de ce peuple. Mais les Juifs avaient rejeté Celui qui voulait leur donner la vie, et ils avaient choisi un autre maître dont le règne s'achèverait par la mort. Il essayait de faire comprendre à ses auditeurs que seule la repentance pourrait sauver la nation juive d'une ruine imminente" (Conquérants pacifiques, 218).
Le dernier discours public de Jésus fut un appel final à ces chefs à la tête de Jérusalem afin qu'ils se repentent. Leur refus provoqua les lamentations de Son cur brisé. Avec des larmes dans la voix, le Sauveur prédit la ruine nationale imminente. "Tout cela retombera sur cette génération. Ô Jérusalem" (Mat. 23: 13-37).
Il y a une différence marquée entre la repentance nationale et la repentance individuelle. Certainement Christ fit appel aux individus afin qu'ils se repentent. "Il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent" (Luc 15:7). Il fit aussi appel à "cette générations méchante", c'est-à-dire la nation. Les hommes de Ninive se lèveront, au jour du jugement, avec cette génération et la condamneront, parce qu'ils se repentirent" (Luc 11: 32). Le sort d'une nation, non simplement celui des individus, était concerné.
Comme un éclair isolé dans la nuit sombre, cette référence à Ninive illustre l'idée de Jésus. La repentance nationale est si rare que peu de gens croient qu'elle peut avoir lieu. Jésus utilisa l'histoire de Ninive comme un exemple facile pour montrer que ce qu'Il demandait était en fait possible. Si une nation païenne peut se repentir, sûrement la nation qui prétend être le peuple choisi de Dieu peut faire la même chose!
Comme Jonas fut un signe pour les Ninivites, de même le Fils de l'homme le sera aussi pour cette génération
"Les hommes de Ninive se lèveront, au jour du jugement, avec cette génération et la condamneront, parce qu'ils se repentirent à la prédication de Jonas; et voici, il y a ici plus que Jonas".
Le 'comment' de la repentance de la Ninive païenne
Si une image vaut plus que mille mots, la repentance de Ninive est une illustration bien vivante de la réponse nationale à l'appel de Dieu. Une nation s'est repentie, non seulement un groupe d'individus dispersés. Il nous est plus facile de croire que le "grand poisson" avala Jonas vivant que de comprendre comment un gouvernement et une nation se sont vraiment repentis quand on leur prêcha la Parole de Dieu. "Les gens de Ninive crurent à Dieu, ils publièrent un jeûne, et se revêtirent de sacs, depuis les plus grands jusqu'aux plus petits" (Jonas 3:5). Il n'y a pas de raison de douter de cette histoire sacrée.
Cette repentance débuta avec "les plus grands" d'entre eux et s'étendit vers le bas d'après l'ordre habituel de l'histoire jusqu'aux "plus petits". "La chose parvint au roi de Ninive; il se leva de son trône, ôta son manteau, se couvrit d'un sac, et s'assit sur la cendre. Et il fit faire dans Ninive cette publication, par ordre du roi et de ces grands" (vers. 6 et 7). Il est vrai que cet appel à se repentir ne débuta pas au palais royal.
Mais notons que le gouvernement de Ninive soutint cet appel de tout cur. La "ville" se repentit, du haut jusqu'au bas. Fantastique! La repentance fut "proclamée et publiée" nationalement et reçue individuellement. L'avertissement divin avait proclamé une chute générale de Ninive en tant que cité; la repentance du peuple était corporative- une repentance nationale.
L'avis de Jésus était que si ceci arriva une fois dans l'histoire, pourquoi ceci ne pourrait-il pas se produire aussi chez les Juifs? Pourquoi les Juifs n'auraient-ils pas pu faire aussi bien que les païens? Leur repentance nationale aurait été pratique et facile à accomplir. Caïphe aurait put la diriger comme le roi de Ninive. Tout ce qu'il lui fallait, c'était d'accepter le principe de la croix, comme Jésus l'enseigna.
Comment Caïphe aurait pu conduire Israël à la repentance
Même si sincèrement Caïphe n'avait pas su comment se mettre en rapport avec Jésus au début du ministère du Sauveur, il aurait pu au moins, au moment du procès de Jésus, prendre une ferme position pour la justice. Un simple discours tel que celui-ci aux membres du Sanhédrin était tout ce qu'il fallait faire: 'Durant un certain temps, je n'ai pas compris l'uvre de Jésus. Mes frères, vous avez partagé mon incompréhension. Quelque chose s'est passé parmi nous, qui nous a échappé. Mais j'ai étudié les Écritures dernièrement. J'ai vu que sous Son humble apparence, Jésus de Nazareth est en fait le vrai Messie. Il accomplit les détails prophétiques. Et maintenant, frères, je reconnais humblement qu'Il est le Messie, et aussitôt je descends de ma haute position, et je sera le premier à Lui laisser la place du véritable Souverain Sacrificateur.'
Un mouvement de surprise aurait couru dans la salle du Sanhédrin si Caïphe avait dit ces mots, et il serait aujourd'hui honoré dans le monde entier comme le plus noble chef du peuple de Dieu de toute l'histoire. Il aurait fait ce que Moïse aurait aimé faire. Beaucoup de Juifs auraient suivi sa conduite. Nous avons déjà vu comment les chefs religieux les ont soumis à la faute nationale. Il s'ensuit que ces mêmes chefs auraient pu aussi les conduire à la repentance nationale. Christ aurait pu mourir d'une autre manière qu'être assassiné par Son propre peuple, et Jérusalem aurait pu être "la joie de toute la terre", au lieu d'être un de ses plus douloureux ulcères.
Si l'Église du reste choisissait finalement de suivre l'ancien Israël dans son impénitence, Christ souffrirait, de ce fait, l'humiliation la plus effrayante qu'Il ait jamais eue à souffrir. Il serait crucifié à nouveau, blessé à nouveau "dans la maison de ceux qui L'aimaient" (Zach. 13:6). L'indignité finale de l'humanité serait à ajouter à Son sacrifice.
Mais il doit y avoir une bonne nouvelle dans la Parole de Dieu. La nature du sacrifice de Christ sur la croix en relation avec le jour antitypique des Expiations nous assure que l'Église, finalement, maîtrisera ce problème tragique. L'Église est Sa possession, à laquelle Il attache du prix, et "qu'Il s'est acquise par Son propre sang" (Act. 20:28). On ne doit pas finalement Le priver de Sa récompense qu'Il a gagnée et méritée.
Pour une fois dans l'histoire, l'histoire du peuple de Dieu ne se répètera pas. Il défendra pleinement Christ. Un prix infini ayant été payé pour Sa rédemption, finalement, on verra qu'Il en vaut bien la peine. Un sacrifice infini rachètera pleinement et guérira une quantité infinie de péchés humains.
Bien qu'il ait été "plus grand" que Jonas, et "Salomon" Christ n'apparut pas avec les vêtements glorieux et la pompe de Salomon. "Il ne criera point, Il n'élèvera point la voix, et ne la fera point entendre dans les rues" comme Jonas (És. 42: 2). Mais les chefs juifs avaient assez de preuves que Jésus était le véritable Messie. Cette preuve suprême était inhérente à la qualité de Son appel solennel à la repentance. Aucun autre "signe" ne devait être donné à "cette génération méchante et adultère". La condamnation effrayante d'Israël était juste, car il refusait de recevoir le dernier appel du ciel à la repentance. La preuve la plus sûre de l'uvre du véritable Saint-Esprit aujourd'hui doit consister dans la qualité de l'appel solennel du Témoin véritable pour que nous nous repentions.
La moisson des Juifs repentants
Il reste aujourd'hui un espoir lumineux pour ceux qui sont littéralement les descendants de l'ancien Israël:
"
une partie d'Israël est tombée dans l'endurcissement, jusqu'à ce que la totalité des païens soit entrée. Et ainsi tout Israël sera sauvé,
Car Dieu ne se repent pas de Ses dons et de Son appel
par la miséricorde qui vous a été faite, ils obtiennent aussi miséricorde" (Rom. 11:25, 29 et 30).
Il faut remarquer qu'une église chrétienne repentante est la clef de l'accomplissement de cette prophétie! Dans les jours à venir, nous verrons certains des changements surprenants parmi les Juifs repentants:
"Quand cet Évangile sera présenté aux Juifs dans sa plénitude, un grand nombre d'entre eux recevront le Christ comme le Messie. Peu de pasteurs se sentent appelés à travailler pour le peuple juif, mais le message de miséricorde et d'espoir en Christ doit être annoncé à tous ceux qu'on a trop longtemps oubliés. Lors de la proclamation finale de l'Évangile, une uvre spéciale devra être accomplie pour les catégories de personnes négligées jusque-là. Dieu attend de Ses messagers qu'ils portent un intérêt particulier au peuple juif dispersé dans le monde entier.
"Compte tenu de l'harmonie qui règne entre les écrits de l'Ancien Testament et ceux du Nouveau, dévoilant ainsi le dessein éternel de Dieu, de nombreux Juifs y verront l'aurore d'une nouvelle création et la résurrection de l'âme
et reconnaîtront le Christ comme Sauveur du monde
"Le Dieu d'Israël permettra que tout cela s'accomplisse de nos jours, car Son bras n'est pas trop court pour sauver. Son salut sera manifesté tandis que Ses serviteurs travaillaient avec foi en faveur de ceux qui furent si longtemps négligés et méprisés" (CP 337, 338).
Comment pouvons-nous appeler les Juifs à une telle repentance si nous ne connaissons pas nous-mêmes cette expérience? Le grand cur plein de pitié de Dieu est touché en faveur de ces gens qui souffrent et une grande bénédiction les attendra quand nous serons préparés à être les instruments qui l'apporteront:
"Bien qu'un terrible jugement ait été prononcé contre la nation israélite à l'époque où elle avait rejeté Jésus de Nazareth, des Juifs au cur noble et craignant Dieu continuèrent, à travers les âges, à souffrir en silence. Dieu réconforta leurs âmes affligées, et se pencha avec sollicitude sur leur condition tragique. Il entendit les prières déchirantes de ceux qui Le recherchaient de tout leur cur pour acquérir une juste compréhension de Sa Parole " (idem, 337).
Le cur bat un peu plus vite en lisant ces mots. Ils sont lourds d'espoir et d'émerveillement. Quelle joie, ce sera d'assister à l'accomplissement des brillantes visions de notre bien-aimé Paul, concernant le futur rétablissement du véritable Israël! Des millions de chrétiens considèrent l'Israël littéral en Palestine comme étant cet accomplissement. Cependant, la servante du Seigneur, en harmonie avec le concept de la justification par la foi, idée propre à Paul, vit d'avance ce véritable accomplissement dans la repentance des Juifs. Cela pourrait-il arriver à notre époque? Oui, si nous le voulons réellement. Les Juifs seront nos élèves, pour apprendre, grâce à nous, ce qu'ils n'ont pas appris il y a deux mille ans: comment se repentir.
Chapitre 7
La coupe pleine de l'impénitence de l'ancien Israël
Jésus pouvait-Il accuser les gens d'un crime, alors qu'ils étaient innocents?
Si quelqu'un m'accusait, par exemple, d'avoir commencé la guerre de 1914, je répondrais que c'est déraisonnable, car je n'étais même pas né alors.
Mais Jésus accusa les chefs juifs d'un crime commis avant leur naissance. Son accusation semble déraisonnable.
L'histoire se trouve dans Matthieu 23:35. Jésus vient de blâmer sévèrement les pharisiens par une série de "malheur à vous!", accompagnés de vifs éclairs d'ironie et d'indignation. Il conclut en les accusant d'avoir tué un certain Zacharie: "
afin que retombe sur vous tout le sang innocent répandu sur la terre, depuis le sang d'Abel le juste jusqu'au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple et l'autel".
Longtemps, j'ai cru que ce Zacharie était une victime que les auditeurs avaient tué personnellement dans le temple environ trente ans auparavant.
La culpabilité de A à Z
Quel choc de découvrir que cet homme fut tué huit cents ans plus tôt (2 Chr. 24: 20, 21). Pourquoi Jésus accusa-t-Il les Juifs de Son époque de la culpabilité de ce crime?
Quand nous voyons le principe de la faute corporative, tout devient clair. Jésus n'était pas injuste. En Le rejetant, les chefs juifs accomplissaient toute la culpabilité humaine de A (Abel) à Z (Zacharie), même s'ils n'avaient pas pu jusqu'alors commettre personnellement un seul meurtre. Ils étaient en esprit un seul corps avec leurs pères qui avaient réellement versé le sang de l'innocent, et ils le firent en tuant Jésus.
Or, en refusant l'appel à la repentance que le Baptiste et Jésus leur avait lancé, ils avaient choisi de se charger de la culpabilité de tous les meurtres des victimes innocentes depuis le temps d'Abel. Jésus qui ne pouvait se tromper, plaça sur eux le fardeau entier de la faute.
Supposons que les chefs juifs aient décidé de se repentir? Alors, ils se seraient repentis du "sang de tous les prophètes qui a été répandu depuis la création du monde" (Luc 11: 50). Ainsi, ils n'auraient pas continué au point de crucifier Christ, qui aurait alors été offert de quelque autre façon.
Pour comprendre ce que Jésus pensait, nous avons besoin de saisir clairement l'idée juive de l'ensemble du corps du peuple. L'Église est "l'Isaac" de la foi, le vrai descendant d'Abraham, "un seul corps" avec lui, et avec tous. Aux croyants juifs et même aux païens, Paul dit: Abraham est "notre père" (Rom. 4:1-13). Il dit aux croyants Gentils, il dit: "Nos pères furent
tous baptisés en Moïse". "Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs" (1 Cor. 10:1, 2; 12: 13). Nous "tous" signifie les générations passées et la génération présente. Le corps de Christ comprend tous ceux qui ont cru en Lui depuis Adam jusqu'aux membres de l'Église du reste qui L'accueilleront à Son retour. Tous constituent un seul corps dans le schéma de la pensée de Paul. Même un enfant peut saisir ce principe simple. Bien que ce soit sa main qui vole le gâteau, quand maman apprend ce qui est arrivé, c'est son derrière qui reçoit la fessée. Pour l'enfant, c'est parfaitement juste.
Comment un homme a payé la dîme avant d'être né
Cette idée était si profondément enfouie dans l'esprit de Paul qu'il utilisa un curieux exemple pour l'expliquer. Il dit que l'arrière petit-fils d'Abraham, "paya les dîmes en Abraham". Mais quand Abraham paya ses dîmes à Melchisédek, il n'avait pas encore d'enfant. Comment un descendant éloigné d'une ancêtre encore sans enfant pouvait-il vraiment payer des dîmes? Ceci semble tiré par les cheveux. Cependant, Paul ose dire que Lévi paya les dîmes avant que son propre père, Jacob ait été engendré! Il était encore dans les reins d'Abraham quand Melchisédech le rencontra (Héb. 7:9, 19). Ou bien Paul se trompait visiblement ou la Bible reconnaît le principe de notre identité collective "en Abraham" et "en Christ".
L'Ancien Testament expose cette idée extraordinaire:
Pour Osée, Israël au long de nombreuses générations est un seul individu de la jeunesse à l'âge adulte. "Elle (Israël) chantera
comme au temps de sa jeunesse, et comme au jour où elle remonta du pays d'Égypte" (Osée 11:1; 2: 15). Israël est personnifié par une jeune fille qui doit devenir l'épouse du Seigneur.
Pour Ézéchiel, l'histoire de Jérusalem est la biographie d'un seul individu: "Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel, à Jérusalem: Par ton origine et ta naissance tu es du pays de Canaan; ton père était un Amoréen, et ta mère une Héthienne
Je passai près de toi, et voici, ton temps était là, le temps des amours
Tu étais d'une beauté accomplie, digne de la royauté" (Éz. 16: 3-13).
Des génération d'Israélites peuvent aller et venir, mais leur identité personnelle communautaire demeure. La culpabilité de "jeunesse" est conservée dans l'âge adulte comme un adulte demeure coupable d'une faute commise quand il était jeune, même si les physiologistes disent que toutes les cellules du corps ont été remplacées durant les années intermédiaires. L'identité morale d'une personne demeure, en marge de la composition moléculaire de son corps.
Moïse a enseigné le même principe. Il s'adressa à sa génération comme au "vous" qui assisterait à l'accomplissement de ces paroles relatives à la captivité à Babylone environ mille ans plus tard (Lév. 26: 3-40). Il appela aussi les générations suivantes à reconnaître leur faute collective avec "leurs pères": "Ils confesseront leurs iniquités et les iniquités de leurs pères, les transgressions qu'ils ont commises envers moi, et la résistance qu'ils m'ont opposée, péchés à cause desquels moi aussi je leur résisterai et les mènerai dans le pays de leurs ennemis. Et alors leur cur incirconcis s'humiliera, et ils paieront la dette de leurs iniquités
Je me souviendrai en leur faveur de l'ancienne alliance, par laquelle je les ai fait sortir du pays d'Égypte" (Lév. 26: 40-45).
Les générations suivantes ont reconnu parfois ce principe. Le rois Josias confessa que "grande est la colère de l'Éternel, qui s'est enflammée contre nous, parce que nos pères n'ont point obéi aux paroles de ce livre et n'ont point mis en pratique tout ce qui nous y est prescrit" (2 R. 22:13). Il n'a rien dit au sujet de la faute de sa propre génération, car il avait vu clairement leur participation à la culpabilité des générations précédentes.
Esdras prend en bloc la faute de sa génération avec celle de ses pères. "Depuis les jours de nos pères nous avons été grandement coupables jusqu'à ce jour, et c'est à cause de nos iniquités que nous avons été livrés, nous, nos rois et nos sacrificateurs, aux mains des rois étrangers" (Esd. 9:7). "Nos rois", c'étaient ceux des générations passées, car il n'y avait pas de roi vivant au temps d'Esdras (voir appendice C).
L'identité de David et de Christ est frappante. David a écrit des Psaumes profonds exprimant si parfaitement ce que Christ devait connaître, que le Sauveur utilisa les paroles de David pour exprimer les sentiments de Son propre cur brisé: "Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? (Ps 22:1; Mat. 27: 46). Christ est la Parole "faite chair". Nulle part la parfaite identité corporative d'un "membre" avec la "Tête" ne se voit plus clairement que dans cette relation entre David et Christ. Christ sait qu'Il est le "fils de David". Il a fait Ses délices des paroles de David, et Il a été inspiré par les expériences de David. L'image parfaite qu'Il voit de Lui-même dans l'Ancien Testament avec l'expérience et les paroles des prophètes, Il l'a concrétise dans Sa propre chair par la foi.
Cette idée d'identité atteint son zénith dans le Cantique des cantiques. Voici l'histoire d'amour de tous les temps. Christ aime une "femme", Son Église, Israël, l'enfant insensé, appelé à sortir d'Égypte, la femme inconstante au "temps de l'amour" durant "sa jeunesse", la femme infidèle aux jours du royaume, "l'affligée et abandonnée" durant la captivité devient finalement l'Épouse éprouvée et préparée pour Christ. A la fin, grâce à la repentance générale, elle est enfin prête à devenir Son épouse.
La Pentecôte: l'histoire d'Israël n'est pas vaine
Jésus fut déçu lors de Son appel aux Juifs. Cependant, il y eut à la Pentecôte une démonstration glorieuse de ce principe de la repentance corporative. Son appel originel en vue de la repentance nationale ne fut pas entièrement vain.
Il est peu vraisemblable que les trois mille qui se convertirent ce jour-là, crièrent tous personnellement "Crucifie-Le!" au procès de Christ, ou se moquèrent personnellement de Lui quand Il pendait de la croix. Les auditeurs de Pierre reconnurent leur culpabilité partagée. Cependant, les chefs juifs refusèrent obstinément de le faire. "Ne vous avons-nous pas défendu expressément d'enseigner en ce nom-là
vous voulez faire retomber sur nous le sang de cet Homme!" (Act. 5:28). Leur seul espoir aurait été de reconnaître que Son sang était sur eux!
La Pentecôte est un modèle qui inspire le peuple de Dieu depuis près de deux mille ans. Qu'est-ce qui rendit ces résultats grandioses possibles? Le peuple crut à la description de sa culpabilité corporative, et confessa franchement sa part dans le plus grand péché de tous les temps.
L'antithèse de la Pentecôte fut le refus du Sanhédrin d'accepter la description d'Étienne de la culpabilité solidaire tout au long de l'histoire nationale. "Vous vous opposez toujours au Saint-Esprit. Ce que vos pères ont été, vous l'êtes aussi. Lequel des prophètes vos pères n'ont-ils pas persécuté? Ils ont tué ceux qui annonçaient d'avance la venue du Juste, que vous avez livré maintenant, et dont vous avez été les meurtriers" (Act. 7:51, 52). "Ils poussèrent de grands cris, en se bouchant les oreilles, et ils se précipitèrent tous ensemble sur lui, le traînèrent hors de la ville, et le lapidèrent" (vers. 57, 58).
Voyons-nous le plan qui avait été exécuté? Il débuta en Caïn. Une génération après l'autre refuse de voir sa culpabilité solidaire. Finalement, l'Israël impénitent prouva au monde quelle est la fin tragique qui suit l'impénitence nationale. Distinction bien peu enviable!
Mais à cette heure tragique où Israël scelle sa condamnation en tuant Étienne, une vérité commença à se développer dans un cur humain honnête qui conduirait à corriger le péché d'Israël. Les "témoins déposèrent leurs vêtements aux pieds d'un jeune homme nommé Saul". La conscience troublée de ce jeune homme devait développer la grande idée d'un "corps de Christ" universel qui finalement montrerait dans un déploiement complet et final les bénédictions de la repentance que les Juifs ont refusée.
Chapitre 8
L'appel urgent de Christ à l'Église du reste
Les saints "qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus" (Apoc. 14:12) ne sont pas des individus indépendants, inorganisés et ne constituant pas une église. Ils forment un corps. Des membres et des organes dispersés ne forment pas une personne. La dénomination connue sous le nom d'Adventistes du Septième Jour est reconnue dans les écrits d'E. White comme l'Église du reste, et depuis les débuts, nos pionniers ont cru qu'elle était l'accomplissement de la prophétie de l'Apocalypse. Si ceci n'est pas vrai, nous n'avons aucune identité de dénomination authentique et aucune vraie raison d'exister:
"Dans un sens spécial, les Adventistes du Septième Jour ont été placés dans le monde comme des sentinelles et des flambeaux. Il leur a été confié le dernier avertissement à un monde qui périt
Dieu leur a donné à accomplir une uvre de la plus solennelle importance la proclamation des messages des premiers, deuxième et troisième anges
"Les vérités les plus solennelles jamais confiées à des mortels nous ont été données à proclamer au monde. La proclamation de ces vérités doit être notre travail. Le monde doit être averti et le peuple de Dieu doit être fidèle au dépôt qui lui a été confié" (9T 19; 1T 186, 187).
Une propagande insistante, attaque l'église sur plusieurs points, prétendant que l'église organisée a échoué si terriblement qu'elle a cessé d'être la véritable Église du reste de la prophétie. Une incompréhension de la grâce de Dieu est à la source de cette mentalité séparatiste. Des critiques et des enthousiastes de groupes indépendants ne comprennent pas la faculté créatrice de l'amour agapé de Dieu, ni le symbolisme de la relation Époux-Épouse dans la Bible (voir appendice B). Ils ne voient pas que l'honneur et la justification de Christ Lui-même sont intimement impliqués dans la repentance de l'Église. Ils pensent que les péchés de l'Église sont impardonnables, ils ne croient pas que la repentance de la dénomination est possible. Des gens sincères qui ignorent le message de la justice de Christ sont séduits par ces messages de sirène et se séparent de la communauté de l'Église Adventiste du Septième Jour.
Ceci est imprudent, ce n'est pas nécessaire, et c'est une erreur. Christ n'appelle jamais les gens à quitter l'Église; Il nous appelle à nous repentir. Une voix inspirée nous assure avec force et à plusieurs reprises de la repentance finale de la dénomination. Ceci va de soi d'après des déclarations comme celles-ci:
"J'ai été chargée de dire aux Adventistes du Septième Jour du monde entier: Dieu a appelé notre Église à être Son trésor particulier. Il a ordonné que Son Église demeure parfaitement unie sur la terre dans l'Esprit et le conseil du Seigneur des armées jusqu'à la fin des temps" (2 MC 458).
"Ayez confiance en la protection divine. L'Église doit recevoir des enseignements. Si faible et si imparfaite qu'elle soit, elle est l'objet de Son extrême sollicitude" (Lettre 279, ibid. 457).
"La preuve que nous avons eu depuis cinquante ans [1907] la présence de l'Esprit de Dieu avec nous en tant que peuple, résistera victorieusement à ceux qui maintenant se rangent du côté de l'ennemi et se dressent contre le message de Dieu" (Lettre 356, 1907).
"L'Église semblera peut être sur le point de tomber, mais elle ne tombera pas. Elle subsistera, après que les pécheurs de Sion auront été éliminés, la balle enfin séparée du précieux grain. Ce sera une dure épreuve, mais nécessaire" (2 MC 437).
"Ce qui m'encourage et me rend heureuse c'est de savoir que le Dieu d'Israël continue à guider Son peuple et qu'Il le fera jusqu'à la fin. Voici ce que j'ai l'ordre de dire à nos frères prédicateurs: que les messages qui sortent de votre bouche soient chargés de la puissance de l'Esprit de Dieu
Il est grand temps de donner au monde une démonstration de la puissance de Dieu dans nos vies et dans notre ministère" (idem. 470).
Si l'Église Adventiste du Septième Jour s'est vue confier un tel dépôt, il est également vrai que le message de Christ à Laodicée est d'abord adressé à elle, pas primitivement à l'ensemble de l'Église, mais à ses dirigeants dans le ministère et dans l'administration:
a) Le Seigneur éprouve le plus grand intérêt pour les dirigeants de Son Église. L'Apocalypse s'adresse en général aux sept églises, mais les sept messages des chapitres deux et trois s'adressent en particulier aux "anges des sept églises".
b) Le mot "ange" veut dire messager. Il vient d'angelo, annoncer un message. Les "anges des sept églises" ne peuvent pas être littéralement des anges. Ces créatures saintes n'ont jamais délaissé leur "premier amour", elles n'ont pas "failli", ni "permis à Jézabel d'enseigner", elles n'ont pas porté le nom de "vivants", tout en étant "morts", elles n'ont pas été "tièdes". Et ils n'ont pas besoin de se "repentir".
c) Ces "anges" sont précieux pour Jésus. Il les décrit comme "les sept étoiles que tu as vu dans Ma main droite". Les pasteurs de Dieu sont symbolisés par les sept étoiles
Les ministres de Christ sont les gardiens spirituels du peuple confié à leur soin (ME 9-10). Leur travail est solennel.
d) On a vu que l'Église Adventiste du Septième Jour est dans un sens spécial Laodicée. Il en résulte que "l'ange de l'église de Laodicée" est en premier lieu la direction responsable de l'Église Adventiste du Septième Jour à tous les niveaux, chaque département étant responsable à juste titre. "Voici ce que dit Celui qui tient les sept étoiles dans Sa main droite. Ces paroles s'adressent à ceux qui, ayant reçu mission d'instruire l'Église, se trouvent chargés par Dieu de lourdes responsabilités" (CP 521). Ce sont "ceux que Dieu a appelés pour remplir une tâche importante
ceux qui sont chargés de diriger l'Église" (idem. 144). S'ils refusent l'appel de Christ, l'organisation de l'Église se désintégrera virtuellement.
e) Le message à Laodicée montre que Christ respecte l'organisation de l'Église. Il veut que "l'ange de l'église" se repente le premier, et puis transmette cette expérience à l'église mondiale. Le message à Laodicée est une preuve que tel est Son plan. L'histoire d'Israël démontre que "le peuple" peut intervenir et exiger la repentance (Jér. 26).
Si ceci n'était pas vrai, Il aurait adressé ce message "à l'église de Laodicée" et négligé "l'ange de l'église". La Bible et l'histoire de la dénomination montrent cela clairement. Quand la direction de l'église "dans une grande part" a rejeté le message de 1888 (1MC 275, 276), Il ne l'a pas négligée; Il a permis que son échec interrompe l'achèvement de Son uvre durant un siècle. Quant l'appel de Christ à la repentance sera apprécié, beaucoup plus vite que nous le pensons, la contrition et la réconciliation avec Christ seront transmises à l'église mondiale. Les curs s'humilieront devant le Seigneur, et un peuple se préparera pour la fin du temps de grâce. Il n'y a pas de raison pour que cette vaste tâche ne puisse pas s'accomplir dans notre vie.
Christ rejettera-t-Il Laodicée?
Le message à Laodicée reconnaît que l'Église est l'objet unique de l'intérêt suprême de Christ. Son appel signifie qu'Il a l'espoir du succès, qu'Il s'attend totalement à ce que Son Église réponde, sinon Il ne gaspillerait pas Ses efforts. Son appel exprime Sa confiance en Son Église. Qui plus est, l'intervalle (le temps perdu) de plus d'un siècle prouve la patience et la longanimité qu'Il ne pourrait pas accorder à un objet qu'Il aurait l'intention d'abandonner finalement.
Ainsi, le message à Laodicée est plein d'espoir. Certains sont découragés par les paroles "parce que tu est tiède
je te vomirai de ma bouche". Ils pensent que l'Église est si défectueuse que Christ l'a déjà "vomie", donc, l'a rejetée, ou qu'Il le fera bientôt. Ils pensent que l'Église est condamnée, aussi sûrement et certainement qu'elle est tiède. Christ ne promit-Il pas qu'Il la rejetterait?
Le langage original ne dit pas inconditionnellement que Christ rejettera Son Église tiède. Ce qu'Il dit c'est: "Je suis sur le point de te vomir de ma bouche" (mello se emesai). Comme Jean a écrit l'Apocalypse et l'Évangile, nous pouvons mieux comprendre cette expression en voyant comment il utilisa ce mot mello ("je suis sur le point de") dans un autre passage. Au sujet du fils malade de l'officier du roi, Jean dit: qu'il "était près de mourir", utilisant le mot mello. Ce qu'il dit, c'est que le garçon était dans un état critique, sur le point de mourir, mais il ne mourut pas.
Ce que Jésus nous dit, c'est que "Je suis malade d'une façon critique, je souffre de nausée aiguë, à cause de votre tiédeur" ou "vous Me donnez mal au cur". Il ne dit pas que le rejet est inévitable. Il supplie plutôt Son Église de guérir Sa nausée par le seul moyen pratique: "aie du zèle, et repens-toi".
Le mot Laodicée n'est pas un mot péjoratif, synonyme d'échec. Ce qui ne va pas pour Laodicée, c'est sa tiédeur, son aveuglement, sa misère, non pas son identité en tant que dernière des sept églises. Son nom signifie simplement "jugement ou justification du peuple".
Certaines personnes ne se repentiront jamais. A leur sujet, on lit: "L'image concernant le fait de vomir hors de sa bouche, signifie qu'Il ne peut pas présenter vos prières ou vos expressions d'amour à Dieu. Il ne peut nullement approuver votre enseignement de Sa Parole, ni votre uvre spirituelle. Il ne peut pas présenter vos exercices religieux en vue de demander qu'on vous accorde une grâce" (1T 408). Pour certains, peut-être pour beaucoup, ce rejet peut avoir déjà eu lieu. Quel dommage pour quelqu'un de continuer avec arrogance à être un dirigeant, un pasteur, un administrateur de l'église, alors que Christ n'a rien à faire avec lui?
Mais les paroles de Christ ne prédisent pas un échec complet de l'ensemble de Laodicée. Des mouvements parallèles sont nés de la supposition que Christ avait déjà rejeté tous les dirigeants de Son Église. Cette dissidence se développe à cause d'une incompréhension générale de Son invitation à se repentir. On suppose: a) que l'appel à la repentance concerne les individus; b) qu'il a été compris; c) qu'il a été rejeté. Or la Bible indique que: a) l'appel concerne la repentance corporative de la dénomination; b) l'histoire démontre que l'appel n'a pas été pleinement compris; c) donc, il n'a pas été rejeté sciemment par Son corps, alors l'Église serait en effet jugée. Mais ce "si" n'est pas arrivé et cela impliquerait l'échec du message à Laodicée et la défaite finale du Seigneur Jésus, le fidèle Ami en tant qu'Amant divin. Toux ceux qui veulent admettre une telle défaite pour Christ se tiennent du côté de l'ennemi, car Satan est déterminé à ce qu'une telle défaite ait lieu. Même le doute persiste, exprimé le "si", né de l'incrédulité déloyale et pécheresse.
Satan a constamment assailli Christ avec des "si", "si Tu es Fils de Dieu" torturant ainsi Son âme. Nous sommes du côté de Satan dans le grand conflit quand nous disons "si l'Épouse se repent et se prépare", ou si l'Eglise répond à l'appel. Ce doute au sujet de la justification complète de Christ paralyse notre dévouement comme un anesthésique paralyse la volonté d'une personne. Nul ne peut uvrer de tout cur en vue de la repentance de la dénomination s'il abrite le doute secret de sa possibilité. Ce doute est à la base de notre confusion actuelle, de notre inertie, et de notre désunion. Mais c'est une trahison à l'égard de Christ, aussi sûrement que le furent la trahison de Judas et le reniement de Pierre, à Son égard.
Y a-t-il un remède pour les problèmes de Laodicée
L'intention de Christ est que la repentance se manifeste dans toute l'Église, dans sa totalité. L'orgueil de la dénomination et sa complaisance sont blâmés par le Témoin fidèle et véritable. Donc, le remède proposé est la repentance de la dénomination. Le médicament doit convenir au mal.
Nous ratons la cible si nous supposons que Son appel concerne seulement le péché personnel. Il est vrai que nous pouvons individuellement lutter pour la victoire personnelle sur un mauvais caractère, un appétit perverti, l'amour des plaisirs, l'orgueil de la parure, la sensualité ou mille autres défaillances. L'essentiel de l'appel de Dieu dans l'Apocalypse est que, en tant qu'Église et plus particulièrement en tant que dirigeants de l'Eglise, nous sommes coupables du péché de la dénomination. C'est spécifiquement: a) l'orgueil de l'Église ("tu dis: je suis riche et je me suis enrichi"); b) la satisfaction de l'Église ("tu dis: je n'ai besoin de rien"); c) la tromperie d'elle-même ("tu ne sais pas que tu es misérable"); d) dans l'Église entière les vantardises de succès qui ne sont pas validées par Dieu ("Tu es misérable, pauvre, aveugle et nue").
Les remèdes proposés sont: "l'or éprouvé par le feu", le "vêtement blanc" et le "collyre". La conviction de notre véritable rôle sur la scène de l'univers pénètrera profondément, comme jamais auparavant dans l'histoire, dans l'esprit des dirigeants de l'Église. L'amour du Seigneur pour Son Église des derniers jours trouve son expression, non pas dans un orgueil satisfait, mais dans le reproche et le châtiment "fidèles et véritables" accompagnés néanmoins de la preuve abondante de Sa loyauté.
Nous devons réussir là où les Juifs ont échoué
Avec la repentance de Ninive figurant dans l'histoire sacrée comme exemple, on voit le modèle que le Seigneur attend de voir se reproduire aujourd'hui. "Depuis le plus grand d'entre eux jusqu'au plus petit d'entre eux", la repentance du message à Laodicée doit s'étendre du "haut jusqu'en bas" dans toute l'Église mondiale. A moins que le sacrifice de Christ soit vain, elle se produira.
Quand on le comprendra, et que "l'ange" de l'Église l'acceptera, les méthodes pour son progrès seront efficaces d'une façon spéciale. Le Saint-Esprit, et non pas les techniques modernes de la promotion, aura "amené le message de la repentance à être proclamé et publié". Comme au temps de Ninive, "le roi et ses nobles" se placeront avec force du côté des exigences de Christ (Jon. 3:5-9). Ce principe donne à chaque membre individuel une importance vitale car la repentance de l'ensemble de l'Église ne critique pas, mais agit efficacement par la foi de Christ. Quoique dans le passé, les appels du Seigneur à la repentance aient été habituellement refusés, nous ne devons pas nous attendre à ce que Son appel final échoue aussi. La projection prophétique éclaire quelque chose qui doit arriver à la fin des temps et qui n'est jamais arriver précédemment. La longue et triste histoire de millénaires de défaites doit être annulée. Ceci est exigé par la doctrine biblique de la purification du sanctuaire. L'Église du reste doit glorifier le Seigneur et le défendre d'une façon qui n'a jamais encore existé. L'élément clé sera le véritable et pur message de la justification par la foi.
L'Église dénommée Adventiste du Septième Jour est-t-elle la véritable Église du reste? Ou son infidélité et son apostasie l'ont-elles privée à jamais de sa désignation par le Seigneur comme étant Sa véritable Église du reste?
Cette question ne peut pas être réglée par la méthode faillible qui consiste à considérer la bonté ou la méchanceté relatives de l'église. Son identité ne dépend pas de notre façon humaine et subjective de juger ses vertus ou ses erreurs. Elle dépend des critères objectifs de la prophétie. Ainsi le test réel de notre foi repose sur la Bible elle-même. Les prophéties de Daniel et de l'Apocalypse indiquent bien l'apparition de l'Église des derniers jours chargée de proclamer l'Évangile éternel dans son cadre définitif. L'histoire de l'apparition de cette Église démontre qu'elle satisfait aux critères, cependant, elle peut avoir failli jusqu'ici à cette tâche.
La solution du problème de son infidélité évidente est la repentance de la dénomination, non pas la désintégration de la dénomination. C'est l'expérience que le Souverain Sacrificateur communique le Jour des Expiations final. La prophétie de Daniel 8:14 déclare qu'elle aura lieu d'une manière certaine, et non pas aléatoire. Le moment est venu de croire à la prophétie de tout cur, afin que nous puissions coopérer avec le Souverain Sacrificateur dans Sa tâche. Ainsi, l'Église se préparera pour être l'Épouse de Christ. Ne mérite-t-Il pas d'obtenir le fruit pratique de Son sacrifice? N'a-t-Il pas souffert assez pour qu'enfin Son Église lui accorde l'abandon complet qu'une épouse accorde à son époux? Il y a des membres d'église sincères qui ont douté qu'une telle repentance ait jamais lieu. Ils ont besoin de comprendre que leurs doutes gênent la véritable uvre de Dieu, et incitent les âmes à faire défection pour passer dans les rangs de celui qui est décidé à empêcher que Christ ne soit finalement justifié. Le problème le plus sérieux du Seigneur est dû non aux ennemis du dehors de Son uvre, mais à l'aveuglement et à l'incrédulité de Ses soi-disant disciples.
Peut-on penser à une plus grande tragédie à la fin des temps que celle que connaît Christ, déçu de frapper en vain à la porte, et finalement obligé de s'en aller dans l'humiliation de la défaite? C'est ce que le diable veut! Pourquoi céderions-nous à Satan en manquant à nos engagements? La description dans l'Apocalypse monte un succès complet. "Les sacrifices qui sont agréables à Dieu c'est un esprit brisé: O Dieu! Tu ne dédaignes pas un cur brisé et contrit" (Ps. 51:19). En vertu du sacrifice infini au Calvaire, on doit choisir de croire que le message à Laodicée atteindra pleinement son objectif.
Jadis, les Juifs échouèrent. Mais, cela ne signifie pas que nous devons échouer aujourd'hui. L'ancienne Jérusalem impénitente deviendra la nouvelle Jérusalem repentante, les deux étant des corps collectifs:
"Ce que le Seigneur se proposait de faire pour le monde par Israël, le peuple élu, Il le fera par Son Église. Il a affermé Sa vigne à d'autres vignerons, à ceux qui gardent Son alliance et qui donnent le produit de Sa vigne au temps de la récolte (PR 540).
Les critiques qui ont abandonné l'espoir ne peuvent pas voir comment l'amour de Dieu pourrait vraiment être loyal avec une église aussi coupable et égarée. Ils ne comprennent pas la vraie nature de l'amour. Ils supposent que l'amour divin est comme l'amour humain conditionné par et dépendant de la valeur et de l'excellence de son objet- (on devient amoureux de quelqu'un de beau. On ne comprend pas qu'on devienne amoureux de quelqu'un de laid). Donc les critiques voient l'état affaibli et défectueux de l'église et s'étonnent de ce que l'amour de Dieu pour elle puisse être permanent. 'L'église a échoué', disent-ils, 'donc l'amour patient de Dieu doit cesser'.
L'amour divin agapé étant libre et indépendant, n'est pas conditionné par la qualité ou la valeur de son objet. Cet amour crée la qualité et la valeur à son objet. C'est cette qualité créatrice de l'amour divin qui garantit le succès du message du témoin fidèle et véritable à l'ange de l'église de Laodicée.
L'église de Laodicée est l'Église du nouveau pacte. Le Seigneur ne lui restera pas fidèle à cause de ses qualités véritables mais parce qu'Il doit être un Dieu qui respecte l'alliance. "Non, ce n'est point à cause de ta justice et de la droiture de ton cur que tu entres en possession de leur pays; mais c'est à cause de la méchanceté de ces nations que l'Éternel, ton Dieu, les chasse devant toi, et c'est pour confirmer la parole que l'Éternel a jurée à tes pères, à Abraham, à Isaac et à Jacob" (Deut. 9:5).
Nous n'avons pas le droit d'émettre un jugement sur l'appel de notre Seigneur, ni de délibérer à ce sujet comme si c'était une suggestion humaine. Que cette pensée même disparaisse! Ne suffit-il pas que le Seigneur appelle à se repentir? Comment ose-t-on dire "oui, cette idée me plaît, mais je doute qu'elle réussisse", ou "à mon avis, nous ne sommes pas mauvais au point que nous ayons besoin de la repentance de la dénomination". Aucun comité, aucune fédération ne peut contredire l'appel de Christ.
Nous lisons que "l'Être infini tient toujours des comptes avec les nations. Alors que Sa miséricorde est offerte avec des appels à se repentir, ces comptes restent ouverts, mais quand les chiffres arrivent à un certain montant que Dieu a fixé, le ministère de Son courroux arrive. Les comptes sont clos" (PR 279). Si ceci est vrai, pourquoi ne peut-Il pas aussi tenir des comptes avec une église?
L'univers céleste nous observe. Il a aussi observé la crucifixion du Prince de la gloire. Il a vu que Dieu nous demande l'humiliation des curs, la contrition, l'attendrissement des âmes, en tant que peuple qui s'enorgueillit d'être l'Église du reste.
Quelle réponse le ciel recevra-t-il en notre génération?
Chapitre 9
Comment une Église de plusieurs millions de membres
peut-elle se repentir?
Son mécanisme complexe gêne-t-il l'uvre du Saint-Esprit? Le corps doit-il spirituellement se disjoindre, être privé de coordination comme un tétraplégique dont les spasmes et les saccades sont incontrôlables par la tête? La Bible répond.
La qualité essentielle de la repentance reste la même dans tous les temps et dans toutes les circonstances. Mais la repentance demandée à Laodicée est unique concernant les circonstances, la profondeur et l'étendue. L'Église n'est pas une machine, et son organisation une force impersonnelle. L'Église est un corps, et son organisation est son moyen vital de fonctionnement. Les individus composant ce corps peuvent se repentir en tant que corps.
On a vu que metanoia (repentance) implique littéralement percevoir par une "réflexion après coup". Elle ne peut être complète avant la fin du temps de grâce, donc avant que l'on discerne la culpabilité historique. Tant que le lendemain pourra apporter plus de réflexion sur la signification de notre mentalité aujourd'hui ou tant que les péchés d'un autre pourront encore nous révéler notre propre culpabilité plus profonde, notre repentance devra demeurer incomplète.
Mais elle grandira, car "à chaque pas en avant dans l'expérience chrétienne notre repentance s'approfondira" (Paraboles 156). Le Souverain Sacrificateur qui est en train de purifier le sanctuaire céleste n'a pas renoncé à Son uvre. Son peuple peut ne pas réussir à apprendre sa leçon, mais la patience de Christ ne faillira pas. Il le ramènera sur le même terrain pour l'éprouver à plusieurs reprises jusqu'à ce qu'il comprenne" (4T 214; 5T 623).
Un avenir brillant pour l'uvre de Dieu
Une magnifique expérience figure au programme des prochains évènements: elle est unique dans l'histoire. Zacharie, le prophète fondé sur Christ, et qui annonce des évènements des derniers jours, nous dit qu'il se produira pour l'Église des derniers jours et pour ses dirigeants une réponse au Calvaire, venant du cur, qui transformera complètement l'Église. Zacharie dit des évènements de la fin:
"Alors, Je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication, et ils tourneront les regards vers Moi, Celui qu'ils ont percé, ils pleureront sur Lui comme on pleure sur un fils unique, ils pleureront amèrement sur Lui comme on pleure un premier-né. En ce jour-là, une source sera ouverte pour la maison de David et les habitants de Jérusalem, pour le péché et pour l'impureté" (Zach. 12:10; 13:1).
Qui sont les "habitants de Jérusalem"? Jérusalem est une "cité" des descendants d'Abraham, le corps organisé du peuple de Dieu. Au temps de Zacharie, Jérusalem désignait un groupe distinct de personnes appelées à représenter le vrai Dieu devant les nations du monde. Elle était un corps établi, un ensemble corporatif de soi-disant adorateurs.
L'Esprit de grâce et de supplications ne doit pas se déverser sur des descendants dispersés d'Abraham, mais sur les habitants de la "cité", corps visible du peuple dénommé de Dieu, sur terre. Il est sous-entendu qu'aucun descendant d'Abraham choisissant de demeurer hors de Jérusalem ne peut en faire partie. Les Juifs qui choisirent de rester dans les nations où ils furent dispersés, refusant de rentrer dans la Palestine ancestrale, furent en fait perdus pour l'histoire.
Qui est la "maison de David"? C'était jadis le gouvernement du peuple de Dieu. Zacharie se réfère aux dirigeants de l'Église des derniers jours, où "l'ange de l'église" ou "le roi et ses grands", selon les mots de Jonas (3:7). Ils sont les "hommes de Juda" que Daniel distingue des "habitants de Jérusalem" (9:7). "La maison de David" comprend tous les niveaux des dirigeants de l'Église organisée.
Semble-t-il possible qu'un esprit de contrition se déverse sur des dirigeants bloqués par la complexité de l'organisation? Plus l'Église est engagée dans ses multiples entités, plus grand est le danger qu'elle étouffe collectivement et massivement les incitations simples et directes du Saint-Esprit. Tout individu qui reçoit une vision est tenté de penser que ses bras sont liés que peut-il faire? Le grand monolithe de l'organisation infiltré par le formalisme et la tiédeur, ne semble avancer qu'à la vitesse de l'escargot. Sans cet "esprit de grâce et de supplication", plus on approche de la fin des temps et plus l'Église grandit, plus ses mouvements sont complexes et encombrés, plus la perspective de la repentance apparaît comme lointaine.
Mais ne négligeons pas ce que dit la Bible. Nous avons besoin de nous rappeler que longtemps avant que nous créions nos systèmes compliqués d'organisation de l'Église, le Seigneur créa des systèmes d'organisations infiniment plus complexes et pourtant "l'Esprit
était dans les roues" (Éz. 1:20). Notre problème n'est pas la complexité de l'organisation, mais l'amour collectif du moi, mais le message de la croix peut le résoudre!
Pourquoi a-t-on besoin de l'organisation?
Le monde a besoin d'une "Jérusalem" qui soit "témoin pour toutes les nations". Sans elle, la tâche ne peut pas s'accomplir. L'histoire de l'échec de l'ancienne Jérusalem prouve que sans "l'esprit de grâce et de supplication", l'organisation de la dénomination devient inévitablement orgueilleuse et présente sous un faux jour sa mission divine. Zacharie dit qu'une vision correcte du Calvaire communique la contrition (Ils tourneront les regards vers Moi, Celui qu'ils ont percé [pas les Juifs et les Romains d'il y a deux milles ans], et ils pleureront amèrement sur Lui). La vision de la croix apportera l'ultime solution au problème du péché et de l'impureté de l'homme.
Qu'est-ce que "l'impureté"? C'est une couche profonde de la motivation égoïste inconsciente qui est à la base de tout péché, qui doit être purifiée au Jour des Expiations, ce qui n'a jamais été accompli par aucune génération précédente. La peur de l'enfer, avec le revers de la médaille -l'espoir d'une récompense éternelle-, cèderont le pas à la contrainte pure de l'amour de Christ. L'amour collectif du moi sera "crucifié avec Christ".
Qu'est-ce que l'esprit de grâce et de supplication? Deux éléments distincts constituent cette expérience phénoménale: "l'esprit de grâce", le fait d'apprécier la croix, une vision du caractère d'amour de Dieu qui détruit et annihile complètement la suffisance et l'orgueil humains, et "l'esprit de supplications", les prières s'élevant de curs contrits et attendris. La différence de qualité est essentielle, entre ces "supplications" et les prières formalistes et ordinaires, et cette différence est très grande. Les gens découvriront tout de suite l'authenticité de ces "supplications" car elles viendront de curs humiliés par la repentance de toute la communauté. Quand la prière vient d'un tel cur, dit David, alors nous enseignerons "Tes voies à ceux qui les transgressent, et les pécheurs reviendront à Toi" (Ps. 51: 15). L'Esprit répandu dans toutes les assemblées d'églises se reconnaîtra. Formant un contexte étroit à la prophétie de Zacharie (chap. 10), on a une autre prophétie montrant ce que sont les résultats d'une telle repentance de la dénomination:
"Il viendra encore des peuples et des habitants d'un grand nombre de villes. Les habitants d'une ville iront à l'autre (dénomination), en disant: Allons implorer l'Éternel et chercher l'Éternel des armées! Nous irons aussi! Et beaucoup de peuples et de nombreuses nations viendront chercher l'Éternel des armées à Jérusalem et implorer l'Éternel" (Zach. 8:20-22).
La croix et la repentance de toute l'Église
Que peut faire n'importe qui pour hâter ce jour? Devons-nous descendre dans notre tombe et laisser faire cela à une génération future?
Si nous refusons la repentance que Christ nous demande la réponse à cette deuxième question doit être oui. Si nous nous en tenons à l'orgueil et à la dignité des affaires habituelles, la réponse est oui. Si nous permettons aux anciens plans négatifs de la dénomination de continuer, la réponse doit être oui.
La réponse à la question: comment faire? est le message de la croix. "Ils tourneront les regards vers Moi, Celui qu'ils ont percé" dit le Seigneur. C'est là qu'est centrée la pleine reconnaissance de la culpabilité de toute la communauté et "l'Esprit" accordé peut seulement accompagner une repentance totale et franche du corps de l'Église. Tout péché humain est basé sur le meurtre du Fils de Dieu. Tant qu'on ne le voit pas, "l'esprit de grâce et de supplication" n'est pas accueilli dans le cur orgueilleux et reste irrecevable. Alors, nous restons puérils, tragiquement satisfaits de nous pavaner sous le regard stupéfait de l'univers, ignorant notre véritable état. Une connaissance de la vérité totale crée la douleur d'avoir péché et non une peur égocentrique de la punition, mais une sympathie christocentrique d'identification avec Lui dans Ses souffrances, et un intérêt sincère pour Sa justification.
Le déplacement du centre d'intérêt du moi vers Christ sera un miracle. Il ne s'est jamais pleinement réalisé depuis les temps apostoliques. "Ils pleureront amèrement sur Lui comme on pleure sur un fils unique, ils pleureront amèrement sur Lui comme on pleure un premier-né" (Zach. 12:10). Déplacer le centre de notre intérêt, de l'angoisse relative à notre propre salut à l'intérêt concernant Christ seul le Saint-Esprit peut le faire.
Notre souci naturel pour notre sécurité personnelle a souvent imprégné notre expérience religieuse, nos chants, nos prières, notre message. S'il n'y avait pas la puissance du Saint-Esprit pour accomplir le miracle du changement, nous pourrions penser qu'il faudrait des décennies, peut-être même des siècles, pour amener un tel changement dans la nature humaine. Mais une uvre rapide est possible, et elle a été promise.
La dernière église est composée d'individus comme tous les autres au cours de l'histoire, nés avec un esprit dépravé, avec le cur naturel irrégénéré du pécheur. Mais la révélation de la vérité réalisera pour eux une grande transformation de l'esprit. Plus totalement ils reçoivent l'esprit de Christ, et plus intense devient leur sentiment de contrition. La perception après coup de l'esprit illuminé considère le péché sans illusion. Laodicée a enfin les yeux ouverts.
Néanmoins, cette repentance est l'opposé de la dépression ou du découragement. Quand nous pouvons voir notre état de péché grâce à la repentance de la "perception éclairée après coup", nous pouvons vraiment apprécier la "bonne nouvelle". Ceux qui craignent la repentance, parce qu'ils l'associe au découragement ou à la dépression, ne comprennent pas l'Esprit de Christ, et ferment leur cur à la puissance guérissante du Saint-Esprit. La joie du monde est éphémère et se change vite en désespoir dans l'épreuve. Christ nous donne Sa paix et Sa joie, "pas comme le monde donne". C'est la joie de Celui qui est un "Homme de douleur et habitué à la souffrance" (voir Jn 14:27; És. 53:3). Quand l'Église du reste agira dans la tragique désintégration de la vie humaine qui caractérisera les derniers jours, cette joie profonde ineffable du Seigneur proviendra d'une contrition authentique.
Pour l'individu, la repentance est une perception rétrospective, un changement d'esprit qui observe le caractère et l'histoire personnels à la lumière du Calvaire. Ce qui précédemment n'était pas compris devient évident. L'égoïsme profond de l'âme, les motifs corrompus, tout est vu à la lumière qui brille de la croix.
La repentance du corps de l'Église est la même perception rétrospective, mais en contemplant l'histoire dénominationale selon la perceptive du Calvaire. Ce qui était autrefois caché dans l'histoire, devient manifeste. Des mouvements et des faits qui semblaient mystérieux au moment où ils se produisirent, apparaissent sous leur véritable et ample signification. La Pentecôte décrit pour toujours la réalité glorieuse de cette repentance.
La raison du succès des apôtres
Le secret du succès de l'église primitive tenait à la compréhension de ce fait: "vous avez été crucifiés avec Christ" et la vraie repentance s'en suivit. Christ crucifié devint l'appel central de tout le ministère des apôtres. Le livre des Actes n'aurait jamais été écrit si les membres de l'église primitive n'avaient pas compris leur participation à la culpabilité du meurtre du Fils de Dieu, et de même, s'ils n'avaient pas participé à l'expérience joyeuse de la repentance opportune.
Dans Actes 10, on lit comment d'autres que les Juifs partagèrent la même expérience. Les apôtres s'émerveillèrent de ce que les Gentils manifestèrent la même réaction profonde en face de la croix que les Juifs croyants, recevant aussi le don du Saint-Esprit (vers. 44-47).
Le Saint-Esprit fit pénétrer leurs paroles dans les curs, mieux qu'ils ne s'y attendaient. Les païens, repentis, s'identifièrent aux Juifs et reconnurent leur part de culpabilité. Autrement dit, les païens firent l'expérience d'une repentance corporative.
Rien dans la Bible n'indique que la pleine réception du Saint-Esprit dans les derniers jours, sera différente en quoi que ce soit.
Auriez-vous mieux fait?
Imaginons que nous ayons été dans la foule rassemblée devant Pilate, ce vendredi matin. L'étrange Prisonnier est enchaîné. Il est populaire de s'unir pour le condamner. Pas une voix ne s'élève pour le défendre.
Supposons que nous soyons en relation avec le gouvernement de Pilate ou employés de Caïphe, le souverain sacrificateur. Nous faisons vivre notre famille avec notre salaire. Aurions-nous le courage de nous lever seul et de dire: Nous commettons une faute terrible! Cet homme n'est pas coupable de ce dont on l'accuse. Il est ce qu'Il déclare être. Il est le divin Fils de Dieu! J'en appelle à vous, Pilate et Caïphe, acceptez cet Homme comme le Messie!"
Supposons que notre propre cercle d'amis intimes se soit déjà rallié à la moquerie et l'insulte envers Jésus, aurions-nous eut le courage de l'affronter seul, de lui reprocher ce qu'il fait?
Sachant que défendre Jésus de cette manière pourrait nous mener aussi à la croix, oserions-nous parler haut? La réponse est sûrement évidente.
Nous n'osons pas dire que l'Église en tant que corps mondial ne peut pas connaître cette expérience, de peur que, quand nous contemplons la croix merveilleuse sur laquelle le Prince de gloire mourut, nous ne versions le mépris sur Son sacrifice d'amour en supposant qu'il a été vain.
Chapitre 10
Ce que l'histoire de notre dénomination nous apprend
L'appel de Christ à la repentance des temps de la fin, à la lumière de notre histoire dénominationale a-t-il une signification? Est-il possible de voir notre histoire de différentes manières?
(1) Nous pouvons considérer notre passé historique avec une sorte de fierté triomphaliste et avec satisfaction, comme une équipe sportive qui n'a presque jamais perdu un match. Cette attitude-là est considérée comme une preuve de loyauté, car elle suppose que les bénédictions de Dieu sont répandues sur l'Église et sont le signe de Son approbation de notre état spirituel. Résultat: une tiédeur d'autosatisfaction envahissante. C'est là de loin le point de vue le plus courant de notre histoire de la dénomination, mais l'orgueil spirituel est le contraire de la vraie foi néo-testamentaire qui inclut toujours un élément de contrition.
(2) En contraste, d'autres considèrent notre histoire avec désespoir. Il y a de réels échecs dans notre histoire que certains interprètent comme une preuve évidente que le Seigneur a rejeté cette Église. Ce point de vue a produit divers groupes séparatistes et fait éclore continuellement de nouveaux mouvements de critique, aussi stériles que destructifs. Souvent ces mouvements naissent comme une protestation légitime contre l'orgueil spirituel et l'apostasie au sein de l'Église, bien qu'ils apportent rarement une solution pratique au problème. Mais il y a cependant quelque chose que ces deux tendances détiennent en commun:
Les deux s'opposent avec opiniâtreté à la notion de repentance de la dénomination. Le premier groupe s'y oppose en alléguant que cela n'est pas nécessaire. Même le fait de le suggérer est considéré comme impertinent et déloyal, critique envers l'institution, de la même façon que les prêtres de l'ancien Israël considéraient les appels de Jérémie à une repentance nationale. Le deuxième groupe rejette aussi cet appel à la repentance corporative comme étant impossible, car ils assument l'idée que le Seigneur a retiré de l'Église à la fois le privilège et même la possibilité d'une telle repentance.
(3) Nous pouvons considérer notre histoire avec une contrition, une tristesse à salut. C'est là l'approche réaliste du problème. L'Église est vraiment "le reste" authentique selon la prophétie et Dieu la conduit malgré tout. Mais notre manquement à honorer notre Seigneur, comme la prophétie indique que cela doit être fait, exige que nous tombions sur nos genoux. Le monde n'a pas encore vraiment entendu le message comme Dieu l'entendait, et Son peuple n'a pas encore été préparé pour le retour de Christ. Cette position-là "se réjouit dans la vérité". Elle ne cherche pas à éliminer, supprimer ou éluder les faits réels et constats d'échec dans l'histoire de la dénomination, qui appellent à la repentance et à la réformation dans l'Église. Quoiqu'il en soit, le réalisme illumine d'espérance le futur. La joie du Seigneur accompagne toujours la vraie repentance.
Tentatives pour expliquer ce long retard
La vérité ouvre toujours le chemin à l'espérance. La négation ou la suppression de la vérité conduit au désespoir frustrant. Ceci est dû au fait que la conscience reconnaît la réalité de la fuite du temps, l'inertie spirituelle envahissante, et le panorama mondial désolant. Le mépris de l'appel de Christ à la repentance, sera une cause inévitable de découragement de tout membre sincère et informé. La perte pour l'Église est incalculable.
On est forcé d'avouer que le long retard doit s'expliquer d'une certaine façon. Quatre solutions possibles sont suggérées:
a) Certains disent que l'intégrité de l'Église doit être révisée. C'est-à-dire que ses espoirs ont été déçus, parce que son existence même a perdu sa légitimité. D'après eux, elle a perdu la faveur du Seigneur, ajoutent-ils, et elle ne représente plus un mouvement valable qu'Il conduit. Il est inévitable que ceux qui soutiennent ce point de vu assument une position de "Retire-toi, ne m'approche pas, car je suis saint!" (És. 65:5).
b) Certains théologiens disent que le problème vient des doctrines fondamentales de l'Église. Selon eux, nos pionniers étaient théologiquement ingénus. En particulier, la doctrine du sanctuaire qui suscita le Mouvement Adventiste et en fit une dénomination unique, n'est pas scripturaire. Cette posture est la conséquence fatale de décades de privation du "message du troisième ange, en vérité", la révélation du message de 1888 avec la purification du sanctuaire.
c) Certains suggèrent que c'est notre compréhension de l'Esprit de Prophétie qui ne va pas. Selon eux, Ellen White n'a pas joui, disent-ils, de la mesure d'inspiration divine que nous avons supposé. Elle fut inspirée seulement dans le sens où d'autres auteurs religieux du 19e siècle le furent. Quelque chose doit changer, et le cur charnel, ayant été longtemps contrarié par les principes chrétiens élevés d'E. White, est prêt à détruire sa crédibilité prophétique. "Nous en voulons pas que cet Homme règne sur nous", tel était le cri de l'Israël rebelle concernant Jésus. Or, nous faisons face à la même révolte contre "le témoignage de Jésus". On le ridiculise comme une vieille relique du 19e siècle.
d) D'autres disent que le déversement du Saint-Esprit à la Pentecôte fut l'authentique seconde venue, en continuel progrès depuis lors. Plus le grand retard se prolonge, plus forte sera la tentation de restructurer la doctrine de la seconde venue, dans le sens d'abandonner la croyance en un retour personnel, littéral et imminent de Jésus.
Les quatre postures décrites contiennent en commun une accusation implicite contre Dieu Lui-même. L'idée est "Mon Seigneur tarde à venir". Depuis les jours des pionniers, on le suppose, Dieu s'est moqué des prières d'un peuple sincère, qui est resté fidèle à Ses commandements et à la foi de Jésus, face aux moqueries et au ridicule des autres églises chrétiennes et du monde. Ceci nous oblige à croire que Dieu a déçu Son peuple, non seulement le 22 Octobre 1844, mais continuellement depuis lors. La question en jeu est la fidélité de Dieu!
La solution de Christ pour trouver une issue
Si l'appel de Christ adressé à "l'ange de l'église de Laodicée" est compris comme un appel à la repentance de la dénomination, alors nous pouvons reconsidérer les quatre solutions proposées ci-dessus:
a) L'intégrité de l'Église comme véritable "reste" prophétique reste intacte.
b) Nos doctrines fondamentales conservent leur validité, puisque totalement scripturaires.
c) Ellen White triomphe de toute attaque ou critique, dans le plus pur, authentique et honnête exercice du don prophétique décrit comme le "Témoignage de Jésus" dans Apocalypse 19:10.
d) Le déversement du Saint-Esprit à la Pentecôte n'est pas confondue avec la seconde venue personnelle, future et littérale de Christ. Le Seigneur n'a pas retardé Sa venue, et Il ne s'est pas moqué des prières sincères de Son peuple depuis 1844. Les pionniers furent vraiment conduits par le Saint-Esprit dans leur compréhension des prophéties, de la seconde venue et du sanctuaire. La seule chose qui doit être "révisée", est notre incrédulité pécheresse corporative laodicéenne, qui a contrecarré toutes les tentatives de notre Seigneur pour apporter la guérison, l'unité et la réforme.
D'un autre côté l'alternative est effrayante: Si notre Seigneur a retardé Sa venue, Il nous a trompés et nous ne pouvons pas Lui faire confiance dans le futur. Mais si c'est nous qui avons retardé le retour du Seigneur, alors il y a de l'espoir. Quelque chose peut être fait. Notre incrédulité impénitente peut être guérie. Insister sur le fait que notre Seigneur a retardé Sa venue détruit virtuellement l'espoir adventiste; tandis que reconnaître que nous l'avons retardée peut au contraire affermir et valider notre espérance.
Comme les Juifs
Notre parallélisme historique avec l'ancienne nation juive est frappant. Elle était le vrai peuple établi par Dieu, jouissant de la plus grande preuve de Sa faveur, autant que nous. L'orgueil de la structure et de l'organisation dénominationnale est résumé dans cette attitude prétentieuse: "C'est ici le temple de l'Éternel, le temple de l'Éternel, le temple de l'Éternel!" (Jér. 7:4). Le "temple", c'est notre organisation mondiale qui est une cause d'orgueil pour nous autant que le temple l'était pour les anciens Juifs. Dieu Lui-même avait établi et bénit ce temple, mais le rejet par les Juifs de la repentance nationale annula sa signification.
"La même désobéissance et le même échec que ceux de l'église juive ont caractérisé dans une plus grande mesure le peuple qui a reçu cette grande lumière du ciel grâce aux derniers messages d'avertissement. Laisserons-nous l'histoire d'Israël se répéter dans notre expérience? Comme lui, gaspillerons-nous nos occasions et nos privilèges jusqu'à ce que Dieu permette que l'oppression et la persécution surviennent? Le travail qui pourrait s'accomplir dans la paix et dans une relative prospérité sera-t-il laissé à faire jusqu'à ce qu'on doive l'accomplir en des jours de ténèbres, sous la pression de l'épreuve et de la persécution? Il y a une terrible somme de culpabilité dont l'Église est responsable" (5T 456-457).
Quelle que puisse être cette culpabilité, l'Église est toujours l'unique objet de la considération suprême de Dieu. Sans l'expiation du Christ, il est désastreux pour l'amour-propre de tout individu de faire face à la réalité de sa culpabilité. Il en est de même pour le corps de l'Église. Pour affronter cette "terrible somme de culpabilité" sans découragement, nous devons aussi voir comment l'amour de Dieu pour l'Église, en tant que corps, est inchangé. Une fois de plus, ceci implique la reconnaissance de l'aspect créateur de l'amour agapé de Dieu. Ceux qui, adonnés à la critique, sont prêts à abandonner toute espérance pour l'Église, sont sans le savoir- en conflit avec la vérité fondamentale du caractère de Dieu. Dieu est agapé (1 Jn 4:8). L'expiation finale, dont nous avons longuement parlé, doit inclure une réconciliation finale avec la réalité de Son caractère divin, dans le cadre du Jour antitypique des Expiations. Là où les Juifs échouèrent, l'Église du reste doit vaincre en réponse à la grâce qui surabonde d'autant plus. Bien des déclarations inspirées assimilent l'échec de notre dénomination à celui des Juifs. Quelques exemples doivent suffire.
"Depuis la réunion de Minneapolis (1888), j'ai vu l'état de l'Église de Laodicée comme jamais auparavant. J'ai entendu les reproches de Dieu à ceux qui se sentent si satisfaits et qui ne connaissent pas leur dénuement spirituel
Comme les Juifs, beaucoup ont fermé les yeux de peur de voir" (RH 26/8/1890).
"Il y a moins d'excuses de nos jours pour l'obstination et l'incrédulité qu'il y en avait pour les Juifs du temps de Christ
Beaucoup disent: 'Si j'avais vécu du temps de Christ,
je n'aurais pas rejeté et crucifié Jésus, comme l'ont fait les Juifs'; mais cela se prouvera par la façon dont vous traitez Son message et Ses messagers aujourd'hui. Le Seigneur éprouve Son peuple d'aujourd'hui comme Il éprouva les Juifs de leur temps. Si nous parcouront le même chemin, si nous chérissons le même esprit, si nous refusons d'accepter les reproches et les avertissements, alors notre culpabilité sera grandement augmentée, et la condamnation qui s'abattit sur eux, s'abattra sur nous" (RH 11/4/1893).
"Tout l'univers assista au traitement scandaleux de Christ, représenté par le Saint-Esprit (à la session de 1888). Si Christ avait été devant eux, ils ('nos propres frères') L'auraient traité d'une façon semblable à celle dont les Juifs ont traité Christ" (Special T., série A, nº 6, p. 20).
Aussi sûrement que l'histoire des Juifs illustre leur besoin de repentance nationale, de même notre histoire de 1888 illustre notre besoin de repentance et d'une purification finale. La messagère inspirée du Seigneur le vit rapidement. Selon E. White, la conférence de 1888 fut un Calvaire en miniature, une manifestation du même esprit d'incrédulité et d'opposition à la justice de Dieu que celui qui a inspiré les anciens Juifs. L'esprit qui domina les opposants au message ne fut pas une incompréhension mineure, une sous-estimation temporaire d'une doctrine discutable. Ce fut une rébellion profonde contre le Seigneur. La servante du Seigneur insiste souvent sur sa signification: en essence, ce fut un renouvellement de la crucifixion de Christ. Cette réalité est notre grande "pierre d'achoppement et un rocher de scandale".
Notre histoire révèle une inimitié contre Dieu
Ayons à l'esprit que ces faits ne diminuent nullement la vérité que l'Église Adventiste du Septième Jour était alors et demeure: "l'Église du reste". Les frères qui s'opposèrent au message de 1888 étaient le véritable "ange de l'église de Laodicée" et Dieu ne rejeta pas Son Église. A la lumière de notre histoire, l'appel de Christ à se repentir reprend vie, et la seule raison pour laquelle ce ne fut pas une réalité vibrante jusqu'alors, c'est que nous ne l'avons pas compris. L'Église est fondamentalement honnête dans son cur, et le long retard à se repentir est dû à rien d'autre qu'au manque de compréhension, et à la distorsion de cette vérité.
Alors que les anciens Juifs ont rejeté leur Messie longtemps attendu, nous avons rejeté la venue longtemps attendue du Saint-Esprit. Notons les points de comparaison suivants:
a) Le Messie à l'époque des Juifs est né dans une étable. Le début de la pluie de l'arrière-saison en 1888- se manifesta dans des circonstances étonnamment humbles. Les deux évènements prirent les dirigeants respectifs par surprise.
b) Les Juifs ne discernèrent pas le Fils de Dieu sous Son humble apparence. Nous n'avons pas discerné le début de l'opportunité eschatologique des siècles, sous la forme humble et dans l'imperfection humaine- de la présentation du message de 1888.
c) Les Juifs eurent peur que Jésus ne détruise leurs structures dénominational. Nous avons eu peur que le message de 1888 ne fasse tort au caractère unique de l'Église et ne détruise peut-être son efficacité en exaltant la foi plutôt que les uvres de la loi en tant que voie de salut.
d) L'opposition des dirigeants Juifs influença beaucoup de gens à rejeter Jésus. L'opposition persistante de frères dirigeants importants dans les années qui suivirent 1888 influença beaucoup d'ouvriers et de laïcs plus jeunes, soit à ne pas tenir compte du message, soit à mal le comprendre. L'Église en général l'aurait accepté s'il lui était parvenu sans l'opposition des dirigeants (1MC, p. 275-276).
e) La nation juive ne se repentit jamais de son péché. Elle ne retrouva donc jamais les bénédictions que la royauté de Jésus lui aurait procurées. En tant qu'Église, nous n'avons jamais fait face à notre culpabilité corporative, et nous ne nous sommes pas repentis du rejet du début de la pluie du Saint-Esprit. Pour cette raison, nous n'avons jamais encore bénéficié de toutes les bénédictions du réveil. La réalité très évidente d'un siècle d'histoire démontre cette vérité.
Notons comment l'uvre de l'Évangile aurait pu se terminer il y a près d'un siècle:
"L'influence qui résulta de la résistance à la lumière et à la vérité à Minneapolis tendit à neutraliser la lumière que Dieu avait accordée à Son peuple dans les Témoignages. Si chaque soldat du Christ avait fait son devoir, si chaque sentinelle sur les murailles de Sion avait fait résonner clairement la trompette, le monde aurait pu, avant ce jour, entendre le message d'avertissement. Mais l'uvre a de nombreuses années de retard. Quels comptes rendra-t-on à Dieu pour avoir ainsi retardé Son uvre?" (GCB, 1893, p. 419).
"On a résisté à la lumière qui doit éclairer la terre entière de sa gloire et l'action de nos propres frères a dans une grande mesure tenu cette lumière loin du monde" (RH 11 et 18/3/1890).
Cette humble messagère fut fermement convaincue, jusqu'à sa mort, que l'Église Adventiste du Septième Jour est le véritable "reste" de la prophétie biblique, chargé de proclamer le dernier message de l'Évangile de la miséricorde de Dieu. Elle fut fidèle à l'Église jusqu'à la fin, soutenant que l'humiliation de notre cur devant Dieu est notre seule réponse possible qui peut permettre au ciel de renouveler son don du Saint-Esprit pour l'accomplissement de la tâche longtemps retardée de la proclamation de ce message au monde.
La vérité authentique est encourageante, et non déprimante
La vérité authentique est toujours optimiste, positive, encourageante. Une vue déformée du sermon de Pierre à la Pentecôte pourrait le qualifier de "négatif" ou "d'accusateur" car il signalait clairement la culpabilité de la nation et appelait à la repentance. Mais après la repentance de la Pentecôte, la puissance pour témoigner vint. Un renouvellement de ce phénomène glorieux attend notre réconciliation avec le Seigneur.
L'amour de Dieu pour le monde exige que Son message de la bonne nouvelle se répande partout avec puissance. Nous savons que Dieu n'est pas injuste en nous refusant de nouvelles pluies de l'arrière-saison, jusqu'à ce que nous comprenions et que nous nous repentions de la même façon que le Seigneur exigeait que l'ancien Israël comprenne et se repente. On peut dire de nous, en vérité, "grande est la colère de l'Éternel qui s'enflamme contre nous, car nos pères n'ont pas écouté les paroles de ce livre pour agir selon tout ce qui est écrit à notre sujet" (2 R. 22:23).
La raison en est que les péchés de nos pères spirituels s'enracinent en nous s'il n'y a pas de repentance. C'est ce qui arriva à l'ancien Israël. Et bien que nous ayons été très peu nombreux en 1888, la nature de cette impénitence s'est propagée aujourd'hui dans tout le corps mondial, comme les virus responsables des maladies physiques. Le mal doit suivre sa route jusqu'à ce que la repentance puisse le déraciner. Jusque là, chaque nouvelle génération sera plongée dans la même tiédeur.
Ceci n'est pas la doctrine du péché originel d'Augustin. Il n'y a pas de transmission génétique de la culpabilité. Nous connaissons la réalité de la manière dont le péché s'est propagé depuis l'Éden "par le moyen de l'influence, profitant de l'action d'un esprit sur un autre,
se propageant d'esprit en esprit" (RH 16/4/1901).
La repentance corporative de Daniel
Notre position est analogue à celle d'Israël du temps de Daniel. Il aurait pu objecter au Seigneur, "certains d'entre nous et certains de nos pères furent fidèles, Seigneur; vois comme j'ai été fidèle, et aussi Schadrac, Méschac et Abed-Nego! Nous avons suivi la réforme sanitaire. Souviens-Toi comment certains de nos 'pères', tels que Jérémie, Baruch et d'autres, tinrent noblement pour la vérité durant l'apostasie. Nous ne sommes pas tous coupables, Seigneurs!"
Mais comment Daniel pria-t-il? Remarquons son usage du "nous" corporatif:
"Tout Israël a transgressé Ta loi, et s'est détourné pour ne pas écouter Ta voix
à cause de nos péchés et des iniquités de nos pères, Jérusalem et Ton peuple sont en opprobre à tous ceux qui nous entourent
je confessais mon péché et le péché de mon peuple d'Israël" (Dan. 9:11, 16, 20).
Le fait que nous n'étions pas personnellement présents en 1888 ne diffère pas du fait que Daniel ne vivait pas du temps de ses pères. Christ, dans Sa chair, nous a montré comment vivre une repentance des péchés auxquels nous ne pensions pas être personnellement participants. Si Lui, l'Unique sans péché se repentit à cause des péchés du monde entier, sûrement nous pouvons nous repentir à cause des péchés de nos pères dont nous sommes aujourd'hui les enfants spirituels! La vérité essentielle qui crie et réclame qu'on la reconnaisse est que leur péché est le nôtre, à cause de la réalité du principe biblique de la culpabilité corporative.
Nous devons examiner brièvement un argument qui a prétendu s'opposer au besoin de la repentance de la dénomination.
L'Assemblée de 1901 a-t-elle annulé l'incrédulité de 1888?
Certains ont prétendu que la session de l'Assemblée de la Conférence Générale de 1901 a été le théâtre d'une volte-face, d'une réforme qui a détruit le rejet du message de 1888 et ses conséquences. Cette idée suppose l'hypothèse analogue que la pluie de l'arrière-saison et le Grand Cri ont fait des progrès depuis lors. De nombreux baptêmes et une croissance des institutions et des finances sont souvent cités comme preuves, même si les Mormons et les Témoins de Jéhovah peuvent aussi montrer une croissance statistique phénoménale.
Il est vrai que la session de 1901 a apporté de grandes bénédictions. Mais il est clair qu'il n'y a pas eu de réforme spirituelle profonde. Avec une vivre perspicacité, Ellen White a écrit au juge Jesse Arthur, Elmshaven, le 14 Janvier 1903:
"Le résultat de la dernière Assemblée de la Conférence Générale (1901) m'a causé la plus grande et terrible peine de ma vie. Il n'y a eu aucun changement. L'esprit qui aurait dû intervenir dans toute l'uvre comme résultat de la réunion, n'est pas intervenu parce que des hommes n'ont pas reçu les témoignages de l'Esprit de Dieu. Quand ils sont allés à leurs divers champs de travail, ils n'ont pas marché dans la lumière que le Seigneur avait fait étinceler sur leur chemin, mais ils ont apporté dans leur travail les faux principes qui ont dominé l'uvre à Battle Creek.
"A la suite de cette impénitence, l'achèvement de l'uvre de Dieu fut retardée pour une durée indéterminée. Nous devrons peut-être rester ici dans ce monde, de nombreuses années encore, à cause de cette insubordination comme celle des enfants d'Israël, mais pour l'amour de Dieu, Son peuple ne devrait pas ajouter un péché à un autre, en accusant Dieu des conséquences de sa mauvaise ligne de conduite" (Lettre du 7/12/1901; M-184, 1901).
Même alors, il n'était pas trop tard pour s'engager dans une expérience de la repentance. La messagère du Seigneur n'a pas utilisé les mots "repentance de l'Église", mais elle exprima ce principe. "Tous" avaient besoin d'y participer:
"Mais si tous maintenant voulaient seulement voir, confesser et se repentir de leur propre ligne de conduite, d'avoir abandonné la vérité de Dieu, et suivi les conceptions humaines, alors le Seigneur leur pardonnerait" (Ibid.).
Jean-Baptiste aurait pu passer plusieurs années de sa vie à essayer de considérer tous les besoins de réforme de son temps. Il préféra mettre "la cognée
à la racine des arbres" (Mat. 3:10).
Note: Si nous devions faire la liste de toutes les déviations courantes et multiformes du plan de Dieu, nous lasserions le lecteur et même les anges. Il faudrait des rayonnages de livres plus longs que ceux réservés à l'Encyclopédia Britannica pour détailler l'énumération critique de chaque déviation des "principes correctes" dans les fonctions de l'organisation et de la pratique ecclésiastique, en ce qui concerne l'uvre éducative, médicale, la réforme sanitaire, l'uvre évangélique et administrative, etc. On a parlé et écrit sur ce sujet durant des générations. Il n'y a pas de fin pour les gémissements et les plaintes, pour les vêtements déchirés. Il est facile de dire que la "conversion" solutionnera ce problème. La "hache" que Christ empoigne est différente de celle que les faux christs tiennent. Le "dragon" qui est "irrité contre la femme", se manifeste de cette manière. Il peut même se déguiser en "réformateur" et commencer à couper toutes sortes de "branches" avec un zèle singulier, en ayant soin de laisser la "racine" intacte: l'amour du moi.
Chapitre 11
La repentance biblique:
le chemin d'un amour semblable à celui de Christ
Si "Dieu est amour", l'amour est une puissance. La manifestation finale du Saint-Esprit sera une démonstration par l'Église de cet amour puissant de Dieu:
"Les ténèbres de la méconnaissance de Dieu enveloppent la terre. Les hommes ont oublié Son caractère. On l'a mal compris et faussement interprété. Il faut qu'un message venant du Seigneur soit proclamé à notre époque, message lumineux par son influence et salutaire par sa puissance. Nous avons à révéler au monde le caractère de Dieu. L'éclat de Sa gloire, de Sa bonté, de Sa miséricorde et de Sa vérité doit se répandre au milieu des ténèbres
Les derniers rayons de la lumière de la grâce, le dernier message de miséricorde qu'il faut porter à l'humanité, c'est une révélation de Son caractère d'amour. Les enfants de Dieu sont appelés à manifester Sa gloire. Dans leur vie et leur caractère, ils ont à témoigner de ce que la grâce de Dieu a fait pour eux" (Les paraboles de Jésus, 264).
La majorité d'entre nous sera d'accord sur le fait que ceci est encore dans le futur.
L'amour, le feu qui consume et purifie dans le brasier
L'amour agapé n'a rien à voir avec un sentimentalisme à l'eau de rose. Le Dieu qui est agapé est aussi "un feu dévorant" (Héb. 12:29). Ce feu signifie la mort de l'égoïsme, de la sensualité, de l'amour du monde, de l'orgueil et de l'arrogance. Il signifie aussi la mort à la tiédeur. Aussi étrange que cela puisse paraître à des oreilles légalistes, il est impossible qu'une église demeure faible et maladive, quand cet amour est compris et accepté.
Quand l'Église s'enflamme, comme le feu consume le charbon, elle deviendra formidablement efficace pour gagner des âmes. Purifiée dans le feu dévorant (qui consume le péché), purifiée dans ce feu qui est l'amour agapé, l'Église deviendra l'extension de la puissance de Christ pour racheter les perdus. Alors le Saint-Esprit fera enfin Son uvre finale dans le cur humain. La raison en sera que les membres recevront "l'esprit de Christ". Penser à cela nous fait battre le cur:
"Les malades seront guéris, des miracles et des prodiges accompagneront les croyants
Des rayons de lumière pénétreront alors en tous lieux, la vérité paraîtra dans toute sa clarté et les âmes honnêtes briseront les chaînes qui les asservissaient
En dépit des puissances liguées contre la vérité, nombreux seront ceux qui se décideront à suivre le Seigneur" (TS 664).
Que pourraient être ces rayons de lumière, si ce n'est l'amour de Dieu manifesté dans Son peuple? L'esprit est bouleversé quand il essaie d'imaginer la joie qui inondera comme un fleuve, quand la pure bonne nouvelle du Seigneur se répandra avec gloire et puissance. Combien de curs, actuellement dans l'obscurité, rencontreront Christ et trouveront en Lui ce que leur âme attendait!
Trop souvent, notre église est un club religieux exclusif et confortable, tandis que le Seigneur déclare qu'elle est "une maison de prière pour tous les peuples" y compris les "pécheurs" auxquels nous n'avons pas beaucoup pensé jusqu'à maintenant.
Pourquoi Dieu envoie-t-Il le soleil et la pluie aux "justes et aux injustes", et même à Ses ennemis? Son amour est quelque chose qu'il ne nous est pas naturel d'éprouver. Si nous pouvions maîtriser les dons de la nature, nous pourrions aisément penser que notre distinction entre les bons et les méchants serait plus efficace pour persuader les méchants de devenir bons, que ne l'est la façon de Dieu de déverser les bénédictions sur les deux groupes de la même manière.
Dieu considère comme Siens beaucoup de ceux que nous considérons actuellement comme des cas désespérés. Cependant, ils sont autant les Seins que Marie-Madeleine ou le brigand sur la croix. Dès l'instant où nous commençons à être sélectifs dans notre amour, nous perdons notre relation avec le Saint-Esprit. Nous avons la même facilité pour murmurer que celle démontrée par les pharisiens. Nous nous scandalisons rapidement en voyant que Christ "accueille des gens de mauvaise vie" (Luc 15:1, 2).
"Le Maître supporte patiemment les hommes, avec leurs erreurs et leur méchanceté. Son amour ne faiblit jamais; Ses efforts pour gagner le cur de Ses enfants n'ont pas de cessent pas. Les bras ouverts, Il attend, prêt à accueillir ceux qui s'égarent, se rebellent, apostasient même
Tous les hommes sont précieux à Ses yeux, mais les caractères durs, renfermés, obstinés sont particulièrement l'objet de Sa compassion, de Son amour; c'est qu'Il voit les causes et les effets. Il veille avec une sollicitude toute spéciale sur celui qui est facilement sujet à la tentation, porté au péché" (Éducation 326).
La repentance met le processus en marche
Comment pouvons-nous apprendre cette sorte d'amour? En considérant Christ comme Il est vraiment. Parfaitement sans péché; néanmoins, Il aime les pécheurs. Sa repentance "pour les péchés du monde" Lui apprit combien Il était faible sans la force venant de Son Père. Il savait qu'Il pouvait tomber. Né dans le flot qui nous entraîne au péché par la force de son courant, Il se tenait ferme sur le rocher de la foi en Son Père. Il résista avec succès à ce courant, même quand toutes les évidences Lui indiquaient qu'Il avait été abandonné.
Le Père envoya Son Fils "dans une chair semblable à celle du péché". Il porta la culpabilité de tout pécheur. Quand nous apprendrons à Le regarder dans cette lumière, nous expérimenterons un sentiment d'unité avec Lui. Nous sentirons dans notre cur une attraction vers Lui qui balayera les séductions du monde et la préoccupation du moi.
La prophétie de Zacharie sur la "maison de David" qui "tourneront les regards vers
Celui qu'ils ont percé", est une promesse explicite du don de la repentance. La repentance corporative en relation avec la culpabilité corporative, rendra la réception et l'exercice de cet amour débordant. La capacité à sympathiser avec tout pécheur et à l'aimer est la seule manière pour l'amour agapé de Christ d'être fidèle à lui-même. Son expression a été le résultat direct de Sa propre expérience, dans notre chair, de la repentance corporative. Et Il nous encourage. Nous aussi, nous devons apprendre à aimer tout comme Il nous a aimés. La prophétie de Zacharie indique un miracle de "la grâce" pour les derniers temps. La réconciliation effectuée à la croix et appliquée à partir du sanctuaire céleste produira la purification du peuple croyant en Dieu.
La justification par la foi conduit à la repentance
Seule une repentance comme celle-ci peut donner un sens à l'expression "l'Éternel notre justice" (Jér. 23:6). Celui qui a l'impression que, par nature il a au moins une certaine justice propre, pensera qu'il est dans cette mesure, meilleur que les autres. Aussi, Christ restera pour lui un étranger. Donc, le pécheur sera aussi un étranger pour lui.
Il est normal à la nature humaine de haïr la vérité authentique de la justice de Christ. Nous sommes hostiles à la contrition quand nous voyons en Christ toute notre justice. Nous reculons devant l'idée de nous mettre à la place de l'alcoolique, du drogué, du criminel, de la prostituée, du rebelle et de l'abandonné. Notre cur s'incline facilement à penser que "je serai incapable de m'enfoncer à ce point-là".
Tant que nous pensons ainsi, nous sommes sans force pour prononcer, comme Jésus l'a fait, un mot efficace pour secourir. L'amour pour les âmes est gelé. Contenu et dirigé d'une façon égoïste, il cesse d'être l'agapé. C'est un malheur fatal que nous refusions d'entrer dans le royaume céleste en ne laissant pas le Saint-Esprit subjuguer notre cur profondément endurci. Mais il est encore bien pire pour nous de fermer matériellement les portes du royaume aux Maries Madeleines ou aux bons larrons sur la croix pour qu'ils n'y entrent pas.
"Il vaudrait mieux pour lui qu'on suspendît à son cou une meule de moulin, et qu'on le jetât au fond de la mer", dit Jésus, que d'affronter au jugement les résultats d'une vie dépourvue d'amour. "Mieux vaudrait ne pas vivre que d'exister jour après jour dépourvu de cet amour que Christ a demandé à Ses enfants" (Counsels to Teachers, 266). Il est temps maintenant que nous comprenions que la culpabilité du péché du monde entier, que son inimitié due à l'échec, à l'égard de Dieu, que son désespoir et sa rébellion tout cela est nôtre, est "notre lot" si ce n'était la grâce de Dieu; et si Christ devait me retirer cette grâce, j'exprimerais tout le mal du monde, car "ce qui est bon, je le sais, n'habite pas en moi, c'est-à-dire, dans ma chair" (Rom. 7:18). Tant que nous n'apprécierons pas pleinement cette vérité, nous ne pourrons pas pleinement comprendre la justice communiquée de Christ.
C'est pourquoi la repentance que Christ nous supplie d'accepter, nous ramène au Calvaire. Il est impossible de se repentir vraiment des péchés mineurs sans se repentir du péché majeur qui est à la base de tous les autres péchés. Le Souverain Sacrificateur céleste ne s'occupe pas de cueillir des fruits sur de mauvais arbres. Il mettra Sa hache à la racine, ou bien Il abandonnera l'arbre. Le concept qui est à la base du message de la justice de Christ est que nous ne possédons pas une seule fibre de justice propre, et ce n'est qu'en reconnaissant cela que je peux apprécier le don de la justice de Christ.
"Qu'il vous soit fait selon votre foi", telle est la mesure de notre réceptivité. Par la véritable repentance, nous acceptons le don de la contrition et le pardon de tout péché dont nous sommes potentiellement coupables, non simplement pour les quelques péchés que nous pensons avoir commis personnellement. Christ peut alors imputer et impartir la justice égale à Sa propre perfection, bien au-delà de notre capacité; beaucoup plus abondante que la culpabilité potentielle que nous pouvons sentir en faveur des péchés du monde.
Le pouvoir de l'amour accomplit des miracles
Comme le Seigneur Lui-même, celui qui se repent "prend plaisir à la miséricorde", et se plait grandement à trouver des matériaux apparemment inutiles, et à les aider à bénéficier de la grâce de Dieu:
"Dites aux malheureux en proie au découragement qu'il y a de l'espoir pour eux. Malgré leurs égarements et les lacunes de leur caractère, Dieu a encore une joie en réserve pour eux: celle du salut qu'Il offre. Il prend plaisir à se servir de matériaux apparemment impropres à tout usage, qui ont été les instruments de Satan, pour en faire des bénédiction de Sa grâce
Il faut leur dire qu'il y a guérison et purification pour tous. Il y a une place pour eux à la table du Seigneur. Celui-ci attend de pouvoir leur souhaiter la bienvenue." (Les paraboles de Jésus, 197).
La doctrine de Paul doit enfin prendre sa revanche, de sorte que la graine semée il y a près de deux mille ans, puisse commencer à produire le fruit béni que la création entière veut voir venir, et pour lequel, elle gémit et souffre des douleurs de l'enfantement dans l'attente de le voir finalement.
Le Saint-Esprit est à l'uvre
La repentance que Christ demande commence déjà à être comprise. Quand un membre d'église pèche, un peu de réflexion peut convaincre beaucoup d'autres membres, que nous partageons avec lui la culpabilité. Si nous avions été plus vigilants, plus aimables, si nous avions eu une "langue exercée, pour
soutenir par la parole celui qui est abattu" (És. 50:4), si nous avions été plus efficace pour transmettre la vérité pure et puissante de l'Évangile, nous aurions pu sauver le pécheur. Avec le souci pastoral bien informé, presque toute l'église peut à présent arriver à éprouver au moins un peu de cet intérêt corporatif.
Il est donc encourageant de croire que, durant notre génération, un vaste sentiment d'intérêt et d'amour pourra se réaliser à une échelle mondiale. Quand ce moment arrivera, et il arrivera si on ne le retarde pas, il y aura une unité de cur et un intérêt réciproque entre les races, les nationalités et les cultures économiques et sociales rarement constatés jusqu'ici. L'accomplissement de l'idéal de Christ existera à tous les niveaux, et entre tous les groupes. L'hiver des inhibitions glacées et des craintes fera place à un beau printemps où l'amour et la sympathie que Dieu a implantés dans nos âmes trouveront une expression plus vraie et plus pure entre tous.
Il ne sera plus possible de se sentir supérieur ni condescendant avec des gens dont la race, la nationalité ou la culture sont différentes des nôtres. Avec "l'esprit de Christ", un lien de sympathie et de fraternité se crée en Lui. La grâce va accomplir ce miracle.
Ceci conduira le peuple de Dieu à une nouvelle étape. Au lieu de se borner à une repentance partagée en faveur de notre génération de vivants contemporains, elle englobera aussi les générations passées. On verra que l'idée de Paul, "comme le corps est un, et a des membres très nombreux
il en est de même de Christ", comprend aussi le corps de Christ dans le passé. Ainsi, l'ordre de Moïse de se repentir pour les péchés des générations précédentes aura un sens (Lév. 26:40). La réconciliation finale deviendra une réalité et le jugement précédant la venue pourra s'achever.
Alors qu'il y aura un criblage, et que certains, beaucoup peut-être, qui refusent la repentance abandonneront cette association, la parole inspirée suggère qu'un vrai reste de croyants en Christ demeurera. La secousse de l'arbre ou de ses branches n'est pas du tout une mauvaise nouvelle. Elle offre la bonne nouvelle qu'il "en restera un grappillage" (Es. 17:6; 24:13). Ceux qui restent "élèvent la voix, ils poussent des cris d'allégresse
ils célèbrent la majesté de l'Éternel" (vers. 14). Ceux qui sont criblés et rejetés manifesteront seulement "ils n'étaient pas tous des nôtres" (1 Jn 2:19). L'uvre de Dieu avancera sans être retardée et sera fortifiée.
A ce moment, l'Église sera unie et coordonnée comme un corps humain en bonne santé. On surmontera la médisance, la présomption au mal, les commérages, même l'oubli des besoins d'autrui. L'oreille à l'écoute accordée pour être sensible à l'appel du Saint-Esprit, entendra et agira selon la conviction du devoir. Quand le Saint-Esprit dira, comme Il le dit à Philippe le diacre, "approche-toi et rejoins ce char", la réponse obéissante sera immédiate, et une âme sera gagnée, comme Philippe gagna l'Éthiopien de la cour royale de Candace. Enfin, le Saint-Esprit trouvera un "temple" qui répond parfaitement, et où Il habitera, Dieu se réjouissant à cause de Son peuple, avec des chants dans la joie. Dieu amènera dans la fraternité tout Son peuple maintenant dispersé dans Babylone.
Des miracles de la guérison du cur arriveront comme si Christ Lui-même était présent dans la chair. Les dissensions matrimoniales trouveront la solution qui avaient échappé aux meilleurs efforts des conseillers et des psychologues. Des foyers qui c'étaient brisés se cimenteront par des liens d'amour, fruit de la profonde contrition des curs croyants. Les harpes, maintenant silencieuses, résonneront mélodieusement quand leurs cordes seront pincées par les doigts de l'amour. Les jeunes déroutés et frustrés verront une révélation de Christ jamais encore perçue. L'ensorcellement de Satan par les drogues, l'alcool, l'immoralité et la rébellion perdra son pouvoir, et le flot joyeux et pur d'un ferme dévouement à l'égard de Christ coulera à la louange de Sa grâce. "Sur toi l'Éternel se lève, sur toi Sa gloire apparaît. Des nations marchent à Ta lumière, et des rois à la clarté de Tes rayons" (És. 60:2, 3).
Le monde et le vaste univers de l'au-delà observera avec étonnement la démonstration finale des résultats du sacrifice de Christ. Dans un sens profond à peine imaginé par les pionniers du Mouvement Adventiste, le sanctuaire, centre nerveux du grand conflit de Dieu avec Satan, sera "purifié", justifié et rétabli devant l'univers.
L'assurance du triomphe de Christ
Une telle expérience de repentance transformera l'Église en un générateur d'amour. Le plan de Dieu est qu'aucune église n'ait assez de place pour les pécheurs convertis qui y afflueront. Parce qu'Il prit les mesures que le pécheur doit prendre dans la repentance, Christ devint incapable de passer devant aucun être humain en le jugeant "sans valeur". La repentance corporative de la dénomination, c'est l'Église entière manifestant le même amour de Christ et cette même sympathie de Christ à l'égard de tous ceux pour qui Il mourut.
Gardons-nous de l'incrédulité coupable qui fait douter de la haute valeur de la Bonne Nouvelle. Ceux qui disent "c'est trop beau pour être vrai! Ça ne peut vraiment pas arriver!" devraient se repentir de rejeter la vision céleste. Au temps d'Élisée, la Samarie souffrit une terrible famine due à son siège.
"Une tête d'âne coûtait quatre-vingt sicles d'argent, et le quart d'un kab de fiente de pigeon [pois chiche ou sorte d'oignons sauvages] cinq sicles d'argent
Le roi dit: Que Dieu me punisse dans toute Sa rigueur, si la tête d'Élisée, fils de Schaphath, reste aujourd'hui sur lui!
Élisée dit:
Demain, à cette heure, on aura une mesure de fleur de farine pour un sicle et deux mesure d'orge pour un sicle, à la porte de Samarie
Et l'officier avait répondu à l'homme de Dieu: Quand l'Eternel ferait des fenêtres au ciel, pareille chose arriverait-elle? Et Élisée avait dit: Tu le verras de tes yeux; mais tu n'en magneras point" (2 R. 6:25-7:20).
Nous avons tous été éduqués dans l'incrédulité qui fait qu'il nous est facile de sympathiser avec la vision "réaliste" de cet officier. Comment cette terrible famine pouvait-elle être soulagée en 24 heures seulement? Le message d'Élisée était l'esprit de prophétie contemporain, et l'officier ne croyait tout simplement pas à ce don.
Le Seigneur terrorisa les envahisseurs syriens, et ils abandonnèrent leurs colossales réserves de vivres, qui restèrent à la libre disposition des Israéliens épuisés.
"Le roi avait remis la garde de la porte à l'officier sur la main duquel il s'appuyait; mais cet officier fut écrasé à la porte par le peuple et il mourut
C'est en effet ce qui lui arriva: il fut écrasé à la porte par le peuple, et il mourut" (2 R. 7:17, 20).
L'incrédulité au moment de la pluie de l'arrière-saison nous empêchera de participer à l'expérience glorieuse que le Seigneur prédit à Son peuple quand il se repentira, en réponse à Son appel. Des déclarations inspirées confirment la vision de l'Église entière, au cours de l'histoire faisant pleinement l'expérience d'une telle bénédiction, sûrement après sa purification:
"Le Saint-Esprit doit animer et imprégner toute l'Église, purifiant les curs et les unissant les uns aux autres" (9T 20).
"Le moment est venu de faire une réforme complète. Quand elle commencera, l'esprit de prière animera chaque croyant et bannira de l'Église l'esprit de discorde et de conflit
Tous seront en harmonie avec l'Esprit de Dieu" (8T 251).
"Dans des visions de la nuit, les images d'un grand mouvement de réforme dans le peuple de Dieu passèrent
On constatait un esprit d'intercession, tout comme il se manifesta avant le grand jour de la Pentecôte
Les curs étaient convaincus par la puissance du Saint-Esprit, et un esprit d'authentique conversion se manifestait. Partout les portes s'ouvraient à la proclamation de la vérité. Le monde semblait éclairé par l'influence céleste
Il semblait y avoir une réforme telle que celle que nous vîmes en 1844. Cependant, certains refusaient de se convertir
Ces personnes avares se séparèrent du groupe des croyants" (id., 345).
C'est ici que nous ôtons nos chaussures, car nous marchons solennellement sur un sol sacré. Ce modeste livre a essayé d'étudier l'appel de Christ à l'ange de Son Église pour qu'elle se repente. Prions pour que l'Esprit de Dieu puisse utiliser beaucoup de voix pour répéter l'appel. Que personne ne mésestime l'importance de sa réponse. Peut-être que tout ce dont Dieu a besoin, c'est de trouver une personne qui soit baptisée, crucifiée et ressuscitée avec "Christ", et qui partage son expérience de la repentance.
Que la précieuse levure de la vérité puisse faire lever tout le corps.
Appendice A
La repentance des pasteurs et de leur famille
Cette déclaration d'E. White indique la profondeur de la réponse qui viendra des pasteurs, de leur femme et de leurs enfants:
"Dans une vision de la nuit, j'étais dans une grande réunion, avec des pasteurs, leur femme et leurs enfants. Je m'étonnai que l'assemblée soit surtout composée de pasteurs et de leur famille. La prophétie de Malachie leur fut présentée en rapport avec celles de Daniel, Sophonie, Aggée et Zacharie. Il y eut un examen attentif de la Bible concernant le caractère sacré de tout ce qui appartient au service du temple...
"Après une étude assidue de la Bible, il y eut un temps de silence. Une impression très solennelle se fit sur les gens. La profonde action de l'Esprit de Dieu était évidente parmi nous. Tous étaient troublés, tous semblaient être déclarés coupables, accablés, en détresse, affligés, et ils voyaient leur vie et leur caractère représentés dans la Parole de Dieu, et le Saint-Esprit en faisait l'application à leur cur. Les consciences étaient éveillées. La description des jours passés révélait la vanité des imaginations humaines. Le Saint-Esprit rappelait tout à leur souvenir. Quand ils revoyaient leur histoire passée, ils découvraient des défauts de caractère qui auraient dû se discerner et se corriger. Ils voyaient comment, par la grâce de Christ, le caractère aurait dû se transformer. Les ouvriers avaient connu la peine de la défaite dans l'uvre confiée à leurs soins, quand ils auraient dû avoir la victoire.
"Le Saint-Esprit présenta devant eux Celui qu'ils avaient offensé. Ils virent que Dieu ne veut pas seulement se révéler comme un Dieu de miséricorde, de pardon et de patience durable, mais que, par des choses terribles dans la justice, Il rendra évident qu'Il n'est pas un homme pour mentir.
"Des paroles furent dites par l'Unique: "La vie cachée et intime sera révélée. Comme reflété dans un miroir, tout le fonctionnement profond du caractère sera rendu manifeste. Dieu voudrait que vous examiniez votre vie, et voyiez combien la gloire humaine est vaine. La mer appelle la mer au bruit de tes jets d'eau; toutes tes vagues et tes flots sont passés sur moi. Pourtant Dieu manifestera Sa bonté et Son amour durant le jour et la nuit. Son chant sera près de moi, et ma prière s'élèvera vers le Dieu de ma vie" (RH, 4/2/1902).
Appendice B
Vraie ou fausse justification par la foi
Justification d'après les vues populaires
1. Elle commence par le besoin bien humain d'une sécurisation en vue de l'éternité. Ainsi, l'appel est centré sur le moi et ne va jamais au-delà de ce stade de l'insécurité humaine.
2. La foi est définie comme une simple assurance dans ce sens qu'il faut saisir une sécurité personnelle pour ne pas être perdu. La foi est conçue comme un moyen de compenser un sentiment d'insécurité personnelle.
3. Jésus enseigna que l'amour de soi est une vertu, condition préalable pour aimer les autres. On confond ainsi l'amour de soi et le respect de soi-même.
4. Le sacrifice de Christ sur la croix constitue seulement la mise en place d'une provision de grâce, mais ne fait rien pour le pécheur tant qu'il n'a pas pris l'initiative d'accepter Christ. Ainsi, l'idée prévaut que si quelqu'un est sauvé, c'est qu'il en a pris lui-même l'initiative; s'il est perdu, c'est Dieu qui a pris l'initiative de le punir.
5. L'Évangile est la bonne nouvelle de ce que Dieu veut faire pour vous si vous faites tout d'abord votre part. Il attend jusqu'à ce que vous preniez l'initiative du premier pas. Le processus céleste du salut n'est pas actif tant que vous n'avez pas vous-même "pressé le bouton".
6. Dieu vous classe hors de la famille de Ses enfants jusqu'à ce que vous acceptiez Christ. De ce fait, son acceptation vous concernant dépend du premier pas que vous allez faire dans sa direction. Une fausse interprétation de l'Écriture peut donner cette impression.
7. Dieu torturera et détruira les perdus dans l'enfer du lac feu. L'accent est mis sur son initiative vindicative dans le châtiment.
8. Le pardon représente la grâce de Dieu ou son excuse pour le péché. Il accepte le péché de l'homme comme quelque chose d'inévitable et d'imparable (nous ne sommes que des humains!). Beaucoup n'ont aucune claire conception de la différence entre le pardon des péchés et leur effacement.
9. Il est difficile d'être sauvé et facile d'être perdu. Puisque peu de personnes arriveront au ciel, cela doit être très difficile de suivre Christ. L'accent est mis sur les difficultés et les obstacles.
10. Le pécheur doit être contraint d'accepter Christ, habituellement, en utilisant une technique de motivation égocentrique, telle que l'espérance d'une récompense ou la peur du châtiment. "Qu'y a-t-il de bon à prendre pour moi là-dedans?"
11. Le pécheur ne peut être justifié légalement tant qu'il n'accepte pas Christ et n'est pas obéissant. Les écrits d'E. G. White sont mal employés.
12. La justification par la foi est l'acte juridique de prise en compte par lequel Dieu déclare juste un homme encore inconverti parce qu'il a accepté Christ. Cette action légale n'a pas d'effet sur le cur.
13. On peut être justifié par la foi et rester de tièdes disciples.
14. Le but suprême de la vie, c'est de sauver nos propres âmes, de faire vraiment l'essentiel (le minimum) pour notre salut.
15. Le péché peut être défini comme la transgression de la loi, mais il est généralement compris superficiellement, comme le dépassement d'un tabou moral. On met l'accent sur les actes connus du péché, mais il n'y a pas vraiment de concept du péché profond.
16. "Né sous la loi" (Gal. 4:4) signifie que Christ est né à l'époque où dominait la loi cérémonielle juive (voir CBA, vol. 6, p. 966).
17. La nature de Christ dans son incarnation était différente de la nôtre. Il n'était pas soumis à notre héritage génétique et Il a pris seulement la nature sans péché d'Adam avant la chute (Questions on Doctrine, p. 383, 650).
18. Christ a porté nos péchés seulement en tant que substitut.
19. Il était impossible, inefficace et inutile pour Christ d'être réellement tenté comme nous en toutes choses (Ministry Magazine, Jan. 1961).
20. Ainsi coupé de notre héritage génétique, Christ était naturellement bon. Sa propre volonté était identique à celle de son Père. Pas de tentation personnelle. Ainsi, sa justification ne pouvait se faire par la foi.
21. Puisqu'Il n'a pas pris notre nature humaine déchue, Christ n'a pas pu rencontrer ni vaincre des tentations sexuelles.
22. Le péché continu est inévitable aussi longtemps que l'homme possède la nature pécheresse. Le peuple de Dieu continuera à péché jusqu'au moment de la translation. Cela signifie logiquement que Christ ne cessera jamais son ministère de substitut comme grand-prêtre.
23. Beaucoup de nos membres n'ont pas une claire vision de la purification du sanctuaire céleste, dans sa relation unique avec le sanctuaire céleste.
24. La connaissance du ministère actuel de Christ concernant la purification du sanctuaire céleste en relation avec l'expérience du croyant est quasiment inexistante.
25. La grâce à bon marché est la conséquence de la confusion concernant la nature de Christ, le préjugé contre la perfection du caractère, l'annulation du crucifiement du moi, et la négligence de la purification du sanctuaire céleste.
26. 1 Jean 2:1 nous dit de ne pas pécher, de même que notre compagnie d'assurance nous dit de ne pas avoir d'accident. Mais comme nous pécherons tôt ou tard, assurons-nous que nous sommes bien "couverts" par l'Avocat qui persuadera son Père de nous excuser. Nous ne pouvons pas espérer davantage qu'une victoire sur le "péché commun". La participation au péché "inconnu et inconscient" est donc inévitable jusqu'au retour du Seigneur.
27. L'intérêt égocentrique qui prévaut habituellement rend difficile une conception de la repentance autre que celle ce ses propres péchés. La motivation dominante est l'intérêt pour son propre salut. Aucune sympathie réelle avec Christ n'est possible tant que l'espérance d'une récompense ou la peur de l'enfer reste la motivation dominante du cur.
28. Maintenir une relation avec Christ constitue un processus difficile et ardu. Tout dépend de la façon dont vous vous cramponnez à la main de Dieu. Si nous maintenez votre "vitesse" et votre "gravitation" (c'est-à-dire une vie chrétienne élevée), vous aurez le vertige et vous vous effondrerez. Tout dépend de votre programme d'action personnelle.
29. Les divergences doctrinales au sein de l'église sont inévitables jusqu'au retour du Christ. La vraie et pleine unité demeure impossible ici-bas.
30. Nous pouvons croire, expliquer et enseigner la vraie justification par la foi pendant de nombreuses décennies et cependant ne pas achever l'uvre de Dieu. C'est ce que nous avons fait depuis des siècles.
31. Le temps de la seconde venue du Christ est irrévocablement prédéterminé par la volonté souveraine de Dieu et son peuple ne peut ni le hâter ni le retarder en quoi que ce soit.
32. La seconde venue de Christ est attendue plus particulièrement par les personnes âgées, malades, pauvres ou souffrantes. Notre besoin constitue notre préoccupation principale.
33. Un consensus est plus important que la vérité. Si vos convictions diffèrent de la majorité, étouffez-les.
34. La vision des deux alliances telle qu'elle nous est présentée dans le SDA Bible Commentary et le Dictionnaire biblique est semblable à celle de ceux qui s'opposèrent initialement au message de 1888.
35. Le message de 1888 avait son origine dans le credo des églises protestantes de l'époque (N. F. Pease, By Faith Alone, p. 138-139). Nous n'avons pas de message évangélique distinct.
36. En tant que peuple, et principalement en tant que ministres, nous comprenons correctement la justification par la foi. Ce dont nous avons besoin, c'est davantage d'uvres. "Oublions 1888 et travaillons ferme!"
Justification selon le message de 1888
1. Elle commence par une révélation de l'amour de Dieu à la croix. Elle fait appel à une motivation plus élevée, celle de la foi, de la gratitude, de l'appréciation de l'amour de Dieu. Elle n'est donc pas égocentrique.
2. La foi est une appréciation du cur face à la générosité de l'amour de Dieu, allant jusqu'au sacrifice suprême; elle ne tient pas compte ni de l'espoir d'une récompense, ni de la crainte de la perdition. Elle va au-delà de l'égocentrisme et de la tiédeur.
3. Jésus enseignait qu'une personne convertie aime son prochain comme elle trouvait naturel de s'aimer elle-même avant sa conversion. Lorsque le moi est crucifié avec Christ, nous trouvons en Lui, le vrai concept de soi-même. La foi ôte du cur de l'homme l'amour de soi, qui est une invention de Satan.
4. Le sacrifice de Christ est plus qu'une provision de grâce mise en place. Il a fait quelque chose pour chaque homme. La vie physique de chaque homme en découle. Chaque pain porte l'estampille de la croix de Christ. Ainsi, son sacrifice a légalement justifié tous les hommes. C'est Dieu qui prend l'initiative de l'amour.
5 L'Évangile est la bonne nouvelle de ce que Dieu a fait et fait pour vous et pour moi maintenant. Il vous a parlé toute votre vie. Ne lui résistez pas et vous serez sauvés.
6. Dieu vous a accepté en Christ. Pour Lui, l'âme qui n'a jamais compris l'Évangile est une brebis perdue, mais non un loup, une pièce de monnaie d'échange et non un déchet au rebut, un fils prodigue en fugue et non un étranger.
7. Le péché reçoit en paiement son salaire normal: la mort. La seconde mort met miséricordieusement un terme au malheur des perdus. L'amour de Dieu se manifeste même dans leur destin final.
8. Le pardon de Dieu enlève réellement le péché qu'Il hait toujours et ne peut jamais l'excuser. A son tour, le pécheur pardonné hait le péché. La réconciliation implique l'effacement des péchés du sanctuaire céleste.
9. Si l'on comprend et si l'on apprécie le pur et véritable Évangile comme la "bonne nouvelle", il est facile d'être sauvé et difficile d'être perdu. Le joug de Christ est facile et son fardeau léger.
10. Toute technique de manipulation ou de pression sur la conscience, utilisant la peur comme motivation, démontre un manque de confiance dans le message évangélique. Une fois que la vérité a été révélée avec amour, rien ne peut arrêter le chercheur dans sa réponse à cet appel.
11. Tous les hommes furent légalement justifiés lorsque Christ mourut pour tous. Quand le pécheur croit, il est justifié par la foi.
12. Quand Dieu déclare que quelqu'un est juste, Il ne peut mentir. La justification par la foi va au-delà d'une simple déclaration légale. Elle rend le croyant obéissant à tous les commandements de Dieu.
13. Une foi vraiment adulte fait disparaître la tiédeur et prépare à la translation.
14. Le but suprême de la vie, c'est l'honneur et la justification de Christ. Plus que nous-mêmes, Il doit recevoir sa récompense.
15. Le péché est plus que la simple transgression d'un tabou. C'est le refus d'apprécier le caractère d'amour authentique de Dieu révélé à la croix. Au jour des expiations, le Saint-Esprit révèle le péché caché en profondeur.
16. "Né sous la loi" signifie sous la loi morale. Christ n'était pas exempté de notre patrimoine génétique, mais Il ne commit pas de péché. Pour accomplir la volonté de Son Père, Il devait renoncer à lui-même, crucifier son moi.
17. Christ a revêtu la nature déchue de l'homme après la chute; il fut rendu semblable à la chair de péché et non différent d'elle. Il ne fut pas préservé de rien. Il n'a pas péché parce qu'Il en avait décidé ainsi. Il était l'amour incarné. Il est à la fois notre substitut et notre exemple.
18. Christ porta réellement nos péchés. Il s'identifia à nous et condamna le péché dans la chair, ce qui veut dire dans notre chair.
19. Renier la pleine tentation de Christ, c'est renier sa véritable incarnation. A l'inverse d'Adam qui n'avait pas d'hérédité de péché, il fut aussi tenté de l'intérieur, comme nous, mais sans commettre de péché. Il n'y a donc pas de pécheur qu'il ne puisse secourir.
20. La justice de Christ était le fruit de la foi. Il disait: "Je ne cherche pas ma volonté mais celle de mon Père". Il a porté la croix pendant toute sa vie terrestre, chose qu'Adam sans péché n'avait pas dû faire. Christ s'est toujours oublié lui-même.
21. Les Écritures ne nous donnent pas le droit d'exempter Jésus-Christ des tentations humaines. Le passage d'Hébreux 4:15 est clair.
22. Le péché continu est condamné dans la chair au travers de Christ. Le péché est devenu innécessaire à la lumière de l'Évangile de Christ. La justification s'opère par la foi, car la foi opère par l'amour. Notre difficulté réside dans l'ignorance de ce qu'est l'Évangile et l'incrédulité. Le second avènement n'est pas possible si Christ ne cesse pas d'être notre grand-prêtre.
23. Le message de 1888 est un chemin que ni Luther, ni Calvin, ni les frères Wesley n'ont trouvé. Il apporte la bonne nouvelle de la purification du sanctuaire céleste.
24. La véritable justification par la foi est reliée à l'uvre finale de Christ dans le lieu très saint du sanctuaire (Premiers Écrits, p. 254). C'est la seule vérité qui distingue cette Église.
25. La justification par la foi impose un idéal très élevé: la vie de Christ lui-même. Il est notre exemple et accorde pleinement cette grâce aux croyants. Il reviendra lorsque son caractère sera pleinement réfléchi par ses disciples, cela étant réalisé par la foi et non par les uvres.
26. 1 Jean 2:1 dit que le but du sacrifice du Christ sur la croix est d'amener son peuple à cesser de pécher. Il n'excuse pas la perpétuation du péché. Cela devient effectif quand il saisit le principe de la culpabilité corporative, de sa relation avec les péchés "du monde entier". Le ciel aidera les croyants à vaincre comme Christ à vaincu.
27. La repentance et le baptême du Christ apportent une conception plus vaste. Nous nous voyons essentiellement participants des péchés du monde entier, si ce n'était par la grâce de Dieu. La foi rend possible une collaboration avec Christ dans son uvre finale, semblable à celle de l'épouse pour son époux. Celle-ci est rendue possible par la repentance collective.
28. Ce qui fait apparaître la vie du chrétien difficile, c'est qu'il y a comme un voile sur l'Évangile de la justice du Christ. "L'amour de Christ nous presse".
29. L'unité parfaite est la norme pour une Église qui possède la foi authentique au dernier message. Nul besoin, par exemple, d'idées prophétiques confuses et conflictuelles. L'Église finale connaîtra l'unité de la foi.
30. Croire et enseigner la justification par la foi clairement et en relation avec la purification du sanctuaire, c'est catalyser l'Église. Cela n'a pas réellement été fait jusqu'à présent.
31. Christ est impatient de revenir comme un fiancé est impatient de voir arriver le jour de ces noces. Il reviendra quand sa fiancée sera prête. Le retard nous est imputable.
32. La sympathie et la souffrance avec Christ, le désir de le voir recevoir sa récompense et la justification de son honneur, ainsi que l'espérance et l'ardent désir de voir s'achever au plus vite la souffrance et l'agonie de notre pauvre monde, telles sont les vraies raisons de souhaiter et de hâter son retour en gloire. Cette nouvelle motivation est le produit de la vraie foi.
33. La foi authentique communique un courage qui n'a pas peur des majorités ni des démonstrations de puissances qu'elles peuvent faire. Elle conduit à porter la croix.
34. L'ancienne alliance était la promesse d'Israël d'obéir sans la foi. Elle engendrait l'esclavage par la connaissance des promesses non tenues. La nouvelle alliance est la foi aux promesses que Dieu nous a faites.
35. Le message est essentiellement différent de celui des églises populaires. Le message du 3e ange, en vérité, est biblique: Jésus-Christ et son sacrifice.
36. Surtout dans ce domaine, nous sommes pauvres, aveugles, misérables et nus. Aucun programme d'uvres ne peut achever l'uvre de Dieu. C'est le travail de Dieu pour que nous croyons en Celui qui nous a envoyés. Nous avons besoin du message qu'Il nous a envoyé en 1888!Appendice C
Une seule source au mythe de l'acceptation
L'opinion populaire selon laquelle le message de 1888 fut accepté, il y a un siècle, provient de gens bien intentionnés, sincères et sérieux. Leur loyauté envers l'Église et ses dirigeants du passé est louable et donne la preuve d'un esprit d'équipe enthousiaste. Néanmoins, cette idée est en conflit direct avec l'histoire, avec de nombreux propos d'Ellen White, et, ce qui est plus sérieux encore, avec le témoignage du Témoin Véritable qui donna son sang pour cette Église.
Le mythe de l'acceptation insiste même après un siècle de retard, sur le fait que nous sommes riches et nous nous sommes enrichis dans cette affaire de la connaissance de la justification par la foi. Notre Dieu dit que nous sommes pauvres. Le conflit en cause est sérieux, car la condition spirituelle de l'Église mondiale en est affectée, aussi bien que l'honneur de Dieu.
Tenant compte du fait que le témoignage d'Ellen White est si clair, à savoir que le début de la pluie de l'arrière saison et du grand cri fut dans une grande mesure rejeté, comment estil possible que la vaste majorité de nos pasteurs, éducateurs et membres dans le monde croient qu'il fut accepté par les gens de cette générationlà?
Une partie du problème est une confusion persistante qui semble presque délibérée. En tant que peuple, nous acceptons bien la doctrine protestante populaire de la justification par la foi, tout comme les protestants professent la croire. En conséquence, nos apologistes insistent sur le fait que cette doctrine ne fut pas rejetée en 1888 ni par la suite. Mais ce n'est pas la vérité complète de notre histoire. Nos frères, dans une grande mesure rejetèrent bien ce qui était le début de la pluie de l'arrière saison et du Grand Cri. L'explication de notre long retard se trouve dans ce fait et nulle part ailleurs.
Quelle est la source de cette confusion et de cette idée fausse très répandue et persistante? C'est sans aucun doute le jugement humain d'hommes bons, mais dont l'état d'esprit fondamental est laodicéen d'une manière évidente. Nous participons tous à ce même état d'esprit par nature. Il est douloureux, pour chacun de nous, de croire ce que dit le Témoin Véritable, que la vérité de notre histoire révèle que nous sommes pauvres et misérables, notre histoire de 1888 en particulier étant une répétition de l'histoire des Juifs au Calvaire. Nous y voyons notre grand besoin: la repentance de toute l'Église.
Cette constatation n'est pas la bienvenue et se trouve réprimée par l'assurance que nous sommes riches et nous nous sommes enrichis. De là, le mythe de l'acceptation du message. Une preuve capitale de la crédibilité dont ce mythe jouit est telle qu'il semble impossible à quiconque de la mettre en doute.
Dans la biographie d'Ellen White, au chapitre The Lonely Years (18761891), Arthur White nous informe que l'idée selon laquelle la Conférence Générale ainsi que la dénomination rejetèrent le message de 1888 est sans fondement et ne fut avancée que quarante années après la réunion de Minneapolis et la treizième année après la mort d'Ellen White (p. 396). L'auteur est un petit-fils d'Ellen White.
Nous avons déjà noté comment le rejet du message de 1888 fut clairement reconnu par Ellen White et ses contemporains de 1893 à 1901 (voir le chapitre 4 de ce livre).
"40 ans après la réunion de Minneapolis" nous amènerait autour de 1928. C'est à ce momentlà que Taylor G. Bunch au Pacific Union College compara publiquement l'histoire de 1888 à celle d'Israël à Kadès~Barnéa, rejetant le rapport de Caleb et de Josué. W. C. White, fils d'Ellen White, s'en prit à Bunch, lui assurant qu'un tel rejet n'eut pas lieu en 1888. Il était présent à cette conférence, ditil, et il le savait bien. Il est tout naturel qu'il ait transmis la même idée de l'acceptation à son fils, Arthur White qui a été tant d'années secrétaire du White Estate, sous le contrôle et avec l'approbation duquel 1.500 pages d'ouvrages sur 1888 ont été publiées depuis 1950.
Le fils et le petitfils d'Ellen White ont à juste titre, joui d'une grande estime dans l'Église Adventiste du Septième Jour. Ils ont été totalement sincères dans leurs efforts pour éduquer plusieurs générations de notre peuple en vue de croire que le message de 1888 ne fut pas rejeté. Nous leur accordons un grand respect garanti par leur place unique dans notre histoire. En même temps, nous devons reconnaître qu'Ellen White exerça un ministère absolument unique, celui d'un messager inspiré du Seigneur et que ce ministère est l'expression du Témoignage de Jésus, l'Esprit de la Prophétie. Ce don prophétique la dota d'un discernement qui pénétrait sous la surface. Même si mille témoins oculaires, avec un jugement non inspiré contredisent la parole d'un prophète inspiré, nous devons accorder notre confiance au prophète, car un ainsi dit le Seigneur ne supporte aucune réserve ni contradiction. Le témoignage d'Ellen White est si clair et si direct que même l'homme ordinaire peut le comprendre facilement. L'avenir de notre Élise dépend du règlement équitable de ce problème, face au conseil prophétique.
Une explication de la manière dont l'idée de l'acceptation gagna la croyance officielle se trouve dans une déclaration faite par W. C. White dans un sermon à Lincoln, Nebraska, le 25 Novembre 1905. Il décrit un événement ayant eu lieu à Avondale, Australie, dix ans plus tôt lors de la visite de W. W. Prescott. Le courrier était arrivé d'Amérique: lui et Prescott lisaient à Ellen White des lettres des frères dirigeants de la Conférence Générale à BattleCreek. Les lettres parlaient de soi-disant grands progrès de la cause en Amérique et de merveilleuses victoires spirituelles comme résultat de 1888. W. C. White rappelle l'incident comme suit :
"Durant des années, j'ai senti que c'était mon privilège de faire tout ce que je pouvais pour attirer l'attention de ma mère sur les caractéristiques les plus réjouissantes de notre oeuvre. J'ai pensé que comme le Seigneur a choisi ma mère pour être Son messager et corriger les fautes dans l'Église, et comme ces révélations pèsent sur son cur presque jusqu'à la mort, je ne peux donc pas avoir tort en réunissant toutes les paroles de réconfort et toutes les bonnes nouvelles qui la consoleront, ainsi que toutes les expériences montrant la puissance de Christ oeuvrant dans l'Église, afin qu'elle voie les meilleurs côtés des travaux des hommes qui portent de lourds fardeaux dans l'uvre du Seigneur; je m'efforcerai donc d'attirer son attention sur le côté lumineux des choses...
"Eh bien, un jour, comme nous vivions à Cooranbong (Nouvelles Galles du Sud), nous avions reçu des lettres du Président de la Conférence Générale, remplies de rapports réjouissants, nous parlant de bons camps meetings et disant comment certains hommes d'affaires avaient été blâmés par les Témoignages (Harmon Lindsay et A. R. Henry, ans cesse opposés à l'uvre de Dieu depuis la réunion de Minneapolis Lettre 27/8/1896, FG. White Ils allaient dans divers états et prêchaient dans des réunions sous la tente qu'ils faisaient une nouvelle expérience spirituelle et qu'ils aidaient réellement dans les réunions).
"Nous (Prescott et moi) fûmes très heureux en lisant ces lettres. Nous fûmes enchantés et louâmes ensemble le Seigneur pour ce bon rapport. Imaginez ma surprise quand, dans l'après-midi du lendemain, ma mère me dit qu'elle avait écrit à ces hommes dont elle avait reçu ce rapport et qu'elle me lut la plus étendue des critiques, la plus minutieuse des réprobations pour avoir introduit dans leur travail des plans et de faux principes; c'était le blâme le plus pénétrant qui fut jamais écrit a ce groupe d'hommes. Ce fut une grande leçon pour moi" (Spalding-Magan Collection, p. 470). Des exemples de telles communications peuvent se trouver dans Testimonies to Ministers p. 6377, 8998.
Ellen White raconte la peine de son cur qui jette la lumière sur cet incident:
Il n'est nullement irrespectueux pour leur mémoire de noter que W. C. White et W. W. Prescott ne jouissaient pas du même discernement prophétique imparti à Ellen White. Le don prophétique n'est pas héréditaire. Il était normal pour eux d'accepter comme argent comptant les lettres du Président de la Conférence Générale contenant de si bonnes nouvelles. L'esprit envahissant l'Église se réjouissait des progrès et des victoires.
Mais l'attitude du cur de tous les êtres humains est par nature en conflit avec le témoignage de Jésus, à moins que le cur ne soit spécifiquement éclairé par le SaintEsprit. Ecrivant au Président de la Conférence Générale, Ellen White décrivit ce qu'elle ressentit quand son fils et Prescott essayèrent de lui assurer que les brillants rapports de Battle Creek étaient vrais :
"Cher frère Olsen,
"En octobre dernier, je vous ai écrit une longue lettre. Mon fardeau était très grand au sujet de l'uvre à Battle Creek et de vous-même. Je sentais que vous étiez lié pieds et poings et que vous vous soumettiez à cet état de choses comme un être apprivoisé. J'étais si troublée que parlant avec fr. Prescott, je lui fis part de mes sentiments. Lui et W. C. White tentèrent de dissiper mes craintes; ils présentèrent toute chose sous une lumière aussi favorable que possible. Mais au lieu de m'encourager, leurs paroles m'alarmèrent. Si ces hommes ne peuvent pas voir le résultat des choses, pensaije, combien est désespérée la tâche de la leur faire voir à Battle Creek. Cette pensée me frappa au cur comme un poignard. Je dis, je n'enverrai pas cette lettre au pasteur Olsen. Durant environ deux semaines, j'étais dans un état de totale faiblesse. J'étais comme un roseau brisé; je ne pus ni quitter ma chambre, ni parler avec fr. et sr. Prescott; je désespérai de guérir. Mais ma force revint peu à peu" (Lettre 25/5/1896).
Parce que la question de la pluie de l'arrière saison et du Grand Cri est si importante, il est impératif que l'Église et ses dirigeants, placent maintenant une confiance sans réserve dans le témoignage inspiré de l'Esprit de Prophétie. Quand le jugement humain contredit ce témoignage inspiré, peu importe combien les instruments humains sont honorés, l'Esprit de Prophétie doit avoir nettement la préséance. Durant la majeure partie d'un siècle, en tant que peuple, nous avons été enclins à nous délecter de ce faux optimisme aisément répandu. Il en découle tragiquement une méfiance générale à l'égard du Conseil du Témoin Véritable.
De grandes bénédictions spirituelles ne résulteraientelles pas d'une pleine connaissance de la vérité? Correctement comprise, l'histoire de notre dénomination constitue un commentaire permanent des paroles de Christ dans Apocalypse 3: 421 et un appel à la repentance appropriée.
Celui qui contrôle le passé contrôle aussi l'avenir. La tiédeur et la faiblesse spirituelle sont une conséquence de la fausse interprétation de l'histoire.
L'évidence néo-testamentaire montre que Christ et les apôtres n'enseignèrent pas à l'Eglise primitive qu'elle devait s'attendre à la parousie dans sa génération. 2 Thes. 2:1-10 indique clairement que les apôtres avaient déjà une notion du temps qui devait s'écouler entre les deux venues du Seigneur selon les prophéties de Daniel. De même, l'affirmation "voici, je viens bientôt" dans l'Apocalypse a toujours été compris comme s'appliquant dans un sens proleptique à ceux qui seraient vivants au temps de la fin. Certainement, Dieu n'a pas trompé Son peuple pendant près de deux mille ans, et ce n'est jamais ainsi qu'ils l'ont compris.
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