La vasopressine (AVP) ou hormone antidiurétique ... - TEL (thèses
Y(t+1)=-A*y(t)+B*u(t-d)+Aw(t+1) = ..... identification of closed loop cardiovascular
control mecanisms : Pharmacologie automatic blockade and ... Certaines études
menées sur ce sujet utilisent des réseaux de neurones en association avec les ...
part of the document
UNIVERSITÉ PARIS VI - PIERRE ET MARIE CURIE
Année 2008 N°
THÈSE
Pour lobtention du diplôme de
Docteur de lUniversité Paris VI
Spécialité Physiologie et Physiopathologie
Présentée par
Julie PERUCCA
Le jeudi 11 septembre 2008
Rein, vasopressine et pression artérielle.
Importance de la concentration de lurine et du rythme nycthéméral
dexcrétion deau et de sodium
Thèse dirigée par Lise BANKIR
JURY
Professeur Jean-Claude DUSSAULE Président
Docteur Mariette BARTHELMEBS Rapporteur
Professeur Ivan TACK Rapporteur
Docteur Claudine SERRADEIL-LE GAL Examinateur
Docteur Lise BANKIR Examinateur
- REMERCIEMENTS -
Je tiens à remercier chaleureusement tous ceux qui mont aidée et soutenue au cours de ma thèse, aussi bien dun point de vue scientifique, quadministratif ou personnel.
Je remercie notamment François Alhenc-Gelas pour mavoir accueillie dans son laboratoire et pour mavoir permis de réaliser cette thèse dans dexcellentes conditions. Je le remercie de mavoir toujours fourni les outils nécessaires pour nos études et de mavoir permis de présenter mes résultats dans différents congrès, dont deux internationaux.
Jexprime ma sincère reconnaissance à Lise Bankir, sans qui ce travail de thèse naurait jamais vu le jour. La richesse de ses connaissances, ses conseils et sa rigueur mont beaucoup apporté. Je la remercie vivement de mavoir fait participer à tant de réunions et collaborations avec des médecins, qui mont permis de découvrir une nouvelle facette de la recherche qui mattire particulièrement, la recherche clinique. Ces quatre années de travail ensemble mont réellement transformée, mais ce que je retiens le plus est notre forte relation de confiance et damitié que je souhaite conserver bien longtemps.
Un grand merci à Nadine Bouby pour sa disponibilité, sa gentillesse et ses nombreux coups de pouce.
Je tiens à exprimer toute mon amitié à la team internationale « chocolat & karaoké », principalement localisée dans le bureau du fond du couloir. Les moments passés avec eux furent vraiment sympathiques et inoubliables. Une petite pensée particulière à ma Sophy, avec qui jai partagé de grands moments, aussi bien personnels que professionnels, et que jencourage vivement pour ces derniers mois.
Merci à tous les membres de lunité - du Fer à Moulin et des Cordeliers - pour leur aide et leur disponibilité ou tout simplement pour leur soutien et leur amitié. La liste est trop longue pour les citer tous, mais je suis sûre que tous ceux à qui je pense se reconnaîtront !
Jadresse ma reconnaissance au Professeur Jean-Claude Dussaule, président du jury, au Docteur Mariette Barthelmebs et au Professeur Ivan Tack, qui ont accepté dêtre rapporteurs, ainsi quau Docteur Claudine Serradeil-Le Gal qui a accepté de faire partie de mon jury de thèse.
Je tiens à remercier la Société Française de Néphrologie et la Société Française dHypertension Artérielle pour avoir financé une partie de ce travail de thèse, et leur secrétaire pour leur efficacité et leur gentillesse. Merci aussi aux membres de mon école doctorale de Physiologie et Physiopathologie pour leur encadrement et leur conseil.
Enfin, jexprime tout mon amour et ma tendresse à mon mari Thomas, et je le remercie pour sa patience, son écoute et ses encouragements de tous les instants, et pour tout le reste. Merci beaucoup à ma famille pour mavoir donné la chance et les moyens den arriver là. Petit clin dil à Ugly qui a su me réconforter à sa façon lors des moments difficiles.
Merci à tous pour tout
- TABLE DES MATIÈRES -
REMERCIEMENTS PAGEREF _Toc76717002 \h 2
LISTE DES PUBLICATIONS PAGEREF _Toc76717004 \h 8
LISTE DES ILLUSTRATIONS PAGEREF _Toc76717005 \h 9
1. TABLEAUX PAGEREF _Toc76717006 \h 9
2. FIGURES PAGEREF _Toc76717007 \h 10
LISTE DES ABRÉVIATIONS PAGEREF _Toc76717008 \h 12
AVANT PROPOS PAGEREF _Toc76717009 \h 14
INTRODUCTION PAGEREF _Toc76717010 \h 15
1. RAPPELS DE PHYSIOLOGIE RÉNALE PAGEREF _Toc76717011 \h 17
1.1. Architecture générale du rein PAGEREF _Toc76717012 \h 17
1.2. Étapes de formation de lurine PAGEREF _Toc76717013 \h 20
1.2.1. Filtration glomérulaire PAGEREF _Toc76717014 \h 20
1.2.2. Réabsorption et sécrétion tubulaires PAGEREF _Toc76717015 \h 20
1.2.3. Dilution et concentration de lurine PAGEREF _Toc76717016 \h 20
1.3. Transport du sodium et du potassium le long du néphron PAGEREF _Toc76717017 \h 21
1.4. Composition de lurine par rapport au plasma PAGEREF _Toc76717018 \h 24
1.5. Définition de certains concepts de physiologie rénale PAGEREF _Toc76717019 \h 26
2. LA VASOPRESSINE, DÉTERMINANT PRINCIPAL DE LA BALANCE HYDRIQUE PAGEREF _Toc76717020 \h 29
2.1. Séquence des acides aminés PAGEREF _Toc76717021 \h 29
2.2. Synthèse centrale et périphérique et métabolisme enzymatique PAGEREF _Toc76717022 \h 30
2.3. Sécrétion dépendante de deux stimuli principaux PAGEREF _Toc76717023 \h 31
2.4. Récepteurs et effets physiologiques de la vasopressine PAGEREF _Toc76717024 \h 34
2.4.1. Présentation des trois récepteurs de la vasopressine PAGEREF _Toc76717025 \h 34
2.4.2. Localisation des récepteurs et effets lors de la fixation de vasopressine PAGEREF _Toc76717026 \h 35
2.4.3. Principaux agonistes et antagonistes des récepteurs de la vasopressine PAGEREF _Toc76717027 \h 36
2.5. Rôle de la vasopressine dans la concentration de lurine PAGEREF _Toc76717028 \h 41
2.6. Physiopathologie de la vasopressine PAGEREF _Toc76717029 \h 46
2.6.1. Diabète insipide central et néphrogénique PAGEREF _Toc76717030 \h 46
2.6.2. Syndrome de sécrétion inappropriée de vasopressine (SIADH) PAGEREF _Toc76717031 \h 46
3. RELATIONS ENTRE LEXCRéTION DEAU ET DE SODIUM ET LA PRESSION ARTéRIELLE PAGEREF _Toc76717032 \h 47
3.1. Relations entre lexcrétion de sodium et la pression artérielle PAGEREF _Toc76717033 \h 47
3.2. Relations entre lexcrétion deau et de sodium PAGEREF _Toc76717034 \h 51
3.3. Importance de la vasopressine et dautres systèmes régulateurs dans ces relations eau-sodium-pression artérielle PAGEREF _Toc76717035 \h 53
3.3.1. Rôle de la vasopressine PAGEREF _Toc76717036 \h 53
3.3.2. Implication dautres systèmes régulateurs PAGEREF _Toc76717037 \h 54
3.4. Importance du rythme nycthéméral PAGEREF _Toc76717038 \h 57
4. BUT DE LA THèSE PAGEREF _Toc76717039 \h 60
RÉSULTATS PAGEREF _Toc76717040 \h 61
1. INFLUENCE DE LA VASOPRESSINE SUR LEXCRÉTION SODÉE CHEZ LE RAT PAGEREF _Toc76717041 \h 61
1.1. But de létude et résumé des résultats de larticle publié n°1 PAGEREF _Toc76717042 \h 61
1.2. Article publié n°1 PAGEREF _Toc76717043 \h 63
1.3. Commentaires et discussion PAGEREF _Toc76717044 \h 95
1.3.1. Meilleure compréhension des effets de la vasopressine sur lexcrétion sodée PAGEREF _Toc76717045 \h 95
1.3.2. Avantages et limites de notre étude PAGEREF _Toc76717046 \h 96
1.3.3. Applications envisageables chez lHomme PAGEREF _Toc76717047 \h 99
2. RELATIONS ENTRE DÉBIT URINAIRE ET EXCRÉTION SODéE CHEZ LHOMME PAGEREF _Toc76717048 \h 102
2.1. Introduction et but de létude PAGEREF _Toc76717049 \h 102
2.2. Présentation des sujets étudiés PAGEREF _Toc76717050 \h 102
2.3. Résultats observés après une variation des apports sodés PAGEREF _Toc76717051 \h 104
2.3.1. Chez des sujets en état déquilibre, après quelques jours dadaptation (études A à E) PAGEREF _Toc76717052 \h 104
2.3.2. Les premiers jours après le changement dapport sodé (étude F) PAGEREF _Toc76717053 \h 106
2.4. Commentaires et discussion PAGEREF _Toc76717054 \h 108
3. DIFFÉRENCE DE CONCENTRATION URINAIRE SELON LORIGINE ETHNIQUE PAGEREF _Toc76717055 \h 110
3.1. But de létude et résumé des résultats de larticle publié n°2 PAGEREF _Toc76717056 \h 110
3.2. Article publié n°2 PAGEREF _Toc76717057 \h 111
3.3. Résultats complémentaires à ceux de larticle publié n°2 PAGEREF _Toc76717058 \h 121
3.3.1. Autre collaboration PAGEREF _Toc76717059 \h 121
3.3.2. Données trouvées dans la littérature PAGEREF _Toc76717060 \h 122
4. DIFFÉRENCE DE CONCENTRATION URINAIRE SELON LE SEXE CHEZ LHOMME PAGEREF _Toc76717061 \h 124
4.1. But de létude et résumé des résultats de larticle publié n°3 PAGEREF _Toc76717062 \h 124
4.2. Article publié n°3 PAGEREF _Toc76717063 \h 124
4.3. Résultats complémentaires à ceux de larticle publié n°3 PAGEREF _Toc76717064 \h 131
4.4. Commentaires et discussion des études sur la différence de concentration de lurine selon lorigine ethnique et le sexe (études publiées n°2 et n°3) PAGEREF _Toc76717065 \h 133
4.4.1. Avantages et limites de nos études PAGEREF _Toc76717066 \h 133
4.4.2. Retombées éventuelles de nos études PAGEREF _Toc76717067 \h 133
5. RELATIONS ENTRE URINE ET PRESSION ARTéRIELLE CHEZ DES SUJETS PRÉSENTANT UN SYNDROME MéTABOLIQUE PAGEREF _Toc76717068 \h 135
5.1. Introduction et but de létude PAGEREF _Toc76717069 \h 135
5.2. Sujets et méthodes PAGEREF _Toc76717070 \h 136
5.2.1. Protocole général PAGEREF _Toc76717071 \h 136
5.2.2. Traitement des données et analyses statistiques PAGEREF _Toc76717072 \h 137
5.3. Résultats PAGEREF _Toc76717073 \h 138
5.3.1. Comparaison des données générales des trois tertiles PAGEREF _Toc76717074 \h 138
5.3.2. Analyse des données urinaires des trois tertiles PAGEREF _Toc76717075 \h 141
5.3.3. Analyse des données de pression artérielle des trois tertiles et relations avec les données urinaires (PARTIE A) PAGEREF _Toc76717076 \h 144
5.3.4. Analyse préliminaire des données métaboliques des trois tertiles et relations avec les données urinaires (PARTIE B) PAGEREF _Toc76717077 \h 148
5.4. Commentaires et discussion PAGEREF _Toc76717078 \h 155
DISCUSSION GÉNÉRALE PAGEREF _Toc76717079 \h 158
1. Meilleure compréhension des conséquences du niveau des apports sodés PAGEREF _Toc76717080 \h 159
2. Conséquences possibles de leffet antinatriurétique de la vasopressine chez le rat PAGEREF _Toc76717081 \h 161
3. Conséquences possibles de leffet antidiurétique de la vasopressine chez lHomme PAGEREF _Toc76717082 \h 164
4. Conséquences possibles dun rythme nycthéméral dexcrétion deau et de sodium perturbé PAGEREF _Toc76717083 \h 166
5. Applications envisageables en clinique humaine PAGEREF _Toc76717084 \h 168
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES PAGEREF _Toc76717085 \h 171
ANNEXES PAGEREF _Toc76717086 \h 185
- LISTE DES PUBLICATIONS -
Ce travail de thèse a fait lobjet des publications suivantes :
Bankir L, Perucca J, Pratt JH, Weinberger MH. Ethnic differences in urine concentration : possible relationship to blood pressure. Clin. J. Am. Soc. Nephrol. 2007; 2: 304-312
Perucca J, Bouby N, Valeix P, Bankir L. Sex differences in urine concentration accross differing ages, sodium intake and level of kidney disease. Am. J. Physiol. Regul. Integr. Comp. Pysiol. 2007; 292: R700-R705
Perucca J, Bouby N, Valeix P, Jungers P, Bankir L. Différence de concentration urinaire selon le sexe ou lorigine ethnique : implications possibles dans la susceptibilité variable à différentes pathologies rénales et cardiovasculaires. Nephrol. Ther. 2008; in press
Perucca J, Bichet DG, Bardoux P, Bouby N, Bankir L. Vasopressin and sodium excretion : responses to selective non-peptide V2 and V1a receptor antagonists. J. Am. Soc. Nephrol. 2008; in press
- LISTE DES ILLUSTRATIONS -
1. TABLEAUX
1. Description des différents groupes de sujets étudiés PAGEREF _Toc76715777 \h 103
2. Rapports HS/LS pour Exc Na, UNa et V de chaque étude PAGEREF _Toc76715779 \h 106
3. Données générales et données urinaires de nuit des 88 jeunes sujets américains PAGEREF _Toc76715782 \h 121
4. Age et données urinaires de 24 h des sujets normotendus extraits du tableau 2 de larticle [26] PAGEREF _Toc76715783 \h 122
5. Age et données urinaires de 24 h des sujets normotendus provenant des tableaux 1 et 2 de larticle [26] PAGEREF _Toc76715784 \h 132
6. Caractéristiques générales des 107 sujets ensemble ou répartis en trois tertiles selon VJ/VN PAGEREF _Toc76715785 \h 140
7. Données urinaires de 24 h des trois tertiles selon VJ/VN PAGEREF _Toc76715786 \h 141
8. ANOVA à 2 facteurs des résultats de la Figure 21 PAGEREF _Toc76715788 \h 144
9. Résultats des régressions linéaires simples entre VJ/VN et les données de pression artérielle des 107 sujets ensemble PAGEREF _Toc76715791 \h 148
10. Caractéristiques générales des 62 sujets ensemble ou répartis en trois tertiles selon VJ/VN PAGEREF _Toc76715792 \h 150
11. Variation de la concentration de sodium et de lexcrétion deau et des solutés selon la situation considérée PAGEREF _Toc76715795 \h 161
2. FIGURES
1. Photo dune coupe longitudinale de rein de rat PAGEREF _Toc76715760 \h 17
2. Structure dun néphron à anse longue et dun néphron à anse courte PAGEREF _Toc76715761 \h 19
3. Pourcentage de sodium réabsorbé dans les différents segments du néphron PAGEREF _Toc76715762 \h 23
4. Proportion des différents solutés dans le plasma et dans lurine chez des sujets normaux PAGEREF _Toc76715763 \h 25
5. Schéma illustrant le concept deau libre excrétée ou réabsorbée PAGEREF _Toc76715764 \h 28
6. Séquence des acides aminés de la vasopressine PAGEREF _Toc76715765 \h 29
7. Stimuli osmotique et volémique responsables de la sécrétion de vasopressine chez le rat PAGEREF _Toc76715766 \h 32
8. Séquence des acides aminés de la dDAVP PAGEREF _Toc76715767 \h 37
9. Historique de la recherche dantagonistes non peptidiques des récepteurs de la vasopressine PAGEREF _Toc76715768 \h 38
10. Les trois actions de la vasopressine sur le canal collecteur participant au mécanisme de concentration de lurine PAGEREF _Toc76715769 \h 42
11. Conséquences sur lexcrétion de sodium de laction de la vasopressine sur le canal sodium épithélial (ENaC) PAGEREF _Toc76715770 \h 43
12. Les effets de la vasopressine sur une cellule principale du canal collecteur PAGEREF _Toc76715771 \h 45
13. Effets de la diminution des apports sodés (flèches continues) et du régime DASH (flèches en pointillés) sur la pression artérielle systolique (A) et diastolique (B) PAGEREF _Toc76715772 \h 49
14. Système rénine-angiotensine et système kallicréine-kinine PAGEREF _Toc76715773 \h 56
15. Protocole général de nos expériences chez le rat PAGEREF _Toc76715774 \h 62
16. Dispersion des valeurs dosmolalité urinaire (Uosm) de 24 h des rats en conditions basales dans trois expériences différentes PAGEREF _Toc76715775 \h 98
17. Schéma récapitulatif des effets des récepteurs V1a et V2 rénaux et extra-rénaux sur la pression artérielle PAGEREF _Toc76715776 \h 101
18. Adaptation à différents niveaux dapport sodé chez des sujets en état déquilibre (urines de 24 h) PAGEREF _Toc76715778 \h 105
19. Adaptation à différents niveaux dapport sodé chez les mêmes sujets les premiers jours après le changement (urines de 24 h) PAGEREF _Toc76715780 \h 107
20. Schéma montrant les variations de poids corporel, de prise de boisson et dexcrétion deau et de sodium suite à des changements brusques dapport sodé PAGEREF _Toc76715781 \h 109
21. Excrétion urinaire deau et des principaux solutés des trois tertiles pour les périodes de Jour et de Nuit séparément PAGEREF _Toc76715787 \h 143
22. Valeurs de Jour et de Nuit, et chute nocturne de la PAS, PAD et PP des trois tertiles PAGEREF _Toc76715789 \h 145
23. Corrélation entre dipping nocturne de pression artérielle et VJ/VN PAGEREF _Toc76715790 \h 147
24. Résultats de lHGPO des trois tertiles PAGEREF _Toc76715793 \h 152
25. Corrélation entre la variation de linsulinémie entre le temps 0 et la moyenne des temps 30 et 60 min et le débit urinaire de Jour, de Nuit, de 24 h et de Jour/Nuit PAGEREF _Toc76715794 \h 154
TOC \t "Table des illustrations" \c
- LISTE DES ABRÉVIATIONS -
ACTH Hormone adrénocorticotropique (adrenocorticotropic hormone)
ADH Hormone antidiurétique (antidiuretic hormone) = vasopressine
AMPc Adénosine monophosphate cyclique
AQP Aquaporine
AVP Arginine-vasopressine = hormone antidiurétique
CC Canal collecteur rénal
CH2O Clairance deau (H2O) libre
Ccréat Clairance rénale de la créatinine
Cosm Clairance osmotique
dDAVP 1-déamino 8-D-arginine vasopressine = desmopressine = Minirin ( agoniste peptidique des récepteurs V2 de lAVP
DOCA Acétate de déoxycorticostérone (deoxycorticosterone acetate)
ENaC Canal sodium épithélial (epithelial Na channel)
ESM Erreur standard de la moyenne
Exc soluté Excrétion urinaire dun soluté
HGPO Hyperglycémie provoquée par voie orale
IEC Inhibiteur de lenzyme de conversion
IMC Indice de masse corporelle
IRC Insuffisance rénale chronique
IS Zone interne de la médulla externe rénale (inner stripe)
i.v. Intraveineux
LVP Lysine-vasopressine
MAPA Mesure ambulatoire de la pression artérielle
NO Monoxyde dazote (nitric oxide)
OPC-21268 Antagoniste non peptidique sélectif des récepteurs V1a de lAVP (Otsuka)
OPC-31260 Antagoniste non peptidique sélectif des récepteurs V2 de lAVP (Otsuka)
OPC-41061 Antagoniste non peptidique sélectif des récepteurs V2 de lAVP (Otsuka) = tolvaptan
OS Zone externe de la médulla externe rénale (outer stripe)
PAD Pression artérielle diastolique
PAM Pression artérielle moyenne
PAS Pression artérielle systolique
PAVP Concentration plasmatique dAVP
Posm Osmolalité plasmatique
PP Pression pulsée
Psoluté Concentration plasmatique dun soluté
SIADH Sécrétion inappropriée dhormone antidiurétique (syndrome of inappropriate ADH secretion)
SKK Système kallicréine-kinine
SNS Système nerveux sympathique
SRA Système rénine-angiotensine
SR121463A Antagoniste non peptidique sélectif des récepteurs V2 de lAVP (Sanofi- Aventis) = satavaptan
SR49059 Antagoniste non peptidique sélectif des récepteurs V1a de lAVP (Sanofi- Aventis) = relcovaptan
SSR149415 Antagoniste non peptidique sélectif des récepteurs V1b de lAVP (Sanofi- Aventis)
TCD Tubule contourné distal
TcH2O Réabsorption tubulaire deau (H2O) libre
TCP Tubule contourné proximal
TTKG Gradient transtubulaire de potassium (transtubular K gradient)
Uosm Osmolalité urinaire
Usoluté Concentration urinaire dun soluté
UT Transporteur durée (urea transporter)
V Débit urinaire = diurèse = volume deau excrétée par unité de temps
VPA-985 Antagoniste non peptidique sélectif des récepteurs V2 de lAVP (Wyeth- Ayerst) = lixivaptan
YM087 Antagoniste non peptidique mixte des récepteurs V1a et V2 de lAVP (Yamanouchi) = conivaptan = Vaprisol®
- AVANT PROPOS -
« La liberté n'est pas l'absence d'engagement, mais la capacité de choisir »
Paulo Coelho
Jai pris la liberté dans ce mémoire de faire certains choix que jexplique ici :
- La vasopressine ou hormone antidiurétique doit son double nom à ses deux effets principaux : effet vasopresseur et effet antidiurétique. Bien que le terme « hormone antidiurétique » soit plus approprié dans un travail portant sur la concentration de lurine, jai choisi demployer ici le terme « vasopressine » qui prévaut maintenant dans la quasi-totalité de la littérature scientifique.
- Chez la plupart des mammifères, la vasopressine est de larginine-vasopressine (AVP), sauf chez les suidés qui ont de la lysine-vasopressine (LVP). Jusquà ce que la vasopressine synthétique soit disponible, la principale source de cette hormone provenait de neurohypophyse de porc, donc était de la LVP. Mais maintenant larginine-vasopressine est presque exclusivement utilisée. Donc lorsque je parle de vasopressine dans ce mémoire, il sagit de larginine-vasopressine. Toutefois, jai décidé dutiliser labréviation AVP très largement répandue dans la littérature, bien que VP pourrait suffire.
- Sauf mention particulière, jai exprimé nos résultats en moyenne ± erreur standard de la moyenne (ESM) et fixé le seuil de significativité à p 65 ml/min /1,73 m2). Données fournies par Myron H. Weinberger (Department of Medicine, Indiana University School of Medicine, Indianapolis, USA).
Etudes F et T. Données obtenues 1°) chez 37 sujets sains (< 50 ans) consommant depuis au moins six mois un régime libre (étude F) et 2°) chez 33 sujets (22 - 66 ans) atteints d'IRC (étude T) [33]. Données fournies par le Dr. Susie Q. Lew (Department of Medecine, Renal Division, George Washington University Medical Center, Washington D.C., USA).
Etude G. Données concernant six sujets sains (3 hommes et 3 femmes, 31 ± 4 ans) ayant subi un test de concentration de lurine [30,31]. Sans aucune intervention ni pré-traitement préalable, les sujets ont reçu une perfusion de dDAVP (1-désamino-8-D-arginine vasopressine), agoniste sélectif des récepteurs V2 de la vasopressine (dose totale 0,3 µg/kg de poids par voie i.v. en 20 min). Lurine a été recueillie pendant 1 h avant l'administration de dDAVP (contrôle) et pendant les 3 h suivantes. Données fournies par le Dr. Daniel G. Bichet (Centre de Recherche, Hôpital du Sacré-Cur, Université de Montréal, Montréal, Canada).
Etude R. Données concernant 65 patients (21 - 79 ans) diabétiques de type 1 ou 2 (certains modéremment hypertendus), hospitalisés pendant 24 h dans le cadre d'un examen de routine [38]. Le régime alimentaire était normal et les traitements habituels n'ont pas été interrompus. Les sujets dont l'excrétion de glucose excédait 90 mmol/24 h ont été exclus à cause de l'influence possible de la glycosurie sur la diurèse. Données fournies par le Pr. Bernard Bauduceau (Service d'Endocrinologie, Hôpital Begin, Saint-Mandé, France).
Etude S. Cette étude concerne 148 sujets (17 - 86 ans) ayant une fonction rénale normale ou diminuée de façon plus ou moins intense, sous régime alimentaire libre et dont les traitements habituels n'avaient pas été interrompus. Le but de l'étude intiale était de déterminer la réduction de la capacité de concentration urinaire et les taux d'AVP au cours de l'IRC [37]. Données fournies par le Pr. Paul Jungers (Département de Néphrologie, Hôpital Necker-Enfants Malades, Paris, France).
La concentration de lurine : évaluation directe ou indirecte
Le volume durine des 24 h a été mesuré dans toutes les études (sauf létude G), mais Uosm n'était disponible que dans les études A, B, G et S. Dans les autres études, le niveau de concentration de lurine a été évalué de deux façons différentes.
1°) Quand UNa, UK et Uurée étaient disponibles (études C, D et R), une valeur estimée de Uosm (= eUosm) a été calculée grâce à la formule :
eUosm = (UNa + UK) * 2 + Uurée.
Des corrélations hautement significatives ont été trouvées entre Uosm et eUosm (r = 0,95 pour les hommes et 0,97 pour les femmes) dans les études A+B (réunies car elles concernaient toutes les deux des sujets français dâges similaires), et dans létude S (r = 0,92 et r = 0,92 respectivement) (p < 0,001 pour chaque corrélation). Les pentes des droites de régression sont 8 à 12 % plus faibles que lunité (sans différence significative entre les sexes), ce qui indique que eUosm sous-estime légèrement Uosm, probablement parce que la formule de calcul de eUosm ne tient pas compte des solutés minoritaires.
2°) Dans les trois études restantes (E, F et T), Pcréat et Ucréat ont permis d'évaluer indirectement la tendance du rein à concentrer lurine. La créatinine nétant ni réabsorbée ni sécrétée de façon significative, le rapport Ucréat/Pcréat augmente linéairement avec la réabsorption deau du filtrat. Ainsi, ce rapport peut constituer un bon indice de la concentration de lurine (ICU). Dans les deux études dans lesquelles Uosm et ICU étaient disponibles, ICU était linéairement et positivement corrélé à Uosm (r = 0,86 et 0,89 pour les hommes et les femmes sains de létude A, et r = 0,82 et 0,82 pour les hommes et femmes en IRC de létude S). Pour ces deux études, les équations des droites de regression ne diffèrent pas significativement entre les deux sexes. La sécrétion tubulaire de créatinine pourrait augmenter lICU et conduire à une surestimation de la tendance du rein à concentrer lurine, mais cette sécrétion ne devient significative que lorsque le taux de Pcréat est élevé [41], comme dans lIRC ou lors de perfusions de créatinine exogène (pratiquées dans d'anciennes études) [42,43]. D'autre part, un grand nombre dinvestigations ont comporté à la fois des mesures de la clairance de la créatinine de 24 h et de la filtration glomérulaire par un marqueur plus fiable, et aucune na mentionné de discordance entre ces deux variables dans un sexe plus que dans l'autre [44-46].
Différence de concentration urinaire entre les sexes
Lâge et lIMC des sujets des deux sexes étaient très proches dans chacune des études (Tableau I). La consommation alimentaire est probablement plus élevée chez les hommes que chez les femmes car le rapport homme/femme (H/F) dexcrétion osmolaire de 24 h est toujours supérieur à 1. Dans toutes les études, qu'elles concernent des sujets sains ou des patients insuffisants rénaux ou diabétiques, Uosm, eUosm ou ICU était plus élevé chez les hommes que chez les femmes de 15 à 39 % (significatif sauf dans les études où n < 20 pour chaque sexe). Les rapports H/F obtenus avec ICU sont dans la même fourchette que ceux obtenus avec Uosm ou eUosm (Tableau I). Dans cinq études sur neuf, le volume durine des 24 h était pratiquement similaire dans les deux sexes (différences de ± 5 %) et dans les quatre autres études, il était 10 à 14 % plus faible chez les hommes. Dans une étude de la littérature qui a rapporté des valeurs de volume et dUosm séparées chez des hommes et des femmes normotendus, on retrouve des différences similaires à celles observées ici : Uosm = 678 ± 39 et 493 ± 34 mosm/kg H2O chez 40 hommes et 40 femmes, respectivement, p < 0,05 (H/F = 1,38) et volume durine = 1,37 ± 0,09 et 1,54 ± 0,09 L/j, respectivement, NS (H/F = 0,88) (Tableau 1 dans [47]). Il est intéressant de constater que la même différence entre les sexes existe chez les animaux. Les rapports mâle/femelle pour Uosm chez le rat et le chien varient entre 1,16 et 1,24 [15,16,48].
Il est intéressant de noter la grande variabilité inter-individuelle de la concentration urinaire (Figure 1) et du volume urinaire de 24 h (0,5 à 5,4 L/24 h pour l'ensemble des études), variabilité probablement liée à des variations parallèles de la soif, de la prise de boisson et de PAVP [49]. Au cours des 24 h, cest la nuit que l'osmolalité urinaire est la plus élevée. D'autre part, l'osmolalité urinaire augmente après un repas riche en protéines [39]. Cependant, la différence dosmolalité urinaire entre les sexes ne résulte pas d'un apport protéique plus élevé chez les hommes que chez les femmes car nous avons constaté que la proportion de lurée par rapport aux autres solutés dans lurine ne diffère pas entre les sexes. Des différences d'apports sodés ne semblent pas non plus en cause. Dans l'étude D, des différences d'apport sodé d'une centaine de mmol/jour ne modifiaient ni l'osmolalité ni le volume urinaires (contrairement à ce qui est souvent supposé) et n'avaient pas non plus d'influence sur les différences d'osmolalité et de volume urinaires entre les deux sexes (Figure 2). Une ANOVA à 2 facteurs a révélé des différences significatives liées au sexe pour l'osmolalité et le volume urinaire (p < 0,002 chacun), mais aucune influence de lapport en sel lui-même ni aucune interaction sexe-sodium.
La capacité de concentrer lurine décline avec lâge et la régression linéaire dUosm en fonction de lâge chez les sujets de létude D montre une baisse denviron 50 mosm/kg H2O par tranche de 10 ans (p < 0,0003), avec toujours une différence significative entre hommes et femmes quel que soit lâge (p = 0,005) (Figure 3 A). Les sujets insuffisants rénaux ou diabétiques présentent une différence dosmolalité urinaire selon le sexe similaire à celle des sujets sains (Tableau I). La Figure 3 B illustre la diminution dosmolalité urinaire en fonction de la classe d'IRC pour les sujets de létude S. Une ANOVA à 2 facteurs a révélé des différences pour le sexe et pour la classe dIRC (p < 0,0001 pour chacun) avec une interaction significative (p = 0,001). L'osmolalité urinaire diminue avec la réduction du débit de filtration glomérulaire de manière progressive chez les hommes et plus brutalement chez les femmes. Dans les stades avancés de l'IRC, le rein ne peut plus concentrer l'urine et Uosm est donc très proche de liso-osmolalité, mais les valeurs des femmes restent légèrement inférieures à celles des hommes. Dans la même étude, un échantillon des urines du matin était disponible. Les valeurs dUosm des urines du matin étaient 50 à 100 mosm/kg H2O plus élevées que celles de la moyenne des 24 h, même pour les stades dIRC III et IV. Ceci prouve que lactivité de concentration du rein augmente toujours la nuit, même à des stades relativement avancés dIRC.
Cette étude ne permet pas de définir les causes de la différence de concentration urinaire entre les sexes. Toutefois, cette différence ne semble pas liée à une action directe des hormones sexuelles pour les raisons suivantes. 1°) Avant la puberté, les garçons présentent déjà une osmolalité urinaire plus élevée que les filles, alors que leur volume urinaire est similaire, et la concentration de lurine dans chaque sexe ne varie pas avec lâge entre 4 à 15 ans [50]. 2°) La différence dosmolalité urinaire entre hommes et femmes reste significative après l'âge de la ménopause dans les études D (Figure 3 A) et C (où tous les sujets ont plus de 50 ans), et persiste chez les sujets de 75 ans et plus en bonne santé (465 ± 179 mosm/kg H2O chez les hommes et 325 ± 74 chez les femmes, p = 0,01) [51]. 3°) Chez le rat, l'osmolalité urinaire reste inchangée chez les mâles comme chez les femelles cinq semaines après une gonadectomie [15].
On constate donc que les hommes excrètent une charge osmolaire plus importante que les femmes en augmentant la concentration de lurine plutôt que son volume. Ceci suggère que leur axe soif/vasopressine a un seuil plus élevé que celui des femmes et quils boivent proportionnellement moins, mais à notre connaissance il n'existe pas d'informations à ce sujet dans la littérature. Une étude chez le rat montre que les femelles boivent plus que les mâles [52]. Plusieurs études [17-19] rapportent que les hommes ont des valeurs dAVP urinaire plus élevées que celles des femmes, différence également observée chez le rat [17]. Chez le rat comme chez l'homme, la sécrétion de vasopressine semble être plus sensible aux stimuli osmotiques dans le sexe masculin que dans le sexe féminin [53,54].
Cependant, des taux d'AVP plus élevés ne suffisent pas à expliquer cette différence de concentration urinaire entre sexes. Certaines études montrent une nette différence d'osmolalité urinaire entre hommes et femmes alors que les taux de vasopressine sont pratiquement identiques [47,51]. D'autre part, létude G montre que cette différence dosmolalité urinaire nest pas abolie durant la stimulation maximale du mécanisme de concentration de lurine, au moins à court terme. Chez les six sujets sains (trois dans chaque sexe) de cette étude qui ont reçu une dose élevée de dDAVP, l'osmolalité urinaire est passée de 835 ± 150 mosm/kg H2O à 955 ± 10 chez les hommes et de 540 ± 140 à 775 ± 20 chez les femmes, la différence persistant donc après dDAVP. Cette observation suggère que la différence de concentration urinaire entre les sexes résulte de phénomènes de régulation survenant en aval de l'ADH, sans doute dans le rein lui-même. Des études chez le rat suggèrent que les effets de la vasopressine n'ont pas la même intensité dans les deux sexes [55]. La réponse antidiurétique à une même dose d'hormone exogène est plus forte chez le mâle que chez la femelle [56,57]. In vitro, des cellules de canal collecteur papillaire de rats mâles présentent plus de récepteurs V2 et une plus forte accumulation dAMPc vasopressine-dépendante que celles de rats femelles [56].
Les prostaglandines et le débit sanguin médullaire sont connus pour interférer avec leffet de lADH et la capacité à concentrer lurine [58-60], si bien que des différences de production des prostaglandines [61-63] et du débit sanguin médullaire [15] entre les sexes pourraient aussi jouer un rôle dans la différence de concentration de lurine.
Différence de concentration urinaire entre caucasiens et afro-américains
Les études D et E comportaient des sujets caucasiens et des sujets noirs américains (d'origine africaine). Une étude de Cowley et al [47] a également rapporté des valeurs d'osmolalité et de volume urinaires chez des sujets blancs et noirs américains, mais sans commenter les différences observées. Les résultats de ces trois études sont présentés dans le Tableau 2. On constate que l'osmolalité urinaire est plus élevée et le volume urinaire plus faible chez afro-américains que chez les caucasiens. Des différences similaires entre sujets blancs et noirs avaient également été trouvées chez des jeunes adolescents américains [64], mais à notre connaissance il n'existe pas de données concernant les populations noires des pays africains. On retrouve des différences d'osmolalité urinaire entre hommes et femmes de la même ampleur dans les deux groupes ethniques (Tableau 2) [14] et, comme dans les 7 autres études (Tableau 1), les volumes urinaires sont similaires dans les deux sexes, quelle que soit l'origine ethnique.
Pour une même charge osmolaire quotidienne, les afro-américains excrètent une urine plus concentrée et sous un volume plus faible que les caucasiens. La différence de diurèse moyenne entre ces deux groupes ethniques varie entre 250 et 600 ml/jour selon les études et est comparable dans les deux sexes. L'osmolalité urinaire des afro-américains excède celle des caucasiens d'environ 75 à 200 mosm/kg H2O. Dans l'étude E, la concentration urinaire du sodium, une grandeur indépendante de celle de la créatinine (qui avait servi à estimer Uosm) était aussi significativement plus élevée chez les sujets blancs que chez les noirs (p < 0,001), bien que la natrémie et l'excrétion sodée des 24 h soient équivalentes dans les deux groupes [14]. Dans l'étude Intersalt [65] destinée à évaluer les relations entre la pression artérielle et les apports sodés dans 52 centres différents répartis dans le monde entier, les résultats de deux des centres américains ont été présentés séparément pour les deux groupes ethniques. Le volume urinaire était plus faible chez les noirs que chez les blancs (0,73 vs. 1,14 L/d à Goodman, et 1,03 vs. 1,44 à Jackson) [65] et la concentration du sodium (recalculée à partir de l'excretion des 24 h) était plus élevée (131 mmol/L vs. 110, and 133 vs. 93 dans ces deux villes).
Cette meilleure "économie" d'eau observée chez les afro-américains est peut-être due à une action antidiurétique plus intense permise par des taux d'AVP plus élevés car quelques études, portant malheureusement sur de petits effectifs, ont rapporté des taux plasmatiques ou une excrétion urinaire d'AVP plus élevés chez les afro-américains que chez les caucasiens [18-20]. Il est possible que les afro-américains aient aussi une soif moins intense puisqu'ils excrètent des volumes d'urine plus faibles. Des différences dans la sensibilité de l'osmostat (des neurones de l'hypothalamus qui régulent la sécrétion d'AVP et la sensation de soif en fonction de stimuli osmotiques) ont pu représenter un facteur favorable au cours de l'évolution en apportant une meilleure capacité à économiser l'eau, compte-tenu du climat africain et peut-être également des conditions de vie difficiles liées à l'esclavage. Il est possible qu'un système "AVP/soif" plus actif contrebalance le système rénine-angiotensine faiblement actif qu'on observe chez les afro-américains [14].
Concentration urinaire et susceptibilité à certaines pathologies
Le fait que les hommes concentrent l'urine plus que les femmes et les afro-américains plus que les caucasiens pourrait jouer un rôle dans leur plus grande susceptibilité à certaines pathologies telles que la lithiase urinaire, lIRC, la néphropathie diabétique ou certaines formes dhypertension.
Lithiase
La lithiase urinaire est deux à trois frois plus fréquente chez les hommes que chez les femmes [66-68], mais personne, à notre connaissance, n'a évoqué l'idée qu'une différence de concentration urinaire pourrait contribuer à cette différence de susceptibilité. Une osmolalité plus élevée favorise la supersaturation de composés peu solubles qui est responsable de leur cristallisation [1]. Dans létude C, près de la moitié des hommes avaient une osmolalité urinaire > 600 mosm/kg H2O contre seulement 5 % des femmes (Figure 1 A), ce qui suggère bien un risque plus important chez les hommes. Même si la concentration des solutés lithogènes natteint pas le seuil de supersaturation sur l'ensemble des urines de 24 h, elle peut dépasser ce seuil sur des périodes plus courtes. Or, on sait que la concentration urinaire s'élève notamment la nuit, ou après un repas riche en protéines, ou durant un exercice physique intense, en particulier lété, saison durant laquelle les hommes présentent une forte diminution du volume urinaire [2].
Plusieurs travaux ont montré que la lithiase rénale était moins fréquente chez les afro-américains et les populations noires vivant en Afrique que chez les caucasiens [69-71]. Cette observation peut surprendre puisque les résultats présentés ci-dessus indiquent que les sujets noirs concentrent l'urine plus que les blancs. Dans une étude réalisée au Niger [70], mais pas dans une étude américaine [71], la lithiase reste cependant plus fréquente chez les hommes que chez les femmes. Le moindre risque lithiasique des populations noires peut au moins en partie être attribué à une consommation de calcium nettement plus faible. On peut aussi supposer que l'évolution a permis de développer simultanément des facteurs inhibiteurs de la lithiase plus efficaces en parallèle avec une meilleure capacité à concentrer l'urine.
Insuffisance rénale chronique
L'ADH et/ou laugmentation de concentration urinaire qui résulte de son action influencent plusieurs aspects de la fonction rénale. Chez le rat normal, une stimulation aiguë ou chronique de lactivité de concentration de lurine par administration aiguë ou chronique de dDAVP augmente le taux de filtration glomérulaire [72,73]. En outre, une perfusion chronique de dDAVP entraîne une hypertrophie du rein qui a les mêmes caractéristiques que celle induite par un régime riche en protéines [74] et qui résulte probablement en partie des mêmes mécanismes [75,76]. Chez des rats en IRC, des effets néfastes ont été observés en réponse à une stimulation chronique des récepteurs V2 [22] tandis que l'inhibition de leurs effets a induit des conséquences bénéfiques sur la protéinurie, la glomérulosclérose et les atteintes tubulo-interstitielles [21,77]. En raison de cette différence dosmolalité urinaire entre les sexes, et selon l'origine ethnique, ces effets sont sans doute plus prononcés chez les hommes que chez les femmes et chez les sujets afro-américains que chez les caucasiens. Laction antidiurétique de l'AVP sexerce probablement de façon additive à celle du système rénine-angiotensine [3,4,6,78,79] quand lintensité des deux systèmes est augmentée simultanément en réponse à leurs stimuli respectifs.
En apparent désaccord avec ce qui est évoqué ci-dessus, une récente réanalyse des données de l'étude américaine "MDRD" (Modification of Diet in Renal Disease) a conclu que l'insuffisance rénale progressait plus vite chez les sujets qui avaient au départ un volume urinaire plus important [40]. Les auteurs en déduisent qu'un volume urinaire élevé et une osmolalité basse sont des facteurs favorisant une progression plus rapide de l'IRC. Une telle association ne peut permettre de conclure à un lien de cause à effet, car elle pourrait être due à un facteur non considéré dans l'étude. A cet égard, il est important de souligner que la moitié des patients présentaient des urines hypo-osmotiques au plasma. Nous avons observé dans nos travaux qu'il était favorable de réduire l'activité de concentration urinaire mais non d'induire la production d'urines diluées [21,22,76]. Dans l'étude MDRD, la moitié des patients qui avaient des volumes urinaires supérieurs à 2 litres par jour étaient traités par des diurétiques. Or, il est connu que les diurétiques augmentent la sécrétion d'AVP [80,81]. On peut donc supposer que des taux d'AVP élevés ont pu contribuer aux effets néfastes observés, même si l'AVP ne pouvait permettre au rein de concentrer l'urine en présence de diurétiques. Ces derniers stimulent également l'activité du système rénine-angiotensine, ce qui peut aussi avoir contribué à la progression plus rapide de lIRC chez les sujets dont le volume urinaire était augmenté par les diurétiques. Donc, la progression plus rapide observée chez ces patients n'est sans doute pas due à la forte diurèse elle-même, comme le proposent les auteurs de l'étude [40] mais à des effets secondaires liés à la prise de diurétiques.
Le cas de la polykystose rénale mérite une mention particulière. Cette pathologie présente une plus grande prévalence masculine dans les modèles animaux comme chez l'homme [82,83]. La polykystose progresse également plus rapidement chez les sujets noirs que chez les sujets blancs [83]. L'implication des effets V2 de l'AVP dans la polykystose a récemment été démontrée dans des modèles animaux. L'antagonisme sélectif des effets V2 a permis de limiter le développement de la maladie kystique ou de la faire regresser dans plusieurs modèles [84-86] et des essais cliniques sont actuellement envisagés [87]. Le mécanisme de cet effet bénéfique des aquarétiques serait lié à la réduction de la production d'AMP cyclique, ce médiateur favorisant le développement des kystes. Les effets néfastes de l'ADH étant particulièrement marqués dans cette pathologie, une activité de concentration urinaire plus intense pourrait être la cause de la progression plus rapide chez certaines catégories de patients. Malgré les résultats intéressants des études animales, les données cliniques ne permettent pas, à notre connaissance, de dire si les taux d'AVP et/ou la réabsorption d'eau libre étaient plus élevés chez les patients chez lesquels la progression de la maladie est la plus rapide.
Néphropathie diabétique
Bien que cet effet soit peu connu, l'ADH et ses conséquences sur la concentration urinaire ont un effet significatif sur l'excrétion urinaire d'albumine. Or, l'élévation de cette excrétion est un signe précoce de la néphropathie diabétique. D'autre part, les sujets afro-américains présentent une plus grande prévalence de cette néphropathie [10,11]. Chez le rat normal, l'administration aiguë ou chronique de dDAVP entraîne une augmentation significative de l'excrétion urinaire basale d'albumine (Figure 4 A) [24,79] qui semble en partie médiée par le système rénine-angiotensine car cette augmentation est atténuée par un traitement préalable par le losartan [79]. Chez l'homme, l'administration aiguë de dDAVP entraîne aussi une élévation de l'excrétion urinaire d'albumine (Figure 4 B), même chez les sujets atteints de diabète insipide d'origine centrale ou dû à des mutations de l'aquaporine 2, mais pas chez les sujets porteurs de mutations du récepteur V2 [79]. Lactivation des récepteurs V2 participe aussi à laugmentation de lalbuminurie observée dans des modèles expérimentaux de diabète sucré et d'hypertension sensible au sel [23,24,79,88]. De façon spectaculaire, l'administration d'un antagoniste non-peptidique sélectif des récepteurs V2, le satavaptan (SR121463) a totalement prévenu l'augmentation d'albuminurie observée sur plusieurs semaines chez le rat rendu diabétique par la streptozotocine (Figure 4 C) [88]. De plus, chez les rats diabétiques ne recevant pas l'antagoniste, l'albuminurie était positivement corrélée à la réabsorption d'eau libre (r = 0,828, p 22 ans. Etude E: sujets normotendus, âge 18 - 40 ans. Etude Cowley: sujets normotendus, âge 18-75 ans.
Figure 1. Valeurs individuelles et moyennes ± ESM de losmolalité urinaire estimée (eUosm) ou de lindice de concentration urinaire (ICU) chez les hommes et les femmes des études C et E. Notez la grande dispersion des valeurs individuelles. Reproduit et traduit avec autorisation de [14].
Figure 2. Excrétion de sodium, osmolalité et volume urinaires chez les sujets de l'étude D (Dash-Na) consommant le régime contrôle, mais avec trois niveaux d'apports sodés différents (apports théoriques 50, 100 et 150 mmol/j). Moyennes ± ESM de 88 hommes (colonnes foncées) et 103 femmes (colonnes claires). Pour les excrétions sodées, les ESM sont trop petits pour être visibles sur le graphique. Adapté avec autorisation de [13].
Figure 3. A. Osmolalité urinaire chez les hommes et les femmes de différentes catégories dâge de létude D durant la période de « run-in ». B. Evolution de losmolalité urinaire chez les hommes et les femmes de létude S au cours des différents stades dIRC (I à V). Moyennes ± ESM pour les hommes (points noirs) et les femmes (points blancs). La ligne pointillée représente liso-osmolalité au plasma. Les ESM relativement grandes dans le groupe le plus jeune et le premier groupe de sujets en IRC s'expliquent probablement par les petits effectifs dans chaque sexe pour ces groupes. Quand les ESM ne sont visibles, cest quelles sont plus petites que les symboles. Comparaison par ANOVA à 2 facteurs (sexe et âge, ou sexe et IRC). Les différences selon le sexe sont significatives dans les deux cas. Reproduit et traduit avec autorisation de [13].
Figure 4. Effets de l'agonisme ou de l'antagonisme V2 sur l'excrétion urinaire d'albumine.
A. Effet de l'administration chronique de dDAVP (semaine 2) (perfusée par minipompes Alzet implantées dans la cavité péritonéale) sur l'excrétion urinaire d'albumine chez des rats normaux (points noirs, n = 7) et des rats préalablement traités par un antagoniste des récepteurs AT1 de l'angiotensine II (losartan) (points blancs, n = 8). ANOVA avec mesures répétées suivie du test post hoc de Fisher: comparaison entre périodes, *** p < 0,001 par rapport à la semaine précédente; comparaison entre les deux groupes, NS. Reproduit et traduit avec autorisation de [79].
B. Effet d'une perfusion i.v. de dDAVP (pendant 20 min) sur l'excrétion urinaire d'albumine chez des sujets sains (points noirs, n = 6) et des sujets atteints de diabète insipide héréditaire dû à des mutations des récepteurs V2 (points blancs, n = 7). Reproduit et traduit avec autorisation de [79].
C. Effets de l'administration chronique d'un antagoniste des récepteurs V2 (par voie orale, mélangé à la nourriture) sur l'excrétion urinaire d'albumine chez des rats rendus diabétiques (diabète sucré) par administration de streptozotocine (points blancs, n = 14). Des rats diabétiques témoins (points noirs, n = 13) étudiés en parallèle n'ont pas reçu l'antagoniste. ANOVA avec mesures répétées suivie du test post hoc de Fisher: différences par rapport à la semaine basale, ** p < 0,01; différence entre les deux groupes, # p < 0,05. Reproduit et traduit avec autorisation de [88].
D. Relation entre l'excrétion urinaire d'albumine et la réabsorption d'eau libre (TcH2O) chez les 13 rats diabétiques témoins (sans antagoniste). La droite de régression et le coefficient de corrélation sont indiqués. (a) Deux rats ayant des valeurs très élevées n'ont pas été inclus dans la régression linéaire. Reproduit et traduit avec autorisation de [88].
Figure 5. Relations entre la pression pulsée et le volume urinaire des 24 h (à gauche) ou l'index de concentration de l'urine (à droite) chez des sujets caucasiens (points blancs) ou afro-américains (points noirs). Les hommes et les femmes sont représentés séparément. Pour les hommes, les droites de régression sont indiquées pour chaque groupe ethnique (ligne fine pour les caucasiens et ligne plus épaisse pour les afro-américains) mais les coefficients de corrélations ont été calculés pour les sujets des deux groupes ensemble. Trois sujets caucasiens ayant des débits urinaires très élevés ont été exclus des régressions et corrélations. Reproduit et traduit avec autorisation de [14].
Références
1. Daudon M., Hennequin C., Boujelben G., Lacour B., Jungers P. Serial crystalluria determination and the risk of recurrence in calcium stone formers. Kidney Int 2005 ; 67 : 1934-1943.
2. Parks J. H., Barsky R., Coe F. L. Gender differences in seasonal variation of urine stone risk factors. J Urol 2003 ; 170 : 384-388.
3. Zeier M., Gafter U., Ritz E. Renal function and renal disease in males or females--vive la petite difference. Nephrol Dial Transplant 1998 ; 13 : 2195-2198.
4. Sandberg K., Ji H. Sex and the renin angiotensin system: implications for gender differences in the progression of kidney disease. Adv Ren Replace Ther 2003 ; 10 : 15-23.
5. Neugarten J., Acharya A., Silbiger S. R. Effect of gender on the progression of nondiabetic renal disease: a meta-analysis. J Am Soc Nephrol 2000 ; 11 : 319-329.
6. Reyes D., Lew S. Q., Kimmel P. L. Gender differences in hypertension and kidney disease. Med Clin North Am 2005 ; 89 : 613-630.
7. Remuzzi A., Puntorieri S., Mazzoleni A., Remuzzi G. Sex related differences in glomerular ultrafiltration and proteinuria in Munich-Wistar rats. Kidney Int 1988 ; 34 : 481-486.
8. Baylis C. Age-dependent glomerular damage in the rat. Dissociation between glomerular injury and both glomerular hypertension and hypertrophy. Male gender as a primary risk factor. J Clin Invest 1994 ; 94 : 1823-1829.
9. Stringer K. D., Komers R., Osman S. A., Oyama T. T., Lindsley J. N., Anderson S. Gender hormones and the progression of experimental polycystic kidney disease. Kidney Int 2005 ; 68 : 1729-1739.
10. Gaskin R. Diet, diabetes, hypertension and blacks. Ethn Dis 1999 ; 9 : 272-277.
11. Freedman B. I. Susceptibility genes for hypertension and renal failure. J Am Soc Nephrol 2003 ; 14 : S192-S194.
12. Li S., McAlpine D. D., Liu J., Collins A. J. Differences between blacks and whites in the incidence of end-stage renal disease and associated risk factors. Adv Ren Replace Ther 2004 ; 11 : 5-13.
13. Perucca J, Bouby N, Valeix P, Bankir L. Sex difference in urine concentration across differing ages, sodium intake, and level of kidney disease. Am J Physiol Regul Comp Integrat Physiol 2007 ; 292 : R700-R705.
14. Bankir L, Perucca J, Weinberger M H. Ethnic differences in urine concentration: possible relationship to blood pressure. Clin J Am Soc Nephrol 2007 ; 2 : 304-312.
15. Eloy L, GrâÆfeld J P, Bayle F, Ramos-Fremdo B, Trinh-Trang-Tan M M. Papillary plasma flow in rats. II. Hormonal control. Pflׯers Arch 1983 ; 398 : 253-258.
16. Oudar O., Elger M., Bankir L., Ganten D., Ganten U., Kriz W. Differences in rat kidney morphology between males, females and testosterone-treated females. Ren Physiol Biochem 1991 ; 14 : 92-102.
17. Share L., Crofton J. T., Ouchi Y. Vasopressin: sexual dimorphism in secretion, cardiovascular actions and hypertension. Am J Med Sci 1988 ; 295 : 314-319.
18. Crofton J. T., Dustan H., Share L., Brooks D. P. Vasopressin secretion in normotensive black and white men and women on normal and low sodium diets. J Endocr 1986 ; 108 : 191-199.
19. Bakris G., Bursztyn M., Gavras I., Bresnahan M., Gavras H. Role of vasopressin in essential hypertension: racial differences. J Hypertens 1997 ; 15 : 545-550.
20. Bursztyn M., Bresnahan M., Gavras I., Gavras H. Pressor hormones in elderly hypertensive persons. Racial differences. Hypertension 1990 ; 15 : I88-I92.
21. Bouby N., Bachmann S., Bichet D., Bankir L. Effect of water intake on the progression of chronic renal failure in the 5/6 nephrectomized rat. Am J Physiol 1990 ; 258 : F973-F979.
22. Bouby N., Hassler C., Bankir L. Contribution of vasopressin to progression of chronic renal failure: study in Brattleboro rats. Life Sci 1999 ; 65 : 991-1004.
23. Bardoux P, Martin H, Ahloulay M, Schmitt F, Bouby N, Trinh-Trang-Tan M M, Bankir L. Vasopressin contributes to hyperfiltration, albuminuria, and renal hypertrophy in diabetes mellitus : study in vasopressin-deficient Brattleboro rats. Proc Natl Acad Sci USA 1999 ; 96 : 10397-10402.
24. Fernandes S, Bruneval P, Hagege A, Heudes D, Ghostine S, Bouby N. Chronic V2 vasopressin receptor stimulation increases basal blood pressure and exacerbates deoxycorticosterone acetate-salt hypertension. Endocrinol 2002 ; 143 : 2759-2766.
25. Serradeil-Le-Gal C, Lacour C, Valette G, Garcia G, Foulon L, Galindo G, Bankir L, Pouzet B, Guillon G, Barberis C, Chicot D, Jard S, Vilain P, Garcia C, Marty E, Raufaste D, Brossard G, Nisato D, Maffrand J P, Le-Fur G. Charaterization of SR 121463A, a highly potent and selective orally active vasopressin V2 receptor antagonist. J Clin Invest 1996 ; 98 : 2729-2738.
26. Yamamura Y., Nakamura S., Itoh S., Hirano T., Onogawa T., Yamashita T., Yamada Y., Tsujimae K., Aoyama M., Kotosai K., Ogawa H., Yamashita H., Kondo K., Tominaga M., Tsujimoto G., Mori T. OPC-41061, a highly potent human vasopressin V2-receptor antagonist: pharmacological profile and aquaretic effect by single and multiple oral dosing in rats. J Pharmacol Exp Ther 1998 ; 287 : 860-867.
27. Serradeil-Le Gal C. An overview of SR121463, a selective non-peptide vasopressin V(2) receptor antagonist. Cardiovasc Drug Rev 2001 ; 19 : 201-214.
28. Greenberg A., Verbalis J. G. Vasopressin receptor antagonists. Kidney Int 2006 ; 69 : 2124-2130.
29. Lemmens-Gruber R., Kamyar M. Vasopressin antagonists. Cell Mol Life Sci 2006 ; 63 : 1766-1779.
30. Bankir L, Fernandes S, Bardoux P, Bouby N, Bichet D G. Vasopressin-V2 receptor stimulaton reduces sodium excretion in healthy humans. J Am Soc Nephrol 2005 ; 16 : 1920-1928.
31. Bichet D. G., Razi M., Lonergan M., Arthus M. F., Papukna V., Kortas C., Barjon J. N. Hemodynamic and coagulation responses to 1-desamino[8-D-arginine] vasopressin in patients with congenital nephrogenic diabetes insipidus. N Engl J Med 1988 ; 318 : 881-887.
32. Hercberg S., Galan P., Preziosi P., Bertrais S., Mennen L., Malvy D., Roussel A. M., Favier A., Briancon S. The SU.VI.MAX Study: a randomized, placebo-controlled trial of the health effects of antioxidant vitamins and minerals. Arch Intern Med 2004 ; 164 : 2335-2342.
33. Lew S. Q., Bosch J. P. Effect of diet on creatinine clearance and excretion in young and elderly healthy subjects and in patients with renal disease. J Am Soc Nephrol 1991 ; 2 : 856-865.
34. Luft F. C., Grim C. E., Fineberg N., Weinberger M. C. Effects of volume expansion and contraction in normotensive whites, blacks, and subjects of different ages. Circulation 1979 ; 59 : 643-650.
35. Sacks F. M., Svetkey L. P., Vollmer W. M., Appel L. J., Bray G. A., Harsha D., Obarzanek E., Conlin P. R., Miller E. R., 3rd, Simons-Morton D. G., Karanja N., Lin P. H. Effects on blood pressure of reduced dietary sodium and the Dietary Approaches to Stop Hypertension (DASH) diet. DASH-Sodium Collaborative Research Group. N Engl J Med 2001 ; 344 : 3-10.
36. Weinberger M. H., Miller J. Z., Luft F. C., Grim C. E., Fineberg N. S. Definitions and characteristics of sodium sensitivity and blood pressure resistance. Hypertension 1986 ; 8 : II127-II134.
37. Bankir L., Bouby N., Ardaillou R., Bichet D.G., Dussaule J.C., Jungers P. Progressive increase in plasma vasopressin (AVP) and decrease in urine concentrating ability in chronic renal failure (CRF): influence of primary disease (abstract). J Am Soc Nephrol 1992 ; 3 : 733.
38. Bankir Lise, Bardoux Pascale, Mayaudon Hervé, Dupuy Olivier, Bauduceau Bernard. Too low urinary flow rate during the day: new factor possibly involved in hypertension and in the lack of nocturnal dipping (in French). Arch Mal Coeur Vaiss 2002 ; 95 : 751-754.
39. Hadj-Aissa A., Bankir L., Fraysse M., Bichet D. G., Laville M., Zech P., Pozet N. Influence of the level of hydration on the renal response to a protein meal. Kidney Int 1992 ; 42 : 1207-1216.
40. Hebert L. A., Greene T., Levey A., Falkenhain M. E., Klahr S. High urine volume and low urine osmolality are risk factors for faster progression of renal disease. Am J Kidney Dis 2003 ; 41 : 962-971.
41. Namnum P., Insogna K., Baggish D., Hayslett J. P. Evidence for bidirectional net movement of creatinine in the rat kidney. Am J Physiol 1983 ; 244 : F719-F723.
42. O'Connel J M B, ROmeo J A, Mudge G H. Renal tubular secretion of creatinine in the dog. Am J Physiol 1962 ; 203 : 985-990.
43. Harvey A. M., Malvin R. L. Comparison of creatinine and inulin clearances in male and female rats. Am J Physiol 1965 ; 209 : 849-852.
44. Hoek F. J., Kemperman F. A., Krediet R. T. A comparison between cystatin C, plasma creatinine and the Cockcroft and Gault formula for the estimation of glomerular filtration rate. Nephrol Dial Transplant 2003 ; 18 : 2024-2031.
45. Levey A. S., Coresh J., Greene T., Stevens L. A., Zhang Y. L., Hendriksen S., Kusek J. W., Van Lente F. Using standardized serum creatinine values in the modification of diet in renal disease study equation for estimating glomerular filtration rate. Ann Intern Med 2006 ; 145 : 247-254.
46. Rule A. D., Torres V. E., Chapman A. B., Grantham J. J., Guay-Woodford L. M., Bae K. T., Klahr S., Bennett W. M., Meyers C. M., Thompson P. A., Miller J. P. Comparison of methods for determining renal function decline in early autosomal dominant polycystic kidney disease: the consortium of radiologic imaging studies of polycystic kidney disease cohort. J Am Soc Nephrol 2006 ; 17 : 854-862.
47. Cowley A. W., Skelton M. M., Velasquez M. T. Sex differences in the endocrine predictors of essential hypertension. Vasopressin versus renin. Hypertension 1985 ; 7 : I151-I160.
48. Izzat N. N., Rosborough J. P. Renal function in conscious dogs: potential effect of gender on measurement. Res Exp Med (Berl) 1989 ; 189 : 371-379.
49. Zerbe R L, Miller J Z, Robertson G L. The reproductibility and heritability of individual differences in osmoregulatory function in normal human. J Lab Clin Med 1991 ; 117 : 51-59.
50. Ebner A., Manz F. Sex difference of urinary osmolality in German children. Am J Nephrol 2002 ; 22 : 352-355.
51. Johnson A. G., Crawford G. A., Kelly D., Nguyen T. V., Gyory A. Z. Arginine vasopressin and osmolality in the elderly. J Am Geriatr Soc 1994 ; 42 : 399-404.
52. Wang Y. X., Crofton J. T., Miller J., Sigman C. J., Liu H., Huber J. M., Brooks D. P., Share L. Sex difference in urinary concentrating ability of rats with water deprivation. Am J Physiol 1996 ; 270 : R550-R555.
53. Ota M., Crofton J. T., Liu H., Festavan G., Share L. Increased plasma osmolality stimulates peripheral and central vasopressin release in male and female rats. Am J Physiol 1994 ; 267 : R923-R928.
54. Stachenfeld N. S., Splenser A. E., Calzone W. L., Taylor M. P., Keefe D. L. Sex differences in osmotic regulation of AVP and renal sodium handling. J Appl Physiol 2001 ; 91 : 1893-1901.
55. Share L., Wang Y. X., Crofton J.T. Gender differences in the actions of vasopressin. In : Neurohypophysis: recent progress of vasopressin and oxytocin research, Å·. Saito T, Kurokawa K, Yoshida S. : Elsevier ; 1995. p. 3-13.
56. Wang Y. X., Edwards R. M., Nambi P., Stack E. J., Pullen M., Share L., Crofton J. T., Brooks D. P. Sex difference in the antidiuretic activity of vasopressin in the rat. Am J Physiol 1993 ; 265 : R1284-R1290.
57. Wang Y. X., Crofton J. T., Liu H., Sato K., Brooks D. P., Share L. Estradiol attenuates the antidiuretic action of vasopressin in ovariectomized rats. Am J Physiol 1995 ; 268 : R951-R957.
58. Berl T., Raz A., Wald H., Horowitz J., Czaczkes W. Prostaglandin synthesis inhibition and the action of vasopressin: studies in man and rat. Am J Physiol 1977 ; 232 : F529-F537.
59. Dixey J. J., Williams T. D., Lightman S. L., Lant A. F., Brewerton D. A. The effect of indomethacin on the renal response to arginine vasopressin in man. Clin Sci (Lond) 1986 ; 70 : 409-416.
60. Lieberthal W., Vasilevsky M. L., Valari C. R., Levinsky N. G. Interactions between ADH and prostaglandins in isolated erythrocyte-perfused rat kidney. Am J Physiol 1987 ; 252 : F331-F337.
61. Parekh N., Zou A. P., Jungling I., Endlich K., Sadowski J., Steinhausen M. Sex differences in control of renal outer medullary circulation in rats: role of prostaglandins. Am J Physiol 1993 ; 264 : F629-F636.
62. Wang Y. X., Crofton J. T., Share L. Sex differences in the cardiovascular and renal actions of vasopressin in conscious rats. Am J Physiol 1997 ; 272 : R370-R376.
63. Sullivan J. C., Sasser J. M., Pollock D. M., Pollock J. S. Sexual dimorphism in renal production of prostanoids in spontaneously hypertensive rats. Hypertension 2005 ; 45 : 406-411.
64. Bankir L., Saha C., Pratt H. Do blacks have a better ability to conserve water than whites? Possible consequences on blood pressure (abstract). Hypertension 2003 ; 42 : 439.
65. Intersalt-Cooperative-Research-Group. Intersalt: an international study of electrolyte excretion and blood pressure. Results for 24 hour urinary sodium and potassium excretion. Intersalt Cooperative Research Group. British Med J 1988 ; 297 : 319-328.
66. Daudon M., Donsimoni R., Hennequin C., Fellahi S., Le Moel G., Paris M., Troupel S., Lacour B. Sex- and age-related composition of 10 617 calculi analyzed by infrared spectroscopy. Urol Res 1995 ; 23 : 319-326.
67. Stamatelou K. K., Francis M. E., Jones C. A., Nyberg L. M., Curhan G. C. Time trends in reported prevalence of kidney stones in the United States: 1976-1994. Kidney Int 2003 ; 63 : 1817-1823.
68. Coe F. L., Evan A., Worcester E. Kidney stone disease. J Clin Invest 2005 ; 115 : 2598-2608.
69. Hiatt R. A., Dales L. G., Friedman G. D., Hunkeler E. M. Frequency of urolithiasis in a prepaid medical care program. Am J Epidemiol 1982 ; 115 : 255-265.
70. Mbonu O., Attah C., Ikeakor I. Urolithiasis in an African population. Int Urol Nephrol 1984 ; 16 : 291-296.
71. Sarmina I., Spirnak J. P., Resnick M. I. Urinary lithiasis in the black population: an epidemiological study and review of the literature. J Urol 1987 ; 138 : 14-17.
72. Bouby N., Ahloulay M., Nsegbe E., Dechaux M., Schmitt F., Bankir L. Vasopressin increases glomerular filtration rate in conscious rats through its antidiuretic action. J Am Soc Nephrol 1996 ; 7 : 842-851.
73. Roald A. B., Tenstad O., Aukland K. The effect of AVP-V2 receptor stimulation on local GFR in the rat kidney. Acta Physiol Scand 2000 ; 168 : 351-359.
74. Bankir L, Kriz W. Adaptation of the kidney to protein intake and to urine concentrating activity: similar consequences in health and disease (Editorial Review). Kidney Int 1995 ; 47 : 7-24.
75. Bankir L., Bouby N., Trinh-Trang-Tan M. M., Ahloulay M., Promeneur D. Direct and indirect cost of urea excretion. Kidney Int 1996 ; 49 : 1598-1607.
76. Bankir L, Trinh-Trang-Tan M M. Urea and the kidney. In : The Kidney (6th Edition), Å·. Brenner B M. Philadelphia : W B Saunders Company ; 2000. p. 637-679.
77. Sugiura T., Yamauchi A., Kitamura H., Matsuoka Y., Horio M., Imai E., Hori M. High water intake ameliorates tubulointerstitial injury in rats with subtotal nephrectomy: possible role of TGF-beta. Kidney Int 1999 ; 55 : 1800-1810.
78. Bankir L, Ahloulay M, Bardoux P. Vasopressin and diabetes mellitus (Distinguished Scientists Lecture Series). Nephron 2001 ; 87 : 8-18.
79. Bardoux P., Bichet D. G., Martin H., Gallois Y., Marre M., Arthus M. F., Lonergan M., Ruel N., Bouby N., Bankir L. Vasopressin increases urinary albumin excretion in rats and humans: involvement of V2 receptors and the renin-angiotensin system. Nephrol Dial Transplant 2003 ; 18 : 497-506.
80. Gardes J., Gonzalez M. F., Corvol P., Menard J. Influence of converting enzyme inhibition on the hormonal and renal adaptation to hyper- and hyponatraemic dehydration. J Hypertens 1986 ; 4 : 189-196.
81. Pedersen E. B., Danielsen H., Madsen M., Sorensen S. S., Thomsen O. O. Abnormal vasopressin and aldosterone response to furosemide in essential hypertension. Acta Med Scand 1986 ; 219 : 387-392.
82. Cowley B. D., Jr., Rupp J. C., Muessel M. J., Gattone V. H., 2nd. Gender and the effect of gonadal hormones on the progression of inherited polycystic kidney disease in rats. Am J Kidney Dis 1997 ; 29 : 265-272.
83. Grantham J. J. Mechanisms of progression in autosomal dominant polycystic kidney disease. Kidney Int Suppl 1997 ; 63 : S93-S97.
84. Gattone V. H., 2nd, Wang X., Harris P. C., Torres V. E. Inhibition of renal cystic disease development and progression by a vasopressin V2 receptor antagonist. Nat Med 2003 ; 9 : 1323-1326.
85. Torres V. E., Wang X., Qian Q., Somlo S., Harris P. C., Gattone V. H., 2nd. Effective treatment of an orthologous model of autosomal dominant polycystic kidney disease. Nat Med 2004 ; 10 : 363-364.
86. Wang X., Gattone V., 2nd, Harris P. C., Torres V. E. Effectiveness of vasopressin V2 receptor antagonists OPC-31260 and OPC-41061 on polycystic kidney disease development in the PCK rat. J Am Soc Nephrol 2005 ; 16 : 846-851.
87. Torres V. E. Vasopressin antagonists in polycystic kidney disease. Kidney Int 2005 ; 68 : 2405-2418.
88. Bardoux P., Bruneval P., Heudes D., Bouby N., Bankir L. Diabetes-induced albuminuria: role of antidiuretic hormone as revealed by chronic V2 receptor antagonism in rats. Nephrol Dial Transplant 2003 ; 18 : 1755-1763.
89. Nicco C, Wittner M, DiStefano A, Jounier S, Bankir L, Bouby N. Chronic exposure to vasopressin upregulates ENaC and sodium transport in the rat collecting duct and lung. Hypertension 2001 ; 38 : 1143-1149.
90. Schafer J. A. Abnormal regulation of ENaC: syndromes of salt retention and ÅÓñ ! D ª É Õ ó
(
G
U
j
z
Ë
×
8:PÍßáêîïóõIñáñÒñÆñ»«ñÆñÆñÆñÆñÆñ¤zszlzhhahÞ:h9Ãh1'îhÞ:hehÞ:hìËhÞ:h.hÞ:h\bhÞ:h³ghÞ:hU0hÞ:hn\h|Îh_,rhÊ]h_,rhZ8h_,r6CJOJQJaJhZ8h_,rOJQJh_,rCJOJQJaJhZ8h_,rCJ OJQJaJ hZ8h_,r5CJ OJQJaJ hZ8h_,rCJOJQJaJ&,-BCDJiµ¶·ÅÓîïðñ ` ôôìôôôôôôôôôôôôôô¿¿¿ôô,$d þ$d%d&d'dNÆÿOÆÿPÆÿQÆÿa$gd_,rdpþgd_,r
$dpþa$gd_,r³ K ýýý ¡ ¢ § ¨ Õ
%
U
z
9:ûôôôôôìäääääâÓÄĵĦ$7dh`7a$gd*(µ$7dh`7a$gde$7dh`7a$gd³g$7dh`7a$gd_,rdHþgd_,rdpþgd_,r
$dpþa$gd_,rI£«Ç
"
0
ß
$:grvwûü?_aóôºð8ELx
ùòëäÝäÖÏÈÏÁÏÁϺ³¬Ïº³º³º³ºÏ¥äëëëë
~
~
~
~whÞ:hÞb1hÞ:hÌhÞ:h¿ýhÞ:häh1'îhÞ:h{VhÞ:hæBhÞ:hRhÞ:h*(µhÞ:hçhÞ:hVÞhÞ:h¤whÞ:h¡,~hÞ:h8ohÞ:h Y©hÞ:hå?@¡áCôPÁ/Ö'ýøøøýýýååÕýýýýøøøýýøøÅ
Æ(#
dh]gd_,r
Æ(#
dh]gd_,r$
Æ(#
dh]a$gd_,rgdíi=áâã '89:@ ¡ÁÂÃÊÛÜÝßàá#$%,=ôëäôäàäÒôÎôëäÀÀ¢ÀoäôäàäaôÎôëäôäàäj¦hß«h_,rU"hß«h_,r:CJaJmHnHuhw:CJmHnHu*j+hß«h_,rCJUmHnHuh_,rCJmHnHu$jhß«h_,rCJUmHnHuhß«h_,rCJmHnHuhw:j°hß«h_,rUh_,rhß«h_,rhß«h_,raJjhß«h_,rU&=>?ABCxyzÔÕÖÝîïðòóô01JKLNOP¡¢£ª»¼½¿ÀÁ)ñæâæÙÒæÒÎÒÀæâæÙÒæÒÎÒ²æâæÙ« « â ÒæÒÎÒ{æâæÙÒæÒÎÒj
hß«h_,rUhíi=h_,raJj
híi=h_,rUjhíi=h_,rUhíi=h_,rj
hß«h_,rUj hß«h_,rUh_,rhß«h_,rhß«h_,raJhw:jhß«h_,rUj! hß«h_,rU0)*+-./mnov¶·¸¿ÐÑÒÔÕÖ !"#%&'ijkr
£ñæâæÙÒæÒÎÒÀæâæÙÒæÒÎÒ²æâæÙÒæÒÎÒ¤æâæÙÒæÒÎÒæâæÙÒhß«h_,rCJmHnHujt
hß«h_,rUjùhß«h_,rUj~hß«h_,rUjhß«h_,rUh_,rhß«h_,rhß«h_,raJhw:jhß«h_,rUjhß«h_,rU/£¤ÎÏÖרßðñòôõö;*?*@*j*k*l*s**
**îçÜçØçÊܯܼµçÜçØç§ÜÆÜ¼çÜçØçܯܼçÜçØçܯܼçÜçØç}ÜjEhß«h_,rUjÊhß«h_,rUjOhß«h_,rUjÔhß«h_,rUh_,rh_,rhß«h_,r6aJhw:jYhß«h_,rUh_,rjhß«h_,rUhß«h_,r"hß«h_,r:CJaJmHnHu1****¶*·*¸*¿*Ð*Ñ*Ò*Õ*Ö*×*ÿ*+/+0+:+;+1?1@1G1èÔÇÔµ¥Ô¥¥ÔÇÔµ¥Ô¥¥jÔÇÔµc\Q\Mh_,rjhß«h_,rUhß«h_,rh_,rh_,r-jë&hß«h_,r:CJUmHnHu-jp&hß«h_,r:CJUmHnHuh_,r:CJmHnHuhß«h_,r:CJmHnHu"hß«h_,r:CJaJmHnHuhw::CJmHnHu'jhß«h_,r:CJUmHnHu-jõ%hß«h_,r:CJUmHnHuG1X1Y1Z1]1^1_1`1h1i1j1q111111111111£1¦1é1ó1ü1l222¢2+3X3n3w3[4ùëàÜàÐÅùàùÁù³àÜàÐù¨¡Á¡Á¡Á~vogohìh_,r5hìh_,rh_,rh_,r6hyh_,r6mH sH hyh_,r5mH sH hyh_,rmH sH h-'+h_,rho.h_,rCJaJjá'hß«h_,rUh_,rh_,rh_,rCJaJhß«h_,r5;aJhw:jhß«h_,rUjf'hß«h_,rUhß«h_,r$11¦1§1¨1è1é122m3n3y4z495:5;5X5Y5e5ìçÜÜÜÜÍÍÍÍÍÍÍÍÍ˼³Wþ`Wþgd_,r$7dh`7a$gd_,r$dh`a$gd_,r
$dha$gd_,rgd_,r$
Æ(#
dh]a$gd_,r[4i4z44Ä45(5:5;5