Td corrigé francois du souhait - Les Colverts et Cie pdf

francois du souhait - Les Colverts et Cie

Or rien n'est connu de Du Souhait au sujet de cet événement majeur. ..... commencer à faire imprimer à Toul son discours de la Pompe Funèbre de feu S.A.. .... on peut tenter de définir quel fut le réseau des connaissances de François du Souhait ...... Conscient de son rôle, pétri de Foi, instruit d'exemples, il lui faut encore ...




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de France. Sa vie intellectuelle lui fait produire entre 1599 et 1614 trente et une œuvres dont plusieurs connaissent des rééditions tant à Paris qu'en province : trente et une œuvres très diverses allant du roman sentimental au roman de chevalerie, des œuvres morales dont l'orthodoxie est cautionnée par les autorités ecclésiastiques aux contes comiques parfois gaillards. Poète au service des princes, il se met également à la dévotion des dames. Dramaturge à ses heures, il se fait aussi traducteur de l'Iliade. François du Souhait apparaît donc comme un personnage protéiforme, d'autant plus difficile à cerner que ce "gentilhomme champenois" a laissé peu de traces de ses origines.

Si cette prolixité et cette diversité justifient peutêtre ses succès de librairie au dix septième siècle, elles piquent la curiosité d'un lecteur qui s'intéresse aux premières années de notre grand siècle, années longtemps méprisées sans doute parce que mal connues .

Pourtant, "rien de plus varié, rien de plus vivant que cette société de transition où l'unité est loin d'être faite et où s'opposent, sans se nuire, l'imagination la plus hardie et le bon sens le plus positif". Dans cette vivante période de mutation, de fermentation, qui se souvient du foisonnement créateur de la Renaissance, mais qui a été marquée par les déchirements malheureux des guerres civiles qui bouleversèrent la paix intime d'un pays et de ses habitants, Du Souhait passa et plut.

Probablement sans fortune, il accepta les servitudes d'une vie à la charge des puissants de son temps. Avec un petit bagage de talent, une rage d'écrire et d'être publié, un humour certain, il eut le courage de tenter d'ouvrir des voies nouvelles, dans le roman par exemple, ou de faire œuvre de lettré pour traduire Homère, alors même que la connaissance directe de ce dernier "s'étiolait", pour reprendre une expression de N. Hepp.

Il mérite donc qu'on lui rende hommage en s'intéressant à son œuvre, alors qu'il fut décrié par des générations de bibliographes. Ceuxci se rangèrent à l'avis de Boileau, qui affirmait qu'on ne saurait plus lire un aussi "froid écrivain".

Du Souhait n'est certainement pas un génie, mais s'il passa et plut dans cette époque héritière d'un riche passé , en voie d'enfanter les grands de la fin du siècle, n'est-ce pas signe qu'il était profondément enraciné dans son temps, en symbiose totale en matière de goût, de thèmes et de style, avec son public.

On peut, après tout, s'interroger sur la faculté qu'ont les génies de refléter leur époque. Du Souhait n'est pas de ces phares qui dominent les êtres, il est proche des gens de sa condition, des écrivains enrôlés au service des grands, des gens du peuple dont il semble bien connaître les aspirations, des grands qu'il côtoie et qu'il voudrait faire accéder à une "politesse" nouvelle.





INTRODUCTION





LES PREMIÈRES ANNÉES DU DIXSEPTIÈME SIÈCLE :
UNE OUVERTURE SUR LA PAIX





I. Le royaume de France.


II. La cour de Lorraine.


III. Le livre et l'écrivain.






I. LE ROYAUME DE FRANCE : ÉTAT POLITIQUE ET SOCIAL


A. LE DÉBUT DU RÈGNE D' HENRI IV :
des nécessités plus urgentes que le développement de la vie mondaine.

Si l'on jette un bref regard sur la France au lendemain de l'assassinat d'Henri III en 1589, la situation du pays n'est guère brillante: Henri de Bourbon n'est qu'un "hérétique, excommunié, réduit à la condition de chef de bande ; Charles, cardinal de Bourbon, roi de la Sainte Ligue, reconnu par les deux tiers des Français, est prisonnier de son neveu et rival", la famille des Guises est "installée sur les marches du trône sans parvenir à y monter". Henri IV devait donc, avant tout, asseoir son autorité, réunifier une France déchirée, "effondrée, moribonde". Il y réussit, semble t'il, mais il lui fallut le temps d'un règne, écourté par un nouvel assassinat. Philippe Erlanger écrit qu'enfin, en 1610, "on avait songé à la beauté, à l'ornement des maisons plutôt qu'aux moyens de les défendre".

Qu'est devenue la vie de cour, hier si florissante, si propice à l'éclosion de la vie littéraire ? Elle n'est pas morte dans les souvenirs. La cour de Charles IX et d'Henri III reste dans les mémoires. Henri IV, quant à lui, ne se préoccupera de la faire revivre que dès lors qu'il en sentira "la nécessité politique". On peut d'ailleurs se demander si la personnalité même d'Henri IV était un bon catalyseur de talents. Le roi de France n'était certes pas l'homme rude et grossier dont l'imagination populaire a conservé la mémoire. La connaissance que nous avons de certaines circonstances de sa vie amoureuse nous montre de lui l'image d'un véritable homme du monde. Ainsi, la passion qui le lia plusieurs années à Diane de La Guiche, comtesse de Grammont, dite "la belle Corisande", nous révèle Henri IV sous les traits d'un amoureux zélé, dont les élans ne manquent pas de panache : ne dérobatil pas au siège du Catelet les drapeaux pris devant cette ville pour les remettre à l'élue de son cœur? n'allatil pas jusqu'à lui signer de son sang une promesse de mariage ? Il lui écrivit des lettres composées dans le "langage galant de cette époque". Trentesept de cellesci nous restent encore. Il écrivit par ailleurs des lettres à Gabrielle d'Estrées, émaillées de formules fort jolies. Il reste que, même si à la cour d'Henri IV se succèdent "les collations, les banquets et les mascarades", le roi apprécie davantage la chasse et les jeux d'action que les bals et les cercles mondains. Une dame disait de lui: "J'ai vu le roi, je n'ai pas vu Sa Majesté". Pierre de l'Estoile ajoute qu'il est "aussi monstrueux de voir un roi docte, qu'il était du temps de Rabelais, un moine savant".

Henri IV mort, Marie de Médicis assura la régence. La fille du grand duc de Toscane avait épousé le roi de France en 1600. Elle protégea en France les arts dont elle avait rapporté de sa patrie d'origine un goût éclairé. Elle sut s'entourer de grands noms de l'art comme Philippe de Champaigne, s'intéressa à l'architecture, donna des fêtes brillantes, tâta ellemême de la gravure sur bois . Cependant, le goût pour l'intrigue et le pouvoir ont davantage lié la renommée de Marie aux complots et aux luttes d'influence des clans politiques, qu'aux cercles mondains.

En résumé, sans qu'on puisse véritablement parler de carence de la cour  Malherbe n'y futil pas introduit en 1605 par le duc de Bellegarde, dans le Paris des débuts du XVIIème siècle, sous le règne d'Henri IV et la régence de Marie de Médicis, d'autres foyers, d'autres refuges que la cour s'offrent aux lettres.


B. LA VIE MONDAINE S'ORGANISE EN DEHORS DE LA COUR AUTOUR DES PREMIERS SALONS

Le plus actif de ces salons fut, sans conteste, en ce début du XVIIème siècle, celui de la reine Marguerite qui constitua "une manière de cour où se prolongent quelques unes des traditions de celle des Valois. Véritable princesse de la Renaissance, la reine Margot rachète les scandales de sa vie privée par l'étendue de sa culture et la protection qu'elle accorde aux gens de lettres et aux hommes de savoir". Marguerite de Valois était en effet une personne fort habile et cultivée, ne diton pas que "lorsque l'évêque de Cracovie vint à Paris annoncer au duc d'Anjou son élection au trône de Pologne, il adressa à Marguerite un discours en latin auquel elle répondit sur le champ dans la même langue, reprenant avec une sagacité admirable chaque article de la harangue du prélat. Répudiée, elle revint à Paris en 1605, y organisa des fêtes, transforma l'Hôtel de Sens en un lieu de "rendezvous de tous les beaux esprits". Ellemême écrivit des poésies et composa ses mémoires. Elle avait de la femme une très haute idée, affirmant que cette dernière "surpasse l'homme en toute sorte d'excellence de perfection et de dignité". L'influence de Marguerite de Navarre fut profonde. "Pour lui plaire, des moralistes, des romanciers, des poètes s'emploient à propager ces nouveautés séduisantes" concernant la préexcellence du sexe féminin. Richelieu dira d'elle qu'elle fut le "refuge des hommes de lettres". On vit, dans son salon, de fort brillantes compagnies: Vital d'Audiguier, Vincent de Paul s'y retrouvèrent, ainsi que Jacques Corbin, un ami de François du Souhait. On peut donc dire, qu'au moins indirectement, notre auteur gravita dans ce milieu mondain.

Comme Marguerite de Valois, de nombreuses dames firent naître autour d'elles des cercles, moins brillants sans doute, mais animés du même esprit. Leurs noms sont restés à la postérité grâce aux dédicaces que les écrivains leur prodiguent. François du Souhait a rendu hommage à nombre d'entre elles dans ses ouvrages, en particulier dans Les Pourtraits des Chastes Dames, paru en 1600. Ces grandes dames ont laissé le souvenir de véritables "femmes savantes". Ainsi, la duchesse de Retz, Claude Catherine de Clermont,"joignait à une rare beauté beaucoup d'esprit et de savoir... (Elle) pouvait s'entretenir en latin avec des ambassadeurs, savait aussi le Grec et composait en vers et en prose". La duchesse Anne de Rohan, pour sa part, "faisait des vers d'une manière très distinguée pour son temps". D'Aubigné disait d'elle qu'elle avait "l'esprit trié entre les délices du miel". Elle connaissait d'ailleurs parfaitement l'Hébreu. Elle lisait l'Ancien Testament dans cette langue et, au lieu de chanter les Psaumes en français dans le temple, elle les méditait dans le texte original. Catherine de Clèves, pour sa part, duchesse de Guise, était née en 1547. Elle avait épousé en secondes noces Henri 1er, duc de Guise et gagna la confiance d'Henri IV. "Son esprit était fin et délié, sa conversation agréable et semée de réparties piquantes". Sully, qui voyait souvent cette dame, disait qu'on la trouvait en même temps douce et vive, tranquille et gaie et toujours d'une humeur charmante". Quant à Marguerite de Lorraine, la fille du duc François de Lorraine, on sait qu'elle écrivit des lettres entre 1637 et 1643. En outre, Du Souhait évoque souvent le nom de mademoiselle de Longueville, Catherine d'Orléans, fille aînée du duc de Longueville et de Marie de Bourbon, cofondatrice du couvent des carmélites du faubourg Saint Jacques, elle mourut sans alliance en 1638 . Bassompierre dit avoir dansé avec elle à l'occasion du mariage du duc de Bar le 30 janvier 1599 .

Parlons encore brièvement de la Princesse de Conti, Louise Marguerite de Lorraine, qui, si elle figure parmi les "chastes dames" connues de Du Souhait, n'en avait pas moins "le diable au corps", aux dires de ses biographes. La fille du Balafré fit tourner plus d'une tête. Elle fut recherchée en mariage par Henri IV (la belle Gabrielle sut faire changer d'avis le monarque). Elle eut une intrigue avec le grand écuyer Bellegarde. Cette princesse de fort tempérament avait aussi "infiniment d'esprit naturel et avait pris soin de l'orner par la lecture et par la conversation habituelle des gens instruits. Bassompierre rapporte comment, à la fin de l'année 1612, la reine Marie de Médicis qui venait de perdre et son mari et son second fils "n'osait faire des assemblées et toutefois se voulait resjouir". Il raconte: "(elle) nous commanda à Monsieur de Vendosme, Monsieur de Chevreuse et à moy de luy faire des ballets, toutes les démarches ce que nous fismes, partageant les frais entre nous trois. Le premier se dansa en la chambre de Madame la princesse de Conty quy donna à souper à la reine où il n'y avait que les dames mandées et des princes comme Monsieur de Guyse, de Nevers, de Reims et quelques seigneurs particuliers à le voir danser...".

On s'apercevra aisément que toutes ces nobles dames ont en commun, outre une haute origine, le fait que leur vie a été étroitement mêlée aux affaires politiques et sociales de leur temps. On voit combien leur renommée est liée à la profonde culture de leur esprit et au rayonnement de leur personnalité.

Parmi les salons tenus par les dames de la haute société française de cette époque celui de la marquise de Rambouillet connut un vif succès. Maurice Magendie considère la marquise comme "très supérieure à son entourage",et lui reconnaît le mérite d'avoir tenté "de purifier l'amour, de le dégager des jouissances matérielles, auxquelles le réduit le vulgaire, de donner aux seigneurs, aux dames, aux écrivains qu'elle recevait chez elle, le sentiment de la décence, la conviction que les hommes et les femmes peuvent goûter ensemble des plaisirs plus relevés, plus délicats, plus durables que ceux du corps. Elle fortifiait de son exemple et réalisait autour d'elle les théories que répandaient la plupart des romans à la mode. Elle reprenait sans s'en douter, la tradition raffinée du Moyen Age courtois".


C. L’INFLUENCE DES SALONS MONDAINS SUR LA VIE INTELLECTUELLE DU DÉBUT DU DIX-SEPTIÈME SIÈCLE

Tels qu'ils viennent d'être rapidement dépeints, les salons du début du dixseptième siècle consacrent l'influence prépondérante de la femme sur la vie intellectuelle de cette époque.

Féminins, ces salons vont tout d'abord aider "la société nouvelle à se dépouiller de ce qu'elle avait encore de rude et de brutal, à se modérer, à se régler par une discipline unanimement consentie". Le commerce des dames pouvait espérer transformer les "héroïques soudards" qu'étaient encore bien des gentilshommes de cette époque, en aimables compagnons de salons. Les cercles mondains deviennent de véritables écoles de politesse et d'art de vivre que décrit fort justement Pierre Villey: "On s'étudia(...) à se rendre agréable en société, on se demanda quelles étaient les qualités qui permettraient de plaire (...). On se demanda encore quels étaient les sujets qu'on devait aborder dans les conversations, comment on devait converser, comment il convenait de se comporter avec les dames, quels jeux pouvaient se jouer en société. De ces besoins est née toute une littérature qui a eu pour objet de faciliter la vie mondaine, de l'épurer et d'en faire, en quelque sorte la théorie". C'est ainsi que François de la Noue écrit ses Discours politiques et militaires dès 1587, que Du Souhait, Nervèze, De Refuge, De Laval donnent leurs œuvres morales entre 1600 et 1616 environ, que François de Sales et le cardinal de Berulle trouvent un accueil favorable à leurs écrits spirituels et moraux.

Féminins, ces salons vont, d'autre part, contribuer à privilégier dans la littérature de cette époque, des thèmes et des modes d'expression artistique propres à plaire aux dames. L'amour, ses modalités, ses rites, sera au cœur des préoccupations, au centre des conversations, à une place de choix dans toute œuvre littéraire. Les poètes règnent en maîtres dans ces milieux où les femmes sont reines. Même les plus inexpérimentés des gentilshommes cherchent à "apprendre l'art des vers pour essayer de donner plus de prix à leurs hommages".

Véritable "matière vivante", la poésie est composée pour les salons. Elle est également expérimentée bien souvent à l'intérieur du cénacle, récitée plus que lue, destinée à exprimer les sentiments amoureux. Tous les petits riens de la vie sociale quotidienne sont prétextes à rimer. Qu'advienne un événement aussi important pour la vie du pays que le mariage de son roi, et se déclenche un véritable "concert de louanges. Chaque étape de la venue de la future reine de France, chaque journée du royal fiancé dans son voyage vers Lyon sont marquées par des cérémonies et des fêtes et il n'est poète ni orateur à travers le pays qui n'entreprenne à cette occasion de célébrer les mérites du souverain". Lorsque Marie de Médicis arriva en France pour épouser Henri IV, Jean Bertaut, Passerat, Deimier, Du Souhait donnèrent quelques vers, Malherbe en profita pour se faire connaître du roi et se trouva proclamé par Du Perron, à la suite de ce véritable concours poétique, le "meilleur poète de France". Si le poète est l'homme recherché des salons de cette époque, le romancier est, lui aussi, bien accueilli : n'offret'il pas à ces lecteurs et surtout à ces lectrices l'occasion de vivre, par héros interposés, mille aventures galantes ? Ne permetil pas d'analyser sous de multiples facettes les méandres du cœur amoureux ? On sait l'immense succès remporté par L'Astrée, d'Honoré d'Urfé, dont la parution commença en 1605. L'Astrée venait en couronnement d'une floraison de romans sentimentaux dans lesquels s'illustrèrent aux côtés de Du Souhait, Nervèze, Des Escuteaux et bien d'autres. Sur un total d'une soixantaine de livres imprimés à Paris en 1599 dans la catégorie "Belles Lettres", il y avait deux romans. En 1600, sur un même nombre global d'ouvrages, il y aura quinze romans .

En ce début du dixseptième siècle, le gentilhomme français se civilise peu à peu, il s'affine au contact de la vie intellectuelle pratiquée dans les milieux mondains animés par les grandes dames de l'époque. Rédacteurs de traités de morale, poètes, auteurs de romans sont recherchés, appréciés.

L'œuvre de François du Souhait qui donne dans tous les genres en vogue et voit ses livres réédités avec succès, sera dans ce contexte un bon révélateur de la naissance de la "politesse mondaine" en France.




II. LA FLORISSANTE COUR DE LORRAINE


François du Souhait servit Charles III (15431608), duc de Lorraine et de Bar, puis d'autres membres de la Maison de Lorraine.


A. UNE PÉRIODE FASTE POUR LA LORRAINE

En 1595, à la paix de Folembray, l'alliance est scellée entre les chefs des maisons de Lorraine et de Bourbon, mettant fin à de longues années de querelles. Le mariage d'Henri II, fils aîné de Charles III avec Catherine de Bourbon, sœur d'Henri IV, consomme cette alliance que rend possible la conversion religieuse du souverain.


B. LA PERSONNALITÉ DE CHARLES III MARQUE L'HISTOIRE DE LA LORRAINE


Dès 1734, le Père Dom Augustin Calmet, abbé de Senone écrivait dans son Abrégé de l'histoire de Lorraine, "la mémoire du grand duc Charles est en bénédiction en Lorraine et on le propose avec raison comme un modèle d'un prince accompli. Magnifique sans affectation, libéral par choix autant que par inclinaison, scachant allier les qualitez d'un guerrier avec celles d'un Prince Pacifique, grand dans ses entreprises, profond dans les vues de sa politique, constant et intrépide dans le danger, clément sans faiblesse, grand justicier, aimant tendrement son peuple, scachant parfaitement discerner et récompenser le vrai mérite et aussi incapable de promettre légèrement que de manquer à sa parole. Toute la province témoignera les plus sincères regrets de la personne d'un homme si bon et d'un si grand prince".

On le voit, l'historien lorrain accumule les épithètes flatteuses pour désigner le duc de Lorraine. Sa personnalité, sa vie et son rôle apparaissent plus concrètement dans cet autre portrait que fait de lui Christian Pfister: "L'éducation du duc, achevée à la cour de Valois, a été soignée. Il savait goûter le charme des vers (...). Outre le français, il comprenait l'italien, lisait assez couramment, ce semble, la langue latine. Il avait aussi appris à aimer les BeauxArts, il embellit le palais ducal qu'il acheva (...). Elevé sous les yeux du roi de France Henri II, il était imbu des idées absolutistes (...), mais, s'il voulait gouverner seul, il s'efforça de gouverner bien (...). C'est par les arts de la paix qu'il voulait surtout briller. Il s'efforçait de rendre la Lorraine plus prospère, il cherchait à tirer toutes les richesses qui étaient enfouies dans son sol, à développer l'industrie, à donner au commerce un essor plus grand. Il s'occupa aussi de lui donner les bienfaits de l'instruction et l'université de Pont à Mousson est son œuvre. Il réorganisa les tribunaux et commença la rédaction des coutumes du pays".


C. LA MAISON DE LORRAINE


La Maison de Lorraine comporte plusieurs branches : les ducs de Lorraine sont issus de la branche des comtes de Vaudémont, mais la branche des ducs de Guise, celle des ducs d'Elbeuf, celle des marquis de Moy ont donné à la France plusieurs figures marquantes et quelques uns de ses plus grands capitaines.

On trouvera en pages  PAGEREF genealogie \h 20 et  PAGEREF genealogiebis \h 21 un tableau généalogique de la Maison de Lorraine qui reprend le tableau extrêmement clair établi par monsieur Jean Serroy dans sa thèse. Ce tableau fait état des multiples dédicaces que Du Souhait s'employa à faire, tant à la branche aînée qu'aux branches cadettes de la prolifique Maison.


D. CENTRÉE AUTOUR DE NANCY, LA VIE INTELLECTUELLE S'ORGANISE


Ceux qui s'occupent de l'administration du duché résident à Nancy, tous les ordres viennent du palais ducal, "cœur de la Lorraine. Là, siège le conseil d'Etat et privé qui comprend trois catégories de personnages : des gens d'épée et ecclésiastiques au nombre d'une vingtaine, des gens de robe longue (...), des individus dépendants du Conseil, secrétaires, agents, huissiers". Ainsi, les secrétaires vivaientils dans les coulisses des activités de la famille ducale.

Grâce au rayonnement des initiatives de Charles III, l'imprimerie connaît un développement important. Quasiment inexistante à Nancy avant Charles III, elle prospère rapidement. Le premier imprimeur à s'installer à Nancy est Nicolas Jherosme en 1565, d'autres viennent ensuite: Jean Janson (puis sa veuve et son fils), Blaise Andréa ( La Plainte publique de Du Souhait paraît en 1608 chez cet imprimeur ), Jacob Garnich, Sébastien Philippe, Jean Savine.

Notons encore que la Lorraine de Charles III laisse à la postérité quelques grands noms, celui du graveur Jacques Callot (15921635) et de Saint Pierre Fourier (15651640), curé de Mattaincourt, pour ne citer qu'eux.

Le climat de la cour de Lorraine, tel que l'on vient de le peindre très rapidement, permet de penser qu'un écrivain, pour peu qu'il accepte loyalement de servir la cause des Grands  et les nombreuses dédicaces de Du Souhait aux princes de la Maison de Lorraine prouvent qu'il s'y employa  avait toutes les chances d'obtenir les moyens financiers et l'appui intellectuel nécessaires à tout écrivain de l'époque pour réussir.




III. LE LIVRE ET L'ÉCRIVAIN AU DÉBUT DU DIX-SEPTIÈME SIÈCLE


A. QUI SONT LES LECTEURS DE CE DÉBUT DU SIÈCLE ?


M. Magendie montre combien, au début du règne d'Henri IV, l'ignorance reste profonde. Dans l'ensemble, la noblesse se considère "née surtout pour la gloire et les dangers de la carrière des armes", et se risque peu à l'étude qui "abâtardit les courages". On rapporte d'ailleurs cette anecdote survenue à Antoine de Laval luimême, qui la consigne dans son œuvre. Ayant reçu des étrangers dans son château, il leur aurait fait visiter sa bibliothèque, "le soir, les voyageurs rapportent leur visite dans une hôtellerie à un hobereau du voisinage et celuici de s'écrier : "comment, messieurs, il a donc des livres, je croyais qu'il fût gentilhomme". Etre ignare ( et cette situation ellemême est en pleine évolution à cette époque, comme le prouve la multiplication des collèges jésuites sur l'ensemble du territoire français), ne signifie pourtant pas être hermétique à la culture ou dépourvu de goût et H.J. Martin note au sujet des gens d'épée : "s'ils ne sont que rarement passés par un collège ou une université, s'ils ne savent pas le latin et méprisent les livres, s'ils tiennent même leur ignorance à point d'honneur, s'ils écrivent parfois à peine le français, déjà du moins la vie de cour et les contacts mondains les incitent à acquérir une certaine culture romanesque et poétique et ils recourent pour cela à l'auteur à gage, l'ancêtre du bel esprit du milieu du siècle ".

Les nobles ne sont peutêtre pas des lecteurs avertis, mais ils ont envie de se frotter aux lettres. Etre cultivé et être noble cessent peu à peu d'être inconciliables, avant de devenir une association recherchée. Les écrivains trouvent ainsi une clientèle favorable, une clientèle de lecteurs et d'éventuels mécènes. Une sorte de nouvelle complicité s'instaure entre les auteurs et les gentilshommes, ainsi demandeton à un poème, non d'exprimer le souffle du génie, mais de tourner le plus galamment possible une déclaration d'amour. Si le grand n'est pas capable par luimême de composer un tel poème, il confiera cette tâche à un écrivain, lequel, pour vivre, doit accepter cette besogne rémunératrice. Relativement peu instruit, le noble veut acquérir une culture et s'intéresse d'abord, naturellement, aux œuvres d'accès commode, cherchant par exemple dans les romans une "lecture aimable et facile".

L'évolution générale des mœurs permettra le développement et la diffusion du livre, et du livre de qualité. "Il est probable  écrit M. Magendie  que les salons, les romans, les traités, n'ont été nombreux et n'ont eu du succès que parce qu'ils répondaient aux aspirations du public. A leur tour, ils ont éclairé, fortifié des tendances encore faibles et confuses". Il y a là deux éléments qui sont à la fois des effets et des causes. D. Huet a eu cette belle expression pour qualifier les romans de cette époque : ce sont, ditil, des "précepteurs muets".


B. LA PRODUCTION LITTERAIRE


Pour l'année 1599, sur un total de 152 à 161 ouvrages imprimés à Paris, entre 62 et 67 sont à classer parmi les "Belles Lettres", et cette même année, Du Souhait fait paraître onze œuvres. En 1600, 13 à 15 romans sont imprimés à Paris, et Du Souhait en donne trois.

On le voit, l'œuvre de Du Souhait n'est pas négligeable dans la production littéraire quantifiée de son époque.


C. LA CONDITION DE L'ÉCRIVAIN


Alors que la propriété littéraire n'existe pas, vivre de sa plume n'est pas chose aisée. Si les nobles ont la fortune, il semble  comme on vient de le voir  qu'il soit alors mal séant d'être noble et écrivain. M. Magendie note : "les nobles doués d'un esprit distingué ont toujours hésité à écrire et à publier eux mêmes leurs œuvres", et il cite l'exemple de Georges de Scudéry, s'excusant d'écrire en ces termes: "La poésie me tient lieu de divertissement agréable et non d'occupation sérieuse, si je rime ce n'est qu'alors que je ne sais rien faire".

Le cas le plus fréquemment rencontré est donc celui de l'écrivain au service du Grand par qui il aura été remarqué: "il fallait que le poète vécût, or il ne pouvait vivre sans pensions ou prébendes religieuses".

Pour un petit "gentilhomme champenois", sans doute de modeste origine nobiliaire, où glaner la manne ? A la cour, où "un sourire royal suffit à changer le destin", cour de France ou cour de Lorraine, dans les salons, partout où quelque Grand peut le remarquer et lui servir de mécène. Parvenir à obtenir une charge, c'est assurer sa subsistance. Telle est la condition de l'écrivain au service d'un Grand qui le fait vivre. Son talent, son génie personnel ne peuvent s'épanouir que dans les limites de temps, de liberté intellectuelle et d'autonomie financière qui lui restent. François du Souhait n'est pas seul dans cette catégorie, ils sont légion à tenter de "se hausser à quelque chose de grand, composer une ode malherbienne en l'honneur du roi ou de la reine et, quand ils se laissent aller à leur instinct, ajouter un sonnet galant et tourner un madrigal".

Pour sa part, Du Souhait obtint la charge de secrétaire auprès de Charles III. Cette charge lui permit, comme à tout homme de lettres, "fidèle de quelque grand seigneur (...), de figurer dans les comptes, mais aussi d'avoir son couvert à l'une des tables de son protecteur, de s'introduire à la cour à la suite de celuici et se tisser un réseau d'utiles relations garantes contre un retour de mauvais sort".

Parmi ces secrétaires de grands personnages, nous est restée particulièrement la figure de Michel de la Huguerye qui fut, lui aussi, au service de la Maison de Lorraine en 1588. La description de son rôle et de son statut que nous donne le baron A. de Ruble, éditeur de ses mémoires, caractérise bien la fonction de tout secrétaire de grand personnage. " La Huguerye est le type de ces agents qui n'apparaissent jamais sur le devant de la scène, cachés au fond du cabinet d'un prince, une plume à la main, ils prennent part aux conférences les plus importantes et disparaissent dans l'ombre au moment de la conclusion (...) mais ils n'en obtiennent que plus d'influence. L'intimité de leurs fonctions leur permettait de convertir à leurs desseins l'esprit du maître. D'ailleurs dans un siècle de guerre, où le premier rang était tenu par des capitaines plus habiles à manier l'épée que la plume, les secrétaires rédigeaient et écrivaient les lettres ou les traités. Ils s'initiaient ainsi au plus profond des secrets diplomatiques". On le voit, le secrétaire d'un gentilhomme œuvrait dans le sillage de celuici et pouvait même avoir un rôle non négligeable. Du Souhait à la cour de Lorraine, comme Nervèze auprès de Condé, comme Voiture auprès de Gaston d'Orléans, faisait partie de ceux que H.J. Martin appelle les "aventuriers des lettres", dont le sort est étroitement lié à celui des clans des grands seigneurs.

En résumé, on peut dire que François du Souhait tente sa chance d'écrivain dans une période qui se remet des remous des guerres, s'apaise et prend le temps de polir ses mœurs, offrant aux littérateurs la possibilité de s'exprimer. Il a eu la chance et l'habileté de s'attacher à la Maison de Lorraine qui le fera vivre. Il assumera sa condition d'écrivain de service loyalement, en laissant s'exprimer, chaque fois qu'il lui sera possible de le faire, sinon son génie, du moins ses goûts et ses opinions, dans le style et les formes qui lui plaisent.


BRANCHE DES COMTES DE VAUDÉMONT, DUCS DE LORRAINE 

Charles III
1543-1608Claude de France
Fille de Henri II
et de Catherine de Médicisduc de Lorraine et de Bar
Arrière-petit-fils de René II (1473-1508)

dédicace :
Epitalame 1599
poèmes à son Altesse de Lorraine
dans Marqueteries 1601



dédicace :
sur la santé de Madame dans Marqueteries 1601
Henri
1563-1624Charles
1567-1607François II
1572-1632Antoinette
1568- ?Elisabeth
1574-1635Christine
1565-1637Anne
1569-1576Claude
1574-1576duc de Lorraine et de Barcardinal de Lorraine évêque de Metz et de Strasbourgduc de Lorraine et de Bar
comte de Vaudémontmariée en 1599 au duc de Clèvesmariée en 1595 au duc de Bavièredédicace :
pièces de l’Epithalame 1599
poèmes de Marqueteries 1601dédicace :
A Mgr le cardinal de Lorraine sur sa maladie, sur les misères de l’homme dans Marqueteries 1601dédicace :
1601 pièces de l’Epithalame 1599
poèmes dans le Plaidoyer 1599
poèmes dans Marqueteriesdédicace :
À madame la duchesse de Clèves, dans Marqueteries 1601
dédicace :
À la duchesse de Bavière, dans Marqueteries 1601
épouse le 30.1.1599
Catherine de Bourbon, sœur d’Henri IV, qui meurt en 1604

dédicace :
pièces de l’Epi-thalame 1599
poèmes de Mar-queteries 1601

épouse en 1606 à Mantoue
Marguerite de Gonzague


BRANCHE DES MARQUIS DE MOY


Duc Antoine
1489-1544
fils de René IINicolas duc de Mercœur
? -1577Henri de Lorraine
marquis de Moy et comte de
Chaligny
? -1601dédicace :
sur la mort de Monsieur le comte
de Chaligny dans Marqueteries
1601

BRANCHE DES DUCS DE GUISE


Claude de Lorraine
1er duc de Guise
1496-1550
Antoinette de Bourbon



fils de René II
duc de Lorraine et de Bar
Huit fils   dont :
François de Lorraine
1519-1563
René de LorraineHuit enfants dont :
duc de Guise
C’est l’homme du siège de Metz

marquis d’Elboeuf
(voir branche des ducs d’Elboeuf)
Charles de Lorraine
1554-1611
Henri 1er (Le Balafré)
1550-1588
Louis de Lorraine
1555-1585duc de Mayenne
chef de la ligue à la mort du Balafré en 1588
vaincu à Arques et à Ivry par Henri IV
se soumet en 1595
duc de Guise
mort assassiné


six fils dont :






Cardinal 

de GuiseCharles de Lorraine
1571-1640Louis

1585-1621Louise de LorraineLouis de Guiseduc de Guise, prince de Joinville
dédicace
Poème dans le Plaidoyer 1599
Poème dans Marqueteries 1601Cardinal de Guise, archevêque de Reims
dédicace
la vérité de l’église 1609
fille naturelle



dédicace
à Mlle de Guise, Louise de Lorraine dans Marqueteries 1601 fils naturel
baron d’Ancerville
dédicace
Le Ravissement d’Hélène 1614


BRANCHE DES DUCS D’ELBEUF


René de Lorrainemarquis d’Elbeuf, petit-fils de René IICharles de Lorraineduc d’Elbeuf son deuxième filsHenri de Lorrainecomte de Brionne (1601-1666)
comte d’Harcourt, d’Armagnac et de Chauny« Le cadet à la perle »prit comme secrétaire Faret en 1623dédicace
Histoires comiques 1612
Suite de l’Iliade 1614






PREMIÈRE PARTIE





FRANÇOIS DU SOUHAIT, L'OEUVRE ET L'HOMME





I. Méthodes de travail et remarques préliminaires.


II. L'œuvre de François du Souhait : état actuel de sa bibliographie.


III. La vie de François du Souhait : état actuel des connaissances de sa biographie.




I. MÉTHODES DE TRAVAIL ET REMARQUES PRÉLIMINAIRES




Pour étudier l'œuvre de Du Souhait, j'ai consulté les diverses bibliographies et manuels de littérature spécialisés et j'ai pu constater combien pouvait peser lourd et longtemps une opinion, dès l'instant qu'elle émane d'une autorité établie.

Ainsi, depuis le dur jugement de Boileau à l'égard de Du Souhait, tous les adjectifs qui le qualifient sont plus ou moins synonymes de médiocre. Je ne citerai pour mémoire que ces quelques opinions :
"les romanciers de cette époque sont surtout des amateurs" dit G. Reynier, réservant à Du Souhait l'étiquette : "plus dépourvu de goût que d'idées".
"un de ces féconds et médiocres écrivains qui, sans s'illustrer, peuplèrent le Parnasse à la fin du XVIème siècle".
"type moderne du tâcheron de lettres qui accumule les livres, aborde tous les genres, attentif aux fluctuations de la mode et singulièrement habile à se régler sur elle".

Rien de plus flatteur chez A. Collignon qui, pourtant, consacre à Du Souhait une dizaine de pages dans une revue lorraine en 1913 : "Du Souhait paraît bien avoir appartenu à cette légion d'écrivains besogneux qui, au XVIème et au XVIIème siècle prodiguèrent les flatteries les plus hyperboliques envers ceux dont ils tiraient les ressources et leur subsistance", ou encore : "poète et prosateur profondément et justement oublié" dont la lecture est qualifiée d'"insipide".

Il faut attendre la bibliographie proposée par Roméo Arbour pour voir apparaître un état plus exact de l'ensemble de l'œuvre de Du Souhait. N'estce pas d'ailleurs la fréquentation approfondie de "l'ère baroque en France" qui lui fait dire dans son introduction qu' "une époque littéraire ne se définit pas seulement par les œuvres majeures" ?

Une seconde remarque, enfin, me paraît importante : les chercheurs qui, pour des raisons internes à leurs propres travaux, ont réellement lu et fréquenté une partie de l'œuvre de Du Souhait, ont à son égard des opinions beaucoup plus nuancées. C'est le cas de Noémie Hepp qui, dans sa thèse extrêmement complète sur Homère en France au XVIIème siècle, conteste la qualité de la traduction de l'Iliade par Du Souhait parce qu'il ne s'agit pas d'un ouvrage d'érudit, le traducteur s'intéressant à l'œuvre du "Prince des poètes grecs" avant tout pour y trouver une caution à ses propres idées sur l'existence et sur les devoirs d'un gentilhomme. N. Hepp rend cependant hommage à Du Souhait pour avoir été l'un des seuls à traduire Homère et pour l'avoir fait de telle sorte que cette traduction fut rééditée : "cinq éditions en vingt ans, c'est assez brillant". Même si les défauts sont criants, l'auteur, pour N. Hepp, sait se montrer "un écrivain correct et même doué d'un certain souffle". C'est également le cas de Jean Serroy qui, dans sa thèse sur les histoires comiques au XVIIème siècle, s'est intéressé aux Histoires comiques de Du Souhait parues en 1612. Il le dit "sans talent", l'accuse de "se prendre pour un bel esprit", puis réhabilite sa mémoire en expliquant que "avant que les générations futures, méprisant le goût compliqué du début du siècle, rejettent Du Souhait dans les profondeurs de l'oubli, le poète était apparu comme un écrivain fort estimable aux yeux de ses contemporains". En outre, même si elles sont de médiocre venue, les Histoires comiques ont le mérite d'exister et Jean Serroy pense que l'Histoire comique de Francion n'a vu le jour que grâce à l'œuvre de notre champenois. Cette paternité "n'est pas négligeable", selon le mot de Jean Serroy qui conclut : "Du Souhait transmet, il ne crée pas. Mais ce qu'il transmet est nécessaire à l'édification d'une nouvelle littérature narrative comique. C'est "à l'envy de Du Souhait" que Sorel va écrire son Francion. Rôle modeste donc que celui de cet écrivaincharnière, mais rôle important".

Que conclure de ces divers avis formulés sur l'œuvre de François du Souhait ? Il me semble qu'on a longtemps porté sur notre "gentilhomme champenois" un jugementcouperet hérité très certainement de l'opinion émise par Boileau. Ce jugement négatif est révélateur d'ailleurs du quasi mépris manifesté, sans doute par ignorance, pour toute cette époque charnière de notre littérature, enfin remise en lumière depuis ces dernières années. Si ceux qui ont étudié ses livres ont eu de l'indulgence pour le prolixe tâcheron que fut Du Souhait, on peut penser qu'en approfondissant l'étude de l'ensemble de son œuvre et, tout d'abord, en établissant la bibliographie complète de ses ouvrages, on parviendra à mieux discerner la place exacte occupée dans la littérature de son temps par notre secrétaire des ducs de Lorraine.




II. L'OEUVRE DE FRANÇOIS DU SOUHAIT : ETAT ACTUEL DE SA BIBLIOGRAPHIE


Sans vouloir systématiquement induire l'étude de l'homme de l'étude de l'œuvre, il m'a cependant semblé logique de commencer par dresser la bibliographie des ouvrages avant même de parler de l'écrivain et ce, pour plusieurs raisons. La première d'entre elles est l'extrême pauvreté des résultats des enquêtes d'archives menées sur notre gentilhomme champenois lequel a, semblet'il laissé des traces, non pas négligeables certes, mais rares dans les documents de son temps. La seconde raison est le fait que, souvent dédicacées, les œuvres de François du Souhait permettent de le situer dans son cercle géographique, politique, idéologique et social, de connaissances et de relations.

Je terminerai ces quelques remarques en ajoutant combien je regrette les insuffisances de bien des bibliographies spécialisées qui signalent des ouvrages mais ne permettent ni de les localiser, ni même d'en vérifier l'existence..

Il va de soi que ma recherche m'a fait consulter, pour chaque œuvre, l'ensemble des éditions connues et localisées disponibles dans nos bibliothèques. Pour les ouvrages conservés dans les bibliothèques étrangères, je dois à l'obligeance de leurs conservateurs, d'avoir pu disposer de descriptions bibliographiques précises et complètes, de microfilms, et souvent de photocopies de pages intéressantes.




A. TABLEAU RÉCAPITULATIF, PAR ORDRE CHRONOLOGIQUE,DES OEUVRES DATÉES DE FRANÇOIS DU SOUHAIT

LÉGENDE :
Nombre d'éditions connues : * : une seule
** : plusieurs

Type d'ouvrage :

P : poésies
D : œuvres dramatiques
T : traductions
R : romans
C : œuvres de circonstance
M : œuvres de moralité
Ph : œuvres pamphlétaires

< > cote ou, à défaut, indications bibliographiques


1599


C Le / bon ange / du Roy / Par le sieur du Souhait / (marque) / A Paris, / chez Jacques Rezé, au mont sainct / Hilaire, en la cour d'Albret / 1599 / Avec Privilège du roy / in 8°ð, 12 p. chiff. et 2 ff. **

C Le / Bon ange / du Roy / Par le sieur du Souhait / (marque) / A Lyon / Par Thibaud Ancelin, et Guichard Jullieron / imprimeurs ordinaires du roy / 1599 / Avec Permission, in 8°ð, 14 p. chiff. **
(il n'y a pas de privilège; à quelques erreurs typographiques près cette édition est semblable à l'édition parisienne)

C Epithalame / sur le mariage de / Monseigneur le Prince / de Lorraine et de Madame soeur / unicque du roy, avec les sonnets / dédiez tant à sa majesté, qu'autres princes / par le sieur du Souhait / (marque) / A Paris / Par Jacques Rezé au / mont sainct Hilaire, en la / court d'Albret / 1599 / Avec Privilège du roy / in 8°ð, 16 p. chiff. **
C Epithalame / sur le mariage de / Monseigneur le Prince / de Lorraine, et de Madame soeur / unicque du roy, avec des sonnets / dédiez tant à sa majesté, qu'autres / Princes. / Par le sieur du Souhait / (marque) / A Paris / Par Pierre Chevalier, au mont sainct Hilaire, en la cour d'Albret / 1599 / Avec Permission / in 8°ð, 16p. chiff. **
(il manque, dans l'exemplaire de la Mazarine les sonnets; édition identique à l'édition de J. Rezé)

M Le vray Prince, / A très vertueux et magnanime Prince, / CHARLES EMANUEL / Duc de Savoye. / Par le Sieur du Souhait. / ( marque : nascentes morimur mors rediviva piis ) / A Lyon, / Par Thibaud Ancelin, / Imprimeur ordinaire du Roy, / 1599 / Avec Privilège de sa majesté / in 12, VI 41ff. chiff et 1ff. nonchiff. **
(au début, vers de Pierre de Deimier, de Philibert Plassard et de Jacques Corbin)

M La Vraye / noblesse / dédiée à monsieur, monsieur d'Urfé / escuyer et chambellan ordinaire de S.A. Colonel général de sa Cava / lerie et infanterie françoise et / Capitaine de cent chevaux légers / de ses ordonnances / Par le Sieur du Souhait / ( marque : nascentes morimur mors rediviva piis ) / A Lyon, Par Thibaud Ancelin, imprimeur ordinaire du Roy / 1599 / Avec Privilège de sa majesté / in 12, VI 35ff. chiff. * < Wolfenbüttel B 142.16 Pol(2) >
(au début vers de Jacques Corbin et de Perussault )

M le Parfait / Aage et heureuse / fin de l'homme, / dédié à trèsvertueuse damoiselle / mademoiselle Clapisson / Par le Sieur du Souhait / ( marque : nascentes morimur mors rediviva piis ) / A Lyon / Par Thibaud Ancelin, / Imprimeur ordinaire du Roy / 1599 / Avec privilège de sa majesté / in 12, 18ff. chiff. ** < Wolfenbüttel B 142.16 Pol(3) >

P Les / Divers / souhaits / d'Amour / Par le S. du Souhait, gentil / homme Champenois. / Tout n'arrive à Souhait / ( marque ) / A Paris / chez Jacques Rezé au mont S / Hilaire, / en la cour d'Albret / 1599 / Avec Privilège du Roy / in 12, 6ff. 22ff. chiff. et 2 ff. **

P Les / neuf muses / françaises / Par le Sieur du Souhait, gentilhomme / champenois / A monseigneur le conte de Briene / ( marque ) / A Paris / chez Jacques Rezé, / au mont S / Hilaire, en la cour d'Albret / 1599 / Avec Privilège du Roy / in 12, 15ff. chiff et 2ff. blancs * < B. N. Paris Res pYe340(3)  B. Arsenal Paris 8°ð B 12028 Res et 8°ð B 12029 Res  B. M. Besançon 203797 >

P Le Plaidoyé / Et jugement des / trois graces / Françaises / Par le sieur du Souhait /, gentil-homme / champenois / A Monseigneur / le Comte de Brissac, / Mareschal de France. / ( marque ) / A Paris / Chez Jacques Rezé, au mont S / Hilaire, en la cour d'Albret / 1599 / Avec privilège du Roy / in 12, 27ff. chiff. et 3ff. blancs **

D Beauté et / amour / Pastou / relle / Par le S. Du Souhait, gentil / homme champenois / A Monseigneur le Grand / (marque) / A Paris / Chez Jacques Rezé au mont S. / Hilaire, en la cour d'Albret / 1599 / Avec Privilège du Roy / in 12, 24ff. chiff. ** < B. N. Paris Res pYe340(5)  B. Arsenal Paris 8°ð B 12028 Res et 8°ð B 12029 Res  B.M. Besançon 2775 >

D Les lois d'amour, comédie, 1599 *
(signalé sans autre indication bibliographique dans l'article d'A. Collignon p. 691)

D Tragédie / de Radegonde / Duchesse de Bourgongne, / Par le S. Du Souhait, gentil / homme Champenois. / A Monseigneur le Duc d'Espernon / ( marque ) / A Paris, / chez Jacques Rezé, au mont S. / Hilaire, en la cour d'Albret / 1599 / Avec Privilège du Roy / in 12, 33ff. chiff. et 1ff. ** < B. N. Paris Res pYe340(2)  B. Arsenal Paris 8°ð B 12028 Res et 8°ð B 12029 Res  B. M. Besançon 203797 >

R Les / Amours / de Poliphile / et Mellonimphe / Par le sieur du Souhait / ( marque ) / A Lyon, / Par Thibaud Ancelin, / Imprimeur ordinaire du roy / 1599 / Avec Privilège de sa majesté / in 12 **
(signalé par Lachèvre, au catalogue Techener, au n°ð2774 de Roméo ARBOUR, était au Musée Lorrain à Nancy en 1973, disparu (?) depuis)

R Les Amours de Palémon, suite de Poliphile et Mellonimphe par le Sieur du Souhait, Lyon, Thibaud Ancelin, 1599, in 12 **
(signalé dans Techener, Lachèvre, figure au n°ð2773 de Roméo ARBOUR)


1600


C Discours sur / l'attentat / à la personne du roy / par Nicole Mignon / dédié à sa majesté / Par le sieur du Souhait / ( marque ) / A Paris / Pour Anthoine du Brueil / et Gilles Robinot / 1600 / Avec Privilège du Roy / in 8°ð, 15p. chiff. **

C Discours sur / l'attentat à la personne du roy / Par Nicole Mignon / Dédié à sa majesté / Par le sieur du Souhait / ( marque ) / jouxte la copie imprimée / à Paris / Pour Anthoine du Brueil / et Gilles Robinot / 1600 / Avec Privilège du Roy / 8ff. **
(cette édition comporte le même texte mais la typographie est différente, la pagination non chiffrée)

C Discours sur l'attentat à la personne du roy par Nicole Mignon dédié à sa majesté par le sieur Du Souhait, Lyon, Thibaud Ancelin, 1600, in 8°ð, 14p. et 1ff. **

C Le / Bonheur de la France, / nay au mariage du Roy. / Par le sieur du Souhait / A Paris / chez Jacques Rezé au mont / sainct Hilaire près la / court d'Albret / 1600 / avec permission / 16p. * < B. N. Paris Ye20942 >

M L'Académie / des vertueux / A Monseigneur / Monseigneur Philippes des Por / tes Abbé de Tiron / Par le Sieur du Souhait / ( marque ) / A Paris, / Pour Anthoine du Brueil, tenant sa / boutique sur les degréz de la / grande salle du Palais / 1600 / Avec Privilège du Roy / in 12, 63ff. ** < B. Arsenal Paris S2462 8°ðSA2009 >
(dédicacé à Monseigneur Philippe des Portes, Abbé de Tiron, c'est, à peu de choses près  pagination, orthographe, absence de quelques dédicaces  le texte du Bonheur des sages et du Malheur des curieux réuni en un même volume divisé en deux "livres", 32ff. et 31ff.)

M Le Bonheur / des sages / a très vertueuse Dame, ma / dame de la Guiche / Par le sieur du Souhait / ( marque ) /A Lyon / par Jean Pillehotte / à l'enseigne du nom de Jésus / 1600 / Avec permission. / ( précédée d'une autre page de titre : Le Bonheur / des sages et / malheur des / curieux )  / in 12, 91p. ** < B. N. Paris R23996 et R23997  B. Mazarine Paris 27823  B. M. Bordeaux S5209 >

M Le Malheur / des curieux / ( marque ) / A Lyon / par Jean Pillehotte / A l'enseigne du nom de Jésus / 1600 / avec Permission / in 12, 81p. ** < B. N. Paris R23997  B. Mazarine Paris 27823  B. M. Bordeaux S5209 >

M Le / Parfaict / Gentilhomme / Par le sieur du Souhait / A Paris / chez Gilles Robinot, tenant sa / boutique au Palais en allant / à la chancellerie / 1600 / Avec Privilège du roy / in 4°ð, 70ff. **
(privilège du 16 février 1599 donné à J. Rezé qui l'a cédé à G. Robinot et à A. du Brueil)

M Les / Pourtraits / des chastes / dames / Par le sieur du Souhait / Tout n'arrive à Souhait / ( marque ) / A Paris / chez Gilles Robinot / en sa boutique / au palais, en allant à la chancellerie / 1600 / avec Privilège du Roy / in 12, 2ff. et 148p. **

M Les / Poutraicts / des chastes / dames. / Par le sieur du Souhait / Dedyez a très ver / tueuse et chaste / damoiselle Madamoisel / le de Clapisson / A Lyon / Par les héritiers de Benoist Rigaud / 1600 / Avec permission / in 12, 5ff. et 156p. ** < B. N. Paris R23995  B. Arsenal Paris SA2426  B. M. Aix Res S.89 >

P Le Plaidoyé et Jugement des trois graces françaises par le sieur du Souhait, Lyon, les héritiers de B. Rigaud, 1600 **
(signalé p.691 dans l'article d'A. Collignon)

R Les / Amours / de Poliphile / et Melonimphe / Par le sieur du Souhait / ( marque ) / A Paris / Pour Gilles Robinot, tenant / sa boutique au Palais, / en allant / à la chancellerie / 1600 / Avec Privilège du roy / in 12, 6ff. et 95ff. chiff **

R Les Amours de Poliphile et Melonimphe par le sieur du Souhait, à Lyon, les héritiers de B. Rigaud **
(signalé par Jean SERROY et par A. Collignon p. 691)

R Les Amours de Palémon par du Souhait, Paris, Gilles Robinot, 1600 / in 12, 4f. et 72ff. **
(signalé dans Techener et figure au n°ð3022 de Roméo ARBOR)

R Les / Amours / de Glorian / et d'Ismène / Par le sieur du Souhait / ( marque ) / A Paris / chez la veufve Nicolas de / Louvain, tenant sa boutique / au Palais sur le perron de la grand' salle / 1600 / Avec Privilège du Roy / in 12, 6ff. et 95ff. chiff. ** < B. Arsenal Paris 8°ð BL 21101 et 8°ð BL 21102  B. Ste Geneviève Paris Y8°ð3313 inv 6001 res >


1601


P Marqueteries / ou oeuvres / diverses / Par le sieur du Souhait /,secrétaire ordinaire de son altesse de Lorraine / A Paris / pour Jean Houzé, au Palais en la / galerie des prisonniers, allant à la chancellerie / 1601 / Avec privilège du roy / in 12, 59ff. chiff. et 1ff. *

R Les / Propriétés / d'Amour, / et les Propretez / des Amans / Contenant une hystoire véri / table des Amours de Filine, / et de Polymante / Par le sieur du Souhait, secrétaire ordinai / re de son Altesse de Lorraine / ( marque ) / A Paris / Pour Jean Houzé, au Palais, en la / galerie des prisonniers, allant / à la chancellerie / 1601 / in 12, 73ff. chiff. * < B. Arsenal Paris 8°ð BL 21040 >

M (sans nom d'auteur) Le vray Prince, / avec son parfaict aage et son heureuse fin, / desdié a trèsillustre et magnanime Monseigneur, Auguste Duc de Lunebourg / Paris / Par Gabriel de la Marche / 1601 / in 12, 41ff. chiff. et 18ff. non chiff. ** < Wolfenbüttel 146 Pol. >
(dédicace signée A. D. Maucouvent)


1602


P (collectif) Le / premier (second et troisiesme) / livre du La / byrinthe de / Recreation / recerché des plus beaux / esprits de ce temps / à Rouen / chez Claude Le Vilain, libraire / et relieur du roy, demeurant / à la rüe du bec, à la bonne / renommée / 1602 / * < B. N. Paris pYe409 Res >
(trois volumes de respectivement 143, 141 et 143 pages contenant 238 pièces; les dix pièces de du Souhait paraissent, anonymement, dans le second livre)

R Amours / de Palémon / suitte / de Poliphile / Par le sieur du Souhait / ( marque ) / A Lyon / Par Thibaud Ancelin / Imprimeur ordinaire du Roy / 1602 / Avec Privilège de sa majesté / in 12, 1ff. et 69ff. chiff. ** < B. N. Y275416  B. Arsenal Paris BL 16108  Yale University New Haven Connecticut ND 049105 >


1603


( date douteuse pour ces divers ouvrages, parus anonymement, reliés ensemble dans l'ouvrage coté à la Bibliothèque Nationale D17725 )


M L'exercice de la fidelle veuve ( 46ff. chiff. ) *

M Le sacrifice larmoiant du parfait héritier ( 36ff. chiff. ) *

M La Prudence de l'espoux advieilly ( 21ff. chiff. ) *
( Ces trois ouvrages, reliés ensemble, sont suivis d'un extrait du privilège du roi à Jacques Rezé du 16 février 1599, transmis à Gilles Robinot le 21 septembre 1599 )

M L'heureuse alliance (68ff. chiff. ) *
( dédicacé à Madame de la Guesle, avec le texte du privilège du roi )

M Le Glorieux contentement des ames (48ff. chiff. ) **
( avec un avis aux lecteurs signé : Tout n'arrive à Souhait )


1604


Pp Le / Pacifique / ou l'antisoldat / François / A l'unique Uranie / 1604 / in 12, 139 pages **

Pp Le / Pacifique / ou / l'antisoldat / François / ( marque ) / l'an de grâce / 1604 / in 12, 168 pages **
( texte identique à l'édition précédente mais précédé d'une introduction de l'auteur )

Pp Le / Pacifique / ou l'antisoldat François ( marque) / 1604 / in 12, 156 pages **
( texte identique à l'édition précédente mais avec une typographie différente )

Pp Le Pacifique ou l'antisoldat François s. l. 1604, in 12, 143 pages ** 1605M L'Académie des vertueux, Lyon 1605 **
( ouvrage mentionné uniquement par A. Collignon, sans autre indication biliographique )


1605


R Les / Amours / de Poliphile et / Mellonimphe / Par le sieur du Souhait / revües, corrigées, et augmentées de / nouveau par l'autheur, dernière édition / ( marque ) /A Lyon, par Thibaud Ancelin, / Imprimeur ordinaire du roy / 1605 / Avec Privilège de sa majesté / in 12, 6ff. et 84ff. chiff. ** < B. N. Paris Y275415 et Y275416 >

R Les / Amours / de Palémon / suite du / Poliphile / Par le Sieur du Souhait / ( marque ) / A Lyon / Par Thibaud Ancelin / Imprimeur ordinaire du Roy / 1605 / avec privilège de sa majesté / in 12, 69ff. chiff. et 1ff. ** ( B. Arsenal Paris BL21489 >


1606


P Beauté / et amour, / pastourelle / Par le S. Du Souhait, gentil / homme champenois / A Monseigneur le Grand. / ( marque ) / A Rouen / Chez Claude le Villain, libraire et relieur / du Roy, demeurant à la rüe du Bec, / à la bonne Renommée / 1606 / ** < British Museum 163b45 >

D Tragédie de Radegonde / Duchesse de / Bourgongne. / Par le S. Du Souhait, gentil / homme champenois. / A Monseigneur le duc d'Espernon / ( marque ) / A Rouen / chez Claude le Villain, libraire et relieur / du Roy, demeurant à la rüe du Bec, / à la bonne Renommée / 1606 / ** < British Museum 163b46 >


1607


P ( collectif ) Le Parnasse, tome second, à Paris chez Mathieu Guillemot, au pallais avec privilège du roy, in 12
( 3 pièces de Du Souhait parmi les 377 de ce recueil )


1608


C Plainte Publique sur le trespas de son altesse par du Souhait, Nancy, Blaise Andrea, 1608, in 4°ð *
( signalé par Beaupré III, figure au n°ð5077 de Romeo Arbour )


1609


M La / vérité / de l'Eglise, ou est representée / son excellence et / antiquité / Par le sieur du Souhait / A Paris / par François Huby, rüe S. Jacques au / soufflet verd devant le collège de Marmoutier / Et en sa boutique au Palais / devant la porte de la saincte chap / pelle, joignant la salle / des Merciers / 1609 / Avec Privilège du roy / 2ff. et 146ff. chiff. * < B. N. D33362 >
( ce livre comporte à la suite de La verité de l'Eglise 2ff. et 60ff. chiff. Le paradis des solitaires où est représenté le contentement de la solitude et le mespris des vanitez, jusqu'au ff.146 )

R Les / chastes / destinées / de Cloris ou / roman des Histoi / res de ce temps. / Dédié à Monsieur de Bassompierre. / Par le sieur du Souhait / ( marque ) / A Paris / Par François Huby, rüe S. Jacques / au Soufflet verd, devant le collège de / Marmoutier / Et en sa boutique au / Palais devant la porte de la saincte / chappelle, joignant la salle des Merciers / 1609 / avec privilège du roy / in 12, 4ff. et 158ff. chiff. * < British Museum O12551de.9  B. Arsenal Paris 8°ðBL20904 >


1610


R Les / Amours / de Poliphile et Mellonimphe / Par le sieur du Souhait / reveües corrigées, et augmentées / de nouveau par l'autheur. / Dernière édition / ( marque ) / A Lyon, par Barthelemy Ancelin / Imprimeur ordinaire du Roy / 1610 / avec privilège de sa majesté / in 12 6ff. et 84 ff. chiff. **


1611


P ( collectif ) Le / Labyrinthe / d'amour / ou / suite des Muses / Françoises / recherchée des plus beaux / esprits de ce temps / par HFSDC / A Lyon / Par Barthélémy Ancelin / Imprimeur ordinaire du roy / 1611 /
( 306 pages  un sonnet de Du Souhait p.304  un ballet pp.305306 )


1612


R Histoires / Comiques, ou / entretiens facétieux / de l'invention d'un des beaux / esprits de ce temps / A Troyes et se vendent / à Paris / chez Toussaincts du Bray, rüe S. Jacques aux espics meurs, et au Palais en la / Galerie des prisonniers / 1612 / avec privilège du roy / in 12 *

R Le Romant d'Anacrine **

( F. Lachèvre pense que cette édition existe; je le suis dans cette idée du fait que le privilège du 16 octobre 1611 du verso de la première page des Histoires comiques le donne pour "deux petits livres, l'un intitulé le romant d'Anacrine et l'autre Histoires comiques " )


1613


R Le / Romant / d'Anacrine, où / sont représentez / plusieurs combats, histoi / res véritables et amoureuses / De l'invention d'un des beaux esprits de ce temps / seconde édition reveüe et augmentée / ( marque ) / A Paris, chez Toussaints du Bray, rüe S. Jacques aux Espics meurs, et au / Palais à l'entrée de la gallerie / des prisonniers / 1613 / Avec Privilège du roy / in 12, 549 pages **

R Le Romant / de Gloriande / ou suitte du ro / man d'Anacrine, où / sont continuées les histoires du / premier volume : avec plusieurs / autres nouvelles, et forces bel / les aventures / De l'invention d'un des beaux es / prits de ce temps / ( marque ) / A Paris / De l'imprimerie de François Huby / rue S. Jacques au Soufflet vert, devant le / collège de Marmoutier et en sa / boutique au Palais en la gallerie / des Prisonniers / 1613 / Avec Privilège du roy / in 12, 2ff. et 471 pages < B. Arsenal Paris 8°ðBL21103 >
( Le privilège annoncé ne figure pas et quelques feuillets liminaires manquent )

P ( collectif ) Les marguerites Poétiques nées des plus fameux poètes français. Lyon .B. Ancelin / 1613 / in 4°ð


1614


T L'Iliade / d'Homère Prince / des Poètes grecs, avec / la suite d'icelle / Ensemble le ravissement / d'Hélène, subject de / l'histoire de Troie, / le tout de la traduction et / invention du sieur du / Souhait / 1614 / A Paris, chez Nicolas Buon, rüe sainct Jacques à l'enseigne st Claude, / et de l'Homme sauvage / 12ff. et 1248 pages et 30 pages de tables ** < B. M. Nancy 267007 >

T L'Iliade / d'Homère Prince / des Poètes grecs, avec / la suite d'icelle / Ensemble le ravissement / d'Hélène, subject de / l'histoire de Troie, / le tout de la traduction et / invention du sieur / du Souhait / 1614 / A Paris, chez Pierre Chevalier, rüe / Sainct Jacques à l'enseigne St / Pierre près les Mathurins / Avec privilège du roy / 12ff. et 1248 pages ** < B. Arsenal Paris BL3648 12 >
( texte identique à l'édition cidessus, mais les tables ne figurent pas )


1615


P ( collectif ) Les / satyres / bastardes et / autres oeuvres / folastres du Cadet An / goulevent quatrain / quiconque aura le mal de ratte / Lisant ces vers gays et joyeux / je veux mourir s'il ne s'esclatte / de rire, et ne pleure des yeux / A Paris / 1615 / in 12
( un ballet de Du Souhait figure 68r°ðv°ð et 69r°ðv°ð )


1617


T L'Iliade / d'Homère Prince / des Poètes grecs, avec / la suite d'icelle / ensemble le ravissement d'Hélène, suject de / l'Histoire de Troie / le tout de la traduction et / invention du sieur du / Souhait 1617 / A Paris / chez Nicolas Buon, rüe sainct / Jacques à l'enseigne st Claude, et de l'Homme sauvage / Avec privilège du roy / 12ff. et 1248 pages et 30 pages de tables ** < B. Arsenal Paris 8°ðBL3649  B. N. Yb1109 >


1618


P ( collectif ) Le Cabinet / satyrique / ou / recueil parfaict / des vers piquans et / gaillards de ce temps / tiré des secrets cabinets des sieurs de Si / gognes / Regnier, Motin, Berthelot / Maynard et autres des plus signa / lez Poètes de ce siècle / A Paris / chez Anthoine Estoc, au Palais en la gal / lerie des prisonniers près la chancellerie / 1618 / avec privilege du roy / in 12, 10ff. et 1ff. nchiff. et 703 pages et 11ff. < B. N. Res pYe 1115 >
( un ballet signé de Du Souhait pp. 280281 )


1620


T L'Iliade / d'Homère Prince / des Poètes Grecs avec la suite d'icelle / ensemble le Ravissement / d'Hélène suject / de l'histoire de Troye / le tout de la traduction et / invention du sieur du Souhait / 1620 / A Paris / chez Nicolas Büon rüe Sainct / Jacques à l'enseigne St. Claude, et de l'homme sauvage, / avec privilège du roy / 2 tomes, 16ff. et 1248 pages et 30 pages de tables ** < B. N. Yb1110Yb1111Yb1112  Illinois University x881H81.Fdu >
( semblable à l'édition de 1617 )


1627


T L'Iliade / d'Homère Prince / des Poètes Grecs avec la suite d'icelle / ensemble le Ravissement / d'Hélène suject / de l'histoire de Troye / le Tout de la traduction et / invention du sieur du Souhait / dernière édition / 1627 / A Paris / chez Nicolas Gassé au mont Sainct Hilaire près la court d'Albret / 16ff. et 1248 pages et 30 pages de tables **


1630


R Histoire / et Romant / de Cloriande / où plusieurs histoires de notre temps sont naÆfvement représentées / de l'invention de plusieurs beaux esprits de ce temps / ( marque ) / A Paris / chez Denis Thierry, rüe S / Jacques à l'image S. Denys / proche S. Benoist / 1630 / Avec Privilège du roy / 2ff. et 471 pages ** < B. Arsenal Paris 8°ðBL15672 >
( Il s'agit d'une nouvelle émission du texte de 1613 )


1634


T L'Iliade / d'Homère Prince / des Poètes grecs avec la suite d'icelle / ensemble le ravissement / d'Hélène sugiect / de l'histoire de Troie / le tout de la traduction et / invention du sieur du Souhait / dernière édition 1634 / A Paris chez Nicolas Gassé au Mont Sainct Hilaire près la court d'Albret / ** < B. M. Rouen O187  B. M. Bordeaux  B. M. Grenoble F288  Yale University  B. N. Yb1113 >


1640


T L'Iliade d'Homère. Paris Nicolas Gassé **
( édition signalée par F. Lachèvre, Bibliographie, page 210 )


1674


T L'Iliade d'Homère. Paris Nicolas Gassé **
( édition signalée par F. Lachèvre, Bibliographie, page 210 )



B. LES QUESTIONS POSEES PAR LA BIBLIOGRAPHIE : PROBLEMES DE DATES ET D'ATTRIBUTION


1) Les problèmes de dates

Deux ouvrages sont parus sans date :

P Les Divers souhaits d'amour par le sieur du Souhait, gentilhomme champenois, contenant diverses pièces fugitives, s.l.n.d., in 8°ð, **
( Cet ouvrage est signalé dans Le trésor des livres rares et précieux, tome VI, vente Filheul, n°ð 110 )

M Le Parfait Aage et heureuse fin de l'homme, Lyon, Thibaud Ancelin, s.d. **
Le vray Prince, Lyon, Thibaud Ancelin, s.d. **
La vray Noblesse, Lyon, Thibaud Ancelin, s.d. **
( Ces trois opuscules sont réunis en un volume in 12 dont A. Collignon signale l'existence p.691 de son article consacré à François du Souhait.)

Il n'a pas été possible de préciser les dates de parution de ces deux ouvrages.


Par ailleurs, le volume coté D17725 à la Bibliothèque Nationale nécessite un examen particulier. Ce volume contient, reliées ensemble, les œuvres suivantes :

M Le / séjour de / l'âme soli/ taire / dédié à mada / moiselle de mesmes / ( marque ) / à Paris / chez Gilles Robinot, tenant sa boutique au Palais, en la pe / tite galerie allant à la / chancellerie / 1603 / avec Privilège du Roy / 53 ff. chiff. < B. N. D17725(1) >
M L'exercice de la fidelle veuve / 46 ff. chiff. < B. N. D17725(2) >
M Le sacrifice larmoiant du parfaict héritier / 36 ff. chiff.
M La Prudence de l'espoux advieilly / 21 ff. chiff. < B. N. D17715(4) >

Ces ouvrages, quoique reliés ensemble, me semblent provenir d'auteurs différents. La typographie, les bandeaux décoratifs de (2)(3)(4) sont semblables. A la suite de (2)(3)(4) se trouve une page où sont consignées les coquilles d'impression figurant dans ces trois récits, page à la suite de laquelle on peut lire le privilège du roi pour les œuvres de Du Souhait, donné à Jacques Rezé le 16 février 1599 et transporté à Gilles Robinot le 21 septembre 1599. Quant au style, celui du Séjour de l'âme solitaire est très différent de celui des autres récits que l'on peut, eux, attribuer à François du Souhait.

En < B. N. D17725(5) > on trouve :

M L'heureuse Alliance / 68ff. chiff. /
avec, de nouveau, le privilège du roi pour les œuvres de Du Souhait.

En < B. N. D17725(6) > on trouve :

M Le Glorieux contentement des âmes / 48ff. chiff. /
précédé d'une dédicace signée " Tout n'arrive à Souhait " et d'un avis au lecteur signé de la même devise. Enfin, au verso du feuillet 48 se trouve un extrait du privilège à J. Rezé du 16 février 1599 pour les oeuvres de Du Souhait, transporté à Gilles Robinot le 22 novembre 1599. Le texte de cet ouvrage reprend celui du Parfait aage de Du Souhait de 1599.

L'auteur du Séjour de l'âme solitaire est aisément identifiable. Il s'agit de Jean Jacques de Mesmes, champenois, conseiller d'état en 1600, fait comte d'Avaux en 1638.

Aucune étude de critique interne ni externe ne permet d'identifier ce personnage avec François du Souhait à qui, par contre la paternité de (2)(3)(4)(5)(6) est difficilement contestable.

Quant au problème de la date, j'ai retenu celle de 1603, date figurant sur la page de titre du Séjour de l'âme solitaire en formulant l'hypothèse que se trouvaient reliées des œuvres morales contemporaines mais, à vrai dire, aucune raison sérieuse ne me permet d'affirmer que les œuvres de Du Souhait datent de cette année.


2. Les problèmes d'attribution

a) Les titres écartés

R Histoire ionique des vertueuses et fidèles amours de Poliphile Pyrenoise et de Damis Clezomenien, paru chez Abel l'Angelier / 1602 /

Cet ouvrage est inséré dans un recueil de la Bibliothèque Nationale à la cote Y275417 à la suite des Amours de Poliphile et Mellonimphe et des Amours de Palémon < Y275416 >.

G. Reynier n'hésite pas à l'inclure dans la bibliographie des ouvrages de Du Souhait. Or si ce roman est bien dédicacé à Marguerite de Lorraine, Poliphile y est en fait un personnage féminin d'une part et, d'autre part, le climat strictement onirique dans lequel évoluent les personnages ne saurait venir de l'imagination de Du Souhait.

R Les Elégances Françoises accomodées au langage du temps par NN, çidevant non imprimées / Amsterdam, Louis Elzevier, / 1641 / in 12, 72 pages

Cet ouvrage est attribué à Du Souhait par M. Magendie mais R. Arbour conteste cette attribution. Je le suis d'autant plus volontiers que Du Souhait a vraisemblablement disparu à cette date.

b) Les titres retenus

Le Pacifique ou l'Antisoldat François est paru sans nom d'auteur, mais il fut attribué à Du Souhait à l'époque même de sa publication. Du Souhait fut pris à partie pour avoir défendu une politique pacifiste. L'avocat Pelée, en 1606 , dans son Chevalier François, injurie violemment l'auteur du Pacifique : " Souhait de nos bourreaux, caméléon, Janus à double face, charongne pourrie...".

Les Histoires comiques

Sorel, en 1633, reconnaît à Du Souhait la paternité des Histoires comiques prétendant que le Francion était écrit par Moulinet du Parc "à l'envy de Du Souhait, champenois, et comme pour le braver, à cause qu'auparavant Du Souhait avait donné le mesme tiltre à quelques Contes qu'il avait ramassez ". En outre, l'œuvre est dédiée au Comte de Brionne comme l'Iliade de 1614. Dans la dédicace de sa traduction, Du Souhait rappelle avoir déjà offert au Comte " quelque discours facétieux pour (lui) recréer l'esprit ".

Le cycle d'Anacrine

Le privilège qui figure dans les Histoires comiques est donné en 1611 pour deux petits livres, l'un intitulé le Romant d'Anacrine, l'autre Histoires Comiques ou entretiens facétieux. De même, le privilège qui figure dans le Roman d'Anacrine est donné pour l'ensemble des deux ouvrages. En conséquence, le Roman d'Anacrine et le Roman de Gloriande, sa suite, sont bien de la main de Du Souhait.

Quelques problèmes posés par le texte du roman de Gloriande

La bibliothèque de l'Arsenal possède (sous la cote 8°ð BL 15829) l'édition de 1613 du Romant de Gloriande. Dans cette édition, la page de titre est suivie d'une page où figure la dédicace à "très illustre et très vertueuse damoiselle, madamoiselle Renée de Mesdavy. Les feuillets liminaires suivants (au moins deux) ont été de toute évidence arrachés. La confrontation de cet exemplaire avec celui de 1630 permet de dire avec une quasi certitude que ces feuillets arrachés correspondent à l'avis au lecteur suivi du privilège.

En effet, la bibliothèque de l'Arsenal possède également (sous la cote 8°ð BL 15672) un ouvrage intitulé "Histoire et romant de Cloriande où plusieurs histoires de nostre temps sont naïfvement représentées De l'invention de plusieurs beaux esprits de ce temps". Cet exemplaire est rigoureusement identique, quant au texte du roman et de la dédicace, à l'exemplaire de 1613. Seule la page de titre diffère. Le libraire Denys Thierry n'a visiblement réalisé là qu'une simple émission de l'ouvrage de Du Souhait de 1613, en modifiant la page de titre. Or cet exemplaire comporte un avis au lecteur à la suite de la page de dédicace à Mademoiselle Renée de Mesdavy. Cet avis comporte quatre feuillets, ils sont disjoints et mal reliés dans le volume de l'Arsenal ( en effet, les deux premiers feuillets sont insérés entre la page 466 et la page 467 ). Au recto du dernier de ces feuillets apparaît le privilège accordé le 10 octobre 1612 à François Huby pour L'histoire et romant de Gloriande. Cet avis au lecteur s'est révélé intéressant par son contenu et son style et a fait l'objet de plusieurs remarques importantes de notre étude.


c) Les leçons de la bibliographie


1. Nom, titre et devises

D'une part, la mention "gentilhomme champenois" ne figure que dans les œuvres parues en 1599. D'autre part, la fonction de "secrétaire ordinaire de son altesse de Lorraine" n'apparaît dans les titres d'ouvrages qu'en 1601, dans les Propriétés d'amour et dans les Marqueteries. Enfin, une devise apparaît de temps à autre : "Tout n'arrive a Souhait".

2. L'anonymat

François du Souhait choisit l'anonymat pour Le Pacifique, le Roman d'Anacrine, les Histoires comiques, le Roman de Gloriande et pour quelques œuvres morales.

3. Les dates

On note une très forte production dans le cours des deux années 1599 et 1600. La publication suit ensuite régulièrement, mais à un rythme moindre, jusqu'en 1614. On peut en conclure que des circonstances extérieures ont poussé François du Souhait sur le devant de la scène en 1599. Il a donc pu ensuite éditer des œuvres qu'il devait tenir en réserve. Après la parution de l'Iliade en 1614, aucune œuvre nouvelle ne paraît, sinon quelques tirages dans des recueils collectifs. Or, en 1614, Du Souhait semblait avoir encore des projets d'écriture. En effet, à la fin du Roman de Gloriande, François du Souhait annonce une "conclusion de (son) œuvre...". L'auteur envisageait ainsi, à la date de publication de ce roman, en 1613, de lui donner une suite, mettant en quelque sorte un terme à l'histoire d'Anacrine. De même, à la fin de l'Iliade, on trouve l'annonce suivante : "voulant suivre la piste d'Homère et l'opinion de Dictis de Crête et de Virgile (...) vous feray voir au retour des Grecs, leur disgrâce et la mort d'Hélène pour conclusion entière de l'histoire de Troye". Cette suite ne vint jamais. Enfin, aucune édition corrigée de la main de l'auteur n'est donnée, alors qu'il écrivait en 1614, à propos de l'édition de l'Iliade parue cette année là : "Je n'y mets point d'errata, parce que j'ay espérance de la corriger, Dieu aydant à la seconde édition". Or, l'édition de 1617 n'apporte aucune réelle modification au texte de 1614. Seul le destinataire de la dédicace change. En 1614, il s'agit de Jean des Porcelets et, en 1617, de Louys de Guise. Quant aux éditions postérieures que j'ai consultées, elles sont identiques à celles de 1617.

Il semble donc que dès 1617, et sans doute dès 1614, François du Souhait ne participe plus à la vie littéraire alors qu'il avait manifesté clairement l'intention contraire.

4. Les dates absentes de la bibliographie.

Deux dates au moins auraient dû, me sembletil, figurer dans la bibliographie de François du Souhait.

La première est 1604, année de la mort de Catherine de Bourbon, sœur de Henri IV et épouse du Duc Henri II. En effet, en février 1604, "mourust en Lorraine, madame la duchesse de Bar, sœur unicque du Roy et en arrivèrent à Paris les nouvelles et à la cour le dimanche 15 du présent mois de février, qui furent celées au roy jusques au mardi ensuivant pour ce qu'il avait ses goutes" note Pierre de l'Estoile dans son Journal.

Du Souhait ne donne aucune œuvre pour pleurer l'événement alors même qu'il avait composé en 1599 un Epithalame en l'honneur du mariage de Catherine de Bourbon et d'Henri II. Il ne célébrera pas d'avantage le second mariage d'Henri II avec Marguerite de Gonzague, le 24 avril 1606. 1604, il est vrai, est la date de la querelle du Soldat François. Peutêtre estce parce que notre auteur était mal en cour qu'il ne prit pas part à cet événement de portée nationale.

Une seconde date me semble manquer à l'évidence, celle de 1610. On aurait en toute logique attendu d'un auteur attentif à célébrer les faits marquants des grands de son époque, une œuvre à l'occasion de l'assassinat d'Henri IV. Or rien n'est connu de Du Souhait au sujet de cet événement majeur. Pourtant, ils furent légion ceux qui rédigèrent alors, qui un portrait, qui des stances ou une oraison funèbre en hommage au défunt roi. Alors qu'il avait été fait défense de publier quoi que ce fut sur la mort du roi tant "on craignait quelque déclaration intempestive concernant les instigateurs du meurtre", les hommages au défunt "poussèrent alors comme des champignons en une nuit". On peut d'ailleurs lire dans le journal de Pierre de l'Estoile : "J'acheptai ce jour (le 26 juin 1610) des Regrets Funebres qu'on criait sur la mort de Henry IV par Charles Remond, abbé de la Frenade, avec une autre niaiserie de Nervèze intitulée Discours funèbre sur la mort dudit Roy".

5. Les éditeurs et les lieux d'édition

La plupart des œuvres de Du souhait, mis à part un ouvrage édité à Nancy, un à Troyes, et deux à Rouen, paraissent à Paris et à Lyon. Certains libraires paraissent avoir été privilégiés : à Paris, Jacques Rezé puis Anthoine du Brueil et Gilles Robinot ; à Lyon, Thibaud Ancelin.

6. Les genres et leur évolution dans le temps.

François du Souhait s'essaie à des genres très divers. Le reclassement des œuvres par genres donne la liste suivante :

Les œuvres de circonstance

Le bon ange du Roy (2 éditions en 1599)
Epithalame sur le mariage de Monseigneur le Prince de Lorraine (2 éditions en 1599)
Discours sur l'attentat à la personne du Roy (2 éditions à Paris en 1600, une à Lyon en 1600)
Le bonheur de la France nay au mariage du Roy (une édition à Paris en 1600)
Plainte publique sur le trespas de son Altesse (une édition à Nancy en 1608)

Les œuvres morales

Le vray prince (une édition à Lyon en 1599, une à Lyon sans date, une à Paris en 1601)
La vraye noblesse (une édition à Lyon en 1599, une à Lyon sans date)
Le parfaict gentilhomme (une édition à Paris en 1600, il s'agit en fait d'une réédition de La vraye noblesse)
Le parfait aage et heureuse fin de l'homme (une édition à Lyon en 1599, une à Lyon sans date, une à Paris en 1601)
L'académie des vertueux (une édition à Paris en 1600, une à Lyon en 1600, une à Lyon en 1605)
Les pourtraicts des chastes Dames (une édition à Paris en 1600, une à Lyon en 1600)
L'exercice de la fidelle veuve (une édition, peutêtre en 1603)
Le sacrifice larmoiant du parfaict héritier (une édition, peutêtre en 1603)
La prudence de l'espoux advieilly (une édition, peutêtre en 1603)
L'heureuse alliance (une édition, peutêtre en 1603)
Le glorieux contentement des âmes (l'édition, qui date peutêtre de 1603, est une reprise du Parfait aage et heureuse fin de l'homme)
La vérité de l'Eglise (une édition à Paris en 1609)

Les œuvres dramatiques

Tragédie de Radegonde (une édition à Paris en 1599, une à Rouen en 1606)
Les lois d'amour (une édition à Paris en 1599)
Beauté et amour, pastourelle (une édition à Paris en 1599, une à Rouen en 1606)

Les œuvres poétiques

Les divers souhaits d'amour (une édition à Paris en 1599, une édition s.l.n.d.)
Les neuf muses françaises (une édition à Paris en 1599)
Le plaidoyer et jugement des trois grâces françaises (une édition à Paris en 1599, une à Lyon en 1600)
Marqueteries ou œuvres diverses (une édition à Paris en 1601)Diverses pièces sont parues dans des recueils collectifs.

L'œuvre pamphlétaire

Le pacifique ou l'antisoldat françois (4 éditions sans lieu en 1604)

Les œuvres romanesques

Les amours de Poliphile et Mellonimphe (3 éditions à Lyon en 1599, 1600 et 1605, une à Paris en 1600)
Les amours de Palémon (2 éditions à Lyon en 1599 et 1605, une à Paris en 1600)
Les amours de Glorian et Ismène (une édition à Paris en 1600, une à Lyon en 1602)
Les propriétés d'amour (une édition à Paris en 1601)
Les chastes destinées de Cloris (une édition à Paris en 1609)
Histoires comiques ou entretiens facétieux (une édition à Paris en 1612)
Le roman d'Anacrine (probablement une édition en 1612, une à Paris en 1613)
Le roman de Gloriande (2 éditions à Paris en 1613 et 1630)

L'œuvre de traduction

L'Iliade (deux éditions à Paris en 1614, une en 1617, 1620, 1627, 1634, 1640, 1674 ?)

La liste qui vient d'être établie montre que, dans l'œuvre de Du Souhait, les différents genres semblent se succéder dans le temps. En 1599, on trouve deux œuvres de circonstance. En 1600, on retrouve deux autres œuvres de circonstance, puis le genre disparaît pour ne réapparaître qu'une seule fois en 1608. On peut penser que ce genre a permis à François du Souhait de se faire remarquer puis, qu'ensuite, la notoriété et la charge de secrétaire de Charles III acquises, il a pu se permettre de développer des genres qui lui plaisaient davantage. A mesure qu'il donne des œuvres de son cru, François du Souhait semble se spécialiser dans la narration en prose. Sans doute étaitce là le genre qu'il affectionnait le plus ?

Un regard sur la liste des œuvres de notre auteur montre qu'il n'hésite pas à habiller de titres neufs des ouvrages déjà parus. Ainsi, l'Epithalame est repris dans Le plaidoyer et jugement des trois graces; Le bonheur de la France... est reproduit dans les Marqueteries; La vraye noblesse est reprise dans Le parfaict gentilhomme; L'académie des vertueux parue en 1600 et rééditée en 1605 est publiée également sous un autre titre : Le bonheur des sages et le malheur des curieux.

Par ailleurs, François du Souhait exploite souvent ses succès de librairie en leur donnant une suite. Ainsi, Les amours de palémon sont la suite des amours de poliphile et Le roman de gloriande est la suite du Roman d'Anacrine. On peut donc affirmer que si François du Souhait n'a pas fait paraître la suite annoncée dans l'Iliade en 1614, alors même que cet ouvrage connaît un excellent succès de librairie, c'est que des circonstances imprévues l'en ont empêché.

Enfin, deux genres dominent nettement dans la production littéraire de François du Souhait : les œuvres morales et les romans. C'est certainement à l'intérieur de ces deux types d'œuvres que l'on retrouvera le mieux le génie inventif de notre gentilhomme champenois.

En conclusion de cette simple étude externe de la bibliographie de François du Souhait, on peut dire que cet auteur vit en symbiose avec ses contemporains, épousant leurs préoccupations, se faisant l'écho des événements qui marquèrent son époque, mariages, deuils... Sa participation à la polémique du Soldat François, en 1604, le confirme. En outre, par ses œuvres morales et par ses romans, il alimente les lectures de la société mondaine renaissante. Oeuvres morales et romans se rejoignent d'ailleurs à une époque où "l'on demandait au roman d'être en quelque sorte une école de la vie mondaine", les personnages étant "l'expression d'un même idéal que l'accord d'une société voulait faire prévaloir".




III. LA VIE DE FRANCOIS DU SOUHAIT : ETAT ACTUEL DES CONNAISSANCES DE SA BIOGRAPHIE


A. RECHERCHES ENTREPRISES


Mis à part la période lorraine de François du Souhait (qui dure de 1600 à 1615 environ), les recherches entreprises ont été décevantes. Il se dit gentilhomme champenois, mais son nom ne figure dans aucun des nobiliaires de France ou de Champagne consultés, il n'a laissé aucune trace aux archives municipales de Reims, ni aux archives de la Marne et de la province de Champagne sises à Châlons sur Marne, ni aux archives anciennes de Troyes.

Par contre, les recherches entreprises aux archives de Nancy ont été fructueuses : les registres des comptes des ducs de Lorraine mentionnent le nom de notre auteur cinq fois entre 1600 et 1615.

Enfin, les Archives Nationales possèdent l'acte notifiant le procès de du Souhait en juillet 1614.


B. DU SOUHAIT JUSQU'A SON ENTREE AU SERVICE DE LA MAISON DE LORRAINE


Jusqu'en 1599, il nous faut nous contenter de la mention "gentilhomme champenois" qui fait suite au nom de notre auteur sur la page de titre des Divers Souhaits d'Amour de 1599. L'origine champenoise de Du Souhait est confirmée de la main de notre auteur dans la dédicace qu'il compose en 1599 à l'intention de Monseigneur le Prince de Lorraine (Henri II) dans l'Epithalame. Il écrit : "J'eusse péché contre mon devoir si ayant succé avec le laict de la mammelle le doux laict des muses à vostre patrie, je n'en eusse arrosé les fleurs de lis et les doubles croix de vostre mariage." Un autre Champenois, Charles Sorel, confirmera plus tard cette origine en parlant dans la préface de son Francion de "Du Souhait, champenois".

La multiplicité des dédicaces et la diversité des dédicataires des œuvres qui paraissent en 1599 prouvent la "volonté de l'auteur de trouver à toute force un protecteur influent". Il se tourne vers des grands de la noblesse comme le duc de Montpensier, le duc d=ðEspernon, le maréchal de Brissac, le comte de Brienne, Charles Emmanuel de Savoie, vers des femmes nobles comme madame de Montpensier, madame de Guise, madame et mademoiselle de Bar, mademoiselle de Nevers, mademoiselle de Clapisson. Il s'adresse également à des ecclésiastiques, comme Monsieur de Valegrand, archevêque d'Aix. Il compose enfin pour le roi à qui il dédicace Le Bonheur de la France...

L'aide recherchée sera finalement trouvée auprès de la famille de Lorraine à laquelle il donne dès 1599 l'Epithalame sur le mariage de monseigneur le Prince de Lorraine. On peut donc supposer que l'entrée de Du Souhait au service de la Maison de Lorraine date de 15991600.


C. DU SOUHAIT A LA COUR DE LORRAINE


1. Du Souhait au service du duc Charles III


On apprend par les registres de comptes des ducs de Lorraine que notre auteur se voit remettre en 1600 de l'argent que "Monseigneur luy a octroyé pour luy avoir dédié un petit livre par luy composé". Il s'agit sans doute de l'Epithalame. Il est couché sur les registres avec l'étiquette de "poète". A partir de cette date Du Souhait est reconnu comme homme de lettres par le duc de Lorraine. Avec l'appui de ce dernier il pourra désormais participer à tous les événements qui animent la cour de Lorraine : réceptions, bals, déplacements, ambassades . Approuvé par le duc de Lorraine il se trouve en contact avec tous ceux que leur titre ou leur rôle conduit à fréquenter la cour de Charles III.

Dans les registres de 1603, il figure avec son titre : "A François du Souhait, secrétaire de son Altesse". On lui remet une somme d'argent deux fois en avril et une fois en septembre pour le défrayer des frais du voyage entrepris entre Nancy et Paris afin de chercher des livres "servant au parachèvement de l'œuvre par luy commencée". On sait, en particulier grâce aux Mémoires de Bassompierre, qu'Henri IV fut reçu à Nancy en avril 1603 "avecques tout l'apparat et la magnificence imaginable. Madame y dansa un ballet et après que le Roy eut demeuré huit jours à Nancy il s'en retourna à Fontainebleau où il fit une diette ". Du Souhait atil participé à ces fêtes, à ce voyage ? Le fait que son nom apparaisse dans les registres à cette date permet d'envisager sérieusement cette possibilité.

En 1608, Charles III meurt. Sans doute François du Souhait atil voulu rédiger la pompe funèbre du défunt duc, son mécène. Son initiative, non soutenue par la nouvelle autorité ducale semble avoir donné lieu à une véritable polémique dont Pierre Marot a retrouvé les traces. Je le cite : "La Ruelle reçut commandement du duc de Lorraine de composer la relation de ces cérémonies (...), il faillit d'ailleurs estre devançé par François du Souhait (...). Une lettre du conseiller d'Etat Gleisenove à Voillot, datée de Nancy le 26 août 1608, quelques semaines après l'achèvement de la cérémonie nous apprend, non sans humour, les inquiétudes que connut La Ruelle : "Monsieur du Souhait a voulu a toute force sans privilège ny de S.A. ni d'autre, commencer à faire imprimer à Toul son discours de la Pompe Funèbre de feu S.A.. Monsieur de La Ruelle, qui a eu commandement d'icelle de le dresser pour après le considérer et puis le mettre au jour, a cuidé enrager de ceste prévention et présumption du sieur Du Souhait, de sorte que, pour luy mettre la vie au corps, il a fallu que Son Altesse mist du bon pour arrester le cours de l'impression et lui en a cousté 120 francs de frais. Il y avait quinze feuilles audit discours dont il y a eu que les trois premières despéchées, lesquelles je vous envoye cy jointes pour vous en entretenir quand aurez loisir par les champs et y marquerez, je m'asseure, plusieurs choses dites sans jugement et fort traiz impertinenz ou impropres, je vous entretiens de cela faulte de meilleur sujet...". Le poète put se consoler de sa mésaventure en recevant la somme de 620 francs que S.A. luy accorda "en recongnaissance des peines et soings par luy employez à servir". Seul l'ouvrage de La Ruelle fut imprimé. Celui de Du Souhait, tout comme celui d'un autre écrivain qui avait aussi tenté de s'approprier la rédaction de la pompe funèbre : Alphonse de Rambervillers, cet ouvrage donc, a disparu. Il aurait été particulièrement intéressant de pouvoir consulter l'ouvrage signalé par le catalogue Beaupré : Plainte publique sur le trespas de son altesse par Du Souhait paru à Nancy chez Blaise Andréa. S'agitil d'une édition de la pompe funèbre écrite sans privilège par notre auteur ou, comme le titre semble le suggérer, s'agitil d'une plainte rédigée par un auteur frustré dans ses initiatives ?

2. Du Souhait après la mort de Charles III

En 1609, Du Souhait semble chercher de nouveaux protecteurs. Il dédicace sa Vérité de l'Eglise à Louis de Lorraine, cardinal de Guise, archevêque de Reims (15651621).

3. Du Souhait au service du comte de Vaudémont

Les registres de 1611 nous apprennent que François du Souhait est passé au service du comte de Vaudémont, futur duc François II (15721632). Il assume de nouveau le rôle de "secrétaire". On lui remet de l'argent pour le défrayer de dépenses faites lors d'un voyage à Paris où il aurait accompagné le comte, "Son Altesse et madame (sa) belle sœur". Ce mandement est suivi d'une reconnaissance signée de la main de notre auteur. Or, à la date de 1611, le maréchal de Bassompierre rapporte que "Madame la duchesse de Lorraine, nièce de la reine, la vint trouver à Fontainebleau, la reine alla au devant d'elle et la receut en grand apparat et puis vers la toussaints la cour (composée , on l'apprend quelques paragraphes plus haut, de quatre à cinq cents gentilshommes ou princes) revint à Paris" et Madame de Lorraine s'en retourna en décembre. On peut donc supposer que Du Souhait fit partie de l'escorte qui accompagna à Fontainebleau la nouvelle épouse d'Henri II, Marguerite de Gonzague, fille de Vincent 1er de Gonzague, duc de Mantoue, et d'Eléonor de Médicis, sœur de la reine de France Marie de Médicis.

Enfin, le nom de François du Souhait apparaît une dernière fois aux comptes de 1615. Cette fois, il est simplement désigné par l'expression : "sieur du Souhait". On lui donne le 26 mars 1615 deux balles de papier "pour certaines bonnes considérations". On sait que les ducs de Lorraine possédaient à Arches des papeteries. "C'était en papier et rarement en argent qu'Henri II acquittait le prix des livres qu'il achetait aux libraires ; et au lieu de gratifications pécuniaires il donnait aux auteurs le papier nécessaire à leurs ouvrages".

4. Conclusions sur les services de François du Souhait pour la Maison de Lorraine

Il semble que Du Souhait, après la mort de Charles III n'ait pas retrouvé la charge et la protection dont il jouissait jusque là.

La protection de la Maison de Lorraine lui permit de vivre. Elle le fit également bénéficier du climat intellectuel favorable qui régnait à la cour ducale. Elle lui donna enfin l'occasion de côtoyer et peutêtre de rencontrer d'autres écrivains qui ont laissé leur nom à la postérité. Rien n'empêche en effet de supposer que Du Souhait ait pu connaître Nervèze, auteur en 1608 d'une Histoire de la vie et trespas de Charles de Lorraine, duc de Lorraine, et en 1613 d'une Histoire de la vie et trespas de Charles de Lorraine, duc de Mayenne. On peut également formuler l'hypothèse d'une rencontre éventuelle entre notre auteur et Nicolas Faret. Nicolas Faret est né à BourgenBresse et il fut baptisé le 12 avril 1600. Il fut secrétaire du comte d'Harcourt à partir de 1621. Sans doute plus jeune que Du Souhait, Faret eut vraisemblablement connaissance, sinon de notre auteur, du moins de son œuvre par l'intermédiaire d'Henri de Lorraine, comte de Brionne, comte d'Harcourt, à qui François du Souhait dédicaça en 1612 ses Histoires comiques, et en 1614, son Illiade.

Que se passat'il en 1615 ? On peut supposer que le fait que Du Souhait ait perdu son titre de "secrétaire" en 1615, soit lié aux ennuis très sérieux qu'il eut en 1614 avec l'autorité royale. Luimême et son libraire imprimeur Antoine du Brueil furent assignés à comparaître devant la cour de justice de Paris le 29 juillet 1614. Il est accusé d'avoir rédigé des libelles séditieux. Le libraire sera condamné à une amende relativement légère.

François du Souhait, quant à lui, sera banni du Royaume de France pour neuf ans et on "luy enjoint de garder son ban à peine d'estre pendu et estranglé". At'il suivi François, comte de Vaudémont qui s'était retiré en Bavière après les divers différends qu'il eus avec Henri II ?

D. CONCLUSIONS SUR LA VIE DE FRANCOIS DU SOUHAIT

A partir de la confrontation des indications fournies par la lecture de la bibliographie de notre auteur et des détails biographiques trouvés dans les documents d'archives, on peut esquisser le déroulement de la carrière de Du Souhait. Après avoir cherché un mécène, il se trouve aidé par la Maison de Lorraine qui lui offre une charge et une protection. Il peut donc alors s'exprimer dans les genres littéraires les plus divers. A la mort de son protecteur, le duc Charles III, François du Souhait doit de nouveau chercher un appui. Il sera encore soutenu par la Maison de Lorraine, mais il ne retrouve pas la bienveillance dont il jouissait avant la mort du duc. En 1614, son œuvre est freinée car il a manifestement déplu. Il publie sa traduction de l'Iliade mais, banni, il doit quitter la France. La Lorraine lui offre peutêtre un asile mais il n'y retrouve pas la charge honorifique et gratifiante de secrétaire et il ne peut mener à bien ses projets littéraires : poursuivre le cycle romanesque d'Anacrine, remanier et continuer l'œuvre de traduction d'Homère. Il déplut et disparut...

La mort intervintelle ? On peut bien évidemment se poser cette question de bon sens. Or, de sa santé, on sait peu de choses. En 1612, l'adresse aux lecteurs des Histoires comiques nous apprend qu'il a souffert d'une "fievre quarte" laquelle l'aurait tenu longtemps malade si, pour se "desennuyer", il ne l'eût fait "passer avec resjouissance". En 1613, dans l'Avis aux lecteurs du roman d'Anacrine, il se plaint d'être victime de la "calomnie" de "buses qui se couvrent du manteau des muses". De même, dans l'Avis aux lecteurs de Gloriande, il se plaint d'avoir été calomnié, il se dit "marry" d'avoir été mal compris. "Ce fust contre mon dessein", ditil, que certaines dames aient pu mal interpréter tel ou tel trait d'un autre de ses romans (sans doute les Histoires comiques) et il semble affecté de ces critiques. Enfin, dans l'Avis aux lecteurs de l'Iliade, en 1614, il dit "souffrir de l'hostilité de son entourage" : "ma liberté a servy de bute à l'envie (...) et mon innocence est succombée sous l'effet de la calomnie", et il affirme en outre : "on me desroba cinq livres de l'Iliade". Le privilège du 14 mars 1614 est donné par le roi à Nicolas Buon et Pierre Chevalier qui auraient, liton, "recouvré l'Iliade et l'Odyssée d'Homère traduicts en prose françoise par le sieur du Souhait, lequel y a aussi, de son invention, adjousté le Ravissement d'Hélène et la suite de l'Iliade et le retour des Grecs". Le roi tient à assurer les deux libraires qui ont engagé des frais dans ces recherches et pour l'impression, qu'ils auront l'exclusivité "tant de fois qu'il leur semblera" de l'impression. Du Souhait at'il réellement rédigé ces ouvrages ? On ne peut pas le savoir. Toujours estil que ce privilège nous fait penser que l'Iliade, dans ses rééditions, n'a pas été revue par l'auteur. L'ensemble de ces détails permet d'affirmer que les années 16141615 ont été particulièrement éprouvantes pour François du Souhait qui, parce qu'il avait déplu, disparut.

E. LES RELATIONS ENTRE FRANCOIS DU SOUHAIT ET LES ECRIVAINS DE SON TEMPS

Outre les relations que notre écrivain put avoir à la cour de Lorraine avec Nervèze ou même Faret, on peut tenter de définir quel fut le réseau des connaissances de François du Souhait parmi les intellectuels de son temps.

Certains écrivains font appel à lui à l'intérieur même de leurs œuvres. C'est le cas de Timothée de Chillac dans les œuvres duquel on peut lire ce "sonnet à Monsieur de Chillac sur ses Amours" signé de Du Souhait :
"Amours prenez ces vers pour vous servir de flames (...)
Chillac laisse tes vers pour fuir les amours
Non, ne les laisse pas, fais en naistre tousjours
Amour te fit aimer, tes vers font que l'on t'aime"

De Chillac, pour sa part, écrit des stances en hommage aux Amours de Poliphile et Mellonimphe, stances qu'il fait figurer dans ses propres œuvres: "Sortez âmes d'amour et les amours des âmes...";ð

Dans les Suvres du sieur de Deimier, on lit également un sonnet de Du Souhait, jouxtant un sonnet de Jacques Corbin, il s'agit du sonnet :
"Les vers estoyent sans art, et l'amour sans pouvoir (...)
Pour estre surmonté, mon Deimier tu triomphe
Tu es vaincu d'Amour, tes vers en sont vaincueurs :
Et pour t'estre rendu tu en as le triomphe"

Pierre de Deimier, pour sa part inclut dans son recueil un sonnet élogieux pour "Monsieur du Souhait, sur son livre du Vray Prince" :
"Les celestes seigneurs, les anges et Jupin
De leur hautain pouvoir, de leur main, de sa flame
Ont animé, doré, influé dans ton âme
Le cœur, la voix, le bras d'un Prince tout divin"

Pierre de Deimier faisait partie des familiers de la reine Margot, tout comme Jacques Corbin. Ce dernier connaissait bien Du Souhait. Il compose en son honneur un sonnet extrêmement élogieux qui figure en tête du Vray prince ("Tes faicts sont le Vray Prince et ton livre l'image...") ainsi que des stances pour sa Vraye noblesse ("Noblesse des esprits, esprit de la noblesse..."). On peut penser avec Jean Serroy que Du Souhait, par l'intermédiaire de ses amis, a fréquenté ce cercle et qu'il a "élaboré son œuvre au contact des membres de cette société mondaine, la plus brillante de son temps".

Jean Serroy a, d'autre part, relevé l'indice suivant : "dans l'avis au lecteur qu'il place en tête de son édition de 1633, Sorel attribue le Francion à Moulinet du Parc, prétendant que ce dernier aurait écrit des Histoires comiques "à l'envy de Du Souhait (...) et comme pour le braver, (parce qu')il y avait de la contention entre ces deux esprits qui estoient d'un même temps". Si l'attribution à Moulinet du Parc est manifestement une supercherie, la remarque faite par Sorel pour accréditer sa thèse a toute chance d'être exacte". Jean Serroy note à l'appui de cette affirmation le fait que Jean Villot, éditeur de Moulinet du Parc, demanda à celuici en 1612, à la suite de la parution des Histoires comiques, d'écrire dans la même veine Les facétieux devis et plaisants contes.

On peut enfin rappeler pour mémoire que des recueils collectifs, dont l'audience fut grande à l'époque, publient des œuvres de Du Souhait. C'est le cas du Labyrinthe d'amour de 1611, du second tome du Parnasse de 1607, des Satyres bastardes de 1615, du Cabinet satyrique de 1618.

François du Souhait semble donc avoir un nom qui comptait parmi les écrivains de son temps en la compagnie desquels il semble bien intégré : pourtant les jugements portés sur son œuvre par ses pairs ne sont pas toujours des plus flatteurs. Ainsi, dans son journal, Pierre de l'Estoile ne mentionne t'il Du Souhait qu'en avril 1604 : "En ce temps fust publié et imprimé à Paris l'Antisoldat françois, fait par ung nouveau poëtastre et escrivaceau de ce temps, nommé Du Souhait, qui est un discours fort peu souhaitable de tous les gens d'honneur, et si gausse et mal tissu qu'il ne mérite qu'un Matagot pour reprise. Au reste qui sent de loin son ame cautérisée Hespagnol, rejetté à bon droit de tous les bons et naturels François". C'est bien peu d'indications sur notre écrivain dans un Journal qui fourmille en notations sur les faits divers de cette époque. Quant à Sorel, même s'il a parfaitement conscience de devoir beaucoup à François du Souhait, il ne cite dans sa Bibliothèque françoise de 1667 que Nicolas Faret parmi les auteurs de "livres pour la conduite générale des mœurs", omettant volontairement notre auteur à qui il ne concède une place dans son ouvrage qu'au titre de son œuvre de traduction : "L'Iliade d'Homère ayant esté traduite en vers françois par Hugues Salel et par Amadis Jamin, a esté depuis traduite en prose par le sieur du Souhait".

La personnalité de François du Souhait se profile au travers de l'étude externe de son œuvre et des quelques traces biographiques qu'il a laissées dans nos archives. Homme d'origine sans doute modeste, il put pénétrer en 1599 dans le monde des lettres grâce à la bienveillance de ses protecteurs lorrains. Ecrivain prolixe, sans doute doté d'une personnalité qui osait s'affirmer, il finit par déplaire, faute impardonnable pour un homme de sa condition qui, de ce fait et quels que fussent son talent et ses projets littéraires personnels, disparut de la scène publique en 1614.





DEUXIEME PARTIE





ETUDE INTERNE ANALYTIQUE DES OEUVRES DE FRANCOIS DU SOUHAIT






I. Les œuvres de circonstance
II. L'œuvre poétique
III. L'œuvre dramatique
IV. L'œuvre de traduction
V. L'œuvre pamphlétaire
VI. Les œuvres morales et dévotes
VII. L'œuvre romanesque

Quelques remarques préliminaires.

L'étude interne qui suit regroupe par genres les œuvres de François du Souhait. Certains ouvrages font l'objet, et nous en avons pleinement conscience, d'un classement discutable: Le plaidoyer et jugement... et Les neufs muses françaises... ont été insérés dans l'œuvre poétique en raison de leur forme versifiée et rimée d'une part, du ton lyrique des recueils d'autre part. Toutefois, ils auraient pu être comptés dans l'œuvre dramatique en raison de la forme dialoguée fréquemment rencontrée dans ces œuvres. Le Pacifique a été, lui, classé dans l'œuvre pamphlétaire mais il aurait eu sa place parmi les œuvres de circonstance ou parmi les œuvres morales, voire parmi les œuvres romanesques à titre de roman politique.

J'ai classé les différents genres selon l'ordre croissant de leur importance dans l'œuvre de Du Souhait.




I. LES OEUVRES DE CIRCONSTANCE


Ces œuvres correspondent, tout naturellement, à l'expérience d'un écrivain attaché à la Maison de Lorraine, attentif à célébrer les événements importants de son milieu et de son époque.


A. LES OEUVRES DESTINEES A LA MAISON DE LORRAINE


En 1599, François du Souhait donne l'Epithalame sur le mariage de Monseigneur le Prince de Lorraine et de Madame soeur unicque du Roy..., ouvrage qui connaît deux éditions la même année. Cet ouvrage sert de base au Plaidoyer et jugement des trois grâces paru la même année, dans lequel il est inclus. Il comporte deux grandes parties. La première est une sorte d'hymne joyeux de l'auteur, heureux de célébrer le mariage d'Henri II et de Catherine de Bourbon.
"...commencez la dance
Un branle, une courante, une volte, un cinq pas (...)
Et puis après soupper qu'on commence à dancer
Qu'on couche l'Espousée et qu'un lieu on asseure
De faire par Amour leur amour commencer (...)"

Le ton est gai, le vocabulaire simple, naïf, direct. Les réalités de l'amour sont nommées avec sérénité:
"On s'y baise les yeux, on s'y baise la bouche
On s'y baise le sein à sa discrétion"
L'amour conjugal est chanté avec joie. La seconde partie de l'œuvre consiste en un hommage rendu aux grands personnages que Du Souhait veut flatter. On ne peut s'empêcher de déceler dans ces flatteries la quête par notre auteur d'une bienveillante attention de la part de ces grands.

En 1608, l'auteur donne une Plainte publique sur le trespas de Son Altesse. Cette œuvre n'est malheureusement pas localisable. Il aurait pourtant été intéressant de voir en quels termes le secrétaire de Charles III rendait hommage au duc dont -comme on l'a vu dans le chapitre précédent il ne fut pas autorisé à rédiger officiellement la pompe funèbre.


B. LES OEUVRES DESTINEES AU ROI ET A LA MAISON DE FRANCE


Le bon ange du Roy date de 1599 et paraît conjointement à Paris et à Lyon. Dans ce court opuscule, l'auteur veut prouver à Henri IV que celuici, comme Moïse, le prophète Daniel, Romulus et Rémus, Cyrus, Alexandre, Pyrrhus, Agathocle et Scipion l'Africain, est placé sous la protection d'un "bon démon", ou plutôt d'un "bon ange". Du Souhait nous y apprend que le roi a déjà échappé à maints assassins ("tous ceux qui ont attenté à vostre majesté ont beu euxmesmes le venin de leur couppe"). La protection dont jouit le roi est justifiée selon l'auteur pour deux raisons: tout d'abord, "Dieu ne laisse pas impuni le crime de celui qui se prend à son supérieur", ensuite, le Roi ayant procuré la paix à son royaume, se doit de parachever l'œuvre commencée en assurant ses sujets de la venue "d'un nouveau roy". L'ouvrage se termine sur les stances: "Sur le bon ange du Roy", sorte de prière à l'ange tutélaire d'Henri IV afin que celuici continue de faire "le guet au royal édifice". Cet opuscule nous intéresse par la position pacifiste prise par Du Souhait; il trouve son prolongement l'année suivante lors de l'attentat commis contre Henri IV par Nicole Mignon.

Le Discours sur l'attentat à la personne du Roy par Nicole Mignon, paraît l'année même de l'attentat, soit en 1600. Dans cet ouvrage en prose, Du Souhait reprend des passages du Bon ange du Roy. Il se réjouit de ce que le Roi a échappé à l'attentat et espère que la réunification du pays autour d'Henri IV va se poursuivre:
"Nous ne serions pas François si nous n'espousions vostre defence (...) voicy donc le dernier supplice du dernier attentat qui doit remettre tous vos subjects à leur devoir et asseurer vostre majesté du devoir de vos trèshumbles François". Du Souhait termine son ouvrage par un sonnet qu'il intitule et les termes parlent d'euxmêmes de son loyalisme et de son pacifisme foncier  "le Roy parlant comme père à ses subjects".
"Je suis semblable à l'aigle et à l'aigle contraire (...)
L'aigle comme je fais veut aux petits complaire
Ayant un coeur royal et plein d'humanité
Mais l'aigle à ses subjects n'a jamais souhaitté
Comme je fais aux miens une paix salutaire."

Du Souhait paraît accorder beaucoup de prix à ce sonnet qui est en fait une variante d'un sonnet de l'Epithalame: "Dissemblable au Phoenix, il est semblable à moy ", repris par conséquent dans le Paidoyer..., puisqu'il le réutilise dans Le Bonheur de la France...et il le fera donc également figurer dans les Marqueteries de 1601.

Le Bonheur de la France nay au mariage du Roy , paraît en 1600. Les pièces qui le constituent seront reprises dans les Marqueteries de 1601. Cet ouvrage est dédié à "très puissante et très haute Henriette de Bourbon, Princesse de Lorraine, soeur unicque du Roy". Il s'agit, bien évidemment, de Catherine de Bourbon, soeur d'Henri IV, qui a épousé le 30 janvier 1599 Henri de Lorraine, fils de Charles III et futur duc Henri II. Estce là une coquille de notre auteur, ou ne peuton voir dans ce glissement de prénom un clin d'oeil complice à l'amour conjugal qui rapproche mari et femme? François du Souhait salue avec optimisme le remariage d'Henri IV avec Marie de Médicis le 17 mars 1600. L'auteur rend hommage au Roi pacificateur, il s'adresse également à la Reine en lui offrant conjointement un "Adieu de Florence à la Royne" et un "Salut de la France à la Reine" laquelle doit "en temps de guerre une paix apporter". Du Souhait semble ne rien ignorer des penchants libertins du Roi de France et supplie en ces termes la nouvelle reine, sa compagne:
"Que ce follet amour de nature vollage
N'enflamme plus les yeus de ce prince indompté
Mais que vous seul soleil animiez son courage
Et les autres domptant, il soit de vous dompté".


C. CONCLUSIONS SUR LES OEUVRES DE CIRCONSTANCE


Du Souhait montre dans ces œuvres une volonté délibérée de flatter les grands personnages de la vie desquels il relate les événements importants. On remarquera pourtant que notre auteur sait y faire preuve de personnalité, affirmant des convictions loyalistes et pacifistes, peignant avec optimisme l'amour conjugal, chantant son idéal du grand personnage protecteur des humbles, n'hésitant pas à relever les petits défauts de ceux qu'il loue.

C'est donc sans flagornerie ni servilité qu'il compose des œuvres de circonstance que la réalité de son temps et sa condition d'écrivain sans fortune lui imposaient.




II. L'OEUVRE POETIQUE


A. GENERALITES


La première remarque qui s'impose concerne la date de parution de la plupart des œuvres de Du Souhait appartenant à ce genre. En effet, Les divers souhaits d'amour, Le plaidoyer et jugement des trois grâces françoises, Les neuf muses françaises, paraissent en 1599, et, pour la plupart, sont rééditées une fois. Les Marqueteries ou œuvres diverses datent de 1601. Il faut ajouter à ces œuvres les poèmes parus dans les recueils collectifs de l'époque. Ces dates nous font dire que la poésie est une des tentations premières de notre auteur. Ne jouet'il pas d'ailleurs sur son nom de famille lorsqu'il donne à son premier recueil de vers le titre: "Les divers souhaits d'amour"? L'Adieu au livre de l'auteur nous confirmerait volontiers dans cette idée. Il y exprime sa joie d'avoir pu laisser s'exprimer sa plume:
"Vous estes mes souhaits vous vivez dans les cieux
Vous n'estes mes souhaits vous restez au nuage
Estant vous aspirez de vivre glorieux
N'estant, vous souspirez une mort en servage"

La seconde remarque concerne les dédicaces de ses œuvres poétiques. Du Souhait multiplie dans ses poésies les dédicaces aux grands de son époque. Tout se passe comme si l'œuvre poétique servait en quelque sorte à notre auteur de "faire valoir" pour trouver auprès des nobles une audience et un appui. Les nobles appréciaient les jeux de vers galants sans être toujours capables d'en composer euxmêmes. Pour un écrivain en quête de mécénat, montrer ses talents littéraires en publiant toutes sortes de poésies n'était pas une démarche dépourvue de sens tactique.

Ces recueils font apparaître également l'habileté de notre auteur. Il aime, dans ses oeuvres poétiques, s'entourer de la caution de personnages déjà connus dont il insère quelques bouts rimés (quelle qu'en soit la valeur intrinsèque) dans son propre recueil. C'est le cas, par exemple, de ces quatre vers de "Bonnet" intitulés: "aux vers de monsieur du Souhait":
"Les ignorans de l'univers
Ne nous prendrons que pour chenilles
Mais les doctes et les plus habilles
Vous prendront toujours pour des vers"



B. ETUDE ANALYTIQUE DES OEUVRES POETIQUES


Dédicacés au duc de Montpensier, Les divers souhaits d'amour comportent toutes sortes de formes poétiques: quatrains, sonnets, stances, chansons. Les mètres utilisés sont également diversifiés: on rencontre le huitain ("durant le printemps de mon age"), le dizain ("je flotte encore sur l'amoureuse mer"), et l'alexandrin qui, de loin, est le plus fréquemment usité ("beaux yeux divins flambeaux, lumière de ma vie", "beaux cheveux qui servez de chaisnons aux amours").

Tout comme les mètres, les thèmes poétiques sont variés. Certains poèmes sont des éloges de grands personnages, ainsi le duc de Montpensier estil comparé à Mars et à Mercure, la duchesse de Montpensier, quantà elle, est louée pour l'accord parfait qu'elle représente entre la beauté et la vertu. La plupart des poèmes consistent en des vers galants vantant les attraits d'une dame: l'éclat d'un regard, le "tain" blanc d'une belle, les fils des cheveux qui retiennent l'amoureux captif. On trouve également dans ce recueil quelques quatrains satiriques comme cette épitaphe pour un médecin appelé Gaignebien :
"maintenant que Charon le tient à son rivage
Advisez mes amis si Charon gaigne bien"

ou comme le quatrain: "si j'estois encore pucelle" et cette intéressante épigramme:
"Petit galland tu fais le grand
Et mesprises ceux de ton rang
Tu ne le dois pas je te jure
Devrais tu estre si hautain
T'estant librement faict parjure
Pour espouser une putain"

Le plaidoyé et jugement des trois grâces francaises est dédié en 1599 au comte de Brissac, maréchal de France. L'ouvrage se présente comme une sorte de rêve où apparaissent neuf muses:
"La nuict Morphée en dormant me fist voir
Un sainct troupeau de neuf muses nouvelles"

Guidé par Clion, déesse de l'histoire, le poète pénètre dans une grotte où il peut voir se dérouler les événements du monde. Il voit et entend Henri IV raconter la défaite d'Amiens, suivie de l'allégeance des assiégés et de la promesse du souverain de se conduire en père pour ses sujets, pourvu que ceuxci lui soient soumis. La promenade du poète se poursuit par la rencontre de "Monsieur le prince de Lorraine et Madame, soeur unicque du Roy" auxquels il lit un épithalame dont le texte est en fait celui de l'Epithalame, paru séparément la même année.

On assiste ensuite, à partir du feuillet chiffré 21, à une sorte de procès poétique où s'opposent les anciennes grâces et les nouvelles grâces, sous l'arbitrage du Maréchal de Brissac. Aglaye, Thalie et Euphrosyne, les anciennes grâces, rivalisent en qualité d'esprit et de cœur avec les nouvelles grâces que sont trois grandes dames de France: madame de Montpensier, la princesse de Conti et madame Le Grand; c'est en faveur de ces dernières que l'arbitrage est rendu. On retiendra de cette œuvre le climat onirique qui baigne l'ouvrage, l'extrême diversité des formes utilisées, allant du sonnet au dialogue, le mélange intime qui est opéré entre la réalité contemporaine des Grands dont Du Souhait cite les noms et la fiction mythologique. On assiste à une sorte de fête galante poétique en l'honneur des dames.

Les neuf muses françaises paraissent en 1599, dédiées au comte de Brienne. Cette fois encore, il s'agit d'une sorte de procès poétique où alternent divers plaidoyers d'accusation et de défense. Neuf grandes dames y rivalisent avec neuf muses. C'est "l'archevesques d'Aix, le sieur de Vallegrand, qui estoit leur juge".Les neuf grandes dames, parmi lesquelles figurent la duchesse de Bar et madame de Guise demandent aux muses: "recevez nous au Parnasse avec vous ", mais cellesci refusent car elles craignent "qu'ainsi nous flattant / Au Parnasse habitant / vous nous fermiez les portes". Les unes et les autres se targuent, pour briller, de leurs qualités respectives et de leurs attributs personnels. Clion "pour preuve de sa mémoire / leur récite ceste histoire" tandis que madame de Guise "pour preuve de son esprit / cest histoire leurs apprit". On notera plus particulièrement la joute entre Terpsichore et madame de Marmoutier, "femme savante" avant la lettre, capable de surprendre par sa culture comme en témoigne ce court passage: "les habitants des zônes tempérées ont des nuicts courtes à cause de l'interposition de la terre" expliquet'elle. L'ouvrage se termine par la victoire des dames dont le comte de Brienne chante les qualités d'esprit: "vostre eloquence / vous cause cest honneur".

Les Marqueteries ou œuvres diverses paraissent en 1601 et sont dédiées "à très illustre et très haultes damoiselles, Mesdemoiselles Henriette et Catherine de Rohan". Comme le titre l'indique, cette œuvre est une véritable marqueterie de pièces très diverses. A de longues stances sur la Nativité de Jésus Christ succèdent divers poèmes, hymnes, sonnets et autres stances, souvent déjà lus dans des recueils précédents. Nombre de ces pièces sont dédicacées à des grands de la Maison de Lorraine. Tout se passe comme si François du Souhait réunissait dans cet ouvrage un véritable échantillonnage de son savoirfaire. Les poésies ont peu de rapport entre elles, l'ouvrage n'est pas conçu selon une logique thématique. Une mosaïque de thèmes sont abordés: l'amour certes, la beauté, mais aussi la maladie et la mort. Les mètres varient d'une pièce à l'autre, du huitain ("tes armes, ton luth et ta voix / sont les contraintes de noz âmes") à l'alexandrin ("Amour fit un miroir non d'acier non de verre / Il s'ayda seullement des glaces de vos yeux..."). Recueil de poésies variées, les Marqueteries constituent un véritable catalogue des possibilités poétiques de notre auteur, en particulier en matière de pièces de circonstance dont je donnerai un seul exemple:
"Nature faisans un partage
A pris amour pour héritiers
Mais Amour estant trop volage
De ces deux parts en quicte un tiers

Nature donnait volontiers
A l'amour un tel héritage
Mais riche assez de ses mestiers
Ne voulut prendre autre appennage

Comme nature eust recogneu
Qu'il n'avait son bien retenu
Voulant un hoir qui lui survive

Je dis si par affections
Vous donnez vos perfections
Ne les donnez qu'à SOMMERIVE"

Cet ouvrage lui permet, en s'appuyant sur des succès passés qu'il reprend, de faire connaître à une clientèle potentielle de gens de la haute société, toutes les facettes de son talent et de son savoir-faire en matière de poésie.


C. LES OEUVRES POETIQUES INCLUSES DANS LES RECUEILS COLLECTIFS


Nous nous reporterons au dépouillement opéré par Frédéric Lachèvre. Il fait état de douze pièces parues dans des recueils collectifs du dixseptième siècle.

Dix pièces, non signées, figurent dans le Labyrinthe de récréation de 1602. Six viennent des Divers souhaits d'amour. Il s'agit de la chanson: "Durant le printemps de mon age", la chanson: "Allez jaloux, ce n'est point vous qui devez jouir de ma belle", la chanson: "Quand on voudrait, madame, divertir nos amours...", la chanson de la chasse: "Esprits quittez l'amour, venez suivre la chasse", le quatrain: "Si j'estois encor pucelle, je trouverais quelque espoux" et l'épigramme: "Petit galland, tu fais le grand". Quatre pièces sont des reprises de récitatifs du chœur de la tragédie de Radegonde, il s'agit de: "Que l'amour a de force", "Jamais un homme vertueux" "La vertu est désirable" , et "Celuy là fait trop follement". Ces dix pièces ne figuraient pas dans La muse folastre de 1610 dont le Labyrinthe de réréation est la suite. Elles n'apparaîtront plus dans le Labyrinthe d'amour.

Deux pièces, non signées, figurent dans Le labyrinthe d'amour de 1611, il s'agit du sonnet: "Mes vers, enfans d'humeur, humeur de mon esprit" que l'on peut lire dans Les Amours de Polliphile et Mellonimphe, et du "Ballet des joueçrs de paume", venu des Amours de Palémon. Ce même ballet figure, non signé dans Les Satyres bastardes de 1615. Il sera repris dans Le Cabinet satyrique de 1618 et dans ses très nombreuses réimpressions. Ce dernier ouvrage collectif hérite directement des Plus excellens vers satyriques de ce temps parus en 1617 auxquels on adjoignit 171 nouvelles pièces dont deux du Labyrinthe d'amour, en particulier ce ballet de Du Souhait.

Trois pièces de François du Souhait sont intégrées parmi les 377 pièces françaises qui constituent le second volume du Parnasse de 1607. Il s'agit de deux pièces que l'on retrouvera dans Les chastes destinées de Cloris: "Je suis un petit monde à l'amour asservi" et: "Nous faisons vous et moy un changement estrange", et du tombeau de feu Monsieur Philippe Desportes, abbé de Tiron: "Les muses bastirent de leurs artistes mains".

Ces diverses pièces montrent que, pour François du Souhait, l'amour est un thème qui le pousse à versifier. Tour à tour galant, plaisant ou égrillard, l'auteur n'hésite pas à accorder son violon à tous les registres. Du Souhait écrit de manière diversifiée, il trouve sa place dans des recueils aussi différents que Le Parnasse où la poésie galante s'exprime avec tenue et élégance, et Les satyres bastardes où fleurissent des pièces beaucoup plus hardies voire gaillardes.


D. CONCLUSIONS SUR L'OEUVRE POETIQUE DE FRANÇOIS DU SOUHAIT


Les œuvres poétiques de François du Souhait se caractérisent tout d'abord par leur extrême diversité; l'auteur manie tous les mètres, toutes les formes, toutes les longueurs de poèmes, au gré des circonstances de l'écriture. Elles utilisent des registres extrêmement variés, de la galanterie cultivée à la plaisanterie gauloise, du ton le plus docte à la verdeur la plus leste.

Les pièces poétiques, d'autre part, sont souvent reprises dans d'autres types d’œuvres de l'auteur, aussi bien dans les œuvres morales que dans les romans ou les pièces de circonstance.

Enfin, dans cette catégorie d'œuvres, l'auteur privilégie l'expression par l'image, préférant filer la métaphore plutôt qu'exprimer directement l'objet de sa pensée..

Au total, la poésie nous apparaît comme une série d'essais de la part d'un auteur qui se cherche une gamme de thèmes d'écritures, un ton, un style et n'oublie pas de quêter les protections qui assureront sa subsistance et lui permettront de mener à bien ses ambitions littéraires.




III. L'OEUVRE DRAMATIQUE


S'agissant du genre dramatique, François du Souhait s'est également essayé à plusieurs formes de théâtre.


A. LA COMÉDIE


Les lois d'amour de 1599 est la seule comédie attestée de notre auteur. A. Collignon signale son existence dans l'article qu'il a consacré à Du Souhait, mais l'absence de tout renseignement bibliographique ne permet pas d'en prendre connaissance. Les diverses bibliothèques françaises et étrangères consultées ne possédaient pas l'ouvrage.


B. LA TRAGÉDIE


La Tragédie de Radegonde date de 1599. On en connaît une réédition à Rouen en 1606. La pièce est dédiée au duc d'Espernon.

1. Etude descriptive de la Tragédie de Radegonde

La pièce fait intervenir plusieurs "entreparleurs"qui sont: l'ombre de la mère du duc, Radegonde duchesse, Lucresse dame d'honneur, Ferdinand duc, Floran gentilhomme, un page, Constance nièce du duc, Marceline demoiselle de la duchesse.

La tragédie comporte trois actes rédigés en alexandrins; un choeur se fait l'écho du bon sens populaire sur la scène. L'histoire est simple, elle est bâtie sur le ressort de la jalousie qui hante l'âme de Radegonde, princesse mal aimée. De manière irraisonnée, la duchesse s'éprend de Floran, un gentilhomme. Celuici conserve son sang froid et toute sa retenue, alors même que Radegonde s'offre littéralement à lui:
Radegonde:
"Ayez pitié de moy, à souhait jouyssez"
Floran:
"Madame, où est l'honneur de vostre antique race
L'amour de vostre espoux sa valeur et sa grâce?
Madame oubliez vous vostre pudicité (...)".

Lorsque Radegonde comprend qu'elle est repoussée par Floran, elle cherche désespérément à le déconsidérer aux yeux du duc, n'hésitant même pas à l'accuser de vouloir la suborner. Le duc éprouve quelque doute mais Floran éclaircit la situation en préservant la réputation de la duchesse. Floran avoue au duc son amour pour Constance. Caché, le duc Ferdinand assiste à un chaste entretien entre les jeunes gens et, rassuré, retourne vers Radegonde lui conter ce qu'il vient de voir et d'entendre. Perdant alors toute retenue, la duchesse convoque Constance et, sans ménager la pudique jeune fille lui lance: "Si vous aimez Floran, on vous le donnera". La pièce se termine dans un bain de sang. la jeune fille, désespérée de savoir son amour découvert, se tue. Floran la suit dans la mort, et, furieux, le duc Ferdinand tue Radegonde de sa main :
"Perfide créature et mensongère femme
Qui pour cacher ta faute et pour couvrir ton blasme
As causé le trespas de ces amans icy
Il faut maintenant que tu meures aussi".

La pièce s'achève alors sur ce sobre commentaire du choeur:
"La voilà trespassée, ainsi sa cruelle rage
Avant que trespasser a causé ce carnage
Rien ne peut se sceller: le grand Dieu irrité
Aux despens des meschans monstre la vérité".

2. Etude des origines probables de la pièce.

Le thème de la "calomnie par laquelle une femme rebutée se venge de celui qui était l'objet de son amour" est un thème fréquent de la littérature grecque, repris pas Sénèque, transmis par l'Italie, très répandu dans la littérature française du Moyen Age. On le retrouve dans le poème de La châtelaine de Vergy. "Cette fiction littéraire du XIIIème siècle a joui d'une grande popularité: il nous reste encore une vingtaine de manuscrits qui conservent une rédaction du premier texte en vers, il existe aussi des traductions médiévales en néerlandais et en italien et le nom du personnage principal se retrouve dans nombre de textes littéraires du XIVème et du XVème siècle. Certains manuscrits sont illustrés: parallèlement, au XVIème siècle, on fabrique des objets en ivoire comme des coffrets et des peignes sur lesquels sont sculptées les scènes les plus importantes du drame; on représente aussi l'histoire sur des fresques à Florence et sur des tapisseries. A la fin du XVè siècle on voit paraître une version en prose: L'Istoire de la Chastelaine du Vergier et de Tristan le chevalier, (...) Vers 1540, paraît une version dialoguée en vers, agrémentée de gravures sur bois". Toujours au XVIème siècle, Marguerite de Navarre reprend l'histoire dans la soixantedixième nouvelle de L'Heptaméron. Il existe encore une traduction italienne de Bandello, ellemême traduite en français par François de Belleforest en 1580. La pièce de Du souhait se place donc dans la lignée de transmission de l'histoire rapportée depuis le Moyen Age. Il nous a paru intéressant et révélateur de nous livrer à une rapide comparaison entre la version d'origine de "La châtelaine de Vergy", la nouvelle de Marguerite de Navarre et la pièce de Du Souhait pour mieux définir l'originalité et les intentions d'écriture de notre auteur.

Dans le texte du XIIIème siècle, la châtelaine de Vergy est mariée, l'amour partagé de la châtelaine et du chevalier doit donc impérativement être tenu secret. Le silence et le secret sont donc les charnières de toute l'histoire dans le conte médiéval. Tant que le secret est gardé, les jeunes amoureux peuvent vivre harmonieusement les rites de l'amour courtois, si le secret vient à être éventé, le désordre apparaît :
"Issi le fisent longement
Et fu l'amors douce et celee,
Que fors eus ne le seut riens nee"

Le chevalier n'avoue au duc son amour pour la châtelaine que lorsqu'il y est contraint. Pour lui, il n'y a plus d'autre choix possible que l'aveu lorsque le duc, se fiant au rapport perfide de son épouse, le menace de bannissement s'il ne parle pas. Le duc peut ensuite assister, caché, aux ébats charnels auxquels se livrent la châtelaine et le chevalier, et se trouve alors pleinement rassuré. Il ne dirait rien de plus à son épouse si celleci n'exerçait sur lui un odieux chantage: elle se refuse à lui dans le lit conjugal tant qu'il ne lui explique pas les raisons qui l'ont dissuadé de croire à la trahison du chevalier. La duchesse finit par obtenir la connaissance du secret et profite de la première occasion pour faire comprendre à la jeune châtelaine qu'elle n'ignore rien de son amour courtois. La châtelaine est alors la proie du doute. Pour elle, si la duchesse est au courant du signe de reconnaissance dont elle avait convenu avec le chevalier ( un petit chien ), cela ne peut être dû qu'à la trahison de celui qu'elle aime. Trahie, elle ne souhaite plus vivre et se donne la mort. Ce suicide entraîne alors la mort du chevalier puis celle de la duchesse, tuée de la main du duc (celuici n'avaitil pas fait promettre à son épouse le maintien du secret en ces termes :
"Sachiès, et itant vous en di,
Que se je sui par vous traï
Vous en recevrez la mort").

L'auteur anonyme du XIIIème siècle tire du dénouement de son récit un "explicit" :
"Et par cest essample doit l'en
S'amour celer, par si grant sen
C'on ait tous jors en ramenbrance
Que li raconters point n'avance
Et li celers en tous poins vaut:
Qui tout çou fait ne crient assaut
Des faus felons enquereours
Qui enquierent d'autrui amors".

Dans cette histoire tout s'enchaîne avec une solide logique: cellela même qu'implique l'observance de l'amour courtois. Le secret de l'amour entre la châtelaine et le chevalier doit absolument être conservé. Eventé, il est signe de trahison laquelle pousse l'amant malheureux à préférer la mort à la vie.

Lorsque Marguerite de Navarre reprend ce récit dans sa soixantedixième nouvelle, elle utilise le vieux conte médiéval avec des intentions très précises qu'elle expose dès les premières lignes de son histoire: "Les femmes de bien, dist Longarine, n'ont besoing d'autre chose que de l'amour de leurs mariz, qui seullement les peuvent contenter; mais celles qui cherchent ung contentement bestial ne le trouveront jamais où honnesteté le commande". Dans ce contexte, la duchesse devient l'exemple d'une "dame belle et bien maryée, qui, par faulte de vivre de ceste honneste amitié, devint plus charnelle que les pourceaulx et plus cruelle que les lyons". Pour que cette idée ressorte du récit, Marguerite de Navarre apporte quelques modifications au conte médiéval. Elle insiste, en les soulignant, sur les pulsions charnelles de la duchesse qui la pousse à désirer celui qui, de "chevalier", est devenu le "gentilhomme". Ce désir sexuel extrêmement violent se transforme en dépit lorsque la duchesse est repoussée par le gentilhomme. La reine de Navarre met également en valeur le caractère odieux du chantage exercé par la duchesse auprès de son mari pour lui faire avouer le secret qu'il détient au sujet du gentilhomme. Elle fait croire qu'elle est enceinte. Le duc aime tendrement son épouse aussi, "craingnant de perdre sa femme et son enfant ensemble, se délibéra de luy dire vray du tout; mais, avant, luy jura que, si jamais elle le révéloit à créature du monde, elle ne mourrait d'autre main que la sienne". Eventé, le secret provoque les morts en chaîne car la châtelaine soupçonne une déloyauté de la part du gentilhomme. Marguerite de Navarre tire de ce récit une leçon de très haute tenue morale.

Lorsque Du souhait reprend, lui aussi, le vieux conte, il ne prend guère la peine de rendre vraiment nécessaire le maintien du secret du tendre lien qui unit Constance et Floran. A l'inverse de ce qui se passait pour le récit du XIIIème siècle et pour celui de Marguerite de Navarre, le suicide de Constance dans Radegonde ne semble pas pleinement justifié par le contexte de la pièce. Ferdinand, en effet, n'avaitil pas assuré Floran qu'il ne lui tenait aucunement rigueur de courtiser Constance et ne s'étaitil pas proposé pour favoriser l'union des deux jeunes amoureux?
"puisque d'un chaste feu je vous cognois espris
Je veux qu'un sainct Hymen contente vos esprits".

Ce suicide donne un peu l'impression d'être une fin facile de la part de Du souhait. La triple mort sur laquelle s'achève la pièce paraît quelque peu invraisemblable, voire gratuite, par rapport à l'ensemble du déroulement logique de la pièce. Ce qui semble essentiellement préoccuper Du Souhait dans sa Radegonde, c'est, d'une part l'âme passionnée de la duchesse sous l'emprise de sa folle passion amoureuse, et d'autre part, le comportement indigne de cette femme de haut rang qui ne sait pas sacrifier un attachement personnel à la raison d'Etat. Radegonde meurt dans la pièce de Du Souhait beaucoup plus parce qu'elle a failli à son devoir de duchesse que parce qu'elle a eu la faiblesse de laisser battre son cœur ou d'avoir une attirance sexuelle pour un homme. Ainsi, Du Souhait reprend le thème littéraire traditionnel en l'adaptant à son propos qui consiste à intéresser son lecteur au cheminement de la passion amoureuse dans le cœur de Radegonde et à le sensibiliser à l'indignité du comportement de la duchesse. Il transmet donc le vieux thème médiéval en subordonnant les nécessités dramatiques à l'intérêt thématique.

3. Les thèmes de la pièce.

Le thème de la passion amoureuse retient toute notre attention car le personnage de Radegonde présenté dans sa tragédie par Du Souhait a quelque chose de fascinant. L'emprise de la passion amoureuse sur la duchesse a quelque chose de démesuré, presque de pitoyable. Duchesse et amoureuse, elle perd le sens de la mesure et de la raison, s'abandonne sans retenue ni bon sens à la passion qui l'étreint. Cette passion dévorante et dévastatrice est le véritable nœud de l'intrigue dramatique, l'origine du conflit qui génère la pièce. Les ravages qu'elle cause dans l'âme de Radegonde et dans la vie des autres protagonistes sont au cœur de la pièce comme dans bien des pièces de cette période et des années qui suivront.

Nous retiendrons également le second thème illustré par cette pièce, à savoir le thème du grand personnage qui, comme tel, a un rang à tenir. Indigne, la conduite de Radegonde méritait un châtiment que le duc, monarque authentique et courageux, administre de sa main.

Le troisième thème qui a retenu notre attention est celui de la mort et plus précisément celui de la mort complaisamment montrée sur une scène de théâtre. En effet, Radegonde n'épargne nullement notre sensibilité: suicides et assassinats s'enchaînent. La mort sur la scène est un phénomène courant du théâtre de ce début du dixseptième siècle. Si le seizième siècle humaniste cachait la mort en coulisse, au contraire, les tragédies du début du XVIIème siècle se plaisent à mettre sous les yeux du spectateur un "spectacle horrible". Ceux qui se sont penchés sur la littérature dramatique de cette époque ont noté la fréquence de la présence de "l'horreur visible" sur la scène. "Les combats et les meurtres sur scène, les têtes coupées, les cœurs arrachés ou autres débris macabres, sans parler des suicides en série de tous les personnages à la fin des pièces sont chose courante", de La Calprenède à Corneille dans Médée en passant par Benserade dans La Mort de Mithridate et François du Souhait. Notre auteur n'agit donc pas autrement que ses contemporains en transformant la scène de la fin de sa tragédie en une sorte de "jardin des supplices". D'aucuns ont vu dans ces macabres spectacles une volonté des dramaturges de "secouer la sensibilité des spectateurs", l'homme se donnant "volontiers le spectacle de la mort et souvent le spectacle de sa propre mort". La mort frappa et décima la France des guerres civiles, posant question à la conscience humaine, elle devait donc rester la pierre de scandale, être montrée pour ne pas tomber dans l'oubli de l'habitude, la banalité d'un fait de société.

Enfin, Radegonde s'inscrit dans la transmission littéraire d'un des thèmes de Phèdre. Si, de la fille de Minos éprise de son beaufils Hippolyte, Du Souhait ne conserve pas l'amour incestueux, il illustre avec force le second aspect du thème de Phèdre, celui que représente la Châtelaine de Vergy, la femme capable de calomnier et de perdre celui qu'elle aime sans parvenir à le séduire. Cet aspect du thème fut très répandu, nous l'avons vu plus haut, au Moyen Age. Du Souhait a le mérite de l'utiliser dans un grand genre, la tragédie. Comme Garnier dans Hippolyte en 1573, plus tard Jean Auvray, maître chirurgien à Rouen, dans La Marsilie en 1628 ou Guérin de La Pirrelière, angevin, dans Hippolyte en 1635, avaient, quant à eux, mis en scène le premier aspect du thème de Phèdre, François du Souhait porte à la scène l'autre aspect du thème ancien.

4. Conclusions sur Radegonde

Nous ne savons pas si la tragédie de Du Souhait a été jouée et on est droit de se demander si Radegonde est une pièce jouable. A cette question j'apporterais volontiers une réponse positive. L'argument est en effet simple et linéaire, les personnages peu nombreux et typés: le vertueux, la méchante, la vierge, le justicier etc., les dialogues ne manquent pas de vigueur. Il faut toutefois noter que Du Souhait ne donne aucun conseil scénique, aucune indication ni de ton, ni de lieu. On doit, par exemple, deviner le duc Ferdinand embusqué derrière quelque draperie pour assister au dialogue amoureux entre Floran et Constance. Entrées et sorties de scène des divers personnages sont à supposer, ainsi, lorsqu'à l'acte III Ferdinand révèle à Radegonde l'amour de Floran pour Constance, la duchesse s'écrie :
Verrayje cest ingrat qui fuyoit mon amour
Faire ici devant moy à ma niepce la cour
Je mourray briefvement de rage forcenée
Ou leur tombe sera leur premier hyménée".

La logique veut que ces paroles pleines de rage soient prononcées hors de la présence du duc, indication que Du Souhait ne fournit pas.

En résumé, François Du Souhait a voulu avec sa Radegonde toucher à un grand genre. Il a utilisé un thème familier de la littérature française mais n'en a conservé que ce qui intéressait ses intentions personnelles d'écriture : faire de Radegonde un exemplerepoussoir de la passion amoureuse et du comportement d'une grande dame. Il a délaissé l'importance logique du secret, introduisant de ce fait une faiblesse dans sa pièce car le suicide de Constance n'apparaît plus vraiment comme une nécessité absolue engendrée par la logique de l'ensemble alors que c'était le cas dans le manuscrit médiéval et dans la nouvelle de Marguerite de Navarre.

François du Souhait n'a donc manqué ni de talent ni de courage pour bâtir une intrigue de tragédie. Peutêtre la persévérance lui fitelle défaut, peutêtre at'il manqué de courage pour remettre en cause son labeur, toujours estil qu'il n'a pas eu un génie dramatique suffisant pour bâtir un dénouement vraiment logique et nécessaire. Il s'est contenté d'utiliser, avec beaucoup de gaucherie, la fin du conte médiéval, sans pour autant avoir tenu compte, dans le cours même du déroulement de la pièce, du rôle dramatique tenu par le problème du secret entre Constance et Floran. Il est vrai qu'en 1599 notre auteur fait paraître beaucoup d'ouvrages de toute nature. Il ne faut donc pas trop s'étonner si la prolixité de Du Souhait à cette époque nuisait quelque peu à la qualité des œuvres produites.

Il reste que La tragédie de Radegonde me paraît constituer un important maillon dans la transmission du thème de la châtelaine de Vergy. A ce titre au moins, elle mériterait une édition critique.


C. LA PASTORALE


Le genre de la pastorale, "genre de cour, d'écriture galante voire recherchée" est issu des "bergeries du milieu du seizième siècle et ( est ) influencé par l'Italie et l'Espagne". Du Souhait donne en 1599 une pastorale: Beauté et amour, pastorelle, dédiée à Monseigneur le Grand.

L'ouvrage se présente comme une rivalité entre la beauté et l'amour, rivalité qu'illustre l'histoire de deux couples: Flavie et Pan et les deux bergers Ilis et Lucinie. Flavie et Lucinie sontjolies, elles enflamment par leur beauté le cœur de leurs soupirants qui tentent de les conquérir en leur promettant une vie facile: Pan offre à Flavie la richesse car "le riche prend le fruict et le pauvre la peine". Ilis propose à Lucinie une vie à l'abri de tout tracas, l'idéal, à ses yeux, étant de:
"Pouvoir gouverner sa maison sagement (...)
Conduire lentement au frais de quelque ormeau
Ou du chesne feuillu son cotonné troupeau
Se pourvoir en esté de beurre et de froumage
Pour nourrir en hyver son famineux mesnage".

Mais les belles résistent à ces propositions et la pastorale se termine par le triomphe de la beauté féminine qui a su toucher le coeur des hommes alors que l'amour n'a pu éclore au cœur des dames.

Dans cette pastorale, les dieux se mêlent aux hommes, les personnages dialoguent en alexandrins. Cette pièce est une sorte d'aimable tournoi dont la femme est la grande triomphatrice. On retiendra de cette petite œuvre, outre l'illustration du thème de la femme reine des cœurs, la présence d'intéressants dialogues amoureux et surtout l'utilisation du genre même de la pastorale, sorte de contrepoynt à la noire tragédie de Radegonde.


D. CONCLUSIONS SUR L'OEUVRE DRAMATIQUE DE FRANÇOIS DU SOUHAIT


Si l'on considère que François du Souhait fait paraître la même année une pastorale, une comédie et une tragédie, on pourra conclure, d'une part, à la qualité et à la richesse de la palette d'écriture de notre auteur et, d'autre part, à son rôle actif dans l'histoire du genre dramatique en France. On pourra aussi se demander pourquoi un auteur cherche à la fois à surenchérir sur la violence de son époque en noircissant avec complaisance l'issue d'une pièce et, en même temps, à s'évader de cette violence en cultivant un genre beaucoup plus léger et futile. Ne seraitce pas là deux expressions différentes d'une même âme sensible aux inquiétudes de son temps et extériorisant diversement ses angoisses?




IV. L'OEUVRE DE TRADUCTION DE FRANCOIS DU SOUHAIT


Cette partie de l'œuvre de notre auteur témoigne particulièrement bien de ses capacités littéraires et de ses succès de librairie.

La première édition de L'Iliade date de 1614. L'ouvrage est dédicacé à Louis de Guise, comte de Boulais, fils naturel de Louis de Lorraine, cardinal de Guise, au comte de Brionne et (sauf en 1617) à Jean des Porcelets, évêque et comte de Toul.

J'ai relevé huit éditions de cette œuvre de traduction. Fautil que L'Iliade de Du Souhait ait plu pour connaître un tel succès de librairie alors que, selon toute vraisemblance, l'auteur ne jouissait plus dès 1615 d'aucun privilège social!

1. Le contenu de L'Iliade

L'Iliade se présente sous la forme d'un gros volume de 1248 pages précédées, selon les éditions, de 12 à 16 feuillets liminaires, et suivies, dans la plupart des cas, de 30 pages de "noms et choses mémorables contenues dans le volume". L'ouvrage est composé, selon les éditions, tantôt de deux tomes, tantôt d'un seul volume.

Du Souhait prévient dans l'Avis aux lecteurs: "Je ne me suis pas contenté de traduire L'Iliade, j'ay commencé par le ravissement d'Hélène comme estant le subject de la guerre de Troye" et "J'ay eu la présumption d'achever la suite de L'Iliade, non pour la vanité d'esgaler au Prince des poètes, à qui pgrsonne ne se peut comparer que luymesme, mais à fin de faire voir toute l'histoire de Troye en un volume". L'ouvrage de Du Souhait comporte donc dans ses éditions les plus complètes un Avis aux lecteurs, la vie d'Homère selon Hérodote, l'histoire du ravissement d'Hélène et sujet de la guerre de Troie, le récit de l'Iliade suivi de "La suitte de l'Iliade d'Homère". On peut en outre lire à la dernière page: "...vous feray voir au rgtour des grecs leur disgrâce et la mort d'Hélène, pour conclusion entière de l'histoire de Troye", preuve que l'auteur n'avait pas l'intention d'arrêter là son œuvre de traduction.

2. La traduction

N. HEPP a fait sur cette traduction française de L'Iliade une étude exhaustive que je ne me permettrai pas de plagier. Je me contenterai de noter que l'auteur luimême reconnaît avoir pris beaucoup de liberté avec le texte d'origine et ce, pour plusieurs raisons. La première raison invoquée par notre auteur est qu'il pense la langue française incapable de rendre les finesses de la langue grecque, "tant pour ce que les grecs ont plus d'emphase que les Français que pour avoir l'esprit aussi esloigné des merveilles que du sien, comme il y a de distance en son aage au nostre". La seconde raison avancée par Du Souhait réside dans le fait que l'auteur reconnaît avoir fait des emprunts "à l'histoire de Dictis de Crête, de Dares de Phrygie, de Guy de Coulongne, de Cothurnus et quelques autres". La troisième et principale raison de l'existence d'une grande liberté de traduction se situe dans le fait que l'auteur a tenu à mettre volontairement des apports personnels dans son Iliade. "Ce que j'ay sceu pouvoir estre agréable" a été ajouté, reconnaîtil.

La liberté constatée dans la traduction par Du Souhait d'Homère est donc pleinement avouée. Le laxisme apporté à la rigueur requise par cet exercice érudit est totalement reconnu, non sans humour d'ailleurs, par l'auteur: "il faut en accuser le peu de loisir que j'ay eu de la (i.e. l'édition) revoir tant pour ce qu'on me desroba cinq livres de l'Iliade que pour ce que ma liberté a servy de bute à l'envie".

L'Iliade de Du Souhait n'est donc pas le fruit du labeur rigoureux d'un érudit fidèle à ses sources, mais une traduction entreprise par un romancier, lequel amplifie l'aspect psychologique des récits, n'hésite pas à bouleverser au besoin "l'ordre du texte pour rendre plus rationnelle la succession des éléments". Tout se passe comme si traduire L'Iliade servait à Du Souhait de prétexte à écrire une sorte de roman dont le succès serait, en quelque sorte, garanti à l'avance. N. Hepp écrit: "il analyse les situations et les sentiments de manière à y couler sa propre philosophie de l'existence". Dans cette Iliade romancée, notre auteur peut défendre quelques thèmes qui lui sont chers, en particulier ses idées sur la conduite du grand, courageux, vertueux, conscient de ses devoirs, soucieux de ses responsabilités sociales et morales.

On ne saurait reprocher à Du Souhait cette manière d'envisager un travail de traduction, bien d'autres ouvrages de même nature de cette époque tombaient dans les mêmes travers. De ce début du XVIIème siècle, G. Mongrédien écrit: "les traducteurs étaient alors grandement à la mode, traductions fort infidèles d'ailleurs et qui se piquaient beaucoup moins d'être exactes que de plaire". Plaire, tel est bien le mot clé pour comprendre l'approche de l'œuvre de traduction par François du Souhait.

Reconnaissons enfin, avec N. Hepp, à François du Souhait d'avoir eu le mérite de s'être intéressé au Prince des Poètes et d'avoir ainsi contribué à répandre la connaissance indirecte d'Homère à une époque où on note un net "étiolement" de sa connaissance directe.

3. Remarques à propos d'une contrefaçon

Jean Serroy a retrouvé à la bibliothèque de l 'Arsenal une Histoire / du ravissement d'Hélène / et sujet de la guerre de Troye / Ensemble l'épistre / de Enone à Paris / I B F / (marque) / A Rouen / Par Claude le Vilain, 1615 / 260 pages.

Il s'agit en fait d'une contrefaçon du récit de Du Souhait paru dans son Iliade, Jean Serroy voit dans cette "Hélène ravie une seconde fois" une preuve complémentaire du fait que notre auteur était lu par ses contemporains, suffisamment estimé pour être envié à cause de son succès et avoir attiré des plagiaires.




V. L'OEUVRE PAMPHLETAIRE DE FRANÇOIS DU SOUHAIT



A. LE PACIFIQUE OU L'ANTISOLDAT FRANCAIS


Cet ouvrage parut en 1604 avec quatre éditions différentes. Il entre dans ce qu'Henri Hauser n'hésite pas à appeler une véritable "campagne de presse".

1. Les faits

La paix de Vervins signée le 2 mai, ratifiée le 5 juin 1598, ne terminait pas vraiment la guerre entre la Maison de France et la Maison d'Autriche. Les armées espagnoles passaient par la Savoie et la Franche Comté pour venir attaquer Lyon et Paris. En 1600, Henri IV conquit la Savoie après une campagne brève et facile. Il fit alors traité avec les cantons suisses en 1602. Sans que la paix fût totale, l'accès à Lyon devenait moins aisé.

Pourtant, dans les années 16021604, la guerre menace de nouveau: le baron de Biron nommé par Henri IV gouverneur de Bourgogne, duc et pair, complote contre le roi de France avec la protection du roi d'Espagne et du duc de Savoie. En même temps, la lutte contre les Espagnols se poursuit indirectement sous la forme d'un soutien apporté par la France à la Hollande et d'un trafic de marchandises hollandaises vendues par la France aux Espagnols sous de fausses étiquettes, trafic qui fut bientôt taxé d'un droit de 30% par Philippe III d'Espagne. Une véritable polémique s'engagea alors: fallaitil on non faire la guerre à l'Espagne qui appliquait de tels tarifs ?

D'abord nationale, cette querelle prit vite une "ampleur internationale, des polémistes savoyards et genevois entrent en lice", note H. Hauser.

2. Les principaux ouvrages polémiques de la querelle

La liste qui suit donnera une bonne vue d'ensemble de l'ampleur de la polémique qui occupa le monde littéraire entre 1604 et 1605.

 Pierre de l'Hostal ou de l'Hostau ou de l'Ostal, sieur de Roquebrune, vicechancelier de Navarre, donne en 1604 Le Soldat françois. Dans ce livre, l'auteur pousse vivement Henri IV à la guerre. De cet ouvrage le roi de France aurait dit: "c'est un livre qui parle bien à ma barrette".
 Le Polemandre ou discours d'Estat de la nécessité de faire la guerre en Espagne.
 Le Capitaine ou Soldat françois (pacifiste)
 La Responce du Soldat françois au Capitaine.
Le Pacifique ou l'AntiSoldat françois, dans lequel Du Souhait affiche un éloquent pacifisme.

Le débat se poursuit ensuite par L'Antipseudopacifique, la Responce du Roy au Soldat françois, La Responce de maistre Guillaume au Soldat françois etc.

Ces ouvrages ont souvent été reliés ensemble, ce qui permet au lecteur de pénétrer assez aisément au cœur de la querelle et de mesurer les passions qui entrent en jeu.

3. Le Pacifique ou l'AntiSoldat François de Du Souhait

L'Avis au lecteur est éloquent. Du Souhait y affirme clairement son intention. Il ne s'agit pas pour lui, d'entrer gratuitement dans une polémique animée, à la seule fin de se faire connaître ou d'y quêter une quelconque notoriété. Ce qui le fait intervenir est beaucoup plus fort: "Mon zèle et non ma vanité (...) me font agir", expliquet'il. Il veut avant tout réfuter "un arrogant qui demande la guerre" et demander instamment au roi de "continuer la tranquilité du peuple".

Du Souhait écrit ce pamphlet pacifiste parce que le thème de la paix lui est personnellement cher et parce qu'il aime son pays: il se dit bon Français car c'est être mauvais patriote que d'exposer un peuple au péril "sans leur pouvoir promettre de récompense". C'est donc avec "le bien public au front", pour reprendre sa propre expression, qu'il se lance fougueusement dans la polémique.

On peut classer les arguments sur lesquels notre auteur fait reposer ses thèses pacifistes, selon trois rubriques principales : les arguments idéologiques, les arguments liés à la situation internationale, les arguments liés à la situation particulière de la France.

L'auteur s'appuie tout d'abord sur des arguments d'ordre idéologique. Du Souhait fait, d'une part, preuve de bon sens en affirmant que, même bien menée, une intervention armée n'est jamais gagnée d'avance: "Je crois c'est une espèce de témérité de vouloir entreprendre une chose où l'asseurance du danger est plus grande que l'espérance de l'exécution". C'est également le bon sens qui lui fait affirmer que la voie des négociations est toujours un recours possible, bien préférable aux armes dévastatrices: "le roy aura à l'amiable ce qu'il luy appartient". Du Souhait ajoute d'autre part à cela des arguments liés à la haute idée qu'il se fait du grand personnage et de son rôle. Un grand doit, comme tel, se montrer fidèle à la parole donnée: faire la guerre serait, dans ces conditions, pour Henri IV se montrer parjure aux serments de la paix de Vervins. Il se doit également d'être fidèle à un choix de conduite: le roi s'est engagé dans la voie de la pacification, changer de politique serait se montrer irrésolu, "de mesme que l'arbre trop souvent transplanté ne proffite point, le Prince qui change de résolution est mesprisé au temps principalement qu'il condamne ce qu'il avait défendu ou défend ce qu'il avait commandé". Un grand doit en outre, en toute occasion, servir d'exemple, il devra donc dans le cas présent donner l'exemple de la magnanimité et promouvoir le pacifisme. Pour avoir davantage de crédit auprès de ses sujets et mieux asseoir son autorité, le roi devra choisir la paix et résider en son palais: "comme les pères avec leurs enfants" et encore: "on obéyt plus volontiers à celuy qui commande doucement qu'à celuy qui use de violence, et plus fidèlement."

Du Souhait avance également des arguments liés à la situation internationale. D'autres dangers, affirmet'il, plus sérieux que la menace espagnole pèsent sur la France: "il faut redouter la force du grand Turc qui s'augmente par nos dissentions". En outre, il serait mal venu de la part d'un monarque chrétien de livrer bataille à un grand Etat catholique. Le "roy tres chrestien et catholique" se doit d'être un pasteur pacifique pour son peuple. Du Souhait s'appuie enfin sur des arguments plus particulièrement liés à l'état de la France. La France vient de souffrir énormément des guerres qui l'ont fortement éprouvée. "Vous estiez faché", rappelle Du Souhait à Henri IV, "de voir les champs en friches, les habitants esgarez, en amas de cendres des toicts et maisons bruslées...". Le pays a donc besoin de la paix pour retrouver la prospérité: "Où trouvestu que les François ayment mieux semer les maux de la guerre que de moissonner les fruicts de la paix, qu'ils désirent plus tost de veoir leurs champs en friche que labourés? couverts de ronces que de verdure? voir desmollir leurs villes que de les fortifier? Bref, ouvrir leur porte à Mars et la clore à Minerve". Notre auteur insiste en outre sur la nécessité dans laquelle se trouve le pays d'avoir un héritier pour le trône de France. Le roi doit donc rester auprès de la reine et lui rendre les hommages conjugaux qui assureront au trône des descendants: "Veuxtu séparer des bras de la Royne, celui que Dieu y vient tout heureusement arrester? renvoyer sous les enseignes de Mars celuy qui nous doit des fruicts de son amour?". Du Souhait enfin, comme pour donner un encouragement à son roi, lui montre qu'il dispose d'amis sûrs qui seront prêts à épouser la thèse non interventionniste et donc à soutenir le monarque contre d'éventuels détracteurs. Il cite: "un Nemours", un "Du Mayenne" et autres " bons génies".

Pour toutes ces raisons, Henri IV doit, selon François du Souhait, se montrer un farouche pacifiste; la paix est, en quelque sorte, le plus beau fleuron dont pourrait se targuer le roi de France dans son œuvre de redressement du pays: "il me semble que j'entends ce Roy qui dit j'ay assez combatu, je viens secouer la poussière de Mars pour me reposer sous l'arbre heureux de la Paix" ou "quelle plus heureuse digestion après l'exercice que le repos et, comme le soleil, ne travailler que pour la tranquillité du genre humain".

Le récit s'achève sur un éloquent réquisitoire où, brièvement, l'auteur répond point par point aux arguments bellicistes; puis, au nom de la France, François du Souhait crie l'aspiration collective à un apaisement durable: "Tu es résolu à ceste avanture? et moy à contrepoincter tes advis et m'exposer à tous périls pour le soulagement du peuple. Estce estre soldat de donner une loy à son Prince et rejetter celle qu'il donne à ses subjects? Estce estre François de vouloir troubler le repos de la France et r'allumer les feux, renouveller les assassins et bref, désirer la mort des François?".

4. Que conclure sur l'intervention de Du Souhait dans la polémique?

Dans le refus de la guerre contre la catholique Espagne et dans le souci dont fait preuve Du Souhait de ne pas dégarnir la Flandre et l'Est on peut déceler comme Jean Serroy l'a fait l'influence des intérêts de la catholique Maison de Lorraine.

Mais l'éloquence qu'atteint Du Souhait dans certaines pages du Pacifique témoigne de la sincérité de sa démarche. Il nous apparaît comme un pacifiste convaincu, proche des préoccupations de ses contemporains, las des troubles. Il met toute la fougue dont sa plume est capable au service de la défense de la paix. Même si le choix de la cause a peutêtre été dicté par les intérêts des gens au service desquels sa charge l'a placé, il la défend avec une passion qui prouve sa sincérité et son courage ...cela même qui lui vaudra des ennuis sérieux quelques années plus tard et mettra une fin imprévue à ses ambitions littéraires.

Après la parution du Pacifique, les injures plurent sur Du Souhait. L'avocat Pelée le traita de: "charongne pourrie, meschant vipère, hongre d'esprit, chastré d'entendement, estropié de conscience" en 1606. Quant à Pierre de l'Estoile, il ne ménagea guère plus notre auteur en qualifiant l'œuvre de "discours fort peu souhaittable de tous les gens d'honneur (...) gaussé et mal tissu (...) qui sent de loin son âme cautérisée Hespagnol. Reste à savoir si Henri IV fut réceptif aux propos de Du Souhait. On se bornera à constater que le souverain préféra momentanément un accord à la guerre, qu'il se fit donc "pacifique" sans qu'on puisse pour autant affirmer que François du Souhait soit directement responsable de cette attitude.


B. LES AUTRES PAMPHLETS DE DU SOUHAIT


D'autres libelles ont été écrits par Du Souhait aux environs de 1614. On en connaît l'existence par le compte rendu du procès qui fut fait à notre auteur et à son éditeur en juillet 1614. Ce procès lui valut une condamnation au bannissement du Royaume de France. Malheureusement, les Archives Nationales où sont consignées les traces de ce procès, n'ont pas conservé les pamphlets séditieux incriminés.


C. CONCLUSIONS SUR L'OEUVRE PAMPHLETAIRE DE FRANÇOIS DU SOUHAIT


Ecrivain étroitement dépendant d'un pouvoir qu'il sert et qui le fait vivre, François du Souhait n'a pourtant pas hésité à se lancer dans des polémiques épineuses dès lors qu'une idée qui lui tient à cœur était en jeu.

Le pacifisme dont il fait preuve sert peutêtre les intérêts des Lorrains mais on pourra le considérer également et surtout comme une tendance profonde de sa personnalité.

Même si ses idées ne sont pas celles du pouvoir, il les poursuit au risque de se perdre. Pourra-t'on, de ce fait, l'accuser désormais de servilité à l'égard des gens qu'il flatte dans ses œuvres de circonstance? Le courage de François du Souhait, fidèle à ses idées dans ses engagements pamphlétaires, rend sa personnalité, par ailleurs si mal connue, attachante.




VI. LES OEUVRES MORALES ET LES OEUVRES DEVOTES DE FRANÇOIS DU SOUHAIT


A. GENERALITES


Grouper les œuvres morales et les œuvres dévotes de Du Souhait semble s'imposer, morale et piété religieuse ayant (heureusement) entre elles maintes corrélations. Cependant, l'œuvre pieuse de notre auteur est moindre au regard des traités moraux qu'il a écrits; moindre quantitativement d'une part, qualitativement d'autre part: Le vray Prince ou Le parfaict Gentilhomme font partie intégrante d'un véritable bouquet de traités de civilité qui fleurissent abondamment dans les trente premières années du dix septième siècle et se répandent avec bonheur parmi la noblesse désireuse de trouver une conduite pour plaire dans une société qui s'éveille à la politesse mondaine.


B. L'OEUVRE PIEUSE DE DU SOUHAIT


1. La vérité de l'Eglise

La vérité de l'Eglise paraît en 1609. L'ouvrage est dédié à Louis de Lorraine, archevêque de Reims. Le ton y est résolument pieux, les références à la Bible, Ancien et Nouveau Testament, fourmillent (ne citons que le récit du sacrifice d'Abraham ou l'analyse des douze "conseils de l'Evangile"). Du Souhait semble se complaire à citer des passages bibliques, il n'hésite même pas à utiliser la langue latine ("tu es Petrus et super hanc petram aedificabo ecclesiam meam").

A cette culture de la plus pure orthodoxie religieuse, François du Souhait mêle des réminiscences païennes comme le prouve cette phrase: "je vous ay renié tant de fois, aussi ne meritèje point vostre grace, si mes larmes n'obtiennent la rémission de mes fautes. Le fleuve de Thessalie fait redevenir blanches les brebis noires. Ainsi les larmes de pénitence blanchissent l'âme noircie par le péché."

Cet ouvrage est une longue exhortation de la part de notre auteur à suivre les chemins de la vertu. Il propose comme guides les commandements divins, vraies lumières pour conduire les actions humaines: "il faut que nous ayons ces trois vertus en main, la foy, l'espérance et la charité", écritil.

2. Le Paradis des Solitaires

Le Paradis des Solitaires fait suite à La vérité de l'Eglise en ce qu'il lui est relié et que sa pagination, après deux feuillets de dédicace, suit celle qui était adoptée pour La vérité.... Au verso du feuillet 100 commence Le mespris des vanitez, composition non précédée d'une nouvelle dédicace, sorte de seconde partie du Paradis des Solitaires.

Le Paradis des Solitaires proprement dit met à l'honneur la solitude consacrée des religieux.

Le mespris des vanitez fait l'éloge du mépris du monde, lequel peut commencer par le mépris à l'égard des femmes dont il est préférable de se méfier. Je citerai pour exemple ce passage où Du Souhait tente de démontrer que courtiser une femme entraîne à de folles dépenses. Ces propos on s'en rendra aisément compte ne manquent pas de piquant. Il faut aux femmes , affirme l'auteur, "des robes et des cotes de soye, des enseignes de pierreries, des chaisnes, des perles, des carquans, des bracelets, des pendans d'oreilles, des diamans, des miroirs esmaillés et d'autres nippes de la propreté du siècle. Après, les suivantes demandent l'escharpe, les boutons pour une robe, la coiffe doublée de velours ou de taffetas selon la saison, les rubans pour ornement de teste, des fraises, des rabats, des dentelles, des gans, des manchons, des mouchoirs de point coupé pour couvrir leur gorge, la piece d'estamine pour faire une robe, et bref moissonnent en sorte chez vous qu'un autre n'y trouve que glaner". De ces pièges il convient de se tenir à distance car on finit par se faire moquer de soi "aussi vous faiton payer le logis et tenir le mulet à la porte".

En conclusion, l'auteur affirme qu'il vaut mieux s'attacher à Dieu "tousjours égal, tousjours beau, sans alternatives" que s'arrêter aux beautés humaines car "tout cela retournera en poudre comme de poudre il prit son origine" En définitive "ceux qui abandonnent le monde pour suivre Dieu ont la vie éternelle".








C. LES OEUVRES MORALES


1. Le vray Prince

La première édition connue de cet ouvrage date de 1599. Elle est dédicacée à "Charles Emanuel, duc de Savoye". Du Souhait la signe de son nom. Il y prie le prince de Savoie lequel, affirmetil, lui aurait servi de modèle pour rédiger cet ouvrage  d'accepter ce livre qu'un "Français", qui a eu "l'intelligence" de sa renommée, lui dédie.
Le texte de l'ouvrage est précédé de diverses pièces émanant de contemporains de notre auteur, pièces qui le félicitent pour son Vray Prince. Il s'agit d'un sonnet de Pierre de Deimier, d'un autre sonnet de Philibert Plassard et enfin d'un sonnet de Jacques Corbin, particulièrement élogieux pour Du Souhait, comme en témoigne ce quatrain :
"Tes faicts sont le vray Prince, et ton livre l'image
Tes valeurs ses valeurs, tes discours ses discours
Ta vertu sa vertu, ton sçavoir son recours
Tes honneurs son honneur, ton parler son langage".

Le duc de Savoie dont il s'agit n'est pas Charles Emmanuel premier, dit le grand, mais son père: Emmanuel Philibert, duc de Savoie dit "tête de fer", ainsi que le confirme cet extrait du Vray Prince: "Ce grand et magnanime Duc de Savoy, mary de Marguerite de Valois, fut tant libéral durant la guerre qu'il eut contre les nostres, qu'il treuvait parmy eux plus d'amis que d'ennemis". Emmanuel Philibert est né à Chambéry en 1528 et mort à Turin en 1580. Attaché à Charles Quint, il fut en 1557 vainqueur sur les Français à la bataille de Saint Quentin. Après la paix de CateauCambrésis, il épousa Marguerite de Valois, fille de François 1er. "Cette princesse cultiva les lettres à l'exemple de son père et de sa tante", elle fit de Turin l'université la plus florissante de l'Italie et laissa à sa mort en 1574 le souvenir d'une princesse charitable et cultivée.

En 1601, Le vray Prince reparaît à Paris sous le titre: Le vray Prince / avec son parfaict aage et son heureuse fin /. Ce nouveau titre masque en fait une réédition de deux oeuvres qu'il juxtapose en son sein: Le vray Prince et Le parfaict aage (qui sera analysé ci après). La pagination du Vray Prince va du feuillet un au feuillet 42, Le parfaict aage suit avec une nouvelle pagination, identique à celle du Parfaict aage de 1599. Il ne s'agit donc ni d'un nouvel ouvrage, ni même d'une édition corrigée de celui de 1599, mais d'une simple reprise des deux ouvrages de 1599. Cependant, si les textes des oeuvres sont identiques, les dédicataires d'une part, les feuillets liminaires d'autre part, changent notablement. L'ouvrage de 1601 est dédié cette fois au prince Auguste, duc de Lunebourg. Le nom de Du Souhait n'apparaît plus. Les divers sonnets de l'édition de 1599 sont remplacés par une nouvelle préface dédiée au duc de Lunebourg et signée du nom d'A. D. Maucouvent. "Voicy le vray Prince qui vient de France pour se loger chez vous" écrit l'auteur, lequel se désigne par cette expression: "un petit françois (serviteur du plus grand roy du monde) a cogneu la grandeur de vostre gloire", désireux d'être considéré comme le "bien humble et affectionné serviteur" du prince allemand, "après Dieu et mon Roy".

Qui est A. D. de Maucouvent? Cioranescu signale un Antoine de Maucouvent, auteur en 1602 du Sommaire véritable des questions proposées en la conférence advenue dudit Dr Cayer à l'écrit plein de calomnie que le dit prétendu ministre dit DU MOULIN a fait publier. En 1607 il écrit Les Pseaumes de la méditation, contemplation, confession et pénitence de David, mis en vers héroÆques fidèlement, selon la version de Saint Jérome et celle du feu archevesque de Sens, par A. de M. Bourguignon. Cioranescu signale enfin l'existence d'un Discours sur le sujet proposé en la rencontre du R.P. Gontier et du sieur du Moulin en 1609. Hélas, aucune indication bibliographique précise ne permet de localiser ces ouvrages que, de ce fait, je n'ai pu consulter. A. D. de Maucouvent n'a d'autre part laissé aucune trace dans les ouvrages biographiques traditionnels, ni dans les armoriaux, ni dans les études biographiques portant sur l'étude de la noblesse en Bourgogne.

Il aurait été intéressant de consulter ces ouvrages afin de découvrir la nature des rapports qui peuvent exister entre ce personnage et notre gentilhomme champenois. S'agitil du même homme? L'ouvrage de 1601 estil un faux? Du Souhait auraitil utilisé un nom d'emprunt pour s'attirer les faveurs d'un prince allemand sans risquer de mécontenter la catholique Maison de Lorraine? Aucun élément ne me permet de répondre à ces questions. Le nouveau destinataire de l'ouvrage, le duc de Lunebourg, est un prince dont le profil ne manque pas d'intérêt. Son rayonnement fut grand à son époque. "Monarque éclairé" avant la lettre, il naquit le 10 avril 1579 et n'hérita du duché de Brunswick et de celui de Wolfenbüttel qu'en 1635, lorsque son frère aîné Julius Ernst renonça en sa faveur à l'héritage du duc Frédéric Ulrich. "Ce fut un prince des plus savants et des plus sages de l'Europe", écrit Louis Moreri. Il fit ses études à Rostock puis à Tubingen, voyagea à travers l'Italie et la Sicile, la France et l'Angleterre. Il consacra les trente années qui précédèrent sa prise de pouvoir à l'étude des sciences et à une large correspondance scientifique et politique qui existe toujours dans plus de 30 volumes folios, et aux voyages plus ou moins lointains qu'il commentait soigneusement luimême dans un journal, encore aujourd'hui conservé à la bibliothèque de Wolfenbütttel. Il rédigea les règles d'un jeu d'échecs qui fit autorité et fut traduit en italien et en français. A la tête de sa principauté, il considérait son rôle avec le plus grand sérieux, rappelant la devise qu'il avait prononcée à Rostock dans sa jeunesse: "un bon prince se distingue peu ou pas du tout d'un bon père de famille" ("ein guter Fürst sei wenig oder gar nicht von einem guten hausvater unterschieden"). Il s'occupa de la réorganisation de l'administration, des écoles, de l'église, de la justice dans sa principauté tout en poursuivant ses travaux scientifiques et tout en écrivant: ainsi fitil publier en 1640 une Histoire du Seigneur Jésus. Il correspondait avec les plus grands savants et les hommes d'état de son époque, "gouverner et étudier allaient de pair pour ce prince actif et infatigable". Toute sa vie, il constitua une bibliothèque qui comptait à sa mort 180 000 ouvrages et des manuscrits précieux. Il en fit luimême le catalogue en quatre volumes de plus de mille pages chacun.

Ce personnage ne pouvait que fasciner François du Souhait, très attaché à propager l'image du grand personnage modèle de culture et de vertu pour son peuple. Le prince Auguste de Lunebourg pouvait de fait représenter à ses yeux "le vrai prince" ou le "parfait gentilhomme" cher à son cœur.

Quant à savoir si Du Souhait a effectivement rencontré le prince allemand, rien ne permet ni de l'affirmer ni de l'infirmer. Il existait en effet des liens épistolaires entre le prince de Lunebourg et les cours d'Europe. D'autre part, quoique ce prince ce prince fût protestant, il existait des liens entre sa maison et la Lorraine de Du Souhait. La propre sœur du duc Charles III, Dorothée (morte en 1587), avait épousé le jeune duc de Gottingen, prince de la branche de Brunswick. Enfin, on sait que le prince Auguste était un lettré et qu'il possédait dans sa bibliothèque personnelle des ouvrages de littérature française, dont l'Astrée. La bibliothèque de Wolfenbüttel n'est pas en mesure d'indiquer à quelle date précise les ouvrages de Du Souhait qu'elle possède et qui viennent du fonds de la bibliothèque du duc, ont été acquis par le duc.

Il n'est, par conséquent, pas interdit d'imaginer que Du Souhait ait connu le prince de Lunebourg. Notre auteur affirme d'ailleurs: "je sçay assez bien la quarte d'Allemaigne pour ne m'y tromper". Séduit par ce monarque qui correspondait à l'image idéale qu'il se faisait du métier de prince, il a peutêtre pris le nom de Maucouvent pour gagner la confiance du prince allemand en ménageant la Maison de Lorraine?

Le vray Prince se présente comme un ouvrage pédagogique destiné à l'éducation d'un prince. L'auteur y prodigue maints conseils destinés à faire comprendre au noble la grandeur de sa tâche. Il exprime ses conseils à l'aide de toutes sortes d'anecdotes et d'images, sortes de paraboles propres à rendre son propos plus clair et plus facilement intelligible. Il utilise de nombreuses images tirées du monde animal, comparant par exemple le courage du tigre, de l'ours de l'aspic ou du sanglier à celui dont doit faire preuve le vrai prince. Ailleurs, il fait appel à des anecdotes tirées de l'histoire contemporaine ou de l'histoire ancienne; ainsi liton au recto du feuillet 29: "Marc Antoine retournant de Perse, estant luy et tous les siens pressez de la soif, et luy estant offert à boire, voyant que ce peu d'eau ne pouvait servir à tous, l'espancha à terre, disant qu'il ne devoit seul estre à son aise quand tous les siens seraient à malaise". Ailleurs encore, il n'hésitera pas à adapter librement un passage de la Bible qui lui semble judicieux pour illustrer ses dires; on peut lire ainsi l'histoire, revue par Du Souhait, du jugement de Salomon. "Salomon oyant les enfants d'un de ses vassaux plaider l'hoirie de leur père, la promettant à celuy qui, meilleur archer, le fraperait plus près du coeur, l'adjuge au cadet qui aimait mieux le perdre pour ne faire ce tort au corps de son père, que le posséder en offençant son obéïssance et son respect et pour s'estre monstré héritier de son amour, il fut héritier de son bien."

Pour Du Souhait, le vrai prince doit respecter Dieu, se montrer pieux, pratiquer les vertus chrétiennes de tolérance, de pardon des offenses, faire régner la justice, défendre la paix, cultiver les lettres qui "luy serviront de phare et seront l'enseigne où il rappellera la pluspart de ses désirs". On trouvera un résumé des principales qualités que, selon Du Souhait, doit posséder un vrai prince dans ces quelques lignes: "Il aura donc la colère pour la défence de la justice. La révérence de la religion pour rendre les subjects religieux. Il sera dévot pour l'exercer à sa patrie, à ses parents et à ses frères. La valeur luy servira de phare, pour le conduire à la perfection. Il se cognoistra pour cognoistre sa grandeur, et pour ne mescongnoistre son pouvoir. Il sera imbu des lettres puis que les premières impressions nous laissent tousjours quelque chose de reste. La justice luy doit estre et mère et nourrice: mère pour en retenir l'essence, et nourrice, pour en gouster le laict. Pour la libéralité elle doit estre Capitaine de ses gardes, et pour le défendre du blasme d'ingratitude et pour l'advertir de son honnesté. La clémence doit suivre le régiment de ses vertus à fin qu'elle pardonne aux vaincus et que jointe à la valeur elle abbate les audatieux pour le rendre aussi doux au pardon que rude au combat."

2. La vraye noblesse

Cet ouvrage paraît en 1599, dédié à monsieur d'Urfé "escuyer et chambellan ordinaire de S.A., colonel général de sa cavalerie et infanterie françoise et capitaine de cent chevaux légers de ses ordonnances". Sans doute s'agitil d'Anne d'Urfé qui avait épousé en 1575 Diane de Chateau Morand (cellela même que devait épouser en 1600 Honoré d'Urfé, après qu'Anne d'Urfé eût obtenu l'annulation de son mariage et fût rentré dans les ordres). La préface que Du Souhait dédicace à monsieur d'Urfé laisse penser que les deux hommes se connaissaient: "voila pourquoy, m'ayant de tant honoré que d'avoir daigné priser quelque chose du mien, je vous offre ceste Vraye noblesse, comme à un vrayement Noble".

Parmi les pièces liminaires, on trouve, en outre, des stances destinées à "Madame, madame de Chasteau Morant" et deux poèmes, l'un de Jacques Corbin, l'autre d'un certain Perussault, qui sont des hommages rendus par ces auteurs à Du Souhait pour sa Vraye noblesse.

Le texte de la Vraye noblesse est le même que celui du Parfaict gentilhomme dont on trouvera l'analyse plus avant dans cette thèse.

3. Le parfaict aage et heureuse fin de l'homme

Le parfaict aage et heureuse fin de l'homme est dédié à "très vertueuse damoiselle, madamoiselle Clapisson", parce que, explique Du Souhait, notre auteur s'était promis d'honorer le père de la jeune femme, monsieur d'Ulin, "les choses promises se doivent maintenir et ce que l'on ne peut satisfaire au père on le doit aux enfants".

Cet ouvrage est un recueil de préceptes sages, d'une haute tenue morale. Celui qui veut suivre ces conseils doit se fixer une règle de vie faite "d'acier, elle doit plutost rompre que plier". L'homme sage sait que la vie vient de Dieu et que l'homme n'en est que le dépositaire: "nous tenons la vie à ferme" et il s'essaie à apprivoiser la mort pour ne pas être surpris par elle: "ceux qui ne se proposent point de mourir, la mort leur est indigestive, mais ceux qui l'attendent comme courageux de pied ferme, ils n'y trouvent point de poison". L'influence de la sagesse antique, celle de Montaigne est évidente, mais Du Souhait est aussi un homme religieux et il reprend abondamment l'Ecriture pour étayer ses dires. Il plagie quasiment la Parole sainte pour conseiller la pratique de la charité: "Si nous souffrons avec luy, nous serons en la gloire avec luy. Croyons en luy, nous aurons la vie éternelle. Tout ce que nous voulons que Dieu nous fasse, faisons le aux hommes et ce que nous souhaittons d'euxmesmes, permettons qu'ils le trouvent en nous".

Le parfaict aage se termine sur six strophes signées par Du Souhait: "Tombeau de monsieur d'Ulin".

Cet ouvrage est repris (sans les pièces liminaires ni le "tombeau" final) dans le volume paru en 1601 sous le titre Le vray Prince avec son parfaict aage et son heureuse fin dont il constitue la deuxième partie. On le retrouve avec un autre titre dans le volume coté D 17725 de la Bibliothèque Nationale, Du Souhait le nomme alors : Le glorieux contentement des ames.

4. Le parfaict gentilhomme

L'ouvrage qui paraît à Paris en 1600 est en fait une reprise de La Vraye noblesse. Sans doute notre gentilhomme champenois décidet'il de changer son titre pour flatter la susceptibilité du nouveau grand personnage à qui il destine son ouvrage: le "très illustre et valeureux seigneur Messire Anthoine de Brichanteau". La lettre qui sert de dédicace, et qui était en 1599 prévue pour monsieur d'Urfé, s'adresse maintenant au seigneur de Beauvais Nangy, et les quelques pièces spécifiquement destinées à monsieur d'Urfé et à son entourage (les stances à madame de Chateau Morand par exemple) ainsi que les sonnets de Corbin et de Perussault disparaissent. Mais les variantes s'arrêtent là, les textes des deux ouvrages sont identiques.

L'ouvrage compte 70 feuillets et décrit l'idéal du gentilhomme parfait alliant, pour atteindre ce but, la pratique des lettres à celle des arts martiaux. Il se distingue par làmême du roturier et en tire gloire: "je fais sortir ceste noblesse des lettres comme ne pouvant succer autre mammelle. Si vous la prenez simplement par les armes, vous serez simplement nobles, si vous la cherchez à la richesse, vous chercherez des trésors et non pas une noblesse". Cet idéal nécessite une formation du corps et de l'esprit , le sens du discernement, le goût de la modestie et du service d'autrui, la pratique assidue des vertus chrétiennes. Pour convaincre les gentilshommes, plus naturellement enclins à cultiver l'art des coups d'épée que l'art des traits de plumes et des lettres, Du Souhait se range derrière des exemples célèbres de diverses origines, de Cicéron à Charles IX, en passant par Charles Emmanuel, les "messieurs d'Urfé" ou même César: "si ce sont ses soldats qui ayent vaincu, ce fut sa cervelle qui leur (aux soldats de César) apprit à vaincre et non pas son espée". Comme dans Le vray Prince, l'auteur multiplie les anecdotes historiques ou les images bibliques pour mieux illustrer son propos, ainsi parlet'il de Samson en ces termes: "qu'estce de Samson qui oubliant sa force se laisse charmer aux appas d'une femme qui le conduit à sa perdition? Rien autre que celuy qui mescognoissant l'auctorité des lettres se laisse vaincre par les alléchemens de l'ignorance qui l'esloigne à la fin de la force de la vraye Noblesse". Pour mieux convaincre les grands, Du Souhait flatte leur orgueil, il tente de leur démontrer qu'à vouloir sortir de l'ignorance ils gagneront en douceur le respect incontesté de leurs subordonnés. Comme dans Le vray Prince, les grands doivent être pour les autres hommes des exemples, à commencer par le roi, premier grand du royaume. Du Souhait semble avoir parfaitement conscience qu'il existe bien souvent un fossé entre son parfait gentilhomme et ses contemporains de la haute société, pourtant il n'hésite pas à leur faire confiance: rien n'est jamais joué, il est toujours temps de se reprendre, "ceux qui laschent la bride à un cheval luy peuvent aussi retirer. Nos appétits qui nous ont donné ceste franchise nous pourront donner la contrainte, et ce qui nous a osté des lettres nous pourra rendre aux lettres mesmes".

Dans les dernières pages, l'auteur trouve un véritable souffle oratoire, tant il se veut convaincant. Il se propose de s'amender le premier, et cherche à prouver aux grands qu'au terme des efforts qu'il les incite à pratiquer, ils deviendront dignes de leur titre de noblesse: "rendonsnous dignes d'avoir la prééminence ès lieux privez et de conseils".

En conclusion, pour Du Souhait, "les lettres sont les nourrices de la vertu, succons le mesme laict, afin de luy estre frères et d'essence et de nourriture (...) afin de nous rendre par les lettres vertueux, et par telle vertu vrayement grands".

On ne peut s'empécher de trouver dans cet ouvrage de morale des accents de sincérité, de conviction dont la rage de convaincre témoigne. François du Souhait considère le grand personnage avec optimisme, il le voit comme le parangon de toutes les vertus et de tous les dons. "Gentilhomme champenois", luimême ne se sentait pas déchoir d'épouser la cause des lettres. Il y a dans cet ouvrage, à n'en pas douter, des influences livresques et une large part due à la mode littéraire et sociale du temps, mais l'enthousiasme que met l'auteur dans son expression ne manque pas d'un certain souffle: celui de la conviction intime.

5. Les pourtraits des chastes Dames

Cet assez long ouvrage de 148 pages est dédié, pour l'édition parisienne, à la comtesse de Torigny et de Mortemart, Louyses de Maure, pour l'édition lyonnaise à mademoiselle de Clapisson; l'une est désignée "puissante et chaste", l'autre "très vertueuse et chaste". Ces qualificatifs donnent le ton de ces portraits: François du Souhait loue les dames qui allient à ses yeux beauté et chasteté et fustige celles dont la vertu n'est pas irréprochable.

J'ai dénombré soixantehuit portraits dans l'édition parisienne. Certains peignent des dames connues de la haute société de l'époque quelquesunes d'entre elles ont été évoquées dans l'introduction de cette thèse d'autres brossent des "portraits inconnus".

La qualité féminine la plus vantée est la vertu, sorte de pudeur et de retenue dans les sentiments. Chez la jeune fille elle se manifeste par la chasteté, chez la veuve par la fidélité au mari défunt. Deux exemples me paraissent probants: "je croy de madame de la Ferté ðgieusement se corrompent par la conversation des mauvaises". Il faut donc rester dans son milieu et vivre avec des gens qui partagent les mSurs et les habitudes de sa propre classe sociale. Ainsi, la fréquentation des dames des cercles mondains estelle vivement recommandée à titre d'entraînement salutaire à la conversation raffinée et d'initiation à la politesse, "ayant l'esprit plus prompt (elles) s'aperçoivent aussi plus tost de ces petits manquements et sont plus promptes à les relever". Ainsi, comme on l'avait déjà constaté dans l’œuvre de du Souhait, les chastes dames sont les compagnes idéales pour les parfaits gentilshommes qui devraient tous être des hommes d'exception.

4. Un homme exemplaire

L'idée de l'exemplarité du grand personnage, chère à Du Souhait est fortement soulignée dans tous les traités de civilité de ses contemporains. On peut lire par exemple chez Nervèze : "Si les Monarques et les Princes qui doivent estre les lumières des autres hommes, vouloient paroistre grands par la piété, comme ils le sont par la puissance, que le ciel béniroient leurs grandeurs! (...) Leur vie serviroit d'exemple à tout le monde comme leur volonté sert de loy à leurs subjets". La même idée se retrouve chez Faret : "Comme Dieu a mis le soleil et la lune dans le ciel comme des images de sa gloire, de mesme il a estably les Princes dans les Républiques pour représenter sa puissance". Cette exemplarité nécessaire est directement liée à la fonction de responsable que les auteurs s'entendent à attribuer au grand personnage; or, "le mérite est reconnu par l'exemple", écrit A. de Laval et, "ceux qui obeyssent sont enclins aux moeurs de ceux qui commandent".

5. Le grand, un homme utile

Dans tous les manuels de civilité le grand est peint comme un homme de responsabilités. Il est "nay pour agir et pour agir utilement"; il "doit tascher d'estre utile à sa Patrie". Le plus grand bien que les grands peuvent apporter à ceux dont ils sont responsables est la paix. Ils doivent être des hommes pacifiques, garantir la paix et la concorde autour d'eux afin que "ceux qui sont sous leur domination vivent bien et heureusement". La paix est, chez tous ces hommes marqués par le souvenir des guerres civiles, le souverain bien. Nervèze qui goûte avec bonheur "les douceurs d'un siècle pacifique", se souvient avec tristesse de l'état de la France déchirée par les guerres, "Le désordre et la confusion d'un estat déplorable". La France était devenue "un théâtre sur lequel les Français de l'un et l'autre party joçaient devant les estrangers la tragédie de nos misères". A. de Laval, pour sa part, rend un vibrant hommage à Henri IV, restaurateur de la paix, dans les feuillets liminaires de son manuel. Quant à Faret, il s'écrie clairement : "Que peuton treuver de plus abominable que la guerre!". Homme de paix, le grand personnage des traités de civilité de cette époque est également homme de modération.

6. Le grand, homme du juste milieu

On l'a vu, l'éthique de François du Souhait souligne l'importance de la modération en toutes choses. En matière de connaissances, en particulier, notre écrivain insiste beaucoup sur la nécéssité de conserver le sens de la mesure. Cette idée se retrouve dans les divers ouvrages de civilité que nous avons consultés. Les modèles que les auteurs citent en exemples sont toujours des hommes de modération.

S'agitil d'établir le portrait physique d'un homme exemplaire ? On préfère la moyenne : "de belle taille, plustost médiocre que trop grand, plustost gresle que trop gros, de membres bien formez, forts, souples, desnouëz et faciles à s'accomoder à toutes sortes d'exercices de guerre et de plaisir", tel est l'homme idéal de N. Faret. Veuton évoquer une mise digne d'être admirée? On insiste sur le soin et la discrétion à apporter au choix de la tenue. "Estre propre non superflu, et selon les façons qui convient sans trop affecter les nouvelles, ny s'opiniastrer aux vieilles". S'agitil de culture? On demande une connaissance générale et non un savoir encyclopédique, "c'est assez qu'il ait une médiocre teinture des plus agréables questions qui s'agitent quelquefois dans les honnêtes compagnies. Je l'aime mieux passablement imbu de plusieurs sciences que solidement profond en une seule. Car, qui ne peut parler que d'une chose est obligé de se taire trop souvent". Quand, enfin, les écrivains souhaitent décrire la manière de vivre exemplaire, là encore, ils suggèrent la modération. Il s'agit de trouver un mode de vie équilibré, ni austère à l'excès, ni superficiel par laxisme. "Je désire seulement qu'on treuve un milieu en ces licences et qu'on n'impute, comme on fait à galanterie et bien séance, des libertez de parler qui inclinent au vice", dit Nervèze. Un grand doit pouvoir prendre du plaisir, mais, précise Faret, "sans en avoir la raison troublée". Il devra vivre avec modération et retenue ses passions humaines en suivant par exemple les conseils de De Refuge dans son chapître II du Traicté de la court dont le titre stipule : "Usage de la cognoissance des passions, de les modérer en nous et en autruy, avantage de la modération des passions en nous pour vivre en la court".

Pour nous résumer, le grand personnage doit pour être de bonne compagnie dans la bonne société où il a sa place et son rôle, conserver en toutes occasions, la maîtrise de luimême, de sa tenue, de son comportement, de ses humeurs et de ses sentiments. "Soyons donc maistres de nousmesmes et sçachons commander à nos propres affections si nous désirons gaigner celles d'autruy", encourage N. Faret.

On aura remarqué la grande concordance des regards portés par les auteurs des traités de civilité sur la conception du grand personnage. Pourtant, ces ouvrages divergent considérablement sur deux questions essentielles : La bonne société française de cette époque estelle réellement peuplée de gentilshommes de cette trempe?, d'une part, et les grands veulentils devenir plus "honnestes" par pur idéal ou par intérêt?, d'autre part.


D. LE GENTILHOMME DES TRAITÉS DE CIVILITÉ ESTIL UN IDÉALISTE OU UN ARRIVISTE?


Une première remarque s'impose, il existe une différence importante entre la noblesse du début du dixseptième siècle et le gentilhomme parfait décrit dans les manuels de civilité de cette époque. Les divers écrivains n'ont pas nié l'existence de cette différence mais ils l'ont diversement exprimée et évaluée.

1. Le regard critique des auteurs de traités de civilité sur la société mondaine qu'ils connaissent

On a vu comment François du Souhait reconnaissait et disait les défauts des grands qui l'entouraient. Nervèze agit de même, il ne ferme pas les yeux sur la vanité de ceux qui sont "pleins de ceste fumée de vaine gloire", il dénonce lucidement les raisons peu nobles qui font agir les courtisans :"quels sont les plus forts liens qui attachent les hommes à la cour ? c'est le désir de l'honneur et l'espérance des grandeurs". Le regard de De Refuge est, sur ce point, beaucoup plus sévère. Il peint sans aucune complaisance la versatilité des princes ("rien de si suspect au changement que la volonté des Princes et des Grands qui est en perpétuel flux et reflux") et l'orgueil méprisant des grands : "Les nobles sont plus ambitieux et désireux d'honneur que les autres, estant le naturel ordinaire des hommes qui possèdent quelque bien de s'efforcer de l'accroistre : et l'orgueil accompagnant ordinairement ceux de cette condition, ils mesprisent non seulement les autres hommes de basse condition mais aussi ceux qui ne sont pas si anciennement nobles". Puget de la Serre jette le même regard dépourvu d'indulgence sur les courtisans qui l'entourent. Il leur reproche leur futilité, leur goût du luxe, leurs moeurs dissolues, leur manque de piété : "Vous faistes vostre demeure dans des superbes palais et mon Jésus n'a pour retraicte qu'un cloaque", ou "vous irez vous assassiner sur un pré tandis que ce mesme Rédempteur arrose un visage de ses dernières larmes", ou encore "vous vous enivrez, tandis qu'Il meurt de soif" et "vous continuez la course ordinaire de vos débauches, chantant tousjours avec les Démons (...) O effroyable chant! mille fois plus funeste que le croassement des corbeaux". Comme on peut s'en apercevoir, le tableau de Puget de la Serre est noir et sans complaisance aucune. Quant à Nicolas Faret, même si son oeuvre dit encore que la vraie vertu peut servir dans la vie de cour, c'est malgré tout le pessimisme qui domine lorsqu'il brosse le tableau de la société qui l'entoure : "partout l'ambition rêgne, chacun voit que la corruption y (i.e. la cour) est presque générale (...) la servitude y est nécessaire".

On constate donc qu'avec les années, le pessimisme des jugements des écrivains s'accentue. Fautil ne voir là que la marque de tempéraments plus ou moins portés à l'indulgence à l'égard de leurs contemporains? Doiton classer simplement Du Souhait comme Nervèze parmi les écrivains relativement optimistes, et ranger De Refuge, Puget de la Serre et Faret parmi les désillusionnés? Ne pourraiton pas plutôt s'interroger avec fruit sur l'existence d'une dégradation des moeurs et des modes de vie des grands à mesure que s'écoule le dixseptème siècle? Cette question s'impose d'autant plus que le grand personnage décrit par les traités de civilité de cette époque semble, avec les années, considérablement évoluer.

2. Comment l'idéal du parfait gentilhomme devient peu à peu le portrait du courtisan arriviste

Chez François du Souhait comme chez Nervèze, la société des grands est peinte lucidement mais avec un fonds d'optimisme : l'un comme l'autre semblent convaincus que, s'ils ne sont pas encore parfaits, les gentilshommes sont à même de le devenir, décidés qu'ils sont à œuvrer en ce sens. Il n'est guère question dans leurs ouvrages de la cour. Du Souhait comme Nervèze étudient les relations de leurs parfaits gentilshommes avec Dieu, le prince et l'état. Ils rêvent pour eux et imaginent que ces anciens nobles chevaliers vont mobiliser leur générosité et leurs capacités et devenir de grands serviteurs de leur patrie et de la morale chrétienne, de précieux bras droits, véritables "bons anges" pour le monarque.

Mais, avec les années, les tableaux s'assombrissent. Les écrivains ne proposent plus aux grands la perfection, mais des moyens pratiques, des conseils pour devenir d'honnêtes gens de cour. Le but du courtisan n'est plus vraiment d'être authentiquement grand (comme les parfaits gentilshommes de Du Souhait s'efforçaient de le devenir), son but consiste à essayer de paraître ostensiblement bien. Il doit s'atteler, non plus à agir conformément à son devoir d'état et à sa conscience morale, mais conformément à son intérêt personnel. L'homme de cour de De Refuge, par exemple, tel un caméléon, s'ingénie à maquiller habilement ses paroles et à donner à son comportement les couleurs les plus susceptibles de plaire à plus grand que lui : "le but commun auquel tous les courtisans visent est de gaigner la faveur du Prince. En ce point gist tout leur travail. Or toute faveur du Prince présuppose deux choses, la cognoissance de la personne qui recerche d'estre favorisée et un agréement de ses actions et déportements ou autres parties recommandables". L'honnête homme de Faret m'est également apparu plus comme un flatteur du prince que comme un serviteur de son pays, car "quiconque sçait complaire peut hardiment espérer de plaire. Et véritablement l'une des plus infaillibles marques d'une âme bien née c'est d'estre aussi universelle et susceptible de plusieurs formes".

Ainsi, en quelques années, on constate l'évolution très sensible du point de vue des écrivains des traités de civilité. Dans les premières années du siècle, les auteurs encouragent et conseillent les grands à accomplir un noble dessein au service d'autrui, trente ans plus tard à peine, ils se bornent à leur suggérer des moyens et des conseils pour arriver à briller à la cour. Un regard plus approfondi sur les changements survenus au sein de la haute société pendant ces quelques années nous aidera sans doute à mieux comprendre cette évolution, qu'une simple différence de personnalité des écrivains ne suffit pas à justifier de manière satisfaisante.


E. LES TRAITÉS DE CIVILITÉ ET L'ÉVOLUTION DE LA HAUTE SOCIÉTÉ NOBILIAIRE AU DÉBUT DU DIXSEPTIEME SIÈCLE


1. Etat de la société des grands à qui s'adressent les premiers traités de civilité

Deux points nous paraissent tout particulièrement importants à souligner, d'une part le fait que les nobles à qui ces ouvrages s'adressent sont avant tout des hommes de guerre et d'action, d'autre part, le fait qu'ils sont plus provinciaux que Français.

Les grands des premières années du dixseptième siècle sont assurément des hommes de guerre. Ils viennent de vivre une période fort agitée et cruelle, celle des guerres civiles de religion à l'intérieur du pays et celle des conflits armés avec la Maison d'Autriche et d'Espagne. Les années 15981599 avec l'Edit de Nantes et la Paix de Vervins apportent l'apaisement et démobilisent les cadres de la noblesse. Or, ces grands personnages n'ont pas tous servi le pouvoir royal pendant ces années agitées, loin de là. Les particularismes locaux, les intérêts personnels, les questions de prestige, les attachements religieux ont morcelé la France. Henri IV doit rallier à la cause royale et à la France, les cadres de la noblesse et leur clientèle. Ainsi, l'Edit de Folembray en 1595 metil fin aux prétentions de Charles III de Lorraine et scelle l'alliance entre la Maison de Lorraine et le Roi de France. La haute noblesse du tout début du dixseptième siècle est donc essentiellement composée de chefs militaires régionaux, d'hommes de terrain, habitués à jouir d'un prestige reconnu, bien assis dans leur zone d'influence provinciale et familiale.

Les traités de civilité sont, pour cette société, un moyen à la fois de s'initier à une vie sédentaire séduisante, de troquer la gloire acquise par les armes contre le rayonnement donné par l'art de la parole et du maintien. Ils lui donnent l'occasion de faire l'apprentissage d'un langage commun : le français poli, mieux porté et plus valorisant que les patois et les pratiques vulgaires. Dans ce contexte, les traités de civilité répondent à une nécessité précise et double : d'une part initier à la politesse ces nobles plus hommes de guerre que gentilshommes de salons, plus provinciaux que français, maintenant que le temps est à la paix et que Paris et le Roi vont jouer un rôle croissant d'attraction, d'autre part leur donner envie de devenir "grands" en faisant du parfait gentilhomme un modèle, un idéal, un véritable héros pour la paix. Il fallait à la haute société nobiliaire des premières années du dixseptième siècle qui émergeait à peine d'une période où les valeurs guerrières étaient exaltées, il fallait à cette société un idéal suffisamment motivant et des recettes assez précises de réussite humaine en temps de paix. Les traités de civilité répondent à cette double exigence en fournissant, d'une part, une vision très haute et flatteuse du parfait gentilhomme, et en donnant, d'autre part, de nombreux conseils pratiques de maintien, de conduite, d'expression, etc.

2. Comment les faits infligèrentils des désillusions à cette vision idéaliste du parfait gentilhomme?

La réalité des premières années de paix est assez éloignée des espoirs portés par des hommes comme Du souhait ou Nervèze.

En vérité, le ralliement des anciens chefs de Ligue s'est opéré surtout à coup d'honneurs distribués, de mariages organisés, d'argent versé. Ainsi, pour prix de sa soumission à Henri IV, Mayenne reçutil, outre trois places de sûreté pour six ans, le gouvernement de l'Ile de France, moins Paris, et une indemnité de 264000 livres. Charles III, de son côté, obtint pour son fils et héritier Henri, la main de la propre sœur du roi Henri IV. C'est également en distribuant avec tact honneurs et responsabilités que le Roi amadoua les nobles protestants : Rosny devint ainsi surintendant des finances, surintendant des fortifications et bâtiments, grand maître de l'artillerie.

Un autre fait eut un retentissement considérable, il s'agit de l'institution de la paulette en 1604. Elle donnait aux roturiers riches la possibilité de gravir les échelons qui menaient au pouvoir social et politique, et créait pour les nobles, âpres à maintenir la supériorité de leur caste, une situation de concurrence.

Ces quelques aspects du visage réel que prenait la paix dans le Royaume de France ne pouvaient qu'engendrer une situation de malentendus et de refoulement larvé dans la noblesse. Qu'arrive la crise engendrée par la jeunesse de Louis XIII et la Régence, une affaire controversée comme les mariages espagnols de 1612, et aussitôt l'effervescence des grands, encore mal domestiqués et mal intégrés à une société de paix, toujours prêts à rentrer dans l'action, trouvait un exutoire. Condé, Guise, Mayenne, Nevers, Bouillon, Longueville, d'autres encore, se soulevèrent vers 1614 et manœuvrèrent entre Louis XIII et sa mère Marie de Médicis. Ceuxlà même que Du Souhait avait souhaité voir devenir de parfaits gentilshommes pacifiques et de solides appuis du pouvoir royal reprenaient leurs armes et leur ardeur belliqueuse. Une longue période de crise s'ouvrait pendant laquelle les grands firent l'expérience concrète de la fragilité des réussites et des carrières les vicissitudes d'un Condé sont particulièrement significatives à cet égard. Les plus idéalistes des grands personnages pouvaient se rendre compte de l'efficacité des pratiques, peutêtre gratifiantes, mais guère conformes aux belles idées présentées dans les traités de civilité du début du siècle : mariages choisis pour leur utilité tactique, alliances intéressées avec les favoris du pouvoir du moment, vente de son influence ou de sa clientèle au pouvoir en place (dont le bicéphalisme et les tiraillements internes faisaient choir l'image exemplaire) moyennant honneurs et pensions. Cette crise durera jusque 1630 environ, date à laquelle Richelieu devint vraiment maître absolu du Conseil du Roi.

Ainsi, après l'idéalisme des toutes premières années du siècle, les réalités politiques sociales et humaines venaient sérieusement démentir les vertueuses affirmations des premiers auteurs de traités de civilité. Le credo très humaniste contenu dans ces manuels se heurtait à la grisaille de la petitesse humaine. On était contraint de se rendre compte que la place des grands dans la société n'allait pas d'ellemême, qu'elle était à conquérir et à assurer sans cesse. Il fallait lutter contre la concurrence de la noblesse de robe, naviguer au mieux entre un roi et une régente intrigante, se placer le plus habilement possible auprès des favoris qui se succédaient, calculer, jouer avec les alliances et la ruse, composer sans discontinuer.

En conséquence, comment s'étonner si, à mesure que les années passent, les traités de civilité deviennent plus pessimistes dans leur tableau de la haute société nobiliaire? Comment être surpris de voir les écrivains donner, avec un certain cynisme parfois, des recettes frôlant l'immoralité pour mieux parvenir dans une société où "toute position acquise n'est qu'éphémère" et donc menacée? Quand une position sociale est en danger, la porte des compromissions est ouverte. A défaut d'être reconnu grand par essence, on pouvait du moins parvenir à être considéré comme important. Les manuels de civilité ont suivi cette évolution et sont passés de l'idéal du parfait gentilhomme au portrait du meilleur courtisan.

Lorsque Du Souhait écrivait son Vray Prince ou son Parfaict gentilhomme, c'était la trève des armes. On pouvait envisager un horizon neuf et pacifique où les grands auraient tout naturellement leur place en haut de la pyramide hiérarchique, en vivant simplement avec de nobles sentiments et beaucoup d'idéalisme dans le cœur. Mais Faret écrit trente ans plus tard : marchandages, mesquineries, luttes d'influence ont montré leur efficacité, et le pessimisme de son Honneste homme se comprend tout à fait.

Cette leçon infligée par la réalité explique peutêtre également le souci des écrivains de valoriser systématiquement le sens de la mesure, de l'équilibre, de la modération et du juste milieu, lequel, s'il favorise des relations sociales paisibles, étouffe l'idéalisme et l'authenticité d'une personnalité. En effet, un héros au grand cœur et au tempérament de feu comme l'est souvent le parfait gentilhomme (à l'image des héros des romans) n'a pas sa place dans une cour où, pour maintenir sa position, il faut ménager les susceptibilités. M. Magendie l'a d'ailleurs fort bien vu, et écrit à ce sujet : "Si l'on veut (...) plaire aux autres et se plaire avec eux, il faut que chacun se présente en société par ses côtés les plus généraux, les plus accessibles, qu'il sacrifie momentanément ce que sa nature a de trop personnel, de trop fortement accusé, un accord s'établit au profit de qualités moyennes, éloignées de tout excès, qui ne choquent personne parce qu'elles se retrouvent, au fond, à peu près identiques chez tous".


F. LA VISION DE L'EXISTENCE DES TRAITÉS DE CIVILITÉ


La vision du monde véhiculée par les traités de civilité de ce début du dixseptième siècle nous a paru double : elle peint un univers structuré, construit autour de points de repère fixes, et, en même temps, une existence complexe qui secrète des germes d'ambiguïté

1. Un monde structuré, bâti autour de points de repères fixes

Les traités de civilité peignent tous un monde très figé dans sa hiérarchie sociale. Ils préconisent également tous un mode de comportement très codé et, au fond, très contraignant pour des nobles à la personnalité souvent extrêmement marquée. Ne peuton voir dans cette rigidité même une tentative inconsciente pour canaliser des esprits tourmentés et divisés ? N'y at'il pas là un effort pour sécuriser des nobles déchirés dans leurs convictions religieuses, frustrés dans leur rôle traditionnel de suzerains, partagés à propos de l'obédience à apporter au roi, à la régente ou à des favoris, pleins de doutes refoulés sur la supériorité de leur sang face à l'efficacité des nouveaux venus, les grands officiers ? A l'heure où les pôles traditionnels de référence sont contestés ou s'effondrent, les traités de civilité et leur vision très figée du monde servent de compensation sécurisante. Ordre, morale, vertu, exemplarité apparaissent en ce sens comme des revanches à prendre pour des hommes déchirés, tiraillés dans leurs plus intimes convictions.

2. Un monde qui secrète des germes d'ambiguïté

Les auteurs des traités de civilité proposent aux gens bien nés d'être grands. Les faits les conduisent à transformer ces ouvrages en manuels de recettes pour réussir en société. N'y at'il pas là échafaudage d'un véritable miroir aux alouettes présenté à la noblesse désarmée?

Si, pour réussir à la cour, les grands abandonnent leur fief, terrain qui fut à l'origine de leur condition noble (et Pierre de Vaissière constate qu'il y eut de fait une véritable "émigration continue", "un déracinement de la noblesse" au début du XVIIème siècle), si donc, pour réussir à la cour, ils réfrènent le tempérament fougueux et vaillant qui avait fait d'eux des chefs de ligue, des chefs de clans familiaux, s'ils adoptent cette attitude d'honnête homme, de gentilhomme de cour qu'on leur propose, si, en un mot, le grand joue, pour se placer à la cour, le jeu des traités de civilité, ne se préparet'il pas à devenir un courtisan servile et domesticable à merci, un outil qu'on achète et qu'on peut manipuler, une marionnette de luxe qu'un roi de fort tempérament comme Louis XIV cantonnera et disciplinera dans l'étiquette versaillaise? A vouloir être parfait gentilhomme, le noble est devenu honnête homme de cour. N'at'il pas ainsi précipité le déclin de sa race, alors même qu'il rêvait de redonner du lustre à son blason en vivant la grande aventure en chambre que lui proposaient les traités de civilité? Le comte de Boulainvilliers écrit à ce sujet : "c'est le luxe qui a perdu la noblesse en l'attirant à la cour". "Qui entre libre en la cour des Roys devient serf", prévenait Gaspard de Saulx Tavannes dans ses Mémoires, à l'époque de Louis XIII; sa remarque ne fut pas plus entendue que cette autre : "il vaut mieux estre en la cour de chez soi qu'en celle où l'on prostitue son âme aux mauvais desseins des princes".

A vouloir jouer le grand rôle d'Icare, le noble du dixseptième siècle allait, quelques années plus tard, se brûler les ailes auprès du Roi soleil!

Insérer François du Souhait, sa pensée, son ouvre dans le dixseptième siècle littéraire, politique et social français, apparaît, finalement, entreprise facile, tant les genres littéraires qu'il pratique, la manière d'écrire qu'il utilise, les thèmes qu'il privilégie, vibrent harmonieusement à l'unisson de ses contemporains.

Il nous paraît pouvoir être considéré à la fois comme celui qui écoute les murmures de son temps et celui qui propose de nouveaux chants, celui qui reflète les modes et les besoins de son époque, tant dans sa conception du roman que dans celle de l'image, que dans sa manière de concevoir les grands personnages, et celui qui cherche à orienter ses contemporains vers de nouvelles formes romanesques et à proposer des idées neuves. Le rôle de Du Souhait dans son siècle consiste donc à être à la fois un bon miroir, écho de la pensée et de la littérature de son temps, et un bon creuset où ses successeurs puiseront matière à penser ou à créer. Dans la pâte de la création littéraire, il veut être à l'intérieur même du levain , là où jaillit la fermentation créatrice.

On retiendra enfin la spécificité de ces premières années du dixseptième siècle dont participe notre écrivain, années riches, années d'espérances, années d'élans et d'essais. Le temps est venu de la paix, le temps est venu de croire en des lendemains meilleurs peuplés de parfaits gentilshommes, de chastes dames, en une vie de société affable et polie, en un univers où le langage fleuri des cœurs remplacerait l'expression brutale des armes. Les doutes d'hier ne sont pourtant pas oubliés et les angoisses refoulées mais profondes trouvent leur écho dans le foisonnement des écritures romanesques diversifiées, dans le choix d'un style qui préfère contourner les choses plutôt que les dire, dans l'impérieuse nécessité de composer des cadres stricts de comportements, de manières de penser, de parler, d'aimer.

Du Souhait vit cette période toute de promesses et y participe de toute la fougue qui est la sienne, avec les multiples facettes de son talent. Avec les années, la force des réalités humaines, souvent bien décevantes, imposera des choix et l'heure ne sera plus à ces foisonnements parfois débridés, mais chaleureux. L'honnête homme courtisan est peutêtre plus sociable, mais n'estil pas nettement moins authentiquement homme et honnête que le parfait gentilhomme?




EN CONCLUSION





Hommage à un passant qui revient...

Au terme de ce travail de recherche sur François du Souhait, nous pensons finalement assez bien connaître l'homme, alors même que les traces historiques de son existence sont bien minces. Gentilhomme champenois, il devint secrétaire de la Maison de Lorraine. Écrivain au service des grands pour vivre et avoir le bonheur d'être édité, il nous a légué une oeuvre protéiforme.

Aucune forme littéraire ne lui est étrangère. Du roman au pamphlet, du poème à la pièce de théâtre, du traité moral à l’œuvre de traduction, il s'est essayé courageusement à tous ces genres. Bien plus, à l'intérieur même de chacun d'eux, il s'est essayé à plusieurs manières de les concevoir: pastorale, comédie et tragédie au théâtre, veine comique, sentimentale, chevaleresque dans le roman. Aucun registre de style n'est négligé par lui, du vers à la prose, de l'humour au mystique, du ton doctrinal à la verve gauloise. Son univers littéraire déborde largement les limites du réel: les forces obscures des magiciens, les rivages mythiques des légendes, les attraits mystérieux des pays lointains ont leur place à côté de la scène lorraine et des cours européennes de son temps. Chez Du Souhait, il n'existe pas vraiment de frontière entre le rêve et la réalité, entre le paradis chrétien et le siège des dieux païens; le paysage qu'il crée est à la taille de l'imagination humaine, peuplé de grands personnages, de rois, de princes et de princesses, mais aussi de rustiques et d'écoliers, de nymphes et de chevaliers légendaires, de dieux et même parfois de revenants.

Cette oeuvre foisonnante, ce monde intérieur échevelé et bigarré, révèlent un talent et un homme. Ils expriment tout d'abord un talent d'écriture, celui d'un écrivain plein d'humour qui ose et sait prêter sa plume à tant de formes littéraires différentes. Ils trahissent également l'existence d'un homme au tempérament vif, à l'éthique généreuse, riche de rêves de grandeur à proposer à ses contemporains.

Ce passant de la littérature des premières années du dix-septième siècle marche au rythme de son époque et lui propose même parfois de lui servir de guide, jalonne les sentiers de ceux qui lui succèderont d'ouvrages et d'idées qui serviront de pierres d'angles à d'autres édifices littéraires: c'est Faust entré dans la thématique littéraire française, la châtelaine de Vergy et Phèdre utilisés sur une scène de théâtre, le genre des Histoires comiques mis en valeur, la traduction de l’‘Iiliade vulgarisée, l'idéal du Parfaict gentilhomme diffusé dans la société mondaine.

Homme de son temps, Du Souhait est levain dans une pâte particulièrement riche en promesses de moissons. A une société qui s'éveille à la paix mais se trouve désemparée, incertaine, troublée dans ses racines profondes, il tente, comme les autres écrivains de cette époque, d'apporter une réponse afin de la sortir des découragements stériles et des démons de l'activisme brutal, des illusions de la magie, des jouissances vulgaires. Cette réponse consiste à édifier une rêgle, à proposer une conduite qui sera un code de comportement, un modèle de morale personnelle. Le premier exemple qu'il propose est le sien en s'essayant à tous les genres, à tous les styles pour vivre authentiquement sa quête personnelle du mieux parler, du mieux se tenir, du mieux se gouverner, du mieux aimer. Certes, cette règle prend l'apparence d'une voie du juste milieu, commune pour tous, mais elle n'a pas sa finalité en elles-mêmes. Cette voie sert de garde-fou à qui cherche son équilibre et son cheminement personnel dans un monde décentré et désorienté. L'échappatoire par le rêve existe encore les oeuvres poétiques, la dimension héroïque, onirique et mythologique de l'écriture le prouvent, la fuite par l'action subsiste également Du Souhait ne cherche-t'il pas à tout propos à intervenir directement dans son oeuvre, ne participe-t'il pas au combat pamphlétaire du Soldat françois? reste que l'édification par François du Souhait d'un code du bien dire, du bien aimer, du bien vivre nous semble demeurer l'essentiel de l’œuvre d'un homme qui eut la chance de pouvoir, par l'accomplissement de son rôle d'écrivain de cour, donner une vie littéraire à ses idées.

On jugera peut-être cette oeuvre démesurément ambitieuse, on pensera le talent personnel de l'écrivain insuffisant à la réaliser, pourtant je n'hésiterai pas à rendre hommage à ce gentilhomme champenois d'être devenu secrétaire de Charles III de Lorraine pour l'entreprendre. Cette oeuvre fut toute sa vie. Qu'il reçoive à présent le bénéfice de l'avoir authentiquement vécue en lui donnant une chance de revivre pour les lecteurs de notre temps, alors qu'il en fut autrefois la double victime: n'a-t'il pas été contraint de disparaître de la scène publique et peut-être de l'existence après avoir été condamné pour écrits séditieux? Pire encore pour sa renommée posthume, n'a-t'il pas été dédaigné des lecteurs du siècle classique qui lui reprochèrent justement l'éclectisme dont ils furent pourtant les héritiers ingrats.

François du Souhait restera essentiellement pour nous un passant de la littérature des premières années du dix-septième siècle, un vaillant artisan des lettres dont le cœur criait peut-être trop fort le besoin de dire aux hommes de son époque que la paix, la beauté, l'amour méritaient qu'on en fît des étendards, que l'aventure humaine valait d'être vécue et valorisée. A ce titre, son témoignage nous a touché et nous a paru mériter d'être salué.





BIBLIOGRAPHIE





I. Manuels de bibliographie.
II. Ouvrages généraux.
1. Manuels de biographie.
2. Manuels d'histoire et de littérature.
III. Fonds d'archives.
IV. Ouvrages du dix-septième siècle.
V. Études critiques.




I. MANUELS DE BIBLIOGRAPHIE




ARBOUR, Roméo
L'ère baroque en France; répertoire chronologique des éditions de textes littéraires, première partie 15851615: 2 tomes, Genève, Droz, 1979, 568p. et 640p.; deuxième partie 16161628, Genève, Droz, 1979, 906p.; troisième partie 16291643, Genève, Droz, 1980, 860p.; quatrième partie, supplément, 15851643, Genève, Droz, 1985, 1146p.
BEAUPRE, M.
Recherches historiques et bibliographiques sur les commencements de l'imprimerie en Lorraine et sur ses progrès jusqu'à la fin du dix-septième siècle. Saint Nicolas de Port, 1845, 544p.
BEAUPRE, M.
Nouvelles recherches de bibliographie lorraine, 15001700, 1856 , chapitre III pp.3435
BRUNET, Jacques, Charles
Manuel du libraire et de l'amateur de livres contenant: 1°ð un nouveau dictionnaire bibliographique, 2°ð une table en forme de catalogue raisonné, Tome II, Paris, Didot, 1861, 1847p.
CIORANESCU, A.
Bibliographie de la littérature française du 16ème siécle, Paris, 1959
CIORANESCU, A.
Bibliographie de la littérature française du 17ème siécle, tome II, Paris, 1966
DAGENS
Bibliographie chronologique de la littérature de spiritualité et de ses sources 15011610, Paris, 1952
GOUJET, Monsieur l'abbé
Bibliothèque française, tome IV
GRAESSE
Trésor des livres rares et précieux, supplément, tome VII ,1869
HAUSER
Les sources de l'histoire de France XVIème siècle 14941610. tome IV, Henri IV, 15891616, Paris, 1916, 224p. (la polémique du soldat françois pp.204209)
KLAPP, O.
Bibliographie der franzäsischen litteraturwiissenshaft
LACHEVRE, Frédéric
Bibliographie des recueils collectifs de poésies publiées de 1597 à 1700, tome I: 15971637, Paris, 1901, 444p.
LACHEVRE, Frédéric
Le libertinage au dix-septième siècle. Les recueils collectifs de poésies libres et satiriques publiées depuis 1600 jusqu'à la mort de Théophile 1626, Paris, 1914, 602p.
LACHEVRE, Frédéric
Les recueils collectifs de poésies libres et satiriques publiées de 1600 à 1626, supplément, additions et révisions, Paris, 1922, 98p.
LANSON, G.
Manuel bibliographique de la littérature française moderne, 15001900, Paris, Hachette, 1931
LELONG, Jacques
Bibliothèque historique de la France contenant le catalogue des ouvrages imprimés et manuscrits qui traitent de l'histoire de ce royaume ou qui y ont rapport avec des notes critiques et historiques. Par feu Jacques Lelong, prêtre de l'Oratoire, bibliothécaire de la maison de Paris..., édition revue pa M. Fevret de Fontenette, tome 2, Paris, 1769; tome 3, Paris, 1771; tables tome 5, Paris, 1778
LEVER, M.
La fiction narrative en prose au XVIIème siècle. Répertoire bibliographique du genre romanesque en France (16001700), Paris, CNRS, 1976
RANCOEUR, R.
Bibliographie littéraire, année 1975 (pour l'article de Jean SERROY paru dans dixseptième siècle)
SOREL, Charles
La bibliothèque française de M. C. SOREL, premier historiographe de France, Paris, 1667, 451p.
TCHEMERZINE
Bibliographie d'éditions originales et rares d'auteurs français des XVème, XVIème, XVIIème et XVIIIème siècles. Reproduction de l'édition originale par Maarcel PLEE, Paris, 1977, 986p.
WILLIAMS, R. C.
Bibliogaphy of the seventeenth century novel in France, New York, 1931, 356p.




II OUVRAGES GÉNÉRAUX




1. Manuels de biographie



Allgemeine Deutsche Biographie
1er volume, Berlin, 1967, pp.660662
Armorial général ou registres de la noblesse de France
Table générale des noms de familles qui sont citées dont les généalogies sont insérées dans les 6 registres de 1738 à 1768 pour l'armorial général ou registres de la noblesse de France par Louis Pierre d'Hozier et d'Hozier de Serigny, reproduction textuelle de l'édition originale de 17381768, Paris, Didot, 1884
Biographie universelle ancienne et moderne
Michaud, Paris (en particulier tome 6, 1843)
CALMET, abbé
Bibliothèque Lorraine ou histoire des hommes illustres qui ont fleuri en Lorraine dans les trois évêchés, dans l'archevêché de Trêves, dans le duché de Luxembourg, etc..., Slatkine reprints, Genève, 1971 (édition de 1751)
CAUMARTIN
Nobiliaire de Champagne, établi par Monseigneur de Caumartin, intendant en Champagne au mois de mars 1668 (tomes 123)
de LA CHENAYE, DESBOIS, BADIER
Dictionnaire de la noblesse, 3ème édition, Paris, 1868, tome 13; Paris, 1873, tome 18
Dictionnaire de biographie française
sous la direction de Roman d'AMAT (en particulier tome XII), Paris, 1970, 1519p., article en p.865
HAAG
La France protestante, Genève, Slatkine reprints, 1966
JOUGLA de MORENAS
Grand armorial de France (tome 5, 19341939)
JOUGLA de MORENAS
Nobiliaire de Picardie
MORERI
Le grand dictionnaire historique, 10 volumes, 1759, tomes 2 et 7
Nouvelle biographie générale
publiée sous la direction de M. le docteur HOEFER, tomes 33 et 34, Copenhague, 1967
PAPILLON, abbé
Bibliothèque des auteurs de Bourgogne par feu l'abbé PAPILLON, tomes 1 et 2, p.1745, Dijon
PELLETIER, Dom Ambroise
Nobiliaire de la Lorraine et du Barrois, tome 1
WARREN, Raould de
Grand armorial de France, tome V



2. Manuels d'histoire et de littérature



ADAM, Antoine
Histoire de la littérature française au dixseptième siècle, 5 volumes
Dictionnaire des lettres françaises, le XVIème siècle
Paris, 1951 (notice p.2800)
Histoire de la littérature française
publiée sous la direction de J.CALVET, tome 3: La Renaissance, Paris, 1935
Histoire de France
sous la direction de M. REINHARD, tome 1, Larousse, Paris, 1954
SAULNIER, V. L.
Dictionnaire des lettres françaises, le XVIème siècle, Paris, 1951, 750p. (articles p.280)





III FONDS d'ARCHIVES




Archives de Lorraine à Nancy



Registres de la chambre des comptes du duc de Lorraine Charles III
B 1264  B 1274  B 1309  B 1337  B 1280  B 2745
mss 1283 Nobiliaire Lorrain
Recueil des familles nobles qui ont obtenu la vérification et l'enregistrement en la chambre des comptes de Lorraine des lettres patentes par elles obtenues
mss 1571 Édits et ordonnances des ducs de Lorraine
mss 1396 Blasons des armes, donnés, confirmés et approuvés par les ducs Anthoine, François et Charles III sous la tutelle de son oncle et de sa mère



Archives nationales



KK 1116-1128 Inventaire des archives de la Lorraine par DUFOURNY
K 11531155 Généalogie des familles nobles de la Champagne
X 2b 283 Acte du 29 juillet 1614 faisant état de la condamnation prononcée à l'encontre de Du Souhait




IV OUVRAGES DU DIX-SEPTIÈME SIÈCLE




de CHILLAC, Thimothèe
Les / oeuvres / de Timothèe / de Chillac / (marque) / A Lyon / Par Thibaud Ancelin / Imprimeur ordinaire du roy / 1599 / avec privilège de sa majesté / < B. Arsenal Paris 8°ðBL8946 > in8°ð, 60 ff. chiff.
CORBIN, Jacques
Les / amours / de Philocaste / où par mille beaux et rares accidents, il / se void que les variables hazards de la / Fortune ne peuvent rien sur la / constance de l'Amour / (marque) / A Paris / chez Jean Gesselin, rçe S. Jacques / à l'image S. Martin, et en sa boutique au / Palais, en la gallerie des prisonniers / 1601 / avec privilège du roy / in8°ð, 6ff. et 144 ff. chiff.
CORBIN, Jacques
Les / amours de la / chaste nymphe / Pegase, et de / Lisandre / et / Paris / dédiées / à trèschaste et trèsvertueuse demoiselle / mademoiselle CLAPISSON, espouse de Monsieur le Procureur du / roy, à Lyon / Par Jacques CORBIN / A Lyon / (marque) /Par Thibaud Ancelin, imprimeur ordinaire du roy / 1600 / Avec privilège de sa majesté / 8ff. et 160 ff. chiff.
CORBIN, Jacques
L'Estoile des Rois / le Tumbeau de Monsieur d'Ulin et autres / poésies de Jacques CORBIN / le tout dédié / à Monsieur, Monsieur Clapisson, Procureur général du roy, en la ville de Lyon / ( marque ) / A Lyon, par Thibaud Ancelin / ( imprimeur ordinaire du roy ) / 1600 / in 12, 5ff. et 30 ff. chiff.
de DEIMIER
Les Premières oeuvres / du Sieur de Deimier / dédiées / à la Gloire / ( marque ) / A Lyon par Claude Morillon / 1600 / avec privilège, 192 p.
des ESCUTEAUX
Les / Infortunées / et chastes amours / de Filiris et Islia, par le / sieur des Escuteaux, gen / tilhomme Loudunois / ( marque ) / A Rouen / chez Jacques Osmont, dans / la court du Palais / 1601 / in 8°ð, 326 p.
des ESCUTEAUX
Les / chastes / et heureuses / amours de Clarimond et Antonide / Par le sieur des Escuteaux / ( marque ) / A Rouen / chez Pierre Calles, libraire / rüe aux Juifs, près la grand' / porte du Palais / 1602 / in 8°ð, 3ff. et 312 p.
des ESCUTEAUX
Les / amours / de Lydiam / et Floriande / Par le S. des Escuteaux / (marque ) / à Paris / chez Toussaincts du Bray / au Palais en la gallerie des prisonniers / 1605 / avec privilège du roy / in 8°ð, 206 ff. chiff.
des ESCUTEAUX
Les / traversez / hasards / de / Clidion et Armirie / Par le Sr des Escuteaux / A Paris, de l'imprimerie de François Huby / rue S. Jacques au Soufflet vert, devant / le collège de Marmoutier / Et en sa / boutique au Palais, en la / gallerie des prisonniers / 1612 / Avec Privilège du roy / < B. M. Amiens >
(FARET) N.
Des vertus / nécessaires / à un prince / pour bien gouverner / ses sujets / ( marque ) / A Paris / chez Toussaint du Bray, rçe Sainct Jacques aux Espics meurs / 1623 / avec Privilège du roy / 108 p. < B. N. E*897 >
FARET
L'honnestehomme / ou / l'art de plaire à la court / par le sieur Faret / ( marque ) / A Paris, chez Toussaincts du Bray, rçe Saincts Jacques aux Espics meurs / 1630 / avec privilège du roy / 280 p.
F.F.D.R.
Les / légitimes / amours, et / fortunes guerrières / de Doris / Par F.F.D.R. / ( marque ) / A Rouen / chez George Loyselet / 1603 / in 8°ð, 4ff. et 140 ff°ð (attribué à François Fouet par R. ARBOUR)
de LA HUGUERYE
Mémoires inédits, publiés par le baron A. de Ruble, 3 tomes, (tome 3: 15871603, 499p.), 1880
de LA REGNERYE
Les / Constantes / et infortunées / Amours de Lintason avec l'in / fidèle Pallinoe / Par le sieur de la Régnerye natif de Se / longey en Bourgoigne. / Dédiées à Monseigneur le Duc de Nemours / ( marque ) / A Paris / chez Mathieu Guillemot, au Palais en / la galerie des Prisonniers / 1601 / avec privilège de sa majesté / 8ff. et 202 ff°ð
de LAVAL, Antoine
Desseins / de professions / nobles et publiques, / contenant plusieurs traités divers et rares. Avec / l'histoire de la Maison de Bourbon / Jadis dédiez / Au feu roy Henry III. et / maintenant au trèschrétien et trèspuissant roy / de France et de Navarre Louis XIII. / autrefois / proposés an forme de leçons paternelles, pour avis et / Conseils des Chemins du monde. / Par Antoine de Laval, géographe du roy, capitaine de / son parc et château les moulins en bourbonnois / A son fils. / De nouveau reveu, corrigé et augmenté des problèmes Politiques, avec / une Table bien particulière pour tout le cors de l'oeuvre. / Edition seconde / A Paris / Chez la veuve Abel l'Angellier, au premier pilier de / la grand'salle du Palais / 1612 / Avec Privilège de sa majesté / in4°ð, 461 f.p.r°ð seulement et table
(première édition en 1605)
(de MONTREUX, Nicolas)
Les / tragiques / amours du bra / ve Lydamas et / de la belle Myrtille / ( marque ) / A Tolose / Pour Antoine Sève / 1594 / 8 p. et 72 ff°ð (attribué par R. ARBOUR)
de NERVEZE, Antoine
Les / chastes et infortunées / amours / du baron / de l'Espine et de Lucrece / de la Prade du paÆs de Gascongne / par A. de Nervèze / (marque ) / A Paris / Par Anthoine du Brueil, au bout / du pont S. Michel, vis à vis le marché neuf /1598 / avec Privilège du roy / in 8°, 14 ff° < B. Arsenal Paris 8° BL 20994 >
de NERVEZE, Antoine
Les / amours / d'Olimpe et / de Birène / A l'imitation de l'Aritoste / Par A. de Nervèze / ( marque ) / A Paris / Pour Anthoine du Brueil / tenant sa boutique sur les degrez / de la grand'salle du Palais, / 1599 / avec Privilège du roy / in 8°ð, 5 ff. et 126 ff°ð
de NERVEZE, Antoine
Les / amours / de Filandre / et de Marizée / par A. de Nervèze, / seconde edition, revue, corrigée et de beaucoup augmentée par l'autheur / ( marque ) / A Paris / chez Anthoine du Brueil / tenant sa boutique sur les / degrez / de la grand'salle du Palais / 1599 / Avec Privilège du roy / in 8°ð, 82 ff°ð
de NERVEZE, Antoine
Histoire / de la vie et / trespas: / de très illustre et ex / cellent Prince, Charles / de Lorraine Duc de Mayenne / Par / le S. de Nervèze / A Paris / chez Toussainct du Bray, rçe St Jacques aux / espics meurs, Et au Palais / à l'entrée de la gallerie / des prisonniers / avec privilège du roy / 1613 / 12 f. et 156 p.
de NERVEZE, Antoine
Les / oeuvres / morales / du sieur / de Nervè / ze secrétaire de la Cham / bre du Roy / A Paris / chez Anthoi / ne du Brueil et Toussainctz du / Bray au Palais / Avec Privilège du roy / 233 ff° < B. N. R 24466 >
PASQUIER, Nicolas
Exhortation / au peuple / sur la concorde / générale de la France / Par Nicolas Pasquier con / seiller et maistre des requestes / ordinaire de l'hostel / du roy / ( A Paris ) / chez Jean PetitPas rçe S. Jean / de Latran au collège de Cambray / 1611 / Avec privilège du Roy / 62 p.
du PONT, J. B.
L'enfer d'amour / où / par trois histoires / est montré à / combien de / malheurs les / amants sont / subjectz / Par I. B. du Pont / Lyonnois / A Lyon / par Thibaud / Ancelin imprimeur / du Roy / 1603 / avec privilège / in 8°ð, 6 ff. et 117 ff°ð
PUGET de LA SERRE
Le / Brevière / des / Courtisans / enrichy d'un grand nom / bre de figures / par le S. de la Serre / HistorioÙðgraphe de France / ( marque) / A Paris / chez Mathurin Hénault / Nicolas de la Vigne / Philippes Gaultier / Nicolas de la Coste / 1630 /
( de REFUGE )
Traicté / de la cour / ou / Instruction des / Courtisans / nouvelle édition / de beaucoup enrichie, comme il se verra / au feuillet suivant / ( marque ) / A Paris / chez Abraham Saugrain rçe / S. Jacques, audessus de S. Benoist, / devant les trois saucières / 1618 / Avec Privilège du roy / ( 208 p. ) < B. N. E1 3443 >
SOREL, Charles
Histoire Comique de Francion, réédition, Garnier Flammarion, Paris, 1979, 448 p.
du SOUHAIT, François
La liste des oeuvres consultées figure dans la bibliographie complète de l'auteur
de VITELLI, Jacques
Les / généreuses / amours de Phi / lopiste et Mizophil / le, tous deux de la / belle Avignon. / Dédiées / Au sérénissime / Prince d'Orange / Par le sieur Jacques / de Vitelli escuyer de la ville / d'Avignon / ( marque ) / A Lengres / Par Jehan des Preys, / imprimeur / et libraire demourant en la rue / des Pilliers / 1603 / Avec Privilège du roy / 2 f. et 111 ff°ð




V ÉTUDES CRITIQUES




Actes des journées internationales d'études du baroque à Montauban 19631965
(articles de V. L. TAPIE, F. MAURO, J. ROUSSET, P. MESNARD, R. LEBEGUE, P. PLACAS, J. KRYNEN)
Annales de l'Est
tome XIII, juillet 1900, pp.436442, tome XIV, janvier 1900, pp.161163, "Les Relations de HENRI IV et des ducs de Lorraine 15891610"
BAICHE, André
La naissance du baroque français, poésie et image, 15701605, Lille, 1973, 590p.
BADY, René
L'homme et son institution de Montaigne à Berulle 15801625, Paris, 1964, 588p.
Le baroque (numéro spécial de la revue l'Arc), Aix en Provence, 1959
(articles de P. FRANCASTEL et de O. de MAGNY) de BASSOMPIERRE, maréchal Journal de ma vie, Mémoire du maréchal de bassompierre, 1ère édition, conforme au manuscrit original, Paris, Renouard, 1877
BERNARDIN, N. M.
Hommes et moeurs au dixseptième siècle, Paris, 1900, 362p. BOURGEOIS, M. Histoire des comtes de Brienne contenant un précis généalogique de cette illustre maison, Troyes, 1948, 382p.
BRANTOME, Pierre de BOURDEILLE, seigneur de
Oeuvres complètes de Pierre de Bourdeille, seigneur de Brantôme, publiées par Ludovic LALANE, tome IV (grands capitaines français), Paris, 1868, 438p.
BRUNETIERE, F.
Etudes critiques sur l'histoire de la littérature française, Paris, 1894, 388p. (chapitre: le roman français au 17ème siècle pp.2750)
CABOURDIN, G. et LESOURD, J. A.
La Lorraine, publication de la société lorraine des études locales, Paris, Limoges, Nancy, 1960, 154p.
CALMET, Dom Auguste
Abrégé de l'histoire de Lorraine par le révérend père Dom Auguste Calmet, abbé de Senone, Nancy, 1734, 520p.
COLLIGNON, A.
Article paru dans Le Pays Lorrain et le Pays Messin, 10ème année, 1913, Nancy, 792p. (article pp.688699)
COULET, Henri
Le roman jusqu'à la révolution, tome 1, Paris, A. Colin (U), 1967, 560p.
de DAINVILLE, F.
La naissance de l'humanisme moderne, tome 1, Paris, 1940, 392p.
DEDEYAN, C.
Le thème de Faust dans la littérature européenne, humanisme et classicisme, 16ème, 17ème et 18ème siècles, Paris, 292p.
DESONAY, F.
Baroques et baroquisme, BHR, 1949, tome IV pp.248259
DIGOT, A.
Histoire de Lorraine, tome IV pp.145403, 1880
DUBOIS, C. G.
Le baroque, profondeurs de l'apparence, Larousse, Nancy, 1973, 256p.
ERLANGER, Ph.
La vie quotidienne sous Henri IV, Hachette, 1965, 258p.
FIDAOJUSTINIANI, J. E.
L'esprit classique et la préciosité au 17ème siècle, Paris, 1914, 234p.
GODENNE
Histoire de la nouvelle française au dixseptième et dixhuitième siècles
HEPP, Noémie
Homère en France au dixseptième siècle, Klincksieck, Paris, 1968, 856p.
HEPP, Noémie
Deux amis d'Homère au dixseptième siècle, Klincksieck, 1970, 170p.
HUET, P. D.
Traité de l'origine des romans, Slatkine reprints, Genève, 1970 (réédition de 1799)
KEVORKIAN, S.
Le thème de l'amour dans l'oeuvre romanesque de Gomberville, Paris, 1972, 252p.
KOERTING, Dr. Ph. H.
Geschichte des französischen Romans in XVII Jahrhundert, Leipzig, 1885 (2 volumes: 502p. et 288p.)
LEBEGUE, R.
Tableau de la tragédie française de 1573 à 1610, BHR travaux et documents, tome V, Droz, Genève, 1944 (pp.373394)
LEBEGUE, R.
La poésie française de 1560 à 1630, 2 volumes, Paris, 1951
LEBRETON, A.
Le roman au dixseptième siècle, Paris, Hachette, 1890, 394p.
LEBRUN, F.
La vie conjugale sous l'ancien régime, Paris, A. Colin, 1975, 184p.
LEPAGE, H.
Les offices des duchés de Lorraine et de Bar et la maison des ducs de Lorraine, Nancy, 1869, 428p.
LEPAGE, H.
Lettres et instructions de Charles III, duc de Lorraine, relatives aux affaires de la Ligue, Nancy, 1864, 338p.
LEPAGE, H.
Article paru dans le Journal de la Société d'Archéologie et du Comité du Musée Lorrain, 1858, Nancy (pp.610)
L'ESTOILE, Pierre de
Journal du règne de Henri IV, roy de France et de Navarre, par M. Pierre de L'Estoile, tiré sur un manuscrit du temps, 1732, tome 1er, 282p.
LIVET, Ch., MOUSNIER, R., TAPIE, V.L., MEUVRET, J., MARTIMORT, A.G.
Comment les Français voyaient la France au XVIIème siècle, 1955, dans la revue XVIIème siècle
LIVET, Ch.
Précieux et précieuses. Caractères et moeurs littéraires du dixseptième siècle, Paris, 1839, 36ff.lim. et 444p.
MAGENDIE, M.
La politesse mondaine et les théories de l'honnêteté en France au dixseptième siècle de 1600 à 1660, Paris, PUF, 1925, 948p.
MAGENDIE, M.
Le roman français au dixseptième siècle, de l'Astrée au Grand Cyrus, Paris, Droz, 1932, 462p.
MAGNE, E.
Voiture et l'hôtel de Rambouillet; les origines 15971635, Paris, 1929, 264p.
MAILLARD, J. F.
Essai sur l'esprit du héros baroque (15801640) le même et l'autre, Paris, Nizet, 1973, 184p.
MANDROU, R.
La France au XVIIème et XVIIIème siècles, Paris, PUF, 1967, 336p.
MAROT, P.
Recherches sur les pompes funèbres des ducs de Lorraine, Nancy, Paris, Strasbourg, 1935, 138p.
MARTIN, H.J.
Livres, pouvoirs et société à Paris au 17ème siècle 15981701, Genève, 1969 (2 tomes, 1092p.)
MATHIEU, G.
Les thèmes amoureux dans la poésie française 15701600
METHIVIER, H.
Le siècle de Louis XIII, Paris, PUF, 1967, 128p.
MONGREDIEN, G.
Libertins et amoureuses, Paris, 1929, 316p.
MONGREDIEN, G.
La vie de société aux XVIIème et XVIIIème siècles, Paris, 1950, 320p.
MOREL, J.
La tragédie, Paris, A. Colin, 1966, 368p.
NEWTON, W.
Le thème de Phèdre et d'Hippolyte dans la littérature française, Paris, Droz, 1939, 168p.
NICERON, J. P.
Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres dans la république des lettres, Paris, 17251745, 43 volumes
NORMAND, Ch.
La bourgeoisie française au XVIIème siècle 16041661, Paris, 1908, 432p.
PALOU, J.
La sorcellerie, Paris, PUF, 128p.
PFISTER, Ch.
Histoire de Nancy, Nancy, Berger Levrault, tome 1, 1902, 752p., tome 2, 1909, 1102p., tome 3, 1907, 916p.
RAYMOND, M.
Baroque et renaissance poétique, Paris, 1955, 174p.
REYNIER, G.
Le roman sentimental avant l'Astrée, Paris, A. Colin, 1908, 408p.
REYNIER, G.
Le roman réaliste au XVIIème siècle, Paris, Hachette, 1914, 396p.
REYNIER, G.
La femme au 17ème siècle, ses ennemis et ses défenseurs, Paris, Plon, 1933, 276p.
ROBERT, M.
Roman des origines et origines du roman, Paris, 1972, 368p.
ROUPNEL, G.
La ville et la campagne au XVIIème siècle, étude sur les populations du pays dijonnais, 1922, 328p.
ROUSSET, J.
La littérature de l'âge baroque en France, Circé et le paon, Paris, 1954, 316p.
ROUSSET, J.
Anthologie de la poésie baroque française, Paris, A. Colin (2 tomes: 268 et 342p.) Sammler Fürst Gelehrter Herzog August zu Braunschwheig und Lüneburg 15791666, Wolfenbüttel, 1979
SERROY, Jean
Roman et réalité: les histoires comiques au 17ème siècle, Paris, 1981, 780p.
SERROY, Jean
Hélène ravie une seconde fois. Un exemple de contrefaçon anonyme au 17ème siècle, article paru dans XVIIème siècle, Paris, 1975, n°108 (pp.37)
TAPIE, V. L.
Le baroque, Paris, PUF, 1961, 128p.
VAGANAY, H.
Le premier livre d'Amadis de Gaule publié sur l'édition originale par H. Vaganay, tome I, Paris, Hachette, 1918, 256p.
VAISSIERE, P. de
Gentilhommes campagnards de l'ancienne France. Paris, 1903, 424p.
VILLEY, P.
Les sources d'idées au seizième siècle, Paris, 1912, 278p.



PRINCIPES D’ÉDITION



J’ai conservé, d’une manière générale, la graphie des éditions anciennes des divers ouvrages cités en référence en n’introduisant que les quelques modifications utiles à la commodité du lecteur.

Les abréviations et les ligatures ont été résolues. L’apostrophe a été introduite. J’ai placé des cédilles là où l’usage moderne les réclame. J’ai distingué i de j, u de v lorsqu’ils ne l’étaient pas encore. J’ai accentué é, en particulier à la finale des mots, ainsi que à , préposition, où et là, adverbes.

En ce qui concerne la ponctuation, je mes suis écarté des éditions anciennes pour préférer l’application des principes modernes de ponctuation qui permettent une intelligence plus aisée du texte.

J’ai enfin ajouté entre parenthèses les indications utiles à la bonne compréhension des textes cités en référence.


REMERCIEMENTS





Qu'il me soit permis de remercier tout spécialement mon directeur de travaux de thèse, mademoiselle Noémie Hepp, professeur à l'Université des Sciences Humaines de Strasbourg, pour sa conduite sûre et amicale, sa disponibilité, sa patience et ses judicieux conseils. Grâce à son érudition et à la générosité de sa connaissance du dix-septième siècle français, ma propre découverte de François du Souhait put aller son chemin.

Je tiens également à rendre hommage à mon maître, monsieur Robert Aulotte, professeur à l'Université de Paris I, qui, lorsque j'étais jeune étudiante, guida mes premiers travaux d'initiation à la recherche littéraire et sut, pendant l'élaboration laborieuse de cette présente thèse, ranimer la flamme de la persévérance.

Merci à monsieur Jean Serroy, professeur à l'Université de Grenoble III, qui a eu l'obligeance de mettre à ma disposition le résultat de ses travaux sur les Histoires comiques de Du Souhait. Merci également aux conservateurs des bibliothèques de Paris, de province et de l'étranger qui ont facilité ma tâche en me donnant accès facilement aux ouvrages de mon auteur. Merci encore à tous les directeurs d'archives, aux érudits, aux bibliothécaires qui ont aimablement répondu à mes courriers, ou servi avec courtoisie mes demandes.

Merci à tous ceux qui, par leur patience et leur écoute, ont su comprendre mes hésitations et mes doutes, mes moments de découragement, et ont cru en moi, parfois mieux et plus que moi-même. D'un enthousiasme un peu juvénile, naquit grâce à eux, une opiniâtreté.

Merci enfin tout spécialement à mon mari, à mes amis, à mes enfants, à ma famille qui m'ont toujours soutenue de leur affection et de leur confiance.

A tous, je donne bien volontiers le résultat des travaux qu'ils m'ont permis d'exécuter, et je demande un regard plein d'indulgence et de sympathie non plus simplement à mon égard, ils l'ont déjà eu tant de fois! mais à l'endroit de François du Souhait, polygraphe du dix-septième siècle de notre littérature française.




ADDITIF








"Je me repose (...) tant que quelque nouveauté me face remettre la main à la plume".

Peuton sérieusement déclarer achevé un travail de recherche alors que "quelque nouveauté" nous provoque à donner (à la manière de Du Souhait) une suite à notre étude? Cette "nouveauté" se présenta en l'occurence à nous sous la forme de la lecture, au cours d'une ultime consultation du supplément au Répertoire de Roméo Arbour, du titre d'un ouvrage moral paru en 1631: Le / Gentilhomme / Parfaict / ou Tableau des excellences de la / Vraye Noblesse / Avec l'institution des jeunes Gentils / hommes / Un traicté des Armes, Armoiries, leur / origine, et à qui elles appartiennent / Ensemble les alliances de plusieurs famil / les de France non encor imprimées / A Monseigneur le mareschal de Schomberg, / Duc et Pair de France / Par L. P. M. / à Troyes et se vendent / A Paris, / chez Cardin Besongne, au second pillier de la grand'salle du Palais, aux Roses / vermeilles, / 1631 / Avec Privilège du Roy. Le nom de l'auteur de cet ouvrage figure à la suite de l'épître dédicacée à "messire Charles de Schomberg, duc de Alluin". Il s'agit de F. C. Marois, prieur du couvent des pères Jacobins de Vailly. La similitude du titre de ce livre avec La vraye Noblesse, et Le parfaict gentilhomme de Du souhait ne pouvait qu'exciter notre curiosité. La consultation de cet ouvrage de quelque 700 pages, coté H 22508 à la bibliothèque de l'Arsenal à Paris, combla amplement notre désir de chercher une éventuelle parenté entre les deux ouvrages.

L'ouvrage est dédicacé à Charles de Schomberg, duc d'Alluin, et à son épouse Anne de Gondy. Il est conçu dans un esprit extrêmement pédagogique avec une structure logique interne rigoureuse et des outils de consultation rapide très précieux. Il se compose d'un "avertissement aux gentilshommes" dans lequel claude Marois invite les nobles à mériter par leur vie le titre qu'ils ont reçu par leur naissance: "il faut que vous vous fassiez vous mesme ce que vous voulez estre". Cet avertissement est suivi d'un "Avis au lecteur" où il se propose de jouer un rôle de pédagogue des gentilshommes soucieux d'apprendre "à vivre autrement que le reste du peuple". On peut lire ensuite la liste des "Noms des Autheurs citez en ce livre selon l'ordre des lettres alphabétique". C. Marois fait figurer dans cette liste Nervèze, Etienne Pasquier et Du Souhait aux côtés de Du Bellay, Ronsard, Montaigne, des auteurs des Saintes Écritures et des grands philosophes de l'Antiquité. On trouve ensuite une table des matières extrêmement détaillée avec les titres des chapitres et des paragraphes, puis vient le corps du texte proprement dit. Cet ouvrage se compose de trois grandes parties comme le titre l'annonçait d'ailleurs: Le triomphe de la vraye noblesse (jusqu'à la page 482 ), De l'institution des jeunes gentilshommes (jusqu'à la page 640) et enfin une étude des "Alliances des familles de ma (i.e. celle de l'auteur) cognoissance particulière que j'ay recherchées tant pour mon contentement que pour rendre ce que je dois, ou au moins ce que je puis, à l'honneur de leur amitié". "Le triomphe de la vraye noblesse" se subdivise à son tour en deux grandes parties. Dans une première partie, Claude Marois parle "De l'excellence, beauté et dignité de la vraye noblesse, le but et dessein de tout ce livre, où il est parlé de la vertu et du vice. Quels autheurs ont traité ce sujet, et que nous pouvons nous ayder de leur labeur. L'utilité et plaisir qui peut provenir de la lecture de ce livre". En d'autres termes, il expose là les grands principes directeurs de son ouvrage; le noble ne peut se contenter de sa "noblesse essentielle", il doit s'appliquer à conformer toutes ses actions à l'idéal vertueux qu'implique son titre de noblesse, car il est placé dans un rôle de responsable dans la société: "la vie des grands est mise comme une touche à la veçe de tous, pour estre suivie ou évitée selon qu'elle se portera, ou à la vertu ou à la suite du péché". L'auteur dresse ensuite une sorte de tableau historique de la noblesse (il remonte pour ce faire dans le temps, antérieurement au déluge), pour en conclure au bienfondé de la hiérarchie sociale et même à la reconnaissance des degrés de noblesse: "c'est une espèce d'erreur Espagnole de dire je suis aussi Noble que le Roy, que le prince souverain du païs. Il y a des degrez entre les gentilshommes, et de la préférence des uns aux autres: les uns sont supérieurs, les autres inférieurs". Dans une seconde partie, C. Marois fait la liste et l'analyse des vertus que le grand personnage doit pratiquer: justice, franchise, "fortitude", humilité, patience, libéralité etc. Ces vertus feront de lui un exemple car "le chef qui hazarde sa vie et ses armes au danger n'expose pas seulement la sienne mais encore celle de toute son armée". Ce tableau est complété, à titre de repoussoir, par une liste des vices à éviter. Le second volet de l'ouvrage s'intitule "de l'institution des jeunes gentilshommes". L'auteur y propose une série de conseils et de consignes pratiques destinés à constituer une sorte de traité d'éducation des jeunes nobles. Il propose que l'enfant soit nourri par sa propre mère, puis qu'on lui choisisse un "sage gouverneur" et qu'on lui apprenne "la cognoissance des bonnes lettres" au plus vite. Cellesci, en effet, ne sauraient rendre "les hommes plus mols", tant il est faux selon lui "que les sciences et les armes soient choses incompatibles". Il s'appuie sur l'opinion de Du Baïf qu'il cite: "Vrayement la françoise Noblesse,/ Fait tort à sa belle jeunesse / D'abhorrer des Muses le fruict / Croyant à sa honte et dommage / Qu'elles abattent le courage / Accoçardissant qui les suit". L'auteur ajoute dans la marge de la page 512, comme pour authentifier l'étroite correspondance qui existe entre les préceptes qu'il propose et ceux que Du Souhait avait déjà établis dans ses propres ouvrages: "Voyez le livret du Parfaict gentilhomme faict par le sieur du Souhait". De fait, l'ensemble du chapitre est directement inspiré de notre gentilhomme champenois. J'ai relevé au passage ce souhait affirmé de rester en toute chose mesuré, sorte d'apologie du juste milieu: "l'excez en toutes choses est vicieux, il faut se tenir dans l'enclos de la médiocrité, et garder mesure en toutes choses". J'ai également noté le choix de matières que C. Marois propose au gentilhomme pour parfaire sa culture, choix dicté par le souci premier d'être utile au rôle de chef qui est dévolu au noble dans la société. De ce fait, il n'a pas à être vraiment érudit ou spécialiste en aucune matière, mais à se montrer compétent et habile dans sa tâche, il doit chercher ce qui peut "servir au bien public", choisir tout ce qui peut le "rendre capable d'administrer les grandes et souveraines magistratures du royaume", se "familiariser", par exemple, avec la théologie, "pour respondre pertinemment de sa créance quand l'occasion s'offrira", avoir des connaissances en médecine "non pour juger ainsi qu'un autre Galien, ou Hypocrate des natures des maladies mais de son naturel propre. Car si un brave Cavallier, dit du Souhait, ne fie son cheval qu'à luy mesme, pourquoy fierez vous non seulement vostre nourriture mais encore vostre vie à ceux que vous ne cognoissez que peu ou point". Il sera bon qu'il pratique la poésie qui donne accès à l'immortalité (les poètes n'ontils pas "donné du pied à la mort"). Il sera enfin agréable qu'il cultive les talents qui le rendront d'agréable commerce dans la société et pratique "la course, la paulme, la chasse, la lutte, le voltiger, l'art de peindre, de sonner et jouer le luth, de monter à cheval, de nager, de dancer, de sauter, de tirer des armes et autres dextéritez et galanteries qui ont accoustumé de rendre la compagnie des hommes munis de ces gentillesses très désirables, comme portant un secret avec eux qui attire insensiblement les coeurs, leur bienvueillance". Bref, comme le dit C. Marois, "pour le faire court, toutes les sciences libérales, et en destail et en individu, sont très nécessaires au gentilhomme qui veut estre parfait. Si les armes, dit du Souhait, se marient avec les lettres, leur premier et plus légitime enfant sera la noblesse...". Enfin, le gentilhomme doit se garder des jeux de hasard qui sentent trop leur influence démoniaque, de la tentation de la paresse et de l'ivrognerie, du penchant naturel pour la facilité et éviter les flatteurs, "cette racaille ressemble aux mousches, qui ne quittent point la cuisine tant qu'elles soient grasses". La dernière partie de l'ouvrage consiste en une suite de généalogies, scrupuleusement détaillées, de familles que C. Marois connaît et apprécie.

Cette présentation rapide du Gentilhomme parfaict montre clairement la dette que C. Marois possède à l'égard de Du Souhait. L'héritage est clair en ce qui concerne les idées présentées: le gentilhomme ne peut se contenter de se targuer de sa naissance, il doit mériter par toute sa vie ses lettres de noblesse, il doit apprendre à pratiquer ses responsabilités dans la société grâce au rôle pédagogique que peut jouer par exemple un écrivain ami ou un bon manuel de morale. Il doit assumer le rang hiérarchique qui est le sien, goûter les lettres, pratiquer la vertu, être habile en toutes choses, savoir se montrer agréable en société. L'héritage est net également dans la conception même du livre de Marois qui fait appel à maintes anecdotes tirées des exemples fournis par les grands hommes de l'antiquité: "Voulons nous devenir Nobles ou par les armes ou par les sciences, suivons à la piste les grands personnages qui le sont devenus en l'une ou en l'autre manière". L'héritage est flagrant, enfin, dans le domaine du style adopté par C. Marois. Ce style évoque à maints endroits les habitudes d'écriture de Du Souhait. Une formule comme "une noblesse essentielle et non acquise", fait directement écho à celle-ci, extraite du Parfaict gentilhommeôð "Excercezvous donc, Nobles, à vostre belle science qui vous donne une double noblesse essentielle et acquise". L'expression "un Cujas en la cognoissance des loix"ôðrappelle celle de Du Souhait demandant que les nobles ne soient "ny le Cujas des loix ny ignorants sans loy". La facture du style elle même, les images en particulier, rappellent directement notre gentilhomme champenois. Je n'en citerai que deux: celle-ci "je ne desrobe point l'honneur à ceux au jardin desquels j'ay cueilly les fleurs dont est composé mon bouquet" et cette autre image qui fait amplement appel au thème de l'eau si fréquemment utilisé par Du Souhait, "L'âme du jeune gentilhomme est comme un Navire en haute mer, tousjours agité des vagues et de la tourmente jusques à tant qu'il brise ou qu'il anchre au port de maturité avec beaucoup de périls et de difficultez. Celuy qui en aura le gouvernement luy doit servir de Typhis, guidant, conduisant et adressant son Argo par l'aiguille, le cadran, l'élice, et la cynosure de la vertu immortelle, afin qu'il la puisse faire surgir au havre de grâce et au port du salut".

Ces exemples montrent l'immense dette de C. Marois qui n'avoue que partiellement cette évidente paternité. De fait, il range notre auteur parmi ceux dont il s'est inspiré. Certes il cite nommément François du Souhait à plusieurs reprises et y fait des allusions moins claires, mais évidentes pour nous, cependant je crois qu'il nous faut aller audelà, et dire qu'il y a véritablement un pillage du Parfaict gentilhomme par C. Marois. Cette remarque s'impose tout particulièrement en ce qui concerne la partie consacrée à "l'institution des jeunes gentilshommes", littéralement calquée sur l'ouvrage de notre gentilhomme champenois.

C. Marois a certainement pratiqué très minutieusement les oeuvres morales de François du Souhait, il s'en est fortement imprégné. On serait tenté de dire qu'il s'est contenté de les pasticher, de broder autour du canevas que lui fournissait le Parfaict gentilhomme. Il a enrichi, complété l’œuvre par des exemples supplémentaires mais il n'a pas vraiment ajouté des idées nouvelles, et ce, dans un style directement inspiré par son modèle.

Remarquons encore que Du Souhait lui-même n'aurait pas agi autrement s'il avait voulu réutiliser l'un de ses succès de librairie pour concevoir une nouvelle oeuvre avec quelque garantie d'être, encore une fois, bien accueilli par son public...De là à laisser courir notre imagination et à formuler l'hypothèse romanesque d'une fin d'existence pour notre gentilhomme champenois après qu'il eût été banni du Royaume de France...Seraitil revenu en France sous un nom d'emprunt et auraitil terminé sa vie dans un couvent sous le nom de C. Marois? L'étude de l'oeuvre de Du Souhait nous a montré que notre auteur était très certainement un homme pieux et imprégné de religion. De son côté, C. Marois dit dans son ouvrage qu'il lui faut bien admettre qu'il a vu, par expérience, des nobles pratiquer ces jeux de cartes et de dés qu'il réprouve: "J'ay honte de dépeindre icy la posture en laquelle je les ay souvent veu lors que j'estois à la cour et de rapporter les paroles insolentes et effrontées qui coulloient de leurs bouches ne pouvant et ne devant sortir de celle d'un religieux, qui a consacré ses lèvres à Dieu pour entonner ses loçanges et prescher sa gloire". C. Marois nous apprend donc qu’il n’a pas connu que les murs de son couvent mais qu’il a eu l’expérience de la cour.

Nous avons pleinement conscience que cette hypothèse demande de plus amples investigations avant de la retenir, pourtant elle ne saurait raisonnablement être écartée a priori.

Nous nous bornerons à conclure qu'en 1615 François du Souhait a peut être disparu de la scène officielle mais certainement pas de la mémoire de ses contemporains et de ses successeurs. Nous avons vu que notre auteur avait concrètement marqué l'histoire littéraire aussi bien par son approche du thème de Faust, que par son utilisation dramatique du thème de la châtelaine de Vergy. Nous avons souligné le rôle qu'ont joué ses Histoires comiques et sa traduction de l'Iliade. Nous avons montré combien toute son oeuvre faisait de lui un fidèle témoin de son temps, aussi bien dans les aspirations de son époque que dans ses contradictions, dans ses créations que dans ses promesses. Nous avons dèjà évoqué l'existence d'une copie du Ravissement d'Hélène dès 1615. Nous avons souligné le fait qu'un homme comme Charles Sorel reconnaissait s'être inspiré de notre secrétaire de Charles III de Lorraine. Nous venons enfin de voir comment s'est opérée la résurrection du Parfaict gentilhomme dans le Gentilhomme parfaict. Suivre, copier, imiter et même plagier un écrivain, n'estce pas implicitement reconnaître sa valeur et lui assurer la pérennité?

Donc, si 1615 marque peut-être la fin de l'existence officielle de notre gentilhomme champenois, secrétaire des ducs de Lorraine, connu sous le nom de François du Souhait, c'est aussi la date à laquelle il rentre de plain-pied dans sa survie littéraire, conformément à son espoir le plus cher, exprimé dans ces quelques lignes concernant la poésie: "elle n'anoblit seulement les hommes mais encor les faict vivre après la mort".
TABLE DES MATIÈRES




AVANT PROPOS page  PAGEREF AP \h 4

INTRODUCTION:
Les premières années du dix-septième siècle,
une ouverture sur la paix page  PAGEREF INT \h 7

I. Le royaume de France, état politique et social page  PAGEREF INTI \h 8
II. La florissante cour de Lorraine page  PAGEREF INTII \h 14
III. Le livre et l'écrivain au début du dix-septième siècle. Page  PAGEREF INTIII \h 17

PREMIÈRE PARTIE:
François du Souhait, l’œuvre et l'homme page  PAGEREF P1 \h 22

I. Méthodes de travail et remarques préliminaires page  PAGEREF P1I \h 23
II. L’œuvre de François du Souhait, état actuel de sa
bibliographie page  PAGEREF P1II \h 25
III. La vie de François du Souhait, état actuel de sa
biographie page  PAGEREF P1III \h 46
Conclusion page  PAGEREF P1C \h 52

DEUXIÈME PARTIE:
Étude interne analytique des oeuvres de François du Souhait page  PAGEREF P2 \h 54

I. Les œuvres de circonstance page  PAGEREF P2I \h 56
II. L’œuvre poétique page  PAGEREF P2II \h 59
III. L’œuvre dramatique page  PAGEREF P2III \h 65
IV. L’œuvre de traduction page  PAGEREF P2IV \h 73
V. L’œuvre pamphlétaire page  PAGEREF P2V \h 76
VI. Les œuvres morales et dévotes page  PAGEREF P2VI \h 81
VII. L’œuvre romanesque page  PAGEREF P2VI \h 81
Conclusion page  PAGEREF P2C \h 121

TROISIÈME PARTIE:
Des figures pour un style, étude stylistique de synthèse page  PAGEREF P3 \h 123

I. L'unité dans la diversité des genres page  PAGEREF P3I \h 125
II. Un auteur toujours présent page  PAGEREF P3II \h 128
III. L'humour de François du Souhait page  PAGEREF P3III \h 132
IV. Le mélange de modernité et de tradition page  PAGEREF P3IV \h 136
V. Poésie et réalisme ou l'art du portrait chez
François du Souhait page  PAGEREF P3V \h 139
VI. L'image dans l’œuvre de Du Souhait page  PAGEREF P3VI \h 143
II. La construction antithétique de la phrase
et l'image complexe page  PAGEREF P3VII \h 151
Conclusion page  PAGEREF P3C \h 152
QUATRIÈME PARTIE:
A la découverte d'une pensée, étude thématique de synthèse page  PAGEREF P4 \h 153

I. Étude des principaux thèmes de l’œuvre
de François du Souhait page  PAGEREF P4I \h 154
A. L'écrivain, une condition supportable page  PAGEREF P4IA \h 154
B. Le grand personnage, vers l'aristocratie
des honnêtes gens page  PAGEREF P4IB \h 155
C. L'amour et la vie affective:toute une vie
pour un baiser page  PAGEREF P4IC \h 169
D. La femme reine des cours et des cœurs page  PAGEREF P4ID \h 185
II. Existet'il une éthique de François du Souhait? Page  PAGEREF P4II \h 190
A. La vie, la mort, l'homme et Dieu page  PAGEREF P4IIA \h 190
B. L'ordre, une question de Foi page  PAGEREF P4IIB \h 192
C. Le pacifisme page  PAGEREF P4IIC \h 193
Conclusion page  PAGEREF P4C \h 195

CINQUIÈME PARTIE:
La pensée et l’œuvre de François du Souhait dans le dix-septième siècle
littéraire, politique et social français page  PAGEREF P5 \h 197

I. Les romans de François du Souhait et l'aventure
romanesque du début du dix-septième siècle page  PAGEREF P5I \h 198
II. L'image de François du Souhait et l'utilisation
de cette figure de rhétorique au début
du dix-septième siècle page  PAGEREF P5II \h 208
III. Le grand personnage: François du Souhait et
les manuels de civilité du début
du dix-septième siècle page  PAGEREF P5III \h 215
Conclusion page  PAGEREF P5C \h 228

EN CONCLUSION: Hommage à un passant qui revient page  PAGEREF CONC \h 229

BIBLIOGRAPHIE page  PAGEREF BIB \h 231

I. Manuels de bibliographie page  PAGEREF BIBI \h 232
II. Ouvrages généraux page  PAGEREF BIBII \h 234
III. Fonds d'archives page  PAGEREF BIBIII \h 236
IV. Ouvrages du dix-septième siècle page  PAGEREF BIBIV \h 237
V. Études critiques page  PAGEREF BIBV \h 241

PRINCIPES D'ÉDITION page  PAGEREF PRINC \h 245

REMERCIEMENTS page  PAGEREF REM \h 246

ADDITIF: "Je me repose (...) tant que quelque nouveauté me face
remettre la main à la plume page  PAGEREF ADDIT \h 247

TABLE DES MATIÈRES page  PAGEREF TDM \h 253

 Jugement prononcé à son encontre en juillet 1614, Archives Nationales X2b 283.
 Ainsi, en 1609, les théologiens de la Faculté de Paris reconnaissent dans une sorte de droit d'imprimer pour La vérité de l'Eglise, n'y avoir "rien trouvé de contraire à la foi catholique, apostolique et romaine".
 G. Reynier, Le roman réaliste, p.127.
 N. Hepp, Homère en France au XVIIème siècle.
 Boileau, Art poétique, Chant IV, v.36.
 D'après Philippe Erlanger, La vie quotidienne sous Henri IV, p.7.
 Ibid, p.15.
 Ibid, p.18.
 G. Reynier, Le roman sentimental avant l'Astrée, pp.155156.
 On trouvera d'autres détails sur l'épouse de Philibert de Grammont dans la Biographie universelle de Michaud.
 Idem
 G. Reynier, La femme au XVIIème siècle, p.13.
 Cité par M. Magendie, dans La politesse mondaine, p.2.
 Ibid, p.2.
 Ph. Erlanger, La vie quotidienne..., p.237.
 R. Bady, L'homme et son institution..., p.14.
 Ibid, p.14.
 Idem.
 Biographie universelle de Michaud.
 Idem.
 Mémoires de Marguerite de Valois, p.232.
 G.Reynier, La femme..., p.13.
 M.Magendie, La politesse..., p.12.
 L'auteur de La philosophie soldade, en 1604.
 Simone Ratel, citée par Jean Serroy, a étudié la personnalité de Jacques Corbin dans son étude sur la cour de la reine Marguerite parue dans la Revue du Seizième siècle.
 Idem.
 Anne de Rohan était, comme sa mère Catherine qui s'illustra par son courage au siège de La Rochelle, une zélée calviniste. On trouvera d'autres renseignements la concernant dans la Biographie universelle de Michaud.
 Biographie universelle de Michaud.
 Idem.
 Dom Calmet donne dans sa Bibliothèque lorraine..., pp.600 à 638 d'autres renseignements sur ces princesses de la maison de Lorraine.
 Bibliographie universelle de Michaud.
 "Après disner on dansa le grand bal auquel je menay mademoiselle de Longueville" écrit Bassompierre dans ses Mémoires, I, p.66.
 Bibliographie Universelle de Michaud.
 Idem.
 Bassompierre, Mémoires, I p.300.
 M. Magendie, La politesse..., p.122.
 M.Magendie, La politesse..., pp.132133.
 G. Reynier, La femme..., p.25.
 L'expression est de R. Lebègue, dans les Actes de Montauban, p.45, pour qualifier les compagnons d'Henri IV.
 P.Villey, Les sources d'idées..., p.137.
 L'introduction à la vie dévote date de 1608.
 G.Reynier, La femme..., p.23.
 H.J.Martin, Livres, pouvoirs et sociétés..., p.549.
 Ibid, p.262.
 Idem.
 Chiffres extraits du tableau établi d'après Philippe Renouard, figurant page 76 du livre de H.J. Martin, Livres...
 Dom Calmet, Abrégé de l'histoire de Lorraine, p.251.
 Ch. Pfister, Histoire de Nancy, tome II, pp.495498.
 On trouve cette généalogie aux pages 14 ABC de l'exemplaire dactylographié de la thèse de Jean Serroy.
 C. Pfister, Histoire de Nancy, p.637.
 Ibid, pp.616617
 On trouverait d'autres renseignements sur les personnalités lorraines de cette époque dans l'ouvrage de G. Cabourdin et J.A. Lesourd: La Lorraine...
 M.Magendie, La politesse..., pp.5152.
 Idem.
 Antoine de Laval, Desseins..., anecdote rapportée page 542 de H.J. Martin, Livres, pouvoirs...
 On peut se reporter à l'ouvrage de François de Dainville, La naissance de l'humanisme moderne.
 H.J. Martin, Livres, pouvoirs..., p.543.
 M. Magendie, La politesse..., p.56.
 Ibid, p.411.
 D. Huet, Traité de l'origine des romans, p.127.
 D'après Ph. Renouard, tableau établi par H.J. Martin dans Livres, pouvoirs..., tome 1, p.76.
 Idem.
 M. Magendie, La politesse..., p.56.
 R. Lebègue, La poésie française..., 2ème volume, p.126.
 Ph. Erlanger, La vie quotidienne..., p.69.
 J. Calvet, Histoire de la littérature..., tome 3, p.219.
 H.J. Martin, Livres, pouvoirs..., p.430.
 Mémoires inédits de Michel de la Huguerye, publié par le baron A. de Ruble, tome 3, p.22.
 H.J. Martin, Livres, pouvoirs..., pp.432433.
 G.Reynier, Le roman sentimental..., pp.265266.
 Biographie universelle de Michaud, tome 18.
 A.Adam, La littérature française au XVIIème siècle.
 A.Collignon, Le pays lorrain et le pays messin, 10ème année, 1913, pp.689699.
 R. Arbour, L'ère baroque en France...
 N. Hepp, Homère en France au XVIIème siècle, p.201.
 N. Hepp, Homère en France au XVIIème siècle, p.201.
 J. Serroy, Roman et réalité..., p.27.
 Ibid, p.61.
 Idem.
 C'est le cas, par exemple des Lois d'amour, comédie de 1599, ouvrage signalé par A. Collignon dans son article page 691, et de la Plainte publique sur le trespas de son altesse, de 1608 signalé par le catalogue Beaupré, page 35. Ces deux ouvrages ne sont pas localisables dans l'état actuel de ma recherche.
 Pages de titre, dédicaces, privilèges notamment.
 L'existence de cette édition attestée par F. Lachèvre p.210 est fort douteuse. En effet, N. Gassé est mort depuis longtemps à cette date. Son fonds a été vendu à Antoine Berthier pour 6000 livres le 21 mars 1642 comme l'indique H. J. Martin dans Livres, pouvoirs et société p.414.
 La terre d'Avaux a été érigée en comté par lettres de janvier 1638 registrées du 4 août 1648 d'après le Dictionnaire historique de Moreri, tome VII pp.493497 et le Dictionnaire de la noblesse deDe La Chesnaye, Desbois et Badier, tome XIII pp.752756.
 G. Reynier, Le roman sentimental, p.190.
 R. Arbour, 3ème partie, pp.536 et 446.
 Indications trouvées dans l'exemplaire dactylographié de la thèse de Jean Serroy, p.16.
 Sorel, Histoire comique de Francion , p.376.
 Du Souhait, Histoires comiques, a2r°ð
 Du Souhait, Histoires comiques, a2v°ð.
 Du Souhait, Anacrine, a3v°ð.
 Du Souhait, Gloriande, p.470.
 Du Souhait, L'Iliade, p.1248.
 Ibid, a4r°ð.
 Ibid, p.146.
 Ibid, 1617, a2r°ð.
 P. de l'Estoile, Journal..., 2ème tome, p.12.
 H. J. Martin, p.262.
 Ibid., p.263.
 P. de l'Estoile, Journal..., 2ème tome, p.189.
 Il s'agit du Discours funèbre sur le trespas de Henri IV de Nervèze, 1610.
 G. Reynier, Le roman sentimental, p.303.
 Dans la liasse cotée X 2b 283.
 Du Souhait, Epithalame, p.11.
 Charles Sorel, Francion, p.376.
 J.Serroy, exemplaire dactylographié de sa thèse, p.12.
 Archives de Lorraine B 1264.
 A.Collignon dans son article aux pages 689690 dit que "cette même année Du Souhait est qualifié de secrétaire ordinaire du duc et non plus simplement de poète" mais le registre cité par A. Collignon , soit B 1274 porte en fait sur l'année 1603.
 Archives de Lorraine B 1274 et B 1280.
 Archives de Lorraine B 1274.
 Bassompierre, Journal de ma vie, tome I, page 98.
 P. Marot, Recherches sur les pompes..., pp 4647.
 Ici commence l'extrait de la lettre de Gleisenove, conservée aux archives de Nancy à la cote 4F2 numéro 154.
 Malheureusement ces feuillets ne se trouvent plus dans le fonds d'archives.
 Il s'agit d'un extrait du commandement du 24 août 1608 concernant Du Souhait, conservé aux archives de Nancy sous la cote B 1309, suivi du reçu signé de la main de notre auteur daté du 25 août 1608.
 P. Marot, Recherches..., p.47.
 Archives de Nancy, B 1337.
 Il s'agit d'Henri II et de sa seconde épouse Marguerite de Gonzague.
 Bassompierre, Journal de ma vie, tome 1, p.183.
 Archives de Nancy, B.2745.
 A. Collignon aux pages 689690 de son article sur Du Souhait.
 Archives Nationales X2b 283. Cette indication a été retrouvée par F.Lachèvre et citée dans Les recueils collectifs..., additions et corrections, pp.3739.
 Don Calmet rapporte dans son Abrégé de l'histoire..., p.255, l'opposition qui jaillit entre Henri II et François de Vaudémont au sujet du mariage de Nicole, fille d'Henri II, âgée à l'époque de quatre ans, avec Louis XIII, alors âgé de neuf ans. François de Vaudémont partit ensuite pour la Bavière.
 Du Souhait, Histoires comiques, a3r°ð.
 Du Souhait, Le romant d'Anacrine, a5v°ð.
 Feuillets liminaires de Gloriande, 1630.
 Du Souhait, L'Iliade, 1614, a3v°ð.
 Du Souhait, L'Iliade, 1614, a5v°ð.
 Timothée de Chillac, Les oeuvres de..., 13v°ð.
 Ibid.
 De Deimier, Les premières oeuvres de..., a2v°ð.
 Ibid, p.191. Ce sonnet figure dans les pièces du Vray prince de 1599.
 Du Souhait, Le vray prince, a6r°ð.
 Du Souhait, La vraye noblesse, a6r°ð.
 J. Serroy, exemplaire dactylographié de sa thèse, p.19.
 Idem.
 Sorel, Francion, p.376.
 Sorel, Francion, p.376.
 Pierre de l'Estoile, Journal..., p.24.
 Sorel, Bibliothèque françoise, p.63.
 Ibid, p.167.
 Ou même, pour le premier, dans les œuvres de circonstance puisqu'il est l'excroissance de l'Epithalame de 1599.
 Du Souhait, a4r°ð.
 Idem.
 Du Souhait, Le bon ange..., p.4.
 Ibid, p.4.
 Ibid, p.5.
 Ibid, p.10.
 Ibid, pages 13 et 14.
 A propos de cet attentat, je reprends les indications fournies par Jean Serroy dans l'exemplaire dactylographié de sa thèse où il cite M. de Buri, Histoire de la vie de Henri IV, Roi de France et de Navarre, Paris, Nyon l'ainé, 1779, tome III, année 1600: "On découvrit un attentat formé par une femme, Nicole Mignon. Elle avait formé le projet d'empoisonner le roi, et crut pouvoir découvrir son projet au comte de Soissons, qui témoignait hautement les sujets de mécontentement qu'il croyait avoir contre le roi; mais le comte eut tant d'horreur de ce crime qu'il la dénonça et la fit arrêter sur le champ; elle fit l'aveu de son crime, et fut brûlée vive."
 Du Souhait, Discours sur l'attentat..., pp.1314.
 Ibid, p.15.
 Du Souhait, Le bonheur de la France..., p.3.
 Ibid, p.11.
 Ibid, p.12.
 Ibid, p.13.
 Ibid , p.15.

 Du Souhait, Les divers souhaits.
 Ibid, a5r°ð.
 Ibid, 9r°.
 Ibid, 19v°.
 Du Souhait, Les divers souhaits..., 18v°.
 Ibid, 11r°.
 Ibid, feuillets liminaires.
 Ibid, 9r°.
 Ibid, 16v°.
 Ibid, 22v°.
 Idem.
 Du Souhait, Le plaidoyer...,2r°.
 Ibid, 8v°.
 Du Souhait, Les neuf muses françaises, 3r°.
 Ibid, 3v°.
 Ibid, 4v°.
 Ibid, 7r°.
 Ibid, 8v°.
 Du Souhait, Le plaidoyer..., 10r°v°.
 Ibid, 14v°.
 Du Souhait, Marqueteries, 2r°.
 Ibid, 59v°.
 Ibid, 22v°.
 Ibid, 58r°v°.
 F. Lachèvre, Les recueils collectifs..., le dépouillement est fait page 210.
 Du Souhait, Les divers souhaits d'amour, respectivement 9v°, 10r°, 11r°v°, 21r° et 22v°.
 Le labyrinthe de récréation, p.102.
 Ibid, pp.104105, on lit cette chanson dans Les amours de Poliphile, 64r°.
 Ibid, p.105.
 Ibid, pp.106107.
 Ibid, p.107.
 Le labyrinthe de récréation, p.107.
 Du Souhait, Radegonde, respectivement 9v°, 10r°, 15r°v°, 27r°, 17v°.
 Le labyrinthe de récréation, pp.108109.
 Ibid, pp.110111.
 Ibid, p.115.
 Ibid, p.117.
 Le labyrinthe d'amour, p.304.
 Du Souhait, Les Amours de Poliphile..., 61v°.
 Le labyrinthe d'amour, pp.305306.
 Du Souhait, Les amours de Palémon, 52v°.
 Les Satyres bastardes, 68r°v°69r°v°.
 Le cabinet satyrique, pp.280281.
 Le Parnasse est analysé dans F.Lachèvre, Bibliographie des recueils..., p.186.
 Du Souhait, Les chastes destinées de Cloris, respectivement 22r°v° et 19v°20r°.
 Ne citons pour preuve que deux titres: "stances pour la deffence des gorges descouvertes des dames" au 29r°et "qu'il fait bon aimer partout" au 33v°.
 Je ne donnerai -en note, par décence- qu'un seul exemple extrait du ballet des joueurs de paume, pages 305306 du Labyrinthe d'amour; ici, le dernier quatrain: "Et nous serons armez de nos fortes raquettes / Dont les boyaux sont bons et les nerfs bien tendus / Et nous tiendrons toujours nos balles toutes prestes / Afin de bricoler aux trous mieux défendus ."
 A. Collignon, article du Pays lorrain, p.691.
 Du Souhait, Radegonde, 3r°.
 Ibid, 11v°.
 Du Souhait, Radegonde, 31r°.
 Ibid, 33v°.
 Idem.
 Newton, Le thème de Phèdre..., pp45.
 On retrouvera l'histoire de la châtelaine du Vergi dans l'édition de René Stuip, pp.78.
 Idem.
 Un chercheur américain a d'ailleurs consacré en 1933 un article à cette reprise du thème dans Radegonde, il s'agit de L.E. Dabney,"A sixteenth century french play", pp.437443.
 La châtelaine de Vergy, p.21.
 Ibid, p.38.
 Ibid, p.46.
 La châtelaine de Vergy, p.190.
 Idem.
 Ibid, p.205.
 Du Souhait, Radegonde, 26v°.
 On peut se reporter à l'excellente présentation de Jean Morel dans La Tragédie, pp.3034.
 R. Lebègue, Actes, p.46.
 J.F. Maillard, Essai..., p.80.
 Idem.
 Idem.
 L'expression est de C.G. Dubois, Le Baroque..., p.193.
 R. Lebègue, Actes..., p. 46.
 R. Lebègue, Actes..., p. 46.
 Newton, Le thème de Phèdre..., p.34.
 Du Souhait,Radegonde, 30v°.
 J. Morel, La Tragédie..., p.25.
 Du Souhait, Beauté et amour..., 6r°.
 Ibid, 9r°v°.
 Pour ce qui concerne la Suitte de l'Iliade d'Homère, comme on peut le lire à la page 755 de l'édition de 1614: "autrefois vous ayje offert quelque discours facétieux pour vous recréer l'esprit mais à présent (...) je vous présente la Suitte de l'Iliade d'Homère". On sait que Du Souhait avait dédié ses Histoires comiques à ce même personnage.
 Du Souhait, L'Iliade, 1614, P. Chevalier, a3v°.
 Ibid, a4r°.
 Ibid, p.1248.
 N. Hepp, Homère en France..., plus particulièrement pp.176205.
 L'Iliade, a3v°
 Idem.
 L'Iliade, a3v°
 Du Souhait, L'Iliade a3v°
 N. Hepp, Homère... p.186.
 Ibid, p.189.
 G. Mongrédien, Hommes et mœurs..., p.55.
 L'expression est de N. Hepp.
 A la cote 8° BL 17334 de la bibliothèque de l'Arsenal.
 Titre de l'article de Jean Serroy paru dans la revue publiée par la société d'études du XVIIème siècle.
 H. Hauser, Les sources de l'histoire..., p.204.
 Ce bref résumé de la situation est fait d'après l'Histoire de France, Larousse, p.427.
 H. Hauser, Les sources..., p.204.
 D'après Pierre de L'Estoile, Journal du règne d'Henri IV, tome II, page 24.
 Dans l'Avis aux lecteurs de l'édition de l'Arsenal, 8°H 6841, pp.311.
 Idem.
 Idem.
 Idem.
 Ibid, p.91.
 Ibid, p.148.
 Du Souhait, Le Pacifique, p.35.
 Ibid, p.135.
 Ibid, p.136.
 Ibid, p.69.
 Ibid, p.11.
 Ibid, p.164.
 Ibid, pp.8485.
 Ibid, p.9.
 Ibid, p.15.
 Ibid, p.16.
 Ibid, p.185.
 Du Souhait, Le Pacifique, p.163.
 Ibid, p.110.
 Ibid, pp.150151.
 Exemplaire dactylographié de la thèse de J. Serroy, p.16.
 Idem.
 P. de L'Estoile, Journal..., pp.2425.
 Archives Nationales, X2b 283.
 Du Souhait, La vérité de l'Eglise..., 24r°ð.
 Ibid, 21r°ð, 22v°ð.
 Ibid, 8v°ð.
 Ibid, 58v°ð.
 Ibid, 59v°ð.
 Ibid, 125r°ðv°ð.
 Du Souhait, La Verité de l'Eglise, 125r°ðv°ð.
 Ibid, 133v°ð.
 Ibid, 139v°ð.
 Ibid, 129v°ð.
 Du Souhait, Le vray Prince, a2r°ð.
 Idem.
 Idem.
 Sonnet que Pierre de Deimier inclut dans ses Premières oeuvres parues en 1600.
 Du Souhait, Le vray Prince, a6r°ð.
 Premier tome du Nouveau Larousse universel.
 Idem.
 Du Souhait, Le vray Prince, 30v°ð.
 Tome 1 du Nouveau Larousse universel.
 Michaud, Dictionnaire...
 Le vray Prince de 1601, a2r°ð.
 Ibid, a3v°ð.
 Au tome 2 de sa Bibliographie..., p.1389.
 Cioranescu précise sa description bibliographique: in8°ð XXXII, 64p.
 in8°ð.
 in8°ð.
 Moreri, Grand Dictionnaire, tome 2, p.338.
 L'ensemble des indications se rapportant au prince de Lunebourg viennent de l'ouvrage allemand Allgemeine deutsche..., 1er volume. Les pages 660 à 662 ont été très aimablement traduites à mon intention par madame Barbara Chantereau.
 Sammler Fürst...
 Du Souhait, avis au lecteur de Gloriande, 1630.
 Le vray Prince, 37v°ð.
 Ibid, 38v°ð.
 Du Souhait, Le vray Prince, 41r°ðv°ð.
 Du Souhait, La Vraye noblesse, a2r°ðv°ð. A monsieur, monsieur d'Urfé.
 Ibid, a5r°ðv°ð.
 L'analyse du contenu de La Vraye noblesse aurait du en toute logique figurer dans ce paragraphe. Cependant le fait que je n'ai pu consulter cet ouvrage de Du Souhait qu'alors même que l'essentiel de ma thèse -et plus particulièrement l'étude analytique du Parfaict gentilhomme- était rédigé, m'a conduite à commettre cette entorse à la logique de présentation de cette étude.
 Du Souhait, Le parfaict aage..., a2r°ðv°ð.
 Du Souhait, Le parfaict aage..., 10r°ð.
 Ibid, 15r°ð.
 Ibid, 16r°ð
 Ibid, 16v°ð, voir aussi St Mathieu, XX 2730 et XXV 3146 et St Jean, VI 40.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme, 8r°ð.
 Dont on trouvera une peinture plus détaillée dans l'étude de synthèse sur le grand personnage, plus avant dans cette thèse.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme, 25v°26r°.
 Ibid, et dans La Vraye noblesse, 28v°ð.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme, 53v°ð54r°ð.
 Ibid, 66r°ð.
 Ibid, 69r°ðv°ð.
 Du Souhait, Les pourtraits..., édition de Paris, a2r°ð.
 Du Souhait, Les pourtraits..., édition de Lyon, a2r°ð.
 Edition de Paris, p.75.
 Edition de Lyon, p.54.
 Ibid, a3r°ð.
 Ibid, p.9.
 Du Souhait, Les pourtraits..., édition de Lyon, p.66.
 Du Souhait, L'Académie des vertueux, 1v°ð.
 Ibid, 33r°ð.
 Du Souhait, Le bonheur..., p.15.
 Ibid, p.19.
 Fin du Bonheur des sages, pp.8990.
 Comme ce sonnet adressé par le baron de Vienne à celle qu'il aime: "Belle, fille d'honneur et l'honneur de ce monde", p.80.
 Du Souhait, Le malheur des curieux, a5v°ð.
 Du Souhait, Le malheur..., p.62.
 Ibid, p.75.
 Ch. Dédeyan, dans Le thème de Faust..., p.4., situe son lieu de naissance dans le Würtemberg.
 Ibid, p.6.
 Ibid, p.10.
 Ch. Dédeyan nous apprend que cet ancien pasteur calviniste se convertit au catholicisme sous l'influence du cardinal du Peron losqu'il fut introduit par Catherine de Bourbon à la cour d'Henri IV. Docteur en théologie, il devint prêtre en 1610.
 D'après Ch. Dédeyan, pages 30 à 40 du Thème de Faust...
 Ibid, p.14.
 Idem.
 Du Souhait, Le malheur..., p.81.
 J. Palou, La sorcellerie, pp.123125.
 Ph. Erlanger, La Vie quotidienne..., p.37; on peut lire page 43 le pacte de Louis Gaufridi avec le diable en 1611: "Je, Louis Gaufridi, renonce à tous les biens tant spirituels que corporels qui me pourraient être conférés de la part de Dieu (...) et de me donner de corps et d'âme à Lucifer ici présent avec tous les biens que je ferai à jamais".
 J.F. Maillard, Essai..., p.19.
 Ibid, p.102
 J. Palou, La sorcellerie, p.125.
 Du Souhait, Le malheur des curieux.
 Du Souhait, L'exercice..., 21v°ð.
 Du Souhait, Le sacrifice..., 9v°ð.
 Du Souhait, La prudence..., 15r°ð.
 Du Souhait, L'heureuse alliance, 37v°ð
 Dans les feuillets liminaires des Histoires comiques de Du Souhait.
 Idem.
 Du Souhait, Les histoires comiques, cet ouvrage n'étant pas paginé, l'indication bibliographique que l'on trouvera dans ces notes se trouve tronquée du numéro de la page.
 Ibid.
 Ibid.
 Ibid.
 J. Serroy, Roman et réalité..., p.33.
 Du Souhait, quatrième des Histoires comiques.
 Idem.
 Ibid, cinquième des Histoires comiques.
 J. Serroy, Roman et réalité, p.34.
 De L'Héptaméron, en particulier, J. Serroy, Roman et réalité..., p. 50.
 Je garde pudiquement pour cette note un de ces passages égrillards caractéristiques, tiré de la troisième des Histoires comiques: "ils ne purent pas si longtemps jouër des soufflets que la mesche ne print feu ny mettre si souvent le tuyau dans la vessie qu'elle ne s'enfle" ou ce passage de la huitième histoire: Florimant "esteignit la chandelle pour bailler la sienne à sa cousine qui fit un tel effaict que dans neuf mois elle fit un fils".
 "où le pain cuisait encore" comme c'est le cas de la quatrième histoire.
 Du Souhait, cinquième des Histoires comiques.
 J. Serroy, Roman et réalité, p.61.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 2r°ð.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, a6v°ð.
 Ibid, 2r°ð.
 Idem.
 Ibid, 1v°ð.
 comme cellesci: "souhaits me paistrezvous de manne ou de fiel...", long monologue intérieur de Mellonimphe, 5v°ð6r°ðv°ð, reprises de l'Adieu au livre, a6r°ð des Divers souhaits d'amour de 1599.
 Ibid, 50v°ð51r°ð, repris des Divers souhaits..., 4v°ð.
 Ibid, 59v°ð, repris des Divers souhaits..., 4v°ð.
 Ibid, 76v°ð.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 2r°ðv°ð.
 Ibid, 12r°ð.
 Ibid, 7r°ð.
 Ibid, 9v°ð.
 Ibid, 60r°ð.
 Ibid, 73v°ð. On voit ici combien Corneille héritera de ses devanciers. Qu'y at'il de fondamentalement différent entre l'héroïne de Du Souhait et Chimène bouleversée lorsqu'on lui fait croire que Don Sanche a tué Rodrigue?
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 75r°ð.
 C'est le cas, par exemple, du ballet: "Nous sommes six joueurs portant balle et raquette", 52v°ð.
 Exemple en 22r°ð: "elle estoit en ces appréhensions durant que Polliphile achevait son chemin".
 Du Souhait, Palémon, 5r°ð.
 Ibid, 17v°ð.
 Ibid, 62v°ð.
 Du Souhait, Palémon, 64r°ðv°ð.
 Ibid, 60v°ð.
 Ibid, 65v°ð.
 Ibid, 68r°ð.
 Ibid, 52v°ð.
 Du Souhait, Les amours de Glorian et d'Ismène, a1r°ð.
 Ibid, 3r°ð.
 Ibid, 10v°ð.
 Ibid, 69r°ð.
 Du Souhait, Les amours de Glorian et Ismène, 6v°ð.
 Ibid, 9v°ð.
 Ibid, 25r°ð.
 Ibid, 43v°ð.
 Ibid, 36r°ð.
 Ibid, 95r°ðv°ð.
 Dans l'exemplaire coté 8°ð BL 2112.
 Du Souhait, Les proprietez..., 23r°ð.
 Ibid, 13r°ðv°ð.
 Ibid, 43r°ð.
 Ibid, 44v°ð.
 Ibid, 52v°ð.
 Voicy vos premiers malheurs Filine: vous aviez gagné par artifices un Prince que vostre langue vous faict perdre", 67r°ð.
 Ibid, 73v°ð.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 7v°ð.
 Ibid, 60r°.
 Du Souhait, Palémon, 4v°ð.
 Comme le monologue de Mellonimphe, dans Les amours de Poliphile et Mellonimphe, 15r°ð.
 Du Souhait, Palémon, 7v°ð.
 Du Souhait, Les propriétez..., 59v°ð.
 Comme l'indique le titre même du roman.
 Du Souhait, Cloris, 1r°ð.
 Ibid, 87v°ð.
 Ibid, 87r°ðv°ð, venu des Marqueteries, 12r°ðv°ð.
 Ibid, 30r°ð33v°ð.
 Ibid, 104r°ð.
 Ibid, 26r°ð.
 Du Souhait, Cloris, 78v°ð.
 Ibid, 85v°ð.
 Ibid, 87v°ð.
 Ibid, 88v°ð.
 Ibid, 89v°ð.
 Ibid, 120v°ð.
 Ibid, 112r°ð.
 Ibid, 112r°ð.
 Du Souhait, Cloris, 76r°ð.
 Ibid, 89v°ð.
 Ibid, 141v°ð.
 Ibid, 158r°ð.
 Ibid, 158r°ðv°ð.
 Du Souhait, Le roman de Gloriande, p.471.
 Du Souhait, Cloris, 70v°ð.
 G. Reynier, Le Roman sentimental..., p.180.
 Du Souhait, Cloris, 102vQ%.
 Ibid, 103rQ%.
 Ibid, 149rQ%.
 D'après l' Histoire de France, Larousse, p.338.
 Du Souhait, Cloris, 3rQ%.
 Et, on le verra, le style épique et chevaleresque va s'accroître dans l'écriture du cycle d'Anacrine.
 Il y eut peutêtre une première édition en 1612 comme nous l'avons indiqué dans notre bibliographie de Du Souhait.
 Du Souhait, Anacrine, p.5.
 Ibid, pp510.
 Idem.
 Du Souhait, Anacrine, p.11.
 Ibid, p.475.
 Ibid, p.16.
 Ibid, p.321.
 Ibid, p.453.
 Ibid, p.420.
 Du Souhait, Anacrine, p.499.
 Ibid, récit dans les pages 30 à 103.
 Ibid, récit dans les pages 391 à 408.
 Ibid, récit dans les pages 514 à 533. On y notera une coquille fort révélatrice. La mère de Polistène parle à sa fille page 532 des mérites du seigneur "Glorian", erreur de nom, naturellement, pour désigner Alistée qui prouve que Du Souhait n'hésitait pas à greffer à son nouveau roman des récits qui avaient dejà fait recette antérieurement.
 Ibid, p.254.
 Ibid, p.549.
 Du Souhait, Anacrine, p.166.
 Ibid, pp.424425.
 Ibid, p.321.
 Ibid, p.432.
 Ibid, p.342.
 Ces feuillets liminaires ne figurent pas dans l'édition de 1613, ils ont été arrachés.
 Feuillets liminaires figurant dans l'édition de 1630 du Roman de Gloriande.
 Idem.
 Du Souhait, Gloriande, p.380.
 Ibid, p.2. L'auteur mentionne dans la page titre de 1613 "plusieurs autres nouvelles et forces belles aventures".
 Ibid, p.55.
 Ibid, p.371.
 Ibid, p.374.
 Du Souhait, Gloriande, p.165.
 Ibid, p.133, inclus dans l'histoire de Palemir et Clairamonde.
 Ibid, p.244, inclus dans les aventures d'Hermine.
 Ibid, p.172.
 Ibid, pp. 377378.
 Ibid, p.149.
 Ibid, p.66.
 Du Souhait, Gloriande, p.391.
 Ibid, pp.470471.
 Il arrive à Du Souhait de se plaindre d'avoir été mal interprété par ses lecteurs comme dans ce passage extrait des feuillets liminaires de Gloriande: " Je seroy assez content si vous ne vous émancipez plus de me calomnier".
 On peut lire par exemple ce récit de bataille au recto du feuillet 62 de Palémon de Du Souhait: "comme les capitaines particulièrement incitaient les leurs et que les seigneurs majeurs par le commandement des maistres de camp rondoyaient leur ennemi, les canons commencèrent à tirer et les gens de pied à se joindre. La cavalerie légère estait aux aisles pour secourir ceux qui semmblaient les plus faibles".
 On peut lire cet exemple dans Anacrine, p.501: "les vrais amants doivent estre semblables au feu qui tant plus est soufflé des vents et tant plus s'allume, tant plus ils seront battus des infortunes et tant plus doiventils s'enflammer, car aux chastes âmes les orages doivent servir d'exercices et les afflictions de patience."
99 J. Serroy, Roman et Réalité, p.57.
 Du Souhait, Les neuf muses..., 7r°.
 Du Souhait, Cloris, 29v°33r°.
 "autrefois vous ayje offert quelque discours facétieux ( il s'agit des Histoires comiques) mais à présent (...) je vous présente La suitte de l'Iliade d'Homère.
 Edition nancéienne du Pacifique, pp.45.
 Du Souhait, L'Iliade, p.56.
 Du Souhait, Divers souhaits..., 10r°v° et Poliphile et Mellonimphe, 64r°.
 Du Souhait dans la première des Histoires comiques, et dans La prudence..., pp.4344.
 Du Souhait, Gloriande, p.263.
 Ibid, p.334.
 Du Souhait, L'académie..., 33r°
 Du Souhait, Gloriande, p.398.
 Du Souhait, Poliphile, 84v°.
 Du Souhait, Anacrine, p.472.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 48r°.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, 25v°.
 Du Souhait, Radegonde, 15r°v°.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, 12v°.
 Du Souhait, L'académie..., 86v°.
 Du Souhait, L'académie..., 86v°.
 Ibid, 19v°.
 Du Souhait, Divers souhaits..., 3v°.
 Ibid, 7r°.
 Du Souhait, L'Iliade de 1614, p.229.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, 35v°.
 Ibid, 42r°.
 Du Souhait, Le malheur des curieux, pp.4748.
 Ibid, p.31.
 Ibid, p.36.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, 4r°v°.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 47v°.
 Du Souhait, Discours..., p.12.
 Du Souhait, Le pacifique, p.9.
 Ibid, pp.148149.
 Du Souhait, Le pacifique, p.164.
 Ibid, p.63.
 Idem.
 Ibid, pp.148149.
 Du Souhait, Palémon, 57r°.
 Du Souhait, La vérité de l'Eglise, 32v°.
 Du Souhait, Les neuf muses, 2r°.
 Du Souhait, Discours sur l'attentat..., pp1314.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme, 36r°v°.
 Du Souhait, L'Iliade p.756.
 Du Souhait, Gloriande feuillets liminaires de 1630.
 Du Souhait, Histoires comiques 2r°.
 Du Souhait, Divers souhaits d'amour a4r°v°.
 Du Souhait, avis aux lecteurs du Roman d'Anacrine, pp.510.
 Du Souhait, avis aux lecteurs des Histoires comiques, 2r°.
 Du Souhait dans les onze pages de l'avertissement aux lecteurs du Pacifique.
 Du Souhait, seconde dédicace plaisante qui fait suite à une première dédicace tout à fait sérieuse à mademoiselle de Clapisson dans l'édition lyonnaise de 1600 des Portraits des chastes dames, a3r°v°.
 Du Souhait, 3v° du Parfaict aage, 4r°v° du Glorieux contentement et 3v° du Parfaict gentilhomme avec cette variante : "impuissans qui n'en pouvez faire naistre".
 Du Souhait, Marqueteries, 60r°.
 Du Souhait, Le bonheur des sages, p.74.
 Ibid, p.23.
 Du Souhait, Les pourtraits..., Lyon, p.145.
 Idem.
 Ce vers revient en refrain en fin des stances qui cloturent l'avis aux lecteurs des Pourtraits...
 Du Souhait, Marqueteries, 36r°.
 Du Souhait, deuxième des Histoires comiques.
 Du Souhait, Pourtraits..., p.38.
 Situations recueillies dans la seconde et la troisième des Histoires comiques.
 Du Souhait, Anacrine, p.493, par exemple.
 Du Souhait, Anacrine, p.497.
 Du Souhait, Pourtrait des chastes dames..., p.124 : "Sa chasteté est le bouclier d'Ajax... ses mérites sont les armes d'Hector".
 Du Souhait, Marqueteries, 29v° : "Après un long séjour, ainsi que fit Ulysse / Cher espoux, tu reviens ta Pénélope voir".
 Du Souhait, Le bon ange du Roy, pp.3 et 4.
 Idem.
 Du Souhait, Divers souhaits..., 13r° : "Toy qui vas façonnant d'une sçavante plume / les riches raretez de ton petit volume / Pour luy donner la vie aime le tout premier / lorsqu'il sera vivant on t'en donnera gloire".
 Du Souhait, Marqueteries, 4v° : "Ainsi que le soleil laisse la vistre entière / Bien qu'il face au travers pénétrer sa lumière / Elle demeure entière en sa virginité".
 Du Souhait, Plaidoyer..., 17r°.
 Du Souhait, Les neuf muses..., 8v°10r°v°.
 Du Souhait, Le vray prince, 29r°.
 Ibid, 37v°.
 Du Souhait, La vraye Noblesse, 28r°.
 En particulier dans le cycle d'Anacrine.
 Il aime les images suggestives et appelle par exemple le duc de Montpensier un "Mars" dans Les divers souhaits..., 7r°.
 Du Souhait, avis aux lecteurs d'Anacrine, 5r°.
 Comme "Le Roi comme père à ses subjects" maintes fois repris, en particulier dans les Marqueteries, 7v°.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 2r°.
 Du Souhait, Le plaidoyer, 20r°.
 Du Souhait, Gloriande, p.36.
 Du Souhait, Radegonde, p.16.
 Du Souhait, Cloris, 12r°v°.
 Du Souhait, Anacrine, pages liminaires.
 Du Souhait dans le portrait de madame de Revel, Pourtraits..., p.93.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, 3r°.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 1v°.
 Pays traversés par Poliphile pour y achever sa formation dans Poliphile et Mellonimphe.
 Villes où les étudiants du Bonheur des sages font leurs classes chez les jésuites.
 Du Souhait, Gloriande, p.399.
 Du Souhait, Cloris, 2r°ð.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 45r°.
 Du Souhait, seconde des Histoires comiques.
 Du Souhait, cinquième des Histoires comiques.
 Du Souhait, Beauté et amour, 20r°.
 Du Souhait, troisième des Histoires comiques.
 Du Souhait, Cloris, 3v°.
 Du Souhait, Les pourtraits, a3v°.
 Ibid, p.155.
 Du Souhait, Les neuf muses, 10v°11r°.
 Le dialogue porte sur la place et le rôle du soleil dans Les neuf muses, 10r°v°.
 Du Souhait, Anacrine, pp.487488.
 Du Souhait, quatrième des Histoires comiques.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 4v° et Cloris, 9v°.
 Du Souhait, Le bon ange du Roy, p.10.
 Du Souhait, Les pourtraicts..., a2r°v°.
 Du Souhait, La vérité..., 6r°.
 Du Souhait, Le vray Prince, 7v°.
 Du Souhait, Radegonde, 7v°.
 Ibid, 24r°v°.
 Du Souhait, Marqueteries, 21r°.
 Ibid, 12v°.
 Idem.
 Du Souhait, Radegonde, 26v°.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 4v°.
 Du Souhait, Les divers souhaits..., 11v°et Poliphile, 59v°.
 Du Souhait, Beauté et amour, 8r°.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 9v°.
 Du Souhait, Divers souhaits, 4v°.
 Ibid, 18v°.
 Ibid, 11v° et Poliphile et Mellonimphe, 59v°.
 Du Souhait, troisième des Histoires comiques.
 Du Souhait, sixième des Histoires comiques.
 Idem.
 Du Souhait, Marqueteries, 51v°.
 Du Souhait, Divers souhaits, 18v°.
 Du Souhait, Beauté et amour, 9r°.
 Du Souhait, Divers souhaits, 8v°.
 Ibid, 21v°.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme, p.68.
 Du Souhait, La vérité de l'Eglise, p.5.
 Du Souhait, Les proprietez, 5v°.
 Du Souhait, Les divers Souhaits..., 2r°.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 15r°.
 Du Souhait, Pourtraits des chastes dames, p.54.
 Du Souhait, La prudence..., 15v°.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 10r°v°.
 Du Souhait, Radegonde, 6v°7r°.
 Du Souhait, Marqueteries, 31r°.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 19v°.
 Ibid, 84v°.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, 48r°.
 Idem.
 Idem.
 Du Souhait, Marqueteries, 30r°.
 Du Souhait, Les divers souhaits, 19v°.
 Du Souhait, L'académie..., 2r°.
 Du Souhait, Le bon ange, p.10.
 Du Souhait, Le pacifique, p.168.
 Du Souhait, Divers souhaits, 4v°.
 Du Souhait, Beauté et amour, 20v°.
 Ibid, 4v°.
 Ibid, 5r°.
 Ibid, 8v°.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, 31v°32r°.
 Du Souhait, Divers souhaits..., 21r°, et Labyrinthe...,p.106.
 Du Souhait, Les proprietez..., 57r°.
 Par exemple à la page 104 du Labyrinthe....
 Du Souhait, Cloris, 127v°.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, 31v°32r°.
 Du Souhait, Epithalame, a4r°.
 Du Souhait, Le Pacifique, p.107.
 Du Souhait, Divers souhaits, 11r°v°et Poliphile, 11r°.
 Du Souhait, Epithalame, p.11.
 Du Souhait, La vérité de l'Eglise, 133v°.
 Du Souhait, Poliphile, 62r°.
 Ibid, 24r°.
 Ibid, 44r°.
 Ibid, 9v°.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, 44r°.
 Du Souhait, Gloriande, p.279.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, pp.910.
 Ibid, 36r°.
 Du Souhait, Divers souhaits, 9r°.
 Ibid, 9v°.
 Du Souhait, Le bonheur de la France, p.11.
 Du Souhait, Epithalame, p.14.
 Du Souhait, Divers souhaits, 9r°v°.
 Du Souhait, Divers souhaits, 9r°v°.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, 3r°.
 Du Souhait, Pourtraits des chastes dames, p.93.
 Idem.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, 10v°.
 Du Souhait, Pourtraits des chastes dames, p.61.
 Du Souhait, , 15r°.
 Du Souhait, Les amours de Palémon, 20v°.
 Du Souhait, Radegonde, 25r°.
 Idem.
 Du Souhait, première des Histoires comiques.
 Du Souhait, Discours sur l'attentat..., 15r°.
 Du Souhait, L'académie des vertueux, p.17.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 50v°.
 Ibid, 70v°.
 Du Souhait, Palémon, 4v°.
 Du Souhait, Les proprietez..., 25r°.
 Du Souhait, Marqueteries, 59v°.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 74v°.
 Ibid, 54v°.
 Du Souhait, Divers souhaits..., 4r°.
 Ibid, 3r°.
 Du Souhait, Beauté et amour, 3v°4r°.
 Ibid, 4r°.
 J. Rousset, Anthologie..., p.6.
 Il n'est pas inutile de remarquer que ces confidences ont tout particulièrement leur place en tête d'un pamphlet dont la publication ne devait pas manquer de susciter des remous dangereux pour son auteur.
 Du Souhait, Le pacifique pp.12.
 Du Souhait, Le bon ange..., a3r°ð.
 Du Souhait, Marqueteries, 28v°ð29r°ð.
 Du Souhait, Le sacrifice..., 11v°ð.
 Du Souhait, La vérité..., a2r°ð.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme, 33r°ðv°ð.
 Du Souhait, Anacrine, 5r°ð.
 Du Souhait, Gloriande, feuillets liminaires de 1630.
 Du Souhait, Les divers souhaits..., feuillets liminaires.
 N. Hepp, Homère en France..., p.190. L'auteur souligne dans sa thèse que Du Souhait est "avant tout soucieux d'une morale aristocratique, des droits et des devoirs du gentilhomme".
 Du Souhait, Le vray Prince, 1r°ð.
 Du Souhait, Beauté et amour, 9r°ðv°ð.
 Du Souhait, chant II de L'Iliade, p.185, cité par N. Hepp dans Homère en France..., p.197.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme, 65v°ð.
 Ibid, 66r°ð.
 Du Souhait, chant I de L'Iliade, p.155, cité par N. Hepp dans Homère en France..., p.197.
 Idem.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme, 2r°ðv°ð.
 Du Souhait, L'académie des vertueux 1r°ð.
 Du Souhait, les neuf muses 1r°ð.
 Du Souhait, Le pacifique, pp.1519.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme 6°ð.
 Du Souhait, chant I de L'Iliade p.162, cité par N. Hepp, Homère en France..., p.197.
 Du Souhait, chant I de L'Iliade, p.157, cité par N. Hepp, Homère en France..., p.197.
 N. Hepp, Homère en France..., p.196.
 Du Souhait, Radegonde, 14r°ðv°ð.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme, 14v°ð.
 Du Souhait, Le bonheur des sages, p.90.
 Du Souhait, Le sacrifice..., 5v°ð6r°ð.
 Du Souhait, Le vray Prince, 2r°ð.
 Du Souhait, Le glorieux contentement..., 15v°ð16r°ðv°ð.
 Du Souhait, avis aux lecteurs du Pacifique.
 Du Souhait, La prudence..., 11r°ðv°ð.
 Du Souhait, Gloriande, p.2.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme, 14r°ð.
 Ibid, 36r°ðv°ð.
 Dans Anacrine et Gloriande.
 Du Souhait, Le bonheur des sages, p.70.
 Du Souhait, Le glorieux contentement..., 18v°ð.
 Du Souhait, Le vray Prince, 8r°ð.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme, 35r°ð.
 Du Souhait, Divers souhaits, sonnet au duc de Montpensier, 6r°ð
 Du Souhait, dédicaces respectives des éditions de 1599 et 1601 du Vray Prince.
 N. Hepp, Homère en France,
 Du Souhait, Cloris, 1o4r°ðv°ð.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme, 56v°ð.
 Du Souhait, Gloriande, pp.102103.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme, 35r°ð.
 Du Souhait, Le plaidoyer, 17r°ð.
 Idem.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme, 9r°ð.
 Ibid, 64v°ð.
 Ibid, 30r°ð.
 Du Souhait, Palémon, 17v°ð.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme, 13v°ð.
 Du Souhait, Le bonheur des sages, p.19.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme, 17r°ðv°ð.
 Ibid, 21r°ð.
 Ibid, 27v°ð.
 Ibid, 32r°ð.
 Ibid, 36r°ðv°ð.
 Ibid, 66v°ð.
 Ibid, 45v°ð46r°ð.
 Ibid, 45v°ð.
 Ibid, 53v°ð54r°ð.
 Du Souhait, Le bonheur des sages, p.15.
 Du Souhait, Anacrine, p.57.
 Du Souhait, L'académie des vertueux, p.5.
 Ibid, 6r°ð.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme, 13r°ðv°ð.
 Ibid, 39v°ð.
 Du Souhait, Gloriande, p.3.
 Du Souhait, Le pacifique, p.64.
 Du Souhait, Le glorieux contentement, 16v°ð.
 Du Souhait, L'Iliade, p.285.
 Du Souhait, Le vray Prince, 27r°ð.
 Du Souhait, Le pacifique, p.95.
 Ibid, p.110.
 Ibid, p.20.
 Du Souhait, L'Iliade, p.1.
 Du Souhait, Le pacifique, p.35.
 Du Souhait, Le vray Prince, 41r°ðv°ð.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme, 3r°ðv°ð.
 Du Souhait, Le bonheur des sages, p.86
 Ibid, p.87.
 Du Souhait, Anacrine, p.73.
 Ibid, pp.7475.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme, 63r°ðv°ð.
 Ibid, 68r°ð.
 Du Souhait, Gloriande, p.38 de l'édition de 1613.
 Du Souhait, Le pacifique, feuillets liminaires.
 Du Souhait, Le discours..., p.15.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme, 60r°ð; cette idée peut être illustrée par cet exemple lu en page 47: "Si le chef n'a pas le courage de porter ses armes et laisse ce soin à ses soldats, les cadres de l'armée l'imiteront et le respect dû au chef en sera entamé
 Du Souhait, Le vray Prince, 16r°ð.
 Ibid, 7v°ð.
 Du Souhait, Discours sur l'attentat..., pp.13 et 14.
 Ibid, pages 7 (sic pour 9) et 10.
 Ibid, p.12.
 Ibid, p.10.
 Du Souhait, Le vray Prince, 3r°ð.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme, 48r°ð.
 Du Souhait, La vérité..., 18r°ð.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme, 48r°ðv°ð.
 Du Souhait, Les trois grâces, 8r°ð.
 Du Souhait, Le vray Prince, 7r°ð.
 Du Souhait, Le pacifique, exemplaire de Nancy, p.135.
 Du Souhait, p.76.
 Du Souhait, Le plaidoyer, 8r°ð.
 Dans L'Epithalame, Le plaidoyer, Le bonheur de la France, et dans Les marqueteries.
 Du Souhait, Le plaidoyer, 8r°ð.
 Du Souhait, Le bonheur de la France, p.10.
 Du Souhait, Marqueteries, 9v°ð.
 Du Souhait, Les neuf muses, 2r°ð.
 Idem.
 Du Souhait, Le bonheur..., p.11.
 Du Souhait, Radegonde, 16v°ð.
 Du Souhait, Le pacifique, pp.120121.
 R. Mandrou, La France aux XVIIème et XVIIème siècles, p.149.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme 55r°ð.
 Ibid, 58v°ð.
 Ibid, 45v°ð.
 Comme Poliphile dans Les amours de Poliphile 34r°ðv°ð.
 Du Souhait, Le bonheur des sages pp.1819.
 Du Souhait, Le bonheur de la France, p.14.
 Du Souhait, Palémon, 21r°ð.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe 47v°ð.
 Ibid, 4r°ðv°ð.
 Du Souhait, Divers souhaits..., 11r°ð.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 70v°ð.
 Du Souhait, Radegonde, 30v°ð.
 Ibid, 33v°ð.
 Notamment dans L'heureuse alliance, 19r°ð.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, 2v°ð.
 Du Souhait, Anacrine, p.183.
 Du Souhait, Beauté et amour, 18r°ð.
 Du Souhait, Divers souhaits..., 11v°ð.
 Du Souhait, Anacrine, p.163.
 Du Souhait, Anacrine, p.432.
 Du Souhait, Cloris, 9v°ð, repris 78v°ð pour décrire les sentiments de Filidor et de Cloris.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 75r°ð.
 Ibid, 4v°ð.
 Du Souhait, Cloris, 77v°ð.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 8r°ð.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 8r°ð.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, a2r°ðv°ð.
 Du Souhait, Cloris, 23r°ð.
 Du Souhait, Divers souhaits..., 5v°ð.
 Du Souhait, Palémon, 69r°ð.
 Du Souhait, Les propriétez..., 73v°ð.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 24r°ð.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, 43v°ð.
 Du Souhait, Palémon, 12v°ð.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 23r°ð.
 Ibid, 12v°ð.
 Ibid, 23r°ð.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, 9r°ð.
 Idem.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 23v°ð.
 Du Souhait, Anacrine, p.255.
 Ibid, p.310.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 3v°ð.
 Ibid, 30r°ð.
 Idem.
 Du Souhait, Palémon, 17v°ð.
 Ibid, 16v°ð17r°ð.
 Les poèmes des héros de romans sont des reprises des recueils poétiques de notre auteur.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, 27r°ð.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 76v°ð.
 Ibid, 3r°ð.
 Du Souhait, Les proprietez..., 13v°ð.
 Du Souhait, Palémon, 12v°ð.
 Comme dans Les proprietez..., où Filine, abusée, "permet le dernier poinct" à son soupirant, 69r°ð.
 Ainsi dans la première des Histoires comiques, un archer tente de consoler une veuve, il "la poursuit avec tant de persuasion qu'ils se touchèrent en la main et puis se couchèrent ensemble".
 Du Souhait, Les propriétez..., 13v°ð.
 Du Souhait, Radegonde, 25r°ð.
 Ibid, 24r°ð.
 Du Souhait, Palémon, 34r°ð.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, 10v°ð, repris dans Anacrine, p.516, dans l'histoire de Polistene et Alistée.
 Ibid, 88r°ð.
 Du Souhait, Anacrine, p.189.
 Du Souhait, Gloriande, p.429.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 37v°ð.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, 90v°ð.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 73v°ð.
 Ibid, 74v°ð.
 Du Souhait, Anacrine, p.208.
 Du Souhait, Palémon, 17v°ð.
 Du Souhait, Anacrine, p.440.
 Du Souhait, Cloris, 89r°ð.
 Du Souhait, Anacrine, p.416.
 Du Souhait, Palémon, 27r°ð.
 Du Souhait, Divers souhaits..., a5v°ð.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, 4r°ð et Cloris, 8r°ðv°ð.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, 4r°ðv°ð et Anacrine, p.501.
 Comme le fait Ismène dans Glorian et Ismène.
 Du Souhait, Gloriande, p.347, récit des amours de Hourlion et Clarimède.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, p.303.
 Ibid, p.304.
 Du Souhait, L'exercice..., 6r°ð.
 Lélio est un des héros de Cloris, on trouve son portrait dans ce roman de Du Souhait, 23r°ð.
 Telles sont décrites les filles du roi de Suède dans Poliphile et Mellonimphe, 2r°ð.
 Cloris dans Du souhait, Cloris, 2r°ð.
 Du Souhait, Radegonde, 15r°ðv°ð.
 Du Souhait, L'heureuse alliance, 9r°ð.
 Du Souhait, Cloris, 4v°ð5r°ð.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, p.40.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 7v°ð.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, 5r°ð.
 Ibid, 7r°ð.
 Du Souhait, Beauté et amour, 12r°ð.
 Du Souhait, Cloris, 78v°ð et Poliphile et Mellonimphe, 4r°ð.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, 25r°ð.
 Du Souhait, Poliphile et Mellonimphe, 4v°ð.
 Ibid, 23r°ð.
 Du Souhait, Cloris, 54r°ð.
 Du Souhait, Cloris, 80r°ð.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, 50v°ð51r°ð.
 Du Souhait, L'heureuse alliance, 64r°ð.
 Ibid, 55r°ð.
 Ibid, 57v°ð.
 Ibid, 25r°ð.
 Du Souhait, Marqueteries, 26r°ð.
 Du Souhait, L'heureuse alliance, 35r°ð.
 Ibid, 37r°ð.
 Extraits du poème de Du Souhait, "A la Royne" figurant pages 15 et 16 du Bonheur de la France.
 Ibid.
 Ibid.
 Du Souhait, Divers souhaits, 12v°ð.
 Du Souhait, Epithalame, p.11, et dans Plaidoyer, 12r°ð.
 Du Souhait, Epithalame, p.4, et dans Plaidoyer, 11r°ð.
 Du Souhait, La prudence, 14v°ð.
 Du Souhait, Palémon, 37r°ð.
 Du Souhait, La prudence, 11v°ð.
 Du Souhait, Palémon, 43v°ð.
 Du Souhait, Le bonheur des sages, p.50.
 Ibid, p.85.
 Du Souhait, Le glorieux contentement, 17v°ð.
 Du Souhait, Le vray Prince, 10r°ð.
 Du Souhait, Le bonheur des sages, pp.1518.
 Ibid, p.61.
 Ibid, p.63.
 Du Souhait, Cloris, 10r°ð.
 Du Souhait, Beauté et amour, 9v°ð10r°ð.
 Du Souhait, Anacrine, p.413.
 Ibid, p.192.
 Ibid, p.192.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, 17v°ð18r°ð.
 Ibid, 19r°ðv°ð.
 Ibid, 19v°ð.
 Ibid, 20r°ð.
 Du Souhait, Les pourtraits..., 3r°ð.
 Ainsi en vat'il de la courtisane de la quatrième des Histoires comiques. Nous avons cité le portrait qu'en fait l'auteur.
 Du Souhait, L'heureuse alliance, 34v°ð.
 Du Souhait, Les pourtraits, 3r°ð.
 Du Souhait, Radegonde, 39r°ð.
 Du Souhait, L'Iliade, p.174, cité par N. Hepp dans Homère..., p.197.
 Du Souhait, troisième des Histoires comiques.
 Idem.
 Du Souhait, première des Histoires comiques.
 Du Souhait, troisième des Histoires comiques.
 Du Souhait, L'heureuse alliance, 58r°ðv°ð.
 Du Souhait, Les pourtraits, p.73.
 Du Souhait, Divers souhaits, 7v°ð.
 Du Souhait, Les pourtraits..., a6r°ð.
 Du Souhait, Radegonde, 25r°ð.
 Du Souhait, Anacrine, p.401.
 Du Souhait, Divers souhaits, 22v°ð.
 Du Souhait, Les pourtraits, a2r°ð.
 Du Souhait, Les neuf Muses, 9r°ðv°ð.
 Ibid, 3v°ð.
 Ibid, 12v°ð.
 Du Souhait, Les neuf muses, 10v°ð.
 Du Souhait, Divers souhaits, 20v°ð.
 Du Souhait, Glorian et Ismène, 28v°ð29r°ð.
 Du Souhait, Anacrine, p.413.
 Du Souhait, Divers souhaits..., 18r°ð.
 Ibid, 21v°ð : "estoille de ma vie, astre de mon amour".
 Du Souhait, Anacrine, p.485.
 Du Souhait, Glorieux contentement, 41v°ð42r°ð.
 Idem.
 Du Souhait, Marqueteries, 6r°ð.
 Du Souhait, Divers souhaits..., 17r°ð.
 Du Souhait, Le glorieux contentement, 47v°ð48r°ð.
 Du Souhait, Le paradis des solitaires, p.146.
 Du Souhait, Le sacrifice..., 9v°ð.
 Du Souhait, Le bon ange, p.6.
 Du Souhait, Le sacrifice..., 21v°ð.
 Du Souhait, Le glorieux contentement, 28v°ð.
 Ibid, 29v°ð, que l'on peut rapprocher de cette comparaison du chrétien avisé avec les fourmis qui ne "laissent escouler une seule minute de temps qu'au préparatif de leur salut afin qu'un trop soudain hyver ne les surprenne", comparaison lue dans Le sacrifice..., 20r°ð.
 Du Souhait, Le glorieux contentement, 24r°ð.
 Du Souhait, Le plaidoyer, 14v°ð.
 Du Souhait, Le vray Prince, 9r°ð.
 Ibid, 15v°ð.
 R. Bady, L'homme et son institution,, p.51.
 F. de La Noue, cité par R. Bady, L'homme...,p.51.
 Du Souhait, Le malheur des curieux, p.22.
 Ibid.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme, 39v°ð.
 Du Souhait, Discours..., p.15.
 Du Souhait, Le bonheur de la France, p.13.
 Du Souhait, Le pacifique, p.138.
 Du Souhait, avis aux lecteurs du Pacifique.
 Du Souhait, Le pacifique, pp.138139.
 Du Souhait, Le bon ange..., p.14. Le "déluge" représente, bien entendu, les calamités engendrées par la guerre.
 Du Souhait, Le pacifique.
 Ibid, p.3.
 Du Souhait, Le vray Prince, 39v°ð.
 Du Souhait, Le vray Prince, 2v°ð.
 Du Souhait, Palémon, pp.232425.
 Du Souhait, Cloris, 88v°ð89r°ð.
 Ibid.
 R. Morçay, La renaissance..., p.225.
 G. Reynier, Le roman..., p.99.
 Par F.F.D.R., 1603, cf Bibliographie.
 De la Regnerye, cf. Bibliographie.
 J. Corbin, cf. Bibliographie.
 Nervèze, cf. Bibliographie.
 Des Escuteaux, cf. Bibliographie.
 De Vitelli, cf. Bibliographie.
 A. Le Breton, Le roman..., évoque page 23 en douze points le "catéchisme amoureux" de L'Astrée.
 Des Escuteaux, Lydiam et Floriande, 43r°ð.
 Nervèze, Le baron de l'Espine, 31v°ð.
 Des Escuteaux, Clidion et Armirie.
 J. Corbin, Philocaste, pp.3940.
 Kevorkian, Le thème de l'amour, p.163.
 Cité par Kevorkian, ibid, p.167.
 J. Corbin, Philocaste, 12r°ð.
 Nervèze, Le baron de l'Espine, 41r°ðv°ð.
 De La Regnerye, Lintason et Pallinoé, 130r°ð.
 Des Escuteaux, Clidion et Armirie, 149r°ð.
 Corbin, Philocaste, 25r°ðv°ð.
 Ibid, 87v°ð.
 Titre du roman de Des Escuteaux..
 Des Escuteaux, Clarimond et Antonide, p.130.
 Nervèze, Olimpe et Birène, p.40.
 Kevorkian, Le thème de l'amour, pp.100101..
 Corbin, Philocaste 25r°ðv°ð.
 Ibid, 37v°ð.
 Fin des Traversez hasards... de Des Escuteaux..
 Des Escuteaux, Filiris et Isolia, p.9.
 Des Escuteaux, Clarimond et Antonide, p.10.
 N. de Montreux, Lydamas et Myrtille, 3r°ðv°ð.
 Corbin, Philocaste, 2r°ð.
 Magendie, La politesse..., p.209.
 Nervèze, Olimpe et Birène, 68v°ð.
 Des Escuteaux, Clidion et Armirie, p.27.
 Corbin, Pégase et Lisandre, 13r°ð.
 Corbin, Philocaste, 1r°ðv°ð.
 C'est la fin de Philocaste, 135v°ð.
 Ibid.
 N. de Montreux, Lydamas et Myrtille, 1r°ð.
 Nervèze, Olympe et Birène, 126r°ðv°ð.
 De la Regnerye, Lintason et Pallinoé, 202r°ðv°ð.
 I.B. du Pont, L'enfer d'amour, 35v°ð.
 F.F.D.R., Doris, 1v°ð.
 Des Escuteaux, Clarimond et Antonide, p.154.
 Nervèze, Le Baron de l'Espine, 49r°ð.
 Corbin, Philocaste, 21v°ð.
 Des Escuteaux, Clidion et Armirie, 68r°ð.
 Corbin, Philocaste, 21v°ð.
 Ibid, 39v°ð40r°ð.
 Nervèze, Baron de l'Espine, 114r°ð.
 De la Regnerye, Lintason et Pallinoé, 35r°ð.
 Ibid, 36r°ð.
 Cité par G. Reynier, Le roman..., p.271.
 N. de Montreux, Lydamas et Myrtille, 1r°ð.
 Ibid, 3r°ðv°ð.
 De la Regnerye, Lintason et Pallinoé, 4v°ð.
 Nervèze, Olimpe et Birène, 3r°ð.
 H. Coulet, Le roman..., p.160.
 Herberay des Essarts traduit en français les huit premiers livres des Amadis entre 1540 et 1548.
 H.J. Martin, Livre, pouvoir et société, p.292.
 P. Villey, Les sources d'idées..., p.204.
 J. Serroy, Roman et réalité..., p.17.
 Sorel, Francion, p.376.
 H. Coulet, Le Roman..., p.154.
 En particulier la découverte macabre du foetus du comte d'Aite, déterré par son maître d'hôter: "effigie de forme humaine de la grandeur d'un pied...", p.76 du Malheur des Curieux de François du Souhait.
 M.Magendie, Le roman français..., p.13.
 G. Mathieu, Les thèmes amoureux, p.28.
 G. Reynier, Le roman sentimental..., p.351.
 G. Reynier, Le roman réaliste..., p.338.
 Ibid, p.350.
 C.G. Dubois, Le baroque, p.81.
 Idem.
 J. Rousset, La littérature..., p.187.
 Ibid, p.23.
 De la Regnerye, Amours de Lintason, 36r°ð.
 Corbin, Pégase, 2r°ð.
 Des Escuteaux, Clarimond et Antonide, p.85.
 Pierre de Deimier, cité par G. Mathieu, Les thèmes..., p.420.
 Corbin, Philocaste, 5r°ð.
 De la Regnerye, Amours de Lintason, 7v°ð.
 Des Escuteaux, Clarimond et Antonide, p.26.
 Timothée de Chillac, Les oeuvres de..., 28r°ðv°ð.
 L'expression est de G. Mathieu, Thèmes..., p.100.
 Ibid, p.77.
 A. Baiche, La naissance du baroque..., p.113.
 Ibid, p.110.
 Expression de G. Reynier, Le roman sentimental, p.247.
 H. Coulet, Le roman..., p.141.
 Cité par P. de Vaissière dans Gentilshommes campagnards, p.119 .
 Idem.
 G. Mongrédien, La vie de société, p.23.
 R. Lebègue écrit dans La poésie française..., p.204: "au lieu d'un épanchement spontané et irrésistible, la poésie est devenue la servante des puissants."
 Ibid, p.126.
 M. Magendie, La politesse..., p.457.
 M. Magendie, La politesse..., p.457.
 Idem.
 Ch. Sorel, Bibliothèque..., p.43.
 J. Rousset, La littérature de l'âge baroque, p.186.
 G. Reynier, Le roman sentimental, p.327.
 Ibid, p.313.
 Ch. Sorel cité par G. Reynier à la note 3, p.261 du Roman sentimental...
 Ch. Livet, Précieux et précieuses, p.6.
 M. Magendie, La politesse..., p.265.
 C.G. Dubois, Le baroque, p.130.
 Idem.
 "La métaphore est la reine des figures (...), la perfection du bien dire et de ne pas nommer les choses par leurs noms" écrit J. Rousset, dans La littérature..., p.187.
 G. Mathieu, Les thèmes amoureux..., p.404.
 On s'étonnera à juste titre de l'absence, dans cette étude, de référence au Gentilhomme de N. Pasquier. Hélas, ce livre était indisponible lorsque nous fûmes le consulter à la Bibliothèque Nationale, nous avons dû nous contenter, pour cet auteur, de son Exhortation au peuple sur la concorde générale de la France, parue en 1611.
 J'ai relevé dans le Répertoire de R. Arbour un ouvrage de 1598 intitulé: Les fleurs du bien dire, recueillies ès cabinets des plus rares esprits de ce temps pour exprimer les passions amoureuses.
 Expression de M. Magendie, La politesse, p.342.
 Nervèze, La guide..., respectivement 1r°ð,10r°ð, 14v°ð, 18v°ð.
 Ibid, 26r°ð.
 Ibid, 38v°ð.
 Ibid, 63v°ð.
 Ibid, respectivement 72v°ð et 80r°ð.
 A. de Laval, Desseins..., 11r°ð.
 De Refuge, Traicté..., p.3.
 De Refuge, Traicté..., p.103.
 De la Serre, respectivement chapîtres 2 à 7 du Brevière...
 N. Faret, Des vertus..., p.107.
 L'expression est de N. Faret.
 N. Faret, L'honneste homme, p.6.
 Ibid, p.27.
 Ibid, p.63.
 Ibid, p.263.
 Mademoiselle de Gournay réédite Les essais en 1595.
 M. Magendie, La politesse..., p.329.
 D'après P. Villey, Les sources d'idées..., p.159.
 Ibid, p.138.
 Idem.
 Ibid, p.149.
 Idem.
 Nervèze, La guide..., 27v°ð.
 Faret, L'honneste homme, pp.89.
 Ibid, p.8.
 A. de Laval, Desseins..., 9r°.
 Faret, L'honneste homme, p.46.
 Nervèze, La guide..., 33r°.
 Ibid, 32r°.
 A. de Laval, Desseins..., 3r°.
 Nervèze, La guide..., 35r°.
 Ibid, 33v°.
 Nervèze, Le baron de l'Espine, 11v°.
 Faret, L'honneste homme, pp.5051.
 Nervèze, La guide..., 28v°.
 Faret, L'honneste homme, p.221.
 Nervèze, La guide..., 44r°v°.
 Faret, Des vertus nécessaires..., p.30.
 A. de Laval, Desseins..., 27r°.
 N. Faret, Des vertus nécessaires.., p.7.
 A. de Laval, Desseins..., 5v°.
 N. Faret, L'honneste homme, p.87.
 N. Faret, Des vertus nécessaires..., pp.56.
 Nervèze, La guide..., 28r°ð.
 Nervèze, Histoire de la vie et trespas..., pp.4243.
 N. Faret, Des vertus nécessaires..., p.79.
 N. Faret, L'honneste homme, p.25.
 De Refuge, Traicté de la court, p.4.
 Faret, L'honneste homme, p.49.
 Nervèze, La guide..., 31v°ð.
 Faret, Des vertus nécessaires..., p.107.
 De Refuge, Le traicté..., p.55.
 Faret, L'honneste homme, p.165.
 Nervèze, La guide..., 8v°ð.
 Nervèze, La guide..., 44v°ð.
 De Refuge, Traicté..., p.96.
 Ibid, pp.7879.
 De la Serre, Le brevière, p.65.
 Ibid, p.68.
 Ibid, p.237.
 Ibid, p.28.
 Faret, L'honneste homme, p.71.
 De Refuge, Traicté de la court, p.37.
 Faret, L'honneste homme, p.168.
 D'après l'Histoire de France Larousse, tome 1, p.416.

 D'après l'Histoire de France Larousse, tome 1, p.422.
 De Refuge, dans les feuillets non paginés compris entre les feuillets 96 et 97 du Traicté de la cour, ne vat'il pas jusqu'à préconiser l'usage de la dissimulation et à cautionner l'absence d'amour propre lorsqu'il s'agit de ménager son avenir? "Une autre sorte de patience de court est de s'y rendre assidu et ne l'abandonner pour quelque rebut ou disgrâce qui avienne sans y tenir toujours un pied, n'y ayant rien si subject au changement que la volonté des Princes".
 M. Magendie, La politesse..., p.350.
 Ibid, p.384.
 P. de Vaissière, Gentilshommes campagnards, p.178.
 Cité par P. de Vaissière, p.231.
 Cité par P. de Vaissière, p.190.
 Idem.
 Du Souhait, fin du Roman d'Anacrine, p.549.
 Pour des raisons évidentes, je n'ai pas été en mesure d'insérer tardivement cet ouvrage dans la bibiographie de ma thèse.
 C. Marois, Le gentilhomme parfaict, a2v°.
 Ce docteur en théologie, prieur du couvent des pères Jacobins de Vailly nous a laissé également un Discours funèbre sur la mort de trèsnoble, trèsvertueuse et très religieuse Dame, madame Diane de Clausse, abbesse du monastère de Sainct Jean aux bois en en la forest de Cuyse, ouvrage dont on trouvera le descriptif au numéro 12676 page 781 du supplément au Répertoire de Roméo Arbour.
 L'auteur donne par exemple dans les feuillets liminaires une table des matières très détaillée, un répertoire alphabétique des auteurs dont il s'est inspiré.
 C. Marois, Gentilhomme parfaict, feuillets liminaires.
 Idem.
 Idem.
 Ibid, p.1.
 Ibid, pp.3132.
 Ibid, p.90.
 Ibid, p.281.
 Ibid, p.391.
 Ibid, p.401.
 C. Marois, Gentilhomme parfaict, p.497.
 Ibid, p.509.
 Ibid, p.511.
 Ibid, p.529.
 Ibid, p.538.
 Ibid, p.539.
 Ibid, p.543.
 Ibid, p.544.
 Ibid, p.547.
 C. Marois, p.561.
 Ibid, p.550. Il s'agit d'une reprise de La vraye Noblesse, a3r°v° et du Parfaict gentilhomme, a3r°v°.
 Ibid, p.605.
 Ibid, p.90.
 Ibid, p.31.
 Du Souhait, Le parfaict gentilhomme, 36r°v°.
 C. Marois, Gentilhomme parfaict, p.542.
 Du Souhait, La vraye Noblesse, 5v°.
 qui rappelle "je n'iray aux cerises qu'à mon jardin et ne prendray mes fleurs que chez moy", dans Glorian et Ismène, de Du Souhait, 3r°.
 C. Marois, pp.562563.
 Ainsi, on peut lire à la page 31 du Gentilhomme parfaict: "Si comme les vestales, dit un de nos escrivains, vous laissez esteindre le feu de vostre Noblesse, vous serez indigne de cette belle qualité", l'écrivain dont il s'agit est bien Du Souhait qui fait figurer cette remarque dans le Parfaict gentilhomme, 41r°v°.
 C. Marois, pp.568569.
 Les ouvrages de biographie de Michaud et de Roman d'Amat ne donnent aucune indication sur C. Marois.
 Du Souhait, Parfaict gentilhomme, 32r°.




Avant-propos

PAGE 254


Avant propos

PAGE 246


PAGE 17


Avant-propos

Les premières années du dix-septième siècle : une ouverture sur la paix

Les premières années du dix-septième siècle : une ouverture sur la paix

François du Souhait, l’œuvre et l’homme

Étude interne analytique des oeuvres de François du Souhait


Des figures pour un style, étude stylistique de synthèse de l’œuvre de François du Souhait

A la decouverte d'une pensee, etude thematique de synthese de l'œuvre de françois du souhait

La pensée et l'oeuvre de françois du souhait dans le dix-septième siècle littéraire politique et social français


En conclusion


Bibliographie

PAGE 245



PAGE 246



Les premières années du dix-septième siècle : une ouverture sur la paix

Table des matières



Table des matières










Table des matières









Amour
coup de
foudre

Il devient le « Bon ami »

Elle accepte de passer pour la « Bonne amie »

Les récompenses

Elle distribue

Il quémande

Il offre exploits, lettres fidélité, patience constance

Elle donne l’autorisation de franchir les étapes successives

L’homme se
déclare avec
flamme

La femme devient un froid meneur de jeu

Il se fait
« serviteur »
« chevalier »
« esclave »
« officieux »

Elle soumet au jeu des preuves et des épreuves

Le cheminement du jeu de l’amour

Coup de foudre

Jeu de l’amour (cf. schéma page PAGEREF JeuAmour \h 175)

Obstacles

Dénouement

Évolution psychologique du héros amoureux

Coup de foudre

Refus

Acceptation et métamorphose

Hésita- tions

Doutes

Angoisse

Attitudes contra- dictoires

Conflit interne

Adhère au jeu de l’Amour

Continue à éprouver dans son cœur l’Amour