Les objectifs de l'Upresa - CEMAf - CNRS
Cette recherche a pour cadre le Bénin mais passe par l'examen de réseaux ...
bien antérieurs aux constructions des empires coloniaux : circulation de modèles
... le sujet : « Almamy Maliki Yattara et Amadou Hampâté Ba : deux musulmans
...... de protections (interdiction d'abattage, protection contre les feux de brousse)
...
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TOC \o "1-5" \h \z HYPERLINK \l "_Toc85886561" II. Dossier scientifique PAGEREF _Toc85886561 \h 3
HYPERLINK \l "_Toc85886562" II.1 - Bilan scientifique de lUMR 8054 Mutations africaines dans la longue durée» (M.A.L.D.) PAGEREF _Toc85886562 \h 3
HYPERLINK \l "_Toc85886563" II.1.1 - Liste des membres du Mald PAGEREF _Toc85886563 \h 3
HYPERLINK \l "_Toc85886564" Enseignants-chercheurs PAGEREF _Toc85886564 \h 3
HYPERLINK \l "_Toc85886565" Chercheurs CNRS PAGEREF _Toc85886565 \h 3
HYPERLINK \l "_Toc85886566" Chercheurs associés PAGEREF _Toc85886566 \h 3
HYPERLINK \l "_Toc85886567" Personnel ITA / IATOS PAGEREF _Toc85886567 \h 4
HYPERLINK \l "_Toc85886568" Allocataires de recherche en cours de 2002 à 2005 PAGEREF _Toc85886568 \h 4
HYPERLINK \l "_Toc85886569" II.1.2 - Bilan des activités (2002-2004) PAGEREF _Toc85886569 \h 5
HYPERLINK \l "_Toc85886570" Introduction générale PAGEREF _Toc85886570 \h 5
HYPERLINK \l "_Toc85886571" Thèmes de recherches de lUMR 8054 PAGEREF _Toc85886571 \h 5
HYPERLINK \l "_Toc85886572" Renouvellement de lUMR et projet de fusion PAGEREF _Toc85886572 \h 6
HYPERLINK \l "_Toc85886573" Activités de formation PAGEREF _Toc85886573 \h 7
HYPERLINK \l "_Toc85886574" Bilan Scientifique par axe PAGEREF _Toc85886574 \h 8
HYPERLINK \l "_Toc85886575" Axe 1 : Epistémologie et savoirs PAGEREF _Toc85886575 \h 8
HYPERLINK \l "_Toc85886576" Axe 2 : Innovations et reproductions dans les sociétés africaines (VIIIe-XXe siècle) PAGEREF _Toc85886576 \h 22
HYPERLINK \l "_Toc85886577" Axe 3 : Formation des pouvoirs et recompositions politiques (XVIII°-XXI° s.) PAGEREF _Toc85886577 \h 32
HYPERLINK \l "_Toc85886578" Axe 4 : Espaces, patrimoines, environnement PAGEREF _Toc85886578 \h 47
HYPERLINK \l "_Toc85886579" Colloques, tables-rondes, ateliers organisés par des membres du MALD de 2002 à 2004 PAGEREF _Toc85886579 \h 56
HYPERLINK \l "_Toc85886580" Relations internationales et conventions inter-universitaires PAGEREF _Toc85886580 \h 58
HYPERLINK \l "_Toc85886581" Publications et programmes de recherches collectifs PAGEREF _Toc85886581 \h 60
HYPERLINK \l "_Toc85886582" Documentation, éditions et multimédia (BRA) PAGEREF _Toc85886582 \h 62
HYPERLINK \l "_Toc85886583" Les revues et périodiques PAGEREF _Toc85886583 \h 66
HYPERLINK \l "_Toc85886584" Communication/information scientifique (Site internet, Gazette) PAGEREF _Toc85886584 \h 67
HYPERLINK \l "_Toc85886585" II.2 - Bilan quantitatif (2002-2005) PAGEREF _Toc85886585 \h 70
HYPERLINK \l "_Toc85886586" II.2.1 Articles dans des revues avec comité de lecture (ACL) PAGEREF _Toc85886586 \h 70
HYPERLINK \l "_Toc85886587" Articles dans des revues Internationales avec comité de lecture PAGEREF _Toc85886587 \h 70
HYPERLINK \l "_Toc85886588" Articles dans des revues nationales avec comité de lecture PAGEREF _Toc85886588 \h 74
HYPERLINK \l "_Toc85886589" II.2.2 Communications avec actes (ACT) PAGEREF _Toc85886589 \h 76
HYPERLINK \l "_Toc85886590" Communications internationales avec actes PAGEREF _Toc85886590 \h 76
HYPERLINK \l "_Toc85886591" Communications nationales avec actes PAGEREF _Toc85886591 \h 77
HYPERLINK \l "_Toc85886592" II.2.3 Communications sans actes (COM) PAGEREF _Toc85886592 \h 79
HYPERLINK \l "_Toc85886593" Communications internationales sans actes PAGEREF _Toc85886593 \h 79
HYPERLINK \l "_Toc85886594" Communications nationales sans actes PAGEREF _Toc85886594 \h 80
HYPERLINK \l "_Toc85886595" II.2.4 Conférences invitées (INV) PAGEREF _Toc85886595 \h 82
HYPERLINK \l "_Toc85886596" II.2.5 Ouvrages scientifiques (ou chapitres) (OS) PAGEREF _Toc85886596 \h 85
HYPERLINK \l "_Toc85886597" II.2.6 Ouvrages de vulgarisation (ou chapitre) (OV) PAGEREF _Toc85886597 \h 89
HYPERLINK \l "_Toc85886598" II.2.7 Directions d'ouvrages (DO) PAGEREF _Toc85886598 \h 90
HYPERLINK \l "_Toc85886599" II.2.8 Autres publications (AP) PAGEREF _Toc85886599 \h 91
HYPERLINK \l "_Toc85886600" II.2.9 Autres activités internationales (AI) PAGEREF _Toc85886600 \h 92
HYPERLINK \l "_Toc85886601" II.2.10 Information et culture scientifique et technique PAGEREF _Toc85886601 \h 94
HYPERLINK \l "_Toc85886602" II.2.11 Valorisation : contrats de recherche, partenariat industriel, créations d'entreprises PAGEREF _Toc85886602 \h 96
HYPERLINK \l "_Toc85886603" II.3 - Politique scientifique PAGEREF _Toc85886603 \h 97
HYPERLINK \l "_Toc85886604" Regroupement de trois unités mixtes de recherche PAGEREF _Toc85886604 \h 97
HYPERLINK \l "_Toc85886605" Perspectives de recherche 2006-2009 PAGEREF _Toc85886605 \h 98
HYPERLINK \l "_Toc85886606" Epistémologie et savoirs : Systèmes de pensée et modes de représentation PAGEREF _Toc85886606 \h 98
HYPERLINK \l "_Toc85886607" Figures des pouvoirs et constructions du politique (VIII°-XXI° s.) PAGEREF _Toc85886607 \h 98
HYPERLINK \l "_Toc85886608" Rites, cultes et métamorphoses du religieux PAGEREF _Toc85886608 \h 99
HYPERLINK \l "_Toc85886609" Patrimoines, environnement et cultures matérielles PAGEREF _Toc85886609 \h 100
HYPERLINK \l "_Toc85886610" Ressources humaines et moyens financiers et matériels PAGEREF _Toc85886610 \h 101
HYPERLINK \l "_Toc85886611" Recrutements en prévision et en remplacement PAGEREF _Toc85886611 \h 101
HYPERLINK \l "_Toc85886612" Demande pour le futur labo (et utilisation sur RTP) PAGEREF _Toc85886612 \h 101
HYPERLINK \l "_Toc85886613" Demandes financières supplémentaires PAGEREF _Toc85886613 \h 102
HYPERLINK \l "_Toc85886614" Locaux PAGEREF _Toc85886614 \h 102
HYPERLINK \l "_Toc85886615" Création dun RTP « Afriques » PAGEREF _Toc85886615 \h 102
HYPERLINK \l "_Toc85886616" III. Formations suivies en 2001-2004 PAGEREF _Toc85886616 \h 103
HYPERLINK \l "_Toc85886617" Agents CNRS PAGEREF _Toc85886617 \h 103
HYPERLINK \l "_Toc85886618" Agents université PAGEREF _Toc85886618 \h 103
HYPERLINK \l "_Toc85886619" Autres personnels PAGEREF _Toc85886619 \h 103
HYPERLINK \l "_Toc85886620" IV. Fiches individuelles dactivité des enseignants-chercheurs et chercheurs PAGEREF _Toc85886620 \h 104
HYPERLINK \l "_Toc85886621" V. Annexes PAGEREF _Toc85886621 \h 105
Annexe 1. Bilan de lInsitut dEtudes africaines (IEA)
...
...106
Annexe 2. Bilan du la boratoire Système de pensée en Afrique noire (SPAN)
. 126
Annexe 3. Annexe 2.2.E Soutien à la valorisation du patrimoine scientifique
.
...131
II. Dossier scientifique
II.1 - Bilan scientifique de lUMR 8054 Mutations africaines dans la longue durée» (M.A.L.D.)
II.1.1 - Liste des membres du Mald
Directeur : Pierre Boilley
Directrice adjointe : Dominique Juhé-Beaulaton
Enseignants-chercheurs
Hélène dAlmeida-Topor, Professeur émérite à lUniversité de Paris I, Département dHistoire,
Richard Banégas, Maître de Conférences à lUniversité de Paris I, Département Sciences politiques,
Pierre Boilley, Professeur à lUniversité de Paris I, Département dHistoire,
Jean Boulègue, Professeur à lUniversité de Paris I, Département dHistoire,
Daniel Bourmaud, Professeur à lUniversité de Paris I et à lINALCO,
Omar CARLIER, Maître de conférences à lUniversité de Paris I
Jean FREMIGACCI Maître de conférences à luniversité de Paris I
Bertrand Hirsch, Maître de Conférences à lUniversité de Paris I, Département dHistoire,
Anne Hugon, Maître de Conférences à lUniversité de Grenoble 2, Département dHistoire,
Nicole Khouri, Maître de Conférences à lUniversité de Paris I, Département dHistoire,
Etienne Le Roy, Professeur à lUniversité de Paris I, Département de Droit,
Henri Médard, Maître de Conférences à lUniversité de Paris I, Département dHistoire,
Jean-Luc Paul, Maître de Conférences à lUniversité Antilles-Guyane
Claude-Hélène Perrot, Professeur émérite à lUniversité de Paris I, Département dHistoire,
Daniel Rivet, Professeur à lUniversité de Paris I, Directeur de lIISMM
Bernard Salvaing, Maître de Conférences à lUniversité de Paris I, Département dHistoire,
Chercheurs CNRS
Monique Chastanet, Chargée de Recherche, CNRS,
Jean-Pierre Chrétien, Directeur de Recherche, CNRS, émérite depuis octobre 2003
Christian Delmet, Chargé de Recherche, CNRS,
Marie-Laure Derat, Chargée de Recherche, CNRS,
Dominique Juhé-Beaulaton, Chargée de Recherche, CNRS,
Gérard PRUNIER, Chargé de Recherche, CNRS, détaché comme Directeur au Centre français des études éthiopiennes,
Janet Roitman, Chargée de Recherche, CNRS,
Tal Tamari, Chargée de Recherche, CNRS,
David Lambert, Enseignant du second degré détaché au CNRS depuis septembre 2004 pour 2 ans.
Chercheurs associés
Thomas ATENGA, politiste
Elisée COULIBALY, archéologue
Karine DELAUNAY, Historienne, Chargée de recherche à lIRD,
Moustapha Diop, Anthropologue, chargé de cours au LAJP,
Christine DESLAURIER, Historienne, Chargée de recherche à lIRD,
Charles de Lespinay, historien et juriste,
Marie-Soleil Frère, politiste, université de Bruxelles (FNRS),
Alexandre Hatungimana, historien, université du Burundi,
Marcel KABANDA, historien, UNESCO,
Camille KUYU, chargé de cours à Paris I, professeur de droit à luniversité de Kinshasa, RDC,
Ruth Marshall-Fratani, politiste, SOAS, Londres,
Nora LAFI, Historienne,
Agnès LAINÉ, Historienne,
Alphonse MAINDO, politiste,
Dominique Malaquais, politiste, Sarah Laurence college, New York
Erika NIMIS, Historienne,
Alain Rochegude, Maître de Conférences associé à lUniversité de Paris I, Département de Droit.
Gilbert Taguem Fah, historien,
Anaïs WION, Historienne.
Personnel ITA / IATOS
Agents ITA CNRS
Sylvie FOWLER-CAUSSE, Assistante de rédaction pour la revue Politique Africaine et les publications du Mald
Daniel LEBLANC, Responsable Xlab, du Labintel et de PubliCNRS
Cécile SAINTOT, Secrétaire du MALD
Agents IATOS
Liliane DARONIAN, Responsable de la Bibliothèque de recherches africaines
Béatrice MELLIER-FRAGER, Secrétaire du LAJP,
Leïla OUSSEDIK, Assistante bibliothécaire,
Louise VILLAREAL, Secrétaire du LAJP,
Behrouz ZANDI, Assistant bibliothécaire.
Allocataires de recherche en cours de 2002 à 2005
2004 :Elodie Apard (dir. de Pierre Boilley),
2004 : Marie Brossier (dir. G. Dorronsorro),
2003 : Camille Lefebvre (dir. de Pierre Boilley),
2003 : Ladia Amegadjie (dir. dAlain Rochegude et de Jean du Bois de Gaudusson),
2002 : Hugues Bissot (dir. dEtienne Le Roy), (fin 2005)
2001 : Stéphanie Dujardin (dir. Alain Rochegude), (terminé)
2004 : Eve Herpin (dir. dEtienne Le Roy)
2001 : Arnaud Kruczynski (dir. Jean Boulègue), (terminé)
2002 : Estelle Sohier (dir. Jean Boulègue), (fin 2005)
2000 : Dimitri Toubkis (dir. Jean Boulègue), (terminé)
2000 : Thomas Vernet (dir. Jean-Pierre Chrétien), (terminé)
II.1.2 - Bilan des activités (2002-2004)
Introduction générale
Présentation du laboratoire
«Mutations africaines dans la longue durée» (M.A.L.D.)
LUMR 8054 «Mutations africaines dans la longue durée. Histoire, sociétés, pouvoirs», créée en 2002, à la suite de lUPRESA 8054, a regroupé les personnels de trois centres de recherches : le Centre de Recherches Africaines (CRA, centre de recherches historiques) ; le Centre dÉtudes Juridique et Politique du Monde Africain (CEJPMA) et le Laboratoire dAnthropologie Juridique de Paris (LAJP).
Elle comprend actuellement 8 chercheurs du CNRS (dont 1 détaché à Addis Abeba), 16 enseignants-chercheurs, 3 agents ITA CNRS et 4 agents IATOS Paris 1. Son champ de recherches est le continent africain, à propos duquel sont croisées approches historiques, anthropologiques, juridiques et politiques autour de quatre axes problématiques qui sexpriment sur la longue durée.
La création de cette UMR a donné naissance à une nouvelle bibliothèque rassemblant les fonds documentaires des trois centres initiaux. La réorganisation de cet ensemble complexe se poursuit dans le cadre de nouveaux projets documentaires, quils soient propres au laboratoire ou dans le contexte plus large du Service Commun de la Documentation de lUniversité. La Bibliothèque de Recherches Africaines (BRA) comprend 25 000 ouvrages, un millier de titres de périodiques dont une centaine en cours, 2 000 thèses et mémoires, des archives et des cartes.
LUMR dispose maintenant dun site web créé en février 2003 grâce à lobtention de vacations du CNRS. Ce site connaît une fréquentation croissante et représente une vitrine active des activités de notre laboratoire. Il met de plus à la disposition des visiteurs des outils méthodologiques. Son développement actuel concerne des activités connexes comme le projet de numérisation de sources sonores et photographiques, la constitution dun patrimoine scientifique (projet développé en annexe 2.2 E).
Notre unité héberge plusieurs revues et périodiques qui participent à la promotion de lhistoire de lAfrique en France et à létranger : Politique africaine, Afrique et Histoire et les Cahiers dAnthropologie du droit.
Enfin, le MALD a lancé depuis 2000 une «Gazette» mensuelle donnant par courrier électronique lessentiel des informations du laboratoire et des nouvelles de la recherche en sciences humaines sur lAfrique. La régularité de sa diffusion lui ont assuré des lecteurs fidèles et en nombre toujours croissant.
Thèmes de recherches de lUMR 8054
Nos recherches portent sur lensemble du continent africain et sordonnent en quatre axes, déclinés en thèmes qui articulent souvent plusieurs disciplines (histoire, sciences politiques, droit, anthropologie
) avec des objectifs précis. Chaque thème forme des équipes autour de projets collectifs, de séminaires de recherches reconnus dans les formations de DEA, dateliers régionaux ou thématiques. Certains thèmes peuvent également représenter des points forts des activités de recherches individuelles. Les chercheurs associés, docteurs français ou collègues étrangers, qui collaborent effectivement à certains thèmes de notre programme, sont mentionnés dans chacune des équipes correspondantes présentées dans ce rapport scientifique. Au début du contrat 2002-2005, les recherches sordonnaient autour de 5 axes qui ont évolué en fonction des équipes. Le bilan de nos activités nous a amené à revoir cette structure de lunité.
Laxe 1, intitulé épistémologie et savoirs sintéresse tout particulièrement à la notion de production, de transmission et dimpact de savoirs, individuels et collectifs, et réunit tous les membres du laboratoire, plus ou moins directement. Il porte sur les questions dépistémologie des disciplines, sur lhistoriographie, la réflexion sur la relation entre histoire et mémoire, écriture et oralité, recherche et éthique
Ces travaux mettent en évidence les apports de lAfrique aux connaissances générales dans le champ des sciences humaines et sociales. Laccent est mis sur lhistoire des savoirs et lélaboration dun patrimoine des savoirs scientifiques. Le projet de valorisation du patrimoine scientifique implique la gestion des connaissances et des contenus multimédia.
Laxe 2, reproductions et innovations dans les sociétés africaines (VIII°-XX° siècles) , est focalisé sur lhistoire ancienne et sarticule autour de projets régionaux (Culture islamique en Afrique de lOuest ; Histoire de la corne de lAfrique ; Mondes Akan). Les centres dintérêts sont essentiellement politiques et religieux. Les membres de laxe 2 travaillent sur lorigine et lévolution des cultures et des sociétés et les recherches portent sur les civilisations et les cultures africaines dans la longue durée. Suite à lévolution de la composition des équipes, les problématiques concernant les mobilités spatiales et sociales (ancien axe du précédent contrat), de la transformation des espaces et des échelles spatiales se sont trouvées intégrées à la fois dans laxe 2 (Liens de dépendance : esclaves, clients, sujets) et laxe 3 (Migrations africaines et non africaines en Afrique).
Les équipes de laxe 3 formations des pouvoirs et recompositions politiques (XVIII°-XXI° siècles) sintéressent aux questions de transmissions des pouvoirs et aux recompositions sociales, politiques et territoriales. Au sein de cet axe, le thème des identités constitue notamment depuis plusieurs années lun des principaux domaines de réflexion du laboratoire. Un projet collectif sur la crise des grands lacs a fédéré les historiens et les politistes du Mald. Ces travaux se poursuivent sur le thème de la guerre, des violences et des recompositions politiques avec pour objectif de comprendre les situations de crise que traversent certains pays.
Lobjet de recherche de laxe 4 espaces, patrimoines et environnement porte sur la reconstitution du passé des paysages, dans un objectif de reconstitution des dynamiques sociales, afin de comprendre les stratégies dadaptation, dinnovation des individus et des sociétés face aux changements de leur environnement, détudier lévolution de la gestion des ressources. Les nouveaux enjeux autour de la notion de patrimoine, en relation avec lhistoire de lalimentation, la conservation de la biodiversité et les questions foncières sont particulièrement étudiés. Laccent est mis sur la notion despace qui reste à définir en fonction de cette approche patrimoniale des relations à lenvironnement.
Ces thèmes de recherches sinscrivent dans un certain nombre des thématiques prioritaires de la politique scientifique du CNRS telles quelles ont été définies à lissue du colloque de prospective scientifique, consacré aux sciences humaines et sociales qui sest tenu à Gif-sur-Yvette du 24 au 26 septembre 2003.
Renouvellement de lUMR et projet de fusion
En 2005, lUMR entre en dernière année de son quadriennat . Le bilan des activités de ces trois dernières années permet de constater la mise en synergie progressive des activités des trois centres fondateurs de lUPRES-A puis de lUMR (CRA, CEJPMA et LAJP). Dans le cadre du projet de renouvellement de notre unité en 2006, un nouveau projet de regroupement a été progressivement élaboré tout au long de lannée 2004 par des réunions de concertation avec dautres unités (IEA, CEAf, CEAN, SPAN, SEDET). La perspective souvre aujourdhui dune fusion du MALD avec deux autres unités, lUMR 6124 (Institut dEtudes Africaines dAix-en-Provence) et lUMR 8048 (Systèmes de pensée en Afrique noire) décidée en septembre 2004 (proposition développée dans le chapitre politique scientifique).
Rappelons que les relations avec les historiens de lUniversité de Provence sont anciennes et ont donné lieu à la formation de 1994 à 1998 du GDR 1118 (CNRS) «Histoire de lAfrique, mémoire et identités», géré en commun par des chercheurs et enseignants dAix-en-Provence et de Paris et dirigé par Jean-Louis Triaud, en collaboration avec Jean-Pierre Chrétien. La création dune formation associée au CNRS à Aix-en-Provence, lInstitut détudes africaines (UMR 6124), décidée en 2000, na pas fait disparaître, bien au contraire, notre collaboration scientifique autour de colloques, de publications collectives, de jurys de thèse et de séminaires de DEA.
Les relations avec le SPAN sont plus récentes et sont issues des réunions de concertation en vue dun regroupement, mais très rapidement, des possibilités de collaboration sont apparues qui appelleront à renforcer les approches pluridisciplinaires.
Activités de formation
Elles sorganisent autour de deux DEA («Histoire de lAfrique» et «Études africaines») et un DESS (Développement).
Le DEA « Histoire de lAfrique », dirigé par Pierre Boilley, associe les Universités de Paris 1 et de Paris 7, en notant que la grande majorité des étudiants sont ceux de Paris 1 (car Paris 7 gère un autre DEA sur les «dynamiques comparées»). Les universitaires et chercheurs de léquipe participent à cette formation, dans le cadre du tronc commun et des séminaires de spécialité. En sus des séminaires de tronc commun (« Formation à la recherche en histoire de lAfrique noire médiévale et moderne », Jean Boulègue; « Histoire de lAfrique contemporaine : sources et méthodes », Pierre Boilley ; « Histoire et culture de limage : le cas du Maghreb contemporain », Daniel Rivet et Omar Carlier ; Séminaire méthodologique à Paris VII), les quinze séminaires de spécialités et de recherche, animés à la fois par les chercheurs CNRS et les enseignants-chercheurs du laboratoire, accueillent les étudiants de troisième cycle sur des thèmes tels que Identités et sciences sociales , « La transmission de lEtat colonial en Afrique », « Relations sociétés-environnement. Approches historiques : construction et déconstruction des patrimoines naturels », « Diasporas africaines et non africaines en Afrique. Identités et réseaux ».
Une formation en histoire de lAfrique est dispensée à Paris 1 dès les premier et deuxième cycles. Afrique noire et Maghreb sont aux programmes. Deux professeurs en activité et cinq maîtres de conférences assurent ces enseignements.
129 doctorants sont actuellement inscrits. Depuis 2002, 11 thèses ont été soutenues.
Le DEA « Etudes africaines » dirigé par Etienne LE ROY (directeur du LAJP)
Ce DEA est un diplôme interdisciplinaire (anthropologie juridique, droit, science politique, histoire) structuré autour de deux pôles principaux : droit et anthropologie juridique dune part ; science politique de lautre. Le DEA relève de deux écoles doctorales de lUniversité Paris I : lEcole Doctorale de Droit Comparé et lEcole doctorale de Science politique. De fait, il ouvre sur des doctorats en Science politique et en Droit.
Il présente 4 options :
Anthropologie Juridique et Politique : E. LE ROY,
Droit : A. ROCHEGUDE,
Science Politique : R. BANEGAS.
Histoire : P. BOILLEY,
Les membres du CEJPMA contribuent à lorganisation et aux enseignements du DEA «Études africaines» de lUniversité Paris 1. Quatre séminaires en science politique sont proposés : R. Banégas «Pouvoirs et modernité en Afrique» (ainsi quun séminaire de méthodologie) ; D. Compagnon « Relations internationales africaines » ; R. Marchal « LAfrique dans la globalisation subalterne » ; R. Bazenguissa et C. Messiant «Violence et systèmes de guerre en Afrique ». Par ailleurs, des passerelles sont établies avec le DESS « Coopération internationale et Développement »de lUniversité Paris 1 où enseigne R. Banégas.
75 doctorants sont actuellement inscrits. Depuis 2002, 16 thèses ont été soutenues.
Diplôme universitaire dintermédiation culturelle
Diplôme universitaire de 3e cycle ayant pour objet de former à une recherche-action dans le contexte interculturel en vue de former des médiateurs entre les cultures, que ce soit selon le critère de la nationalité ou celui des modes dexpression (cultures africaines ou «cultures de banlieues»). Cette formation a débuté à la rentrée universitaire 2003/2004 en partenariat avec le CRESIF (Comité Régional de Santé publique dIle de France) et le TEP (Tribunal pour Enfant de Paris).
Bilan Scientifique par axe
Axe 1 : Epistémologie et savoirs
Responsables : Tal Tamari et Etienne Le Roy
Les préoccupations méthodologiques et épistémologiques sont au cur de tous les axes de recherches et concernent de fait tous les membres de lunité. Cependant, un certain nombre de questions précises dominent en fonction de la spécificité des problèmes de sources auxquelles est confrontée la recherche historique sur le continent africain, en fonction aussi de la nécessité de prendre acte du questionnement épistémologique propre à chaque discipline et de considérer certaines problématiques particulières. Lhistoire des savoirs dans le domaine de la santé et des maladies représente une nouvelle thématique développée au cours de ce contrat. Les activités présentées dans cet axe sexpriment plutôt dans les enseignements et séminaires, éventuellement dans des colloques et aussi des activités de vulgarisation et de témoignage portant soit sur nos disciplines confrontées au domaine africain, soit sur des questions dactualité. Cest aussi éminemment une structure de réflexion, puisquil sagit en fait de lépistémologie et de loutillage des recherches en sciences humaines sur lAfrique. Parmi les thèmes porteurs se distinguent létude des sources orales (les récits de vie ; lenquête de terrain et le vécu social, les problèmes de mémoire, histoire et représentations, préservation et diffusion des collections denquêtes), les sources écrites (repérage de sources méconnues, récits de voyages
), histoire immédiate et science politique, les modalités dappréhension de lactualité, la question de lidentité ou de lidentification, ou de laltérité, éthique et épistémologie du droit et de léconomie.
Axe 1 - 1. Sources historiques et épistémologie
Responsable : Tal Tamari
Participants : Jean Boulègue, Monique Chastanet, Marie-Laure Derat, Arnaud Kruczynski, Hervé Pennec, Bernard Salvaing, Dimitri Toubkis.
Les membres suivants du laboratoire ont porté une attention particulière à la collecte et à la critique des sources, tant écrites quorales, au cours de ces dernières années. Leurs travaux concernent tant lAfrique occidentale (Mali, Mauritanie, Sénégal, Guinée) que lEthiopie.
Depuis une vingtaine dannées, Bernard Salvaing a fait de la collecte des récits de vie une priorité de sa recherche. Il a, au cours des quatre dernières années, publié lautobiographie (accompagnée dune étude) dAlmamy Maliki Yattara (né vers 1927 - mort en 1998), savant de langue peule originaire de la région du Guimballa au Mali : le premier tome en 2000, le second en 2003 (la nouvelle édition revue du premier tome est également parue en 2003, suite à lépuisement du premier tirage). Il est actuellement en train dachever la mise au propre (accompagnée dune introduction et de notes) du récit de vie dEl Hadj Mouhamadou Baldé (né en 1924), savant peul originaire du Fuuta Jaloo (Guinée). Il est également sur le point dachever, en collaboration avec Ousmane Albakaye Kounta, lédition du récit de vie de Bocar Cissé (1919-2004), instituteur et écrivain malien, devenu également chercheur en sciences sociales.
Ces trois ouvrages, composés à partir de très longs entretiens réalisés durant de nombreuses années, ont lambition de constituer une « banque de données » sur une époque cruciale pour le Mali et la Guinée, en présentant les témoignages de trois personnalités dexception issues de milieux assez comparables, mais ayant eu des attitudes différentes vis-à-vis de la colonisation (Almamy Maliki Yattara, lettré en arabe qui na pas vu de Blancs pendant la colonisation, El Hadj Mouhamadou Baldé, lettré en arabe qui a travaillé avec les Blancs comme chef, Bocar Cissé, lettré en français et instituteur qui a milité contre la colonisation). Ils ont aussi lambition de montrer limportance de réaliser, à côté de lhistoire purement académique, une histoire vue de lintérieur et fruit dune communication interculturelle entre lenquêteur et lenquêté.
Enfin, Bernard Salvaing réalise, en collaboration avec Ousmane Albakaye Kounta et Sidi Idié Traoré, la collecte de récits de vie plus brefs et de témoignages auprès des instituteurs ayant commencé dexercer au Mali avant 1960 ou de leur famille.
Il participera à partir de fin 2004, en collaboration avec Hervé Pennec et dautres chercheurs du MALD, à la réalisation dun recueil de souvenirs des missionnaires de lordre des « Pères Blancs », actuellement à la retraite à Billères (64), ayant fait lexpérience de différentes régions dAfrique. Les textes recueillis pourront servir (avec des textes déjà publiés) à la publication dun ouvrage sur « la vie quotidienne des missionnaires » qui sinsérera dans les publications du GRIEM (Groupe de Recherches Interdisciplinaires sur les Ecritures Missionnaires) et sera dirigé par Paul Coulon. Mais ils sont aussi destinés à constituer une banque de données qui pourrait ultérieurement être mise à la disposition des chercheurs.
Outre la collecte des discours religieux (cf. laxe 2.1) et des récits proprement historiques (histoire locale), Tal Tamari a recueilli des uvres de littérature orale. Elle a notamment transcrit et traduit un chant déloge (fasa) composé pour un jeune de Ségou, analysé sa relation à des conventions littéraires anciennes et nouvelles. Cette étude a fait lobjet dune communication à un congrès international (« Hady : A Traditional Bards Praise Song for an Urban Teenager », Conference of the International Society for Oral Literature in Africa, University of the Gambia, Kololi, 15-17 juillet 2004). Enfin, elle a analysé linfluence de la littérature arabe écrite sur les genres littéraires oraux en milieu mandingue, dans une communication au congrès de la même société, tenu à lUniversité de Savoie, Chambéry, du 10 au 12 juillet 2002 (sous presse dans les Actes du congrès : »A la confluence des traditions orale et islamique : Soumba et Lansiné »-, in Jean Derive et Anne-Marie Dauphin, éd., Oralité africaine et création, Paris : Karthala).
Les travaux de Jean Boulègue portent sur létude et lépistémologie des sources, internes et externes, antérieures au XIXe siècle. Ces dernières années, ce thème de recherche a occupé la première place de ses activités. Il est lié à ses séminaires de maîtrise et de D.E.A.
Dans le cadre de ces séminaires ont été dirigé des travaux qui ont conduit à des thèses. Celle de Juliette André sur Francis Moore, auteur anglais dune description des rives de la Gambie, au début du XVIIIe siècle (non traduite en français à ce jour) nen est quà ses débuts. Celle de Mohamed Lémine Hamady, sur un ouvrage annalistique arabe de Mauritanie, vient dêtre soutenue en octobre 2004. Elle sinscrit dans la continuité dune autre thèse, celle de Chouki El-Hamel, sur un autre ouvrage mauritanien, du XVIIIe siècle, le Fath ash-shakur (soutenue en 1992, édition par LHarmattan en 2002). Chouki El-Hamel, professeur aux USA, a collaboré avec Jean Boulègue au suivi du travail de Hamady. Une autre thèse soutenue sous sa direction, celle de Mohamed Zaouit (1997) est actuellement en cours de remaniement et dapprofondissement pour aboutir à une publication en collaboration : il sagit de deux uvres du lettré tombouctien Ahmad Baba, le Micradj as-sucud et les Adjwiba (fin XVIe XVIIe siècles). Enfin, la thèse de Dimitri Toubkis, qui va prochainement être soutenue, sur la cour dEthiopie XVIe-XVIIe s., saccorde avec lenseignement de son séminaire de D.E.A.
En 2001, le travail de Jean Boulègue sur une source partiellement perdue mais plagiée en son temps, la relation de voyage de La Courbe, de la Gambie à Bissau, à la fin du XVIIe siècle a été publié dans la revue History in Africa, (« Contribution des sources françaises à la connaissance de la Guinée-Bissau à la fin du XVIIe siècle »).
Parallèlement, sa réflexion sest plus précisément portée sur des questions dépistémologie. Cest dans ce domaine que se situe sa participation à la table-ronde CRA/MALD Seminar für Orientkunde (Université de Mayence), Identités composées (titre de la communication : « Oralité et écriture dans les chroniques dynastiques dAfrique de lOuest » en novembre 2003 ainsi que sa participation à la journée détudes de lEcole doctorale de Paris, organisée par Dimitri Toubkis sur le thème « La chronologie » ; (Titre de son intervention : « A la croisée de plusieurs temporalités, les chroniques ouest-africaines », publié dans la revue de lEcole doctorale, Hypothèses. Enfin, il a publié dans la revue Afrique et Histoire, n°2 de 2004, un article intitulé « Temps et structures chez un historien tombouctien du XVIIe siècle » (il sagit das-Sacdi, auteur du Tarikh as-Sudan).
Monique Chastanet a poursuivi ses recherches sur les savoir-faire en milieu soninké. Dans un article paru en 2002, « Entre bonnes et mauvaises années au Sahel : climat et météorologie populaire en pays soninké (Sénégal-Mauritanie) », elle a étudié la nature et le fonctionnement des prévisions météorologiques, à partir essentiellement de sources orales. Ces prévisions concernent surtout les différents apports en eau « bonnes » et « mauvaises » pluies dhivernage, crue du fleuve, rosée de la saison sèche - , et sinscrivent dans les stratégies dadaptation des pratiques agricoles au milieu sahélien. La perception du « temps quil fait » étant étroitement liée à la structuration du « temps qui passe », létude des différents systèmes de découpage du temps a constitué un détour obligé. Elle sest particulièrement intéressée au mode darticulation du calendrier musulman, lunaire, et dun ancien calendrier local, solaire, toujours en vigueur comme calendrier agricole. Létude des savoir-faire est également une composante de ses recherches sur lhistoire de lalimentation, des plantes et des pratiques agricoles (cf. axe IV. Espaces, patrimoines, environnement, thème « Histoire de lalimentation en Afrique », sous-thème « Histoire de lalimentation en Sénégambie »).
La contribution de Monique Chastanet au un projet multimédia du laboratoire concernera des chants de travail (cueillette, labour, sarclage, filage) enregistrés en pays soninké et une exposition photo sur « larchitecture de terre en pays soninké (Sénégal, Mali, Mauritanie) ». Elle projette de poursuivre ce travail sur les systèmes calendaires, en particulier sur lancien calendrier soninké dont il reste des traces dans le calendrier agricole, bien sûr, mais aussi dans certains termes locaux du calendrier musulman et dans certaines expressions, proverbes ou autres.
Les recherches de Marie-Laure Derat portent sur le royaume chrétien dEthiopie. Afin de mieux connaître le scriptorium royal au XVe siècle, elle tente de retracer lhistoire de textes élaborés à la cour puis diffusés ensuite dans le royaume grâce à la correspondance entretenue entre cette cour et les monastères, qui apparaissent ainsi comme des relais de pouvoir. Ce sont toutes les étapes de la réalisation dune uvre écrite quelle essaie déclairer pour mieux saisir les moyens de communication du pouvoir royal éthiopien au XVe siècle. Au-delà de ce thème, il sagit dapprécier avec plus dexactitude la place douvrages réalisés à la cour royale au sein des sources écrites dont nous disposons et de progresser dans létude de lidéologie royale.
Marie-Laure Derat a dabord étudié cette question à partir de documents conservés dans un évangéliaire éthiopien qui attestent dune correspondance écrite entre des souverains des XVe et XVIe siècles ainsi que des ecclésiastiques de cour et un monastère du nord du royaume, puis a élargi ses recherches à toute la production écrite attribuée à un souverain du XVe siècle, Zara Yaeqob. Ses recherches ont fait lobjet de plusieurs communications et publications : « A Royal Correspondence in the XVth and XVIth Centuries : the Documents of the Gospel of Dabra Karbe (Zana) », 14e conférence internationale des études éthiopiennes à Addis Ababa (à paraître dans les actes du colloque) ; »Les homélies du roi Zara Yaeqob : communication dun souverain éthiopien du XVe siècle », colloque organisé par lUniversité de Bordeaux III autour du thème de »Lécriture publique du pouvoir dans les sociétés précontemporaines » les 14 et 15 mars 2002 (à paraître dans les actes du colloque) ; « Elaboration et diffusion du récit dune victoire militaire : la bataille de Gomit, décembre 1445 », Oriens Christianus 86, 2003 : 87-102 ; « Do Not Search For Another King That God Has Not Given You » Journal of Early Modern History 8(3-4), 2004 ; « Censure et réécriture de lhistoire du roi Zara Yaeqob : analyse des deux versions de la chronique dun souverain éthiopien », in Mélanges Jean Boulègue.
Dans le cadre de sa thèse sur lensemble gurage dEthiopie, Arnaud Kruczynski a fait une importante collecte des sources orales. Il a établi une typologie distinguant différentes sortes de chansons et des récits historiques formalisés. Ces sources lui permettent de reconstituer les structures de lhistoire sociale et politique de lOuest Gurage du XVIIe à la fin du XIXe siècle, et de mettre en rapport ces résultats avec lhistoire « officielle » du Gurage (province impériale) émanant du pouvoir central chrétien et de linterprétation de ses propres écrits anciens. Par ailleurs, il replace ces sources dans le contexte ethnographique des sociétés du Sud Ouest éthiopien, qui produisent des documents oraux aux contenus et aux formes comparables. Il porte une attention particulière aux transformations de loralité au cours du vingtième siècle, caractérisé par lapparition de nouveaux types de chansons et la disparition dune partie du patrimoine concernant les périodes anciennes.
Outre sa thèse, Arnaud Kruczynski prépare une anthologie de documents recueillis auprès du groupe ïnor (publication prévue chez Brill, dans le cadre de la collection « African sources for African history »). Il a déjà publié une analyse dune partie de ces sources (article dans la revue Hypothèses, paru en 2003).
Perspectives
Patrimoine des chercheurs en sciences humaines et sociales sur lAfrique : archives sonores, iconographiques et audiovisuelles (Voir annexe 2.2.E Soutien à la valorisation du patrimoine scientifique et à la diffusion de la culture scientifique et technique)
La plupart des membres du laboratoire envisagent de participer au projet Patrimoine des chercheurs en sciences humaines et sociales sur lAfrique coordonné par Fabrice Melka (actuellement vacataire). En outre, Bernard Salvaing prépare un montage vidéo à partir de films tournés dans les années 1950 par le docteur Pinçon dans la région de Tombouctou.
Courant 2003, lUMR MALD a réalisé son site Internet et a voulu, afin denrichir son contenu, y exposer des archives conservées à la Bibliothèque de Recherches Africaines. Cette dernière sest ainsi lancée dans la numérisation de plusieurs centaines de photographies portant sur lEthiopie pendant la première moitié du XXe siècle et de nombreuses heures denregistrements sonores concernant les questions de pouvoir et de royauté en Côte-dIvoire et en Guinée, appartenant au Professeur Claude-Hélène Perrot.
Cette initiative et la prise de conscience quune action urgente doit être menée pour sauvegarder et valoriser des matériaux constituant des témoignages irremplaçables sur les savoirs africains, mais aussi sur les pratiques scientifiques mises en uvre par les chercheurs depuis la rupture épistémologique des années 1960, ont suscité un vif intérêt au sein du laboratoire et chez bon nombre de chercheurs membres des principaux centres détudes sur lAfrique en France.
Depuis lUMR sest lancée dans la mise en place dun programme de sauvegarde et de valorisation des archives scientifiques, plus spécifiquement des matériaux sonores, iconographiques et audiovisuels, détenues par les chercheurs en sciences humaines et sociales sur lAfrique depuis 50 ans.
Ce projet comprend en premier lieu la numérisation des documents et leur catalogage. Il sagit de regrouper, localiser, documenter et contextualiser les fonds par lélaboration dinstruments de recherche informatiques (catalogues, inventaires, index, moteur de recherche et bases de données), ensuite de permettre un accès à distance des contenus par un travail dédition critique de recueils de sources et entamer ainsi un programme de publication en ligne douvrages de référence.
Lobjectif est dintroduire dans le champ des sciences humaines et sociales sur lAfrique des matériaux constitués par les chercheurs depuis plusieurs dizaines dannées et nayant été exploités que par eux-mêmes, den assurer laccès, la circulation et le partage. Cette « redécouverte » permettra de croiser les regards entre disciplines et de poser de nouvelles problématiques.
Par ailleurs la disposition de contenus multimédias en quantité importante nous permettra de proposer au grand public un ensemble de ressources électroniques en ligne (dossiers, expositions) ordonnées autour du catalogue informatisé contribuant ainsi à la valorisation scientifique et culturelle de ces fonds darchives et au désenclavement des savoirs sur lAfrique.
La cohérence et loriginalité de notre corpus tiennent sans doute à la spécificité du champ géographique couvert, aux méthodes et aux situations de terrain. Lintérêt lié à la sauvegarde, au traitement et à la diffusion du patrimoine des chercheurs sur lAfrique est aussi de contribuer à sinterroger sur la constitution des savoirs africanistes depuis 50 ans.
Ce questionnement réflexif sur loutillage des recherches, les méthodes et les savoirs nous apparaît comme un nécessaire retour sur le travail accompli. De même pourra-t-on sinterroger sur la place des chercheurs sur lAfrique dans la longue genèse de lacclimatation des sources orales en France, au travers des expériences et des pratiques des institutions, des personnalités ou des groupes de recherche.
Le projet met aussi laccent sur la future collaboration des différents centres de recherche travaillant sur lAfrique en France (Voir annexe). Plusieurs membres de ces centres sont dores et déjà daccord pour sassocier au projet et sur le principe dun travail en réseau leur permettant de bénéficier des outils collaboratifs que nous développerons. Ajoutons enfin que le MALD a également donné son accord de principe pour un projet européen darchives en ligne concernant plus particulièrement le Rwanda (Web Archive on Rwandan Genocide), projet qui nous permettra également délargir nos coopérations futures.
Axe 1 - 2. : Identités, identification, altérité
Responsables : Jean-Pierre Chrétien et Pierre Boilley
associés : F.-X. Fauvelle, A Lainé
Le thème des identités constitue depuis plusieurs années lun des principaux domaines de réflexion de réflexion du laboratoire, mettant laccent sur les dynamiques que constituent les phénomènes dadaptation, dinnovation ou de réinvention des liens de solidarité régionale, sociale, religieuse, économique et politique. Lapport de la critique historique est au coeur de la compréhension de ces « dynamiques ».
Un séminaire à vocation pluridisciplinaire (histoire, anthropologie, science politique
) a été consacré à cette réflexion durant quatre ans. Les trois grandes thématiques abordées ont été : la construction des « communautés imaginées » (ethnie et nation, autochtonie et « allogénie », citoyenneté et rapport à lEtat, diasporas, cristallisations des crises
) ; le rapport entre les consciences identitaires et les environnements géographiques et sociaux modernes (recompositions urbaines, promotion des environnements en patrimoines, travail migrant et statut de létranger, nouvelles situations sociales et émergence de nouvelles consciences corporatives, rapport aux nouvelles endémies, jeunesse et musique
) ; enfin les référents scientifiques et leurs implications idéologiques (anthropologie physique et génétique, linguistique, archéologie, rôle de lethnographie classique
). Plus généralement nous avons travaillé aussi sur les relations entre histoire et mémoire en Afrique, sur le poids des regards coloniaux et postcoloniaux et sur le nativisme afrocentriste. Par ailleurs deux ateliers de réflexion associant (en juin 2002 et mai 2003) les historiens de Paris 1 et de Paris 7 (sous la direction de Pierre Boilley et Odile Goerg) ont porté sur des questionnements plus méthodologiques. Il sagissait de mettre en commun nos réflexions respectives sur les terminologies que nous employons dans notre pratique de chercheurs à propos de lidentité et de laltérité. Ces journées, sous la forme de débats ouverts autour daxes choisis, étaient destinées à faire le point sur létat de nos analyses concernant lutilisation de termes particulièrement problématiques et marqués par leur histoire propre. Comment changer de système de référence, nommer dautres ordres : définir, forger de nouveaux termes ? Comment comprendre (et savoir utiliser) « nation », « ethnie », « tribu », « peuple », « communauté », « groupe social », mais aussi « Etat », « sentiment national », « ethnicisme », « tribalisme » ? La réflexion a aussi porté sur les liens et les différences entre termes africains, français, anglo-saxons, leurs acceptions respectives et les traductions quon peut en faire. Ce questionnement reste actuel. Notre ouvrage collectif de 1989 (sous la direction de J.-P. Chrétien et G. Prunier), Les ethnies ont une histoire, épuisé depuis plusieurs années, a été réédité en 2003 avec une nouvelle introduction.
Ce champ mérite de nouvelles investigations en partant de la notion daltérité, cruciale dans le cas de lhistoire de lAfrique. Compte tenu de la multiplicité et de lancienneté des contacts, tant sur le continent lui-même quavec des intervenants extérieurs, laffirmation identitaire représente en fait une sorte de refus, masqué sous un discours dexclusion naturelle. Sur le plan intellectuel « lafricanisme » sest trouvé souvent piégé par ces dérives du discours de la « reconnaissance de la diversité », à savoir le retour aux affirmations sur le caractère étanche et exclusif didentités différentes (porteuses de marqueurs positifs ou négatifs) au détriment de la reconnaissance du pluralisme, des variations et des contradictions dans les processus sociaux.
Ce discours est envahissant, en Afrique et ailleurs, au point de fournir les termes du débat sur tout aspect de la vie sociale. Tout se passe comme si on avait vécu durant des décennies ou des siècles dans une sorte damnésie, de gel, de négligence de « réalités profondes » oubliées. Les clivages les plus radicaux sont présentés ou suggérés comme une sorte de vérité méconnue, involontairement ou de façon calculée pour favoriser un camp « naturel ». Les déconstructions seront perçues comme sacrilèges et les adhésions aux identités comme incontournables. On assiste aussi à un retour des certitudes de lanthropologie physique prétendument fondée, cette fois, sur la génétique qui au contraire complexifie lanalyse (voir la thèse dAgnés Lainé, Génétique des populations et histoire du peuplement de lAfrique. Essai dhistoriographie et dépistémologie, soutenue à Paris 1 en novembre 1998)..
Le discours répétitif sur la différence « sensible » à tous les sens du mot (visible et émotif), où se complaisent souvent les médias, tend à disqualifier leffort dinterprétation des situations de « différence ». Si laltérité est vécue, elle est aussi mise en scène sur le mode de létrangeté. Sagit-il dune sorte de nécessité humaine des clivages, des jeux dopposition substantialisée, comme le développe Friedrich Barth ?
Cette question appelle en fait un décryptage persévérant des processus historiques, tant au sein des sociétés concernées que dans les regards et les fantasmes réciproques. Ce fut notamment le propos de nos recherches sur lethnicité, sur les processus dethnogénèse liés à lidéologie et à la pratique des régimes coloniaux, sur les phénomènes de réinterprétations, de regroupements, de divisions, de relectures raciales et de manipulations administratives des milieux « coutumiers », sur les mobilisations sociales et politiques contemporaines, en symbiose avec le fonctionnement de lÉtat postcolonial ou en réaction contre lui, sur les quiproquos culturels entre les héritages de « la tradition » et les sollicitations politiques du temps présent.
La recherche se heurte de ce point de vue à trois défis :
- un défi politique, celui du primat des certitudes identitaires sur tout autre débat social, aggravé par le jeu de miroirs entre Afrique et Europe, pétri de préjugés et de griefs.
- un défi épistémologique sur la capacité de la méthode historique à transcender les frontières spatiales, temporelles et culturelles et à rompre létanchéité supposée de ces clivages
- un défi méthodologique : la possibilité dune critique des mémoires et des représentations, alors que celles-ci saffichent, dans une ambiance postmoderne, comme constructrices de lhistoire elle-même, cest-à-dire dun discours narratif que ne serait que jeu de perceptions (voir le projet de Nora revisité dans Histoire dAfrique. les enjeux de mémoire, édité en 1999 sous la direction de J.-L.. Triaud et J.-P. Chrétien).
Pour aller au-delà dune vision manichéenne qui opposerait communautarismes et citoyenneté, régressions et progrès, traditions africaines et manipulations contemporaines, il est apparu nécessaire de réfléchir sur laltérité dune manière plus globale, incluant les adhésions et les solidarités « choisies » ou expérimentées au fil des époques, et pas seulement « héréditaires ». Cet aspect, omniprésent dans lhistoriographie de lEurope (les consciences de classe, les mutations de mentalités collectives, les inventions institutionnelles), représente un déficit dans le champ des recherches historiques sur lAfrique. La photographie culturaliste de la fin du XIXe siècle reste prégnante. Doù la nécessité de mettre laccent, dans la longue durée, sur les vécus collectifs dynamiques, les expériences non lignagères ou « ethniques » (même si ces dernières sont aussi porteuses de mobilités, de changements et de reconstructions) : solidarités construites sur la base de croyances, dactivités, dallégeances, de voisinages, de déplacements communs, etc. en quelque sorte la « modernité » du passé africain.
Sur lAfrique, les terrains à revisiter seraient par exemple : syndicats, corporations et tontines, partis, lobbies et amicales, écoles, paroisses, pratiques sportives, ludiques ou artistiques, voisinages et régions, clubs et groupes de pensée, et autrefois réseaux déchange, pèlerinages, terroirs et espaces de parcours... Sans oublier quidentités « traditionnelles » ou « modernes » sont historiquement emboîtées, articulées, emmêlées et que les expériences internes et les jeux dinfluences extérieures le sont également.
Sur un plan méthodologique, nous voudrions donc aller au-delà de lopposition récurrente entre les « traditions » (véhiculées par lethnographie) et les « manipulations » venues den haut ou de lextérieur et sur lesquelles il est le moins difficile de se documenter. Le problème est celui des processus « didentitarisation » au sein même des sociétés africaines concernées :
sil sagit des héritages, quels héritages , de quelle nature, par quelles voies de transmission ? quelles sources utiliser (langue, littérature orale, rituels
) ?
sil sagit des influences idéologiques étrangères : par quels canaux de diffusion (écoles, associations, pratiques quotidiennes
), depuis quelle époque, par quels acteurs et auprès de quels « intermédiaires culturels » ? Quelles traces de cette diffusion : linguistiques (emprunts
), sociologiques
sil sagit des recompositions et jeux liés aux combats sociaux et politiques contemporains, là encore quels acteurs, quels enjeux précis, quelles expressions attestant ces mobilisations (médias, discours, tracts
).
Nous comptons susciter des mémoires et thèses inspirées par ces orientations et à même de les faire progresser par des travaux de terrain, et dautre part organiser trois fois par an un atelier, dans le prolongement des rencontres sur laltérité, permettant la confrontation des recherches en cours.
Axe 1 - 3. : Ethique, Epistémologie et Anthropologie du Droit
Responsables : Etienne Le Roy et Geneviève Chrétien-Vernicos
Créé en 1964, le Laboratoire danthropologie juridique de Paris (intégré à lUMR MALD) a, pendant une trentaine dannées, jusquau milieu des années 90, privilégié lanalyse politique à léthique dans le recours à lépistémologie et à ses applications tant en recherche fondamentale quappliquée. Cette priorité peut apparaître paradoxale pour une démarche en anthropologie qui sest, dès lorigine, préoccupée de façon centrale de laltérité et qui, à la fin des années 60 sétait engagée dans le débat sur lethnocide au côté de Robert Jaulin et de lUER Anthropologie, Ethnologie, Science des religions de Paris 7. Cette priorité est en fait justifiée par un débat qui traverse toute cette période et qui concerne la nature, lorientation et la portée du droit que les Etats africains nouvellement indépendants considèrent comme le levier essentiel de leur devenir et qui est qualifié « Droit du développement ». Le débat se construit alors, et souvent encore maintenant, sur une base dichotomique et selon deux niveaux danalyse. Tout dabord les nouveaux Etats doivent-ils se doter dinstitutions nouvelles dites modernes, ou doivent/peuvent-ils inventer ou garder des solutions proprement endogènes sans être nécessairement traditionnelles ? A cette première alternative à laquelle on répond (trop) souvent oui à la première des deux possibilités sajoute une seconde alternative : les nouvelles institutions doivent-elles recopier le premier monde capitaliste et libéral ou le deuxième monde socialiste ? La position du LAJP a été constamment de critiquer et de récuser une démarche mimétique qui alignerait le devenir de lAfrique sur lOccident ou le modèle soviétique. Elle a donc tout aussi constamment expérimenté les formules, les modes dapproches, les lignes danalyse qui permettraient douvrir des interstices entre ce qui paraissait déjà un « bétonnage » qui allait, avec la disparition du deuxième monde à partir de 1989 et la généralisation de lapproche capitaliste des problèmes de développement, simposer, au moins apparemment. Car, dans les faits, si des choix « politiques » sont devenus sans objet pour ce qui concerne les stratégies, il nen va pas de même du côté des choix de moyens, donc de « tactiques ». Une morale des moyens, de laction, de ladéquation entre les valeurs partagées et les solutions préconisées, bref une éthique, savère alors non seulement évidente mais indispensable.
Notre préoccupation de solidarité avec les Africains sest seulement transposée du domaine du politique, temporairement non mobilisable, à celui de léthique. Et cest durant ces quatre dernières années quil est devenu un thème majeur de nos travaux.
En effet , très rapidement, au milieu des années 90, et dans un cadre de coopération avec le GEMDEV, le CODESRIA la recherche avaient relancés la recherche. Ils concernaient dabord le rapport à lEtat puis lexpertise et la consultation internationale. Mais ils ont illustré ensuite la nécessité de passer dune approche descriptive à une épistémologie centrée sur des notions traitées comme des concepts recteurs puis de sappesantir sur certains besoins des acteurs en privilégiant une éthique de la socialisation.
Une épistémologie des concepts-recteurs.
Chacun de nos domaines de recherche est construit sur la base de ou à partir de quelques notions qui paraissent si familières quon oublie le plus souvent de les interroger pour se concentrer sur les catégories plus exotiques.
Ce sont les travaux réalisés sur les politiques foncières qui ont permis une relecture des notions de bien, de propriété et de domaine autorisant à relancer la recherche au début des années 90 puis à proposer la théorie de maîtrises foncières comme cadre synthétique et opérationnel. Par la suite dautres notions, Etat, état de Droit, Droits de lhomme, gouvernance, décentralisation, Justice, Institutions etc. sont passées à la moulinette de lépistémologie, renouvelant nos catégories danalyse, donc léthique.
Une éthique de socialisation
Des travaux dorigine différente par leurs méthodes, leurs thèmes, la personnalité des chercheurs se sont rencontrés autour dun problème pratique de socialisation juridique ou, plus exactement, de son absence.
Comment assurer ce lien entre le droit et les acteurs, surtout jeunes, lorsque la distance entre eux rend difficiles une socialisation des jeunes marginalisés et une mobilisation du droit réputé hostile voire étranger ? La prévention du SIDA au Mali, la protection des ressources génétiques à Madagascar, la protection judiciaire de la jeunesse au Sénégal sont trois des domaines dans lesquels il a fallu expérimenter une nouvelle lecture du droit qui ne peut plus être la lecture positiviste des juristes mais un droit de la pratique que nous sommes en train de théoriser et qui, en Afrique, est lié substantiellement à linvention dune néo-modernité se situant dans lentre-deux de la tradition et de la modernité.
Deux innovations ont été nécessaires pour y parvenir et dont on fera brièvement mention.
Tout dabord il faut repenser la conception que lon a en Occident du Droit qui est entièrement appréhendé à partir de la loi monopole de lEtat. Or, les processus de socialisation ci-dessus évoqués nont rien de commun avec lunivers de la loi. Ils sont fondés sur des systèmes de dispositions durables (SDD) ou habitus et la seule possibilité de les relier aux normes générales et impersonnelles (NGI) de la loi est duser dun cadre intermédiaire, celui des modèles de conduites et de comportements (MCC), par ailleurs matériau de base de la coutume
Ainsi, lexpérience du « droit » ne se résume pas à la loi et si nous voulons, en anthropologues, rendre compte de la diversité de ces expériences et des problèmes éthiques originaux qui y sont posés, nous devons élargir les cadres notionnels. Nous postulons ainsi que notre conception du droit sinscrit dans une expérience de la juridicité basée sur trois fondements ci-dessus identifiés, les NGI, MCC et SDD. Toutes les sociétés semblent connaître ces trois fondements tout en différant sur les modalités dorganisation de leurs rapports.
Seule une tradition, la nôtre, a prétendu exclure la coutume (MCC) et les habitus (SDD) pour ne retenir que le fondement de la loi. Là où les autres sociétés sont tripodes nous sommes unijambiste et nous nous étonnons que nos sociétés soient en train de « claudiquer » .
Mais il faut également, pour relever le défi dune éthique pragmatique susceptible daborder la complexité, opérer une révolution de type copernicienne concernant le droit ou plus exactement, la conception quont les Occidentaux du droit quils tiennent pour universelle mais qui nest quun folk system parmi dautres. (Le Roy, 1999, 2004).
Alors que la théorie de ce droit prétend quil est extérieur, supérieur, omnipotent et omniscient (à limage du Dieu judéo-chrétien !) nous devons, comme Louis Dumont le suggérait pour léconomie dans la préface de louvrage, la grande transformation de Karl Polanyi, réintroduire le droit dans la société et considérer le rapport juridique comme un rapport social de type particulier et qui est déterminé non par la technique du droit mais par lexigence de la reproduction du lien social.
De nouvelles et fécondes perspectives, croisant lanthropologie dogmatique de Pierre Legendre par exemple, souvrent dès lors devant nous.
Références
Alliot Michel, 2003, Le droit et le service public au miroir de lanthropologie. (textes choisis et édités par C. Kuyu), Paris, Karthala.
Kuyu Camille, Cahiers danthropologie du Droit, 2003. Les pluralismes juridiques, Paris, Karthala.
Le Roy Etienne, 1999, Le jeu des lois, une anthropologie dynamique du droit, Paris LGDJ. 2004, Les Africains et lInstitution de la Justice, Paris, Dalloz.
Perspectives de recherches
Un nouveau progamme de recherche initié depuis 2003 avec le CIRAD et lIRD prolonge les démarches ci-dessus décrites.
Une première perspective concerne les rapports entre le droit et le marché. La problématique en a été posée dans un numéro de la Revue Tiers Monde sur les marchés de droits. Une série de séminaires va, à Montpellier fin 2004 et 2005, approfondir la problématique. Une question essentielle est au cur de ces travaux : doit-on ou non généraliser la propriété privée de la terre dans les sociétés africaines ? La tendance naturelle est de dire oui car on suppose que la propriété est un gage de progrès. La réalité est infiniment plus complexe et il ny a plus que la Banque mondiale (avec les moyens certes exceptionnels) à prôner une généralisation « à tout va » de la propriété foncière. Or pour cela il faudrait une généralisation du marché, ce qui nest pas encore le cas. La coopération française ont compris, à la suite de lintense travail que nous faisons dans le cadre de comités ad hoc à Berne et à Paris, la nécessité dadapter leurs politiques pour éviter de renouveler le drame ivoirien.
Une seconde perspective reste un travail sur les représentations dacteurs dans les domaines des droits de propriété intellectuelle, de la gouvernance et de la décentralisation, avec de nouveaux projets éditoriaux.
Pour ce faire, les groupes de recherche qui se rencontrent régulièrement (en principe mensuellement) vont poursuivre leurs activités. Sont programmés pour les prochaines années les activités théoriques et ethnologiques en matière de justice (voir infra axe 3 : Les politiques judiciaires et les pratiques de médiation). Un deuxième groupe sur les bioéthiques travaille directement en phase avec lUNESCO et certains de ses travaux seront associé à la gestion des patrimoines naturels dans la région des grands lacs. Il est animé par Camille Kuyu, professeur à luniversité de Kinshasa.
Enfin, un troisième groupe, sous limpulsion dAlain Rochegude approfondira les travaux de recherches appliquées en relation avec le Ministères des Affaires Etrangères et le GEMDEV.
Toutes ces actions sont la poursuite de travaux en cours et se dérouleront durant toute la période quadriennale.
Axe 1 - 4. : Éthique et anthropologie économique
Responsable : Janet Roitman
Lépistémologie de lanthropologie économique
La critique de lanthropologie économique nous oblige à dépasser les lectures culturalistes de léconomie et de léconomique. Au lieu de discerner comment les pratiques et concepts économiques sont structurés ou influencés par les répertoires culturels (qui sont instables et hétérogènes), des recherches récentes procèdent par le principe que les objets et les concepts de léconomie doivent être pris comme des formes de savoir en soi. Sans vouloir déterminer des bases « culturelles » de léconomie, cette recherche sintéresse aux bases épistémologiques des concepts et des pratiques économiques pour explorer lefficacité des théories économiques et les effets quelles produisent dans la construction des marchés et dans la matérialité des pratiques. Ce programme de recherche a été poursuivi en collaboration avec un réseau international de chercheurs constitué autour du MALD, lÉcole Nationale Supérieure des Mines, la London School of Economics et New York University. Dans ce cadre, nous avons organisé une série de conférences : « Innovating Markets » (Londres, mars 2003), « Economies at Large » (New York, novembre 2003) et « Inside-Outside Markets » (Paris, mai-juin 2004). Ces réunions nous ont permis de mieux comprendre la transformation de certaines pratiques et de certaines institutions économiques dans un contexte de « globalisation ». Au-delà des luttes des cultures diverses autour du problème des restructurations des marchés et de lorganisation du travail, nous avons pu montrer, à partir des enquêtes de terrain, comment les acteurs locaux ont créé de nouveaux espaces économiques à partir des modalités inédites dappréhender les relations économiques et même ce quest « léconomique » (voir, par exemple, Roitman « The Pluralization of Regulatory Authority in Central Africa » à paraître dans les actes du colloque). Dautres publications analysent des modalités de gouverner léconomique en Afrique, en prenant les cas des réseaux déchanges non régulés et de la négociation de la dette : Roitman, 2004, « Modes of Governing : the Garrison-Entrepot » in A. Ong and S. Collier, dirs. Global Assemblages. Technology, Governmentality, Ethics, Blackwell Press ; Roitman 2004, Power is not Sovereign : the Transformation of Regulatory Authority in the Chad Basin in Hibou, B., dir. The Privatizing the State, London, Hurst & Co. et New York, Columbia University Press ; Roitman 2003, Unsanctioned Wealth or, the Productivity of Debt in Northern Cameroon Public Culture (Chicago), 15, 2, pp. 211-237 ; Roitman 2003, La garnison-entrepôt : une manière de gouverner dans le bassin du lac Tchad , Critique internationale 19, pp. 93-115. Ces thèmes ont été explorés dans le cadre de lUPRESA 8054 dans un séminaire de recherche sur lAfrique, intitulé « Les nouvelles formes de la régulation politique : comment décrire lémergent ? ». La question méthodologique de ce séminaire (« comment décrire lémergent ? », a été repris dans une collaboration internationale avec luniversité de Californie (Berkeley) et le New School University (New York). Dans un panel international tenu lors de la réunion de lAssociation des africanistes des Etats-Unis, nous avons exploré les résultats de cette recherche, en sadressant à la question : comment rendre compte des théorisations qui sont le résultat dautres expériences empirique ? (Panel Afro-Empiricities. Afro Theories », African Studies Association Meeting, Boston, 31 octobre - 1novembre, 2003). Cette dernière collaboration rassemblant anthropologues travaillant sur léconomie informelle, la violence et la bio-éthique est aujourdhui le point de départ dun programme de recherche sur « lanthropologie et léthique ».
Lanthropologie et léthique
Dans un premier temps, ce deuxième thème de recherche a été axé sur la problématique de léthique dans léconomique, suit à une critique du concept de « léconomie morale » développée dans deux articles (Roitman 2001 et à paraître). Sans vouloir présupposer le statut moral des pratiques économique (i.e. comme « corruption »), certains chercheurs sintéressent aux récits et jugements de leurs interlocuteurs sur le domaine de lillégal. Par exemple, la plupart des opérateurs économiques des réseaux non régulés (et souvent transfrontaliers) estiment que leurs activités sont illégales, puisquelles transgressent la loi officielle, mais licites, puisquelles sont conformes à un certain raisonnement, à ce qui est considéré être raisonnable et donc logique. Ces enquêtes nous permettent de discerner la constitution de la « vérité » dans un certain domaine économique et politique. A partir de ces recherches, nous pouvons donc poser des questions dordre épistémologique, telle que « comment certaines assemblages empiriques deviennent-ils théoriser pour faire vérité » ? Cette dernière question a été le point du départ dune collaboration trans-Atlantique (MALD, lUniversité de Californie-Berkeley, New School University : panel « Afro-Empiricities. Afro Theories » présenté a lAfrican Studies Association Meeting, novembre 2003). La problématique de léthique dans le domaine de lillégal a été développé dans le contexte dautres collaborations internationales : Africa Seminar, University College, London (mars 2003) ; conférence sur « Development after Development », The Hagop Kervorkian Center for Middle East Studies, New York University (mai 2003) ; conférence sur « Law and Disorder in the Postcolony », Radcliffe Institute for Advanced Study, Harvard University (mai 2003). Ces collaborations ont été loccasion de poser des questions sur le statut des éthiques séculaires, une question qui lie les préoccupations des anthropologues travaillant sur léthique dans le domaine de lillégal, ainsi quaux chercheurs engagés dans dautres terrains, comme dans le milieu de la bio-éthique. Dans les deux cas, la relation entre la philosophie morale et lanthropologie est au centre des débats actuels. Ce dernier sujet sera élaboré dans un panel de lAssociation américaine des anthropologues (panel « Ethics and Anthropology », American Anthropology Association Meeting, San Francisco, November 2004).
Perspectives
Dans le but de développer les deux thèmes au sein du laboratoire, nous organiserons un séminaire intitulé « Économie politique en colonie ». Tout dabord, ce séminaire tentera de diminuer la faille qui existe entre historiens, dun côté, et les politologues ou anthropologues, de lautre. Il sagit de présenter des recherches en cours sur la constitution des figures de léconomie politique prises dans un sens large. Les figures de léconomie politique comprennent, donc, les agents économiques (consommateur, sujet fiscal, fonctionnaires) ainsi que des catégories économiques (limpôt, le prix, les commodités). Nous sommes particulièrement intéressés par la constitution historique de ces agents, figures, catégories et concepts. Par exemple, pendant la colonisation française de la partie de lAfrique centrale quest aujourdhui le nord-Cameroun, le franc français et limpôt de capitation ont été institutionnalisés comme parties dun seul dispositif. La politique des prix qui avaient été appliquée pour contrôler linflation à lépoque servait à constituer un discours particulier sur ce quétait la consommation et le consommateur, cherchant donc à établir la vérité de la consommation et du consommateur malgré les pratiques des Africains sur place. La colonie étant autofinancée, ladministration coloniale cherchait à rendre les africains consommateurs de la monnaie française pour leur donner la possibilité de se constituer en sujet fiscal. Néanmoins, dans le discours déconomie politique de lépoque, le lien entre consommation et fiscalité nest pas articulé dune manière explicite. Comment ces débats sur la protection du consommateur, qui ont abouti à la formulation dune politique anti-inflationniste, ont-ils aussi jeté les bases dune politique fiscale pour créer une base de contribuables ? Ce séminaire devrait explorer de tels cas pour nous aider à comprendre les transformations des savoirs économiques et les effets sur les pratiques économiques et sur lorganisation de léconomie.
Axe 1 5. : Savoirs de santé en Afrique
Équipe : K. Delaunay, A. Hugon, D. Juhé-Beaulaton, A. Lainé
Historique et objectifs du thème
Dans les années 1980, au CRA (intégré dans lUMR MALD), quelques jeunes chercheurs sétaient intéressés aux questions de santé sur des sujets variés : épidémies, épizooties (trypanosomiase, onchocercose), maladies génétiques (drépanocytose), questions dalimentation et de nutrition, puis les initiatives sétaient taries. En 2001, quatre chercheurs, soulignant lindigence de la recherche historique sur ce thème en France en comparaison dautres pays notamment anglo-saxons, ont décidé de réactiver ce thème de recherche au MALD.
Les premiers ateliers (2001-2002) ont dabord conduit à des inventaires bibliographiques, à des réflexions méthodologiques et à lélaboration de problématiques sappuyant sur les travaux de la socio-anthropologie de la santé mais dans la perspective dune historicisation des questions de santé en Afrique.
Problématique
Se pencher sur la notion de santé implique de réfléchir à une histoire des maladies, des thérapies et des politiques de santé mais également délargir cette réflexion à lensemble des techniques, pratiques, politiques et processus de gestion des corps. Mettant en relation le corps individuel et le corps social, lintime et le collectif, lentrée santé amène à porter un regard particulier sur lhistoire des hommes et des femmes, de leurs relations (de pouvoir aussi bien que rapports de genre ou de génération, relations de dépendance ou de domination aussi bien que stratégies démancipation, etc.), comme avec leur environnement au sens large (naturel, économique, social, juridique et politique) dans des contextes locaux, nationaux et internationaux de plus en plus prégnants dans lhistoire contemporaine. Léquipe en charge de ce thème de recherche a choisi de travailler en direction dune histoire des savoirs en matière de santé, qui permet un éclairage multivarié des enjeux sociaux et économiques, des tensions institutionnelles ou politiques, des approches culturelles et philosophiques qui sous-tendent lhistoire de la santé dans le présent comme dans la plus longue durée.
Travaux collectifs
Une table ronde a été organisée en janvier 2003 sur « Santé et maladie en Afrique. Histoire de la diffusion des savoirs ». Depuis, les activités de ce groupe se sont poursuivies par :
des travaux en vue de la publication des interventions à la table ronde (dossier accepté par la revue Outre-mers)
lélaboration dun programme de recherche soumis une première fois en 2003 à lappel doffre ACI « Histoire des savoirs » (dossier non retenu) mais sur lequel le groupe continue à travailler pour le présenter de nouveau lors dune prochaine session.
lorganisation dun séminaire de recherche et de DEA, qui a débuté en janvier 2004, intitulé « Historicité de la santé » avec la collaboration de Doris Bonnet (DR IRD).
Travaux individuels
Karine Delaunay développe une recherche visant à analyser, dans la durée, la construction et le fonctionnement des dispositifs de prévention mis en uvre face au VIH/sida, ainsi que les expériences qui en sont faites, en replaçant cette pandémie dans lensemble des affections dites autrefois sociales, notamment la tuberculose et les MST. Ces maladies, affectant les liens sociaux, agissent comme des révélateurs des situations de crise, à lépoque coloniale comme actuellement. Une attention particulière est portée aux procédures de désignation des « cibles » de la prévention (à leurs argumentaires et à leurs choix, à leurs transmissions et leurs réactualisations ou redéfinitions) ainsi quaux médiateurs ou « relais » mobilisés pour pénétrer la société. Reposant sur des recherches documentaires et des enquêtes en milieu urbain, au Sénégal et si possible en Côte-dIvoire, lanalyse portera en particulier sur le façonnement des catégories sexuées, dans leur double dimension dattribution et de qualification du féminin et du masculin, dont les rapports à la santé ne peuvent être dissociés de relations de pouvoir plus larges ni de processus tels que les migrations, lurbanisation, laccès au travail, le marché matrimonial, etc.
Anne Hugon a commencé en 1999 une recherche sur lhistoire de la maternité à lépoque coloniale au Ghana, notamment sur tout ce qui a trait aux premières tentatives de médicalisation de la grossesse et de laccouchement. Dans ces processus, restés dailleurs partiels, linfluence des sages-femmes, formées par les autorités coloniales à partir de 1928, est cruciale : doù de nombreux entretiens menés avec des sages-femmes retraitées, ainsi quavec des femmes âgées ayant accouché dans les années 1940 ou 1950. Pour le reste, cette recherche sappuie essentiellement sur des archives du Département Médical (ancêtre du Ministère de la Santé), au Ghana mais aussi en Grande-Bretagne. Il sagit de comprendre comment le rapport des femmes (et plus largement des diverses communautés ghanéennes) à la maternité a évolué au milieu du 20ème siècle, et comment ce rapport, mettant en jeu différents groupes sociaux, informe plus généralement sur les changements à luvre durant la période coloniale.
Dominique Juhé-Beaulaton travaille en collaboration avec Agnès Lainé sur les sources missionnaires du XIXe siècle afin de rédiger un article sur « la reconnaissance et lappropriation par les Européens de savoirs phytothérapeutiques sur la côte ouest africaine aux XVIIe-XIXe siècles ». Ces recherches sur la construction des savoirs seront poursuivies dans le cadre du programme en cours délaboration.
Agnès Lainé, outre ce travail en commun, a entrepris une recherche sur les acteurs sociaux émergents dans le domaine de la santé « néotradithérapeutes » et « associations de malades » autour dune maladie génétique à forte prévalence africaine, la drépanocytose. Cette recherche a pour cadre le Bénin mais passe par lexamen de réseaux transnationaux. Une partie est conduite en collaboration avec un chercheur de lIRD, une autre avec lhôpital Necker-enfants malades à Paris. Elle entre dans le cadre de son programme de recherches sur lhistoire des savoirs de santé en Afrique au XXe siècle (étude comparative Bénin-Sénégal) à partir des maladies génétiques (drépanocytoses, thalassémies) . Elle a également dirigé la publication dun ouvrage collectif sur la drépanocytose (Karthala, 2004).
Perspectives
Le travail engagé collectivement il y a trois ans se poursuit, avec dans limmédiat un effort éditorial pour achever la publication des contributions à la table ronde du 13 janvier 2003. Ce devrait être chose faite au plus tard au printemps 2005.
Il sagirait pour léquipe actuelle de senrichir des apports de nouveaux collègues. Doris Bonnet, chercheur à lIRD, a déjà été associée à lorganisation du séminaire en 2003-2004 et des candidatures sont à létude en ce moment pour des chercheurs travaillant sur lhistoire de la santé en Afrique et souhaitant être affiliés au MALD.
Enfin, une nouvelle table ronde est prévue pour juin 2005, avec un double objectif : présenter des travaux durant la première demi-journée mais aussi et surtout rassembler des collègues afin de constituer un véritable réseau pluridisciplinaire de chercheurs sintéressant à lhistoire de la santé et de la maladie en Afrique.
Axe 2 : Innovations et reproductions dans les sociétés africaines (VIIIe-XXe siècle)
Responsables : Marie-Laure Derat et Bertrand Hirsch
Paticipants : Deresse Ayenachaw (doctorant), Anne Bolay (doctorante), Jean Boulègue (professeur, Paris-I), Gérard Chouin, Jean-Pierre Chrétien (DR-CNRS, MALD), Marie-Laure Derat (CR-CNRS, MALD), Florence Duchamp (doctorante), Yohannes Guebre Sellassie (doctorant), Bertrand Hirsch (MCF, Paris-I), Arnaud Kruczynski (doctorant), Henri Médard (MCF, Paris-I), Jean Marie Nduwayo (doctorant), Claude-Hélène Perrot (professeur émérite, Paris-I), Gérard Pescheux (directeur IFRA, Ibadan), Franck Raimbault (doctorant), Bernard Salvaing (MCF, Paris-I), Estelle Sohier (doctorante), Tal Tamari (CR-CNRS), Dimitri Toubkis (doctorant), Thomas Vernet (doctorant), Anaïs Wion (post-doctorante).
Dans le projet de laboratoire précédent, laxe 2 sintitulait « Pouvoirs, religions, cultures - VIIe siècle - premier XXe siècle ». Laccent était mis sur létude des sociétés anciennes dans la longue durée, en privilégiant les évolutions endogènes, qui pouvaient saccompagner dinteractions avec des influences extérieures mais filtrées et progressivement réappropriées. Les recherches sorganisaient alors autour de deux grandes thématiques, lanalyse des sociétés anciennes et les contacts entre espaces culturels et religieux différents.
Nos pratiques et nos méthodes ont quelque peu infléchi cette répartition. Il est en effet parfois bien difficile de distinguer entre influences exogènes et évolutions endogènes, dautant que cest souvent la confrontation de ces deux thématiques qui produit du sens. Il est également fort réducteur dignorer la grande richesse née du métissage entre les cultures, dautant quil ne saurait être question de revenir à la conception périmée considérant les sociétés africaines anciennes comme des isolats invariants miraculeusement préservés du changement historique avant la période coloniale. De plus, létude des sociétés africaines sappuie en partie sur une documentation extérieure (sources portugaises et arabes essentiellement), de même que la compréhension des contacts nest pas séparable de la connaissance interne des sociétés en question.
Doù le nouvel intitulé de laxe 2, « Innovations et reproductions dans les sociétés africaines », qui continue dinscrire les recherches dans le temps long (VIIIe-XXe siècle).
Cet intitulé est avant tout un mot dordre contre la conception encore très répandue dune « tradition africaine », reposant sur une vision a-historique des sociétés africaines. Mais il est aussi le fruit du constat que les évolutions observées dans les sociétés étudiées ont le plus souvent été canalisées par des pratiques visant à la reproduction dun ordre dont la référence était souvent plus tournée vers le passé que vers un futur annonciateur de progrès.
Il est aussi le fruit de notre pratique au contact de sources qui apparaissent le plus souvent à la fois uniques et stéréotypés. Tout lart de lhistorien est de détecter les modèles employés tout en relevant les spécificités dun texte (écrit ou oral) ou dune représentation artistique pour en tirer, au final, des informations de type historique.
Les études des trois équipes portent sur des espaces régionaux construits par un ensemble de contacts et déchanges bien antérieurs aux constructions des empires coloniaux : circulation de modèles politiques ou religieux, échanges commerciaux, échanges religieux et linguistiques, etc., favorisés par la présence dintermédiaires culturels.
Les variété des champs géographiques couverts par les trois équipes (Éthiopie, Afrique orientale, Afrique de louest islamique et monde Akan) et la complémentarité des approches anthropologiques et historiques permettent de fructueuses confrontations et sont une incitation à porter une attention particulière à létude des rencontres et échanges entre cultures et sociétés différentes. Tout en sattachant à létude des sources externes à lAfrique (archives coloniales, missionnaires, récits de voyage etc.) les membres de laxe accordent une place particulière aux sources endogènes (manuscrits, sources orales etc.).
Lexistence de réelles équipes qui partagent un terrain commun nempêche aucunement des rencontres sur des thématiques transversales, comme ce fut le cas lors de la table ronde organisée en novembre 2003 (voir ci-dessous dans le chapitre bilan), ou comme ce sera le cas dans le séminaire de recherche sur lesclavage (voir ci-dessous dans le chapitre perspectives).
Bilan
Les membres de cet axe ont eu ainsi loccasion de confirmer les convergences de leurs approches au cours dune table-ronde réunissant la plupart dentre eux, en novembre dernier (24, 25, 26 novembre 2003), aux côtés de leurs collègues du Seminar für Orientkunde de luniversité de Mayence, associés dans un projet Procope animé pour la partie française par Bertrand Hirsch, directeur du CRA. Le thème de la table-ronde, « Identités composées. Dynamiques linguistiques et religieuses en Afrique », procède dun intérêt commun pour une étude de lAfrique envisagée dans la longue durée et dans son évolution, combinant approches des sociétés et de leurs contacts avec lextérieur.
Les actes de cette table-ronde feront lobjet dune publication à paraître en 2005.
Axe 2 1. Culture islamique en Afrique de lOuest
Bernard Salvaing et Tal Tamari travaillent sur lislam au Mali et en Guinée, dans ses formes populaires comme dans ses formes les plus savantes. Ils se sont particulièrement intéressés, au cours de ces dernières années, à la rencontre entre islam et religions du terroir, à la recherche et à létude des manuscrits en arabe et en langues locales (peul, mandingue) et à celle de lenseignement islamique supérieur. Tal Tamari a récemment entamé un nouveau terrain en milieu mandingue de Gambie.
Travaux effectués
Le premier thème dintérêt les a conduits à préparer une communication commune pour la table-ronde « Identités composées. Dynamiques linguistiques et religieuses en Afrique », qui a réuni des chercheurs des universités de Paris I et de Mayence du 24 au 26 novembre 2003, sur le sujet : « Almamy Maliki Yattara et Amadou Hampâté Ba : deux musulmans face aux religions du terroir ». Ils ont montré quAlmamy mettait laccent sur les différences entre ces deux traditions religieuses, alors quA.H. Ba faisait ressortir les convergences. En effet, des préceptes que celui-ci attribue à Tierno Bokar, le « sage de Bandiagara » qui la introduit à la mystique musulmane (Tijaniyya hamalliste), se retrouvent également dans les enseignements des maîtres de linitiation traditionnelle, dont il a publié les paroles (Koumen
). En considérant, dans plusieurs de ses essais, que les religions traditionnelles aussi mènent à Dieu, A.H.Ba se situe dans la filiation directe du philosophe et mystique andalou Muhyî d-dîn Ibn cArabî (1165-1240). Il reste à déterminer sil sagit dun point de vue surtout personnel, propre à lui ou à Tierno Bokar, ou bien dune interprétation plus généralement répandue en Afrique de lOuest.
Par ailleurs, Tal Tamari a publié, dans le Journal des Africanistes, une étude sur « Les représentations cosmogoniques dogon, bambara et malinké et leurs parallèles avec la pensée antique et islamique » (2001), fondée sur lanalyse des travaux classiques de Marcel Griaule, Germaine Dieterlen, Solange de Ganay et Dominique Zahan, mais aussi des chercheurs plus récents, tels que Youssouf Cissé et Sory Camara, et ses propres recherches de terrain. Elle estime que les mythes de création mandingues et dogon correspondent à un modèle néoplatonicien, transmis par la mystique musulmane, et que ce fait sexplique en partie par une osmose entre différentes croyances et pratiques, islamiques et « traditionnelles », saccomplissant dans la longue durée, et saccélérant depuis le milieu du dix-neuvième siècle.
Les études de manuscrits ont abouti notamment pour Bernard Salvaing à la publication dans la revue Afrique et histoire dun poème du Fuuta Jaloo écrit en peul, en caractères arabes adaptés (ajami), sur « Les tombes » (Fii genaale) (2004). On y voit comment la littérature écrite « savante » peut être influencée par des thèmes ressortant dun islam plus populaire, et comment un auteur guinéen du début du XXe siècle a pu trouver sur le sort de lhomme dans la tombe des accents dune grande beauté proches des angoisses dun François Villon.
Bernard Salvaing a également participé, en rédigeant, en collaboration avec John Hunwick, le chapitre sur le Fuuta Jaloo, au tome 4 de la série « Arabic Literature of Africa » (dirigée par John Hunwick, Northwestern University). Cette série vise à dresser un inventaire raisonné des manuscrits écrits en arabe et en langues locales (en écriture ajami) répertoriés dans les bibliothèques dAfrique au Sud du Sahara. Le chapitre sur le Fuuta Jaloo montre la variété et la richesse dune littérature ancienne encore presque totalement à découvrir, si lon met à part quelques travaux pionniers comme ceux de Gilbert Vieillard et dAlpha Sow.
Parallèlement, léquipe continue de mener des recherches sur lenseignement supérieur islamique. En publiant lautobiographie en deux tomes dAlmamy Maliki Yattara, ancien élève coranique de haut niveau, Bernard Salvaing a cherché à décrire, mais aussi à faire revivre « de lintérieur », ce type dapprentissage (cf. laxe 1.1 : Sources historiques et épistémologie).
Tal Tamari mène, depuis 1992, des recherches auprès des marabouts et de leurs élèves concernant lenseignement islamique de niveau avancé au Mali, principalement en milieu mandingue. En effet, cest à cette date quelle sétait rendue compte que bien que les ouvrages soient lus en arabe, toutes les explications sont données et toutes les discussions ont lieu dans les langues nationales. Le professeur traduit les textes arabes, syntagme par syntagme, oralement dans ces langues, pour ses élèves qui lui posent ensuite toutes les questions pertinentes. Ainsi, elle a pu constater que le mandingue, de même vraisemblablement que les langues des autres peuples islamisés de la région, a un lexique spécialisé très riche, permettant dexprimer tous les concepts des sciences islamiques médiévales (théologie, droit, grammaire, exégèse coranique
). Au cours de ces quatre dernières années, elle a poursuivi ses missions à Ségou et dans ses environs (juillet-août 2002, juillet-août 2003, mars-avril 2004) et les a élargies à la ville de Dia peut-être le plus ancien centre islamique du Mali, de langues bozo et mandingue (janvier-février 2004). Elle a continué à observer les cours et à enregistrer les discours des marabouts, à transcrire et à traduire les textes ainsi recueillis. En 2002, elle a publié une première analyse des programmes détude et des méthodes pédagogiques (« Islamic Higher Education in West Africa : Some Examples from Mali »).
Par ailleurs, au cours dune mission initiale en Gambie menée en juillet-août 2004, elle a observé les leçons données dans ce pays et photocopié des manuscrits mandingues (parler mandinka) en caractères arabes. Il sagit de la mise par écrit des commentaires des ouvrages arabes, qui dordinaire sont énoncés oralement dans lenseignement. En Gambie, à la différence du Mali, depuis quelques décennies, des textes longs sont composés en mandingue.
Le fait que lenseignement islamique avancé a été traditionnellement donné oralement, dans les langues nationales, a dû grandement faciliter losmose entre différentes traditions religieuses, à laquelle il est fait référence ci-dessus.
Enfin, Tal Tamari a poursuivi ses recherches, entamées en 1988, sur la religion traditionnelle au Bélédougou (région de peuplement « bambara » sise au nord de Bamako), avec une mission en janvier-avril 2002. Elle a porté une attention particulière aux sociétés initiatiques féminines et aux cultes liés aux jumeaux.
Les travaux de Jean Boulègue sinscrivent dans ces thèmes de recherches, dans la mesure où il travaille sur les sources historiques (annales, chroniques
) écrites en arabes en Mauritanie ou au Mali, entre la fin du XVIe et le XIXe siècle (pour plus de détails, voir axe 1). Il encadre plusieurs thèses qui reposent sur ce thème et vient de publier un article dans Afrique et Histoire qui analyse lune des grandes chroniques tombouctiennes : « Temps et structures chez un historien tombouctien du XVIIIe siècle ».
Un autre de ses axes de recherche sintitule : Conflits, changements, dynamiques dans les États africains du XVe au XVIIIe siècle, avec pour champ détude la Sénégambie. Sinscrit dans ce thème sa participation au colloque dEssaouira (juin 2001) : Esclavage et religion dans les Temps modernes. Sa communication sintitulait : « La contestation musulmane de la traite négrière dans les royaumes du nord Sénégal à la fin du XVIIe siècle ».
Enfin, Jean Boulègue analyse les rapports entre les États et sociétés de la côte sénégalo-guinéenne et les différentes formes locales de la présence portugaise, notamment le réseau luso-africain dont lépicentre était larchipel du Cap Vert. Il a donné une communication au colloque dErlangen-Nuremberg (septembre 2004, Cabo Verde : origens da sua sociedade e do seu crioulo) intitulée « Relations entre les pouvoirs africaines et les Protugais sur la côté de Guinée du Cap Vert aux XVIe et XVIIe siècles ».
Perspectives
Dans les quatre années qui viennent, léquipe se propose de continuer à travailler dans ces mêmes directions.
Les explorations sur les rencontres et influences entre religions se prolongeront par une étude en cours sur les rapports entre islam et christianisme dans luvre de A.H. Ba, en vue dun colloque consacré à cet auteur qui se tiendra à lInstitut Mémoires Edition contemporaine à Caen en 2005 ou 2006, et dont le MALD devrait être co-organisateur (avec luniversité de Chicago, celle de Leiden, et lInstitut des Sciences Humaines de Bamako).
Léquipe compte poursuivre son action de mise en valeur des sources manuscrites ouest-africaines : publication des textes accompagnés des analyses et des traductions commentées. En particulier, Bernard Salvaing est en train de terminer la rédaction dun article présentant un important manuscrit malien en arabe concernant Shékou Amadou Lobbo, amîr du Macina au début du XIXe siècle.
Léquipe souhaiterait simpliquer dans des actions de sauvegarde et de mise en valeur de sources manuscrites se trouvant en Afrique. Il paraît à ce titre urgent que les instances de la recherche française jouent enfin leur rôle dans ce domaine davenir, sur un terrain où les universités dautres pays, notamment les Etats-Unis, sont déjà largement engagées. Il nous semble que cette action pourrait tirer plus de force de laccueil dans les formations doctorales de lUniversité Paris I détudiants africains déjà arabisants confirmés. Elle pourrait également se prolonger par des recherches dans le cadre de la coopération actuelle (convention inter-universitaire) entre les universités Paris I et Julius Nyerere de Kankan. Rappelons à ce titre que Jean Boulègue a déjà dirigé plusieurs travaux détudiants africains qui ont traduit et analysé pour leur doctorat dimportants manuscrits ouest-africains.
Létude de lenseignement supérieur islamique sera poursuivie. Bernard Salvaing compte terminer dici 2008 son doctorat dEtat sur lhistoire des foyers de culture islamique du Fuuta Jaloo. Il publiera également lautobiographie dAl Hajj Muhammadou Baldé, lettré islamique contemporain du Fuuta Jaloo, et auteur de travaux considérables rédigés en arabe. Il cherchera, par le biais du recueil et de létude de biographies dinstituteurs maliens (par exemple celle de Bocar Cissé), à mettre en évidence les liens et les oppositions entre enseignement islamique et enseignement de lécole dite française (cf. laxe 1.1 : Sources historiques et épistémologie).
Tal Tamari a lintention de poursuivre ses recherches en milieu mandingue, en les élargissant aux milieux bilingues mandingue-soninké au Mali ainsi quaux régions mandinguophones des pays voisins (Guinée, Burkina Faso, de nouveau la Gambie
). Cela devrait notamment lui permettre dévaluer limportance des variations régionales, tant en ce qui concerne les méthodes pédagogiques que les uvres étudiées et leur interprétation, de cerner les variantes régionales dans le lexique spécialisé mandingue mais aussi les emprunts entre langues africaines.
Enfin, Tal Tamari compte également poursuivre ses recherches sur la religion traditionnelle en milieu bambara du Bélédougou
Axe 2 - 2 : Histoire des Mondes Akan (Ghana, Côte dIvoire)
Claude-Hélène Perrot prépare avec Gérard Pescheux, anthropologue et historien et en concertation avec Gérard Chouin, archéologue et historien, un numéro spécial du Journal des Africanistes consacré aux Etudes Akan. Celui-ci a pour objet dapporter un regard critique sur la façon dont sest constitué en strates successives le savoir sur les Akan, en histoire comme en anthropologie et en archéologie, et sur les remises en question engendrées par les apports conjugués de ces trois disciplines.
Dans cet ouvrage collectif, sa contribution porte sur la question des migrations à la périphérie de laire akan, non pas sur leurs causes et leurs itinéraires (lhistoire du parcours migratoire), mais sur ce qui sest produit dans lespace territorial finalement occupé : la façon dont les migrants qui ont fondé deux Etats anyi dans le Sud-Est de la Côte dIvoire ont adapté différemment le type dorganisation politique dont ils étaient porteurs, et le poids des spécificités du milieu et du peuplement dans la formation de ces Etats : « Limportation du modèle akan par les Anyi au Ndényé et au Sanwi. Essai de comparaison » [ACL]
Dans Pouvoir lignager et religion en Pays éotilé (Côte dIvoire) XVIIIe-XXe siècles, ouvrage en cours de rédaction, fondé en majeure partie sur des traditions orales, il sagit entre autre de montrer comment dans une société non-étatique (toujours à la périphérie du monde akan) sarticulent les liens entre le politique et le religieux, les lignages sappuyant sur leur bosson (déité) tutélaire, pour développer une stratégie daccroissement en richesse et en hommes.
Grâce au support logistique du MALD, une part importante des archives sonores de Claude-Hélène Perrot a été mise sur CD par Arnaud Kruczynski, et ses archives visuelles sont en cours de classement par Fabrice Melka.
Gérard Pescheux a publié, en 2003, Le royaume asante (Ghana), Parenté, pouvoir, histoire XVIIe XXe siècles, Paris, Karthala, 582 p. Louvrage allie les ressources et les méthodes de lanthropologie et de lhistoire et se fonde sur le croisement de sources multiples : écrites, orales (les propres enquêtes de terrain de lauteur), archéologiques et linguistiques. Une attentive relecture de ces sources conduit G. Pescheux à remettre en cause notamment le « modèle akan » de la parenté, et à établir une sorte de généalogie des savoirs anthropologiques sur les Akan. Autre apport majeur : il éclaire la période qui a précédé lémergence de lEtat asante (ashanti), jusque là tenue dans lombre des récits mythiques.
Basé aujourdhui au Nigéria, où il dirige lIFRA à Ibadan, il amorce une étude comparatiste entre royaumes akan et royaumes yoruba, où de façon analogue, il est admis que tout commence avec la fondation de lEtat, et lhistoire elle-même. Son projet de recherche porte sur les sites sacrés, lieux de mémoire mais aussi révélateurs dune histoire, sur les rituels dont létude met en lumière les processus de création et de reproduction des pouvoirs et, troisième thème, sur la formation des cadres identitaires, aussi bien asante que yoruba.
Gérard Chouin est historien et archéologue. Il travaille sur lhistoire du Golfe de Guinée durant les deux derniers millénaires, et plus particulièrement sur les sociétés côtières du Ghana. Létude, lanalyse et linterprétation des sources écrites, et particulièrement des relations de voyage, occupent une place prépondérante dans sa réflexion sur lécriture de lhistoire. Il est lauteur de plusieurs articles sur le sujet, et sapprête à publier une édition comparée de deux relations dun voyage en Guinée en 1671. Depuis 1994, il travaille à partir de sources orales quil recueille dans la région dElmina sur un discours historique associé à certaines formes de paysages, et notamment aux forêts sacrées. Au vu des dépôts archéologiques associés aux forêts sacrées, il met en place un projet de recherche historique et archéologique qui se propose dexplorer ces lieux de mémoire. Syracuse University lui offre alors une bourse détude pour entreprendre sur ce thème un doctorat en anthropologie. De 2001 à 2003, deux financements des National Science Foundation et du Social Science Research Council lui permettent deffectuer un recensement dune soixantaine de forêts sacrées sur le territoire de lancien royaume dEguafo, dont cinq font lobjet de sondages archéologiques. Lanalyse des données est encore en cours aujourdhui, mais la corrélation entre forêts sacrées et ancien sites dhabitat (des 1er et 2ème millénaires) est dores et déjà acquise et peut servir de base à une nouvelle réflexion sur les processus de formation des lieux de mémoire en Afrique forestière (en collaboration avec D. Juhé-Beaulaton, axe 4) et, parallèlement, sur la nécessité dun dialogue entre les disciplines historique et archéologique. Dautres données issues des fouilles, notamment la découverte de grands sites dhabitat entourés de profonds fossés, datés du premier millénaire, permettent également de remettre en question les propositions dhistoriens tels que Ivor Wilks sur la chronologie de la formation de sociétés étatiques dites « complexes. »
Publications
Préparation par Claude-Hélène Perrot de Pouvoir lignager et religion en Pays éotilé (Côte dIvoire) XVIIe-XXe siècles.
Préparation de Études Akan : Archéologie, Histoire, Anthropologie, Claude-Hélène Perrot et Gérard Pescheux (eds), Journal des Africanistes, n° spécial [à paraître en mai 2005].
Axe 2 3. Groupe de recherche sur la Corne de lAfrique
Autour de Bertrand Hirsch (maître de conférence) et de Marie-Laure Derat (CR-CNRS) sest constitué un groupe de travail sintéressant à lhistoire de lEthiopie, du IVe au XXe siècle. Bien au-delà dune aire géographique circonscrite, qui pourrait à elle seule justifier la constitution dune équipe ne parle-t-on pas, en effet, des « études éthiopiennes » ce groupe partage des problématiques communes qui favorisent la mise en place de véritables ateliers de travail.
Le premier point de rencontre se situe sur un plan historiographique. Lécriture de lhistoire éthiopienne est le fruit dune longue tradition, aussi bien éthiopienne queuropéenne, souvent enfermée dans les carcans dune version officielle de lhistoire, et ce pour toutes les époques considérées. Cette constatation est bien sûr évidente pour tout historien, mais elle est particulièrement prégnante concernant le domaine éthiopien. Pour se défaire de ce carcan, notre groupe de travail a choisi dinterroger différemment le corpus documentaire. Il sagit non pas dinformer une période ou un thème à partir des sources, mais plutôt de déconstruire celles-ci afin de mettre en évidence les méthodes décriture et de réécriture de lhistoire éthiopienne, les enjeux qui les sous-tendent, et de faire apparaître à terme les groupes sociaux spécialisés dans la conservation et la transmission de la mémoire, quelle soit écrite, orale ou iconographique (clercs, artisans, musiciens, photographes
).
Cette démarche saccompagne dune approche documentaire qui consiste à recueillir sur le terrain des corpus de chants, poèmes et traditions orales, offrant une version non-officielle de lhistoire. Concernant les manuscrits, lintérêt se porte autant sur les textes que sur leur circulation, leur lieu de conservation, ou encore la constitution de bibliothèques.
Le second point de rencontre concerne létude du pouvoir éthiopien, son idéologie, ses rituels et ses représentations. Ce thème de recherche implique des croisements avec le domaine religieux, en loccurrence le christianisme, base culturelle sur laquelle se fonde le pouvoir éthiopien. Nos recherches visent à analyser les stratégies doccupation du territoire par une élite, via limplantation de réseaux monastiques et déglises royales, formant des relais de pouvoir. Linteraction étroite entre lEglise éthiopienne et le pouvoir royal conduit à sinterroger sur lidéologie royale, en posant la question de la royauté sacrée, et en sarrêtant sur les moments clés où le pouvoir royal se met en scène le sacre, le banquet, les funérailles ou bien les lieux de cette mise en scène la cour, les églises royales et leur peintures, les manuscrits enluminés.
La question des funérailles a fait lobjet dun atelier de recherches en 2002-2003 et 2003-2004, intégrant les étudiants de maîtrise et de DEA, intitulé « La mort et les funérailles en Ethiopie », où lon a examiné au cours de plusieurs séances les thèmes suivants : les funérailles royales, les tombes, le deuil, la liturgie des funérailles, les morts des héros, les pèlerinages et les reliques, la commémoration, léconomie de la mort, liconographie des funérailles
Notre ambition est de publier un ouvrage collectif donnant à lire les résultats de nos travaux, accompagnés des documents les plus significatifs mis en lumière au cours des séminaires.
Depuis 1996, notre équipe travaille étroitement avec le Seminar fur Orientkunde de lUniversité de Mayence, par le biais du programme européen Procope. Un premier colloque a eu lieu à Mayence et a donné lieu à la publication des actes : Saint, Biographies and History in Africa (B. Hirsch, M. Kropp éd.), P. Lang, Francfort, 2003, 355 p. En novembre 2003, un colloque bilatéral a eu lieu à Paris du 27 au 29 novembre 2003, couronnant cette collaboration. Il avait pour thème : « Identités composées : dynamiques linguistiques et religieuses en Afrique » (voir ci-dessus, le chapitre bilan).
Une partie de léquipe, en collaboration avec des chercheurs de lInstitut dÉtudes Africaines dAix-en-Provence et du Centre dÉtudes Africaines de lEHESS participe au programme ACI-Espaces et territoires, financé sur trois ans (2003-2006) par le Ministère de la Recherche, et dirigé par Marie-Laure Derat. Ce projet, intitulé « Marges et périphéries, routes et réseaux : les processus de construction des espaces de lÉtat éthiopien du XIIIe siècle à nos jours », rassemble une équipe de sept chercheurs qui apportent chacun leurs compétences disciplinaires à lenquête : une géographe (Sabine Planel, docteur en géographie), chargée danalyser au travers de létude régionale la structuration de lespace éthiopien, un anthropologue (Eloi Ficquet, maître de conférences à lEHESS) qui évalue les implications politiques et sociales du passage dun territoire à une région éthiopienne tout en ayant à lesprit létude des groupes de populations constituant cet espace, des historiennes de lart (Claire Bosc-Tiesse, CR2-CNRS ; Anaïs Wion, docteur en histoire), dont la tâche est danalyser lidentité culturelle de chaque région à travers leur production artistique et de mettre en valeur les réseaux de diffusion des uvres, enfin des historiens (Hervé Pennec, CR1-CNRS ; Dimitri Toubkis, doctorant en histoire et Marie-Laure Derat) qui donnent à lensemble une perspective diachronique essentielle.
Lobjectif de ce programme est détablir une géographie historique des régions éthiopiennes (deux régions ont été choisies : le Godjam et le Lasta), de situer leur territoire et lévolution de celui-ci sur la longue durée, dexhumer les traces de lhistoire de ces régions comme centres en soi et non pas seulement périphéries à dominer ou à conquérir. En retour, quand cest possible, le discours élaboré dans les régions par rapport au pouvoir central sera analysé. Ce programme vise aussi à étudier plus précisément un autre type délément qui dessine un espace, parallèlement à ses frontières : les réseaux qui construisent lespace de lÉtat et les routes qui le traversent, permettant de créer une culture commune.
Concrètement, il sagit de réaliser une cartographie régionale fine et fiable, cartographie qui fait cruellement défaut à lheure actuelle. Pour ce faire, un gros travail de numérisation des cartes topographiques et des cartes administratives éthiopiennes nous attend, avant de pouvoir intégrer sur celles-ci, via un système dinformation géographique (SIG), toutes les informations trouvées dans les sources et sur le terrain (localisation des routes royales, des monastères et des églises, des mosquées, des écoles
). Mais à terme, nous avons lambition de rédiger un ouvrage collectif proposant des éclairages particuliers sur ces deux régions : lidentité territoriale du Godjam et du Lasta, les étapes de lintégration au royaume, les moyens employés, les résistances
Enfin, Anaïs Wion dirige un projet de recherche, dans le cadre du programme CNRS IDA « Société de lInformation », intitulé « les traditions historiographiques éthiopiennes à lère du numérique ». Elle coordonne les travaux de quatre autres membres : Denise Ogilvie, conservateur en chef du patrimoine aux Archives de France, Claire Bosc-Tiessé, historienne, chargée de recherche à lIEA (CNRS), Wendy MacKay, directeur de recherche à lINRIA-futur (CNRS), Olivier Tourny, ethnomusicologue, chargé de recherche au LMS (CNRS). La valorisation, la conservation et laccessibilité du patrimoine documentaire éthiopien sont les trois composantes de ce programme de recherche. Il sagit de créer et de mettre à lépreuve un système de description adapté à :
- des sources de nature hétérogènes : des manuscrits contenant à la fois des textes liturgiques, des textes historiques et des notes de nature juridique et domaniale; des sources orales (transmission institutionnelle formalisée, récits), des traditions musicales religieuses et profanes; des documents iconographiques (peintures murales, bannières et enluminures).
- des sources conservées dans des institutions de nature diverse (établissements religieux, bibliothèques, services darchives) en Ethiopie, en France et en Angleterre, ainsi que des sources et documents conservés par des chercheurs.
- des sources dont les modes de descriptions actuels sont différents. Le but de ce projet pilote est de définir une architecture descriptive et des méthodes de numérisation permettant de décrire et détablir des liens entre des sources de nature diverses mais relevant dun patrimoine riche et cohérent. Les possibilités offertes par le langage XML sont les plus adaptées à relever ce défi. Ce premier soutien institutionnel permettra de mesurer la faisabilité de cette entreprise, de chercher des sources de financement et des collaborations durables, de mettre en place la structure de la base de données et enfin dimaginer une ou des interfaces nouvelles, prenant en compte les principes de « réalité augmentée » et de conception participative.
Cest un outil de recherche créé à partir dune réflexion sur les sources et sur leurs rôles dans la formation et la transmission du savoir. Cet observatoire des ressources peut permettre de décupler les possibilités de réponses aux questions posées aux sources éthiopiennes.
Publications
Marie-Laure Derat, Le Domaine des rois éthiopiens. Espace, pouvoir et monachisme, Paris, Publications de la Sorbonne, 2003, 383 pages.
Bertrand Hirsch et M. Kropp (éd.), Saint, Biographies and History in Africa, Francfort, P. Lang, 2003.
Hervé Pennec, Des Jésuites au royaume du prêtre Jean (Ethiopie), Paris, Centre culturel Calouste Gulbenkian, 2003, 373 pages.
Un dossier sur lhistoire de lÉthiopie, et plus particulièrement sur le pouvoir, est à paraître dans le n°8 (3-4) du Journal of Early Modern History (Université du Minnesota), avec quatre contributions des membres de léquipe :
Claire Bosc Tiesse, How Beautiful She Is in her mirror. Polysemic images and reflections of power of an eighteenth-century Ethiopian queen
Marie-Laure Derat, Do not search for another king that God has not given you : questions on the elevation of Zara Yaeqob (1434-1468) .
Hervé Pennec & Dimitri Toubkis, Reflections on the notions of empire and kingdom in seventeenth-century Ethiopia : royal power and local power .
Anaïs Wion, Why the king Fasilädäs killed his brother ? Sharing power amongst the royal family and religious choices in the mid-17th c. Ethiopia .
Perspectives
Publication des actes du séminaire de recherche sur la mort et les funérailles en Ethiopie. Louvrage sintitulera : Cérémonies de la mort. Études sur la mort et les funérailles en Éthiopie.
Un nouvel atelier de recherche, rassemblant professeurs, chercheurs et étudiants travaillant sur la Corne de lAfrique, débutera en 2004-2005 pour remplacer celui sur la mort et les funérailles en Éthiopie. Le thème de ce séminaire est le suivant : Idéologie et mythes de fondation. Il permettra à la fois de comparer divers mythes produits en Éthiopie, y compris en dehors de la société chrétienne, et de montrer comment ces mythes sont porteurs dune idéologie politique.
Par ailleurs, dans les deux prochaines années, les programmes dirigés par Anaïs Wion et Marie-Laure Derat arriveront à leur terme. Ils donneront lieu à des publications et lorganisation dune table-ronde sur les territoires éthiopiens.
Un programme de coopération a été mis en place en 2003-2004 avec luniversité dAsmara (Érythrée) pour permettre à des étudiants de mener des recherches de terrain, en particulier autour du thème de la construction actuelle de lhistoire de lÉrythrée. Un colloque international est prévu à Paris sur le thème « Histoire et langues de lÉrythrée. Approches historiographiques » au printemps 2005 (avec luniversité dAsmara et lInalco ; org. : B. Hirsch, Meaza Revol-Tissot, Ghirmay Negash).
A la suite des travaux menés dans le cadre du programme ACI Histoire et archéologie du haut plateau central de lÉthiopie(1998-2001), un groupe sest constitué pour poursuivre à la fois des recherches combinées dhistoire et darchéologie dans la Corne de lAfrique (en particulier sur le site de Zeyla au Somaliland) et développer les réflexions sur les rapports entre ces deux disciplines. Une série de rencontres sur ce thème sera organisée à partir de la fin 2004 par le CRA (B. Hirsch), lIEA (F.-X. Fauvelle) et lIFRA dIbadan (G. Pécheux) : Villes anciennes en Afrique ou lhistoire au miroir de larchéologie (2004) ; Topographies sacrées ; Les Jérusalem et Médine africaines (2005).
Axe 2.3 : Les liens de dépendance : esclaves, clients, sujets en Afrique orientale et dans locéan indien
Le point de départ est la question lesclavage dans lAfrique des Grands Lacs. Une Table Ronde réunissant chercheurs européens et américains a été organisée à ce sujet au Mald en décembre 2002. Elle a mis en lumière trois point fondamentaux.
1. Que la traite des esclaves avait été mal interprétée, que ni les acteurs de la traite ni les destinations de la traite retenus jusqualors étaient exacts.
2. Que lesclavage endogène était beaucoup plus important et avait une histoire beaucoup plus ancienne et complexe que ce qui était considéré jusqualors.
3. Que linsuffisance des connaissances sur les non chefs était un obstacle incontournable ; que lon ne peut séparer les statuts desclaves des autres statuts non seulement non libres mais de tous les statuts de subordination (cest-à-dire citoyen, sujets, clients, cadets, serviteurs serfs, esclaves, etc.). Les distinctions de genre sont fondamentales dans ce domaine. Il existe un continuum entre lesclavage et le statut dhomme libre.
Ce premier travail va aboutir en 2005 à la publication des actes en co-direction par Shane Doyle et Henri Médard en anglais chez léditeur James Currey à Oxford.
Nous nous proposons à partir de lautomne 2004 délargir ce projet à une région plus vaste. Par Afrique orientale et océan Indien nous comprenons ici une aire géographique qui recouvre une bande du Mozambique jusquà la Corne inclue et des franges du Congo et du Soudan. La mer Rouge, espace complémentaire ou concurrent de locéan Indien selon la période, est naturellement comprise dans notre aire de recherche. Nous nous intéressons donc aux relations entre lintérieur et les rivages africains (Madagascar, les Comores et les Seychelles inclues) entre elles et avec les rivages indiens, arabes, persans et les Mascareignes.
Nous renforçons notre coopération avec Thomas Vernet participant de notre table ronde de 2002 et qui comme convenu à déjà publié indépendamment sa contribution (« Le commerce des esclaves sur la côte swahili, 1500-1750 ». Azania, 38, 2003, pp. 69-97).
Il est impossible de séparer étude de la traite et esclavage et il est impossible de séparer lesclave des autres formes de dépendance et de son contraire lhomme libre. Malgré un nombre détudes conséquent, des lacunes et des déformations importantes doivent être corrigées. Lessentiel des travaux sur la traite et lesclavage porte sur lAtlantique. Ils sont une grande source dinspiration mais une utilisation insuffisamment prudente a mené à une déformation, une « atlantisation » pourrait-on dire, des autres traites des esclaves, qui doit être corrigée. En premier lieu, il faut remettre encore une fois les Africains au centre de la traite, non seulement comme victimes et esclaves mais comme parents, propriétaires, commerçants, kidnappeurs, soldats, brigands, logisticiens, concurrents etc. Il faut montrer les dynamiques variées et changeantes des sociétés pour résister ou sadapter aux impacts de la traite et de lasservissement. Il ne faut pas tomber dans le piège de lhomogénéisation atlantique des XVIIe et XVIIIe siècles.
Cela est possible en questionnant lesclavage dans des régions là où il est peu étudié. Nous avons commencé pour lintérieur de lAfrique orientale, lAbyssinie (pourtant célèbre fournisseur desclave durant 2000 ans !) est également dans ce cas. Il sagit là poser de nouvelles question à des fonds anciens.
Il existe des sources encore insuffisamment exploitées en français (archives missionnaires des Spiritains et des Pères Blancs par exemple, le consulat de France à Zanzibar, archives concernant la traite des Mascareignes, possession française à lépoque, au XVIIIe siècle etc.) et dans dautres langues latines que les spécialistes surtout anglophones de la région hésitent à utiliser. Les archives portugaises pour le XVIe et le XVIIe siècle, ont été trop longtemps négligées pourtant le Portugal est maître de locéan Indien, durant 2 siècles. Les archives coloniales italiennes et celles de la SDN concernant la corne de lAfrique au XXe siècle sont également riches. Bien dautres sources existent même sans détailler les sources plus célèbres en arabe, en chinois, en swahili et en anglais, une liste exhaustive serait trop longue.
Il sagit détudier lesclavage daussi loin que les sources le permettent et de remonter jusquau XXe siècle, en suivant les leçons de ce que Frederick Cooper a montré en ce qui concerne Mombasa. Lerreur si commune de penser que lesclavage disparaît avec son abolition coloniale par un coup de baguette magique doit être évitée. Il est en revanche important de se pencher sur la question de la disparition de lesclavage, du devenir des esclaves libérés et de leurs descendants. Comment leur travail et les autres fonctions quils occupent sont-ils remplacés dans les sociétés africaines ? Un parallèle entre les récents travaux fait sur Zanzibar sur la culture urbaine et lesclavage durant la colonisation britannique pourrait trouver une comparaison avec Dar es Salaam sous loccupation allemande. Les esclaves portent avec eux une part de leur culture ; on retrouve par exemple aujourdhui des esprits malgaches à Zanzibar, des esprits de la région de la Ruvuma à louest de Madagascar. Il faut aussi réfléchir à la mémoire et à lhéritage de lesclavage, enjeu qui peut devenir très important dans le monde contemporain, et également aux résurgences aujourdhui de pratiques qui rappellent celles du XIXe : les enlèvement de jeune gens en Ouganda, au Congo et au Sudan pour en faire des enfants soldats ou leurs concubines.
Pour ce faire nous organisons à partir de lautomne 2004 un séminaire de recherche annuel qui cette année portera le titre de « Traite des esclaves, esclavage et dépendance en Afrique orientale et sur locéan Indien (XVe-XXe siècle) ». A partir de là nous chercherons à continuer ou à mettre en place le cas échéant une coopération importante avec Paris VII qui a une grande compétence sur Madagascar, avec les Institut Français de Recherche en Afrique à Nairobi, à Johannesburg et à Addis Abeba, avec des partenaires locaux, le Makerere Institute of Social Research, luniversité de Kenyatta etc. Nous prolongerons notre coopération avec les universités dOxford, de Leeds, le British Institute for Eastern Africa, sous forme de publications avec ou sans conférence internationale, cela reste à définir.
Publications
Table ronde « Lesclavage dans lAfrique des Grands Lacs / Slavery in the Great Lakes Region of East Africa », Paris, 16-17 décembre 2002 (à paraître).
Thomas Vernet, « Le commerce des esclaves sur la côte swahili, 1500-1750 ». Azania, 38, 2003, pp. 69-97.
Axe 3 : Formation des pouvoirs et recompositions politiques (XVIII°-XXI° s.)
Responsables : Richard Banégas, Pierre Boilley, Etienne Le Roy
Comme les savoirs, les sociétés, les cultures et les environnements, les pouvoirs relèvent, dans nos recherches, dune approche pluridisciplinaire. Dans ce cas, les disciplines-clefs sont la science politique et lhistoire, mais aussi lanthropologie et la sociologie. Nous envisageons la période contemporaine au sens le plus large, depuis les crises des sociétés africaines induites entre autres par la traite, à la veille des colonialismes modernes, jusquà lactualité la plus brûlante de ce début de XXIe siècle.
Nous mettons dabord laccent sur les dynamiques de transmission et de rupture et sur les quiproquos de la « tradition » et de la « modernité » qui les accompagnent, notamment pour le passage des administrations coloniales aux Etats actuels, un sujet qui est au coeur de débats stimulants et qui bénéficie de louverture des archives des années 50-60 . Ensuite, trois thèmes sinscrivent dans les grands questionnements politistes sur lAfrique : les débats sur la démocratie et la citoyenneté pour un continent piégé par nombre de communautarismes anciens ou récents et qui navigue entre la fin du racisme institutionnel en Afrique du sud et le génocide rwandais ; le diagnostic de la violence extrême qui marque plusieurs régions depuis une quinzaine dannées ; enfin les interrogations nouvelles sur les rapports « Nord-Sud » et la place de lAfrique dans les projets de coopération européens et en particulier français. Un des espaces qui a attiré le plus lattention ces dernières années est celui des Grands lacs, mais souvent dans des perspectives étroitement humanitaires : nous poursuivons notre travail collectif déclairage de cette crise, dans son échelle régionale et en linscrivant résolument dans une perspective historique de longue durée. La modernité de lhistoire africaine (et elle ne date pas dhier, en dépit du poids des clichés ethnographiques) repose aussi sur la mobilité de ses populations, la multiplicité des rencontres multiculturelles et la cristallisation de diasporas, avec les défis politiques que ces données impliquent. Enfin la dimension institutionnelle des problèmes ne doit pas être oubliée, non sur un plan normatif, mais dans son inscription sociale et culturelle, en particulier dans le domaine de la justice, ballotté entre une nostalgie dhéritages qui semblent perdus et des placages juridiques extérieurs. Lensemble de ces projets se nourrit dexpériences de terrains et de relations avec des collègues africains, denquêtes en cours et dinterrogations renouvelées, ils sont traités par des équipes bien rodées et qui peuvent se référer à des publications reconnues.
Axe 3 - 1. La transmission de lEtat colonial en Afrique : Héritages et ruptures dans les pratiques et les technologies du pouvoir
Responsables : Pierre Boilley, Jean-Pierre Chrétien, Christine Deslaurier
Ce thème réunit plusieurs membres du laboratoire autour dune réflexion commune sur les modalités pratiques de la transmission de lEtat colonial en Afrique. Nous nous sommes attachés aux traces des cultures et des techniques administratives et politiques léguées par les colonisateurs à leurs successeurs au moment des transitions à lindépendance.
Au cours dune trentaine de séminaires de recherche, historiens, anthropologues, politologues et juristes ont pu croiser leurs interrogations. Ils ont aussi pu confronter leurs perspectives avec les regards portés par des invités, témoins de lépoque et acteurs de ces passations. Ces échanges fructueux ont permis au projet de progresser et peu à peu son appropriation par les chercheurs la transformé, au fil des séances organisées par le groupe constitué autour de cette problématique et des rencontres qui les ont ponctuées, régulièrement depuis 2002.
Le programme de recherche sur la transmission de lEtat colonial en Afrique a été lancé à lorigine par un groupe de travail animé à partir de décembre 1997 par Daniel Rivet (Université Paris 1, MALD), Charles-Robert Ageron (IHTP) et Jean-Pierre Chrétien (CNRS, MALD). A partir de 2002, les séminaires de ce groupe qui se tenaient jusque là de manière irrégulière ont eu lieu à un rythme mensuel sous la co-direction de Jean-Pierre Chrétien (CNRS, MALD, Pierre Boilley (Université Paris 1, MALD) et Christine Deslaurier (chercheuse associée MALD, CEAN).
De nombreux chercheurs se sont penchés sur lhistoire des décolonisations africaines « par le haut », avec des résultats particulièrement probants. On connaît maintenant assez bien les processus généraux de laccession à lindépendance, les négociations, les crises, les accords qui ont marqué la phase de passation des pouvoirs et se sont conclus par et dans les politiques de coopération entre les nouveaux Etats indépendants africains et les anciennes métropoles coloniales. Lobjectif de notre réflexion nest donc pas daffiner cette connaissance de la décolonisation par les sommets de la grande politique internationale ou de revenir sur son récit, descriptif ou interprétatif. Il sagit plutôt de comprendre ce qui sest passé au moment où la puissance coloniale a « remis les clefs » de la maison à une élite formée sous la colonisation et choisie ou imposée par les circonstances de lépoque. Pour mieux approcher ces situations de transmission des appareils étatiques, nous avons voulu déplacer le projecteur de la « grande » à la « micro » histoire afin datteindre les objectifs suivants :
Saisir lambiance historique dans laquelle sest opérée la transmission, dans le contexte de la fin des années 1950 et du début des années 1960 quon a pu définir comme celui de « lEtat colonial tardif » ; reconstituer létat desprit des acteurs, européens et africains, dans une atmosphère de fin dempire qui na pas la même coloration dun cas concret de la décolonisation à lautre ;
Faire linventaire des technologies du pouvoir léguées par les colonisateurs à leurs successeurs, de manière méthodique ou hâtive selon les cas, et saisir cette permanence dune raison dÉtat jetant une passerelle entre les époques par-delà la coupure spectaculaire du passage aux indépendances ;
Repérer les traces de la culture dÉtat dorigine étrangère déposée ou projetée (dans quelle mesure ?) par les fonctionnaires coloniaux et suivre sa réappropriation, mimétique ou critique, par la première génération des responsables africains ;
A partir de là, comprendre la formation des États contemporains en Afrique, non comme un simple phénomène de greffe ou de rejet de lÉtat européocentré, mais comme un processus dhybridation et de réinvention où jouent, saffrontent et se combinent des logiques et des pratiques dÉtat de factures « indigène », coloniale et post-coloniale. Bref il sagit de reconstituer la trajectoire dEtats dans lhistoire plutôt que de penser lÉtat comme un théorème de science politique ne varietur, cest-à-dire immuable et normatif.
Sur la base dun tel questionnaire, on peut parvenir à une meilleure compréhension du fonctionnement des Etats africains post-coloniaux et de leur dynamique de destruction créatrice, et par-delà mieux saisir les processus de la construction étatique contemporaine. La perception de lélaboration de repères administratifs et politiques dans le temps permet une analyse plus fine des transformations quont subies les pratiques étatiques depuis le tournant des indépendances, des phénomènes de rejet quelles ont suscité ou des héritages qui se sont maintenus.
Les travaux du groupe et ses perspectives
Dun point de vue méthodologique, ce projet sur la transmission de lappareil dEtat sest développé par le biais dun éclairage sur des situations singulières. Les études de cas ont été multipliées sur des secteurs spécifiques de lactivité étatique, comme les services de ladministration intérieure générale, de la diplomatie nationale, de larmée par exemple ou avec la prise en compte de la gestion économique de lEtat. Les évolutions actuelles en matière de déclassification des archives (sexpliquant surtout par la fin des périodes de latence imposées pour la lecture des documents contemporains) ont contribué à rendre possibles de telles approches.
Une idée porteuse a été de croiser les témoignages danciens fonctionnaires coloniaux, parfois devenus conseillers des nouveaux gouvernements indépendants, avec ceux de leurs héritiers africains, installés derrière leurs anciens bureaux. Cette mise en perspective des regards a été facilitée par une série dinitiatives mémorielles que de leurs côtés danciens administrateurs coloniaux ont lancées, à lheure où la réflexion sur la colonisation et ses avatars tardifs reprend avec plus de sérénité mais non sans moins de vigueur quil y a quelques décennies. Prêts à témoigner sur « leur » colonisation, ces anciens commandants de cercles, diplomates ou magistrats, ont apporté aux débats du groupe de recherche une richesse des points de vue et de lexpérience que les archives ne compensent jamais quimparfaitement. Ils ont été plus faciles à contacter et à inviter que leurs successeurs africains, mais lintérêt des témoignages de ces derniers est comparable, au moment où en Afrique aussi les célébrations de lindépendance donnent lieu à un regain des enthousiasmes pour la mémoire de la colonisation et des hauts faits de la décolonisation.
Le groupe de recherche a maintenant pour objectif un colloque en février 2005 pour débattre de la portée de cette conjonction des intérêts scientifiques des historiens, des volontés récitatives et explicatives des témoins et des opportunités daccès aux sources sur la compréhension des transmissions étatiques en Afrique. Il convient également de réfléchir aux motifs de cette conjonction actuelle dont lidentification porte aussi une dimension épistémologique intéressante.
Un autre objectif est daffiner lapproche théorique de la problématique et daméliorer sa méthodologie empirique en accueillant les démarches disciplinaires voisines et en intégrant leurs progrès récents. Dès son origine le groupe de travail sur la transmission de lEtat colonial en Afrique a souhaité souligner que cette réflexion nétait pas lapanage des seuls historiens. Des politologues, des anthropologues, des juristes ou des sociologues ont participé aux réunions du groupe ou se sont intéressés à ses travaux. Les vertus du partage des « boîtes à outil » méthodologiques et conceptuelles ne demandent plus à être démontrées, mais elles sont souvent inattendues. En particulier, le regard historique sur lappareil dEtat au moment de la bascule entre colonisation et indépendance rencontre les intérêts actuels des politistes qui portent attention à lhistoricité des processus de construction et de consolidation des Etats africains « modernes ». Lapproche essentiellement pragmatique des transitions institutionnelles privilégiée par le groupe entre ainsi en dialogue avec les théories des politologues sur les modèles de laction publique et de la construction des Etats. La micro-histoire et lintérêt renouvelé dans le champ historique pour le jeu des acteurs (interactionnisme) viennent nourrir par exemple les hypothèses du path dependency (dépendance au chemin) ou du néo-institutionnalisme développées dans les sciences à dominante politique. Mais inversement aussi les réflexions historiques senrichissent des cadres théoriques définis et qualifiés rigoureusement par les sciences politiques, grâce notamment aux méthodes comparatives quelles utilisent. Ainsi lorganisation dun colloque faisant place à ces approches devrait modifier lenveloppe conceptuelle du projet global. Son assise chronologique pourrait aussi sélargir dans la mesure où les avatars contemporains de la gestion des transitions sinscrivent dans le présent du continent africain, et même si la spécificité des transitions à lindépendance demeure incontestable.
Sans bouleverser la physionomie générale du projet, le colloque prévu pour février 2005 sur « La transmission de lEtat colonial en Afrique : héritages et ruptures dans les pratiques et les technologies du pouvoir » aura pour résultat une redéfinition des bases de travail du groupe de réflexion du MALD, constitué à lheure actuelle dun noyau dune dizaine de chercheurs et de doctorants très impliqués dans la démarche, auquel sajoute plus dune trentaine de participants réguliers aux séminaires. Il nest pas organisé pour mettre un point final au projet, mais au contraire envisagé comme une réunion détape et de recadrage sur un programme qui a pris de lélan depuis deux ans et qui est appelé à sétoffer dans les prochaines années. Ceci nexclut pas la publication dactes, dores et déjà planifiée, à lissue de cette réunion internationale.
Axe 3 2. Espaces publics et citoyenneté.
Responsable : Richard Banégas
Participants : E. Adjovi, Thomas Atenga, Xavier Audrain, Daniel Bourmaud, Marie Brossier, André Corten, Christian Delmet, Marie Soleil Frère, Julien Kieffer, Alphonse Maindo R. Marshall-Fratani, Dominique Malaquais, Didier Péclard, Gérard Prunier, Emilie Raquin , J. Roitman, Gilbert Taguem Fah, J-P. Warnier
Cest autour de ce thème que sest développé une part importante des recherches des membres. Celles-ci peuvent se décliner en trois sous-ensembles :
Transformation des modes de régulation politique et nouvelles figures de la citoyenneté économique.
Cest le sillon que continue de creuser Janet Roitman dans ses recherches individuelles et collectives. Il visait à rendre intelligible les relations qui sétablissent entre lapparition de nouvelles formes de régulation locales et transnationales et lémergence de nouvelles formes de subjectivation économique et politique, notamment dans les espaces frontaliers du bassin du Lac Tchad. En analysant la formation du « sujet fiscal » dans cette région et son évolution, il sagissait de comprendre comment se reconfigurent les figures de la « citoyenneté économique » et, corollairement, se recomposent les rapports de pouvoir dans une « éthique » partagée de lillégalité. Ces réflexions ont conduit de fait à une interrogation sur la transformation des autorités régulatrices, singulièrement de lEtat, où il est apparu que les modalités de formation et dexercice du pouvoir sont indissociables des formes locales de construction des savoirs.
Ces recherches ont donné lieu à de nombreuses publications dans des revues et ouvrages collectifs, en anglais et en français (cf. rapport individuel de Janet Roitman), ainsi quà la sortie imminente chez Princeton University Press du livre de Janet Roitman, Fiscal Disobedience : An Anthropology of Economic Regulation in Central Africa, à paraître aussi en français chez Karthala, sous le titre Lincivisme fiscal. Une anthropologie de la régulation économique dans le bassin du lac Tchad.
Un colloque international sur ce thème, organisé par Janet Roitman, sest également tenu en septembre 2003 en Allemagne, rassemblant des spécialistes du Bassin du lac Tchad, dont Gilbert Taguem Fah, chercheur associé au labo. Les contributions ont donné lieu à la publication dun n° spécial de Politique africaine, n° 94, juin 2004, en partenariat avec le Club du Sahel.
Parallèlement à ces recherches sur les modes de régulation politique et la « citoyenneté économique » dans le bassin du Lac Tchad, des recherches connexes et comparatives se sont poursuivies sur les « figures de la réussite et du pouvoir », plus spécifiquement centrées sur lévolution des itinéraires daccumulation et des imaginaires de la réussite dans les sociétés africaines contemporaines. Les premiers travaux sur ce thème, lancés en 2000 par R. Banégas, J-P. Warnier, R. Marshall-Fratani, D. Malaquais et J. Roitman ont conduit à la publication dun dossier de Politique africaine (n° 82, juin 2001) intitulé « Figures de la réussite et imaginaires politiques ». Cette problématique a ensuite été poursuivie par chacun des auteurs (notamment par Dominique Malaquais autour de la figure du feyman camerounais et par Richard Banégas au cours de ses enquêtes récentes en Côte dIvoire) et a fait « école », puisque deux thèses de science politique consacrées à la RDC se sont engagées sur cette voie. Lune, celle dAlphonse Maindo sur la violence et le pouvoir, a été soutenue le 26 mars dernier, lautre, celle dEmilie Raquin (sur les élites kinoises) est en phase de rédaction terminale. Tous les deux ont également publié sur ce thème. Cette problématique des figures de la réussite constituera un des axes de recherche privilégiés du nouveau contrat quadriennal.
Démocratie, autoritarisme et citoyenneté : la problématique des transitions politiques
Autre axe majeur des recherches menées sous le thème I de la transformation des espaces publics africains : lanalyse des processus dits de transition ou de démocratisation engagés depuis le début des années 1990. Point de recherches collectives sur ce sous-thème, mais de nombreux travaux individuels qui ont donné lieu à communications et publications, en français et en anglais.
R. Banégas a publié un ouvrage sur le processus de transition au Bénin (La Démocratie à pas de caméléon. Transition et imaginaires politiques au Bénin, Karthala, Coll. Recherches internationales, sept. 2003) et bouclé (provisoirement ?) son programme de recherche sur la subjectivation politique par le vote qui sest concrétisé par diverses communications et publications sur ce thème, dont un colloque de lAFSP à Bordeaux et un ouvrage collectif en anglais (dir. par Jean-Louis Briquet et Peter Pels) sur les cultures matérielles du vote à paraître bientôt chez Hurst and Co. Il poursuit désormais sa réflexion sur la formation complexe des identités citoyennes et lévolution des imaginaires politiques sur le terrain ivoirien où la problématique de la citoyenneté se pose avec une évidente acuité. Au cours de ses dernières missions, il a notamment mené des enquêtes en milieu populaire abidjanais sur les significations sociales de la nationalité, de livoirité et du patriotisme qui mettent en évidence laffirmation puissante dune « citoyenneté du terroir » où le principe dautochtonie politique tient lieu de référent central. Il a mené sur le même thème (mais auprès des Ivoiriens résidant en France) une enquête collective avec les étudiants du DEA dEtudes africaines dont les résultats se sont révélés convergents. Les données de ces enquêtes sont actuellement en cours dexploitation en vue dune future publication. Elles vont être complétées par une autre mission de recherche portant plus spécifiquement sur les micro-espaces publics de quartier où se déploient cette parole citoyenne et patriotique, à savoir : les Parlements, Agoras et autres Sénats qui se sont développés à linitiative des jeunes dans la plupart des quartiers dAbidjan et constituent aujourdhui une toile serrée de contrôle social et politique. De fait, cette recherche sur la citoyenneté, le nationalisme et le patriotisme, conduit à une réflexion plus large sur laffirmation des jeunes urbains qui, à la faveur du conflit et de la violence, « se lèvent en hommes » dans lespace public.
Daniel Bourmaud, quant à lui, a continué dexplorer les aléas des processus de transition, en soulignant limportance du legs autoritaire et la permanence de ses effets. A linverse de R. Banégas qui aborde ces phénomènes par le bas dans lordre des imaginaires, il privilégie une approche institutionnelle des régimes politiques. Il a développé notamment cette réflexion dans son séminaire du DEA dEtudes africaines, mais aussi dans de nombreuses communications et publications en française et en anglais (cf. fiche individuelle).
Les recherches de deux doctorant au moins sinscrivent explicitement dans le cadre de ce sous-thème. Celles de Julien Kieffer, dabord, qui fait sa thèse sur les espaces publics locaux et les politiques publiques foncières au Burkina Faso. Avec J-P. Jacob de lIRD Ouagadougou, il mène actuellement un programme de recherche collective assez novatrice sur les citoyennetés locales et contribue à la mise en place dun laboratoire de recherche burkinabé intitulé « Recherche sur les citoyennetés en transformation » (RECIT) associé à un pôle action dirigé par Antoine R. Sawadogo. La thèse de Thomas Atenga (soutenue mi mars), ensuite, consacrée aux rapports entre le pouvoir et la presse au Cameroun et au Gabon depuis le début des années 1990 fournit une analyse en profondeur des processus de restauration autoritaire dans ces deux pays. Cest une contribution importante à létude des processus ici ratés de transition.
Dans le cadre de laxe III, Thomas Atenga, doctorat en poche, propose désormais de lancer un nouveau groupe/programme de recherche en collaboration avec E. Adjovi (Agence internationale de la Francophonie) et Marie Soleil Frère (ULB Bruxelles) sur les médias et les transformations de lespace public en Afrique qui devrait donner lieu à un dossier spécial de Politique africaine en 2005.
Dominique Malaquais, quant à elle, a développé une approche originale des processus de subjectivation politique et des dynamiques sociopolitiques dindividuation, à travers une analyse de larchitecture et des cultures matérielles. Quoique dinspiration très différente des recherches susmentionnées, ses travaux sur le Cameroun et lAfrique du Sud sinscrivent à bien des égards dans la problématique de ce sous-thème (Voir son livre paru chez Karthala et autres publications in fiche individuelle).
Dynamiques religieuses, subjectivation politique et citoyenneté
Enfin, un troisième sous-thème sest progressivement imposé comme axe structurant des recherches des membres de léquipe travaillant sur les espaces publics : les dynamiques religieuses comme vecteurs de recomposition des figures de la citoyenneté et de la subjectivité politique.
La problématique commune à ces travaux réside dans la volonté de se défaire des anciennes grilles de lecture des rapports entre politique et religion en Afrique, pour mettre laccent sur les dynamiques dindividuation sociale et les imaginaires politiques de la globalisation et de la modernité, véhiculés par les nouveaux mouvements religieux, quils soient dobédience chrétienne ou islamique. Un dossier spécial de Politique africaine (n° 87, octobre 2002), dirigé par Ruth Marshall-Fratani et Didier Péclard, a été publié sur ce thème, sous le titre « Les Sujets de dieu ». Il traite aussi bien des mouvements pentecôtistes que des nouveaux imams du Caire. R. Marshall a également dirigé, avec André Corten, un ouvrage comparatiste en anglais sur les églises pentecôtistes en Afrique et en Amérique latine, (Between Babel and Pentecost : Transnational Pentecostalism in Africa and Latin America, London: C. Hurst Publishers, 2000). Spécialiste reconnue de ces phénomènes, elle a aussi publié de nombreux articles et contributions sur ce sujet, principalement axés sur son terrain, le Nigeria.
Citons également à lappui de ces travaux sur les dynamiques religieuses et la citoyenneté, les travaux de notre collègue Gilbert Taguem Fah, chercheur associé, sur les mouvements de réislamisation dans le Nord Cameroun.
Soulignons enfin, dans la même veine, les travaux en cours de deux doctorants :
Emilie Raquin citée plus haut qui, dans son étude sur les nouvelles figures de la réussite en RDC, sintéresse tout particulièrement aux pasteurs et aux nouvelles Eglises de réveil qui fleurissent à Kinshasa (cf fiche ci-jointe);
Xavier Audrain qui, dans le cadre dun échange universitaire avec luniversité C. Anta Diop de Dakar, réalise une recherche passionnante sur un nouveau mouvement politico-religieux issu du mouridisme, le MMUD du « général » Modu Kara (cf fiche ci-jointe), après avoir travaillé sur les Baye fall (cf. publications in Politique africaine).
De nombreux mémoires de DEA ont également exploré cette veine, notamment en 2004 celui de Marie Brossier qui vient dobtenir une allocation de recherche pour mener à bien une thèse comparatiste sur les débats autour du droit de la famille au Sénégal et en Egypte sous linfluence des mouvements de réislamisation.
Christian Delmet a poursuivi ses recherches en histoire et anthropologie sur les populations (Funj, Hamaj, Jumjum et Maban) du sud de lEtat du Blue Nile et du nord de celui du Upper Nile, sintéressant plus particulièrement aux systèmes de parenté et de mariage et aux pratiques religieuses. Il sest intéressé aux transformations politiques et sociales au Soudan. Il a suivi lévolution des relations Nord / Sud et entre Khartoum et les autres « régions marginalisées » : Abyei, Southern Blue Nile, Mts Nuba, Dar Fur, Kassala... Il a également observé lévolution des relations du pouvoir avec les oppositions (extérieure et intérieure) ainsi quentre le Soudan et la communauté internationale
En tant que membre dune mission internationale, il a participé à une enquête et un rapport sur lesclavage, les enlèvements et le travail forcé au Bahr al-Ghazal et au sud-Darfur.
Autant dire que dans le prochain programme quadriennal les recherches sur les dynamiques religieuses et la subjectivation politique continueront doccuper une place de choix, et tendront même à se renforcer en relation avec les autres recherches menées dans lUMR.
Axe 3 3 : Guerres, violences et recompositions politiques
Outre les espaces publics et la citoyenneté, un autre grand axe structurant les recherches de léquipe a tourné autour des questions de guerre et de violence. Ce thème, qui avait été constitué essentiellement autour du projet USIP sur la crise des Grands Lacs (cf. ci-dessous) sest progressivement enrichi de nombreux autres travaux individuels et collectifs.
Projet de recherche collective sur la Crise des Grands Lacs.
Ce programme financé sur fonds américains (USIP) était co-dirigé par J-P. Chrétien, G. Prunier et R. Banégas. Nous renvoyons au site pour le rappel de la problématique. Ce projet, ambitieux, a pris énormément de retard mais il doit bientôt aboutir à la publication dun ouvrage collectif en anglais dont le manuscrit est aujourdhui terminé (Janet Roitman en a assuré la traduction).
Outre ce livre, dautres publications collectives ont témoigné de la vigueur des recherches menées en ce domaine de la violence et des conflits. Citons pour mémoire les n° spéciaux de Politique africaine consacrés à « La RDC, la guerre vue den bas » (n° 84, dirigé par R. Banégas et B. Jewsiewiski) ; « Libéria, Sierre Léone, Guinée : la régionalisation de la guerre » (n° 88, dirigé par M. Ferme et C. Ero) ; « La Côte dIvoire en guerre : dynamiques du dedans et du dehors » (n° 89, dirigé par R. Banégas et R. Marshall) ; « Violences ordinaires » (n° 91, dirigé par P. Janin et A. Marie) ; « Justice et réconciliation » (n° 92, dirigé par R. Marchal)
Au titre des recherches individuelles, au moins cinq membres de léquipe ont consacré une partie de leurs recherches à lanalyse des situations de crise et de violence : Janet Roitman sur le Nord-Cameroun et le Bassin du Lac Tchad ; R. Banégas sur lOuganda et la Côte dIvoire ; Alphonse Maindo et Emilie Raquin sur la RDC ; Ruth Marshall-Fratani sur la Côte dIvoire.
Citons ici tout particulièrement les recherches menées par Alphonse Maindo (qui a aussi contribué au livre collectif sur la crise des Grands Lacs). Celui-ci a terminé et soutenu (en mars) sa thèse de doctorat en science politique intitulée : LEtat à lépreuve de la guerre : violences et reconfiguration des pouvoirs en RDC. Entre-temps, il a produit quantité détudes sur la violence, notamment milicienne, au Congo dont certaines ont été publiées, ainsi quun ouvrage tiré de son DEA, Voter en temps de guerre. Kisangani (RD-Congo) 1997. Quête de légitimité et (con)quête de lespace politique, Paris, LHarmattan, 2001. Cest indubitablement un des piliers de ce thème de laxe 3.
Recherches sur linsurrection de 1947 à Madagascar
Sous la responsabilité de Jean Fremigacci, un projet CAMPUS concernant « Madagascar, linsurrection de 1947 sur le terrain », doté dun financement de 330.000 francs du Ministère des Affaires Etrangères (Coopération) a commencé à fonctionner au début de 2001 et devait sétaler sur 3 ans. Retardé par divers évènements - fermeture des archives de Vincennes pendant tout le second semestre 2001, crise malgache de2002 -, il a été prolongé sur lannée 2004. Les difficultés de décaissement rencontrées ont dailleurs empêché lutilisation complète des crédits théoriquement ouverts. Léquipe de recherche rassemblée sest donc partagée le terrain denquête : Jean Fremigacci , le secteur sud de linsurrection, Célestin Razafimbelo (professeur à lEcole Normale III de Tananarive), le gradin intermédiaire-Nord, Tovo Rakotondrabe ( maître de conférence à luniversité de Tamatave), la zone côtière-Nord, et Lucile Rabearimanava (professeur dHistoire contemporaine à luniversité de Tananarive), le reste de Madagascar, où il ne sest théoriquement, « rien » passé, mais qui na pas échappé à la répression policière.
La méthodologie adoptée - naller sur le terrain quaprès un travail darchives très poussé permettant de dégager dans chaque micro. région les villages foyers de linsurrection, les personnages-clés, les évènements majeurs - sest révélée excellente, dissipant le mythe de populations frappées de mutisme sur ce sujet. Une source, en particulier, la liste des victimes par village, établie en 1950, a donné des résultats surprenants : les villageois ont conservé intacte la mémoire de ces victimes, et leur évocation libère la parole des survivants.
Une table ronde réunira léquipe de recherche à Tananarive en décembre 2004 pour faire le point sur les résultats. Mais on peut déjà assurer que la vision de linsurrection de 1947 sera renouvelée sur les points suivants :
les cadres, chronologique et spatial , dans lesquels il faut la situer
lorigine du mouvement et les responsabilités dans son déclenchement
la nature du mouvement, bien plus complexe et divers quon ne le croit encore
les modalités et les caractères de la répression
le bilan des pertes humaines
les modalités du trucage et de la falsification de lhistoire et de la mémoire de linsurrection.
Les recherches sur ce thème des violences et des recompositions politiques dans la guerre vont se poursuivre durant le prochain quadriennal. Cela devrait même devenir un des programmes structurants les activités des chercheurs travaillant sur le politique.
Axe 3 - 4. La Réforme de la coopération française et la politique africaine de la France
Responsables : Richard Banégas et Daniel Bourmaud
Pour terminer ce bilan, il convient dévoquer en quelques mots ce dernier thème de la coopération et de la politique africaine de la France qui avait été retenu dans la programmation de laxe 3. Ce sera beaucoup plus bref car ce thème fut malheureusement le parent pauvre de nos recherches et na mobilisé, à la marge, que deux membres de léquipe.
Le projet de recherche collective sur la réforme de la Coopération française avait été conçu dans une perspective daction commune avec des collègues du département de Science politique et du DESS Développement et Coopération. Las, les énergies et les moyens ont manqué pour le mener à bien. Il a été abandonné en tant que projet de recherche du laboratoire. Richard Banégas a continué de sintéresser à la question, mais sous forme denseignement dans le cadre du DESS pré-cité et de recherches collectives avec les étudiants du DESS « dev/coop » du DEA dEtudes africaines. Cela sest traduit par des mémoires de qualité. Daniel Bourmaud, de son côté, a aussi travaillé sur la réforme de la coopération, et a publié sur cette question quelques articles.
La nouvelle politique africaine de la France, en revanche, a suscité plus de réflexions qui ont conduit D. Bourmaud notamment à produire communications et articles sur le sujet. R. Banégas en a fait également un de ses thèmes de séminaire de DEA et a eu à en traiter autour de la crise ivoirienne.
Plusieurs conférences publiques ont également été organisées sur ce thème.
Dans le cadre du prochain contrat quadriennal, il est prévu de relancer les recherches en ce domaine. Les investigations seront élargies dune part aux relations internationales africaines (qui feront lobjet dun séminaire spécifique dans le cadre du futur master de Science politique, mention Etudes africaines) et dautre part à lanalyse comparée de la politique des grandes puissances en Afrique.
Axe 3 - 5. Histoire contemporaine (XIX°-XX° siècles) de la région des Grands lacs : environnements, sociétés, pouvoirs
Responsables : J.P. Chrétien et H. Médard
Participants : Christine Deslaurier (IRD), Marcel Kabanda (Mald), Sandrine Perrot (CEAN), Daniel Bourmaud (Université de Pau), Christian Thibon (Université de Pau), Hubert Cochet (Institut National Agronomique), Gérard Prunier (CNRS), Richard Banégas (Paris I), Mehdi Aïna (doctorant Paris I), Christine Ferlay (doctorante Paris I), Claire Médard (IRD), Valérie Golaz (INED), Bernard Calas (Bordeaux III), Sonia Ghezali (maîtrise Paris I), Cecilia Pennaccini (Université de Turin), Léon Saur (doctorant Paris I), Joseph Gahama, Emile Mworoha, Alexandre Hatungimana, Julien Nimubona et Melchior Mukuri (Université du Burundi), Gamaliel Mbonima (Université nationale du Rwanda) et doctorants rwandais, burundais ou congolais, Antoine Bushayija, Raphaël Nkaka, Jean-François Munyakayanza, Yassini Maniraguha, Jean-Marie Nduwayo, Gaspard Nduwayo, Pie Ndayishimiye, Aloys Tegera.
Lhistoire contemporaine de la région des Grands Lacs ne peut échapper aux hécatombes de la deuxième moitié du XXe siècle, elle ne peut éluder un obsédant besoin dexplication et limpérieuse nécessité de lutter contre les fausses raisons et les falsifications de lhistoire contemporaine. La force de lhistoire est, même si elle ne les néglige pas, de ne pas sarrêter aux événements immédiats. Ces dernières années plusieurs membres de notre équipe (J-P. Chrétien, G. Prunier, R. Banegas, M. Kabanda
) ont suffisamment montré combien les chercheurs pouvaient assumer lactualité (voir entre autres : Burundi, la fracture identitaire. Logiques de violence et certitudes « ethniques » (1933-1996), Paris, Karthala, 2002, ouvrage collectif dirigé par J.-P. Chrétien et M. Mukuri ; Rwanda. Les médias du génocide, réédition complétée en collaboration par J.-P. Chrétien, J.-F Dupaquier, M. Kabanda et J. Ngarambe, Paris, Karthala, 2002 ; ouvrage collectif sur La crise des Grands lacs codirigé par J.-P. Chrétien, R. Banegas et G. Prunier, sous presse en anglais avec lappui de lUnited states institute for peace). Sur ces questions, voir le thème sur les crises violentes de lAfrique contemporaine présenté par ailleurs par R. Banegas.
Mais dans cet axe nous nous proposons surtout de continuer à mettre dans une perspective historique ces événements en remontant aux indépendances, à la période coloniale et même au-delà. Cependant nous refusons une espèce de téléologie qui réduirait lhistoire de lAfrique de la région des Grands lacs à une histoire des origines du génocide du Rwanda. Il sagit de montrer lhistoire de cette région sans anachronisme avec sa variété de possibles. Pour ce faire il faut savoir séloigner chronologiquement, spatialement et thématiquement du génocide pour pouvoir mieux y revenir au moment opportun. En procédant de cette manière on trouve plus dexplications insoupçonnées que dans une focalisation stricte sur les dérives sanglantes, qui obsède actuellement les opinions publiques, les ONG humanitaires et les décideurs politiques.
Nos thèmes se conjuguent sur une variété de problèmes. Un certain nombre de questions anciennes sont en train dêtre revisitées (histoire du clientélisme, histoire de lesclavage, histoire de la monarchie sacrée et de son évolution au XIXe siècle, les capitales royales, les réalités sur le terrain de « ladministration indirecte » belge ou britannique, la décolonisation et la fin des monarchies, les idéologies de races en vogue dans la région depuis le début du XXe siècle
).
Rappelons que, sur ce champ des recherches, ces dernières années ont été marquées notamment par les soutenances de thèse de Henri Médard, Croissance et crises de la royauté du Buganda au XIXe siècle (Paris 1, 9 février 2001) et de Christine Deslaurier, Un monde politique en mutation : le Burundi à la veille de lindépendance (1956-1961), (Paris 1, 21 octobre 2002), par la réédition en 2003 aux Champs-Flammarion et la traduction en anglais (Zone books, New York) de la synthèse de J .-P. Chrétien, LAfrique des Grands lacs. Deux mille ans dhistoire (Aubier 2000), et par de nombreuses autres publications (voir sur les listes de travaux du laboratoire).
Deux thèmes ont été particulièrement fécond : il sagit de la relation entre histoire de lagriculture et de la gestion de lenvironnement et démographie. Deux livres ont été publiés récemment (Christian Thibon, Histoire démographique du Burundi, Paris, Karthala. 2004, 436 p. Hubert Cochet, Crises et révolutions agricoles au Burundi, Paris, Karthala, 2001, 468 p.) Le nouveau jour que ces deux ouvrages donnent aux crises actuelles illustre parfaitement la nécessité de léloignement préalable thématique et chronologique. Profitant de lattention créée par lépidémie de Sida, une nouvelle dynamique pour létude de santé et de la démographie de ces régions est en cours.
Sur lévolution des monarchies, nous proposons, en association avec des chercheurs rwandais, une relecture du règne du mwami Rwabugiri, au Rwanda (deuxième moitié du 19e siècle), « cauchemar », « apogée » ou « mutation » ? Les travaux sur lhistoire des royaumes du Rwanda, du Burundi et du Buganda avant la conquête coloniale ont montré quentre lépoque obscure des fondations (15e-17e siècles) et lépoque coloniale qui ne débute en fait quau début du 20e siècle, des transformations importantes dordre économique, social et politique interviennent au cours des 18e et 19e siècles : les anciennes royautés « sacrées » sont devenues des monarchies dotées de systèmes de prestations, dadministrations territoriales et dorganisations militaires. Sur le plan social le succès même, sur les plans agronomique et démographique, du système agropastoral ébauché depuis les débuts de notre ère et transformé par les apports « asiatiques » (vers lan 1000) et « américains » (à partir surtout du 18e siècle), débouche sur des tensions foncières nouvelles opposant deux logiques au Burundi et au Rwanda, celle des terroirs à deux ou trois saisons culturales et celle des espaces herbagers (lancienne complémentarité agriculture-élevage voit se développer des contradictions inédites). Bref certains des aspects invoqués dans les origines contemporaines (modèles dEtat autoritaire, ethnicisation de la société à partir des anciennes catégories claniques ou hyperclaniques) se manifestent déjà avant la colonisation. La part relative de ces héritages et de la gestion allemande puis belge (bureaucratisation, racialisation) reste à établir. Au Burundi de nombreuses études ont été menées sur lépoque des règnes de Ntare Rugamba et de Mwezi Gisabo (fin 18e siècle - début 20e siècle). En revanche au Rwanda les règnes de Mutara Rwogera et surtout de Kigeri Rwabugiri (années 1830-1890) méritent une relecture. Le débat a été ouvert notamment par le dernier livre de Jan Vansina, Le Rwanda ancien. Le royaume nyiginya, Paris, Karthala, 2000 : lépoque de Rwabugiri est-elle un « apogée » (vision classique), un « cauchemar » (vision de Jan Vansina) ou une période de mutations ? Les travaux récents sur la traite mènent à un dilemme similaire quant au règne de Muteesa (1856-1884) et celui de Mwanga (1884-1899) au Buganda. Une différence notable est la division traditionnelle, qui doit être remise en cause, entre Muteesa paré de toutes les qualités et Mwanga de tous les défauts. Nous comptons développer ces recherches en association avec des collègues des établissements universitaires du Rwanda.
En ce qui concerne la problématique de la « transmission » de lEtat colonial (voir ailleurs la présentation de cet axe de recherche), la moitié sud de la région offre des situations intéressantes de transitions politiques permettant danalyser sur plusieurs séquences les phénomènes de transmission et de rupture : passage des monarchies indépendantes au contrôle allemand, passage de la gestion allemande à la gestion belge (le « Ruanda-Urundi ») ou britannique (régions de Bukoba, de Mwanza, de Kasulu et de Kigoma en Tanzanie actuelle), transitions des indépendances, etc. Nous comptons travailler notamment sur le vécu inédit de la domination coloniale à lépoque allemande, sur la situation du tournant de la Première Guerre mondiale et du passage aux Mandats de la SDN, enfin sur la période de la décolonisation et du début des indépendances (notamment J.-P. Chrétien). Il sagit dune histoire de moyenne durée, celle des héritages et des reconstructions dans les rapports sociaux et les logiques politiques et religieuses dans la région des Grands lacs aux 19e et 20e siècles
Dans cette veine, en poursuivant nos investigations jusquà la période actuelle, on réfléchira à limportance des modèles hérités de la colonisation et à leur appropriation dans le contexte des conflits récents des Grands lacs. Par exemple, partant du constat que depuis les indépendances lautorité de lEtat sest trouvée représentée presque uniquement par larmée dans la plupart des pays de la région, on peut sinterroger sur le rôle de linstitution armée et dune manière générale des corps armés (rébellions comprises) comme moteurs de la construction étatique contemporaine. Au Burundi, au Rwanda mais aussi en Ouganda (travaux de S. Perrot), linsertion durable de militaires dans la plupart des corps institutionnels politiques et administratifs (présidence, gouvernement, justice, fonction publique
) pose question, et le retour aux origines de la formation des armées permet douvrir quelques pistes pour la compréhension du caractère construit des cultures de la violence qui sy sont développées. On peut ainsi se demander quelles responsabilités exactes portent les formateurs coloniaux, les conseillers militaires de coopération et les premiers responsables de la défense nationale dans la préparation de larmée régulière à jouer le jeu des institutions démocratiques. On peut aussi rechercher dans les orientations coercitives et répressives des différents régimes coloniaux (au cours desquels sont souvent apparus les premiers prisonniers politiques et dopinion) celles qui ont pu marquer, dès leur naissance, les pratiques des armées régulières et plus tard des mouvements dopposition armés. Bref on cherche à saisir comment certains héritages coloniaux (ou même post-coloniaux, si lon songe par exemple à la coopération militaire française au Rwanda et au Burundi et à ses apports doctrinaux) se sont articulés sur une accumulation de représentations et de pratiques locales pour fonder les caractéristiques modernes des Etats de la région (projet de C. Deslaurier sur lhistoricité des institutions et des politiques de défense au Burundi).
Notre stratégie consiste aussi à briser les frontières géographiques héritées de la colonisation. Deux projets jumeaux et complémentaires débutent. La dimension lacustre de lAfrique des Grand lacs doit lui être rendue, dimension qui, malgré le nom de cette région, a toujours été occultée. Cette lacune béante nest pas imputable aux sources, elles sont abondantes, mais tout se passe comme si les activités propres aux rives des lacs, aux vallées et aux marais étaient marginalisées, devenant littéralement invisibles. Un premier projet consiste en lhistoire du lac Victoria, lune des plus grandes étendues deau douce du monde, source du Nil Blanc (projet de H. Médard). Le choix dune aire géographique permet, outre de suivre lexemple donné par lécole des Annales, déviter le piège des constructions et des antagonismes ethniques particulièrement virulents dans cette région. Autour du lac se dessinent des enjeux liés au commerce, au transport, aux frontières, à lhistoire des techniques, à la guerre navale, à lhégémonie politique, au mode de vie spécifique aux rivages et aux îles, à la pêche, à lhistoire de lalimentation, aux migrations, à la construction étatique et supra étatique, à lidentité et à la religion. Tous ces éléments sont inséparables de la démographie, de la santé et plus généralement dune histoire de lenvironnement. De par la nature des sources, lessentiel du travail portera sur la 2e moitié du XIX e et sur le XX e siècle dans son ensemble. Ce projet débute en 2005, il prévoit une coopération européenne incluant au moins lUniversité de Turin (Cecilia Pennaccini) et lUniversité dOxford (Jan Georg Deutsch) et il devrait mener à une conférence internationale dans lun des trois pays et à une publication collective.
Un autre projet est en cours sur le Mont Elgon à la frontière du Kenya et de lOuganda, qui réunit IRD, INED, Université Paris I, Université de Bordeaux III, Ifra-Nairobi, Université de Makerere, et Université Kenyatta. Il permet de mettre en lumière les conflits ethniques des années 1960 et 1979 en Ouganda et ceux des années 1990 au Kenya à la fois dans les questions dencadrement territorial et de création identitaire (le mont Elgon joue un rôle clef dans la construction dun imaginaire de migration racial à léchelle régionale), dans un contexte dhistoire rurale, de front pionnier, de création de réserve forestières, de cohabitation de soi-disant éleveurs et dagriculteurs dans un contexte de densités de population élevées, de forte croissance démographique, de révolution de la production agricole et dimmatriculation de terre (ces deux derniers projets sont également en relation avec laxe 4).
La religion est un thème important qui a déjà donné lieu à la publication de plusieurs livres par des membres du MALD et sur lequel des thèses sont actuellement en cours. LAfrique des Grands lacs a connu entre les années 1890 et 1930 un des plus grand mouvement de conversion du XXe siècle. Le catholicisme et le protestantisme jouent un rôle particulier car lEtat colonial et même souvent post-colonial abandonne une large partie de ses prérogatives sociales (la santé, léducation, etc.) aux missions. La religion a, dès ses origines, une imbrication très forte avec les régimes politiques, soit en constituant le pilier principal du pouvoir comme dans les colonies belges, soit en légitimant le pouvoir ou en lui apportant la caution morale indispensable à lexercice de lautorité (ou en sen faisant le relais auprès des populations comme dans le cas du Rwanda entre 1960 et les années 1990), soit encore en formant la colonne vertébrale de laffrontement politique (en Ouganda). Il serait néanmoins réducteur de considérer les différentes confessions religieuses comme de simples instruments de la domination coloniale, de la légitimation des pouvoirs ou des factions politiques. Elles ont aussi leur propre but et leur propre stratégie. LEglise est présente dans la problématique de la transmission de lEtat colonial, non seulement parce quelle a dans certains cas, appuyé les revendications dindépendance, mais aussi parce quelle a négocié, dans cette phase critique, les conditions ou les garanties de pérennité. Le cas particulier du Rwanda montre que lEglise catholique a usé de son emprise sur une élite quelle avait formée et de son enracinement dans les milieux de paysans pour consolider sa propre position par rapport aux autres confessions et au pouvoir politique lui-même. A cet égard, le plus fascinant nest pas lédification et la multiplication des églises, le rythme des conversions ou la construction des écoles, mais le parallélisme entre le triomphe de la religion et lémergence dune culture de la haine et de la violence, entre la pratique religieuse et la pratique de la violence. Sur ce plan deux projets sont en cours. Il sagit de létude critique du contenu du journal catholique Kinyamateka, (périodique fondé à Kabgayi par les missionnaires de la Société des Pères Blancs en 1933 et publié encore aujourdhui) et des premières manifestations de la haine raciale et de la violence au Rwanda, avec une attention particulière sur la crise de 1963/64. Ces études locales méritent un complément par une approche régionale, mais on comprendra mieux les logiques et on décèlera plus clairement les dynamiques en cause en insérant cette analyse de limpact de lintrusion du christianisme dans cette région du continent noir dans lhistoire générale de léglise et des religions (programme de M. Kabanda). Par ailleurs une thèse est en cours sur lEglise catholique de Belgique face au Rwanda (Léon Saur).
Axe 3 6. Migrations et diasporas africaines et non africaines en Afrique
Responsable : Nicole Khouri
Participants : J.P.Chrétien ; chercheurs associés : M.P.Ballarin (IRD), J.P.Leite (CESA, UTL de Lisbonne) ; doctorants : F.Raimbault (arabes, indiens et africains à Dar Es Salam ;fin 19°/début 20°), E.Lazidou (diaspora grecque en Afrique orientale), G.Bonacci ( mouvement rasta de la Jamaïque à lEthiopie), L.Gandelot (les indiens Khodjas de Madagascar)
Les Diasporas indiennes en Afrique orientale et australe
Bilan
Le thème des « Réseaux migratoires indiens dans lOcéan indien et en Afrique orientale et australe », inscrit dans le plan quadriennal 2000-04, sest essentiellement fondé sur deux hypothèses : lune qui privilégiait le Mozambique comme lieu de léchange entre son hinterland et lAfrique du sud et les populations de locéan indien occidental ainsi que sa place dans lhistoire économique et politique des 19° et 20°siècles; lautre qui voyait dans les indiens des acteurs de premier plan dans la formation du capital au Mozambique du temps de la colonisation portugaise ainsi que leur rôle non moins important dans les plans de développement régionaux liés aux enjeux politiques et économiques de la phase actuelle de la mondialisation.
De fait, nos recherches se sont orientées principalement sur les réseaux indiens qui se sont déployés sur la longue durée dans lespace luso africain. Les résultats présentés sont le fait dune coopération fructueuse et continue avec le CESA (Centre détudes sur lAfrique, Université Technique de Lisbonne) auquel notre laboratoire a été lié dans le cadre des échanges scientifiques (Ambassade de France au Portugal et IICT - programmes 2001 et 2002.)
La réflexion sur les diasporas indiennes dAfrique a été intégrée à différents moments du déroulement du séminaire mensuel du MALD « Sciences humaines et identités en Afrique » (N.Khouri, J.Landy, L.Texeira) et réciproquement nos chercheurs sont intervenus dans celui organisé par le Cesa (J.P.Chrétien et N.Khouri). En mai 2003, nous avons consacré une journée de réflexion plus pointue sur le champ actuel du politique au Mozambique et la présence des indiens (Cesa /Cean /Mald)
Des recherches documentaires et darchives, des enquêtes de terrain auprès de la communauté indienne résidant à Lisbonne et originaire du Mozambique, ont été menés conjointement par des chercheurs des deux labos et ont abouti à lécriture et à la publication dun article « La presse coloniale portugaise et les indiens du Mozambique; 1930-75 »,Serie Documentos, Cesa, Lisbonne, 33 p. (N.Khouri et J.Pereira Leite). Actuellement un autre article des mêmes auteures est soumis au comité de lecture des Annales.
Un colloque sur « les diasporas indiennes contemporaines issues de lespace lusophone et de ses frontières » sest tenu à Lisbonne (juillet 03) dont le Cesa , le Mald et le Cea de lEHESS ont assuré la préparation scientifique, avec la participation de notre côté de J.P.Chrétien, F.Raimbault, L.Gandelot et N.Khouri. La publication des Actes de ce colloque est prévue pour fin 2004.
Perspectives
Poursuite du thème qui évolue vers la réflexion sur la construction des identités métissées dans la diaspora indienne issue de lespace luso africain; les années de lEstado Novo (E.N.) se présentant comme décisives dans ce travail que fait la communauté sur elle même. La poursuite de notre collaboration avec le Cesa dépend de lacceptation de notre projet présenté cette fois dans le cadre de la coopération (projet Pessoa, EGIDE). Il a un triple objectif . Dabord, la constitution dune banque de données sur les indiens en Afrique orientale et centrale durant les colonisations allemande, belge et portugaise (J.P.Chrétien, F.Raimbault, J.P.Leite). Ensuite, lécriture dun ouvrage collectif (J.P.Leite, N.Khouri, A.Carvalho), prévu pour la fin de 2005, sur les constructions des identités métissées par les indiens du Mozambique durant la période de lE.N. Enfin, la tenue dune table ronde, à Paris en 2006, sur un thème plus large concernant les constructions identitaires dans les diasporas contemporaines africaines et non africaines dAfrique, en collaboration avec dautres équipes de notre labo, avec le Cea et le Cesa.
Participation au projet qui sera présenté à la Fondation pour la Science et la Technologie (FCT) de Lisbonne, en mai 2005, sur « LEstado Novo et la construction des identités métissées dans les colonies africaines de lEmpire portugais, 1930-74 ». Une double hypothèse novatrice concerne la période de lE. N. dans la mesure où les recherches en sciences sociales demeurent encore très marquées par les aspects de censure et de répressions du régime nationaliste et autoritaire salazariste. La 1ère hypothèse renvoie à lE.N. qui, dans son idéologie et dans ses pratiques de continuité et de rupture par rapport à lhistoire de lEmpire portugais, a su créer pour la première fois les conditions dun espace culturel commun dans lequel toutes les populations de ses territoires africains vont se positionner. La seconde hypothèse se situe dans le champ de la réflexion critique qui sest ouverte récemment sur le « lusotropicalisme » et qui na pas encore abordé les récits de mémoires des populations elles mêmes (blanches, métisses, noires, indiennes) dans leur travail et effort de métissage à différents niveaux.
Les migrations africaines et non africaines en Afrique
Bilan
Ce thème adossé à un espace de réflexion plus large que le précédent, avait suscité au départ lintérêt dun groupe restreint de doctorants et de chercheurs. A partir de 2002, il a pris la forme dun séminaire annuel de recherches dans le cadre du DEA « Histoire de lAfrique » et auquel participent des chercheurs et des doctorants rattachés au MALD, et au CEA.
Perspectives
Ce séminaire se poursuivra avec la mise en place dune collaboration avec des intervenants chercheurs de Paris 7 (laboratoire SEDET), en particulier I. Mandé et E. Guerassimoff qui sintéressent à la question des migrations chinoises et africaines en Afrique.
Le désir dapprofondir le thème des relations entre les réseaux migratoires et les sociétés locales nous ont conduit à établir une collaboration avec J.-C. Penrad (CEA-EHESS) qui prend, pour lannée 2004-05, la forme dun séminaire de recherches sous double responsabilité (J.-C..Penrad et N. Khouri), ouvert aux doctorants de lEcole et de Paris 1. Ce séminaire portera sur « Les migrations de lOcéan Indien occidental, leurs relations avec les sociétés locales et les pouvoirs religieux en Afrique orientale et australe à lépoque contemporaine ».
Axe 3 7. Politiques judiciaires et pratiques de médiation
Responsable : Etienne Le Roy
Participants:, Stéphanie Dujardin, Jean Tounkara
Les politiques judiciaires offrent un exemple caractéristique des choix institutionnels initiés par le colonisateur, de leurs permanences bien au-delà de laccès à lindépendance et de la nécessité, vu leur inadaptation, de les contourner ou de les détourner par des pratiques plus proches des représentations des acteurs, dans le cas de la médiation comme expression dun ordre juridique négocié.
Les orientations des politiques judiciaires.
Les colonisateurs européens ont, chacun selon son évolution politique et institutionnelle dans sa métropole, mis en place une organisation judiciaire qui repose sur deux principes dérogatoires de lordre juridique métropolitain : dualité de juridictions selon le statut des parties ; prévalence dun mode administratif, voire politique, de règlement des conflits au détriment de lordre judiciaire dont limpact est très réduit.
Ces deux principes ont donné lieu à la mise en place de juridictions indigènes ou tribunaux coutumiers et au développement de pratiques administratives dites dans les colonies françaises « régime de lindigénat ». Ces deux types dinstitutions ont été généralement abolies à la fin de la période coloniale (1944 pour le régime de lindigénat). Mais tous les Etats nont pas adapté leurs principes dorganisation sur le modèle dit « moderne » et selon lunité de juridiction. Le Cameroun a ainsi maintenu lorganisation que lui avait légué le colonisateur français et, initialement, le colonisateur allemand.
Létude des modes contemporains dorganisation judiciaire a fait lobjet de monographies étatiques (le Gabon, le Burkina Faso) ou danalyses plus thématiques (la jurisprudence des tribunaux coutumiers au Cameroun). Ces travaux révèlent, outre la permanence du modèle colonial, une certaine uniformité des politiques judiciaires en dépit, donc au-delà, des orientations idéologiques. Ceci justifie linflexion donnée à la recherche en anthropologie du droit en ce domaine.
Plutôt que de multiplier des descriptions de lorganisation judiciaire des Etats africains il a semblé plus utile de se concentrer sur les pratiques des acteurs. En effet, même si aucune statistique nest disponible, on observe un mouvement généralisé de contournement du dispositif étatique ou de détournement de ses modes de fonctionnement. Certes, la justice de lEtat rend quelques services et si elle doit être refondée elle ne doit pas être abolie car elle répond à des besoins précis : relations commerciales, protections des minorités, droits de lhomme. Mais lessentiel se passe ailleurs, dans le cadre de ce quon dénomme modes alternatifs/populaires/informels de règlement des différends. Ces modalités ont fait lobjet ces dernières années dune approche descriptive et théorique qui a permis den apprécier lefficacité et la légitimité ainsi que les modes de fonctionnement. Ces analyses autorisent à concevoir les nouvelles politiques judiciaires à mettre en uvre autour des principes du pluralisme juridique et judiciaire qui ont fait lobjet de plusieurs publications. Ces nouvelles approches soulignent lincidence de la négociation du différent, donc la place de la médiation.
De la médiation
La redécouverte de la médiation dans les pays occidentaux est récente. Le LAJP qui fut un des initiateurs de ces travaux en France a, en 1986, mis en place le premier programme qui a permis, sur la thématique de la prise en charge de la différence culturelle par les juridictions des mineurs, de jeter un pont entre les expériences de médiation au nord et au sud de la Méditerranée.
Au Sud, la médiation correspond à un mode normal de gestion du différend sur la base dune négociation que lon dénomme palabre, de manière sans doute simpliste. Dans ce contexte, la principale difficulté tenait à lignorance par lordre judiciaire officiel des pratiques et principes de médiation. Ces erreurs tendent à être rectifiées mais des pratiques annexes de corruptions, népotisme, clientélisme viennent singulièrement compliquer ladaptation des politiques aux demandes des justiciables. Cest en effet lEtat, par sa faiblesse et son laxisme, qui ruine les fondements dune bonne gouvernance.
Au Nord, une des originalités de la démarche du LAJP a concerné les populations africaines en France et en particulier les mineurs pour lesquels a été mis en place, dans le cadre des tribunaux pour enfants, une procédure visant à améliorer le dialogue interculturel entre le magistrat et les familles africaines. Cette démarche, sous le titre dintermédiation culturelle, fait appel aux doctorants africains du MALD et représente une expérience de recherche appliquée qui pourrait être, à la demande insistante des magistrats, élargie à des juridictions autres que celles de la région parisienne.
Lintermédiation culturelle et la médiation font lobjet de recherches doctorales. Un état des lieux a été réalisé par un colloque en décembre 2001 (Younès, Le Roy 2002) et de nombreuses interventions permettent en vulgariser les résultats.
Perspectives de recherches sur les politiques judiciaires
La mise en place dun séminaire mensuel sur les politiques judiciaires avec diffusion des travaux et conclusions sur le site DHDI du LAJP a permis en 2003, de mieux formaliser les démarches collectives, consacrées pour moitié à la présentation (préparation et compte-rendu) des travaux de terrain et pour moitié à la discussion de publications essentiellement nord-américaines. Ces recherches se poursuivront dans les années à venir.
De même, lexpérience dintermédiation culturelle dans les tribunaux pour enfants est relancée avec la formation de nouveaux intermédiateurs, à la demande expresse des magistrats de ces juridictions. De plus, les relations entre le recours à la médiation et la gestion des conflits devraient être concrétisées sur le plan de la formation dans le cadre dun projet coopératif associant au moins quatre universités parisiennes et des chercheurs du CNRS. Des thèses de doctorat en droit et en anthropologie sont en préparation.
Enfin, sur un plan théorique, nous nous préoccuperons de construire et dexpérimenter un cadre conceptuel intégrant les modes judiciaires et la médiation dans une théorie du conflit, de sa prévention et de sa résolution. Nos antécédents sont nord-américains. Mais les objectifs en sont sensiblement différents et nos démarches seront associés à dautres thèmes de cet axe ou dautres axes du MALD.
Axe 4 : Espaces, patrimoines, environnement
Responsables : Monique Chastanet, Dominique Juhé-Beaulaton, Etienne Le Roy
Participants : Chiara Alfieri (université de Milan, Italie), Sigrid Aubert, Tamatoa Bambridge, Olivier Barrière, Alain Bertrand, Hugues Bissot, Jean Boutrais (CEA-IRD), Gérard Chouin (MALD), Marie-Christine Cormier-Salem, (IRD), Moustapha Diop (Mald), Stephan Dugast (IRD), François-Xavier Fauvelle-Aymar, Kouami Kokou (université de Lomé, Togo),Nora Lafi (Wissenschaftskolleg Berlin -MALD), Charles de Lespinay (Mald), Henri Médard (Mald), Ibra Ndiaye, Jean-Luc Paul (MALD), Alain Rochegude (MALD), Bernard Roussel (MNHN), Alain Sanou (université de Ouagadougou, Burkina Faso)Nestor Sokpon (Bénin), Serge Tostain (IRD), Souayibou Varissou (JPN, Bénin)
Lobjectif scientifique qui réunit les chercheurs de cette équipe porte sur les rapports des sociétés africaines à leur environnement dans la longue durée. Une approche historique est incontournable pour appréhender pleinement les problèmes contemporains, notamment tenir compte de lanalyse actuelle des politiques de gestion des ressources naturelles renouvelables dans un but à la fois de préservation, de conservation et de valorisation. Dans ce domaine, lanalyse du foncier sassocie à celle des ressources et des produits, en remettant en question le lien fait par la pensée juridique moderne entre le statut du sol et celui du produit. Les études réalisées au cours de ce contrat quadriennal ont montré limportance du concept despace dans ce type dapproche. En effet, lévolution de loccupation de lespace représente un objet détude à la fois pour lhistorien, lanthropologue, le juriste et le géographe. Cette approche environnementale de lespace, qui est au cur même de la problématique foncière, rejoint la construction politique des territoires. Cette dimension spatiale explique lorientation prise par cet axe dans son nouvel intitulé. La notion de patrimoine naturel vient sintégrer dans cette problématique et fait lobjet dun thème de recherches en association avec lIRD.
Les thèmes de cet axe sinscrivent dans la longue durée et réunissent différentes disciplines autour dune problématique commune : replacer dans une perspective historique le rapport des sociétés africaines à leur environnement, en partant du principe que ce rapport a été et est toujours construit. Ce thème sinscrit dans la continuité des travaux menés sur lhistoire des plantes et des paysages dans le laboratoire depuis les années 1980. Depuis la création de lUMR en 2002, un rapprochement sest opéré entre historiens (CRA) et anthropologues du Droit (LAJP) les amenant à définir une démarche commune autour de ces questions. Cette présentation rend compte des travaux individuels et collectifs en cours.
Axe 4 - 1 - Histoire de lalimentation
Responsables : M. Chastanet et N. Lafi
Ce programme, initié en 1999-2000 avec F.-X. Fauvelle-Aymar et D. Juhé-Beaulaton, a pour objectif danalyser lévolution des pratiques alimentaires sur la longue durée. Nous avons le souci de travailler à la fois sur lAfrique subsaharienne et sur le Maghreb, en tenant compte bien sûr des différences au niveau des sources comme des traditions historiographiques. Les recherches concernent à la fois lhistoire des produits et ressources alimentaires comme celle des techniques, savoir-faire et recettes. Sans écarter lapport de disciplines comme lethnologie ou lanthropologie, laccent est mis sur la dimension historique, afin de resituer lévolution des modes de production, de conservation, de transformation et de consommation des aliments dans leur contexte économique, politique et culturel. Cela implique notamment détudier les processus dadoption, dacclimatation et de diffusion des nouveaux produits, végétaux et animaux. Les anciens programmes sur les crises alimentaires et lhistoire des plantes, dont la diffusion des plantes américaines en Afrique, se retrouvent intégrés dans ce thème. Les problèmes de terminologie, quil sagisse des ingrédients utilisés, des processus techniques ou des plats obtenus, font lobjet dune attention particulière. Dans cette perspective, nous envisageons de développer une collaboration avec des collègues linguistes et ethnolinguistes. Par ailleurs, au niveau des produits comme des recettes, la cuisine africaine néchappe pas au courant actuel de « patrimonialisation » : son étude se prête ainsi à des rapprochements avec les autres thèmes de recherche de cet axe. Enfin, les questions de déséquilibres nutritionnels, de disettes et de famines, parfois associées à des épidémies, pourront être traitées en rapport avec le thème sur « les savoirs en matière de santé » (axe 1).
Les travaux et journées détude devraient aboutir à différentes publications : recueils darticles, livres de recettes anciennes, travaux de synthèse présentant une cartographie des ingrédients de base, des modes de transformation, des gestes techniques et du vocabulaire culinaire
Une table ronde, organisée en mai 2000 au Centre de Recherches Africaines, a débouché sur la publication dun ouvrage collectif en décembre 2002 : Chastanet, M., Fauvelle-Aymar, F.-X. & Juhé-Beaulaton, D., (éd.), Cuisine et société en Afrique. Histoire, saveurs, savoir-faire, Paris, Karthala. Dautres rencontres sont prévues, notamment sur les enjeux identitaires de lalimentation, qui sexpriment à travers « plats nationaux » et autres spécialités régionales. Parallèlement aux travaux collectifs, ce thème donne lieu à des recherches individuelles.
Histoire de lalimentation au Maghreb et au Moyen-Orient au XIXe siècle : approvisionnement urbain et modes de consommation
Responsable : Nora Lafi
Lhistoire de lalimentation dans les villes du monde arabo-musulman est riche en sources, ouvrages et articles. De nombreux traités médiévaux comme celui dIbn Sulayman al Israili (Xe siècle) ont été étudiés et ont donné lieu à une histoire de lalimentation souvent abordée sous langle de lhygiène et de la diététique, notamment autour de la question des aliments conseillés pour une vie saine. Dans le présent projet, sera prioritairement considéré un aspect différent de lhistoire de lalimentation en relation avec lhistoire urbaine. Lapprovisionnement des villes constitue, en effet, une autre manière daborder le sujet. Cest dans cette optique que N. Lafi souhaite proposer une réflexion sur les sources et la production scientifique concernant lalimentation des villes et des campagnes des provinces ottomanes.
Dans la continuité de ses travaux précédents sur le gouvernement urbain entre Ancien régime et réformes ottomanes, il sagira dexplorer les liens entre lalimentation des populations des villes ottomanes et les charges urbaines, dans leurs aspects annonaires, au moment des réformes du XIXe siècle, les Tanzimât. Ces réformes, qui touchent les corporations en général, concernent lalimentation par deux aspects : la réforme de lapprovisionnement et la réforme de la bienfaisance. Quels sont les effets de ces réformes sur lorganisation de la corporation chargée du ravitaillement, sur la population consommatrice et sur la consommation en général ? Entraînent-elles des changements dans lusage de certains produits et dans lélaboration de certains plats ?
Histoire de lalimentation en Sénégambie du XVe siècle à nos jours
Responsable : M. Chastanet
A travers deux articles, consacrés lun au « sanglé » et lautre au couscous, M. Chastanet a étudié les deux principaux modes de consommation des céréales dans louest du Sahel tels quen rendent compte les récits de voyage du XVe siècle à la fin du XIXe siècle. Dans les deux cas, elle a montré comment une histoire de lalimentation en Afrique nécessite un détour par lhistoire de lalimentation en Europe afin de comprendre les descriptions et comparaisons des voyageurs.
Dans le premier article, elle a mis en évidence létymologie du « sanglé » des Européens, terme qui trouve son origine dans des mots wolof et peul désignant la semoule, et qui disparaît au XXe siècle au profit dappellations locales correspondant à différents noms de plats. Elle a étudié lévolution des recettes de sanglé du XVIIe au XIXe siècle, telle quelle apparaît à travers les sources écrites, en la resituant dans lhistoire des pratiques alimentaires (question du clivage sucré/salé, composition des repas, etc). Dans cette perspective, M. Chastanet a également fait appel à des enquêtes menées en pays soninké, ce qui lui a permis dappréhender des évolutions plus récentes.
Dans son article sur le couscous, elle sest attachée à montrer lancienneté de cette préparation au Sahel, dont témoigne notamment une grande diversité dappellations. Cependant les données dont on dispose à lheure actuelle ne permettent pas de répondre à la question de son origine, maghrébine, saharienne ou sahélienne. Contrairement au sanglé, les témoignages des Européens sur la Sénégambie ne traduisent pas dévolution sensible dans la préparation des céréales, la seule nouveauté étant lapparition dun couscous de maïs. Une étude davantage centrée sur les « sauces » et autres produits daccompagnement permettrait sans doute dappréhender une évolution des recettes. Tout en sintéressant aux problèmes de terminologie et aux processus techniques, elle a montré la place du couscous comme nourriture quotidienne et nourriture festive. Là encore, un détour par le pays soninké, lui a permis denrichir et de diversifier lapport des sources écrites.
Par ailleurs, M. Chastanet a continué à sintéresser à lhistoire des crises alimentaires (un article à paraître) et à lhistoire des plantes (autre article à paraître). Ce dernier, qui traite de la substitution arachide/sésame, renvoie à la fois à lhistoire de la diffusion des plantes américaines en Afrique et à lhistoire des fonds de cuisine.
M. Chastanet a commencé une nouvelle recherche sur lhistoire du thiébou diène ou riz au poisson (et sa variante à la viande, le thiep yap). Ce plat, vraisemblablement mis au point à Saint-Louis à la fin du XIXe siècle, est lié à lhistoire coloniale du Sénégal. Il a pour « ancêtres » le sanglé et sans doute dautres préparations locales à base de riz. Cette céréale était alors cultivée de façon marginale en zone sahélienne. Les brisures de riz dIndochine, importées pour pallier la régression des cultures vivrières dans louest du Sénégal, se sont finalement substituées à la semoule de mil ou de sorgho du sanglé. Dans la sauce du thiébou diène, voisinent des produits locaux à côté de légumes dorigine américaine, ou européenne. Ce plat a non seulement supplanté le sanglé au repas de midi, mais il a pris la place du couscous comme « plat national ». Après avoir conquis les villes de la côte, il sest imposé en milieu rural. M. Chastanet voudrait reconstituer les modalités et les étapes de cette histoire culinaire, en prenant en compte les variantes géographiques et sociales de la recette, sans oublier les problèmes économiques et nutritionnels actuels. En effet, le riz produit actuellement dans la vallée du Sénégal a du mal à trouver preneur, à moins dêtre transformé pour se rapprocher des brisures de riz importées. Par ailleurs, ce plat est souvent associé à une consommation excessive de graisse ainsi quau recul des légumes locaux, cultivés ou de cueillette, souvent très riches en vitamines.
M. Chastanet et C. de Lespinay (MALD) envisagent une recherche sur les origines du yassa (de poulet, de poisson mais aussi de porc, accompagné de riz). Cette recette, emblématique aujourdhui de la Casamance, associe des influences créoles et des emprunts locaux, au niveau des ingrédients comme des processus culinaires.
M. Chastanet a, par ailleurs, commencé à mener une réflexion sur la naissance dune gastronomie africaine, qui se traduit ces dernières années par la parution de nombreux livres de recettes dAfrique Noire, destinés surtout à un public européen ou américain. Ces publications sont le plus souvent réalisées par des Africains vivant en Occident, ou en collaboration avec des Occidentaux. De nombreux livres paraissent aussi sur le Maghreb, mais la situation est différente dans ce cas. La cuisine maghrébine est, en effet, reconnue depuis beaucoup plus longtemps par les Occidentaux, sans parler des anciens livres de recettes et autres écrits sur la cuisine, publiés à lépoque dAl Andaluz.
Axe 4 2. -Histoire des paysages et conservation de la biodiversité
Responsable : D. Juhé-Beaulaton
Ce thème a pour objectif de comprendre les dynamiques sociales et économiques à lorigine de lévolution des paysages, des transformations de lenvironnement. Cette approche se doit de relire les sources de lhistoire de lAfrique sous un angle particulier. Lhistoire des paysages est indissociable de celle des plantes et des pratiques agricoles, elle sinscrit également dans lespace et se base sur lhistoire du peuplement. Notre approche des paysages se fait par létude des processus de création ou de destruction de patrimoines « naturels » et des territoires qui leur sont associés. Dans un premier temps, les recherches et les réflexions ont porté sur les définitions de ces notions en partant du point de vue des acteurs locaux tout en essayant de comprendre les différents enjeux qui se développent autour despèces (végétales ou animales) ou de lieux « patrimonialisés ». Les études ont porté sur des lieux déjà identifiés au cours des travaux antérieurs. Ces recherches se font en collaboration avec lUR 026 PATTER de lIRD (dirigée par Marie-Christine Cormier-Salem, géographe). Actuellement, plusieurs études de terrain sont en cours au Bénin, au Togo, au Ghana, au Burkina Faso afin danalyser les processus de création ou de destruction dun patrimoine à la fois naturel et culturel en relation avec des partenaires de lUniversité Nationale de Lomé (Togo) ; lUniversité Nationale du Bénin ; lEcole du Patrimoine Africain (Bénin) ; lUniversité de Ouagadougou (Burkina Faso), Department of Anthropology, Syracuse University, New York (USA), Department of Archaeology, University of Ghana, Legon ; IFRA, Institut Français de Recherche en Afrique, Ibadan et Accra.
Sites sacrés, patrimoine et conservation de la biodiversité
Ces recherches sur les sites sacrés se poursuivent depuis 2000 et ont déjà fait lobjet dun certain nombre de communications à des séminaires et colloques, publiées dans les actes ou des ouvrages collectifs. Elles sinscrivent depuis 2002 dans le cadre dun projet collectif financé par lInstitut français de la biodiversité sur 3 ans. Il regroupe des chercheurs dinstitutions et dhorizons disciplinaires différents : S. Dugast, anthropologue (IRD), S. Tostain, généticien (IRD), C. Alfieri, anthropologue (université de Gênes, Italie), K. Kokou, botaniste (université de Lomé), S. Varissou, conservateur du patrimoine (JPN, Bénin), A. Sanou, ethnolinguiste (université de Ouagadougou) et historien (Mald).
Intitulé du Projet : « Les sites sacrés naturels : la conservation de la biodiversité comme source denjeux économiques et sociaux » (études de cas au Bénin, Burkina Faso et Togo). (responsable : D. Juhé-Beaulaton)
Les sites sacrés comprennent les espaces dont les accès sont réglementés par des principes religieux : arbres et forêts sacrées, sources,... La gestion de ces espaces et aussi des ressources disponibles a connu des évolutions en relation avec des facteurs socio-culturels, historiques et environnementaux que seule une analyse sur la longue durée permet de mettre en évidence. Le rôle de létat et des institutions, celui des communautés locales, et des individus sont tour à tour examinés et leurs imbrications éventuelles démontrées. Les politiques de protection de lenvironnement sont à létude (époque coloniale et après les indépendances) afin de montrer les inter-relations entre les différents acteurs, du local au national et international dans le cadre des grandes conventions (biodiversité, désertification, changements climatiques).
Parallèlement à ces travaux, G. Chouin termine une thèse de doctorat sur lapproche archéologique et historique des forêts sacrées dans le sud du Ghana. Il a entrepris des prospections et des fouilles archéologiques sur plusieurs sites en collaboration avec le département darchéologie de lUniversité du Ghana et une équipe de paléoanthropologues de lIFAN). Les résultats de ces recherches archéologiques apportent des éléments nouveaux à la connaissance de lhistoire de la région forestière dans la longue durée en démontrant notamment loccupation ancienne de certaines forêts sacrées. (le MALD a soutenu financièrement une partie de ses travaux).
Statut des arbres et agroforêts
Autour de cette problématique « patrimoines naturels », une équipe a travaillé sur la dynamique des systèmes agroforestiers des mosaïques forêt-savane du Sud Bénin. Elle associe D. Juhé-Beaulaton (MALD), B. Roussel (Ethnobotaniste, professeur au MNHN), N. Sokpon (agronome, FSA Université Nationale du Bénin) et M.L. Guttierez (agro-économiste). Ces recherches associant approches naturaliste, agronomique, historique conduisent à sinterroger sur lévolution du statut des arbres à travers le temps en partant de lanalyse des sources écrites européennes à partir du XVIIe siècle et des sources orales concernant les perceptions du peuplement végétal. Certains arbres font lobjet de protections (interdiction dabattage, protection contre les feux de brousse) qui ne relèvent pas du religieux, mais plus dune gestion patrimoniale et de la transmission dune ressource aux générations futures. Le statut de ces arbres peut varier selon lintérêt économique quils représentent pour les habitants. La demande de plus en plus forte en produits alimentaires et industriels, en bois de chauffe, etc
impose une diversification des systèmes de production et un accroissement de leur productivité. Un premier bilan sur le développement de la palmeraie sous linfluence des rois dAbomey (étude publiée en 1999) a été suivi par « lévolution dun parc agroforestier à nérés situé sur le plateau dAbomey (Bénin) ». Cette recherche menée par D. Juhé-Beaulaton et M.L. Guttierez, agro-économiste formée au CIRAD, a fait lobjet dune communication au colloque « un produit, une filière, un territoire » organisé à lUniversité de Toulouse en mai 2002. Elle a été publiée dans les Cahiers dOutre-mer en 2003. Ces recherches se poursuivront au cours du prochain contrat en prenant en considération les aspects géoculturels (produit de « terroir », étude spatiale dune production).
Le séminaire de recherche sur « lhistoire rurale et lenvironnement en Afrique » », créé en 1997, se poursuit depuis lors en collaboration avec le laboratoire dEthnobiologie-Biogéographie du Muséum National dHistoire Naturelle et lIRD. Il a été animé de 1999 à 2004 par J. Boutrais (IRD), M.-C. Cormier-Salem (IRD), D. Juhé-Beaulaton (CNRS-MALD) et B. Roussel (MNHN). La problématique retenue porte sur la construction de patrimoines naturels en Afrique et à Madagascar. Une réflexion est menée sur les processus de patrimonialisation et de territorialisation, et leurs conséquences en termes de dynamiques sociales et de gestion de la biodiversité. Lobjectif de cette rencontre mensuelle est de conduire une approche interdisciplinaire entre historiens, géographes, anthropologues, naturalistes. Les notions de patrimoine et de territoire sont abordées en termes de représentations de lenvironnement, savoirs locaux, pratiques et stratégies des acteurs. Pour comprendre les situations locales actuelles, et en particulier les conflits daccès et dusage à propos des ressources et des espaces, une approche diachronique est privilégiée et une attention particulière est accordée à larticulation des échelles spatiales (du local au global) et temporelles. Les interventions (1999-2001) à ce séminaire ont été publiées en 2002 dans la collection « Colloques et séminaires » de lIRD. La publication des interventions 2002-2003 est en cours dans la même collection (voir publications liées à laxe).
Cormier-Salem M.-C., Juhé-Beaulaton D., Boutrais J. & Roussel B. (ed.), 2002, Patrimonialiser la nature tropicale. Dynamiques locales, enjeux internationaux. Paris, IRD, collection Colloques et séminaires , 467 p.
Cormier-Salem M.-C., Juhé-Beaulaton D., Boutrais J. & Roussel B. (ed.), 2004, Patrimoines naturels dans les Suds. Des conflits fonciers à la valorisation des savoirs locaux. Sous presse. Paris, IRD, collection Colloques et séminaires .
Axe 4 - 3. Les nouveaux enjeux de la patrimonialité et les questions foncières en Afrique
Responsable : E. Le Roy
Ce thème a été plus particulièrement pris en charge, à partir du travail qui avait été réalisé durant la décennie 1990, par les chercheurs du Laboratoire danthropologie juridique de Paris. Deux ouvrages (Le Bris, Le Roy, Mathieu 1991, Le Roy, Karsenty, Bertrand, 1996) et un rapport du FICU (1992) avaient réuni les bases empiriques et conceptuelles qui avaient permis plus particulièrement dans lOcéan Indien (Madagascar, Comores) de concevoir un mode original de sécurisation foncière à partir de la notion de patrimoine : la gestion patrimoniale.
Par son étymologie, patrimoine désigne ce qui vient du/des père(s). Il reçoit, cest son intérêt mais aussi son « talon dAchille », diverses acceptions selon les points de vue disciplinaires. Cest ce que les anthropologues du droit appellent un concept à la fois « recteur » et « girouette ». Pour le juriste, il est la somme des droits et obligations évaluables en argent. Double de la personne juridique il naît et disparaît avec elle, la dissolution ou le décès entraînant le partage entre les ayant-droits. Seules les personnes juridiques ont un patrimoine et le code civil de 1804 était très limitatif. Par exemple, la famille, le village ou le lignage navaient pas la personnalité, et les droits y afférents ne pouvaient être exercées que par des individus plus ou moins indivis ou par la commune qui comme collectivité territoriale est un démembrement de lEtat.
Ces « subtilités » sont de grande importante dans la solution des problèmes qui, à partir du début de ce siècle, vont réunir les chercheurs. Car ceux des chercheurs qui ont tenté de concrétiser la démarche patrimoniale sont économistes, écologues ou environnementalistes, historiens ou géographes. Le patrimoine est moins un concept quun lieu de rencontres entre différentes démarches qui partagent certaines exigences : développement durable et reproductible, principe de précaution, droits des générations futures
etc. Ici la prise en compte des apports du passé permet de se projeter dans le futur et ce futur, une fois identifié sur une base si possible consensuelle, permet de déduire les modes de gestion « patrimoniaux » propres à répondre aux grands principes ci-dessus évoqués. Sur ces bases, on peut alors promouvoir une « bonne gouvernance » des hommes reposant sur la viabilité de lexploitation des ressources et des territoires. Cette approche patrimoniale se présente moins comme une troisième voie entre tradition et modernité que comme le produit de leur dialectique, mouvement dialectique rendu possible par la désintégration de léconomie socialiste et la dévalorisation du matérialisme historique durant le décennie 1990.
Durant la période du contrat quadriennal, les opérations de recherche suivantes ont été mises en uvre et sont appelées à se poursuivre au-delà de 2005-2006.
1 Identification des éléments constitutifs de ce que représente le « patrimoine » pour les Africains. Cette opération recoupe en partie le thème 2 précédent lorsquil sagit de lieux de mémoire, de socialisation ou de pratiques religieuses (bois sacrés, enclos de circoncision, arbre à palabre, lieux habités par les génies etc
). Mais la dimension contemporaine nen est pas moins significative : quentend-on par patrimoine de lEtat dans le domaine de la corruption, (Ngimbock, 2002), patrimoine de léglise catholique au Congo (Iwéwé, 2004), dune agro-industrie (Sidibé, en cours) ? Dautres recherches, également liées à laxe 4, étudient les relations entre migrations internes et patrimoines locaux, par exemple dans les relations ville-village, le retour des urbains et léchec de leur réinsertion (pour la Côte dIvoire, Aka en cours).
2 Analyse des modes de gestions des terres et des ressources dits « traditionnels » ou « coutumiers » avec deux objectifs déjà concrétisés mais qui ont fait lobjet de nouveaux développements ici.
Théorisation des modes locaux de gestion à partir dune analyse matricielle et de modèles anthropologiques. [Le Roy, (ed). CAD , 2002]
Application de la théorie des maîtrises foncières (Le Roy, Karsenty, Bertrand, 1996) à la gestion de la biodiversité. (Le Roy, in Vivien, 2002).
3 La place de lapproche patrimoniale dans les politiques étatiques.
La dimension politique des questions foncières et gestion des ressources simpose à tous les observateurs. De 1998 à 2000, trois thèses avaient été consacrées à la gestion patrimoniale. Une nouvelle thèse, soutenue fin 2004 étudie la géo-stratégie des conflits fonciers dans la région des grands lacs (Lulu, 2004). Quatre thèses en cours dIvoiriens démontent les multiples dimensions de limplosion de la Côte dIvoire. La dimension foncière du génocide rwandais a été revisitée. Des travaux portant sur foncier et décentralisation sont en cours aux Sénégal, Mali, Burkina Faso et Niger.
E. Le Roy et A. Rochegude siègent, comme experts des politiques foncières, dans un comité de pilotage sur le foncier rural et un groupe de suivi des conflits au Ministère des Affaires Etrangères.
4 La généralisation de la propriété privée de la terre et des ressources contredit lapproche de gestion patrimoniale.
La propriété foncière est née avec le capitalisme car ce fut une condition essentielle du fonctionnement dun marché généralisé. Mais là où il ny a pas (encore) les effets du marché généralisé, la propriété foncière est inappropriée : cest le marteau-pilon pour écraser une noix. La gestion patrimoniale a été conçue et mise en uvre pour prendre en charge la sécurisation des acteurs et de leur travail dans la situation intermédiaire que connaissent les sociétés africaines qui ne sont plus dans la tradition et pas encore immergée, dans léconomie de marché.
Or la Banque mondiale veut manifestement forcer le mouvement et généraliser au plus vite le marché et (par) la propriété foncière. Les dégâts collatéraux devenant insupportables ainsi en Côte dIvoire, plusieurs coopérations ont pris leurs distances à légard dune doctrine jugée dogmatique. Les coopérations suisse en 2003, française en 2004 ont opéré de telles évolutions. La GTZ allemande sy prépare, la britannique se pose des questions.
La relation entre marché et propriété est la grande question de ces prochaines années. Elle ne concerne pas seulement lavenir dun mode de gestion et les virtualités quil représente mais le devenir tant des paysanneries africaines que des sociétés dans leur globalité.
Ces projets sont développés dans les perspectives.
Patrimoine naturel, sites sacrés et conservation de la biodiversité
Les deux années à venir (2005-2006) seront consacrées à la réalisation du projet sur les sites sacrés. Il est déjà envisagé que tous les membres du projet participent au colloque de restitution qui sera organisé par lInstitut Français de la Biodiversité (la date nest pas encore fixée). Au sein même de notre équipe, il est envisagé de préparer la publication collective de nos résultats en organisant des réunions de travail à Paris ou dans lun des trois pays africains du projet en fonction des missions des uns et des autres. Une base de données présentant les informations recueillies pour chaque site accompagné de photographies et des coordonnées géographiques prises au GPS est en cours délaboration et constituera une base documentaire accessible aux membres de léquipe qui seront ainsi informés de lavancée des travaux. Cette base devrait assurer une meilleure cohésion des actions des différents chercheurs impliqués assurant ainsi la mise en commun des connaissances et donc le partage des savoirs. Il est déjà prévu de réaliser un CD-ROM des photographies prises au cours du projet qui pourrait être une annexe à louvrage.
Dans ses perspectives de recherche, G. Chouin envisage de poursuivre létude historique des paysages forestiers en élargissant son approche régionale de lhistoire de la région forestière à lAfrique de lOuest, du Nigeria à la Guinée ; il compte baser son étude en comparant lémergence et le développement de plusieurs sociétés agricoles utilisant le fer dans les zones forestières durant les deux derniers millénaires. A titre comparatif, il sera associé aux réunions de travail du projet IFB.
Enfin, un nouveau projet vient dêtre lancé en Afrique orientale suivi par Henri Médard. Il concerne lhistoire du peuplement du Mont Elgon situé dans une zone frontière entre Kenya, Ouganda, Tanganyika. Les relations entre éleveurs et agriculteurs, lintensification de lagriculture, le passage de lélevage à lagriculture seront analysées. Les relations des habitants du massif avec la forêt et les autorités seront particulièrement étudiées en considérant dune part les activités de défrichage ou au contraire de préservation et dutilisation de la forêt, et dautre part la constitution de réserves forestières, de parcs nationaux et lexclusion progressive des habitants de ces zones. Ce projet sintègre dans la problématique sur la construction des patrimoines naturels ; les membres de cette nouvelle et jeune équipe ont déjà participé en avril 2004 au séminaire conjoint MALD-MNHN-IRD. Cette problématique permet de plus daborder dune façon originale la question des frontières ; en effet, en ce qui concerne le Mont Elgon, les frontières administratives internes, du côté Kenyan en tout cas, préoccupent beaucoup plus les habitants et les administrateurs que la frontière internationale. Le projet « Mont Elgon » associe lIRD, lINED, lUniversité Paris I, lUniversité de Bordeaux III, lIfra-Nairobi, lUniversité de Makerere (Ouganda), et lUniversité Kenyatta (Tanzanie).
Sur le plan collectif, le séminaire mensuel de recherche sur les « constructions et déconstructions de patrimoines naturels » va se poursuivre en élargissant son domaine détude à lAmérique latine, en collaboration avec des chercheurs de lIRD (M.C. Cormier-Salem et P. de Robert). En 2004/05, des interventions des membres du LAJP (E. Le Roy, M. Diop, A. Rochegude) sont prévues afin de prendre en compte la dimension juridique liée à toute construction patrimoniale.
Un des objectifs collectifs du prochain quadriennal sera de réaliser une nouvelle édition du premier guide de recherches en histoire rurale spécialisé sur lAfrique des grands lacs édité en 1983 sous la direction de J.P. Chrétien. Ce nouveau guide de recherches sur les questions environnement et sociétés croisera les approches des historiens, des anthropologues, des juristes, des géographes, des agronomes et des botanistes. Ce projet qui est en cours de discussion comporterait notamment une mise à jour bibliographique et représenterait un travail collectif transversal aux différentes composantes du MALD. Un enseignement pluridisciplinaire sur les relations des sociétés à leur environnement pourrait être envisagé et reste pour le moment à discuter. Cet enseignement pourrait constituer la phase de travail préparatoire à ce guide dhistoire rurale. E. Le Roy, M. Chastanet, J.L. Paul, A. Hatungimana et D. Juhé-Beaulaton ont déjà pris contact.
Gestion patrimoniale
Le programme actuel pluridisciplinaire de recherches sur le foncier et la gestion des ressources a maintenant vingt-cinq ans et les travaux initiaux remontent à 1964. Durant ces quarante ans, nos travaux ont été déterminés tant par des choix scientifiques programmés que par des incitations extérieures et, en particulier, par une demande politique et institutionnelle. Ceci a donné une exceptionnelle impulsion à la recherche appliquée en synergie, ce qui est aussi exceptionnel, avec la recherche la plus fondamentale (telle lanalyse matricielle des systèmes fonciers africains ou la théorie des maîtrises foncières et fruitières pré-citées).
Nous sommes devant une « nouvelle donne » des politiques foncières à léchelle internationale qui va nous mobiliser pour répondre aux demandes de nos partenaires européens et africains en terme daffichage de doctrines et de programmes. Il sagit là de recherches finalisées dont lenjeu néchappe à aucun des partenaires des conférences internationales et dont les perspectives sont et resteront « ouvertes » car le chercheur ne peut préjuger des choix politiques.
Parallèlement, et dun point de vue de recherches fondamentales la problématique marché/propriété va faire lobjet dun séminaire international co-animé par le CIRAD et le LAJP, à Montpellier et à Paris. Dans ce cadre seront confrontées les différentes lectures disciplinaires et idéologiques. Ce séminaire a vocation à devenir permanent et être dans le cadre de formation des jeunes chercheurs en post-doc.
Une troisième orientation non moins importante est de préparer des synthèses des travaux de la période écoulée, vraisemblablement sur les quarante ans évoqués ci-dessus. Deux ouvrages sont en chantier, lun sur les rapports des Africains à la propriété foncière, lautre sur les politiques de décentralisation.
Comme dans dautre secteurs des sciences sociales, les études sur la gouvernance sont en cours de réalisation, à nouveau à léchelle internationale. Les Cahiers dAnthropologie du Droit 2005 consacrés à la gouvernance réserveront plusieurs contributions à la gouvernance foncière.
Colloques, tables-rondes, ateliers organisés par des membres du MALD de 2002 à 2004
Colloques
- Lesclavage dans lAfrique des Grands Lacs
16 et 17 décembre 2002
Colloque international organisé par Henri Médard
- Santé et maladie en Afrique. Histoire de la diffusion des savoirs
13 janvier 2003
Colloque international organisé par : Karine Delaunay, Anne Hugon, Dominique Juhé-Beaulaton, Agnès Lainé
- Identités composées. Dynamiques linguistiques et religieuses en Afrique
24, 25, 26 novembre 2003
Colloque international organisé par le Centre de Recherches Africaines/MALD (Université Paris-I, CNRS) et le Seminar für Orientkunde (Université de Mayence)
Organisé par Marie-Laure Derat, Bertrand Hirsch, Manfred Kropp, Franz-Christoph Muth
- Recherches en histoire et en sciences politiques sur la région des Grands lacs
5 juillet 2004
organisé par Jean-Pierre Chrétien et Christine Deslaurier
- Regards croisés France Mali
janvier 2005
Ce colloque réunira à Bamako universitaires maliens et français qui, à linitiative de lambassade de France, ont entamé depuis deux ans une réflexion commune au sein dun projet intitulé « Regards croisés France-Mali », concernant les liens entre les deux pays dans la longue durée, et ce quils ont engendré de part et dautre comme représentations réciproques. Organisé par le Gemdev et le MALD (Pierre Boilley) pour la France.
Tables Rondes
LAfrique dans les relations culturelles, échanges et créations, pour le 50e anniversaire de la Résidence Lucien Paye,
15 juin 2001, où nous avons contribué à lorganisation et aux débats (Hélène dAlmeida, Jean-Pierre Chrétien, Jean Fremigacci).
Ateliers
- Les vocabulaires de laltérité (Rencontres Paris-I/ Paris-VII, SEDET-MALD)
Organisé par Odile Goerg et Pierre Boilley
14 juin 2002
Atelier « Vocabulaires du politique et de lidentité »
21 mai 2003
Atelier « Vocabulaires de lespace »
- Journée de célébration du quarantième anniversaire du LAJP
samedi 16 octobre 2004
organisé par Étienne Le Roy, directeur, et Alain Rochegude, directeur-adjoint.
Ateliers :
Lintermédiation culturelle,
Lapproche des droits de lhomme et de la gouvernance,
Lanthropologie des politiques foncières et de décentralisation
Le droit des affaires en Afrique à travers le traité de l OHADA.
- 20e anniversaire de la revue Politique africaine,
Paris, Résidence Lucien Paye, 24 janvier 2002.
Conférence grand public
- Rendez-vous de lHistoire de Blois : lAfrique.
17, 18, 19 octobre 2003.
Jean-Pierre Chrétien faisait partie du comité dorganisation et de nombreux membres du laboratoire ont contribué comme organisateur de conférences-débats, de cafés historiques ou comme participants à ces rendez-vous ouverts au grand public.
Conférence sur Les frontières en Afrique , organisée par Pierre Boilley
Conférence sur Nations, ethnies et minorités organisée par Jean-Pierre Chrétien, avec la participation notamment de Jean Fremigacci.
Trois cafés historiques :
LAfrique côté cuisine, évolutions et contacts , avec Monique Chastanet et Hélène dAlmeida Topor.
Des forêts sacrées aux plantes cultivées : une histoire de paysages , avec Dominique Juhé-Beaulaton.
La Corne de lAfrique, terre de rencontres, terre de fractures, avec Bertrand Hirsch.
Anne Hugon : conférence sur le rôle des Africaines dans le développement
Jean Boulègue : conférence sur empires anciens, États modernes
Marie-Laure Derat : conférence sur les christianismes africains
Bernard Salvaing et Daniel Rivet : conférence sur la pluralité de lislam en Afrique
Exposition
Exposition « Rift. La terre, les hommes et les paysages du Rift est-africain »
Prévue au Musée de lHomme en mars 2005, en coopération avec le Muséum National dHistoire Naturelle et le Ministère des affaires étrangères (coordination B. Hirsch).
Cette exposition sera accompagnée dun ouvrage, portant le même titre, avec les contributions de 37 auteurs (coord. : B. Hirsch), qui explore la notion du Rift à travers la géologie (resp. : G. King), la paléontologie (resp. : B. Senut, M/ Pickford), les relations homme/nature (resp. : B. Roussel, F. Verdeau), lhistoire et lanthropologie (resp. : F.X. Fauvelle, B. Hirsch), à paraître en 2005 aux éditions de lIRD.
Relations internationales et conventions inter-universitaires
LUMR 8054 entretient des relations étroites avec de nombreuses institutions scientifiques en Afrique, en Europe et aux Etat-Unis. Luniversité de Paris I a géré ces dernières années plusieurs conventions dont la plupart ont été renouvelées ou sont en passe de lêtre.
Avec lUniversité du Burundi (depuis 1982) : la convention a été renouvelée en 1999 et plusieurs missions dans les deux sens ont pu avoir lieu chaque année entre 2000 et 2004, malgré les difficultés politiques, mais avec lappui du ministère français des Affaires étrangères, de lUniversité du Burundi et de Paris 1. Il sagit de missions de recherches sur le terrain portant sur lhistoire contemporaine du Burundi (années 1960-1990), effectuées par Jean-Pierre Chrétien ou par Christine Deslaurier, de missions denseignement effectuées à Bujumbura par Jean-Pierre Chrétien et par Daniel Bourmaud en 2001-2002 dans le cadre du DEA « Sociétés, Pouvoir, Espace et Environnement » (histoire, science politique, géographie) créé par lUniversité du Burundi en association avec lUniversité de Paris 1 et avec lappui de la coopération française. Ce programme, ébauché à loccasion dune rencontre tenue à Bujumbura en juin 2000 (où Paris 1 avait délégué J.-P. Chrétien), a été mis en oeuvre en 2001-2002. Ensuite, dans le cadre daccords de cotutelle, trois assistants de lUniversité du Burundi ont été inscrits en thèse (deux en histoire et un en sciences politiques) à Paris 1 depuis 2002. Ils ont effectué des séjours de trois à quatre mois à Paris et aux archives de Bruxelles chaque année et doivent revenir en 2005 et 2006. Deux dentre eux ont obtenu une bourse de cotutelle de lUniversité de Paris I.
Un atelier de réflexion sur les recherches en histoire et en sciences politiques sur la région des Grands lacs a été organisé par J.-P. Chrétien et Christine Deslaurier dans le cadre du Mald à Paris le 5 juillet 2004 : y ont participé des collègues et des étudiants de Paris 1, de lUniversité de Pau (associée à ce programme), de Belgique, du Rwanda, de Grande-Bretagne et du Burundi, au total une trentaine de chercheurs.
En 2003-2004 M. Alexandre Hatungimana, doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines de Bujumbura, docteur en histoire de Paris I en 1999, a effectué (avec lappui lAssociation universitaire de la francophonie) un séjour de quatre mois en vue de la publication de sa thèse (sous presse en 2004) sur lhistoire de la caféiculture au Burundi. Notons enfin que la thèse de M. Joseph Gahama, professeur à luniversité du Burundi et au Kigali institute of education, titulaire dune habilitation de Paris 1, a été rééditée en 2002 (1ère éd. en 1983).
Au Rwanda, des liens informels se sont tissés avec le Kigali Institute of Education, où enseigne Joseph Gahama : deux enseignants de cette établissement préparent une thèse dhistoire à Paris 1 (Antoine Bushayija et Jean-François Munyakatanza), J.-P. Chrétien y a donné une conférence en juin 2004. Des liens existent aussi avec plusieurs collègues de lUniversité nationale du Rwanda à Butare. Joseph Kabanda, chercheur associé au Mald, a effectué plusieurs missions de recherche au Rwanda ces dernières années.
Des recherches sur la crise de la région des Grands lacs (Burundi, Rwanda, Ouganda, Congo) ont été effectuées durant les quatre ans par J.-P. Chrétien, R. Banégas, G. Prunier, M. Kabanda et A. Maindo, dans le cadre dun programme de lUnited states institute for peace de Washington.
LIfra de Nairobi a appuyé les travaux de deux doctorants allocataires, Franck Raimbault, sur lhistoire de Dar-es-Salaam (Tanzanie), et Thomas Vernet, sur lhistoire ancienne de la cité-État de Lamu et soutient aussi les travaux dHenri Médard (Kenya). Jean-Pierre Chrétien, Gérard Prunier et Richard Banégas ont été nommés en 2003 au comité scientifique des Institut de recherche des Affaires étrangères en Afrique.
avec lUniversité de Makerere en Ouganda (1998) : une convention est en cours de négociation réactivée par le recrutement dHenri Médard comme Maître de conférence à Paris I en 2004.
avec lUniversité de Lomé au Togo, un nouveau programme Corus a été conclu, intitulé « Permanences et ruptures dans la société togolaise » (sous la direction de N. Gayibor, Claude Perrot et Hélène dAlmeida-Topor repris par Pierre Boilley). Un colloque de clôture a eu lieu en avril 2004. Une convention vient dêtre signée entre lUniversité de Paris I et lUniversité de Lomé, votée par le Conseil dAdministration de Paris I le 20/09/2004 pour trois ans.
une convention de Coopération entre lUniversité Paris I et lUniversité Julius Nyereré de Kankan (Guinée) signée en 1999 a été renouvelée en juin 2004. Au cours de son précédent exercice, elle a permis deux types déchanges :
- la venue à Paris denseignants-chercheurs guinéens désireux de poursuivre une formation en DEA.
- des missions denseignement de Paris vers Kankan, dans le domaine de lhistoire africaine et de lhistoire romaine.
Parallèlement des représentants de ladministration de luniversité sont venus prendre des contacts en vue de la poursuite et de lélargissement de la convention à dautres domaines que lhistoire. Lambassade de France de ce côté encourage vivement ces actions, qui permettent notamment un rééquilibrage de la coopération française en faveur dune université jusque là enclavée. Dans les années qui viennent, les actions mentionnées seront poursuivies.
Nous comptons également renforcer les actions dans le domaine de la recherche en Guinée par lenvoi détudiants français et des recherches sur le terrain associées à des missions denseignement.
une convention de Coopération entre lUniversité Paris 1 et lUniversité de Tananarive signée en 1986 et financé jusquen 1992 a été reconduite en 1999 sans financement jusquà présent.
En 2001, un projet Campus sur « Madagascar, linsurrection de 1947 sur le terrain » a été financé pour une durée de 3 ans sous la direction de Lucile Rabearimanana et Jean Fremigacci. Une table-ronde en décembre 2004 clôture le projet.
avec lEthiopie : succédant à Bertrand Hirsch, Gérard Prunier est actuellement responsable de la Maison des études éthiopiennes à Addis Abéba et plusieurs thèses sont en cours.
Il faut également mentionner les relations avec les pays du « Nord » :
Nous avons poursuivi nos relations avec lUniversité Laval de Québec (B. Jewsiewicki) : dans le cadre dun programme Aupelf associant les université de Paris 1, du Burundi et Laval de Québec, un projet de recherches lancé en 1997 a abouti en 2002 à la publication (Paris, Karthala) dun ouvrage collectif de 468 pages dirigé par J.-P. Chrétien et Melchior Mukuri sous le titre « Burundi, la fracture identitaire », réunissant six auteurs burundais, deux auteurs français et deux canadiens (dont notre collègue Bogumil Jewsiewicki). En outre J.-P. Chrétien et R. Banégas ont participé à la réunion de mai 2001 de lAssociation canadienne des études africaines à Québec.
avec les Universités allemandes de Bayreuth et de Mayence (Institut für Orientkunde : rencontres alternées à Paris et en Allemagne dans le cadre du programme Procope (2000-2003) des Affaires étrangères, sous la responsabilité de Bertrand Hirsch, directeur du CRA, pour la partie française. Une table-ronde sur le thème « Identités composées. Dynamiques linguistiques et religieuses en Afrique » a été organisée au MALD les 24, 25, 26 novembre 2003. Parution des actes de la conférence de Mayence sur « Saint, Biographies et Histoire en Afrique ».
Relations internationales avec la Belgique
Après lextinction dun Programme daction intégrée (ministère des Affaires étrangères, PAI Tournesol) mené en collaboration avec le CERIS (Centre détude des relations internationales et stratégiques, Université libre de Bruxelles) et qui portait sur la question de la violence dans la région des Grands lacs, les relations sont restées nombreuses avec les chercheurs, archivistes et documentalistes de ce pays. Ces contacts se sont même ouverts à de nouveaux partenaires scientifiques avec lesquels la possibilité de relancer des programmes de coopération de type PAI est envisagée aujourdhui. Un projet de recherche conjoint est en cours délaboration autour de la thématique des transferts de pouvoir et des modèles étatiques dans les transitions des Afriques (à lindépendance des années 1960 ou démocratique des années 1990). Il sera mené avec plusieurs centres de recherche de lULB dont le CERIS (A. Verhaegen) et lInstitut détudes européennes (V. Dimier) ainsi quavec le Centre détude des crises et conflits internationaux (CECRI) de lUniversité catholique de Louvain (O. Lanotte). Il sagit du volet francophone de ce PAI Tournesol dont le dossier sera présenté au premier trimestre 2005. On veut toutefois le combiner avec un volet flamand du même programme où seront impliqués les départements fédéraux danthropologie sociale et dhistoire du MRAC (D. de Lame et G. de Villers) ainsi que lIdoga (Interdisciplinary Research Group on Africa) de lUniversité de Gand (G. Castryck). Lélargissement des collaborations scientifiques avec la communauté africaniste néerlandophone de Belgique, comme laccentuation de nos relations avec les chercheurs francophones, mettent en oeuvre un espace de réflexion européen qui doit dynamiser les avancées de nos recherches communes. Sa formalisation dans ces programmes PAI francophones et flamands permettra daméliorer pendant deux à quatre ans les échanges des chercheurs, mais aussi des étudiants.
Des contacts sont établis à Lisbonne pour développer des relations, sous la responsabilité de Nicole Khouri : Instituto Superior de Ciencias e Trabalho e Empresa, et surtout CESA (Centro de estudos sobre Africa e do desenvolvimento) de lUniversité Technique de Lisbonne, dans le cadre de la coopération franco-portugaise (lambassade de France au Portugal a donné son accord).
Publications et programmes de recherches collectifs
Chrétien J.-P. & Mukuri M., 2002, Burundi, la fracture identitaire. Logiques de violence et certitudes « ethniques » (1933-1996), Paris, Karthala, 468 p.
M. Chastanet, F.-X. Fauvelle-Aymar & D. Juhé-Beaulaton (éds), 2002, Cuisine et société en Afrique. Histoire, saveurs, savoir-faire, Paris, Karthala, 291 p.
Younes C., Le Roy E., 2002, Médiation et diversité culturelle, pour quelle société ? Paris, Karthala.
H. dAlmeida-Topor, M. Lakroum & G. Spittler (dir.), 2003, Le travail en Afrique noire. Représentations et pratiques à lépoque contemporaine, Paris, Karthala, 360 p.
B. Hirsch & M. Kropp (eds./éds./Hrsg.), 2003, Saints, Biographies and History in Africa/Saints, biographies et histoire en Afrique/Heilige, Biographien und Geschichte in Afrika, Frankfurt, Peter Lang, 355 p.
C.H. Perrot & F.-X. Fauvelle-Aymar (dir.), 2003, Le retour des rois. Les autorités traditionnelles et lÉtat en Afrique contemporaine, Paris, Karthala, 568 p.
Banégas R., Chrétien J.-P & Prunier G., 2004, The recurring crisis of the Great Lakes countries, sous presse avec lappui de lUSIP, Paris, (édition en Grande Bretagne envisagée pour 2005).
Cormier-Salem M.-C., Juhé-Beaulaton D., Boutrais J. & Roussel B. (ed.), 2002, Patrimonialiser la nature tropicale. Dynamiques locales, enjeux internationaux. Paris, IRD, collection Colloques et séminaires , 467 p.
Cormier-Salem M.-C., Juhé-Beaulaton D., Boutrais J. & Roussel B. (ed.), 2004, Patrimoines naturels dans les Suds. Des conflits fonciers à la valorisation des savoirs locaux. Sous presse. Paris, IRD, collection Colloques et séminaires . (sous presse)
Lainé A. (dir.), 2004, La drépanocytose. Regards croisés sur une maladie orpheline, Paris, Karthala, (Hommes et sociétés), 331 p.
Trois projets de recherches collectifs sont actuellement financés et permettent de développer des relations avec des partenaires étrangers, européens ou africains.
- Marges et périphéries, routes et réseaux : les processus de construction des espaces de lÉtat éthiopien du XIIIe siècle à nos jours
ACI Espace et Territoires. Projet financé sur trois ans par le Ministère de la Recherche (2003-2006).
Responsables : Claire Bosc Tiesse (historienne, CNRS, IEA) coordinatrice adjointe ; Marie-Laure Derat (historienne, CNRS, MALD) coordinatrice
- Les sites sacrés naturels : La conservation de la biodiversité comme source denjeux économiques et sociaux (études de cas au Bénin, Burkina Faso et Togo)
Projet financé sur deux ans par lInstitut français de la biodiversité (IFB)
Responsable: Dominique Juhé-Beaulaton
- Les traditions historiographiques éthiopiennes à lère du numérique
Programme CNRS IDA « Société de lInformation »
Responsables : Anaïs Wion recherche au LMS (CNRS)
Documentation, éditions et multimédia (BRA)
Bibliothèque de Recherches Africaines (BRA) 2002-2004
Présentation
Des trois missions du laboratoire Mutations africaines dans la longue durée (UMR 8054), formation, recherche, documentation, la Bibliothèque de recherches africaines (BRA), composante du laboratoire, assure sa mission documentaire.
La BRA se situe en 10e position parmi les 61 bibliothèques de lUniversité Paris 1 : avec un km de documents (kilomètre linéaire), elle est lune des plus importantes de lUniversité en nombre de volumes. Elle comprend 25 000 ouvrages, un millier de titres de périodiques dont une centaine en cours, 2000 thèses et mémoires, des archives et des cartes.
Rappelons que le MALD est le fruit dun regroupement de plusieurs centres de lUniversité exerçant dans des disciplines diverses histoire, anthropologie, droit, sciences politiques - et dont le point commun est une aire géographique, lAfrique à léchelle du continent. La création de cette UMR a donné naissance à une nouvelle bibliothèque rassemblant les fonds documentaires de ces centres. La réorganisation de cet ensemble complexe se poursuit dans le cadre de projets documentaires nouveaux quils soient propres au laboratoire ou dans le contexte plus large du Service Commun de la Documentation de lUniversité.
Patrimoine
Créée en 1962, au lendemain des Indépendances, enrichies en liaison avec les activités denseignement et de recherches menées depuis dans les divers centres, la BRA prend avec le temps une dimension patrimoniale. Nous avons apporté, durant cette période 2002-2004, une attention particulière aux problèmes de conservation, en procédant à la reliure douvrages et notamment de collections de périodiques dans les limites des moyens qui nous étaient alloués. Un très gros effort de conservation reste à accomplir.
Nos précieux fonds darchives, ceux de Yves Person et de Raymond Mauny, ont pu être avantageusement consultés par des doctorants (venant dautres institutions, de province, et de létranger) ainsi que par des étudiants en DEA.
Dans le cadre étroit des dotations budgétaires, les acquisitions natteignent pas 500 ouvrages entre 2002 et 2004. Elles ne sont pas à la hauteur du patrimoine de la bibliothèque. Ce faible taux dacquisitions - qui est par ailleurs relatif comparativement à dautres bibliothèques similaires à la nôtre - nous éloigne néanmoins de la réalité dune bibliothèque de référence étant donnée lexplosion éditoriale, notamment anglo-saxonne.
Libre accès et Internet
Le libre accès en salle de lecture et la mise à disposition des lecteurs de quatre ordinateurs connectés à linternet accroissent la modernisation de la bibliothèque. Lusage intensifié dinternet dans nos bibliothèques nous permets de rendre des services plus performant dans la recherche bibliographique. De même, lutilisation de linternet par les lecteurs apporte une façon nouvelle de travailler, dassocier, de fabriquer du savoir, quelque chose de vif, douvert, de communiquant, non seulement à travers la visite de sites mais aussi grâce au courrier électronique.
Visibilité, Réseau Universitaire
Le site web du MALD qui accueille son catalogue des thèses et mémoires ainsi que la Gazette du MALD, le mensuel du laboratoire, qui publie la liste des acquisitions les plus récentes, ont accru la visibilité des fonds et optimisé les services rendus.
Lun des faits marquants, pour la BRA,durant la période 2002-2004 est la constitution dun réseau documentaire dans le cadre du Service Commun de la Documentation (SCD) de luniversité. La relation Bibliothèque universitaire (BU) / Bibliothèques spécialisée est devenue plus étroite, plus riche depuis quelle a été matérialisée par un projet commun : la mise en place dun Système intégré de gestion de bibliothèque (SIGB) commun à la BU et à une vingtaine de bibliothèques (dont celles de lUFR dhistoire). La notion de Service Commun de la Documentation commence à prendre tout son sens. Les bibliothèques de lUFR dhistoire, parmi lesquelles la BRA qui sest beaucoup investie, sont pour beaucoup dans la création de ce réseau.
Nous entrons, en fait, dans des logiques de partage, déchange qui créent des dynamiques et des pratiques nouvelles. La rencontre de la BU et des bibliothèques de nos centres de recherche, est celle de deux identités complémentaires. Ces identités se déploient dans le cadre du réseau documentaire universitaire faisant naître une nouvelle politique documentaire au sein de luniversité.
En 2002, le SCD a obtenu un financement de la part de la sous-direction des bibliothèques du Ministère de léducation nationale pour rétroconvertir (cest-à-dire numériser et convertir en format Unimarc) les fichiers-papier des bibliothèques spécialisées participant au projet. Cette rétroconversion a été réalisée par une société privée. Lensemble des fichiers-papier sont à ce jour traités. De même dans le cadre du plan quadriennal 2002-2005, lUFR dhistoire a obtenu un financement pour ce projet grâce à un Plan pluri-formation (PPF) qui interviendra pour lachat du SIGB, les achats dordinateurs et les dépenses en vacations. Un comité de pilotage et une équipe projet ont été mis en place et les bibliothèques spécialisées ont été associées à chaque étape du choix du futur logiciel à travers la constitution de groupes thématiques (circulation des documents, catalogage, acquisition, gestion des périodiques, OPAC et portail) qui ont travaillé à létablissement dun cahier des charges. Actuellement, des équipes de vacataires travaillent à localiser directement dans le Sudoc des fonds encore non traités. Dans quelques mois, lensemble de nos fonds sera présent dans le Sudoc. Le Sudoc, Système universitaire de documentation, est un instrument de recherches bibliographique regroupant plus de 5 millions de notices et auquel participent 3000 bibliothèques (BU et établissements denseignement supérieur). Il est à noter que la participation à ce réseau de bibliothèques de recherche comme la nôtre est récente. Lachat du SIGB se fera au printemps 2005 et sa mise en place pour lensemble des bibliothèques concernées seffectuera en 2006. Toutes les notices, localisées dans un premier temps dans le Sudoc, seront versées alors dans le catalogue commun. Linterrogation pourra se faire soit sur toutes les bibliothèques, soit sur une en particulier ou sur lensemble de lUFR dhistoire. On pourra aussi interroger le Sudoc.
La mise en place prévue par le SCD dun Système dinformation documentaire (SID) complètera ce dispositif. Il sagira dun portail internet donnant laccès à lensemble des ressources documentaires de Paris 1 (accès au catalogue du SIGB, au réseau de cédéroms, à des documents internes numérisés, à des revues électroniques, à des bases textuelles, iconographiques
).
Une Bibliothèque tournée vers lAfrique
Un autre déploiement, une autre ouverture se situe en direction de lAfrique et des liens à tisser avec des bibliothèques et centre de documentation en Afrique. On le sait, les bibliothèques en Afrique sont pauvres pour la plupart. Nous discutons actuellement avec nos collègues de la BU de Paris 1 autour de lidée de faire parvenir ensemble des ouvrages en Afrique. Nous prenons des contacts avec des bibliothèques en Afrique. Le MALD a déjà amorcé ce type de pratique dans le cadre de conventions avec des universités africaines. Nous tenterons détendre cette pratique en envoyant en Afrique les ouvrages que nous avons en double et inviterons la BU et dautres bibliothèques à faire de même.
Plus généralement, nous pensons quun centre de recherches qui produit du savoir sur lAfrique doit se poser la question du devenir des résultats de ses recherches et de linsuffisance de la circulation de ces résultats. Il devrait donc veiller à faire parvenir ces résultats aux principaux intéressés, les Africains eux-mêmes sur des terrains, des problématiques qui les concernent en premier lieu. Et cela devrait être lune des missions des centres de recherches des pays riches, de leurs bibliothèques, de leurs centres de documentation. La « valorisation de la recherche » serait ainsi également évaluée sur la capacité à faire parvenir ses résultats à ceux qui sont principalement concernés. Et aussi dans lautre sens, dans un esprit déchange, dans sa capacité à recevoir et à faire connaître les recherches africaines menées en Afrique même. Nous sommes en cela proche du mouvement Open Access qui milite en faveur de la circulation libre et gratuite des résultats de la recherche sur internet. Il sagit surtout de faire un travail de sensibilisation afin, par exemple, que les acteurs de la recherche mettent en ligne le produit de leurs recherches.
Un atelier de création documentaire numérique
Durant la période 2002-2004, les missions de la Bibliothèque de Recherches Africaines (BRA) se sont également déployées en ceux dun centre de documentation et ce grâce aux nouvelles technologies. La BRA ne sadonne pas seulement à une activité de conservation des documents mais également à la production de ceux-ci. Elle a largement participé aux différents projets numériques nés au sein de lUMR. Citons en particulier le projet de sauvegarde et de valorisation des sources sonores et photographiques recueillies par les chercheurs sur lAfrique (voir annexe 2.2.E). Par la mise à disposition de personnel, de savoirs faire et de matériel la Bibliothèque a ainsi permis la mise en place des bases dun atelier de création documentaire numérique. En 2003-2004, deux doctorants allocataires à la Bibliothèque, Estelle Sohier et Arnaud Kruzcynski, ont entamé le processus de numérisation et de constitution de bases de données, la première à partir dun imposant fonds photographique sur lEthiopie, le second depuis des sources orales dune grande richesse recueillies en Côte dIvoire par une enseignante-chercheur. Ces réalisations, portées également par un vacataire informaticien concepteur-réalisateur multimédia, ont autorisé la validation de choix informatiques, archivistiques et scientifiques constitutifs de lambitieux projet « Patrimoine des chercheurs ».
De même plusieurs autres activités de mise en valeur des ressources scientifiques de lUMR sont dorénavant pleinement intégrées au fonctionnement de la Bibliothèque :
- Replacer dans le champ de la constitution des savoirs africanistes les différents fonds darchives, collections et manuscrits anciens recueillis au fil du temps par la Bibliothèque en les mettant à la disposition dun public plus large (cédérom, intranet et Internet) ;
- Elaboration dinstruments de recherche électroniques afin de mieux guider nos différents utilisateurs ;
- Générer un précieux travail documentaire en étroite collaboration avec les chercheurs sur leurs propres sources et documents.
Une réflexion sur lidentité des bibliothèques de recherche
Durant la période 2002-2004, les métiers de la documentation ont continué à connaître des transformations importantes et ces mutations conduisent les personnels des bibliothèques comme la nôtre à réfléchir sur leur pratique professionnelle, à chercher à la redéfinir.
Une réflexion a ainsi été menée au sein de la BRA sur le métier de bibliothécaire dans le cadre des bibliothèques spécialisées, sur lidentité de ces bibliothèques, sur leur fonction, sur limpact sur elles des nouvelles technologies sur lévolution de leurs rapports avec les BU dans le cadre des SCD, (voir à ce sujet larticle co-écrit par Liliane Daronian, responsable de la BRA et Rossana Vaccaro, resp. de la bibliothèque du Centre dEtudes Sociales dans le Journal de Paris 1, n° 48, sept. 2003), sur les réseaux universitaires ou thématiques auxquelles elles participent ou sont appelées à participer.
Il faut noter quil nexiste en France aucune analyse de ces bibliothèques. Elles sont absentes de la littérature concernant la bibliothéconomie. Cest un véritable no mans land. Mais la reconnaissance est en cours. Elle devra se concrétiser par des moyens matériels et financiers, ne serait-ce que pour assurer la pérennité dun patrimoine (reliure et/ou numérisation). La notion de bibliothèque de recherche et de proximité est apparue opérationnelle pour commencer à analyser ce que représentent ces bibliothèques spécialisées. Cette notion permet non seulement danalyser la pratique documentaire existante, mais aussi, dans un deuxième temps, den optimiser et prolonger les effets. Dans une bibliothèque telle que la BRA, la circulation des connaissances, celle de linformation spécialisée est très dense, très intense. Il y a une transversalité, comme un passage de létudiant en deug, à celui en licence, en maîtrise, puis en DEA, du doctorant au chercheur de renommée internationale et à lenseignant, des lecteurs de Paris 1 à ceux venus dautres universités, dautres pays. Cest cette convivialité quil ne faudrait pas perdre lors du passage dune petite structure à une plus grande (voir le point suivant). Ce travail danalyse devrait se poursuivre.
Vers une grande bibliothèque de recherche africaine
Concernant les perspectives davenir, une réflexion sengage au sein du Laboratoire - réflexion à laquelle la bibliothèque participera à part entière - autour des grandes lignes de ce qui pourrait être une Grande bibliothèque de recherche africaine. En effet, la France, puissance coloniale en Afrique a constitué un véritable patrimoine documentaire, de même ce patrimoine a été considérablement enrichi au lendemain des Indépendances. Le présent est moins glorieux et demande un sursaut de la part des décideurs. Il sagira détablir le profil de cette bibliothèque qui devra rassembler des fonds existants et acquérir lensemble des travaux de recherche de qualité qui paraissent chaque année sur lAfrique de par le monde, de convaincre des décideurs, dobtenir des locaux, des moyens humains et financiers. Il nous semble que cest aussi à partir de lidentité, de la spécificité de nos bibliothèques de recherches quil faut penser cette Grande bibliothèque du futur. On pourrait la concevoir comme une Maison de la recherche africaine où se trouveraient également réunis les bureaux de plusieurs laboratoires, des salles de séminaire et où continueraient à agir autour de la bibliothèque les effets de la proximité entre enseignants, chercheurs, doctorants, étudiants, cette synergie particulière qui échappe à la statistique mais intervient fortement dans la production de savoir.
Avant même que ne se réalise cette Grande bibliothèque, il est certain quun agrandissement des locaux actuels de la BRA permettrait daborder lavenir avec plus de sérénité (accueillir des donations, redéployer les collections entre libre accès et réserve, augmenter lachat de publications nouvelles
).
Les revues et périodiques
Politique africaine
Publiée par les éditions Karthala, Politique Africaine est une revue pluridisciplinaire accueillie par MALD. Créée au début des années 1980 au Centre dEtudes et de Recherches Internationales (CERI) de Paris, par une équipe dirigée par Jean-François Bayart, elle sest imposée en France et à létranger, comme une publication de référence pour lensemble de la communauté africaniste internationale. Par la nouveauté de ses questionnements et de ses approches, elle a profondément renouvelé la lecture des évolutions du continent et contribué à laffirmation dun courant de recherche reconnu bien au-delà des frontières hexagonales. Devenue la première revue francophone danalyse du politique en Afrique, elle a su conquérir un public plus large que la seule communauté académique.
Directeur de la publication : Richard Banégas (Université Paris-1)
Rédacteur en chef : Roland Marchal (CNRS, Ceri, Paris)
Comité de rédaction : Richard Banégas (université Paris-I), Giorgio Blubdo (EHESS, Marseille), Roger Botte (CNRS-EHESS Paris), Daniel Compagnon (Cean, IEP Bordeaux), Jean Copans (EHESS, Paris), Mariane Ferme (chef du dpt danthropologie, Université de Berkeley), Pierre Janin (IRD, Paris), Bruno Losch (Cirad, Montpellier), Dominique Malaquais, Ruth Marshall-Fratani (SOAS, Londres), Christine Messiant (CNRS-EHESS Paris), Zekeria Ould Ahmed Salem (Université Nouakchott, Mauritanie), Didier Péclard (Université de Bâle, Suisse), Janet Roitman (CNRS, UMR 8054).
Assistante de rédaction : Sylvie Fowler-Causse (CNRS).
Numéros parus en 2002
85. Réfugiés, exodes et politique
86. Madagascar, les urnes et la rue
87. Les sujets de Dieu
88. Liberia, Sierra Leone, Guinée : la régionalisation de la guerre
Numéros parus en 2003
89. La Côte dIvoire en guerre : dynamiques du dedans et du dehors
90. Le Kenya après Moi
91. Violences ordinaires
92. Justice et réconciliation, ambiguïtés et impensés
Numéros parus en 2004
93. Globalisation et illicite en Afrique
94. Autour du lac Tchad: intégrations et désintégrations
Numéros à paraître en 2004
Les Premières dames (femmes de présidents africain)
Le Sénégal, quatre ans après.
Afrique & Histoire
Créée en 2003, Afrique & Histoire est une revue internationale consacrée à lAfrique et à ses interfaces maritimes (océans Atlantique et Indien, mer Rouge, Méditerranée) qui publie des études portant aussi bien sur le Maghreb que sur lAfrique sub-saharienne, de lAntiquité à la période contemporaine. Animée par des historiens, elle est ouverte à lensemble des sciences sociales et humaines et à larchéologie dès lors que la dimension du temps et les problématiques historiques sont prises en compte. Publiée aux éditions Verdier, elle paraît deux fois par an, en janvier et en juin.
Fondateurs : Pierre Boilley, Jean-Pierre Chrétien, François-Xavier Fauvelle-Aymar, Bertrand Hirsch
Directeur de la publication : Jean-Pierre Chrétien
Rédacteurs en chefs : Danielle De Lame, Bertrand Hirsch, Ibrahima Thioub
Comité de rédaction : Florence Bernault (Madison), Pierre Boilley (Paris), Carlo Carbone (Catane), Fred Cooper (New York), Donatien Dibwe-Dia-Mwembo (Lubumbashi), Mamadou Diouf (Usa), Colette Dubois (Aix-En-Provence), Andreas Eckert (Berlin), Joseph Gahama (Kigali), Odile Goerg (Paris), Gilbert Gonin (Abidjan), Gertie Hesseling, Pierre-Claver Hien (Burkina-Faso), Dominique Juhe-Beaulaton (Paris), Doulaye Konate (Mali), Manfred Kropp (Beyrouth), Georges Madiega (Burkina-Faso), Vitorio Morabito (Catane), François Ngolet (Usa), Nigel Penn (Le Cap), Randall Pouwels (Arkansas), Faranirina Rajaonah (Paris), Sylvie Thenault (Paris), Jean-Louis Triaud (Aix-En-Provence), Robert Vernet (Nouakchott).
Numéros parus
n°1 - Septembre 2003
n°2 - Septembre 2004
Dossier : Les temps de lhistoire
Cahiers dAnthropologie du droit
(anciennement Bulletin du Laboratoire danthropologie juridique et politique de Paris)
Le Laboratoire danthropologie juridique de Paris publie depuis juin 1979 un bulletin dont lobjectif est de refléter fidèlement sa vie interne, Depuis 1995, la nouvelle ambition est den faire dès que possible une véritable revue.. Loption éditoriale est de construire un numéro thématique aux deux tiers et de réserver un tiers de la publication aux informations scientifiques concernant les recherches collectives (toujours privilégiées) et individuelles (dès lors quelles sont exemplaires des approches anthropologiques du Droit sur le plan conceptuel ou méthodique) des membres du LAJP. Des notes de lecture et des informations pratiques complètent la livraison.
numéros parus depuis 2002
n° 26 2002 : Retour au foncier
n° 27 2003 : Les pluralismes juridiques
Communication/information scientifique (Site internet, Gazette)
En septembre 2000, la diffusion dune lettre dinformations mensuelle intitulée « la gazette du MALD, recherches africaines à Paris I » a été lancée et se poursuit régulièrement. Elle est destinée à renseigner étudiants, enseignants et chercheurs des activités de lUMR. Le premier objectif de cette gazette est dassurer une meilleure communication entre les étudiants, doctorants, allocataires, post-doctorants et chercheurs associés qui bien souvent se retrouvent isolés, sans nouvelle des manifestations qui animent le centre. Cest également un moyen de communication avec nos collègues des universités africaines. Cette gazette présente la vie du laboratoire, les programmes des séminaires, conférences, colloques, les soutenances de thèses et rend compte de lactualité bibliographique (fonds de la Bibliothèque de Recherches Africaines et nouvelles publications). Cette gazette est diffusée tous les mois par courrier électronique doctobre à juin, sans interruption depuis septembre 2000 à octobre 2004 (date de remise du rapport).
Le site Internet du MALD ( HYPERLINK "http://mald.univ-paris1.fr" http://mald.univ-paris1.fr)
Fin 2002 le conseil du laboratoire a décidé daméliorer la visibilité nationale et internationale de lUMR en se dotant dun site Internet.
Ouvert en février 2003, il a vu sa fréquentation considérablement augmenter depuis : plus de 180 000 pages vues ; 5000 personnes connectées par mois en moyenne.
Il est consulté par de nombreux chercheurs et étudiants étrangers (près de 60 pays), et figure dorénavant en bonne place dans bon nombre de portails français et étrangers spécialisés sur lAfrique.
Il constitue en premier lieu une aide précieuse pour linformation aux étudiants, aux chercheurs et aux enseignants. Véritable outil de travail pour le laboratoire, en complément de la Gazette du MALD dont il met à disposition les archives, il permet une circulation accrue de linformation scientifique et administrative concernant lUMR mais aussi de lactualité scientifique en sciences humaines et sociales sur lAfrique.
Il présente les membres (CV, projets, travaux), les objectifs et le fonctionnement de lUMR (historique, coopération internationale, disciplines et secteurs géographiques couverts). Les enseignements et séminaires de recherches y sont détaillés (démarches administratives, description, calendrier et liste des interventions passées).
Cest aussi le « lieu » approprié pour une publicité et une validation de notre travail à une plus large échelle. On peut sy renseigner de façon précise sur les axes problématiques, les publications (accès aux avant-propos, aux résumés et à la présentation des auteurs), les colloques (programmes et résumés des interventions, archives) et les revues associées au laboratoire, Afrique & histoire, Politique africaine, Cahiers danthropologie du droit (sommaires et résumés).
Une politique de mise à disposition de ressources en ligne a également été entamée au travers essentiellement de deux rubriques : Bibliothèque et Ressources
La première a pour vocation la mise en valeur des documents appartenant à la Bibliothèque de Recherches africaines :
- Accès aux catalogues des maîtrises, DEA et thèses sous forme de bases de données consultables en ligne (recherche par mots clés, auteurs, visualisation des côtes) ;
- Liste des revues disponibles et pour chaque périodique le recensement des numéros conservés à la bibliothèque (travail en cours), accompagnée dune Actualité des revues dans laquelle les sommaires de 5 à 6 périodiques nouvellement arrivés sont régulièrement mis en ligne ;
- Présentation, à laide dinventaires, de quelques Fonds darchives propres à la bibliothèque : notamment ceux des professeurs Raymond Mauny, Yves Person et Augustin Bernard de même que des Fonds photographiques et des archives sonores provenant des terrains de nos chercheurs (travail en cours).
La seconde réunit toutes sortes doutils nécessaires au travail de recherche :
- Comptes rendus de lecture et de colloques ;
- Bibliographies thématiques ;
- Une partie « Sources et méthodologie » présente, sous forme darticles, des lieux darchives et des corpus de documents, des méthodes de traitement des différents types de sources, les règles nécessaires à lélaboration de mémoires de maîtrises ou de DEA (structure, bibliographie, typographie
) et une aide à lutilisation de certains logiciels ;
- Dossiers thématiques (celui sur le Burundi est en cours) ;
- Résumés de thèses soutenues au sein de lUMR.
Enfin le site Internet comporte un espace réservé aux doctorants, très actifs au sein de lUMR, espace dans lequel sont publiés leurs travaux et leurs réflexions présentés lors des Rencontres interdisciplinaires quils organisent régulièrement.
Perspectives
En permettant laccès aux richesses documentaires et aux ressources scientifiques de notre laboratoire, nous espérons diffuser plus largement nos savoirs et en améliorer la qualité. Les possibilités futures sont en effet importantes.
Nous avons ainsi défini plusieurs objectifs :
- Amélioration du fonctionnement administratif de lUMR à laide dune section privée avec accès sécurisé permettant aux membres de prendre plus facilement connaissance des comptes rendus de réunions du conseil de laboratoire, de létat des budgets en cours, des informations sur leurs demandes de missions, des directives des organismes de tutelle et de toutes autres informations propres au fonctionnement interne de LUMR.
- Amélioration de la communication avec les étudiants : là encore à laide dune section sécurisée leur permettant notamment davoir accès à leurs notes et aux horaires de permanence de leurs enseignants ;
- Multiplier les ressources pédagogiques en alimentant la rubrique Ressources : supports de cours, fonds de cartes, dossiers thématiques, tutoriaux sur lutilisation de logiciels de cartographie, de bases de données ou de traitement statistique
;
- Entreprise dédition électronique : publication des meilleures maîtrises (comme nous le faisions auparavant sur papier), mise en ligne de la totalité des articles publiés dans la revue Les cahiers du CRA (maintenant disparue) et dans un futur proche des articles de la revue Afrique & histoire, travail dédition critique de recueils de sources (notamment darchives sonores et photographiques) ;
- Diffusion accrue doutils pour la recherche : bases de données spécialisées, vidéos de nos colloques et de certains séminaires de recherche
;
- Valorisation du patrimoine scientifique et diffusion de la culture scientifique et technique au travers de la constitution de catalogues darchives de chercheurs et dun projet de collection de produits multimédia, Aux sources de lAfrique, présentant sous forme dexpositions terrains, méthodes et thèmes de recherche illustrés de photographies, de cartes, de vidéos et denregistrements sonores.
- Regroupement sur des projets communs autour de larchéologie des savoirs africanistes des laboratoires travaillant sur lAfrique en France, en Europe et en Afrique (création dune revue électronique et dun centre darchives en ligne).
Faute de personnel permanent la gestion du site Internet a été irrégulière et nos projets informatiques à moyen et long terme quelque peu freinés. Nous espérons réellement que notre demande de renouvellement (suite à un départ à la retraite) et douverture à concours externe du poste dIngénieur détude de lUMR sera bien validé par le CNRS.
II.2 - Bilan quantitatif (2002-2005)
II.2.1 Articles dans des revues avec comité de lecture (ACL)
Articles dans des revues Internationales avec comité de lecture
Richard BANEGAS
- Côte dIvoire, un conflit régional ? , Politique africaine, n° 89, mars 2003, pp. 5-11 (en collaboration avec R. Marshall-Fratani)
- Le Burkina-Faso dans la crise ivoirienne , Politique africaine, n° 89, mars 2003, pp. 71-87 (en collaboration avec R. Otayek)
- La Côte dIvoire au bord de limplosion , Politique africaine, n° 87, octobre 2002, pp. 139-162 (en collaboration avec B. Losch)
- Vivre dans la guerre : imaginaires et pratiques populaires de la violence en RDC , Politique africaine, 84, décembre 2001, pp. 5-12.
- Nouvelles figures de la réussite et du pouvoir , Politique africaine, n° 82, juin 2001, pp. 5-23
Pierre BOILLEY
- Présidentielles maliennes : lenracinement démocratique ? , Politique africaine, n° 86, juin 2002, pp. 171-182.
- Le regard institutionnel sur lAfrique. Témoignages dadministrateurs et de magistrats (1930-1960) , Notre Librairie. Revue des littératures du Sud, Voyages en Afrique, de lexplorateur à lexpert, n° 153, janvier-mars 2004, pp. 28-33
- Faire de la recherche en période de crise : une histoire de contrebande , Afrique & Histoire, n° 2, avril 2004, pp. 295-302
Jean BOULEGUE
- Contribution des sources françaises à la connaissance de lactuelle Guinée-Bissau à la fin du XVIIe siècle , History in Africa, 28, 2001, pp. 43-51.
- Temps et structures chez un historient Tombouctou du XVIIe siècle , Afrique et histoire, n°2, 2004, pp.97-108.
Monique CHASTANET
- Rebourg C., Chastanet M., Gouesnard B., Welcker C., Dubreuil P. & Charcosset A., Maize introduction in Europe : the history reviewed in the light of molecular data ., Theoretical and Applied Genetics, 106, 2003, pp 895-903.
Publié sur le site web de la revue en novembre 2002 :
HYPERLINK http://link.springer.de/link/service/journals/00122/contents/02/01140/paper/s00122-002-1140-9ch000.html http://link.springer.de/link/service/journals/00122/contents/02/01140/paper/s00122-002-1140-9ch000.html
- (soumis) Dubreuil P., Warburton M., Chastanet M., Hoisington D. & Charcosset A, Two independent historic introductions of maize into Europe revealed by SSR genotyping .
Jean-Pierre CHRETIEN
- Le génocide du Rwanda : l'adhésion populaire à la violence extrême, dimensions politique et culturelle , Studia africana, 12, mars 2001, Barcelone, pp. 53-68.
- Pourquoi lAfrique, pourquoi lhistoire ? , éditorial, Afrique et Histoire, n° 1, septembre 2003, pp. 7-19.
- Lhistoire de lAfrique piégée par la concurrence des victimes , in Lanticolonialisme (cinquante ans après). Autour du Livre noir du colonialisme , avec Jean Frémigacci, Joseph Gahama, Sylvie Thénault, Afrique et Histoire, n° 1, septembre 2003, pp. 261-267.
- Compte rendu de Jan VANSINA. Le Rwanda ancien. le royaume nyiginya, Paris, Karthala, 2000, in Afrique et histoire, n° 1, septembre 2003, pp. 290-301.
- Les capitales royales de l'Afrique des Grands Lacs peuvent-elles être considérées comme des villes ? , Journal des africanistes, 2004, n° 1-2, pp. 277-298.
- Comptes rendus autour de la commémoration du génocide rwandais (avec M. Kabanda), Politique africaine, n° 93, pp. 181-188.
- Compte rendu de COOPER (Frederick), Africa since 1940. The past of the present, Cambridge university press, 2002, 216p., Politique africaine, n° 94, juin 2004, pp. 200-201.
- Afrique et histoire, n° 2, octobre 2004, éditorial, (avec F.-X. Fauvelle-Aymar et B. Hirsch), pp. 7-16.
- Lhistoire rurale de la région des Grands lacs. Autour de quatre ouvrages , comptes rendus in Afrique et histoire, n° 2, octobre 2004, pp. 311-323
Gérard CHOUIN
- Sacred Groves as Historical and Archaeological Markers in Southern Ghana. Ghana Studies 5, 2002, pp. 177-196.
- Sacred Groves in History : Pathways to the Social Shaping of Forest Landscapes in Coastal Ghana. University of Sussex, Institute of Development Studies Bulletin 33 (1), 2002, pp. 39-46.
- Minor Sources ? Two Accounts of a 1670-1671 French Voyage to Guinea : Description, Authorship and Context. History in Africa 31, 2004, pp. 133-155.
- Larchéologie de laire Akan : filiations, dialogues et tendances. A paraître in Le Journal des Africanistes, à paraître 2005.
- Etudes Akan, Anthropologie, Histoire, Archéologie : Complémentarité et Croisements, numéro spécial du Journal des Africanistes édité avec Claude-Hélène Perrot (Université de Paris I) et Gérard Pescheux (Directeur, IFRA-Ibadan) à paraître en 2005.
Christian DELMET
- The Maban ; A Funj Tribe or a Nilotic People ? Sudan Notes and Records, Khartoum, nelle série n° 4-5, 2003) pp. 45-67.
Marie-Laure DERAT
- Gabra Endreyas de Dabra Qozat et les généalogies monastiques du XVe au XIXe siècle : réécritures et réemplois , Annales d'Éthiopie, vol. XVII, 2001, pp. 229-255.
- Élaboration et diffusion du récit d'une victoire militaire : la bataille de Gomit (décembre 1445) , Oriens Christianus, vol. 86, 2002, pp. 87-102.
- à paraître : Ne cherche pas un autre roi que Dieu ne ta pas donné : questions autour de lavènement de Zara Yaeqob , Journal of Early Modern History.
Moustapha DIOP
- De lextraterritorialité des réseaux à la réorganisation de la pyramide importée en Afrique : un défi pour lAfrique contemporaine , in Revue Interdisciplinaire dEtudes Juridiques, Faculté Universitaire de Saint-Louis de Bruxelles, n° spécial consacré au droit en perspective interculturelle , sous la direction de Christoph Eberhard, Bruxelles, décembre 2002, pp. 159-185.
- Mutations patrimoniales ou individualisation imparfaite des droits fonciers dans la plaine de Timbi-Madina, au Fouta Djalon, République de Guinée , Land Reform, FAO, 1, 2002, pp. 93-110.
Jean FREMIGACCI
- Histoire et idéologie (sur Le livre noir du colonialisme) , Afrique et Histoire n°1, 2003, pp. 246-253.
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- Aksum après Aksum. Royauté, archéologie et herméneutique chrétienne de Ménélik II (r. 1865-1913) à Zära Yaqob (r. 1434-1468) , (avec F.-X. Fauvelle), Annales dÉthiopie, 2001, vol. XVII, pp. 59-109.
- LÉthiopie médiévale. État des lieux et nouveaux éclairages , (avec F.-X. Fauvelle), Cahiers dÉtudes africaines, 166, XLII-2, 2002, pp. 315-335
- Voyage aux frontières du monde : typologie, narration et jeux de miroirs dans la Rihla de Ibn Battûta , (avec F.-X. Fauvelle) Afrique & histoire, 1, 2003, pp. 75-122
- Cités oubliées. Réflexions sur lhistoire urbaine de lÉthiopie médiévale (XIeXVIe siècles) , (avec F.-X. Fauvelle), Journal des Africanistes, 74 (1-2), 2004, pp. 299-314.
Nicole KHOURI
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- De la modernité de la justice contemporaine en Afrique francophone , présentation du dossier, Le quotidien de la justice en Afrique, Droit et Société, , 2002,. vol.51-52, 297-300.
- Quels biens, dans quel espace public mondial ? Bien public à léchelle mondiale, Bruxelles, Colophon, 2002. 31-39.
- Des croyances aux pratiques de médiation en France et en Afrique , Palabre et médiation, apports réciproques France-Afrique, Paris, CNAM, 2002, 8-14.
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- Editorial : Retour au foncier. LAfrique ne peut continuer à sous-estimer ses priorités endogènes Bulletin de liaison, vol. 26, 2001, 5-11 Republié Cahiers dAnthropologie du Droit 2002, Paris, Karthala, 2003, 7-13.
- La démarche dintermédiation culturelle, une expérience au Tribunal pour enfants de Paris, 1996-2002 . Minorités et diversités européennes, Paris, Editions petite capitale, 2003, 299-310.
- Lintermédiation culturelle, un pont entre deux mondes , interview par Florence Raynal, Actualités sociales hebdomadaire, N° 2306, 11 avril 2003, 35-36.
- Inventer un autre Droit pour répondre à la crise des sociétés africaines , Marchés tropicaux et méditerranéens N° spécial 30° anniversaire. .N° 3000, 9 mai 2003.
- Le pluralisme juridique aujourdhui ou lenjeu de la jurificité, Cahiers dAnthropologie du Droit 2003, Paris, Karthala, 2004, 7-15.
- Marchés de droits et Marché du Droit, Revue Tiers Monde, t. XLV, n° 177, janvier-mars 2004, p. 163-177.
- « Gestion locale des ressources renouvelables et sécurisation foncière dans un contexte de décentralisation, lÉtat africain et les politiques forestières, Montpellier, CIRAD, à paraître.
- Portrait de lanthropologue du droit de pied en cap, Cahiers danthropologie du droit 2004 et Droit et cultures, Paris , Karthala, 2004.
- Odologie, topocentisme et géométrie, trois représentations despaces générant des modes complémentaires de sécurisation foncière et de maîtrises territoriales. Poitiers, ICOTEM, La question foncière en rapport avec lenvironnement, 17 juin 2004, à paraitre.
- Au carrefour de lanthropologie, de lhistoire, du droit et du politique, le dictionnaire danthropologie juridique », à paraître
- Pour une anthropologie de la juridicité Cahiers dAnthropologie du Droit 2004,-Droit et cultures, Paris, Karthala, 2004, à paraître
- Les fondements juridiques de la décentralisation en Afrique noire, du droit du développement à la bonne gouvernance. Quelques observations pour échapper au vertige dun vide apparent , GEMDEV, séminaire décentralisation, juin 2002, à paraître
Henri MEDARD
- La naissance et le déclin des partis politiques et religieux en Ouganda (1887-2002) . Afrique et Histoire. n°1, 2003, pp. 139-167.
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- Le service de santé à la fin du protectorat français : du schéma hygiéniste au canevas médico-social : 1940-1956 . in Jean-Claude Allain (dir.), Présences et images franco-marocaines au temps du Protectorat, Paris, LHarmattan, 2003, pp. 39-52.
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Bernard SALVAING
- A propos dun texte politique de Cerno Sadu Dalen Sur la discorde entre les deux clans du Fouta . revue al-Maghrib al-Ifrîqî, Rabat 2002, n° 3, pp 33-59.
- Un exemple dautobiographie à deux voies venue dAfrique : les Mémoires dAlmamy Maliki Yattara , in Mots pluriels n°23, mars 2003, http://www.arts.uwa.edu.au/MotsPluriels/MP203bs.html
- A propos du texte en peul Les choses qui se passent dedans les tombes Fii Genaale, Transcription, traduction et commentaire en collaboration avec Ibrahîma Caba Bah, Afrique et Histoire. n° 2, 2004.
Tal TAMARI
- Notes sur les représentations cosmogoniques dogon, bambara et malinké et leurs parallèles avec la pensée antique et islamique , Journal des Africanistes 71 (1), 2001, pp. 93-111.
Thomas VERNET
- Les cités-Etats swahili et la puissance omanaise (1650-1720) . Journal des Africanistes, 72 (2), 2002, pp. 89-110.
- Le commerce des esclaves sur la côte swahili, 1500-1750 . Azania (Journal of the British Institute in Eastern Africa), 38, 2003, pp. 69-97.
- Le territoire hors les murs des cités-Etats swahili de larchipel de Lamu, 1600-1800 . Journal des Africanistes, 74 (1-2), 2004, pp. 381-411.
Anaïs WION
- Les peinture murales du monastère de Qoma Fasilädäs , Annales dEthiopie, Addis Abeba, XVII, 2002, pp. 277-306, 13 fig., 9 pl.
- Why the king Fasilädäs killed his brother ? Sharing power amongst the royal family and religious choices in the mid-17th c. Ethiopia , Journal of Early Modern History (à paraître 2004-05).
Articles dans des revues nationales avec comité de lecture
Richard BANEGAS
- La guerre en Côte dIvoire : les enjeux dune crise régionale , Questions internationales (La Documentation française) octobre-novembre 2003.
- De la privatisation de la guerre à la privatisation du peace-keeping ? , in Survie, Le Boom du mercenariat : défi ou fatalité, Les documents de Damoclès, 2001, pp. 29-35
Pierre BOILLEY
- Frontières, ethnies ? Les explications faciles des conflits en Afrique , Après-demain, 452-453, mars-avril 2003, pp. 11-12
Jean BOULEGUE
- Lofficier dans la société française : lhéritage de la Troisième République , Revue française de sociologie, 44-4, 2003, pp. 695-711.
- A la croisée de plusieurs temporalités, les chroniques ouest-africaines , Hypothèses, 2003, pp. 195-199.
Jean-Pierre CHRETIEN
- Faut-il être afropessimiste ?, Esprit, juin 2004, pp. 171-175.
- "Rwanda : impuissance ou démission de la communauté internationale ? Lecture critique [du livre de Roméo Dallaire, J'ai serré la main du diable. La faillite de l'homme au Rwanda, Québec, Libre expression, 2003], Revue internationale et stratégique, n° 54, été 2004, pp. 161-163.
- Esprit, printemps 2005 dossier LAfrique et nous (sous presse) :
LAfrique face aux défis du monde
Regards africains au cinéma
- Le génocide du Rwanda. Léglise de Kibeho entre mémoire et négation , Revue dhistoire de la Shoah, (sous presse).
Karine DELAUNAY
- Delaunay K., Vidal L., Le sujet de lobservance. Lexpérience de laccès aux traitements antirétroviraux de linfection à VIH en Côte dIvoire , Sciences sociales et santé, 20, 2, 2002, pp. 5-29.
Moustapha DIOP
- Autorité traditionnelle et mutations des sociétés africaines , in Revue de la Gendarmerie Nationale, 2ème trimestre, juillet- août, n° 211, 2004, pp.90-94.
- La course à la propriété foncière en Guinée , in Etudes Foncière, n° 92, Paris, juillet- août 2002, pp. 36-38.
- Légitimation, paradoxe et contradiction du caractère public du foncier en Afrique : du monopole foncier de lEtat à la décentralisation des ressources foncières , in Cahiers dAnthropologie du Droit, Paris, Karthala, Janvier 2002, pp.85-114.
Jean FREMIGACCI
- Les parlementaires africains face à la construction de lEurope (1953-1957) , à paraître dans la revue Matériaux.
Bertrand HIRSCH
- Hirsch B. & Fauvelle F.-X. Glissement des voies commerciales et adaptation territoriale des royaumes chrétiens et musulmans dÉthiopie (VIe-XVe siècles) , Travaux de lInstitut de géographie de Reims, n° 107-108, 2001, pp. 95-110.
- Létrangeté des sources. Réflexions sur les archives historiques de lÉthiopie chrétienne , Hypothèses, 2003.
Anne HUGON
- "Les colonies, un refuge pour les juifs ? Le cas de la Gold Coast (1938-1945) à paraître n°84 de Vingtième Siècle octobre-décembre 2004.
Dominique JUHE-BEAULATON
- gutierrez m.-l. & juhé-beaulaton D., Histoire du parc à Néré (Parkia biglobosa Jacqu. Benth.) sur le plateau d¹Abomey (Bénin) : de sa conservation pour la production et la commercialisation d¹un condiment, lafitin " in Cahiers dOutre-mer, Bordeaux, n° 220, octobre-décembre 2002, pp. 453-474.
- Juhé-beaulaton D.& Lainé A., Reconnaissance et appropriation par les Européens de savoirs phytothérapeutiques sur la côte ouest africaine (XVII-XIXe siècles) . A paraître dans Outre mers, 1er trimestre 2005.
Nicole KHOURI
- L'aliénation mentale et la maladie mentale : les fondements d'une circulation des savoirs en Egypte au 19°siècle ,. à paraître dans Outre mers, 1er trimestre 2005.
Janet ROITMAN
- Les recompositions du bassin du lac Tchad , Politique africaine , 94, juin 2004, pp. 7-22.
- La garnison-entrepôt : une manière de gouverner dans le bassin du lac Tchad , Critique internationale 19, 2003, pp. 93-115.
- Etre Off-Shore : limmersion de la Guinée-Équatoriale dans les enjeux régionaux et internationaux , Politique africaine, 80, mars 2001, pp.121-142.
- Économie morale, subjectivité et politique , Critique internationale, 6, 2000, pp. 48-56.
Thomas VERNET
- La place de lAfrique orientale dans les réseaux de traite de locéan Indien occidental : côte swahili, Comores et nord-ouest de Madagascar (des origines au milieu du XVIIIe siècle) . Cahiers des Anneaux de la Mémoire (Nantes), numéro spécial La diaspora africaine en Asie, 2005 [à paraître].
II.2.2 Communications avec actes (ACT)
Communications internationales avec actes
Pierre BOILLEY
- Le conflit interne comme ferment dun sentiment national ? Lexemple sahélien (Mali, Niger, Tchad) , Actes du colloque de Lomé Lhistoire nationale en question, avril 2004, à paraître 2004.
Monique CHASTANET
- , Dubreuil P., Rebourg C., Warburton M., Chastanet M., Gouesnard B., Hoisington D. & Charcosset A., Use of DNA pooling to assess diversity within and among maize populations. Application to the investigation of maize introduction into Europe , Maize Genetic Conference Abstracts, 45, 2003, p. 129.
Jean-Pierre CHRETIEN
- Journées sur "Les cultures africaines entre le conflit et le consensus", Barcelone, 26-27 janvier 2001. Contribution sur "Le génocide du Rwanda : l'adhésion populaire à la violence extrême. Dimensions politique et culturelle".
- Conférence internationale "Apprentissage et mémoire. L'holocauste et les génocides au XXe siècle", Institut Georg Eckert, Centre international de recherches sur les manuels scolaires, International committee of memorial museums of remembrance for the victims of public crimes
, Berlin, 12-15 mars 2003 (intervention sur "Le génocide des Tutsi du Rwanda (avril 1994) : les formes immédiates d'un négationnisme") (sur site internet).
- Colloque de Lisbonne : "Les diasporas indiennes contemporaines issues de l'espace lusophone et de ses frontières " (3 -5 juillet 2003) (contribution sur Les communautés indiennes au Burundi sous les colonisations allemande et belge (sous presse)
- Journée ouverte régionale "Les identités meurtrières"; organisée par Pole Institute, Institut interculturel des Grands lacs, (contribution sur "L'Afrique des Grands lacs et les constructions identitaires : approche historique") (Bujumbura, 27 juin 2004) (sous presse).
Marie-Laure DERAT
- Modèles de sainteté et idéologie monastique à Dabra Libanos (XVe-XVIe siècles), Hirsch B. et Kropp M., Saints, biographies et histoire en Afrique, Francfort, Peter Lang, 2003 pp. 127-147.
- à paraître : Lexcision dans lÉthiopie du XVe siècle : christianisation dune pratique sociale ? communication au colloque international Identités composées, dynamiques linguistiques et religieuses en Afrique , Paris, 24-26 novembre 2003.
- à paraître : The acts of king Lalibäla : structure, litterary models and dating elements , communication à la 15e conférence internationale des études éthiopiennes, Hambourg, 21-25 juillet 2003.
à paraître : Yemrehanna Krestos (souverain éthiopien du XIIe siècle), le Prêtre Jean et les apocalypses chrétiennes , communication au colloque international Le Prêtre Jean et lorientalisme , Damas, 2-4 juin 2003.
à paraître : A royal correspondence in the XVth and XVIth centuries : the documents of the Gospel of Däbrä Kärbe (Zana) , communication à la XIVe conférence internationale des études éthiopiennes, Addis Ababa, 6-11 novembre 2000.
Dominique JUHE-BEAULATON
- Juhé-Beaulaton D. & Roussel B., May vodun sacred spaces be considered as a natural patrimony ? In Creating and Representing Sacred Spaces, Special double issue, Heft 2-3, Göttinger Beiträge zur Asienforschung, Göttingen, Peust & Gutschmidt Verlag, 2003, pp. 33-56.
Bernard SALVAING
- Hagiographie et saints au Fouta -Djalon : communication faite au colloque Saints, biographies et histoire en Afrique (Mayence 23, 24,25 octobre 1997) - actes parus en 2004
- Pour une relecture de la rencontre entre colonisés et colonisateurs, à travers les histoires de vie africaines. Communication à la troisième rencontre des historiens africains (Bamako septembre 2001), préparée avec la collaboration de Jean Frémigacci actes à paraître à Bamako
- Une ténébreuse affaire : la question confrérique au Fuuta Jaloo et au Macina. Table-ronde de Rabat 2-4 octobre 2001 sur Les confréries islamiques du Maghreb à lAfrique noire : nouveaux rôles, nouveaux enjeux. actes à paraître à Rabat.
- Fulfulde literature and Colonial rule in Futa Jallon. (Guinea) Colloque à Northwestern University (ISITA), Evanston 15-19 mai 2002. Actes à paraître (Ed Brill)
Anaïs WION
- The Manuscripts Library of Qoma Fasilädäs Monastry ? Proceedings of the XIVth International Conference of Ethiopian Studies, Addis Abeba, 6-11 nov. 2000, Institute of Ethiopian Studies, Addis Abeba, vol. 1, 2003, pp. 275-300.
- La conception dune base de données pour le patrimoine documentaire éthiopien : un observatoire des liens complexes entre les sources , à paraître en anglais (2005) dans les actes du colloque Identités composées. Dynamiques linguistiques et religieuses en Afrique, 24-26 nov. 2003, Centre de Recherches Africaines, dir. B. Hirsch et M. Kropp.
Communications nationales avec actes
Jean BOULEGUE
- À la croisée de plusieurs temporalités, les chroniques ouest-africaines , communication à la Journée détudes de lÉcole doctorale de Paris organisée par Dimitri Toubkis : La Chronologie à paraître dans Hypothèses (revue de lÉcole doctorale), 2003.
Monique CHASTANET
- Gouesnard B., Chastanet M., Tollon-Cordet Ch., Dubreuil P., Boyat A. & Charcosset A., Etude de la diversité génétique du maïs en Europe : Analyse dADN ancien à partir déchantillons dherbier et confrontation avec lanalyse moléculaire à grande échelle de collections de populations , in Actes du colloque Un dialogue pour la diversité génétique, Paris, Bureau des Ressources Génétiques. (sous presse)
Jean-Pierre CHRETIEN
- Table ronde internationale sur "L'esclavage dans l'Afrique des Grands Lacs", MALD-Paris 1, Paris, 16-17 décembre 2002 (contribution sur "la question de la traite au Burundi et au Rwanda au début de la colonisation allemande (1890-1906)" (sous presse).
- Table ronde Mald-Université de Mayence, Identités composée. Dynamiques linguistiques et religieuses en Afrique (24-26 novembre 2003) : Le premier investissement écrit des traditions orales au Burundi : le Dictionnaire français-kirundi du R.P.J.M. Van der Burgt (1903), ou les rêveries orientalistes dun missionnaire hollandais entre Tanganyika et Kagera .
- Colloque RFI-Paris IV, "Mondialisation. L'Afrique une "identité" en question. Le grand historien Joseph Ki-Zerbo témoigne", Paris, Sorbonne, 15 mars 2004. Contribution au panel sur le métier d'historien : "Le métier d'historien en Afrique, une identité moderne. Hommage à Joseph Ki-Zerbo" (sous presse).
- Colloque de lassociation Survie sur La France et le Rwanda , 22, 25 et 27 mars 2004 (contributions sur la normalisation de mai 1994 et les médias français et sur lhistoire dun racisme en Afrique des Grands lacs) (sous presse).
Marie-Laure DERAT
- Le banquet à la cour du roi d'Éthiopie au XVe siècle : dons forcés et contreparties , Hypothèses 2002, Travaux de l'école doctorale d'histoire, Paris, pp. 267-274.
- Les homélies du roi Zar'a Ya'eqob : communication dun souverain éthiopien du XVe siècle, communication au colloque L'écriture publique du pouvoir dans les sociétés précontemporaines , Université de Bordeaux III, 14-15 mars 2002. à paraître.
Jean FREMIGACCI
- Les chemins de fer de Madagascar, une modernisation manquée (1901-1936) . Communication au colloque Chemins de fer en Afrique, université de Paris VII, 23-24 septembre 2004.
Anne HUGON
- Une minorité religieuse : les convertis au protestantisme en Gold Coast, Afrique de l'Ouest, au milieu du XIXe siècle , Colloque en hommage à Jean-Pierre Viallet, sur les minorités religieuses, université Grenoble 2, janvier 2004. [Actes à paraître en 2005 aux Presses Universitaires de Grenoble, sous la direction dOlivier Forlin].
- Colloque de Saint Julien organisé par Patrice Bourdelais et Olivier Faure Avril 2002 : La diffusion de nouvelles pratiques de santé ". Communication (en cours de publication) sur les sages-femmes comme agents de la médicalisation au Ghana, in Patrice Bourdelais (dir.), La Diffusion de nouvelles pratiques de santé : acteurs, dynamiques, enjeux (17-20e siècles), Paris, Belin, à paraître en 2004.
- Lenseignement du métier de mère comme projet colonial, Gold Coast, 1929-1950s , Colloque international Recherches féministes francophones, Toulouse, septembre 2002 [à paraître dans louvrage Histoire des femmes en situation coloniale Paris, Karthala, octobre 2004].
- La collecte de sources orales auprès de sages-femmes au Ghana , colloque organisé par Françoise Thébaud, Femmes, sources orales, mémoire , Université dAvignon, avril 2001. [En cours de publication].
Nicole KHOURI
- La presse coloniale au Mozambique et les indiens. 1930-1975 Communication pour le Colloque les diasporas indiennes contemporaines issues de l'espace lusophone et de ses frontières (Lisbonne, 3-5 juillet 2003) et à paraître dans les Actes de ce colloque, fin 2004.
Bernard SALVAING
- Regards musulmans sur la colonisation (Fuuta Jaloo, Macina) . Communication à lAcadémie des Sciences dOutre-Mer, février 2001, parue en 2003 dans la Revue Mondes et Cultures.
- Ecriture, pouvoir, religion, dans les sociétés islamiques ouest-africaines (XVIIIe-XIXe siècles) . Colloque sur Lécriture publique du pouvoir dans les sociétés pré-contemporaines. Université Bordeaux III (Ausonius, 15-16 mars 2002). actes à paraître à (Université Bordeaux III)
- Missionnaires et anthropologues dans le golfe de Guinée au XIXe siècle , colloque du GRIEM, Institut Catholique de Paris, 23-25 janvier 2003 (actes à paraître)
- Almamy Maliki Yattara et Amadou Hampâté Ba : deux musulmans face aux religions du terroir . en collaboration avec Tal Tamari, Colloque international Identités composées. Dynamiques linguistiques et religieuses en Afrique, (Université Paris I, 24 - 26 novembre 2003).
Thomas VERNET
- Le commerce des esclaves et lesclavage sur la côte Swahili, 1500 - 1800 . Table ronde Lesclavage dans lAfrique des Grands Lacs, Centre de Recherches Africaines, Université Paris I, 16 décembre 2002. A paraître.
II.2.3 Communications sans actes (COM)
Communications internationales sans actes
Pierre BOILLEY
- Rencontres Regards croisés , Recherches franco-maliennes (GEMDEV, Université du Mali, Ambassade de France), Bamako, (16-19 décembre 2000)
- 3e Congrès de lAHA (Association des Historiens africains (Bamako, 10-14 septembre 2001)
- Rencontres Regards croisés , Recherches franco-maliennes (GEMDEV, Université du Mali, Ambassade de France), Bamako, (9-20 avril 2002). Conférence au CCF (13 avril 2002) : Les représentations mythiques des Touaregs en France
- Contribution au 5e Congrès international des Etudes Mandé, Rijksmuseum voor Volkenkunde, Leiden (Pays-Bas), panel Modibo Keita , 17-21 juin 2002
Jean BOULEGUE
- Participation au colloque dEssaouira (Maroc, juin 2001) Esclavage et religion dans les Temps modernes ; La contestation musulmane de la traite négrière dans les royaumes du nord du Sénégal à la fin du xviie siècle .
- Participation au colloque dErlanger-Nuremberg (septembre 2004) Cabo Verde : origens da sua sociedade e do sen crioulo ; Relations entre les pouvoirs africains et les Portugais sur la côte de Guinée du Cap Vert aux xvie et xviie siècles .
Oralité et écriture dans les chroniques dynastiques dAfrique de lOuest .Participation à la table ronde CRA/MALD-Seminar für Orientkunde (Université de Mayence), novembre 2003, Idées composées.
Jean-Pierre CHRETIEN
Forum sur L'Afrique rêvée : une histoire entre utopie et nostalgie , Rendez-vous de l'histoire de Blois, 15 octobre 2000 (présidence du forum).
Conférence de l'Association canadienne des études africaines, Université Laval, Québec, 27 au 27 mai 2001 (participation à trois panels).
Table ronde sur le vocabulaire de l'altérité , MALD-Paris 1 et SEDET-Paris 7, Paris, 14 juin 2002 (contribution sur ethnie, ethnique, ethnicité ).
Symposium sur The Media and the Rwanda Genocide , School of Journalism and Communication, Carleton University, Ottawa, 13 mars 2004 (communication sur largument démocratique dans la propagande du génocide).
Atelier Recherches en sciences humaines sur les Grands Lacs , Paris, Mald, Université du Burundi (Département dhistoire et sciences politiques) et Université de Pau, 5 juillet 2004 (contribution sur les sources orales).
Gérard CHOUIN
Long-Term Landscape Formation and Change in Southern Ghana : New Archaeological Perspectives (c. 500-1 700 AD) , Institute of African Studies, IFRA Seminars, University of Ibadan and Department of Archaeology, University of Ghana.
Not just A Grove : an Archaeological Appraisal of Sacred Forest Landscapes and its Significance to the Study of Long-term Transformations in Coastal Ghana (1000-2000 AD) , African Studies Association, 2003.
Karine DELAUNAY
- Delaunay K., Doquet A. Les médiateurs culturels : des interlocuteurs incontournables , Communication au séminaire Constructions identitaires et mondialisation, IRD Bondy, 9 mars 2004.
- Omniprésence de la violence privée dans les discours publics vs violence structurelle contenue dans les récits biographiques collectés à Windhoek (Namibie) , communication présentée à la Journée danimation scientifique Recherches sur le sida en Afrique australe, Paris, ANRS, 30 janvier 2002.
- Delaunay K., éboko F., Politiques publiques et mobilisations associatives face au sida (Cameroun, Côte-dIvoire) , Communication au Séminaire Identités et Sciences Sociales, Centre de Recherches Africaines, 30 avril 2002.
Anne HUGON
- Réunion annuelle de lAfrican Studies Association à Boston, Etats-Unis ; communication en anglais sur The gender of Obstretrics and Paediatrics in Colonial Ghana . Octobre 2003.
- Réunion annuelle de lAfrican Studies Association à Washington, Etats-Unis ; communication en anglais sur Maternity and Modernity : midwifery in a colonial context . Novembre 2002.
Henri MEDARD
- White Fathers and British Officials in Early Colonial Buganda (1890-1900) , colloque international organisé par lInstitute of Commonwealth Studies, lUniversity of London, sur le thème de lOuganda, mai 2002.
- The Trial of Gabriel Kintu (1897), Murder, Politics, Justice and Rebellion in Early Colonial Buganda . Colloque international organisé par le British Institute for Eastern Africa et lInstitut Français de Recherche en Afrique (IFRA) Crime in Eastern Africa , Naivasha (Kenya), juillet 2002.
Bernard SALVAING
La littérature religieuse manuscrite au Fuuta Jaloo , communication au Symposium Le chemin de lencre, Bamako, 8-10 août 2003.
Communications nationales sans actes
Pierre BOILLEY
- Contribution à la table-ronde Lafricanisme en question , Forum du Comité français des Etudes africaines, Agence de la Francophonie, Paris, 23-24 janvier 2002
- Contribution à la table ronde Images et histoire de lAfrique , Université Aix-Marseille, 20 mars 2002
- Organisateur de la table-ronde Les vocabulaires de laltérité (MALD Paris 1 SEDET Paris 7), Paris, 14 juin 2002
- Organisateur de la table-ronde Les vocabulaires de laltérité, espace et politique (MALD Paris 1 SEDET Paris 7), Paris, 21 mai 2003
- Organisateur de la table-ronde autour de louvrage La France doutre-mer (dir. J. Clauzel), 17 octobre, Rendez-vous de lhistoire de Blois.
- Organisateur de la table-ronde Frontières de lAfrique, absurdité ou enracinement , 19 octobre, Rendez-vous de lhistoire de Blois.
- Conférence CADE LHéritage de ladministration coloniale et la passation des pouvoirs aux nouveaux Etats , IAP, 5 novembre 2003.
Jean-Pierre CHRETIEN
- Journées internationales d'histoire du Mémorial de Caen, "Décolonisation, décolonisations", 19-21 octobre 2000 (contribution sur "Décolonisation et déchirure ethnique au Rwanda et au Burundi").
- Cinquantième anniversaire de la Maison d'Afrique (Résidence Lucien Paye) de la Cité internationale (Paris) : responsabilité de la Table ronde sur "l'Afrique dans les relations culturelles : échanges et créations" (15 juin 2001).
Moustapha DIOP
- Diop M.,. Le Roy E, Au carrefour du public et du privé, la question foncière , conférence- débat du 10 décembre 2003, organisée à Paris (lENA-Observatoire) par lACADE et ENDA-TIERS MONDE, sous la direction de Michel Levallois.
- Mutations, ségrégation spatiales et politiques publiques dans la plaine de Timbi-Madina, République de Guinée , communication du 1, 2, 3, septembre 2003, à Lyon lors du XXXIX° colloque de lAssociation de Science Régionale de Langue Française (ASRDLF) sur le thème de la concentration et ségrégation, dynamiques et inscriptions territoriales .
- Autochtonie, foncier et identité servile dans la plaine de Timbi-Madina en Guinée et Roger Botte comme discutant. Séminaires : Sciences sociales et questions identitaires, organisés par MALD, sous la direction de Jean Pierre Chrétien et Henri Médard ; Centre Malher le 23 mai 2003.
- Comment faire une enquête foncière sur le terrain ? , communication du 31 janvier 2003au séminaire denquêtes de terrain en anthropologie, organisé à luniversité Paris VIII et animé par le professeur Pierre Philippe Rey et Fawzia Belhachemi.
Comment se faire accepter lors dune enquête de terrain ? , communication du 26 avril 2002 au séminaire denquêtes de terrain en anthropologie, organisé à Paris VIII et animé par le professeur Pierre Philippe Rey et Fawzia Belhachemi.
Bertand HIRSCH
Le pays des Noirs selon Jean-Léon lAfricain : géographie mentale et logiques cartographiques , Colloque international sur Léon lAfricain, Paris, EHESS, 22-24 mai 2003.
Dominique JUHE-BEAULATON
- Histoire des perceptions et des représentations de l'environnement en Afrique occidentale , Table ronde lhistoire des relations des hommes avec leur environnement, une approche pluridisciplinaire ; Secondes Rencontres sur l'Afrique Noire, CFEA, 24/01/2002, (A.I.F.)
Vocabulaires de l'espace social, traductions, interprétations , Table-ronde/atelier Les vocabulaires de laltérité organisé par P. Boilley (Université Paris I MALD) et O. Goerg (Université Paris VII - SEDET). Paris, CRA. 21/06/2002.
Daniel RIVET
- Regards nouveaux sur la décolonisation , in Enseigner la guerre d'Algérie, université d'été 2001 organisée par les inspections générales d'histoire et géographie et d'arabe, Paris, Ministère de l'Education nationale, 2002.
- Le moment colonial en islam méditerranéen : la tentation de l'Occident , communication à l'université d'été organisée par le ministère de l'Education nationale, Islam en Europe/Islams d'Europe , août 2002.
- Présence/absence des accords d'Evian et des premiers jours de l'indépendance algérienne dans quelques journaux français , communication au colloque La Guerre d'Algérie dans la culture française contemporaine , EHESS-Paris VII, novembre 2002, [à paraître Paris, Bouchène, 2004].
Thomas VERNET
- Etat des recherches historiques sur la côte swahili . Séminaire Histoire de la mer Rouge et de la Corne de lAfrique : commerce, cultures et religions (Antiquité, Moyen Age) , Centre de Recherches Africaines, université Paris I, mars 2002.
- Le commerce des esclaves et lesclavage en Afrique orientale : côte swahili, Comores et nord-ouest de Madagascar (1500-1750) . Séminaire doctoral, Institut national des langues et civilisations orientales, mai 2003.
II.2.4 Conférences invitées (INV)
Jean-Pierre CHRETIEN
- Participations au Débat africain de Madeleine Mukamabano, Radio France International : La situation au Burundi (9 mai 2002), La situation en Afrique des Grands lacs (12 avril 2003).
- Interview à Africa n° 1 sur l'année 2001 au Burundi (3 janvier 2002).
- Contribution à la table ronde du CERASA (université de Paris 8) sur la région des Grands Lacs et les Congo dans la tourmente , (la contagion régionale par l'idéologie du génocide rwandais) (22 mai 2002).
- Contribution au stage des journalistes de RFI organisé par Sciences-Po formation, exposé sur Mémoire, justice et réconciliation dans la région des Grands Lacs (22 octobre 2002).
- Intervention aux rencontres de La Villette, sur Côte d'Ivoire : le piège ethnique , séance organisée par Aircrige, Prévention génocides et Survie (9 novembre 2002).
- Animation d'un débat au Festival international du film contre l'exclusion et pour la tolérance, sur le film Magume de Joachim Gatti (Paris, cinéma L'Escurial) (14 novembre 2002).
- Contribution à la conférence-débat sur Le génocide rwandais. La justice au défi ? , organisée à Caen (Auditorium des Beaux-arts) par l'Association d'aide aux orphelins du génocide rwandais (18 décembre 2002).
- Exposé sur Mémoire et histoire en Afrique dans le séminaire de recherche sur Les appropriations du passé dans les sociétés très contemporaines (des années 1970 à nos jours) , organisé par le Centre d'histoire sociale du XXe siècle (UMR 8058), Paris (19 décembre 2002).
- Entretien sur RFI, Paris, au journal de 14 heures à propos de l'ouvrage Burundi, la fracture identitaire (19 mars 2003).
- Conférence à l'Institut d'études politiques de Lyon, en liaison avec le Centre d'histoire de la résistance et de la déportation, sur Le génocide des Tutsi du Rwanda (1994). Une société piégée par un racisme contemporain (2 avril 2003).
- Rendez vous de lhistoire de Blois, thème Histoire de lAfrique , participation au comité scientifique préparatoire et contribution à lorganisation (Blois, 17-19 octobre 2003).
- Exposé sur les traditions orales en questions. Cas d'étude en Afrique des Grands Lacs ", Institut d'études africaines, Aix-en-Provence (19 novembre 2003).
- Emission Idées" de Benoît Ruelle, sur RFI, à propos de Afrique et Histoire (avec F.-X. Fauvelle et B. Hirsch) (16 janvier 2004).
- Entretien sur France-Culture avec Roméo Dallaire (Magazine de la rédaction du 4 avril de Patrick Pépin et Laure de Vulpian) (17 février 2004).
- Conférence au CRIDEV, Rennes, avec Colette Braeckman (La région des Grands lacs. Impasse ou issue ?") sur Héritages du passé : pesanteurs et perspectives " (2 mars 2004).
- Conférence avec Sylvie Brunel, Jean-Pierre Dozon, Waberi et sur l'Afrique aujourd'hui, Espace Marcel Carné, St-Michel sur Orge (18 mars 2004).
- Séminaire sur le génocide rwandais, avec Yves Ternon, au CEAN (Bordeaux), 24 mai 2004.
- Séminaire à Paris VIII-St-Denis (école doctorale) sur le thème de la violence (contribution sur les médias de la haien au Rwanda), 5 juin 2004.
Jean FREMIGACCI
- Conférencier invité aux Rendez-vous de lHistoire de Blois, octobre 2003. Sujet : Lethnie en Afrique.
Bertrand HIRSCH
- Conférence à luniversité de Lisbonne : Réflexions sur les rapports entre histoire et mythologie dans la culture de lÉthiopie chrétienne médiévale . sept. 2002
- Islamic States and the Christian Empire during medieval times in Ethiopia , International Conference on Christian-Muslim Relations in Ethiopia , Addis Ababa, 2002.
Anne HUGON
- Intervention dans le séminaire Identités" du Centre de Recherches Africaines, Université Paris 1, organisé par Jean-Pierre Chrétien sur Quelles identités pour les sages-femmes au Ghana ? " Février 2002 :
- Intervention dans le séminaire de 3e cycle Enfermement, Marges, et sociétés", commun aux Universités Lyon 2 et Lyon 3 (Centre Pierre Léon), organisé par Isabelle Von Bueltzingsloewen et Olivier Faure, sur la médicalisation de la maternité en contexte colonial ". Janvier 2002 :
- Intervention dans le séminaire de 3e cycle Hommes, femmes, identités et échanges" de Paris 7 organisé par Gabrielle Houbre et Régine Dhoquois, sur Obstétrique et pédiatrie en contexte colonial : métier dhommes ou métier de femmes ? " Janvier 2003 :
- Intervention dans le séminaire de 3e cycle Occident en miroir", commun aux Universités Lyon 2 et Lyon 3, organisé par Claude Prudhomme et Rémy Madinier, sur Les sages-femmes ghanéennes, entre autochtonie et occidentalisation". Janvier 2003 :
- Festival du Livre dhistoire de Blois ; participation à un débat sur le thème Un livre illustré est-il toujours un livre dhistoire ? " ; et à une table ronde en collaboration avec Michelle Perrot et Fatou Sow sur lhistoire des femmes africaines Octobre 2003 :
- Intervention dans le séminaire du groupe Historicité de la santé et de la maladie en Afrique", Université Paris 1, en collaboration avec Pascale Barthélémy, sur Sages-femmes en Afrique de l'Ouest et évolutions des pratiques de santé à l'époque coloniale . Janvier 2004 :
- Intervention dans le séminaire Identités du Centre de Recherches Africaines, Université Paris 1, organisé par Jean-Pierre Chrétien et Henri Médard pour la présentation critique de louvrage dIliffe East African Doctors. Février 2004 :
.- Conférence sur lexploratrice Mary Kingsley, pour la société historique et littéraire de la ville de Puteaux. Mai 2004.
Dominique JUHE-BEAULATON
- Lapport de l'histoire à la compréhension des relations des hommes avec leur environnement ". Conférence à l'Université Nationale du Bénin, 22 juillet 2002.
Janet ROITMAN
- Conférence, University College, London. Présentation orale : Illegality and Licit Practices in the Chad Basin , 27 mars, 2003.
- Conférence Innovating Markets, London School of Economics (dans le cadre du réseau de recherche : New York University, London School of Economics, École des Mines-Paris sur la construction de léconomie et du marche), 28 mars 2003.- Conférence sur Law and Disorder in the Postcolony , Radcliffe Institute for Advanced Study, Harvard University, Présentation du papier écrit : The Ethics of Illegality in the Chad Basin , 9-11 mai, 2003.
- The Ethics of Illegality in the Chad Basin , Conférence Development after Development, New York University, The Hagop Kervorkian Center for Middle East Studies, 15-17 mai, 2003. Modes of Governing in the Chad Basin , conférence Ethnographies of Governance, Copenhagen, 15-17 août, 2003.- Conférence sur Reconfigurations : The Chad Basin , Max Planck Institute, Halle, Allemagne. Présentation du papier écrit : Centers and Peripheries : Reconfigurations in the Chad Basin , 29-30 septembre, 2003.
- The Ethics of Illegality in the Chad Basin , panel Afro-Empiricities. Afro Theories, African Studies Association Meeting, Boston, 31 octobre-1er novembre 2003.
- The Pluralization of Regulatory Authority in Central Africa , conférence Economies at Large, New York University, dans le cadre du réseau de recherche : New York University, London School of Economics, École des Mines-Paris sur la construction de léconomie et du marché, 14-15 novembre, 2003.
- Conférence The Economic Analysis of Conflict : Problems and Perspectives, Social Science Research Council, Washington, D. C., 19-20 avril, 2004.
- Conférence sur Social Science Translation Program du American Council of Learned Societies, Moscou, 2-4 mai, 2004.
- Conférence Inside-Outside Markets, École Nationale Supérieure des Mines, Paris University (dans le cadre du réseau de recherche : New York University, London School of Economics, École des Mines-Paris sur la construction de léconomie et du marché), 31 mai-1er juin, 2004.
Bernard SALVAING
- Centre culturel Français (Bamako, avril 2002)
- Saint Jean dAngély, Festival du livre africain, octobre 2000 et octobre 2003
- Centre Dioliba (Bamako, mars 2004)
- Ecole Normale Supérieure/Festival Etonnants voyageurs (Bamako février 2004)
- Tombouctou/Fête du Livre (février 2004)
Tal TAMARI
- Conference on Kingship, Saint Andrews University, Ecosse. Caste and Kingship in Africa : History, Diffusion and Evolution".12 janv. 2002
- Musée National du Mali, Bamako. Islam et religions traditionnelles au Mali".15 avr. 2002.
- Congrès international des études mandé, Université de Leiden. The Influence of Islam on the Komo ".20 juin 2002.
- Congrès de l'International Society for Oral Literature in Africa, Université de Savoie, Chambéry. A la confluence des traditions orale et islamique : Soumba et Lansiné".12 juil. 2002.
- Vers une histoire des castes en Afrique occidentale ", Point Sud, Bamako. (Point Sud est une antenne de recherche et d'études doctorales de l'Université de Bayreuth, Allemagne.) 2 sept. 2002.
- Conference on Friendship, joking and alliance". Max Planck Institute for Social Anthropology, Halle, Allemagne. Joking Relationships in West Africa : A Political and Sociological Analysis".18 déc. 2002.
- Colloque Identités composées. Dynamiques linguistiques et religieuses en Afrique" organisé conjointement par l'Université de Paris I et l'Université de Mayence (Allemagne). En collaboration avec Bernard Salvaing. Amadou Hampâté Ba et Almamy Maliki Yattara : deux musulmans face aux religions du terroir." 26 nov. 2003.
- Culture savante islamique et savoir local au Mali", Point Sud, Bamako. 17 avr. 2004.
- Conference of the International Society for Oral Literature in Africa, University of the Gambia, Kololi. "Hady" : A Traditional Bard's Praise Song for an Urban Teenager".15 juil. 2004.
Thomas VERNET
- Slave trade and slavery on the Swahili coast (1500-1750) , Colloque international Slavery, Islam and Diaspora, York University, Toronto, Canada, 24 octobre 2003.
II.2.5 Ouvrages scientifiques (ou chapitres) (OS)
Richard BANEGAS
- La démocratie à pas de caméléon. Transition et imaginaires politiques au Bénin, Paris, Karthala
- (ed) La Côte dIvoire en guerre. Dynamiques du dedans et du dehors, n° spécial de Politique africaine,
- n° 89, mars 2003 (en collaboration avec R. Marshall-Fratani)
- RDC, la guerre vue den bas, n° spécial de Politique africaine, n° 84, décembre 2001 (en collaboration avec Bogumil Jewsiewicki)
- Modes de régulation politique et reconfiguration des espaces publics , in J. Damon et J. Igué, (dirs.) LAfrique de lOuest dans la compétition mondial. Quels atouts possible ? Paris : Karthala, 2003 (avec R. Marshall)
Pierre BOILLEY
- Du royaume au territoire, des terroirs à la patrie, ou la lente construction formelle et mentale de lespace malien , in C. Dubois, M. Michel, P. Soumille, Frontières plurielles, frontières conflictuelles en Afrique subsaharienne (actes du colloque IHCC - Institut d'Histoire Comparée des Civilisations, Université de Provence, 7-9 mai 1998), Paris, LHarmattan-IHCC, 2000, pp. 27-48.
- Administrative Confinements and Confinements of Exile : The Reclusion of Nomads in the Sahara in F. Bernault (dir.), A History of Prison and Confinement in Africa, Social History of Africa, Portsmouth, Heinemann, 2003, pp. 221-238
- Pour une histoire africaine de la complexité (avec I. Thioub), in S. Awenengo, C. Tshimanga (dir.), Ecrire lhistoire de lAfrique autrement, Paris, LHarmattan, 2004, pp. 23-45
- Archives judiciaires et histoire , in S. Mbaye (dir.), Annales du colloque Archives judiciaires, sciences sociales et démocratie, Dakar, décembre 2003, à paraître 2004.
- Frontières africaines, absurdité ou enracinement ? , Mélanges à C. Coquery-Vidrovitch , Paris, Karthala, à paraître 2004.
- Ethnies, nations, identités. Le cas des nomades sahariens Mélanges à J.-P. Chrétien, à paraître 2004.
Monique CHASTANET
- Entre bonnes et mauvaises années au Sahel : climat et météorologie populaire en pays soninké (Mauritanie-Sénégal) aux 19e et 20e siècles , in Katz E., Goloubinoff M. et Lammel A. (éd.), Entre ciel et terre : le climat et les hommes, Paris, Ibis presse IRD, pp. 189-209. 2002.
- M. Chastanet, F.X. Fauvelle Et D. Juhé-Beaulaton, Au menu , introduction à Beaulaton, D., Chastanet, M., & Fauvelle-Aymar, F. X. (éd.), Cuisine et société en Afrique. Histoire, saveurs, savoir-faire, Paris, Karthala, pp. 11-14. 2002.
- Le sanglé, histoire dun plat sahélien (Sénégal, Mali, Mauritanie) , M. Chastanet, F.X. Fauvelle Et D. Juhé-Beaulaton, (éd.), Cuisine et société en Afrique. Histoire, saveurs, savoir-faire, Paris, Karthala, pp. 173-190. 2002.
- Couscous à la sahélienne (Sénégal, Mali, Mauritanie) in Franconie H., Sigaut F. et Chauvet M. (éd.), Couscous, boulghour et Cie. Techniques de transformation des céréales, Paris, Karthala. (sous presse),
Jean-Pierre CHRETIEN
- L'Afrique des Grands Lacs. Deux mille ans d'histoire, Paris, Aubier, 2000, 411p., rééd. Flammarion (Champs), 2003.
- Passion et histoire. Devant le génocide du Rwanda, plusieurs lectures ", in CURAPP (Centre universitaire de recherches administratives et politiques en Picardie), Passion et sciences humaines, Paris, PUF, 2002, pp. 111-127.
- Décolonisation et déchirure ethnique au Rwanda et au Burundi", in C. Lévisse Touzé & R.H. Rainero (éds.), Décolonisation. Décolonisations. Journées internationales d'histoire, 19-21 octobre 2000, Le mémorial de Caen, 2002, pp.257-280.
- Le changement des habitudes alimentaires en Afrique : d'un bilan à l'autre ", in M. Chastanet, F.-X. Fauvelle-Aymar et D. Juhe-Beaulaton (éds.), Cuisine et société en Afrique. Histoire, saveurs, savoir-faire, Paris, Karthala, 2002, pp. 17-24.
- Changement de regard des historiens (1950-2000). De la planète ethnographique aux défis du XXIe siècle ", in Michel SOT (éd.), Etudiants africains en France, 1951-2001, Paris, Karthala, 2002, pp. 137-146.
- Le réseau princier des Baganwa au Burundi au XXe siècle. Du déclin politique à la nouvelle revendication de leur "ethnie," in F.-X. Fauvelle et C.-H. Perrot (éds.), Le retour des rois. Les autorités traditionnelles et l'Etat en Afrique contemporaine, Paris, Karthala, 2003, pp. 381-400 (en collaboration avec E. Mworoha).
- The Great Lakes of Africa. Two thousand years of history (traduction de L'Afrique des Grands lacs, Aubier, Flammarion, avec nouvelle préface de l'auteur), New York, Zone books, 2003, 503p.
- Ethnies, ethnismes, ethnicité. Un défi à la compréhension de l'histoire ancienne et récente de l'Afrique ", nouvelle introduction à la réédition de Les ethnies ont une histoire (J.P. Chrétien et G. Prunier éds.), Paris, Karthala, 2003, pp. 1-10.
- Héros et antihéros : la transfiguration par la mort. Biographies et pouvoir au Burundi ", in B. Hirsch et M. Kropp (éds.), Saints, biographies et histoire en Afrique, Francfort, Peter Lang, 2003, pp. 115-125.
- Postface à Antoine Kaburahe, Burundi, Mémoires d'un Journaliste. Mémoire blessée, Bruxelles, La longue vue, 2003.
- Postface Augustin Mvuyekure (1946-1989)", in A. Mvuyekure, Le catholicisme au Burundi, 1922-1962. Approche historique des conversions, Paris, Karthala, 2003, pp.231-232. (extrait repris dans Mission de l'Eglise, supplément du n° 140, juillet-sept. 2003, p. 73.)
- Préface à Christian Thibon, Burundi. Le piège démographique, Paris, Karthala, 2004, pp.5-8.
- Préface à Léon Saur, Le sabre, la machette et le goupillon. Des apparitions de Fatima au génocide rwandais, Louvain-la-Neuve, Mols, 2004, pp. 7-8.
- Introduction, in Cormier-Salem M.-C., Juhé-Beaulaton D., Boutrais J. et Roussel B. (éds.), Patrimoines naturels dans les Suds. Des conflits fonciers à la valorisation des savoirs locaux (sous presse). Paris, IRD, collection Colloques et séminaires", 2004. (sous presse)
- Le Rift occidental : les traditions dorigine des royautés, pouvoirs et religion , in Bertrand Hirsch (éd.), Les Rifts est-africains. Ruptures des formes et du temps, MAE/IRD, à paraître 2005.
- Pour une historiographie des traditions orales : la fin dune époque dans la région des Grands Lacs ? , in Mélanges Perrot (en préparation).
Christian DELMET
- The Native Administration System in Eastern Sudan : from its Liquidation to its Revival (Al-nizam al-idara al ahliya fi sharq al-Sudan), Land, Ethnicity and Political Legitimacy in Eastern Sudan (Kassala and Gedaref States), Catherine Miller
dir., CEDEJ, DSRI/Khartoum, 2004, pp.145-171.
Marie-Laure DERAT
- Le domaine des rois éthiopiens : espace, pouvoir et monachisme (1270-1527), Paris, Publications de la Sorbonne. 2003
Jean FREMIGACCI
- Echec de linsurrection de 1947 et renouveau des antagonismes ethniques à Madagascar dans F. Raison (ed), La Nation malgache au défi de lethnicité, pp. 317-340, Paris, Karthala, 2002.
- Age dor et crise de lenseignement français à Madagascar. Coopération et décoopération (1960-2000) , dans M. Sot (ed) Etudiants africains en France, pp.49-69, Paris, Karthala, 2002.
- LEtat colonial et le travail pénal à Madagascar (fin XIXe siècle-années 1930) , dans H. dAlmeida, Le travail en Afrique noire, pp.173-206. Paris, Karthala, 2003.
- Dictionnaire des parlementaires français. Notices biographiques des députés de Madagascar sous la IVe République : Rabemananjara, Rakotovelo, Ranaivo Jonah, Raseta, Raveloson-Mahasampo, Ravoahangy, Rossignol, Sanglier, Tsiranana, Velonjara. La Documentation française, à paraître en 2005.
Bertrand HIRSCH
- Lhagiographe et lhistoire. Lectures dun passage des Actes de Iyasus Moa , Saint, Biographies & History in Africa (B. Hirsch, M. Kropp ed.), P. Lang, 2003, p. 161-174.
- Saint, Biographies and History in Africa (éd. B. Hirsch, M. Kropp), P. Lang, Francfort, 2003, 355 p. à paraître.
Anne HUGON
- La redéfinition de la maternité en Gold Coast, des années 1920 aux années 1950 : projet colonial et réalités locales , à paraître aux éditions Karthala en octobre 2004.
- Une femme de race masculine, Mary Kingsley et lidentité de genre dans Travels in West Africa dans louvrage en hommage à Jean-Pierre Chrétien, coordonné par Christine Deslauriers, Henri Médard et Elisabeth Vignati. A paraître en 2005.
Dominique JUHE-BEAULATON
Juhé-Beaulaton D. et Roussel B., 2002, Les sites religieux vodun : des patrimoines en permanente évolution ", in M.-C. Cormier-Salem, D. Juhé-Beaulaton, J. Boutrais & B. Roussel (ed), Patrimonialiser la nature tropicale. Dynamiques locales, enjeux internationaux. Paris, IRD, collection Colloques et séminaires , pp. 415-438.
- Perception du climat et calendrier agricole chez les Fon du Sud du Togo et du Bénin , in E. Katz, A. Lammel, M. Goloubinoff (ed.), Entre ciel et terre : Climat et sociétés, Paris, IRD/Ibis Press, 2002, pp. 277-298.
- Lalimentation des hommes, des vodoun et des ancêtres , in M. Chastanet, F.X. Fauvelle Et D. Juhé-Beaulaton, Cuisine et société en Afrique, histoire, saveurs, savoir-faire, Paris, Karthala 2002, pp. 53-66.
- Processus de réactivation de sites sacrés dans le Sud du Bénin , in M. Gravari-Barbas & P. Violier, Lieux de culture, culture de lieux. Production(s) culturelle(s) locale(s) et émergence des lieux : dynamiques, acteurs, enjeux. Presses Universitaires de Rennes, 2003, pp. 67-79.
- Boutrais J. et Juhé-Beaulaton D., 2004, Nouvelles lectures des rapports société-nature, in M.-C. Cormier-Salem, D. Juhé-Beaulaton, J. Boutrais et B. Roussel (ed), 2004, Patrimoines naturels dans les Suds. Des conflits fonciers à la valorisation des savoirs locaux. Paris, IRD, collection Colloques et séminaires ". Sous presse.
Etienne LE ROY
- Colonies , Dictionnaire de la culture juridique sous la direction de Denis Alland et Stéphane Rial, Paris, PUF/Lamy, 2003, 231-237
- Prométhée revisité. Quelques repères pour sapproprier luvre de Michel Alliot , M. Alliot, Le Droit et le service public au miroir de lanthropologie, Paris, Karthala, 2003, 389-397.
- Droit et culture , Dictionnaire de laltérité et des relations interculturelles, sous la direction de Gilles Férréol et Guy Jucquois Paris, Armand Colin, 2003, 106-109.
- Le foncier et le principe du dédoublement fonctionnel du Droit dans les post-colonies, postface à louvrage de Tamatoa Bambridge, La terre dans larchipel des Îles australes, Paris, société des Océanistes, à paraître.
- La société au secours du Droit, postface à louvrage de Camille Kuyu Une anthropologie du droit de la parenté, Paris, Société des éditeurs, à paraître.
- Gens du moi, gens du monde, en hommage à Robert Jaulin Actes du colloque des 13 et 14 novembre 2003, à paraître.
- Afrique, (la justice en ), Dictionnaire de la Justice, Paris, PUF, à paraître. 2004.
- Anthropologie de la justice , Dictionnaire de la justice, à paraître, 2004.
Henri MEDARD
- La légitimité au-delà des échecs. La force du mythe dun roi nourricier et protecteur au Buganda (Ouganda)". In Perrot, C.H., Fauvelle-Aymar, F.X.. Le retour des rois. Les autorités traditionnelles et lEtat en Afrique contemporaine Paris, Karthala, 2003, p. 361-379.
- Politique et religion en Ouganda 1955-2002". In Spindler, M. & Delisle, P.. Les relations Eglises-Etats en situation post-coloniale. Paris, Karthala, 2003, p. 319-339.
Gérard PRUNIER
From Genocide to Continental War : the Congolese Conflict and the Crisis of Contemporary Africa. Londres, Hurst and Co (à paraître en février 2005).
LEthiopie Contemporaine, Paris/Londres, Karthala/Hurst, mars 2005.
Daniel RIVET
- Le Maghreb à l'épreuve de la colonisation, Paris, Hachette Littérature, 2002, 460 p. (réimpression chez Hachette Pluriel en mai 2003).
- Le Maroc de Lyautey à Mohammed V. Le double visage du Protectorat, Paris, Denoël, mai 1999, 461 p. Réédité avec des retouches et ajouts en 2004 aux éditions de la Porte dAnfa, Casablanca.
- (dir.), Islam et politique en Méditerranée au 20° siècle , Vingtième Siècle, revue dhistoire, n° special, avril-juin 2004.
Janet ROITMAN
- Figures of the Subject in Times of Crisis , with A. Mbembe, article de 1996 republié dans Okwui Enwezor et al., dirs. Under Seige : Four African Cities Freetown, Johannesburg, Kinshasa, Lagos, Documenta 11-Platform4, Ostfildern-Ruit, Allemagne, Hatje Cantz Publishers, 2002, pp. 99-126.
- Modes of Governing : the Garrison-Entrepot in A. Ong and S. Collier, dirs. Global Assemblages. Technology, Governmentality, Ethics, Blackwell Press. 2004.
- Power is not Sovereign : the Transformation of Regulatory Authority in the Chad Basin in Hibou, B., dir. The Privatizing the State, London, Hurst & Co. et New York, Columbia University Press. 2004.
- Productivity in the Margins : the Reconstitution of State Power in the Chad Basin in D. Poole et V. Das, dirs., Anthropology at the Margins : Comparative Ethnographies of the Modern State, Santa Fe, School of American Research Press. 2004.
- Fiscal Disobedience : An Anthropology of Economic Regulation in Central Africa, Princeton University Press, Collection Anthropologies of the Present . sous presse (à paraître octobre 2004) :
- Lincivisme fiscal : une anthropologie de la régulation économique dans le Bassin du Lac Tchad, Paris, Karthala-CERI, Collection Recherches internationales. à paraître :
- The Ethics of Illegality in the Chad Basin in Jean Comaroff and John Comaroff, dirs. Law and Disorder in the Postcolony, University of Chicago Press. à paraître
- Introduction (avec Jean-Pierre Warnier), La vie sociale des choses (introduction inédite à la version française du livre de A. Appadurai, dir., The Social Life of Things, University of Chicago Press, 1996), Paris, Karthala. à paraître
Bernard SALVAING
- Almamy, lâge adulte dun lettré malien, en collaboration avec Almamy Maliki Yattara, co-auteur, Editions Grandvaux, octobre 2003, 440 p
- Arabic Literature of Africa, volume 4, The Writings of Western Sudanic Africa , compiled by John O. Hunwick, Leiden, Boston, Brill, 2003, 814 p. (rédaction en collaboration avec J O. Hunwick du chapitre 10, Writers of Guinea, pp 491-529).
Tal TAMARI
- Islamic Higher Education in West Africa : Some Examples from Mali , in Georg Stauth et Thomas Bierschenk, éd. Yearbook of the Sociology of Islam. Vol. 4 : Africa. Münster : Lit, 2002, pp. 91-128.
- Kingship and Caste in Africa : History, Diffusion and Evolution , in Declan Quigley, éd., The Character of Kingship. Oxford : Berg. Sous presse.
- A la confluence des traditions orale et islamique : Soumba et Lansiné , in Jean Derive et Anne-Marie Dauphin, éd. Oralité africaine et création. Paris : Karthala. Sous presse.
Thomas VERNET
Slave trade and slavery on the Swahili coast (1500-1750) in P. Lovejoy, B.A. Mirzai et I.M. Montana (éd.), Slavery, Islam and Diaspora, Trenton, Africa World Press, 2004 [à paraître].
- Porosité des frontières spatiales, ambiguïté des frontières identitaires : lexemple des cités-Etats swahili de larchipel de Lamu (vers 1600-1800) in B. Hirsch et M. Kropp (éd.), Les registres de lidentité. Dynamiques linguistiques et religieuses en Afrique, 2004 [à paraître].
II.2.6 Ouvrages de vulgarisation (ou chapitre) (OV)
Pierre BOILLEY
- Afrique sahélienne : Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad , in Cordellier S., Didiot B., L'Etat du monde 2003, Annuaire économique géopolitique mondial, Paris, La Découverte, 2002 : 111-118.
- Afrique sahélienne : Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad , in Cordellier S., Didiot B., L'Etat du monde 2004, Annuaire économique géopolitique mondial, Paris, La Découverte, 2003 : 109-115.
Mali : Nationalism, federation and independence , in Shellington K. (ed.), Encyclopedia of African History, London, Fitzroy Dearborn, parution 2004.
- Mali-Niger : Tuaregs in the 20th century , in Shellington K. (ed.), Encyclopedia of African History, London, Fitzroy Dearborn, parution 2004.
- Maghrib : Ahmad al-Mansur (1578-1603) and the invasion of Songhay (1591) , in Shellington K. (ed.), Encyclopedia of African History, London, Fitzroy Dearborn, parution 2004.
- Mali : Politics and economics in the 1990s , in Shellington K. (ed.), Encyclopedia of African History, London, Fitzroy Dearborn, parution 2004.
- Life and era of Modibo Keita (1915-77) , in Shellington K. (ed.), Encyclopedia of African History, London, Fitzroy Dearborn, parution 2004.
- Tukulor empire of al-Hajj Umar , in Shellington K. (ed.), Encyclopedia of African History, London, Fitzroy Dearborn, parution 2004.
- Afrique sahélienne : Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad , in Cordellier S., Didiot B., L'Etat du monde 2005, Annuaire économique géopolitique mondial, Paris, La Découverte, 2004 : 109-115.
Jean-Pierre CHRETIEN
L'historien face aux crises du temps présent en Afrique : le génocide du Rwanda , in LAfrique. Les Rendez-vous de l'histoire de Blois 2003, Nantes, Pleins feux, 2004, pp. 81-101.
Anne HUGON
Conseillère pour deux films documentaires diffusés sur la chaîne ARTE (le second en novembre 2003) sur les explorations européennes du continent africain (à partir des deux ouvrages grand public précédemment publiés dans la collection Découvertes, Gallimard, 1991 et 1994)
Tal TAMARI
Literacy and Indigenous Scripts in Precolonial Western Africa , Encyclopedia of African History, New York : Routledge Reference. Sous presse.
Thomas VERNET
La splendeur des cités Swahili . LHistoire, 284, février 2004, pp. 62-67.
II.2.7 Directions d'ouvrages (DO)
Monique CHASTANET
- Chastanet M., Fauvelle F.X. & Juhé-Beaulaton D. (ed.), 2002, Cuisine et société en Afrique, histoire, saveurs, savoir-faire, Paris, Karthala, 291 p.
Jean-Pierre CHRETIEN
- Chrétien J.P. & Mukuri M., Burundi, la fracture identitaire. Logiques de violence et certitudes "ethniques" (1933-1996), Paris, Karthala, 2002, 468p.
- Chrétien J.P., Dupaquier J.-F, Kabanda M. & J. Ngarambe, Rwanda. Les médias du génocide, réédition complétée en collaboration avec Paris, Karthala, 2002, 403p.
Anne HUGON
- Histoire des femmes en situation coloniale, Karthala, Paris, à paraître en octobre 2004.
- Co-direction, avec Dominique Beaulaton, Karine Delaunay et Agnès Lainé dun numéro spécial de la revue Outre-mers, sur lhistoire des savoirs médicaux en Afrique.
Etienne LE ROY
- la justice en Afrique (dossier coordonné par), Droit et société, N° 2002-2.
- (en association avec Carole Younès) Médiation et différence culturelle, pour quelle société ?, Paris, Karthala, 306 p.
- Les Africains et linstitution de la Justice, entre mimétismes et métissages, Paris, Dalloz, 284 p.
Dominique JUHE-BEAULATON
- Cormier-Salem M.-C., Juhé-Beaulaton D., Boutrais J. et Roussel B. (ed.), 2002, Patrimonialiser la nature tropicale. Dynamiques locales, enjeux internationaux. Paris, IRD, collection Colloques et séminaire , 467 p.
- Chastanet M., Fauvelle F.X. & Juhé-Beaulaton D. (ed.), 2002, Cuisine et société en Afrique, histoire, saveurs, savoir-faire, Paris, Karthala, 291 p.
- Cormier-Salem M.-C., Juhé-Beaulaton D., Boutrais J. et Roussel B. (ed.), 2004, Patrimoines naturels dans les Suds. Des conflits fonciers à la valorisation des savoirs locaux. Sous presse. Paris, IRD, collection " Colloques et séminaires ".
II.2.8 Autres publications (AP)
Karine DELAUNAY
- Des modèles existants aux enjeux sociaux et politiques de la maladie : mises en contextes de lépidémie de VIH/sida en Namibie (38 p. dactyl.), in D. Fassin (dir.), Migrations, violences et inégalités : conditions structurelles de la progression et de la gravité de lépidémie de sida en Afrique du Sud et en Namibie. Anthropologie politique dune crise épidémiologique, Rapport final, ANRS [Rapport]. 2003.
- Delaunay K. & Shililifa P., Fragmentations sociales, violences et épidémie de VIH/sida en milieu urbain de post-apartheid en Namibie. Expériences dhommes et de femmes à travers une approche biographique à Windhoek , Contribution au Programme Migrations, violences et inégalités : conditions structurelles de la progression et de la gravité de lépidémie de sida en Afrique du Sud et en Namibie. Anthropologie politique dune crise épidémiologique, 99 p. dactyl. [Rapport]. 2004.
Marie-Laure DERAT
- compte-rendu : I. Becjzy, La lettre du Prêtre Jean, une utopie médiéval e , Paris, 2002, Aethiopica, 5, p. 239-242.
- Amda Iyasus, Amha Seyon, Atronsa Maryam, Batra Maryam, Claude, in Encyclopaedia Aethiopica, dir. S. Uhlig, Wiesbaden, Harrassowtiz Verlag, vol. I (A-C). 2003
Anne HUGON
- Recensions dans des revues telles que 20e siècle et Clio, histoire, femmes, sociétés.
Etienne LE ROY
- Représentations et pratiques des espaces-temps de la socialisation juridique des mineurs de justice projet de recherche proposé au tribunal pour enfants de Paris, Paris, LAJP, 22 p.
- E. Le Roy La trace de son passage est la marque dun partage, Jacques Larrue et la communauté des anthropologues du Droit de Paris 1 , Le monde de Jacques Larrue, du 4 novembre 2000, p. 1 & 2.
- Bande, volée, gang ou réseau ? Nouvelles formes de regroupements informels de préadolescents et dadolescents dans les grands ensembles de la région parisienne Note pour la DIV , Ministère de la ville, juin 2001.
- La Banque mondiale, la pauvreté et les politiques foncières en Afrique Commentaires de Land Institutions and Land policy, creating and sustaining synergies between state, community and market, a policy research report (Banque mondiale, Washington, 2001, 15 p.) rédigés à lattention des membres du comité de pilotage sur le foncier rural en Afrique du Ministère français des Affaire étrangères.
- Modèles formels de représentations despaces. Contribution au forum sur le foncier organisé par la coopération suisse, Berne, 9 & 10 octobre 2002.
- Du vin nouveau dans de vieilles outres ? Peut-on, sur la base dune expérience au Tribunal pour enfants de Paris, promouvoir un dialogue interculturel sans changer de projet de société ? DERPAD, décembre 2002
- Non seulement penser le mineur comme un mais le penser < autrement > . Contribution à un ouvrage préparé par la Protection Judiciaire de la Jeunesse, abandonné après mai 2002..
- Au carrefour du public et du privé, la question foncière, conférence-débat du 10-12-03, La lettre de la CADE, N° 68, décembre 2003, p. 3-5.
- Une perspective anthropologique : lart du bricolage juridique ou comment lire le droit dans lentre-deux des pratiques foncières, Vers de nouvelles dynamiques loi-coutume, Rapport final dune recherche du programme FAC-CODESRIA 2000, Montppellier, CIRAD, Paris, LAJP, 2003, 20-24.
- Leffet daporie des héritages coloniaux sur le droit international public. Communication à la conférence fondatrice de lEuropean society of international law, .Florence, 13-15 mai 2004.
Janet ROITMAN
- Traductions de publications scientifiques du français en anglais
- The Political Economy of Repression in Tunisia : Privatization, Globalization, and National Construction (B. Hibou), papier présenté au séminaire Development after Development , New York University, The Hagop Kervokian Center for Middle East Studies, 15-17 mai. 2003
- The Paradoxical Invention of Economic Modernity (J.-F. Bayart) in A. Appadurai, ed. Globalization. Duke University Press. 2003.
- A History of Confinement in Africa (F. Bernault, ed.), University of Indiana Press. 2002
- Rapport Regulation and Economic Citizenship : A Regional Approach écrit pour le programme, Global Security and Sustainability de la fondation MacArthur [The John D. and Catherine T. MacArthur Foundation, Chicago].2003.
Bernard SALVAING
Préface à un ouvrage (contes du Fuuta Jaloo de Koumanthio Diop) à paraître à lHarmattan, automne 2004
II.2.9 Autres activités internationales (AI)
Pierre BOILLEY
- Rencontres Regards croisés , Recherches franco-maliennes (GEMDEV, Université du Mali, Ambassade de France), Bamako, (9-20 avril 2002). Conférence au CCF (13 avril 2002) : Les représentations mythiques des Touaregs en France
- Contribution au 5e Congrès international des Etudes Mandé, Rijksmuseum voor Volkenkunde, Leiden (Pays-Bas), panel Modibo Keita , 17-21 juin 2002
- Contribution au colloque Archives judiciaires, sciences sociales et démocratie , Dakar, 15-18 décembre 2003
- Contribution au colloque Histoire nationale et identités , Lomé, avril 2004
Jean-Pierre CHRETIEN
- Mission d'encadrement des étudiants du DEA d'histoire de l'Université du Burundi (Bujumbura, 13-26 juillet 2002)
- Mission à l'université du Burundi, Bujumbura (jury de DEA en histoire) (26 novembre au 10 décembre 2002).
- Lancement daccords de cotutelle entre les universités de Paris 1 et du Burundi, pour la formation en thèse dhistoire ou de sciences politique de quatre étudiants burundais, assistants à lUniversité de Bujumbura (fin 2002 pour quatre ans)
- Interview de Studio Ijambo (Bujumbura) sur l'ouvrage publié en novembre 2002, "Burundi, la fracture identitaire" (4 décembre 2002).
- Interview par Lionel Petit et Dominique Ragheb, pour "Les mots sages. Quand la radio parle de la radio" (RTBF international), Bujumbura, décembre 2002.
- Conférence des auteurs de "L'histoire générale du Burundi", Bujumbura, 17-21 février 2003, organisée sous les auspices de l'Unesco.
- Conférence internationale "Apprentissage et mémoire. L'holocauste et les génocides au XXe siècle", Institut Georg Eckert, Centre international de recherches sur les manuels scolaires, International committee of memorial museums of remembrance for the victims of public crimes
, Berlin, 12-15 mars 2003.
- Séminaire international organisé par l'Université de Barcelone et le Centre d'études d'Afrique noire (IEP de Bordeaux), 24-26 mars 2003 (discutant de l'atelier "l'identité entre mobilisations collectives et logiques d'individualisation").
- Travail aux Archives africaines, Bruxelles juin 2003.
- Colloque de Lisbonne : "Les diasporas indiennes contemporaines issues de l'espace lusophone et de ses frontières " (3 -5 juillet 2003)
- Conférence à la rencontre de l'Association culturelle des Burundais en Suède, Stockholm. : "Le Burundi d'hier, d'aujourd'hui et de demain" (25 octobre 2003).
- Table ronde Mald-Université de Mayence, Identités composée. Dynamiques linguistiques et religieuses en Afrique (24-26 novembre 2003).
- Conférence des auteurs de "L'histoire générale du Burundi", Paris, Unesco Paris, décembre 2003
- Symposium sur The Media and the Rwanda Genocide, School of Journalism and Communication, Carleton University, Ottawa, 13 mars 2004.
- Journée ouverte régionale "Les identités meurtrières"; organisée par Pole Institute, Institut interculturel des Grands lacs, Bujumbura, 27 juin 2004.
- Atelier recherches en sciences humaines sur les Grands Lacs , Paris, Mald, Université du Burundi (Département dhistoire et sciences politiques) et Université de Pau, 5 juillet 2004.
Christian DELMET
Slavery, Abduction and Forced Servitude in Sudan, report of the International Eminent Persons Group (mission Danforth), co-signataire avec : Penn Kemble, George Moose, Leif Manger, Laars Kvalvaag, John Ryle, Sarah Uppard, Giorgio Bosco Khartoum, May 2002, 70 p.
Jean FREMIGACCI
- Co-directeur dun projet CAMPUS (financement : ministère des affaires étrangères). Linsurrection de Madagascar (1947-1948) sur le terrain. Recherche menée en partenariat, université de Paris I et université de Tananarive. 2001-2004 :
Anne HUGON
- Présentation de mes recherches au cours dun séminaire pour les collègues et étudiants de 2nd et 3e cycles du Département dhistoire de lUniversité de Legon : The Medicalisation of Maternity in the Gold Coast in Colonial Times, 1920-1950 . Mai 2002/
Nicole KHOURI
- Participation à la Commission scientifique préparatoire au Colloque sur les diasporas indiennes contemporaines issues de l'espace lusophone et de ses frontières (2003) qui a réuni des chercheurs portugais (du CESA et du Centro de estudos africanos e asiaticos), français (MALD et EHESS) et brésiliens (univ. de Recife, Fortaleza et Salvador de Bahia).
Janet ROITMAN
- Bourse de recherche du MacArthur Foundation Research and Writing Grants, Program on Global Security and Sustainability (Chicago) pour le projet de recherche, Regulation and Economic Citizenship : A Regional Approach . Mai 2001-novembre 2002.
- Bourse de recherche obtenue pour lUPRESA 8054 de lUnited States Institute of Peace (Washington, DC) pour le projet de recherche, The Recurring Great Lakes Crisis . septembre 2000-septembre 2002,
- Depuis 2003, membre de lAssociation américaine des anthropologues (AAA)
- Organisation (en collaboration avec le Programme sur Global Security and Cooperation du Social Science Research Council, Washington, DC et le Fonds danalyse des sociétés politiques, Paris) dune conférence internationale de deux jours sur The Future of Multilateral Arms Control du 26-27 juin 2003 à Paris.
- Organisation et animation (en collaboration avec Andrea Behrends du Max Planck Institute, Halle, Allemagne) dune conférence internationale sur le thème Reconfigurations : The Lake Chad Basin du 29 septembre au 2 octobre 2003 à Halle, Allemagne.
- Organisation dun panel (avec Mariane Ferme, Université de Californie, Berkeley) rassemblant chercheurs internationaux sur le thème Afro-Empiricities. Afro Theories présenté a lAfrican Studies Association Meeting, Boston, USA, 29 octobre au 2 novembre 2003.
- Depuis 2004, participation au Social Science Translation Program du American Council of Learned Societies pour lamélioration des traductions en sciences sociales en collaboration avec chercheurs, éditeurs et traducteurs de plusieurs pays (France, Etats-Unis, Russie, Chine). Première conférence tenue a Moscou, 2-4 mai, 2004.
- Organisation (en collaboration avec le Programme sur Global Security and Cooperation du Social Science Research Council, Washington, DC et le Fonds danalyse des sociétés politiques, Paris) dune conférence internationale de deux jours sur Empire and Dissent du 15-16 juin 2004, Maison dAmérique Latine, Paris. 2004.
- Organisation (en collaboration avec Michel Callon, École Nationale Supérieur des Mines et Béatrice Hibou, CERI) des conférences internationales du réseau de recherche : New York University, London School of Economics, École des Mines-Paris sur la construction de léconomie et du marché). 2004.
Bernard SALVAING
Cycle de cours à lUniversité de Kankan (février 2003/Convention Université Paris-I/Université Julius Nyerere de Kankan (République de Guinée).
II.2.10 Information et culture scientifique et technique
Pierre BOILLEY
- Invité au débat RFI Les Etudes africaines et lhistoire (RFI, Le débat africain , 19 octobre 2003).
- Invité au débat France Culture Le plan stratégique de la commission de lUnion africaine (FC, Suds , 10 juillet 2004).
- Interview pour lémission Un mois dAfrique (dir. Alex Robin), thème Lécriture de lHistoire en temps de crise , Radio Zinzine, 22 sept 2004.
Monique CHASTANET
- Généticiens et historiens retracent la conquête de lEurope par le maïs/Geneticists and historians trace the conquest of maize in Europe , Contribution à Presse Info INRA, HYPERLINK http://www.inra.fr/presse/sept02/nb3.html http://www.inra.fr/presse/sept02/nb3.html, 2002.
- Epique épopée dépis , Contribution à Plein Sud, journal de luniversité de Paris-Sud Orsay, janvier-février 2003, 52 : 22-23. 2003.
Jean-Pierre CHRETIEN
- Une justice internationale pour le Rwanda, malgré tout , Politique africaine, n° 87, octobre 2002, pp. 185-188.
- Déchirures identitaires dans les sociétés de l'Afrique des grands Lacs , Enjeux. Bulletin d'analyses géopolitiques pour l'Afrique centrale, n° 13, oct.-déc. 2002, pp. 5-7.
- Libération, été 2003, Burundi : le scandale de la guerre civile .
- Burundi : cette paix qui ne vient jamais , ProAsile, la revue de France terre d'asile, n° 9, novembre 2003, pp.53-55.
- L'Afrique continue de souffrir de notre vision exotique , interview, Libération, 31 janvier/1er février 2004, pp. 46-47.
- L'historien face aux crises du temps présent en Afrique : le génocide du Rwanda , site internet www. mald. univ-paris1.fr, novembre 2003.
- site allemand Georg Eckert Le génocidedes Tutsi du Rwanda (avril 1994) : les formes immédiates d'un négationnisme
- Le Burundi en quête de citoyenneté , in-Burundi.net, janvier 2002.
- Réponses à trois questions sur le Burundi actuel (sur l'ethnicité et la politique), In-Afrique. com, juin 2003.
Lhistoire retrouvée de lAfrique , Le Monde, octobre 2003
- Situation au Burundi, interview à La Croix, 28 août 2004.
- Préface de Zacharie BUKURU, Les quarante jeunes martyrs de Buta (Burundi 1997). Frères à la vie, à la mort, Paris, Karthala 2004, pp. 7-11.
Marie-Laure DERAT
- LEthiopie à lépoque de la dynastie salomonienne , Bibliothèque de Clio, (www.clio.fr/bibliotheque/Lethiopie_a_l_epoque_de_la_dynastie_salomonienne.asp). 2002
- 30 millions de chrétiens en Éthiopie , L'Histoire, n° 266 (juin 2002), p. 66-71. 2002
- La restauration de la dynastie salomonide , Histoire du christianisme magazine, n° 9 (mars 2002), p. 46-50. 2002
Etienne LE ROY
- Emission « La fabrique de lhistoire », France-Culture, thème « lhéritage impossible, la construction de la mémoire », lundi 5 mars 2001, 15h/ 16h40 (intervention sur la mémoire de la traite négrière).
- « Qui terre a, guerre a, lAfrique contemporaine face à la question foncière », Africa N° 1, avril 2001, une semaine de débats avec les auditeurs.
- « Le jeu, le droit, lentre deux, Dialogue entre E. Le Roy et D. Sibon » Studio vidéo Jussieu, Émission N° 17, Paris, France 5, 4 janvier 2004. 54 min.
- Actualité des politiques judiciaires en Afrique. Interview par Anicet Mobé pour TV 1, K Kinshasa.
Henri MEDARD
- Mars 2001, table ronde sur les élections en Ouganda Radio France Internationale (RFI).
- Mars 2001, interview sur les élections en Ouganda Radio Chrétienne de France (RCF).
- Février 2002, Politique et religion au Buganda ancien , Mémoire dun continent, RFI.
- Février 2002, Politique et religion en Ouganda , Mémoire dun continent, RFI.
Bernard SALVAING
Débats : Festival Plein Sud, Cozes. Soirée littéraire (avril 2004).
Emissions radio
Radio Klédou (Bamako mars 2004)
Radio France Internationale (2003, 2004)
Tal TAMARI
Compte rendu de louvrage de Jean-Loup Amselle et Emmanuelle Sibeud (dir.), Maurice Delafosse. Entre orientalisme et ethnographie : litinéraire dun africaniste (1870-1926). Paris : Maisonneuve et Larose, 1998, in Journal of African History 44 (3), pp. 536-537.
II.2.11 Valorisation : contrats de recherche, partenariat industriel, créations d'entreprises
Jean-Pierre CHRETIEN
- Conférence sur la situation au Rwanda, pour l'instance des recours du Haut Commissariat aux réfugiés, Paris, 3 juillet 2000.
- Témoignage au procès de quatre présumés génocidaires rwandais devant la Cour d'assises de Bruxelles, sur le contexte du génocide de 1994 au Rwanda, 23 avril 2001.
- Arusha, témoignage d'expertise pour le procès des médias au Tribunal pénal international d'Arusha (26 juin-8 juillet 2002).
Janet ROITMAN
- participation au Social Science Translation Program du American Council of Learned Societies pour lamélioration des traductions en sciences sociales en collaboration avec chercheurs, éditeurs et traducteurs de plusieurs pays (France, Etats-Unis, Russie, Chine). Première conférence tenue a Moscou, 2-4 mai, 2004.
- Consultant aux éditeurs (Charles Scribners Sons) du The New Encyclopedia of Africa South of the Sahara, à paraître 2006.
- Depuis 2003, membre fondateur et vice-présidente du Fonds danalyse des sociétés politiques (FASOPO), association loi 1901 de soutien à la recherche.
- Rapport Regulation and Economic Citizenship : A Regional Approach, écrit pour le programme Global Security and Sustainability de la fondation MacArthur [The John D. and Catherine T. MacArthur Foundation, Chicago]. 2003
II.3 - Politique scientifique
Regroupement de trois unités mixtes de recherche
Après plusieurs réunions de concertation, tenues depuis le début de lannée 2004, entre les laboratoires SHS dEtudes africaines, et sous légide des directions scientifiques des sections 33 et 40, nous nous sommes accordés pour soumettre à la direction du CNRS une proposition de création dune UMR commune réunissant lUMR 6124 (Institut dEtudes Africaines), lUMR 8048 (Systèmes de pensée en Afrique noire), et lUMR 8054 (Mutations africaines dans la longue durée), sous une tutelle quadripartite : Université Paris I, EPHE, Université de Provence, CNRS. Les grandes lignes de cette fusion sont présentées ci-dessous, mais ses modalités doivent encore être discutées au sein des différents laboratoires concernés.
Le regroupement de ces trois laboratoires correspond à une logique scientifique (problématiques communes, sur un terrain partagé), sappuyant sur un réseau déchanges déjà ancien intra et interdisciplinaires (Histoire, Anthropologie, Sciences politiques et juridiques). La politique scientifique commune a donc été élaborée en concertation par les directeurs et des représentants des trois unités concernées. Elle doit sarticuler autour de quatre axes :
Epistémologie et savoirs : Systèmes de pensée et modes de représentation
Figures des pouvoirs et constructions du politique (VIII°-XXI° s.)
Rites, cultes et métamorphoses du religieux
Patrimoines, environnement et cultures matérielles.
D'un point de vue institutionnel, un tel rapprochement à trois partenaires nous permettrait, outre le bénéfice de la création dun laboratoire important en nombre de chercheurs et denseignants-chercheurs (cinquante membres statutaires, 21 chercheurs et 29 enseignants-chercheurs, sans compter les membres élus non statutaires et les chercheurs associés), d'être plus visibles et efficaces dans le développement de coopérations internationales. Une telle unité doit constituer un pôle d'attraction important pour les chercheurs, français ou étrangers, travaillant sur une même aire culturelle. D'un point de vue scientifique, un rapprochement plus actif entre historiens, anthropologues du droit, politologues et ethnologues de l'Afrique nous permettra de confronter et d'affiner nos approches respectives sur les évolutions et les transformations qu'ont pu connaître et que connaissent actuellement les sociétés africaines, et sur la nature des mutations passées et présentes.
La réflexion commune sur lintitulé qui pourrait désigner ce regroupement dunités a abouti à la proposition suivante : Centre dEtude des Mondes Africains (cema). Cet intitulé reste cependant provisoire.
Ce regroupement sétant décidé très tardivement, les perspectives de recherche que nous présentons ici devront être approfondies.
Les bilans des deux autres unités concernées par le regroupement, lUMR 6124 (Institut dEtudes Africaines) et lUMR 8048 (Systèmes de pensée en Afrique noire) sont présentés en annexes.
Perspectives de recherche 2006-2009
Epistémologie et savoirs : Systèmes de pensée et modes de représentation
Cet axe de recherche est consacré à lépistémologie des Etudes africaines, mais aussi, à travers létude de la construction des savoirs dits « africanistes », à la construction et à linvention de lAfrique et des stéréotypes qui ont été liés à sa représentation occidentale. On inclut dans cette réflexion létude des vocabulaires de lidentité ou de laltérité, et des clichés quils peuvent véhiculer eux aussi, sans oublier que ces types délaboration de lAutre fonctionnent dans les deux sens, de lOccident vers lAfrique, mais aussi de lAfrique vers lOccident. Il sagit ainsi de comprendre les formes de pensée, tant africaines queuropéennes, et ce qui apparaît à chacune parfois comme une absolue extranéité et étrangeté. Il faut partir du constat que les études africaines n'ont cessé de construire des images et des représentations de l'Afrique. On s'interrogera de façon systématique sur les modes d'élaboration et d'évolution des images, des discours et des savoirs sur l'Afrique (les savoirs savants dans la culture islamique, les savoirs dans le domaine de la santé et des maladies,...)
Parallèlement à la démarche réflexive portant sur les représentations que nos sociétés forgent sur lAfrique, il sagira de maintenir un mouvement de recherche qui portera linterrogation sur les formes de pensée à luvre dans les sociétés étudiées, telles quon peut les atteindre par lanalyse des rites, de formes spécifiques dénonciation, de systèmes dinterdits, de taxinomies, etc.
Cet axe constitue également une structure de réflexion sur l'épistémologie et l'outillage des recherches en sciences humaines sur l'Afrique. Cette démarche saccompagne dune approche documentaire qui consiste à recueillir sur le terrain des corpus de chants, poèmes et traditions orales, offrant une version non-officielle de lhistoire. Parmi les thèmes porteurs se distinguent létude des sources orales et écrites, le rapport entre histoire immédiate et science politique, les modalités d'appréhension de l'actualité, léthique et lépistémologie des disciplines. Les historiens comptent poursuivre leur action de mise en valeur des sources manuscrites par la publication de textes accompagnés des analyses et des traductions commentées. Par ailleurs, sur le plan de la méthodologie en anthropologie, il convient de questionner les outils théoriques quimplique lanalyse comparative, dès lors quelle a pour objet des sociétés proches par la langue, lhistoire, la géographie. Ce travail a pour objectif de renouveler lapproche de la notion, problématique en anthropologie, d « aire culturelle ».
Enfin, toute une réflexion historiographique est menée sur lécriture de lhistoire africaine souvent enfermée dans les carcans de versions officielles. Il sagit non pas dinformer une période ou un thème à partir des sources, mais plutôt de réexplorer celles-ci afin de mettre en évidence les méthodes décriture et de réécriture de lhistoire et les enjeux qui les sous-tendent.
Figures des pouvoirs et constructions du politique (VIII°-XXI° s.)
Cette réflexion portée sur la longue durée (VIIIe-XXIe s) prend en compte à la fois les entités politiques et leurs recompositions, à travers la mise en place des pouvoirs locaux et des Etats africains précoloniaux, le séisme colonial et la « greffe de lEtat » occidental, sa transmission aux Etats indépendants, mais aussi sur les figures du pouvoir et des « hommes forts ». Létude des pouvoirs conduit à retracer leur idéologie, leurs rituels et leurs représentations. Ces recherches visent également à analyser les stratégies doccupation dun territoire par une « élite », dans ses formulations anciennes via, par exemple, limplantation de réseaux monastiques et déglises royales en Ethiopie, ou ailleurs limplantation de divinités et lieux de culte, formant des relais du pouvoir dominant, mais aussi dans ses formulations actuelles, telles que létablissement difficile dun pouvoir dEtat sur lensemble des territoires issus des dispositions coloniales. Les constructions du politique passent également par lanalyse de larticulation entre lélaboration rituelle des identités territoriales et des groupes de parenté, ou des identités de groupes et lélaboration de sentiments nationaux. Létude des dispositifs du pouvoir (formes du pouvoir royal, chefferies, élite occidentalisée, etc
) doit notamment prendre en considération les rapports avec dautres institutions telles que les sociétés de masques, lorganisation clanique, etc.
Cet axe de recherche trouvera aussi dans létude de lesclavage et de la traite un nouveau regard sur les figures du pouvoir en sinterrogeant notamment sur les différents statuts sociaux, en approfondissant les statuts desclave que lon ne peut séparer des autres statuts (il existe souvent un continuum entre le statut desclave et celui dhomme libre), non seulement de non libres mais de tous les statuts de subordination (c'est-à-dire citoyen, sujets, clients, cadets, serviteurs serfs, esclaves, etc.). Dans ce domaine, les distinctions de genre, fondamentales, forment un important axe de recherche.. Dans un premier temps, les recherches se focaliseront sur lAfrique orientale et aux relations entre lintérieur et les rivages africains, lessentiel des travaux sur la traite et lesclavage ayant porté sur la façade atlantique. Lhistoire du clientélisme, de lesclavage, des monarchies sacrées, des mobilités et des recompositions des identités participent à ces constructions du politique.
On insistera aussi sur la sorcellerie, les formes de rivalité et daffrontement et les luttes dinfluence. La figure du sorcier doit être envisagée non comme un bouc émissaire ou une victime passive de rapports de force défavorables, mais comme un acteur dynamique du jeu social, tantôt en opposition diamétrale avec les tenants officiels du pouvoir, tantôt de leur côté ; la sorcellerie (ou la contre-sorcellerie) joue un rôle essentiel dans la compétition pour le pouvoir ou dans les luttes dinfluence, au sein dun même groupe de parenté ou de résidence. La rivalité sera étudiée en tant que figure dinteraction spécifique où les acteurs saffirment comme semblables dans le moment même où ils sopposent. Parmi les traits constitutifs de ces configurations agonistiques figurent lambiguïté, créant une dialectique permanente entre affrontement et association, et lintervention dun tiers (témoin, arbitre, opinion publique). Ces configurations seront situées dans les multiples champs (rituel, politique, musical, etc.) de la vie sociale où elles sinscrivent. La rivalité, considérée comme figure dinteraction sera donc observée à travers, entre autres, des joutes oratoires mais aussi des compétitions de culture.
Une réflexion commune sur les modalités pratiques de la transmission de lEtat colonial en Afrique sera poursuivie afin de mieux comprendre le fonctionnement des Etats africains post-coloniaux et par-delà mieux suivre les processus de la construction étatique contemporaine. Cette réflexion mêle les analyses des historiens, des politologues, des anthropologues, des juristes ou des sociologues. Lapproche des transitions institutionnelles entre ainsi en dialogue avec les théories des politologues sur les modèles de l'action publique et de la construction des Etats. Lanalyse des processus dits de transition ou de démocratisation engagés depuis le début des années 1990 représentent un de leurs terrains daction. Des recherches connexes et comparatives se poursuivent sur les « figures de la réussite et du pouvoir », plus spécifiquement centrées sur lévolution des itinéraires daccumulation et des imaginaires de la réussite dans les sociétés africaines contemporaines.
La construction du politique conduira les réflexions autour de la nouvelle politique africaine de la France (notamment sur la question de la crise ivoirienne) et leurs investigations seront élargies aux relations internationales africaines.
Rites, cultes et métamorphoses du religieux
Cet axe porte à la fois sur lancrage et les métamorphoses du religieux, mais prolonge la réflexion sur les rites et cultes. On abordera les théories du rituel, ses prolongements sociaux ainsi que ceux des grands monothéismes. En effet, l'Afrique contemporaine est le théâtre d'une inflation du discours et du référent religieux. Sans faire du "religieux" une catégorie à part, on s'interrogera, dans la longue durée, sur les raisons et les formes de ce phénomène. On s'efforcera à une comparaison transversale entre les discours, les pratiques et les modes de sociabilité en usage aussi bien du côté de l'islam que du christianisme, des églises néo-chrétiennes ou syncrétiques et des religions dites « traditionnelles, polythéistes ou du terroir ». Les explorations sur les rencontres et influences entre religions se prolongeront par des études sur les rapports entre islam et christianisme.
La guérison des âmes et des corps, comme celle, par métaphore, du corps social est au cur des démarches d'adhésion, de prosélytisme et d'ostentation qui caractérisent ce mouvement d'ensemble. La recherche, par des individus ou des groupes, de communautés "chaudes", notamment en milieu urbain, assortie de multiples stratégies d'intégration et d'ascension sociales sont également à l'uvre dans ces "métamorphoses du religieux". Seule une approche interdisciplinaire et inter-croyances peut rendre compte de cette nouvelle "Afrique religieuse" qui doit aussi être insérée dans l'actuel mouvement de mondialisation. La réflexion portera non seulement sur lanalyse des événements rituels, tant du point de vue des logiques relationnelles quils mettent en uvre mais aussi sur celle des schèmes et catégories qui en sous-tendent les actes (gestes et paroles). Le cumul de pratiques disparates dans lélaboration de schèmes rituels quintègrent des pratiques religieuses puisant à une pluralité de traditions différentes représente un processus qui se doit dêtre considéré par la communauté scientifique. Les rapports entre le rite et dautres modes de représentation et dinteraction spectacle, jeu, travail, etc. qui lui sont souvent associés, soit par des recherches universitaires soit par les découpages opérés dans les sociétés sur lesquelles portent ces recherches, seront particulièrement étudiés.
La place et le rôle de lislam et du christianisme dans les recompositions politiques passées et en cours font déjà lobjet détudes qui se poursuivront (rôle de léglise dans la mise en place du pouvoir colonial et après les indépendances) et seront prolongées par lanalyse des dynamiques religieuses comme vecteurs de recomposition des figures de la citoyenneté et de la subjectivité politique. La problématique commune à ces travaux réside dans la volonté de se défaire des anciennes grilles de lecture des rapports entre politique et religion en Afrique, pour mettre laccent sur les dynamiques dindividuation sociale et les imaginaires politiques de la globalisation et de la modernité, véhiculés par les nouveaux mouvements religieux, quils soient dobédience chrétienne ou islamique.
Patrimoines, environnement et cultures matérielles
La démarche scientifique autour de ces concepts sarticule aisément et prend sens pour comprendre les dynamiques sociales et économiques à lorigine des transformations de lenvironnement qui elles-mêmes peuvent induire des mutations sociales. Létude historique des paysages prend en considération les stratégies dadaptation, dinnovation des individus et des sociétés face aux changements de leur environnement. Lanalyse dans la longue durée des modes de gestions des terres et des ressources apporte une contribution essentielle à la définition des politiques foncières à léchelle internationale, basée dune part sur les rapports des Africains à la tenure foncière, dautre part sur les politiques de décentralisation. Cette approche pluridisciplinaire des relations sociétés/nature a pour objectif détudier les nouveaux enjeux autour de la notion de patrimoine, en relation avec la conservation de la biodiversité, les questions foncières et lhistoire des techniques, des savoirs et des savoirs faire. Le patrimoine devient un lieu de rencontres entre différentes démarches, associant historiens, anthropologues, juristes et politistes. Les constructions et déconstructions de patrimoines quils soient naturels et/ou culturels, constituera un lien entre les chercheurs intéressés par cet axe thématique en étudiant particulièrement la place de lapproche patrimoniale dans les politiques étatiques, lidentification des éléments constitutifs de ce que représente le « patrimoine » pour les Africains comme des lieux de mémoire, lieux et pratiques de socialisation (notamment lalimentation) ou de pratiques religieuses (bois sacrés, enclos de circoncision, arbre à palabre, lieux habités par les génies, etc) et la culture matérielle au sens large. Les interrogations porteront également sur ce que signifie le choix social et politique de « conserver ».
Certaines des dimensions fondamentales du patrimoine comme choix de préservation et de valorisation passent par une réflexion sur le statut des savoirs et leur mode de transmission dans la société. Notre interrogation partira de différentes catégories de savoirs : naturalistes, historiques, religieux, politiques, techniques
Le programme vise à répondre à une préoccupation émergeante concernant la transmission des savoirs et savoir-faire tant sur le plan des communautés locales que dans le cadre de politiques de patrimonialisation en Afrique sub-saharienne. Il développera pour cela les relations engagées avec des organismes tels que lUNESCO, au plan international, et des universités et des directions du patrimoine dans les ministères de la Culture de plusieurs pays africains (Sénégal, Togo, Bénin, Mali, Burkina Faso, République Centrafricaine).
Enfin, la notion de patrimoine ouvre la recherche sur létude des « expressions matérielles » de la société et de la culture en mettant laccent sur les investissements symboliques dont la matière et les matériaux font lobjet. Ces expressions matérielles peuvent mettre en évidence les effets des changements technologiques sur lenvironnement et sur les sociétés, les réactions des utilisateurs et des producteurs, leur incidence sur les manières de travailler, les modifications de manières dagir socialement. Le concept de « culture matérielle » est donc retenu pour ses dimensions systématiques et englobantes par rapport à des permanences, des transitions et des mutations. Une dimension complémentaire mais indispensable de cette recherche concernera les dimensions cognitives et symboliques des processus en cours.
Ressources humaines et moyens financiers et matériels
Recrutements en prévision et en remplacement
Ces dernières années plusieurs de nos collègues sont partis à la retraite et seuls ont pour le moment le statut démérite (PR et DR). Dautres départs sont prévus au cours du prochain contrat.
Après discussion, nos trois laboratoires sont convenus que les postes secteurs à pourvoir au minimum sont les suivants :
1 DR Histoire Afrique de lOuest, 1 DR Afrique de lEst
1 DR Anthropologie
2 CR (Histoire, Anthropologie)
Demande pour le futur labo (et utilisation sur RTP)
Création dun poste dingénieur détude en gestion de bibliothèque
La Bibliothèque de Recherches Africaines est géré par Liliane Daronian, actuellement technicienne de catégorie B. Nous demandons à luniversité de Paris I la création dun poste dingénieur détude de catégorie A sur lequel elle pourra postuler et qui correspondra à son niveau de formation et à ses compétences.
Ouverture au concours externe dun poste dingénieur détude CNRS
en remplacement de Sarah Alonso partie à la retraite en décembre 2003 non remplacée à ce jour. Le poste na pas été pourvu en interne (campagne NOEMI 2004). Le recrutement dun ingénieur détude simpose dans le cadre du regroupement des UMR afin dassurer le suivi du site web de la nouvelle Unité, de mener à bien les différents projets de communication et de valorisation du patrimoine scientifique des chercheurs.
Création dun poste de secrétariat rédaction
afin de répondre aux réalisations nombreuses des publications collectives et des revues hébergées par la future unité.
Demandes financières supplémentaires
- Frais de déplacement Aix-Paris
- Augmentation du budget « missions »
Les recherches sur le terrain africain induisent des frais de missions importants, tant par le coût des billets davion en augmentation constante que par les frais de séjour élevés (location de véhicules, recrutement dinterprètes, rétribution des informateurs, frais dhébergement
). Les chercheurs issus du MALD tout comme ceux de lIEA navaient dans le précédent contrat que le billet davion financé par le CNRS ou luniversité de Paris I. Aucun per diem ne leur était accordé compte tenu du budget alloué. Les frais de séjour et de mission restaient donc à leur charge. Les chercheurs issus du SPAN ont quant à eux une mission de deux mois financée tous les deux ans.
LIEA dAix a vu ses effectifs en chercheurs CNRS considérablement augmenter depuis sa création. Il sera nécessaire de réajuster la dotation en fonction de cette augmentation.
Locaux
Un rassemblement des deux unités parisiennes sera à prévoir rapidement dans de nouveaux locaux afin dassurer une réelle synergie entre les différentes équipes internes. Dans le cadre de cette nouvelle implantation, il faudra prévoir un rassemblement des fonds documentaires et bibliographiques sur lAfrique.
Mise à niveau des locaux (taille, informatisation, espaces de lecture, espaces de stockage)
Création dun RTP « Afriques »
Enfin, en réponse à lun des objectifs de la politique scientifique 2004-2005 du département SHS, un réseau thématique « Afriques » est en constitution. Il aura pour vocation de favoriser les contacts entre unités de recherche, chercheurs et institutions dont le continent africain est lobjet principal détude.
Outre la volonté de faire connaître les activités, thèmes denseignement et de recherche, de faire circuler linformation sur les publications et lactualité des recherches en cours, le réseau « Afriques » doit permettre le lien entre acteurs de la recherche et la localisation des institutions concernées.
Ses problématiques principales concernent par ailleurs :
La construction des savoirs sur les Afriques et lépistémologie des disciplines
Les représentations et « les inventions » de lAfrique
Létude des pouvoirs, des mutations politiques et identitaires sur le continent
Les reproductions et innovations des sociétés africaines dans la longue durée
Les espaces, mobilités et recompositions territoriales
Site en ligne, base de données informative, mise en réseau des fonds documentaires (bibliothèque virtuelle), annuaire, organisation de rencontres sont les outils dun rapprochement et dune meilleure coopération entre chercheurs, enseignants, centres et institutions, au niveau national et international
III. Formations suivies en 2001-2004
Agents CNRS
Sylvie Fowler-Causse
1) Photoshop 1er niveau - 11, 12, 13 et 14 février 2002, Gif-sur-Yvette
2) Dreamweaver, 22-23 mars 2004, Paris 14e.
Dominique Juhé-Beaulaton
Formation Système dInformation Géographique (niveau débutant) SIG,
3-5 mars 2003, Aix-en-Provence
Cécile Saintot
Formation Xlab, section février 2003
Agents université
Pierre Boilley
Anglais extensif en 2003-2004 et 2004-2005.
Liliane Daronian
INIST, Nancy, :
Juin 2001, 1res Journées des documentalistes du CNRS
Juin 2002, 2es Journées des documentalistes du CNRS
Juin 2003, Les rencontres des professionnels de lIST
Juin 2004, Les rencontres des professionnels de lIST
Autres personnels
Fabrice Melka (vacataire)
2003 : Formation Php/MySQL, 1 semaine, CNRS, Paris 14e.
2004 : Formation, Php/MySQL, niveau 2, 1 semaine, Université Paris-1.
2004 : Foramtion Spip, 1 semaine, Université Paris-1.
2004 (13/10) : « Présentation des différentes chaînes éditoriales daujourdhui », Ivry-sur-Seine.
IV. Fiches individuelles dactivité des enseignants-chercheurs et chercheurs
(Cf. CD-ROM joint)
V. Annexes
Annexe 1 : Bilan de lInstitut dEtudes africaines (IEA)
Annexe 2 : Bilan du laboratoire Systèmes de pensée en Afrique noire (SPAN
Annexe 3 : Annexe 2.2.E - Soutien à la valorisation du patrimoine scientifique et à la diffusion de la culture scientifique et technique. Contractualisation vague D 2006-2009
Projet : Patrimoine des chercheurs en sciences humaines et sociales sur lAfrique : archives sonores, iconographiques et audiovisuelles
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