La qualité de l'audit externe et les mécanismes de ... - HAL-SHS
DSCG session 2008 UE3 Management et contrôle de gestion Corrigé indicatif ....
Dans le groupe CALM, en l'absence d'audit interne, fonction qui supervise et ... et
logistique, marketing et communication ; contrôle de gestion et organisation).
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La qualité de laudit externe et les mécanismes de gouvernance des entreprises : Une étude empirique menée dans le contexte tunisien
Pascal DUMONTIER
Professeur
HEC Université de Genève
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Soumaya AYEDI
Doctorante
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Tunis
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2092 Tunis
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soumaya.ayedi@laposte.net
Résumé
Cette recherche a pour objectif détudier limpact de certaines structures de gouvernance (à savoir la structure de propriété, lendettement et la composition du conseil dadministration) sur la demande dune meilleure qualité daudit externe. Nous appréhendons la qualité daudit dans le cadre de notre étude par le renommé de lauditeur externe (Big/Non Big). À partir dun échantillon de 98 sociétés anonymes tunisiennes non financières, nos résultats confirment lhypothèse de substitution entre dune part le contrôle exercé par les détenteurs de blocs ainsi que celui exercé par les investisseurs institutionnels et dautre part la demande dune qualité différenciée daudit externe. Les résultats montrent lexistence dune association significativement positive entre la présence des administrateurs externes indépendants dans le conseil dadministration et la demande de la qualité daudit. Cependant aucune relation na pu être identifiée entre le niveau de lendettement et la qualité requise daudit. La taille, la dispersion géographique, le statut de cotation et lâge de lentreprise sont des facteurs déterminants du choix dun auditeur externe fortement réputé.
Mots clés
Qualité daudit, gouvernement dentreprises, détenteurs de blocs, investisseurs institutionnels, endettement, administrateurs externes indépendants.
Abstract
The purpose of this paper is to study the impact of some corporate governance mechanisms (that is ownership structure, leverage and board composition) on the demand for audit quality by Tunisian companies. We use auditor reputation as a proxy for higher audit quality. For the entire sample of firms, our results support the substitution hypothesis between the monitoring roles played even by blockholders and by institutionals and the demand for differentiate audit quality. On the other hand, a positive relationship is established between the predominance of external independent members in the board of directors and the audit quality demand. Indeed, we find no evidence that the level of leverage affects the choice of a reputed external auditor. The results indicate that firm size, its geographic diversification, its quotation statute and its age determinate the external audit qualitys demand.
Keywords
Audit quality, corporate governance, blockholders, institutionals, leverage, independent directors.
La qualité de laudit externe et les mécanismes de gouvernance des entreprises : Une étude empirique menée dans le contexte tunisien
Introduction
Les scandales financiers récents témoignent de différentes formes de problèmes dimperfection des structures de gouvernance et rappèlent fortement que les dirigeants ont toujours la possibilité et une imagination débordante pour faire apparaître dans les comptes une situation financière très avantageuse, profitant notamment dune situation propice dasymétrie dinformation. Avec ces manipulations comptables, les comptes sociaux perdent leurs crédibilité et fiabilité requises. Lintervention dune autorité de contrôle indépendante et compétente paraît alors utile en vue dassurer une crédibilité à linformation produite, et permettre aux utilisateurs de faire confiance aux données comptables communiquées (Carassus et Cormier, 2003) : il sagit de lauditeur externe. En effet, laudit externe, un des mécanismes de gouvernement des entreprises (OSullivan et Diacon, 1999 ; Yeoh et Jubb, 2001), a pour principal objectif de garantir la fiabilité des données comptables diffusées. Il contribue par la même à atténuer lasymétrie dinformation sous-tendant la relation entre les différents partenaires économiques, à résoudre les conflits dagence considérés comme entrave majeure au développement et à la pérennité des entreprises et, à réduire les coûts y afférents (Jensen et Meckling, 1976 ; Anderson et al, 1993 ; Charreaux, 1997 ; Yeoh et Jubb, 2001). A cet effet, Tondeur et Coulombe (2001) considèrent quun contrat basé sur une information fiable et vérifiable est un atout certain pour minimiser les coûts inhérents aux conflits opposant les différents intervenants de lentreprise. Par ailleurs, il a été avancé que la qualité des données comptables divulguées est intimement liée à la qualité de laudit externe (Becker et al, 1998 ; Velury et al, 2003). Conjointement, la demande dune qualité différenciée daudit est perçue comme étant une réponse immédiate à un accroissement des coûts dagence (Francis et Wilson, 1988 ; Copley et al, 1995 ; Abbott et Parker, 2000 ; Piot, 2001, Collis et al, 2004 ; Hay et Davis, 2004). Cependant, très peu détudes se sont intéressées à explorer la relation entre la demande de la qualité de laudit externe et les autres mécanismes de gouvernement dentreprises (Yeoh & Jubb, 2001 ; Velury et al, 2003). Dès lors, il semble pertinent dappréhender linteraction éventuelle entre lefficacité du contrôle assuré par certaines structures de gouvernance (particulièrement la concentration du capital, la participation institutionnelle, lendettement et les administrateurs externes indépendants) et la demande dune qualité différenciée daudit, notamment dans le cadre des entreprises tunisiennes non cotées formant majoritairement le tissu économique du marché tunisien. Une association négative entre les mécanismes internes de gouvernance et la demande de la qualité daudit renforce lhypothèse de substitution proposée par Williamson (1983) et reprise par différents chercheurs dont on cite Anderson et al (1993), OSullivan et Diacan (1999), Yeoh et Jubb (2001) et Fernández et Arrondo (2005). Notre proposition sera articulée en deux temps : tout dabord, nous tentons délaborer à partir de la littérature antérieure et des caractéristiques contextuelles de lenvironnement daudit tunisien des assises théoriques à la relation entre les structures de gouvernance étudiées et la qualité requise daudit (2). Ensuite, nous présentons et analysons les principaux résultats relatifs à chacune des relations prévues et à leffet dautres facteurs de contrôle exogènes (3).
qualitÉ daudit et mÉcanismes de gouvernance : cadre conceptuel
Lors dune mission de contrôle légal des comptes, lauditeur externe a pour objectif principal dassurer la régularité et la sincérité des comptes annuels de lentreprise auditée. La qualité du service daudit fourni, difficilement observable, est reflétée dans la qualité de linformation certifiée. La problématique du présent travail est articulée autour du service daudit externe, notamment dans le contexte tunisien (2.1), et est particulièrement axée sur la demande de la qualité daudit (2.2). Au regard de la littérature abordée, il apparaît que les mécanismes de gouvernement dentreprises sinterfèrent entre eux (OSullivan et Diacon (1999), Yeoh et Jubb (2001), Velury et al (2003), Kane et Velury (2004), Fernández et Arrondo (2005)). Particulièrement, il semble que le rôle de contrôle exercé par les détenteurs de blocs, les institutionnels, lendettement et les administrateurs externes indépendants influencerait la demande dune qualité différenciée daudit (2.3).
Laudit externe : reglementation tunisienne
Plusieurs terminologies de laudit externe existent ; à savoir la vérification externe, le contrôle légal ou statutaire et le commissariat aux comptes. On se propose de retenir une définition très générale de ce concept. Il sagit de lexamen méthodologique dune situation par une personne indépendante et compétente qui sassure de la validité des éléments quil doit contrôler, qui vérifie la conformité du traitement de ces faits avec les règles, les normes et les procédures du système de contrôle interne, en vue dexprimer une opinion motivée sur la concordance globale de cette situation par rapport aux normes (Collins et Valin, 1991). En ce qui concerne la réglementation de la profession en Tunisie, elle est régie particulièrement par la loi n°2000-93 du 03 Novembre 2000 portant promulgation du code des sociétés commerciales (CSC). Ainsi, le commissaire aux comptes (CAC) qui peut être une personne physique ou une personne morale, est un professionnel investi dune mission légale de certification des comptes en conformité aux dispositions légales et réglementaires en vigueur. Il(s) intervient (interviennent) obligatoirement et de manière systématique dans les sociétés anonymes qui font ou pas appel public à lépargne (article 263 du CSC). Le CAC est obligatoirement désigné dans les sociétés à responsabilité limitée (SARL), les sociétés unipersonnelles à responsabilité limitée (SUARL) et les autres sociétés commerciales ; sous réserves de remplir certaines conditions fixées par le CSC. Le même code prévoit aussi la désignation obligatoire du CAC dans toutes les sociétés commerciales quelle que soit leur forme si durant trois exercices successifs le capital ou le chiffre daffaire dépasse un montant fixé par arrêté du ministre des finances. La désignation du ou des commissaires aux comptes par lassemblée générale, pour une période de trois ans reconductibles indéfiniment, est la procédure normale et la règle de base en Tunisie. Par ailleurs, le statut tunisien du CAC se distingue par un système très strict dincompatibilités, destiné à créer un environnement légal et financier protégeant lindépendance des CAC. Ainsi, les fonctions du CAC sont interdites aux administrateurs, membres du directoire, apporteurs en nature et tous leurs parents et alliés jusquau quatrième degré inclusivement. Le CSC ajoute explicitement à ces interdictions les conjoints des personnes visées en vue de renforcer davantage lindépendance du CAC. De même, les dispositions du même code précité interdisent au CAC de percevoir une rémunération quelconque autre que celle prévue par la loi, ni de bénéficier daucun avantage par convention, daccepter un mandat dadministrateur ou de membre de directoire des sociétés quil contrôle pendant les cinq années qui suivent la cessation de ses fonctions, et de recevoir un salaire ou une rémunération des administrateurs du membre du directoire, des entreprises possédant le dixième du capital de la société auditée et des entreprises dans lesquelles la société possède au moins le dixième du capital. Et, pour préserver lindépendance morale ou psychologique du CAC, le CSC a prévu une interdiction formelle et explicite à lassemblée générale, de révoquer le CAC avant lexpiration de la durée du mandat, sauf sil est établi quil a commis une faute grave dans lexercice de ses fonctions. Un système strict dincompatibilités et dinterdictions est préconisé en vue dassurer au moins un des attributs de la qualité de laudit externe ; à savoir lindépendance.
La demande de la qualite daudit : une revue de la littérature
La qualité de laudit a été définie par DeAngelo (1981) comme étant « la probabilité jointe pour quun auditeur puisse découvrir une erreur contenue dans les états financiers (compétence) et la révéler (indépendance)». La compétence et lindépendance sont donc deux caractéristiques essentielles permettant de déceler la qualité du service daudit fourni. Selon Flint (1988), un auditeur compétent « doit posséder des connaissances, une formation, une qualification et une expérience suffisantes pour mener à bien un audit financier ». Un auditeur est indépendant sil lest dapparence et de fait. Cependant, et conformément à la conclusion dAntle (1984), on ne peut pas affirmer une indépendance totale de lauditeur mais, en fonction de sa stratégie et létat du marché, il peut lêtre à un degré moins important sans nuire aux intérêts des actionnaires ni entrer en collusion avec les dirigeants.
Par ailleurs, la qualité de laudit a été largement appréhendée dans la littérature empirique antérieure en fonction de la réputation de lauditeur externe (Simunic et Stein, 1987 ; Francis et Wilson, 1988 ; Beasley & Petroni, 2001 ; Piot, 2001 ; Hay et Davis, 2004). La demande dune meilleure qualité de laudit externe est présumée être un mode de résolution des problèmes contractuels de laudité (Craswell et al, 1995). En fait, la littérature empirique antérieure montre que le recours à une meilleure qualité de laudit externe pourrait sexpliquer par des considérations contractuelles (Chow, 1982 ; Francis et Wilson, 1988, Ettredge et al, 1994 ; Piot, 2001), de signalisation et dassurance notamment dans le cadre des introductions en bourse (Titman et Trueman, 1986 ; Datar et al, 1991), et comme résultante dune perte de contrôle organisationnel (Abdel-khalik, 1993). Peu détudes explorent le champ de la demande de la qualité de laudit dans un contexte de gouvernance des entreprises. Dans ce sens, alors que Yeoh et Jubb (2001) examinent la relation entre diverses structures de gouvernance et la demande dune meilleure qualité daudit en se basant sur lhypothèse de substitution proposée par Williamson (1983) ; Velury et al (2003) et Kane et Velury (2004) se concentrent uniquement sur la relation entre la participation institutionnelle et la demande dune qualité différenciée daudit et en font preuve dune association positive. Lobjectif de notre recherche est dappréhender limpact de certaines structures de gouvernance sur la demande de la qualité daudit, tout en contrôlant leffet dautres facteurs exogènes (la taille, lâge, la dispersion géographique et le statut de cotation de lentreprise auditée).
Impact des structures de gouvernance sur la demande de la qualité daudit : hypothèses de recherche
Le gouvernement dentreprise traite des mécanismes par lesquels les stakeholders dune entreprise exercent un contrôle rigoureux sur les dirigeants, dans le but de protéger leurs intérêts (Charreaux, 1997 ; Velury et al, 2003). En effet, ces structures sont mises en place, essentiellement, en vue damener les dirigeants à maximiser la valeur des entreprises quils gèrent au lieu de poursuivre des objectifs purement personnels qui ne profitent quà eux seuls. Elles visent aussi à assurer que les créanciers reçoivent une information fiable sur la situation réelle de lentreprise (OSullivan et Diacon, 1999), et que les dirigeants ainsi que les actionnaires ne sont pas entrain de les appauvrir. Ces structures doivent enfin garantir que les actionnaires minoritaires reçoivent une information fiable sur la valeur de la firme et que les dirigeants ainsi que les actionnaires dominants ne les démunissent pas de la valeur de leur investissement (Bushman & Smith, 2003). Ces mécanismes sont autant internes (la surveillance mutuelle entre dirigeants, la hiérarchie, le conseil dadministration, le contrôle exercé par les actionnaires) quexternes (les forces des marchés financier, de travail et de biens et services ; les clauses contractuelles dans les contrats de prêt ; le crédit bail ; lémission dactifs financiers hybrides ; laudit externe,
) (Fernández et Arrondo, 2005) et recouvrent lensemble des relations dagence (dirigeant/actionnaire, créancier/actionnaire ; dirigeant/salarié,
). Ils servent donc à protéger les intérêts des contractants se plaçant en situation dasymétrie dinformation ; et à atténuer lampleur des problèmes dagence ainsi créés. La mise en place de ces structures est associée à un décaissement inévitable, afin de pallier aux inconvénients résultants des conflits relationnels entre partenaires économiques. Dans ce sens, différents chercheurs ont pu identifier une relation négative entre les structures de gouvernance instaurées dans lentreprise confirmant ainsi lhypothèse de substitution autant entre les mécanismes de gouvernance internes (Fernández et Arrondo (2005) montrent une relation négative entre la présence des administrateurs externes et les détenteurs de blocs dactions), quentre les mécanismes de gouvernance internes et ceux externes (tels que Williamson, 1983 ; Anderson et al, 1993 ; OSullivan et Diacon, 1999).
Par ailleurs, et contrairement à dautres mécanismes externes de gouvernance (tel que le marché de prise de contrôle), laudit externe ne constitue pas un mécanisme de dernier recours (Yeoh et Jubb, 2001). Il sagit plutôt dun mécanisme intentionnel qui revêt beaucoup dimportance pour garantir la pérennité des entreprises. Il sert à parfaire la bonne gouvernance des entreprises. Il a pour objectif de fiabiliser tout ou partie des informations transmises par les dirigeants aux tiers (Anderson et al, 1993 ; Charreaux, 1997 ; OSullivan et Diacon, 1999 ; Velury et al, 2003). Il est considéré comme un mécanisme de gouvernance à part entière, permettant de réguler les relations entre les différents détenteurs dintérêts dans lentreprise (OSullivan et Diacon, 1999). La question qui se pose à cet égard est de lexistence dune éventuelle interférence entre laudit externe et certaines autres structures de gouvernance reconnues par leur rôle datténuation des conflits dagence. Plus précisément, on tente dapporter une réponse à ce que les entreprises tunisiennes ont tendance ou pas à compenser une faible structure interne de gouvernance par la demande dune meilleure qualité daudit externe. Nous allons traiter cette question en fonction de trois jeux dhypothèses. Le premier jeu dhypothèse concerne la structure dactionnariat, particulièrement lexistence des détenteurs de blocs dactions et la participation institutionnelle (2.3.1). Le second jeu dhypothèse concerne plutôt la structure du financement, notamment le financement par dettes (2.3.2). Le dernier jeu dhypothèse est relatif à la composition du conseil dadministration, à savoir la présence des administrateurs externes indépendants (2.3.3). Nous prévoyons de contrôler enfin leffet de certains autres facteurs exogènes (taille, dispersion géographique, statut de cotation et âge de lentreprise).
La structure dactionnariat
Les détenteurs de blocs et laudit externe
Dans loptique de la théorie dagence, Shleifer et Vishny (1986), Agrawal et Mandelker (1990) ainsi que Agrawal et Knoeber (1996) et Omri (2002) montrent que plus la propriété est concentrée, plus efficace est le contrôle des dirigeants et plus lentreprise est performante. En dautres termes, la concentration du capital devient un gage d'efficacité du contrôle de la gestion des dirigeants par les actionnaires (Alexandre et Paquerot, 2000). En effet, alors que lactionnariat diffus handicape les petits porteurs daccéder facilement à linformation requise à cause du coût élevé quengendre cette acquisition ou dinfluencer le cas échéant les décisions prises en assemblée, la détention de la plupart des titres par un actionnaire majoritaire (ou même plus) le favorise en termes dexercice de contrôle et dinfluence de la gestion et daccès à linformation interne (Lapointe, 2000). Ainsi, les détenteurs de blocs dactions votantes peuvent influencer les votes lors des assemblées générales, vu le nombre important de voix qu'ils possèdent et vu quils sont supposés être mieux informés que les autres actionnaires. Ils peuvent également mobiliser plus aisément des moyens plus importants pour contrôler les dirigeants (cabinet dexpert, avocats
) et protéger leurs investissements (Alexandre & Paquerot, 2000). Léconomie tunisienne est marquée par une forte concentration de propriété et un faible développement du marché financier. Ceci suggère notamment que le système de gouvernance tunisien est principalement interne se basant sur le rôle de contrôle dévolu aux détenteurs de blocs dactions. Les détenteurs de blocs constituent ainsi une des solutions optimales aidant à discipliner les dirigeants et à faire converger leurs intérêts vers lobjectif ultime de lentreprise ; étant de maximiser sa valeur (Omri, 2002). On sattend alors à ce que le contrôle exercé par les détenteurs de blocs dactions se substitue à la demande dune meilleure qualité daudit externe (Hypothèse 1a).
La participation institutionnelle et laudit externe
La montée spectaculaire des investisseurs institutionnels (les banques, les compagnies dassurance, les caisses de sécurité sociale, et les sociétés dinvestissement) comme une force de gouvernement dentreprises (Gompers et Metrick, 2001), a suscité beaucoup dintérêt de la part des chercheurs. En effet, Lapointe (2000) affirme que la présence des investisseurs institutionnels peut avoir un effet direct sur les coûts dagence résultant de la séparation entre propriété et contrôle, notamment dans le cadre des entreprises à structure dactionnariat diffuse. Velury et al (2003) et Kane et Velury (2004) justifient que les institutionnels, en tant que groupe, peuvent devenir des actionnaires influents assurant un contrôle rigoureux des actions managériales en exigeant une meilleure qualité daudit externe. Toutefois, la manière avec laquelle les investisseurs institutionnels influencent le comportement des dirigeants nest quune évidence empirique puisquon peut trouver le cas dune politique passive (Porter, 1992) et le cas dun contrôle actif exercé par les institutionnels (Bushee, 1998). En Tunisie, le CSC (2000) a introduit une nouvelle orientation en matière de contrôle et de gestion des entreprises. Cette réforme sest matérialisée par une forte implication des institutionnels dans le contrôle et la gestion des entreprises tunisiennes et lexercice dune importante influence sur les modes dorganisation des sociétés en les faisant bénéficier de leurs compétences dans les domaines variés. A cet effet, Abaoub et Ellouze (2001) et Shabou (2003) montrent que les institutionnels sont amplement présents dans le capital des entreprises tunisiennes, et promeuvent à la création et au développement de nos structures économiques. Ceci nous amène à prévoir que le contrôle exercé par les investisseurs institutionnels se substitue à la demande dune meilleure qualité daudit externe (Hypothèse 1b).
Lendettement et laudit externe
Lendettement a été reconnu comme un moyen de réduction des coûts dagence entre actionnaires et dirigeants (Agrawal et Knoeber, 1996). En effet, selon la théorie dagence, Jensen (1986) suggère que les entreprises choisissent un niveau élevé dendettement en vue de limiter les cash-flows libres, source dexpropriation de la richesse des actionnaires et déviter la consommation privée des dirigeants. Par ailleurs, le recours à lendettement établit une relation contractuelle entre actionnaires et créanciers. Le risque pour ces derniers est que les actionnaires profitent de leur autonomie de gestion pour effectuer des transferts de richesse à leur détriment. Conscients de ces comportements, les créditeurs vont exiger une garantie de la fiabilité de linformation financière fournie, par le biais de la désignation dun professionnel qualifié. Cependant, les résultats des études empiriques antérieures, concernant la relation entre le niveau de lendettement et la qualité de laudit, sont mitigés. En effet, et alors que Simunic et Stein (1987) justifient lexistence dune relation négative entre lendettement et la qualité de laudit, Niemi et Sundgren (2003) montrent quaucune relation nexiste entre le niveau dendettement et la demande dune meilleure qualité de laudit par des petites et moyennes entreprises finlandaises. Par ailleurs, certains chercheurs (Francis et Wilson, 1988 ; Copley et al, 1995 ; Lee et al, 2003 ; Hay et Davis, 2004) appuient les prédictions de la théorie dagence ; tel quun niveau élevé dendettement (donc de risque) de la firme augmente la probabilité de la demande dune meilleure qualité de laudit afin de réduire les coûts dagence. Dans le contexte tunisien, lendettement constitue un pilier indispensable au fonctionnement et au développement des entreprises et les systèmes légaux de protection des droits des prêteurs ne sont point renforcés. Par conséquent, on sattend que lendettement accentue la demande dune meilleure qualité daudit externe (Hypothèse 2).
Les administrateurs externes indépendants et laudit externe
Lanalyse théorique du conseil dadministration attribue un rôle central aux administrateurs externes indépendants, qui sont chargés de contrôler les dirigeants afin de préserver les intérêts des actionnaires dans la mesure où lindépendance ainsi que lexpertise qui les caractérisent font que leurs décisions soient plus objectives et optimales que les administrateurs internes (Fama, 1980 ; Lee et al, 1992 ; Beasley et Petroni, 2001 ; Lennox, 2005 ; Yeh et Woidtke, 2005). Ainsi, Beasley et Petroni (2001) et Lennox (2005) montrent que les administrateurs externes et indépendants accentuent lefficacité de la fonction contrôle dévolue au conseil dadministration et influencent les décisions du conseil à choisir une meilleure qualité de laudit. Une qualité approuvée de laudit offrirait à ces administrateurs un haut niveau dassurance que les états financiers ne contiennent pas derreurs matérielles, donc de réduire lasymétrie dinformation entre ceux internes et externes. Dans le cadre de notre étude, un administrateur externe indépendant désigne un membre nentretenant pas de liens contractuels avec lentreprise et qui na point de liens familiaux apparents avec les détenteurs de pouvoir de décision dans lentreprise. On prévoit à cet effet que la présence des administrateurs externes indépendants dans le conseil dadministration accentue la demande dune meilleure qualité daudit (Hypothèse 3).
Autres facteurs exogènes et qualité daudit
Copley et al (1995) stipulent que les caractéristiques organisationnelles (telle que la taille) de laudité sont des déterminants importants de la demande dune meilleure qualité de laudit. Nous contrôlons leffet éventuel de la taille de lentreprise, sa dispersion géographique, son statut de cotation et son âge.
La taille de lentreprise
La taille de lentreprise est un déterminant potentiellement important du choix de lauditeur externe (Lennox, 2005). Ceci revient, entre autres, aux économies déchelle que les plus grands cabinets daudit sont capables de réaliser (synonymes de coûts et defforts moins élevés). Copley et al (1995), Abbott et Parker (2000), Piot (2001), Niemi et Sundgren (2003), Hay et Davis (2004) et Lennox (2005) ont pu justifier lexistence dune association positive entre la taille du client et le choix dun auditeur externe fortement réputé.
La dispersion géographique
Simunic et Stein (1987) et Beasley et Petroni (2001) montrent que la dispersion géographique de laudité affecte positivement la demande dune meilleure qualité de laudit. En effet, les plus grands cabinets daudit sont présumés être les plus visés par des missions de contrôle des comptes des sociétés à filiales dispersées géographiquement vues les économies déchelle quils sont capables de réaliser.
Le statut de cotation
Lexamen des études empiriques sinscrivant dans le cadre dune introduction en bourse montre que les sociétés nouvellement cotées ont tendance à exiger une meilleure qualité de laudit (Lee et al, 2003). Une qualité différenciée daudit affecte positivement la confiance accordée par les investisseurs à linformation attestée par lauditeur, et détermine potentiellement la valeur des titres introduits en bourse (Titman et Trueman, 1986 ; Datar et al, 1991 ; Lee et al, 2003).
Lâge de lentreprise
Certaines recherches montrent que lâge de lentreprise est un facteur déterminant de la composition du conseil dadministration (Yeoh et Jubb, 2001 ; Yeh et Woidtke, 2005) et de laccroissement des coûts dagence (Fleming et al, 2005). Dans ce sens, Yeoh et Jubb (2001) montrent que les entreprises australiennes de jeune âge requièrent une meilleure qualité daudit externe. Dans notre contexte tunisien, les entreprises nouvellement installées font face à une assez importante concurrence mettant en péril leur survivance et leur croissance. On prévoit alors que les entreprises de jeune âge demandent une qualité différenciée daudit externe, entre autres, en vue de faire écouler sur le marché une information fiable attractive.
Analyse empirique de la relation entre certains mÉcanismes de gouvernance et la demande de la qualitÉ daudit
Rappelons que notre objectif est dexplorer la relation éventuelle entre la demande dune meilleure qualité de laudit et certaines structures de gouvernance, tout en contrôlant leffet dautres facteurs exogènes. Nous présentons successivement notre modèle ainsi que la méthodologie de recherche poursuivie (3.1) et les résultats ainsi que leur interprétation (3.2).
Modèle et methodologie
Nous présentons tout dabord le détail de constitution de notre échantillon détude et la méthode de collecte de nos données. Ensuite, nous définissons notre modèle économétrique ainsi que nos variables détude, tout en indiquant la méthode danalyse adoptée.
Constitution de léchantillon et recueil des données
Notre échantillon renferme au total 98 sociétés tunisiennes anonymes privées, non financières, dont 21 sont cotées sur la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis (BVMT) et 77 sont non cotées. Le tableau 1 montre la procédure de constitution de léchantillon. Lexclusion des entreprises publiques de léchantillon détude est justifiée par le fait que le choix de lauditeur externe par ce type dentreprises répond à des critères plutôt objectives (appel doffres). Lintégration des entreprises non cotées dans notre échantillon détudes nous paraît utile étant donnée que ce type dentreprises forme une majeure partie du tissu économique tunisien, quil a été quasi-ignoré par les chercheurs en la matière, et quune recherche en coupe transversale requière un maximum dobservations possibles (21 entreprises tunisiennes cotées ne permettent pas de conduire une telle recherche). Le contrôle de lintégration des entreprises non cotées dans léchantillon de la présente recherche fera lobjet de test supplémentaire. Les données recueillies concernent lexercice comptable clôturé le 31/12/2002. Elles ont été collectées par simple consultation des fiches des sociétés cotées, et par le biais dun questionnaire de recherche communiquée aux sociétés non cotées et aux experts comptables.
Tableau 1- Constitution de léchantillon
Population des sociétés cotées sur la BVMT au 31/12/200249Exclusion des établissements financiers et assimilés et des entreprises publiques(27)Exclusion des sociétés à données non conformes(1)Sociétés cotées incluses dans léchantillon21Population visitée des sociétés non cotées63Exclusion pour refus de réponse(17)Exclusions pour des données manquantes(9)Sociétés non cotées visitées à réponses complètes37Sociétés non cotées collectées auprès des experts comptables40Sociétés non cotées incluses dans léchantillon77Total des entreprises incluses dans léchantillon final98
Modèle économétrique
Nous définissons le modèle économétrique suivant :
Le tableau 2 définit les variables incluses dans ce modèle. Tel quil en ressort, la variable dépendante, à savoir la qualité de laudit externe (QUAL), est une variable dichotomique. Nous envisageons donc de recourir à la régression logistique pour pouvoir tester notre modèle détude. Cette méthode est robuste pour tester un modèle dont la variable endogène est dichotomique (Evrard et al., 2000). Elle permet de prendre en compte simultanément les interactions entre les variables exogènes et dévaluer la contribution marginale de chacune sur la variable endogène (la qualité de laudit externe demandée).
Tableau 2 - Définition des variables étudiées et leurs mesures respectives
Variables étudiéesSymboleMesuresAuteursSigne prévuVariable dépendante :La qualité de lauditQUAL1 lorsque lentreprise en question est auditée au moins par un Big, et 0 sinonBecker et al (1998), Kane et Velury (2004), ..Variables indépendantes :Détenteurs de blocsDBLOC1 si le principal actionnaire détient plus que 50% du capital, et 0 sinonFrancis et Wilson (1988), Yeoh et Jubb (2001), Fleming et al (2005)(-)Participation institutionnelleINSTTle pourcentage du capital détenu par les investisseurs institutionnelsShabou (2003), Velury et al (2003), Kane et Velury (2004)(-)EndettementTDTAla valeur comptable des dettes totales ramenée au total de lactifFrancis et Wilson (1988), Abbott et Parker (2000), Piot (2001)(+)Administrateurs externes indépendantsADMIDle pourcentage des administrateurs externes indépendantsBeasley et Petroni (2001), Fernández et Arrondo (2005)(+)Variables de contrôle :Taille de lentrepriseTAILLle logarithme naturel du total du chiffre daffairesAbbott et Parker (2000), Niemi et Sundgren (2003)(+)Dispersion géographiqueDISPERle nombre des succursales éloignées géographiquement de lemplacement du siège social de lentrepriseBeasley et Petroni (2001)(+)Statut de cotationCOTE1 si lentreprise est cotée sur la BVMT, et 0 sinonLee et al (2003)(+)Age de lentrepriseAGE2002 année de création de lentreprise + 1Yeoh et Jubb (2001), Fleming et al (2005)(-)resultats empiriques
Statistiques descriptives et tests univariés
Le tableau 3 présente les statistiques descriptives et les résultats issus des tests univariés relatifs aux variables explicatives étudiées.
Tableau 3 - Statistiques descriptives et tests univariés
VariablesBig
(N=28)Non Big
(N=70)Total
(N=98)t-stat / Ç2
(p)DBLOC½1002.6120750571212041(0.106)INSTT¼0.1118 0.10770.10890.092Å0.00000.00000.0000Ã0.192860.198520.19593(0.927)m0.000.000.00M0.760.880.88TDTA¼0.4701 0.52290.5078-0.676Å0.43980.53470.4843Ã0.244900.382990.34873(0.501)m0.020.060.02M0.973.033.03ADMID¼0.7335 0.33130.4462 6.163***Å0.76390.31670.4773Ã2.77530.324820.36033(0.000)m0.000.000.00M1.001.001.00TAILL¼10.1666 8.64079.0767 4.439***Å10.22968.66769.1558Ã1.272891.628941.67885(0.000)m6.754.074.07M13.3513.1213.35DISPER¼2.1786 0.95711.3061 1.718*Å0.00000.00000.0000Ã3.652031.428852.33930(0.096)m0.000.000.00M12.005.0012.00COTE½0.000.000.00 32.000***0215677171421(0.000)AGE¼19.7857 21.814321.2347-0.544Å14.500021.500020.0000Ã20.1133015.1440416.63111(0.588)m2.002.002.00M78.0073.0078.00Les statistiques reproduites dans le tableau sont la moyenne (¼), la médiane (Å), l écart type (Ã), le minimum (m), le maximum (M) et la différence moyenne (statistique t) pour les variables continues. Le mode (½), l effectif observé dans chaque modalité (0,1) et la statistique du khi-deux à un degré de liberté (probabilité critique) pour les variables binaires. * indique une signification bilatérale au seuil de 10%, ** indique une signification bilatérale au seuil de 5%, *** indique une signification bilatérale au seuil de 1% et () indique la signification statistique associée à chaque variable.
DBLOC= 1 si le principal actionnaire détient plus que 50% du capital, 0 sinon. INSTT= pourcentage du capital détenu par les investisseurs institutionnels. TDTA= total des dettes rapporté au total de lactif. ADMID= pourcentage des administrateurs externes indépendants dans le conseil dadministration. TAILL= logarithme naturel du total du chiffre daffaires. DISPER= nombre de succursales éloignées géographiquement de lemplacement du siège social de lentreprise. COTE= 1 si lentreprise est cotée sur la BVMT, 0 sinon. Age= 2002- année de création de lentreprise +1.
Les statistiques descriptives montrent quen moyenne, la participation institutionnelle dans le capital des entreprises tunisiennes est relativement faible (¼ = 0.1089, Å = 0.0000). Il apparaît aussi qu en moyenne les entreprises tunisiennes dont le conseil d administration est moins dominé par des membres indépendants (¼ = 0.3313) sont auditées par un Non Big . Il ressort aussi de ce tableau que les variables taille, dispersion géographique et statut de cotation influencent significativement et positivement la demande d une meilleure qualité d audit. Cependant, aucun impact sur la demande dune qualité différenciée daudit na pu être observé en ce qui concerne les variables détenteurs de blocs, participation institutionnelle, endettement et âge de lentreprise. Néanmoins, il savère intéressant de procéder à une analyse multivariée prenant en compte leffet simultané des différentes variables étudiées.
Résultats de lanalyse multivariée
Lanalyse multivariée sert au traitement simultané dun ensemble de variables (Evrard et al., 2000). Dans le cadre de cette étude, la régression logistique exige labsence dun problème de multicolinéarité entre les variables indépendantes introduites dans un même modèle. Nous vérifions cette condition en recourant au test de corrélation de Pearson entre les variables continues. Le tableau 4 montre les résultats issus de ce test. Aucun problème sérieux de colinéarité ne peut être détecté.
Tableau 4 - Matrice de corrélation de Pearson
INSTTTDTAADMIDTAILLDISPER TDTA0.456** (0.000) ADMID 0.227* (0.025) -0.021 (0.834)TAILL 0.269** (0.007) -0.035 (0.735) 0.432** (0.000)DISPER 0.409** (0.000) 0.080 (0.435) 0.205* (0.043) 0.383** (0.000) AGE 0.166 (0.102) -0.016 (0.874) 0.141 (0.167) 0.289** (0.004) 0.417** (0.000) Le tableau 5 fournit les résultats de lestimation logistique de notre modèle détude. Tel quil ressort du dit tableau, le test du khi-deux pour lajustement du modèle affiche une valeur de 65.940 significative au seuil de 1% permettant de rejeter lhypothèse nulle stipulant la nullité de tous les coefficients ß. Le test de Hosmer & Lemeshow affiche un Ç2 de 3.029 non significatif révélant un bon ajustement entre les valeurs prédites par le modèle et celles observées dans la réalité. Le R2 de Nagerlkerke indique que 70.2 % de la demande de la qualité de laudit est expliquée par lensemble des variables introduites dans le modèle.
Tableau 5 - Résultats de lestimation logistique du modèle
ConstanteDBLOCINSTTTDTAADMIDTAILLDISPERCOTEAGEßi-13.109*** -2.923***-4.753* 0.449 4.230*** 0.908*** 0.887** 3.094* -0.042*T (8.723) (9.125)(3.594)(0.089)(10.190)(7.497)(6.417)(2.711)(3.052)Khi-deux65.940***Statistique de Hosmer-Lemeshow3.029 (0.933)R2 de Cox & Snell 0.490R2 de Nagerlkerke 0.702% bons classements85.7Sont reproduits dans ce tableau les coefficients de lestimation logistique (ßi/i :0-8) et les coefficients de régression (statistique de Wald T) relatifs à chacune des variables incluses dans le modèle correspondant. *, ** et *** indiquent une probabilité critique bilatérale au seuil de 10%, 5% et 1% respectivement. Sont présentées aussi les statistiques du khi-deux et du test de Hosmer & Lemeshow, les R2 de Cox & Snell et de Nagerlkerke ; ainsi que le pourcentage des bons classements relatifs au modèle testé.
DBLOC= 1 si le principal actionnaire détient plus que 50% du capital, 0 sinon. INSTT= pourcentage du capital détenu par les investisseurs institutionnels. TDTA= total des dettes rapporté au total de lactif. ADMID= pourcentage des administrateurs externes indépendants dans le conseil dadministration. TAILL= logarithme naturel du total du chiffre daffaires. DISPER= nombre de succursales éloignées géographiquement de lemplacement du siège social de lentreprise. COTE= 1 si lentreprise est cotée sur la BVMT, 0 sinon. Age= 2002- année de création de lentreprise +1.Par ailleurs, il ressort du même tableau une relation significativement négative entre la présence aussi bien des détenteurs de blocs dactions que des institutionnels dans le capital des entreprises tunisiennes et la demande dune qualité différenciée daudit externe. Nos résultats contredisent ceux obtenus par Yeoh et Jubb (2001) dans le contexte australien, de Velury et al. (2003) et de Kane et Velury (2004) dans le contexte américain, et soutiennent lhypothèse de substitution entre la structure dactionnariat et la qualité daudit externe dans le contexte tunisien. En effet, il semble que les détenteurs de blocs sont capables dexercer un contrôle restrictif des actions managériales, ce qui atténue les coûts dagence entre actionnaires et dirigeants, fiabilise linformation comptable produite et se substitue à la demande dune meilleure qualité daudit. Il paraît aussi que les institutionnels exercent un rôle actif de contrôle sacrifiant ainsi la demande dune qualité différenciée daudit. Ce résultat appui les conclusions de OSullivan et Diacon (1999) tel que les entreprises à forte structure interne de gouvernance sacrifient celle externe. Par ailleurs, lendettement nexerce aucune influence significative sur la demande dune meilleure qualité daudit (ß3=0.449, t=0.089). Le financement par dettes napparaît ni un moyen de discipline des dirigeants pour agir conformément aux intérêts des actionnaires, ni une source de conflits dagence entre les créanciers et les actionnaires dans le contexte tunisien, ce qui contredit les résultats de Francis et Wilson (1988) et de Simunic et Stein (1987) et soutient les résultats obtenus par Piot (2001) et par Niemi et Sundgren (2003). En effet, loctroi de la dette répond généralement à des critères subjectives (telle que les relations personnelles) face à la faible protection légale des créditeurs. Notre hypothèse (H2) prévoyant une relation positive entre lendettement et la demande de la qualité daudit est alors rejetée. Néanmoins, nos prédictions concernant limpact de la prépondérance des administrateurs externes indépendants sur la qualité daudit demandée sont soutenues dans le cadre de la présente étude. En effet, il semble que les membres externes indépendants exigent que les comptes de lentreprise soient audités par un professionnel fortement réputé (Beasley et Petroni, 2001). Concernant les variables de contrôle étudiées, il apparaît que la taille de lentreprise, sa dispersion géographique et son statut de cotation sont des déterminants potentiels de la demande dune meilleure qualité daudit ; rejoignant ainsi les résultats obtenus par les différents chercheurs en la matière (tels que Abbott et Parker (2000), Niemi et Sundgren (2003), Beasley et Petroni (2001), Lee et al (2003)). Conformément aux résultats de Yeoh et Jubb (2001), lâge de lentreprise semble aussi être un critère déterminant de la demande dune qualité différenciée daudit, dans le sens où les entreprises nouvellement créées ou de jeune âge attirent plus des cabinets daudit fortement réputés.
Tests supplémentaires
Nous prévoyons de partitionner dabord léchantillon en fonction du statut de cotation dans le but de contrôler leffet de linclusion des entreprises non cotées dans notre échantillon de départ. Ensuite, on testera notre modèle détude exclusivement sur des entreprises familiales identifiées à partir de notre échantillon initial. Enfin, on reproduira le même travail en considérant conjointement les entreprises tunisiennes familiales et non cotées.
Estimation logistique portant sur 77 entreprises non cotées
Le tableau 6 présente les résultas issus dune estimation logistique portant uniquement sur des entreprises non cotées. Il paraît que les détenteurs de blocs dans les entreprises tunisiennes non cotées exercent un rôle actif de contrôle et nexige de ce fait pas une meilleure qualité daudit externe ce qui soutient lhypothèse de substitution entre ces deux mécanismes de gouvernance (H1a est validée). Les résultats montrent aussi une association significativement positive entre la présence des administrateurs externes indépendants et le recours à un auditeur externe hautement qualifié (H3 est validée). En revanche, ni lendettement, ni la participation institutionnelle dans les sociétés tunisiennes non cotées nont un impact sur la demande dune meilleure qualité daudit (H1b et H2 sont rejetées). Dautre part, et alors que la dispersion géographique nest point influente sur la demande de la qualité daudit, la taille et lâge de lentreprise déterminent potentiellement la demande dune qualité différenciée daudit.
Tableau 6 - Résultats de lestimation logistique du modèle (N= 77)
ConstanteDBLOCINSTTTDTAADMIDTAILLDISPERAGEßi-9.019 -3.535***-3.230-0.241 5.957*** 0.834**-0.274 -0.070*T (3.939)(8.456)(0.697)(0.009)(9.153)(4.012)(0.110)(2.787)Khi-deux59.198***Statistique de Hosmer-Lemeshow4.823 (0.776)R2 de Cox & Snell 0.536R2 de Nagerlkerke 0.777% bons classements88.3Sont reproduits dans ce tableau les coefficients de lestimation logistique (ßi/i :0-8) et les coefficients de régression (statistique de Wald T) relatifs à chacune des variables incluses dans le modèle correspondant. *, ** et *** indiquent une probabilité critique bilatérale au seuil de 10%, 5% et 1% respectivement. Sont présentées aussi les statistiques du khi-deux et du test de Hosmer & Lemeshow, les R2 de Cox & Snell et de Nagerlkerke ; ainsi que le pourcentage des bons classements relatifs au modèle testé :
QUAL = ß0 + ß1. DBLOC + ß2. INSTT + ß3. TDTA + ß4. ADMID + ß5.TAILL + ß6. DISPER + ß7. AGE + µ
DBLOC= 1 si le principal actionnaire détient plus que 50% du capital, 0 sinon. INSTT= pourcentage du capital détenu par les investisseurs institutionnels. TDTA= total des dettes rapporté au total de lactif. ADMID= pourcentage des administrateurs externes indépendants dans le conseil dadministration. TAILL= logarithme naturel du total du chiffre daffaires. DISPER= nombre de succursales éloignées géographiquement de lemplacement du siège social de lentreprise. Age= 2002- année de création de lentreprise + 1.
Toute chose étant égale par ailleurs, il savère intéressant de discuter de labsence de la significativité statistique des variables participation institutionnelle et dispersion géographique. Signalons d abord que les institutionnels ont tendance à investir dans des sociétés cotées (¼= 0.2652) plutôt que dans des sociétés non cotées (¼= 0.0663). En plus, les sociétés tunisiennes non cotées (M=4) sont relativement moins dispersées géographiquement par rapport à celles cotées (M=12), tel quindiqué dans le tableau 7. La marginalité de la participation institutionnelle et de la dispersion géographique des entreprises non cotées explique notamment labsence de significativité statistique des deux variables lorsque le modèle est testé exclusivement sur des entreprises non cotées.
Tableau 7 : Statistiques descriptives avec partition de léchantillon selon le statut de cotation
VariablesEntreprises cotées (N= 21)Entreprises non cotées (N=77)INSTT¼0.2652 0.0663Å0.16110.0000Ã0.265500.14785m0.000.00M0.880.69DISPER¼4.42860.4545Å4.00000.0000Ã3.155490.96716m1.000.00M12.004.00Les statistiques reproduites dans le tableau sont la moyenne (¼), la médiane (Å), l écart type (Ã), le minimum (m), le maximum (M) et la différence moyenne (statistique t).
INSTT= pourcentage du capital détenu par les investisseurs institutionnels.
DISPER= nombre de succursales éloignées géographiquement de lemplacement du siège social de lentreprise.
Estimation logistique portant sur 53 entreprises familiales
Nous retenons comme entreprise familiale celle dont au moins 50% du capital est concentré entre les mains dune unique famille, ou dont au moins 30% du capital est détenu par des membres issus dune même famille sans la présence daucun autre actionnaire influent (cest à dire détenant une proportion supérieure à 10% du capital) (Godard, 1998). À partir de notre échantillon contenant 98 entreprises tunisiennes, nous avons pu identifier 53 entreprises familiales dont 5 sont cotées sur la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis et 48 sont non cotées. Lestimation logistique du modèle détude précédemment défini aboutit aux résultats affichés dans le tableau 8.
Tableau 8- Résultats de lestimation logistique du modèle (N= 53 entreprises familiales)
ConstanteDBLOCINSTTTDTAADMIDTAILLDISPERCOTEAGEßi-20.678-7.810* -17.688**-1.724 7.809**2.005 2.085*4.201-0.283*T (1.669)(3.493)(3.919)(0.141)(5.433)(2.537)(2.785)(0.420)(3.599)Khi-deux45.309***Statistique de Hosmer-Lemeshow0.552 (1.000)R2 de Cox & Snell 0.575R2 de Nagerlkerke 0.855% bons classements96.2Sont reproduits dans ce tableau les coefficients de lestimation logistique (ßi/i :0-8) et les coefficients de régression (statistique de Wald T) relatifs à chacune des variables incluses dans le modèle correspondant. *, ** et *** indiquent une probabilité critique bilatérale au seuil de 10%, 5% et 1% respectivement. Sont présentées aussi les statistiques du khi-deux et du test de Hosmer & Lemeshow, les R2 de Cox & Snell et de Nagerlkerke ; ainsi que le pourcentage des bons classements relatifs au modèle testé :
QUAL = ß0 + ß1. DBLOC + ß2. INSTT + ß3. TDTA + ß4. ADMID + ß5.TAILL + ß6. DISPER + ß7. COTE + ß8. AGE + µ.
DBLOC= 1 si le principal actionnaire détient plus que 50% du capital, 0 sinon. INSTT= pourcentage du capital détenu par les investisseurs institutionnels. TDTA= total des dettes rapporté au total de l actif. ADMID= pourcentage des administrateurs externes indépendants dans le conseil dadministration. TAILL= logarithme naturel du total du chiffre daffaires. DISPER= nombre de succursales éloignées géographiquement de lemplacement du siège social de lentreprise. COTE= 1 si lentreprise est cotée sur la BVMT, 0 sinon. Age= 2002- année de création de lentreprise +1.
Ce tableau fait apparaître une association significativement négative entre les détenteurs de blocs dactions ainsi que les institutionnels, et la demande dune meilleure qualité daudit externe par des entreprises familiales tunisiennes. Il semble aussi que lendettement ne constitue ni un mécanisme de contrôle des dirigeants, ni une source de laccroissement des coûts dagence entre actionnaires et créanciers dans un contexte de demande de la qualité daudit externe. Il savère encore que les membres indépendants siégeant dans le conseil dadministration des entreprises familiales tunisiennes exigent une qualité différenciée daudit dans le but de fiabiliser linformation financière diffusée et datténuer éventuellement lampleur de lasymétrie dinformation. Dautre part, alors que la taille de lentreprise et son statut de cotation apparaissent comme des facteurs non déterminants de la demande dune meilleure qualité daudit par des entreprises familiales, la dispersion géographique demeure un critère essentiel poussant les actionnaires à désigner un auditeur externe fortement qualifié. Enfin, il paraît que les Big attirent plus les jeunes entreprises familiales tunisiennes.
Estimation logistique portant sur 48 entreprises familiales et non cotées
Afin de mieux apprécier la portée de nos résultats détude, nous testons notre modèle précédemment défini, exclusivement, sur des entreprises familiales et non cotées contenues dans notre échantillon initial. Rappelons que nous avons pu identifié 48 entreprises tunisiennes familiales et non cotées sur la BVMT. Le tableau 9 affiche les résultats de lestimation logistique de notre modèle détude. Tel quil ressort de ce tableau, alors quune relation significativement négative sétablit entre les détenteurs de blocs dactions et la demande dune meilleure qualité daudit externe par des entreprises tunisiennes familiales et non cotées (H1a est acceptée). Par ailleurs, nous identifions une association positive entre la présence des administrateurs externes indépendants et la qualité requise daudit externe (H3 est acceptée). En revanche, il apparaît que ni la participation institutionnelle, ni lendettement ne constituent un mécanisme effectif de contrôle des dirigeants dans le cadre des entreprises familiales non cotées (H1b et H2 sont rejetées). Ce résultat appuie nos propos relatifs aux entreprises non cotées en général. Il apparaît ainsi que la significativité statistique de la variable INSTT (telle quaffichée par le tableau 8) dans le modèle précédent est influencée par linclusion de certaines entreprises familiales cotées (5 entreprises) dans léchantillon identifié (N= 53 entreprises familiales). En ce qui concerne les variables de contrôle, uniquement le facteur âge de lentreprise semble avoir un impact sur la demande dune meilleure qualité daudit externe dans le cadre des entreprises tunisiennes familiales et non cotées, de telle sorte que les Big attirent les plus jeunes entreprises dentre elles.
Tableau 9 - Résultats de lestimation logistique du modèle (N= 48 entreprises familiales non cotées)
ConstanteDBLOCINSTTTDTAADMIDTAILLDISPERAGEßi-20.678-7.427* -12.523-2.043 7.137**1.921 1.034-0.284*T (1.669)(3.084)(1.911)(0.184)(4.782)(2.250)(0.340)(3.490)Khi-deux41.117***Statistique de Hosmer-Lemeshow2.519 (0.961)R2 de Cox & Snell 0.575R2 de Nagerlkerke 0.852% bons classements95.8Sont reproduits dans ce tableau les coefficients de lestimation logistique (ßi/i :0-8) et les coefficients de régression (statistique de Wald T) relatifs à chacune des variables incluses dans le modèle correspondant. *, ** et *** indiquent une probabilité critique bilatérale au seuil de 10%, 5% et 1% respectivement. Sont présentées aussi les statistiques du khi-deux et du test de Hosmer & Lemeshow, les R2 de Cox & Snell et de Nagerlkerke ; ainsi que le pourcentage des bons classements relatifs au modèle testé :
QUAL = ß0 + ß1. DBLOC + ß2. INSTT + ß3. TDTA + ß4. ADMID + ß5.TAILL + ß6. DISPER + ß7. AGE + µ.
DBLOC= 1 si le principal actionnaire détient plus que 50% du capital, 0 sinon. INSTT= pourcentage du capital détenu par les investisseurs institutionnels. TDTA= total des dettes rapporté au total de l actif. ADMID= pourcentage des administrateurs externes indépendants dans le conseil dadministration. TAILL= logarithme naturel du total du chiffre daffaires. DISPER= nombre de succursales éloignées géographiquement de lemplacement du siège social de lentreprise. Age= 2002- année de création de lentreprise+1.SynthÈse et conclusion
Rappelons que notre objectif était dexaminer limpact éventuel de certaines structures de gouvernance des entreprises (détenteurs de blocs, institutionnels, endettement et administrateurs externes indépendants) sur la demande de la qualité de laudit externe, tout en contrôlant leffet de certains facteurs exogènes (taille de lentreprise, sa dispersion géographique, son statut de cotation et son âge). La qualité de laudit a été appréhendée en fonction du renommé de lauditeur externe. Nous avons donc pu distinguer les représentants des plus grands cabinets internationaux daudit (Big) des autres auditeurs présents sur le marché daudit tunisien (Non Big). Pour atteindre notre objectif de recherche, nous avons développé un modèle de régression logistique. Les tests multivariés ont été conduits principalement sur un échantillon de 98 sociétés anonymes tunisiennes non financières privées dont 21 sont cotées et 77 sont non cotées. Le tableau 10 synthétise les résultats obtenus dans le cadre de notre étude. Ces résultats révèlent dabord lexistence dun effet de substitution entre le contrôle exercé par les détenteurs de blocs et par les investisseurs institutionnels et celui assuré par un auditeur externe fortement réputé (acceptation des hypothèses H1a et H1b). En revanche, il apparaît des tests supplémentaires occasionnés par la présente recherche que dans les entreprises tunisiennes non cotées, et plus particulièrement celles familiales et non cotées, le pouvoir des investisseurs institutionnels est très marginalisé face à la demande dune qualité différenciée daudit externe (Rejet de lhypothèse H1b). Ceci étant expliqué, entre autres, par la faible participation des institutionnels dans le capital de ces firmes. Conformément aux résultats obtenus par Niemi et Sundgren (2003) dans le contexte finlandais, les résultats de notre étude dévoilent encore que lendettement ne constitue pas un mécanisme efficace de contrôle des dirigeants dans le cadre des entreprises tunisiennes, et nexerce aucun impact sur la demande dune meilleure qualité daudit externe (Rejet de lhypothèse H2). Ce résultat reste aussi valide lorsque les tests sont conduits sur un échantillon formé exclusivement aussi bien par des entreprises tunisiennes non cotées, par des entreprises familiales, que par celles familiales et non cotées. Ceci ne permet pas dappuyer les résultats obtenus par Francis et Wilson (1988), Copley et al (1995) et par Hay et Davis (2004) et révèle certaines particularités propres au contexte tunisien. Par ailleurs, les résultats montrent lexistence dun effet de complémentarité entre le contrôle exercé par les administrateurs externes indépendants et la qualité requise daudit externe (Validation de lhypothèse H3). Les mêmes propos tiennent aussi dans le cadre des résultats issus des tests supplémentaires de cette étude. Ceci confirme les résultats obtenus par Beasley et Petroni (2001) et Lennox (2005).
Tableau 10 - Synthèse des résultats de létude
Résultats obtenusTotal échantillonEntreprises non cotéesEntreprises familialesEntreprises familiales non cotéesN= 98N= 77N= 53N= 48 Hypothèses de rechercheH1a : Le contrôle exercé par les détenteurs de blocs dactions se substitue à la demande dune meilleure qualité daudit externe.acceptéeacceptéeacceptéeacceptéeH1b : Le contrôle exercé par les investisseurs institutionnels se substitue à la demande dune meilleure qualité daudit externe. acceptéerejetéeacceptéerejetéeH2 : Lendettement accentue la demande dune meilleure qualité daudit externe.rejetéerejetéerejetéerejetéeH3 : La présence des administrateurs externes indépendants dans le conseil dadministration accentue la demande dune meilleure qualité daudit externe. acceptéeacceptéeacceptéeacceptée Variables de contrôleTaille de lentreprise (TAILL) +*** +**++Dispersion géographique (DISPER) +**- +*+Statut de cotation (COTE) +*NI+NIAge de lentreprise (AGE) -* -* -*-*Le modèle testé sur léchantillon total de létude et sur les entreprises familiales y contenues est le suivant :
QUAL = ß0 + ß1. DBLOC + ß2. INSTT + ß3. TDTA + ß4. ADMID + ß5.TAILL + ß6. DISPER + ß7. COTE + ß8. AGE + µ
Le modèle testé sur les entreprises non cotées contenues dans l échantillon de départ est le suivant :
QUAL = ß0 + ß1. DBLOC + ß2. INSTT + ß3. TDTA + ß4. ADMID + ß5.TAILL + ß6. DISPER + ß7. AGE + µ
Avec: QUAL = 1 si l entreprise est auditée au moins par un Big, 0 sinon. DBLOC= 1 si le principal actionnaire détient plus que 50% du capital, 0 sinon. INSTT= pourcentage du capital détenu par les investisseurs institutionnels. TDTA= total des dettes rapporté au total de lactif. ADMID= pourcentage des administrateurs externes indépendants dans le conseil dadministration. TAILL= logarithme naturel du total du chiffre daffaires. DISPER= nombre de succursales éloignées géographiquement de lemplacement du siège social de lentreprise. COTE= 1 si lentreprise est cotée sur la BVMT, 0 sinon. Age= 2002- année de création de lentreprise+1. NI : variable non incluse dans le modèle. *, ** et *** indiquent une probabilité critique bilatérale au seuil de 10%, 5% et 1% respectivement.
En ce qui concerne les variables de contrôle, la taille de lentreprise, sa dispersion géographique, son statut de cotation et son âge sont notamment des facteurs déterminants de la demande dune meilleure qualité daudit dans le contexte tunisien. Toutefois, nos tests supplémentaires montrent, toute choses étant égale par ailleurs, labsence de contingence entre la dispersion géographique et la demande dune qualité différenciée daudit externe dans le cadre aussi bien des entreprises tunisiennes non cotées que celles familiales et non cotées. Ceci pourrait être du au fait que les entreprises tunisiennes non cotées sont moins dispersées géographiquement que celles cotées. Dautre part, les résultats issus des tests supplémentaires menés sur des entreprises familiales révèlent que la taille de lentreprise et son statut de cotation ne sont pas des déterminants potentiels de la demande dune meilleure qualité daudit.
Notre étude concourt au corpus de la recherche en matière de la demande de la qualité daudit, par le fait quelle tente didentifier la nature de la relation entre laudit externe, en tant que mécanisme de gouvernement des entreprises et certaines autres structures de gouvernance. Elle associe les prédictions de la théorie de lagence reconnue parmi les théories fondatrices de la recherche sur le gouvernement dentreprises et de lhypothèse de substitution proposée par Williamson (1983) dans le cadre dune unique uvre spécifique au contexte tunisien. Elle contribue aussi à mieux examiner cette relation dans le cadre des entreprises tunisiennes non cotées, familiales et celles familiales et non cotées ; contrairement aux recherches antérieures sintéressant uniquement à des entreprises cotées. Néanmoins, cette recherche souffre de certaines limites. Dabord, notre approche distinguant le groupe des Big de celui des Non Big suppose une homogénéité de point de vue qualité, au sein de chaque groupe identifié dauditeurs externes. En plus, la mesure de lindépendance des administrateurs externes siégeant dans le conseil dadministration nous paraît assez subtile puisquon ne peut pas se prononcer sur lindépendance de fait de ces membres (Il sagit uniquement dune indépendance dapparence). En outre, nous aurons du intégrer dautres structures de gouvernance pour mieux apprécier la relation éventuelle entre celles-ci et la qualité daudit (telle que la propriété managériale) et contrôler leffet éventuel dautres facteurs exogènes (tels que la croissance de lentreprise, le secteur dactivité). Ainsi, des recherches futures semblent être pertinentes pour pallier à toutes ces limites. Dautre part, la reconduction de cette recherche en utilisant une série chronologique de données paraît assez utile en vue de mieux appuyer les résultats de la présente étude.
rÉfÉrences bibliographiques
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