Factorisation - Université TÉLUQ
(2000), à la suite d'une analyse des opinions des étudiants concernant des
rencontres de .... téléphone, imprimé;; ayant des étudiants inscrits à la session
ciblée. ... Factorisation, qui est une partie du cours de mathématique de 4e
secondaire et .... passe l'examen sous surveillance et l'examen est corrigé, c'est
un examen ...
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RAPPORT SUR LES ENTREVUES
AVEC LES CONCEPTEURS
DANS LES COURS À DISTANCE
AU SECONDAIRE ET AU COLLÉGIAL
Projet : « Analyse critique des pratiques d'encadrement à distancedes adultes aux ordres d'enseignement secondaire et collégial »
Financé par le FQRSC (#95406) et le MELSdans le cadre de l'action concertée portant surLa persévérance et la réussite scolaires.
François Pettigrew, chercheur principal
Hélène Bilodeau, responsable
Cindy Lefebvre
Louise Sylvain
GIREFAD
UQAT et TÉLÉ-UNIVERSITÉ
Décembre 2007
Table des matières
TOC \o "2-3" \h \z \t "Titre 1;1;Titre 4;4" HYPERLINK \l "_Toc183926808" Introduction PAGEREF _Toc183926808 \h 4
HYPERLINK \l "_Toc183926809" Problématique et cadre de référence PAGEREF _Toc183926809 \h 5
HYPERLINK \l "_Toc183926810" Méthodologie PAGEREF _Toc183926810 \h 10
HYPERLINK \l "_Toc183926811" Les cours de niveau secondaire PAGEREF _Toc183926811 \h 12
HYPERLINK \l "_Toc183926812" Cours 1- Mathématique PAGEREF _Toc183926812 \h 12
HYPERLINK \l "_Toc183926813" I Enseignant et responsable du contenu PAGEREF _Toc183926813 \h 12
HYPERLINK \l "_Toc183926814" Ce quest lencadrement PAGEREF _Toc183926814 \h 13
HYPERLINK \l "_Toc183926815" Lengagement attendu des étudiants PAGEREF _Toc183926815 \h 15
HYPERLINK \l "_Toc183926816" Dynamique socioconstructiviste PAGEREF _Toc183926816 \h 19
HYPERLINK \l "_Toc183926817" Cours 2- Histoire PAGEREF _Toc183926817 \h 20
HYPERLINK \l "_Toc183926818" L Conceptrice de contenu de matériel didactique PAGEREF _Toc183926818 \h 20
HYPERLINK \l "_Toc183926819" Ce quest lencadrement PAGEREF _Toc183926819 \h 21
HYPERLINK \l "_Toc183926820" Lengagement attendu des étudiants PAGEREF _Toc183926820 \h 23
HYPERLINK \l "_Toc183926821" Dynamique socioconstructiviste PAGEREF _Toc183926821 \h 25
HYPERLINK \l "_Toc183926822" K Conseillère pédagogique PAGEREF _Toc183926822 \h 26
HYPERLINK \l "_Toc183926823" Ce quest lencadrement PAGEREF _Toc183926823 \h 26
HYPERLINK \l "_Toc183926824" Lengagement attendu des étudiants PAGEREF _Toc183926824 \h 28
HYPERLINK \l "_Toc183926825" Dynamique socioconstructiviste PAGEREF _Toc183926825 \h 37
HYPERLINK \l "_Toc183926826" J Gestionnaire de la formation à distance PAGEREF _Toc183926826 \h 38
HYPERLINK \l "_Toc183926827" Ce quest lencadrement PAGEREF _Toc183926827 \h 38
HYPERLINK \l "_Toc183926828" Lengagement attendu des étudiants PAGEREF _Toc183926828 \h 40
HYPERLINK \l "_Toc183926829" Dynamique socioconstructiviste PAGEREF _Toc183926829 \h 46
HYPERLINK \l "_Toc183926830" LES COURS DE NIVEAU COLLÉGIAL PAGEREF _Toc183926830 \h 48
HYPERLINK \l "_Toc183926831" Cours 3- Introduction à la psychologie PAGEREF _Toc183926831 \h 48
HYPERLINK \l "_Toc183926832" O Enseignante de psychologie au collégial PAGEREF _Toc183926832 \h 48
HYPERLINK \l "_Toc183926833" Ce quest lencadrement PAGEREF _Toc183926833 \h 49
HYPERLINK \l "_Toc183926834" Lengagement attendu des étudiants PAGEREF _Toc183926834 \h 50
HYPERLINK \l "_Toc183926835" Dynamique socioconstructiviste PAGEREF _Toc183926835 \h 54
HYPERLINK \l "_Toc183926836" Cours 4- Apprécier luvre dart PAGEREF _Toc183926836 \h 56
HYPERLINK \l "_Toc183926837" P Enseignante de lhistoire de lart au collégial PAGEREF _Toc183926837 \h 56
HYPERLINK \l "_Toc183926838" Ce quest lencadrement PAGEREF _Toc183926838 \h 57
HYPERLINK \l "_Toc183926839" Lengagement attendu des étudiants PAGEREF _Toc183926839 \h 59
HYPERLINK \l "_Toc183926840" Dynamique socioconstructiviste PAGEREF _Toc183926840 \h 63
HYPERLINK \l "_Toc183926841" Synthèse et discussion PAGEREF _Toc183926841 \h 65
HYPERLINK \l "_Toc183926842" Les contextes de formation à distance PAGEREF _Toc183926842 \h 65
HYPERLINK \l "_Toc183926843" Les cours et les médias dencadrement PAGEREF _Toc183926843 \h 65
HYPERLINK \l "_Toc183926844" Les concepteurs et les contextes institutionnels PAGEREF _Toc183926844 \h 66
HYPERLINK \l "_Toc183926845" Les concepteurs PAGEREF _Toc183926845 \h 66
HYPERLINK \l "_Toc183926846" Les rôles PAGEREF _Toc183926846 \h 66
HYPERLINK \l "_Toc183926847" Le contexte institutionnel PAGEREF _Toc183926847 \h 67
HYPERLINK \l "_Toc183926848" Ce quest lencadrement PAGEREF _Toc183926848 \h 67
HYPERLINK \l "_Toc183926849" Lengagement attendu des étudiants PAGEREF _Toc183926849 \h 68
HYPERLINK \l "_Toc183926850" Engagement cognitif PAGEREF _Toc183926850 \h 68
HYPERLINK \l "_Toc183926851" Engagement social PAGEREF _Toc183926851 \h 70
HYPERLINK \l "_Toc183926852" Engagement affectif PAGEREF _Toc183926852 \h 71
HYPERLINK \l "_Toc183926853" Engagement motivationnel PAGEREF _Toc183926853 \h 72
HYPERLINK \l "_Toc183926854" Engagement métacognitif PAGEREF _Toc183926854 \h 74
HYPERLINK \l "_Toc183926855" La dynamique socioconstructiviste PAGEREF _Toc183926855 \h 75
HYPERLINK \l "_Toc183926856" Conclusions PAGEREF _Toc183926856 \h 77
HYPERLINK \l "_Toc183926857" Bibliographie PAGEREF _Toc183926857 \h 78
Introduction
Le projet de recherche ODE FQRSC propose détudier loffre et la demande dencadrement des étudiants à distance. Ce projet se réalise en plusieurs volets, soit 1) lanalyse des activités dencadrement des quatre cours retenus, 2) des entrevues avec les concepteurs de chacun de ces cours, 3) des entrevues avec des intervenants (tuteurs), 4) des entrevues avec des étudiants de chacun des cours, 5) lanalyse des interactions entre les étudiants et les tuteurs des cours, et 6) le traitement du genre.
Ce projet est aussi la suite de travaux précédents (ODE CRSH) où les mêmes volets de recherche avaient été réalisés pour quatre cours universitaires à distance.
Ce rapport porte sur le volet 2 du projet et présente les résultats des entrevues avec les concepteurs de quatre cours à distance : deux cours du niveau secondaire et deux du niveau collégial.
Le cadre théorique du projet sera esquissé à partir du texte de la demande de subvention du projet de recherche. Il comprend la définition de lencadrement, les principales références concernant lengagement ainsi que la dynamique socioconstructiviste.
La méthodologie de cueillette de données sera ensuite présentée. Elle comprend six entretiens semi-dirigés avec des concepteurs et conceptrices de lencadrement dans six cours à distance, quatre concepteurs du niveau secondaire et 2 du niveau collégial.
Les résultats seront décrits sous forme dune synthèse des propos de chacun des concepteurs : le cours et son contexte, lencadrement en général, la grille de lengagement cognitif, social, affectif, motivationnel et métacognitif et finalement, la grille de la dynamique constructiviste.
Ensuite, une synthèse des représentations par thème permettra de comparer les discours des différents concepteurs et den dégager les traits communs et les particularités. Des éléments de discussion seront intégrés à ces résultats et feront état des points communs et des différences entre les divers niveaux denseignement en tenant compte des résultats du projet ODE universitaire.
La conclusion complètera ce rapport en amorçant des pistes de recherches futures.
Problématique et cadre de référence
Ce rapport présente les résultats dune partie dun projet de recherche plus large: « Analyse critique des pratiques d'encadrement à distance des adultes à tous les ordres d'enseignement », dont le cadre théorique est le suivant : (extrait de la demande Pettigrew et coll., FQRSC #95406, 2003-2006)
La problématique de la persistance aux études en formation à distance se traduit par un taux élevé dabandon aux premiers cours dun programme. Ce problème est rendu dautant plus important que les étudiants en formation initiale sur campus sont maintenant de grands consommateurs de cours à distance. Par exemple, à la Télé-université, les statistiques de lautomne 2002 révèlent que 23% des étudiants suivaient un cours à distance dans le cadre de leur programme campus. Selon Dorais ADDIN REFMGR.CITE Dorais2003649La persistance aux études, défi premier en formation à distanceJournal649La persistance aux études, défi premier en formation à distanceDorais,S2003persistance aux étudesFormation à distanceNot in FilePédagogie collégiale164Pédagogie collégiale1(2003), cest une situation vécue aussi au Cegep@distance.
Les établissements de formation à distance et les autres comptent beaucoup sur lencadrement pour favoriser la persistance et la réussite. Ainsi, pour plusieurs de ces établissements, lencadrement constitue une composante essentielle de tout devis pédagogique dun cours. Dans les établissements universitaires, même de type campus ADDIN REFMGR.CITE AIPU1999651Actes du 16e Colloque internationalConference Proceeding651Actes du 16e Colloque internationalAIPU1999pédagogiepédagogie universitaireNot in File Tome I et IIMontréal, HECAssociation Internationale de Pédagogie Universitaire12(AIPU, 1999), aussi bien que dans les entreprises ADDIN REFMGR.CITE Massart1999650Les exigences de la formation « on line »Journal650Les exigences de la formation « on line »Massart,CNaulleau,G1999encadrementFormation à distanceNot in FileL'Expansion Management reviewMarsL'Expansion Management review1(Massart & Naulleau, 1999), dans le contexte de lutilisation croissante de la communication médiatisée, les questions touchant lencadrement des étudiants sont devenues une préoccupation importante de la réflexion des professeurs et des formateurs. On constate donc actuellement, que le succès des actions dauto-apprentissage ne relève pas seulement de la qualité des supports techniques et du matériel pédagogique mais aussi et, souvent surtout, de la qualité des mécanismes dencadrement que lon peut aménager et gérer entre les diverses personnes impliquées dans le processus de formation. Selon Glikman ADDIN REFMGR.CITE Glikman2002355Apprenants et tuteurs : une approche européenne des médiations humainesJournal355Apprenants et tuteurs : une approche européenne des médiations humainesGlikman,Viviane2002activitésapprentissagedesign pédagogiqueencadrementFormation à distanceperceptions étudiantsIn File5569Éducation permanente152Éducation permanente1(2002) la e-formation, considérée comme un outil déducation offrant de grandes possibilités de scolarisation pour tous, ne connaîtra du succès que si on offre des services daide et daccompagnement personnalisés aux apprenants. Or laide interactive pose « des problèmes que le seul progrès technologique est impuissant à régler » ADDIN REFMGR.CITE Glikman2002355Apprenants et tuteurs : une approche européenne des médiations humainesJournal355Apprenants et tuteurs : une approche européenne des médiations humainesGlikman,Viviane2002activitésapprentissagedesign pédagogiqueencadrementFormation à distanceperceptions étudiantsIn File5569Éducation permanente152Éducation permanente1(Glikman, 2002). On constate donc quavec une utilisation plus grande des possibilités offertes par Internet, de plus en plus de travaux sintéressent à cette dimension de lapprentissage à distance en étudiant la nature et le type dinteractions que permet la technologie ADDIN REFMGR.CITE Andrusyszyn2000652Evaluation of electronic collaborative international graduate nursing education ; The Canada-Norway experienceJournal652Evaluation of electronic collaborative international graduate nursing education ; The Canada-Norway experienceAndrusyszynet coll.2000Not in File5270Revue de l'éducation à distance152Revue de l'éducation à distance1Greer1998653Student support services and success factors for adult on-line learnersJournal653Student support services and success factors for adult on-line learnersGreer,L.B.et coll.1998encadrementFormation à distanceordinateurNot in FileEric ReportsED 441 155 CE 080 180Eric Reports1Rourke1999654Assessing social presence in asynchronous text-based computer conferencingJournal654Assessing social presence in asynchronous text-based computer conferencingRourke,L1999Formation à distanceencadrementordinateurNot in File5071Revue de l'éducation à distance142Revue de l'éducation à distance1Taplin2001655Help-seeking strategies used by high-achieving and low-achieving distance education studentsJournal655Help-seeking strategies used by high-achieving and low-achieving distance education studentsTaplin,Met coll.2001encadrementFormation à distanceordinateurNot in File5669Revue de l'éducation à distance161Revue de l'éducation à distance1(Andrusyszyn & et coll., 2000; Greer & et coll., 1998; Rourke, 1999; Taplin & et coll., 2001).
Lencadrement constitue une dimension qui apparaît fondamentale dans lapprentissage à distance, en particulier dans les formules nutilisant pas lenseignement synchrone (par audio ou vidéoconférence). Il peut permettre en effet de mieux prendre en compte des dimensions sociales et affectives de lapprentissage en favorisant linteraction entre les pairs ou entre le professeur et les étudiants. Cela paraît particulièrement important dans le renouvellement des modalités de formation à distance que proposent les spécialistes des technologies de linformation et des communications ADDIN REFMGR.CITE Oliver1996449Dimensions of effective interactive learning with telematics for distance educationJournal449Dimensions of effective interactive learning with telematics for distance educationOliver,RonReeves,Thomas C.1996apprentissageConstructivismedesign pédagogiqueévaluationméthodes d'enseignementFormation à distanceencadrementNot in File4556Educational Technoloy Research and Development444Educational Technoloy Research and Development1(Oliver & Reeves, 1996). On espère ainsi favoriser davantage lapprentissage collaboratif à distance ADDIN REFMGR.CITE Doré1998656Le concept d'environnement d'apprentissage informatiséJournal656Le concept d'environnement d'apprentissage informatiséDoré,DBasque,J1998encadrementFormation à distanceinteractivitéordinateurNot in File4056Revue de l'éducation à distance131Revue de l'éducation à distance1(Doré & Basque, 1998) et rendre possible la co-construction des connaissances par la négociation comme le proposent les approches constructivistes ADDIN REFMGR.CITE Deschênes19961Constructivisme et formation à distanceJournal1Constructivisme et formation à distanceDeschênes,André-J.Bilodeau,HélèneBourdages,LouiseDionne,MichelGagné,PierreLebel,CélineRada-Donath,Alejandro1996ConstructivismeFormation à distancecontextualisationIn File925Distances111205-6944Distances1(Albero, 2000; Deschênes et al., 1996). Le modèle du campus virtuel développé par Paquette et ses collaborateurs ADDIN REFMGR.CITE Paquette1997657Le Campus virtuel: un réseau d'acteurs et de ressourcesJournal657Le Campus virtuel: un réseau d'acteurs et de ressourcesPaquette,Get coll.1997Formation à distanceencadrementordinateurNot in File85101Revue de l'éducation à distance121/2Revue de l'éducation à distance1(1997) sappuie sur des approches semblables et décrit les fonctions exercées par les acteurs associés au processus de téléapprentissage. Lapprenant et le formateur (dont la fonction est de faciliter lapprentissage) sont les deux acteurs principaux dans lencadrement à distance. Dans le modèle proposé, un certain nombre de rôles sont attribués à chacun; il importe cependant actuellement détudier les points de vue de ces acteurs pour définir les scénarios dapprentissage qui concrétiseront le campus virtuel. Ainsi, Weedon ADDIN REFMGR.CITE Weedon.Elisabet1997273A new framework for conceptualising distance learningJournal273A new framework for conceptualising distance learningWeedon.Elisabet1997/2design pédagogiqueFormation à distanceSupport à l'apprenantinteractivitéIn File4045Open LearningOpen Learning1(1997) prescrit détudier la dynamique des interactions entre léquipe de conception (les concepteurs), la personne tutrice et lapprenant plutôt que de se centrer exclusivement sur les caractéristiques de lun ou lautre de ces acteurs.
Les recherches présentant le point de vue de ces différents acteurs sont de plus en plus nombreuses. Par exemples : Deschênes et coll. ADDIN REFMGR.CITE Deschênes2001267Les activités d'apprentissage en d'encadrement dans des cours universitaires à distance : le point de vue des concepteursJournal267Les activités d'apprentissage en d'encadrement dans des cours universitaires à distance : le point de vue des concepteursDeschênes,André-J.Gagné,PierreBilodeau,HélèneDallaire,SuzanneBourdages,Louise2001activitésConstructivismeencadrementFormation à distanceperceptions concepteursIn File131Journal of Distance Education161Journal of Distance Education1(2001) présentent le point de vue des concepteurs qui considèrent lencadrement comme une dimension importante de la diffusion dun cours à distance mais offrent, dans la pratique, des modalités peu cohérentes avec leur discours; Burge et coll., ADDIN REFMGR.CITE Burge1991658Mediation in distance learning: An investigation of the role of tutoringGeneric658Mediation in distance learning: An investigation of the role of tutoringBurge,E.J.et coll.1991encadrementFormation à distanceNot in FileOntario Institute for Studies in Education33(1991) ainsi que Visser et Visser ADDIN REFMGR.CITE Visser L2000659Perceived and actual student support needs in distance educationJournal659Perceived and actual student support needs in distance educationVisser LVisser Y.L.2000encadrementFormation à distanceperceptions étudiantsNot in File109117Quarterly review of distance education12Quarterly review of distance education1(2000), constatent un écart important entre les attentes des étudiants et les perceptions des personnes qui les encadrent quant aux rôles à jouer et à limpact des interventions; Stevenson et Sander ADDIN REFMGR.CITE Stevenson1998660 How do open university students expect to be taught at tutorials?Journal660 How do open university students expect to be taught at tutorials?Stevenson,KSander,P1998LEARNINGNot in File4246Open Learning132Open Learning1(1998) et Andrusyszyn et al. ADDIN REFMGR.CITE Andrusyszyn2000652Evaluation of electronic collaborative international graduate nursing education ; The Canada-Norway experienceJournal652Evaluation of electronic collaborative international graduate nursing education ; The Canada-Norway experienceAndrusyszynet coll.2000Not in File5270Revue de l'éducation à distance152Revue de l'éducation à distance1(2000), à la suite dune analyse des opinions des étudiants concernant des rencontres de groupe ou des interactions télématiques, constatent que ces activités sont importantes mais doivent être utilisées en respectant les attentes des étudiants qui peuvent varier dun groupe à lautre. Gagné et coll. ADDIN REFMGR.CITE Gagné2001316Les activités d'apprentissage en d'encadrement dans des cours universitaires à distance : le point de vue des apprenantsJournal316Les activités d'apprentissage en d'encadrement dans des cours universitaires à distance : le point de vue des apprenantsGagné,PierreDeschênes,André-J.Bourdages,LouiseBilodeau,HélèneDallaire,Suzanne2001activitésConstructivismeencadrementFormation à distanceperceptions étudiantsreprésentationsIn File131Journal of Distance Education161Journal of Distance Education1(2001) concluent que le soutien utilisé par les étudiants est essentiellement cognitif et centré sur la recherche de réponses à leurs problèmes, alors que les activités dencadrement sont relativement moins utilisées par les étudiants que les activités dapprentissage. Dans le même ordre didées, Pettigrew ADDIN REFMGR.CITE Pettigrew2001661L'encadrement des cours à distance : Profils étudiantsJournal661L'encadrement des cours à distance : Profils étudiantsPettigrew,François2001encadrementFormation à distanceperceptions étudiantsNot in File99111Distances51Distances1(2001) note une désaffection des activités dencadrement proposées particulièrement chez les apprenants à distance expérimentés. Une autre étude de Gagné et coll. (2004) montre quil ny a pas de lien univoque entre la satisfaction des étudiants à légard de lencadrement et leur volonté de réinscription.
Ces travaux font donc ressortir plusieurs paradoxes et questions quil importe de mieux comprendre en étudiant la dynamique qui se construit entre ces différents acteurs et en analysant davantage les logiques de loffre (concepteurs et personnes tutrices) et celles de la demande (étudiants). Pour Glikman ADDIN REFMGR.CITE Glikman1999306Formations à distance : au nom de l'usagerJournal306Formations à distance : au nom de l'usagerGlikman,Viviane1999activitésapprentissageattitudesdesign pédagogiqueFormation à distanceperceptions étudiantsIn File991Distances32Distances1(1999), les logiques de loffre « correspondent à la façon dont les organismes de formation conçoivent les enseignements quils proposent » alors que celles de la demande « se rapportent aux représentations, aux motivations et aux attentes de lapprenant
». Comprendre ces logiques, selon Glikman, nécessite quon sintéresse aux interactions entre ces différentes logiques pour en dégager les influences respectives sur lapprentissage.
Conséquemment, une approche intégrée nous apparaît nécessaire dans la recherche sur lencadrement des étudiants qui étudie les représentations respectives et les interactions cognitives, métacognitives, socioaffectives et motivationnelles des trois acteurs principaux des situations réelles dencadrement à distance : les apprenants, les personnes qui les encadrent et les concepteurs de cours à distance.
Lencadrement des étudiants à distance exige donc quon y consacre plus de recherche pour mieux comprendre la réalité actuelle de cette composante de la formation à distance dans une perspective plus globale (la dynamique entre les différents acteurs) et pour développer des outils simples et efficaces pour intervenir dans cette dynamique. On pourra ainsi mieux soutenir le travail des différents acteurs (concepteurs, personnes tutrices et apprenants), en particulier dans la perspective dune meilleure utilisation des technologies pour lapprentissage coopératif et la coconstruction des connaissances, tout en favorisant la persistance et la réussite des étudiants à distance.
Nos travaux sinscrivent dans une perspective cognitivo-constructiviste ADDIN REFMGR.CITE Deschênes19961Constructivisme et formation à distanceJournal1Constructivisme et formation à distanceDeschênes,André-J.Bilodeau,HélèneBourdages,LouiseDionne,MichelGagné,PierreLebel,CélineRada-Donath,Alejandro1996ConstructivismeFormation à distancecontextualisationIn File925Distances111205-6944Distances1Deschênes2001267Les activités d'apprentissage en d'encadrement dans des cours universitaires à distance : le point de vue des concepteursJournal267Les activités d'apprentissage en d'encadrement dans des cours universitaires à distance : le point de vue des concepteursDeschênes,André-J.Gagné,PierreBilodeau,HélèneDallaire,SuzanneBourdages,Louise2001activitésConstructivismeencadrementFormation à distanceperceptions concepteursIn File131Journal of Distance Education161Journal of Distance Education1(Deschênes et al., 1996; Deschênes et al., 2001). Les approches cognitives explorent les processus mentaux en uvre lors de lapprentissage ADDIN REFMGR.CITE Deschênes199253Psychologie cognitive et formation à distanceJournal53Psychologie cognitive et formation à distanceDeschênes,André-J.1992apprentissageFormation à distancethéories faddesign pédagogiquemétacognitionIn File2947Revue québécoise de psychologie133Revue québécoise de psychologie1(Deschênes, 1992). Certains travaux ADDIN REFMGR.CITE Herrington1999446Using situated learning and multimedia to investigate higher-order thinkingJournal446Using situated learning and multimedia to investigate higher-order thinkingHerrington,JanOliver,Ron1999Constructivismedesign pédagogiquemultimediaordinateurIn File401421Journal of Educational Multimedia and Hypermedia84Journal of Educational Multimedia and Hypermedia1(Herrington & Oliver, 1999) tentent de vérifier comment l'utilisation de matériel multimédiatisé utilisant une approche de cognition située (situated learning) peut ou non favoriser la mise en uvre par les étudiants de processus cognitifs de haut niveau susceptibles doptimaliser lapprentissage lors de travaux collaboratifs. Herrington et Oliver ont constaté queffectivement ce type denvironnement permet la mise en uvre de processus cognitifs de haut niveau pour tous les groupes détudiants rencontrés, mais ils ont aussi constaté que certains groupes semblaient moins portés à le faire. Ils attribuent ces différences au type de relations établies entre les participants : ceux qui avaient eu la chance de se rencontrer avant la réalisation du travail auraient davantage de facilité à établir une collaboration utilisant des mécanismes cognitifs de haut niveau. Certains auteurs croient aussi que le type dengagement cognitif observé chez les étudiants dépend de la technologie utilisée ADDIN REFMGR.CITE Oliver1996449Dimensions of effective interactive learning with telematics for distance educationJournal449Dimensions of effective interactive learning with telematics for distance educationOliver,RonReeves,Thomas C.1996apprentissageConstructivismedesign pédagogiqueévaluationméthodes d'enseignementFormation à distanceencadrementNot in File4556Educational Technoloy Research and Development444Educational Technoloy Research and Development1(Oliver et al., 1996) ou du rôle des intervenants ADDIN REFMGR.CITE Gilliver1999663The orbicular model - Cognitive learning in CyberspaceJournal663The orbicular model - Cognitive learning in CyberspaceGilliveret coll.1999multimediaapprentissageFormation à distanceCognitifNot in File445456Journal of Educational Multimedia and Hypermedia84Journal of Educational Multimedia and Hypermedia1(Gilliver & et coll., 1999). Cest dans cette perspective que nous désirons étudier les logiques de loffre et de la demande dans les activités dencadrement pour tenter didentifier les caractéristiques de lune et de lautre du point de vue des intervenants et de celui des étudiants.
Par ailleurs, les approches constructivistes fournissent aussi des concepts fondamentaux permettant de mieux analyser lapprentissage significatif. Quatre aspects peuvent ici questionner loffre et la demande concernant les activités dencadrement. Le constructivisme postule que la contextualisation ADDIN REFMGR.CITE Deschênes19961Constructivisme et formation à distanceJournal1Constructivisme et formation à distanceDeschênes,André-J.Bilodeau,HélèneBourdages,LouiseDionne,MichelGagné,PierreLebel,CélineRada-Donath,Alejandro1996ConstructivismeFormation à distancecontextualisationIn File925Distances111205-6944Distances1(Deschênes et al., 1996), linteraction ou le dialogue ADDIN REFMGR.CITE Garrison1993452A cognitive constructivist view of distance education : An analysis of teaching-learning assumptionsJournal452A cognitive constructivist view of distance education : An analysis of teaching-learning assumptionsGarrison,Randy D.1993encadrementFormation à distanceConstructivismeNot in File199210Distance Education142Distance Education1(Garrison, 1993), le développement de perspectives multiples ADDIN REFMGR.CITE Herrington1999446Using situated learning and multimedia to investigate higher-order thinkingJournal446Using situated learning and multimedia to investigate higher-order thinkingHerrington,JanOliver,Ron1999Constructivismedesign pédagogiquemultimediaordinateurIn File401421Journal of Educational Multimedia and Hypermedia84Journal of Educational Multimedia and Hypermedia1(Herrington et al., 1999) et la négociation ADDIN REFMGR.CITE Prawat198932Teaching for understanding: Three key attributesJournal32Teaching for understanding: Three key attributesPrawat,Richard S.1989apprentissageinteractivitéIn File315328Teaching & Teacher Education54Teaching & Teacher Education1(Prawat, 1989) favorisent la construction des connaissances.
Ce programme veut donc analyser les logiques de loffre et la demande dans les activités dencadrement des cours sous langle de lengagement cognitif attendu et réel des apprenants dans ces activités dencadrement, à laide des quatre concepts retenus pour caractériser lapprentissage dans une perspective constructiviste.
Le présent rapport sintéresse au point de vue des concepteurs et tente de répondre à deux questions :
Quel est le point de vue des concepteurs sur lengagement attendu des apprenants dans les activités dencadrement?
Lengagement est limplication demandée à lapprenant par les activités qui lui sont proposées sur les plans cognitif, social, affectif, motivationnel et métacognitif.
Une activité dencadrement est une activité de soutien du cours impliquant une intervention humaine faite dans le but dassister létudiant dans la formulation et la réalisation de son projet de formation et dans sa démarche dapprentissage.
Comment les concepteurs voient-ils la dynamique entre les différents acteurs du système dencadrement, sous langle de quatre concepts fondamentaux du constructivisme : contextualisation, interaction, perspectives multiples et négociation?
Méthodologie
La méthode de cueillette de données est lentrevue semi-dirigée telle que décrite dans la demande de subvention (Deschênes et coll. CHRSH 2002-2005).
Pour chacun des cours, on utilisera un canevas équivalent où les analyses des activités dencadrement serviront de stimuli aux verbalisations des concepteurs dactivités dencadrement.
Les critères généraux ayant déterminé le choix des cours sont les suivants :
des cours récents;
de domaines variés
Mathématique et Histoire au niveau secondaire,
Psychologie et Art au collégial;
ayant une bonne évaluation institutionnelle;
utilisant de multiples activités dencadrement;
utilisant des médias divers : courrier électronique, téléphone, imprimé;
ayant des étudiants inscrits à la session ciblée.
Les personnes interrogées sont des concepteurs de lencadrement de cours à distance. Il sagit denseignants, de professionnels, de conseillers pédagogiques ou de gestionnaires de lencadrement. Une ou deux personnes conceptrices ont été identifiées pour chacun des cours, pour un total de 6 personnes.
La cueillette des données concernant les représentations des concepteurs sest faite par entrevues semi dirigées réalisées au téléphone dune durée denviron une heure.
Les personnes interrogées ont signé un formulaire de consentement. Pour préserver la confidentialité, les éléments nominatifs ont été retirés lors de la transcription du verbatim et ont été identifiés par lettres alphabétiques : J, K, L etc. Après correction et retrait dexpressions spécifiques au langage parlé, le verbatim a été retourné à linterviewé pour validation.
Le canevas dentrevue (en annexe) reprend la grille utilisée dans des projets précédents (Bilodeau et al, 2006 Gagné et al, 1999;) où des concepteurs de niveau universitaire avaient été interrogés. Ce canevas a été ajusté pour inclure les activités dencadrement spécifiques à chacun des cours, activités sur lesquelles les concepteurs sont interrogés.
Dans ces entrevues, on demandait aux concepteurs de se présenter et de préciser leur rôle dans la conception du cours, puis de décrire le cours, les activités dencadrement et la raison dêtre de chacune des activités ainsi que lutilisation par les étudiants prévue par le concepteur. Certains éléments supplémentaires concernant la motivation, la technologie et lévaluation ont également été ajoutés. Le canevas dentrevue est en annexe A.
La base de gestion et de traitement de données InVivo a permis didentifier les énoncés pertinents à chacune des catégories de la grille et den faire la compilation.
Une synthèse de ces énoncés a ensuite été effectuée afin de dégager les éléments saillants des logiques des concepteurs sur lengagement attendu et sur la dynamique constructiviste.
Les cours de niveau secondaire
Au niveau secondaire, les deux cours retenus sont
Factorisation, qui est une partie du cours de mathématique de 4e secondaire et que par la suite nous désignerons sous le nom Mathématique ;
Le cours Des premières nations à lunion du Haut et du Bas-Canada est le cours dhistoire de 4e secondaire désigné dans ce rapport sous le raccourci Histoire.
Cours 1- Mathématique
Ce cours est une partie du cours de mathématique de quatrième secondaire, un pré-requis pour certains programmes de niveau collégial.
Les activités dencadrement sont :
1 lettre de confirmation dinscription
1 lettre de bienvenue
1 lettre de motivation
3 rétroactions sur des devoirs
1 rétroaction sur lexamen
Communications téléphoniques avec la personne tutrice
Communications présentielles avec la personne tutrice
Communication avec la conseillère pédagogique
Le concepteur principal de ce cours est I alors que J et K ont participé à la conception de lencadrement pour leurs commissions scolaires respectives.
I Enseignant et responsable du contenu
Le nombre dénoncés retenus pour le concepteur I est faible. Il a un discours précis, concis et organisé. Il ne faut pas sattendre à retrouver des énoncés qui se répètent souvent. Il dira plutôt « cest très important » et il ny reviendra plus, à moins que la question lui soit posée.
Formation et expérience
La formation de I est en enseignement. Il a dabord enseigné quelques années les mathématiques dans une école secondaire. Par la suite, il a été engagé comme tuteur pour les cours à distance. Il a également été tuteur au collégial et au niveau universitaire. I est ensuite devenu responsable du secteur des mathématiques. Cela fait une quinzaine dannées quil a commencé à faire de la conception et du développement de cours. Il est le principal concepteur du cours de mathématique, cest lui qui en a élaboré le contenu.
Contexte institutionnel
Le cours dont il est question ici en est un de quatrième secondaire. Monsieur I a conçu ce cours à distance dont le matériel est utilisé dans les commissions scolaires, à la fois à distance et en formation des adultes.
Le concepteur I na aucun contact avec les étudiants.
Ce quest lencadrement
Voici les énoncés de I qui se rapportent à lencadrement (le soutien humain qui vise à assister lélève dans la formulation et la réalisation de son projet de formation et aussi dans ses apprentissages).
Pour le concepteur I, un cours bien conçu est un cours « autosuffisant » grâce auquel létudiant peut poursuivre son apprentissage de façon autonome sans avoir besoin du soutien dune tierce personne.
« Le plus important, premièrement la matière, deuxièmement la pédagogie, troisièmement, cest sassurer que tout est conforme au programme et de massurer au bout de la ligne de la qualité et de sassurer que lélève qui suit le cours soit le plus autonome possible. » (36)
« Il faut que ce soit clair et quun élève puisse étudier le samedi soir à minuit. Quil ne soit pas dépendant dune autre personne pour son apprentissage, au maximum. Cest sûr et certain quon ne peut pas tout couvrir, dans le sens que si lélève nest pas à son niveau, il nest pas à son niveau, mais moi je veux massurer quil soit capable détudier par lui-même, quil ne soit pas dépendant de quelquun dautre. » (42)
« Donc, faire la révision de contenu, ça veut dire faire la validation, faire la rédaction pédagogique, cest-à-dire sassurer que lélève qui étudie à distance soit en mesure de suivre le cours sans aide ou autre aide minimum possible. » (32)
Le rôle du tuteur est dabord de corriger, de rédiger des commentaires pour « diriger » lélève par ses rétroactions, être disponible pour répondre à ses questions, lencourager et le sécuriser.
« Mais le devoir ce nest pas juste sommatif, cest aussi formatif parce quil y a vraiment une rétroaction de la personne tutrice, si elle ne le fait pas, il y a un manquement. Il faut vraiment quil y ait une rétroaction par rapport à lélève pour le diriger convenablement parce que les gens en formation à distance sont souvent insécurisés parce quils sont seuls à la maison et cest important que le prof qui corrige sache diriger convenablement ne serait-ce que pour lélève, pour quil aille au bout de son apprentissage. [
] » (82)
Lévaluation est conçue de façon à ce que lélève ne soit pas perdu à lexamen du ministère.
« [
] nous autres on essaie de se coller avec les devoirs pour les diriger à lexamen. On essaie aussi que les profs qui corrigent dirigent leurs élèves pour quils puissent passer lexamen haut la main. » (80)
Le tuteur dispose dune grille de correction remise par le concepteur.
« Donc, cest pour ça que le devoir est vraiment encadré, même au nombre de lignes qui est alloué pour tel ou tel type de réponses, de telle façon que le prof ou le tuteur, quand il corrige que ce soit une place ou une autre, je lui donne une grille et cest tant de points pour chaque numéro. Cest vraiment une correction qui est dirigée. » (74)
Pour les devoirs, le concepteur juge quune rétroaction avec commentaires est nécessaire.
« Normalement oui, et je mets toujours les références quil faut donner à lélève parce que quand la personne corrige, il faut aussi quelle donne ses commentaires. Quand le devoir est parfait, il ny a pas de problème, on se dit il est parfait. Il ny a pas de commentaire. [
] Par contre, le prof qui corrige doit quand même donner ses commentaires et aussi diriger lélève [
]. » (74)
Sur lexamen final, conçu et corrigé par des gens du ministère, le concepteur na aucune prise.
« Les copies dexamen se retrouvent dans les commissions scolaires; elles sont administrées
lélève sen va dans un local, passe lexamen sous surveillance et lexamen est corrigé, cest un examen strictement sommatif. Il ny a aucun formatif, là cest sommatif. » (100)
« Oui, ce nest pas nécessairement le tuteur, cest quelquun dautre qui corrige, quelquun du centre, ça va dépendre de la commission scolaire. » (101)
Lengagement attendu des étudiants
Lengagement, cest limplication demandée à létudiant par les activités qui lui sont proposées sur les plans cognitif, social, affectif, motivationnel et métacognitif.
Le concepteur sexprime peu sur lengagement attendu de létudiant dans les activités dencadrement.
Engagement cognitif
Lengagement cognitif concerne une activité dencadrement qui soutient le traitement dinformations touchant le domaine conceptuel, la discipline ou le domaine de connaissances du cours (Deschênes et coll., 2001). Lengagement cognitif comprend les niveaux conceptuel, méthodologique, démarche pédagogique et administratif.
Sur le plan conceptuel
Qui concerne le traitement dinformations touchant le domaine conceptuel, la discipline ou le domaine de connaissance du cours. (cf. Deschênes et coll., 2001; Dionne et coll., 1999; Lebel, 1993, dans TÉLUQ, 2001)
Selon le concepteur, les étudiants ont besoin dexplications au sujet de notions, mais il considère que sils fouillaient un peu dans leurs livres, ils nauraient pas besoin de contacter le tuteur.
« [
] cest aussi sur des notions, je bute sur une question, au lieu daller voir dans la matière, je vais téléphoner au tuteur. » (136)
Sur le plan méthodologique
Ce plan concerne une activité dencadrement qui soutient lacquisition, la pratique ou lamélioration des capacités ou dhabilités intellectuelles ou de stratégies cognitives pour réaliser les tâches proposées par le cours. (cf. Deschênes et coll., 2001; Dionne et coll., 1999; sous-catégories adaptées de Herrington et Oliver, 1999, p. 401).
Selon le concepteur I, le tuteur doit être en mesure de suggérer diverses manières de procéder aux élèves qui éprouvent des difficultés.
« Et quelquun qui soit capable de proposer à lélève qui a de la difficulté dans certains domaines dautres façons de faire ou de lui proposer dautres exercices à faire. Donc cest ce genre dinterventions-là qui serait très, très important à faire. » (110)
Sur le plan de la démarche pédagogique
Ce plan concerne une activité dencadrement qui soutient le traitement dinformations touchant la connaissance de la démarche pédagogique.
Aucun énoncé dans cette catégorie pour le concepteur I.
Sur le plan administratif
On parle ici dactivités dencadrement qui soutiennent le traitement dinformations qui touchent la connaissance des règles et des procédures de lorganisation du cours, des conditions dadmission, de la structure du programme, des modalités de disponibilité des personnes mises à sa disposition et daccès aux divers services. (cf. Dionne et coll., 1999)
Le concepteur I sattend à ce que certains étudiants communiquent avec le tuteur au sujet des délais de remise de travaux, mais ses attentes sont surtout envers le tuteur qui aura à faire de la relance auprès de ceux qui nont pas respecté les échéances.
« Et lautre activité qui peut être demandée, cest selon lendroit, la relance auprès des élèves qui sont inactifs. Donc si le tuteur saperçoit que lélève est supposé avoir remis un devoir et il ne la pas remis, il peut téléphoner et lui demander : « Quest-ce qui arrive au juste? », donc essayer de la réanimer [
], ce nest pas nécessairement relié à la matière comme relié à lui, sa vie. Donc le tuteur peut faire ce genre dintervention-là. Dailleurs, cest un type de travail quon aime que le prof-tuteur fasse pour essayer dactiver des élèves qui sont présumés inactifs. » (108)
« Je ne suis pas dans les délais, je nai pas commencé à travailler, donc il y a des questions administratives qui rentrent [
]. » (134)
Engagement social
Tout énoncé portant sur une activité dencadrement qui concerne les relations entre létudiant et les autres acteurs de la situation dapprentissage : formateurs (concepteurs, tuteurs), pairs, autres intervenants de létablissement, entourage (milieu familial, milieu professionnel, milieu communautaire). Lengagement social comprend le plan du sentiment dêtre en relation et la disponibilité (Shin, 2001), et peut se rapporter à différentes personnes : les pairs (autres étudiants du cours), le formateur (professeur, personne tutrice, chargé dencadrement ou autre) les autres intervenants (personnel clérical ou administratif de linstitution, etc.) et lentourage (personnes appartenant à son milieu familial, professionnel ou communautaire).
Sur le plan du sentiment dêtre en relation
Ce plan traite du sentiment de lapprenant dêtre en relation réciproque avec les acteurs de la situation dapprentissage. Le sentiment dêtre en relation comprend lAppartenance (fierté, enthousiasme, attachement de lapprenant à son groupe, à son institution), lIntimité (désir de lapprenant de dépasser des relations fonctionnelles avec lun ou lautre des acteurs de la situation dapprentissage) et Obligation (sentiment dobligation de lapprenant envers les autres acteurs de la situation dapprentissage, incluant les formules de politesses et les présentations individuelles).
Selon le concepteur I, les élèves ont besoin de sentir quils ne sont pas seuls.
« [
] sil nest pas dans le bon chemin, cest dessayer de le ramener, de lui téléphoner, de lui parler, par nimporte quel moyen. Il faut vraiment que lélève sente quil nest pas seul. » (84)
Sur le plan de la disponibilité
Ce plan porte sur le sentiment qua lapprenant que ses besoins ressentis peuvent être comblés sur demande par un des acteurs de la situation dapprentissage. Il comprend lAccueil (sentiment qua lapprenant que ses demandes seront bien accueillies, que les acteurs de la situation dapprentissage accepteront volontiers de consacrer du temps à ses demandes) et la Rapidité (sentiment qua lapprenant que les acteurs de la situation dapprentissage répondront rapidement à ses demandes).
Les énoncés du concepteur I font référence à la relation tuteur-étudiant. Le tuteur doit être raisonnablement disponible et réagir rapidement, cest à cela que sattend lélève.
« [
] avoir une période de disponibilité pour répondre aux questions des élèves, donc évidemment la disponibilité ce nest pas 35 heures semaine. » (108)
« [
] quand on parle de tuteur dans un cours en formation à distance, cest quelquun qui réagit rapidement. Lélève sattend à avoir une réaction rapide, donc cest quelquun qui corrige rapidement les travaux, qui donne rapidement ses rétroactions et des rétroactions qui sont justes. » (110)
Engagement affectif
Lengagement affectif porte sur des émotions et sentiments de létudiant, sur laspect affectif des concepts, sur les attitudes ou les valeurs de létudiant.
Sur le plan des émotions et des sentiments
Le concepteur I sattend que les élèves à distance ressentent de linsécurité face à leur apprentissage.
« [
] les gens en formation à distance sont souvent insécurisés parce quils sont seuls à la maison. » (82)
Sur le plan de laffectivité des concepts
« En mathématique, on sait quil y a des traumatismes qui existent au niveau du secondaire, il y a eu beaucoup de décrochage à ce niveau-là, donc cest important de les sécuriser. Donc ça cest vraiment le travail, quand je fais la rédaction du matériel, de lencadrement, de la rédaction et de la part du prof qui sécurise les élèves aussi. » (82)
Sur le plan des attitudes
Lautonomie est sûrement lattente la plus présente dans le discours du concepteur.
« Une des caractéristiques des gens en formation à distance, qui fonctionnent bien en formation à distance, cest justement lautonomie [
]. » (132)
Engagement motivationnel
Telle que définie par Keller, la motivation est lénergie nécessaire à laction dapprendre. Lengagement motivationnel a des sous-catégories qui sont lattention, la pertinence, la confiance et la satisfaction.
Cest au concepteur par le biais du matériel pédagogique et au tuteur dans la relation avec lélève dentretenir la motivation et de le relancer.
Le concepteur sattend à ce que la confiance en soi des étudiants soit augmentée par les activités dencadrement.
« Cest de donner confiance à lélève, de lencourager; ça fait partie vraiment de la tâche, ça fait partie de ma tâche aussi, lencourager dune façon dans le cours en lui disant : « regarde là cest facile, on va être capable de faire ça comme ça » et de la part du prof aussi en encourageant lélève dans le bon chemin, de le féliciter. » (84)
Engagement métacognitif
Tout énoncé concernant lencadrement des étudiants qui porte sur les métaconnaissances ou la gestion consciente des tâches cognitives.
Le discours de I naborde pas directement la métacognition mais il fait mention de l« autoréflexion » qui pourrait y être associée.
« Cest plus
sur sa capacité à faire lautoréflexion [
]. » (193)
Dynamique socioconstructiviste
La deuxième grille analyse le discours des concepteurs sur le soutien à lapprentissage selon quatre dimensions fondamentales du constructivisme (Deschênes et coll. 1996) : la contextualisation, les perspectives multiples, la négociation et la nature des interactions.
Perspectives multiples
Sur le plan des points de vue
Le concepteur I mentionne quen mathématique, il ny a pas une variété de points de vue possibles.
« Plus souvent quautrement, cest selon la matière, je ne dirais peut-être pas la même chose pour trigonométrie, mais il y a souvent 1 ou 2 façons de faire les choses mais il ny a pas
il ny a pas beaucoup davenues; ce nest pas comme une composition en français. Surtout en factorisation, il y a 1 ou 2 façons de faire pour arriver au bon résultat donc cest assez facile, à mon avis, cest relativement facile à diriger et à évaluer. » (76)
Cours 2- Histoire
Ce cours Des premières nations à lunion du Haut et du Bas-Canada est le cours dhistoire de 4e secondaire obligatoire pour obtenir le diplôme détudes secondaires. Il contient les notions sur lhistoire du Québec et du Canada, jusquà lunion du Haut-Canada et du Bas-Canada.
Les activités dencadrement sont :
1 lettre de bienvenue
1 lettre de motivation
3 rétroactions sur des devoirs
1 rétroaction sur lexamen
Communications téléphoniques avec la personne tutrice
Communications présentielles avec la personne tutrice
Communication avec la conseillère pédagogique
La principale conceptrice de ce cours est L.
J et K ont conçu lencadrement offert par leurs commissions scolaires respectives.
L Conceptrice de contenu de matériel didactique
Formation et expérience
« L » a deux types dexpérience de travail. Elle a dabord travaillé une quinzaine dannée dans le domaine de la recherche universitaire pour ensuite uvrer dans la conception de matériel didactique. L détient une formation en linguistique. Elle na pas mentionné quelle avait une spécialisation en histoire ni une expérience en enseignement. Cette conceptrice a été chargée dencadrement et est chargée de projets pour un organisme élaborant des cours pour le secondaire depuis plus dune quinzaine dannées. La conceptrice L a dailleurs travaillé à la rédaction du programme dhistoire. Cest elle la conceptrice du contenu pour le cours Des premières nations à lunion du Haut et du Bas-Canada.
Contexte institutionnel
La conceptrice L uvre à la conception de cours destinés à la formation aux adultes.
Madame L joue sensiblement le même rôle que Monsieur I, cest-à-dire quelle na aucun contact avec les étudiants et quelle considère que son rôle est délaborer du matériel autoportant.
Ce quest lencadrement
Selon la conceptrice, lencadrement cest le tutorat. Son rôle à elle dans lencadrement des étudiants, cest de concevoir un matériel autosuffisant.
« Ce matériel-là est fait pour le cas extrême de la personne qui est toute seule chez elle à distance. Donc il est autosuffisant. Normalement, un élève à distance doit pouvoir trouver dans le guide tout ce dont il a besoin pour faire son étude et réussir son examen. » (39)
Pour le reste, tout dépend des différentes commissions scolaires qui offrent le cours : les concepteurs nont aucun contrôle sur les tuteurs.
« Chaque commission scolaire, jirais même jusquà dire chaque centre, fonctionne différemment. Alors nous, on na pas du tout le contrôle sur les actions des tuteurs. Ce quon peut faire, cest dans le corrigé (évidemment ces devoirs-là ont un corrigé), dans la première page du corrigé, cest dinviter les tuteurs à faire une correction évidemment de ce quils ont sous la main quand lélève rend le devoir, mais aussi de faire des interventions formatives. Sils le font ou ils ne le font pas, nous, on na pas de contrôle du tout. » (53)
Les étudiants ont accès à un tuteur mais très peu sen prévalent.
« Il (le tuteur) est également disponible soit par téléphone, soit par courriel pour répondre aux questions des étudiants qui sont inscrits. Maintenant comme je vous dis, il y a peu dappels. » (85)
Certains étudiants, ceux qui ne possèdent pas les préalables, auront peut-être besoin de plus de soutien.
« Un étudiant qui a passé sur les fesses ses cours de français va peut-être avoir un peu de difficulté; il aura peut-être besoin de plus de soutien ou dencadrement. » (119)
La conceptrice insiste sur le volet formatif du travail du concepteur qui passe par les rétroactions sur les devoirs. Lobjectif est de bien préparer lélève à lexamen ministériel.
« Il y a une préparation à lexamen, dans sa forme et dans lesprit ministériel. Donc il y a pour lévaluation formative, il y aura peut-être pour le tuteur des suggestions à lélève sur une manière daborder le matériel, ou détudier ou de répondre aux questions [
].» (57)
« Cest lévaluation formelle, ministérielle qui sanctionne le cours. Ce qui veut dire quil y a une partie de nos devoirs qui ressemblent à ça aussi. Donc il y a une partie de nos devoirs, cest bon ou cest pas bon. Mais ça ne nous empêche pas de mettre, nous, des parties qui amènent plus de la réflexion surtout dans un cours comme histoire. » (81)
« Chaque commission scolaire, jirais même jusquà dire chaque centre, fonctionne différemment. Alors nous, on n'a pas du tout le contrôle sur les actions des tuteurs. Ce quon peut faire, cest dans le corrigé (évidemment ces devoirs là ont un corrigé), dans la première page du corrigé, cest dinviter les tuteurs à faire une correction évidemment de ce quils ont sous la main quand lélève rend le devoir, mais aussi de faire des interventions formatives. Sils le font ou ils ne le font pas, nous, on na pas de contrôle du tout. » (53)
« Indirectement par le genre de questions que lon pose, il faut quil (lélève) fasse des liens, il manifeste un moment donné quil voit les causes et les conséquences dun phénomène historique mais ce nest pas fait sous forme de travail, cest vraiment sous forme de questions-réponses. » (79)
« Jimagine oui, pas pour les questions qui sont de types ministériels parce que lévaluation au Ministère cest vraiment
, il ny a aucune ambiguïté, aucune latitude possible: cest bon ou cest pas bon. On ne peut pas essayer dargumenter les réponses; cest bon ou cest pas bon. Lexamen se corrige de la même façon en Gaspésie quà Hull. Cest lévaluation formelle, ministérielle qui sanctionne le cours. Ce qui veut dire quil y a une partie de nos devoirs qui ressemblent à ça aussi. Donc il a une partie de nos devoirs, cest bon ou cest pas bon. Mais ça ne nous empêche pas de mettre, nous, des parties qui amènent plus de la réflexion surtout dans un cours comme histoire. » (81)
Le rôle du tuteur est dêtre disponible pour les étudiants, avoir pour eux de lempathie et une connaissance de létudiant, répondre à leurs questions, pister les étudiants sur « les contenus mais aussi sur la manière de faire ».
« En fait, ce nest pas propre au tuteur, cest propre à tout bon prof. Une certaine empathie pour ses élèves, connaissance de sa matière mais aussi une bonne connaissance de sa
clientèle (ça fait un peu mercantile), alors les gens, comment ils apprennent, doù ils viennent [
]. » (103)
Lengagement attendu des étudiants
Engagement cognitif
Sur le plan conceptuel
Les attentes de L concernent la compréhension du contenu avec laide du tuteur (contact ou rétroaction). La compréhension du contenu est en lien direct avec le fait dêtre « apte à passer lexamen ou pas ».
« Les directives aux tuteurs qui corrigent, cest de faire une correction évidemment bonne réponse/mauvaise réponse, mais au-delà de ça, de donner des pistes, des suggestions, den faire vraiment loccasion dune évaluation formative. » (51)
Sur le plan de la démarche pédagogique
Létudiant doit suivre la procédure mais aussi faire les démarches pour trouver ce qui lui manque, obtenir les préalables, etc., donc mettre en place tout ce quil peut pour favoriser sa réussite.
« [
] à aller chercher les ressources manquantes, sil y en a, cest-à-dire appeler le tuteur sil (lélève) ne comprend pas ou prendre un dictionnaire sil y a un mot quil ne comprend pas par lui-même. Donc aller chercher les ressources pour sassurer quil comprend, faire le travail dans les délais prescrits et sassurer quil a mis en place toutes les conditions pour réussir » (117)
« Maintenant sil a un problème au-delà de ça, pour pouvoir poursuivre dans le cours, il doit communiquer avec son formateur
obtenir les préalables, être sûr quil comprend tout ça avant de continuer. » (125)
Sur le plan administratif
La conceptrice L considère que les élèves sont responsables de respecter les délais.
« Dans ce cas-ci, il (lélève) va être capable de se discipliner à respecter les échéances, à faire des apprentissages [
]. » (117)
Sur le plan méthodologique
Les interventions du tuteur guident lélève pour bien le préparer à lexamen du ministère et ce jusque dans sa méthode de travail.
« Il y a une préparation à lexamen, dans sa forme et dans lesprit ministériel. Donc il y a pour lévaluation formative, ou détudier ou de répondre aux questions qui laideront ou qui le pisteront pour son comportement par rapport à des réponses courtes ou des choses comme ça. » (57)
« Les enseignants savent ce que ça veut dire: pister lélève non seulement sur le contenu mais sur la manière de faire pour réussir le cours finalement. » (59)
« Cest justement tout le volet formatif de la chose, cest-à-dire pister létudiant, laider à voir où il dérape, sil dérape et comment se remettre sur la bonne voie, le cas échéant. Parce quà ce moment-là, les devoirs, étant réservés aux étudiants qui sont à distance, quand on est seul chez nous des fois, on peut partir sur des pistes qui ne sont pas les bonnes. » (71)
Engagement social
Dans le discours de L, lengagement social se limite à la relation élèvetuteur.
Sur le plan de la disponibilité
« Il (le tuteur) est également disponible soit par téléphone, soit par courriel pour répondre aux questions des étudiants qui sont inscrits. » (85)
Sur le plan du sentiment dêtre en relation
Même si les élèves ont la possibilité davoir un lien avec le tuteur, peu sen prévalent.
« Je disais que les étudiants ont accès à un tuteur mais dans la vraie vie, il y a très peu détudiants qui font appel au tuteur. Les gens préfèrent
je ne le sais pas, par gêne peut-être
je ne le sais pas
[
]. » (51)
Engagement affectif
Sur le plan des attitudes
La conceptrice sattend à ce que lélève soit discipliné.
« Dans ce cas-ci, il va être capable de se discipliner à respecter les échéances, à faire des apprentissages [
]. » (117)
Engagement motivationnel et engagement métacognitif
Aucun énoncé
Dynamique socioconstructiviste
Dans les propos de la conceptrice L, aucun énoncé nest relié aux différentes dimensions du constructivisme : contextualisation et perspectives multiples.
K Conseillère pédagogique
Formation et expérience
K a une formation en psychopédagogie. De plus, elle a complété une maîtrise en éducation. La conceptrice K a dabord enseigné au secondaire avant de devenir conseillère pédagogique pour le primaire et le secondaire, poste quelle a occupé pendant dix-huit ans. Aujourdhui, elle est conseillère pédagogique en formation à distance pour une commission scolaire. Elle est conceptrice de lencadrement des cours Des premières nations à lunion du Haut et du Bas-Canada ainsi que Factorisation pour sa commission scolaire.
Contexte institutionnel
La conceptrice a travaillé à lélaboration de lencadrement de ces cours dans loptique où ils étaient destinés à léducation des adultes. On peut comprendre dans son discours quelle travaille dans un centre de formation et que les élèves qui suivent le cours à distance peuvent sy rendre afin de rencontrer leur tuteur ou encore la rencontrer elle. K les encourage fortement à le faire.
K simplique activement dans lencadrement des élèves. Cest elle qui les conseille dans le choix des cours en fonction de leurs objectifs professionnels. K est là pour soutenir les élèves dans leur démarche dapprentissage et dans leur choix dun objectif professionnel. Cest dailleurs la première personne avec qui les élèves ont un contact.
Le discours de la conceptrice est abondant et touche tous les plans de lencadrement.
Les propos de K ne se rapportent pas au contenu des cours ou très rarement. Cest un discours sur la démarche ou la procédure mais qui demeure presque toujours dans laction. Il faut aussi spécifier quelle ne fait pas de distinction entre les deux cours soit Factorisation et Des premières nations à lunion du Haut et du Bas-Canada.
Lorsque K fait mention du tuteur, elle le désigne sous le nom de professeur.
Ce quest lencadrement
Pour elle, lencadrement ce nest pas que le tutorat. Cest un ensemble de mesures mises en place pour soutenir lélève dans latteinte dun objectif.
Le soutien à létudiant est assuré par les secrétaires, les conseillères pédagogiques et par le tuteur.
« Il y a un moment donné dans lapprentissage, moi jappelle ça un trou dans les nuages, il y a des données qui ne sont vraiment pas précises pour lélève. Cest dabord la responsabilité du professeur den chercher la cause et dy remédier. Le professeur peut aussi demander la collaboration du service conseil qui pourra faire une analyse plus exhaustive avec lélève (ex: préalables notionnels acquis, méthode de travail, objectif professionnel, etc.) » (64b)
Létudiant, qui est le premier à sencadrer selon la conceptrice, doit bénéficier dun soutien constant; il doit savoir que des gens sont là pour lui : une équipe.
« Oui cest de rassurer lélève, de linformer et de le rassurer; quon est là. Alors ça cétait le premier objectif. Bon en même temps, quand on parle dinformer, on informe que si il a besoin daide de son prof, nous cest particulier, lélève peut téléphoner nimporte quand et demander laide de son tuteur et le tuteur doit le rappeler dans les 24 heures. Lélève peut même situer les heures auxquelles il souhaite être rappelé, de façon à ce que le professeur puisse gérer ses appels. » (58)
« Parce que lélève peut nous lâcher nimporte quand et on ne le saura jamais. Que lélève lui-même puisse être le premier à sencadrer et à avoir des moyens pour le faire, en tout cas moi je trouve que cest dautant plus important. Je ne les ai pas devant moi et même si je les avais, quest-ce qui se passe dans la tête de celui qui a lair de travailler dans son livre mais que dans le fond nassimile rien. Cest pour ça que lhistoire cest un prétexte. Il nous faut alimenter lobjectif de lélève; les conseillères pédagogiques doivent remplir cette tâche. Les élèves viennent chercher ainsi de ladrénaline auprès de notre service conseil. Ils apprennent à se motiver, à développer des méthodes de travail. » (94b)
Pour la conceptrice, tout est relié à la motivation de lélève et sa motivation dépendra des objectifs quil sest fixés souvent avec son aide.
« [
] il importe daider lélève à déterminer son objectif de formation. On lui donne toutes les informations pour quil aille sinformer des types de formation professionnelle, technique ou universitaire. Cest excessivement important; je dirais peut-être que cest la façon quun élève va commencer et terminer un cours, cest sil sencadre lui-même par rapport à son objectif. » (74)
« Nous utilisons différentes stratégies pour motiver lélève à cerner son objectif professionnel, quon a trouvé ensemble. Par exemple, lors de la première communication, jenvoie des listes de DEP aux élèves qui me partagent une intention de poursuivre une formation professionnelle. [
] Alors quand il arrive avec moi et quil prend ses maths, son objectif étant là, souvent même on amène lélève, ça dépend où il est rendu, à faire venir les formulaires dinscription et même à sinscrire. Cest tout ça ensemble qui fait que cest lélève qui va sorganiser pour commencer » (74b)
« Cest un prétexte dans le cadre de ce quon appelle commencer et finir un cours, après ça il y a des conditions de matière, si cest bien expliqué, la rapidité du prof, il y a plein de facteurs autour du fait que lélève va continuer ou abandonner. » (165)
À partir de ce moment, lélève peut sengager dans ses apprentissages et dans sa formation.
Il ne sagit surtout pas de réussir un cours, mais plutôt datteindre un objectif professionnel qui se situe souvent bien au-delà du cours.
« [
] Pour essayer de voir au niveau de linformation scolaire avec lélève quelles sont les voies, les avenues possibles pour permettre justement quil sengage encore plus dans ses maths. [
] je le sais comment ils ont besoin, dès le départ, de se sentir engagé dans un chemin pour se rendre, est-ce quon va à Québec ou à Matane? Et ça cest différent, est-ce quon passe par le bord de leau ou par la voie rapide? » (186)
« On essaie beaucoup dès le départ dinformer lélève quant à son objectif de formation: « Tu veux le finir pourquoi? Est-ce que tu sais quel genre de formation tu veux aller faire? Quel âge as-tu? Est-ce que tu sais, est-ce que tu connais les formations qui sont offertes dans ton coin? » Alors dès ce moment-là, lélève peut commencer à sengager, parce que finir un secondaire pour finir un secondaire, je nen sers pas délèves de même, il faut absolument quon puisse avoir un objectif, tu comprends? Pour être capable de sengager, il faut avoir un objectif réel » (163)
« Lélève va sinvestir et là souvent le plus drôle cest que lélève me retéléphone et il dit: « Là K. je suis allé voir telle personne au niveau de lorientation, jai trouvé ça tellement le fun parce que jamais jaurais pensé que bon
». Ces élèves là pas de problème, tu comprends-tu, la matière, ils vont sorganiser pour la faire et sils ne sont pas capables de comprendre, ils vont téléphoner et ils vont être obstinés. » (188)
Lengagement attendu des étudiants
Engagement cognitif
Le discours de K se rapporte davantage au tuteur, à sa connaissance de la démarche cognitive des élèves.
« Mais je pense que le prof idéal, cest un prof qui est conscient de la démarche dapprentissage puis qui a aussi peut-être un réflexe plus spontané daller voir où lélève a un problème. Il existe toutes sortes de formules informatisées. Il y a même des concepts élaborés de bulles dapprentissage, mais en général lélève veut partir de lui, de son niveau de difficulté et le partager avec le professeur. Alors le prof, lui, doit avoir une très, très grande connaissance; cest lui le prof qui doit apprendre les 150 bulles pour être capable de savoir quand lélève a tel type de difficulté [
]. » (127)
Sur le plan conceptuel
Cet aspect est assumé par le tuteur.
« Oui effectivement (les communications entre le tuteur et les étudiants sont pour des notions). Majoritairement, et nous on ne se mêle pas de notions. » (64)
« Parce que lélève sattend beaucoup de son prof sur le plan du contenu. [
] mais son prof est celui qui a le leadership, qui est professionnel, académique. En fait un leadership de compétence dans la matière et dans son apprentissage par lélève. » (119)
« Bien parce que dans la province, le professeur-tuteur qui est le tuteur en maths devait avoir une meilleure information que nous sur le plan du renforcement, la rétroaction, dun certain principe dengagement. Cest sûr quon parle aux élèves, mais le prof quand il est avec son élève il va agir avec ses références à lui; il va y aller de façon spontanée, va revenir beaucoup au contenu notionnel pur avec son référentiel à lui. » (125)
« Lélève a ce quil faut sur le plan du contenu. Sil na pas ce quil faut parce que le matériel est pas assez précis ou il manque de rétroaction par bout, le prof est en mesure de pouvoir donner
[
] » (175)
« [...] il (le tuteur) va corriger le devoir, il va lui retourner en disant là où il y a des erreurs et là où ça va bien. » (99)
Sur le plan méthodologique
Ce sont les 2 intervenantes du service conseil, dont notre conceptrice, qui assurent le soutien de lélève sur le plan cognitif méthodologique.
« [
] je peux la renseigner sur la méthode de travail qui pourrait convenir. » (40)
« [
] il a besoin davantage daide sur sa méthode de travail: quand est-ce quil étudie, comment il étudie, alors cest nous qui intervenons à ce moment-là. » (60)
On « donne » à lélève une méthode de travail.
« Eux, sils mappellent cest pour dire: « Jai appelé mon prof pis je comprends encore rien, as-tu une autre manière ou quest-ce que tu penses que je peux aller faire pis là le prof ma donné 18 sites internet et ça mécure fouiller là-dessus ». Ça se peut quelle me dise tout ça lélève. Et que moi je sois en mesure, à ce moment-là dessayer de trouver une autre façon » (176)
« Mais lhistoire, je ne peux rien donner à lélève autre que de la méthode de travail, du référentiel, de la mémoire à long terme [
]. » (80)
« Jessaie dy aller avec un processus de mémorisation pour lhistoire tout en alliant au niveau de la culture historique » (99)
Sur le plan de la démarche pédagogique
La conceptrice sattend à ce que lélève connaisse et respecte la démarche pédagogique proposée. Elle assure un soutien à létudiant sil éprouve des difficultés à cet égard.
« Là où on a certains problèmes, cest que des fois, ils font tout le contraire de ce qui est marqué dans les livres. Alors dans les manuels, vous allez voir cest bien identifié à chaque fois dattendre le devoir subséquent, le résultat du devoir avant de sengager dans le deuxième. » (99)
« [
] les livres sont bien faits, le matériel est séquentiel, lélève suit le chemin, «Le chemin de Compostelle» [
] » (175)
Sur le plan administratif
Le discours de la conceptrice est axé sur les aspects techniques, sur lorganisation du cours et sur les délais à respecter.
« [
] il fallait que jinforme lélève qui recevait son matériel, que je linforme quon est là, quon est en arrière, que je linforme du cadre dorganisation sur lequel il peut compter quand il étudie son histoire. » (56)
Le soutien administratif est assuré par le secrétariat et par le service conseil.
« Cest plutôt les services ici en secrétariat qui ont la charge de poster la correspondance de relance, qui est prévue dêtre envoyée aux élèves qui nont pas complété leur cours dans les 6 mois. » (70)
« Ça cest facile, il embarque et il roule et il va envoyer ses devoirs à son prof et il va me téléphoner pour des aspects très techniques: « Est-ce que je suis obligé dattendre avant denvoyer le deuxième? » » (190)
Engagement social
Sur le plan du sentiment dêtre en relation
Le professeur devrait être outillé en terme de contenu mais aussi au niveau des relations humaines. Les devoirs sont propices à létablissement de la relation tuteur-élève.
« Il y a une relation qui sétablit entre le prof et lélève beaucoup... très spécifique et continue à cause des devoirs, par exemple, en mathématique (416 et 436), il y a 3 devoirs fois 4 cours, ça veut dire quil y a 12 situations pour le prof à chacun de ces programmes. » (97)
« Alors cest sûr que lélève est motivé à téléphoner à son professeur. Il a aussi le geste très matériel où il poste son enveloppe à son tuteur, cest drôle à dire mais il y a comme une espèce de relation qui sétablit quand il lui envoie son devoir. » (111)
La relation de lélève avec la conseillère pédagogique est plus « affective ».
« Il ny a pas de pénalité, cest-à-dire que si lélève après 8 mois, il décide de sinscrire, cest sûr quil va mappeler et quil va me confier sa vie, il va me dire que son enfant était malade ou je ne sais pas trop quoi, et là il se reprend, il reprend son cours et il va le faire. » (72)
« Nous comme on a commencé une relation qui est plus affective avec lélève, son orientation, sa détermination, sa méthode de travail, lélève va nous rappeler. » (119)
Et selon elle, les élèves à distance ont besoin dun rapport adapté à eux.
« On a beau dire quon est bien équipé, lélève à distance, ça je suis sûre de ce que je te dis, a besoin dun rapport particulier, personnalisé. » (129)
Sur le plan de la disponibilité, de laccueil et de la rapidité
K mentionne laccès au service conseil pour les élèves.
« Nous autres, le service conseil ici, on est là justement pour soutenir létudiant. Maintenant, je ne peux pas aller les chercher nécessairement
. » (153)
« Non, je pense toutefois que chaque élève à distance doit être accompagné pour latteinte de son objectif professionnel. » (135)
Elle insiste sur le fait quelle, au service conseil, elle a « le temps de parler avec lui », le temps « daller le chercher » et de lui « répondre ».
« Alors le prof, il faut quil puisse avoir le temps, [
] la disponibilité pour aller avec lélève. » (176)
La conceptrice considère que le professeur est rapide à la fois pour répondre aux questions des élèves et pour corriger leurs devoirs.
« Lélève aussitôt quil a une interrogation, il appelle son prof, cest résolu assez rapidement. » (99)
« Il reste que quand tu as une question qui traite linformation, que tappelles ton prof, habituellement ça se passe très rapidement » (97)
Selon la conceptrice, les élèves sattendent à ce que le professeur réponde à leur demande au moment où ils en ont besoin.
« Le tuteur doit intervenir pas « à un moment donné », mais quand lélève a le problème. » (206)
Les élèves sattendent à un certain délai, un « délai attendu », pour recevoir une rétroaction du prof à la suite de leur devoir. Pour ce faire, le tuteur doit avoir une certaine disponibilité qui est assurée par les consignes administratives.
« Cest-à-dire que cest un délai attendu de lélève; délai quon a fait accepter par le prof. En fait, une journée, on dit 24 heures parce que 24 heures
. » (105)
« [
] on dit toujours que le prof en toute bonne conscience a 24 heures pour corriger un devoir. Cest sûr que si il sen va le chercher à la poste et quil le prend dans ses mains à 6 heures et quil a déjà une pile de 25 devoirs de la veille, ça se peut que ça prenne un peu plus de temps mais on dit normalement un délai. » (107)
La rapidité du professeur à fournir une rétroaction peut être un facteur qui influence le choix de lélève à continuer ou à abandonner le cours.
« [
] la rapidité du prof, il y a plein de facteurs autour du fait que lélève va continuer ou abandonner. » (165)
« Alors on sest vraiment assuré queffectivement il y avait une capacité pour le tuteur de retéléphoner dans les 24 heures. Dans les 24 heures, si lélève appelle à 4 heures et quil simagine que le 24 heures sarrête à 7 heures, 8 heures ou 9 heures le soir, cest pour ça quon a essayé de reconstruire la correspondance de façon à ce que ça ninduise pas lélève en attente [
]. » (60)
Engagement affectif
Lengagement affectif porte sur des émotions et sentiments de létudiant, sur laspect affectif des concepts, sur les attitudes ou les valeurs de létudiant.
Sur le plan des émotions et des sentiments
Certains élèves ont besoin dêtre rassurés régulièrement.
« Les élèves qui nous rappellent, on a des noms
Il y en a qui reçoivent un livre et qui nous appellent, qui finissent et qui nous rappellent, ils nous appellent avant de faire un examen. On a des cas comme ça. Les élèves ont besoin dêtre rassurés constamment. » (94)
Sur le plan des valeurs
Aucun énoncé
Sur le plan des attitudes
La conceptrice sattend à ce que lélève soit en mesure de se prendre en main, de sencadrer lui-même.
« [
] je dirais peut-être que cest la façon quun élève va commencer et terminer un cours, cest sil sencadre lui-même par rapport à son objectif. » (74)
« Que lélève lui-même puisse être le premier à sencadrer et à avoir des moyens pour le faire, en tout cas moi, je trouve que cest dautant plus important. » (94)
Sur le plan de laffectivité des concepts
Selon la conceptrice K, les étudiants ont parfois une relation négative avec la matière.
« Oui, ils (les élèves) peuvent appeler pour dire : « Moi, lhistoire, je trouve ça difficile à étudier, je ne suis pas vraiment intéressé » » (88)
« La volonté de réussite en histoire est motivée parce que cette matière est un préalable pour aller au CEGEP. » (92)
La conceptrice sait que certains élèves ont éprouvé des difficultés à lécole avec les mathématiques. Elle les encourage à sexprimer et à voir les maths autrement et surtout à ne pas hésiter à contacter le tuteur.
« Mais les mathématiques cest un autre affaire, alors ça aussi
lors de ce téléphone là au niveau du traitement dinformations de mathématiques, quelquun qui haït les maths, on dit de travailler avec des lunettes différentes de celles quil avait au secondaire. » (99)
« Le professeur peut
on rassure lélève. On ne veut pas que tu fasses comme tu faisais à lécole: le prof texplique 2 fois, 3 fois, tu retournes tasseoir et tu nas rien compris [
] ». (111)
Engagement motivationnel
Sur le plan de la pertinence
La motivation de lélève tourne autour de lobjectif ultime quil sest fixé (avec laide de la conceptrice souvent).
« Lélève va être motivé au départ à se donner un délai, à sengager, à se donner une méthode de travail, si on est capable de cerner ensemble un objectif réalisable pour elle. La personne qui dit: « Je finirai quand je finirai »; dangereux ça. » (171)
Le cours (MAT ou HIS) nest quun prétexte et ne représente pas en soi une motivation.
« Cest pour ça que lhistoire cest un prétexte. Il nous faut alimenter lobjectif de lélève; les conseillères pédagogiques doivent remplir cette tâche. Les élèves viennent chercher ainsi de ladrénaline auprès de notre service conseil. Ils apprennent à se motiver, à développer des méthodes de travail. » (94)
Les élèves ont besoin que la conceptrice, avec eux, regarde « où est-ce que je men vais » et « est-ce que jen ai besoin? », afin daider lélève à se fixer des objectifs et à voir ce quil doit faire pour y arriver.
« [
] il y a cette volonté avec lélève de se diriger en quelque part, pour quil soit capable de sengager dans sa propre formation. » (78)
« La volonté de réussite en histoire est motivée parce que cette matière est un préalable pour aller au CEGEP. Alors à ce moment-là, lélève qui a le goût darrêter, change très souvent son objectif professionnel. [
] « [
] bien je laisse tomber mon histoire parce que je men vais faire un AEC et que je nai pas besoin de lhistoire ou je men vais juste chercher mon secondaire 5 et jai un emploi à tel endroit là ». » (92)
Pour la conceptrice, tout se passe au niveau de lengagement de lélève et cet engagement est motivé par la pertinence professionnelle de la réussite du cours.
« Ah oui, moi je me dis que tout se passe au niveau de lengagement de lélève, lengagement de lélève pas dans son cours; pas faire pour faire, quand tu es adulte, tu ne fais pas de lhistoire pour faire de lhistoire. [
] Si « où est-ce que je men vais » devient un critère de motivation, alors oui, mais je peux travailler la motivation avec lélève : informations sur les programmes professionnels, techniques ou universitaires, etc. Puis daprès lexpérience que jai, si on lâche le cours, cest majoritairement du fait que lobjectif professionnel nest pas intégré. [
] » (161)
« Maintenant quand on parle de soutien, je me dis, oui cest essentiel parce que tout tourne autour de lobjectif dun élève. Lobjectif nest sûrement pas de réussir ses maths 436, son objectif cest: «Ah, ça me prend des maths 436? » « Pour aller en radio oncologie, tu as besoin de tes maths 436 et même de préférence avec du 536 ». Cest ce qui va faire que cette personne là soit engagée et quelle fasse ses recherches... Après ça prend un contenu et ça prend de laide, du soutien. » (176)
Il faut leur donner les moyens, mais après leur réussite dépend deux, de leur désir dengagement.
« [
] pour elle-même se donner un délai, pour être capable de sencadrer, moi je me dis cest ça le truc à distance; cest donner les moyens aux élèves de pouvoir sencadrer. Quils aient le goût de sengager. Parce quils savent que cest là quils sen vont. » (171)
Sur le plan de la confiance
La conceptrice croit que les étudiants sattendent à ce que certaines mesures les motivent en leur donnant confiance. Elle tient à les rassurer et à ce quon ne fasse pas de renforcement négatif auprès deux.
« [
] On a une correspondance de relance qui tient à rassurer lélève. » (68)
« Bon alors cest sûr quon essaie le moins possible de faire du renforcement négatif à répétition. On communique avec lélève pour quil se réengage dans ses apprentissages et dans sa formation. » (111)
« On a essayé de motiver le prof dy aller avec du renforcement positif: « Très bonne équation, très bon traitement », de noter les parties positives. » (113)
La rétroaction et les interventions du prof doivent être stimulantes et la relance quant à elle doit inciter lélève « à se réengager dans ses apprentissages et dans sa formation ».
« [
] il y a une dimension notionnelle, de rétroaction, qui devrait être satisfaisante; ce que lélève comprend pas parce que quand il appelle le prof il répète la même affaire. Lélève va dire: « Je suis nul, parce que ça fait 4 fois que jappelle », là, on essaie de voir ça autrement. » (127)
« Oui certainement, les math parce que lautonomie va se renforcer au fur et à mesure des exercices, des bonnes réponses, il y a une rétroaction qui est très stimulante. » (139)
« Si lélève sobstine à recommencer, recommencer un exercice et quil na pas du tout compris et que le prof explique de la même façon; cest une autre affaire aussi pour décourager lélève. » (171)
Engagement métacognitif
Sur le plan de la gestion des apprentissages et de lévaluation
K considère que cest à lélève, à laide des devoirs, de vérifier sil a bien intégré la matière afin dêtre prêt pour le devoir suivant et pour lévaluation.
« Donc habituellement quand un élève envoie son devoir, moi je dis toujours aux élèves: « Ton devoir cest une synthèse de ce que tu devrais savoir. Alors quand tu as fait ta synthèse, tu devrais savoir: « est-ce que jai bien compris, est-ce que jai bien retenu ce quil fallait que je comprenne et que je retienne? » On fait le devoir, si tu taperçois quen faisant ton devoir, tes obligé de regarder très, très fréquemment dans ton livre, tes peut être pas prêt à faire ton devoir »...» » (101)
Sur le plan de la régulation
Le discours de K porte sur la régulation du temps.
« Le délai, jusquà maintenant, on essaie beaucoup que ça soit lélève, qui, par son objectif, détermine le délai que ça va lui prendre. »(66)
Sur le plan de la planification
Pour la conceptrice, les cours suivis sont une étape vers la réussite de lobjectif professionnel. Ainsi, lorsque son discours traite de planification, cest essentiellement la planification de cet objectif.
« Alors moi, je suis vraiment convaincue de ce que je te dis: amener lélève à ce que lui-même sache où est-ce quil sen va, ça prend beaucoup dinformations, il faut informer et donner à lélève les points (de repère) [
]. » (190)
Dynamique socioconstructiviste
Perspectives multiples
Sur le plan du mode de représentation
Le tuteur peut communiquer avec lélève de plusieurs façons : téléphone, courrier postal. Le professeur peut aussi communiquer avec la conseillère pédagogique pour quelle tente aussi de contacter lélève.
« [
] advenant quil y ait un problème monstre, le professeur va peut-être essayer de téléphoner, sil nest pas capable de rejoindre lélève, il va tout simplement lui écrire, lors du retour des devoirs [
]. Le professeur peut aussi me communiquer le problème afin que jétablisse un contact avec lélève. » (113)
Aucun autre aspect du constructivisme na été abordé dans le discours de K.
J Gestionnaire de la formation à distance
Formation et expérience
La conceptrice J détient un baccalauréat en enseignement du français ainsi quun certificat en andragogie. Elle a enseigné le français, les sciences humaines et la méthodologie dans le même centre déducation aux adultes pendant huit ans.
J a également travaillé en formation à distance. Elle a élaboré des examens et des pré-tests pour le Ministère de léducation et pour la commission scolaire. Cela fait maintenant 4 ans quelle est à la direction, cest donc elle qui soccupe de la formation à distance et de tout ce qui touche la gestion dans son institution.
Contexte institutionnel
J est gestionnaire de la formation à distance pour une commission scolaire qui offre des cours dans un centre de formation aux adultes. Elle ne semble pas avoir personnellement de contact avec les élèves mais il est possible pour les élèves qui suivent le cours à distance de rencontrer en face-à-face les tuteurs, qui eux, ont des heures de disponibilité prévues à cet effet dans le centre de formation. Cest dailleurs une pratique quelle favorise.
Le discours de J est très enthousiaste. Elle nous raconte avec force détails comment sont organisés les services offerts aux élèves. Cest un peu un discours promotionnel. On y sent une volonté dentourer lélève.
Pour sa part, J désigne le tuteur par le nom denseignant.
Ce quest lencadrement
À la commission scolaire où uvre J, les élèves ont le choix de se présenter pour voir leur tuteur ou de communiquer avec lui par courriel, par téléphone ou par la poste.
« [
] la majorité vont se déplacer pour venir sinscrire donc, ce quon fait cest quon leur dit « tu peux aller voir ton enseignante, elle est à tel local et elle est disponible deux après-midi/semaine et tous les soirs jusquà 10 heures. » » (22)
Pour cette conceptrice de moyens dencadrement, les élèves qui suivent une formation qui comprend plusieurs cours ont besoin dune relation directe avec leur enseignant et relation sous-entend préférablement une rencontre en face à face.
« Dans le fond les élèves qui viennent voir les enseignants, soit quils les appellent ou soit quils viennent en personne, cest parce quils ont besoin dexplications ou quoi que ce soit et je vous dirais que les tuteurs aiment beaucoup quand les élèves se déplacent ou quils appellent. Quand y a une relation finalement! » (78)
« Ils (les élèves) veulent, dans le fond, raccourcir les délais au niveau de la poste quoique cest pas très long. [
] cest une journée ou deux, trois maximum. Donc, souvent cest ça! Ça va leur permettre de venir voir leur enseignant puis créer un petit contact, ils ont besoin de ça. » (90)
La conceptrice a travaillé à mettre en place des mesures pour humaniser les services quelle explique dans son discours.
« Nous, les recommandations, cétait dhumaniser les services. [
]
Tout se faisait par la poste. Cétait quand même assez froid comme approche. » (144)
« [
] quand on poste un devoir, on aime bien avoir des résultats rapidement, et ça ne se faisait pas. » (22)
Le rôle du tuteur est axé sur les devoirs
« Parce que les devoirs quand les tuteurs les reçoivent, ils les annotent, les corrigent et ils postent le devoir. » (76)
Plusieurs activités dencadrement ont été mises en place :
Le conseiller en orientation élabore un profil de lélève et si lélève présente certaines lacunes, des exercices lui sont suggérés afin quil acquiert les préalables.
« Nous, ce quon a fait à la formation à distance, cest quon a préparé des exercices, finalement. Par exemple, un élève qui a passé loutil diagnostique 3 et qui a eu de la difficulté à faire tel, tel, tel numéro, bien, on lui envoie des exercices pour pallier ces lacunes. » (48)
À linscription, les élèves sont invités à rencontrer leur «enseignant» qui «dédramatisera» avec eux le matériel.
« Le sondage disait quil y a 43 pourcent des élèves qui abandonnaient dès la réception des guides. Cétait trop pour eux. Comme je vous le disais tantôt, le livre avec les cassettes, puis le corrigé avec le papier cellophane, ça fait très peur! Cest pour ça que cest bien quand ils passent à la procure de dire: « va voir ton enseignante, puis elle va te dire comment fonctionner avec tout ça », au lieu darriver chez soi tout seul. » (124)
« Je vous dirais que, il y a peut-être comme 15 pourcent des gens qui vont appeler pour dire: « Ah! bien là mon dieu! Mon enfant a été malade » ou « jai trouvé un nouvel emploi, mes heures ont augmenté ». Il y en a qui se sentent coupables, il y en a dautres de qui on va recevoir, 2 ou 3 semaines après, un premier devoir, puis il y en a dautres qui ne donnent pas de suite. » (64)
Lengagement attendu des étudiants
Engagement cognitif
J, dans son discours, aborde les plans de lengagement cognitif.
Sur le plan conceptuel
Les attentes de la conceptrice sur le plan cognitif conceptuel sont surtout axées sur les explications et la correction effectuée par le tuteur.
« Cest vraiment fait, pour quil (lélève) vienne corriger ses devoirs ou se faire expliquer. Souvent les élèves vont arriver avec leur devoir tout fait, ils les corrigent avec lenseignant ou lenseignante et à ce moment là, cest plus facile évidemment dexpliquer, de cibler les lacunes des élèves. » (22)
« Parce que les devoirs quand les tuteurs les reçoivent, ils les annotent, les corrigent et ils postent le devoir. [
] il (lélève) va voir les choses quil y a à réviser et tout. » (76)
La conceptrice croit aussi que les élèves qui ont des lacunes en terme de contenu devront effectuer les exercices préparés pour eux afin dobtenir les préalables nécessaires à leur réussite.
« Nous, ce quon a fait à la formation à distance, cest quon a préparé des exercices, finalement. Par exemple, un élève qui a passé loutil de diagnostic 3 et qui a eu de la difficulté [
] bien, on lui envoie des exercices pour pallier à ces lacunes. On fait un suivi, oui et non, cest comme si on dit à lélève: « vous devriez, avant de commencer vos guides, ou commencer vos guides tranquillement, mais faire cette révision-là». » (48)
Les examens ne font pas lobjet dune rétroaction autre que la note finale. Lengagement conceptuel est donc limité.
« [
] une fois quil a fait les examens, lenseignant envoie ça à lélève pour dire, par exemple, « tes inscrit, exemple, en factorisation, voici ta note finale » et en même, il envoie un papier [
] à la secrétaire, qui, elle, transmet la note au Ministère. » (70)
« Et évidemment, lexamen on le garde et cest là quon envoie la note à lélève avec une feuille qui dit: « vous avez réussi tel cours » avec une nouvelle feuille dinscription pour le prochain cours. » (76)
Sur le plan méthodologique
Aucun énoncé.
Sur le plan de la démarche pédagogique
La première étape de la démarche proposée par linstitution est une rencontre avec lenseignant pour « dédramatiser » et expliquer lutilisation du matériel pédagogique et lui donner une façon de faire.
« [
] tandis que là, on dédramatise, ils (les élèves) ouvrent le paquet avec lenseignante et là, elle va lui dire, par exemple: « tu fais de la page 0 à 50, après ça, soit que tu viens me voir ou tu mappelles ». Donc, ça donne une méthode à lélève et ça fait moins peur également. » (22)
Ensuite, suivent la réalisation des exercices et des devoirs. Les envois au tuteur, la rétroaction et la révision par lélève. Selon la conceptrice, la majorité des élèves respectent cette démarche.
« Parce que les devoirs quand les tuteurs les reçoivent, ils les annotent, les corrigent et ils postent le devoir. [
] Donc, ça va être posté et annoté et là bon, il va voir les choses quil y a à réviser et tout. » (76)
« De toute façon, on sen rend compte assez rapidement si quelquun sest dit: « non, moi je fais le guide, je ne fais pas les exercices », évidemment les erreurs et les lacunes vont revenir en examen. Mais je vous dirais que la majorité des gens vont le faire. Ils le font puis ils postent ça à lenseignante ou ils viennent se faire corriger. » (48)
Sur le plan administratif
Les attentes de la conceptrice sont essentiellement liées au respect de la procédure, à la connaissance des services offerts et des échéances.
« Donc, on a un conseiller qui va élaborer le profil et on va le poster à lélève. Donc, on poste le profil de formation sur la réception du bon de commande, on procède à linscription de lélève au cours auquel il veut sinscrire. On lui expédie une lettre qui lui indique les coordonnées de lhoraire de son tuteur. » (38)
« Cest pour ça que cest bien quand ils passent à la procure de dire: « va voir ton enseignante, puis elle va te dire comment fonctionner avec tout ça », au lieu darriver chez soi tout seul. Évidemment, on ne les oblige, pas on les invite. » (124)
La relance est aussi une activité dencadrement importante afin dinciter lélève à respecter les délais administratifs ou du moins à reprendre contact avec son enseignant.
« Par exemple, pour le cours dhistoire, lélève a 4 mois pour le faire, mais après un mois et demi, si lenseignant na pas reçu de devoir, soit il lappelle, soit il lui envoie une lettre. » (58)
« Oui. Après un mois sils (les tuteurs) nont pas eu de nouvelles là, ils envoient la lettre
. Cest dur de mettre des chiffres, il y a un 30 pour-cent sinon 35 pour-cent des élèves qui nauront pas réussi à terminer à la date, à ce moment là, ils vont se réinscrire. Souvent, cest juste pour 3 semaines, 1 mois, pour réviser, pour faire un autre devoir, faire parvenir le dernier devoir puis passer lexamen. » (153)
« [
] soit il lui envoie une lettre, en disant: « Tu es inscrit depuis telle date dans le cours. Je nai pas reçu de devoir de ta part, je nai jamais eu dappel non plus. Je tiens à te dire que je suis toujours disponible, voici mes heures ». » (58)
Engagement social
La dimension sociale occupe une place prépondérante dans le discours de la conceptrice. Elle se rapproche beaucoup de la dimension affective.
« Mais lélève qui est classé, exemple, en secondaire 2 ou 3 et qui en a pour un bout de temps là, ça lui prend autre chose! Il a besoin davoir une relation, un petit plus, comment je pourrais dire? Plus près de lenseignant sinon
» (80)
« Ils y en a qui nont plus besoin de se nommer, on reconnaît la voix et je vous dirais moi, que quand jétais tutrice cest la curiosité de dire: « Mon dieu! Je lui parle à chaque semaine et je ne lai jamais vu! » Il y a comme une relation qui se crée, on reconnaît la voix, on sait que cest un tel étudiant mais on ne la jamais vu! Ça peut paraître spécial au début mais on shabitue à ça! » (78)
Le tuteur doit être disponible et accueillant avec les élèves, avoir de lempathie.
« Ils (les tuteurs) sont très, très près des élèves. Ils ont beaucoup dempathie parce que cest particulier; cest des relations longues distances, il faut avoir de lempathie pour ces étudiants. Quand on corrige un devoir, il faut annoter, il faut expliquer » (100)
« Là, je parle au niveau relations interpersonnelles, cest hyper important en formation à distance. Cest très, très important, parce que lélève qui va seulement appeler, il ne le voit pas [
] » (104)
Sur le plan du sentiment dêtre en relation
Selon la conceptrice, les élèves ont besoin de sentir quils ne sont pas seuls et pour cela ils ont besoin de rencontrer leur enseignant.
« Également, on pourrait dire quune bonne partie des gens, quand on se fait expliquer, on aime bien voir, et tout se faisait par téléphone. Les élèves me demandaient assez fréquemment sils pouvaient me voir, si on pouvait prendre un rendez-vous par exemple, au centre, pour se voir, pour expliquer des notions. » (22)
Lenseignant doit avoir beaucoup dempathie pour les élèves. Le développement dune relation tuteur-élève (en présentiel) est fortement encouragé. Pour la conceptrice, cest vraiment important. Les élèves ont besoin dun contact et le seul moyen est de rencontrer le tuteur pour créer un lien.
« Parce que la majorité des gens sont visuels et il faut quils voient lenseignant pour quil y ait un lien, il faut quil y ait un lien de créé. [
] même si létudiant poste son devoir, quil a une belle note, puis que le devoir est posté rapidement etc. Il y en a que ça va les satisfaire. [
] Mais lélève qui est classé, exemple, en secondaire 2 ou 3 et qui en a pour un bout de temps là, ça lui prend autre chose! Il a besoin davoir une relation, un petit plus [
]. Plus près de lenseignant sinon
» (80)
Le concepteur J sattend à ce que lélève fasse une démarche pour entrer en contact avec son tuteur.
« Nous ce quon dit à lélève, cest « quand tu tinscris, si tu nes pas capable daller voir lenseignant en classe, appelle-le à ce moment-là pour te présenter, pour lui dire: « Je viens de minscrire au cours du soir », pour faire un premier contact » » (58)
Sur le plan de la disponibilité
Les élèves ont besoin de sentir que le tuteur est là pour les accueillir, quil est disponible pour eux (en personne, par courriel ou par téléphone) et linstitution où uvre J a mis en place des mesures pour ce faire.
« [
] « tu peux aller voir ton enseignante, elle est à tel local et elle est disponible 2 après-midi/semaine et tous les soirs jusquà 10 heures ». » (22)
« Les élèves peuvent venir les voir, chaque prof à un ordinateur et il y a des élèves qui communiquent par courriel ou ils peuvent appeler, ils ont une ligne 1-800 puis une ligne 450. » (86)
Le conseiller pédagogique de même que les secrétaires sont disponibles pour lélève.
« Oui, nous avons le conseiller en orientation qui y travaille, il a un 20 pour cent de tâche. Lui, quand létudiant arrive avec son bulletin et tout, il regarde finalement, cest lui qui élabore le profil de formation dépendamment du but professionnel que lélève sest fixé. [
] Mais il y a 2 secrétaires dont R, qui travaille à 100 pour cent, 35 heures avec les élèves de la formation à distance et jai M qui fait de 12 heures à 20 heures, du lundi au jeudi, et vendredi matin de 8h30 à 12h30. Donc on a deux employées, à temps plein. Parce que la formation à distance, cest ouvert de 8 h 30 le matin à 20 heures, puis le vendredi cest de 8 h 30 à midi. » (106)
Les élèves attendent de leur enseignant une réponse ou une rétroaction rapide.
« [
] je me mets dans la peau de lélève, même sil a pris du temps à envoyer son devoir, même sil sest réinscrit parce quil na pas eu le temps de terminer son cours, quand il envoie son devoir, il veut lavoir rapidement et cest correct aussi. » (157)
Engagement affectif
Sur le plan des émotions et des sentiments
Les élèves peuvent se sentir coupable de leur inactivité.
« Oui, qui se sentent coupables, coupable, cest un grand mot là, mais ils vont, pas nécessairement se justifier, mais ils vont dire pourquoi ils nont pas envoyé le devoir! » (64)
Sur le plan des attitudes
La formation à distance demande de la discipline, certains élèves sont «autodidactes», ils communiquent peu ou pas du tout avec lenseignant. Mais ce nest pas une panacée et il faut être motivé pour réussir.
« Bien, il y a des élèves qui vont appeler à chaque semaine, il y en a dautres dont on nentend jamais parler, puis on reçoit des devoirs, il y en a qui sont vraiment autodidactes, ça va bien et tout. » (78)
La conceptrice considère que lélève devrait faire preuve dune certaine autonomie.
« Cest pas une panacée la formation à distance! Il faut que tu ouvres ton livre, il faut que tu sois drôlement motivé pour le faire. Puis cest que quand tu as des petites questions, tout de suite, tu appelles ton enseignante. Si tu es branché sur Internet, tu lui envois un petit e-mail, puis tessaies davancer autre chose en attendant. » (134)
Sur le plan de laffectivité des concepts
Il sagit plutôt de réactions affectives au matériel dapprentissage. Selon la conceptrice, à la réception du matériel, certains élèves abandonnaient. Il vaut mieux aller rencontrer son enseignant qui lui présentera son matériel pour « dédramatiser » la situation.
« Alors, la même chose quand ils viennent chercher leur matériel. Quand on reçoit ça par la poste, cest sûr que ça fait peur, un guide avec des cassettes (si on parle pour les cours en anglais et en français), tandis que là, on dédramatise » (22)
Engagement motivationnel
Tous les services mis en place par linstitution contribuent à motiver lélève, mais il doit aussi faire sa part.
« Je trouve quil (lélève) a beaucoup dopportunités, après ça, cest lhuile de bras, comme je dis. Là, cest vraiment lui qui dit: « bien écoute, tout est là, il faut que je me motive ». » (163)
« Cest sûr que cest une motivation qui est intrinsèque et comme je vous le disais, dès quon met beaucoup de temps de délai, sil est 3 ou 4 semaines sans toucher à son guide, bien je me mets dans sa peau là, il faut drôlement être motivé pour le faire. » (163)
Sur le plan de lattention
Il ny a pas dénoncé sur lattention dans le discours de J.
Sur le plan de la confiance
La rencontre avec lenseignant, en plus de créer un lien, augmente aussi la motivation chez lélève en lui donnant confiance puisque cest beaucoup plus difficile de se motiver seul à la maison.
« Parce que des fois lélève, lenseignant va lui corriger ou va lui montrer des choses puis il va dire: « regarde, je vais masseoir à côté, je vais en faire 2, 3, puis, je vais voir si ça va bien »! Puis là, il peut regarder: « oups! Là jai bloqué là », ça crée un lien, cest évident que ça augmente la motivation. » (82)
« Mais là, à la maison, cest pas évident, cest pas évident! » (165)
Sur le plan de la pertinence
De la même façon, les élèves qui ont un « petit profil » avec lobjectif daller au cégep ont déjà leur motivation.
« [
] ceux qui fonctionnent bien, comme je vous le disais, cest ceux qui ont un petit profil: 2, 3 cours de math, 2 cours de sciences, 1 cours danglais et cest fini, je men vais au cégep. Eux, ils ont la petite carotte au bout là. Mais les autres qui commencent en 2 et en 3, ouf
» (165)
Comme le souligne la conceptrice, la courte durée (2 mois) du cours Factorisation est une motivation en elle-même.
« [
] je dirais surtout Factorisation, parce que cest un cours qui se fait en 2 mois, donc cest un cours assez rapide. » (136)
Sur le plan de la satisfaction
Cet aspect na pas été touché dans le discours de J.
Dynamique socioconstructiviste
Contextualisation
Sur le plan du contexte dapprentissage
Dans son milieu dapprentissage, lélève a accès à son enseignant, à un conseiller en orientation et à des secrétaires qui peuvent lui donner du soutien.
« Oui, nous avons le conseiller en orientation [
]. Lui, quand létudiant arrive avec son bulletin et tout, il regarde finalement, cest lui qui élabore le profil de formation dépendamment du but professionnel que lélève sest fixé. [
] si toutefois les élèves ont des questions(en lien avec leur but professionnel), évidemment ont les met en lien avec le conseiller en orientation. Mais il y a 2 secrétaires [
]. » (106)
Perspectives multiples
Sur le plan des modes de représentation
Les médias : rencontre en présentiel, papier, téléphone et courriel sont évoqués.
« [
] Les élèves peuvent venir les voir, chaque prof à un ordinateur et il y a des élèves qui communiquent par courriel ou ils peuvent appeler, ils ont une ligne 1-800 puis une ligne 450. » (86)
« Puis, ça empêche pas quelquun qui dit: « écoute, moi, je me suis inscris en formation à distance parce que je veux aucun déplacement ». Bien, mon dieu! Il peut ne jamais se déplacer, sauf pour venir faire des examens en salle. Puis tout peut se passer par la poste [
]. » (90)
LES COURS DE NIVEAU COLLÉGIAL
Cours 3- Introduction à la psychologie
Ce cours dintroduction à la psychologie est offert au niveau collégial. Il est conçu pour donner un aperçu des thèmes de base en psychologie scientifique. Lobjectif général du cours est dexpliquer les bases du comportement humain et des processus mentaux.
Les activités dencadrement sont :
4 rétroactions sur les devoirs
1 rétroaction sur lexamen
Communications par courriel avec la personne tutrice
Communications par courriel avec les autres étudiants inscrits au cours
Forum déchange avec tous les membres du forum
Communications par courriel avec la personne responsable du soutien technique
Communications téléphonique avec la personne responsable du soutien technique
La conceptrice de ce cours offert à distance est Madame O.
O Enseignante de psychologie au collégial
Formation et expérience
La conceptrice O a une formation en psychologie et détient un diplôme de deuxième cycle en formation à distance. Elle enseigne la psychologie au collégial depuis environ vingt-cinq ans. Cela fait près dune vingtaine dannées quelle uvre dans la conception de cours au niveau collégial. O est dailleurs tutrice pour quelques-uns de ces cours. De plus, elle a travaillé à maintes reprises avec des maisons dédition afin de faire la conception de matériel pédagogique et ladaptation de divers manuels. Elle est la conceptrice du cours Introduction à la psychologie.
Contexte institutionnel
Madame O uvre depuis des années dans la même institution collégiale pour laquelle elle élabore ses cours. Le cours de psychologie quelle a conçu est utile à lobtention dun diplôme détudes collégiales.
Le rôle de O dans lencadrement se limite à lélaboration du matériel. Par contre, il faut spécifier quà loccasion, elle fait le tutorat des cours quelle élabore, elle entre donc en contact avec des étudiants qui suivent son cours.
Ce quest lencadrement
La conceptrice O décrit le cours et le travail du tuteur surtout. Pour elle, lencadrement, cest le tutorat. Elle considère aussi quelle a à élaborer du matériel autoportant.
« Bien, cest sûr que quand on conçoit le cours, on essaie de prévoir les questions que les étudiants pourraient avoir. Les difficultés, puis on essaie dy répondre là, dans le cours. Donc cest pour les questions que lon na pas prévues. » (116)
Le discours de O ne se rapporte pas au contenu du cours ou très rarement. Cest un discours sur la démarche ou la procédure et on nest pas dans laction mais plutôt « au-dessus ». Elle semble engagée dans la conception du matériel pédagogique seulement.
« Alors, il (létudiant) va dans la partie « Évaluation » et au lieu de faire un devoir dans un cahier par écrit, il le fait dans ce document là et une fois que cest terminé là, cest programmé en conséquence, il envoie ça à son tuteur qui corrige son devoir et qui le retourne corrigé. » (60)
Le tuteur doit connaître la matière. Son rôle : corriger, rédiger des commentaires, expliquer et encourager lélève.
« Bien dabord cest quelquun qui sy connaît [...] qui a une expertise dans le domaine. Bien ça prend quelquun qui est très disponible aussi parce que cest continuel là. » (126)
« Elle (la tutrice) corrige le devoir qui arrive en ligne sur lécran, puis, en cliquant, il y a le corrigé. Alors, le tuteur a un corrigé, un barème de corrections. » (84)
« Le tuteur corrige le devoir et le retourne à létudiant corrigé avec ses commentaires, puis tout cela. » (78)
« Bien, beaucoup dencouragement! En tout cas, moi, je trouve cela important quand cest bon, de le dire! Pas juste mettre le point: « Oui, bonne réponse, bien répondu » ou « Vous avez mentionné les éléments importants ». » (92)
Lévaluation est conçue de façon à ce que la progression de lélève puisse être suivie par le tuteur et aussi par lélève lui-même.
Le tuteur dispose dune grille de correction préparée par le concepteur.
« Il y a un corrigé, la personne qui corrige a un corrigé en ligne. [
] Alors, le tuteur a un corrigé, un barème de corrections. Les grandes lignes, de dire ça tel type de réponse ça vaudrait à peu près tant de points. Sil na pas parlé de telle chose, ça vaut tant. » (84)
Pour les devoirs, la conceptrice juge quune rétroaction avec commentaires est nécessaire.
« Il y a un corrigé qui est là, mais cest pas exhaustif et cest pas suffisant pour que nimporte qui puisse prendre le corrigé et dire: « Si jai le corrigé, je suis capable de corriger ». Cest pas « oui ou non », il peut y avoir « peut-être » et puis là, il faut détailler. Puis il faut être capable aussi dexpliquer à létudiant pourquoi sa réponse, qui semble pas pire, qui semble avoir de lallure, qui répond peut-être au gros bon sens là, mais pourquoi ce nest pas ça. » (94)
Lengagement attendu des étudiants
Engagement cognitif
Sur le plan conceptuel
Il y a plusieurs énoncés qui ont trait spécifiquement à lévaluation.
« Bon, lobjectif normalement, des devoirs, cest davoir une évaluation sommative aussi de létudiant, mais cest de lui permettre, ponctuellement, de vérifier si cela va bien dans ses apprentissages. [
] sil y a des ajustements à faire, il les fait. Puis là, au devoir 2, normalement, il devrait y avoir une amélioration. » (78)
Le plan conceptuel est faible au niveau de la rétroaction sur lexamen.
« Donc, cest ça, il (létudiant) va faire lexamen, la même personne qui a corrigé les devoirs reçoit lexamen pour le corriger, puis envoie la note et je pense que la note est transmise à létudiant puis cest tout là. À partir de ce moment-là cest fini [
]. » (96)
Sur le plan administratif
J considère que cest à létudiant de voir à respecter les délais administratifs. Il y a toutefois une correspondance de relance pour le réactiver après un certain temps.
« [
] ils ont 6 mois pour faire le cours, pour envoyer les devoirs. Sils nont pas envoyé de devoirs après tant de semaines, si le cégep na pas reçu de note pour le premier devoir avant deux mois bien là, il leur envoie une lettre. Mais cest à peu près tout là! » (142)
Sur le plan de la démarche pédagogique
La conceptrice O sattend à ce que létudiant connaisse et respecte les étapes de la démarche pédagogique très formelle prévue.
« Donc, périodiquement, létudiant doit compléter le devoir, lenvoyer au tuteur. Le tuteur corrige le devoir et le retourne à létudiant corrigé avec ses commentaires, puis tout cela. » (78)
« Alors, si le devoir est bien réussi, que le tuteur lui donne des commentaires positifs comme quoi tout va bien, tout est correct, il semble comprendre, bon, il ny a pas de problèmes majeurs, bon, là, il continue puis ça va bien. Normalement, il y a une progression, létudiant doit faire le devoir 1, le faire corriger, le recevoir corrigé et ensuite, sil y a des ajustements à faire, il les fait. Puis là, au devoir 2, normalement, il devrait y avoir une amélioration alors, ça permet de suivre la progression de létudiant. » (78)
Engagement social
Sur le plan du sentiment dêtre en relation
Avec les pairs
Selon la conceptrice O, les différents lieux de communication mis à la disposition des étudiants (messagerie, forum, communication entre participants) sont peu utilisés. La raison en est bien simple, on ne peut obliger les étudiants à participer dune part et dautre part ils ne sont pas toujours adaptés à la situation dapprentissage.
« [
] Cest pour communiquer avec les autres; ils ont ladresse du tuteur et ils voient aussi ladresse des autres étudiants inscrits au cours. Tous les participants au cours sont inscrits. Bon, ils apparaissent à quelque part là-dedans et cest un service, un outil de communication, ça remplace le courriel. » (64)
« Mais lobjectif de cette possibilité là, cétait éventuellement de permettre aux étudiants de travailler en équipe. Mais, il ny a pas de travail déquipe, cest très difficile quand il ny a pas beaucoup détudiants puis quils sont tous rendus à des niveaux différents dans le cours [...] cest dur de faire un travail déquipe. » (108)
« [
] on mavait dit, on ne peut pas mettre de points pour la participation au forum. Donc, on ne peut pas obliger les étudiants à participer au forum, donc, ça na vraiment jamais marché. Ils ny vont pas vraiment! » (62)
Avec le tuteur.
Bien que certains étudiants éprouvent le besoin de communiquer avec leur tuteur, ce nest pas si fréquent.
« Il ny a pas beaucoup détudiants qui
cest sûr quil y en a toujours un qui a besoin de communiquer quasiment à chaque fois quil répond à une question là! Ça on en a de temps en temps, mais en général, en tout cas dans les cours que moi je connais, les étudiants communiquent pas tant que ça avec le tuteur ou la tutrice.» (114)
Selon O, la formation à distance ne favorise pas les contacts plus personnels.
« [
] mais quand on a un contact à distance, cest pas propice à ce genre de chose là, donc, il ny en a pas vraiment! On ne se connaît pas là! On se connaît par le cours, mais on ne se connaît pas personnellement. » (158)
Sur le plan de la disponibilité
La conceptrice souligne la disponibilité du tuteur et la rapidité de sa réponse, mais elle insiste peu sur cette nécessité.
« Bien ça prend quelquun qui est très disponible aussi parce que cest continuel là. » (126)
« Bien, ça peut être tous les jours. Cest 48 heures, je pense, dans les jours ouvrables. Donc, ce nest peut-être pas les fins de semaine mais, à tous les jours il faut vérifier si on a reçu un message, sil y a un devoir qui est rentré, donc, ça prend quand même une assez grande disponibilité. » (128)
Elle nous parle plutôt des différentes possibilités pour létudiant dentrer en contact avec son tuteur.
« [
] létudiant peut entrer en contact avec son tuteur par téléphone à des périodes précises dans la semaine ou bien il laisse un message et le tuteur le rappelle. » (98)
« Oui, par la messagerie, alors létudiant pose une question, communique avec son tuteur par messagerie, le tuteur a 48 heures pour lui répondre. » (100)
« Mais le tuteur peut avoir des contacts avec ses étudiants. Comme par exemple, la plupart des tuteurs quand ils reçoivent une inscription vont envoyer dans la messagerie, un message de bienvenue. Ok, des choses comme ça, ça peut être des contacts, pas personnalisés, pas en direct là, mais à travers la messagerie! » (134)
Engagement affectif
Sur le plan des émotions et des sentiments
Certains étudiants sont moins confiants.
« Ça peut arriver, mais comme je vous dis, cest ça, il y a des étudiants qui sont insécures. » (156)
Sur le plan des attitudes
La conceptrice O sattend à ce que les étudiants qui fonctionnent bien en formation à distance fassent preuve dautonomie, de discipline et dinitiative.
« Pour réussir ce genre de cours là, il faut quils soient autonomes. » (142)
« Cest un étudiant qui est capable de se faire confiance, qui ose une réponse, qui na pas besoin de se faire confirmer tout le temps que, oui, cest correct cest ça la bonne réponse, tu peux en essayer une autre là. Qui est capable de cheminer dans le cours, daller chercher ce dont il a besoin, cest un peu cela. » (152)
Engagement motivationnel
Les énoncés de la conceptrice O concernent la confiance des étudiants qui doivent être rassurés (pas tous) et encouragés par le tuteur lors de rétroaction.
« Alors, si le devoir est bien réussi, que le tuteur lui donne des commentaires positifs comme quoi tout va bien, tout est correct, il semble comprendre, bon, il ny a pas de problèmes majeurs bon, là, il continue puis ça va bien. » (78)
« Bien, beaucoup dencouragement! En tout cas, moi, je trouve cela important quand cest bon, de le dire! Pas juste mettre le point: « oui, bonne réponse, bien répondu » ou « vous avez mentionné les éléments importants ». Bon, daprès moi, ça, cest encourageant pour létudiant, pour le motiver à continuer. » (92)
« [
] pour être capable de donner des commentaires qui vont motiver les étudiants, qui ne vont ne pas les décourager. » (128)
La conceptrice croit aussi quà distance, ils doivent avoir en eux la volonté de continuer.
« Sils (les élèves) ne répondent pas à ça, il ny a personne qui est à côté pour dire: « Envoye donc! Fais-en donc un petit bout là! » » (142)
Engagement métacognitif
Les rétroactions qui suivent les devoirs permettent à létudiant de se situer dans la progression de son apprentissage.
« Bon, lobjectif normalement, des devoirs, cest davoir une évaluation sommative aussi de létudiant, mais cest de lui permettre, ponctuellement, de vérifier si cela va bien dans ses apprentissages. » (78)
Dynamique socioconstructiviste
Contextualisation
Au niveau du contexte dapprentissage
Le contexte dapprentissage offre différents lieux de soutien à lapprentissage (forum, messagerie, communications entre les participants), pourtant, ils sont peu utilisés par les étudiants.
« [
] cest comme un courriel. Cest pour communiquer avec les autres; ils ont ladresse du tuteur et ils voient aussi ladresse des autres étudiants inscrits au cours. Tous les participants au cours sont inscrits. » (64)
« [
] cest des forums, des groupes de discussions auxquels les étudiants peuvent participer. Mais ça jamais vraiment marché! » (62)
Laide pédagogique est une autre source dencadrement (elle nintervient pas à lintérieur du cours).
« Il y a peut-être laide pédagogique des fois? Mais quand létudiant sinscrit là pour faire son choix de cours. Je ne sais pas! Peut-être quil ny a personne dautre! Mais je pense que si létudiant a besoin de soutien pour son choix de cours il peut parler à quelquun au Cégep A. » (124)
Perspectives multiples
Sur le plan du mode de représentation
« Oui. Dans les cours écrits, habituellement létudiant peut entrer en contact avec son tuteur par téléphone à des périodes précises dans la semaine ou bien il laisse un message et le tuteur le rappelle. Dans un cours Internet, la communication se fait par courriel. » (98)
Cours 4- Apprécier luvre dart
Ce cours traite de questions relatives à la nature de lart et à la façon de sy prendre pour sapprocher des uvres, quelles soient traditionnelles ou contemporaines. Le cours peut être suivi dans une optique dacquisition de culture générale en tant quétudiant libre ou dans le contexte de lobtention dun DEC.
Les activités dencadrement sont :
5 rétroactions sur des devoirs
1 rétroaction sur lexamen
Communications par courriel avec la personne tutrice
Communications par courriel avec les autres étudiants inscrits au cours
Communication par forum avec tous les membres du forum
Communication par courriel avec la personne responsable du soutien technique
Communication téléphonique avec la personne responsable du soutien technique
La conceptrice de ce cours est Madame P.
P Enseignante de lhistoire de lart au collégial
Formation et expérience
Dabord, la conceptrice P possède une formation en histoire de lart. Aujourdhui à la retraite, elle a enseigné cette discipline au niveau collégial toute sa carrière. Elle a reçu un prix pour un de ses cours.
Contexte institutionnel
Madame P crée ses cours pour une institution collégiale quelle connaît bien. Certains de ses étudiants suivent le cours dans le but dobtenir un diplôme détudes collégiales alors que dautres le suivent par intérêt personnel.
Cette conceptrice na pas de contact avec les étudiants qui suivent le cours à distance. Son rôle dans lencadrement se centre surtout sur lélaboration de consignes claires et précises dans le matériel pédagogique à la fois des étudiants et des tuteurs.
Ce quest lencadrement
Elle décrit la conception du cours. Son discours nous ramène toujours au contenu du cours et à létudiant.
Pour elle, lencadrement cest le tutorat mais aussi les consignes quelle prépare pour la correction et pour les étudiants dans le matériel.
« Alors, ça amène un développement qui peut être dirigé de différentes façons. Alors létudiant peut dire par exemple quil ne faut pas juger un tableau par sa concordance avec les éléments du réel mais bien par ce quil exprime. Létudiant peut dire que ce n'est pas nécessaire en art de copier la réalité pour signifier quelque chose. Létudiant peut dire quen art la recherche dexactitude figurative est futile parce que ce nest pas ça qui est important, mais limportant est, et là, je madresse au tuteur: «il est important quil soit dit dans la réponse que la ressemblance avec le réel nest pas un critère valable pour évaluer lart. Ça, ça vaut 10 points et que cela soit bien expliqué ça vaut 10 points». » (97)
Lobjectif du cours est que létudiant développe sa capacité à «voir» luvre dart et quil puisse ensuite appliquer cet apprentissage à dautres uvres.
« Moi, encore une fois, comme je le disais tantôt, demander à létudiant à quelle date Van Gogh a fait ça, puis qui a fait ce tableau là ça ne mintéresse pas, ce qui mintéresse cest sa capacité de voir. » (115)
Le rôle du tuteur : dabord expliquer les notions qui ne sont pas comprises, « rectifier le tir », sil y a lieu, et corriger mais en ayant beaucoup douverture.
La conceptrice mentionne aussi lenrichissement que peut apporter la rétroaction et ce, surtout dans les cas où un étudiant est particulièrement intéressé. Le tuteur doit être «généreux» et prêt à aller plus loin en terme de contenu. Mais elle insiste aussi sur le fait que le tuteur ne doit pas que corriger, il faut quil manifeste de lempathie pour les étudiants et quil cherche à créer un contact.
« Je pense quun bon tuteur, en tout cas moi là, je le verrais comme ça, un bon tuteur va corriger ce que létudiant a dit: « bon oui, ça cest juste, bon je te mets 8 sur 10 ». Mais il a aussi telle autre chose dans ce tableau, il parle de façon tellement évidente de telle chose et ça si létudiant ne la pas vu, il me semble quil y aurait à léclairer à ce niveau là. Alors, cest toujours plus de lenrichissement [
] rectifier le tir aussi si létudiant a fait une erreur [
] je ne peux pas me placer à la place dun tuteur qui peut être coincé dans son 20 minutes [
] cest pas de la philosophie, mais il y a quand même une latitude, une ouverture comme je le disais au début et si, des fois, létudiant na pas vu cette ouverture là, bien, le lancer un peu là-dedans, toujours lidée de lamener à voir mieux en quelque sorte. » (129)
« Mais en tant que tuteur, quelquun qui a beaucoup dempathie par rapport aux étudiants, quelquun qui a beaucoup de générosité, moi, je trouve que ça prend ça. (137)
Selon la conceptrice, la préparation des devoirs et de lexamen ont représenté pour elle un réel défi compte tenu de la nature du cours. Le « vingt minutes » imparti à la correction est aussi une contrainte majeure.
« « note à la tutrice ou au tuteur »: il n'est pas facile délaborer un instrument de correction danalyse formelle qui soit à la fois précis, efficace et rapide dutilisation (parce quil y avait toujours le vingt minutes) sans être restrictif et trop simplificateur [
]. » (105)
« Et ensuite au niveau des devoirs sil y avait un peu plus de latitude, si on pouvait dire ce devoir-là, est plus court, mais il sagit de doser cela. Mais quand on arrive au niveau de lanalyse bien que celui-là par exemple, donner 40 minutes au professeur pour le corriger, payez-le 40 minutes et non pas 20 minutes, de telle sorte quil puisse faire des commentaires, comme on disait tantôt. Cest bien certain que sil est payé pour 20 minutes et quil a toute une pile devant lui, à un moment donné, il nen rajoutera peut-être pas. Alors, moi jen rajouterais à ce niveau là pour quil y ait de la rétroaction le plus possible, quil y ait un échange. » (155)
La conceptrice semble avoir trouvé ardu de faire un corrigé pour les devoirs qui soit assez précis pour le tuteur, mais qui laisse une certaine latitude à lélève dans ses réponses.
« [
] il y a un corrigé évidemment, et puis moi, cest une des choses que javais trouvées difficiles parce que, le corrigé, quand on est en mathématique, la réponse 5 + 3 ça fait 8, cest pas compliqué, ça se corrige vite. Mais quand il est question danalyse, au niveau de la couleur bien sûr, lidentification il faut que létudiant voit quil y a du rouge, du jaune et du bleu mais ensuite il faut quil dise que cest des couleurs primaires, jusque là ça va. Mais, ensuite quelles sont les couleurs qui sont dominantes? La luminosité? Il y a une question de perception dans les couleurs. » (94)
« [
] « le correcteur devra faire preuve douverture et allouer 5 points à chacune des justifications apportées par létudiant à lappui de ses hypothèses par rapport au tableau de Schmidt-Rottluff ». Alors, je mettais des notes au correcteur comme ça. » (105)
« [
] « note à la tutrice ou au tuteur »: il n'est pas facile délaborer un instrument de correction danalyse formelle qui soit à la fois précis, efficace et rapide dutilisation (parce quil y avait toujours le vingt minutes) sans être restrictif et trop simplificateur parce que la description et la qualification des éléments plastiques bien, ça relève de perceptions à la fois objectives et subjectives et une chose aussi simple que limportance quantitative dune couleur dans un tableau là, on pourrait le calculer à laide dun outil mathématique mais des fois en classe moi il y a des étudiants qui ont des opinions diverses à ce sujet. » (105)
« Oui, je pense que mes questions sont claires, mes corrigés sont très clairs, là. Je pense que si le tuteur ensuite se retrouve face à une copie là où létudiant est complètement à côté cest à lui à faire ça. » (127)
Lengagement attendu des étudiants
Engagement cognitif
Le discours de P porte essentiellement sur le matériel quelle a conçu et sur la tâche du tuteur.
« Oui, je pense que mes questions sont claires, mes corrigés sont très clairs, là. Je pense que si le tuteur ensuite se retrouve face à une copie là où létudiant est complètement à côté cest à lui à faire ça. » (127)
Sur le plan conceptuel
Ici aussi madame P aborde la responsabilité du tuteur.
« [
] cest dexpliciter, parfois il y a des notions qui ne sont pas comprises, je pense que cest assez simple là. [
] Mais il a aussi telle autre chose dans ce tableau, il parle de façon tellement évidente de telle chose et ça si létudiant ne la pas vu, il me semble quil y aurait à léclairer à ce niveau là. » (129)
« [
] si un étudiant ne comprend pas, je pense quil faut expliquer, bien sûr. » (141)
La conceptrice attend de létudiant quil comprenne comment procéder pour voir, pour interpréter luvre et quil appuie ses affirmations.
« [
] létudiant doit apporter 5 preuves appuyant ses hypothèses dinterprétation. Ça fait que létudiant va dire: « bon ce tableau là il communique, il dit, exprime telle chose », et il faut évidemment quil appuie son affirmation. [
] le correcteur devra faire preuve douverture et allouer 5 points à chacune des justifications apportées ». (105)
Sur le plan de la démarche pédagogique
P aborde la démarche pédagogique sous langle de louverture que doivent avoir à la fois le corrigé et le tuteur dans sa correction. Elle sattend toutefois à ce que létudiant respecte la démarche proposée.
« Il faut que le correcteur fasse preuve de souplesse et douverture. Il sagit de voir si létudiant a sérieusement regardé le tableau et appuie ses affirmations de preuves. Et puis, des fois, cest des choses presque opposées à moitié rouge à moitié bleu dans le tableau. Des fois, il y a un étudiant qui voit surtout bleu et lautre qui va voir surtout rouge et qui appuie sa réponse avec tellement de bonnes informations que lon va dire cest correct. C'est bon de part et dautre mais ça cest pas facile de faire un corrigé avec une réponse comme celle là. » (107)
Engagement social
Sur le plan du sentiment dêtre en relation
Les étudiants ont parfois besoin de parler et davoir avec le tuteur une relation qui va au-delà du contenu du cours.
« [
] à un moment donné létudiant, il vient raconter quil na pas pu faire son devoir parce que son père la mis dehors, son chum sest suicidé lavant-veille, puis létudiant a besoin de parler des fois [
] » (139)
« Bien oui, cest ça! (manifester de lempathie) Je ne sais pas si [à distance], il peut se créer le même type de relation, je ne sais pas mais il faut être ouvert. » (140-141)
Sur le plan de la disponibilité
Pour la conceptrice, le tuteur doit être généreux de sa personne et de son temps. Il faut aussi accueillir les étudiants.
« Tandis que le tuteur c'est pas juste la correction du devoir, cest justement ce contact là quon a avec les étudiants en classe alors il faut les accueillir, il faut être ouvert [
] bien oui, Si on est tuteur, il faut pour moi, il faut être prêt à mettre du temps mais en même temps je ne sais pas comment les tuteurs peuvent concevoir la job. » (137)
« Mais un étudiant qui manifeste un intérêt, et ça, peut-être que ça peut se retrouver plus dans la formation à distance parce que les gens choisissent de prendre ce cours là et ils peuvent sinvestir encore plus, moi, je pense quun bon tuteur, cest celui qui en donne, qui en donne plus quil en faut, il me semble. » (141)
Toutefois, la conceptrice déplore la rigidité du cadre qui impose au correcteur très peu de temps pour la correction. Elle ajouterait du temps rémunéré pour les tuteurs afin de favoriser la qualité de la rétroaction et la disponibilité pour les échanges avec les étudiants.
« Moi, si un étudiant manifestait un réel besoin, bien dans ce temps là, il ny a plus de temps qui compte, on peut mettre tout le temps quil faut. Alors moi, je verrais le tuteur un peu de cette façon là, mais encore une fois, est-ce que je suis idéaliste? » (137)
« Mais quand on arrive au niveau de lanalyse bien que celui-là par exemple, donner 40 minutes au professeur pour le corriger, payez-le 40 minutes et non pas 20 minutes, de telle sorte quil puisse faire des commentaires, comme on disait tantôt. Cest bien certain que sil est payé pour 20 minutes et quil a toute une pile devant lui, à un moment donné, il nen rajoutera peut-être pas. Alors, moi je rajouterais du temps pour quil y ait de la rétroaction le plus possible, quil y ait un échange. » (155)
Engagement affectif
Aucun énoncé
Engagement motivationnel
La conceptrice sattend à ce que les étudiants à distance qui suivent ce cours soient peut-être plus motivés puisquils lont choisi.
« Mais un étudiant qui manifeste un intérêt, et ça, peut-être que ça peut se retrouver plus dans la formation à distance parce que les gens choisissent de prendre ce cours là et ils peuvent sinvestir encore plus [
] » (141)
Dynamique socioconstructiviste
Perspectives multiples
Sur le plan des points de vue
On voit dans le discours de P une préoccupation de laisser à létudiant beaucoup de latitude pour exprimer son point de vue.
« Mais quand il est question danalyse, au niveau de la couleur bien sûr, lidentification il faut que létudiant voit quil y a du rouge, du jaune et du bleu mais ensuite il faut quil dise que cest des couleurs primaires, jusque là ça va. Mais, ensuite quelles sont les couleurs qui sont dominantes? La luminosité? Il y a une question de perception dans les couleurs. » (95)
Les recommandations au tuteur et les indications dans les corrigés vont dans le même sens.
« Alors, ça amène un développement qui peut être dirigé de différentes façons. Alors létudiant peut dire par exemple quil ne faut pas juger un tableau par sa concordance avec les éléments du réel mais bien par ce quil exprime. Létudiant peut dire que ce n'est pas nécessaire en art de copier la réalité pour signifier quelque chose. Létudiant peut dire quen art la recherche dexactitude figurative est futile parce que ce nest pas ça qui est important, mais limportant est, et là, je madresse au tuteur: il est important quil soit dit dans la réponse que la ressemblance avec le réel nest pas un critère valable pour évaluer lart. » (97)
« Ça fait que je dis au correcteur: létudiant doit apporter 5 preuves appuyant ses hypothèses dinterprétation. Ça fait que létudiant va dire: « bon ce tableau là, il communique, il dit, exprime telle chose », et il faut évidemment quil appuie son affirmation. Alors, je dis au correcteur que ça en prend au moins cinq et puis là, je dis quau niveau de la forme probablement que létudiant va parler du choix des couleurs primaires. » (105)
« [
] parce que la description et la qualification des éléments plastiques bien, ça relève de perceptions à la fois objectives et subjectives et une chose aussi simple que limportance quantitative dune couleur dans un tableau là, on pourrait le calculer à laide dun outil mathématique mais des fois en classe moi il y a des étudiants qui ont des opinions diverses à ce sujet. » (105)
Synthèse et discussion
Alors que la partie précédente résume le discours des différents concepteurs, cette section présente une synthèse des résultats par thème danalyse auxquels des éléments de discussion ont été ajoutés.
Les synthèses seront présentées dans lordre suivant : dabord, le contexte des cours et de leurs supports média ainsi que les contextes institutionnels et les rôles dans la conception des cours; ensuite, la représentation générale de lencadrement, suivi de la grille danalyse de lengagement : cognitif, social, affectif, motivationnel et métacognitif et finalement, la grille de la dynamique socioconstructiviste : contextualisation, perspectives multiples et négociation des connaissances.
Pour chacun des points, les rapprochements et les divergences avec létude ODE du niveau universitaire seront également mentionnés.
Les contextes de formation à distance
Les cours et les médias dencadrement
Le domaine détudes des cours est relativement varié puisquil comprend au niveau secondaire des cours portant sur les Mathématique et lHistoire et au niveau collégial sur lArt et la Psychologie.
Les médias dencadrement diffèrent selon le niveau détudes. En effet, outre les devoirs et les rétroactions sur les devoirs, au niveau secondaire on retrouve :
Communications téléphoniques avec la personne tutrice,
Communications présentielles avec la personne tutrice,
Communication avec la conseillère pédagogique.
Alors quau niveau collégial on retrouve :
Communications par courriel avec la personne tutrice,
Communications par courriel avec les autres étudiants inscrits au cours
Forum déchange avec tous les membres du forum,
Communications par courriel avec la personne responsable du soutien technique,
Communications téléphonique avec la personne responsable du soutien technique.
Contrairement aux autres niveaux, il ny a pas dencadrement par courriel au niveau secondaire. Cest également le seul niveau à proposer des rencontres en présence.
Une autre particularité est lintervention dune personne conseillère pédagogique.
Les concepteurs et les contextes institutionnels
Les concepteurs
Du côté de leur expériences et formation :
Trois des quatre concepteurs du niveau secondaire ont une formation et une expérience en enseignement.
Les deux conceptrices de niveau collégial ont dabord une formation dans la discipline pour laquelle elles ont une aussi une expérience en enseignement
Deux concepteurs (O et I) ont aussi une expérience comme personne tutrice
Au niveau universitaire,
Quatre des huit concepteurs, B, A, E et F enseignent sur campus.
Trois concepteurs, C, D et H ont mentionné une formation pédagogique et une expérience de tuteur.
Les rôles
Au niveau secondaire, on retrouve deux concepteurs de contenu dont le matériel est utilisé dans les commissions scolaires à la fois à distance et en formation des adultes. Ces deux concepteurs, I et L, nont aucun contact avec les étudiants du cours et travaillent à lélaboration dun matériel « autoportant ».
Les deux autres conceptrices ont des rôles quon ne retrouve pas vraiment aux niveaux universitaire et collégial.
K est conseillère pédagogique pour les deux cours de niveau secondaire. Elle simplique activement dans lencadrement des élèves. Cest elle qui les conseille dans le choix des cours en fonction de leurs objectifs professionnels. K est là pour soutenir les élèves dans leur démarche dapprentissage et dans leur choix dun objectif professionnel. Cest dailleurs la première personne avec qui les élèves ont un contact.
J est gestionnaire de la formation à distance pour une commission scolaire qui offre des cours dans un centre de formation aux adultes. Elle ne semble pas avoir personnellement de contact avec les élèves, mais il est possible pour les élèves qui suivent le cours à distance de rencontrer en face-à-face les tuteurs, qui eux, ont des heures de disponibilité prévues à cet effet dans le centre de formation. Cest dailleurs une pratique quelle favorise.
Les conceptrices de niveau collégial ont dabord un rôle de concepteur de contenu comme deux concepteurs du niveau secondaire et comme la moitié des concepteurs universitaires.
La conceptrice P na pas de contact avec les étudiants qui suivent le cours à distance. Son rôle dans lencadrement se centre surtout sur lélaboration de consignes claires et précises dans le matériel pédagogique à la fois des étudiants et des tuteurs.
Le rôle de la conceptrice O se limite à lélaboration du matériel. Par contre, à loccasion, elle fait le tutorat des cours quelle élabore, elle entre donc en contact avec des étudiants qui suivent son cours.
Au niveau universitaire, on retrouvait certains rôles qui sont cumulés avec le développement de contenu aux autres niveaux (concepteur de la démarche pédagogique, gestionnaire de projet).
Le contexte institutionnel
Au niveau secondaire, le cours de mathématique est pré-requis pour certains cours de niveau collégial alors que le cours dhistoire est obligatoire pour avoir le diplôme détudes secondaires
Au niveau collégial, les cours de psychologie et dart sont utiles à lobtention dun diplôme détudes collégiales, mais certains étudiants suivent le cours Art par intérêt personnel.
Certains concepteurs mentionnent des contraintes institutionnelles quon ne retrouvait pas au niveau universitaire. Les concepteurs du niveau secondaire mentionnent limportance de préparer les étudiants aux examens ministériels à la fois sur le plan conceptuel et méthodologique. Pour la conceptrice du cours collégial Art, la préparation des devoirs et de lexamen ont représenté pour elle un réel défi compte tenu de la nature du cours. Le « vingt minutes » imparti à la correction est aussi une contrainte majeure.
Ce quest lencadrement
Les concepteurs ne semblent pas tous avoir la même perception de lencadrement. Cependant, la plupart sont davis que la formation à distance repose dabord sur lélaboration de matériel « conforme avec le programme et surtout autoportant, cest-à-dire que létudiant soit capable détudier par lui-même, quil ne soit pas dépendant de quelquun dautre. » (42)
Tous mentionnent clairement que lencadrement est également la responsabilité du tuteur, qui doit répondre aux questions « que lon na pas prévues », fournir des explications et une rétroaction sur les travaux et rassurer les élèves insécurisés.
Pour les concepteurs, la responsabilité de correcteur est très importante dans lencadrement mais pour la conceptrice J, le rôle du tuteur va bien au-delà de la fonction de correcteur. Il a une grande responsabilité sur le plan affectif. Il doit être disponible, ouvert et empathique en plus dexpliquer et de corriger rapidement. J est donc celle qui accorde le plus dimportance à la relation élève-tuteur.
Pour les concepteurs universitaires, lencadrement est aussi perçu comme un soutien dont peut se passer un étudiant autonome si le matériel de cours est bien fait. Le tutorat est là pour répondre aux besoins des étudiants dune façon très large. Il semble perçu comme une béquille pour les étudiants inexpérimentés ou qui manquent dautonomie ou encore pour pallier à la distance et sécuriser les étudiants.
Un concepteur avait cependant une vision différente : lencadrement, cest lessentiel du cours. Létudiant réalise des exercices quil envoie au professeur/tuteur qui commente, létudiant retravaille, etc. Cest par cet aller-retour entre le tuteur et létudiant que se réalise lapprentissage. Le tuteur est indispensable à lapprentissage de létudiant.
Lengagement attendu des étudiants
En général, les concepteurs ont peu de chose à dire de lengagement attendu dans les activités dencadrement.
Pour les concepteurs, il ne semble pas facile de parler spécifiquement dencadrement. Ils élaborent volontiers sur le contenu, son importance et son intérêt.
Engagement cognitif
Lengagement cognitif concerne toute activité dencadrement qui soutient le traitement dinformations touchant le domaine conceptuel, la discipline ou le domaine de connaissance du cours (Deschênes et coll., 2001).
Les concepteurs conçoivent lengagement cognitif comme la possibilité, pour lélève, davoir recours à laide du tuteur si, de lui-même, il nest plus capable davancer. Le tuteur doit être disponible et ouvert pour les questions, quelle que soient leur nature.
Cet engagement cognitif décrit en énoncés généraux est semblable à ce quon retrouve au niveau universitaire.
Conceptuel
Tous les concepteurs mentionnent une attente dengagement des étudiants au niveau conceptuel qui consiste dabord à poser des questions notionnelles au tuteur lorsquils éprouvent des difficultés. Cette attente dengagement conceptuel est aussi présente au niveau universitaire, mais deux concepteurs universitaires allaient plus loin en proposant des activités dencadrement qui visaient spécifiquement le développement conceptuel ou le développement du jugement clinique.
Les concepteurs mentionnent aussi que pour les tuteurs, lintervention conceptuelle consiste en rétroactions sur les devoirs qui peuvent aller plus loin que la note et de donner des pistes, des suggestions, den faire vraiment loccasion dune évaluation formative. Laspect conceptuel est cependant limité pour certains examens où seule la note finale est transmise aux étudiants.
Méthodologique
La méthodologie concerne lacquisition, la pratique ou lamélioration des capacités ou dhabilités intellectuelles ou de stratégies cognitives pour réaliser les tâches proposées par le cours. (Deschênes et coll., 2001; Dionne et coll., 1999; sous-catégories adaptées de Herrington et Oliver, 1999, 401)
Seuls les concepteurs I, K et L mentionnent cet aspect.
Pour I et K, il sagit daider lélève à se trouver une méthode de travail qui lui convienne. Le tuteur doit également suggérer diverses façons de faire.
L voit plutôt laspect méthodologique comme une préparation adéquate à lexamen ministériel dans le contenu, mais aussi dans la méthode exigée par le Ministère. Cette préparation à lexamen ne se retrouve ni au niveau collégial ni au niveau universitaire, du moins dans les cours traités.
Démarche pédagogique
À lexception de I, tous les concepteurs traitent de la démarche pédagogique. Leur description est claire : ils sattendent à ce que lélève connaisse et respecte la démarche à suivre, par exemple, faire les exercices avant de faire le devoir. Si cela nest pas compris par lélève, cest à lui daller chercher les ressources manquantes.
Pour P, qui uvre dans le domaine des arts, la démarche pédagogique touche plutôt la correction faite par le tuteur, cest-à-dire que la correction doit tenir compte de la démarche de chaque étudiant dans lanalyse dune uvre afin de noter de façon juste et équitable lélève dans sa démarche dinterprétation et dappropriation.
Dans le cas de J, toute une équipe (orienteur, secrétaires, tuteur, etc.) est là pour soutenir lélève. Dès le départ, ce dernier est informé des services qui lui sont offerts pour laider dans sa démarche dapprentissage.
Les concepteurs de niveau universitaire sattendaient aussi à ce que les étudiants connaissent et se conforment à la démarche pédagogique proposée et certains concepteurs mentionnaient la possibilité dajustement de la démarche avec le tuteur.
Administratif
Le plan administratif concerne une activité dencadrement qui soutient le traitement dinformations touchant la connaissance des règles, procédures fixées pour lorganisation du cours, des conditions dadmission et dinscription, de la structure des programmes, des modalités de disponibilité des personnes mises à sa disposition et daccès aux différents services (notamment technologiques). (Dionne et coll., 1999)
Dans le discours des concepteurs, lengagement administratif attendu porte surtout sur la connaissance de lélève de la procédure et sur le respect des échéances. Seul P ne fait pas mention de laspect administratif.
De plus, les concepteurs du niveau secondaire mentionnent une intervention du tuteur, lenvoi dune lettre de relance, dans le cas dun élève de qui ils nauraient pas reçu de travaux depuis un certain temps.
Lattente dengagement administratif est semblable au niveau universitaire.
Engagement social
Lengagement social concerne les relations entre létudiant et les autres acteurs de la situation dapprentissage : formateurs (concepteurs, tuteurs), pairs, autres intervenants de létablissement, entourage (milieu familial, milieu professionnel, milieu communautaire). Lengagement social fait état du sentiment dêtre en relation et de la disponibilité (Shin, 2001).
Tous les concepteurs mentionnent ces deux aspects dans les relations avec les tuteurs.
Contrairement aux autres niveaux, les concepteurs de niveau secondaire nont aucune attente dengagement social des étudiants avec leurs pairs.
Sentiment dêtre en relation
Celui-ci porte sur le sentiment de lapprenant dêtre en relation réciproque avec les acteurs de la situation dapprentissage.
La conceptrice L mentionne clairement que malgré le désir des concepteurs et des tuteurs de créer des liens, peu détudiants prennent contact avec leur tuteur si ce nest pour remettre leurs travaux.
I et J trouvent primordial que létudiant à distance ne se sente pas seul et laissé à lui-même dans sa formation.
Dans les cours de niveau collégial, des forums déchange entre étudiants sont mis en place. Il faut toutefois mentionner encore une fois quun nombre restreint détudiants se servent de ces outils.
Ce sentiment dêtre en relation qui vise à créer une certaine Intimité avec le tuteur se retrouve aussi au niveau universitaire et la faible réalisation des attentes de relations avec les pairs est une caractéristique des forums commune aux niveaux collégial et universitaire.
Disponibilité
La disponibilité porte sur le sentiment de lapprenant que ses besoins ressentis peuvent être comblés sur demande par un des acteurs de la situation dapprentissage (par exemple le tuteur). Ce plan comprend laccueil (sentiment de lapprenant que ses demandes seront bien accueillies), la disponibilité (que les acteurs de la situation dapprentissage accepteront volontiers de consacrer du temps à ses demandes) et la rapidité (sentiment de lapprenant que les acteurs de la situation dapprentissage répondront rapidement à ses demandes).
Les concepteurs parlent tous de limportance de la disponibilité, de laccueil et de la rapidité de rétroaction et de correction du tuteur.
Les étudiants doivent toujours être en mesure dobtenir une réponse de leur tuteur. Dautres personnes du service de formation à distance sont également disponibles pour répondre aux besoins des étudiants.
Pour J, laccueil est primordial pour « dédramatiser ». Cest pourquoi elle suggère aux élèves daller rencontrer en personne leur tuteur à la réception du matériel. Dautres personnes du service collaborent aussi.
I et K insistent sur la rapidité avec laquelle le tuteur doit répondre à lélève sil a une question et encore plus pour remettre les travaux corrigés et annotés.
Les concepteurs universitaires mentionnaient aussi limportance de la disponibilité, mais une disponibilité relative des tuteurs, qui sont disponibles sur des plages horaires limitées ou encore qui refusent de participer aux forums.
Engagement affectif
On entend par engagement affectif tout énoncé sur une activité dencadrement qui porte sur les émotions et les sentiments (ex. attraction, aversion) ressentis par lapprenant.
Lengagement affectif comprend : affectivité des concepts, attitudes et valeurs.
Affectivité des concepts
Tout ce qui porte sur les aspects affectifs des concepts (état affectif, préférence, attraction, aversion) qui peuvent guider le choix de lapprenant ou son rejet des informations.
Au niveau secondaire, I et K disent que plusieurs élèves en formation à distance ont eu de mauvaises expériences avec lécole secondaire, par exemple laversion pour les mathématiques. Quand à J, elle a mis en place un système de rencontre entre le tuteur et lélève dès la réception du matériel pour « dédramatiser » le matériel. Cest que, comme elle le précise, près de 43% des élèves abandonnaient à la réception puisque « cétait trop pour eux ».
Les autres concepteurs ne font pas mention de cet aspect de lengagement affectif.
Une seule conceptrice de niveau universitaire mentionnait que des étudiants pouvaient ne pas être à laise avec certains sujets.
Valeurs et attitudes
Ce qui porte sur les attitudes (manières dêtre ou dagir) de lapprenant, les valeurs de lapprenant (principe, croyance
)
À lexception de P qui ne fait pas état des attitudes, les autres concepteurs affirment très clairement que les étudiants qui vont réussir en formation à distance sont ceux qui font preuve dautonomie et de discipline.
Cette mention rejoint celle des concepteurs universitaires qui sattendent à des attitudes dautonomie et de discipline et à une valorisation de leffort.
Engagement motivationnel
Motivation : énergie nécessaire à laction dapprendre (Keller). Lengagement motivationnel comprend les sous-catégories attention, pertinence, confiance et satisfaction.
Un concepteur de niveau secondaire ne traite pas du tout de motivation alors que tous les autres ont des énoncés qui appartiennent à la catégorie pertinence et confiance.
Pour un des deux concepteurs de niveau collégial, les rétroactions doivent donner confiance à létudiant. Ce concepteur mentionne également que les étudiants à distance doivent avoir leur propre volonté de continuer et pour lautre cette motivation est renforcée par le fait que cest un cours quils ont choisis.
Deux des concepteurs universitaires navaient aucun énoncé traitant de lengagement motivationnel et un autre associait la motivation à la qualité du matériel dapprentissage. Les autres concepteurs mentionnaient lattention, la pertinence et la confiance.
Attention
Tout ce qui porte sur lattention de lapprenant (diriger lattention, éveiller la curiosité, lintérêt, sur les éléments importants).
Aucun énoncé na été émis par les concepteurs de niveau secondaire ou collégial à ce sujet.
Des concepteurs universitaires mentionnaient que lattention des étudiants peut être suscitée par les tuteurs qui suscitent lintérêt des étudiants par la passion de leur sujet quils transmettent.
Pertinence
Ce qui porte sur la perception qua lapprenant de la pertinence de lactivité (but, pourquoi on apprend, pourquoi on étudie, utilité, satisfaire les besoins daffiliation et de coopération, de pouvoir et dinfluence sur les autres, daccomplissement et de réalisation).
Pour les cours de niveau secondaire, la motivation des étudiants à compléter les cours est la pertinence du cours dans leur projet
J et K mentionnent aussi que la raison pour laquelle lélève suit le cours est une motivation en soi. K aide même ses étudiants à se fixer un objectif professionnel afin quils sengagent davantage dans le processus dapprentissage.
J affirme également que la durée du programme influence énormément la motivation des élèves. Donc, ceux qui ont un « petit profil », donc peu de cours à suivre avant de compléter leur objectif, sont souvent plus motivés.
La pertinence ne se retrouve pas au niveau collégial alors quau niveau universitaire, la pertinence professionnelle et le besoin de consacrer son temps précieux à des activités utiles, étaient mentionnées.
Confiance
On traite ici la confiance en soi de lapprenant (reliée à la perception de sa compétence, du contrôle des aspects importants pour améliorer ses chances de réussite).
À lexception de L qui na pas abordé la motivation, tous affirment que le matériel pédagogique et surtout le tuteur doivent être motivants pour lélève et lui donner une certaine confiance en ses capacités.
Pour les concepteurs de niveau secondaire et collégial, les rétroactions contribuent à la confiance de létudiant.
Les concepteurs de niveau universitaires parlent aussi de la confiance apportée par les activités dencadrement, pour se sécuriser, se situer par rapport aux autres ou se rendre compte que cest normal déprouver des difficultés.
Satisfaction
On entend par là ce qui porte sur la satisfaction de lapprenant (se sentir bien vis-à-vis soi-même et ses réalisations, capacité dutiliser les nouveaux acquis, fierté).
Aucun énoncé pour les différents niveaux.
Engagement métacognitif
On entend par engagement métacognitif tout énoncé concernant lencadrement des étudiants qui porte sur les métaconnaissances ou la gestion consciente des tâches cognitives.
Lengagement métacognitif est peu abordé, tant par les concepteurs de niveaux secondaires et collégial que par les concepteurs universitaires.
I parle plutôt de la capacité de lélève à faire de l« autoréflexion ».
K et O traitent de lengagement au niveau de planification et de la régulation de la démarche.
Métaconnaissances
Les métaconnaissances concernent les savoirs (réflexions) concernant lapprenant, les tâches cognitives ou les stratégies dapprentissage.
Aucun énoncé alors que deux concepteurs du niveau universitaires attendaient un engagement métacognitif portant sur la métaconnaissance de soi et des ses valeurs.
Gestion consciente des tâches cognitives
Ce qui a trait aux stratégies de planification, de régulation ou dévaluation de la démarche dapprentissage (de toute tâche cognitive).
K mentionne la planification personnelle de son apprentissage, elle veut que ce soit lélève qui fasse sa planification et qui décide, avec son aide, « où est-ce quil sen va ».
Pour les concepteurs O et K, lengagement métacognitif réside dans linterprétation de lélève de la rétroaction du tuteur et dans son auto-évaluation de sa facilité à réaliser les devoirs. De cette façon, il peut se situer par rapport à son apprentissage.
Les concepteurs universitaires tiennent le même genre de propos. Il est toutefois difficile de déterminer quelle est véritablement la part métacognitive ou simplement méthodologique associée à la gestion de son apprentissage.
La dynamique socioconstructiviste
La deuxième grille analyse le discours des concepteurs sur le soutien à lapprentissage selon trois dimensions fondamentales du constructivisme (Deschênes et coll. 1996) : la contextualisation, les perspectives multiples et la négociation des connaissances. Tous les concepteurs, à lexception de L, mentionnent certains éléments relatifs à ce sujet mais de façon très restreinte.
La situation était semblable pour les concepteurs universitaires dont les propos contiennent peu déléments relatifs à la dynamique socioconstructiviste.
Contextualisation
Selon le socioconstructivisme, l'acquisition et la construction de connaissances durables est favorisée si lon tient compte du contexte social dans lequel elles se retrouvent. Dans le cadre de ce projet, on entend par contextualisation tout énoncé qui précise de quel contexte vient le soutien à lapprentissage.
Le discours de deux conceptrices, une du niveau secondaire et une du niveau collégial, touche cet aspect : J fait mention des services offerts à lélève dans son milieu dapprentissage alors que O parle plutôt des différents lieux de soutien à lapprentissage (forum, messagerie, etc.).
Les concepteurs universitaires traitent aussi du contexte dapprentissage ou du recours au contexte personnel pour les soutenir, mais trois dentre eux insistent sur le contexte professionnel qui est utilisé pour les activités dencadrement et deux autres sur les références à la profession dans le matériel dapprentissage.
Perspectives multiples
Trois concepteurs (J, K et O) abordent les perspectives multiples sous langle des modes de représentation multiples, des modalités multiples de communication et à des médias par lesquels le soutien est réalisé ou accessible. Leur discours traite des différents moyens par lesquels létudiant peut entrer en contact avec son tuteur soit le courriel, le téléphone, etc.
Ce discours se rapproche de celui des concepteurs universitaires qui utilisaient des modes de représentation multiples pour lencadrement.
Dans le discours de I et P, les perspectives multiples sont présentes sous laspect des points de vue multiples. Dans le domaine des arts, la conceptrice P se préoccupe énormément de laisser une certaine latitude à létudiant dans linterprétation duvres et dans la présentation de son point de vue. Alors que I mentionne au contraire que dans son cours de mathématiques, il peut y avoir quelques façons de faire, mais que cest bien limité.
Quelques concepteurs universitaires proposent aussi des échanges de points de vue multiples dans les forums, dintégration de situations différentes et de possibilités douverture vers des contenus hors matériel.
Négociation
On retient ici les énoncés qui réfèrent à la proposition ou à la discussion de nouveaux énoncés visant un compromis sur le soutien à lapprentissage. (Gunawardena, 1997)
Le discours des concepteurs des niveaux secondaires et collégial na pas soulevé cet aspect du socioconstructivisme.
Un concepteur universitaire prévoyait la présence dune certaine négociation dans les échanges entre tuteur et étudiant alors que deux autres y faisaient possiblement allusion par la participation des étudiants dans lélaboration de contenus de cours ou par leur apport de solutions nouvelles aux exercices proposés.
Conclusions
Cette analyse des discours des concepteurs de cours à distance cherchait à percevoir leurs attentes à légard de lengagement de létudiant dans les activités dencadrement à laide dune grille portant sur les plans du soutien à lapprentissage : plans cognitif, social, affectif, motivationnel et métacognitif. Une seconde grille portait sur quatre concepts fondamentaux du constructivisme (contextualisation, perspectives multiples, négociation et nature des interactions) et devait permettre de constater la présence du socioconstructivisme dans leur discours.
Les concepteurs de niveau secondaire et collégial ont peu dattentes dengagement dans les activités dencadrement. Ils partagent les mêmes préoccupations que les concepteurs universitaires : développer un contenu et un matériel intéressant, des cours « autoportants » qui peuvent permettre à létudiant de réaliser ses apprentissages sans avoir recours aux tuteurs. Outre les échanges relatifs aux devoirs et à limportant rôle de correcteur des tuteurs, les activités dencadrement sont une béquille pour les étudiants en difficulté ou qui manquent dautonomie.
Les principales différences entre les niveaux se situent au niveau secondaire. Dabord, pour ce qui est des médias utilisés, le niveau secondaire ne semble pas utiliser le soutien par courriel, mais prévoit par contre des rencontres en présentiel. Certains concepteurs insistent beaucoup sur limportance des ces rencontres.
La motivation des étudiants à compléter les cours se situe dans la pertinence du cours par rapport à leur projet détudes global. Les concepteurs mentionnent le caractère cours obligatoires des cours sanctionnés par lexamen ministériel. Cette contrainte sajoute aux aspects affectifs des concepts, car plusieurs étudiants suivent les cours à distance après des échecs dans leur parcours scolaire.
Ce profil des étudiants est probablement à lorigine dune autre particularité du secondaire, le rôle de conseiller pédagogique qui soccupe de létudiant et de son projet plutôt que du cours. Ce rôle pourrait être une piste intéressante pour le développement de modalités dencadrement aux autres niveaux.
Au niveau collégial, une conceptrice a aussi souligné les contraintes institutionnelles qui limitent les activités dencadrement. Le temps de correction limité alloué au tuteur pour chaque exercice impose des choix pédagogiques difficiles.
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