Proposition de corrigé
DESCRIPTIF DU SUJET ..... Les compétences évaluées dans ce devoir sont
celles présentées dans la grille « sujet d'écrit au baccalauréat ». Pour chaque ...
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EAF : SERIE L, session de juin 2011
ELEMENTS DAIDE A LA CORRECTION
Commission dentente de lacadémie dAix Marseille
REMARQUES GENERALES
Orthographe et langue : Une orthographe très incorrecte sera pénalisée à hauteur de 2 points. Cette pénalisation globale sera appliquée à partir de plus de 10 erreurs graves par page. Il est essentiel que toutes les copies soient traitées équitablement dans ce domaine. Si la copie manifeste également une syntaxe et un lexique défaillants au point daltérer lintelligibilité de nombreux passages, elle pourra être globalement sanctionnée de 4 points.
Ces barèmes concernant la langue sappliquent à lensemble de la copie.
Si une pénalisation simpose, elle sera mentionnée sur la copie.
Notation : Les correcteurs sont invités à utiliser toute léchelle des notes et nhésiteront pas, pour les copies jugées excellentes aussi bien pour leur contenu que pour la qualité de leur expression, à aller jusquà la note maximale.
Remarques importantes : Dans certains paquets de copies peuvent se trouver les devoirs de candidats en situation de handicap, et qui bénéficient à ce titre d'un aménagement des conditions d'examen. Certains d'entre eux ont composé sur ordinateur : leur production, imprimée, est agrafée à la copie d'examen type. Ces copies ne sont en aucun cas à différencier des autres et doivent être corrigées de la même façon. Il faut les noter et reporter la note sur le logiciel prévu à cet effet.
QUESTION (4 pts)
Comment lécriture de ces trois textes de théâtre rend-elle compte du processus de transformation des personnages ?
Consignes de correction :
On nattendra pas une présentation préalable des textes, déconnectée de la question posée : répondre à une question ne signifie pas rédiger une mini-dissertation.
Pour attribuer la note maximale de 4 pts, on nattendra pas, bien évidemment, du candidat quil ait repris tous les éléments proposés ci-dessous.
On accordera la moyenne aux copies qui auront exploité deux des éléments proposés ci-dessous.
On valorisera les copies qui confrontent véritablement les textes et qui présentent dautres éléments.
Eléments de corrigé :
Indications sur les orientations possibles de la réponse
Il sagit de trois textes de théâtre dans lesquels les personnages opèrent des métamorphoses.
a) Identification de la nature et de la signification symbolique de la transformation
Textes B et C : métamorphose négative, vers moins dhumanité, voire vers linhumanité. ex. Jean se transforme en rhinocéros, symbole de son adhésion à un système barbare ; de Jekyll à Hyde, puis de Hyde à Jekyll, chez Montalbetti.
Texte A : un Dieu se métamorphose progressivement en homme, ce qui permet à Giraudoux de définir avec humour quelques traits caractéristiques de lhumanité.
b) Lécriture rend compte de ces métamorphoses à travers les nombreuses didascalies en italiques (texte B) et les indications internes contenues dans les répliques (textes A et B) ou le monologue (texte C). Dans les deux premiers extraits, un personnage est témoin de la métamorphose et commente la transformation : Mercure est un conseiller actif (nombreux verbes à limpératif) alors que Bérenger reste impuissant. Dans deux des textes (textes B et C) apparaissent des miroirs qui renvoient au protagoniste limage de sa transformation. Dans le texte A, cest Mercure qui sert en quelque sorte de miroir. On retrouve lemploi récurrent de verbes de perception visuelles (« voir » texte A lignes 2, 4, 12, 13 et ligne 37 « je vois vos cheveux pousser, vos ongles sallonger, vos rides se creuser » ; « voir » texte C, lignes 12, 18, 33) ; visuelles et auditives (« reconnaître » texte B lignes 11 et 15, « comprendre » ligne 1, « paroles furieuses et incompréhensibles
sons inouïs » ligne 10, « bruit, barrissements » ligne 32)
c) Les métamorphoses seffectuent progressivement : le processus de transformation est signalé par des articulations temporelles (texte A « encore » ligne 12, « pas encore » ligne 33, « maintenant » ligne 41 ; texte B « ne
plus », lignes 11, 17) ; et par lemploi de verbes exprimant la transformation (texte A : « ajuste », ligne 2, « changez » ligne 12, « resserrez » ligne 23 ; texte B « est devenu » ligne 7 et 8 ; texte B « votre corne sallonge à vue dil » ligne 30). Lachèvement de la transformation est souligné par lemploi du verbe « être » (texte A ligne 69, texte B ligne 30, texte C « cest moi » ligne 23 et ligne 34).
d) Dans le premier texte la métamorphose seffectue directement sur scène ; dans les deux autres, la métamorphose sopère au cours des déplacements du personnage entre deux lieux : de la chambre à la salle de bains pour Jean, de la chambre au laboratoire puis vers la chambre pour le Dr Jekyll. Dans un seul texte (texte C), la métamorphose est provoquée par un breuvage ; dans les deux autres, elle résulte de la volonté du protagoniste.
e) Modification du corps chez Ionesco et Montalbetti. Jean se transforme progressivement sous nos yeux en rhinocéros : couleur verte, corne, langage qui devient incompréhensible, avant de nêtre que « barrissements », violence (il fonce sur Bérenger tête baissée). Labandon des vêtements (« il fait tomber le pantalon de son pyjama ») connote la perte dhumanité et ladhésion à un monde animal livré aux instincts. Dans le texte de Montalbetti, on assiste à un « rétrécissement », à « une réduction » monstrueuses, dont laspect malfaisant est souligné par le champ lexical de la laideur : « vilaine face », « difformité vague »
Au contraire, quand Hyde redevient Jekyll, son corps se déploie à nouveau : « Mes os de Hyde cette fois sétirent, mes muscles sallongent ». Dans les deux cas, il sagit marquer le surgissement du mal et des pulsions de mort inscrites dans chaque être humain. Chez Giraudoux, au contraire, un dieu, Jupiter, se métamorphose en homme, ce qui permet à lauteur, non sans malice, de définir quelques traits caractéristiques de lhumain. Aidé par les conseils avisés de Mercure, Jupiter acquiert dabord des yeux qui lui permettent de pleurer, symbole
de la dureté de la condition humaine. Lidée de souffrance est aussi suggérée par lobtention dun cur et dartères qui battent « lheure humaine » soumise à la loi du vieillissement et de la mort. Cependant, cette métamorphose apporte aussi à Jupiter la possibilité de se sentir tout-puissant parce quignorant : « Et ce système solaire, je pense quil est bien petit, et la Terre immense, et je me sens soudain plus beau quApollon ».
f) Ces métamorphoses posent évidemment des problèmes de représentation. Le récit rétrospectif de Jekyll dans le texte C permet certes déviter la mise en scène de la transformation, mais cela est plus difficile pour les deux autres, notamment celui dIonesco. En effet, chez Giraudoux, la transformation de Jupiter en Amphitryon pose la question de savoir ce qui permet de distinguer un dieu dun homme ; et la métamorphose commentée par les deux personnages en scène est surtout intérieure. La métamorphose et dabord un prétexte à un dialogue philosophique sur la nature humaine, ses faiblesses et ses prétentions dérisoires.
Si on se tourne vers Ionesco, on découvre que la métamorphose de Jean en rhinocéros est prévue et « orchestrée », puisque les didascalies précisent que le personnage fait des va-et-vient entre la pièce principale et la salle de bains, ce qui permet, à chaque passage, de lui ajouter un élément nouveau.
Il nen reste pas moins que transformer un acteur en rhinocéros est une gageure, et que les metteurs en scène, au-delà de la recherche deffets spéciaux un peu vains, ont le plus souvent à cur dinsister sur la dimension allégorique de ce qui se joue à travers cette transformation monstrueuse.
TRAVAUX DECRITURE (16 pts)
COMMENTAIRE
Vous commenterez le texte de Jean Giraudoux (texte A) à partir de « JUPITER :
As-tu maintenant limpression dêtre devant un homme ? » (l. 32) jusquà la fin (l. 70).
Consignes de correction :
Remarques générales : Le corrigé est aussi clair et complet que possible, et à lintention des seuls correcteurs. Il est évident quaucun élève ne peut arriver à ce résultat. Seuls quelques éléments majeurs dûment signalés ci-contre, sont attendus. Tout plan structuré (2 parties suffisent), toute analyse exacte, toute remarque de style justifiée seront admis.
Pour attribuer la note maximale de 16 pts, on nattend pas nécessairement que le candidat reprenne le plan proposé ci-dessous, ni même quil adopte un plan en trois parties.
Lessentiel est que le candidat présente dune façon ordonnée une interprétation valide de ce texte.
On attendra des candidats qu'ils perçoivent comment Giraudoux rend dynamique et plaisant ce dialogue dessence philosophique sur la condition de lhomme.
On accordera la moyenne aux copies qui offrent un plan structuré en deux parties et qui font allusion :
- à lévocation plaisante de la condition humaine
- aux difficultés que rencontre Jupiter pour devenir homme
On valorisera :
- les copies qui analysent le rôle de Mercure
- les copies qui soulignent la dimension poétique du texte
- les copies qui présentent un style correct et fluide.
On pénalisera :
- la paraphrase, le simple montage de citations, une analyse juxtalinéaire
- labsence dintroduction et de conclusion
- labsence de références au texte et labsence détude de procédés de style
- les contresens sur le texte ; des références incongrues à des mouvements littéraires comme le théâtre de labsurde.
Eléments de corrigé:
Proposition de plan
Une réflexion sur la condition humaine
A) La soumission au vieillissement
. Le vieillissement est constant (répétition du verbe « vieillir », indices temporels : « chaque seconde », « incessamment »).
. Le vieillissement est présenté en accéléré : gradation dans lénumération des parties du corps qui vieillissent (l. 35-36) ; évocation du rythme du cur (l.36 et l.39-40).
B) Lhorizon de la mort
. Contrairement aux dieux, lhomme est mortel (l. 62). Reprise du futur proche : « je vais mourir » (l. 34).
. Lhomme est conscient de la mort pour les autres.
. Idée de souffrance liée à la mort : « pauvres amis », « hélas », termes daffliction.
C) La limitation des connaissances
. Une vue simpliste du monde : - répétition de ladverbe « simplement ».
- ignorance de Jupiter métamorphosé qui croit que la Terre est plate (insistance sur ladjectif « plate »)
. Une méconnaissance de lunivers : - paradoxe système solaire petit / Terre immense
- champ daction limité.
Il sagit dune réflexion sérieuse, mais qui ne se prend pas au sérieux, et déploie toute sa dimension théâtrale.
Un dialogue plaisant
Un échange dynamique
. Mercure fait office de M. Loyal faisant émerger la vérité humaine (maïeutique).
Ses commentaires informent le spectateur des métamorphoses qui sopèrent : « Je constate », « Je vois », « Là, là, voilà ». Ses questions sont destinées à faire dire à Jupiter ce quil ressent. Inversion du rapport habituel : le maître des dieux est demandeur, sollicite de laide auprès de Mercure. Ses interrogations traduisent une véritable ignorance de la condition humaine.
. Des reprises terme à terme (ex. sur le mot « cerveau ») qui permettent dinsister sur des aspects de la réflexion
. Des répliques courtes qui ne donnent pas le sentiment dun dialogue philosophique
Un suspens ménagé
La question initiale : « As-tu maintenant limpression dêtre devant un homme ? » ne trouve sa réponse quà la fin : « Alors vous voilà vraiment homme !... ».
La métamorphose en homme est progressive. On part de laspect physique (vieillissement, rythme cardiaque) pour passer à laspect spirituel (penser lunivers, lhomme, la mort) pour finir sur la prétention humaine.
Lhumour
Dérision à légard de la condition humaine, des prétentions de lhomme :
. Il se croit immortel, il envisage la mort de ses amis mais pas la sienne.
. Il est égocentrique : « Je nai jamais aimé personne. »
. Il est superficiel (dérision marquée par rapport à la raie dans les cheveux).
Lhomme est prétentieux : cf. le paradoxe déjà cité plus haut. Exagérations soulignées par la multiplication des occurrences du « je » (l. 62 à 65). Mouvement de crescendo jusquau moment où il se prend pour « le maître des dieux » : hyperbole comique.
Un discours poétique
. Des images surprenantes : « Je vois la lumière vieillir ».
. Des évocations lyriques : l. 40 « cet amble auquel Amphitryon reconnait ses chevaux et Alcmène le cur de son mari »
. Evocation des dieux de la mythologie grecque.
Conclusion
Entreprise très réussie : aborder les principaux aspects de la condition humaine dans un dialogue léger, dynamique et plaisant où la poésie se mêle à lhumour.
Le théâtre joue son rôle cathartique ; il ménage la distanciation nécessaire pour se voir autrement et rire de soi.
DISSERTATION
Au théâtre le rôle du metteur en scène peut-il être plus important que celui de lauteur ? Vous développerez votre argumentation en vous appuyant sur les textes du corpus sur ceux que vous avez étudiés en classe, sur vos lectures personnelles et sur votre expérience de spectateur.
Consignes de correction :
Important : cette expérience de spectateur ne doit pas être discriminante dans la notation.
Pour attribuer la note maximale de 16 pts, on nattend pas nécessairement que le candidat reprenne le plan proposé ci-dessous, ni même quil adopte un plan en trois parties. L'exercice sollicite une pensée organisée, nourrie d'exemples suffisamment variés et maîtrisés.
On attend des candidats qu'ils sinterrogent sur le pouvoir du metteur en scène par rapport au texte de théâtre.
On accordera la moyenne aux copies qui auront au moins développé deux parties distinctes et qui auront illustré leur propos par au moins deux exemples valides empruntés à leurs connaissances personnelles, en plus de ceux du corpus.
On valorisera
- la pertinence dexemples personnels clairement développés
- les copies qui analysent lapport de la mise en scène sur le sens que lon peut donner à une pièce
- les copies qui auront analysé sur laspect à la fois complémentaire et antagoniste de ces deux fonctions : auteur et metteur en scène.
- les copies présentant un style correct et fluide
On pénalisera
- les copies qui ne présentent pas dargumentation
- les copies sans aucun exemple.
Eléments de corrigé:
Proposition de plan
Le metteur en scène a un rôle important
A) Il donne vie au texte de théâtre (représenter : rendre présent)
. Il conçoit la scénographie (décor, costumes, lumières, musique, jeux de scène
)
. Il choisit les acteurs qui joueront les rôles
. Il dirige le jeu des acteurs.
B) Il résout des problèmes techniques
Ainsi, la mise en scène des métamorphoses dans Rhinocéros suppose une connaissance des moyens techniques et de limagination au service dune vision de la pièce.
C) Il interprète le sens du texte
Il donne sa lecture de luvre, dont il éclaire le sens. Mnouchkine a fait de Tartuffe un intégriste islamiste ; pour Lorenzaccio, certaines mises en scène accentuent le lien entre la situation à Florence et la révolution confisquée des Trois glorieuses de 1830.
Cependant lauteur fournit la base du théâtre, à savoir le texte
A) Il écrit les dialogues avec les répliques
. Il donne ainsi le rythme des échanges selon la longueur des répliques, les enchaînements (stichomythie, reprises de termes
)
. Il imagine lhistoire, ses développements, la division en actes
. Il construit ses personnages et les fait évoluer
B) Il donne des indications de mise en scène
. Les didascalies présentes surtout depuis le 19ème siècle indiquent le décor, les costumes (ex. Ruy Blas, Hugo : longues didascalies, volonté de donner de la couleur locale)
. Les jeux de scène sont indiqués aussi : ex. Beckett, Fin de partie, dont le texte est surtout composé de didascalies évoquant des jeux de scène.
. Même dans les uvres du 17ème siècle qui comportent peu dindications scéniques, des didascalies internes donnent des pistes pour des jeux de scène (« prends un siège, Cinna
»), chez Corneille.
C) Lauteur veut transmettre des idées ; il écrit un texte avec des intentions de sens : théâtre engagé de Brecht, Giraudoux dans le corpus : réflexion légère mais sans illusion sur la condition humaine.
Auteur et metteur en scène : des rôles complémentaires mais parfois antagonistes
A) Le texte de théâtre est écrit dans une perspective de représentation.
Cette dimension préside à sa conception. Rares sont les uvres écrites pour la lecture (Musset, Spectacle dans un fauteuil).
Le théâtre (« theomai ») est lié à la vue. Giraudoux écrivait en lien avec Jouvet, Claudel avec J.L Barrault. Le metteur en scène sattache à faire revivre des textes qui sans lui seraient oubliés. Il renouvelle la représentation (Jupiter et Mercure peuvent échapper à la tunique grecque ou à la toge latine
).
Le rôle prépondérant des metteurs en scène au 20ème siècle nest pas sans poser problème.
Le metteur en scène est tout puissant : il modifie le contexte, il coupe le texte, fait des ajouts (exemple du Dom Juan monté par J.C Raymond : transposition dans le monde des sixties, Don Juan devient une rock-star dans un road-movie ; certaines scènes sont coupées : celle sur la médecine, celle avec M. Dimanche, la réplique finale : « Mes gages »).
Conclusion
Rôle prépondérant du metteur en scène dans le dispositif théâtral parce quil y a représentation. Cependant le texte écrit par lauteur reste une limite à sa toute-puissance puisquil doit « servir le texte ». Il y a un équilibre à trouver, plus facile et plus fécond si le metteur en scène est dabord un lecteur attentif et subtil de luvre quil veut représenter.
INVENTION
Christine Montalbetti répond à un comédien qui sinterroge sur la façon de jouer cette scène et sur les conditions matérielles de la représentation (texte C).
Vous rédigerez cette lettre, qui doit contenir des indications précises de mise en scène.
Consignes de correction :
On accordera la moyenne aux copies qui remplissent les trois conditions suivantes :
aux copies qui présentent une lettre (respect des codes) dau moins 2 pages
aux copies qui se réfèrent précisément au texte C
aux copies qui proposent 2 conseils précis sur le jeu de lacteur et qui évoquent les conditions matérielles de la représentation
On valorisera :
les copies qui se réfèrent à des questions précises du comédien
les copies qui mentionnent de nombreux aspects de la mise en scène (les objets scéniques, les déplacements du personnage, lécoulement du temps, la transformation physique du personnage etc. )
les copies qui présentent un style fluide
On pénalisera :
les copies trop courtes (moins de 2 pages)
le hors-sujet (C. Montalbetti ne répond pas aux questions du comédien)
les généralités sur la mise en scène qui nont pas de rapport avec le texte C
Eléments de corrigé:
Arguments et conseils de la dramaturge : quelques pistes
Un récit rétrospectif dans lequel Jekyll-Hyde exprime lémotion de sa première métamorphose. Lacteur naura pas à se métamorphoser physiquement mais à traduire, par ses déplacements, sa gestuelle, ses mimiques, ses intonations, lintensité de cette expérience fondatrice. On pourra animer ce récit rétrospectif par des moyens en parallèle : projections vidéo, présence en aparté de Hyde
Aussi lacteur devra-t-il mimer la double métamorphose, en recourant, si nécessaire, à des accessoires ; mais il sagira dune situation excluant tout surnaturel : celle dun être emporté par le souvenir dune expérience exceptionnelle, dautant plus quelle lui semble « presque inénarrable ».
La difficulté sera de rendre perceptible pour le spectateur que cette métamorphose est en réalité un dévoilement, une découverte de soi, une épiphanie du mal constitutif de Jekyll, une contemplation morbide. Pour cela, il est souhaitable de choisir un décor très sobre, dépouillé, pour souligner la solitude et lenfermement en soi du personnage. Un dispositif de miroirs pourrait être utilisé pour démultiplier les reflets de lacteur. On peut également envisager un miroir déformant permettant dillustrer le rétrécissement et létirement.
Le jeu devra être très contrasté : de lextase de lauto-contemplation au sautillement grotesque, à la démarche furtive du « chat inquiet »
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